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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

1- TABLIERS DES PONTS COURANTS – ELEMENTS DE


PREDIMENSIONNEMENT

Pont courant = Travée unitaire ne dépassant pas 40m


Caractère répétitif
Possibilité de standardisation des coffrages et des ferraillages
Possibilité de production de dossiers types et de logiciels de calcul
(Dossiers types de la DRCR : PA78, DA78, PP78 )
(logiciels du SETRA : PSIDA-EL, PSIDP-EL, VIPP-EL)

1-1 Tabliers de ponts à poutres en béton armé

• Domaine d’emploi :

Pour les passages supérieurs d’autoroutes et pour le franchissement des cours d’eau
moyens.
Petites et moyennes portées : 15m à 30m.

• Conception générale :

- Le tablier est constitué d’une série de poutres solidarisées par un hourdis supérieur et
des entretoises sur appuis
- Les poutres sont de hauteur constante et peuvent comporter des talons
- Les âmes peuvent être élargies au voisinage des appuis
- L’épaisseur de l’hourdis est constante.
- Le tablier est souvent à travées indépendantes car elles s’accommodent d’un tassement
différentiel éventuel et se prêtent bien à la préfabrication.

• Eléments de prédimensionnement :

Poutres
Elancement (h/L) 1/15 pour une travée indépendante, 1/20 pour des travées continues
Entraxe 2.50m à 4.00m
Epaisseur des âmes constante =40cm pur L≤20 m variable de 25cm en travée à 40cm
sur appuis pour L>20
Table de Largeur 1.00m
compression
Talon Hauteur 0.25m, largeur entre 0.5 et 0.6m
Hourdis
Epaisseur Entre 16 cm et 20 cm selon l’espacement des poutres.
Généralement 18cm
Entretoises
Hauteur Hauteur des poutres – (épaisseur des talons ou 15 à 20cm)
Epaisseur Entre 20 et 40 cm. Généralement 40cm.

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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

• Méthode de calcul

o Calcul des poutres :

- Transversalement : calcul de répartition transversale des sollicitations entre les poutres


par la méthode de Guyon Massonet
- Longitudinalement : calcul RDM (poutres en flexion, lignes d’influence..) pour la
détermination des moments fléchissants et des efforts tranchants.
- Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal et transversal.

o Calcul du hourdis

- Calcul en flexion locale : l’hourdis est considéré comme une dalle appuyée
simplement sur les poutres et les entretoises. Les sollicitations sont données par les
abaques de THENOZ consignées dans le bulletin technique n°1 du SETRA « Calcul
des hourdis de ponts ».
- Vérification du poinçonnement sous une charge locale.

o Calcul des dalles de continuité

- Elle est dimensionnée sous l’effet des moments dus à la rotation des poutres.
- Elle est considérée comme encastrée dans le hourdis

o Calcul des entretoises

- Elles ne sont pas des éléments porteurs. Elles sont calculées au vérinage (soulèvement
du tablier pour le remplacement des appareils d’appuis)
- Elles sont calculées vis à vis de la flexion et du cisaillement
- Elles sont considérées comme des poutres continues appuyées sur les vérins
- Elles sont soumises à leur poids propre et aux charges permanentes transmises par les
poutres.

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1-2 Ponts dalles

• Domaine d’emploi :
- Pour les passages supérieurs d’autoroutes et pour le franchissement des petits cours
d’eau.
- Pour les ponts dalles en béton armé : Petites portées: 15m pour une seule travée et
jusqu’à 18m pour plusieurs travées.
- Pour les ponts dalles en béton précontraint : portées moyennes : 22m pour une seule
travée et 25m pour plusieurs travées..

