Vous êtes sur la page 1sur 10

Chap.

6 : Le Titrage Colorimétrique
Capacités
 Comprendre la notion de Titrage avec suivi colorimétrique
 Savoir établir une Réaction d’oxydo-réduction support du titrage
 Relier qualitativement l’évolution des quantités de matière de réactifs et de produits à l’état final au
volume de solution titrante ajoutée.
 Définir et repérer l’équivalence. D'un Titrage colorimétrique
 Relier l’équivalence au changement de réactif limitant et à l’introduction des réactifs en proportions
stœchiométriques.
 Établir la relation entre les quantités de matière de réactifs introduites pour atteindre l’équivalence.
 Expliquer ou prévoir le changement de couleur observé à l’équivalence d’un titrage mettant en jeu
une espèce colorée.

Réaliser un titrage direct avec repérage colorimétrique de l’équivalence pour déterminer la quantité
de matière d’une espèce dans un échantillon(AE n°7 et 8)

Les dosages sont nécessaires dans le domaine de la santé (pour effectuer des
analyses sanguines, établir un diagnostic) et de l'environnement (pour quantifier un
polluant), ainsi que pour le contrôle qualité des produits d'usage courant (aliments,
boissons, produits ménagers ou pharmaceutiques), afin de garantir au consommateur un
produit conforme.
Ici nous déterminerons le degré alcoolique d'un vin, et nous vérifierons les étiquettes
d'un fabriquant d'eau de Javel.

I - Dosage par étalonnage (chapitre 2)

1) Proposer une définition d’un dosage ? 


Réaliser un dosage consiste à déterminer avec précision la concentration d'une espèce chimique en solution.

2) Qu'est-ce qu'un dosage par étalonnage ?


Réaliser un dosage par étalonnage consiste à déterminer la concentration d'une espèce en solution par
comparaison d'une propriété physique de l'échantillon (absorbance, échelle de teinte, etc.) à celle de
solutions étalons de concentration connue, via le tracé d'une courbe d'étalonnage.

3) Dans ce type de dosage, l'espèce à doser est-telle consommée où intacte ?


Il n'y a pas de réaction chimique dans un dosage par étalonnage, donc l'espèce à doser demeure intacte.

II - Dosage Colorimétrique

Voir AE n°7 : Titrage colorimétrique d'une solution de Lugol


Voir AE n°8 : Titrage colorimétrique d'une eau oxygéné

4) Proposer une définition d’un dosage par titrage ? 


C'est une technique de dosage mettant en jeu une réaction chimique.

5) Qu’est ce que la réaction support du titrage ? 


La réaction chimique se produisant entre un réactif titrant de concentration connue et un réactif titré dont on
chercher à déterminer la concentration est appelée réaction support du titrage.
+ +

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 1 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
6) Quel sont les propriétés de la réaction support d'un titrage ? 
Elle doit être totale, rapide et univoque (les réactifs ne doivent pas intervenir dans une autre réaction).

7) Dans un dosage par titrage, l'espèce à doser est-telle consommée où intacte ?


Il y a réaction chimique donc l'espèce à doser est consommée.
(titrer t comme la croix donc la destruction de l'espèce)

8) Schématiser et annoter le dispositif de titrage colorimétrique ? 

Burette graduée
Potence

Solution contenant le réactif


titrant A de concentration CA
connue

Erlenmeyer

Solution contenant le réactif à


titrer B de concentration CB à
Barreau aimanté déterminer

9) On représente le réactif en excès présent dans la burette par une croix X et celui à doser contenu dans le
bécher par un rond O.
- Placer, sur le schéma 1, 3 croix dans le bécher et plus de 3 ronds dans la burette.
- Le schéma 2 représente ce qu'il se passe à l'échelle microscopique au cours de l'équivalence du dosage par
titrage. Sachant qu'un rond neutralise une croix; compléter le schéma 2.
- Le schéma 3 représente ce qu'il se passe à l'échelle microscopique après l'équivalence du dosage par titrage.
Compléter le schéma 3.

