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Bulletin

Association des chimistes et ingénieurs de sucreries , distilleries


et industries agricoles de France et de l'union français
1837

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BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES
6

N° 1. Tome X. Juillet 1892.

Assemblée générale des 11 , 12 et 13 juillet 1892 , à Paris, p . 1. - Epuration des


eaux usinaires, par A. Vivien , p . 6.- Quelques considérations pouvant aider
à faire mieux connaître la raffinose et ce qu'elle devient dans les produits de
sucrerie, sucraterie , raffinerie et distillerie, par A. Aulard , p . 10. Contri
bution à l'étude des sels mélassigènes et de leur influence sur la cristallisation
du sucre, par A. Nugues , p . 22. — Action de l'aldéhyde formique sur les vins ,
par A. Trillat, p. 42. ――― Nécrologie Frédéric Jacquemart, p . 43. - Liste des
membres de l'Association, p . 46 .

Assemblée générale des 11 , 12 et 13 Juillet 1892 , à Paris .

Paris, le 1er Juillet 1892.

MONSIEUR ET CHER COLLÈGUE ,

Nous avons l'honneur de vous informer qu'en vertu de l'article


15 des Statuts , et suivant la décision de votre Comité en date du
13 juin, notre Assemblée générale aura lieu à Paris, les lundi ,
mardi et mercredi , 11 , 12 et 13 juillet courant .
Une Commission composée de MM . Dubaële , Lindet , L'Hôte
et Robert a été adjointe au Bureau pour l'organisation du Congrès .
Voici les dispositions qui ont été arrêtées :
:

JOURNÉE DU LUNDI 11 JUILLET

Dans la matinée. ― Visites individuelles à l'Exposition


internationale de l'alcool, au Champ- de-Mars, galerie des Ma
chines. - On peut déjeuner au Champ-de-Mars , restaurant des
Beaux-Arts , Palais des Beaux-Arts, au prix de 3 fr. 50 .

A 1 heure et demie de l'après -midi . — Séance dans les


salons de l'Exposition de l'alcool , mis gracieusement à notre
disposition par le directeur M. J.-P. Roux.

1º Ouverture du Congrès, par M. Durin , président ;


2º Conférence par M. Sorel, sur la distillerie ;
3º A l'issue de la séance , conférences-visites à l'Exposition internatio
nale de l'alcool ;
4º Visite à l'Exposition de photographie, galerie des Beaux-Arts , Champ
de-Mars ; séance de projections ;
3º A 9 heures du soir , visite de l'Usine d'éclairage électrique de la Com
pagnie Edison, 9, avenue Trudaine .
139488
Assemblée générale.

JOURNÉE DU MARDI 12 JUILLET

Le matin, à 9 heures. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Séance à l'Hôtel des Chambres


syndicales , 10 , rue de Lancry .

L'après-midi. - Visite à la Fabrique de chocolat de MM .


Ménier frères , à Noisiel.

ORDRE DU JOUR DE LA SÉANCE DU MATIN

Election pour le renouvellement intégral du Conseil.

Avis important relatif aux Élections.

Le nombre des Conseillers à élire est de trente .


Vous trouverez ci-inclus la liste des vingt-huit Conseillers
sortants rééligibles . MM . P.-P. DEHERAIN et Ch . GALLOIS n'y
figurent pas, parce que , comme anciens présidents , ils restent à
perpétuité membres du Conseil et du Bureau . M. H. COURTONNE ,
secrétaire -adjoint , n'y figure pas non plus , parce que , devant
quitter Paris bientôt , il ne se représente pas, mais nous avons le
plaisir de le conserver comme membre de l'Association .
Nous avons fait suivre la liste des Conseillers sortants des
noms des douze membres qui , aux dernières élections de sep
tembre 1891 , ont eu le plus de voix après les élus . Nous avons
ajouté celui de M. NUGUES qui avait donné, l'an dernier, sa démis
sion de membre du Conseil pour des raisons personnelles qui ne
subsistent plus aujourd'hui.
La liste envoyée par le Comité peut servir de bulletin de vote ;
il n'y a qu'à laisser subsister trente noms et à effacer les autres .
On peut aussi inscrire d'autres noms que ceux qui figurent sur
la liste , toujours en ayant soin de n'en laisser subsister que
trente . Dans le cas où la liste contiendrait un plus grand nombre
de noms, il ne serait tenu compte que des trente premiers .
Le vote par correspondance étant admis , nous prions ceux
d'entre vous qui ne pourraient pas se rendre au Congrès de vou
loir bien envoyer leur bulletin de vote avant le 11 courant, à M. le
Président de l'Association , 10, rue de Louvois , en suivant les in
dications imprimées sur les deux enveloppes .
Assemblée générale . 3

MARDI APRÈS -MIDI . --- EXCURSION A NOISIEL

Départ de Paris , gare de l'Est , à 12 heures 50 , pour la


station d'Emerainville . A Emerainville , un train spécial attendra
les excursionnistes pour les mener à Noisiel sur le raccordement
de MM. Ménier frères.

A 2 heures. Visite de la Fabrique de chocolat, de ses


dépendances et de la cité ouvrière .

A 4 heures et demie. ―――――― Visite de la Ferme centrale du


Buisson, située à 1.500 mètres de l'usine . Le train spécial repren

dra les visiteurs à la ferme pour les ramener à Emerainville au


train de 6 heures 44.

Rentrée à Paris à 7 heures et demie .

NOTA. ― Prière aux excursionnistes de se trouver à la gare


de l'Est à midi et demie , pour profiter de la réduction de place
que veut bien nous accorder la Compagnie de l'Est .

MERCREDI 13 JUILLET

Le matin, à 9 heures et demie. Séance à l'Hôtel des

Chambres syndicales , 10 , rue de Lancry, sous la présidence de


M. DURIN, président de l'Association .

A 2 heures de l'après-Midi, la séance sera continuée pour


terminer l'ordre du jour. Après la séance, visite à l'Exposition
de l'Alcool.

ORDRE DU JOUR :

1° Discours de M. le Président ;
2º Exposé financier, par M. TARDIEU , Trésorier ;
ECLANCHER
3° Rapport sur les comptes et sur la situation financière , par M. A.
;
3º bis. Fixation de la ville et de la date de l'Assemblée générale de pro
vince en 1893 ;
4° Présentation de nouveaux Membres ;
5º Discussion et vote sur la proposition du Syndicat central des Chi
mistes et Essayeurs de France, relative à son affiliation à l'Association des
Chimistes de sucrerie et de distillerie ;
4 Assemblée générale .

6º Rapport de M. J. DELAVIERRE sur les Mémoires présentés au Concours ,


sur la question suivante : Déterminer les pertes en sucre par entraînement et
par destruction, à l'évaporation et à la cuite. Indiquer les circonstances dans
lesquelles ces pertes se produisent. Moyens employés pour les constater, les déter
miner et les éviter ;
70 Rapport de M. LINDET sur les Mémoires présentés au Concours sur la
question suivante : Etant donné l'équation de la fermentation de Pasteur , d'après
laquelle 400 kil. de saccharose donnent :

5 k. 40 alcool.
45 20 acide carbonique.
3 40 glycérine.
0 65 acide succinique.
1 30 cellulose, matière grasse, etc.

405 k. 65

rechercher qualitativement et quantitativement ce que devient le sucre qui échappe


à cette transformation , lorsque, en distillerie industrielle, l'on ne retrouve pas dans
le vin la quantité théorique d'alcool;
8° Rapport de M. A. VIVIEN sur les réponses au Questionnaire de la Su
crerie ;
9º Communication de M. BOUVIER, directeur de la sucrerie de Montereau,
sur :
a. Filtration et chaulage des jus après la diffusion ;
b. Epuration des sirops en pleine concentration ;
c. Appareil d'évaporation Compoud à ruissellement et à alimentation
automatique ;
10° Utilisation rationnelle de la vapeur en sucrerie , par M. Th . CAMBIER,
ingénieur, directeur de la sucrerie d'Iwuy ;
11° Condenseur à choc, par M. H. COURTONNE ;
12° Emploi de l'oxyde de fer dans l'incinération des sucres , mélasses et
produits sucrés, pour le dosage des cendres et des matières organiques, par
M. H. COURTONNE .
13º La magnésie et les sels de chaux dans les produits de sucrerie , par M.
J. WEISBERG ;
14° Progrès réalisés et à réaliser dans la fabrication du sucre de cannes ,
par M. H. MANOURY ;
15° Epuration des eaux-vannes de sucrerie, distillerie , féculerie, etc. , par
M. H. ROBERT ;
16° Emploi de la baryte en sucrerie et râperie , par M. J. DU BEAufret.

BANQUET

Le soir, à 7 heures et demie. Banquet par souscrip


tion , au prix de 7 fr. 50 par personne , au restaurant Philippe,
Galerie de Valois, n° 105, Palais-Royal.
Assemblée générale. 5

MM. les membres de l'Association et tous ceux qui s'inté


ressent à l'industrie sucrière et à la distillerie , sont priés de vou
B loir bien y assister .

Une salle particulière sera réservée , dans le même restaurant,


aux membres de l'Association qui voudront y prendre leurs repas
pendant leur séjour à Paris . Dîner , 2 fr . 10 ; déjeuner, 1 fr . 60 .

Exposition d'Appareils de Sucrerie , Distilerie ,


Féculerie, etc.

L'Association a une Exposition collective dans la Galerie des


Machines, faisant partie de l'Exposition internationale de l'alcool .
Tous nos collègues sont invités à exposer les appareils et pro
duits de leur invention , ainsi que leurs ouvrages. Ils n'ont qu'à
s'adresser à M. DUPONT, Secrétaire général , 37 , rue de Dunkerque ,
Paris, qui leur adressera toutes les indications nécessaires .
L'Exposition durera jusqu'au 1er octobre .

BILLETS D'ALLER ET RETOUR A PRIX RÉDUITS

Comme les années précédentes , la Compagnie du Chemin de


fer du Nord a bien voulu accorder aux membres de l'Association
le
Voyage à Paris à prix réduit.
La Compagnie de l'Est veut bien aussi nous accorder l'excur
sion à Noisiel à moitié tarif.

L'autorisation spéciale de voyage à tarif réduit sur le réseau


du Nord, devra être timbrée à la gare de départ, et visée et signée
à Paris, par M. le Président de l'Association .
Cette autorisation est valable pour l'aller, du 10 au 13 juillet ,
et pour le retour, du 11 au 14 juillet .
Veuillez agréer, Monsieur et cher Collègue , l'assurance de nos
meilleurs sentiments .

Le Secrétaire Général , Le Président,


F. DUPONT. E. DURIN .
со
A. VIVIEN. ― Épuration des eaux usiniaires .

Epuration des eaux usiniaires,

Par A. VIVIEN.

Les eaux-vannes de féculerie, distillerie, sucrerie , etc. , sont souil


lées par des matières minérales (terre et sels minéraux) et par des
matières organiques diverses solubles et insolubles.
Les matières organiques sont la cause principale des altérations
produites dans les cours d'eau où l'on déverse ces eaux résiduaires .
Celles qui sont solubles agissent immédiatement ; celles qui sont inso
lubles entrent en décomposition et deviennent solubles à leur tour, ces
dernières dominent et sont les plus à redouter .
Les germes d'organismes inférieurs tels que bactériacées, monades,
mucors mucédinées, abondamment répandus dans la nature agissent
au contact de l'air, d'autres tels que vibrions, spirillums, ba
cilles , etc. , agissent à l'abri de l'air. Les uns comme les autres ont
pour résultat de décomposer les matières organiques , mème la cellu
lose ils donnent naissance à des êtres microscopiques et à des produits
gazeux plus ou moins fétides .
Si c'est une matière organique non azotée qui est ainsi décomposée ,
on voit se dégager du gaz carbonique , de l'hydrogène carboné , en
même temps qu'il se produit de l'eau , de l'acide acétique et des pro
duits huileux et humifères très variés . Quand la matière organique est .
azotée et sulfurée , on constate en outre le dégagement d'hydrogène
sulfuré et phosphoré et la formation d'ammoniaque et d'acide azotique.
En même temps , des algues spéciales se développent dans les cours
d'eau souillés , d'abord des hypheothrix prennent naissance , puis on
voit apparaître des beggiatoa , des leptomitus, des spirogyra , enfin
généralement des cladophora précurseurs de l'assainissement . La
végétation aquatique disparaît tout d'abord et reprend quand l'eau est
assainie .
Pour éviter ces inconvénients, il faut épurer l'eau puis l'aérer soit
par un parcours en couche mince sur une prairie, soit par filtration au
travers d'un sol poreux , mais cependant en laissant filtrer l'eau avec
lenteur pour obtenir une destruction des matières organiques. Un
terrain trop perméable ne peut convenir .
L'épuration des eaux de sucrerie doit être pratiquée au moment
même où elles sortent de l'usine et avant qu'elles aient éprouvé un
commencement d'altération Nous attachons une grande importance à
ce sujet.
L'emploi de la chaux seule suffit pour la majeure partie des eaux
usiniaires telles que eaux de lavage des betteraves ou de pommes de
terre , les eaux de vidange des appareils , etc. , etc. , mais la chaux est
A. VIVIEN. _ _ _ _ _ _ _ Épuration des eaux usiniaires . 7

insuffisante pour les eaux des presses à pulpes chargées de matières


organiques solubilisées . Il faut traiter ces dernières par un procédé plus
efficace et ne les faire rentrer dans les cours d'eau qu'après une épu
ration avec un sel de fer ou d'alumine suivie d'un traitement à la
chaux et d'une oxydation complète après décantation , par un long par
cours en couche mince à la surface d'une prairie ou par une filtration
terrestre . Dans le cas de l'emploi du procédé Lagrange , au phosphate
de chaux , il convient aussi d'oxyder l'eau clarifiée avant son rejet dans
S un cours d'eau .
L'action de la chaux sur les eaux usiniaires quelles qu'elles soient ,
est des plus remarquables : elle clarifie instantanément et la partie
S claire conservée à l'abri de l'acide carbonique , qui détruirait l'alcalinité
calcique, est imputrescible et peut être conservée très longtemps. La
chaux coagule les matières organiques et empêche leur putréfaction .
De l'urine fraîche reçue sur de la chaux hydratée en poudre
devient imputrescible et ne peut entrer en fermentation que lorsque
it
toute la chaux est carbonatée par un séjour prolongé en couche mince
à l'air. C'est un moyen de conservation pratique qui est souvent
S
employée dans les établissements publics et donne des urinoirs ino
dores, mais il ne faut pas perdre de vue que ce moyen n'est efficace
qu'à la condition expresse d'opérer sur de l'urine fraîche prise au mo
ment de son émission , c'est- à-dire avant que les composés azotés
n'aient donné naissance à des produits ammoniacaux .
1
! Pour réussir dans l'épuration des eaux usiniaires, il faut se placer
dans des conditions identiques ; par conséquent le chaulage doit être
immédiat .
En outre, il convient de diviser les bassins de décantation en plu
sieurs compartiments , de façon à se servir successivement de chacun
d'eux ; il faut absolument isoler chaque bassin au fur et à mesure qu'il
est plein et avant qu'il entre en décomposition , sans cela l'eau est
contaminée en passant sur ces terres et détritus organiques en putré
faction . De l'eau propre , de l'eau pure , circulant à la surface d'un
bassin contenant des boues de lavage de betteraves en décomposition
en sort souillée et impure.

C'est donc une très mauvaise pratique que d'avoir des bassins de
décantation organisés tels qu'ils le sont actuellement, où toutes les
eaux cheminent au travers les mémes bassins depuis le commence
ment jusqu'à la fin de la fabrication .
L'eau en sort dans des conditions d'autant plus mauvaises qu'elle
a un plus long parcours de bassins à traverser et que le premier bassin
est en fonction depuis plus longtemps .
Ces bases étant posées, voici les conditions qu'il faut réaliser sui
vant nous pour avoir une épuration satisfaisante des eaux de sucrerie
8 A. VIVIEN. - Épuration des eaux usiniaires .

et qui peuvent être modifiées pour les approprier à chaque condition


particulière
1º Epurer à part les eaux des presses à cossettes avant de les uti
liser au lavage des betteraves , et à défaut d'un moyen d'épuration
suffisamment efficace , pour en permettre l'emploi au lavage des bette
raves ou la rentrée dans les cours d'eau , les épurer par les procédés
déjà connus et les faire absorber par le sol ou les oxyder par un par
cours prolongé sur des prairies . Les eaux des presses à cossettes repré
sentent de cinquante à soixante-dix litres par 100 kilos de betteraves ,
soit au maximum soixante-dix mètres cubes par 100.000 kilos de bette
raves . On pourra , le plus souvent, trouver des terres convenables pour
oxyder cette quantité qui devra toujours être clarifiée au préalable .
2° Traiter les autres eaux usiniaires réunies par la chaux seule
ou par un sel de fer ou d'alumine , puis rendre alcalin par la chaux . On
peut employer, ainsi que j'en ai fait l'expérience avec succès , les eaux
alumino-ferriques, résidu de la fabrication de l'alun et de la couperose
dans la proportion de un kilo à 32º Baumé par mille kilos de betteraves
travaillées ; puis après avoir laissé aux sels métalliques le temps d'agir
c'est-à- dire après que les eaux ont fait un parcours d'environ dix mè
tres , on ajoute du lait de chaux à 10° où 15° Baumé, et en quantité
suffisante pour obtenir une décomposition complète des sels de fer et
d'alumine, et avoir une légère réaction alcaline de toute la masse ,
d'où formation d'un dépôt floconneux se déposant au sein d'un liquide
bien clair. L'alcalinité exprimée en chaux ( CaO ) doit varier de cent à
deux cents grammes par mètre cube .
Les eaux usiniaires de sucrerie ainsi traitées décantent facilement ;
on les dirige par un caniveau présentant une pente d'environ 0™020 par
mètre vers une série de bassins disposés de façon à pouvoir isoler cha
cun d'eux dès qu'il est plein .
Soit la disposition indiquée sur le dessin ci- contre :
A, B, C, D, etc. , sont des bassins , en plus ou moins grand nombre,
ayant des dimensions variables et en rapport avec l'importance des
matières à retenir ; ces dimensions sont calculées de façon que chaque
bassin puisse être rempli dans un délai aussi court que possible , soit
dix ou quinze jours au maximum , suivant les conditions d'altérabilité
des dépôts .
Les eaux déposent dans le premier bassin, puis se rendent dans le
deuxième, le troisième, etc. , et ne tombent dans le canal de fuite que
lorsqu'elles sont parfaitement limpides, soit à la sortie du troisième.
bassin C par exemple . Elles doivent alors présenter une très légère
réaction alcaline au papier de tournesol sensible . Si on peut les répan
dre en couches minces sur le sol , et irriguer en nappe par exemple
une prairie avant de les faires rentrer dans un cours d'eau , ou bien
les faire filtrer au travers d'un terrain convenablement perméable , on
aura des eaux inoffensives bien aérées et épurées au maximum .
Vanne circulation
arrivee
Jarn

Cube 90
D

с
E

B
-15
Pente 0,020par mètre

1.50-
---

Vanne

Canal d'arrivée des eaux usiniaires


fuite
de
Canal fuite
de
Canal

Vue
.
indépendants
et
isolés
bassins
de
série
d'une
plan
en
10 A. AULARD . -- Quelques considérations sur la raffiinose .

Lorsque le premier bassin est plein , on l'isole complètement et fait


arriver les eaux sales dans le deuxième B ; en même temps on dispose
les vannes pour faire entrer l'eau dans le quatrième bassin et ainsi de
suite.
Si l'on dispose d'un emplacement pour avoir des bassins en
quantité suffisante pour loger tous les dépôts, il n'y a rien autre à faire ;
mais si on est limité par l'emplacement on doit vider chaque bassin
dès qu'il est isolé, de façon à pouvoir s'en servir après un nettoyage .
Si les bassins sont installés au-dessus du sol , ce que nous recom
mandons beaucoup et employons de préférence aux bassins en contre
bas du sol, l'égouttage et la vidange deviennent faciles ; il suffit de
ménager pour chaque bassin , à la partie inférieure des berges, un ou
plusieurs tuyaux en poterie H, de vingt centimètres de diamètre envi
ron, et de placer en face de leur ouverture dans le bassin , des fascines
K formant surface filtrante et empèchant leur obstruction .
Les tuyaux H sont fermés par un tampon quand le bassin est de
service et sont débouchés quand on veut assainir pour faciliter l'ex
traction des boues déposées .
Le fond en pente permet l'égouttage de l'eau , et on peut rompre
une des digues pour procéder à l'enlèvement des boues.
Les eaux de lavage du triple effet, par l'eau acidulée, doivent être
neutralisées complètement et à part avant leur écoulement dans le
bassin de dépôts de l'usine . La chaux et même la craie suffisent pour
la neutralisation.
Dans les usines où on se sert de soude caustique pour laver les
appareils comme je l'ai conseillé, on doit conserver les liquides à part
et ne pas les écouler sans les avoir , au préalable, neutralisés par un
acide, quand rendues hors d'usage, le moment est venu de s'en
débarrasser .

Quelques considérations

Pouvant aider à faire mieux connaitre la raffinose et ce qu'elle


devient dans les produits de sucrerie , sucraterie, raffinerie et
distillerie .

(Communication de M. A. AULARD , Ingénieur-chimiste des sucreries


et distillerie de MM. Van Volsem frères , à Hal) .

Messieurs et chers Collègues ,


L'an dernier, à pareille époque , j'eus l'honneur de vous faire une
communication sur « la raffinose et la cristallisation du sucre de
séparation . Sur certains points je répondais, sans le savoir , à la lettre
adressée par la Société générale des fabricants de sucre de Belgique ,
A. AULARD . - Quelques considérations sur la raffinose. 11

au Président de notre Association ; je me permets aujourd'hui de vous


en rappeler certains passages :

« La discussion qui a eu lieu dans la séance du 26 août dernier de


votre utile Association n'a pas conduit à une solution .
« Ce qu'il nous importe de savoir , c'est :
1° Existe-t- il une méthode d'analyse pouvant déterminer, d'une
manière certaine , l'existence de raffinose dans les sucres bruts de bet
teraves ?
a 2° Éventuellement, quelle est cette méthode ?
3° Quel est l'effet de la raffinose sur la détermination de la ri
chesse des sucres ?

◄ 4° La raffinose est-elle mélassigène , et quel est , éventuellement


le coefficient de réduction qui devrait lui être équitablement appliqué
pour constater la valeur du sucre ?
5° Quel serait le coût d'une recherche de la raffinose ?
En examinant ces diverses questions et en cherchant à les résoudre ,
votre Association rendrait un service de plus à l'industrie sucrière . »
(Bulletin n° 3, juillet 1891) .

Prenant comme base de mon travail actuel ce questionnaire , je


répondrai à la première question que la méthode dite d'inversion.
Clerget, formule Herzfeld est la seule en usage ; qu'elle est rigoureu
sement exacte mais beaucoup plus méticuleuse qu'on ne croit géné
ralement. Ce n'est pas que la méthode en elle même présente des diffi
cultés telles qu'on pourrait les croire insurmontables , mais il importe :
1º D'avoir un polarimètre dont tous les points de l'échelle tant
droits que gauches ont été vérifiés . (Polarimètre à pénombre Schmidt
et Hoensch, de Berlin) ;
2º De constater la température de la dissolution à polariser. Cette
constatation doit être rigoureusement faite tant pour la polarisation
droite que pour la polarisation gauche ;
4° On ne doit employer que la quantité strictement nécessaire de
sous -acétate de plomb et se conformer à toutes les recommandations
publiées depuis peu sur la matière, dans quantités de revues et ou
vrages spéciaux , par des savants compétents ;
4° Employer des ballons gradués , d'une exactitude absolue, et en
cela, permettez-moi de vous dire que , sur 24 ballons de 100-110 cc .
fournis comme étant de précision et vérifiés par une maison de
Bruxelles , pas un n'était exact ! Pour éviter toute cause d'erreur , je
n'emploie plus qu'une seule et unique série de 6 ballons graduės ,
fournis par MM. Gallois et Dupont de Paris et vérifiés par moi. Bal
lons de 500 C3 qui servent à toutes mes analyses , ainsi qu'une série de
pipettes vérifiées de 100 cc . jusqu'à 2 cc . divisées en dixièmes . Il im
porte peu qu'on pèse ou qu'on ne pèse pas le poids polarimétrique du
12 A. AULARD . Quelques considérations sur la raffinose.

moment qu'on pèse un poids connu dans un volume exact et que les
opérations subséquentes aient toujours lieu en volume certain . Car,
sachez-le bien, quel que soit le degré de dilution d'un produit renfer
mant de la saccharose et de la raffinose , qu'il contienne 5 , 10,
13 gr. 024, 15 , 20, 26 gr . 048 , ou 30 gr . de sucre raffinosé par 100 cc .
les résultats , polarisations droite et gauche , seront toujours propor
tionnellement les mêmes , comme ils resteront semblables, si vous em
ployez pour l'inversion 5 , 10 et même 15 cc . de HCl mes analyses vous
le démontreront plus loin.
Je persiste à croire , comme dans ma première communication ,
que les accessoires et manipulations diverses jouent un rôle prépon
dérant dans les analyses de ce genre et je redis aujourd'hui ce que je
disais alors : la méthode est pratique 1 et certaine, mais encore faut- il
savoir s'en servir et être certain , absolument certain de sa verrerie
graduée , de son saccharimètre et de soi -même.

Au tertio , Messieurs , j'ai amplement répondu l'an dernier et
j'ai eu la satisfaction de voir confirmer mes résultats par M. le Dr Herz .
feld, le savant directeur du laboratoire central des fabricants de sucre
allemands . D'après la traduction trop écourtée qu'en a donnée notre
sympathique secrétaire général M. Sachs , dans notre Bulletin de
mars 1892 , M. Herzfeld n'a jamais pu constater des quantités appré
ciables de raffinose dans les sucres provenant du travail direct des
betteraves ; c'est à peine s'il en constate parfois de petites quantités
dans les produits provenant de l'élution , de la séparation , ou de l'osmose
combiné avec le travail des betteraves , rarement plus de 0,33 , équiva
lant à une diminution de 0,60 de saccharose.
A ce point de ma communication se placent les essais nouveaux
que j'ai entrepris pour faire mieux connaître la raffinose et ce
qu'elle devient dans les produits de la raffinerie, sucraterie et distil
lerie. Si ce corps existait en quantité appréciable dans les sucres livrés
à la raffinerie , on devrait le retrouver en quantité notable dans la mé
lasse de ces usines et c'est ce qui n'est pas . Par suite de la transfor.
mation de la distillerie de grain de MM . Van Volsem frères en distil
lerie de mélasse , j'ai pu poursuivre mes recherches favorites sur les
arrière-produits des raffineries belges ; vous trouverez ces quinze
analyses au tableau I annexé .

Elles vous enseigneront deux choses principales, à côté d'autres


déductions qu'on peut en tirer et que je développerai plus tard : 1º que
la raffinose n'y existe qu'en faible quantité , et non encore dans tous les
produits analysés , et 2° que MM . les Raffineurs belges travaillent exces
sivement mal ! Leurs mélasses comparées à celles des raffineries
parisiennes sont acides, tandis qu'en France elles sont alcalines ou
neutres ; elles renferment une quantité de sucre interverti parfois
A. AULARD . ――――― Quelques considérations sur la raffinose. 13

considérable, ce qui n'existe plus qu'à l'état de souvenir dans les raffi
neries françaises .
Je n'ai pas à donner de conseils à MM . les raffineurs , mais s'ils
ne perdaient pas bénévolement tant de sucre, peut-être ne cherche
raient-ils pas à créer des coefficients nouveaux , et en tous cas , ils en
retireraient profit.
Il est donc acquis , bien acquis pour répondre aux quarto de la
lettre de l'honorable M. E. Meeus, président de l'Association des
Fabricants de sucre , que la Raffinose ne peut être affligée d'aucun
coefficient, pour la bonne raison qu'elle n'existe pas dans les sucres
livrés à la raffinerie et qu'elle ne saurait y exister, à de très rares
exceptions près ; exceptions dues aux procédés techniques . Si ce pro
duit n'existe pas ou peu en raffinerie , je ne puis en dire autant en
sucraterie .
En effet, les nombreuses analyses que vous trouverez au tableau II
annexé vous prouveront que certaines masses cuites 3° jets de sépara
tion directe en renferment jusqu'à 24,797 p . 100 de saccharose.
Vous ne serez plus surpris de la présence de cette énorme quantité
de raffinose dans les produits de la sucraterie de Genappe , lorsque
vous saurez que depuis 1884 on n'y a jamais liquidé de mélasse et
qu'on en a travaillé durant ces huit années , plus de vingt millions de
kilogrammes !
De ce que les produits de séparation directe renferment une forte
quantité de C18H32016, s'en suit-il que les masses cuites du travail com
binė , betteraves de saccharate tribasique (séparation Steffen) en ren
ferment autant ? Les analyses D du tableau II vous répondront pour
moi et vous diront, « non vu qu'une masse cuite 1er jet provenant
d'un travail avec 15 p . 100 de mélasse fraîche n'on accuse que 1,155
et les 2 jets 2,655.
La proportion de raffinose est excessivement variable à Genappe ,
suivant qu'on sépare des mélasses déjà séparées ou des mélasses pures
provenant des sucreries de Hal ou de Marche . Vous remarquerez la
progression croissante de raffinose dans les analyses des produits de la
séparation directe . Après l'obtention de trois jets de sucre , sucres raffi
nosés, (voir analyses tableau II ) , il reste encore 90.000 kilogrammes
de masse cuite 4° jet de la composition de B , tableau B.
La composition de ce produit pourrait faire croire qu'il est incris
tallisable et cependant il n'en est rien . Les bacs d'empli sont remplis
de sucre et nous nous proposons de les recuire en 5º et même 6º jets
pour obtenir finalement un égoût de 6º jet à 20-22 p . 100 de raffinose et
35 p. 100 de saccharose comme j'en ai déjà obtenu l'an dernier . La dé
duction scientifique à tirer d'un produit semblable est considérable et
dès aujourd'hui je crois pouvoir conclure , contrairement en cela à ce
14 A. AULARD . - Quelques considérations sur la raffinose.

que dit le Dr Herzfeld : « qu'une partie de raffinose empêche la cris


<< tallisation d'environ 1,5 parties de sucre » ; que loin de nuire à cette
cristallisation, ce corps bien moins cristallisable se substitue à la sac
charose dans la composition d'un produit final incristallisable ,
mélasse saturée en raffinose , saccharose , peu de sels et beaucoup de
matières organiques , ce qui permet à plus de saccharose de cristalliser
comme je le démontrerai plus loin . Vous remarquerez , Messieurs , que
je suis bien éloigné d'appliquer à la raffinose un coefficient quelconque ,
vu que d'un excès de ce produit en sucraterie jaillit enfin la vérité ,
c'est-à-dire que son pouvoir mėlassigène est nul et qu'il favorise la
cristallisation du sucre en en faisant fonction .
Ce qui est également intéressant à étudier dans les produits quin
tessenciés en raffinose, ce sont les sels et matières organiques qu'ils
renferment.
La chaux précipitable par l'oxalate d'ammoniaqne en solution acé
tique entre pour plus d'un tiers, parfois la moitié, dans la composition
des sels ; nous pourrions par un carbonate de soude ou un sel quel
conque précipitant la chaux nous débarrasser de sa présence, lui subs
tituant alors une autre base , seulement j'ai observé , point important ,
que de tous les sels , les organates calciques étaient encore les moins.
mélassigènes (osmose réservée), quoique leur action sur la cristalli
sation déformée des sucres de séparation soit réelle et confirmée par le
savant mémoire du Dr Herzfeld .

Qu'importe l'apparence cristalline d'un produit , si, par suite des


métapectates de calcium et autres organates calciques qu'il renferme à
l'exclusion presque absolue d'autres sels inorganiques, ce produit
fluide et limpide est cristallisable , je pourrais presque dire indéfiniment .
Contrairement à ce qu'on croit généralement, les sels de chaux
comme dit ci-dessus , sont moins mélassigènes que tous les autres sels ;
La certitude m'en a été donnée en substituant une certaine quan
tité de soude à la chaux dans les produits de la sucraterie de Genappe .
J'obtenais de ces produits bien moins de sucre que de ceux n'ayant
pas été traités et renfermant jusqu'à 1 gr. 1/2 de chaux ; il est vrai que
leur installation était plus normale.
Dans le procédé admirable de « séparation Steffen la chaux se
combine aux sucres , saccharose et raffinose , pour former des produits.
insolubles , parallèlement à ces combinaisons tribasiques ; il se forme
également d'autres combinaisons calciques , qu'on ne saurait malheu
reusement éviter et qui vont s'emmagasinant dans les produits de sé
paration directe au point de représenter dans les 3° jets 39 1/2 de ma
tières organiques p . 100 de saccharose . Si , dans un produit de cette
nature on multiplie les cendres et les matières organiques par 2 comme
le demande le Dr Herzfeld on obtiendra ; analyse XVI tableau II , sels
A. AULARD. - Quelques considérations sur la raffinose . 15

6.2120.387 matières organiques = 26.597 x 253.194 pour 51.606


de saccharose.
Ce produit d'après Herzfeld ne serait donc plus cristallisable et
cependant il l'est encore en quantité appréciable .
Les analyses du tableau II démontrent péremptoirement :
1° Que la raffinose ne saurait avoir d'effet, si ce n'est un effet utile
sur la cristallisation de la saccharose ;
2° Que cette cristallisation n'est pas subordonnée à la présence des
sels , mais subit l'influence de viscosité due à la grande quantité de
matières organiques formant avec la chaux des combinaisons solubles ;
3º Dans les produits anormaux la saccharose est en moindre pro
portion que dans les produits normaux , abstraction faite de la raffi
nose, parce que ce corps doit être compté à mon avis comme sucre
dans le coefficient mélassigène ou plutôt de saturation d'un produit
final incristallisable.

Exemple d'un arrière produit de séparation directe provenant d'un


travail de huit années sans liquidation de mélasse.

Saccharose 29,480
Raffinose 15,145
Sels . 9,400
Matières organiques · 25,810
Eau . • • 20,165

Si , par un procédé chimique j'extrayais la raffinose d'une semblable


mélasse, (j'espère avoir trouvé pour l'extraire un procédé industriel ) il
reste rait un produit ayant comme composition à 20 p . 100 d'eau comme
ci-dessus :

Saccharose . 36,45
Sels ... • 11,62
Matières organiques. • 31,91
Eau .. 20,02

Un tel produit a une composition chimique qui se rapproche, quant


aux sels , de celle des mélasses ordinaires de sucreries , abstraction faite
de la saccharose qui y est en bien moindre quantité 36.45 contre 47 en
moyenne. La déduction à tirer de ces faits réels s'impose d'elle -même.
Pour terminer ce travail qui réduira à néant les prétentions des
raffineurs ou acheteurs de sucre anglais et qui fera mieux connaître
les produits des procédés techniques et la raffinose qui s'y emmaga
sine , voyons si la fermentation ne nous apporte pas , elle aussi , quel
ques renseignements précieux .
16 A. AULARD . ――――― Quelques considérations sur la raffinose .

MM . Van Volsem frères, firent expédier de Genappe à Hal , un


tonneau masse cuite de 3 jet de séparation directe (voir analyses
complètes B, C, du tableau II annexé . )
Ce produit traité comme toutes les autres mélasses dans mes ap
pareils d'essais industriels donna une fermentation normale et très
active.
Capacité de la cuve matière , jaugeage par empotement 7 hectol.
67 litres .
Mélasse acidifiée 2 hect . 20 litres , correspondant à 33 k . 622 gr . de
mélasse à 42° Baumé à l'hectolite de cuve matière . Levure ajoutée :
3 k. 259 gr. à l'hectolitre de cuve matière, près de 10 kilog. aux 100
kilog. de mélasse !!! (Beauté de la loi belge .)
Composition en volume du produit acidifié , mais non dilué , mis en
fermentation. ―――――― Densité 1335. ―――― Acidité en SO4H27 gr . 400 .
Sucre apparent (polarisation ) 62 k. 210 X 105.26 65.513 de glu
cose calculée .
Saccharose . 44.464 105.2646.803 interverti.
Raffinose . 9.600 X 86 = 8.256 id .
Glucose développée durant la
cuisson acide 8.336 8.336 id .

Par calcul . . • 63.395 au total .

Or, la glucose totale dosée sur le liquide ayant


servi à l'inversion ne me donne que . 61.538
Différence que nous retrouverons plus tard · 1.857 p. 100 en vol.

La distillation de ce produit a donné , après 26 heures de fermenta


tion , 155 lit. 09 de flegmes à 50° g. L. 15° C. Soit un rendement de
60.141 p. 100 kilog . de mélasse .
Le rendement théorique par 100 kilog . de sucre interverti est
61 lit. 09 d'alcool à 100° . Dans le cas qui nous occupe, j'ai mis en fer
mentation 61 k. 538 dosė × 2 hect . 20 litres , 135 k. 383 de sucre inter
verti qui , scientifiquement, devrait rendre 82 lit.70 d'alcool à 100º g. L,
mais qui, industriellement ne rendront en travail parfait qu'un
extrême maximum de 38 lit. 1/2, d'où 79 lit. 20 ou 158 lit. 40 à 50° g.
L. J'en ai obtenu 155.09 , différence 3 lit. 31 que je retrouve dans le
sucre réducteur fermentescible de l'analyse curieuse ci -dessous .

Moût fermenté. - (Mélasse analyse B) .

Extrait sec 7.86 :


Corps dextrogyre ( calculé en saccharose) • 0.617
Corps restant dextrogyre après inversion . 0.620
Glucose avant inversion . • 0.746
Glucose après inversion . · 0.784
A. AULARD. Quelques considérations sur la raffinose. 17

Je refis ces opérations trois fois et toujours en retrouvant à peu près


les mêmes résultats .
Je fis alors bouillir le moût fermenté pendant un quart d'heure avec
5 cc. de SO H³, refroidir et ramener au volume primitif ; j'ai retrouvé ,
comme avant, la même déviation à droite qui , calculée en saccharose ,
me donne avant l'inversion 0.617 et après l'inversion 0.620 . J'en con
clus que, outre la raffinose , les mélasses renferment un corps dextro
gyre irréductible et infermentescible, corps n'ayant pas d'action possi
ble sur le dosage des sucres dans les mélasses normales , dans lesquel
les il doit se trouver en quantité infinitésimale , mais qui , dans des
produits quintessenciés comme le sont les mélasses de Genappe après
huit années sans liquidation , peut influencer sensiblement la polarisation
et faire croire à plus de saccharose qu'il n'y en a en réalité ; c'est ainsi
que dans l'exemple ci - dessus , je compte comme saccharose 0.620
X 7.67 4 kil . 755 gr . d'un produit qui n'en est pas . Produit qui cor
respond sensiblement à la différence que je trouve entre la glucose
calculée et la glucose réellement obtenue et confirmée par la fermen
tation 1.857 X 2,2 = 4 kil. 085 .
Quel est ce corps ? Je ne puis encore faire que des conjectures ; je
crois être en présence de la saccharine C6H10O5 obtenue par Péligot et
définie ainsi par ce savant, cristallise en prismes rhomboïdaux , solu
ble dans l'eau , inattaquable par les acides , sans action sur la liqueur
cuivrique ; dextrogyre aD = 93°5 , n'est pas fermentescible .
J'espère arriver à isoler ce corps et à en faire une étude approfon
die ; si quelqu'un de vous s'intéressait à cette question , c'est avec
plaisir que je lui fournirai le produit lui permettant de l'étudier .
Bien d'autres déductions et conclusions sont encore à tirer de l'en
semble des analyses et des faits relatés , mais je crains vraiment trop
d'abuser de vos moments qui aujourd'hui sont comptés . Je continuerai
mes essais et recherches et je vous les soumettrai à la prochaine
assemblée .
22
18 A. AULARD . - Quelques considérations sur la raffinose.

Analyses de Mélasses de diverses

SACCHAROSE

INTERVERTI
TABLEAU I

RAFFINOSE

TOTALE
MATIÈRES

CHAUX
.organiques

alcalinité

combinée
ACIDITÉ
ou
SELS

EAU

.
· DATES
DESIGNATION
des essais .

1891

19 Juin ..... A 50.40 1.80 0.00 10.00 21.70 16.10 Acide . 08053

3 Juillet.. B 47.80 1.60 0.50 10.00 23.50 16.60 Acide . 0.048


kilogrammes

Trés
15 Octobre .... C 43.50 8.90 0.00 7.20 16.80 23.60 acide. 0.161
.250.000
mélasse

20 Octobre ..... D 48.40 2.90 0.85 11.60 22.80 13.45 Acide. 0.087
Très
de

24 Octobre .... E 53.45 3.40 1.16 8.00 23.19 10.80 acide . 0.081
Très
6 Novembre ... F 46.20 4.80 0.70 9.80 22 70 15.80 acide . 0.075
Très
8 Novembre ... G 48.70 3.50 0.00 10.15 21.65 16,03 acide. 0.09
Très
2 Décembre ... H 50.10 2.40 0.85 9.70 22.55 14.40 acide. 0.060
Très
-

19 Décembre ... 52.20 1.10 0.00 10.70 18.95 17.05 acide . 0.03
Très
18 Décembre ... J 45.50 6.25 1.20 8.80 21.45 16.80 acide . 0.. 12
Très
31 Décembre ... K 47.80 4.80 0.40 9.40 21.60 16.00 acide . 0.04

1892
Très
1er Février ..... L 47.80 4.90 0.50 9.20 22.00 15.60 acide . 0.09
NZO

9 Avril ...... M 48.50 2.85 0.00 9.80 23.05 15.80 Acide . 0.08
9 Avril.. 47.50 3.00 0.70 10.15 21.95 16.70 0.08

9 Avril.. 49.10 3.35 0.95 10.20 20.00 16.40 0.07

N.-B. - Les 250.000 kilogrammes de mélasse de raffinerie renfermaient en moyenne


provenant d'un travail approximatif de 21,500 sacs de sucre , d'où raffinose pour 100 kilogr .
sucres . Si cependant elle pouvait être dosée avec entière exactitude , la raffinose n'affecterait
tantes dans certains produits ci-dessus proviennent des arrières- produits de la séparation
A. AULARD . - Quelques considérations sur la raffinose. 19

Raffineries de Belgique .
COEFFICIENT
COEFFICIENT
saccharose

ose
saccharose

saccharose

ose
saccharose
saccharose

ues
saccharose

RAFFINOSE
MATIERES
sacchar
glucose

glucose

sacchar
organiq
g., lucose
ucros

GLUCOSE
glucos
réelle

organique
apparente
PUREIR

PURETÉ
s2des

.100
.1p00
.1p00

.p100

glucose
de
glucose

de
p.00

glucose
et

de

de
et
1de

CHAUX
p
et

.
.

SELS
salin

et

et
.et
.

.
.

ANALYSES DE SUCRE

* 62.217 5.220 2.495 19.157 41.570 >> 3.571 0.101 ( 1 ) Sucre blanc ayant servi de
témoin 1 opération .
0.347 59.232 4.940 2.102 20.243 47.571 1.012 3.347 0.097 Ballons faux.
Droite 100.60
1 68.586 7.277 3.119 13.740 32.063 >> 2.046 0.307 Gauche . 100.53
Sels 0.09
5.09759.272 4.422 2,250 22.612 44.444 1.657 5.991 0.170 Eau... 0.35
Matières organiques...
14363.733 7.106 2.451 14.072 40.790 2.040 6.361 0.142

114 60.570 5.204 2.246 19.215 44.510 1.372 10.389 0.147 ( 2) Ballon 500 C³ et pipettes vé
rifiés . 2° opération .
J 62.143 5.142 2.411 19.444 41.475 >> 7.186 0.180 Droite . 99.50
Gauche.. 99.426
166 61.332 5.412 2.328 18.476 42.952 1.619 4.790 0.114 Sels . 0.09
Eau.... 0.35
D 64.255 4.981 2.812 20.075 35.553 >> 2.107 0.060 Matières organiques ... 0.06
Rendement coeff. 5 .... 99.05
4.867 62.200 5.881 2.413 17.005 41.449 2.318 13.736 0.239
Vérifier soigneusement votre
.511 62.619 5.595 2.435 17.870 41.064 0.760 10.041 0.083 verrerie graduée, sur 100 ob
jets vous en trouverez 95
d'inexacts !!

12,542 62.441 5.728 2.395 17.457 41.746 0.949 10.251 0.174 |


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duée et le fini de ses alcoo
844 62.739 5.142 2.622 19.447 38.131 1.811 6.823 0.149 mètres .

ogr. 453 gr. de raffinose par 100 kilogr . de mélasse , au total 1132 kilogr . 1/2 de raffinose
de sucre : 0 kilogr. 052 gr. 674, quantité négligeable , et de plus , indosable dans l'analyse des
que le chiffre des centièmes de la polarisation . De plus j'estime que les faibles quantités exis
combinée et directe. Un dixième des sucreries belges ayant la séparation « Steffen »> .
20 A. AULARD . Quelques considérations sur la raffinose.

POLARISATION
Analyses de Masses cuites de séparation

SACCHAROSE
TABLEAU II . 24 au 4 Janvier 1892. 8e année

ALCALINITÉ
RAFFINOSE

CHAUXE
MATIÈRES

TOTAL
(sapparent

organiques

exprimé

e
). ucre

combiné
CaO
.en
SELS

EAU
.

.
NATURE ET DÉSIGNATION
des produits analysés .

A. I. 5 Masses cuites 1er jet en


grains ... 80.50 72.245 4.455 4.005 10.645 8.650 05060 1.230
II . 4 Masses cuites 1er jet en
grains .. 81 30 67.36 7.520 3.78 11.54 9.800 0.050 1.780
III . 2 Masses cuites 1er jet en
grains . 83.10 68.45 7.910 3.42 10.52 9.700 0.060 1.660

IV . 5 Masses cuites 2° jet .... 77 80 61.74 8.670 5.40 14.99 9.200 0.050 2,060

V. 2 Masses cuites 3 jet .... 73.10 54.58 10.000 6.66 19.26 9.500 0.060 2.290
VI . 4 Masses cuites 1er jet non
sulfitées .... 82.80 65.34 9.420 3.33 12.31 9.6 0 0.040 1.490
VII . 1 Masse cuite 1er jet sul
fitée .. 83.60 65.71 9.66 3.33 10.40 10.900 0.010 0.700

VIII . 5 Masses cuites 2 jet.... 80.50 61.44 10.29 4.32 13.35 10.600 0.040 ) 1.830

IX . 2 Masses cuites 3° jet.... 79 40 55.39 12.96 5.40 17.05 9.200 0.030 2.410

X. 1 Masse cuite 1er jet .... 83.60 67.24 8.83 2.88 9.95 11.100 0.040 1.530

XI. Masse cuite 1er jet ..... 83.60 66.44 9.26 3.24 11.36 9.700 0..50 1.660

XII . 1 Masse cuite 1er jet ..... 82.20 67.18 8.11 3.42 10.79 10.500 0.030 1.600
XIII . 2 Masses cuites 1er jet ... 82.50 65.77 9.03 3.33 9.47 12.400 0.040 1 600

XIV . 2 Masses cuites 1er jet ... 81.60 66.01 8.41 3.24 11.04 11.300 0.040 1.600

XV . 5 Masses cuites 2e jet .... 81.10 62.29 10.10 4.14 12.97 10.500 0.010 2.000

XVI . 2 Masses cuites 3e jet.... 75.30 51.606 12.797 6.210 20.387 9.900 0.030 2.290

DISTILLATION
B. Mélasse employée .. 68.50 4.35 11.950 7.29 23.01 11.400 0.025 2.30
Glucose. Acidité
C. Mélasse acidifiée cuite . 6.25 32.37 7.41 5.94 21.63 26.400 58500 1.920

D Fabrication 15 % mélasse ....

Masse cuite 1er jet 82.85 80.705 1.155 12.64 5.500 >>> >>
3

Masse cuite 2º jet .. 73.70 68.760 2.665| 19.67 8.900 >> »


Egout de 2º jet allant à la sépara
tion... 53.90 47.270 3.580 25.40 23.750 >>
A
A. AULARD. ― Quelques considérations sur la raffinose. 21

directe . Sucraterie de Genappe .

COEFFICIENT
COEFFICIENT

saccharose
sans liquidation de mélasse.

saccharose

RAFFINOSE

TOTALE
saccharose

saccharose
MATIÈRES

CHAUX
organiques

combinée
. arente

organique
PURETÉ

PURETÉ
PURETÉ

100
2sucres

.100

.de
pde

de
.de
.des

SELS
réelle

.
app

p.100
salin

.
.

ANALYSES DES SUCRES


.

.100
p

.p
38.122 79.085 83.963 18.038 6.736 5.444 14.734 6.166 1.702 (1) Sucre blanc ayant servi de
témoin dans toutes les opé
0.133 74.678 83.015 17.820 5.837 5.612 17.132 11.164 2.642 rations.
Droite (saccharose).... 99.50
02.026 75.803 84.562 20.014 6.506 4.996 15.369 11.556 2.425 Gauche (saccharose) .. 99.426
Sels 0.09
85.682 67,995 77.544 11,433 4.121 8.779 24.279 14.042 3.336 Eau.. 0.30
Matiéres organiques .. 0.11
$0.773 60,309 71.359 8.195 2.834 12.202 35.288 18.321 4.196 Rendement coeff. 5 .... 99.05

91.592 7 .278 82.699 19.621 5.308 5.096 18.840 14.417 2.280


(2) E. 1er jet. Séparation directe,
93.827 73.748 84.590 19.732 6.318 5.067 15.825 14.700 1.065 lot nº 3 :

8.008 21 728 16.748 2.978 Saccharose.. 94.169


90.044 61.724 80.235 14.222 4.602
Raffinose . 1 528
Sels 1.060
87.444 61.002 75.286 10.258 3.248 9.749 30.781 23.398 4.351
Eau... 2.540
94.038 75.635 85.568 23.347 6.737 4.283 14.797 13.132 2.276 Matières organiques... 0.703
Rendement coeff. 5 .... 88.869
02.580 73.577 83.831 20.506 5.848 4.876 13.588 13.937 2.498 J'estime que dans les sucres
raffinosés , le rendement de
91.843 75,061 84.123 19.643 6.226 5.090 16.061 12.072 2.381 vrait être calculé sur la
somme des deux sucres.
94.178 75.079 85.388 19.750 6.945 5.063 14.398 13.729 2.432
Par exemple :
1.995 74.419 83.900 19.137 5.979 4.907 16.714 11.042 2.424 94.1691.528 = 95.697
95.697 1.06 X 590.397
90.614 69.598 80.882 15.045 4.802 6.646 20.821 16.214 3.210

82.747 56.710 70.772 8.310 2.532 12.033 39.505 24.797 4.437 (3) 2º jet. Séparation directe
(8 avril 1892) :
Saccharose... 90.000
77.314 52.314 65.801| 6.351 2.014 | 15.728 | 49.644 | 35.782 | 4.966 Raffinose 2.05
Sels 1.76
62.635 52.473 62.549 6.519 1.790 15.341 55.863 22.891 4.971 Eau .... 4.24
Matières organiques... 1.95
Rendement coeff. 5 .... 81.20
Rend. coeff. 5 des 2 suc . 83.25
87.672 85.402 86.624 >>> 15.042 1.431 >>
Les 3 jets ne sont pas encore
analysés, ils donneront lieu
80,900 75.483 78.408 >>> >> 28.604 3.876 >>> à une nouvelle communica
70.688 61.928 66.688 tion.
>> >>> 53.734 7.573 >>
22 A. NUGUES . - Contribution à l'étude des sels mélassigènes

Contribution à l'Étude des sels mélassigènes

et de leur influence sur la cristallisation du sucre

Par A. NUGues .

Il nous a paru intéressant de faire précéder ce travail d'un résumé


succinct des expériences et opinions de divers chimistes qui ont traité
cette matière . Ces expériences , comparées entre elles, sans paraître
controversées , ne résolvent pas la question avec le même accord de la
part de tous ceux qui l'ont traitée .
Nous n'avons pas la prétention de l'avoir résolue et nous sommes
très à l'aise en le déclarant. Toute pensée de critique de notre part doit
aussi être écartée .

Nous empruntons à une très intéressante communication , que


M. Eugène Feltz a faite à la Société industrielle du nord de la France
(1 ) , les passages suivants qui sont, en quelque sorte , l'opinion formulée
antérieurement par différents expérimentateurs :
« On a pendant longtemps attribué aux sels minéraux , et principa
lement aux chlorures , la propriété de retenir un excès de sucre en
solution et on les considérait , pour cette raison , comme des substances
mélassigènes par excellence .
« On admettait , par exemple, avec M. Payen, qu'une partie de
chlorure de sodium retient en dissolution six parties de sucre . »
M. Feltz cite aussi Dubrunfaut (3º bulletin de l'Osmose , 1867 ) :
<< La fonction évidente , réelle , incontestable , démontrée par l'osmose ,
tranche la difficulté puisqu'elle élimine , par préférence , en cours de
fabrication , les sels minéraux , c'est- à - dire les substances salines qui
seraient le plus nuisibles au sucre extractible . »
M. Feltz constate ensuite que : « Depuis ces derniers temps les idées
sur l'influence des sels minéraux sur la formation des mélasses se sont
beaucoup modifiées », et il cite à l'appui un passage du discours pro
noncé par M. Ed . Pesier à l'Association française pour l'avancement
des sciences : « Pour moi, les corps mélassigènes qui entraînent le
<«< sucre dans les mélasses , sont tous des composés incristallisables
<< préexistant dans la betterave ou formés pendant le travail . >>
Des expériences directes faites par le Dr Scheibler ont prouvé
que les sels minéraux n'ont pas la propriété de retenir un excès de

(1) Influence que peuvent exercer, sur la cristallisation du sucre dans les
sirops les matières tant minérales qu'organiques qui se trouvent habituellement
dans les jus de betterave. » (Voir Sucrerie indigène tome X, pages 247 et 270. )
A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 23

sucre en solution. Ainsi , par exemple , la présence du chlorure de


sodium dans une solution sucrée n'a pas d'influence notable sur la
saturation de cette solution en sucre .
« Le D² Marshall a complété ces expériences en les étendant à
un grand nombre de sels . Il est arrivé à la conclusion que les sels miné
raux, considérés ordinairement comme exerçant une influence dissol
vante, sur le sucre, ne modifient nullement sa solubilité . Quelques
sels, cependant, retiennent le sucre en dissolution ; tel est , par
exemple, l'acétate de potasse . Par contre , d'autres sels , et spécialement
les sels de magnésie , déplacent le sucre de ses solutions.
Cette propriété curieuse des sels de la magnésie , dit M. Feltz , a
été mise à profit pour l'extraction du sucre des mélasses .
« En éliminant les sels des jus , en tête du travail , on aurait certai
nement un excès de rendement en premier jet . On sait que M. Dubrun
faut a réussi à faire cette épuration en appliquant l'osmose aux jus
concentrés ou sirops .
« L'influence des chlorures et nitrates sur la viscosité des derniers
produits , quoique moins sensible que celles de certaines impuretés ,
n'en existe pas moins .
« L'hypothèse de l'existence d'une ou plusieurs substances spécia
lement mélassigènes dans les jus de betterave doit être rejetée , qu'elle
s'applique aux chlorures ou à quelque sel organique . Les expériences de
MM. Scheibler et Marshall, étendues par M. Feltz à des mélanges de
sucre et de mélasse, ont prouvé qu'aucune des matières , habituellement
contenues dans les jus de betteraves , ne jouit de la propriété de retenir
le sucre en combinaison dans les sirops , de façon à exagérer la solubi
lité naturelle du sucre . Toutes les substances , en solution avec le sucre ,
contribuent, à des degrés divers , à rendre une portion de sucre extrac
tible. »

Nous terminerons ces citations de M. Feltz par les conclusions de


son rapport :
« Il résulte de ces expériences que toutes les substances en solution
dans les jus ou sirops exercent une influence nuisible sur la cuite des
sirops, ainsi que sur la cristallisation du sucre .
a་ Cependant les substances organiques paraissent exercer une
influence plus nuisible que les sels minéraux considérés , pendant long
temps, comme les substances mélassigènes par excellence .
« Toutes les pratiques de l'industrie conduisent à la même conclu
sion. Ainsi les procédés d'épuration généralement appliqués en sucre
rie, s'attaquent spécialement aux substances organiques . Exemples :
la défecation , l'épuration calco- carbonique et la filtration .
" L'osmose simple, tout en éliminant de préférence les impuretés
minérales, parait devoir son principal effet à l'élimination des matières
organiques .
24 A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes.

« Tout procédé qui permet d'enlever , économiquement, une portion


des impuretés contenues dans les jus ou sirops , peut donc être consi
déré comme digne d'entrer dans l'industrie . » .

II

Dans un Mémoire publié en juin 1868 , dans Ans Dingler's Politeck,


-
M. E.-Fr. Anthon exprime cette opinion qui est partagée par plu
sieurs chimistes - « que les sels , dans les sirops , sont anti -mélassi
gènes , neutres ou mélassigènes (négatifs, neutres ou positifs) » . Il éta
blit son dire sur des faits où il établit d'une façon certaine et com
plète :
1° Que le chlorure de calcium , ajouté dans une mesure déter
minée , a la propriété de diminuer la solubilité du sucre dans l'eau , par
conséquent de faire cristalliser le sucre ;
« 2° Que le même sel , ajouté en quantité plus grande , acquiérera
aussi la propriété d'empêcher la cristallisation , même après un temps
très long. >>
Ces deux faits considérés isolément conduisent à admettre que le
chlorure de calcium doit être complètement neutre lorsqu'il est addi
tionné dans une proportion déterminée .
Ce qui semble démontrer qu'un seul et même sel formera de la mé
lasse incristallisable , qu'il peut être indifférent ou favorable à la cristal
lisation du sucre .
Il s'attache à prouver que la propriété mélassigène des sels ne
repose pas sur un principe chimique , mais sur un principe physique .
On ne peut méconnaitre que le chlorure de calcium , en grande quantité ,
ne rende la solution de sucre lourde, visqueuse et immobile , tandis que
l'abaissement de la solubilité du sucre occasionnée par la présence
d'un peu de chlorure de calcium ne doit pas être portée en compte ,
attendu que la solution se maintiendra fluide pour pouvoir cristalliser.
Chaque substance étrangère contribue dans la mélasse , à un degré
plus ou moins élevé, à la rendre épaisse et visqueuse en augmentant
ainsi la perte en sucre .
M. Anthon formule sa conclusion en disant « que tout le sucre dis
sout en surcroît dans la mélasse (c'est - à-dire plus de deux parties de
sucre pour une partie d'eau ) pourra très bien cristalliser quand on en
lèvera la fluidité visqueuse de celle- ci , ce surcroit de sucre étant à
l'état libre et non en combinaison chimique » .

IH

<«< Tous les sels ne sont pas nuisibles à la cristallisation du sucre ,


dit M. Maumené ( 1 ) . Parmi ceux qui retiennent l'eau avec la plus

(1) Lettre sur la Mélassimétrie (Journal des Fabricants de sucre, du 10 février 1870) .
A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes. 25

grande force, ceux qu'on appelle déliquescents et qui par leur nature
organique doivent être envisagés comme très analogues à ceux de la
betterave, je citerai l'acétate de potasse . Avec 50 grammes de ce sel j'ai
fait dissoudre 200 grammes de sucre dans 400 grammes d'eau . J'ai
soumis le liquide à une évaporation , tantôt au bain-marie, tantôt sur
un feu doux , et toujours au milieu du sirop formé par l'acétate , on voit
cristalliser le sucre en entier ou au moins presque en entier.
Il faut donc attacher un grand prix à mesurer, non pas les sels
dans leur ensemble , mais ceux d'entre eux qui nuisent à la cristallisa
tion, c'est-à-dire les chlorures >>> (1).
M. Maumené termine en indiquant «< comme moyen d'évaluation de
la valeur d'un sucre brut le dosage des chlorures qu'il contient » .

IV .

Nous continuerons nos citations par un extrait du cours de sucrerie


professé par M. A. Vivien, à la Société industrielle de Saint
Quentin, en 1872 :
« Le sucre, emprisonné dans les mélasses , est mélangé à une si
grande quantité de corps étrangers minéraux ou organiques, qu'il ne
peut cristalliser. Les corps minéraux sont essentiellement constitués
par de la potasse , les corps organiques sont formés de mannite , assa
mare, et des acides aspartique , métapectique , lactique , etc.
La théorie actuellement répandue dans l'industrie prétend que
les sels sont la cause de l'incristallisation du sucre . On admet , par
exemple, que les chlorures alcalins sont les corps qui s'y opposent le
plus . Et cependant , il est facile de prouver que les betteraves venues
dans des terres baignées par l'eau de mer , peuvent s'assimiler de très
grandes proportions de sel et donner des cristaux de sucre.

L'analyse suivante (due à M. Vivien) , d'un sucre de second jet
( type 10-13) provenant de betteraves venues sur les polders de la Bel
gique, est une preuve convaincante de l'absorption des sels en
nature .

« Cent kilos de sucre contenaient :


Sucre cristallisable .. 79 *500
Chlorure de potassium . • 14.403
Chlorure de sodium . • 0.408
Cendres.
Nitrate de soude . . 0.120 19*305
Sels divers non dosés . · 4.374
Chaux traces.
Eau et matières organiques . • 1.195

100000

(1) Cette dernière conclusion est absolument en désaccord avec nos expériences
et celles entreprises par d'autres chimistes éminents.
26 A. NUGUES . - · Contribution à l'étude des sels mélassigènes.

<< Ce sucre avait une saveur salée si forte qu'elle masquait entière
ment la saveur sucrée.
« En l'examinant au microscope , on remarquait que les cristaux de
chlorure de potassium sont parfaitement nets, à arêtes vives et qu'ils
sont encastrés , à angle droit , dans les cristaux de sucre . Une goutte de
chlorure de platine décompose le cristal de chlorure de potassium et
on obtient l'étoile caractéristique du chlorure double de potassium et
de platine qui se détache du cristal du sucre et se fixe , en un point
voisin, sur le porte - objet du microscope . Le cristal de sucre reste intact
et présente , béante , la cavité profonde où était encastré le cristal de
chlorure Cet examen au microscope est très curieux et d'une grande
netteté, dit M. Vivien ; il démontre que le sucre et le chlorure de
potassium peuvent cristalliser très bien , l'un en présence de l'autre ,
pour donner des cristaux très nets et distincts de sucre et de chlorure
de potassium .
« L'enchevêtrement des deux cristaux prouve qu'il n'y a pas eu
falsification du sucre par addition de chlorure de potassium , ainsi qu'on
pourrait le croire au premier abord en voyant l'analyse .
<«< Les sels minéraux n'ont donc pas , dans la fabrication du sucre ,
des propriétés aussi nuisibles qu'on le suppose . Beaucoup d'expériences
prouvent que la viscosité des sirops nuit plus au phénomène de la cris
tallisation du sucre que la présence des sels minéraux proprement dits
qui , à moins d'être dans un grand état de concentration , donnent des
liqueurs fluides . Or , pendant le travail des jus , on obtient des sels
organiques solubles à bases de chaux , qui restent dans le jus et en
altèrent la pureté . Ces sels de chaux sont déliquescents, très visqueux ,
et ce sont eux qui empêchent le sucre de cristalliser .
<< Si l'on maintient à une température de 40° à 50° une dissolution
sucrée contenant un corps visqueux minéral ou organique , tel que
des sucrates alcalins , de la dextrine , de la gomme, il n'y a pas forma
tion de cristaux de sucre , même au bout d'un temps assez long pour
permettre le dessèchement complet de toute la masse .
<< Les corps visqueux ou les combinaisons des acides organiques
étant les principaux obstacles à la cristallisation du sucre , on a cherché
à engager le sucre dans une combinaison insoluble , de façon à l'isoler
de ses combinaisons visqueuses ou à éliminer les corps étrangers et
à obtenir une dissolution de sucre pur » .

M. Lagrange (1 ) a publié une étude sur l'influence des sels miné


raux sur la cristallisation du sucre , dans laquelle il a conclu , d'une
façon qui est complètement en désaccord avec les travaux des autres

(1) Académie des Sciences . Séance du 20 décembre 1875 .


A. NUGUES. Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 27

chimistes, que tous les sels, à l'exception du chlorure de sodium ,


avaient un coefficient mélassigène variant, suivant le sel, de 0.50
à 6.50.
Nous ne nous arrêterons pas davantage à ce travail qui laisse beau
coup à désirer et qui n'est pas exempt de critique .

VI

Dans une Notice sur la fabrication du sucre en Auvergne (janvier


1876) , M. Ed . Riffard, qui avait constaté des quantités considérables
de chlorure de potassium dans les cendres de betteraves , démontre :
Que le chlorure de potassium n'a pas d'influence sur la cristallisation
du sucre , si toutefois il ne la favorise pas . »

VII

M. le D' J.-W. Gunning, au Congrès du Havre de l'Association


française pour l'avancement des sciences (août 1877) , exprime cette
opinion :
« Que la formation de la mélasse est due aux combinaisons de la
saccharose avec la potasse . Cette combinaison est formée par l'action
de la potasse caustique provenant de l'action de la chaux sur les sels
potassiques pendant la défécation . Ce composé est très stable , et peut
traverser les différentes phases du travail du sucre sans s'altérer . Cette
stabilité et quelques autres propriété du saccharosate de potasse, con
duisent l'auteur à le considérer comme partie constituante de la mé
lasse .

Les saccharosates de potasse ne se décomposent qu'autant qu'on


parvient à en séparer la base sous forme insoluble. Dans ce cas on peut
en retirer la saccharose non altérée . >»
M. Gunning, de son côté , s'est assuré « que tous les sels de potasse
à acides organiques sont capables de se combiner avec le sucre , pro
priété qui fait défaut aux sels de soude correspondants » .

VIII

Des expériences sur le même sujet ont été entreprises par MM . Cham
pion et H. Pellet (1 ) . Ces chimistes ont présenté , à la suite , un im
portant Mémoire à la Société industrielle du Nord de la France .
Dans la partie principale de leur travail , et en déduction d'expé
riences décrites, MM . Champion et Pellet attribuent une immobilisa
tion du sucre de 3 à 5 pour les sels minéraux et de 40 à 41 pour les
sels organiques, soit 43 à 46 de sucre immobilisé par la présence de
ces sels .

(1) Voir Sucrerie indigène, t . XII , p . 210 , 222 et 257, le travail de MM. Champion
et H. Pellet, travail qui a valu une médaille d'or à ses auteurs .
28 A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes.

Nous ferons remarquer que cette conclusion est erronée . Les 43 à


46 de sucre que la mélasse contient sont, en majeure partie , solubi
lisés par l'eau contenue dans cette mélasse (20 p . 100 au minimum) .
Sans doute , MM . Champion et Pellet ont voulu dire 3 à 5 pour les
sels minéraux et de 40 à 41 pour l'eau et les sels organiques (?) Le coef
ficient mélassigène de l'eau étant toujours dans le même rapport, c'est
à-dire de 2 , il en résulterait , par conséquent, un coefficient bien faible ,
négligeable même , pour les sels minéraux et organiques .
Du résultat de leurs expériences , MM. Champion et Pellet con
cluent « que l'action mélassigène d'un corps soluble est fonction de
trois facteurs distincts :
« 1° Influence des corps sur la solubilité du sucre ;
« 2º Influence du point d'ébullition des sirops ;
« 3° Viscosité . »

IX

M. Ed . Durin, dans un très précis et consciencieux travail , estime


<< qu'en attribuant à 1 de sel l'incristallisabilité de 4 de sucre , on ne
s'est pas trompé de nombre , mais de cause . On a considéré comme
mélassigènes , des produits qui n'étaient, pour ainsi dire , que témoins
proportionnels . Le procédé , faux en théorie , est acceptable par appli
cation ; cela est exact parce que les sels s'accumulent dans les sirops
par la cristallisation du sucre ; les impuretés organiques suivent la
même progression » .
M. Durin attribue à ces impuretés organiques ou incristallisables ,
la viscosité du sirop ; de là la difficulté de cristallisation du sucre » .
Il conclut en disant : « que les sels concourent, avec les substances
déliquescentes ou incristallisables , à former un tout visqueux et essen
tiellement mélassigène qui empêche la cristallisation du sucre , lors
que celui - ci est assez raréfié pour ne plus pouvoir sursaturer l'eau de
la solution et vaincre l'influence mélassigène par une puissance de
cristallisation importante ».
Le travail de M. Durin se résume en trois points :
«(( 1 ° Les sels cristallisables ne sont point mélassigènes chimiquement
et n'empêchent pas la cristallisation du sucre ;
« 2º Les véritables matières mélassigènes sont les substances vis
queuses qui sont mélangées au sucre et qui existent généralement en
proportions assez régulières avec les sels ;
«< 3º Les sels peuvent donc avoir un coefficient mélassigène propor
tionnel » .
A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 29

RÉSUMÉ

L'examen de ce qui précède ne peut autoriser à des conclusions


définitives. Cependant, on est en droit d'admettre, avec quelques-uns
des expérimentateurs cités , que les sels ne nuisent pas à la cristalli
sation du sucre et qu'une solution abandonnera presque toujours , avec
le temps, tout son sucre de sursaturation , malgré la présence du sel . Ce
qui est rendu evident par la composition de la mélasse proprement dite ,
puisque l'on retrouve, en dehors des cendres et de l'inconnu , un poids
de sucre sensiblement en rapport avec l'eau contenue .
Le but de cette étude était , tout d'abord , de vérifier ces faits par des
expériences synthétiques et d'observer, ensuite , l'influence de sels à
différentes bases : potasse, soude, chaux, afin de déterminer celles de ces
bases qui empêchent ou favorisent la cristallisation du sucre . L'examen
des tableaux , qui accompagnent ce travail , démontre que les SELS DE
CHAUX SONT LES PLUS FAVORABLES A LA CRISTALLISATION du sucre ; viennent
ensuite, par ordre , les sels de soude et les sels de potasse.

MODE OPÉRATOIRE

Nous nous sommes servi , pour nos expériences, de produits parfai


tement purs , essayés au préalable .
En premier lieu nous avons formé un sirop type pur , c'est -à-dire
que nous avons produit , à chaud , un sirop de sucre pur , obtenu d'une
fonte de sucre en pain , filtré sur du noir neuf ayant subi un énergique
lavage à l'eau distillée chaude .
La cuite en grain provenant de ce sirop pur , filtré , nous a fourni ,
au turbinage , un sucre blanc cristallisé de toute pureté.
Ce sucre cristallisé a été ensuite refondu , à chaud , dans l'eau dis
tillée, dans la proportion de 300 de sucre pour 100 d'eau . Cette fonte,
que nous désignons sous le nom de masse cuite , a été mise à cristal
liser dans un vase couvert . Après 4 jours de cristallisation provoquée
par refroidissement et mouvage (ce mouvage étant indispensable pour
produire la désursaturation entière de la masse) , nous avons opéré la
séparation du sucre de l'égout . A cet effet nous avons employé un filtre
actionné par une pompe à vide .

Ce filtre est représenté par le dessin ci -contre (fig . 2) :


Le sirop-égout a été recueilli dans le vase en verre A et le sucre
cristallisé restait sur le fond en cuivre du filtre D. Le fond B C de ce
filtre est percé de trous très rapprochés, d'un diamètre de 0 m . 001 .
Sur ce fond nous avions placé un disque en papier -filtre de même.
diamètre, afin d'obtenir un égoût d'une limpidité parfaite et exempt de
cristaux de sucre .
30 A. NUGues . ―――― Contribution à l'étude des sels mélassigènes .

Le poids exact de sucre cristallisé restant sur le filtre a été déter


miné par le calcul , en prenant pour base la richesse en sucre de l'égoût,
par rapport à l'eau.
Ce mode de calcul a été suivi pour toutes les autres cuites conte
nant des sels .
La clairce -type-égout avait la composition suivante :
Sucre . 67.00
Eau . • 32.85 à + 18° centigrades .
Glucose . 0.15

B C

BUCHIND&COL
- Filtre pour la séparation des cristaux de sucre de leur sirop d'égout .
Fig. 2.

Le rapport entre le sucre dissous et l'eau a été établi sur cette base :
soit 203,96 de sucre p . 100 d'eau (en chiffres ronds 204 de sucre) . Nous
avons vérifié ce rapport à plusieurs reprises et , chaque fois , nous
l'avons trouvé exact .
Notre masse cuite de sucre pur contenait : sucre 300, eau 100 ; par
--
conséquent 300 20496 de sucre cristallisé sont restés sur le filtre .
Tous nos tableaux , d'ailleurs , résument ces calculs .
Ainsi, par exemple, pour la cuite de 1er jet au chlorure de potassium
nous avons pris 304 grammes de notre clairce -type-égout contenant par
conséquent :
Eau . 100 | Sucre . 204

dans laquelle nous avons fondu, à la température de 80° centigrades


A. NUGUES. - Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 31

environ 7 grammes de chlorure de potassium pur et sec , en ayant soin


d'éviter toute évaporation . Nous y avons ajouté ensuite 100 grammes
de sucre pur, venant de notre masse cuite turbinée .
Après dissolution complète de tout le sucre , cette cuite saline de
1er jet avait un poids (vérifié à la balance) de :

Clairce pure type . 304 grammes.


Chlorure de potassium . 7
Sucre · 100 ----

Total . 411 grammes.

Après quatre jours de cristallisation - les mêmes moyens de refroi


dissement et de mouvage , décrits plus haut, employés — nous avons
séparé le sucre du sirop en le recueillant sur notre filtre à vide .
Le sirop d'égout , limpide , parfaitement désursaturé, contenait :

Sucre . • 65.40
Eau. 32.29 } à 18° centigrades .

Connaissant cette composition , il nous est devenu facile d'établir


nos calculs pour connaître , par déduction , le poids du sucre cristallisé
restant sur le filtre et formuler ainsi le coefficient :
La cuite contenait : Sucre total , 304 grammes .

Suivant l'analyse du sirop d'égout , le rapport de solubilité du sucre


dans 100 grammes d'eau est de 202 grammes.
Si nous retranchons ces 202 grammes , contenus dans la totalité de
l'égout, du sucre total de la masse cuite , nous obtiendrons :

Sucre total de la cuite . • 304 grammes.


Moins id. de l'égout . . 202 -

Reste Sucre cristallisé (sur le filtre) . • 102 grammes .

La cuite de sucre pure avait laissé cristalliser :

Sucre • 100 grammes.


Et la cuite contenant le sel . 102 --
Différence . · 2 grammes .

de sucre cristallisé en plus par la présence des 7 grammes de chlorure


de potassium, d'où : coefficient anti-mélassigène ou de cristallisation :

2X1
2 X ¹ = 0,280
32 A. NUGUES . - Contribution à l'étude des sels mélassigènes .

Pour obtenir les seconds jets, nous nous sommes bornés à enlever,
par évaporation, la moitié du poids de l'eau que l'égout salin de 1º jet
contenait :
Ainsi l'égout de la cuite au chlorure de potassium contenait :

Eau . • 100
Sel . · 7 I Total 309 grammes .
Sucre . 202

Par évaporation nous avons réduit la masse à

Eau . • 50
Sel . 7 Total 259 grammes .
Sucre . 202

Cette masse cuite ainsi réduite a été traitée identiquement comme


la cuite de 1er jet.
Le sucre total de l'égout de cette cuite de 2º jet a été trouvé de :
Sucre 100,60 que nous avons déduit du sucre total de l'égout de la
cuite de 1er jet . Soit :

Sucre de l'égout de 1er jet . " 202 gr . 00


―――― 2º - 100 60
Sucre cristallisé . 101 gr . 40

Si la cuite n'avait pas contenu du sel elle aurait abandonné :

Sucre cristallisé . • • 100.00


La cuite saline a donné . · 101.40
Différence · 1.40 de sucre

cristallisé en plus par la présence des 7 grammes de chlorure de po


tassium , d'où : coefficient anti-mélassigène ou de cristallisation :

1.40 X1
= 0.200
7

P. S. - A l'exception du sulfate de potasse et du lactate de chaux


qui ont cristallisé avec le sucre dans leurs cuites en seconds jets , nous
avons toujours retrouvé , à l'analyse des égouts de 1er et 2° jets le poids
sensiblement exact du sel ajouté .

NOTA. 1 Nous publierons, dans un des prochains numéros du Bulletin, comme


complément à ce travail, les résultats d'expériences sur l'influence de la RAFFINOSE
sur la cristallisation du sucre. A. N.
A. NUGUES. Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 33

TABLEAU I

SELS MINÉRAUX

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


CHLORURES
1erjet. 2º jet. 1er jet. 2º jet. 1erjet. 2º jet.
Composition
.Cuites
totale
des

Sirop Eau .. 100 50 100 50 100 50


pur. Ï Sucre 204 202 204 197 204 196.5
Sucre ajouté . 100 >>> 100 >>> 100 >>
Sucre total . 304 202 304 197 304 196.5
Sel dissout . 7 7 8 8 1 1
Poids total . 411 259 412 255 405 247.5
Égouts
des

Eau 100 50 100 50 100 50


.

Sucre 202 100.6 197 97.5196.5 98.5


Sel dissout . 7 7 8 8 1 1
Total 309 157,6 305 155.5297.5 149.5

Sucre cristallisé . 102 101.4 107 99.5 107.5 98


Sucre qui devait cristalliser . 100 100 100 95 100 94.5
Sucre crist , en plus + en moins +2 +1.4 +7 + 4.5 + 7.5 +4.5

Quotient salin. 106.21


28.31 13,17 24.47 13.17 200
Commerciale

Degré Baumé . 36°8 37°8 36°9 38° 1 35°7 >>


Méthode

Sucre 65.40 63.50 64.40 62.40 66


Analyse

65.85
Égouts

Glucose >>
.

0.12 >>> 0.18 0.07 0.12


Cendre . 2.43 5.07 2.89 5.96 0.37 0.69
des

Eau . 32.29 31.56 32.76 31.97 33.60 33.41


Inconnu >> >> >> >>> >>> >>
Total . 100.12 100.25 100.05 100.51 100.04 100.07
Normale

Sucre .. 65.40 63.50 64.60 62.40 66 65.85


Glucose >> 0.12 >>> 0.18 0.07 0.12
.

Sel sec. 2.31 4.82 2.64 5.45 0.33 0.62


Eau . 32.29 31.56 32.76 31.97 33.60 33.41
Total
Coefficient

100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . >> >> >> >>>> >> >>

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel . · 0.280 0.200 0.840 0.513 7.666 3.693

3
31 A. NUGUES . -- Contribution à l'étude des sels mélassigènes.

TABLEAU II

SELS MINÉRAUX

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


NITRATES
1erjet. 2º jet. 1er jet. 2e jet. 1erjet. 2e jet.
Composition

Cuites
des

Sirop Eau . 100 50 100 50 100 50


totale


204 204 195
.

pur . Sucre 204.5 204 199


Sucre ajouté . 100 >> 100 >> 100 >>
Sucre total . 304 204.5 304 199 304 195
Sel dissout . 8 8 7 7 7
Poids total. 412 262.5 411 256 411 252

29775
Égouts
des

Eau . 100 50 100 50 100 50


Sucre 204,5 101.5 199 195
.

90
Sel dissout 8 8 7 7 7
Total 312,5 159.5 306 154 302 147

Sucre cristallisé .. 99.5 103 105 102 109 105


Sucre qui devait cristalliser . 100 102.5 100 97 100 93
Sucre cristal. en plus en moins -0.50 55.0 +5 -+ 9 +12

Quotient salin 26.16 12.37 28.51 12.87 28.53 12.91


commerciale

Degré Baumé , 37°2 38° 1 3699 3708 36°9 37°5


Méthode

Sucre 65.40 63.45 65 62.70 64.50 61.10


Analyse

Glucose 0.12 0.16 0.12 0.20 0.12 0.30


Égouts

Cendre . 1.94 3.98 1.72 3.66 1.69 3.54


des

Eau . 31.98 31.26 32.60 32.23 33.12 33.87


Inconnu . 0.56 1.15 0.56 1.21 0.57 1.19
Total 100.00 100.00 100 00 100.00 100.00 100.00
Normal e

Sucre 65.40 63.45 65.00 62.70 64.50 61.10


Glucose 0.12 0.16 0.12 0.20 0.12 0.30
.

Sel sec . 2.50 5.13 2.28 4.87 2.26 4.73


Eau . 31.98 31.26 32.60 32.23 33.12 33.87
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . 0.072 >>> >> >>

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel. 0.060 0.653 0.624 1.349 1.687
A. NUGUES. Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 35

TABLEAU III

SELS MINÉRAUX

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


SULFATES
1erjet. 2 jet. 1er jet. 2º jet. 1erjet. 2º jet.
Composition

.Cuites
des
totale

Sirop Eau . 100 50 100 50


pur . I Sucre 204 200 204 194
Sucre ajouté . 100 >> 100 >>
Sucre total. 304 200 304 194
Sel dissout . 9 4.5 6.5 6.5
Poids total . 413 254.5 410.5 |250.5
Égouts
des

Eau . 100 50 100 50


.

Sucre 200 97 194 92


Sel dissout . 9 4.5 6.5 6.5
Total 309 151.5300.5 148.5

Sucre cristallisé . 104 103 110 102


Sucre qui devait cristalliser . 100 98 100 92
Sucre cristal. en plus + en moins +4 +5 +-10 +10

Quotient salin . 21.71 21.67 30.76 14.86


commerciale

Degré Baumé . 3704 37°3 3609 3708


Méthode

Sucre 64.70 63.95 64.60 62.00


Analyse
ts

Glucose «< 0.24 «< 0.20


.
Egou

Cendre . 2.68 2.66 1.89 3.75


des

Eau 32.32 32.86 33.30 33.63


Inconnu 0.30 0.29 0.21 0.42
Total 100.00 100.00 100.00 100.00
Normale

Sucre 64.70 63.95 64.60 62.00


Glucose «< 0.24 (( 0.20
.

Sel sec . 2.98 2.95 2.10 4.17


Eau . • 32.32 32.86 33.30 33.63
Total · 100.00 100.00 100.00 100.00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . >> >> >>
3

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel. 0.455 1.040 1.581 1.580
36 A. NUGURS . - Contribution à l'étude des sels mélassigènes .

TABLEAU IV

SELS ORGANN iQ
IQUES

POTASSIUM SODIUM CALCIUM

ACÉTATES
1erjet. 2 jet. 1er jet. 2º jet. 1erjet. 2º jet.
Composition

Cuites

100
.des

Sirop Eau . 50 100 50 100 50


totale

pur. | Sucre 204 201 204 198.5 204 191.5


Sucre ajouté . • 100 » 100 >> 100
Sucre total . 304 201 304 198.5 304 191.5
Sel dissout. 6.5 6.5 4.5 4.5 55 5.5
Poids total . 410.5 257.5 408.5 253 409.5 247
Égouts
des

Eau 100 50 100 50 100 50


201 99.5 198.5 96 91.5
.

Sucre 191.5
Sel dissout . 6.5 6.5 4.5 4.5 5.5 5.5

-
Total 307.5 156 303 150.5 297 147

Sucre cristallisé . 103 101.5 105.5 102.5 112.5 100


Sucre qui devait cristalliser . • 100 99 100 96.5 100 89.5
Sucre cristal. en plus en moins +3 2.5 5.5 6. » + 12,5 + 10.5

Quotien salin 31.92 15.38 44.55 21.02 34.28 16.34


commerciale

Degré Baumé . 36° 3 3698 36° 36° 1 36° 3508


Méthode

Sucre 65.45 63.70 65 50 63.70 64.45 ] 62,10


» "
e

Glucose 0.14 D 0.16 0.17


.
Égouts
Analys

Cendre . 1.64 3.31 1.17 2.37 1.46 2.95


Eau
des

32,50 32.02 33.03 33.10 33.67 33.93


Inconnu 0.41 0.83 0.30 0.67 0.42 0.85
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Norm ale

Sucre 65.45 63.70 65.50 63.70 64.45 62.10


Glucose D 0.14 19 0.16 >> 0.17
.

Sel sec . 2.05 4.14 1.47 3.03 1.88 3.80


Eau . 32.50 32.02 33.03 33.11 33.67 33.93
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100 00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel D
R
A

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel . . 0.410 0.386 1.272 1.264 2.244 1.868
A. NUGUES . - Contribution à l'étude des sels melassigènes . 37

TABLEAU V .

SELS ORGANIQUES

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


CARBONATES
1erjet. 2. jet. 1erjet. 2º jet. 1er jet. 2e jet.
e ion
es
totalosit
Cuit

Sirop Eau . 100 50 100 50


Comp

pur . 1 Sucre 204 213.5 204 209


Sucre ajouté 100 100
des

Sucre total . 304 213.5 304 209


Sel dissout . 8 8 • 7 7
Poids total . 412 271.5 411 266
.Égouts

1982
des

69809

Eau 100 50 100


Sucre 213.5 109 209 102.5
Sel dissout . 8 7 7
Total 321.5167 316 159.5

Sucre cristallisé . . . 90.5 104.5 95 106.5


Sucre qui devait cristalliser. 100 111.5 100 107
Sucre cristal. en plus en moins - 9.5 -7 -5 -0.5

Quotient satin , 27.94 13.65 31.52 15.07


commerciale

Degré Baumé . · 38° 1 39° 6 39° 39° 2


Méthode

Sucre . 66.50 65.25 66.20 64.35


Analyse

»
égouts

Glucose >> >>


.

Cendre . 2.70 5.43 2.54 5.16


des

Eau . 31.12 29.97 31.70 31.38


Inconnu » >> >> >>>
Total 100.32 100.65 100.44 100.89
Normale

Sucre 66.50 65.25 66.20 64.35


Glucose 29 » >>>>
.

Sel sec . 2.38 4.78 2.10 4.27


Eau . 31.12 29.97 31.70 31.38
Total
Coefficient

100.00 100.00 100.00 100.00

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . 1.273 0.861 0.738 0.182

Anti- mélassigène ou sucre


cristallisé par 1 de sel . · >> >> >>> >>
38 A. NUGUES . Contribution à l'étude des sels mélassigènes .

TABLEAU VI

SELS ORGANIQUES

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


GLUCATES
1erjet. 2. jet. 1erjet. 2 jet. 1er jet. 2. jet.
|
Composition

Cuites
des

Sucre Eau . 100 50 100 50 100 50


totale

pur . Sucre . 204 190 204 189 204 187.5


Sucre ajouté · 100 >> 100 >> 100 >>
Sucre total . 304 190 304 189 304 187.5
Sel dissout . 17.5 17.5 18 18 13.5. 13.5
Poids total . 421.5 257.5 422 257 417.5 251
Égouts
des

Eau . 100 50 100 50100 50


.

Sucre 190 91.5 189 187.5


89.5 91.5
Sel dissout . 17.5 17.5 18 18 13.5 13,5
Total. . . 307.5 159 307 157.5 301 155

Sucre cristallisé . 114 98.5 115 99.5 116.5 96


Sucre qui devait cristalliser . 100 88 100 87 100 85.5
Sucre cristal . en plus + en moins 1410.5 + 15 + 12.5 16.5 10.5

Quotient salin . 10.56 5.39 9.76 5.24 12.65 ] 7.48


commerciale

Degré Baumé . • 3607 >>> 36° 7 >>> 36.6 >>>


Méthode

Sucre 61.60 57.70 61.30 57.20 62.00 59.60


e

Glucose (1) . 1.06 4.63 2.13 4.57 1.82 3.26


Égouts

.
Analys

Cendre. 1.39 2.58 1.21 2.34 1.10 1.77


des

Eau .. 32.46 31.60 32.42 31.90 33.10 32.55


Inconnu 3.39 3.49 2.94 3.99 1.98 2.92
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Normal e

Sucre . 61.70 57.70 61.30 57.20 62.00 59.50


Glucose 1.06 4.63 2.13 4.57 1.82 3.26
.

Sel sec . 4.78 6.07 4.15 6.33 3.08 4.69


Eau . 32.46 31.60 32.42 31.90 33.10 32.55
Total • 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . >> >> » ❘ » >>
.

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel . 0.941 1.112 1.161 1.241 1.789 1.466

(1 ) Dérivés du glucose réduisant la liqueur cuivrique comptés comme glucose .


A. NUGUES. - Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 39

TABLEAU VII

SELS ORGANIQUES

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


LACTATES
1or jet, 2º jet. 1r jet. 2° jet. 1er jet. 2º jet.
ion

s
totalosit

Cuite

999999
des

50
e

Sirop Eau . 100 50 100 50 100


Comp

pur. Sucre 204 197.5 204 196.5 204 195.5


Sucre ajouté 100 100 100 »
Sucre total . 304 197.5 304 196.5 304 195.5
Sel dissout . 8.5 8.5 7 7 5.5 2.5
Poids total . 412.5256 411 253.5 409.5 248
Egouts
.des

Eau 100 50 100 50 100 50


Sucre 197.5 97 5196.5 97 195.5 100.5
Sel dissout . 8.5 8.5 7 17 5.5 2.5
Total . . 306 156 303.5 154 301 153

Sucre cristallisé . 106.5 100 107.5 99.5 108.5 95


Sucre qui devait cristalliser. 100 95.5 100 94.5 100 93.5
5 Sucre cristal. en plus + en moins +6.5 + 4.5-7.5 4-5 +8 +1.5

8 Quotient salin . 22.63 11.18 27.41 13.52 36.31 42.60


commerciale

Degré Baumé . . • 35° 5 37° 36° 1 36°6 35° 9 36º


Methode

Sucre 64.50 62.30 64.70 62.75 65 65.60


Analyse
Egouts

Glucose (( 0.18 >> 0.19 >>> 0.23


.

Cendre . 1.75 3.41 1.35 2.64 1.01 0.86


des

Eau . 32.75 31.95 32.94 32.42 33.21 32.63


Inconnu 1.10 2.16 1.01 2.00 0.78 0.68
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Norinale

Sucre 64.50 62.30 64.70 62.75 65 65.60


Glucose >> 0.18 > 0.19 >>> 0.23
.

Sel sec. 2.85 5.57 2.36 4.64 1.79 1.54


Eau . • 32.65 31.95 32.94 32.42 33.21 32.63
Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . >> >> >> >> >>

Anti-mélassigène ou sucre
cristallisé par 1 de sel. · 0.733 0.515 1.050 0.726 1.525 0.616
40 A. NUGUES. ― Contribution à l'étude des sels mélassigènes.

TABLEAU VIII

SELS CAUSTIQUES

POTASSIUM SODIUM CALCIUM


OXYDES
1er jet. 2º jet. 1er jet. 2. jet. 1er jet. 2. jet.
Composition

.Cuites
des

Sirop Eau . 100 50 100 50


totale

pur. Sucre 204 235 204 238.5


Sucre ajouté · 100 " 100 «<
.

'Sucre total . 304 235 304 238.5


Sel dissout . 5 5 5 5'
Poids total . 409 290 409 293.5
Égouts
.des

Eau • 100 50 100 50


Sucre 235 132.5 238.5 142
Sel dissout . 5 5 5 5
Total · 340 187.5 343.5 197

Sncre cristallisé . 69 102.5 65.5 96.5


Sucre qui devait cristalliser . 100 132.5 100 136.5
Sucre cristal. en plus + en moins - 31. - 30 -34 5 - 40

Quotient salin . · 46.37 24.73 51.10 28.95


.commerciale

Degré Baumé .. • 38°8 40°8 39° 4 41° 8


Méthode

Sucre · 69.10 70.50 69.50 72.10


Analyse

Glucose ༥ « >> «<


égouts

Cendre . 2.48 4.76 2.81 5.14


Eau .
des

29.41 26.65 29.14 25.41


Inconnu «< «<< «< «
Total 100.99 101.91 101.45 102.65
Normal e

Sucre 69.10 70.50 69.50 72.10


Glucose «< «< «< ((
.

Sel sec . 1.49 2.85 1.36 2.49


Eau . • 29.41 26.65 29.14 25,41
Total · 100.00 100.00 100.00 100.00
Coefficient

Mélassigène ou sucre
incristallisé par 1 de sel . 6.120 5.666 7.404 8.140

Anti -mélassigène ou sucre


cristallisé par 1 de sel. · >>> >> >>> >>>
A. NUGUES. Contribution à l'étude des sels mélassigènes . 41

TABLEAU IX RÉCAPITULATION

Sels classés par ordre d'influence mélassigène et anti


mélassigène.
I

Sirops d'égout de 1er jet. Sirops d'égout de 2º jet,

COEFFICIENT COEFFICIENT
NOMS DES SELS

ANTI ANTI
MÉLASSIGÈNE MÉLASSIGENE MÉLASSIGÈNE MÉLASSIGÈNE

Chlorure de calcium . . 7.666 >> 3.693


Acétate de chaux . >> 2.244 >> 1.868
Glucate >> . 1.789 >>> 1.466
Lactate >>> 1.525 >> 0.616
Nitrate >>> 1.349 >> 1.687
Acétate de soude . >> +1.272 >> 1.264
Glucate >> 1.161 >> 1.241
Sulfate >> 1.580 >> 1.580
Lactate >> 1.050 >> 0.726
Glucate de potasse >> 0.941 >> 1.112
Chlorure de sodium . . >> 0.840 >>> 0.513
Lactate de potasse >> 0.733 >> 0.515
Nitrate de soude >> 0.653 >> 0.624
Sulfate de potasse >> 0.455 >>> 1.040
Acétate ――― >> 0.410 >>> 0.386

Chlorure de potassium . . >> 0.280 >> 0.200


Nitrate de potasse 0.072 >> >> 0.060
Carbonate de soude . 0.738 >>> 0.182 >>>

de potasse . · 1.273 >>> 0.861 }

Hydrate 6.120 >>>> 5.666 >>>


- de soude . 7.404 >> 8.140 >>

Paris, avril 1891 .


42 A. TRILLAT. - Action de l'aldehyde formique sur les vins.

Action de l'aldéhyde formique sur les vins ,

Par M. A. TRILLAT .

Lorsque l'on ajoute quelques gouttes de formaldehyde à un vin


rouge, celui-ci ne tarde pas à se troubler et, après 48 heures , la liqueur
est presque totalement décolorée . Il se forme en même temps un pré
cipité abondant.
Cette précipitation peut s'opérer avec une dose d'aldéhyde formi
1
que extraordinairement faible : c'est ainsi qu'à la dose de l'action
4000
a lieu après plusieurs jours . Le chauffage hate la précipitation qui
peut être complète après quelques heures .
Le précipité est formé par les matières extractives du vin : il est
probable qu'il est dû en partie à une combinaison de l'aldéhyde avec
les tannins .
L'aldehyde formique donne en effet, avec une extrême facilité, des pro
duits de condensation avec les composés à fonctions phénoliques et en
général, à fonctions hydroxylées , tels que phénol , résorcine , pyrogallol
tannins , etc. Ces combinaisons qui se font avec échange d'une molécule ,
d'eau, sont généralement insolubles et ont la propriété d'être relative
ment très volumineuses . On peut donc admettre que la décoloration
est due à la fois à la précipitation des composés à fonctions hydroxylées
(tannins) et à l'entrainement mécanique d'autres matières extractives
par ce précipité . Il y aurait une action analogue à celle provoquée par
l'albumine .
Lorsque le vin est coloré artificiellement, soit par les colorants vé
gétaux , soit par les colorants dérivés de la houille , le phénomène
change en ce sens que la liqueur est généralement moins décolorée ou
transformée en une liqueur d'une autre teinte. Le campèche, l'orseille ,
communiquent encore leurs teintes respectives à la liqueur qui devrait
ètre décolorée sans leurs présences . Avec les dérivés de la rosaniline le
phénomène est plus remarquable : la couleur subit une modification .
et prend une teinte bleue-violette .
Dans le cas particulier de la fuchsine par exemple cette coloration est
due à la formation d'un anhydro-dérivé résultant de l'échange des
hydrogènes des groupes amidės avec le groupement :
= CH₂

Le type de ce genre de combinaison est l'anhydro formald éhyda


niline :
C &H.Az = CH₂
A. TRILLAT. - Action de l'aldehyde formique sur les vins. 43

I
Ces deux remarquables propriétés de l'aldehyde formique que j'ai
déjà signalées (1 ), pourront être utilisées dans les dosages des vins . La
décoloration obtenue par l'addition de l'aldehyde formique peut éviter
l'emploi désagréable du noir animal dans le dosage du sucre. Quant à
l'autre propriété, elle pourra servir à fonder une méthode pour recon
naitre les colorants étrangers .

Nécrologie.

FRÉDÉRIC JACQUEMART

Nous apprenons avec le plus vif regret le décès de M. Frédéric


1 Jacquemart, membre fondateur de notre Association . Nous laissons
à notre ami Tardieu , notre sympathique trésorier, qui a particulière
ment connu notre cher mort , le soin de retracer la vie et les travaux
de cet homme de bien . Nous nous contentons , pour notre part, d'adresser
à sa famille au nom de l'Association et au nôtre, l'expression de notre
douloureuse sympathie . F. D.

Nous avons été, comme tous ceux qui connaissaient M , Jacque


mart, péniblement surpris par cette mort si rapide , que rien ne faisait
présager. En effet, quoiqu'ayant déjà atteint un àge avancé (quatre
vingt-trois ans), M. Jacquemart avait conservé une verdeur de santé,
une vivacité d'allures et surtout d'intelligence qui faisaient oublier son
age et laissaient croire que le temps n'avait pas de prise sur cette orga
nisation exceptionnelle .

Les anciens (des époques grecque et romaine) avaient coutume de


dire que ceux qui meurent jeunes sont favorisés des dieux . Ils enten
daient sans doute par là qu'on doit s'estimer heureux de ne pas être
témoin de sa propre décadence et qu'il vaut mieux laisser dans la mé
moire de ses contemporains l'image d'un homme complet et le souvenir.
de la force, du talent, de la vertu , arrivés à leur plus haut dévelop
pement.
Mais ce n'est pas à M. Jacquemart que pouvait s'appliquer l'adage
paien que nous venons de citer . Il est mort très avancé en åge , et tou
jours jeune. Sa vie a été d'un bout à l'autre une série continue d'études ,
de recherches, de travaux utiles, associés à la pratique de toutes les
vertus , et surtout de la bienfaisance . Depuis sa sortie de l'Ecole poly
technique en 1833 , jusqu'à l'heure fatale , il n'a cessé de travailler pour

(1) 1º Pli déposé à l'Académie des sciences, séance du 17 août 1891 ;


20 Comptes-rendus de l'Académie des sciences , page 1280 .
41 Nécrologie.

le progrès des industries auxquelles il s'est successivement appliqué,


de rechercher les hommes de science , d'expérimenter leurs décou
vertes ; et, dans la dernière moitié de sa vie , il s'était voué à l'étude des
moyens de faire progresser l'agriculture et les industries qui s'y ratta
chent, particulièrement la fabrication du sucre , et à défendre devant
les Pouvoirs publics leurs intérêts souvent menacés .
Nous ne pouvons faire ici l'exposé complet de cette vie si bien rem
plie . Mais le caractère spécial de notre publication nous a mis si sou
vent en rapport avec M. Jacquemart pour la défense des intérêts.
sucriers et agricoles , que nous croirions manquer à notre devoir si
nous ne disions pas tout haut que personne n'a servi ces deux grandes
industries avec plus de compétence et de dévouement.
Doué d'une grande clairvoyance , il était toujours le premier à saisir
les conséquences de ces remaniements continuels que des besoins
financiers faisaient subir au régime des sucres . Fertile en ressources ,
c'était lui qui trouvait les arguments topiques ; habile à interprèter la
statistique , il en tirait d'utiles conclusions ; infatigable, il frappait sans
cesse aux portes des commissions et des ministères, où , d'ailleurs , il
était toujours bien accueilli parce que sa discussion apportait la lumière.
Pendant combien d'années l'avons-nous vu poursuivre cette lutte sans
repos , qui ne cessait momentanément sur un point que pour reprendre
bientôt sur un autre?
Ils sont encore assez nombreux les hommes qui ont mené avec lui
ces campagnes ; et ils diront certainement avec nous , que quoiqu'il fût
le plus actif et le mieux armé pour la lutte, il a toujours , par excès de
modestie, refusé de marcher en tête, mettant sa gloire à rester dans le
rang et à batailler vigoureusement pour le bien commun.
Ce désintéressement ne l'a pas toujours mis à l'abri des traits de
l'envie, ni de l'ingratitude . Mais il avait une ame au-dessus de ces
petites choses, et il oubliait tout pour le triomphe des intérêts engagés .
C'est surtout sa dernière campagne pour la défense des intérêts
agricoles qui a mis en relief ses talents de polémiste et de statisticien .
Depuis que la question de révision des tarifs s'est imposée à l'attention
publique, M. Jacquemart étudiait un à un chacun des produits qui lui
semblaient dignes de protection ; et s'éclairant de la statistique, analy
sant les mouvements de l'importation et de l'exportation , il en faisait
ressortir l'influence exercée par la législation douanière sur la produc
tion nationale .
Chacune des nombreuses notes qu'il a successivement publiées sur
les diverses parties du régime douanier est un modèle de clarté et de
concision , où la démonstration se fait par les chiffres mêmes des
tableaux officiels ; et ces notes adressées aux Pouvoirs publics et aux
membres du Parlement apportaient des arguments tout préparés pour
la discussion .
Nécrologie. 45

Nous n'hésitons pas à le répéter ; c'est avec un vrai zèle d'apôtre


que M. Jacquemart poussait, par la parole et par l'exemple , aux pro
grès de l'agriculture et des industries qui peuvent la vivifier. A l'en
contre des politiciens ambitieux qui visent les turbulentes populations
des villes , il cherchait , lui, en donnant l'exemple du progrès et en
associant l'industrie à la culture, à développer l'aisance dans les cam
pagnes.
Ses efforts étaient bien appréciés du pays qui l'entourait , et l'em
pressement des populations à suivre son convoi était l'indice visible du
sentiment général .

Par une louable inspiration , on avait placé sa dépouille mortelle


sur un char de culture entouré de draperies noires , qui disparaissait
sous les couronnes de fleurs empruntées au jardin de l'habitation . Ce
corbillard rustique, traîné par six beaux boeufs blancs , la tête crêpée
de noir, avait un cachet de circonstance et de couleur locale qui frap
pait tout le monde .
Dans l'énorme assistance qui formait le cortège on remarquait une
foule d'hommes considérable venus de tous les points du département ,
et des départements voisins. Beaucoup ont manifesté leur étonnement
et leurs regrets que personne n'eût pris la parole à la fin de la solen
nelle cérémonie de Quessy pour rendre un dernier hommage à l'homme
éminent qui était l'honneur de la contrée .
Mais comme M. Jacquemart était membre de nombreuses sociétés,
et entre autres de la Société nationale d'agriculture, et vice - président
de la grande Société des agriculteurs de France , on ne savait pas qui
devait parler ; on a sans doute compté les uns sur les autres , et finale
ment on s'est dispersé , une chaleur torride poussant chacun à chercher
un abri.
La manifestation oratoire dont a été privée la cérémonie de Quessy
n'a pas fait défaut le lendemain à celle qui avait lieu au cimetière du
Père-Lachaise pour le dépôt du corps dans le caveau de la famille , et
en présence d'une assistance aussi sympathique que distinguée ,
M. Henri Muret, au nom de la Société nationale d'agriculture , M. Teis
sonnière, au nom de la Société des agriculteurs de France , ont rendu à
la mémoire du défunt l'hommage suprême.
Les Sociétés dont il était membre retraceront par la suite dans des
notices spéciales ses études et ses travaux comme savant , comme éco
nomiste , comme industriel, comme agriculteur ; mais ce que l'on ne
louera jamais assez ce sont les qualités de cœur dont il était doué , l'es
prit de justice, la droiture d'intention , la générosité sans limites ; et à
côté de ces qualités de fond , nous ne pouvons pas oublier celles de
forme, cette bienveillance gracieuse et enjouée, cette urbanité exquise
qui faisaient retrouver en lui le type de l'ancienne politesse française .
H. TARDIEU.
46 Liste des Membres de l'Association .

Liste des Membres de l'Association .

Membres Fondateurs et Membres Titulaires.

Abbadie de Barrau Ch . ( d') , 24 , rue Monge, Paris .


Acker (van), chimiste , associé de la maison Schulz et Cie , rue Esquer
moise, Lille ( Nord) .
Adam J.-H. , ingénieur , Curepipe ( Ile - Maurice) .
Alexandre P. , sucrerie de Lurifico , par Pacasmoye ( Pérou).
Alibert Alexandre, chimiste , raffinerie de Saint-Louis, à la Cabucelle ,
Marseille ( Bouches - du - Rhône) .

Allard, ingénieur , sucrerie de Beauchamps ( Somme) .


Alluchon , directeur de la terre et de la distillerie de La Briche , par
Rillé ( Indre - et- Loir) .
Apezteguia Julio, ingénieur, député aux Cortès, sucrerie de Cons
tancia, Cienfuegos (Cuba) .
Archavaleta José , 369, calle Urugay, Montévidéo ( Urugay) .
Arlen Jacques , ingénieur à la raffinerie Lebaudy frères, 59, rue de
l'Aqueduc, Paris.
Arnoult, directeur de la sucrerie de Ponthierry ( Seine -et- Marne) .
Astier, ingénieur , Société des Établissements Cail , à Rocafuerte, par
Guayaquil (Equateur) .
Aubin Georges , planteur à Beau - Séjour, Mapou (Ile Maurice) .
Aubin , directeur du laboratoire de la Société des Agriculteurs de
France , 336 , rue Saint - Honoré, Paris .
Aubouin Georges , directeur de la sucrerie de Croisilles (Pas-de - Calais) .
Aulard , chimiste , sucrerie de Hal , Hal (Belgique).
Avisse, ingénieur , Cie de Fives - Lille , 64 , rue Caumartin , Paris.
Bachelet, directeur de la sucrerie d'Us -Marines ( Seine- et- Oise) .

Barthélemy E. C. , fabricant de sucre , 229 , Valence Street , New - Orléans


(Lousiane) , États-Unis .
Baillot, gérant de la sucrerie de Bucy- les- Pierrepont ( Aisne) .
Baisier Etienne, ingénieur civil à Solesmes (Nord).
Battut, chimiste , sucrerie d'Arleux -du - Nord ( Nord) .
Baudry A. , directeur de la Station agricole, Pliskow-Andruszowska
Lipowetz (Russie) .
Bazin-Bertrand , fabricant de sucre, 2 , rue de l'Éperon , Laon (Aisne) .
Liste des membres de l'Association . 47

Bazin jeune , 8, rue des Casernes, Laon (Aisne) .


Beaudet, chef du laboratoire de la sucrerie centrale de Cambrai , Escau
dœuvres ( Nord ) .

Beaufret (du) , chimiste , 20, rue Le Peletier , Paris .


Bėghin Pierre, fabricant de sucre , Thumeries (Nord ) .
Bénédic, ingénieur , fabricant de sucre, Chateau- Thierry (Aisne).
Bernard neveu, fabricant de sucre , Santes , par Haubourdin ( Nord) .
Bernot Achille, fabricant de sucre , Ham (Somme) .

Bertaux Ph . , ingénieur , 12 , rue de la Gare , Roubaix (Nord) .


Bertèche Georges , chimiste-expert , Valenciennes (Nord) .
Bertin E. , chimiste , sucrerie de Pont - d'Ardres ( Pas - de - Calais ) .
Billault, fabricant de produits chimiques , 22 , rue de la Sorbonne , Paris.
Billet A. , directerr de la sucrerie centrale d'Origny- Sainte-Benoite
(Aisne).
Billet F. , distillateur , Marly-lez- Valenciennes ( Nord) .
Binnie R. , chimiste , sucrerie d'Escaudoeuvres , près Cambrai (Nord) .
Blin, ingénieur, Cie de Fives-Lille , 64 , rue Caumartin , Paris .
Blondel Oscar, chef de fabrication , sucrerie d'Anizy- Pinon (Aisne).
Blondet, ingénieur , maison Cail , Saint- Denis ( Réunion ) .
Bocquillon, directeur de la sucrerie d'Etricourt-Nauroy, par Bellicourt
(Aisne).
Boire Émile , administrateur délégué des sucreries de Bourdon , 5 , rue
de la Paix , Paris .
Boisson B. , chimiste, sucrerie Central Constancia, Cienfuegos (Cuba) .
Bolikowski Richard , Noailles (Oise) .
Bonȧme, chimiste , ancien directeur de la Station agronomique de la
Guadeloupe , 93, avenue d'Orléans , Paris .
Bonnet Armand , chimiste , sucrerie de Ribécourt ( Oise) .
Bonnet, fabricant de sucre, Génermont, par Estrées-Deniécourt
(Somme).
Bonnin, chimiste , sucrerie de Benares ( Ile -Maurice).

Bontemps, ingénieur, maison Mariolle Pinguet , Saint- Quentin (Aisne) .


Borghi, chimiste, 45, rue Jacques - Dulud , Neuilly- sur- Seine ( Seine) .
Bouchon, fabricant de sucre, Nassandres (Eure-de- Loir).

Bouderlique , chimiste , sucrerie de MM. Lhote et Cie , Aulnois- sous


Laon (Aisne).
Bouflet Henry, chimiste, Saint- Denis (Ile de la Réunion).
Bouglise (de la) , 16, rue Vivienne, Paris .
48 Liste des membres de l'Association .

Bouillon-Bey, ingénieur , Cie de Fives-Lille, 64 , rue Caumartin , Paris,


Bouillot, professeur à l'École régionale agricole de Huy (Belgique) .
Boulanger E. , distillateur , Moyenneville (Oise).
Boulanger, chimiste , chez M. Antonio Alvarez, ingenio « Australia » ,
Jagüey-Grande (Cuba).
Bource, chimiste , Nesle (Somme) .
Bourgais, 18, rue de l'Observatoire , Havre ( Seine -Inférieure ) .
Bouvier J. , directeur de la sucrerie de Montereau ( Seine- et- Marne) .
Boyer Eugène , chimiste , 3, rue des Annelets , Paris .
Brabant Alfred , fabricant de sucre , Onnaing (Nord).
Brabant Edmond , fabricant de sucre , Onnaing (Nord).

Brasme, ingénieur , directeur de la distillerie de Croisset, par Dieppe


dalle-Croisset (Seine-Inférieure) .

Breton , chimiste , sucrerie de Pommiers par Soissons (Aisne).


Brevier Louis, chimiste , 32 , rue de Noisy , Villiers - sur-Marne ( Seine
et- Oise).
Bride , fabricant de sucre , Attichy ( Oise) .

Brière, directeur de la sucrerie de Chavenay, par Villepreux ( Seine


et- Oise).

Broocks, planteur , Santiago de Cuba ( Ile de Cuba) .


Broudehoux , ingénieur, directeur des établissements Carion -Delmotte ,
Anzin (Nord ).

Brun Edouard, ingénieur, fabricant de sucre, Hattencourt, par Roye


(Somme).
Bruneau L., directeur de la sucrerie de Lens ( Pas-de- Calais) .
Brunehant , fabricant de sucre, Pommiers , par Soissons (Aisne) .
Brunnings , chimiste , sucrerie de Halfweg , par Amsterdam ( Hollande) .
Buart Charles, chimiste , 15 , San Miguel Baja , Granada (Espagne) .
Buisson Maxime , chimiste , 24, rue des Fossés- Saint-Jacques, Paris.

Bullot, fabricant de sucre , Chevrières , par Longueil - Ste- Marie ( Oise) .


Bullot Georges , fabricant de sucre , Neuville - Vitasse ( Pas -de - Calais) .
Bureau Ch . , ingénieur, directeur de la maison Maguin , Charmes , par
La Fère (Aisne ) .

Buyl L. - Ch -J . (de), administrateur de la fabrique de sucre Maritjon


Kediri (Java).

Cadet, chimiste , Péronne (Somme) .


Caignet, chimiste , Pharmacien de 1r classe, Chauny (Aisne) .
Liste des membres de l'Association . 49

Cail (directeur général des anciens établissements) , 15, quai de Grenelle


(Paris).
Caillatte, ingénieur, directeur des anciens établissements Cail , Douai
(Nord).
Caillatte, ingénieur - chimiste, sucrerie de Aranjuez ( Espagne) .
Camallonga J. , Cienfuegos ( Ile de Cuba) .
Cambier, ingénieur, Iwuy (Nord) .
Cambray , Aniche (Nord).
Camus Benjamin , administrateur de la sucrerie de Missy-les-Pierrepont
(Aisne).
Camus, chimiste, director azucarera del Carmen , Pinos - Puente , Gra
nada ( Espagne ).
Camuset , ingénieur, directeur de la sucrerie de Cambrai (Nord) .
Cantenot G. , directeur de la sucrerie d'Aiserey (Côte- d'Or) .
Cartulat, directeur de la sucrerie d'Estrées - Blanche ( Pas -de - Calais) .
Castaner y Soy, Ramon , ingénieur agronome, plaza Angel , 13 et 14,
Madrid ( Espagne ) .

Caton , chimiste, Valenciennes (Nord) .


Cavallier Joseph .

Chalon , chimiste, sucrerie de Bourdon ( Puy - de- Dôme) .


Champonnois H. père, ingénieur, 45 , rue des Petits- Champs , Paris .
Champy, chimiste, 48 , boulevard Léopold , Anvers ( Belgique).
Chazal A. (de ) , chimiste, propriété Mon Rocher, Pamplemousse ( Ile
Maurice).

Chazal François (de) , ingeniero , représentant de la Cie Fives- Lille , 26,


calle de los Jardines , Granada ( Espagne).
Chevalier, fabricant de sucre, Andelys ( Eure) .
Clarenc G. , chimiste, Saint-Julien , quartier militaire ( Ile Maurice) .
Claude Er. , ingénieur - chimiste , directeur de la sucrerie de MM . Alva
y Héras , Grenade ( Espagne) .
Clauteau, chimiste, raffinerie Parisienne , 160-170, boulevard Victor
Hugo, Paris.

Clerc Camille, ingénieur , administrateur de la distillerie de Sébastopol ,


4, rue de la Bourse, Paris .
Codron, ingénieur-directeur des sucreries de Beauchamps ( Somme) .
Cohu J.-R. , ingénieur , rue du Bellay, Angers (Maine - et- Loire) .
Coignet François , chimiste, sucrerie de l'Ardoise (Gard) .
Collignon A. , chimiste , 5 , rue du Pont- Suspendu , Charleville
(Ardennes ).
4
50 Liste des membres de l'Association .

Combelles Victor, directeur de la sucrerie d'Éclaron ( Haute-Marne).


Combrun, chimiste, 16, rue Saint - Vincent- de - Paul , Paris .
Commerson Émile , ingénieur, avenue Rostan , Marseille ( Bouches - du
Rhône) .
Conreur et Crombez, constructeurs , Raismes (Nord).
Contributions indirectes ( Laboratoire des ) , 9, rue Cambon, Paris
Convert, chimiste , 8 , rue de Spa , Bruxelles ( Belgique) .
Cook Émile ( de ) , ingénieur-chimiste , 51 , rue du Canal , Bruxelles
(Belgique) .
Corbin Paul, fabricant de sucre , Magny- en -Vexin ( Seine - et Oise) .

Cornillet, chimiste , sucrerie de Barbery (Oise).


Cornois E. (de) , fabricant de sucre , Vauciennes ( Oise), par Villers
Cotterets (Aisne) .

Cottereau R. , ingénieur - chimiste, sucrerie centrale de Cambrai ( Nord) .


Cottrait, chimiste , Péronne (Somme) .
Coulhac -Mazérieux J. (de), chimiste à l'Unité, Camp du Masque (Ile
Maurice).
Courtonne, ingénieur-chimiste , 8, rue de Hanovre, Paris .
Cranney et Lalanne, fabricants de sucre , Ercheu (Somme) .
Crawley, professeur (G. T. ), Louisiana- Sugar, Expériment station ,
Audubon Park, New-Orléans (États -Unis) .
Creus Félix , directeur de la sucrerie Santa-Juliana, Grenade ( Espagne) .
Crispo , directeur du laboratoire de l'État , Anvers ( Belgique) .
Dabrowski Zdislas , ingénieur, associé du bureau technique Rosmann
et Dabrowski, rue Chnielna , Varsovie ( Russie) .
Daix , ingénieur-chimiste , 7, avenue Trudaine , Paris .
Daniel J.-J. , ingénieur chimiste , Remy ( Oise) .

Darras Alphonse, ingénieur, 14 , rue Royale , Paris .


Datchy, administrateur, colonia San Pedro Alcantara , Marbella
(Espagne).
Davaine Paul , fabricant de sucre , Villers -les-Cagnicourt, par Vis -en
Artois (Pas-de Calais ) .
Davoine, ingénieur- chimiste.
Debavelaere , chimiste , 5 bis , rue Marengo , Dunkerque ( Nord) .

Decker Henri, ingénieur chimiste , sucrerie de Vitry- en -Artois (Pas de


Calais) .

Declercq E. , ingénieur- chimiste, 13, rue des Débris - Saint-Étienne ,


Lille ( Nord).
Liste des membres de l'Association . 51

Defez, chimiste, place de la Gare , Laon (Aisne) .


Dehérain P.-P. , membre de l'Institut, professeur au Muséum et à Gri
gnon, 1, rue d'Argenson, Paris .

Dejonghe Gaston , chimiste , distillerie de MM . Delaune et Cie , Seclin


(Nord).

Delamare Marcel , chimiste, 21 , rue de La Condamine , Paris .


Delangre, directeur de la sucrerie de Caudry ( Nord ) .
Delaruelle, administrateur des Aciéries du Nord et de l'Est, Valencien
nes (Nord.
Delattre-Brabant Carlos , ancien élève de l'École polytechnique, 125 ,
rue Jacquemars - Giélée , Lille (Nord) .
Delavierre Fernand , ingénieur-chimiste , sucrerie de Souppes ( Seine
et-Marne).
Delavierre Joseph, ingénieur-chimiste , sucrerie de Souppes ( Seine- et
Marne).
Delecour Charles , fabrica de azucar, Correo Buirs (Chili) .
Delenclos , chimiste à la sucrerie de Vrou ( Somme) .
Delerive , directeur de la sucrerie de Pecquencourt ( Nord ) .
Delerue frères, fabricants de sucre , Raismes ( Nord) .
Deligne ,
Delori , ingénieur , directeur de la sucrerie de Pont - d'Ardres (Pas-de
Calais) .
Delorme, directeur de la sucrerie de Torre del Mar, près Malaga
(Espagne).
Demars, chimiste , sucrerie d'Hénin - Liétard ( Pas- de- Calais ).
Dendeleux , 7 , boulevard Barbès , Paris .
Denisse , fabricant de sucre, Råche ( Nord) .

Deros Alfred, ingénieur- chimiste, 1 , place de la Bourse , Marseille


(Bouches-du-Rhône) .

Dervaux-Ibled, fabricant de sucre, Wargnies -le- Grand, par Jenlain


(Nord) .
Dervaux Ferdinand , ingénieur, Wargnies - le- Grand , par Jenlain
(Nord) .
Deschanvres, distillateur, Sainte- Gemmes, commune de Feucherolles
(Seine - et- Oise) .
Desenfants, chimiste, 51 , rue de la Victoire , Paris .

Desplace E. , Bundaberg , Queensland (Australia) .


Desplanques, chimiste, 4, rue Ampère , Calais ( Pas - de - Calais ) .
52 Liste des membres de l'Association .

Deutsch Maurus , 8, rue Laffitte , Paris .


Diaz-Duran , Carlos , fabricant de sucre , Via New- Orléans et Livingston ,
Guatemala (Amérique centrale) .
Diaz Pontuel-Ignacio, fabricant de sucre au Brésil .
Dieulot, pharmacien , Douai ( Nord) .
Diguet Léon , chimiste, Société des mines de Bolio , 6, cité d'Antin .
Paris .

Diguet, ingénieur , 23 , rue Drouot , Paris .


Diot, fabricant de sucre, rue d'Orroire , Noyon (Oise).
Doisy Victor-Henri , fabricant de sucre , Margny-les -Compiègne ( Oise) .
Dolignon J. , constructeur- mécanicien , 32 , boulevard Victor-Hugo ,
Saint-Quentin (Aisne ) .
Donard, chimiste, distillerie de MM. Boulet et Cie, 25 , rue Thiers ,
Rouen (Seine- Inférieure ) .
Dorzée Gustave , fabricant de sucre , Boussu (Belgique) .
Douglas William, ingénieur- chimiste, Diamond , Demerara ( Guyane
Anglaise) .
Douillet F. , ingénieur-chimiste chez M. Henry de Vilmorin , Verrières
le-Buisson ( Seine - et - Oise) .
Drion Frédéric , fabricant de sucre, Onnaing (Nord).
Droeshout Pierre, ingénieur, directeur de la fabrique de azucar , Aran
juez (Espagne ) .
Dropsy Albert, fabricant de sucre au Transloy (Pas - de- Calais) .
Dropsy Edmond , fabricant de sucre , Courcelles- le- Comte , par Bucquoy
(Pas-de-Calais).
Dropsy Gustave , fabricant de sucre , Vaulx - Vraucourt (Pas - de - Calais ) .
Druelle, fabricant de sucre, Francières , par Estrées - Saint- Denis
(Oise).
Druelle fils , Maurice, Superintendant , sucrerie de Norfolt-Newbraska
(États -Unis) .
Dubaële , directeur du Bulletin Agricole , 83 bis, rue Lafayette , Paris .
Dubois , fabricant de sucre, Boiry - Sainte Rictrude , par Boyelles
(Pas-de - Calais) .
Dudok van Heel Paul-C. , chef de fabrication , Prisenhage , près Bréda
(Hollande).
Dufour Maurice , chimiste à la sucrerie de Crèvecoeur - le- Grand ( Nord ) .

Dumesny Paul, chimiste, Société du Familistère de Guise (Aisne) .


Dumonceau , chimiste , Doullens ( Somme) .
Dumont fils , chimiste, sucrerie de Calonne Ricouart (Pas de Calais) .
Liste des membres de l'Association . 53

Dupont, chimiste, 37 , rue de Dunkerque , Paris .


Dureau Georges , 160 , boulevard Magenta , Paris .
Duriez, directeur de la sucrerie de M. Girard , à Rivière , par Beaumetz
les-Loges (Pas - de -Calais) .
Durin, chimiste, 67, rue Richelieu , Paris .
Durot Jules, directeur de la distillerie de l'Ile de Terceira (Açores) .
Durot, chimiste, Saint- Quentin (Aisne).
Dusanter Ernest, château du Parc , près La Fère (Aisne) .
Duvinage Paul , 80, rue Lafayette , Paris .
Dyer Hubert - P . , chimiste , 1372 , Harrison - Street , Oahland ( California).
Eclancher, fabricant de sucre , Saint- Leu- d'Esserent (Oise) .

Edson Hubert, chemist off Calumet Plantation , Patterson La U- S-A


(États - Unis ) .

Edwards A. , agronome, 99, rue de Richelieu , Paris .


Ehrmann L. , chimiste, Phoenix , Station , (Ile - Maurice) .
Eloir, producteur de graines de betteraves , 14 , rue du Romarin ,
La Madeleine -lez - Lille ( Nord) .
Eunes Charles , chimiste, en Casa del S D. J. R. La Chica, Grenade
(Espagne ).
Evangelista S - Dr Léon , ingeniero , director de la fabrica de azucar ,
Nuestra Sa del Pilar, Motril (Espagne) .

Ewel, Evin E. , chimiste , U. S. Dép of agriculture , Washington


(États -Unis) .
Eynaud Paul , Rich- Fund, Flacq ( Ile - Maurice) .
Farcy Henri, chimiste à la sucrerie de Sainte- Menehould (Marne) .
Feltz Eugène, chimiste , directeur de sucrerie en Russie , 79, rue Claude
Bernard, Paris.
Fievet et Cie ( Ed . ) , fabricants de sucre à Sin , près Douai ( Nord).
Fievetz Sylvin , directeur de la sucrerie de Luttre (Belgique) .
Flipau , directeur de la sucrerie de Graincourt-lez - Havrincourt , par
Cambrai (Nord ).

Flourens , ingénieur- chimiste , Rue (Somine) .


Fortier Alfred, chimiste, sucrerie d'Us - Marines ( Seine - et- Oise) .
Fouquereau de Froberville , chimiste , station de Saint- Pierre - Moka
(Ile-Maurice).
Fourcy, Constructeur , Corbehem (Pas-de- Calais) .
Francez Lucien , sous-directeur de la sucrerie- raffinerie de Bresles
(Oise).
54 Liste des Membres de l'Association .

François Marcel , directeur de sucrerie , 31 , rue de Bagnolet , à Vin


cennes (Seine) .
Fressier Innocent, chimiste, sucrerie de Cartigny (Somme) .
Fréville , fabricant de sucre, Onnaing (Nord ) .
Fribourg, ingénieur des arts et manufactures , 26, rue des Ecoles ,
Paris.

Fringant Albert, chimiste, sucrerie de Crépy-en- Laonnois (Aisne) .


Frissard, fabricant de sucre , Roye (Somme ).
Fromentin A. , chimiste, sucreries retheloises , Acy- Romance (Ar
dennes) .
Gaillet, ingénieur, 7, place Richebé, Lille (Nord) .
Gaillot, directeur de la Station agronomique , Laon (Aisne ).
Gallois Ch . , ingénieur, 81 , rue de Maubeuge , Paris.
Gallois Etienne , Berry- au- Bac (Aisne) .
Gallois Louis, ingénieur-chimiste, sucrerie de la Boissière, par Mont
didier ( Somme).
Gallonde, chimiste , Raisnes (Nord) .
Galtié, ingénieur, fabricant de sucre , Rosières (Somme) .
Galy Gaston, ingénieur, 56 , rue Raspail , Bois - Colombes ( Seine) .
Gardrat , directeur de la distillerie de Melle (Deux - Sèvres ) .
Gariglio, chimiste , 1 bis , route de Crotoy , Abbeville ( Somme) .
Garola , directeur de la Station agronomique , Chartres (Eure - et- Loir) .
Garry, directeur de la sucrerie' de Rue ( Somme ) .
Gassaud P. , ingénieur des arts et manufactures , chimiste conseil , 5 ,
rue Fénelon , Paris .

Gaulthier de la Rosière , ingénieur , sucrerie de Rosières ( Somme) .


Gautier, fabricant de sucre , Masnières (Nord ) .
Genain, fabricant de sucre, Bailleul - Sire- Berthoult, par Vimy ( Pas-de
Calais).
Gendrier Edm . , chimiste, sucrerie de Beauport , par Sorgues ( Vau
cluse).
Georges, fabricant de sucre , Hargival , par le Catelet (Aisne ) .
Gérard P. , sous - chef du laboratoire central des sucres , 9, rue Cambon ,
Paris .

Giesbers, chimiste , chef de fabrication , sucrerie de Beran , par Djoc


jakarta (Java) .
Gigault, directeur de la sucrerie de Brienon (Yonne).
Gilain Ernest , industriel , Embresin (Belgique) .
Gillet, ingénieur, fabricant de sucre, Haumont (Nord ) .
Liste des Membres de l'Association . 55

Girard Aimé, professeur au Conservatoire national des arts et métiers ,


44, boulevard Henri IV , Paris .
Goossens Arthur, ingénieur- agronome , 65, rue du Rabot, Gand ( Bel
gique).
Goua Louis , fabricant de sucre , Neuvireuil , par Roux (Pas - de
Calais).
Goumant, fabricant de sucre , Fismes (Marne) .
Gourdin, directeur de la sucrerie de Nogent- sur- Seine (Aube) .
Gouvion Albert, ingénieur, Saulzoir (Nord) .
Gouvion Auguste , fabricant de sucre , Saulzoir ( Nord) .

Grard Emile, ingénieur- chimiste , Orchies ( Nord) .


Gras Georges , ingénieur, Anzin -les -Valenciennes ( Nord) .
Graverry Léon, chimiste, sucrerie de Marche-les-Ecaussines ( Bel
gique).
Gravier E , chimiste aux sucreries centrales de Wanze , par Huy
(Belgique) .
Gruet Gabriel , 50, rue Singer, Paris- Passy ,
Guerrero Wladimir, fabricant de sucre, San - Fernando, Artafé , près
Grenade ( Espagne) .
Guillemin, chimiste, chez MM. Dussaq et Compagnie , Apartado 278,
La Havane (Ile de Cuba).

Guillon fils et Compagnie, raffineurs , 68, quai de la Rapée , Paris .


Gut, S. Willams , P. O. , box 380 , Honolulu ( Iles Hawaï ) .
Haffinans Alexandre , fabricant de sure , Landen ( Belgique) .
Hallette Albert , fabricant de sucre , Le Cateau (Nord) .
Hallette Léon, directeur de la sucrerie d'Inchy (Nord) .

Hanuise, ingénieur-chimiste, président de l'Association belge des chi


mistes, Mons (Belgique) .
Hanriot, directeur de la sucrerie agricole de Ribécourt (Oise) .
Hary Louis, directeur de la sucrerie de Neuvilly (Nord) .
Haussy (d') , Albert , fabricant de sucre , Artres (Nord ) .
Hébert, directeur du journal La Féculerie, Venette , près Compiègne
( Oise ) .

Hennezel (d') , ingénieur - constructeur , 8 bis, boulevard du 8 - Octobre,


Saint- Quentin ( Aisne) .
Hénot Armand, chimiste, Verberie (Oise) .
Henot Victor, chimiste à la sucrerie d'Anizy- Pinon (Aisne) .
Hérault , chimiste, 44, rue Virginie, Paris .
56 Liste des Membres de l'Association .

Hérédia V Gomez (Juan) , ingénieur , fabricant de sucre, 11 , Alameda ,


Malaga (Espagne) .
Herzfeld (Le D') , directeur du laboratoire des fabricants de sucre alle
mands, Invalidenstrasse , Berlin (Allemagne) .
Hess Albert, chimiste , 48 , rue du Centre, La Garenne-Colombes
(Seine).
Horowitz A.-L. , directeur de la sucrerie , Machrintzi , par Kazatin , Gou
vernement de Kiew (Russie) .
Horsin- Déon Maurice, 12 , rue Tournefort, Paris .
Horsin - Déon Paul , ingénieur -chimiste , 12 , rue Tournefort, Paris .
Horton Horace- L. , assistant chemist, Louisiana Sugar Experiment
Station , Audubon Parke , New-Orléans (États -Unis) .
Hôte ( l') , chimiste-expert, 25 , rue Vaneau , Paris .
Hourdeau Omer, chimiste , sucrerie de Bourdon (Puy-de - Dôme) .
Hù , chimiste , boulevard du Midi , Ham ( Somme ) .
Huber Joh, chimiste , sucrerie Magio Pongoong, près Foelong- Agong
(Java).
Hubert Georges , chimiste , Sinceny, par Ribemont (Aisne) .
Hue , directeur de la sucrerie de Nogent- sous - Coucy (Aisne) .
Hurlin , chimiste , sucrerie de Matigny ( Somme) .
Jacquemart Frédéric, fabricant de sucre , Quessy , par Tergnier (Aisne) .
Jacquet, chimiste , sucrerie de Caudry- le - Petit ( Nord) .
Jelinėk Hugo , ingénieur , 4, Henrichsstrasse , Prague (Autriche) .
Jéronnez, fabricant de sucre, Catteniéres , par Cambrai ( Nord ) .
Jézégabel , chimiste, 34, rue du Temple , Paris .
Jochyms E. , chimiste , sucrerie de Coucy- les - Eppes ( Aisne) .
Jonge K.-W. (de) , directeur de la sucrerie de Paray- Douaville ( Seine
et-Oise).
Josse (A. ), chimiste , Pavillon n° 2, 7, rue Pasteur, Bois- Colombes
(Seine) .
Joulie , chimiste , pharmacien en chef de la Maison de santé Dubois ,
200, faubourg Saint- Denis , Paris .
Journolleau , chimiste de la sucrerie de M. Macherez , Matigny
(Somme) .
Juilhard Alphonse, chimiste, 40, rue de la Gare de Reuilly , Paris .
Karkewitch, chimiste, sucrerie de Smiéla, Gouvernement de Kiew
(Russie).
Kempis A. , chimiste , raffinerie Acher, 235 , rue de Normandie , le
Havre (Seine-Inférieure) .
Liste des Membres de l'Association . 57

Kienlen Paul, directeur de la sucrerie de Laudun , Lardoise ( Gard) .


Koenig, chimiste, sucrerie Constance , quartier de Flacq ( Ile Maurice ) .
Koulesza, chimiste , Cambrai (Nord) .
Labarre A. , fabricant de produits chimiques de la maison Labarre et
Compagnie , route de Fontenay, Montreuil- sous- Bois ( Seine ) . -
Labbe, ingénieur- chimiste, 49, rue Henri - Kolb, Lille (Nord) .
Laboratorio chimico centrale delle Gabelle , Piazza Mastai , Roma
(Italia).
Laboratoire des contributions indirectes , 9, rue Cambon , Paris .

Lachaume, ingénieur, Compiègne .

Lachaux Louis , chimiste, sucrerie de MM . Ouarnier et Compagnie ,


Matigny (Somme) .

Lacroix Antoine, 52 , faubourg de Paris, Valenciennes ( Nord) .


Lagrange Prosper, chimiste, Paris .
Lahemade Lucien . ingénieur des arts et manufactures , sucrerie Mes
brecourt, par Crécy-sur-Serre (Aisne) .
Lallemand , fabricant de sucre , Monchy- Humières (Oise) .
Lalo, ingénieur-chimiste , sucrerie de Séraucourt- le -Grand (Aisne) .
Lambert, fabricant de sucre, Toury ( Eure- et - Loir) .
Lamboi Gaston , ingénieur de la maison Jean et Peyrusson , Lille (Nord).
Lambry, directeur de la sucrerie de Louez-les -Duisans , par Marouil
(Pas-de-Calais).
Lamy Alfred , chimiste , sucrerie de Quincy- Basse , par Coucy-le -Chà
teau (Aisne) .
Lapaque, chimiste, sucrerie d'Aulnois (Aisne) .
Lapierre F. , fabricant de sucre , Monchy- Lagache (Somme) .
Laurent Charles, ingénieur, raffinerie Bernard , frères, Haubourdin ,
(Nord) .
Lavoisier, ingénieur-chimiste , fabricant de sucre , Marconnelle, par
Hesdins (Pas-de - Calais).

Laze, ingénieur- chimiste , 5 , rue d'Amiens , Compiègne (Oise) .


Leborgne A. , fabricant de tissus industriels, Provin ( Nord) .

Leborgne Félix , ingénieur , Pont-de -Bens , par Allevard ( Isère) .


Le Borgne, chimiste, sucrerie de Vauciennes (Oise) , par Villers - Cot
terets (Aisne).
Lebref, administrateur- directeur de la sucrerie d'Etrépagny (Eure) ,
Le Brun Ch . , licencié en droit, fabricant de sucre, Hacienda Santa
Maria, Vièque ( Porto-Rico) .
58 Liste des Membres de l'Association .

Lebugle, chimiste, sucrerie de Neuilly - Saint-Front (Aisne) .


Leclerc , chimiste, préparateur, au Laboratoire central des Contribu
tions indirectes , 175, rue de Crimée , Paris .

Lecq, chimiste, Sissy , par Ribemont (Aisne) .


Le Docte Armand , chimiste , 16 , rue du Poinçon, Bruxelles ( Belgique) .
Le Docte Max . , fabricant de sucre , Gembloux ( Belgique) .
Leduc Ernest , soldat au 87° de ligne , 1er bataillon, compagnie,
Saint - Quentin (Aisne).

Lefebvre Fernand , ingénieur- chimiste, sucrerie d'Ailly-sur-Noye


(Somme) .

Lefebvre Henry, imprimeur , 31 , rue Solferino, Compiègne (Oise) .


Lefebvre Olivier, constructeur, Saint-Quentin (Aisne) .
Lefèvre Alfred , chimiste , Deuil ( Seine -et- Oise) .
Lefèvre Edmond , chimiste, sucrerie de Mennecy ( Seine - et- Oise)
Lefèvre, Dupire et Cie , fabricants de sucre , Lambres , près Douai (Nord),
Lefort D. , ingénieur, 73 , rue du Champ -des-Oiseaux , Rouen (Seine
Inférieure) .
Lefort, fabricant de sucre, Bauvin ( Nord) .
Lefranc Adolphe, fabricant de sucre, Flavy-le-Martel (Oise).
Lefranc L., fabricant de sucre , Tracy-le-Val (Oise) .

Légier Em. , ingénieur- chimiste, Origny-Sainte- Benoite (Aisne) .


Legrand Edouard , fabricant de sucre, au Hamel Séraucourt- le - Grand
(Aisne) .
Legrand, directeur de la Sucrerie de Pont- à-Vendin (Pas - de - Calais) .

Legras, directeur de la sucrerie de Moyencourt ( Somme) .


Lehelle d'Affroux (de) , fabricant de sucre , Dainville, près Arras (Pas
de- Calais) .

Lekieffre, constructeur, Ham ( Somme) .


Lemaire Ch . , fabricant de sucre, Lesdins , par Levergies (Aisne) .
Lemaire Ed . , chef de fabrication , sucrerie de Crépy - en - Laonnois
(Aisne).
Lemaire Edouard , ingénieur, directeur Ingenio Hileret, Rio-Lubes ,
province de Tucuman (République - Argentine ) .
Lemaire Ferdinand, producteur de graines de betteraves , Auchy (Nord) .
Lemaire Henri, chimiste , sucrerie de Lesdins (Somme) .
Lemesre A. , Rizerie saigonaise , Saïgon (Cochinchine).
Léonard, Gustave , chimiste, 24, avenue de Poissy, Maisons - Laffite
(Seine- et -Oise).
Liste des Membres de l'Association . 59

Le Pointe, fabricant de sucre, Attigny (Ardennes) .


Leroy, Charles, fabricant de produits chimiques , Wasquehal , près
Croix (Nord).

Leroy, Virgile , chimiste , Flavigny-le-Petit, par Guise (Aisne ) .


Lesaffre et Bonduelle , fabricants de sucre et distillateurs , Renescure
(Nord) .
Lesieur, chimiste, sucrerie de Dompierre , par Estrées-Dniécourt
(Somme).
Lesne, Agénor, fabricant de sucre , Hombleux , par Nesle (Somme) .
Le Soudier, libraire, 176, boulevard Saint- Germain , Paris .
Letac- Galland , entrepreneur, Saint- Quentin (Aisne) .
Leurs, directeur de la sucrerie du Grand - Pont, Hongaerde (Belgique) .
Lewenberg Alfons, ingénieur, Ruda Pabianicka , près de Lodz (Pologne
Russie).

Lévy Nathan , ingénieur-chimiste , sucrerie centrale Constancia, Cien


fuegos (Cuba).
Lezin A. , Becnel , sugar engineer and chemist, M. call P. O. Louisiana
(Etats-Unis) .
Lhôte, fabricant de sucre, Aulnois-sous-Laon (Aisne) .
Liagre Charles , chimiste, 1 , rue Castel Marly , Nanterre ( Seine).
Liesse, directeur du Laboratoire de la raffinerie parisienne , 141 , bou
levard National , Clichy (Seine) .
Liengne Luiz, ancien élève de l'Ecole de chimie de Genève, Quimico,
caza Palazio de Torres Cabrera , Cordoba ( Espagne) .
Linard Fulgence , fabricant de sucre, Montcornet (Aisne) .
Lindet, professeur à l'Institut national agronomique , 108 , boulevard
Saint-Germain, Paris.
Lipmann ( le D² von) , ingénieur chimiste , Zucker- Raffinerie , Halle- sur
Saale (Allemagne ) .
Locoge Edmond , chimiste, place du Ballet, Douai (Nord) .
Loiseau, chimiste , 17, rue Saint-Roch , Paris .
Lombart, ingénieur-constructeur, 79, boulevard Beaumarchais , Paris .
Lorquin F. , chimiste , sucrerie de MM . Goffart et Cie , Rue ( Somme) .
Lussigny, chimiste, Chatou (Seine et-Oise).
Macarez Ernest, agriculteur, Haulchin , par Thiant (Nord ) .
Macfie R.-A. , Dreghorn , Midlothian , Scotland ( Angleterre) .
Macherez A. , député , ingénieur et fabricant de sucre , 61 , ruc Cau
martin, Paris.
60 Liste des Membres de l'Association .

Maguin, constructeur, ingénieur civil des mines, Charmes , par La


Fère (Aisne).
Mahieu F. , fils , chimiste , Senlis (Oise).

Mahoudeau , ingénieur à la raffinerie Say, 123, boulevard de la


Gare, Paris.
Maillard E. , directeur de la sucrerie de Guignes - Rabutin ( Seine-et
Marne) .
Maitte Henri, fabricant de sucre , Vaux-Andigny (Aisne) .
Mallez Lucien , fabricant de sucre , Solesmes (Nord) .
Manbré Alexandre , 20 et 22 , Blackstock street , Liverpool (Angleterre) .
Manbré Alfred , 20 et 22, Blackstock street, Liverpool (Angleterre).
Manceau , professeur à la Martinique , en congé, Origny- Sainte
Benoîte (Aisne) .

Mann , ingénieur , 44 , rue de la Folie-Méricourt , Paris.


Manoury, ingénieur , 28 , rue Saint- Lazare , Paris.
Marchand Fernand , chimiste , sucrerie de Beauchamps, par Gamaches
(Somme).
Maréchal, chimiste , sucrerie de Vierzy (Aisne) .
Maréchal, professeur départem . d'agriculture à Arras ( Pas - de - Calais) .
Mariage, fabricant de sucre, Thiant ( Nord) .
Maricot, ingénieur chimiste de Mauritus Engrais chimiques Compagny
Port-Louis ( Ile-Maurice ).
Mariolle, père et fils , constructeurs , Saint- Quentin ( Aisne).
Marotine Edmond , chimiste , sucrerie de MM . Evrard et Cie , Rue
(Somme).
Marquet de Vasselot , ingénieur -distil . , 15, rue Vieille-du-Temple, Paris .
Marquez José, fabricant de sucre à Almunecar , calle de San Jeronimo,
66, à Grenade ( Espagne) .
Martin, ingénieur de la maison Julien Devilder, constructeur , Cambrai
(Nord) .
Martinand Virgile , chimiste , distilleries de la Méditerranée , Marseille
(Bouches-du - Rhône) .
Mascré Henri , directeur de la sucrerie de Maizy-Hautes - Rives, par
Bourg et Comin (Aisne).
Mastain , chimiste , sucrerie d'Estrée- Blanche ( Pas-de - Calais) .
Mayer G. , chimiste , Bernica Vacoa (Ile-Maurice).
Maze Adrien, chimiste , sucrerie et distillerie de Francières , par Estrées
Saint-Denis (Oise) .
Memaertz Guillaume , directeur de la sucrerie de Saint-Trond ( Belgique) .
Menjaud Paul , ingénieur chimiste , papeterie du Marais , au Marais , par
Jouy-sur-Morin ( Seine -et-Marne).
Liste des Membres de l'Association. 61

Mennesson , directeur de la sucrerie d'Abbeville ( Somme) .


Mention , directeur-gérant de la sucrerie de Tergnier (Aisne) .
Midelet, fabricant de sucre , Laon (Aisne) .
Millaire Al . , chimiste , 67 , boulevard de Belleville , Paris .
Mittelmann-Duriez , chimiste , sucrerie de Monterean ( Seine - et- Marne) .
Moity, chimiste, sucrerie de Nouvion - le- Comte (Aisne) .
Monakhow, directeur de la Sucrerie de Madame la Princesse Olga
Dolgorouki, Station poste Semetetchino , gouvernement de Tambor ,
(Russie méridionale) .
Monblitt, chimiste, raffinerie de Tcherkassy, départ . de Kieff (Russie) .
Monserrat y Vergès Juan , architecte , administrateur, délégué de la
azucareria Aranjuez calle Fuencarral , 74 , 76 , Madrid ( Espagne) .
Monsin , chimiste, sucrerie de Trosly - Loire (Aisne ) .
Montguers (F. de ) sucrerie d'Origny-Sainte- Benoîte (Aisne) .
Moreau, constructeur, 12, rue Védière , Valenciennes ( Nord) .
Morel Emile, chimiste , sucrerie de Bray-sur Seine (Seine- et - Marne) .
Morin, distillateur , Wallers (Nord) .
Morisse, chimiste , direct. de la sucrerie de Capelle , par Solesmes (Nord)
Mortgat, 4 rue du Tribunal , Doullens (Somme).
Mot (Léon de) , fabricant de sucre , à Arleux du Nord ( Nord) .
Moulin A. , ingénieur-chimiste, place Lafayette, Rosoy, par Marle
Fontenay (Seine - et-Marne) .
Moussette, ingénieur-chimiste , sucrerie de Nassandres (Eure) .
Moutier, 143 , rue de Rennes , Paris .
Muro Garido, Francisco , pharmac . , calle Oficios , 8 , Grenade ( Espagne) .
Nantier,direct . de la Station agronomique de la Somme , Amiens (Somme)
Nativelle, ingén . et fabric. de sucre , Berneuil , par Cuise- la- Motte ( Oise) .
Naudet, ingénieur- chimiste , 6 , rue Victor Massé, Paris .
Nichoul , chimiste, Glons, province de Liège ( Belgique) .
Nijhoff Martinus, libraire , Nobelstraat, 18, La Haye ( Hollande) .
Normand Th. , fabricant de sucre , Guillaucourt (Somme) .
Normand Léon, fabricant de sucre, Dompierre, par Estrées- Deniécourt
(Somme).
Nothomb Gustave , industriel , Denain (Nord) .
Nugues, ing . - chimiste, raffinerie Lebaudy, 19 , rue de Flandre , Paris .
Nyssen Charles , chimiste , sucrerie Saint- Gilles , Roye ( Somme) .
Objois, chimiste, sucrerie d'Aulnois-sous - Laon (Aisne) .
Ottemer Edouard, chiniste al Ingenio , Union Cueritas ( Ile de Cuba) .
Quarnier E., fabricant de sucre , Matigny (Somme).
62 Liste des Membres de l'Association .

Ouvré André, député , fabricant de sucre, Souppes ( Seine-et-Marne).


Pablo Fascio, chimiste, chef de fabrication , sucrerie de Constancia ,
Cienfuegos , Cuba.

Pagniez -Risbourg, fabricant de sucre , Cauroir, par Carnières (Nord) .


Pagnoul, chimiste , directeur de la Station agronomique du Pas - de
Calais, Arras ( Pas-de - Calais).
Palyard, directeur de la sucrerie de Fismes (Marne) .
Palyard, chimiste, sucrerie nouvelle , Fismes ( Marne) .
Paresys Edouard, ingénieur civil , usine Valette, Nevers ( Nièvre) .
Pasquier L., directeur de la sucrerie d'Antilly , par Betz (Oise) .
Patureau F. , ingénieur, Saint- Pierre ( Ile Maurice) .
Pecqueux L. , sous -direct . de la sucrerie de Villers - St-Christophe( Aisne)
Peelmann Jules, libraire, 189 , boulevard Saint- Germain , Paris.
Pellet H., chimiste , sucrerie de Wanze, près Huy (Belgique) .
Pereira da Cunha , Fortunato, raffin . de sucre , Rio - de-Janeiro (Brésil) .
Périé H. , directeur de la sucrerie de Brazey - en-Plaine (Côte- d'Or) .

Perquy, chimiste, distillerie Wittouck , Ruysbroeck- lez-Bruxelles ( Belg. )


Perrin , ingénieur , directeur de la sucrerie , raffinerie de Chalon - sur
Saône ( Saône -et- Loir) .
Pessé P. , chef de fabric . , raffinerie de La Biette, par St-Quentin (Aisne )
Petit Ch . , chimiste, 33, rue de Haie - Coq , Aubervilliers (Seine) .
Philippe, ingénieur , 15 , rue Condorcet, Paris .
Pierrot Cyrille , directeur de la sucrerie de Ribécourt (Oise) .
Pigornet Albert, directeur de la fabrica de azucar « La Bomba » à
Grenade (Espagne) .
Pilat Edmond, fabricant de sucre, Brebières, par Vitry en Artois ( Pas
de-Calais) .
Pilon , fabricant d'engrais , Chantenay- sur - Loire ( Loire - Inférieure) .
Pinte , directeur de la sucrerie centrale de Saint-Just-en - Chaussée ( Oise) .
Plichard, fabricant de noir animal , Valenciennes (Nord) .
Plouvier D. , ingénieur-chimiste, sucrerie de Génermont , par Estrées
Deniécourt (Somme).
Pointurier O. , chimiste, sucrerie de Theil , Villeneuve - s -Verberie ( Oise) .
Poisson, ingénieur , 7 , rue de l'Hôtel de Ville , Chatou ( Seine- et - Oise) .
Pollet, fabricant de sucre, à Fouquières-lez -Lens, par Billy- Montigny
(Pas-de-Calais) .
Populaire Joseph , Arleux du Nord (Nord) .
Porion , distillateur , Wardrecques (Pas- de - Calais ) .
Pottiez Ovide, chimiste , chez M. A. Legrand , Tilques , par Saint- Omer
(Pas-de-Calais).
Liste des Membres de l'Association. 63

Prache C. , ingénieur-chimiste, sucrerie centrale de Cambrai (Nord).


Pracquin Paul et Lucien , distillateurs , Beaupuits (Oise,.
Prangey, ing . de la Société Bang et Ruffin , 77, rue de Maubeuge , Paris .
Puydt (Julien de) , ingénieur chimiste , 76, rue de la Constitution , An
vers (Belgique) .
Quarez F. , fabricant de sucre , Néry, par Béthisy- Saint -Pierre (Oise).
Quarez R. , fabricant de sucre , Villeneuve - sur-Verberie (Oise) .
Quennesson Albert , ingén . chim . , sucr . de Ponthierry ( Seine- et- Marne)
Racinė S. , chimiste , distillerie de Sébastopol , près Ham ( Somme) .
Ragot, ingénieur administrateur de la sucrerie de Villenoy, près Meaux
(Seine-et-Marne) .
Raimbert, chimiste, Chateaudun ( Eure- et - Loir ) .
Ramme Adolphe, ingénieur, directeur de la maison Korting frères,
20, rue de la Chapelle , Paris .
Ramon Oliveras (S' D") , ingeniero industrial , Milans , 7-10, Barcelona
(Espagne) .
Rathier Hector, chimiste , sucrerie de Crépy-en-Laonnois (Aisne) .
Regas Côme, Refineria de Azugar de San- Luis , Barcelona (Espagne) .
Rembert Edgard, ingénieur-chimiste, sucreries centrales de Wanze,
par Huy (Belgique) .
Renard, directeur de la Société sucrère La Ruche, boulevard de l'In
dustrie, Gand ( Belgique ) .
Renaudin fils, ingénieur- chimiste , sucrerie de La Guerche (Cher).
Reymondière Adrien , ingénieur de la maison H. Frugès, 5, rue Pey
ronnet, Bordeaux (Gironde) .
Riberty, chimiste , sucrerie de Châlon -sur- Saône ( Saône - et- Loire) .
Riffard Edmond, ingénieur, Largentière (Ardèche) .
Robert, chimiste, sucrerie de Meaux ( Seine- et - Marne) .
Rigaut Félix , chimiste, Modave , Huy ( Belgique) .
Robinet Ed . , chimiste vinicole, 11 , rue du Donjon à Épernay (Marne).
Roche Emile , chimiste, Biaches , près Péronne (Somme) .

Rodriguez Avrila Manuel , profesor de la escuela de farmacia . Calle


Elivia, 58, Granada ( Espagne) .

Roettger E. , ingénieur, 14 , Gauss Strasse, Brunswick (Allemagne) .


Rogier Henri, directeur de la sucrerie de Groenendijk , Oosterhont N. B.
(Hollande).
Rohart Emile, ingénieur, directeur de la distillerie Collette et Cie ,
Allennes-les-Marais (Nord) .

Rouff, chimiste , manufacture d'engrais, Saint - Pierre (la Martinique).


64 Liste des Membres de l'Association .

Rousseau Alexandre, chimiste à la sucrerie de Milempart- Villeneuve ,


Saint-Germain , près Soissons ( Aisne) .
Rousseau Paul, fabricant de produits chimiques , 17, rue Soufflot, Paris .
Rousseau , directeur de la sucrerie de Froyères, par Blincourt ( Oise) .
Roux , directeur de la sucrerie de Lizy - sur-Ourcq (Seine- et-Marne).
Rey , chimiste, sucrerie La Britannia , Rivière - Dragon ( Ile-Maurice).
Ruckebush Emile , chimiste , rue Raspail , 14 , St- Ouen (Seine) .
Rutkovitch F. , directeur du journal Dodateck, n° 66, Krakowskie
Przekmiescie , Varsovie (Russie - Pologne).
Sachs F. , ingénieur, Gembloux ( Belgique) .
Saillard, ingénieur- chimiste , 15 , rue Tronchet, Paris .
Salmon, chimiste, 65 , rue du Général Friant , Amiens (Somme) .
Salmon, pharmacien - chiniste , Montereau (Seine -et- Marne) .
Salomon, chimiste , sucrerie de Pouilly , par Crécy- sur- Serre (Aisne) .
Sarazin, fabricant de sucre, Mesbrecourt, par Crécy- sur- Serre (Aisne) .
Sarot , négociant, Compiègne (Oise) .
Sanchez Cifra, Candido, chimiste, sucrerie centrale Carmen
M. Alexander , Navajas (Cuba) .
Saussey, chimiste , 20, rue Carville , Rouen ( Seine-Inférieure) .
Sauvage P. , ingénieur- chimiste , directeur de la sucrerie de Crépy- en
Laonnois ( Aisne) .
Savage, chimiste à la sucrerie candiserie de M. Dupont, à Denain (Nord)
Savalle , constructeur, 93, avenue d'Orléans , Paris .
Savary, distillateur , Nesle ( Somme) .
Savy , ingénieur, 1 , parvis Saint- Maurice, Lille (Nord ) .
Say (raffinerie), administrateur délégué , 123 , boulevard de la Gare, Paris .
Schapper Adalbert, directeur de la sucrerie, Julich , province Rhénane
(Allemagne) .
Schiaffino , directeur technique de la raffinerie Ligure Lombarda ,
Sampierdarena (Italie) .
Scholten van Aschat , chim . , Rosendaal , Brabant septent . ( Pays - Bas) .
Schultz, ingénieur-chimiste , Monchy- Humières (Oise) .
Schweitzer,
Servatius, chimiste , Aulnat (Puy - de - Dôme) .
Siderzki , chimiste , 74-76 , rue Jean-Jacques- Rousseau , Paris .
Silz E. , ingénieur- chimiste, 11 , rue de Phalsbourg , Paris .
Simon- Legrand Jules , agriculteur, Vivaize, par Laon (Aisne) .
Smet (de), chimiste , sucrerie de Faucouzy , par Monceau - le- Neuf (Aisne) .
Société des chimistes de l'Ile-Maurice ( Ile -Maurice) .
Sohier G. , ingénieur constructeur, 121 , rue Lafayette , Paris .
Liste des membres de l'Association . 65

Solms (L. de); ingén. des arts et manufac . , 122 , rue de Grenelle, Paris .
Sorel, ingénieur, 138, boulevard Raspail , Paris .
Souchon Louis , ingén .-chim . , rue de l'Eglise , Port - Louis ( Ile - Maurice) .
Souplet, rue d'Isle , Saint-Quentin (Aisne).
Spakler, ingénieur, raffinerie Spakler et Teterode, Amsterdam ( Hollande)
Spencer G.-L. , chimiste , laboratoire du Ministère de l'Agriculture ,
Washington (États- Unis) .
Springer et Cie, Maison - Alfort (Seine) .
Stéphanon Théodore, ingén . - constr . au Quartier militaire (Ile - Maurice) .
Stichter Georges, ingénieur , Châteauroux ( Indre) .
Stiévenard Charles, ingénieur, 37, rue Scheffer, Paris - Passy.
Streiff E. , chimiste, 37, rue Lhomond , Paris .
Strobl, chimiste, Valenciennes (Nord).
Sucrerie de Saint- Matin-au- Laert , par Saint- Omer (Pas - de-Calais) .
Sucrerie de Trosly- Loire ( Aisne) .
Szubert, chimiste , sucrerie de Béville-le - Comte ( Eure -et-Loir).
Tardieu H., directeur de la Sucrerie indigène et coloniale, 10, rue de
Louvois, Paris.
Tardieu P. , constructeur-mécanicien , Saint-Pierre - Station (Ile Maurice ) .
Tedesco, ingénieur- chimiste, 8 , rue Taitbout , Paris.
Ternynck, fabricant de sucre , Nogent- sous - Coucy- le - Château (Aisne) .
$
Tétard S.-F., sucrerie de Gonesse ( Seine - et- Oise).

Texeira-Mendès , ingénieur- chimiste, 61 , avenue Lamotte-Piquet , Paris


Théry Henri, fabricant de sucre , Athies (Somme).
Thiébe Jules, chimiste , Flavy-le- Martel (Aisne) .
Thiéry Marcel, fabricant de sucre , Loivre ( Marne) .
Thiéry, ingénieur, 37 et 39 , rue de Wazemmes , Lille (Nord) .
Thomas, constructeur , Compiègne ( Oise).
Thompson W. , fabricant de sucre , Calumet - Plantation , Pattersonville,
Parish, Saint-Mary (Louisiana) , États-Unis .
Thorallier Paul-André, ingénieur des arts et manufactures , sucrerie
de Château - Thierry ( Aisne ).
Titschovitch (le comte), ingén . , fabricant de sucre , Pliskow (Russie) .
Tordeux Maurice , agriculteur , Séraucourt- le- Grand (Aisne) .
Torra Antonio , ingénieur , 48, rue Manzano , Matanzas (Ile de Cuba).
Tottet Alphonse, direct . de la sucrerie de Banteux , par Masnières (Nord) .
Treskow Léopoli ( von) , chimiste , directeur de la sucrerie centrale de
Caffery, près Francklin ( Louisiana) , États - Unis .
Trivier fils, fabricant de tissus , Quewcamps ( Belgique ).
5
66 Liste des membres de l'Association .

Truchot Paul, ingénieur-chimiste, 37, rue Lafayette , Paris .


Tupigny Hildebert , chimiste , sucrerie de Pithiviers - le - Vieil ( Loiret) .
Turquin Jules , fabricant de sucre, Toulis, par Voyennes (Aisne).
Turquin, chimiste , sucrerie de Vic-sur-Aisne (Aisne) .
Tydgadt Maurice , direct.de l'Association sucrière de Selzaete ( Belgique) .
Vagniot, chimiste en chef au laboratoire de la Raffinerie parisienne,
66, rue Balagny, Paris .
Vaillant, fabricant de sucre, Quarouble ( Nord) .
Vallez A. , chef de fabrication , distillerie de Croisset-Rouen , Croisset,
par Dieppedall ( Seine - Inférieure ) .
Vallez, chimiste , sucrerie raffinerie de Bresles ( Oise) .
Van de Wiel , chimiste, Montcornet (Aisne) .
Van Drunen J. , 9, rue des Champs - Elysées , Bruxelles ( Belgique) .
Van Heel L. , chimiste, sucrerie Popoh , Siojo - Arojo , Sorabaya (Java) .
Van Ryn L.-A. , ingénieur - chimiste, Fjomal , résidence de Fegal (Java).
Varlet, ingénieur, Raismes (Nord) .
Vantier G. , chimiste , sucrerie de St- Germaimont (Ardennes) .
Verlein Ivan, constructeur d'appareils de précision , 71 , rue du Car
dinal -Lemoine, Paris.
Vermeren , Frédéric , chimiste à Dendezwindeke ( Belgique) .
Vervynck, chimiste, 160 , rue Saint-Denis , Paris .
Viart, chef de fabrication, 3, rue de l'Arc , Lille (Nord) .
Vicini , chimiste , Santo- Domingo (République- Dominicaine) .
Vidiez, chimiste départageur, Valenciennes (Nord) .
Viéville V. , fabricant de sucre, Chevresis - Monceau , par la Ferté
Chevresis ( Aisne).
Vilcot Henri , chimiste , sucrerie de Pouilly , par Crécy- sur - Serre (Aisne) .
Vilmorin Henri (de), agronome, 4, quai de la Mégisserie , Paris .
Vincelet, chimiste , fabrique de MM. Baignol et Farjon, Boulogne
sur-Mer (Pas-de - Calais).
Viollette, doyen de la Faculté des sciences de Lille ( Nord ) .
Vivien A , chimiste , 16 bis, rue de Baudreuil , Saint- Quentin (Aisne) .
Vivier, directeur de la Station agronomique de Melun ( Seine -et-Marne) .
Walkhoff Louis, fabricant de sucre , Kalinowka (Russie) .
Wallon, chimiste , sucrerie de M. Legrand , Ham ( Somme) .
Ware Louis , chez Drexel et Cie , 31 , boulevard Haussmann , Paris.
Warnery, ingén . de la maison Bazile et Lenhart , Montpellier ( Hérault) .
Wateau, administrateur, délégué de la sucrerie de Tavaux Pontséri
court (Aisne).
Liste des membres de l'Association . 67

Weisberg, ingénieur-chimiste, Pont-d'Ardres ( Pas -de - Calais) .


Weiszaker A. , ingénieur , 3 , rue du Sommerard , Paris .
Weld C.-O.-A. Davis , 127 , state Saint- Boston -Mass (Etats-Unis) .
Wiart, directeur de la sucrerie de Clermont-les-Fermes , par . Bucy
les - Pierrepont (Aisne).
Wiley (le D'), chimiste en chef du département de l'Agriculture , Wa
shington (États-Unis) .
Wlasto, administ. de la Société centrale des produits chimiques , Paris .
Woussen H. , directeur technique de la distillerie de M. Boulet , 51 ,
. barrière du Havre , Rouen ( Seine - Inférieure) .

Woussen Paul, chimiste , distillerie Boulet, Bapaume-les-Rouen (Seine


Inférieure).

Zévallos Eugène (de) , directeur de la Société sucrière de l'usine de la


Pointe-Simon, Fort- de- France (Martinique).
Zscheye- Bergrein ( Dr) , Zuckerfabrik- Biendorf, Anhalt (Allemagne) .

Hommages et Échanges avec le Bulletin de l'Association .

Association belge des chimistes , M. Sachs , ingénieur , Gembloux (Bel


gique ).
Association des Anciens Élèves de l'Institut du Nord , Lille (Nord) .

