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HISTOIRE
NATURELLE
DE BUFFON,
TOME IV.
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in 2011 with funding from
University of Toronto
http://www.archive.org/details/histoirenatur04buff
HISTOIRE
NATURELLE
DE BUFFON,
RÉDUITE A CE QU'ELLE CONTIENT DE PLUS
INSTRUCTIF ET DE PLUS INTERESSANT,
Par P. BERNARD.
AN VIII.
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TABLE
DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
Du Chien !92.
Du Chai 216.
NOS SAUVAGES HERBIVORES ET
FRUGIVORES 227.
Du Cerf. 255.
Du Daim. . » 25l.
Du Chevreuil 255.
Du Lièvre 264.
Du Lapin 2^9.
Du Cochon d'Inde 286.
De V Ecureuil 289.
Du Loir 292.
Du Lérot 298.
Du JMuscardin 209.
Tonie IV. . a
vj T A BLE.
De la ~}rarmottc 3oo.
De la Taupe 307.
NOS SAUVAGES CARNASSIERS. 3n.
Du Loup 317.
Du Renard 35o.
Du Blaireau 3 39.
De la Fouine 543.
De la Marte 3*7.
Du Putois 35o.
Du Furet 353.
De la Belette 336.
De l'Hermine ou Roselet 309.
Du Rat 56o.
De la Souris 365.
Du Rat d'eau 367.
Du Mulot 369.
Du Surmulot 071.
Du Campagnol 374.
De la Musaraigne 376.
Du Hérisson 3-8.
De la Chauve-Souris 585.
EXTRAITS ET NOTICES. ■
I. D'un Cheval qui a vécu cinquante a?is 391.
II. De la Production du lait dans une chienne ,
sans accouplement et sans prégnation 5g t.
III. F d rit 'h 's dans 1rs Chiens 5g '.
I\ . f'arictvs de la Taupe. 4oi.
V. Dr l' Hermine et de la lit h tic en domesticité. t03«
VI. De la Musaraigne d'eau ±08.
HISTOIRE
HI STOIRE
NATURELLE
DES ANIMAUX
QUADRUPÈDES-
DU CHEVAL.
lait ,011 les sevré pour leur faire prendre une nourriture
plus solide que le La.il : on leur donne du son deux fois
par jour et un peu de loin, dont on augmente la quan-
tité à mesure qu'ils avancent en âge, et on les garde
dans L'écurie tant qu'ils marquent de l'inquiétude pour
retourner à leur 111 re : niai-, Lorsque celte inquiétude
est passée . ou Les laisse sortir par le beau temps, et on
les conduit aux pâturages; seulement il faut prendre
garde de les laisser paître à jeun; il faut leur donner
le son cl Lea faire boire une heure avant de les mettre
prises;
DU CHEVAL, IJ
)
D ■"
5^ DU CHïVA L.
1 icou auquel ils sont liés, autant qu'il le faut pour qu'ils
.lient la liberté de se remuer à leur aise. Mais pour les
«•mpècher défaire aucune violence, on leur attache les
deux pieds de derrière à une corde assez longue qui
se partage en deux branches , avec des boucles de fer
aux extrémités, où l'on place une cheville enfoncée
en terre au-devant des chevaux , sans qu'ils soient
néanmoins serrés si étroitement qu'ils ne puissent se
coucher , se lever et se tenir à leur aise , mais seule-
ment pour les empêcher de faire aucun désordre ; et
quand on les met dans les écuries , on les attache et
on les tient de la même façon. Celte pratique est si
ancienne chez les Persans , qu'ils l'observoient dès le
temps de Cyrus , au rapport de Xénophon. Ils pré-
tendent, avec assez de fondement, que ces animaux
en deviennent plus doux , plus irai tables , moins har-
gneux enlr'eux ; ce qui est utile à la guerre , où les
chevaux inquiets incommodent souvent leurs voisins
lorsqu'ils sont serrés par escadrons. Pour litière, on
ne leur donne en Perse que du sable et de la terre
en poussière bien sèche , sur laquelle ils reposent et
dorment aussi bien que sur la paille. Dans d'autres
pays, commo en Arabie et au Mogol , on fait sécher
leur fiente que l'on réduit en poudre , et dont on leur
fait un lit très-doux. Ces chevaux, auxquels on ne
E 5
ro D U C II E V A !..