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 2 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
10) En déduire alors l'équivalence d'un dosage par titrage. 
L'équivalence d'un titrage correspond à l'état final du système chimique pour lequel les réactifs (espèces
titrée et titrante) ont été introduits en proportions stœchiométriques et sont donc entièrement consommés.

Il y a un changement de réactif limitant à l'équivalence.

11) Qu'est ce que le volume à l’équivalence VE d'un titrage ? 


C'est le volume total de solution titrante versée pour atteindre l'équivalence.

12) Sachant a et b sont les nombres stœchiométriques des réactifs A et B, et, c et d sont les nombres
stœchiométriques des produits C et D, déterminer une relation mathématique des proportions
stœchiométriques à l'équivalence en exploitant ce tableau d’avancement à l'équivalence. 

Equation bilan : + +
Avancement
Etat du système n(A) n(B) n(C) n(D)
(mmol)

Etat à l'équivalence

Au cours de l'équivalence, les deux réactifs sont consommés :

donc et donc

D'ou donc

13) Qu'est-ce qu'un titrage colorimétrique ? 


Réaliser un titrage colorimétrique consiste à déterminer la concentration de l'espèce à titrer en détectant un
changement de couleur du milieu réactionnel à l'équivalence.

14) On cherche à déterminer la concentration des ions iodure Considérons la réaction support d'un titrage :

Données :
- Volume à l'équivalence : VE = 12 mL
- Volume de la solution d'ion iodure V1 = 20 mL.
- Concentration en peroxyde d'hydrogène :
- Le diiode présente une coloration jaune, les autres espèces sont incolores en solutions.
a) Dans quelle verrerie se trouve le réactif titrant et le réactif à titré ?
Réactif titrant : burette ; Réactif à titré : erlenmeyer (un bécher est possible aussi)
b) quelle photo correspond la solution dans le bécher : Avant l'équivalence : A Après l'équivalence : B
c) Sachant que n1 représente la quantité de matière des ions iodures et n2 celle du peroxyde
d'hydrogène. Déterminer la concentration C1 en ion iodure.
A l'équivalence, les réactifs sont dans les proportions stœchiométriques donc :

donc donc

au final : soit :

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 3 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
DS : Détermination du degré alcoolique d’un vin d’épines

Dans plusieurs régions de France, on fabrique du vin d’épines, un apéritif alcoolisé qui titre environ à environ
15 % en degré d’alcool. Cette boisson est préparée en faisant macérer de jeunes pousses de prunellier, un petit
arbre rustique, dans un mélange de sucre, de vin et d’eau de vie (boisson alcoolisée obtenue par distillation de
jus fermentés de fruits, de céréales ou de tubercules.) pendant un mois. Après filtration, ce mélange est mis en
bouteille pour vieillir pendant au moins trois mois, avant de pouvoir être dégusté. En fin de période de
vieillissement, il est possible de vérifier le degré d’alcool du vin d’épines fabriqué en réalisant un titrage suivi
par colorimétrie.
On considère que l'alcool présent dans les boissons alcoolisées est une seule et même espèce chimique :
l’éthanol. Le degré d’alcool d’une boisson alcoolisée, noté (°), correspond au volume d'éthanol pur contenu
dans 100 mL de boisson. Par exemple, 100 mL d’une boisson à 35° contient 35 mL d’éthanol pur.

Détermination du degré d’alcool du vin d’épines

Le vin d’épines étant constitué de diverses espèces chimiques, on effectue une distillation fractionnée d’un
mélange de 50 mL de vin d’épines et d’eau pour en extraire l’éthanol. On verse le distillat dans une fiole jaugée
de 500 mL et on complète avec de l’eau distillée.
On obtient 500 mL de solution notée S contenant tout l’éthanol initialement présent dans 50 mL de vin
d’épines.
L’éthanol réagit avec les ions permanganate en milieu acide, mais cette transformation, quoique totale, est
lente : elle ne peut donc pas être le support d’un titrage. On procède donc en deux étapes.
Étape 1 : on introduit les ions permanganate en excès dans un volume donné de la solution S pour transformer
tout l’éthanol présent en acide éthanoïque et on laisse le temps nécessaire à la transformation de s’effectuer.
Étape 2 : on réalise ensuite le titrage des ions permanganate restants par les ions Fe2+.
Données :
- Couples oxydant-réducteur : acide éthanoïque / éthanol : ;
ion permanganate / ion manganèse : .

