Vous êtes sur la page 1sur 14

Les relations franco-tunisiennes de 1956 à 1964

Retour sur une difficile émancipation


Samya El Mechat
Dans Confluences Méditerranée 2001/1 (N° 36), pages 171 à 183
Éditions L'Harmattan
ISSN 1148-2664
ISBN 2747503674
DOI 10.3917/come.036.0171
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

Article disponible en ligne à l’adresse


https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2001-1-page-171.htm

Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s’abonner...


Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Distribution électronique Cairn.info pour L'Harmattan.


La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le
cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque
forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est
précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Les relations franco-tunisiennes de 1956 à 1964
Retour sur une difficile émancipation
Samya El Mechat

En accordant à la Tunisie "l'indépendance dans l'inter-


dépendance organisée", le Protocole du 20 mars 1956
s'inscrit dans le prolongement des conventions de juin
1955. Il prévoit en effet le maintien d'une prééminence
française dans les secteurs clefs de la Défense, des Affaires
étrangères et de l'ordre public.
Cette perspective est inacceptable pour les dirigeants
tunisiens. La surenchère de Salah Ben Youssef, la
présence de l'armée française, les difficultés avec l'Egypte
de Nasser et la puissance de l'ALN n'autorisent Bourguiba
à aucune souplesse dans sa politique envers la France.
La Tunisie montre bien vite qu'elle a les moyens d'agir et
la France à cet égard a mené un combat d'arrière-garde.
Le processus de décolonisation radicale est bien engagé au
cours de cette phase qui voit s'opérer le difficile transfert
des compétences. Français et Tunisiens passent leur
temps à "s'affronter" et à "négocier" à la fois. Il a fallu
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


plus de huit ans et de nombreux échanges de vues et
rencontres pour instaurer "sur la base de l'indépendance
et de l'égalité" des relations de coopération entre les deux
pays.

Les conventions du 3 juin 1955

Ce cadre général tracé, il faut évidemment évoquer les conventions


de juin 1955. Signées le 3 juin par E. Faure, P. July, T. Ben Ammar et M.
Slim, les conventions confirment l'engagement du discours de
Carthage (31 juillet 1954). Il n'y a pas de véritable évolution.
La Convention générale organise les pouvoirs publics pendant une
période transitoire marquée par la coexistence d'un Haut-
Commissaire de France et d'un exécutif tunisien. En vertu de l'auto-

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

171
nomie interne, la Tunisie peut se donner, sous réserve du respect du
bey et de la dynastie, les institutions politiques et administratives de
son choix. La convention générale proclame ainsi la pleine souverai-
neté interne de l'Etat tunisien. De fait, le visa résidentiel des décrets
beylicaux et les pouvoirs des contrôleurs civils sur l'administration
ont disparu dès l'entrée en vigueur des conventions. Le Secrétariat
Général est supprimé mais le préambule et l'article 2 de la convention
générale maintiennent le traité de Kassar Saïd, dit Traité du Bardo.
La coopération affirmée dans le préambule de la Convention géné-
rale se manifeste d'abord par le rythme progressif de certains trans-
ferts (police, fonction publique, justice). Les pouvoirs de police appar-
tiennent aux autorités tunisiennes mais les services de sécurité seront
maintenus, pendant deux ans, sous l'autorité du Haut-Commissaire
de France.
Les 5 autres conventions fixent le statut des Français de Tunisie ainsi
que les principes de la coopération judiciaire, économique et moné-
taire, culturelle et technique. On retiendra que la convention sur la
situation des personnes, la convention sur la coopération administra-
tive et la convention économique accordent un statut de faveur aux
Français de Tunisie. Ce statut leur assure la liberté de circulation, la
liberté d'établissement et d'entreprise, le respect des biens acquis, la
garantie de leurs biens qui ne peuvent être touchés par les nationali-
sations ou une réforme agraire.
En matière de droit des personnes, la Tunisie acquiert la faculté
d'établir sa législation sur la nationalité. En matière de justice, les
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


tribunaux tunisiens deviennent compétents pour statuer sur les litiges
entre Tunisiens, même dans les matières (droit des sociétés par
exemple) réservées jusqu'ici aux tribunaux français. Des tribunaux
mixtes seront institués dans un délai de 5 ans avec compétence pour
les litiges entre Tunisiens et non-Tunisiens. Enfin, la convention judi-
ciaire de juin 1955 prévoit un délai de 20 ans avant de confier aux
tribunaux tunisiens l'ensemble des affaires relevant de l'autonomie
interne.
En matière culturelle, la France se voit reconnaître le droit d'assurer
librement à tous les degrés l'éducation de ceux qui désirent recevoir
son enseignement en Tunisie.
Les conventions prévoient également un conseil arbitral et certaines
garanties pour éviter l'arbitraire possible du législateur tunisien. Et
pour rappeler celui-ci au respect des conventions, on a souligné le
principe de la primauté du droit international sur le droit interne.