eri
DU CHEVAL. 8l
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DE L'ANE.
qu'on
D U B OE U F. 11.)
dant il est prouvé par les faits qu'il pourroit bien vivi e
de pain, de légumes et d'autres graines de plantes,
puisqu'on conuoît des nations entières et des ordres
d'hommes auxquels la religion défend de manger de
rien qui ait eu vie; mais ces exemples appuyés même
de l'autorité de Pythagore et recommandés par quel-
ques médecins trop amis de la diète, ne me paroissent
pas suflisaus pour nous convaincre qu'il y eût à gagner
pour la santé des hommes et pour la multiplication du
genre humain, à ne vivre que de légumes et de pain;
d'autant plus que les gens de la campagne, que le luxe
des villes et la somptuosité de nos tables réduisent à
celte façon de vivre , languissent et dépérissent plutôt
que les hommes de l'état mitoyen, auxquels l'inanition
et les excès sont également inconnus.
Après l'homme , les animaux qui ne vivent que de
chair sont les plus grands destructeurs ; ils sont en
même temps et les ennemis de la Nature et les rivaux
de l'homme : ce n'est que par une attention toujours
nouvelle et par des soins prémédités et suivis qu'il peut
conserver ses troupeaux, ses volailles, en les mettant
à l'abri de la serre de l'oiseau de proie et de la dent car-
nassière du loup , du renard, de la fouine, de la belette.
Ce n'est que par une guerre continuelle qu'il peut dé-
fendre son grain , ses fruits, toute sa subsistance , et
même ses vètemens , contre la voracité des rats, des
élu ailles , des scarabées , des mites*, car les insectes
sont aussi de ces bêles qui dans le monde font plus de
mal que de bien; au lieu que le Bœuf, le mouton et les
autres animaux qui paissent l'herbe , non-seulement
sont les meilleurs, les plus utiles, les plus précieux
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Il6 DUBOEUF.
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DE LA BREBIS. 1/|5
fie .Hvr./W.
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DU COCHON
E T
DU SANGLIER.
I. F.nirti
E T J) L* SANGLIER. 191
Les Nègres élèvent aussi une grande quantité de co-
chons , et quoiqu'il y en ait peu chez les Maures, et
dans tous les pays habités par lis Mahométans , on
trouve en Afrique et en Asie des sangliers aussi abon-
damment qu'en Europe.
Ces animaux n'alléclenl doue poinl de climat par-
ticulier ;seulement il paroi! que dans les pays froids f
le Sanglier, en devenant animal domestique , a plus
dégénéré que dans les pays chauds : un degré de tem-
pérature de plus, suffit pour changer leur couleur;
les Cochons sont communément blancs dans nos pro-
vinces septentrionales de France , et même enViva-
rais, tandis que dans la province du Dauphiné , qui
en est très-voisine , ils sont, tous noirs ; ceux de Lan-
guedocde
, Provence, d'Espagne, d'Italie . des Indes,
de la Chine el de L'Amérique , sont aussi de la même
couleur : le cochon de Siam ressemble plus que le co-
chon de France au sanglier. Un des signes les plus
évidens de la dégénérât ion , sont les oreilles; elles de-
viennent d'autant plus souples , d'autant plus molles,
plus inclinées et plus pendantes , que l'animal est plus
altéré, ou si l'on veut , plus adouci par l'éducation et
par Télat de domesticité; et en eflet , le cochon do-
mestique les
a oreilles heaucoup moins roides , beau-
coup plus longues et plus inclinées que le sanglier,
qu'on doit regarder comme le modèle de l'espèce.