• Conception générale :

- Ce sont des ouvrages de formes simples, robustes et monolithiques


- Ils peuvent être :

o Dalles rectangulaires : modèle de base


o Dalles avec encorbellements latéraux (type le plus courant) : pour alléger le
tablier, augmenter la portée déterminante et rendre le tablier plus esthétique.
o Dalles élégies : valables pour les ponts en béton précontraint uniquement. Les
élégissements réalisés au niveau de la fibre moyenne de la dalle par des buses
allégent le tablier et permettent des portées déterminantes pouvant aller jusqu’à
35m.
o Dalle nervurées : valables pour les ponts en béton précontraint. Le
comportement mécanique des nervures se rapproche de celui des poutres et
permet des portées déterminantes pouvant aller jusqu’à50m.

• Eléments de prédimensionnement :

Elancement
Dalle armée 1/22 pour une travée indépendante, 1/23 pour 2 travées, 1/28 pour
trois travées
Dalle précontrainte 1/23 pour une travée indépendante, 1/28 pour 2 travées, 1/33 pour
trois travées
Balancement
Le rapport de la travée de rive à la travée centrale doit être compris entre 0.6 et 0.9
Dalle à encorbellements latéraux
Largeur de la > la moitié de la largeur totale
nervure
Largeur de > 0.2 la portée biaise la plus longue
l’encorbellement
Epaisseur de 25 cm à l’extrémité libre
l’encorbellement

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• Méthode de calcul

- Transversalement : calcul de répartition transversale des sollicitations entre les poutres


par la méthode de Guyon Massonet
- Longitudinalement : calcul RDM (poutres en flexion, lignes d’influence..) pour la
détermination des moments fléchissants et des efforts tranchants.
- Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal et transversal pour la
ponts en béton armé.
- Calcul BPEL pour la détermination du câblage et du ferraillage passif et la vérification
des contraintes pour les ponts en béton précontraint.
- Pour les ouvrages à biais prononcé (<65 gr pour les ponts en béton armé et <50gr pour
le béton précontraint) , la dalle est calculée en tant que plaque par la méthode de
réflexion biharmonique.

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1-3 Les portiques en béton armé

• Domaine d’emploi :

- Pour les passages inférieurs d’autoroutes.


- Petites portées de 10 à 20m.
- Gabarit ne dépassant pas 10m.
- Sols ne présentant pas de risque de tassements différentiels.

• Conception générale :

- Ils sont composés d’une partie horizontale, appelée traverse, et d’appuis verticaux
appelés piédroits.
- Des goussets sont prévus à la jonction entre la traverse et les piédroits.
- Ils sont souvent fondés sur des semelles superficielles.
- Des murs en retour ou des murs en ailes désolidarisés du portique sont prévus pour
retenir les remblais

• Eléments de prédimensionnement :

Les épaisseurs des piédroits, de la traverse, des semelles et des murs sont données par des
abaques en fonction de l’ouverture du portique, de la portance du sol et de la auteur du
remblai sur la traverse. Elles varient, en général, de 0.35m à 0.70m, et même plus si la
traverse supporte une grande hauteur de remblai et le sol présente de faible
caractéristiques géotechniques.

• Méthode de calcul

- Transversalement : calcul de répartition transversale des sollicitations entre les poutres


par la méthode de Guyon Massonet
- Longitudinalement : calcul RDM (portique) pour la détermination des moments
fléchissants et des efforts tranchants.
- Calcul BAEL pour la détermination du ferraillage longitudinal et transversal.
- En plus de la charge permanente et de la surcharge routière, il y a lieu de tenir compte
de la poussée des remblais sur les piédroits avec deux coefficients de poussée
min=0.25 et max= 0.5.
- Les murs en retour et en ailes sont calculés comme des murs de soutènements.

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2- TABLIERS DES GRANDS OUVRAGES

Introduction : Domaine d’emplois des différents types de ponts

La zone de trait la plus épaisse représente le domaine d’emploi le plus courant. Il est à noter
que les ponts suspendus ont absents de ce tableau, leur domaine d’emploi principal étant celui
des très grandes parties.

2-1 Les ponts à poutres préfabriquées précontraintes.

• Domaine d’emploi :

- Pour les grandes portées de 30 à 50m.