- Demi-équation électronique :

- Masse volumique de l’éthanol : ρ = 0,79 g.mL-1; Masse molaire de l’éthanol : M = 46 g.mol-1


- Toutes les espèces chimiques en solution sont incolores mis à part les ions permanganate qui sont violets.

A) Étude de l’étape 1
On s’intéresse ici à la réaction entre les ions permanganate et l’éthanol. Dans un erlenmeyer, on mélange V0 =
2,0 mL de solution S et V1 = 25,0 mL d'une solution acidifiée de permanganate de potassium (K+(aq) +MnO4- (aq))
de concentration en quantité de matière .
On bouche l'erlenmeyer et on laisse réagir pendant environ 30 minutes, à 60°C.

1) Établir que l’équation de réaction entre l’éthanol et les ions permanganate en milieu acide s’écrit :
5 C2H6O(aq) + 4 MnO4-(aq) + 12 H+(aq) → 5 C2H4O2(aq) + 4 Mn2+(aq) + 11 H2O ( )
- –
Couple : MnO4 (aq) / Mn2+(aq) (×4) -
MnO4 (aq) + 8 H+(aq) + 5e = Mn2+(aq) + 4 H2O(l)

Couple : C2H4O2(aq) / C2H6O (aq) (×5) C2H6O (aq) + H2O(l) = C2H4O2(aq) + 4 H+(aq) + 4 e–

Bilan : 4MnO4-(aq) + 32H+(aq) + 20e– + 5C2H6O (aq) + 5H2O(l) 4Mn2+(aq) + 16H2O(l) + 5C2H4O2(aq) + 20 H+(aq) + 20e-

4MnO4-(aq) + 32H+(aq) + 5C2H6O (aq) + 5H2O(l)  4Mn2+(aq) + 16H2O(l) + 5C2H4O2(aq) + 20 H+(aq)

4MnO4-(aq) + 32H+(aq) + 5C2H6O (aq)  4Mn2+(aq) + 11H2O(l) + 5C2H4O2(aq) + 20 H+(aq)


4MnO4-(aq) + 12H+(aq) + 5C2H6O (aq)  4Mn2+(aq) + 11H2O(l) + 5C2H4O2(aq)

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 4 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
2) Compléter le tableau d'avancement en utilisant comme notation :
- n0, quantité de matière initiale d'éthanol présente dans le volume V0
- n1, quantité de matière initiale d'ions permanganate présente dans le volume V1.
Équation de la réaction 5 C2H6O(aq) + 4 MnO4-(aq) + 12 H+ → 5 C2H4O2(aq) + 4 Mn2+(aq) + 11 H2O(l)
Avancement
État n(C2H6O) n(MnO4-) n(H+) n(C2H4O2) n(Mn2+) n(H2O)
(mol)
Initial 0 n0 n1 / 0 0 /
En
x / /
cours
Final / /

Remarques :
 On rappelle que l'ion permanganate est introduit en excès.
 L'eau étant le solvant et l'ion hydrogène n'étant pas limitant, leurs quantités ne seront pas précisées.
3) En s'appuyant sur le tableau d'avancement, montrer que dans l'état final, la quantité d'ions permanganate
restant dans l'erlenmeyer peut s'écrire :
L’ion permanganate est en excès donc le réactif limitant est l’éthanol alors

Ainsi

or

on retrouve bien que

B) Étude de l’étape 2
On titre les ions permanganate restants à la fin de l’étape 1, directement dans l’erlenmeyer, par une solution
aqueuse contenant des ions Fe2+ à la concentration en quantité de matière .

