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Les Qualités du Croyant

Ibn Hibban
© 2021 MuslimLife, LLC
Tous droits réservés.
ISBN : 978-1-952608-17-9
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L’équipe de MuslimLife.
Table des matières
Les Qualités du Croyant
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Biographie de l’auteur
Introduction
Chapitre 1 : L’Intelligence
Chapitre 2 : La Piété
Chapitre 3 : Le Savoir
Chapitre 4 : Le Silence
Chapitre 5 : La Véracité
Chapitre 6 : La Pudeur
Chapitre 7 : L’Humilité
Chapitre 8 : Le Savoir-Vivre
Chapitre 9 : L’Amabilité
Chapitre 10 : Le Salut
Chapitre 11 : La Plaisanterie
Chapitre 12 : La Solitude
Chapitre 13 : La Fraternité
Chapitre 14 : Éviter les Conflits
Chapitre 15 : La Bonne Fréquentation
Chapitre 16 : L’Amitié
Chapitre 17 : La Visite
Chapitre 18 : S’écarter de l’Ignorant
Chapitre 19 : Prendre Garde au Soupçon
Chapitre 20 : Canaliser ses Désirs
Chapitre 21 : Repousser la Jalousie
Chapitre 22 : Ne pas se Mettre en Colère
Chapitre 23 : L’Indépendance
Chapitre 24 : S’abstenir de Mendier
Chapitre 25 : Le Contentement
Chapitre 26 : La Confiance en Allah
Chapitre 27 : La Patience
Chapitre 28 : Le Pardon
Chapitre 29 : La Noblesse
Chapitre 30 : Ne pas Écouter le Colportage
Chapitre 31 : Accepter les Excuses
Chapitre 32 : Le Secret
Chapitre 33 : La Consultation
Chapitre 34 : Le Bon Conseil
Chapitre 35 : Ne pas Boycotter les Musulmans
Chapitre 36 : L’Indulgence
Chapitre 37 : La Modération
Chapitre 38 : L’Éloquence
Chapitre 39 : Le Gain Licite
Chapitre 40 : L’Honneur
Chapitre 41 : La Générosité
Chapitre 42 : Accepter les Cadeaux
Chapitre 43 : L’Aide
Chapitre 44 : Répondre Favorablement aux Demandes
Chapitre 45 : L’Hospitalité
Chapitre 46 : La Reconnaissance
Chapitre 47 : La Responsabilité
Chapitre 48 : L’Ascétisme
Chapitre 49 : Garder la mort à l’esprit
Conclusion
Nos autres éditions
Biographie de l’auteur
Sa généalogie
Il est Abu Hatim al-Imam al-Hafidh al-‘Allamah Muhammad ibn Hibban
ibn Ahmad ibn Hibban ibn Mu’adh ibn Ma’bad al-Hanzali al-Tamimi al-
Busti.

Sa naissance
Il est né à Bost[1] en l’an 270 de l’Hégire.

Sa mort
Il décéda en l’an 354 de l’Hégire.

Ses enseignants
Il a étudié auprès d’un grand nombre de savants. Voici une sélection de
ses enseignants les plus notables :

- Abu Al-Hassan Muhammad ibn ‘Ubaydillah ibn al-Junayd al-Busti.


- Abu Bakr Muhammad ibn ‘Uthman ibn Sa’d al-Darimi
- Abu ‘Abd Al-Rahman Ahmad ibn Shu’ayb al-Nasa’i.

Ses élèves
Il eut de multiples élèves parmi lesquels :

- Al-Hakim Abu ‘Abd Allah al-Hafidh


- Abu ‘Abd Allah ibn Mundih al-Asbahani
- Abu ‘Ali Mansur ibn ‘Abd Allah al-Harwi.
Ses œuvres
Ibn Hibban fut l’auteur de nombreux travaux. Voici une liste de quelques-
uns de ses ouvrages.

- Al-Taqasim wa al-Anwa, aussi connu sous le nom de Sahih Ibn Hibban


- Al-Majruhun
- Al-Thiqat
- Rawdah al-‘Uqala wa Nuzhah al-Fudala dont est tiré ce livre.
Introduction
Toutes les louanges appartiennent à Allah, L’Unique dans Son pouvoir
divin, Le Puissant dans la grandeur de Sa Seigneurie, Le Gardien de toutes
les créatures et de leurs temps fixés, Le Connaisseur de leurs changements et
de leurs conditions, Le Pourvoyeur des grâces perpétuelles, Le Donateur du
bienfait abondant, Celui qui a donné vie aux créatures quand Il l’a voulu, sans
aide ni conseil, qui a créé l’humanité quand Il l’a souhaité, sans égal ni pair.
Sa Volonté s’exerce sur eux par Son Pouvoir, Son souhait à leur égard
s’implémente par Sa Puissance.

Il leur a inspiré le bien sans limites et leur a inculqué le savoir-vivre. Ils


agissent donc selon leurs capacités, évoluant à travers les branches des
bonnes mœurs. Ils se réjouissent de ce qui a été décrété et préordonné,
« chaque groupe se réjouissant de ce qu’il détenait. »[2].

J’atteste qu’il n’y a nulle divinité digne d’adoration en dehors d’Allah,


Créateur des cieux, des terres et de leurs splendeurs. Sa Sagesse ne connaît
aucune limite et nul ne peut s’opposer à Son Ordre :

« Il n'est pas interrogé sur ce qu'Il fait, mais ce sont eux qui devront
rendre compte [de leurs actes]. »[3]

J’atteste que Muhammad est Son serviteur élu et Son satisfaisant


Messager. Il a été envoyé avec une lumière étendue, un ordre valorisant
transmis par tous les messagers et des leçons tirées de leurs voies. Il a résisté
à l’oppression, a complété la foi, l’a manifestée au-dessus de toutes les autres
religions et a réprimé les adorateurs d’idoles. Qu’Allah le bénisse, ainsi que
sa famille et leur accorde la paix aussi longtemps que les étoiles gravitent
dans le ciel. Certes, Allah est glorifié dans Son royaume.

Quant à ce qui va suivre, il est clair et évident pour le doué de raison que
les temps changent. Ils fluctuent constamment. La mamelle s’assèche après
avoir été pleine. Les branches flétrissent après avoir été fleuries. La force
disparaît après avoir été virile. Le goût devient amer après avoir été sucré !
Des gens ont émergé, prétendant maîtriser l’intelligence et la sagesse en
utilisant l’opposé de ce qu’elles impliquent, tel que le suivi des désirs de leurs
cœurs. Ils ont délaissé les exigences de l’intelligence pour l’angoisse de leurs
poitrines. Ils ont cru que les fondements de la raison incluaient l’hypocrisie,
la flagornerie et leurs branches que l’on peut voir chez leurs représentants à
travers leurs beaux vêtements et leur discours éloquent. Ils ont prétendu que
celui qui maîtrise ces éléments est le doué d’intelligence et mérite d’être
suivi, alors que celui qui ne possède aucun de ces traits est un idiot qui doit
être évité.

Ainsi, lorsque j’ai constaté que les rebuts de la terre éblouissaient,


égaraient par leurs actes et que les rustres suivaient leur exemple, j’ai décidé
d’écrire cet ouvrage de taille modeste. Il renferme des sens élégants dont les
intelligents et les sages ont besoin aujourd’hui. Il se veut être un guide
permettant de distinguer les doués de discernement lorsqu’ils sont présents et
dont les doués de compréhension s’abreuvent lorsqu’ils sont absents. Par lui,
le savant et l’attentif pourront surpasser leurs contemporains et leurs pairs.
Cet ouvrage sera, en privé, un confident honnête pour l’homme sage et un
protecteur rapproché en public. À travers lui, il sera favorisé par ses partisans
et surpassera ses opposants.

Je clarifie, dans ce livre, ce qui embellira, aux yeux de l’homme sensé, la


pratique des qualités louables et enlaidira la pratique des défauts
condamnables tout en cherchant à empêcher le fait de persister dans
l’accumulation de ces défauts, d’alléger le poids du porteur et d’illuminer
l’oreille de l’auditeur.

En raison des nombreux récits et poèmes qui seront mentionnés dans ce


livre, celui qui s’efforce d’étudier chaque chapitre en profondeur souhaitera
qu’ils ne connaissent aucune fin. Quant à celui qui se refuse à atteindre la
complétude et le succès, il aura certes accepté la faiblesse.

Allah est Celui qui accorde le succès et le Guide vers l’intégrité. Je Lui
demande la rectification de l’âme et le pardon contre le châtiment en raison
des péchés. Il est certes le plus Généreux, Noble et Miséricordieux.
Chapitre 1 : L’Intelligence
D’après Sahl ibn Sa’d (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Certes, Allah aime la personne au bon comportement et déteste la


personne au mauvais comportement. »[4]

Aimer la personne au bon comportement et détester la personne au


mauvais comportement constitue l’essence de la sagesse.

L’intelligence est un trésor immense : elle rend l’exil agréable et neutralise


la pauvreté. Aucune richesse n’est meilleure qu’elle et la religion d’un
individu ne peut être complète sans intelligence.

L’intelligence est de deux types : naturelle et acquise. L’intelligence


naturelle est à l’image de la terre. L’intelligence acquise est à l’exemple des
graines et de l’eau.

Il est impossible pour l’intelligence naturelle d’aboutir à un acte sans


l’exposer à l’intelligence acquise. Ceci, afin de la réveiller de son sommeil et
de la libérer de sa place, tout comme la graine et l’eau extraient ce qui est
profondément enraciné dans la terre dans le but de le faire abondamment
fleurir.

Ainsi, l’intelligence naturelle enracinée profondément en l’homme est à


l’image des racines de l’arbre sous la terre et l’intelligence acquise s’affiche à
l’exemple des fruits suspendus aux branches de l’arbre.

Muhammad ibn Ishaq ibn Habib al-Wasiti m’a récité ce poème :

J’ai réalisé que l’intelligence avait deux identités :


Apprise et naturelle.
Et l’intelligence acquise n’est d’aucune utilité
Sans la compagnie de l’intelligence naturelle
Tout comme le soleil n’est d’aucun profit
Lorsque pour les regards, ses rayons sont interdits.
L’intelligence et le désir sont deux adversaires. L’individu doit donc
soutenir sa raison et entraver ses désirs. Ainsi, si deux situations sont
ambigües, il doit s’abstenir de ce qui est le plus proche de ses désirs. En
agissant ainsi, ses intentions seront purifiées, puis par l’intelligence et la
raison, les consciences seront rectifiées.

‘Abd Al-‘Aziz ibn Soulayman al-Abrash m’a récité les vers suivants :

Si un homme perfectionne son intelligence, ses affaires sont


perfectionnées,
Ses bienfaits sont perfectionnés et son apparence est perfectionnée.
Donc sans intelligence, ses lacunes s’affichent,
Même s’il possède la fortune d’un riche.

L’homme sagace ne démarre pas une conversation à moins qu’on lui pose
une question. Il ne débat pas beaucoup, à moins que cela ne soit autorisé. Il
n’est pas prompt à donner une réponse, sauf en cas de certitude.

L’homme sage ne rabaisse personne, car celui qui rabaisse le chef ruine sa
vie, celui qui rabaisse le pieu détruit sa foi, celui qui rabaisse son frère abîme
sa réputation et celui qui rabaisse les gens du commun retire sa protection.

Al-Muntasr ibn Bilal ibn al-Muntasr al-Ansari m’a récité ces vers :

Ne vois-tu pas que l’intelligence embellit son possesseur


Et qu’on la perfectionne par la longue expérience ?
Et certes, le passé réprimande son détenteur,
Qui s’améliore chaque jour par ses connaissances.

Le doué de sagesse saisit ce qu’il n’a jamais vu en le comparant à ce qu’il


a vu. Il assigne ce qu’il n’a pas entendu à ce qu’il a entendu. Il met côte à
côte ses erreurs et ses réussites. Il applique son passé à ce qu’il reste de sa
vie. Il relie ce qu’il n’a jamais obtenu à ce qu’il a reçu. Il ne s’appuie pas sur
l’argent, même dans le besoin, car les biens s’épuisent et s’en vont, alors que
l’intelligence prend de la valeur et ne disparaît pas.
Si l’intelligence était un arbre, elle en serait le meilleur genre, tout comme
si la patience était un fruit, elle en serait la meilleure espèce. Ce qui augmente
l’intelligence rapproche de toutes les formes qu’elle peut prendre et détourne
de tout ce qui s’oppose à elle.

Les sages se mélangent aux gens pour l’une de ces deux raisons :

- pour parler d’une situation au sujet de laquelle ils ont besoin d’attirer
l’attention
- pour informer l’ignorant d’une chose importante qu’il a besoin de
connaître.

L’homme sensé cherche à tirer profit de toutes les formes d’intelligence et


tire des leçons de ce qui s’y oppose en toute situation. Le doué d’intelligence
ne doit pas flatter l’autre, sauf si ce dernier est capable de supporter la
flatterie. Il ne doit pas donner de son attention à quelqu’un, sauf si cette
attention est appréciée. Si l’intelligence avait des parents, ce serait la patience
et la prudence.

Allah nous a créés pour être de ceux qui possèdent en eux la magnifique
présence de l’intelligence. Ainsi, celui qui perfectionne ce bienfait dispose
des qualités qui le conduiront à son Seigneur. Certes, il obéit à Allah et
accomplit ce qu’Il veut.
Chapitre 2 : La Piété
D’après Oussamah ibn Sharik (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui)
a dit :

« Si Allah déteste que tu fasses une chose, alors ne l’accomplis pas


(même) lorsque tu es seul. »[5]

L’homme sagace et l’homme prudent doivent savoir que la raison est


constituée de branches composées d’ordres et d’interdictions. Il doit les
connaître et les accomplir à leurs moments prescrits, en guise de
démonstration pour les gens du commun et les malfrats.

La première des branches de la raison est la piété, la rectification de soi,


car celui qui purifie son intérieur, Allah purifiera son extérieur, et celui qui
corrompt son intérieur, Allah ruinera son extérieur. Certes, celui qui a tenu
les propos suivants a dit vrai :

Si tu es isolé à un moment de la journée, ne dit pas :


« Je suis seul », mais : « Un Gardien Vigilant me voit. »
Et ne pense pas qu’Allah est insouciant
Ou qu’Il ne voit pas ce qu’on veut Lui cacher.
Ne vois-tu pas que les jours passent rapidement
Et que demain est proche pour les préoccupés.

Le sage doit donner de l’importance à l’amélioration de son intérieur. Il


doit protéger son cœur lorsqu’il est proche et lorsqu’il s’éloigne, lorsqu’il est
actif et lorsqu’il est immobile, car sa vie est remplie de difficultés et ses joies
sont ruinées quand le cœur est malade.

S’il n’y avait pas d’autre raison que le fait qu’Allah expose ce qui se
trouve à l’intérieur d’une personne, que ce soit bon ou mauvais, cela suffirait
pour que l’intelligent le rectifie et le protège.

Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ces vers :
Si tu affiches le bien
Alors, rends ce que tu caches encore meilleur
Car celui qui dissimule le bien est caractérisé par lui
Et celui qui dissimule le mal est caractérisé par lui.

Le sage doit rectifier sa personne et se tenir éloigné des péchés en utilisant


sa piété et ses bonnes œuvres. Ainsi, si son corps n’agit pas pieusement, il
doit régner sur lui et le contrôler par son cœur. En effet, les actes des
membres sont purifiés par la purification du cœur.

Mansur ibn Muhammad al-Kurayzi m’a récité les vers suivants :

Que son cœur et que sa langue l’homme n’est rien d’autre


Dans sa communication et son comportement.
Et si les vêtements d’un homme ne sont pas propres,
Il se peut que même en utilisant l’eau, tu sois impuissant.
Et tu ne seras pas touché par tout ce qui t’effraie
Et tu n’obtiendras pas tout ce que tu souhaitais.

Le doué de raison ne doit pas oublier de protéger son cœur de ce qui


l’endurcit, car si tu rectifies le roi, tu rectifies l’armée, et si tu corromps le roi,
tu corromps l’armée.[6] Ainsi, face à deux situations, il doit s’abstenir de celle
la plus proche de ses désirs et poursuivre la plus éloignée de la destruction.

Celui qui a récité le poème suivant a vu juste :

Si ton cœur est en conflit entre deux affaires,


Alors, choisis la plus décente et la plus claire.
Si une mauvaise affaire te préoccupe, fais preuve d’hésitation
Si une bonne affaire t’inquiète, accomplis-là simplement.

Les cœurs sont purifiés de leurs impuretés lorsque l’individu ne se


préoccupe que d’Allah et que tout devient insignifiant comparé à l’objectif de
Le satisfaire par l’obéissance, que ce soit dans la solitude ou en compagnie
des autres. Telle est la meilleure subsistance de cette vie et de celle d’après
pour ceux qui sont attentifs.
Muhammad ibn Ishaq ibn Habib al-Wasiti m’a récité ce poème :

Craindre Allah t’est obligatoire en toute situation.


Tu en verras les conséquences le Jour du Jugement.
Certes, craindre Allah est la meilleure conclusion,
Et constitue pour le voyageur la plus grande provision.
Chapitre 3 : Le Savoir
On rapporte que Zirr ibn Hubaysh a dit :

« Je me rendis auprès de Safwan ibn ‘Asal al-Muradi qui me dit :


« Qu’est-ce qui t’a amené ici ? ».
Je répondis : « Je suis à la recherche du savoir. ».
Il dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah dire :

« Personne ne sort de chez lui dans le but de rechercher le savoir sans


que les anges n’abaissent leurs ailes par agrément envers son acte. » ».[7]

Une fois que l’homme avisé a rectifié sa personne, il doit coupler cela à la
recherche du savoir et la persévérance sur cette voie. En effet, il n’existe
aucun moyen d’éclaircir les affaires de ce bas monde meilleur pour une
personne que la pureté du savoir.

L’homme sensé ne se montre pas négligent vis-à-vis d’une chose qui


pousse les anges à étendre leurs ailes sur lui par agrément pour ce qu’il a
accompli. Cependant, il ne doit pas espérer que ses efforts le rapprochent des
rois ou lui permettent d’acquérir des choses matérielles. Il n’y a rien de pire
qu’un savant qui s’abaisse au niveau des adeptes de ce bas monde.

Al-Fudayl ibn ‘Iyad a dit : « Il n’y a rien de pire que le savant auprès
duquel les gens de sa contrée se rendent et demandent « Où se trouve le
shaykh ? », puis qu’on leur réponde : « Il est avec le gouverneur. » ou « Il est
avec le juge. ». Qu’a donc à faire le juge avec le savant ? Qu’a donc à faire le
gouverneur avec le savant ? Le savant doit être dans sa mosquée en train de
lire le Coran. ».

Muhammad ibn Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji m’a récité ces vers :

Dans le savoir et l’Islam, l’individu trouve une protection


Et s’abstenir d’un cœur obéissant est de l’asservissement.
Sont apparents pour le jeune, les éclairs de guidance
Et la connaissance des bonnes qualités se gagne par l’expérience.
Le doué de raison ne vend pas sa part d’au-delà obtenue par la recherche
du savoir en échange de ce qu’il pourrait obtenir des vanités de ce monde. En
effet, le but de la recherche du savoir n’est pas l’acquisition du savoir en lui-
même. L’objectif dans toute chose est le bénéfice qu’on en tire, non pas la
chose en elle-même. Or, le savoir et le bénéfice du savoir sont deux éléments
distincts. Donc, celui qui omet son bénéfice ne sera jamais bienfaisant envers
lui-même. Il sera à l’image de celui qui mange sans jamais être repu. Le
savoir constitue donc le début et la fin pour lui.

Sufyan Al-Thawri a dit : « Le savoir débute par le silence, puis viens


l’écoute, puis la mémorisation, puis sa mise en pratique et enfin sa
transmission. ».

Al-Abrash m’a récité ces vers :

Apprends ! Car l’individu ne naît pas savant


Et le détenteur du savoir n’est pas comme l’ignorant.
Le doyen de la tribu n’a aucun savoir près de lui
Si l’assemblée, envers le jeune, est tout ouïe.

L’homme sage ne s’occupe par la recherche du savoir que lorsqu’il a


l’intention de le mettre en pratique. En effet, celui qui s’efforce d’acquérir le
savoir en vue d’autre chose que ce que nous avons décrit deviendra de plus
en plus vaniteux et arrogant. Sa suffisance augmentera progressivement et il
se montrera négligent envers ses œuvres. Par ailleurs, son cas s’aggravera en
raison de son influence sur ceux qui le suivent. Son exemple est à l’image de
la Parole d’Allah :

« Qu'ils portent donc, au Jour de la Résurrection, tous les fardeaux de


leurs propres œuvres ainsi qu'une partie des fardeaux de ceux qu'ils
égarent, sans le savoir ; combien est mauvais [le fardeau] qu'ils portent
! »[8]

Ahmad ibn Muhammad al-San’ani et Muhammad ibn ‘Abdillah m’ont


récité ces vers de poésie :
Prends garde ! Ils recherchent le savoir dans chaque cité
Les jeunes, qui lorsqu’ils le trouvent, l’accumulent
Et ses textes ainsi que ses fondements leur sont authentifiés,
Puis ils deviennent des savants qui se montrent négligents et qui se
détournent,
Ils préfèrent la vie d’ici-bas, et donc s’en abreuvent,
Par ses mamelles et ses portes illimitées.
Ô savants du mal, où sont passés vos sens ?
Et où est le hadith choisi et soutenu ?

L’homme avisé ne doit rechercher que le meilleur des savoirs, car


l’augmentation des connaissances influe sur l’individu sagace à travers ses
souvenirs. Le savoir est une parure en temps d’aisance et un refuge en temps
de difficultés. Celui qui étudie s’améliore, tout comme le doté d’ambition
devient un chef.

L’excès de connaissance de tout ce qui est mauvais est destructeur, tout


comme l’excès de bonnes manières en vue de plaire à autre qu’Allah est un
grand péché.

Le doué de raison ne fournit aucun effort dans son champ d’activité sans
que cela ne soit avantageux pour lui à la fois pour cette vie et pour celle
d’après. Si toutefois il reçoit un bienfait, il ne se montre pas avare dans sa
façon de l’utiliser.

Je n’ai jamais vu quelqu’un d’avare avec son savoir sans que ce dernier ne
lui soit d’aucun profit, tout comme les nappes d’eau souterraines sont inutiles
sans qu’on ne les extraie du sol, ou l’or rouge avant qu’il ne soit extrait de sa
mine, ou la perle précieuse avant qu’elle ne soit extraite de son océan. De la
même façon, le savoir n’est d’aucune utilité tant qu’il est caché et non pas
propagé ou utilisé.

Abu Al-Darda (qu’Allah l’agrée) a dit : « Les gens sont soient des
enseignants, soit des étudiants et il n’y a aucun bien dans ce qui est autre que
cela. ».