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

172
Relations franco-tunisiennes

Mais l'érosion rapide des conventions dépasse toutes les prévisions.


Ne pouvant les dénoncer, la Tunisie entreprend de les démanteler en
abrogeant les dispositions qu'elle jugeait contraires à sa souveraineté.
Les conventions sont très vite l'objet de jugements contradictoires.
Dès 1956, les dirigeants tunisiens se heurtent à l'opposition entre la
souveraineté pleine et entière de l'Etat et la nécessaire prise en compte
des intérêts stratégiques, économiques et humains de la France en
Tunisie et dans la région. Loin d'avoir su dépasser cette contradiction,
Tunisiens et Français n'ont fait que la gérer au cas par cas, parfois de
manière arbitraire, avec pour résultat final l'abrogation des conven-
tions.

L'accord sur la représentation diplomatique

Bourguiba, président du Conseil depuis le 15 avril 1956, brûle les


étapes et n'attend pas un mois pour remettre en cause la Convention
générale. Il crée les ministères des Affaires étrangères et de la Défense
dont il assure la charge, et nomme T. Mehiri ministre de l'Intérieur.
Le 18 avril 1956, la Direction des services de sécurité passe sous l'au-
torité du ministre tunisien de l'Intérieur. Quelques jours plus tard (26
avril), le président du Conseil tunisien informe "directement" les
consuls étrangers du désir de son gouvernement de voir établir
"immédiatement" des missions diplomatiques en Tunisie.
R. Seydoux multiplie alors les interventions et les objections auprès
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


des consuls italien et américain. Il s'efforce de convaincre le consul
américain Hughes du caractère "prématuré" de "l'élévation en légation
ou ambassade de la représentation américaine. L'indépendance de la Tunisie
n'a pas encore de consistance réelle..."1. Mais les Etats-Unis expriment
leur réticence et objectent aux mises en garde insistantes du Quai
d'Orsay "l'obligation d'agir vite afin de ne pas se laisser devancer par les
ambassades arabes. Nous souhaitons répondre rapidement à Bourguiba
comme nous l'avons fait avec Balafredj..."2. Le département d'Etat
soutiendra désormais Bourguiba, qui trouve dans cette attitude une
nouvelle occasion de faire valoir ses revendications.
A la veille de ses entretiens avec Guy Mollet en mai 1956, Bourguiba
propose (16 mai) un échange d'ambassadeurs entre la France et la
Tunisie. Le Quai d'Orsay rejette sans ménagement la proposition qui
menace "la place particulière et les responsabilités spéciales de la France".
La proposition rencontre également l'hostilité de Roger Seydoux. Il

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

173
ne saurait accepter l'idée d'une remise en cause des conventions de
1955 dont "l'existence constitue pour la France dans les discussions à venir
un avantage très sérieux. Il est important pour nous de discuter à partir de
textes qui nous sont dans l'ensemble favorables…"3. A Paris, Bourguiba
accepte de ne pas procéder à l'échange d'ambassadeurs avant le débat
parlementaire prévu en juin 1956 mais les convergences s'arrêtent là.
La Direction des affaires marocaines et tunisiennes s'inquiète bien
évidemment de la détermination tunisienne qui va aboutir "à une
situation confuse, particulièrement sur le plan diplomatique. Si, malgré notre
opposition, la Tunisie noue des relations diplomatiques avec les Etats étran-
gers, nous allons à une crise grave et ouverte de nos rapports avec elle...".
Mais nul ne se leurre : "... nous pouvons uniquement les différer, ajoute
cette note du 7 juin 1956, lorsqu'il s'agit de pays alliés... Il est donc néces-
saire de trouver immédiatement une solution. Il faut dire à Bourguiba que
l'exercice par la Tunisie de ses responsabilités diplomatiques... serait une
violation du droit international..."
Parallèlement à la poursuite de ses efforts diplomatiques auprès de
plusieurs pays (Liban, Turquie, Etats-Unis), la France menace, rejette
solennellement toute idée de "caducité" des conventions et exige la
signature d'un accord diplomatique "préalablement à tout échange
d'ambassadeurs" mais les pressions tunisiennes et américaines la
contraindront à renoncer à cette exigence. La relation privilégiée qui
s'instaure entre la Tunisie et les Etats-Unis est ressentie avec irritation
à Paris. A. Savary rappelle dans sa note du 8 juin 1956 que " la Tunisie
a accepté d'établir avec la France des rapports d'interdépendance...
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