NOS DOMESTIQUES
CARNIVORES.
DU CHIEN.
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DU CHAT.
f'/\f<UI.
ET FRUGIVORES.
P 5
2.3o QUADRUPÈDES
( i ) Rairc , crier.
2^0 DU CERF.
plus
DU CERF. 24l
Q 2
244 D u c E R r*
de la gestation et celui de l'accroissement du jeune
cerf n'indiquent rien moins qu'une très-longue vie.
Cependant , malgré cette autorité , qui seule auroit dû
suffire pour détruire ce préjugé , il s'est renouvelé dans
des siècles d'ignorance par une histoire ou une fable que
l'on a faite d'un cerf qui fut pris par Charles VI, dans la
forêt de Senlis, et qui porloit un collier sur lequel étoil.
écrit , Caesar hoc rue donavit ,• et l'on a mieux aimé
supposer mille ans de Aie à cet animal, et faire donner
ce collier par un empereur romain, que de convenir
que ce cerf pouvoit venir d'Allemagne , où les empe-
reurs ont dans tous les temps pris le nom de César.
La tête des Cerfs va tous les ans en augmentant en
grosseur et en hauteur , depuis la seconde année de
leur vie jusqu'à la huitième; elle se soutient toujours
belle et à peu près la même pendant toute la vigueur
de l'Age ; mais lorsqu'ils deviennent vieux, leur tète
décline aussi. Il est rare que nos cerfs portent plus de
vingt ou vingt-deux andouillers, lors même que leur
tète est la plus belle, et ce nombre n'est rien moins
que constant; car il arrive souvent que le même cerf
aura dans une année un certain nombre d 'andouillers ;
et que l'année su i van te il en aura plus ou moins, selon
qu'il aura eu plus ou moins de nourriture et de repos :
et de même que la grandeur de la tète ou du bois du
cerf dépend de la quantité de la nourriture, la qualité
de ce même bois dépend aussi de la différente qualité
des nourritures ; il est connue le bois des forêts , grand,
tendre et assez léger dans les pays humides et fertiles;
il est au contraire court, dur et pesant dans les pays
secs et stériles.
DU CERF. 7.45
Il en est de même encore de la grandeur et de la
taille de ces animaux; elle est fqrt différente, selon
les lieux qu'ils habitent: les cerfs de plaines , de vallées
ou de collines abondantes en grains ont le corps beau-
coup plus grand el les jambes plus baules que les cerfs
des montagnes sèches , arides et pierreuses; ceux-ci
ont le corps bas , court el trapu ; ils ne peuvent courir
aussi vite , mais ils vont plus longtemps que les pre-
miers; ils sont plus médians; leur lèle est ordinaire-
ment basse et noire , à peu près comme un arbre ra-
bougri, donl l'écorce est rembrunie; au lieu que la
tele des cerfs de plaines est haute et d'une couleur
claire et rougeàtre comme le bois et l'écorce des ar-
bres qui croissent en bon lerrein. Ces petits cerfs tra-
pus n'habitent guère les futaies , et se tiennent pres-
que toujours dans les taillis, où ils peuvent se sous-
traire plus aisément à la poursuite des chiens: leur
venaison est plus fine et leur chair est de meilleur goût
que celle des cerfs de plaine. Le cerf de Corse paroit
être le plus petit de tous ces cerfs de montagne ; il n'a
guère que la moitié de la hauteur des cerfs ordinaires;
c'est pour ainsi dire un basset parmi les cerfs ; il a le
pelage brun ( 1 ) , le corps trapu et les jambes cour-
. 1-1 ce qui m'a comaincu que la grandeur et la
taille des Cerfs en général dépendoit absolument de la
quantité el de la qualité de la nourriture, c'est qu'en
ayant fait élever un chez moi , et l'ayant nourri lar-
gement pendant quatre ans, il étoit à cet âge bcau-
Q 5
2.46 *> V CERF.
Q -
3 .|'o 1) U C E R F.