Al-Kurayzi récita les vers suivants :


Profite du savoir et n’en sois pas avare
Use de tes connaissances avec sagesse.
Utilise du mieux que tu peux ton savoir
Et soit quelqu’un qui agit avec science et qui profite aux gens.
Celui qui leur profite, Allah le récompensera,
Et Allah le rendra libre de ceux dont on ne profite pas.
Celui qui fournit des efforts pour cela n’est pas faible
Le faible est seulement celui qui ne fait pas d’efforts.
Chapitre 4 : Le Silence
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier dise du bien ou se


taise. »[9]

Si le doué de sagesse met en pratique les deux derniers outils que j’ai cité
(la piété et le savoir), alors ses efforts doivent se tourner vers la surveillance
de sa langue jusqu’à ce qu’elle soit rectifiée. En effet, la langue est source de
destruction pour un individu.

Le silence fait gagner à la personne amour et dignité. Celui qui tient sa


langue s’apporte à lui-même la paix, car regretter d’avoir observé le silence
est meilleur que le regret d’avoir parlé. Le silence est le sommeil de
l’intelligence et la parole est son réveil.

Abu Al-Darda (qu’Allah l’agrée) a dit : « Il n’y a aucun bien dans la vie en
dehors de l’un de deux hommes : l’homme silencieux et attentif ou l’homme
qui s’exprime avec science. ».

L’homme sagace ne doit pas essayer de parler par-dessus les autres ou de


les interrompre, car même si la parole exprimée au bon moment peut être
appréciée et importante, le silence au moment approprié est d’un degré plus
élevé.

L’individu est soit un modèle de conduite, soit perdu et insouciant, ceci en


fonction de sa langue. Allah, le Vénérable et Tout-Puissant, a élevé la langue
au-dessus des autres parties du corps, car il n’y a rien qui apporte plus de
récompenses lorsqu’elle est utilisée dans l’obéissance et rien de pire qu’elle,
en matière de péché, quand elle est utilisée dans la désobéissance.

Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité les vers de
poésie suivants :
Si le blâme peut t’être attiré par ce que tu dis
Alors le silence est meilleur, si en ces mots il n’y a aucun profit.
Ne laisse aucune parole apparaître de ta langue sans la dompter
Par une réflexion qui l’a précédée.

La langue possède dix qualités que le sage doit connaître. Il doit utiliser
chacune d’entre elles au bon moment.

Elle est un outil d’expression, un témoin qui informe sur les pensées
cachées, un orateur qui répond à une question, un juge qui rend une décision,
un médiateur par lequel tu connais les besoins, un interprète par lequel tu
peux comprendre les choses, un paysagiste qui retire la haine et l’hostilité
comme les mauvaises herbes, un charmeur qui attire l’amour, une consolation
qui éclaire les cœurs, un réconfort qui repousse la tristesse.

Al-Baghdadi Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji a récité les vers


suivants :

Ton silence contre l’erreur est un bouclier


L’excès de parole amène le souci.
Ne prononce pas un mot en disant juste après :
« Si seulement je n’avais jamais prononcé ce que j’ai dit. »

La langue du sage est derrière son cœur, donc si elle veut s’exprimer, elle
doit d’abord s’en remettre à lui. S’il l’approuve, alors il s’exprime, sinon il
demeure silencieux.

Le cœur de l’ignorant se tient au bout de sa langue, il dit tout ce qui se


pose sur elle. Celui qui ne préserve pas sa langue ne comprend pas sa
religion. Si la langue est droite, cela se verra dans ses actes, tout comme si
elle est corrompue.

Al-Kurayzi a récité les vers suivants :

Cache les bégaiements autant que tu peux par le silence


Certes, il est un réconfort pour la personne dotée de patience
Quand tu es incertain, fais de lui une réponse
Peut-être que la réponse sera dans ton silence.

L’intelligent se préserve des troubles à tout moment. Or, l’un des plus
grands troubles corrupteurs de la rectitude de l’âme et l’une des plus grandes
causes de la disparition de la piété dans le cœur est l’excès de paroles. Le seul
moyen pour une personne de cultiver la quiétude est de délaisser les choses
qui la conduisent à parler.
Chapitre 5 : La Véracité
D’après ‘Abdullah ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur
lui) a dit :

« Vous devez être véridiques. La vérité mène aux œuvres de bien et les
œuvres de bien mènent au Paradis. L’homme ne cesse de dire la vérité
jusqu’à ce qu’on le mentionne auprès d’Allah sous le nom de véridique.
Le mensonge mène à l’immoralité et l’immoralité mène en Enfer.
L’homme ne cesse de mentir jusqu’à ce qu’il soit considéré auprès
d’Allah comme menteur. ».[10]

Certes, Allah Le Noble, Le Tout-Puissant, a favorisé la langue sur le reste


des parties du corps. Donc, il a élevé son statut et a rendu sa supériorité
apparente en lui permettant de parler de Son Unicité. Ainsi, l’intelligent ne
doit pas utiliser dans le mensonge l’outil créé par Allah pour exprimer Son
Unicité. Plutôt, il doit continuellement habituer sa langue à dire la vérité et
accomplir tout ce qui lui sera bénéfique dans les deux demeures (cette vie et
l’au-delà). En effet, la langue dicte les penchants : si elle est véridique, alors
elle conduit à la véracité, si elle ment, elle conduit au mensonge.

Le poète qui a tenu les propos suivants a certes vu juste :

Restreins ta langue aux bonnes paroles, le bien tu auras gagné.


La langue est conditionnée par ce à quoi elle est habituée.
Elle est une représentante qui demande un jugement sur ce que tu lui
prescris
Alors, fais un choix pour ta personne et vois comment tu t’en es sorti.

Il est facile d’embellir les différentes parties du corps, mais pas la langue.
La langue ne peut être embellie qu’en l’éduquant et la véracité sauve alors
que le mensonge détruit.

Ceux qui maîtrisent leurs langues peuvent devenir des chefs au sein des
leurs. Celui qui ment excessivement ne se laisse aucune place pour
l’honnêteté. Un individu ne ment que s’il n’accorde aucune importance à sa
propre personne.

Muhammad ibn Ka’b al-Qurzi a dit : « Le menteur ne ment qu’en raison


du mépris qu’il éprouve envers lui-même. ».

Al-Kurayzi récita ces vers :

Tu as menti ! Et celui qui ment, sa récompense est


Qu’il n’est pas cru s’il ne vient pas avec honnêteté,
Si le menteur est connu pour ses mensonges, il sera toujours considéré
Par les gens comme un menteur, même lorsqu’il dira la vérité.
Le fléau du menteur se produit lorsque ses mensonges sont oubliés
Et s’il est habile, dans le fait qu’on le pense éclairé.

Le fait que mentir dégrade l’individu aux yeux de ses compagnons et que
même s’il dit la vérité, ils ne le croient pas, devrait suffire à rendre tous les
humains fermes sur la véracité.

Le pire fléau du mensonge se produit lorsque le compagnon du menteur


n’a pas bonne mémoire, car cela l’invite à mentir à tout moment et à chaque
occasion.

Muhammad ibn ‘Abdillah al-Baghdadi m’a récité ces vers :


Si un homme, de ces trois choses est dénué,
Alors même contre une poignée de poussière, tu dois l’échanger :
L’intégrité, la véracité, et le fait de garder
Dans son cœur, les secrets cachés.

La véracité élève la personne dans cette vie et celle d’après, tout comme le
mensonge la dégrade dans ces deux demeures.

Si la véracité n’avait d’autre qualité louable que le fait que si un homme


est connu pour elle, ses mensonges sont acceptés en tant que vérité par qui les
entend, alors il serait obligatoire pour toute personne intelligente de s’efforcer
d’entraîner sa langue jusqu’à ce qu’elle devienne ferme sur la vérité et
éloignée du mensonge.
Par ailleurs, être incapable de s’exprimer est parfois meilleur que de trop
parler, car meilleur que toute parole exprimée de manière déplacée.
Chapitre 6 : La Pudeur
D’après Abu Mas’ud al-Ansari (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur
lui) a dit :

« Parmi les préceptes que les gens ont retenus des premières
prophéties : si tu n’as pas de pudeur, fais ce que tu veux. »[11]

Le doué de sagesse doit constamment faire preuve de pudeur, car elle


constitue le fondement de l’intelligence et de la propagation du bien. De
même, s’en séparer constitue le fondement de l’ignorance et de la
propagation du vice.

La pudeur est une preuve d’intelligence, tout comme son absence est une
preuve d’ignorance.

Muhammad ibn ‘Abdillah al-Baghdadi m’a récité ces vers :

S’il manque d’honneur, il manque de pudeur.


Il n’y a aucun bien chez celui qui manque d’honneur.
Préserve ta pudeur, car certes
Seule la pudeur est une marque de noblesse.

La pudeur est un mot qui désigne le fait d’éviter toute qualité détestable.
Elle est de deux types :

1- La pudeur et la honte du serviteur par rapport à l’accomplissement


d’actes contre lesquels Allah, le Tout-Puissant, Le Plus Vénérable, l’a averti.

2- La honte et la pudeur par rapport au fait d’accomplir des actes et de


prononcer des paroles que les créatures détestent.

Ces deux types sont louables, mais l’un est obligatoire, alors que l’autre
est d’une importance secondaire. Ainsi, la pudeur relative aux actes qu’Allah
a interdits est obligatoire et la pudeur relative aux actes que les gens détestent
est un plus.
Si la personne est dotée de pudeur, alors les ingrédients du bien sont
présents en elle. Mais si l’impudique persiste dans son obscénité, alors le bien
est absent et le vice omniprésent. En effet, la pudeur constitue un obstacle
entre l’individu et l’acte interdit. Ainsi, une forte pudeur affaiblit l’attirance
vers les péchés, alors qu’une pudeur faible renforce les désirs.

Le poète a dit vrai lorsqu’il a clamé ces vers :

Rien ne peut se tenir entre moi et des actes honteux


Exceptée la pudeur, car elle est un remède contre eux
Mais si la pudeur s’en va,
Plus aucun remède ne sera là.

Le sage doit s’habituer à persister sur la pudeur au milieu des gens. La


plus grande récompense de cet acte sera qu’il s’accoutumera aux qualités
louables et évitera les actes blâmables.

De même, la plus grande récompense qu’Allah donne pour la pudeur est la


délivrance du Feu, en persistant sur elle et sur le fait de s’abstenir de ce
qu’Allah a interdit.

Le fils d’Adam a été créé doté à la fois d’honneur et de vice dans sa


relation entre Allah et lui et dans ses relations avec les créatures. Si sa pudeur
est forte, alors son honneur sera fort et son vice s’affaiblira. Si sa pudeur est
faible, son vice se renforcera et son honneur s’affaiblira.

Si la pudeur d’une personne est ferme, sa dignité sera préservée et sa bonté


sera reconnue. En revanche, celui dont la pudeur le quitte perdra son bonheur.
Celui qui perd son bonheur devient insignifiant et détesté par les gens. Celui
qui est détesté souffre, et celui qui souffre déprime. Celui qui déprime perd sa
raison, et celui dont la raison est affectée, alors la plupart de ses paroles
seront contre lui au lieu d’être en sa faveur.

Il n’existe aucun remède pour celui dénué de pudeur et il n’y a aucune


pudeur chez celui dénué de loyauté. Il n’y a aucune loyauté chez celui qui n’a
pas de frères, et celui qui n’a pas de pudeur dit et fait tout ce qu’il veut.
Chapitre 7 : L’Humilité
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« L’aumône ne diminue en rien les biens dont on dispose. Allah


n’ajoute que plus d’honneur au serviteur qui pardonne. Celui qui se
montre humble pour Allah, Il élève son rang. »[12]

L’intelligent doit être humble et éviter l’arrogance. Si la seule qualité de


l’humilité était qu’elle augmente le rang de la personne, cela suffirait à rendre
obligatoire le fait d’en faire une parure en dehors de tout autre chose.

Il existe deux types d’humilité : une louable et une autre blâmable.

1- L’humilité louable : elle consiste à s’abstenir d’agir avec arrogance


envers les serviteurs d’Allah ou d’éprouver du mépris pour eux.

2- L’humilité blâmable : elle consiste à s’humilier face à une personne qui


possède une part de ce bas monde, par désir pour ce qu’elle détient.

Le sage doit s’éloigner de toute forme d’humilité blâmable et ne pas


s’éloigner, de quelque façon que ce soit, de l’humilité louable.

L’humilité élève le rang de l’individu et augmente ses bienfaits, ainsi que


sa noblesse. L’humilité pour Allah est de deux types :

1- L’humilité du serviteur envers son Seigneur lorsqu’il accomplit un acte


d’obéissance sans s’émerveiller de ses propres œuvres. Ce type d’humilité
l’empêche d’être impressionné par ses propres bonnes actions.

2- Lorsque l’individu a peu d’estime pour lui-même et se regarde avec


mépris en raison des péchés qu’il a commis, au point qu’il croit qu’il n’existe
personne ici-bas qui accomplit moins d’adorations et plus de péchés que lui.

L’intelligent évite l’arrogance en raison des caractéristiques détestables


qu’elle renferme, telle que les suivantes :

- Regarder les autres de haut en étant émerveillé par sa propre personne et


en pensant que l’on est meilleur qu’eux.

- Mépriser les gens, car celui qui ne méprise pas les gens ne les regarde
pas de haut.

- Rivaliser avec Allah, le Très-Haut, dans Ses Attributs, puisque la


grandeur et la magnificence font partie des Attributs d’Allah. Donc, celui qui
cherche à rivaliser avec Lui dans l’un de Ses Attributs sera jeté dans le Feu,
sauf s’Il lui pardonne.

Le poète a dit vrai lorsqu’il a récité :

L’arrogance réduit l’intelligence et corrompt la religion


Elle porte atteinte à l’honneur, alors fait attention !
Ne sois pas cupide ! Car certes, dans le mal se trouve une humiliation
Et dans l’indulgence se trouve de l’honneur, pas dans l’arrogance ni
l’ignorance, non !

L’humilité est accessible à tous. Elle amène la paix, ainsi que l’harmonie
et repousse la rancœur, ainsi que la répulsion. Le fruit de l’humilité est
l’amour et le fruit du contentement est le confort. L’humilité augmente la
noblesse du noble, alors que l’arrogance augmente la bassesse du vil.

Comment peut-être arrogant celui qui a été créé à partir d’une goutte de
sperme, qui finit en tant que corps en décomposition et qui, entre ces deux
états, transporte en lui des excréments ?
Chapitre 8 : Le Savoir-Vivre
D’après Ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui)
a dit :

« Le Feu est interdit à toute personne accessible, douce et simple. »[13]

L’homme sagace doit faire preuve d’amour envers les gens en adoptant de
bonnes manières et en s’abstenant des mauvaises, car : « Les bonnes
manières dissipent les péchés comme le soleil fait fondre la glace et les
mauvaises manières gâchent les bonnes œuvres comme le vinaigre gâche le
miel. »[14].

Il est possible qu’une personne adopte toutes les bonnes manières, mais
qu’un seul défaut vienne les gâcher.

S’attirer la sympathie des gens implique d’être joyeux, concis, doux et


indulgent, d’avoir de bonnes manières, de se montrer généreux, et de protéger
contre les préjudices. Ainsi, celui qui répond à cette description, ceux qui
l’aiment ne seront jamais tristes et ceux jaloux de lui ne seront pas réjouis. En
effet, celui dont la joie est liée à la joie des autres et qui est proche des gens,
peu importe comme ils sont, mérite la meilleure récompense.

‘Ali ibn Muhammad al-Bassami m’a récité le poème suivant :

Je suis proche de ma communauté de toutes les manières qui soient,


Par ce que j’ai vu et n’ai pas vu de meilleur.
Je m’abstiens des traits hideux, quels qu’ils soient
Et je me retiens de mes désirs et d’être un menteur.

Celui qui a besoin de l’aide des autres alors qu’ils l’aiment est meilleur
que celui qui n’a besoin de personne, mais qui est détesté. La raison pour
laquelle les gens ne l’aiment pas réside dans le fait qu’il manque de bonnes
manières. En effet, celui qui manque de savoir-vivre, sa famille et ses voisins
perdront espoir en lui et en viendront à le détester. Ses frères le trouveront
insupportable. Cela au point qu’ils voudront se débarrasser de lui et
espéreront sa chute.

Les gens détestent un individu pour différentes raisons, mais la principale


est le fait qu’il commette des péchés interdits par Allah. En effet, celui qui
dépasse les limites prescrites par Allah, Le met en colère, ainsi que les anges.
Puis, cette colère est placée sur la Terre. C’est alors que presque toute
personne le rencontrant le trouve pénible et détestable.

Il est obligatoire pour l’homme sensé de se tenir éloigné des


caractéristiques qui attirent la haine des gens vers lui. Il doit persister sur
l’acquisition des qualités qui conduiront les gens à l’aimer.

Le meilleur moyen de s’attirer les bonnes grâces des gens et de gagner


leur amour consiste à donner de bon cœur de ce que l’on possède comme
choses mondaines et à supporter le mal qu’on endure de leur part.
Chapitre 9 : L’Amabilité
D’après Jabir (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :

« Se montrer aimable envers les gens est une aumône. »[15]

L’intelligent doit être aimable avec ceux qu’il rencontre, sans tomber dans
la flatterie, puisque l’amabilité est une aumône envers une personne, alors
que la flatterie est une nuisance.

La personne aimable fait preuve d’affabilité, rendant le temps passé en sa


compagnie agréable, sans pour autant rompre avec les principes religieux de
quelque façon que ce soit. Donc, lorsqu’une personne ne fait pas d’efforts
pour bien se comporter et commence à mélanger les bonnes manières avec
des choses qu’Allah déteste, il fait preuve alors de flatterie ou de duperie, et
non pas d’affabilité, car le résultat final est insignifiant et futile.

L’individu doit persister sur la mise en pratique de l’affabilité, car elle


améliore ses affaires. Celui qui n’est pas aimable et agréable avec les gens, ils
se fatiguent de lui.

Cela est tel que l’a dit ‘Ali ibn Muhammad al-Bassami dans un poème :

Soit aimable avec les impatients


Celui qui n’est pas aimable envers les gens, de lui ils se fatigueront.
Celui qui les honore est chéri par eux,
Ainsi que celui qui se montre généreux.

Le sage doit faire preuve d’amabilité envers les gens à l’image de


l’homme nageant dans le sens du courant. Celui qui entretient des relations
avec les gens rendra sa vie difficile et son amour envers eux ne pourra jamais
être stable, car tu ne peux atteindre l’amour qu’en les soutenant tels qu’ils
sont, sauf si cela comporte un péché. Dans ce cas, il n’y a aucun suivi ni
obéissance.

Les humains sont constitués de différents désirs et natures. Ainsi, tout


comme il t’est difficile de délaisser ce vers quoi tu penches naturellement, il
est compliqué pour les autres d’en faire de même. Il n’est donc pas possible
d’éprouver un amour sincère pour les autres excepté en vivant avec eux et en
les acceptant tels qu’ils sont, ainsi qu’en fermant parfois les yeux sur leurs
transgressions.

‘Ali (qu’Allah l’agrée) a dit : « Ne sois pas double-face, car il s’agit d’un
caractère blâmable. Sois sincère envers ton frère quand tu le conseilles, que
cela soit agréable ou amer. Soutiens-le toujours et reste avec lui aussi
longtemps qu’il reste avec toi. ».
Chapitre 10 : Le Salut
D’après Ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui)
a dit :

« « Al-Salam » est l’un des Noms d’Allah qu’Il a placé sur terre, donc
diffuser le salam parmi vous. Si un Musulman passe par un groupe de
gens, les salue par le salam et qu’ils lui retournent le salut, alors il
possède un degré de supériorité sur eux en raison d’avoir mentionné le
salam en premier. S’ils ne lui retournent pas le salam, alors quelqu’un de
meilleur qu’eux répondra. ».[16]

L’intelligent doit diffuser le salut du salam parmi les gens, car celui qui
salue les membres de la communauté avec le salam reçoit la récompense de
l’affranchissement d’un esclave.

La diffusion du salam est l’une des causes de la disparition de l’hostilité


cachée, de la mauvaise humeur et de la haine. Il stoppe la division et
développe la fraternité.

‘Ammar ibn Yasir a dit : « Celui qui possède les trois qualités suivantes
possède la foi : l’aumône en ayant peu de moyens, la justice envers soi-même
et s’efforcer de répandre le salam. ».

Lorsque le doué de sagesse rencontre son frère en Islam, il doit le saluer


par le salam et sourire. Celui qui agit ainsi fait perdre une mauvaise action
pour les deux parties, tout comme l’arbre perd ses feuilles pendant l’hiver.

L’individu attire l’amour lorsqu’il rencontre les gens autour de lui avec un
visage joyeux. Al-Abrash m’a récité les vers suivants :

En raison de la beauté de sa joie, le frère joyeux est aimé


Et la haine n’est jamais absente chez le renfrogné.
L’avarice d’un individu, son déshonneur va hâter
Je n’ai jamais vu un homme qui devait se montrer plus vigilant en raison
de sa générosité.
Le sourire est telle une nourriture pour les savants et fend le cœur du sage,
car la joie éteint le feu de l’obstination et brûle la colère. Il est une protection
contre l’injuste et une sécurité contre le calomniateur. Celui qui affiche un
visage joyeux aux gens, ils ne possèderont jamais ce qu’il possède sans un
généreux bienfaiteur.

L’intelligent béni par le bon comportement n’a pas besoin de se renfrogner


face à celui qui ne réagit pas de la bonne façon vis-à-vis de sa noble
intention. Plutôt, il doit afficher le bonheur et la joie, car peut-être qu’Allah
fera revenir cette personne au comportement correct pour lequel il est
obligatoire de louer et remercier Allah de l’avoir reçu, alors qu’Il a empêché
d’autres d’y accéder.

Hammad ibn Ishaq a récité les vers suivants :

Lorsque tu le rencontres, le jeune homme est à l’image de l’eau


Il est charmant, et ce qu’il laisse espérer est beau.
Son sourire te rend heureux
Et son visage est radieux.
Il est incapable de faire preuve d’avarice
Ou de tout autre vice.
Sa langue est déterminée
Et son œil est épuisé.

Habib ibn Abi Thabit a dit : « Une des formes du bon comportement d’un
homme consiste à sourire pendant qu’il discute avec son ami. ».
Chapitre 11 : La Plaisanterie
Anas (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Prophète (paix sur lui) avait un
servant nommé Anjashah qui avait une belle voix. Le Prophète (paix sur lui)
lui a donc dit :

« Ô Anjashah, ne brise pas les récipients de verres. »[17]

Le sage doit faire pencher les cœurs vers lui par la plaisanterie et
s’abstenir de se renfrogner et d’avoir l’air sévère.

La plaisanterie est de deux types : louable et blâmable.

La plaisanterie louable est celle qui n’est pas ternie par ce qu’Allah le
Tout-Puissant déteste et n’est pas un péché ou une cause de rupture des liens
de parenté.