Boymond, pharmacien , président du Syndicat central des Chimistes et


Essayeurs de France, 21 , rue du Faubourg- Saint- Honoré , Paris .
Chemiker Zeitung ( le docteur Krause , rédacteur) , Cœthen (Allemagne) .
Conservatoire national des arts et métiers , rue Saint - Martin , Paris .
Distillerie française, 67, rue de Richelieu , Paris.
École centrale des arts et manufactures , 81 , rue de Turbigo , Paris .
École de Grignon , laboratoire de technologie ( Seine- et- Oise) .
École de physique et de chimie de la Ville de Paris , 42, rue Lhomond .
Engrais (Journal 1 ') , 11 , rue Nicolas- Leblanc , Lille (Nord) .
Gazella Chimica (Paterno , directeur) , Palermo ( Italie) .
Génie civil (Max de Nansouty , directeur ) , 6 , Chaussée- d'Antin , Paris .
Institut national agronomique , 16 , rue Claude-Bernard , Paris .
Journal d'Agriculture, 2, carrefour de la Croix-Rouge, Paris .
Journal des Fabricants de sucre , 160 , boulevard Magenta, Paris .
Louisiana Planter and Sugar manufacturer, 55, Carandelet Street ,
New- Orléans (États - Unis ).
Ministère de l'Agriculture (Bibliothèque ) , 78, rue de Varenne , Paris .
Mar
Pavagy14.a

Ministère du Commerce (Bibliothèque) , 80, rue de Varenne , Paris .


68 Hommages et échanges avec le Bulletin.

Moniteur industriel, 11 , rue Nouvelle , Paris .


Moniteur scientifique ( Docteur Quesneville) , 12, rue de Buci , Paris .
Muséum d'histoire naturelle, laboratoire de chimie agricole , Jardin des
Plantes, Paris.
Neue Zeitschrift Rubenzuckerindustrie (Dr Scheibler, directeur) , 6 ,
Buchenstrasse (Berlin) .
Nevolle (le Docteur) , 2 , Heinrichsgasse , Prague (Autriche-Hongrie) .
Répertoire de pharmacie ( Crinon , directeur) , 45, rue de Turenne ,
Paris.

Revue agricole (Daruty de Grandpré , directeur) , 9, rue de la Pou


drière , Port-Louis (Ile-Maurice ).
Revue de Chimie industrielle (Willon A.-M. , rédacteur en chef) ,
librairie B. Tignol , 45 , quai des Grands-Augustins , Paris.
Revue de la Brasserie et de la Distillerie (J.-P. Roux, directeur),
53, rue de Vivienne , Paris .
Revue des Inventions nouvelles , 4, Chaussée - d'Antin , Paris .
Revue Médico-Pharmaceutique, 68, Yucksek - Kaldérim , Galata (Cons
tantinople).
Société des Études coloniales et maritimes , 18, rue Daunon , Paris .
Société des Ingénieurs civils, 10, passage Rougemont , Paris.
Société industrielle du nord de la France , Lille (Nord) .
Station agronomique d'Arras , Arras (Pas-de- Calais) .
Stazioni sperimentali agrarie italiane ( Signor , direttore della Réale),
Asti (Italie).

Sucrerie belge, 3 , boulevard du Nord , Bruxelles ( Belgique) .


Sugar Beet, 810 , Walnut Street, Philadelphia (États- Unis ) .
Sugar Bow land Farm Jornal, New-Orléans, Louisiane (États- Unis) .
Sugar Cane, 24, Seymour Road, Hizher Crumpsall- Manchester (An
gleterre).
Syndicat des Fabricants de sucre, 42 , rue du Louvre , Paris .
Tisserand , directeur au ministère de l'Agriculture, Paris .
Travail national ( le ) , 26 , boulevard des Italiens , Paris.
Versuchsstation für Zuckerindustrie, IV, Hungelbrumgasse, n° 6,
Vienne (Autriche) .
Sapiski (Journal technologique), le docteur Bunge , directeur, Kiew
(Russie Méridionale).

Zeitschrift des Vereins (le docteur Stammer, rédacteur) , Moritzs


trasse , 13, Breslau (Allemagne) .
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

N° 2. --- Tome X. Août 1892.

CONSEIL D'ADMINISTRATION
DE

L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE
DE FRANCE ET DES COLONIES FRANÇAISES
POUR L'ANNÉE 1892-1893

BUREAU :
Président d'Honneur :
M. P.-P. DEHÉRAIN O , Membre de l'Institut, Paris .
Ancien Président :
M. CH. GALLOIS , Ingénieur des Arts et Manufactures , Paris .
Président :
M. E. DURIN , Ingénieur Chimiste , Paris .
Vice -Présidents :
MM. A. VIVIEN , Chimiste , à Saint- Quentin (Aisne) .
E. BOIRE , Ingénieur fabricant de sucre , Paris .
Secrétaire Général :
M. F. DUPONT, Chimiste, à Paris.
Secrétaire Adjoint :
M. H. ROBERT, Chimiste à la Sucrerie de Meaux (S. et M )
Trésorier :
M. H. TARDIEU, Ingénieur des Arts et Manufactures , Directeur-Gérant de
la Sucrerie Indigène et Coloniale, Paris.
Membres du Conseil :
MM. AUBIN E. , Directeur du Laboratoire des Agriculteurs de France,
Paris. .
AULARD A. , Chimiste , à Bruxelles .
BEAUDET, Chimiste, à la Sucrerie de Cambrai .
BLIN , Ingénieur des Arts et Manufactures , Paris .
BRIDE, Fabricant de sucre, à Attichy (Oise) .
DELAVIERRE JOSEPH , Ingénieur- Chimiste à la Sucrerie de Souppes
(Seine-et- Marne ).
A. DUBAELE, Ingénieur- Chimiste , publiciste, Paris .
DUROT , Chimiste à Saint- Quentin (Aisne) .
ECLANCHER , Fabricant de sucre à Saint-Leu -d'Esserent ( Oise) .
FELTZ , Ingénieur - Chimiste , Fabricant de sucre , Paris.
GÉRARD , Chimiste , Paris .
HORSIN-DEON PAUL, Ingénieur- Chimiste , Paris .
JOULIE , Pharmacien-Chimiste, Paris .
LEFRANC L. fabricant de sucre à Tracy-le- Val ( Oise) .
L'HOTE , Chimiste, à Paris .
LINDET , Docteur ès-sciences , prof. à l'Institut agronomique, Paris .
LOISEAU, Ingénieur- Chimiste , Paris .
MACHEREZ , Fabricant de sucre, Député de l'Aisne , Paris .
MANOURY, Ingénieur-Chimiste , Paris .
NUGUES , Chimiste, à Paris.
PAGNOUL , Directeur de la Station Agronomique d'Arras ( P. de C. )
SIDERSKY , Chimiste , Paris.
HENRI DE VILMORIN O , Agronome , Paris.
WOUSSEN, Chimiste , à Rouen.
70 Procès- verbal.

Procès-verbal de la séance du 4 juillet .

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 4 juillet, à 2 h . 1/2,


10, rue de Louvois , sous la présidence de M. E. Durin , président.
Étaient présents :
MM. Boire et Vivien , vice-présidents ; H. Tardieu , trésorier ; F.
Dupont , secrétaire général ; H. Courtonne , secrétaire adjoint ; F. Blin,
J. Delavierre ; A. Dubaële ; P. Horsin-Déon ; L'Hôte, Sidersky , membres
du Conseil ; H. Robert ; Nugues ; Lussigny, etc. , membres de l'Asso
ciation .
S'excusent par lettres de ne pouvoir assister à la séance , MM .
Beaudet, Éclancher, Lindet et L. Lefranc .
Le procès -verbal de la dernière séance est adopté sans observation .
M. le secrétaire général donne lecture de la circulaire qui doit être
adressée à tous les membres de l'Association pour le Congrès . Cette
circulaire est approuvée

Essai des mélasses au point de vue de leur qualité loyale


et marchande.

Après échange d'observations , il est décidé qne cette question sera


étudiée par une Commission composée de MM . Durin , Boire, Éclan
cher, Lindet , Sidersky et Dupont.
MM. Nugues et Dupont sont chargés de la rédaction de la lettre à
adresser à M. le Ministre des finances pour lui demander de modifier
la méthode officielle d'analyse des mélasses .
La séance est levée à 5 heures .
Le Secrétaire général, F. DUPONT.

Procès-verbal de la séance du 1er août .

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 1er août , à 2 h . 1/2


de l'après-midi , 10, rue de Louvois , sous la présidence de M. Durin,
président, assisté de MM . A. Vivien , vice -président ; H. Tardieu ,
trésorier ; H. Dupont, secrétaire général ; Bride , Delavierre , Eclan
cher, L'Hôte, Lindet, Manoury , Nugues , H. Robert et Sidersky, mem
bres du Conseil .
S'excusent par lettres de ne pouvoir assister à la séance : MM . Gal
lois, Boire et Dubaële .
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans discussion .
Procès-verbal. 71

Admission de nouveaux membres .

Sont présentés et admis comme membres de l'Association :

MM . Achille Deschanvres , distillateur à Troisville , par Bertry


(Nord), présenté par MM. Durin et Alfred Deschanvres .

Lemmens, chimiste à la sucrerie de Douzy (Ardennes) , pré


senté par MM . Ch . Gallois et A. Hénot .

Julio Ottero, ingénieur agronome , directeur de la ferme - école


de Saragosse, à Saragosse ( Espagne) , présenté par MM .
Aulard et F. Dupont.

Manuel Rodriguez -Ayuso , ingénieur -agronome , professeur


à la ferme- école de Saragosse , à Saragosse (Espagne) , pré
senté par MM. A. Aulard et F. Dupont (1) .

Élections des membres du bureau .

Sur les 32 membres composant le Conseil , 21 ont pris part au vote,


dont 13 désignés ci -dessus qui étaient présents , et 8 qui ont voté par
correspondance . Ce sont les suivants :
MM. Aubin, Aulard , Boire, Dubaële , Ch . Gallois , Loiseau ,
Pagnoul et Woussen .

ÉLECTION DU PRÉSIDENT

Nombre de votants . 21
Majorité absolue . • 11
Ont obtenu :

MM . E. Durin . 19 voix .
A. Vivien 1 ――――――
D. Sidersky 1 ――――
M. Durin est procl
amé Président .

ÉLECTION DE DEUX VICE - PRÉSIDENTS

Nombre de votants . • 21
Majorité absolue . 11

(1) Ces admissions portent le nombre des membres de l'Association à 664 .


72 Procès- verbal.

Ont obtenu :
MM . Vivien . 18 voix .
Boire.. 16
Lindet . 2 -
Blin . · 1
Delavierre 1
P. Horsin-Déon . · 1
L'Hote .. 1
Pagnoul . 1
De Vilmorin 1 ―――――

MM. A. Vivien et E. Boire sont proclamés vice - présidents. LI


190
ÉLECTION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Nombre de votants . · 20
Majorité absolue . . 11
L
Ont obtenu :
MM . F. Dupont • . 19 voix .
F. Blin .. 1 -

M. F. Dupont est proclamé secrétaire général .

ÉLECTION DU SECRÉTAIRE-ADJOINT

Nombre de votants . • 20
Majorité absolue . 11
Ont obtenu :
MM . H. Robert..· 12 voix .
D. Sidersky.. 3 --
Nugues.. 2
Courtonne 1
Dubaële • · 1 -
Lindet . 1
M. H. Robert est proclamé secrétaire - adjoint .

ÉLECTION DU TRÉSORIER

Nombre de votants . 21
Majorité absolue. 11
Ont obtenu :
MM . H. Tardieu . 19 voix .
A. Dubaële . • 1
Bulletin blanc . 1

M. H. Tardieu est proclamé trésorier.


Procès-verbal. 73

Le Bureau se trouve donc constitué de la manière suivante :

MM. P.-P. Dehérain, président d'honneur.


Ch. Gallois , ancien président.
E. Durin , président.
A. Vivien, { vice-présidents .
E. Boire,

F. Dupont, secrétaire général.


H. Robert, secrétaire-adjoint.
H. Tardieu , trésorier.

M. Durin , au nom du nouveau Bureau , remercie les membres


du Conseil .

Tableau mutuel de contrôle entre fabriques de sucre .

M. le Président demande s'il est utile que l'Association con


tinue, la campagne prochaine , comme l'année dernière, à dresser des
tableaux de contrôle entre différentes fabriques de sucre .
M. Eclancher . J'ai été l'année dernière l'un des 14 abonnés
du Tableau , après en avoir demandé la création de concert avec
M. Dupont, et j'estime qu'il faut le continuer ; pour ma part j'en ai été
très content, et je trouve qu'il m'a été très utile. Peut-ètre y aurait- il
lieu d'y apporter quelques modifications de manière à supprimer cer
tains détails inutiles et à y introduire quelques autres éléments . Pour
cela, il serait bon de consulter les intéressés et de leur demander leur
avis. Les tableaux , pendant la campagne dernière , ont été générale
ment remplis d'une manière consciencieuse , néanmoins , certaines
usines, pour certains renseignements , ont donné des chiffres qui ne
s'expliquaient pas .

MM . Vivien et Manoury pensent qu'il serait utile de publier


dans le Bulletin les tableaux de l'année dernière , ou tout au moins un
résumé .

M. Éclancher ne partage pas cette manière de voir . Tous les


fabricants de sucre sont invités à adhérer à ce mode de contrôle , dit- il ,
et il n'y a pas de raison pour que ceux qui en font les frais mettent
gratuitement ces renseignements à la disposition des autres . Si l'on
agit ainsi , il n'y aura personne pour souscrire au tableau , chacun
attendant de profiter gratuitement des renseignements fournis par son
voisin.

M. Vivien fait ressortir les nombreux avantages que les fabri


cants ont pu retirer de l'étude attentive des tableaux hebdomadaires ,
et il insiste fortement pour que ce mode de contrôle soit continué
74 Procès- verbal.

dans la prochaine campagne. Il demande qu'il soit fait mention , dans


le tableau , de la densité ramenée à 15°C . , du jus entrant au triple - effet.
Ce renseignement a son importance ; il permet de se rendre compte
de la quantité d'eau que l'on introduit dans le jus, soit sous forme de
lait de chaux , soit sous forme de jus faible de lavage des écumes . A
quoi sert de s'efforcer d'obtenir des jus denses à la diffusion , si , par un
mauvais travail , on ajoute ensuite dans ces jus des quantités d'eau
considérables
En consultant les tableaux de l'année dernière , j'ai vu que dans
une usine , les jus avaient une température de 98° C après la 2e carbo
natation et qu'ils entraient au triple - effet à la température de 58° seu -
lement. La semaine suivante, dans cette même usine , la température.
des jus à l'entrée du triple- effet, était déjà de 78° , et enfin à la troisième
semaine, cette température était de 95° . Le fabricant , par l'examen des
tableaux , s'était aperçu que ses jus éprouvaient un refroidissement
anormal entre la carbonatation et l'évaporation ; il y a porté remède.
Ce seul fait suffit pour prouver l'utilité du contrôle mutuel .
Après discussion à laquelle prennent part en outre , MM . Durin.
Lindet, Robert, Bride et Sidersky, il est décidé que le contrôle
mutuel sera continué pendant la prochaine campagne, et M. le secré
taire général est chargé d'écrire aux fabricants de sucre faisant partie
de l'Association pour lui recruter de nouveaux adhérents . Il deman
dera aussi aux adhérents de la campagne dernière les modifications
qu'ils proposent de faire au tableau .

Conditions que doivent remplir les mélasses pour être loyales


et marchandes .

Il est décidé que cette question sera étudiée après les vacances .

École de sucrerie , distillerie , féculerie et brasserie.

M. Durin donne quelques renseignements sur l'École de sucrerie


et des industries agricoles dont l'État a décidé la création à Douai , et
pour laquelle il a obtenu des deux Chambres un crédit de 270.000 . C'est
à l'initiative de M. Trannin , fabricant de sucre et distillateur à
Lambres, près Douai, et député du Nord , qu'est dù ce résultat . C'est
lui en effet qui a pris en mains et fait aboutir le projet de création.
d'une école de sucrerie à Douai , dans les bâtiments des Facultés des
Lettres et de Droit.
Une Commission d'études a été nommée pour l'organisation de
cette école . Les programmes des cours seront élaborés incessamment .
M. Vivien a été chargé d'élaborer le projet de cours de Sucrerie .
113
Congrès de l'Association des Chimistes. 75

M. Durin, celui de Distilleric .


M. Duclaux , celui de Brasserie .
M. Lindet, celui de Féculerie .
Le but de l'école est de faire des contre-maîtres . Elle recevra aussi

des jeunes gens instruits , sortant des Écoles spéciales , Centrale , Poly
technique, qui voudront se destiner aux industries agricoles .
Le régime de l'école sera l'externat.
Les cours commenceront en avril .
Pendant la fabrication , les élèves seront envoyés dans les usines
de la région .
Cette école aura aussi pour mission d'étudier les procédés nouveaux .
Il est décidé qu'il n'y aura pas de réunion du Comité en septembre .
La séance est levée à 5 heures .

Le Secrétaire général , F. DUPONT.

Congrès de l'Association des chimistes

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE ,

à Paris , les 11 , 12 et 13 juillet 1892.

Le Congrès que l'Association a tenu cette année à Paris , a pleine


ment réussi, grâce à l'intérêt des questions mises à l'ordre du jour , et
à l'excellente idée des organisateurs d'imiter leurs collègues de Va
lenciennes en ajoutant aux séances , toujours fatigantes , quelque inté
ressantes qu'elles soient , l'attrait d'excursions et de visites d'usines .
Plus de 100 de nos collègues ont pris part aux travaux du Con
grès.

Nous citons au hasard de la plume : MM . Durin , président ; Ch.


Gallois, ancien président ; Boire et Vivien , vice-prsidents ; H. Tardieu ,
trésorier ; F. Dupont , secrétaire général ; H. Courtonne , secrétaire
adjoint.

A. Aulard, E. Beaudet , F. Blin , Bride, Joseph et Fernand Dela


vière , A. Dubaële , Eclancher, Paul et Maurice Horsin - Déon , Louis
Lefranc, L'Hôte , Manoury , de Vilmorin , Pagnoul , Sidersky,
F. Douillet , G. Gras , Daix , Gaston Lamboi , E. Silz , J. Weisberg, Can
tenot, Chevalier, Lussigny, Vagniot, Th . Cambier, Salmon , Cambrai ,
Vivier, Fribourg, Caton , Albert Gouvion , Mariage , Baudry , H. Pellet ,
G. Flourens, de Viera , Crombez , Leborgne , Paul Duvinage , Debavelaere
Delange, Vaillant, Paul Tardieu , Desenfants , Moreau , Hù, Raimbert ,
Saillard , Ottemer , Hérault , de Puydt , de Lehelle d'Affroux , Bonnet ,
76 Congrès de l'Association des Chimistes.

Rathier, Ferdinand Quarez , Streiff, Liesse, Maurice Tordeux , Couher,


Guidet, Philippe , Mann , Henry Lefebvre, Rousseau , Thomas , Hébert,
Nativelle , Laze , Bource , L. Hallette , Hurlin , Journolleau , Francis
Balme, H. Robert, Hue , Piette, Roussel , Héliard , Bureau , Darras,
Bocquillon , Sarot , Lencauchez , Bolikowski , du Beaufret, Nugues ,
Curéli , Fontaine Remy, Bouvier, Mittelmann , Albert Hallette ,
Codron , Delerue , Bachelet, Mafie , Cottrait , Weizacker , Buisson , etc.
M. Paul Jeannetaz , ingénieur des arts et manufactures, représen
tant le Génie civil ; M. Vroland , rédacteur du Petit Journal, les repré
sentants des journaux le Figaro , le Temps, la République française.
Plusieurs de nos collègues se sont excusés de ne pouvoir prendre
part au Congrès , entre autres MM . P.-P. Dehérain , président d'hon
neur de l'Association , et M. Hanuisse , président de l'Association belge
des Chimistes .
L'ouverture du Congrès a eu lieu le lundi 11 , à 2 h . 1/2 de l'après
midi , à l'Exposition internationale de l'alcool , au Champ de Mars , où
le directeur de l'Exposition , M. J.-P. Roux , a accueilli l'Association
avec la plus parfaite bonne grâce .
M. Durin a ouvert le Congrès par une allocution très applaudie,
et a ensuite donné la parole à M. Sorel , ingénieur de la maison Sa
valle , qui nous a fait une conférence très goûtée sur un nouvel appa
reil de distillation de son invention . Nous reproduisons plus loin
in-extenso cette conférence .
A l'issue de la conférence, les membres du Congrès ont visité par
groupes l'exposition de l'alcool , ainsi que l'exposition de photographie
et celle de vélocipédie . Nous devons particulièrement remercier
M. Ettich , directeur de l'exposition de photographie , et le directeur
de l'exposition de vélocipédie d'avoir bien voulu nous accorder, le pre
mier , l'entrée à moitié prix , et le second , l'entrée absolument gratuite .
Nous donnerons dans notre prochain numéro, un compte rendu dé
taillé de l'exposition de l'alcool à laquelle M. Roux a bien voulu nous
accorder l'entrée gratuite pendant toute la durée du Congrès . L'Asso
ciation le remercie vivement de la bienveillance qu'il n'a cessé de
nous prodiguer.
Le soir, visite à l'usine d'éclairage électrique de la Cio Edison ,
avenue Trudaine. Notre sympathique et distingué collègue Gaston
Lamboi, ingénieur de la maison Jean et Peyrusson, de Lille , décrit
dans une autre partie du Bulletin , cette visite qui a vivement inté
ressé tous ceux qui y ont pris part, et au cours de laquelle nous avons
été admirablement reçus par M. Denécheau, le savant et aimable
directeur de cet établissement .
La matinée du mardi 12 , a été consacrée à l'élection pour le renou
vellement du Conseil dans une des salles de l'Hôtel des Chambres syn
dicales, 10, rue de Lancry.
Congrès de l'Association des Chimistes . 77

Comme on le verra par le compte rendu publié plus loin , l'ancien


Conseil a été réélu en entier et a été complété par l'élection de
MM. Nugues et H. Robert, deux des membres les plus assidus de
nos réunions.
L'après-midi, le Congrès , au nombre de plus de 80 personnes, a
visité l'admirable fabrique de chocolat de MM . Menier, à Noisiel,
ainsi
que la magnifique ferme du Buisson qui en dépend , et où la récep
tion la plus cordiale nous a été ménagée . M. H. Robert rendra
compte, dans le numéro suivant, de cette visite qui nous a laissé à
tous le plus agréable souvenir .
Le mercredi, 13 juillet , l'Association a tenu deux séances , rue de
Lancry, l'une le matin , l'autre l'après-midi où ont été développées et
discutées les nombreuses questions à l'ordre du jour . Nous en publions
le compte-rendu sténographique fait par l'aimable sténographe de l'As
sociation, M Georges Buisson .
Le soir, à sept heures et demie un banquet des plus gais et des
plus animés a réuni les congressistes au restaurant Philippe , au Palais
Royal, dans une vaste salle décorée de drapeaux français et russes .
Les banquets de l'Association ont la réputation d'ètre fort gais , mais
jamais aucun ne l'avait été autant que celui -là . Ce n'a été d'un bout à
l'autre du diner que francs éclats de rire . Chimistes, ingénieurs , fabri
cants de sucre, distillateurs et constructeurs ont rivalisé d'esprit ; le
Darrdes
jeu petits papiers dans lequel excellent nos amis Gras , Bureau et
as a eu
beaucoup de succès . La Question du jour due au crayon
satirique d'un de nos plus aimables ingénieurs-dessinateurs a déridé
les fronts les plus sérieux .
Avec le champagne qui pétille dans les verres commence la série
des toasts dont nous donnons ici le compte-rendu sténographique .

Le président, M. Durin , s'exprime ainsi :

Messieurs , notre banquet est d'une expansive gaîté , nous nous féli
citons tous de cette preuve vivante de bonne camaraderie . J'ai surpris
chez quelques - uns d'entre nous le désir qu'il y ait le moins de temps.
perdu à écouter des discours , leur pensée s'accorde parfaitement avec
la mienne ; comme il y a toute une série de discours dans l'air, le
mieux sera d'être fort bref.

Nous avions une motion à vous présenter aujourd'hui , nous l'avons


oubl iée, nous
réparons cet oubli et vous proposons un message spécial
de remerciments aux personnes qui ont tant contribué à l'intérêt de
notre session . M. Roux nous a gracieusement offert l'hospitalité à l'ex
position des industries de la fermentation ; nous avons été admirable
Témoignons
ment reçus par M. Menier à Noisiel , à l'usine accueil
d'électricité d'Edison .
en buvant à leur santé combien leur nous a touchés
et combien nos visites nous ont intéressés.
78 Congrès de l'Association des Chimistes.

Buvons aussi à nos confrères russes qui ont arboré leur drapeau à
côté du nôtre sur les poulardes du banquet et buvons mutuellement à
notre santé à tous . (Longs applaudissements).

M. Vivien soulève de frénétiques applaudissements par un toast


humouristique dans lequel il boit à la santé de tous les conférenciers
de la journée . Et pour terminer, dit-il, buvons à la diffusion de nos
idées, à la saturation de nos estomacs , à l'évaporation de nos soucis,
au turbinage des chimistes , sans oublier .... la cuite horizontale !
(Applaudissements prolongés . )
M. Sidersky. Pour sortir de l'embarras où je me trouve , je
propose tout simplement de porter la santé de notre cher président ; et
je propose également de boire à M. Boire . (Rres et applaudissements . )
M. Weisberg . - On a bien voulu boire à ma nation russe . Je
vous en remercie bien cordialement . Je bois à la France , à la prospé
rité de l'Association des chimistes français et à la santé de son secré
taire général . ( Applaudissements . )
M. Dupont. - Je remercie mon ami Weisberg de la santé qu'il a
bien voulu me porter . Je vous propose de boire avec moi à la santé des
chimistes étrangers qui, comme Weisberg, viennent apporter à la
France, toujours hospitalière, leurs connaissances et leur activité ; des
nombreux collègues que notre Association compte dans toutes les par
ties du monde , de nos amis de l'Association belge des chimistes , notre
grande sœur cadette , notre consœur, comme on dit en Belgique ( on
rit) ; de nos amis de l'Association des chimistes de Maurice, non pas
notre sœur , mais notre fille , qui , là - bas , sur cette terre de Maurice ,
restée si française par le cœur, l'esprit et la langue, fait , pour les pro
grès de la sucrerie de cannes , ce que nous faisons ici pour les pro
grès de la sucrerie de betteraves ( bravos) ; de nos collègues de France
qui ont tenu haut et ferme à l'étranger le drapeau de la science , de la
chimie et de l'industrie françaises , comme Manoury à Cuba , Pellet en
Belgique et en Perse, Aulard en Belgique , et toute cette pléiade de
jeunes chimistes , Raimbert , Saillard , Ottemer, Lévy, Héraut , qui à
peine débarqués , sont aujourd'hui au milieu de nous . ( Applaudisse
ments.) Messieurs , à nos collègues français habitant l'étranger, et à
nos collègues de l'étranger . (Applaudissements prolongés .)
M. Manoury. -Messieurs , je vous demande la permission
comme doyen d'àge des chimistes français habitant l'étranger, de re
mercier notre honorable secrétaire général et ami , du toast aimable
qu'il vient de nous porter, et de lui dire que c'est grâce à lui et à ses
collaborateurs du Bulletin , grâce à la bonne rédaction de cet organe ,
que nous pouvons , à l'étranger , tenir haut et ferme le drapeau de la
science française , comme il vient de le dire .
Procès - verbaux des séances du Congrès. 79

Je vous propose donc, Messieurs , de boire à notre secrétaire gé


néral et à tous ses collaborateurs du Bulletin . ( Applaudissements . )
M. Tardieu. Messieurs , en ma qualité de trésorier, permet
lez-moi de boire à la santé des nouveaux membres qui nous appor
teront, non seulement des bonnes volontés , mais aussi la galette . (Rires
et applaudissements .)
M. Dupont. - Messieurs , je crois que nous avon oublié la
s
presse , auprès de laquelle cependant nous avons trouvé le plus char
mant accueil . Je vous propose de porter la santé de la presse politique ,
au Petit Journal, qui nous a consacré ce matin un article si élogieux ,
à son rédacteur , mon ami , M. Vroland , qui vient d'arriver au milieu.
de nous. (Applaudissements . )
A la presse technique , représentée ici par notre spirituel trésorier ,
M. Tardieu, par notre ami , Paul Jannetaz , le sympathique rédacteur
du Génie Civil, par notre aimable collègue Georges Gras, directeur de
la Betterave et de la Pomme de terre . (Nouveaux applaudissements. )
Il était près de minuit quand les convives ont quitté la salle du
banquet en se donnant rendez- vous l'année prochaine au mois d'avril
à Bruxelles, au Congrès international de chimie .
F. DUPONT .

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS

de l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie .

Séance du lundi 11 juillet , à l'Exposition internationale de l'alcool .

La séance , à laquelle près de 80 personnes assistaient , a eu lieu


sur une estrade dressée dans la Galerie des Machines , à l'Exposition
internationale de l'acool .

M. Durin, président, a ouvert la session du Congrès . Il a exposé


que le succès de la réunion de Valenciennes était en partie du aux
excursions si instructives et si intéressantes qui avaient été faites .
Ce succès engagé l'Association à continuer dans cette voie . Aujour
d'hui notrea Société assistera à la conférence de M. Sorel sur les ap

pareils qu'il a conçus par l'étude rigoureuse des théories de la vapori


sation des mélanges de liquides de tension de vapeurs différentes . Il
remercie M. Sorel d'avoir bien voulu faire part à l'Association de ses
travaux , et lui donne la parole .

Nous reproduisons ici in extenso cette très intéressante conférence :


80 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Distillation de mélanges de deux liquides solubles l'un dans


l'autre . ― Un nouvel appareil à distiller .

Par M. SOREL .

Messieurs,

Entreprendre de développer, devant des chimistes de distillerie , la


théorie de la distillation , paraîtrait une œuvre de pédant si je n'avais
pas à vous décrire un appareil tellement différent des types usuels ,
que quelques explications sont nécessaires pour vous en faire saisir
le fonctionnement .
On a longtemps basé la théorie des appareils à distiller sur la
différence des températures d'ébullition des produits à séparer , et
mème, quand on s'est aperçu que cette théorie allait à l'encontre des
faits , on a cherché à faire intervenir des conditions physiques plus ou
moins nettes, comme la finesse des bulles , le barbottage, etc. J'ai tou
jours été convaincu que l'on s'écartait ainsi de la précision scientifique
et que l'on se payait de mots : c'est la pire des choses en industrie .
J'ai repris la question d'un autre côté , en m'attaquant simplement
à l'étude des tensions de vapeurs de mélanges de deux ou plusieurs
liquides, étude qui a déjà fourni à l'école de notre immortel Sainte
Claire Deville de si brillants résultats .
Somme toute, je n'ai pas la prétention d'ouvrir une voie nouvelle ,
d'ètre prophète, comme on dit quelquefois . Je n'ai fait que prendre la
suite des études de Regnault et de Konowalow, études peut-être un peu
trop oubliées .
Voyons ensemble, si vous le voulez bien, comment varie la tension
de mélanges de deux liquides solubles l'un dans l'autre , en fonction de
leur composition et de la température .
Trois cas peuvent se présenter :
Premier cas . - La tension de vapeur du liquide mixte est com .
prise entre celle des constituants et s'approche plus ou moins de leur
moyenne , alcool méthylique et eau .
Dans ce cas, si l'on porte sur les abscisses la proportion en poids
de l'alcool, la tension de vapeur sur les ordonnées , la courbe obtenue
se rapproche, pour chaque température , de la droite qui joint l'or
donnée de l'eau pure à celle de l'alcool pur.
L'alcool éthylique , qui nous intéresse d'avantage , ne suit déjà pas
strictement cette loi , les courbes qui lui sont relatives sont toutes au
dessus des droites figurant cette moyenne pour la même température
et cela d'autant plus que la température est plus élevée (j'aurai l'oc
casion de vous montrer sur place le parti que l'on en peut tirer par
l'emploi d'un régulateur à régime variable) : mais, et c'est là un point
Procès-verbaux des séances du Congrès. 81

capital , les ordonnées sont toujours comprises entre les deux extrêmes ;
il n'y a pas de maximum . Il en est de même pour l'acide acétique et
l'acide propionique.
Considérons d'abord les mélanges caractérisés par la relation :
ds
-> 0 .
dp
dans laquelle s représente la tension du liquide mixte , p le taux p . 100
en poids du corps mélangé à l'eau .
Vaporisons à température constante un tel mélange , dans un vase
formé par des parois rigides et un piston transmettant exactement
la pression extérieure , et déplaçons ce piston : les conditions d'équi
libre stable seront évidemment :
1º Qu'au début la pression extérieure fasse exactement équilibre
à la pression de vapeur ;
2º Que si on agrandit la chambre de vapeur, la tension ne devienne
jamais plus grande que la pression extérieure ; elle peut lui rester
égale ou devenir plus petite.
Appelons donc s'et p' la tension et le taux p . 100 après l'agrandis
sement de la chambre à vapeur , nous devons avoir :
ss' d'où pp'
en d'autres termes , si A et E représentent les proportions des deux
liquides, a et e les quantités de vapeurs émises , on a :
A a A
E -
ge = :
810

A
ou

Le liquide va donc en s'appauvrissant d'autant plus vite que la


courbe est plus inclinée .
Pour continuer la distillation sous pression constante , il faut que la
température s'élève , et le résultat de distillations répétées est que le
liquide de plus haute tension passe dans le distillat, le liquide de plus
faible tension restant dans le résidu final . Il n'y a du reste jamais
moyen d'avoir un produit anhydre puisqu'il y a toujours de la vapeur
d'eau dégagée du mélange .

Dans le même cas sont compris les mélanges caractérisés par la


relation:
ds
dp
(eau et acide acétique eau et acide propionique , etc) . Le même rai
sonnement montre que l'on a :
810
AE
Λ
82 Procès -verbaux des séances du Congrès .

Le résidu va en s'enrichissant, et le résultat de distillations répé


tées est que l'acide reste presque entièrement dans le résidu final .
2 cas. ―――――― La tension du mélange est supérieure à celle de chacun
des constituants à la même température : cas des mélanges d'eau avec
l'alcool propylique, l'alcool butylique , l'acide butyrique , etc. , du
mélange d'alcool et de sulfure de carbone, d'alcool méthylique ou
éthylique avec le cyanure de méthyle , d'alcool méthylique et d'acé
tone , etc.
Il y a un maximum pour une certaine composition des mélanges ,
et au voisinage plus ou moins rapproché de ce maximum , la courbe
est horizontale :
ds A a
De la relation o , on déduit immédiatement - . Le liquid
E e e
dp
a la même composition que la vapeur : il passe intégralement à la dis
tillation, comme un composé défini .
Pour les compositions correspondant à la branche ascendante de
la courbe , le liquide s'appauvrit ; pour les compositions correspondant
à la branche descendante, il s'enrichit. Le résultat de distillations.
réitérées sur les parties recueillies est donc d'obtenir un mélange de
composition constante , bouillant à la plus basse température possible ,
et le résidu final ne contient que l'un ou l'autre des liquides , suivant
la composition initiale.
Ainsi un mélange de 77 parties d'alcool propylique et de 23 parties
d'eau passe intégralement à la distillation sous la pression ordinaire :
un mélange de 77 parties d'alcool propylique avec 30 d'eau laisse un
résidu d'eau pure , tandis qu'un mélange de 77 parties d'alcool propy
lique avec 15 d'eau laisse un résidu d'alcool propylique .
3º cas. - La tension de vapeur du mélange est inférieure à celle
de chacun des constituants pour la même température (cas de l'acide
formique avec l'eau ) . La tension présente alors un minimum. Le
mélange correspondant passe encore intégralement et à température
constante . Ce mélange ayant la tension minimum sera le résidu final
de distillations répétées sur tous les résidus (pour l'acide formique il
correspond, d'après Roscoë, à 77,5 parties d'acide formique et 22,5
parties d'eau ) . L'un ou l'autre des constituants s'accumule dans les
premières parties distillées suivant la composition du mélange pri
mitif.
Ainsi la constance de température d'ébullition sous une pression
donnée n'est pas une preuve de la pureté d'un corps .
En faisant distiller sous une pression moindre ou plus élevée de
tels mélanges passant à la température constante, on pourra généra
lement les dédoubler partiellement, mais on retombera sous un nou
Procès-verbaux des séances du Congrès. 83

veau liquide mixte présentant encore le même caractère . On ne pourra


donc arriver à une séparation complète.
Le procédé de la distillation n'est donc applicable que dans un
nombre déterminé de cas fort heureusement il s'applique dans le
cas qui nous intéresse le plus .
Le fait d'ètre mélangés, ou la solubilité réciproque, change donc.
absolument les conditions de distillation de deux liquides miscibles
l'un dans l'autre en toutes proportions : la solubilité influe encore plus
notablement sur les tensions quand il s'agit d'un mélange de trois
liquides. Permettez- moi de vous en citer un exemple inédit et qui nous
intéresse :

Mélange d'eau , d'alcool éthylique , d'alcool amylique contenant


jusqu'à 2 p. 100 de ce dernier :
Rapport de l'alcool amylique
dans les vapeurs, à l'alcool amylique
Degré Gay-Lussac du mélange. dans le liquide.
97. 0.225
90 0 30
80 0.34
70 0.54
60 0.80
50 1.20
40 1.92
.30 3.00
28 3.32
25 5.55

Après ce long détour , revenons à l'étude de l'appareil que je vou


lais vous présenter :
Dans tout ce qui précède, il n'est absolument pas question de la
façon dont on chauffe le mélange , ni de la façon dont on le met en
équilibre avec l'atmosphère ambiante . Quel que soit le moyen employé,
le résultat final est le mème, puisqu'il ne dépend que de la tempéra
ture. Le barbottage généralement utilisé , et qui présente souvent, vous
le savez, de si grands inconvénients , n'est donc qu'un moyen plus ou
moins bon, mais ce n'est qu'un moyen . Dès lors on peut en employer
un autre tout aussi efficace et qui consiste à étaler le liquide à distiller
en couche mince en contact d'un courant de vapeur : les colonnes à
billes montrent qu'on peut obtenir l'épuisement sans barbottage : mais
elles ont le grave inconvénient de s'obstruer rapidement dans le trai
tement des moûts épais ou capables de déposer, et dès lors amènent la
série d'inconvénients que nous déplorons tous dans les colonnes ordi
naires : obstructions , entrainements mécaniques , etc.
Les colonnes pleines résolvent partiellement la question , mais aux
dépens d'une consommation de vapeur considérable .
84 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Dans notre nouvel appareil, on n'a plus à craindre ces difficultés ;


la distillation se fait régulièrement même avec les masses les plus på
teuses , comme la lie de vin , ou les plus chargées de particules gros
sières comme les drèches insuffisamment divisées .

Voici en quelques mots en quoi il consiste :


Un cylindre horizontal en deux pièces est divisé par des cloisons
verticales rivées sur chaque pièce en une série de chambres . Les cloi
sons de la moitié inférieure portent alternativement à droite et à gau
che une échancrure pour permettre le passage des liquides , les cloi
sons de la moitié supérieure ont des ouverture pour le passage d'arbres
de transmission .
Sur ces arbres sont calés des disques en deux pièces, dont la sur
face est disposée pour retenir par capillarité les liquides à distiller
(précaution inutile dans le cas de mouts visqueux) et munis d'une
raclette pour tenir en suspension les matières solides, et nettoyer les
cloisons . Cette raclette joue un autre rôle plus important à chaque
tour elle soulève le liquide , forme une vague qui déborde par dessus
l'échancrure de la cloison . Je détermine ainsi une circulation intermit
tente du liquide , sans que les contenus des différentes chambres puis
sent se mélanger autrement que par cette circulation .
Les vapeurs qui circulent en sens inverse du mouvement des liqui
des sont forcées par les cloisons et les disques à lécher successivement
le liquide qui mouille les deux faces des disques et à se mettre en équi
libre de tension et de composition avec les vapeurs dégagées des liqui
des . On arrive donc à assurer l'épuisement, sans avoir de barbottage ,
par suite sans produire de mousses , et d'entraînement mécaniques . Il
ne peut y avoir d'engorgement ni de dépôts adhérents , grâce à l'emploi
des raclettes qui viennent constamment renouveler la couche liquide
déposée sur les cloisons , et il n'y a pas non plus de surchauffe , puis
que l'appareil n'exige pas de pression pour fonctionner.
L'appareil que vous verrez exposé a été construit pour des essais ;
il a été mis en œuvre dans la distillerie de grains de M. Trannin , dé
puté du Nord, qui a bien voulu nous donner l'attestation dont une
copie photographique est déposée sous vos yeux . Il y est constaté
que l'appareil a épuisé , malgré les difficultés d'une installation provi
soire 300 litres de moûts épais par heure . Voici un échantillon des
flegmes à 60° qu'il a produits . Après les essais, nous avons constaté
qu'il était d'un nettoyage des plus faciles .
Un modèle beaucoup plus petit a marché dans mon laboratoire
sous les yeux de M. Durin , de MM . Aimé Girard et Lindet et a distillé
des moûts contenant le résultat de la saccharification par le malt de
40 kilogr. de farine et son dans 100 litres de moûts .
Les courbes que je mets sous vos yeux représentent le relevé des
dosages d'alcool dans les contenus des deux compartiments de ce petit
Procès-verbaux des séances du Congrès. 85

és ; modèle . Le nombre des compartiments étant trop faible , nous ne som


på mes pas arrivés à l'épuisement : mais si , par la pensée , vous prolongez
05 ces courbes jusqu'à 0° , vous constaterez qu'il ne faut pas plus de com
partiments pour épuiser un même volume de moûts épais et riches que
de moûts clairs et pauvres . Ce n'est pas le cas ordinaire des colonnes
à distiller.
ons
loi Il est presque inutile de vous dire que cet appareil peut être cons
zau truit pour produire des alcools à fort degré . Pourra-t- il être appliqué à
cloi la rectification ? Cela , je ne le sais pas encore , mais j'en suis convaincu .
bres En effet, pour arriver à rectifier , on fait circuler en sens inverse
l'un de l'autre deux courants : l'un formé par les vapeurs alcooliques
sur plus ou moins pures, l'autre par l'alcool chaud et concentré provenant
iller du condenseur. Dans chaque compartiment de la colonne à rectifier ces
l'une deux courants se mettent en équilibre de température et de tension .
r les Appelons V le poids de vapeur circulant pendant l'unité de temps
aque à travers un compartiment, L le poids de liquide circulant en sens
contraire dans le même compartiment , S le poids d'une impureté dé
terminé par kilogramme de vapeur, s le poids de la même impureté
pus S
par kilogramme de liquide , et K le rapport fixe - Pendant l'unité de
S
iqui temps, il sortira du compartiment à l'état de vapeur VS ou VKs , à
ment l'état de liquide retournant à la chaudière Ls . Si VK est plus grand
VK
équi que L, ou si
L est plus grand que l'unité , le compartiment considéré
iqu
age , laissera passer plus de l'impureté considérée qu'il n'en ramènera en
s. Il arrière, celle -ci sera un corps de tête dans les conditions de marche de
ploi VK
l'appareil : si est plus petit que l'unité , on aura affaire à un corps
ide L
is VK
de queue enfin si
L est précisément égal à l'unité , on aura encore

ais ; un corps de tête , mais pour une raison différente, c'est que l'impureté
5

dé passant aussi vite que le corps principal , mais n'existant qu'en quan
tité limitée dans le mélange soumis à la rectification , s'épuise avant
ine
até lui et se trouve seulement dans les mauvais et moyens goûts de tête .
vi Je ne veux pas abuser de votre patience en revenant sur les cal
les culs assez longs que j'ai publiés autre part (Bulletin de la Société
até d'Encouragement, 1891.- La Distillerie française , 1891 ) , je me con
V
tenterai de rappeler que dépend uniquement de la différence de
re L
composition des liquides contenus dans deux compartiments successifs :
de c'est-à -dire du degré à l'éprouvette de l'importance de la rétrogradation au
condenseur , et du rayonnement de l'appareil , et qu'il est toujours supé
es rieur à l'unité, mais d'autant plus petit que cette différence est plus
faible :
: nous sommes donc maîtres de donner à ce rapport dans notre
2
86 Procès-verbaux des séances du Congrès.

appareil la même valeur que dans tout autre , d'autre part K est une D
fonction physique indépendante de l'appareil, nous devons donc pou
VK
voir rendre le facteur identique, quelle que soit la forme de l'ap
L
pareil , et comme nous ne sommes pas ici gênés par le barbottage qui
cause toujours des entrainements mécaniques préjudiciables , il est plus
que probable que notre appareil horizontal pourra s'appliquer avan
tageusement à la rectification .
Toutefois réservons l'avenir et contentons - nous de ce qui est établi
dès à présent .
J'espère vous avoir montré que la construction française vient de
doter notre industrie d'un appareil simple , peu coûteux comme établisse
ments , n'exigeant plus les bâtiments élevés que demandent les autres
appareils , et se prêtant au travail des masses épaisses que nous aurons
d'ici peu à traiter couramment, si le monde agricole répond aux con
seils que lui prodigue notre maître à tous , M. Aimé Girard . (Applau
dissements .)
Après la conférence trés écoutée de M. Sorel , les Membres du
Congrés ont visité l'exposition de l'alcool dont nous donnerons un
compt rendu dans le prochain numéro . M. Sorel a complété ses
explications en face de son appareil exposé .
Le Sécretaire général,
F. DUPONT .

PROCÈS -VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS

(SUITE)

Séance du mardi 12 juillet , 10 , rue de Lancry, à 9 heures 1/2 .

La séance s'est ouverte à 9 heures 1/2 du matin , sous la présidence


de M. Durin, président de l'Association , assisté de MM . Vivien et
Boire, vice- présidents ; H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont, secrétaire
général et H. Courtonne, secrétaire- adjoint .
L'ordre du jour portait :
Élections générales pour le renouvellement des Membres du
Conseil, au nombre de 30.
Le nombre des votants , tant présents que par correspondance, a
été de 127.
Ont été élus :
MM . Pagnoul . • 126 voix .
E. Durin • 124 -
Lindet.. 124 -
Procès- verbaux des séances du Congrès. 87

MM. F. Dupont . · • • 123 voix .


H.-L. de Vilmorin . 123
H. Vivien . . 123
A. Aulard . 122
J. Delavierre 122
E. Boire . 121
Eclancher . 121
Joulie . . 120
P. Girard . 119
L'Hôte .. 119
Tardieu . 119
F. Blin . 118
E. Felz . 117
H. Manoury . 117
Bride .. 116
P. Horsin-Déon 115
Woussen . 115
Aubin .. 114
L. Beaudet 114 -
Loiseau . 112
Macherez . 111
L. Lefranc . 110
D. Sidersky . 110
A. Dubaele 103
A. Nugues . 95
Durot. 90
H. Robert . 77
Viennent ensuite :

MM . G. Flourens . 61
F. Tétard 43
Nativelle 33
Darras . 21
Saillard .. 18
E. Silz . 11
Horsin-Déon Maurice . 11
Delori .. 7
7632 N N N

Gravier.
Donard.
Buisson •
Baudry.
Riffard .
Gaillot.
Rathier.
88 Procès-verbaux des séances du Congrès.
!

G. Dureau , Raimbert, Collignon, Goua , Prache, Albert Gou


vion, Courtonne, Gaillet, Labbé , Aimé Girard , Vincelet , Pessé , Otte
mer , Hess , Hénot , Dropsy , Dumesny , Légier , chacun une voix .
Après avoir proclamé les résultats du scrutin et les noms des
30 membres élus , M. le Président lève la séance à 11 heures .
Ainsi que nous l'avons dit précédemment , l'après-midi de cette
journée a été consacrée à une excursion à Noisiel , dont M. H. Robert
rendra compte dans le prochain numéro .
Le Secrétaire général , F. DUPONT.

PROCÈS -VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS

(SUITE)

Séance du mercredi matin 13 juillet, 10, rue de Lancry.

La séance est ouverte à 9 heures 1/2, sous la présidence de


M. Durin, président de l'Association , assisté de MM . Ch . Gallois,
ancien président, Boire et Vivien , vice- présidents , H. Tardieu , trésorier,
F. Dupont, secrétaire général , H. Courtonne , secrétaire - adjoint .
Environ 80 membres de l'Association assistent à la séance .
M. Durin , président, prononce le discours suivant :

Messieurs et chers Collègues ,


Tous les ans , nous avons à nous entretenir avec vous de la marche
de notre Association ; et , tous les ans , nous sommes heureux de cons
tater et de vous dire , qu'elle est constamment en progrés . Nous avons
maintenant environ 630 à 640 adhérents effectifs et de plus , un nombre
important de correspondants . Nous ne progressons pas seulement
numériquement, chaque année aussi vos travaux se multiplient ; les
services qu'ils rendent sont hautement reconnus par l'industrie , qui
nous apporte de plus en plus son concours , qui fait cause commune
avec nous ; c'est la sanction de vos études .
Notre Association est devenue par votre travail et votre dévoue
ment une institution d'utilité publique et un des plus puissants facteurs
du progrès des industries auxquelles vous vous êtes attachés Lors
qu'en 1882 , quelques-uns de vos membres fondaient l'Association , ils,
n'auraient osé prévoir des résultats aussi rapides ni un succès aussi
légitimement acquis . L'idée était juste et , comme toutes les idées
justes appuyées par un travail éclairé , généreux , elle devait réussir .
Votre Bulletin renferme un grand nombre de mémoires de haute valeur,
chacun des détails des opérations de la fabrication , des appareils , est
étudié scrupuleusement par vous . De l'observation des faits naissent
des aperçus nouveaux . Un aperçu nouveau , Messieurs et chers
Procès-verbaux des séances du Congrès. 89

collégues, lorsqu'il se présente à de savants praticiens , comme vous


lètes, a toujours une valeur considérable ; c'est l'impression personnelle
qui se dégage de l'esprit préparé par de laborieuses études . L'idée
nouvelle peut être à sa naissance entourée d'obscurités , elle peut prêter
à des critiques , mais elle est le point de départ d'études qui la con
firment ou la modifient . Ne füt-elle même pas confirmée , elle en pro
voque d'autres qui expliquent le phénomène observé . Une erreur dans
l'explication d'un fait est encore un service rendu , car elle appelle sur
lui l'attention et l'explication vraie et ses conséquences apparaissent
rapidement . Dans le compte-rendu des études que vous avez entendu
ou que vous entendrez faire dans cette session , vous remarquerez des
idées nouvelles, probablement fécondes en résultats ; nous félicitons
leurs auteurs et nous comptons sur eux pour poursuivre leurs investi
gations.
Notre Bulletin rend fidèlement compte de tous vos travaux , il pu
blie in-extenso la plupart d'entre eux ; le Bulletin se répand partout,
puisque partout maintenant , sur les continents , dans les colonies , nous
avons des collègues et des correspondants . Le nom des auteurs des
mémoires qu'il contient n'est ignoré de personne dans le monde indus
triel et agricole ; mais peut-être les découvertes que vous faites , les
principes qui les inspirent, ne sont-ils pas suffisamment portés à la
connaissance du monde savant . Il ne serait pas sans avantages
d'avenir pour vous , si vous vous serviez plus souvent des comptes-ren
dus de l'Académie des sciences , pour prendre date et pour résumer vos
études. Vous auriez ensuite le Bulletin à votre disposition pour leur
publication in - extenso .
En sucrerie , Messieurs et chers collègues , vous avez fait à peu près
complètement justice de ce qu'on appelait pertes inconnues ; le contrôle
de la fabrication les a expliquées . Vous vous êtes attachés à restreindre
de plus en plus les pertes connues pertes matérielles , altération du
sucre, etc. , etc. Il n'y a plus guère à trouver que la suppression des
mélasses , c'est-à-dire l'extraction facile et sans trop de dépenses de
matériel , du sucre des mélasses . Nous connaissons tous , les beaux
procédés de la séparation , de l'élution de notre collègue M. Manoury,
de l'osmose , etc. , etc .; les procédés de la baryte et de la strontiane ;
mais plusieurs ne sont possibles qu'avec le secours du fisc, d'autres ,
comme la séparation de Steffen , exigent des dépenses importantes de
matériel . C'est donc pour vous un problème toujours ouvert, dans le
sens du moins des simplifications économiques qui le rendraient acces
sible à tous .

La perfection technique ne suffit pas évidemment ; il faut que l'in


dustrie soit financièrement avantageuse , puisque c'est le but de sa
création d'abord ; ensuite parce que c'est à cette seule condition qu'elle
se développera et amènera le progrès et l'accroissement de la propriété
90 Procès-verbaux des séances du Congrès .

générale. Ce côté si important de la question n'est pas négligé par


vous, comme nous le prouve une fois de plus , notre collègue M. Cam
bier. Il peut paraître étrange que les défauts des appareils , ceux de leur
installation ou de leur groupement , échappent si souvent au fabricant,
qui les voit cependant constamment fonctionner. Mais on est distrait
par les mille détails de l'administration , on s'habitue à son matériel , on
l'a fait construire par les meilleurs établissements auxquels on a laissé
la responsabilité . On se dit aussi qu'il faut vivre avec ce qu'on a ; on
peut passer ainsi de longues années devant ses outils sans s'apercevoir
des améliorations qu'on pourrait apporter à leur marche. Si chaque
partie du matériel d'une usine était profondément étudiée , comme vous
étudiez chimiquement les opérations de la fabrication , il en résulterait
sans nul doute toute une série de perfectionnements économiques .
M. Cambier recherche les économies réalisables dans l'emploi de la
vapeur ; mais l'industrie devrait s'occuper un peu davantage aussi de
la production de cette vapeur, de la valeur intrinsèque du combustible
qui entre pour une part importante dans les frais de fabrication . Ne
devrait-elle pas rechercher par la composition du charbon , par le
mélange des différentes qualités , par l'étude des meilleures conditions
de la combustion ; à produire le kilogramme de vapeur au prix le
moins élevé possible ? Prenant pour point de départ l'installation de
générateurs qu'on possède, ne devrait-on pas rechercher quelle compo
sition de charbon en matières volatiles , en carbone , convient le mieux
à ce montage ; dans quelle proportion les cendres deviennent un
obstacle à la bonne combustion sur la grille , etc. , etc. ? Ceci trouvé , ne
devrait-on pas acheter ses charbons sur analyse , comme le font les
Compagnies de chemins de fer ? Les chiffres comparatifs si divers , de
la consommation de charbon par unité de production ou de consomma
tion de matière première, n'ont pas aujourd'hui de réelle valeur.
En distillerie , les progrès , car il y en a aussi de forts importants,
sont plus discrets ; leur vulgarisation est difficile . Ils font souvent
partie de l'actif particulier des usines et le respect du secret profes
sionnel impose la plus grande réserve .
Néanmoins , si nous manquons un peu trop de travaux émanant de
distillateurs ou de chimistes , la marche en avant n'admet pas de bar
rières . La science biologique des ferments poursuit ses conquêtes ; nos
ingénieurs établissent sur des données rigoureuses la théorie des appa
reils ; nos constructeurs suivent leurs enseignements pour augmenter
les rendements , élever la quantité des produits et amoindrir les
dépenses .
La levure pure était jusqu'aujourd'hui , à part deux ou trois excep
tions , une rareté de laboratoire : des établissements spéciaux se sont
fondes pour la livrer couramment à l'industrie . Sous les efforts de
M. Aimé Girard , que nous sommes heureux et honoré d'avoir pour
collègue, naîtra probablement une branche de distillerie agricole, nou
Procès-verbaux des séances du Congrès. 91

velle pour la France. Notre Association collaborera activement à ces


impulsions, nous ne pouvons en douter .
A tous les chimistes qui s'intéressent à l'application de la science ,
à tous les fabricants pour lesquels vous travaillez avec un si complet
désintéressement , à tous ceux enfin qui ne font pas encore partie de
notre Association , nous adressons un chaleureux appel . Ils nous
encourageront par leur concours , ils nous apporteront une force plus
grande, car aujourd'hui dans les démarches à faire, la victoire appar
tient trop souvent au nombre ; vos travaux se multiplieront davantage
et plus rapide sera la marche du progrès .
En voyant tous les perfectionnements amenés par vous , Messieurs
et chers Collègues , dans les grandes industries auxquelles vous vous
êtes spécialement attachés , en considérant combien le pays en retire
d'avantages , nous ne pouvons faire pour la France de souhaiter meil
leur, qu'en désirant que les autres industries suivent le victorieux
exemple que vous avez donné , qu'elles groupent l'action de leurs colla
borateurs techniques .
Vous vous associerez tous à nous , Messieurs et chers Collègues ,
pour reconnaitre la grande part qui revient à votre secrétaire général
et à votre trésorier, dans la bonne administration de l'Association ;
nous les en remercions cordialement . Le Bulletin n'est pas seulement
intéressant par le compte rendu de vos études , mais aussi par le résumé
des travaux publiés à l'étranger ; c'est un devoir pour nous d'en témoi
gner, malgré la présence de M. Dupont . ( Applaudissements !)

M. le Président . ---- L'ordre du jour appelle la lecture du bilan


financier, par le trésorier, M. Tardieu ,

M. Tardieu, trésorier, expose ainsi le bilan :


92 Procès-verbaux des séances du Congrès.

ASSOCIATION DES CHIMISTE

BILAN AU

RECETTES RECETTES ET DÉPENSES DU

Solde en caisse disponible au 30 juin 1891 (la


réserve de 1000 francs votée de suite 3.229 70

Au 3 juin 1891 . 5.408


Capital
1000 francs votés le 7 septembre 1891 1.000
à la 6.808
Cotisations à vie de Gourdon et Jules
réserve
Durot . . 400
Intérêts du fonds de réserve . 121 68

Produit des cotisations (400 fr . ci -dessus déduits ) . 10.897 30


Produit des ventes librairie . 47 »

TOTAL DES RECETTES . 21.103 68


Procès-verbaux des séances du Congrès . 93

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE

30 JUIN 1892

1 " JUILLET 1891 AU 30 JUIN 1892 DÉPENSES

Allocation au Secrétaire général 1.800 >>>

Frais de bureau , affranchissements, abonnements


et divers · 320 >>

Allocation au Trésorier.. 1.200

Frais d'impression , d'affranchissements et de re

couvrements 351 75

Frais d'impression, d'envoi , de clichés , etc. du


Bulletin. 5.191 60

Frais de deux Congrès ( Paris et Valenciennes) ,


location de salle , impressions , ornementation ,

bouquets, invitations , sténographe , etc. • 1.069 10

Médailles décernées (à Paris) . • 519

Secours et cotisation à la Société des amis des

sciences 210 >>>

Frais pour le contrôle du travail en sucrerie 245 20

Capital 1 livret de Caisse d'épargne nº 90191 .. 1.398 43


de 13 obligations P-L- M. (valeur d'achat
6.808 >>>
réserve 731 fr . ) dont :

Attribué au capital réserve 5.409 57

Fonds disponibles 321 43 321 43

TOTAL DES DÉPENSES . 18.036 08

BALANCE DE COMPTE CAPITAL EN CAISSE . 3.067 60

21.103 68

Excédent des Recettes sur les Dépenses . 559.33

Le Trésorier : H. TARDIEU.
94 Procès-verbaux des séances du Congrès .

M. le Président . --- Dans une de nos réunions précédentes nous


avons cru qu'à cause de l'augmentation considérable du nombre de nos
membres, il était convenable de prier un de nos collègues d'accepter
les fonctions de commissaire et de rendre compte de la gestion finan
cière et des observations qu'il y avait à faire . M. Eclancher a bien
voulu accepter de faire le rapport. Je lui donne la parole .

Rapport sur les comptes et sur la situation financière.


Par M. A. ECLANCHER .

Messieurs,
La prospérité toujours croissante de notre Association augmente
pour elle l'importance des questions financières ; aussi votre bureau
a-t- il désiré qu'un membre du Comité fut spécialement chargé d'exa
miner la situation à ce point de vue et d'en faire un rapport à l'assem -
blée générale .
J'ai accepté cette mission d'autant plus volontiers que , conffaissant
depuis bien longtemps notre trésorier, M. Tardieu , j'étais bien sûr de
n'avoir que des éloges à lui adresser.
J'ai examiné avec soin tous ses comptes et je puis témoigner qu'ils
sont tenus avec le plus grand ordre et la plus grande clarté comme
vous venez de le voir par l'exposé qu'il vous a soumis et qui sera re
produit dans le Bulletin.
Cet examen m'a cependant suggéré quelques observations dont je
crois devoir vous faire part pour remplir mon mandat, vous priant de
m'accorder quelques instants d'attention .
Je serai du reste fort court, car si les questions financières ne peu
vent sans danger ètre négligées pour toute société , elles sont peu inté
ressantes par elles - mêmes , et je ne veux pas retarder les discussions
scientifiques autrement captivantes qui vont s'ouvrir devant vous.
Le nombre des membres de notre Association est aujourd'hui de
627 ; le chiffre des recettes de ce chef devrait donc être de . 12.540 fr .
tandis qu'il n'a été que de . • 10.897

soit une différence de . 1.643 fr .


Je vois dans les comptes qu'il y a eu 55 traites qui
sont revenues impayées soit pour 1.100 fr .
Il y a là un abus qui aurait besoin d'être réformé .
Je pense que lorsqu'une traite revient impayée , le membre de l'As
sociation devrait être avisé que si , dans les trois mois , il ne s'est pas
libéré, il sera rayé de la liste des membre associés et ne recevra plus
le Bulletin.
Comme sanction à cette mesure, il serait bon de publier tous les
ans, ainsi du reste qu'il a été fait dans le dernier Bulletin la liste de
tous les membres de l'Association .
Procès-verbaux des séances du Congrès . 95

Les dépenses propres au dernier exercice, s'élèvent à . 10.661,25


au lieu de l'année précédente 8.014,20
ne laissant un excédent sur les recettes de l'exercice que
de . . . 804.53 (1)
qui me paraît faible étant donné les progrès de notre Société.
Il me semble que les frais des deux derniers Congrès qui ont dé
passé ensemble 1.000 fr . , sont un peu élevés surtout pour celui de
Valenciennes malgré sa brillante réussite et que le tarif des impres
sions du Bulletin qui date de 1882 , époque à laquelle nos adhérents
étaient moins nombreux qu'aujourd'hui aurait besoin d'être revisé.
Il y a peut- être là une économie à faire.
L'encaisse et les valeurs de l'Association représentent un chiffre
qui commence à avoir de l'importance . Je crois qu'il serait bon de les
déposer dans une banque présentant des garanties sérieuses , telle que
la Société Générale ou le Comptoir national d'Escompte et de déchar
ger ainsi notre trésorier d'une responsabilité toujours fort désagréable .
Tels sont, Messieurs, les points sur lesquels je prends la liberté
d'appeler l'attention de votre bureau , sachant tous les efforts qu'il fait
pour la prospérité de notre Association . (Applaudissements . )

M. le Président. - A propos du Congrès de Valenciennes ,


Vous savez que c'est là que , pour la première fois , les visites aux éta
blissements industriels ont été inaugurées. Ces visites plaisent énor
mément et sont très utiles à nos collègues ; mais à Valenciennes on a
été entraîné aux delà des dépenses prévues . Il s'est trouvé impossible
de réclamer à chacun des membres sa quote part dans les frais
d'excursions . Il en est résulté pour l'Association l'obligation de prendre
ces frais à son compte puisqu'elle ne pouvait les recouvrer . C'est pour
cela qu'ici il a été décidé , ce qui était tous naturel , que chaque mem
bre paierait sa part dans les dépenses , car , en somme , le plaisir est
pour celui qui y participe et ceux qui n'y participent pas ne doivent
pas payer. C'est pour cela que le Congrès de Valenciennes a grevé
notre budget.

L'exposé financier de M. le Trésorier et le rapport de M. Éclan


cher sont mis aux voix et adoptés .
M. le Président. ______ Mes
sieurs , il est d'usage chaque année , de
mettre une somme à la réserve . Je consulte l'Assemblée pour savoir
s'il y a lieu , eu égard aux faibles excédents de l'exercice , de porter
une somme à la réserve .
M. Tardieu . -
On pourrait mettre 500 francs .
M. Manoury. - Les excédents de cette année sont faibles , il

= (1) La différence entre ce chiffre et celui de notre trésorier : 804.54-559.33


245.20 provient de ce que j'ai considéré cette dernière somme comme immé
diatement recouvrable ne devant pas être portée en dépense .
96 Procès-verbaux des séances du Congrès.

est vrai . Mais il y a une disponibilité de la caisse en dehors du fonds


de réserve .
Quelle est cette disponibilité ?
Naturellement plus elle sera élevée , plus la somme mise à la ré
serve pourra être forte .
M. Tardieu. - Il y a 3.067 fr. 60.
M. Manoury. - Quelles sont les dépenses prévues ?
M. Tardieu . - Il n'y a pas de cotisations à recouvrer avant
octobre ou novembre , parce que ce n'est qu'à ce moment que tout le
monde est à son poste.

M. Manoury. - Avons-nous beaucoup de dépenses jusque -là ?


Croyez-vous que ce serait trop de mettre 1.000 francs à la réserve ?
M. le Président. - Cela ne servirait peut -être à rien , parce
que les dépenses nécessaires doivent être couvertes et alors il faudrait
demander une autorisation de prendre à la réserve .
M. Manoury. - C'est pour cela que je demandais si on avait
prévu des dépenses assez fortes pour attendre le prochain recouvre
ment. D'après ce que dit M. Tardieu , je ne vois pas qu'il y ait des dé
penses très fortes ; nous n'avons que les Bulletins à payer. Combien
coûtent-ils ?
M. Henry Lefebvre . - Les Bulletins du Congrès coûtent
évidemment plus cher que les autres ; ils représentent plusieurs Bulle
tins, quelquefois cinq ou six .
M. Tardieu. ――――――- Puis il y a les frais du secrétariat et du trésorier ,
et d'autres petits frais .
M. le Président. - Il faut laisser au moins 2.000 francs à la
disposition du bureau .
M. Manoury. C'est au point de vue du fonds de réserve que
je fais ces observations, parce que plus le fonds de réserve d'une So
ciété est fort , plus la Société est forte elle- même .
M. le Président . Oui, mais il s'agit de savoir quelle est la
somme qui doit rester à la disposition du bureau .
M. Manoury . ―――― C'est pour cela que j'ai demandé des expli
cations .
M. le Président . ――――― Il s'agit d'avoir une certaine élasticité parce
que nous ne pouvons pas demander à M. Tardieu de faire des avances ;
je crois qu'il est inutile que nous le mettions dans cette situation - là .
M. Tardieu. ――――― Je réfléchis que puisque la grande cotisation se
paie en octobre ou novembre , au moment où tout le monde est à son
poste , on pourrait , à la rigueur , mettre 1.000 francs à la réserve au lieu
de 500 francs .
M. le Président. - Approuvez-vous, Messieurs , le dépôt de
1.000 francs à la réserve ? ( Adopté. )
(La réserve se trouve donc ainsi portée à 7.808 francs) .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 97
T

ids
Présentation de nouveaux membres .

ré M. le Président. L'ordre du jour appelle la présentation de


nouveaux membres . La parole est à M. Dupont :
-
M. Dupont. Voici les noms des membres qui demandent à faire
partie de l'Association .
ant
t le MM . Félix Lesur , fabricant de sucre à Rethel (Ardennes) , présenté
par MM. Sauvage et Rathier.
lå? A. Delobelle, fabricant de sucre à Courcelles , par Essigny-le
? Petit (Aisne) , présenté par MM . A. Vivien et G. Gras .
Arce Rodolfo Battistoni , chimiste à la raffinerie de sucre, à Ancone
rait (Italie), présenté par MM . Gallois et Dupont.
Marie, ingénieur, directeur des Ateliers de construction mécani
vait que de Saint- Quentin (Aisne), présenté par MM . Aulard et
VIE J. Delavierre .
de René Candeliez , ingénieur, fabricant de sucre à Fins ( Somme),
bien présenté par MM . Aulard et Dupont.
H. Piette , ingénieur à Anvers (Belgique) , présenté par MM . J.
tent
de Puydt et H. Pellet.
lle
Rivals Dupont, chimiste à Curepipe (Ile Maurice) , présenté par
MM . Gallois et Dupont.
ier.
Louis Dupont , chimiste à Marle (Aisne) , présenté par MM .
Gallois et Dupont .
la
Remy Fontaine , chimiste à Villers - le- Bel ( Seine- et- Oise), pré
senté par MM. Gallois et Dupont.
que
Athanase Héliard , chimiste à Saint-Nazaire ( Loire- Inférieure) ,
So
présenté par MM . Gallois et Dupont.
Roussel , chimiste à Moyenneville ( Oise) , présenté par MM .
t la
Gallois et Dupont.
Francis Balme, ingénieur à Grenade (Espagne) , présenté par
pli MM . Vivien et Bontemps .
Curély, directeur de la fabrique de baryte de Comines , 20, rue
rce
Le Pelletier, Paris, présenté par MM. Nugues et Dupont.
es;
Huë, constructeur de machines agricoles à Villenoy ( Seine- et
1. Marne) , présenté par MM . Robert et J. Delavierre .
Edouardo Bergara, chimiste, ingenio Central Constancia,
son
Cienfuegos (Cuba) , présenté par MM . Manoury et Dupont .
lieu
De Viera, administrateur de la Cie des alcools portugais , 7 ,
place du Commerce , à Lisbonne ( Portugal ), présenté par MM .
de Durin et Dupont .
Masse, fabricant de produits chimiques à Noyon ( Oise) , présenté
par MM. Vivien et Lefranc.
98 Procès verbaux des séances du Congrès.

MM . Robert A. Macfie fils, Ɔreghorn Colinton , Midlothian, Scotland


(Angleterre) , présenté par MM . Durin et Dupont.
Corp , ingénieur des Arts et Manufactures, 17, avenue Victoria,
Paris, présenté par MM. Vivien et Weizacker.
Ruyant et Debosque , fabricants de tissus à Armentières
(Nord) , présenté par MM . Daix et Dupont.
Couher, chimiste , 53, rue Doudeauville , Paris , présenté par
MM. Daix et Dupont.
Savage, chimiste à la sucrerie- candiserie de M. Dupont à De
nain (Nord) , présenté par MM . A. Hénot et G. Gras.
Berend , 51 , rue Notre-Dame- de - Lorrette , Paris, présenté par
MM . Weizacker et Cambier.
Edmond Bocquet, chimiste à la sucrerie de MM . E. Legrand et
Cie à Hamel- Seraucourt (Aisne) , présenté par MM . Durin et
Tardieu .
François Demiautte , ingénieur des Arts et Manufactures , à la
sucrerie de Saint - Léger, par Croisilles (Pas-de- Calais) , pré
senté par MM. Genain et Ed . Dubois .
E. Barbet, ingénieur- distillateur , 1 , place du Louvre , Paris , pré
senté par MM. Durin et Tardieu .
Capelle, pharmacien, 87, rue de Lévis, à Paris , présenté par
MM . Salmon et Tardieu .
Bondareff, directeur de la Station agricole des comtes Bo
brinsky à Smėla , gouvernement de Kiew, Russie Méridio
nale , présenté par MM . Baudry et Dupont.
Sokoloff, ingénieur- technologue , directeur de la sucrerie des
Comtes Bobrinsky, à Sméla , gouvernement de Kiew, Russie
Méridionale, présenté par MM . Baudry et Dupont.
Digout, chimiste, 20, rue du Vertbois , à Paris , présenté par
MM . Saillard et Héraut.
L. Cunières , constructeur à Creil ( Oise ) , présenté par MM .
Richard Bolikowski et Dupont.

M. le Président met aux voix l'admission de ces 31 membres .


Adopté à l'unanimité.
M. le Secrétaire général. ――――― Ces admissions portent le nombre
des membres de l'Association à 660. (Applaudissements . )

Fixation de l'Assemblée générale de province en 1893 .


Congrès international de chimie à Bruxelles .

M. le Président . -- Messieurs , l'ordre du jour appelle la fixation


de la ville et de la date de l'Assemblée générale de province en 1893 .
Vous savez, Messieurs , qu'il a été décidé que s'il y avait en Bel
Procès-verbaux des séances du Congrès. 99
1

and
gique un Congrès international de chimistes, notre Association y par
ticiperait et aussi grandement que possible , que dans ce cas-là au lieu
ria,
d'avoir une Assemblée en province l'année prochaine, nous tiendrions
notre Assemblée à Bruxelles. Il s'agit de savoir à quelle époque le
eres Congrès de Bruxelles fonctionnera . Nous ne pouvons évidemment pas
faire notre grande réunion statutaire annuelle en pays étranger, mais
par nous pouvons parfaitement y faire notre réunion de province . Je crois
qu'en Belgique on songe à la date de mars ou avril . Cette date nous
De conviendrait beaucoup , mais je ne sais pas si elle a déjà été fixée .
M. Aulard . - La date d'avril est la date de notre réunion géné
par rale, c'est la date qui a été choisie jusqu'à présent , mais je crois qu'à
ce propos M. Dupont a reçu une lettre de M. Sachs .
ad et M. Dupont, secrétaire général de l'Association . -- Voici , en
in et effet, une lettre de M. Sachs , en date du 10 juillet :
Cher Monsieur Dupont,
à la
A mon grand regret il ne me sera pas possible d'assister à l'As
pre
semblée générale de Paris , et je vous prie de vouloir bien m'excuser
près de nos collègues .
,prs
• Comme je vous l'ai déjà écrit, le Congrès international des Chi
mistes à Bruxelles se tiendra sans faute au mois d'avril 1893. Je vous
é par
prie donc de vouloir proposer de biffer de votre ordre du jour le
Bo n° 3 bis, ou, si vous le préférez, tenir votre Assemblée générale de
idio province de 1893 à Bruxelles , conformément à la décision du Congrès
de Valenciennes .

des Je viens de recevoir une lettre de M. Strohmer, président des


ussie chimistes autrichiens . Il me communique que l'Assemblée des chi
mistes autrichiens tenue à Salzbourg, le 20 juin , a décidé d'appuyer

par notre décision de tenir son Congrès international des chimistes à


Bruxelles , en 1893 et de participer aux délibérations de ce Congrès.
MM. De plus l'Assemblée exprime le vœu que le Congrès de Bruxelles
mette à son ordre du jour les deux questions suivantes :
1° Fixer des méthodes uniformes pour les analyses des sucres
bruts ;
bres.
« 2º Evaluation et détermination de la couleur des sucres bruts .
mbre M. Strohmer me communique en même temps qu'il a reçu
l'adhésion de beaucoup d'hommes éminents de la chimie sucrière au
Congrès international .
Il m'enverra sous peu tous ces documents .
« Les chimistes autrichiens ne nommeront pas de délégués mais
viendront à Bruxelles le plus nombreux possible . - J'ajoute que ,
d'après une lettre précédente , M. Strohmer avait obtenu l'adhésion
ation des chimistes anglais et russes .
33. J'ajoute aussi que M. le professeur Dr Herzfeld viendra à
Bel Bruxelles, de même que d'autres chimistes allemands .
100 Procès-verbaux des séances du Congres .

<< M. le professeur Gunning, organisera la représentation des chi


mistes hollandais .
<< Enfin , les chimistes de la Bohême m'ont envoyé leur adhésion
spéciale et ont nommé comme délégué M. le Dr Nevole .
<< Nous avons voulu attendre le résultat de tous nos pourparlers ,
avant de fixer notre programme pour la section sucrière . - Nous
aurons une réunion mercredi prochain , le 20 juillet , à 1 h . 1/2 , dans
notre local , Palais du Midi , à Bruxelles , pour fixer le programme défi
nitif et nommer des rapporteurs .
Il nous serait fort agréable , si l'Assemblée de Paris voulait bien
aussi nous désigner quelques questions , qu'elle désirerait faire porter
à l'ordre du jour du Congrès international. Si l'un ou l'autre membre
de notre Association voulait assister à notre réunion de Commission
de mercredi prochain (20 juillet), cela nous serait naturellement encore
plus agréable .
« Je suis heureux que vous acceptiez de présenter un rapport au
Congrès . M. Vivien et M. Pellet se sont déjà déclarés prêts à présenter
également des rapports .
« En un mot, je crois à une réussite complète .
« J'ajoute que les trois autres sections de notre Association s'oc
cupent aussi activement des préparatifs pour le Congrès. La section de
chimie agricole a même déjà constitué un programme définitif, sauf
objection de la part des Chimistes . >>

Voici maintenant le programme élaboré par la section de chimie


agricole de l'Association Belge des chimistes :

PROGRAMME DU CONGRÈS INTERNATIONAL DES CHIMISTES


A BRUXELLES 1893.

Section de Chimie agricole .

-
1° Dosage de l'azote ammoniacal dans les engrais simples et com
posés .
2º Analyse complète du salpêtre de Chili ;
3º Détermination de la meilleure méthode de dosage de l'azote
total dans les engrais contenant de l'azote organique soluble ou inso
luble, de l'azote ammoniacal et de l'azote nitrique ;
4º Dosage de l'acide phosphorique et général ;
5° Dosage de l'acide phosphorique soluble dans l'eau et le citrate
d'ammoniaque dans les superphosphates ;
6° Détermination de l'assimilabilité relative des phosphates bruts
7° Dosage de l'acide phosphorique soluble dans le citrate d'ammo
niaque , et total dans les scories de déphosphoration ;
8° Dosage de la potasse dans les matières fertilisantes .
9° Dosage du fer et de l'alumine dans les phosphates bruts ;
Procès-verbaux des séances du Congrès. 101

hi
10° Détermination du pouvoir germinatif des graines de betteraves .
Il reste à élaborer les programmes des trois autres sections :
ion
A. Section sucrière ;
C. Section des denrées alimentaires ;
',
S

D. Section de brasserie et distillerie.


8
00

S Aussitôt que ces programmes seront publiés , je m'empresserai de


les faire connaitre à nos collègues, par la voie du Bulletin .
Il est donc certain que le Congrès international aura lieu à Bruxelles
l'année prochaine, en avril ; la date exacte seule reste à fixer .
M. le Président . ― Nous pouvons alors décider que si dans le
courant d'avril le Congrès se réunit à Bruxelles , il remplacera notre
réunion de province . (Assentiment) .

RAPPORTS SUR LES MÉMOIRES PRÉSENTÉS AUX CONCOURS

M. le Président . - Vous allez entendre successivement les


rapports de MM. Lindet, Delavierre et Vivien sur les Mémoires pré
sentés au concours et sur les réponses aux Questionnaires de la su
crerie.
Vous savez qu'autrefois c'était en juillet qu'on rendait compte des
récompenses accordées aux principaux mémoires . Nous avons trouvé
qu'il y avait un certain danger à donner les récompenses aussitôt après
avoir fait connaitre les mémoires . Il nous est arrivé, très discrètement
il est vrai , quelques observations sur la priorité de telle ou telle idée
qu'on avait été amené assez facilement à admettre , à la lecture du mé
moire , et nous avons cru qu'il était préférable de reporter le jugement
et de décerner les récompenses quelques mois après, par exemple à
l'Assemblée de province pour laisser le temps aux oppositions de se
présenter et aux observations de naître .
De telle sorte qu'aujourd'hui les rapports de M. Delavierre , de
M. Lindet et de M. Vivien sont des exposés des mémoires présentés
au concours. A la suite de ces exposés il n'y aura pas encore de juge
ment porté par la Commission . Cela n'a plus aucun inconvénient puis
qu'il a été décidé que les mémoires présentés au Congrés ne seraient
plus anonymes . Ils sont restés anonymes pendant longtemps ; mais
cet anonymat étant bien facilement dévoilé , nous avons décidé qu'il
serait supprimé .
Nous avons décidé aussi qu'un certain temps se passerait entre la
lecture des rapports sur les mémoires présentés et le moment où les
médailles seraient décernées . C'est donc à ce titre que les rapporteurs
vont prendre la parole .

Leurs rapports ainsi que les mémoires seront imprimés et vous


pourrez moralement approuver les récompenses qui seront données .
3
102 Procès- verbaux des séances du Congrès.

M. le Président. - M. Lindet n'ayant pu assister à notre


réunion , je vais vous donner lecture de son Rapport.

Rapport de M. LINDET sur les Mémoires présentés au Concours


sur la question suivante :

Étant donné l'équation de la fermentation de Pasteur, d'après


laquelle 100 kil . de saccharose donnent :

5 k. 10 alcool ,
45 20 acide carbonique,
3 40 glycérine ,
0 65 acide succinique,
1 30 cellulose , matière grasse , etc.

105 k . 65

rechercher qualitativement et quantitativement ce que devient le


sucre qui échappe à cette transformation. lorsque , en distillerie
industrielle , l'on ne retrouve pas dans le vin la quantité théorique
d'alcool.

Messieurs,

L'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie avait mis


au concours la question suivante , relative à la distillerie :
<< Étant donné l'équation de la fermentation de Pasteur , rechercher
• qualitativement et quantitativement ce que devient le sucre qui
« échappe à cette transformation , ou dont on ne retrouve pas l'équi
valent alcoolique dans le vin pendant la fermentation industrielle . >>

M. Fernand Lefebvre , chimiste , ex- élève de l'école de physique et


de chimie de la ville de Paris, a présenté une note sur cette question.
L'Association avait en vue de comparer le rendement industriel,
dans les meilleures conditions possibles, au rendement théorique cal
culé par la formule Pasteur, et d'arriver ainsi à connaître quelles sont
les pertes , nécessaires, pour ainsi dire, dans la pratique industrielle
courante . En d'autres termes , si théoriquement 100 kil . de sucre don
nent, d'après Pasteur, 64 litres d'alcool à 100 , et si en pratique on n'a
dans les meilleures conditions ordinaires que 61 litres, comment se
répartit la perte industrielle d'environ 3 litres ?
Il s'agissait donc d'établir :
1º Combien de sucre restait infermenté ;
2° Quelle quantité d'alcool était perdue par la formation d'acide
anormale , c'est-à -dire par l'excès d'acides sur l'acidité prévue dans la
formule Pasteur ;
3º Détermination , si possible, de ces acides ;
Procès-verbaux des séances du Congrès . 103
1

tre 4º Pertes par évaporation ;


5° Pertes par dissolution d'alcool dans l'acide carbonique dégagé.
Connaissant le détail et la répartition des pertes, on pouvait arriver
par des moyens spéciaux à chacune d'elles à les supprimer ou à les
50

atténuer.
M. Lefebvre a fait une étude intéressante , mais qui ne permet pas
d'établir une formule industrielle . Au lieu de baser son travail sur une
fermentation s'opérant dans les meilleures conditions ordinaires , il a
recherché la nature des vices d'une fermentation défectueuse , d'un
rendement alcoolique mauvais . Il résulte de ses analyses que dans ces
conditions particulièrement défectueuses , il s'est produit de l'acide acé
tique (0.4 par litre) , acide butyrique (2.1 ) , acide formique (1.5) , acide
tartrique (0.8) .
Mais rien ne prouve qu'en fermentation normale , les proportions
relatives de ces divers acides soient conservées .
En résumé, on savait qu'il se formait plus ou moins d'acides acé
tique, butyrique, formique, suivant la perfection de la fermentation ;
qu'on perdait de l'alcool par évaporation, par dissolution dans l'acide
carbonique . Mais ce qu'il importait de déterminer, c'était la proportion
industrielle , normale actuellement , de ces diverses causes de perte .
Le mémoire de M. Lefebvre ne répond pas à la question posée , il
n'y touche qu'incomplètement ; nous croyons qu'il convient de laisser
cette question ouverte et d'encourager vivement M. Lefebvre à pour
suivre les études qu'il a très sérieusement entreprises , elles le condui
ront à la solution attendue . (Applaudissements .)
(Nous publierons le travail de M. Lefebvre dans le numéro d'octo
bre du Bulletin .)
M. le Président . dade La parole est à M. J. Delavierre .

Rapport de M. J. Delavierre
SUR LES

MÉMOIRES PRÉSENTÉS AU CONCOURS SUR LA QUESTION SUIVANTE :

Déterminer les pertes en sucre par entraînement et par destruction , à


l'évaporation et à la cuite . Indiquer les circonstances dans
lesquelles ces pertes se produisent. Moyens employés pour les
constater, les déterminer et les éviter.
Messieurs ,

Nous avons reçu trois mémoires en réponse à cette question :


1 ° Un de M. Breton, chimiste à la sucrerie de Pommiers (Aisne ) ;
2º Un de M. Lalo, ingénieur, sous- directeur de la sucrerie de
Seraucourt-le -Grand ( Aisne) ;

3º Un de M. P. Horsin- Déon , à Paris .


104 Procès- verbaux des séances du Congrès.

M. Battut, un de vos lauréats d'il y a deux ans , nous annonce


aussi l'envoi d'un mémoire sur cette question .
Ce sujet est un de ceux qui intéressent le plus vivement la sucrerie
qui, depuis quelques années , en France surtout , s'ingénie à réduire
au minimum les pertes inévitables qui se produisent dans les diffé
rentes phases de la fabrication . Mais tandis qu'il est relativement
facile de constater , et , dans une certaine mesure , de limiter les pertes
de sucre à la diffusion , à la filtration , aux écumes , on éprouve plus de
difficultés à se rendre compte de celles qui se produisent pendant le
travail de la concentration des sirops et de la cuite en grains . On admet
généralement que les pertes inconnues, c'est- à-dire celles dont le con
trôle chimique est impuissant à rendre compte, se produisent pendant
cette phase du travail , et ces pertes inconnues sont fort variables
d'une usine à l'autre.

D'après un tableau publié par le Dodatek , et résumé dans le numéro


de juin 1892 , par notre excellent collègue et ami , M. Weisberg , ces
pertes oscillent, pour 44 usines polonaises pendant la campagne 1891
1892, entre 0.18 et 0.99 de sucre p. 100 de betteraves. En supposant
pour la betterave une teneur saccharine moyenne de 13.50 p. 100 , les
pertes inconnues varient entre 1.33 et 7.33 p . 100 du sucre contenu
dans cette betterave .
Si l'on consulte les tableaux de contrôle que notre Association a
établis la campagne dernière entre 14 sucreries françaises, on voit que
la perte de sucre non justifiée entre le jus extrait de la diffusion et la
masse cuite, a varié de 0.20 à 1.20, soit une perte inconnue de 1.50 à
9.20 du sucre contenu dans la betterave.
Comme je le disais précédemment, c'est généralement à l'évapora
tion des jus dans le triple - effet et à la cuite qu'on attribue ces pertes
qui, pour beaucoup d'usines , sont considérables .
Bien qu'il faille peut-être faire remonter en partie la cause de ces
pertes apparentes , et aux erreurs inévitables d'analyses et aux difficul
tés que l'on éprouve , soit d'obtenir des échantillons moyens des matiè
res analysées , soit de constater rigoureusement le poids et le volume
des produits obtenus , il n'en est pas moins vrai que la question qui
nous occupe mérite de fixer l'attention des industriels . C'est ce qu'a
pensé votre Association en la mettant au concours .
On admet généralement que ces pertes à l'évaporation et à la cuite
proviennent de deux causes différentes , d'une part la décomposition du
sucre qui s'opérerait sous l'influence soit de la chaleur seule à laquelle
sont soumis les jus en cours de concentration , soit de la chaleur aidée
de la présence des matières minérales contenues dans la betterave ;
d'autre part, l'entrainement mécanique de gouttelettes de jus avec la
vapeur d'ébullition des chaudières .
M. Breton, dans son étude fort intéressante et très consciencieuse ,
Procès-verbaux des séances du Congrès . 105

unce s'est donné pour mission de rechercher la perte en sucre provoquée


par la première de ces causes , c'est-à-dire par destruction, et il a borné
reri là son travail.
fuire Pour résoudre le problème , il a eu recours à deux séries d'expéri
liffe mentations entourées des plus minutieuses précautions .
mer ! Dans la première série , il a eu l'idée toute naturelle et déjà plusieurs
ertes fois conseillée de comparer les coefficients salins des jus et des sirops
de la sucrerie .
us de
int le Les essais ont duré pendant quatre semaines , du 7 décembre 1891
diet au 3 janvier 1892.
con Pendant ces quatre semaines , les coefficients salins des sirops ont
dant été constamment supérieurs à ceux des jus :
ables
1re 2. 3º 4.
semaine. semaine. semaine. semaine.
mero Coefficient salin du jus 27.47 25.27 25.23 23.70
7. Ces du sirop. • • 27.63 25.43 25.51 23.91
189.
Différence en faveur du sirop • + 0.16 + 0.16 + 0.28 + 0.21
OSE
0,14
L'amélioration du coefficient salin indique qu'il y a eu précipitation
nter
de matières minérales dans le triple - effet ; mais comme les incrusta
ion a tions produites n'ont pas été très abondantes , M. Breton conclut , et
avec raison ce nous semble , que la destruction du sucre , si destruction
t que
et la il y a eu, doit être insignifiante . Mais comme la conclusion ne pouvait
30 à être certaine, l'expérimentateur a eu l'idée très ingénieuse d'étayer sa
première série d'observations d'une autre série faite dans des condi
tions différentes . Il a comparé les rapports existants dans le jus et dans
Jora
le sirop entre le sucre d'une part et un des éléments contenus dans le
ertes
jus et devant se retrouver intégralement dans le sirop ; cet élément,
c'est la potasse .
ces
Or, il a trouvé que les rapports du sucre à la potasse ont été en
icul
moyenne :
atie
1re 2. 3 4.
ume semaine. semaine. semaine. semaine.
qui sucre
Rapport dans le jus . 47.12 46.52 48.35 45.22
qu'a potasse
- dans le sirop . 46.95 46.56 48.25 45.28

uite Différence en faveur du jus · • + 0.17 - 0.04 + 0.09 0.06


Idu
Les faibles différences d'ailleurs tantôt positives et tantôt néga
elle
tives entre les coefficients potassiques du jus et du sirop, amènent
dée
ve ; M. Breton à conclure que s'il y a perte en sucre par destruction à l'éva
poration, cette perte est absolument insignifiante et négligeable au
point de vue industriel, du moins quand l'évaporation se fait dans de
bonnes conditions de rapidité .
se,
1
106 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Nous devons ajouter que cette conclusion bien que contraire à ce


qui est généralement admis , contraire aux assertions de Fensky ,
Morin, Soubeyran , Tollens , etc. , est conforme aux conclusions tirées
par M. Weisberg , d'une série d'essais qu'il a entrepris et dont il a
rendu compte dans notre Bulletin ( mai 1892 , p. 862) .
Pour déterminer les pertes de sucre par destruction à la cuite ,
M. Breton s'est borné à comparer les coefficients salins du sirop et de
la masse cuite correspondante . Voici les résultats qu'il a obtenus :

1r. 2. 3 . 4.
comparaison. compar. compar. compar.
Coefficient salin du sirop 24.97 26.09 25.80 25.76
de la masse cuite 24.82 26.07 25.63 25.54

Différence en faveur du sirop .. +0.15 10 02 + 0.17 + 0.22

Ici les sirops ont un coefficient salin constamment supérieur à


celui de la masse cuite.
L'expérimentateur conclut de là à une destruction certaine , quoi
que faible cependant, de sucre , que, par le calcul , il évalue à 0.55
p. 100 du sucre total contenu dans la masse cuite .
Par des essais de chauffage de masse cuite diluée , au laboratoire, il
a trouvé que le sucre se décompose par une ébullition prolongée . Nulle
ou presque nulle pendant les six premières heures , la destruction de
vient très sensible après douze heures ( 1 p . 100) et considérable après
dix-huit heures .
Nous ferons encore remarquer que ces essais confirment ceux ob
tenus par M. Weisberg et relatés dans l'étude mentionnée plus haut.
La conclusion du travail de M. Breton est donc , qu'il faut évaporer et
cuire les sirops de betteraves dans le plus court délai possible . La cuite
ne doit pas dépasser 9 à 10 heures (6 à 8 heures si on le peut) .
Il vous semblera , sans doute , Messieurs , comme à moi , que s'il est
regrettable que M. Breton n'ait pas traité la seconde partie de la ques
tion, il a du moins apporté à la première partie une solution qui doit
nous satisfaire .
M. Lalo nous présente un appareil de son invention , d'ailleurs
déjà décrit dans le Bulletin (numéro de janvier 1891 , p. 433 ) , destiné
à constater au laboratoire les pertes de sucre par destruction pendant
la concentration et la cuite . Cet appareil très ingénieux permet
d'opérer absolument comme dans le travail industriel, à cette excep
tion près, que le chauffage se fait à feu nu mitigé par l'interposition
d'une toile métallique, au lieu de se faire au moyen de la vapeur.
Nous croyons qu'il peut rendre de très grands services dans les
laboratoires de sucrerie , non seulement pour suivre la destruction du
sucre pendant l'évaporation, mais aussi pour constater la perte d'al
Procès-verbaux des séances du Congrès 107

calinité pendant cette opération et renseigner sur la quantité de masse


cuite qu'est susceptible de fournir le jus .
Pour M. Lalo , la perte en sucre par destruction pendant l'évapo
ration et la cuite, est certaine . Il cite les chiffres suivants déterminés
au moyen de son appareil :

Au 23 octobre, perte p . 100 de jus . 0.44


30 -- 0.60
20 décembre , 0.77
8 janvier, 1.86

D'après lui, les pertes varient suivant l'état de conservation des


betteraves. Il a souvent constaté qu'elles étaient plus grandes avec les
jus des raperies éloignées qu'avec les jus sortant directement de la dif
fusion .
Pour éviter les pertes par entrainement, il conseille de marcher
avec le moins de jus possible au-dessus des plaques tubulaires du
triple-effet, de veiller au bon fonctionnement des vases de sûreté et
de placer sur la 3 caisse, un ralentisseur de grande dimension avant
le vase de sûreté .
Quant à l'appareil à cuire, il conseille de placer le ralentisseur le
plus haut possible , au - dessus de la cuite et verticalement en y met.
tant au besoin des chicanes en tôle perforée.

M. P. Horsin- Déon qui a laissé de côté les pertes en sucre par


destruction , pour ne s'occuper que des entraînements , n'est pas par
tisan, au contraire , des chicanes en tôle perforée , auxquelles il re
proche de faire subir à la vapeur une perte de charge considérable.
Par des considérations théoriques sur la vitesse ascensionnelle du
jus dans les tubes des appareils d'évaporation , sur la vitesse de la va
peur dans l'espace libre des chaudières et dans les conduites de diffé
rents diamètres , sur l'état vésiculaire du jus entraîné par cette vapeur,

M. Horsin- Déon est amené à conclure que pour éviter les entraine
ments de sucre dans l'eau condensée, il faut une grande hauteur à la
calandre, au-dessus du niveau supérieur du jus , et la faire suivre d'un
ralentisseur de dimension suffisante et relié à la chaudière par un
tuyau de grand diamètre .
L'étude de M. Horsin- Déon est de celles qui s'analysent difficilement.
Il faut la reproduire en entier sous peine d'en diminuer la valeur.
Comme notre collègue est au milieu de nous , il voudra bien dans
un instant vous développer les savantes considérations sur lesquelles
il appuie ses conclusions .

Je ne puis vous rendre compte du travail de M. Battut par la


raison toute simple que, bien que terminée dans ses grandes lignes ,
la rédaction n'en est pas achevée, et l'auteur a demandé jusqu'à la fin
108 Procès-verbaux des séances du Congrès .

du mois pour remettre son manuscrit . Il sera imprimé dans le prochain


numéro du Bulletin avec les trois Mémoires précédents et vous
pourrez en prendre connaissance.
Qu'il me soit permis de vous dire seulement que M. Battut a traité
la question d'une façon complète, c'est-à- dire les pertes par destruc
tion et par entraînement.
Voici d'ailleurs la division de son travail :
CHAPITRE I. - Pertes chimiques. - a) Fermentation diverses
dans le triple-effet, caractérisée par la diminution de l'alcalinité ini
tiale . Destruction du sucre correspondant. Causes . Courbes diverses .
Proportion p . 100 de betteraves .
b) Destruction du sucre sous l'influence de la chaleur à l'évapo
ration et à la cuite 1er jet et aux cuites de bas- produits . Déterminations
au laboratoire. Déterminations industrielles . Proportion p . 100 de
betteraves .
CHAPITRE II. ― Pertes physiques . - Entrainements au triple
effet , à la cuite 1er jet et à celles des bas - produits ; mesure de leur
importance . Proportion ramené au p. 100 de betteraves . Influence de
la position des vases de sûreté ordinaires . Travail des ralentisseurs ,
leur nécessité .
CHAPITRE III. - - Déterminations industrielles et au laboratoire de la
perte totale à l'évaporation et à la cuite 1er jet et à celles des bas-pro
duits . Reconstitution de la perte dite inconnue, son importance p . 100
de betteraves.
CHAPITRE IV . - Moyens à employer pour éviter ou réduire la
perte à l'évaporation et à la cuite .
Tel est le vaste programme que s'est tracé M. Battut, et nous le
connaissons tous assez pour savoir qu'il ne faillira pas à sa tâche .
Comme vous le voyez, Messieurs , par ce rapide aperçu , notre con
cours portera ses fruits . Il permettra d'une part de limiter considéra
blement les pertes en sucre à l'évaporation et à la cuite , et d'autre
part il fera disparaître des registres de laboratoire, la rubrique peu.
chimique de pertes inconnues. (Applaudissements) .

A la suite du rapport de M. Delavierre , M. Horsin-Déon a pris


la parole pour développer son mémoire .

Nous reproduisons ce mémoire in-extenso ainsi que la discussion


a laquelle il a donné lieu .
Procès- verbaux des séances du Congrès. 109

PUT
TOUS Des entraînements de sucre

raité
dans les appareils d'évaporation.
truc
Par P. HORSIN-DÉON.

verses Messieurs ,
è ini
Quelle que soit la forme des appareils d'évaporation , verticaux ou
verses.
horizontaux , si l'on ne prend pas de précautions spéciales , on remar
que dans les eaux de condensation la présence constante de sucre .
'évapo
nations Mais cette quantité de sucre entraînée est tellement variable qu'il est
100 de impossible d'en donner même une moyenne, seulement on peut dire
que pour chaque appareil il y a un coefficient d'entraînement parti
culier.
triple
Il est facile d'obvier presque complètement dans la pratique à ce
de le
grave inconvénient, et encore plus facile de l'éviter, lorsque l'on cons
ence &
truitun appareil, et c'est ce que j'ai entrepris de faire voir dans la
isseurs, présente communication.
J'ai écrit dans mon Traité de fabrication du sucre (page 360) .
ire de is
D'ailleurs le meilleur vase de sûreté que l'on puisse posséder est
as-pro d'élever très haut la calandre supérieure de ses chaudières ; de la
P. 100 sorte l'entrainement par la vapeur est presque nul . »
Ce que j'ai écrit en 1882 , je le répète encore aujourd'hui une haute
uire la calandre est le meilleur des vases de sûreté .
En effet , considérons une chaudière verticale d'évaporation ; pre
ous le nons la dernière, celle où se concentre le sirop , celle où les entraîne
le. ments sont le plus considérables .
e con Cette dernière chaudière est la plus intéressante à ce point de vue
sidéra pour deux raisons . La première c'est que les vésicules sucrées entrai
l'autre nées sont constituées par du sirop riche , et la seconde parce que dans
e peu cette caisse le vide est plus élevé que dans les autres , et le mouvement
de
vapeur plus considérable , à cause du grand volume spécifique de
cette vapeur .

A l'assemblée générale du 7 février 1891 , j'ai fait connaître mes


ris calculs sur le volume de la vapeur développée dans chaque chaudière .
Considérons à nouveau ce qui se passe dans la troisième caisse d'un
triple-effet.
II
Soit un tube de 1200 de longueur, 0,050 de diamètre, volume intė
rieur 2 lit. 3568, surface intérieure 18 décimètres carrés 852 ; soit une
évaporation de 10 hectolitres de jus par mètre carré de surface inté
rieure des tubes, par 24 heures , ou 800 kil . d'eau vaporisée , ou 0*0015
kil. de vapeur formé par seconde dans un tube.
110 Procès -verbaux des séances du Congrès .

J'ai établi que la vitesse d'ascension du jus dans les tubes était
donnée par la formule :

V = KV2g ( h — h') D
h étant la hauteur des tubes, h' la hauteur du jus dans le tube , et D la
-
densité du liquide , et j'ai donné la formule déterminant (h — h') , for
mule compliquée que je n'indique pas ici .
Il résulte de ces formules que la vitesse ascentionnelle du jus dans
les tubes du 3º corps est de 2m830.
D'autre part la vitesse de la translation verticale de la vapeur dans
la calandre est égale à 2 mètres environ , quelle que soit la surface de
chauffe de la caisse, le rapport entre la sectiou de la calandre et la
surface de chauffe étant à peu près constante pour une longueur de
tube donnée .
Enfin considérons le cas le plus favorable pour les entrainements
celui où la plaque tubulaire supérieure est découverte de sirop , comme
dans le Chappmann , par exemple.
Il résulte de tout ce qui précède que, en prenant la vitesse initiale
de 2m83 que possède le jus , la vitesse d'entrainement, ou vitesse de la
vapeur formant milieu ambiant , soit 2 mètres, et calculant la hauteur
à laquelle devrait être projeté le jus sous l'action de ces forces , par la
formule ordinaire, enfin affectant la formule d'un coefficient de dépense
0,8, on trouve sensiblement 1 mètre .
Mais là ne s'arrête pas l'action immédiate de l'entraînement. Au
moment où le jet arrive au maximum de hauteur, il se rompt en pluie
dont les gouttelettes qui n'ont aucune vitesse initiale se trouvent à ce
moment comme suspendues inertes dans le courant gazeux et suivent
le mouvement ambiant , jusqu'à ce que la pesanteur les fasse retomber.
v2
Soit encore 0m210.
2g
Donc il semble que, dans le cas le plus défavorable , il suffirait pour
empêcher les entrainements que la calandre eût 1m210 de hauteur , ou
150 en supposant le vide plus parfait . Et cependant , dans ces condi
tions on remarque encore des entraînements !
C'est qu'en effet il a été reconnu que le jus entraîné dans le courant
de vapeur n'est pas sous la forme de gouttelettes proprement dites ,
mais de vésicules ou petites bulles creuses de faible poids spécifique,
exactement comme on a reconnu la présence des vésicules dans l'eau
qui compose les nuages entraînés par le vent. Le phénomène est le
même .
Il est donc évident que l'état vésiculaire est tout à fait instable , et
que les vésicules finissent toujours par crever comme des bulles de
savon .
Donc plus longtemps on conservera les vapeurs , contenant les vési
Procès-verbaux des séances du Congrès. 111

cules, au-dessus du jus dont elles proviennent, plus on aura de chance


de les voir se crever et retomber en pluie dans l'appareil même .
C'est pourquoi je disais qu'il était utile d'avoir des calandres aussi
hautes que possible .
Dans une sucrerie nous avons eu comme quatrième corps d'un
quadruple-effet des caisses ayant des calandres de 250. Nous n'avons
jamais eu d'entraînement dans ces caisses quoique l'ébullition y fût très
énergique et les projections considérables .
En Allemagne on fait généralement les calandres plus élevées
qu'en France. Il est vrai qu'en France on les fait en fonte, tandis qu'en
Allemagne elles sont en tôle, ce qui prête davantage à les tenir plus
élevées. Ces appareils sont très laids , mais les entraînements y sont
peu considérables . Aussi nos constructeurs , quoique employant la
fonte, feraient-ils bien d'adopter les hauteurs de calandre plus confor
mes aux besoins de l'évaporation .
Lorsque les vésicules sucrées sont entrées dans la tuyauterie, et
qu'elles ont pris des vitesses de 30 et 40 mètres et plus , il faut cher
cher à les arrêter. Tel est le but des vases de sûreté .

Les anciens appareils d'évaporation étaient munis de vases de sù


reté plutôt pour empêcher les enlèvements que les entraînements . Dans
ce temps, soit avant 1868 , quand la maison Cail avait le monopole de
la construction en France, on ne s'occupait guère des entraînements,
dont on ne connaissait d'ailleurs pas la valeur ; les vases de sûreté
s'appelaient mème brise-mousses , et étaient là pour récupérer les enlè
vements des jus qui se produisaient fréquemment parce que les jus
étaient moins bien déféqués qu'aujourd'hui . Cependant Walkoff, avant
cette époque, relatait dans son livre la présence du sucre dans les va
peurs de jus, et avait même imaginé un dispositif qu'il croyait préfé
rable à tous les autres pour l'arrêter .
Tous ces
. Ils ne
diminuent appareils de sûreté ont les mêmes inconvénients
pas la vitesse de la vapeur qui entraîne le sucre , ils ne font
qu'en contrarier les mouveme au détrime d l' ut de l'appa
nts nt e effet ile
reil , car tous ces changem de directio provoqu des pertes de
ents n ent
charge considér . Quelque vésicule sucrées sont sans doute bri
able s s
séesil , mai bea passent encore , et ces vases de sûreté sont tout à
fait lusosires. ucoup

C'est alors que parut le Ralentisseur Hodeck , connu à ses débuts


sous le nom de condensateur saccharimétrique .
L'appareil Hodeck se compose d'un cylindre horizontal de grand
diamètre dans lequel débouche le tuyau d'arrivée de vapeur . Des tôles
perforées sont placées à l'intérieur parallèlement au fond, formant une
sorte de crible que traverse la vapeur et qui est destiné à arrêter les
gouttelettes entraînées .
112 Procès - verbaux des séances du Congrès.

L'appareil Hodeck répondait bien à son but. C'était le premier


vase de sûreté arrêtant sûrement les vésicules sucrées . Malheureuse
ment on s'aperçut qu'il faisait subir une très grande perte de charge à
la vapeur , et, pour mon compte , j'ai constaté des différences de vide
de trois, quatre , jusqu'à cinq centimètres entre l'entrée et la sortie
de vapeur, quoique les diaphragmes ne fussent aucunement bouchés .
Alors on eut l'idée de supprimer complètement les tôles perforées ,
et l'on eut ainsi le ralentisseur proprement dit qui fonctionne tout aussi
bien que l'Hodeck avec une perte de charge beaucoup moindre . Ainsi ,
un ralentisseur est simplement un cylindre de grand diamètre inter
posé sur le parcours du jus . Tout le monde est d'accord pour trouver
que cette disposition répond parfaitement à l'office qu'on lui demande .
Comment donc fonctionnent les ralentisseurs ? C'est une question
que je n'ai vu posée nulle part . On admet seulement que la vapeur en
arrivant dans ce grand cylindre se ralentit, et que ce ralentissement
suffit pour que les gouttelettes entrainées par la vapeur se déposent en
tombant de leur propre poids au fond du ralentisseur.
Alors il vient immédiatement à l'idée de calculer quelle longueur
doit avoir un ralentisseur pour que le phénomène soit complet . Ce
phénomène, en effet, s'explique en disant que les gouttelettes sucrées
lancées horizontalement dans l'espace du ralentisseur tombent, par le
fait du ralentissement en décrivant une parabole ; et si l'on donne à
l'appareil une longueur telle , que la trajectoire parcourue par les goutte
lettes s'arrête au-dessous du tuyau de sortie des vapeurs , on aura
résolu le problème .
Posons donc la formule de la parabole.
2 V2
e=
g
e et é étant les deux ordonnées d'un point de la parabole , et V la
vitesse dans le tuyau à l'entrée du ralentisseur . Dans cette formule il
n'est pas tenu compte de la vitesse de la vapeur dans le ralentisseur
lui-même.
Si l'on suppose que le tuyau d'arrivée de vapeur ait 100 millim . ,
la vitesse V égalant 30 mètres , quelle longueur aura la parabole pour
que la projection des gouttelettes se fasse contre la paroi opposée à
100 millim , au - dessous de l'axe . En substituant les nombres aux lettres
on trouve
e = 5,820 .
Ainsi , pour que les gouttelettes s'écartent de l'axe du ralentis
seur suffisamment pour ne pas entrer dans le tuyau de sortie, il fau
drait que le cylindre eút 580 ! Et cependant l'expérience journalière
prouve qu'une longueur de 2 mètres est presque toujours suffisante .
Si , de plus, nous tenons compte de la vitesse de la vapeur dans le
ralentisseur, soit de 150 si le cylindre a un diamètre tel que la vitesse
Procès-verbaux des séances du Congrès . 113

soit 20 fois plus petite , cette vitesse d'entrainement allonge encore la


parabole, puisque au lieu de é 1/2 gt2 on a évt + gt2 et on arrive
à une longueur de 11 mètres environ !
Ce calcul prouve que le raisonnement précédent ne rend pas compte
du tout de ce qui se passe dans un ralentisseur, et que si réellement
les vésicules sucrées , devenues gouttelettes , parcourent une parabole
en tombant, il y a quelque cause qui raccourcit la parabole au point
de la réduire à moins de 2 mètres .
Si nous cherchons dans les auteurs, nous trouvons dans Péclet
des remarques fort intéressantes sur la circulation du gaz dans des
tuyaux de diamètres différents , et ces remarques vont nous mettre sur
la voie .

Lorsqu'un gaz s'échappe d'un tuyau pour entrer dans l'atmosphère


ou dans un tuyau beaucoup plus large , comme cela se passe dans les
ralentisseurs, il y a , comme pour l'eau , une contraction de la veine
gazeuse qui change les proportions de cette veine , et augmente la
vitesse de translation des molécules gazeuses au point contracté. Si
d
l'on considère le rapport du diamètre des deux tuyaux -: 0,3 on
D
trouve un coefficient d'augmentation de vitesse * = 1,10.
Si l'on examine d'autre part ce qui se passe à la sortie de la vapeur
du ralentisseur, on trouve que les gaz en passant d'un tuyau plus gros
dans un tuyau plus petit éprouvent un ralentissement = 0,83 de ia
vitesse calculée .

Ces augmentations de vitesse et ces ralentissements se traduisent


dans la circulation des gaz par une perte de charge égale au coefficient
de changement de vitesse . De sorte que si l'on envisage un ensemble
d
formé d'un renflement sur un tuyau dans le rapport de 0,3 on
D
trouve entre la charge du gaz , à l'entrée et à la sortie du renflement,
une perte -
0,664 . D'où il résulte que si la vapeur entre dans le ralen
tisseur avec une vitesse initiale de 30 mètres , elle en sort avec une
vitesse réduite de 20 mètres .

Or que se passe-t- il dans un ralentisseur pour expliquer cette


perte de charge .
Ces phénomènes sont très complexes . Les gaz , en s'échappant du
petit tuyau de diamètre d prennent une direction divergente en for
mant un angle d'environ 7° , allant en s'élargissant en forme de cône ,
jusqu'à ce qu'ils rencontrent les parois du gros tuyau de diamètre D.
Mais là se passe un fait très important . Les gaz, en s'échappant
avec grande vitesse du petit tuyau , laissent , en arrière du cône de
pénétration dans le cylindre, un espace annulaire dans lequel se fait
un vide relatif qui fait appel de la veine en sens inverse , et tout autour
de cette veine , tendant à faire un remous aux dépens des couches
externes de la veine .
114 Procès-verbaux des séances du Congrès .

De plus, comme la veine s'élargit, la tension des gaz diminue au


fur et à mesure que le cône augmente . Mais on remarque que cette
diminution de tension n'est pas égale sur toute la section du cône ,
qu'elle est plus grande à la périphérie que dans l'axe ; enfin que la
tension diminue également sur l'axe sur toute la longueur du cône .
Ainsi si les pressions sur l'axe sont proportionnelles en deux points
successifs à 35,8 et 25,1 , les pressions à la périphérie dans le plan
perpendiculaire à l'axe , sont proportionnelles à 11 et à 0,3 . Par con
séquent, tandis que la veine centrale ralentit rapidement son mouve
ment, celui des veines de la périphérie diminue plus rapidement
encore, pour arriver très près de O quand on arrive au maximum de
perte de charge 0,664 .
Ce maximum de P correspond à une longueur du ralentisseur égale
à 6,5 ( D-d) . C'est en effet la longueur correspondant à l'épanouisse
ment complet de la veine de 7° dans le ralentisseur, c'est- à- dire lors
qu'elle atteint le diamètre D.
De plus la valeur de diminue à mesure que le diamètre du gros
tuyau augmente . Il y a donc avantage à avoir des ralentisseurs de
grand diamètre , pourvu que leur longueur soit suffisante. Mais pour
ne pas donner aux ralentisseurs des longueurs exagérées et que cette
longueur soit proportionnelle à ( D -d) , il est nécessaire de donner aux
tuyaux qui amènent la vapeur, de grands diamètres . Si , par exemple ,
on a un tuyau de 300 et un ralentisseur de 900 de diamètre , il faudrait
donner à ce dernier une longueur de 3 m . 900. Mais si l'on veut que
les ralentisseurs n'aient que 2 mètres , il faudrait diminuer également
leur diamètre , et ne leur donner que 600 .
Mais ces chiffres demandent une correction industrielle , car l'angle
de 7° augmente jusqu'à 10° lorsque la contraction de la vine se rap
proche d'une façon anormale de l'extrémité du tuyau amenant la va
peur, comme lorsque ce tuyau est coudé , cas assez général dans les
installations . Alors le ralentisseur doit avoir environ 25 p. 100 d'aug
mentation de diamètre , 750 dans le cas précédent, ou bien diminuer
d'autant sa longueur , 3 m . 10 au lieu de 3,900, ce qui en revient au
même .
Enfin , si l'on exagère le diamètre d'un ralentisseur par rapport à sa
longueur, il semble , qu'au point de vue du but qu'on se propose il n'y
ait aucun inconvénient, parce que la veine s'épanouissant jusquà ce
que la vitesse périfique soit nulle , la veine centrale se ralentit encore ,
et l'espace supplémentaire se trouve occupé par des tourbillons formés
par l'appel en arrière dans lesquels les vésicules sucrées ont tout le temps
nécessaire pour se réduire et se précipiter au bas du ralentisseur .
Tous ces faits nous éclairent sur le fonctionnement des ralentis
seurs . Dans ce mouvement de contraction , de rapprochement des mo
lécules gazeuses , puis de projection latérale , de dimniution de pres
Procès-verbaux des séances du Congrès. 115

sion, de ralentissement de mouvement et de tourbillonnement par


rétroaction sur toute la surface périphérique du cône , les vésicules
sucrées se resserrent et s'accroissent alternativent et crèvent enfin
comme un ballon trop glonflé dans une atmosphère raréfiée pour re
devenir à l'état de gouttelettes lourdes qui tombent . Si l'on joint à cela
l'action de la pesanteur sur les gouttelettes formées , et les trajectoires.
paraboliques qu'elles décrivent dès le début de la diminution de ten
sion de la veine, on voit que toutes les vésicules occupant la péri
phérie sont bientôt entraînées dans le mouvement rétrograde . Celles
qui contienuent à cheminer dans le courant gazeux s'éliminent au fur
et à mesure que le mouvement parabolique les rapproche de la péri
phérie. Enfin les gouttelettes qui vont jusqu'au bout de leur trajectoire ,
rencontrent les unes la zone d'arrêt naturel de la vapeur , les autres le
métal mème du ralentisseur . Qu'est-ce qui s'échappe ? La petite quan
ité de gouttelettes qui n'a pu sortir à temps de la veine centrale , y
étant rentrées en tombant de haut !
Si l'on cherche à évaluer cette quantité, on voit que la perte pos
sible serait au plus un huitième de la quantité totale de sucre entrai
née, en tenant compte de la différence de densité des couches suc
cesives.

L'effet utile d'un ralentisseur serait donc d'environ 88 p . 100 ! Il est


probable que ce calcul est au -dessous de la vérité , et que l'effet utile
est plus grand encore . En effet, j'ai souvent observé que la substitu
tion d'un ralentisseur à un vase de sûreté ordinaire permet de recueil
lir beaucoup de sucre qui s'échappait primitivement dans les conden
sations ; mais qu'il était impossible de décéler la présence de substance
saccharine dans les condensations à la suite d'un ralentisseur bien
conditionné , même dans les caisses à sirop .

Nous avons parlé précédemment de la contraction de la veine qui


se produit au sortir du petit tuyau de diamètre d au moment où elle
pénètre dans l'atmosphère ou dans le grand tuyau . Il est intéressant,
pour la théorie , de savoir où se fait la contraction de la veine .
On peut s'en rendre compte facilement en faisant circuler rapide
ment de l'eau dans un ensemble de deux tuyaux de diamètres diffé
rents , analogue à celui qui nous occupe, et en la chargeant de bulles
d'air.

Quand l'eau seule traverse le couple, elle remplit intégralement les


deux tubes , aucun espace du gros tuyau en avant ou en arrière du
mouvement de la veine ne restant vide .

Mais , si dans le courant d'eau on fait pénétrer des bulles d'air ,


celles-ci dessinent la veine, sont projetées loin d'abord dans le courant ,
puis une partie d'entre elles revient en arrière avec grande vitesse,
tandis que celles qui suivent le courant augmentent de volume dans
une proportion considérable, et, à un certain point, restent stationnai
116 Procès -verbaux des séances du Congrès.

res. Elles sont au point où la vitesse du courant est nulle . Cependant,


dans l'axe , les bulles qui continuent le mouvement ralenti de la veine,
démesurément grossies , s'échappent avec l'excédent d'eau .
Or, la dépression de la veine se fait après la sortie du petit tuyau au
moment où elle pénètre dans le grand, et d'autant plus loin de cette

sortie que la différence D d est plus petite . Ceci est rationnel puisque
lorsque Dd , c'est-à -dire quand on a un mouvement gazeux dans un
tuyaux débouchant à gueule bée, la dépression se trouve dans le tuyau
mème immédiatement à la sortie .
Il y a donc avantage encore, de ce fait, à rendre la différence D - - d
aussi grande que possible, c'est - à-dire à avoir de grands ralentisseurs ,
et nous avons indiqué précédemment dans quelle proportion .
Cette expérience montre donc encore comment les vésicules sucrées
se comportent dans ces appareils , grossissant au fur et à mesure de la
dilatation de la veine au point d'éclater .
Disons un mot de l'appareil Hodeck. Poucquoi produisait - il une
perte de charge telle qu'on a dù l'abandonner ?
Les diaphragmes de l'appareil Hodeck sont autant d'obstacles pré
sentant des ouvertures en minces parois . Or , une ouverture en mince
paroi donne une perte de charge 0.65 , d'où résulte que la vitesse
de la vapeur, après chaque diaphragme , est réduite aux soixante-cinq
centièmes de ce qu'elle était antérieurement, de sorte que s'il y a quatre
diaphragmes comme dans les premiers Hodeck , la vitesse n'est plus
que 0.18 p. 100 de sa vitesse initiale, comme je l'ai constaté à propos
d'un différend entre constructeur et fabricant. On réduisit plus tard les
diaphragmes au nombre de deux , ayant ainsi une perte de charge de
0.42 p . 100 , jusqu'à ce qu'enfin on supprimát complètement ces obsta
cles dont on pouvait se passer si facilement.
Néanmoins , comme c'est l'appareil Hodeck qui a le premier mis les
constructeurs sur la voie de l'usage des ralentisseurs, et que ceux - ci
ne sont en définitive qu'une simplification et un perfectionnement de
l'appareil Hodeck , nous devons lui garder la part historique qui lui
appartient dans le progrès de la construction des appareils d'évapo
ration .
En résumé , dans un appareil d'évaporation quelconque , il faut , pour
éviter les entrainements de sucre dans l'eau condensée , donner une
grande hauteur à la calandre au -dessus du niveau supérieur du jus , et
la faire suivre d'un ralentisseur de dimension suffisante et relié à la
chaudière par un tuyau de grand diamètre.
En prenant ces précautions, les pertes de sucre par entraînement
seront très sensiblement nulles . (Applaudissements).

M. le Président. ― Je remercie M. Horsin - Déon de sa trés


intéressante communication . Quelqu'un demande-t-il la parole ?
Procès-verbaux des séances du Congrès. 117

M. Vivien. - En ce qui concerne les pertes de sucre au triple


it.
effet, il faut tout d'abord en connaître les causes principales , il faut
je,
savoir d'où elles proviennent et ce qui les provoque . Je crois que l'une
12 des principales est attribuable au mode d'alimentation .
Voici ce qui se passe en prenant comme type le montage Cail , copié
par presque tous les constructeurs le jus part du fond de la caisse
précédente et arrive à la partie supérieure de la caisse suivante . Or , le
jus de la caisse précédente est à une température beaucoup plus élevée
que celui qui correspond à l'ébullition de la caisse suivante. Il y a en
viron 15 degrés d'écart .
Le plus souvent, on a les températures d'ébullition suivantes :
95 dans la première caisse , 80° dans la seconde et 65° dans la troi
sième. Le jus à 95º passe de la première dans la seconde ; il y pénètre
avec 15 degrés de chaleur de plus qu'il ne doit avoir ; de là ébullition
et projection instantanées . Regardez dans l'intérieur d'une caisse de
triple effet bien éclairée , vous verrez que le liquide qui arrive par le
tuyau d'alimentation jaillit violemment d'une gerbe et s'élance vers la
partie du dôme ; à ce moment, il y a entrainement de gouttelettes su
crées.
C'est à cette manière vicieuse d'alimenter les triple - effets qu'il faut
attribuer une des plus grandes causes des pertes qui ont lieu pendant
l'évaporation .
1
Notre honorable collègue, M. Horsin - Déon , vous a dit qu'une ca·
F
landre de 1 m . 50 de hauteur suffisait, que la force ascensionnelle du
jus dans les tubes ne dépassait pas cette limite . Avec des calandres
ainsi construites, il ne devrait point y avoir de perte par entrainement .
Or, il y en a cependant , et je crois qu'il faut alors les attribuer surtout
à la disposition actuelle d'arrivée du jus dans la calandre .
Pour supprimer cette cause de perte , il faut supprimer cette alimen
tation défectueuse et faire arriver le liquide par le bas de la caisse .
Rien n'est plus simple .
Cette modification étant faite, les pertes seront réduites ; mais il y
en aura encore , parce qu'il y a d'autres causes , et , notamment, celles
dues aux entraînements de gouttelettes à l'état vésiculaire par la vio
lence d'ébullition et la force de projection qu'acquiert le jus sucré et
surtout de sirop épais et visqueux à la sortie des tubes du faisceau tu
bulaire. Il y a formation d'un nuage d'eau sucrée, et l'exemple choisi
tout à l'heure est typiqne. Mais comment retenir les vésicules sucrées
faisant, pour ainsi dire , corps avec la vapeur et qui sont entraînées
avec elles avec une extrême rapidité . Voici la description de montages
quej'ai fait faire et que vous pourrez voir fonctionner la campagne
prochaine :

4
118 Procès-verbaux des séances du Congrès .

Au lieu de placer le ralentisseur près de l'appareil , aussi bien du


triple effet que de la cuite , c'est-à-dire dans l'endroit le plus chaud de
l'usine, car on les installe au - dessus de ces appareils , c'est - à-dire sous
le faite du toit à l'endroit le plus chaud de l'usine , je place le ralentisseur
en dehors du toit , de façon à avoir une légère condensation , dont je
puis ètre le maître , en construisant convenablement le ralentisseur et
en l'emballant plus ou moins , de façon à l'isoler suffisamment .
Le but que je poursuis est le suivant et je l'ai déjà atteint en fabri
que. Puisqu'il y a des gouttes de jus sucré à l'état vésiculaire, que
faut- il pour les recueillir ? Un abaissement de température . M. Horsin
Déon vous a dit que les gouttes sucrées à l'état liquide , se retenaient
très facilement , et c'est exact . Pour retenir les gouttes à l'état vésicu
laire, il faut convertir ces vésicules en gouttelettes liquides , et , le
moyen qui m'a paru le plus simple , consiste à refroidir la veine de va
peur. Dans ces conditions - là , il y a immédiatement formation de brouil
lard . Une certaine quantité de vapeur d'eau sera réduite en même
temps en gouttelettes liquides , elles entraîneront toutes les parties de
sirop, en faisant l'effet d'une pluie . On comprend le fonctionnement , et
dans les usines où j'ai déjà installé ces ralentisseurs en dehors du toit,
il rentre dans la troisième caisse une quantité de liquide de 4 à 5 litres
par minute , pesant de 5 à 6 degrés Beaumé. Vous voyez qu'il y a une
quantité notable de sirop retenue de cette façon .
L'appareil ralentisseur , en dehors du toit, est facile à appliquer à
la cuite comme au triple effet, et à la cuite les pertes plus considérables
surtout vers la fin , car on a la mauvaise pratique de les emplir jusqu'à
la gueule , permettez - moi cette expression triviale . Très souvent , vous
entendrez un ouvrier vous dire Que, lorsqu'il a dépassé la dernière
lunette, lorsqu'il ne voit plus le sirop, il marche encore pendant une
heure .

Que se passe -t- il alors ? Le sirop qui pénètre dans la partie infé
rieure de la cuite , a à vaincre la résistance opposée par la masse cuite ,
correspondant à une colonne d'eau de 3 à 4 mètres ; il arrive avec une
certaine vitesse dans le bas de la cuite, puis s'élevant progressivement ,
la pression diminue , et la vitesse s'accentue si bien que le sirop animé
de la vitesse acquise jaillit en gerbe en arrivant à la surface de la masse
cuite et il y a des entraînements . Au commencement de la cuite , c'est
peu marqué , mais plus tard ees entrainements sont plus considérables
et les pertes au condenseur deviennent importantes . Chez M. Hallette ,
au Petit - Caudry, et c'est M. Bailliot, à Bucy- les -Pierrepont , on a
constaté les pertes aux différentes phases de la cuite. Je ne puis vous
donner le chiffre de ces pertes , car ne pensant pas prendre la parole.
sur ce sujet, je n'ai pas de notes . Mais , on a constaté qu'il n'y avait
pas de perte appréciable au début de la cuite, tandis qu'elles allaient
Procès-verbaux des séances du Congrès. 119

ien da en augmentant progressivement pour atteindre le maximum à la fin de


lud de la cuite.
2 SOUS On a fait le dosage du sucre par la liqueur cuivrique , vous savez
issen: qu'il n'est pas possible de doser le sucre en si grand état de dilution
ontje par le saccharimètre . Il faut concentrer le liquide et faire le dosage par
euret la liqueur cuivrique . Pour terminer, il me reste à examiner l'appareil
ralentisseur que M. Horsin - Déon vous a expliqué tout à l'heure .
abri D'après M. Horsin- Déon , la vitesse est variable pour certains points
de la veine de vapeur. Au centre, la vitesre est très grande , tandis
1, que
qu'elle est diminuée dans certaines parties et arrive même à être nulle
Sin
en certains endroits S'il y a diminution en certains points , il faut qu'il
alent
y ait augmentation de vitesse dans d'autres .
sica M. Horsin-Déon . Mais elle est diminuée dans son ensemble
. le et il faudrait faire la moyenne .
eva M. Vivien . ――――― Je croi , ains que vou l'av décr , que la vap
s i s ez it eur
OLD conserve une vitesse très grande au centre de la veine , tandis qu'aux
périphéties elle arrive à zéro . Dans ces endroits - là vous aurez bien la
2 possibilité de recueillir le liquide entraîné mécaniquement , il ne pourra
en être de même du centre , où il n'y aura pas ralentissement , et on
perdra le sirop qui y sera contenu.
itres M. Horsin- Déon . - La tension de la vapeur diminue dans le
une cône depuis le centre jusqu'à la phériphérie du cône , jusqu'à ce qu'elle
arrive à zérɔ , mais la tension diminue continuellement dans la veine
er a depuis le moment où elle entre jusqu'au moment où elle sort . La ten
bles sion doit être là à l'extrémité celle qui proviendrait de la différence
de section du ralentisseur .
ju'à
DUS M. Vivien. ―――― Cependant, la vapeur reprend à la sortie du ralen
ère tisseur sa vitesse initiale . Alors , s'il y a une partie du ralentisseur où
ine elle a diminué de vitesse, il faut qu'il y ait ailleurs accroisssement de
vitess e.

a. M. Horsin-Déon . - Il y a contraction de la veine et accroisse


le, ment de vitesse à l'entrée dans le ralentisseur , puis perte de vitesse sur
ne l'ensemble ; alors si vous aviez une vitesse initiale de 30 mètres , nous
1. n'avons plus , à la sortie du ralentisseur , qu'une vitesse de 24 mètres .
lé Au surplus, mon mémoire donnera sur ce point des explications suffi
e samment complètes .
$ M. Vivien . -
Enfin , pour terminer , voici donc , Messieurs , deux
procédés , l'un, celui de M. Horsin - Déon ....
M. Horsin-Déon . Ce n'est pas le mien ; il est depuis nombre
d'années en pratique .

M. Vivien... qui réside dans un ralentissement de la veine liquide.


sur une portion du parcours , l'autre que j'ai fait appliquer l'année der
nière et cette année dans plusieurs usines, qui repose sur une véritable
condensation d'une très faible partie de vapeur. J'ai imité ce qu'a fait
120 Procès-verbaux des séances du Congrès .

la nature ; je me suis dit en voyant un nuage : c'est de l'eau en état


vésiculaire , qu'il arrive un courant froid et cela se transformera en
eau . Tel est le principe qui m'a guidé . Voilà deux moyens à votre dis
position ; la pratique dira quel est le meilleur et nous espérons que
chacun de nous travaillera à dimiminuer cette perte qui est considé
rable dans certaines usines . (Applaudissewents.)
M. le Président. - Cette discussion sera insérée dans le Bulletin
et sera étudiée par la commission des récompenses .

Mémoire sur les pertes en sucre

à l'évaporation et à la cuite .

Par M. BRETON .

Avant-propos . ――― Le concours institué sur une question spéciale


posée par le Comité de l'Association des Chimistes de sucrerie et de
distillerie n'a été porté à la connaissance des intéressés qu'au mois de
décembre 1891 , au moment où la fabrication était sur le point d'ètre
terminée dans beaucoup de fabriques de sucre .
Cette question relative à la sucrerie nécessitant de nombreuses
expériences , accomplies de la façon la plus rigoureusement exacte , il
m'a été impossible de la traiter complètement .
Je me suis donc borné à étudier la détermination des pertes en
sucre par destruction , à l'évaporation et à la cuite .
C'est du reste la partie la plus intéressante de la question, sinon au
point de vue industriel , du moins au point de vue chimique et scien
tifique .

I. - Pertes à l'évaporation

L'idée la plus naturelle pour rechercher ces pertes consistait à


comparer les coefficients salins des jus et des sirops .
Les prises d'échantillons demandaient certaines précautions pour
ètre bien comparables . Voici comment je m'y suis pris . Un aide avait
la mission de prélever une petite bouteille de jus très souvent, toutes
les cinq minutes par exemple, à la sortie des filtres , ce jus était
rassemblé dans un seau bien propre . Le jus mettant environ une heure
et demie à sortir du triple-effet, j'ai commencé à faire prélever des
échantillons de sirop également toutes les cinq minutes , une heure et
demie après le prélèvement du premier échantillon de jus. On a ainsi
prélevé simultanément du jus et du sirop pendant quelques heures et
lorsque j'ai fait cesser le prélèvement du jus, j'ai fait continuer celui
Procès-verbaux des séances du congrès . 121

du sirop encore pendant une heure et demie . Il est bien évident qu'on
ne peut jamais être sûr de l'identité des échantillons à cause des mé
langes inévitables, mais on peut admettre que la moyenne du jus ainsi
prélevé correspond bien à la moyenne du sirop prélevé dans le même
temps. Cette identité ne serait -elle pas absolue , qu'on peut aisément
l'admettre comme telle lorsqu'on a opéré ainsi plusieurs semaines et
qu'on raisonne sur la moyenne des résultats .
Chaque jour, j'ai analysé comparativement le jus et le sirop en
ayant soin de ramener avec de l'eau distillée bouillie le sirop à une
densité voisine de celle du jus , et d'abord j'ai constaté que le sirop
était, à densité égale , plus coloré et moins limpide que le jus.
Pour déterminer les cendres , j'ai opéré sur 100 cc . de jus et 100 cc .
de sirop ramené à la densité du jus ,
Voici les résultats moyens que j'ai obtenus par semaine :

1re Semaine ( du 7 au 14 décembre 1891 ) .


Jus. Sirop.
Sucre par hectolitre 9k 702 9k 892
Cendres sulfuriques 0 393 0 398
Cendres corrigées (X0,9) 0 354 0 358
Coefficients salins . 27.47 27.63
Différence entre les coefficients salins : 0,16 en faveur du sirop.

2º Semaine (du 14 au 21 décembre) .


Jus . Sirop.
Sucre par hectolitre • 9k453 9k 792
Cendres sulfuriques 0 4155 0 428
Cendres corrigées (X 0,9) 0 374 0 385
Coefficients salins . 25 27 25.43
Différence entre les coefficients salins : 0,16 encore en faveur du
sirop.

3º Semaine (du 21 au 28 décembre) .


Jus. Sirop.
Sucre par hectolitre 9k 526 9k 846
Cendres sulfuriques . 0 4195 0 429
Cendres corrigées ( × 0,9) . 0 3775 0 386
Coefficients salins . 25.23 25.51
Différence entre les coefficients salins : 0,28 , toujours en faveur
du sirop.

4º Semaine (du 28 décembre au 3 janvier) .


Jus. Sirop.
Sucre par hectolitre . · 9k 162 9k 708
Cendres sulfuriques . 0 4295 0 451
Cendres corrigées (X 0,9) • 0 3865 0 406
Coefficients salins . 23.70 23.91
122 Procès-verbaux des séances du congrès.

Différence entre les coefficients salins : 0,21 toujours en faveur


du sirop .
De l'ensemble de ces chiffres , on peut conclure que le coefficient
salin du sirop étant constamment supérieur à celui du jus , les diffé
rences trouvées ne peuvent être attribuées à des erreurs d'analyse . Il
est donc absolument certain que le jus en s'évaporant subit une amé
lioration par suite du dépôt dans les caisses du triple - effet d'une
certaine quantité de matières salines.
Supposons pour un instant que la perte de sucre par destruction
soit effectivement nulle à l'évaporation , quelle serait la quantité de
sels déposés dans le triple - effet d'après les chiffres cités plus haut.
En faisant la moyenne des quatre semaines, on trouve :

Jus. Sirop.
Sucre par hectolitre 9k46075 9k 8095
Cendres 0,9.. 0 3730 0 38375
Coefficients salins . 25.364 25.562

Si on ramène ces chiffres aux 100 kilos de sucre , on aura :

Jus. Sirop.
Sucre.. 100 100
Cendres 3k9426 3k 9120

Ainsi donc , s'il n'y a pas destruction de sucre , chaque fois que
3 k. 9426 de sels entrent dans le triple-effet, il n'en sort que 3 k. 9120 ,
en abandonnant 3,9426-3,91200 k. 0306 de matières salines . Or,
dans une journée on évapore environ pour 200.000 kil . de betteraves
travaillées , 2 600 hectol . de jus à 9 k . 46 de sucre , c'est - à - dire 2.600
9,462.4596 kil . de sucre , ce qui fait une quantité totale de sels
2 4596 3.9426
= 969 k. 722 , lesquels abandonnent dans le triple
100
0 k. 0306 2.4596
effet : = 7k . 526 par 24 heures .
100
Au bout d'un mois , on aurait environ 7 k . 526 × 30 = 225 k . 78.
225 kil . de dépôts incrustants en un mois constituent un chiffre
normal , très voisin de la vérité .
Ceci nous montre déjà que l'hypothèse de la non - destruction de
sucre dans le triple- effet n'est pas très éloignée de la vérité . Mais il
s'agit de vérifier cette hypothèse autrement .
Pour cela, puisque la comparaison des coefficients salins ne nous
a pas donné de conclusion certaine , j'ai pensé qu'on pouvait comparer
les rapports qui existent dans le jus et dans le sirop entre le sucre
d'une part et un des éléments contenus dans le jus , pouvant se
retrouver intégralement dans le sirop ; parmi ces éléments , il en est un
Procès-verbaux des séances du congrès. 123

veur
qui semble tout indiqué par son absence dans les dépôts et par sa
fixité la potasse .
cient
J'ai donc prélevé sur la masse des cendres que j'avais conservées
liffe
séparément chaque semaine, un poids équivalent à la moyenne des
e. Il
cendres sulfuriques obtenues pour 100 cc . , c'est-à-dire pour chacune
amê des quatre semaines :
l'une
Jus.
08393 0,4155 0,4195 0,4295
ction Sirop . 0 398 *0,428 0,429 0,451
té de
Chaque cendre a été dissoute dans l'eau distillée , traitée par une
quantité uniforme de 1 cc. d'une solution de carbonate de soude pur
an 1/10 , pour précipiter tous les oxydes qui pourraient exister dans
les cendres à part la potasse et la soude (je veux parler ici surtout de
la chaux). La dissolution obtenue , maintenue quelque temps à une
légère ébullition a laissé un très léger précipité blanc , que j'ai séparé
par filtration sur un petit filtre sans plis ( papier Berzélius ) et le filtre
a été lavé à l'eau distillée bouillante pour enlever toute la partie
soluble .

Ici se présente une critique : le réactif employé pouvait contenir


des traces de potasse ou d'ammoniaque qui pouvaient altérer le
résultat ; cette objection n'a pas de raison d'être , la quantité de carbo
nate de soude employée étant strictement la méme pour tous les
essais.
is que
912) La dissolution contenant la potasse à doser a été additionnée à
3. Or, tous les essais de 2 cc . d'acide chlorhydrique pur, quantité largement
raves suffisante pour neutraliser le carbonate de soude en excés , puis mise
2.600 à évaporer au bain-marie jusqu'à siccité . Le résidu repris par très peu
e sels
d'eau distillée a été légèrement acidifié par l'acide chlorhydrique et
traité par une solution de chlorure platinique ; la liqueur a été de nou
riple
veau mise à évaporer au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse ,
puis traitée par l'alcool pur à 90° et laissée au repos pendant une demi
journée. Au bout de ce temps, tout le chloroplatinate de potassium

8. étant déposé, j'ai filtré sur un petit filtre en papier Berzélius , préala
blement lavé à l'alcool , puis séché et taré. Tout le chloroplatinate
hiffre
étant sur le filtre , j'ai alors lavé à l'alcool à 85 jusqu'à ce que l'alcool
de lavage
in de
=

ne conti p t d m s ; j'ai lavé à de


enne lus race e atière oluble
is il nfiolmbre repris et avec très peu d'alco à la fois . Puis j'ai mis le
tre etussoens cont es à l'ét o
enu uve à 125 ° et j'ai elnfin pesé le précipité sec .
nous Voici les résult obten en chloro d'abo , puis en
ats us plati rd
arer potass (oxyde de potass K2O) . nate
e ium
ucre
t se
it un
124 Procès-verbaux des séances du congrès.

Jus et sirop de la première semaine :


Jus Sirop.
Cendres employées . 06,393 08,398
Chloroplatinate . 1, 069 1,094
Correspondant à K20 0,2059 0, 2107
Sucre
Rapport Potasse - 47.12 46.95

Différenre en faveur du jus + 0,17.

Jus et sirop de la deuxième semaine :


Jus. Sirop.
Cendres employées . " 08 4155 08,428 F
Chloroplatinate . 1,055 1,092
Correspondant à K2O . 0,2032 0, 2103
Sucre
Rapport 46.52 46.56
Potasse
Différence en faveur du jus = - - 0,04 .
$

Jus et sirop de la troisième semaine : 3


Jus. Sirop.
Cendres employées . 08,4195 08,429
Chloroplatinate . 1 , 023 1,059
Correspondant à K2O . 0, 1970 0, 2040
Sucre
Rapport 48.35 48.26
Potasse
Différence en faveur du jus + 0,09.

Jus et sirop de la quatrième semaine :


Jus.' Sirop.
Cendres employées . 08,4295 08,451
Chloroplatinate . 1,052 1, 113
Correspondant à K2O 0, 2026 0, 2144
Sucre
Rapport Potass 45.22 45.28
e
Différence en faveur du jus — 0,06 .

Conclusion . Les faibles différences trouvées entre les coefficients


potassiques des jus et sirops correspondants étant tantôt positives et
tantôt négatives , de plus ces différences étant très minimes , il est
permis de les attribuer à des erreurs d'expérience .
Si on voulait tirer une conclusion absolue des chiffres cités ci
0,170,040,09-0,06
dessus, on verrait que la moyenne de écarts est 4
= 0,04 , une telle différence moyenne en faveur du jus montrerait que
s'il y a perte en sucre par destruction à l'évaporation , elle est absolu
ment insignifiante et négligeable au point de vue industriel ; en effet
Procès-verbaux des séances du congrès . 125

prenons les moyennes des coefficients potassiques des jus et des


sirops :
47.12 + 46.52 + 48.35 + 45.22
Jus : 46.80
4

46.9546.56 + 48.26 + 45.28


Sirop : -46.76 .
4

Ces chiffres signifient que pour une partie de potasse , il existe dans
le jus 46.80 parties de sucre et de même 46.76 dans le sirop ; on a donc
perdu pour une même quantité de potasse 0,04 de sucre sur 46.80 qui
4
existaient avant l'évaporation ou encore cela ne fait même pas
46.80'
un millième de la quantité initiale de sucre entrant au triple-effet.
Cette perte, ainsi que je l'ai déjà dit , peut être attribuée aux erreurs
d'expériences , et est absolument négligeable au double point de vue
industriel et scientifique . Donc , on ne perd pas sensiblement de sucre
par destruction à l'évaporation quand celle - ci est rapide ; nous
verrons plus loin qu'il pourrait en être autrement si l'évaporation était
extrêmement lente.
Remarque . -- Le ju et siro ne co
s s ps ntenaient absolument aucune
trace de sucre réducteur de la liqueur de Fehling .

II -- Pertes à la cuite .

Pour déterminer les pertes par destruction à la cuite, j'ai suivi la


même marche que pour l'évaporation , mais avec une simplification ;
je n'ai comparé que les coefficients salins des sirops et des masses
cuites correspondantes . Il n'y avait pas à se préoccuper des dépôts
comme au triple-effet , puisqu'à la cuite , il n'y en a pas ; la surface des
serpentins est beaucoup plus faible que celle des tubes du triple - effet,
et de plus, ces serpentins ne s'encrassent pour ainsi dire pas , puisqu'ils
restent toujours propres d'un bout à l'autre de la fabrication sans exi
ger le moindre nettoyage .
Voici comment les échantillons ont été prélevés : tous les quarts
ients d'heure à partir de la mise en route de la cuite , on a prélevé un échan
is et tillon de sirop et on a analysé la moyenne de toutes ces prises d'essai
est à la fin de la cuite Pour la cuite, on a pris au moment de la coulée ,
une cuillerée de masse cuite toutes les minutes , ce qui a fait une
ci soixantaine de prélèvements, la masse cuite mettant environ une heure
.06 à couler . Les prélèvements de sirop et de masse cuite étant aussi fré
quents, on est en droit d'affirmer la parfaite identité des moyennes
d'échantillons
.
2 .

La masse cuite n'a pas été analysée , comme on le fait généralement,


en pesant un poids de 16 gr. 20 pour la détermination du sucre , et un
126 Procès-verbaux des séances du congrès .

autre poids de 5 grammes par exemple pour la détermination des


cendres . J'ai pensé que le malaxage de la masse cuite avant l'analyse
donnait rarement une masse parfaitement homogène , et pour avoir
des conclusions certaines, j'ai préféré refondre entièrement tout l'échan
tillon de masse cuite qui pesait environ 2 kilog. , avec de l'eau distillée.
La masse cuite étant ramenée à une densité voisine de celle du sirop,
j'ai alors analysé les deux produits comparativement en poids , après
avoir vérifié soigneusement la capacité des fioles jaugées dont je me
suis servi.
1re Comparaison .
Sirop. Masse cuite .
Sucre p. 100 kilog . 42k800 42k 400
Cendres 0,9 p . 100 kil . 1,714 1,708
Coefficient salin . 24,97 24,8 2
Différence en faveur du sirop : +0,15.

2º Comparaison.
Sirop. Masse cuite.
Sucre p . 100 kil . 41250 42k 100
Cendres (0,9) p. 100 kilog . 1,581 1,615
Coefficient salin . 26, 09 26, 07
Différence en faveur du sirop : +0,02.

3 Comparaison.
Sirop. Masse cuite.
Sucre p . 100 kilog . 43k600 44k000
Cendres " 1,690 1,717
Coefficient salin . 25,80 25,63
Différence en faveur du sirop : +0,17.

4º Comparaison .
Sirop. Masse cuite.
Sucre p . 100 kilog. 42K600 41850
Cendres . 1,654 1,638
Coefficient salin . 25,76 25, 54
Différence en faveur du sirop : +0,22 .

CONCLUSION . - Le sirop ayant un coefficient salin constamment


supérieur à celui de la masse cuite, il est impossible d'attribuer les
écarts à des erreurs d'expérience , on ne le pourrait qu'à la condition
d'avoir des écarts tantôt positifs, tantôt négatifs et dont la moyenne
soit voisine de zéro .
0,15 +0,02 + 0,17 + 0,22
Ici nous avons une différence moyenne de 4
= 0,14 entre les coefficients salins des sirops et des masses cuites ; cette
différence très faible est néanmoins sensible . Elle prouve certainement
une destruction d'une petite quantité de sucre .
Procès-verbaux des séances du congrès, 127

des
Evaluons cette perte : pour cela, prenons la moyenne des coefficients
yse
Tour salins des sirops : 24,97 +26,09 + 25,80 + 25,76 25,65 ; cette moyenne
4
19c
signifie qu'une partie de cendres qui se retrouve intégralement dans la
lee.
masse cuite est accompagnée de 25,65 pour 100 de sucre dans le sirop,
rop, et qu'on ne retrouve plus que 25,65 - 0,14 ******* 25,51 p. 100 de sucre
orės
dans la masse cuite . La perte pour 100 kilog . de sucre entrant dans
me 0,14 X 100
l'appareil à cuire est donc : = 0,55 p. 100, c'est-à-dire un
25,51
peu plus de 1/2 p. 100 .
Au point de vue scientifique pur, cette perte est intéressante à cons
later, mais au point de vue industriel , je la considère comme parfaite
ment négligeable . Une perte de ceut ou cent cinquante sacs sur une
campagne de vingt mille sacs est une perte évidente , mais relative
ment insignifiante en comparaison des pertes aux écumes, aux cossettes,
aux petites eaux , etc. , qu'il est plus facile cependant d'éviter, ou plus
exactement, de limiter.
La question de la destruction de sucre étant résolue par l'affirma
tive, y a - t-il un moyen de l'empêcher ou tout au moins de la limiter ?
Peut-être .

Pour le savoir, faisons la contrepartie de tous ces essais . Au lieu


d'évaporer dans l'usine et de chercher la perte difficile à trouver d'une
façon pratique et rapide , faisons la même opération au laboratoire .
e.
Prenons une certaine quantité de sucre , faisons- le bouillir avec de
l'eau pendant deux heures, quatre heures, six heures, etc ... et analy
sons le liquide chaque fois.
Evidemment le phénomène qui se produira pourra ne pas être com
paré d'une façon absolue à celui qui se produit dans l'usine , le mode de
chauffage n'étant pas le même , on n'a pas non plus le vide à sa dispo
sition ; cependant la marche du phénomène pourra servir d'indication
utile.

Voici l'expérience que j'ai faite :


J'ai pris une quantité quelconque de masse cuite que j'ai fait dis
soudre dans de l'eau distillée , cette masse cuite était alcaline , conte
t
nmen nait très peu de sels de chaux et pas du tout de sucre incristallisable .
La dissolution a été chauffée à feu nu avec réfrigérant ascendant pen
Jerles dant dix-huit heures .
dition
Voici les résultats polarimètriques obtenus de temps en temps :
yenne Solution initiale . 57,1
9 Après 3 heures 57,1
+0,9
Après 6 heures . 57,0
Après 9 heures 56,9
;cette
Après 12 heures . 56,7
ement
Après 15 heures . 56,4
Après 18 heures. 55,9
128 Procès-verbaux des séances du congrès .

Ces diminutions dans la polarisation correspondraient à des pertes


en sucre égales à ?
O aprés 3 heures d'ébullition .
醬 0,17 p. 100 après 6 heures .

0,35 p . 100 après 9 heures .


0.70 p. 100 après 12 heures.
1,23 p. 100 après 15 heures .
2,10 p. 100 après 18 heures .
Comme on le voit, la destruction de sucre nulle ou presque nulle
pendant les six premières heures est très sensible après douze heures
et devient considérable aprés dix -huit heures . Elle suit donc, par rap
port au temps une marche progressive , et la conclusion prévue de ce
phénomène, est qu'il faut évaporer et cuire les sirops de betteraves
dans le plus court délai possible ; à cet effet , il est nécessaire pour que
l'évaporation soit le plus rapide possible , d'emplir les caisses du triple
effet, de façon que pendant l'évaporation , la plaque tubulaire supérieure
soit à peine couverte de jus ; sans doute cette conclusion n'est pas
nouvelle , mais il était bon qu'elle fût répétée une fois de plus , appuyée
par de sérieuses raisons . En ce qui concerne la cuite , s'efforcer de faire
des cuites très courtes , ne dépassant pas neuf à dix heures de durée
au maximum ( de six à huit heures si on le peut) .
Tels sont les moyens que je préconise pour la limitation des pertes
de sucre par destruction , lesquelles ainsi que je l'ai démontré plus haut,
sont presque négligeables industriellement .
Pommiers , 27 mai 1892 .
BRETON .
Chimiste à la sucrerie de Pommiers,
par Soissons (Aisne ) .

Appareil

pour la détermination des pertes en sucre à l'évaporation


et à la cuite .

Par M. A. LALO

L'appareil que nous présentons (fig . 3) , a déjà été décrit dans le


Bulletin de l'Association (n° 7 , janvier 1891 ) , son but est de déterminer
les pertes qui peuvent se produire à l'évaporation et à la cuite , soit
séparément, soit en bloc pour ces deux opérations .
Ces pertes , comme on le sait , sont de deux sortes :
1º Pertes par entraînement, dues soit à un défaut des appareils
provenant de leur construction ou de leur montage défectueux , soit
Procès-verbaux des séances du congrès. 129

rtes à une mauvaise marche, ou une mauvaise conduite de ces opéra


tions ;

2º Pertes provenant d'une destruction partielle du sucre, soit par


une ébullition trop prolongée, soit par suite d'une décomposition de la
saccharose en présence de certains corps en dissolution dans le jus ,
sous l'action de la chaleur également .
Il est facile en général de remédier aux premières de ces pertes ,
qui sont, du reste, le plus souvent les plus considérables et par consé
nulie quent les plus redoutables .
eures Quant aux secondes , elles varient suivant les betteraves travail
· rag lées, c'est-à -dire suivant leur nature et leur conservation . Nous don
de ce
nerons plus loin quelques chiffres , qui montreront bien clairement que
raves ces pertes vont en augmentant avec la durée de la fabrication . Il est
irque donc assez difficile de les éviter complètement, et le seul moyen ,
riple
croyons-nous, est de surveiller très attentivement les silos, de veiller
rieure
à leur bonne conservation , et enfin de travailler vite.
sta
L'appareil dont nous nous servons depuis plusieurs années , nous
opy permet de déterminer toutes ces pertes , et tout en étant un appareil de
defast laboratoire, il se rapproche beaucoup des appareils industries, par les
è dure
différents éléments dont il se compose , et aussi par la marche des
essais, qui ainsi qu'on le verra par la suite , est absolument la même
pertes
que celle des appareils industriels .
ushaut,
Dans tous nos essais , du reste, notre appareil était en communi
cation directe avec la prise de vide du triple effet ou de la cuite , et la
marche de l'essai était la même que celle des appareils à évaporer ou
mmiers, à cuire ; la durée de l'essai était également la même, à de très rares
exceptions près, c'est-à-dire qu'un essai commencé en même temps
que l'évaporation d'un pied de cuite , se terminait au moment où la
cuite tombait.

menOn
t
voit donc que nous nous plaçons dans des conditions absolu
comparables, et que par ce moyen , nous pouvons déterminer
très exactement , les conditions de marche des appareils à évaporer et
ion à cuire.

Par la construction de notre appareil, on reconnaitra qu'il ne peut


y avoir de pertes matérielles , c'est-à - dire par entrainement , et que
dans tous cas , si ce fait venait à se produire pour une cause quelconque ,
elles n e
dans le pourraient passer inaperçues , le sirop entraîné se retrouvant
r avec les eaux de condensations .
ermine
e, soit Description . - Il se compose :

1º D'un ballon A à fond rond, d'une capacité de 2 litres environ ,


muni de 3 tubulures, dont une verticale , et les 2 autres à 60º environ .
ls
parei L'une ces tubulures est fermée par un bouchon en caoutchouc , tra
verséede
par un tube en verre, a a' recourbé
IX, SOIL à l'extérieur du ballon , et
130 Procès-verbaux des séances du congrès .

terminé par un bout de tube en caoutchouc, serré par une pince à vis V.
L'extrémité libre de ce tube en caoutchouc, porte un petit bout de
tuyau en verre ou mieux en métal , a' qui par son poids , maintient
constamment l'extrémité du tube , au fond d'une capsule émaillée D.
Cette capsule émaillée doit avoir une capacité de deux litres environ .
Elle est placée sur un valet en pailie , pour assurer sa stabilité , et est
recouverte d'une feuille de papier percée d'un trou , par lequel passe le
tube a a' , pour éviter l'évaporation du liquide.
Cette capsule émaillée est ce que nous appellerons le vase d'attente,
dans lequel on verse le jus à essayer, lequel sera aspiré par le tube
a a' (tube d'alimentation) .
L'autre tubulure est également fournie par un bouchon en caout
chouc percé d'un trou laissant passer une baguette de verre b , dont
l'extrémité à l'intérieur du ballon est légèrement recourbée , de façon
à s'approcher autant que possible du centre du ballon . Cette baguette
nous servira, pour faire des prises d'essais , et arrêter l'opération au
moment voulů , en un mot, c'est la sonde.
Le ballon A , est posé sur un fourneau à gaz , muni d'une toile mé
tallique pour éviter le contact direct du fond du ballon avec la flamme.
C'est dans ce ballon que l'on opèrera la concentration du jus soit jus
qu'à l'état de sirop, soit jusqu'à l'état de masse cuite . Nous l'appelle
rons donc le ballon à cuire ou à évaporer ;
2º Un ballon B à deux tubulures diamétralement oppposées . L'une
de ces tubulures est étirée , de façon à venir s'emmancher dans un
bouchon en caoutchouc fermant la tubulure verticale du ballon A et
son diamètre à son extrémité doit être d'environ 8 à 10 millimètres .
L'autre tubulure est fermée par un bouchon en caoutchouc, laissant
passer un tube de dégagement en verre . Ce bouchon supporte égale
ment un petit obturateur o en fer blanc , qui vient se placer un peu au
dessus du col de la tubulure étirée , de façon à l'obstruer légèrement et
à éviter ainsi les projections de sirop qui pourraient se produire . Ce
ballon B sert donc en même temps de ralentisseur et de vase de sûreté ;
3º D'un ballon C à fond plat ou rond d'une capacité de trois litres
environ, dont la tubulure est munie d'un bouchon en caoutchouc percé
de deux trous .
Ce troisième ballon sert à réunir toutes les eaux de condensation ,
c'est donc le condenseur.
Il communique avec le ballon B par un tube cc à condensation ,
c'est-à-dire à double enveloppe , dans laquelle on fait circuler un cou
rant d'eau froide . Ce tube descend dans le ballon c un peu au -dessous
du col de la tubulure .
Il communique d'autre part, par le tube d d' avec la pompe à mer
cure servant à faire le vide dans tout l'appareil, ou bien avec la prise
Procès-verbaux des séances du congrès. 131

de vide des appareils industriels . Ce tube d d' descend dans le ballon c


un peu au-dessous du bouchon , c'est-à- dire que son extrémité doit se
al trouver au- dessus de celle du tube à condensation de quelques centi
0. mètres ; il doit avoir la plus grande longueur possible, et présenter
1. une assez forte inclinaison vers le ballon c, afin d'assurer la conden
St sation des vapeurs qui n'auraient pas été condensées dans le tube c c
et qui pourraient être aspirées par le vide , et l'écoulement de l'eau.

Но
B Cr

d
0
0

A
HAV

C
D

(۷)

L.GUIGUET

Fig. 3 .

dans le ballon C. De plus, à son extrémité sur la partie inclinée , prės


de la prise de vide, il porte un T en verre m dont la tubulure est pro
longée par un tube en verre, tombant verticalement, et terminé par

un bout de tuyau en caoutchouc fermé par une forte pince à ressort p .


Ceci a pour but de réunir dans le tube vertical les dernières goutte
lettes d'eau de condensation qui auraient pu être entraînées ou aspi

rées par le vide , lesquelles sont refoulées facilement dans le ballon C,


132 Procès-verbaux des séances du congrès.

par l'air entrant brusquement par l'extrémité du tube en caoutchouc ,


quand, après avoir fermé la communication avec l'appareil à faire le
vide, on presse légèrement sur la pince à ressort p.
Marche de l'essai. - On mesure exactement dans un ballon jaugé
d'au moins deux litres de capacité , un volume bien déterminé de jus
de 2º carbonatation , sortant des filtres ; on note aussi , exactement , sa
température , de façon à ramener le volume à 15° , ce que l'on peut
faire contradictoirement avec un autre ballon de même capacité , rempli
en même temps que le premier, le laissant refroidir à 15°, et complé
tant ensuite avec de l'eau , au moyen d'une pipette graduée en 1/2
centimètres cubes , le volume laissé libre par la contraction , jusqu'au
trait de jauge . (Nous avons trouvé que le coefficient de contraction
pour des jus à 4° .5 de densité , de 85 ° à 15º, était de 3,1 p . 109 ;
mais il est évident que ce coefficient étant en fonction de la concen
tration du liquide initial , c'est - à-dire de la densité , et aussi de la tem
pérature, doit être déterminé à chaque expérience) .
On verse ensuite ce jus dans la capsule d'attente D, on ouvre douce
ment la prise de vide, en même temps que l'on desserre la pince à vis V.
Dès que le vide s'établit dans l'appareil, le jus est aspiré dans le ballon A.
On arrête l'aspiration dès qu'il y a à peu près 250 à 300 cent. cubes de
liquide dans l'appareil , et on règle la pince V pour laisser écouler le
jus, d'une façon continue et goutte à goutte . Une plus grande quantité
de liquide dans le ballon , ne serait non - seulement pas nécessaire , mais
en même temps que l'évaporation serait moins rapide , on auginente
rait les chances d'enlèvement de la masse . Nous avons reconnu que
250 cc. étaient largement suffisants .
On allume alors le fourneau à gaz, et au bout de quelques minutes ,
l'ébullition commence.

Les vapeurs aspirées par le vide, traversent le ballon B, puis le


tube cc où elles se condensent , et l'eau de condensation s'écoule dans
le condenseur C. Afin d'activer la condensation des vapeurs , ou
plutôt d'achever leur condensation , il est bon de placer ce ballon C
dans un courant d'eau froide .
Nous pensons que l'on arriverait à un résultat parfait, en employant
pour le tube cc' un tube en serpentin , comme celui de l'appareil
Schloesing dans le dosage de l'ammoniaque , placé dans une enveloppe ,
avec circulation d'eau froide .
Nous avons parlé de l'utilité du té m et de son prolongement ver
tical. De temps en temps , on chassera le peu d'eau réunie dans ce tube
en pressant sur la pince p .
Au commencement de l'opération , on règle le fourneau à gaz de
façon à obtenir une ébullition constante et bien régulière , et si l'on
fait le vide directement au moyen d'une pompe , on règle ce vide entre
12 et 17 pouces, absolument comme dans les caisses de triple-effet .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 133

IC,
le Vers la fin, quand le sirop est arrivé à un état de concentration suffi
sant, le vide doit atteindre 20 à 24 pouces , pour amener le sirop à
l'état de masse cuite . Il n'est pas nécessaire de former du grain ,
croyons-nous, aussi nous arrêtons la cuite au filet , ce que l'on cons
tate au moyen de la sonde , en suspendant momentanément l'action du
vide, soit en fermant la communication avec la pompe , ou mieux en
prenant ou retirant même la pince p , ce qui facilite la sortie du bou
chon de la sonde . A la fin de l'opération , quand tout le jus de la cap
sule D a été aspiré, on rince celle-ci avec un peu d'eau que l'on fait
ensuite entrer dans le ballon A, puis on serre complètement la pince V.
On voit donc , en un mot , que l'essai se conduit absolument comme les
[ TR

opérations similaires industrielles , et que l'on est placé dans les con
ditions les plus favorables pour permettre des comparaisons , avec le
travail de l'usine .
Quant aux pertes, on les détermine de la façon suivante :
Soit A la quantité de jus de 2 carbonatation employé , mesuré à
15 ; a sa richesse déterminée par l'analyse .
Axa, sera le sucre contenu dans ce jus avant l'essai .
Soit B le poids de masse cuite obtenue , déduction faite de la tare
du ballon A avec sa sonde et son tube d'alimentation .
b, le sucre cristallisable déterminé par l'analyse .
Bb sera le sucre retrouvé .
Et Axa ― BX b sera la perte totale P.
En mesurant le volume des eaux condensées recueillies , et rame
nant ce liquide à un volume moindre , on y dosera le sucre contenu
si ily en a , et en déduisant ce sucre de la perte totale , on aura la perte
due uniquement à la transformation du sucre pendant l'opération .
=P -— p..
Mais avec notre appareil, ayant pris toutes les précautions pos
sibles pour éviter les entrainements, nous avons très rarement cons
taté la présence de sucre dans les eaux de condensation . Connaissant
d'autre part la quantité de jus de 2º carbonatation obtenu par 100 kil .
de betteraves, soit par exemple 130 litres , on aura la perte p . 100 de
betteraves par le calcul suivant :
Perte p. 100 de betteraves = 130 (P - p)
A (en litres)
et en comparant ce chiffre au chiffre constaté industriellement , on en
déduira par différence les pertes provenant des entrainements dus soit
aux appareils dont la construction serait défectueuse , soit d'un mau
vais travail .