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P/.I4 J
JomJI : II) 1 g /y. u.oi>
point
3> U CHEVREUIL. 2.5 J
(i) Monlbard.
DU CHEVREUIL. 2.5$
siècles, qui nous frappe plus que les autres, parce qu'il
a été accompagné d'horreur et de destruction ; car, à
prendre la terre entière et l'espèce humaine en général,
la quantité des hommes doit, comme celle des ani-
maux être
, en tout temps à très-peu près la même ,
puisqu'elle dépend de l'équilibre des causes physiques;
équilibre auquel tout est parvenu depuis longtemps ,
H que les efforts des hommes , non plus que toutes les
circonstances morales , ne peuvent rompu-, ces cir-
constances dépendant elles-mêmes de ces causes pby-
DU LIÈVRE. 2.6 7
DE
DE L'ÉCUREUIL (i).
J_iT-c treuil est un joli pet it animal (j ni n'est qu'à
demi sauvage , ei qui, par sa gentillesse, par sa doci-
lité, par l'innocence même de ses mœurs mériteroit
d'èlre épargné; il n'est ni carnassier, ni nuisible, quoi-
qu'il saisisse quelquefois des oiseaux; des fruits, des
amandes , des noisettes, de la faine et du gland sont sa
nourriture ordinaire ; il est propre , leste , vif, très-
alerte, très-éveillé , très-industrieux; il a les yeux
pleins de feu, la physionomie fine , le corps nervei xy
les membres très - dispos : sa jolie figure est encore
rehaussée , parée par une belle queue en forme de
panache, qu'il relève jusque dessus sa tête, et sous
laquelle il se met à l'ombre ; le dessous de son corps
est garni d'un appareil tout aussi remarquable, et
qui annonce de grandes facultés pour l'exercice de la
génération; il est pour ainsi dire moins quadrupède
que les autres ; il se lient ordinairement assis presque
debout , et se sert de ses pieds de devant comme d'une
main pour porter à sa bouche ; au lieu de se cacher
sous terre , il est toujours en l'air ; il approche des oi-
seaux par sa légèreté, il demeure comme eux sur la
cime des arbres , parcourt les forêts en sautant de l'un
à l'autre, y fait son nid, cueille les graines, boit la
rosée , et ne descend à terre que quand les arbres sont
agités par la violence dea vents. ( )n ne Le t rouve point
dans les champs , dans les lieux découverts, dans les
pa\ s de plaine; il n'approche jamais des habitations;
Dr Srrr /V/
D E l'É C U R E U I L. 29 ï
entrelacent avec de la mousse; ils la serrent ensuite,
ils la foulent et donnent assez de capacité et de solidité
à leur ouvrage, pour y être à l'aise et en sûreté avec
leurs petits ; il n'y a qu'une ouverture vers le haut,
juste, étroite et qui suffit à peine pour passer; au-des-
sus de l'ouverture est une espèce de couvert en cône
qui met le tout à l'abri et fait que la pluie s'écoule par
les cotés et ne pénètre pas. Us produisent ordinaire-
ment trois ou quatre petits; ils entrent en amour au
printemps et mettent bas au mois de mai ou au com-
mencement dejuin. Us muent au sortir de l'hiver ; le
poil nouveau est plus roux que celui qui tombe. Ils se
peignent , ils se polissent avec les mains et les dents;
ils sont propres; ils n'ont aucune mauvaise odeur;
leur chair est assez bonne à manger. Le poil de la queue
sert à faire des pinceaux ; mais leur peau ue fait pas
une bonne fourrure.
T 2
DU LOIR (1).