La plaisanterie blâmable est celle marquée par l’hostilité, qui ôte la beauté,
détruit l’amitié, pousse la personne à se dénigrer elle-même et rend le noble
aigri.

Al-Rabi’ah a dit : « Méfie-toi de la plaisanterie, car elle peut ruiner une


amitié et transpercer la poitrine. ».

‘Abdullah ibn Khabiq disait : « Ne te moque pas de la personne honorable,


elle ressentira de la haine envers toi. Ne te moque pas de la personne du
commun, elle deviendra insolente à ton égard. ».

Muhammad ibn ‘Abdillah m’a récité les vers suivants :

Honore ton compagnon, ne fais pas de blessantes plaisanteries.


Certes, tu vois la haine à travers la moquerie.
Combien de plaisanteries conduisent les liens proches à se couper ?
À cause d’elles, des compagnons se sont séparés.

La plaisanterie pour autre que l’obéissance à Allah ôte la beauté, ruine les
amitiés et génère l’amertume et la rancœur.

La plaisanterie est appelée « mazah » en arabe, dérivé du mot « zah » qui


signifie « s’éloigner », car la plaisanterie implique l’éloignement de la vérité.
Combien de fois des frères se sont disputés et des amoureux se sont quittés en
raison d’une chose qui a débutée par une plaisanterie ?

La plaisanterie peut causer des disputes dont l’intelligent doit s’abstenir.


En effet, la dispute est répréhensible en toute situation et tu ne peux être que
l’une de deux personnes dans une dispute :

1- Celle qui est plus savante que l’autre. Dans ce cas, pourquoi débattrais-
tu avec quelqu’un de moins savant que toi ?

2- Celle qui est moins savante que l’autre. Dans ce cas, comment peux-tu
argumenter face à quelqu’un de plus savant que toi ?

Mis’ar ibn Kidam a dit à son fils Kidam :

Certes Kidam, je t’offre ce conseil sincère,


Donc mon fils, écoute ce qu’a à dire ton père.
Abstiens-toi de débattre et de plaisanter,
Car l’ami n’aime pas ces deux traits.
Malgré ma longue expérience, je ne les ai jamais recommandés
Pour un voisin ou un compagnon rapproché.
Le jeune, aux yeux des siens par l’ignorance est rabaissé
Ainsi qu’aux yeux des gens, irrespectueux de sa lignée.

Muhammad ibn al-Munkadir a dit : « Ma mère m’a dit, alors que j’étais
jeune : « Ne plaisante pas avec le jeune homme au point de le rabaisser et
qu’il agisse contre toi. » ».

‘Umar ibn al-Khattab a dit : « Celui qui rit beaucoup manque de prestance
et celui qui plaisante beaucoup n’est pas pris au sérieux. Celui qui fait une
chose très souvent est connu pour elle. ».
Chapitre 12 : La Solitude
D’après Abu Sa’id al-Khudri (qu’Allah l’agrée), on demanda au Messager
d’Allah (paix sur lui) :

« Ô Messager d’Allah, quelles sont les meilleures œuvres ? ».


Il répondit : « Le jihad dans le sentier d’Allah. ».
On lui demanda : « Et ensuite ? ».
Il dit : « Un homme [qui s’isole] dans la vallée d’une montagne,
adorant Allah et préservant les gens de son mal. ».[18]

Le doué de sagesse doit généralement se retirer des gens et se montrer


prudent quant à leur fréquentation. En effet, même si le seul avantage de la
solitude était la sécurité face au péché, il aurait été approprié pour l’individu
de ne pas troubler sa paix en insistant sur une chose qui peut mener à une
dispute.

Un grand nombre de savants passés ont utilisé la solitude à la fois dans son
sens général et spécifique. La raison pour laquelle on se retire du monde
entier réside dans ce que tu connais déjà de la manière de fonctionner des
humains en matière d’entrave au bien et de diffusion du mal.

Ils cachent le bien et répandent le mal. Ils accusent le savant d’innovateur


ou d’hérétique et insultent l’ignorant. Ils jalousent et envient celui qui est au-
dessus d’eux. Ils méprisent et dédaignent celui en dessous d’eux. Ils disent de
celui qui s’exprime qu’il parle trop. Ils disent de celui qui se tait qu’il est
idiot. Ils traitent l’économe d’avare et le généreux de gaspilleur.

Celui qui désire se trouver au milieu de telles personnes et qui est trompé
par les gens finira par être pris de remords.

Ibn Abi ‘Ali a dit que Muhammad ibn Ya’qub al-‘Abdi lui a récité ce
poème :

Si je dis : voici un compagnon à qui j’ai plu,


Et qu’il s’est réjoui de ma personne, alors de moi fais un échange.
Car je n’ai jamais accompagné quelqu’un
Sans qu’il ne me trahisse ou ne change.

Makhul a dit : « Même s’il se trouve un bien dans la fréquentation des


gens, la solitude est plus sûre. ».

Ibrahim al-Boukhari a dit :


« Je me suis rendu au Haram après Al-Maghrib et y ai vu Fudayl assis. Je
me suis donc approché, puis assis près de lui.
Il dit : « Qui est-ce ? ».
Je répondis : « Ibrahim. ».
Il dit : « Qu’est-ce qui t’amène ici ? ».
Je dis : « Je t’ai vu seul, alors je me suis assis avec toi. ».
Il dit : « Aimes-tu calomnier, tromper, ou agir comme un hypocrite ? ».
Je répondis : « Non. »
Il dit alors : « Laisse-moi. ».
Chapitre 13 : La Fraternité
Anas (qu’Allah l’agrée) rapporte :

« Le Messager d’Allah a réuni dans la fraternité Salman et Abu Al-


Darda, ainsi que ‘Awf ibn Malik et Al-Sa’b ibn Jathamah. »[19]

L’homme avisé doit veiller à ne pas négliger les liens qui l’unissent à ses
frères et doit se préparer à partager avec eux les hauts et les bas de la vie.
Celui qui cherche le réconfort auprès de son frère en temps de détresse et de
tristesse, son esprit sera plus apte à combattre la déprime et la repousser.

Muhammad ibn ‘Imran Al-Dabbi a récité ce poème :

Un homme sans ses frères, comment le qualifier ?


La main est saisie par le poignet
Celle coupée n’est donc d’aucune utilité
Tout comme le bras mutilé.

Le sage ne doit pas considérer comme frère celui qui ne l’assiste pas
durant les temps difficiles et ne participe pas à ses bons moments.

Un frère de camaraderie peut être meilleur qu’un frère de sang. Le


meilleur moyen de préserver les liens fraternels consiste à porter de la
considération aux affaires de ceux qui l’aiment. Le véritable amour entre
frères est celui qui n’est pas fondé sur un profit ni n’est abîmé par le refus.
L’amour est paix tout comme la haine est peur.

Le doué de sagesse doit savoir que le but de la fraternité n’est pas de se


réunir, de manger et de boire. Même l’âne et la mule mangent et boivent
ensemble. Les voleurs se réunissent pour commettre des crimes, sans que
l’amour entre eux n’augmente. Plutôt, certaines des choses qui font naître la
fraternité sont la démarche mesurée, la voix basse, l’absence d’admiration
excessive, l’humilité et s’abstenir des disputes.

Un homme ne doit pas inonder ses frères de cadeaux et de provisions au


point qu’il se lasse d’eux, car si l’enfant tête trop longtemps, la mère peut
s’exaspérer et le mettre de côté.

Il n’est pas approprié de refuser de répondre au besoin de son frère, le


contraignant à l’adversité et se satisfaisant de sa difficulté.

L’intelligent ne doit pas prendre pour frère une mauvaise personne, car les
vicieux sont à l’image des serpents mortels : ils ne contiennent que morsures
et poisons. Lorsque le vil individu fraternise, il apporte rancœur et crainte.

En revanche, le noble et généreux est aimé dès la première rencontre,


même si on ne le revoit plus jamais. Yunus ibn ‘Ubayd fut affligé par une
grande difficulté. Quelqu’un lui dit alors : « Ibn ‘Awf ne t’a pas rendu
visite ? ».
Il répondit alors : « Lorsque nous avons confiance en l’amour de notre
frère, nous ne sommes pas blessés qu’il ne nous rende pas visite. ».

L’homme sagace doit essayer de ne pas se montrer sévère avec ses frères.
Il doit s’efforcer d’abolir son agressivité si elle naît en lui. Il ne doit pas
considérer avec légèreté la rudesse, quelle qu’elle soit, même la plus légère,
car lorsqu’on considère une chose comme étant minuscule, elle s’assemble
rapidement jusqu’à devenir immense. Il doit plutôt faire de son mieux pour
l’éliminer, car il n’y a pas d’intérêt à être honnête sans respect ni d’intérêt à
comprendre sans piété.

Parmi les plus ignorants des hommes se trouve celui qui fréquente ses
frères sans remplir leurs droits et qui cherche une récompense dans
l’ostentation. Il n’y a rien de plus vain que l’amour donné à celui qui n’en
vaut pas la peine et qu’une bonne action faite à l’ingrat.
Chapitre 14 : Éviter les Conflits
D’après Abu Al-Darda (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Les premières choses que mon Seigneur m’a interdites après


l’adoration des idoles furent d’insulter les ânes et de me disputer avec les
hommes. ».[20]

Le sage doit savoir que ceux qui l’aiment ne seront jamais jaloux de lui et
ceux qui ne sont pas jaloux de lui ne seront jamais des ennemis. Éviter les
conflits sous toutes leurs formes est meilleur pour l’intelligent que d’en
traverser le chemin.

Mahdi ibn Sabiq a récité le poème suivant :

Le nombre de tes frères, essaie d’augmenter


Car ils sont des piliers dans le besoin, ainsi qu’une purification.
Mille amis proches ne sont pas de trop pour un compagnon,
Alors qu’avec un seul ennemi tu es déjà dans l’excès.

Le sage ne doit pas répondre au mal de la même façon ou utiliser l’insulte


et la médisance comme armes contre son ennemi, car l’utilisation de ses
failles et le fait de pointer ses défauts ne font qu’exposer leur auteur à la
même chose.

L’intelligent n’épargne pas ceux qui le craignent et prend note des


faiblesses de son ennemi tout en s’abstenant de médire de lui.

L’homme sagace n’affaiblit pas son ennemi par des subterfuges et des
ruses, car chercher à affaiblir l’ennemi de cette façon est de la tromperie et
celui qui trompe n’est pas à l’abri d’être trompé. Cela surtout si l’ennemi est
de condition et de moyens modestes. L’individu doit faire preuve
d’indulgence et de patience envers une telle personne, car l’ennemi modeste
mérite la clémence, tout comme l’apeuré qui cherche protection mérite qu’on
lui donne refuge.
Avoir un individu intelligent pour ennemi est meilleur que de serrer la
main l’ignorant. Ahmad ibn Muhammad al-Bakri m’a récité ces vers :

Il est meilleur d’avoir un ennemi intelligent


Que d’avoir un ami ignorant.
Donc, épargne ta personne d’avoir l’ignorant pour ami,
Car l’ami est le témoin de son ami.

Le sage considère chaque pas avant d’avancer, puis il se rapproche


suffisamment de son ennemi pour comprendre ce dont il a besoin, mais il ne
s’approche pas trop au risque d’être téméraire.

Le doué de raison ne prend pas d’ennemis quand il est possible d’être


alliés. Il ne prend pas pour ennemis ceux qu’il ne peut pas éviter ni ceux
contre lesquels il ne peut pas se défendre sauf par la fuite.

La meilleure stratégie pour vaincre un ennemi est de le pousser à baisser


sa garde, de lui montrer que tu ne le prends pas pour ennemi et de se lier
d’amitié avec ses amis.

Cependant, l’hostilité après l’amitié est une immense abomination qui ne


vient pas de la personne sage. Donc celui qui penche vers cela doit toujours
se laisser un espace pour se rectifier.

Le sage ne laisse pas les défauts et les mauvais traits de caractère que son
ennemi lui attribue le changer. En effet, ces choses ne sont pas vraies, peu
importe à quel point son ennemi insiste.

Il ne peut connaître le repos tant que son ennemi demeure, tout comme le
malade ne peut connaître le plaisir du sommeil et de la nourriture jusqu’à ce
qu’il se rétablisse.
Chapitre 15 : La Bonne Fréquentation
D’après Abu Moussa (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« L’exemple du bon compagnon est à l’image du vendeur de parfum :


même si tu ne reçois pas son odeur agréable, tu peux au moins la sentir.
L’exemple du mauvais compagnon est à l’image du forgeron : même si
tu n’es pas brûlé par son feu, les étincelles t’atteindront. »[21]

L’homme sage persiste à fréquenter les personnes de bien et à s’écarter


des mauvaises personnes. En effet, les bonnes personnes sont promptes à
nouer des relations et lentes à les rompre. En revanche, les personnes
mauvaises sont promptes à rompre les relations et lentes à les nouer.

Fréquenter de mauvaises personnes conduit les bonnes à avoir de


mauvaises pensées sur les gens. Celui qui se noue d’amitié avec eux n’est pas
à l’abri de devenir l’un d’entre eux. Donc, l’homme avisé doit se tenir éloigné
des individus suspicieux, afin que les gens n’aient pas de pensées suspectes à
son sujet.

Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ces vers :

Il ne tient qu’à toi d’être le frère des déterminés,


Car ils sont peu, alors rejoins-les
En lieu et place de ceux que tu fréquentais,
Honore ta personne et tente de la préserver,
Car lorsque les gens les plus vils tu auras fréquenté
Ta colère sera attisée.

Malik ibn Dinar a dit : « Il est préférable de pousser des rochers avec les
gens de bien que de savourer un dessert avec les gens vils. ».

Le sage ne souille pas son honneur ni ne s’habitue aux causes qui mènent
au mal en fréquentant les personnes mauvaises. Il ne néglige pas non plus de
préserver son honneur et d’améliorer sa spiritualité par la fréquentation des
gens bien.
Il est meilleur de passer du temps avec un chien qu’avec quelqu’un qui
n’apporte rien de bon. Celui qui fréquente une mauvaise personne n’est pas à
l’abri, de la même façon que celui qui entre dans un endroit connu pour son
vice sera vu de manière suspicieuse.

Le poète Mansur ibn Muhammad al-Kurayzi a dit :

Et même s’il affiche le bien, son vice n’est pas loin


Avec une personne mauvaise une fois, j’ai connu le bien
Et s’il n’y avait ni bien ni mal en lui
De la récompense sur la balance je me serais réjoui
Mais il est mauvais et ne renferme aucune qualité
Il n’a pas de vice si de la patience il est doté.

Le sage doit chercher refuge auprès d’Allah contre le compagnon qui


n’apporte aucun bien lorsqu’Allah est mentionné et qui, lorsqu’Allah est
oublié, ne te Le remet pas à l’esprit. Celui qui a de mauvaises fréquentations
est tout aussi mauvais. Tout comme les bonnes personnes ne fréquentent que
les pieux, les mauvaises n’accompagnent que les vils.

Abd Al-Wahid ibn Zayd a dit : « Assieds-toi avec les gens de la religion
ici-bas, car ils ne se laissent pas aller à de mauvaises paroles lorsqu’ils se
réunissent. ».
Chapitre 16 : L’Amitié
Sahl ibn Sa’d rapporte que le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :

« Il n’y a aucun bien dans la fréquentation de celui qui ne reconnaît


pas ton droit comme tu reconnais le sien. »[22]

Si Allah octroie à un individu le bienfait d’une amitié sincère avec un bon


Musulman, il doit la protéger et s’y accrocher. Il doit se préparer à renouer
avec son ami s’il rompt avec lui, à l’approcher s’il se détourne, à passer du
temps avec lui s’il l’évite et à l’inviter s’il s’éloigne. Cela jusqu’à ce que ces
traits deviennent des piliers de son caractère. En effet, l’un des pires défauts
consiste à se montrer instable en amitié.

Al-Muntasr ibn Bilal al-Ansari m’a récité les vers suivants :

Pour combien d’amis, l’amitié


N’est que sur leurs langues installée
Dans le dos ils t’auront poignardé
Sans n’éprouver aucun regret.

Le sage ne se lie pas d’amitié avec le lunatique et n’affiche pas d’affection


sans la ressentir dans son cœur. Ce qu’il ressent est toujours plus grand que
ce qu’il montre. Il agira ainsi pendant les temps difficiles et les moments
agréables, car la fraternité n’est pas louable si elle est instable.

Un homme issu de Khuza’ah a écrit les vers suivants :

Mon frère n’est pas celui qui me montre son amour


Seulement par des paroles de velours
Plutôt, mon frère est celui qu’a toujours aimé
Même en période de difficulté
Dont les biens sont les miens si je suis démuni
Et tout ce qui m’appartient est sien si mon destin varie
La fraternité n’est pas glorieuse dans la facilité
En effet, si tu renies ton frère dans la difficulté
Alors il n’est qu’un « Comment vas-tu ? »
Ou un « Bienvenue »,
Mais avec son argent, il sera rusé
Comme un renard avisé.

L’un des meilleurs signes qui permettent de connaître la sincérité de


l’amour ou de l’affection d’une personne se situe dans les yeux. En effet, les
yeux ne peuvent cacher ce qui est dans le cœur. Donc, le sage juge la
sincérité d’une personne par son cœur et par les yeux de son frère.
Chapitre 17 : La Visite
D’après Abu Hurayrah, le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Un homme rendit visite à l’un de ses frères qui habitait dans un


autre village. Allah envoya un Ange sur son chemin. Lorsqu’il arriva,
l’Ange lui demanda : « Où vas-tu ? ».
Il répondit : « Je vais rendre visite à un frère qui habite ce village ».
L’ange dit : « Lui as-tu confié quelque chose dont tu voudrais t’assurer
du bon état ? ».
L’homme dit : « Non, si ce n’est que je l’aime en Allah, répondit
l’homme. ».
L’Ange lui dit alors : « Je suis envoyé à toi de la part d’Allah pour te dire
qu’Allah t’a aimé comme tu as aimé en Lui cette personne » ».[23]

L’homme sage doit visiter ses frères régulièrement et se soucier de leur


état. Le visiteur doit rechercher deux résultats :

- La récompense future
- La joie d’être en compagnie de son frère.

Al-Faryabi a dit : « Waki’ m’a rendu visite depuis Bayt Al-Maqdis et se


trouvait en état d’ihram pour la ‘Omrah. Il me dit : « Abu Muhammad, tu
n’étais pas sur mon chemin, mais j’ai voulu te visiter et rester en ta
compagnie. ». Il resta donc avec moi durant une nuit. Puis, Ibn al-Mubarak
me rendit visite et entra aussi en état d’ihram pour la ‘Omrah depuis Bayt Al-
Maqdis. Il demeura avec moi pendant trois jours. Je lui dis : « Abu ‘Abd Al-
Rahman, reste dix jours. ». Il répondit : « Non, l’hospitalité est pour trois
jours seulement. ».

Les visiteurs sont de deux types :

1- Celui qui cherche à améliorer sa propre personne et celle de son frère en


le débarrassant des défauts et erreurs présents en lui. Les visites fréquentes de
ce type de visiteurs sont appréciées, car elles ne mènent pas à l’ennui. Elles
conduisent plutôt à l’amitié et la proximité.
2- Celui avec qui l’amour ne s’enracine jamais entre lui et son frère. Ses
visites ne conduisent pas à la disparition du malaise qui se trouve entre eux. Il
est préférable que les visites de ce type de visiteurs soient limitées, car si elles
sont fréquentes, elles ne feront que conduire à l’ennui et au ressentiment. En
effet, ce qui est donné en trop grande quantité est désagréable et ce qui est
rare est désirable. En réalité, de nombreux ahadiths ont été attribués au
Prophète (paix sur lui) remettant en cause clairement les visites incessantes, à
l’exemple de celui-ci :

« Les visites occasionnelles augmentent l’amour. »[24]

Celui qui entretient de bonnes relations avec ses frères n’a pas besoin de
souvent les visiter, car l’amour est profondément ancré. Si toutefois la
relation est heurtée par un manque de visites, c’est que l’amour était
superficiel.

Quant à celui qui n’a pas développé de relations avec ses frères, il est alors
meilleur pour lui de s’abstenir des visites fréquentes afin de ne pas devenir un
fardeau pénible.
Chapitre 18 : S’écarter de l’Ignorant
D’après Anas ibn Malik (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a
dit :

« L’exemple du bon compagnon est à l’image du vendeur de parfum :


même si tu ne reçois pas son odeur agréable, tu peux au moins la sentir.
L’exemple du mauvais compagnon est à l’image du forgeron : même si
tu n’es pas brûlé par son feu, les étincelles t’atteindront. »[25]

L’homme sensé ne doit pas dépenser de son temps avec les sots. Il doit
plutôt passer du temps avec les gens intelligents et sages, car même si tu ne
reçois pas une part de leur intelligence, tu recevras la même estime que celle
dont ils jouissent. Quant à l’idiot, même s’il ne te nuit pas par son ignorance,
tu seras critiqué pour l’avoir fréquenté.

Si le sage ne connaît pas les signes qui permettent de reconnaître


l’ignorant, en voici certains : répondre de manière hâtive aux questions,
l’absence de vérification, le rire excessif, constamment regarder autour de
soi, la médisance des gens bons et la fréquentation des gens mauvais.

L’ignorant s’attriste quand tu l’évites, mais si tu te tournes vers lui, il te


trompe. Si tu fais preuve de gentillesse envers lui, il t’ignore, mais si tu
l’ignores, il se montre gentil envers toi. Si tu lui nuis, il se montre bon envers
toi, mais si tu es bon avec lui, il te nuira. Si tu l’oppresses, il te traite avec
équité, mais si tu es juste envers lui, il sera injuste envers toi.

Parmi les ignorants se trouvent ceux dont les caractères ne sont pas apaisés
par le calme des autres. Ils ne se dissimulent pas leurs défauts ni ne tirent
bénéfice du fait qu’on ferme les yeux sur leurs fautes.

Le sage ne doit pas s’associer avec ce type de gens, car ils deviennent
effrontés avec ceux qui les fréquentent. Ne vois-tu pas que les gens du
Soudan ne sont pas particulièrement braves, et pourtant ils montrent de
l’audace avec les lions en raison de leur familiarité avec eux ?
En effet, le caractère du doué de sagesse inclut la douceur, la retenue, la
pondération, le calme, le fait d’être digne de confiance, la générosité, la
sagesse, le savoir, la piété, l’équité, la force, la détermination, la politesse, la
clairvoyance, la bonne tolérance, l’humilité, l’indulgence, et la bienfaisance.
Donc, celui qui a reçu le bienfait de l’amitié d’une personne sage doit
attacher sa main à la sienne et ne jamais le quitter, quoiqu’il arrive. Quant au
sage, il ne doit pas s’associer avec celui dont il est impossible de tirer profit.
Chapitre 19 : Prendre Garde au Soupçon
D’après Abu Hurayrah, le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Prenez garde au soupçon, car certes, le soupçon est le plus


mensonger des propos. N’espionnez pas, ne cherchez pas à découvrir les
défauts des autres, ne vous détestez pas, soyez des serviteurs d’Allah et
des frères les uns pour les autres ! ».[26]

Le sage doit s’accrocher à son intégrité en évitant d’espionner les autres et


de chercher leurs défauts. Il doit s’occuper de rectifier ses propres fautes.
Celui qui se concentre sur ses propres défauts au lieu de ceux des autres
alimente la sérénité de son cœur. Il ne se lasse jamais, car chaque fois qu’un
individu découvre une lacune dans son propre caractère, il n’a que faire de
découvrir une chose similaire chez son frère.