De plus, par cet essai , on déterminera aussi la quantité de masse


cuite que l'on devrait obtenir, soit p . 100 de jus de 2º carbonatation ,
soit
p. 100 de betteraves, et la différence entre ce chiffre et celui donné
par les comptes de fabrication , fera connaitre les pertes matérielles
résultant 1° des pertes à la filtration des sirops , et aux différentes
5
134 Procès-verbaux des séances du Congrès.

manipulations des jus, ou enfin d'un manque de surveillance de la part


des ouvriers .
La quantité de masse cuite obtenue pour 100 litres de jus sera :
BX 100
A (en litres).
mais pour avoir un terme de comparaison constant, il sera bon de
ramener ce chiffre à l'unité de concentration des jus de 2º carbonata.
tion, c'est-à-dire au degré de densité qui peut varier à tout instant , on
Q
aura ainsi Q', d étant la densité initiale du jus ;
on.PEP
Q'X 130
Et pour 100 kil . de betteraves
100

Avec cet appareil , il sera également très facile de se rendre un


compte exact de la perte d'alcalinité pendant la concentration des jus,
et par conséquent , de se rendre compte du travail de la carbonatation.
Pour ce qui est des pertes dues à des défauts de construction des
appareils, ils nous est difficile d'indiquer ici les moyens à employer
pour les éviter , les causes elles-mêmes étant fort nombreuses et aussi
très différentes ; nous laissons à chaque fabricant ou constructeur , le
soin de chercher ces remèdes . Cependant on ne saurait trop recom
mander de marcher autant que possible avec peu de jus au-dessus des
plaques tubulaires dans les triple -effets , de veiller au bon fonctionne
ment des vases de sûreté, et enfin de placer sur la 3 caisse un ralen
tisseur de grandes dimensions avant le vase de sûreté .
Quant aux appareils à cuire , placer le ralentisseur le plus haut
possible au-dessus de la cuite, et verticalement, en mettant au besoin
des chicanes en tóle perforée dans ces ralentisseurs .
Les résultats que nous avons obtenus sont les suivants, au cours
d'une même campagne :
Au 23 octobre perte p. 100 de jus ..... 0.44
Au 30 octobre 0.60
Au 20 décembre 0.77
Au 8 janvier - 1.86

ces chiffres prouvent assez bien que les pertes à l'évaporation et à


la cuite varient suivant l'état des betteraves .
Nous avons souvent constaté de plus que les pertes étaient bien
plus considérables avec les jus provenant des råperies, et ayant
séjourné environ 48 heures dans les conduits , qu'avec les jus sortant
directement de la diffusion . Nous regrettons de ne plus retrouver ces
chiffres dans nos notes , et nous ne pouvons trop nous en rapporter à
notre mémoire, désirant avant tout donner des résultats exacts et non
approximatifs .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 135

la par Nous avons déjà dit aussi que ces pertes variaient d'une campagne
à l'autre, c'est- à- dire suivant la nature des betteraves . Ceci prouve
sera: qu'il est nécessaire de faire de nombreux essais et souvent, afin de se
rendre un compte exact de la marche du travail et du fonctionnement
des appareils .

bon de Nous pensons que notre appareil peut parfaitement remplir le but
bonata. désiré, et que dans cet ordre d'idées , il pourrait rendre de grands ser
vices aux chimistes et surtout aux fabricants de sucre .
tant, on
A. LALO,
Ingénieur civil des Mines ,
Sous-Directeur de la Sucrerie de Seraucourt.

Etudes diverses sur la perte en sucre


jas
à l'évaporation et à la cuite.
La
jes Par L. BATTUT.

On sait qu'une solution sucrée quelconque perd de sa richesse


LESE
quand elle est maintenue pendant un certain temps à l'ébullition ; nous
10. j
rappellerons à ce propos , les études de Mitcherlich , Soubeyran , Péli
com got, Daniel, Pelouze , Kulmann, Walkhoff, Fensky, Wackenroder ,
is des
qui a constaté en effectuant des essais de cuite en petit, une diminu
onne
tion de la pureté à chaque cuite, fait confirmé par les déterminations
aler
industrielles de Charlottenbourg en 1875 et surtout par celle du docteur
von
Lippmann ; les travaux de A. Girard ( 1876) , Champion et Pellet
hau
(1876), Pellet en 1878 , J. de Grobert en 1879, Durin également en 1879 ;
esc
ceux d'H. Leplay publiés en 1889, et enfin plus récemment , les répon
ses de MM . Beaudet , Pellet , Brunebant, Battut, etc. , au questionnaire
Cours de 1890, de l'Association des chimites , et un travail de M. Weisberg 1892.
On sait également que les diverses concentrations nécessaires pour
amener les jus sucrés à l'état de masse cuite, ne s'effectuent pas sans
entrainements mécaniques plus ou moins importants ; M. le Docte , a,
dès 1876 (Journal des fabricants de sucre des 22 mars et 5 avril ) appelé
l'attention des industriels sur ce point , montrant la nécessité de l'em
ploi des condenseurs saccharimétriques , opinion confirmée depuis par
et a M. Horsin- Déon ( Bulletin Association des chimistes nºs 2 et 3 , 90-91 ) .
Il disparaît donc une certaine quantité de sucre au cours de l'éva
t bien poration et de la cuite. Quelle est l'importance de cette perte , dans les
avant conditions habituelles du travail manufacturier ? Quelles en sont les
rtant
causes déterminantes ? Quels remèdes peuvent lui être appliqués?
!rces Comment la déterminer exactement? Les essais suivants , synthèse
ter& d'éléments d'appréciation recueillis au cours de plusieurs années d'étu
tDOB des, tant au point de vue chimique , qu'au point de vue industriel , nous
permettront de répondre à ces multiples questions .
136 Procès-verbaux des séances du Congrés.

Tout d'abord une définition ; on considère comme perte à l'évapo


ration et à la cuite, la différence entre le sucre renfermé dans leju
de diffusion , déduction faite de celui perdu dans les écumes , et, le cas
échéant , dans le noir et les eaux de dégraissage, et celui retrouvé dans
la masse cuite premier jet ; il convient de lui ajouter la perte en sucre
afférente à la cuisson des bas- produits, laquelle est calculée en défal
quant de la richesse totale de la masse cuite premier jet, la somme du
sucre pur contenu dans le sucre retiré au turbinage et de celui de
l'égoût amené à concentration de masse cuite .
La perte à l'évaporation et à la cuite déterminée ainsi par différence
est donc chargée, non seulement des pertes réelles mais aussi de toutes
les erreurs d'analyses , d'échantillonnage, comme des altérations spé .
ciales qui peuvent s'établir et s'établissent s ouvent entre la carbonata
tion et la cuite .
Il est, dans ces conditions , assez naturel que la technique sucrière, en
présence de chiffres parfois fantastiques , se soit , pour ainsi dire , désin
téressée de la question visiblement étudiée d'une manière encore insuf
fisante . Nous avons d'ailleurs fait ressortir ce fait dans des travaux
antérieurs parus dans le Bulletin de l'Association des chimistes ; nous
n'y reviendrons pas ; nous nous contenterons de répéter encore une
fois que les méthodes de dosage du sucre dans les jus bruts, par simple
précipitaton au sous- acétate de plomb donnent toujours des résultats
trop élevés ; M. Pellet lui même l'a constaté, il évalue la diminution
de polarisation due à l'action de la chaux à 0.26 p . 100 cc . de jus ( Bul .
letin Association des chimistes nos 2 et 3 , 90-91 , page 170) . Pour éva
luer exactement la perte à l'évaporation et à la cuite , il était donc né
cessaire en premier lieu d'avoir à sa disposition des méthodes analy
tiques exactes ; nous avons attendu ce moment, bien qu'en possession
depuis quelques années déjà , d'une partie des données qui vont suivre,
avant d'aborder d'une manière plus générale , le sujet que nous avons
précédemment indiqué, lequel peut se fractionner en deux grandes.
lignes la perte totale définie ci- dessus étant 1 ° d'ordre chimique .
2° d'ordre physique ou mécanique . Les pertes chimiques peuvent
elles - mêmes se diviser en : 1 ° pertes par fermentations diverses , et 2º per
tes par destruction du sucre sous l'influence de la chaleur ; elles agis
sent parallèlement ; nous ne citerons que pour mémoire la perte acci
dentèle due à l'inversion du sucre par suite de la présence de traces
d'acide chlorhydrique ayant échappé au rinçage , et existant toujours
dans le faisceau tubulaire et la tuyauterie d'un triple- effet, lorsqu'on
ne fait pas suivre le passage de l'acide d'un nettoyage à la soude .
Les pertes mécaniques pourraient peut-être aussi , se classer en
deux catégories : 1 ° entraînements réguliers ; 2º entrainements brus
ques, accidentels ; mais dans la pratique leur séparation est difficile ,
aussi les étudierons-nous en bloc. Nous ne compterons pas les perte
Procès-verbaux des séances du Congrès . 137

par fuite des faisceaux tubulaires, en général peu importantes, la né


! l'érape cessité d'employer les eaux de retour à l'alimentation des générateurs
ins leju obligeant à les éviter ; de même pour celles dues au mauvais état de la
et, le cas
robinetterie, des calfats , etc. , auxquelles il est très facile de parer .
uvé dans
C'est en suivant la classification ci dessus que nous allons succes
en sucr
sivement passer en revue les diverses composantes de la perte totale ȧ
en déra
l'évaporation et à la cuite ; nous verrons ensuite rapidement les dispo
>mme da
sitions à adopter pour, sinon les éviter , au moins les réduire à leur
celui de
plus simple expression .

fre CHAPITRE I
PERTES CHIMIQUES
le tous
on 1° Par fermentations diverses dans le triple - effet .
carbo De ce que les jus et sirops sont à l'ébullition dans le triple- effet, on
ne peut malheureusement inférer qu'ils sont à l'abri de toute fermenta
crière tion. Sous l'influence des altérations contractées pendant leur passage
ire, der dans les divers vaisseaux de l'atelier d'épuration , ils subissent géné
core t ralement une altération dont les caractères semblent être ceux de la fer
tra mentation lactique , accompagnée probablement de fermentations.
13
C

secondaires le sucre disparaît, donnant naissance , entre autres corps ,


à un acide dont la proportion est quelquefois assez élevée pour neutra
Simple liser entièrement , mais plus fréquemment en partie , l'alcalinité des jus
ultats et sirops. Cette altération , dont nous allons essayer de donner la mesure ,
u100 s'établit surtout dans les appareils de très vastes dimensions , dans
Bu ceux dont le nettoyage est peu fréquent ou lorsqu'il est pratiqué par grat
tage, sans passage à l'acide subséquent ; quand il est fait un usage immo
·évs
déré, à l'émoussage , à la carbonatation, comme dans l'appareil même ,
Tohe de
graisses de mauvaise qualité , donnant des savons faisant émulsion
naly
SSIO avec les jus carbonatés et se séparant ensuite dans les milieux agités
ISTE. très vivement, sous forme de sphéroïdes pouvant acquérir parfois la
ZETOR grosseur de la tète d'un homme, ou encore et surtout, quand la filtra
ndes tion des jus entrant dans le triple-effet est peu soignée , qu'elle soit
chimique ou simplement mécanique . Les diverses impuretés préexis
» ique,
Aven tantes ou insolubilisées par la concentration , carbonates alcalino
2-3 per terreux , savons calcaires , silicates , sels ferriques , etc. , se déposent
peu à peu sur les fonds , où ils s'accumulent d'autant mieux qu'il
es age
e acd règne très peu d'agitation dans leur voisinage ; le liquide sucré
e traces qui les baigne se refroidit au contact de la paroi métallique non
chauffée et entre immédiatement en fermentation ; si faible qu'y
toujours
soit l'agitation, elle suffit cependant pour remplacer par des produits.
orsqu'on
alcalins ou presque neutres ceux qui ont été acidifiés , et l'altération
e. se poursuit jusqu'au moment où un nettoyage énergique détruit
sser en
l'effet, en faisant disparaitre la cause . On voit que dans ces conditions ,
's brus
ifficile
le grattage des tubes , augmentant le volume des dépôts , amènerait
non une amélioration mais une aggravation ; l'altération est plus
berte
138 Procès-verbaux des séances du Congrès.

accentuée dans les appareils qui marchent sous un vide élevé ou qui
produisent peu ; sa caractéristique est la diminution de l'alcalinité
potasse et soude . Pour l'évaluer, nous employons le moyen suivant :
on détermine soigneusement sur le jus entrant au triple-effet , l'alcali
nité totale moyenne , la densité et la teneur en ammoniaque, cette der
nière par le procédé Boussingaut ; l'alcalinité totale, déduction faite de
l'ammoniaque , donne l'alcalinité potasse et soude , plus celle afférente
à la chaux libre, s'il y en a accidentellement ; cette alcalinité doit être
diminuée de la perte constatée directement d'autre part , sous l'influence
de la chaleur et de la séparation de quelques sels calcaires pendant
l'évaporation , laquelle varie, comptée en CaO p. 100 cc . , de 0 gr . 023 ȧ
0.041 , dans nos essais ; sur le sirop sortant de la dernière caisse et
ramené à la densité initiale , on dose l'alcalinité restante : en marche
normale, on doit arriver à reconstituer l'alcalinité primitive à 0.030
ȧ 0.040 près p . 1000 cc. Dès qu'il se produit un abaissement plus
considérable , on peut en conclure sûrement qu'il y a fermentation.
En procédant journellement aux déterminations précédentes , entre
deux nettoyages de l'appareil évaporatoire , on constate une augmenta
tion progressive régulière, le plus souvent , en marche normale , de la
perte d'alcalinité . En voici plusieurs exemples :

DIMINUTIONS SUCCESSIVES DE L'ALCALINITÉ


OBSERVATIONS
1er jour 2 jour. 3 jour. 4° jour. 5 jour. 6º jour. 7° jour. 8° jour. 9 jour. 10°jour

1. Après liquidation des


jus ; marche normale ;]
2 tiers de la fabrication 0.005 0.022 0.040 0.057 0.070 0.085 0.100 0.127 0 155 >>
2. Sans liquidation ; ar
rêt accidentel le 4° jour;
3 tiers de la fabrication 0.020 0.028 0.038 0.060 0.073 0.100 0.140 0.162 0.190 >>
3. - Après liquidation ; ar
rêt accidentel le 6 jour ;
fin de la fabrication ..... 0.000 0.010 0.021 0.027 0.051 0.100 0.120 0.144 0.201 D
4. - Après liquidation par
tielle ; marche normale ;
commencement de la fa
brication...... 0.002 0.007 0.019 0.033 0.042 0.050 0.070 0.091 0.108 0.130

5. Sans liquidation ; >> >>> >> >>


aprés arrêt de 4 heures . 0.015 0.035 0.051 0.070 0.092 0.115

6. Sans liquidation ;
marche normale ........ 0.012 0.027 0.043 0.052 0.071 0.080 >> >> >>> >>>

7.- Liquidation partielle ; 0.000 0.007 0.020 0.031 0.041 0.060 >> >> >>
marche normale ..
33

8. Après liquidation ; ar
rêt de 4 heures le 3 jour
pour cause accidentelle 0.000 0.011 0.019 0.053 0.091 0.114 0.170 >> >> >>
9. Sans liquidation pour
arrêt accidentel d'une
durée totale de 6 heures 0 028 0.048 0.100 0.169 >> Ꭰ >> >> ))
10. Après liquidation
partielle ; marche nor >> »
male.... 0.004 0.010 0.019 0.035 0.047 0.052 >> >>
Procès-verbaux des séances du Congrès . 139

Fermentations dans le triple-effet.


REPRÉSENTATION GRAPHIQUE
155

127

100
85

70

57

40

22

2 3 4 5 6 7 8 9
FIG. 4. ―――――― Graphique 1 .
La ligne pointillée représente la courbe normale . - Deuxième
tiers de la fabrication ; marche normale dans l'usine ; mise en route
du triple-effet après liquidation des jus ; altération en cours d'évapora
tion; filtration défectueuse .
190

162

140

100

73
60

2
38
28 25
20

3 4 5 6 7 8
FIG. 5 . - Graphique 2 .
-
de La ligne pointillée
la fabrication représente
; remise la après
en route courbenettoyage
normale .sans
— Troisième tiers
liquidation de
la batterie et des jus; marche subséquente normale; altération accentuée
dans le triple- effet.
140 Procès-verbaux des séances du Congres .

201

144

120

100

34
3 22
21
10

0 3 5 6 8
FIG. 6 . - Graphique 3 .

La ligne pointillée représente la courbe normale . - Fin de fabrica


tion ; remise en route du triple - effet après liquidation totale ; le 6º jour
arrêt de 6 heures par suite d'avaries à la pompe à air ; altération plus
accentuée dans le triple-effet , jusqu'au nouveau nettoyage .
130

108

91

70

50
42
33

4 19

3 4 5 6 9 10
0 1
FIG . 7. - Graphique 4.

La ligne pointillée représente la courbe normale. ―― Commence


ment de la fabrication ; remise en route après liquidation , marche
normale ensuite ; altération relativement peu accentuée , au moins pen
dant les 6 premiers jours .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 141

115

92

70

51

35 34

5 15

2 3 6

FIG . 8 . Graphiqne 5 .

La ligne pointillée représente la courbe normale. - Premier tiers


de la fabrication sans liquidation avant le nettoyage ayant dû arrêter
4 heures pour une réparation ; marche normale ensuite jusqu'au 6 jour,
altération sensible .

80
71
efabrica
52
e 6 jour
43
itionpts 34
27
6 19
12

1 2 3 5
FIG . 9 . - Graphique 6.

La ligne pointillée représente la courbe normale . - Deuxième tiers


de la fabrication ; remise en marche sans liquidation préalable ; mar
che de l'usine normale ; altération assez sensible .
60

41
31
7 20
10
10
1 2 3 4 5 6
nmence FIG . 10 . ―――― Graphique 7.
marche
La ligne pointillée représente la courbe normale. ― Commence
ins pen ment de la fabrication ; liquidation partielle avant nettoyage ; marche
de l'usine normale ; altération peu sensible.
TII

142 Procès-verbaux des séances du Congrès.

170

114

91

53/

19
10

0 2 3 4 5 Z
FIG. 11 . ―――― Graphique 8.

La ligne pointillée représente la courbe normale . - Deuxième tiers


de la fabrication ; liquidation avant nettoyage du triple-effet ; arrêt ac
cidentel de 4 heures le 3 jour ; altération considérable après l'arrêt .
169

1
|
100

48
34
9 28
19
10

0 2 3 5 6
FIG. 12 . - Graphique 9.

La ligne pointillée représente la courbe normale . Fin de fabrica


tion ; nettoyage sans liquidation préalable par suite d'arrêt accidentel
de 6 heures ; altération si considérable que nous avons vidé et nettoyé
le triple-effet le 5º jour après l'arrêt.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 143
ཁམ་.

170
52
47
35
10 19
10

1 2 3 4 6
FIG. 13. P Graphique 10.

La ligne pointillée représente la courbe normale. — OMilieu de la


fabrication ; nettoyage après liquidation partielle ; marche de l'usine
normale ; altération très peu sensible.

Ces diverses constatations ont été faites au cours de quatre fabri


cations et à diverses époques, sur un même appareil, un triple-effet de
petites dimensions à marche très active ; nous leur avons donné un
certain développement , parce qu'elles conduisent à des résultats intéres
sants . Si, en effet, on établit, à échelle convenable , les courbes des essais
euxième tiers ci-dessus ( voir les graphiques nº 1 à 10, fig . 4 à 13) , on voit que chaque
fet; arrêt ac perturbation dans le travail, a pour conséquence immédiate une diminu
Tès l'arrêt. tion plus ou moins importante du taux alcalin ; les arrêts de la circu
lation des jus ressortent d'une manière particulièrement frappante et
nous pensons que ce mode de contrôle , sous ce rapport, serait généra
lisé avec le plus grand profit ; en ce qui nous concerne, il nous a con
duit entre autres résultats : 1 ° à soigner de plus près encore la filtra
tion des jus de saturation ; 2º à procéder au nettoyage du triple -effet,
régulièrement toutes les semaines , alors même que la surface de chauffe
n'est
pas complètement encrassée et que son débit est encore suffisant,
et 3º à procéder plus fréquemment à des liquidations partielles ou mème
totales. Avec les appareils de très vastes dimensions , même munis du
gros tube central, la diminution de l'alcalinité peut être encore plus
considérable que celle mise en lumière par les essais ci-dessus ; nous
avons pu le constater à plusieurs reprises , et cela se conçoit aisément,
les causes déterminantes, agitation moindre, surface de décantation
plus grande , etc. , étant plus accentuées .
Maintenant, à quoi est due cette diminution ; quelle est son influence
sur la richesse en sucre des solutions ? Nous estimons peu prudent , en
ce qui concerne la première question , de donner ici des affirmations
absolues ; nous devons avoir affaire aux fermentations lactique et buty
rique, dont les caractères sont bien connus, mais qu'il est difficile de
de fabrica mettre en équation , les relations chimiques les représentant exprimant
Et accidentel simplement une transformation isomérique et non des poids absolus.
dé et nettoyé Nous ignorons en tous cas si la neutralisation est due à l'acide lactique
ou à l'acide butyrique, ou aux deux à la fois ; leurs équivalents sont,
144 Procès- verbaux des séances du Congrès.

d'ailleurs , sensiblement les mêmes . Nous savons que pour saturer


1 gramme de chaux il faut 3 gr . 21 de C6H5O³ , HO . Si nous prenons
comme base une diminution de l'alcalinité de 0 gr . 100 p . 1000 cc .; il
se serait formé 0.321 d'acide lactique ; sachant d'autre part que la
saccharose se dédouble en acide lactique suivant l'équation C12H¹¹O11
+ HO = 2 C6H6O6 , c'est- à-dire que 1 d'acide lactique équivaut à 0.95
de sucre, les 0.321 de C6H6O6 , représenteraient 0.309 de C12HO" , soit
par hectolitre de jus 30 gr . 9 ou environ 100 kilogr . de sucre pur extrac
tible par jour, pour un travail de 3.000 hectolitres .
En réalité, cette perte en sucre paraît être beaucoup plus élevée .
Ainsi, nous avons mis à fermenter en emplis , à une température de 40°
et pendant 14, 20 et 30 heures , plusieurs échantillons de jus de 2º car
bonatation , additionnés d'écumes ; on a obtenu les chiffres suivants :

1. - 14 heures . 2.30 heures. 3. - 10 heures.

avant après avant aprės avant après


ferment, ferment. ferment. ferment. ferment. ferment.

Sucre p . 100 cc . 9.50 9.10 9.20 8.10 10 >>> 9 >>


Glucose p . 100 cc >> 0.08 >> 0.12 >>> 0.12
Alcalinité p . 1000 cc .. 0.33 >> 0.30 >> >> >>>
Réaction .. alcaline neutre alcaline neutre >> neutre
CaO dissoute p . 100 cc >> 0.056 >> 0.719 >> 0.157
Acide lactique formé p 100 cc . >> 0.285 >> 0.672 >> 0.594
Sucre disparu p . 100 cc.. >>> 0.400 >>> 1.100 >> 1.000
Sucre disparu pour gr. d'acide
lactique formé >> 1.40 >> 1.49 >> 1.68

En moyenne : 1.523

La formation de 1 gramme d'acide lactique entraînerait donc la


disparition de 1 gr . 525 de sucre , dans les expériences précédentes , en
sorte que la diminution du taux alcalin de 0 gr . 100 , prise comme
exemple, ne correspondrait plus à 0.309 de sucre , mais bien à 0.494 ,
soit par 3.000 hectolitres de jus , comme ci-dessus, 157 kilog . de sucre
pur extractible . Nous estimons qu'on peut toujours rester au- dessous
du chiffre de 0.100 de diminution de l'alcalinité, mais nous croyons
savoir qu'il n'en est généralement pas ainsi ; en tous cas , nous appe
lons particulièrement l'attention sur ce point, car la perte précédente ,
ne représenterait- elle que 0.05 p . 100 cc . qu'elle n'en serait pas pour
cela à négliger.
On pourra nous objecter avec quelque raison , que nous nous
appuyons, pour étayer notre raisonnoment , d'une part sur une hypo
thèse, plus ou moins plausible, d'autre part sur des essais effectués
dans des conditions différentes de celles de la pratique ; aussi , avons
nous dù rechercher directement quelle corrélation il pouvait y avoir
Procès-verbaux des séances du Congrès. 145

saturer
renons entre la diminution de l'alcalinité et la perte en sucre à l'évaporation ;
cc.; il nous avons pu ainsi constater que cette dernière était liée très intime
que la ment à la première et variait avec elle . On trouvera , plus loin , le
1200 résumé des essais industriels aussi soignés que possible, que nous
ta 0.95 avons exécutés dans cette voie .
Out,soit Une autre perte chimique peut encore s'observer dans certains cas.
extrac Ainsi nous avons constaté fréquemment, quelquefois pendant presque
la durée d'une campagne, dans la 3e caisse, d'un triple-effet de très
vastes dimensions à marche lente, sous vide élevé, une formation
élevée.
considérable de leuconostoc mesenteroïdes, dont les articles se réunis
re de4)
saient à la faveur de l'agitation constante du milieu , y trouvant une
2 car
température et une concentration éminemment favorables à leur végé
vants:
tation ; voici , à titre de renseignement, quelques essais faisant res
sortir l'action spéciale de cette plante dont beaucoup parlent volon
10hears tier, qui la connaissent très imparfaitement .
On a prélevé à la décharge de la pompe de la 3º caisse, un échantil
10 a30 lon de dix litres de sirops ; un examen mème superficiel fait constater
Te

at. fermes
qu'il renferme à divers états de végétation une grande quantité de leuco
nostoc ; d'ailleurs, à ce moment , le bac d'attente de la cuite est infesté
891
0.12 de plantes parvenues à l'état adulte . Le sirop est placé dans une étuve
chauffée à 65° et y est maintenu pendant deux jours pendant lesquels
neutre
0.157 il y a accroissement notable de la plante qui vient à la surface ; l'ana
0.594 lyse avant et après étuve , donne :
1.000
Sirop sortant Sirop conservé
1.68 du à l'étuve
triple - effet. pendant 48 heures.
Sucre cristallisable . · p . 100 gr... 40. >> 9.81
Sucre interverti 0.472 16.81
done la Azote . 0.245 0.281
ntes, en Sels 2.150 2.304
comme Alcalinité (exp . en CaO) 0.200 >>
Acidité ――― >>> 0.419
0.194
Dextrane . >> 16.30
e sucre
lessous
Il s'était produit au cours de la végétation , p . 100 gr .:
royons
appe Acide carbonique 0.277
édente, Dextrane . 16.300
s pour Acide lactique 1.061
Leuconostoc tel quel . • 5.000
s nous Ce dernier correspondant à matière sèche 0.304
hypo
fectués Le sucre initial avait disparu dans la proportion de 75 p . 100 , par
avons suite de la formation de substances pour la plupart éminement mélas
avoir sigénes , tandis que pour un même laps de temps , un sirop normal placé
dans les mêmes conditions, accuse à peine des traces d'altération .
:

146 Procès-verbaux des séances du Congrès .

Ces déterminations datent de quelques années , et nous savons que


depuis, la technique sucrière a fait de grands progrès ; malgré cela '
le leuconostoc mesenteroïdes fait encore quelquefois son apparition e
l'exemple précédent , que nous voulons considérer maintenant comme
un cas particulier, n'en comporte pas moins un certain enseignement.

PERTES CHIMIQUES

2º Par destruction du sucre sous l'influence de la chaleur .

Nous avons essayé , dès 1887 , de nous rendre compte de l'influence


de la chaleur seule sur la richesse des jus soumis à une ébullition
prolongée, dans des conditions se rapprochant de celles du travail in
dustriel ; nous évaporions un volume déterminé de jus , d'abord rapide
ment, jusqu'à consistance sirupeuse , et sous un vide de 15 à 17 pouces ,
puis maintenions l'ébullition pendant 10 heures , le vide étant à 22 pouces ,
en remplaçant l'eau évaporée par petites fractions afin de rester à la
même concentration . Nous dosions ensuite le sucre et l'alcalinité sur
la masse cuite ramenée au volume du jus primitif.
Nous avons donné la description de cette méthode dans notre ré
ponse au premier questionnaire de l'Association , avec les résultats
moyens qu'elle nous avait fournis , nous les rappelons ici ; nous avions
constaté directement les pertes chimiques suivantes , p . 100 de jus
1
En 1887-88 . 0.39
1888-89 0.23
1889-90 . 0.18

M. Lalo, avec lequel nous sommes heureux de nous être rencontré ,


employant un appareil qu'il a décrit dans le Bulletin et, en principe ,
I
identique au nôtre , a , de son côté obtenu les résultats ci - après, faisant
ressortir l'influence de la conservation des betteraves . (Bull. Associat .
des Chimistes, 8° année , nºs 2 et 3.)

Essai du 28 octobre Perte 0.44


30 ―――――― 0.60
30 décembre 0.77
8 janvier 1.86

Ces chiffres se rapportant probablement à la campagne 1889-90.


M. Lalo les a confirmés par une expérience industrielle , de laquelle il
résultait qu'entre la carbonatation et la cuite 2º jet , on perdait plus de
1 p. 100 de sucre . M. Baudet a trouvé une perte de 0.484, tandis que
pour M. Pellet elle ne s'élevait qu'à 0.13 p . 100 cc .; ce savant faisant
Procès-verbaux des séances du Congrès. 147

_vons que observer que la perte inconnue est due quelquefois à l'influence du
lgré cela précipité plombique dont on ne tient pas assez compte ; les auteurs
parition e que nous venons de citer étant sûrement , depuis longtemps , fixés sur
nt comme l'importance et la nécessité de la correction due au précipité plombi
eignement. que, nous croyons pouvoir nous baser en toute confiance sur leurs tra
vaux, lesquels mettent bien en évidence l'action de la chaleur dans
les conditions d'expériences suivies ; quelle relation y a-t-il mainte
nant entre leurs résultats et ceux du travail courant ? Pour qu'une

aleur. méthode analogue à celle que nous indiquions précédemment , puisse


donner de sérieuses indications , il importe, non seulement quelle per
mette d'éviter les erreurs analytiques , à quelque cause qu'elles tiennent,
l'influence
e ébullition mais aussi qu'elle place le liquide à examiner , dans des conditions
telles que
la température et la durée de l'ébullition , les concentrations
travail in
des produits , les écarts de température entre la source de chaleur et
word rapide
le liquide en ébullition , soient les mêmes , ou diffèrent aussi peu que
17pouces possible au laboratoire comme à l'usine .
à 22pouce
Des déterminations colorimétriques nous ont montré qu'il y avait
rester à
une certaine caramélisation au cours de l'évaporation dans l'appareil
calinité s
rappelé ci-dessus ( le nôtre) ; la condition de durée, de densité, etc. ,
s notre re n'était pas non plus réalisée suffisamment, aussi avons-nous été amené
es résultats à apporter à notre premier dispositif diverses modifications que nous
allons indiquer .
nous avions

de jus: Notre appareil spécial à la détermination directe du sucre détruit pen


dant l'évaporation ou les cuites (fig. 15), toutes modifications apportés ,
consiste essentiellement en un ballon fond rond d'environ 3 litres de con
39
23 tenance totale, où s'effectue la concentration ; il est surmonté d'un

18 second ballon bitubulė agissant comme vase de sûreté et communi


quant, d'une part, avec un manomètre, et d'autre part, avec la prise
rencontré, de vide ; entre le ballon et celle-ci , se trouvent intercalés un réfrigé
rant à serpentin et un troisième ballon servant à recueillir l'eau con
n principe,
rés, faisant densée témoin, permettant de vérifier s'il y a ou non d'entraînements ;
Associat ceux-ci, d'ailleurs, sont rendus , pour ainsi dire, impossibles , grâce à
une petite plaque circulaire en cuivre disposée dans le col du vase de
sûreté et formant un écran sur lequel les gouttelettes projetées vien

41 nent s'écraser, revenant ensuite au premier ballon ; le col de celui-ci,


la surface totale du vase de sûreté , sont complètement enveloppés de
60
77 ouate maintenue par de la toile , afin d'éviter une trop forte condensa
86 tion, très sensible lorsqu'on a à déterminer la perte à l'évaporation .
Le chauffage consiste en un bain d'huile à niveau variable , établi de
0 manière à ne laisser à la lame d'huile enveloppante qu'une épaisseur
e 188l9l-e9 .
laque il de 25 millimètres , afin de faciliter les changements rapides de tempé
ait plus de rature ; l'emploi du bain d'huile que nous préférons , en l'espèce , à celui
tandis que de paraffine, trop inflammable , est absolument indispensable pour
ant faisant éviter le danger de la caramélisation , et partant une perte au labora
148 Procès -verbaux des séances du Congrès .

toire fictive ; il donne de plus une ébullition d'une régularité qu'on ne


saurait demander au chauffage à feu nu . L'ensemble est disposé sur
des supports ad hoc.

G I

tiny E

L
M
B

ик

FIG. 14 . ―― Appareil de Battut pour l'étude des pertes en sucre


¦
à l'évaporation et à la cuite .
1
1
Ces divers éléments constitutifs existent dans tous les laboratoires
de sucrerie et l'appareil est des plus simples à monter . Nous allons voir
qu'il permet d'étudier, avec une exactitude suffisante, nous le
montrerons plus loin , la perte due à la destruction du sucre par la
chaleur, pendant l'évaporation et pendant les cuites de 1er jet et de
bas-produits .

a. Destruction du sucre sous l'influence de la chaleur


à l'évaporation .

Il s'agit d'abord de déterminer les conditions de marche de l'appa


reil évaporatoire de l'usine : son débit, la contenance de chaque caisse
au niveau normal , les chutes de température de caisse à autre et la
densité des jus ou sirop de chaque caisse . De ces données , on déduira
facilement le temps de passage dans chaque caisse ; nous croyons
Procès-verbaux des séances du Congrès 149

inutile de donner un exemple des calculs très simples qui permettent


l'on ne
d'y arriver. Il restera ensuite à régler une fois pour toutes , le fonc
sé sur
tionnement du dispositif d'essai , de façon à y réaliser du plus près
possible ce qui se passe en grand . Cela ne présente pas de difficultés
quant aux densités , aux pressions à maintenir dans le ballon et à la
durée de l'évaporation dans les deux phases représentatives des 2º et
caisses d'un triple-effet ; mais , pour effectuer l'évaporation en temps
voulu dans la première phase, il devient nécessaire d'augmenter de
25 à 35º la chute de température , du bain d'huile au jus en évaporation ,
la surface de chauffe du ballon étant insuffisante par rapport au volume
à concentrer. La durée de la première phase étant très réduite et le
poids spécifique des jus très peu élevé , cela ne pouvait a priori, in
fluer notablement sur le résultat final : nous avons vérifié qu'effective
ment, il n'y a de ce chef qu'une perte supplémentaire insignifiante , à
peine sensible .
Etant donnée notre installation , nous procédons à l'essai de la ma
nière suivante :

On mesure exactement dans une fiole jaugée , un litre de jus de


2º carbonatation filtré , représentant un échantillon moyen, sur lequel
on a dosé le sucre et l'alcalinité ; la fiole est vidée dans le ballon de
l'appareil spécial décrit, on l'y laisse s'égoutter un instant, on enlève
le peu de jus demeuré sur le col par quelques gouttes d'eau, on le
retire ensuite pour le conserver et y transvaser le sirop obtenu l'opé
ration terminée, on évite ainsi un lavage qui diluerait le jus et pour
rait fausser les résultats . On place dans le ballon , un peu de fine gre
naille de plomb et un fragment de spermaceti , on porte au bain - d'huile ,
chauffé à 150° et on réunit les diverses parties de l'appareil , sauf en
re
ce qui coucerne le raccordement du récipient à eau de condensation
à la prise de vide . On note l'heure dès l'ébullition commencée ; l'éva
ratoires poration se poursuit très rapidement, sans mousse et sans entraine
ons voir ments brusques , le niveau de l'huile étant 5 à 6 mill . au-dessous de
ious le celui du jus ; cette règle est générale pour toutes les phases . Au bout
par la de 30 minutes , le volume primitif est réduit à 730 cc . environ , on cesse
et de de chauffer pendant un moment et on établit avec précaution , la com
munication avec la prise de vide de l'usine , ou une trompe , ce qui est
meilleur, que l'on règle de façon à avoir un vide constant de 12 pouces ;
la température du bain-d'huile étant de 110° , une heure après , le volume.
est réduit à 465-470 cc .; on laisse encore baisser la température du
bain jusqu'à 90° puis on fait monter le vide à 20 pouces ; cette dernière
l'appa phrase dure une heure et demie ; il reste à ce moment dans le ballon
?caisse 200 cc . de sirop à 1.200 de densité .
è et la L'ébullition a donc duré 3 heures. L'appareil est démonté , refroidi ,
on fait
léduira passer,sans pertes, le sirop qu'il contient dans la fiole employée
s
croyon à le mesurer tout d'abord , on ramène au litre avec de l'eau distillée ,
6
150 Procès-verbaux des séances du Congrès.

puis on dose le sucre la comparaison des résultats avant et après


ébullition , donne , vérification faite , de l'eau de condensation , la perte
à l'évaporation qu'on ramènera plus tard aux 100 kil. de betteraves.
La concentration a amené la séparation de quelques sels calcaire
qu'on laissera dans le jus sur lequel on dosera l'alcalinité .
De nombreuses déterminations ainsi effectuées , dont nous ne
croyons pas nécessaire de donner le détail encombrant , nous ont
fourni , comme perte à l'évaporation , calculée p. 100 de betteraves,
une moyenne de 0 k . 0924 .
Nous ne donnons évidemment pas ce résultat comme devant
nécessairement représenter la perte réelle due à l'évaporation dans le
triple- effet ; nous verrons plus loin en examinant l'ensemble de nos
résultats , qu'ils ne doivent cependant pas s'en écarter beaucoup.

b. Destruction du sucre sous l'influence de la chaleur


à la cuite 1er jet.

La recherche de la valeur de la perte en sucre par voie chimique


au cours de la cuite est plus délicate , surtout plus dispendieuse que
celle afférente à l'évaporation , et demande la mise en œuvre de plu
sieurs tours de main spéciaux .
On se trouve , en effet , en présence d'une certaine difficulté pour
évaluer avec précision , la durée moyenne de l'ébullition . Si les pre
mières portions de sirop demeurent exposées à la chaleur pendant la
durée entière de la cuite , les autres y séjournent de moins en moins ;
comme d'autre part, l'on ne saurait admettre la constance du débit de
la soupape d'admission du sirop, qu'on marche à continu » ou par
« charges successives » , le problème est difficile à mettre en équation ;
d'ailleurs les résultats du calcul ne permettraient pas encore, joints
aux données analytiques, de déterminer la perte totale avec une
approximation suffisante et, fidèle en cela à un principe dont nous
cherchons à ne pas nous départir, nous avons essayé de procéder
directement .
Une cuite coulant 100 hectol . de masse cuite, laquelle dans l'hy
pothèse de sirop à 1.200 densité en représente 250 hectol . , demande un
pied de 25 hectol . , représentant 50 hectol . de sirop , lesquels doivent
être évaporés en une heure , tandis que les 200 hectol . restant , le
seront en 8 heures ; soit en comptant une heure pour le serrage une
durée totale de dix heures . Partant de là , on peut, au laboratoire ,
réaliser une marche suffisamment rapprochée de ce qui se passe à
1 l'usine ; voici celle que nous avons adoptée, laquelle n'est , à propre
ment parler, qu'un essai de cuite en petit.
Nous employons toujours l'appareil qui nous a servi pour l'évapo
ration ; les seules modifications apportées consistent en l'adaptation
Procès-verbaux des séances du congrès. 151
1

au robinet de prise d'air, d'un tube d'alimentation , et dans l'emploi


erte d'un réservoir à huile chaude , en charge , permettant de faire monter
Fes.
le niveau du bain -d'huile , au fur et à mesure de l'avancement de l'opé
aire
ration. Nous mesurons 2.000 cc . du sirop des bacs d'attente de la cuite ,
c'est-à-dire un échantillon suffisamment moyen , dans une fiole jaugée
De cylindrique à col court et étroit spéciale , portant des divisions-repères
de 100 en 100 cc . et dans laquelle plonge un tube en verre , rétréci sur
ves. une longueur de deux centimètres à sa partie inférieure afin d'en ré
gulariser le débit, réuni au ballon évaporateur. Ce dernier étant prêt à
Van
fonctionner, le manomètre indiquant 15 pouces, on aspire d'un seul
asle coup 400 cc . de sirop , pour constituer le pied de cuite , le bain -d'huile
TOS
doit être à 150° . On note l'heure aussitôt que l'ébullition commence .
Une heure après le sirop est rapproché à la densité de 1.400 ; le vide
est porté à 17 pouces , puis on règle l'aspiration et le chauffage de ma
nière à faire arriver dans le ballon , goutte à goutte, 600 cc . de sirop en
3 heures ; à ce moment on augmente le vide d'un pouce et l'on continue
l'évaporation pour prendre 600 cc . dans les 3 heures suivantes ; on
régle alors le vide à 20 pouces , l'arrivée du sirop est légèrement
réduite afin de compenser la diminution de pression , et l'on aspire les
derniers 400 cc . , en 2 heures ; on termine enfin par une simple concen
tration d'une durée de une heure , avec un vide de 21 pouces ; il reste
à ce moment dans le ballon environ 800 cc . de masse cuite souvent
partiellement grainée . On rince à l'eau chaude le récipient et le tube
d'alimentation, les eaux de lavage étant aspirées dans le ballon dont
elles diluent le contenu ; l'appareil est démonté ; le sirop refroidi est
parfait au volume initial et analysé ; on examine de plus l'eau de con
densation.
par
001 Ces diverses opérations absorbent évidemment beaucoup de temps ,
nts mais moins cependant qu'on pourrait le supposer, car avec un peu
102 d'habitude , on arrive vite à régler , chauffage , vide et alimentation , et
S le chimiste peut vaquer concurremment, à ses occupations habituelles,
un coup
d'œil de temps à autre suffit .
En ce qui nous concerne , nous estimons que la détermation précise
de la perte chimique à la cuite, comme à l'évaporation vaut bien un
11 peu de travail supplémentaire , eu égard aux services directs qu'elle
peut rendre. Comme pour l'évaporation , les données précédentes ne
sont pas absolues, elles doivent varier avec l'installation ou le mode
de travail suivi dans l'usine .

Quoi qu'il en soit, l'application de cette méthode pendant deux


campagnes, nous a permis , moyenne de 24 essais , de fixer comme
betteraves
suit la perte chimique au cours de la
de , a été trouvée égale à 0cuite, laquelle , ramenée à 100 kil .
k . 286.
152 Procès-verbaux des séances du congrès .

c. Destruction du sucre sous l'influence de la chaleur pendant


la cuite des bas-produits.

Sa détermination est évidemment beaucoup plus facile que la pré


cédente ; les essais auxquels nous nous sommes livrés, en nous atta
chant à suivre du plus près possible, nos errements industriels , nous
ont donné les chiffres moyens suivants rapportés à l'unité ordinaire de
comparaison :
Sucre détruit
p. 100 kil. de betteraves.
Pendant la cuite 2e jet . 0.0414
3º jet . 0.0235

Si donc , avant d'abandonner momentanément les pertes chimiques ,


nous résumons les résultats donnés par l'étude que nous venons d'en
faire, nous obtenons les chiffres suivants, ramenés aux 100 kil . de
betteraves :
Pertes chimiques . p. 100 kil . de betteraves.
1º Perte par fermentations diverses dans le
triple-effet en admettant une diminution moyenne de
l'alcalinité de 0.050. 0.0312
2º Perte par destruction du sucre au cours de
l'évaporation . . • 0.0924
3º Perte par destruction du sucre au cours de la
ouite 1er jet . • 0.2860
4º Perte par destruction du sucre au cours de la
cuite 2° jet · 0.0414
5º Perte par destruction du sucre au cours de la
cuite 3º jet • 0.0235

Ensemble .. 0.4745

CHAPITRE II

PERTES PHYSIQUES

Elles sont dues à des entraînements mécaniques de gouttelettes du


liquide en évaporation ou à des enlèvements brusques de ce même
liquide totalement émulsionné par l'ébullition ; les entraînements , pour
des conditions données , sont en général assez constants ; les enlève
ments , qui se produisent surtout pendant l'évaporation des jus et la
cuite des bas-produits , sont au contraire accidentels ; ils peuvent ame
ner, en introduisant une forte proportion de sucre dans les eaux d'ali
mentation des générateurs , les plus graves accidents , sans parler de
la perte en sucre qui en résulte ; on les observe généralement à la
remise en route d'un triple- effet, brusquement arrêté, ou d'un fonction
Procès-verbaux des séances du congrès . 153

nement mal surveillé ; dans le premier cas, les faisceaux tubulaires


ir pendant abandonnent une partie de leur chaleur au liquide qui les baigne ; lors
que la pompe à air est remise en marche il y a ébullition tumultueuse
cile que la pré avec formation de mousses persistantes , le contenu des caisses peut
, en nous atta prendre alors , avec des jus mousseux , une consistance analogue à
_dustriels, nous celle du lait trop chauffé et si l'on n'y veillait particulièrement , le
té ordinairede transvasement pourrait être complet .
On a d'autant plus de mousse et partant d'entraînements , que
Sucre détruit les produits sont plus concentrés . Une distinction étant difficile à
kil. debetteraves .
effectuer, entre ces deux sortes de pertes physiques , nous allons les
0.0414 étudier ensemble .
0.0235
1° Entraînements à l'évaporation .
ertes chimiques
ous venons d'ee Dans un triple - effet les sirops de la 3 caisse montent plus que les
aux 100kil jus des deux autres , les entrainements qui en résultent échappent alors
très facilement au contrôle , puisqu'ils passent dans les eaux d'injec
kil. debetterave tion trop souvent négligées . Ils peuvent cependant acquérir une grande
importance ainsi que vont le montrer les essais suivants effectués sur
un triple-effet de construction ordinaire, à marche un peu forcée , la
0.0312 troisième caisse étant suivie d'un vase de sûreté de taille moyenne .
L'appareil étant en marche et travaillant des jus de milieu de fabrica
0.0924 tion très mousseux , on a prélevé de 5 en 5 minutes pendant deux heu
res, au moyen d'un robinet réglé de façon à débiter 5 à 600 cc . dans ce
0.2860 laps de temps , des échantillons de l'eau de la pompe à air, sur les
quels on a déterminé soigneusement le sucre .
0.0414
La moyenne générale de 4 séries de chacune 25 essais nous a mon
tré que les eaux d'injection et de condensation de la 3° caisse , réunies ,
0.0235
renfermaient en moyenne p. 100 cc . 0.089 de sucre , avec un minimum
0.4745
de 0 et un maximum de 2 gr . 120 ; le volume total de ces eaux était
d'environ 200 litres p . 100 kil . de betteraves , la perte correspondante
était donc de 0.178 p. 100 kil . de betteraves ; or, nous avons à peine
besoin de le faire remarquer , le prélèvement des échantillons
avait amené, de la part du personnel, un redoublement de surveil
lance; le résultat précédent devait donc être en réalité au-dessous de
la vérité .
ttes
e gouttele d
les de ce même Cependant la moyenne des déterminations de la campagne corres
nts
raineme ,par pondante n'a été que 0.0445 de sucre p . 100 cc . d'eau , soit p . 100 de
betteraves : 0.089 .
ants; les entere
on des jus et la Nous donnons ci-après le tableau récapitulatif des essais ci- dessus ;
t
ls peuven ame iltrpeut
aîneprésenter
ments : un intérêt, car il montre comment s'effectuent les en
d'ali
s les eaux
s, s p nt rde
a n s a r l e
eme
néral àla
n
ou d'un fonctio
154 Procès-verbaux des séances du congrès.

Entrainements par les Eaux de la Pompe à air.

1r Série . 2º Série. 3º Série. 4. Série.


Nos Sucre p. 100 cc. Sucre p. 100 cc. Sucre p. 100 cc. Sucre p. 100 cc.
1 1
1 0.000 0.000 0.0065 0.013
2 0.000 0.006 0.013 0.065
3 0.030 0.000 0.056 0.000
4 0.010 0.000 0.065 0.000
5 0.000 0.032 0.000 0.026
6 0.005 0.0065 0.000 0.039
7 0.013 0.000 0.157 0.020
8 0.065 0.000 0.0065 0.130
9 0.000 0.026 0.000 0.310
10 0.006 0.013 0.013 0.000
11 0.000 0.000 0.000 0.000
12 1.290 0.000 0.0065 0.000
13 0.210 0.019 0.350 0.130
14 0.0065 0.019 0.330 0.021
15 0.0065 0.021 0.026 0.000
16 0.000 0.0065 0.180 0.0065
17 0.000 0.000 0.560 0.000
18 0.000 0.020 1.120 0.026
19 0.032 0.590 0.039 0.0065
20 0.032 0.130 0.065 0.050
21 0.000 2.120 0.000 0.000
22 0.013 0.130 0.000. 0.000
23 0.280 0.013 0.013 0.0195
24 0.000 0.026 0.013 0.0195
25 0.000 0.000 0.0065 0.0065

Moyennes 0.080 0.127 0.116 0.0332

Moyenne générale : 0.089 p . 100 cc .

2º Entraînements pendant la cuite de 1er jet.

Dans les appareils à cuire le 1er jet , les enlèvements brusques ne


peuvent se produire qu'au cours de l'évaporation et ne sauraient par
conséquent être importants , le volume du sirop aspiré étant très faible
par rapport à la capacité libre de la cuite . Les entrainements commen
cent à être sensibles dès que l'on a graîné : les gouttelettes de masse
cuite projetées jusqu'aux environs de la tubulure du dôme sont vio- .
lemment aspirée par la pompe jusque dans le vase de sûreté qui en
retient la majeure partie . Des essais multiples nous ont fait voir que
dans un appareil de construction ordinaire, travaillant des sirops de
sucrerie, on trouve dans les liquides du vase de sûreté 0 k . 20 à 0 k . 30
(moyenne de 23 essais = 0 k . 262) , de sucre par hectolitre de masse
cuite coulée .

LLLL .
Procès-verbaux des séances du congrès. 155

Il était intéressant de déterminer en outre combien de sucre avait


échappé au vase de sûreté ; l'examen de l'eau de condensation a donné
des résultats peu probants, ces eaux ne paraissant pas renfermer
de sucre . Des circonstances particulièrement favorables au point de
vue considéré, nous ont permis d'étudier la question avec une exacti
tude beaucoup plus grande , en disposant à la suite du vase de sûreté
ordinaire un ralentisseur Hodek nous avons obtenu les résultats sui
vants ramenés à l'hectolitre de masse cuite en opérant sur des sirops
de raffinage d'une composition très semblable à celle des sirops de
sucrerie, et cuits en petit cristallisé.

Sucre retenu dans Sucre retenu dans Sucre dans l'eau


le vase de sûreté le ralentisseur de la
ordinaire . Hodek. pompe à air.
1er Essai. 0.275 0.103 0
2€ 0.210 0.089 0
30 0.321 0.108 0
4e 0.228 0 0.104
5. Traces indosables
0.189 0.093
T TE
Moyennes. .
C 0.244 0.0994 0

Ainsi donc, et nous appelons particulièrement l'attention sur ce


point, près des 29 centièmes du sucre total retenu , avaient échappé
au vase de sûreté ordinaire ; cette conclusion , déduite d'essais effectués
en s'entourant de précautions rigoureuses, est très importante ; elle
confirme les opinions déjà fortement motivées de MM . Le Docte et
Horsin- Déon , que nous relations au début de ce travail, touchant l'in
suffisance des vases de sûreté ordinaires.
Nous allons voir plus loin que les résultats sont aussi marqués ,
quand on étudie le fonctionnement de ces appareils appliqués à la
cuisson des bas- produits .

Etant donnée la nature des sirops ayant servi aux essais ci - dessus ,
nous pouvons chercher à rapporter aux 100 kilog . de betteraves la
perte par le sucre échappé au vase de sûreté ; si nous obtenons 10 litres
de masse cuite 1er jet , nous perdrons donc de cette façon sensible
ment 0 k . 010 de sucre , que l'analyse ne permet guère de doser avec
une exactitude suffisante dans les eaux de condensation des pompes à
air, le volume de ces eaux étant considérable par rapport à celui de la
masse cuite produite et le manque de temps obligeant à n'employer
que des méthodes aussi expéditives que possible.

3º Entrainements à la cuite des bas - produits .


་་་་་་་་་་་་ ་་་་

Si les enlèvements brusques sont peu importants dans la cuite des


sirops de 1er jet, il n'en est malheureusement pas de même dans celle
des bas-produits ; ils y sont au contraire très violents .
156 Procès-verbaux des séances du congrès .

Les sirops de turbinages, lorsqu'on ne les porte pas préalablement


à l'ébullition, contiennent une très forte proportion d'air, et la mise en
train de la cuite doit être faite avec la plus grande attention , car
aussitôt dans l'appareil, cet air se dilate considérablement, donnant à
la masse la consistance d'une émulsion très légère, moins facilement
réductible que la mousse formée dans la 3º caisse du triple- effet , dont
nous parlions précédemment, et, assez peu visible la nuit ; si donc la
vigilance du cuiseur se trouve en défaut, à ce moment, il peut se pro
duire des entraînements énormes . Dans notre carrière, il nous est
arrivé à plusieurs reprises , de constater que des vases de sûreté
s'étaient non seulement remplis , mais avaient débordé ; nous dirons
mème à ce propos , que le plus souvent, le travail des bas-produits est
trop négligé en raffinerie , surtout où le cuiseur qui en est chargé joue,
vis-à- vis de ses collègues du raffiné, le rôle de l'homme de couleur
dans la société Nord-Américaine . En sucrerie , le cuiseur conduisant
souvent déjà deux appareils de 1er jet , considère comme une corvée de
cuire encore les seconds et les troisièmes ; il en résulte quelquefois,
la mise en pratique de manoeuvres, aussi recommandables que celles
consistant à changer les repères des robinets des indicateurs de niveau
placés sur les vases de sûreté, ou à cuire à continu , les égoûts
venant directement des turbines , manoeuvres dont le résultat certain
est le rougissement accentué des eaux de la pompe à air. Dans une
installation de quelque importance on aura toujours avantage à avoir
un cuiseur spécialement chargé des bas - produits .
Les expériences qui vont suivre , n'ont trait qu'à un travail normal .
Nous avons pu constater , en opérant comme nous l'avons fait pour le
1er jet, que le vase de sûreté ordinaire retenait par hectolitre de masse
cuite coulée , de 2e et 3° jet , 0 k. 36 à 0 k. 60, (moyenne de 39 essais =
0 k . 464 ) de sucre , cela en ne cuisant par opération que la moitié du
volume utile de l'appareil.
Nous avons recherché comme précédemment pour le triple - effet , à
nous rendre compte de l'importance accidentelle acquise par les en
trainements ; la moyenne de 5 essais , en analysant des échantillons
prélevés de 5 en 5 minutes sur la bâche de la pompe à air , a été
p . 100 cc . sucre 0,0081 ( sucrerie ) . L'observation précédente , tou
chant la proportion de l'eau d'injection par rapport à celle du sucre
entraíné est encore ici plus accentuée , il en est de même pour la sur
veillance exercée , celle-ci étant manifestement plus active, pendant
une période d'essais .
Nous avons également étudié les fonctionnements comparatifs du
vase de sûreté ordinaire et du ralentisseur Hodek , en opérant sur des
sirops d'égoût de 5º et 6° jets de raffinage .
Les résultats ramenés à l'hectolitre de masse cuite , et dégagés des
éléments des calculs inutiles , ont été les suivants :
Procès-verbaux des séances du congrès. 157

Sucre retenu dans Sucre retenu Sucre dans l'eau


le vase de sûreté dans de
ordinaire. l'appareil Hodek. condensation.
Nos 1. 0.407 0.161 0
2. 0.621 0.109 Traces.
3. 0.414 0.083 0
4. 0.383 0.070 0
5. 0.445 0.201 0
Moyennes. 0.454 0.125 0

0 k. 125 de sucre auraient donc échappé au vase de sûreté ordi


naire, soit 21,6 p . 100 du sucre total retenu , ce qui corrobore encore ce que
nous avancions plus haut .
Si comme précédemment nous essayons de rapporter à la bette
rave, cette perte de 0.125 par hectolitre de masse cuite de bas- produits ,
nous obtiendrons, en admettant un rendement p . 100 betteraves de
6 litres de masse cuite 2º et 3° jets , une perte mécanique de 0,0075 en
sucre pur.

Nous jugeons inutile d'établir un calcul même approximatif de


l'avantage général résultant de l'emploi des ralentisseurs , les éléments
d'appréciations que nous avons présentés permettront de le faire très
facilement pour chaque cas particulier .
Avant d'abandonner ce chapitre, nous allons donner les résultats
d'essais obtenus en cuisant des produits de raffinerie de 4º , 5º et 6º jets ,
les premiers en cristallisés et les autres au filet , en faisant passer les
vapeurs formées, non plus dans le vase de sûreté ordinaire et l'appa
reil Hodek , mais d'abord dans le ralentisseur et ensuite dans le vase
de sûreté . En recueillant , mesurant et analysant les liquides renfermés
dans ces appareils , nous avons calculé les résultats définitifs ci -après ,
toujours rapportés à l'hectolitre de masse cuite :

Sucre retenu Sucre retenu


dans le ralentisseur Hodek. dans le vase de sûreté ordinaire .
M C. analogue M. C. analogue M. C. analogue M. C. analogue
à celle du 1er jet à celle de bas à celle de 1er jet à celle de bas
de sucrerie produits de su de sucrerie. produits de su
crerie . crerie .
0.380 0.546 0.011 0.087
2 0.271 0.059
0.621 0.007
3 0.100
0.308 0.683 0.015
4 0.041
0.327 0.548 0.009
Moyenne
0.321 0.599 0.0105 0.0717

Lesquels montrent que le ralentisseur retient seul :


1 ° 96.8 % des projections totales, soit leur presque totalité dans la
cuite du 1er jet .
158 Procès-verbaux des séances du congrès .

2° 89.3 p . 100 des projections et enlèvements dans la cuite des bas


produits .
3° Qne l'effet utile du ralentisseur appliqué à la cuite du premier jet
étant 1 , n'est plus que 0.682 , pour la cuite des has produits .
Cela est d'ailleurs logique .
Nous en conclurons donc, que , si excellent que soit le fonctionne
ment de l'appareil considéré , une installation vraiment parfaite devra
comprendre vase de sûreté et ralentisseur .
Récapitulons les pertes mécaniques constatées précédemment , comme
nous l'avons fait pour celles d'origine chimique, nous aurons p. 100
de betteraves :

Entraînements au triple effet .. 0.089


à la cuite ter jet 0.010
- aux cuites 2º et 3º jet 0.0075

Ensemble... 0.1065

Ceci dans l'hypothèse d'appareils non munis de condenseurs sac


charimétriques , c'est-à-dire dans les conditions des essais précédents.
Les données extraites de nos deux premiers chapitres nous permet
tent de reconstituer la perte totale à l'évaporation et à la cuite ; nous
avons obtenu , au laboratoire, la perte due aux actions chimiques et à
la chaleur, si nous lui ajoutons la perte physique ci-dessus , nous ob
tiendrons la perte totale , ainsi :
P. 100 betteraves.
a . Pertes chimiques totales déterminées au laboratoire (résumé
du chap. I).... . . . . 0.4745
b . Pertes mécaniques totales déterminées à l'usine (résumé du
chap. II) ...... 0.1065

Pertes totales indirectes .. 0.5810

Les diverses déterminations qui nous ont permis d'établir ce chiffre ,


quelques nombreuses qu'elles soient , manquent évidemment d'homo
généité , de plus elles se basent trop exclusivement pour certaines
d'entre elles , sur des recherches de laboratoire ; le caractère surtout
industriel de cette étude , en tant que conclusion à en tirer, nous impo
sait de procéder à des vérifications directes que nous allons aborder.

CHAPITRE III

DÉTERMINATION PAR VOIE DIRECTE INDUSTRIELLE , DE LA PERTE TOTALE


A L'ÉVAPORATION ET A LA CUITE

Dans les deux premiers chapitres que nous venons de passer en


revue , nous avons divisé la perte totale, en perte à l'évaporation , à la
Procès-verbaux des séances du congrès . 159

cuitelor jet et aux cuites 2º et 3° jets ; cet ordre sera également main
tenu ici.
Il s'agissait donc de déterminer directement , dans l'usine , les quan
tités de sucre entrées et sorties , au triple - effet et à cuite de 1er jet et de
bas-produits, en éliminant toutes les évaluations par différence , lesquel
les sont toujours douteuses.
Dans une fabrique , où le contrôle chimique et la comptabilité tech
nique sont bien organisés , la recherche des bases permettant la réso
lution des problèmes précédemment posés , ne présente pas d'autres
difficultés , qu'un surcroît de travail en somme peu pénible , si l'on a
soin de tenir un registre ad hoc et si l'on n'envisage que des périodes
de fabrication comprises entre deux liquidations.
En réalisant ces diverses conditions, nous avons pu obtenir les
chiffres ci - dessous , qui donnent la mesure exacte des pertes réelles , au
cours des diverses évaporations.

1° Pertes à l'évaporation et à la cuite.

Voici le tableau récapitulatif de nos résultats correspondant à plu


sieurs campagnes et calculés pour la facilité des comparaisons , aux
100 kilog . de betteraves :

Sucre perdu 100 k. de betteraves


à l'évaporation . à la cuite 1er jet. Totalité .
1. 0.114 0.398 0.512
2. 0.132 0.458 0.590
3. 0.122 0.428 0.550
4. 0.125 0.398 0.523
5. 0.120 0.385 0.505
6. 0.110 0.368 0.478
7. 0.091 0.319 0.410
8 0.093 0.354 0.447
9. 0.088 0.364 0.452
10. 0.105 0.313 0.418
11. 0.101 0.292 0.393
12 .
0.090 0.253 0.343
Moyennes . 0.1075 0.360 0.468

Les dosages de sucre ont été tous pratiqués sur les produits ramenés
à la densité initiale du jus ; d'autre part, l'examen très fréquent des eaux
de pompes à air n'a pas révélé d'entrainements mécaniques sensibles ,
les appareils étant d'ailleurs munis de dispositifs spéciaux pour les
éviter ; ceci entendu , nous pouvons dire que l'ensemble des résultats
ci-dessus , confirme entièrement les chiffres que nous avions obtenus
dans nos recherches de laboratoire .
160 Procès-verbaux des séances du congrès.

2° Perte à la cuite de 2° jet .

Divers essais de détermination de la perte à la cuite des sirops


d'égoût de 1er jet , en opérant chaque fois sur environ 500 hectol . de
masse cuite finale , et en apportant tous les soins nécessaires à la men
suration des volumes et à la prise des échantillons , nous ont fourni
les chiffres ci - après . L'appareil de cuite étant muni de deux vases de
sûreté ralentisseurs , l'analyse des eaux d'injection n'a rien révélé :

Sucre p. 100 kilog. betteraves.


1 0.0461
2. 0.0415
3. 0.0586
4. 0.0284
5. 0.0643

1 Moyenne . 0.0478

3º Perte à la cuite de 3° jet.

En opérant d'une manière analogue nous avons obtenu :


Sucre perdu p. 100 kilog. betteraves .
1. 0.0271
2. 0.0220
3. 0.0371

Moyenne . 0.0287

Si l'on veut bien se reporter au résumé de notre premier chapitre ,


on verra que ces derniers résultats se rapprochent encore beaucoup de
ceux que nous avions obtenus dans nos essais de laboratoire , dont ils
sont par conséquent la confirmation .
Toutefois et bien que notre siège füt établi de longtemps, nous
avons tenu à effectuer à titre de vérification générale des faits que nous
avons précédemment avancés , si motivés qu'ils puissent être , plusieurs
séries d'expériences complètes dans lesquelles on a déterminé succes
sivement sur les mêmes produits , concurremment avec la perte en
sucre ressortant des situations spéciales de fabrication , la diminution
de l'alcalinité pendant l'évaporation, et la perte à l'évaporation et à la
cuite au laboratoire suivant les méthodes précédemment décrites ; nous
avons vérifié également, pour mémoire, que les eaux de condensation
et d'injection ne renfermaient pas de sucre appréciable (les dispositions
adoptées au moment des essais, évitant les entraînements). Voici les
chiffres que nous avons obtenus , ramenés aux 100 kilog . de betteraves .
INDUSTRIE
ESSAIS
DE LS VÉRIFICA
GÉNÉ RALETION

ITULATIF
DES
RECAP RÉSULTATS
TABLEAU

Perte
ltotale
à'évaporation
lPerte
.à'évaporation jet
.for
:uite
CPerte let
cuite
àa
jet
.1er

laboratoire
.au
Déterminations
Perte Perte .Déterminat
Nos Détermi
. nat Déterminat
. Différence
déterminée
Différence Différence
Diminution Sucre Perte
à .àl'usine de
l'évaporation B
et
A
entre au à D
eCt
entre et
E
F
entre
industrielle
de détruit Perte Perte laboratoire
l'alcalinité correspond dosée directement .
P'usine
laborato ire
en 1
.
p 00 au
.
milligr betteraves
. .
laboratoire
A B milligr
. C D .
milligr E F .
milligr

1 26.5 0.0162 0.104 0.1202 0.122 1.8 0.330 0.364 34 0.450 0.486 36

28.0 0.0171 0.093 0.1101 0.108 2


+.1 0.330 0.344 14 0.440 0.452 12

2
3 14.0 0.0086 0.081 0.0896 0.092 2.4 0.288 0.307 0.378 0.399 21
- 19
Procès-verbaux des séances du congrès.

4 19.0 0.0093 0.085 0.0940 0.100 6.0 0.327 0.303 +24 0.421 0.403 +18

e 0.0128 0.0907 0.1034 0.105 0.319 0.330 11 0.422 0.435 13


.
neMoyenn
.....

20
161
162 Procès-verbaux des séances du congrès.

Ces derniers essais nous permettent donc d'affirmer qu'il n'y a plus
de perte inconnue à l'évaporation et à la cuite ; la détermination ana
lytique, par les méthodes que nous avons indiquées , est toujours pos
sible et cela avec la plus grande exactitude ; elle fera toujours ressortir
avec une netteté qu'on demanderait vainement à un autre moyen d'in
vestigation , les irrégularités de marche de l'usine dans le fonction
nement de son matériel d'évaporation comme dans le traitement chi
mique de ses produits ; sans doute , elle entrainera une plus grande
extension du contrôle chimique , mais nous croyons l'industrie sucrière
trop convaincue de la nécessité de ce contrôle , pour qu'une pareille
objection puisse être soulevée.
Notre travail a montré les défauts ou les parties faibles de certaines
installations, mais il serait incomplet s'il n'indiquait pas aussi les mo
:
difications à y apporter ; nous allons le faire ci - après , rapidement , cela
nous servira de conclusion.

4° Moyen à employer pour réduire la perte totale à l'évaporation


et à la cuite .
A
W
Il est nécessaire , tout d'abord , d'éviter que les jus ou sirops n'arri
vent à la première station de concentration , avec des germes de fer
mentation ; sachant que ceux - ci se développent surtout dans les dépôts
formés sur les fonds des chaudières et des bacs de passage très multi
pliés, par suite de la disposition en cascade donnée aux appareils , dans
la succession des opérations , on devra supprimer radicalement tous les
décanteurs ou bacs intermédiaires à jus ou sirops non filtrés , qui ne
seront pas absolument indispensables ; ceux - ci seront tous munis
d'agitateurs mécaniques ; cette mesure pourrait être étendue avec pro
fit aux réservoirs à produits filtrés , la filtration n'étant pas toujours
régulière , et les matières insolubles qu'elle laissera échapper devant
constituer sûrement plus tard des foyers certains d'altération .
Les jus qui devront être relevés pour desservir un atelier quelcon
que, le seront par l'entremise d'une pompe munie d'une colonne d'as
cension à trop plein retournant sur l'aspiration ; s'il fallait absolument
faire usage d'un bac, on le divisera en deux , de manière à pouvoir en
effectuer très fréquemment le nettoyage sans arrêt .
Le leuconostoc mesenteroïdes , dont nous avons signalé les mauvais
effets , s'évitera aisément dans les sirops , en soignant leur ébullition
qu'on n'ose pas toujours pratiquer convenablement à cause de la colo
ration qui en résulte , à laquelle on peut, cependant, parer très facile
ment au moyen de l'acide sulfureux .
L'ensemble du travail devra toujours être poussé avec la plus grande
activité ; plus on ira vite, meilleur sera le résultat ; pour cela , il est
Procès-verbaux des séances du congrès. 163

il n'y aplus nécessaire que les divers appareils, à l'extraction , l'épuration , l'éva
nation ana poration et les cuites, etc. , soient parfaitement en rapport ; dans ces
Dujours pos conditions, des bacs d'attente sont inutiles, sauf à la cuite, où ils doi
urs ressortir vent permettre d'emmagasiner un volume de sirop supérieur à celui
nécessaire à la constitution du pied de cuite ; l'arrêt d'une seule station
moyen d'in
devant entraîner fatalement celui de toutes les autres à un moment
le fonction
donné.
itement chi
Pour éviter la fermentation dans le triple-effet, on devra, quand
plus grande bien même les surfaces de chauffe ne seraient pas assez salies pour ra
trie sucrière lentir trop sensiblement le débit , effectuer de fréquents et énergiques
unepareille nettoyages à l'acide et à la soude suivis de rinçages soignés , afin d'en
trainer les dernières traces des réactifs employés , l'acide surtout, dont
de certaines le maniement, dans une fabrique de sucre, ne saurait ètre fait avec
ussi les mo trop de précautions.
dement, cela Dans les appareils évaporatoires de grandes dimensions, dont le
débit sera porté à son maximum , on devra installer, dans la partie in
férieure, en un point aussi rapproché que possible du fond, soit un
agitateur mécanique, soit une petite turbine, afin d'y entretenir une
évaporatio
vive agitation, la rapidité de l'évaporation n'en souffrira d'ailleurs
pas.

sirops n'arri Il ne sera fait usage, à la carbonatation que de corps gras, dont la
ermes de fer saponification est compléte ; à l'évaporation , on en réduira l'emploi au
minimum .
ns les dépôts
e très multi Règle générale , le triple - effet ne doit recevoir que des liquides
pareils,dans complètement limpides ; la filtration des jus devra donc être surveillée
ment tous les d'une façon toute spéciale, les impuretés solides ayant un autre rôle
Eltrés, qui ne que de salir les surfaces ou d'augmenter le travail de la filtration des
tous munis sirops.

ue avec pro La destruction du sucre étant d'autant plus accentuée que l'ébulli
pas toujours tion se pratique à une température plus élevée, on procèdera à toutes
pperdevant les évaporations sous le vide le plus haut possible, même celle des
ion. bas-produits ; en ce qui concerne ces derniers, il vaut mieux les ré
er quelcon chauffer avant la coulée plutôt que de les cuire avec vide faible.
lonne d'as Voilà pour les pertes chimiques .
absolument
Pour les pertes physiques, dont nous avons assez donné d'exemples
r
pouvoi en pour qu'on puisse facilement en déterminer l'importance et voir quels

s sacrifices on pourrait faire pour les réduire , voici comment nous con
es mauvai
t i o n cevons l'installation des appareils et de leurs dispositifs de sûreté :
ébull i
Tout d'abord, nous trouvons trop surbaissée la forme générale su
de la colo
périeure des corps d'évaporation , l'emploi de rehausses devrait s'im
rès facile
poser davantage , de plus , la portion de calandre au -dessus de la plaque
tubulaire est tenue de même diamètre que celle contenant les tubes ; il
us grande serait préférable de lui donner un diamètre plus grand , au contraire, la
cela, ilest beauté de l'ensemble dut-elle en souffrir .
164 Procès-verbaux des séances du congrès.

Quant aux vases de sûreté, dont le rôle est de parer : 1º aux enlė
vements brusques ; 2° aux entrainements réguliers , leur forme variera
dans les deux cas . Dans le premier, la condition principale à satisfaire
sera de donner au réservoir une capacité telle qu'il puisse contenir su
rement l'enlèvement le plus considérable. En réalité, cette capacité est
généralement trop faible de moitié ; leur place indiquée est, non pas à
côté des caisses , comme on l'a fait trop longtemps en France , mais sur
les dômes ; ils absorberont ainsi moins de place et le retour des jus
entraînés se fera beaucoup plus rapidement, leur rôle étant uniquement
de retenir les portions de jus entraînées par enlèvements brusques . Leur
insuffisance étant reconnue en tant que séparateurs des gouttelettes
constituant les entraînements réguliers , ils devront donc toujours être
suivis , aussi bien à l'évaporation qu'aux cuites , d'un ralentisseur ap
proprié.
On arrivera ainsi à réduire à son minimum une perte très impor
tante et, jusqu'ici, trop laissée dans l'ombre.

Dans le prochain numéro du Bulletin , nous achèverons la publica


tion des travaux du Congrès .

SOMMAIRE
Conseil d'administration de l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie
de France et des colonies françaises pour l'année 1892-1893 , p . 69. ――― Procès
verbal de la séance du 4 juillet, p . 70. Procès-verbal de la séance du
1er août, p . 70. Congrès de l'Association des chimistes de sucrerie et de
distillerie, à Paris, les 11 , 12 et 13 juillet 1892, p. 75. — Procès-verbaux des
séances du Congrès de l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie,
séance du lundi 11 juillet, à l'exposition internationale de l'alcool, p. 79 ;
Séance du mardi 12 juillet, 10, rue de Lanery, à 9 heures et demie , p . 86 ;
Séance du mercredi matin 13 juillet, 10, rue de Lancry, p. 88. - Rapports
sur les mémoires présentés aux concours, p . 101 ; Rapport de M. Lindet,
p . 102 ; Rapport de M. J. Delavierre, p . 103 ; Rapport de M. Horsin-Déon,
p . 109 ; Rapport de M. Breton, p. 120 ; Rapport de M. Lalo, p. 128 ; Rapport
de M. Battut, p . 135.
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

N° 3. - Tome X.
Septembre 1892 .

PROCES - VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS

de l'Association des Chimistes de Sucrerie et de Distillerie .

TENU A PARIS LES 11 , 12 et 13 juillet 1892 .

(Suite. )
Séance de l'après-midi du mercredi 10 juillet , 10, rue de Lancry, Paris

La séance a lieu sous la présidence de M. Durin , président de


l'Association .

Elle a commencé par un rapport de M. Vivien sur les

Réponses au questionnaire sur le contrôle du travail en sucrerie


de betteraves.
M. Mittelman , chimiste -chef de fabrication à la sucrerie de Mon
tereau , est le seul qui ait envoyé un mémoire en réponse à ce ques
tionnaire .

Comme il a été décidé que ce mémoire serait publié in - extenso ,


nous le reproduisons ici, en faisant suivre chaque question de la dis
cussion à laquelle elle a donné lieu .
Nous n'insérons pas le rapport de M. Vivien , lequel étant un résumé
du mémoire , ferait , pour ainsi dire , double emploi avec le mémoire
lui- même . Nous nous bornons à reproduire , après chaque paragraphe ,
les appréciations personnelles de M. Vivien , lorsqu'il en formule .

Réponses au Questionnaire de la sucrerie de betteraves

Par M. MITTELMAN
Chimiste Chef de fabrication à la Sucrerie de Montereau .

CHAPITRE Ier

BETTERAVES
Question VI.
-- Conservation des betteraves en silos . Quelle est
l'importan p s suivant les influences diverses :
ce des ertes en ucre
décolletag , terre adhérent , modes d'ensilage , retournem
e e ent ,
températ h u midité , a é ration , a n t iseptiqu .
ure , es
M. Mi tt elman.
Pour étudier les diverses conditions de con
servation des betteraves en silos , nous avons entrepris une série d'ex
périences que nous allons exposer et en indiquer les résultats obtenus .
166 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Nous basant sur ce qui a été dit et conseillé en fait de confection


du meilleur silo, nous en avons établi deux sur un terrain incliné. La
hauteur de ces silos était de 1 m . 40 , la largeur de 3 mètres , et la lon
gueur ne dépassait pas 10 mètres . Nous avons choisi des betteraves
fraichement arrachées , sans terre adhérente et le moins blessées pos
sible .
Disons, entre parenthèses, qu'il faisait un temps magnifique , con
dition très favorable pour ces sortes de travaux .
Aussitôt le premier silo établi , nous avons fait dissoudre de l'acide
phénique pur cristallisé dans de l'eau, et en proportion de 4 grammes
par litre ; à l'aide d'une pompe à incendie , nous avons arrosé
abondamment ce silo , contenant plus de 100,000 kilogrammes de bet
teraves .
L'arrosage terminé , nous avons recouvert ce silo avec des paillas
sons confectionnés exprès , de manière à empêcher l'évaporation de
l'acide et le trop grand accès de l'air .
Nous étions alors au commencement du mois d'octobre , et un grand
nombre d'analyses ayant été faites sur les betteraves de ce silo irrépro
chable, nous avions trouvé une moyenne de densité de 8 à 8,2 avec
pureté de 85 à 87.
Au bout de cinq semaines , nous étions suffisamment renseignés sur
la valeur de cet antiseptique , à tel point que nous jugeȧmes utile de
travailier ces betteraves sans retard , au risque d'éprouver de grandes
pertes .
D'abord , l'acide phénique n'a point empêché la pousse des feuilles ,
d'où perte assez sérieuse en sucre ; ensuite , une température assez
élevée s'était développée dans l'intérieur de la masse, les betteraves se
couvraient de moisissure et on pouvait constater un commencement
d'altération . Ces effets étaient causés par l'humidité et la chaleur qui
s'étaient conservées sous la couche presque imperméable des paillassons.
L'analyse de ces betteraves nous a fait constater une perte de 3 à
4 dixièmes de densité et une diminution de 2 à 3 degrés dans la pureté .
Nous concluons de cette expérience que , sous l'influence de l'humi
dité abondante et de la chaleur, la betterave en silos se trouve dans
des conditions défavorables à sa bonne conservation .
Le second silo a été traité avec un autre antiseptique , mais, cette
fois , pour éviter l'humidité , nous en avons cherché un qui , tout en
ayant les mêmes qualités que l'acide phénique, pût être employé à
l'état solide .
Ce corps n'est autre que le chlorure de chaux , puissant antisepti
que , lui aussi , et employé aussi fréquemment que l'acide phénique dans
les hôpitaux et autres endroits à désinfecter.
Nous avons donc , pendant la confection du second silo , saupoudré
Procès-verbaux des séances du Congrès 167

de chlorure de chaux plusieurs couches de betteraves et recouvert le


tout avec des paillassons comme dans le premier silo .
Pendant l'époque des beaux jours , rien d'anormal à remarquer.
Mais, aux moments des pluies , et étant donné la qualité hygroscopique
du chlorure de chaux , celui-ci attira une quantité notable d'humidité
qui transforma la poudre en pâte. La pâte attaqua la betterave en la
noircissant presque jusqu'au cœur . En dégageant une partie de ce silo ,
une odeur très forte se répandit, odeur qui persista même pendant
le travail de ces betteraves à la diffusion . Disons de suite que le
travail à la carbonatation était difficile et que les sirops et les
cuites étaient noirs ; mais les rendements à la turbine n'étaient, toute
fois, pas inférieurs aux rendements des masses cuites faites avec
des betteraves ordinaires .

Ceci ne nous empêche pas de conclure , que ni chlorure de chaux ,


ni l'acide phénique , ne peuvent servir pour la conservation des
betteraves en silos .
Passant à un autre ordre d'idées, nous avons voulu vérifier quelle
était la valeur de la conservation des betteraves non effeuillées et celles
des betteraves effeuillées , mais conservant les collets .
A cet effet, nous avons établi deux petits silos de betteraves prove
nant du même champ et arrachées le même jour . Nous avons choisi un
endroit à l'abri du soleil et un peu frais . Les betteraves de chaque silo
ont été nettoyées , pesées et analysées avant la mise en tas . La densité
moyenne était de 7 à 7,3.
Au bout d'un mois de conservation , nous avons fait les constata
tions suivantes :

Le premier silo de betteraves conservé avec les feuilles a subi une


perte de 30 pour 100 et a gagné en richesse de 2 à 4 dixièmes.
Les feuilles étaient complètement fanées, en partie pourries et de
nouvelles pousses apparaissaient , la chair était encore assez ferme .
Le deuxième silo de betteraves effeuillées, mais non décolletées , a
subi une perte de 10 pour 100 en poids et a gagné en richesse 3 à 5
dixièmes. Ces betteraves étaient moins fermes que celles du précédent
silo et avaient de nouvelles feuilles de 1/2 à 1 centimètre de longneur.
Enfin , des betteraves non effeuillées et effeuillées mais non décolle
tées, prises aux grands silos ordinaires , se sont comportées exactement
comme les autres betteraves , c'est-à - dire , ont subi la même perte en
sucre, par suite de la respiration et nouvelle végétation de la racine .
Remarques . ---
Dans le département de Seine - et- Marne , où la bet
terave murit plus vite que dans le Nord , il arrive qu'au début de la
campagne , au mois de septembre, nous avons à travailler des bette
raves ayant perdu une partie de leur eau de végétation sous l'influence
du soleil . Ces betteraves ne présentent pas de difficultés bien grandes
pour le travail de la diffusion et ont, par contre, l'avantage d'être d'un
168 Procès-verbaux des séances du Congrès.

grand rendement par rapport au poids régie , parce qu'elles se fanent


vite ; mais, par contre , elles ne peuvent être mises en silos justement
à cause de la perte d'une partie de leur humidité, ce qui entraîne une
altération rapide , causée par la moisissure et la pourriture du côté de la
partie blessée ou coupée . Comme nous venons de le voir , les betteraves
non effeuillées ne se conservant pas mieux que les autres , il ne nous
reste donc qu'à conclure : c'est que les meilleurs silos sont ceux faits
par couches alternatives de terre et de betteraves , sur un terrain in
cliné , si faire se peut, et couverts immédiatement de paille ou de bâches,
de manière à éviter que l'humidité les pénètre , ―――――― tout est là .
Ajoutons aussi qu'on ne devrait pas faire de trop grands silos , et,
pour éviter la perte , les travailler au bout d'un mois à cinq semaines
au plus .
Poids du jus dans la betterave .
Un grand nombre d'analyses ont été faites par nous , pendant la
campagne écoulée , à l'effet d'etablir le poids du jus dans la betterave
et le coefficient à adopter, pour passer de la teneur en sucre du jus à
celle de la betterave .
Nous avons constaté que pour les betteraves ayant une densité de
8 à 9,5 le poids du jus était de 94 à 92 kilogrammes, et pour les bette
raves de densités moins fortes 6,5 à 7,9, le poids du jus variait peu et se
trouvait toujours voisin de 95 kilogrammes .
Les analyses ayant été faites sur le jus et sur la pulpe, et le plus
grand nombre s'étant trouvé entre 93 et 95 kilogrammes, nous avons
adopté le coefficient de 94 pour passer de la richesse du jus à celle de
la betterave .

M. Aulard. - Les remarques faites par M. Mittelman sur la


conservation des betteraves effeuillées, mais dont le collet n'a pas été
coupé, ne me surprennent pas . J'ai fait ces mêmes constatations il y a
cinq ou six ans. C'est par la cellule mise à nu que la propagation de la
fermentation du sucre s'opère .
M. Vivien . Monsieur Mittelman , était- ce avec les feuilles ou
sans les feuilles que vous avez fait ces expériences ?
M. Mittelman. Des betteraves ont été conservées avec feuil
les, d'autres avec collet, et d'autres avec collet coupé.
M. Vivien. — Par le procédé Midi . Ce procédé de la conservation
des betteraves a été très recommandé l'année dernière , et un brevet
antérieur avait été pris par M. Menier , en 1860 ; M. Menier avait pris
un brevet sous le nom de procédé de conservation par MM . Fauveau et
Vallon , mais c'était M. Menier qui en était l'instigateur . On conservait
les betteraves par l'acide sulfureux . Le silo était couvert de terre , puis
à l'aide d'une pompe on lançait de l'air refroidi par une machine frigo
rifique à l'intérieur du silo, et à certains moments, quand on le jugeait
à propos, on lançait par la même pompe de l'acide sulfureux . Les ré
Procès-verbaux des séances du congrès. 169

inent
ment sultats obtenus n'ont pas donné satisfaction et l'année suivante on a dû
à une cesser ce mode de conservation . Aujourd'hui cela revient à l'ordre du
de la jour et on arrivera peut- être à une conservation . Cependant les expé
raves riences de M. Mittelman indiquent que les agents antiseptiques sont
nous insuffisants pour conserver les betteraves en silo.
faits M. le Président. - Il y a une expérience que j'ai faite et qui
in in vient à l'appui de ce que disait M. Aulard . Lorsqu'une betterave a son
ches. collet et qu'elle pousse , la pousse trouble la vie de la betterave qui perd
un peu de sucre, c'est vrai , mais qui ne donne pas de difficultés de fa
is, et, brication , tandis que lorsque la betterave est décolletée , quand elle se
aines
couvre de légères moisissures , elle perd du sucre dans une forte pro
portion par combustion interne , extra naturelle , en quelque sorte, et
présente de grandes difficultés de fabrication . Il y a alors fermenta
actla tion . C'est ce qui arrive dans un corps qui ne vit plus . La betterave
erave qui pousse dans un silo , qui émet des feuilles est bien plus facile à tra
vailler que celle qui se couvre de moisissures , qui subit une espèce de
jusi
fermentation putride .

ité à M. Mittelman étudie ensuite la proportion du poids du jus dans la


bene betterave , et il arrive à cette conclusion que le poids varie dans des
1 et se limites très minimes , de 93 à 95, et on a admis dans son usine le poids
moyen de 94 0/0 de jus dans la betterave .
e plas Sur ce point-là il y a encore une autre question . Ce qu'il importe de
avons savoir, c'est si la quantité de jus tel qu'il est extrait correspond à la
elle de quantité de jus général . Ce qu'on a besoin de savoir , c'est si dans la
betterave il y a 91 , 92 , 94 de jus semblable à celui qui sert à la pesée ,
et là-dessus il y a encore un peu d'indécision , je crois .
sur la
has ble M. Aulard. D'après les plus récents travaux , les travaux alle
silya mands, il y a énormément d'indécision au point de vue de la détermi
ndela nation de la quantité de jus contenu dans la betterave , jus conforme
naturellement
sensibles . à celui sur lequel on opère . Il y a des différences très
illesou
M. Pellet. -
C'est toujours dans les 95 environ .
uil M. Weisberg . - Souvent 96.
Cfe
M. Aulard . -- Plus souvent 96 .
rvation M. le Président . ―――――――
brevet Si on considère comme jus la différence
entre le poids de la betterave et le poids de la matière sèche insoluble ,
it pris
on a une quantité de jus de 95 et 96 , mais vous ne pouvez pas mon
veau et
it trer que vous avez 95 , 96 0/0 de jus semblable à celui que vous avez
serva
par pression , et qui sert à la détermination de la valeur de la betterave
e, puis par la densité.
3 frigo M. Pellet. -
t Cela n'a plus pour ainsi dire aucune importance.
jugeas
s M. le Président . -
e
L r e Et on ne peut pas dire qu'il y a 94 0/0 de
jus semblable à celui qu'on extrait par pression . C'est ce qui prouve
170 Procès-verbaux des séances du congrès.

que cette question - là doit encore être suivie , sinon pour établir une
théorie au moins pour dire ce qu'on doit faire .
M. Vivien. - Il faut arriver à l'analyse directe comme M. Pellet
l'a recommandé . C'est préférable à la méthode par densité parce qu'il y
a des variations qui peuvent exister.

CHAPITRE II

LAVAGE DES BETTERAVES

Question VII . — Quels appareils employez- vous pour nettoyer et


sécher la betterave entre le lavage et le pesage à la benne de
la régie , et à quels résultats arrivez-vous ?

M. Mittelman . - L'appareil dont nous nous servons pour net


toyer et sécher les betteraves entre le lavage et le pesage à la benne
de la régie , est un transporteur secoueur incliné à tablier métallique.
La quantité de déchet et de non valeur éliminés est de 2 à 2 1/2
pour 100.
La quantité d'eau entraînée avec les betteraves au pesage de la ré
gie était de 0.20 0/0 , quantité presque nulle .

CHAPITRE III

DIFFUSION

Question VIII. ---- Quelle est la pression de l'eau sur la batterie , le


diamètre des tuyaux de circulation , la hauteur de la colonne de
cossettes , le nombre de diffuseurs , la taille des lamelles ? Quel est
le rapport de la densité du jus de diffusion à la densité initiale
du jus de betterave ?

M. Mittelman . - La pression de l'eau sur la batterie de diffu


sion est de 10 mètres ; le diamètre des tuyaux de circulation est de
110 , la hauteur de la colonne des cossettes 200 et le nombre de dif
fuseurs 12.
Quant à la taille des lamelles , nous nous sommes servis des couteaux
faitières moyenne division avec plaques épierreuses , et montés de façon
.
à avoir des cossettes longues et fines.
Les couteaux sont fixés à 1 In d'écartement sur 2 m/m de saillie .
La confection des cossettes était irréprochable , et le changement
des couteaux se faisait à des heures fixes , trois fois par poste . Nous
nous en sommes très bien trouvés , attendu qu'ils n'étaient presque pas
usés . En cas d'accident de pierres ou autres , nous en étions quitte pour
Procès-verbaux des séances du Congrès. 171

lir une changer les couteaux une fois de plus . -Ajoutons aussi que pour avoir
des cossettes régulières , il est indispensable que le coupe -racines soit
Pellet toujours bien chargé .
Nous sommes partisans du tassement des cossettes , mais d'une fa
qu'ily
çon régulière, et nous mettons 55 à 57 kilogr. de cossettes par hecto
litre de capacité utile .
La densité du jus soutiré à la diffusion est chez nous de 7 à8 dixièmes
de la densité initiale de la betterave, et cela, depuis plusieurs années
de suite ; d'ailleurs nous cherchons à obtenir la plus haute densité pos
sible, étant donné que non seulement le travail de ces jus se fait sans
aucune difficulté , mais encore offre une économie de vapeur considéra
Dyer et
ble résultant de leur concentration .
nne de

Question IX. --- Quels sont les inconvénients d'un chauffage exagéré ?
ur net
Quelle est la limite supérieure de chauffage ?
a bente
allique M. Mittelman . - Les inconvénients d'un chauffage exagéré à
à21:
la diffusion sont très nombreux . La pulpe est mauvaise , les jus sont
d'une grande impureté et se travaillent mal .
e la ré
Un chauffage exagéré à la diffusion agit sur les matières azotées en
les décomposant et en donnant naissance à ses dérivés , comme l'aspa
ragine, glutamine, etc. , tous corps qui seront transformés plus tard en
sels de chaux .

Leur quantité sera d'autant plus grande que les betteraves qui au
ront servi pour la production de ces jus contiendront plus de sucre.
interverti .
erie, le On sait que ce dernier , qui existe toujours dans les betteraves en
nne de silées , en
se décomposant, donne lieu à la formation d'une série
Quel est d'acides qui se combinent facilement à la chaux et qui peuvent être
initiale précipités à la deuxième carbonatation s'ils n'ont pas été décomposés à
la diffusion ou à la première carbonatation .
Nous avons remarqué aussi que les jus provenant d'un chauffage
iffu
Pd trop fort à la diffusion dégagent une forte odeur ammoniacale après la
7 estde première carbonatation sans qu'ils aient été portés à l'ébullition .
de dif En travail normal , cette odeur ammoniacale à la première carbona
tation est très faible , ce qui prouve que les combinaisons azotées ne
uteaux sont pas décomposées , mais simplement précipitées .
e façon La limite supérieure du chauffage à la diffusion nous semble être la
température de 80° centigr .

Pour établir ce chiffre , nous nous sommes basés sur la vérification


t
zemen de la pureté du jus produit ainsi que sur la valeur de l'épuisement des
u s cossettes à différentes températures .
No
ue pas Au-dessous de 75° centigr. , le travail est languissant et l'épuise
ment incomplet.
e pour
172 Procès -verbaux des séances du Congrès .

La pureté des jus est égale et souvent au - dessous de celle de la


betterave .
De 75° à 80° C. l'épuisement est très régulier et oscille entre 0,12
et 0,15 . La pureté des jus est supérieure à celle de la betterave, de 3 à
4 degrés .
Au-dessus de 80° C. , nous avons constaté un abaissement immédiat
de la pureté, et aussi de la cossette trop molle . Nous nous maintenons,
en marche normale, à la température de 77 à 78° C. , faisons la circula
tion rapide en 5/4 d'heure , et meichons avec du jus se trouvant à la li
mite supérieure du chauffage . Ajoutons que le milieu de la batterie seu
lement est chauffé à cette limite, tandis que la queue est progressive
ment abaissée à 40° C.

Question XII . — Quels sont les effets des agents épurants à la 1


diffusion anhydride sulfureux , chaux , carbonate de soude , acide 1+9
A
phénique , égouts , etc. , au point de vue de l'épuration dans la
betterave ? Comment les employez - vous?

M. Mittelman . Il nous a été donné de vérifier l'anhydre sul 11


fureux comme agent épurant du jus extrait par presss continues et par
la diffusion , et nous lui accordons volontiers le bénéfice d'une réelle
valeur.
L'anhydre sulfureux de même que le bisulfite de chaux , addi
tionné aux cossettes à raison de 500 gr . par tonnes de betteraves
a pour effet immédiat de coaguler les matières gommeuses, comme
l'albumine , et d'empêcher toute fermentation ultérieure . Ensuite , et
c'est le point principal , il aide puissamment à l'épuisement des cos
settes, à leur conservation , sans nuire en quoi que ce soit à leur valeur
nutritive .
Nous entendons combiner l'emploi de cet agent à la diffusion avec
un meichage à chaud , pour en tirer tout l'avantage possible .
Le meichage à chaud a pour effet aussi de précipiter les matières
gommeuses, ce qui complète l'action de l'acide sulfureux .
Pendant un arrêt dù à un accident, nous avons fait la remarque
que les jus restés dans les bacs d'attente et additionnés de chaux , se
conservaient beaucoup moins bien que ceux additionnés d'acide sul
fureux . Tandis que dans le jus chaulé il y a eu destruction de sucre
par suite du développement du ferment lactique , dans celui traité par
SO2 il n'y a pas eu d'altération .
M. Vivien. - C'est là un nouvel emploi de l'acide sulfureux , pas
nouveau puisqu'il a été breveté en 1880 , mais qui ne s'est pas génė -
ralisé, et ces Messieurs ont pratiqué soit l'addition d'acide sulfureux ,
soit l'addition de bi - sulfite de chaux sur le diffuseur . Cela se fait dans
un milieu acide , condition très avantageuse . Il sort de la batterie un
produit presque déféqué.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 173

de la
Vous pourriez très bien appliquer ce procédé -là , aujourd'hui que
l'acide sulfureux existe dans beaucoup de sucreries , et enfin , ceux qui
0,12
n'en ont pas, peuvent acheter de l'acide sulfureux liquéfié et faire un
de 3a
essai très simple dans leurs usines . On peut acheter 30 kilog. liquéfiés
qui donnent un volume considérable à l'état gazeux .
médiat M. le Président. - Cela n'a pas tendance à fermenter ,
enons, M. Mittelman ?
ircula M. Mittelman . ―― Non , Monsieur le Président .
à la l
M. le Président. Il y a des gaz inflammables . Quand il y a
le seu
spores quelconques, on sait très bien qu'ils ne sont pas détruits
essive
par la basse température d'évaporation et plus tard ces spores peuvent
devenir des ferments dans les 2 et 3° jets et donner des fermentations
s àla qui malheureusement se présentent assez souvent . C'est pour cela
2. acide qu'il serait très intéressant d'empêcher la formation des spores .
M. Mittelman. - J'ai eu la production de mousse dans deux
fans l
bacs seulement , mais je ne sais pas s'il faut l'attribuer à l'emploi de
l'acide sulfureux ; je ne le crois pas .

Ire St M. le Président . ――――― Ma question était de savoir si l'acide sul

: et pre fureux n'était pas au contraire un préservatif contre les mousses des
e réele 2 et 3 jets. Cela doit être plutôt un préservatif.
M. Mittelman . - Aussi je n'attribue pas cette mousse à l'acide
add sulfureux parce que les autres bacs n'en ont pas donné .
teraves M. le Président C'est une raison de plus pour demander que
comme dans le plus grand nombre d'usines possible on fasse l'essai dont par
lite, et lait M. Vivien tout à l'heure , afin d'avoir un certain nombre
es cos d'exemples .
valeur M. Pellet. - Je demande à M. Mittelman quelle est la quantité
employée par lui ...
n avec M. Mittelman . - 500 grammes par tonne de betteraves .
M. Vivien . - Je crois que la mousse constatée sur un ou deux
atières
bacs ne peut pas être attribuée à l'action de l'acide sulfureux , puis
qu'après le travail de la diffusion le jus chaulé est porté à grande tem
arque pérature et carbonaté . Il y a un fait que j'ai signalé autrefois dans le
ux. se
brevet que j'ai relaté il y a un instant, c'est qu'en employant une quan
e su
tité assez petite d'acide sulfureux , le jus sort clair comme de l'eau , et
Sucre
pour ainsi dire déféqué . Vous pouvez d'ailleurs faire l'essai en prenant
té par du jus, et en faisant barboter de l'acide sulfureux vous verrez une
défecation complète . Il est évident pour toutes les personnes qui
, pas s'occupent de la question de défecation , qu'il y a là une défecation très
zéne . grande par l'emploi de ce produit très actif, et on pourra arriver par ce
reux, moyen-là, tôt ou tard, à réduire la quantité de chaux . C'est dans le
dans domaine public ; vous pouvez l'employer comme vous voudrez .
e un M. Aulard . - J'appuie d'autant plus l'idée de M. Vivien , idée

qui lui est propre et qui remonte à 1880, comme il le disait , que j'ai
174 Procès-verbaux des séances du Congrès.

essayé de faire la chose dans les usines de MM . Van Volsem en Bel


gique , mais seulement nous nous sommes trouvés en présence d'une
impossibilité de la loi . La loi prenant notre prise en charge sur la den
sité nous a empêchés d'employer l'acide sulfureux . L'administration
nous a permis cela pour se renseigner elle - même , mais lorsqu'elle a
vu qu'il y avait accroissement de pureté, comme cela ne faisait plus
son compte au point de vue de la prise en charge , on nous a interdit
de le faire.
Maintenant, au point de vue de la carbonatation , je dois vous
avertir que le jus sulfité mousse considérablement, mais ce n'est pas
une difficulté insurmontable. Je crois qu'en France l'emploi de l'acide
sulfureux devrait se faire en partie sur les jus de diffusion et on en
retirerait un bénéfice considérable .
-
M. Vivien . — C'est un point que nous soumettons à vos études ,
Messieurs, et qui peut étre essayé dans vos fabriques .
M. le Président . - Je connais un distillateur qui emploie la
diffusion à la vinasse pour extraire le jus de ses betteraves ; il emploie
l'acide sulfureux dans son diffuseur et il s'en trouve très bien . Voilà
une constatation pratique qu'il a faite . Il n'a pas été plus loin , mais cela
lui paraît bon et il continue à le faire . Il y a trouvé des avantages .

Question XIII . - Quelle quantité de sucre laissez -vous dans les


cossettes épuisées .

M. Mittelman. La quantité de sucre que nous laissons dans


les cossettes épuisées varie peu . Au commencement de la campagne
et en marche normale, nous épuisons de 0.12 à 0.15 .
Vers la fin notre épuisement monte à 0.18 et 0.20 .

CHAPITRE IV

ÉPURATION DES JUS

Question XV. ― Comment, sous quel état et dans quelle propor


tion employez-vous la chaux à la 1re et à la 2e carbonatation .

M. Mittelman. ――― Dès la dernière campagne nous avons sup


primé le lait de chaux et l'avons remplacé par la poudre de chaux
hydratée .
Ce procédé, d'une simplicité extrême , est avantageux non seulement
au point de vue de la qualité des jus , mais encore au point de vue de
l'économie qu'il procure par suite de la rapidité du travail . Il se fera
bientôt une large place dans le monde sucrier, et nous pouvons citer
Procès- verbaux des séances du Congrès . 175

Bei des fabricants qui ont adopté notre procédé d'après nos indications et
d'une qui s'en sont très bien trouvés .
den Nous allons analyser les avantages de ce procédé à plusieurs points
ation de vue, procédé dont nous avons déjà donné une idée sommaire dans
elle a un article inséré dans notre Bulletin du mois de novembre 1891 .
plas Pour permettre de se rendre compte du résultat économique du tra
terit vail avec de la poudre de chaux hydratée , nous allons établir la quan
tité d'eau supprimée pour l'évaporation et par 100.000 kilog . de bette
VORS raves, en admettant un chaulage des jus de 14 p. 100 aux deux carbo
st pas natations .
Pacida Un hectolitre de lait de chaux à 20° Baumé pèse 116 kilog . 2 et
OD ED contient 95 kilog. 6 d'eau et 20 kilogr . 6 de chaux anhydre .
En faisant 120 litres de jus p . 100.kilog . de betteraves , il faut 16 li
studes, X 20.6
tres 80 de lait de chaux contenant 16.8 3 kilog . 46 de chaux
100
lotea 16.8 X 95.6
mp anhydre p . 100 kilog . de betteraves et 16 kilog . 06 d'eau .
100
La poudre de chaux hydratée , telle que nous la préparons ,
iscea contient de 12 à 15 p . 100 d'humidité au maximum , ce dont il
es. faut tenir compte pour le chaulage .
Admettons pour notre calcul une teneur en eau de 15 p . 100 , la
ns les quantité de 3 kilog . 46 divisée par 0.85 , nous donne la quantité de
4 kilog. 07 de chaux à employer . Ces 4 kilog. 07 de poudre, apporte
4.07 X15
ront 0 kilog. 61 d'eau.
S dans 100
pagne La différence dans la quantité d'eau à évaporer est donc 16.06
-0.61 15 kilog. 45 soit 154 hectol . 50 d'eau par 100.000 kilog . de
betteraves .
154.5 X100
L'augmentation de travail par jour qui en résulte est de
120
12.870 kilog. de betteraves , soit de 1.287.000 kilog. par 100 jours ,
soit 12 jours d'économie .
Le calcul pour établir la quantité de poudre de chaux à mettre par
bac mesureur est le suivant :
En admettant un tirage de 13 hectol . de jus par diffuseur et un chau
opor
lage de 10 p . 100 en lait pour la 1re carbonatation , la quantité en lait
2.
de chaux serait de 13 X 10 = 130 litres ou 13 X 2 kilog . 06 = 26 kilog .
78 de CaO anhydre .
sup L'équivalent de la chaux anhydre étant de 28 , celui de l'hydrate de
haur
chaux avec un équivalent d'eau , étant de 37 , on trouve la quantité de
poudre par la proportion 28 26.78
ment
37 = x ; d'où x 35 kilog . 40.
le de
En tenant compte des 15 p. 100 d'humidité on aura la quantité
fera réelle à mettre en divisant 35 kilog . 40 par 0.85, ce qui donne 41 kilog .
Citer 64 de poudre de chaux hydratée par 13 hectol . de jus .
176 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Quelle est maintenant la valeur de l'épuration des jus par le chau


lage avec de la poudre de chaux hydratée comparativement à celui
fait avec du lait?
Ici encore nous avons fait la remarque pendant toute la campagne
écoulée que l'épuration avec de la poudre de chaux ne le cède en rien à
celle faite avec du lait.
Le coefficient salin des jus de diffusion ayant été en moyenne de
23 et 24 , il s'est relevé après la 2º carbonatation souvent de 8 et en
moyenne de 6 à 7 degrés. Le taux p. 100 de l'épuration saline a été en
moyenne de 20 p . 100 et celui de l'épuration organique de 40 à 42
p . 100. Nous avons rarement atteint une moyenne aussi élevée et aussi
régulière avec du lait de chaux .
Nous attribuons ces résultats en grande partie à la suppression de
la quantité considérable d'eau , employée précédemment à la confection
du lait de chaux et par suite à la diminution des sels entraînés par ces
eaux .

Nous savons en effet que toutes les sucreries ne possèdent pas une
eau d'une pureté telle qu'elle puisse être employée sans épuration préa
lable à la diffusion et à la confection du lait de chaux .

Les eaux seléniteuses par exemple, qui contiennent plus de


1 gramme de sulfate de chaux par litre , donnent un précipité dans
les jus concentrés qui se dépose sur les serpentins et sur les tubes du
triple- effet et amoindrit la puissance d'évaporation de cet appareil . L'a
mélioration produite par le traitement de ces eaux à la chaux et à la
soude ne diminue pas le pouvoir mélassigène de ces sels , car il n'y a
pas élimination, mais bien substitution d'un sel soluble au sulfate de
chaux .
Les eaux qui sont carbonatées et sulfatées à la fois , et dont la somme
de ces éléments dépasse 0 gr . 30 par litre doivent être également épu
rées . Ici encore il y a transformation de sulfate de chaux en sulfate de
soude, qui ne donne pas d'incrustations il est vrai , mais qui n'empêche
pas l'influence mélassigène des sels .
Les eaux contenant du sulfate de soude et des chlorures ne peuvent
pas être épurées , et apportent tous leurs sels dans le travail , etc. , etc.
Eh bien , ces eaux qui servent en même temps pour la diffusion et
pour la confection du lait de chaux et dont la quantité dépasse 41.000
hectolitres pour ces deux usages dans un travail de 10 millions de ki
logrammes de betteraves, apportent journellement une somme relati
vement considérable de sels, qui exercent leur influence néfaste sur le
travail .
Si l'on envisage que par la suppression du lait de chaux , on éco
nomise près de 15.000 hectolitres d'eau sur ces 41.000 hectolitres cités
ci-dessus , on comprendra tout l'avantage du procédé .
On nous a demandé si la poudre de chaux n'aveuglait pas les
Procès-verbaux des séances du Congrès. 177

chau ouvriers et n'exercait pas une influence nuisible sur leur santė ; si
le maniement de cette poudre n'offrait pas de difficultés à cause de
à ce
son déplacement qui est différent de celui du lait de chaux et finale
ment, si la poudre n'encrassait pas les mesures et ne laissait rien à dé
pagre
Fieni sirer au point de vue de la propreté de l'usine ?
Nous répondons à la première objection que la poudre à 15 p . 100
nine da d'HO n'est plus une farine semblable à la poudre de chaux anhydre ,
qu'elle fait au contraire peu de poussiere, et que nous n'avons pas eu,
8 et ea
pendant toute la campagne écoulée , une seule plainte d'ouvrier à enre
êté en
gistrer.
Dat
Au contraire , les hommes qui , anciennement avaient à peine le
et auss
temps de prendre leur repas , tant ils étaient occupés à la préparation
du lait, sont maintenant la moitié du temps au repos , étant donné
88103 de
que 3 bacs de 30 hectolitres chacun préparés le matin avec de la poudre
nfecte de chaux , sont suffisants pour toute la journée .
1 parces A la seconde objection , la plus importante au point de vue de l'ins
tallation , et par conséquent de la réussite du procédé , nous dirons sim
pas plement que toutes les difficultés ont été aplanies , grâce aux modifica
ion fr tions que nous avons apportées à notre installation décrite dans le
Bulletin du mois de novembre 1891 , et dont on trouvera la description
plus is détaillée dans le rapport de M. Bouvier.
ité dans
M. Vivien . ――― Les avantages que M. Mittelman attribue à l'em
tubes da
reil .L' ploi de la chaux en poudre sont exacts. Je les ai constatés moi-même
x et àla en étudiant le brevet Dervaux - Ibled , pris le 13 novembre 1871 , sous le
ril n'y numéro 93.053 pour l'emploi de la chaux dans le traitement des jus
sulfate de pour la fabrication du sucre .
Voici comment s'exprime ce brevet :
la somme Les nouveaux procédés introduits depuis quelques années dans
nent ept la fabrication du sucre , exigent l'emploi de quantités considérables de
sulfatede chaux, et vers la fin de chaque campagne , cette quantité peut atteindre
'empêche 4 et même 5 p . 100 du poids de jus travaillė .
« Cette chaux est ordinairement éteinte dans des bacs et délayée
e peuvent dans quatre fois environ son poids d'eau , de manière à obtenir un lait
etc. , etc. de chaux marquant de 20 à 25° à l'aréomètre .
ffusion et « Ce lait de chaux est ajouté au jus sucré , aussitôt après son extrac
se 41.00 tion et lorsqu'il est dirigé vers le monte-jus .
ns de ki
Ce procédé a l'inconvénient grave d'ajouter aux jus une quantité
ne relay
d'eau assez importante, qu'il faut ensuite évaporer, avec perte de temps
ste surle et de combustible .
« Notre procédé évite cette addition d'eau et apporte, par consé
on éco
1, es s quent, dans le traitement des jus une notable économie de temps et
i cite
t r
d'argent, tout en facilitant le travail lui- même.
Voici ce procédé :
it pas les
178 Procès-verbaux des séances du Congrès .

<< La chaux est employée à l'état de poudre fine d'hydrate de chaux ,


obtenue comme il suit :
« A l'aide d'un panier ou de tout autre vase à claire- voie , la chaux
vive est plongée pendant quelques secondes dans l'eau , et retirée subi
tement avant de tomber en fusion pâteuse ; ou bien elle est étendue sur
une aire, et aspergée d'eau à l'aide d'un arrosoir ou par tout autre
moyen ; la chaux , ayant ainsi reçu la quantité d'eau strictement néces
saire à son hydratation , siffle, éclate avec dégagement de vapeurs et
bientôt tombe en poussière .
Il convient de la mettre un moment en tas pour concentrer la
chaleur dégagée et compléter la pulvérisation spontanée.
« Nous obtenons ainsi une poudre d'hydrate de chaux qui ne retient
que le minimum d'eau nécessaire à son hydratation , et que nous blu
tons ensuite dans un blutoir ordinaire de toile métallique , analogue à
ceux qui servent au blutage du son , du platre , ou du noir animal
Nous séparons ainsi les incuits et tous autres corps étrangers .
« C'est cette poudre fine que nous mêlons aux jus sucrés à cet
effet, au sortir des presses hydrauliques , et quelle que soit d'ailleurs sa
provenance, le jus sucré est recueilli par une rigole et dirigé vers un
récipient cylindrique de tôle , lequel est muni d'un agitateur animé d'une
vitesse convenable . Cet agitateur peut avoir une disposition quelcon
que : il se composera , par exemple, d'un arbre vertical, tournant sur
pivot et maintenu par un ou plusieurs collets , et recevant, par l'inter
médiaire d'engrenages et de poulies, le mouvement du moteur de
l'usine .

• Cet arbre est muni de bras ou palettes planes , inclinées , dirigées


selon les rayons , et alternant avec d'autres palettes fixées à la paroi de
la cuve .
« Le liquide de la cuve , entraîné d'un côté par les palettes mobiles
calées sur l'arbre , retenu d'un autre côté par les palettes fixes , reçoit
un mouvement d'agitation très propre à mélanger intimement les
matières .
<< Un autre moyen serait de faire barbotter un gaz ou de la vapeur
dans le liquide , au moment où il reçoit la poudre de chaux .
Enfin , cette agitation , ce brassage des matières pourrait aussi
s'obtenir à bras d'hommes , mais avec bien moins d'économie .
La poudre d'hydrate de chaux est ajoutée successivement et au
fur et à mesure de l'arrivée du jus dans la cuve , pendant que l'agitateur
mécanique tourne et assure leur mélange intime .
<< Quand la cuve a reçu la quantité de jus convenable , l'orifice d'ad
mission est fermé, et le jus venant des presses hydrauliques est dirigé
vers une autre cuve semblable .
<< Pendant que cette autre cuve se remplit et est chaulée comme la
Procès-verbaux des séances du Congrès. 179

précédente, quelques tours d'agitateur achèvent dans celle-ci le mélange


du jus et de la chaux , et son contenu est immédiatement envoyé par
un jeu de pompes , ou un monte-jus , dans une des chaudières à défé
quer et à carbonater, pour que le travail de défecation , carbonatation ,
décantation , etc. , soit continué à la manière ordinaire .
Ajoutons que le mélange du jus et de la poudre d'hydrate de chaux
dans la cuve à agitateur produit un commencement de défécation à
froid , qui facilite beaucoup le travail subséquent.
Aussi obtenons - nous , par cette méthode , des jus d'une pureté
remarquable . »
Quant à l'importance attribuée par M. Mittelman aux 2 ou 3 gram
mes de sels apportés par l'eau du lait de chaux pour traiter les jus de
100 kilog . de betteraves , nous ne saurions l'admettre ; car cette quan
tité, dont l'effet sur la cristallisation est fort contestable , est insigni
1 fiante par rapport aux sels de la betterave qui sont environ 200 fois
plus considérables .
M. Mittelman. Il faut toujours trouver une explication . J'ai
pensé à cela.
M. Pellet. - Il y a peut - être encore une autre explication . Lors
que vous prenez une chaux quelconque, il est rare que l'on trouve
100 p. 100 ; lorsque vous avez une chaux très pure , si vous trouvez 94
c'est considérable . Dans certaines chaux de mauvaise qualité , vous
trouvez 70 p. 100 seulement . Par conséquent, il y a des éléments étran
gers . Il en résulte donc une formation de silicate de chaux qui passe
en grande partie à l'état soluble lorsque vous faites le lait de chaux , et
si vous supprimez la fabrication du lait de chaux vous supprimez ce
silicate de chaux . Si vous faites des analyses complètes d'écumes des
filtres- presses, vous trouverez souvent 10 , 15 et 20 de silice en gelée ,
qui provient de la chaux elle - mème . Par conséquent, il peut se faire
qu'en employant la chaux en poudre , qui précisément , ne reste pas long
temps en contact de l'eau , on ne forme pas de silicate de chaux .
M. Vivien . - Mais la poudre de chaux est mise en suspension
dans le jus.
M. Pellet . - Si vous examinez la solubilité de la chaux dans le
jus vous verrez qu'elle est différente suivant le degré de concentration
du lait de chaux et suivant l'état sous lequel cette chaux est employée ,
et suivant que la poudre est anhydre ou hydratée .
M. Aulard. th, Nous avons employé , il y a trois ans , à Hal , la
farine de chaux . Ces essais ont été publiés il y a trois ans dans le Bul
letin de l'Association des chimistes belges où on pourrait lire les résul
tats obtenus .
M. Manoury. - C'est employé depuis dix ans en Allemagne et
partout, tant en chaux anhydre qu'en chaux hydratée .
M. Aulard . - Je confirme ce que disait M. Pellet , et vous verrez
180 Procès-verbaux des séances du Congrès.

même dans cette étude les résultats au point de vue de la solubilité de


la chaux et des sels de chaux .
M. le Président . - Il y a encore la facilité de combinaison de
la chaux en poudre avec les autres corps , car en somme cette facilité
de combinaison, je crois me rappeler qu'elle a été longtemps admise
dans le procédé Steffen ; on considérait qu'on ne pouvait pas unir
complètement la chaux au sucre dans la mélasse . Par conséquent,
l'action de la chaux anhydre n'est pas la même au point de vue du
sucre que l'action du lait de chaux . Il y a donc un pouvoir de combi
naison différent vis-à - vis du sucre qui peut être parfaitement différent
vis- à-vis des autres matières organiques . Il parait donc assez admis
par tout le monde que l'action est différente et plus énergique , et
comme l'a dit M. Vivien, si la raison que M. Mittelman a admise peut
ne pas être la raison exacte , il y a d'autres raisons qui confirment ce
résultat.
M. Vivien. — M. Mittelman emploie de la chaux hydratée .
M. Mittelman. - Rien qu'hydratée, à 12 p . 100 d'eau.
M. Vivien . - C'est cette manière d'opérer que l'on appliquait
depuis longtemps dans les raperies ; dans les usines centrales on fait
de la chaux hydratée qu'on emploie à la râperie au lieu de préparer du
lait de chaux . C'est indiqué comme cela depuis 1871 dans le brevet de
M. Dervaux .
Les travaux de M. Mittelman sont très intéressants en remettant
la question de nouveau sur le tapis et en montrant qu'il y a augmenta
tion d'épuration , ce qui est très important .
M. Pellet. - Est-ce que M. Mittelman a bien indiqué le temps
de contact entre la chaux et le jus ?
M. Mittelman. Aussitôt que la poudre est mise en contact
avec le jus , elle est immédiatement mélangée . L'opération ne dure pas
une minute . Le jus est envoyé aussitôt aux chaudières où se fait l'opé
ration de la carbonatation .
M. Pellet . - Le jus a quelle température ?
M. Mittelman . ――― 84, 85 degrés .
M. Vivien . - Le jus est chauffé après l'addition de chaux ?
M. Mittelman . www Avant . On chauffe le jus sortant de la diffu
sion, on le filtre et chaule et on l'envoie à la carbonatation .
M. Tardieu . --- M. Vivien fait remonter l'emploi de la chaux
hydratée en poudre à 1871 , dans un brevet de M. Dervaux . Quelques
années avant , en 1867, c'était déjà appliqué par M. Stiévenart . Il a
renoncé à ce procédé , à cause de la difficulté qu'éprouvaient les hom
mes qui maniaient cette poudre de chaux ; ils étaient obligés de se cou
vrir la bouche par une espèce de masque . Puis maintenant, dans le
procédé Steffen , en 1875, il était assez difficile de trouver des hommes
Procès-verbaux des séances du Congrès . 181

de voulant se charger de ce travail , malgré l'obéissance des ouvriers alle


mands.
M. Aulard . -- Alors c'est regrettable pour les ouvriers , parce que
c'est cela qui m'a guèri d'une maladie de poitrine . (Rires. )
M. Manoury. — Pour répondre à M. Tardieu je rappellerai que
dans mon procédé on emploie la chaux en poudre hydratée et que les
ouvriers ne s'en trouvent pas plus mal puisqu'il y a 40 installations
IC fonctionnant en Allemagne, en Autriche, en Russie et en France, et
jamais personne ne s'est plaint de cette chaux hydratée .
M. Aulard . — Dans le procédé Steffen on a monté des appareils
de 18.000 francs qui n'ont pas marché deux mois . On les a laissés tels
quels parce que l'ouvrier préférait ne pas les faire marcher.
M. Tardieu. — C'était précisément dans une usine où on appli
quait le procédé Manoury, à Hal, chez M. Noguel ... Eh bien, les hom
mes avaient un masque .
M. Manoury . - Quelques-uns en avaient, d'autres n'en avaient
pas. Moi , je n'ai jamais pris un masque .
M. Vivien . — Il est évident que la poudre de chaux est désagréa
ble à respirer .
M. Rimbert . - A Cuba , dans les usines , nous employons la
chaux en poudre . Les Chinois font cela du commencement à la fin de
la fabrication sans se plaindre .

Question XVI. - Quelles difficultés rencontrez - vous dans la car


bonatation des jus denses et comment les évitez- vous ?

M. Mittelman . ―― Le travail des jus denses n'offre pas de diffi


cultés quand on a soin d'observer quelques règles indispensables à sa
réussite . Par contre, les avantages sont très sérieux . Ici comme plus
haut, nous insistons sur le principe que nous avons adopté depuis
plusieurs années, c'est de réduire le plus possible la durée de la cam
pagne. C'est l'unique planche de salut du fabricant, car non seulement
il risque moins de perdre une partie du sucre des betteraves ensilées ,
mais encore il réduit la main - d'oeuvre , l'usure du matériel , la con
sommation de charbon , etc. , etc.
L'épuisement des cossettes n'est pas plus inférieur par un tirage des
jus à haute densité que par un tirage des jus faibles.
Nous avons déjà travaillé des jus dépassant la densité de 6º, pendant
que l'épuisement ne dépassait pas 0.20 p . 100. En tirant p . 100 kilog .
de betteraves 110 à 120 litres de jus au lieu de 140 à 160 ; un simple
calcul prouvera qu'il y a là encore une source sérieuse d'économies à
réaliser sur le combustible .
Pour que le travail réussisse bien et ne prolonge pas la carbonata
tion il faut avoir soin d'abord de faire le meichage à la diffusion avec
2
182 Procès -verbaux des séances du Congrès .

du jus chauffé à son passage dans les calorisateurs ; attendre ensuite


quelques minutes après meichage (porte ouverte pendant mei
chage pour chasser la masse d'air) , avant de soutirer le jus ; soutirer
et porter immédiatement la température de ces jus à 80° degrés centi
grades , ajouter la poudre chaux mélanger et envoyer à la carbo
natation. Réchauffer à 80 ou 85° C, carbonater et finir sans porter les
jus à l'ébullition.
De cette façon , on provoque d'abord une diffusion profonde de la
cossette fraiche , on agit ensuite sur les matières albuminoïdes en les
coagulant et on évite finalement la formation des sucrates insolubles
qui retardent la carbonatation .
Ces jus obtenus par ce mode de travail sont d'une blancheur et
d'une limpidité parfaites, le passage aux filtres presses et l'épuisement
des écumes sont faciles .

Question XVIII . - Avant de commencer la 2º carbonatation et après


l'addition nouvelle de chaux , portez - vous les jus à l'ébullition
dans le but de décomposer les sels ammoniacaux , et quels ré
sultats avez-vous constatés , soit comme épuration , soit comme
rendement des bas- produits , soit au point de vue des incrusta
tions du triple - effet ?

M. Mittelman. --- Les jus décantés ou filtrés , après la pre


mière carbonatation sont envoyés à la saturation , additionnés d'une
nouvelle quantité de poudre de chaux , et portés à l'ébullition énergique.
L'effet du chauffage à la saturation est avant tout la destruction
complète du non sucre non encore décomposé, mais se trouvant en
dissolution . Les matières azotées qui ne doivent pas être décomposées
à la 1 carbonatation , mais simplement précipitées -- ce qui aura lieu
en ne faisant pas bouillir après la première carbonatation - seront
éliminées par filtration . Il reste encore néanmoins du sucre interverti
ainsi que des matières azotées qui ont échappé à la précipitation.
de la 1 carbonatation et qui seront détruites à la 2º saturation par
l'effet de l'ébullition avec de la chaux nouvelle .
Les résultats immédiats de ce mode d'opérer sont l'élimination des
incrustations dans les tubes de l'appareil à évaporer , une cuisson plus
facile et une pureté plus élevée des sirops .

Question XXI . — Quelle est la valeur de l'épuration saline et orga


nique produite par la diffusion , la 1re et la 2° carbonatation , la
filtration mécanique et la concentration dans le triple- effet ?

-
M. Mittelman . — L'épuration saline des jus a été pendant la cam
pagne écoulée et avec de la poudre de chaux hydratée , supérieure à
l'épuration des jus pendant la campagne précédente, faite avec du lait.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 183

Voici quelques chiffres des coefficients salins relevés au hasard dans


le journal du laboratoire :

Jus de diffusion ..... 24.29 24.34 22.51 23.15 19.90


Jus de 2me carbonatation .. 32.85 31.60 28.24 31.53 27.38

Il nous a paru intéressant de vérifier un phénomène que nous avons


remarqué pendant la campagne 1890-91 sur les sirops évaporés et dont
la pureté augmentait à mesure que le triple-effet s'éncrassait davan
tage.
A cet effet, et comme nous nettoyons tous les 15 jours , nous avons
recherché qu'elle était l'alcalinité, le coefficient salin et la pureté des
sirops dequis le 1er jour après nettoyage jusqu'au 15mº jour .
Voici le tableau qui indique les chiffres relevés :

1er jour. 2. 3. 4. 5º 6. 7• 8.
Alcalinités ..... 0.60 0.56 0.52 0.50 0.50 0.47 0.40 0.45
Coefficients salins . 29.37 29.51 31.48 31.19 30.44 31.35 29.82 30.91
Puretés ......... 90 D 89.45 91.53 89.95 90.23 91.75 91.66 92.50
9. jour. 10° 11° 120 13. 140 150
Alcalinités.. 0.42 0.85 0.34 0.35 0.26 0.20 0.18
Coefficients salins . 31.85 32.22 32.76 33.08 34.01 33.98 34.41
Puretés ... 92.30 92.27 94.07 93.31 94.28 94.15 94.17

Oserions-nous tirer une conclusion de ces chiffres , ou recommander


de laisser le triple - effet se salir de plus en plus en vue de relever le
coefficient salin et la pureté des sirops ? Evidemment non !
Mais il est incontestable que le dépôt des matières salines accumulé
sur les serpentins et tubes de l'appareil à évaporer, exerce une influence
épurante notable sur les sirops , influence qui est d'autant plus forte
que l'alcalinité devient plus faible.
Mais cette composition apparente très favorable n'empêche pas que
ces mêmes sirops ne sauraient rester longtemps dans leurs bacs d'at
tente sans subir une altération , dont le commencement se manifeste
toujours par la perte complète de leur limpidité .
M. Vivien. — L'épuration saline et organique du jus pendant
l'évaporation et au fur et à mesure que le triple - effet se salit , est une
découverte tout à fait extraordinaire . Dans le tableau donné par M.
Mittelman , il y a, il est vrai , des écarts d'un jour à l'autre ; mais la
courbe est parfaitement croissante .
Il y a donc abaissement d'alcalinité et augmentation du quotient
salin et du degré de pureté C'est là un fait qu'il faudra vérifier . Il est
très intéressant si cela peut ainsi se produire .
M. Manoury. - Me
ssieurs , ce fait paraît tout à fait extraordi
naire , mais il peut s'expliquer , suivant la nature de la chaux . Si vous
184 Procès-verbaux des séances du Congrès.

avez des chaux magnésiennes , vous pouvez parfaitement avoir une


augmentation du quotient salin par ce fait que la potasse mise en li
berté par l'alcalinité peut former des combinaisons organiques avec la
magnésie , combinaisons insolubles . C'est la seule chose qui puisse
expliquer l'augmentation du quotient salin par l'évaporation .
M. Pellet . ― Mais c'est la même usine qui a fait toutes ces expé
riences.
M. Manoury . - M. Vivien disait : nous pourrons vérifier cela
pendant la campagne . Je crois que cela peut se produire dans une
usine et non dans une autre .
M. Vivien. - M. Pellet fait remarquer que le premier jour après
le nettoyage , on avait la même chaux que le quinzième jour .
M. Manoury. - Le fait du dépôt de sels doubles sert d'amorce .
M. le Président . - C'est précisément là la question intéres
sante , et c'est ce que M. Mittelman remarque .
M. Manoury . - Je dis que cela peut résulter de la nature de la
chaux employée , et toutes les usines ne sont pas en mesure de faire la
même remarque . J'avoue que dans toutes les usines où j'ai travaillé,
j'ai vu le contraire, plus le triple - effet était sále plus nous avions dimi
nution de quotient salin .
M. Mittelman . — J'ai fait cette expérience cette année - ci comme
suite d'une autre expérience , l'année dernière .
M. Pellet . -- Avez-vous recommencé en obtenant toujours la
même courbe ?
M. Mittelman -- J'ai opéré pendant 15 jours, et les résultats
étaient parfaitement identiques .
M. le Président . - Cela n'a rien d'anormal . Nous savons tous
que les dépôts servent d'amorce , et nous savons tous que lorsqu'on
fait évaporer par un serpentin neuf, certaines solutions , le serpentin ne
s'encrasse pas. Quand le serpentin commence à s'encrasser , les dé
pôts augmentent en épaisseur, et ce serpentin n'a plus la surface aussi
lisse qu'avant. Or , tout encrassement produit épuration dans le jus
qu'on a évaporé . Par conséquent l'épuration du jus est la conséquence
de l'augmentation du dépôt sur les surfaces .
M. Aulard . - Contrairement à ce que disait M. le Président, je
crois qu'il y a une question double ; plus le serpentin est propre plus la
décomposition du sucre est grande . On arriverait dans les comptes de
M. Mittelman à des quotients de 98 et 99 ; cela n'est pas possible .
Dans de nombreuses usines nous n'avons eu aucune différence de
pureté ou une différence tellement minime qu'elle peut parfaitement être
négligeable, et cela avec les moyens si perfectionnés que nous avons
actuellement, et puisque nous n'avons pas constaté de différence il
faut croire alors que le cas de M. Mittelman n'est pas extraordinaire.
mais qu'il est unique .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 185

- Est-ce que lorsque vous faites l'analyse du sirop


M. Pellet .
vous le ramenez à la densité du jus ? Voilà la question .
M. Mittelman. Parfaitement.
M. Aulard . ―――――――― On pourrait alors fournir aux fabricants de sucre

des triple-effets qui auraient 15 jours de marche..... (Rires .)


M. Manoury . -- Je crois que tous ces Messieurs ont remarqué
que lorsqu'on a nettoyé les appareils , le travail est meilleur que lors
que les appareils sont sales .....
M. Aulard . -- Je dis qu'on arriverait à une pureté colossale .
M. le Président . ――― Nous pouvons dire que les résultats de
M. Mittelman reposent sur des faits sérieux , et comme le disait
M. Vivien tout à l'heure , nous vous conseillons à tous , d'observer de
nouveau ce fait et de voir s'il se confirme partout . Ce n'est que par l'ex
périence de vous tous qu'on arrivera à tirer les conséquences de ce fait.
M. Manoury . - Je crois que ces Messieurs feront bien en même
temps de voir la composition des chaux employées pour l'épuration
des jus, afin d'arriver à l'explication de ce fait ... M. Mittelman nous
signale un fait, il y a donc une cause . Pour la trouver il faut connaître
la composition des agents chimiques employés.
M. Mittelman. - J'ai trouvé la même chose que l'année der
nière, avec les mêmes agents , c'est-à - dire avec la mème chaux .
M. Horsin-Déon. - Je voudrais demander à M. Mittelman si
les sirops étaient beaux ou s'ils étaient devenus rouges .
M. Mittelman. ―― Les sirops étaient plus bruns à la fin du
quinzième jour qu'au commencement . J'ai même fait remarquer à la fin
de mon observation que ces sirops ne se conservaient pas longtemps .
M. Horsin -Déon . ―――― En Russie où on nettoie les appareils le
plus rarement possible , j'ai vu que les incrustations augmentaient et
que le coefficient de pureté restait constant . Les cuites étaient très dif
ficiles à faire. J'ai vu cela dans un appareil très grand dans lequel il y
avait des quantités de liquide considérables et alors il y avait des
quantités de jus en ébullition pendant un temps infini . Il est possible
que dans un appareil où il y a beaucoup de liquide il y ait un travail
qui n'existe pas dans un appareil où il n'y en a presque pas . Les petits
appareils , selon moi , sont préférables ... Je ne sais pas comment est
l'appareil de M. Mittelman , mais peut- être est-il volumineux ce qui
fait
que le liquide y reste en ébullition pendant très longtemps . Lors
que les appareils se chargent d'incrutations , les sirops deviennent
rouges et très mauvais .

M. Pellet. - Le fait de l'augmentation de pureté observée par


M. Mittelman est très important. Mais au point de vue du rendement
industriel a t-il obtenu une grande différence, parce que c'est ce qu'il
faut voir ? Avez-vous obtenu des résultats différents au point de vue du
rendement à la cuite ?
186 Procès-verbaux des séances du Congrès .

M. Mittelman. ――――― La différence a été très légère ; je ne puis


pas vous dire au juste de combien était l'augmentation , mais je n'ai pas
diminué.
M. Horsin-Déon . - J'ai constaté au contact de ces impuretés
une fermentation spéciale . Lorsqu'on considère cela au microscope , on
voit dans le centre une espèce de matière verdâtre qui provoque la RES
fermentation dans les jus et dans les sirops . Je vous conseille d'obser
ver cela dans des incrustatians un peu épaisses , surtout dans le troi [1
sième corps du triple - effet , afin de voir si cela n'est pas un centre de
fermentation . J'ai remarqué cela dans une sucrerie , et on a été obligė
d'arrêter parce que les sirops fermentaient dans la dernière caisse.
Un membre. ――― A force de ne pas nettoyer !
M. Mittelman. J'ai dit que le sirop s'altérait au bout de peu
de temps si on ne s'en servait pas tout de suite.
M. Vivien . ―――― Voici les conclusions du rapport de M. Mittelman
à propos de cela . (Voir plus haut. )
Comme vous le voyez , M. Mittelman a répondu d'avance à la
majeure partie des objections qu'on vient de lui faire. Il y a là un fait
qui parait extraordinaire . Il faut le vérifier l'année prochaine et voir
s'il y a augmentation de pureté du sirop , en même temps il faut faire
l'analyse de la chaux comme M. Manoury l'a demandé tout à l'heure ,
et j'ajouterai aussi , faire l'analyse du dépôt afin de voir s'il y a d'autres
formations . Il y a là une étude qui mérite d'être approfondie parce que
le fait paraît tout à fait anormal . Il n'en est que plus intéressant, car
si on nous avait demandé à nous tous s'il y avait épuration , nous au
rions répondu : non .

CHAPITRE VII

Question XXX . ――― Avez-vous employé l'acide sulfureux ? où, com


ment, quels résultats en avez -vous obtenus ?

Nous avons travaillé pour la première fois pendant la campagne


écoulée avec de l'acide sulfureux - gazeux .
Quoique notre installation , pour commencer , ne comportait l'emploi
de ce gaz que pour la cuite , emploi que nous modifierons de manière à
faire subir le traitement sulfureux aux jus concentrés , nous avons pu
tirer dès maintenant quelques conclusions que nous nous réservons
de vérifier l'an prochain.
Nous avons fait alternativement une cuite avec de l'anhydre sulfu
reux , une autre sans le concours de ce gaz , pendant une assez longue
période, et nous avons constaté :
1° Qu'avec de l'acide sulfureux , la durée de la cuisson était nota
blement inférieure à celle faite sans SO2 , en moyenne de 3/4 d'heure ;
En arrêtant l'accès du gaz sulfureux , deux heures avant la fin de
Procès-verbaux des séances du Congrès. 187

cuite, celle ci est tombée avec une alcalinité de 0,08 sans qu'il y ait
eu trace d'inversion ;
3º La décoloration de la cuite était parfaite ;
4° L'action épurante de l'acide sulfureux employé pour la cuite
était nulle . Les masses cuites de 2º jet provenant de l'égouttage des
masses cuites de 1er jet faites avec de l'SO2 , étaient plus claires que
celles provenant du travail ordinaire ; mais les rendements des deux
étaient identiques à peu de chose près ;
5º Les rendements en blancs des masses cuites sulfitées , étaient
légèrement supérieurs aux rendements des cuites ordinaires . Nous
attribuons cette différence à l'emploi moindre de clairce et vapeur à la
turbine, étant donnée la blancheur de la cuite ;
L'anhydre sulfureux indroduit dans la masse cuite de 2º jet pendant
la cuisson, n'a produit aucune augmentation de rendement, compara
tivement aux masses cuites ordinaires . Cependant le sucre des cuites
sulfitées était plus beau.

CHAPITRE IX
Question XXXVI. - Comment pratiquez - vous le serrage de la masse
cuite ? à quelle température le turbinez -vous ?
Le turbinage des masses cuites de 1r jet doit se faire aussitôt la
coulée, c'est-à-dire à chaud.
Nous avons fait plusieurs expériences à l'effet d'établir l'écart entre
les rendements des cuites turbinées à chaud et d'autres turbinées six
heures après coulage . En opérant chaque fois sur 36 hectol . 60 de la
mème cuite coulée dans des bacs séparés, nous avons eu les résultats
suivants en sucre blanc .

A CHAUD A FROID

Hectolitres Sucre Sucre


obtenu . Rendem Polarisat . Hectolitres obtenu . Rendem Polarisat .

36 60 3192k 87.2 99.30 36 60 3122k 85.3 99.30


36 60 3154 36 60 84.4
86.1 99.10 3090 99.10
36 60 3209 3149 86.0 99.20
87.6 99.10 36 60
36 60 3180 3130 85.5 99.30
86.8 99.40 36 60

Nous voyons par ces chiffres que la différence de rendement est


très sensible , ce qui s'explique par le fait que les cuites froides exigent
plus de clairce et plus de vapeur pour avoir la même polarisation que
les masses cuites turbinées à chaud .
M. Vivien . ―
Il y a sur cette dernière question plusieurs chiffres
qui arrivent à conclure qu'il faut turbiner la masse cuite chaude .
188 Procès-verbaux des séances du Congrès .

M. Manoury. Et comme rendement ?


M. Vivien . ―――― 86, 87.
M. Manoury . -- Cela paraît extraordinaire . Nous autres , aux
colonies , chaque fois que nous voulons turbiner à chaud nous avons
des rendements faibles .

Un Membre. Je proteste , moi , j'ai plus de rendement .
M. Vivien . — Après avoir donné différentes expériences tantôt à
froid tantôt à chaud , M. Mittelman conclut qu'il y a plus de rende
à chaud :
M. Aulard . — Ce n'est pas une raison pour dire qu'il vaut mieux
travailler la masse cuite chaude , parce qu'avec une masse cuite froide
on peut arriver à un très grand rendement . Ce n'est pas parce que la 1
masse cuite est chaude que ça lui donne ce rendement , c'est simple
ment parce que ça évite de mettre un excès de clairce .
M. Mittelman . Cest ce que je viens de dire plus haut .

Question XXXVII . Faites-vous la rentrée des égouts dans le


travail et comment procédez -vous ? Quels résultats obtenez- vous .
M. Mittelman . -- La réponse sur la question concernant la
rentrée des égouts dans le travail a été traitée par nous l'an dernier
pour le précédent questionnaire. Nous confirmons la valeur de ce pro
cédé et les résultats obtenus sans y revenir.

Question XXXIX . - Avez-vous pratiqué la cristallisation des bas


produits en l'amorçant avec du sucre déjà cristallisé ?

Nous confirmons également nos dires en ce qui concerne la cris


tallisation des bas produits amorcés par du sucre déjà cristallisé .

Question XL. Comment claircez -vous ? Freinte au turbinage .


Avez-vous déterminé la quantité de sucre cristallisé contenu
dans une masse cuite ?

L'année dernière nous avons fait une série d'expérences dans le


but de déterminer la clairce la plus avantageuse pour le turbinage des
sucres blancs . Nous avons opéré sur une seule cuite et sur une quan
tité de 5 hectoi. pour chaque claire .
Cette question étant assez importante, nous voulions vérifier le
fait, et nous avons repris ces essais en opérant sur plusieurs cuites à
différentes époques et sur des quantités plus fortes.
Voici les résultats que nous avons obtenus :
a . 36 h 60 de masse cuite 1er jet , turbinės sans cla rce, mais
seulement avec vapeur ont donné :
3,365 kilog . de sucre de polarisation de 98.40 .
Rendement par hectol . de masse cuite 91.9 ..
Procès-verbaux des séances du Congrès. 189

b. 36 h . 60 de masse cuite turbinés avec clairce chaude et pesant


35° B. et vapeur, ont donné :
aux 3.240 kilog. de sucre . Polarisation 99.20 .
VCDS Rendement : 88.5 . Différence a b : 125 kilog.
c. 36 h . 60 de masse cuite 1er jet turbinés avec une clairce de 20° B. ,
de 25° C. de température et vapeur , ont donné :
Es tantôt à 3.209 kilog. de sucre . Polarisation 99.10 .
de rende Rendement : 87.6 . Différence a ____ c : 156 kilog.
d. 36 h . 60 de masse cuite 1er jet turbinės avec de l'eau froide
aut mieux comme clairce et vapeur ont donné :
ite froide
3.184 kilog . de sucre . Polarisation 99.40 .
rce quela Rendement : 86.9. Différence a ―― d : 181 kilog .
t simple Nous ne recommandons pas le turbinage a sans clairce , malgré le
rendement élevé, les sucres n'étant pas d'une homogénéité parfaite .
t. Les chiffres obtenus de plusieurs autres cuites nous accusent la
même proportion en fait de freinte par le clairçage .
dans Les toiles métalliques qui servent pour garnir les turbines sont
Z-VOUS d'une importance considérable pour les rendements en sucre des

rnant masses cuites . Nous avons garni plusieurs turbines avec de la toile
métallique de Libermann à tissu très serré et se fermant par un fil en
derniz
tire-bouchon , et nous avons laissé une turbine garnie d'une toile mé
He ce pro
tallique ordinaire .
En vérifiant la quantité de sucre obtenue par l'une et l'autre turbine
d'une quantité de masse cuite rigoureusement pesée, nous avons
des bas
1 trouvé à chaque fois plus de 2 kilog . de sucre pour 100 kilog. de masse
sé ?
cuite en plus en faveur de la toile de Libermann .
e la cris
allise.
Question XLII. ---
Quel est le degré de cuisson de vos bas- produits ,
ge leur teneur en eau et leur pureté .
turbina .
é contenu M. Mittelman. Degré de cuisson pour les 2º jets : Filet , 9 à
10 p. 100 d'eau , pureté 78.82 . Degré de cuisson pour les 3º jets : Filet
ces dansle fort, pastille sur la langue, 7 à 8 p . 100 d'eau , coefficient salin , 8 à 9.
e
binag des
☛ une quan Question XLIII. - A quoi attribuez-vous la mousse que l'on re
er marque quelquefois sur les bacs d'emplis . Comment l'empêcher
s vérifi le de se produire , comment l'enrayer ?
eu cu s à
r s i t e
M. Mittelman . ―――
La mousse que l'on remarque parfois sur les
bacs d'emplis ne provient pas d'une fermentation alcoolique propre
cla rce, mais ment dite . Nous n'avons pas constaté dans ces mélasses mousseuses
une quantité de glucose supérieure à celle des mélasses normales ,
mais bien des matières visqueuses, et l'on pourrait à la rigueur appeler
ce phénomène , fermentation visqueuse .
190 Procès-verbaux des séances du Congrés .

La présence de ces mousses peut avoir son origine :


a. Dans un chauffage exagéré des jus à la diffusion . Nous avons
cité à sa place les inconvénients qui en résultent.
b. Une carbonatation défectueuse ; soit qu'on ait poussé celle- ci
trop loin, soit qu'on n'ait pas mis suffisamment de chaux, soit enfin,
qu'on ait chauffé trop fort après la 1r carbonatation.
c. Une alcalinité insuffisante dans les jus et sirops .
d. Chauffage exagéré des emplis , et malpropreté des bacs .
Pour les 2 jets , la température doit se maintenir entre 35 et 40° C.
Pour les 3° jets on chauffe à 50° C. et on laisse la température s'a
baisser à 40° de temps à autre .
e. Travail des betteraves ayant subi l'action du gel et du dégel .
Le meilleur moyen de s'en débarasser c'est d'enlever ces mousses ȧ
mesure qu'elles se sont formées , de couler ensuite une solution de
soude caustique sur toute la surface, mouvronner à une faible profon
deur et couvrir avec une couche de 1 à 2 centimètres d'eau froide .

CHAPITRE X

CONTROLE DES PERTES

Question XLVII. — Quelles observations avez-vous à présenter sur


le système de contrôle mutuel entre les fabriques de sucre ,
proposé par l'Association ?

M. Mittelman . - Nous approuvons et sommes partisans du sys


tème de contrôle mutuel entre les fabriques de sucre , mais nous vou
drions un plus grand nombre d'adhérents et ensuite un classement des
renseignements par ordre de département .

CHAPITRE XI

- Quelles causes produisent le frai de grenouille dans


Question LI. —
les jus de la diffusion et les sirops ? Comment l'évitez - vous ?

Le frai de grenouille , désigné généralement sous le nom de


gomme » est un produit qui se forme au détriment du sucre cristalli
sable. Sa composition chimique et la manière dont elle se produit ne
sont encore qu'imparfaitement connues .
Toutefois , d'après divers auteurs, cette gomme serait le produit de
l'activité vitale des bactéries désignées sous le nom d'ascococcus mé
sentéroïdes et auxquelles il faut attribuer un dédoublement du sucre
cristallisable .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 191

Si on expose du jus vert de betteraves ou du jus déféqué à l'action de


Nous avons l'air pendant 24 heures , il se développe une masse gelatineuse qui pré
sente l'aspect de morceaux de gomme agglomérés entre eux . Sous le
ussé celle-ci mi roscope on peut distinguer ces morceaux qui paraissent soudés l'un
¤, soit enfa, à l'autre pour former des masses plus compactes . Le développement de
cette gomme, dont l'intérieur est le siège de la bacterie active , peut
devenir considérable au point de décomposer tout le sucre cristallisable
acs. contenu dans le liquide .
= 35 et 40° C. Le frai de grenouille se forme en abondance dans les presses conti
pérature s nues, au bas des filtres mécaniques , dans les tuyaux à jus et dans les
réservoirs destinés aux jus et aux sirops .
du dégel . Pour empêcher cette gomme de se produire, il faut que la circulation
Es mousses& des liquides sucrés soit rapide , qu'il règne une propreté irréprochable
solutiond partout et que tous les bacs à jus et à sirops soient couverts . Le service
ible profor des filtres mécaniques doit être particulièrement soigné.
froide. Chaque filtre ne doit être en activité que 6 ou 8 heures au maxi
mum, après quoi il doit être lavé à grande eau autant que possible
chaude .
C'est le meilleur moyen de prévenir la formation des frais .
Etant donné la solubilité de cette gomme dans la soude caustique et
l'acide phénique, on emploiera l'un ou l'autre de ces produits pour la
détruire une fois formée .

ésenter sur M. Vivien . — M. Mittelman attribue la formation des gommes ,


s de sucre. généralement connues en sucrerie sous le nom de frai de grenouille,
à la présence d'une bactérie l'ascococcus mesenteroïdes et recom
mande la propreté et les lavages à la soude caustique ou à l'acide phé
ans du sys nique pour en empêcher le développement.
S nous vou On savait déjà par des travaux antérieurs , notamment ceux de
sement de M. Maxime Cornu et de M. Van Tieghem, que le frai de grenouille
était dû au développement du Leuconostoc mésentéroïdes provenant
d'une des phases du développement du mycelium des saccharomyces
et nous avons indiqué depuis longtemps déjà que l'on évite sa forma
tion et son développement en tenant les liquides à une température
élevée et aussi voisine que possible de l'ébullition .
uilledans La marche rapide que recommande M. Mittelman ayant pour effet
-vous? d'éviter le refroidissement permet d'atteindre le but désiré et revient à
m dire qu'il faut des liquides bien chauds .
eno de
lli Tel est le résumé du travail qui nous a été soumis et nous enga
e crista
geons nos collègues à lire le mémoire original car nous avons dû
it
produ te écourter bien des chapitres pour pouvoir vous donner une idée som
maire de ce mémoire consciencieux et d'une valeur réelle . (Applaudis
le produit de sements).
us
ococc mé
ent du sucre M. le Président . --- L'ordre du jour appelle la communication de
M. Bouvier, Directeur de la sucrerie de Montereau.
192 Procès-verbaux des séances du Congrès .

Épuration méthodique des jus et sirops.

Par M. J. BOUVIER.

Messieurs ,

Depuis l'origine de la fabrication du sucre en France, et sauf de


rares exceptions , on a persisté à épurer les jus avec la chaux, sous
forme de lait, et, après ce chaulage , souvent très imparfait, on s'est
contenté d'envoyer les jus ainsi chaulés dans les chaudières à carbo
nater, sans filtration préalable et en les additionnant ainsi d'une quan
tité d'eau considérable .
Chacun sait cependant que les jus verts contiennent une quantité
assez importante de pulpes folles et de matières diverses en suspension
et que la chaux employée sous forme de lait n'a plus la même énergie
que si elle était employée à l'état anhydre . Alors , pourquoi , si ces ma
tières sont simplement en suspension dans le liquide , ne pas s'en dé
barrasser par filtration avant même le chaulage afin d'éviter la forma
tion d'organates de chaux si nuisibles dans les opérations subsé
quentes ? et pourquoi aussi , ne pas chauler avec la chaux anhydre , on
tout au moins légèrement hydratée afin d'en faciliter le maniement , si
on arrive ainsi à éviter la dissolution de la chaux dans une quantité
considérable d'eau ?
Les différentes objections qu'on a pu faire sur le remplacement du
lait de chaux tombent devant les résultats incontestables que nous
avons obtenus à la sucrerie de Montereau pendant toute la dernière cam
pagne , résultats dont plusieurs de nos confrères se sont rendus compte.
Voilà pour les jus . Quant aux sirops , on les filtre bien au sortir du
triple-effet pour les débarrasser des matières en suspension qu'ils con
tiennent encore , mais on a laissé s'encrasser les tubes par des incrus
tations de phosphates et sulfates de chaux , ce qui ralentit l'évaporation
et oblige à des nettoyages fréquents , tandis qu'il est bien simple de
fixer ces matières en dehors des tubes pendant la concentration des jus,
dans l'appareil lui - même .
C'est donc l'épuration méthodique des jus et des sirops que nous
nous proposons de traiter en cherchant à résoudre ces questions par
des procédés simples et rationnels .
Nous commencerons par l'épuration des jus et nous passerons en
suite à l'épuration des sirops .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 193

CHAPITRE Ier

ÉPURATION DES JUS

Notre procédé comprend trois sortes d'appareils représentés par la


fg. 15.
1º Un bac mesureur A qui est en même temps bac réchauffeur ; il
est placé sur le plancher même de la diffusion , il contient un serpentin
de vapeur et un thermomètre à cadran ;
2º Un filtre double B à trois compartiments installé au - dessus du
bac mesureur et en communication avec lui au moyen du tuyau C ;
3º Deux bacs à chauler D.D. reposant sur le sol et en communication
d'une part avec le filtre ci-dessus et d'autre part avec la pompe alimen
tant les chaudières à carbonater.

Ces trois appareils servent aux trois opérations suivantes :


Le réchauffage des jus verts ;
La filtration de ces jus ;
Le chaulage par la poudre de chaux hydratée .

§ 1. - Réchauffage des jus verts.

Les jus , au sortir de la diffusion , sont reçus dans le bac mesureurA


muni de serpentin de vapeur capable de porter rapidement leur tempé
rature à 80° centigr. A ce degré, la nature des jus est modifiée , les ma
tières albuminoïdes qu'ils contiennent sont coagulées et restent en sus
pension ; il est donc facile d'en éliminer de suite la plus grande partie
par une filtration préalable avant le chaulage ; on évitera ainsi par
cette première élimination la formation de la plus grande partie des
organates de chaux et des sels de chaux qui en résultent.
Pour faciliter la filtration qui va suivre, on peut ajouter dans le jus
en même temps qu'on le réchauffe , soit des écumes fraiches de défé
cation (procédé Isopolsky) dans la proportion de 1 à 2 0/0 du poids du
jus, soit de noir fin, soit même de la poussière d'escarbilles pulvéri
sées, ces substances se mêlant aux matières en suspension les fixent
sur elles et les entraînent facilement .
Dès que la température de 80° est atteinte , on opère de suite la vi
tange des jus dans le filtre B qui est au - dessous.

§ 2. - Filtration des jus verts .

Le filtre B qui cette opération est à trois compartiments ;


son action est doubsert
le . à

Dans le premier compartiment (1 ) , un châssis en fer a . garni de


.
0
tours
25

Plancher
de
la
Diffusion

0 -00
20
tours

C
ORLAINO

H B d
)
1
(

Fig. 15 .
b a
)
2
( ZE

Ι I
tour
20 s

COD003022330
FA )
3
(
F G
D D

m 172
tour
15 s
Procès- verbaux des séances du Congrès. 195

toile métallique ou de tôle perforée est posé sur des cornières b.b.; il
est mobile , et il est facile de l'enlever par les poignées c.c. , en soule
vant le couvercle d.
Ce couvercle doit être à fermeture très étanche et il doit se mancu
vrer facilement.
Le compartiment (2) qui est au-dessous du premier est séparé du
compartiment (3) par un double fond e en tôle perforée ; dans son cen
tre, il a été établi un arbre en fer f. muni de palettes ; cet arbre est
mis en mouvement par un pignon commandé par transmission ou par
un levier manœuvré simplement à la main.
Ce compartiment (2) est rempli de matières filtrantes telles que sable
en grains, graviers, noir animal , éponges , fibres de bois , etc. , etc. , sui
vant les convenances . Quant à nous , nous donnons la préférence au
gravier de rivière, bien pur, débarrassé de toutes substances calcaires
et de la grosseur de haricots .
Enfin le compartiment ( 3) sert d'enveloppe au double fond perforé ,
il est demi-cylindrique pour faciliter l'évacuation des eaux sales , et il
amène les jus filtrés au col tournant F.
Ce filtre fonctionne de la manière suivante :
Les jus arrivant dans le premier compartiment par le tuyau c , dépo
sent sur la toile métallique les pulpes folles et les débris organiques
qu'ils tenaient en suspension et coulent ainsi , en partie épurés , dans le
deuxième compartiment ; l'épuration se continue alors à travers les
matières filtrantes qui retiennent les matières albuminoïdes coagulées
par la chaleur et qui ont échappé à la première filtration .

Enfin les jus en grande partie épurés en sortant du troisième com


partiment sont distribués au moyen du robinet à col tournant dans les
bacs à chauler D.D. qui sont au- dessous .
Le premier filtre a donc pour but de séparer les matières d'un cer
tain volume entraînées par le jus ; il remplit plus efficacement le rôle
de l'épulpeur qu'on avait l'habitude de mettre après le chaulage ; il est
donc nécessaire de le nettoyer souvent, ce qui se fait du reste vive
ment en soulevant le couvercle d et remplaçant par un autre propre le
châssis a quand on juge que les ouvertures sont obstruées .
Il ne reste donc dans le deuxième filtre que les jus débarrassés des
detritus qu'ils contenaient et ne tenant plus en suspension que les ma
tières grasses et gommeuses coagulées qui sont alors , à leur tour , ar
rétées par la matière filtrante du deuxième compartiment . Lorsqu'on
reconnait que cette deuxième filtration devient lente , on procède alors
au lavage à l'eau chaude .
Pour cela , on ferme les robinets d'alimentation E et de sortie F ;
on ouvre le robinet à eau chaude H et le robinet de vidange G des eaux
sales, et pendant que l'eau coule on met en mouvement l'arbre à pa
lettel' en embrayant la transmission qui le commande . La matière fil
196 Procès-verbaux des séances du Congrès.

trante soulevée en tous sens par les palettes est ainsi lavée facilement
sous le courant d'eau chaude qui entraîne toutes les impuretés , et elle
sert ainsi indéfiniment sans qu'on ait besoin de la renouveler.
Ce filtre double donne des jus bien épurés , il est clos, son action est
rapide , il n'offre pas de déperdition de chaleur ni d'oxydation par le
passage de l'air. Les jus en en sortant coulent alternativement dans les
bacs à chauler D.D. qui sont au- dessous et qui reçoivent chacun le vo
lume du liquide déterminé au bac mesureur .
C'est dans ces bacs que s'opère le chaulage des jus par la poudre de
chaux hydratée . (Applaudissements .)

-
§ 3. Chaulage par la poudre de chaux hydratée .

Jusqu'à ce jour, on a pratiqué le chaulage des jus, soit par le lait de


chaux , soit par la chaux anhydre, soit par la pâte de chaux . - L'em
1
ploi de lait de chaux , en dehors de la difficulté et de la régularité du
dosage, occasionne, comme nous l'avons vu , l'addition d'une quantité
d'eau considérable qu'il faut ensuite évaporer ; de plus , les impuretės
et les sels contenus dans l'eau viennent encore s'ajouter à celles conte
nues dans les jus .
Même, si on emploie les petits jus pour dissoudre la chaux , bien
que la quantité d'eau soit moindre, elle est encore notable , et par suite
de la présence du sucre dans ces petits jus et des sucrates formés , on a
déjà enlevé à la chaux une partie de son énergie .
L'emploi de la chaux anhydre réduite en poudre , comme on le fait
dans quelques sucreries allemandes , est d'un maniement difficile par
suite de son action corrosive , et de la poussière qui aveugle les ou
vriers .
Enfin la pâte de chaux , dont la fabricatiou est déjà bien plus simple ,
tout en présentant des avantages considérables sur les deux modes
d'emploi précédents , nécessite encore , pour être amenée à ce point , une
assez forte quantité d'eau.
Il reste alors la poudre de chaux hydratée qui tient le milieu entre
la chaux anhydre et la pâte de chaux .
Pour l'obtenir , il suffit de jeter sur la chaux vive , à la sortie du four
à chaux , la quantité d'eau nécessaire à son hydratation . On obtient
ainsi une poudre de chaux blanche, qui est un monohydrate de chaux
et qui n'a pas les inconvénients de la chaux anhydre .
Le tableau suivant indique les poids comparatifs d'eau et de chaux
employées dans les quatre modes d'opérer le chaulage ; il est supposé
dans ce tableau que le soutirage des jus à la diffusion a été de 13 hec
tolitres, que la poudre de chaux hydratée contient 15 0/0 d'humidité et
que la pâte de chaux en contient 46 0/0.
Procès-verbaux des séances du Congrès . 197

Quantité p. 100
en lait de chaux. Lait de chaux. Chaux anhydre Poudre de chaux Pâte de chaux.
anhydre.

10 % 15675 26k 75 41k80 64k05


11 172.45 29.45 45.75 70.70
12 188.10 32.10 49.90 77.20
13 203.80 34.80 54.05 83.50
14 217.40 37.45 58.25 90 (
15 236. 0 41.10 62.05 96.50

On voit clairement par ce tableau , élimination faite de la chaux


anhydre dont l'emploi est difficile, l'avantage que présente la poudre
de chaux hydratée sur l'emploi du lait de chaux , et même sur la pâte
de chaux , et si au lieu de comparer les poids entre eux , nous compa
rons les volumes , nous aurons cet autre tableau :

Quantité pour 100 Poudre


enlaitde chaux. Lait de chaux. de chaux hydratée. Pâte de chaux.

10 % 130 litres . litres . 3018 litres . 4411


11 143 34.1 48.2
2345

12 156 36.9 53.3


13 169 40.05 57.6
14 182 43.10 62
15 195 46.20 66.3

La densité moyenne de la chaux hydratée étant de 1.350 et celle de


la pâte de chaux de 1.450 ,
En résumé :
Comme un hectolitre de lait de chaux à 20° Baumé renferme 20k 60
de chaux anhydre plus 95,60 d'eau , soit 116k 20 , et comme la quantité
équivalente de poudre de chaux hydratée ne renferme que 15 0/0 d'eau
et 85 0/0 de chaux , si on chaule , par exemple , les jus à 4 0/0 de
chaux du poids de la betterave, on aura pour 100 kilogr . de bette
raves :

1° Avec le lait de chaux :


20.06 4
= - d'où,
{ 95.6 X
x18 litres 56 d'eau ;
I 2º Ave c la cha ux hyd ratée :
85 4
- d'ou ,
15 X
x = 0 litres 70,
soit une différen
ce de 17 litres 86 d'eau à évaporer en moins .

3
198 Procès-verbaux des séances du Congrès .

C'est donc à la poudre de chaux hydratée que nous donnons la pré


férence , son maniement est facile ; en s'en servant de suite après l'hy
dratation, il ne s'en dégage aucune poussière , on l'amène aux pieds
des bacs à chauler soit par des chariots, soit par une hélice ; la quan
tité nécessaire au chaulage des jus est alors rigoureusement pesée ou
mesurée . Cette opération faite , la poudre de chaux est versée dans un
panier m en tôle perforée , fixé sur le bord du bac dans l'intérieur et
dont la plus grande partie plonge dans le jus . Le jus pénètre faci
lement dans ce panier à travers les trous de la tôle , et il suffit de mou
voir une à deux minutes pour dissoudre complètement la chaux . Un
arbre n , muni de deux palettes , fixé dans l'intérieur du bac et mu par
transmission , opère le mélange dans le bac même , et si on a soin de
mettre un peu de graisse sur les palettes p. p. p . , il ne se produit pres
que pas de mousse . En mème temps qu'il y a dissolution rapide dans
le jus , il se manifeste une légère élévation de température dans le li
quide , les saccharates se forment facilement, la chaux agissant ainsi
avec toute son énergie , à une température convenable , sans que sa so
lubilité soit arrêtée ou par excès d'eau comme dans la formation du lait
de chaux , ou par la présence des bases et des autres matières en sus
pension comme lorsqu'on chaule sans filtration préalable .
L'opération dure à peine cinq minutes, si la poudre de chaux em
ployée contient des grumeaux ou des incuits, ces matières ont été
retenues sur la tôle perforée et on les a bien vite enlevées avec une
petite pelle à main.
Une pompe aspire ensuite les jus bien chaulės pour les envoyer aux
chaudières à carbonater.
Dans de pareilles conditions de travail , la carbonatation se fait faci
lement , les jus se travaillent sans difficulté, et , comme leur tempéra
ture est encore très élevée , le réchauffage est presque instantané .
Nous ne dirons rien de la carbonatation ni de la filtratien mécanique,
nous rappelons seulement, en quelpues lignes , notre procédé de lavage
des écumes par les petits jus , procédé basé sur la théorie du déplace
ment successif de plusieurs liquides de densités différentes sous l'effort
d'une pression quelconque et sans que l'ordre de classement ou de den
sité soit trop dérangé . Si nous avons , par exemple , deux hectolitres de
jus fort à tirer du lavage des tourteaux , nous les repoussons par deux
hectolitres de jus faibles , et ces deux hectolitres de jus faibles sont à
leur tour repoussés par deux hectolitres d'eau . Les jus faibles ainsi
obtenus servent à l'opération suivante et cela indéfiniment , nous obte
nons ainsi seulement des jus forts , la densité des jus envoyés à la satu
ration ne se trouvant que très peu affaiblie par suite du contact très
rapide avec les liquides qui servent simplement de piston pour se re
pousser l'un à la suite de l'autre . Depuis trois ans que nous employons
ce procédé, notre épuisement n'a jamais dépassé 0,20, et la quantité
Procès-verbaux des séances du Congrès. 199

d'eau employée est certainement inférieure à 20 litres pour 100 kilos


d'écumes ; tandis que, dans bien des cas , elle est supérieure à 100 litres ,
sans arriver au même épuisement .
Bl

CHAPITRE II

ÉPURATION DES SIROPS

Nous passerons maintenant à la description du procédé d'épuration


des sirops en pleine concentration dans le triple-effet lui-même.
Auparavant, nous exposerons notre théorie de l'élimination d'une
partie des impuretés contenues dans les liquides en mouvement au
moyen de la cristallisation de ces matières lorsqu'elles sont cristallisa
bles sur des centres fixes de mème nature .

Épuration des liquides par la cristallisation des impuretés


.cristallisables qu'ils contiennent .

Presque toutes les substances végétales qu'on traite pour en extraire


le jus, en dehors des principes mèmes qui constituent leur nature ,
comme le sucre dans la betterave et la canne à sucre , la fécule dans la
pomme de terre , l'amidon dans les grains , etc. , etc. , contiennent entre
autres dans leu eau de végétation des matières organiques colloïdes
comme l'albunine , la dextrine, des gommes, du tannin , etc. , etc. , et
3: aussi des substances amorphes et cristalloides qui , pour la plupart,
sont des sulfates, nitrates, oxalates , phosphates et carbonates de
chaux .