- Pour les sites disposant d’une place suffisante derrière la culée pour l’aire de
préfabrication , de stockage et de lancement.
- Lorsque nombre de poutres à préfabriquer est suffisant pour justifier le coût du
matériel nécessaire à la construction.

• Conception générale :

- Le tablier est constitué d’une série de poutres solidarisées par un hourdis et des
entretoises sur appuis.
- Le hourdis peut être généralisé et coulé au dessus des poutres ou intermédiaire entre
les tables de compressions des poutres.
- Les poutres sont de hauteur constante.
- Les âmes sont élargies au voisinage des appuis
- L’épaisseur de l’hourdis est constante.
- Le tablier est à travées isostatique. Les poutres sont indépendantes et le hourdis est
continu sur une longueur pouvant aller jusqu’à une centaine de mètres avant d’être
séparé par un joint de chaussée.

• Avantages et inconvénients

o Avantages : les ponts à poutres préfabriquées en béton précontraint :

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ƒPermettent de grandes portées.


ƒS’affranchissent des cintres et des échafaudages
ƒSont d’une exécution rapide et maîtrisée du fait de la standardisation
des éléments et de la répétitivité des opérations.
o Inconvénients : les ponts à poutres préfabriquées en béton précontraint :
ƒ Manquent d’esthétique à cause de la retombée importante des poutres.
ƒ Ne sont envisageables que pour des sites de projet assez dégagés et
faciles d’accès

• Eléments de prédimensionnement :

Poutres
Elancement (h/L) 1/16 à 1/18
Entraxe 2.50m à 3.50m
Epaisseur des âmes variable de (22cm si coffrage vibrant 25cm si vibration avec
aiguilles ) en travée à 40cm sur appuis
Largeur de la table ≥ 0.6 hauteur de la poutre
de compression
Talon Largeur variant de 60 à 90cm pour des entraxes allant de 2.5 à 3.5
m
Hourdis
Epaisseur Entre 18 cm et 24 cm selon l’espacement des poutres et le
dispositif de retenue qu’il supporte.
Entretoises
Hauteur Hauteur des poutres – (épaisseur des talons ou 15 à 20cm)
Epaisseur Entre 20 et 40 cm. Généralement 40cm.
Prédalles
Hauteur 6 cm
Portée Entre 0.6 et 1 m

• Mode opérationnel

- Préfabrication et stockage des poutres :


o Réalisation de la cage d’armatures et mise place des gaines sur un fond de
moule
o Coffrage des joues et bétonnage des poutres
o Décoffrage des joues après prise du béton
o Mise en tension de la première famille des câbles après durcissement suffisant
du béton
o Stockage des poutres
o Il est à noter que les amorces d’entretoises sont coulées en même temps que la
poutre
- Lancement des poutres
- Exécution des entretoises
- Mise en place des prédalles
- Mise en place de la cage de ferraillage de l’hourdis
- Coulage de l’hourdis
- Mise en tension de la deuxième famille de précontrainte après durcissement du béton
de l’hourdis
- Pose des superstructures.

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• Méthode de calcul

- Transversalement : calcul de répartition transversale des sollicitations entre les poutres


par la méthode de Guyon Massonet
- Longitudinalement : calcul RDM (portique) pour la détermination des moments
fléchissants et des efforts tranchants.
- La précontrainte est estimée par la formule P=3.5 d L² / h.
o Avec :
ƒ d : entraxe des poutres
ƒ L : portée de la travée
ƒ h : hauteur de la poutre
- Calcul BPEL pour la détermination du câblage et du ferraillage passif et la vérification
des contraintes pour les ponts en béton précontraint

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2-2 Ponts en béton précontraint construits par encorbellements successifs

• Technique du procédé

La construction par encorbellements successifs consiste à exécuter le tablier sans cintres


ni échafaudages par tronçons successifs dénommés voussoirs, chacun de ces éléments
étant construit par encorbellements par rapport à celui qui le précède. Après construction
d’un voussoir les câbles de précontrainte qui aboutissent à ses extrémités sont mis en
tension, ce qui permet de le plaquer aux voussoirs précédents et de constituer, ainsi une
console auto-porteuse pouvant servir d’appui pour la suite des opérations.

