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Chimie quantitative
(loi des gaz parfaits)
Les révisions de chimie quantitative de 4ème année nous ont rappelé les notions
fondamentales concernant certaines quantités de matière propre à la chimie.
Elles seront encore d’actualité en 5 SAP… Avant de passer à la stœchiométrie des
réactions chimiques, nous reprenons les gaz afin de lier leur volume à leur
nombre de mole cette fois dans des conditions de température et de pression
autres que celles qui prévalent dans les C.N.T.P.

1- Volume d’un gaz (hors C.N.T.P.)


La seule « quantité » qui peut être mesurée facilement pour une substance gazeuse, c’est le
volume Vgaz du récipient (fermé !) qui le contient. Les C.N.T.P. indiquent qu’une mole de
n’importe quel gaz occupe un volume de 22,4 L. Cette dernière valeur n’est néanmoins plus
valable si l’on modifie la température et/ou la pression auxquelles est soumis le gaz.

Exemple : « Un ballon météorologique hermétique est rempli d’hélium gazeux à 20 °C


au niveau du sol. Le volume du ballon est alors de 250 L. Lorsque le ballon monte
jusqu’à une couche d’air correspondant à une altitude d’environ 10 km, le ballon éclate.
Pourquoi ? »
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La loi des gaz parfaits permet de déterminer le volume d’un gaz, à n’importe quelle
température et pression. Elle est habituellement écrite sous la forme suivante :

p × Vgaz = n × R × T (avec R = 0,08206 L.atm/mol.K)

Les unités pour chaque variable de cette équation sont les suivantes :

Variables Unités
Pression p atm (avec 1 atm = 101325 Pa = 760 mmHg)
Volume Vgaz L
Nombre de mole n mol
Température T K (avec T [K] = T [°C] + 273,15)

Revenons à l’exemple du ballon météorologique :


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Exercices (série A) :

1) Les conditions C.N.T.P. (Conditions Normales de Température et de Pression) sont


telles que T = 0 °C et p = 1 atm. Que vaut le volume d’une mole de gaz parfait dans
ces conditions ? Idem pour les C.S.T.P. (Conditions Standards de Température et de
Pression) pour lesquelles T = 25 °C et p = 1 atm.

2) Calcule le nombre de mole d’une substance gazeuse dont le volume est de 78,52 L à
une température de 15,8 °C et une pression de 1,25 atm.

3) La molécule hexafluorure d’uranium (UF6) est gazeuse à température ambiante.


Calcule le volume occupé par 114,98 g de UF6, à une pression de 745 mmHg et une
température de 20 °C.

4) Quelle est la température de 18,7 g d’acétylène (C2H2) contenus dans un ballon de 10


L à une pression de 100700 Pa ?

5) Un échantillon de NO gazeux occupe un volume de 3200 L à 25 °C sous une pression


de 50700 Pa. Quelle est sa masse ?

6) Un tube électronique est scellé sous vide à une pression de 1,2.10-5 mmHg à 27 °C.
Son volume est de 0,15 L. Calcule le nombre de mole et le nombre de particules
gazeuses. Calcule aussi la masse de gaz, si tu sais qu’il s’agit d’argon.

7) Une bouteille contient du gaz butane (de formule C4H10) comprimé à une pression
telle qu’il est liquéfié. Le contenu de la bouteille a une masse de 12 kg. En admettant
que la totalité du contenu de la bouteille puisse être utilisée sous forme de butane
gazeux à 20 °C et à la pression atmosphérique de 105 Pa, quel est le volume de gaz
disponible ?

8) La quantité d’air diminue avec l’altitude, jusqu’à atteindre des valeurs infimes à des
dizaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. Calcule le nombre de molécules
présentes dans 1000 L à une altitude de 20 km où il règne une pression de 5500 Pa et
une température de -50 °C.

9) Le volume d’une bonbonne d’air utilisée pour la plongée sous-marine est égal à V = 15
L. La pression de l’air qu’elle contient est égale à p = 200 atm. La température de l’air
vaut initialement 20°C.
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On considère que, lors d’une plongée, un plongeur inhale 1 L d’air à chaque


inspiration, à raison de 17 inspirations par minute (on suppose que le volume des
poumons est invariable). La pression de l’air dans les poumons est égale à 2 atm à
une profondeur de 10 m et la température de l’eau est de 15 °C.
Calcule l’autonomie (théorique) en air du plongeur à une profondeur de 10 m.

