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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple - un But - une Foi

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

INSTITUT POLYTECHNIQUE DE DAKAR

I.P.D THOMAS SANKARA


Sud Foire-BP : 8477 Tél : 33 867 90 45 / 77 529 84 88 Dakar-Sénégal
Site Web: http://www.ipd.sn //E-mail: admin@ipd.sn
Agrément/Habilitation
n°00771/MEN/DES
_____________________

N° d’ordre : ……/GCG-OA/2023

Filière : Génie Civil


Année : 2022/2023

PROJET DE FIN D’ETUDE


POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER
Option : Génie civil
(Grade Master II)

Présenté par :
Mamadou Saliou Fatoumata BALDE

Président : …………………………….. Docteur IPD, Dakar

Directeur de mémoire : Pr. Saidou NDAO Professeur IPD, Dakar/UFR SET

Examinateurs : ……………………………… IPD, Dakar


.

Thème : Problématique de rupture du barrage de Keur


bara kaïré à Thiès : Diagnostic et propositions de solutions
Soutenu à IPD le ….../…………………/………. devant le jury composé de :
Dédicaces
Tout d’abord, rendons grâce à Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
de m’avoir donné la capacité d’écrire et de réfléchir, la force d’y croire, la patience
d’aller jusqu’au bout de ce document. Je voudrais tout particulièrement dédier ce
modeste travail à toi cher papa, qui m’a forgé à l’amour du travail, à être un homme
modeste et généreux, qui s’est battu nuit et jour pour mettre sa famille dans de
bonnes conditions.

A ma chère maman Fatoumata BALDE, une battante pour qui, l’éducation et la


réussite de ses enfants ont été des objectifs à atteindre. Les mots ne pourront jamais
traduire mon éternelle reconnaissance à ton endroit. Qu’Allah, le tout puissant vous
prête papa et toi une longue vie et une santé de fer afin que vous soyez témoins de la
réussite de chacun de vos enfants.

Je dédie également ce travail :

A mes frères : Thierno Amadou, Thierno Ibrahima, Mamadou Siaké, Issaga ;

Et sœurs : Djénabou et Aissatou Bolaro ;

A cette femme patiente et amoureuse de moi qui me pousse à surmonter chaque épreuve :
Mon amour Rouguaya SOW ;

A mes amis et amies de l’Institut polytechnique de Dakar Thomas Sankara : Le


Master nous a réunis, certes qu’il y’a des petites disputes mais ami(e)s nous le
resterons pour toujours.

A mes compatriotes qui sont plus que des frères : merci pour vos marques de respect
et vos soutiens pendant ces deux ans et des moments difficiles traversées, les mots
ne pourront décrire ma reconnaissance et mon affection.

Mémoire de Master II I Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Remerciements

Je tiens à remercier très sincèrement toutes les personnes et institutions qui


m’ont permis d’arriver au terme de ce mémoire de fin d’études et d’avoir
contribué activement à ma formation.

Mes remerciements s’adressent particulièrement à :

Pr Saidou NDAO, chef du département Hydroscience et Environnement,


pour sa courtoisie, sa passion d’enseigner, sa disponibilité, sa rigueur et son
rôle de coach qu’il nous a montré durant cette formation et tout au long de son
encadrement. A travers lui, je remercie le corps professoral pour la qualité de
l’enseignement reçu sans oublier le reste du corps professoral de l’Institut.

Dr Issa NDOYE, le responsable de filière du Génie civil à l’Institut


Polytechnique de Dakar pour son accessibilité et la qualité de ses
enseignements. Tous nos remerciements pour les conseils et le sens du travail
bien fait que vous nous avez toujours inculqué.

M Louis SAMBOU pour sa disponibilité et son assistance pour la bonne


progression de cette œuvre.

A Mme Awa TOURE et Mme Mathilde SARR de ANACIM pour la


diligence pour l’obtention des données pluviométriques qui ont contribué à la
plus grande partie de cette étude.

Mémoire de Master II II Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Sommaires

Dédicaces....................................................................................................................................................I
Remerciements..........................................................................................................................................II
Liste des Figures......................................................................................................................................IV
Liste des Tableaux...................................................................................................................................VI
Liste des Annexes...................................................................................................................................VII
Liste des sigles, des abréviations et des symboles................................................................................VIII
Résumé....................................................................................................................................................IX
Abstract.....................................................................................................................................................X
INTRODUCTION GENERALE...............................................................................................................1
CHAPITRE I : Généralités sur les barrages..............................................................................................4
CHAPITRE II : Cadre de l’étude.............................................................................................................10
I. Situation géographique......................................................................................................................11
II. Milieu physique.................................................................................................................................12
III. Le milieu humain..............................................................................................................................18
IV. Présentation du site de la zone d’étude.............................................................................................20
CHAPITRE III : Outils et méthodologie.................................................................................................24
I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant...................................................25
II. Diagnostic de l’ouvrage.....................................................................................................................27
III. Réhabilitation....................................................................................................................................44
CHAPITRE IV : Résultats et Discussions...............................................................................................45
I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant...................................................46
II. Diagnostic du barrage et de sa retenue..............................................................................................49
III. Proposition d’un schéma de réhabilitation et de gestion de l’ouvrage.............................................65
IV. Discussion.........................................................................................................................................65
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS..................................................................69
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES....................................................................................................I
ANNEXES................................................................................................................................................II
Tables des Matières...................................................................................................................................X

Mémoire de Master II III Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Liste des Figures

Figure A.1 : Différents types de barrage en béton………………………………………….…………5

Figure A.2 : Exemple d’un barrage voûte ………………………………………………….…………6

Figure A.3 : Exemple d’un barrage poids ………………………………………………….…………7

Figure A.4 : Différents types de barrage à contreforts .…………………………………….…………8

Figure A.5 : Exemple d’un barrage à contreforts ...………………………………..……….…………9

Figure 1 : Localisation géographique de la zone d’étude ………………………………………….…11


Figure 2 : Variation de la température maximale, minimale et moyenne de 1980 à 2020 ……….… 12
Figure 3 : Variation mensuelle de la vitesse moyenne du vent de 1980 à 2020 ……………………. 13
Figure 4 : Pluviométrie annuelle de Thiès de 1980 à 2020 ……………………………………….… 14
Figure 5 : Variation de l'insolation moyenne mensuelle de 1980 à 2020 ……………………...…… 14
Figure 6 : Variation de l'évapotranspiration moyenne mensuelle de 1980 à 2020 …………………. 15
Figure 7 : Variation de l'humidité maximale, minimale et moyenne de 1980 à 2020 …………...…. 16
Figure 8 : Photos illustrative du site du barrage ………………………………………………….… 20
Figure 9 : Photo illustrative de l’aile du déversoir ………………………………………………..… 22
Figure 10 : Photos illustratives de la digue, la retenue et de la bèche ……..……………………...… 22
Figure 11 : Schéma du bassin versant ……………………………………………………………..… 25
Figure 12 : Image illustrant un bassin à ressaut ………………………………………………...…… 40
Figure 13 : Schéma du glissement d'un déversoir ………………………………………..….………. 41
Figure 14 : Image illustrant la poussé de l'eau au niveau du déversoir ………………………...……. 42
Figure 15 : Schéma du renversement d'un déversoir …………………………………………..…..… 44
Figure 16 : Bassin versant de keur bara kaїré ……………………………………………………..… 46
Figure 17 : Carte des altitudes du bassin versant de keur bara kaїré ……………………….……...… 47
Figure 18 : Courbe hypsométrique du bassin versant de keur bara kaїré ………………….……...…. 49
Figure 19 : Moyenne mobile des pluies moyennes annuelles et maximale journalières de la station de
Thiès …………………………………………………………………………….…………….............. 50

Mémoire de Master II IV Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Figure 20 : Ajustement graphique des données maximales journalières de la station de Thiès ..…. 50
Figure 21 : Courbe Hauteur-Volume de la retenue de keur bara kaїré……………………….…..….. 55
Figure 22 : Courbe Hauteur-Surface de la retenue de keur bara kaїré ………………….……….... 55
Figure 23 : Schéma de la position normale du barrage ………………………………..………..….. 62
Figure 24 : Mécanisme de rupture par surverse ………………………………………..………..….. 66
Figure 25 : Photos illustratives d’amont et d’aval du déversoir ………………………..………..….. 66

Mémoire de Master II V Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Caractéristiques du barrage de keur bara kaїré …………………….………………..….....
21
Tableau 2 : Caractéristiques du bassin versant de keur bara kaїré..............................................................
Tableau 3 : Paramètres de la loi de Gumbel par la méthode graphique......................................................
Tableau 4 : Paramètres de la loi de Gumbel par la méthode des moments.................................................
Tableau 5 : Résultats des pluies décennale et centennale............................................................................
Tableau 6 : Résultats de la détermination de Kr70...................................................................................................................................
Tableau 7 : Résultats de la détermination de Kr100.................................................................................................................................
Tableau 8 : Résultats de la détermination du débit décennal par la méthode de ORSTOM.......................
Tableau 9 : Calcul de la crue décennale par la méthode CIEH...................................................................
Tableau 10 : Résultats détermination du coefficient centennal...................................................................
Tableau 11 : Résultats détermination de la crue centennale........................................................................
Tableau 12 : Données pour le traçage des courbes hauteur-volume et hauteur-surface..............................
Tableau 13 : Estimation des apports liquides..............................................................................................
Tableau 14 : Estimation des apports solides................................................................................................
Tableau 15 : Pertes mensuelles par évaporation..........................................................................................
Tableau 16 : Détermination de la revanche.................................................................................................
Tableau 17 : Résultats dimensionnement de la Digue.................................................................................
Tableau 18 : Caractéristiques de l'évacuateur de crue.................................................................................
Tableau 19 : Caractéristiques du bassin de dissipation................................................................................
Tableau 20 : Caractéristiques des murs bajoyers.........................................................................................
Tableau 21 : Détermination du poids des différentes sections....................................................................
Tableau 22 : Résultat du calcul des moments stabilisants et renversant.....................................................
Tableau 23 : Tableau des caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin versant..........................
Tableau 24 : Tableau comparatif des dimensions de la digue.....................................................................
Tableau 25 : Tableau de résultat des caractéristiques de l’évacuateur de crue.............................................
Mémoire de Master II VI Mamadou Saliou Fatoumata
BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Liste des Annexes

Annexe 1 : Données pluviométriques du département de Thiès ; Source : ANACIM, 2023.......................


Annexe 2 : Classe d’infiltrabilité des bassins..............................................................................................
Annexe 3 : Paramètres de détermination de Kr70 pour la zone sahélienne................................................
Annexe 4 : Paramètres de détermination de Kr100 pour la zone sahélienne..............................................
Annexe 5 : Valeur indicative de la pente des talus.......................................................................................
Annexe 6 : Détermination du coefficient m de débit...................................................................................

Annexe 7 : Détermination du temps de base pour S < 10Km² en zone Sahélienne...................................

Annexe 8 : Classification du relief en fonction du dénivelé spécifique.....................................................


Annexe 9 : Détermination du temps de base pour S < 10Km² en zone Sahélienne..................................VII
Annexe 10 : Valeurs du coefficient de LANE..........................................................................................VIII
Annexe 11 : Valeur du coefficient C pour la détermination de la couche des talus.................................VII
Annexe 12 : Abaque de détermination de la profondeur du bassin de dissipation.....................................
Annexe 13 : Abaque pour la détermination des caractéristiques du bassin de dissipation.........................

Mémoire de Master II VII Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Liste des sigles, des abréviations et des symboles

ANACIM : Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie

ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

APD : Avant-Projet Détaillé

BV : Bassin Versant

CIEH : Comité Interafricain d’Etudes Hydrauliques

GPS : Global Positioning System

MNT : Modèle numérique de terrain ;

ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer

PEN : Plan d’Eau Normal

PHE : Plus Haute Eaux

P10 : Pluie journalière décennale humide

P100 : Pluie journalière centennale humide

PVC : Polychlorure de Vinyle

RGPHAE : Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et de

l’Elevage

SIG : Système d’Information Géographique

Mémoire de Master II VIII Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
TN : Terrain naturel

Résumé
Au Sénégal, l'agriculture est la principale activité économique en zone rurale. Face à la croissance
démographique et à l'urbanisation grandissante, l'augmentation de la production agricole nationale est
devenue une condition nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire du pays. C’est ainsi que
l’aménagement des bas-fonds, grâce à l’augmentation des rendements qu’il induit, contribue à
l’accroissement des revenus paysans donc à l’amélioration des conditions de vie des producteurs. Au
demeurant, la maîtrise de l’eau dans les bas-fonds contribue également à la création d’emplois grâce
aux nombreuses activités génératrices de revenus qui sont mises en place par les jeunes et les femmes.
Ce présent mémoire présente les résultats des études techniques de réalisation du barrage à but
hydroagricole de Keur Bara kaïré (Sud Est de Thiès).
Cette présente étude consiste à faire un diagnostic du barrage de Keur Bara kaïré situé dans la
commune de Thiès par le biais d’une étude comparative entre les résultats obtenus et ceux déjà
réalisés. L’étude a été menée sur la base des travaux pédologiques réalisés au niveau de la cuvette, des
traitements topographiques grâce aux MNT de la zone, des études hydrologiques sur le bassin versant.
Les résultats obtenus à partir du logiciel Global mapper relatifs au bassin versant donnent une
superficie de 7,736 km² avec une retenue ayant la capacité de stocker un volume de 16 298 m 3.
L’ouvrage dimensionné par rapport à ce bassin versant avec un débit de projet de 75,25 m 3/s présente
les caractéristiques suivantes : hauteur de la digue 3,5 m, de largeur de crête de 3,10 m, longueur du
déversoir 20,0 m, avec des talus amont et aval de pentes 1V/2H hauteur du déversoir 0,75 m et de
largeur 3,10 m, longueur aile coté amont de 6,5 m et du coté aval d’une longueur de 5,3 m.
Les dégâts observés lors du diagnostic de l’ouvrage sont : un affaissement du côté gauche de
l’évacuateur, un enherbement très poussé et fissuration des parements. Pour ces motifs, dans l’objectif
de la réhabilitation de l’ouvrage, il est nécessaire de mettre en place une digue d’une largeur de crête
de 3,0 m, des pentes des parements de 1/2, prévoir une tranchée d’ancrage minimum de 1,5 m, des
murettes de protection au niveau des interfaces murs bajoyers/remblais. De plus, les parements amont
seront protégés par une couche de 25 cm de béton armé sur une longueur de 30 m partant des murs
bajoyers, le reste et l’aval par des perrés maçonnés. En outre, il faut assurer une surveillance renforcée
du compactage des remblais techniques lors de la réhabilitation.
Mots clés : diagnostic, bassin versant, barrage, débit de projet, Keur bara kaїré.

Mémoire de Master II IX Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Abstract

In Senegal, the agriculture is the main economic activity in rural areas. Faced with population growth
and growing urbanization, increasing national agricultural production has become a necessary
condition to ensure the country's food security. This is how the development of lowlands, thanks to the
increase in yields it induces, contributes to the increase in peasant income and therefore to the
improvement of the living conditions of producers. Moreover, water control in the lowlands also
contributes to job creation thanks to the numerous income-generating activities that are implemented
by young people and women.
This present report presents the results of the technical studies for the construction of the Keur Bara
kaïre hydro-agricultural dam (South East of Thies).
This present study consists of making a diagnosis of the Keur Bara kaïre dam located in the commune
of Thies through a comparative study between the results obtained and those already carried out. The
study was carried out on the basis of soil work carried out at the basin level, topographical treatments
using MNT in the area, and hydrological studies on the watershed. The results obtained from the
Global mapper software relating to the watershed give an area of 7.736 km² with a reservoir having the
capacity to store a volume of 16 298 m3. The structure sized in relation to this watershed with a design
flow of 75.25 m3/s has the following characteristics : length of the dike 178 m, height of the dike 3.5
m, crest width of 3, 10 m, length of the spillway 20.0 m, with upstream and downstream embankments
of slopes 1V/2H height of the spillway 0.75 m and width 3.10 m, wing length on the upstream side of
6.5 m and on the downstream side of 'a length of 5.3 m.
The damage observed during the diagnosis of the structure was : subsidence of the left side of the
spillway, extensive grass cover and cracking of the facings. For these reasons, with the objective of
rehabilitating the structure, it is necessary to set up a dike with a crest width of 3.0 m, slopes of the
facings of 1/2, provide a minimum anchor trench of 1.5 m, protective walls at the level of the wall
wall/embankment interfaces
In addition, the upstream facings will be protected by a 20 cm layer of reinforced concrete over a
length of 30 m starting from the basin walls, the rest and downstream by masonry riprap. In addition,
reinforced monitoring of the compaction of technical embankments must be ensured during
rehabilitation.
Key words : diagnosis, watershed, dam, project flow, Keur bara kaire.

Mémoire de Master II X Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Mémoire de Master II XI Mamadou Saliou Fatoumata
BALDE
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INTRODUCTION GENERALE

Mémoire de Master II 1 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Contexte et justificatif
La mobilisation des eaux de surface constitue une préoccupation majeure pour les pays ouest africains
et plus particulièrement les pays sahéliens où la pluviométrie est relativement faible et avec une
mauvaise répartition dans le temps et dans l’espace. En effet, l’action conjuguée de plusieurs facteurs y
contribue fortement : aléas climatiques, démographie galopante, mauvaise stratégie de gouvernance,
etc.
Les ressources en eau constituent l’une des plus grandes richesses d’un pays. La bonne gestion de ces
ressources est un maillon essentiel dans le processus de développement. Les ressources en eau peuvent
être soit superficielles (eaux de surface) soit souterraines (eaux des aquifères). La gestion de ces
ressources nécessite la mise en place d’ouvrages hydrauliques qui peuvent servir au captage, au
stockage, au transfert, à la distribution, à l’évacuation ou au rejet de l’eau ; mais aussi au
franchissement des cours d’eau, etc. La retenue d’eau est un des ouvrages de stockage d’eau de surface
les plus courants, elle permet grâce à un barrage de recueillir les eaux de ruissellement au point bas
(exutoire) d’une surface représentant un bassin versant. Le barrage est donc placé après l’exutoire pour
créer la retenue. La réalisation d’un barrage requiert plus ou moins un grand nombre de ressources (en
fonction de son rôle et ses dimensions), sur le plan financier, technique ou humain. Des normes de
réalisations doivent être respectées afin de garantir, avec des coûts d’investissement raisonnables, la
sécurité des usagers, la durabilité de l’ouvrage et la préservation de l’environnement (Mémoire L.
SAMBOU/P. A. NDIAYE 2020).