L'équation de la réaction de support du titrage entre les ions permanganate MnO4- et les ions Fe2+ est :

MnO4– (aq) + 5 Fe2+(aq) + 8 H+(aq) → Mn2+(aq) + 5 Fe3+(aq) + 4 H2O( )

Le volume de solution titrante versé pour atteindre l’équivalence est V2éq = 14,1 mL.
1) Définir le terme « équivalence » utilisé lors d’un titrage.
À l'équivalence, les réactifs ont été introduits dans les proportions stœchiométriques.
Il y a changement de réactif limitant.
Avant l'équivalence, l'ion permanganate est en excès, après l'équivalence l'ion fer (II) est en excès.

2) Préciser, en justifiant, le changement de couleur qui permet de repérer l’équivalence.


D’après l’énoncé, toutes les espèces chimiques en solution sont incolores mis à part les ions permanganate qui sont violets. L’ion
permanganate étant initialement en excès, la solution est violette puis cette couleur va disparaitre complètement à
l’équivalence. La solution va donc passer du violet à l’incolore.

3) Indiquer la relation qui existe, à l’équivalence, entre les quantités de matière d’ions permanganate
restantes, notés et les ions Fe2+ versés à l’équivalence n2.

D’après l’équation support de titrage : donc

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 5 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
4) Démontrer que la quantité d'éthanol initialement présente dans le volume 50 mL de vin d’épines est
donnée par la relation : é .
500 mL de solution notée S contenant tout l’éthanol et on en prends V0 = 2,0 mL

Réaction 1 comportant le permanganate initial de quantité de matière n1 en excès et l'éthanol de quantité de matière n0 en
limitant :

5 C2H6O(aq) + 4 MnO4-(aq) + 12 H+(aq) → 5 C2H4O2(aq) + 4 Mn2+(aq) + 11 H2O ( )

Question A) - 1):
Question A) - 3) :

Réaction 2 comportant le permanganate restant dans le bécher (après réaction avec l'éthanol dans la réaction 1) et l'ion fe 2+
dans la burette de concentration C2 et de volume à l'équivalence versée V2éq pour avoir les proportions stœchiométriques :

MnO4– (aq) + 5 Fe2+(aq) + 8 H+(aq) → Mn2+(aq) + 5 Fe3+(aq) + 4 H2O( )

Question B) - 3) : donc

On a donc : devient :

Donc donc

Au final : donc pour 2,0 mL de S contenant


n0 éthanol (et non la totalité)

Donc pour 500 mL de S, il faut multiplier par 250 d'où :

.
5) Déterminer si le degré d’alcool annoncé de ce vin d’épines est conforme à celui annoncé pour ces apéritifs.
Le candidat est invité à présenter son raisonnement de manière claire et ordonnée. Toute tentative de réponse,
même incomplète, sera valorisée.
é donc :

pour 50 mL

Pour déterminer le degré d’alcool on veut le volume d’éthanol pur contenu dans 100 mL de vin d’épines.
Dans 100 mL :
Appelons ET : quantité d'éthanol totale

On a donc or

d'ou donc (en ne conservant que deux chiffres significatifs)

Le degré d’alcool d’une boisson alcoolisée, noté (°), correspond au volume d'éthanol pur contenu dans 100 mL de boisson. Par
exemple, 100 mL d’une boisson à 35° contient 35 mL d’éthanol pur donc ici : 15 mL pour 100 mL de vin donc 15°.
Le degré d’alcool est conforme à celui annoncé.