Ces matières organiques , sous l'influence de la chaleur , se coagu


lent et restent en supension dans les liquides qui les contiennent ; mais,
par suite des traitements divers qu'on fait subir à ces liquides en pré
sence des acides et des diverses réactions qui en résultent, ces subtances ,
tant colloïdes qu'amorphes ou cristalloïdes , forment , quelques-unes , des
composés calciques , amorphes ou cristallisables , qui restent aussi en
suspension dans les liquides traités et sont une cause continuelle de
difficultés dans le travail . Ces composés à base de chaux sont suscep
tibles de se déposer ou de se cristalliser ; aussi , on les voit s'amasser sur
les parois des récipients , sur les serpentins , sur les tubes, partout enfin
où une cause d'arrêt dans leur entrainement les force à se rassembler
etl'à se grouper,il en résulte des dépôts et des incrustations qui obligent
à arrêt du travail.

Mais ces causes de difficultés et d'arrêt disparaissent bien vite si


on a soin de fixer ces substances parasites , lorsqu'elles sont encore en
200 Procès-verbaux des séances du Congrès.

suspension dans les liquides en ébullition , sur des centres de cristal


lisation congénères indépendants , autour desquels elles viennent se
grouper et qu'on peut éliminer à volonté en plein travail .
C'est la cristallisation par polarisation sur des centres fixes des
matières cristallisables en supension dans un liquide en mouvement.
Il s'agit d'appliquer cette théorie à l'élimination des impuretés cris
talisables contenues dans les liquides de toute nature , et c'est en nous
servant de ces propres impuretés comme amorce que nous arrivons à
ce résultat.
Nous pourrions donc prendre, comme dans la médecine homéopa
thique, la devise suivante comme emblème :

Similia similibus curantur.

Il faut chercher d'abord à former avec ces impuretés des composés


cristalloïdes et ensuite provoquer ces composés à se polariser, à se
grouper et à se fixer sur des noyaux congénères placés partout dans
le sein mème du liquide et qu'il sera facile d'éliminer de la masse en
traitement.
Pour faciliter la division de ces centres de cristallisation et assurer
en même temps leur stabilité pendant le temps de la cristallisation ,
nous avons imaginé de mettre dans le fond des récipients , ou sur les
tubes , ou autour des serpentins une matière en filaments très divisés,
réunis en une sorte de treillis mécanique et susceptible de bien laisser
circuler les liquides, comme la paille de fer, par exemple, qui présente
une infinité d'aspérités .
Cette paille de fer est préalablement trempée dans une dissolution
de lait de chaux comme amorce ou dans toute autre matière congénère,
s'il s'agit d'autres substances que les sels de chaux à fixer.
Les liquides à épurer sous l'influence de l'ébullition sont obligés
de traverser ces treillis amorcés , il se produit alors une grande division
des molécules et les matières en suspension trouvant dans leur entrai
nement des centres de cristallisation qui les attirent comme des
aimants , se polarisent sur ces noyaux , s'y fixent et d'autant plus abon
damment que les dépôts ainsi formés augmentent de volume . Quand il
arrive que les dépôts ainsi formes sont un empèchement au mouve
ment des liquides, il suffit d'enlever les treillis hors d'usage et de les
remplacer par d'autres amorcés préalablement.
Il y a dans ce procédé un moyen très facile d'épuration des liquides
et, ce qui le caractérise , c'est que la cristallisation des impuretés
cristallisables en suspension ne s'opère plus dans un milieu saturė
comme le sucre dans le sirop , ou le sel dans son eau- mère , mais dans
un liquide quelconque, par l'attraction des molécules de même nature
sur des centres fixes , molécules que le mouvement donné aux liquides
Procès-verbaux des séances du Congrès. 201

rapproche constamment , soude et nourrit sans se ralentir jamais . C'est


le contraire du système de la cristallisation en mouvement appliqué
aux liquides saturés, dans lequel le mouvement sert à entrainer les
cristaux formés pour les nourrir de plus en plus , tandis que là le mou
vement ne sert qu'à provoquer le contact sur des centres fixes , et ,
chose à noter, c'est que dans le même liquide, pendant que la cristal
lisation en mouvement pourra s'appliquer sur un corps pour l'enrichir
dans un milieu saturé, la cristallisation par orientation pourra s'appli
quer en même temps sur les autres matières cristallisables en suspen
sion dans le mème liquide pour les en séparer ; il y aura ainsi un
résultat double, en une seule opération et sans le concours d'aucun
agent chimique nouveau .
Par ce qui précède , on peut juger qu'il y a dans cette méthode une
serie d'applications à faire , fécondes en résultats et surtout peu coù
teuses .

Nous pouvons l'appliquer de suite à l'épuration des sirops en pleine


concentration dans le triple effet lui-même .
On a remarqué souvent que le degré de pureté des sirops dans la
dernière caisse du triple-effet était en raison directe de la quantité des
dépôts qui s'accumulaient sur les tubes réchauffeurs . Plus les tubes
sont sales, plus la pureté des sirops est élevée .
calcIlaiseresproduit
en
dans ce cas une attraction moléculaire des matières
suspension entraînées par le mouvement d'ébullition du
liquide sur des centres qui naissent au long des tubes , et plus les
centres de cristallisation augmentent, plus nombreux sont les dépots ,
plus grande est l'épuration ; malheureusement l'accumulation de ces
dépots encrasse vite les tubes réchauffeurs ; le chauffage ne s'effectue
plus qu'avec difficulté ; il y a ralentissement dans l'évaporation ; il
faut procéder au nettoyage .
Alors
pour éviter ces incrustations sur les tubes , il faut simple
ment provoquer dans le sein même du liquide en évaporation , la pola
risation des matières calcaires en suspension sur les centres d'attrac
tion de même nature , mais en dehors des tubes . La paille de fer
convient très bien pour cela ; elle est très divisée et elle présente une
infinité de petites aspérités , on l'introduit dans le fond inférieur et sur
la plaque tubulaire de la dernière caisse en une couche bien répartie
7 à 8 centimètres d'épaisseur . Cette paille de fer a été préalablement
empée dans une dissolution de lait de chaux , puis passée à travers
courant d'acide carbonique pour rendre la chaux insoluble dans le
jus. Leuc
ces co s sihero sous
s;psil, se l'inflal
uences de l'ébullition , sont obligésmode traverser
produi t or une gr ande division des lécules , et
les m a t i è r es en
chaux, trouva suspension , comme les carbonates et les sulfates de
nt dans cet entraî , des centre de crista
llisat
nemen s ion
t
202 Procès-verbaux des séances du Congrès .

de même nature , s'y fixent facilement et d'autant plus abondamment


que les dépots augmentent.
L'épuration se fait ainsi naturellement, en pleine concentration ,
sans qu'il soit besoin de procéder souvent au nettoyage des tubes .
Quand il arrive que les dépots formés sur la paille de fer sont un
empêchement à la circulation des sirops , il suffit d'enlever cette paille
en la remplaçant par une autre couche amorcée.
Comme on le voit , ce procédé est simple , il est rationnel et son
usage facilitera beaucoup l'application du ruissellement dans les appa
reils d'évaporation .
Autre application .
Dans les tuyaux d'injection d'eau froide des condenseurs , les tuyaux
percés de trous sont vite hors d'usage par les incrustations calcaires
qui se produisent sous l'action de la condensation des vapeurs . Pour
éviter ces obstructions , il suffit de mettre au-dessus du tuyau d'injec
tion un treillis amorcé dans du lait de chaux et interposé entre l'arrivée
des vapeurs et le jet d'eau froide . Outre que le treillis ainsi disposé
divise les vapeurs au moment où elles vont se condenser, il retient
aussi toutes les substances calcaires entraînées et le tuyau d'injection
se trouve libre .
Dans les générateurs , quel que soit leur système , on a remarqué
que les dépôts se formaient plus facilement dans le voisinage des
tuyaux d'alimentation , à la vidange, à la jonction des plaques , partout
enfin où il se produit soit un refroidissement, soit un obstacle . Pour
éviter la plus grande partie de ces incrustations, il suffit de fixer par
un moyen quelconque les treillis métalliques dans le voisinage des
points attaqués ; c'est sur ces treillis amorcés que les dépots se for
ment de préférence , et quand ils sont trop surchargés de dépot , on les
remplace facilement .
On pourrait multiplier ces exemples en choisissant leur application
dans toutes les industries où les liquides en mouvement entraînent
avec eux des impuretés en suspension , on obtiendra toujours le même
résultat d'épuration pratique et sans frais . (Applaudissements) .
M. Aulard . - Les résultats de M. Bouvier sont obtenus dans le
triple- effet . Si l'on fait le calcul de la quantité de jus qui passe par les
caisses au bout de 15 jours , on arrivera pour l'accroissement de pureté
que l'on a obtenu , à un dépôt tel que tout sera obstrué .
M. Bouvier . -- Mais c'est pour éviter cette obstruction que nous
avons dit : Il faut mettre à côté une matière sur laquelle se fixent les
dépôts.
M. Douillet . - Je voudrais poser une question à M. Bouvier.
En amorçant au moyen du carbonate de chaux sur la paille de fer , est
ce que les cristaux qui se fixent sont exclusivement des cristaux de
carbonate de chaux ?
Procès-verbaux des séances du Congrès. 203

med M. Bouvier. - Il est évident qu'il faut amorcer avec des sels
congénères de ceux que l'on veut fixer. Je ne retiens que la question
d'avoir des centres de cristallisation de même nature que ceux dont on
a à épurer les liquides .
M. le Président. - M. Bouvier a la parole pour sa deuxième
communication .

APPAREILS D'ÉVAPORATION

(COMPOUND)
à ruissellement et à alimentation automatique

par M. BOUVIER , Directeur de la Sucrerie de Montereau .

PREMIÈRE PARTIE

ÉVAPORATION COMPOUND A RUISSELLEMENT.

Messieurs ,
Dans la concentration des jus et des sirops et de tous les liquides.
en général, plus la couche liquide en contact avec une surface de
chauffe donnée est mince, plus la vaporisation est active , plus la con
centration s'effectue rapidement . C'est sur ce principe que sont basés
les appareils d'évaporation à ruissellement .
L'application de ce principe a déjà donné lieu à bien des systèmes
plus ou moins ingénieux qui ont pour but de restreindre , au moyen d'ob
Jurateurs, l'entrée du liquide dans les tubes réchauffeurs , de manière à
amener la nappe liquide à sa plus simple expression . Les entrées ainsi
aménagées, soit par des ouvertures pratiquées dans des tubes de re
hausse, soit dans des bouchons diviseurs et distributeurs , donnent des
nappes très minces et le ruissellement s'opère bien ; mais justement, en
raison de l'étroitesse de ces entrées , ces ouvertures ne tardent pas à
se boucher sous l'action des matières calcaires arrêtées au passage et
la circulation est vite interrompue ; il faut alors procéder à de fréquents
nettoyages .
C'est cet inconvénient très grave que nous avons cherché à éviter
par l'emploi d'un obturateur cônique a ( fig . 16 ) , qui , posé sur le tube ,
ne le touche que par une ligne de contact tellement faible que l'entrée
du liquide n'en est point empêchée; la nappe ainsi formée est excessive
ment mince et dans le cas où l'on voudrait en augmenter l'épaisseur , il
suffit d'interposer simplement entre le tronc de cône et les tubes ré
Vien chauffeurs des fils métalliques de la grosseur voulue .
Les ouvertures donnant passage au liquide ont ainsi comme entrée
XJ tout le diamètre intérieur du tube et comme leur section à la sortie , par
suite de la conicité de l'obturateur , est oblique , les matières calcaires
201 Procès-verbaux des séances du Congres.

Fig . 16 .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 205

ne peuvent s'y déposer, car elles se trouvent continuellement entraînées


par la circulation du jus.
Le ruissellement s'opère ainsi sans arrêt, et , il y a plus , il se forme
deux ruissellements . En effet, le liquide en pénétrant par les espaces
libres autour des obturateurs se divise en deux nappes , l'une coulant
le long de l'intérieur du tube réchauffeur, l'autre suivant le plan oblique
du tronc de cône.

C'est cette observation qui nous a conduit à ménager dans l'axe de


l'obturateur un tuyau intérieur e prolongé de 10 % au-dessus de la pla
que tubulaire et de 10 % au- dessous de la petite base du cône ,
ce tuyau devant servir d'abord à emmagasiner un certain volume
de liquide au - dessus de la plaque tubulaire , puis à rendre cylindrique
la nappe liquide glissant le long de la partie cônique de l'obturateur,
enfin à faciliter le dégagement des bulles de vapeur formées par la
vaporisation du liquide , tout en retenant dans la partie évasée intérieure
du cône les goutelettes de jus entraînées .
On conçoit très bien que les deux nappes ainsi formées tombent pa
rallèlement, l'une glissant le long du tube réchauffeur , l'autre tombant
librement en abandonnant le tube c d'aspiration qui lui a d'abord servi
de guide .
Alors, il se produit pendant la chute des deux nappes liquides une
double évaporation . Les bulles de vapeur formées par la concentration
de la première étant aspirées par le tuyau d'appel c sont forcées de
traverser la deuxième en abandonnant une partie de leurs calories ,
sans cependant se condenser, vu le peu de degrés de différence de tem
pérature . De ce passage des bulles de vapeur à travers la seconde
nappe, il résulte d'autres bulles de vapeur qui se mèlent aux premières
et toutes ensemble se dégagent par le tuyau d'appel et pendant ce
temps les deux nappes cylindriques , sans se mêler, tombent dans la
chambre de vaporisation de plus en plus concentrées .
Nous obtenons ainsi une double utilisation des bulles de vapeurs
formées, de la le mot compound que nous avons cru devoir employer
pour expliquer l'avantage de la première partie de notre système .

DEUXIÈME PARTIE

ALIMENTATION AUTOMATIQUE

En général, dans les appareils à ruissellement, les liquides pour


être amenés au point voulu de concentration sont aspirés par des
pompes et refoulés ensuite , soit dans la même caisse , soit dans les
caisses suivantes ; il s'ensuit toujours l'installation d'appareils coû
teux et une perte de force et de vapeur .
206 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Nous comptons arriver à un résultat plus pratique par la disposi


tion suivante qui supprime toute espèce de pompes et de caisses an
nexes , (fig. 17) .

H
Сс

N
L

C
KIF
G

Fig. 17.

Entre le fond en fonte A et la caisse tubulaire B, nous interpose


rons une calandre en tôle C de un mètre de hauteur et de même dia
mètre que la caisse . Cette calandre sera divisée en deux parties par
un diaphragme D, en tôle , horizontal, percé dans une place quelcon
que d'une ouverture sur laquelle sera appliquée une tubulure E munie
d'un clapet à flotteur F.
Sur le fond en fonte A, sera posé un serpentin en cuivre rouge G,
de diamètre suffisant et devant recevoir les retours de la caisse pré
cédente .
Un tuyau de refoulement H passant à travers la caisse tubulaire ,
mettra en communication le fond de l'appareil avec la partie supé
rieure de la caisse . Ce tuyau sera recourbé en col de cygne .
Procès-verbaux des séances du congrès . 207

a disposi
Un flotteur L placé dans la chambre de vaporisation agira sur un
Caisses an
robinet vanne M attenant au robinet d'alimentation N.
Ceci posé, voici quel sera le fonctionnement du système .
Le liquide en abandonnant les tubes de ruissellement s'écoulera
dans le premier compartiment de la chambre de vaporisation en aban
donnant les bulles de vapeur entraînées par sa chute , lesquelles seront
aspirées par les tubes d'appel C, C, C , puis il pénétrera dans le
deuxième compartiment par la tubulure E , et dès que le niveau aura
atteint une hauteur suffisante , le flotteur F sera soulevé et l'introduc
tion fermée en E.

Sous l'action de la chaleur développée par le serpentin G, il se


formera peu à peu des bulles de vapeur qui, venant faire pression sur
le liquide, le refouleront par le tuyau H comme dans un monte-jus . A
la sortie de ce tuyau , le liquide refoulé rencontrera le col de cyne qui
le renverra en nappe sur la plaque tubulaire du haut, puis il retom
bera dans les tubes réchauffeurs pour se concentrer de plus en plus .
Pendant la concentration, le robinet d'alimentation N sera ouvert
et l'alimentation extérieure sera réglée automatiquement par le jeu
du flotteur L qui fermera ou ouvrira la vanne M suivant que le liquide
contenu dans le premier compartiment de la chambre de vaporisation.
montera ou descendra, à partir d'un niveau déterminé.
La circulation sera donc continue , automatique et à l'abri de l'air,
jusqu'à ce que la concentration du liquide soit jugée suffisante . A ce
moment, sans arrêter l'alimentation par le robinet N, on ouvrira le
robinet à deux eaux P , fixé sur le tuyau H du côté de la vidange , et le
refoulementdu jus concentré, au lieu de se faire sur la plaque tubulaire ,
se fera dans le bac à sirop directement , sans le secours de pompe , ni
de vide -sirops .
De cette manière, il n'y aura jamais d'arrêt dans l'alimentation ni
dans l'ébullition , la surface de chauffe ainsi obtenue sera très consi
dérable , et l'installation pourra se faire sur tous les appareils à triple
effet existants , sans grands frais .
華富

rpose
223

Et même, si au lieu d'appliquer le ruissellement, on veut appli


ne dia
quer le système actuel ou encore mieux la marche à hauteur réduite,
es par ce mode d'alimentation automatique et de vidange directe peut s'em
aelcon ployer avec succès . Dans quelque cas que ce soit, il présentera comme
munie avantage l'utilisation des retours dans le serpentin annexe , par suite,
I en résultera l'augmentation de la surface de chauffe, et la suppres
ge G, sion
plaude toute pompe d'aspiration ou de vide-sirop pour la vidange . (Ap
diss ements).
pre
M. le Président . - Je remercie M. Bouvier de ses communi

aire cations très originales . Elles pourront servir de base à des essais très
intéressants que je prie nos collègues de faire pendant la prochaine
Supé campagn
e.
208 Procès-verbaux des séances du Congrès.

L'ordre du jour étant excessivement chargé, je donne la parole ȧ


M. Cambier.

Utilisation rationnelle de la vapeur en sucrerie ,

Par M. Th . CAMBIER .

Messieurs et chers Collègues ,

Une idée destinée , j'en suis convaincu , à transformer le régime


économique de marche des fabriques de sucre, a été émise depuis quel
ques années . La réalisation de cette idée consiste en l'adoption de
moteurs à fonctionnement économique , adoption qui simplifiera d'une
manière remarquable le matériel des fabriques et modifiera complète
ment les conditions d'emploi de la vapeur.
Nos fabriques, Messieurs , sont pleines de complications que l'on
croirait inventées à plaisir pour absorber de la chaleur . La faute n'en
est à personne , et vous ne trouverez pas paradoxal que je dise qu'elle
en est au progrès lui - même . Ce progrès dont la marche a été lente, a
exigé l'addition successive d'appareils nouveaux , de moteurs et de
tuyauteries d'un ensemble complexe et d'un emploi peu économique.
La réduction des frais de fabrication doit cependant être aujour
d'hui la source des premiers benéfices de toute industrie, et la sucre
rie n'échappe pas à cette loi .
Au premier rang des économies à réaliser en fabrique de sucre , se
trouve celle du combustible .
Les économies de combustible peuvent être obtenues de deux
façons principales : d'abord , par une bonne combustion de la houille sur
la grille et un bon emploi sous la chaudière de la chaleur produite ;
ensuite, par une utilisation rationnelle de la vapeur formée dans la
chaudière .

Je ne vous parlerai pas de la combustion de la houille . Outre que


cette question est en dehors du programme que je me suis imposé , je
trouve que, si ce phénomène considéré en lui-même est simple , il est
soumis à des conditions secondaires si complexes et si variées , qu'il
est encore difficile de suivre des règles bien tracées pour obtenir une
combustion parfaite .
A vrai dire , les foyers sont exécutés d'une manière empirique ;
quant aux chaudières , la variété considérable de systèmes existants
indique que l'on n'est pas bien fixé sur le type parfait. Il reste beau
coup à faire pour arriver à une utilisation convenable de la houille .
Malheureusement on marche en aveugle dans cette voie , car les usi
niers se sont généralement beaucoup trop désintéressés d'employer des
moyens de contrôle leur permettant de savoir quelle fraction des calo
-verbaux

Congrès
séances
Procès

209
des

du

.
T my

ries disponibles dans leur combustible était utilisée à la production de


la vapeur . Il est à désirer que des compteurs d'eau , ainsi que des ther
momètres enregistreurs soient installés sur la conduite d'alimentation .
Car, il y a autant intérêt à connaître la température de l'eau injectée
dans les générateurs , que sa quantité . Le criterium d'une bonne com
bustion ne réside pas seulement dans le poids d'eau vaporisé par kilo .
gramme de houille, il réside surtout dans une utilisation aussi parfaite
que possible des calories contenues dans le combustible . Pour déter
qu -

miner ce coefficient d'utilisation , la connaissance de quatre facteurs


principaux est nécessaire ; ces facteurs sont : le poids de l'eau injectée
dans les générateurs , la température de cette eau ; le poids de houille
brúlée, enfin le pouvoir calorifique de cette houille .
ல்

La dernière de ces données est difficile à obtenir . La détermination

Ju du pouvoir calorifique des houilles est en effet une opération délicate,


AM

exigeant des appareils complexes et coûteux . Mais il serait possible


5

d'établir ces appareils ; le Syndicat des fabricants de sucre , ou mème

e. i notre Association, pourraient peut- être en prendre l'initiative . Les


ai

fabricants pourraient alors , moyennant une redevance peu importante,


être renseignés d'une façon exacte sur la valeur de leur combustible.
que.
Quant à la connaissance des trois autres facteurs , elle est possible à
our
cre tous, moyennant l'installation d'appareils relativement simples et peu.
coûteux . L'emploi de la méthode que je préconise permettra de s'éclai
rer sur la perfection plus au moins grande avec laquelle sera opérée
&

la combustion ; elle permettra surtout de se renseigner sur l'efficacité


eux des remèdes employés et aussi sur la valeur des chauffeurs .
sur Si il est encore des lacunes dans la connaissance des moyens à em
te ployer pour arriver à une combustion parfaite de la houille , nous
‫ܗ‬

avons au contraire des lois très précises pour nous guider dans l'utili
sation de la vapeur .
2.2

Ce n'est que tout à fait incidemment que je vous rappellerai , que


3

d'importantes éc
onomies de vapeur peuvent être réalisées dans une

est fabrique de sucre , en réduisant au minimum les quantités de jus tirées


à la diffusion et en diminuant , dans toute la mesure du possible , l'envoi
ae direct des petites eaux dans le travail . Ceci est du ressort du chef de
fabrication , permettez - moi donc de ne pas insister sur ce point . Mais
ces économies peuvent être encore et surtout réalisées par un emploi
Dis rationnel de la vapeur dans toutes les opérations de chauffage , d'éva
poration , de cuite et de production de force motrice . Le chauffage com
lle. prend deux cas distincts : il peut être produit par de la vapeur vierge ,
USI comme cela a lieu dans la plupart des usines : il peut être effectué avec
des de la vapeur empruntée à la première caisse du triple - effet , ou du qua
alo druple-effet, comme le propose surtout M. Rilleux ; dans ce dernier
cas, le chauffage est dit à effets multiples , c'est le procédé le plus
210 Procès verbaux des séances du Congrès.

économique . Malheureusement il exige , outre une révision complète


et une augmentation de la tuyauterie et des appareils de chauffage , une
première caisse de triple-effet très forte, et ne peut être adopté dans
tous les cas.

Examinons donc une usine pourvue d'appareils ordinaires et vou


lant néanmoins réaliser son chauffage dans les conditions les plus éco
nomiques possibles . Et bien , Messieurs, pour que cette condition soit
remplie , les retonrs d'eau devront être faits directement sur les géné
rateurs . Il faut condamner absolument en sucrerie tout autre système
de retour, surtout quand la vapeur employée au chauffage dépasse un
kilogramme de pression . -Et pourquoi faut- il condamner ce système ?
- Parce que l'eau provenant de la condensation de la vapeur contient,
tant qu'elle est sous pression , une somme de calories d'autant plus
importante que la pression est plus élevée . Si cette eau chaude ne cesse
point d'être sous pression dans son parcours entre l'appareil de chauf
fage et le générateur , toutes les calories non utilisées y rentrent inté
gralement ; au contraire , si l'eau revient à la pression atmosphérique ,
elle retombe à une température de 100 degrés avec 100 calories 500
de chaleur latente et perd , dans l'atmosphère sous forme de buée , plus
de 50 calories si sa pression initiale était de 5 atmosphères .
Permettez- moi de vous citer quelques chiffres vous indiquant la
valeur de cette perte . Si ia vapeur est employéé à 6 atmosphères , la
chaleur contenue dans le liquide provenant de la condensation est
égale à 160 cal . 93 , tant que cette eau est sous pression ; dès qu'elle
sort du purgeur automatique, elle retombe à la pression atmosphérique ,
et immédiatement la détente provoque la dissipation dans l'atmosphère ,
d'une quantité de calories égale à la différence entre 160 cal . 93 et 100
cal . 500, soit 60 cal . 43. Si la pression initiale n'avait été que de 1 kilog .
ou 2 atmosphères, la perte n'aurait pas dépassé 21 calories .
C'est une perte de 10 p. 100 de la chaleur totale de la vapeur dans
le premier cas, et de 3 1/2 p. 100 environ dans le second cas. - Cette
perte est d'autant plus importante que la vapeur employée est à plus
haute pression . La plupart des fabricants connaissent , d'ailleurs , les
avantages des retours directs . Si on ne les emploie pas d'une manière.
générale, cela tient à la difficulté que l'on éprouve à faire rentrer direc
tement l'eau de condensation dans les générateurs . Cette difficulté
n'existerait pas si les appareils de chauffage étaient placés à une hau
teur assez grande , au- dessus du niveau de l'eau , dans les chaudières ;
elle n'existerait pas surtout si les conduites de vapeur étaient suffisantes
pour maintenir dans toutes leurs parties ainsi que dans les serpentins ,
la pression des chaudières , Mais ne voit-on pas presque toujours un
serpentin alimenté par un tuyau beaucoup moins gros que lui ? Alors ,
que se passe-t-il ? La vapeur se détend et en même temps elle se refroi
Procès-verbaux des séances du Congrès. 211

omplète dit ; sa pression , qui est de 6 kilos dans la chaudière , n'est , le plus
ge. une souvent, que de 5 kilos à l'extrémité des serpentins ; et, dans ces con
té dans ditions, si l'on veut effectuer le retour direct sur les chaudières, il faut
une différence de niveau de 11 à 12 mètres , ce qui n'est jamais réalisé .
et vou On est alors forcé d'avoir recours à des pompes, dites pompes de re

us eco tours, lesquelles interposées sur le trajet compris entre le serpentin et


on soit les chaudières, donnent à l'eau l'impulsion qui lui est nécessaire pour
vaincre la différence de pression .
3 gene
Les pompes de retours sont maintenant employées couramment ;
ystème bien installées , elles donnent de bons résultats . Mais je veux néan
asse un
moins, Messieurs , attirer votre attention sur divers systèmes permettant
[stème ?
de faire rentrer l'eau de retour dans les générateurs , quelle que soit la
ontient,
différence de niveau comprise entre ces derniers et les serpentins , cela
int plus sans l'aide de pompes . Le premier, sur lequel je manque de renseigne
ne cesse
ments suffisants, est dû à M. A. Kruhner , et est exploité par M. Charles
Le chauf Lichtl , de Budapest . = Quant au second , j'ai eu occasion de l'étudier
ent inte
d'assez près, et il m'a paru digne d'attention . Il est connu sous le nom
phérique de Steamloop » , ce qui signifie en français, boucle de vapeur . Son
ories 30 inventeur est M. Walter Burnham .
uée,plus M. Berend, le représentant de M. Burnham en France , a bien voulu
me montrer un appareil en marche et me fournir sur cet appareil des
quant la renseignements intéressants . Le « steamloop se compose essentielle
héres, la ment d'un. tuyau de petit diamètre greffé sur la partie
serpentin Ce tuyau se prolonge verticalement sous laleplus basse de
serpentin du
ation es
sS qu'elle deux à quatre mètres , ou plus encore suivant les cas , puis se recour
bant, remonte sur lui-même à une hauteur que l'on détermine
hérique, par le
horizontale
calcul ; là il se recourbe à nouveau pour suivre une direction presque
osphere , légèrement inclinée , et il se recourbe enfin une troisième
13 et 10 fois
pour
1kilog descendre sur la chaudière . Dans la partie la plus basse de la
conduite après le serpentin, se trouve un robinet de réglage et un clapet
èretenue , ainsi qu'un manomètre ; contre la chaudière se trouvent
urdans
également un robinet, un clapet de retenue et un manomètre . Le haut
-Cette
de la colonne verticale descendant sur la chaudière est garni d'un ni
reau d'eau . Si , les choses étant dans cet état , on introduit de la vapeur
urs, les
dans le serpentin, cette vapeur se condense et l'eau tombe dans la
colonne
Tanière verticale inférieure , en même temps , une certaine quantité de
" direc
vapeur prise sur la conduite pricipale à l'aide d'un petit tuyau , traverse
ficulte
lout le loop et une fraction de cette vapeur se condense dans la branche
Je hau
supérieure, laquelle n'est pas garnie de calorifuge . Cette condensation
eres , produit dans le loop une légère dépression , suffisante pour permettre à
isantes l'eau accumulée dans la colonne inférieure de remonter dans le premier
entias, tuyau vertical et de s'écouler dans la branche supérieure , d'où elle
urs un
tombe enfin dans la branche verticale greffée sur la chaudière . Quand
Alors, l'eau de condensation a atteint dans cette dernière branche une pres
refroi
sion suffisante pour faire équilibre à la différence de pression produite
212 Procès- verbaux des séances du Congrès.

par la condensation dans la branche inclinée et dans le serpentin , l'eau


rentre régulièrement dans la chaudière . Comme vous le voyez,
Messieurs , ce système est de la plus grande simplicité, et bien qu'il ne
puisse pas effectuer le retour de l'eau aux chaudières tout à fait aussi
économiquement que le ferait une simple différence de niveau dans les
appareils, je pense néanmoins qu'il pourra rendre de grands services
dans les fabriques de sucre . L'économie constatée dans plusieurs
brasseries anglaises , dont les chaudières sont chauffées à la vapeur ,
est de 25 p . 100 .
Un deuxième point sur lequel il me paraît utile d'attirer votre
attention , c'est la section des tuyaux conduisant la vapeur aux appa
reils de chauffage . Des tuyaux de section trop faible sont presque tou
jours la cause de la difficulté que l'on éprouve à faire le retour direct
sur les générateurs . C'est , en effet, une cause de dépression qu'il faut
équilibrer par une différence de niveau équivalente . C'est ensuite une
cause de perte de chaleur. Les frottements exagérés de la vapeur contre
les parois des tuyaux sont une cause de perte d'énergie et de pression
dans l'appareil d'utilisation . J'aurai occasion de vous démontrer tout à
l'heure que la détente de la vapeur est , dans la plupart des cas , la source
de condensation diminuant le coefficient d'utilisation des calories dis
ponibles dans la vapeur de chauffage .
En résumé dans l'emploi de la vapeur comme chauffage , les condi
tions les plus économiques seront réalisées d'abord : 1 ° si la vapeur ar
rive sans perte de charge dans l'appareil d'utilisation , le serpentin par
exemple ; 2º si l'afflux de la vapeur dans ce dernier est suffisant pour y
éviter également toute chûte de pression ; enfin si le retour s'effectue
dans un récipient ayant même pression intérieure que celui d'où pro
vient la vapeur. Le récipient tout indiqué est naturellement le généra
teur lui - même. En un mot , la vapeur et l'eau provenant de sa conden
sation doivent parcourir un cycle constant d'emprunt et d'apport à la
chaudière, leur pression restant également constante pendant tout le
trajet du cycle . ― Ce modus faciendi ne procure pas seulement une
économie de combustible , il procure encore une augmentation de puis
sance des appareils de chauffage, voici comment . Admettons que de la
vapeur à deux atmosphères , c'est-à-dire à une température de 120° ,
chauffe un liquide dont la température d'ébullition est 103°. La chute
de température sera 17º . Mais si , pour une raison ou une autre , il y a
perte de pression dans le serpentin , une perte de pression de 500 gram
mes par exemple , et cela à partir des 2/3 de la longueur du serpentin ,
la chute de température dans le dernier tiers ne sera plus que celle
correspondant à une pression de 1 atmosphère 500, soit 111° 70 , ce
qui ne fait plus que 7° 3 de chûte au lieu de 17º .
La chute de température étant moindre , la surface de chauffe perd de
son effet utile et la puissance de l'appareil est diminuée par le même fait ,
c'est pour cette seconde raison qu'il faut conserver dans toutes les par
Procès-verbaux des séances du Congrès. 213

l'ean ties d'un appareil de chauffage la pression qui règne dans le produc
oyez, teur de vapeur. -- En vous parlant des appareils d'évaporation , j'aurai
Mice encore à vous signaler l'application du mème principe .
auss Le chauffage étant produit dans de bonnes conditions , nous avons
ins les à examiner la question d'évaporation des jus . Cette question , Messieurs ,
rvices est celle à l'ordre du jour. - La réapparition récente d'un principe an
Steurs cien, son application à nos appareils d'évaporation actuels , a remué
peur, toute l'industrie sucrière , car celle - ci espère toucher enfin au but tant
révé : l'évaporation économique des jus . Vous avez compris que je veux
votre parler des appareils d'évaporation par ruissellement, lesquels parais
P sent être ceux utilisant la vapeur dans les conditions les plus ration
toa nelles . Comme vous le savez tous, ce système consiste à faire couler
lire les jus en couche plus ou moins mince le long des parois des tubes , de
fact manière à les diviser d'abord et à ce que toute la masse soumise à
Be l'évaporation soit dans des mêmes conditions de pression et de tempė
100 rature. Pour des causes diverses , la tendance a été depuis longtemps
1857 déjà de diviser en couches minces les liquides soumis à l'évaporation .
to: - Quels sont donc les avantages de ce système ?
JOCK D'une manière générale , l'évaporation en couches minces est plus
régulière et plus rapide , parce que la partie en contact avec la surface
O

de chauffe est débarrassée de la pression qui pèse sur elle dans l'éva
nda poration en masse . Si nous considérons , par exemple , la chaudière
irar. d'un appareil évaporatoire vertical dont les tubes ont généralement
npar une longueur de 125 , la masse entière du liquide est soumise à la
our y pression intérieure de la caisse , mais les couches inférieures ont à
ectie supporter en plus de cette pression , celle de la colonne de liquide qui
les surmonte . A cause de cette augmentation de pression , les couches.
pro
Dera inférieures ne peuvent bouillir qu'à une température supérieure à celle
nden de la surface. Pour fixer les idées , considérons la troisième caisse
rt àla d'un triple-effet et admettons que la densité du sirop soit 1,321 , que le
Lourde vide dans la seconde caisse soit de 32 centimètres de mercure et de

0: 35€ 58 centimètres dans la troisième . Dans ces conditions, la vapeur four


nie par la seconde caisse aura une température de 85°. La température
pais
edeis d'ébullition dans la partie supérieure des tubes de la troisième caisse
sera de 64°, tandis qu'elle atteindra 76° dans la partie basse des tubes.
• 1:3 )
chre La chute de température atteindra donc 21 ° dans la partie supérieure
ilya des tubes et seulement 9° dans le bas . Le résultat serait encore plus
Tan différent et par conséquent moins bon , si la plaque tubulaire était re
cua, couverte d'une couche de sirop .
celie En résumé dans les appareils actuels , la chute de température d'une
), ce caisse à une autre est variable dans toute la masse, et elle est en rai
son inverse de la hauteur du liquide et de sa densité ; par conséquent ,
Ide la température d'ébullition diffère suivant la hauteur, et cette tempéra
ture est d'autant plus élevée que l'on pénètre plus profondément dans
‫ܐܝܐ‬

I es tubes . Dans l'exemple que nous venons de voir , la chute de tempé


4
214 Procès-verbax des séances du Congrès

rature moyenne n'est que de 15° , alors qu'elle eut été de 21 ° si le liquide
avait été soumis en toutes ses parties à une pression correspondante à
celleindiquée par le manomètre de la chaudière. Les appareils à ruis
sellement sont donc des appareils dans lesquels la chute de température
a la même valeur en toutes les parties de la surface de chauffe d'une
mème caisse . Cette circonstance permet d'obtenir une évaporation plus
considérable pour une surface donnée , ou si on le veut, d'obtenir une
évaporation de la même importance pour une chute de température.
moindre . Cette condition peut-elle procurer un résultat économique
immédiat ? D'une manière générale , il nous est permis de répondre
Non.
En effet, dans les appareils ordinaires comme dans les appareils à
ruissellement, le calorique latent de la vapeur qui se condense sur la
surface de chauffe profite entièrement au jus . Seulement, dans les ap
pareils ordinaires , la vapeur formée dans le bas des tubes est plus
chaude que celle produite à la partie supérieure . Cela n'est pas d'ail
leurs une cause de perte, car en traversant les couches supérieures .
cette vapeur cède son calorique , et sa température s'équilibre avec celle
de la partie haute . Cet équilibre ne s'établirait- il pas , que cela ne cons
tituerait pas encore une perte , car cet excès de chaleur profiterait à la
caisse suivante. Il ne pourrait y avoir de perte que si la chaleur de la
vapeur produite dans les couches inférieures de la caisse en commu
nication avec le condenseur, ne cédait pas son calorique aux couches
supérieures ; dans ce cas , la température de la vapeur se rendant au
condenseur pourrait être légèrement augmentée .
Nous pouvons donc dire que , appliqué à un appareil à triple effet ,
le ruissellement peut en augmenter la puissance par suite d'une meil
leure utilisation de la surface de chauffe, mais qu'il ne peut provoquer
aucune économie .
En quoi le ruissellement peut-il donc être intéressant ? Nous avons
dit que, étant donnée la meilleure utilisation de la surface , il était pos
sible avec une chute de température moindre d'obtenir une évaporation
plus grande . Ainsi , par exemple, on pense pouvoir obtenir avec une
chute de température de 10° dans des appareils à ruissellement , une
transmission de calorique et par conséquent une évaporation aussi
importante qu'avec une chute de 16° dans les appareils ordinaires . Il
résulte de là que , si on dispose d'une chute totale de 50° , lesquels ré
partis entre trois caisses représentent 16° 60 par caisse , il sera possi
ble en transformant l'appareil en appareil à ruissellement, de lui ad
joindre deux caisses . L'ensemble aura toujours une chute de 50°, mais
elle sera répartie en cinq chutes de 10° , qui finalement auront chacune
la même puissance de vaporisation que précédemment. La puissance
de chaque caisse sera donc la mème , mais avec une chûte de tempé
rature de 10° seulement ; il en résultera d'abord une augmentation de
puissance de l'appareil , d'une valeur de 2 cinquièmes, par suite de
Procès-verbaux des séances du Congrès. 215

ide l'augmentation de la surface de chauffe et d'une meilleure utilisation


le a de la chute de température ; puis une économie de 40 0/0, puisque
uis. 1 kilogr. de vapeur évaporera 5 kilogr . d'eau au lieu de 3 .
iture
Voilà donc, Messieurs , le but des appareils à ruissellement . Prati
100
quement, ce but sera - t-il atteint ? La théorie nous permet de le croire`;
plus et, cependant , laissez - moi exprimer ici quelques doutes sur l'efficacité
CE
complète des systèmes à ruissellement. La première circonstance mo
iture
tivant cette restriction , c'est que nous ne connaissons qu'imparfaite
que ment les conditions dans lesquelles se trouve le liquide dans les tubes
Ire - pendant l'ébullition . Certainement, ces tubes sont en grande partie
remplis de vapeur, dont la densité est très faible, beaucoup plus faible
20

que celle du jus ; tout nous fait supposer que l'état de ce dernier doit
=

ètre une sorte d'état vésiculaire dont nous ignorons complètement la


14

densité ; si cela est, nos calculs antérieurs ne sont plus justes et


pas leurs résultats perdent de leur importance .
d'a
Si maintenant j'examine les moyens proposés pour provoquer ce
Ure
Clut ruissellement, j'arrive à conclure que rien ne prouve que la constance
et la régularité de l'écoulement seront obtenus . La plupart des dispo
COSS
sitions proposées jusqu'ici consistent en bouts de tubes d'une longueur
ta.
de 20 à 25 centimètres emmanchés dans des tubes de chauffe et pourvus
de
en un endroit quelconque de leur hauteur de trous ayant des formes
100
plus ou moins variées et destinés à laisser couler lentement dans les
ches
tubes de chauffe le jus qui les baigne . Cette disposition pour être effi
ma
cace exige deux conditions principales : d'abord une immobilité presque
complète de la surface liquide ; ensuite et surtout une alimentation
efâe ..
régulière . Qui de vous, Messieurs , n'a pas recommandé maintes.
mel
fois à son évaporeur de ne garnir les plaques tubulaires de son appareil
quer
que d'une faible couche de jus ; mais qui de vous également ne l'a pas

avcas surpris un aussi grand nombre de fois en ayant une grande


quantité au-dessus du niveau des tubes . Admettez que les rehausses
Ipos
dépassent de 25 centimètres la plaque tubulaire ; malgré cette hauteur ,
rallen
je prétends qu'il ne faudrait pas connaître un ouvrier pour ne pas
ec une
admettre qu'il lui arrivera de dépasser ce niveau ; alors les tubes s'em
nt, une
pliront et la caisse fonctionnera comme toutes les caisses possibles èt
1aussi
imaginables . J'ajouterai même qu'elle fonctionnera dans de moins
ires. Il
bonnes conditions, car les tubes auront plus de hauteur . Si cela arrive
als re
i pendant la nuit , l'ouvrier pourra très bien ne pas s'en apercevoir ,
puss
uia d le fabricant non plus , et pendant longtemps le ruissellement sera sup
primé.
ma's
cune Les appareils actuels me paraissent donc assez difficilement trans
acce formables en appareils à ruissellement à fonctionnement certain , si on
про ne les additionne pas de régulateurs automatiques de niveau . Ces ré
nde gulateurs automatiques sont d'autant plus nécessaires, qu'un manque
de de liquide serait tout aussi désastreux qu'un excédant . Il y aurait for
216 Procès-verbaux des séances du Congrès.

mation de croûtes , difficilement solubles et empèchant pendant long


temps toute transmission de chaleur .
Un troisième inconvénient à craindre , c'est celui des incrustations
possibles de la surface de chauffe, incrustations qui cependant ne me
paraissent guère devoir être plus importantes que dans les appareils
ordinaires, si l'alimentation du jus est continue et suffisante .
Pour ma part, je pense que si les appareils à ruissellement doivent
donner les résultat annoncés par quelques ingénieurs , ils ne le feront
bien que s'ils sont combinés de façon à éviter d'une manière absolue
les inconvénients que je viens de vous signaler.
Avant de terminer ce chapitre des appareils à ruissellement , je dois
vous dire que j'ai fait construire , en 1883 , un appareil évaporatoire
dont les tubes n'ont que 80 centimètres de hauteur. Je pense que cette
diminution de la hauteur des tubes , diminution qui peut être encore
accentuée , et une surveillance active dans le but d'empêcher l'évapo
reur de recouvrir les plaques tubulaires , peut donner des résultats
presques analogues à ceux obtenus par ruissellement . Un régulateur
automatique de niveau compléterait bien la diminution de hauteur des
tubes .

Je ne crois pas que de longtemps le système d'évaporation par ruis


sellement soit adopté par la majorité des usines françaises . La plupart
d'entre elles dépensent encore beaucoup trop de houille relativement au
matériel qu'elles possèdent . Ce matériel bien utilisé pourrait leur per
mettre de réduire notablement leur consommation .
Tout en améliorant l'emploi de la vapeur dans leurs appareils de
chauffage et de cuite , que les industriels s'ingénient à transformer
leurs appareils d'évaporation d'une manière rationnelle. Cela leur per
mettra d'évaporer 3 kilog . d'eau par kilog . de vapeur employée à l'éva
poration , s'ils possèdent un triple- effet, 4 kilog . s'il s'agit d'un
quadruple-effet. Combien peu d'appareils évaporatoires sont dans ces
conditions ! Alors qu'arrive-t-il ? La vapeur d'échappement est insuffi
sante et on est obligé de faire intervenir de la vapeur vierge dans des
conditions anti- économiques . Je suis cependant convaincu , Messieurs,
que toutes les usines ont assez de vapeur d'échappement pour leur
évaporation , même dans un triple - effet, pourvu que ce dernier fonc
tionne dans des conditions normales . Je dirai plus , je suis certain que
ces vapeurs d'échappement devraient toujours être en excès .
C'est ici , Messieurs, que nous apparaissent nettement les défectuo
sités d'installation de nos usines , défectuosités résultant principalement
de l'excès de consommation des moteurs .
Admettons l'emploi d'un quintuple-effet fonctionnant normalement,
c'est-à-dire, évaporant 5 kilog. d'eau par kilog . de vapeur fournie à la
première chaudière . Dans ces conditions , et étant donnée l'obtention
de 1,500 litres de jus par tonne de betteraves, la quantité de vapeur
Procès-verbaux des séances du Congrès. 217

nécessaire pour l'évaporation serait de 245 kilog . environ . Or , nos


ng
moteurs exigent, dans l'état actuel , de 500 à 550 kilog . de vapeur pas

tions mille kilog. de betteraves travaillées ; nous nous trouverons donc en


présence d'un excès considérable de vapeur d'échappement .
le me
Peut-on chiffrer les pertes sèches résultant du passage dans les
arells
conduites des moteurs et dans les moteurs eux- mêmes d'une qnantité
aussi considérable de vapeur ? - Cette vapeur, à la sortie des moteurs ,
bivent
se rend à l'évaporation , l'excédant est employé au chauffage . Je vous
eroct
demande, Messieurs , si il est rationnel de faire cheminer un corps ,
solue
dont la condensation s'effectue avec une aussi grande facilité . En vous
signalant les inconvénients des moteurs à grande consommation , je ne
does
vous ai parlé que des pertes tangibles à priori, car il est très facile
tire
de comprendre qu'il peut être un moyen plus simple et plus rationne]
cett
d'envoyer de la vapeur à l'évaporation et au chauffage que celui con
LCO
sistant à la faire passer préalablement dans un cylindre de machine .
rapo Cependant, je veux vous entretenir d'un autre point , contesté par
DESS
quelques- uns, mais affirmé par des expériences précises , affirmé aussi
late par un examen attentif des lois de la thermodynamique . Ce point ,
urdes
c'est la perte occasionnée par la condensation de la vapeur pendant sa
détente . Vous savez, Messieurs , que la quantité de chaleur nécessaire
ruis
à l'évaporation de l'eau se répartit de trois façons une partie est em
uper ployée à porter l'eau à la température de l'ébullition , la seconde et la
ntac
plus importante est destinée à vaincre le travail intérieur , la cohésion
per moléculaire de l'eau , c'est celle qui , à proprement parler, produit l'éva
poration ; quant à la troisième partie, elle a pour but de vaincre l'action
ils de
extérieure, la pression atmosphérique qui empèche la vapeur de se dé
me:
gager quand la chaleur latente intérieure a accompli le travail de dis
per jonction des molécules . Dans l'évaporation de l'eau , la quantité de
Teva
chaleur nécessaire pour porter le liquide à la température d'ébullition
dua
augmente assez rapidement avec la pression ; la chaleur latente inté
ins ces
rieure décroit, au contraire , rapidement, tandis que la chaleur latente
insuff
extérieure varie peu . C'est ainsi que de la vapeur à 6 atmosphères de
ins des
pression effective contient : dans le liquide 170 cal . 142 ; comme chaleur
sieurs,
latente intérieure , 442 cal . 393 ; comme chaleur latente extérieure ,
urlear
45 cal . 25. De la vapeur à une demi atmosphère effective contient
rfore
112 cal . 408 dans le liquide ; 487 cal . 014 de chaleur latente intérieure ;
in que
et 41 cal. 159 de chaleur latente extérieure . Admettons que l'on détende
de la vapeur de 6 atmosphères jusqu'à la pression inférieure d'une
CTRO
demi atmosphère. La chaleur latente intérieure devra être augmentée
mect
de 45 calories, sous peine de voir se condenser une quantité propor
tionnelle de vapeur . Ces 45 calories seront empruntées à la chaleur
zent
du liquide qui contient à 6 atmosphères 58 calories de plus qu'à une
åfa demie atmosphère .
tion
ear Mais pour que ce liquide puisse céder sa chaleur , il faut lui fournir
218 Procès-verbaux des séances du Congrès .

les calories nécessaires pour que ce travail s'effectue , cela en vertu


même des principes de la thermodynamique qui admettent , comme je
vous le disais tout à l'heure , que le liquide ne peut céder sa chaleur
latente intérieure sans vaincre un travail extérieur.
Enfin , la troisième cause de dépense de chaleur pendant la détente ,
est le travail extérieur produit par cette détente elle- mème. La dilata
tion des corps ne peut s'accomplir que grâce à une dépense de force
qui se répartit de deux façons : la première dépense est destinée à
vaincre l'attraction moléculaire de ces corps ; la seconde , à surmonter
la pression de l'atmosphère . Dans la dilatation des corps solides , la
première dépense est importante , la seconde presque nulle . Dans les
gaz et les vapeurs, au contraire , l'attraction moléculaire est nulle,
tandis que, étant donnée l'importance de la dilatation et la faible den
sité de ces corps, le travail dû à la dilatation est très notable . L'air
atmosphérique peut être considéré , pour ainsi dire , comme un piston
idéal que la détente de la vapeur doit déplacer . Ce déplacement repré
sente du travail et , par conséquent , de la chaleur .
Des calculs rigoureux que je ne puis reproduire ici démontrent que
les calories en excès dans le liquide de la vapeur qui se détend , sont
absolument insuffisantes pour faire face à ces trois dépenses réunies :
augmentatiou de la chaleur latente intérieure , cession pour le liquide .
de sa chaleur en excès , travail extérieur dû à la dilatation de la va
peur . Il en résulte une condensation qui détourne de son but une par
tie de la chaleur contenue dans la vapeur.
Et comment pourrait- il en ètre autrement, Messieurs . Admettons
si vous voulez , pour un instant , que la détente de la vapeur, les calo
ries en excès dans le liquide aient comme but unique de fournir à cette
vapeur la somme de chaleur nécessaire à empêcher sa condensation .
Que devrait-il se passer dans ce cas ? La vapeur passant de 6 atmos
phères à une demie atmosphère ayant 58 calories disponibles et la cha
leur latente intérieure n'augmentant que de 45 calories , les 13 calories
en excès devraient produire de la surchauffe . Nous constatons au con
traire que dans les conditions ordinaires la vapeur passant de 6 à une

demie atmosphère , descend de 165 à 112 degrés et même au- dessous :


personne n'a jamais pu trouver là des conditions de surchauffe , car ce
sont celles indiquées comme conditions normales de température par
les études de Regnault sur la vapeur saturée . Je sais que la « loi de
Hirn » pourrait être invoquée comme preuve du contraire. La loi de
Hirn est ainsi conçue : « Lorsqu'une vapeur quelconque saturée et sè
che se rend d'une capacité où elle est à la tension P quelconque , dans
une autre capacité où elle prend une tension p inférieure à la première
et que le passage s'effectue sans travail transmis , ou , ce qui revient au
même, avec accompagnement de deux travaux extérieurs égaux , l'un
moteur et l'autre résistant, la vapeur se surchauffe d'une quanté d'au
Procès-verbaux des séances du Congrès. 219

erta tant plus grande que la perte de tension résultant de l'opération est
ne je plus considérable . »>
aleur
Par conséquent , Messieurs , pour qu'il y ait surchauffe , il faut que
la détente s'effectue sans l'accompagnement d'aucun travail extérieur.
tente.
Et cela est tellement vrai , que cette loi de Hirn est toute idéale et
dilata
qu'elle ne pourrait se vérifier matériellement . Cette condition de dé
e force
tente sans production de travail extérieur , n'est donc pas réalisée dans
née à
le cas envisagé, on constate au contraire que la vapeur loin de se sur
lonter chauffer en diminuant de tension reste constamment saturée , ce qui
es, la implique nécessairement la précipitation d'une certaine quantité d'eau.
nsles Laissez - moi vous citer ici à ce sujet quelques lignes d'une étude de
nule, M. Cassalonga, étude relative à la théorie de la machine à vapeur.
eder M. Cassalonga, parlant des détendeurs de vapeur placés sur les con
L'AN duites des générateurs à haute pression et alimentant des machines à
pist pression plus basse , s'exprime ainsi :
repre « Le détenteur est un palliatif onéreux d'un état de choses plus
onéreux encore ; le mieux est de viser à obtenir de la vapeur sèche et
nt qu de la faire arriver sèche dans le cylindre , sans lui opposer le moindre
d, ser obstacle , détenteur , papillon ou autre , qui puisse diminuer sa pression ;
unies car toute perte de pression , avant le cylindre , est une perte de puis
liquide sance vive , à peu près irrécouvrable. Et c'est pourquoi la détente effec .
la ra. tuée par le tiroir actionné par le régulateur a été considéré comme un
le par des plus grands perfectionnements depuis Watt. >>
Je ne voudrais pas abuser des citations et cependant je ne puis
lettors passer sous silence cette appréciation d'un savant, M. Ch . Laboulaye ,
"
s calo commentant les expériences de Hirn : La conséquence de la détente
àcette est une précipitation d'eau, la vapeur qui se détend restant constam
isation. ment saturée. Les expériences de Régnault qui indiquent que la va
atmos peur contient d'autant plus de chaleur qu'elle est à une pression plus
tla cha élevée , ne prouvent pas , comme on l'avait conclu à tort jusqu'ici , que
calories dans la détente la vapeur reste constamment surchauffée . La détente
au con entraine une consommation de chaleur telle , qu'il se produit non seu
6 à une lement une diminution de température et de pression comme pour les
lessous : gaz , mais de plus , précipitation d'eau. »
e, carce Voilà , Messieurs , l'opinion de M. Laboulaye, un des fondateurs de
ture par la thermodynamique , et son opinion s'appuie sur les expériences d'un
«loide autre savant plus autorisé encore : G.-A. Hirn .
aloide Les raisons que je viens d'énoncer constituent une nouvelle cause
eetsé militant en faveur de l'adoption des moteurs économiques, car dans les
e, dans moteurs à grande dépense , la vapeur sort des cylindres à une tension
e
emièr sensiblement la mème que celle de la chaudière et se détend inutile
t
en au ment dans les conduites .

8, i'um Nos moteurs doivent donc être remplacés par des moteurs écono
d'au miques. J'ajouterai qu'ils doivent être remplacés , autant que possible
220 Procès-verbaux des séances du Congrès.

par un seul moteur. Et pourquoi , Messieurs ? D'abord , parce qu'un


seul moteur de grande force fournira un rendement mécanique bien
plus considérable , ce qui constituera une nouvelle économie ; ensuite,
parce que les moteurs ne peuvent être véritablement de système éco
mique que s'ils sont de grande force . Il existe aujourd'hui nombre de
moteurs dont la dépense n'excède pas 8 kilogr . de vapeur par cheval
heure . Ces moteurs fonctionnent avec la plus grande régularité en
même temps qu'avec une très grande sécurité . Admettons l'emploi de
l'un d'eux dans une usine , et voyons quelles en seront les conséquen
ces économiques . Admettons encore , si vous le voulez , que les appa
reils à ruissellement donnent les résultats promis et que parallèlement
au moteur unique , on emploie un quintuple-effet. Pour éviter toute
complication , faisons le chauffage avec de la vapeur vierge et lais
sons au quintuple effet l'unique rôle d'évaporateur. Si , comme cela
existe dans nombre d'usines françaises , la quantité totale de jus sou
tirée à la diffusion , additionnée du lait de chaux et des petites eaux
atteint 1,500 litres , nous aurons besoin par tonne de betteraves de :
107 k. de vapeur pour le chauffage de la diffusion.
223 pour la carbonatation et la saturation ,
85 pour le réchauffage du sirop et pour la cuite de premier jet ,
25 pour la cuite de second ,
De plus, le quintuple - effet en nécessitera 245 kilogr . Pour un travail
de 300 tonnes par jour, le moteur aura une force de 200 chevaux et
consommera, à raison de 8 kilogr . par cheval - heure 38.400 kilogr .
de vapeur en 24 heures ; de cette quantité enlevons 15 p . 100 pour con
densation et calories absorbées pour la production de la force , il nous
restera 32.640 kilogr. , disponibles à l'échappement , soit juste la quan
tité nécessaire pour le chauffage de la diffusion , qui en exige 32.100 .
Aussi , afin d'être plus maître de notre évaporation , emploierons
nous cet échappement au chauffage direct de la diffusion .
Il nous reste à dépenser pour la carbonatation et la saturation : 223 k .
Pour l'évaporation • 245
Pour les cuites et le réchauffage du sirop 110 »
formant avec les • 128 »
employés à la force motrice et au chauffage de la diffusion un
total de . · · 706 k.
de vapeur par tonne de betteraves ; nous y ajouterons 12 »
pour condensation et pertes et nous aurons 718 k.
Nos chaudières étant bien installées et nos retours se faisant direc
tement, nous évaporerons au minimum 9 kilogr d'eau , et nous ne dé
penserons que 78 kilogr . de houille par tonne de betteraves, ou 5 k. 20
par hectolitre de jus . Or , veuillez remarquer, Messieurs , que dans mon
exemple je ne profite pas des avantages des chauffages et des cuites à
Procès-verbaux des séances du Congrès, 221

effet multiples. Non , du premier coup, mon usine avec toute sa simpli
cité, réduit sa consommation au-dessous de ce qui a été obtenu jus
qu'ici en France, avec nombre de complications . De plus , la suppres
sion de la vapeur d'échappement à l'évaporation contribuera autant que
le ruissellement , plus peut - être , à la possibilité de monter des quintu
ples-effets, car rien ne limitera plus la pression dans la première caisse .
Rien ne nous empêche d'ailleurs d'emprunter de la vapeur à la pre
mière caisse du quintuple - effet pour le chauffage de la carbonatation
et des cuites . Nous le pouvons d'autant plus facilement que la première
caisse du quintuple - effet pourra marcher à plus haute pression par suite
de l'absence de contre-pression sur le piston de la machine.
Le calcul nous indique qu'avec cette adoption , celle du moteur uni
que et d'un quintuple- effet, la consommation de vapeur serait réduite à
42 k. 5 par hectolitre de jus . Ai-je besoin de vous faire remarquer ,
Messieurs , combien à tous points de vue cette dernière disposition se
rait avantageuse . La tuyauterie de vapeur vierge se réduirait à presque
rien ; le matériel serait débarrassé de cette quantité de moteurs de mo
yennes dimensions dont l'entretien est si onéreux ; une seule pompe à
air pour la cuite et l'appareil évaporatoire , avec des tuyaux et des val
ves pour le réglage et la distribution ; une machine à gaz réduite à sa
plus simple expression ; la suppression enfin des 3/4 du mécanisme de
l'usine. N'y a -t- il point là de quoi tenter un industriel !
A ce que j'ai dit, je dois ajouter que la batterie de chaudières doit
ètre scindée en deux parties, l'une marchera à haute pression et ali
mentera les moteurs , l'autre à basse pression , 1 kilogr . , et alimentera
le quintuple -effet .
La première caisse du quintuple - effet recevant de la vapeur vierge
à basse pression , rien n'empêchera d'effectuer le retour d'eau de cette
caisse directement sur les générateurs qui l'alimentent, et alors la
vapeur de chauffe se trouvera dans les conditions que j'ai indiquées.
tout à l'heure comme étant celles permettant de réaliser le mieux son
emploi, elle formera, sous pression constante, un cycle sur le trajet
duquel se trouveront l'appareil producteur et l'appareil utilisateur . Cette
condition permettra un emploi parfait de la totalité de la surface de
chauffe de l'évaporateur .
Je sais qu'au mode de construction d'usine que je préconise , on
apporte comme objection les chances d'arrêt par suite d'un fonctionne
ment anormal des courroies ou des transmissions , ou mème de la rup
ture du moteur unique . Cette crainte, Messieurs , est absolument pué
rile. Les forces à transmettre dans les fabriques de sucre ne sont pas
telles que l'on puisse s'arrêter sérieusement sur ce point , élucidé depuis
longtemps par des exemples de transmissions considérables . Si , d'ail
leurs, il s'agit d'une usine de très grande importance, plus rien n'em
pêche de diviser la force en plusieurs moteurs , car chacun d'eux pourra
222 Procès-verbaux des séances du Congrès.

être un moteur économique dans des conditions de force suffisante pour


obtenir la réduction de consommation cherchée .
Il faut viser en tous cas , à ce que la consommation de l'ensemble
des moteurs ne dépasse pas celle nécessaire au chauffage de la diffu
sion , cela afin de s'affranchir de l'emploi de la vapeur d'échappement à
l'évaporation . Il est facile de voir quelle est la portée de ce résultat :
possibilité absolue d'établir des quintuples effets par suite de la facilité
que l'on aura de marcher à haute pression dans la 1re caisse , condition
qui donnera une chute de température élevée . Puis à cause de la haute
température de la vapeur dans les 1res caisses du quintuple-effet , il sera
possible d'emprunter la vapeur de chauffage et de cuite, non plus à la
1re caisse , ni à la 2e , mais à la 3 ' ; les cuites et les chauffages seront
donc à quadruple- cffet et le chiffre de 42 k . 50 de vapeur par hectolitre
de jus , dont je vous parlais tout à l'heure, diminuera encore de ce fait
dans une notable proportion . N'avais-je donc pas raison de dire , Mes
sieups : l'adoption de moteurs économiques modifiera complètement le
régime de marche des usines , elle les purgera de leur grande tuyau
terie de vapeur vive , de leurs moteurs nombreux ; la vapeur produite
et consommée sans détours , sans circonvolutions inutiles , donnera son
maximum d'effet, et comme vous le voyez , en cherchant ce qu'il y a de
mieux , nous avons , comme toujours , trouvé en même temps ce qu'il y
a de plus simple .
Je m'étais proposé en commençant, de traiter la question d'utilisa
tion des vapeurs en ses grandes lignes , je crois devoir m'arrèter ici.
Je tiens cependant à vous dire , Messieurs , que je ne suis pas le seul à
préconiser le genre de construction dont je vous ai entretenu . Je sais
que des ingénieurs très connus en sucrerie, M. le Dr Stammer et
M. Jelinek ont déjà fait, à ce sujet , une ou plusieurs publications . Cela
ne peut que m'encourager et me donner foi en la valeur des idées que
je préconise et dont je n'ai cessé de poursuivre l'étude depuis dix
années que je m'occupe d'industrie sucrière .
Que nous réserve l'avenir, Messieurs ? ... Je l'ignore ..., mais j'ai
le ferme espoir que pour le bien de notre grande industrie , les nouvel
les usines seront construites suivant des méthodes que je considère
comme rationnelles , et que les anciennes , s'inspirant des tendances
nouvelles, évolueront plus ou moins rapidement pour se rapprocher du
but dont nous venons d'entrevoir la portée . (Applaudissements) .

M. le Président . -- Je crois me faire l'interprète de le réunion


en remerciant M. Cambier de sa très intéressante communication .
(Applaudissements).
L'heure avançant, je donne la parole à M. Courtonne , pour sa
communication .
Procès-verbaux des séances du Congrès 223
| | | |1

Incinération des produits sucrés


‫هبار‬
fo au moyen du sesqui-oxyde de fer
en: a
itat: Par M. H. COURTONNE .
Leike
Messieurs ,
litika
30'e Des cinq éléments dont il est nécessaire de déterminer les propor
Sea tions pour établir la composition des produits sucrés, trois seulement
12 sont dosés avec une exactitude suffisante : ce sont le saccharose , les
OLI sucres réducteurs et l'eau ; - encore, pour le premier, faut- il avoir soin
d'employer le poids normal saccharimétrique convenable .
Le dosage des matières minérales au moyen de l'incinération sul
furique est tout-à-fait inexact, puisque l'on transforme en sulfates tous
!! ‫ט‬ les sels à acides plus volatils que l'acide sulfurique , et l'erreur commise
affecte, en sens contraire , le dosage du cinquième élément, le dosage
T

des matières organiques étrangères au sucre qui méritent si bien les


393 noms d'inconnu ou d'indéterminé sous lesquels on est accoutumé de
vaz les désigner..
!
Commenous ne possédons pas encore le moyen de doser directement
les matières organiques , il faut chercher à perfectionner celui dont
nous nous servons pour doser les matières minérales, autrement dit
nous devons modifier les méthodes d'incinération .
seu!
Substituer l'incinération directe à l'incinération sulfurique , ce n'est
Je 8
mer pas résoudre le problème, parce que si l'on ne modifie pas les sels à

5. Ce
s acides minéraux existant dans le produit analysé, on transforme en
23 22 carbonates les sels à acides organiques. En opérant ainsi , on diminue
is da l'erreur, mais on la supprime pas.

MM . Alberti et Hoempel ont été plus heureux , pensons -nous , en


ais ja, proposant d'incinérer les produits sucrés en présence de quartz réduit
DOUTE en poudre grossière , à raison de 6 à 7 gr. pour 5 gr. de sucre . La cap
isilere sule de platine contenant le mélange est introduite dans un moufle en
lands
platine et est immédiatement chauffée à pleine flamme . Le sucre brûle
Lera sans mousser et au bout d'une demi heure à 1 heure un quart, selon la
nature du produit, l'incinération est achevée , sans qu'on ait besoin de
mélanger la masse .
a
Mani Le principe de la méthode est celui - ci : en présence de l'acide sili
i o n
cat . cique (quartz ), l'incinération est complète , sans résidu charbonneux , il
ne se forme pas de sels carbonatés , mais des silicates , l'acide silicique
CUP SA
se substituant aux acides des sels organiques préexistants. Les com
binaisons sulfuriques et les chlorures alcalins déjà contenus dans le
sucre ne sont pas décomposés, à la température du moufle, par l'acide
221 Procès-verbaux des séances du Congrés

silicique et l'on détermine de la sorte, rapidement et sûrement, ies ma


tières inorganiques qui existent réellement dans le sucre .
En effet, il suffit de retrancher du poids de matières fixes trouvé à
la balance le poids de quartz employé, pour connaitre immédiatement
la proportion de matières minérales , et du mème coup , par différence,
celle des matières organiques .
• La méthode d'incinération à l'oxyde de fer que nous proposons au
jourd'hui conduit aux mêmes résultats que la méthode de MM . Alberti
et Hoempel , et elle a, croyons -nous , sur cette méthode , plusieurs
avantages que nous indiquerons après en avoir fait connaître le prin
cipe.
On lit dans le dictionnaire de chimie de Würtz . à l'article Fer : « Le
« sesqui- oxyde de fer facilite l'incinération des matières organiques , et
son pouvoir oxydant présente ceci de particulier , qu'il est pour
« ainsi dire indéfini, parce que , cédant de l'oxygène au charbon et en
<< général aux substances oxydables , il devient immédiatement apte à
reprendre l'oxygène de l'air pour repasser à l'état d'oxyde ferrique
qui peut ainsi céder une nouvelle quantité d'oxygène .
Ce phénomène peut être observé d'une manière intéressante dans
l'incinération des produits sucrés et il permet d'expliquer aisément la
rapidité et la facilité avec lesquelles l'opération se poursuit .
Dans une capsule de platine on pèse 2 gr. de colcothar , bien dé
barrassé par lavage de toute trace d'acide sulfurique et récemment cal
ciné . On pèse ensuite , dans la mème capsule , exactement 5 gr . de sucre
ou 2 gr. environ de mélasse . On ajoute un peu d'eau pour délayer le
tout, et , après une évaporation rapide au bain de sable , ou simplement
sur une toile métallique , on obtient, en chauffant la capsule au- dessus
d'un bec Bunsen , un boursouflement normal.
Dès l'introduction de la capsule à l'entrée d'un moufle chauffé à
peine au rouge sombre, la combustion commence , et elle se propage de
proche en proche avec une rapidité qu'il est assez curieux d'observer .
On croirait, toutes proportions gardées bien entendu , qu'il s'agit de la
combustion d'un morceau d'amadou ou d'un papier nitré .
En un quart d'heure quelquefois , toujours en moins d'une demi
heure , l'incinération est achevée .
Dans l'incinération au quartz, celui-ci joue un double rôle : il divise
la masse et multiplie ainsi les points de contact avec l'air des matières
combustibles, puis il décompose les carbonates formés pendant l'inci
nération en se substituant à l'acide carbonique .
Dans l'incinération à l'oxyde de fer, cet oxyde agit aussi comme
divisant, mais, s'il favorise l'oxydation , c'est surtout parce qu'il agit
chimiquement sur les matières combustibles , leur cédant l'oxygène
que l'air lui restitue immédiatement .
L'oxyde de fer s'oppose en même temps à la formation des carbo
Procès-verbaux des séances du Congrès. 225

3 nates et c'est ainsi qu'on arrive à des résultats comparables à ceux


que fournit la méthode au quartz .
vě à Voici maintenant quels avantages nous parait présenter l'incinéra
nen: tion à l'oxyde de fer.
ence, C'est d'abord la rapidité de l'opération , puisque nous venons de le
dire, elle demande moins d'une demi- heure .
is a3 C'est ensuite la basse température qu'elle réclame , et ces deux
Ibert avantages réunis, représentent les conditions les plus favorables pour
jeurs éviter le départ des sels volatils , des chlorures par exemple.
cria En troisième lieu , le résidu de l'incinération , traité par l'eau
bouillante abandonne les alcalis dont le dosage peut être effectué avec
la la même exactitude que si l'on avait fait une incinération directe. On
18t peut de même procéder aisément à l'analyse complète des matières mi
1 nérales, puisque l'oxyde de fer n'est pas entré en combinaison ou est
sorti de toute combinaison .
202
21 Enfin, et ceci n'est pas négligeable , la conservation du platine est
plus assurée que dans le procédé au quartz .
que
Notre savant collègue , M. L'Hôte , a essayé récemment la méthode
dazs à l'oxyde de fer et il a reconnu les avantages qu'elle présente au point
ent a de vue de l'incinération . Bientôt nous fixerons les conditions précises
dans lesquelles on doit se placer pour obtenir des résultats exacts et
1 de concordants avec les divers produits sucrés, et l'on aura ainsi l'expli
ca cation des résultats défectueux accusés par des opérateurs un peu
Ucr trop pressés de faire la critique d'une méthode sur laquelle ils se
ayer croyaient suffisamment renseignės . (Applaudissements )
lemes M. Vivien. - Messieurs , j'ai fait des essais d'incinération par
dessi le sesquioxyde de fer sur un sucre roux donnant 1 gr . 15 p . 100 de cen
dres sulfuriques corrigées, c'est - à -dire 1/10 déduit .
aufe Plusieurs essais ont été faits en incinérant 5 grammes de sucre avec
pagede 1 gramme de sesquioxyde de fer lavé et calciné . Les poids de cendres
r
bserve obtenus
p . 100 de sucre ont varié de 0 gr . 60 à 0 gr . 80 , différence très
t
gi dela notable surtout lorsqu'on calcule le titre commercial .
Les cendres sulfuriques , au contraire , varient excessivement peu et
? demi
la différence entre les dosages excède rarement 0,02 , c'est- à - dire dix
fois moins que dans le dosage à l'oxyde de fer .
Idivise
D'autres essais ont aussi été faits sur une mème mélasse . 2 gram
natieres
wes mélasse ont été incinérés avec 1 gramme oxyde de fer ; les poids
at l'inc de cendres obtenues p . 100 de mélasse ont varié de 6 gr . 60 á 5 gr . 75 ,
différence énorme, tandis que les cendres sulfuriques faites plusieurs
i comme fois ont donné 9 gr. 45 et 9 gr. 45 p. 100 de mélasse .
qu'ilagi Ces grandes différences dans les dosages doivent provenir de ce que
e
oxygen
les sels qui se forment, pendant l'incinération à l'oxyde de fer, ne sont
pas bien fixes .
carbo Les azotates, organates, sont décomposés et transformés en carbo
S
226 Procès-verbaux des séances du Congrès.

nates , lesquels se décomposent en présence de l'oxyde de fer lorsque


toute matière charbonneuse a disparu . Si l'on chauffe à des tempéra
tures plus ou moins élevées , de façon à détruire toute trace de charbon ,
il reste plus ou moins de carbonate non décomposé, ce qui fait des
poids différents de cendres . De plus , les chlorures sont plus ou moins
attaqués et une partie peut être volatilisée .
Ces inconvénients se produisent aussi dans l'incinération avec la
silice .
J'ai fait différentes incinérations à l'oxyde de fer en chauffant à des
températures différentes , depuis le rouge sombre jusqu'au rouge vif, et
en laissant plus ou moins longtemps . J'ai ensuite déterminé pour 100 de
mélasse le poids de cendres insolubles dans l'eau (tous ces poids de
cendres sont notés , déduction faite de l'oxyde de fer ajouté ) . Les poids
·
des sels insolubles dans l'eau ont varié de 2 gr . 15 à 3 gr . 65 ; les cen
dres ainsi obtenues n'étaient donc pas de même composition.
Sur le liquide d'épuisement contenant les cendres solubles , j'ai dosé
l'alcalinité et ai calculé en potasse . Pour cent de mélasse , ces essais ont
donné des alcalinités variant de 1,88 à 0,94.
Ces différences montrent donc qu'il est impossible d'arriver au point
où les cendres ont une composition fixe pouvant faire concorder des
essais car j'ai incinéré à la plus haute température que peut donner un
moufle ordinaire pendant deux à trois heures en pesant souvent. Cha
que pesée m'a toujours donné une différence de poids.
Ces inconvénients n'arrivent pas par l'incinération sulfurique qui
donne des sels très stables et des résultats très concordants .
Si la méthode a pour but de conserver aux sels des sucres et
mélasses leur nature , elle n'atteint pas son but car pendant l'incinéra
tion à l'oxyde de fer ou à la silice , les nitrates , organates et carbonates
sont décomposés ainsi qu'une grande partie des chlorures .
Résultats obtenus dans les différents essais .

5 gr. de 5 gr. de 5 gr. de 5 gr. de


Sucre sucre sucre sucre
SUCRE ROUX incinérés incinérés incinérés incinérés
avec SO H. avec avec (cendres
1 gr. Fe 0³. 5 gr. silice. alcalines) .

Cendres 。 gr. de sucre, déduction 1615 0876 0876 1806


faite de 1/10 pour SO'H ainsi que 1.17 0.80 0.76 1.10
de Fe2O3SiO2 ajoutés . 1.17 0.60 0.76 1.04

Cendres insolubles dans l'eau % gr. >> 0.360 0 220 0.30


de sucre (oxyde de fer et silice )) 0.180 0.240 >>
déduits ) >> 0.320 0.260 >>>
668

>> >> 0.376 0.376


Alcalinité (comptée en KO) des cendres >> 0.19 0.376 >>>
solubles dans l'eau % gr . de sucre . >>> 0.376 D
Procès-verbaux des séances du Congrès. 227

2 gr. 2 gr . 2 gr . 2 gr .
mélasse mélasse mélasse mélasse
MÉLASSE incinérés incinérés incinérés incinérés
avec So H. avec avec (cendres
1 gr. Fe2o3.5 gr. siilce. alcalines)

Cendres % gr. mélasse déduction faite


1 de 1/10 pour l'acide sulfurique , ainsi 9845 6860 5800 8815
que de l'oxyde de fer et de la silice 9.45 5.75 5.50 8.35
ajoutés.
Cendres insolubles dans l'eau % gr.
mélasse déduction faite de l'oxyde 3.00 0.85 0.45
de fer et de la silice ). >> 2.75 0.95 0.40

Alcalinité (comptée en KO) des cendres >> 1.88 3.76 2.35


solubles dans l'eau % gr. mélasse . >> 1.88 3.76 2.35

Effet de la température.

2 grammesde mélasse sont incinérés avec un gramme de sesquioxyde


de fer calciné . Pour les essais n° 1 l'incinération est faite au rouge
sombre ; pour les essais n° 2 l'incinération est prolongée pendant une
demi-heure en plus. Les essais nº 3 sont calcinés fortement au rouge
vif.
7'.

Essai nº 1. Essai nº 2. Essai nº 3.

Cendres gr . mélasse , déduction faite de l'o 6.50 6.60 5.75


xyde de fer ajouté . 6.50 6.50 6.00
Cendres insolubles dans l'eau gr . mélasse 3.00 2.15 3.60
(déduction faite de l'oxyde de fer) . 2.75 2.70 3.65

Alcalinité ( comptée en KO) des cendres solubles 1.88 1.88 0.94


dans l'eau . gr . mélasse . 1.88 1.88 0.94
2
» M. Courtonne. - Les écarts de M. Vivien n'ont rien de surpre
5
F nant, étant donné qu'il a chauffé à toutes les températures . Il faut tou
jours chauffer à la température la plus basse possible, et dans tous mes
essais j'ai eu des chiffres concordants . Tout dépend de la température
à laquelle on opère.
M. Vivien . -
convenable . Il est très délicat d'arriver à trouver la température

comM. le Président. _____ M. Courtonne présente - t- il le procédé


me ayant un emp et indust .
loi commerc riel
ial
M. Courtonne . -
Non, pas commercial, la question commerciale
est trop délicate, je l'ai laissée de côté . C'est pour le dosage des matières
organiques
, si vous le voulez, c'est la méthode Alberti.
228 Procès-verbaux des séances du Congrès.

M. le Président, Vous savez qu'autrefois , vers 1865 ou 1866 ,


on faisait l'incinération avec la silice . Au début on ne s'est pas servi en
France de l'acide sulfurique . J'ai fait, moi , pendant un an des analyses
avec la silice. Puis on a adopté d'une façon générale l'acide sulfurique.
qui a cet avantage immense de donner des sels fixes . Je recommen
cerai de nouveaux essais en me plaçant dans des conditions indiquées
par M. Courtonne pour voir ce qu'on obtiendra .
M. Courtonne . - Voici maintenant ma seconde communication
qui est encore plus courte que la première .

Sur un condenseur à chocs ,

Par M. H. COURTONNE.

Messieurs ,

Guidé par les préoccupations d'un grand nombre de nos collègues ,


le comité de l'Association a mis au concours l'étude de la question
suivante :
Déterminer les pertes en sucre par entraînement et par destruc
tion à l'évaporation et à la cuite. Indiquer les circonstances dans
lesquelles elles se produisent. Moyens employés pour les constater, les
déterminer et les éviter.
Permettez-moi de répondre à la toute dernière partie de la ques
tion, de vous présenter un appareil : le condenseur à chocs Lencau
chez qui me parait fournir un moyen sûr d'éviter les pertes par entrai
nement.
Je dis qui me parait fournir, parce que les expériences ne sont
pas encore terminées qui me donneraient le droit d'ètre plus affirmatif,
l'idée d'appliquer cet appareil comme désucreur de vapeur est toute
nouvelle mais , comine ce condenseur est employé avec un succès
complet au séchage et au dégraissage de la vapeur , et qu'à ce point de
vue il ne peut manquer de vous intéresser, j'ai pensé qu'il ne serait
pas prématuré d'en dire quelques mots dès aujourd'hui .
J'emprunte à une brochure de MM . Lencauchez et Durant intitulée
De la production et de l'emploi de la vapeur considérée comme force
motrice, la description de ce condenseur .
L'appareil , dit dégraisseur, est formé d'un cylindre ayant trois à
quatre fois le diamètre du tuyau d'arrivée de vapeur. Celui- ci est un
peu contracté à son débouché, qui se termine en dents de scie faisant
égouttoir, afin que les globules d'eau grasse viennent s'amasser sous
les pointes et soient lancées de haut en bas dans le double fond de
l'appareil . Puis la vapeur passe , en cheminant horizontalement , à tra
vers une série de quatre grilles cylindriques à barreaux évidės ( demi
circulaires), en quinconce, qu'elle choque successivement dans leurs
Procès-verbaux des séances du Congrès . 229

parties creuses ; l'eau grasse passe au double fond où il y a repos


absolu pour la vapeur. Ensuite la vapeur prend un mouvement à 90°
et chemine verticalement de bas en haut avec une vitesse dix à quinze
fois plus petite que celle avec laquelle elle est entrée dans l'appareil ;
pour remonter, la vapeur rencontre encore deux larmiers qui retien
nent l'eau de condensation due au refroidissement de l'appareil,, en la
forçant à passer au double fond.

nov

prar l'apes de cond M Congre


Sigm и Blan
ale

10

Fig. 18 .

Les eaux grasses s'écoulant au dehors sont envoyées dans le cen


drier, tandis que la vapeur passe dans un récipient où elle est employée
au réchauffage de l'eau d'alimentation .
Ce condenseur à chocs opère si parfaitement la séparation de la
matière grasse entraînée à l'état vésiculaire que j'ai pensé qu'il pour
4

ID rait être appliqué avec le mème succès à la séparation du sucre


entrainé lui aussi à l'état de vésicules aqueuses par la vapeur qui
C s'échappe des appareils d'évaporation et des chaudières à cuire .

Les expériences décisives ne sont pas encore achevées à l'heure


3. où je parle ; cependant deux résultats très nets sont déjà acquis , malgré
1. les conditions défavorables dans lesquelles le désucreur a fonctionné
Jusqu'ici :
C'est d'abord
que la proportion maximum de sucre trouvée au con
5
230 Procès-verbaux des séances du Congrès.

denseur est vingt fois moins considérable qu'elle ne l'a été souvent
avant l'installation de l'appareil ;
C'est ensuite que deux manomètres métalliques placés l'un à
l'entrée, l'autre à la sortie de la vapeur n'accusent aucune perte de
charge.
En attendant que des chiffres vous édifient complètement sur la
valeur du condenseur à chocs employé comme désucreur de vapeur,
vous voyez déjà , Messieurs, tout le parti que dans les sucreries l'on
peut en tirer comme sécheur et comme dégraisseur de vapeur . (Ap
plaudissements . )
-
M. Vivien. — Messieurs , le rapport de M. Courtonne me rappelle
les savons calcaires qu'on cherche à éviter dans l'industrie, en pur
geant les vapeurs des huiles qu'elles contienennt.
Il y a là un fait qui est enseigné dans toutes les écoles .
Je veux donner mon appréciation personnelle sur les savons
calcaires . J'ai été appelé plusieurs fois à faire des analyses de ces
prétendus savons calcaires qui avaient occasionné des accidents , des
ruptures de générateurs et des morts de personnes . Eh bien , jamais je
n'ai pu trouver d'huile dans un savon calcaire . Je tiens à le dire bien
haut parce que l'idée du savon calcaire est universellement répandue .
Avec un mélange de vapeur condensée et d'eau froide, si cette eau est
calcaire il se précipite une poudre de carbonate de chaux tellement
tenue qu'elle a toute l'apparence du savon , elle ne se mouille plus à
l'eau , elle flotte à la surface , si vous plongez votre main dans cette
poudre et que vous la mettiez ensuite dans l'eau , elle sort sans être
mouillée . C'est du carbonate de chaux tellement ténu , que je n'ai pas
encore pu le voir au microscope.
---
Un Membre. C'est le comble de la pulvérisation . (Rires. )
M. Vivien . ― Quand j'ai fait les analyses de ces savons cal
caires je n'ai jamais trouvé d'huile , et le raisonnement démontre qu'il
ne peut pas y en avoir.
M. le Président. - Avez-vous eu connaissance d'une expé
rience faite il y a quelques années à Brest. Un navire a fait nettoyer
à fond une chaudière pour avoir la tôle parfaitement lisse, on est parti
en mer et on alimentait pendant trois ou quatre jours la chaudière
avec des eaux de condensation contenant des huiles . Au bout de trois
ou quatre jours d'expérience on est rentré et on a trouvé une centaine
de kilogrammes de sels de fer qui n'existaient pas dans la chaudière
quand on est parti . C'est à la suite de cela qu'on a dit dans la marine :
que les acides stéariques étaient extrêmement corrosifs à la tempéra
ture élevée de la chaudière et attaquaient vivement le fer .
M. Courtonne . La question pour moi était de savoir si le con
denseur pouvait convenir, pour éviter la perte de sucre due à l'entral
nement.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 231

M. Vivien. - Je vous demande pardon d'avoir traité une question


autre que la vôtre, mais comme c'est une idée répandue dans le monde
entier, j'ai tenu à protester devant vous.
M. le Président. ― La parole est à M. Weisberg pour son
rapport:

La magnésie et les sels de chaux

dans les produits de sucrerie ,

Par J. WEISBERG.

Messieurs ,
A l'assemblée générale de l'Association des chimistes de sucrerie
et de distillerie qui a eu lieu en mars , à Valenciennes , la discussion sur
la valeur de l'essai hydrotimétrique pour la détermination de la quan
tité de chaux dans les jus et sirops, a donné lieu à l'intervention de
M. Sachs qui, à l'étonnement de tous les assistants , a déclaré que les
terribles (expression de M. Sachs) sels de chaux dont on parle tant
n'étaient pas du tout, d'après lui , des sels de chaux , mais bien des sels
de magnésie. « Il y a bien de la chaux , a dit notre collègue , mais c'est
principalement de la magnésie qui , dans l'essai hydrotimétrique , est
comptée pour de la chaux . »
Nous avons répondu à M. Sachs que nous croyons qu'il se trompait ,
que les sels en question appartiennent bien à la base calcique et non à
la base magnésienne ; si M. Sachs a bien constaté la présence d'une
quantité considérable (?) de magnésie (quelle était la quantité réelle de
magnésie et en quelle proportion cette magnésie se trouvait-elle à côté
de la chaux , M. Sachs ne nous l'a malheureusement pas dit, n'ayant
· communiqué aucun chiffre analytique) , il faut admettre, avons -nous
dit, que c'est un cas accidentel et isolé que l'on ne doit pas généraliser ,
attendu que les sels en question sont bien des sels de chaux et pas
autre chose .
Cette simple discussion , cet échange de phrases ne nous ayant pas
donné pleine satisfaction , nous avons cru qu'une étude spéciale de la
question était tout indiquée , et c'est ce que nous nous sommes em
pressé de faire .

I. -- La solubilité de la magnésie dans les liquides sucrés.


La question d'un sucrate de magnésie.

Il est évident que, dans le cas où les produits de sucrerie renfer


maient une quantité considérable de magnésie, celle - ci devrait pro
venir principalement du dehors , c'est-à-dire avoir été introduite dans
les jus en très grande partie par la voie du calcaire employé . Les
232 Procès - verbaux des séances du Congrès.

cendres de la betterave contiennent bien de la magnésie , mais cette


quantité est loin d'avoir assez d'importance pour admettre que c'est
cette magnésie dont on peut déjà constater la présence dans les jus et
sirops par une simple réaction qualitative (?). La magnésie , étant donc
introduite dans la carbonatation par la chaux , il est encore une fois
évident que cette opération (la carbonatation), donnant lieu à la for
mation de sels calciques, doit donner lieu en même temps à la forma
tion de sels magnésiens qui , dans les mêmes conditions , se distinguent
des sels de chaux correspondants par une plus grande solubilité .
La première question dont l'étude s'imposait , était celle de la solu
bilité de la magnésie calcinée (nous disons calcinée, et non fraiche
ment précipitée et hydratée , parce que c'est du four à chaux que pro
vient la magnésie qui accompagne la chaux du calcaire ) dans une
solution de sucre pure .

Nous avons dissous à la température ordinaire , dans 100 cc . d'eau


distillée, additionnée de magnésie calcinée , successivement 10, 25 et
40 grammes de sucre . Le contenu des flacons bouchés a été , pendant
quelques heures , agité de temps à autre et ensuite filtré .
Nous avons trouvé que :
a . Dans la première solution ( 100 cc . d'eau additionnée de magnésie
+10 grammes de sucre) la quantité de magnésie en solution p . 100 cc.
a été de 0.0071 .
b. Dans la deuxième solution ( 100 cc . d'eau additionnée de magné
sie25 grammes de sucre) la quantité de magnésie en solution p.
100 cc . a été de 0.011 .
c. Dans la troisième solution (100 cc . d'eau additionnée de magnésie
+40 grammes de sucre) la quantité de magnésie en solution p. 100 cc .
a été de 0.015 .
En examinant les tables de MM . Berthelot et Péligot ( 1 ) qui ont étudié
la solubilité de la chaux dans les liquides sucrés de différentes concen
trations et en comparant les chiffres trouvés par nous pour la magné
sie avec les chiffres exprimant la solubilité de la chaux , trouvés par
ces éminents savants , nous voyons que la solubilité de la magnésie
dans une solution aqueuse de sucre (composée de 100 cc. d'eau +
10 gr. de sucre) est environ 300 fois moindre que celle de la chaux.
Nous avons ensuite étudié la solubilité de la magnésie dans les mè
mes liquides sucrés , mais à la température d'ébullition . Le contenu des
ballons , préparé comme plus haut , a été plusieurs fois agité , porté à
l'ébullition et filtré.
Nous avons trouvé que :
a . Dans la première solution (100 cc . d'eau additionnée de magnésie

(1 ) Lippmann, Die Zuckerarten , page 109 .


Procès-verbaux des séances du Congrès . 233

+10 grammes de sucre ) à la température d'ébullition , la quantité de


magnésie en solution p. 100 cc . a été de 0.0021 .
b. Dans la deuxième solution ( 100 cc . d'eau additionnée de magné
sie25 gr. de sucre) , à la température d'ébullition , la quantité de
magnésie en solution p . 100 cc . a été de 0.0036 .
c. Dans la troisième solution ( 100 cc . d'eau additionnée de magnésie
+40 grammes de sucre ) , à la température d'ébullition , la quantité de
magnésie en solution p. 100 cc . a été de 0.0050 .
En examinant les chiffres qui précèdent, nous voyons que la ma
gnésie est moins soluble dans un liquide sucré à la température d'é
bullition que dans le méme liquide à la température ordinaire. La
magnésie partage donc les propriétés de certains sels calciques pour
• lesquels nous avons montré qu'ils sont, dans le même
liquide sucré,
plus solubles à froid qu'à chaud , et elle partage également la propriété
de la chaux caustique elle - même pour laquelle M. Lamy ( 1 ) a montré ,
il y a déjà longtemps , qu'elle est plus soluble dans un liquide sucré à
froid qu'à chaud .
En comparant maintenant les chiffres exprimant la solubilité de la
magnésie dans une solution aqueuse de sucre ( composée de 100 cc .
d'eau +10 grammes sucre) , à la température d'ébullition , avec les chif
fres trouvés par M. Lamy pour la solubilité de la chaux dans un liquide
sucré de 10 p . 100 , à la température de 100° C. , nous voyons qu'ici la
solubilité de la magnésie est environ 74 fois plus faible que celle de la
chaux .

Ces données sur la solubilité de la magnésie dans les liquides sucrés


suffiraient déjà pour nous édifier sur le rôle que cette matière est appelée
à jouer dans le travail des jus de betteraves en fabrique . Mais avant
d'aborder la communication des résultats de nos essais effectués , pour
ainsi dire, sur le terrain de la pratique , nous avons à dire quelques
mots sur une question qui touche de près à celle- ci ; c'est la question
d'un sucrate de magnésie (2).
Les renseignements que nous donne la littérature sur la question de
l'existence d'un saccharosate magnésien sont loin d'être affirmatifs ;
l'existence d'une combinaison magnésienne analogue aux combinai
sons du sucre avec les alcalis ou les alcalis terreux est douteuse . On
comprendra la difficulté que présente la préparation d'un sucrate ma
gnésien, en se rappelant la très faible solubilité de la magnésie dans
les liquides sucrés, tandis que la solubilité de la chaux , de la baryte et
de la strontiane est , comme on le sait , considérable .

109 .(1 ) Sucrerie indigène, tome XI , p . 19 , et Lippmann , die Zuckerarten , p .

(2 ) M. Sachs a constaté , il y a quelques années , la présence de magnésie


dans les écumes d'une sucrerie ( ce qui n'est pas fort étonnant) et, comme ces
écumes présentaient des difficultés à l'épuisement, il a conclu à la présence d'un
sucrate de magnésie , mais il ne l'a nullement démontré .
234 Procès-verbaux des séances du congrès .

Mais les mèmes renseignements de la littérature (1 ) nous disent que


la magnésie , étant très peu soluble dans un liquide sucré pur , l'est
beaucoup plus dans une solution de sucrate de chaux . Nous avons
pensé à cette propriété de la magnésie pour choisir une voie de prépa
ration sinon d'un sucrate de magnésie pur et simple , du moins d'un
sucrate calco-magnésien , c'est-à-dire d'un sucrate de chaux dans lequel
une partie de la chaux serait remplacée par une partie équivalente de
magnésie.
Voici comment nous avons opéré :
5 gr. 60 de chaux vive en poudre très fine ont été introduits dans une
solution aqueuse d'environ 70 grammes de sucre dans 250 cc .; le con
tenu a été mis pendant une demi - heure au bain-marie et, après agita
tion et refroidissement , la solution obtenue a été filtrée . Nous avons
ensuite introduit dans la solution un excès de magnésie calcinée et le
ballon bouché contenant le mélange est resté abandonné à lui - même
durant deux mois , pendant lesquels le contenu a été agité à plusieurs
reprises . Après avoir séparé la solution d'avec la magnésie restée in
soluble , nous nous sommes assuré par un essai qualitatif de la présence
de magnésie . Cet essai nous a montré que la quantité de magnésie
entrée en dissolution était , dans ce cas , relativement assez considérable
(M. Sachs verra par ce qui suit qu'un essai qualitatif ne dit encore
rien) , ce qui confirme les renseignements littéraires cités plus haut.
Nous avons donc pensé que cette solution contenant sucre, chaux et
apparemment, assez considérablement aussi de magnésie, pourrait
bien nous servir à la préparation d'un sucrate calco -magnésien . Dans
ce but nous avons ajouté à la solution de l'alcool à 97° G. L. jusqu'à ce
qu'il ne se format plus de précipité . Le filtrat, séparé du précipité blanc ,
ne contenait plus ni chaux , ni magnésie , mais bien encore du sucre .
Le précipité a été lavé à l'alcool , etc. , et ensuite analysé (2) .
100 parties ( analyse calculée sur matières sèches) nous ont donné :
Saccharose . . 85.86 p. 100
Oxyde de calcium . 13,44
Oxyde de magnésium . 0.70
Pour un monosaccharosate calcique C12 H22 O11 , CaO la théorie de
mande la compositton suivante :
C12H22 011 85.93 p. 100
Ca O... 14.07 -

( 1 ) Nous tirons ces renseignements de la belle monographie de M. von Lip


pmann sur les sucres et leurs dérivés . Il serait à souhaiter que le distingué au
teur et les éditeurs de ce livre , qui a paru en 1882 , pensassent à une nouvelle
édition, vu les progrès énormes réalisés par la chimie des sucres durant ces dix
dernières années .
(2) Mentionnons que le précipité était soluble dans l'eau froide et insoluble
ou très peu soluble dans l'eau chaude. La solution froide se trouble en la faisant
bouillir.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 235

Nous voyons que la matière obtenue n'était autre chose qu'un mo


nosucrate calcique . La magnésie dont la quantité dans le précipité est
presque 20 fois inférieure à celle de la chaux , après la précipitation du
sucrate calcique, ne trouvant plus dans le liquide alcoolique un milieu
favorable pour la tenir en dissolution , s'est simplement précipitée à
côté du sucrate de chaux , sans entrer dans une combinaison quel
conque .
Ainsi, il ne nous a pas été possible par la voie décrite , d'obtenir ni
un saccharosate calco-magnésien , ni encore moins , un saccharosate
de magnésie ; la quantité de magnésie qui entre en dissolution , même
dans un liquide contenant sucre et chaux , étant trop faible pour donner
un résultat positif.

II. — Les sels de magnésie et les sels de chaux dans les produits de
sucrerie.

Après les recherches et considérations rapportées plus haut, nous


avons transporté nos essais et analyses sur le terrain de la pratique
sucrière ,

Avant de faire connaître les résultats des analyses exécutées sur une
série de produits de diverses provenances , nous avons à communiquer
les détails de l'expérience suivante :
Cinq betteraves (provenant de la sélection de notre laboratoire et,
en Mai, partiellement altérées) ont été râpées , pressées et le jus retiré
aété additionné de la quantité nécessaire d'eau ordinaire pour obtenir
800 cc . de jus à 12 ° Bx. Nous avons ajouté à ce jus 100 cc . de lait chaux
ordinaire à 22º B et un gramme de magnésie calcinée , et nous avons
fait une première carbonatation comme à l'ordinaire . Le jus de la pre
mière carbonatation a été recueili quantitativement aussi bien que pos
sible et nous avons ensuite fait une deuxième carbonatation en ajoutant
quelques centimètres cubes de lait de chaux et cette fois aussi encore
un peu de lait de magnésie . Le jus provenant de la deuxième carbona
tation avec une alcalinité de 0,30 par litre ( au tournesol ) a été concen
trẻ; le sirop obtenu a été entièrement, par parties successives , incinéré
dans une grande capsule de platine et c'est dans les cendres recueillies
que nous avons dosé la chaux et la magnésie . Nous avons trouvé,
dans la quantité de jus soumise à l'expérience , en chiffres absolus :
Oxyde de calcium · 0.351 gr .
Oxyde de magnésium . 0.021 -
La quantité de chaux qui se trouvait en combinaison à l'état de sels
dépassait donc de presque dix-sept fois celle de magnésie , malgré
l'addition de magnésie à la carbonatation . La présence d'une quantité
aussi minime de magnésie s'explique très bien par ce que nous avons
montré dans la première partie de la présente étude.
236 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Dans les lignes qui suivent , nous avons à rapporter les résultats
des analyses que nous avons exécutées sur les produits de sucrerie , au
point de vue de leur teneur en chaux et en magnésie .
Pour nous faire une idée exacte de la quantité de ces deux corps
dans les produits , nous avons pris pour l'analyse les derniers produits ,
- les mélasses et les troisiemes jets , - c'est- à- dire les produits dans
lesquels l'accumulation des sels est la plus considérable .
Pour les analyses qui suivent, les produits en question ont été d'a
bord quantitativement incinérés , et c'est dans les cendres recueillies
que nous avons dosé la chaux et la magnésie.

Voici la nomenclature , provenance et composition des produits


analysés :

1º Echantillon de masse cuite de troisième jet provenant de l'impor


tant établissement d'Ardres ( Sucraterie) .
Incinéré 25,3 gr. et trouvé :

Chaux . 0.4250 p . 100 masse cuite .
0.0126 ཝིན པུཏྟཱ
Magnésie
La quantité de chaux dépasse 33,7 fois celle de magnésie .
20 Echantillon de mélasse provenant d'une usine du département
de l'Oise.
Incinéré 25 grammes et trouvé :
Chaux 0.373 p . 100 mélasse ,
Magnésie . 0.026
La quantité de chaux dépasse 14,4 fois celle de magnésie .
3º Cinq échantilons de mélasses , provenant de différentes usines
françaises , envoyés par l'excellent secrétaire général de notre Asso
ciation, M. Dupont. Nous avons prélevé une partie égale de chaque
échantillon , mélangé ensemble et composé un seul échantillon moyen
pour l'analyse .
Incinéré 20 grammes et trouvé :
Chaux . 0.295 p. 100 mélasse .
Magnésie. 0.035
La quantité de chaux dépasse 8,4 fois celle de magnésie.

4º Echantillon d'un arrière - produit , provenant d'une sucrerie - sucra


terie belge.
Incinéré 27,1 gr. et trouvé :
Chaux . 0.879 p. 100 mélasse .
Magnésie . 0.027
La quantité de chaux dépasse 32,6 fois celle de magnésie.
5º Echantillon de mélasse allemande , envoyé par M. le professeur
A. Herzfeld , le savant directeur du laboratoire de l'Association des fa
bricants de sucre allemands .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 237

Incinéré 22 grammes et trouvé :


Chaux . 0.452 p . 100 mélasse .
Magnésie. 0.017
La quantité de chaux dépasse 26,6 fois celle de magnésie.

6 Echantillon de mélasse autrichienne , envoyé par M. F. Strohmer ,


le distingué directeur de la station expérimentale chimico- technique de
l'Association centrale pour l'industrie sucrière de l'Autriche- Hongrie ,
et rédacteur en chef de la Zeitschrift für Zuckerindustrie und Land
wirthschaft.

Incinéré 20 grammes et trouvé :


Chaux . 0.130 p. 100 mélasse.
Magnésie. 0.055
La quantité de chaux dépasse 2,36 fois celle de magnésie.

Ces chiffres demandent quelques mots d'explication : La rélation


entre la chaux et la magnésie est bien ici inférieure à celle des autres
mélasses, mais cette infériorité n'est qu'apparente : elle provient de ce
que, dans la mélasse en question , la chaux est en petite quantité (ce
pui prouve que dans la fabrique d'où cette mélasse provient, le travail
des jus est digne d'éloges) ; d'un autre côté , la quantité de magnésie
est supérieure à celle des autres mélasses ; mais elle est loin d'avoir ,
par elle-même , une importance quelconque .

7° Echantillon de mélasse russe , envoyé par la sucrerie de Zbrucz


(en Volhynie ) .
Incinéré 20 grammes et trouvé :
Chaux . 0.272 p . 100 mélasse.
Magnésie . 0.025
La quantité de chaux dépasse 10,9 fois celle de magnésie .
& Echantillon de masse cuite de quatrième jet , envoyé par MM . Lund
et Kharkiewitsch et provenant de la sucrerie de Smiéla ( propriété de
MM. les comtes de Bobrinsky ) . (1 )
Incinéré 24,4 gr . et trouvé :
Chaux . 0.430 p. 100 masse cuite .
Magnésie . 0.058
La quantité de chaux dépasse 7,4 fois celle de magnésie.

(1 ) Nous remercions vivement nos honorables collègues de l'empressement


qu'ils ont mis à nous envoyer les échantillons demandés .
Une observation digne d'être mentionnée : Nous avons constaté dans les cen
dres de deux des mélasses analysées la présence de traces de cuivre (dans l'une
de ces deux mélasses la réaction était à peine visible , mais dans l'autre la réac
tion était bien nette) . Si nous ne nous trompons , c'est M. von Lippmann qui a
dresavant
eu, d'un produit
nous, l'occasion
de sucrerie constater
de ou présence
dans unlasalin de cet élément
de mélasses. dans
Le cuivre lespartie
fait-il cen
intégrante des cendres naturelles de la mélasse analysée et de la betterave qui l'a
produite, ou bien s'est- il introduit dans le jus pendant le cours du travail , c'est
238 Procès-verbaux des séances du congrès.

Les résultats de ces essais démontrent donc que nous n'avons pas
eu tort de nous opposer aux assertions de M. Sachs sur le caractère
des sels nuisibles dans les produits de sucrerie ; en effet , tout ce qui
précède ne fait que confirmer ce que nous avons dit au congrés de Va
lenciennes , savoir que les sels en question appartiennent bien à la base
calcique et nullement à la base magnésienne . La quantité négligeable
de magnésie qui se trouve dans les cendres des produits de sucreries
ne peut pas entrer ici en ligne de compte et il ne dépend que des admi
nistrations des usines de se servir de la chimie pour connaitre la com
position des matières qu'elles introduisent dans le travail, c'est - à- dire
d'employer un calcaire suffisamment pur et non un dolomite .
D'ailleurs, comme les essais cités plus haut nous donnent le droit
d'en conclure , l'emploi d'un calcaire contenant 2 à 3 p . 100 de carbo
nate de magnésie ne se ferait nullement sentir par quelque influence
nuisible sur la composition des produits, vu la très faible solubilité de
de la magnésie dans les liquides sucrés .
Nous rappellerons à cette occasion que dans un travail sur les sels de
chaux publié l'année dernière ( 1 ) , M. Herzfeld a même préconisé la
magnésie comme un moyen d'éliminer ces sels et de les transformer en
sels magnésiens correspondants ; et il ajoutait que la magnésie devrait
être préférée au carbonate de soude pour cette raison que l'emploi d'un
excès de la première n'entraîne pas les mêmes inconvénients qu'un
excès du dernier, si on prend soin d'éliminer cet excès de magnésie par
une carbonatation précise . Dans ce cas, il ne se produit pas d'augmen
tation appréciable d'alcalinité du jus .
Une augmentation sensible d'alcalinité ne peut se produire parce
que la magnésie , comme nous l'avons vu , n'est que très peu soluble
dans les jus sucrés ; mais il faut se garder, en l'employant, de former
à la carbonatation du bicarbonate de magnésie soluble . Cela ne veut
pas dire que nous conseillions la magnésie comme réactif pour coin
battre les sels calciques et, d'ailleurs , M. Herzfeld lui-même n'a pas
donné ce conseil d'une manière absolue .
Avant d'exprimer un avis définitif sur la question de l'emploi de la
magnésie, il faut, comme le dit aussi M. Herzfeld , faire des essais pra
tiques en grand il faut déterminer si, en effet , les sels magnésiens

une question que nous n'avons pas l'intention d'examiner ici . Nous ne faisons
que rapporter un fait observé .
Cependant, d'après M. B. Lehmann , professeur à l'Université de Wurzbourg,
le cuivre doit bien être considéré comme faisant partie intégrante de la composi
tion normale des matières végétales et animales . Ainsi , par exemple , on a trouvé
dans 1 kg . de céréales 5 à 10 miligr . de cuivre , dans les haricots 2 à 7 miligr .,
le cacao 11 à 27 miligr . , etc. Une grande partie du cuivre se trouve dans les
végétaux, d'après M. Lehmann, en combinaison avec les matières albuminoïdes
et l'autre partie entre dans la composition de la chlorophylle ( Chem . Ztg . 1892 ,
p. 1148) .
(1) Vereinszeitschrift, 1891 , p. 281 .
Procès-verbaux des séances du congrès . 239

sont moins nuisibles pour la cuite et la cristallisation que les sels de


chaux correspondants .
Si nous évoquons ici l'opinion de M. Herzfeld sur la magnésie , c'est
pour étayer d'une preuve supplémentaire ce que nous avons démontré
plus haut sur la nature des sels nuisibles qui se trouvent dans les pro
duits de sucrerie .
A la fin de la présente étude, nous tenons à remercier notre hono
rable collègue M. Sachs de nous avoir fourni l'occasion d'apporter,
autant que cela nous a été possible , un peu de lumière sur la question
soulevée par lui au Congrès de sucrerie de Valenciennes, car , comme
l'a très bien dit un philosophe français : « Sans une théorie (nous di
rons, sans une étude) , il est impossible de savoir ce qu'on dit quand
on parle, et ce qu'on fait quand on agit . » (Applaudissements pro
longés . )
M. le Président. --- Ces applaudissement montrent tout l'intérêt
que le Congrès a prix à écouter la savante communication de M.
Weisberg. Je lui adresse donc tous les remerciements de l'Association.
La parole est à M. Manoury .

Progrès réalisés et à réaliser dans la fabrication

du sucre de cannes .

Par M. H. MANOURY .

Messieurs ,

L'Industrie du sucre de cannes suivant de près , comme importance


de production, l'industrie du sucre de betteraves , il m'a paru qu'un
exposé rapide des méthodes et procédés qu'on y emploie offrirait pour
notreAssociation un certain intérêt . Je diviserai ce travail en 3 parties :
1º extraction du jus sucré ; 2º traitement des jus et sirops ; 3° traitement
des
masses cuites .

Avant d'aborder ces trois chapitres , je dirai quelques mots de la


canne, base fondamentale de la grande industrie qui nous occupe .
La canne à sucre est une plante très vivace et rustique appartenant
à la grande famille des graminées , qui se reproduit par boutures le plus
généralement , quoique depuis quelques années on fasse grand bruit de
la reproduction par la graine . La plante atteint de 2 à 4 mètres de lon
gueur à sa maturité qui a lieu de 12 à 15 mois après sa plantation ,
Suivant qu'on a affaire à des cannes plantées au printemps ou à l'au
tomne. La tige de la canne présente une série de noeuds distants de 2 à

20 centimètres, suivant les conditions plus ou moins actives de la végé


tation. A chaque nœud correspond un rejeton qui est en communication
240 Procès-verbaux des séances du Congrès .

avec la partie médiane de la plante par une série de cellules angulaires


qui renferment le liquide sucré .
Les parties extérieures de la canne à sucre , lisses et très résis
tantes , contiennent de la silice en assez forte proportion et présentent
des raies jaunes , bleues , violettes et même noires suivant les variétés
auxquelles on a affaire .
Les feuilles qui sont ordinairement repliées atteignent un dévelop
pement de 0 m . 50 à 1 m . 50 sur une largeur de 3 à 4 centimètres avec
une forte nervure médiane . Les fleurs , qui n'apparaissent pas toujours,
se trouvent à l'extrémité de la tige où elles forment une panicule touf
fue d'un brilant argenté assez semblable à l'inflorescence de notre
roseau commun . La variété de cannes la plus répandue , en raison de
sa rusticité, est la canne violette d'Otaiti . Les boutures servant à la
reproduction de la canne sont plantées à environ 1 m. 1/2 les unes
des autres dans tous les sens . Chaque bouture donne naissance à 15
ou 20 tiges que l'on coupe à leur maturité aussi près que possible
du sol. Un plant de cannes peut donner jusqu'à 10 coupes successives
sans autres frais que quelques binages pour enlever les herbes qui se
développent pendant la saison des pluies.
Le rendement moyen pendant ces 10 coupes successives atteint,
dans les bons terrains de Cuba , de 40 à 50,000 kilos à l'hectare de
cannes dépouillées de leurs feuilles et flèches . Bien entendu le rende
ment des premières coupes est le plus élevé et peut atteindre jusqu'à
100,000 kilos à l'hectare . Par ce qui précède vous voyez tout de suite,
Messieurs , l'avantage de la canne sur la betterave qui demande à être
semée chaque année avec des frais de culture et d'engrais inconnus
dans les bons pays de cannes . Lorsque la maturité de la canne est
arrivée , ce qui se reconnait à la teinte jaunâtre que prennent les tiges,
à l'épiderme desséché , glabre et cassant, au suc qui devient sucré et
collant, on procède à la coupe qui se fait en coupant les tiges rassem
blées en faisceau , aussi près du sol que possible ; on enlève les feuilles
et la flèche, puis on coupe la tige en tronçons de 60 à 80 centimètres de
longueur que l'on expédie aux moulins. Pour vous mieux montrer
l'importance qu'il faut attacher à la maturité de la canne , je donne ci
après des analyses que j'ai faites à Cuba le 2 octobre 1890 de l'échan
tillon moyen de deux champs de cannes dont l'un était mùr et l'autre
presque mur ;
Dans les analyses ci-dessous j'ai divisé la tige des cannes en 5 par
ties égales du sommet désigné par le n° 1 au pied désigné par le n° 5 ;
le nº 6 est l'ensemble du jus des 5 parties formant les tiges .
Les conclusions à tirer de ces analyses sont les suivantes :
1º Moins les cannes sont mûres et plus il faut être sévère dans l'é
limination de la partie supérieure .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 241

s angulaires
2º La pureté du jus augmente de la tête au pied des cannes d'une
très réss façon d'autant plus accentuée que la maturité des cannes est moins
avancée.
presenter
3º Dans les colonies où , comme à la Guadeloupe et la Martinique ,
San
on produit beaucoup de rhum , on devrait donner aux rhumeries la moi
tié supérieure de la canne et à la sucrerie la moitié inférieure ; on pour
dévelop
rait de cette façon tirer de la plante le meilleur parti possible .
es are
Tujours Cannes mûres.
e tout
No 1. No 2. N° 3. N° 4. No 5. No 6.
nout
Densité . 1,0675 1,074 1,077 1,0765 1,078 1,074
ison de
Brix 17,639 19,349 20,180 20,049 20,442 19,349
Cristallisable 14,655 17,895 19,064 19,243 20,143 18,254
UDES Glucose .... 0,616 0,256 0,662
1,334 0,380 0,371
Acidité par litre . 08г490 08392 08 245 0,245 0,196 0,392
Cendres.. 0gr180
08º230 0,158 0,139 0,120 0,166
Pureté 83,09 92,48 94,47 95,984 98,53 94,34
Cessive
Coefficient salin.... 63 98,00 120 139 168 110
28 9618 Coefficient glucosique . 1,25 3,65
9,1 3,44 2,00 1,95

atte Cannes moins mûres.


tare No 1. N° 2. N° 4. No 5. N° 6.
No 3.
rent Densité . 1.074 1,076
1,0625 1,685 1,071 1,0705
jusq Brix 16,332 17,901 18,533 19,349 19,918 18,431
Su Cristallisable 11,079 13,85 14,882 16,546 18,254 15,017
Glucose. 3,15 2,288 2,10 1,73 0,92 2,06
åe
CORE Acidité par litre . 0,838 0,784 0,735 0,588 0,539 0,735
Cendres 085360 0,360 0,220
0,35 0,261 0,31
ine Pureté.. 67,82 77,40 80,30 85,51 91,65 81,47
s tiga Coefficient salin .. 30 39 42,55 64 85 50
lone ( Coefficient glucosique. 28,6 16,51 14,10 10,45 5,10 13,72
asser
feuns Je pourrais m'étendre davantage sur la canne à sucre, ses condi
tres & tions de culture etc. , etc. , mais cela dépasserait le cadre de ma commu
iontre nication qui doit se borner à un résumé aussi condensé que possible de
ne d l'industrie du sucre de canne de façon à vous donner une idée des pro
échar grès réalisés et à réaliser dans cette importante fabrication .
l'estr

CHAPITRE Ier
n 3par
le n° 5 EXTRACTION DU JUS DE LA CANNE

1° Moulins.
déchargés sur un Les tronçons de cannes amenés à la sucrerie sont
transporteur qui les amène sur le 1er moulin com
posé de 3 cylindres qui pressent 2 fois la canne au passage du cylindre
supérieur sur chacun des rouleaux inférieurs . Il y a un grand nombre
242 Procès-verbaux des séances du Congrès.

de sucreries qui se contentent de ce seul moulin et envoient la bagasse


en sortant aux générateurs ; ces usines ne peuvent extraire que 60 à
65 0/0 de jus du poids de la canne.
Les sucreries qui le peuvent font subir à la bagasse sortant de ce
premier moulin une deuxième pression dans un moulin semblable au
premier en se servant d'un élévateur à chaîne du même modèle que celui
qui sert à la canne .
Cette deuxième pression augmente l'extraction du jus qui peut alors
atteindre 70 p . 100 du poids de la canne . Un autre perfectionnement
consiste à faire précéder le premier moulin d'un préparateur de cannes
que l'on désigne sous le nom de « défibreur » , qui donne au premier
moulin une matière plus homogène et mieux préparée à abandonner
son jus sucré dont l'extraction peut alors atteindre 72 p . 100 du poids
de la canne .
On facilite encore l'extraction du sucre de la canne par une imbi
bition de la bagasse sortant du premier moulin par de l'eau ou des pe
tits jus sucrés. La question du combustible règle la quantité d'eau qui
peut être utilisée pour cette imbibition de la bagasse entre les deux
moulins . On construit des moulins , dont le système Brissonneau
frères , de Nantes , est l'un des meilleurs spécimens , qui permettent la
réalisation des deux pressions et même de l'imbibition de la bagasse
avec un seul appareil muni de plusieurs cylindres placés sur un bâtis
unique.
2º Diffusion. - Depuis quelques années , on a fait bien des efforts
pour l'introduction du procédé de la diffusion dans les sucreries de
cannes et cela , je dois le dire , sans grand succès . L'obstacle principal
est le coupe-cannes qui livre des cossettes sans la moindre homogé
néité exigeant par suite pour un épuisement convenable des quantités
d'eau très grandes . On a bien proposé et installé la diffusion de la ba
gasse qui exige moins d'eau et s'installe entre le moulin de première
et le moulin de deuxième pression ; mais cela n'est qu'une solution
incomplète de la question et offre pour moi le grand inconvénient de
s'adresser à une matière qui a été soumise au contact de l'air et est
dans les meilleures conditions possibles pour l'altération du sucre
qu'elle renferme . Etant donné la difficulté d'obtenir des cossettes ho
mogènes , et la nécessité de presser les dites cossettes, soit pour les
brûler, soit pour les transporter dans les champs comme engrais ,
la solution que je propose et qui me paraît éviter les inconvénients
des deux systèmes précédents consisterait : 1° à épuiser incomplète
ment les cossettes dans la batterie de diffusion de façon à y laisser
2 à 3 p . 100 de sucre , chasser par l'air comprimé sur le diffuseur
suivant le petit jus sucré qui imprègne les cossettes épuisées , pas
ser lesdites cossettes au moulin qui les livre contenant 60 p . 100 d'eau
et représentant 30 p. 100 du poids de la canne primitive soit 18 p . 100
Procès-verbaux des séances du congrès. 243

de petit jus à 3 p. 100 de sucre ou 0,54 de sucre perdu du poids de la


canne primitive.
Une partie du petit jus extrait du moulin me servirait à diluer les
égouts de premier jet ou mieux de deuxième jet que je fais rentrer pré
parés dans le diffuseur de tête en même temps que les cossettes fraî
ches ;l'autre partie du petit jus convenablement préparée rentre sur le
diffuseur de queue . L'extraction du jus pourrait se faire sur le troisième
ou quatrième diffuseur de tête, c'est-à-dire celui qui est à la tempéra
ture convenable pour la défécation , ce qui permettrait de soutirer un
jus qui après saturation de l'excès de défécant et filtration , serait d'une
pureté et limpidité ne laissant rien à désirer .
On aurait de plus des jus qui au lieu d'être à 1,050 ou 1,055 seraient à
1,1201,130 de densité, ce qui faciliterait dans de grandes propor
tions leur concentration à 25 - 30° Beaumé pour aller à la cuite .

Traitement des jus et sirops. - Les jus provenant des moulins


sont ordinairement portés vers 40 à 50° par le passage à travers les
condenseurs de vapeur de la troisième caisse du triple-effet avant leur
arrivée dans les défécateurs où on les additionne de la quantité de
chaux éteinte en poudre nécessaire à la saturation de leur acidité tout
en laissant une alcalinité exprimée en chaux de moins d'un 1/2 gramme
par litre.
Malheureusement, la plupart des fabriques de sucre de cannes
n'ayant pas de chimistes , la quantité de chaux est mise sur les indi
cations du maître à sucre d'une façon tout à fait arbitraire , occasion
nant souvent des accidents de fabrication , tels que cuites lourdes,
cuites acides, etc. , etc. Une réforme d'une grande importance est d'al
caliniser le jus dès sa sortie du moulin , afin d'arrêter au début toutes
causes d'altération du sucre, que la température favorise singulière
ment. Une autre réforme que j'ai eu l'occasion d'appliquer à Constancia,
depuis deux campagnes , est la substitution de la baryte à la chaux pour
l'épuration des jus bruts; cela m'a donné une augmentation de pureté
qui m'a permis de faire rentrer dans le travail général les égouts de
turbinage des premiers jets et de ne faire que du sucre premier jet de
haute polarisation et nuance irréprochable .
Que le jus soit traité à la chaux ou à la baryte avant son arrivée
dans les défécateurs , l'opération de la défécation s'y fait de la même
façon consistant à élever la température jusqu'à l'ébullition qui
provoque au sein de la masse un précipité dont une partie , par le
repos, va au fond du vase et l'autre , que l'on désigne sous le nom
de chapeau ,va à la surface . Après un repos convenable le dépôt du fond
du défecateur est soutiré pour aller aux écumes ; et le jus clair qui
s'écoule jusqu'au trouble que donne le chapeau va à l'évaporation . Le
1. trouble donné par le chapeau va se joindre aux écumes données par
le dépôt. Ces écumes additionnées d'eau et d'un peu de lait de chaux
244 Procès-verbaux des séances du Congrès .

sont soumises à l'ébullition ; par le repos , le liquide clair qui surnage


est soutiré pour aller à l'évaporation et le dépôt est refoulé dans les
fibres - presses . Le liquide clair qui en provient rejoint le jus clair des
tiné à l'évaporation . Comme perfectionnement à ce genre de travail,
il y en a un excellent qui consiste à traiter les jus clairs alcalinisés et,
après neutralisation les faire bouillir pour les faire passer dans les
filtres mécaniques dont le dépôt va se réunir aux premières écumes
passant aux filtres-presses . Si on travaille à la baryte au lieu de tra
vailler à la chaux on remplace l'acide phosphorique par du sulfate de
magnésie ; le précipité de sulfate de baryte et de magnésie est , après
ébullition , retenu par les filtres mécaniques dont le dépôt boueux va
ensuite rejoindre les écumes .
-
Evaporation des jus . L'évaporation des jus de cannes se pra
tique le plus généralement à triple effet et ne peut guère . à cause du peu
de limpidité habituel des jus , s'effectuer avec les perfectionnements
d'évaporation en couches minces que l'on commence à pratiquer avec
les jus de betteraves . Après l'évaporation , les sirops subissent dans la
plupart des usines l'ébullition avec séparation des écumes qui se ras
semblent à la surface desdits sirops . Quand les jus ont subi la satura
tion à l'acide phosphorique ou au sulfate de magnésie on filtre les
sirops sur les filtres mécaniques qui les livrent absolument clairs et
limpides pour la cuite.
La cuite en grains s'effectue dans des appareils à cuire à serpen
tins seuls ou à serpeutins avec calandre ; dans la plupart des cas la
vapeur de retour est utilisée pour l'évaporation jusqu'au point de cuite.
La masse cuite obtenue est généralement coulée dans des chariots
de 6 à 7 hectolitres pour son refroidissement avant le surbinage ; c'est
là selon nous un procédé barbare et surtout d'une propreté impossible
à maintenir par suite de la manoeuvre des chariots qui occasionne des
éclaboussures de masse cuite qui transforment les planchers en de
véritables marais de mélasse . Nous sommes persuadés que ces chariots
qui sont destinés à disparaître seront promptement remplacés par des
mélangeurs Bocquin et Lipczynski à circulation d'eau froide faciles à
installer au-dessous des appareils à cuire qui sont généralement
surélevés .
Travail des bas produits. - Le travail des bas produits dans les
sucreries de cannes se fait généralement de la façon la plus primitive
en les abandonnant, après cuisson au filet , dans les chariots sem
blables à ceux servant aux premiers jets dans un lieu ouvert à tous
les vents. Cette façon d'opérer amène un refroidissement rapide de la
masse cuite de second jet qui devient rapidement påteuse et impropre
à nourrir la masse de petits cristaux produits par ce brusque refroidis -
sement. Bien entendu l'amélioration toute naturelle consiste à établir
Procès verbaux des séances du Congrès 245

ag des purgeries comme pour les bas produits de betterave, avec cette
! les différence que le chauffage, à cause du climat , est tout -à-fait superflu .
des
Par cet exposé rapide des méthodes usitées dans l'industrie du
avail,
sucre de cannes vous aurez constaté, Messieurs , combien dans beau
25 1,
coup de ses parties cette industrie offre de champ aux recherches des
; les
inventeurs et de nos jeunes chimistes qui y trouveront souvent l'occa
Des
sion d'appliquer leurs connaissances agricoles et industrielles . (Ap
plaudissements .)
嫑 -
M. le Président. Je crois être l'interprête de l'assemblée tout
entière en remerciant notre collègue , M. Manoury, de sa très
intéressante communication . Je crois que nous devrons profiter de sa
présence pour le prier de procurer quelques situations à nos jeunes
chimistes qui ne demandent qu'à travailler .
M. Manoury. - Je profiterai de ce que beaucoup de planteurs
vont venir en France en octobre , et je ferai auprès d'eux les démarches
les plus pressantes pour qu'ils modifient leur façon de travailler et
qu'ils confient leurs travaux à un chimiste . Malheureusement dans
beaucoup de sucreries de cannes les jeunes chimistes trouvent des
11

difficultés parce que quelquefois le planteur ne s'en occupe pas et l'u


sine est livrée à un maître à sucre qui est l'ennemi naturel de tout ce
qui est science , et il ne faut pas recommander toutes les usines à nos
S
jeunes collègues . Il faut bien choisir.
M. le Président. ―――― Beaucoup de jeunes gens nous disent sou

vent : nous ne trouvons pas d'emplois en France , n'en connaitriez - vous


pas dans les colonies . Il est assez rare que nous puissions leur indiquer
Thid

une situation à l'étranger.


M. Manoury. ――――――――
Vous pouvez être certains que chaque fois qu'une
place sera vacante je m'adresserai à notre Secrétaire général . ( Très
21

bien.)
D

M. le Président . ―――
La parole est à M. Robert.
M. Robert . -
Ma communication est assez longue, et comme
10 nous avons encore deux orateurs à entendre , je vous propose de leur
de donner la parole ; j'enverrai mon rapport à M. Dupont qui le fera
paraître dans le Bulletin .
53

Dec M. le Président . - Si personne n'y voit d'objection , je donne


la parole à M. du Beaufret
.
is les (Le rapport de M. H. Robert sur l'épuration des eaux résiduaires
altive de sucrerie et distillerie sera inséré dans le Bulletin d'Octobre . )
i sen
à tous
e de la
e
propr
r o i d i s
f
i
établ
6
246 Procès-verbaux des séances du Congrès .

La Baryte en Sucrerie

par M. G. DU BEAUFRET.

Messieurs,
Dans mes précédentes communications , je vous ai exposé la marche
du procédé sodo - barytique et fait connaître les principes qui lui servent
de base ; j'envisageais alors la question uniquement au point de vue
chimique et technique, faisant toutefois pressentir les avantages qu'il
procurerait et qui rendraient son emploi logique et pratique .
Mes prévisions se sont réalisées , et aujourd'hui je viens vous faire
connaitre les résultats industriels obtenus la campagne dernière dans
les usines qui ont appliqué le travail à la baryte et vous exposer l'éco
nomie du procédé .
Je diviserai ce compte rendu en plusieurs parties et je ferai surtout
ressortir les points suivants :
1° Marche régulière .
2º Augmentation de travail.
3º Rendement supérieur.
4° Economie du procédé .
1º Marche régulière. La première condition d'une bonne fabrica
tion est d'obtenir dans toutes les phases du travail des produits ayant
constamment la même composition chimique et physique , se traitant
de la même manière et de supprimer ainsi les tâtonnements et hésita
tions du personnel car chaque fois , en chimie, que l'on s'adresse à un
corps végétal la première condition de réussite est de marcher vite et
avec certitude .
C'est donc dès la diffusion que je commence à régulariser mon tra
vail.
L'expérience a démontré que l'acidité des jus de diffusion est pro
portionnelle à l'état de conservation des betteraves et que ces jus qui
sont neutres et même alcalins dans les régions du Nord , sont acides en
Seine-et-Marne et Seine-et- Oise .
Je m'attacherai donc à obtenir un jus de diffusion faiblement alca
lin et l'addition de carbonate de soude m'en donne la facilité .
Outre ce premier avantage, je diminuerai le chauffage à la diffusion
qui, en aucun cas , ne dépassera 72° ; l'absorption par la soude des pro
duits gazeux de diffusion accélèrera la circulation ; j'obtiendrai une
densité constante , un épuisement des cossettes plus complet et enfin
quelle que soit la nature de la betterave , j'aurai le maximum de ma
tières organiques dissoutes et arrèterai la formation des principes.
mélassigènes qui se développent grâce à l'acidité des jus que je neu
tralise . La baryte que j'ajoute alors dans ces jus élimine à l'état inso
luble les combinaisons sodiques solubles .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 247

Elle met en liberté les bases naturelles combinées dans la betterave


et donne ainsi aux jus une alcalinité native qui assure leur parfaite
conservation sans qu'il soit nécessaire de recourir , comme on l'a fait
jusqu'ici à l'alcalinité factice de la chaux .
La baryte a donc épuré les jus , leur a donné de la basicité , enlevé
les corps organiques qui échappaient à l'action de la chaux , et a perinis
arche de réduire au minimum , l'emploi de cette dernière, qui n'a plus dès lors
qu'une action complémentaire .
J'ajoute seulement 10 kilog. de cháux réelle par 100 kilog . de sucre,

1 soit 50 litres de lait de chaux par 10 hectolitres de jus de diffusion.


La carbonatation devient rapide et la décantation complète .
Le passage aux filtres - presses est activé , les toiles ne se feutrent pas.
les lavages se font vite et bien , les écumes sont réduites dans des pro
portions considérables et les petites eaux n'étant plus aussi abondantes
n'encombrent pas l'évaporation .
Le triple-effet ne reçoit plus dès lors que des jus purs , sans sels de
chaux , sans corps adhérents et visqueux , conditions essentielles à
obtenir si l'on veut que ces appareils fournissent le maximum de travail ,
ce que j'ai obtenu la campagne dernière avec des appareils simples et
å ruissellement . Enfin , j'obtiens des masses cuites de 1er jet , régulières
comme composition , turbinage et rendement ; je n'ai jamais rencontré
Ir à la fin de la fabrication ces masses cuites visqueuses et grasses que
l'on trouve fréquemment dans le travail à la chaux vers cette époque .
A l'appui de cette assertion je citerai ici la moyenne des analyses
de masses cuites de 1er jet obtenues en Seine-et-Marne , fin septembre
et fin décembre.

Masses cuites 1er jet, Masses cuites 1r jet,


fin septembre. fin décembre.
Densité • 1.520 1.510
Polarisation
88.30 87.50
Sels .
CA

2.40 2.30
...
14

Eau ·
19 5.70 6.80
Matières organiques . 3.60 3.40
Pureté ..
93.60 93.80
Coefficient salin . 36.80 38. »
aba
Alcalinité, potasse et soude . 0.06 0.075
Sels de chaux . 0.00 0.005

Spr
3! BEH Masse cuite en septembre , rendement 83 p . 100 en volume.
it enst Masse cuite en décembre , rendement 82 p . 100 en volume .
de me Les masses-cuites de sous- produits se sont succédées dans les mêmes
e proportions et les rendements maintenus jusqu'au dernier turbinage .
rinep
Augmentation de travail. - La conséquence immédiate d'une
je pec
at S marche régulière et soutenue , est une augmentation dans le travail
tournalier de l'usine.
248 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Le procédé sodo -barytique assure ce précieux avantage en donnant


une diffusion active , des carbonatations et des décantations rapides , un
passage aux filtres-presses plus abondant, et permet au triple- effet de
donner son maximum de rendement .
Les masses cuites se cuisent rapidement et bien , le turbinage est
accéléré, et enfin , les sous-produits ne demandent que peu de temps.
d'empli .
Dans toutes les usines , où je n'ai pas été arrêté par des difficultés
matérielles comme manque de proportions entre les divers appareils,
manque d'eau , etc. , j'ai obtenu 20 p. 100 de travail supplémentaire .
Ainsi , à Quessy, où le triple- effet est très puissant , nous avons porté
de 195.000 kilog. à 235.000 kilog . de betteraves , le travail journalier. 13
A Chevry-Cossigny et à Vend'huille nous avons utilisé un four à
chaux , jusqu'alors insuffisant , et obtenu des triple - effets, l'un à ruis
sellement, et le second sans ruissellement, 30 p. 100 de plus d'évapo
ration , grâce à l'absence complète des sels de chaux , les jus ne formant 1
plus d'incrustations .
Rendement supérieur. — L'emploi de la baryte donne des résultats
supérieurs aux autres procédés , notamment à l'antique chaulage des
jus , parce qu'il diminue les pertes de sucre et donne à la turbine un
rendement plus élevé .
Les betteraves ensillotées s'altèrent quand la fabrication se pro
longe et ces altérations se traduisent par une perte de sucre ; en accé
lérant le travail, on diminue donc ces pertes , d'où première augmenta
tion de rendement.
L'épuisement plus complet des cossettes de diffusion , la diminution
des écumes et des eaux de lavage , viennent réduire notablement les
pertes déterminées de fabrication ; enfin , la cristallisation nerveuse des
masses cuites et leur turbinage facile évitent la refonte des sucres , qpė
ration qui se fait au détriment du produit même.
L'augmentation de rendement à la turbine est une conséquence
logique de la pureté des masses cuites .
Il est reconnu aujourd'hui que la cause première des mauvaises
cristallisations doit être attribuée à la viscosité des masses cuites pro
venant d'une épuration organique défectueuse , et, c'est à éliminer ces
substances mélassigènes que doivent tendre les efforts des chimistes.
qui jusqu'ici , ne se sont guère préoccupés que des sels minéraux .
En effet les masses cuites provenant de sirops limpides et épurés
donnent une rapide cristallisation et un rendement en sucre supérieur .
A l'appui et pour démontrer que l'épuration barytique est bien
réelle , et le rendement supérieur je vous citerai deux analyses de mé
lasses , l'une provenant d'une sucrerie qui a marché la campagne der
nière par le baryte et l'autre d'une usine voisine qui a travaillé la mème
betterave à la chaux .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 249

Ana Mélasse à la baryte. à la chaux.


Densité 40°B . 40°B .
les, I
Sucre 46,30 46,81
effet
Sels • 10,35 11,70
Eau 25,00 19,80
lage est
Matières organiques . 18,35 21,69
temp
Coefficient salin . 4,40 4,00
Chaux combinée 0,054 0,353

Ces analyses de mélasses prouvent péremptoirement que le travail


à la baryte donne une épuration plus complète, enlève les sels de
chaux, diminue la teneur en cendres et permet de retirer plus de sucre
qu'aucun autre procédé , puisque ces mélasses, considérées comme le
Or1
produit ultime de la fabrication , peuvent donner encore une cristallisa
tion grâce à leur pureté et à leur haut coefficient salin comme l'indique
l'analyse ci-dessus.
Ce qui frappe les yeux , c'est de faire la comparaison des sels de
chaux en les traduisant par le degré hydrotimétrique ; les sels de chaux
trouvés après traitement à la baryte correspondent à 10° , tandis que
ceux résultant du traitement courant à la chaux correspond à 62° ; du
reste , il serait difficile qu'il en soit autrement puisque pendant toute la
campagne les masses cuites 1er jet n'indiquaient qu'un seul degré hydro
e I timétrique prouvant ainsi l'absence de sels de chaux.
Economie du procédé .
mande aucune -L'emploi de la baryte en sucrerie ne de
ner
dépense nouvelle du matériel ; la condition unique à
obtenir,
chaux est lecela
; pour chauffage
on utilise jus carbonateur
du les baryté avants aucune addition
dans lesquels faitlait
on de de
arri
53

ver directement la chaux .


= The

D'autres usines ont des réchauffeurs de jus qui sont utilisés pour
atteindre la température de 85° et ainsi continuent à ajouter la chaux
comme par le passé .
88
La baryte permet d'utiliser toutes les installations quelconques
existantes et fait rendre aux appareils le maximum de travail . Elle
ces
permet à la diffusion l'emploi d'eau impure , ou non épurée , sans que
pro les jus s'en ressentent en aucune manière .
Aces
L'augmentation du travail journalier diminue les frais de main
nistes
d'oeuvre et les chances d'arrêt toujours coûteux surtout en fin de fa
brication.
1.
epares
r Les cossettes se pressent mieux , et donnent dans les appareils
herieu .
industriels de dessiccation un produit absolument irréprochable .
estbien Les écumes sont enrichies en azote et constituent pour la culture
de mé un engrais recherché .
ne der La pureté des jus facilite la rentrée des égoûts et les cristallisations.
améme rapides permettent d'extraire de suite la totalité en sucre .
Ces sucres qui proviennent du travail à la baryte ne sont pas sujets
250 Procès-verbaux des séances du Congrès .

à la fermentation lactique, butyrique et acétique . Ils donnent pour l'ex


portation des sucres n° 3 recherchés et qui soutiennent avantageuse
ment la concurrence étrangère .
Les fabriques qui exportent auront toute certitude en livrant les
sucres provenant du travail à la baryte , d'éviter les inconvénients gra
ves que signalaient à leur attention les journaux sucriers dans un de
leurs derniers numéros relativement aux sucres expédiés en Angle
terre, car ils ne contractent jamais la mauvaise odeur qui se développe
dans les sucres qui séjournent dans les entrepôts, ils ont un goût
exquis , et remplacent avantageusement les raffinés dans l'industrie
des vins de Champagne .

Enfin, et c'est là un point essentiel à retenir, la baryte permet de


travailler avec succès certain les betteraves glucosées et altérées par
la gelée et la fermentation .
Le prix de revient du procédé est de 30 c . par 1.000 kil . de bette
raves . Ce qui , à première vue , paraît une dépense n'en est pas une en
réalité , lorsque l'on considère que l'économie de coke et de pierre à
chaux compense largement la dépense d'achat de baryte .
Il y a uniquement substitution de baryte à la chaux . Je ne saurais
mieux faire l'éloge du procédé sodo - barytique qu'en vous apprenant
que toutes les usines qui l'ont déjà employé les campagnes dernières
continuent à l'appliquer la fabrication prochaine , l'une d'elles entr'au
ires pour la 3º année.
-
La baryte en râperie . A la question de l'emploi de la baryte
dans l'usine centrale se rattache celle de la baryte dans les raperies. Il
est acquis aujourd'hui que les sels de chaux se forment surtout dans
ces dernières et que tous les procédés employés jusqu'à ce jour pour
les détruire n'ont été que des palliatifs .

La seule manière logique de les éviter est de supprimer la chaux


dans les raperies et de la remplacer par la baryte .
Je ne chauffe pas les jus dans les raperies .
J'y ajoute la totalité de la baryte nécessaire au travail dans l'usine
centrale . 1
Les jus mélangés sont chauffés et la fabrication suit son cours
ordinaire .
En terminant cet exposé, je n'ai pas besoin de vous rappeler,
comme je le disais déjà à la réunion de Valenciennes , que la baryte a
son histoire en sucrerie et qu'il ne s'agit pas d'un produit nouveau , car
dès 1855 , M. Dubrunfaut attirait l'attention sur ses propriétés remar
quables et proposait son emploi industriel en sucrerie et raffinerie .
La difficulté de se procurer un produit pur et le prix alors trop
élevé en avaient jusqu'à ces dernières années empêché une large
application .
Mais , grâce aux travaux des usines de Comines, qui livrent au
Procès-verbaux des séances du Congrès . 251

commerce une baryte cristallisée raffinée , on a pu , en 1873 , s'en servir


ex.
en raffinerie, et en 1884 en sucraterie .
1st
C'est également ce produit que jai employé exclusivement pour
l'application du procédé sodo-barytique .
at les
C'est aussi par l'usage de cette baryte cristallisée que M. Manoury.
gra.
a obtenu aux colonies , dans une application sur une vaste échelle , ces
in de
résultats remarquables qu'il vient de nous faire connaître et qui amène
gle.
ront, avant peu , une révolution dans l'industrie de la canne et dans la
• pse
fabrication du sucre de betteraves . (Applaudissements. )
별빛

M. J. Weisberg. M. du Beaufret a eu l'obligeance de mettre


à notre disposition un échantillon de mélasse provenant d'une usine
exerçant le procédé sodo - barytique . Nous avons avant tout essayé
t de cette mélasse au point de vue de la présence de la baryte . Dans les cen
pa dres de 20 grammes de la mélasse en question , nous n'avons pas pu
découvrir, par les réactions usuelles , la présence de la baryte. La réac
$

tion par la flamme donnait bien une faible indication sur la présence de
la baryte, mais , pratiquement parlant, on peut admettre que la mélasse
n'en contient pas , par conséquent la baryte est complètement préci
pitée au cours du travail des jus .
T1
**

Nous avons ensuite examiné la question des sels de chaux , -point


principal sur lequel M. du Beauffret appuie les avantages du procédé
sodo-barytique. 100 parties de mélasse accusaient 0,170 d'oxyde de
calcium. Ce chiffre , il est vrai , est inférieur à la généralité des cas
TO31

(quoique en sucrerie ordinaire on y peut arriver sans aucun procédé


spécial avec un travail précis ).
Mais à quoi faut-il attribuer cette quantité réduite des sels cal
ciques? Est-ce au carbonate de soude, est-ce à la baryte , est - ce à la
combinaison sodo - barytique ?

Pour nous ( et nous croyons que tous les chimistes seront d'accord
£1 avec nous) , c'est uniquement au carbonate sodique qu'il faut attribuer
la teneur avantageuse en sels calciques de la mélasse analysée . La
baryte n'y est absolument pour rien ; elle est introduite dans les jus et
ensuite précipitée sans produire aucun effet chimique. Nous ne con
naissons pas de matières organiques qui, étant précipitées par la
ལ་ ན་ baryte , ne le seraient pas également à l'aide de la chaux . Certains
organates calciques sont, au contraire, moins solubles que les orga
nates barytiques correspondants , par exemple l'oxalate calcique . Entre
poler,
pyte a les inorganates, c'est le seul sulfate barytique qui est beaucoup moins
J0,Car soluble que le sulfate calcique , mais cette dernière propriété ne justi
remar fierait pas encore l'emploi de la baryte .

erie. En résumé, dans le procédé sodo - barytique il n'y a rien de parti


culier et rien de nouveau . Les usines , dont les produits contiennent
ors ro
des quantités considérables de sels calciques , n'ont qu'à employer rai
ne larg
sonnablement le carbonate de soude, et il n'est pas nécessaire pour .

rent & cela d'introduire dans les jus une matière toxique , d'un prix relative
252 Procès-verbaux des séances du Congrès.

ment assez élevé et qui ne produit aucun effet, la chaux étant un agent
épurant plus énergique et plus rationnel .
M. Aulard . — Je ne vois pas pourquoi on se fait un épouvantail
des sels de chaux qui n'empêchent nullement le sucre de cristal
liser.
M. Sidersky . - Le sucrate de baryte lavé est toujours très pur,
ce qui tendrait à prouver que les organates de baryte ne sont pas pré
cipités.
M. Manoury . Les organates de baryte sont insolubles ; de plus
ils sont indécomposables par l'acide carbonique .
M. Aulard . - M. du Beaufret a un peu exagéré .
M. Pellet. - J'ai fait une fabrication de 250 millions de kilog .
de betteraves , sans l'emploi de la baryte , et il n'y a pas eu de trace de
sels de chaux dans les bas produits .
M. Daix. — Pour éclairer la question au point de vue industriel ,
je vous demande la permission , Messieurs, de vous parler d'essais que
j'ai faits il y a trois ans .
J'avais à traiter des betteraves contenant beaucoup de matières
organiques et dont les rendements en 3 jets étaient relativement
faibles par suite de la teneur élevée des masses cuites de 30s jets en
organates de chaux . J'ai été amené ainsi à essayer le procédé sodo
barytique. L'essai a été fait dans deux fabriques : à Noyon , où j'avais
comme chimiste M. du Beaufret , et à Saint-Amand où j'avais comme
chef de fabrication un chimiste très expérimenté .
Le travail à Saint-Amand a pu être conduit exactement de la façon
qu'indiquaient les promoteurs du procédé , mais il ne pouvait en être de
même à Noyon, où la disposition des appareils ne permettait pas de
chauffer facileinent les jus avant la carbonatation .
Voici comment j'opérais à Saint-Amand .
On ajoutait à la diffusion du carbonate de soude ; 500 grammes par
diffuseur de 20 hectolitres, puis environ autant de baryte hydratée.
dissoute dans du jus chaud de 2º carbonatation .
Les jus sortant de la diffusion étaient chauffés à 85° dans les bacs
mesureurs , puis envoyés dans des bacs malaxeurs où la chaux était
ajoutée dans les proportions habituelles et le tout était envoyé à la car
bonatation.
Afin de pouvoir comparer les résultats obtenus , je marchais alter
nativement huit jours par le procédé habituel et huit jours par le pro
cédé sodo-barytique .
Le travail a été suivi avec grand soin , et les produits secondaires
séparés de manière à reconnaître en emplis les bacs qui correspon
daient à tel ou tel mode de travail .
D'une manière générale, j'ai obtenu les mêmes rendements en
1er et en 2e jets ; la différence n'a été sensible qu'aux 3° jets , où pour les
masses cuites provenant du traitement sodo - barytique , les rendements
Procès-verbaux des séances du Congrès. 253

ent ont été supérieurs de 8 à 10 kilogrammes par hectolitre de masse cuite


à ceux du travail ordinaire . Ainsi , tandis que les dernières étaient ,
ntai! par exemple, de 18 kilogrammes par hectolitre, ceux du traitement
stal sodo-barytique s'élevaient à 26 ou 28 kilogrammes .
D'après les essais que j'ai faits , je considère que le procédé sodo
QUE. barytique donne de bons résultats , surtout en fin de fabrication ou

quand on traite des betteraves altérées ou détériorées ; il empêche l'ac
cumulation des organates de chaux dans les masses cuites de 3° jets
S
et permet d'obtenir un rendement sensiblement plus élevé dans les
3 jets ; les analyses démontraient, en effet, que les masses cuites ,
provenant du traitement sodo-barytique , contenaient une quantité bien
inférieure de sels de chaux .
M. Weisberg . ― Cela est dû à la soude .
trie . M. Daix. --- Je n'ai voulu vous parler, Messieurs , que des résul

s que tats industriels obtenus ; je m'étais proposé d'étudier la question au


point de vue scientifique , à la campagne suivante , et de marcher en
ières employant successivement à la diffusion : le carbonate de soude seul ,
ment la baryte seule , puis le carbonate de soude et la baryte ensemble ; les
itsea événements survenus ne m'ont pas permis de poursuivre ces essais .
sodo Je dois ajouter qu'après la fabrication j'avais mis le laboratoire de
'avais Saint-Amand à la disposition de M. du Beaufret pour qu'il puisse faire
omme les analyses complètes des masses cuites de diverses provenances .
M. le Président. - Est-ce que nous ne pourrions pas deman

façon der à M. du Beaufret de nous donner quelques explications .


êtrede M. Aulard . -- Au point de vue des sels de chaux , MM . Weis
pas berg, Sidersky et moi , nous pouvons discuter cette question , par suite
des procédés que nous avons employés.
M. Daix fait remonter cela aux sels de chaux , c'est une erreur con
sidérable .
lespar
drate M. le Président . - Nous serons toujours en présence d'un
certain nombre d'affirmations contraires . C'est pour cela que si M. du
bacs Beauffret pouvait nous donner les inventaires des usines où on a tra
etall vaillé par ce procédé , cela nous serait très utile .

Car M. Daix. ―― Je suis absolument certain que les rendements très


faibles obtenus en 3º jets dans certaines usines tiennent exclusivement
alter. aux organates de chaux contenus dans les masses cuites de 3º jets .
Est-ce à la soude ou à la baryte qu'il faut attribuer leur diminution con
≥ pro
sidérable dans le traitement par le procédé sodo-barytique ? Je répète
ures que par suite de circonstance imprévues je n'ai pu résoudre le pro
02 blème, je me suis borné à vous citer les résultats industriels que j'ai
obtenus et je vous garantis l'exactitude absolue du chiffre que je vous
donne.
1
Je crois que M. du Beaufret a un peu exagéré les conséquences de
l'emploi de la baryte ; il aurait dû se borner à donner des chiffre indis
254 Procès-verbaux des séances du Congrès.

cutables . Je considère comme une faute de vouloir faire d'un procédé de


travail, bon en lui-même , un panacée universelle et de lui attribuer
des résultats surprenants toutes les fois qu'on l'emploie ; on arrive
ainsi à faire douter de l'exactitude du chiffre que l'on donne.
M. du Beaufret. ― En voyant les mélasses avec les deux pro
cédés , on voit la différence .
M. Weisberg . - A Saint-Amand , vous n'avez pas fait l'ana
lyse de ces produits là ?
M. du Beaufret. ― Toutes les analyses ont été publiées dans
le Bulletin de l'Association des chimistes .
M. le Président . ―― Si M. du Beaufret voulait trouver de quoi
former une conclusion , ce serait très utile . 3
La parole est à M. Beaudet.
1

Analyses des produits secondaires employés en sucrerie,

Par M. BEAUDET.

Messieurs ,
Beaucoup de fabricants de sucre ne se sont pas encore résignés à
prendre des chimistes à l'année , et pourtant, comme le disait
M. Eclancher au banquet de l'Assemblée générale de Paris en 1891 ,
on peut les occuper de bien des façons à dessiner par exemple , à sur
veiller la partie agricole et j'ajouterai à exercer une surveillance
non interrompue sur tous les produits secondaires qui entrent dans
l'usine , tels que :
Charbons ;
Coke ou anthracite ;
Calcaire ;
Minium ;
Céruse ;
Huiles minérales de graissage ;
Graisses consistantes ;
Graisses à carbonater .

N'est-il pas de la première importance de pouvoir comparer les dif


férents charbons dont on fait usage ?
Tous les fabricants soucieux de leurs intérêts cherchent en ce mo
ment, par des modifications et des procédés nouveaux , le ruissellement
par exemple , a diminuer le plus possible la quantité de houille brùlée
par tonne de betteraves ; ne doivent- ils pas aussi s'inquiéter de la qualité
du combustible employé ?
A notre avis , un industriel qui dit : je brûle tant de kilogrammes
Procès-verbaux des séances du Congrès. 255

cédéde
attribuer de combustible par tonne de betteraves , devrait ajouter le susdit com
on arrive bustible contient tant de matières volatiles et tant de cendres p . 100 de
matières sèches .

Il est évident qu'il est difficile de comparer la marche de deux


eux pro
usines dont l'une brûle du charbon à 12 p . 100 de matières volatiles et
l'autre du charbon à 28 p. 100.
t l'ana
L'analyse du combustible doit en outre être effectuée si on veut
faire des essais sur différents types de générateurs .
es das
Nous pensons que pour ce produit de première importance, l'Asso
ciation ferait bien d'étudier les différentes méthodes d'analyses et d'en
-de gu
préconiser une.
Nous commencerons cette petite note par la description des pro
cédés les plus employés, puis nous rendrons compte des essais que
nous avons fait pour les comparer et enfin nous dirons quelle méthode ,
plus ou moins modifiée , nous avons été amené à employer .
sucrerie, Pour ce qui concerne les produits secondaires autres que le char
bon, nous pensons qu'il est utile aussi de les analyser ; la plus part
des fabricants qui le feront trouveront qu'ils reçoivent des produits
impurs et lorsque le fournisseur saura que sa marchandise est exa
minée, il fournira des produits purs . Ce fait s'est produit dans une
e résignés à
usine où le minimum reçu contenait 16 p. 100 de sable ; observation
me le disait
faite au fournisseur, les livraisons suivantes n'ont plus laissé à désirer ;
aris en 1891
ce qui fait que le fabricant a versé, à partir de ce moment, la mème
xemple, àsu
c somme d'argent pour 100 kilogrammes qu'il versait avant pour 84 ki
e surveillan
logrammes .
e n t
entr dans
Pour ce qui touche les matières destinées au graissage, il est très
important de les analyser, elles peuvent en effet, suivant les produits
qu'elles contiennent, avoir une grande influence sur le plus ou moins
d'usure des organes des machines .

Charbons .

Prise d'échantillon. 1 On devra apporter le plus grand soin


possible à la prise de l'échantillon . Trois cas peuvent se présenter :
1° Prise d'échantillon sur un bateau. On attendra que le susdit
bateau soit en partie déchargé ; autant que possible on opèrera lors .
er
mpar lesdif que les déchargeurs seront arrivés au fond ; généralement la vidange.
se fait en quatre ateliers différents ; on prélevra un panier de charbon
it en ce ma
n
lleme 1 dans chacun de ces ateliers en ayant soin de prendre à une vingtaine
uisse d'endroits situés en haut, au milieu et en bas de la masse restante .
nille brule
Nous engageons à ne prendre que lorsque les déchargeurs sont arrivés
t
elaquali au fond parcequ'alors, un premier mélange a déjà eu lieu par suite
e du
férglissement des parties supérieures sur les parties médianes et in
ramm ieures.
256 Procès-verbaux des séances du Congrès.

Les quatre paniers prélevés seront jetés sur une toile , les gros
morceaux de charbon seront cassés , et le tout bien mélangé . Un nou
veau panier sera empli avec le mélange , le restant sera abandonné . Le
panier de charbon restant sera de nouveau jeté sur la toile, cassé et
mélangé, on prélèvera alors la valeur d'un seau , puis en opérant tou
jours de la même façon , la valeur d'une casserole de un litre environ .
Enfin , on prélèvera , sur cette casserole , environ 200 grammes de char
bon qui seront réduits en poudre dans un morțier et tamisés ; on sera
alors en possession d'un échantillon convenable qu'il ne restera plus
qu'à analyser ;
2° Prise d'échantillon sur un wagon . On opèrera comme pour un
bateau en supposant que le susdit wagon représente un atelier de dé
charge ;
3° Prise d'échantillon sur un tas . Suivant l'importance du tas on
prélevera un , deux , trois , quatre ou plus de paniers , en ayant soin de
prendre à différentes hauteurs sur le pourtour du tas, puis dans des
puits que l'on creusera en différents emplacements de ce tas . On
opèrera ensuite comme dans le cas d'un bateau .
-
Analyse . Les renseignements que l'analyse doit donner sont,
d'après nous, les suivants :
Eau :
Matières volatiles p . 100 de matières sèches .
Cendres
Soufre

Dosage de l'eau, -La détermination de l'eau n'offre d'importance


que parce qu'elle est nécessaire pour rapporter tous les dosages aux
matières sèches ; en effet , suivant le temps qu'il fait , lorsque l'on pré
lève l'échantillon , les quantités d'eau trouvées sont très différentes ,
ce qu'il importe de savoir , c'est donc la quantité d'eau contenue dans
le charbon , tel qu'il est pesé pour les déterminations de matières vola
tiles , de cendres et de soufre ; nous savons bien que l'on pourrait opérer
sur le charbon sec, mais nous pensons que la méthode que nous allons
indiquer est plus rapide . On dosera l'eau sur le charbon en poudre
(sur 5 grammes , par exemple) à l'étuve , jusqu'à perte de poids cons
tante.
En opérant sur le charbon en poudre on trouve moins d'eau que
sur le charbon divisé en petits fragments, parce qu'il y a perte d'hu
midité par le fait du broyage dans le mortier. Exemple :
Eau p. 100 de charbon déterminée sur la poudre , . = 1.04
sur les petits fragments . = 1.40

Mais on doit opérer sur le charbon en poudre puisque c'est ce


dernier qui sera pesé pour les dosages de matières volatiles , de cendres
et de soufre.
Procès-verbaux des séances du Congrès. 257

Matières volatiles. - Nous nous trouvons en présence de deux


00
méthodes , nous allons les décrire et nous dirons ensuite celle qui , à
Le notre avis, doit-être employée de préférence .
1º Peser 10 grammes de poudre de charbon dans un creuset en
porcelaine tarė, muni d'un couvercle . Placer ce creuset dans un autre
creuset en terre dont le fond et les côtés sont tapissés d'amiante, re
couvrir aussi le couvercle du creuset en porcelaine avec de l'amiante ,
et enfin placer le couvercle sur le creuset en terre . Chauffer le tout
environ trois quarts d'heure dans un fourneau à coke , laisser refroidir ,
!
12
I
3
!
1

sortir le creuset en porcelaine en ayant soin de le débarrasser des


parcelles d'amiante qui y adhèrent . Peser de nouveau : la différence de
poids donnera les matières volatiles sur 10 grammes ; on déduira les
matières volatiles et le coke p. 100 grammes .
017 Il est bien évident que le creuset ne devra pas être découvert avant
refroidissement complet .
des Certains auteurs conseillent de remplacer l'amiante par du charbon
On de bois ou du carbonate de chaux en poudre , ces deux produits , sur
tout le premier, présentent l'inconvénient d'attaquer l'émail du creuset
sont, et d'adhérer très fortement au susdit creuset ;
2º Peser environ 1 gramme de poudre de charbon dans un creuset
en platine taré muni de son couvercle , le maintenir au moyen d'une
pince dans la flamme d'un bec Bunsen , de manière que le fond se
trouve immédiatement au-dessus de la flamme réductrice . Porter le
creuset sous un exsiccateur au moment où l'on ne voit plus de gaz en
combustion entre le creuset et le couvercle . Peser de nouveau pour
tance
avoir les matières volatiles et le coke sur 1 grammes , partant sur
S aux
100 grammes .
7 pré.
Cette méthode que nous employons nous donne des résultats très
entes,
satisfaisants ; nous effectuons toujours deux essais contradictoires qui
dans
nous fournissent des chiffres dont la différence dépasse rarement 0,10 .
/a.
Dans le cas où cette différence dépasserait 0,50 , on devrait faire une
re
nouvelle opération et prendre la moyenne des deux résultats les plus
ons
voisins trouvés. La première méthode indiquée donne des résultats un
dre peu supérieurs à la deuxième , mais moins constants , elle a en outre le
ons défaut d'ètre plus longue et de nécessiter l'allumage d'un foyer à
coke.

que Matières volatiles p . 100 de matières sèches. - Soit 28,20 p . 100 de


'u
b matières volatiles et 1,50 p . 100 d'eau , les matières volatiles seront, on
28,20-1,50
le comprend p. 100 de matières sèches .
100-1,50
Dosage des cendres . ― Pour doser les cendres on incinère environ
5 grammes de charbon au moufle ; il faut avoir soin , lorsque l'on croit
l'opération achevée , de peser et de remettre au moufle encore au moins
une heure, afin de bien s'assurer que la perte de poids est constante,
258 Procès-verbaux des séances du Congrès.

car il arrive qu'il reste souvent des traces de charbon que l'oeil ne peut
pas percevoir .
Cendres p . 100 de matières sèches. - On les obtiendra en divisant
les cendres p . 100 de matières humides par les matières sèches.
Exemple :
Soit trouvé 9 p . 100 de cendres p. 100 de matières humides et 1,50
d'eau, on aura :
9
Cendres p . 100 de matières sèches =
100 - 1,50
Dosage du soufre. Le dosage du soufre dans un charbon es
effectué de bien des manières différentes, aussi sur ce dosage
un même charbon fait par différents chimistes donne rarement des
résultats concordants .
Nous allons décrire les quatre méthodes que nous croyons les plus
employées ; puis nous examinerons si elles dosent exactement le soufre
à l'état de soufre libre , à l'état de sulfate et à l'état de sulfure.

Description des Méthodes .


Méthode au chlorate de potasse. ――――― Introduire dans un assez grand
ballon environ 5 grammes de charbon en poudre avec un peu d'eau et
de l'acide chlorhydrique ; porter à l'ébullition et ajouter par petites
pincées environ 5 grammes de chlorate de potasse ; laisser bouillir
ensuite assez longtemps pour chasser le chlore en excès . Filtrer dans
un ballon, bien laver le filtre et doser le soufre à l'état de sulfate de
baryte en précipitant par le chlorure de baryum .
Méthode d'Eschka, - Peser dans un creuset de platine 1 gramme
de charbon en poudre avec 1 gramme de magnésie calcinée et 0 gr. 500
de carbonate de soude pur et sec, bien mélanger le tout avec une
spatule et chauffer sur un bec Bunsen en ayant soin de tenir le creuset
incliné de manière à n'avoir que le fond dans la flamme ; on mélan
gera de temps en temps ; au bout d'une heure environ , il ne restera
plus de traces de charbon , il faudra alors laisser refroidir , puis ajouter
1 gramme environ de nitrate d'ammoniaque, mélanger de nouveau
puis chauffer pendant 10 minutes en ayant soin de placer le couvercle
sur le creuset ; on devra de nouveau laisser refroidir, épuiser par l'eau
chaude en filtrant sur un ballon , acidifier le liquide par de l'acide
chlorhydrique et précipiter le soufre à l'état de sulfate de baryte .
Au lieu d'employer le nitrate d'ammoniaque , on peut épuiser par
l'eau chaude , ajouter de l'eau bromée dans le liquide filtré, puis conti
nuer comme précédemment, ou bien encore acidifier avec de l'acide
chlorhydrique bromé au lieu d'acide chlorhydrique pur.
Méthode de Liébig. - Dans une capsule en platine tarée , on pèse
8 grammes de nitrate de potasse , 1 gramme de potasse et 5 grammes
de charbon en poudre ; on ajoute quelques gouttes d'eau et on intro
duit dans le moufle , on arrive ainsi à fondre le tout ; on arrète la calci
Procès-verbaux des séances du Congrès . 259

nation quand la masse est devenue blanche, on dissout dans l'eau , on


filtre en ayant soin de bien laver le filtre, on acidule à l'acide chlorhy
drique et on précipite le soufre par le chlorure de baryum .
Méthode au chlorure de sodium . ― Fondre 1 gramme de charbon
finement pulvérisé avec 16 grammes de chlorure de sodium , 8 grammes
de nitrate de potasse et 4 grammes de carbonate de soude . Dissoudre
dans l'eau, filtrer en lavant le filtre ; acidifier le liquide filtré par l'acide
chlorhydrique et précipiter le soufre à l'état de sulfate de baryte .

Discussion des Méthodes.

Nous avons d'abord étudié chaque méthode en ce qui concerne le :

Dosage du soufre libre . -1° par la méthode au chlorate de potasse.


Il nous a été impossible, par cette méthode , d'arriver à doser complè
tement le soufre libre . Nous avons fait l'essai avec 4 gr . 2653 de char
bon pur du sucre auquel nous avons ajouté 0 gr . 4929 de soufre obtenu

par dissolution et évaporation dans le sulfure de carbone ; le chauffage


a duré cinq heures à l'ébullition et la quantité de chlorate de potasse
ajoutée a été de 6 grammes ; nous avons eu :

Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . - 10.36


___ retrouvé p. 100 - = 2.29
retrouvé p . 100 de soufre mis . = 22.12

2º Par la méthode d'Eschka . ――― Nous avons opéré les quatre essais
suivants :

1
END

1. Avec nitrate d'ammoniaque sans eau bromée et sans acide chlo


rhydrique bromé .

15 Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . = 1.23


retrouvé p . 100 - = 1.19
C - retrouvé p . 100 de soufre mis . 96.7

II . Sans nitrate d'ammoniaque avec eau bromée et acide chlorhy


drique bromé :

Soufre mis p . 100 de charbon + soufre . = 1.73


- = 1.57
Dit

retrouvé p. 100
retrouvé p . 100 de soufre mis . = 90.7

III . Avec nitrate et acide chlorhydrique bromé sans eau bromée :


Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . 2.60


0 - retrouvé p. 100 2.55
retrouvé p . 100 de soufre mis . 98.1
260 Procès-verbaux des séances du Congrès.