Des efforts sont certes consentis par l’Etat à travers la construction de retenues d’eau, mais le problème
de la mobilisation des eaux de surface persiste. Ainsi, dans la quête permanente de la sécurité
alimentaire, et du mieux-être des populations rurales, l’une des mesures de sécurité optée par le
gouvernement est la maîtrise partielle ou totale de la ressource eau à travers la réalisation d’ouvrages
de stockage de grand volume d’eau.
Problématique
Le Sénégal, pays sahélien est donc interpellé sur la question de la gestion intégrée des ressources en
eau du fait de son économie essentiellement agricole et fortement tributaire des conditions climatiques.
Ainsi, l’accès à cette ressource devient un facteur clef de la sécurité alimentaire des populations.
Parmi celle-ci figure le barrage de keur bara kairé, situé dans le sud-ouest de Thiès ; un barrage à but
hydro agricole. Ce projet de réalisation du barrage vise à accroitre les capacités de production agricole,
pastorale du village du même nom.
C’est dans ce cadre que s’inscrit notre mémoire intitulé : Problématique de rupture du barrage de keur
bara kairé à Thiès : Diagnostic et propositions de solutions.
Objectif général

Mémoire de Master II 2 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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L’étude diagnostique de rupture d’un barrage afin de le réhabiliter et à relever des insuffisances en
besoins agricoles, ensuite de proposer des actions de renforcement pour son bon fonctionnement.

Objectif spécifique
De façon spécifique, ce travail a pour objectif :

 Une caractérisation morphologique et hydrologique du bassin versant ;


 Une analyse et un diagnostic du barrage déjà réalisé et de sa retenue ;
 Une proposition de réhabilitation.

Ce document s’articule autour de quatre (4) chapitres : Le premier chapitre sera consacré aux
généralités sur les barrages, le second à la présentation de la zone d’étude et de l’ouvrage. Dans le
troisième chapitre, il sera exposé la démarche à adopter, le matériel utilisé et les méthodes qui seront
employées.
Le quatrième chapitre fera l’objet de la présentation de l’ensemble des résultats et discussions, les
recommandations ainsi que la conclusion générale.

Mémoire de Master II 3 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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CHAPITRE I : Généralités sur les barrages

Mémoire de Master II 4 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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1- Définition :
Les barrages sont des ouvrages réalisés en travers des cours d’eau pour modifier leur régime
d’écoulement et permettre une utilisation rationnelle de l’eau avec de meilleures conditions pour les
divers usages.
Les barrages peuvent avoir deux rôles en corrigeant le régime d’écoulement des cours d’eau dans le
temps et dans l’espace.

2- Différents types de barrage :


2.1. Barrage en béton : ils sont partagés en trois groupes (figure A.1)

Figure A.1 : Les différents types de barrage en béton

2.1.1. Typologie et description

Les petits barrages en béton se regroupent principalement en trois types

 Barrages voûtes : ils résistent à la poussée de l’eau par leur forme qui leur permet de répercuter la
poussée hydrostatique sur la fondation par des arcs travaillant en compression. La voûte des ouvrages
de faible hauteur peut être très mince et présente une simple courbure.
Généralement en béton dont la forme courbe permet le report des efforts de poussée de l’eau vers les
rives rocheuses de la vallée.

Mémoire de Master II 5 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Ce type de barrage convient bien lorsque la topographie permet de fermer la vallée par une forme
arquée de longueur réduite.
Les barrages voûtes sont en effet peu employés pour les retenues de petites hauteurs. Les conditions
pour adopter une telle solution sont par ailleurs strictes et n’est envisageable que lorsque la vallée est
étroite et rocheuse.
La qualité mécanique de la fondation est à vérifier scrupuleusement et sa rigidité doit être suffisante
pour que les arcs trouvent leurs appuis en première approximation, ainsi nous devrons s’assurer que le
module de déformation du rocher dépasse 4GPa ou 5GPa.
Mais elle devra également ne pas se rompre sous l’effet des contraintes élevées transmises par la voûte.
Le choix d’un barrage voûte est donc réserver à des situations géomorphologiques bien particulières.
Cependant lorsqu’elles sont réunies, c’est une solution qui peut être économiquement viable au regard
des quantités des matériaux nécessaires à la réalisation d’un barrage poids. (Figure A.2)
Avantages :
 Le volume du béton est faible.
 La fouille est assez petite
 La résistance au séisme est haute.
 Les sous-pressions au niveau de la fondation sont faibles (la surface de la fondation est petite).
Inconvénients :
 Les contraintes sont importantes dans le béton et dans le rocher.
 Les forces sont transmises obliquement dans les appuis.
 Moyen risque de tassements.
 L'échauffement du béton par la prise du ciment est à considérer.
 L'intégration de l’évacuateur de crues (grands débits) dans le barrage est difficile.
 Le gradient des sous-pressions au niveau de la fondation est très grand.
 Les sous-pressions dans les fissures du rocher peuvent provoquer des glissements d’appuis.
 Le masque amont présente l’avantage de pouvoir être exécuté après l’édification du remblai et de
pouvoir être réparé aisément
 Diminué les infiltrations à travers le massif.

Mémoire de Master II 6 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Figure A.2 : Exemple d’un Barrage voûte (Barrage voute de Monteynard)
 Barrages poids : par leur poids et leurs sections trapézoïdales ils résistent à la poussée de l’eau.
Tout comme les barrages en maçonnerie, les barrages en béton sont des ouvrages rigides et en
conséquence leur conception sera aussi conditionnée par la qualité des fondations.
Les barrages poids en béton sont très proches mécaniquement des barrages en maçonnerie, seul le
poids en effet résiste à la poussée hydrostatique, à la poussée des sédiments et aux sous-pressions.
Celles-ci ont une action déstabilisatrice très importante et il conviendra de les diminuer à l'aide de
dispositifs tels que rideaux d'injection et galeries de drainage. Quoi qu'il en soit, le calcul de l'ouvrage,
par ailleurs peu complexe, devra les prendre soigneusement en compte. (Figure A.3)
Avantages :
 Faibles contraintes dans le béton.
 Faibles contraintes transmises par la fondation au rocher.
 Les variations de températures ne produisent que de faibles variations de contraintes.
 L'évacuateur de crue peut facilement combiner avec le barrage (diriger les crues directement par
dessous).
 Le gradient des sous-pressions à travers la fondation est faible.
 Les points délicats sont : la résistance mécanique et l’étanchéité.
Inconvénients :
 Les sous-pressions sont importantes dans la fondation.
 Moyen risque de tassement et le volume du béton est important (pour le barrage-poids évidé, il est
plus faible).
 Le volume d’excavation de la fouille est important.
 Fragilité au séisme (si les joints entre les blocs ne sont pas faits par injections).
 L'échauffement du béton par la prise du ciment est assez problématique.

Mémoire de Master II 7 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Figure A.3 : Exemple de Barrage poids de Plan d’Amont (Aussois)

 Barrages à contreforts : ils sont composés d’un voile en béton armé et d’une série de contreforts
destinés à reprendre la poussée de l’eau et à la transmettre à la fondation.
Il est constitué :
 D’une série de murs parallèles, généralement de forme triangulaire, plus ou moins épais et plus ou
moins espacés (les contreforts) ;
 D’une bouchure entre les contreforts transmettant à ceux-ci la poussée de l'eau.
 Il est bien adapté aux vallées larges avec une fondation rocheuse de bonne qualité.
 Dans des vallées plus larges où le barrage-poids supposerait des volumes de béton trop importants
et où le barrage voûte ne serait pas réalisable, nous pensons à construire des barrages à contreforts, par
ailleurs beaucoup moins sensibles aux sous-pressions que le barrage-poids, mais plus fragiles (figure
A.4).

Figure A.4 : Différents types de barrages à contreforts

Dans ce type d'ouvrages, l'étanchéité est assurée par le voile en béton arme situé en amont et la
stabilité vis à vis de la poussée de l'eau par les contreforts.
II faut noter que la stabilité est améliorée en donnant un fruit de 0,5 à 1/1 au voile, car la poussée de
l'eau comporte alors une composante verticale dirigée vers le bas. Le voile peut être conçu de plusieurs
façons (Figure 1.4).
Solidaire des contreforts avec parement amont plan. Les diverses sections de voile sont liées aux
contreforts et fonctionnent en consoles courtes.
 Constitué d'une dalle posée aux extrémités sur les têtes des contreforts. Le voile travaille en flexion
comme une poutre posée sur deux appuis simples aux extrémités. Solidaire des contreforts avec
parement amont cylindrique. Cette disposition massive facilite la transmission de la poussée au
contrefort.
Mémoire de Master II 8 Mamadou Saliou Fatoumata
BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
 Constitue d'une voûte de faible portée et donc de faible épaisseur s'appuyant sur les contreforts (voir
figure A.5) :
Avantages :
 Les contraintes transmises par la fondation au rocher sont moyennes.
 Les sous-pressions au niveau de la fondation sont faibles.
 Le volume du béton est faible et l’échauffement du béton est faible.
 Les risques de tassements sont moyens.
Inconvénients :
 Très susceptible au séisme. La résistance à l'accélération latérale est presque inexistante.
 La fouille est importante et le gradient des sous-pressions au niveau de la fondation est localement
très élevé. Les contraintes dues au gradient de température peuvent devenir importantes à la tête du
contrefort.

Figure A.5 : Exemple de Barrage à contreforts (Barrage de Roselend en France)

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BALDE
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CHAPITRE II : Cadre de l’étude

Mémoire de Master II 10 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Introduction
Ce chapitre est consacré à la présentation de la zone d’étude et de l’ouvrage. Il s’agit plus
spécifiquement de donner la situation géographique, de parler de la situation économique mais
également de présenter les ressources de la zone. En plus de cela, nous présentons le barrage avec ses
caractéristiques et son état actuel.

I. Situation géographique
La région de Thiès est l'une des 14 régions administratives du Sénégal. Elle est située dans l'ouest du
pays, à 70 km de Dakar, couvre une superficie de 6 601 km², soit 3,4 % du territoire national, a pour
coordonnées 14° 40′ 0" O et 16° 49′ 60" W, en couronne autour de la presqu'île du Cap-Vert. La
région est constituée d’un relief relativement plat excepté le plateau de Thiès qui culmine à 105 m
d’altitude. Le massif de Diass s’élève à 90 m d’altitude et la cuvette de Thiès couvre 65 km² pour 128
m d’altitude. Elle est découpée en trois (03) départements à savoir Mbour, Thiès et Tivaouane. La ville
de Thiès est le chef-lieu de la région et du département du même nom. La figure 1 montre la situation
géographique de la zone d’étude. Elle est limitée :
- Au Nord par la région de Louga ;
- Au Sud Est par la région de Fatick ;
- A l’Est par la région de Diourbel
- A l’Ouest par la région de Dakar.

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Figure 1 : Localisation géographique de la zone d’étude

II. Milieu physique

II.1. Le climat
Le climat de la région est influencé par des courants marins et bénéficie d’un climat doux et favorable
avec une température moyenne avoisinant les 32°C. En effet, la région se situe dans une zone de
transition soumise à l’influence des alizés maritimes et l’harmattan. Elle présente un climat de type
soudano sahélien (Sud, Sud-est), et plus sahélien au Nord et Nord-est. La zone Ouest, quant à elle,
présente un climat Sub-canarien. Les températures les plus basses sont enregistrées durant les mois de
janvier et février alors que les températures les plus fortes sont notées durant les mois de mars à
octobre jusqu’à 35°C, (ANSD, 2019).
La région Thiès connait un climat de steppe. Il fait chaud toute l'année et les arbres ne poussent pas ici
à cause de la sécheresse. Cela se compose principalement de sable avec des graminées et parfois des
arbustes. La température moyenne annuelle pour la Thiès est de 33°C degrés et il y tombe 167 mm de
pluie chaude année.
II.1.1. La température
Avec une température maximale moyenne de seulement 32 degrés par jour, Thiès est l'une des régions
les plus froides du Sénégal. Un taux d'humidité élevé et des températures chaudes rendent le temps
parfois agréable mais aussi tropical et humide. Elle est chaude à brûlante toute l'année et invite à la
baignade avec des températures d'eau moyennes de 25 degrés. La meilleure période pour voyager est
en raison de la saison plus sèche de novembre à juin.
Au mois de Septembre, la température moyenne est de 25,6° C. Octobre est de ce fait le mois le plus
chaud de l’année. Janvier est le mois le plus froid de l’année. La température minimale est de 9,8° C à
cette période (voir figure 2).
40.0

35.0

30.0
Température en °C

25.0

20.0

15.0

10.0

5.0

0.0
e

e
re
r

et

ût
s

in
ril

ai

br

br

br
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M

ill
Av

Ao
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m
M

Ju

ct
Fe

ce
Ja

ov
pt


Se

Maximale Minimale Moyenne

Mémoire de Master II 12 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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Figure 2 : Variation de la température max., minimale et moyenne de 1980 à 2020 (ANACIM, 2023).
II.1.2. Le vent
Les vents d’Est circulent durant les mois d’avril à juillet et ils restent très affaiblis ou pas du tout
perceptible au niveau de la zone littorale, (ANSD, 2019).
De Novembre à Mai, les vents à Thiès sont dominés par des vents de Nord et surtout de Nord-est,
ce sont les alizés. A partir du mois de Juin, s'installe des vents de direction ouest qui sont régis par la
circulation de la mousson. La vitesse horaire moyenne du vent à Thiès connaît une variation
saisonnière considérable au cours de l'année.
La période la plus venteuse de l'année dure 6,8 mois, du 25 novembre au 19 juin, avec des vitesses de
vent moyennes supérieures à 15,6 kilomètres par heure. Le mois le plus venteux de l'année à Thiès
est avril, avec une vitesse horaire moyenne du vent de 20,6 kilomètres par heure (voir figure 3).

3.6
Vitesse moyenne en m/s

2.4

1.2

0.0
e

e
re
r

et
s

ût
in
ril

br
ai

br

br
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ie

ar

ob
ill
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M
Av

Ao
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vr

em

em

m
M

Ju

ct

ce
Ja

pt

ov
O


Se

Mois

Figure 3 : Variation mensuelle de la vitesse moyenne du vent de 1980 à 2020.


Cette figure montre que les vitesses les plus importantes sont enregistrées entre Mars et Avril. Durant
les mois de Septembre à Décembre, les vitesses restent faibles. La vitesse moyenne du vent varie entre
2,1 et 3,7 m/s, avec une moyenne interannuelle qui est de l’ordre 2,98 m/s, soit 10,73 km/h (ANACIM,
2023).
II.1.3. La pluviométrie
Les précipitations moyennes annuelles de la région sont de l’ordre de 400 à 600 mm d’eau par an. La
proximité de l'océan, procure à la région une humidité relative moyenne de 62 %. Cependant, cette
humidité demeure très variable avec un maximum qui se situe à 87% et un minimum à 37 %. Les
teneurs en eau dans l’air sont plus fortes durant la saison des pluies. (ANSD, 2019).

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La période sèche de l'année dure 7,7 mois, du 26 octobre au 16 juin. Le mois le moins pluvieux à Thiès
est avril, avec une chute de pluie moyenne de 0 millimètre (voir figure 4).
400

350

300
Hauteur en mm

250

200

150

100

50

0
80

82

84

86

88

90

92

94

96

98

00

02

04

06

08

10

12

14

16

18

20
19

19

19

19

19

19

19

19

19

19

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20
Années

Figure 4 : Pluviométrie annuelle de Thiès de 1980 à 2020.

La période pluvieuse de l'année dure 4,3 mois, du 16 juin au 26 octobre, avec une chute de pluie d'au
moins 13 millimètres sur une période glissante de 31 jours. Le mois le plus pluvieux à Thiès est août,
avec une chute de pluie moyenne de 137 millimètres (ANACIM, 2023).

II.1.4. L’insolation
C’est un paramètre qui nous renseigne sur la durée d’ensoleillement. La figure 5 nous renseigne sur sa
variation de 1980 à 2020 (ANACIM, 2023).

12.0
Insolation moyenne en heure/Jour

10.0

8.0

6.0

4.0

2.0

0.0
Janv. Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Mois

Figure 5 : Variation de l'insolation moyenne mensuelle de 1980 à 2020.


Mémoire de Master II 14 Mamadou Saliou Fatoumata
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La longueur du jour à Thiès varie au cours de l'année. Le jour le plus court est le 22 Septembre,
avec 11 heures et 15 minutes de jour ; le jour le plus long est le 21 Avril, avec 13 heures et 0 minute de
jour.
L’insolation est l’une des caractéristiques de l’évapotranspiration. La longévité de la journée augmente
les pertes par évaporation.
II.1.5. L’évapotranspiration
L’évapotranspiration dépend de plusieurs facteurs à savoir : l’insolation, la vitesse du vent, la
température etc. Les températures qui caractérisent la région de Thiès expliquent l’importance de
l’évapotranspiration. La figure 6 donne la variation de l’évapotranspiration de 1980 à 2020.

8.00
Evapotranspiration moy. en mm/jour

7.00

6.00

5.00

4.00

3.00

2.00

1.00
e

e
re
r

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in

ût
s

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ai
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br

br

br
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ob
Ju
M
Av

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Ao
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vr

em

em

m
M

Ju

ct

Ja

ce
ov
pt


Se

Figure 6 : Variation de l'évapotranspiration moyenne mensuelle de 1980 à 2020.