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 6 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
DS : Hypochlorites et eaux de Javel

Connue depuis plus de deux siècles pour son pouvoir à la fois désinfectant et
blanchissant, l’eau de Javel reste encore aujourd’hui un produit d’utilisation
courante en France. Chaque année, on compte environ 245 millions de litres
commercialisés au niveau du grand public.
d’après https://www.eaudejavel.fr/

L’eau de Javel est une solution aqueuse contenant des ions hypochlorite CℓO (aq).
Son efficacité dépend de la concentration de ces ions qui présentent des propriétés oxydantes. Rencontrée
sous différentes formes dans les usages domestiques, l’eau de Javel est très fréquemment vendue en flacon ou
en berlingot de recharge affichant respectivement des degrés chlorométriques de 9° chl et de 36° chl.
Le but de cet exercice est d’expliciter certaines des indications données par un fabricant proposant deux types
de conditionnement, flacon et berlingot, et d’étudier une méthode de dosage de l’eau de Javel.

« JAVEL » en flacon « JAVEL CONCENTRÉE » en berlingot


Verser deux berlingots dans un flacon de 2 L vide et
Eau de Javel prête à l’emploi. compléter avec de l’eau froide pour obtenir un volume de 2 L
d’eau de Javel prête à l’emploi.
 À utiliser de préférence dans les trois ans suivant les  À diluer dans les trois mois qui suivent la date de
indications figurant sur le haut de la bouteille. fabrication (dans les deux mois et demi en période
 À conserver au frais et à l’abri de la lumière et du soleil. chaude).
 Ne pas réutiliser le flacon vide, sauf pour diluer de l’eau  À conserver au frais et à l’abri de la lumière et du soleil.
de Javel en berlingot.  Ne pas utiliser de flacons alimentaires.
Contient : sodium hypochlorite, sodium hydroxyde. Contient : sodium hypochlorite, sodium hydroxyde.

FLACON DE 2 L BERLINGOT DE 250 mL


CONCENTRATION : 9° chl CONCENTRATION : 36° chl

1. Degré chlorométrique d’une eau de Javel


Industriellement, l’eau de Javel est obtenue par barbotage de dichlore gazeux Cℓ2(g) dans une solution aqueuse
d’hydroxyde de sodium (Na+(aq) + HO−(aq)). La transformation chimique ayant lieu peut être considérée
comme totale et elle est modélisée par la réaction d’équation :
Cℓ2(g) + 2 HO−(aq)  Cℓ−(aq) + CℓO−(aq) + O(ℓ)
En France, l’eau de Javel est souvent caractérisée par son degré chlorométrique (° chl) qui correspond au
volume, exprimé en litres, de dichlore gazeux nécessaire pour préparer un litre de solution d’eau de Javel. Ce
volume est mesuré dans des conditions de température et de pression telles que le volume molaire des gaz est
Vm = 22,4 L.mol−1.
1.1. Montrer que la concentration en quantité de matière des ions hypochlorite CℓO−(aq) d’une eau de Javel
de titre chlorométrique 9° chl est de 0,4 mol.L −1.
Pour obtenir 1L d’eau de javel à 9°chl, il a fallu 9 L de dichlore gazeux.
On calcule donc la quantité de matière de dichlore gazeux que cela représente :

donc .

D’après l’équation de la réaction, la consommation d’une mole de dichlore produit une mole d’ions hypochlorites CℓO −.

Une eau de javel de titre chlorométrique 9°chl a donc bien une concentration en ions hypochlorites CℓO −(aq) de 0,4 mol.L-1.

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 7 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
1.2. Justifier le protocole de dilution indiqué sur l’étiquette d’un berlingot de « JAVEL CONCENTRÉE » pour
obtenir une eau de Javel prête à l’emploi.
Solution mère : Berlingot de concentration C0 = 36°chl
Solution fille : Eau de Javel prête à l’emploi de concentration C1 = 9°chl
V1 = 2 L
V0 à diluer ?

Au cours d'une dilution, il y a conservation de la quantité de matière donc


donc

il vient : donc

il faut donc 500 mL de javel concentrée or pour deux berlingots : V0 = 2×250 mL = 500 mL

On vérifie bien qu’il est nécessaire de diluer 2 berlingots de 250mL si l’on souhaite préparer 2L d’eau de Javel.