J_/E tous les auteurs modernes qui ont écrit sur l'His-
toire Naturelle , Gesner est celui qui pour le détail a le
plus avancé la science. 11 joignoit à une grande éru-
dition un sens droit et des vues saines. Aldrovande
elles y passent les trois quarts de leur vie; elles s'y re-
tirent pendant l'orage , pendant la pluie, ou dès qu'il
y a quelque danger; elles n'en sortent même (pie dans
les plus beaux jours, el ne s'en éloignenl guère; l'une
fait le guet , assise sur une roche élevée , tandis que
les autres s'amusent à jouer sur le gazon , ou s'oc-
cupent àle couper pour en faire du foin ; et lorsque
celle qui fait sentinelle aperçoit un homme , un aigle ,
un chien, elle avertit les autres par un coup de sifflet,
et ne rentre elle-même que la dernière.
Elles ne font pas de provisions pour l'hiver', il semble
qu'elles devinent qu'elles seroient inutiles; mais lors-
qu'elles sentent les premières approches de la saison
qui doit les engourdir,' elles travaillent à fermer les
deux portes de leur domicile , et elles le font avec tant
de soin et de solidité, qu'il est plus aisé d'ouvrir la
1erre partout ailleurs que dans l'endroit qu'elles ont
muré. Elles sont alors très-grasses ; il y en a qui pè-
sent jusqu'à vingt livres; elles le sont, encore trois mois
après, mais peu à peu leur embonpoint diminue, et
elles sont maigres sur la fin de l'hiver. Lorsqu'on dé-
couvre leur retraite, on les trouve resserrées en boule
et fourrées dans le foin; on les emporte toutes engour-
dies; on peut même Les tuer sans qu'elles paraissent
le sentir; on choisit les plus grasses pour les manger ,
et les plus jeunes pour les apprivoiser. L ne chaleur gra-
duée les ranime comme les loirs, et celles qu'on nourrit
à la maison, en les tenant dans des lieux chauds , ne
s'engourdissenl pas,e1 Boni même aussi vives que dans
1( . autres temps. Nous ne répéterons pas, au sujet de
l'engourdissement de la Marmotte, ce que nous avons
dit
DE LA MARMOTTE. 3o5
/V Set* />••/
DU LOUP. 329
nn mâtin de même âge dans une cour assez spacieuse ,
n'a pu pendant I oui ce temps .s'accoutumer à \ ivre avec
lui ni le souOrir , même quand elle deviul en cha-
leur. Quoique plus foible, elle étoilla plus méchante;
elle provoquoit, elle allaquoit , elle mordoit le chien,
qui d'abord ne fil que se défendre , mais qui linil par
l'étrangler.
11 n'y a rien de bon dans cet animal que sa peau;
on en fait des fourrures grossières, qui .sont chaudes
et durables. Sa chair est si mauvaise , qu'elle répugne
à Ions les animaux , el il n'y a que le Loup qui mange
volontiers du Loup. Il exhale une odeur infecte par
la gueule : comme pour assouvir sa faim , il avale in-
distinctement tout ce qu'il trouve , des chairs corrom-
pues ,des os, du poil, des peaux à demi tannées et
encore toutes couvertes de chaux ; il vomit fréquem-
ment ,et se vide encore plus souvent qu'il ne se rriu-
plit. Enfin , désagréable en tout , la mine basse , l'as-
pect sauvage , la voix effrayante , l'odeur insuppor-
table le
, naturel pervers, les moeurs féroces, il est
odieux , nuisible de son vivant, inutile après sa mort.
DU RENARD (i).
Il,-/
/'/. iu./'ttt/ 3à6,
Tom //'
Hr.fr.-r /»■/
DE LA FOUINE (i).
D U
DU FURET (i).
Z 3
DE LA BELETTE (i).
DU
DU MULOT.
J_je Mulot est plus petit que le rat et plus gros que
la souris; il n'habite jamais les maisons, et ne se trouve
que dans les champs et dans les bois. Il est remarqua-
ble par les yeux qu'il a gros et proéminens, et il dif-
fère encore du rai et de la souris , par la couleur du
poil qui est blanchâtre sous le ventre, et d'un roux
brun sur le dos. Il paroit qu'il est longtemps à croître,
parce qu'il varie considérablement pour la grandeur.