La zone d’étude est marquée par une forte évapotranspiration dont la valeur interannuelle est de l’ordre
de 90,17 mm/an, avec des moyennes mensuelles comprises entre 2,65 mm (Septembre) et 7,36 mm
(Février). Ces pertes par évaporation diminuent le temps de stockage de l’eau dans les retenues
(ANACIM, 2023).
II.1.6. L’humidité relative
Nous estimons le niveau de confort selon l'humidité sur le point de rosée, car il détermine si la
transpiration s'évaporera de la peau, causant ainsi un rafraîchissement de l'organisme. Les points de
rosée plus bas sont ressentis comme un environnement plus sec et les points de rosée plus haut comme
un environnement plus humide. Contrairement à la température, qui varie généralement
considérablement entre le jour et la nuit, les points de rosée varient plus lentement. Ainsi, bien que la
température puisse chuter la nuit, une journée lourde est généralement suivie d'une nuit lourde. La
période la plus lourde de l'année dure 7,0 mois, du 29 avril au 29 novembre, avec une sensation de
lourdeur, oppressante ou étouffante au moins 27 % du temps. Le mois ayant le plus grand nombre de
jours lourds à Thiès est août, avec 31,0 jours lourds ou plus accablants. Le mois ayant le moins de
Mémoire de Master II 15 Mamadou Saliou Fatoumata
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jours lourds à Thiès est janvier, avec 1,0 jour lourds ou plus accablants. La figure 7 nous renseigne sur
sa variation de 1980 à 2020 (ANACIM, 2023).
120

100

80
Humidite (%)

60

40

20

e
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et

br
s

br
il

in

br
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ob
ill
Ju
M

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M

A
Ju

ct

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Ja

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ov

éc
O
Se

D
N
Mois

Humidité relative max (%)) Humidité relative min (%) Humidité relative moy (%)

Figure 7 : Variation de l'humidité relative maximale, minimale et moyenne de 1980 à 2020.

II.2. Le relief et les sols


La région présente un relief relativement plat excepté le plateau de Thiès qui culmine à 105 m
d’altitude, le massif de Diass qui s’élève à 90 m d’altitude et la cuvette de Thiès qui s’étend sur une
superficie de 65 km² et mesure 128 m d’altitude. Ces formes géologiques renferment beaucoup de
richesses (calcaire, basalte, phosphate attapulgite, etc.). Les principaux types de sols qu’on y retrouve
sont :

 Les sols ferrugineux tropicaux lessivés à texture sableuse, appelés « sols dior » qui constituent 70 %
des superficies cultivables ;
 Les sols ferrugineux tropicaux à texture argilo-sableuse appelés « deckdior » qui représentent 15 %
des superficies cultivables ;
 Les sols ferrugineux tropicaux lessivés à texture argilo-humifère dits « deck » représentant 10 % des
superficies cultivables et ;
 Les sols hydromorphes à texture humifère appelés sols de bas-fonds qui représentent 5 % des
superficies cultivables (ANSD, 2019)

II.3. La végétation
La végétation est constituée de :

 La savane arbustive dégradée parsemée de peuplements mono-spécifiques d’Acacia seyal, de


Baobabs, d’un parc à Kad et de rôniers ;
 La bande de filao dans les Niayes et les plantations du PARFOB dans la forêt classée de Bandia
(Eucalyptus et Prosopis juliflora) ;
 Treize (13) forêts classées d’une superficie de 94 473,6 ha soit un taux de classement de 14,3 %.

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La végétation est également constituée d’une savane arbustive dégradée parsemée de peuplements
mono-spécifiques d’Acacia seyal, d’Acacia ataxacantha, de Combretum micrantum (kinkeliba), de
Bocia senegalensis (ndiandam en ouolof), d’Acacia nilotica variété adansonii (nebneb en ouolof), de
Celtis integrifolia, de Baobabs, d’un parc à Faidherbia albida (Kadd).
La région compte également 13 forêts classées pour une superficie totale de 94 473,565 ha, soit un
taux de classement de 14,3 % (ANSD, 2019).

II.4. La faune
La faune, quant à elle, peut être subdivisée en deux classes :

 La faune à poils constituée de primates, de canidés sauvages avec la présence remarquée du chacal
(Canis mesomelas) et des rongeurs entre autres.
Cependant, la destruction de l’habitat naturel a entrainé une régression de la faune, notamment du
gibier à poils dont les rares rescapés demeurent les primates tels que le singe rouge (Erythrocebus
patas).
La grande faune n’est plus observée dans l’habitat naturel sauf dans la réserve animalière de Bandia
reconstituée à but lucratif dans le cadre du tourisme de vision.

 La faune aviaire représentée par des oiseaux migrateurs paléarctiques aux abords des points d’eau.
Les mesures de protection intégrale dont bénéficient les réserves naturelles de la région (réserve de
Popenguine, réserve de la Somone, entre autres), ont favorisé la présence très remarquée du gibier à
plumes qui profite des 14 grands arbres de Khaya senegalensis dans la ville pour constituer un dortoir
naturel favorable à leur sédentarisation (ANSD, 2019).

II.5. Les ressources en eau


Les ressources en eau comprennent les eaux de surface et les eaux souterraines.
II.5.1. Les eaux de surface
La région de Thiès ne dispose d’aucun réseau hydrographique à écoulement permanent ou sous forme
de bassins organisés. Cependant, elle compte des eaux de surface réparties en lacs, qui se sont asséchés
avec les déficits pluviométriques cumulés, la lagune, des mares temporaires pendant l’hivernage qui se
localisent dans des bas-fonds, vallées fossiles et des bassins de rétention. Le réseau hydrographique du
plateau de Thiès est composé essentiellement de marigots constitués en fait de mares temporaires et de
thalweg qui rassemblent les ruissellements lors des fortes pluies (ANSD, 2019).
La ville de Thiès est située dans la deuxième zone d'influence directe du Plateau de Thiès constituée
par le bassin versant de Fandène. En saison des pluies, le ruissellement sur les pentes du plateau, situé à
l'ouest et au Sud de la ville, se dirige vers la partie nord qui prolonge la cuvette de Thiès vers la
dépression de Fandène. La commune d'arrondissement est marquée par un écoulement qui ne se
manifeste qu'en saison des pluies et qui peut être souvent très important occasionnant ainsi des

Mémoire de Master II 17 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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inondations. (Mémoire online).
II.5.2. Les eaux souterraines
Les ressources en eau mobilisables dans la région sont essentiellement souterraines. Les différents
aquifères captés dans la région de Thiès sont les suivants :
 La nappe du Quaternaire ou des sables du littoral nord qui est alimentée par les pluies.
Son niveau varie entre 1 à 10 m dans les dépressions et 10 à 35 m à certains endroits ;
 La nappe du Paléocène est une nappe surexploitée. Le niveau de l’eau a baissé de 12 m par rapport
à 1960. La qualité de l’eau est très variable, la salinité est parfois trop élevée selon les zones.
 Les forages ont une profondeur de 150 mètres et un débit de 300 m3/h ;
 La nappe de l’Eocène moyen qui fournit des débits entre 200 et 250 m3/h ;
Elle est localisée à l’Ouest du horst de Ndiass et les profondeurs varient de 2 à 50 mètres à Allou
Kagne
 La nappe du Continental Terminal qui est alimentée par les pluies et les nappes contiguës. La
profondeur de l’eau varie selon les endroits. Elle est captée par des forages ayant un débit de 100
m3/h ;
 La nappe de Maastrichtien s’étend sur la quasi-totalité du bassin sédimentaire sénégalais.
Les principales problématiques de ces eaux souterraines, sont la présence du fer et du fluor à des
teneurs supérieures à celles admises par l’OMS (ANSD, 2019).

III. Le milieu humain

III.1. Données socio-démographiques

La région de Thiès a connu une augmentation de sa population qui est passée de 2 049 764 en 2018 à 2
105 709 habitants en 2019. Cette population est inégalement répartie sur l’étendue de la région avec les
départements de Mbour et de Thiès, qui sont des pôles d’attraction (tourisme, pêche, transport et
services) et qui concentrent près de 74,6% de la population de la région. Le département de Tivaouane
qui fait un peu plus de la moitié du territoire de la région concentre le quart de la population. (ANSD,
2019).

III.2. Activités socio-économiques


III.2.1. L’Agriculture
L’agriculture occupe une place importante dans la région. Elle est pratiquée sous pluie et en irrigation.
Elle dispose d’importants avantages à savoir une maîtrise des techniques culturales, la proximité des
Niayes. La quantité totale de semences reçue dans la région lors de la campagne agricole 2018/2019
est de 8 521,05 tonnes. Elle a, toutefois, connu une baisse par rapport à la campagne précédente. De
même que la quantité totale d’engrais reçue qui s’élevait à 1084,65 tonnes contre 1794 tonnes, soit une
baisse de 39,5 % entre les deux campagnes. La production des cultures vivrières constituées du mil, du
Mémoire de Master II 18 Mamadou Saliou Fatoumata
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sorgho et du maïs s’est améliorée de 110,5 %, sous l’effet de la hausse des superficies emblavées
malgré un repli des rendements à l’hectare. La production des cultures industrielles comme l’arachide
d’huilerie, le manioc, la pastèque, le bissap, le niébé s’est accru au niveau régional avec une
production qui passe de 634 410 tonnes à 781 723 tonnes, soit 23,3 % entre les deux campagnes. Cette
amélioration est imputable aux effets conjugués de la hausse des superficies emblavées et des
rendements (ANSD, 2019).
III.2.2. L’Elevage
Le sous-secteur de l’élevage joue un rôle important sur le plan économique et social. Son
développement peut réduire significativement la pauvreté. En 2019, les services de l’élevage comptent
au total 45 personnes, dont 27 hommes et 16 femmes. La quantité de viande provenant des abattages
contrôlés est estimée 42 022 tonnes dans la région de Thiès et 2 587 200 unités d’œufs sont produits
dans l’année. Quant à la production de lait, elle est estimée à 1 354 051 litres et 84 % de la production
régionale de lait, proviennent du département de Tivaouane.
Les entrées de bétail évaluées à 512 040 têtes ont largement dépassé les sorties qui se situent à 203 967
têtes, soit un solde égal à 308 073 têtes (ANSD, 2019).
L’activité d’élevage d’une manière générale est plus présente à Mbour où est concentrée plus de la
moitié du cheptel bovin (51 %). L’alimentation du cheptel est fournie pour l’essentiel par le pâturage
naturel qui dépend des précipitations tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La strate ligneuse
contribue également à l’alimentation des animaux en saison sèche. On note l’essor de l’aviculture de
ponte et de chair qui se développe surtout en milieu urbain. Le système de production est influencé par
la réduction des ressources fourragères.
Celle-ci est à l’origine de la mobilité des éleveurs. D’autres ressources sont cependant disponibles pour
les petits ruminants et la volaille (résidus de la pêche, calcaire, polyfos…).
III.2.3. La pêche
Le secteur de la pêche fait partie des créneaux économiques dans lesquels la région occupe une place
importante. C’est l’un des secteurs à forte capacité de création de richesses, d’emploi et de valeur
ajoutée. Il contribue à la satisfaction des besoins alimentaires des ménages. Le personnel des services
de pêche de la région de Thiès est estimé 41 personnes en 2019, composé majoritairement d’hommes
Ce personnel est appuyé par des ONG, des projets etc. Le nombre de pirogues a progressé de 20% de
même que la production en quantités de poissons et en valeurs économiques. L’essentiel de la
production est destiné à l’exportation vers les autres régions et autres pays de la sous-région.
Toutefois, une proportion de 0,7 % est consacrée à la consommation locale (ANSD, 2019).
III.2.4. L’Artisanat
En ce qui concerne l’artisanat, le nombre de villages artisanaux n’a pas évolué avec les trois villages
artisanaux des trois départements. Le nombre total d’artisans inscrits est évalué à 7096 en 2019,
constitué majoritairement d’entreprises individuelles (ANSD, 2019).
III.2.5. Le Commerce
Mémoire de Master II 19 Mamadou Saliou Fatoumata
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Le commerce occupe une place prépondérante dans le développement socio-économique de la région
de Thiès. La région dispose de 46 marchés avec 112 grossistes. Les stocks enregistrés sont importants
alors que les prix des denrées sont restés stables à l’exception de celui du ciment. Cependant pour une
bonne organisation du secteur commercial, le service du commerce intérieur effectue souvent la
vérification des instruments de mesure et le contrôle de la qualité des produits (ANSD, 2019).
La région de Thiès a connu dans le passé une activité commerciale importante qui s’est rapidement
développé en raison des atouts importants relatifs à une bonne maîtrise du secteur par les opérateurs
qui sont regroupés autour de structures fortes comme l’UNACOIS, à l’existence d’une chambre de
commerce dynamique, à la proximité de Dakar et à l’importance du Tourisme.

IV. Présentation du site de la zone d’étude


Le site du barrage de keur bara kaїré se situe environ 850 m de l’autoroute à péage Illa Touba de Thiès,
au Nord Est de keur Massamba Gueye, au Sud de la ville de Thiès.
Avec la localisation sur Google Earth, le site se trouve sur les coordonnées satellitaires 14°43’49.20’’N
et 16°55’57.02’’O.
On observe des constructions tout autour de la zone du barrage, à l’amont et à l’aval compte tenu de la
non exploitation dudit barrage. La figure 8 montre une photo illustrative.

Un aperçu de la retenue

Figure 8 : Photo illustrative du site du barrage

IV.1. Présentation de l’ouvrage


L’ouvrage est composé d’une digue homogène en terre d’une longueur environ 175 m, d’un
déversoir, d’un bassin de dissipation et d’une retenue de périmètre 350 ml et d’une surface de 7500 m².

Mémoire de Master II 20 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
 L’évacuateur de crue
L’évacuateur construit est de type Creager. Il est placé sur le lit mineur de la v allée
perpendiculairement au sens de l’écoulement. Cet évacuateur est muni de murs en ailes à chaque
extrémité assurant l’ancrage dans les remblais et une protection latérale contre les affouillements.
L’évacuateur a été dimensionné pour évacuer la crue décennale et porte les caractéristiques
mentionnées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Caractéristiques du barrage de Keur bara kaïré

Type Creager
Longueur déversoir (m) 20,0
Largeur déversoir (m) 3,0
Hauteur de l'évacuateur (m) 0,75
Largeur de seuil (m) 3,0
Pente aval 1V/2H
Profondeur de la bèche amont (m) 0,40

Epaisseur de la bèche (m) 0,35


Longueur des ailes amont (m) 6,50
Longueur des ailes aval (m) 5,30

 La digue
Elle a une longueur totale de 178 m et le profil type est constitué de :
- Un corps de digue en matériau argilo-latéritique avec une pente des talus amont et aval de 1V/2H ;
- Une couche de protection de perré maçonné sur le talus amont seulement sur la zone parallèle du
déversoir ;
- Pas de couche de protection de perré sec sur le talus aval ;
- La crête de la digue a une largeur de 3,0 m ;

IV.2. Etat actuel du barrage


Lors de la première visite après la rupture du barrage, les observations ont été constatées dont : une
évaporation totale de l’eau dans la retenue. Aussi un affaissement d’une aile de l’évacuateur de crue et
d’une partie de la digue. D’autres observations suivantes ont été faites :
- Affaissement de la digue d’un coté au niveau du mur bajoyer gauche créant la séparation des
ouvrages remblai-béton ;
Mémoire de Master II 21 Mamadou Saliou Fatoumata
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- Présence de végétation au niveau des talus amont et aval de la digue et au font de la retenue. Cette
présence de végétation sur le parement aval est favorisée par l'existence de suintements et de fuites.
Elle se loge dans les joints et contribue à accélérer la dégradation des perrés pouvant même aller
jusqu'à les déchausser par la croissance des racines ;
- Apparition des armatures au niveau de l’évacuateur de crue ;
- Affaissement de l’évacuateur de crue ;
Les figures 9 et 10 montrent des photos illustratives

Figure 9 : Photo illustrative de l’aile du déversoir


Figure 10 : Photos illustratives de la digue, la
retenue et de la bèche

Conclusion

Le village de Keur Bara Kaїré en a


suffisamment besoin de ressources telles que
l’eau qui devrait suffire pour régler le problème
de l’autosuffisance alimentaire mais des
problèmes tels que la rupture de cet ouvrage
hydraulique empêchant la
valorisation de cette ressource. Aile droite Bèche

Mémoire de Master II 22 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023

Rupture du déversoir
Le chapitre suivant fera l’objet de la présentation de la démarche méthodologique à utiliser pour pallier
aux problèmes afin de revitaliser les activités du village.

Mémoire de Master II 23 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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CHAPITRE III : Outils et méthodologie

Introduction
La méthodologie utilisée diffère en fonction des objectifs à atteindre. Pour mieux répondre aux
exigences du travail scientifique, la démarche suivante a été adoptée.

I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant

Mémoire de Master II 24 Mamadou Saliou Fatoumata


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Un bassin versant désigne l’ensemble de la surface topographique drainée par un cours d’eau principal
et ses tributaires. Toutes ses eaux convergent vers un même point appelé exutoire qui est le point
favorable pour la construction d’un ouvrage de barrage.
Les caractéristiques physiques et géomorphologiques sont les suivantes : la superficie S, le périmètre
P, l’indice de compacité de Gravelius, la longueur et la largeur du rectangle équivalent, l’indice global
de pente, la dénivelée spécifique et la densité de drainage.

Figure 11 : Schéma du bassin versant


Source : https://www.google.sn/bassinversant/image

 La surface (S)
L'aire du bassin versant constitue la portion du plan délimitée par la ligne de crête. Elle est déterminée
par le logiciel Global Mapper.

 Le périmètre (P)
Le périmètre du bassin versant désigne la longueur de la ligne de partage des eaux délimitant le bassin
versant. Il est également donné par le logiciel Global Mapper.

