L'extrême-gauche française et la question palestinienne

Denis Sieffert
Dans Matériaux pour l’histoire de notre temps 2009/4 (N° 96), pages 59 à 62
Éditions La contemporaine
ISSN 0769-3206
DOI 10.3917/mate.096.0010
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 L’extrême-gauche française
Denis SIEFFERT
et la question palestinienne
O n m’a demandé d’évoquer la figure du
Palestinien dans l’extrême gauche française. Il
faudrait en vérité parler « des » extrêmes gauches.
On sait les solides inimitiés, pour ne pas dire plus,
qui caractérisaient notamment les relations entre
maoïstes et trotskistes, et entre organisations
appartenant à chacune de ces mouvances. En
outre, le degré d’engagement, et surtout la nature
de cet engagement ont d’emblée été très diffé-
rents selon que l’on était maoïste ou trotskiste, de
la mouvance Frank ou proche de Lambert. Je me
permettrai de faire aussi une incursion du côté du
PSU en vous laissant le soin de juger si, s’agissant
d’extrême gauche, je suis ou non hors sujet.
L’année 1967 marque un tournant dans la per-
ception de la question palestinienne. Auparavant,
le Palestinien était exclusivement un « réfugié ».
Les deux mots n’allaient jamais l’un sans l’autre
dans la presse. Ces nouveaux « Indiens » parqués
dans des réserves ou des camps apparaissaient
surtout comme l’enjeu de toutes les manipula-
tions, ou — deuxième image — comme une cause
humanitaire. Les pays arabes étaient mis en accu-
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sation pour ne pas vouloir accueillir ces nouveaux
venus de façon pérenne ; les pays occidentaux
étaient mis en accusation, eux aussi, pour ne pas
accepter de consentir une aide suffisante. Le mili-
tantisme était surtout compassionnel. On le ren-
contrait notamment dans les milieux de la gauche
chrétienne et parmi les gaullistes de gauche. C’est
à partir de 1964, avec la tenue du premier congrès
national palestinien en Jordanie, le 28 mai, qu’une
nouvelle image se dessine. Celle d’un combattant.
Le réfugié devient un Palestinien. Il quitte un statut
passif, victimaire, pour devenir acteur de sa propre
histoire. Ce sont les fedayins, les combattants, qui
vont évidemment passionner une partie de notre
extrême gauche.
DENIS SIEFFERT, directeur de l’hebdomadaire Politis. Il est
notamment l’auteur de Israël-Palestine, une passion française
(La Découverte, 2004).
Cette mutation n’existe pas seulement dans la
représentation. Elle correspond à une transforma-
tion réelle. C’est évidemment d’abord la guerre
des Six Jours de juin 1967 qui va amener chaque
force politique et chaque courant d’opinion à se
positionner. La toute jeune Union des jeunesses
communistes marxistes-léninistes de France
(UJCML), née à Ulm dans la proximité idéolo-
gique de Louis Althusser, est la seule à oser braver
l’opinion dominante et appeler à manifester
contre la guerre des Six-jours, et à tenir meetings.
Le rapprochement résulte ensuite de plusieurs
facteurs internationaux et nationaux. Inter-
nationaux d’abord. L’époque est celle des voyages
de Yasser Arafat en Chine. Il y est allé en 1964 et
en 1967. Le leader du Fatah n’est certainement
pas « maoïste ». C’est un nationaliste dans une
situation d’insigne faiblesse stratégique. Il
cherche des points d’appui dans le contexte de
l’affrontement Est-Ouest, et dans le contexte par-
ticulier de rupture entre Moscou et Pékin. Mais il
existe aussi des facteurs nationaux, propres à la
France. Dans le grand théâtre de la vie politique
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française, les rôles sont déjà distribués. La SFIO,
héritière de la IVe République et de l’âge d’or fran-
co-israélien, paraît définitivement du côté israélien.
Cet élément joue fortement dans l’engagement de
l’extrême gauche. Il ne faut pas oublier que la créa-
tion d’Israël, outre son lien évident avec le génoci-
de et la culpabilité de la classe politique française,
est vécue comme une alternative socialiste au
communisme d’inspiration soviétique. Le kibboutz
attire de nombreux jeunes Français de gauche, par-
fois non juifs. Israël est regardé, si l’on ose dire,
comme un pays « de gauche ». Mais cette défini-
tion intuitive intègre elle-même l’oubli ou le déni
d’existence du Palestinien. L’extrême gauche prend
position au contraire dans l’affirmation du
Palestinien comme victime de la création d’Israël.