La construction s’effectue :

- en général, symétriquement, de part et d’autre d’une pile, de façon à minimiser les


moments transmis à cet appui lors de l’exécution ; la double console obtenue est alors
dénommée fléau.
- Parfois, dissymétriquement, d’un seul côté d’un fléau, l’autre fléau étant déjà clavé
avec la travée adjacente.
- Exceptionnellement à partir d’une culée, le moment de renversement apporté par la
console étant alors équilibré par un contrepoids dimensionné en conséquence et faisant
partie du tablier lui-même.

• Domaine d’emploi

La gamme de portées envisageables est très large (entre 40m et 200m, voir 300m).

Le domaine d’emploi privilégié est celui des portées comprises entre 80m et 150m. Cette
technique peut être employée sans problèmes majeurs jusqu’à 200m, pour des largeurs
courantes. Au-delà de cette dernière valeur, les quantités de matière augmentent rapidement,

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ce qui limite la compétitivité de la méthode. Le record mondial de portée est détenu par le
Stolma Bridge en Norvège avec 301m.

• Avantages et inconvénients

o Avantages

ƒ
La méthode peut être mise en œuvre quelles que soient les
caractéristiques naturelles de la brèche (profondeur importante,
versants abrupts, sols de très mauvais qualité, site maritime, etc…)
ƒ Elle permet d’exécuter des ouvrages de géométries diverses. En
élévation, il est possible de projeter des tabliers de hauteur constante ou
variable (parabolique, cubique ou linéaire).
ƒ Elle peut être utilisée quelque soit la géométrie en plan ou en profil en
long de la voie portée.
ƒ A construction par éléments de 3 à 4m de longueur permet un bon
amortissement des outils de coffrage du tablier et la petitesse des
voussoirs préfabriqués permet de limiter l poids des éléments à poser
et, donc, de réduire le coût du matériel de pose.
o Inconvénients
ƒ A portées identiques les ouvrages construits par encorbellements
successifs sont pus lourds que les ouvrages mixtes, ce qui conduit à des
appuis t des fondations plus importantes.
ƒ L’importance des tâches à effectuer tant pour le coulage du tablier que
pour l’aménagement des accès par rapport aux ponts poussés.
ƒ Les ponts construits par encorbellements successifs sont très épais.
(problème esthétique et de gabarit pour certains sites)

• Schéma statique longitudinal

Les ouvrages les plus simples comportent des travées principales toutes égales. Cette
disposition permet de réaliser des fléaux tous identiques, ce qui simplifie la conception
des matériels de pose ou de bétonnage améliore les rendements. Elle permet, également,
un bon équilibrage des moments dans les différentes travées sous les charges
d’exploitation et garantit des réactions d’appui positives sur les culées. Les travées de rive
mesurent, dans ce cas, 60 à 70% des portées principales, avec 10 à 20% construite sur
cintre.

Les brèches à franchir comportent, parfois, des contraintes qui empêchent de projeter un
ouvrage à fléaux égaux.
C’est le cas des ouvrages comportant des une ou plusieurs grandes travées, justifiées par
un gabarit de navigation importante, et une série de travées de portées plus réduites
franchissant des zones inondables mais non navigables.
C’est le cas, également, des ouvrages comportant une grande travée dans la partie la plus
profonde d’une vallée à franchir et des travées plus courtes ailleurs.

Dans tous ces cas, il faut prévoir une travée de transition entre les grandes travées et les
travées courtes dont la portée est égale à la moyenne des deux portées courantes. Les
travées de rive, elles, ont comme potée 60% des travées courantes adjacentes.

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• Elancement et forme de l’intrados

Lorsque les portées principales d’un ouvrage sont inférieures à 65/70m, le tablier le plus
économique est en général de hauteur constante. Dans ces cas, la hauteur du tablier est
comprise entre 1/20 à 1/25 de la portée maximale, avec toutefois un minimum de 2,20m pour
permettre une circulation satisfaisante à l’intérieur du caisson.