 L’indice de forme
Il permet de comparer entre eux des bassins versants de surfaces identiques. Le coefficient de
compacité est égal à (01) si le bassin versant est circulaire, sinon il est d’autant plus élevé que le bassin
versant est allongé. Le coefficient de compacité de GRAVELIUS est donné par la formule suivante :

P
KG = 𝟎. 𝟐𝟖 (1)
√S
Avec :

Mémoire de Master II 25 Mamadou Saliou Fatoumata


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P : Périmètre du bassin en km ; S : superficie du bassin en km².

 Longueur du rectangle équivalent


C'est la longueur du rectangle ayant la même surface et le même périmètre que le bassin versant. Elle
est donnée par la formule suivante :

P+ √ P2 −16 S
Leq = (2)
4

Avec :

L : longueur du rectangle équivalent en km ; P : Périmètre du bassin versant en km ;


S : superficie du bassin versant en km².

 Densité de drainage
Elle est définie comme le rapport entre la longueur totale du réseau hydrographique et la surface du
bassin versant. La densité de drainage est donnée par la formule suivante :
Ʃli
Dd = S (3)
Avec :
Dd : densité de drainage en km-1 ;
Li : Longueur élémentaire en km ;
S : Surface du bassin versant en km².

 Indice global des pentes


L’indice global des pentes caractérise le relief du bassin versant et influe de manière notable sur les
débits de crues en augmentant ou en diminuant les vitesses de ruissellement suivant que la pente soit
forte ou faible.
C’est le rapport de la dénivelée (ΔH) séparant les altitudes ayant approximativement 5 % et 95 % de la
surface du bassin versant au-dessus d’elles à la longueur du rectangle équivalent (L). Les altitudes
étant déterminées sur la courbe hypsométrique et la longueur du rectangle équivalent connue, l’indice
global de pente est déterminé par la formule suivante :

ΔH
Ig (m/km) = (4)
L

ΔH = H5% - H95%

Avec :
H5% : altitude correspondant à une surface cumulée du BV 5 % (m) ;
H95% : altitude correspondant à une surface cumulée du BV 95 % (m) ;
L : longueur du rectangle équivalent (km).

 Dénivelée spécifique
Mémoire de Master II 26 Mamadou Saliou Fatoumata
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C’est le produit de l’indice de pente global (Ig) par la racine carrée de la superficie du bassin versant.
Elle est donnée par la formule suivante :

Ds = Ig * √S (5)
Avec :
Ds : dénivelée spécifique en (m) ; Ig : indice global de pente ; S : superficie du bassin versant (km²).

II. Diagnostic de l’ouvrage


Le diagnostic se basera sur la démarche suivante :

- Une revue bibliographique :


Cette revue permettra de faire la synthèse des documents portant sur la conception et le
dimensionnement de l’ouvrage. La documentation a été effectuée au niveau :
- Des documents personnels (cours de barrages et digues dispensés) ;
- De l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM) de Dakar
- Des personnes ressources ;

- Une visite de terrain :


Cette phase nous a permis d’aller sur le site afin de faire la reconnaissance des lieux et de voir l’état de
l’ouvrage.

II.1. Collecte et analyse de données :


Elles s’appuient sur :
- Une collecte et un traitement des données climatiques de la zone, qui nous donnera les
caractéristiques climatiques de ladite zone ;
- Une collecte et traitement des données pluviométriques au niveau de la station de Thiès ;
- Une analyse des données géotechniques ;

Cette étude a pour objectif de répondre aux questions concernant :


- La stabilité mécanique et l’étanchéité des appuis et des fondations des ouvrages ;
- L’étanchéité de la cuvette, de la retenue et de la stabilité de ses versants ;
- L’existence et les caractéristiques des matériaux nécessaires à la construction du barrage
- La pérennité de la retenue et de la qualité de ces eaux (apports solides, caractéristiques des eaux,
risques d’eutrophisation).
- Une analyse des données topographiques par les logiciels Global Mapper et ArcGIS
L’étude topographique de la retenue et de sa surface débouchera sur l’établissement de plans à partir
desquels il est possible :
- D’estimer la capacité de la retenue, sa surface en fonction de la cote de l’eau et
l’emplacement du barrage ;

Mémoire de Master II 27 Mamadou Saliou Fatoumata


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- D’évaluer le volume des différents ouvrages et de proposer leur calage ;
- De faire une caractérisation physique du bassin versant.

II.2. Etude hydrologique


Elle a pour objectif d’étudier les conditions de remplissage de la réserve d’une part et d’autre part
d’estimer la crue contre laquelle il est nécessaire de protéger le barrage .

La crue est caractérisée par un débit de fréquence rare exprimant une augmentation instantanée du
volume d’eau qui transite par le cours d’eau.
Pour des raisons de sécurité la crue de projet adopté est celle que l’ouvrage doit être capable d’évacuer
sans dommages.
Le bassin versant faisant l’objet d’étude est un bassin versant non jaugée (ne disposant pas de dispositif
de mesure de débit). Par conséquent, pour l’estimation des crues et des apports il sera adopté les
méthodes empiriques, CIEH, ORSTOM et GRADEX.
L’étude hydrologique détaillée se basera sur l’analyse et l’ajustement statistique des éventuelles données
pluviométriques existantes au niveau du bassin versant considérée.
II.2.1. Traitement des données pluviométriques
Il se fait en deux (2) phases :
- Le report de l’ensemble des données sur un graphique afin de déceler les valeurs maximales et
minimales, l’écart et le rapport entre les deux valeurs mais également l’ensemble des valeurs aberrantes
;
- Le calcul de la moyenne mobile sur une série de cinq (5) ans dans le but de repérer les tendances qui
pourraient se dégager (diminution ou augmentation régulière aux stations) ;
II.2.2. Ajustement graphique
Pour faire l’ajustement graphique, la méthodologie suivante est adoptée :
- Classer les échantillons par ordre croissant, chaque valeur étant répétée autant de fois qu’elle
apparait ;
- Calculer la fréquence expérimentale au non dépassement à l’aide de la formule de Hazen suivante :

r−0 , 5
F(𝒙i) nd ¿ n (6)
Avec :
𝑭(𝒙𝒊)nd : Fréquence de non dépassement de la pluie 𝒙𝒊 ; r : rang de pluie 𝒙𝒊 ; n : taille de l’échantillon.
- Représentation du nuage de points avec marqueurs uniquement tel que : 𝑭(𝒙𝒊)nd = f (𝒙𝒊)
- Ajustement graphique d'une droite sur l'ensemble des points.

 Détermination de la période de retour T


Mémoire de Master II 28 Mamadou Saliou Fatoumata
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Elle est égale à l’inverse de la fréquence de non dépassement si celle-ci est inférieure à 0,5 et si elle est
supérieure à cette valeur, la période sera calculée à partir de l’inverse de la fréquence de dépassement.

Ainsi, on a :
T = 1/Fd si Fd ≤ 0,5 (7)
T= 1/Fnd si Fd > 0,5 (8)
 Calcul de la variable réduite U

Soient : X la variable aléatoire appartenant à] -∞ ; +∞ [et suivant la loi de Gumbel, U la variable


réduite de Gumbel. On a :
U = a (X-X0) (9)

Ainsi la représentation graphique de X en fonction de U est une droite d’équation :


1
X=
a
u + x0 (10)

Avec :
1/a : facteur d’échelle ; X0 : C’est la quantité de pluie à l’état actuel (le mode).
La relation de Gumbel est donnée par l’équation.

U = −ln [−ln (Fnd)] (11)

II.2.2.1. Ajustement par la méthode des moments


Il comprend deux (2) étapes :
L’évaluation de la moyenne et de l’écart type de l’échantillon ;
Détermination des paramètres X0 (mode) et a (facteur d’échelle) de la loi par les formules suivantes :
1
= 0,780 𝝈 (12)
a
0,577
X0 = 𝑥̅ − (13)
a
Avec :
𝑥̅ : Moyenne de l’échantillon ;
𝜎 : L’écart type.
II.2.3. Estimation de la crue de projet
La crue de projet est définie comme étant le débit avec lequel l’ouvrage hydraulique (barrage) sera
dimensionné. L’ouvrage doit être capable de l’évacuer sans dommages.
Mémoire de Master II 29 Mamadou Saliou Fatoumata
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Par conséquent sa détermination doit être précise pour prévenir d’éventuelles ruptures.

 Méthode ORSTOM
La crue décennale peut être définie comme étant la crue provoquée par une pluie décennale (hauteur de
précipitation égalée ou dépassée en moyenne une fois par décennie). La méthode s'applique à des
bassins versants dont la superficie se situe entre quelques dizaines d'hectares et plus de 1500 km², en
distinguant néanmoins les bassins sur lesquels la crue décennale n'est généralement pas unitaire.
Le débit de pointe correspondant au ruissellement superficiel de la crue décennale est défini par la
relation :

Qr10 = A * P10 * Kr10 * α10 * S / Tb10 (14)

Avec :1
A : coefficient d’abattement ;
P10 : hauteur de pluie journalière décennale (mm) ;
Kr10 : coefficient de ruissellement correspondant à la crue décennale ;
α10 : coefficient de pointe correspondant à la crue décennale ; S : superficie du BV (km²) ;
Tb10 : temps de base correspondant à la crue décennale (s).

- Le coefficient d’abattement
Il est déterminé par l'équation suivante de Vuillaume (1974) :
𝑨 = 𝟏 − [𝟏𝟔𝟏 − (𝟎, 𝟎𝟒𝟐 * 𝑷𝒂𝒏) * 𝐥𝐨𝐠10 𝑺] /𝟏𝟎𝟎𝟎 (15)
Avec :
S : la surface du bassin, en km² ; Pan : pluie moyenne annuelle, en mm

- Le coefficient de ruissèlement Kr10


Pour une précipitation décennale ponctuelle P10 différente de 70 et 100 mm, l'estimation du coefficient
de ruissellement Kr10 est faite par interpolation linéaire entre les valeurs Kr 70 et Kr100. Ces valeurs sont
déterminées graphiquement à l'aide de courbes empiriques ou à partir de formules analytiques de
forme générale :
a
Kr70 ou Kr100 = +c (16)
S +b
Avec :
S : surface du bassin en km² ;
a, b et c dépendent de la zone d’étude (zone sahélienne), de la classe d’infiltrabilité suivant la
classification d’ORSTOM et du coefficient de ruissellement recherché.

Ils sont déterminés à l’aide des tableaux des annexes 3 et 4.

Mémoire de Master II 30 Mamadou Saliou Fatoumata


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- Le temps de base (Tb10)

C’est le temps qui s’écoule entre le début et la fin du ruissellement rapide. Pour déterminer la valeur de
Tb10, il conviendra d'interpoler entre les valeurs de Ig encadrant l'indice de pente du bassin versant
analysé, (voir annexe 7).

 Méthode CIEH
En 1983, Puech et Chabi-Gonni ont proposé une méthode statistique, connue depuis sous le nom de
méthode CIEH et basée sur 162 bassins versants dont l'origine vient essentiellement du recueil de
Oubreuil (1972) sur les bassins expérimentaux.
Pour des raisons de conformité de la formule avec la zone étudiée, Albergel, Lamagat et Marieu (1991)
retiennent, dans une étude réalisée sur des sous bassins versants au Mali et au Sénégal, les trois
premiers paramètres comme étant les plus significatifs avec les coefficients qui apparaissent dans la
formule suivante :
Qr10 = 131 * S^(0,68) * Ig^(0,56) * Pan^(-068) (17)
Avec :
S : surface du bassin (km2) ;
Ig : indice global de pente (m/km) ;
Pan : pluie annuelle moyenne (mm) ;

 Méthode GRADEX
Cette méthode permet le passage du débit décennal au débit centennal sous une forme linéaire. Selon
cette approche, toute précipitation extrême au-delà de la décennale, engendre un supplément de débit
égal au supplément de pluie par rapport à la pluie décennale. Le supplément de débit se traduit par le
coefficient multiplicateur C supérieur à 1. Dans le cadre de cette étude, le facteur C est calculé avec la
formule proposée par J. GRESILLON. Il est défini comme suit :
P 100−P10 ( Tb/24 )0 ,12
C=1+ * (18)
P10 Kr 10
Avec :
P10 : Pluie journalière maximale décennale (mm) ; P 100 : Pluie journalière maximale centennale (mm) ;
Tb : Temps de base de la crue décennale (mn) ; Kr10 : Coefficient de ruissellement décennal (%).
Le débit centennal est donné par la relation suivante :
𝑸𝟏𝟎𝟎 = 𝑪∗𝑸𝟏𝟎 (19)

Avec : Q100 : Crue centennale (m3/s) ; Q10 : Crue décennale (m3/s).

II.2.4. L’hydrogramme de crue

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L’hydrogramme de la crue de projet est donné par l’hydrogramme schématique en tronçons linéaires
proposés par GRESILLON, HERTER et LAHAYE. Il montre la variation du débit en fonction du
temps durant une crue.
Cet hydrogramme est construit à partir du temps de base et du temps de montée des eaux. Le
changement de pente de la décrue s’effectue à un débit Qd dit débit de discontinuité et dont la valeur
est fixée par la relation suivante :
Qd 2 Tb10−α 10∗Tm 10
=
Qmax α 10
* Tb 10−2∗Tm 10
(20)
Avec :
Tb10 : temps de base décennale ; Tm10 : temps de montée décennale ;
Qd : débit de rupture de pente de la décrue ; Qmax : débit de projet ;
α10 : coefficient de pointe crue décennal ;

- Temps de montée Tm10


Ce temps correspond à la durée entre le début du ruissellement et le maximum de la crue. Il est
déterminé par interpolation (voir annexe 9).

II.3. Etude de la retenue

II.3.1. Courbe hauteur-volume-surface


Les données topographiques nous permettent de reconstituer la courbe Hauteur-Volume-Surface du
barrage. Le volume partiel de la retenue est obtenu par la relation suivante :
Si+ Si+1
Vi+1 = 2 *h (21)
Avec :
Vi+1 : Volume partiel de la retenue en m3 ;
Si : Surface du plan d’eau correspondant à la courbe i en ha ;
Si+1 : Surface du plan d’eau correspondant à la courbe i+1 en ha ;
h : Dénivelée entre deux courbes de niveau i et i+1 en m.

II.3.2. Calage du plan d’eau normal (PEN)


Le calage du Plan Normal des Eaux permet de définir la capacité de stockage de la retenue. Ce calage
a été fait en tenant compte des pertes aussi bien liquides que solide afin que l’exploitation de la
ressource en eau soit optimisée. En définitive, le plan d’eau a été calé de sorte que le volume d’eau à
stocker soit maximal afin de combler au maximum les attentes de la population.

II.3.3. Calage des plus hautes eaux (PHE)


Il est défini comme étant la côte du PEN majorée de la charge au-dessus du seuil. Il est présenté par
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l’équation suivante :

PHE = PEN + h (22)


Avec : h : la lame d’eau au-dessus du seuil, en m.

II.3.4. Estimation des apports

 Apports liquides

Pour éviter un surdimensionnement inutile et couteux, il est important de connaitre les apports annuels
qui vont permettre de dimensionner des réservoirs adaptés aux caractéristiques hydrologiques du
bassin versant.
La formule suivante permet d’estimer ces apports.
V = P * S * Ce (23)
Avec :
V : volume d’eau ruisselé durant une année en m3 ; P : pluie moyenne annuelle en mm ;
S : surface du bassin versant en km² ;
Ce : coefficient d’écoulement (%).
Il est donné par la relation suivante :
P−De
Ce = (24)
P
Avec : P : la pluie moyenne annuelle (mm) ; De : le déficit d’écoulement (mm).
Le déficit d’écoulement qui est donné par la formule de TURC suivante :
P
De =
√ 0 ,9+


(25)

Avec :
P : la pluviométrie moyenne annuelle (mm) ;
L : est donné par la relation suivante : L = 300 + 25T + 0,05T3 (26)

T : température moyenne annuelle de la zone (°C).

 Apports solides
L’eau de ruissellement entraine avec elle des matériaux solides qu’elle arrache le long de son parcours.
Ces matériaux se déposent dès que la vitesse de l’eau devient inférieure à un certain seuil. Ils vont, au
fil du temps, réduire la capacité de stockage du barrage induisant ainsi des pertes de volume d’eau dans
ce dernier.

Mémoire de Master II 33 Mamadou Saliou Fatoumata


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Il existe tout un ensemble de formules permettant d’évaluer de manière plus ou moins fiable
l’importance des apports solides. Celle utilisée est celle de GOTTSCHALK. Cette méthode nous donne
une valeur de la dégradation spécifique.
A partir de cette valeur de dégradation spécifique, le volume des apports solides peut être estimé par la
relation suivante :
VS = D * S (27)
Avec :
Vs : Volume des dépôts solides (m3/an). S : Superficie du bassin versant (km²) ;
D : Dégradation spécifique annuelle (m3/km2/an), elle est déterminée par la formule de
GOTTSCHALK suivante :
D = 260 * S^ (-0,1) (28)
II.3.5. Estimation des pertes

II.3.5.1. Pertes par évaporation


Il faut préciser que l’eau stockée dans un barrage est soumise à des aléas climatiques qui font qu’elle
s’en va sous forme de vapeurs dans l’atmosphère à travers les effets conjugués du soleil et de l’air :
c’est l’évaporation, constituant une perte de l’eau stockée dans le barrage . Cette évaporation dépend
des caractéristiques de la retenue : profondeur, surface, exposition aux vents, végétation aquatique, etc.
Plusieurs méthodes de calcul permettent d’approcher les valeurs de l’évaporation que subit un plan
d’eau libre.
Dans notre cas nous retenons la méthode de BERNARD POUYAUD (1985) qui correspond à des
conditions climatiques sahéliennes et tropicales sèches.
ELac = 1,664 * EBac^(0,602) (29)

ELac : L’évaporation de la nappe d’eau libre en mm/j ;


EBac : L’évaporation du bac classe A en mm/j.