Pour le succès de cette politique qui intéresse la défense du monde
libre... le gouvernement français doit pouvoir compter sur l'entière
solidarité des Etats-Unis...."
La désignation de Hughes comme chargé d'Affaires provoque bien
évidemment une nouvelle et sérieuse contrariété en France.
L'ambassadeur de France, Couve de Murville, proteste auprès de
R.Murphy contre la décision américaine "prise de manière hâtive... et de
surcroît contraire à tous les principes de droit international". R. Murphy
indique encore une fois l'urgence et l'obligation d'agir vite et, dans un
souci d'apaisement, propose "l'intervention du représentant américain
auprès du Premier ministre tunisien pour ouvrir les négociations prévues
avec la France..."
Mais Bourguiba ne se résigne pas à l'inégalité des rapports de force
et le débat s'accélère sous la pression des circonstances. Il refuse de
conclure "immédiatement un traité d'Alliance ayant un caractère définitif.

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

174
Relations franco-tunisiennes

Il ne veut pas de texte qui puisse lui faire perdre la face, donc de texte qui
pourrait limiter sa liberté"4 conclut le haut-commissaire. Bourguiba
propose alors de compléter "l'Accord sur la représentation diploma-
tique" par un échange de lettres entre Guy Mollet et lui-même et un
communiqué commun des deux gouvernements.
La "manoeuvre" n'échappe pas à A. Savary qui place, encore une
fois, le débat sur le terrain du droit. Il refuse car "... la combinaison
proposée par les Tunisiens pour remplacer la déclaration commune présente
un inconvénient, celui de donner un caractère confidentiel aux seuls docu-
ments qui auraient une valeur réelle, c'est-à-dire l'échange de lettres. Notre
souci est de montrer que le futur traité d'amitié et d'alliance complète en
matière de défense et d'affaires extérieures les conventions de 1955, tandis
que celles-ci restent valables dans les autres domaines...". Il remarque aussi
que "le futur traité n'est plus défini d'aucune manière, que le mot "interdé-
pendance" a disparu, que le principe de l'action concertée en matière de
défense et d'affaires extérieures a été omis"5. Nouvelle impasse. Qui va
désormais céder? Sûrement pas Bourguiba.
Pour Roger Seydoux, la notion de mouvement paraît alors primor-
diale, Français et Tunisiens sont précisément dans une évolution et
non pas dans quelque chose de définitif. Convaincu que le temps est
désormais compté, Seydoux ne veut en aucune manière contrecarrer
Bourguiba, qui "... craint de ne plus pouvoir résister à des pressions qui
s'exercent contre lui et contre nous... Le facteur "temps" me paraît être un
élément essentiel..."6 conclut-il.
"L'accord sur la représentation diplomatique" est finalement signé le
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


15 juin 1956. Il ne s'agit pas d'une convention diplomatique générale
mais d'un accord limité à un objet déterminé. Il prévoit que les "deux
pays échangeraient des ambassadeurs qui auraient droit à un titre spécial,
celui d'envoyé exceptionnel...". La France continuera à représenter la
Tunisie dans les pays où "celle-ci le désirera".
Bourguiba se ravise pourtant et l'Accord franco-tunisien, à la diffé-
rence de l'Accord de Rabat, ne fixe pas les modalités de l'action
concertée entre les deux pays sur le plan diplomatique. Le Quai
d'Orsay reste cependant confiant : cet accord n'est qu'une étape vers le
Traité d'Alliance et d'Amitié, qui doit "organiser l'interdépendance entre
la France et la Tunisie, dans les nouveaux domaines reconnus à la souverai-
neté tunisienne..."7. Chacun retient donc sa propre interprétation du
texte. L'objectif du gouvernement tunisien n'est plus dans la réalisa-
tion d'un traité d'amitié et d'alliance, mais dans la reconnaissance
d'une souveraineté nationale pleine et entière.