2- Actualisation de l’organigramme
Avec les notions vues de la page L1 à la page L2, l’organigramme de la chimie quantitative
devient :
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Réactions chimiques
Stœchiométrie
Savoir calculer des quantités de matière en chimie, c’est bien mais cela serait
plus intéressant de lier la chimie quantitative à ce qui fait l’essence même de la
chimie : les réactions chimiques. En 5 et 6 SAP, nous en verrons quelques classes
spécifiques, comme les réactions acido-basiques, d’oxydo-réduction, de
combustion, etc. En ce début d’année, nous nous contenterons des réactions
chimiques de « formation », que nous introduisons ci-dessous avant de passer
à la stœchiométrie à proprement parler.

1- Formations des oxydes, des hydroxydes, des acides et des sels


La chimie, s’occupant de la transformation de la matière, demande de symboliser les
réactions chimiques entre les réactifs, lesquels forment les produits, sous forme d’une
équation chimique ! Une équation chimique doit obéir à certaines règles :

 Au cours d’une réaction chimique, la nature des éléments demeure inchangée.


Seule est modifiée la façon dont les éléments sont liés entre eux.

 Au cours d’une réaction chimique, la masse totale des substances entrant en


réaction (réactifs) est exactement égale à la masse totale des substances formées
(produits). Il faut donc pour se faire pondérer l’équation chimique en rajoutant
(éventuellement) des coefficients stœchiométriques devant les molécules.

Ces deux règles peuvent être résumées à l’aide de la célèbre expression :


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Exemple :

Le fer et le dioxygène réagissent et donnent de l’oxyde de fer (III) = réaction

4 Fe + 3 O2 → 2 Fe2O3 = équation pondérée

Nous passons en revue ci-après les principales réactions chimiques de formation des MO,
MOH, XO, HXO, HX, MX et MXO que l’on peut rencontrer assez régulièrement en chimie
minérale (dite aussi chimie inorganique). Elles sont au nombre de neuf.

1-1 Formation des MO et des MOH


 M + O2 → MO

 MO (avec M = Li, K, Na, Mg, Ca ou Ba) + H2O → MOH

Remarque :
Les oxydes métalliques des autres métaux que ceux cités ci-dessus ne réagissent pas avec
l’eau !

1-2 Formation des XO et des HXO


 X (parfois sous forme X2) + O2 → XO

 XO + H2O → HXO
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1-3 Formation des HX


 X (parfois sous forme X2) + H2 → HX

Exercice (série A) :

1) Complète et pondère les réactions suivantes :


1- … F2 + … O2 →
2- … Li2O + … H2O →
3- … Br2 + … H2 →
4- … SO2 + … H2O →
5- … SO3 + … H2O →
6- … Ag + … O2 →
7- … F2 + … H2 →
8- … P + … O2 →
9- … Cl2O7 + … H2O →
10- … CaO + … H2O →
11- … Cu + … O2 →
12- … N2O3 + … H2O →
13- … N2O5 + … H2O →
14- … Al + … O2 →
15- … MgO + … H2O →

1-4 Formation des MX et des MXO


 M + HX (ou HXO) → MX (ou MXO) + H2

 MO + HX (ou HXO) → MX (ou MXO) + H2O


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 MOH + HX (ou HXO) → MX (ou MXO) + H2O

 MOH + XO → MXO + H2O

Remarque :
Il est à noter que ce dernier type de réaction ne peut donner que des sels ternaires (MXO) !
Former des sels binaires (MX) de cette manière est exclu !

Exercices (série B) :

1) Complète et pondère les réactions suivantes :


1- … Ba(OH)2 + … HCl →
2- … Fe + … HMnO4 →
3- … ZnO + … H2SO4 →
4- … K2O + … H2Cr2O7 →
5- … Cl2O7 + … KOH →
6- … Ba + … HNO2 →
7- … Al2O3 + … HBr →
8- … NiO + … HF →
9- … H2C2O4 + … Mg(OH)2 →
10- … Al(OH)3 + … H2SO4 →
11- … SO2 + … AgOH →
12- … SO3 + … AgOH →
13- … Zn(OH)2 + … Cl2O →
14- … H3PO4 + … LiOH →
15- … HCN + … Ca →

2) Traduis les réactifs en formule, puis complète et pondère les réactions suivantes :
1- zinc + chlorate d’hydrogène →
2- aluminium + chlorure d’hydrogène →
3- iodure d’hydrogène + oxyde de potassium →
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4- hydroxyde de fer (II) + sulfite d’hydrogène →