II.4. Etude de la digue

II.4.1. Calage de la digue


La hauteur de la digue est égale à la hauteur normale de la retenue, majorée de la charge maximale au-
dessus du seuil du déversoir et de la revanche. Elle est déterminée par l’expression suivante :
HD = Hr + h + R (30)
Avec :
Hr : hauteur de la retenue ou du PEN (m) ; h : lame d’eau au-dessus du seuil (m) ; R : revanche (m).

Mémoire de Master II 34 Mamadou Saliou Fatoumata


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II.4.2. La revanche libre
La revanche libre est la dénivelée entre la côte des plus hautes eaux (PHE) et la crête de la digue pour
éviter la submersion du remblai par les vagues. Elle représente la marge de sécurité lors du passage de
la crue de projet. Le dimensionnement de cette revanche a tenu compte de la hauteur potentielle des
vagues qui est en fonction de la vitesse du vent et de la longueur du plan d'eau.
La formule de GAILLARD utilisée pour le calcul de la revanche est donnée par les développements
suivants :

R = 0,75 * H + (31)
2g
Avec :
V : vitesse de propagation des vagues (m/s) ; g : accélération de la pesanteur (m/s²) ;
0,75 : coefficient de sécurité ; H : hauteur des vagues (m).
Il existe des formules empiriques et semi-empiriques donnant la hauteur des vagues entre autres celle
de MOLITOR qui dépend du Fetch (F).

- Pour F< 30 km
H = 0,75 + 0,032√ UL – 0,27√4 L (32)
- Pour F > 30 km
H = 0,032√ UL (33)
Avec :
U : vitesse du vent en km/h ;
L : longueur de FETCH en km. On considérera que cette distance est égale à la longueur
maximale rectiligne de la retenue.
La détermination de la vitesse de propagation des vagues se fera par la relation de
GAILLARD suivante :
V = 1,5 + 2 HV (34)
Avec :
V : vitesse de propagation des vagues en
(m/s) ; Hv : hauteur des vagues en (m).

II.4.3. La largeur de la crête


La largeur en crête de la digue d’un barrage doit être suffisante pour laisser passer les engins
notamment pour la finition de l’ouvrage et son entretien plus tard. Mais aussi assurer la sécurité contre
tout risque de submersion par les vagues au cas où la revanche serait faible. Pour sa détermination, elle
Mémoire de Master II 35 Mamadou Saliou Fatoumata
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se fera avec les formules empiriques suivantes :
- Knapen
𝒍𝑪 = 𝟏, 𝟔𝟓√(𝑯𝑫) (35)
- Preece
𝒍𝑪 = 𝟏, 𝟏√(𝑯𝑫 +1 ) (36)
Avec :
HD : hauteur de la digue en m.

II.4.4. Largeur de base de la digue


La digue étant de forme trapézoïdale, sa largeur de base est donnée par l’équation suivante :
1 1
lb = l c + H D ( + ) (37)
tanα 1 tanα 2
Avec :
Lc : largeur de crête (m) ;
HD : hauteur de la digue (m) ;
tanα1 et tanα2 : pentes des talus amont et aval.

II.4.5. La pente des talus


Elle doit assurer la stabilité statique de ces talus. C’est à dire que les fruits de talus sont fixés par les
conditions de stabilité mécanique du massif et de ses fondations. En ce qui concerne le massif, pour
déterminer la pente des parements on donne en général à des valeurs qui paraissent optimales, compte
tenu de la nature des matériaux, et on vérifie par un calcul de stabilité.
Le tableau de l’annexe 6 propose des pentes pour les talus amont et aval en fonction des types de
barrage.

II.4.6. Phénomène de Renard


Dans un barrage en terre formé de matériaux plus ou moins perméables, l’eau de la retenue a tendance
à s’infiltrer dans le corps du barrage et dans les terrains d’assise, souvent perméables, pour venir
resurgir à l’aval.
Le corps du barrage et les terrains d’assise doivent opposer aux cheminements de l’eau d’une
résistance telle que les pertes de charge soient suffisantes pour que toute résurgence éventuelle à l’aval
se produise à des vitesses assez faibles. Par conséquent, aucun des matériaux, même les plus fins, ne
peut être entraîné par les courants d’infiltration. Si ces courants sont suffisants pour entraîner les
matériaux vers l’aval, des phénomènes de renards se forment et amèneront, plus ou moins rapidement,
à la ruine du barrage.
Lutter contre la formation des renards consiste à :
Mémoire de Master II 36 Mamadou Saliou Fatoumata
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- Supprimer les infiltrations si on le peut en formant des coupures imperméables par un écran étanche.
- Réduire la force volumique visqueuse, c'est-à-dire réduire la valeur du gradient hydraulique et donc
à allonger les lignes d'écoulement.

- Empêcher l'amorçage du phénomène, c'est-à-dire disposer dans la zone de résurgence des filtres
chargés d'empêcher l'entraînement des particules solides.
L’objectif est de prolonger suffisamment le chemin parcouru par l’eau de manière à respecter la règle
de LANE qui est donnée par l’expression suivante :
1
Lv + ∗Lh ≥ CH (38)
3
Avec :
Lv : Longueur des cheminements verticaux en (m) ;
Lh : Longueur des cheminements horizontaux en (m) ;
C : Coefficient de LANE, il varie en fonction de la nature du sol (voir annexe 10) ;
H : Hauteur d’eau à l’amont du barrage en (m).

II.4.7. Protection de la digue


La digue est soumise à l’érosion due au ruissellement et au vent. Il est donc nécessaire de la protéger.
Pour les barrages en terre, il est indispensable de protéger les parements contre l’érosion et le batillage
des vagues (amont) ; sans protection, un barrage en terre serait rapidement érodé par les vagues ; mais
aussi la crête contre l’érosion et le ruissellement.

 Protection talus amont :


Le talus amont est protégé contre le batillage engendré par les vagues de la retenue. Il est en général
protégé par un tapis d’enrochement, de béton armé ou de perrés maçonnés. Les dimensions de
l’enrochement de protection du talus amont sont calculées en fonction de la masse des pierres et de la
vitesse des vagues. L’épaisseur minimale de la couche de protection est calculée par la formule de
TENNESSEE VALLEY AUTHORITY, qui s’énonce comme suit :

e = CV² (39)
Avec :
e : épaisseur de la couche de protection en (m) ;
V : vitesse des vagues selon la formule de GAILLARD en (m/s) ;
C : coefficient dépendant de la pente du talus et du poids spécifique (y) de l’enrochement utilisé (voir
annexe 11).

 Protection du talus aval


Le talus aval est protégé contre l’érosion due au ruissellement soit par un enherbement ou un perré sec

Mémoire de Master II 37 Mamadou Saliou Fatoumata


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mais aussi par une couche latéritique.

 Protection de la crête
Il est nécessaire de protéger la crête pour lutter contre la dessiccation mais aussi pour assurer la
circulation éventuelle d’engins. Une couche de latérite compactée d’épaisseur 20 cm est souvent mise
en œuvre avec une légère pente (3%) vers l’amont.
Pour se prémunir contre l’érosion de la crête par prolongement des griffes d’érosion sur les talus mais
aussi pour assurer une évacuation des eaux de ruissellement de la crête du barrage vers l’amont, on met
en place deux murets de crête.

REMARQUE 1 : On observe sur le barrage existant un type d’évacuateur à surface libre ayant un
seuil trapézoïdal de crête rectangulaire, un parement amont, un parement aval avec une pente donnée et
un bassin de dissipation immédiatement après le seuil.
Ainsi pour une évacuation optimale en toute sécurité, la proposition de l’évacuateur de crue
suivante et ses ouvrages annexes est adoptées.

II.5. Etude de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes

Les évacuateurs de crues sont des dispositifs de sécurité placés dans les barrages pour assurer
convenablement l’évacuation des trop-pleins et leur restitution adéquate dans le talweg en aval. Ces
trop-pleins sont calculés sous forme de crues exceptionnelles. Les évacuateurs de crue sont
généralement constitués de quatre parties ou organes principaux :

- Un organe de contrôle de débit (ex. un déversoir, une vanne) ;


- Un chenal dans lequel débite le seuil ;
- Un coursier (canal ou conduite) ;
- Un dissipateur d’énergie installé au pied du coursier.

REMARQUE 2 : Dans la conception d’un barrage, le choix du déversoir, son emplacement et son
dimensionnement sont plus qu’important en ce sens que sa sécurité et sa longévité en dépendent.

 Choix de l’évacuateur
Le choix du type d’évacuateur dépend de plusieurs critères à savoir :
- La nature de fondation ;
- La conception du barrage ;
- La disponibilité en matériaux ;
- Le coût par rapport au coût total du barrage ;
- Les possibilités de suivi et d’entretien ;
- L’utilisation de l’aval du barrage ;
- Les questions environnementales et conditions sanitaires ;
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- Les conditions hydrauliques (hauteur de chute, débit) …

II.5.1. Longueur déversante


La longueur déversante nécessaire à l’évacuation du débit Q sous charge maximale à l’amont h, est
déduite de la relation suivante :
L = Q / [𝒎√ ¿ ¿* 𝒉𝟏,𝟓)] (40)
Avec :
L : longueur déversante (m) Q : débit sur le seuil (m3 /s) ; h : charge sur le seuil (m) ; g : l’accélération
de la pesanteur en m²/s
m : coefficient de débit, dépend de la forme du seuil et de la charge.

Il est déterminé à partir de la figure de l’annexe 7.

II.5.2. Le chenal d’écoulement


Le chenal d’écoulement se situe à l’aval immédiat du déversoir, il doit posséder une pente
suffisamment faible pour assurer un écoulement fluvial. La forme rectangulaire est généralement la
plus adaptée pour le chenal. Le tirant d’eau est déterminé par la formule de Manning-Strickler.

Q = Ks * S * R^ (2/3) * I^ (1/2) (41)


Avec :
Ks : Coefficient de rugosité ;
S : Section mouillée (m2) ;
R : Rayon hydraulique (m) ; I : Pente (m/m).

II.5.3. Le coursier
Le coursier fait suite au chenal et conduit l'eau au thalweg. Il est plus souvent construit en béton et il
est fortement conseillé de lui donner une section rectangulaire, ce qui assure un écoulement régulier.
L'expérience montre que la forme la plus économique correspond à une largeur égale à deux fois le
tirant d'eau.

II.5.4. Le bassin de dissipation


Le dissipateur d’énergie a pour rôle de dissiper l’énergie (potentielle et cinétique) de l’eau de
déversement et d’éviter les affouillements dangereux à l’aval du déversoir. Dimensionner le bassin de
dissipation c'est donc lui donner une largeur supérieure à la longueur du ressaut et une profondeur
permettant l’évacuation de la crue de projet sans dommages (voir figure 12).

- Longueur du bassin
Mémoire de Master II 39 Mamadou Saliou Fatoumata
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La longueur du bassin de dissipation doit être au moins égale à la longueur du seuil déversant.

Pour respecter donc cette règle tout en minimisant les coûts de l’ouvrage, on suggère donc que la
longueur du bassin de dissipation soit égale à la longueur du déversoir.

- Largeur du bassin
La largeur (l) du bassin de dissipation doit être telle que le ressaut de l’eau de chute soit
totalement absorbé dans la fosse.

- La profondeur du bassin :
La profondeur du matelas d’eau dans la fosse dépend de la hauteur de la lame déversante h,
de la hauteur du déversoir par rapport au terrain naturel H 0, de la profondeur de la fosse D et
de l’épaisseur de la lame d’eau dans le lit aval Yn.

Figure 12 : Image illustrant un bassin à ressaut

REMARQUE 3 : L’ajout des murs bajoyers contribue aux renforcements des fondations de la digue,
ainsi la sécurité contre les effets anti renards seront optimisées.
II.5.5. Les murs bajoyers
Pour éviter des affouillements au niveau de la jonction de la digue en terre et du déversoir, des murs
bajoyers sont indispensables. Ces murs sont pourvus d’écrans anti renards noyés dans la terre
compactée pour éviter qu’une ligne de fuite se crée au contact terre-béton. Les éléments de
prédimensionnement sont :
- Largueur en crête (Lc) : Lc = largeur en crête de la digue ;
- Hauteur du mur au-dessus du TN (H) : hauteur de la digue au -dessus du TN ;
- Epaisseur du mur (C) : (0,3 ≤ 𝐶 ≤ 0,5) ;
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- Longueur de l’écran anti-renard (B) : B = 𝐻/3 ;
- Pente des murs latéraux : identiques aux pentes amont et aval de la digue.

II.6. Etude de la stabilité du barrage


Les études de stabilité permettent de vérifier que l’ouvrage résiste aux phénomènes de
renversement et de glissement sous l’action des sollicitations extérieures.

II.6.1. Stabilité au glissement


Les forces horizontales telles que la poussée de l'eau et des terres qui s'exercent sur le déversoir
tendent à le déplacer vers l'aval.
La résistance à ces forces horizontales est offerte par les fondations grâce à leur cohésion (C) et à leur
coefficient de frottement (ɸ). En général on néglige la cohésion car c'est une caractéristique variable
aléatoire dont la pérennité en milieu saturé n'est pas assurée. La condition de stabilité au glissement est
vérifiée si FG ≥ 1,5.
Ʃ ( W −U ) tanɸ
FG = (42)
ƩP
Avec :
W : forces verticales dues au poids du barrage ; U : forces sous-pression ou surcharges ;
ɸ : coefficient de frottement ;
∑P : somme des forces horizontales de poussée.
La figure 13 montre un schéma du glissement d’un déversoir.

Figure 13 : Schéma du glissement d'un déversoir

Mémoire de Master II 41 Mamadou Saliou Fatoumata


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 Forces verticales dues au poids
Selon la forme du déversoir, nous le découpons en 3 parties : S1, S2 et S3, afin d’avoir une forme
régulière pour la détermination des volumes et des bras de levier.

Le poids total de l’ouvrage est obtenu en faisant la somme des poids élémentaires.

 Forces de sous pression


Il s’agit des sous pressions hydrostatiques exercées sur l’assise du déversoir. On admet qu’il y a
circulation d’eau d’amont en aval avec une pente linéaire. Les sous pressions décroissent linéairement
d’une valeur en amont U1 à une valeur en aval U2. On admet qu’en général :

U1= 𝜸𝒘 * (H + h) (43)

U2= 𝜸𝒘 * h (44)

Avec :
U1 : force de sous-pression à l’amont (kN) ; U2 : force de sous-pression à l’aval (kN) ;
𝛾𝑤 : poids volumique de l’eau ; H : hauteur du déversoir (m) ;
h : hauteur de l’eau à l’aval (m), considérée égale à 1 m.

 Forces horizontales de poussée


 Poussée de l’eau
L’action de l’eau se manifeste par des pressions qu’elle exerce directement sur les parements amont.
Lorsque le barrage déverse avec une charge h (lame d’eau déversante), la résultante des forces de
poussée hydrostatique sur le parement aval se traduit par la formule suivante :
1
Pe = 2 𝜸𝒘 *H*(H + 2h) (45)

Avec :
𝜸𝒘 : Poids volumique de l’eau (kN/m3) ; H : hauteur du déversoir (m) ;
h : Charge au-dessus du seuil (m).
La figure 14 illustre la poussée de l’eau au niveau du déversoir.

Mémoire de Master II 42 Mamadou Saliou Fatoumata


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Figure 14 : Image illustrant la poussé de l'eau au niveau du déversoir.
 Poussée des sédiments

Il convient de ne pas négliger les efforts notables de poussées des sédiments pouvant s’accumuler au
pied amont du déversoir.
1 π φ
Pi = 2 𝜸i h2i tan² ( 4 + 2 ) (46)

Avec :
𝜸𝒊 = Poids volumique des sédiments saturés (kN/m3). Il varie entre 16 kN/m3 et 19 kN/m3 On prend 𝜸𝒊
= 18 kN/m3 ; hi : épaisseur de sédimentation = 1,6 m

π φ
tan² (
+ ) = Ka : Coefficient de poussée des terres = 0,33
4 2
La force de poussée totale est donnée par la somme des poussées exercées par l’eau et par les
sédiments.

II.6.2. Stabilité au renversement


La cause d'une rupture par renversement est l'existence de forces horizontales suffisamment grandes
comparées aux forces verticales pour amener la résultante de toutes les forces agissant sur le barrage y
compris les forces de sous-pression, en dehors des limites de la surface de base de l'ouvrage.
Lorsque la résultante s'approche du pied aval du déversoir, les contraintes de compression dans le
béton augmentent rapidement. Ainsi, la rupture par renversement serait précédée et accélérée par une
rupture locale par compression du pied aval de l'ouvrage.
L’étude de la stabilité au renversement revient donc à calculer en un point le rapport des moments des
forces motrices et des forces résistantes. Ce rapport des moments stabilisants sur les moments
renversants est considéré comme étant le coefficient de sécurité au renversement. Cette stabilité est
vérifiée si et seulement si Fs > 1,5.
ƩM resistant
FG = (47)
ƩMmoteur
Avec :
Mrésistant : moment résistant ; Mmoteur : moment moteur.

Le moment des forces résistantes et motrices sont données par les applications suivantes.

Mrésistant : Moment résistant = poids * bras de levier du poids (48)

Mmoteur : Moment moteur = poussée * bras de levier de la poussée (49)

Mémoire de Master II 43 Mamadou Saliou Fatoumata


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La figure 15 montre un schéma de renversement d’un déversoir.

Figure 15 : Schéma du renversement d'un déversoir


En fait, lorsque la résultante passe de façon appréciable à l'extérieur du tiers central de la section de
base, une fissure horizontale de traction peut apparaître en amont, ce qui réduit considérablement la
résistance au cisaillement et augmente la sous-pression.