IV. Avec nitrate, avec eau bromée et avec acide chlorhydrique


bromé :
Soufre mis p . 100 de charbon + soufre . 1.98
retrouvé p. 100 = 1.97
retrouvé p . 100 de souvre mis . = 99.5

Nous ne relatons ici que ces quatre essais , tous les autres que nous
avons effectués nous ont amené comme ceux - ci à tirer les conclusions
suivantes :

L'usage du nitrate est indispensable , et si l'on veut arriver au


maximum d'approximation possible, on devra, en outre , se servir d'eau
bromée et d'acide chlorhydrique bromé.
3° Par la méthode de Liebig :
I. En appliquant textuellement la méthode , nous ne sommes jamais
arrivé à doser plus de 76,6 p . 100 du soufre mis , tandis qu'en ajoutant
dans la solution filtrée de l'eau bromée et en acidifiant par l'acide chlo
rhydrique bromé, nous avons obtenu :

II. Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . - 2.48


retrouvé p . 100 - = 2.41
- retrouvé p. 100 de soufre mis . 96.1

4° Par la méthode au chlorure de sodium . - Cette méthode nous


a donné des résultats très satisfaisants , soit avec emploi d'eau et d'acide
chlorhydrique bromé , soit sans . Exemple :
I. Sans eau bromée et acide chlorhydrique bromé :

1er essai . Soufre mis p . 100 de charbon + soufre . = 1.24


retrouvé p . 100 = 1.25
retrouvé p. 100 de soufre mis 100.8

II. Avec eau bromée et acide chlorhydrique bromé :

1er essai . Soufre mis p . 100 de charbon + soufre . 2.19


- retrouvé p. 100 2.21
―――― retrouvé p. 100 de soufre mis . = 100.9

2 essai . Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . = 1.74


retrouvé p. 100 = 1.75
dwic - retrouvé p . 100 de soufre mis . === 100.5

Conclusions en ce qui concerne le dosage du soufre libre .

La méthode au chlorate est inapplicable, celles d'Eschka et de


Liebig donnent des résultats satisfaisants : la première , en employant
le nitrate et mieux le nitrate plus l'eau et l'acide chlorhydrique bromės;
la deuxième, en employant l'eau et l'acide chlorhydrique bromės .
Quant à la méthode au chlorure de sodium elle dose complètement
le soufre libre aussi bien en faisant usage de brome que sans1 brome .
Procès-verbaux des séances du Congrès. 261

ydrique
DOSAGE DU SOUFRE A L'ETAT DE SULFATE INSOLUBLE
98
97 1° Par la méthode au chlorate de potasse . — Elle ne dose en aucune
façon le sulfate insoluble .
5
2° Par la méthode d'Eschka . - Le sulfate insoluble employé a été
le nous le sulfate de baryte .
lusions
I. Sans nitrate, avec eau bromée , avec HCI bromé :
1º essai . Soufre mis p. 100 de charbon + sulfate de baryte . = 1.19
ver au
retrouvé p . 100 . = 0.81
r d'eau
- retrouvé p. 100 de soufre mis . = 68.1

2e essai . Soufre mis p. 100 de charbon + soufre . = 3.19


――――― retrouvé p . 100 = 2.09
jamais
retrouvé p . 100 de soufre mis . = 65.6
joutant
echle II. Avec nitrate sans HCl bromé , sans eau bromée :

Soufre mis p. 100 de charbon + sulfate de baryte • === 1.50


-- retrouvé p . 100 = 1.44
48
- retrouvé p . 100 de soufre mis . = 96.00
41
1 III . Avec nitrate , avec eau bromée , avec HCl bromé :

e noc Soufre mis p . 100 de charbon sulfate de baryte = 1.20


d'acide retrouvé p . 100 - = 1.19
retrouvé p . 100 de soufre mis . 11 99.2
La méthode peut donc être considérée comme suffisamment
exacte pour le cas d'un sulfate insoluble , à condition d'employer le
24
nitrate d'ammoniaque . On devra en outre , afin d'obtenir le maximum
d'exactitude
25 possible , ajouter avant d'acidifier de l'eau bromée et
.8
ensuite acidifier à l'acide chlorhydrique bromé .
3° Par la méthode de Liebig :
I. Sans acide chlorhydrique bromé , sans eau bromée :
19
!1 Soufre mis p . 100 de charbon + sulfate de baryte. = 0.80
- retrouvé p. 100 0.78
9
retrouvé p . 100 de soufre mis = 97.5
4
II. Avec eau de brome :
5
Soufre mis p. 100 de charbon + sulfate de baryte . = 3.56
- retrouvé p . 100 = 3.51
retrouvé p. 100 de soufre mis . * 98.6
insoluble
La méthode de Liebig
aussi bien est donc applicable dans le cas d'un sulfate
avec que sans brome.
et de
vant 4º Par la méthode au chlorure de sodium.
mes: I. Sans acide chlorhydrique bromé , sans eau broméee :
Soufre mis p . 100 de charbon + sulfate de baryte . = 1.26
ment retrouvé p . 100 1.24
ne. retrouvé p. 100 de soufre mis . = 98.4
7
262 Procès-verbaux des séances du Congrès.

II . Avec acide chlorhydrique bromé , avec eau bromė :


Soufre mis p. 100 de charbon + sulfate de baryte = 1.25
➖➖➖ retrouvé p . 100 = 1.24
La méthode au chlorure de sodium est donc applicable dans le cas
d'un sulfate insoluble aussi bien avec que sans brome.

Conclusions en ce qui concerne le dosage du soufre à l'état


de sulfate insoluble.

La méthode au chlorate de potasse est inapplicable ; celle d'Eschka


peut être employée avec nitrate d'ammoniaque et mieux avec nitrate
et brome ; celle de Liebig donne aussi des résultats satisfaisants ainsi
que celle au chlorure de sodium .

DOSAGE DU SOUFRE A L'ÉTAT DE SULFURE

Le sulfure pris a été le sulfure de fer , état sous lequel le soufre se


rencontre dans les charbons :
1° Par la méthode au chlorate . - Nous n'avons obtenu , par ce
7
procédé , que 54,2 p . 100 du soufre mis ;
2° Par la méthode d'Eschka. ―――― Avec la méthode d'Eschka il nous
a été impossible de doser complètement le soufre à l'état de sulfure ,
aussi bien avec l'emploi de nitrate et de brome que sans le secours de
ces corps. Exemple :
I. Sans nitrate , sans acide chlorhydrique bromé , sans eau bromée :
Soufre mis p. 100 de charbon + sulfure de fer . • = 1.00
retrouvé p. 100 - 0.72
=
= 71.6
retrouvé p. 100 de soufre mis .
II. Avec nitrate, avec eau bromée et avec acide chlorhydrique
bromé :
Soufre mis p . 100 de charbon + sulfure de fer . = 1.42
retrouvé p . 100 = 1.12
- retrouvé p. 100 de soufre mis . . - 79.0

3° Par la méthode de Liebig . -Cette méthode est inapplicable


aussi bien avec que sans brome . Exemple :
I. Sans acide chlorhydrique bromé, sans eau bromée :
Soufre mis p. 100 de charbon + sulfure de fer.. . = 2.01
retrouvé p. 100 - = 0.80
retrouvé p . 100 de soufre mis . . = 39.8

II. Avec acide chlorhydrique bromée , avec eau bromée :


Soufre mis p. 100 de charbon + sulfure de fer . • • = 1.12
retrouvé p. 100 - = 0.66
―――― retrouvé p . 100 de soufre mis . = 59.0
Procès-verbaux des séances du Congrès. 263

4° Par la méthode au chlorure de sodium . ―――――― Cette méthode donne


1.25 de bons résultats pour dosage du soufre à l'état de sulfure surtout en
1.24 employant le brome.
is le cas I. Sans eau bromée , sans acide chlorhydrique bromé :
Soufre mis p. 100 de charbon + sulfure de fer . = 1.20
- retrouvé p . 100 = 1.08
retrouvé p . 100 de soufre mis . = 90.00
l'état
II . Avec eau bromée et acide chlorhydrique bromé :
Soufre mis p . 100 de charbon + sulfure de fer . · = 1.14
d'Eschka
retrouvé p . 100 = 1.14
ec nitrate
Donc soufre retrouvé p . 100 de soufre mis . = 100.0
ants ainsi
Conclusions en ce qui concerne le dosage du soufre à l'état de sulfure.

La méthode au chlorure de sodium est seule applicable.


Nous avons ensuite expérimenté les méthodes sur un charbon arti
ficiel contenant le soufre sous les différents états :
soufre se

u, par e Soufre Soufre mis Soufre


mis à l'état de à l'état de sul- mis à l'état de Soufre total Soufre total
MÉTHODE soufre libre fate insoluble] sulfure mis retrouvé
% de charbon de charbon % de charbon de charbon de charbon
ka il nous artificiel. artificiel.
artificiel. artificiel. artificiel.
de sulfure
secoursde
Eschka .....
1.31 0.94 0.82 3.07 1.94
u bromée
Liebig .... 0.85 0.85 0.80 2.50 1.46
Chlorure de so
1.00 dium………..
0.72 1.08 1.05 0.82 2.95 2.86
71.6
orhydrique
Nous avons donc été amené à employer exclusivement la méthode
au chlorure de sodium avec emploi d'eau bromée et d'acide chlorhy
1.42 drique bromé .
1.12
On ne rencontrera pas dans un charbon , de soufre à l'état de sul
79.0
fate insoluble ; nous avons cru cependant devoir expérimenter les
le
applicab méthodes sur le soufre à cet état afin de faire une étude complète .

Minium de Plomb.
2.01
0.80 L'analyse d'un minium de plomb qui est une combinaison de proto
39.8 xyde et de bioxyde de plomb est simple dans le cas où ce produit est
pur, elle est un peu plus compliquée dans le cas où on se trouve en
1.12 présence d'impuretés , si on veut doser ces impuretés .
0.66 Nous déterminerons , dans un minium , le protoxyde de plomb , le bio
9.0 xyde de plomb, puis, s'il est impur , le carbonate de plomb , le sulfate de
264 Procès-verbaux des séances du Congrès .

plomb, le carbonate de chaux , le sulfate de chaux , le sulfate de baryte


et le sable .
Peser environ 2 grammes de minium dans une capsule en porcelaine
et les attaquer avec une vingtaine de centimètres cubes d'acide nitrique
dilué à 10° Bé , ajouter 12 à 15 cc. d'eau sucrée à 100 grammes de su
cre par litre , chauffer en évitant les projections , bientôt le liquide de
viendra incolore . Sous l'influence de l'acide azotique et du sucre , le
minium est décomposé en protoxyde de plomb et bioxyde de plomb,
puis le bioxyde est réduit et passe à l'état de protoxyde soluble dans.
l'acide nitrique, on devra alors filtrer et laver le filtre ; si le minium
est pur, il ne restera rien sur le filtre , s'il y a du sulfate de baryte , du
sable ou du sulfate de plomb, on devra calciner et peser .
On fera ensuite 300 cc . , par exemple , avec le susdit liquide filtré
et on prélèvera 100 cc . sur lequel on dosera le plomb à l'état de sulfate
en le précipitant par l'acide sulfurique ; mais comme le sulfate de plomb
est légèrement soluble dans l'eau il faudra ajouter à peu près autant
d'alcool à 90° que l'on aura de liquide avant de filtrer , le lavage se fera
à l'alcool étendu ,
Si le minium contient de la chaux on aura non seulement le sulfate
de plomb provenant du plomb total c'est- à - dire du protoxyde , du bioxyde
et peut-être du carbonate , mais encore on se trouvera en présence de
sulfate de chaux provenant du sulfate et du carbonate : on pourra faci
lement retrancher ce sulfate de chaux quand on aura ultérieurement
dosé la chaux .
On déduira facilement le plomb à attribuer au carbonate quand on
aura fait les dosages d'acide carbonique , de chaux et d'acide sulfurique .
On prendra ensuite de nouveau 100 cc . du liquide restant provenant de
l'attaque et on précipitera le plomb par l'hydrogène sulfuré ; on filtrera.
en ayant soin de laver le filtre , puis on fera bouillir pour chasser l'ex
cès d'hydrogène sulfuré , enfin on fera un volume connu : sur 1/3 du fil
trat on précipitera et on dosera le fer par l'ammoniaque , puis dans le
liquide filtré la chaux par l'oxalate ; sur un autre 1/3 du susdit filtrat
on dosera l'acide sulfurique par le chlorure de baryum.
On verra si l'acide sulfurique trouvé et la chaux correspondent ; si
on n'avait pas assez d'acide sulfurique pour la chaux , c'est qu'une
partie de cette chaux se trouve à l'état de carbonate ; sur l'acide carboni
queque l'on dosera ultérieurement il faudra , dans ce cas , prendre la quan
tité nécessaire pour la chaux restante . On continuera ensuite l'analyse
de la manière suivante : reprenant le filtre qui contient l'insoluble dans
l'acide azotique et l'eau sucrée , calciner et peser, puis traiter par le
carbonate de soude en solution et à l'ébullition, le sulfaie de plomb sera
transformé en carbonate ; filtrer ; dans le liquide filtré, doser l'acide sul
furique, provenant du sulfate de plomb passé à l'état de sulfate de soude ;
puis laver le filtre à l'eau acidulée par l'acide azotique en recueillir le
.
Plomb
de
Miniu
d'un
l'Anal
de m
yse f
récapi
Table tulati
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dose
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prendre
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.
cc doser
le
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chaux
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le
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. récipiter l'oxalat
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.
Attaquer
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filtré
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.cc
acide
azotique
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.
cc l'acide
sulfuri
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par
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sucrée
et
,filtrer
300
.cc
doser
dans
liquide
le
filtré
plomb
pro
peser
résidu
le
puis liquide
dans
le
filtré venant
sulfate
du
plomb
de
par
l'acide
traiter
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l'acide
sul llaver
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. que
soude
de
nate
fil
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provenant
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par
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.
trer sulfate
plomb
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sulfate
de
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sable
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et
les
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diverse
. sés

dans
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le
plomb
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de
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. que
Procès-verbaux des séances du Congrès.

traiter
par
acide
azotique
et
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liquide
dfiltré
:de
Pb oser
sulfate
àlle'état
pro
venant
du
.bioxyd e

Sur
quantit
suffisan
. éte doser
l'acide
carbonique
en
traitant
par
l'acide
nitrique
.
265
266 Procès-verbaux des séances du Congrès

filtrat dans lequel il faudra doser, par l'acide sulfurique , le plomb prove
nant du sulfate de plomb ; sur le filtre on aura le sulfate de baryte , le
sable et les impuretés diverses . Faire ensuite une nouvelle pesée d'en
viron 1 gramme de minium que l'on attaquera par 20 cc . d'acide azoti
que dilué à 10° B. , chauffer, la couleur rouge disparaîtra pour devenir
brune, c'est que la décomposition s'effectuera en protoxyde et bioxyde.
Le protoxyde passera dans le liquide filtré et le bioxyde restera sur le
filtre avec le sulfate de baryte , le sable et les impuretés diverses , Dans
le liquide filtré doser par l'acide sulfurique le plomb provenant du pro
toxyde et du carbonate s'il y en a . La partie restant sur le filtre sera
traitée par l'acide azotique et l'eau sucrée , filtrer ; dans le liquide filtré
on dosera à l'état de sulfate le plomb provenant du bioxyde .
Ayant le plomb provenant du protoxyde et le plomb total on pour
rait se dispenser de rechercher le plomb provenant du bioxyde, puisqu'il
serait facile de le calculer par différence, mais ce nouveau dosage
sera une vérification bonne à effectuer .
Si le minium contient de l'acide carbonique on le dosera par un des
appareils analogues à ceux de Morride et Bobierre ou de Kipp, par
exemple, en ayant soin d'employer l'acide nitrique . La quantité d'acide
carbonique qui n'aura pas été attribuée à de la chaux le sera au plomb.

Mastic de Minium.

On pourra opérer comme pour un minium et calculer l'huile et la


filasse par différence , ou extraire et doser l'huile par l'éther et continuer
l'analyse sur le minium.

Céruse .

La céruse telle qu'on l'utilise dans l'industrie est composée de car


bonate de plomb, d'oxyde de plomb et d'huile ; elle peut contenir
comme impuretés du sulfate de plomb , du sulfate de baryte , du sulfate
de chaux et du carbonate de chaux .
Attaquer environ 2 grammes de céruse par 20 cc . d'acide nitrique
dilué à 10° B . , filtrer, laver le filtre et faire avec le liquide filtré un
volume connu , soit 300 cc .; en prélever 100 cc . et précipiter, par l'acide
sulfurique en présence d'alcool, le plomb provenant du carbonate de
plomb et de l'oxyde de plomb ; si la céruse contient du sulfate de
chaux ou du carbonate de chaux , le sulfate de plomb pesé sera accom
pagné de sulfate de chaux que l'on retranchera après les dosages
ultérieurs d'acide sulfurique et de chaux .
Sur les 200 cc . de liquide restant, on prélèvera 50 cc . pour doser
par l'oxalate d'ammoniaque la chaux qui pourra provenir du sulfate et
.Céruse
l'Anal
de
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tulati
d'une au f
Table

sulfate
en
doser
le
provenant
carbonate
du
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.
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chaux
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Attaquer
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.50 l'acide
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doser
sulfurique
provenant
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du
chaux
.de
ffiltrer
cc
300
., aire

peser
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on
filtré
liquide
le filtre
sur
restera
sulfate
le
baryte
.de
laver
le
filtre
à
l'eau
et
filtre
le
traiter dosera
l'acide
sulfu
de acidulée
par
l'acide dans
liquide
on
filtré
à
ldosera
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carbonate
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par provenant
rique
du
sulfate azotique sulfate
de
provenant
plomb
le
du
sul
soude
.,filtrer de
plomb
fate
plomb
.de
Procès-verbaux des séances du Congrès.

quantité
suffisante
Sur doser
l'acide
carbonique
.
267
268 Procès-verbaux des séances du Congrès.

du carbonate, et enfin sur 50 autres cc . , on dosera l'acide sulfurique


provenant du sulfate de chaux .
Si la quantité de chaux trouvée est trop forte pour correspondre
exactement à l'acide sulfurique , c'est qu'une partie de cette chaux se
trouve à l'état de carbonate .
Si la céruse contient des impuretés telles que du sulfate de baryte
ou de plomb , elles se trouveront sur le filtre après filtration du liquide
provenant de l'attaque de la céruse par l'acide nitrique. On calcinera
et on pésera le filtre , ce qui donnera la somme des sulfates de baryte
et de plomb ; puis on traitera par le carbonate de soude en solution et
à ébullition, on devra ensuite filtrer dans le liquide filtré on dosera
par le chlorure de baryum l'acide sulfurique provenant du sulfate de
plomb ; sur le filtre resteront le sulfate de baryte et du carbonate de
plomb, on lavera à l'eau acidulée par l'acide nitrique , le filtre sera
calciné et pesé, ce qui donnera le sulfate de baryte ; dans le liquide
filtré on dosera le plomb provenant du sulfate de plomb.
Enfin sur une quantité suffisante on dosera l'acide carbonique à
l'aide d'un appareil destiné à cet usage.
De l'acide carbonique trouvé on déduira la quantité à attribuer à la
chaux , le reste sera attribué au plomb. Le plomb dosé dans la moitié
de la liqueur provenant de l'attaque par l'acide nitrique sera partie
compté comme carbonate d'après l'acide carbonique qui ne sera pas
combiné à la chaux , partie compté comme oxyde .
On pourra obtenir l'huile par différence ou la doser directement en
épuisant une certaine quantité de céruse par l'éther et évaporant ; dans
ce cas l'analyse sera continuée sur la céruse débarrassée d'huile .

Calcaires .

Nous nous proposerons de doser : 1º l'eau ; 2º la silice ; 3º l'alumine


et l'oxyde de fer ; 4° la magnésie ; 5° le soufre , 6° les alcalis solubles .
Dosage de l'eau . - Peser 5 grammes de calcaire réduit en petits
fragments, dessécher à l'étuve à 110° jusqu'à poids constant, la diffé
rence de la pesée primitive et de la dernière pesée donnera l'eau sur
5 grammes, on la calculera par suite sur 100 grammes.
Dosage de la silice . - Peser 1 gramme de matière , y ajouter
4 à 5 grammes d'un mélange à parties égales de carbonates de soude et
de potasse purs , fondus et pulvérisés , introduire le tout bien mélangé
dans un creuset de platine que l'on chauffe . La masse fondue , les sili
cates sont attaqués ; on peut alors traiter la matière par l'acide chlorhy
drique (tandis que le creuset de platine est encore chaud , faire sortir le
contenu qui se détachera facilement) , évaporer dans une capsule de
platine au bain-marie et sécher autant que possible ; continuer la
dessiccation pendant 24 heures dans l'étuve à 100 ° , afin de rendre toute
la silice insoluble .
Procès-verbaux des séances du Congrès . 269

Reprendre par l'acide chlorhydrique dans la capsule ; si tout n'est


pas dissout la première fois , filtrer l'acide employé et laver une
deuxième avec une nouvelle quantité d'acide , puis avec de l'eau , faire
tout passer sur le filtre et laver celui- ci ; le sécher pendant un jour
dans l'étuve à 100° , calciner et peser pour avoir le silice sur 1 gramme
et partant sur 100 grammes.
Dosage en bloc de la silice et des silicates alumineux. - L'opéra
tion est alors plus simple, on se contente d'attaquer avec de l'acide
chlorhydrique, d'étendre d'eau , de filtrer, de calciner et de peser.
Dosage de l'alumine et du fer . - Dans le liquide filtré obtenu soit
par le dosage de la silice , soit par celui en bloc de la silice et des sili
cates alumineux , précipiter l'alumine et le fer par l'ammoniaque ,
filtrer sans attendre afin d'éviter la formation de carbonate de chaux
par l'acide carbonique de l'air. Faire sécher le filtre comme pour la
silice. La masse se réduit beaucoup de volume et on peut replacer le
filtre sur l'entonnoir et laver, calciner et peser.

Dosage de la chaux . - Dans le liquide filtré , on dose la chaux par


l'oxalate et on pèse à l'état de sulfate .
Dosage de la magnésie . Dans le liquide filtré , on dose la magnésie
à l'état de phosphate ammoniaco - magnésien en y ajoutant du phos
phate de soude en excès ; on laisse reposer environ 12 heures avant de
filtrer et on lave le précipité avec de l'eau ammoniacale à 1/5 . On pèse
après calcination ; pour que celle -ci se fasse bien , on doit d'abord
chauffer lentement , puis entrer progressivement la capsule et finir à
une forte chaleur . Le poids trouvé donne la magnésie à l'état de pyro
phosphate de magnésie . Le sus -dit poids devra être multiplié par 40 et
divisé par 111 pour avoir la magnésie sur 1 gramme , multipliant
par 100 on l'aura sur 100 grammes .
Dosage au soufre. - Attaquer 2 gramme de calcai par l'ac
s re ide
chlorhydrique , faire 200 cc . , filtrer, prélever 100 cc . dans un ballon et
doser à l'état de sulfate de baryte .
Dosage des alcalis solubles . ―――― Peser 2 grammes de calcaire en
poudre et épuiser par l'eau , filtrer et évaporer le liquide filtré dans
une capsule tarée ; le poids trouvé X 50 donnera les alcalis solubles
p. 100 de calcaire .
Dosage de l'acide carbonique. -
On peut se dispenser de doser
l'acide carbonique puisqu'on a dosé la chaux et l'acide sulfurique , étant
donné
l' état deque la on
carb ate. qui ne se trouve pas à l'état de sulfate se trouve à
chaux

Dans le cas où on voudrait doser l'acide carbonique , le plus simple ,


à notre avis, serait de le doser en poids avec un des appareils de
Geissler et Erdmann ou Kipp , par exemple .

doseDans re . on peut se servir du résidu de l'attaque par l'acide pour


ceufcas
r le so
270 Procès-verbaux des séances du Congrès .

Huiles minérales de graissage.

Nous ne parlerons ici que des essais simples qui peuvent être
effectués dans un laboratoire de sucrerie sans le secours d'appareils
spéciaux .
Prise de la densité. - Au moyen d'un densimètre ou mieux de la
balance de Mohr.

Pour 1 °5 au- dessus de 15° cent . on ajoutera 0,001 au nombre


trouvé, pour 3º on ajoutera 0,002 ainsi de suite ; au - dessous de 15 ° cent.
on retranchera de la même façon.
Souvent dans les marchés il est garanti un minimum de densité
par exemple 0,905 .
Les huiles russes ont généralement une densité supérieure aux
huiles américaines ; d'après Post il faudrait compter pour les pre
mières de 0,890 à 0,920 et pour les deuxièmes de 0,865 à 0,915 ; on
rencontrerait certaines huiles russes dont la densité atteindrait 0,960.
Détermination de la réaction . ― Une huile qui aurait une réaction
acide serait nuisible aux organes des machines , on devra donc s'as
surer que l'échantillon à analyser est neutre .
Pour cela il faut agiter l'huile avec de l'eau chaude, une fois cette
eau séparée on regardera avec du papier de tournesol sensible si elle
est acide ou neutre .
On recherchera au moyen du chlorure du baryum si l'acidité est
due à la présence d'acide sulfurique . La même eau pourra servir à
reconnaître la présence des :
Matières mucilagineuses . - Dans le cas où l'huile contiendrait des
matières mucilagineuses la sus- dite eau serait louche .
Huile de résine . -- Le mélange d'une huile de résine à l'huile mi
nérale produirait ce fait que le mélange polariserait.
Une huile de résine garantie sur laquelle nous avons effectué l'essai
nous a donné 305° saccharimétriques ; on voit qu'une petite quantité
de cette huile mélangée à de l'huile minérale occasionnerait pour le
mélange une polarisation très sensible .
On ne pourrait pas polariser directement l'huile ; un procédé com
mode consiste à en dissoudre un volume connu , dans un volume
connu de Ligroin .
Recherche de la creosote. Une partie de l'eau qui a servi plus
haut à la détermination de la réaction sera additionnée d'une solution
de sulfate ferrique qui , en présence de créosote , donnera une coloration
foncée .
Point de solidification . ――――― La recherche du point de solidification
peut se faire dans un tube a essai placé dans un mélange réfrigérent .
Procès - verbaux des séances du Congrès . 271

Les huiles russes ont particulièrement un point de solidification


très bas, certaines sont encore fluides au-dessous de 30°.
Recherches des acides gras . ―――― Les huiles minérales sont quelque
fois additionnées d'huiles végétales ou animales : pour s'en convaincre ,
on fait bouillir une certaine quantité d'huile avec de la lessive de soude ,
on évapore à sec , on dissout dans la Ligroïn et on filtre , l'huile miné
rale sera dans la solution filtrée, le savon formé dans le cas d'une
huile végétale ou animale restera sur le filtre avec de la soude , on
dissoudra le tout avec de l'eau on filtrera et on acidifiera le liquide
filtré à l'acide sulfurique en faisant bouillir , on verra alors les acides
gras précipiter.
Dans le cas où l'on voudrait doser l'huile végétale ou animale , on
opérerait sur un poids connu d'huile et on remplacerait la Ligroïn par
l'éther, on pourrait alors évaporer, recueillir la solution d'huile dans
l'éther dans une capsule, évaporer l'éther et peser l'huile minérale ;
par différence on aurait l'huile végétale ou animale .

Graisses consistantes.

Ces produits sont généralement composés d'un savon de chaux ac


compagné d'huile minérale et d'une certaine quantité d'huile végétale
ou animale non soponifiée .
Nous extrayons la préparation suivante de Chemiker Seitung >»
avril 92, page 590 :
Mélanger 100 parties d'huile de pétrole avec 25 parties d'huile vé
gétale, y laisser couler 60 à 70 parties d'acide sulfurique à 66° en agi
tant jusqu'à obtention d'une masse épaisse . Laisser reposer une jour
née, séparer la partie claire et saponifier la masse restante avec potasse
ou soude. (Muller , brevet 1886. )
On peut remplacer la potasse et la soude par de la chaux . Nous
opérons l'analyse de ces produits de la manière suivante :
Matières minérales . _ _ _ _ _ _ Par incinération sur 5 grammes .
Dosage de la chaux. - Les matières minérales sont reprises par
l'acide chlorhydrique dilué , puis on filtre , et dans le liquide filtré on
dose la chaux par l'oxalate d'ammoniaque .
Point de fusion .
Se prend facilement en introduisant un peu de
graisse dans un très petit tube fermé à une extrémité , en attachant ce
tube au réservoir d'un thremomètre que l'on plonge dans de l'acide
sulfurique placé dans un tube à essai , lequel tube est lui -même dans
un bain d'acide sulfurique contenu dans un ballon ; il est facile , en
chauffant ce ballon au moyen d'un bec de gaz , de faire monter gra
duellement la température de la graisse .

Toutes les graisses consistantes que nous avons essayées avaient


un point de fusion voisin de 80° centigr .
272 Procès verbaux des séances du Congrès.

Dosage des acides gras de l'huile saponiflée . -· Peser 2 à 3 gram


mes de graisse et épuiser par l'éther dans un appareil ad hoc, si on
en possède un, ou par agitation dans un flacon et filtration ; dans ce
cas laver le filtre à l'éther jusqu'à complète disparition d'huile .
Le savon resté sur le filtre est ensuite dissous dans l'eau chaude
puis décomposé par l'acide sulfurique . Comme la quantité d'acides gras
est très minime , on y ajoute un poids connu de cire blanche que l'on
fond avec les susdits acides dans la capsule où a été faite la précipi
tation .
On lave 2 ou 3 fois les acides à l'eau bouillante en laissant refroi
dir, décantant l'eau et renouvelant l'opération .
Le gateau d'acides gras et de cire est ensuite séché avec du papier
å filtrer, introduit dans une capsule tarée , fondu une dernière fois puis
pesé après refroidissement.
Dosage de l'huile soluble dans l'éther. - L'éther qui a servi à dé
barrasser le savon de l'huile est évaporé dans une capsule tarée ; il
suffit alors de peser pour avoir l'huile soluble dans l'éther .
Dosage de l'huile minérale. ―――― L'huile susdite est saponifiée par la
soude en présence d'eau et d'alcool ; après évaporation à sec on épuise
à l'éther et opérant comme pour le dosage des acides gras de l'huile
saponifiée , on obtient l'huile minérale dans la capsule et d'autre part :
Les acides gras de l'huile saponifiable et non saponifiée .
Dosage de l'huile végétale ou animale . - S'obtient par différence
puisqu'on connaît le poids total d'huile pesée et la quantité d'huile mi
nérale .

Graisses à carbonater.

Parmi les graisses à carbonater nous distinguons :


Le suif.
Le beurre de coco .
Suif. ――――――――――― Nous n'entrerons pas ici dans les détails d'analyse d'un
suif que tous les chimistes connaissent, nous nous contenterons de
dire que nous prenons :
1º Le point de fusion des acides gras par la méthode Dalican, d'où
nous déduisons :
20 L'acide cléique ;
3º Les acides concrets , puis
4. L'eau ;
5º Les matières minérales ;
6c Les débris de membranes en dissolvant le suif dans l'éther .
Beurre de coco. ――― nous déterminons :
1º Les matières minérales ;
2º Le point de fusion ;
Procès-verbaux des séances du Congrès . 273

gram.
SI O 3º Le point de solidification après fusion ;
ins ce 4º Le point de fusion des acides gras ;
5º Le point de solidification des acides gras après fusion.

haude Pour toutes ces opérations nous opérons comme pour le point de
fusion des graisses consistantes .
s gras
Le beurre de coco pur est fusible à 20° et se solidifie à 18° .
le l'on
Le point de fusion des acides gras varie suivant les auteurs : ce
récipi
sont 35° (Browns ) , 25-27 ( Brandes ) , 34°7 ( Saint- Evre) , 42-43 ( Georgey) . ,
Nous avons donné ici les résultats des recherches que nous avons
refroi
faites et les différentes méthodes que nous employons ; nous pensons que
cette question de l'analyse des produits secondaires employés en su
papier
crerie présente un certain intérêt et nous espérons que l'Association.
es pus
voudra bien mettre cette question à l'étude . ( Applaudissements . )

vi á de M. Sidersky. ――― Vous connai


ssez tous le nouveau procédé calo
arée:1
rimétrique , inventé par M. Malher , et qui a été publié dans le Génie
civil . Ce savant détermine le pouvoir calorimétrique à l'aide d'un appa
eparla reil qui a quelque ressemblance avec la bombe de M. Berthelot .
1 épuise J'ai eu l'occasion de m'en servir pour faire quelques essais à l'Ecole
des Mines , et je trouve qu'il est très utile .
e part M. Beaudet. ――――――――― Vu
le prix du calorimètre de M. Malher on ne
peut pas compter le rencontrer dans les laboratoires de sucrerie ; or
férez nous ferons remarquer à M. Sidersky que nous n'avons voulu parler
ici que
ile t des analyses que tout chimiste de sucrerie peut effectuer avec
sa modeste installation .
M. le Président . ―― Je crois que le pouvoir calorifique a une
importance considérable , mais que la distinctiou en matières volatiles ,
en cendres et en carbone , a une très grande valeur aussi , parce que
telle installation qu'on a s'applique mieux à tel charbon qu'à tel autre ,
et telle usine ne peut pas consommer le charbon d'une autre usine .
Alors, si on connaît la proportion de matières volatiles , la proportion
alyse dan
terons de de carbone , de cendres , on a des renseignements qui servent beaucoup ,
qui ne seraient pas remplacés par le pouvoir calorifique . Un anthracite
lican, do qui aura un grand pouvoir calorifique , ne sera pas utilisable dans cer
tains foyers, avec certains tirages . C'est pour cela que si le pouvoir
calorifique est fort utile , il est également très utile que chaque indus
triel sache la proportion exacte des matières volatiles , de carbone et de
cendres qu'il y a dans ses charbons .
Il y a une
question de tour de main qui ne peut pas être donnée par
le
pouvoir calorifique et qui sera donnée par la distinction de compo
ther sition des charbons .

La séance est levée à 5 heures .


Le Secrétaire général ,
F. DUPONT.
274 Visite à l'usine Édison .

Visite à la Station électrique de l'avenue Trudaine, à Paris

(Compagnie continentale Édison) .

Le secteur de la Compagnie continentale Édison s'étend d'une part


entre les fortifications et la Bourse et est limité d'autre part par la rue
de la Chaussée d'Antin et l'avenue de Clichy à l'ouest , la rue Roche
chouart et le faubourg Montmartre à l'est . Ce secteur est desservi par
deux usines celle du faubourg Montmartre et celle de l'avenue
Trudaine .

L'usine du faubourg Montmartre est à peu près absorbée par le


service des boulevards et de quelques rues attenantes : l'avenue Tru
daine pourvoit à l'éclairage du reste du secteur, l'une est donc le com
plément de l'autre . On a même réuni les deux centres par un câble
direct pour que l'usine Trudaine puisse aider le faubourg Montmartre.
Notre comité de l'Association des chimistes avait inscrit dans le
programme du Congrès de cette année une visite à l'avenue Trudaine :
nous y avons été accueillis de la façon la plus cordiale par M. Déné
cheau , l'habile ingénieur de la Station qui s'est mis à notre entière dis
position pour nous faire comprendre le fonctionnement de ce bel éta
blissement électrique . Grâce aux renseignements que M. Dénécheau
a bien voulu nous donner, nous avons pu résumer pour notre Bulletin
les observations intéressantes de notre visite .

Le terrain de la Compagnie Édison à l'avenue de Trudaine est en


façade sur l'avenue , sa largeur est de 39 mètres et sa profondeur de
45 mètres environ . La partie en façade est consacrée à l'édification
d'une maison de rapport . La partie postérieure qui porte l'usine , se
divise en trois corps de bâtiment . Le premier renferme les générateurs
de vapeur et leur service de combustible, le second les machines à va
peur et les dynamos , le troisième contient dans son sous-sol les réser
voirs d'eau, au rez-de-chaussée les condensateurs et à l'étage la
chambre des appareils de distribution .
Le bâtiment des générateurs est en contre-bas, les chaudières sont
ainsi descendues au-dessous du sol . Les soutes à charbon sont cou
vertes de voûtes formant le sol d'une cour dans laquelle pénètrent les
voitures qui laissent directement tomber leur chargement dans les
soutes, un monte- charges ramène au sol les cendres et les mâchefers .

Les générateurs du système Belleville sont au nombre de quatre ,


dont 3 ont une production de 3.500 kilog. de vapeur à l'heure , et l'un une
Visite à l'usine Édison. 275

production de 4.000 kilog .; l'emplacement permet de monter dans


l'avenir deux autres générateurs de 4.000 kilog. de vapeur à l'heure .
Ces générateurs sont pourvus des grilles du système Hermann et
Paris
Cohen . Ce système comporte une grille inclinée divisée en trois parties :
une partie supérieure mobile recevant le charbon d'une trémie par ali
mentation continue et le livrant à la grille du milieu après distillation
des parties volatiles , une partie intermédiaire inclinée servant à la
combustion, une partie horizontale au pied servant à l'extraction des
ne part cendres .
la rue
Une seule cheminée en briques est installée au milieu du bâtiment
Roche
des générateurs .
ervi par
avenue L'alimentation des chaudières se fait au moyen de pompes ȧ vapeu
r
du système Belleville . A l'une des extrémités du bâtiment, on a localisé
les purges et les évacuations dans des bouteilles à fermeture automa
e par le
ue Tru tique.

le con Une épuration d'eau par l'aluminate de chaux permet de n'envoyer


un cáte aux générateurs que des eaux d'un titre hydrotimétrique convenable .
martre
Le bâtiment des machines comporte actuellement quatre groupes de
dans le machines formés d'un moteur de 300 chevaux directement accouplé
udaine avec une génératrice dynamo- électrique .
1. Déne
Les moteurs sont du système Weyher et Richemond , type pilon
ére dis
bel éta à triple expansion : le petit cylindre est placé à la partie supérieure , le
moyen et le grand cylindres sont accolés sur le même plan . Chaque
Léchea:
moteur est muni d'un compensateur Denis et d'un régulateur à papillon ,
la vitesse de régime est de cent trente tours à la minute . L'emplace
ment permet de monter dans l'avenir 4 autres moteurs semblables ; les
ne est en
moleurs marchent à condensation . Les appareils de condensation au
ondeur nombre de deux sont absolument indépendants des moteurs : ils com
édification
portent chacun un moteur à vapeur actionnant une pompe à air . Les
l'usine, se
pompes à air aspirent l'eau nécessaire à la condensation dans cinq
énérateurs
grands réservoirs en ciment aggloméré, placés en sous- sol ; ces
bines à va
réservoirs sont alimentés par deux pompes horizontales placées à la
› les réser
T'eragela partie inférieure du puits dans une chambre voûtée et mises en mou
vement par transport de force au moyen de deux machines dynamo
électriques .
dièressont
SODI Cou La consommation des moteurs à vapeur est, nous a-t- on dit , de
t
Tétren les 10 kilog . de vapeur par cheval- heure .
s
dan les Avant de décrire les machines dynamos , disons un mot du mode de
s
ichater distribution l'énergie électrique employé à l'usine Trudaine . La dis
tribution se de
fait
e quatre deux par deux ,
par feede
rs et à trois fils : les dynamos étant montés
l'unune on prend un conduct
eur sur le négatif de l'un , un con
276 Visite à l'usine Edison .

ducteur sur le positif de l'autre et l'on réunit le positif du premier et le


négatif du second par un conducteur de compensation qui forme le
troisième fil . Les fils d'alimentation ou feeders aboutissent à certains
points servant de centres de distribution . Aucune dérivation n'est prise
sur le parcours des feeders. Aux centres de distribution sont établis
des conducteurs principaux ou de distribution qui se rattachent aux
feeders et sur lesquels s'embranchent les fils des abonnés . On établit
donc un réseau de conducteurs principaux , auxquels le courant est
fourni en des points nombreux par des feeders . Le potentiel se trouve
ainsi égalisé dans tout le réseau quelles que soient les variations de la
consommation , à la condition qu'il soit maintenu fixe aux centres
d'alimentation .

Les dynamos sont des dynamos Edison doubles , c'est-à -dire com
posés de deux anneaux portant chacun leur système conducteur ; en
réalité ce sont deux machines distinctes réunies sur le même axe de
rotation , solidaires mécaniquement, mais tout-à-fait indépendantes
électriquement. La marche maxima a lieu à raison de 1.000 ampères
sous une tension de 125 volts , la marche normale fournit 800 ampères
sous cette même tension . Les anneaux qui font 130 tours par minute
ont 1-800 de diamètre ; ils ont reçu une seule couche de fil . La machine
est multipolaire et présente huit pôles par induit . Le système induc
teur est composé de huit électro-aimants disposés en voussoirs autour
de l'anneau et ayant leurs axes dans le plan médian de celui- ci ; ils
ont un diamètre de 230 millim . , une longueur de 420 millim . chacun ,
40
ils portent huit couches de fil de de millimètre de diamètre .
10

L'excitation de chaque anneau est prise en dérivation sur lui - méme ,


elle absorbe 25 ampères environ , soit environ quatre chevaux , ce qui
ne représente pas 3 p. 100 de la puissance produite .

Le décalage en marche est très faible , la densité du courant peu


élevée, un peu plus de deux ampères par millimètre carré, la surface
de refroidissement considérable, en sorte que ces machines chauffent
très peu .

Comme nous l'avons dit , il y a quatre groupes de deux machines


chacun. La production de l'usine est , pour le moment, de 3.200 hec
towats en moyenne , de sept heures du soir à deux heures du matin .

Il n'existe pas de tableau général de distribution , chaque organe,


machine ou feeder, a un appareil spécial .

Les manœuvres , comme dans toutes les machines électriques ,


consistent à fermer et à ouvrir les circuits de champ magnétique et de
machine . Les machines fonctionnent toujours par couple et les appa
|
Visite à l'usine Édison. 277

r etle reils sont disposés par couple : ils sont réunis sur un bâti en fonte ;
me la chaque organe possède un de ces bâtis . Les commutateurs de disjonc
ertains tion présentent la forme de leviers qui en s'abaissant engagent une
t prise [ame de cuivre entre les lèvres de mâchoires placées sur le bâti . Cha
établis que machine-unité a deux leviers , celui du champ et celui du circuit ;
nt aux le groupe demande donc quatre leviers qui sont réunis deux à deux
établit et manœuvrés ensemble par des poignées communes . Les leviers du
'ant est champ magnétique sont en dessous des leviers du circuit et disposés
: trouve de façon que quand ils sont redressés , les autres viennent buter sur
ns de la eux si l'on cherche par erreur à les abaisser ; la manoeuvre se fait
centres donc dans l'ordre convenable, les champs magnétiques étant fermés
d'abord . Sur les deux faces du bâti de fonte sont disposés les boudins
re com de maillechort formant rheostat pour le réglage de chacun des
champs .
eur; en
axe Les appareils pour feeders sont au nombre de treize, ils sont sem
endantes blables aux précédents , seulement les commutateurs sont simples . Les
ampers batis sont rangés les uns à côté des autres en ligne , et sur les faces
amperes postérieures courent les conducteurs destinés à relier ces organes . Ces
rming conducteurs sont formés de barres de cuivre rondes , on n'a pas cher
.mache ché à ne mettre qu'une barre par ligne conductrice ; on a préféré au
le indu contraire les multiplier pour avoir une plus grande surface de refroi
rs auto dissement. Sur la partie supérieure de chacun des bâtis est placé un
ampéremètre . Les départs de feeders sont munis de résistances . Pour
11-c ;
les tensions on emploie des galvanomètres Deprez -d'Arsonval à point
chace
lumineux reliés aux embranchements des abonnés .

En résumé, l'usine électrique de l'avenue Trudaine est bien établie,


.ui -mana son agencement général est bien compris et l'on y a fait usage des
aux,ce appareils les plus perfectionnés . Nous sommes heureux pour notre part
de la visite intéressante que nous y avons faite .

Courant
5. la surface Gaston LAMBOI .
es chauffens

s
ux machine
3 0
e 3. be 0 c
sdu matin.

aque organe

s
élecança
étique e
les app
8
278 Visite à l'usine de Noisiel.

Visite de l'Association des Chimistes

de Sucrerie et de Distillerie ,

à l'Usine de Noisiel , le mardi 12 juillet 1892 .

Les excursionnistes qui s'étaient donné rendez -vous à la gare de


l'Est, prennent le train à midi 50 pour la station d'Emerainville , où
l'on arrive à 1 h . 40.
De là , un train spécial, composé de voitures de première classe et
mis gracieusement à notre disposition par MM . Menier , nous fait
franchir rapidement les dix kilomètres qui séparent Emerainville de 4
Noisiel. 8

Le train s'arrête dans la cour même de l'Usine , où nous sommes


attendus par MM. Logre, ingénieur, directeur des services techniques.
et Dardenne , chef du laboratoire .
M. Logre nous exprime en quelques mots les regrets de MM . Me
nier, qui n'ont pu venir nous recevoir eux -mêmes , puis on se divise
en sections et la visite commence .
L'Usine hydraulique de Noisiel fut la première de France où s'opéra
en grand la pulvérisation mécanique. Elle fut fondée en 1816 , par
M. Menier, le grand - père , pour la fabrication des produits pharmaceu
tiques en général, et , en particulier, de ceux qui doivent être réduits
en poudre impalpable .
Le commerce du chocolat était alors réservé aux pharmaciens et
aux confiseurs qui ne le présentaient guère que sous forme de bonbons
ou de sujets moulés.
Les moyens employés pour sa fabrication étaient des plus primitifs : •
la trituration se faisait à la main , procédé répugnant et peu rapide la
denrée presque toujours falsifiée par des additions fort étrangères au
cacao et au sucre blanc , qui seuls doivent constituer le chocolat , était,
en outre , d'un prix élevé . On s'explique aisément le peu de faveur dont
jouissait en France le chocolat dont la production annuelle ne dépassait
pas 200,000 kilogrammes .
Dans cet état de choses , M. Menier résolut de fabriquer en grand,
au moyen de procédés mécaniques nouveaux, en progrès sur l'époque .
Il fit un bon produit, s'approvisionna avec le moins d'intermédiaires
possible aux lieux de production et parvint à livrer à la consommation ,
avec une notable réduction de prix , son chocolat « papier jaune » , dont
le prix n'a, pour ainsi dire , pas varié depuis son origine , malgré toutes
les fluctuations des cours commerciaux et des droits de douane .
Mais la marque de fabrique du « Chocolat Menier » ne date réelle
ment que de 1835 , où M. Menier adopta une forme spéciale de tablettes
Visite à l'usine de Noisiel . 279

pour faire distinguer d'une manière complète les produits de sa fabri


que, avec une enveloppe et une étiquette fac-simile de médailles , jus
qu'alors inconnues au commerce .
En 1853 , M. E. Menier prit en mains l'exploitation paternelle et lui
donna une extension nouvelle qui en a fait un établissement sans
pareil.
Pour se soustraire aux vissicitudes de l'approvisionnement des
Are de cacaos, il établit des agents dans les principaux pays de production et
le, o fit construire des navires : il devint bientôt planteur lui-même en fon
dant au bord du lac de Nicaragua , dans l'Amérique centrale, une plan
isse et tation de
cacaoyers , qui est actuellement en plein rapport. Cette plan
is fak tation , appelée Valle Menier, d'une superficie totale de plus de 7,000
ille de hectares , y compris la nouvelle plantation de San Emilio , occupe
annuellement plus de 500 indigènes . Un hectare de terrain, y compris
omme les chemins et canaux nécessaires aux irrigations , contient de 1,500 à
niques 1,800 arbustes .
Il fit de même pour le sucre en créant l'importante sucrerie centrale
J. Me
de Roye ( Somme) , qui produit annuellement près de 40,000 sacs de
è divise sucre blanc .
Pendant la guerre de 1870, pour aborder le marché anglais , il éta
s'oper blit, à Londres, une usine qui fabrique aujourd'hui près de 800,000 kilos
$16. de chocolat
par an .
mac
En 1881 , ses trois fils , qu'il s'était associés déjà aux affaires depuis
rédu
plusieurs années , prirent la direction des établissements .
Ils continuèrent dans la voie qui leur avait été tracée , en donnant
lens
une extension constante aux divers établissements industriels et agri
intes
coles et en créant un chemin de fer particulier à voie normale , de dix
kilomètres , pour relier à la ligne de l'Est leur immense usine de Noi
imiti's
siel, dont ils augmentent et perfectionnent sans cesse le matériel .
apide: Depuis 1832 , où M. Menier grand - père reçut de la Société d'encou
igèresat
ragement à l'industrie une première médaille d'or , les récompenses se
lat, ensi sont succédées sans interruption à toutes les Expositions . La rosette
yeardeat
d'officier de la Légion d'honneur orne la boutonnière de MM . Henri et
dépassa Gaston Menier, comme elle ornait celle de leur père .

Usine de Noisiel . —Le point de départ de ce grand établissement a


engrant
été le moulin de Noisiel, placé en travers d'un des bras de la Marne ,
l'epope
s
médiaire entre une île et la rive gauche , reconstruit trois fois et agrandi d'abord
m m a t i o n
, par M. Menier père en 1842 , pnis par M. E. Menier en 1855 , puis enfin
en 1870.
ne ,deat
re toutes Dès 1855 , on fit d'importantes constructions sur la rive gauche, et
depuis elles ont été continuellement agrandies .
!
reelie La production annuelle n'était que de 688,000 kilos en 1854 , l'exten
ba lettes sion des affaires la fit monter à 3,846,648 kilos en 1869, à 10 millions
de kilos en 1878, et aujourd'hui elle dépasse 15 millions de kilos .
280 Visite à l'usine de Noisiel .

L'établissement est situé dans une position pittoresque , sur un bras


de la Marne , dont les eaux ont été aménagées pour alimenter de puis
sants moteurs hydrauliques d'une force totale de 500 chevaux , trans
mettant pendant presque toute l'année le mouvement aux nombreuses
machines formant l'outillage de l'usine . Lorsque par suite de trop
basses ou de trop hautes eaux les turbines sont incapables de fournir
toute la force nécessaire , quatre machines à vapeur , dont la puissance
nominale est de 500 chevaux , suppléent aux moteurs hydrauliques.
Elles sont alimentées par des générateurs tubulaires , dont l'un est tou
jours en feu, pour le chauffage des appareils et des ateliers en hiver.
Les cacaos, arrivant des lieux de production , contienent des fêves
déformées , avariées , piquées par les insectes , et aussi des corps étran
gers , fragments de bois , pierres , etc. Le premier nettoyage se fait dans
des nettoyeurs dans le genre de ceux employés pour le nettoyage des
blės : on élimine ainsi les corps étrangers et les fèves trop grosses ou
trop petites qui sont destinées au rebut .
Le cacao, après cette première opération , est descendu à l'atelier de
triage pour être distribué à des ouvrières, qui le visitent à la main, de
manière à enlever les grains avariés . Ces ouvrières , au nombre de deux
cents, sont installées commodément à l'intérieur d'une longue galerie,
d'une propreté remarquable , éclairée par de nombreuses fenêtres .
Les graines reconnues saines et de bonnes qualité sont envoyées à
l'atelier de torréfaction .
Les appareils torréfacteurs , au nombre de dix-huit , sont des cylin
dres en tôle, munis d'un axe animé d'un mouvement lent de rotation
et montés à l'intérieur d'un fourneau chauffé au coke : ils contiennent
environ 35 kilos de cacao , remplis aux deux tiers de leur volume :
l'opération nécessite une température moyenne de 130 degrés et dure
de 40 à 50 minutes .
Lorsqu'elle est terminée , l'ouvrier enlève le cylindre du fourneau
par un procédé mécanique qui, après l'avoir soulevé, l'apporte en
avant. Le cacao torréfié est alors versé dans un wagonnet à bascule
qui vient le verser dans les trémies placées au pied des décortiqueurs
concasseurs.
Ces appareils , au nombre de trois , comprennent d'abord une trémie
dans laquelle le cacao torréfié , non encore refroidi , est versé par une
chaine à godets . De là il descend entre deux surfaces coniques garnies
de pointes d'acier très peu espacées . L'un des cones est animé d'un
mouvement de rotation et force ainsi les fèves qui circulent entre les
pointes, à être tout à la fois décortiquées et concassées .
Le produit de ce travail arrive dans un tarare à trois ventilateurs
qui sont chargés d'expulser les coques , les germes et les débris légers
de l'amande qui sont criblés dans des appareils spéciaux .
Visite à l'usine de Noisiel. 281

Le cacao repasse de nouveau à l'atelier des trieuses , puis il est


dosé par provenance , mis en sacs et amené par les voies ferrées du
sous-sol dans le grand bâtiment placé en travers de la Marne, qui ren
ferme les machines les plus importantes de l'usine .

Le déchet que subit le cacao dans toute cette série d'opérations


préliminaires est d'environ 25 p. 100 de son poids brut .

Bâtiment sur l'eau. xxxporn Ce bâtiment , d'un aspect monumental , a


remplacé l'ancien moulin de Noisiel , il est construit complètement en
fer les façades sont divisées en triangles remplis de briques et
établis en treillis de fer à double T, disposés de façon à porter les
poids et à résister aux vibratious communiquées par la transmission
du mouvement des moteurs aux machines .
L'architecte, M. Saulnier, a obtenu , dans l'ensemble et le détail
des façades , de très heureux effets en utilisant les losanges pour for
mer des panneaux de peu d'étendue , remplis de briques de diverses
couleurs, formant des dessins à répétitions symétriques .
Un certain nombre de losanges reçoit les cadres des croisées ;
toutes ces croisées sont en fer et possèdent un double vitrage de ma-
nière à faciliter, à l'intérieur du bâtiment, le maintien de la tempéra
ture nécessaire à la fabrication du chocolat .
Moteurs.
La force motrice nécessaire pour mettre en mouvement
toutes les machines de l'usine , a sa source dans la puissance hydrau
lique des trois turbines placées sous ce grand bâtiment . Ce n'est que
lorsque le chômage se produit , par le fait des grandes eaux ou des
grandes sécheresses , que les deux machines à vapeur sont utilisées .
Ces machines, très bien installées dans le pavillon vitré , placé au
milieu , au fond de la cour, sont à balancier et de la force de 60 che
vaux chacune : elles sont à condensation et les pompes d'injection des
condenseurs puisent l'eau dans un réservoir situé immédiatement au
dessous, en communication avec la rivière .
générateurs de vapeur, au nombre de trois , sont tubulaires et à
foyers intérieurs , et desservis pour le tirage, par la belle cheminée
située dans l'axe de la cour, derrière le pavillon vitré des machines,
laquelle sert également à la ventilation des diverses parties de
l'usine.
Les deux machines sont accouplées sur un même arbre muni
d'une grande roue dentée formant volant et engrenant avec une roue
intermédiaire qui commande par une roue droite l'arbre de couche
principal de 0 m . 170 de diamètre ; un manchon d'accouplement monté
sur la roue intermédiaire permet de débrayer cette roue et par suite
d'isoler les machines à vapeur de l'arbre de couche, dans le cas le plus
ordinaire où ce sont les turbines qui transmettent le mouvement .
Deux systèmes de turbines ont été appliqués : celle du milieu est à
282 Visite à l'usine de Noisiel.

axe horizontal , dite roue hélice , et les deux autres à axe vertical et à
siphon , toutes trois sont de M. Girard .
C'est par le siphon , qui est le caractère distinctif de ces moteurs ,
que l'eau du bief d'amont parvient en aval après avoir traversé la tur
bine la vitesse avec laquelle l'eau afflue sur le moteur n'est pas diffé
rente de ce qu'elle serait si le niveau d'amont y régnait librement , mais
l'admission se fait dans de meilleures conditions , en raison de la faible
charge d'eau sur les orifices , qui , dans ce cas , laisse toujours entrer
une grande quantité d'air par des tourillons ou entonnoirs que laisse
l'eau dans sa chute au travers des orifices abducteurs .
Ces deux moteurs sont les premiers qui ont été installés en France .
La force de chacun d'eux , quoique variable en raison de la chute , peut
être évaluée à une moyenne de 160 chevaux : l'un est disposé spécia
lement pour les basses eaux et les chutes de 1 m . 66 en moyenne :
l'autre fonctionne surtout durant les moyennes eaux ou sous la chute
moyenne de 1 mètre , tandis que la roue hélice , d'une force de 160 che
vaux, est spéciale aux grandes eaux et basses chutes .
Transmission du mouvement . - Deux étages entiers , le sous- sol
et le premier étage du bâtiment sur l'eau sont exclusivement occupés
par les organes de transmission afin de mettre les ouvriers à l'abri de
tout accident.
La puissance motrice développée par les turbines est transmise par
chacune d'elles au moyen d'arbres verticaux qui partent du sous- sol et
s'élèvent jusqu'au premier étage : ils sont garnis de pignons qui en
grènent avec les couronnes dentées qui donnent le mouvement à l'arbre
principal de couche qui règne sur toute la longeur du sous - sol et aux
deux arbres horizontaux du premier étage.
Il commande encore le tire-sac, puis aussi les deux monte-charges
à chaîne et à plateaux qui existent aux deux extrémités du bâtiment .
Il y a encore du côté de l'entrée , un monte-charge hydraulique pou
vant lever 1.000 kilog . , dont la course du piston a 14 m. 50 , pour per
mettre à son plateau de s'élever du plancher du sous -sol au niveau du
plancher du troisième étage . Il fonctionne au moyen d'un accumulateur
dans lequel l'eau est refoulée par des pompes accouplées qui sont
commandées par la transmission .
De chaque côté, à l'entrée du bâtiment sur l'eau sont deux larges
escaliers qui mènent au plancher du premier étage , d'où l'on monte
aux étages supérieurs par un bel escalier à double révolution qui a sa
place naturelle entre les deux élévateurs .
Broyage du cacao . Montés par l'ascenseur à l'étage supérieur ,
les cacaos torréfiés sont versés dans des trémies d'où ils descendent
par des tubes métalliques dans 20 moulins disposés symétriquement
dans la salle du deuxième étage .
Chacun de ces moulins se compose d'une meule horizontale fixe
Visite à l'usine de Noisiel . 283

en pierre meulière de choix de La Ferté-sous-Jouarre , enchassée dans


une cuvette en fonte polie autour de laquelle est enroulé un tuyau pour
le passage de la vapeur qui doit maintenir la pâte fluide en liquéfiant
l'huile concrète contenue dans la fève . Cette meule dormante est sur
montée d'une meule tournante qui détermine le premier broyage et
amène déjà la matière à l'état d'une pâte grasse et fluide que l'on
recueille dans la cuvette .

Par une ouverture convenable, cette pâte est reçue dans une bassine
au moyen de laquelle elle est portée dans les raffineuses longeant les
murs de l'atelier.
Chacune de ces raffineuses est composée de trois cylindres en
granit placés horizontalement sur un fort bâti en fonte et animés d'un
mouvement rotatif de vitesses différentes et de sens contraire .
La pâte de cacao est alors arrivée à l'état convenable pour la pré
paration du chocolat , c'est-à - dire pour son mélange intime sans aucune
autre addition d'aucune sorte avec une quantité égale de sucre blanc
préalablement désséché à l'étuve .

Ce mélange est obtenu par des appareils verticaux à enveloppe de


vapeur dont le cylindre traverse le premier étage pour arriver au rez
de-chaussée : il est muni à l'intérieur d'un arbre rotatif à palettes heli
coidales . On verse dans la cuvette de l'appareil la pâte de cacao et le
sucre et on continue le chargement au fur et à mesure que la masse
descend dans l'appareil, tout en mélangeant intimement les deux corps
qui constituent le chocolat brut. Pour l'amener à une homogénéité par
faite il faut leur faire subir d'autres opérations dont la principale est
un nouveau broyage qui a lieu au rez-de-chaussée .
D'autres mélangeurs et des broyeuses sont destinées spécialement
à la fabrication des sortes de commande , c'est-à-dire des qualités
extra .

L'atelier du rez -de-chaussée comprend 14 groupes de broyeuses


présentant chrcune quinze gros cylindres en granit, soit trois machines.
accouplées de cinq cylindres chacune.
La pâte versée dans la trémie de la première machine dite dégros
sisseuse est entraînée par ces cinq cylindres dans la trémie de la seconde
machine dite broyeuse et les cylindres de celle-ci la conduisent dans
les trémies de la troisième machine dite raffineuse . Les vitesses de ces
cinq cylindres sont variables et ils sont rapprochés de plus en plus l'un
de l'autre pour arriver au broyage parfait et définitif.
Les trémies des dégrossisseuses sont alimentées par des poches à
bascule suspendues au plafond par une tige armée de galets qui rou
lent sur un rail aérien, de façon à pouvoir se déplacer sur toute la lon
gueur du bâtiment et se présenter successivement devant chaque
groupe de broyeuses après qu'elles sont venues s'emplir au débouché
281 Visite à l'usine de Noisiel.

des mélangeurs verticaux pourvus de vannes placées à la portée de


l'ouvrier.
Sortant des raffineuses , le chocolat est reçu dans des bassines en
tôle étamée que l'on place sur des wagonnets à étagères puis il est
passé dans de puissantes machines à deux cylindres en granit de 060
de diamètre qui le compriment et le déversent de nouveau dans des
bassines dans lesquelles on le dirige aux étuves à l'aide de la chaîne à
plateaux qui remonte en même temps les bassines vides .
A côté de ce bâtiment se trouve dans l'ile une usine à gaz modèle :
nous signalerons en passant une disposition ingénieuse des épurateurs
qui permet de les sortir pour faire en plein air le changement de la
matière épurante .
A côté, sur le bras droit de la Marne , se trouve un grand barrage
en maçonnerie , muni d'engins mobiles des meilleurs systèmes : les
hausses mobiles de M. Louiches -Desfontaines sont appliquées sur une
longueur de 42 mètres . 40 mètres de barrages à aiguilles , système
Poirée, y sont également appliqués . L'installation de ce barrage qui a
plus de 160 mètres a coûté près de 600.000 francs .
Pesage et moulage. - Après avoir séjourné dans des étuves chauf
fées à une température de 30 à 32° , le chocolat est amené dans la salle
de pesage où il est versé dans des malaxeurs à trois meules en granit
qui agissent rapidement et ramènent incessamment la pâte sous ces
meules , au moyen de couteaux convenablement disposés .
Au bout de quelques minutes la pâte est retirée pour être placée
dans le cylindre des peseuses mécaniques .
Chacune de ces machines se compose d'un cylindre à enveloppe de
vapeur traversé par une vis sans fin qui fait descendre la pàte dans les
vides laissés par des pistons roulant sur un plan incliné ; une noix com
prime cette påte, qui, reçue sur un plateau tournant , est divisé en
pains de 125 ou 250 grammes , sous la forme de biscuits. Dans son
mouvement le plateau conduit ces biscuits près d'une came qui les fait
glisser sur une table en fonte polie tournant en sens inverse , le poids
de ces biscuits est vérifié sur une balance tarée qui se trouve à portée
de l'ouvrier.
Ces biscuits sont placés dans un moule présentant des divisions
demi-cylindriques que tout le monde connait, et portant la marque de
fabrique Menier. Ces moules sont mis sur une tapoteuse mécanique
qui secoue la pâte de façon à lui faire prendre la forme exacte du
moule, à rendre sa surface parfaitement unie et à extraire les bulles
d'air interposées . Puis on imprime de nouveau le nom Menier, pen
dant que la pâte est encore molle , sur la face plate et sur chaque divi
sion de la tablette. Les moules sont ensuite portés dans les rafraichis
soirs , au moyen de wagonnets à claire voie .
Ce vaste atelier qui a 55 mètres de longueur sur 12 mètres de large
Visite à l'usine de Noisiel . 285

et 8 de hauteur renferme 8 malaxeurs à table et meules en granit, 7


machines à peser et 28 tapoteuses mécaniques qui font un vacarme
étourdissant .
Les refroidissoirs sont de vastes caves, au nombre d'une douzaine
environ, de 50 mètres de longueur qui s'étendent sous le parc de Noi
siel à 10 mètres au - dessous du sol pour déboucher dans une vaste
galerie dite de démoulage .
Les moules sont placés sur des transporteurs à claire voie qui mar
chent très lentement et y séjournent pendant une heure environ la
superficie totale de ces sous - sols est de 4800 mètres .
Au-dessus dans un vaste bâtiment sont installés de puissants ven
tilateurs et appareils réfrigérants pour l'air , deux puissantes machines
à froid, du système P. Giffard et Berger, actionnées chacune par une
machine à vapeur compoud horizontale de 50 chevaux .
L'air refroidi à 40° au-dessous de zéro , par détente et sans le
secours d'agents chimiques est envoyé dans les appareils refroidisseurs
brevetés installés dans les sous -sols .

L'eau nécessitée par ces réfrigérants provient d'un puits artésien de


110 mètres de profondeur dont le débit normal au niveau des sous - sols
est de 58.000 litres par heure et peut atteindre 90.000 litres avec une
faible aspiration . D'autre part des sources constantes fournissent plus
de 12.000 litres à l'heure d'une eau excellente dont la température
reste toujours à 12º.
Dans le bâtiment des machines Giffard , sont également installées
plusieurs machines dynamo -électriques de différents systèmes , dont la
première remonte à 1875 .
Le chocolat refroidi et retiré des moules est monté aux ateliers de
pliage au moyen de deux monte-charges hydrauliques : les ouvrières
plieuses au nombre de 450 environ , s'en emparent et après l'avoir
garni d'une feuille de papier d'étain , d'une feuille de papier de couleur ,
encartent le prospectus , mettent l'enveloppe de papier jaune en cache
tant les coins à la cire, collent les étiquettes sur le dessus et sur le
côté, puis mettent un dernier papier et font des paquets de 4 kil . 500 .

Toutes ces opérations se font avec une habileté et une rapidité sur
prenantes chaque femme fait en moyenne , par journée de 9 heures de
travail 40 à 45 de ces paquets et gagne environ 3 fr . 50 .
La seule dépense des feuilles d'étain employées par l'usine de Noi
siel représente une somme annuelle de 700.000 francs environ : cela
suffit à donner une idée des matières premières mises en œuvre dans
cet immense établissement .

Des ateliers de plieuses, les paquets de 4 kil . 500 sont portés aux
ateliers d'emballage d'où ils partent par wagons complets .
Dans tous les ateliers les manipulatiods se font à l'aise , avec le plus
286 Visite à l'usine de Noisiel.

grand ordre, sans encombre, avec une régularité et une propreté par
faites qui provoquent l'admiration des visiteurs : les machines rempla
cent presque partout la main de l'ouvrier, avec laquelle le chocolat.
n'est jamais en contact .
La visite des dépendances de l'usine nous réserve d'autres surpri
ses, ainsi que la cité ouvrière et la ferme du Buisson .
Laboratoire. ―――――― Le laboratoire situé près du bâtiment des machines
à froid est destiné plus spécialement aux essais de chimie agricole
pour l'exploitation du domaine de Noisiel : il possède un matériel com
plet pour ce genre de travaux et pour l'analyse des engrais et des
terres .
Pendant la saison , une section du laboratoire , composée d'une dou
zaine d'employés , s'occupe de la sélection des betteraves mères pour
porte-graines .
Les betteraves sélectionnées pour leur forme sont ensuite essayées
pour leur teneur en sucre .
Chaque année, le chiffre des betteraves analysées s'élève à environ
40.000, ce qui fait environ 500 essais par jour pendant la saison .
La sélection des betteraves rentrant dans le cadre de nos opérations
habituelles, nous communiquerons les résultats obtenus à Noisiel , dans
ces dernières années , que nous devons à l'obligeance de M. Dardenne .
En 1888-89 , la densité moyenne s'est élevée à 7,6 ; les betteraves
de 14 p . 100 de sucre et au - dessous ont été rejetées .
Le total des betteraves rejetées, après essai , a été de 3.945 et celui
des betteraves conservées pour porte-graines a été de 35.546, soit
90 p. 100 de la totalité.
La proportion a été la suivante :
18 p . 100 et au- dessus . 1.8 p . 100
18 à 17 p . 100 . 6.4
17 à 16 24.7
16 à 15 33.5
15 à 14 23.6
14 p . 100 et au-dessous 10.0

En 1890-91 les essais ont porté sur 48.095 betteraves dont 4.424 ont
été rejetées et 43.671 conservées comme porte graines .
Elles se répartissent de la façon suivante :
Betterave Blanche
Vilmorin provenant de Betteraves Fouquier d'Hérouel
Catégories de richesse porte-graines. provenant de porte-graines .
en sucre . à 17 p. 100 à 17 p. 100 à 16 p. 100.
18 p . 100 et au-dessus 4.402 1.049 236
17 à 18 p . 100 7.488 2.093 963
16 à 17 ― 10.738 2.956 2.382
15 à 16 -- 6.574 2.141 2.649
Au-dessous de 15 p . 100 (rejetées ) 2.083 891 1.450

31.285 9.130 7.680


Visite à l'usine de Noisiel. 287

En 1891-92 on a essayé 42.270 betteraves : 7.004 ont été élimi


nées : 35.266 ont été conservées comme porte-graines .
Catégories de richesse Beteraves Catégories de richesse Betteraves
en sucre. Blanche-Vil en sucre . Fouquier
morin provenant d'Hérouel pro
de porte-graines venant de
à 18 et 17 p . 100 . porte-graines
à 18 et 17 p . 100.
18 p. 100 et au- dessus . 5.203 18 p . 100 et au- dessus 1.277
17 à 18 p . 100. 6.012 17 à 18 p . 100 3.303
16 à 17 --- 5.024 16 à 17 7.162
Au-dessous de 16 p . 100
(rejetées) 2.181 15 à 16 7.285
Au - dessous de 15 p . 100
(rejetées) 4.823

18.420 23.850
Aprés de vastes bâtiments , servant de magasins pour les cacaos et
les sucres, se trouve l'atelier de constructions mécaniques . Il est muni
d'excellents outils, tours , raboteuses , etc. , mus par un moteur à vapeur
spécial, forges , étaux etc. , qui servent aux réparations et à la fabrica
tion de machines nouvelles . C'est dans cet atelier que l'on tourne au
moyen du diamant noir les cylindres des broyeuses en granit du Cal
vados, les meules horizontales des moulins et des mélangeuses .
A la suite viennent les ateliers de chaudronnerie , d'étamage, de
tôlerie , etc. , réunissant à peu près tous les corps d'état , car tout le maté
riel d'exploitation est étudié et construit dans l'établissement.
Nous nous arrêterons plus longuement sur la fabrication des caisses
d'emballage , qui nous a tous vivement intéressés .
Fabrication des caisses d'emballage. ―― Cet atelier, situé dans des
batiments séparés , avec son moteur à vapeur spécial , forme à lui seul
une véritable usine très curieuse .
Les bois en planches , débités d'abord mécaniquement en long , puis
en travers, pour être assemblés en panneaux , sont ensuite rabotés par
de puissants outils qui , tout en donnant une surface unie et très propre
règle l'épaisseur de ces panneaux d'une manière absolue , condition
essentielle pour le travail subsequent .
Ces panneaux sont alors imprimés en noir par une machine rota
tive, analogue aux machines rotatives à journaux le travail se fait
avec une rapidité et une précision remarquables . Outre l'impression à
lencre indélébile, l'inscription est incrustée dans le bois , ce qui en fait
une marque ineffaçable .
L'ouvrier
Un taquet, tirpo sur la table une pile de panneaux réglés d'épaisseur .
ė se
par une bielle en dessous de la table , pousse le panneau
du dessous de la pile, lequel s'engage entre les cylindres qui l'entrai
nent, en l'imprimant sur une face. A chaque tour, un panneau est
imprimé et empilé en avant de la machine : l'encrier , placé au - dessus
du cylindre supérieur , dépose à chaque tour sur le cliché , par une dis
position ingénieuse, la quantité d'encre nécessaire à l'impression .
288 Visite à l'usine de Noisiel.

Les machines à clouer , d'origine américaine , ont été modifiées légè


rement dans les ateliers de Noisiel pour les approprier à faire par série,
des caisses de différents formats .
La machine est actionnée d'une manière continue par une courroie,
menée par une transmission générale , et fait tourner fous la poulie et
le manchon d'entraînement. Debout, devant la machine , le conducteur
place sur la table les bois à réunir , puis agit avec une pédale sur le
déclic du manchon d'entraînement : aussitôt , tout le mouvement est
actionné et en un seul tour les bois sont pressés , cloués et rivés par
une série de clous amenés sous les marteaux par des tubes verticaux .
Ces clous ont été préalablement disposés , la tête en bas, dans les
maillons à godets des chaînes qui desservent les tubes verticaux sur
montés d'un entonnoir. Chaque tour de la machine fait avancer la
chaine d'une ligne de maillons et fait déverser les clous la pointe en
bas dans les tubes . Lors de la mise en mouvement de la machine , les
tiges des marteaux se relèvent , le clou vient se placer dans la partie
inférieure de la boîte qui presse sur les bois à clouer, les marteaux
s'abattent ensuite et immédiate ment, par pression et sans choc , les
clous sont enfoncés complètement dans les parties de la caisse présen
tées à cet effet . La machine s'arrête , l'ouvrier retourne ou remplace les
bois présentés puis appuyant de nouveau sur la pédale , recommence la
série des opérations .
Le clouage se fait ainsi rapidement et régulièrement avec une
grande solidité.
La machine nº 1 barre les bouts des caisses ; la machine nº 2 barre
les fonds et couvercles ; la machine nº 3 monte la carcasse , c'est-à - dire
assemble les quatre côtés de la caisse ; la machine nº 4 fonce la caisse
sur les quatre côtés : il ne reste que le dessus à poser à la main après
l'emplissage.
Les caisses fabriquées à Noisiel , au nombre d'un millier environ ,
sont de trois formats principaux : les caisses , les demi - caisses et les
quarts, et chacune d'elle se fait en quatre mesures ; chaque caisse se
compose de 18 à 22 morceaux de bois de peuplier, tous débités à des
dimensions rigoureusement fixes ; chaque machine enfonce en moyenne
plus de 24.000 clous par jour, soit pour quatre machines 100.000 clous
environ .
Tous les visiteurs sont émerveillés de la précision et de la régularité
des opérations , ainsi que de la rapidité de leur exécution .
Après l'atelier des caisses , à l'extrémité de l'usine se trouvent dans
un autre bâtiment, les pompes servant à alimenter les réservoirs qui
desservent toute la cité ouvrière , puis la remise des locomotives .
Le chemin de fer pénétrant partout dans l'usine , y apporte les cacaos .
les sucres, les étains, papiers et bois pour emballages , les combusti
bles , etc. et aussi parfois les visiteurs , grâce à l'obligeance de M. Me
Visite à l'usine de Noisiel. 289

nier, et charge les chocolats qui sont expédiés sans transbordement


e. sur tous les points de la France et de l'étranger .
Les chemins de fer particulier de l'usine de Noisiel dont la longueur
dépasse 10 kilomètres , est entièrement établi sur la propriété, qu'il
dessert aussi au point de vue agricole . Il a été étudié et construit par
Cr
M. Menier et leur personnel spécial nécessaire un tel établissement. La
voie en rail d'acier est établi comme celle des grandes lignes et reçoit
les wagons de toutes les compagnies : la traction est faite par deux lo
ar
comotives à six roues, de 32 tonnes chacune, que les ateliers de Gra
fenstaden ont construites tout spécialement pour le service de l'usine.
A En dehors des wagons des compagnies , MM . Menier ont fait construire
des wagons spéciaux , que tout le monde a rencontré , destinés à trans
porter le chocolat sans transbordement pour les expéditions de 5.000
kilos au même destinataire . Deux passages en dessous ont dû être éta
blis et des ponts largement construits laissent la libre circulation sur
les routes départementales et chemins vicinaux : d'autre part, quatre
El passages à niveau , avec maisons de garde - barrière et signaux à sonne
ries électriques , permettent de traverser sûrement d'autres routes , et
enfin des aqueducs et ponceaux ont été exécutés pour franchir différents
ruisseaux .

La maison Menier possède également un téléphone spécial et une


ligne télégraphique de 30 kilomètres qui relie l'usine de Noisiel à la
maison centrale de Paris, rue de Chateaudun , et à l'entrepôt de la rue.
d'Aubervilliers .
Cité ouvrière . ―― Le nombre de personnes attachées à l'établisse
ment industrial de Noisiel est de 1.500 , soit 900 ouvriers , dont une cen
taine d'ouvriers d'état : les ouvrières sont au nombre de six cent.
La population entière de la localité est affectée à l'usine près de
laquelle on lui a assuré le logement et les moyens de subsistance dans
les meilleures conditions d'hygiène et d'économie .
A cet effet, on a créé une vaste cité ouvrière qui comprend actuelle
ment plus de 200 logements isolés dans des maisons indépendantes ,
entourées d'un jardin , auxquelles on accède par de larges rues plantées
d'arbres , éclairées au gaz et avec bornes fontaines fournissant l'eau
nécessaire aux besoins domestiques.

Chaque maison type mesure en plan 8 m. X8 m . extérieurement


avec appentis de 6 m . X 6 m. 30. Ces constructions sont divisées en
deux par un mur mitoyen , chaque moitié du logement étant construit
sur un terrain clos de 450 m. c.
Le logement est composé de : 2 pièces au rez -de-chaussée , servant
de cuisine, avec fourneau monté et évier et de salle à manger, de 2
chambres à coucher au premier étage , d'un grenier au - dessus , d'une
cave en sous- sol et d'un appentis servant de cellier avec lieux d'ai
sance à fosse mobile inodore .
290 Visite à l'usine de Noisiel

Les deux pièces principales ont 4 m. 40 X 3 m . 60 , les autres


3 m. 40 X 3 m . 60 , la hauteur est de 2 m. 65 : le rez-de - chaussée est
élevé de quelques marches au - dessus du sol .
La surface du jardin reste à 400 m . q . sur lesquels sont plantés 12
arbres fruitiers en quenouille ou à haute tige, une partie sablée, réser
vée devant la maison sert de cour pour les enfants .
Les matériaux employés pour la construction de ces maisons sont :
la piere (silex ) du pays , exploitée dans le domaine pour les fondations
et socle des maisons . En élévation il a été employé de la brique faite
sur place avec des excédents de terre ou dans la briqueterie à four
annulaire et feu continu qui existe sur le domaine . Les terres qui ont
servi à la fabrication de ces briques présentaient une certaine diffi
culté à la cuisson et le prix du mille de brique s'est élevé à 30 francs ,
chiffre qui peut se trouver abaissé dans bien des cas et vient alors di
minuer le prix de revient de la maison.
Chacune de ces habitations a coûté 5000 francs elles sont louées
150 francs par an : les contributions et frais d'entretien de toute sorte
sont à la charge des propriétaires : le prix de location se trouve pro
gressivement compensé pour les ouvriers ayant au moins dix années de
présence à l'usine par des primes d'ancienneté proportionnelles au
" temps de séjour.
Un groupe scolaire, fondé par M. E. Menier, développé et entre
tenu par ses fils , reçoit 250 élèves. Garçons et filles reçoivent au même
titre et gratuitement une éducation solide et pratique . Des cours spé
ciaux , dessin , musique, agriculture, etc. , sont faits aux plus avancés :
toutes les fournitures sont distribuées gratuitement à chacun .
Une salle d'asile pour les petits enfants est ouverte comme les
écoles de 8 heures du matin à 5 heures du soir , heures auxquelles en
trent et sortent les mères de famille travaillant dans l'usine de 11 heu
res à 1 heure les parents qui prennent leur repas font sortir leurs en
fants et les réintègrent au moment de reprendre leur travail . Les
parents sont assurés de cette façon qu'une surveillance constante est
exercée sur leurs enfants : ils trouvent la sûreté et une grande satis
faction en ressentant les effets d'une telle institution .
Des cours du soir sont faits par le directeur des écoles aux adultes
hommes et par l'institutrice aux adultes femmes , une bibliothèque
garnie de bon nombre de volumes choisis est à la disposition de tous :
on y remarque aussi des collections minérales, végétales et animales.
très intéressantes , destinées à l'éducation .
L'ensemble de cet établissement construit sur un plan particulier,
est de la meilleure disposition , toutes les conditions d'hygiène y sont
entièrement remplies table ( particulière pour chaque élève ) à siège
adhérent et à dossier, sur pieds en fonte , chauffage et ventilation ,
lavabos , vestiaires avec étuves pour chauffer le manger des enfants ,
Visite à l'usine de Noisiel . 291

res préaux couverts, cours, grand jardin pour la pratique de l'arboricul


est ture et de l'horticulture , etc.
Des magasins d'approvisionnement très largement installés , avec
འ་

boulangerie mécanique, abattoir , boucherie , etc. , livrent au prix de


er. revient toutes les denrées , vêtements , combustibles , etc. , nécessaires
à la vie. Des cantines logent les ouvriers célibataires et leur offrent des
aliments sains et substantiels .
Trois vastes réfectoires sont réservés aux ouvriers des localités voi
SP

vite sines ; l'un pour les hommes , l'autre pour les femmes et un troisième
COR mixte pour les ménages , afin de permettre à tout ce personnel de pren
100 dre son repas dans un lieu sain , chauffé en hiver et bien aéré en été :
ces ouvriers apportent le matin leur nourriture qui est tenue au chaud
jusqu'à l'heure du repas . Le même bâtiment comprend une très belle
कं

salle de réunion et de conférences .


Des bains et lavoirs sont largement pourvus d'eau.
32

En cas de maladie ou d'accident , des secours sont donnés avec


promptitude par le médecin attaché spécialement à l'établissement , au
moyen d'une pharmacie complète pourvue largement de tous les pro
duits nécessaires , livrés gratuitement au personnel.
1.
Une caisse de secours, généreusement alimentée par MM . Menier ,
distribue des dons en argent et en nature les ouvriers reçoivent, lors
qu'ils sont malades , et sur les constatations du médecin, les hommes
deux francs , les femmes un franc , et cela pendant tout le temps de
leur maladie .

Une caisse d'épargne reçoit à 6 p . 100 l'an , les économies des ou


vriers .

Comprenant toute l'utilité d'attacher à leur usine un personnel sa


tisfait dans ses besoins , matériels et moraux , MM . Menier font chaque
jour des améliorations . En ce moment, un projet de maison de retraite

pour les vieux ouvriers est à l'étude .

Aussi , parmi cette population laborieuse et sédentaire de Noisiel ,


les chômages et les grèves sont complètement inconnus .
Après avoir visité dans tous ces détails cette immense cité ouvrière ,
nous nous sommes rendus à la ferme du Buisson , située à environ
1500 mètres . Avant de décrire l'installation de cette ferme , nous
croyons utile et intéressant de donner quelques détails sur l'étendue et
l'exploitation agricole du domaine .
Borné au nord par la Marne et au sud par la ligne de Paris à Bel
fort, le domaine de Noisiel fait partie du plateau fertile de la Bue : il
est traversé dans toute sa longueur , huit kilomètres , par le chemin de
fer industriel et agricole , qui relie l'usine de Noisiel et la ferme cen
trale du Buisson à la gare d'Emerainville . Il comprend les cinq fermes
de Noisiel, du Buisson- Saint-Antoine, de Lognes, de Segrais et d'Eme
292 Visite à l'usine de Noisiel.

rainville . Sa superficie est de 1500 hectares se répartissant de la ma


nière suivante :
Terres en culture . 730 hect.
Prairies naturelles . 170
Superficie des bâtiments d'exploitation . 5
Bois et oseraies . 340
Parc de Noisiel ..· 90
Parc de Malnoue . 63
Parc de Villiers . 32
Haras de Noisiel . 30
Iles , mares , allées, routes, chemin de
fer, usines et dépendances . 40

L'exploitation est faite directement par Madame et Messieurs


Menier.
Le personnel d'exploitation se compose d'un régisseur général , d'un
comptable et d'un gérant dans chaque ferme.
La comptabilité de tout le domaine est centralisée à Noisiel où se
trouve la direction .
Les terres argileuses compactes forment la plus grande partie du
sol , le sous - sol est généralement glaiseux et imperméable .
La première amélioration apportée a été le drainage que l'on pour
suit activement d'année en année ; actuellement , 500 hectares environ
sont drainés ; le prix de revient du drainage à l'hectare est en moyenne
de 400 francs , prix assez élevé par suite de la nature du sous - sol et
par suite de la présence des roches qu'on y rencontre .
L'assolement est triennal . Les plantes fourragères , trèfles , minette ,
vesce, maïs, etc. , y remplacent la jachère morte .
L'assolement actuel comprend :
Blé 200 hect .
Avoine . 160
Betteraves (à sucre et fourragères ) • 90 -

Luzerne, prairies , fourrages divers . 280

730 hect .

Les betteraves à sucre sont faites sur blé fumé à 40.000 kilos à
l'hectare . Les terres qui leur sont destinées reçoivent en outre , à l'au
tomne, une demi-fumure de 20.000 kilos , entourés avant l'hiver, pa
un fort labour ; puis au printemps, avant l'ensemencement 300 kilos de
nitrate de soude et 900 kilos de superphosphate titrant 14 p. 100 en
viron , d'acide phosphorique . Le superphosphate, le nitrate de soude ,
le plâtre, sont les engrais le plus fréqueminent employés, soit pour les
céréales, soit pour les luzernes.
Visite à l'usine de Noisiel. 293

3
Pour compléter les fumiers des fermes, insuffisants pour les fu
mures, il est acheté chaque année deux millions de kilogrammes de
fumier venant de Paris et livrés sur wagon à la ferme même . Les dé
penses totales en fumier et engrais acheté s'élèvent environ à 40.000 fr .
par an.
Les variétés de blé cultivés sont , comme blés d'automne : les blés
Hallett, Lamed , Datel , et blanc de Bergues ; comme blé de printemps ,
le blé Chiddan blanc de mars.
Les avoines, sont l'avoine noire de Brie, l'avoine grise de Beauce ,
et exceptionnellement l'avoine blanche prolifique du Canada .
Les deux principales variétés de betteraves à sucre cultivées sont ,
issues de la betterave blanche améliorée Vilmorin et de la betterave
blanche à collets verts de Fouquier d'Hérouel . Elles proviennent de
US
graines récoltées à Noisiel et de betteraves mères sélectionnées au
laboratoire .

Les rendements moyens constatés à l'hectare ont été de 21 quin


taux (27 hectolitres) pour le blé, et de 19 quintaux (40 hectolitre) pour
l'avoine .
Les betteraves à sucre donnent un rendement de 28.000 kilos nets
à l'hectare, avec une densité moyenne de 7.6. Les graines de betteraves ,
provenant de 40.000 betteraves mères s'élèvent en moyenne à 6.500
kilos .
Toutes les pailles ou les avoines sont consommées sur place ou par
les chevaux occupés aux nombreux services des établissements une
partie des fourrages seulement est vendue à Paris .
Le blé est vendu à la meunerie qui fournit les magasins d'appro
visionnement de l'usine de Noisiel , dont l'importante boulangerie mé
canique fabrique 1.200 kilos de pain par jour, pour le personnel des
établissements, aux meilleures conditions .
Les bœufs, les vaches , les moutons engraissés dans les fermes,
sont également livrés à la boucherie des magasins d'approvisionne
ment.
Le lait, dont la production annuelle atteint 100.000 litres est vendu
aux ouvriers habitant la cité ouvrière de Noisiel .

Les betteraves sont chargées sur des wagons au bord des champs
sur lesquelles elles ont été récoltés .
Les écuries des fermes possèdent 60 chevaux de trait, la plupart
percherons .

Les bouveries, 80 boeufs de traits , de race de Salers .


Les bergeries, 2.500 moutons , brebis, béliers et agneaux de races
métis mérinos et berrichonne croisés avec des béliers de races dishley
et southdown .

Les étables ne renferment pas moins de 80 vaches , taureaux et


9
294 Visite à l'usine de Noisiel .

génisses de races normande , flamande , hollandaise , schwytz , jerhaise,


mais la race normande y domine.
MM. Menier ont installé à Noisiel un haras qui comprend :
Trois étalons, dont un pur sang, un percheron , un anglais , gros
trait, vingt juments poulinières de races pur sang , demi - sang et per
cheronne, et trente poulains et pouliches de un à trois ans .
L'outillage agricole et des plus complets et les machines les plus
perfectionnées est les plus nouvelles sont employées , notamment :
Huit faucheuses à deux chevaux ; six moissonneuses à deux che
vaux ; deux moissonneuses lieuses ; quatre semoirs à grain ; quatre
semoirs à engrais , des derniers systèmes , et trois machines à battre .
Ferme du Buisson . - La ferme centrale du Buisson , dont les
les bâtiments et les cours occupent une surface de plus de deux hec
tares est située à 1500 mètres de Noisiel sur un plateau qui domine la
Marne, d'où l'on jouit du plus magnifique coup d'œil.
Elle a été reconstruite , il y a quelques années , à la place des an
ciens bâtiments , dont il ne reste plus actuellement que la vieille grange
édifiée il y a un siècle .

MM. Menier, qui ont particulièrement dirigé la construction de la


nouvelle ferme , n'ont rien négligé pour créer une bonne et moderne
installation . Elle est reliée téléphoniquement à l'usine de Noisiel et à
tout le réseau .
Le vaste bâtiment qui occupe le milieu de la cour et sert d'écurie,
bouverie , vacherie , bergerie , a une longueur totale de 85 mètres . Sa
belle charpente en fer est constituée par une série de 26 fermes métal
liques reliées ensemble , d'une portée de 27 mètres et d'une hauteur
au sommet de 13 mètres .
Les murs de remplissage sont faits en briques fabriquées sur les
terres de la ferme à la briqueterie du domaine .
Les écuries , bouveries , bergeries , largement aérées avec une hau
teur de plafond de 5 mètres présentent, dans leur ensemble, un cube
total de 9.000 mètres .

L'aménagement intérieur est tout en ciment et fer, d'un entretien


facile , permettant de tenir tout en parfait état de propreté.
Une double canalisation souterraine reçoit, au moyen de bondes
syphoides , les eaux de lavage qui sont entraînées dans un égout , tan
dis que le purin est amené dans un grand puisard établi sous la plate
forme à fumier .
Les bestiaux sont attachés à une tige en fer, qui se manœuvre
du dehors , afin de pouvoir , en cas d'incendie , les détacher tous à la
fois .
Environ 500 mètres de voie ferrée assurent, au moyen de petits
wagonnets, le service des approvisionnements et des litières , et ser
Visite à l'usine de Noisiel. 295

vent en même temps à alimenter les appareils qui préparent la nourri


‫مة‬

ture du bétail.
Au-dessus des écuries , bouveries et bergeries , est un immense gre
nier, pouvant contenir plus de 100.000 bottes de fourrage.
A l'extrémité de ce bâtiment dans une grande salle de manipula
tion, passe la grande voie ferrée qui relie la ferme du Buisson à la gare
ட்

d'Emerainville ; un quai y a été installé pour expédier ou recevoir les


US marchandises sur wagons .

Parallèlement à ce bâtiment , à 42 mètres de distance et construite


e sur le même type , se trouve la nouvelle grange qui a une longueur
2 ‫نه‬

totale de 137 mètres et qui se compose de 30 fermes métalliques de


re. 18 mètres de portée, d'une hauteur de 12 mètres au sommet.
65

Elle reçoit toutes les gerbes de céréales récoltées sur les terres de
‫نہ‬

la ferme 150.000 environ . Ces gerbes sont battues sur place par une
machine à battre, mue par l'électricité. Cette machine , montée sur
rails se déplace d'un bout à l'autre de la grange , au fur et à mesure du
battage .
Entre ces deux grands bâtiments , et les reliant l'un à l'autre , se
trouvent une série de box , avec pharmacie, infirmerie, pour les bes
tiaux malades ou à l'engrais.
Au nord , se trouvent l'habitation du gérant de la ferme, la laiterie ,
2

le réfectoire des ouvriers , les ateliers de réparations du charron et du


maréchal et des poulaillers très bien agencés .
Une grande fosse à pulpes de 70 mètres de long avec drain collec
teur au milieu , divisée en deux compartiments et cubant 1.000 mètres ,
est reliée par une voie ferrée avec fosses à mélanges établies à proxi
mité des bergeries et des bouveries .
L'outillage de la ferme comprend une batteuse portative à grand
travail de huit chevaux de force, munie
1º D'un appareil lieur pour lier la paille à sa sortie de la machine ;
རན།་སཕོྱ་ྒ

2º D'un élévateur de paille et de foin monté sur des roues , et per


mettant d'amener les bottes dans le grand grenier de la ferme ;
3º D'un coupe- racines ;
40 D'un hache- pailles ;
5º D'un concasseur et d'un aplatisseur pour grains et tourteaux ;
6º D'un laveur de racines avec élévateur de betteraves .
La ferme du Buisson est reliée à l'usine de Noisiel par des câbles
électriques, qui apporte l'électricité nécessaire pour les lampes élec
triques installées à la ferme et pour la machine à battre et le matériel
de manipulation .
L'eau de la Marne y est élevée en charge par des pompes installées
ȧ Noisiel ; une canalisation complète assure la distribution de toutes
parts pour l'alimentation du bétail , les lavages et en cas d'incendie .
296 Visite à l'usine de Noisiel.

Nous rappellerons qu'en 1889 , alors que les splendeurs de notre


Exposition attirait en foule les étrangers au Champ- de - Mars , c'est dans
ce riant domaine de Noisiel , près de cette ferme monumentale du Buis
san, qu'eurent lieu de remarquables concours de machines agricoles .
M. le Président de la République, vint lui -même, au cours de ces
expériences, remettre à Madame Menier , la croix du Mérite agricole ,
hommage touchant et mérité , auquel tout le monde a applaudi .
Après avoir visité la ferme dans tous ses détails, nous trouvons
devant nous une table luxueusement garnie par les soins de Madame
Menier, autour de laquelle M. Logre nous invite à prendre place .
M. Durin, notre président, témoigne à M. le directeur, de tout l'in
térêt et de l'admiration que la visite des usines et de la ferme a ins
pirés aux visiteurs que M. Menier a bien voulu si gracieusement
accueillir. Il remercie M. Logre et M. Dardenne de la peine qu'ils ont
prise de les guider , de leur fournir toutes les explications possibles sur
le travail et l'organisation . Il les prie de transmettre à MM . Menier
les remerciements chaleureux de notre Associaton et de leur exprimer
ses regrets de n'avoir pu les lui adresser à lui -même . Il porte un toast
à ces Messieurs , au directeur de l'établissement et à la prospérité de
l'usine de Noisiel.
M. Logre répond qu'il s'est chargé avec beaucoup de plaisir de
nous recevoir en l'absence de MM . Menier.
Il est heureux de constater que notre visite nous a été agréable
et il se met à notre disposition pour nous donner tous les renseigne
ments complémentaires que nous pourrions désirer . Il invite les mem
bres de l'Association à prendre part au lunch qui leur est offert.
.Mais l'heure du départ approche et le train vient se ranger dans la
cour de la ferme pour nous ramener à Emerainville où nous accom
pagnent MM . Logre et Dardenne. Là , sur le quai de la gare , tout le
monde tient à remercier ces Messieurs de leur bon accueil , et l'on re
part pour Paris , enchantés de la journée dont on gardera un excel
lent souvenir, en conservant précieusement les notices , vues et plans
de l'usine , des maisons ouvrières et de la ferme , qui nous ont été gra
cieusement offerts à notre arrivée .
Nous ne terminerons pas sans adresser un dernier remerciement à
Messieurs et Madame Menier, de la réception qu'ils nous ont faite,
à MM. Logre et Dardenne et à tous ceux qui nous ont servi si obligeam
ment de guides dans ces magnifiques ateliers , sans oublier la Compa
gnie du chemin de fer de l'Est qui nous avait accordé une réduction
de 50 p. 100 pour le trajet de Paris à Emerainville .
H. ROBERT .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 297
1

tre
ADS Visite de l'Association des Chimistes de sucrerie et de distillerie

115.
es. A l'Exposition internationale de l'alcool
ces
le. Au Champ de Mars .
SC

Ainsi que nous l'avons dit dans le Bulletin ( n° d'août 1892) , l'Asso
me ciation des Chimistes de sucrerie et de distillerie a ouvert son Congrès ,
le lundi 11 juillet 1892, à l'Exposition internationale de l'alcool, au
Champ de Mars , Galerie des Machines , où elle a reçu le meilleur
0

DS accueil de la part du directeur, M. J.-P. Roux .


Irv

Après la conférence très intéressante de M. Sorel sur son nouvel


03: appareil à distiller, les membres du Congrès se sont répandus par
Sur groupes dans l'Exposition , visitant les installations qui offraient le plus
we: d'intérêt .
Ter L'Exposition occupe la moitié de la Galerie des Machines , celle qui
a son entrée avenue Labourdonnais et qui regarde la Seine.
Au centre de ce vaste emplacement se dresse une estrade où deux
fois par semaine un orchestre se fait entendre .
-2

Tout autour sont disposés des bars offrant aux visiteurs l'alcool
sous toutes les formes où il est susceptible d'être employé comme
boisson cognac , eau-de -vie , genièvre, bières, vins et liqueurs de
toutes provenances , de toutes couleurs et de toutes .... compositions.
L'exposition des appareils et produits intéressant la distillerie et la
brasserie, occupe surtout la partie comprise entre les bars et la porte
d'entrée de l'avenue Labourdonnais .
Cette exposition est très intéressante . Elle offre au visiteur des
installations qui ont le mérite de la nouveauté, et l'on y voit les ef
forts des inventeurs pour la solution des deux problèmes à l'ordre du
jour dans les multiples industries de la fermentation : la fermentation
au moyen des levures pures et l'obtention des alcools et produits purs
en distillation continue de 1er jet .
Aucune exposition spéciale n'a présenté jusqu'ici autant d impor
tance surtout par le nombre des participants et la quantité d'appareils
et de produits exposés . La plupart des grandes maisons de construc
tions y figurent ; quelques unes cependant qu'on aurait aimé à y voir ,
se sont abstenues .

Malgré le réel intérêt de cette exposition pour les hommes techni


ques, nous sommes toutefois forcé de constater qu'elle laisse pour
ainsi dire le public indifférent . On la visite fort peu . C'est trop loin !
tel est le cri unanime.

Dans cette rapide revue , nous rendrons compte des appareils qui
concernent plus spécialement la grande industrie .
298 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

Les membres du Congrès se sont naturellement rendus tout d'abord


à l'exposition commune des

Maisons A. SAVALLE fils et Cie, de Paris ,

et E. FOURCY et fils et Cie, de Corbehem (Pas -de -Calais).

La solidarité de ces deux maisons est connue de longue date ; aussi


n'est-on pas étonné de voir se confondre leurs marques à l'Exposition
de l'alcool .
Leur installation n'était pas achevée lors de notre visite au Palais
des Machines . Nous n'y avons vu alors que l'appareil à distiller hori
zontal imaginé par notre nouveau collègue M. Sorel , ancien ingénieur
des Manufactures de l'Etat, directeur technique de la maison Savalle,
appareil qui a fait l'objet de la conférence insérée dans le numéro
d'août. C'est une des nouveautés présentées à cette exposition . Un
certificat rédigé par M. Trannin , député du Nord , a été photographié
et indique explicitement les résultats très intéressants obtenus avec ce
nouveau dispositif dans le traitement des moûts épais . Nous avons été
ȧ même d'examiner les flegmes à 60° obtenus . Bien qu'il ne s'agisse
encore que d'un type semi - industriel , type d'essai , nous croyons devoir
le signaler à l'attention de nos collègues , et en augurons bien , surtout
parce qu'il nous paraît devoir rendre de grands services dans la distil
lation des vins épais .
Rappelons sommairement la description de cet appareil et les prin
cipes sur lesquels il repose .
Un cylindre horizontal est divisé en deux parties par un joint hori
zontal par l'axe . Chaque moitié est subdivisée en une vingtaine de
compartiments par des cloisons transversales formant, une fois l'appa
reil monté, autant de chambres : les cloisons inférieures sont munies
alternativement, à droite et à gauche , d'échancrures permettant la cir
culation des liquides , et d'orifices arrondis pour le passage des arbres .
Un ou plusieurs arbres parallèles à l'axe portent chacun un disque
dans chaque chambre , ce disque est muni d'une palette qui passe à une
distance très faible des cloisons et du cylindre , de façon à empêcher
tout dépôt. De plus , chaque fois que la palette sort du liquide , se dé
termine la formation d'une petite vague qui oblige le liquide à passer
par dessus l'échancrure de la cloison dans le compartiment suivant .
Il y a donc circulation d'un bout à l'autre sans que les contenus de
deux compartiments successifs puissent se mélanger accidentel
lement.
La vapeur circule en sens contraire du mouvement des liquides ;
les obstacles présentés alternativement par les cloisons et par les
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool . 299

bard
disques la forcent à lécher leurs surfaces imbibées de liquide , à en
vaporiser l'alcool , en un mot , à produire l'épuisement.
Comme le mouvement de rotation est lent, il ne peut se produire
d'émulsion, et, grâce au mouvement des raclettes , toutes les matières
sont maintenues en suspension et finalement expulsées .
On a d'abord fait des essais sur un petit appareil de ce système ,
qui a permis de traiter indifféremment des moûts de mélasse , des moûts
ause de grains par le malt vert très épais , enfin des lies de vin .
osition L'appareil qui figure à l'Exposition de l'Alcool a fonctionné au
Raquet, chez M. Trannin , député du Nord, sur des moûts de maïs
. Palai
saccharifiés par le malt vert très épais et incomplètement divisés .
er hor
Il a été constaté que , malgré les difficultés d'une installation pro
génieur visoire, le nouveau distillateur continu a épuisé par heure 300 litres
Savalle de moûts, en donnant des flegmes à 60' , qu'il ne s'est pas engorgé,
numer qu'on a pu l'arrêter douze heures et le remettre en route sans diffi
30. [ culté, enfin qu'un lavage à l'eau , sans démontage, l'a complètement
raph nettoyé.
vecd Au reste, l'appareil est exposé tel qu'il était à la fin des essais . Les
deux moitiés du cylindre sont séparées pour qu'on en puisse voir
l'intérieur .
D'après les chiffres ci-dessus on voit que , malgré ses dimensions
Sur exigües, le type exposé peut traiter par 24 heures 7.200 litres de
la dist moûts, soit clairs , soit épais , ce qui correspond à un travail journalier
de 6.000 kilog . de pommes de terre .

espr Etant horizontal, il peut se loger dans un hangar agricole ordi


naire ; n'ayant nulle part de recoins où les dépôts puissent se former,
the il ne peut laisser se produire de croûtes adhérentes ; supprimant le
be á barbotage, il ne peut donner lieu à la formation de mousses et aux
entraînements mécaniques ; présentant un cloisonnement, il permet
MEETS l'épuisement régulier et continu de l'alcool , avec les mêmes quantités
ico de vapeur que l'appareil vertical à plateaux .
bres Son fonctionnement est basé sur ce qu'un liquide chaud, étalé en
couche mince, en contact avec un courant de vapeur alcoolique , se
ispe
met instantanément en équilibre avec elle , et la vapeur du courant
ecker prend la composition de celle qui se dégage du liquide.
se de A côté figurent les appareils correspondants de cuison et de sac
asser charification par le malt, ce qui permet de juger des dimensions à donner
OL à un atelier agricole correspondant à ce travail .
L'exposition des maisons Savalle et Fourcy comprend en outre plu
US$
l sieurs autres appareils .
20ta
Tout d'abord un régulateur de vapeur type Savalle modifié par notre
nouveau collègue, M. Sorel , de façon à régler en cours de marche la
des
pression de régime des appareils à distiller et à rectifier , et à per
Th mettre :
300 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

1° De demander sans interruption de marche aux colonnes à dis


tiller leur maximum de production .
2ºDe régulariser l'allure des colonnes à rectifier lorsque les résis
tances varient notablement pendant leur fonctionnement, comme dans
le cas de la rectification de l'éther.
Une étagère placée modestement au fond supportait à côté des
appareils de contrôle système D. Savalle, des appareils encore peu
connus, sauf des chirurgiens d'hôpitaux , appareils destinés à la stéri
lisation absolue de l'eau distillée , des instruments et des pansements ;
ils sont dûs aux études faites par M. Sorel , sur l'initiative de M. G.
Pereire, qui lui a construit un vaste laboratoire parfaitement outillé .
A côté figurait un modèle de rectificateur de laboratoire du même
auteur avec dispositifs pour l'extraction systématique des huiles , et
condenseur chaud pour classement des impuretés entrainées . Des
essais en grand vont être faits aux distilleries du Progrès dans le
même ordre d'idée , nous espérons qu'on nous en communiquera les
résultats à la fin de la prochaine campagne .
Nous avons vu avec regret que le vaste terrain retenu par ces expo
sants étaient encore partiellement inoccupé .
Une seconde visite faite à la galerie des machines nous a permis
de constater que maintenant la place est à peine suffisante .
Nous ne décrirons pas les types de colonnes à distiller et à rec
tifier, qui ont fait la gloire des maisons Savalle et Fourcy, et qui , au
jourd'hui sont répandues et connues dans l'univers entier . Citons une
colonne jumelle fonctionnant à feu nu dans laquelle les exposants
ont pieusement réuni les divers détails dùs aux études de trois généra
tions des Savalle et de leurs collaborateurs et montré le parti que l'on
peut tirer d'un appareil distillatoire continu pour extraire de premier
jet des vins malades , de l'alcool chargé de l'arôme du vin, et débarassé
des huiles et éthers désagréables . Il y a là une revue rétrospective des
progrès de notre industrie qui ne manque pas d'intérêt .
Enfin , ces constructeurs consciencieux ont voulu montrer qu'ils
sont capables de répondre à tous les besoins , et ont exposé un ensem·
ble d'appareils à cuire et à saccharifier par le malt desservant l'appareil
à distiller horizontal cité plus haut, qui permet de répondre aux desi
derata de la petite distillerie agricole , et nous paraît résoudre le pro
blème de la distillation des pommes de terre et autres tubercules dans
les conditions les plus simples et les plus économiques . Cette installa
tion très réduite correspond à un travail de 6.000 à 7.000 kil. de
pommes de terre en 24 heures .Les mêmes types amplifiés s'appliquent
au traitement industriel des matières amylacées .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 301

Epuration automatique et continue des alcools


15
Rhums et Eaux-de-vie par 1ere distillation .

Système O. Perrier .
Ter
eas Non loin de l'exposition Savalle et Fourcy, se dresse un appareil à
1. G. distiller qui a tout de suite attiré notre attention par la nouveauté de sa
lė. forme et l'élégance de sa construction . L'inventeur, M. O. Perrier,
mème Ingénieur des Arts et Manufactures, 30, quai de Béthume, Paris,
es, 8 qui était là , a bien voulu nous l'expliquer dans tous ses détails dans
Des une causerie des plus intéressantes .
sle Son appareil a pour but l'épuration automatique et continue des
alcools, rhums , eaux- de- vie par première distillation .
La méthode de distillation mise en œuvre avec le nouvel appareil
est basée sur des principes absolument différents de ceux sur lesquels
reposent les procédés actuellement en usage .
Il s'agit d'obtenir du premier jet et en travail continu des alcools
rectifiés, sans avoir recours à aucune autre opération ultérieure ; cette
épuration s'effectuant en outre d'une façon absolument automatique.
Cette invention est basée sur le fractionnement des vapeurs, et peut
d'ailleurs avoir d'autres applications industrielles , par exemple , dans
S la distillation des pétroles , des méthylènes , etc.
Notre compte-rendu sera pour ainsi dire le résumé de la conférence
que nous a faite M. Perrier et dans laquelle les considérations théori
ques occupent une grande place ; nous demandons pardon à nos lecteurs
M de leur donner tant de développement, mais elles nous ont paru être
intéressantes .
‫ܢܶܐ‬
Pour satisfaire aux véritables conditions réclamées par l'économie
8 industrielle, M. Perrier a voulu grouper en une seule les multiples
opérations que nécessite la préparation des alcools et rendre ce travail
possible chez le producteur lui-même .
Voici quels défauts l'inventeur reproche aux appareils existants , et
par quel ensemble d'observations il a été amené à sa découverte.
Dans tous les appareils , on obtient bien d'une enceinte à l'autre des
produits de plus en plus volatils à mesure qu'on s'éloigue de la source
8.
de chaleur, mais rien ne venant délimiter cette température qui règne
2

dans chaque enceinte, si à un moment donné un régime de température


s'établit, rien ne vient en assurer la fixité.
Que l'on prenne un plateau quelconque de l'un de nos appareils
à distiller ou à rectifier, la température que l'on y observera à un
moment donné ne saurait se maintenir constante qu'à la condition que
10
302 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

les causes multiples qui ont concouru à l'établir restent aussi les mêmes.
Il faudrait donc :
1° Que le moùt fermenté soumis à la distillation, d'une composition.
toujours constante, fùt, en outre , très régulièrement introduit dans
l'appareil et à la même température ;
2° Que l'organe de chauffe put transmettre toujours la même quantité
de chaleur ;
3º Enfin que les vapeurs fussent constamment exposées dans leur
parcours aux mêmes conditions exactes de refroidissement .
Mais que l'une quelconque de ces variables vienne à se modifier , et,
à moins qu'une réaction compensatrice ne vienne très exactement
rétablir l'équilibre rompu , le régime de température antérieurement
établi se modifiera aussitôt, entrainant une variation correspondante
dans la composition des vapeurs qui traversent les diverses enceintes ,
comme aussi dans la nature des liquides qui se trouvent condensés
dans chacune d'elles .
Ce premier exposé semblerait indiquer qu'il n'y a pas de solution
pratique possible, puisque, si parmi ces variables, certaines d'entre
ellespeuvent être rendues sensiblement stables, d'autres , telles que la
composition du liquide en voie de distillation par exemple , sont essen
tiellement changeantes , non pas seulement dans les appareils à recti
fier où cette variabilité est recherchée et obligatoirement incessante,
mais encore dans les appareils continus , dans lesquels cette compo
sition varie dans le cours mème d'une opération.
C'est ici qu'intervient l'idée nouvelle, permettant de régulariser à
étapes fixes la température des fluides , quelles que soient les varia
tions de composition des liquides soumis à la distillation , quelles que
soient les variations de chauffe auxquelles ils se trouvent exposés ,
quelles que soient les variations de température et d'intensité des cou
rants refroidisseurs .
Dans tous les appareils construits jusqu'à ce jour, la condensation
des vapeurs a été provoquée par l'introduction dans les condenseurs.
d'un courant liquide froid , dont l'intensité et le degré de chaleur varient
à chaque instant ; c'est même grace aux variations de ce courant
refroidisseur, que le distillateur arrive par des tâtonnements successifs ,
par des retouches incessantes, à parer aux variations de composition
des vapeurs et à maintenir sensiblement constant le titre qu'il veut
donner à ses produits.
Ce mode d'opérer indique suffisamment qu'aucune des enceintes.
intermédiaires ne conserve de température fixe , qu'aucune d'elles ne
peut faire subir aux vapeurs des analyses toujours les mêmes , et,
comme conséquence , qu'aucun des appareils actuels ne peut opérer de
fractionnement régulier possible en travail continu , puisque dans au
cun d'eux la permanence de régime ne peut s'établir. De là cet inéluc
table recours aux opérations ultérieures.
Visite à l'Exposition internationale de l'aleool. 303
33

DES Pour remédier à ces causes d'irrégularité, et bien faire comprendre


la valeur du nouveau principe , supposons que les vapeurs soient diri
300 gées à travers une série de vases communiquants (appareil Glauber ou
2

435 Woolf), et qu'au lieu d'entourer ces vases de bains à températures


irrégulières et toujours variables , nous arrivions par , un artifice quel
Ale conque, à graduer les températures de ces bains condensateurs , de
manière àles maintenir uniformes et invariables dans chacun d'eux .
Les vapeurs, en arrivant au contact de liquides progressivement
plus froids, mais dont les écarts de températures restent limités et
er,e constants, étant obligées d'identifier leur degré de chaleur avec celui
feren
des divers liquides qu'elles traversent , subiront à leur tour les mêmes
remen
abaissements de températures également déterminés et invariables .
adam
Ces chutes de température à des degrés fixes et constants, amène
276
ront, d'une enceinte à l'autre , la condensation de certains facteurs ga
zeux toujours les mêmes, quelles que soient leurs proportions dans le
courant de vapeur , et avec le régime de température maintenu inva
riable dans chacun des analyseurs , s'établira un régime également in
variable, dans la nature des vapeurs qui le traverseront , comme aussi
dans la nature des liquides qui seront rétrogradés par eux .
Telle est, en peu de mots , l'idée théorique qui a conduit M. Perrier
à opérer progressivement , méthodiquement et à étapes fixes, la classi
fication des vapeurs en travail continu .
Le principe consiste , on le voit , à mettre à profit les écarts de tem
pératures qui existent entre les points de condensation des divers fac
teurs gazeux , pour faire subir au courant de vapeur des chutes de tem
pératures déterminées et constantes correspondant à ces mêmes degrés
de condensation .

Il restait à trouver le moyen pratique de maintenir les divers con


denseurs à des températures progressivement décroissantes , d'en régler
ál'avance les écarts , d'assurer enfin la fixité absolue dans chacun d'eux .
C'est en faisant appel au principe scientifique bien connu de l'inva
riabilité du point d'ébullition des liquides maintenus sous pression et
composition constantes , que M. Perrier pense ètre parvenu à établir
automatiquement et à étapes fixes , des points de régularisation
absolus et immuables dans les températures du courant de vapeur . Il
emploie à cet effet comme bains condensateurs des liquides bouillant
aux températures mèmes qu'il veut assigner à chaque analyseur.
Les nouveaux condenseurs sont composés de vases clos communi
quant seulement avec des serpentins plongés dans des liquides refroi
disseurs quelconques , eaux ou moûts fermentés , qui ramènent aussitô t
à leur condenseur respectif les vapeurs émises , afin d'éviter toute dé
perdition.
Ces condenseurs clos, renferment en conséquence des liquides stag
304 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

nants qui n'ont d'autre renouvellement que celui qui résulte du faible
courant provenant de leurs vapeurs condensées qui retournent à leur
point de départ aussitôt après avoir cédé à leurs réfrigérants respectifs
leur chaleur latente de vaporisation . Ce faible courant réintégré dans
la masse liquide en ébullition est dispersé par le bouillonnement, il
identifie aussitôt sa température avec celle du bain sans modifier en
rien cette dernière , il se charge du calorique transmis par les vapeurs
alcooliques soumises à l'analyse, y puise sa chaleur latente de vapori
sation , pour aller à l'état de vapeur, la céder aussitôt au réfrigérant et
revenir de nouveau à la charge .
C'est, on le voit, un transport de calorique par voie de chaleur la
tente de vaporisation , et la température reste non seulement constante,
mais encore uniforme dans toutes les parties du condenseur. C'est là
le point capital et nouveau , de pouvoir opérer l'évolution condensatrice
à un degré unique, invariable.

C'est cette homothermie, qui met les vapeurs alcooliques automati


quement à l'abri des irrégularités existantes dans les autres conden
seurs dont la température varie d'une couche à l'autre, du haut jus
qu'au bas de chacun d'eux , condenseurs qui sont en outre traversés
par des courants dont l'intensité et la température sont essentiellement
variables .
L'inventeur estime qu'avec les condenseurs homothermes , main
tenus à haute température, les produits les plus volatils restent à l'état
de vapeur , et ne subissent de mouvement partiel de recul , qu'en
raison des pouvoirs dissolvants que les liquides condensés exercent
sur les produits gazeux aux températures fixes auxquelles les main
tiennent les divers condenseurs ; mais c'est là une dissociation inėvi
table du reste mise à profit pour compléter l'épuration .
Bien qu'agissant à une température unique, il ne faudrait pas en
conclure que l'action de ces condenseurs soit limitée à la condensa
tion exclusive d'un courant de vapeurs sensiblement constant dans son
volume, sa composition , ou son degré de chaleur ; leur puissance con
densatrice est tout au contraire , à peu de chose près, illimitée , et à
l'abri des variations qui se présentent dans le courant de vapeur .
Qu'un excès ou une diminution de chaleur vienne , en effet , à se
produire et le liquide condensateur aussitôt impressionné par cette
variation de chaleur qu'il perçoit instantanément, est à son tour soumis
à une ébullition plus ou moins tumultueuse qui se proportionne très
exactement et d'elle-mème au calorique transmis .
L'équilibre de température s'établit donc automatiquement , sans
que jamais la main de l'homme n'ait à intervenir.
Nous signalerons encore dans cette combinaison, la disposition
nouvelle donnée aux analyseurs et à laquelle M. Perrier attache beau
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 305

ble coup d'importance, en se basant sur les considérations scientifiques


suivantes :
eur
tifs Dans la pratique, la condensation des vapeurs s'opérant à l'aide de
ans condenseurs à enveloppe intermédiaire , serpentins ou autres , on pour

1,al rait être amené à conclure que le fait seul d'abaisser le degré de cha
leur des vapeurs à une température déterminée par une méthode
ทั้งนี้

quelconque, devrait suffire à priver ces vapeurs des éléments moins


PUN
volatils que des températures plus élevées auraient déjà dù complète
upore ment condenser. Mais les lois sur les tensions de vapeurs qu'émettent
ante
les liquides à toutes les températures, sont là pour nous faire com
prendre que, si des surfaces métalliques ou autres, maintenues à des
curis
températures déterminées , peuvent abaisser la température des va
istant
C'estd peurs, elles n'ont pas le pouvoir d'empêcher ces produits moins
volatils d'être maintenus dans le mélange gazeux à l'état de diffusion ,
Sa
soit par tension naturelle , soit par voie de dissolution dans les autres
facteurs gazeux .

Pour combattre ces causes d'impureté, M. Perrier fait intervenir le


pouvoir dissolvant des liquides dont l'action viendra compléter celle
due au refroidissement .
A la tendance qu'ont les produits moins volatils à rester incorporés
dans la masse gazeuse par voie de diffusion , il oppose :
1º Le coefficient d'absorption des liquides pour les vapeurs :
2º Le coefficient de solubilité, des liquides entre eux qui diminue
la force élastique des vapeurs émises.
Il se base sur ces deux lois physiques 1° que le coefficient
d'absorption des liquides pour les vapeurs les moins volatiles qui ont
déjà atteint leur point de condensation , est d'autant plus énergique
que ces liquides renferment une moindre proportion de ces produits en
dissolution ;
2° Que la tension de vapeur que peuvent émettre les liquides en
dissolution , diminue à mesure que la proportion de ces liquides dé
croit, l'épanouissement gazeux dû à leur force élastique , étant tenu
en échec avec plus d'énergie par le coefficient de solubilité des
liquides.

On voit donc que dans l'un comme dans l'autre cas , la séparation
progressive de divers produits les moins volatils exige , non seulement
l'abaissement des températures à des degrès fixes et invariables , mais
encore, ces degrès atteints , que l'épuration des vapeurs comporte la
multiplicité de leurs points de contact avec leurs liquides condensés
progressivement épurés et bouillants .
Le fini de l'analyse , en résumé , exige le contact parfait et
direct des fluides exposés l'un à l'autre en marche méthodique et sur
un parcours suffisamment prolongé .
306 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

La disposition théorique rappelée en citant l'appareil type Glauber


n'a donc pas seulement pour but la condensation des vapeurs opérée à
des températures successivement décroissantes au contact de liquides
qui deviennent, par ce fait, de plus en plus alcooliques , elle doit être
considérée comme tout aussi indispensable à l'épuration des vapeurs
à température fixe, par l'application que Wolf en fit plus tard quand il
se proposa de dissoudre les gaz diffusés dans un courant gazeux .
Restait donc à opérer cette convergence de température à des de
grés déterminés et à faciliter cette multiplicité de points de contact par
des moyens aussi rapides que sûrs .
M. Perrier y arrive à l'aide de ses analyseurs composés de simples
récipients remplis de perles .
Les vapeurs tamisées à travers ces véritables filtres sont divisées à
l'infini par ces obstacles qui ralentissent leur vitesse ascensionnelle en 1
les déviant constamment de leur direction.
Ces mêmes obstacles limitent dans les mêmes conditions la rapi
dité de chute des liquides condensés qui tendraient à obéir aux lois de
la pesanteur , et le contact des fluides qui parcourent en sens inverse
ces canalisations capillaires et mouvementées à l'infini , se trouve mul
tiplié par l'émiettement dans lequel ils sont exposés l'un à l'autre
les faibles interstices laissés entre elles par les perles sphéroïdales
se trouvant simultanément occupés par les fluides à analyser des
tinés à réagir les uns sur les autres .
Ces organes de faibles dimensions, sont eux mêmes plongés dans
les bains à températures constantes et remplissent ainsi la double
fonction de condenseurs et d'analyseurs : dispositif de construction
tout élémentaire qui donnerait des analyses rapides et très exactes sans
avoir recours aux hautes colonnes en usage .
En utilisant en effet les enveloppes extérieures des analyseurs à
opérer la déflegmation des vapeurs, la simultanéité de l'action défleg
matrice et rectificatrice concourt, suivant l'auteur , à donner une très
grande puissance d'analyse .
Les condensations s'opèrent ici sur toute la périphérie des analy
seurs , à tous les étages, sous l'influence des bains homothermes qui
président au travail des analyseurs, et par les températures des
apeurs qu'ils maintiennent invariables à l'entrée et à la sortie de cha
cun d'eux , et par la nature des liquides condensés dont il les ali
mentent.
Aussitôt condensés , les liquides sont résorbés dans la canalisation
capillaire et mouvementée de ces véritables filtres , et leur tempė
rature ne s'abaisse jamais au - dessous de celle des vapeurs au travers
desquelles il sont tamisés , condition qui n'est remplie suivant l'auteur ,
par aucun condenseur .
M. Perrier affirme que cet état d'extrême division et la température

NA
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 307

uber élevée des liquides favorisent la vaporisation des produits les plus
ee a volatils, tandis que cette même division des vapeurs au contact des
ides liquides favorise la dissolution des principes les moins volatils qui se
être trouvent encore dans le mélange gazeux .
eurs Ce serait de cet échange moléculaire et complet que résulterait le fini
nd il de la rectification . Mieux dégrossies dans le bas sans avoir aucunement
ȧredouter des excès de condensations provoquées par les liquides froids ,
; de les vapeurs ne sont plus tenues de rencontrer dans le haut ces abon
÷

t par dantes rétrogradations froides destinées à combattre par un brusque


abaissement de température, l'excédant de calorique qu'elles ont à
uples perdre, ainsi que la surabondance de produits moins volatils qu'elles
entraînent.

réesi Contrairement à ce qui se passe dans toutes les colonnes actuelles


Teen qui reçoivent les flots de rétrogradations tièdes , à la partie supérieure ,
au point même d'émergence des vapeurs , le nouvel appareil opère la
condensation et l'analyse progressive des vapeurs sur tout leur
22K 8433

parcours .
Dans les appareils ordinaires, un travail trop brusque pour être régu
lièrement fait , est réservé aux derniers plateaux , en raison de l'écart de
températures qui existe entre les fluides qui ne se croisent qu'à la
faveur de la vitesse de dégagement des vapeurs et de l'insuffisance de
leurs points de contact . Dans le nouvel appareil la répartition du travail
est faite en vue d'une analyse méthodique et régulière , qui est d'autant
mieux finie , que, mieux préparée dès le début, elle devient plus lente et
partant plus précise et plus délicate à l'approche du terme final.
OC
leuc Ainsi qu'il ressort des explications et des théories précédentes ,
développées par l'inventeur, le nouvel appareil est donc composé de
groupes analyseurs comprenant chacun :
1º Un condenseur à température uniforme et constante ;
2º Un analyseur moléculaire à contact direct.
Chacun de ces groupes analyseurs reste affecté à l'analyse de cer
tains produits, à l'exclusion des autres , en raison de la température in
variable qui limite l'étendue des analyses que chacun d'eux a
les analy. mission d'effectuer . Les bains à températures constantes veillent

hermes q comme autant de régulateurs à ce que les cycles d'évolution des


divers produits volatils restent délimités, qu'ils ne puissent che
"atures
tedecha vaucher les uns sur les autres ; l'invariabilité de température des con
lesall denseurs livrant à certains produits volatils, toujours les mêmes , un
facile passage inflexiblement refusé aux autres produits moins volatils .
M. Perrier établit de la sorte des étapes de fractionnement et d'ana
emps lyse à des températures déterminées et uniformément invariables pour
rave arriver au classement des divers facteurs gazeux dans leur ordre de vo
auteur latilité, avec une précision d'autant plus grande que la température des
divers condenseurs homothermes peut être réglée par fraction de degré .
C'est par la coopération du régime de température et du régime
படிமையன
SMITTYBAGS
WANAFUUCHU
CONVENI
Fig
.9
1
‫ܒ‬

10
PROTOTOT
O
9$
310 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

d'analyse , rendus invariables dans le courant de vapeur d'un analyseur


à l'autre, que M. Perrier arrive à la rectification continue par
première distillation.

Fig. 20.

Nous signalerons encore une particularité ingénieuse des appareils


Perrier ils sont tous pourvus d'un régulateur automatique d'in
troduction du moût dans l'appareil .
Cet organe, très simple et très pratique, est constitué par un sensi
bilisateur impressionné par les variations de température des vapeurs
se rendant aux analyseurs . Le sensibilisateur ouvre et ferme la valve
d'introduction du moût fermenté afin d'assurer ainsi la constance de
température .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool . 311

L'inventeur estime que son appareil installé dans une distillerie


agricole donnera au fermier, en 1er jet, c'est-à - dire par une seule dis
tillation , de l'alcool épuré de 1re qualité, ne lui coûtant pas plus cher
que les flegmes qu'il produit actuellement. La distillerie agricole béné
ficierait ainsi des frais et bénéfices que comporte la rectification .
Nous avons été à même de suivre une opération de distillation pra
tique avec l'appareil Perrier, à Epinay- sur- Seine .
L'appareil qui a fonctionné sous nos yeux et qui est représenté fi
gure 19, était alimenté avec des flegmes . Aux éprouvettes on recueil
lait simultanément des mauvais goûts de tète (en a) , des mauvais
goûts de queue ( en b) , de l'alcool pur à 95º (en c et d) .
Notre opinion est que l'appareil Perrier est parfaitement capable de
produire, en 1re distillation , des alcools rectifiés à haut degré . Est- il
capable de produire des alcools absolument neutres, extra, en un mot,
des alcools susceptibles d'être vendus avec prime ? Nous ne le
pensons pas . Mais nous estimons que la production en 1er jet d'al
cool industriel , d'alcool de cote , est déjà un beau succès .
La figure 19 représente l'appareil destiné à la production des alcools.
d'industrie , alcools obtenus rectifiés par 1re distillation.
La figure 20 représente l'appareil spécialement destiné à l'évapora
tion directe des esprits obtenus avec les boissons fermentées, trois- six ,
rhums et eaux-de vie . Cet appareil est celui qui figure à l'Exposition,
il comporte un analyseur spécial destiné à recueillir les produits ænan
tiques, produits précieux que les appareils à distillation continus ,
connus jusqu'à ce jour, étaient impuissants à recueillir. Sa construc
tion élégante, irréprochable, nous fait un devoir de citer le cons
tructeur de cet appareil , M. Privat, ingénieur- constructeur à Bordeaux .
Nous ajouterons , enfin , que ce procédé de fractionnement peut être
employé à distiller et à classer différents autres produits, tels que les
hydrocarbures, le méthylène , l'acide acétique , etc. , etc ..., qui ne pré
sentent pas, à beaucoup près , les mêmes difficultés de séparation que
l'alcool .

M. EGROT, constructeur, 11 , rue Mathis, Paris .

En entrant par l'avenue de Labourdonnais , dans le Palais des


Machines , la première Exposition qui frappe les regards est celle de
la maison Egrot, dont il est inutile de faire l'éloge, tant sa réputation
est grande dans tous les pays où l'on fabrique l'alcool et des liqueurs .
La principale pièce de cette Exposition est un appareil de distilla
tion continue, système Egrot, permettant de travailler par 24 heures
500 hectolitres de jus fermenté, et produisant de l'alcool à 90° . Des
312 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

appareils établis par le même constructeur permettent de distiller


1.200 hectolitres de jus fermenté en 24 heures .
Les appareils de distillation continue imaginés par M. Egrot ont été
établis dans le but de réduire le nombre des plateaux et les dimen
sions générales de l'appareil, tout en assurant l'épuisement complet
du liquide soumis à la production d'eaux -de - vie ou de trois- six de
très bonne qualité .
Ce résultat est principalement obtenu par la construction spéciale
des plateaux de distillation , dans lesquels le chemin parcouru par le
liquide à distiller est considérable en même temps que les vapeurs
alcooliques , divisées par un grand nombre de petits bouilleurs , sont
soumises à un lavage énergique , qui produit un enrichissement
rapide .
Le nombre des plateaux n'est que de 4 à 6 , suivant la richesse du
liquide à épuiser, tandis que les autres systèmes de colonnes employés
nécessitent 18 , 20 , 25 plateaux et plus .
La pression dans la colonne se trouve donc diminuée de beaucoup,
ce qui permet un travail plus régulier, une production meilleure, et
moins d'entraînement de vapeurs vésiculaires . Enfin , les frais d'ins
tallation ainsi que les frais de transport sont rendus beaucoup
moindres .
Les hautes récompenses obtenues par l'appareil Egrot et les très
nombreuses applications qu'il a reçues sont la meilleure preuve de
sa supériorité .
Les appareils sont destinés à effectuer d'une manière continue
l'extraction de l'alcool contenu dans un liquide . Le liquide entre d'un
côté et sort par l'autre complètement épuisé, pendant que l'acool est
recueilli à un degré plus ou moins élevé , suivant l'emploi qu'on veut
en faire .
Les matières que l'on distille sont généralement les suivantes :
Le vin ou les piquettes, obtenus par le lavage des marcs et des
lies , dont on fait soit de l'eau - de -vie à 60 ou 70° , soit du trois - six
à 80 ou 90°.
Le cidre, dont on fait une eau- de-vie spéciale, à 60° environ , les jus
alcooliques provenant de la fermentation des fruits : prunes,
dattes, etc...
Le jus de la canne et la mélasse qui donnent le rhum et le tafia .
Enfin , les betteraves, topinambours , grains , riz , etc. , dont le jus
est d'abord rendu clair, et que l'on transforme en flegmes , dont on
fait ensuite, par l'appareil de rectification , de l'alcool neutre raffiné , etc.
Selon qu'il s'agit de travailler telle ou telle de ces matières , le cons
tructeur a apporté certaines modifications à l'appareil primitif dont
nous donnerons d'abord la description .
La figure 21 représente l'ensemble d'un appareil de distillation
continue, système Egrot, à vapeur .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 313

Il se compose , comme tous les appareils similaires, de 4 parties


essentielles :
La chaudière, où le liquide à distiller est porté à l'ébullition .
33

La colonne, où les vapeurs alcooliques sont concentrées et pu


rifiées .
Le chauffe - vin et le réfrigérant, qui analysent les vapeurs alcco
liques et les condensent ensuite.
ciate
La particularité la plus remarquable de cet appareil réside surtout
ar le
dans la disposition intérieure de la colonne et aussi dans l'heureuse
eurs
proportion de ses diverses parties ; ils assurent l'épuisement complet
1 Sont du vin soumis à la distillation .
sement
La colonne est formée de 4 ou 6 plateaux superposés , montés sur
la chaudière , qui est placée dans un fourneau , ou reçoit un serpentin
sse d
dans le cas du chauffage par la vapeur.
ployés

lucoup.
E
eure,et
is d'ins
eauco

les tr
preuve

e contin
In
entre
l'acool
qu'on v
flachul

antes:
A
rcsetdes
trois-six m m
m m
E
,les
s
prese ,

tafia. Fig. 21 Fig . 22


it le jus
dont on
La figure 22 représente en plan et en coupe la disposition d'un
finé, etc. plateau.
le cons Les flèches indiquent la marche de la matière dans le plateau ;
itif don
en A, elle arrive du plateau supérieur et circule jusqu'en B, en se trou

istillation vant chicanée à chaque instant par de petits bouilleurs m qui donnent
passage aux vapeurs produites dans la chaudière et dans les plateaux
supérieurs .
314 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

En B, le liquide change de direction ; il tombe dans un canal


moins élevé que le premier, et le parcourt jusqu'en C , et ainsi de suite
de C en D , et de D en E.
En E, la matière à distiller est arrivée au centre du plateau , et, en
même temps , au point le plus bas de cette série de cascades ; un tube
coudé la conduit de ce point au point A du plateau inférieur .
La surface du plateau est donc utilisée de telle sorte que le vin y
parcourt un chemin très long ; de plus, la disposition en cascades lui
permet d'effectuer ce long parcours dans un temps très court ; enfin,
le grand nombre de petits bouilleurs m , interposés sur le passage du
liquide , le divisent, le brassent et font que toute la masse du liquide
est bien exposée aux vapeurs montantes .

Pour mettre l'appareil en marche, il suffit de remplir le bac Z du


vin ou du jus que l'on veut distiller , au moyen d'une pompe ; puis
après on ouvre le robinet T , qui laisse couler le vin dans le réfrigé
rant G, le chauffre- vin F et les plateaux de distillation AAAA , en
ayant soin de remplir également la chaudière A' .
Quand l'appareil doit marcher à feu nu, on remplit la chaudière
A' avec de l'eau , en l'introduisant par le tampon a , puis on chauffe ;
l'eau de la chaudière entre en ébulition , et les vapeurs qu'elle fournit
passent à travers chacun des plateaux de distillation AAAA , et
pépouillent le vin de l'alcool qu'il contenait ; de là les vapeurs alcoo
liques s'élèvent dans la colonne à rectifier D, où elles se rectifient, puis
arrivent dans le serpentin rectificateur contenu dans l'enveloppe F , en
passant par le tuyau E ; enfin , les vapeurs alcooliques après avoir été
plus ou moins déflegmées dans ce serpentin , et à la volonté de celui
qui conduit l'appareil , arrivent dans le serpentin réfrigérant contenu
dans l'enveloppe G , pour sortir à l'état de liquide reçu dans l'éprouvette
V où se trouve un pèse -alcool qui marque le degré auquel arrive l'eau
de - vie ou alcool .

Le vin suit une marche en sens opposé à celle de l'alcool , on l'in


troduit dans l'appareil en ouvrant le robinet à cadran T; l'entonnoir
J qui le reçoit, le porte à la base de l'enveloppe G. Le vin après avoir
soulevé successivement toutes les couches de liquide contenues dans
les enveloppes G et F, se déverse à la partie supérieure du chauffe- vin
par le tuyau K, qui le porte dans le premier plateau de distillation A ,
où après avoir parcouru toutes les galeries , il se déverse sur le
deuxième plateau , et successivement sur les autres jusque dans la
chaudière A ' , d'où il s'échappe en E, à l'état de vinasse , complètement
épuisé.
Le vin, en parcourant les galeries intérieures , dont se trouvent
formées les plateaux AAAA , rencontre une grande quantité de petits
bouilleurs qui divisent fortement la vapeur en distillation et agitent
7
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 315
-

sans cesse le vin , ce qui fait que ce dernier se dépouille facilement de


A

l'alcool qu'il contient et que les produits obtenus sont d'excellente qualité .
Et ce fait est facile à expliquer, si l'on considère que le vin , pour
subir un épuisement complet, ne séjourne pas plus de dix à quinze
minutes ; il a très peu subi l'action calorifique , et les huiles empyreu
matiques ou mauvais goût n'ont pu se former et passer avec le produit ;
c'est sur ce fait que reposent les avantages de cet appareil (distillation
prompte sous un petit volume . )
Quand les vins ou jus fermentés quelconques que l'on veut sou
mettre à la distillation sont très alcooliques , et qu'ils surpassent 10 °
centigrades, il peut devenir nécessaire de mettre un ou plusieurs pla
· teaux en plus pour le parfait épuisement des vinasses .
I
Le petit volume et la grande simplicité de construction que com
porte cet appareil en rendent le montage très facile .
L'assujettissement des deux pièces principales , la chaudière et le
condenseur-chauffe- vin , en est très commode , tous les deux étant
placés verticalement sur des massifs faciles à éleverles tuyaux de
raccordement peu nombreux offrent moins de difficulté pour le mon
tage .
L'appareil n'étant composé que de 4 à 6 plateaux , suivant la
richesse alcoolique des vins , la distillation s'opère sous une pression
extrêmement faible , par conséquent sans soulèvement, sans craindre.
que les vins , soulevés par une agglomération de vapeur ou la formation
des mousses , ne sortent au lieu de l'alcool . C'est là, comme on sait, une
pierre d'achoppement pour bien des appareils , et cet effet est complè
tement évité dans celui-ci ; il n'existe jamais une assez grande quantité
de vin en distillation , et ce dernier est trop vite épuisé pour que la
mousse vienne à se former et à obstruer les conduits .

En raison de la colonne de rectification placée sur la colonne à dis


tiller et des rétrogradations du chauffe - vin le degré du produit peut
acquérir une force notable et l'alcool peut sortir de 70 à 90° . Du reste ,
degré alcoolique est facultatif, et s'établit à la volonté du dis
cell
ti ateur .

Pour qu'un appareil soit bien applicable dans la pratique , il faut


qu'il soit d'un nettoyage facile . Dans celui-ci , il suffit de démonter les
4 ou 6 plateaux , d'en rincer parfaitement l'intérieur et de les remonter ;
en effectuant ce nettoyage tous les deux mois, on se trouve dans les
meilleures conditions pour obtenir d'excellents produits . Pour les
appareils de grande dimension , ou ceux appelés à distiller des ma
tières semi-fluides, il existe à chaque plateau une ouverture s'ouvrant
et se fermant avec la plus grande facilité pour opérer le nettoyage plus
fréquemment et sans démonter les plateaux . Le chauffe- vin porte à
sa partie inférieure une boite à vin qui facilite l'enlèvement du dépôt
316 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

qui se forme à sa base . La chaudière porte un tampon pour faciliter


son nettoyage tous les serpentins sont également montés dans leur
enveloppe à l'aide de raccords , de sorte qu'en cas de nettoyage complet
de ces serpentis , et si on veut enlever la croûte tartreuse qui les en
toure et empêche l'action réfrigérante, on peut retirer ces serpentins
de leur enveloppe sans avoir recours à des ouvriers spéciaux .

Jusqu'au nº 5 (distillant 20000 litres de vin en 24 heures ), les appa


reils peuvent être chauffés à feu nu ou à la vapeur indifféremment.
Les nºs 5 et au-dessus ne peuvent fonctionner qu'à la vapeur, qui, dans
tous les cas , présente le grand avantage de la régularité, un des élé
ments les plus essentiels du bon fonctionnement de tous les appareils
à distiller .

Pour les grands appareils , installés souvent comme annexes à des


sucreries de cannes , où se perd à profusion la vapeur d'échappement
des machines à vapeur , on réalise une économie en utilisant cette va
peur d'échappement au chauffage de l'appareil à distiller. La maison
Egrot a installé un appareil de sa construction , nº 10, chauffé par la
vapeur d'échappement dans la sucrerie de la compagnie Marseillaise
de sucrerie coloniale à La Guadeloupe .

Les appareils de distillation continue système Egrot sont disposés


pour fonctionner sans nécessiter d'eau pour leur refoidissement .

Cependant, dans certains cas, il peut être avantageux , lorsque


l'on a de l'eau à sa disposition , d'augmenter la puissance de réfrigé
ration de l'appareil . Ce cas a été prévu , et , l'appareil est disposé (à
partir du n° 2 seulement) de façon à ce qu'on puisse diviser le réfrigérant
en deux parties , l'une refroidie par l'eau , l'autre par le vin.
Cette transformation de l'appareil se fait très rapidement par le
desserrage de deux pièces accessoires .
Le nombre de plateaux dont se compose ordinairement l'appareil
continu est calculé pour le travail des vins marquant 8° centésimaux .

Lorsqu'on a à distiller des jus fermentés marquant plus de 8°, il


est nécessaire d'augmenter le nombre de plateaux et de modifier les
proportions de certaines parties de l'appareil . Généralement, on ajoute
un plateau supplémentaire par deux ou trois degrés d'augmentation .
Ainsi, pour distiller des vins à 14° , il faudra un appareil comportant
au moins deux plateaux supplémentaires .

L'appareil Egrot ordinaire produit des eaux-de-vie dont on peut


faire varier à volonté le degré , depuis 60 jusqu'à 80° . Pour obtenir des
alcools à un degré supérieur, il est nécessaire d'ajouter à l'appareil le
chapiteau rectificateur avec lequel on obtient de premier jet des al
cools marquant 90°.
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 317

Liter
eur La figure 23 montre l'appareil de distillation continue muni du cha
piteau rectificateur A, qui remplace le chapiteau de l'appareil ordi
let
naire A cet effet, un robinet à cadran a est fourni avec cette pièce .
en
Ins L'appareil de distillation muni du chapiteau rectificateur doit être
muni d'un plateau supplémentaire , sans lequel l'épuisement ne serait
pas assuré.
08
nt.
A

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ls

1:

00
L

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L.TATINEUR

Fig. 23 ' Fig. 24

A côté de l'appareil distillant 50,000 litres en 24 heures , s'en trouve


P

un autre, de très petites dimensions, monté sur un fourneau en tôle , et


distillant en 24 heures 400 litres de vin . Ces petits appareils sont éta
les
blis d'après les mêmes principes que les grands , et donnent des pro
ite
27

duits de mème qualité .


0.
Pour faciliter la distillation des vins dans les grandes exploitations ,
31
la maison Egrot a créé un type d'appareils de distillation continue
montés
sur roues , facilement transportables , représenté par la
figure 24 .

A côté de ces appareils , spécialement établis pour la production en


grand de l'alcool , nous en voyons d'autres , dits « Alambics brû

leurs », employés dans les campagnes pour brûler » les vins, les
mares, les fruits, et en général tous les produits fermentés .
11
318 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

Notre attention a été particulièrement attirée par l'ingénieux sys


tême de basculement consistant en une came fixée à la chaudière de
l'alambic et roulant sur une console rivée au fourneau . Ce système,
figure 25, est reproduit des deux côtés de la chaudière , et il suffit d'un
effort très faible sur un levier fixé à la chaudière pour produire le bas
culement . La chaudière entraine avec elle une partie de la tôle du
fourneau , découpée suivant un gabarit convenable. Cette disposition
permet une manipulation très faible des marcs , des fruits et des
plantes qui sont déchargés instantanément . Dès qu'une opération est

EGROT
PARIS

LO

~ OJES
~P

Fig. 25

terminée, l'appareil est prêt pour l'opération suivante ; il n'y a donc


aucune perte de temps.
Nous avons aussi noté sur les mêmes & alambics brûleurs » la fer
meture hermétique du couvercle au moyen de verrous « système El
Grot », disposés en nombre convenable autour du chapiteau . Ces ver
rous sont composés d'un ergot saillant sur un rebord en fer au chapi
teau en cuivre et d'un disque tournant autour d'un axe fixé au bord de
la chaudière . Ce disque présente une rainure excentrée dans laquelle
s'engage l'ergot du couvercle . En faisant tourner rapidement le disque
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 319

X STS
au moyen d'une queue venue de fonte en même temps , on produit un
ère de
serrage énergique du rebord du chapiteau dans une gorge ménagée
stème
sur le bord de la chaudière et garnie intérieurement d'un caoutchouc .
i d'a
Par ce moyen, il n'y a à redouter aucune perte d'alcool par le joint
le bas
de la chaudière , ce qui se produit le plus souvent avec les autres modes
ôle du de fermeture .
OSILICE
Les
et des vapeurs alcooliques s'engagent dans un « déflegmateur * dis

onest posé à demeure au-dessus de la bâche du serpentin . Le couvercle de


la chaudière ne présentant aucune complication est très léger , d'une
manoeuvre facile et rapide , ce qui contribue à abréger la durée des
opératio ns. Le déflegmateur Système Egrot » se compose de deux
sphères concentriqnes : la sphère intérieure est parcourue par un cou
rant d'eau qui , à sa sortie de la sphère intérieure , se répand sur la
sphère extérieure ; celle- ci , pour assurer une bonne répartition de l'eau
est recouverte d'une toile à mailles très làches . En même temps que
l'eau se
répand sur cette surface , elle se vaporise en produisant un
refroidissement énergique . Les vapeurs alcooliques circulent dans l'es
pace compris entre les deux sphères et, au contact de cette double
paroi refroidissante , elles se dépouillent d'une partie de la vapeur d'eau
qu'elles entraînent et qui, à l'état d'eau condensée , rétrogade dans la
chaudière .

Les vapeurs alcooliques riches continuent seules et s'engagent dans


les serpentins .

Il est ainsi possible , en distillant des vins à 6 ou 7° de produire de


1" jet de l'eau - de - vie à 60-70° , livrable directement à la consommation .
Les alambics brûleurs sont de deux sortes, ou à flamme directe , ou
åbain- marie. Dans ce dernier cas, la chaudière en cuivre jouant le
rôle de bain-marie plonge dans une chaudière en tôle remplie d'eau
.
jusqu'à un niveau convenable et chauffée directement.
Cette chaudière , timbrée à 0 k. 500 est munie des soupapes de
sûreté et des robinets de jauge imposés par les règlement .
L'ensemble de la chaudière en tôle et du bain-marie basculant sur
le fourneau convient spécialement à la distillation des cerises , des
prunes, et en
général , de toutes les matières qui ne peuvent pas sup
porter la température des parois surchauffées .
brûlIleuest possible d'ajouter , à volonté, dans la chaudière de l'alambic
r soit un
panier métallique renfermant les matières à distiller et
les empêchant de venir au contact des parois , soit un agitateur pour
remuer constamment les matières boueuses comme les lies de vins où
les moûts de grains .
Ces alambics brùleurs se montent sur roues et nous avons eu
chambr
sous les ières
yeux un type très intéressant de brûleur mobile, muni de
4 articul ées pouvant s'allonger ou se raccourcir pour
7

320 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

mettre l'appareil de niveau (fig . 26) . Une petite pompe permet d'élever
l'eau au-dessus de l'appareil et simplifie beaucoup la manoeuvre.
La dernière création de la maison Egrot consiste dans un alambic
spécial dit " multiplex » se composant d'une chaudière basculante ,
montée sur fourneau et de 2 chauffe- vin avec colonne de rectification
et chapiteau rectificateur . Ce nouvel alambic distille des matières fer
mentées de toute nature . Avec le vin, il produit de l'eau- de - vie de qua
lité extra- fine à 60-65° et c'est en distillant des vins d'Armagnac qu'il
a obtenu le premier prix sur ses concurrents charentais au Concours
d'Alambics de Mont-de-Marsan (Ministère de l'Agriculture).

WctorRose

Fig. 26. Fig. 27.


2

Le même appareil peut distiller des marcs , des fruits , des plantes ,
des matières aromatiques quelconques .
Il permet d'obtenir directement de premier jet par la distillation des Je
jus fermentés à 6 ou 7° de l'alcool fin rectifié à 95° .
Il rectifie les flegmes , en fractionnant les produits de tête.
Il fonctionne sans consommer d'eau quand il produit de l'eau -de
vie et n'en consomme que très peu quand il produit de l'alcool rectifié .
Nous l'avons vu monté sur roues , ce qui le rend très pratique pour
la distillation ambulante . A
Enfin, la maison Egrot, qui possède à son actif l'installation des
plus grands laboratoires de distillateurs-liquoristes a exposé au Palais
du Champ-de- Mars un laboratoire composé simplement d'un alambic
et d'une bassine à vapeur avec réfrigérant distribuant l'alcool distillé P
dans 2 récipients à esprits avec éprouvette à cloche de cristal, niveaux
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 321

en verre et règles divisées , le tout d'une construction parfaite et du


plus gracieux effet .
Un générateur de vapeur également construit dans les ateliers de
la maison accompagne le laboratoire .
Cette exposition est complétée par un appareil à pasteuriser les
vins, système Houdart, ( fig. 27. ) construit par la maison Egrot.
Le pasteurisateur Houdart, très puissant , sous une forme peu en
combrante, a obtenu depuis quelque temps surtout la faveur des plus.
grands négociants en vins .
Il a l'avantage de pasteuriser le vin sans modifier son bouquet et
sans nuire à aucune de ses qualités .
L
Cet appareil peut en effet se régler avec la plus rigoureuse préci
sion . La température de stérilisation se maintient invariable pendant
le fonctionnement du « pasteurisateur au moyen d'un système de
réglage qui rend inutile l'intervention d'un surveillant quelconque .
D'un autre côté, les surfaces de chauffes sont calculées de telle façon
que le vin à sa sortie a une température supérieure seulement de 5º à
6º à la température d'entrée . Il en résulte qu'il n'y a pas refroidisse
ment brusque ni jaunissement, défauts qui sont en général reprochés
aux appareils de ce genre.
Le chauffage du vin se fait au moyen d'un thermo- syphon, de sorte
que tout goût de « cuit » est évité .

M. DEROY fils aîné, 73 , rue du Théâtre , Paris .

M. Deroy fils aîné, constructeur à Paris, a une exposition très


complète d'alambics de tous genres dont le brillant des cuivres est un
charme pour l'œil .
La maison Deroy dont la réputation n'est plus à faire, construit
spécialement et surtout des appareils pour la fabrication du tafia, du
rhum, des eaux -de - vie de tous genres , de raisin , de marcs , de cidres ,
de poires, de fruits. de miel, etc. , pour la distillation de l'eau , des es
sences, etc. Elle a un nombre considérable de modèles très perfec
tionnés .

Nous signalerons un appareil à distillation continu (fig . 28) de


construction simple et de nettoyage facile et rapide, produisant en
grande quantité des eaux-de-vie ou des rhums dont les mauvais goûts
de tête et de queue peuvent être éliminés au fur et à mesure, afin de
recueillir des produits fins comparables à ceux que fournissent les
appareils de rectification .

M. Deroy a voulu résoudre le même problème que M. Perrier , en


prenant une autre voie.

L'appareil Deroy a 4 chaudières, 1 , 2 , 3 et 4 , mais le nombre de


322 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

celles-ci peut varier suivant le fractionnement à opérer. La disposition


des chaudières en gradins, sur le dessin , fait mieux comprendre la
marche de l'alambic. Dans la pratique , on place les chaudières sur un
plan horizontal ; la circulation de la première, où arrive le vin , à la
dernière, d'où s'échappe la vinasse épuisée, s'opérant alors par suite
de l'équilibre de niveau qui tend toujours à s'établir dans les vases
communiquants .

46

16
5
25 28

26 DERDY
PARIS 27

44 30 33

17

18 52
10 23

53
24
13

38
45

TURISISHATRON
40 42

LONDER

Fig. 28.

Chaque chaudière est munie d'une galerie en spirale dans laquelle


serpente un tuyau de chauffage ayant un robinet d'entrée de vapeur 5,
6, 7, 8, et un robinet de purge 9, 10, 11 , 12. Les chaudières sont reliées
entre elles par les tuyaux de communication 13, 14, 15 et avec le
chauffe- vin par le tuyau de trop - plein 16 ; elles sont recouvertes par les
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 323
t

tion chapiteaux-rectificateurs 17 , 18 , 19 , 20 à joint ordinaire à serres ou à


boulons ou à joint hydraulique double . Sur lesdits chapeaux reposent
' UL des lentilles de rectification 21 , 22 , 23, 24 d'où partent les cols-de - cygne
25, 26, 27, 28 aboutissant à quatre tours de serpentins placés dans le
chauffe-vin 29, les sorties 30, 31 , 32 , 33 de ces serpentins , sont reliées
aux serpentins refroidisseure 31 , 35 , 36 , 37, insérés dans le réfrigé
rant 38. A la sortie de ces serpentins sont les éprouvettes 39, 40, 41 ,
42, où l'on constate le degré. La cuvette 43 alimente de jus fermenté ,
par le tuyau 44, le chauffe - vin 29 dont le trop - plein se déverse , par le
tuyau 16, dans la chaudière 1. Le liquide passe de là dans les chau
dière 2 , 3 et 4 par les tuyaux de communication , et s'échappe de la
dernière, complètement épuisé, par le tuyau d'évacuation 45 .
Le chauffe-vin porte un tuyau de sûreté 46 se terminant à un ser
pentin spécial placé dans le réfrigérant 38 .
Le vin ou le jus fermenté arrive dans le chauffe- vin 29 par le
tuyau 44 de la cuvette 43. Là , au contact de la chaleur rayonnée par
les quatre serpentins dans lesquels passent les vapeurs provenant des
quatre chaudières, il s'échauffe ; puis, passant par le tuyau 16, gagne
la chaudière 1 et circule dans la spirale intérieure . Il passe ensuite par
le tube 13 pour gagner la spirale de la chaudière 2 , en ressort par le
tube 14, arrive dans la spirale de la chaudière 3 et passe par le tube
15 dans la spirale de la chaudière 4 , pour s'échapper définitivement par
le tube 45 .

Pendant ce long parcours , les vapeurs alcooliques du vin en distil


lation se sont dégagées, savoir :
Celles emportant les éthers « mauvais goûts de tête » de la chau
diére 1 , d'où elles s'échappent par le col - de -cygne 25 , pour être re
cueillies condensées à l'éprouvette 39 ;
Celles composant l'eau-de- vie bon goût » des deux chaudières
centrales 2 et 3 , pour être recueillies condensées aux éprouvettes 40
et 41 ;

Celles chargées d'huiles lourdes « mauvais goût de queue » de la


chaudière 4, pour être recueillies condensées à l'éprouvette 42 .
Lorsque la proportion de mauvais goûts de tète est relativement
faible, on place un serpentin de chauffe dans le haut du chauffe - vin , de
façon à extraire directement de cet organe les parties éthérées ou mau
vais goûts de tête . Le produit de la première chaudière peut ainsi ètre
classé aux bons goûts .

Des chapiteaux rectificateurs 17 , 18 , 19 , 20 et des lentilles de rec


tification 21 , 22 , 23, 24, permettent d'élever ou d'abaisser à volonté le
degré de l'eau -de -vie .

On conçoit facilement l'avantage considérable qu'offre l'emploi de


cet appareil qui permet, en distillation continue, le fractionnement des
mauvais goûts , lequel est absolument nécessaire pour la production .
1
Fig

E
D
C
.36
Fig
326 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

des eaux-de- vie et des alcools de vins , de cidres , etc. , et la fabrication


des rhums , etc. , de qualité supérieure.
Un autre avantage réside dans la facilité avec laquelle on peut
opérer le nettoyage indispensable pour obtenir de bons produits . La
disposition des chaudières l'une à côté de l'autre permet, en effet , de
pouvoir les découvrir et les nettoyer à fond avec aisance et rapi
dité.

Filtre Système A. PHILIPPE.

Notre collègue , M. Philippe , ingénieur, 124, boulevard Magenta,


Paris , a une exposition très intéressante de chacun des divers mo
dèles de son système de filtre mécanique , depuis le petit filtre de labo
ratoire jusqu'aux filtres à grands débits pour jus et sirops .

WIKILOCFFE

Fig. 29.

Ces appareils ( figure 29) sont biens connus des fabricants en raison
des excellents résultats qu'ils ont donnés dans les nombreuses appli
cations qui en ont été déjà faites ; et de la description détaillée parue
dans le Bulletin de l'Association en juin 1891 .
En outre de ses types ordinaires , M. Philippe expose plusieurs
appareils de dispositions particulières, notamment :
1° Un filtre mobile sur roues .
Un filtre rond, également mobile sur roues, pour filtration sous
fortes pressions , et avec dispositif pour conserver, diminuer ou aug
menter la température des liquides à filtrer .
Un filtre permettant, à volonté et instantanément , la simple ou
double filtration, par la manoeuvre d'un seul robinet .
Un filtre de laboratoire .
Tous ces appareils sont construits et essayés dans les ateliers de
M. Philippe.
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool . 327

Cette exposition nous a permis d'apprécier mieux encore que par


les descriptions, les dispositifs avantageux de ces appareils . Ils mon
trent bien que chacun des éléments filtrants n'a aucun joint à l'inté
rieur de la cuve, et qu'ainsi il ne peut y avoir un mélange si petit qu'il
soit du liquide non filtré avec le liquide filtré .
Le montage et le démontage des poches filtrantes se font très
rapidement, et sans aucuns soins .
Celles-ci sont de la plus grande simplicité . Elles se terminent à
leur partie supérieure par un petit bourrelet qui assure par un faible
serrage, l'étanchéité du joint extérieur, quelle que soit la pression.
Afin d'augmenter la facilité déjà très grande du contrôle pratique
de chacun des éléments filtrants , M. Philippe dispose sur chaque appa
reil, un contrôleur-réflecteur mobile émaillé, qui rend encore plus
apparent le degré de filtration obtenu .
Ces diverses particularités sont très caractéristiques , et expliquent
le suucès aussi rapide des filtres A. Philippe .

Filtres BOLIKOWSKI .

Notre nouveau collègue M. Cuinières , constructeur-mécanicien à


Creil a une exposition composée uniquement des appareils et des plans
d'appareils de notre autre excellent collègue de M. Bolikowski , Ingé
nieur, à Noailles ( Oise ) .

A côté du filtre multitubulaire (fig . 30) , bien connu de nos lec


teurs, et comportant tous les nouveaux perfectionnements qui en font
mainteniant un appareil très estimé , l'inventeur nous a donné des ex
plications sur toute une série d'usages auxquels son système de filtre
peut être approprié . C'est ainsi que son filtre a simple a été étudié
spécialement en vue de la filtration des jus verts avant le chaulage .
C'est un cylindre de dimensions très restreinte hermétiquement
clos, renfermant un certain nombre de poches en tissu spécial , consti
tuant autant d'éléments filtrants . Ces poches suspendues verticalement
à l'intérieur du cylindre sont maintenues sur une plaque tubulaire
commune, qui leur sert de support, au moyen d'un anneau métallique
cousu à l'une des extrémités de la poche et rentrant dans nne cavité
circulaire ménagée ad hoc sur la plaque, ce qui assure une étanchéité
parfaite entre le liquide å filtrer et filtré . L'autre extrémité de la poche
est fermée simplement par une ligature . Le renouvellement du tissu
filtrant peut donc se faire avec une extrême rapidité ; il suffit pour cela
l'ouvrir le couvercle du cylindre, dont le serrage et le desserrage se
font par une seule vis , et d'enlever les éléments tissus qui n'y sont te
nus, comme il est dit plus haut , que par leurs anneaux enserrés dans
328 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

leur cavités annulaires . A l'intérieur du filtre nous ne voyons aucun


endroit où le jus puisse séjourner sans renouvellement, par conséquent
l'altération ne nous y paraît pas à craindre . Cette pratique de filtration
des jus verts , et vu le chauffage préalable, a été de tout temps préco
nisée par toutes les autorités sucrières et pendant les séances du Con
grès , par notre collègue , M. Bouvier.
M. Bolikowski pense que si elle ne s'est pas généralisée, c'est faute
d'appareils de filtration vraiment pratiqués répondant bien au but pro
posé . 1

FED

Jock

Sushe WARDED

EALIX

Fig. 30.

D'après l'inventeur son filtre , simplex » est appelé à rendre de


très réels services dans cette phase d'épuration , parce que, pouvant
être intercalé dans la conduite, soit entre la batterie de diffusion et le
bac mesureur, soit entre le bac mesureur et le chaulage, le jus le tra
versera sans contact avec l'air et sans perte sensible de chaleur, comme
aussi sans éprouver d'altération , ainsi que cela est arrivé dans cer
tains essais déjà tentés dans cette voie .
Dans le filtre ་ simplex » le remplacement du tissu ayant servi,
pouvant se faire aux temps d'arrêts, comme à midi et à minuit et au
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 329

ns aucun besoin aux changements de postes, il n'y a là rien qui puisse entraver
le travail ou exiger une main d'oeuvre supplémentaire .
onséquent
filtration Un autre modèle de « simplex » qui nous a tout aussi vivement

›s préco intéressés est celui où ce même filtre , avec une légère variante dans
s du Con l'agencement de ses éléments filtrants, peut-être appliqué à la sup
pression de la décantation des jus de la 2ª carbonatation .
Fest faute C'est la même enveloppe cylindrique et le mème mode de suspension
but pro et de fixation des éléments filtrants, mais avec cette différence que les
poches filtrantes, au lieu d'être fermées par une ligature portent à
leur extrémité inférieure une soupape d'évacuation du dépôt .
La manœuvre de ces soupapes se faisant du dehors , l'évacuation
du dépôt retenu à l'intérieur des éléments filtrants se fait en marche
sans qu'il soit nécessaire d'arrêter l'arrivée ou la sortie des jus à filter
ou filtrés.
C'est le remplacement des filtre-presses , différant en ceci, que ces
filtres n'ont pas besoin de pompe à refoulement attendu , qu'ils peuvent
être reliés directement , soit aux chaudières à carbonater, soit à un bac
d'attente. D'après l'inventeur, un mètre de pression suffit : l'évacuation
du dépôt se faisant en marche et de plus le nettoyage du tissu filtrant
pouvant se faire, au moyen d'une brosse spéciale, sur place , la durée
d'un filtre monté peut être pour ainsi dire illimitée .
Il va sans dire qu'ici aussi la filtration se fait à l'abri de l'air et que
la jointivité des éléments filtrants est assurée d'une façon absolue. Le
jus filtré peut être dirigé sans solution de continuité sur les filtres des
dernières filtrations d'où il sort pour aller à l'évaporation sans avoir
été en contact avec
soutiré l'air depuis la chaudière à carbonate . Le dépôt
par les soupapes
d'évacuation est dirigé par une nochère ou un
tuyau vers le bac contenant les écumes de la 1 carbonatation avec
--~ !!)!!!!

lesquels il est mélangé avant d'être refoulé aux filtre - presses des 1 .

Le mème filtre peut encore servir à repasser les jus sortant des
filtre -presses ; on s'éviterait ainsi , ce qui arrive fréquemment , même
dans
ca rbonles meilleures installations , d'avoir des jus troubles à la seconde
atation .

Enfin, il peut aussi servir à la première filtration des sirops ; évitant


dre de l'encrassement des tissus filtrants du dernier filtre il faciliterait sin
gulièrement
Juvant son débit en augmentant l'effet de la filtration .
Nous
Iet le passons maintenant à l'examen d'une autre forme de
filtre , dont nous avon
e tra filtre est combin po s un petit modèle sous les yeux , le
é ur la filtration des eaux résiduaires . C'est
omme toujours le même prin
cipe , basé sur la multiplicati des surfaces
; cer on
filt
dé corauv mais ici ce n'est plus un vase clos : tout y est au contraire à
est, et
nter cela dans le but de refroidi et d'aérer l'eau pendan la
r t
servi filtration C'es u
. t ne plaque tubulair de forme quadran
e gulaire sur "
et 30
330 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

montée d'une rehausse métallique et divisee en trois compartiments .


