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Pour rejeter ce grief, le tribunal considérera que « concernant l’exploitation des données et
documents personnels de Mme C. B., le tribunal note que les ordinateurs expertisés sont des
ordinateurs appartenant à la société OCEAN OGILVY, mis à la disposition de ses employés
dont Madame C. B. Certes l’expert a révélé l’existence de mails litigieux dans la boîte
électronique de celle-ci, mais il n’est pas établi qu’il ait forcé sa messagerie, en violation des
règles légales. Ce qui a été fait, c’est que l’expert a constaté que les documents produits
avaient été sauvegardés par celle-ci sur le disque dur de l’ordinateur à elle remis dans le cadre
professionnel par la société OCEAN OGILVY, lequel ordinateur, est-il utile de le rappeler,
ne disposait pas de mot de passe. C’est donc à tort qu’il est reproché à l’expert d’avoir
exploité les données et documents personnels de Madame C. B. ».
Autrement dit, pour le tribunal de commerce d’Abidjan, les fichiers pourtant identifiés par les
nom et prénom de la salariée et sa messagerie électronique personnelle ne comportent pas de
données à caractère personnel dans la mesure où l’ordinateur utilisé par elle avait été mis à sa
disposition par l’employeur.
1
Nous dirons juste, ici, que le tribunal de commerce se trompe manifestement d’analyse. Que
les ordinateurs expertisés soient la propriété de la société OGILVY n’enlève rien au caractère
personnel des données auxquelles l’expert a pu avoir accès ! Que la messagerie et
l’ordinateur ne soient pas dotés de dispositifs de protection n’est pas non plus un obstacle à
l’existence de données personnelles ! Il en est manifestement ainsi de la messagerie
électronique de Madame C. M. Il est acquis qu’une adresse électronique est une donnée à
caractère personnel si elle permet l’identification directe ou indirecte de la personne à
laquelle elle se rapporte [9].
Ce faisant, dans le cadre d’une expertise, l’expert est tenu de faire la distinction entre les
données consultables et celles qui ne seraient pas car relevant de la vie privée des personnes
concernées. Comme l’explique Monsieur Serge Migayron, expert judiciaire en matière
informatique : « nous ne pouvons accéder qu’aux informations professionnelles et exclure de
nos recherches les courriels présentés comme personnels »
Données
directement
nominative
Données
à caractre
personnel
données Données
sensibles anonymes
2
Google LLC, pour manquement à ses obligations découlant du Règlement général sur la
protection des données (RGPD). La notion de consentement préexiste au RGPD. En effet, la
directive 95/46/CE énonçait ses caractéristiques.