Ceux qui s’occupent des fautes de leurs frères conduisent leurs cœurs à
s’aveugler. Leurs corps se fatiguent et ils se trouvent des excuses pour leurs
propres défauts. Le plus faible des gens est celui qui critique les autres en
raison de leurs défauts. Celui qui est encore plus faible que lui critique les
gens pour des défauts que lui-même possède. Celui qui critique les gens est
critiqué par les gens.

Al-Kurayzi m’a récité le poème suivant :

Chacun voit les fautes d’autrui


Mais s’aveugle de ses propres défauts.
Quel bien y’a-t-il chez celui
Qui ne voit pas ses défauts
Mais pour qui les fautes de son ami proche
Sont claires comme de l’eau de roche ?

L’espionnage fait partie des branches de l’hypocrisie, tout comme la


bonne opinion des gens est une branche de la foi. Le sage possède une bonne
opinion de ses frères et tient compte de ses propres malheurs et de ses
problèmes. L’ignorant ne fait pas confiance à ses frères et ne pense pas à ses
crimes et ses reproches.

La méfiance est de deux types :

1- Le premier est interdit par le jugement Prophète (paix sur lui).

2- Le second est recommandé.

La méfiance interdite est la méfiance générale à l’égard de tous les


Musulmans, comme nous l’avons précédemment expliqué.

La méfiance recommandée est celle à l’égard de celui qui affiche de


l’hostilité et de la rancœur envers toi pour des raisons religieuses ou
mondaines. Il s’agit également de celle envers celui dont tu as des raisons de
craindre la trahison ou la ruse. Dans ce cas, il est important de se méfier de
ses stratagèmes et de sa tromperie, afin qu’il ne tire pas avantage de ton
inattention et te domine.

Al-Abrash m’a énoncé les vers suivants à ce sujet :

Penser du bien des gens est bon dans les situations appropriées,
Mais le regret peut, à la fin, te tendre une embuscade après s’être caché.
La méfiance rend le visage répugnant,
Mais sa laideur peut parfois être une protection.

L’homme sagace doit se distinguer des gens grossiers par son savoir-vivre
et ses actes en se tenant éloigné de la recherche des défauts des autres. En
effet, celui qui cherche les secrets des gens verra ses propres secrets être
recherchés. Or, il se peut que ses secrets soient plus grands que ceux qu’il
cherche à découvrir chez les autres. De plus, comment peut-il être approprié
pour le Musulman de critiquer un autre Musulman pour des défauts que lui-
même possède ?

La fille de ‘Abdullah ibn Muti’ al-Aswad dit à son mari Talha ibn
‘Abdillah ibn ‘Awf : « Ô Talhah, je ne connais personne de pire que tes
compagnons. ».
Il répondit : « Montre de la retenue, ne dis pas cela à leur sujet ! Qu’as-tu
vu d’eux pour parler ainsi ? ».
Elle répondit : « Quand tu vas bien, ils sont avec toi, mais lorsque tu
traverses des difficultés, ils t’abandonnent. ».
Il dit : « Tu viens de décrire leurs bonnes manières. ».
Elle dit : « En quoi cela est-ce de bonnes manières ?! ».
Il dit : « Ils nous accompagnent en temps de force, quand nous pouvons
les supporter et nous laissent tranquilles en temps de faiblesse, quand nous ne
pouvons pas supporter leur compagnie. ».
Chapitre 20 : Canaliser ses Désirs
D’après Anas (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Le fils d’Adam vieillit, mais deux choses restent jeunes en lui : le


désir et la jalousie. »[27]

Allah le Très-Haut a créé les humains dotés d’un désir et d’un penchant
envers ce monde éphémère afin de ne pas le gâcher, car il est la demeure des
vertueux, une source de revenus pour les pieux, un endroit qui contient la
subsistance des croyants et des provisions pour les bienfaisants.

Ainsi, si les gens étaient dénués de désir pour ce monde matériel, ce


dernier serait abandonné et tomberait en ruine. Puis, plus personne ne
trouverait de moyen de se nourrir afin de l’aider à accomplir les obligations
qu’Allah lui a imposées, sans même parler des récompenses supplémentaires
dans l’au-delà gagnées à travers les actes surérogatoires.

En revanche, le désir excessif est blâmable.

Muhammad ibn Nasr al-Madini m’a récité le poème suivant :

Ô toi qui possède autant de désir


Occupé par un monde qui ne va pas durer
Je n’ai jamais vu un plus vil désir
Qu’envers la richesse à amasser.
Non ! Mais vient d’Allah le décret
Que de devenir faible et ruiné.
Tu connais la vérité, mais
Tu ne penses pas qu’elle doive s’imposer.

Le désir n’augmente pas la richesse. La pire chose qui puisse tomber sur
l’avide est qu’en raison de son désir, il devienne incapable de savourer les
fruits de son labeur. Il se fatigue alors à rechercher une chose qu’il peut ne
jamais atteindre avant que la mort ne le rencontre.
Si l’avide évitait d’être excessif dans son désir et s’en remettait au
Créateur des cieux, alors le Seigneur, le Protecteur, le Tout-Puissant, le
Noble, l’entourerait avec ce qu’il ne poursuivait même pas et avec une
réussite qu’il n’aurait jamais atteinte par sa poursuite cupide.

Le désir est le signe du besoin tout comme l’avarice est le vêtement de la


pauvreté. L’avarice est la graine du désir, tout comme l’orgueil est la graine
de l’ignorance. La pingrerie est la sœur du désir, tout comme la
condescendance est la jumelle de l’insolence.

Il n’y a aucun repos pour celui qui obéit à ses désirs envers ce bas monde.
Il sera condamné dans cette vie et dans celle d’après.

Au lieu de cela, l’intention de l’individu doit être tournée vers


l’accomplissement des obligations d’Allah. Ses désirs doivent avoir des
limites à ne pas franchir, car si son but n’a aucune limite ni conclusion, il
nuira à sa personne et épuisera son corps. Le désir limité, sans être excessif,
doté d’un objectif accessible, c’est celui-là le désir louable.
Chapitre 21 : Repousser la Jalousie
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Ne vous détestez pas, ne vous jalousez pas, ne vous disputez pas.


Soyez des serviteurs d’Allah et des frères ! »[28]

L’homme sensé doit éviter la jalousie à chaque instant.

En effet, le pire aspect de la jalousie consiste à s’insatisfaire du décret


d’Allah et de souhaiter l’opposé de ce qu’Allah a décidé pour Ses serviteurs.
En plus de cela, le jaloux souhaite la disparition des bienfaits d’un autre
Musulman. L’âme du jaloux ne trouve aucun repos tant qu’il ne voit pas le
bienfait de son frère disparaître.

Si le sage ressent de la jalousie envers son frère, il doit faire de son mieux
pour cacher ce sentiment et ne pas le laisser apparaître aux autres.

La jalousie se produit principalement entre des gens similaires en matière


d’ethnie ou de rang social. L’homme n’atteint aucune position ni statut dans
ce bas monde sans rencontrer quelqu’un qui le fait pour cela ou le jalouse.

Le jaloux est un adversaire obstiné. Le sage ne doit donc pas le prendre


pour arbitre dans une épreuve, le jaloux jugera contre lui. S’il est en colère
contre quelqu’un, il le sera contre lui. S’il dérobe quelque chose, il dérobera
de sa part. S’il donne, ce sera à quelqu’un d’autre. S’il retient, ce sera vis-à-
vis de lui. S’il stoppe quelqu’un, ce sera lui. Il considèrera le bienfait reçu par
celui qu’il jalouse comme un grave péché ou un crime. L’homme doit donc
se montrer prudent vis-à-vis de ceux qui sont de la même ethnie que lui, de
ses pairs, de ses voisins et de ses cousins.

Un homme dit à Shabib ibn Shayabbah : « Certes, je t’aime


énormément. ».
Il répondit : « Tu as dit vrai. ».
L’homme demanda : « Comment le sais-tu ? ».
Il répondit : « Car tu n’es ni un voisin ni un cousin. ».
L’individu sage et prudent doit se résigner à supporter la douleur de la
jalousie d’autrui. Ceux qui seront le plus jaloux de lui seront ses voisins et
frères s’ils ne sont pas investis dans la religion, ses amis puis ses proches, car
en réalité, les proches sont à l’image des scorpions, excepté ceux qu’Allah a
préservés et éloignés des gens nuisibles qui n’ont pas choisi d’emprunter le
chemin du sage et ne désirent pas la position des gens de la compréhension
en matière de suivi de la religion. Ils désirent plutôt l’opposé de cela.

La jalousie mène au malheur. N’as-tu pas vu Iblis ? Il fut jaloux d’Adam,


sa jalousie a donc causé son malheur. Il fut maudit après avoir été respecté.

Il est facile de plaire à toute personne dans ce monde excepté au jaloux,


car il ne sera heureux que lorsque la personne perdra le bienfait qui l’a rendu
jaloux.
Chapitre 22 : Ne pas se Mettre en Colère
D’après Abu Hurayrah ou Jabir (qu’Allah les agrée), un homme dit au
Messager d’Allah (paix sur lui) :

« Enseigne-moi quelque chose qui n’est pas trop lourd pour moi afin
que je puisse m’y tenir. ».
Le Prophète (paix sur lui) répondit : « Ne te mets pas en colère. ».[29]

Les gens les plus raisonnables sont ceux qui ne se mettent pas en colère.
Ceux qui ont les réponses les plus réfléchies sont ceux qui ne s’énervent pas.

Le caractère colérique est plus nuisible au sage que le feu l’est au buisson
sec. En effet, lorsqu’une personne se met en colère, elle perd son intelligence
et son bon sens, et dit donc : « J’ai autorisé la colère à avoir de l’emprise sur
moi et j’ai fait quelque chose qui m’a déshonoré et m’a apporté ma propre
destruction. ».

Al-Kurayzi m’a récité les vers suivants :

Je ne vois aucun bien en dehors du bon caractère,


Et je ne vois pas la raison viser juste excepté par les bonnes manières,
Et je n’ai vu aucun ennemi que j’ai testé,
Être plus hostile que la colère envers la raison d’un homme énervé.

Le caractère colérique fait partie des caractéristiques de l’ignorant, alors


que le sang-froid est la parure du sage. La colère sème les graines du regret.
Donc, il vaut mieux pour l’individu de corriger ce qui l’a mis en colère avant
qu’il ne s’énerve, plutôt qu’après.

Bukar ibn Muhammad a dit : « Ibn ‘Awn ne se met jamais en colère. Si


une personne tente de l’énerver, il dit : « Qu’Allah te bénisse. » ».

Muhammad ibn Ishaq ibn Habib al-Wasiti m’a énoncé ces vers :

Les gens n’ont jamais mangé de nourriture


Plus douce et doté d’une issue plus louable que la colère.
Cependant, l’homme ne peut avoir une parure,
Plus splendide et radieuse que la religion et les bonnes manières.

Le sage qui affronte ce qui s’oppose à ce que son âme désire doit se
remettre à l’esprit la fréquence de ses péchés et la miséricorde continuelle
d’Allah. Ainsi, sa colère s’apaisera.

Si la colère n’avait d’autre caractéristique blâmable que le fait que tous les
juges sans exception s’accordent sur l’absence du bon jugement chez la
personne en colère, cela aurait été suffisant pour l’éviter à tout prix.

De plus, personne n’accepte la colère comme excuse pour renoncer à la


prononciation du divorce ou de l’affranchissement, mais certains juristes
acceptent l’excuse de l’ivre dans ces deux situations. Considère donc cela.

L’humain est naturellement prédisposé à la fois à la colère et à la patience.


Donc, celui qui est à la fois colérique et patient, cela n’est pas blâmable aussi
longtemps que sa colère ne le conduit pas à dire ou à faire une chose
détestable. Cependant, il est préférable de la délaisser complètement.

‘Abd Al-Malik ibn Marwan a dit : « L’homme qui ne se met pas en colère
n’est pas patient, car l’individu n’apprend la vraie patience que dans les
moments de colère. ».
Chapitre 23 : L’Indépendance
D’après Sahl ibn Sa’d (qu’Allah l’agrée), un homme demanda au Prophète
(paix sur lui) :

« Ô Messager d’Allah, enseigne-moi une chose pour laquelle Allah


m’aimera et les gens m’aimeront. ».

Il répondit : « Abstiens-toi de ce bas monde et Allah t’aimera.


Abstiens-toi de ce que les gens possèdent et ils t’aimeront. ».[30]

L’homme sensé doit totalement renoncer au désir des biens des autres. En
effet, espérer en une chose dont tu es sûr est de l’indigence, que dire alors
d’espérer une chose que tu n’es pas sûr d’obtenir ?

Celui qui a clamé les vers suivants a dit vrai :

Je vais offrir au désespoir des moyens par lesquels il m’atteint :


Aussi longtemps que je compterais sur vous, je devrais me résigner à vivre
dans la souffrance.
Mais je ferais de la patience
Une détermination par laquelle j’atteindrais
La satisfaction d’Allah et la proximité des gens
L’âme est satisfaite et le monde est grand
La demeure englobe le couple et l’esseulé.

La plus noble forme de richesse est celle de celui qui n’a aucun besoin des
autres ni de ce qu’ils possèdent. En effet, il n’y a aucune richesse dans le
besoin. Celui qui s’en retient atteindra le sommet de la richesse. Béni est
l’individu dont le cœur est réticent et le regard jamais affecté par le désir.

Celui qui souhaite être libre ne doit jamais désirer ce qu’il ne possède pas,
car le désir est de l’indigence et la renonciation au désir est de la richesse.
Celui qui désire la richesse est humilié et soumis. En revanche, celui qui est
satisfait de ce qu’il possède est modéré et riche.
Le sage s’empêche de convoiter les possessions de ses amis, car cela est
humiliant. Il renonce à celles de ses ennemis, car il s’agit d’un refuge sûr
dont le délaissement est destruction.

Renoncer aux possessions matérielles apporte la paix et la détermination.


La soif des biens apporte inquiétude et humiliation.

Combien de cupides se sont épuisés, ont été humiliés et n’ont jamais


atteint leurs objectifs ?

Combien de personnes satisfaites de ce qu’elles possèdent sont apaisées et


mènent des vies productives, réalisant leurs rêves et bien plus encore.
Chapitre 24 : S’abstenir de Mendier
Zubayr ibn al-‘Awwam (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Prophète (paix
sur lui) a dit :

« Le fait que l’un de vous prenne une corde puis se rende à la


montagne pour en rapporter un fagot de bois sur son dos et le vende afin
qu’Allah lui épargne l’humiliation de la mendicité est meilleur pour lui
que tendre sa main aux gens qu’ils lui donnent ou refusent de lui donner.
»[31]

Le sage doit toujours s’abstenir de mendier, car se résigner à la mendicité


conduit à la dégradation, alors que la détermination à ne pas mendier conduit
à la force, l’honneur et l’élévation du rang.

L’homme de sagesse ne demande aucune chose aux gens pour laquelle ils
le rejetteraient et ne leur quémande rien qu’ils lui interdiraient. Il doit
s’accrocher à son abstinence, ainsi qu’à son honneur et ne pas chercher à
obtenir quelque chose d’un côté tout en négligeant cette chose d’un autre
côté.

Il est meilleur de passer à côté d’un besoin que de chercher à le remplir


avec l’aide de la mauvaise personne. En effet, quand tu demandes de l’aide à
celui qui ne le mérite pas, tu te rabaisses de deux niveaux et tu élèves celui à
qui tu demandes à un niveau au-dessus de celui qu’il mérite.

Sufyan ibn ‘Uyaynah a dit : « Celui qui demande de l’aide à la personne


vile l’aura élevé au-dessus de son vrai rang. ».

Parmi les pires catastrophes se trouve le fait d’avoir une progéniture


mauvaise et la mendicité. S’angoisser de demander de l’aide est la moitié de
la décrépitude. Que dire donc de celui qui se rue vers la mendicité ?

Les forts et les déterminés ne donnent pas d’importance à ce bas monde.


Ils s’abstiennent des biens des autres et passent au-dessus de ce qu’on leur
offre. Demander la charité à tes frères en Islam conduit à l’angoisse et
recevoir la charité de la part des autres et le contraire du cadeau.

Le sage ne doit pas sacrifier son honneur auprès de quelqu’un qui le


respecte et le reconnaît. Que dire alors de celui qui ne prend même pas le
temps de lui répondre et qui ne le respecte pas ?

La dernière rencontre est celle avec la mort, mais pire qu’elle est le fait
d’être accablé par le fardeau de la mendicité. En effet, si la mendicité réussit
à faire disparaître le besoin, l’humiliation demeure. En revanche, si elle
échoue, l’individu est soumis à deux humiliations : celle d’avoir demandé et
celle d’avoir été rejeté.
Chapitre 25 : Le Contentement
Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) rapporte :

« Le Messager d’Allah (paix sur lui) m’a pris par l’épaule et m’a dit :

« Sois dans ce monde tel un étranger ou un voyageur. »[32]

Le Prophète (paix sur lui) a ordonné à Ibn ‘Umar dans ce hadith d’être à
l’image de l’étranger ou du voyageur. C’est comme s’il lui avait donné
l’ordre de faire preuve de modération et de frugalité. En effet, l’étranger et le
voyageur ne s’attendent pas à vivre dans l’opulence et le luxe durant leur
absence. C’est plutôt la frugalité qui est la plus probable d’apparaître.

‘Ali ibn Muhammad al-Bassami m’a récité ces vers :

Parmi les meilleures formes de subsistances se trouve celle qui calme


L’œil de celui béni, riche ou pauvre.
Trouver le bonheur dans une petite somme
Est meilleur pour toi que la richesse au milieu un jardin luxuriant.

L’un des plus grands et plus importants dons qu’Allah puisse donner à son
serviteur est le contentement. Il n’y a rien de plus apaisant pour le corps que
d’être satisfait du décret d’Allah. Si le contentement n’avait d’autre
caractéristique louable que l’apaisement et le fait d’empêcher de tomber dans
de mauvaises situations, cela suffirait à le rendre obligatoire au sage en toute
situation.

Muhammad ibn Ishaq al-Wasiti m’a récité ce poème :

Louanges à Allah toujours et pour l’éternité


Les gens ont été habillés de honte et de cupidité
Il n’y a aucune beauté sauf chez celui qui d’une petite somme est satisfait
Certes ! Le contentement est la parure de la religion et de la dignité.

L’homme doué de raison sait que celui qui ne se contente pas de ce qu’il
possède ne se rabaisse pas par erreur. En effet, ses biens ne combleront pas
son besoin de toujours plus. Ainsi, celui qui sait se contrôler sera heureux et
plus satisfait que celui qui possède une fortune.

Le sage prend sa revanche sur l’avidité par le contentement, tout comme il


chercherait protection contre un ennemi à travers le châtiment. En effet, la
chose qui préserve le sage de la nourriture et de la richesse est la même que
celle qui octroie à l’ignorant nourriture et fortune.

Un homme issu des Khuza’ah a dit dans le poème suivant :

J’ai vu le riche et le pauvre se diviser en deux catégories,


Le trompeur a été privé et le faible a tiré profit
Le persistent, épuisé, de rien ne bénéficie,
Et le confortable, le reposé, tire profit.

Le contentement se trouve dans le cœur. Donc celui dont le cœur est libre
de désirs et de souhaits, ses mains seront également libres de désirs et de
souhaits. En revanche, celui dont le cœur est rempli de besoins, ses biens ne
lui seront d’aucun profit.

Celui doté du contentement n’est jamais touché par l’amertume. Il mène


une vie sûre et paisible.

Quant à celui qui est dénué de contentement, ses désirs, ses efforts et sa
frustration pour ce qu’il pense avoir manqué ne connaissent aucune limite.
Chapitre 26 : La Confiance en Allah

‘Abdullah ibn ‘Amr ibn al-‘As (qu’Allah l’agrée) rapporte :

« J’ai entendu le Messager d’Allah (paix sur lui) dire :

« Allah a écrit les destinées des créatures 500 ans avant de créer les
cieux et la terre. »[33]

Le sage doit placer sa confiance en Celui qui est responsable de


l’attribution de la subsistance. La confiance en Allah est la structure de la foi,
le compagnon du monothéisme. Elle est la cause qui conduit à la négation de
la pauvreté et à la présence de la paix.

Celui qui possède un cœur sain n’aura pas placé pas sa confiance en Allah,
le Tout-Puissant, le Noble, tant qu’il ne s’en sera pas remis à Allah et ce qu’Il
possède auprès de Lui plus qu’à tout autre chose.

Celui qui place sa confiance en Allah, Il le rendra indépendant des gens et


lui octroiera sa subsistance à partir d’un nombre incalculable de sources.

Abu Al-Darda a dit : « La subsistance cherche le serviteur tout comme il la


cherche. ».

‘Abd al-Aziz ibn Sulayman al-Abrash m’a récité le poème suivant :

Si, au sein d’un immense rocher immobile


Façonné par Allah au milieu de l’océan,
Se trouvait une subsistance pour le serviteur, il se serait ouvert,
Et tout ce qu’il renferme se serait dirigé vers lui.
Ou si son chemin se situait sous les sept terres,
Allah aurait facilité son ascension
Jusqu’à ce qu’il atteigne ce qui est écrit pour lui dans la Table.
Donc soit elle viendra à lui, soit il ira à elle.
Le sage sait que l’impuissant atteint ce dont il a besoin par un mélange de
prudence et de bienfaits. Il ne s’énerve donc pas au sujet de ce qu’il ne peut
obtenir ni au sujet de ce qu’il est certain d’avoir, car ce bas monde vient à
l’individu sans aucune difficulté.

Celui qui est privé d’une chose ne l’atteindra pas, même s’il la recherche.
Celui qui se voit octroyer une chose l’obtiendra même sans bouger.

La confiance en Allah coupe le cœur des connexions en rejetant les


créatures et en se liant avec besoin à Celui qui change les situations.

Il est possible qu’un homme soit riche et prospère tout en étant sincère
dans sa confiance en Allah. Cela se produit lorsque ça lui est égal d’avoir ce
qu’il possède ou pas. Lorsqu’il est prospère, il est reconnaissant. Lorsqu’il a
peu, il est satisfait.

Il est également possible que celui qui ne possède rien ne place pas sa
confiance en Allah. Cela se produit s’il préfère la richesse à la pauvreté, qu’il
n’est pas satisfait quand il est pauvre et pas reconnaissant quand il est riche.