Chacun de ces compartiments contient 42 éléments filtrants , ce qui
fait 126 éléments-poches pour un filtre, et d'après M. Bolikowski 40mr
de surface filtrante seraient suffisant pour le traitement de
l'eau des presses provenant de 150.000 kilos de betteraves par jour.
Le traitement chimique de ces eaux avant la filtration étant indis
pensable , M. Bolikowski a imaginé un appareil doseur automatique
qui permettra de mesurer les réactifs, tels que le lait de chaux ou des
dissolutions de sels de fer ou autres, avec une précision mathémati
que et toujours en proportion des quantités de betteraves travaillées :
ainsi , il suffira de préparer la quantité de réactif jugée nécessaire pour
le travail de douze ou 24 heures , l'appareil mesureur automatique du
système de l'inventeur les écoulera en proposition déterminée à l'a
vance et cela sans le concours d'aucun ouvrier .
Le résidu de la filtration retenu à l'intérieur des poches sera comme
dans le système décrit plus haut évacué au moyen des soupapes pla
cées au bas des dites poches : et pendant que les eaux claires , pou
vant être utilisées à nouveau , s'écouleront par des sorties ménagées
à cet effet, le résidu tombera sous l'appareil dans une fosse ou citerne
d'où il sera facile de l'extraire pour en tirer parti comme engrais .
Le nettoyage du tissu filtrant de ces filtres , comme celui des autres
est des plus faciles . Un homme seul suffira pour le tenir en état de pro
preté et en assurer le débit maximum.
MM. les industriels qui éprouvent des difficultés pour se débarrasser
de leurs eaux résiduaires trouveront dans cet appareil un moyen de
les éviter. 7.
Avant de quitter cette intéressante exposition , il nous reste à dire
quelques mots de l'appareil à épuration d'eau pour industries et du
monte-charge hydraulique toujours du même inventeur.
Ce qui distingue surtout l'épurateur Bolikowski , c'est son extrême
simplicité et la suppression radicale de la décantation généralement
employée dans tous les autres systèmes : cette décantation est rempla
cée ici par l'adjonction d'un filtre du système du même inventeur.
L'appareil ainsi conçu donne, parait-il , des résultats toujours as
surés , et cela, avec le minimum de dépense, parce que le dosage des
réactifs se fait très rigoureusement au moyen d'un dispositif qui ne
peut jamais se déranger . L'inventeur a eu aussi en vue de mettre
son appareil à la portée de la toute petite industrie qui à été pri
vée jusqu'ici par l'élévation des prix des autres appareils existants.
Quant au monte - charge hydraulique nous allons voir dès cette
année une application de cet ingénieux appareil à la sucrerie de M.
Candeliez à Graincourt ( Nord) où il sera installé pour monter envi
ron 40.000 kilogs , par 24 heures , de pierres à chaux et de coke sur le

four à chaux de onze mètres de hauteur.
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 331

5.
UI

Association des Chimistes de Sucrerie et de Distillerie

10, rue de Louvois, Paris.


Je

Nous arrivons à l'exposition collective de notre Association . Elle


occupe une surface de 56 mètres carrés , et compte 11 expositions par
ticulières que nous allons passer en revue par ordre alphabétique des
du exposants.

D'abord l'Association expose dans une bibliothèque les 9 volumes


t parus de son Bulletin , et les différentes brochures qu'elle a publiées :
Guide pour l'achat des betteraves à la densité ;
+ Guide pour le dosage de l'acide phosphorique dans les engrais ;
Guide pour le dosage de l'azote et de la potasse dans les en
grais, etc.
Dans la bibliothèque sont en outre exposés les différents ouvrages
suivants de nos collègues :

La collection du journal : La distillerie française, rédacteur en


chef M. E. DURIN , président de l'Association ;
Traité de la fabrication du sucre , par M. PAUL HOrsin- Déon ;
Traité d'analyse des matières sucrées , par M. COMMERSON et LAUGIER ;
Manuel-agenda des fabricants de sucre et des distillateurs , par MM .
CH. GALLOIS et F. DUPONT ;
Etude sur le Botrytis tenella , par M. BUISSON ;
Analyse des fécules commerciales, par M. BAUDRY ;
Jaugeage et graduation des intruments de chimie, par M. F. Du
1 PONT ;

Etat actuel de la fabrication du sucre en France , au point de vue


technique, par M. F. DUPONT ;
Traité de la distillation, de Morcker, traduit par MM. BOSKER et
WARNERY, etc. , etc.

Le combustible en sucrerie par M. CH. CAMBIER .

braM.
i,
Beaudet, chimiste en chef du laboratoire de la sucrerie de Cam
détermination
expose son très ingénieux nécessaire portatif ( fig . 31 , 32) , pour la
de la densité des betteraves dans les champs.

M. A. Bontemps , ingénieur , à Saint - Quentin , (Aisne) , expose un


modèle
tubes à réduit de faisceau tubulaire de triple-effet avec adaptation de
ruissellement de son système. Ce procédé fonctionnera la
campagne
prochaine à la sucrerie de Mayot (Aisne.)
332 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

Les figures 33, 34 et 35 montrent le dispositif adopté par l'inven


teur. Sur chaque tube du triple effet s'emboite à frottement doux un

"

G
31

Fig. 31 . Fig. 32.


i

000

Fig. 33. Fig. 34. Fig. 35.

tuyau portant à sa partie inférieure des hélices creuses distribuant le


liquide sur les parois du tube du triple - effet .
‫ا‬ Visite à l'Exposition internationale de l'alcool . 333

par l'inven A la sortie des hélices , le liquide tend à suivre la tangente et décrit le
ent doux un long des parois intérieures du tube des hélices de plus en plus allongées
jusqu'à ce qu'il s'écoule verticalement par ruisellement le long de ces
parois. D'après l'inventeur, par suite de ce mouvement giratoire,
aucune goutte n'est projetée au centre des tubes , de sorte que le chauf
fage est régulier et que les vapeurs formées peuvent s'élever dans la
calandre sans obstacle .
D'après les sections des hélices creuses M. Bontemps estime que
la couche de liquide ruissellant le long des parois des tubes n'aura
qu'une épaisseur de 2 dixièmes de millimètre au plus .
L'application de ce système peut se faire à tous les appareils à
triple-effet existants .
Les fig. 33 et 34 présentent des tubes s'emboitant à frottement doux
et reposant sur la plaque tubulaire supérieure .
Le tube 34 porte un grillage destiné à retenir les impuretés de jus .
CHATARRAALLAAE

La figure 35 montre un tuyau à emboitement conique dans le tube


de chauffe .
g. 32.
Certaines dispositions particulières représentées (fig. 36 , page 324) ,
que M. Bontemps a fait breveter, méritent d'être décrites ; elles sont
destinées à assurer une marche régulière des appareils d'évaporation
par ruissellement .
Soient C la 1re caisse , D la 2º et E la 3° . Afin de maintenir le niveau
constant des liquides évaporés dans le fond des deux premières cais
ses , on emploie des récipients F dont le tuyau intérieur en communica
tion avec l'aspiration des pompes G assure ce niveau . Il faut remarquer,
en effet, que les liquides s'écoulent dans ce tuyau par trop-plein , et que
ces récipients , étant en communication à leur partie supérieure avec
les chambres à vide des caisses d'évaporation , forment vases commu
niquants sous la même pression .
Les récipients F empêchent également les vapeurs de pénétrer dans
les corps de pompe par la résistance qu'oppose la colonne liquide
qu'elles ont à vaincre . En second lieu , le niveau constant des liquides
ayant ruisselé dans le fond des caisses , permet de compléter les déga
gements de vapeur à l'intérieur des tubes de chauffe .
Il est nécessaire pour obtenir la concentration désirée de faire ruis
seler plusieurs fois les liquides dans la même caisse. A cet effet , lest
pompes G assurent le débit nécessaire, et pour éviter les coups de
béliers,
des caisou autrement dit amortir l'effet des pompes dans l'alimentation
ses, on a emp des orga
loyé les vases distribut H pourv
us
eurs
nes suivants : 1° un tube central servant au débouché des pompes ;
2º un robinet à trois orifices I permettant d'isoler à volonté l'ancien
tuyau d'alimentation d'nne caisse à l'autre ou d'établir la communica
ibuantle tion de la caisse suivante avec le distributeur ; 3º uu clapet de retenue J
12
334 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

servant à la rentrée des liquides dans les caisses d'où ils proviennent
(ces clapets de retenue ont aussi pour but d'empêcher les vapeurs de la
caisse précédente de passer dans la suivante par les distributeurs) ;
4° un appareil d'épreuve K servant à mesurer le degré de concentration ;
5º une glace ou un tube en verre pour s'assurer du bon fonctionne
ment.
Ces vases distributeurs étant en communication à leur partie supé
rieure avec la chambre à vide de la caisse d'évaporation précédente,
ont la mème pression que cette dernière . Le liquide refoulé par la
pompe, et non absorbe par la caisse suivante , retourne donc dans celle
d'où il provient , en ayant seulement à vaincre la résistance formée par
le poids du clapet de retenue J.
Le diamètre de ce clapet doit être évidemment calculé pour que le
niveau du liquide dans le vase distributeur H reste constamment à un
niveau inférieur au refoulement de la pompe. L'effet de cette dernière
est ainsi complètement amorti pour l'alimentation des caisses , et, par
suite , les projections dans les calandres qui sont si nuisibles à l'alimen
tation régulière de chaque tube à ruissellement, sont supprimées.
L'évaporation par ruissellement est à l'ordre du jour dans l'industrie
sucrière . Plusieurs systèmes fonctionneront pendant la campagne
1892-1893 . Tout porte à croire qu'après cette campagne on sera défini
tivement fixé sur leur valeur.

M. Maxime Buisson expose une étuve très simple dans laquelle


on peut faire le vide .

M. Dubaele , 83 bis , rue Lafayette , Paris , expose son excellent


journal le Bulletin agricole, qui s'occupe spécialement d'agriculture ,
comme son titre l'indique , et qui parait tous les samedis . Prix d'abon
nement : 5 francs par an.

M. Cambray, a Aniche (Nord ) , expose un four à acide sulfureux


et un filtre mécanique système Muller .
Le four à acide sulfureux (fig. 37) se compose :
1° D'n petit compresseur d'air;
2º Du four à soufre proprement dit ( ou de deux fours accouplés
pour les sucreries importantes) surmonté d'un réfrigérant à circulation
continue d'eau pour éviter la distillation du soufre ;
3º D'un sublimeur destiné à recueillir le soufre et aux autres rési
dus qui pourraient être entraînés par le gaz.
Les avantages de l'acide sulfureux en sucrerie sont toujours très
discutés, malgré les beaux travaux de MM . Battut, Aulard , Bouchon,
etc. Nous pensons qu'on sera bientôt fixé sur cette importante ques
tion, grâce aux nombreuses usines qui emploieront cet agent épurant
pendant la prochaine campagne.
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 335

onent
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Fig. 37
Que M. H. Courtonne expose ses deux modèles de four à incinérer

ellen
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WIESNEGG

1100

tres
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AM

Fig. 38
336 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

SNEGG

Fig. 39

(fig. 38 et 39) , qui se sont très rapidement propagés dans nos labora
toires ; son dessiccateur à vide pour l'analyse des masses cuites
et des mélasses, et son carbonimètre .

MM . Gallois et Dupont, ingénieurs-chimistes- conseils de sucre


rie et distillerie, 37 , rue de Dunkerque , Paris , ont l'exposition la plus
importante de l'Association .

C'est d'abord une collection complète de Rapes, Forets - råpes et


Presses pour l'analyse de la betterave , de la pomme de terre et du
topinambour. Voici la nomenclature sommaire de ces appareils :
Rape à tambour ( fig . 40 ) à lames de scie pouvant être mue à la
main ou par transmission pour la betterave .
Le même modèle à tambour en acier, taille Keil , pour l'analyse des
pommes de terre et des topinambours par le procédé Baudry.
Grande râpe à tambour armé de lames de scie, à pousseur articulé ,
mue à la main ou par transmission .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 337

Rape conique Pellet et Lomont, à disque armé de dents de scie.


La même, à disque en acier, taille Keil, pour le dosage direct du
sucre dans la betterave .

VRose

Fig. 40

Forêt simple à main pour la détermination de la densité de la bet


terave ( fig. 41) .

Le même à double engrenage pouvant faire 1,200 tours à la minute .

DAA
SAL
ONG
A

Fig . 41
Foret doubl au mo
e teur , p o ur le même usage .
Foret vertica au mo
l teur , p o ur le même usage.
Foret Keil et Do
lle , pour la sélecti des bettera ,a d
on ves nalyse irecte
par la digestion aqu
euse instanta à froid de Pellet .
Foret Keil e Do née
t ll (une modifi du précé
dosage direc du s e d cation dent , fig . 42 ) , pour le
t ucre ans la bettera , soit à la récept , soit au
ve ion
coupe-racines.

12 .
338
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool .

La pulpe produite s'emmagasine dans le tambour d'où on l'extrait


pour en prendre le poids normal , après l'avoir bien mélangée . Le tam
bour peut contenir la pulpe de 150 à 200 betteraves , suivant grosseur .

HROP&TRA

Fig. 42
Ce système permet en outre de déterminer la densité du jus en pressant
la pulpe produite ; on peut ainsi se rendre compte de la pureté de la
betterave .

POYET

Fig. 43
Appareil Hanriot servant au dosage direct du sucre dans la bette
rave, par le procédé Pellet instantané à froid, et au dosage de la fécule
dans la pomme de terre par le procédé Baudry .
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 339
I

rait Hache-cossettes à lames mobiles, servant indistinctement pour les


am cossettes fraîches et les cossettes épuisées .
cur. Hache-cossettes à cylindres cannelés .
Sonde à main, à betteraves ou à pommes de terre, pour la sélec
tion au moyen de l'appareil Hanriot.
Presses à vis de différents systèmes pour déterminer la densité du
jus de betteraves .
Presse à double vis permettant d'obtenir une pression de 125 kilog .
par centimètre carré sur le plateau , (fig. 43. )
Bul

..............

G-PONS

Fig . 44 .

Pour se servir de cette presse on fait d'abord agir le volant supé


rieur ; puis on encliquete la vis , et on opère sur le volant latéral qui , à
l'aide de la vis sans fin et du pignon denté, fait l'office d'un puissant
levier. Cette presse est avec ou sans seau .
Nécessaire excelsior , pour la déterminatio
n de la densité
340 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

de la betterave , comprenant une râpe à main en cuivre , une presse å


main , une éprouvette , un densimètre et un thermomètre.
Nécessaire portatif Beaudet pour la détermination de la densité
de la betterave, comprenant une râpe triangulaire , une presse en
bronze , une cuvette en zinc, une éprouvette, un densimètre et un
thermomètre, le tout dans une boîte en acajou . On peut même , comme
l'indique les figure 31 et 32 , mettre dans le nécessaire des ballons
jaugés de 100 à 110c qui permettent d'apporter le jus au laboratoire
pour ou déterminer la teneur en sucre .

Sidekidele
cent.out
indatud2?
R

B
wwwwwwwwwwww
………… … w

13
E
P

MOD.DEPOSE

CHELL
E

Fig . 45 . Fig . 46 .

Au centre de l'exposition de l'Association, MM. Gallois et Du


pont ont une vitrine renfermant des appareils proprement dits de
laboratoire :
Saccharimètre de tous système , à lumière blanche et à lumière jaune :
Laurent, Duboscq, Schmidt et Hensch et un saccharimètre spécial à
prix réduit, construit sur leurs indications, à lumière blanche à pé
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. 341

nombre pour tubes de 50 centimètres, spécialement destiné à la sélec


tion des betteraves et au contrôle de la diffusion .
Une série de tubes continus Pellet.
'0
D

Un microscope ( fig . 44) spécialement construit pour les besoins de


0
la sucrerie, de la distillerie et de la brasserie, permettant l'étude de la
a

le
levure et des ferments . Ce microscope comprenant 3 objectifs et 3
oculaires, avec diaphragme iris , éclairage de Abbe, appareil de pola
CG

risation donne des grossissements de 60 à 1000 diamètres . Ce mème


microscope, avec l'adjonction d'un objectif à immersion , donnant un
grossissement de 1.400 diamètres, permet très facilement les recher
ches les plus délicates de microbiologie .
Collection complète de verrerie graduée densimètres , aréomètres ,
saccharomètres, alcoomètres , thermomètres , thermométrographes ,
psychromètres , burettes , pipettes, fioles et ballons jaugés etc.; tous les
appareils Pellet pour le dosage direct du sucre dans la betterave etc.
Burettes automatiques très utiles (fig.45 et 46) pour déterminer l'alca
linité des jus en sucrerie, et l'acidité des moûts et des vius en distil
lerie.

3.000

eeblonde
DUPONT

Fig. 47.

Féculomètre Dupont ( fig . 47) pour déterminer la densité des pommes


de terre.

envCe féculomètre se compose essentiellement d'une carafe de 2 litres


iron
se divisant en deux à la partie supérieure comme une carafe à
eau frappée; la fermeture est à bayonnette . Sur cette carafe est ins
crit le poids qu'elle pèse à 15° C. quand elle est pleine d'eau jusqu'au
trait de jauge. Pour prendre la densité des pommes de terre , on en pèse
1 kil . sur une balance Roberval sensible au gramme , et on les intro
puit dans la carafe , celle- ci étant ouverte . On la referme , on la rem
plit d'eau jusqu'au trait de jauge, et on pèse de nouveau . Soit 3 kil . ou
342 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

3.000 gr. le poids de la carafe pleine d'eau , et 3 k. 100 le poids de cette


carafe pleine d'eau et contenant 1 kil . de pommes de terre . Le kilo
gramme de pommes de terre a expulsé la carafe 3 + 1 ou 4k. - 3 k. 100
= 0k . 900 d'eau ou 900 cc . Le volume de 1 k . de pomme de terre est
donc de 900 cc . En divisant le poids par le volume , suivant la formule
P 1000
D= " 1.111 ou 11°1.
V on a pour densité de la pomme de terre 900
En se reportant à la table de Maerker on voit qu'à cette densité
correspond une teneur en fécule de 20.5 p. 100 .
Des tables de correction accompagnent ce féculomètre .

M. Georges Gras, ingénieur des Arts et Manufactures , à Anzin


(Nord) , expose les deux Revues, dont il est le directeur-gérant-pro
priétaire la Betterane, et la Pomme de terre industrielle . Il est inutile
de faire l'éloge de ces deux excellentes Revues connues et appréciées
de tous nos collègues . Prix d'abonnement à chacune de ces Revues,
6 francs par an .

M. A. Leborgne, fabricant de tissus industriels à Provin . (Nord) ,


expose une collection complète des principaux tissus filtrants de sa
fabrication , employés en sucreries , raffineries , distilleries, glucoseries ,
féculeries, amidoneries , vinicoleries , etc. Il fabrique spécialement des
poches filtrantes ne présentant aucune couture , ni dans le fond , ni sur
les côtés . Ces toiles sont très estimées .

M. Mann, de la maison Mann et Ilgen , 41 rue de la Folie Méri


court, Paris , expose une collection complète de ses flacons compte
gouttes, dont M. Courtonne a entretenu les lecteurs du Bulletin , et qui
se sont très rapidement répandus dans les laboratoires de chimie ..

Notre collégue , M. le Dr Nihoul, directeur de l'Ecole de sucrerie,


de Glons , (Belgique) , expose un tableau contenant le programme des
Cours de l'école .
Voici ce programme :
Chimie générale. -Notions préliminaires . Actes chimiques . Nota
tion . Classification . Equations . Chimie inorganique . Description des
corps. Métalloïdes . Métaux . Combinaisons des corps simples . Corps
composés . Chimie organique. Classification des dérivés du carbone .
Série aromatique . Matières albuminoïdes . Fermentations . Savons .
Phénol et ses dérivés . Alcaloïdes .
Chimie et Technologie sucrière . - Etude des sucres . Betteraves à
sucre . Variétés . Influence du travail du sol . Porte-graines . Maladies
de la betterave . Engrais et amendements . Sucre et non - sucre . Détermi
nation de la ritesse . Procédés anciens et nouveaux . Soccharimétrie
A
343 I
Visite à l'Exposition internationale de l'alcool. A
0
1

optique, Extraction du jus . Calcaire et four à chaux . Epuration . Car


Cette
bonatation . Gaz carbonique et sulfureux . Sels de chaux . Filtration .
Evaporation. Cuite. Turbinage . Raffinage . Osmose . Elution . Sépara
100
tion. Strontiane. Baryte . Comptabilité chimique . Contrôle . Analyses de
est fabrication.
Que Chimie analytique. —
Opérations . Appareils . Essais quantitatifs et
11. qualitatifs . Voie sèche . Voie humide . Analyses volumétriques et
liqueurs titrées . Analyse élémentaire . Engrais azotės . Phosphates .
Eaux . Potasse . Engrais composés . Tourteaux . Calcaire . Coke .
Houille . Corps gélatineux . Amidon . Cellulose . Bière . Malt . Vin . Vi
naigre . Lait . Beurre . Fromage . Falsification des denrées alimentaires .
Minerais . Sols .

- Physique dans ses applications à l'industrie . Mathématiques et


35

comptabilité . Mécanique et matériel d'atelier de construction .


Dessin .
:

M. A. Vivien, chimiste à Saint-Quentin, (Aisne) , expose son


étuve à vide ( fig . 48 ) , qui remplit à merveille le but que s'est proposé

K K

Fig . 48 .

son inventeur. Dans tous les laboratoires de sucrererie, toutes les des
siccations devraient se faire dans le vide, et cependant ils sont encore
344 Visite à l'Exposition internationale de l'alcool.

bien rares ceux qui consentent à faire le sacrifice d'acheter une étuve
de ce genre.
L'étuve de M. Vivien permet de recueillir la vapeur d'eau et les gaz
volatils provenant de la dessiccation .
Telle est l'exposition de l'Association des chimistes de sucrerie et
de distillerie . Elle ne fait point mauvaise figure au milieu des autres
installations ; on peut même dire que c'est une de celles qui font le
plus d'honneur à l'Exposition internationale de l'alcool .
(A suivre.) F. DUPONT .

SOMMAIRE

Procès-verbaux des séances du Congrès de l'Association des chimistes de sucre


rie et de distillerie, tenu à Paris les 11 , 12 et 13 juillet 1892 , p . 165. —
Réponses au questionnaire de la sucrerie de betteraves , par M. Mittelman,
p. 165. ― Epuration méthodique des jus et sirops, par M. Bouvier, p . 192.
―――――― Utilisation rationnelle de la vapeur en sucrerie , par M. Cambier, p . 208.
- Incinération des produits sucrés au moyen du sesqui -oxyde de fer, par
M. Courtonne, p . 223. - Sur un condenseur à chocs , par M. Courtonne,
p. 228. La magnésie et les sels de chaux dans les produits de sucrerie, par
M. Weisberg, p. 231. ――――――― Progrès réalisés et à réaliser dans la fabrication du
sucre de cannes , par M. Manoury , p . 239 ― La baryte en sucrerie, par
M. du Beaufret, p . 246. - Analyses des produits secondaires employés en
sucrererie, par M. Beaudet , p . 254. ― Visite à la station électrique de
l'avenue Trudaine à Paris , p . 274. - Visite de l'Association des chimistes de
sucrerie et de distillerie de Noisiel , p . 278. - Visite de l'Association des chi
mistes de sucrerie et de distillerie à l'Exposition internationale de l'alcool au
Champ de Mars , p . 297 .
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES
**

No 4. - Tome X. Octobre 1892.


AL Procès-verbal de la séance du 3 octobre 1892, p . 345 . ―――― Un nouveau confrère ,
p. 351. - Influence des nitrates alcalins sur la palarisation des liquides
sucrés, par E. Gravier , p . 351. - Contrôle chimique en sucrerie de canne ,
T 45

p. 354.- Concours de distillerie , par F. Lefebvre , p . 355. - Note sur la rétro


gradation du superphosphate de chaux dans la terre arable, par L. Lefranc ,
p. 361. -- Sur les méthodes d'analyse du miel employées au laboratoire du
département de l'agriculture des Etats-Unis, par E. Silz, p . 363. ――― Congrès
international de chimie à Bruxelles en 1893 , p . 369. -- Revue des publications
techniques étrangères, par E. Légier, G. Dejonghe, E. Silz et J. Wersberg,
p. 372. - Bibliographie : Traité de chimie agricole, par P.-P. Dehérain ,
p. 391.Liste des Membres de l'Association , p. 391 . ――― Changements et rec
tifications d'adresse . p. 392. ―
Nécrologie : Edouard Debreu , p . 392 .
Ecole de sucrerie et de distillerie de Douai, p. 392 .

Procès-verbal de la séance du 3 octobre 1892 .

Le Comité de l'Association s'est réuni le lundi 3 octobre , à deux


heures et demie de l'après-midi , sous la présidence de M. E. Durin,
président .

Assistaient en outre à la séance MM . H. Tardieu , trésorier ; F.


Dupont, secrétaire général ; Blin , Bride , Dubaële , Eclancher , Sidersky,
H.-L. de Vilmorin , membres du conseil ; Douillet et Saillard , mem
bres de l'Association .

S'excusent par lettres de ne pouvoir y assister , MM . Gallois , Vivien ,


Robert, Aulard, Durot et Beaudet .

Présentation de nouveaux membres .

Sont présentés et admis comme membres de l'Association :

MM. Francisco Sanchez Vidaurreta, ingeniero industrial , à Motril ,


province de Granada ( Espagne) , présenté par MM . W. Guer
rero et Léon Evangelista .
Grandsire, chimiste à la sucrerie d'Aiserey ( Côte- d'Or) , pré
senté par MM. Gallois et Dupont.
Arthur Baeyens, ingénieur-chimiste , director del ingenio
Senora de la Salud , à Santa-Fé , Granada (Espagne) , présenté
par MM.'Ennes et Camus .
Villet, fabricant de sucre à Revelon (Somme) , présenté par
MM. Cotrait et Dupont.
J. Langhaus, chimiste à la fabrica de azucar San -José , calle
Santa-Inès, 8, à Granada ( Espagne) , présenté par MM . Pigor
net et Dupont .
346 Procès-verbal.

MM . E. Hachet, chimiste à la sucrerie de Toulis, par Voyennes


(Aisne) , présenté par MM. A. Hénot et Durin .
Pinchon, chimiste à la sucrerie de Francières , par Estrées
Saint- Denis ( Oise) , présenté par MM. Durin et Druelle .
Maigrot Elie, ingénieur- chimiste, 20, rue de l'Université, à la
Havane (Cuba) , présenté par MM. Gallois et Dupont.
Vrancken, directeur de la sucrerie de Orp -le - Grand (Belgique) ,
présenté par MM . Weisberg et Dupont .
Budan Ew. , ingénieur chimiste , 17 , San-Ignacio , à la Havane
(Cuba) , présenté par MM. Bonȧme et Raimbert .
Thiriar Louis, ingénieur à la Havane (Cuba) , Apartado, 385,
présenté par MM. Saillard et Vincelet .
Léopold Boirnard , ingeniero - constuctor , à Sagua -la- Grande
(Cuba) , présenté par MM . Raimbert et Dupont.

Contrôle mutuel entre les fabriques de sucre .

Le Conseil décide qu'il y a lieu de continuer le contrôle mutuel


entre les fabriques de sucre , tel qu'il a fonctionné l'année dernière , en
apportant toutefois au tableau certaines modifications qui ont été jugées
nécessaires .
Ces modifications consistent surtout dans un format plus grand du
tableau pour qu'il y ait plus d'espace entre les lignes , et dans les
unités à adopter .
Le fonctionnement du contrôle commencera le lundi 10 octobre.

École de sucrerie et de distillerie de Douai.

M. le Président donne les renseignements suivants sur l'Ecole


de sucrerie et de distillerie qui doit être créée à Douai . Cette école doit
fonctionner au printemps prochain .
Les cours seront de deux ans .
Le personnel enseignant comprendra probablement :
1 professeur de sucrerie .
1 professeur de distillerie .
1 professeur de brasserie .
1 professeur de mathématiques .
1 professeur de physique .
1 professeur de mécanique.
1 professeur de chimie générale .
1 professeur de chimie analytique .
Le professeur d'agriculture sera chargé du cours de féculerie , glu
coserie et amidonnerie .
Il y aura trois laboratoires ayant chacun à sa tête un chef de tra
vaux . Ceux -ci pourront être appelés à suppléer les professeurs .
Procès-verbal 347

Les appointements des professeurs seront de 6.000 , 7.000 et 8.000


francs. Ceux des chefs de travaux seront de 3.000 , 4.000 et 5.000 fr.
Les professeurs de physique , mécanique , chimie seront nommés au
concours ; par exception , les professeurs de sucrerie , distillerie et bras
serie et les chefs de travaux seront exemptés du concours pour les
débuts de l'école . Le personnel enseignant devra habiter Douai.
On estime que les frais incombant à l'administration atteindront
150.000 francs par an .
M. le Président pense que plusieurs de nos collègues pourront
entrer dans le personnel enseignant de l'Ecole . Il engage ceux d'entre
eux qui ont les titres voulus , à lui adresser leur demande qu'il commu
niquera à la commission d'organisation dont il fait partie avec MM .
Aimé Girard , Vivien et Lindet .
Le régime de l'Ecole sera l'externat ; les élèves paieront 400 francs
par an ; il y aura naturellement des bourses fondées soit par l'Etat ,
soit pa
r la ville de Douai , soit par les Conseils généraux des départe
ments sucriers .

Les cours dureront de septembre à juin ; toutefois , les jeunes gens


qui sont attachés à une usine retourneront dans cette usine pendant la
fabrication où ils pourront mettre en pratique les leçons qui leur auront
été données .
M. Eclancher . C'est donc surtout après la fabrication que les
cours devront être complets.
M. Sidersky. - - Il faudrait s'entendre avec des fabricants de

catireon po
suc ur qu'ils prennent les jeunes gens chez eux pendant la fabri
.
M. Bride.
L'idée de mettre une partie des élèves dans les usines
pendant la fabrication tandis que l'autre restera à l'Ecole , n'est pas
heureuse . Il faudrait commencer les cours en janvier et faire coin
cider l'époque des vacances avec la fabrication .
M. Dupont. ――― C'est absolument nécessaire . Puisque tous les pro
fesseurs et chefs de laboratoire doivent appartenir à l'Ecole , il n'y a
aucun inconvénient à fermer celle-ci pendant la fabrication , c'est- à-dire,
du 1er septembre au 1er janvier . Le personnel enseignant aurait ainsi
quatre mois de vacances dont il pourrait employer une partie à des
études techniques dans les usines , et les élèves disséminés eux aussi
dans différentes sucreries compléteraient leur instruction pratique .
M. Durin. ―――――――
En adoptant cette manière de faire , on ne trouverait
pas de professeurs , car leurs vacances ne coïncideraient pas avec celles
serleurs
de aient collègues des autres écoles ; d'autre part les élèves eux - mêmes
pour ainsi dire privés de vacance .
s
M. Dupont. --
professeur L'Ecole est faite pour les élèves et non pour les
s;
remplir le buton propoadopter
qu'on sedonc
doit les meilleures dispositions pour
se . Personne n'est forcé de remplir les
pr
fonctions de ofesseur.
348 Procès-verbal

D'ailleurs les mois de septembre et d'octobre ne sont pas les moins


beaux et les moins agréables de l'année pour les vacances . Quant aux
élèves, ils auront peu de vacances , il est vrai , mais est - ce que les chi
mistes attachés à une usine en ont beaucoup plus ? Ces élèves se consi
déreront comme déjà entrés dans l'industrie sucrière .
M. Eclancher . ―――――― Il est tout à fait rationnel de mettre les va
cances pendant la fabrication, parce que ce sera plus profitable aux
élèves . Et on ne conçoit pas bien que des professeurs fassent leurs
cours à cinq élèves, par exemple pendant la fabrication, quand vingt
autres seront dans les usines .
M. Durin. — Quel inconvénient voyez - vous à ce que les profes
seurs fassent des cours pendant la fabrication ?
M. Eclancher. ―――― Mais il faudra tout recommencer quand les
élèves détachés dans les usines rentreront.
M. Bride. — Nous croyons que notre proposition est plus utile
au succès de l'Ecole ; nous pouvons la faire parvenir , on l'admettra ou
on le rejettera .
M. Eclancher. - Il est nécessaire de faire admettre ce prin
cipe.
M. Durin. - Puisque tout le monde paraît d'accord sur ce point,
je ferai cette proposition à la Commission d'organisation , au nom de
notre Association .
M. Dubaële. -- Les professeurs auront-ils le droit de faire des
analyses pour le public ?
M. Nugues . ___ Cela ne devrait pas être permis .
M. Durin. - Je suis également de cet avis . Les professeurs doi
vent travailler pour l'Ecole , faire des travaux dans l'intérêt de l'Ecole
et non pour le public ; mais ils pourront faire des expertises pour les
tribunaux ; ils seront pour cela des conseils autorisés .
M. Tardieu. On doit monter une petite fabrique, dit l'exposé
des motifs de la loi ; cela coûtera bien cher.
M. Durin. Rien n'est encore décidé relativement à la cons
truction des petites usines, sucrerie , distillerie et brasserie.
M. Tardieu. - Je crois qu'on va dépenser là beaucoup d'argent
inutilement.
Il n'est pas nécessaire d'avoir une usine en miniature pour ensei
gner et apprendre ce que les élèves doivent savoir. Il n'est pas besoin
pour cela de faire du sucre , de l'alcool ou de la bière dans les petites
usines, puisque les jeunes gens feront leur instruction pratique pen
dant l'hiver dans les établissements industriels . Vous connaissez l'Ecole
des mineurs d'Alais qui forme des apprentis porions, des contre
maîtres de mines . On ne leur donne pas une petite mine, et on ne leur
dit pas extrayez-en un peu de charbon (rires) , et cependant cette
école forme des hommes très capables.
Procès-verbal . 349

sles mous M. Durin. - Encore une fois , rien n'est encore décidé relative
Quantaux ment à toutes ces questions, et il est même probable qu'on ne fabri
que leschi quera à l'Ecole , ni sucre , ni alcool , ni bière ; mais il est indiscutable
es secons que les élèves tireront grand profit, s'ils possèdent dans l'Ecole , et en
petit, tous les appareils qu'ils doivent retrouver plus tard dans l'usine .
tre les va Après cette discussion il est décidé que cette question restera à l'or
fitable aux dre du jour de la prochaine séance .
sentleurs
and ving
Fermentescibilité des mélasses . ―――― Influence des sulfites .

esprofes M. le Président. - Quelques distillateurs se sont plaints que


les mélasses provenant de sucreries où on emploie l'acide sulfureux ,
juand les fermentent mal, ou donnent de mauvais produits . L'un d'eux , entre
autres, un Belge, n'a rien remarqué d'anormal dans la fermentation de
plusute
pareilles mélasses , mais il a obtenu des flegmes détestables et pour
nettra cz ainsi dire irrectifiables .
M. de Vilmorin. Ce sont les distillateurs qui soulèvent la
ce
question . Il semblerait d'après le distillateur belge que la fermentation
n'est pas influencée par l'acide sulfureux , mais que celui - ci nuit à la
cepos qualité des produits . Il y a là deux questions distinctes question de
nomd
fermentation, question de rectification .
M. Durin. - C'est bien cela. Mais comme la plupart des fabri
faire
cants de sucre emploient l'acide sulfureux , il en résulte , si les plaintes
des distillateurs sont fondées , qu'il n'y aura bientôt plus de mélasses
propres à la distillerie .
urs d M. Dupont. ―――― C'est une raison pour chercher à supprimer la
mélasse en sucrerie .
TE
our. M. L'Hote .
Sur quoi se fondent les distillateurs pour affirmer
que c'est l'acide sulfureux qui leur procure ces désagréments ? Car les
W sulfites sont très difficiles à constater dans les mélasses . Je ne connais
pas l'action qu'ils peuvent exercer sur la qualité des produits de la fer
CORS mentation ; mais il est certain que l'acide sulfureux tue les ferments .
M. Durin. -
Je ne sais pas si les distillateurs en question ont
201 constaté la présence des sulfites dans leurs mélasses , ou s'ils ont sim
plement eu connaissance que la sucrerie d'où ils les ont tirées travaille
188. à l'acide sulfureux . Quand la fermentation marche mal , le distillateur
$70 a une tendance bien connue à accuser la matière première employée .
C'est beaucoup plus facile que de rechercher d'autres causes qui sou
en vent sont les seules coupables . Voilà pourquoi , puisque le cas est si
END

gnalé , il est intéressant de l'étudier .


M. Lindet. -
M. Linossier a fait une étude très complète de l'in
fluence de l'acide sulfureux sur les saccharomyces ; il serait bon de la
consulter . Pour moi l'acide sulfureux ne saurait exister dans les mé
lasses où il a dú, soit par l'effet de la décoloration produite , soit par
350 Procès-verbal.

l'effet du chauffage en présence des azotates existant dans le jus de


betteraves , s'oxyder et se transformer en acide sulfurique .
M. Nugues. --- Je partage entièrement l'avis de M. Lindet ; mais
si par hasard, l'acide sulfureux existait dans les mélasses parce qu'on
les aurait additionnées de bisulfite pour les empècher de fermenter,
rien n'est plus simple que de l'enlever ou de l'oxyder par insufflation
d'air et par ébullition . On a aussi la ressource d'employer plus de levure.
A la suite de cette discussion , il est décidé que la Commission
nommée dans la séance du 4 juillet pour étudier cette question , pré
sentera un rapport à la prochaine séance.
M. Nugues est adjoint à cette commission , qui est ainsi composée :
MM . Durin , Boire , Eclancher, Lindet, Sidersky, Nugues et Dupont.

Ordre du jour de la séance de novembre .

L'ordre du jour de la séance du 7 est ainsi fixé :


Adoption du procès - verbal de la dernière séance .
Correspondance .
Présentation et admission de nouveaux membres .
L'Ecole de sucrerie et de distillerie .
Question de la fermentescibilité des mélasses . Rapport de la Com
mission.
Actualités de la fabrication du sucre.
Rapport existant cette année entre la densité et la richesse saccha
rine de la betterave.
Anomalies de la fabrication pendant la campagne en cours .
Nouveaux procédés employés en sucrerie .
Nomination d'une commission pour examiner les réponses aux
Questionnaires .
Le Conseil rappelle aux membres de l'Association qu'ils peuvent
tous assister à ses séances et prendre part aux discussions . Il les
invite donc à y venir chaque fois qu'ils le peuvent .
Il prie ceux qui ne peuvent pas assister aux séances de vouloir
bien envoyer au président ou au secrétaire général des mémoires sur
les questions à l'ordre du jour .
La séance est levée à 5 heures .
Le Secrétaire général, F. DUPONT.

Récompenses
Accordées aux auteurs des meilleurs mémoires et travaux
insérés dans le BULLETIN

Nous rappelons à nos collègues que le Conseil de l'Association


a décidé, dans sa séauce du 2 mai 1892 , d'accorder des récompenses
E. GRAVIER . -- Influence des nitrates alcalins. 351

aux auteurs des meilleurs travaux insérés dans le Bulletin . Ces ré


compenses consisteront soit en médailles , soit en argent . Elles seront
décernées chaque année à l'Assemblée générale de juillet .
F. DUPONT .

Un nouveau Confrère .

Nous sommes en retard pour souhaiter la bienvenue à la nouvelle


Revue l'Alcool et le Sucre , publiée sous la direction de notre savant
collègue , M. E. Barbet, ingénieur des Arts et Manufactures ,
dont la compétence pour tout ce qui concerne la sucrerie et la distillerie
est bien connue .

Notre souhait de bienvenue , pour être tardif, n'en est pas moins
cordial et sincère, et c'est de tout cœur que nous faisons des vœux
pour la prospérité de cet organe des industries qui nous sont chères.
M. Barbet a su s'entourer d'un Comité de rédaction comprenant les
noms les plus justement estimés , dans lesquels nous sommes heureux
de ne rencontrer que des collègues ou des amis : MM. Avisse , Barbet,
Boire, Courtonne , Horsin -Déon , Georges Jacquemin , Lindet , Nati
velle , Pellet et Prangey.
Avec de tels collaborateurs , le succès ne saurait être douteux .
L'Alcool et le Sucre est de format in - folio , contenant 32 pages de
texte, avec planches et illustrations , et paraissant mensuellement .
Abonnements : 20 fr . par an . Rédaction et administration à la
Librairie Bernard et Cie, 53 ter, quai des Grands-Augustins , Paris .
F. DUPONT.

Influence des nitrates alcalins

sur la polarisation des liquides sucrés .

Par M. E. GRAVIER

Les chlorures alcalins exerçant une action sur la polarisation des


solutions sucrées , ainsi que l'a démontré M. Pellet (Journal des
Fabricants de sucre, numéros 20, 21 et 22 de 1889) , les nitrates ont
attiré notre attention , quoique se trouvant en moins grande quantité
que les chlorures dans les produits de sucrerie ; il nous a donc paru
intéressant de voir quelle influence les nitrates de potasse et de soude
pourraient exercer sur la polarisation des solutions sucrées .
Pour cela
Solution nous avons
sucrée préparé les solutions suivantes :
à 20 p . 100
S

Solution de nitrates à 10 p . 100 3p . 100 nitrate de soude crist. N


de potasse crist . (
352 E. GRAVIER . --- Influence des nitrates alcalins.

Nous avons d'abord essayé l'influence des nitrates sur la polarisa


tion des solutions sucrées aqueuses avec et sans addition de sous
acétate de plomb.
Nous résumons ci - dessous par les chiffres suivants :

EAU SANS SOUS -ACÉTATE DE PLOMB


Nitrate p . 100
du sucre. Polarisation.
1
20ccS + Eau 200cc 0 15.65
20 S + 5cc N + 200 12.5 15.55
20 S + 10 N + 200 25.0 15.6
20 S + 20 N + = 200 50.0 15.6

EAU AVEC SOUS - ACÉTATE DE PLOMB


20ccS + Eau 200cc 0 15.5
20 S5ccN + 0cc , 5 Pb ÷ = 200 12.5 15.5
20 S + 10 N + 1 " 0 Pb + ==== 200 25.0 15.55
20 S + 20 N + 2,0 Pb + = 200 50.0 15.6

Nous voyons donc que dans ces conditions et même jusqu'à la dose

de 50 de nitrate p. 100 du sucre , la polarisation n'a pas été influencée


en solution aqueuse avec ou sans sous - acétate de plomb .
Nous avons alors procédé à des essais du même genre mais en
solution alcoolique .
Voici le résumé de ces essais :

ALCOOL SANS SOUS -ACÉTATE DE PLOMB


Nitrate p. 100
du sucre. Polarisation .
20ccS + alcool = 200cc 0 15.7
20 S 5cc N + = 200 12.5 15.75
20 S + 10 N + - 200 25.0 15.6
20 S + 20 N + = 200 50.0 15.65

ALCOOL AVEC SOUS - ACÉTATE DE PLOMB


20ccS + alcool 200cc 0 15.7
20 S + 5ccN + 0 cc, 5 Pb + = 200 12.5 15.6
20 S + 10 N + 1 " Pb + = 200 25.0 15.5
20 S + 20 N + 2 " Pb + ** 200 50.0 15.25

Dans ces essais le sous -acétate de plomb marquait 29 à 30° Beaumé ;


l'alcool 95-96° Gay -Lussac et les polarisations ont été effectuées au
tube de 400 mill . au polarimètre Schmidt et Haensch .
De l'examen de ces tableaux , nous voyons que dans les conditions
où nous avons opéré et même jusqu'à la dose de 50 de nitrate p . 100
du sucre , la polarisation n'est pas influencée en solution aqueuse en
présence ou en l'absence de sous - acetate de plomb.
E. GRAVIER . - Influence des nitrates alcalins . 353

polarisa Du reste MM. Riche et Bardy ont essayé l'influence du nitrate de


1 de sous potasse sur la polarisation des solutions sucrées (Journal des Fabri
cauts de sucre. 12 juillet 1876) et ont obtenu les résultats suivants :
1 2
Directement • 98.25 98.20
Avec azotate de potasse . 98.10 98.20
irisation. Ces messieurs concluent que l'influence de ce sel est nulle quant aux
15.65 produits de la fabrication du sucre .
15,55 En examinant les essais faits en présence de l'alcool , nous voyons
15.6 que sans sous- acétate de plomb, la polarisation n'a pas été diminuée
15.6 par l'influence des nitrates mème jusqu'à la dose de 50 p. 100 du sucre .
Mais en présence du sel plombique , la polarisation a été influencée .
Devons - nous admettre que ce soient les nitrates qui ont diminué la
5.5 polarisation ou le sous-acétate de plomb lui - même .
5.5 M. Pellet dans un travail paru dans le Bulletin de l'Association
5.55 belge des chimistes ( 15 juillet 1890) , examine la polarisation du sucre
5.6
en solution alcoolique en présence du sel de plomb, et fait remarquer
à ladose qu'un excès de ce réactif nuit à l'exactitude de la polarisation .

fluence En effet dans la seconde note additionnelle de ce travail, l'auteur


conclut ainsi que M. le Dr Claessen « qu'un excès même de 1 cc . de
"
sous-acetate de plomb pouvait amener une diminution notable dans
mais
la polarisation » .
Nous devons donc conclure de ces quelques essais que même à la
dose de 50 p . 100 du sucre , les nitrates n'influencent pas la polarisa
tion des solutions sucrées , soit aqueuses ou alcooliques .
Il faut donc, ainsi que cela a déjà été dit par divers auteurs ,
sation employer le moins possible l'alcool et surtout être très prudent dans
.7 l'addition du réactif plombique aux solutions alcooliques , et nous
.73 conseillons mème de supprimer complètement l'emploi de ce dissol
vant.
.6
.65 Nous croyons même devoir admettre l'influence du plomb en pré
sence de l'alcool pour expliquer des différences pareilles à celles signa
lées dans une réunion de la dernière Assemblée des fabricants de sucre
7 en Allemagne .
.6 En effet dans un numéro de la Sucrerie belge (numéro du 1er août
5
95 1892, page 452) , nous trouvons qu'un sirop de sucre a donné 60,2 par
la polarisation directe et 54,3 par la méthode alcoolique de Sickel ,
Paume alors que par l'inversion le résultat était le même que celui obtenu
tées an par la polarisation directe. Néanmoins l'auteur de l'essai conclut que
le produit donnant la différence était de la dextrane ordinaire .

litions dans
Il est bon de faire
les produits remarquer
de sucrerie que
n'est la quantité
jamais aussi de nitrates
forte existant
que celle que
1.10
nous avons ajoutée aux solutions sucrées ,
se ec
En effet, il résulte d'analyses publiées par M. Leplay , que sur des
masses-cuites 1er jet, représentant environ 25 millions de kilog . de
354 C. SAILLAND. Contrôle chimique en Sucrerie de Cannes.

betteraves , il trouve comme richesse correspondante des betteraves en


nitrate de potasse une moyenne de
0 kilog. 131 p. 100 kilog.
Le dosage de l'azote nitrique dans des arrières - produits nous a
donné pour des eaux d'exosmose concentrées :
Nitrate de potasse p . 100 du sucre = 1 à 4,7.
Nous avons dans nos essais dépassé largement cette quantité.

Contrôle Chimique en Sucrerie de Canne.

La sucrerie de betterave a maintenant un contrôle chimique bien


établi ; il s'en faut de beaucoup qu'il en soit de mème pour la sucrerie
de canne . Les méthodes analytiques employées dans cette dernière
n'ont pas été suffisamment discutées . Le sucre inverti dans les jus
crus, le sucre inverti et ses dérivés dans les jus en cours de travail
et bas produits viennent compliquer les polarisations .
Avant de polariser il ne faut faire aucune défécation au plomb en
solution alcaline .

Pour déterminer l'importance de l'erreur commise en déféquant au


sous-acétate j'ai fait un certain nombre d'analyses comparatives défé
quant soit à l'acétate soit au sous - acétate de plomb jusqu'à précipi
tation complète .
Voici les moyennes obtenues :

Jus du Moulin. Déféqué à l'acétate. Déféqué au sous-acétate


Degré Baumé .. 10° 10°
Densité ... 107.3 107.3
Brix.... 17.9 17.9
Sucre % gr. de jus…… 16 16.28
Pureté apparente ... 89.5 91.1

Le sous acétate précipe une partie du sucre réducteur (lévulose) , on


obtient une solution qui , à la simple polarisation , paraît contenir plus de
sacharose et au dosage ultérieur par liqueur cuivrique moins de sucre
réducteur que les quantités réelles contenues .
Ainsi , la base de la comptabilité chimique : - Sucre entré à l'u

sine et les bases du contrôle chimique . - Pureté et Sucre inverti /。
de Saccharose sont donc erronées .
En se basant sur les analyses données ci- dessus , voyons quelle est
l'erreur commise dans une liquidation pour une campagne moyenne .

Canne moulue .... Kilog . 57.500.000


Rendement en vesou, 70 %
annes.
F. LEFEBVRE . - Concours de distillerie. 355

etteravesen Chiffres obtenus en défèquant avec :


Acétate de plomb. Sous-acétate de plomb.
Sucre % de Vesou... 16.01 16.28
Sucre entrant à l'usine par 100
uits nous&
kilog . de canne 16.01 X 70/100 . = 11.207 16.28 X 70/100 = 11.396
Soit en kilogr. de sucre ...... 6.444.025 6.552.700
Sucre pur 100° obtenu au 1er jet . 8.736 8.736
Sucre 1000 obtenu par 100 kilog.
ntité. de sucre entré dans l'usine;
8.736 X 100 8.736 X 100
= 77.95 = 76.65
11.207 11.396

La différence dans le sucre entré à l'usine est donc de 108.675.


kilogr . suivant que l'on a suivi l'un ou l'autre mode d'analyse , ce qu .
implique une erreur dans le rendement industriel en premier jet de 1.30
nique bie ( soit 77.9576 65). -- Cette différence de 108.765 kil . de sucre est
a sucrer
égale à la perte moyenne de sucre par les écumes (à 0.20 % de canne) ;
e dernière
elle est certainement plus forte que la perte par inversion (dans une
ns les jus usine où on travaille avec soin) . -―――――― Dans ces conditions , un contrôle
de trav
serait parfaitement illusoire .
C. SAILLAND ,
ploute
Ingénieur chimiste,
Chef de fabrication de sucrerie à Cuba.
quant a
ives de
i prec Concours de Distillerie .

Etude sur la Question suivante , mise au Concours par l'Association


des Chimistes ( 1)
ous-ateaz Par M. Fernand LEFEBVRE ,
10 Chimiste , Ex-Elève de l'Ecole de Physique et Chimie de Paris
.3 Distillerie d'Ailly- sur-Noye (Somme) .”
.9 Elant donnée l'équation de la fermentation de Pasteur d'après
laquelle 100 kilogr . de saccharose donnent :
.1
5110 d'alcool,
lose,oj n 49.20 acide carbonique,
plusde 3.40 glycérine,
de sucre 0.65 acide succinique,
1.30 cellulose .
t
real
105k65
verti rechercher qualitativement et quantitativement ce que devient le sucre
qui échappe à cette transformation, lorsque, en distillerie indus
ellees
trielle, l'on ne retrouve pas dans le vin la quantité théorique d'alcool.
Year

(1 ) Cette question a été mise au Concours en décembre 1891 , et l'étude de


t 1892 . a fait l'objet d'un rapport de M. Lindet à l'assemblée générale de
M.illeLefebvre
ju
356 F. LEFEBVRE . ―――――― Concours de distillerie.

Depuis bien longtemps , les personnes s'occupant de l'industrie des


alcools savent que de la fermentation dépend la marche de la dis
tillerie entière, que les rendements s'éloignent plus ou moins de la
formule de Pasteur selon les usines , les matières , le travail ; qu'en
outre , il se produit parfois trop souvent dans certaines exploitations ,
des perturbations plus ou moins graves entraînant des différences
considérables dans ces mèmes rendements .
L'étude des produits formés a donc dû être faite dans les cas de
marche ordinaire et surtout dans les cas de perturbations ; c'est ce
que nous avons entrepris .
Ce travail porte presque entièrement sur des fermentations de
mélasses ; nous avons eu affaire aussi à des moûts de grains et de
betteraves, mais beaucoup plus à ceux de mélasses , qui , se distillant à
toute époque de l'année constituent un champ d'observations auquer
on peut toujours avoir recours .
Nous avons cru devoir opérer nos premiers essais qualitatifs et
quantitatifs sur des fermentations accidentellement vicieuses , c'est-à
dire, n'ayant pas donné le rendement normal , pensant que la plus
grande quantité de produits accessoires formés en faciliterait la
recherche .
Les jus et vins examinés ont été prélevés sur des fermentations
industrielles dans quelques usines dont nous avons eu à nous occuper
précisément pour correction de vices de travail .
Citons un cas assez en détail, puis nous en verrons d'autres plus
spécialement au point de vue des résultats .
Sur une fermentation industrielle n'ayant rendu à la distillation
que 56,75 litres d'alcool pour 100 kg . de sucre mis en œuvre , il a été
prélevé un échantillon copieux de vin (huit litres) , le liquide a été
soumis à la distillation pour séparer les produits volatils des produits
fixes . Les 7/8 du vin ayant été distillés et recueillis , il a été rajouté
un litre d'eau distillée , puis le volume ramené par distillation à ce
qu'il était auparavant, et ainsi de suite, un bon nombre de fois , jus
qu'à ce que le liquide distillé ne soit pour ainsi dire plus acide au
papier de tournesol .
Nous avons ainsi , à une trace près , d'un côté les produits fixes , de
l'autre les volatils.
Le jus à sa mise en fermentation avait par litre 2 gr 3 d'acidité et
le vin 8 gr , 4 , (exprimés en SO H²) ; il y avait donc eu formation de
6 g. 1 d'acides par litre ( exp . en SO H²) pendant la fermentation .
(L'acide carbonique en dissolution avait été chassé du vin avant le
titrage).
La partie fixe ramenée par le calcul au volume primitif titrait 2g. 2
d'acidité, la partie volatile 6,2 ; la totalité, et plus, de l'augmentation
d'acide paraîtrait être volatile si l'on ne tenait compte des acides
F. LEFEBVRE . - Concours de distillerie. 357

volatils préexistant dans le jus non fermenté dont nous parlerons plus
loin.
Dans la partie distillée , nous devons donc avoir les acides volatils ,
les alcools, les éthers , l'aldéhyde , etc.
Dans la partie fixe, les produits non fermentés de la mélasse et les
acides fixes .

Pour la partie volatile , nous avons essayé plusieurs fois de doser


tous ces produits dans le liquide ainsi distillé au laboratoire , mais il
avait un trop faible degré alcoolique pour permettre la détermination
des alcools, éthers, etc. nous n'avons donc cherché, à part l'indication
de l'alcoomètre, que les acides , nous reportant, pour les autres subs
tances ,à des échantillons de flegmes prélevés à l'éprouvette industrielle
même.

Les liquides distillés ont été neutralisés par une liqueur titrée de
soude et évaporés jusqu'à cristallisation . Dans les sels ainsi obtenus ,
à l'analyse qualitative nous avons constaté les acides butyrique, for
mique, acétique, valerique (traces .)

La difficulté était le dosage ; nous avons essayé différents pro


cédés, nous ne pouvions penser, étant donné la faible quantité de
matière dont nous disposions par essai , à l'analyse par éthérification ,
fractionnement et saponification ; voici celle qui nous a paru pratique
et nous a donné des résultats assez approximatifs, en opérant avec
des précautions concernant surtout la concentration des liqueurs .

Les sels de soude traités par une solution de sulfate de cuivre


donnaient naissance au butyrate de cuivre peu soluble , séparé par
filtration et pesé :

Il nous restait donc en solution : acétate de sodium , formiate de


sodium, sulfates de sodium et de cuivre ( valérate ?)

Le liquide était traité par un courant de gaz hydrogène sulfuré


lavé, le cuivre était donc , après filtration , éliminé à l'état de sul
fure.

La liqueur neutralisée après ébullition était traitée par le carbonate


de baryte , l'acide sulfurique se trouvait donc éliminé après filtration
et lavage.

La solution reconcentrée traitée par le nitrate de plomb, donnait


naissance au précipité de formiate de plomb . - La solution filtrée
traitée par l'azotate d'argent laissait précipiter l'acétate d'argent.
Nous avons négligé au dosage l'acide valérique .

La partie fixe, páteuse , a été soumise à un épuisement méthodique


par l'éther ; l'acide lactique a été ainsi séparé et dosé :

Voici les résultats en grammes par litre obtenus d'abord pour ce


cas particulier :
358 F. LEFEBVRE . ― Concours de distillerie .

Acide acétique ....... 0,4 (1 )


Acide butyrique...... 2,1
Acide formique ....... 1,5
Acide valérique .. ... Traces
Acide lactique ....... 0,8
Nous avons ensuite dosé le sucre non fermenté, nous avons distillé
le vin comme précédemment jusqu'à élimination des produits volatils
(ce qui est très important) , puis ramené avec de l'eau distillée à un
volume connu , défréqué au sous- acélate de plomb et sulfate de soude
puis titré à la liqueur cupropotassique . Nous avons trouvé pour ce
cas particulier 3 g, 5 par litre .
J'ai tenu à déterminer quel était ce sucre . A son pouvoir rotatoire
gauche ( 106 à 15° c . ) j'ai reconnu le lévulose ; c'est donc 3g, 5 de
lévulose et non de glucose . (Le pouvoir réducteur est le même . )
J'ai ensuite évalué les pertes à l'évaporation ; ces pertes dépendent
évidemment de la façon dont est conduite la cuverie ; si les cuves tom
bent à une température de 30° C. par exemple et sont distillées immé
diatement, il est certain que les pertes seront moindres que si la chute
se fait à 35° et si la distillation est retardée (mauvais travail . )
Dans les conditions où nous nous trouvions , ces différences déter
minées par l'analyse du vin au moment de la chûte et au moment de
la distillation des dernières portions de vin étaient environ 17° .
Si à l'aide de ces éléments nous faisons le retour à la formule de
Pasteur, nous nous en rapprochons d'une façon suffisante pour pou
voir dire d'une façon certaine , que dans les matières sus-nommées
réside la grande perte à la fermentation industrielle .
Nous ne tenons pas compte, dans le calcul du rendement , des éthers
et des alcools supérieurs , ces corps marquent à l'alcoomètre qui sert
'e base, et les éthers probables tels que acétate, butyrate, formiate d'é
tlyle ont une densité d'environ 0,9 sensiblement supérieure à celle de
l'alcool (0,79) , ces éthers , au contact des alcalis chaux ou soude intro
duits à la rectification sont saponifiés et l'alcool régénéré, on peut donc
les négliger dans le calcul du rendement quantitatif, ainsi que les
alcools supérieurs .
Nous avons évalué ces éthers et les alcools supérieurs dans les
flegmes résultant de la distillation industrielle , les éthers par sapori
fication et titrages alcalimétriques, ( exprimés en acétate d'éthyle par
convention) , les alcools supérieurs avec l'acide sulfurique et examen de
la coloration .
Nous avons eu dans ce cas 0 g. 30 d'acétate d'éthyle par litre de
flegmes à 68°.

(1) La mélasse employée titrait 44.6 inversion Clerget, le moût contenant


10 k 5 de sucre par hectolitre .
F. LEFEBVRE . Concours de distillerie. 359

Nous n'avons pu évaluer avec nos appareils les alcools supérieurs


que comparativement; suffisamment pour voir que leur proportion
augmentait avec les vices de fermentation .
Nous avons fait des recherches analogues sur ces cas divers , et
nous avons toujours trouvé les mêmes produits , les proportions relatives
en étaient on ne peut plus variables . Dans les fermentations indus
trielles réputées très bonnes, nous avons constaté en proportions beau
coup moindres il est vrai , les mêmes corps accessoires .
Pour être juste, nous devons maintenant dire quelques mots sur le
moût initial : ce moût, par exemple, qui titrait avant fermentation 2g. 3
d'acidité a été distillé comme le vin ; de l'eau distillée a été rajoutée à la
partie non passée et la distillation et on a recommencé ainsi un bon
nombre de fois jusqu'à séparation de la partie volatile . En ramenant
par le calcul au volume primitif, l'acidité se partageait ainsi : fixe 0,7 ,
volatile 1,6 ; après neutralisation , nous avons trouvé environ par litre
1g. acide butyrique , 0,4 d'acide formique et de l'acide acétique .
Disons en passant que nous avons remarqué par quelques essais
que les mélasses donnant à une semblable distallation , avant fermen
tation, de notables proportions d'acide butyrique , sont difficiles à tra
vailler, bien que nous n'ayons pu y remarquer le ferment .
Cherchant la cause de notre dégénérescence , nous avons examiné
soigneusement au microscope les liquides de la fermentation ; nous y
avons observé d'une façon qui ne laissait aucun doute , les ferments
lactiques , butyriques , acétiques .
J'ai tenu à me rendre bien compte de l'influence de ces ferments ;
j'ai fait des cultures de ceux - ci tels qu'ils m'ont été fournis par l'usine ,
j'ai déterminé chacun par leurs produits de sécrétion , j'ai ensemencé
de ces cultures de nombreuses fermentations alcooliques au labora
toiré, dans différentes conditions ; et j'ai acquis la certitude que ce
sont eux les seuls perturbateurs dans presque tous les cas.
Les cultures en ont été faites dans des jus prélevés à l'usine , et , le
plus souvent , dans les conditions du travail ordinaire.
Les butyriques et lactiques se développent très bien dans les jus
non fermentés, les acétiques dans les vins , ils se développent , se mul
tiplient avec une grande activité en donnant naissance à leurs acides.
Chaque fois que nous avons introduit dans des fermentations alcoo
liques au
laboratoire, un volume quelconque de ces cultures , chaque
fois, nous avons eu une perturbation correspondante .
intrL'accident
oduit.
était toujours, pour ainsi dire , proportionnel au volume

Nous avons voulu également nous rendre compte de l'influence de


quelques développement de ces ferments en présence de
la vure .corps sur le
le
360 F. LEFEBVRE . Concours de distillerie .

Nous avons volontairement contaminé des fermentations alcooliques


au laboratoire , les unes servaient de témoins , dans les autres étaient
introduits des volumes plus ou moins grands d'une solution des
corps à éprouver ; les vins résultant de ces fermentations étaient soumis
à l'analyse .
Il serait trop long d'énumérer tous les essais faits dans ce sens ,
bornons -nous à dire que quelques corps antiseptiques tels que le
bichlorure de mercure , l'acide salicylique à l'état de traces , 0 gr. 5 á
1 gramme par hectolitre , gènent plus les fermentations secondaires
que la fermentation alcoolique , et, dans certains cas, atténuent par
tiellement le vice ; mais ces produits nuisant aussi à la levure , il est
préférable de ne pas avoir à les employer ; ils nuisent surtout quand
la quantité en est augmentée .
J'ai également constaté que le ferment butyrique était le plus nui
sible , le ferment acétique vient après, ainsi que le lactique .
Ces ferments se trouvent dans la levure en plus ou moins grande
proportion à l'état de germes presque imperceptibles ; ils se déve
loppent au fur et à mesure dans le travail, suivant que les conditions
leur sont plus ou moins favorables .
En résumé , si la formule de Pasteur n'est pas réalisée industrielle
ment, et si parfois on s'en écarte beaucoup, c'est par suite de la for
mation des acides butyrique, acétique , lactique , formique, puis , pour
ainsi dire comme corollaire , alcools supérieurs , éthers, sucre non
fermenté à l'état de lévulose , tout ceci reconnaissant pour cause la
présence et l'action des ferments cités , une levure malade ou mise
dans de mauvaises conditions de développement.
A ces pertes chimiques , viennent s'ajouter les pertes matérielles ,
évaporation des vins dans les cuves, bacs, perte dans les colonnes.
à distiller, etc.
Les ferments forment donc leurs produits de sécrétion aux dépens
du sucre et de l'alcool ; ces produits de sécrétion eux -mêmes nuisent
à la levure.
Industriellement, la quantité et la qualité sont affaiblies , l'usine
entière s'en ressent d'un bout à l'autre .
Quoiqu'en disent les routiniers d'usines qui ne peuvent supporter
les indications des chimistes , des observateurs. « C'est au microbe
que cela tient. >>
Toutes choses égales d'ailleurs , le travail étant bien conduit , les
facteurs en étant bien surveillės , la solution est à la levure pure, saine ,
à la fermentation pure.
L. LEFRANC. Superphosphate de chaux dans la terre arable . 361

Note sur la rétrogadation du

Superphosphate de chaux dans la terre arable,

Par M. L. LEFRANC .

Les expériences qui suivent ont été opérées sur une terre pauvre,
de constitution siliceuse et très faiblement calcaire.
La composition de cette terre , en éléments utiles à l'expérience était
par kilog . sec :
Chaux . . 28896
Fer et alumine. · 0 840
Potasse. 0 080
Magnésie . 0 270
Acide phosphorique soluble dans l'eau . • • 0 010
dans l'acide acétique . 0.013
-- ― dans l'acide chlorhydrique . 0 153
L'échantillon représentait 20 kilos de terre qu'on a mélangée avec
le plus grand soin. On y a ajouté une dose de superphosphate de chaux
correspondant à une quantité de 1.200 kilos par hectare - l'hectare
étant supposé contenir 4.000.000 de kilos de terre végétale , soit une
couche de 0m30 à la densité de 1.310 .
Le superphosphate employé contenait :
Pour 100 kilos .

Acide phosphorique soluble dans l'eau .. 16k 12


dans l'acide acétique . • 16 19
――― dans l'acide chlorhydrique . 16 70
Au bout de 48 heures, on a fait de nouveau l'analyse de la terre et
on a trouvé :
Par kilog . sec .
Acide phosphorique soluble dans l'eau . 08 009
- dans l'acide acétique . • 0 013
- dans l'acide chlorhyerique . 0 197

L'augmentation de la teneur en acide phosphorique a donc porte


uniquement sur le phosphate soluble dans l'acide chlorhydrique , tandis
que les deux autres sont restés stationnaires , ce qui démontre que le
phosphate soluble dans l'eau est rétrogradé aussitôt qu'il est mis
en contact avec les bases alcalino -terreuses et le fer contenus dans
le sol .

Comme les doses ainsi ajoutées formaient une très faible fraction
de la quantité existante et que les erreurs d'analyses pouvaient , dės
lors, avoir une influence considérable, on a continué les expériences
en additionnant la terre de proportions d'acide phosphorique , sous
362 L. LEFRANC . Superphosphate de chaux dans la terre arable.

forme de phosphate acide de chaux dilué, absolument impraticables


en culture, ce qui rend les constatations relevées d'autant plus pro
bantes .
A 10 kilog. de la terre précédente on a ajouté 1 litre d'une solution
de phosphate acide de chaux à 1 p. 100 cc . d'acide phosphorique , soit
1 gr. par kilog de terre ou par hectare 4.000 kilog . d'acide phospho
rique équivalant en superphosphate à 16 p . 100 à 25.000 kilog.
Après avoir bien mélangé , on a laissé reposer 24 heures, on a fait
les dosages qui ont donné par kilog. sec :

Acide phosphorique soluble dans l'eau . 08490


dans l'acide acétique 0 961
――――― dans l'acide chlorhydrique . 1 090

Par conséquent, dans ce court laps de temps , plus de la moitié de


l'acide phosphorique soluble dans l'eau était déjà rétrogradée.
Afin de ne rien changer aux conditions de l'expérience, l'état d'hy
dratation de la terre a été maintenu d'une façon régulière .
Trois jours après l'analyse ci- dessus, on a fait un nouveau dosage,
on a eu :

Acide phosphorique soluble dans l'eau . . . 08.136


dans l'acide acétique . . . 0 595
- dans l'acide chlorhydrique . 1 112

Comme on le voit , les 8/10 du phosphate soluble dans l'eau sont


rétrogradés quatre jours après avoir été mis dans la terre .
Enfin , au bout d'une semaine la rétrogradation est complète et
l'analyse indique les teneurs suivantes :

Acide phosphorique soluble dans l'eau . . 05 012


dans l'acide acétique . . 0 350
dans l'acide chlorhydrique . 1 108

Les expérience qui viennent d'ètre exposées ont été faites en 1889 ;
pour les confirmer , on les a reprises tout récemment .
La terre mise en essai était excessivement pauvre ; sa composition
par kilogramme sec était :

Chaux . 28018
Fer et alumine . · 0775
Magnésie . · • · 0 210
Potasse. 0 183
Acide phosphorique soluble dans l'eau . • · 0.005
- dans l'acide acétique . 0 717
- - dans l'acide chlorhydrique . 0 042
E. SILZ . - Sur les méthodes d'analyse du miel. 363

A 10 kilos de cette terre , on a ajouté 1 litre d'une solution de


phosphate acide de chaux contenant p . 100 cc . 0 gr . 100 d'acide phos
phorique.
Au bout de 8 jours , on a analysé la terre et on a trouvé par
kilog, sec :
Acide phosphorique soluble dans l'eau . . 05007
dans l'acide acétique . • 0.047
- dans l'acide chlorhydrique . 0 139
La transformation du phosphate soluble en phosphate tribasique
insoluble était donc complète et la confirmation des résultats antérieu
rement constatés était acquise .
Des expériences qui précèdent on peut conclure :
Que dans un laps de temps de huit jours au plus , l'acide phospho
rique, soluble dans l'eau , du superphosphate de chaux , passe à l'état
Insoluble, c'est-à-dire à l'état de phosphate de chaux proprement dit .
Que sa valeur , par conséquent , qui est actuellement de 0,48 du
degré se trouve ramenée à celle de l'acide phosphorique contenu dans
ce dernier, soit à 0 fr . 30, d'où une perte sèche par degré de 0 fr . 18.
Et que pour cette raison, il y a tout intérêt en culture à substituer
au superphosphate , les divers phosphates de chaux , poudre d'os ,
phosphates naturels , scories de déphosphoration qui , convenablement
broyés et tamisés , procurent à bas prix un des éléments les plus indis
pensables à la nutrition des végétaux .

Sur les méthodes d'analyse du miel

employées au laboratoire du Département de l'Agriculture


des Etats -Unis .

Par M. E. SILZ .

Nous extrayons du Bulletin n ° 13 , du Département de l'Agriculture


des Etats-Unis
ressantes , publié
données sous la direction de M. H.-W. Wiley, les inté
suivantes sur les propriétés de l'analyse des miels .

On peut
en rayons avoir
, ou enfinà examiner
les rayonsdu miel liquide
eux-mêmes . ou de pression , du miel
Les propriét du miel pur sont les suiva
és ntes :
Polarisation
inférie a . -
ur u Le miel pur a un faible pouvoir rotatoire à gauche,

à 20° C.duUn
rieur à -20°pouvoir sucre de canne inverti ; pil est rarement supé
chiffre supéri n as un indice sur d'une
falsificat eur 'est
ion, il permet seule d e d o u ter d e l a p uretė .
ment
Eau . -
La proportion varie de 12-20 p . 100 .
364 4 E. SILZ . - Sur les méthodes d'analyse du miel.

Couleur. --- Elle varie du blanc pur au noir .


Cendres. -- La proportion est toujours très faible , depuis une simple
trace jusqu'à 0,30 p . 100 .
Saccharose. - De 0 à 10 p. 100 , selon la quantité de sucre de canne
dans le nectar et l'inversion dans l'organisme de l'abeille .
Sucres réducteurs . ――― Ils consistent en dextrose et lévulose prevenant
du nectar ; le dextrose peut être en proportions beaucoup plus consi
dérable que le lévulose, ce qui dénote une addition de glucose du
commerce . La quantité totale de sucres réducteurs calculée en dextrose
est généralement de 60-75 p . 100 .
――――
Pollen. L'examen microscopique des grains de pollen donnera
une idée de la pureté du miel et de sa provenance .

MIELS DIVERS

En traitant les amidons de grains (froment , maïs , sarrazin ) , par les


acides minéraux ou par l'acide oxalique , on obtient des produits sucrés
qui , au bout de deux ou trois semaines , ont exactement le goût et l'ap
parence de vieux miels. On peut encore obtenir du miel artificiel en
mélangeant 35 parties de dectrose, 40 parties de lévulose avec du sucre
de canne, mélange donnant une rotation de 1º au polarimètre .
Enfin , on connait le miel d'eucalyptus, découvert par le Dr Th .
Caraman et communiqué en 1887 à l'Académie de médecine de Paris
et produit dans les forêts d'Eucalyptus de la Tasmanie . Ce miel est
sous forme de sirops épais transparent, d'une couleur orange foncé,
ayant le goût de l'huile d'eucalyptus . La composition est la suivante :

Sucre (principalement de la lévulose). · 61.16


Cendres . 0.18
Eau . 21.66
Principe actif ( eucalyptol , eucalyptène , cymol ) . 17.00

100.00

Pouvoir rotatoire = 22º ( la direction n'est pas indiquée) .


Poids spécifique : 1,44.
Les rayons ont une structure entrelacée qui ne ressemble pas à la
structure hexagonale du rayon de nos abeilles . L'analyse a donné :
Eau .. 13.63
Lévulose , dextrose , etc 78.98
Sucre de canne . 0.00
Cire, pollen et matières inorganiques . 2.15
Cendres . • 0.31
Indéterminé . · 4.93

100.00
E. SILZ . - Sur les méthodes d'analyse du miel. 365

L'aspect est clair, rouge-brun et semi-fluide . On n'a pas trouvé trace


d'huile essentielle , de terpène , rosine ou autres substances similaires .

e On connaît encore le miel de dattes , production de l'Algérie où on


l'emploie comme médicament ; c'est un spécifique des troubles pulmo
naires. L'odeur est désagréable et le goût rappelle d'abord le syrupus
hollandicus et ensuite la datte. Il ne possède pas l'arôme du miel. La
couleur est jaune -brunâtre . Il cristallise à la longue . Il rougit faible
ment le tournesol bleu . Le pouvoir rotatoire est de 20° à gauche , il
renferme des traces de dextrine . 0,95 p . 100 de chlore ( 1,53 p . 100 cal
culés en Na Cl) ; 0,19 p . 100 de SO H² ; le miel de dattes est la sève ex
crétée par le dattier , c'est donc un sirop et non un miel .
Xénophon cite un miel vénéneux que les abeilles retirent des fleurs
du rhododendron ponticum ou azalea pontica. Les propriétés véné
neuses sont dues à la présence de l'endromédotoxyne . Les fleurs du
gelsémium donnent aussi un miel vénéneux dù à la présence d'une
grande quantité de gelsémine.
Le miel de fenouil consiste en :
Miel pur 500 gr.
Sucre de malt . 1000
Huile de fenouil • V gouttes .
Glycérine .. petite quantité .

On a obtenu un miel coloré très beau par une alimentation artifi


cielle tenue secrète , les rayons sont vierges , la cire est entièrement
blanche, le miel limpide, pur, ayant la couleur rouge påle de la gelée
de groseille .
Le miel d'Ethiopie est produit par un insecte qui le dépose sous
terre . Il n'y a pas secrétion de cire . Ce miel a donné à l'analyse :
Eau " 25.50
Sucre fermentescible . • · 32.00 (lévulose avec 1/6 dextrose) .
Mannite. 3.00
·
Dextrine
. 27.90
Cendres .
2.50
Pertes
9.10

100.00

Le miel de Sumatra est le produit de l'apis indica ; on le recueille


pendant la saison des pluies. Il renferme :
Lévulose et dextrose dans le rapport de . .. 5.92 à 7.41
Eau .
26.6
Amidon, cire , pollen traces .
Cendres
0.23
On n'y a pas trouv de sucre de cann , ni de dextr
é e ine .
366 E. SILZ . ―――― Sur les méthodes d'analyse du miel .

ANALYSE DES MIELS

Miels dextrogyres. - M. Haenle sépare les miels naturels en deux


classes : le miel de fleurs et le miel de sapins. Le premier a une colo
ration variant du blanc au brun , il est lévogyre . Les miels de sapins
sont tous bruns , ont le goût de pin , contiennent de la dextrine et sont 26
dextrogyres ; on les falsifie généralement à l'aide de sirop de glucose ,
dont une solution à 10 p . 100 donne 100° dans le saccharimètre So
leil - Dubosc . En mélangeant du miel pur avec du sirop de glucose on
obtient les rotations suivantes :
Miel de fleurs . Sirop de glucose. Rotation .
100 » 3° à 10°
90 10 20 28
80 20 50 65
70 30 80 99
60 40 117 133
50 50 154 160
40 60 194 200
Miel de sapin . Sirop de glucose. Rotation.
100 >>> 22
90 10 62
80 20 89
1
70 30 119
60 40 149
50 50 170
40 60 205
Des traces de chlore et d'acide sulfurique ne sont pas une preuve
de fabrication .
M. Benseman a observé des miels dextrogyres dont il attribue cette
propriété à la présence du saccharose , de mème que Lippmann a observé
des miels recueillis dans le voisinage de raffineries de sucre ; ces miels ,
absolument clairs et sans aucun arôme , renfermaient 4,88 , - 16,38 et
9,93 p. 100 de sucre .
Analyse des miels . - M. Haenle recherche le glucose dans le miel
en le soumettant à la dialyse et arrive à la conclusion suivante :
Tout miel qui , après dialyse , n'est pas dextrogyre , ne renferme pas
de glucose ; tout miel dextrogyre est sûrement additionné de glucose .
M. Mensfeld préfère l'essai par inversion et par fermentation à
l'aide de levure comprimée plutôt que la levùre de bière ou de vin .
Action des phénols sur les miels. - Si du miel est additionné d'une
solution aqueuse de phloro-glucine et d'une grande quantité d'acide
chlorhydrique concentré il se forme au bout de quelque temps une
faible coloration rouge qui augmente avec le temps . La résorcine donne
de même une belle coloration rouge lumière . Les autres phénols néces
E. SILZ . - Sur les méthodes d'analyse du miel . 367

sitent l'action de la chaleur . Une solution aqueuse de sulfate d'aniline


produit dans une solution de miel au bout de quelque temps une colo
is en deux ration jaune. M. Ihle attribue ces réactions à la présence dans le miel
a une colo de composés de la série aromatique, analogues à ceux que renferme le
bois.
de sapins
-ine et sont
Fermentation du miel . - M. Kayser a observé que le résidu de la
de glucose, fermentation du miel est optiquement inactif ; chauffé avec HC il ne
rimètre Sc
donne qu'exceptionnellement des sucres réducteurs , aussi a-t- il modi
glucose on fié comme suit la méthode de Sieben :
25 gr . de miel sont additionnés de 12 gr . de levure ne renfermant
pas d'amidon , complétés à 200 cc . et abandonnés 48 heures à eux - mê
mes. On ajoute alors de l'hydrate d'alumine et on complète à 250 ;
200 cc. du filtrat sont évaporés à 50 cc . et polarisés . Une rotation à
droite supérieure à 1º (Wild) indique la présence de sucre de fécule .
25 cc. de la solution employée à la polarisation est additionné de 25 cc .
d'eau et 5 cc . HCl concentré . Le mélange chauffe 1 heure au bain
marie , neutralisé, complété à 100 cc . sert à la détermination des sucres
Téducteurs dans 25 cc . par la méthode d'Allihn . La teneur en sucre
multipliée par 40 donne le sucre provenant de la fermentation de
100 gr.
de miel . Si la proportion est supérieure à 1 p . 100 le miel est
falsifié par addition de glucose .

E. Dietrich recommande la détermination de l'acidité du miel . Dis


solvez 10 gr. de miel dans 80 cc . d'eau , ajoutez 3 gouttes phénol - phta

léïne et titrez avec la potasse au 1/10. 6 échantillons de miel ont donné


3,5 à 6,5 alcali ( 19.6 à 36.4 KOH) pour l'acidité de 10 gr . de miel .
as une pre Helsner recommande la détermination de l'acide phosphorique dans
les cendres du miel . Il a trouvé 0,013 à 0,035 p. 100 P 05. Réaction
ilattribue cet des cendres fortement alcaline . Le miel artificiel provenant du glucose
servé
mannaaob donne une cendre neutre renfermant 0,085 à 0,0108 p . 100 P² 0³ . Le
cre; cesmik miel artificiel provenant du sucre de canne donne une cendre légère
38, -16,38 ment alcaline ne renfermant pas trace de P2O5 même en incinérant
50 gr. de l'échantillon .
e dans le miel Planta propose de déterminer la proportion de glucose par inver
uivante: sion avec une solution à 2 p. 100 d'acide sulfurique . Le miel pur donne
e renfermep environ 8 0/0 de sucre de fruit tandis que le miel sophistiqué donne
une
né de glucose augmentation de plus de 45 0/0 ; en outre , le miel pur contient
on
fermentati i 63 - 71 p . 100 de sucre réducteur déjà formé, le miel artificiel seule
ment 29 -
ou de vién. 37 p. 100.
nn
dditio d'une Le Rev. J.-G. Teeter donne le moyen suivant : Ajoutez un peu de
a n t i t é 'acide
u d miel dans une tasse de thé fort ; s'il y a addition de glucose le mélange
que temps un deviendra
observe noir comme de l'encre . On peut encore verser de l'alcool et
r s'il se produit une précipitation .
ine
resorc dona
ls
pheno neces M. H.-W. Wiley ne considère pas cet essai comme très sur . Si le
368 E. SILZ . Sur les méthodes d'analyse du miel.

glucose contient des traces de fer, le tannin du thé formera un com


posé foncé. L'alcool précipitera de la dextrine dans le mélange.
M. Hager utilise comme réactif une solution à 10 p . 100 de nitrate
de mercure et de l'alcool absolu . La solution de nitrate de mercure est
formée de 1 gr. de sel et 9 cc . d'eau additionnés de 2-3 gouttes d'acide
nitrique ; on laisse déposer quelques heures . Avant l'essai on dissoudra
1 partie de sucre de fécule dans 4 parties d'eau , le sirop de fécule ou le
miel dans 3 parties . Mettre dans un tube à essai 4 cc. de solution fil
trée , ajouter 6 gouttes de nitrate mercurique , agiter et additionner de
4 cc. d'alcool . Une solution de miel donne un liquide translucide un
peu laiteux dans lequel se formera , le deuxième jour, un très faible dé
pôt ; le sucre de fécule traité de mème donne une liqueur trouble très
'aiblement translucide ; au bout de 6-12 heures il se forme un précipité
de 3-6 centimètres de haut, au - dessus duquel la liqueur est limpide . Si
le miel contient du glucose la réaction se formera de deux manières
selon la proportion . S'il y a 30-40 p. 100 le précipité se forme dans
l'espace de 5-8 heures et le liquide surnageant devient limpide . Si la
proportion est moindre le précipité ne se forme pas mais la liqueur

M________
devient trouble au bout de 12 heures . Le miel pur reste limpide pen
dant 2 jours .

L'essai peut se faire plus simplement avec de l'alcool absolu


Mettez dans un tube à essai 1-2 cc . d'une solution filtrée à 25 p. 100 de
miel et versez 1/2 cc . d'alcool le long des parois du tube de façon à
former une couche limpide . L'alcool alors reste clair et à la ligne de
séparation se forme une opalescence difficilement visible qui disparaît
bientôt. S'il y a du glucose , la ligne de séparation devient laiteuse et
reste ainsi quelques heures . Si la proportion de glucose est faible le
trouble sera blanc - bleuté .
Pour la recherche du sucre de canne mettre 1.50 à 2 cc . d'acide
sulfurique concentré pur dans un tube à essai et verser doucement
1/2 cc . de la solution de miel à 25 p. 100 de façon à la faire surnager.
Abandonner pendant 1 heure . Le miel pur ne donnera pas tout d'abord
une ligne de contact coloré mais au bout d'une heure la couleur sera
jaune-brun clair . S'il y a du sucre de canne, la ligne sera successive
ment brùnåtre , brune et au bout d'une demi heure se sera formé une
couche noirâtre. Le glucose se comporte dans cette opération comme
le miel . Au bout d'une heure à une heure et demie , le miel pur donnera
une zone foncée qu'une légère agitation disséminera dans le miel lequel
prendra une apparence jaune -brun en restant transparent. Le miel
contenant du sucre de canne donnera une liqueur surnageante foncée
et opaque . On fera des essais avec des mélanges connus au préalable.

On peut encore faire l'essai microscopique. Prenez 1/2 goutte de


miel avec la pointe d'une aiguille , la placer avec 1 goutte de glycérine
Congrès international de chimie à Bruxelles en 1893 369

sur le porte-objet et observer au grossissement de 100-200 D. Le champs


devra renfermer 5-10 grains de pollen .
Le D' A. von Planta essaie à l'aide d'une addition d'alcool si un
miel est artificiel ; la dextrine du sucre de fécule donnera un trouble
plus ou moins grand; mais le miel peut quelquefois produire cette réac
tion, aussi est-il préférable d'employer la teinture d'iode avec laquelle
la dextrine donne une coloration rouge-brun foncé dissoudre 10 gr.
de miel dans 50 cc. d'eau distillée, remplir un tube à essai à moitié,
ajouter 10-12 gouttes de solution d'iode à 2 p . 100. Le miel glucosique
deviendra rouge-brun tandis que du miel pur ne sera coloré que par
l'iode.
(A suivre).

Congrès international de chimie à Bruxelles


EN 1893

L'Association Belge des Chimistes qui s'est chargée d'organiser le


premier Congrès international des chimistes, nous envoie les docu
ments suivants :

Monsieur et cher Collègue ,


L'analyse chimique joue un rôle important dans les transactions
commerciales des produits industriels et agricoles , dans le contrôle des
différentes fabrications, dans la solution des questions d'hygiène , etc.
Elle rend , à ces divers titres , des services incontestables.
Il arrive cependant que , pour des analyses faites contradictoire
ment par plusieurs chimistes , les résultats trouvés ne concordent pas .
par suite de l'emploi de méthodes différentes.
Un tel état de choses est préjudiciable , non seulement pour les
personnes intéressées, mais aussi pour les chimistes dont on suspecte
souvent, à tort, l'honorabilité et le savoir . On l'a compris partout et
les chimistes de presque tous les pays ont été amenés à se réunir par
fois, afin d'amener l'adoption de méthodes uniformes d'analyse .
Mais cela ne suffit pas . Il est indispensable que l'unification des
1 méthodes d'analyse se fasse , non seulement dans chaque pays, mais
pays à pays , par voie internationale .
La section sucrière du Congrès agricole et forestier international ,
tenu à Vienne en 1889 , avait déjà émis un vou dans ce sens et chargé
M. Fr. Strohmer, chef du laboratoire central des fabricants de sucre
de l'Autriche, de faire des démarches préparatoires pour la convoca
tion d'un Congrès international des chimistes s'occupant d'analyses
pour l'industrie sucrière .
L'Assemblée des chimistes sucriers et agricoles de l'Autriche
Hongrie , réunis à Prague le 31 mai 1891 , sous la présidence de
M. Strohmer, s'est ralliée également au vou du Congrès agricole de
Vienne.
370 Congrès international de chimie à Bruxelles en 1893

Des vœux analogues ont été émis dans d'autes pays .


En présence de cette situation l'Association Belge des Chimistes
s'est décidée à prendre l'initiative d'un Congrès international des chi
mistes à convoquer à Bruxelles , au mois d'avril 1893 .
Cette décision a déjà rencontré des adhésions nombreuses, notam
ment celles de :
L'Association des Chimistes de sucrerie et de distillerie de France
et des Colonies (Valenciennes , le 26 mars 1892 , et Paris, le 13 juil
let 1892 );
De l'Assemblée des Chimistes sucriers et agricoles de l'Autriche
Hongrie (Salzbourg , le 20 juin 1892) ;
Des Chimistes sucriers de la Bohéme (Prague , le 25 mai 1892) , et
de plusieurs chimistes éminents d'Allemagne , d'Angleterre, etc.
Nous espérons que vous voudriez également adhérer à notre projet.
Nous vous envoyons ci-joint le programme provisoire des délibéra
tions du Congrès . Nous vous prions de nous informer le plus tôt pos
sible des modifications que vous comptez proposer à ce programme et
de nous aviser, le cas échéant, si vous acceptez de présenter un rap
port sur l'une ou l'autre question .
Veuillez agréer, Monsieur et cher Collègue , l'expression de nos
sentiments cordiaux .

Le Secrétaire- Général, Fr. SACHS . Le Président, E. HANUISE.

Le Secrétaire-Adjoint, A. AULARD . Les Vices-Présidents,


G. BRUYLANTS , D. CRISPO.

N. B. ― Prière d'adresser toutes les communications à M. Fr.


SACHS , ingénieur à Bruxelles , rue d'Allemagne, 68 .

PROGRAMME DU CONGRÈS INTERNATIONAL DES CHimistes ,


BRUXELLES 1893.

A. - Section sucrière .

1. Le dosage de l'eau dans les sucres ;


2. Le dosage du sucre inverti et de la raffinose dans les produits
de sucrerie ;
3. Jaugeage et graduation des instruments de chimie ;
4. Détermination de la densité des mélasses ;
5. Quel est le meilleur moyen d'épurer les eaux usinières en tenant
compte des nécessités pratiques et de la dépense ;
6. Évaluation et détermination de la coloration des sucres ;
7. Adoption d'un mode de titrage uniforme pour le sucre de bette
raves , le sucre de cannes et les autres sucres coloniaux .
Le Secrétaire, Le Président, Le Vice-Président,
F. SACHS . E. HANUISE . J. DE PUYDt.
Congrès international de chimie à Bruxelles en 1893 871

B. - Section de chimie agricole.

1. Dosage de l'azote ammoniacal dans les engrais simples et com


posés. - Rechercher l'influence du mode de dissolution et de distilla
tion sur ce dosage ;
2. Analyse complète du salpêtre de Chili . ― Faut-il déduire la
quantité de nitrate de soude du taux en azote dosé ou par différence ,
conformément au contrat de Dunkerque ?
3. Détermination de la meilleure méthode de dosage de l'azote
total dans les engrais contenant : de l'azote organique soluble ou inso
luble, de l'azote ammoniacal et de l'azote nitrique ;
4. Dosage de l'acide phosphorique en général . Quelle est la
meilleure marche à suivre pour doser exactement l'acide phosphori
que ?
5. Dosage de l'acide phosphorique soluble dans l'eau et dans l'eau
et le citrate d'ammoniaque dans les superphosphates . - Étude de l'in
fluence de la concentration et de l'alcalinité du citrate d'ammoniaque
Lig

ainsi que du mode de digestion ;


6. Détermination de l'assimilabilité relative des phosphates bruts ;
7. Dosage de l'acide phosphorique dans les scories de déphospho
ration soluble dans le citrate d'ammoniaque et total ;
8. Dosage de la potasse dans les matières fertilisantes ;
9. Dosage du fer et de l'alumine dans les phosphates bruts ;
P0. 10. Détermination du pouvoir germinatif des graines de betteraves.
Le Secrétaire, Le Président, Le Vice-Président,
Guill. GILLEKENS .
R

D. CRISPO . A. LONAY .

C. - Section des denrées alimentaires et d'hygiène publique.

1. Déterminer quelles sont les méthodes les plus certaines pour


reconnaître la pureté du beurre ;
2. Quel est le procédé le plus pratique et le plus exact pour déter
miner les points de fusion et de solidification des corps gras ?
3. Quelle est la proportion minima des matières étrangères trouvées
dans les liqueurs distillées et provenant de leur préparation ? Quelles
sont les meilleures méthodes à employer pour identifier et pour doser
ces matières ?

4. Quelles sont les quantités minima de matières minérales qu'une


eau doit renfermer pour être potable ?
5. Déterminer les conditions dans lesquelles doit se faire l'analyse
bactériologique des eaux potables ;

6. Des méthodes à employer pour l'examen du poivre .


Le Secrétaire ,
Le Président, Les Vice- Présidents,
A. JORISSEN . J.-B. DEPAIRE . G. BRUYLANTS et A. HERLANT.
372 Revue des publications techniques étrangères .

D. - Section des industries de la fermentation et des industries


connexes.

1. La levure pure dans la pratique de la fermentation ;


2. Moyens à proposer pour s'assurer de la valeur de conservation
des bières ;
3. Les grains crus en brasserie ;
4. Étudier, en culture pure, les variations que pourrait subir en
quantité et en qualité le produit de la fermentation d'un ferment acé
tique , pour certains changements physiques et chimiques apportés
dans la nature du milieu de ces ferments ;
5. Analyse des grains envisagés au point de vue de la brasserie ,
distillerie , glucoserie ;
6. Analyse de la mélasse au point de vue de la distillerie.
Le Secrétaire, Le Président, Les Vice - Présidents,
A. AULARD . E. VAN BERCHEM . H. VAN LAER et J.VUYLSteke .

Revue des Publications techniques étrangères .

Par MM . E. LÉGIER, G. DEJONGHE, E. SILZ et J. WEISberg .

A. ――――― Sucrerie de Betteraves .

M. BARWIG . - Procédé d'extraction du sucre des mélasses . ―――――――――


Si dans une solution aqueuse ou alcoolique de sucre à 10-15 p. 100,
portée à une température ne dépassant pas 50° , on introduit de la
chaux en poudre fine, et, si on insuffle de suite de l'air froid, il se
forme à chaque bulle d'air un sucrate de chaux insoluble qui se préci
pite, sans que la chaux se dissolve et sans que la température s'élève .
On ajoute la chaux aussi longtemps que le sucre se précipite et on tra
vaille le sucrate de chaux de la manière ordinaire . Aux mélasses on
ajoute d'abord autant d'acide chlorhydrique qu'il est nécessaire pour
que la chaux qu'elles contiennent soit rendue soluble . E. L.
(Scheibler's Neue Zeitschrift, 1892 , 28-189).

M. MACKENSEN K'ABA . ― Appareil à dessécher les cossettes .


L'appareil consiste en un cylindre de tôle de 12 mètres de longueur,
120 de diamètre , garni de masse isolante et contenant une spirale de
80 cm. à pas faible qui régularise l'arrivée des cossettes . Un distributeur
étoilé régularise l'entrée par une ouverture du tambour par laquelle les
gaz de la combustion à environ 1000° pénètrent réglés par une valve .
Revue des publications techniques étrangères . 373

A l'autre extrémité du cylindre se trouve un ventilateur avec un pyro


mètre et chambre à poussière , tandis que les cossettes sont évacuées
au dehors par un transporteur. Cet appareil dessèche en vingt-quatre
heures, 375 quintaux métriques de cossettes pressées , et travaille avec
succès à Trendelbusch . Il est économique , certain et simple . E. L.
(Nevole's Boehmische Zeitschrift, 1892 , 16-380 .

M. J.-A. WILSON . Action du cyanure de mercure alcalin sur la


maltose , la dextrose et la dextrine . - Le glucose commercial con
siste habituellement en un mélange en proportions variables , de dex
trose, maltose et dextrine . Pour leur détermination , M. Wiley a proposé
l'ébullition de la solution avec le cyanure de mercure alcalin qui sup
prime l'activité optique de la maltose et de la dextrose , et laisse intacte
celle de la dextrine . Ainsi que l'auteur l'a déduit de ses recherches ,
cette méthode n'aurait que peu de valeur . En opérant sur des solutions
pures de 10 gr . de chacune des substances pour 100 cc . , prenant la
rotation totale et en traitant 10 cc . avec un léger excès de cyanure de
mercure alcalin , obtenu en dissolvant 12 gr. cyanure pur et un poids
égal de soude caustique pure dans 100 cc . eau et en laissant bouillir
deux minutes , l'auteur a obtenu les résultats suivants :
La solution refroidie est acidifiée par HCl , complétée à 50 cc , clari
fiée au noir et polarisée dans le tube de 200 mill . et donne :
Maltose, -
+26,0 ; après action de Hg Cy, + 9°, 0 ; polari
sation détruite + 17°.

Dextrose, polarisation avant + 10°35 ; après = zéro .


Dextrine, polarisation avant = + 37°2 ; après = + 6°7; polarisa
tion détruite 33°5.

La méthode ne peut donc pas s'appliquer à l'analyse du mélange ,


étant donnée la différence des polarisations avant et après traitement
7 par Hg Cy. E. L. (Chem. Ztg. Rep . , 1892 , p . 14-155. )

Procédé Mathée - Scheibler Saeuger . Le procédé a reçu


rempli ssage
récemm
le ent quelqu
deses perfecqui
formes tionne
se ments
fait mainte ls on
lesquede
parmi nant peutque
façon les:
citer

bulles d'air s'échappent complètement . Le déchet en masse cuite n'est


plus que 3 à 5 0/0 .

Le clairçage des cadres s'effectue sur une table de clairçage en


forme de filtre presse , sous une pression d'une atmosphère et demie ,
tandis que le sirop vert est aspiré par le vide et se rend dans un bac
mesureur muni d'une glace . La séparation des sirops est ainsi exac
tement controlée . L'expulsion du sirop dure environ 2 à 3 minutes et
exige en clairce, selon la masse cuite, 50 à 100 0/0 du sirop vert . Un
appareil suffit pour 2 à 3 turbines dont chacune en 15 à 20 minutes

traite 160 kilog . de masse cuite , ce qui , en 20 heures de travail , corres


pond à 10 à 12,000 kilog . de masse cuite donnant 72 0/0 de plaquettes
374 Revue des publications techniques étrangères.

humides à 2 0/0 d'eau . Les frais depuis l'empli jusqu'au cassoir s'é
lèvent à 22-25 Pf. pour 100 kilog . de sucre achevé . Pour un travail
journalier de 200 à 250 quintaux de masse cuite le capital d'installa
tion s'élève à 35,000 marks et pour le double environ 64,000 marks.
(Chem . Ztg . Rep. 1892 , 16, 191 ). E. L.

TABLE pour la détermination de la capacité des batteries de diffusion ,


pour un chargement de 50 p . 100 de volume . Par M. J. FRITSCH .

V=
D= N=
Durée de Nombre des Volume d'un diffuseur pour un travail
la diffusion diffuseurs journalier de REMARQUE
en de la

journellement
minutes. batterie. 200.000 250.000 300.000 350.000 400.000 450.000 500.000
kilos. kilos . kilos . kilos . kilos. kilos . kilos.

travaillée
betterave
poids
kilog
60 15 11.0 13.8 16.6 19.4 22.2 25.0 27.7
14 11.9 14.0 17.9 20.8 23.8 26.8 29.8

en
de
la
R
.=
13 12.8 16.0 19.2 22.4 25.6 28.8 32.0

fhargement
12 13.8 17.3 20.8 24.3 27.8 31.3 34.7

diffuseur
65 15 12.0 15.0 18.0 21.0 24.0 27.0 30.9

volume
14 12.8 16.0 19.3 22.5 25.7 29.0 32.2

50

.d'un
13 13.9 17.3 20.8 24.2 27.7 31.2 | 34.7 f

=u
en
; ₁X

d%
12

c
15.0 18.822.6 26.3 30.1 33.8 37.6 R
70 15 12.9 16.219.4 22.7 26.0 29.3 32.6
=
R

14 13.8 17.4 21.0 24.6 28.3 31.7 35.4


13 14.9 18.7 22.4 26.2 30.0 33.6 37.4
12 16.2 20.224.3 28.4 32.4 36.4 40.5
75 15 13.8 17.3 20.8 24.3 27.8 31.3 34.8
14 14.9 18.6 | 22,326,0 29.7 33.5 37.2
13 16.0 20.0 24.0 28.032.0 36.0 40.0
12 17.4 21.7 26.1 30.4 31.8 39.1 43.4
50

80 15 14.8 18.5 22.225.9 29.6 33.3 37.0


14 15.9 19.8 23.8 27.7 31.7 35.7 39.7
13 17.1 21.3 25.6 29.9 34.2 38.4 42.7
=
X
V₁
V

12 18.5 23.1 27.8 32.4 37.0 41.7 46.3


85 15 15.7 19.6 23.6 27.5 31.5 35.4 39.3
14 16.7 21.0 25.3 29.5 33.7 38.0 42.1
13 18.2 22.7 27.2 31.8 36.3 41.0 45.4
12 19.7 24.6 29.5 34.4 39.4 44.3 49.2
90 15 16.6 20.8 25.0 29.1 33.3 37.5 41.7
14 17.8 22.3 26.8 31.2 35.7 40.2 44.6
13 19.2 24.0 28.8 33.6 38.4 43.3 48.1
12 20.8 26.0 31.236.4 41.6 46.8 52.0

Exemple : Trouver le volume d'un diffuseur pour un travail jour


nalier de 350,000 kilogr . , en travaillant avec une batterie de 14 diffu
seurs , un chargement de 50 % et une durée de diffusion de 75 minutes.
Nous trouvons , sous la rubrique 350,000, dans la colonne horizon
tale pour une durée de diffusion de 75 minutes et 14 diffuseurs , le
chiffre de 26,0 hectolitres comme volume cherché d'un diffuseur .
En augmentant le pour cent de chargement de 50 à 53 %, par
Revue des publications techniques étrangères. 375

exemple, on peut abaisser , dans l'exemple que nous venons de citer ,


le volume d'un diffuseur à 26 X 50 **
24,5 hectolitres ; ou , si l'on
53
veut laisser au diffuseur le même volume de 26 hectolitres , on peut
travailler avec la même batterie journellement
350,000 X 53
371,000 kilogrammes .
50
(Oest. Ung . Ztschr . 1892 , nº 2 , p . 286. ) J. W.

Détermination de la quantité de cristaux dans la masse cuite,


par M. POCHWALSKY . ――― Pour déterminer la quantité de cristaux
dans une masse cuite M. Pochwalsky a imaginé l'appareil suivant.
Fig. 49 représente l'appareil . La partie supérieure B est avantageu
sement remplacée par l'appareil représenté dans la figure 50 et le flacon
de Woolf A (fig. 49) peut être remplacé par un autre vase quelconque
assez fort, dans lequel on produit un vide et qui reçoit le sirop.

! ..

B
td

B.

4,HD

w!

Fig. 49. Fig. 50 . Fig. 51 .

La partie B ( fig . 50) est faite en tôle de cuivre nickelée ou en argen


tan . Le vase extérieur bb ( fig . 50) qui remplace l'entonnoir b (dans la
fig . 49) est muni d'un tube portant un bouchon en caoutchouc . On
place dans le vase extérieur un autre vase plus petit , cc, qui est démon
table et qui sert à recevoir la masse cuite que l'on veut essayer, ainsi
376 Revue des publications techniques étrangères.

qu'à la pesée de la quantité de matière prise pour l'essai et à celle des


cristaux qu'elle renferme . Dans l'intérieur du vase cc est fixé le tube
dd que représente spécialement la fig. 51 ; il est muni d'ouvertures à sa
partie inférieure et sert au clairçage . Dans ce tube se trouve la ba
guette ee terminée en haut par une vis S destinée à fermer l'ouverture
du tube . Le vase cc peut contenir environ 150 gr . de masse cuite et il
reste encore de la place pour la clairce .
L'essai se fait de la manière suivante :
On mélange soigneusement la masse cuite à essayer, et l'on en
pėse 60 à 100 grammes dans le vase cc, dont la tare est connue . L'ou
verture O est fermée hermétiquement et la vis S , à l'aide de la baguette,
tient solidement le bouchon . On place ensuite le vase cc avec son con
tenu pesé dans le vase bb et l'on y verse par le haut 20 cc . de sirop ou
d'huile de paraffine . En fermant hermétiquement le couvercle de l'ap
pareil pp, on ouvre l'ouverture O et , en reliant le robinet K avec la
pompe à air ou avec un autre aspirateur quelconque, on produit un
vide dans le réservoir A ; le liquide ajouté , traversant alors la masse
du vase cc, s'écoule dans le réservoir A. Après 2 ou 3 clairçages le
vase cc ne contient plus que les cristaux de sucre et un peu de liquide
renfermé entre les cristaux .
Si l'on désire analyser le sirop écoulé, il faut se servir pour le clair
çage de l'huile de paraffine , qui , traversant la couche de la masse cuite ,
chasse le sirop de la masse cuite et passe avec lui dans le vase A. Si
l'on désire éviter le mélange des différents liquides employés pour le
clairçage, on n'a qu'à faire sortir, après chaque clairçage , le liquide.
par l'ouverture W. On peut également , après chaque clairçage , fer
mer le robinet K et faire passer un courant d'air par l'ouverture W.
Le clairçage fini, on lave les cristaux avec de l'alcool pour enlever
les restes des liquides employés et l'on fait passer un courant d'air
pour sécher les cristaux . On démonte le couvercle, on ferme l'ouver
ture O , on retire le vase cc et , après dessiccation (dans un bain à air)
on le pèse avec son contenu . Il est utile , pour l'exactitude , de peser
une deuxième fois le vase après l'avoir vidé et nettoyé .
Le calcul à faire est trop simple pour que nous l'empruntions à l'au
teur de l'article . (Dodatek, 1892, nº 4) J. WEISBERG .

L'influence de la surface de chauffe sur les rendements des


sirops en sucre, par M. Tolpyguine . -― D'après M. Tolpyguine la
surface de chauffe des appareils d'évaporation doit être strictement
proportionnelle à la quantité de jus à évaporer dans un temps déter
miné. En installant des appareils de très grandes dimensions , les quan
tités de jus qui se trouvent dans ceux - ci seront nécessairement consi
dérables , et le séjour trop prolongé dans les caisses de grandes quan
tités de jus , contenant différentes matières organiques et inorganiques ,

L
Revue des publications techniques étrangères. 377

entraînera inévitablement , sous l'influence d'une température insuffi


sante (c'est une température trop élevée qu'on emploie maintenant
assez souvent à l'évaporation ; voir l'article suivant . W. ) , une destruc
tion et des pertes en sucre . M. Tolpyguine cite des cas où les sirops ,
restés trop longtemps dans les appareils , sont devenus acides et ont dù
être lâchés dans le canal (!) .
Il ajoute qu'il faut chercher à produire les sirops dans le moins de
temps possible ( 1 ) et ne pas installer de trop grands appareils dont
l'emploi nécessiterait la manipulation de grandes masses de jus
sucrés .

A l'appui de ses dires M. Tolpyguine communique les chiffres offi


ciels recueillis par les fonctionnaires de la régie russe des sucres ,
chiffres qui donnent la différence entre les rendements obtenus par les
fabriques qui ont installé de grands appareils et les rendements obtenus
par les mêmes usines avant cette installation .
Ces chiffres sont consignés au tableau qui suit :
On voit qu'après l'installati on de grands appareils , les rendements
en sucre ont diminué et que la quantité de mélasses ou les pertes ont
augmenté, c'est à-dire que la cuisson trop prolongée et les grandes
masses de matières sucrées en travail donnent de mauvais résultats .
On voit également que dans la sucrerie de Borine, qui travaille à la
séparation et qui évapore les jus dans les appareils Yaryan , l'effet
négatif n'est pas aussi grand que dans l'autre usine , travaillant aussi
à la séparation , mais qui a installé des appareils de grandes dimen
sions.

D'un autre côté , M. Tolpyguine cite l'exemple d'une usine ( travail


lant également à la séparation) qui ne possédait qu'une surface de
chauffe de 0,297 m² par berkowetz de betteraves (163 k . 8) ; le travail
de cette usine était donc nécessairement forcé et les pertes en sucre,
par suite, considérables (20,79 p . 100) , mais , en augmentant la surface
de chauffe jusqu'à 0,381 m² par berkowetz , les pertes n'ont plus dé
passé 8,78 p. 100 ; on constate donc ici une augmentation de rende
ment par suite d'une augmentation de surface de chauffe .
(Zapiski, 1892, n° 9) J. WEISBERG .

(1) Très juste ! J. W.


RENDEMENTS
blanc
:a
;bsucre
edans n
mélasse
etucre
perdu
.c,sla
378

du
%
compté
.Tout
betterave
la
dans
sucre
du
poids

Avant
l'installation Après
l'installation
grands
appareils
.de
FABRIQUES grands
appareils
.de

ET

LEURS
INSTALLATIONS Rendements Rendements Rendements
.p100
sucre
en 00
.p1sucre
en en
p100
.sucre
par berkowetz .

par berkowetz.

par berkowetz.
Surface de chauffe
(1 berk. 163 kil. 8)

Surface de chauffe

Surface de chauffe]
(1 berk. 163 kil. 8)|
(1 berk. 163 kil. 8)
77.76
.
a .
a 70.17 .
a 62.31
Petrowsk m² m² m²
0.405
0.336 0.377
.21.22
b .14.69
b .
b 20.00
139m2
de
caisse
une
ajouté
on
87/88
En -eDouble
ffet Double
-effet
-eTriple
ffet
chauffe
surface
de -1.02 -
.c 15.14 -
.c 17.69
C.

77.3
.
a 2 .
a 73.34
Kojanka m³
0.331 m²
0.398
b
.15.85 .16.10
b
279m2
de
caisse
une
ajouté
on
90/91
En eTriple
-ffet Triple
e- ffet
-6.8
C. 3 -
.c 10.56

75.84 62.13 63.94


.
a
Revue des publications techniques étrangères.

a a
Grouchkow m²
0.309 m²
0.400 m²
0.367
.18.39
b .b19.30 .
b 21.26
279m2
de
caisse eTriple
- ffet -. ffet
eQuadru .-ffet
eQuadru
une
onjouté
89/90
aEn 1 1
.c4.80
-5.77
C. .c 8.5-8
Schreniawa .a 76.86
0.330
m² .
a 71.93
caisse
ajouté
on
90/91
En
,une
148m2
de m²
0.428
.
b
augmenté
et
la
surface 16.86 .b 9.90
de
chauffe
l'ap-
Triple
-efiet Quadru.-
effet
concentration
de
pareil
la
d
)(a vant
cuite
e -6.28
C. 1
.-
c8.17
84m2

.
a 82.82 a. 76.22 .
a 80.50
Lewada m²
0.284 m²
0.415 m²
0.372
b
.13.94 .
b 22.85 .
b 16.42
ffet
eDouble
-m2
474
de
caisse
une
aEnjouté
on
89/90 -eDouble
ffet -eTriple
ffet
-3.74
c. C. -0.95 c. -8.36

SÉPARATION
COMBINÉE
TRAVAIL
LA
A

Novo
-Tavoljanka 79.57
.
a 73.43
.
a

0.317 m²
0.492
En
ajouté
a
on
90/91
et
279m2
de
caisse
une .
b 1.73 b
.0.82
- ffet
eTriple .-eQuadru
ffet
anstallé
on
ila
séparation
22.16
- 2
-
.c7.39

COMBINÉE
SÉPARATION
LA
TRAVAIL
A
Borine 79.31
α. *79.93
.
a .
a 85.75
*

0.257 m²
0.308 m²
0.281
En
caisses
4
89/90
chauffe
de
surface
d'une b
.0.89 .
b **
.-
b 16.62
deDouble
ffet
aisses
cremplacées
-epar
3
été
ont
139m2 ffet
-eTriple -8.68" Triple
-effet
Revue des publications techniques étrangères.

et
167m²
de
Yaryan
séparation
installé
a
on
.la -
.c 19.80 -
.c 28.75 -
.c 30.87

• Ces
,augmentées
betteraves
obtenues
les
indiquent
chiffres
dans
mélasses
100
pour
blanc
sucre
de
quantités
des
lséparation
travail
le
combinée
à. a
sucrate
forme
sous
fabrication
en
entrées
et
mélasse
la
de
e**
.poids
(dxtraites
sucre
quantités
les
indiquent
chiffres
)Ces
travaillée
betterave
u
379
380 Revue des publications techniques étrangères.

Quelle relation existe -il -il entre la couleur des sucres bruts et
le mode d'évaporation ? ――― Cette question , qui peut servir de pendant
à l'article précédent , a été discutée récemment à l'Assemblée gé
nérale de la Société sucrière de Bohême et a donné lieu aux observa
tions suivantes :

M. Felcman communique que , dans le but d'étudier les pertes en


sucre pendant l'évaporation , il a fait des essais pendant quatre se
maines durant la seconde moitié de la campagne écoulée , c'est -à- dire
alors que les incrustations dans les appareils étaient déjà considé
rables.
Les échantillons des jus et des sirops correspondants ont été pris
aussi souvent et aussi exactement que possible . La moyenne des
quatre essais exécutés a donné les résultats suivants :
Coef. pureté.
Jus carbonaté . S = 11.51 91.31 .
Jus de la 1re caisse . 12.13 91.09
2€ 24.00 91.18
3º 29.28 91.25
4º 50.48 91.32

Les essais font ressortir que les coefficients apparents du jus et du


sirop sont les mêmes . Le coefficient apparent du sirop devrait pour
tant être environ 0,7 plus haut, s'il n'y avait pas des pertes par la
concentration du jus , puisque , comme on le sait , en diluant le sirop
avec de l'eau jusqu'à la densité primitive du jus , le coefficient apparent,
par suite de la contraction , baisse de 0,7 environ et réciproquement.
Le coefficient apparent du sirop devrait donc être environ 92 au lieu
de 91,3 (1).
La qualité des jus a donc baissé durant la concentration , la quan
tité de non- sucre a augmenté par suite de la température assez élevée
employée dans les appareils d'évaporation ( 112 à 118° C) , température
qui est sans doute la cause d'une destruction de sucre . Plus les appa
reils sont forcés et les tubes incrustés , plus la destruction du sucre
augmente, et cette destruction est non seulement la cause d'une colo
ration plus foncée des sucres qui en proviennent, mais aussi d'une
augmentation du chiffre des pertes inconnues .

(1 ) Sans contredire M. Felcman et sans contester les pertes considérables


en sucre, chimiques et mécaniques , qui so produisent pendant l'évaporation et
à la cuite (nous le démontrerons plus tard par des essais directs) , nous devons
pourtant faire remarquer que les essais de M. Felcman ne sont pas faits d'une
manière irréprochable . Premièrement, il est difficile d'avoir en cours de fabrica
tion , le sirop correspondant exactement au jus primitif, et , deuxièmement,
M. Felcman n'a pas ramené le sirop à sa densité primitive avant de l'analyser
Le plus exact serait encore de déterminer les matières sèches par dessicca
tion. - - J. W.
Revue des publications techniques étrangères . 381

La destruction du sucre , dit M. Felcman , se fait surtout sentir dans


les usines qui travaillent à quadruple-effet, système Rillieux - Lexa, et
on peut l'éviter (?) en donnant des dimensions plus grandes aux ap
pareils, afin de ne pas employer des températures trop élevées.
M. Marek ajoute qu'en évaporant les jus dans un quadruple - effet,
les sucres produits , malgré l'emploi de fortes quantités de chaux ,
n'ont pas été aussi clairs que les sucres des fabriques voisines , mais
que, quand le quadruple-effet a été transformé en triple-effet et qu'au
lieu de 112 à 118° C. , dans le quadruple - effet , la température d'évapora
tion dans le triple- effet n'a été que de 104 à 105° C. (maximum 107°) ,
la couleur des sucres , même avec des betteraves altérées , a changé et
est devenue plus claire .
M. Mik confirme ce qui précéde . Il dit que l'influence de la tempé
rature de 118° dans le quadruple-effet est autre que celle de 102 dans
le triple -effet, et il ajoute que la coloration foncée dépend aussi de l'al
calinité des jus. Quand les jus sont fort alcalins , on ne doit pas les
chauffer trop haut.
M. Mik considère comme maximum dans la 1re caisse une tempé
rature de 112° (c'est encore trop haut ! J. W. ) , au lieu de 118 .
M. Marek fait remarquer, par contre, qu'il a trouvé les jus de la
1re caisse parfaitement clairs , même en présence de traces de chaux
(chaux libre ?) , mais les mèmes jus prenaient une couleur foncée du
rant la concentration en perdant peu à peu leur alcalinité .
(Boehm . Zeitschriftf. Zuckerindustrie , 1892 , p . 582-585 ) . J. WEISBERG .

Observations sur le travail des turbines continues , système


Sczeniowsky et Piontkowsky. La société technique de Kiew a chargé
récemment une commission spéciale de huit membres compétents d'exa
miner la marche de deux turbines continues inventées par MM . Scze
niowsky et Piontkowsky.
C'est à la sucrerie de Kapoustiany dirigée par l'un des inventeurs
que sont installées ces deux turbines .
La commission a d'abord examiné la construction des turbines et l'a
trouvée la même que celle de la turbine avec laquelle on a déjà fait des
essais le 4 décembre 1890 ( voir la description de la turbine Sucrerie
indigène et coloniale, tome XXXVII , p . 548) , avec cette différence
que la table immobile est remplacée par un récepteur tournant (avec
une vitesse de 10 mètres par minute à la périphérie) lequel sert à
enlever automatiquement le sucre turbiné.
Une de ces turbines travaille déjà depuis 2 campagnes pour le
turbinage de sucres jaunes ; tandis que l'autre n'a été installée que le
18 avril dernier et n'a été mise en marche que pour le travail de sucres
blancs .
La commission avait à examiner les points suivants :
382 Revue des publications techniques étrangères.

1° Déterminer la puissance productrice de la turbine , c'est-à-dire la


quantité de sucre pouvant être obtenue dans une unité de temps, soit
en premier jet (cristaux blancs) , soit en sucres d'arrières- produits
(cristaux roux).
2º Comparer le rendement en sucre blanc obtenu par la turbine
continue avec le rendement obtenu par la turbine ordinaire (système
Rudolph à commande en dessous ) .
3º Comparer la qualité du sucre blanc obtenu par la turbine con
tinue avec la qualité du sucre obtenu par la turbine Rudolph .
4º Examiner si la turbine continue ne demande pas , à certains
moments du travail, une surveillance spéciale.
5º Observer le degré de sécurité dans le mouvement de la turbine.
6º Déterminer les frais de graissage et la quantité de vapeur
dépensée pour le clairçage.
7° Déterminer le nombre de tours de la turbine et la dépense en
force motrice .
8° Examiner les avantages et les désavantages du déchargement
automatique de la turbine .
9 Examiner les conditions et le degré de facilité de la direction du
régulateur, de la position duquel (plus haut ou plus bas) dépendent la
qualité ainsi que la quantité de sucre turbinė.

a. --- Observations sur le fonctionnement de la turbine pour la produc


tion du sucre blanc.

La disposition de la turbine est la suivante : la masse cuite venant


de l'appareil tombe dans un transporteur horizontal , où elle est addi
tionnée de sirops d'égouts d'une température de 50 à 52° C. La masse
cuite délayée passe alors dans un wagonnet suspendu à un dynamo
mètre et est transportée dans un malaxeur vertical d'où elle tombe enfin
dans l'intérieur de la turbine . Le sucre blanc sortant continuellement
de la turbine, se rassemble dans un récepteur, d'où , pendant les essais ,
il passait dans des sacs qui étaient immédiatement pesés sur une bas
cule vérifiée .
En même temps la même masse cuite, traitée de la même manière ,
passait par une des turbines ordinaires de l'usine .
Essai nº 1 (durée de l'essai 2 h . 45 m. ) .
La masse cuite tombée de l'appareil et non délayée avait la compo
sition suivante :

Matières sèches · 91.77 p. 100


Sucre · 87.89
Eau . • 8.23 -
Pureté . 95.75
Revue des publications techniques étrangères. 383

Cette masse cuite a été délayée avec 27 pouds d'égouts dont la


composition était :
Matières sèches . · 73.77 p. 100
Sucre • 67.90 -
Eau . 26.23
Pureté . · 72.04

De la masse cuite délayée 350 pouds ont été claircés sans interrup.
tion sur la turbine continue pendant 2 heures 45 m. et on a obtenu
168 pouds de sucre blanc, ce qui fait 48 p. 100 du poids de la masse
cuite délayée et 51.4 p . 100 du poids de la masse cuite initiale .
La turbine Rudolph a donné avec la même masse cuite 48.46 p . 100
de sucre blanc du poids de la masse cuite délayée et 52.03 p . 100 du
poids de lu masse cuite initiale .
L'essai nº 2 a été fait le soir et a duré 1 h . 32 m . La turbine continue
a donné 50 p . 100 en sucre blanc du poids de la masse cuite délayée et
56.3 P. 100 du poids de la masse cuite initiale. La turbine ordinaire a
donné avec la mème masse cuite 45.2 p. 100 en sucre blanc du poids
de la masse cuite délayée et 50.9 p . 100 du poids de la masse cuite
init iale .

L'essai nº 3 a duré 1 h . 31 m. La turbine continue a travaillé 297


pouds 20 livres de masse cuite délayée ou 270 pouds de masse cuite
originale . On a obtenu 145 pouds de sucre blanc , ce qui fait 48.7 p . 100
du poids de la masse cuite délayée et 53.7 p . 100 du poids de la masse
cuite initiale. La turbine ordinaire a travaillé 73 pouds de masse cuite
délayée ou 66 1/2 pouds de masse cuite originale . On a obtenu 34 pouds
30 livres de sucre blanc ce qui fait 47.6 p . 100 du poids de la masse
2 cuite délayée et 52.2 p. 100 du poids de la masse cuite initiale .
L'essai nº 4 a duré 1 heure 10 m.
On a obtenu 138 1/2 pouds de sucre blanc ou 120 pouds dans une
heure .

Pour contrôler les pesées de sucre blanc, on a pesé également les


égouts écoulés des turbines des deux systèmes et le poids du sucre ob
tenu augmenté de celui de l'égout correspondait assez bien à la quantité
totale de masse cuite délayée prise pour l'essai.
Se basant sur les essais qui précèdent et les observations person
nelles de chacun de ses membres, la commission est arrivée aux con
clusions suivantes :

1. La puissance productive de la turbine continue est de :

61 pouds dans une heure d'après l'essai N° 1 .


86 2.
95 3.
120 4.
384 Revue des publications techniques étrangères.

De ces quatre chiffres c'est le dernier (120 pouds à l'heure ) qui


correspond au véritable travail normal de la turbine, attendu que dans
les trois premiers essais , par manque d'habitude des ouvriers dans le
pesage rapide de la masse cuite et du sucre , le travail de la turbine a
été enrayé et ralenti par l'insuffisance de la quantité nécessaire de
masse cuite .
1
2º Rendement en sucre blanc p. 100 du poids de la masse cuite :

Turbine continue. Turbine ordinaire.


Essai nº 1 . • • 51.4 p . 100 52.3 p. 100
2. • . · 56.3 p. 100 50.9 p. 100
= 3. • • 53.7 p. 100 52.2 p. 100

En ce qui concerne l'essai nº 2 , la commission fait remarqur que


les observations ont été faites pendant la nuit ; les turbines ordinaires
restaient un peu plus longtemps en marche et par suite le sucre obtenu
téait plus blanc.
3º Le sucre provenant de la turbine continue dans les trois premiers
essais a été, commercialemeut parlant , sec et blanc, quoique un peu
plus foncé que le sucre provenant des turbines ordinaires . Mais dans
le 4° essai , fait avec toute l'attention nécessaire , le sucre obtenu a été
absolument blanc avec une production de 120 pouds en une heure .
4° et 8° Un des avantages principaux de la turbine continue con
siste dans la simplicité de surveillance de son travail ; il suffit de pro
portionner la quantité de masse cuite et de vapeur à l'arrivée avec la
quantité et la qualité désirées du sucre à obtenir . Entre les avantages
de la turbine il faut encore mentionner le déchargement automatique
et continuel permettant d'obtenir un produit très homogène pendant
tout le temps du travail , indépendamment de la surveillance et de la
volonté des ouvriers .
5º La surveillance de la turbine présente toutes les conditions de
sécurité pour les ouvriers , attendu que pendant la marche il n'y a pas
de contact direct avec les parties en mouvement.
6º La quantité d'huile de graissage, pas plus que la quantité de
vapeur dépensée pour le clairçage n'ont pu être déterminées . Il paraît,
toutefois, que pour la même quantité de masse cuite, la turbine con
tinue dépense moins de vapeur que la turbine ordinaire ;
7° La turbine faisait , pendant la marche , 470 tours à la minute ;
elle était mise en mouvement par une courroie en cuir ordinaire de
quatre pouces, à l'instar des autres turbines ordinaires de l'usine ;
9º Le changement de la hauteur du régulateur, selon la qualité et
la quantité de sucre qu'on désire obtenir, s'accomplit d'une manière
simple et facile .

1
385
Revue des publications techniques étrangères.


b. Observations sur le fonctionnement de la turbine continue
pendant le travail des arrières-produits.
Essai nº 1 ; durée 1 heure.
On a travaillé une masse cuite de 3 jet dont on a précédemment
enlevé la partie supérieure non cristallisée . La composition de la masse
cristallisée restante était :
Matières sèches . 85.40 p. 100
Sucre 68 D -
Eau . 14.60
Pureté . 79.60 -

On a turbiné en deux heures 220 pouds et on a obtenu 85 pouds de


sucre de la composition suivante :
Matières sèches . 98.57 p. 100
Sucre . 96.20 -
Eau . 1.43
Pureté . €97.60

ce qui correspond, par heure, à 110 pouds de masse cristallisée et


42 1/2 pouds de sucre obtenu .
Essai nº 2 ; durée 1 h. 47 m.
On a travaillé 186 1/2 pouds de masse cristallisée , qui ont produit
72 pouds de sucre jaune, ce qui fait par heure 107 pouds de masse
travaillée et 40 pouds de sucre obtenu.
Une des turbines , comme il est dit plus haut, avait déjà travaillé
pendant deux campagnes ; d'après l'attestation de la commission, le
tissu métallique , après deux campagnes, était resté en parfait état .
(Zapiski, 1892, n° 8) J. WEISBERG .

Point de congélation des solutions sucrées . - D'après M. Traube ,


le point de congélation de l'eau tenant en dissolution différentes quan
tités de sucre est abaissé comme suit :
Grammes sucre Abaissent le point
p. 100 gr. eau. de congélation de (en degrés C. )
50.4180 3.300° C.
31.4120 1.958
21.5705 1.290
14.7390 0.892
9.8964 0.615
2.3950 0.200
1.4879 0.175
1.0145 0.120
0.5720 0.053
0.3720 0.040
39
(Jahresbericht de Stammer, 1892 , p. 84. J. W.
386 Revue des publications techniques étrangères.

B. - Sucrerie de Cannes .

Dr BRUNO-TERNE . Sur la présence du fer dans le noir animal .


L'auteur a trouvé que le noir animal neuf renferme 0,1 à
0,3 p . 100 de fer métallique , lequel serait sans inconvénients dans le
travail des jus sucrés et sirops. (Sugar Cane . )

Prof. Ross . De l'influence du sous-acétate de plomb sur


le pouvoir rotatoire du sucre inverti et sur les sucres réducteurs .
――
Il y a plus de vingt ans que Gill a remarqué que le sous
acétate de plomb diminue le pouvoir rotatoire de la lévulose par la
formation d'une lévulosate soluble de plomb dont le pouvoir rotatoire
est plus faible que celui de la iévulose , et il a été amené à employer
l'acide acétique pour éviter cette cause d'erreur dans la polarisation
d'un mélange de saccharose et de sucre inverti . L'auteur a trouvé que
l'erreur augmente en proportion de la quantité de sucre inverti ainsi
que de la quantité de sous - acétate employé . Puis , l'auteur opérant sur
des solutions de sucre inverti pur, observa que la rotation à gauche
diminue quand la quantité de sous -acétate augmente et change de
sens lorsque la quantité de sous-acétate arrive à doubler le volume.
primitif de la solution de sucre inverti . L'addition d'acide acétique
maintient exactement le pouvoir rotatoire primitif. L'auteur a étudié
de même l'action sur la liqueur de Fehling : il a observé que la pro
portion de sucre réducteur trouvée est toujours considérablement di
minuée lorsque la solution après l'addition de sous-acétate de plomb
est filtrée avant d'ajouter le carbonate de soude , et lorsque le carbonate
de soude est ajouté avant la filtration les résultats obtenus sont abso
lument identiques à ceux obtenus sans aucune addition . Ceci montre
que les matières réductrices sont précipitées par le sous- acétate , et
retenues par le filtre . Mais si du carbonate de soude est ajouté avant
filtration pour précipiter l'excès de plomb la plus grande partie de ces
matières sont probablement rendues libres et passent au travers du
filtre . (Louisiana Planter.) - E. S.

M. L. A. BECNEL. De l'emploi de la bagasse comme combustible .


-Notre distingué collègue M. Becnel a appliqué le procédé de calcul de la
valeur calorifique de la bagasse dů à M. N. Lubbock . (V. Bulletin de
décembre 1891. ) Il prouve que les systèmes de fours à bagasse perfec
tionnés doivent permettre de supprimer entièrement tout autre com
bustible . Si ce résultat n'a pas encore été obtenu dans la Louisiane
c'est bien plutôt par suite d'une mauvaise combustion de la bagasse,
Revue des publications techniques étrangères. 387

d'un déficit dans le total des calories disponibles que d'une imperfec
tion des chaudières et appareils à évaporer . L'auteur croit fermement
que le jour n'est pas éloigné où le combustible additionnel servira
uniquement à la mise en marche des appareils.

(Louisiana Planter. ) - E. S.

J.-T. CRAWLEY. — L'installation d'un Laboratoire de Sucrerie .


L'installation d'un laboratoire dans une fabrique de sucre ne né
cessite pas la construction d'un bâtiment séparé ; on pourra toujours
trouver dans la fabrique un emplacement propre à cet usage ; si on
construit une sucrerie nouvelle, on pourra aménager un local rem
plissant toutes les conditions voulues : il est indispensable que le labo
ratoire soit d'un accès facile et peu éloigné de tous les locaux de la
fabrique .
Į

X
X X
X
0

M P Q

X X

X
X X
K G
J J X OF

Fig. 52.

A, Bureau du chimiste ; B, Table de la balance; C et D, Fenêtres ; E. Cham


bre du saccharimètre ; F , Banc pour la lampe du saccharimètre ; G , Table pour
le dosage du glucose ; H , Egouttoirs ; I , Evier ; JJ, Tablettes placées au-dessus
de la grande table K pour filtrations , densité, etc ; L, Porte communiquant avec
la fabrique ; M, N, Armoires ;pour les appareils M; pour les produits chimiques
N; O, P, Q, Tables du milieu avec tables, tiroirs et placards ; X, X, X, Lampes
electrique
s.
388 Revue des publications techniques étrangères.

L'aménagement intérieur doit être tel que tout le laboratoire reçoive


le plus de lumière possible rien ne devra être économisé dans ce but
car nombre d'opérations exigent la lumière naturelle et ne peuvent être
menées à bien avec la lumière artificielle .
Nous avons examiné les laboratoires des sucreries de la Louisiane
et cherché à disposer tous les appareils nécessaires au chimiste tout
en économisant l'espace. Le laboratoire représenté par le plan ci-joint
(fig. 52) a 18X12 pieds , espace largement suffisant pour les opérations
de deux chimiste effectuant les analyses ordinaires de la sucrerie ; des
analyses plus importantes terres, engrais, etc. , pourront être faites à
la rigueur.
L'évier I est installé entre 2 tables : G pour le dosage du glucose et
K pour divers usages , pour la détermination des densités, etc. La
table G est nécessairement placée devant une fenêtre . Les instruments
nécessaires au dosage du glucose resteront sur la table à portée du chi
miste. La liqueur de Fehling sera renfermée dans un flaçon muni
d'un syphon alimentant une burette ordinaire . En utulisant une bu
rette de 50 cc . on ne la remplira que toute les cinq déterminations , un
bon appareil pour mesurer les 10cc est decrit dans le traité d'analyses
du Dr Wiechmann p . 65 , on pourra aussi employer diverses burettes
très ingénieusement combinées , décrites par Gallois et Dupont p . 19 et
suivantes de leur catalogue des instruments, liqueurs titrées et pro
duits.
La table K destinée aux déterminations de densité est munie d'une
feuille de tôle plus haute que l'évier où s'écoulent les eaux . La table
étant perforée peut donc servir d'égouttoir en y plaçant les divers us
tensiles retournés . M. C. Robert Churchill a imaginé un très bon ap
pareil pour laver les densimètres : c'est un simple vase où circule de
l'eau .
Les armoires M , N, renferment les produits chimiques et les appa
reils . Une table est placée au milieu du laboraioire , elle est munie
d'étagères pour les réactifs. Il sera utile d'avoir un appareil à dessé
cher en relations avec la pompe à air de la fabrique . L'étuve sera pla
cée à proximité de la balance . La chambre du saccharimètre E sera
établie d'après les plans de M. Richards .
Le plan ci-joint est établi d'après les trois principes fondamentaux
suivants :
1° -- Un laboratoire de sucrerie doit être installé de telle façon que
les tables et la chambre du saccharimètre soient rapprochées les unes.
des autres et à peu de distance de l'évier .
2° L'espace pour travailler doit être suffisant .
3° On doit pouvoir y ranger tous les appareils et produits.
E. S.
(LOUISIANA PLanter . )
Revue des publications techniques étrangères. 389

C. —- Distillerie .

Medicus et Immerhäuser. — Fermentation de la dextrine


(Zeitschrift für analytische chemie), — Les auteurs ont eu à exa
miner des vins refusés comme contenant du glucose , par certains
acheteurs, tandis qu'ils avaient été acceptés par d'autres , après
qu'on eut constaté leur complète infermentescibilité par la levure
pressée .
Pour éclaircir la question , ils additionnèrent les vins de levure
pressée exempte d'amidon, et constatèrent ainsi que la rotation au
polarimètre diminuait graduellement jusqu'à devenir nulle.
Il était facile de démontrer que la polarisation droite des vins ne
provenait pas d'une dextrose difficilement fermentescible , en détermi
nant le pouvoir réducteur sur la liqueur cuivrique :
1° Du vin primitif ;
2° Du vin après inversion pendant 10 minutes avec 1/10 d'acide
chlorhydrique ;

3° Du vin après saccharification de la dextrine ( pendant 2 heures ,


avec 1/10 HCI).
Les résultats 1 et 2 ne donnèrent qu'une différence insignifiante ,
tandis que 2 et 3, au contraire , différaient beaucoup .
Raumer avait déjà étudié la fermentation de la dextrine par la
levure pressée ; il avait trouvé que les différentes sortes de levures ( de
vin, de bière etc ... ) , se comportaient différemment vis- à - vis de la dex
trine, et que les dextrines du glucose de pomme de terre ne sont pas
complètement réfractaires à la levure pressée .
Les auteurs firent des essais de fermentation avec du glucose brut
du commerce et arrivèrent à cette conclusion , que les dextrines du
glucose de pomme de terre fermentent complètement quand on emploie
des doses suffisantes de levure énergique souvent renouvelée, et une
température favorable (30° C. ) durant un à deux mois.
Etudiant le même sujet, W. Fresenius avait trouvé que la levure
pressée fait fermenter la dextrine lentement mais complètement ,
tandis
que la levure de bière ne produit qu'une fermentation incomplète .
Il reconnut aussi, accidentellement, que les matières non attaquées
par la levure sont complètement décomposées par le saccharomyces
mycoderma
et peuvent ainsi disparaître du vin .

Les nitrates qui se trouvent dans l'eau servant au mouillage du vin


semblent
fermen également disparaître complètement sous l'influence du même
t.
Gaston DEJONGHE .
WINDISCH.
liquide fermen Influence de la levure sur les caractères du
té (Zeitschrif für Spiritusi ), -
chimistes t ndustrie Plusieurs
ont étudié cette questi , notam R
indigène on ment ommier (Sucrerie
, numéro 13, 1891 ) , et Kosuta .
ny
390 Revue des publications techniques étrangères.

Rommier arrivait à cette conclusion , qu'on était en mesure , en


08 employant une levure convenable, de préparer à volonté un vin ayant
le bouquet de n'importe quel grand cru . On s'est déjà occupé dans ce
but, en France , de préparer des levures de vin pures et sélectionnées .
de différentes origines .
Kosutany , après un grand nombre d'expériences , alla plus loin que
Rommier, et prétendit qu'on pouvait transformer un vin ordinaire fai
blement fermenté en un vin de qualité , en l'additionnant de sucre et le
soumettant à une nouvelle fermentation avec une levure spéciale .
Ces conclusions furent combattues par Müller de Thurgovie, qui nia
ue l'on put par le choix d'une race de levure, produire un vin de n'im
· porte quelle qualité. Son opinion est aujourd'hui partagée par F. Ra
vizza (Le Stazioni sperimentali agrarie , numéro de février 1892 ) , qui
a repris ces expériences au moyen des levures pures que l'on trouve
maintenant dans le commerce en France , dans l'espoir d'arriver aux
mêmes résultats que Rommier et Kosutany.
Des essais variés dans tous les sens ne donnèrent à Ravizza que
des résultats négatifs , car en aucun cas il ne put constater une amélio
ration du vin par la levure employée . Gaston DEJONGHE .

Bibliographie .

Traité de chimie agricole , par M. P.-P. Dehérain,

Nous avons analysé dans le n° de mai du Bulletin , page 792 , le


magnifique ouvrage de notre cher et éminent président d'honneur.
Nous y revenons aujourd'hui pour montrer de quelle façon cet ouvrage
et son auteur sont appréciés par un des princes de la critique scientifi
que allemande , notre savant collègue , M. le Dr de Lipmann , et en
quelle haute estime ils sont tenus l'un et l'autre .
M. de Lippman commence ainsi son article de la Deutsche Zucker
industrie (n° 28-1892) :
« Le traité très complet de chimie agricole dans lequel l'auteur ,
célèbre aussi hors des frontières de sa patrie , a donné la somme et les
résultats de ses études et de ses expériences de 30 années , est désigné
pour donner aux agriculteurs et en général à tous ceux qui s'occupent
d'agriculture , la conviction que leur profession forme une branche im
portante de la chimie appliquée , qu'il existe une large base scientifique
sur laquelle seule se laissent bâtir les nouveaux progrès et que seule
l'union complète de ces connaissances scientifiques avec les faits acq's
par l'expérience peut conduire au but pratique désiré, c'est-à - dire à
l'utilisation profitable du sol pour le bien de tous et de chacun .
Revue des publications techniques étrangères. 391

Partant de ce point de vue, l'ouvrage de M. Dehérain embrasse la


culture du sol dans toute son étendue , et traite non seulement des
questions chimiques et analytiques qui s'y rattachent, mais il tient
aussi compte des questions purement pratiques d'une manière magis
trale qui ne doit pas étonner chez le directeur des Annales agrono
miques ».
Après avoir donné un résumé très détaillé de ce beau livre (3 colon
nes d'impression) , le savant critique conclut de la manière suivante :
« Comme on peut déjà le voir par un examen rapide, l'ouvrage de
M. Dehérain contient une grande richesse de matières traitées à beau
coup de point de vues . La distribution logique du livre , le langage
clair et précis et le style magnifique dont, en France , on fait beaucoup
de cas, et avec raison, mème dans les ouvrages scientifiques , font que
le livre du savant français est non seulement éminemment instructif,
mais aussi agréable comme lecture . Bien qu'il ne manque pas en Alle
magne d'ouvrages de premier ordre traitant de la chimie agricole ,
néanmoins le traité de M. Dehérain , par suite de ses qualités sus - men
tionnées peut être d'une grande utilité aux lecteurs allemands ; aussi
n'hésitons nous pas à le leur recommander . Il suffit de tenir ce livre
dans la main pour éprouver des sentiments de haute considération
pour les connaissances et la manière d'écrire de l'éminent auteur. »>

Liste des Membres de l'Association .

Dans la liste des membres de l'Association publiée dans le n ° du


Bulletins de juillet 1892 , six noms ont été omnis que nous rétablissons
ici . Ce ont :

MM. Fackl
er , directeur de la sucrerie de Braisnes (Aisne ).

Fernand Faleur, chimiste à la sucrerie de Sainte - Emilie , par


Roisel (Somme) .

Fauville, fabricant de sucre à Bohain (Aisne) .

Stephan Gablowiski , chimiste à Dobrzelin , via Alexandrow,


Russie-Pologne.

Auguste Riberpré, chimiste à la sucrerie d'Amagne (Ar


dennes).
392 Revue des publications techniques étrangères.

Changements et rectification d'adresse.

MM . Horace- E. - L. Horton, professor in the Sugar School und Che


mist, Louisiana Sugar experiment Station , Audubon Park,
Nouvelle-Orléans .

Albert Baudry , directeur chimiste de la station agronomique à


Stepanofka, Poste Voronovitsa , gouvernement de Podolie,
Russie Méridionale .

Sokoloff, ingénieur, sous-directeur de la sucrerie des comtes


Bobrinsky, ȧ Smela, gouvernement de Kiew, Russie Méri
dionale.

Nécrologie .

ÉDOUARD DEBREU

Nous avons le regret d'apprendre la mort d'un de nos plus jeunes


collègues de l'Association , M. Edouard Debreu, décédé chez ses pa
rents à Lille , à l'âge de 22 ans .
M. Debreu était un jeune homme plein d'avenir, très apprécié dans
les sucreries de France et d'Espagne où il avait été chimiste .
Nous prions sa famille de vouloir bien agréer l'expression de nos
sentiments de douloureuse sympathie . F. D.

École de Sucrerie et de Distillerie de Douai.

Le Conseil de l'Association prie ceux de nos collègues qui désirent


solliciter un emploi de professeur ou de chef de laboratoire à l'École de
Sucrerie de Douai, de vouloir bien adresser leurs demandes, sans
tarder, avec titres à l'appui , à M. DURIN , Président.
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

No 5. — Tome X. Novembre 1892.

Procès-verbal de la séance du 7 novembre , p . 393. Nouvelles de la fabrication ,


p. 396. - Exposition de Chicago, p . 402. Les eaux résiduaires de sucrerie,
par H. Robert, p. 403. Moyens de contrôler la conservation des betteraves
en silos, par M. F. Blin, p . 429. Essais sur l'obtention de graines de bette
raves par la méthode insexuée, par E. Bertin, p. 430. - Sur la stabilité du
sucrate de chaux en fabrique, par J. Weisberg, p. 432. Saccharosate et
raffinosate de plomb, par J. Weisberg, p . 434. - Note relative à l'analyse des
produits de sucrerie, par D. Sidersky, p . 435. - Société des chimistes de Mau
rice, Procès-verbaux des séances 438. - Récompenses , p. 455. — Corres
pondance, p. 456.

Procès-verbal de la séance du 7 novembre 1892.

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 7 novembre, à 2 h.


et demie de l'après-midi , 10, rue de Louvois , Paris, sous la présidence
de M. Boire , vice- président .
Assistaient en outre à la séance MM. Ch . Gallois, ancien pré
sident ; H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont, secrétaire -général , H. Ro
bert, secrétaire-adjoint ; Bride, Dubaële, Lindet, L'Hôte, P. Horsin
Déon, Manoury, Nugues, Sidersky, membres du Conseil ; du Beauf
fret, Raimbert, Liesse et Télesphore Trivier, membres de l'Asso
ciation.

S'excusent par lettres ou dépêches de ne pouvoir prendre part aux


travaux de la séance, MM . Durin , président, Vivien , vice -président,
Eclancher, Beaudet et J. Delavierre.

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté après une obser


vation de M. Manoury faisant remarquer que c'est par erreur que son
nom ne figure pas au nombre des membres présents à cette réunion .

Présentation de nouveaux membres .

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Association :

The Louisiana Sugar Chemists Association , à Audubon - Park


(New- Orléans, États - Unis d'Amérique) , présentés par MM . Crawley
et Dupont.

M. Lévêque- Héraut , chimiste à Montivilliers , route de Honfleur


(Seine- Inférieure ), présenté par MM. Durin et Dupont .

Rectifications d'adresses .

.u E. Po
SanMJ , in én des arts et manuf , 11 , calle
an de laissR
seoynes , àgM aileaugr ( Espagn ). actur
es
a e
394 Procès-verbal.

Correspondance.

M. le Président lit les lettres et dépêches par lesquelles


MM . Durin, Vivien , Eclancher, Beaudet et Delavierre s'excusent de
ne pouvoir assister à la réunion.
M. le Secrétaire-général donne connaissance des lettres sui
vantes :
1° Une lettre de M. F. Sachs , secrétaire général de l'Association
belge des chimistes , disant que le Congrès international de chimie
projeté pour le mois d'avril à Bruxelles , serait probablement reporté à
une date ultérieure ; qu'on se proposait d'en fixer la durée à cinq
Laat

jours ; qu'on se proposait également de fixer la cotisation des


membres du Congrès à 10 fr . , moyennant quoi ils recevraient ses
publications , et enfin demandant de faire connaître les noms de ceux
myjęta

de nos collègues qui désireraient y traiter une question .


Le Conseil décide de s'en rapporter absolument à l'Association belge
des chimistes du soin d'organiser le Congrès international auquel elle
a adhéré dès le début et dont elle désire vivement la réussite .
Il prie ceux de nos collègues qui se proposent de faire des commu
nications au Congrès de vouloir bien en informer le plus tôt possible,
soit M. Sachs , soit M. Dupont qui s'entendra avec son collègue de
Belgique ;
20 Une lettre de M. Cambray, demandant à l'Association de
prendre part à l'Exposition de Chicago ;
3º Une lettre de M. Saillard ainsi conçue :

Paris , 15 octobre 1792.

« Monsieur le Secrétaire général de l'Association des chi


mistes de sucrerie,

« J'ai l'honneur de vous prier de présenter au Comité la motion


suivante :
A l'avenir les mémoires ou communications qui seront lus aux
Assemblées générales de l'Association devront être remis au secré
taire à cette séance mème, afin d'éviter que des communications lues
à l'Assemblée et ayant donné lieu à des observations soient ensuite
publiées dans le Bulletin , incomplètes ou remaniées, comme cela s'est
passé dernièrement pour la communication de M. Manoury sur la
sucrerie de canne.

« Je prie le Comité de l'Association de prendre cette demande en


considération , car plusieurs de nos collègues ont comme moi remarqué
le même fait.
<< Veuillez agréer, Monsieur et cher collègue, mes bien cordiales
salutations . « SAILLARD » .
Ingénieur chimiste.
Procès-verbal 395

La lecture de cette lettre donne lieu à quelques observations.


M. Manoury dit que son mémoire sur la sucrerie de cannes a
été publié dans le Bulletin tel qu'il l'avait rédigé pour la séance de
l'Assemblée générale .
A cette séance, l'ordre du jour étant très chargé, je n'ai pu le faire
connaitre in-extenso ; je me suis borné à le résumer devant mes collè
gues ; ce qui a été supprimé du compte-rendu sténographique c'est la
discussion qui a suivi ma communication et les écarts de langage
d'un membre à mon égard. Cette suppression a été décidée d'un
commun accord entre ce membre et moi, notre collègue m'ayant
témoigné après la séance tout son regret des paroles qui lui étaien
échappées . J'ai donc été très étonné de lire quelque temps après dans
la Revista de agricultura de Cuba , un article anonyme comminatoire,
disant que j'avais été vivement combattu par mes collègues de Cuba,
et l'auteur attendait le compte-rendu in-extenso de l'incident pour en
faire part aux lecteurs du journal. Il ajoutait que si ce compte - rendu
n'était pas publié , il reviendrait lui -même sur cette question . Jusqu'à
présent le correspondant anonyme de la Revista n'a rien publié de plus .
Mais M. Saillard qui , après la publication de cet article , m'a sponta
nément écrit qu'il n'était pour rien dans sa rédaction, a depuis , dans
deux articles successifs de la mème Revue , cherché à me faire sortir
du silence dans lequel je suis bien décidé à rester. Je n'accepte aucune
mise en demeure et je persiste à conserver le droit de publier quand il
me plaira et même de ne pas publier , si cela me convient , les rensei
gements qu'on semble tant désirer sur mon procédé . Sous le bénéfice de
ces observations, je ne m'oppose pas à ce que la demande de M. Sail
lard soit examinée par le Conseil.
M. le Président dit que l'incident de l'Assemblée générale est
regrettable et que la plus grande courtoisie devrait toujours présider
aux discussions entre collègues , lors même que les opinions sont diffé
rentes. Il croit que la proposition de M. Saillard , en dehors de l'inci
dent qui lui a donné naissance , mérite d'être examinée , et il propose,
tout en reconnaissant le bon droit de M. Manoury, de formuler un
ordre du jour dans ce sens .
Après discussion , l'ordre du jour suivant, auquel M. Manoury
déclare se rallier , est voté à l'unanimité :

« Le Conseil se réserve d'examiner ultérieurement, quant au fond, la


proposition faite par M. Saillard dans sa lettre du 15 octobre ; mais
en ce qui concerne la corrélation de cette proposition avec les discus
sions qui ont eu lieu entre M. Manoury et un membre de l'Association ,
le Comité n'a à intervenir que pour prier nos collègues d'observer tou
jours entre eux , dans leurs discussions, la plus grande courtoisie . »
396 Procès-verbal.

Nouvelles de la fabrication.

M. le Secrétaire donne lecture des deux lettres suivantes, rela


tives à cette question .

Lettre de M. Decker, ingénieur- chimiste à la sucrerie de Vitry :

« Voici les particularités que j'ai observées dans le courant de la


présente campagne à l'usine de Vitry, et qu'on peut considérer comme
des anomolies, vu les conditions et l'ordre chronologique dans lesquels
elles se sont présentées .
« La betterave est généralement très lourde , c'est-à- dire d'un poids
relativement élevé, comparé au volume qu'elle occupe et à la densité
du jus qu'elle renferme ; de plus , elle est peu racineuse, de sorte que le
mètre cube de betteraves de moyenne grosseur pèse jusqu'à 600 kilog .
On y trouve toujours 96 p . 100 de ' jus, quelquefois même plus , en
faisant le rapport du sucre p. 100 de jus et celui de la betterave dosé
par les méthodes directes . L'extraction en est facile et l'épuisement des
cossettes à la diffusion presque complet, même en opérant à des tem
pératures très basses et en ne soutirant que des jus de forte densité .
Malheureusement, le volume de jus qu'on peut ainsi soutirer est très
faible, vu la faible densité de la betterave elle -même . Ces jus con
tiennent de notables quantités de matières pectiques et gommeuses
qui entravent l'action de l'acide carbonique et rendent la carbonatation
lente et difficile ; par cela même, les sels de chaux ont fait leur appa
rition dès les premiers jours de la fabrication , car ces jus, provenant
de betteraves non mûres et ayant repoussé avant leur arrachage même,
se trouvent dès le commencement de la présente campagne dans les
mêmes conditions que ceux des betteraves de silos ; ils exigent de
grandes quantités de chaux et on doit les traiter aux plus basses tem
pératures à la diffusion et à la première carbonatation . Si l'on veu
éliminer ces sels de chaux , malgré leur innocuité , une faible dose de
carbonate de soude suffit pour les faire entièrement disparaître, mais
nous ne trouvons pas qu'il y ait avantage à les remplacer par de la
soude tant qu'ils ne nuisent pas à l'évaporation ou à la cuite . La ques
tion a été soulevée de savoir si les sels de chaux avaient une influence
sur les «< inconnus » dans l'analyse des sucres. Nous pouvons affirmer
qu'il n'y a pas de différence d'inconnus dans les analyses de sucres
provenant de masses cuites avec ou sans sels de chaux ; de même l'em
ploi de noir animal ne diminue pas les « inconnus » , quoiqu'on l'ait pré
tendu . Les sucres contiennent beaucoup d'inconnus quand l'épuration
a été mal conduite, la cuite trop serrée (pour les deuxième jets) et que
le cristal n'a pu se développer et est resté trop fin pour pouvoir être
claircé au turbinage.
Procès-verbal 397

On a presque partout constaté la prédisposition des sirops à la


fermentation , cela tient aux mêmes causes que celles que je viens
d'énoncer au sujet des sels de chaux ; en effet, si on veut les éliminer ,
on est amené à pousser la deuxième carbonatation trop loin et alors on
se trouve pris de ce côté ; les deuxièmes jets surtout sont disposés à
mousser dans les emplis . L'emploi de l'acide sulfureux à la deuxième.
carbonatation ou sur les sirops est le meilleur remède contre les acci
dents et n'a jamais été plus avantageux dans le travail que cette
année.
Nous pensons que, si à l'usine de Wanze on n'a pas trouvé de
sels de chaux dans les sirops en cours de fabrication , cela provenait
peut-être du fait qu'on n'avait pas à travailler des jus de betteraves.
ayant longtemps séjourné en tas , ou qu'elles étaient bien conservées .
La betterave ayant repoussé en terre cette année , le travail de la su
crerie citée se trouvera dans les mêmes conditions que les autres , et
nous posons la question à M. Pellet, avec l'espoir qu'il voudra bien
nous éclairer.
« Une dernière anomalie que je ne veux pas omettre , c'est l'option
pour les 15 p . 100 de déchets que beaucoup de fabriques , qui étaient
habituées à de meilleurs rendements, adopteront aujourd'hui ou plutôt
ont déjà adoptée .
« DECKER . >>
Lettre de M. Beaudet :

En ce qui touche le numéro 6 de l'ordre du jour , je pense qu'i


serait bon de demander aux fabricants qui cuisent leurs deuxièmes jets.
en grains de vouloir bien donner quelques renseignements sur la
Inanière dont ils cuisent et sur les sésultats qu'ils obtiennent tant comme
rendement que comme titrage du sucre .
« Quant au numéro 7, le rapport existant entre le sucre p. 100 cc .
de jus et le degré densimétrique me paraît être, cette année, environ
de 2,20 ; le coefficient à prendre pour passer du sucre p. 100 grammes
de jus au sucre p . 100 grammes de betteraves est, quant à moi , comme
toujours, très variable; rarement 94 et 95 , le plus souvent de 90 à 93
nous faisons l'analyse par la méthode Pellet à froid et pour le dosage
du sucre dans le jus , nous extrayons ce dernier au moyen d'une presse
stérhydraulique .
. Comme anomalie de la fabrication pendant la compagne en cours,
je crois pouvoir noter la faible alcalinité que différentes usines remar
quent dans les sirops . << BEAUDET . >>

M. le Président remercie nos collègues des très intéressants


renseignements qu'ils ont bien voulu nous donner. Il invite ceux qui
ont des particularités à signaler, des propositions à faire, des tra
vaux à présenter, de vouloir bien les communiquer plus souvent au
Comité qui les recevra toujours avec plaisir et les examinera avec le
398 Procès-verbal.

plus vif intérêt, dans ses séances qui ont lieu le premier lundi de chaque
mois .

M. Dupont donne quelques renseignements sur les résultats d'un


certain nombre d'usines, comparés à ceux de l'année dernière à la
même époque , c'est-à-dire à fin octobre.
Richesse de la betterave. - La densité de la betterave est inférieure
en moyenne de 1/2 degré à celle de l'année dernière, et la richesse
saccharine de plus de 1 p . 100. Les usines les plus favorisées accusent
13,50 ; quelques - unes atteignent à peine 10,50 p . 100 de sucre dans la
racine ; le degré de pureté et le coefficient salin sont également plus
faibles de 3 à 4 unités ; on peut donc , dès aujourd'hui , prévoir une
diminution notable sur les rendements de la campagne dernière .

Glucoses, sels de chaux et matières organiques. Cette année, la
betterave, dans certaines usines, contient des quantités considérables
de glucoses ou sucres réducteurs . Nous en avons constaté jusqu'à
0,80 p . 100 , c'est- à-dire plus que dans la canne à sucre . Dans une
sucrerie, un jus de diffusion nous a donné :

Densité . 1.054
Saccharose . 11.95
Sucres réducteurs 0.49
Pureté . . 83.56
Coefficient glucosique , ou sucre réducteur
p. 100 de saccharose . 4.45

Nous avons constaté aussi qu'il se formait du sucre réducteur pen


dant le travail de la diffusion ; ainsi, dans l'usine citée plus haut, la
betterave contenait 0,31 de sucre réducteur alors que le jus dilué de la
diffusion en contenait 0,49 . Étant donné la quantité de jus tiré , cela
fait une production de glucose pendant la diffusion , de 0,20 p . 100 du
poids de la betterave ; ce qui constitue une perte non négligeable .
Dans ce même jus' conservé en flacon bouché, depuis 8 heures du matin
jusqu'à 2 heures de l'après-midi , on a trouvé au bout de six heures ,
1,40 de sucre réducteur, et la polarisation avait diminué en consé
quence . Une altération aussi rapide est rare .
Plusieurs collègues , à qui j'ai fait part de cette observation , ont
constaté comme moi la présence de quantités anormales de sucres
réducteurs dans la betterave et dans le jus de diffusion . M. du Beau
fret, à qui j'avais demandé de vouloir bien faire faire des recherches
dans ce sens dans les usines où il a installé le procédé sodo- barytique,
m'a dit qu'il avait effectivement constaté l'existence de quantités consi
dérables de glucose dans les betteraves et jus de diffusion , et comme il
assiste à la séance , il pourra nous donner les renseignements qu'il
possède.
Procès-verbal. 399

Non seulement les betteraves contiennent, cette année, une forte


proportion de sucres réducteurs , mais encore leur jus est fortement
acide.
Nous avons constaté des acidités variant entre 0 gr . 10 et 0 gr. 42
exprimées en acide sulfurique par litre . C'est cette acidité anormale
qui provoque dans la diffusion , sous l'influence de la chaleur, la trans
formation du saccharose en sucre réducteur. Je pense que l'emploi de
la chaux ou mieux du carbontae de soude à la diffusion serait à conseil
ler et empêcherait cette transformation , qui expliquerait probablement
les célèbres pertes inconnues à la diffusion .
Je suis d'avis que c'est dans la présence des sucres réducteurs , en
même temps que des acides organiques , qu'il faut chercher la cause
des sels de chaux dont un grand nombre d'usines ont eu à se plaindre
dès le début de la fabrication . Ces sucres réducteurs se transforment
en glucates de chaux solubles qu'il est impossible d'éliminer . L'emploi
du carbonate de soude à la 2º carbonatation ne rémédie en rien au
mal, car les dérivés du glucose restent dans le jus ; aussi constatons
nous dans les masses cuites une quantité de matières organiques
beaucoup plus élevée que l'année dernière.
Il faut donc empêcher à la diffusion la production du sucre inverti
par l'emploi d'un alcalin . Quant au glucose préexistant, il est évident
que ce moyen ne l'enlèvera pas .
L'acide sulfureux ne l'enlèvera pas non plus, mais employé dans
les jus ou sirops , cet agent éliminera la plus grande quantité de la
chaux des sels de chaux , et comme il ne substitue pas une autre base
à la chaux , il présente un avantage sur le procédé au carbonate de
soude mis après la deuxième carbonatation .
Le procédé rationnel consisterait à éliminer le glucose au début du
traitement des jus.

D'après notre collègue et ami , M. Manoury, la baryte précipiterait


à froid les sucres réducteurs à l'état de glucates, glucosates ou lévulo
sates de baryte, et de fait, dans les usines qui emploient la baryte ,
on n'a pas constaté la présence des sels de chaux .

Les masses cuites n'en contiennent pas et leur teneur en matières


organiques est très faible . Faut-il attribuer ce résultat à l'emploi de
la baryte ? Evidemment il y a une présomption en faveur de cet agent ,
mais on ne saurait être affirmatif. Il faudrait, pour tirer une con
clusion sûre, faire marcher alternativement les usines avec ou sans
baryte.

Il y aurait lieu d'engager nos collègues, qui emploient la baryte ,


soit seule, soit avec le carbonate de soude, à rechercher :
1° Si réellement leurs produits ne contiennent pas de sels de chaux .
2° Si les sels de chaux réapparaissent avec la suppression de la
baryte.

3° Si l'absence des sels de chaux est due, comme le croient MM .


400 Procès-verbal.

Manoury et du Beaufret, à l'emploi de la baryte , ou comme l'a affirmé


M. Weisberg, à l'emploi du carbonate de soude .
Et 4° enfin , ce qui est de beaucoup plus important, si les dérivés du
glucose, ou si vous aimez mieux , les matières organiques jouant le
rôle d'acides dans les sels de chaux , sont réellement éliminées.
Puisque M. du Beaufret est ici , il pourrait peut- être nous donner
quelques renseignements .
M. du Beaufret. - Le procédé sodo-barytique que j'applique
cette année , dans vingt- cinq fabriques , est basé sur l'épuration orga
nique des jus de betteraves .
On a constaté, dès le début de la campagne actuelle , comme l'a dit
M. Dupont , que les jus de betteraves étaient fortement acides et char
gés de glucose , que cette acidité augmente par le chauffage à la dif
fusion et que le glucose s'accroît dans de notables proportions ; ainsi
une betterave renfermant pour 100 cc . de jus 0,35 de glucose , a donné
un jus de diffusion à 5º de densité qui en renfermait 0,50 .
Je me suis tout d'abord attaché à enrayer l'acidité et la production
de glucose .
J'ajoute du carbonate de soude dans les cossettes fraîches, de telle
sorte que le jus soutiré soit très faiblement alcalin , et je diminue le
chauffage des diffuseurs qui n'est jamais supérieur à 72°.
Grâce au milieu alcalin dans lequel se fait l'épuisement des cos
settes, la freinte est au plus de 0,15 , chiffre que n'atteignent pas beau
coup de fabriques cette année , même avec un chauffage exagéré
à 85°.
La baryte est ajoutée avant chauffage dans le jus tiré de la diffusion ,
à l'état de solution .
Son addition a pour base , la pureté de la betterave.
Comme règle générale , une betterave à 7° de densité reçoit , par
1.000 kilog., 900 grammes de baryte ; une betterave à 6º, 1.200
grammes .
Le jus baryté est chauffé à 85 °.
A cette température , on obtient un précipité abondant de combinai
sons barytiques et les jus se clarifient .
Pour 10 hectolitres de jus , on ajoute à la 1r carbonatation , 50 litres
de lait de chaux à 22º , et 15 litres à la 2º carbonatation .
On ne réchauffe pas les jus , ni en 15° ni en 2º carbonatation , la tem
pérature initiale de 85° suffit pour conduire les jus jusqu'au triple - effet
dans les fabriques qui ont supprimé la décantation .
Celles qui ont encore des décanteurs devront s'attacher à conserver
dans leurs carbonatations une température voisine de 85° , sans jamais
la dépasser .
On laisse à la 1re carbonatation 1 gr. 200 d'alcalinité, et à la 2º
0 gr. 150, de telle sorte que l'on obtienne des sirops qui contiennent à
22°, 0 gr. 500 d'alcalinité .
Procès-verbal. 401

Les masses cuites 1er jet , provenant du travail à la baryte, donnent


avec une betterave à 6°, un coefficient de pureté de 90, et avec une
1 betterave à 70 et au-dessus une pureté de 94.
e Ce sont les coefficients organiques des masses cuites de 1er jet qui
servent de base pour régulariser les additions de baryte.
Le travail au cabonate de soude et à la baryte supprime complète
ment les sels de chaux qui sont certainement constitués par le glucose ,
comme le dit M. Dupont, et par les acides organiques.
La baryte précipite bien le glucose à l'état insoluble, comme l'a
annoncé M. Manoury, la soude sature dès la diffusion les acides qui
se combinent ensuite à la baryte , de telle sorte, que la chaux que l'on
ajoute après, n'apporte plus qu'une épuration mécanique .
Les masses cuites de 2e jet peuvent être cuites en grains grâce à
l'élévation de leur coefficient de pureté.
Elles doivent être faites à la manière des cuites de raffinerie .
La conséquence première de l'emploi de la baryte est de donner
une augmentation de travail et d'épargner aux fabriques les ennuis
nombreux qu'elles éprouvent, cette campagne , pour avoir un travail ré
gulier ; le procédé vient résoudre les difficultés que signalait un des
membres Association , relativement à la longueur des carbo
natation de notre
s.