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

175
La pression tunisienne s'accentue ; le gouvernement français s'af-
firme toutefois en position de force. Le 7 décembre 1956, Maurice
Faure déclare tranquillement : "Le règlement des problèmes posés par la
présence française dans la Tunisie indépendante devrait s'inspirer du double
principe approuvé par le conseil interministériel du 23 novembre 1956 : la
Tunisie a encore besoin de notre aide ; notre aide doit nous permettre d'ob-
tenir différentes contreparties... comme le maintien d'un certain nombre de
positions françaises dans les domaines militaire, judiciaire, économique et
culturel..."8. En fait de "contreparties", c'est le démantèlement des
conventions qui s'accélère, surtout à partir de l'automne 1956.

La convention judiciaire du 9 mars 1957

De fait, la vraie rupture réside dans l'élaboration d'un système judi-


ciaire tunisien. La justice est un attribut essentiel de la souveraineté.
Le fait majeur est le Code du Statut Personnel qui, faut-il le rappeler,
précède la proclamation de la République. L'émergence d'un véritable
code judiciaire tourné vers la modernité a valeur de symbole.
Les décrets des 3 et 17 août et du 25 septembre 1956 réorganisent les
services judiciaires et posent le principe de l'unification de l'ensemble
de la justice sous la souveraineté tunisienne. Les juridictions
charaïques de statut personnel musulman sont absorbées par les
tribunaux laïques de droit commun. Enfin, le décret beylical du 13
novembre 1956 pose le principe de la compétence générale et exclu-
sive au pénal des tribunaux tunisiens.
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


Au Quai d'Orsay comme au ministère de la Défense, on redoute les
effets de cette refonte du système judiciaire tunisien. André Morice
s'inquiète du transfert des "attributions de police judiciaire de la gendar-
merie française à la garde nationale tunisienne". Estimant que "l'application
du décret du 25 octobre 1956 est dangereuse pour nous", il décide d'inter-
dire l'accès des installations militaires françaises aux gardes nationaux
tunisiens et laisse éclater son indignation : "…Nous ne saurions
admettre, écrit-il, une telle intrusion de la part des autorités tunisiennes... Il
n'est pas possible d'accepter des décisions unilatérales de la part des
Tunisiens"9. Le Quai d'Orsay a peut-être une vue des choses un peu
plus nuancée; il admet que "la reconnaissance de l'indépendance de la
Tunisie conduit à lui laisser toute liberté dans l'organisation de ses tribu-
naux"10. Les positions françaises et tunisiennes demeurent toutefois
inconciliables et les négociations ouvertes le 26 novembre sont rapi-
dement interrompues.

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

176
Relations franco-tunisiennes

Le gouvernement tunisien reste ferme dans son attitude tandis que


les juridictions françaises rencontrent de sérieuses difficultés. C'est
cette réalité vécue par les magistrats français qui explique l'évolution
du Quai d'Orsay. A l'issue de laborieuses tractations avec A. Mestiri,
ministre de la Justice, une nouvelle convention judiciaire est signée le
9 mars 1957 à Tunis. Elle supprime les juridictions françaises et
prévoit le transfert de leurs compétences aux tribunaux tunisiens. Le
gouvernement tunisien accepte cependant le maintien de magistrats
français servant sous contrat dans les matières civiles et commerciales
à l'exclusion formelle du domaine pénal.
Les ressortissants français demeurent en matière de statut personnel
régis par leur loi nationale. Mais la garantie donnée aux Français -
présence de magistrats ou de jurés français jamais en majorité - est très
limitée dans le temps. Elle n'est valable que 5 ans et doit cesser le 1er
juillet 1962. Enfin, rien ne limite les arrestations préventives.
Cette convention, contrairement à l'usage international, ne fait
aucune réserve de ratification et elle est déclarée applicable à compter
du 1er juillet 1957. G. Gorse, nouvel ambassadeur de France, multiplie
les contacts avec A. Mestiri. Au premier rang des motivations de
G.Gorse, se trouvent les ambitions tunisiennes qu'il dénonce explici-
tement dans sa note du 14 juin 1957 : "…il me semble dangereux d'ad-
mettre le transfert des locaux ou des archives à la justice tunisienne dès la fin
du mois de juin, car il est à prévoir qu'une fois dans la place, les Tunisiens
s'y comporteront en maîtres et paralyseront les dernières mesures de liquida-
tion...". Toutes les démarches sont vaines. A. Mestiri ne recule pas et
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


maintient la date du 1er juillet 1957.