Al-Kurayzi m’a clamé les vers suivants :

Si ce bas monde était obtenu par un excellent raisonnement


J’en aurais atteint le plus haut degré,
Mais la subsistance est une part et une distribution
De la richesse du Propriétaire, et n’est pas obtenue par les ruses de ceux
qui lui courent après.
Chapitre 27 : La Patience
D’après Ibn ‘Abbas, le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :

« La première chose qu’Allah a créée est la Plume. Puis, Il lui a


ordonné d’écrire tout ce qui se produira jusqu’au Jour de la
Résurrection. ».[34]

Le sage doit être certain que tout prendra fin. Il existe des choses qui se
produiront inévitablement et d’autres qui ne se produiront jamais. Les
créatures n’ont aucun moyen de changer cela. Donc, quand les temps sont
durs, tu dois t’entourer d’un pagne qui possède deux bords : la patience et
l’acceptation. Cela dans le but de recevoir la récompense complète pour cette
action. Combien de fois a-t-il semblé que le monde entier ait été affecté par
une calamité pour que juste après la facilité s’en suive ?

Al-Muntasr ibn Bilal al-Ansari m’a récité le poème suivant :

Il se pourrait qu’Allah lui apporte la joie


Chaque jour de sa vie,
Ou il se pourrait qu’elle ne prévale pas,
Ou que tu le vois se réjouir d’une épreuve qui l’a assailli.
Si l’épreuve s’intensifie, alors attends-toi à sa finalité,
Car Allah a décrété que la difficulté sera suivie par la facilité.

Le doué de raison doit essayer de rester patient lorsqu’une épreuve


apparaît, car s’il y parvient, sa patience l’élèvera au rang de l’acceptation et
de la satisfaction.

Celui qui n’a pas de patience doit fournir des efforts pour l’apprendre, car
elle est le premier pas vers la satisfaction et le bonheur.

Si la patience était une personne, elle serait noble et généreuse, car la


patience est source de bien et constitue la base de la piété.

La patience est une structure pour la tolérance, une aide pour


l’intelligence, une propagation du bien et un chemin pour ceux qui se sont
perdus.

Le premier niveau est l’inquiétude, puis la prudence, puis la certitude, puis


la tolérance, puis la patience, puis la satisfaction qui constitue le dernier
niveau.

Maymun ibn Mahran a dit : « Sans patience, le serviteur n’obtiendra


aucune part de l’immense quantité du bien venant du Prophète (paix sur lui)
ou de quelqu’un d’autre. ».

Al-Ghalabi a récité le poème suivant :

Certes, j’ai tout de suite vu le bien dans la patience,


Et il suffit de dire que par elle tu atteins nombre de récompenses.
Tu dois obéir à Allah en toute situation,
Car si tu le fais, tu auras pleine rétribution.

La patience est de trois types :

- La patience face aux péchés


- La patience dans l’obéissance
- La patience face aux épreuves.

Le sage se comporte avec prudence dans ces trois situations à travers la


patience et la traversée des degrés que nous avant mentionnés précédemment.
Cela jusqu’à ce qu’il s’élève au degré de la satisfaction face au décret
d’Allah, le Tout-Puissant, le Noble, en temps d’épreuve et de facilité. Je
demande à Allah de m’élever à ce niveau par Sa grâce.
Chapitre 28 : Le Pardon
Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée) rapporte qu’un homme vint trouver le
Prophète (paix sur lui) et lui dit :

« Ô Messager d’Allah ! J’ai des proches avec lesquels je maintiens les


liens de parenté, mais eux les rompent, je suis bon envers eux, mais eux
me causent préjudice, je suis indulgent envers eux, mais eux sont
grossiers envers moi. »

Le Prophète (paix sur lui) lui répondit :

« S’il en est tel que tu le dis, c’est comme si tu leur faisais manger de
la braise, et Allah ne cessera de te donner le dessus sur eux tant que tu
agiras de la sorte. ».[35]

Le sage doit se préparer mentalement à pardonner aux gens et à ne pas


chercher de rétribution face à la maltraitance. Il n’y a en effet rien de mieux
que la bienfaisance pour faire cesser les mauvais traitements et il n’y a rien
qui provoque encore plus de maltraitance que de réagir avec un
comportement similaire.

Mansur ibn Muhammad al-Kurazi m’a récité les vers suivants :

Je vais m’enjoindre de pardonner à chaque personne qui m’a offensé,


Même si elles commettent à mon encontre de nombreux méfaits,
Car les gens ne sont que de trois types : l’honorable, celui qui est bien
traité
Et celui qui cherche à se venger.
Quant à celui qui est au-dessus de moi, je connais son mérite,
Je le suis donc dans la vérité et la vérité est la suite.
Quant à celui qui est au-dessous de moi, il dit que mon honneur est en
sécurité
À travers sa réponse, même si les gens ont critiqué.
Quant à celui qui est comme moi, s’il s’est trompé
L’indulgence dicte les actes du noble, alors avec gentillesse je le
traiterais.

Celui qui souhaite une récompense abondante, une dévotion pure et être
mentionné en bien doit tolérer le poids de la destruction et avaler l’amertume
du combat contre ses désirs en utilisant la Sounnah que nous avons
mentionnée à propos du maintien des relations lorsqu’elles sont rompues : la
générosité face à l’avarice, la douceur face à la dureté et le pardon face à
l’injustice. Cela, car il s’agit des meilleurs comportements des habitants des
cieux et de la terre.

Le sage doit persister sur le pardon et l’indulgence même lorsqu’il est


maltraité par le monde entier, espérant en cela le pardon d’Allah pour ses
propres méfaits qu’il a commis à travers sa vie. En effet, ceux qui pardonnent
sont récompensés et ceux qui choisissent de se venger, même s’ils y arrivent,
finissent dans le regret.

‘Ali ibn Muhammad al-Bassami m’a récité le poème suivant :

Si tu ne passes jamais sur les erreurs de ton frère,


Alors demain tu ne passeras pas sur les miennes,
Et comment l’étranger peut-il s’attendre à ce que tu l’aides
Si ta bonté est trop faible pour aider ton ami ?

Les gens qui sont les plus libres du ressentiment et de la malice sont ceux
qui sont au-dessus de la vengeance. Les meilleurs des gens sont ceux qui
opposent l’indulgence à l’ignorance et qui est meilleur que celui qui répond à
la maltraitance par la bienfaisance ?

Quant au fait de répondre au bien par le bien, il ne s’agit que d’une


réciprocité dans le comportement que même les animaux appliquent parfois.

Si le pardon ainsi que le fait de s’empêcher de maltraiter les gens ne


renfermaient aucun bénéfice autre que la paix intérieure et le bon
tempérament, le sage ne perdrait tout de même pas son temps à se comporter
comme un animal en répondant au mal par le mal. Celui qui agit mal en
réponse au mal est mauvais, même s’il n’est pas celui qui a commencé.
Chapitre 29 : La Noblesse
Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée) rapporte qu’on demanda au Prophète
(paix sur lui) :

« Ô Messager d'Allah ! Qui est le plus noble des gens ? »


Le Prophète (paix sur lui) répondit :
« Celui d'entre eux qui a le plus de piété. ».
[Les gens] dirent :
« Ce n'est pas sur cela que nous t'interrogeons. ».
Le Prophète (paix sur lui) dit :
« Il s'agit de Joseph, l'envoyé d'Allah, fils de l'envoyé d'Allah, fils de
l'envoyé d'Allah, fils de l'ami proche d'Allah. ».
[Les gens] dirent :
« Ce n'est pas sur cela que nous t'interrogeons. ».
Le Prophète (paix sur lui) dit :
« C'est à propos des tribus des Arabes que vous m'interrogez ? »
[Les gens] répondirent : « Oui. »
Le Prophète (paix sur lui) dit :
« Les meilleurs d'entre eux avant l’Islam sont les meilleurs d'entre
eux dans l'Islam lorsqu'ils le comprennent. ».[36]

Le plus noble des gens est celui qui craint Allah et la personne noble est la
personne pieuse.

La piété correspond à la détermination d’accomplir les obligations et de se


tenir éloigné des interdits. Donc, le pieu est celui qui perfectionne ces deux
caractéristiques. Il mérite d’être décrit comme noble.

Celui qui régresse dans ces deux traits ou dans l’un d’entre eux ou dans
l’une de leurs branches aura diminué sa noblesse proportionnellement.

Zayd ibn Thabit a dit : « Il existe trois traits qu’on ne retrouve que chez le
noble : l’apparence soignée, la tolérance face aux erreurs et la patience. ».

Ibn Zinji al-Baghdadi récita le poème suivant :


J’ai vu la vérité que connaissent les nobles
Car son ami et le méprisable ont nié
Que si un jeune homme est bon et noble,
Alors toutes ses actions sont nobles et de qualité.

Le noble n’est pas malveillant, envieux, injuste, étourdi, insouciant,


insolent, arrogant, malhonnête ou impatient. Il ne rompt pas les relations, ne
nuit pas à ses frères et ne néglige pas ses devoirs.

Le noble est généreux dans l’amitié : il donne même quand on ne lui


demande rien et protège les autres même quand ils ne sont pas apeurés. Il
s’écarte du pouvoir et maintient les liens de parenté.

Le noble fait preuve de douceur lorsque la compassion est nécessaire,


alors que le vil est rude même lorsqu’on le traite avec gentillesse.

Le noble admire le noble, mais ne dénigre pas le vil, ne nuit pas au sage,
ne se moque pas de l’idiot et ne s’associe pas au malfaisant.

Ses frères sont importants à ses yeux. S’il sait qu’ils désirent une chose, il
dépense gracieusement pour eux. Il ne transforme jamais l’amitié et l’amour
en hostilité angoissante. Si on lui offre la fraternité, il ne la rompt jamais pour
quoique ce soit.

Le noble provoque des effets louables dans cette vie et des œuvres
plaisantes dans celle d’après. Il est aimé de tous, par les proches et les
éloignés, par les aigris et les satisfaits.

Les ennemis et les critiques s’éloignent de lui. Les sages et les nobles
l’accompagnent.

Je n’ai rien vu qui diminue plus l’honneur que la pauvreté, que ce soit la
pauvreté du cœur ou celle des biens.

Al-Muntasr ibn Bilal al-Ansari a récité les vers suivants :


Certes ! La richesse rendra en effet le jeune homme
Distrait et la pauvreté dégradera l’homme
Et par l’argent, le pauvre a été élevé
Et rien ne rabaisse l’âme noble comme la pauvreté.
Chapitre 30 : Ne pas Écouter le Colportage
D’après Hudhayfah (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Le colporteur n’entrera pas au Paradis. »[37]

Tous les humains se doivent de rester éloignés des causes qui mènent à la
haine et l’hostilité entre les gens, qui les divisent et rompent leur unité.

Le sage ne plonge pas ses pensées dans tout cela et n’accepte pas la
médisance du médisant ni ses ruses, en raison de sa connaissance du
châtiment du médisant dans l’au-delà.

Al-Kurayzi récita le poème suivant :

Celui qui colporte entre les gens, ses scorpions ne sont jamais à l’abri
d’un ami et ses vipères ne sont jamais en sécurité
À l’image de celui qui voyage de nuit
D’où il vient et où il va, personne ne le sait
Malheur à l’agrément qu’il donne, car il le viole
Malheur à l’amour qui vient de lui, car il s’envole.

L’homme avisé ne doit pas tenir compte des propos du médisant et doit
s’abstenir de ce qui ne lui est pas approprié tout en chassant les pensées qui
trahissent l’intelligence. Celui qui médit d’une personne en dit plus sur lui-
même que sur la personne qu’il médit.

Hammad ibn Salamah a dit :


« Un homme proposa à un autre de lui vendre son esclave. [L’esclave]
dit : « Tu seras à l’abri de tout colportage venant de moi. ».
Il décida donc de l’acheter en se basant sur cela. L’esclave visita sa
maîtresse et lui dit : « Ton mari ne t’aime pas. Il achète des servantes et se
marie avec elles. Est-ce que tu souhaites qu’il t’aime et t’apprécie ? ».
Elle répondit : « Oui ! ».
Il dit alors : « Prends un rasoir et coupe des poils du dessous de sa barbe
puis brûle-les pour lui comme de l’encens. ».
Puis il se rendit auprès de l’homme et lui dit : « Ta femme te trompe et
planifie de t’assassiner. Veux-tu que je te le prouve ? ».
L’homme répondit : « Oui ! ».
L’esclave dit : « Alors ce soir, fais semblant de dormir. ».
L’homme fit semblant de dormir et lorsque son épouse s’approcha de lui
avec le rasoir afin de couper des poils de sa barbe, il la saisit et la tua. Plus
tard, la famille de son épouse l’attrapa et le tua. ».

Cet exemple ainsi que d’autres sont les fruits du colportage, car il déchire
le voile, révèle les secrets, nourrit la rancœur et la méchanceté, dissipe
l’amour, renouvelle l’hostilité, divise les communautés, réveille le
ressentiment et augmente l’aversion.

Ainsi, celui qui entend un propos diffamatoire sur un frère doit


réprimander l’auteur de ces propos s’ils sont vrais, accepter ses excuses et
s’abstenir de le blâmer exagérément. Il doit également s’habituer à être
reconnaissant durant les bons moments, patients durant les mauvais et
réprimander quand il est lésé.

‘Ali ibn Muhammad al-Bassami a récité les vers suivants :

Je blâme mes frères et je reste avec eux


Après leurs réprimandes, je ne coupe pas avec eux
Et je pardonne celui qui commet des erreurs
S’il les reconnaît et obéit de bon cœur
La réprimande et le blâme du tolérant me poussent à me remettre en
question,
Je ne suis pas préoccupé par l’ignorance de l’ignorant.
Chapitre 31 : Accepter les Excuses
D’après Jawdan, le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :

« Celui qui présente ses excuses à son frère sans qu’il ne les accepte,
aura été pour lui à l’exemple du bienfaisant qui a commis une
erreur. »[38]

Si quelqu’un présente ses excuses pour une offense passée ou une erreur,
le sage doit les accepter et traiter la personne comme si elle n’avait jamais
rien fait de mal. En effet, si on lui présente des excuses et qu’il les refuse,
alors je crains qu’il ne rejoigne pas le Prophète (paix sur lui) au Bassin.[39]
Quant à celui qui fait erreur dans sa conduite envers son frère, il doit lui
présenter ses excuses.

Muhammad ibn’Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité le poème


suivant :

Si un jour un ami te présente ses excuses pour une erreur


L’excuse d’un frère doit être acceptée de bon cœur
Alors, épargne-lui ta rudesse et pardonne-lui
Car l’indulgence est une qualité chez tout homme qui a la noblesse en lui.

L’individu ne doit pas présenter ses excuses à celui qui ne veut pas les
accepter. Il ne doit également pas répéter plusieurs fois ses excuses à un frère,
car cela ne fait que conduire à la suspicion. En réalité, je préfère que les
excuses soient réduites au minimum en toute situation, car je sais que les
excuses se transforment souvent en mensonges. J’ai rarement vu quelqu’un
s’excuser sans mélanger ses excuses à des mensonges.

Celui qui s’excuse mérite d’être pardonné, car présenter des excuses pour
une erreur nécessite de l’humilité qui elle-même implique de calmer les
sentiments de colère. Si la personne est sincère dans ses excuses, elle sera
humble à la fois dans ses paroles et ses actes.

Les excuses dissipent la tristesse et la peine et font obstacle à l’hostilité et


la haine. Un petit nombre d’excuses englobe un grand nombre d’erreurs et de
mauvaises actions. En revanche, un grand nombre d’excuses mène à la
suspicion. Même s’il n’y avait aucun autre bienfait dans l’excuse que le fait
qu’elle diminue l’arrogance, cela suffirait pour que le sage s’excuse
sincèrement chaque fois qu’il commet une erreur.

‘Abd Al-Rahman ibn ‘Anbasah ibn Sa’id rendit visite à Ma’n ibn Za’idah
au Yémen alors que les deux ne s’aimaient pas. Lorsque [Ma’n] le vit, il dit :
« Ô ‘Abd Al-Rahman, avec quel visage es-tu venu à moi ? Et quel bien
attends-tu de moi ? »
Il répondit : « Qu’Allah rectifie le chef. Écoute-moi pendant que je te
récite deux vers d’un poème que m’a récité ‘Abd Al-‘Aziz ibn Marwan. ».
Ma’n dit : « Et quels sont-ils ? ».
‘Abd Al-Rahman récita le poème suivant :

S’il y avait une créature sur cette terre dont les œuvres
Étaient à l’image des tiennes, je lui dirais « Cesse ! »
Mais d’autres cherchent à être excusés
Par ceux qui cherchent la récompense.

Ma’n dit alors : « Certes, je ne te tiens plus rigueur du passé et je ne te


réprimanderais pas pour le reste. ».
Chapitre 32 : Le Secret
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Cherchez la protection de vos biens en les gardant secrets, car pour


chaque bienfait existe un envieux. »[40]

Celui qui cherche à emprunter la voie des sages et des intelligents doit
garder ses pensées secrètes. Il ne doit pas dévoiler ce qu’il cache à qui que ce
soit, qu’il considère la personne digne de confiance ou pas. En effet, il se peut
que la relation avec un autre change un jour. Ce dernier révèlera alors ce qu’il
gardait secret par méchanceté envers l’autre.

‘Amr ibn al-‘As (qu’Allah l’agrée) a dit : « Je suis étonné d’un homme qui
essaie de fuir le destin, d’un homme qui voit les défauts de son frère tout en
ignorant les siens et d’un homme qui mentionne les mauvais côtés de son
frère en oubliant ses propres mauvais côtés sans jamais ressentir de remords
pour quoi que ce soit. Je n’ai jamais rien regretté, car je n’ai jamais dévoilé
mes secrets à quiconque. Et comment aurais-je pu blâmer celui à qui je me
confie, alors que c’est moi qui l’aurais chargé du fardeau de mon secret ? ».

‘Abd Al-‘Aziz ibn Salman m’a récité les vers suivants :

La poitrine d’une personne devient étroite en raison des secrets


On les a donc jetés dans ma poitrine et elle s’est serrée.
Donc qui me blâmera de révéler un secret alors qu’on me l’a révélé en
premier
Donc est fou le possesseur de ce secret.

Celui qui garde ses secrets s’apercevra que cela améliore sa manière de
gérer ses affaires. En effet, ses fautes seront cachées quand il commettra des
erreurs. Celui doté de contrôle de soi et de détermination garde ses secrets
verrouillés dans son cœur.

Le secret est un dépôt. Le répandre est de la trahison. Le cœur est le


coffre-fort des secrets. Certains cœurs se serrent et s’encombrent lorsqu’on y
place un secret. D’autres s’élargissent pour englober tout secret que l’on y
stocke.

Al-Kurayzi récita :

Fais de ton cœur une demeure pour tes secrets


Au sein de laquelle ta langue ne peut entrer.
Si la langue est capable de toucher,
Ce que le cœur veut cacher,
Tu verras ton secret chez ton ami
Et partout ailleurs, même chez tes ennemis.

Se montrer trop laxiste avec les secrets est une faiblesse. Celui qui cache
une chose à son ennemi, ne doit pas nécessairement la dévoiler à son ami.

Ceux doués de compréhension et d’observation se suffisent de ce qu’ils


ont appris par expérience. Ils savent qui gardera un secret caché et qui le
diffusera, car le secret n’en est un que s’il n’est pas dévoilé.
Chapitre 33 : La Consultation
D’après Abu Mas’ud (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Celui qui est consulté a reçu de la confiance. ».[41]

Celui qui détient un secret, doit le garder au fond de lui, comme


précédemment mentionné. En revanche, s’il sent qu’il doit nécessairement le
partager, il doit le faire en consultant le religieux, intelligent et qui est aimé.
Il ne doit jamais chercher conseil auprès de celui qui ne possède pas ces trois
caractéristiques.

S’il n’est pas religieux, il te trahira. S’il n’est pas intelligent, il commettra
une erreur quant à la meilleure façon d’agir. S’il n’est pas aimé, il se peut
qu’il ne prodigue pas un conseil sincère.

Al-Zinji m’a récité ce poème :

Ô possesseur du savoir, demande au sujet de ce que tu ne sais pas


Les questions sont un remède au balbutiement et au bégaiement.
Celui dont tu crains le mal, ne le consulte pas
Ni le sot et l’insouciant.
Sache que si tu consultes l’un d’entre eux,
Tu en auras fait le chef d’un sujet précieux.
Si tu cherches conseil ou que tu es préoccupé par une affaire,
Alors soit méfiant et prudent vis-à-vis de celui que tu préfères.
Regarde avec tes yeux ce qui peut être vu,
Et regarde avec ton cœur ce qui n’est pas apparu.

On se confie à la personne consultée, mais son opinion n’est pas une


garantie. Celui qui consulte se protège de l’erreur et a le choix d’accepter
l’opinion du consulté ou de la refuser.

Le sage qui suit la voie des dotés de connaissances doit savoir que la
consultation implique de révéler ses secrets. Il ne doit donc jamais consulter
une autre que l’intelligent, le sincère, l’aimé et le pieux. La guidance du
conseiller est un bienfait. La consultation elle-même est un bienfait
lorsqu’elle est faite auprès de ceux décrits précédemment.

Si on demande conseil aux gens, alors le sage doit être le dernier à


proposer son conseil, car il est le plus apte à penser intelligemment, le plus
éloigné des fautes, le plus proche de la prudence et le plus sûr face à l’erreur.

Celui qui cherche conseil, qu’il fasse le maximum d’efforts pour éviter de
le prendre du faible d’esprit, tout comme la personne déterminée ne cherche
pas l’aide du paresseux.

Il se trouve une guidance dans la consultation. Celui qui cherche la


consultation ne manque pas d’intelligence et celui qui ne demande pas
conseil n’est pas à l’abri du péché. Ceux qui consultent un conseiller ne le
regrettent pas.

Al-Wasiti m’a récité ce poème :

L’angoisse qui empêche l’effort


Est une maladie du cœur et du corps.
La fiabilité de l’homme sensible
Apparaît lorsqu’il est confronté au chagrin.
Si ses sources de subsistances sont inaccessibles,
Alors la clairvoyance est le meilleur des soutiens
Et si ses plans ont déraillé,
Il cherche guidance en consultant ses frères aimés.