Le faible chauffage des jus à la diffusion , les réactions de la soude


lagineuses
et de la baryte suppriment du travail les matières gommeuses et muci
signalées par notre collègue et enfin la faible proportion de
chaux ajoutée
dans les jus suffisent pour expliquer la rapidité des car
bonatations données par le procédé sodo - barytique .
facile
Les jus
, et less'évaporent rapidement
sucres obtenus sont ,incontestablement
les cuites sont actives,
plus leblancs
turbinage
que
ceux donnés par l'emploi de la chaux seule.

Il
sont nourris
est à remarquer
et que l'onque les cristaux provenant du travail à la baryte
ne trouve pas dans le mélange des grains plats
d
et éformés .

toutes
Enfin, usines où fonctionne
uneles
augmentatio n de travail.
le procédé à la baryte accusent

M. le Président . - Avez-vous essayé la baryte en råperie ?


-
J'ai une usine qui marchera par ce procédé la semaine prochaine .
consM.
ervedu
rontBeaufret. - Je suis convaincu que les jus de râperie se
parfaite
tionnan ment pendant leur trajet souterrain en les addi
t de carb
onate de soude e de baryte .

vant
Onlaneutralise les jus de
marche indiquée diffusion
l'usinepar le carbonate
centrale, et on yde soude2 en
ajoute sui.
kilog
pour
b
de aryte
en solution par 10 hectolitres .
D'apr m es , l j s c sans altéra penda
ès es sais es us e onserv tio nt
4c8h heure ; à leur arrivé , ils seron additient de 25 litres nde lait de
aux s e t onnés
par 10 hectolitres et rentreront dans le travail ordinaire .
402 Procès-verbal.

M. Bride. - A quel chiffre s'élèvent les frais de ce procédé .


-
M. du Beaufret. A 0 fr . 40 pour la baryte et la carbonate de
soude , pour 1000 kilog. de betteraves . Mais ces frais sont plus que
compensés par la réduction de dépenses opérée sur la chaux . De plus
le procédé a l'immense avantage d'abréger la fabrication .
M. Manoury confirme ce qu'ont dit MM . Dupont et du Beauf
fret sur le rôle de la baryte, relativement au glucose et aux sels de
chaux .
Quelques chimistes ont nié la précipitation du glucose par la
baryte ; ils n'ont qu'à faire des essais au laboratoire et dans l'usine,
et ils se convaincront que ce que j'ai annoncé est la vérité . L'année
est tout à fait favorable pour étudier et résoudre cette question .

Commission d'études .

M. le Président rappelle qu'une Commission d'études a été


nommée pour étudier les procédés nouveaux . Il serait à désirer qu'elle
put fonctionner le plus tôt possible . Elle pourrait se rendre compte ,
entre autres , de la valeur de la cristallisation en mouvement.
M. le Secrétaire général dit que cette Commission est com
posée de MM. Bride, Boire , Courtonne, Lefranc, Lindet , L'Hôte,
Nugues , Sidersky, H. de Vilmorin , auxquels il faut ajouter notre
nouveau Secrétaire- adjoint, M. Robert.
Il a été convenu que le secrétaire-adjoint centraliserait tout ce
qui peut l'intéresser . Nous n'avons qu'à prier M. Robert de faire le
nécessaire.
M. Robert dit qu'il est aux ordres du Comité et qu'il ne demande
pas mieux que de remplir les fonctions qui lui sont attribuées . Il s'en
tendra avec ses collègues .

Exposition de Chicago .

M. le Président dit que , puisque le Comité a été saisi de la


question, il y a lieu de s'en occuper tout de suite.
Après une discussion assez longue à laquelle prennent part
MM . Boire, Gallois , Tardieu , Lindet, L'Hote, Bride, Manoury, Du
baële et Robert , il est décidé :
1° Qu'il y a utilité pour l'Association et les intérêts qu'elle repré
sente , de prendre part à l'Exposition Universelle de Chicago ;
2º Qu'une commission doit être nommée pour étudier les voies et
moyens de réaliser la participation de l'Association à cette expo
sition ;
3º Le Bureau est chargé de cette mission .
ROBERT . — Eaux résiduaires. 403

Le secrétaire général devra le convoquer à bref délai dans ce but,


aussitôt qu'il se sera procuré les renseignements nécessaires sur les
démarches à faire et les dépenses probables.
5 La Commission sera chargée aussi de statuer sur les admissions
des membres de l'Association qui demanderont à exposer dans la
collectivité .

Ordre du jour de la séance du 5 décembre.

L'ordre du jour est ainsi fixé :


Adoption du procès -verbal de la dernière séance.
Correspondance .
Présentation de nouveaux membres .
École de sucrerie et de distillerie .
Actualités de la fabrication du sucre et de l'alcool .
Travaux de la Commission d'études .
Nomination d'une Commission pour examiner les réponses au
Questionnaire .

Le Conseil rappelle aux membres de l'Association qu'ils peuvent


tous assister à ses séances et prendre part aux discussions . Il les
invite donc à y venir chaque fois qu'ils le peuvent.
Il prie ceux qui ne peuvent pas assister aux séances de vouloir
bien
envoyer au Président ou au Secrétaire des mémoires sur les
questions à l'ordre du jour.
La séance est levée à 5 h . 1/2.
Le Secrétaire général F. DUPONT.

Les eaux résiduaires de sucrerie .

État actuel de la question .

Par M. H. ROBERT.

Des eaux de sucrerie . - Les eaux résiduaires des sucreries com·


Brennent
:

1º Les eaux de lavage des betteraves ;


2º Les eaux de diffusion ;
3º Les eaux des presses à cossettes ;
4° Les eaux du laveur à gaz carbonique ;
5° Les eaux de condensation des appareils d'évaporation ;
6º Les eaux de lavage du noir animal .
Les eaux de lavage des betteraves , lorsqu'on n'emploie pas pour
set usage des eaux ayant déjà servi dans l'usine , peuvent contenir une
petite quantité de matières organiques dissoutes par suite du froisse:
404 ROBERT . - Eaux résiduaires .

ment des betteraves brisées dans les laveurs , mais elles sont principa
lement chargées de matières insolubles , terre , débris et queues de bet
teraves .
Les eaux de diffusion ont une composition variable suivant la mar
che adoptée pour la conduite de la batterie et la nature des betteraves
employées : elles contiennent une petite quantité de sucre et de ma
tières minérales et organiques en dissolution , mais très peu de matières
en suspension .
Dans les eaux des presses à cossettes , on trouve à côté des débris
qui ont traversé les tôles perforées , une proportion assez considérablə
de matières organiques en dissolution . Toutes ces substances (sucre ,
caséine , albumine , matières pectiques , etc. ) , sont susceptibles d'entrer
facilement en fermentation .
Les eaux du laveur à gaz, peu abondantes sont aussi très peu char
gées . L'acide carbonique en dissolution se trouve neutralisé dans le
mélange avec les autres eaux résiduaires .
Les eaux de condensation peuvent être considérées comme très
pures le seul reproche qu'on leur ait d'ailleurs adressé c'est de favo
riser par leur température élevée la fermentation des matières organi
ques qui se trouvent dans les autres eaux de l'usine.
Les eaux de lavage du noir étaient autrefois les plus mauvaises à
rejeter dans les cours d'eau : mais l'emploi du noir pour la filtration
est généralement abandonné aujourd'hui et cette cause de pollution des
rivières n'existe plus .
De même que celles des autres industries agricoles , les eaux rési
duaires de sucrerie ne contiennent pas de principes absolument toxi
ques elles sont chargées de matières organiques en suspension et en
dissolution .
Ce sont ces substances d'origine végétale et par suite bien moins
nuisibles que celles d'origine animale que l'on trouve dans les eaux
d'égoût des villes, qui ont donné lieu aux plaintes des riverains , sur
l'altération de certains cours d'eau où elles sont déversées .
En dehors de leur action propre , elles ont le grand inconvénient, si
le cours d'eau n'a qu'un faible courant, d'absorber l'oxygène dissous
dans l'eau, ce qui fait périr les poissons par asphyxie , et de subir une
décomposition putride qui donne naissance à des produits humifères
variés, à de l'acide acétique etc. , en même temps qu'il se dégage de
l'hydrogène carboné , et dans le cas des matières albuminoïdes, de l'hy
drogène sulfuré . Suivant certains hygiénistes la réduction des sulfates
par ces matières organiques peut également donner naissance à de
l'hydrogène sulfuré.
Quant aux matières en suspension qui se précipitent au fond de la
rivière, elles peuvent être sujettes aux mèmes réactions et fermenter
lentement.
ROBERT. - Eaux résiduaires. 405

Caractères des eaux infectées . - La distinction entre les eaux


saines et les eaux infectées, nous dit Gérardin , qui fit une des premières
études sur cette question (Annales d'hygiène publique 1875) ne peut
reposer ni sur la couleur, ni sur la saveur, ni sur l'odeur , ni sur l'ana
lyse chimique . En effet, des matières solides en suspension dans l'eau
peuvent modifier sa couleur sans lui enlever aucune de ses bonnes qua
lités. L'odeur peut induire en erreur : une eau peut être profondément
altérée sans répandre aucune odeur : telles sont les eaux de papeterie ,
féculerie, sucrerie . Si l'on proscrit l'odeur sulfureuse il faudrait regar
der comme insalubres les eaux d'Enghien et celles des puits artésiens
de la région de Paris . La saveur est un réactif qu'on ne doit employer
qu'avec la plus grande circonspection . L'analyse chimique ne renseigne
pas suffisamment . Si on tient une eau parfaitement salubre renfermée
pendant quelque temps dans un flacon bien bouché, l'analyse élémen
taire donnera toujours les mêmes résultats et cependant il est bien
certain qu'avec le temps elle a éprouvé des modifications profondes et
perdu sa bonne qualité .
Voici la définition proposée en 1868, par Gérardin à la municipalité
de Saint - Denis :

Une eau est saine lorsque les animaux et les végétaux doués d'une
organisation supérieure peuvent y vivre . Au contraire une eau est
infectée lorsqu'elle fait périr les animaux et les végétaux doués d'une
organisation supérieure et qu'elle ne peut nourrir que des infusoires
et des cryptoganes .
Les végétaux phanérogames et les mollusques esquissent à grands
traits les caractères des différentes eaux ; quelquefois ils manquent
complètement, et quand ils se rencontrent dans un cours d'eau , ils peu
vent être liés à la constitution géologique du sol aussi bien qu'à la
nature chimique de l'eau dans laquelle ils vivent .
Les cryptogames sont la base de toute création organisée . Ce son
les premiers ètres qui apparaissent et leurs débris agissant comme
engrais préparent les générations douées d'une organisation plus com
plexe . Quand les ètres supérieurs périssent, les cryptogames reprenant
leur empire, en assiégent les débris , s'y multiplient rapidement et les
décomposent à l'envi .

Les algues sont particulièrement remarquables parmi les crypto


games . Elles ne peuvent se développer que sous l'influence d'une humi
dité, c'est une conséquence nécessaire de l'infériorité de leur organisa
tion . Elles s'amarrent indistinctement à tous les corps solides et s'y
cramponnent
sans rien leur demander pour leur existence .
Si la nature du sol est indifférente au développement des algues,
catiode
celle n sl'eau
e a , au contraire, une grande influence . Quant une modifi
produit dans l'eau , les algues ne tardeni pas à se modifier,
grâce à leur fécondité et à la courte durée de leur existence . Elles son
406 ROBERT. - Eaux résiduaires.

douées d'une organisation très active , l'oxygène qu'elles exhalent ,


décompose rapidement les matières organiques qui infectent l'eau ;
elles contribuent puissamment à l'assainissement naturel des eaux
âltérées par des matières organiques en décomposition .

Guidé par ces considérations, Gérardin considère les algues comme


un réactif fidèle et caractéristique de l'état de pureté, d'altération ou
d'insalubrité de l'eau .

Une eau est-elle altérée par des matières animales en décomposi


tion; on est sûr que les euglenes apparaissent et leur abondance est
proportionnelle à la quantité de matière animale que l'eau entraine .

Les algues qui se plaisent dans les eaux corrompues sont des algues
blanches dépourvues de chlorophylle . Si la corruption est complète , les
algues blanches sont très petites sans ramification et même sans arti
culation . Les Beggiatoa alba sont le terme inférieur et constant de
cette série.
Si les eaux ne sont qu'altérées par la présence de matières organi
ques en décomposition , les algues renferment de la chlorophylle verte,
mais leur organisation est très simple . Si les eaux sont saines , elles
sont plus ou moins volumineuses et chargées de chlorophylle, la struc
ture devient plus complexe . Si une eau renferme sa proportion nor
male d'oxygène, cette eau est certainement saine et probablement
bonne elle doit pouvoir entretenir la vie des poissons et des herbes
vertes . Quand l'oxygène dissous diminue, les poissons dont la respira
tion
**** est plus ou moins active ne peuvent plus vivre , l'anguille survit
aux autres poissons . Les algues d'une organisation supérieure ne se
trouvent que dans les eaux très aérées, sur les pierres des cascades,
par exemple . Les algues unicellulaires , au contraire , se trouvent dans
les eaux dormantes et dans les eaux dépouillées d'une partie de leur
oxygène par les matières en décomposition .
Gérardin a apprécié l'altération des eaux par trois méthodes :
1° Par l'observation des herbes vertes et des mollusques ;
2º Par l'examen des algues microscopiques et des infusoires ;
3° Par le dosage de l'oxygène dissous .
Il a donné, à la suite de ses recherches , un tableau indiquant la
nature des animaux et des plantes qui vivent dans les eaux de diffé
rentes qualités (ce tableau se trouve reproduit dans l'Agenda de MM.
Gallois et Dupont , p . 415) .
Les algues et les végétaux sont des agents puissants d'épuration
des eaux , et, si on abandonne de l'eau corrompue dans un étang ou
dans un bassin de décantation , on verra successivement apparaître de
nouvelles espèces, de plus en plus complexes, indiquant l'état d'avan
cement de l'épuration de l'eau .
ROBERT . Eaux résiduaires . 407

Assainissement spontané des cours d'eau . - Voici deux exem


ples empruntés à Gérardin de l'effet de la végétation sur des eaux
altérées .

Le rù d'Enghien , très pur à la sortie du lac, recevait alors les9 eaux


d'une fabrique de colle forte et de gélatine . On trouvait d'abord une
quantité abondante d'euglénes dont le développement était favorisé par
ces eaux chargées de matières animales , et plus loin des herbes en
abondance . L'eau arrivait assainie par la végétation au parc de La
Briche où elle alimentait un étang. Les carpes vivaient dans cet étang,
mais ne pouvaient vivre à 500 mètres en amont : elles périrent dans
l'étang un jour où l'on avait faucardé toute l'herbe du ra , on évita le
retour de cet accident en faucardant le ruisseau par parties et non en
totalité .

En 1873 , la Vesle , dont le débit ne dépasse jamais 6 à 8 mètres


cubes par seconde et peut descendre en été à 0m600 et même à 0-200,
recevait par jour 1.900 mètres cubes d'eaux d'égoût de la ville de Reims
ayani la composition suivante par mètre cube :

Matières minérales . · 0907


Organiques 0 883

1*740
Dont 0,940 en suspension .
0,800 en dissolution .

La Vesle n'a qu'une pente très faible dont l'effet est brisé par de
nombreux barrages : elle fut choisie par Gérardin pour étudier les
variations de l'oxygène dissous parce qu'elle ne reçoit pas d'affluent
notable sur son parcours .
Voici les résultats obtenus .

Oxygène dissous. Avril 1873. Août 1873.


En amont de la ville , à (Cormontreuil) . 11cc 0 8cc.0
En aval de Fléchambault . . . 9 0 7 0
A Saint-Brice, en aval des égoûts de Reims . 0 5 0 0
En amont du moulin de Macau . 7 4 1 5
En aval du moulin de Macau 8 5 7
Au moulin Compensé . · • 8 0 0
A Muizon. 8 0
20 74

2 0
A la Tuilerie . 2 1 6
A Jonchery, en amont du moulin . 6 1 2
A Jonchery, en aval du moulin 5 0 1 4
37
HOOD 0
67801

A Fismes, en amont du moulin 44 2


A Fismes, en aval du moulin . 0 3
CO
459

A Bazoches , en amont du moulin 0 6 4


A Bazoches, en aval du moulin . 5 7
A Braisne. 11 0 8 2
408 ROBERT. ―――――――― Eaux résiduaires .

Aux deux époques, Gérardin retrouva la même végétation sur le


parcours et il reconnut que les variations de l'oxygène dissous étaient
dues aux causes suivantes :
1° L'envasement était si rapide que de fréquents curages étaient
indispensables de Saint-Brice à Muizon . Au-delà il se faisait rarement,
ȧ Jonchery jamais ;
2º Les algues caractéristiques des eaux altérées ne peuvent plus
vivre dans les eaux améliorées : elles périssent et leurs débris causent
une nouvelle infection de l'eau ;
3º La végétation très abondante dans les eaux de la Vesle améliorée
spontanément, donne une grande quantité de détritus dont la décom
position altère l'eau.
La question de l'assainissement spontané des cours d'eau a été
l'objet de nombreux travaux, tant en France qu'à l'étranger, tout
récemment encore , elle passionnait les hygiénistes allemands , qui ont
publié de nombreux articles sur ce sujet.
Les causes de cet assainissement sont multiples , M. P. Cazeneuve
(Revue d'hygiène mars 90) , les rapporte à trois groupes :
A. Les causes physiques et mécaniques .
B. Les causes chimiques .
C. Les causes biologiques .
A. Causes mécaniques et physiques . ―――――――― Elles agissentsur les
matières organiques en suspension et sur les microbes, sur toutes les
parties organisées ou organiques insolubles .
Les matières plus denses que l'eau se déposent peu à peu et les
matières solubles subissent une dilution considérable qui en atténue
les effets.
La lumière détruit ou atténue les microbes , comme l'ont montré les
expériences de M. Arloing et Duclaux .
L'agitation des eaux produit un effet mécanique considérable , que
les travaux de M. Paul Bert et Hervarth ont mis en évidence .
B. Causes chimiques . - Le milieu chimique de l'eau a une action .
destructive puissante . L'oxygène, le bicarbonate de chaux de l'eau ,
l'eau elle-même , en tant qu'agent chimique d'hydratation ou de dédou
blement, sont des facteurs de première importance .
L'oxygène a une action toxique rapide sur les microbes dits anaé
robies et exerce également une action destructive , surtout avec le
concours de la lumière , sur les spores de tous les êtres inférieurs ,
aérobies ou anaérobies .
Les expériences de M. Duclaux ont montré que les phénomènes
d'oxydation ou de dédoublement qui se passent au sein des microbes ,
ont lieu avec toutes les matières organiques solubles ou insolubles . Les
matières grasses s'émulsionnent , se divisent dans l'eau , grâce au bicar
bonate de chaux et aux bicarbonates alcalins, puis se détruisent faci
lement à cet état de division extrême, sous l'influence de la lumière .
ROBERT. - Eaux résiduaires. 409

Le bicarbonate de chaux a un double rôle : il agit comme préci


pitant à l'égard de certaines matières organiques et comme agent de
destruction vis-à- vis d'autres . Le carbonate de chaux qui se dépose
par la dissociation du bicarbonate , entraîne avec lui des matières orga
niques, comme le prouvent les analyses des dépots de conduites d'eau .
En tant qu'alcali , le bicarbonate de chaux favorise les phénomènes
d'hydratation vis-à - vis des substances saponifiables , comme les ma
tières grasses ou même certaines substances protéiques.
L'action dédoublante, dissociante et hydratante de l'eau elle-même
en tant qu'agent chimique , joue également un rôle considérable et doit
modifier bien des matières organiques solubles ou insolubles .
Dans un centre indust
riel , les eaux des différentes usines
réagissent les unes sur les autres et une partie des matières se trouve
précipitée .

C. Causes biologiques . -- Le rôle des saprophytes dans les eaux ,


celui des infusoires et des végétaux cryptogamiques, n'est pas encore
bien connu . On soupçonne le rôle bienfaisant de certaines espèces
microbiennes , plutôt qu'on ne l'a démontré . Ce qu'il y a de certain ,
c'est que l'agitation à l'air de l'eau d'égoût , comme l'a montré
Ch . Lauth, empèche la putréfaction, favorise la combustion rapide des
matières organiques et fait disparaître nombre de microbes, en même
temps que des infusoires, paramécies, euglènes et algues apparaissent,
jouant un rôle de destruction et de purification évident. C'est également
ce que pense Krauss .
La faune des eaux douces , les poissons, mollusques , etc. , végétaux
aquatiques,
tances. ont un rôle purificateur à l'égard de certaines subs

L'ensemble des recherches faites sur ce sujet , nous dit le docteur


A. Serafini , dans une étude qu'il vient de faire paraître (Journal d'hy
giène, 19 mai 1892) , ont démontré que la quantité de substances orga
niques, d'ammoniaque ou de bacteries qui roulent avec les eaux dimi
nuent à peu de distance du point où s'est faite la souillure.
Il faut faire entrer en ligne de compte les conditions locales comme
le
rapport qui peut exister entre la quantité des substances souillantes
et le débit ou la rapidité du courant, car si l'assainissement spontané
se produit assez facilement dans les rivières à courant rapide, il n'en
est pas de même dans les petits cours d'eau , et au - delà d'une certaine
limite, la purification peut être presque nulle ou insuffisante .

Epuration des eaux. - Des procédés innombrables ont été pro

posés pour l'épuration des eaux avant de les déverser dans les cours
On peut les ranger dans les trois catégories suivantes :
d'eau . Dé
1° cantation ;

20 Ep uration chimique .
30 Epuration par le sol .
410 RORERT . ― Eaux résiduaires.

Décantation. - La décantation , dit le Dr J. Arnould . (Rapport


au Congrès international d'hygiène de 1889 sur la protection des cours
d'eau) , est un moyen fréquemment associé à d'autres et s'adressant à
des situations variables . Nous le trouvons sous la forme la plus simple
dans les prescriptions formulées par le Conseil d'hygiène du Nord à
l'égard des eaux de lavage des betteraves qui charrient surtout de la
terre .
« Au sortir du lavoir des betteraves , l'eau limoneuse sera reçue
dans un petit bassin en contre bas , d'une capacité au moins double de
celle de la bâche et dont le mur d'aval sera surmonté sur toute sa lon
gueur d'une grille de fer fixe , posée sur le mur et dont les barreaux.
verticaux seront espacés d'un centimètre au plus : ce premier bassin
sera curé d'une manière permanente . A leur sortie les eaux limoneuses
se rendront dans les bassins de dépôt par un aqueduc à ciel ouvert,
construit en maçonnerie , dans lequel on placera à demeure fixe deux
grilles à barreaux verticaux espacés de trois millimètres , destinés
à s'opposer au passage des radicules ou des fragments de racines , qui ,
dans aucun cas , ne doivent se rendre dans les bassins de dépôt . Ces
derniers au nombre de deux , recevront alternativement les eaux trou
bles du lavage et leur capacité sera telle que la terre puisse s'y dé
poser complètement et que l'eau sortant au - dessus d'un déversoir de
superficie établi sur la crète du mur d'aval et sur toute sa largeur soit
complètement clarifiée . »
Dans le cas actuel , ajoute le Dr Arnould , la décantation suffit à
elle seule, puisque l'eau ne renferme pas de substance offensive dis
soute . Dans une foule d'autres cas où les résidus sont, d'une part solu
bles et d'autre part en suspension , elle est encore un auxiliaire d'une
rare puissance.
La décantation est appliquée aussi d'une façon générale après le
traitement par les réactifs chimiques . Nous aurons l'occasion de
revenir sur la disposition des bassins.

Epuration chimique . - L'emploi des réactifs chimiques a pour


but de former un précipité qui englobe et entraîne les matières en sus
pension , on obtient deux produits : un précipité boueux et une eau
clarifiée plus ou moins pure .
Les agents qui ont été employés à cet effet sont très nombreux :
Voici la liste qu'en donne M. Jean de Mollins dans sa brochure sur les
-eaux d'égoût :
Le fer, ses oxydes et ses sels , chlorures et sulfates .
Les sels d'alumine, chlorure et sulfate , sulfate brut connu sous le
nom de cendres pyriteuses de l'Aisne .
Les sels de zinc et de cuivre.
Les phosphates acides impurs (Knab- Lagrange) .
ROBERT. Eaux résiduaires. 411

Les sels de magnésie et la magnésie ( Schloesing) .


La chaux, le chlorure de calcium .
Les cendres de houille , de tourbes, le charbon de bois , le coke .
Le sang des abattoirs, les goudrons et les produits bruts de leur
épuration.
L'argile .
Le silicate de soude et la silice soluble.

Chaux. - Le réactif le plus fréquemment employé , seul ou associé


à d'autres produits , c'est la chaux que M. le Dr Arnould appelle le
grand épurateur chimique . »
La chaux caustique employée seule se transforme en carbonate
à la faveur de l'acide carbonique que renferment les eaux putrides et
détermine un précipité fin qui entraîne les matiéres en suspension .
La clarification est très rapide, surtout s'il y a excès de chaux , mais
la plupart des matières organiques restent en dissolution , et si elles
sont préservées momentanément de la décomposition par suite de l'al
calinité due à la chaux , elles y seront sujettes plus tard , lorsque l'excès
de chaux sera saturé par l'acide carbonique de l'air ou de celui qui se
trouve libre dans les eaux de la rivière . Dans ce dernier cas, il se pro
duira un trouble qui a été l'objet de plaintes de la part des riverains .
Les expériences faites à Grimonpont pour l'épuration des eaux de
l'Espierre , ont montré que la précipitation par la chaux est d'autant
plus exacte que le lait de chaux est plus concentré et que la quantité
de lait de chaux doit varier suivant la composition des eaux .
Weigmann a constaté que sous l'influence d'une température un
peu élevée et d'un contact prolongé de la chaux avec les matières pré
cipitées ,
une partie de celles- ci pouvait passer à l'état soluble .
Dans une usine du département du Nord , M. Thibault a remarqué
que les rigoles et bassins de décantation des vinasses de distillerie
chaulées, répandaient des odeurs fétides qui n'existaient pas dans les
usines où les vinasses sont mises à décanter sans traitement . Suivant
Wurtz , l'excès de chaux favorise la formation d'acides gras volatils et
odorants, et particulièrement d'acide butyrique.
M. Vivien regarde l'emploi de la chaux comme suffisant pour les
lavage des betteraves, mais insuffisant pour les eaux des
pressede
eaux
s.

Lespuis
mine autres eaux ,alcalines
rendues dit-il , seront traitées par un sel de fer ou d'alu
, par la chaux.

alumino
Emploi des sels de fer et d'alumine . - On peut employer les eaux
- ferriques , résidu de la fabrication de l'alun et de la couperose

travaillées
, puis après avoir laissé parcourir aux eaux un trajet de dix
412 ROBERT . - Eaux résiduaires.

mètres environ pour laisser agir le réactif, on emploie du lait de chaux


à 10 ou 15° Baumé en quantité suffisante pour obtenir une décompo
sition complète du sel de fer et une légère réaction alcaline . Il se forme
un dépôt floconneux qui se dépose rapidement au sein d'un liquide bien
clair ; on doit laisser une alcalinité exprimée en chaux de 100 à 200
grammes par mètre cube .
Les persels de fer ont la propriété d'arrêter la putréfaction des ma
tières organiques et de leur enlever l'odeur infecte qu'elles répandent
dans cet état . Ils précipitent une partie des matières organiques en
suspension le traitement ultérieur par la chaux donne un précipité
volumineux de peroxyde de fer qui entraîne des matières organiques
en formant avec elles une sorte de laque .
my giganamanoja on m

Ils exercent également une action oxydante sur les matières préci
pitées en se transformant en sels ferreux . On sait que la vase chargée
d'oxyde de fer se décompose lentement à l'air en se transformant en
terre végétale sans dégagement odorant.
Kuhlmann a montré, par de nombreuses recherches , que le fer
exerce une action oxydante en faisant la navette pour prendre de
l'oxygène atmosphérique et le transporter sur les matières facilement.
oxydables . Il fixe également l'hydrogène sulfuré des matières en dé
composition.
D'après M. Buisine, il résulte des essais faits en Angleterre , sur
les eaux de Salford , que les sels ferriques sont à tous les points de vue
ceux qui donnent les meilleurs résultats , mais jusqu'ici leur prix géné
ralement élevé en restreignait l'emploi . Les conditions sont changées ,
grâce à l'utilisation de la cendre de pyrite pour la préparation de ces
sels . Ils ont obtenu également des résultats satisfaisants à l'usine de
Grimonpont sur les eaux de l'Espierre .
L'emploi des eaux alumino - ferriques, proposé par M. Vivien, nė
cessite comme une dépense en réactif de O fr . 005 à 0 fr. 01 par mètre
cube, suivant l'état d'altération des eaux , et de 1/4 à 1/2 centime de
lait de chaux .
La composition du réactif est la suivante , par 100 kilos :
120 à 150 de sulfate d'alumine du commerce ;
40 à 60 de sulfate de peroyide de fer ( correspondant à 120 et 180 kil
de persulfate de fer à 45) ;
180 a 200 de sulfate de protoxyde de fer.
Voici , d'après une communication de M. Vivien à l'Association des
chimistes belges , comment on pratiquait les opérations à la sucrerie
centrale de Flavy-le-Martel, avec le perchlorure de fer et la chaux .
Toutes les eaux employées dans le travail se réunissent dans un
canal collecteur sur lequel on place un tonneau de perchlorure de fer,
muni d'un robinet dont on règle l'ouverture , de façon à vider le conte
nu de ce tonneau en vingt- quatre heures environ .

Walker
ROBERT . — Eaux résiduaires. 413

Le chaulage s'effectue plus loin en laissant écouler le lait de chaux


par un robinet placé sur un malaxeur à arbre vertical , d'une conte
nance de 13 hectolitres .
Dans un bac situé au-dessus , un ouvrier éteint constamment la
chaux nécessaire qui est tamisée avant de passer dans le malaxeur.
Les eaux se rendent dans une première fosse communiquant avec
une seconde, ayant chacune les dimensions suivantes : longueur
85 mètres, largeur 750, profondeur moyenne 3 mètres et ensemble
une superficie de 1.275 mètres carrés et une capacité de 3.825 mètres
cubes .

La décantation s'opère rapidement, et les eaux passent dans un


fossé qui les déverse dans les marais environnants, après un parcours
de 5 kilomètres environ , pendant lequel l'action oxydante de l'air
achève l'épuration .
Le prix de revient s'établit comme suit :

Par 24 heures, un fût perchlorure de fer , 210 kilog . à 6.75


p. 100 kilog . 16.200
Transport par füt 1.775
17.975
Chaux , 3m3500 à 14 fr . p. 1000 kilog . 34.300
Main-d'œuvre , 2 hommes, 1 de jour et 1 de nuit, à 2.25 4.500
Total . . 56.775

On traite par jour , 14.000 hectolitres d'eaux vannes , ce qui met la


dépense à 0 fr . 004 par hectolitre .
Les boues chaulées trouvent, après la campagne , leur emploi dans
la culture , et l'eau clarifiée peut servir, en cas de manque d'eau, à la
vidange de la diffusion , au lavage des betteraves ou au transporteur
hydraulique
.

Une analyse de ces eaux , faite par un chimiste- expert à la date du


30 novembre 1889, a donné les résultats suivants :

Composition par hectolitre.

Matières organiques . 4.650


Carbonate de chaux 17.077
Carbonate de magnésie . 0.962
Silice . 0.233
Acide sulfurique . 1.646
Chaux combinée à divers acides . 3.374
Magnésie . 1.620
Chlore . 2.130
er et alumine traces .
114 ROBERT . - Eaux résiduaires .

La proportion d'oxygène nécessaire pour brûler les matières orga


niques, déterminée d'après la méthode de Montsouris , s'élève à
1 gr. 1625 par hectolitre d'eau .
Les eaux sont neutres aux réactifs colorés et contiennent des pro
portions très minimes de matières en suspension :

Matières minérales après calcination .. 27.043


Matières organiques . 4.650
Résidu sec total par hectolitre . · 31.693

Nous ferons remarquer que ces résultats s'appliquent aux eaux


d'une usine centrale ayant cinq råperies dans laquelle , par conséquent,
les eaux de la diffusion et les eaux de lavage de betteraves se trouvent
dans une proportion beaucoup plus faible vis-à - vis des eaux de conden
sation que dans une sucrerie ordinaire n'ayant pas de ràperie exté
rieure.
M. Paul Gaillet , ingénieur à Lille , a publié sur l'épuration des eaux
une brochure dont nous extrayons les chiffres suivants relatifs à la
sucrerie.

Eau de lavage des betteraves :


Résidu par litre.
Matières organiques totales . 1.792 à 2.652
Matières minérales totales · 1.680 1.685
Total . 3.472 à 4.267

Eau de lavage des betteraves épurées . 0 k. 500 perchlorure de fer


+2 kilog. chaux par mètre cube :
Matières organiques 0.612
Matières minérales . 2.016
Total . . 2.628
Eau claire, limpide , inodore .

Eau de diffusion . Egouttage des cossettes :


Matières organiques en suspension · . 0.200
Matières organiques en dissolution. 2.050
Total . . . 2.250 2.250
Matières minérales en suspension 0.005
Matières minérales en dissolution . 0.670
Total . . • 0.675 0.675
Total . . 2.925

Eau de diffusion épurée. Egouttage des cossettes . - 0 k. 500 per


chlorure de fer +2 kilog . chaux par mètre cube :
Matières organiques . . 0.950
Matières minérales . • 1,100
Total . 2.050
ROBERT. - Eaux résiduaires. 415

Eaux des presses à cossettes :


Matières organiques en suspension 4.225
Matières organiques en dissolution . 2.550

Total . . 6.775 6.775


Matières minérales en suspension . . 2.375
Matières minérales en dissolution . 0.750

Total .. 3.125 3.125

Total . . 9.900


Eaux des presses à cossettes épurées . 1 kilog. de perchlorure de
fer + 5 kilog. de chaux par mètre cube :
Matières organiques 2.200
Matières minérales . 3.275
Total . 5.475

Eau d'ensemble, non décantée, de sucrerie :


Matières organiques en suspension 1.620
Matières organiques en dissolution
. . 1.480
Total . . . . 3.100 3.100
Matières minérales en suspension . • 24.730
Matières minérales en dissolution . . 1.540
Total . . 26.270 26.270
Total . 29.370


Eau d'ensemble de sucrerie épurée . 0 k. 500 perchlorure de fer
+2 kilog. chaux par mètre cube :
Matières organiques . 0.950
Matières minérales • 1.612
Total . 1.562

Les eaux épurées au moyen du perchlorure de fer et de la chaux ,


sont généralement très limpides après le dépôt du précipité , mais elles
se troublent ensuite par la carbonatation de la chaux en excès , et si on
laisse longtemps l'eau et le précipité en contact , celle-ci peut attaquer
des matières organiques et les solubiliser .

Procédé Opperman . — Selo M. Mano


n ury , les choses se passent
autrement dans le procédé Opperman où l'on emploie le protochlorure
de fer, le sulfure de sodium et la dolomie calcinée .
Le perchlorure de fer est remplacé par un mélange de sulfure de
sodium et de protochlorure de fer mélangés dans de telles proportions
que 1/6 du fer environ soit transformé en sulfure . Le lait de chaux est
remplacé
par un lait de dolomie calcinée.
416 ROBERT . Eaux résiduaires .

La chaux se transforme en chlorure de calcium et précipite de l'hy


drate de protoxyde de fer très lourd et très volumineux qui entraine toutes
les matières en suspension .
Le peu de chaux en excès se carbonatant rapidement , l'alcalinité de
l'eau est due à la magnésie qui ne solubilise pas les matières organi
ques en suspension et n'a pas les inconvénients de la chaux . L'eau
peut séjourner dans les bassins sans se corrompre.
Pendant ce temps - là, l'hydrate de protoxyde de fer précipité passe
à l'état de peroxyde , le sulfure à l'état de sulfate au contact du
peroxyde .
Le sulfate étant très soluble se trouve mis en contact avec les ma
tières organiques disséminées et les brûle en repassant à l'état de sul
fure puis les mêmes réactions recommencent.
De nombreux procédés sont basés sur l'emploi de sels de fer les
uns emploient les protosels, les autres les persels . De nombreux essais
faits sur les eaux d'égoût de la ville de Salford ont montré que des
quantités contenant des proportions équivalentes des métaux avaient
le même pouvoir précipitant .

Argile. - M. Jean de Mollins a obtenu de bons résultats au moyen


de l'argile bleue qui coûte 2 francs la tonne .
Pour un litre d'eau d'égoût il faut 7 à 10 grammes d'argile pour
obtenir une eau cristalline , toutefois 1 gr. 5 à 2 grammes produisent
une action clarifiante notable.

Procédé Lagrange . -M. Lagrange emploie comme coagulant le


phosphate acide de chaux et l'hydrate de chaux pour le précipiter en
formant une laque absorbante de phosphate de chaux gélatineux .
Pour une fabrication de 250.000 kilos de betteraves par 24 heures,
il suffit de deux bacs jumeaux de 100 hectolitres chaque, travaillant
alternativement , appelés bacs de coagulation . On y adapte un système
de décantation ainsi qu'une bonde de fond . Deux bacs identiques aux
premiers, placés au -dessous sont appelés bacs de précipitation .
Cette double batterie est en pression sur deux filtres -presses garnis
de toiles de jute.
La coagulation des matières organiques azotées, entraînant avec
elles d'autres substances dissoutes ou en suspension se fait dans les
deux premières cuves au moyen du phosphate acide de chaux .
Les proportions de ce réactif varient avec la nature des eaux . A
Villeron 1 kilo d'acide phosphorique sous forme de phosphate acide
était suffisant par mètre cube ; à Pithiviers , il a fallu 1 k . 650 et à Catil
lon - sur - Sambre , pour des betteraves altérées , une proportion encore
plus forte.
On décante et on passe le précipité dans le filtre-presse .
ROBERT. - Eaux résiduaires. 417

Les liqueurs décantées et filtrées sont neutralisées par la chaux


dans la seconde série de bacs.
Il se forme un précipité de phosphate de chaux gélatineux qui en
traine sous forme de laque la presque totalité des matières organiques.
Cette laque phosphatée, recueillie dans le second filtre- presse
contient p. 100 kilos 47 p. 100 de phosphate de chaux précipité, et 53
p. 100 de matières organiques absorbées .
Voici les résultats d'une analyse des eaux de cossettes de la sucre
rie de Catillon- sur - Sambre, avant et après épuration , faite par M. Vi
vien le 28 février 1891 :
Eaux filtrées
Un litre d'eau contient. non épurées . Eaux épurées.
Chaux 08 1895 0º0494
Chlore • 0 0142 0 0085
Acide sulfurique. 0 0137 0 0096
Sucre .. 2 9410 3 0500
Matières organiques 1 9260 0 1160
Divers non dosés ... 0 7958 0 4330
Matières organiques éliminées . 94,2 p . 100

Dans cette élimination de 94 p. 100 il n'est pas tenu compte du sucre


comme matière organique.
L'analyse des dépôts faite également par M. Vivien a donné les
chiffres suivants :
Dépôt obtenu après
traitement par le Dépôt obtenu
phosphate acide après neutralisation
de chaux. par la chaux.
Dépôt sec par mètre cube d'eau épurée . 7050 1237
Acide phosphorique . 0 039 2 69
Azote 0 116 0 00
Acide phosphorique p . 100 du dépôt sec . 0 640 21 76
Azote 1 852 0.00
Valeur comme engrais p. 100 kilos de dé
pôts secs :
0k. 640 d'acide phosphorique à 0 fr . 50 . Of 32
21 k. 76 1038
1 k. 852 d'azote à 1 fr. 50 . 2 47
Valeur de 100 kilos de dépôts secs . 2.79 10 38
Valeur agricole par mètre cube . . Of19 134
Recette par mètre cube . . 1 fr . 54

DÉPENSES PAR METRE CUBE D'EAU

Réactif : phosphate acide de chaux à 0 fr . 60 le kilo d'acide


phosphorique soit à 2 k. 69. . 1' 61
Chaux à 10 fr. les 100 kilos soit 3 kilos . 0.03

Dépense par mètre cube . 1f64


418 ROBERT . - Eaux résiduaires .

RÉSUMÉ

Dépenses 1'64
Recettes 154
Dépense réelle par mètre cube · Of10

Ces chiffres s'appliquent aux expériences de Catillon- sur - Sambre


où le dosage de 2 k . 60 de phosphate- acide de chaux était anormal en
fabrication courante, il est en moyenne de 1 k . 500 par mètre cube .
On a une dépense moins grande en réactif. Mais , par contre, on
obtient moins de phosphate de chaux précipité, car tout est propor
tionné .
Nous n'insisterons pas plus longuement sur les procédés d'épura
tion chimique et sur les nombreux réactifs qui ont été employés à cet
usage .
Tous les auteurs qui se sont occupés de la question s'accordent à
dire que l'épuration chimique donne des résultats très variables sui
vant les variations de la composition des eaux , et doit être surveillée
attentivement .
Les plus rationnels et les plus économiques sont ceux que nous
avons décrits , c'est- à - dire l'emploi de la chaux seule , ou associée au
perchlorure de fer ou aux sels d'alumine et de fer et le procédé
Lagrange.
L'action de l'argile mériterait une étude plus complète .
Nous dirons avec M. Vivien que les bassins de décantation tels
qu'ils sont organisés actuellement, où toutes les eaux se rendent tou
jours dans les mêmes bassins , sont mauvais.
Il est nécessaire que le chaulage ou l'addition des réactifs se fasse
immédiatement après la sortie de l'usine et que les bassins servent
alternativement de façon à isoler chaque bassin une fois plein, avant
qu'il entre en décomposition , pour ne pas contaminer l'eau passant sur
les terres et sur les détritus organiques en putréfaction .
Pour la disposition adoptée par M. Vivien , nous renverrons à la
description qui en a été donnée dans le Bulletin de l'Association de
juillet 1892 .
Comme résultats d'épuration chimique , nous citerons encore des
expériences faites à la Station agronomique de l'Aisne , par M. Gaillot,
que nous trouvons consignées dans un rapport de M. Baudemant, au
Conseil d'hygiène de ce département :
1º Moyenne de quatre analyses faites en octobre sur des échantil
lons d'eaux traitées au sulfate de fer et à la chaux, à la fabrique de
Vaux-sous -Laon .
Matières organiques dissoutes après épuration chimique , 0,46 par
litre.
ROBERT . - Eaux résiduaires. 419

2º Sucrerie d'Anizy-le - Château , 2 janvier 1891 , au moment où la


fabrication venait de finir .

Mélange de toutes eaux de la fabrique, traité par les eaux alumino


ferriques et la chaux , pris à la rigole d'écoulement à la sortie des bas
sins de décantation .

Degré hydrotimétrique. 970 —


Chaux caustique . 0,9 par litre.
Matières organiques dosées par calcination . · · . 2,8 —

On employait 50 kilos d'eau alumino-ferrique par 24 heures pour


18.000 hectolitres d'eau et la chaux ad libitum.

Les betteraves étant fortement gelées, les eaux de lavage étaient


chaudes. Peut-être y a-t-il eu là une condition favorable à la dissolu
tion des matières organiques .

3° Fabrique Bertrand et Cie, à Aulnois, 2 janvier 1891. Eaux de


betteraves, de noir et petites eaux de diffusion mélangées . Betteraves
gelées, eaux de lavage chaudes .
L'eau filtrée sans aucune addition de réactifs contient : matières
organiques 3 gr. 10 par litre.

L'eau filtrée additionnée de contient en matières organiques


par litre
Chaux 3 millièmes . 3 grammes .
Eau alumino-ferrique 2.9
Sulfate de fer 2.8
Perchlorure de fer 3.0
Sulfate de péroxyde de fer 2.8
Sulfate d'alumine 2.8
Chaux eau alumino-ferrique, 3 mill.
de chaque . 3.0 —

Chaux sulfate de fer, 3 millièmes . . 3.0


Chaux perchlorure de fer, 3 millim . 3.0
Chaux sulfate de péroxyde de fer,
3 millièmes 2.8
Chaux sulfate d'alumine, 3 millièmes . 2.8

Dans ce cas, des betteraves gelées , traitées par l'eau chaude , ces
divers réactifs n'ont eu qu'une action presque nulle et cependant les
additions successives de :

Eau alumino-ferrique et chaux .


Perchlorure de fer et chaux .
Sulfate d'alumine et chaux .
Persulfate de fer et chaux, ont donné rapidement une
clarification parfaite des eaux boueuses sur lesquelles on a opéré .
420 ROBERT . - Eaux résiduaires .

Épuration par le sol . - Selon le Dr J. Arnould . ( Rapport au


Congrés d'hygiène de 1889) , il y a deux modes d'épuration par le sol,
la filtration et l'irrigation qui , toutes deux reposent sur les propriétés
mécaniques chimiques, et biologiques du sol, mais diffèrent en ce que
la filtration cherche plus formellement la disparition de l'eau sale , et
l'irrigation , la transformation exacte et inaperçue des matières im
pures. L'une et l'autre admettent l'utilisation agricole, mais la seconde
plus que la première : la végétation , avec l'irrigation , est même un
auxiliaire des forces d'assainissement. La filtration est fort employée.
en Angleterre, tandis que l'irrigation est seule , pratiquée en France
pour l'épuration des eaux urbaines .

L'épuration industrielle par le sol a été recommandée par Wurtz,


il y a quarante ans. En 1878-79, Durand- Claye en a signalé diverses
applications en France , dans les usines Pluchet (distillerie) ; Dailly
(féculerie à Trappes ) ; Balsan (peignage de laines à Châteauroux ) .
D'autres industriels ont suivi ces exemples , principalement dans le
département du Nord , avec l'appui du Conseil d'hygiène .
En 1885 , M. Léon Faucher a fait ressortir l'efficacité de l'irrigation
sur les eaux de sucrerie . (Comptes rendus des travaux des Conseils
d'hygiène du département du Nord) .
<«< Dans une seule matinée, nous dit-il, j'ai visité quatre fabriques
de sucre considérables , à Sin - le- Noble , à Guetnain , à Masny et à Mon
tigny, où on se débarrasse de toutes les eaux (dont le volume atteint
jusqu'à douze mille hectolitres en vingt- quatre heures) , par des irri
gations sur le sol environnant, au grand avantage de la culture et de
l'hygiène publique. Pour l'une de ces sucreries, celle de Sin -le- Noble ,
il se présente cette circonstance particulière que l'irrigation ( sur une
surface de moins de deux hectares) a mis fin à l'infection annuelle du
Bouchard . Pour celle de Montigny, il convient aussi de signaler ,
qu'une culture de huit hectares suffit à l'épuration des eaux de toute
nature qui correspondent au travail journalier de deux cent mille kilos
de betteraves et dont le cube est par suite d'environ dix mille hectoli
tres par jour. >»
M. Vivien a conseillé depuis longtemps l'irrigation sur des prairies
qu'il a pratiquée avec succès à Sainte-Menehould . L'eau en cheminant
à travers les brins d'herbe est décomposée d'une part par la végétation
qui absorbe de l'acide carbonique et rend de l'oxygène qui se dissout
dans l'eau ; d'autre part une grande partie de la matière organique est
assimilée par l'herbe . La végétation devient luxuriante et l'eau est à la
fois épurée et aérée .
Gérardin , dans l'étude que nous avons citée , parle aussi d'essais
d'irrigation faits aux féculeries de Gonesse et du Tremblay ; il recon
naît la nécessité du drainage pour clarifier les eaux , les diriger et
ROBERT . Eaux résiduaires. 421

empêcher les infiltrations. Le drainage est, à son avis , plus utile au


point de vue chimique qu'au point de vue mécanique , c'est un agent
d'oxydation aussi énergique qu'économique .

Action du sol. — Tous les sols sont chargés de microbes et leur


quantité varie peu , car l'ensemencement du sol est toujours suffisant
à cause de leur merveilleuse puissance de reproduction .
Voici suivant Miquel, le nombre de bactéries se trouvant dans le
sol à une profondeur de 20 centimètres.

Montsouris • 700.000 par gr. de terre.


Gennevillers . Terre irriguée . 870.000
Terre non -irriguée . 900.000

Si le nombre des germes ne parait pas varier beaucoup avec les


différents sols , il n'en est pas de même de leur nature , car chaque
espèce à ses conditions de vie particulières .
Dans l'épuration des eaux résiduaires ou d'égout par le sol , on utilise
surtout les propriétés des ferments nitrificateurs .
M. Schlosing et Muntz ont montré que la formation des nitrates
dans la terre arable était due à l'action d'un ferment par les expériences
suivantes :

1° Une terre susceptible de transformer les matières azotées en


nitrates perd cette propriété si on la stérilise à 110°, mais elle la reprend
si on la mélange à de la terre non stérilisée .
2º Une terre transformant l'ammoniaque en acide nitrique , peut
perdre momentanément cette propriété sous l'influence des vapeurs de
chloroforme.

Ce ferment n'a été isolé que récemment par M. Winogradsky.


Selon M. Dehérain, (Traité de Chimie agricole) , la transformation
de la matière organique azotée dans la terre arable exigerait l'inter
vention de trois microorgamismes différents :
1° Un ferment ammoniacal agissant sur la matière organique pour
en dégager l'ammoniaque .
2º Un ferment nitreux , brûlant l'ammoniaque et l'amenant à l'état
d'acide nitreux ou de nitrites, quand il agit en présence de bases sali
fiables.

3° Un ferment nitrique complétant l'action oxydante du précédent


en transformant les nitrites en nitrates .

Le ferment nitrique paraît très répandu dans tous les sols , mais
seulement dans les couches superficielles . Aussi pour l'oxydation de
l'eau d'égout, si on laisse le sol dans son état normal , on ne gagnera
pas beaucoup en augmentant l'épaisseur, tandis que si on disposait un
filtre artificiel, on aurait avantage à n'employer que des terres prove
nant de couches superficielles .
422 ROBERT . - Eaux résiduaires.

Le ferment nitrique étant très répandu , les différences considéra


bles qui ont été constatées dans la facilité de nitrification de différentes
terres ne peuvent provenir que de conditions plus ou moins favorables
à l'activité du ferment et qu'il est nécessaire de préciser.
Ces conditions sont les suivantes : (Dehérain , Chimie agricole)
1° libre circulation dans le sol de l'air atmosphérique ; 2° humidité
convenable ; 3° présence d'une matière azotée nitrifiable ; 4° présence
d'une base salifiable ; 5° température comprise entre 10° et 45º .
En 1883 , Fodor a montré l'action de l'air sur le sol à l'aide de l'ap
pareil suivant : (Arnould , Annales d'hygiène , 1885) .
Deux échantillons d'une même terre remplissaient deux tubes
#
d'égale longueur et de même diamètre, l'un en verre , l'autre en toile
métallique , on versait sur l'un et l'autre 100 cc . en 24 heures d'un
liquide renfermant des matières organiques et de l'urine étendue . Le
liquide recueilli au bas du tube de verre, renfermait peu d'acide nitri
que et beaucoup d'ammoniaque ; celui qui s'échappait du tube de toile
renfermait au contraire très peu d'ammoniaque et beaucoup d'acide
nitrique.
Dans une terre à sous-sol imperméable, non drainée , la nitrifica
tion est arrêtée par l'eau qui séjourne : dans tous les cas , il ne faut pas
interdire l'accès de l'air par une abondance excessive et prolongée de
l'eau à la surface et diviser souvent par la charrue les couches super
ficielles dont les pores s'obstruent par le colmatage des matières dépo
sées , même s'il ne s'agit pas de cultiver des plantes sur le terrain .
La nitrification peut commencer à s'établir dans une terre renfer
DIY
mant cinq centièmes d'humidité ; elle y est moins rapide que dans un
sol ayant 10 à 15 centièmes d'eau dans une atmosphère saturée, les
Hapoe

doses d'humidité plus considérables ne sont plus avantageuses .


L'ammoniaque est de toutes les matières azotées la plus facilement
nitrifiable elle se produit d'ailleurs par la décomposition des autres
substances azotées .
M. Warington a reconnu que la présence d'un alcali susceptible de
saturer l'acide nitrique , à mesure qu'il se produit, était nécessaire , mais
qu'un excès de base était nuisible . L'alcalinité de l'eau de chaux serait,
d'après M. Waringten , deux fois supérieure à celle qui empêche l'acide
nitrique de se produire.
M. Schlosing et Muntz ont reconnu que la formation de l'acide
nitrique, à peu près nulle au dessous de 5 degrés , devient très appré
ciable à 12º et croit jusqu'à 37° , température à laquelle correspond le
maximum d'activité .
Si les conditions d'activité du ferment nitrique ne sont pas remplies
dans un sol , on voit entrer en jeu un autre ferment , anaérobie celui - là ,
le ferment butyrique ou Bacillus amylobacter de Van Tieghem . S'il agit
dans un autre sens que le ferment nitrique, il décompose néanmoins les
ROBERT. - Eaux résiduaires . 423

matières organiques en dégageant des gaz qui n'ont rien de dangereux ,


‫ܐ܂‬
mais qui peuvent être malodorants .
La transformation journalière dans le sol est limitée bien plus par
la présence de l'eau que par la puissance comburante des microbes
qui s'élèvé avec la quantité des aliments qu'on met à leur disposition .
L'eau devrait disparaître après avoir déposé les matériaux qu'elle
apporte dans le sol . On en assurera l'écoulement par un drainage bien
fait qui permettra en même temps une bonne circulation de l'air en
sens inverse . La culture de la surface aidera à éliminer par évapora
tion une partie de l'eau , mais la transformation des matières organi
ques peut s'accomplir sous l'action à peu près exclusive des microbes
dans un sol stérile .

Détermination du pouvoir épurateur du sol . - On peut mesurer


par expérience directe le pouvoir épurateur d'un sol. La méthode
usitée est due à Frankland .
« Un tube vertical de 25 à 30 centimètres de diamètre , sur 2 mètres
de long, et dont l'extrémité inférieure s'appuie sur du gravier contenu
dans un bassin , est rempli avec la terre dont il s'agit de déterminer le
pouvoir épurateur . Chaque jour on verse sur la terre un volume connu.
et constant d'eau à épurer, et on continue le même régime pendant
plusieurs semaines et ainsi de suite en augmentant toujours la dose
jusqu'à ce que l'analyse des liquides filtrés annonce qu'on a atteint la
dose maximum à partir de laquelle l'épuration est imparfaite . La capa
cité du tube étant d'ailleurs connue, on calcule sans peine la dose
correspondant à un mètre cube de terre . Comme la profondeur du ter
rain filtrant peut toujours être déterminée par l'expérience directe , on
en déduira facilement le pouvoir épurateur de ce terraiu au mètre su
perficiel. »
A Gennevilliers le maximum de distribution d'eau à épurer est par
jour et par mètre superficiel de 15 litres . Le sol filtrant a 2 mètres de
profondeur , l'eau doit séjourner 20 jours dans le sol qui, après avoir
été saturé et bien égoutté , peut retenir 150 litres d'eau par mètre cube .

Quantité d'eau à épurer . - Pour se rendre compte de la quantité


d'eau à épurer que produisent les sucreries . M. Baudemant , dans un
un rapport au conseil d'hygiène de l'Aisne , que nous avons déjà cité ,
s'est adressé à M. J. Bazin et Léon Rousseau .
D'après M. J. Bazin et Léon Rousseau, en faisant le calcul par
100 k. de betteraves , les eaux de diffusion représentent environ
1000 litres par 1000 k. de betteraves , mais cette quantité peut être
réduite à 50 ou 60 litres quand on emploie l'air comprimé .
Il ne faut retenir que ce dernier chiffre, car dans les usines où on
n'emploie pas l'air comprimé , les eaux dites de diffusion peuvent être sé
parées des eaux des presses et réservés au lavage des betteraves .Elles
424 ROBERT. -Eaux résiduaires.

sont, du reste, si peu chargées de matières que dans beaucoup d'usines


on les rentre dans le travail.
Donc, si nous ne tenons compte que de 50 ou 60 litres d'eau de
diffusion auxquelles il y a lieu d'ajouter les eaux de presses Bergreen ,
Klusemann ou autres , qui servent à extraire une partie de l'eau des
cossettes , on a pour les eaux de diffusion et des presses une quantité
d'eau résiduaire de 550 à 650 litres pour 1000 k . de betteraves .
Pour les usines appliquant le travail du noir , il faut pour le lavage
du noir environ 50 à 100 k . d'eau pour 1000 k . de betteraves , soit dans
le cas de l'air comprimé un total de 100 k . d'eau environ .
Dans les usines où le système de l'air comprimé n'est pas appli
qué et, pour être large dans nos appréciations , nous admettrons que
les eaux de diffusion représentent un maximum de 16 à 1.700 litres
d'eau .
Si, d'un autre côté , nous considérons que la moyenne du travail des
betteraves dans les usines du département de l'Aisne est de 200 à
250.000 k. par jour, et que ce n'est que très exceptionnellement qu'il
est de 400.000 k . dans la plus forte fabrique, et en adoptant ce der
nier chiffre , pour donner plus de force à notre raisonnement, nous
voyons que, avec l'air comprimé, l'eau représenterait pour cet éta
blissement 700 X 400 = 280.000 litres = 280 mètres cubes , et dans le
second cas 1.700 X 400 == 680.000 litres = 680 mètres cubes .
En nous plaçant dans les conditions moyennes indiquées par
Frankland, nous savons que un mètre superficiel filtre et purifie par
jour 15 litres d'eau d'égout par conséquent on peut compter sur l'épu
ration complète de 150 mètres cubes par hectare et par jour .
Une usine écrasant 400.000 kilog . de betteraves et employant l'air
comprimé épurerait donc ses eaux avec 280 150 - 1 hect . 866.
Si elle n'emploie pas l'air comprimé , en prenant les chiffres maxi
mums que nous avons adoptés , elle aura besoin de 680 : 150
4 hect . 556.
Ainsi, en chiffres ronds , une surface de terre cultivée , de 2 à 5 hec
lares , serait suffisante pour obtenir une épuration irréprochable , dans
te cas d'un travail quotidien maximum de 400,000 kilog . en pratiquant
l'irrigation d'une façon raisonnée .
Il est bien entendu que les eaux provenant des lavages des noirs ,
qui sont d'ailleurs dans les proportions relativement minimes,
devaient être neutralisées , avant d'être mêlées aux autres eaux rési
duaires .
Il sera facile de faire un calcul analogue au précédent pour chercher
la quantité de terrain qui serait nécessaire pour pratiquer l'irrigation
avec la totalité des eaux d'une sucrerie, en y comprenant les eaux de
lavage des betteraves , et toutes les fois qu'une usine disposera d'une
quantité d'eau et de terrain suffisante , elle aura intérêt à faire de
l'irrigation, même avec ses eaux de lavage, afin d'éviter l'épuration et
ROBERT . Eaux résiduaires . 425

l'entretien des bassins de décantation et pour utiliser, sans grands


frais, l'appoint des matières fertilisantes qu'elles contiennent.
Sur l'affirmation de MM. Rousseau et Bazin , ajoute M. Baude
mant, ce procédé est d'une exécution pratique et moins coûteuse que
l'épuration chimique. »

Pratique de l'irrigation . - Pour la pratique de l'irrigation , nous


croyons utile de reproduire ici les instructions de la préfecture du Nord
à ce sujet.

I L.
I- ~
-~
;

! Couche
C perméable
épaisse .

Couche imperméable
Fig. 53.

7 K 2

Couche
c permeable
peu épaisse .

Cheminement de C= 2 c

l'air dans lesol L = 21

Dispersion de l'eau L = C

d'égout dans le sol . 1 = c

Fig . 54.

« L'épuration par le sol est toujours réalisable et efficace quand


elle est bien instituée . »>
A cet effet, il importe de se rendre un compte exact de la théorie
de l'épuration par le sol, dont la formule est donnée de la manière la
plus nette par M. Emile Trélat dans les lignes qui suivent (Revue
d'hygiène, t. IX , p . 155) .
426 ROBERT . Eaux rèsiduaires .

"
L'épuration par le sol nécessite un aménagement spécial de la
surface du terrain , qui doit présenter des rigoles de dimensions appro
priées avec des espaces intermédiaires permettant un accès permanent
et suffisant de l'air.
" L'épuration ne s'accomplit parfaitement que si l'occupation des
rigoles est méthodiquement interrompue par des repos, pendant les
quels l'air descend brûler les matières organiques non oxydées sous
les rigoles , pendant qu'elles fonctionnaient . Ainsi , intermédiaires non
mouillés entre les rigoles , intermittence dans l'occupation des rigoles,
sont des conditions de surface indispensables à l'atelier d'épuration . Ce
n'est pas tout. Un sol perméable profond permet de fortes rigoles et
de larges plates bandes un sol perméable peu profond demande des
· rigoles plus étroites et plus rapprochées . Tout cela se comprend à la
vue des figures 53 et 54 , qui montrent le fonctionnement de l'appareil.
En passant dans les rigoles , le liquide pénètre le sol, s'y disperse en
tous sens sous la double action de la pesanteur et de la capillarité, et
gagne ainsi plus ou moius profondément le dessous des plates bandes .
L'air , disséminé de son côté en petits cheminements très fins , ren
contre les multiples et minimes voies liquides , et c'est dans ces
voyages croisés que s'effectuent les précieuses réactions qui constituent
l'épuration . >>
Cette formule , avec les figures qui l'éclairent si complètement ,
4 contient toutes les données nécessaires pour une application efficace
de l'épuration par le sol . Elle peut se traduire pratiquement par les
! conditions suivantes , qui doivent être appliquées à dater de la
prochaine campagne, par toutes les fabriques de sucre du départe
ment.

1 1º Les eaux de lavage de betteraves ne pourront être évacuées


dans les cours d'eau , qu'après une décantation suffisante dans une
série de bassins conformes au type recommandé par le conseil central .
2º Les vinasses et eaux de diffusion seront conduites sur les terres
à irriguer, par des rigoles en bois ou des tuyaux en fonte , fixes ou
mobiles, au choix de l'intéressé .
3º Les terrains à irriguer seront disposés en raies et billons , de
manière à assurer aux eaux un écoulement régulier . Les raies forme
ront un réseau s'étendant sur toute la surface des terrains , elles auront
au moins cinquante centimètres de largeur et une profondeur égale .
Les billons alimentés par les raies seront faits à la charrue billon
neuse et auront au plus trente centimètres de largeur et une profondeur
égale .
4º Les billons seront isolés des raies dès qu'ils auront été remplis
par les eaux , et ne seront remplis à nouveau qu'après s'être complète
ment asséchés par évaporation et infiltration dans le sol.
En aucun cas, les eaux ne pourront déborder des billons de manière
1
1 à couvrir en totalité la portion de terre qui les sépare.
ROBERT . -· Eaux résiduaires. 427

5º Dans le cas, où il y aurait des fossés dans le voisinage des ter


rains irrigués , les raies et billons seront arrêtés à deux mètres du bord
de ces fossés.
7 Pour empêcher tout écoulement d'eaux de diffusion , ou de vinas
ses, en dehors de la partie irriguée , les portions de terrain environ
nantes seront régulièrement visitées et consolidées . Au besoin , il serait
établi des digues solides en argile bien pilonnée , d'une hauteur et
d'une largeur suffisantes pour arrêter tout écoulement accidentel dans
les fossés et terrains voisins .
7° Toute irrigation mal conduite , qui pourrait avoir pour effet de
contaminer la nappe d'eau souterraine , serait immédiatement interdite.
sur les constatations faites à ce sujet par les agents de la salubritė .
M. Jean de Mollins, qui a publié une brochure sur les eaux d'égout,
nous donne de son côté les renseignements suivants :
• Nous avons observé que le meilleur moyen de faire absorber
de fortes quantités d'eau à nos terrains argilo- sableux , consistait à
pratiquer à la charrue des fossés de cinquante centimètres de large
sur trente centimètres de profondeur et distants les uns des autres de
six à sept mètres . Si le terrain présentait une large déclivité dans le
sens de la largeur des fossés , nous placions dans ces derniers quelques
petites digues en gazon qui formaient des escaliers d'eau . Nous nous
sommes , en outre , bien trouvés d'espacer nos irrigations de huit en
huit jours en travaillant dans ces conditions , nous faisions absorber
chaque semaine, cent mètres cubes d'eau à un terrain de dix ares de
surface . L'eau ne restait jamais stationnaire dans les rigoles plus de
trente heures le fond de celles - ci se fendillait et redevenait poreux
avant le remplissage subséquent .
On entend , par champs filtres des terrains drainés et aménagés, de
façon qu'ils puissent être entièrement inondés avec intermittence ; nous
ne les cultivons en herbe , que dans le but de conserver à la surface du
sol son pouvoir absorbant : nous insistons sur les bons effets de l'herbe:
nous avons souvent remarqué que la surface d'une terre dénudée se
mastique rapidement et devient tout à fait imperméable , tandis que le
pouvoir absorbant du gazon est énorme et se maintieut indéfiniment,
si on calcule convenablement l'intermittence des irrigations.
Pour obvier aux inconvénients de la présence dans le sous- sol de
trous de taupe qui donnent libre passage à l'eau impure , nous avons
d'abord essayé de drainer nos champs au moyens de fossés ouverts de
1 mètre à 1 m. 20 de profondeur ; ce mode d'opérer nous permettant
de découvrir facilement les sources d'eau non épurée qui était toujours
plus foncée que l'eau bien filtrée . Une levée de terre de 0 m . 15 de hau
teur et bien damée , entourait notre champ en formant ainsi une digue
dont l'axe était à 1 mètre du fossé.
Après quelque temps d'expériences , comme nous ne réussissions
428 ROBERT . - Eaux résiduaires .

pas à aveugler toutes les sources d'eau impure, nous avons pratiqué
sous la digue un corroi en argile bien damée , de 0 m. 50 de large sur
0 m. 80 de profondeur : nous obligions , par ce moyen , l'eau à des
cendre dans le sous - sol argilo- sableux très poreux . Si , malgré toutes
ces précautions , un trou de taupe on le wele laissé par quelque racine
pourrie occasionnait encore quelques rares fuites impures, il était facile
de s'attaquer à ces points isolés .
L'avantage des champs filtres est de permettre le réglage de la fil
tration . On peut faire les fossés plus ou moins profonds et en
soigner les corrois de façon à contraindre l'eau à effectuer un plus ou
moins long parcours dans le milieu filtrant on a ainsi en main la
conduite de l'épuration .
Voici le dernier type que nous avons adopté :
« Un terrain de 45 mètres de long et de 28 mètres de large a été en
touré d'un fossé de 1 m . 50 de large sur 1 m . 30 de profondeur : à
1 mètre du bord du fossé un corroi de Om . 50 de large sur 0m . 80 de
profondeur courait tout le tour du terrain , clôturé lui - même par une
petite digue de 0 m . 15 de hauteur . La surface absorbante était ainsi
réduite à 42 mètres de longueur sur 25 de large, soit à 1.050 m². »
On a essayé de faire la filtration de bas en haut, mais ce procédé
peu commode réussissait moins bien que la filtration de haut en bas .
Outre que le sol improductif n'a généralement pas la légèreté du
4 sol préparé par culture , on n'est pas averti , dit Weigmann , du moment
où il est saturé , comme avec l'irrigation , par l'air de souffrance
qu'affectent les plantes . Le sol n'est bientôt plus qu'un filtre se bornant ȧ
retenir les matières en suspension , jusqu'à ce que ses pores s'obstruent
et qu'il ne filtre plus du tout .
Le drainage est de rigueur pour aider à l'éloignement des eaux , et
si l'on veut éviter de surcharger les eaux de drainage , il faut à la fil
tration autant de surface qu'à l'irrigation .

Conclusions . - Scientifiquement, l'irrigation paraît être , de l'avis


de tous ceux qui se sont occupés de cette question , le meilleur procédé
d'épuration , mais il n'est pas encore arrivé à la perfection.
Certains terrains ne se prêtent pas à ce mode d'épuration , et en
hiver, à l'époque de la campagne sucrière, il arrive de temps en temps
que des sols convenables deviennent incapables d'absorber les eaux
par suite de la gelée.
Les procédés chimiques réussissent bien dans certains cas, mais
en général ils se contentent de clarifier l'eau et de ne précipiter qu'une
faible partie des matières qu'elle tient en dissolution . Avec l'épuration
chimique , il est de toute nécessité d'aérer les eaux le plus possible et
on pourra , dans ce but , les étaler en nappes , les faire tomber en cas
cades si l'on dispose d'une certaine pente , et même en diviser la masse
F. BLIN. 1 Conservation des betteraves en silos. 429

sur des tamis en toiles métalliques dont les mailles multiplient les con
tacts de l'eau avec l'air.
Pour le choix d'un procédé d'épuration , tout dépend des conditions
locales de la nature du sol et du sous -sol , si on veut pratiquer les irri
gations, et surtout du régime du cours d'eau qui doit recevoir l'eau
épurée, car on devra être plus ou moins exigeant, suivant l'intensité.
de l'épuration naturelle à ce cours d'eau .

Moyen de contrôler la conservation des betteraves


en silos .

Par M. F. BLIN .

Il est souvent difficile en sucrerie de recourir à un double pesage


des betteraves et à une double détermination du déchet, pour constater
les pertes de poids des betteraves ensilées .
En outre, le déchet, qui est si variable d'un lot de betteraves à un
autre, crée une cause d'erreur importante. Malgré le grand nombre
d'échantillons et d'essais, les résultats concordent rarement.
La méthode que je propose élimine d'abord la cause d'erreur due au
déchet , et elle remplace le pesage par une autre constatation qui est
tout aussi exacte . Elle consiste à rapporter le poids , le sucre et tous les
autres éléments des betteraves essayées à un témoin fixe et inaltérable
renfermé dans la racine elle - même . Ce témoin , ce sont les cendres .
Quand les cendres augmentent, c'est que le poids des betteraves
diminue ; les variations sont inversement proportionnelles . Si après
une période donnée, on trouve une augmentation de cendres de 40 p.
100, c'est que le poids des betteraves a diminué de 10 p. 100.
Pour le sucre, lorsque le rapport du sucre aux cendres , c'est- à- dire
lorsque le coefficient salin vient à baisser, on est certain que le sucre
disparaît. Si ce coefficient descend de 20 à 18, il y a 10 p . 100 de sucre.
perdu .
Ainsi, les cendres dont le poids absolu est invariable dans la racine
constituent un moyen simple , rapide et exact de contrôler les pertes
en poids et les pertes en sucre des betteraves suivant les diverses con
ditions d'ensilage, sans avoir besoin de peser une seconde fois toutes
les betteraves d'un silo, ni de faire un second déchet sur toutes ces ra
cines, ce qui est souvent impraticable.

Mode spécial d'échantillonnage pour les grands silos.

Avec les grands silos, on ne peut songer à prélever un nombre


suffisant d'échantillons qui représente la richesse moyenne des silos.
430 E. BERTIN . ――――――― Obtention de graines de betteraves ..

Cette constatation n'est du reste pas nécessaire, puisqu'on se propose


de ne rechercher que des différences .
Comme les conditions climatériques sont les mêmes d'un bout à
l'autre des silos , les effets aussi sont les mêmes quand les silos sont à
peu près homogènes , ce qui est le cas général , puisque les betteraves
les plus sales, par exemple , sont mises ordinairement à part pour être
travaillées les premières . Il suffit d'échantillonner en trois points, par
exemple, à moitié de la longueur des silos , et vers les deux extrémités ,
en ayant soin, à chaque opération , de prélever les racines sur une même
section transversale du silo , afin de concentrer la prise d'échantillon
sur quelques points , ce qui donne bien plus de chances de compa
raison qu'un échantillonnage disséminé sur toute la longueur du silo .
Des perches placées au - dessus des tas serviront de points de repère .
100 betteraves suffiront pour échantillonner une section transver
sale des silos . Suivant le système de M. Pellet, on les range par ordre
de grosseur , et on ne conserve pour l'analyse qu'une racine sur quatre
ou sur cinq. Comme contrôle , il est bon de prendre deux lots de 100
: betteraves au lieu d'un et de faire deux analyses .
I Les pertes dues aux influences diverses de la terre adhérente , du
J
décolletage, du retournement, de l'aération , des antiseptiques , des
modes de couverture, d'ensilage , etc. , seront déterminées , après échan
tillonnage opéré comme il a été dit, par la méthode des cendres dont
l'exactitude égale la rapidité .

Essais sur l'obtention de graines de betteraves


par la méthode insexuée

Par M. E. BERTIN

Nous avons pris six betteraves peu décolletées , ayant de nombreux


germes verts et très peu développés . Trois betteraves appartenaient à la
variété Vilmorin ,les trois autres à la Klein Wanzleben . Ces six bette
raves avaient le même poids, 900 gr. et à la sélection avaient une te
neur en sucre, les Wilmorin de 15.50 % , et les Klein de 14. Les essais
furent commencés dans les premiers jours de mars .
A l'aide d'une petite sonde nous avons sondé le collet, obtenant ainsi
un petit cylindre ayant à sa partie supérieure un , deux ou trois germes .
La hauteur du cylindre était de un centimètre et demi . Le nombre des
cylindres obtenus fut pour les Wilmorin , dont le collet était plus res-
treint que celui des Klein , pour la première betterave 27 , pour la se
conde 31 , pour la troisième 26 ; pour la première des Klein on a eu 32
cylindres, pour la seconde 40 , pour la troisième 41. Nous conser
E. BERTIN . - Obtention de graines de betteraves. 431

vâmes dans les Vilmorin pour la première betterave 24 cylindres , pour


la seconde 30 , pour la troisième 24. Dans les Klein pour la première 30 ,
pour la seconde 40, pour la troisième 40 , et nous en fimes trois séries .
La première fut plantée n'ayant pour la préserver qu'un léger lit de
sable très-fin ; la seconde avant d'ètre plantée fut trempée dans de l'eau
contenant des traces d'acide phénique ; enfin pour la troisième série ,
nous avons mis dans le cylindre un grain d'avoine ; le tout fut placé
sur du sable comme les deux autres . La plantation eut lieu le 3 mars.
Jusqu'au 20 mai les boutures furent l'objet de soins les plus minutieux ;
tous les quatre jours on les déplantait pour enlever ou les parties pour
ries ou les insectes qui pouvaient se trouver sur le cylindre . Ce ne fut
que vers le premier mai que nous pumes constater l'existence de quel
ques racines, longues à peine de un millimètre, blanches et très -fines .
Les boutures furent repiquées quinze jours après la constatation de
l'existence des racines , dans une terre très-riche en fumier et en acide
phosphorique.

Pour la première betterave Vilmorin :


Sable seulement . 8 boutures 3 reprises
Traces acide phénique . 8 5
Grain d'avoine 8 6

Pour la seconde betterave Vilmorin :


Sable seulement . 10 boutures 4 reprises
Traces acide phénique . • 10 7
Grain d'avoine 10 - 7 —

Pour la troisième betterave Vilmorin :


∞∞∞

Sable seulement . 8 boutures 4 reprises


Traces acide phénique . • 8 2
Grain d'avoine . 8 — 3 —

Pour la première betterave Klein :


Sable seulement . • 10 boutures 5 reprises
Traces acide phénique • 10 4 —
Grain d'avoine • 10 - —

Pour la seconde betterave Klein :


Sable seulement . . . 13 boutures 8 reprises
Traces acide phénique . · · 13 — 7 —
Grain d'avoine · 13 5 —

Pour la troisième betterave Klein :


Sable seulement . . . . 13 boutures 2 reprises
Traces acide phénique • 13 6 —
Grain d'avoine . · 13 - 10 -
432 J. WEISBERG . - Stabilité du sucrate de chaux.

Les résultats sont très variables. Le pour cent varie entre 15 et 80 .


Parmi ces boutures plusieurs attinrent la hauteur de 1 80 , ayant
jusqu'à trois tiges . Le poids des graines sur deux a été de soixante
grammes, pour les autres le poids arivait de 10 à 40 grammes , la
moyenne a été de 30 grammes.
Si l'on admet que sur une betterave l'on peut faire trente boutures ,
sur lesquelles 40 % reprendront, soit 12 et que ces douze boutures
peuvent donner en moyenne 30 grammes de graines l'une, on arrive à
une production de 360 gr . de graines pour une betterave .
Dans notre région pour la production des graines , l'on plante 21.000
betteraves-mères à l'hectare, qui dans une bonne année pourront don
ner 3.800 kilogr . de graines , ce qui fait pour chaque pied un poids de
graines de 180 gr.
Nos essais semblent faire voir que l'on pourrait obtenir par la mé
thode insexuée une production double . Seulement cette méthode est
elle pratique ? Assurément non : les soins à donner sont trop grands
et trop minutieux . Elle n'est à conseiller que dans un seul cas , celui
où ayant un ou plusieurs sujets remarquables on veut leur faire rendre
le poids de graines le plus grand .
Nous avons fait des essais du même genre en ne demandant à la
betterave que quelques boutures . Le coup de sonde fut donné en biais
et non verticalement , de façon à avoir un morceau de betterave ayant
une partie composée de la partie externe seulement de la plante. Nous
avons eu ainsi vingt boutures dont dix-huit reprirent.
De même ayant coupé une betterave en quatre et ayant planté
chacun des morceaux , après avoir mis de la poudre de charbon sur la
partie tranchée nous obtinmes des mères ayant de six à neuf tiges
avec un poids total de graines de 400 grammes , ce qui fait une
moyenne de 100 gr . pour chacun des morceaux ,

Sur la stabilité du sucrate de chaux en fabrique.

Par M. J. Weisberg .

| On sait que toutes les combinaisons de la saccharose avec les


bases , et spécialement ses combinaisons avec les alcalis terreux , sont
très facilement décomposées par l'acide carbonique , qui forme un car
bonate avec la base en présence et en met le sucre en liberté.
Dans l'emploi des procédés d'extration du sucre des mélasses à
l'aide de la chaux , on obtient , comme on le sait, un sucrate de chaux
qui, malaxé avec de l'eau ou avec les petits jus , forme le lait de sucrate
de chaux, lequel est employé dans la carbonatation au lieu du lait de
chaux des usines ordinaires .
J. WEISBERG. - Stabilité du sucrate de chaux. 433

Nous avons souvent entendu dire que ce lait de sucrate de chaux ,


(nous parlons spécialement du sucrate calcique provenant du procédé
de la séparation ») était très vite décomposé par l'acide carbonique,
de l'air, etc, et qu'il fallait bien se garder d'en avoir en réserve une
quantité quelconque ; que, en cas d'arrêt de quelque heures , le lait de
sucrate, resté dans les bacs de réserve, ne présentait plus les mêmes
qualités et propriétés qu'un lait fraîchement préparé, une partie du
sucrate et du sucre s'étant déjà décomposée pendant ce court laps de
temps.
Voulant vérifier le bien fondé de ces dires , nous avons pris le 31
octobre 1891 un échantillon de lait de sucrate de l'usine fraîchement
préparé et nous l'avons immédiatement analysé, c'est-à-dire que nous
en avons dosé le sucre et la chaux pour établir la relation entre les
deux composants . Le coefficient de pureté du lait a été de 94.7.
Nous avons ensuite mis le lait dans un flacon bouché à l'émeri , à
l'abri de l'air .
Ainsi qu'il fallait s'y attendre, le lait, comme l'indiquent les chiffres
de la table ci-dessous , est resté absolument inaltéré pendant toute la
durée de son séjour dans le flacon bouché.
Relation entre
Dates Sucre 0/0 Chaux 0/0 Sucre et Chaux .
31 Octobre 91 9.0 18.3 1 : 2.033
2 Novembre . 9.0 18.3 1 : 2.033
30 Novembre. 9.0 18.3 1 : 2.033
11 Février 92. 9.0 18.3 1 : 2.033

Le 11 février 1892 , nous avons, après analyse, transvasé le même


lait dans une grande capsule de porcelaine et nous l'avons mis , sans
le couvrir, au magasin de notre laboratoire, où il est resté jusqu'au 18
mai . Pendant ce temps nous l'avons analysé à plusieurs reprises . Mais
comme, à l'air libre, le lait devenait de plus en plus dense et enfin se
desséchait complètement, il nous a fallu , avant analyse, y ajouter de
l'eau, afin d'obtenir un mélange bien homogène, permettant de com
parer entre eux les chiffres analytiques. Les résultats des analyses
sont consignés au tableau qui suit :
Relation entre
Dates Sucre 0/0 Chaux 0/0 Sucre et Chaux Observations.
11 Février 92 . 9.0 18.3 1 : 2.0333
10 Mars .... 9.8 19.8 1 : 2.0204 Lait devenu plus dense .
23 Mars . 10.5 21.4 1 : 2.0381 idem.
28 Avril... 11.4 23.0 1 : 2.0176 Lait desséché, mélangé
avec de l'eau.
18 Mai .. 10.6 19.0 1 : 1.7924 idem .

On voit par les chiffres qui précèdent et qui présentent la relation


entre la chaux et le sucre, que, sans compter les 102 jours pendant les
quels le lait est resté dans un flacon bouché , nous avons pu le conserver
sans altération sensible depuis le 11 février jusqu'au 28 avril (c'est-à
1

434 J. WEISBERG . - Saccharosate et raffinosate de plomb.

dire 76 jours) . Ce n'est que le 18 mai que nous avons pu constater un


grand changement dans la relation entre le sucre et la chaux : c'est
que la quantité d'oxyde de calcium diminuait à mesure que la quantité
I
de chaux carbonatée augmentait, changeant ainsi la relation primitive
entre le sucre et la chaux .

· De ce qui précède il faut conclure que la crainte d'une rapide dé


1
composition du lait de sucrate de chaux en fabrique n'est pas justifiée ,
et qu'un arrêt de quelques heures ne suffit pas encore pour en occa
sionner une altération quelque peu appréciable .
Il est évident que , dans un sucrate pur où le sucre et la chaux se
trouveraient dans des proportions chimiques et où il n'y aurait pas
d'excès ni de l'un ni de l'autre composant, l'acide carbonique de l'air
attaquerait immédiatement la chaux combinée au sucre . Mais le su
crate industriel, spécialement celui de la « séparation » , contient une
quantité considérable de chaux en excès , et l'acide carbonique se com
binant plus facilement avec la chaux libre qu'avec la chaux combinée
au sucre, le sucre contenu dans le sucrate reste inaltérable tant qu'il y
a un excès de chaux libre qui le protège ; la seule perte qu'on puisse
subir , dans le cas où une certaine quantité de lait de sucrate resterait
quelque temps sans emploi par suite d'un arrêt passager, c'est une
faible perte en chaux caustique qui , à la surface exposée à l'air, serait
partiellement carbonatée .

Saccharosate et raffinosate de plomb.

Par M. J. WEISBERG .

En ajoutant du sous - acétate de plomb ammoniacal en excès à une


solution aqueuse de sucre , il se forme, comme on le sait, un précipité
de tri- saccharosate de plomb, insoluble dans l'eau et dans l'alcool ,
mais bien soluble dans l'eau sucrée .
Un chimiste, M. Lopès, a voulu baser sur cette propriété de la
saccharose une méthode pour la séparer de la raffinose ; il prétendait
que la raffinose n'était pas précipitée dans ces conditions .
Nous avons démontré , en son temps , que la méthode de M. Lopės
manque de base , attendu que la raffinose , en solution aqueuse , est
également et complètement précipitable par un excès de sous- acétate
de plomb ammoniacal, lequel donne lieu à la formation d'un triraf
finosate de plomb.
Ce fait a été confirmé dernièrement par un chimiste autrichien ,
M. Koydl .
Nous avons cherché une méthode pour séparer le sucre d'avec la
raffinose précipités simultanément par le sous-acétate de plomb am
D SIDERSKY . - Analyse des produits de sucrerie . 435

moniacal à l'état de combinaisons plombiques , et nous avons cru trou


ver le moyen de séparation dans l'eau sucrée, le sucrate de plomb
étant, comme nous l'avons dit , bien soluble dans celle-ci . Mais

l'expérience nous a montré que , dans ce cas encore , le raffinosate de


plomb partage la propriété du sucrate, c'est-à-dire que le raffinosate
plombique , obtenu par l'addition d'un excès de sous-acétate de plomb
ammoniacal à une solution aqueuse de raffinose, ce raffinosate
étant du reste insoluble dans l'eau et dans l'alcool, est soluble dans
l'eau sucrée .
Comme la propriété de la solubilité du raffinosate plombique dans
l'eau sucrée n'est pas encore, que nous sachions , mentionnée dans la
littérature , nous avons tenu à en faire communication .

Note relative à l'analyse des produits de sucrerie


Par D. SIDERSKY.

Si les degrés Balling et le coefficient de pureté apparent fournissent


au fabricant de sucre de précieux renseignements pour la comparaison
de ses produits jusqu'à la masse cuite de premier jet , ces mêmes élé
ments perdent sensiblement de leur valeur quand il s'agit de comparer
les produits de provenance différente et surtout les divers jets de cris
tallisation . En effet, les matières dissoutes apparentes sont plus élevées
que les matières dissoutes réelles et, par conséquent, la pureté appa
rente est toujours inférieure à la pureté réelle et ces écarts sont d'au
tant plus considérables que les produits examinés sont plus impurs .
Ces écarts s'expliquent aisément . Les degrés Balling, ou les ma
tières dissoutes apparentes déduites de la densité de la solution , com
prennent les matières non sucrées , salines et organiques , mesurées
avec la densité du sucre pur , alors qu'en réalité la densité de ces ma
tières est bien supérieure à celle du sucre ; il faut moins de ces matiè
res pour produire la densité observée . Il en résulte que , dans une solu
tion sucrée impure , l'observation de la densité conduit à une quantité
exagérée de matières dissoutes , et que cette exagération est d'autant
plus notable que la solution examinée renferme plus de matières non
sucrées , d'une densité supérieure à celle du sucre pur.
C'est ainsi qu'en cherchant à déduire de la pureté apparente la
teneur en eau d'une masse cuite , on trouve toujours que la cuite est
très serrée, alors qu'il n'en est pas ainsi en réalité . Pour le premier jet ,
les differences ne sont que d'environ 1 à 2 pour 100 d'eau ,mais pour les
bas produits les différences sont beaucoup plus grandes et il devient
impossible d'en déduire la moindre conclusion .
Nous avons cherché , il y a déjà longtemps, à établir une sorte de
436 D. SIDERSKY . Analyse des produits de sucrerie .

corrélation (empirique , bien entendu ) entre la pureté réelle et la pu


reté apparente , mais nos efforts sont restės vains , par suite de l'iné
galité des influences produites par les matières salines et les matières
organiques . En effet les matières organiques prises en bloc , possè
dent une densité peu différente de celle du sucre pur et tous les écarts
sont dus, en majeure partie , à la présence de matières dont la densité
est notablement supérieure à celle du sucre pur .
Or , le rapport des matières organiques aux cendres est extrême
ment variable , ce que nous avons constaté par un grand nombre d'a
nalyses de sucres roux et de mélasses provenant d'un grand nombre
de fabriques . Il y a des usines dont les produits nous ont donné 1.20
de matières organiques par unité de cendres, tandis que d'autres ont
accusé jusqu'à 2.20 de matières organiques pour 1 de cendres ( ¹ ) , sans
compter les produits ayant accusé un rapport entre ces deux extrêmes .
Du reste, nous ne sommes nullement convaincu d'avoir constaté les
rapports extrêmes , nos recherches, bien que nombreuses , n'étant pas
suffisantes pour juger de la sorte . Donc les écarts entre les matières
dissoutes apparentes et réelles sont d'autant plus prononcés que les
matières étrangères au sucre renferment une plus grande proportion
de matières salines .
Il nous semble cependant qu'il existe une corrélation entre les ma
tières salines et l'écart observé des matières dissoutes réelles et appa
rentes, et qu'en connaissant les cendres, on pourrait corriger les ma
tières dissoutes apparentes pour arriver, approximativement , aux ma
tières dissoutes réelles . Cette manière de faire ne serait qu'empirique
bien entendu ; on supposera que les cendres , quelle que soit leur com
position, possèdent toujours la même influence sur la densité du li
quide sucré, et que les matières organiques pourront être confondues
avec le sucre au point de vue de la densité , ce qui n'est pas entière
ment exact. Néanmoins , on arrivera par cette méthode tout empiri
que, à une approximation suffisante des matières dissoutes réelles ,
|
et, par conséquent, de l'eau contenue dans des produits comme les
masses cuites de divers jets . Pour cela , il suffirait de connaître , dans
I
! le produit analysé, sa teneur en matières dissoutes apparentes d'une
part, et les cendres d'autre part , de multiplier ensuite les cendres par
0.6 et retrancher le produit du chiffre représentant les matières dis
soutes apparentes : l'on aura ainsi les matières dissoutes réelles avec
une approximation suffisante.

(1 ) Nous avons remarqué que , dans les analyses de mélasses, le rapport des
matières organiques aux cendres est légèrement inférieur à celui déduit des
analyses de sucres roux de même origine. Cela s'explique par l'usage, dans les
analyses commerciales , du poids officiel de 16 gr . 19 , qui donne un peu plus de
matières organiques . La polarisation des mélasses représentant à peu près la
moitié de celle d'un sucre roux , l'erreur en question est réduite de moitié .
D. SIDERSKY. Analyse des produits de sucrerie. 437

Exemples 1 ) . Masse cuite Ier jet contenant 96.0 matières dissoutes


―――――― 1.68 = 94.32
apparentes et 2.80 cendre . 962.8 X0.696
matières dissoutes réelles , d'où 5.68 %0 d'eau.
2) Masse cuite II° jet , ayant 91.0 matières dissoutes apparentes e
6.30 cendres . 91 -6.30 X 0.6913.78 87.22 / matières
dissoutes réelles et 12.78 % d'eau.
3) Masse cuite IIIe jet ayant 92 ° ,0 matières dissoutes apparentes et
9.20 ° , cendres , 92 9.20 X 0.692-5.52 86.48 % matières
dissoutes réelles et 13.52 % d'eau.
Il est évident que les fractions de l'unité ne seront pas toujours
exactes et il se pourrait bien que la masse cuite IIIe jet ne contînt en
réalité que 13.30 % au lieu de 13.52 % d'eau . L'approximation est
cependant suffisante pour la pratique .
Le coefficient 0.6 appliqué aux cendres a été réduit d'un nombre
respectable d'analyses de masses cuites Ier , II et III jets , de sucres
roux et mélasses , faites dans le but de constater les écarts entre les
matières dissoutes réelles et apparentes . Il tient donc compte , dans
une certaine mesure , de la présence de matières organiques , qui , elles
aussi , influencent un peu les matières dissoutes apparentes .
Quant à la détermination des matières dissoutes apparentes , il im
porte qu'elle soit opérée sur une solution ayant la concentration d'un
jus de betteraves , c'est- à-dire ayant une densité allant de 6º à 8º5, ce
qui est le cas d'une dissolution de 100 gr . de masse cuite dans un demi
litre d'eau distillée, comme nous l'avons recommandé à plusieurs
occasions. (V. notre Traité d'analyses des matières sucrées , p . 238
425. )
438 Revue des publications techniques étrangères.

Société des Chimistes de Maurice

Séance du 4 avril 1892 .

PRÉSIDENCE DE M. C. DE BARRAU

Présents : MM . L. Ehrmann , L. Dugand, A. Koenig, J. de Coul


hac Mazérieux , L. Fouquereaux de Froberville , G. Clarenc .
Le secrétaire, p . i. donne lecture du procès- verbal de la séance du
6 mars 1892.
M. Ehrmann dit qu'il a pris connaissance du mémoire de M.
Koenig sur les filtres à bagasse, annexé à ce procès -verbal et qu'il
regrette qu'il n'y soit pas fait mention de la forme des filtres , car il
ne peut en accepter la conclusion comme applicable à tous les filtres à
bagasse.
M. Koenig n'a jamais voulu faire de son travail un rapport général
sur la filtration des jus sur bagasse . Il a simplement étudié comparati
vement les filtres à toiles et à bagasse qu'il avait à sa disposition et la
conclusion en faveur des filtres à toiles qu'il a cru devoir tirer de cette
étude , ne peut s'appliquer qu'à son cas particulier. Il ajoute que les
filtres à bagasse qui lui ont servi pour cette expérience, sont carrés en
sections et ne reçoivent pas d'injection de vapeur ; il reconnait avec
M. Ehrmann et la plupart des membres présents que la circulation.
du jus doit s'effectuer dans de meilleures conditions dans les filtres
cylindriques .
M. C. de Mazérieux croit que , quelle que soit leur forme , les filtres.
ȧ bagasse doivent être condamnés ; il a fait des expériences avec des
filtres cylindriques et il en a conclu que les filtres à toiles doivent leur
ètre préférés .
|
M. Ehrmann n'est pas du même avis et croit qu'avant de condamner
les filtres à bagasse , il faudrait s'assurer que les mauvais résultats
obtenus dans quelques usines avec ces filtres ne sont pas plutôt dus à
une installation défectueuse ou insuffisante pour les besoins de l'usine ,
I
soit des défécateurs , soit des filtres eux-mêmes .
Il a vu fonctionner les filtres à bagasse à la Martinique , où il n'y
a pas de bacs Portal , mais où les installations de défécateurs et de
filtres sont sagement proportionnées , et le résultat est bien supérieur
au point de vue pratique à celui obtenu par la filtration sur toiles, qui
demande , du reste , une main d'oeuvre beaucoup plus grande .
M. le Président clos la discussion en invitant M. Ehrmann à
rédiger une note sur les conditions de construction et de perfection -
nement que doivent remplir les filtres à bagasse pour donner un bon
travail.
M. Koenig dit qu'il présentera à la Société dans sa prochaine
séance , une note sur la Relation entre la richesse du Vesou et celle
de la Canne .
Revue des publications techniques étrangères. 439

M. Volcy Goupille, présenté par Messieurs J. Maricot et J. Mi


couin , et M. Roger de Barrau , présenté par Messieurs C. de Barrau
et L. Souchon, à la dernière séance, sont élus membres résidents de la
Société, à l'unanimité .
Il est décidé que les cartes de convocations porteront l'ordre du jour
de la séance pour laquelle elles seront envoyées .
La séance est levée .
Le secrétaire : G. CLARENC .

Séance du 16 mai 1892.

PRÉSIDENCE DE M. C. DE BARRAU

Présents : MM . J. Maricot, L. Souchon , J. Müller, L. Fouquereaux


de Froberville, H. Roy, L. Dugand , J. de Coulhac Mazérieux, A. Koenig,
G. Clarenc .
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté .
Le président donne lecture de la lettre suivante par laquelle M. Ehr
mann s'excuse de ne pouvoir assister à la séance .

Port-Louis, 16 mai 1892.


Monsieur le Président ,
Il m'est impossible d'assister à la séance de ce jour , les convoca
tions sont envoyées trop peu de temps à l'avance . On ne peut, à moins
d'urgence , convoquer le samedi soir pour le lundi matin .
Votre bien dévoué,
L. EHRMANN .

Le secrétaire p. i . dit que les convocations ont été envoyées ven


dredi et que M. Ehrmann aurait dû recevoir la sienne au plus tard
samedi matin. Il ne peut se rendre responsable du retard apporté par
la poste. Il ajoute que, du reste , la séance de ce jour, devait avoir lieu
le 2 mai et que selon toutes probabilités , M. Ehrmann devait être prèt
à présenter, à cette date, sa note sur la filtration des jus sur la bagasse .
Il fera
les en sorte, à l'avenir, que
convocations ce fait ne se renouvelle pas , et enverra
au moins dix jours à l'avance.

toutM. de C.du
l'ordre Mazérieux
jour de laregrette
séance beaucoup l'absence
portant sur de M. qui
une question Ehrmann
ne peut,
être discutée sans les renseignements qu'il devait fournir . Il profitera

néanmoins, du retard apporté à cette discussion pour demander à ce


que le questionnaire suivant soit envoyé à M. Ehrmann , en le priant
de vouloir bien, dans sa note sur les filtres à bagasse , y répondre .
Voici ce questionnaire .
1° Quelle est la forme des filtres que conseille M. Ehrmann ?
Indiquer les résultats obtenus avec ces filtres et les modifications à
apporter aux filtres actuels .
440 Revue des publications techniques étrangères.

2° Quelle est la durée de la filtration lorsqu'on emploie un bac dé


bourbeur intermédiaire ?

Quelle est sa durée lorsque les jus sont dirigés aux filtres sans dé
cantation préalable ?
3º La quantité du jus absorbé est- elle la même dans les filtres
ronds que dans les filtres carrés ?

4º Le retour des jus de lavage en cours de fabrication présente -t- il


des inconvénients ?

5º Indiquer s'il y avantage à procéder au désucrage de la bagasse ,


et la quantité d'eau qu'il serait nécessaire d'employer pour cette opé
ration.

6° Mentionner la quantité de combustible nécessaire pour évaporer


cette eau de lavage ? Indiquer, en sucre , le prix de revient de ce com
bustible.

Le secrétaire p. i . est prié de faire parvenir ce questionnaire à


M. Ehrmann le plus tôt possible , pour qu'il puisse y répondre dans la
prochaine réunion de la Société .

M. A. Koenig présente les éléments d'un tableau , dans lequel


seraient inscrits les frais inhérents à chaque mode de filtration et pour
chaque modèle de filtres. De l'inspection de ce tableau , il serait facilə
de se rendre immédiatement compte de la valeur pratique de chacun
des filtres étudiés et d'en déduire celui qu'il serait le plus avantageux à
adopter.
M. Koenig demande qu'un modèle de ce tableau soit annexé au
questionnaire de M. de C. Mazérieux afin que M. Ehrmann puisse y
consigner les chiffres qu'il pourrait avoir en sa possession (adopté) .

M. Maricot demande s'il n'y aurait pas lieu , dans l'étude de la fil
tration sur bagasse , de doser les matières organiques dans les jus
avant et après passage dans le filtre . L'épuration n'est sans doute pas
proportionnelle à la durée de la filtration .

M. Koenig a étudié ce point, mais il n'en a pas tenu compte dans


son rapport, parce que non seulement le dosage des matières orga
niques dans le jus est très délicat, mais encore les résultats qu'i
fournit sont peu appréciables, et ne permettent pas d'en tirer des con
clusions .

En raison de l'absence de M. Ehrmann , il est décidé que la discus


sion sur la filtration des jus sur la bagasse , sera continuée dans la
prochaine séance .
M. Koenig présente un tableau sur la relation entre la densité du
vesou du 1er moulin et la richesse de la canne . Ce tableau sera annexé
au procès-verbal de la séance.
¦

Revue des publications techniques étrangères. 441

Voici un modèle du tableau , dont il est question ci-dessus :


Pertes (exprimées en sucre) dans la filtration des Jus.

FILTRES A TOILES FILTRES A BAGASSE

Coloniaux . Puvrez, Daneck. Carrés. Ronds. Divers


modèles ,

Amortissement ¡
du Prix².
1

Acquisition de
toiles2.

Surveillance et
conduite 2.

Pertes de sucre

PERTES TOTALES

M. Maricot dit qu'il possède quelques chiffres sur ce sujet et qu'il


présents
compte également dresser un tableau . Il demande à ses confrères
de vouloir bien présenter également les chiffres qu'ils pour
raient avoir recueillis
afin d'établir un tableau général donnant pour
chaque
quartier de l'ile la richesse de la canne pour une densité
connue
. Les propriétaires sucriers qui n'ont pas de chimiste mais qui
peuvent
toujours prendre la densité de leur vesou , auront ainsi un
moyen
de connaître approximativement et de suivre la richesse de
leurs
Cannes.
présenteront
MM. Clarenc, Fouquereaux de Froberville et de C. Mazerieux
à la prochaine séance le résultat de leurs observations sur
s
ce ujet.

séances
M. Souchon rappelle qu'il a étédedécidé dans
, qu'un comité serait chargé rédiger uneune dessur
notice dernières
les tra

vaux de M. L. Biard, notre regretté président et ami .

(1) Indiquer les dimensions des filtres.


(2) Evaluer ces frais , en poids de sucre perdu .
(3) Dans les toiles ou la bagasse.
442 Revue des publications techniques étrangères.

Le Secrétaire p. i . est prié de voir M. Leclézio à ce sujet et de lui


demander s'il voudrait bien communiquer à la Société les renseigne
ments qu'il pourrait posséder et qui seraient de nature à faciliter lä
rédaction de cette notice .
La séance est levée.
Le Secrétaire, G. CLARENC .

Relation entre la Densité du Vesou 1er Moulin et la Richesse


de la Canne
Nombre d'essais : 530 .
NOMBRE
d'essais

DENSITÉS SUCRE SUCRE QUOTIENT RICHESSE


.

à 15° C. DENSITÉS (Barbet) par observé


densimètre par de de la canne.
marquant 1000 observées. décilitre d'une décilitre
dans l'eau solution pure. de Vesou. Pureté. Coefficient 0.84
à 4° C.

1064 1064.0 16.88 14.26 84.4 11.25


1065 3 1065.0 17.14 14.47 83.5 11.40
1066 3 1066.3 17.47 14.48 82.8 11.39
1067 1067.5 17.79 15.03 84.4 11.82
1068 6 1068.4 18.02 15.30 84.4 12.02
1069 14 1069.5 18.31 15.69 85.6 12.26
1070 14 1070.5 18.58 16.34 87.9 12.82
1071 35 1871.4 18.81 16.43 87.3 12.88
1072 36 1072.4 19.07 16.69 . 87.5 13.07
1073 30 1073.5 19.36 17.03 87.9 13.32
1074 36 1074.4 19.59 17.27 88.1 13.50
1875 51 1075.4 19.85 17.68 88.1 13.80
1076 41 1076.5 20.14 18.09 89.8 14.11
1077 39 1077.4 20.37 18.38 90.2 14.33
1078 26 1078.5 20.66 18.53 89.6 . 14.43
1079 29 1079.4 20.89 18.75 89.6 14.59
1080 30 1080.4 21.16 19.16 90.5 14.89
1081 19 1081.2 21.37 19.29 90.4 14.98
1082 26 1082.3 21.65 19.66 . 90.5 15.25
1083 16 1083.4 21.94 20.06 91.9 15.55
1084 13 1084.4 22.20 20.26 92.2 15.69
1085 13 1085.2 22.41 20.40 91.0 15.79
1086 11 1086.4 22.72 20.78 91.4 16.06
1087 6 1087.5 23.01 21.01 91.3 16.23
1088 10 1088.3 23.21 21.37 92.0 16.49
1089 1089.5 23.53 21.45 91.4 16.54
1890 5 1090.2 23.72 21.52 90.7 16.58
1091 1091.5 24.06 22.09 91.8 16.99
1092 2 1092.0 24.19 21.98 90.9 16.90
1093 1093.3 24.52 22.63 92.3 17.38
1094 1094.0 24.71 23.04 93.2 17.69
1095 >> >> >> 2) >> >>

Nos analyses ont porté sur les variétés de cannes : Bambou, Lou
sier, Port-Mackay, Fotiogo , Branchue . Nous sommes persuadés qu'on
ne saurait déduire la richesse d'une canné d'une densité de vesou
accidentellement prise ; ayant observé maintes fois de sérieux écarts
Revue des publications techniques étrangères. 443

(jusqu'a 0.80 p . 100 de jus) d'une variété à l'autre. Mais les résultats
obtenus par la moyenne d'une série d'essais nous ayant toujours con
duit à des chiffres très voisins de ceux donnés par le tableau; nous
avons pensé que ce tableau serait surtout utile pour calculer la ri
chesse de la canne , d'après la moyenne des densités prélevées pen
dant une campagne .

Séance du 6 juin 1892.


Présidence de M. C. de BARRAU.

Présents MM . J. Maricot, L. Souchon , J. Müller, L. Ehrmann ;


A. Koenig, J. de Coulhac Mazérieux , L. Fouquereaux de Froberville ,
V. Goupille , G. Clarenc .
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Ehrmann, absent à la dernière séance, signale une omission
dans le procès- verbal de la séance du 4 avril 1892. En réponse à une
objection de M. de C : Mazérieux , qui n'admettait pas les filtres à
bagasse sans bac Portal , M. Ehrmann avait signalé les bons résultats
obtenus aux Antilles, et à la Martinique en particulier, par l'emploi
des filtres à bagasse seuls ; il en concluait que l'objection de son
confrère tombait d'elle- même.

M. de C. Mazérieux maintient son opinion qui est également celle


de ceux de ses confrères , hormis M. Ehrmann, qui ont suivi la filtra
tion
sur bagasse . Personnellement, il a toujours remarqué que la
nécessité des bacs décanteurs , Portal ou autres, s'imposait après la
défecation , ce qui impliquerait que la filtration sur bagasse est moins
complète que celle fournie par les filtres à toiles . Ces derniers per
mettent de supprimer ces bacs décanteurs et par là une des principales
causes de pertes de sucre par inversion .
M. Ehrmann ne peut admettre les raisons données par M. de C.
Mazérieux contre les filtres à bagasse si les résultats obtenus dans
les usines dont le travail a été suivi par M. de C. Mazérieux ne sont
la filtration sur bagasse, cela ne tient aucunement,
pas en faveur de EXT
à son avis, aux filtres eux-mêmes, ni au principe de cette filtration ,
mais à une installation défectueuse ou insuffisante pour les besoins de
la fabrication , des défécateurs ; d'où nécessité de décanteurs . Les
installations sagement proportionnées des filtres et des défecateurs ,
donnent toute satisfaction , sans qu'il soit besoin de recourir à l'emploi
des bacs décanteurs : c'est ce qui se passe aux Antilles , où les filtres à
toiles ont été détronés par les filtres à bagasse . Au point de vue pra
tique ces derniers ont encore une supériorité sur les premiers : le
prix de revient excessivement faible de la filtration . Environ une
roupie par tonneau de sucre fabriqué . La bagasse des filtres peut
444 Revue des publications techniques étrangères.

n'être changée que toutes les semaines seulement par les hommes de
corvée donc pas de frais de main d'oeuvre . Enfin la surveillance en
est des plus faciles .
(A ce moment M. Ehrmann cite des chiffres à l'appui de son opi
nion sur cette question ; ces chiffres ne nous étant pas parvenus encore ,
nous regrettons très vivement de ne pouvoir les consigner ici . )
M. de C. Mazérieux . - Malgré les données que vient de nous
fournir M. Ehrmann sur les avantages de la filtration sur bagasse, j'ai
le regret de ne pouvoir me rallier à son opinion . Des puretés de
94 p . 100 dans les vesous avant et après filtration , et des rendements J
de 82 p . 100 en sucre 1er jet , ne peuvent être que les résultats d'un fait
particulier, et non une moyenne courante.
M. Ehrmann objecte que les chiffres fournis par lui , il y a un ins J
tant, sont des chiffres officiels , les rendements de sucre sont pris
d'après le nombre de sacs expédiés aux docks . L'usine qui a fourni
ces résultats travaille avec des moyens puissants de défecation que
l'on ne trouve , il est vrai , dans aucune autre fabrique de sucre de la
Colonie, ce qui lui permet de supprimer le bac Portal .
La discussion continue sur ces chiffres entre presque tous les
membres , dont la majorité se rallie à l'opinion de M. de C. Mazérieux ,
à savoir que les résultats obtenus dans l'usine à laquelle M. Ehrmann
fait allusion , sont tout à fait exceptionnels , et ne peuvent par consé
quent pas servir à tirer une conclusion générale en faveur des filtres à
bagasse .
M. Maricot parle de la forme des filtres et la discussion s'engage
alors sur une question de mécanique de laquelle il ressort que la filtra
tion dans les filtres cylindriques est moins précipitée que lorsqu'elle a
lieu dans des filtres à section carrée , sans pour cela ètre plus complète .
C'est également l'opinion de M. Koenig . Pour lui , quelque soit leur
forme , les filtres à bagasse sont inférieurs comme résultats , aux
filtres à toiles .

M. de C. Mazérieux demande à M. Ehrmann s'il veut bien répondre


au questionnaire qui lui a été adressé.
M. Ehrmann n'y a aucune objection et fait les réponses suivantes :
1° Sur la première question ayant trait à la forme des filtres , ce
sont les filtres cylindriques qui doivent être employés ;
2º La bagasse des filtres peut n'être changée qu'une fois par se
maine ; c'est le cas de l'usine qui a donné les magnifiques résultats
signalés plus haut.
La durée de la filtration varie de 24 à 48 heures sans l'emploi de
bacs décanteurs qui sont nullement nécessaires , quand le travail est
bien conduit ;
3º L'emploi des filtres à section carrée n'étant pas admis il n'y a
Revue des publications techniques étrangères. 445

pas de réponse à faire sur la troisième question relative à la vitesse


d'écoulement des jus ;

4º, 5º et 6°. La bagasse sortant des filtres doit être rejetée sur le
moulin. Il n'y a donc pas lieu de laver cette bagasse , en vue d'un
épuisement complet, d'où économie de la dépense de vapeur qu'aurait
occasionnée l'évaporation de l'eau employée à ce lavage.
M. Maricot. — Il me semble que le but de la filtration étant d'éli
miner tout ou partie des matières étrangères contenues dans le vesou ,
si la bagasse imprégnée de ces impuretés est retournée dans le travail ,
on va contre ce but.
M. Ehrmann. -
Les matières retenues par la bagasse sont les
matières insolubles du vesou et par conséquent il n'y a aucun incon
vénient à represser cette bagasse.
M. Clarenc. - L'épuisement par l'eau est plus rationnel . Les ma
tières insolubles laissées sur la bagasse des filtres seront, après retour
de cette bagasse sur les moulins, à nouveau entraînées par le vesou
et la filtration deviendra de plus en plus difficile, à mesure que le tra
vail avancera .

La discussion continue encore quelque temps sur le même sujet.


Il est décidé que les chiffres lus par M. Ehrmann seront consignés au
procès-verbal de la séance .

M. de C. Mazérieux se réserve de présenter ultérieurement les


résultats de son étude sur cette question , en laissant chacun libre d'en
tirer les déductions qu'il lui plaira.
M. Koenig.
-Messieu , j'ai l'honneur de présenter à la Société
rs
une formule que j'ai établie et qui permet de calculer le quotient de
rendemen à l'emballage , étant donné le quotient de pureté du mélange
t
acidifié entrant à la défécation et le pouvoir mélassigène de 1 de non
sucre . Il se peut que cette formule existe déjà quelque part ; si celà
était je renoncerais à toute paternité . Je vous demanderais néanmoins
de vouloir bien consigner cette note au procès - verbal de la séance de ce
jour , afin que chacun de mes collègues puisse présenter ses observa
tions à son sujet . ( Adopté . )

MM. Clarenc, Fouquereaux et Froberville , Maricot et de C. Mazé


rieux présentent des Tableaux sur la relation entre la densité du
vesou et la richesse de la canne.
Ces tableaux sont annexés au présent procès - verbal .
M. Maricot demande à ce qu'il soit fait mention sur chacun de ces
tableaux :

1° Si la densité marquée est celle du vesou du 1er moulin seul ou


celle du mélange des vesous des deux moulins ;
2º Le quartier pour lequel il a été dressé . (Adopté . )
La séance est levée .
Le Secrétaire, G. CLARENC.
446 Revue des publications techniques étrangères .

Formule pour calculer le quotient de rendement à l'emballage,


étant donnés le quotient de pureté du mélange acidifié entrant à la
défecation et le pouvoir mélassigène de 1 de non-sucre.

POMO
**
Pureté = P .. • · pouvoir mélassigènem.

Soit a le sucre entré pour 100 de cannes et b le non-sucre corres


pondant
a 1 P
P d'où ba
a + b'

Le quotient d'extraction en sucre pur est


a - mb
a
ou en remplaçant b par sa valeur

a - mx a P
Q
a
d'où en réduisant
Pa + mba ma
Pa
et en simplifiant
P + mP.-m
Q=
P

Nous avons par exemple observé qu'avec le lavage de la bagasse


le quotient de pureté du mélange acidifié des jus des moulins et des
eaux de lavage était d'un degré moindre que celui du mélanges des
yesous seuls , toutes choses étant égales d'ailleurs.
Ainsi on avait à richesse êgale :

Avec lavage Sans lavage


Sucre entré 12.25 11.30
Perte à l'extraction . 1.75 2.70
高中: 途
Total contenų : 14 14 »
Pureté du mélange entrant à la défécation . . 86.5 87.5
Quotient d'extraction , d'après la formule , en
supposant m == 1,2 . . : 0.812 0.829
Rendement à l'emballage en sucre pur . 9.94 9.36
Différence . 0.58

Si l'on avait admis le même quotient, 0.829 par exemple , la


différence aurait été (9.36 à 10.15) de 0.79.
L.-A. KENIG .
Revue des publications techniques étrangères. 447

Relation entre la densité du Vesou et la richesse de la Canne.


NOMBRE

Nombre d'essais : 395.


d'essais

SUCRE SUCRE DIFFÉRENCES


.

DENSITÉ BAUMÉ SUCRE SUCRE de la


de la
15° C. 15° C. canne. canne.
% cc. % gr. trouvé. calculé. en + en
4126

2022
1065.1 8.81 15.01 14.09 11.83 11.71 >> 12
1066.0 8.93 15.22 14.27 11.98 11.88 D 10
1067.5 9.11 14.76 13.82 11.61 12.15 54
1068.7 9.27 15.57 14.56 12.23 12.36 13
20 1069.6 9.38 15.55 14.53 12.20 12.52 32 >>
34 1070.4 9.48 15.94 14.89 12.50 12.67 17 >>
39 1071.4 9.61 16.35 15.26 12.82 12.85 3 »
28 1072.4 9.73 16.75 15.61 13.11 13.03 D 8
26 1073.5 9.87 17.10 15.92 13.37 13.23 >>> 14
51 1074.4 9.99 17.33 16.12 13.54 13.39 15
40 1075.5 10.13 17.61 16.37 13.75 13.59 >>> 16
24 1076.2 10.21 17.64 16.39 13.76 13.71 >>> 5
37 1077.5 18.07 16.77 14.28 13.95 » 23
10.37
28 1078.4 10.48 18 51 17.16 14.41 14.11 >>> 30
16 1079.4 10.60 18.48 17.12 14.38 14.29 >>> 9
7 1080.2 10.70 18.56 17.18 14.43 14.43 >> >>>
6 1081.5 10.87 19.15 17.70 14.87 14.67 D 20
1082.5 10.99 19.31 17.83 14.97 14.85 12
13 33 >>>
1083.4 11.09 18.94 17.48 14.68 15.01
3 1084.0 11.17 19.38 17.87 15.01 15.12 11 >>
2 1085.8 11.39 19.44 17.90 15.03 15.44 41 ‫מ‬
395
1075.2 10.09 17.33 16.12 13.54 13.53 >>> »

Ces résultats ont été fournis par des yesous 1er moulin provenant
de cannes des variétés : Louzier, Port-Mackay, Bambou et Footiogo
dans le quartier du Haut de Flacq .
12
En regard du sucre trouvé dans la canne , nous avons mis une
colonne donnant le sucre calculé d'après une formule très simple et
qui se rapproche beaucoup de la vérité .
Les différences en plus et en moins sont moindres d'un demi
pour cent.
Cette formule tirée des résultats de 395 essais est la suivante :
RX1.80 C
Rest le degré régie , c'est-à-dire la densité moins 1 et multipliée
par 100 ou encore la densité multipliée par 100 dont on retrancherait
100 du produit.
R (D - 1 ) 100
ou R 100 D - 100
Cette formule peut donner très approximativement la richesse de
la canne, correspondante à une densité donnée , ramenée à 15 ° C . , pour
les
propriétés des parties élevées du quartier de Flacq.
4 juin 1892. G.-L. CLARENC.
448 Revue des publications techniques étrangères .

Relation entre la densité du Vesou et la richesse de la Canne

191 Essais

SUCRE SUCRE
NOMBRE DENSITÉS SUCRE
BAUMÉ pour 100 gr. p. 100 de cannes
d'analyses à 15° C. par décilitre. Coefficient 84.
de Jus.
1124

1071.7 9.65 16.50266 15.398 12.93


1072.6 9.76 17.55600 16.367 13.75
1073.5 9.87 17.28650 16.103 13.53
1074.3 9.98 17.31120 16.114 13.53
5 1075.4 10.12 17.56315 16.331 13.72
9 1076.5 10.25 17.45260 16.212 13.62
14 1077.3 10.35 18.55399 17.222 14.47
9 1078.4 10.49 18.60407 17.251 14.49
15 1079.4 10.61 18.86733 17.479 14.68
16 1080.5 10.74 19.46730 18.017 15.13
16 1081.5 10.86 19.49438 18.025 15.14
14 1082.4 10.98 19.82718 18.317 15.39
17 1083.4 11.10 19.76291 18.241 15.32
9 1084.4 11.22 20.71055 19.190 16.12
6 1085.5 11.36 21.20616 19.536 16 41
6 1086.6 11.49 21.34366 19.642 16.50
9 1087.5 11.60 21.32422 19.608 16.47
72854212

1088.4 11.72 21.44214 19.701 . 16.55


12 1089.3 11.83 21.50500 19.742 16.58
1090.3 11.95 22.19387 20.356 17.10
1091.5 12.09 22.15440 20.297 17.05
1092.5 12.21 22.69025 20.769 17.44
1093.3 12.31 22.49300 20.575 17.28
1094.2 12.41 22.77000 20.809 17.48
1095.5 12.57 23.65000 21.587 18.09

Ces résultats ont été obtenus en prenant pour base le vesou du


1er moulin , portant sur les cannes « Bambou, Louisier blanche et
rayée et très peu de Port Mackay » dans le quartier de la Rivière du
Rempart.
6 juin 1892. L. FOUQUEREAUX DE FROberville .
Revue des publications techniques étrangères. 449

Tableau donnant la relation existant entre le degré Baumé d'un


Vesou , la richesse de la Canne correspondante et l'extraction
par moulins double pression ,

Etabli sur 646 analyses, Quartiers de Flacq et des Pamplemousses.

EXTRACTION
BAUMÉ RICHESSE EXTRACTION BAUMÉ RICHESSE
à 15° C. de la Canne. par à 15° C. de la Canne. par
double moulin . double moulin.

8.6 11.25 7.33 10.5 14.38 9.38


8.7 11.28 7.36 10.6 14.57 9.49
8.8 11.34 7.40 10.7 14.88 9.70
8.9 11.42 7.44 10.8 14.99 9.79
9.0 11.51 7.51 10.9 15.26 9.94
9.1 11.87 7.73 11.0 15.40 10.04
9.2 12.01 7.83 11.1 15.55 10.13
9.3 12.29 8.01 11.2 15.69 10.23
9.4 12.75 8.31 11.3 15.79 10.33
9.5 12.80 8.34 11.4 16.06 10.46
9.6 13.05 8.51. 11.5 16.23 10.57
9.7 13.16 8.58 11.6 16.49 10.75
9.8 13.27 8.65 11.7 16.54 10.78
9.9 13.33 8.69 11.8 16.55 10.79
10.0 13.47 8.79 11.9 16.58 10 80
10.1 13.77 8.97 12.0 16.78 10.94
10.2 14.06 9.16 12.1 16.99 11.07
10.3 14.25 9.29 12.2 17.38 11.32
10.4 14.31 9.35 12.3 17.60 11.46

La richesse de la canne a été déterminée dans ce tableau en pre


nant pour base le vesou du 1er moulin .

23 mars 1892. J. MARICOT .


450 Revue des publications techniques étrangères.

Relation entre la densité du Vesou et la richesse de la Canne .

Nombre d'essais : 260.

SOLUTION SUCRE RICHESSE


DENSITÉ NOMBRE de sucre pur QUOTIENT
cristallisé de la Canne.
à 15° C. d'essais. de Pureté.
1 déc. Bardet . observé 1 déc. Coefficient 0.81.
625

1.062 16.36 13.73 83.92 10.85


1.063 16.62 13.93 83.81 11.00
1.064 16.88 14.17 83.94 11.26
1.065 10 17.14 14.41 84.07 11.42
1.066 7 17.39 14.72 84.92 11.59
1.067 11 17.66 15.07 85.33 11.93
1.068 9 17.92 15.26 85.15 11.99
1.069 12 18.18 15.84 87.12 12.44
1.070 5 18.45 16.26 88.13 12.84
1.071 16 18.71 16.56 88.50 12.98
1.072 6 18.97 16.78 88.45 13.14
1.073 11 19.23 16.99 88.29 13.29
1.074 13 19.49 17.17 88.09 13.42
1.075 23 19.75 17.41 88.15 13.59
1.076 20 20.01 17.85 89.20 13.92
1.077 24 20.27 18.12 89.39 14.12
1.078 32 20.53 18.32 89.23 14.27
1.079 14 20.79 18.68 89.85 14.54
1.080 17 21.06 18.95 89.98 14.73
1.081 4 21.32 19.32 90.61 15.01
241

1.082 6 21.58 19.56 90.63 15.17


1.083 2 21.84 19.92 91.20 15.57
1.087 22.88 20.09 92.22 16.29
1.088 23.14 20.46 92.73 16.56

Ces analyses ont été faites sur des vesous mélangés des deux mou
lins, provenant de cannes diverses de la région moyenne du quartier
de Flacq .
4 Juillet 1892. J. de C. MAZÉRIEUX .
Revue des publications techniques étrangères. 451

Séance du 4 juillet 1892.

PRÉSIDENCE DE M. C. DE BARRAU

Présents MM. J. Maricot, L. Ehrmann , H. Roy, A. Koenig, L.


Fouquereaux de Froberville, J. de Coulhac Mazérieux , V. Goupille ,
G. Clarenc .
Le procès - verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Le SECRÉTAIRE p . i . donne lecture de la correspondance, compre
nant :

1º . Une lettre de M. Bonnin portant à la connaissance de la Société


que, conformément au mandat qui lui avait été confié, il a fait l'acqui
sition d'un souvenir pour la tombe de notre regretté président, Léon
Biard . Le choix de ce souvenir a été laissé à Madame Biard .
M. Tardieu, trésorier de l'Association des Chimistes de Sucrerie et
de Distillerie de France et des Colonies, ayant remis à M. Bonnin , la
médaille de vermeil et le diplôme obtenus l'année dernière par Biard ;
notre secrétaire s'est empressé de les porter à la veuve de notre ami .
M. Bonnin annonce également l'envoi de la part de M. Dupont , de
la collection du Bulletin de la Société des Chimistes de Sucrerie et de
Distillerie de France et des Colonies , offerte gracieusement à notre
Société . ( Remerciements).
2º. Lettre de MM . G. Clarenc et L. Fouquereaux de Froberville
présentant M. René Dupin, comme membre résident .
3º. Lettre de MM . J. Maricot et de C. Mazérieux présentant M. G.
Mayer, au même titre .
4º. Lettre de MM . J. Maricot et V. Goupille présentant M. M.
Martin, comme membre résident , et annonçant que M. Micouin s'est
définitivement fixé à Madagascar .
M. Micouin est nommé, à l'unanimité, membre correspondant de
la Société .
L'ordre du jour de la séance appelle la suite de la discussion sur la
Filtration des jus sur bagasse . M. de C. Mazérieux présente son rap
port qui combat ce mode de filtration des jus . Ce rapport est annexé au
présent procès - verbal .
M. EHRMANN revient sur ce sujet et reprenant les chiffres de ses
Confrères, démontre que leurs conclusions devraient être en faveur des
filtres à bagasse . Il s'appuie également sur des chiffres qui lui sont
personnels et la discussion continue toujours sur ces chiffres .
(Le travail de M. Ehrmann ne nous étant pas parvenu , nous
regrettons vivement de ne pouvoir donner un compte rendu de cette
discussion.)

M. EHRMANN présente une note sur les Tubes Ehrmann pour le


chaulage des jus et prie le secrétaire d'en donner lecture.
452 Revue des publications techniques étrangères .

Les poids et mesures employés par M. Ehrmann dans la rédaction


de cette note sont les mesures anglaises , en pouces, onces, etc.
M. Maricot regrette que M. Ehrmann se soit cru obligé, pour
rendre sa note compréhensible aux employés d'usine , d'en bannir le
système métrique et croit qu'il faut réagir contre cette coutume .
M. Ehrmann a essayé d'introduire le système métrique dans les
calculs d'usine , mais il a été obligé d'y renoncer, de graves erreurs
pouvant en résulter ; les bacs étant jaugés dans les usines en barriques
et les employés ayant l'habitude de compter à tant d'onces par
barrique .
Il est décidé , sur la demande de plusieurs membres , que les séances
de la Société auront lieu le premier vendredi de chaque mois à 1 h. 1/2
de l'après-midi . -- La séance est levée .

Filtration sur Bagasse .

Une batterie de six filtres cylindriques d'un volume de 20 hectolitres


chaque, dont quatre sont régulièrement en marche , filtrent 80 hecto
litres ; soit 20 hectolitres par heure et par filtre.
Ces filtres , lorsque les jus passent par des bacs décanteurs , dit Bac
Portal, où ils se dépouillent en partie des matières en suspension , fonc
tionnent de 18 à 20 heures ; mais lorsque les jus provenant des déféca
teurs sont directement envoyés aux filtres , la durée de fonctionnement
n'excède pas 3 à 4 heures.
Deux réchauffeurs de jus utilisent la vapeur des échappements du
triple-effet . Les jus passent successivement par ces réchauffeurs et
arrivent aux défécateurs à une température variant de 82 à 86° C , la
défécation s'opère alors en 3 à 4 minutes maximum .
Huit défécateurs à double fond . Lorsque la défécation chauffée à
96° C. est achevée , le jus repose quelques minutes sous chapeau ; la
partie claire est ensuite dirigée au Bac Portal et les fonds de défécations
et le chapeau sont brouillés et envoyés par un tuyau spécial à des bar
boteurs et de là aux filtres - presses .
La température des jus déféqués est 96° C. à l'entrée des filtres , elle
tombe à 84° C et à la sortie elle est à 73 ° C.
Les filtres sont laissés pleins de jus , le soir, outre une forte colora
tion, la tempéiature , le lendemain , tombe de 84° C. à 32º C. , soit, pour
80 hectolitres, une perte de 416.000 calories nécessitant 70 k . 72 de
charbon .
Comme on le voit, il se produit une grande altération du jus . En
outre, pour procéder au désucrage de cette bagasse , il a été employé
5.250 kilog. eau , nécessitant pour leur évaporation 351 kilog . de
charbon.
Il avait été introduit dans les filtres 1,583 kil . de bagasse renfermant
8.14 P. 100 sucre 128 kil . 85 ; il a été retiré 5,093 renfermant 5.04
p. 100 sucre = 261.72 ; d'où perte 132 kil . 87.
Revue des publications techniques étrangères. 453

Je ne pense pas qu'il serait pratique vu la composition des jus de


presser la bagasse provenant des filtres et de faire rentrer ces jus en
cours de fabrication .
Main d'œuvre. - Outre les deux hommes préposés à la surveillance
des filtres, trois hommes sont journellement employés au triage de la
bagasse, au chargement et au déchargement des filtres . De plus ,
lorsqu'on emploie la bagasse de la Port Mackay les jus ont une colora
tion assez forte. J. DE COULHAC MAZÉRIEUX .
N.-B. - Analyse de jus provenant de la bagasse après filtration :
Moyenne des 4 essais : Densité à 15° C 1.076
Degré Baumé . 10.19
Sucre cristall . 100 lit. . • 15.43
Glucose p . 100 . 0.67
Sels . 0.81
Pureté . 77.11
Quotient glucosique . 4.36
Quotient salin . . 5.38

Circulation du jus à travers le filtre .

Plusieurs séries d'essais faits sur ce mode de filtration ont donné les

Sales
résultats consignés dans le tableau ci- dessous .

S
Sucre. Glucose
Moyenne. Densité . Baumé. Glucose. Pureté .
Hectolitres . % sucre.

AVANT FILTRATION

1070.3 9.47 16.84 0.437 90.87 2.59


2 1071.7 9.64 17.04 0.611 90.20 3.58
1072.6 9.76 16.92 0.733 88.44 4.33
4 1073.5 9.87 17.04 0.639 88.01 3.75
5 1071.0 9.56 16.50 0.528 88.19 3.20
6 1071.0 9.56 16.61 0.631 88.77 3.80
Moy. des moy. 1071.7 9.64 16.83 0.596 89.08 3.54

APRÈS FILTRATION

1 1071.0 9.56 16.96 0.443 90.64 2.61


2 1072.5 9.75 17.34 0.618 90.78 3.56
3 1072.0 9.69 16.56 0.724 87.29 4.37
4 1072.5 9.75 16.69 0.647 87.39 3.87
5 1072.2 9.71 16.66 0.545 87.80 3.27
6 1072.0 9.69 16.72 0.647 88.14 3.86
Moy. des moy. 1072.0 9.69 16.82 0.604 88.67 3.59

Comme on le voit, il y a peu de différence dans la composition des


jus , il n'en est pas de même pour les jus conservés la nuit dans les
filtres. Ci-joint deux expériences .
454 Revue des publications techniques étrangères.

Sucre. Glucose
Moyenne. Densité 15° C Baumé. Glucose. Pureté.
Hectolitres . % sucre.

LE SOIR

1 1074.0 9.94 17.20 0.654 88.25 3.80


2 1070.7 9.52 16.21 0.524 87.01 3.23
Moy. des moy. 1072.3 9.73 16.70 0.589 87.63 3.51

LE LENDEMAIN

>> 1075.3 10.11 16.96 0.724 85.52 4.26


>>> 1073.6 9.90 6.33 0.618 84.21 3.78
Moy. des moy. 1074.4 10.00 16.64 0.671 84.86 4.03

Lavage des filtres .

Le lavage a été poussé jusqu'à obtenir des jus à 1,018 de densité à


15° C. Voici le résultat de quatre expériences .

Départ. Densité 15°. Baumé. Sucre Hectol. Pureté.

4h 45 1076.5 10.25 17.80 88.38


5 15 1064.0 8.67 13.36 79.14
5 30 1035.0 4.87 6.54 70.09
5250 1018.0 2.55 3.38 68.83

TUBES EHRMANN
POUR LE CHAULAGE DES VESOUS

On peut admettre que la dose maxima de chaux par barrique est


20 onces ; chaux brute contenant de 35 à 55 p . 100 Ca O.
Il faut donc une liqueur qui puisse donner de 2 à 20 onces par
barrique pour une prise d'essais de 50 centimètres cubes jus à chauler .
Pour la barrique de 50 gallons , on aurait à faire le calcul suivant,
pour la chaux employée au chaulage du jus.
2 à 20 onces pour 50 gallons ou 227 litres 2/10 correspondant à
chaux de l'usine 0 gr . 273 à 2 gr. 730 par litre de jus , soit pour 50 centi
mètres cubes de jus 0 gr . 01365 à 0 gr . 1365. Il faut donc faire avec la
chaux de l'usine une liqueur telle que 5 centimètres cubes correspon
dent à 0 gr . 1365 de cette chaux ; c'est - à -dire une liqueur contenant
par litre 27 gr. 30 de la chaux de l'usine . On pèse 27 gr. 30 de ladite
chaux et on la délaye dans un demi litre d'eau contenant 100 grammes
de sucre blanc , on complète le volume à 1 litre ; on mélange et on filtre
Récompenses. 455

ou l'on décante . C'est cette liqueur qui servira pour les essais de chau
lage des vesous , etc.
Pour une prise d'essais de vesou de 50 centimètres cubes les divi
sions des tubes Ehrmann correspondent aux doses suivantes :

1/2 division 2 onces ou 1/8 livre chaux par barrique.


1 4 — 1/4
1 1/2 6 3/8
2 8 1/2
2 1/2 — 10 5/8
3 12 3/4
3 1/2 14 7/8
4 16 1
4 1/2 ― 18 1 1/8
5 - 20 1 1/4

La vérification nous donne en effet : 5 divisions = 5 centimètres


cubes de la liqueur de chaux = 0 gr . 1365 chaux de l'usine : or 0 gr . 1365
chaux de l'usine employés pour 50 centimètres cubes vesou correspon
dent à 0.1365 x 20 x 227.2620 grammes ou 20 oz ou 1 livre 1/4
chaux par barrique de vesou ce qui est une dose maxima .
Modus operandi . - Remplir les tubes à la marque 50 du vesou ou
jus à chauler.
Suivant que le vesou est acidifié ou non , ajouter de la liqueur de
chaux ci-dessus à partir de 1/4 centimètre cube ou au-dessus , jusqu'à
5 divisions , Mélanger par retournement .
Mettre au bain-marie ; après 10 minutes retirer et voir quel est le
tube qui donne la meilleure défécation ; il indique en onces la dose de
chaux à employer par barrique . L. EHRMANN.

Récompenses
Obtenu
es par l'Ass et les Membre de l'Associ à l'Ex
ociation s ation
positi Interna
on tionale de l'Alcool et des Industries de fermen
tation.
L'Association des Chimistes de Sucrerie et de Distillerie a
obtenu un diplôme d'honneur , la plus haute récompense.
Ont en outre obtenu :

MM . Philippe , un diplôme d'honneur ;


Bontemps , une médaille d'or ;
Dubaële , une médaille d'or ;
Gallois et Dupont, une médaille d'or et une médaille
d'argent ;
Leborgne, une médaille d'or ;
Cambray, une médaille de bronze.
456 Correspondance.

Correspondance
Châteaudun, ce 19 Octobre 1892.
Monsieur et cher Collègue,
Lors de la réunion générale de juillet , j'avais cru devoir faire plu
sieurs observations , ou plutôt adjonctions au rapport de M. Manoury
au sujet de la diffusion de la canne, croyant ces remarques de quel
que utilité pour MM . les propriétaires et constructeurs d'usines , qui
peuvent être appelés soit à la faire monter, soit à la monter .
Dans son rapport, M. Manoury nous disait , que l'obstacle prin
cipal à la bonne marche de la diffusion est le coupe-cannes qui livre
des cossettes sans la moindre homogénéité . Or, avec le coupe - cannes
de la Cie Fives- Lille , lorsque l'on a soin de tenir la main à avoir des
couteaux bien montés et à ce que les trémies soient toujours pleines ,
on obtient de très belles cossettes. Il parait que celui de la maison Cail
est actuellement aussi très bon ; n'ayant jamais travaillé avec je ne
puis en parler sciemment .
Le principal obstacle sera plutôt la façon de se débarrasser des cos
settes ; or actuellement, à Caracas , nous brûlons la cossette , contenant
de 56 à 64 % d'eau ,mélangée à de la bagasse des moulins, avec une très
grande facilité dans les fours système Cook .
Les grands reproches que l'on fait à la diffusion ce sont : la quan
tité d'eau que l'on est obligé d'évaporer, car l'on sait que dans toutes
les colonies, et particulièrement à Cuba , on est trop faible en triple
effet ; et le charbon que l'on dépense ; parce que avec des moulins la
bagasse est toujours plus que suffisante pour chauffer les généra
teurs . Les directeurs d'usines ne se rendent pas suffisamment compte
que la dépense du charbon qu'ils brûlent pour évaporer l'eau ajoutée pour
la diffusion est plus de deux fois couverte par le sucre qu'ils ont en plus .
M. Manoury avait bien parlé , à la réunion , d'épuiser les cossettes .
de manière à laisser 2 à 3 。 de sucre et à reprendre les eaux qui
sortent des moulins pour délayer la mélasse et la travailler par la
baryte. Aujourd'hui , il dit , dans le Bulletin de septembre , qu'il la remet
trait dans le diffuseur de tête. Je ne me permettrai de faire qu'une
observation au milieu de plusieurs que ce procédé suscite . L'eau qui
sort des moulins est excessivement sale, chargée d'une très grande
quantité de débris de cossettes , et de plus , excessivement fermentes cible ,
même après épuration par la chaux et le protochlorure de fer . Il fau
drait donc employer un moyen d'épuration pour enlever toutes les
matières organiques que contiennent ces eaux , avant de les rentrer
dans le travail .
A Cuba, un des grands ennemis de la diffusion actuellement, c'est
le gouvernement espagnol qui défend de jeter toutes les eaux rési
duaires de sucrerie .
Recevez , Monsieur et cher collègue , l'assurance de mes sentiments
les plus distingués . L. RAIMBERT.
Ingénieur-chimiste, Ingenio- central Caracas, ( Cuba) .
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

N° 6. - Tome X. Décembre 1892.

Définitions diverses du sous-acétate de plomb, par H. Courtonne, p. 457 .


Influence de la surface de chauffe des appareils d'évaporation sur la cou
leur des sirops , par P. Horsin- Déon , p . 465. Influence de la température
sur la coloration et les pertes en sucre des sirops à l'évaporation , par J.
Weisberg, p. 469. -- Remarque de M. Horsin - Déon sur l'article précé fent ,
P. 471. - Modification au dosage du sucre dans la betterave, par la mé
thode aqueuse, par J. Weisberg , p. 472 ...- Epuration des jus par la poudre
de chaux hydratée , par B. Mittelman, p. 473 - Préparation d'un indicateur
pour essais d'alcalinité des jus etsirops en sucrerie , par L. Lachaux , p . 475 .
Rapport sur la méthode de contrôle de la fabrication du sucre dans la
fabrique de sucre de cannes de K. (Java) , par A. Maronier, p . 476. — Biblio
graphie, p. 481. ― Exposition universelle de Chicago , p . 492 .

Définitions diverses du Sous- Acétate de Plomb .

Tableau donnant la richesse des solutions d'acétate sesqui- basique


ou sous-acétate , suivant la densité . Procédé d'analyse des acéta
tes basiques , solides ou dissous . Préparation nouvelle du sous
acétate de plomb .
Par M. H. COURTONNE.

Si l'on consulte différents traités de chimie, on est quelque peu


surpris du désaccord qui règne entre les auteurs sur la constitution
du Sous-acétate de plomb , et de la disproportion qui existe entre la
composition attribuée à ce produit et les quantités relatives des
éléments qu'on suppose nécessaires pour le former.
On lit dans le dictionnaire de Chevallier et Baudrimont : « L'acétate
basique de plomb ou sous -acétate de plomb , employé assez fréquem
ment en médecine sous les noms d'Extrait de Saturne , d'eau de
Goulard , est un mélange d'acétate neutre et d'acétate bi - basique de
plomb . »

« Pour préparer l'Extrait de Saturne , on fait digérer , dit M. Ber


thelot ( Traité de chimie organique), 1 partie de litharge dans 3,5 parties
d'eau contenant 2 d'acétate neutre de plomb . » Ces proportions se rappro
chent de celles de l'acétate bi- basique qui demande pour 2 d'acétate
neutre 1.17 d'oxyde de plomb.

D'après M. Troost , « l'Extrait de Saturne , employé en médecine ,


s'obtient
en faisant bouillir 3 d'acétate neutre cristallisé avec 1
de litharge et 9 d'eau . »
Pour M. Yun d chimie ) ,
gflei sh (Manip . e « le sous -acétate de plomb
liquide , appelé aussi acétate basique de plomb , ou Extrait de Saturne ,
constitu une solution riche , surtout en acétate tribasique C H³ Pb0
e
(2 PbO , HO ) . » Et cependant , ce savant indique pour la préparation de ce
458 H. COURTONNE . - Définitions diverses du Sous-Acétate .

composé, les mèmes proportions que M. Troost, qui correspondent à


la formation de l'acétate sesquibasique¹ . >>
Gerhardt et Chancel ( Traité d'analyse chimique qualitative) consi
dérent égaleinent le sous- acétate de plomb comme un acétate tribasique .
Enfin M. Lauth , comme M. Troost, comme M. Yungfleish , indique
( Dict. de chimie de Würtz ) pour la préparation de l'Extrait de Saturne,
les proportions de 1 de litharge pour 3 d'acétate neutre , tout en
étant d'avis que le produit connu sous le nom d'Extrait de Saturne ,
est constitué en majeure partie par une dissolution de monoacétate
triplombique Pы0 , C H³ 0³ , H0, 2 Pb0, ou acétate sexbasique ( l'acétate
neutre de plomb étant appelé di-acétate triplombique (C H3 02)2 Pbr
+ 3 H20. )
Quoiqu'il en soit, le procédé employé généralement, dans les
laboratoires aussi bien que dans l'industrie , pour préparer le sous
acétate de plomb liquide consiste à faire digérer à chaud de la litharge
en poudre (1 partie) avec une dissolution d'acétate neutre ( 3 parties) .
cristallisé , les corps étant pris suivant les proportions signalées en
dernier lieu , et qui , en définitive , sont celles qui ont été adoptées par
la majorité des auteurs .

TABLEAU I

Densité à + 4° C. des solutions d'acétate neutre de plomb donnant


leur richesse en acétate cristallisé ( PbO , CH303 , + 3HO) pour 100
volumes ( d'après Gerlach) .
Acétate
Acétate

Acétate

Acétate
Baumé

.Baumé
Baumé

Baumé
re

.neutre

.neutre
neutre
Degré

Degré

Degré
Degré
neut

Poids Poids Poids Poids


.
.

spécifique spécifique spécifique spécifique

0.9 1.005.9 1 15.0 1.115.2 19 ||26.3 1.222.6 37 35.8 1.329.9 55


1.7 1.011.8 2 15.6 1.121.2 20 26.9 1.229.0 38 36.3 1.336.0 56
2.6 1.018.0 3 16.3 1.127.2 2127.5 1.235.0 39 36.8 1.342.0 57
3.5 1.024.0 417.0 1.133.1 22 28.1 1.240.9 40 37.3 1.348.0 58
4.3 1.030.4 517.6 1.139.0 2328.6 1.246.6 41 37.8 1.353.8 59
5.2 1.036.8 618.3 1.145.0 24 ||29.1 1.252.6 42 38.2 1.359.5 60
6.0 1.043.0] 719.0 1.151.0 25 29.7 1.258.5 43 38.7 1.365.3 61
6.8 1.049.0 819.6 1.157.2 26 30.2 1.264.5 44 39.1 1.371.0 62
7.4 1.054.8 920.3 1.163.2 2730.8 1.270.5 45 39.5 1.377.0 63
8.3 1.060.8 10 20.9 1.169.3 28 31.3 1.276.5 46 40.0 1.383.1 64
9.1 1.066.7 11 21.5 1.175.4 29 31.8 1.282.5 4740.5 1.389.2 65
9.9 1.073.2 12 22.2 1.181.4 30 32.4 1.288.5 48 40.9 1.395.1 66
10.7 1.079.5 13 22.8 1.187.5 31 32.9 1.294.4 4941.4 1.401.3 67
11.4 1.085.3 14 23.4 1.193.3 32 33.4 1.300.4 50 41.8 1.407.0 68
12.1 1.091.2 1524.0 1.199.2 33 33.9 1.306.0 51 42.2 1.413.0 69
12.8 1.097.4 16 24.6 1.205.0 34 34.3 1.311.8 52 42.6 1.418.5 70
13.6 1.103.4 17 25.2 1 210.7 3534.8 1.317.5 53 43.0 1.424.4 71
14.3 1.109.4 18 25.7 1.216.5 36 35.3 1.323.6 54 43.5 1.430.3 72

(1) . Exactement 0 p. 88 litharge pour 3 p . d'acétate neutre cristallisé .


H. COURTONNE. — Définitions diverses du Sous- Acétate. 459

TABLEAU II

Densité à + 4° C. des solutions d'acétate sesquibasique donnant


leur richesse en sous-acétate [2 (P b0, C H3 03) + P b0] pour 100
volumes .
acétate
Sous
.

Degré Poids Oxyde de plomb Acétate Acide


Baumé. neutre. acétique.
spécifique.
actif. total.
1831

0.7 1.004.6 0.227 1 0.681 0.772 0.244


1.7 1.011.6 2 0.454 1.363 1.545 0.489
2.7 1.018.6 0.682 1.845 2.318 0.733
3.7 1.025.6 0.909 2.727 3.091 0.978
4.6 1.032.6 1.136 3.409 3.864 1.223
5.5 1.039.6 1.364 4.091 4.636 1.467
6.5 1.046.5 1.591 4.773 5.409 1.712
7.4 1.053.5 8 1.818 5.455 6.182 1.957
8.3 1.060.3 9 2.045 6.137 6.955 2.201
9.1 1.067.0 10 2.273 6.819 7.727 2.446
10.0 1.073.8 11 2.500 7.501 8.500 2.690
10.8 1.080.5 12 2.727 8.183 9.273 2.935
11.6 1.087.3 13 2.954 8.865 10.046 3.179
12.5 1.094.2 14 3.182 9.547 10.818 3.425
13.3 1.101.0 15 3.410 10.229 11.590 3.669
14.1 1.107.9 16 3.637 10.911 12.363 3.914
14.9 1.114.7 17 3.864 11.593 13.136 4.158
15.7 1.12 .4 18 4.091 12.275 13.908 4.403
16.4 1.128.1 19 4.318 12.957 14.681 4.647
17.2 1.134.8 20 15.453 4.893
18.0 4.546 13.639
1.141.7 21 4.774 14.320 16.225 5.136
18.7 1.148.3 22 16.999 5 382
19.5 5.001 15.003
222 2222 22

20.2 1.155.5 23 5.228 15.685 17.771 5.626


20.9 1.162.3 24 5.455 16.366 18.544 5.871
21.6 1.169.3 25 5.682 17.048 19.317 6.115
22.3 1.175.7 26 5.910 17.730 20.089 6.360
23.0 1.182.4 27 6.137 18.412 20.862 6.605
23 . 1.189.2 28 6.365 19.094 21.635 6.850
24. 1.196.0 29 6.592 19.776 22.407 7.094
25.4 1.202.7 30 6.819 20.458 23 180 7.339
0
25.6 1.209.4 31 7.046 21.140 23.953 7.583
26.4 1.216.1 32 7.274 21.822 24.725 7.828
27.0 1.223.0 33 7.501 22.504 25.498 8.073
27.7 1.229.9 34 7.728 23.186 26.271 8.318
28.3 1.236.8 35 7.955 23.868 27.044 8.562
29.0 1.243.8 36 8.183 24.550 27.816 8.807
29.6 1.250.7 37 8.410 25.232 28.589 9.051
30.1 1.257.1 38 8.638 25.914 29.361 9.296
30.7 1.263.5 39 8.865 26.596 30.134 9.541
1.270.0 40 9.092 27.278 30.907 9.786
460 H. COURTONNE . --- Définitions diverses du Sous -Acétate.

TABLEAU III

Densités à 4° C. des solutions d'acétate neutre de plomb contenant


les mêmes proportions d'oxyde de plomb que les solutions du Tableau II .

Degré Poids Oxyde Acétate Degré Poids Oxyde Acétate


Baumé . spécifique. de plomb. neutre. Baumé. spécifique. de plomb. neutre.

0.9 1.006 0.681 1.157 18.5 1.147 14.321 24.338


1.9 1.013 1.363 2.316 19.0 1.154 15.003 25.497
2.6 1.018 1.845 3.135 20.1 1.161 15.685 26.656
4.0 1.028 2.727 4.634 20.8 1.168 16.366 27.814
4.9 1.035 3.409 5.793 21.5 1.175 17.048 28.973
6.0 1.043 4.091 6.952 22.2 1.181 17.730 30.132
6.8 1.049 4.773 8.111 22.9 1.188 18.412 31.291
7.7 1.056 5.455 9.270 23.6 1.195 19.094 32.450
8.6 1.063 6.137 10.429 24.4 1.203 19.776 33.609
9.5 1.070 6.819 11.588 25.0 1.209 20.458 34.768
10.4 1.077 7.501 12.747 25.7 1.216 21.140 35.927
11.2 1.081 8.183 13.907 26.3 1.222 21.822 37.086
12.1 1.091 8.865 15.066 27.0 1.230 22.504 38.245
12.9 1.098 9.547 16.225 27.7 1.237 23.186 39.404
13.8 1.105 10.229 17.384 28.3 1.243 23.868 40.563
14.6 1.112 10.911 18.543 29.0 1.251 24.550 41.722
15.4 1.119 11.593 19.702 29.5 1.257 25.232 42.881
16.2 1.126 12.275 20.861 30.3 1.265 25.914 44.040
17.0 1.133 12.957 22.020 30.9 1.272 26.596 45.200
17.6 1.139 13.639 23.179 31.4 1.278 27.278 46.359

TABLEAU IV.

Densités à + 4° C. des solutions d'acétate neutre de plomb contenant


les mèmes proportions d'acide acétique que les solutions du Tableau II .

Degré Poids Acide Acétate Degré Poids Acide Acétate


Baumé . spécifique . acétique. neutre. Baumé. spécifique. acétique. neutre .

0.6 1.004 0.244 0.772 12.9 1.098 5.136 16.225


1.3 1.009 0.489 1.545 13.5 1.103 5.382 16.999
2.0 1.014 0.733 2.318 14.1 1.108 5.626 17.771
2.5 1.017 0.978 3.091 14.6 1.112 5.871 18.544
3.3 1.023 1.223 3.864 15.2 1.117 6.115 19.317
4.0 1.028 1.467 4.636 15.6 1.121 6.360 20.089
4.4 1.033 1.712 5.409 16.2 1.126 6.605 20.862
5.2 1.037 1.957 6.182 16.8 1.131 6.850 21.635
5.9 1.042 2.201 6.955 17.2 1.135 7.094 22.407
6.5 1.047 2.446 7.727 17.6 1.139 7.339 23.180
7.2 1.052 2.690 8.500 18.2 1.144 7.583 23.953
7.7 1.056 2.935 9.273 18.7 1.149 7.828 24.725
8.3 1.061 3.179 10.046 19.0 1.154 8.073 25.498
9.0 1.066 3.425 10.818 19.8 1.159 8.318 26.271
9.5 1.070 3.669 11.590 20.3 1.163 8.562 27.044
10.1 1.075 3.914 12.363 20.8 1.168 8.807 27.816
10.7 1.080 4.158 13.136 21.3 1.173 9.051 28.589
11.2 1.084 4.403 13.908 21.7 1.177 9.296 29.361
11.8 1.089 4.647 14.681 22.3 1.182 9.541 30.134
12.4 1.091 4.893 15.453 22.6 1.186 9.786 30.907
H. COURTONNE... Définitions diverses du Sous- Acétate. 461

Il en résulte que les dissolutions de sous-acétate de plomb que l'on

trouve dans le commerce , bien que dénommées parfois acétate triba


sique , offrent exactement ou à peu de chose près la composition de
l'acétate sesqui- basique . Elles ne diffèrent que par la concentration
qui varie comme celle des dissolutions d'acétate neutre qui servent de
point de départ.
Nous avons dressé expérimentalement un tableau (Tableau II ) qui
fait connaître la densité des solutions de sous-acétate de plomb corres
pondant aux différentes richesses en acétate sesquibasique , acétate
neutre , acide acétique , oxyde de plomb total , oxyde de plomb actif.
Par oxyde de plomb actif, nous entendons l'oxyde en excés sur l'acé
tate neutre, et que nous considérons comme dissous simplement dans
cet acétate .
Les Tableaux III et IV donnent la densité des solutions d'acétate
neutre qui contiendraient les mèmes proportions d'oxyde de plomb
.
et d'acide acétique que les solutions du Tableau II .
L'examen des tableaux précédents montre que la connaissance de
la densité ne fournit de renseignement utile qu'autant qu'on s'est assuré
au préalable des proportions respectives de l'acide et de l'oxyde .
Un procédé d'analyse, très séduisant par sa simplicité , consisterait
à précipiter un volume déterminé de la dissolution plombique par
l'acide sulfurique titré, ajouté goutte à goutte jusqu'à cessation de pré
cipité . Du volume d'acide employé on déduirait le poids de l'oxyde de
plomb, et du volume de liqueur alcaline titrée employé pour saturer la
solution contenant seulement l'acide acétique on déduirait le poids de
cet acide.

Malheureusement , ce procédé très simple , est impraticable : d'abord


parce
qu'il est impossible de saisir le terme de la précipitation de
l'oxyde de plomb par l'acide sulfurique , ensuite parce que, cette cons
tatation
alcal füt-elle aisée, la redissolution du sulfate de plomb par l'acétate
in, que prod
pota uit l'addition d'une liqueur titrée de soude ou de
sse , ren égal
d ement impossibl le dosage acidimétr de l'acide
acètiq e ique
ue .

Force est donc de faire usage de la méthode suivante , du reste peu


compliquée et qui fournit en un temps très court des résultats très
exacts . Cette méthode consiste à précipiter un volume connu de la
solution d'acétate plombique par un volume déterminé d'acide sulfuri
que normal . Le sulfate de plomb, séparé par filtration de la liqueur et
lavé , est séché ; son poids fait connaitre le poids de l'oxyde de plomb
et du même coup le volume d'acide sulfurique normal correspondant.
La liqueur est saturée par une liqueur alcaline normale . On a ainsi
tous les éléments nécessaires pour établir la composition de la solution .
462 H. COURTONNE . ―― Définitions diverses du Sous-Acétate .

Voici un exemple d'analyse par ce procédé :


25 cc. d'une solution d'acétate basique de plomb diluée au 1/10 ont
été précipités par 10 cc . d'acide sulfurique normal, et on a ajouté pour
insolubiliser complètement le sulfate de plomb 50 cc . d'alcool à 95° , soit
40 cc. d'acide pour 100 cc de solution plombique .
Après un quart d'heure , le sulfate de plomb a été séparé par filtra
tion de la liqueur claire , lavé complètement au moyen d'alcool à 95°
(100 cc. ), séché et calciné. Son poids a été égal à 1 gr . 072, soit p . 100
de la solution au 1/10, 1,072 X 4 = 4 gr. 288 correspondant à 3 gr. 156
d'oxyde de plomb et à 28 cc . 3 de liqueur normale .
L'excès d'acide sulfurique ajouté a donc été de 40-28,311 cc . 7.
La liqueur séparée par filtration , plus l'alcool de lavage , ont exigé
- 30 cc . 8.
pour la saturation 7 cc . 7 de soude normale . 7,7 X 4
30,8 -- 11,7 pour l'acide sulfurique en excès 19 cc . 1 pour l'acide
acétique.
19,1 X 0,060 = 1 gr . 146 C'H'O' p . 100 cc . de la solution au 1/10.
En conséquence , 100 parties en volume de la solution d'acétate
basique de blomb, contiennent :

Oxyde de plomb . • 31856


Acide acétique . · 11 46

La formule 3 PbO, 2 C'H'O' exige,

Pour Oxyde de plomb . 31856


Acide acétique . 11 32

Lorsque l'analyse a montré que la composition du sous -acétate dont


on dispose, correspond précisément à la formule de l'acétate sesqui
basique [2 ( PbO, CH³O³) + PbO] , on peut, au moyen du tableau II ,
employer la quantité exacte indiquée pour un cas déterminé .
Si l'on doit employer, par exemple, dans une opération 10 cc . de
sous- acétate de plomb d'une densité égale à 1,20 - contenant
30 p. 100 cc . de sous - acétate ―――― et si l'on a une solution pesant 1,25
contenant 37 p . 100 cc . de sous - acétate, - on saura , en consultant le
30
tableau , qu'il faut prendre non pas 10 , mais 10X8 cc . 1 de sous
acétate à 1,25 .
Si, au contraire , le sous-acétate pèse seulement 1,16 , le même
31
calcul indiquera que le volume à prendre sera égal à 10 X 24 = 12cc . 9.
H. COURTONNE . - Définitions diverses du Sous-Acétate . 463

Préparation nouvelle de l'acétate sesquibasique. - Lorsque le


sous-acétate de plomb n'a pas la composition théorique, l'analyse
permet de le corriger par une addition d'acide acétique ou d'oxyde de
plomb et le tableau II indique ensuite la teneur en sous- acétate du
liquide convenablement modifié.
L'analyse et les calculs sont très simples et très rapides , mais la
dissolution de l'oxyde de plomb exige un temps assez long et réclame
certaines précautions . On peut supprimer tous calculs, analyses et
manipulations en employant, pour préparer l'acétate sesquibasique de
plomb, le procédé qui consiste à ajouter à une dissolution d'acétate de
plomb d'une richesse déterminée , une quantité d'ammoniaque égale
ment déterminée , de façon à former de l'acétate sesquibasique à côté
d'acétate d'ammoniaque sans influence sur les résultats ( 1 ) .
Pour faire un litre de solution on fait dissoudre :

$
Acétate neutre de plomb cristallisé . • . 350 grammes .
Dans eau distillée . . 825
Et on ajoute, ammoniaque à 22º . 55

On obtient ainsi , en quelques instants, une liqueur dont le titre est


toujours identique . Une longue expérience nous a permis de constater
qu'elle peut remplacer la dissolution de sous-acétate de plomb, préparé
au moyen de l'acétate neutre et de la litharge dans tous les cas où
celle - ci est ordinairement employée , par exemple pour l'analyse de tous
les
Produits sucrés, tels que jus de betteraves ou de cannes, jus de
diffusion, sirops, masses cuites , égouts , mélasses , etc.
Le tableau suivant donne la densité des solutions d'acétate sesqui
basique de plomb préparé par le procédé à l'ammoniaque , correspon
dant
à la richesse en sous -acétate , acétate neutre , oxyde de plomb
total et actif, acide acétique .

neutre· L'ammoniaque en quantité ménagée ne précipite pas l'acétate de plomb


:
nique de il
MM.se forme un et
Berthelot acétate plus basique
Yungfleish. et soluble
T. II, page 107 ). . (Traité de chimie orga-.
464 H. COURTONNE. - Définitions diverses du Sous- Acétate.

TABLEAU V.

Densité à 4° C. des solutions d'acétate sesquibasique préparé


par l'acétaie neutre et l'ammoniaque donnant leur richesse en sous
acétate [2 ( Pb) , CH³O³ ) + Pb0] pour cent volumes .
acétate
Sous
.

Oxyde de plomb
Degré Poids Acétate Acide
Baumé. spécifique. neutre. acétique.
actif. total.
1934

1.1 1.007.3 0.227 0.681 0.772 0.244


2.1 1.014.7 2 0.454 1.363 1.545 0.489
3.2 1.022.0 0.682 1.845 2.318 0.733
4.2 1.029.4 0.909 2.727 3.091 0.978
5.2 1.036.7 5 1.136 3.409 3.864 1.223
6.1 1.044.1 6 1.364 4.091 4.636 1.467
7.1 1.051.4 7 1.591 4.773 5.409 1.712
8.1 1.058.8 1.818 5.455 6.182 1.957
9.0 1.066.1 9 2.045 6.137 6.955 2.201
9.9 1.073.5 10 2.273 6.819 7.727 2.446
10.8 1.080.8 11 2.500 7.501 8.500 2.690
11.7 1.088.2 12 2.727 8.183 9.273 2.935
12.6 1.095.5 13 2.954 8.865 10.046 3.179
13.5 1.102.9 14 3.182 9 547 10.818 3.425
14.4 1.110.2 15 3.410 10.229 11.590 3.669
15.2 1.117.6 16 3.637 10.911 12.363 3.914
16.1 1.124.9 17 3.864 11.593 13.136 4.158
16.9 1.132.3 18 4.091 12.275 13.908 4.403
17.7 1.139.6 19 4.318 12.957 14.681 4.647
18.5 1.147.0 20 4.546 13.639 15.453 4.893
19.3 1.154.3 21 4.774 14.320 16.225 5.136
20.1 1.161.7 22 5.001 15.003 16.999 5.382
20.9 1.169.0 23 5.228 15.685 17.771 5.626
21.7 1.176.4 24 5.455 16.366 18.544 5.871
22.4 1.183.8 25 5.682 17.048 19.317 6.115
23.2 1.191.1 26 5.910 17.730 20.089 6.360
23.9 1.198.4 27 6.137 18.412 20.862 6.605
24.7 1.205.8 28 6.365 19.094 21.635 6.850
25.4 1.213.1 29 6.592 19.776 22.407 7.094
26.1 1.220.5 30 6.819 20.458 23.180 7.339
26.8 1.227.8 31 7.046 21.140 23.953 7.583
27.5 1 235.2 32 7.274 21.822 24.725 7.828
28.2 1.242.5 33 7.501 22.504 25.498 8.073
28.9 1.249.9 34 7.728 23.186 26.271 8.318
29.6 1.257.2 35 7.955 23.868 27.044 8.562
30.2 1.264.6 36 8.183 24.550 27.816 8.807
30.9 1.271.9 37 8 410 25.232 28.589 9.051
31.5 1.279.3 38 8.638 25.914 29.361 9.296
32.2 1.286.6 39 8.865 26.596 30.134 9.541
32.8 1.294.0 40 9.092 27.278 30.907 9.786
P. HORSIN- DEON . ――― Influence de la surface de chauffe . 465

Influence

de la surface de chauffe des appareils d'évaporation

sur la couleur des sirops ,

Par M. P. HORSIN - DÉON .

A l'une des séances du dernier Congrès de l'Association des chi


mistes de sucrerie et de distillerie , j'ai fait quelques remarques sur la
forte coloration que prennent les sirops dans certains appareils d'éva
poration fort incrustés , et j'ai appelé l'attention de nos collègues sur un
centre de fermentation qui se forme au milieu de l'épaisseur de l'incrus
tation
du dernier corps et qui paraît ètre la cause de cette coloration
du liquide . J'ai fait remarquer aussi que ces colorations apparaissent
surtout dans les caisses qui contiennent une grande quantité de liquide
en ébullition hors proportion de l'effet utile de l'appareil ; enfin, que le
quotient de pureté est très faiblement atteint par ce changement de
couleur .

Les constructeurs ont rarement tenu compte de la quantité de


liquide contenue dans un appareil d'évaporation par rapport à la surface
de chauffe . Les appareils Lillie , Yaryan et similaires font exception .
En sorte que certaines caisses horizontales , de construction allemande ,
par exemple, sont de grands réservoirs de jus traversés par un nombre.
de tubes fort restreint , représentant une minime surface de chauffe
par rapport à la quantité de liquide qui les baigne .
Il en résulte que, dans un triple ou un quadruple- effet composé de
semblables
c oncentr caisses, le jus reste fort longtemps en ébullition avant de se
er.

Dans les caisses verticales les fonds sont parfois fort éloignés de la
plaque tubulaire inférieure . Là encore , de grandes quantités de liquide
séjournent inutilement .

Enfin, sous prétexte d'abaisser la température initiale de la vapeur.


de chauffage , ou de travailler longtemps sans nettoyage , comme en
Autriche,
devenu on donne de vastes proportions aux caisses , dont l'effet utile
très faible, oblige de grandes quantités de jus à séjourner de
longues
heures en ébullition avant de sortir à l'état de sirop .