A la fin de l'année 1957, il reste peu de choses des conventions de


juin 1955. En droit, la convention, on l'a vu, a été abrogée et remplacée
par celle du 9 mars 1957 et, pour les affaires mettant en cause les mili-
taires, par l'échange de lettres du 9 mars 1957. La convention sur la
coopération administrative et technique du 3 juin 1955 est vidée d'une
partie de sa substance par le protocole relatif à l'assistance technique
du 9 mars 1957. Toutes les dispositions de la convention générale rela-
tives aux affaires extérieures, à la sécurité et à la défense sont deve-
nues incompatibles avec les accords ou arrangements ultérieurs. Dans
le domaine des relations financières et économiques, la France a
renoncé à la fois à une subordination institutionnelle trop stricte et
même à l'union économique "aussi complète que possible" prévue par la
convention de 1955. Enfin, le Traité d'Amitié et d'Alliance tarde à

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

177
prendre forme. Pourtant, deux questions importantes restent en
suspens : la défense commune et les terres coloniales.

Les questions de défense

Ce sont évidemment les questions de défense qui ont longtemps


constitué la principale pierre d'achoppement. Le gouvernement fran-
çais a constamment mis en avant le caractère "vital" de la défense
commune pour la "sécurité" de la région. L'Algérie est au cœur des
préoccupations françaises. Il formule alors deux exigences majeures :
le maintien des forces françaises et l'Accord de défense commune. Ces
revendications sont inacceptables pour Tunis qui y voit une atteinte à
sa souveraineté. Le gouvernement tunisien entend organiser l'évacua-
tion progressive des troupes françaises avant d'aborder la négociation
sur la convention de défense commune. Lors des négociations de juin
1956 à Paris, les propos d'Alain Savary et de Habib Bourguiba révè-
lent de profondes divergences. L'échec est constaté le 12 juillet.
Maurice Faure, à Tunis en février 1957, trouve Bourguiba toujours
ferme, toujours soucieux d'obtenir, avant de négocier, le regroupe-
ment des troupes françaises et leur repli sur Bizerte. Georges Gorse
observe attentivement la politique du gouvernement tunisien qui ne
cède pas aux menaces de suspension de l'aide financière, économique
et militaire. "L'illusion, écrit G. Gorse en juillet 1957, est de croire à la
possibilité de lier les problèmes militaires et les problèmes d'aide écono-
mique… Au risque de compromettre sérieusement l'équilibre du pays, ils
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


préfèrent se passer de notre assistance, plutôt que de renoncer à réclamer
publiquement l'évacuation de nos forces, la région de Bizerte exceptée, ou de
donner l'impression qu'ils sacrifient au profit d'avantages financiers la cause
du nationalisme algérien…"11
Pendant ce temps, le gouvernement tunisien ne relâche pas la pres-
sion et opte dès juillet 1956 pour un procédé simple : grâce à une poli-
tique de barricades, il parvient à paralyser l'armée française. Ces
épreuves de force de plus en plus graves, qui se renouvellent en 1958
et en 1960, se terminent chaque fois par un allégement du dispositif
militaire français, qui répond aussi à une aggravation du conflit en
Algérie. 23 000 militaires français quittent la Tunisie en 1957 tandis
que le Sud tunisien est partiellement évacué.
Pour se dégager de l'impasse, le gouvernement français renouvelle,
le 25 février 1957, sa proposition d'allégement et de regroupement des
forces françaises "dans un délai inférieur à deux ans" dans la zone de