L’un des traits de l’homme avisé est que, lorsqu’une réponse lui échappe,
il consulte le sincère, le sage qui possède un bon jugement, puis le suit,
reconnaît la vérité et ne persiste pas sur l’erreur. Il accepte plutôt la vérité de
la part de quiconque lui amène. Il ne regarde pas l’avis intelligent de haut
même lorsqu’il provient d’une personne basse, car la perle valeureuse n’est
pas entachée du manque de noblesse de pêcheur qui la trouve. Qu’il
accomplisse donc la prière de la consultation et poursuive sur ce qu’on lui a
conseillé.
Chapitre 34 : Le Bon Conseil
D’après Tamim al-Dari (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Certes la religion est le bon conseil, certes la religion est le bon


conseil, certes la religion est le bon conseil. ».
Nous avons demandé : « Envers qui ô Messager d'Allah ? »
Le Prophète (paix sur lui) répondit : « Envers Allah, envers Son
Livre, envers Son Messager, envers les dirigeants des Musulmans et
envers les Musulmans en général. ».[42]

Le sage doit maintenir sa sincérité et son bon conseil envers les


Musulmans. Il doit renoncer à la déloyauté à leur égard en ne cachant pas ses
pensées, ses paroles et ses actes. En effet, le Prophète (paix sur lui) a prescrit
à ses Compagnons, lorsqu’ils lui ont prêté allégeance, de conseiller tous les
Musulmans en parallèle de l’accomplissement de la prière et de
l’acquittement de la Zakât.[43]

‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) a dit : « Ne sois pas déloyal, car il
s’agit d’un trait vil. Montre une affection sincère envers ton frère en le
conseillant, que ce soit pour une chose bonne ou mauvaise, et soit avec lui où
qu’il aille. ».

Al-Kurayzi m’a récité ce poème :

Dis au bon conseiller qui nous offre secrètement


Le cadeau de son conseil, et place sur ses épaules une lourde obligation
Que le conseil n’a pas de limites précises qu’il doit respecter
Le bon conseil est à la fois étrange et familier
Si le résultat nous est rendu apparent
Il s’agit d’un sermon de sa part et d’un avertissement
Si le caractère du bon conseil était clair
Nous n’aurions pas connu la misère
Mais le conseil passe plutôt par différentes voies
Certaines fonctionnent pour certains, qu’ils en soient informés ou pas.
Les humains possèdent une guidance de différents degrés
Le conseil est donné, rompu ou rejeté.

Le bon conseil est obligatoire pour chaque Musulman, comme mentionné


précédemment. Cependant, il doit seulement être donné en privé, car celui qui
conseille son frère en public le déshonorera, et celui qui le conseille en privé
lui fera honneur.

Il est meilleur pour un Musulman de s’efforcer d’embellir et d’honorer son


frère que de le rabaisser et l’embarrasser.

Sufyan a dit : « J’ai dit à Mis’ar :


« Voudrais-tu que quelqu’un t’informe de tous tes défauts ? »
Il répondit : « Quant à celui qui vient à moi pour me réprimander par eux,
alors non. Mais s’il vient en me conseillant, alors oui. » ».

Ibn al-Mubarak a dit : « Ce qui se faisait auparavant est que lorsqu’un


homme voyait une chose qu’il n’aimait pas chez son frère, il le conseillait en
privé. Il était alors récompensé pour son conseil et pour l’avoir fait en privé.
De nos jours, si un homme voit une chose qu’il n’aime pas, il met son frère
en colère et détruit son intimité. ».

Ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ce poème :

Combien t’annoncent leur conseil en public comme des ennemis,


Par des coups bas, la tromperie est réalisée
Combien d’amis et conseillers as-tu trahis
En ne suivant pas leur guidée ?
Le jugement de chaque affaire, de son résultat final il dépend
C’est alors que les informations secrètes et publiques apparaîtront.
Chapitre 35 : Ne pas Boycotter les
Musulmans

D’après Anas (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui) a dit :

« Ne vous haïssez pas, ne vous jalousez pas, ne vous tournez pas le dos
et n’ayez pas d’hostilité les uns pour les autres. Ô serviteurs d’Allah,
soyez des frères. Il n’est pas permis à un Musulman de ne plus parler à
son frère au-delà de trois jours. »[44]

Il n’est pas permis aux Musulmans de haïr, de jalouser, ni de se tourner le


dos les uns les autres. Il est obligatoire pour eux d’être des frères comme
Allah et Son Messager l’ont ordonné.

Si l’un d’entre eux souffre, les autres ressentent sa douleur. S’il est
heureux, les autres le sont pour lui. La tromperie et le mal sont invalidés par
la soumission à Allah en étant satisfait de tout ce qu’Allah a légiféré.

Les Musulmans ne doivent pas se boycotter les uns les autres en raison
d’une erreur. Plutôt, ils doivent se traiter avec gentillesse, sympathie,
compassion et ne pas rompre.

‘Amr ibn Muhammad ibn ‘Abdillah al-Nasawi m’a récité le poème


suivant.

Être boycotté par les nobles me cause beaucoup de tort,


Je considère que me détourner de mon ami est semblable à la mort.
Je peux tolérer un vieux chameau couvert de plaies,
En temps de malheur, mais pas d’être abandonné.

Trois choses conduisent au boycott d’un Musulman par un autre :

- En raison d’une erreur de son frère, et tout le monde commet des


erreurs : il ne ferme pas les yeux dessus et ne tient pas compte de ses autres
qualités.

- En raison d’un mensonge provenant d’un calomniateur qui change ses


sentiments envers son frère. Il ne remet pas en question ce mensonge ni ne lui
cherche d’excuse.

- En raison de la lassitude de l’un envers l’autre, car l’ennui peut conduire


à la rupture de la relation et il n’y a pas d’ami pour celui qui est ennuyant.

Ibn Shubramah avait un frère qui avait rompu avec lui. Il lui écrivit alors
le poème suivant :

Aucun de nous deux n’a besoin de son frère ici-bas,


Mais si nous mourons, nous aurons encore moins besoin l’un de l’autre
dans l’au-delà.

Il n’est pas permis au Musulman de boycotter son frère plus de trois jours.
Celui qui agit ainsi aura commis ce que le Prophète (paix sur lui) a interdit.

Le meilleur des deux est celui qui salue l’autre le premier avec « Al-Salam
‘Aleykoum ». Le premier à donner le salam sera le premier à entrer au
Paradis.

Celui qui rompt avec son frère une année entière, c’est comme s’il avait
versé son sang. Celui qui meurt en ayant rompu avec son frère entrera en
Enfer à moins qu’Allah lui pardonne et lui fasse miséricorde. La limite au
sein de laquelle il est autorisé au Musulman de boycotter son frère est de trois
jours.
Chapitre 36 : L’Indulgence
D’après Abu Sa’id al-Khudri (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui)
a dit :

« Seul celui qui a fait l’expérience de l’erreur peut se montrer


indulgent et seul celui doté d’expérience peut faire preuve de sagesse. »[45]

Ce hadith est un exemple de ce qui est mentionné dans le livre Fusul al-
Sunan : les Arabes relient un mot à une chose, car il est proche d’être complet
et renie un mot issu d’une chose en raison de l’absence d’un caractère
complet.

Ainsi, le Prophète (paix sur lui) a renié le mot « indulgence » pour celui
qui n’a jamais fait l’expérience de l’erreur ou de la déception, en raison du
manque de complétude, car il est rare qu’une personne qui n’a jamais été
déçue se montre indulgente.

L’indulgent se caractérise par une nature élevée, une haute stature, un


tempérament louable et des actes convenables.

L’indulgence est un mot utilisé pour décrire la capacité à s'empêcher


d’accomplir une chose interdite lorsqu'on est exposé à quelque chose que l'on
déteste. La tolérance implique le savoir, la patience, la persévérance et là la
détermination. Il n'y a rien de meilleur que de réunir le pardon avec la
capacité (de se venger). L’indulgence est la plus belle forme de revanche.

Muhammad ibn ‘Abdillah ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ce poème :

Ne vois-tu pas que l'indulgence rend plus fort et embellit


Celui qui la possède et l'ignorance est un déshonneur pour qui la choisit
Donc enterre le mal par le bien et le sang-froid
Car le bien enterre le mal et l’effroi.

Parmi les exemples qui illustrent l'importance du mot indulgence ainsi que
son statut élevé se trouve le fait qu’Allah le Noble, le Très-Haut, S'est lui-
même nommé par ce mot puis a seulement décrit Abraham et Ismaël dans le
Coran par la qualité de l'indulgence lorsqu'il a dit :

« Certes, Abraham était plein de sollicitude et indulgent. »[46]

« Nous lui fîmes donc la bonne annonce d'un garçon (Ismaël)


longanime. »[47]

Si l’indulgence n'avait d'autres qualités que celle d'empêcher l'individu de


commettre des péchés et de tomber dans l'erreur, il aurait alors été obligatoire
pour le sage de se montrer indulgent et patient à chaque fois qu'il trouve une
raison de l'être.

L'indulgence provient soit du caractère naturel de la personne soit de


l'acquisition suite à sa mise en pratique, soit par de ces deux sources.

Abu al-Darda (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le savoir ne s’atteint que par


l'apprentissage et l'indulgence ne s'atteint que par la patience. Celui qui aspire
au bien fait le bien, et celui qui cherche à se protéger du mal est protégé. »

Al-Kurayzi m'a récité ce poème :

Si, par une action similaire, je réponds à l'ignorance


Alors je ne suis pas différent de l'ignorant si je débats avec lui
Mais je suis abordé par l’irréfléchi,
Alors je le vaincrai par l'indulgence.

Le sage est patient et indulgent avec les gens. Si cela devient difficile, qu'il
prétende être patient, car ceci l’élèvera au degré de l'indulgence.

L'indulgence débute par la compréhension, puis la résolution, puis la


détermination, puis la retenue, puis la patience, puis la satisfaction, puis le
silence et l'endurance. Qu'est-ce qui est meilleur que de répondre à l’agressif
par le bien ? Quant à faire le bien à celui qui te fait le bien ou être indulgent
avec celui qui ne te cause aucun tort, cela n'est ni de la bienveillance ni de
l'indulgence.
L'indulgence est de deux types :

- le premier consiste à ce qu’Allah teste son serviteur par une épreuve et


que le sage se montre patient et se retienne par endurance d'accomplir
quelque chose qui n'est pas approprié à sa personne.

- le second consiste à être exposé à ce qu'on déteste des créatures. Donc


celui qui fait de l'indulgence une habitude, il n'est pas nécessaire qu'il se force
à être patient.
Chapitre 37 : La Modération
D’après Abu al-Darda (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Celui qui a reçu une part de modération a reçu une part de bien et
celui qui a été privé de sa part de modération a été privé de sa part de
bien. »[48]

Le sage doit se montrer doux et modéré en toute circonstance et non pas


hâtif et impétueux, car Allah aime la modération en toute chose.

Celui qui est privé de modération est privé de bien. Celui qui a reçu la
modération a reçu le bien. L'individu peut difficilement atteindre son objectif
sans équilibre entre la modération et l'empressement.

Mansur ibn Muhammad al-Kurayzi a dit dans le poème suivant :

La modération est la chose la plus fiable que tu puisses suivre


L'ignorance est la chose la plus sinistre qu'un homme peut suivre
Passe de l’éloge au succès celui doté de détermination
N’accumule pas les erreurs, celui doté de modération.

Le sage doit être modéré à chaque instant et équilibré en toute situation.


En effet, désirer une chose de manière exagérée est mauvais, tout comme être
laxiste dans ce qui est requis constitue de la faiblesse. Ce qui ne peut être
résolu par la modération et la douceur ne peut pas être résolu par la rudesse.

Il n'y a pas meilleur guide que la modération et rien de plus fiable que la
sagesse. À partir de la modération née la prudence, et de la prudence provient
de la fiabilité. Cependant, l'absence de modération conduit à la maladresse, et
de la maladresse née la crainte de l'erreur.

Al-Abrash m’a récité les vers suivants :

Tu dois faire face à la modération et emprunter son sentier,


Dans l'injustice se trouve la destruction et dans la modération se trouve
une voie
Si tu ne reconnais pas son importance pour toi,
Supporte son poids, car si tu ne le peux pas tu seras ruiné.

La modération est rarement prise par surprise tout comme l'empressement


est rarement pris de distance. De même, le calme ne connaît que rarement le
regret et celui qui parle trop est rarement épargné de l'erreur. Le hâtif parle
avant de savoir, répond avant d'être interrogé, fait l’éloge d’une chose avant
de l'essayer, dénigre avant de complimenter, se montre déterminé avant
d'avoir étudié la situation et agit avant d'être déterminé. Le hâtif est
accompagné du regret et détaché de la paix. Les Arabes avaient l'habitude
d'appeler l'empressement : « la mer du regret ».

Certains gens de science m’ont récité ce poème :

La faiblesse est un désavantage et la prudence ne contient rien qui n’est


pas bon
Le plus haut degré de prudence consiste à ne pas faire confiance aux gens.
Ne néglige pas là prudence dans les situations de méfiance,
Si tu es en sécurité alors quel est le mauvais côté de la prudence ?

L'empressement provient de l’impétuosité. Tu verras que le hâtif n'est


toujours pas complimenté même quand son impétuosité paye. En revanche, il
est blâmé lorsqu’elle échoue.

Le hâtif n'avance pas sans dévier de son objectif et de ce qui est important,
cherchant urgemment quelque chose de plus rude, de plus difficile, un
chemin plus compliqué à trouver. Il prend des décisions à la manière du sot.

L'empressement est le représentant du regret. Personne n'agit de manière


hâtive sans gagner le regret et le ridicule, car les erreurs proviennent de
l'empressement. Accomplir une action après réflexion est plus prudent que de
t’arrêter après t'être précipité à agir. Le hâtif n'est jamais sujet à l'éloge, mais
le sage sait que ne pas agir est une faiblesse. Il évite alors ces deux extrêmes
et fait de son chemin une voie médiane.
Chapitre 38 : L’Éloquence
D’après Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui) a
dit :

« Certes, l’éloquence est une forme de magie. »[49]

Il (paix sur lui) a comparé l'éloquence à la magie dans ce hadith, car le


magicien conduit les cœurs de ceux qui regardent sa magie à être envoutés
par lui. De la même manière, celui qui s'exprime avec éloquence peut
conduire les gens à être émerveillés et envoutés par la poésie de ses mots.
C'est alors que leurs âmes désirent être proches de lui et que leurs yeux
aspirent à le regarder.

Al-Kurayzi m’a récité ce poème :

Au nord la personne au bon comportement, au nord la personne au noble


héritage
En effet la détermination ne se trouve que chez ceux dotés de savoir-vivre
et d'un bon héritage
Les gens sont de deux sortes : ceux doués d'intelligence et ceux dotés d'un
bon comportement
À l'image de l'or de l'argent blanc
Tout le reste de l'humanité n’est pas bon
Ils ne sont que des Arabes ou des partisans.

L'éloquence est la meilleure parure qu'un homme peut porter. Le savoir-


vivre est un compagnon en temps de solitude, une amabilité pendant la
pauvreté, un statut dans les assemblées, une augmentation de la sagesse et un
signe de bon comportement.

Celui qui apprend les bonnes manières dans sa jeunesse en tirera profit à
l'âge adulte. En effet, le palmier est plus susceptible de produire des fruits s’il
est ensemencé lorsqu'il est jeune.

Celui qui parle avec éloquence n'est pas considéré de la même manière par
les gens de science et de sagesse que celui qui s'exprime de manière
incorrecte.

Muhammad ibn ‘Abdillah al-Baghdadi m’a récité ce poème :

Ô celui qui recherche la gloire à travers sa lignée


Une mère et un père chacun a possédé
Penses-tu que d’argent ils soient faits
Ou de cuivre, d’or ou d’acier ?
Où penses-tu qu'ils sont supérieurs dans leur création
Qu'ils sont plus que de la chair, des os et des veines ?
Plutôt la supériorité vient de la douceur
Du savoir-vivre et du bon comportement.

La meilleure chose qu'un père peut laisser derrière lui pour son fils est un
bon compliment et de bonnes manières. Cependant, à mon avis, le silencieux
est meilleur que celui qui s'exprime avec éloquence, mais qui ment, tout
comme celui qui ne désire pas les femmes est meilleur que le fornicateur.
Donc, le sage doit illuminer son cœur par le savoir-vivre, de la même manière
que le feu est allumé par le bois. En effet, celui qui n'illumine pas son cœur,
celui-ci sombrera dans les ténèbres.

Celui qui apprend les bonnes manières ne doit pas le faire afin de les
utiliser comme outil d’entraînement en vue d'une compétition. Plutôt, son
intention doit être de profiter à sa personne et de les utiliser pour satisfaire
son créateur.

Les paroles sont à l'image de perles lumineuses, de vertes émeraudes, et de


rubis rouges. En revanche, certaines sont meilleures que d'autres, car
certaines paroles sont semblables à l'argile, à la roche, à la poussière et à la
boue.

Ceux qui apprennent les plus les bonnes manières et l'éloquence sont les
savants en raison du temps qu'ils passent à lire des ahadiths et de la
profondeur dans laquelle il plonge dans les différentes branches du savoir.
Chapitre 39 : Le Gain Licite
D’après ‘Amr ibn al-‘As (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) :

« Ô ‘Amr, l’argent vertueux possédé par la personne vertueuse est un


bienfait. »[50]

Ce hadith montre clairement que le Prophète (paix sur lui) a permis


d’amasser des biens à celui qui accomplit ses obligations. Cela peut être vu
dans sa description à la fois de l'argent et du propriétaire de cet argent en
termes de vertu.

Il montre également que le fait d'amasser des biens est permis seulement si
ces biens ne sont pas interdits et pour celui qui les amasse et les dépenses
d'une manière qui remplit ses obligations envers Allah.

Mansur ibn Muhammad al-Kurayzi a récité le poème suivant :

Si ce que tu as amassé n'est pas bon,


Alors tu en es le plus éloigné des gens,
Car cela est le résultat de tes mauvaises actions.
Tu es celui qui en fait un objet de récompense ou de destruction.

En effet, les choses les plus importantes dont un individu peut tirer profit
dans cette vie et après sa mort sont la piété et les bonnes œuvres.

Ainsi, durant sa jeunesse, le sage doit s'efforcer de corriger ses erreurs et


d'améliorer son degré d'adoration. Son argent doit être utilisé pour améliorer
sa vie, protéger sa personne, préparer son au-delà et satisfaire son Créateur.

D'autre part, sache que la pauvreté est meilleure qu’une fortune issue de
moyens illicites. Un homme riche sans principes est plus méprisable qu'un
chien, même s'il est productif et efficace.

Les gens les plus heureux sont ceux qui, lorsqu'ils sont riches sont
humbles, et lorsqu'ils sont pauvres sont satisfaits, car personne n'a trouvé un
moyen de s'extirper de la pauvreté en étant arrogant.

La pauvreté peut causer un déclin dans l'intelligence et l'honneur, le savoir


et les bonnes manières. Elle peut même conduire à la mécréance. Celui qui
est connu pour sa pauvreté peut attirer la suspicion et les accusations. Il est
souvent éprouvé par les difficultés et les épreuves.

Cependant, par Allah, ce n'est pas le cas de celui qu’Allah a béni par un
cœur pur et humble, qui voit la récompense préparée pour lui en raison de sa
douleur endurée dans cette vie. Donc, il n'est pas préoccupé par les difficultés
de cette vie ni celles que les créatures lui infligent. La pauvreté conduit à la
dégradation et la richesse conduit au respect.

Comme a vu juste celui qui a dit :

La richesse d'une personne peut cacher ses erreurs


On croit à tout ce qu'il dit, même si c'est un menteur
L'intelligence du pauvre est ridiculisée
Les gens pensent qu'il est stupide, même si son intelligence est élevée.

Chaque caractéristique dont on fait l’éloge quand elle est exhibée par le
riche est considérée comme un vice quand elle est exhibée par le pauvre.

Donc, si un pauvre se montre patient et indulgent, on dit qu'il est niais. S’il
est sage, on dit qu'il est malin. S'il est éloquent, on dit qu'il dit n'importe quoi.
S'il est intelligent, on dit de lui qu'il est dur. S'il est silencieux, on dit qu'il est
bête. S’il est prudent, on dit qu'il est lâche. S’il est déterminé, on dit qu'il est
téméraire. S’il est généreux, on dit que c'est un gaspilleur. S'il est économe,
on dit qu'il est avare.

La pire forme de richesse est celle acquise à partir de sources illicites et


dépensée dans des choses qui ne profitent à personne. L'argent n'est jamais
acquis, même s'il est investi et réinvesti. Plutôt, il s'agit d'une part et d'un
cadeau provenant du Créateur Omniscient.

Al-Abrash m'a récité le poème suivant :


Certains hommes sont malheureux et d'autres sont malheureux en leur
compagnie
Et Allah rend les gens heureux à travers autrui
Ne vient pas de la ruse la subsistance de l’homme en pleine jeunesse
Le bonheur dans la subsistance et la richesse
Est à l'image d'un chasseur qui manque sa proie alors qu’il est
expérimenté,
Alors que celui qui n'est pas un chasseur peut être béni par le fait de
l'attraper.

La pire forme de richesse est celle que le propriétaire n'utilise pas pour
remplir ses obligations. Pire que cela est l'argent obtenu à partir de source
illicite, qui n'est pas utilisé pour les obligations et qui est dépensé pour les
choses interdites.

Investir l'argent et l'utiliser avec modération permet d'avoir une vie saine.
L'homme doit purifier ses biens, car personne n'est au-dessus de ce besoin,
qu'il soit pieux ou mauvais.

Le sage ne doit pas s'attendre à ce que les bienfaits d’Allah durent


éternellement, au point qu'il retarde l'accomplissement de ses obligations par
cet argent (comme le Hajj), car celui qui n'est pas reconnaissant pour un
bienfait verra ce bienfait lui être retiré et donné à un autre.
Chapitre 40 : L’Honneur
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« La noblesse d'un homme dépend de sa religion, de son honneur, de


son intelligence, de sa lignée, et de son comportement. »[51]

Lesage doit garder un sens de l'honneur par lequel il possède un bon


caractère et élimine ses défauts.

Certains se reposent sur la réputation et la noblesse de leur père et leur


grand-père sans se comporter avec le même niveau de caractère et de bonnes
œuvres qu'ils ont atteint.

Mansur ibn Muhammad m'a récité un poème qui blâme ce genre de


personne :

Certains n'atteignent pas l'honneur


Ils héritent d'un père puis perdent le leur
Son âme l'invite à se comporter avec obscénité
Elle l'empêche de chercher les plus hauts degrés
Il lui obéit puis est affligé par une calamité
Alors que la personne honorable base son honneur sur ces degrés.

Je n'ai jamais vu personne réaliser de pire transaction, subir de pires


afflictions, autant échouer, et plus égaré que celui qui s'assimile à ses ancêtres
et leur comportement prodigieux tout en abandonnant leur voie et leur
exemple.

Ce genre de personne souhaite présomptueusement que leur statut soit


élevé et détenir une position d'autorité sur les autres en raison de leurs
ancêtres. Quelle absurdité ! En effet, un homme n'obtient position et respect,
en réalité, que par ses propres actes. Il ne peut devenir noble dans cette vie et
dans l'au-delà que par le travail dur.

Al-Bassami m'a récité ce poème :


Combien de fois as-tu entendu quelqu'un dire « je suis le fils de telle et
telle tribu »
Or cette tribu a été détruite et sa réputation perdue
Ses deux piliers sont tombés et il se lamente d’avoir été soutenu
Il ruine sa fin et rectifie son début.