II.7. Logiciels utilisés pour l’analyse

Le matériel ou les outils utilisés pour l’analyse-diagnostic du barrage de Keur bara kaïré sont les
suivants :
- Google Earth : pour la visualisation du site ;
- Global Mapper : pour la délimitation du bassin versant ainsi que la détermination de ses
caractéristiques ;
- ArcGIS : pour l’élaboration des cartes ;
- Excel : pour le traitement des données (calcul et représentation des graphiques) ;
- World : pour la rédaction du mémoire.

III. Réhabilitation
Une proposition de réhabilitation se fera suite aux résultats de ce diagnostic. Cette proposition prend
non seulement compte la remise en état du barrage mais aussi l’amélioration de ses performances. Dans
le cas présent, il est à noter de l’ajout des ouvrages annexes (évacuateurs de crues)

Conclusion

Mémoire de Master II 44 Mamadou Saliou Fatoumata


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Ce chapitre nous a permis de présenter le matériel utilisé ainsi que la méthodologie adoptée pour le
dimensionnement du barrage, ses ouvrages annexes et de sa retenue.

CHAPITRE IV : Résultats et Discussions

Mémoire de Master II 45 Mamadou Saliou Fatoumata


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Introduction
Ce chapitre est consacré à la présentation des résultats obtenus après diagnostic, la caractérisation
physique du bassin versant, l’étude de la retenue ainsi que le dimensionnement du barrage.

I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant

I.1.1. Présentation du bassin versant


Le bassin versant de keur Bara Kaïré est délimité à l’aide du logiciel Global Mapper. Il est de forme
allongée avec un relief faible. L’infiltrabilité déterminée à partir de l’annexe 2 est de type RI (P3).

Les figures 16 et 17 illustrent le bassin versant de keur Bara Kaïré ainsi que sa topographie.

Mémoire de Master II 46 Mamadou Saliou Fatoumata


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Figure 16 : Bassin versant de keur Bara Kaïré

Figure 17 : Cartes des altitudes du bassin versant de keur Bara Kaïré

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I.1.2. Caractéristiques physique et géomorphologie du bassin
Les caractéristiques du bassin versant de keur Bara Kaïré sont illustrées par le tableau 2.
CARACTERISTIQUES
Climat Soudano Sahélien
Superficie (km²) 7,736
Périmètre (km) 14,482
Pente moyenne (m/km) 1,08
Indice de compacité (KG) 1,5
Longueur du rectangle équivalent (km) 5,94
Altitude maximale (m) 110
Altitude minimale (m) 80
H (5%) en m 104
H (95%) en m 83
Dénivelée entre 5% et 95% de la surface 21
Indice globale des pentes Ig (m/km) 3,54
Dénivelée spécifique Ds (m) 9,85
Longueur du réseau hydraulique (km) 13,62
Densité de drainage 0,58
Forme du bassin KG =1,5 Allongée
Classe d'infiltrabilité RI (P3)
Typologie du relief Ds < 10 m Relief très faible
Tableau 2 : Caractéristiques du bassin versant de Keur Bara Kaïré

Mémoire de Master II 48 Mamadou Saliou Fatoumata


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I.1.3. Courbe hypsométrique du bassin versant

Les données topographiques ont permis de tracer la courbe hypsométrique présentée par la figure 18.

Figure 18 : Courbe hypsométrique du bassin versant de Keur Bara Kaïré

II. Diagnostic du barrage et de sa retenue

II.1. Etude hydrologique


Les données pluviométriques considérées sont celles de la station synoptique de Thiès qui est la plus
proche du site. Les relevés considérés s’étalent sur une période allant de 1980 à 2020. Les données
pluviométriques sont présentées en annexe 1.

II.1.1. Traitement des données pluviométriques de la station de


Thiès

II.1.1.1 Moyenne mobile des pluies annuelles et maximales journalières de la station de Thiès
C'est une méthode qui s'applique à une station pluviométrique dont on possède une série continue de
Mémoire de Master II 49 Mamadou Saliou Fatoumata
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mesures, sur 20 ans au moins. Elle a pour effet d'amortir les variations brusques, d'éliminer totalement
les valeurs extrêmes et de laminer l'ensemble des valeurs pour faire apparaitre des tendances longues
ou des cycles.
Etant donné que le bassin versant ne dispose pas d’appareils de mesure de la pluviométrie ; il a été
utilisé les données de la station de Thiès de 1980 à 2020. Sur les deux séries (pluies annuelles et pluies
maximales journalières), les moyennes mobiles ont été calculées sur une période de cinq (5) ans (voir
figure 19).
Pluies maximales journalières en mm

Pluies moyennes annuelles en mm


Moyenne mobile sur 05 ans des pluies moyennes
Moyenne mobile sur 05 ans des pluies maximales annuelles
journalières
800
375
600
300
225 400
150
200
75
0 0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020
Années Années
Pluie maximale journalière de l'année Pluie moyenne annuelle
Moyenne mobile sur 05 ans des pluies maximales journalières Moyenne mobile sur 05 ans des pluies moyennes annuelles

Figure 19 : Moyenne mobile des pluies moyennes annuelles et maximales journalières de la station de
Thiès, ANACIM 2023.
L’analyse de ces données n’a pas montré des périodes douteuses. Donc les données de la station de
Thiès seront utilisées pour le diagnostic du dimensionnement de l’ouvrage.

II.1.1.2. Ajustement des données maximales journalières de la station de Thiès

II.1.1.2.1. Ajustement graphique des données maximales journalières de la station de Thiès par
la loi de Gumbel
La loi de Gumbel (loi de double exponentielle) a été utilisée pour décrire le comportement
statistique des valeurs des pluies maximales journalières annuelles. Les résultats de
l’analyse fréquentielle nous ont permis d’avoir la figure 20.

Mémoire de Master II 50 Mamadou Saliou Fatoumata


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Pluie maxi. journalière de l'année (mm)
M é thode G raphi que
525
450
f(x) = 53.6829587185452 x + 170.519995467326
R² = 0.983523249059879
375
300
225
150
75
0
-2 -1 0 1 2 3 4 5 6

Variable ré duite
Figure 20 : Ajustement
graphique des données maximales journalières de la station de Thiès.

Ce graphique révèle une parfaite distribution du nuage de points autour de la droite d’ajustement. Donc
les résultats des paramètres obtenus par la méthode graphique seront adoptés pour le dimensionnement
de l’ouvrage. Le tableau 3 donne les valeurs de la loi de Gumbel (paramètres d’échelle et de position)
obtenues par la méthode graphique.

Tableau 3 : Paramètres de la loi de Gumbel par la méthode graphique

Méthode Facteur d'échelle (1/a) Facteur de position (X0)

Graphique 53,683 170,52

II.1.1.2.2 Ajustement par la méthode des moments


Les résultats obtenus par la méthode des moments sont consignés dans le tableau 4.

Tableau 4 : Paramètres de la loi de Gumbel par la méthode des moments.

Facteur Facteur de
Méthode Moyenne Ecart type
d'échelle (1/a) position (X0)
Moments 199,73 62,67 48,88 171,53

II.1.1.2.3 Pluies décennale et centennale


Suivant la méthodologie de détermination des pluies décennale et centennale, les résultats obtenus
dans le cas sec comme dans le cas humide sont donnés dans le tableau 5.

Mémoire de Master II 51 Mamadou Saliou Fatoumata


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Tableau 5 : Résultats des pluies décennale et centennale

Période sèche Période humide


Période de retour T(ans) 10 100 10 100
Fréquence (Fx) 0,1 0,01 0,9 0,99
Méthode
Variable réduite de Gumbel
- 0,83 - 1,53 2,25 4,60
(U)
Graphique 125,75 88,54 291,33 417,47
Pluie (mm)
Moments 130,76 96,87 281,54 396,40

Les résultats obtenus grâce aux deux méthodes donnent des valeurs de pluies décennale et centennale
humides sensiblement égales. Néanmoins, il sera considéré la pluie décennale obtenue, pour une
période humide, par la méthode graphique (P10 = 291,33 mm).
II.1.2. Estimation du débit de projet
Pour protéger les ouvrages sur les sites, une crue de projet est choisie pour servir de base de
dimensionnement de tous les ouvrages hydrauliques.
Suivant l'importance socio-économique du barrage et les risques encourus, un débit de projet de
période de retour de 100 ans a été choisi. L’estimation de ce débit de projet se base d’abord par la
détermination de la crue décennale par les méthodes de CIEH et de ORSTOM. Ensuite par l’estimation
de la crue centennale par la méthode de GRADEX.

 Méthode ORSTOM
Par cette méthode, le débit décennal est trouvé par l’application de la formule (14). Mais, il nécessite
d’abord de calculer certains paramètres. Le temps de base est déterminé à l’aide de l’annexe 8. Les
tableaux 6 et 7 donnent les résultats de la détermination des coefficients de ruissèlement Kr70 et Kr100
(la valeur correspondante a Ig est obtenue par interpolation des deux autres indices).
Tableau 6 : Résultats de la détermination de Kr70.

Kr70
Bassin Versant Ig a b c Kr70
3 164 17 10,5 17,13
Keur Bara Kaïré 7 239 17,7 14,5 23,89
3,54 18,04

Tableau 7 : Résultats de la détermination de Kr100.

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Kr100
Bassin Versant Ig a b c Kr100
3 250 20 12 21,01
Keur Bara Kaïré 7 300 20 15 25,81
3,54 21,66

Le tableau 8 donne les résultats de la détermination du débit décennal par la méthode ORSTOM.

Tableau 8 : Résultats de la détermination du débit décennal par la méthode de ORSTOM.

Méthode ORSTOM

Coefficient d'abattement (A) 𝑨 = 𝟏−[ 𝟏𝟔𝟏−(𝟎, 𝟎𝟒𝟐×𝑷𝒂𝒏)×𝐥𝐨𝐠 𝑺]/𝟏𝟎𝟎𝟎 0,85

Pluie Moyenne décennale (mm) Pm10 = A * P10 247,63

Lame d'eau décennale ruisselée Lr10 Kr10 * Pm10 76,07


(mm)

Volume décennal ruisselé Vr10 (m3) S * Lr10 588477,52

Débit moyen ruisselé Qm10 (m3/s) Vr10 / Tb10 27,24

Débit maximum ruisselé Qr10 (m3/s) α10 * Qm10 70,824

Débit de pointe Q10 (m3/s) m * Qr10 74,36

Pour la méthode ORSTOM, la crue décennale s’élève à 74,36 m3/s.


Mémoire de Master II 53 Mamadou Saliou Fatoumata
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 Méthode CIEH
De même que sur le tableau 9, l’estimation de la crue décennale par la méthode CIEH s’est faite sur la
base de la formule Albergel, Lamagat et Marieu (1991).

Tableau 9 : Calcul de la crue décennale par la méthode CIEH


Méthode CIEH Expressions Q10 (m3/s)

Equations Qr10 = 131 * S^(0,68) * Ig^(0,56) *Pan^(-0,68) 17,06

La valeur obtenue selon les différents paramètres est de 17,06 m3/s et sera retenue pour la crue
décennale du CIEH.

 Méthode GRADEX
Les tableaux 10 et 11 donnent les résultats du calcul du coefficient centennal ainsi que ceux pour la
détermination de la crue centennale.

Tableau 10 : Résultats de la détermination du coefficient centennal

Pluie
Surface Périmètre P10 P100 Kr70 Kr100 Kr10 Tb10 Tb10
Bassin annuelle C
(Km²) (Km) (mm) (mm) (%) (%) (%) (mn) (h)
(mm)

K. Bara 7,736 14,482 439,1 291,33 417,47 18,04 21,66 30,72 360 6 1,012
Kaïré

Tableau 11 : Résultats détermination de la crue centennale.

Q10 (m3/s) C Q100 (m3/s)

ORSTOM 74,36 75,25


1,012
CIEH 17,06 17,26

Pour des mesures de sécurité de l’ouvrage nous retenons la crue centennale maximale de la
méthode ORSTOM : Q100 = 75,25 m3/s qui sera utilisée comme crue de projet.

II.2. Etude de la retenue


II.2.1. Courbe hauteur-volume-surface

Mémoire de Master II 54 Mamadou Saliou Fatoumata


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La synthèse des données topographiques nous donne les résultats du tableau 12.
Tableau 12 : Données pour le traçage des courbes hauteur-volume et hauteur-surface

Altitude Surface Hauteur Surface moyenne Volume Vol Cumulé Haut


(m) (m²) (m) (m²) (m3) (m3) Cum.
<80 0 0 10500 0 0 0
80 21000 0 689500 0 0 0
84 1358000 4 1904000 2758000 2758000 4
88 2450000 4 3020000 7616000 10374000 8
92 3590000 4 4130000 12080000 22454000 12
96 4670000 4 5450000 16520000 38974000 16
100 6230000 4 6895000 21800000 60774000 20
104 7560000 4 7642000 27580000 88354000 24
108 7724000 4 3862000 15448000 103802000 28

Ces données topographiques nous ont permis d’obtenir les figures 21 et 22 représentants
respectivement les courbes hauteur-surface et les courbes hauteur-volume.

COURBE DES HAUTEURS - VOLUMES


30

25

20
HAUTEURS (m)

15

10

0
0 20000000 40000000 60000000 80000000 100000000 120000000

VOLUMES (m3)

Figure 21 : Courbe Hauteur-Volume de la retenue du barrage de keur bara kairé

Mémoire de Master II 55 Mamadou Saliou Fatoumata


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COURBE DES HAUTEURS - SURFACES
30

25

20
HAUTEURS (m)

15

10

0
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000 7000000 8000000

SURFACES (m²)

Figure 22 : Courbe Hauteur-Surface de la retenue du barrage de keur bara kairé

II.2.2. Estimation des apports


L’estimation des apports hydrologiques du bassin versant est une phase très importante. En effet, elle
permettra de s’assurer du remplissage de l’ouvrage à mettre en place afin d’éviter son
surdimensionnement tout en tenant compte des pertes. De la même manière que les apports liquides,
les apports solides ont été également évalués. La connaissance de ces derniers permettra d’en tenir
compte lors du calage de la cote de la retenue. Le thalweg alimentant l’ouvrage n’ayant pas été soumis
à des mesures hydrométriques, le volume des apports liquides et solides annuels a été estimé à l’aide
des équations (23) et (27).
Les tableaux 13 et 14 donnent les résultats des apports liquides et solides.

Tableau 13 : Estimation des apports liquides

Surface Pan (mm) Apport liquide


Bassin T moy (°C) L De (mm) Ce
en (km²) (m3)

Keur bara 7,736 439,1 25,7 1791,23 448,13 0,03 101906,328


kairé

Tableau 14 : Estimation des apports solides

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Apport solide
Bassin Surface (km²) Pan (mm) D (m3/km2/an)
(m3/an)
Keur bara kairé 7,736 439,1 211,9 1639,22

II.2.3. Estimation des pertes

II.2.3.1. Pertes par évaporation


Les pertes par évaporation dépendent de plusieurs facteurs souvent indépendants dont la température,
l’insolation, la circulation des masses d'air etc. Il est important donc de bien les évaluer pour en tenir
compte lors de l'utilisation future de la retenue d'eau.
Elles sont évaluées en fonction de la surface de la retenue et pour une durée de trois (03) mois. Ces
pertes par évaporation sont déterminées à partir de l’évaporation moyenne journalière de la région
(tableau 15).
Tableau 15 : Pertes mensuelles par évaporation

Evaporation moyenne Evaporation


Mois Nombre jour
(mm/j) moyenne
(mm/mois)
Octobre 31 3,34 103,54
Novembre 30 5,46 163,8
Décembre 31 6,44 199,64
Les résultats obtenus donnent une lame d’eau de 155,66 mm perdues en moyenne par mois. Ce qui
correspond à un volume important.

II.3. Etude de la digue


II.3.1. Cote de calage
Afin de couvrir les besoins de la population et de tenir compte des pertes, une cote de calage de 83,5 m
a été retenue avec une hauteur de digue de 3,5 m.
Les tableaux 16 et 17 donnent les résultats des calculs de la revanche ainsi que l’ensemble des
paramètres permettant de caler la digue.
Cote (m) 82,15
Plan d'eau normal (PEN)
Hauteur (m) 2,05
Lame d'eau au-dessus du seuil (m) 0,5
Cote (m) 82,65
Plus hautes eaux (PHE)
Hauteur (m) 2,75

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Revanche (m) 0,85
Cote de calage (m) 83,5
Digue
Hauteur (m) 3,5

Tableau 16 : Détermination de la revanche


Vitesse du vent Hauteur des Vitesse de propagation
Fetch (km) g (m²/s) Revanche (m)
(km/h) vagues (m) des vagues (m/s)
0,096 4,70 0,62 2,74 9,81 0,85

Tableau 17 : Résultats dimensionnement de la Digue

II.3.2. Largeur de la crête


Les largeurs de crête évaluées à partir des formules de Knapen et de Preece donnent respectivement
une largeur de 3,09 et 3,06 m. Ainsi, une largeur moyenne de 3,0 m sera retenue pour la digue de keur
Bara Kaïré.
II.3.3. Pente des talus
Pour les digues en terre homogène d’une hauteur est comprise entre 3 et 5 m comme dans ce cas
d’étude, les pentes des parements sont en général faibles. Elles varient entre 1/2,5 à 1/2 sur le talus
amont et reste égale à 1/2 sur le talus aval. Sur ce, une pente de 1/2 sera adoptée pour les parements
amont et aval.
II.3.4. Protection des talus
 Protection du talus amont
Le talus amont est protégé sur une longueur de 30 m partant des murs bajoyers par une dalle en béton
armé d’épaisseur 25 cm. Cette dalle est suffisante pour protéger les talus amont contre le batillage des
vagues engendrées par la vitesse de l’eau, étant donné que l’épaisseur minimale de la couche de
protection est de 19 cm. Le reste de la partie amont sera protégé par une couche de même épaisseur de
perrés maçonnés.
 Protection du talus aval
La protection du talus aval sera en perré maçonné avec une épaisseur de 20 cm. Cette couche est mise
en place sur toute la longueur de la digue et suffit pour protéger celle-ci contre les ruissellements.
II.3.5. Tranchée d’ancrage
La tranchée d’ancrage a pour objectif de prévenir la formation de renard en allongeant les lignes de
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fuite. Le renard hydraulique est un phénomène d’érosion interne régressive qui s’auto accélère au fur
et à mesure de l’augmentation du gradient hydraulique. La digue est épargnée du phénomène si la règle
de LANE est vérifiée. Par ailleurs il faut noter que le sol est suffisament imperméable, ce qui limite les
infiltrations et par conséquent il y a moins les phénomènes de renard.
Lv = 1,5 m
Lh = 30 m
C=2 H=3m Lv + Lh/3 > CH : condition vérifiée.