Au-delà, les efforts dans les fléaux deviennent très importants et nécessitent une hauteur sur
pile qui se révèle surabondante en travée. Il devient donc économiquement intéressant de
réaliser un tablier de hauteur variable. Pour ces ouvrages, la variation de hauteur entre la clef
et la pile est généralement parabolique. Le fléau doit être symétrique pur que sa stabilité n
construction soit plus facile à assurer. La partie de la travée de rive coulée sur cintre ou en
sur-encorbellement est toujours de hauteur constante (même hauteur qu’à la clé). Dans les cas
courants, la hauteur sur pile hp est comprise entre 1/16 et 1/18 de la portée de la travée
considérée. La hauteur à la clef est en général comprise entre le 1/30 et le 1/35 de cette même
distance, avec un minimum de 2.20m permettant un cheminement aisé dans le caisson.

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Certains ouvrages ont été réalisés avec une variation de hauteur du tablier du type cubique.
Cette solution, qui diminue légèrement les effets du poids propre, donne un aspect u peu plus
tendu qu’une variation parabolique. Elle peut cependant poser des problèmes d’insuffisance
de hauteur au voisinage du quart des travées, du fait d’une variation de hauteur inadaptée à la
distribution des moments fléchissants et des efforts tranchants.
Quelques ouvrages on également été conçus avec une variation de hauteur linéaire sur 20 à
25% de la longueur de la travée principale. Cette solution n’est utilisée que pour des portées
modestes.

• Conditions d’appui

La majorité des ponts construits par encorbellements successifs reposent sur des appuis
simples en service alors que pendant la construction, ils sont encastrés sur piles. Les appuis
définitifs sont dans la plupart des cas des appareils d’appui à pot en élastomère. Lorsque les
efforts verticaux sont inférieurs à 7MN par appareil d’appui, il est possible d’utiliser des
appareils d’appui en caoutchouc fretté.

Lorsque les piles sont très hautes, il est souvent préférable d’encastrer le tablier en tête de
pile. Cette solution offre l’avantage de simplifier la construction et l’exploitation de l’ouvrage
puisqu’il n’y a ni dispositifs de stabilisation provisoire des fléaux, ni appareils d’appui. Les
piles et la travée centrale forment u portique sensible aux déformations linéaires du tablier. Si
les piles sont courtes et massives, leur rigidité provoque des moments et des efforts tranchants
importants. Cette solution n’est donc viable que pour des ouvrages de grande hauteur aux
piles élancées.

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• Section transversale

Les importants porte-à-faux réalisés en phase de construction imposent d’utiliser une section
transversale présentant une bonne résistance à la torsion. La section en forme de caisson est la
mieux adoptée dans ce cas. Ces sections comportent également un hourdis inférieur qui
abaisse le centre de gravité et confère au câblage une bonne efficacité sur pile étant donné que
le mode de construction aboutit à d très importants moments négatifs. Il existe plusieurs
formes de caissons.

- les monocaissons simples : à utiliser pour les largeurs de tabliers inférieures à 20m. Il
s’agit d’un caisson à deux âmes inclinées, avec deux hourdis en dalle pleine. Jusqu’à
15 ou 16m de largeur, le hourdis sup est en béton armé. Au-delà, il est précontraint
transversalement.
- Les monocaissons nervurés ou braconnés : pour des largeurs de tablier comprises entre
18 et 25m ou plus, la solution la plus courante est constituée par un caisson à deux
âmes avec un hourdis supérieur nervuré est un hourdis inférieur en dalle pleine. Les
nervures sont disposées à raison d’une par voussoir courant. Il est également possible
de projeter des tabliers avec un hourdis d’épaisseur constante sans nervures et
précontraint avec des âmes verticales et des bracons en acier ou en béton armé sous les
encorbellements. Les bracons,peuvent aussi être remplacés par deux voiles latéraux en
béton très inclinés.
- Les bicaissons : pour des largeurs importantes supérieures à 25m, il est possible de
projeter deux caissons liés par leurs encorbellements intérieurs. Cette solution pose le
problème de maîtrise des déformations de fluage de chacun des caissons constitués de
bétons d’âges différents.