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

178
Relations franco-tunisiennes

Bizerte. Dans sa réponse du 11 mars 1957, le gouvernement tunisien


fait savoir au gouvernement français l'ampleur de sa réprobation :
"L'implantation militaire française actuelle, mise à part Bizerte, ne répond
pas à des impératifs de défense du monde libre, mais plus aux exigences d'un
dispositif d'occupation...". La lutte pour l'indépendance totale demeure
un souci majeur et le meilleur moyen de couper court aux campagnes
du Caire ou d'ailleurs. Le gouvernement tunisien envisage toutefois
avec faveur l'organisation de la coopération militaire "dans le cadre du
monde libre".
D'autres acteurs interviennent en effet dans le débat en cours. Les
Etats-Unis apportent une aide précieuse aux Tunisiens comme, dans
une moindre mesure, les Britanniques. G. Gorse met en garde le Quai
d'Orsay contre "une véritable substitution de l'aide américaine à l'aide fran-
çaise..."12. De fait, les Etats-Unis manifestent leur intérêt pour "une
Tunisie forte et stable". Les livraisons d'armes de novembre 1957, la
mission Anderson (septembre 1959), l'accroissement de l'aide écono-
mique confirment le soutien des Etats-Unis. En conséquence, une
négociation sur les problèmes de défense est loin de se présenter
comme une certitude immédiate.
Les exigences de Bourguiba exaspèrent le gouvernement français
qui a prévu, semble-t-il, d'engager "la lutte contre sa personne et son
régime". G. Gorse exclut cette possibilité pour deux raisons : "Il est peu
probable que son successeur pratique à notre égard une politique nettement
plus satisfaisante. Au demeurant Bourguiba obtiendrait assurément dans
une épreuve prématurément ou mal engagée l'appui des Anglo-Saxons.
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


Mieux vaut laisser le processus se développer de lui-même en nous abstenant
de toute action...". Quelle que soit l'explication, la conclusion de
G.Gorse, qu'il essaye de faire partager au Quai d'Orsay, est toujours la
même : "Il convient de nous garder d'illusions. Le président du Conseil tuni-
sien a de grands défauts, il est un partenaire difficile. Dans le clavier limité
que comporte le personnel politique tunisien, il demeure aujourd'hui la seule
personne qui jouisse à la fois de prestige auprès de la masse et qui fasse de la
collaboration avec la France, mais à la manière dont il l'entend, un élément
fondamental de sa politique..."13
Pourtant les deux gouvernements, français et tunisien, usent encore
de pressions psychologiques, de surprises et de manoeuvres en tous
genres destinées à gagner du temps. Mais l'action du gouvernement
français n'est pas un succès. Commentant cet échec, la note de
G.Gorse résume ce qu'on pourrait appeler son point de vue définitif
sur la politique française en Tunisie : "Notre politique a consisté essen-

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

179
tiellement à éviter la rupture sans vouloir réellement jouer le jeu de la coopé-
ration… Nous donnons aux Tunisiens l'impression … de pratiquer une poli-
tique dictée davantage par les exigences de notre situation parlementaire que
par une volonté éclairée de l'analyse des faits. Enfin, la lenteur de nos réac-
tions, la complexité de notre administration nous placent souvent en situa-
tion d'infériorité devant un partenaire auquel un régime autoritaire et la
petitesse du pays permettent des actions et des répliques particulièrement
rapides. Les résultats obtenus ne sont, en effet, rien moins que décevants..."14
Les Tunisiens marquent donc des points et incitent le gouvernement
français, malgré les apparences de fermeté, à réviser ses objectifs. Les
négociations doivent aboutir désormais à "des accords partiels mais défi-
nitifs" lui permettant essentiellement de "légaliser" sa position à Bizerte
et d'obtenir des facilités sur les bases aériennes et navales de Gafsa,
Remada, Gabès et Sfax, précise C. Pineau dans sa note du 19 décembre
1957. Ces accords partiels sont "destinés, écrit encore C. Pineau, à s'in-
tégrer ultérieurement dans le Traité de Défense commune", mais à dire vrai
la France ne pense plus à un accord d'ensemble.
Le bombardement de Sakiet (8 février 1958) vient ajouter à un climat
déjà tendu une véritable crise de confiance. Toutefois, Bourguiba, au
lendemain de Sakiet, ne semble pas avoir envisagé la rupture. Il
accepte non sans réserve les propositions du gouvernement Pflimlin
du 26 mai 1958 qui prévoient le retrait de toutes les forces françaises,
sauf celles de Bizerte, dans un délai de 4 mois, l'engagement de la
Tunisie de laisser à la disposition de la France la base stratégique de
Bizerte, enfin la liberté complète de circulation aux forces françaises.
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