II.4. Etude de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes


II.4.1. Cote de calage
La côte du déversoir de l’évacuateur de crue détermine celle de la retenue normale. La retenue à une
hauteur de 2,05 m par rapport au terrain naturel (𝐙𝐓𝐍 = 80 m) d’où la cote de calage de l’évacuateur de
crue est égale à 82,05 m.
II.4.2. Dimensionnement de l’évacuateur de crue
Le tableau 18 donne les résultats du calcul de la longueur déversante déduite de l’équation (41).

Tableau 18 : Caractéristiques de l'évacuateur de crue

Longueur
Débit centennal Coefficient Accélération de la Charge sur le seuil
déversante
Q (m3/s) ‘m’de débit pesanteur (m2/s) (m)
(m)
au seuil

75,25 0,48 9,81 0,9 38,3

L’évacuateur est dimensionné sur la base du débit de projet. L’effet de laminage n’a pas été tenu en
compte afin d'augmenter la sécurité de l’ouvrage en cas de crues exceptionnelles. Pour une charge
maximale amont fixée à 0,9 m, une longueur déversante de 38,6 m a été retenue.

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II.4.3. Dimensionnement du bassin de dissipation
Le bassin de dissipation permet de dissiper l’énergie de l’eau de déversement et d’éviter les
affouillements dangereux à l’aval du barrage. Il est caractérisé par sa largeur l, sa longueur L et sa
profondeur D.
Le tableau 19 donne les caractéristiques du bassin de dissipation
Tableau 19 : Caractéristiques du bassin de dissipation

Paramètres Unité Résultats

Hauteur digue (H0) m 3,5


D/H0 sur l'abaque 0,25
D calculé (profondeur bassin) m 1,0
H = H0 + D 4,5
Vitesse au-dessus du seuil V0 m/s 13,9
Vitesse à l’entrée du bassin de dissipation V1 m/s 15

Nombre de Froude Fr 5,2

Fr > 4,5 et V = 15 m/s (le ressaut se produit nettement)


Type de bassin de dissipation Type II
Y2/Y1 lu sur l'abaque 5

Y2 après calcul m 4,2

L/Y2 lu sur l'abaque m 2,35


Largeur du bassin m 9,9
Le
Longueur du bassin m 38,6
bassin de dissipation fait suite au déversoir permettant de dissiper l’énergie cinétique. Il est
caractérisé par une profondeur de 0,7 m et une largeur de 4 m.

II.4.4. Dimensionnement des murs bajoyers


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Le tableau 20 donne le résultat du dimensionnement des murs bajoyers.
Tableau 20 : Caractéristiques des murs bajoyers.

Hauteur du mur au- Longueur de


Largeur crête
dessus du TN l'écran anti-renard Pente des murs
(m)
(m) (m)
Amont 1/2
3,0 3,5 1,17
Aval 1/2

II.5. Etude de la stabilité


II.5.1. Etude de la stabilité au glissement
Le tableau 21 indique le poids de chaque section.

Tableau 21 : Détermination du poids des différentes sections.

Section Poids (KN)


S1 60
S2 43,75
S3 131,25
Poids de l’ouvrage 235
Poids de l'eau 74,38
Poids total 309,38

L’application des formules (43), (44), (45) et (46) nous a permis d’obtenir les résultats suivants
Forces horizontales
 Poussée de l’eau
Pe = 74,38 kN
 Action des sédiments
Pi = 7,6 kN
Forces verticales dues au poids
 Poids total
P = 391,36 kN
Forces dues à la sous pression

 La sous pression
U1 = 45 kN

U2 = 10 kN ===> Ut = U1 + U2 = 55,0 kN
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La stabilité au glissement est assurée lorsque la condition (42) est vérifiée. On a Fs = 2,25 > 1,5 donc
la stabilité au glissement est assurée.
II.5.2. Etude de la stabilité au renversement
Le tableau 22 donne les résultats du calcul des moments renversant et stabilisant.

Tableau 22 : Résultat du calcul des moments stabilisants et renversant.

Moments
Intensité (kN) Bras de levier
Stabilisant Renversant

Poussée hydrostatique 74,38 1,33 98,925

P1 60 0.29 17,4

Poids P2 43,75 5,2 227,5

P3 131,25 5,04 661,5

Poussée des sédiments 7,6 1,82 13,83

Sous pression 55,0 7,4 407,0


Total 906,4 519,755

La stabilité au renversement est assurée lorsque la condition (48) est vérifiée. On a FR = M s t / M r =


1,74 > 1,5 d’où la stabilité au renversement est vérifiée.

II.6. Diagnostic de la réalisation de l’ouvrage


II.6.1. Le choix du site du barrage

Le choix de site est basé essentiellement sur des connaissances et des conditions topographiques,
géologiques, géotechniques et hydrauliques du site.
Les traitements topographiques effectués au niveau de la zone d’étude ont démontré que
l’emplacement de l’ouvrage ne correspondait pas au point d’alignement de l’écoulement du bassin
versant permettant de recueillir le maximum d’eau. Il faut noter aussi que l’objectif de cet
aménagement n’est pas de mobiliser l’eau toute l’année mais assurer une lame d’eau amont suffisante
pour permettre la recharge de la nappe et la culture rizicole.

REMARQUE 4 : La position favorable pour l’aménagement de l’ouvrage est représentée sur la figure
23 (il y’a 70 m d’écart entre les deux positions). En revanche, pour la réhabilitation du barrage, sa
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position actuelle devra être changée avec un prolongement de la longueur de la digue.

Parmi les critères déterminants du choix d’un site de barrage, on distingue les différents points
suivants :

- Garantir la quantité d’eau qui sera piégée dans la retenue ;


- Bonne géologie pour l'emplacement du barrage et de la retenue ;
- Un resserrement de la gorge liant les deux rives, soit une vallée étroite, d’où le volume du barrage
sera minimum.
- Choisir l’emplacement rapproché des zones d’accès existantes, facile afin d’éviter la création
d’autres voies importantes pour les engins et la main d’œuvre.
- Un site convenable à l’emplacement des ouvrages annexes.

LEGENDE :
AE : Position actuelle du barrage

EN : Position normale du
barrage après réhabilitation

Figure 23 : Schéma de la position normale du barrage


II.6.2. Le choix du type d’ouvrage
Ici le choix du type de barrage repose essentiellement sur les objectifs attendus par le maître
d’ouvrage, la largeur de la vallée, les caractéristiques géotechniques du terrain, l’importance des crues
et la disponibilité des matériaux de construction dans la zone.
En effet, le projet vise à mettre en place un ouvrage dont l’objectif n'est pas de garder de l'eau toute
l'année mais de sécuriser la production rizicole, favoriser la recharge de la nappe, améliorer la
biodiversité et faciliter l'abreuvement du bétail. Ainsi, une digue en terre avec un évacuateur de crue
sous forme de Creager comme sera adaptée pour cette étude.

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II.6.3. Analyse diagnostique des caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin versant

Cette partie consiste à faire une analyse des résultats des caractéristiques physiques et hydrologiques
du bassin versant de notre étude. Le tableau 23 nous renseigne sur l’ensemble des paramètres obtenus.
Tableau 23 : Tableau des caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin versant.

Paramètres Résultats du Diagnostic

Superficie (km²) 7,736


Périmètre (km) 14,482
Pente moyenne (m/km) 1,08
Indice de compacité (KG) 1,5
Longueur du rectangle équivalent (km) 5,94
Longueur du cours d'eau (km) 4,48
Indice de Horton 0,39
Forme du bassin Allongée
Classe d'infiltrabilité RI (P3)
Typologie du relief Relief très faible
Pluie journalière décennale (mm) 291,33
Pluie moyenne annuelle (mm) 439,1
3
Débit de projet (m /s) 75,25

Ces résultats proviennent des différences étude au niveau des caractéristiques physiques du bassin
versant et du débit de projet à l’aide des données pluviométriques fournies par ANACIM. En effet, la
surface, le périmètre et le reste des caractéristiques du bassin versant sont obtenus par la délimitation
des bassins versants par le logiciel Global mapper et après traitement sur Excel.
Par ailleurs dans le cadre de cette étude où pour des raisons de sécurité de l’ouvrage, le débit
centennal est considéré comme crue de projet et est de l’ordre d’un 75,25 m3/s.
II.6.4. Analyse diagnostique des paramètres techniques de l’ouvrage

II.6.4.1. Diagnostic de la digue


Les dimensions de la digue obtenues suite aux études menées comparées à celles de l’APD sont
renseignées dans le tableau 24.

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Tableau 24 : Tableau comparatif des dimensions de la digue.
Paramètres Résultats du Diagnostic Résultats de l'APD

Hauteur de la digue (m) 3,5 3,5


Pente talus amont 1/2 1/2

Pente talus aval 1/2 1/2


Largeur de la crête (m) 3,0 3,0

Largeur de base (m) 21 18,2

Les paramètres ci-dessus montrent peu de différence seulement au niveau de la largeur de la digue.
Elle est de 21 m dans le cadre de cette étude et 18,2 m pour celle de l’APD. Lors de la visite de terrain
on n’a pas constaté des traces de ravinement au niveau de la crête de digue et du talus aval. Ce qui
montre que l’eau n’a submergé que le déversoir provoquant la rupture au niveau de l’aile gauche. En
plus, les mesures effectuées sur le site ont révélé que la hauteur de la digue est de trois (3) m, ce qui est
égale à celle obtenue lors du dimensionnement.
Compte tenu de ces considérations, nous pensons que le mauvais emplacement de l’ouvrage a conduit à
sa submersion provoquant la rupture du déversoir mais également l’érosion du remblai coté aval car
elle est nettement plus marquée à cet endroit. Sur ce, un changement de position pourrait sécuriser
l’ouvrage.
Les cavernes sur le talus notées montrent qu’il est nécessaire d’ajouter les murs bajoyers.

II.6.4.2. Diagnostic de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes


De la même manière que la digue, les caractéristiques de l’évacuateur de crue dans les deux études sont
renseignées dans le tableau 25.

Tableau 25 : Tableau de résultat des caractéristiques de l’évacuateur de crue.

Paramètres Résultats du Diagnostic

Hauteur du déversoir (m) 3,0

Longueur du déversoir (m) 38,6

Débit de l'évacuateur de crue (m3/s) 75,25

Profondeur (m) 0,5


Largeur (m) 7

La détermination des paramètres de l’évacuateur de crue étant fonction du débit de projet, la sécurité
est assurée dans ce sens.
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III. Proposition d’un schéma de réhabilitation et de gestion de l’ouvrage

Pour une réhabilitation efficiente du barrage de Keur bara kairé il est nécessaire de :
- Changer la position actuelle de l’ouvrage comme indiqué ci haut sur la figure 23 ;
- Mise en place des murs bajoyers pour éviter les affouillements au niveau de la jonction
de la digue en terre et du déversoir.
- Mettre en place un évacuateur de crue et un prolongement de la longueur de la digue ;

La mise en place d’un comité de suivi et de maintenance qui consistera d’abord à élaborer une fiche
technique et mettre en place des missions de surveillance et d’inspection de l’ouvrages au moins deux
fois par an : avant et après les périodes hivernales au niveau des différents composantes de l’ouvrage.

L’élaboration de la fiche technique permettra d’avoir un plan de maintenance qui définisse les
différents types de dégradations, de définir leur origine, les actions à entreprendre, leur mode
d’exécution et le budget à prévoir pour les réaliser. Ensuite, s’assurer de l’exécution des travaux si cela
nécessite de l’expertise qui se doit de dépêcher sur place un ingénieur.
En outre, assurer la surveillance de l’ouvrage.

IV. Discussion
Ce présent document porte sur l’analyse-diagnostic du barrage de Keur bara kairé en vue de sa
réhabilitation.
Ainsi, une étude hydrologique a été tout d’abord menée sur le bassin versant et sa retenue. Des
observations ont été notées au niveau des caractéristiques du bassin versant mais aussi du débit de
projet. En effet, pour les études (le nôtre) le logiciel Global Mapper a été utilisé pour la délimitation du
bassin versant. Cependant, avec ce dernier, la définition des contours des bassins versants se fait de
manière manuelle. Pour une différence de précision, on peut obtenir des valeurs de périmètres
différentes donc de superficies différentes avec ceux de l’APD. Néanmoins, ces différences ne sont pas
négligeables face à la taille du bassin versant.
Au demeurant, une différence de position a été aussi notée. Cette différence peut tout changer sur le
bon fonctionnement de l’ouvrage. Aussi, le choix de la période de retour est dicté par l’importance des
risques encourus pendant la durée de vie de l’ouvrage qui est réalisé en tenant compte des
considérations d’ordre économique. On compare le coût des investissements à ceux de la réparation et
des dégâts lors d’une éventuelle rupture. En tenant compte de l’importance de l’ouvrage pour les
populations locales, de sa position par rapport aux périmètres agricoles mais aussi de l’ampleur des
dégâts après sa rupture, il serait judicieux de considérer la crue centennale comme crue de projet. Par
contre, la pluviométrie étant inégalement répartie dans l’espace, les données de la station la plus
proche sont mieux adaptées pour une étude hydrologique.
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La variation du débit de projet dépend aussi de la méthode utilisée. Sur ce point, nous ne pouvons faire
de comparaison puisque l’APD n’a pas mentionné sa méthode d’estimation du débit de projet.
D’autant plus que, la hauteur maximale journalière annuelle des précipitations correspond à la hauteur
pluviométrique journalière la plus importante de l’année. Il en est de même pour le débit maximal
journalier annuel qui est le débit le plus important enregistré au cours de l’année.
Par conséquent, pour éviter un sous dimensionnement, il est plus prudent de travailler avec les pluies
maximales journalières. Parallèlement, on note des pertes dans la retenue aussi bien par infiltration
que par évaporation.
Ces pertes peuvent s’expliquer par le caractère textural du sol qui est moyen mais aussi par les
caractéristiques climatiques de la zone. En raison de l’évaporation qui est dépendante des facteurs
comme la température, l’insolation, la vitesse du vent etc… de surcroît d’une zone d’étude caractérisée
par des températures élevées et des vitesses variées du vent (en période hivernale), c’est normal qu’on
note des valeurs élevées d’évaporation d’où l’importance des pertes. En ce qui concerne les pertes par
infiltration, elles peuvent être améliorées avec les apports solides qui vont se décanter et constituer une
couche imperméable, quant aux pertes par évaporation elles peuvent être atténuées par la plantation
d’arbres autour de la retenue.
L’étude de la digue montre des dimensions réelles, mesurées sur le terrain qui sont de 3 m pour sa
hauteur et une largeur de crête de 3 m partant de l’évacuateur. Par contre, le dimensionnement nous
donne une hauteur de 3,5 m. Il a été noté aussi des traces de surverse provoquant l’érosion du talus
aval. On a remarqué aussi la rupture partielle déversoir.
En effet, le débordement de l’eau au-dessus du déversoir, c’est à dire la surverse conduit généralement
et rapidement pour le cas d’un ouvrage en remblai à la brèche, par érosion régressive du talus puis de
la crête. Ce phénomène constitue l’une des principales causes identifiées des ruptures de digues en
remblai. Les surverses sont occasionnées par la présence de points-bas induisant une concentration de
débit. Ces points-bas sont dus le plus souvent à un défaut de nivellement ou des tassements
différentiels. Néanmoins, cette théorie n’a pu être vérifiée par une étude topographique (figure 24)

Mémoire de Master II 67 Mamadou Saliou Fatoumata


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Figure 24 : Mécanisme de rupture par surverse

Côté aval

2
4

Côté amont

3
4
2

Mémoire de Master II 68 Mamadou Saliou Fatoumata


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Figure 25 : Photos illustratives d'amont et d’aval du déversoir
Légende

1_ Cheminement de l’eau ;
2_ Extrémité droite de l’évacuateur ;
3_ Extrémité gauche de l’évacuateur ;
4_ Point de rupture. On note un ravinement du déversoir
5_ Rehaussement de la bèche de protection dû à la submersion des eaux

Afin d’éviter une brèche totale et protéger la digue, il est nécessaire de la rehausser afin de se
prémunir d’éventuelles surverses.
Les talus subissent, en période de crue, les effets des courants hydrauliques qui peuvent provoquer des
érosions. Ces dernières, au fil du temps, conduisent à une rupture successive du talus puis à une brèche
de la digue proprement dite. Pour s’en prémunir, une bonne protection des parements devient
indispensable. C’est pourquoi, la proposition d’une couche de 25 cm de béton armé sur une longueur
de 30 m pour le parement amont. Le reste du talus et la partie aval seront protégés par des perrés
maçonnés.
L’affaissement de la digue peut aussi être provoqué par une érosion interne. Etant donné que, les
hétérogénéités dans le corps de la digue et de sa fondation peuvent être à l’origine de circulation
préférentielle de l’eau lorsque l’ouvrage est exposé à une crue. Selon la charge hydraulique et la nature
des matériaux, on peut obtenir localement un gradient hydraulique critique qui provoque l’érosion
interne du sol, créant progressivement un conduit le long duquel gradient et vitesse augmentent
rapidement avec le temps. L’amplification du phénomène peut aller jusqu’à la création d’une galerie à
travers la digue et sa fondation (renard hydraulique) puis d’une brèche par effondrement (figure 25).
Pour éviter ce phénomène d’érosion interne un écran d’étanchéité de profondeur suffisante est
nécessaire. Ainsi donc, nous avons proposé un para fouille de profondeur 1,5 m. Mais compte tenu des
caractéristiques hydrogéologiques de la zone où la nappe est affleurante, nous trouvons opportun de
mettre en place des drains afin d’évacuer les remontées d’eaux souterraines.
En outre, le diagnostic de l’évacuateur de crue montre l’absence d’un bassin de dissipation sur le
terrain. En effet, la longueur déversante obtenue, 38,3 m sera requis pour une évacuation normale du
débit de projet. En plus, de même que la digue, l’évacuateur est aussi exposé à des problèmes
d’érosions internes pouvant occasionner une brèche. Dans ce cas une profondeur d’ancrage respectant
la règle de LANE est nécessaire. Partant de ce fait, la profondeur proposée par l’étude est suffisante.
Mais, comme l’évacuateur est complètement détruit et doit être reconstruit nous proposons un ancrage
de 1,5 m, afin d’éviter des phénomènes de renard. Concernant la hauteur de l’évacuateur, elle dépend
du volume d’eau que l’on voudrait stocker en amont. Compte tenu de l’importance des pertes dans la
cuvette, il serait opportun de la maximiser. A propos du bassin de dissipation, la différence réside au
niveau de sa largeur qui doit être supérieure à la longueur du ressaut afin d’éviter des affouillements.