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• Câblage

Les câbles de ces ouvrages est composé de trois types de câbles : des câbles de fléau, des
câbles de continuité intérieurs, souvent appelés câbles éclisses, et des câbles de continuité
extérieurs.
Les câbles de fléau reprennent les moments négatifs. Ils sont logés dans les goussets
supérieurs.
Les câbles de continuité intérieurs sont dimensionnés pour reprendre en construction les
moments positifs dus aux charges de chantier, au gradient thermique et aux déformations
différées du béton. Dans les travées de rive, ils reprennent, également, le poids des parties
coulées sur cintre. Ils sont situés dans les goussets inférieurs.

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Les câbles de continuité extérieurs complètent la précontrainte intérieure. Ils reprennent les
charges d’exploitation et le poids des équipements. Ils sont situés entre les âmes et les
hourdis, en dehors de la section courante.

• Prédimensionnement d’une section transversale simple

Hp et Hc Voir élancement et forme de l’intrados


Hourdis supérieur
Largeur de l’encorbellement C B/4
Epaisseur de l’hourdis sup à 16 à 18cm si garde corps ; 23cm si barrière BN1 ; 24cm
l’extrémité e1 si barrière BN4
Epaisseur à la naissance 1/7 à 1/8 de la longueur de l’encorbellement à partir du
l’encorbellement e2 gousset
Epaisseur à l’encastrement e3 0,10+D/25 avec e3 > e2-0,10 et e3 >1,5 e4
Epaisseur à mi-portée e4 D/25 à D/30 avec un minimum de 20cm
Ames
Inclinaison 10 à 30%
Epaisseur Ea L /275+1,25 B/L-0,125 L : portée principale
Hourdis inférieur
Epaisseur en travée Ec Min=18 à 22cm ; si ouvrage large 25cm ; >Ea/3
Epaisseur sur pile Ep Entre 35 à 80cm en fonction de la portée

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• Découpage en voussoirs

Ces ouvrages sont composés de :


- voussoirs courants : leur longueur est comprise entre 2.5 à 4.0m voir 5.0m selon le
mode de construction en fonction du temps du bétonnage et du nombre de cycles.
- Voussoirs de clavage : de longueur 2m si les voussoirs sont coulés sur place et 15 à
25cm s’ils sont préfabriqués.
- Voussoirs sur pile : de longueur 8m si les voussoirs sont coulés sur place et composés
de 2 à 3 parties s’ils sont préfabriqués.

• Principaux ratios

- Précontrainte longitudinale : 40 à 50 Kg/m3


- Précontrainte transversale : 5 à 7 Kg/m²
- Aciers passifs : 130 à 170 Kg/m3 si pas de précontrainte transversale
110 à 130 Kg/m3 si précontrainte transversale

2-3 Ponts à haubans

Les ponts à haubans tiennent grâce à de nombreux câbles (haubans) partant d’un pylône
supportant le tablier.

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• Domaine d’emploi

Ce type de ponts est préconisé pour le franchissement des très grandes portées (>90m) et
surtout pour les portées >200m et jusqu’à des portées de 900m.

Les ponts à haubans s’adaptent aux sols de mauvaises caractéristiques et les déformations qui
y sont développées sont plus petites que dans les ponts suspendus.

Ils sont d’un montage facile par systèmes autoportants contrairement aux ponts suspendus.

• Conception

- Système longitudinal

Les premiers ponts à haubans construits dans les années 1950 avaient peu de câbles car le
calcul des systèmes statiquement indéterminés n’était pas possible, la grande distance entre
les haubans concentrés nécessitait un haubanage provisoire pendant le montage. Parallèlement
au développement des techniques informatiques, l’écartement des haubans décroissait
continuellement. Aujourd’hui, les systèmes à haubans multiples sont généralement utilisés.
Dans ces systèmes, les haubans peuvent être disposés fondamentalement dans une
configuration en éventail ou en harpe.

