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DOCUMENTATION

DÉBITER ET COLLER
LES DIFFÉRENTES MASSES
D’UN ESCALIER

Sommaire

I. Définition .............................................................................................................. 2
II. Les limons, faux-limons et crémaillères .......................................... 2
III. Les mains courantes ....................................................................................... 3
IV. Les poteaux ........................................................................................................... 4
V. Les marches .......................................................................................................... 5
VI. Les contremarches ........................................................................................... 6
VII. La marche et la contremarche de départ ........................................ 7

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I. DÉFINITION

Être capable de définir, par rapport aux normalisations et à leur conception, les
différentes masses qui composent un escalier droit ou balancé.

II. LES LIMONS, FAUX-LIMONS ET CRÉMAILLÈRES

Lorsqu’on a des collages à effectuer pour réaliser les limons, les faux limons ou
les crémaillères d’un escalier, ce qui est généralement le cas pour les escaliers balancés,
on veille à bien appareiller les pièces de bois car un mauvais assortiment des couleurs
nuirait à l’esthétique de l’ensemble de l’escalier.
La qualité du bois et sa beauté jouent aussi un rôle très important : l’escalier étant
pratiquement toujours ciré ou verni, il va de soi que le maximum de défauts comme
les nœuds ou les gerces est à exclure. Les limons peuvent néanmoins en supporter
quelques-uns, à condition bien sûr de les dissimuler en contre parement, sous
les entailles des marches. De même, on peut placer des défauts sur une crémaillère ou
un faux limon, sur la face qui se trouve contre les murs.
En théorie, l’épaisseur du limon varie progressivement en fonction de la valeur de
l’emmarchement de l’escalier. Pour un escalier à la française, elle se situe
généralement entre 54 et 80 mm.

Il est nécessaire, pour un limon, de laisser une certaine largeur de bois au-dessus
et au-dessous des entailles. Cette distance, portée au compas, doit être constante
au-dessus des nez de marches.

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Habituellement, elle varie entre 30 et 50 mm, tandis qu’au-dessous on part d’une


largeur de 60 à 80 mm environ. Cette largeur portée sous les contremarches varie
si l’escalier est balancé (qu’il soit droit ou courbe), afin que le limon soit parallèle.

Pour un escalier à l’anglaise, celle-ci peut aller de 90 à 120 mm en fonction de


la portée et de la pente, car celui-ci est découpé en crémaillère pour recevoir
les marches.

Collage de plusieurs bois pour obtenir la masse capable nécessaire au chantournement du limon

III. LES MAINS COURANTES

Les mains courantes sont habituellement de la même épaisseur que les limons ; elles
sont de section carrée ou rectangulaire, en fonction du profil de la moulure.
La main courante doit, quoi qu’il en soit, avoir une forme rationnelle permettant de
la saisir aisément. Sa partie supérieure sera toujours arrondie, au moins sur les angles,
pour favoriser le glissement de la main.

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IV. LES POTEAUX

L’épaisseur des poteaux est pratiquement toujours


supérieure à celle des limons de deux centimètres au
minimum ; ils sont habituellement de section carrée.
Le poteau de départ, que l’on nomme « pilastre », a
parfois une section plus importante que les autres ; il
peut être orné de sculptures ou d’une crosse en
forme de volute.

Les poteaux peuvent être simples, avec des moulures,


défoncés ou encore tournés.
Les motifs de tournage sont souvent les mêmes que
ceux des balustres, mais en plus gros.
Il est néanmoins indispensable de prévoir l’arrêt des moulures ou des tournages pour
permettre l’assemblage des limons et des mains courantes. La partie supérieure des
poteaux se termine habituellement par un motif appelé « tête ».
Les poteaux d’angle et d’arrivée comportent également en partie inférieure un motif
nommé « cul-de-lampe » ou « pendentif ». Les dimensions de ces derniers ou de
la tête varient en fonction du motif.

Dans certaines échiffres, le poteau d’angle peut être « de fond » : son extrémité
inférieure repose alors sur le sol. Celui-ci peut avoir différents rôles : soutenir un
palier d’angle, permettre la réalisation d’un panneau d’échiffre sous la première volée,
servir de poteau d’huisserie à une
porte aménagée sous l’escalier.

On obtient la longueur des poteaux


en développant les échiffres sur
l’épure. Pour connaître la longueur
d’un poteau d’angle, il est nécessaire
de développer les deux volées sur
lesquelles il intervient ; la première
volée permet d’obtenir le niveau
du bas du pendentif, la seconde
volée le haut de la tête.

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V. LES MARCHES

Toutes les marches droites d’une même volée sont identiques, sauf la marche palière
et éventuellement la marche de départ. La longueur de ces marches correspond à
la dimension de l’emmarchement additionnée de la profondeur des entailles dans
les limons ou les faux limons, ainsi que de l’épaisseur de l’éventuel stylobate.
Leur largeur correspond au giron additionné du recouvrement du nez de la marche
suivante et de la profondeur de l’assemblage avec la contremarche.