Les grands ont quatre pouces deux ou trois lignes de
longueur, depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de
la queue; les petits qui paroissent adultes comme les
autres , ont un pouce de moins ; et comme il s'en
trouve de toutes ]es grandeurs intermédiaires , on ne
peut pas douter que les grands et ]es petits ne soient tous
de la même espèce. Les anciens à la vérité font men-
tion de deux espèces , Tune sous la dénomination de
Mus agrestis major, et l'autre sous celle de Mus ogres-
tis minor; ces deux espèces sont fort communes , et
nous les connoissons comme les anciens. La première
est notre mulot; la seconde est connue sous le nom
de petit rat des champs ; et comme il est fort différent
du rat et du mulot , nous l'appellerons campagnol.
Le Mulot est très-généralement et très-abondam-
ment répandu , surtout dans les terres sèches et éle-
vées. On le trouve en grand nombre dans les bois et
dans les champs qui en sont voisins. Il se retire dans
des trous qu'il trouve tout laits, ou qu'il se pratique
sous des buissons et des troncs d'arbres. Il \ amasse
une quantité prodigieuse de glands, de noisettes ou
Tome IV. A a
370 DU MULOT.
Aa 3
DU CAMPAGNOL (i).
a a 4
DE LA MUSARAIGNE (i).
les mellrc plus à leur ai.se; ces animaux ont les jambes
si courles, que les pelils a voient peine à se mettre sous
le ventre de leur mère. Si elle se tenoit sur ses pieds ,
ils s'endormoient ù la mamelle \ la mère ne les réveil-
loit pas 5 elle sembloil même n'oser se remuer dans la
crainte de troubler leur sommeil. Voulant reconnoitre
si cette espèce d'attention de la mère pour ses petits ,
étoit un effet de son attachement pour eux , ou si elle-
même n'ctoil pas intéressée à les laisser tranquilles ,
on s'aperçut bientôt que quelque amour qu'elle eût
pour eux, elle en avoit encore plus pour la liberté. On
ouvrit la volière pendant que ses petits dormoient; dès
qu'elle s'en aperçut, elle se leva doucement, sortit
dans le jardin , et s'éloigna du plus vite qu'elle put de
sa cage , où elle ne revint pas d'elle-même , mais où
il fallut la rapporter. On a souvent remarqué que lors-
qu'elle étoit renfermée avec ses petits, elle employoit
ordinairement tout le temps de leur sommeil à rôder
autour de la volière , pour tâcher , selon toute appa-
rence de
, trouver une issue propre à s'échapper, et
qu'elle ne cessoit ses manœuvres et ses mouvemens
inquiets que lorsque les petits venoient à s'éveiller.
Dès-lors il fut facile de juger que cette mère auroit
quitté volontiers sa petite famille, et que si elle sem-
bloit craindre de l'éveiller , c'étoit seulement pour se
mettre à l'abri de ses imporluiiités ; car les jeunes hé-
rissons étoient si avides de la mamelle , qu'ils y res-
toient attachés souvent pendant plusieurs heures de
suite. C'est peut-être ce grand appétit des jeunes hé-
ris ons qui
, est cause (pic les mères ennuyées ou ex-
cédées par leur gourmandise, se déterminent quelque-
fois àles détruire.
DU HERISSON. Ôb3
D E
/,.//,//
I.
I I.
I I I.
IV.
ET NOTICES. ^01
I V.
Variétés de la Taupe.
V.
De V Hermine et de la Belette en domesticité.
De la Musaraigne d'eau.
Cette musaraigne , quoique naturelle à notre cli-
mat ,est connue depuis peu de temps. On la prend à la
source des fontaines , au lever et au coucher du soleil :
dans le jour elle est cachée dans des fentes de rochers
ou dans des trous par terre le long dos petits ruisseaux.
Elle met bas au printemps, et produit ordinairement
neuf petits.
TIN DU TREMIER TOZ.VMS DES ÇCADRVrtDES.
La Bibliothèque The Library
Celui qui rapporte un volume après la For failure to return a book on or be-
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