Mémoire de Master II 69 Mamadou Saliou Fatoumata


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Conclusion
L’ensemble des résultats obtenus aussi bien dans le dimensionnement que l’étude de la stabilité permet
de réhabiliter l’ouvrage.
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
Cette présente étude qui vise l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations rurales par la
valorisation des bas-fonds, avait pour objectif de faire le diagnostic de la réalisation de l’ouvrage de
Keur bara kairé en vue de proposer un modèle de réhabilitation. Pour l’atteinte des résultats, la
démarche méthodologique adoptée a été d’abord de faire un diagnostic visuel se résumant à mener une
visite terrain afin d’évaluer les différentes pathologies dudit barrage par suite faire un diagnostic
technique par l’étude hydrologique du bassin versant et de sa retenue, le dimensionnement de
l’évacuateur de crue et du bassin de dissipation mais aussi le dimensionnement de la digue. Une étude
approfondie, aboutissant à une réhabilitation par le changement de position de l’ouvrage afin de
contribuer au soulagement de la population locale. Avec la considération d’une crue centennale comme
crue de projet, nous retenons pour la réhabilitation de l’ouvrage de Keur bara kairé : une digue de
hauteur 3,5 m avec une longueur à définir, un évacuateur de crue de longueur de près de 40 m avec.
Également un changement de matériaux de protection des talus et une augmentation de la profondeur
d’ancrage afin d’éviter tout type d’érosion.
Cette étude m’a permis de mettre en application l’ensemble de mes acquis et compétences mais aussi
de vivre une riche expérience qui pourra me servir dans la vie professionnelle.
Ce présent projet ne doit pas se limiter seulement à la réhabilitation, mais pour rendre durable
l’ouvrage il faut que les bénéficiaires mènent des actions pour une meilleure gestion et un bon
entretien de ce dernier. Les parties prenantes pourraient élaborer un schéma d’organisation pour le
suivi, le contrôle et l’entretien de l’ouvrage afin d’assurer sa pérennité.

Au terme de cette étude, il est à recommander de faire les opérations suivantes :

- Réaliser la digue en respectant les dimensions caractéristiques proposées ;


- Surveiller les travaux et leur conformité au projet d'exécution (exiger un dossier
d’exécution pour d’éventuelles vérifications) ;
- Lutter contre l'érosion hydrique et l'ensablement de la retenue par la réalisation des cordons pierreux,
des gabions et des plantations végétatives au tour de la zone ;
- Promouvoir des puits maraichers pour capter la nappe et développer ainsi des cultures
maraichères ;
- Faire des renforcements de capacité de tous les producteurs de la zone sur les pratiques culturales et
la gestion de leur ressource pour la pérennisation des aménagements ;
- Asseoir un programme de formation pour renforcer les compétences techniques et
organisationnelles des exploitations du bas-fond.

Mémoire de Master II 70 Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 ANSD/SRSD, 2019. Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et


de l’élevage, 187p.
 ANSD/SRSD, 2019. Situation Economique Sociale et régionale, Thiès, 187p.
 BOUCHEHED ALA, (Juin 2017), EVALUATION DES RISQUES D’INONDATIONS
ASSOCIES A LA RUPTURE DU BARRAGE, 158p. Algérie.
 BULLETIN 54 FAO, (1996). Crues et Apports : Manuel pour l’estimation des crues décennales
et des apports annuels pour les petits bassins versants non jaugés de l’Afrique sahélienne et
tropicale sèche, 265p. Rome.
 FALL S R., WANE A. et NDIAYE A. N., 1988, Etudes pour la réhabilitation d’ouvrages de
retenue d’eau dans la région de Thiès : cas des digues de retenue de Fadial. Ecole Supérieure
des travaux publics, 101p. Sénégal.
 Jean-Maurice DURAND (1995-1998) Technique des petits barrages en Afrique sahélienne et
Equatoriale, 211p. Burkina Faso.
 MAME DIARRA KHOUSSA, Projet de fin d’étude sur l’analyse et diagnostic sur le barrage
de Sibidiang dans la commune de Medina Gounass, mémoire de Master 2, Université de Thiès,
105p). Sénégal.
 Pr. NDAO Saidou, (2023). Cours barrages et digues, IPD Thomas Sankara, 519p. Dakar.

 Pr. NDAO Saidou. (2023), Cours_barrages_I2_Chap4, IPD Thomas Sankara, 65p. Dakar.

 Pr. RHOUZLANE & ABOULHASSANE (Juin 2014) Conception des Barrage, 126p. Algérie

 SAWADOGO Sombewendin Patrick (Juin 2018), ETUDES TECHNIQUES DETAILLEES


POUR LA REALISATION DU BARRAGE DE BANWALY DANS LE DEPARTEMENT DE
PADEMA, PROVINCE DU HOUET, 136p. Burkina Faso.
 YAMEOGO B FAUSTIN ARNAUD, (2017), Conception et dimensionnement du
barrage de Guidissi, Mémoire Master, 2ie, 105p. Burkina Faso.

Mémoire de Master II I Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
ANNEXES
Annexe 1 : Données pluviométriques du département de Thiès ; Source : ANACIM

Pluie maximale Pluie maximale


Année Pluie cumulée Pluie cumulée
journalière de Années journalière de
s annuelle (mm) annuelle (mm)
l'année (mm) l'année (mm)

1980 409,1 192,9 2001 594,2 195,4


1981 483,7 196,9 2002 379,1 142,7
1982 460,1 177,4 2003 404 116,6
1983 240,8 142,3 2004 330,3 156,3
1984 319,8 131 2005 317,9 165,9
1985 404,3 158,9 2006 556,7 245,8
1986 367,3 238,7 2007 560,8 266,1
1987 416,9 148 2008 616,8 343,6
1988 505,7 332,1 2009 533,6 268,8
1989 609,9 254,6 2010 664,4 252,4
1990 404,5 158,5 2011 498,6 322,2
1991 335,1 133,3 2012 401,4 207,8
1992 302,2 130,7 2013 542,9 310,7
1993 305,9 140,1 2014 234,9 111,9
1994 423,9 242,5 2015 571,1 207,4
1995 492,8 216,1 2016 353,5 126,7
1996 389,4 175 2017 373,3 137,3
1997 413,6 186,3 2018 264,1 160
1998 336,4 157,3 2019 379,6 236,9
1999 618,5 209 2020 577,7 206,3
2000 607,9 286,7 - - -

Mémoire de Master II II Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 2 : Classe d’infiltrabilité des bassins

Nomenclature Caractéristiques
Bassin rigoureusement imperméable, sans irrégularités, n'existant pas à
TI (P1) l'état naturel (aire en béton non fissuré)

Bassin naturel particulièrement imperméable, qui se situe à la frontière des


PI classes 1 et TI (voir ci-après)

Bassin imperméable. Pas moins de 85 à 90 % de la surface sont constitués


par des sols imperméables: roche très saine et sans trop de rugosité, regs
(plaines d'argiles et de cailloux très vite saturées), glacis (surfaces planes à
faible pente aux sols les plus divers, mais à forte propension à engendrer
I (P2) des formations pelliculaires), colluvions argileuses, argiles pouvant parfois
présenter des fentes de retrait telles que celles rencontrées fréquemment
dans les bas-fonds (vertisols par exemple). Les sols argilo-sableux, sablo-
argileux, voire sableux peuvent également être classés dans cette catégorie,
s'ils sont recouverts d'une pellicule superficielle imperméable stable
Bassin relativement imperméable.
Mélange en proportions à peu près égales de sols imperméables (1) et de
sols perméables (P, voir ci-après). Si au contraire, le bassin est relativement
homogène, il peut être constitué de sols imperméables avec une couverture
RI (P3) végétale non négligeable qui gene la formation de pellicules imperméables,
de sols à recouvrement gravillonnaire continu d'épaisseur notable, de
certaines arènes granitiques et, enfin, de sols avec des formations
pelliculaires fragiles
Bassin perméable constitué d'éboulis rocheux avec produits de
décomposition assez perméables, de cuirasses ferrugineuses très disloquées,
d'affleurements rocheux tectonisés et diaclasés avec des pentes non
P (P4)
négligeables, de sols sableux sans pellicule imperméable ou avec un
couvert végétal significatif et de sables grossiers
Bassin très perméable, formé d'affleurements rocheux très diaclasés et
TP disloqués avec de faibles pentes, de dunes et d'arènes épaisses, et de carapaces
latéritiques excessivement fissurées.

Mémoire de Master II III Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 3 : Paramètres de détermination de Kr70 pour la zone sahélienne

Annexe 4 : Paramètres de détermination de Kr100 pour la zone sahélienne

Mémoire de Master II IV Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 5 : Valeur indicative de la pente des talus.

Annexe 6 : Détermination du coefficient m de débit

Mémoire de Master II V Mamadou Saliou Fatoumata


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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 7 : Détermination du temps de base pour S < 10Km² en zone Sahélienne

Annexe 8 : Classification du relief en fonction du dénivelé spécifique

Mémoire de Master II VI Mamadou Saliou Fatoumata


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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 9 : Détermination du temps de monté pour S<10Km² en zone Sahélienne

Mémoire de Master II VII Mamadou Saliou Fatoumata


BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 10 : Valeurs du coefficient de LANE

Annexe 11 : Valeur du coefficient C pour la détermination de la couche des talus

Mémoire de Master II VIII Mamadou Saliou Fatoumata


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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Annexe 12 : Abaque de détermination de la profondeur du bassin de dissipation

Annexe 13 : Abaque pour la détermination des caractéristiques du bassin de dissipation

Mémoire de Master II IX Mamadou Saliou Fatoumata


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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
Tables des Matières

Dédicaces......................................................................................................................................I
Remerciements............................................................................................................................II
Liste des Figures........................................................................................................................IV
Liste des Tableaux.....................................................................................................................VI
Liste des Annexes....................................................................................................................VII
Liste des sigles, des abréviations et des symboles..................................................................VIII
Résumé......................................................................................................................................IX
Abstract.......................................................................................................................................X
INTRODUCTION GENERALE.................................................................................................1
Contexte et justificatif..............................................................................................................2
Problématique...........................................................................................................................2
CHAPITRE I : Généralités sur les barrages................................................................................4
CHAPITRE II : Cadre de l’étude..............................................................................................10
Introduction............................................................................................................................11
I. Situation géographique................................................................................................11
II. Milieu physique...........................................................................................................12
II.1. Le climat......................................................................................................................12
II.2. Le relief et les sols......................................................................................................16
II.3. La végétation...............................................................................................................16
II.4. La faune.......................................................................................................................17
II.5. Les ressources en eau..................................................................................................17
III. Le milieu humain........................................................................................................18
III.1. Données socio-démographiques..................................................................................18
III.2. Activités socio-économiques.......................................................................................18
IV. Présentation du site de la zone d’étude.......................................................................20
IV.1. Présentation de l’ouvrage............................................................................................20
IV.2. Etat actuel du barrage..................................................................................................21
CHAPITRE III : Outils et méthodologie...................................................................................24
Introduction............................................................................................................................25
I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant.............................25
Mémoire de Master II X Mamadou Saliou Fatoumata
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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
II. Diagnostic de l’ouvrage............................................................................................... 27
II.1. Collecte et analyse de données :.................................................................................27
II.2. Etude hydrologique.....................................................................................................28
II.2.1. Traitement des données pluviométriques....................................................................28
II.2.2. Ajustement graphique.................................................................................................28
II.2.2.1. Ajustement par la méthode des moments........................................................29
II.2.3. Estimation de la crue de projet....................................................................................29
 Méthode ORSTOM.....................................................................................................30
 Méthode CIEH............................................................................................................31
 Méthode GRADEX.....................................................................................................31
II.2.4. L’hydrogramme de crue..............................................................................................31
II.3. Etude de la retenue......................................................................................................32
II.3.1. Courbe hauteur-volume-surface..................................................................................32
II.3.2. Calage du plan d’eau normal (PEN)...........................................................................32
II.3.3. Calage des plus hautes eaux (PHE).............................................................................32
II.3.4. Estimation des apports................................................................................................33
II.3.5. Estimation des pertes...................................................................................................34
II.3.5.1. Pertes par évaporation..............................................................................................34
II.4. Etude de la digue.........................................................................................................34
II.4.1. Calage de la digue.......................................................................................................34
II.4.2. La revanche libre.........................................................................................................34
II.4.3. La largeur de la crête...................................................................................................35
II.4.4. Largeur de base de la digue.........................................................................................36
II.4.5. La pente des talus........................................................................................................36
II.4.6. Phénomène de Renard.................................................................................................36
II.4.7. Protection de la digue..................................................................................................37
II.5. Etude de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes..............................................38
II.5.1. Longueur déversante...................................................................................................38
II.5.2. Le chenal d’écoulement...............................................................................................39
II.5.3. Le coursier...................................................................................................................39
II.5.4. Le bassin de dissipation...............................................................................................39
II.5.5. Les murs bajoyers.......................................................................................................40
Mémoire de Master II XI Mamadou Saliou Fatoumata
BALDE
IPD Thomas SANKARA 2022/2023
II.6. Etude de la stabilité du barrage...................................................................................40
II.6.1. Stabilité au glissement.................................................................................................40
II.6.2. Stabilité au renversement............................................................................................43
II.7. Logiciels utilisés pour l’analyse..................................................................................44
III. Réhabilitation..............................................................................................................44
Conclusion..............................................................................................................................44
CHAPITRE IV : Résultats et Discussions.................................................................................45
Introduction............................................................................................................................46
I. Caractérisation physique et géomorphologique du bassin versant..........................................46
I.1.1. Présentation du bassin versant....................................................................................46
I.1.2. Caractéristiques physique et géomorphologie du bassin............................................48
I.1.3. Courbe hypsométrique du bassin versant....................................................................49
II. Diagnostic du barrage et de sa retenue........................................................................49
II.1. Etude hydrologique.....................................................................................................49
II.1.1. Traitement des données pluviométriques de la station de Thiès.................................49
II.1.1.1 Moyenne mobile des pluies annuelles et maximales journalières de la station de
Thiès ………………………………………………………………………………. 49
II.1.1.2. Ajustement des données maximales journalières de la station de Thiès................50
II.1.2. Estimation du débit de projet......................................................................................52
II.2. Etude de la retenue......................................................................................................54
II.2.1. Courbe hauteur-volume-surface..................................................................................54
II.2.2. Estimation des apports................................................................................................56
II.2.3. Estimation des pertes...................................................................................................56
II.2.3.1. Pertes par évaporation..............................................................................................56
II.3. Etude de la digue.........................................................................................................57
II.3.1. Cote de calage.............................................................................................................57
II.3.2. Largeur de la crête.......................................................................................................57
II.3.3. Pente des talus.............................................................................................................57
II.3.4. Protection des talus.....................................................................................................58
II.3.5. Tranchée d’ancrage.....................................................................................................58
II.4. Etude de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes..............................................58
II.4.1. Cote de calage.............................................................................................................58

Mémoire de Master II XII Mamadou Saliou Fatoumata


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IPD Thomas SANKARA 2022/2023
II.4.2. Dimensionnement de l’évacuateur de crue.................................................................58
II.4.3. Dimensionnement du bassin de dissipation.................................................................59
II.4.4. Dimensionnement des murs bajoyers..........................................................................60
II.5. Etude de la stabilité.....................................................................................................60
II.5.1. Etude de la stabilité au glissement..............................................................................60
II.5.2. Etude de la stabilité au renversement..........................................................................61
II.6. Diagnostic de la réalisation de l’ouvrage....................................................................61
II.6.1. Le choix du site du barrage..........................................................................................61
II.6.2. Le choix du type d’ouvrage.........................................................................................62
II.6.3. Analyse diagnostique des caractéristiques physiques et hydrologiques du bassin
versant.........................................................................................................................63
II.6.4. Analyse diagnostique des paramètres techniques de l’ouvrage..................................63
II.6.4.1. Diagnostic de la digue......................................................................................63
II.6.4.2. Diagnostic de l’évacuateur de crue et des ouvrages annexes...........................64
III. Proposition d’un schéma de réhabilitation et de gestion de l’ouvrage........................65
IV. Discussion...................................................................................................................65
Conclusion..............................................................................................................................68
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS....................................................69
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.....................................................................................I
ANNEXES..................................................................................................................................II
Tables des Matières....................................................................................................................X

Mémoire de Master II XIII Mamadou Saliou Fatoumata


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Mame Diarra Khoussa, mémoire de fin d’études, Université Iba Der Thiam de Thies
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