Ensuite, il approuve le message du général de Gaulle du 2 juin 1958,
qui s'est engagé à "conserver toute leur valeur" aux projets de protocole
et de calendrier de retrait remis au gouvernement tunisien le 30 mai.
Un échange de lettres, le 17 juin 1958, entérine les propositions fran-
çaises du 30 mai tandis que les forces françaises recouvrent leur liberté
de mouvement et d'action. Le compromis est toutefois précaire.
Dès la fin de 1958, plusieurs mesures et déclarations annoncent une
nouvelle crispation dans les relations franco-tunisiennes. Les diffi-
cultés reviennent avec la reconnaissance du GPRA ( 20 septembre 1958),
les retraits de concessions à des entreprises françaises, le programme
de "tunisification" des terres, le décrochage du dinar et le contrôle des
transferts de fonds, la dénonciation de l'union douanière, les revendi-
cations sahariennes, enfin, l'arrestation en février 1959 de 13 ressortis-
sants français accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat tunisien. Cette
période voit s'amorcer le revirement du gouvernement tunisien sur

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

180
Relations franco-tunisiennes

Bizerte.
La négociation sur la base de Bizerte demeure l'enjeu-clé du gouver-
nement. L'opération de Bizerte, destinée à renforcer la souveraineté de
l'Etat, doit être le prélude d'une offensive plus large, incluant le tracé
des frontières et la récupération des terres coloniales. Mais les événe-
ments, on le sait, se déroulent rarement comme prévu, surtout en
temps de guerre. Et la "bataille de l'évacuation" est un échec.

La nationalisation des terres coloniales

La garantie inscrite dans les conventions de 1955 relative au main-


tien des biens français n'a pas résisté à la conjoncture politique. La
récupération des terres coloniales a coïncidé avec la suspension de
l'aide française au printemps 1957. Pour la Tunisie, la récupération des
terres coloniales est présentée comme une garantie de la souveraineté
de l'Etat et la situation démographique et socio-économique du pays
exige des mesures rapides. Pour la France, il est nécessaire d'assurer
la sécurité de ses ressortissants en Tunisie et des investissements
privés (propriétés agricoles, entreprises industrielles et commerciales,
exploitations minières). Le dossier est donc l'objet de transactions
difficiles mais, dans un contexte de détente, il n'est pas insoluble car
Français et Tunisiens négocient sur la base de l'indemnisation.
La convention du 8 mai 1957 porte sur le rachat des terres situées en
zone dite "d'insécurité". Ce programme a nécessité un crédit de 6 200
millions de francs. C'est une reprise, de manière indirecte, de l'aide
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


financière française.
Mais la situation se dégrade au lendemain de la crise de Sakiet : des
colons sont éloignés, par la force, de leurs exploitations situées dans
les régions frontalières et la loi tunisienne du 11 juin 1958 limite à 50
ha la superficie des propriétés. G. Gorse prend au sérieux la menace
d'une réforme agraire qui compliquerait inévitablement la vie des
Français. C'est ce qu'il explique au ministre des Affaires étrangères,
Couve de Murville, en insistant sur la nécessité d'un accord à
l'amiable15. Sans l'attendre, le gouvernement tunisien légifère. Une loi
du 7 mai 1959 portant sur les terres dont l'exploitation est jugée insuf-
fisante ou inadaptée aux besoins des Tunisiens permet d'exproprier,
d'abord timidement dans la région de Kairouan, puis brutalement
dans la région de Béja et du Cap Bon16. Une deuxième loi autorise la
reprise des concessions accordées aux sociétés françaises (électricité,
téléphone, pêcheries) sans indemnisation. Une troisième loi modifie la

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

181
réglementation de certaines activités au profit des seuls nationaux
(professions libérales, transporteurs...)
Le gouvernement américain désapprouve en décembre 1959 cette
campagne de "décolonisation", qui se fait sous le couvert de la légis-
lation17. On constate alors à la fin de 1959 plus de souplesse de la part
de Tunis - qui s'engage à renoncer aux "spoliations" - et davantage de
compréhension du côté français. Lorsque Boegner succède à Gorse
(décembre 1959), la France semble disposée au versement d'un loyer
pour Bizerte18 et, en janvier, Boegner, Ladgham et Mokkadem se
mettent d'accord sur le principe d'un programme échelonné de
cession de terres. Mais la question de la participation financière n'est
pas résolue19.
Il a fallu trois mois de négociations serrées pour aboutir à un texte
de protocole, le 13 octobre 1960, qui prévoit le transfert de 400 000 ha
à l'Etat tunisien contre le versement d'une indemnité forfaitaire d'un
million de dinars et la libre jouissance pour les agriculteurs qui
souhaitent continuer à exploiter leurs terres. Mais sur les lots doma-
niaux, le gouvernement tunisien a prononcé des déchéances de droits,
sans qu'aucune indemnité ne soit versée aux propriétaires dépos-
sédés20.
L'ambassadeur Jean Sauvagnargues, nommé en août 1962, a pour
mission de reprendre la négociation avec Mongi Slim. Le protocole du
2 mars 1963 maintient le texte du 13 octobre 1960. Mais quelques mois
après la décision algérienne (1er octobre 1963), Bourguiba décide à
son tour, le 12 mai 1964, la nationalisation des terres (350 000 ha) et la
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