Avec l’affirmation de cet acteur essentiel, et néan-
moins biffé de la représentation historique occi-
dentale depuis 1947, Israël perd son statut moral
de « pays des rescapés » ; il perd sa virginité poli-
tique et sociale. En France, c’est l’extrême gauche
 60 • MATÉRIAUX POUR L’HISTOIRE DE NOTRE TEMPS • n° 96 / octobre-décembre 2009
qui impose cette rupture dans la représentation
historique. C’est elle qui impose l’idée d’un
conflit qui n’apparaissait pas clairement faute de
considération minimum pour l’un des acteurs de
cet antagonisme.
Nous avons vu brièvement pourquoi la social-
démocratie n’a pas joué ce rôle. On peut aussi
s’interroger sur le rôle du PCF. Certes, celui-ci va,
peu à peu, se repositionner en faveur de la cause
palestinienne. Mais en 1967, il est encore très
marqué par le vote de l’URSS en novembre 1947
en faveur de la création d’Israël, et par le soutien
à la guerre des Six Jours d’une partie des com-
munistes israéliens. Moshe Sneh, l’un des diri-
geants historiques du mouvement communiste
israélien, se montre solidaire de l’offensive que
livre son pays. Au contraire de Meier Vilner, lea-
der du Rakah, créé en 1965 à la suite d’un pre-
mier schisme. Le PCF, comme Moscou, soutien-
dra Vilner. Mais la situation de ce côté-là apparaît
encore confuse.
Deux autres éléments vont fortement concou-
rir à l’engagement de l’extrême gauche. La ques-
tion palestinienne est rapidement vécue par les
maoïstes comme un prolongement de la question
coloniale. Elle surgit cinq ans à peine après la
guerre d’indépendance algérienne. Et elle met en
mouvement un autre peuple arabe. Mais, surtout,
elle apparaît simultanément à un autre conflit qui
bouleverse le monde : la guerre du Vietnam.
Israël, espoir déçu d’un socialisme autogestion-
naire, symbolise à présent le pays colonisateur. Et
un pays que soutiennent les États-Unis
d’Amérique alors engagés dans la guerre du
Vietnam. Les deux conflits s’amalgament. Il y a le
Nord et le Sud. Le conflit israélo-arabe, qui mute
en conflit israélo-palestinien, apparaît comme
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une pièce de ce puzzle planétaire. L’axe « amé-
ricano-sioniste » apparaît dans le discours des
comités Vietnam.
Un autre facteur intervient, à la fois social et
psychologique. Je dirais affectif. C’est le senti-
ment de marginalité. Il nous faut ici encore insis-
ter sur la pluralité des extrêmes gauches. Les
maoïstes, à la notable différence des trotskistes,
travaillent dans les marges sociales. Or, les
Palestiniens ne sont pas seulement un peuple
colonisé, un peuple du tiers-monde, un peuple
arabe du Proche-Orient ; ils sont aussi des parias,
abandonnés même par leurs frères arabes. Ils ces-
1. Les Temps modernes, sent d’être seulement des résistants pour devenir
n° 253 bis, 1967. Voir
aussi, du même auteur,
des révolutionnaires. La sanglante répression qui
Les Arabes, Paris, Puf, s’abat sur l’OLP en Jordanie au cours de l’été et
2004. de l’automne 1970, renforce cette vision. Avec le
2. Fondé à l’initiative de soviet d’Irbid, c’est le retour aux grands référents
Mahmoud Hamchari,
représentant du Fatah
révolutionnaires. Cette image de marginalité radi-
à Paris. cale fusionne dans l’imaginaire gauchiste avec
une autre figure fraîchement apparue dans la
société française : celle de l’immigré. Celle-ci est
directement issue de la guerre d’Algérie et de la
toute récente décolonisation de l’Afrique noire.
Ces Maghrébins et ces Africains partagent à l’éta-
bli, dans l’industrie automobile notamment, le
sort des couches inférieures du prolétariat fran-
çais. Le Palestinien est la transposition internatio-
nale de cet immigré abandonné de tous, sans
réelle patrie. Un lien concret unit au Palestinien
ce travailleur maghrébin exploité dans nos usines.
Plus que le sort du Vietnamien en proie aux bom-
bardements américains, c’est la condition de cet
Arabe du Proche-Orient qui sensibilise l’immigré
au plan international. Dans un célèbre article des
Temps modernes 1, Maxime Rodinson analyse
cette communauté de vue et cette fratrie qui puise
davantage, à l’époque, dans la langue et la cultu-
re — ce que Rodinson appelle « le sentiment
d’arabité » — que dans la religion. Le Palestinien
peuple l’univers politique international de l’immi-
gré. Ce lien est évidemment sollicité fortement
dans le discours maoïste. Les organisations
maoïstes mènent alors un combat important aux
côtés des immigrés, non seulement à l’usine, mais
dans les foyers où ceux-ci sont victimes des mar-
chands de sommeil qui ont quelque chose de
commun avec les camps de réfugiés du Liban ou
de Jordanie. On le voit, les facteurs de prise en
charge du combat des Palestiniens par l’extrême
gauche sont multiples.