5- magnésium + sulfate d’hydrogène →
6- phosphate d’hydrogène + oxyde de cuivre (II) →
7- bromure d’hydrogène + chrome →
8- trioxyde de dichlore + hydroxyde de sodium →
9- oxyde d’argent + oxalate d’hydrogène →
10- hydroxyde d’aluminium + pentoxyde de diazote →
11- chlorate d’hydrogène + hydroxyde de lithium →
12- iodate d’hydrogène + sodium →
13- trioxyde de soufre + hydroxyde de cuivre (II) →
14- hydroxyde de sodium + chromate d’hydrogène →
15- oxyde de mercure (II) + permanganate d’hydrogène →

3) Prenons la molécule « chlorate de magnésium » :


a- Quelle est sa formule chimique ?
b- Écris quatre réactions chimiques (de quatre types différentes) qui permettent de
former ce sel ternaire. N’oublie pas de pondérer les équations chimiques une fois
écrites !

2- Stœchiométrie
La discipline qui combine les notions de chimie quantitative avec les réactions
chimiques s’appelle la stœchiométrie.

2-1 Principe général de la stœchiométrie


Exemple détaillé :
« L’hydroxyde de lithium est utilisé dans les sous-marins pour purifier l’air du dioxyde
de carbone afin de le transformer en carbonate de lithium et en eau liquide. Quelle
masse de dioxyde de carbone peut être absorbée par 1000 g d’hydroxyde de
lithium ? »
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Exercices (série C) :

1) L’équation de réaction de synthèse de l’ammoniac est : N2 + 3 H2 → 2 NH3.


Quel est le nombre de mole d’ammoniac obtenu lorsque 0,227 mol de diazote a réagi
avec la quantité de dihydrogène strictement nécessaire ?

2) La chloropicrine (CCl3NO2) peut être préparée économiquement en vue de son


utilisation comme insecticide, par le procédé suivant :
… CH3NO2 + … Cl2 → … CCl3NO2 + … HCl
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a- Combien faut-il de grammes de CH3NO2 pour former 500 g de chloropicrine ?


b- Quel volume de dichlore doit-on utiliser pour cette opération (p = 102000 Pa et T =
23 °C) ?

3) Certaines fusées d’engins spatiaux fonctionnent grâce à l’énergie dégagée lors de la


réaction entre l’hydrazine N2H4 et le peroxyde d’hydrogène H2O2, car les produits de
la réaction ont l’avantage de ne pas polluer l’atmosphère :
… N2H4 + … H2O2 → … N2 + … H2O
Calcule le volume de N2 (mesuré dans des conditions où p = 450 mmHg et T = -15 °C),
suite à la réaction de 1000 kg d’hydrazine avec une quantité suffisante de H2O2.

3) Quelles masses de dioxyde de soufre et d’eau sont-elles nécessaires à la préparation


de 164 g de sulfite d’hydrogène ? Écris d’abord la réaction correspondante !

4) Par l’action du chlorure d’hydrogène lors d’un décapage chimique, il est possible
d’enlever la rouille (oxyde de fer (III)) se formant sur les tôles en acier. Écris la
réaction correspondante ! Quelle masse de rouille peut-on enlever avec 400 mL d’une
solution acide de concentration molaire valant 2,5 mol/L ?

5) Les spéléologues utilisaient couramment pour s’éclairer une lampe à acétylène.


L’acétylène C2H2 (g) y était produit grâce à la réaction de l’eau sur du carbure de
calcium CaC2 (s) selon la réaction : CaC2 (s) + H2O (l) → C2H2 (g) + CaO (s)
Sachant que cette lampe consommait 10 L d’acétylène (à 103253 Pa et 7,8 °C) par
heure, calcule la masse de CaC2 que le spéléologue devait emporter pour pouvoir
s’éclairer durant quatre heures.

6) Pour neutraliser l’acidité d’une solution de sulfite d’hydrogène, on est amené à la


faire réagir avec de l’hydroxyde de potassium solide. Quelle masse d’hydroxyde de
potassium est-elle nécessaire pour neutraliser 85 mL de la solution de sulfite
d’hydrogène dont la concentration molaire vaut 0,236 mol/L ?