Les gens diffèrent au sujet de « l’honneur », mais à mon avis elle est
constituée de deux caractéristiques :
- éviter les actes qu’Allah et les Musulmans détestent
- afficher un comportement qu’Allah et les musulmans aiment.

Le sage doit s'améliorer par son honneur autant qu'il en est capable et cela
est difficile sans argent. Donc celui qui a reçu des biens, mais qui est trop
avare pour les investir dans son propre honneur, a perdu cette vie et celle
d'après. De plus, il n'est pas à l'abri d'être surpris par la mort, séparé de ses
biens et placé dans sa tombe seul. Puis, une fois parti, ses biens sont hérités
par des gens qui les consomment sans faire son éloge et sans le remercier.
Comme cela est regrettable ! Quelle douleur peut être plus grande que celle-ci
?

Le sage doit éviter ce qui conduit les gens à le mépriser, car cela ternit son
honneur. En effet, les actes méprisables sont à l'opposé de l'honneur et
conduisent la réputation d'un individu à être abîmée. Ils l'amènent à la
dégradation et l'humiliation.
Chapitre 41 : La Générosité
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Le généreux est proche d'Allah et proche des gens. L'avare est


éloigné d’Allah et éloigné des gens. L'ignorant généreux est plus aimé
d’Allah que le dévot avare. »[52]

Allah peut t’octroyer toute la richesse de ce monde éphémère puis la


reprendre tout entière et la donner à un autre sans qu'elle ne t'ait profité pour
la vie future sauf si tu as préparé de bonnes œuvres. Il est alors primordial
pour le sage de s'efforcer d'utiliser son argent pour accomplir ses obligations
financières, visant par cela la récompense dans l'au-delà et un souvenir positif
dans ce monde.

La générosité est aimée et louée, alors que l'avarice et détestée et critiquée.


Il n'y a aucun bien dans l'argent qui n'est pas accompagné de générosité, tout
comme il n'y a aucun bien dans des paroles qui n'ont aucun sens.

Al-Muntasr ibn Bilal m’a récité ce poème :

L'avarice est une déficience et la générosité est un trait honorable


Auprès d’Allah, l'avarice et la générosité ne sont pas égales
Dans la pauvreté il y a du caractère et dans l’aisance une paix
En matière de richesse, les gens sont soit bénis, soit limités.

Les plus généreux sont ceux qui le sont avec leur argent et prudent avec
l'argent des autres. Lorsque les gens sont généreux, ils sont élevés en rangs.
Lorsqu'ils sont avares, ils sont rabaissés.

La générosité protège l'honneur tout comme le pardon purifie l'intelligence


et la sagesse. La générosité complète consiste à donner sans rien attendre en
retour et sans avoir de gens redevables envers soi, car celui qui donne sans
rien attendre en retour est béni par l'abondance.

Rappeler aux gens ta générosité détruit tes bonnes œuvres. Si tu peux


retirer de tes actes généreux une couverture à deux bords : un bord qui
consiste à rappeler aux gens ta générosité et un autre qui consiste à t'attendre
à une récompense pour elle, alors c'est là la plus grande forme de générosité.
En réalité, il s'agit de la vraie générosité.

Parmi les meilleures qualités qu'une personne peut posséder se trouve la


générosité faite sans rappeler aux gens tes faveurs envers eux et sans rien
attendre en retour. Se trouvent aussi l'indulgence et la patience sans faiblesse
ni humiliation.

La base de la générosité consiste à s'abstenir de retenir les droits des gens,


tout comme la base d'un corps en bonne santé consiste à s'abstenir de manger,
de boire, et d'avoir des rapports charnels. Ainsi, tout comme l'honneur et la
noblesse ne sont d'aucune utilité sans humilité, et que l'épargne n'a d'aucune
utilité avant de posséder ce dont on a besoin, de même, la vie n'a aucune
utilité sans biens et les biens ne sont d'aucune utilité sans générosité. Tout
comme les affinités sont issues de l'amour, les éloges sont issus du don.

Al-Kurayzi m’a récité ce poème :

L'avarice révèle les défauts d'une personne aux gens,


Et la générosité les cache.
Couvre-toi de l'habit de la générosité,
Car je pense qu’elle peut cacher tous les défauts aux yeux des gens.

La personne le moins gravement proche de son argent est appelée radine.


Celui qui est arrogant et extrême dans sa radinerie, on dit qu'il est pingre.
Quant à celui qui fait l’éloge du radin et lui trouve des excuses pour ses actes,
il est nommé avare. Il n'y a pas de caractéristique qui ternit plus l'honneur
d'une personne et qui est plus nuisible à sa foi que l'avarice.

Je n'ai jamais vu une personne, de l'Orient à l'Occident, qui possédait les


valeurs de la générosité et de l'indulgence sans qu'il ne soit quelqu'un qui
faisait face à ses propres problèmes et surmontait les obstacles. Les gens qui
le connaissaient et ceux qui ne le connaissaient pas se comportaient avec
humilité face à lui. Donc, si tu veux jouir d'un statut élevé dans l'au-delà et
dans cette vie, sois généreux avec tes biens et abstiens-toi de nuire aux autres.
En revanche, celui qui veut ternir son honneur, nuire à sa foi, épuiser ses amis
et éloigner ses voisins, qu'il continue à se montrer radin et avare.
Chapitre 42 : Accepter les Cadeaux
D’après ‘Abdullah ibn Mas’ud (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah
(paix sur lui) a dit :

« Acceptez les invitations. Ne rejetez pas les cadeaux. Ne frappez pas


les Musulmans. »[53]

Le Prophète (paix sur lui) a averti dans ce hadith de ne pas refuser les
cadeaux qui viennent des Musulmans. Donc, celui qui reçoit un cadeau doit
obligatoirement l'accepter. Puis, il sera récompensé s'il se montre
reconnaissant. En effet, j'aime que les Musulmans se fassent des cadeaux les
uns les autres, car le fait d'offrir fait naître l'amour et disparaître les rancunes.

Lorsque Abu Hanifah se leva et quitta une assemblée, Masawir al-Waraq


dit aux gens :

Avant ce jour nous étions dans le confort en matière de religion,


Jusqu'à ce que nous soyons éprouvés par les gens de l'analogie
Un peuple qui, lorsqu'ils se réunissent, hurle à l'exemple
Des renards qui reniflent entre les cercueils.

Lorsque cela arriva aux oreilles d’Abu Hanifah, il envoya un cadeau à


Masawir qui dit alors :

Et quant à ceux qui nous jugent par l'analogie


Par des fatawas mémorables et étranges
Ils sont venus avec des analogies correctes
Correctes en raison de l'exemple de Abu Hanifah.
Si le juriste l'écoute, il est attentif,
Et l’affirme avec de l'encre sur le papier.

Donc, le sage doit offrir des cadeaux à ses pairs autant qu'il le peut, dans le
but de gagner leur affection et d'éviter leur hostilité.

Al-Abrash m'a récité ce poème :


Les gens qui s'offrent mutuellement des cadeaux
Finissent par réunir leurs cœurs
Le cadeau sème dans le cœur l'amour et l'amitié
Établit de la révérence et de la dignité
Il attrape les cœurs sans les chasser
Il octroie l'amour et la beauté.

Le sage doit utiliser ce qui est à sa disposition à un moment donné pour


atteindre les résultats désirés. Il ne doit pas espérer ce qu'il ne possède pas,
même s'il possède peu.

Al-Mughirah ibn Shu’bah (qu’Allah l’agrée) fut interrogé :


« Qu'est-ce qui te fait encore plaisir ? »
Il répondit : « Accomplir de bonnes œuvres pour mes frères. »
On lui demanda : « Quels sont ceux qui ont la meilleure subsistance ? »
Il répondit : « Ceux qui se soutiennent mutuellement dans leur subsistance.
»
On lui demanda également : « Quels sont ceux qui ont la pire subsistance ?
»
Il répondit : « Ceux qui ne se soutiennent pas mutuellement dans leur
subsistance. ».
Chapitre 43 : L’Aide
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Celui qui soulage un croyant d'un souci parmi les soucis de l'ici-bas,
Allah le soulage d'un souci parmi les soucis du Jour du Jugement. Celui
qui accorde une facilité à son débiteur, Allah lui facilite dans l'ici-bas et
dans l'au-delà. Celui qui couvre un croyant, Allah le couvre dans l'ici-bas
et dans l'au-delà. Allah aide le serviteur tant que le serviteur aide son
frère. »[54]

Il est obligatoire pour tous les musulmans de conseiller les autres


musulmans et de les aider à dissiper leur tristesse et leur difficulté. En effet,
celui qui soulage quelqu'un dans cette vie se verra soulagé de ses fardeaux le
Jour du jugement.

Celui qui fournit des efforts pour remplir le besoin d'un autre, mais qui en
est incapable sera récompensé comme s’il n'avait épargné aucune douleur ni
dépense pour cela. Même le plus petit effort mérite des éloges.

Le vrai visage de tes amis apparaît en période de difficultés tout comme la


famille lorsqu'elle est éprouvée en période de pauvreté. En effet, dans les
moments d'aisance et de facilité, tout le monde est un ami.

Les pires gens sont ceux qui abandonnent leurs frères en période de
difficulté et de besoin, tout comme les pires pays sont ceux qui n'ont aucun
sol fertile ni sécurité.

Al-Kurayzi m'a récité ce poème :

Les meilleurs jours du jeune homme sont ses jours les plus utiles
Concevoir une culture et une production qui dure le plus
Tu n'atteins pas le bien par les mauvaises œuvres
Le fermier ne récolte que ce qu'il sème
Chaque jour est différent
Certain jour le jeune homme connaîtra des bas et certains jours il
connaîtra des hauts.

Celui qui connaît la récompense de l’aide aux autres n’économisera aucun


effort pour aider de quelque façon que ce soit, avant même qu'on le lui
demande, afin qu'il puisse récolter autant de récompenses que possible et
pour qu'il évite de regretter toute opportunité de venir en aide qu'il aurait
manqué.

Le sage sait que celui qui possède un bienfait n'est pas à l'abri de le perdre.
Il sait que les meilleurs œuvres sont accomplies avant qu'on lui demande de
les faire.

Abu al-‘Atahiyah rencontra Al-Rashid qui dit :


« Ô Abu al-‘Atahiyah, demande-moi ce que tu veux. ».
Il répondit : « Si le succès est obtenu en sacrifiant l'honneur, alors je suis
loin de l'atteindre. ».

On ne doit pas supplier lorsqu'on demande quelque chose, même en temps


de besoin. En effet, parfois, demander avec insistance peut conduire la
personne à refuser d'apporter son aide.

La recherche du bien-être est à l'image du jeu de hasard : parfois tu gagnes


et parfois tu perds. Donc, si tu obtiens ce dont tu as besoin, tu dois louer
Allah. Si on te refuse l'aide que tu demandes, alors tu dois te montrer satisfait
de cette situation.

Tu dois seulement demander de l'aide en privé et non pas dans des lieux
publics, des assemblées, ou des mosquées. ‘Umar ibn al-Khattab a dit : « Ne
demande pas aux gens dans les assemblées et les mosquées, les exposant aux
yeux de tous. Au lieu de cela, demande-leur chez eux, afin que celui qui
donne, donne et que celui qui refuse, refuse. »

‘Umar ibn Al-Khattab, qu’Allah l’agrée, a dit que si la personne à qui l'on
demande est généreuse, mais incapable d’aider, alors lui demander devant les
autres lui causera de l'embarras et de la gêne. En revanche, si la personne à
qui l'on demande est avare, alors lui demander devant les autres dans une
assemblée ou une mosquée la poussera probablement à donner à la personne
dans le besoin, car celui qui est avare ne donnera pas par piété ou honneur,
mais pour être mentionné et complimenté par les gens.

En ce qui me concerne, je préfère que le sage se montre patient en période


de besoin. Si possible, qu'il s'abstienne de demander à l'avare quoi que ce
soit. En effet, s'il lui donne ce sera un déshonneur et s’il lui refuse, ce sera
une mort.
Chapitre 44 : Répondre Favorablement aux
Demandes
Jabir (qu’Allah l'agrée) rapporte :

« Je n'ai jamais demandé quelque chose au Prophète (paix sur lui) et


qu'il me dise non. Et il n'a jamais rien frappé de sa main. »[55]

J'aime que l'homme fasse des efforts pour exceller dans son comportement
et qu'il s'abstienne de refuser de répondre favorablement à la demande d'aide
ou d’argent de quelqu'un. En effet, manquer d'argent est meilleur que
manquer de bons comportements et que de regretter d'avoir manqué
l'opportunité d'aider quelqu'un. L'homme véritablement libre est celui qui est
libéré par ses bonnes manières, tout comme le pire esclave et celui enchaîné
par son mauvais comportement.

Al-Baghdadi m'a récité ce poème :

Contrôle tes désirs si pour toi la vertu est importante


Craignant que des obstacles apparaissent et finissent par te terrasser
Si tu es préoccupé par le mal, alors prends-le en compte
En évitant les situations qui sont à éviter.

Plus une personne donne de ses biens, plus elle devient noble. Si ce n'était
la générosité des bienfaisants, de nombreux pauvres seraient morts.

On ne mérite pas les titres de « noble » et « généreux » en se contentant


d’empêcher le mal, sans que cela ne soit couplé à la bienfaisance envers les
autres. Celui qui aime faire le bien et pour qui aider les autres est important,
les gens se bousculeront vers lui plein d'espoir. Celui qui vit pour lui-même et
n'aide personne d'autre avec sa subsistance connaîtra une vie courte en termes
de bonnes œuvres, même s’il vit jusqu'à un âge avancé.

Le malheureux et le misérable sont ceux qui vivent longtemps sans aider


les autres ni accomplir de bonnes œuvres. Celui qui n'aide pas les autres est
faible. Celui qui trouve des défauts chez les autres, mais se trouve des
excuses pour les mêmes erreurs est un imposteur qui doit être conseillé. Celui
qui n'a aucune ambition et aucun principe autre que son estomac et ses parties
intimes n'est pas meilleur qu'un animal. L'ambition est très importante de
même que de tenir un rang, car les gens sont jugés par leurs ambitions.

L’homme avisé doit débuter par les bonnes œuvres et la générosité envers
ceux qui la méritent le plus. Il doit donc commencer par sa famille, puis ses
frères, puis ses voisins et ainsi de suite. Étudie la manière dont les pieux et les
savants donnent l’aumône et accomplissent de bonnes œuvres. Certains
s'abstiennent complètement d'agir d'une manière contraire à l'ordre que nous
avons cité.

Le sage doit donner avant qu'on le lui demande, car répondre aux besoins
de quelqu'un avant qu'il ne demande est meilleur que de remplir sa requête et
s'abstenir de refuser la demande de celui qui est dans le besoin est meilleur
que de l’humilier. La bonne action est embellie par son accomplissement et
par le fait d'en prendre soin après l'avoir accomplie, car en rectifiant sa fin, tu
purifies son début.

Donner après avoir refusé est meilleur que refuser après avoir donné. Les
gens sont de deux sortes en matière de bonnes œuvres accomplies envers les
autres : reconnaissants et ingrats.
Chapitre 45 : L’Hospitalité
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Celui qui croit en Allah et au Jour Dernier doit honorer son invité,
et celui qui croit en Allah et au Jour Dernier ne doit pas nuire à son
voisin. »[56]

Je préfère que le sage nourrisse les gens et divertisse souvent ses invités,
car nourrir les gens et l'une des formes de générosité les plus nobles et l'une
des meilleures qualités des gens du savoir et de la piété.

Ceux qui sont connus pour inviter les gens gagnent une réputation de
noblesse et de dignité parmi ceux qui les connaissent et ceux qu'ils ne les
connaissent pas. Honorer l'invité élève le statut d'une personne au-delà de
l'imagination, même quand il vient d'un milieu modeste. Il est béni par la
douce louange et l'abondance.

Ceux qui ont atteint une position d'autorité avant l'Islam et après l'Islam,
qui furent célèbres pour leur statut, qui gagnèrent la loyauté des leurs et vers
qui les gens voyageaient de loin comme de près, l’ont atteint en nourrissant
les gens et en honorant les invités. Les Arabes considéraient que le sommet
de la générosité consistait à nourrir les autres et à honorer les invités. Ils ne
considéraient pas une personne comme étant généreuse avant qu'elle n'ait
marché pendant un kilomètre ou deux à la recherche d'un invité.

L’homme sagace doit souvent inviter les gens et nourrir les pauvres, car
les bienfaits d'Allah sont gardés et maintenus en les utilisant pour faire le
bien. Dans le cas contraire, ils retourneront d'où ils viennent. Le regret et la
volonté de les récupérer ne les feront pas revenir. Cependant, celui qui
accomplit les droits d'Allah et les devoirs qui lui incombent par rapport à ses
bienfaits les verra augmenter et ses œuvres s’accumuleront et seront gardées
pour lui pour le Jour du Jugement.

Parmi les éléments importants relatifs à l'hospitalité se trouve le fait d'être


reconnaissant pour ce que tu possèdes en matière de nourriture, même s'il
s'agit d'une petite quantité, et que tu présentes cela à ton invité, car celui qui
n'est pas reconnaissant pour ce qu'il possède n'aura pas envie de le partager
avec ses invités.

L'un des moyens d’honorer ton invité est de lui tenir une bonne
conversation, de l’accueillir avec un visage souriant, de le servir toi-même,
car il n'y a pas de honte à servir ton invité, tout comme il n'y a pas d'honneur
à le faire te servir ou à demander une compensation pour l'avoir nourri.

Muhammad ibn Suhayl m’a récité ce poème :

Certes, je souris à ceux qui veulent être divertis en tant qu'invité,


Et ma maison est spacieuse pour divertir mes invités
Dès le moment où il retire sa selle, je fais rire mon invité
Il y a alors de l'abondance même dans un lieu touché par l’aridité
Il n'y a pas grand-chose à manger pour l'invité
Mais le visage généreux renferme de la prospérité.
Chapitre 46 : La Reconnaissance
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Celui qui ne remercie pas les gens n'a pas remercié Allah ».[57]

Celui qui a reçu un cadeau ou de la bienveillance doit montrer de la


reconnaissance et rendre la même chose ou mieux que ce qu'il a reçu. En
effet, rendre mieux n'est pas équivalent à avoir été le premier à donner, même
si le cadeau et modeste. Ceux qui sont incapables d'offrir un cadeau en retour
doivent faire l’éloge de la personne, car celle-ci peut tenir lieu de
reconnaissance envers une bonne action et personne ne peut se dispenser
d’éloges et de reconnaissance.

Muhammad ibn Zinji al-Baghdadi m’a récité ce poème :

Si le noble n'avait pas besoin de remerciements


En raison de son pouvoir et de son haut rang
Allah n'aurait pas ordonné à ses serviteurs de montrer de la
reconnaissance envers Lui
« Ô Hommes et Jinns, remerciez-Moi », a-t-il donc dit.

Sa’id ibn al-‘As passa par la maison d'un homme à Médine. L’homme lui
demanda de l'eau, il lui en donna donc. Puis, il passa près d'une maison mise
aux enchères. Il interrogea alors le commissaire-priseur : « Pourquoi vends-tu
cette maison ? »
Il répondit : « Le propriétaire est endetté. »
Sa’id ibn al-‘As dit : « Puis-je rencontrer le propriétaire ? ».
Il entra alors dans la maison et trouva le propriétaire assis avec son
créditeur. Il dit au propriétaire : « Pourquoi vends-tu ta maison ? ».
Il répondit : « Je dois 4000 dinars à cet homme. ».
Sa’id ibn al-‘As s'assit avec les deux hommes et discuta avec eux pendant
un moment. Puis, il envoya son servant quelque part et celui-ci revint avec
10 000 dinars. Il en donna 4000 au créditeur et le reste au débiteur. Puis,
Sa’id ibn al-‘As monta sur son cheval et poursuivit son chemin.
Al-Muntasr ibn Bilal m’a récité ce poème :

Celui qui te fait un bien, envers lui montre-toi reconnaissant,


Utile sera alors sa bonne action
Ne sois pas avare en reconnaissance et rembourse l'emprunt
Sois le meilleur des receveurs et des donateurs de bien.

Le noble ne renie pas un bienfait et ne se mécontente pas face à une


difficulté. Lorsqu’il reçoit un bienfait, il se montre reconnaissant. Quand il est
éprouvé par une difficulté, il se montre patient.

Celui qui est ingrat vis-à-vis des petites choses sera certainement ingrat
vis-à-vis de grands bienfaits. Les bienfaits n’augmentent pas et ne protègent
pas des épreuves sans que la personne ne se montre reconnaissante envers
Allah et envers celui qui a bien agi envers elle.

Le sage doit se montrer reconnaissant pour les bienfaits qu'il reçoit et faire
l’éloge des bonnes actions autant qu'il en est capable, du mieux qu'il peut.
Donc, s'il en est capable, il accomplira le double de la faveur qui lui a été
faite, sinon, il agira de manière équivalente.

S'il est incapable d'accomplir l'une de ces choses, il doit se montrer


reconnaissant en faisant des efforts pour retourner la faveur avec gratitude et
en disant : « Jazak Allahu khayr » (qu’Allah te récompense par le bien).

Certains ne reconnaissent pas les bienfaits. Ces gens sont de deux


catégories :

1- Celui qui ne comprend pas les causes des bienfaits et les raisons de faire
preuve de gratitude, en raison d'un manque de compréhension ou
d'expérience avec les proches et les amis. Si c'est le cas, il convient de fermer
les yeux sur cela et de ne pas se disputer avec lui en raison de son manque de
reconnaissance et de gratitude.

2- Celui qui est intelligent, mais qui refuse de montrer de la


reconnaissance en raison de son mépris envers les autres ou pour rabaisser le
cadeau ou celui qui offre. Si c'est le cas, le sage doit délaisser ce genre de
comportement et ne jamais y revenir. Si c'est quelque chose pour laquelle il a
développé une réputation, il doit alors sortir et faire connaître son regret
d'avoir agi d'une telle manière.
Chapitre 47 : La Responsabilité
D’après Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur lui) a
dit :

« Chacun d'entre vous est un berger et chacun d'entre vous sera


interrogé concernant son troupeau. Le dirigeant est un berger, l'homme
est un berger pour les gens de sa maison, la femme est une bergère pour
la maison de son époux et pour ses enfants. Ainsi chacun d'entre vous est
un berger et chacun d'entre vous sera interrogé concernant son
troupeau. »[58]

La Sounnah, comme nous l'a enseigné l'élu, montre clairement que tout le
monde a des responsabilités et que chacun doit les assumer. Il est donc
obligatoire à quiconque détient des responsabilités envers quelqu'un d'autre
de rester honnête dans sa promesse envers lui.

Les bergers de l'humanité sont les savants. Les bergers des rois sont leurs
raisons. Les bergers des vertueux sont leurs piétés. Les bergers des étudiants
sont leurs enseignants. Les bergers des garçons sont leurs pères. Le protecteur
d'une femme est son mari. Le protecteur d'un esclave est son maître. Tout
berger est responsable de son troupeau.