2. Limite de conservation des eaux de Javel



L’ion hypochlorite CℓO (aq) en solution aqueuse est fortement oxydant et capable d’oxyder l’eau elle-même.
On peut modéliser cette transformation à partir des deux couples oxydant -réducteur suivants :

CℓO−(aq) / Cℓ−(aq) et O2 (g) / 2 O(ℓ).

Cette transformation, plus ou moins lente en fonction de certains paramètres, impose une limite de durée
d’utilisation aux eaux de Javel.
2.1. Établir l’équation de la réaction d’oxydo-réduction modélisant l’oxydation de l’eau par les ions
hypochlorite.
Justifier le rôle oxydant de l’ion hypochlorite.
Couple O2(g)/H2O(ℓ) :
Oxydation de l’eau (1) 2 H2O = O2 + 4H+ + 4e–

Couple CℓO–(aq) / Cℓ–(aq) :


– + – –
Réduction de l’hypochlorite (2) CℓO + 2H + 2e = Cℓ + H2O

qui devient pour avoir le même nombre d'électrons transférés : 2CℓO– + 4H+ + 4e– = 2Cℓ– + 2H2O
– + – – + –
Au final : 2CℓO + 4H + 4e + 2 H2O → 2Cℓ + O2 + 2H2O + 4H + 4 e
– –
qui se simplifie en : 2CℓO → 2Cℓ + O2

L’ion hypochlorite CℓO– est l’oxydant car c’est lui qui capte les électrons

2.2. Indiquer comment évolue le degré chlorométrique d’une eau de Javel dans le temps. Justifier la réponse.
D’après la question précédente, les ions CℓO– sont consommés progressivement. Puisqu’il y en a de moins en moins dans la
solution, le degré chlorométrique d’une eau de javel diminue dans le temps.

2.3. D’après les indications fournies par le fabricant, identifier trois facteurs qui influent sur la dégradation
de l’eau de Javel.
"À diluer dans les trois mois … (dans les deux mois et demi en période chaude)" et "À conserver au frais"
→ Une température plus basse ralentit la dégradation.
"À conserver à l’abri de la lumière et du soleil"
→ la lumière peut accélérer la dégradation.
 La Javel la plus concentrée se conserve 2 ou 3 mois, alors que celle moins concentrée se conserve 3 ans
→ Une plus grande concentration peut accélérer la dégradation.

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 8 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
3. Titrage d’une eau de Javel prête à l’emploi

On se propose de contrôler expérimentalement la concentration en ions hypochlorite CℓO−(aq) présents dans


une solution S d’eau de JAVEL achetée en flacon de L. Pour cela, on procède au titrage de la solution S par
une méthode indirecte dont les étapes sont décrites ci-après.
Étape 1 :
La solution S étant trop concentrée pour être dosée directement, on effectue une dilution au dixième afin
d’obtenir un volume de 50,0 mL de solution diluée notée S’.
Étape 2 :
Dans un erlenmeyer de 150 mL, on introduit dans l’ordre :
 un volume V’ = 10,0 mL de solution S’ ;
 20 mL d’une solution aqueuse d’iodure de potassium (K (aq) + I (aq)) de concentration en ions iodure
+ −
− −1
C(I ) = 0,10 mol.L ;
 quelques gouttes d’acide sulfurique concentré.
La transformation chimique ayant lieu lors de cette étape peut être modélisée par la réaction d’équation :
CℓO−(aq) + 2 I−(aq) + 2 H+(aq)  Cℓ−(aq) + I (aq) + O(ℓ)
Les ions iodure I (aq) étant apportés en excès dans le mélange, la totalité des ions hypochlorite CℓO−(aq)

initialement présents sont consommés.


Étape 3 :
On réalise le titrage du diiode I (aq) formé à l’issue de l’étape 2 par une solution aqueuse de thiosulfate de
sodium (2 Na+(aq) + S O (aq)) de concentration en ions thiosulfate C(S O ) = 5,0  10−2 mol.L−1.
La réaction support du titrage a pour équation :
I (aq) + 2S O (aq)  2 I−(aq) + S O (aq)

À l’approche de l’équivalence, on ajoute quelques gouttes de thiodène dans le mélange réactionnel.