7) La réaction suivante est réalisée sous 240140 Pa et à 23,8 °C. Calcule le volume de
dioxyde de carbone nécessaire à la formation de 574,4 g de la molécule X. Écris
d’abord la réaction complète et équilibrée !
dioxyde de carbone + hydroxyde de lithium → X + eau

8) On peut préparer de l’ammoniac gazeux (NH3) à partir d’oxyde de calcium et de


chlorure d’ammonium. La réaction s’accompagne également de la production de
chlorure de calcium et d’eau. Calcule le volume d’ammoniac produit par la réaction
de 112 g d’oxyde de calcium dans les conditions où p = 1258 mmHg et la température
de 58 °C.
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9) Du dioxygène peut être obtenu au départ de Ag2CO3 par la réaction suivante :


… Ag2CO3 → … Ag + … O2 + … CO2
Quelle masse de Ag2CO3 faut-il engager pour obtenir 9,67.1023 molécules de O2 ?

10) Le méthanol (CH3OH) est utilisé comme antigel dans l’eau des lave-glaces de voiture.
On peut l’obtenir en faisant réagir du monoxyde de carbone avec du dihydrogène.
Calcule la masse de méthanol formée si l’on fait réagir 7,2 kg de dihydrogène.

2-2 Application de la stœchiométrie aux titrages


Le titrage est une méthode expérimentale qui se base sur la stœchiométrie et qui permet de
déterminer la concentration molaire d’une solution aqueuse de concentration inconnue. Par
exemple, posons la problématique suivante : « Les boissons de type soda contiennent de
l’acide phosphorique, dont on désire déterminer sa concentration molaire. »

De quelle manière pourrait-on procéder ?

Principe général des titrages :

Cette méthode est basée avant tout sur la réaction entre deux solutions aqueuses, nommées A
et B :
a A (aq) + b B (aq) → c C (aq) + d D (aq)
On a donc :
 Une solution de concentration inconnue (= solution titrée) : c’est la solution contenant
le réactif dont on cherche la concentration  solution A.
 Une solution titrante : c’est la solution contenant une concentration connue d’un
réactif pouvant réagir avec le réactif de la solution titrée  solution B.
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Dans la grande majorité des cas, les solutions A et B sont des acides qui réagissent avec
des bases (ou inversement) ou bien des oxydants qui réagissent avec des réducteurs (ou
inversement).

Mode opératoire général des titrages :

Il faut avant toute chose monter le dispositif expérimental, qui ressemble à ceci :

Pratiquement, on procède ainsi :


1°) On place un volume précis, prélevé à la pipette jaugée, de la solution titrée dans un
erlenmeyer  VA.
2°) On y ajoute, si nécessaire, quelques gouttes d’un indicateur coloré.
3°) On remplit, jusqu’au zéro, une burette grâce à la solution titrante (solution de
concentration connue  CB).
4°) On laisse couler la solution titrante jusqu’à persistance du changement de couleur de
l’indicateur coloré.
5°) On lit le volume de solution titrante sur la burette  VB.

Un titrage consiste donc à déterminer le volume exact de solution titrante (solution B)


devant être utilisé pour réagir stœchiométriquement avec un volume connu de la solution
titrée (solution A) : on est à l’équivalence.

Il ne reste plus qu’à calculer la concentration de la solution titrée (CA), en considérant que
les deux molécules réactives sont liées par la stœchiométrie :
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Si on remplace les deux côtés du signe égal par la formule n=C.V, on obtient la
concentration CA inconnue :

Exercices (série D) :

1) On désire connaître la concentration molaire d’une solution acide de HCl (CA). Pour
ce faire, on réalise un titrage acide/base au moyen d’une solution basique de NaOH
(CB = 0,155 mol/L). Pratiquement, on verse dans un erlenmeyer, au moyen d’une
pipette jaugée, 25 mL (VA) de la solution de HCl, auquel on rajoute quelques gouttes
de phénolphtaléine. À la fin du titrage, le volume de NaOH lu sur la burette est de
26,3 mL (VB).

a) Écris la réaction équilibrée du titrage.


b) Calcule la concentration molaire en HCl.

2) Revenons à la problématique de déterminer la concentration molaire en acide


phosphorique (H3PO4) dans un soda. Pour cela, on imagine un titrage acide/base au
moyen d’une solution de NaOH à 0,02 mol/L. Pratiquement, nous mettons dans un
erlenmeyer 20 mL d’un soda préalablement dégazé, nous ajoutons un indicateur
coloré et nous commençons le titrage. L’indicateur coloré change de couleur au
moment où le volume de la burette atteint la valeur de 17,4 mL.
a- Écris la réaction équilibrée du titrage.
b- Calcule la concentration molaire en acide phosphorique dans le soda.

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