suspension des indemnisations. Le gouvernement français répond
par des mesures de rétorsion en annulant la totalité du crédit prévu,
soit 45 millions de francs, en rappelant ses experts de l'Agriculture, du
Plan et des Finances ainsi qu'un certain nombre d'enseignants. La
coopération culturelle - dernier moyen de l'influence française - est
néanmoins préservée.
Le transfert de souveraineté se clôt sur la question des terres, sans
doute la plus douloureuse. A la veille de son départ, en décembre
1959, G. Gorse évoque l'amertume et la colère des Français de Tunisie
qui "se sachant condamnés" ont le sentiment d'être abandonnés. La
nationalisation des terres coloniales et la saisie de biens immobiliers
dits "vacants" ont dissipé les dernières illusions.

Les querelles de souveraineté ont révélé des antagonismes profonds.


Autorité et crédibilité pour la France, reconquête et défense de la

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

182
Relations franco-tunisiennes

souveraineté nationale pour la Tunisie, le jeu n'est sans doute pas égal.
Mais la France a tardé à prendre son parti de la liquidation du protec-
torat et de la volonté d'émancipation des Tunisiens. Le Protocole du 20
mars 1956 est apparu alors comme un compromis honorable qui
ménage les apparences et les transitions nécessaires. A la fin de 1956,
en fait, pour tous ceux qui étaient clairvoyants, l'indépendance dans
l'interdépendance était bien terminée. Encore fallait-il l'accepter.

Samya El Mechat est directrice de recherche à l’ Institut national du patri-


moine de Tunis (INP).

Notes :
1. Tél. de Seydoux au ministère des Affaires étrangères - 20.4.1956-370.
2. Note de Dulles à ambassadeur à Paris - 8.5.1956-772.00.
3. Note de Seydoux à ministère des Affaires étrangères - 17.5.1956-342.
4. Tél.de Seydoux à Savary -7.6.1956-342.
5. Note de Savary à Seydoux - 9.6.1956-342.
6. Note de Seydoux à Savary - 10.6.1956-342.
7. Note du secrétaire chargé des Affaires marocaines et tunisiennes aux représentants diplo-
matiques -18.6.1956/342.
8. Note de Faure à Seydoux - 7.12.1956-335.
9. Note du ministre de la Défense au secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères - 29.11.1956-
340.
10. Note sur la révision de la convention judiciaire franco-tunisienne - 9.2.1957-340.
11. Note de Gorse au secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères - 3.7.1957-335.
12. Note de Gorse au secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères - 3.7.1957-335.
13. Ibid.
14. Note pour le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères - 9.12.1957-335.
15. Tél. de Gorse au ministère des Affaires étrangères - 12.10.1959-DDF/1959, n°181.
16. Note de Gorse au ministère des Affaires étrangères - 26.11.1959-DDF-1959, n°250.
17. Note de Gorse au ministère des Affaires étrangères - 18.12.1959-370.
18. Les Tunisiens proposent en novembre 1959 de lier le problème des terres à celui de Bizerte.
© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)

© L'Harmattan | Téléchargé le 09/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 102.171.159.25)


Grâce au principe du "service rendu", la location de la base de Bizerte serait considérée comme
une contribution au rachat des terres.
19. Tél. de Boegner au ministère des Affaires étrangères - 22.1.1960-DDF, 1960, n°60.
20. Note de Sauvagnargues au ministère des Affaires étrangères - 11.2.1966-337.

CONFLUENCES Méditerranée - N° 36 HIVER 2000-2001

183

Vous aimerez peut-être aussi