Lors de ce titrage, le volume de solution aqueuse de thiosulfate de sodium versé pour atteindre l’équivalence
est VE = 12,4 mL.
En solution aqueuse, le diiode I (aq) est de couleur brune à forte concentration et jaune très pâle à faible
concentration. Une solution aqueuse de diiode devient bleu foncé en présence de thiodène.
Parmi l’ensemble des espèces mentionnées dans cet exercice, seul le diiode est coloré en solution aqueuse.

3.1. Indiquer les précautions à prendre lors de la manipulation des solutions S et S’


Le pictogramme alertant sur la toxicité de l’eau de javel étant indiqué sur la notice, il convient de porter les équipements
de protection habituel : blouse, gants et lunettes de protection.

3.2. On donne le schéma du dispositif expérimental mis en œuvre lors de l’étape 3. Indiquer sans recopier le
schéma sur la copie, les termes à mettre en (a), (b), (c), (d) et (e) pour compléter la légende de ce schéma.

(a) : burette

(b) : thiosulfate de sodium


c(S2 O23 ) = 5,0  10−2 mol.L−1

(c) : erlenmeyer

(d) : volume V’ de S’ + 20 mL d’iodure de


potassium
C(I–)=0,10 mol.L-1 + quelques gouttes d’acide
sulfurique + thiodène

(e) : agitateur magnétique

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 9 sur 10 M.SALAH


Chap.6 : Titrage colorimétrique
3.3. Indiquer comment l’équivalence est repérée lors de ce titrage. Justifier la réponse.
Le diiode I2 jaune très pâle présent dans l’erlenmeyer va réagir avec les ions thiosulfate pour donner des ion iodure I –
incolores. Le thiodène permet de bien repérer la présence du diiode qu’il colore en bleu foncé.
L’équivalence sera atteinte lorsque tout le diiode aura réagi et par conséquent sera repérée par la disparition complète de
la couleur bleue de la solution présente dans l’erlenmeyer.

3.4. Déduire du résultat de ce titrage la quantité de matière de diiode formé dans le mélange réactionnel à
l’issue de l’étape 2 et titré par le thiosulfate.
CℓO−(aq) + 2 I−(aq) + 2 H+(aq)  Cℓ−(aq) + I (aq) + O(ℓ)

I (aq) + 2S O (aq)  2 I−(aq) + S O (aq)

Calculons la quantité d’ions thiosulfate versé à l’équivalence :

2–
L’équation de titrage nous indique que chaque molécule de diiode I2 réagit avec 2 ions thiosulfate S2O3 .
À l’équivalence, tous les ions thiosulfate ayant réagi avec toutes les molécules de diiode,

on en déduit que .

Il s’est donc formé 3,1×10–4 mol de diiode I2 à l’issue de l’étape 2.

3.5. Déterminer la concentration en quantité de matière des ions hypochlorite de la solution S.


Commenter le résultat.
L’équation de la réaction ayant lieu à l’étape 2 indique que la consommation d’un ion CℓO– produit 1 molécule de diiode I2.
On en déduit que le volume V’ de solution S’ contenait d’ions hypochlorite.

La concentration C’ en ions hypochlorite de la solution S’ est

La solution S est 10 fois plus concentrée, on en déduit donc que la concentration en quantité de matière de la solution S
vaut

Cette valeur est significativement inférieur à la concentration théorique (4 × 10 –1 mol.L-1) en ions hypochlorite d’une eau de
javel "neuve" : on peut supposer qu’il s’agit d’un échantillon qui a été conservé trop longtemps ou dans des conditions
inadéquates (chaleur et/ou lumière).

1er spé : Constitution et transformation de la matière Page 10 sur 10


M.SALAH
Chap.6 : Titrage colorimétrique

Vous aimerez peut-être aussi