En janvier 1970, apparaît le premier journal
palestinien de langue française : Fedayin 2. Celui-
ci est naturellement diffusé par les militants
maoïstes. La couverture du premier numéro
donne le ton. On y voit le profil d’un combattant
masqué par un keffieh, pointant sa Kalachnikov
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vers le ciel. Le troisième numéro place en
exergue la phrase de Yasser Arafat : « La libération
de la Palestine est au bout du fusil. » La phraséo-
logie est clairement maoïste. Elle l’est aussi parce
que, depuis 1967, les dirigeants palestiniens ont
perdu leurs dernières illusions panarabistes. Nous
sommes alors en pleine période de mutation pour
les Palestiniens dans le concert international. Le
massacre des Palestiniens par l’armée jordanien-
ne, en septembre 1970, et la mort de Nasser, ne
feront que renforcer ce sentiment d’isolement, et
activer l’autonomisation, engagée depuis 1967,
du mouvement national au travers de
l’Organisation de libération de la Palestine. En
France, cela correspond par exemple à l’arrivée
du premier représentant du Fatah, Mahmoud
Hamchari. L’OLP, d’abord proche de l’Égypte,
prend son essor indépendant sous l’impulsion de
Yasser Arafat. Mais cette indépendance signifie
aussi recherche de soutiens stratégiques dans le
nouveau rapport de force international. Fedayin,
 Le Moyen-Orient, une passion française ? • 61

la revue, restitue parfaitement ce double mouve-

ment : indépendance et recherche d’appuis inter-
nationaux. Ici, ouvrons une parenthèse pour pré-
ciser que si Fedayin est violemment anti-israélien,
et antisioniste, ses rédacteurs sont toujours très
attentifs à la question de l’antisémitisme. Fedayin
défend la perspective d’un « État palestinien
démocratique et non sectaire où chrétiens, juifs et
musulmans pourront sans discrimination vivre,
travailler et jouir d’une entière liberté de culte 3 ».
Dans son numéro de février, il dénonce ferme-
ment un attentat contre une école juive de
Beyrouth. Le fait est important, même si cela nous
paraît être une évidence, parce qu’il faut réaffir-
mer que l’antisémitisme allégué par une partie de
la propagande pro-israélienne en France, ne
touche pas ce noyau central. Il ne se manifestera
que chez quelques individus alors proches de la
librairie La Vieille Taupe. C’est dans cette mou-
vance extrêmement marginale que des person-
nages comme Robert Faurisson, alors maître de
conférence en littérature à Paris, dériveront vers
l’antisémitisme et le négationnisme. Ils n’ont pas
de lien institutionnel avec les organisations que
nous évoquons ici ; et rien ne nous autorise à les
classer à l’extrême gauche.
La preuve de cette vigilance des mouvements
organisés face à tout risque de récupération anti-
sémite intervient d’ailleurs quelques années plus
tard. Cette sensibilité va en effet expliquer la rup-
ture qui va bientôt intervenir entre les maoïstes
français et une partie de la mouvance palesti-
nienne. Lorsqu’au mois de septembre 1972, un Couverture du premier
commando du groupe Septembre noir prend en numéro de la revue
otages des athlètes israéliens dans le village olym- s’officialisent et se diversifient. L’extrême gauche Fedayin (janvier
pique de Münich, l’émotion est immense. Le reste active, mais elle est de moins en moins 1970).
dénouement tragique de cette action (onze seule. Il faut ajouter que le mitan des années
Israéliens, cinq Palestiniens et un policier alle- soixante-dix est aussi marqué par la quasi dispa-
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mand périront) bouleverse le monde. Il provoque
la prise de distance des maoïstes français avec
« la cause ». Pour eux aussi, il y a là une terrible
transgression symbolique. Ce sont des Juifs tués
en Allemagne, non pour ce qu’ils faisaient mais
pour ce qu’ils étaient.
Cette rupture va paradoxalement déboucher
sur un désenclavement de la question palesti-
nienne. Ou, si l’on préfère, une démarginalisa-
tion. Le travail d’approches diplomatiques avait
été entamé par Mahmoud Hamchari. Après l’as-
sassinat de celui-ci par les services israéliens, il
sera poursuivi par son successeur, Ezzedine
Kalak. Lequel noue des liens avec des intellec-
tuels proches des maoïstes, comme le cinéaste
Jean-Luc Godard, ou le critique de cinéma Serge
Danet. Le 13 novembre 1974, c’est le fameux dis-
cours de Yasser Arafat à la tribune des Nations
unies. Les soutiens apportés aux Palestiniens dans
la société et dans la classe politique française
rition des organisations maoïstes.