Pour connaître les dimensions des marches balancées, il est indispensable de


les repiquer sur la vue en plan de l’escalier préalablement réalisée sur l’épure.
Pour faciliter cette tâche et rendre le débit plus facile, on réalise généralement
des gabarits suivant la forme de chaque marche à l’aide de bandes de contreplaqué
vissées entre elles.

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Collage de plusieurs bois pour obtenir la surface nécessaire à la réalisation des marches

Par mesure d’économie ou pour des escaliers secondaires, les marches peuvent être
constituées de deux essences de bois différentes : le devant de la marche, d’une
longueur de 80 à 120 mm environ, est en bois dur, et l’arrière en bois tendre.
Ces deux parties sont assemblées par un bouvetage collé.

Attention : sur les marches balancées, le fil du bois doit toujours être
parallèle au nez de la marche.

Suivant la dimension de l’emmarchement, les marches sont débitées dans des bois
bruts d’épaisseurs différentes. À ce sujet, le DTU précise que pour des escaliers dont
la largeur d’emmarchement est inférieure à 600 mm, les marches sont prises dans
du 34 mm. Pour des escaliers dont la largeur est comprise entre 600 et 1 200 mm,
les marches ont une épaisseur brute de 41 mm ; enfin, au-delà, on utilise du 54 mm.
Dans la pratique, d’autres critères, comme le prix de l’ouvrage ou l’esthétique, sont
également pris en considération.

VI. LES CONTREMARCHES

Les contremarches sont en principe de la même essence que les marches et réalisées
avec des feuillets de 22 mm.
Les contremarches ont toutes la même largeur ; seule la marche de départ peut être
légèrement différente, pour rattraper le cumul des inexactitudes obtenu lors du calcul
des hauteurs (voir compétence : Calculer un escalier). La largeur des contremarches
varie en fonction des profils choisis pour l’assemblage avec les marches.

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La longueur des contremarches sur des volées sans balancement est la même que
celle des marches. Pour les contremarches des volées balancées, il est indispensable
de mesurer leur longueur sur la vue en plan de l’épure.

VII. LA MARCHE ET LA CONTREMARCHE DE


DÉPART

Pour les escaliers relativement simples, la première marche peut suivre la même
conception que les autres, mais dès que l’escalier prend une certaine importance il est
habituel de donner une forme particulière à la marche de départ.

Souvent, afin de rendre l’escalier plus « accueillant » pour son utilisateur, on recule
le poteau de départ par rapport au nez de la première marche. On appelle cette
opération « donner de l’entrée à l’escalier ». Afin de compléter cet effet, on met
la première marche en saillie par rapport à l’emmarchement.
Pour l’accueillir, le poteau de départ est alors entaillé sur trois de ses faces. On appelle
cette saillie de la marche sa « tête ».

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Ce départ de l’escalier assure un rôle fonctionnel et contribue également beaucoup


à l’esthétique de l’ensemble de l’ouvrage.
En fait, les têtes de marche sont généralement composées de lignes droites et de lignes
courbes. Les lignes droites s’associent souvent à des poteaux carrés ou rectangulaires,
tandis que les lignes courbes complètent des poteaux tournés, des départs courbes,
des noyaux ou des échiffres terminées par des volutes.

Toutefois, on peut aussi rencontrer des têtes de marches courbes même lorsque
le poteau est carré. La tête de marche se retrouve sur l’extérieur de l’escalier et
s’assemble dans le poteau et dans le limon. Elle est supportée par une tête de
contremarche massive ou assemblée à laquelle elle est fixée par-dessous et dont le but
est de servir de socle à l’escalier tout en permettant la fixation du poteau de départ.

Différentes conceptions de tête de marche de départ.

La contremarche, quant à elle, reprend la forme de la marche de départ : elle peut être
droite ou gironnée, et s’assembler à la partie qui en forme la tête.
L’arrondi en plan des marches de départ a pour conséquence d’exiger des
contremarches dont une des faces, ou les deux, soit parallèle au nez de celle-ci.

Plusieurs critères interviennent dans le choix de la solution qui permet de réaliser


ces contremarches. En effet, selon qu’il s’agit de la première contremarche ou des
suivantes, selon que l’escalier est apparent en sous face ou qu’il reçoit un plafond, et
en fonction de l’importance de l’arrondi, ces contremarches peuvent être débitées
dans des bois suffisamment épais, être obtenus par le collage à plat de plusieurs
éléments superposés qui sont ensuite débités, ou encore pour le collage à chant de
lamelles de bois ou de contreplaqué dans une forme.
Elles peuvent également être replaquées par un placage de 1 ou 2 mm afin d’avoir un
fil du bois continu.

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