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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

Configuration des haubans: a) en éventail, b) en harpe

Les travées d’accès ont des portées d’environ 35 % de la portée principale, et la hauteur du
pylône environ 20%.

- Tablier

Le tablier du pont travaille en compression et en flexion. Le rapport de prix entre l'acier de


structure et le béton avec les haubans détermine le choix du matériau composant le tablier :
• béton jusqu’à la portée d’environ 300 m.,
• mixte acier-béton jusqu’à 500 m. environ,
• tout acier au-delà de 500 m.

Une combinaison des travées d’accès en béton avec une travée principale en acier ou mixte
est dans beaucoup de cas plus économique qu’un seul matériau sur toute la longueur.

L’écartement correspondant des haubans est approximativement de :


• 10 m pour les tabliers en béton
• 15 m pour les tabliers mixtes
• 20 m pour les tabliers entièrement acier

Dans le sens transversal, les haubans peuvent être ancrés dans l’axe ou sur les rives. Dans le
premier cas, une poutre-caisson est nécessaire pour reprendre les charges d’exploitation
excentrées, difficile à construire, alors que dans le deuxième cas le tablier a un profil ouvert ,
sauf pour les ponts très longs.

Coupe transversale pour un tablier à nappe axiale

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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

Coupes de tabliers à 2 nappes : a) mixte acier-béton, b) tout acier (orthotrope),


c) section aérodynamique pour de grandes portées

- Pylônes

Les pylônes travaillent essentiellement en compression. Il est donc économique de les


construire en béton, même si la plupart des premiers ponts à haubans ont des pylônes en acier.
Les pylônes des tabliers à nappe unique de haubans sont montrés sur la Fig1 et pour les
tabliers à deux nappes sur la Fig2. Pour les pylônes axiaux des Fig.1a et 1b, un pylône
métallique est normalement avantageux car il est plus mince qu’un pylône en béton et
nécessite par conséquent, un élargissement moins important du tablier.
Comme la vue latérale des ponts à haubans multiple ne varie que légèrement, le pylône est
l’élément décisif de l’esthétique d’un pont, et la plus grande attention doit donc être apportée
aux détails.

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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

Fig. 1 Forme des pylônes pour une nappe de haubans

Fig. 2 Forme des pylônes pour une double nappe de haubans

- Haubans

Ils doivent être individuellement remplaçables. Ceci implique que les haubans doivent être
ancrés sur le pylône et le tablier par des culots d’ancrage et ne doivent pas passer sur des
selles. Ils doivent, également, pouvoir être inspectés sur toute la longueur. Les têtes
d’ancrage doivent donc être appuyées sur des systèmes à écrous ou similaires, situés sur la

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CHAPITRE III : LES TABLIERS DES PONTS

face arrière. Il faut que l’inspection soit possible visuellement pour la surface, mais aussi pour
le hauban complet en profondeur, avec des équipements d’induction magnétique.
• Le module d’Young doit être élevé et constant.
• L’amplitude de fatigue acceptable doit être élevée.

Les types les plus importants des câbles pour les haubans sont :
a) Les câbles clos.
Les câbles clos sont constitués de plusieurs couches de fils ronds et des fils Z enroulés
hélicoïdalement autour du noyau. Ils sont ancrés dans des culots avec de l’acier moulé à
chaud.

b) Câbles à fils parallèles ou toronnés.


Ces câbles sont constitués de fils de précontrainte parallèle de diamètre 7 mm ou des files de
précontrainte de diamètre 0.6’’ (monotoron). Ils sont aussi ancrés dans des culots, mais au
moyen d’un mélange de billes d’acier, poudre de zinc et résine époxy ou par des cales.

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• Construction

Une des raisons principales du succès important des ponts à haubans a été leur facilité de
construction, car ils sont auto-portants à toutes les étapes intermédiaires.

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