C’est donc ici qu’il nous faut évoquer la rela-
tion entre la question palestinienne et le mouve-
ment trotskyste. En l’occurrence, c’est surtout le
courant proche de la Ligue communiste, héritière
de Pierre Frank, qui est en première ligne. Son
soutien, quoique réel, ne sera jamais aussi affec-
tif que celui des maoïstes, ou des chrétiens de
gauche — que nous ne classons pas dans l’extrê-
me gauche. Il s’agira d’un soutien plus idéolo-
gique et plus politique. Le Palestinien, dans ce
discours, est une figure plus abstraite. Il est soute-
nu au nom du foquisme, la théorie des foyers
révolutionnaires, reprise par les trotskystes latino-
américains en héritage de Che Guevara. Les
Palestiniens constituent un foyer de résistance
violente et déstabilisatrice pour l’impérialisme.
Un foyer périphérique. On peut dire que si les
trotskystes de cette mouvance sont de toutes les 3. Fedayin, n° 3,
manifestations en faveur des Palestiniens, surtout mars 1970.
 62 • MATÉRIAUX POUR L’HISTOIRE DE NOTRE TEMPS • n° 96 / octobre-décembre 2009
Affiche de l’UGEP [1972].
Coll. MHC-BDIC.
à partir des années soixante-dix, le soutien n’a
jamais les caractéristiques d’identification quasi
charnelle qui a cours avec les maoïstes. La dis-
tance est encore beaucoup plus grande avec
l’autre mouvance trotskyste, lambertiste, connue
alors comme Organisation communiste interna-
tionaliste. L’OCI défend une analyse « centralis-
te » de la lutte de classes internationale. Pour elle,
la révolution sociale viendra des pays fortement
industrialisés. L’autre centre révolutionnaire étant
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Moscou, dans l’attente d’une révolution politique
qui rétablira le pouvoir des soviets aux dépens de
la bureaucratie stalinienne. Dans ce schéma, pas
ou peu de place pour la tragédie palestinienne.
Cela, même si des contacts sont établis avec cer-
tains dirigeants palestiniens se réclamant du
marxisme, comme Nayef Hawatmeh, le leader
du Front démocratique. Les mouvements trots-
kystes se retrouvent pour privilégier le travail
dans la société israélienne. Ils cohabitent d’abord
au sein du Matzpen (La Boussole), organisation
antisioniste israélienne, fondée en 1962 par
d’anciens militants communistes. En 1970, un
groupe de militants lambertistes quittera le
Matzpen pour fonder Avant Garde. Nous ne
sommes pas en France, mais nous ne nous éloi-
gnons pas pour autant de notre sujet car de nom-
breux militants trotskystes français ayant émigré
en Israël, jeunes sionistes découvrant sur place la
réalité palestinienne, joueront un rôle important
au sein de ces mouvements.
Un mot du Parti socialiste unifié (PSU), né en
1960 d’une fusion de l’Union de la gauche
socialiste, à dominante chrétienne, et du Parti
socialiste autonome (PSA) lui-même créé à par-
tir d’une rupture avec la SFIO sur la question
algérienne. Le PSU vivra intensément le conflit
israélo-palestinien, jusqu’à connaître un véri-
table schisme sur cette question en 1969, entre
une vieille génération dont beaucoup de mili-
tants juifs rescapés des camps, et des nouveaux
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arrivants incarnés par Michel Rocard. Le PSU
optera douloureusement en faveur de la cause
palestinienne, après des débats intenses où se
mêle aussi la critique d’une dégénérescence
capitaliste des kibboutz qui avaient fondé l’es-
poir autogestionnaire des anciens.
Notre exposé reste en grande partie histo-
rique. Est-ce à dire que l’extrême gauche ne joue
plus de rôle aujourd’hui dans le soutien à la cause
palestinienne ? Évidemment non. Mais ni
l’Association France-Palestine Solidarité, ni
l’Union juive française pour la paix, pour ne citer
que deux associations centrales dans l’action en
faveur de la reconnaissance des droits des
Palestiniens, ne peuvent être identifiés à l’extrême
gauche. Des profils politiques ou apolitiques
extrêmement variés s’y côtoient, même si de
nombreux militants d’extrême gauche y poursui-
vent un combat qu’ils jugent en cohérence avec
leurs autres engagements politiques. D. S.