Il est de la plus grande importance que le dirigeant respecte son pacte à


gouverner son peuple. Les dirigeants sont parmi les plus importants types de
bergers qui guident leur troupeau, car leurs ordres sont généralement
respectés. Ainsi, l'état des gens est amélioré ou empiré en fonction des choix
du dirigeant. Donc, si le dirigeant n'utilise pas son temps sagement et n'est
pas prudent, il sera détruit et détruira son peuple. Un seul dirigeant corrompu
peut apporter la destruction au monde entier.

Le règne d'un chef dépend de l'obéissance de ses partisans. Cette


obéissance dépend d'un bon ministre et conseiller, pieux et intelligent. Le
salaire de ces travailleurs importants ne peut pas être payé sans argent. Il ne
peut y avoir d'argent sans une société prospère. Une société ne peut prospérer
sans justice. Donc, la position du chef dépend de l'instauration de la justice et
de la sécurité. Sans ces éléments, sa position sera précaire.

Ainsi, le chef doit donner la plus grande importance à la supervision des


actes de ses employés au point qu'aucune action, mauvaise ou non, n’échappe
à son attention. Si le chef ne sait pas ce que ses employés font, il ne sera pas
en mesure d'instaurer la justice.

Toute gouvernance qui n'est pas fondée sur la crainte et l'obéissance


d’Allah est en réalité une dictature et non pas une gouvernance. Tout
dirigeant qui n'englobe pas l'obéissance à Allah dans sa gouvernance est à
l'image du gardien d'un dépotoir.

Comme certains poètes l'ont dit :

La gouvernance des hommes sans religion


Et sans piété est faite indignement
Toute gouvernance sans piété
Est plus humiliante que de s'asseoir sur des déchets
Le plus noble des foyers, la force la plus élevée
Et la meilleure des gouvernances consistent à s'abstenir de diriger.

Al-Zuhri abandonna la compagnie de Hisham ibn ‘Abd al-Malik et dit :

« Je n’ai jamais assisté à un jour comme celui-ci et je n'ai jamais entendu


des propos tels que ceux tenus envers Hisham ibn ‘Abd al-Malik il y a
quelques instants. Un homme lui a dit :

« Ô Commandeur des Croyants, mémorise ces quatre phrases que je


m'apprête à te dire. Elles préserveront ton règne et rectifieront ton peuple : ne
pense pas qu'une chose en laquelle tu ne crois pas peut être achevée. Ne sois
pas séduit par la route vers le sommet, même si elle fut facile, car le déclin
sera rude et difficile. Rappelle-toi que ceux qui sont à ta charge obtiendront
leur rétribution. Alors prends garde aux conséquences de tes actes. » »

Ceux qui sont proches du dirigeant ne doivent pas se retenir de le


conseiller. En effet, si tu ne le conseilles pas, que les médecins ne l'informent
pas d'une maladie, que les frères ne lui annoncent pas les mauvaises
nouvelles, alors tu n'auras fait que te trahir toi-même et te laisser tomber.

Les compagnons du dirigeant ne sont pas à l'abri du préjudice, tout comme


celui qui monte une bête sauvage n'est pas épargné de la poussière. Ceux qui
sont proches du dirigeant ne doivent pas se penser à l'abri de sa colère
lorsqu'ils lui annoncent la vérité, ou à l'abri de son châtiment lorsqu'ils lui
disent un mensonge. En revanche, ne soit pas présomptueux et irrespectueux,
car l'intelligent ne boit pas de poison juste parce qu'il possède l'antidote.

J'aimerais que celui qui est éprouvé par le fait de devoir travailler avec un
dirigeant lui enseigne l'importance de la crainte et de l'obéissance d’Allah,
ainsi que de l'accomplissement de bonnes œuvres, d'une manière qui semble
que ce soit lui qui apprenne du dirigeant et qu’il lui enseigne le bon
comportement comme si c'était lui qui était guidé par le dirigeant. De cette
manière, il se protégera de la colère du gouverneur. Si cette colère a un motif,
alors il est possible de la calmer, mais s’il n'y a aucune raison derrière elle,
alors il n'y a aucun espoir.

Il n'est pas nécessaire que les citoyens sachent tout ce que le gouverneur
fait concernant la société, car cela ne fera que conduire au chaos et à
l'instabilité.

Comme il est présomptueux de penser que tu peux fréquenter les


gouverneurs sans être éprouvée par l’adversité ! Qui peut suivre leurs désirs
sans subir de préjudice ?

Parfois, un bel arbre peut être détruit par ses propres fruits succulents. Le
paon peut être tué en raison de ses magnifiques plumes, car en raison du
poids de sa queue il est incapable d'échapper à son prédateur. Celui qui
travaille auprès du gouverneur ne sera pas à l'abri de ses humeurs
changeantes. Les rivières contiennent de l'eau douce, mais quand elles
rejoignent la mer, elles deviennent salées. De même, le savant qui reste
éloigné des portes des rois augmente la lumière de son savoir. En revanche, le
savant qui fréquente les rois couvre son cœur et l'empêche d'acquérir plus de
sciences. Les compagnons des rois ne sont pas à l'abri de leurs humeurs
changeantes. Ceux qui restent éloignés d'eux ne sont pas à l'abri de leurs
enquêtes.
Il est obligatoire pour ceux qui sont responsables des affaires des
Musulmans de revenir à Allah, le Noble et le Très-Haut, à chaque moment et
chaque opportunité, afin qu'il ne soit pas corrompu par le pouvoir.

En réalité, le gouverneur doit garder à l'esprit la grandeur d’Allah, Son


Pouvoir, Sa Souveraineté et le fait qu'Il est Celui qui châtiera ceux qui
oppressent les autres et récompensera ceux qui font le bien. De cette manière,
le gouverneur se comportera d'une façon qui lui permettra de gagner des
récompenses dans cette vie et dans celle d'après.

Il doit également méditer sur la vie de ceux qui furent comme lui et qui
sont venus avant lui. En effet, il ne fait aucun doute qu'il doit se montrer
reconnaissant pour sa situation et qu'il est responsable de son propre compte.
Chapitre 48 : L’Ascétisme
D’après Abu al-Darda (qu’Allah l’agrée), le Prophète (paix sur lui) a dit :

« Celui qui se réveille au matin en bonne santé, en sécurité auprès des


siens et avec la nourriture de sa journée, c'est comme si toutes les
richesses de ce bas monde avaient été réunies pour lui. »[59]

Le sage ne doit pas se laisser séduire par la vie d'ici-bas, son éclat, sa
beauté, sa magnificence. Il ne doit pas se laisser distraire par elle et oublier
l'au-delà et ses bienfaits éternels. Il doit plutôt ne lui donner que peu
d'importance tout comme Allah lui donne peu d'importance, car ce monde
disparaîtra inévitablement. Ses villes tomberont en ruine, ses peuples
mourront, sa magnificence s'écroulera, et ses civilisations disparaîtront.

Personne n'échappera à la mort, du gouverneur arrogant jusqu'au pauvre


misérable. Chacun sera réduit en poussière puis éprouvé jusqu'au moment de
sa résurrection. Le Connaisseur de l'Invisible héritera de la terre et de tout ce
qu'elle contient.

Le sage ne s'appuie pas sur une telle demeure. Il ne peut trouver le repos
dans un monde doté d’une telle description, surtout lorsqu'il sait ce qui
l'attend dans la vie d'après : ce qu'aucun œil n'a jamais vu, ce qu'aucune
oreille n'a jamais entendu, ce qu’aucun cœur ne peut imaginer. Il s'abstient
donc de cette modeste quantité et aspire plutôt au bienfait abondant.

Al-Kurayzi m'a récité ce poème :

Le temps n'est qu'une succession de jours et de nuits


La vie ne consiste qu'à s'endormir et se réveiller
L’humain meurt et l’humain vit
Le temps décide de qui sera blâmé.

La vie d'ici-bas est une mer agitée. L'humain flotte au creux de ses vagues
attendant de se noyer. Cette métaphore concerne toutes les créatures et
comme elle est appropriée ! En effet, elle décrit simplement la manière dont
toute chose se dirige vers sa fin.

Celui qui détient trois choses dans sa vie possède tout ce que ce bas monde
a à offrir : sécurité, nourriture, et bonne santé. Seuls les escrocs et les
fraudeurs sont séduits par les choses de ce bas monde. Seul l'avare en a
besoin. Le sage sait qu'on n’échange pas l'éternité pour ce qui est temporaire.
Ainsi, pour lui, se concentrer sur les choses de ce monde qui seront
profitables dans l'au-delà a plus de sens que de réunir tout ce qu'il peut de ce
bas monde sans rien préparer comme bonnes œuvres pour sa vie future. Il n'y
a rien de plus important et significatif que ta vie et il n'y a pas plus grand
échec que de la gaspiller pour autre chose que la vie éternelle.

Celui qui souhaite être libre doit rester éloigné des désirs, même s'ils sont
agréables. Il doit savoir que tout ce qui est agréable n'est pas nécessairement
bénéfique, mais tout ce qui est bénéfique est agréable. Tous les désirs sont
vils sauf ceux qui apportent un retour ou un bénéfice. Il n'y a pas meilleur
retour que le Paradis, que se suffire d’Allah et que de ne pas avoir besoin des
gens.

‘Ali ibn Muhammad al-Bassami m'a récité ce poème :

Donne de l'importance à la patience au bon moment


Car les mauvaises situations ne durent pas éternellement
L'univers tourne autour de nous avec ses merveilles
S'il continue, il est à l'exemple du rêve en sommeil
Le bonheur et la tristesse, le rétablissement et la rémission
Jusqu'à ce que soit proche le moment de la destruction
Alors, remets-en toi à Allah et cherche son aide au lieu de celle des gens
Lorsque sur toi l'une des affaires sérieuses descend.

Le sage doit reléguer ce bas monde à la place qui lui est due, s'abstenir de
se reposer sur lui et d'en avoir besoin, tout en préparant ce qu'il peut pour sa
vie éternelle. Il parvient à cela en s’abstenant du long espoir et en se
rappelant constamment de la mort. L'espoir lointain est à l'image d'un couteau
sur la nuque des humains. L’homme avisé doit donc s'en éloigner, tout en
méditant sur les nations et les générations qui ont précédé, sur la manière
dans toute trace de leur existence a été éliminée, au point que tout ce qu'il
reste d’eux est un souvenir et tout ce qu'il reste de ces villes sont des croquis.
Gloire donc à Celui qui est capable de les ressusciter pour la rétribution
finale.
Chapitre 49 : Garder la mort à l’esprit
D’après Abu Hurayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (paix sur
lui) a dit :

« Rappelez-vous souvent de celle qui tue les plaisirs. »[60][61]

Le sage doit se rappeler de la mort et s'abstenir d'être séduit par la vie


d'ici-bas en raison de ce que nous avons mentionné précédemment dans notre
livre sur les différentes branches de la sagesse et de la raison.

La mort est une coupe qui passe de personne en personne. Chaque âme
doit inévitablement y boire et goûter à son goût. La mort est celle qui tue tous
les plaisirs et ruine les désirs.

Le sage n'oublie pas une chose qu’il attend. Une chose dont il sait qu'elle
peut apparaître à tout moment. Combien de nobles et grands hommes, aimés
et admirés par leur famille, par leurs voisins et par leurs proches, ont cessé de
s'inquiéter au sujet des difficultés de la vie et de ses épreuves lorsque celle
qui subjugue les rois, la conquérante des tyrans, la destructrice des injustes,
les à déchirés de leurs bien-aimés dans les cris, les séparant de leur famille et
de leurs frères sans que ces derniers ne soient capables de les aider ou de les
protéger de l'inévitable ? Combien de nations ont été frappées par la mort et
combien de villes ont été mises à genoux ? Combien de femmes sont
devenues veuves, d'enfants sont devenus orphelins, et de compagnons ont été
abandonnés ?

Ainsi, le sage n'aspire pas à une situation éphémère comme nous l'avons
mentionné. Il n'oublie pas que l'inévitable va se produire un jour au sujet
duquel il n'y a aucun doute qu'il arrive. La mort est un chasseur rapide dont
on ne peut s'échapper et qui ne peut être ralenti.

Al-Kurayzi m'a récité ce poème :

Nos biens sont amassés pour nos héritiers


Nous établissons nos rôles dans la destruction du temps
Les âmes sont accablées par la vie d'ici-bas et elles sont au courant
Qu’il faut s’abstenir d’elle pour y être en sécurité
Tenir bon ne te sauve pas de la destruction
Tout comme la fuite ne te protège de l’anéantissement.

Certes ! Allah, le Noble et le Très-Haut, a créé Adam et ses descendants à


partir de la terre. Puis, il les a fait marcher sur elle, manger de ses fruits et
boire de ses rivières. Ensuite, le destin de la mort les approche de manière
inévitable. C'est alors qu'ils deviennent incapables de marcher et de bouger.
Leur corps commence à défaillir. Puis, ils retournent à la terre à partir de
laquelle ils ont été créés. Elles mangent leur chair tout comme ils mangeaient
ses fruits. Elle boit leur sang tout comme ils buvaient de ses rivières. Elle les
démembre tout comme ils marchaient sur elle.

La tombe est la première étape de l'au-delà et la dernière étape de la vie


d'ici-bas. Béni est celui qui s'est préparé à une tombe confortable tout au long
de sa vie et qui a accumulé des bonnes œuvres pour son au-delà.

Ibrahim ibn Yazid a dit : « J'ai vu un Bédouin se tenir près d'une tombe et
il disait :

« Chaque personne dispose d'une tombe pour son décès. Leur nombre
décroît et les tombes augmentent. Tu vois une maison vivante devenir déserte
et une nouvelle tombe apparaître pour le défunt dans la cour. Ils sont donc les
voisins des vivants : leur lieu de repos est proche et leur rencontre est
lointaine. » »
Conclusion
Dans ce livre, j'ai mentionné quelques-uns des nombreux textes qui,
j'espère, conduiront le lecteur à prendre les comportements et les qualités des
gens du savoir et de la sagesse. Ceux qui empruntent le sentier des gens du
savoir trouveront le succès et la prospérité simplement en méditant sur leur
voie et en la mettant en pratique.

Je n'ai pas inclus les chaînes de transmission de hadith ni les références


des citations et des poèmes, car j'ai pensé que cela n'était pas nécessaire, tout
comme celui qui indique une chose et pousse à ce que l'on ne s'intéresse
qu’au sens.

Qu’Allah nous place parmi ceux qui recevront la bonne annonce du succès
dans l'accomplissement des obligations dans le but d'obtenir la miséricorde
d’Allah et d'atteindre le lieu de Ses rapprochés. En effet, il s'agit du but
ultime des croyants et du plus grand espoir de ceux qui sont proches de Lui.

Que les bénédictions d’Allah soient sur Muhammad, le Sceau des


Prophètes, ainsi que sur sa pure et pieuse famille. Toutes les louanges
appartiennent à Allah, Seigneur des mondes.
Nos autres éditions
100 Trésors de l’Islam : principes du Coran et de la Sunna pour une
vie meilleure — Samir Doudouch

La Guérison des Âmes — Ibn Al-Jawzi

Les Bienfaits de l’Épreuve — Al ‘Izz ibn ‘Abd Al-Salam & Ibn Al-
Qayyim

Le Réveil des Cœurs — Ibn Al-Jawzi

Tafsir Sourate Al-Fatiha — Ibn Al-Qayyim & d’autres

Le Livre de L’Amour — Ibn Taymiyya

La Piété envers les Parents — Ibn Al-Jawzi

Le Livre du Comportement — Ibn Qudamah

Le Bonheur Véritable – Ibn Al-Qayyim

La Vie d’Ici-Bas – Ibn Qudamah

Le Livre du Repentir – Ibn Hazm

Le Livre de la Vertu – Ibn Qudamah

Les Maladies du Cœur – Ibn Qudamah

La Confiance en Allah – Ibn Qudamah


Le Droit Chemin – Ibn Taymiyyah
[1]
Ville située aujourd’hui en Afghanistan connue sous le nom de Lashkar Gah.
[2]
Sourate 23 : Les Croyants, verset 35 (traduction approchée du sens des versets).
[3]
Sourate 21 : Les Prophètes, verset 23.
[4]
Rapporté par Al-Hakim et d’autres sous la formulation : « Allah Le Tout-Puissant, Le Vénérable
et Le Noble aime les cœurs nobles, bons, dotés d’un bon comportement et déteste le mauvais
comportement. ». Jugé authentique par Al-Albani.
[5]
Rapporté par Al-Haythami. Jugé bon par Al-Albani.
[6]
Preuve en est la parole du Prophète (paix sur lui) : « Certes, il y a dans le corps un morceau de
chair qui, s'il est sain, tout le corps est sain, mais, s'il est corrompu, tout le corps est alors
corrompu. Il s'agit du cœur. ». Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[7]
Rapporté par Ahmad. Jugé bon. Voir Al-Sahih al-Musnad mimma layssa fi al-Sahihayn de Muqbil
al-Wadi’i.
[8]
Sourate 16 : Les Abeilles, verset 25.
[9]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[10]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[11]
Rapporté par Al-Boukhari.
[12]
Rapporté par Muslim.
[13]
Rapporté par Al-Tirmidhi. Authentifié par Al-Albani.
[14]
Ce hadith n’a aucun fondement. Voir Al-Da’ifah d’Al-Albani.
[15]
Ibn Abi Hatim interrogea son père à propos de ce hadith qui dit : « Ce hadith est mensonger et n’a
aucun fondement. ».
[16]
Rapporté par Al-Tabarani. Jugé bon par Al-Albani.
[17]
Rapporté par Muslim.
[18]
Rapporté par Muslim.
[19]
La chaîne de transmission contient Qutun ibn Nusayr, qui est faible, mais la réunion entre Salman
et Abu Al-Darda en tant que frères est établie dans un hadith rapporté par Al-Boukhari.
[20]
Ce hadith est très faible.
[21]
Ce hadith est rapporté par l’auteur, Ibn Hibban, avec sa propre chaîne de transmission. Une autre
version de ce hadith est rapporté par Al-Boukhari & Muslim : « L'exemple du compagnon pieux et
du mauvais compagnon est comme celui du vendeur de parfum et du forgeron. Pour le vendeur
de parfum, soit il t’en donnera, soit tu lui en achèteras, soit tu sentiras de lui une odeur agréable.
Et pour le forgeron, soit il brûlera ton habit, soit tu sentiras de lui une odeur désagréable. ».
[22]
L’auteur a rapporté ce hadith via Bukar ibn Shu’ayb. Il a mentionné Bukar ibn Shu’ayb dans Al-
Majruhun en disant : « Il a rapporté des ahadiths de savants de confiance, mais qui ne venaient pas
d’eux. Il n’est pas permis d’utiliser ses ahadiths comme preuves. ».
[23]
Rapporté par Muslim.
[24]
Rapporté par Al-Hakim. Sa chaîne de transmission contient Azhar ibn Zafar, qui est inconnu et
Sulayman ibn Abi Karimah qui a été déclaré faible par Abu Hatim.
[25]
Ce hadith est rapporté par l’auteur, Ibn Hibban, avec sa propre chaîne de transmission. Une autre
version de ce hadith est rapporté par Al-Boukhari & Muslim : « L'exemple du compagnon pieux et
du mauvais compagnon est comme celui du vendeur de parfum et du forgeron. Pour le vendeur
de parfum, soit il t’en donnera, soit tu lui en achèteras, soit tu sentiras de lui une odeur agréable.
Et pour le forgeron, soit il brûlera ton habit, soit tu sentiras de lui une odeur désagréable. ».
[26]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[27]
Rapporté par l’auteur dans Al-Asl, mais cette formulation est considérée comme étrange, car
d’autres chaînes de transmission sont rapportées avec une formulation similaire au hadith suivant que
l’on trouve dans Sahih Muslim : « Le fils d’Adam vieillit, mais deux choses restent jeunes chez lui :
son désir d’argent et son désir de vivre. ».
[28]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[29]
Rapporté par l’auteur dans Al-Asl et par Al-Boukhari sous une autre formulation.
[30]
Rapporté par Ibn Majah. Jugé bon par Al-Albani.
[31]
Rapporté par Al-Boukhari.
[32]
Rapporté par Al-Boukhari.
[33]
Rapporté par l’auteur dans Al-Asl. Cependant, il ne s’agit pas de « 500 ans » mais de 50 000 ans,
comme rapporté par Muslim.
[34]
Rapporté par Al-Bayhaqi. Jugé authentique par Al-Albani.
[35]
Rapporté par Muslim.
[36]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[37]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[38]
Rapporté par l’auteur dans Al-Asl. La chaîne de transmission est faible.
[39]
L’auteur fait ici référence au hadith rapporté par Al-Tabarani dans Al-Awsat : « Celui qui présente
ses excuses à un autre sans qu’il ne les accepte, ce dernier ne me rejoindra pas au Bassin. ».
Cependant, ce hadith est faible.
[40]
Voir le hadith similaire rapporté par Tabarani et authentifié par Al-Albani : « Cherchez de l'aide
pour la réussite de vos projets dans le fait de les cacher car certes chaque personne possédant un
bienfait est jalousée ».
[41]
Rapporté par l’auteur dans Al-Asl. La chaîne de transmission est faible, mais le hadith est jugé bon,
car il est renforcé par la version rapportée par Abu Dawud d’après Abu Hurayrah : « Celui qui est
consulté a reçu de la confiance. », authentifié par Al-Albani.
[42]
Rapporté par Abu Dawud. Authentifié par Al-Albani.
[43]
Jabir ibn ‘Abdillah (qu’Allah l’agrée) rapporte : « J’ai prêté allégeance au Messager d’Allah
(paix sur lui) que j’accomplirais la prière, que je m’acquitterais de la Zakât et que je donnerais
conseil à tous les Musulmans. ». Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[44]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[45]
Rapporté par Ibn Hibban dans Al-Asl. Ce hadith est faible.
[46]
Sourate 9 : Le Repentir, verset 114.
[47]
Sourate 37 : Les Rangés, verset 101.
[48]
Rapporté par Ibn Hibban dans Al-Asl.
[49]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[50]
Rapporté par Ahmad. Authentifié par Al-Albani.
[51]
Rapporté par Ibn Hibban dans Al-Asl. Jugé bon.
[52]
Rapporté par Ibn Hibban dans Al-Asl. Ce hadith est très faible.
[53]
Rapporté par Ahmad. Authentifié par Muqbil al-Wadi’i.
[54]
Rapporté par Muslim.
[55]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[56]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[57]
Rapporté par Abu Dawud. Authentifié par Al-Albani.
[58]
Rapporté par Al-Boukhari & Muslim.
[59]
Rapporté par l’auteur, Ibn Hibban. Jugé bon par Al-Albani.
[60]
C’est-à-dire la mort.
[61]
Rapporté par Al-Tirmidhi. Authentifié par Al-Albani.

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