Dans tous ces appareils , lorsque l'on commence le travail , qu'au


cune incrustation n'existe encore, le sirop sort de belle couleur , avec
son alcalinité et sa pureté normales . Mais au fur et à mesure que l'ap
pareil se salit, le sirop se colore de plus en plus en rouge , devient de
plus en plus louche , presque boueux parfois , l'alcalinité disparait et
finalement le liquide devient acide .
De tels phénomènes sont très peu sensibles dans les appareils bien
466 P. HORSIN-DEON . ― Influence de la surface de chaufle.

proportionnés , qui travaillent vite , dans lesquels les jus ne font que
passer pour être transformés en sirop .
Il est donc de toute nécessité d'avoir des triple-effets ou des qua
druple-effets de surface telle que l'évaporation y soit active , de con
duire son appareil en vue de cette activité indispensable , et de nettoyer
assez souvent, comme cela se fait en France , au contraire des usages
autrichiens tout à fait condannables sous bien des rapports .

Nous faisons adopter autant que possible , dans les usines montées
en quadruple-effet une marche qui évite en grande partie les incrus
tations dans la dernière caisse . C'est la filtration mécanique entre la
3º et la 4° , car c'est à ce point de concentration que la décomposition
organique est le plus active , que la chaux se sépare en plus grande
abondance à l'état d'organate (terme peu scientifique mais qui exprime
bien le fait) et e'est le chauffage de ces organates au contact des tubes
qui occasionne les dépôts dont on doit tant craindre la présence des
tructive .
Dans l'avant dernier numéro du Bulletin de l'Association des chimis
tes (octobre 1892 ) , nous trouvons deux articles , l'un de M. Tolpyghine , le
technologue russe bien connu , l'autre tiré de la discussion qui a eu
lieu à l'Assemblée sucrière de Bohême . Ces deux articles résumés par
notre ami, M. Weisberg, sont tellement contradictoires, que j'ai cru
devoir les commenter ici , et tout ce qui précède n'est qu'une introduc
tion nécessaire à ce commentaire, indiquant les idées que j'ai souvent
soumises à l'Association , et aux fabricants qui m'honorent de leur
confiance .
M. Tolpyghine, rentrant dans nos idées , dit que « il faut chercher
à produire les sirops dans le moins de temps possible , et ne pas ins
taller de trop grands appareils dont l'emploi nécessiterait la manipu
lation de grandes masses de jus sucrés . » Très juste ajoute
M. Weisberg .
D'autre part, M. Felcman recommande de donner « des dimen
sions plus grandes aux appareils afin de ne pas employer de tempé
ratures trop élevées . »
M. Marck demande que la vapeur de chauffage n'ait pas plus de
104 à 105° , et M. Weisberg approuve encore .
Alors il faudrait avoir de petits appareils selon Toipyghine, et de
grands appareils suivant Felcman , et les deux solutions contraires
-
sont adoptées ensemble par M. Weisberg ! Il faudrait pourtant
choisir entre les petits appareils chauffés avec la vapeur à 112º, et les
grands chauffés à 104° , les seconds ayant au moins 30 p . 100 de plus
de surface de chauffe que les premiers !
Nous, nous préférons les appareils chauffés avec la vapeur à 112°.
Autre contradiction . M. Marck remarque que les jus « malgré
l'emploi de fortes quantités de chaux » se colorent dans un appareil
P. HORSIN - DÉON. -Influence de la surface de chauffe. 467

dont la vapeur initiale est à 112°, et ne se colore pas quand on chauffe


avec de la vapeur à 104 .
D'autre part , il ajoute que les jus de la 1r caisse sont, en tous les
cas, toujours parfaitement clairs , et que ce n'est que durant la concen
tration qu'ils prennent leur couleur foncée en perdant peu à peu
leur alcalinité . >> Mais alors ce n'est pas la température de 101 ou de
112° qui fait quelque chose , puisque les jus de la 1re caisse au contact
des tubes chauffés par ces vapeurs ne s'altèrent pas , et puisque l'alté
ration ne se perçoit que durant la concentration , c'est-à-dire dans les
caisses où la température est la plus basse !
C'est l'alcalinité anormale qui en est seule fautive, et M. Mik le re
connait bien, puisqu'il dit que « quand les jus sont fort alcalins , on ne
doit pas les chauffer trop haut. » Donc, envoyez à l'appareil des jus
bien travaillés , et vous ne craindrez pas alors de les chauffer , puis
qu'alors vous ne les colorerez pas .
D'ailleurs , cette coloration est-elle bien redoutable ? Quelle en est
donc la nature ? On répond de suite : « Destruction du sucre . »
C'est facile à dire , mais ce n'est pas prouvé. Attendu qu'il est cons
tant que dans tout appareil d'évaporation on perd du sucre, mais qu'au
cun indice n'atteste qu'on en perde plus lorque la vapeur est à 112 que
quand elle est à 104° . Il est impossible de découvrir une destruction de
sncre dans la première caisse, tandis que la chose est possible dans la
quatrième où le sirop bout à la température du vide , à peu près iden
tique dans tous les appareils, et où il se colore le plus profondément et
présente parfois de véritables signes de fermentation .
Il est parfaitement reconnu que tout liquide sucré, mème à basse
température, perd du sucre par inversion avec le temps , et d'autant
plus que ce temps est plus long (j'ai publié en 1882 toute une étude sur
ce chapitre) . On sait aussi que le sucre interverti se colore par destruc
tion au contact des alcalis à chaud . C'est là la cause de la coloration
normale des sirops . Jamais un sirop ramené à la densité première du
jus n'a la même couleur que ce jus pour ce motif.
Donc dans de grands appareils chauffés à 104° , où le liquide séjourne
beaucoup plus longtemps que dans ceux chauffés à 112 pour arriver à
en faire du sirop , l'inversion a de grandes chances d'ètre plus profonde
que dans les appareils chauffés à 112 où le jus passe rapidement.
Et alors, comme déduction nécessaire, la coloration normale au
contact des alcalis doit y être beaucoup plus prononcée, et, de plus , la
propension à la fermentation beaucoup plus grande dans les dernières
caisses , surtout si, à cause des influences qui provoquent l'incrusta
tion , les organates alcalins se précipitent en abondance, provoquant ,
grace à un ferment spécial , l'acidité du liquide .
Et comme enfin la pureté de ces liquides varie peu , qu'elle est à peu
près la même dans toute la durée du travail, que le liquide se colore ou
468 P. HORSIN - DEON . -- Influence de la surface de chauffe.

ne se colore pas , on doit en déduire que le maximum de travail chimi


que provoquant la coloration anormale qui nous occupe ici , et ensuite
l'acidité du sirop, s'opère sur la matière organique du liquide , sur le
non sucre, beaucoup plus que sur le sucre lui- même .
M. Tolpyghine donne un tableau des pertes en sucre dans quelques
sucreries russes , pertes qu'il attribue uniquement à l'évaporation .
Mais ce tableau a besoin d'explications complémentaires , car il contient
des chiffres inadmissibles . Comment des sucreries peuvent- elles perdre
17 et 30 p . 100 du sucre contenu dans la betterave ? et cette autre qui
laisse 22,85 p . 100 de son sucre dans la mélasse ?
De plus je connais particulièrement l'une de ces sucreries , Novo
Tavoljanka , où j'ai monté moi- même le quadruple- effet qui fonctionne
aujourd'hui . Or , M. Tolpyghine a été complètement induit en erreur
sur sa composition et la date à laquelle il a été monté , attendu que c'est
en 1891 que j'ai transformé l'appareil en quadruple- effet en utilisant
les cinq caisses existantes ( et qui marchaient en triple-effet ) sans rien
y ajouter, soit trois caisses Simirinko , une caisse verticale ordinaire
de 300 pieds (270 mètres) et une petite caisse horizontale allemande de
54 mètres . Donc la transformation en quadruple-effet n'a pas ajouté un
atôme de jus de plus en circulation , au contraire elle a activé cette
circulation du liquide .
De plus l'appareil total a 9300 pieds carrés , soit environ 837 mètres
carrés de surface de chauffe pour un travail de 2000 à 2400 berkovetz
de 10 pouds . C'est donc 0418 à 0318 par berkovetz que contient l'ap
pareil et non 0,492 .
Par conséquent il n'y a rien d'exact sur les données que possède
M. Tolpyghine sur Novo -Tavoljanka . Que peut- on alors penser du
reste du tableau ? De plus , il compare le travail chimique de deux
années différentes . Or, comme les années se suivent et ne se ressem
blent guère , eu égard à la nature chimique de la betterave , comment
tirer de là quelque enseignement sérieux ? Néanmoins les idées qu'il
émet me paraissent plus justes que celles formulées par M. Felcman .
D'après nos nombreuses expériences , sur une quantité considérable
d'appareils , nous avons remarqué , M. Lexa aussi bien que moi , qu'il
n'y a aucun inconvénient à admettre de la vapeur de chauffage à 112
et même 118° dans les appareils d'évaporation .
Je n'ai remarqué d'altération de couleurs dans la première caisse"
que dans un seul quadruple effet, marchant d'ailleurs d'une façon
tout-à- fait anormale, parcequ'il était démesurément trop petit pour le
travail de l'usine . La vapeur entrait à 131 ° et le jus se trouvait à 117°
dans la première caisse . Malgré cela cette sucrerie, dont le per
sonnel technique était de premier ordre, n'a jamais enregistré de
pertes de sucre plus fortes que d'autres, ce qui prouve une fois de plus
que les altérations dans le premier corps, comme dans les autres, sont
J. WEISBERG . —Influence de la température sur la coloration . 469

exclusivement du ressort des matières organiques du jus , et ne se


portent pas sur le sucre .
Dans nos montages de quadruple- effet avec chauffages du système
Rillieux, on sait que la troisième et la quatrième caisse ont des dimen
sions plus restreintes que la première et la deuxième. Au point de vue
du minimum d'altération des sirops ce montage est excellent en ce
sens que la plus grande masse de liquide en mouvement se trouve
dans les premiers corps où les altérations sont nulles en marche nor
male. La coloration ne commence à peine que dans le troisième corps
pour être maxima dans le quatrième, la justement où dans nos mon
tages se trouve le moins de liquide . Par conséquent, le reproche que
fait M. Felcman au système Rillieux -Lexa en Autriche n'est pas fondé,
d'autant plus que, dans ce pays , les dimensions des appareils sont déjà
trop grandes à cause de l'absence de nettoyage en cours de fabri
cation .
En résumé , la surface de chauffe des appareils d'évaporation doit
être strictement proportionnelle à la quantité de jus à évaporer ; on
doit choisir de préférence le système de caisses qui contient le moins
de liquide possible par unité de surface ; la pression de une demie
atmosphère, soit 112°, doit être adoptée comme moyenne de la pression
des retours ; enfin , les appareils doivent être nettoyés assez souvent
pour que des incrustations épaisses ne se forment pas dans le dernier
corps, car elles sont la cause des altérations des jus, altérations qui
semblent se porter beaucoup plus sur la matière organique du jus que
sur le sucre lui -même .

Influence de la température

sur la coloration et les pertes en sucre des sirops à l'évaporation ,

Par J. WEISBERG . (Réponse à M. Horsin - Déon . )

Dans l'article qui précède, notre collègue , M. Horsin -Déon exa


mine, avec sa compétence bien connue dans ce genre de questions ,
l'influence de la surface de chauffe des appareils d'évaporation sur la
couleur des jus ; il cite , à ce propos , les deux articles résumés , con
cernant cette influence, publiés par nous dans le Bulletin d'octobre , et
il dit que nous sommes en contradiction avec nous-même en approu
vant d'une part M. Tolpiguine , quand il dit que « il faut chercher à pro
duire les sirops dans le moins de temps possible, etc. » et d'autre part
en approuvant la recommandation de M. Felcman « de donner des
dimensions plus grandes aux appareils, afin de ne pas employer de
températures trop élevées . >>
470 J. WEISBERG . ―――――― Influence dela température sur la coloration .

Cette contradiction » de notre part, relevée par M. Horsin


Déon, n'est qu'apparente .
Examinon brièvement.
M. Tolpiguine , se basant sur les chiffres de son tableau , dit qu'il
faut chercher à produire les sirops dans le moins de temps possible et
de ne pas installer de trop grands appareils dont l'emploi nécessiterait
la manipulation de grandes masses de jus sucrés . Nous approuvons
cela parce que le séjour trop prolongé des sirops dans les caisse d'éva
poration à une température peu élevée (M. Tolpiguine parle d'une tem
pérature peu élevée ; nous entendons , sous cette expression , une tem
pérature inférieure à 100° C. , et M. Tolpiguine le comprend aussi de
cette manière) peut être (et l'est aussi ) la cause d'un commencement
de fermentation , d'une perte d'alcalinité, et par suite, d'une inversion
et d'une destruction du sucre.
Et si , d'autre part, nous avons approuvé M. Felcman qui recom
mande de donner des dimensions plus grandes aux appareils afin de
ne pas employer de températures trop élevées, c'est justement parce
que nous ne voulons pas tomber dans les deux extrémités : nous ne
pouvons pas approuver une température inférieure à 100° C. , pas
plus qu'une température supérieure à 105° ou 106° ou 108° au mini
mum .
Une température de 112° ou même de 118° C. , comme on en em
ploie en Autriche et dont il est question dans l'article cité, occasionne
une destruction notable de sucre et, dans tous les cas, une destruction
plus notable qu'une température de 105 à 106° C.
M. Horsin- Déon dit bien qu'il est constaté que dans tout appareil
d'évaporation on perd du sucre , mais qu'aucun indice n'atteste qu'on
perd plus lorsque la vapeur est à 112 que quand elle est à 105° C.
C'est là, croyons - nous , que notre excellent collègue se trompe .
Nous aimons toujours à donner des chiffres à l'appui de ce que
nous avançons . C'est ce que nous allons faire dans les lignes qui sui
vent , en communiquant une série d'essais pour éclaircir la question .
Dans les essais qui suivent, l'ébullition des sirops a été exécutée
dans un ballon de cuivre, spécialement construit par nous pour l'étude
des pertes chimiques à l'évaporation . Le ballon était muni , pendant
tout le temps d'ébullition , d'un serpentin à refroidissement et d'un ther
momètre plongé dans le liquide en ébullition . Le chauffage se faisait
dans un bain de chlorure de calcium de la plus forte concentration .
1° Sirop de betterave très concentré :
Polarisation initiale . . 54,21 p . 100 de sucre .
2º Après une ébullition pendant 6 heures à une température de 105
ȧ 106° C .:
Polarisation . 53,82 p. 100 de sucre .
(Diminution de 0,39 p . 100 ; faible coloration . )
J WEISBERG . - Influence de la température sur la coloration . 471

3º Après une ébullition pendant 7 heures à une température de


108° C. :
Polarisation • • 53,40 p . 100 de sucre .
(Diminution de 0,81 p . 100 ; coloration faible . )

4° Après une ébullition de 5 heures . Température au commence


ment 105 à 106° ( durant une heure) , ensuite la température s'est élevée
et maintenue à 110 , 115 jusqu'à 117° C. (durant 3 heures) pour monter
vers la fin de l'essai à 120° C. (durant une heure environ ) :
Polarisation • 53,07 p . 100 de sucre .
(Diminution 1,14 p . 100. Coloration environ quatre fois plus forte
que dans le sirop initial . )

On voit clairement qu'une température de 110 , 115 , 117 et 120° occa


sionne, dans le même laps de temps , une destruction et une colo
ration plus fortes qu'une température de 105° . C'est ce qu'a dit
M. Marek à l'assemblée de l'Association sucrière de Bohème , et nos
essais ne font que confirmer ce qu'il a dit.
Nous répétons : la contradiction , relevée par M. Horsin-Déon , dans
notre approbation simultanée des opinions de MM . Tolpiguine et Felc
man, n'est qu'apparente . Nous n'avons pas cru devoir donner des dé
tails dans un simple résumé.
Nous avons voulu dire qu'il faut se méfier des extrêmes et par
conséquent ne pas employer de températures peu élevées (approbation
de M. Tolpiguine) et ne pas employer de températures trop élevées
(approbation de M. Felcman ) .
Quant aux contradictions de MM . Mik et Marek entre eux et quant
aux chiffres de pertes du tableau de M. Tolpiguine (chiffres qui nous
ont paru, à nous- même aussi bien qu'à M. Horsin-Déon , peu admis
sibles ),
nous n'avons pas à nous en occuper . Selon l'adage latin bien
connu : Cuique suum , nous n'avons qu'à défendre nos idées , propres
à nous-même. C'est ce que nous avons fait dans le présent article.

Remarque de M. Horsin-Déon sur l'article précédent .

M. Horsin-Déon fait observer que les expériences de M. Weisbeerg


ont été faites sur des sirops très concentrés, tandis qu'il a toujours
recommandé de traiter les sirops avec le plus grand soin, à la plus
basse température possible. Les jus faibles peuvent supporter les tem
pératures de 112 et 118° sans danger, et dans tout son travail M. Hor
sin-Déon fait remarquer qu'il n'est question que de la première caisse
des appareils où sont les jus légers , et non du dernier corps qui doit
bouillir avec le maximum de vide .
472 . J. WEISBERG. --- Modification au dosage du sucre .

Modification au dosage du sucre dans la betterave

Par la Méthode aqueuse

Par J. WEisberg .

Sous ce titre M. Alphonse Lewenberg, membre de notre Association ,


vient de publier dans le journal polonais Dodatek do dzialu cukrow
niczego (1892 , nº 34) , un article dans lequel il communique une modi
fication à la méthode aqueuse, pour le dosage direct du sucre dans la
betterave .
Mais, avant de donner la description de la méthode modifiée ,
M. Lewenberg, en se basant sur l'opinion des partisans de la méthode
alcoolique et sans apporter de nouvelles preuves sérieuses , cherche à
faire le procés aux méthodes aqueuses . Il se hâte d'ajouter, toutefois ,
que la quantité de matières étrangères polarisantes dans la betterave
est tellement minime qu'on peut aisément remplacer la très coûteuse
(sic) polarisation alcoolique par la polarisation aqueuse . Il ne main
tient que deux griefs contre la méthode aqueuse à froid . Le premier
consiste dans la difficulté de remplir le ballon exactement au trait de
jauge, à cause des mousses abondantes qui se produisent et que l'on
n'abat qu'avec difficulté ; c'est là une cause, dit M. Lewenberg, pour
laquelle on préfère la digestion aqueuse à chaud à celle à froid .
Pour obvier à cet inconvénient , il faut , d'après l'auteur , chercher à
supprimer le ballon dans la méthode à froid , afin de ne plus avoir à se
préoccuper des mousses .
Le deuxième grief que l'auteur maintient contre la digestion aqueuse
(grief que l'on peut aussi bien formuler contre la digestion alcoolique
que contre la digestion aqueuse) , c'est la question du volume occupé
par les 26,048 grm . de pulpe qu'on prend pour l'essai . C'est cette ques
tion que M. Lewemberg examine dans deux grandes colones du jour
nal et, après force considérations et formules mathématiques dans le
calcul desquelles il fait entrer une betterave avec 4, 4 1/2 et 5 p . 100
de marc , dont nous ne croyons pas nécessaire de donner ici les détails ,
il arrive à ce résultat, qu'en moyenne générale, il faut admettre, pour
les 26.048 grammes de pulpe , un volume égal à 23 , 2 cm³ .
Dans le but donc de supprimer l'intervention du ballon avec son
trait de jauge et en se basant sur le chiffre trouvé par lui pour le vo
lume du poids normal allemand, M. Lewenberg préconise pour le
dosage du sucre dans la betterave , la marche suivante :
On pèse dans une capsule tarée 26.048 grm de pulpe fine (telle
qu'on l'obtient par le moulin Suckow- Stammer ou par les appareils de
Keil et Dolle ou de Kiehle ) ; on rince la pulpe dans un verre avec
B. MITTELMAN. Epuration des jus. 473

73,8 cc d'eau distillée à 17,5° c , venant d'une burette graduée par


1/10 et d'une capacité de 150 cc ; on ajoute ensuite 3 cc de sous
acétate de plomb pour avoir ainsi 100 cc complets . On agite le con
tenu du verre à l'aide d'une baguette pendant une dizaine de minutes ,
on filtre et on polarise.
M. Lewenberg n'est pas, comme il le dit lui-même , l'initiateur de
cette méthode modifiée . Avant lui, M. Kayser, directeur d'une sucrerie
allemande , l'avait déjà préconisée , mais ce dernier admettait 24 cc
comme volume occupé par le poids normal de la pulpe , tandis que
d'après les calculs de M. Lewenberg, c'est 23,2 cc qu'il faut compter
en moyenne pour les 26.048 gr. pesés.
Nous avons décrit la méthode modifiée telle qu'elle est préconisée
par l'auteur, sans vouloir la critiquer ; nous avons voulu seulement la
signaler à ceux de nos collègues qui voudraient faire des essais com
paratifs entre la méthode modifiée et celle généralement en usage.
M. Lewenberg ajoute que , sous cette nouvelle forme , la digestion
aqueuse lui paraît être très pratique pour l'usage des laboratoires su
criers (mais elle ne pourrait être appliquée que pour la digestion à
froid ) .

Epuration des jus

Par la poudre de chaux hydratée ,

Par B. MITTELMAN .

Dans notre Mémoire en réponse au Questionnaire de l'année cou


rante et dans la discussion dont ce mémoire a été l'objet à l'Assemblée
générale de notre Association au mois de juillet dernier , nous avons
dit
d'hyd
ratel'épuration
que de chaux qdes u'avjus était plus énergique avec de la poudre
ec le lait de chaux .
Nou
s avo
de la ns cherché une explicati de ce fait dans la suppr
essio
on n
consé
q
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plus en é
plus la valeur supérie i d
ure ncontestable u procédé au point de
suj
v depeln'déapnut
eet laiocna, mnpoaus avcoonusraenntr.epris des recherches exactes à ce
rat
gne te

¹ On peut se servir, dans ce but, des burettes automatiques qui servent


aux essais alcalimétriques .
474 B. MITTELMAN. - Epuration des jus.

Étant donnée la composition de notre pierre à chaux , sa richesse


en acide silicique et en magnésie , corps, qui peuvent tous deux in
fluencer l'épuration , — le premier en formant des combinaisons orga
niques insolubles, - nous ne pouvons attribuer à ces corps un rôle
prépondérant dans l'épuration , car ils n'existent qu'en faible propor
tion . En effet, pour 100 de pierre il n'y a que 0,40 d'acide silicique
soluble et 0,129 de carbonate de magnésie .
Nous avons donc porté nos recherches sur l'action même de la
chaux dans les liquides sucrés et dans ses trois états : chaux
anhydre, poudre de chaux hydratée et lait de chaux à 20° Baumé.
Les expériences ont été faites au laboratoire sur le même jus de
diffusion et avec un échantillon moyen de notre chaux . Nous nous
sommes tenu strictement dans les conditions du travail de l'usine pour
que les résultats soient concluants .
Nous avons opéré sur plusieurs litres de jus pour chaque cas. Ces
jus ont été traités exactement comme dans l'usine , c'est-à- dire chauffés
à 80° C , filtrés , additionnés de 10 p . 100 de chaux en ses trois états et
carbonatés une première fois jusqu'à la même alcalinité . Après sépa
ration des écumes , ils ont été saturés avec 2.5 p . 100 de chaux en ses
trois états , portés à l'ébullition , filtrés et analysės .
Avant d'exposer les résultats , nous ferons les remarques suivantes :
Le jus le plus décoloré était celui traité par la chaux hydratée en
poudre . Si nous admettons que la décoloration de ce jus soit repré
sentée par 100 , celui traité par le lait de chaux ne serait que de 70, et
celui par la chaux anhydre de 80, quoique toutes les précautions aient
été prises pendant l'opération de ces essais . En outre , l'extinction de
la chaux vive dans le jus exige un temps relativement long pour
s'opérer quand on a à faire à la pierre dure comme à Montereau .
En pratique, ce mode de chaulage serait impossible partout où l'on
dispose des pierres semblables et , pour ne parler que de notre cas ,
notre chaux vive exige parfois deux heures pour se transformer en
hydrate de chaux .
Voici le résumé des résultats que nous ont donné ces essais.
En ramenant les jus de saturation à la densité initiale du jus de dif
fusion , nous avons obtenu pour 100 de matières salines et pour 100 de
matières organiques les épurations suivantes :

Jus traité Jus traité par Jus traité


au lait la poudre par la chaux
Éupuration. de chaux. d'hydrate de chaux. anhydre.
Épuration saline · 19.42 25.27 8.05
Épuration organique. 30.46 48.25 22.98
Épuration totale. 49.88 73.52 31.03

Ces résultats se passent de commentaires et sont confirmés journel


lement par la pratique .
L. LACHAUX . - Préparation d'un nouvel indicateur. 475

L'infériorité de l'épuration due au traitement par la chaux anhydre


doit être attribuée à la solubilité de certaines matières organiques pen
dant l'hydratation de la chaux vive dans le jus et sous l'influence de
la chaleur développée pendant cette hydratation . Il y a encore à noter
que souvent l'hydratation de la chaux vive est incomplète par la pré
sence d'incuits et autres , toutes choses qui ont une grande influence
sur le résultat.
Il se confirme de plus que la chaux possède une solubilité différente
au sein d'un liquide sucré , suivant la concentration et l'état dans lequel
elle est employée, et que son pouvoir de combinaison vis -à- vis de diffé
rentes matières qu'elle est appelée à épurer, est également différent
suivant son état.

Préparation d'un indicateur

Pour essais de l'alcalinité des jus et sirops en sucrerie,

Par L. LACHAUX .

Le Bulletin de l'Association des chimistes de sucrerie et distillerie


de septembre 1890, fait mention d'un indicateur basé sur le virage de
l'acide rosolique en présence du vert de quinoléïne, dont la teinte
rouge communiquée aux jus et sirops alcalins passe au vert par neu
tralisation d'une liqueur sulfurique .

En raison de la grande difficulté à se procurer dans le commerce


colorante
du vert de quinoléïne , nous avons essayé de substituer à cette matière
un autre produit donnant sensiblement le même résultat.
Nous avons adopté le vert malachite , couleur très stable, remplaçant
aujourd'hui
avantageusement en teinture les verts de méthyle, dont
la préparation n'est pas sans danger.
Nous o
btenon
s cet indicateur de la manière suivante :
Faire dissoudre :
liqueur
1° 3 gr. 100 acide rosolique dans 150 cc . alcool à 90° ; neutraliser la
;
2° 0 gr . 500 ver , mal
t achit dans 50 cc. alcool à 90°.
e
Le mélange des deux solutions donne une liqueur verte dont quel
ques
virergouttes colorent en rouge pourpre les jus et sirops alcalins , pour
au vert par neutralisation d'une liqueur sulfurique .
476 A. MARONIER . - Rapport sur le mode de contrôle .

Rapport

Sur le mode de contrôle de la fabrication du sucre dans la fabrique

de sucre de cannes de K. (Java).

Par M. J. A. MARONIER, chef de fabrication .

Tous les fabricants de sucre sont d'accord qu'il est impossible de


fonder le contrôle de la fabrication sur le poids des cannes , comme
on le détermine à la bascule , où les cannes sont pesées presque
partout avec les charrettes , les buffles attelés , dont la tare se change
naturellement de moment en moment, sans parler des fraudes , fort
difficiles à éliminer .
En outre, il est impossible de se procurer un échantillon exact d'un
tas de cannes , comme on les voit dans les sucreries, impossible alors.
de déterminer avec précision absolue la teneur en sucre des cannes
travaillées , ce qui est d'accord avec les communications de nos
confrères de Maurice .
Pour connaître le poids des cannes travaillées , le seul moyen est
donc de calculer ce poids en se basant sur des données exactes et
faciles à déterminer .

Mode de travail. - L'usine de K. travaille avec trois moulins


de trois cylindres chacun , de 30 x 60 pouces anglais , placés l'un
après l'autre et reliés par deux chaînes sans fin à bagasse . Les cannes
sont donc pressées six fois successivement, soit par chaque moulin
deux fois . Le vesou des deux premiers moulins se mélange direc
tement à sa sortie et est mesuré avant le chaulage .
Après la quatrième pression, la bagasse est imbibée avec l'eau
chaude (80-85° C ) et après cela pressée encore deux fois par le dernier
(troisième) moulin . Le vesou dilué est mesuré séparément et après
réchauffage mélangé avec le vesou des deux premiers moulins . Le
mélange est réchauffé par les vapeurs de la troisième chaudière du
triple-effet et dirigé aux chaudières à déféquer.
L'eau d'imbibition est mesurée par un mesureur d'eau , cons
truction de Schmidt , Berlin , étalonné pour les températures entre 75 et
85° C. Les vesous sont mesurés par des mesureurs automatiques,
invention d'un américain ( voir Scientific American 1889 ) modifiés par
un des ingénieurs d'une forgerie à Soerabage . Toutes les températures
sont corrigées à la température de 30º C.

Mode d'analyse. - De chaque bac mesureur plein on prend un


échantillon de 0,25 litre de vesou , qui est versé dans un seau ; celui -ci
A. MARONIER . -- Rapport sur le mode de contrôle . 477

rempli, on en prend un échantillon nouveau , qui est analysé au labo


ratoire . Ainsi on obtient la composition du vesou premier et du vesou
de répression. On fait de même avec le mélange avant chaulage et on
obtient alors la composition du vesou entré en fabrication .
Toute la bagasse en tombant dans des paniers de bambou à sa
sortie du troisième moulin est pesée avec une bascule à aiguille ,
construction de Losenhausen , de Dusseldorf. Pour ce but, il y a deux
Javanais qui se remplacent chaque six heures .
De chaque panier le peseur prend une poignée de bagasse, dont la
moitié est versée dans une grande étuve en fer ( de vingt litres ) chauffée
par la vapeur de retour d'une des machines des moulins . La bagasse
Se séchant en fort peu de temps , sans que le sucre se décompose , est
analysée toutes les quatre heures en y dosant seulement le sucre par
un des procédés connus . L'autre moitié de la bagasse échantillonnée
est conservée hors des courants d'air dans une boîte assez grande pour
contenir les échantillons de quatre heures . Dans cette bagasse on dose
seulement l'eau . De ces chiffres exacts et faciles à déterminer : poids du
jus , composition du jus , composition de la bagasse et poids de l'eau
d'imbibition, il est possible de calculer le poids des cannes travaillées .

Mode de calcul . - Soit les chiffres suivants :

Volume du jus total 283.000 litres à 1.059 299.697 kilog. de jus .


Poids de la bagasse 80.102 kilog .
Poids de l'eau d'imbibition 32.314 hilog .
Et les analyses :
Vesou de de mo
s ux ulins en avant .
Vesou de repression. Mélange de ces deux vesous.
Brix ………….. 15.6 9.1 14.4
Densité ... 1.064 1.036 1.059
/ Sucre.. 13.4 7.5 12.2
Pureté app . 85.9 82.4 84.7

Et la formule :

Poids des cannes travaillées poids de la bagasse + poids du jus


total
- poids de l'eau d'imbibition .
Poids du jus total... 299.697 kilog .
de la bagasse ... 80.102

379.799 kilog .
Poids de l'eau d'imbibition ... = 32.314 ――――

Poids des cannes travaillées .. 347.485 kilog .


299.697 1.059
Entré dans l'usine 299.697 kilog . de jus à 1.059 =
1.064
298.288 kilog . de jus à 1.064 (densité du vesou des deux moulins en
478 A. MARONIER. ――――― Rapport sur le mode de contrôle.

347.485
avant) ; d'où une extraction de :
298.288 X100 =85.8 % du poids des

cannes travaillées, exprimé en vesou des deux premiers moulins .


La composition des cannes travaillées est maintenant facile à déter
miner :
On admet que la composition du vesou du troisième moulin est la
même que la composition du vesou restant dans la bagasse , d'où :
Brix du vesou dans la bagasse 9.1 ( Brix du vesou du troisième
moulin).
48.3 .
Eau dans la bagasse
57.4 (dosée au laboratoire) .
d'où : cellulose dans la bagasse 100 - 57.4 = 42.6 .
poids de la bagasse
Et cellulose totale = X42.6 34.123,45 kilog.
100
Et cellulose 。 des cannes travaillées =
poids de la cellulose dans la bagasse
X 100;
poids des cannes travaillées
cellulose 9.7 % de la canne .
Sucre total dans les cannes travaillées Sucre total du vesou +
sucre resté dans la bagasse :

donc : 299.697 kilog . de vesou à 12.2 = 36563.034 kilog . de sucre .


80.102 bagasse à 4.7 = 3764.794 -

Sucre total 40327.828 kilog.


sucre total X 100
Sucre 。 cannes trav . = 11.7 % Composition
poids des cannes trav .
cellulose % de la canne ... ******* 9.7 % du
vesou de la canne 100 ― 9.7 = 88.3 % jus normal
11.7 X 100 = 13.3 % dans la canne
sucre % vesou de la canne
88.3
poids de la canne travaillée X 13.3
Sucre total dans la canne :
100
= 40327.828 kilog . de sucre .
Entré dans la fabrication 36563.034 kilog . de sucre ,
d'où gagné sucre /, du sucre dans la canne : 90.6
36563.034 X 100
Dans la canne il y a en jus normal : 31250.4 kilog.
11.7
Alors, pression en jus normal /, du poids des cannes travaillées
31250.4 X 100
= 89.9 °。.
347485

Récapitulation :
Poids des cannes travaillées : 347485 kilog .
Extraction 85.8 % du poids des cannes travaillées , exprimé en
vesou des deux premiers moulins.
A. MARONIER. ―― Rapport sur le mode de contrôle. 479

Entré en fabrication : 90.6 de sucre . de sucre dans les cannes


travaillées .

Pression : 89.9 de jus normal /, de cannes travaillées .

Autre manière de dosage du sucre dans la bagasse .


Prendre un échantillon bien gros et fort exact , le mélanger et le décou
per dans un hâche- paille.
1° Doser l'eau dans 20 grammes de cette bagasse découpée ; on
trouve par exemple eau /, bagasse = 48,3.
2º Dans une capsule en porcelaine , peser 100 grammes de bagasse
découpée, l'imbiber avec l'eau chaude , ajouter 5 centigrammes d'une
solution aqueuse de chaux , réchauffer pendant une heure et demie sans
dépasser 90° C. , laisser refroidir , neutraliser la chaux et ajouter de
l'eau froide jusqu'à ce que le poids total de bagasse et de l'eau ajoutée
= 1300 grammes ; donc eau ajoutée = 1200 grammes . Presser la
bagasse humide , remplir un ballon de 100-110 avec 100 centimètres
cubes de l'eau sucrée de la bagasse , ajouter 4 centimètres cubes de
sous - acétate de plomb , et enfin de l'eau distillée jusqu'au trait de 110 .
Polariser .

Supposé qu'on lit au polarimètre ( Scheibler) 1.7 degrés + 1/10 -


1.87 degrés, il y a donc dans 100 centimètres cubes de l'eau sucrée 26,048
X 1.87 - 0.427 grammes de sucre, or la densité de cette eau sucrée est si
minime qu'on peut dire 100 centimètres cubes = 100 grammes , d'où
0.427 grammes de sucre sur 100 grammes de l'eau sucrée .

En tout il y a eau ajoutée .... 1200 grammes


dans 100 grammes de bagasse à 48.3 . 48.3

Eau 1248.3 grammes à 0.427


grammes de sucre pour 100 grammes de l'eau sucrée 5.32 grammes
de sucre, d'où .....
Sucre , bagasse 5.32.
Le tableau ci - annexé indique le bilan de la fabrication du sucre
dans cette usine .
).(J
K. de
l
à
sucre
du ava
Cannes
Sucrerie
a
fabrication
de la
Bilan
480

.
1890
Cam pagne AVOIR
DOIT

% Sucre % Sucre
Pertes Sucre
.
piculs constaté
csucre .
piculs
. onstatées
.
sucre piculs
..piculs

Entré
calculé
l'usine
,dans
l'analyse
d'après le
et
l'analyse
d'après
Expédié
A. MARONIER.

d'imbibition
l'eau
de
et
vesou
du
mesurage
le .
pesage
.
bagasse
la
de
pesage
et
le 2 1429.14
.N
S°pic
1.132 0ucre 99.8
642.600
sucre
à
cannes
de
.piculs 88807.32
13,82 60.795
>> >> °14
..
N 98.3 59761,80
3.500
>> >> 8
.°N 65.4 2189.00

sucre
en
.total
contenant
» 63379.94
.
constatées
fabrication
de
Pertes
bagasse
d
143.942
.e
pic 9245.50
6.43
11.567,0 boues
...
>>> 668.
5.7855
25.690>>> mélasse 53
8780
33.4
Pertes
connues
. 10694.58

constaté
..
Sucre 42
82074
.
inconnues
Pertes 6732.90
BILAN 88807.32 .
BILAN 88807.32
Rapport sur le mode de contrôle .

cristall
.Sucre
= isable
61.75
.kilog
picul
Un
hollandais
échantillons
aux
rapportent
.et
,11e
8s20
numéros
Les
Bibliographie. 481

BIBLIOGRAPHIE

Encyclopédie chimique, publiée sous la direction de FRÉMY. - Vve


Ch . Dunod , éditeur , 49 , quai des Augustins , Paris .
L'Encyclopédie chimique, de M. Frémy, dont l'éloge n'est plus à
faire, et que Mme Vve Ch . Dunod continue à éditer avec le plus grand
soin et avec une rapidité exceptionnelle vient de s'enrichir de quatre
nouveaux volumes que nous sommes heureux de présenter à nos
lecteurs .

I. Résumé d'analyse minérale , par M. B. METZNER , préparateur de


chimie minérale à la Faculté des sciences de Paris , 1 vol . de 600
pages . Prix : 25 fr.
Ce très important ouvrage, clairement et méthodiquement écrit ,
comprend huit parties et trente-huit chapitres .
Le chapitre I est consacré aux généralités : analyse qualitative ,
analyse quantitative , gravimétrique , volumétrique , réactifs et conseils
pratiques .
La deuxième partie qui compte quatorze chapitres , traite de l'ana
lyse des métaux industriels , des alliages , des oxydes , des sulfures,
chlorures, bromures , iodures, fluorures , arsèniures, carbonates , sul
fates , nitrates, phosphates, silicates et composés divers . C'est de beau
coup la partie la plus importante, et elle est traitée d'une façon absolu
ment complète .
Troisième partie. - Matières non métalliques : Houille , soufre ,
acides divers : sulfurique , borique , arsénieux , azotique , chlorhydrique .
Quatrième partie . - Dosage des éléments minéraux dans les ma
tières organiques ou organisées.
Cinquième partie. --- Eaux, analyse des eaux ordinaires et des
eaux minérales , analyse bactériologique .
Sixième partie . --
Analyse volumétrique ou par liqueurs titrées .
Préparation et conservatien des liqueurs titrées . Indicateurs .
Septième partie. Analyse électrolytique .
Huitième partie. - Méthodes diverses . Analyse spectrale, ana
lyses au chalumeau , analyse colorimétrique , analyse microchimique.
Inutile de dire qu'aucun chimiste ne saurait se passer de cet ouvrage
qui comprend à peu près tout le domaine de la chimie analytique.

II. L'Or , deuxième section . Traitement des minerais auro - argen


tifères, par E CUMENGE et Edmond FUCHS . - 1 vol . de 340 pages .
Prix 17 fr. 50, chez Mme Vve Dunod.
Ce volume est le second de l'Encyclopédie consacré par MM .
Cumenge et Fuchs au roi des métaux . Dans le premier , ils ont étudié ,
482 Bibliographie.

comme nos lecteurs s'en souviennent le traitement des alluvions et


des quartz aurifères qui constituent les gisements d'or proprement.
dits. Dans ce second volume , ils étudient le traitement des minerais
aurifères, ou mieux auro -argentifères , puisque l'or se trouve toujours
dans ces minerais associé à l'argent qui, au point de vue pondéral,
sinon comme valeur, occupe le premier rang. Ils décrivent avec le
plus grand soin, avec force détails , d'une part, tous les procédés repo
sant sur l'emploi de l'amalgamation et , d'autre part , les récents pro
cédés par voie de lixiviation , désignés en Amérique sous le nom de
baching process . De nombreuses planches et figures illustrent le
texte .

III. Le Plomb et ses composés , par F. PARMENTIER, professeur de


chimie à l'Académie des sciences de Clermont- Ferrand . - 1 vol. de
140 pages . Prix de 6 fr . 25 , chez Mme Vve Dunod .

Ce fascicule est une monographie trés complète du plomb et des


composés dans lesquels il entre.
Après avoir fait l'histoire de ce métal à travers les àges, M. Par
mentier étudie sa préparation , ses propriétés physiques et chimiques et
ses usages. Il étudie ensuite les différents alliages , ses combinaisons
hologènes , ses composés oxygénés et les principaux sels qu'il forme.

IV . La Conservation des substances alimentaires , par URBAIN,


répétiteur à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures . ―――――- 1 vol. de
96 pages . Prix : 3 fr. 75 , chez Mme Vve Dunod .

La question traitée dans cet ouvrage est d'une importance capitale


au point de vue économique . La conservation des substances alimentai
res , en effet, permet la répartition dans toutes les contrées du globe
des produits qui existent en trop grande abondance dans certains points
et elle assure des aliments d'une utilité indispensable à bord des navi
res , pendant les traversées maritimes, pour la nourriture des équipages
et des passagers , aussi bien que pour l'entretien des armées de cam
pagne et le ravitaillement des places fortes.
Après avoir formulé les principes sur lesquels reposent les procédés
de conservation des substances alimentaires , l'auteur étudie successi
vement ces divers procédés fondés : sur la dessiccation , sur l'action du
sel marin, sur divers antiseptiques , sur la destruction des germes par
la chaleur et le maintien à l'abri de l'air des produits ainsi stérilisés,
sur le froid, etc. L'ouvrage se termine par une étude très complète des
machines frigorifiques .
Bibliographie. 483

V. Chimie analytique des matières grasses . Méthodes d'essai et


d'analyse des huiles , suifs , graisses , glycérines , huiles tournan
tes, beurre , cires , résines , etc. Exemples d'analyses . Rapports ,
par M. FERDINAND Jean , chimiste-expert , directeur du laboratoire
de la Bourse du Commerce , 1 vol . in-8° de 630 pages , avec figures
intercalées dans le texte . Edmond Rousset et Cie. libraires- éditeurs ,
7, rue Rochechouart, Paris . Prix , 20 francs .
L'ouvrage que nous annonçons ici est dû à la plume d'un chimiste
éminent qui s'est acquis , depuis de longues années déjà , une réputation
hors de pair, dans l'analyse des matières grasses , et qui a contribué
pour une large part aux progrès accomplis dans cette partie difficile et
toute spéciale de la chimie analytique .
Dès 1872 , en effet , M. Ferdinand Jean publiait déjà , en collaboration
avec M. Dalican , les Méthodes chimiques servant à déterminer la
valeur commerciale des matières grasses, opuscule qui était resté jus
qu'ici le guide et le vade -mecum de tous les chimistes qui se sont
Occupés des corps gras .

L'ouvrage paru aujourd'hui marque un pas de plus dans le progrès


de la chimie des huiles et des graisses . La pratique journalière de l'au
teur au laboratoire l'a mis à même d'expérimenter les procédés nou
veaux et de les appliquer à la solution des questions qui intéressent la
savonnerie, la stéarinerie, le commerce des huiles ainsi que l'alimen
tation . Le savant chimiste s'est attaché à réunir dans son ouvrage
toutes les données pratiques concernant l'essai et l'analyse des huiles ,
graisses, suifs, beurres , glycérines , cires , résines , etc.
Longtemps l'analyse des huiles est restée pour ainsi dire dans le
domaine de l'empirisme. La détermination de la densité et certaines
réactions colorées , absolument incertaines , d'ailleurs , constituaient les
seuls moyens employés pour leur essai . Rompant avec cette routine,
M. Ferdinand Jean a substitué aux vieilles formules des données sûres
qui permettent de classer les corps gras , de déterminer leur composi
tion , d'établir nettement leurs propriétés typiques , de déceler les falsi
fications
, et, dans les cas les plus délicats , de se prononcer nettement

sur leur pureté ou leur impureté .


A côté de la densité et du degré thermique des corps gras, M. Fer
dinand Jean
introduit un élément nouveau , la déviation optique , ou
plutôt la réfraction déterminée à l'aide d'un appareil , l'oléo- réfracto
mètre
, qu'il a inventé de concert avec M. Amagat.

L'analyse
, lesoptique
points, de
au fusion,
moyen dede l'oléo-réfractomètre
solidification et le ,degré
la densité contrôlée par
thermi

que, constitue donc une méthode nouvelle rapide et rigoureuse permet


tant de reconnaitre l'impureté ou la pureté des matières grasses et à
l'aide de formules très simples , la proportion de leurs mélanges res
pectifs.
481 Bibliograghie.

L'ouvrage contient quinze chapitres :


Chapitre I. Généralités . Propriétés physiques .
II. Glycérides et acides gras .
III. Détermination des caractères chimiques des corps gras.
IV. Réactions colorées des huiles .
V. Huiles végétales .
VI. Graisses végétales .
VII. Huiles de poissons et d'animaux marins .
VIII. Huiles animales .
IX. Huiles tournantes .
X. Graisses industrielles .
XI. Glycérine .
XII. Graisses alimentaires .
XIII. Huiles de résine .
XIV . Cires .
XV. Exemples d'analyses diverses .
Cet ouvrage sera de la plus grande utilité, non seulement à tous les
chimistes publics mais aussi aux chimistes industriels qui ont à porter
leurs investigations sur les nombreux corps gras employés dans les
usines.

Dictionnaire de chimie industrielle contenant les applications de la


chimie , à l'industrie , à la métallurgie , à l'agriculture , à la phar
macie , à la pyrotechnie et aux arts et métiers , par A.-M. VILLON ,
ingénieur - chimiste, professeur de technologie chimique , rédacteur
en chef de la Revue de Chimie industrielle , avec la collaboration
d'un groupe d'ingénieurs et de chimistes. Bernard Tignol, éditeur,
53 bis, quai des Grands - Augustins, Paris . Prix de l'ouvrage pen
dant la publication , 75 francs , payable 15 francs par trimestre . La
publication terminée , le prix sera porté à 100 francs .
M. A. Villon, en entreprenant la publication de cet ouvrage consi
dérable et dont l'utilité n'est pas à démontrer, a voulu réunir et con
denser sous une forme facile à consulter, toutes les connaissances
actuelles sur la chimie industrielle , en la débarrassant le plus possible
des détails théoriques qui ne sont pas absolument indispensables à
l'intelligence des diverses opérations par lesquelles passent les matières.
mises en œuvre avant d'arriver au produit final . Cet ouvrage se distin
gue donc du dictionnaire de Würtz en ce que la théorie y occupe moins
de place, et que les procédés industriels de fabrication y sont décrits
plus longuement au point de vue de la technique industrielle . Il se dis
tingue de celui de Bouant , en ce qu'il est plus scientifique , plus indus
triel , moins descriptif, moins à l'usage des gens du monde , mais plus
à l'usage des personnes qui, de près ou de loin , s'occupent des indus
tries chimiques . Il a donc sa place marquée dans la bibliothèque de tout
chimiste et de tout industriel qui a toujours à manipuler ou à employer
Bibliographie. 485

plus ou moins de produits chimiques . A ce titre, nous le recomman


dons aux fabricants de sucre, distillateurs , brasseurs , féculiers , gluco
siers , etc., et à leurs chimistes .
Les trois premières livraisons sont parues en fascicules de 80 pages
chacun , format in-4º , sur deux colonnes . Le troisième fascicule s'arrète
à la fabrication de l'acide sulfurique .
Chaque produit industriel est décrit d'une façon claire et méthodi
que d'abord le nom du produit, ses synonymes , sa traduction en
quatre langues , russe, allemand , italien , espagnol ( pourquoi avoir omis
l'anglais ?)
sa formule chimique ; historique , fabrication , propriétés ,
usages et emplois . Quelquefois l'analyse ou le dosage sont indiqués.
L'ouvrage, illustré de nombreuses gravures , formera trois beaux
volumes d'environ 3.000 pages .

VII. Méthodes de travail pour les laboratoires de Chimie organique ,


par le Dr LASSAR COHN , professeur de chimie à l'Université de
Koenigsberg, traduit de l'Allemand , par E. ACKERMANN , ingénieur
civil des Mines , librairie polytechnique , Baudry et Cie , éditeurs ,
15 , rue des Saints-Pères , Paris . 1 vol . in- 12 , élégamment relié , de
360 pages , avec figures dans le texte . Prix : 7 fr . 50 .
Tandis qu'il est facile de trouver , même dans de petits manuels ,
les indications et les préceptes nécessaires pour les travaux pratiques
de chimie minérale, d'autant plus que ces opérations sont, pour la plu
part , assez simples, on voit au contraire que, dans la plupart des traitės
de chimie organique, le côté pratique a été traité très sommairement ;
c'est même au point que le débutant arrive à croire que l'exécution
pratique des transformations indiquées dans les équations les plus
compliquées ne présente , dans la plupart des cas, aucune difficulté , et
que le rendement pratique correspond au rendement théorique .
En théorie il peut à peine y avoir quelque chose de plus simple que
la préparation des éthers (un acide et un alcool produisant un éther
avec élimination d'eau ) ; toutefois celui qui a eu à en préparer, celui
qui opère des transformations dans le laboratoire , trouve très rapide
ment qu'il n'est possible d'avoir un bon rendement qu'en se mainte
nant dans des conditions bien précises .
réactions
Dans cet ouvrage, l'auteur expose les principes généraux pour les
, telles que la sublimation , la nitration , la réduction , la sul
fonation des
corps de nature quelconque , sans tenir compte des subs

surmonter
tances employées . Il montre, des exemples
par spéciaux , comment il
l'on arrive
à les difficultés des cas . Naturelleme nt a été fait
un choix dans le nombre des procédés , et ceux- ci sont pour la plupart
empruntés
à la pratique des laboratoires allemands .

donner
Voici nomenclature des principaux
laidée chapitres ; elle suffira à
une de l'importance de cet ouvrage qui à sa place marquée
dans tous les laboratoires .
486 Bibliographie.

Épuisement . - Bain-marie. -- Distillation . Tubes scellés. ――――――


Décoloration. - Filtration . ―― Cristallisation . - Détermination des
poids moléculaires . Détermination des points de fusion . — Sublima
tion . Dessiccation des corps solides et liquides. - Bromuration . -
Chloruration . Ioduration . - Fluoration . - Condensation. - Pré
paration des sels . - Préparation des éthers . - Fusion à la potasse ou
à la soude caustique . - Nitration . - Oxydation . - Réduction . ― Sul
fonation. -- Saponification . - Analyse élémentaire .

VII . Encyclopédie scientifique des Aides-Mémoires , publiée sous


la direction de M. Leauté, membre de l'Institut.

La Bière , par L. LINDET , docteur és- science , professseur de technologie


agricole à l'Institut national agronomique, 1 vol . petit in- 8°, de
200 pages . Prix : 2 fr . 50 , librairie Gauthier- Villars et fils , 55,
quai des Grands-Augustins , Paris .

L'Encyclopédie scientifique des Aides -Mémoires qui se distingue


par son caractère pratique , embrasse le domaine entier des sciences
appliquées, depuis la mécanique , l'électricité , l'art de l'ingénieur , la
physique et la chimie industrielle , etc. , jusqu'à l'agronomie , la biologie,
la médecine , la chirurgie et l'hygiène , et comprendra environ 300
volumes petit in-8.
Chacun d'eux , signé d'un nom autorisé , donne, sous une forme
condensée l'état précis de la science sur la question traitée et toutes
les indications pratiques qui s'y rapportent .
La publication est divisée en deux sections : Section de l'ingénieur,
section du biologiste, qui paraissent simultanément depuis février 1892
et se continuent avec régularité de mois en mois.
Les ouvrages qui constitueront ces deux séries permettront à l'in
génieur , au constructeur, à l'industriel , d'établir un projet sans re
prendre la théorie : au chimiste , au médecin , à l'hygiéniste , d'appli
quer la technique d'une préparation , d'un mode d'examen ou d'un pro
cédé sans avoir à lire tout ce qui a été écrit sur le sujet . Chaque
volume se termine par une bibliographie méthodique permettant au
lecteur de pousser plus loin et d'aller aux sources.
La Bière, due à la plume de notre excellent et savant collègue,
M. Lindet , est sans contredit un des meilleurs ouvrages parus de cette
encyclopédie remarquable . Le jeune et éminent professeur décrit avec
une science profonde tous les procédés de fabrication usitės en France,
toutes les opérations auxquelles donne lieu le brassage et étudie toutes
les matières qui entrent dans la composition de la saine boisson dont la
consommation augmente en France d'année en année , et dont la fabri
cation a fait chez nous , dans ces derniers temps , de réels progrès .
L'ouvrage est divisé en deux parties : partie théorique , partie pra
tique .
Bibliographie. 487

La partie théorique comprend les chapitres suivants : Définition de


- Législation . - Statistique . --- L'orge et le malt . — La sac
na la bière.
charification . - Le houblon. La fermentation alcoolique . ― Les
1

levures. - Les produits de la fermentation. La Bière . ― La drèche


et les touraillons.
La

La deuxième partie comprend : la fabrication du malt , le brassage,


procédés divers . - Le refroidissement du moùt . - La fermentation
du mout. - Soins apportés à la bière en vue de sa conservation et de
son débit. ― Dessiccation de la drèche .
Cet ouvrage est le manuel obligatoire de tout brasseur . Il deviendra
classique aux Ecoles des industries agricoles de Douai qui vont être
créées prochainement .

IX. Les résidus industriels dans l'alimentation du bétail , par


Ch . CORNEVIN, professeur à l'École vétérinaire de Lyon , librairie de
Firmin Didot et Cie, 56, rue Jacob, Paris . 1 vol . de 550 pages .
Prix : 6 fr.

Cet ouvrage qui fait partie de la Bibliothèque de l'Enseignement


agricole , publiée sous la direction de M. Müntz, professeur à l'Institut
national agronomique , sera accueilli avec grande faveur, par le monde
agricole en général et surtout par les éleveurs et les fermiers , aujour
d'hui surtout où les récoltes fourragères devenant rares , l'alimentation
D

Ites du bétail recourt de plus en plus aux résidus laissés par l'industrie .
Ces résidus sont les uns, de provenance étrangère , les autres de pro
venance indigène .
Le nombre et la nature des premiers augmentent chaque année
et il est utile de les faire connaître, d'en déterminer la valeur et de
rechercher leur action sur l'économie animale . La plupart des derniers
LV
sont connus depuis longtemps, il est vrai ; mais M. Cornevin , trouve
A le moyen de leur consacrer bien des pages du plus haut intérêt et de
s'appesantir sur les trois points suivants qui préoccupent vivement la
pratique :
1º Moyen de conservation de ces aliments ;
2º Accidents qui se montrent quand la conservation a été défec
tueuse ;
3° Falsifications dont ils sont l'objet.
Parmi ces procédés de conservation , il en est un , la dessiccation ,
qui met l'aliment dans un état physique particulier. Il lui communique
une avidité pour l'eau dont il faut se préoccuper parce-qu'elle ne serait
pas sans danger lors de la consommation , si l'on ne restait dans les
limites imposées par la conformation mème de l'appareil digestif. Ces
limites ont été soigneusement recherchées .
Un chapitre spécial a été consacré à la maladie de la pulpe.
483 Bibliographie.

Les falsifications dont sont l'objet plusieurs résidus industriels sont


étudiées avec soin et l'auteur a généralement recours à l'examen
micrographique .
L'ouvrage de M. Ch . Cornevin est divisé en deux parties . La pre
mière traite des résidus industriels d'origine végétale . Elle comprend
cinq chapitres, dont voici les titres : I. Pulpes. - Origine et compo
-
sition chimique des pulpes de sucrerie , de distillerie, de féculerie . —
La conservation , le mode d'emploi et les accidents occasionnés , chez le
bétail, par les pulpes altérées ou données exclusivement et avec exagé
ration, font l'objet de renseignements fort instructifs pour les cultiva
teurs .
Le chapitre II est consacré aux dréches , résidus de brasserie,
d'amidonnerie , de glucoserie, de distillerie de grains . Mèmes rensei
gnements que dans le chapitre précédent sur l'emploi et sur les acci
dents à éviter ou à combattre .
Chapitre III . Mėlasses , marcs , lies de boissons alcooliques , coques
de cacao .
Le chapitre IV est des plus intéressants : il comprend l'étude de tous
les tourteaux indigènes et exotiques dont l'usage donne , dans l'alimen
tation , de si bons résultats pour l'engraissement et pour la production
du lait.
Dans le chapitre V, M. Cornevin étudie les résidus de la meunerie,
de la boulangerie et de la fabrication des pâtes alimentaires .
La deuxième partie de l'ouvrage , divisée en quatre chapitres , com
prend la description des résidus industriels d'origine animale : résidus
fournis par l'industrie laitière ; déchets de boucherie, de triperie , d'é
quarrissage , de tannerie , de fontes du suif et de cuisine ; résidus de
l'industrie des extraits de viande et des conserves alimentaires. Le
sang et la viande peuvent, on ne le sait pas assez , être introduits avec
avantage dans l'alimentation des herbivores : le chapitre consacré à
cette utilisation de date récente mérite une mention spéciale .
A titre d'indications générales et, tout en laissant le soin à chaque
éleveur de calculer les rations de ses animaux , M. Cornevin a donné
d'assez nombreux exemples de mélanges alimentaires préparés avec
chacune des classes de résidus étudiées par lui . Ces exemples de ra
tions sont tirés, soit de la pratique de l'auteur à la ferme de l'Ecole de
Lyon , soit de celle de quelques praticiens émérites avec lesquels il est
de longue date en relation .
Le traité Des résidus industriels dans l'alimentation du bétail est
donc appelé à rendre de très grands services aux cultivateurs ; sa lec
ture sera particulièrement utile à ces derniers , dans une année comme
celle-ci où le manque de fourrages naturels obligerait bien des éleveurs
à sacrifier prématurément une partie de leur bétail , s'ils ne se déci
daient à recourir aux aliments complémentaires que les déchets indus
Bibliographie. 489

triels leur offrent en abondance. Nous pensons donc pouvoir, sans


13 crainte de nous tromper, prédire à ce nouveau volume de la Biblio
thèque de l'enseignement agricole le succès mérité qu'ont rencontré
re jusqu'ici les premières parties de l'excellente publication dirigée par
M. Ach . Müntz .

X. Le Régime des eaux à Lille . Etude sur l'hygiène et l'as


sainissement des villes , par Ange DESCAMPS . ―――― Imprimerie
Danel, à Lille , 1 vol . , broché de 140 pages .

Cette très intéressante étude , publiée comme supplément au Bulle


tin de la Société industrielle du Nord de la France, sera consultée
avec fruit par tous ceux qui s'occupent de l'hygiène et de l'assainisse
ment des villes . Elle est écrite d'un style clair, élégant et concis .
Plusieurs cartes et plans servent à l'intelligence du texte .
L'auteur après avoir fait ressortir l'importance capitale de l'eau
pour les usages privés, domestiques et industriels , après avoir fait une
excursion rapide dans l'histoire pour montrer ce qu'ont fait les diffė
rents peuples à différentes époques pour la fourniture aux villes de
S
l'eau potable et pour l'écoulement des eaux nuisibles , après avoir
indiqué la quantité et la qualité des eaux nécessaires aux usages des
villes , aborde d'abord l'hydrographie de la ville de Lille, puis celle du
département du Nord . Tout en rendant hommage aux travaux de
l'édilité lilloise , il constate qu'il reste encore beaucoup à faire surtout
ra

dans les quartiers excentriques de l'ancienne capitale de la Flandre ,


pour procurer à ses habitants la quantité d'eau potable de bonne qualité
kam

dont ils ont besoin . Il cite de nombreux exemples de distribution.


tAo
2

d'eaux des principales villes de France , ainsi que des villes de Londres,
Vienne et Verviers . Enfin, il termine par une étude sur l'assainisse
ment des villes , l'évacuation des eaux nuisibles , les égouts et l'épura
tion des eaux d'égouts .
Deux chapitres intéresseront surtout nos collègues de l'Association ,
ce sont ceux relatifs à l'analyse des eaux et à l'épuration des eaux
d'égouts .

XI . Rapports sur les champs d'expériences et de démonstration


d'Eure- et-Loir en 1890-1891 , publiés sous la direction de C.-V.
GAROLA, professeur départemental d'agriculture . - Chartres ,

imprimerie Durand.

Notre distingué collègue , M. Garola , ingénieur agronome , directeur


de la station agronomique de Chartres et professeur départemental
d'agriculture, publie , dans cette brochure de 160 pages , une série de
rapports fort intéressants sur les champs d'expériences et de démons
trations qu'il a entrepris dans le département d'Eure- et-Loir. Nous
regrettons de ne pouvoir les analyser en détail ; la place nous manque ;
490 Bibliographie .

mais nous en recommandons la lecture à tous les agriculteurs , leur


affirmant qu'ils en tireront grand profit.
Ces rapports sont au nombre de douze . Nous signalerons les quatre
suivants :

1° Action réciproque des engrais phosphates et de la terre arable.


- Une conclusion importante de cette étude est que les phosphates
naturels sont attaqués par la terre , mais très lentement, tandis que les
scories le sont avec une très grande intensité ; dès lors celles - ci ont
une influence bien plus sensible sur l'augmentatien des rendements .
2º Recherches expérimentales sur l'assimilabilité relative et la
durée de l'action des engrais phosphates. - Six années d'expériences.
M. Garola formule ainsi les conclusions de cette étude .
Dans les terres formées par le limon quaternaire, l'argile à silex,
l'argile plastique ou les sables du Perche les superphosphates et les
scories sont, en général , les engrais les plus économiques . Leur effi
cacité , à égalité d'acide phosphorique , est de trois à quatre fois plus
grande que celle des phosphates .
Toutefois , quand par hasard ces sols sont très fortement enrichis
de matières organiques , les phosphates ont une action presque égale ,
quoiqu'un peu inférieure , à celle des superphosphates .
Les scories de déphosphoration sont aussi favorables que les super
phosphates minéraux .
La durée des engrais phosphatės, même solubles à l'eau , employés
à haute dose, est de plusieurs années : leur effet économique est loin.
d'être épuisé par la première récolte, de sorte que, pour le juger, il
convient de considérer toutes les plantes de la rotation .
3º Champs d'expériences de Cloches. - Sixième année d'expé
riences sur les engrais .

4º Champs d'expériences d'Archevilliers . - Culture comparée des


pommes de terre . On a essayé les variétés suivantes : Richter's Impe
rator, Chardon , Saucisse, et une variété qui avait été achetée pour de
l'Imperator, mais qui n'en était pas .
Les pommes de terre ont été plantées à soixante centimètres en
tous sens.
Les rendements ont été les suivants , par hectare :

Richter's Imperator .. 40.650 avec richesse en fécule % 21.87


Chardon . 25.650 16.40
Saucisse , 21.600 17.20
Pseudo R. Imperator • 27.530 17.89

En combinant le rendement en poids et la composition chimique on


obtient les rendements par hectare, en fécule , matières azotées et
matière sèche, rapportés dans le tableau ci - dessous :
Bibliographie. 491

Ra Rendement à l'hectare.
Matière sèche. Fécule. Albumine.

atre Richter's Imperator . 11k889 8k036 Ok 891


Pseudo Imperator. . 7 160 4 927 0 581
Chardon . 5 812 4 206 0 520
Saucisse . 5400 3 715 0 406

24
La supériorité de la Richter's Imperator éclate irrésistiblement.
Elle dose 4.000 kilog . de fécule de plus que les autres , à l'hectare .
M. Garola prèche la vente des pommes de terre à la richesse , et nous
l'approuvons hautement.

XII. Guide pratique de l'amateur électricien peur la construction


de tous les appareils électriques , par E. Keignart. - 2º édition
revue et augmentée . Librairie centrale des sciences , J. Michelet,
éditeur, 25, quai des Grand-Augustins , Paris . 1 vol . de 350 pages .
Prix : 3 fr .

Nous avons déjà rendu compte dans cette Revue (nº de janvier 1890),
de la 1 édition de cet ouvrage auquel nous avions prédit le succès .
Nous sommes heureux de constater que nous ne nous sommes pas
trompé, puisque cette première édition a été rapidement épuisée et
remplacée par une nouvelle , considérablement augmentée .
Ta Dans cet ouvrage, M. Keignart a voulu faire aimer l'électricité, vul
gariser ses applications et permettre à l'amateur de construire lui
même les appareils dont il besoin pour se livrer à ses passe- temps
favoris électrolyse , lumière, signaux , sonnerie, téléphonie, télégra
phie.
Nous souhaitons à cette seconde édition tout le succès qu'elle mé
rite, c'est-à - dire le succès de sa devancière .

XIII . L'Électricité à la portée des gens du monde , par PAUL VIBERT.


――――― Libraire Centrale des Sciences , J. Michelet , éditeur, 25 , quai

des Grands-Augustins, Paris . 1 vol . de 260 pages . Prix


Ce livre, comme le précédent, est aussi une œuvre de vulgarisa
tion , mais il ne vise pas au mème but. Tandis que le premier s'adresse
aux personnes qui veulent faire en petit de l'électricité pratique,
s'adonner à des recherches ou à des expériences utiles ou simplement
récréatives , celui - ci a pour but d'initier les gens du monde aux arcanes
et aux merveilles de l'électricité , de leur expliquer, de leur faire com
prendre les mystères , les beautés et les applications de cette science
née d'hier, qui a déjà rendu de si grands services au progrès et qui est
appelée à en rendre de plus grands encore, car nul ne sait où s'ar
rètera son essor.
492 Bibliographie.

L'ouvrage comprend un grand nombre de chapitres, dont les prin


cipaux sont Lampes à arc . Lampes à incandescence. Piles . Traction
électrique. Production de l'électricité . Echophone et Phonographe.
Galvanoplastie . Cables sous -marins . Sonneries électriques . Applica
tion de l'électricité à la médecine . La lumière électrique à la maison .
La cuisine à l'électricité, etc., etc.

XIV . Carnet du Photographe amateur , par CHARLES JACOB .


Librairie Centrale des Sciences , J. Michelet, éditeur, 25 , quai des
Grands-Augustins , Paris. 1 vol . élégamment cartonné . Prix :
1 fr. 25.

Aujourd'hui que tout le monde fait de la photographie, comme on


fait du cyclisme , ce carnet de poche vient à son heure . L'amateur
pourra y cataloguer tous ses instantanés avec toutes les indications
nécessaires glaces employées , objectif, diaphragme , heure , lumière
et orientation , formules de développement , etc.
li y trouvera en outre , un choix considérable de formules pour dé
veloppement des clichés , révélateurs , fixateurs , virages , renforçateurs ,
faiblisseurs, vernissage , dépolissage , sensibilisation des papiers , tirage,
papiers divers , chambres, objectifs , glaces , etc.
F. D.

Exposition Universelle de Chicago .

Nous rappelons à tous les membres de l'Association qui désirent


prendre part à l'Exposition universelle de chicago , qui ouvrira le
1er Mai 1893 , de vouloir bien adresser sans retard leur adhésion à M. le
Secrétaire général , 37 , rue de Dunkerque , Paris.

200
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

N° 7. - Tome X. Janvier 1893.


Procés-verbal de la séance du 5 décembre 1892 , p . 493. De la précipitation
des sucres réducteurs par la baryte , par M. J. du Beaufret, p . 500 .
1. Sucrerie de betteraves. ―― Essais sur l'emploi du bisulfite de chaux en
sucrerie , par L. Lachaux , p . 501. - Des transformations du glucose et de la
lévulose en présence des alcalis , par M. L. Beaudet, p . 509. ― Assemblée
annuelle de la section sucrière de la Société industrielle de Varsovie , p. 512.
- Influence de la température sur la coloration et les pertes en sucre des
sirops à l'évaporation , par M. J. Weisberg, p. 518. - L'analyse de la bette
rave par la méthode aqueuse , par M. H. Pellet, p. 519. Epuration des jus
par la poudre de chaux hydratée, par M. H. Pellet , p . 523. Réponse de
M. Mittelmann, à l'article précédent de M. Pellet, p. 525. - Particularités
de la fabrication du sucre pendant la campagne 1892-93 , par M. A. Quenes
son , p . 526 .
II. Sucrerie de cannes . --- Le contrôle chimique dans les sucreries de cannes,
par M. Crawley, p . 528 .. Progrès à réaliser dans les sucreries de cannes
par la filtration méthodique des jus et des sirops , par M. J. Bouvier, p. 531 .
III. Distillerie . ――――――――― Procédé pratique d'utilisation des boues de cuves de distil
lerie , par M. F. Lefebvre, p . 534 .
IV . Chimie analytique . - Dosage de la potasse par réduction du chloroplati
nate de potasse au moyen du zinc ou autres métaux, et application de cette
réaction au dosage gravimétrique du sucre interverti , par M. L. Ehrmann ,
p. 536 .
V. Agriculture. Expériences diverses sur le développement et la composition
de la pomme de terre, par M. A. Pagnoul , p , 539 .
Séance du 9 janvier 1893 , p . 548 .

PROCÈS -VERBAL DE LA SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1892 .

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 5 novembre , à deux


heures et demie de l'après-midi , sous la présidence de M. Durin,
président .
Assistaient en outre à la réunion, MM . Ch . Gallois, ancien prési
dent ; A. Vivien , vice- président ; H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont,
secrétaire général ; Blin, J. Delavierre, A. Dubaële, Éclancher, Feltz ,
P. Horsin- Déon , Nugues , Sidersky, membres du Conseil ; du Beaufret ,
Buat, Fernand Delavierre, Lalo , Lévy, Lussigny, membres de l'Asso
ciation .
S'excusent de ne pouvoir assister à la séance : MM. Beaudet,
Lindet, L'Hôte et Robert .
Le procès - verbal de la dernière séance est adopté .

Présentation de nouveaux membres .

Sont présentés et admis corame membres de l'Association :


MM . Silveryser François , chimiste à Waremmes (Belgique) , pré
senté par MM . Félix Rigaux et Ch. Gallois .
Hugueny Léon , ancien élève de l'École de physique et de chi
mie , 20, rue du Midi , à Vincennes ( Seine) , présenté par MM.
Bénédic et Thoraillier .
Laforge, contre maître de la distillerie de MM. Flisseau , à
Méru (Oise) , présenté par MM . Gallois et Dupont.
494 Procès-verbal.

MM . Fricourt, contre-maitre de la sucrerie de Faucouzy (Aisne) ,


présenté par MM . Gallois et Dupont.
Hébert Paul, fabricant de sucre à Trostianetz , ( Podolie ) Russie ,
présenté par MM. Adolphe Lefranc et Louis Lefranc .
Bernard Georges , chimiste à la sucrerie de Coulommiers
(Seine - et - Marne ) , présenté par MM . Edwards et F. Blin
Perrier 0. , Ingénieur des Arts et Manufactures , 30 , quai
de Béthune , Paris . présenté par MM . Manoury et Dupont .
Giesbers Eugène , chimiste à la sucrerie centrale Santa- Lucia ,
Gibara, Ile de Cuba , présenté par MM . Tardieu et Dupont.
Décléty , ingénieur des ateliers de constructions mécaniques de
E. Wauquier et fils , 69 , rue de Wazemmes , à Lille (Nord) ,
présenté par MM . Ch. Gallois et Lachaume .
Roussel J. V. assistant in the Audubon Pugar School , Audubon
Park . Nouvelle- Orléans (La) . Etats -Unis d'Amérique , présenté
par MM. Crawley et Horton.
Labruyère Henri , ingénienr des Arts et Manufactures , sucrerie
de Saint- Gilles à Roye ( Somme), présenté par MM. Ch.
Nyssen et F. Dupont .
Mandron Ernest, ingénieur- chimiste central Santa-Rosa , près
Ranchuelo (Cuba) , présenté par MM . Ch . Nyssen et F. Dupont
Vallet Alph . ingénieur- chimiste central San Lino , près Rodas ,
* Cienfuegos (Cuba) , présenté par MM . Ch . Nyssen et F. Dupont .

Changement d'adresse .
M. Ch . Nyssen , ingénieur-chimiste central San Lino , près
Rodas , Cienfuegos (Cuba) ..
École de sucrerie.
M. le Président donne quelques renseignements sur l'École de
sucrerie qui doit être installée à Douai . Il est probable, dit- il, que les
chefs de travaux seront laissés au choix des professeurs ; mais cela
n'empêche pas les candidats à ces postes d'adresser leurs demandes au
ministère, car il est probable que les professeurs feront leur choix dans
la liste qui leur sera soumise .
Le Conseil émet le voeu que les professeurs soient nommés le
plus tôt possible , pour qu'ils puissent donner leur avis sur l'installation
et l'aménagement général de l'École .

Nouvelles de la fabrication du sucre.


M. le Président donne communication d'un travail de M.
Beaudet sur la Transformation du glucose et du lévulose en présence
des alcalis . Cette étude est reproduite plus loin.
Il résulte des essais de M. Beaudet que ni le glucose ni le lévulose
ne sont précipités par la baryte soit à froid soit à chaud , et qu'à chaud
ils sont détruits .
Procès-verbal. 495

M. Dupont fait remarquer que ces faits sont contraires aux asser

tions de MM. Manoury et du Beaufret . Toutefois , dit- il , M. Beaudet


semble avoir opéré séparément sur du glucose ou dextrose du com
merce , c'est -à-dire provenant de la saccharification de l'amidon par les
acides , et quant à la lévulose , il ne nous dit pas non plus la prove
nance. Or, il peut bien se faire que ces deux sucres pris isolément
ne soient précipités par la baryte ni à froid ni à chaud , et quelles
sucres réducteurs contenus dans les jus de betteraves ou de cannes le
soient au contraire , car jusqu'ici on est très peu renseigné sur la com
position exacte et les propriétés de ces sucres réducteurs qui peuvent
bien ne pas être identiques au glucose et au lévulose et n'en être que
des isomères . C'est donc sur des produits de sucrerie contenant des
sucres réducteurs qu'il serait intéressant de faire des essais .
MM. Vivien et Nugues ne croient pas à la précipitation des
sucres réducteurs par la baryte .
M. Dupont dit qu'il ne préjuge pas non plus la question , puisqu'il
n'a pas fait d'essais .
M. le Président dit que la question est peut- être plus compliquée
qu'elle ne le paraît ; l'alcalinité de la solution peut jouer un rôle impor
tant sur la solubilité des glucosates ou lévulosates de baryte, car il
pourrait se faire que ces composés soient solubles dans une solution
très alcaline , et insolubles au contraire dans une solution peu alcaline .
M. Vivien. ――― Je vous demande la permission de vous communi
quer quelques renseignements sur les actualités de la fabrication .
-
1° Analyse des betteraves. M. Dupont a attiré l'attention des
fabricants de sucre et des chimistes sur la quantité considérable et
anormale de sucres réducteurs existant cette année dans les betteraves
et leur influence sur la production des sels de chaux . Les essais que
j'ai faits confirment pleinement les assertions de notre secrétaire général .
Voici un tableau montrant l'augmentation progressive des sucres
réducteurs dans la betterave, dont la proportion normale ne doit pas
dépasser 0,10 p. 100 .
1 2 3 4 5
Pour 100 kil , de betteraves :
Sucre . 12k.700 14k.450 14k.300 16 k.800 10k.850
Glucose 0 070 0 071 0 253 0 272 0 544
Jus :
Densité . 6° 5 703 7045 8° 55 6º 4
Pureté 84.45 85.46 84.05 86.42 72.98
Quotient salin . 21.24 25.91 23.34 28.68 10.41
―――
18 oct. 92 20 oct. 25 oct. 25 oct. 8 nov .

2° Procédé sodo- barytique . - Par 1000 kilog . de betteraves on a


mis 1 kilog. de sel de soude Solvay à la diffusion pour obtenir des jus
neutres . Dans le liquide extrait , chauffé à 85° , on a ajouté 1 kilog. de
baryte cristallisée par mètre cube de jus pesant de 4º8 à 5º.
496 Procès-verbal.

On a obtenu un coagulum représentant , à l'état sec , de 8 à 16 gram


mes par hectolitre de jus et contenant p. 100 kilog . secs de 20 à 28
p. 100 de sulfate de baryte, 15 à 20 p. 100 de baryte combinée aux
acides organiques et carboniques , 30 à 40 p . 100 de matières organi
ques et acides carboniques .
Le reste est constitué par de la chaux , du fer, de l'alumine , etc
Ce coagulum représente une élimination de matières organiques de
3 à 6 grammes par hectolitre de jus , qui en contient de 1500 à 1800
grammes, soit une élimination de 0,3 à 0,4 p . 100 .
Les jus obtenus par ce procédé n'ont pas à l'analyse plus de pureté
après la seconde carbonatation que ceux du travail ordinaire sans
soude ni baryte et ils ont un quotient salin plus faible .
Un kilog. de carbonate de soude , ajouté par 1000 kilog . de bette
raves , représente une augmentation de cendre comptée en sulfate de
soude et après déduction du dixième suivant l'usage , de 1 kilog. par
1000 kilog. Le quotient salin est abaissé par ce fait de 1º à 1º 1/2 .
En résumé , l'addition de soude aux diffuseurs ne s'explique pas
scientifiquement .
Les inventeurs du procédé conseillent l'addition du carbonate de
soude dans les diffuseurs , pour neutraliser l'acidité naturelle du jus.
Nous ne sommes pas partisan de cette manière d'opérer , l'épuisement
se faisant mieux et les jus étant plus purs en présence des acides.
Si le but du procédé est de constituer une alcalinité en soude , on
peut arriver au même résultat en mettant de la baryte dans les jus ou
les sirops .
J'ai souvent conseillé l'emploi ne la baryte à la seconde carbonata
tion on l'ajoute délayée dans un peu d'eau chaude , un peu avant la fin
de l'opération et avant qu'il n'y ait eu formation de bicarbonate de
chaux . La baryte décompose les sulfates préexistants dans la betterave
et met en liberté la potasse ou la soude qui , en présence du gaz carbo
nique , réagit sur les sels de chaux et les décompose .
C'est un moyen d'épurer et de donner une alcalinité fixe et naturelle
au jus, sans apporter de cendres .
Ce procédé me parait bien supérieur à celui du carbonate de soude.
ajouté en nature à la diffusion .
3° Diffusion . - J'ai fait faire cette année des lamelles très fines à
la diffusion en employant des couteaux à fine division (28 au décimètre)
et obtenu ainsi un épuisement parfait tout en ne dépassant pas 70° C ,
mais on employait à la diffusion de l'eau très chaude ayant de 50 à 55
à la sortie du condenseur barométrique ( système Dervaux et Vivien) .
L'addition d'eau sulfureuse sur l'eau et sur les lamelles , tombant
goutte à goutte dans la nochère du coupe - racine , m'a démontré encore
cette année que ce procédé avait beaucoup d'avenir. Il facilite l'épui
sement, donne des jus purs et empèche la formation des sels de chaux.
Dans plusieurs usines j'ai constaté cette année la fermentation
Procès-verbal 497

lacto-butyrique dans les diffuseurs . Le sucre est transformé : 1 ° en


acide lactique
C12H11011 + HO 2 C6H6O6
qui donne des lactates de chaux indécomposables par la carbonatation
et qu'on retrouve dans la masse cuite ;
2º En acide butyrique
C12H11011 + HO = C8H8O4 + 4CO² + 4 H
et dans ce dernier cas il y a dégagement de gaz inflammables sortant
des diffuseurs et de sels de chaux indestructibles aussi lors de la carbo
natation .

L'emploi de l'eau sulfureuse ou à son défaut de bisulfite de chaux ,


ajouté sur les lamelles dans le diffuseur en chargement , ou en tout
autre point, notamment sur le quatrième diffuseur avec les petites
eaux, arrête la fermentation lacto - butyrique ainsi que je l'ai constaté.
J'ai fait construire, chez M. Messian Lengrand, un appareil spécial
en vue de préparer l'eau sulfureuse nécessaire et qui permet en même
temps d'injecter l'anhydride sulfureux dans les jus ou dans les sirops .
Cet appareil dont voici un dessin , se compose d'un four puissant et d'un

usine épurateur ; le gaz aspiré par le vide d'une des pompes à air de
double
l'
traverse le jus ou le sirop dans une cuve spéciale , l'excès est
condensé dans de l'eau de chaux très faible ou même dans de l'eau
pure et sert à la diffusion .

J'ai conseillé l'emploi de l'eau sulfureuse dans plusieurs usines et


Calais
partout j'ai réussi et voici un extrait d'une lettre d'un fabricant du Pas
de- qui résume bien les faits :

Avec les betteraves ensilées , nous avions beaucoup de sels de


diffusion
chaux , dès que nous avons commencé à employer
, conforméme nt à vos indications, les jus l'eau
sont sulfureuse à la
devenus plus

disparu
purs et l'épuisement des cossettes meilleures . Les sels de chaux ont
presque entièrement. »

on remarque
Si on ouvre
la un diffuseurde
production présentant la fermentation
grosses bulles de gaz qui lacto - butyrique
viennent crever

à la surface en entraînant des paquets de cossettes . On se rend compte


que certaines bulles accumulées par place empêchent le contact du
fermentation
liquide , ce qui explique le défaut d'épuisement concomittant avec la
lacto - butyrique.

mettant
la En résumé, je crois devoir conseiller l'emploi de l'eautous
sur les lamelles . Son efficacité apparaît en
sulfureuse en
temps et

surtout quand
tenant les on travaille des betteraves atteintes de pourriture et con
ferments lactique et butyrique.

4º Évaporation. ――― J'ai eu à modifier plusieurs appareils d'évapo


conden
ra tion , se
etur pu ap
j'a, ipo
ur repl
teiq
niue r ce
sutt e ean né
treaîné n
systèm
moà l'é
tat vée
de rale
laire . ntisseur
r le cr en sicu

J'ai décrit ce système à notre dernier Congrès dans la séance du


12 juillet (Voir Bulletin, août 92, p. 117) , et l'ai appliqué à Vic- sur
Aisne , à Bapaume et à Chavenay.
498 Procès-verbal .

Dans l'une de ces usines j'ai pu recueillir le liquide entraîné à la


troisième caisse et voici quelques chiffres .
L'air environnant le ralentisseur- condenseur étant de 15° à 18º, le
vide à la troisième caisse étant de 20 à 21 pouces , et le sirop étant de
20 à 23º B dans l'appareil d'évaporation , on a recueilli par vingt- quatre
heures un volume de liquide sucré correspondant de 94 kil . 35 à
192 kil . 96 de sucre.
Dans ces expériences la plaque tubulaire supérieure a été maintenue
découverte et on ne voyait que par moments quelques gouttelettes
liquides sur les lunettes.
En maintenant le niveau du liquide au ras du bas de la première
lunette la quantité de sucre recueillie par 24 heures a varié de 151 à
221 kil . 9.
J'ai fait d'autres expériences avec une température environnante à
5º et la quantité de sucre récupérée n'a pas été plus grande , tandis que
le liquide de condensation était de 8 ou 10° Bau lieu d'être à 14 et 16° B
L'appareil sur lequel j'ai fait l'expérience était primitivement muni
d'un ralentisseur Hodeck et ne retenait rien . Il faut qu'il y ait conden
sation pour retenir les gouttelettes à l'état vésiculaire et je pense que
l'appareil que j'ai imaginé est appelé à rendre de grands services .
On devrait le monter entre chaque caisse d'évaporation , et ce mon
tage est décidé dès maintenant pour l'usine où les essais ci - dessus ont
été faits .
La même installation a été faite sur la cuite et la quantité de sucre
recueilli n'a pu être déterminé exactement , je ferai modifier le montage
Four l'année prochaine et je vous indiquerai les résultats que j'obtien
drai .
Les transformations faites aux appareils d'évaporation , ont porté
sur l'agrandissement des communications , la circulation rapide des
gaz d'une caisse dans l'autre la purge radicale des eaux de conden
sation , etc. , conformément aux principes que j'ai exposés lors du Con
grès sucrier de Saint-Quentin en mai 1882 , et en apportant à chaque
caisse d'évaporation les modifications nécessaires pour remédier aux
vices d'installation , et qui varient d'une usine à une autre .
Dans une usine où on travaillait l'année dernière 2.400 hectolitres
de jus à 3º2 et où on obtenait des sirops à 16° on a travaillé cette année
après avoir fait les modifications que j'ai conseillées, 3.100 hectolitres
de jus à 3°2 et fait du sirops à 19 et 20° B. L'année dernière on était
obligé d'employer de la vapeur directe en permanence , cette année on
n'en a pas usé .
L'appréciation du fabricant est qu'on pourrait faire 3.500 hectolitres
mais il n'a pu produire plus de 3.100 hectolitres de jus . Le triple - effet
de cette usine est très ancien et se compose de trois caisses égales con
Procès-verbal 499

M tenant chacune 485 tubes de 125 de haut , soit une surface de 90.452
X3271356, on a donc obtenu une évaporation de 12 hectol . 50 par
mètre carré en ajoutant 10 p. 100 pour tenir compte des eaux de lava
ges et cela en opérant sur des jus très faibles de densité, étant à peine
á 3 à l'entrée du triple effet. Il y a une grande différence d'évaporation
a
suivant la densité du jus , puisque pour avoir un hectolitre de sirop à
3º B il faut évaporer 7 hectolitres de jus à 3° contre 4,66 de jus à 4º5,
Ge
c'est-à-dire qu'on a 600 litres d'eau à évaporer dans le premier cas con
tre 366 litres dans le second . L'appareil ci- dessus pourrait donc con -
centrer à 20º B, 5.500 hectolitres de jus à 4º5 , ce qui correspond à un
travail de 20 hectolitres par mètre carré de surface de chauffe . Je ne
sache pas qu'un pareil résultat ait encore été atteint sans emploi de
vapeur directe .
M. le Président remercie M. Vivien de sa très intéressante com
munication
.

B M. Dupont fait connaitre, en l'absence de M. P. Horsin - Déon qui


en était chargé , un nouveau procédé dúà notre collègue M. Ehrmann,
11
de Maurice, pour le dosage de la potasse par la réduction du chloropla
tina te
au moyen du zinc et application de cette réaction au dosage
gravimétrique du sucre interverti .
Le Conseil remercie M. Ehrmann de sa très intéressante communi
cation qui est reproduite plus loin .
M. Dupont donne ensuite lecture d'une étude de notre collègue
M.
s Lachaux, intitulée Essais sur l'emploi du bisulfite de chaux en
ucreri
e.
Cette
très conscie q
ncieuse étude ui peut rendre de grands services
aux
fa can ulsl de sucre , est reproduite in extenso dans le présent
numérbrid
o u Bt etin .
Commiss
ion chargé d'exam
e iner les Mémoires présentés aux
Concours de l'Association .
Son D
t nomm
Gallo ės our faire partie de cette commission MM . urin ,
p
is , Viv
ien , Tardieu , Blin , Éclancher , Feltz , Lindet , J. Delavierre
Dupon
et F. t.

Exposition universelle de Chicago .

Après discussion , il est décidé que M. le Secrétaire général enverra


à tous les membres de l'Association une circulaire pour les engager à
prendre
part à l'Exposition universelle de Chicago qui ouvrira le
1er mai 1893 .

(Cette circulaire a été encartée dans le numéro de décembre du


Bulletin de l'Association .

La séance est levée à cinq heures .


Le Secrétaire général F. DUPONT.
500 Procès-verbal.

DE LA PRÉCIPITATION DES SUCRES RÉDUCTEURS PAR LA BARYTE

par M. J. DU BEAUFRET .

M. du Beaufret qui n'a assisté qu'à la fin de la séance du 5 décembre


nous a remis la note suivante , en réponse aux communications de MM . Vivien
et Beaudet .

Parmi les communications faites à cette sés ce , deux ont spécia


lement appelé mon attention ; celle de M. Vivien sur le procédé sodo
barytique et celle de M. Beaudet sur le glucose en sucrerie .
Ces deux questions ont déjà été traitées dans nos précédentes
réunions et je viens ajouter quelques mots de réponse pour rétablir les
faits et préciser les réactions signalées .
Je ne m'attacherai pas à citer des expériences de laboratoire , mais
bien un travail industriel.
La sucraterie a été la grande école d'études des réactions de la
baryte sur les sucres réducteurs et les matières organiques .
Pendant plusieurs années consécutives j'ai constaté les faits sui
vants :

1º Le glucose est partiellement détruit et partiellement précipité


par la baryte ;
2º La baryte forme avec certains acides organiques des composés
solubles et avec d'autres des composés insolubles .
En effet chaque fois que nous traitions par la baryte des mélasses
glucosées , nous retrouvions dans nos masses cuites de 1er jet des
quantités notables de glucose ; une partie seulement passait dans les
eaux mères de sucratation .
D'autre part , ces mêmes masses cuites renfermaient une proportion
de matières organiques qui assimilaient nos produits à ceux de la
sucrerie et nous obligeaient à faire des cristallisations successives.
Enfin les mélasses résiduaires de notre travail étaient impropres à
une nouvelle sucratation , la baryte continuant à former des précipités
insolubles avec les matières organiques de ces mélasses , ce qui
abaissait tellement le coefficient de pureté que les sirops obtenus ne
présentaient plus que la composition des 2° jets .
D'où nous avons conclu forcément qu'une partie du glucose est pré
cipitée , car nous la retrouvons dans nos masses cuites et que les ma
tières organiques suivent le mème chemin , puisqu'en sucraterie nous
avons une production de mélasse comme en sucrerie .
J'ai préconisé l'addition du carbonate de soude à la diffusion avec
les betteraves altérées afin d'enrayer l'acidité anormale et la produc
tion de glucose que le chauffage fait accroître rapidement, comme le
signalait M. Dupont et comme je l'ai constaté moi-même. Cette dose
Sucrerie de betteraves. 501

de carbonate de soude n'a jamais dépassé 300 grammes par 1.000 kilog.
de betteraves , elle reste sans influence aucune sur le coefficient salin ;
l'acide qui se combine à la soude , se serait combiné à la chaux et en
plus grandes proportions attendu que sans l'addition du carbonate de
soude , l'acidité eut été plus grande .
Dans aucun cas je n'ai été obligé d'employer 1 kilog. de carbonate
de soude par 1.000 kilog . de betteraves .
Je
ne puis cependant pas terminer sans déclarer que toutes
les usines qui font usage du carbonate de soude et de la baryte disent
s'en bien trouver , au point que les sucreries qui traitaient 200 tonnes
par jour l'année d'avant, sont arrivées, avec le même matériel, à passer
260 tonnes cette campagne .

9 I. ― SUCRERIE DE BETTERAVES

ESSAIS SUR L'EMPLOI DU BISULFITE DE CHAUX EN SUCRERIE

Par L. LACHAUX .

L'emploi de l'acide sulfureux tendant à se généraliser de jour en


jour
,
sous forme
nous avons de notre côté étudié son action, et principalement
de bisulfite de chaux .

L'introduction du bisulfite de chaux en sucrerie pour l'épuration des


jus et sirops n'est pas nouvelle . Cependant, nous ferons remarquer que
son
son emploi a toujours été effectué dans de mauvaises conditions ; de là
abandon, comme ne donnant aucun avantage précieux .
de En 1884 , époque de la suppression du noir, on employait le bisulfite
chaux
sur les jus de deuxième carbonatation et les sirops , sans en
décoloration
retirer aucun résultat appréciable, si ce n'est toutefois une légère
.
On doit considérer le bisulfite de chaux comme une dissolution de
sulfite
conqueneutre dans un excès d'acide sulfureux ; si , par une base quel
on vient à saturer celui-ci , le sulfite neutre de chaux se préci

pite
C'est, en même temps il y a formation d'un sulfite de l'une de ces bases .
donc ce qui se produit dans un jus tenant de la chaux en disso

lution ; il y a destruction de l'action utile de l'acide sulfureux libre et


précipitation de sulfite neutre de chaux presque insoluble .
Il en est de même dans le traitement des sirops . Quoique ne contenant
pas de chaux libre , ils sont cependant alcalins par suite de la potasse et
de la soude . Ces deux bases ou leurs carbonates , deviennent à l'état de
‫ז וי יז‬

502 Sucrerie de betteraves .

sulfites solubles en donnant du sulfite de chaux qui se précipite .


(Procédé Labarre et Fontaine).
D'après ce raisonnement, on conçoit, que l'emploi du bisulfite de
chaux sur les jus et sirops ne peut avoir qu'une action très faible,
même nuisible, ainsi que l'a démontré M. Battut. (Bulletin de l'Asso
ciation des Chimistes, septembre 1890) .
On pourrait s'étendre davantage sur ce sujet, et faire observer que
dans le traitement des jus et sirops par un courant gazeux d'acide sulfu
reux , celui-ci agit d'autant plus que l'on se rapproche de la neutralité et
même de l'acidité. (MM . Aulard , Pellet) .
Il est facile de le démontrer par un essai de laboratoire , en faisant
barbotter un courant de SO2 dans un jus de première carbonatation ;
on remarque à un certain moment que l'action décolorante de l'acide
sulfureux est presque instantanée et que ce moment est très près de la
neutralité du liquide . De là , les soins nécessaires à apporter aux satu
rations des jus et sirops à l'acide sulfureux , si l'on veut en obtenir tout
'effet utile .
De ces observations , il ressort , que l'action du bisulfite de chaux
est à peu près nulle dans un jus alcalin , que pour en obtenir un résul
tat, il faut le faire agir dans un milieu neutre ou légèrement acide .
Nous rappelons que le bisulfite de chaux était employé du temps
des presses hydrauliques dans le but de faciliter la pression et de blan
chir la pulpe . Il ne pouvait avoir en même temps qu'une action épu
rante très faible sur les jus , ceux - ci se trouvant généralement à basse
température et chaulés immédiatement.
Afin d'obtenir en sucrerie tout l'effet utile du bisulfite de chaux , on
doit l'employer à la diffusion . Ce procédé proposé par M. Vivien en
1880 ne s'est pas généralisé , probablement par le manque de méthode
dans l'emploi de ce produit .
En effet, il ne suffit pas d'ajouter dans un diffuseur une quantité
quelconque de bisulfite , continuer la diffusion , puis en tirer des conclu
sions plus ou moins erronées .
Nous démontrerons ultérieurement que l'emploi du bisulfite de
chaux tel que nous allons l'indiquer, ne donne pas lieu à la formation
de sucre interverti, et qu'il n'y a aucun danger à transformer les sucre
ries en fabriques de glucoses .
Le bisulfite de chaux livré par le commerce ne doit pas être intro
duit simplement au fond du diffuseur . On comprend facilement, que le
jus chaud servant au meichage, entrant par le bas du diffuseur , ren
contre un milieu très acide , par conséquent susceptible d'inversion ;
qu'en outre , les cossettes de la partie supérieure du diffuseur ne doi
vent plus ressentir l'action du produit ajouté .
Pour atteindre le but cherché, il est nécessaire d'étendre le bisul
fite de chaux environ de dix fois son volume d'eau , pour en arroser les
cossettes fraiches au moment où elles tombent dans le diffuseur. Ce
Sucrerie de betteraves. 503

systéme a de plus l'avantage d'empêcher l'altération et le développe


ment rapide des matières colorantes de la cossette fraîchement coupée .
On fixe sur la nochère un récipient muni d'un robinet auquel est
adapté un tuyau terminé par une pomme d'arrosoir. L'aide- diffuseur
peut facilement en régler le débit durant le temps nécessaire à
l'emplissage .
Emploi du bisulfite de chaux à la dose de 1 litre dilué
au 1/10 , par tonne de betteraves . Le liquide est versé sur
les cossettes fraîches à l'emplissage du diffuseur , le meichage a lieu en
chauffant le plus possible en tète de la batterie , et la diffusion suit son
cours comme à l'ordinaire .
Les jus de diffusion sont gris blanc au lieu de brun noir dans le
travail courant. Ils donnent comme composition moyenne :

JUS DE DIFFUSION JUS DE DIFFUSION


DÉTERMINATIONS provenant du travail provenant du travail
ordinaire. au bisuifite de chaux.
Période de 15 jours. Période de 15 jours.

Densité à + 15 ° C .....
S 4070
ucre 4095
Extrai pasr décilitre . 11.49 11.05
t ec .
Matièr 12.96 12.24
Cendr es organiques .. 0.977 0.73
es...
Sucre interverti.. 0.493 0.46
R éacti 0.168 0.154
on
Coeffic Légèrement acide.
ientau Tour
sali n ..ne
. sol Légèrement acide .
Coeffic 23.29 24.02
ient organique 11.76
C ffic 15.13
Souec reieinnte de pureté .
t rv 88.68 90.27
erti % de sucre
1.45 1.39

extrait
Nous avons mis enordinaire,
regard l'analyse moyenne du jus de diffusion
par le procédé afin d'établir une comparaison.

ment
Nous
trèsremarquons une
faible d'acide épuration
sulfureux parnotoire
tonne pour une quantité
de betteraves . Le relative
bisulfite
marquait
10° 5 Baumé. Sa teneur était de 4 gr. 40 S02 libre pour 100 cc. ,
ce
environ
qui représente 44 gr . S02 par tonne de betteraves travaillées , soit
3
gr . 66 par hectolitre de jus soutiré .
L'épuration organique est très sensible, et nous verrons plus loin ,
en examinant la composition moyenne des masses cuites, que cette
épuration reste constante .

Quant aux cossettes épuisées , leur teneur en sucre ne varie pas ,


l'action du bisulfite de chaux n'a donc pas pour objet de favoriser
l'épuisement ainsi que certains auteurs l'ont affirmé .

Les jus de diffusion ayant une pureté plus grande que ceux prove
nant du travail courant, il devient superflu d'employer autant de chaux
à la première carbonatation , d'où diminution de la perte en sucre dans
les écumes et augmentation de la rapidité de la carbonatation .
504 Sucrerie de betteraves .

Les carbonatations suivent leur cours comme à l'ordinaire , sans


autre difficulté qu'une mousse un peu plus abondante à la première
carbonatation dont on a facilement raison en emplissant moins les
chaudières afin de ne pas augmenter la consommation de graisse .
Les dépôts se font bien et le passage des jus aux filtres - presses est
facile, même à une grande alcalinité.
Les défécations sont plus blanches , les jus et sirops ont un aspect
blanc et brillant.
A l'évaporation , on n'observe rien d'anormal , les cuites sont plus
décolorées et se turbinent facilement ; en un mot, elles sont plus sèches ,
le sucre obtenu est plus blanc .
Les mêmes remarques se suivent dans les seconds jets qui donnent
le même rendement d'un sucre plus élevé en titrage et renfermant
moins de matières organiques que dans le procédé ordinaire .
Nous donnons ci-dessous la composition moyenne des masses
cuites de premier jet provenant d'une période de travail avec et sans
emploi de bisulfite de chaux :

DÉTERMINATIONS AVEC EMPLOI SANS EMPLOI

Sucre .... 86.60 86.75


Eau . 6.57 5.52
Cendres 2.63 2.69
Extrait sec 93.43 94.48
Matières organiques . 4.20 5.04
Alcalinité exprimée eu Cao . 0.11 0.14
Pureté ... 92.58 91.81
Coefficient organique . 20.61 17.21
Coefficient salin .. 32.92 32.24
Chaux totale ( CaO) . 0.042 0.041
Acide sulfurique (SO³) .. 0.048 0.049
Chaux % de sucre 0.0484 0.0472
Acide sulfurique % de sucre 0.0554 0.0564

Nous en déduisons , que le bisulfite de chaux a produit une épura


tion organique sensible ; qu'il n'y a pas lieu de craindre la formation
de sulfate de chaux , ces deux corps s'y trouvant dans un même
rapport.
Nous ferons remarquer que le bisulfite ne détruit ou n'empêche pas
la formation des sels de chaux . On pourrait employer comme adjuvant
la baryte que l'on préconise tant aujourd'hui comme un véritable spé
cifique des sels de chaux , qui dans ce cas devrait donner un meilleur
résultat que lorsqu'elle est employée avec un sel ne s'éliminant pas .
Nous observerons que si les sels de chaux ne sont pas détruits , la
proportion totale de chaux n'augmente pas . Cependant le sulfite neutre
de chaux est légèrement soluble dans les solutions sucrées . Serait-il
Sucrerie de betteraves . 505

insoluble dans un liquide alcalin comme les jus de première carbona


tation ? les chiffres ci-dessus tendraient à le démontrer,
Si la solubilité du sulfite neutre de chaux était à craindre , la baryte
employée comme auxiliaire dans les jus soutirés à la diffusion corrige
rait d'une manière absolue l'anomalie qui pourrait exister.
Il y aurait lieu de vérifier par une étude approfondie ce point de
solubilité du sulfite neutre de chaux .
Essais de laboratoire. Reconnaissant l'emploi du bisulfite
de chaux utile et donnant de bons résultats, nous avons voulu par
quelques essais de laboratoire vérifier ce qui existait dans le tra
vail industriel .

La proportion de bisulfite de chaux employée à l'usine étant relati


vement très faible, pour faciliter nos essais , nous l'avons étendu au
1/100° . Le bisulfite à 10° 5 baumé contenait 4 gr. 40 S02 0/0 cc . , cette
solution ne renferme donc que 0.040 S02 0/0.
I. - -
Action du bisulfite de chaux sur la rápure de
betteraves à la température de 50 ° C. -Cinq ballons de 200
220 cc . reçoivent chacun 32 gr . 10 d'une même râpure de betteraves
obtenue
au moyen du forêt.

- Aux trois premiers , il est ajouté respectivement 3 cc. 216 cc . 42


cor12 cc . 84 de la solution de bisulfite de chaux au 1 /100 ° . Ces volumes
res à 1 litre , 2 litre , 4 litre de bisul d c à 10° 5
pon
den s s fite e haux
B. pa t t d b e .
r onne e tter
s aves
Le qua
trième eçoit de l'eau , et dans le cinquiè
r o i
me n ntroduit
10 cc . de sous -acé
tate de plomb à 30° B.
l'eau
LesAprès
volumes de ces cinq ballons sont complétés à 200 cc . par de
. agitation , ils sont chauffés simultanément au bain- marie

à la température de + 50° c. et sont retirés pour être refroidi à + 15° c.


vail
En opérant, car
industriel ainsi
le, bisulfite
nous nous rapprochons
de chaux le plusdans
étant ajouté possible du tra
le diffuseur
de tête, les jus de diffusion en sortent à la température maximum de

+ 40° C. pour être chaulés immédiatement ; il est à supposer que la


température
dans ce diffuseur ne doit dépasser + 50° c.

liquide
Aux quatre premiers ballons il a été prélevé un certain volume de
pour examiner l'action de la teinture de tournesol ( 1 ) .
Les jus ayant servi à cet essai sont replacés avec précautions dans

diffus
io)nIl
(1 , lest difficilee de tse rendre
fa , compte
au moyede l'acidité du jus de betteraves ou de
Voic l méorsqu'elle st rès ible n des papiers même très sensibles .
i a thode emplo afin de reconna d m a l
dité de ces jus. y ée ître 'une anière ffirmative 'aci

On prend plusieurs verres de montre très clairs que l'on étale sur une feuille
de papier blanc ; dans chacun d'eux, on ajoute un volume égal de tournesol sen
sible. Le premier est étendu d'un certain volume d'eau distillée , les autres sont
additionnés d'un même volume du jus à essayer . On compare les teintes obtenues
qui sont très nettes et se reflètent sur le papier blanc selon l'acidité .
506 Sucrerie de betteraves .

leurs ballons, auxquels il est ajouté successivement 10 cc . de sous


acétate de plomb. ―――― Après complément des volumes à 220 cc . , les
liquides sont polarisés dans un tube de 50 c.m. Sur une partie dest
liqueurs filtrées , le sucre interverti est dosé après addition de carbo

betteraves

betteraves
NUMÉROS

nate de soude pour éliminer l'excès de plomb :

interverti
ballons

SUCRE
SUCRE

kilos
kilos
de
des

de
.100
p.100

p
.

DÉSIGNATION RÉACTION AU TOURNESOL


123

1 3 cc. 21 bi- sulfite au 1 /100 °... 14.12 0.201 Très légèrement acide.
2 6 42 14.08 0.202 Très légèrement acide.
3 12 84 14.12 0.201 Plus acide que les Nos 1 et 2.
4 HO seule.... 14.12 0.202 Très légèrement acide .
5 HO 10 cc. s . - acétate de plomb . 14.16 | 0.202 ]

Ce premier essai vient constater les résultats pratiques en démon


trant qu'il n'y a pas formation de sucre interverti .
II. -— Action du bisulfite de chaux sur l'épuration des
jus de diffusion. - Trois ballons de mème contenance reçoivent
chacun 500 gr . de cossettes fraiches passées au hâche - viande et
bien mélangées .
Le numéro 1 est rempli d'eau .
Les numéros 2 et 3 reçoivent respectivement 50 cc . , 100 cc . de la
solution de bisulfite de chaux au 1/ 100° correspondant à 1 litre , 2 litres
- Après avoir complété les volumes avec de
par tonne de betteraves .
l'eau , les ballons sont portés au bain-marie pendant une heure à la
température de + 80° c.
Les jus obtenus de chacun d'eux sont passés au travers d'une toile
métallique fine pour retenir la pulpe folle , puis soumis à l'analyse :

JUS
de betteraves
extrait des
DÉTERMINATIONS Cossettes N° 1. No 2 . No 3.
fraîches
employées à
l'essai.

Densité à + 15° C. 607 3010 3º 2º 85


Sucre par décilitre . 15.26 7.056 7.002 6.735
Extrait sec .. 8.100 7.908 7.530
Matières organiques . 0.6357 0.503 0.4062
Cendres ... 0.4083 0.4030 0.3888
Sucre interverti . 0.2437 0.1128 0.1123 0.1092
Acidité ( SO )... 0.025 0.018 0.02 0.025
Coefficient organique 11.09 13.92 16.58
Coefficient salin 17.28 17.37 17.32
Coefficient de pureté .. 87.11 88.54 89.44
Sucre interverti % de saccharose. 1.597 1.598 1.603 1.621
Sucrerie de betteraves. 507

Le titrage du sucre interverti a été fait en triple ――――― l'extrait sec a


été déterminé sur 25 cc . de jus , placé dans des capsules sous une
faible épaisseur après douze heures d'étuve à 110° c .
Nous déduisons de ces résultats , qu'un contact plus prolongé du
bisulfite de chaux avec les cossettes fraiches que dans la marche de la
diffusion et à une température plus élevée, ne produit qu'une inversion
très légère, même à la dose de deux litres par tonne de betteraves .
Nous ferons remarquer que l'essai ci - dessus ne peut vérifier d'une
manière aussi absolue le travail industriel que l'expérience 1 , en ce
sens que nous avons maintenu les ballons pendant une heure à la
température de + 80° c . Dans la marche de la diffusion , cette tempé
rature n'est pas atteinte dans un diffuseur renfermant du bisulfite de
chaux celui- ci étant ajouté à l'emplissage , et , comme après chaque
meichage , il est soutiré environ 120 litres de jus par 100 kilogr . de
betteraves , on doit admettre que le liquide retiré entraîne tout le bisul
fite ajouté. Quand la température de 75 ou 88° est atteinte il ne doit
plus en rester trace .

Nous pensons ètre affirmatif avec juste raison en disant : Que le


bisulfite de chaux employé à la diffusion d'une façon méthodique ,
mème à la dose de deux litres par tonne de betteraves n'amène
aucune inversion .
1
Ainsi que dans le travail industriel , l'épuration organique est sen
condition
sible et croissante
s avec la proportion du produit employé , malgré les
plus défavorables de la diffusion.

III
.
la diffus- Action épurante du bisulfite de chaux employé à
ion sur les jus de saturat .
mème ion ― Deux ballons de
contenance reçoivent chacun 500 gr. de cossettes fraiches
passées au hâche- viande et bien mélangées .
Le n
uméro 1 est rempli d'eau .
Le numéro 2 est additionné d'eau + 50 cc . de la solution de bisul
tonau
fite ne d1/100 correspondant à 1 litre concentré à 10° 5 Baumé par
e betterav .
es
Les de
ux ballons sont portés au bain -marie à la températu de
re
+ 8 0° C.
Au bout d'une heure de macération , les liquides de chaque ballon
sont passés au travers d'une toile métallique fine et reçoivent 10 0/0
de lait de chaux à 20° B.

chaux
Lesàjus
la sont carbonatės simultanément au moyen du gaz du ' four à
température de + 60° puis réchauffés à + 80° C.

Après séparation des dépôts, ils sont additionnés d'une nouvelle


quantité de lait de chaux (3 0/0) , colorés par quelques gouttes de tein
ture de phénolphtaléïne et saturés en même temps jusqu'à décolo
ration. -- Avant filtrarion les liquides sont réchauffés à + 90° C.
508 Sucrerie de betteraves.

Mous donnons ci-dessous l'analyse moyenne de deux essais diffé


rents , les résultats étant sensiblement les mêmes :

DIFFUSION
DIFFUSION
DÉTERMINATIONS avec HO + 10 cc. isulfite
avec HO seule. au centième
No 1. N° 2.

Densité à 15º C .. 2º 6 207


Sucre par décilitre .. 6.48 6.90
Extrait sec.. 7.12 7.52
Matières organiques 0.40 0.366
Cendres 0.24 0.254
Alcalinité exprimée en CaO .. 0.14 0.15
Coefficient salin ..... 27.00 27.08
Coefficient organique. 16.20 18.85
Coefficient de pureté.. 91.12 91.75

De ces chiffres , il ressort, que le bisulfite de chaux ajouté à la


diffusion , favorise l'épuration organique .
D'après ces essais , nous devons conclure que le bisulfite de chaux.
employé à la diffusion , fixe sur la cossette certaines substances
organiques.
Nous supposons que cette propriété est dùe simplement à l'acide
sulfureux libre qu'il renferme et que celui- ci agit en raison de son
pouvoir antiseptique.
En effet, si on immerge des cossettes fraîches dans une solution de
bisulfite étendue au 2/1000° et que l'on procède ensuite à leur diffusion
en présence de l'eau dans un vase en verre , on remarque que leur
altération est à peu près nulle , tandis que la diffusion pratiquée dans
les conditions ordinaires donne des cossettes et un jus d'un aspect
noirâtre dont la défécation est plus difficile .
L'acide sulfureux en dissolution ne saurait remplacer avantageu
sement le bisulfite de chaux par suite de la transformation rapide en
acide sulfurique .
L'acide sulfureux libre du bisulfite , subit bien le même changement ,
mais l'acide sulfurique formé est neutralisé par la chaux qu'il contient,
et par conséquent ne peut avoir les mèmes influences fàcheuses qui
seraient à reprocher à l'acide sulfureux en dissolution .
Sur ce point, nous admetterons avec M. Battut dans son important
mémoire sur l'emploi de l'acide sulfureux en sucrerie (Bulletin de
septembre 1890 ) que l'inversion du sucre dans les jus bruts à froid doit
être attribuée particulièrement à la formation d'acide sulfurique.
Quand à la dépense provenant de l'emploi du bisulfite de chaux ,
elle peut être largement compensée par la réduction du poids des
écumes . Celles-ci peuvent être abaissées de 12 0/0 à 9 ou 8 0/0 avec
Sucrerie de betteraves. 509

addition de 1 à 2 litres de produit par tonne de betteraves , et si on


faisait entrer en compte la valeur de l'épuration produite, il en résul
terait un réel avantage de l'emploi rationnel du bisulfite de chaux
à la diffusion .

DES TRANSFORMATIONS DU GLUCOSE ET DE LA LÉVULOSE

EN PRÉSENCE DES ALCALIS

Par M. L. BEAUDET .

Action de la baryte.

Experience .
Des solutions titrées de glucose pur ont été mises
à froid en présence de quantités de baryte calculées pour former :
biglucosate ; 2° un glucosate ; 3° un glucosate bibasique ; 4° un
glucosate tribasique ; la baryte non utilisée a été précipitée après fil
tration par un excès de carbonate de soude et la solution résultante a
été
gluctitrée par la liqueur cuivrique . Dans tous les cas la totalité du
ose
a été retrouvée . Dans tous ces essais les solutions contenant
l'air
de la par
baryte
une étaient préservées du contact de l'acide carbonique de
couche d'éther.
Mème essa a ét fait av
i é ec de la lévulose pure et a donné les
mèmes résultats .

baLe
ryte.glucose et la lévulose ne sont donc pas précipités à froid par la
L'expérience ci-dess
us a bien donné les résultats auxquels nous

noH
C6 AO
us att
Baend
06ion H peu
( C6 on
ets ,4car 06) Ba2n, pré
t bie Bacip
0 ite deu
+6r H2 0x, glu cosle
mais s de
atepre bar
mie r yte
en

alcoolique de baryte dan un un d'une sol


excèssol uti u
ve rsant unedesol uti
glu onealc
cos etool
leiqu
deeux ième en vers
sant e ution de glon
Cose
bary dans l'esprit de bois dilué dans une solution méthylique de
te .

lėvulose précipitation du glucose et de la


chaud ensuite
Nousàavons essayé
en présence la baryte.
de la

Expérience . -- Une solution de glucose pur et de baryte en quan


titė
chauffée
plusdans
que suffisante pour former un glucosate tribasique a été
un bain - marie à 85-90° et y a été maintenue pendant
5 minutes
; après filtration l'excès de baryte a été précipité par le
carbonate de soude puis après une nouvelle filtration nous avons dosé
le glucose : nous avons trouvé une quantité de O gr . 361 au lieu de
1 gramme
.
Même essai sur de la lévulose a donné 0 gr . 400 au lieu de 1

510 Sucrerie de betteraves.

gramme. Restait à savoir s'il y avait destruction ou précipitation de


glucose et lévulose : Reprenant les précipités , ou soit disant tels , par
l'acide acétique , filtrant et neutralisant nous n'avons plus trouvé de
sucre réducteur. Donc :
Le glucose et la lévulose ne sont pas précipités à chaud par la
baryte.
Mais :
En présence de baryte et sous l'action de la chaleur le glucose et
la lévulose sont détruits.
D'après Schutzenberger il se formerait de l'acide glucique et de
l'acide mélassique brun ; d'après Berthelot de la pyrocatéchine.
Pour bien constater que la présence de l'alcali est nécessaire , nous
avons chauffé comme dans l'essai précédent des solutions titrées de
glucose et de lévulose purs sans baryte ; nous avons retrouvé après
chauffage les quantités mises.

Action du carbonate de soude.

Expérience. - Nous avons préparé une solution de glucose et de


carbonate de soude à 0 gr . 925 de glucose p. 100 cc . Une partie de cette
solution chauffée à 85° et refroidie lentement ne contenait plus que
0 gr . 833 de glucose ; une autre partie portée à l'ébullition pendant
3 minutes ne contenait plus que 0 gr . 320.
La lévulose a aussi été détruite à chaud en présence du carbonate
de soude . Donc :
A chaud, en présence du carbonate de soude le glucose et la lévu
lose sont détruits et cela d'autant plus complètement que l'action de la
chaleur est plus prolongée .

Action de la chaux et de la carbonatation .

Expérience. - Nous avons carbonaté une solution contenant 10


grammes de sucre par litre + 2 gr. 09 de glucose pur ; la carbonata
tion a été commencée après avoir chauffé à 38° puis poussée jusqu'a
0 gr . 140 d'alcalinité en chaux p . 100 cc . Echantillon a alors été pré
levé, puis le restant chauffé à 85° filtré et refroidi lentement . Nous
avons retrouvé dans le jus carbonaté non chauffé 2 gr . 02 de glucose
par litre et dans le jus chauffé à 85º 0 gr . 0975 par litre ; d'où , glucose
détruit p . 100 de glucose existant = 95,3 .
Mème essai avec de la lévulose a donné : Jus initial : 1 gr . 982 de
lėvulose par litre ; après carbonatation 1 gr . 958.
Un deuxième essai sur de la lévulose a donné :
Solution avant carbonatation 1 gr. 820 par litre. 1
Solution après carbonatation et chauffage à 85° 0 gr . 096 par litre ,
Donc Lévulose détruite pour 100 de lévulose contenue dans la solu -
tion 94,5 .
Sucrerie de betteraves. 511

Nous pouvons donc dire :


A la première carbonatation le glucose et la lévulose ne sont pas
précipités mais en partie détruits en présence de la chaux et sous
l'influence de la chaleur.
Ci- dessous un autre essai du même genre intéressant au point de
vue de l'influence de la température .
Cette fois nous avons employé du glucose impur du commerce .
Expérience . ――― La solution initiale de sucre et de glucose conte
nait :
Sucre réducteur p . 1000 gr . 33.
Après carbonatation jusqu'à 0 gr . 030 d'alcalinité p . 100 et addition
de chaux de manière à donner 0 gr . 120 , puis chauffage :
Sucre réducteur 0 gr. 09 p . 100 cc .
Même essai , mais carbonatation jusqu'à 0 gr. 120 d'alcalinité et
chauffage
:
Sucre réducteur p . 100 cc . = 0 gr. 10.
Dans le premier essai le chauffage après carbonatation a été poussé
jusqu'à 88° , dans le 2º jusqu'à 82° . Dans le premier essai le jus était
très coloré, beaucoup moins dans le deuxième .
Nous allons maintenant citer deux essais relatifs à l'influence de
la plus ou moins grande quantité de chaux en présence du glucose .
Première expérience . Solution initiale de saccharose et glucose
en présence de 5 cc . de lait de chaux pour 500 cc . de solution :
Avant chauffage glucose p . 100 cc . 0 gr.232 .
Après chauffage pendant 5 minutes à l'ébullition , glucose p . 100 cc .
0gr . 113.

Glucose détruit p . 100 de glucose existant dans la solution initiale


= 51,2p . 100.
Deuxième expérience . -— Solution initiale de saccharose et glucose
lut
en présence
ion : de 1 cc . de lait de chaux à 25° Baumé , pour 500 cc . de so

Avant chauffage glucose p. 100 cc.0 gr. 344.


A
près chauffage pendant 5 minutes à l'ébullition , glucose p . 100 cc.
=0
gr. 277.
Glucose détruit p. 100 de glucose existant dans la solution initiale
19,4 p. 100 .
Nous pouvons donc dire :
détruit
Sous l'influence de la chaleur , étant donné que le glucose est
en présence de la chaux, la quantité employée de cette der
nière est la rapidité de destruction:
un facteur qui influe sur
D'après
ce qui précède un jus de première carbonatation filtré dans
lequel on ajoute la chaux nécessaire à la 2º carbonatation et que l'on
chauffe avant d'effectuer cette carbonatation devra contenir moins de
sucre réducteur qu'à sa sortie des filtres de première ; voici cependant
un
mèmessai dans lequel les quantités trouvées ont été sensiblement les
es .
512 Sucrerie de betteraves .

Expérience. — Jus de 1re carbonatation carbonaté et filtré :


Sucre réducteur p . 100 cc. = 0 gr. 066.
Sucre p . 100 cc. • = 9,60.
Mème jus dans lequel il a été ajouté 3 hect . de lait de chaux à
25° Baumé pour 500 hect . de jus , puis porté 5 minutes à l'ébullition et
ramené au volume primitif :
Glucose p. 100 cc.0 gr . 098 .
Sucre p . 100 cc . • = 9,60.
On peut faire deux hypothèses : 1 ° Il se formerait aux dépens de
la saccharose un peu de sucre réducteur mais en quantité assez faible
pour ne pas influencer la lecture saccharimétrique , en même temps
un peu de sucre réducteur préexistant serait détruit ; 2° les quantités
de sucre réducteur trouvées au moyen de la liqueur cuivrique ne
seraient ni du glucose ni de la lévulose, mais des matières réduisant
la liqueur cuivrique et stables en présence de la chaux sous l'action de
la chaleur.

ASSEMBLÉE ANNUELLE DE LA SECTION SUCRIÈRE DE LA SOCIETE

INDUSTRIELLE DE VARSOVIE

A l'assemblée de cette section qui a eu lieu les 27 et 28 juin, plu


sieurs membres ont fait des raports ayant trait à notre industrie . Bien
que, pour la plupart, ces rapports ne nous disent rien de bien nou
veau , nous croyons bon d'en résumer les principaux ( 1 ) . Nous sommes
d'avis , en effet , que les choses connues, mais justes, gagnent tou
jours à être répétées et que les choses connues mais inexactes ne doi
vent pas passer sans réfutation ou critique .
1 ° M. Sempolowsky a parlé des essais du pouvoir germinatif des
graines de betteraves . Il attire l'attention de l'assemblée sur la prise
d'échantillon des graines à essayer et il ajoute qu'il faut exécuter les
essais de germination non pas dans le sable mais dans la terre ; les
résultats obtenus dans les deux cas sont souvent très différents .
Ainsi , par exemple, la même graine lui a donné :

Dans le sable 148 levées ; dans la terre 180 levées .


143 207
180 201

M. Kudelka pense , au contraire , que c'est dans le sable que ces


essais doivent être exécutés , attendu que la terre ne possède pas tou
jours les mêmes propriétés . Après discussion , on est convenu de consi
dérer comme valables les essais dans le sable , mais on pourrait aussi

(1) Dodatek 1892 , nos 29, 30 , 31 , 32 .


Sucrerie de betteraves. 513

essayer simultanément et dans les mêmes conditions la même graine


dans la terre, et faire communication des deux résultats . Comme prise
d'essai il est conseillé de ne pas prendre moins de 250 grammes de
graines .

2º M. Broniewsky a proposé quelques changements utiles à intro


duire au tableau du contrôle mutuel des fabriques de sucre .

3º M. Piasecky a communiqué les résultats d'épuration des jus


dans 28 sucreries par les différentes méthodes de carbonatation . Ces
résultats sont classés au tableau qui va suivre . Comme point de
départ pour le classement des usines . M. Piasecky a pris la pureté des

température
jus de la 2e carbonatation .
.carbonatation

e
AWN-
d'après
d'ordre

d'après
eraves
employé

raves
sse

diffusion
quantité

d'après
d'apres
masse

d'après
chaux
Pureté

d'après

la rès
Nos

àdiffusion

pureté

riche
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la

d'ordre

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des

la

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d'ap
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jus
jus

de
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la
d'aprés
carbonata

.
la
.

.
d'or

Nos

Nos
Nos

Nos
Nos d'ordre
Nos

la pureté
l. a
.

obtenue Méthode
général

d'après de
le meilleur
carbonatation
par
.tion

travail
la
.
en

employée.
en général .
26493
43200
143
L12122
3385

BERIL200

1269878 :

14 14 22 15 III Jellinek.
13 19 19 5 25 VIII >>
20 10 12 14 19 VII >>
11 3 8 1 10 II Siegert.
1 14 13 4 13 4 I ?
15 5 4 15 12 22 XI ?
4 10 12 9 26 16 IX Jellinek .
11 10 17 16 19 19 10 23 XV >>
10 14 5 16 9 20 16 3 X Karlik.
11 2 18 25 23 1 10 18 1 XIV Jellinek .
12 16 24 18 24 2 8 26 15 XXII >>
31870

13 10 16 12 8 11 8 16 IV ?
REONT231

14
9 3 6 26 22 26 XII Hefter.
6732390

15 8 15 15 11 10 25 17 14 XIII Jellinek.
12 20 6 18 6 19 XVI
V2-770

16 >>
17 18 25 23 5 3 20 9 XVII >>
142327--228

22 22 6 20 27 11 XXIII >>>
222222222

18
9222

19 19 13 15 23 15 7 21 XX १
13 17 4
02-62

20 VI Siegert.
17 20 26 25 7 11 7 XVIII >>
21
22 26 23 21 24 21 11 20 XXVI Jellinek .
23 6 4 7 16 12 V Siegert.
12282

23 17 13 28 4 23 22 XXI ?
24
21 6 8 21 24 3 24 XIX ?
25 24 14 19 27 23 14 28 XXVIII Siegert.
2020

26 25 Jellinek .
24 20 26 27 28 25 XXV
29

27 27 28 17 28 9 13 XXIV Hefter .
26
8
2

28 28 27 18 25 24 27 XXVII Jellinek.

M. Piasecki croit pouvoir tirer des chiffres de son tableau les conclu
sions suivantes :

a) Plus la pureté des betteraves est grande, plus facile est le tra
vail et meilleur est la qualité de la masse cuite obtenue .
514 Sucrerie de betteraves.

b) Le coefficient de pureté du jus de diffusion exerce une influence


directe sur l'épuration . ( Nous pourrions pourtant citer des exemples où
deux jus bruts dont l'un avait une pureté de 2 à 3 p. 100 inférieure à celle
de l'autre ont été ramenés par la carbonatation à peu près à la même
pureté ; mais , en général, on peut admettre que la conclusion est
exacte) . Mais , la température du jus de diffusion ne parait pas exercer
d'influence sur cette épuration (cette dernière partie de la conclusion
n'est pas assez clairement exprimée pour le pouvoir juger ; si c'est de
la température employée à la diffusion que le rapporteur a voulu parler ,
alors la dernière partie de sa conclusion manque de vérité) .
c) Une quantité de chaux égale à 2 1/2 p . 100 du poids de la bette
rave fournit les meilleurs résultats (pas toujours ! ) .
d) La méthode de carbonatation n'influence pas les résultats de
l'épuration . (?) La cause est à attribuer aux variations et changements
des conditions de travail.
e) Le mode et le degré d'épuisement des écumes ainsi que la sépa
ration des petits jus n'exercent pas d'influence sur l'épuration de
jus (??).
f) L'action du noir animal est très faible (s'il est de mauvaise qua
lité, oui ! ) . Les sucreries qui accusent les meilleurs résultats emploient
généralement très peu de noir ( mais elles en emploient) .
4º M. Skoryna a parlé des filtres mécaniques destinés à la filtration
des jus verts avant la carbonatation . Nous avons déjà parlé à plusieurs
reprises dans le Bulletin des avantages de cette filtration pour le tra
vail des jus et des produits qui en résultent . Ces avantages sont telle
ment évidents pour tout chimiste qu'il est vraiment étonnant que la fil
tration des jus bruts se soit si peu répandue jusqu'à ce jour dans les
sucreries . En Russie et en Autriche nombre d'usines se servent de
cette filtration .
Mais revenons au rapport de M. Skoryna . Il cite la sucrerie de Sali
vonki qui emploie pour la filtration de ses jus verts des filtres Kasa
lowsky . Le dépôt d'un filtre a donné à l'analyse pour 100 parties de
matières sèches :
Cellulose . 15 p. 100
Matières albuminoïdes . 25
Matières pectiques (?) . 33
Matières minérales . 27

La sucrerie de Korovincy a fait des essais pour comparer le travail


des jus filtrés avec celui des mêmes jus non filtrés . Les sirops obtenus
dans le premier cas possédaient un quotient de pureté de 3,80 p . 100
supérieure à celui des sirops provenant des jus non filtrés . M. Skoryna
qui est lui- même l'inventeur d'un filtre mécanique , a fait part en outre
que des filtres de son système ont été installés à la sucrerie de Miro
nowka. Chaque appareil filtrait 1375 wedros ( 169 hectolitres) de jus
Sucrerie de betteraves. 515

brut à l'heure , et on a constaté que la filtration ne ralentissait pas l'ar


rivée du jus aux bacs- mesureurs . Onze autres sucreries se servent éga
lement dans le mème but des filtres Skoryna .
5º M. Dziegelowsky a traité la question de l'analyse de la betterave
par les méthodes aqueuses et alcooliques et , comme certains autres de
ses collègues polonais en retard, il a fait le procès à la méthode
aqueuse, mais sans donner la moindre preuve sérieuse contre cette
méthode, exception faite des cas où il se base sur l'opinion bien connue
des partisans plus ou moins autorisés de l'alcool . Non seulement il
n'a fourni aucune donnée valable qui pût servir contre l'eau en faveur
de l'alcool , mais il a montré au cours de son rapport une complète
ignorance du sujet traité par lui , et nous nous étonnons de ce qu'il n'a
pas trouvé un seul opposant à ses assertions sur le non sucre pɔlari
sant de la betterave . Nous ne citons à l'appui de ce que nous disons
qu'un des passages saillants de son rapport . Le voici : M. Dziegelowsky
parlant des matières polarisantes, a dit, entre autres choses , que
MM. Wohl et von Niessen ont constaté (sic ) dans la pulpe des bette
raves la présence de l'acide malique , de l'arabinose (??) et de la galac
tose (???) , mais, chose curieuse , de la raffinose, dont la présence dans
la betterave , en si minime quantité qu'elle soit , est pour vous chose
certaine , — de la raffinose il ne souffle pas mot.
Par cette citation le lecteur compétent verra d'emblée que la chi
mie de la betterave est pour le rapporteur pays inconnu . :
Mais passons . Le salut se trouve donc dans l'alcool , d'après M. Dzie
gelowsky, et il recommande également, comme moyen le plus exact,
pour connaître la richesse de la betterave, la méthode d'inversion pré
conisée par M. Claassen . Nous demanderons seulement à M. D ... ,
tout en acceptant la méthode d'inversion , s'il consentirait à exécuter
journellement au moins plusieurs dizaines d'analyses de betteraves par
inversion.
Le rapport de M. D ... a soulevé une vive discussion sans avoir
trouvé, toutefois , un opposant sérieux à ses idées complètement
fausses sur la nature du non sucre polarisant de la betterave .
M. Broniewsky a fait remarquer que les 3/4 des sucreries de
Bohème emploient la méthode aqueuse et que , au dernier congrès
sucrier de Prague , les chimistes ont reconnu bonne et applicable la
méthode aqueuse de Herles (il n'existe pas de méthode aqueuse spé
ciale de Herles . Ce chimiste se sert de la digestion aqueuse à chaud
ordinaire ; il n'y a rien changé , si ce n'est qu'il emploie , croyons -nous ,
de l'eau chaude au lieu d'eau froide pour rincer dans le ballon la pulpe
pesée).
M. Rutkowsky a ajouté que tous les chimistes qui ont fait des essais
comparatifs entre les méthodes aqueuses et alcooliques ont trouvé
dans les deux cas des résultats identiques quand les analyses ont été
faites selon les règles connues . M. Dziegelowsky riposte alors naïve
516 Sucrerie de betteraves .

ment que la méthode aqueuse est applicable quand la betterave ne


contient pas de non sucres polarisants sur lesquels le sous - acétate de
plomb en solution aqueuse n'a pas d'action (ce qui veut dire que la mé
thode aqueuse ne peut jamais être appliquée , puisqu'il faudrait s'assurer
sur chaque betterave si elle ne contient pas de non sucres polarisants
non précipitables par le sous -acétate aqueux ! ) .
Enfin M. Szyfer a clos la discussion en disant qu'on peut se servir
en pratique de la méthode aqueuse à chaud , mais qu'il est bon d'en
contrôler les résultats de temps en temps par la méthode alcoolique .
60 M. Rutkowsky a lu un rapport sur les limites de l'épuisement à
la diffusion et aux filtres presses. Un épuisement complet des cos
settes, dit le rapporteur , n'est pas rationnel, parce qu'il entraine une
augmentation des frais de fabrication et un travail plus difficile des jus .
Plus on va loin avec l'épuisement, plus les jus contiennent de matières
étrangères . Les limites de l'épuisement ne peuvent pas être détermi
nées à l'avance ; les conditions qui entrent ici en ligne de compte sont
nombreuses . En général , dit le rapporteur , les sucreries des provinces
polonaises épuisent plus fort que les sucreries des provinces russes . Le
tableau qui suit indique la teneur en sucre des cossettes épuisées pen
dant les dernières années dans les deux catégories d'usines men
tionnées .
Années. Provinces russes. Provinces polonaises .
83/ 84 0,435 0,314
84/85 0,445 0,307
85/86 0,438 0,329
86/87 0,431 0,326
87/88 0,469 0,337
88/89 0,454 0,341
89/90 0,473 0,341
90/91 0,545 0,356
91/92 0,563 0,396
Par un épuisement trop fort on produit plus de mélasses et moins
de sucre ; la preuve en est donnée par ce fait que, pendant que le jus
du premier diffuseur possède une pureté fort élevée , le quotient de
pureté du jus dans le dernier diffuseur est fort bas . Il est , en outre à
remarquer que la diminution de la pureté a surtout lieu dans le dernier
diffuseur . Dans les essais suivants, les coefficients de pureté étaient,
d'après le rapporteur :
Dans le dernier diffuseur : 50,1 -- 45,7 - 46,0 31,5
Dans l'avant-dernier diffuseur : 66,1 67,7 - 59,0 40,0
Dans le diffuseur suivant : 72,5 69,5 ――― 62,0 - 40,0
77,471,4 72,0 54,0
79,7 -- 79,1 80,0 --- 63,0
Dans le premier diffuseur : 88,6 --- 83,4 90,2 - 88,2 I

(sur cossettes fraîches).


Sucrerie de betteraves. 517

Les mêmes conseils sont applicables à l'épuisement des écumes.


Plus on lave les filtres -presses, plus les petits jus obtenus contiennent
de sels calciques . Un petit jus de 1,5° Brix et d'une pureté de 80 à 82
accusait, sur 100 parties de sucre 6 parties de chaux à l'état de sels.
7° M. Szyfer a parlé du rôle du sucre inverti dans les produits de
sucrerie. L'inverti se trouve déjà dans la betterave , surtout dans les
betteraves altérées, dégelées , échauffées , etc. Les acides organiques
qui se forment par la décomposition de certaines matières organiques
dans la betterave ou dans ses jus peuvent occasionner une inversion
du sucre ; une température trop basse , ainsi que l'emploi d'une quan
tité insuffisante de chaux contribuent à la formation de l'inverti .
Les sirops et autres produits de raffinerie contiennent toujours de
petites quantités de sucre inverti , lesquelles peuvent encore augmenter
par suite d'un travail mal soigné. Les moyens radicaux pour combattre
la formation et la présence de l'inverti sont, d'après le rapporteur, la
chaux , les alcalis , la température et le temps . Dans des cas spéciaux ,
le rapporteur conseille d'interrompre le travail , de nettoyer tous les
appareils et de recommencer ensuite .
8° M. Skoryna a fait part à l'assemblée de la marche de la turbine
continue système Sczeniowsky et Piontkowsky. Nous avons déjà
rendu compte dans le Bulletin des essais exécutés en Russie avec cette
turbine par un comité de spécialistes .
9° M. Lebkowsky a parlé du procédé de clairçage Drost et Schulz
de Breslau. La sucrerie de Ciechanow a travaillé par ce procédé (qui
ne présente pourtant rien de bien particulier) pendant la campagne
91/92 8.350 quintaux de masse cuite qui rendaient 63,1 p . 100 en sucre
1 blanc , la quantité de cristaux dans la masse cuite étant, d'après l'ana
lyse , de 67,6 p . 100 ; la perte n'a été ainsi que de 4,5 p . 100, tandis que
par les anciens procédés on avait 8 à 10 p. 100 de pertes en cristaux .
Le rapporteur croit que le procédé mérite d'ètre étudié et il recom
mande de continuer les essais .
M. Pochwalsky ajoute qu'à la sucrerie d'Olchowetz on a obtenu
d'une masse cuite , contenant 75 p . 100 de cristaux , plus de 70 p . 100
en sucre blanc par le procédé mentionné. Il fait voir aussi l'appareil
imaginé par lui pour la détermination de la quantité de cristaux dans
la masse cuite. Cet appareil a déjà été décrit , avec dessin , dans
le Bulletin d'octobre 1892.
J. WEISBERG .

✰✰✰
518 Sucrerie de betteraves .

INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA COLORATION ET LES


PERTES EN SUCRE DES SIROPS A L'ÉVAPORATION

(Deuxième réponse à M. Horsin -Déon),


Par J. WEISBERG .

Dans sa remarque sur notre article , qui porte le titre sus -mentionné
(Bulletin , p . 469) , M. Horsin - Déon veut bien convenir que l'influence
d'une température allant de 112 à 118° sur les sirops , à l'évaporation ,
est beaucoup plus dangereuse que celle d'une température se tenant
dans les environs de 105 à 106° ( 108° au maximum) ( 1 ) .
( 1 ) Page 470 du Bulletin de décembre 1892 , ligne 20, il est imprimé par
erreur : « 108 au minimum » ; il faut lire : « 108 au maximum » .
M. Horsin-Déon est donc d'accord avec nous en ce qui concerne
les sirops . C'est tout ce que nous avons voulu démontrer.
Mais notre collègue ajoute que les jus faibles peuvent supporter
sans danger une température de 118° . Sans danger , c'est trop dire .
Nous, pour notre part, nous dirons avec moins de danger . Plus les
jus sont concentrés , pius est désastreuse sur eux l'influence d'une
température trop élevée, mais cela ne veut pas dire que cette influence
sur les jus faibles devienne nulle. Nous sommes loin de là .
L'influence de la température est proportionnelle à la concentration
des jus et sirops soumis à l'évaporation ; cette influence est plus faible
sur les jus légers , mais elle existe certainement et n'est pas sans
danger . Nous voudrions , ici aussi , mettre des chiffres à l'appui , mais
nos essais, par suite de manque de temps , ne sont pas encore achevés ;
ce sont des expériences qui demandent une surveillance personnelle ,
rigoureuse et assidue durant de longues heures.
D'ailleurs, nous n'avons , qu'à ouvrir le n° 7 ( 1892 ) de la Boehm -
Zeitschrift à la page 585 et nous y lisons entre autres que , d'après
M. Lexa (M. Lexa lui-même !), il faut considérer une température de
118° dans la première caisse comme trop élevée ; M. Lexa regarde
cette température comme un fait anormal auquel , dit-il , il faut porter
remède en augmentant la surface de chauffe , et il répond par un « très
juste à M. Felcman quand ce dernier résume son rapport ( 1. c . page
587) en disant que l'emploi de hautes températures ( 112 à 118°) dans
les deux premières caisses est la cause d'une destruction de sucre et
d'une coloration des jus et que, par suite , il vaut mieux augmenter la
surface de chauffe pour ne pas être obligé d'évaporer à une température
trop élevée .
Nous n'avons donc qu'à en revenir à notre première conclusion où
nous avons dit qu'il faut se méfier des extrêmes , qu'il ne faut pas em
ployer des températures trop élevées pas plus que des températures
peu élevées , c'est-à -dire qu'il faut proportionner la surface de chauffe
Sucrerie de betteraves . 519

des caisses aux quantités de jus à évaporer ; il faut, en un mot, tout


en conduisant l'évaporation le plus rapidement possible, ne pas
dépasser pourtant dans la première caisse la température maxima
de 108° C.

L'ANALYSE DE LA BETTERAVE PAR LA MÉTHODE AQUEUSE


Par H. PEllet .

Dans l'article publié par notre collègue , M. J. Weisberg , au sujet de


la note de M. Lewenberg , relative à l'analyse des betteraves par les
méthodes aqueuses, nous trouvons certains griefs de cet auteur contre
la méthode à froid.
Le premier est celui- ci , la mousse.
Le deuxième, la question du volume occupé par le marc contenu
dans le poids de pulpe pesé pour l'analyse .
Ainsi que nous le dit M. J. Weisberg , M. Lewenberg examine l'in
fluence des différences de marc de 4 à 5 p . 100 ; il donne pour 26 gr.
048 de marc , un volume de 23 cc . 2 .
Nous avons parlé de la méthode de dosage rapide du marc dans la
betterave afin de savoir quel volume on doit faire en plus pour obtenir
le dosage exact , ou le poids à peser pour tenir compte de l'influence de
ce volume et faire un volume exact de 200 cc .
Après un grand nombre d'essais , nous avons adopté le chiffre de
25
gr. 87 , ce qui représente sensiblement 4,75 de marc , chiffre qui
se rapproche beaucoup des moyennes générales . Nous avons fait voir,
il y a quatre ou cinq ans , qu'une différence , alors de 1/2 à 1 p . 100 de
marc, n'amenait pas de différence sur la première décimale .
Or, la méthode de M. Lewenberg donne aussi une moyenne de
23
cc. 2 pour 26 gr . 048, ce qui peut varier suivant les betteraves
comme la quantité de marc et le volume qu'il occupe . A cet égard , la
nouvelle manière préconisée , ne paraît pas avantageuse sur la nôtre .
Ensuite , déjà les auteurs ne sont pas d'accord entre eux puisque
M. Kayser avait trouvé 24 cc . au lieu de 23 cc . 8 pour le volume occupé
par 26 gr . 048 de pulpe .
Puis , dans leurs essais , comment a -t-on tenu compte de l'air .
En admettant que les chiffres soient exacts , il semble résulter de
wenberg de cette description , que la méthode proposée
l'examen par M. J. Le
, n'a qu'un inconvénient sur la nôtre, c'est la longueur des

opérations , puisqu'on doit mesurer 73 cc . 8 d'eau d'une part, et ensuite


rès exactement 3 cc . de sous-acétate de plomb .
Mais nous avons
une série de remarques à faire sur la méthode
de M. Lewenberg, à d'autres points de vue , et qui ont une importance
b
eaucoup plus considérable que le faible écart entre la moyenne adoptée
520 Sucrerie de betteraves.

pour le volume occupé par le marc et celui qui peut exister dans la
pratique courante des analyses :
1º D'abord, l'auteur ne tient pas compte de l'influence du pricipité
plombique, influence reconnue par plusieurs chimistes sur le jus brut
2º L'auteur indique 3 cc . de sous-acétate de plomb pour 26 gr. 048 ,
ce chiffre peut être suffisant dans bien des cas , mais est insuffisant cer
tainement pour des betteraves plus ou moins altérées ou pauvres ou
non mûres , etc.
On peut avoir alors des différences entre les essais à froid ou à
chaud, si on conserve le volume de 3 cc . de sous- acétate de plomb ( à
25 ou 30º B. , l'auteur n'indique pas la densité) pour tous les essais.
3º Enfin , le point spécial qui a attiré notre attention , c'est le grief
porté contre la mousse .
La question présente d'autant plus d'intérêt qu'en ce moment une
discussion va s'élever entre divers chimistes en Belgique pour la cause
d'écarts reconnus entre plusieurs laboratoires dans lesquels un même
lot de betteraves , partagé en quatre parties , a été analysée .
Sur sept ou huit collègues , ayant analysé les betteraves , cinq ou six
étaient toujours sensiblement d'accord , les deux autres , mais surtout
un spécialement , arrivait avec des différences de 1 , de 2 et plus p . 100
grammes de racines.
M. F. S. , dans le numéro de la Sucrerie belge du 1er décembre 1892 ,
a émis l'avis que cette différence provenait de la méthode aqueuse à
froid dans son application pratique , et il a exprimé plusieurs opinions .
La première , que la rape conique à taille Keil tournant vite pou
vait produire une évaporation de l'eau contenue dans la pulpe fine et
concentrer le jus .
Nous pouvons dire que d'après une série d'observations qui parai
tront dans le journal la Sucrerie belge , cette objection n'est pas fondée ,
car parmi les chimistes qui étaient d'accord entre eux , nous dirons
que déjà il y en avait un au moins qui se servait de la råpe conique à
taille Keil pour l'échantillonnage , mais opérait à chaud ; or sila con
centration avait eu lieu sur la pulpe , le résultat à chaud aurait été
influencé, ce qui n'a pas eu lieu .
Mais l'auteur F. S. a émis encore la possibilité d'une cause d'erreur
sans la signaler , attendant les essais d'un collègue compétent, essais
qui doivent démontrer que la cause d'erreur peut donner lieu à des
différences plus ou moins grandes , mais toujours en plus du résultat
moyen.
Nous devons donc attendre cette publication , mais nous croyons
qu'elle a beaucoup de point de ressemblance avec la question des
mousses signalées par M. Lewenberg.
Cette question des mousses dans l'analyse aqueuse à froid n'est pas
nouvelle .
Sucrerie de betteraves. 521

Lorsqu'en 1888 nous avons fait connaître notre nouvelle méthode ,


nous avons donné une série d'essais faits parallèlement avec la mé
thode aqueuse à chaud et à froid , et ces deux méthodes comparées aux
essais par l'alcool .
Dans un mémoire présenté le 1er mai 1888 au grand concours de
Bruxelles , nous avons signalé toutes nos recherches , desquelles il
résultait une concordance parfaite entre toutes les méthodes directes ,
à la condition de bien employer surtout les méthodes alcooliques quant
au volume de sous- acétate de plomb.
Nos essais ont été renouvelés par un grand nombre de chimistes ,
parmi lesquels nous citerons M. le D' Pétermann , M. J. Weisberg,
M. Strohmer et nombre d'autres.

Mais ces savants ont opéré dans les conditions que nous avons
précisées .

Or depuis cette époque beaucoup de chimistes de divers pays ont


essayé notre méthode, mais sans suivre nos indications . C'est ainsi
que M. le Dr Herberger avait signalé comme impossible de faire le
volume exact de 200 cc . ou de 201 cc . 7. Après discussion nous avons
appris que le poids employé par le chimiste était le double poids nor
mal, soit 52 gr. 1.

Alors que nous avons toujours publié qu'il ne fallait peser que
26 gr . 048 dans 200 cc . 7 et polariser dans un tube de 400 millim . (ou
25.87 dans 200 cc . ) pour éviter l'inconvénient parfois gênant des
mousses lorsqu'on pèse trop de matière normale.
Cela se passail en 1890. Et depuis ce temps-là beaucoup d'autres
chimistes en Allemagne , et le Dr Herberger lui- même , ont reconnu
l'exactitude de notre méthode employée comme nous l'avons décrite .
Il parait que beaucoup d'autres de nos collègues, surtout en Bel
gique et en Allemagne du moins , n'ont pas suivi nos indications et ont
prélevé le double poids normal , soit 52 gr. 1 et ont constaté parfois
des écarts de 1 p . 100 en plus avec la méthode à chaud, mais la faute
n'incombe nullement au procédé mais aux expérimentateurs qui n'ont
pas opéré comme nous l'avons dit .
Or dans la note de M. Lewenberg , nous voyons le même fait se
reproduire , c'est- à - dire peser 26 gr . 048 de pulpe pour ne faire qu'un
total de 100 cc. Dans ces conditions , bien souvent , en effet, le départ
de la mousse est difficile et nous appelons l'attention de nos collègues
sur ce point.

Ensuite plusieurs collègues , même en ne prenant que 26,048 pour


200 cc . 7,
ne suivent pas les précautions voulues pour abattre la
mousse variable avec la betterave , la ràpe, le taillage de la råpe, sa
vitesse , la pression de la racine sur la rape , l'usure des dents de la
råpe , etc.

Il faut avoir soin de mettre le plomb dans le ballon , soit avant


ou après l'introduction de la pulpe , et d'ajouter l'éther nécessaire en
522 Sucrerie de betteraves.

agitant la masse le ballon n'étant pas rempli jusqu'au col et d'opérer


surtout avec un ballon de forme bien déterminée que nous avons si
gnalé ( ne pas employer les ballons à forme conique) . Alors compléter
le volume de 200 cc . ou de 200 cc . 7 suivant le poids pesé.
Mais , admettons par la pensée qu'en pesant 52 gr . 1 on ait pu
laisser 5 , 8 , 10 cc . d'air, cela correspond à une différence de 2,5 ,
4 p. 100 ou de 5 p . 100 de la richesse de la betterave . Ce qui donne
pour une richesse de 12 p . 100 de sucre par exemple des écarts de
0,30, de 0.48 ou de 0,60. On voit que pour avoir 1 p. 100 de différence
et pour expliquer des écarts de 2 et plus pour 100 , il faut qu'on ait
opéré dans des conditions tout à fait autres encore , et nous croyons
que l'air seul n'est pas la cause unique des écarts signalés . Et comme
nous le disions précédemment , peut être la note annoncée par M. F. S.
nous en révélera-t- elle tout le secret.
Quoiqu'il en soit , nous avons cru devoir avertir nos collègues de
cette cause d'erreur à propos de l'article de M. J. Weisberg sur la
modification proposée par M. Lewenberg et que notre collègue décrit
et engage à essayer pour savoir si elle présente un intérêt .
Puisque nous parlons de l'analyse à froid et de M. J. Weisberg,
nous ajouterons encore comme confirmation de l'exactitude de la mé
thode à froid comparée à la méthode à chaud, les expériences que
notre collègue a faites sur l'analyse des cossettes à froid , paru dans la
Sucrerie Indigène du 1er novembre 1892 , article dans lequel il dit qu'il
a vérifié les résultats obtenus à froid par ceux obtenus à chaud , résul
tats très concordants .
Donc , dans ses nouveaux essais comme dans ses précédents re
montant à 1888-1889 sur l'analyse des betteraves , notre collègue n'a
pas eu à se préoccuper de l'influence de la mousse , persuadé qu'il a
suivi la description de notre méthode , que plusieurs autres malheu
reusement ont modifiée sans s'assurer des erreurs qui pouvaient en
résulter.
En effet , il est bien certain que si c'est l'air qui a pu provoquer des
écarts de 1 et de 2 p . 100 (?) dans certains essais , le chimiste a né
gligé la précaution de faire un essai comparatif avec la méthode à
chaud ou même plusieurs , comme on doit le faire lorsqu'on introduit
une nouvelle méthode dans un laboratoire , et surtout qu'on n'en suit
pas tous les détails très probablement .
Nous profiterons encore de l'occasion pour dire que bien des appa
reils ou ballons fournis pour l'emploi de nos procédés ne sont pas cons
truits comme ils devraient l'être et que de ce fait les résultats peuvent
laisser à désirer pour une cause quelconque dont nous ne pouvons être
responsable . Beaucoup de constructeurs , en effet, ont cru devoir mo
difier nos instruments sans connaître l'influence de leurs modifications
qui , nous devons le dire n'ont pas été heureuses .
Sucrerie de betteraves. 523

Nous voulons parler aussi bien des râpes coniques que des ballons
et des tubes continus .
On comprend que dans ces conditions , nous déclinions toute res
ponsabilité des erreurs commises et que c'est à tort qu'on les attribue
à un défaut de la méthode , alors que toute la faute en incombe soit
aux appareils ou instrument, soit à l'opérateur même (1 ) .
Enfin , nous signalerons comme simple renseignement que c'est en
avril 1888 (Bulletin de l'Association belge des chimistes du 1er mai 1888)
que nous avons indiqué notre méthode aqueuse à froid et que quelque
temps après nous avons également parlé des essais faits avec l'appareil
de Digeon pour l'analyse des cossettes fraiches par la même méthode —
c'était l'appareil employé par M. Aimé Girard dans ses belles recher
ches sur le développement de la betterave . (Annales agronomiques
de 1884-1885 ) . Les essais avaient démontré que la solution n'était pas
loin .
pour appliquer cet appareil à la sucrerie. Mais les modifications
proposées par nous n'ont pas été faites et la question en est restée là ,
quoique beaucoup de constructeurs aient étudié et travaillé ce pro
blème particulier, que M. Khiele , constructeur de Leipzig , a si bien ré
solu d'après les publications récentes de MM . J. Weisberg et Giesbers
sur son appareil destiné à réduire en pulpe assez fine les cossettes
fraiches de betteraves pour être analysées par la méthode de diffusion
aqueuse instantanée et à froid .
Cet appareil complète donc heureusement la série de ceux en usage
en sucrerie . L'analyse des racines, la sélection des betteraves , et enfin
l'analyse
des cossettes fraîches peuvent être faites par un même pro
cėdė simple , rapide et exact (2) .

EPURATION DES JUS PAR LA POUDRE DE CHAUX HYDRATEE

Par M. PEllet .

Notre collègue , M. B. Mittelman a étudié la question de l'emploi de


la poudre de chaux hydratée dans la fabrication du sucre et en a signalé
récent avantages dont quelques-uns ont été contestés.
divers article Mais dans un
paru dans le n° 6 (du tome X de décembre 1892) du
Bulletin
de l'Association des chimistes de sucreries et de distilleries de

France et des colonies , il résulterait que la poudre de chaux hydratée


aurait un pouvoir épurant beaucoup plus considérable que la mème

(1 ) MM. Gallois et Dupont sont seuls chargés de la vente de tous les appa
reils qui correspondent à l'emploi de nos procédés .
(2) S'il y a lieu, nous compléterons , dans un prochain numéro , cette note, en
parlant de la cause d'erreurs (?) signalée par M. F. S. et dont l'auteur doit pu
blier des détails.
524 Sucrerie de betleraves .

quantité de chaux employée sous forme de lait de chaux ou sous


forme anhydre .
Voici les résultats de M. Mittelman :
Jus traité Jus traité par Jus traité
par le lait la poudre par la chaux
de chaux . hydratée de chaux . anhydre.
Épuration saline • 19.42 25.27 8.05
Épuration organique . 30.46 48.25 22.98
Épuration totale. 49.88 73.52 31.03

Les chiffres ci- dessus indiquent une différence considérable dans


l'action de la chaux sous les différentes formes . Mais nous devons dire
que nous avons fait des expériences entre la chaux appliquée à l'état
de lait et appliquée à l'état anhydre , et que nous n'avons pas constaté
les écarts signalés entre les deux méthodes .
Il se peut que dans les essais de laboratoire exécutés par M. Mit
telman, notre collègue n'ait pas pris les précautions nécessaires pour
obtenir de la chaux anhydre tout son effet utile . Car c'est là un point
très délicat dans les essais exécutés en petit , et nous nous demandons
si, dans l'essai à la chaux anhydre, la matière a pu complètement
passer à l'état d'hydrate de chaux . Si non, ou n'a pas l'action de la
méme quantité de chaux.
Ensuite, nous croyons qu'il y a une erreur d'impression dans la
description du mode d'épuration suivi par le chimiste , puisqu'il est
parlé de 10 p . 100 de chaux en ses trois états à la 1 carbonatation , et
de 2.5 p . 100 à la seconde.
Puis, en terminant, M. Mittelman dit « qu'il se confirme de plus
<< en plus que la chaux possède une solubilité différente au sein d'un
liquide sucré, suivant la concentration et l'état dans lequel elle es
<< employée ......
Cela nous amène à parler d'un fait qui , croyons -nous, n'a pas été
signalé jusqu'ici et que nous avons constaté depuis plusieurs années .
Nous voulons parler de la solubilité variable de la chaux dans le
jus sucré suivant la température .
En effet , si une solution à 10 p . 100 de sucre peut dissoudre par
exemple 1 gr. 7 à 1 gr . 8 de chaux , par 100 cc . à la température or
dinaire , cette quantité diminue au fur et à mesure qu'on éleve la tem
pérature .
On constate alors qu'à une chaleur de 70 ou 75 degrés la solubilité
de la chaux n'est plus que de 0.50 à 0.60 suivant certaines circons
tances . Et si on pousse la température à 80 , 85 et 90 on réduit en
core la solubilité de la chaux de façon à n'avoir que 0.35 à 0.40 d'al
calinité pour 100 cc . , sans cependant former de saccharate de chaux
insoluble .
Il peut donc se faire , si de la chaux anhydre, très lente déjà à
Sucrerie de betteraves . 525

s'hydrater dans le jus chauffé , comme celle de Montereau , est ajoutée


à un jus chauffé et que la carbonatation soit faite de suite , immédia
tement après , que l'action de la chaux vive employée dans de sem
blables conditions ne corresponde qu'à une proportion de 1/4 ou 1/2
ou au plus 1 p. 100 .
Les résultats ne sont plus comparables .
Ainsi s'expliquerait le résultat de M. Mittelman.

RÉPONSE DE M. MITTELMAN A L'ARTICLE PRÉCÉDENT

DE M. PELLET

Nous répondons aux observations de notre honorable collègue ,


M. Pellet , que les essais que nous avons faits au laboratoire , ont été
exécutés avec tous les soins que comporte un semblable travail , et en
vue
de nous rendre compte des résultats obtenus par l'emploi de la
chaux sous ses trois états par comparaison avec l'emploi de la poudre
de chaux hydratée, dont nous nous sommes servi pendant toute la
campagne avec grand succès .
C'est après avoir constaté les difficultés qu'il y avait à hydrater la
chaux vive dans le jus , malgré deux heures et demi de contact, que
nous avons donné la préférence à la poudre de chaux hydratée dont
l'action dans le jus est pour ainsi dire , immédiate .
Voilà le fait ! Est - il dû à la qualité de notre pierre très dure ? C'est
possible
vive ; la température à laquelle s'opère l'hydratation de la chaux
dans le jus , joue- t-elle le rôle que lui attribue M. Pellet ? C'est
encore possible . Toujours est- il que les résultats que nous avons don
nés sont certains , et c'est dans le but d'appeler l'attention de nos collè
gues sur ce mode d'opérer que nous avons fait notre communication
sur ce sujet .

Il serait, en effet , très utile que chacun fit les mêmes essais avec la
pierre à chaux différente qu'il possède afin de chercher à élucider tout
à fait cette question .
Quant à l'observation relative aux quantités de chaux employés
nous dirons simplement que les quantités respectives de chaux ajou
tées aux jus, ont été calculées d'après la teneur de 100 cc . de lait à
20° B en chaux anhydre, par litre de jus ; ce qui fait : 20 gr . 06 de
chaux anhydre dans 100 cc . sous forme lait pesant 20° B.
gr. 17 de poudre de chaux hydratée , à 15 p . 100 d'humidité ,
correspondant à 20 gr . 06 de CaO anhydre , et enfin 20 gr . 06 de chaux
pour la chaux anhydre . B. MITTELMAN .
526 Sucrerie de betteraves .

PARTICULARITÉS DE LA FABRICATION DU SUCRE PENDANT

LA CAMPAGNE 1892-93 .

Par A. QUENNESSON

La plupart des usines ont terminé la fabrication pendant la pre


mière quinzaine de décembre, quelques -unes mème ont arrêté fin
·
novembre cette courte durée tient à ce que, dans certaines régions , la
betterave a été peu abondante cette année .
La levée a été très mauvaise , la betterave a beaucoup souffert de
la sécheresse pendant les premiers mois de sa végétation ; les champs
ont dû être réensemencées à plusieurs reprises, conséquemment des
vides nombreux se sont produits qui ont déterminé dans divers
champs, par suite de l'espacement des plants , des betteraves de gros
seur exagérée ayant une densité faible et peu de richesse saccharine .
Les semailles faites de bonne heure ont beaucoup mieux réussi
que les plantations tardives, cette année surtout , l'expérience l'a
démontré de nouveau : les cultivateurs qui ont bien préparé leurs
champs avant l'hiver et qui ont planté, dans la première quinzaine de
mai , la betterave sur labours frais presque derrière la charrue , pour
ainsi dire , ont vu la levée se faire dans de bonnes conditions , la jeune
plante y a peu souffert de la sécheresse et il y a eu peu de manques
dans ces champs .
L'arrachage a été particulièrement difficile par suite des pluies conti
nuelles survenues à cette époque et qui ont rendu les transports très
onéreux .
Les betteraves arrivaient à l'usine couvertes de terre , et mises en
silos s'échauffaient rapidement ; une pousse abondante s'est montrée
bien vite rendant les pertes en sucre de ce côté relativement impor
tantes .
La végétation des betteraves non arrachées et non mûres a repris
une nouvelle vigueur , un chevelu épais s'est aussitôt développé empri
sonnant comme dans les griffes d'un étau une grande quantité de terre
et cela à la faveur de l'humidité régnante ; aussi l'approvisionnement
des usines en général a-t - il été relativement difficile cette année.
L'échauffement , comme nous le disons plus haut , a favorisé le
développement des pousses de la betterave au détriment du sucre :
nous avons constaté , en plaçant un thermomètre dans une saignée
pratiquée dans l'intérieur de betteraves provenant d'un bateau ayant
à peine 5 à 6 jours de chargement, une température de 50° C.
Cette température élevée a nui énormément à la conservation des
betteraves et a occasionné l'apparition , dans le jus de la betterave , d'une
forte proportion de matières organiques et de glucoses ou sucres réduc
Sucrerie de betteraves. 527

teurs rendant le dit jus légèrement acide . Nous avons relaté au cours
de nos analyses jusqu'à 0,72 p . 100 de sucres réducteurs dans le jus
de betterave . La pureté apparente et le quotient salin des jus ont été
cette année inférieurs de 2 à 3 p. 100 à ceux de l'année dernière .
Le lavage a été très difficile pendant cette campagne vu la quan
tité de terre énorme emprisonnée par les radicelles. Les usines les
mieux montées, ayant à leur disposition un transporteur hydraulique ,
ou plusieurs laveurs , un brosseur ou tout autre appareil porteur
secoueur-égoutteur, ne sont arrivées à débarrasser qu'imparfaitement
la betterave de la terre adhérente et une quantité assez importante de
cette dernière , arrivée jusqu'à la benne de pesage, a été malheureuse
ment prise en charge par la Régie au même titre que la betterave elle
même .

Cette terre adhérente entraînait avec elle une grande quantité de


petites pierres lesquelles dans le coupe-racines usaient rapidement les
couteaux ; très souvent un jeu de couteaux ayant au plus travaillé
3 ou 4 heures devait être remplacé sous peine de faire de la bouillie et
d'arrêter la circulation dans la batterie de diffusion . Pour ces raisous ,

les couteaux ont dû être montés un peu forts , les lamelles étaient rela
tivement épaisses et l'épuisement s'en ressentait ; mais il fallait à tout
prix marcher vite et négliger un peu l'épuisement en laissant jusqu'à
0,30 et 0,35 de sucre dans les cossettes au lieu de 0,20 en moyenne
comme dans le cas normal .

La quantité de jus soutiré à la diffusion a été généralement plus


faible que l'année dernière afin de ne pas extraire des jus à basse den
sitė .

Le travail d'épuration a été, à certains moments, difficile, la dose de


chaux a été en effet exagérée dans bien des cas ce qui augmentait la
durée des carbonatations. Malgré tout, les sels de chaux ont fait leur
apparition et cela dès le début même de la fabrication .

L'emploi de S02 dans les jus après 2º carbonatation a rendu des


services cette campagne pour l'élimination des sels de chaux , et dans
tous les cas, ce procédé est plus recommandable que l'emploi du car
bonate
chaux de soude car il n'y a pas substitution d'une autre base à la
.
Le procédé sodo-barytique de M. du Beaufret, appliqué cette
année dans diverses usines recevra , nous l'espérons , par la compa
raison des résultats obtenus une réelle sanction pratique , car cette cam
pagne a été favorable à la présence de quantités anormales de matières
organiques
majeure que ce procédé a précisément pour but d'éliminer en
partie dès le début du travail .

Beaucoup d'usines ont remarqué la faible alcalinité des sirops :


c'est qu'en effet l'alcalinité des jus après 2º carbonatation était factice
et presque complètement ammoniacale comme nous l'avons constaté
souvent et ainsi que le résume le petit tableau suivant :
528 Sucrerie de cannes .

Jus de 2º carbonatation filtré. --- Alcalinité à froid au tournesol 0/0 cc . jus .


26 Octobre. 15 Novembre. 21 Novembre.
Avant ébullition .... 0,030 0,027 0,042
Après ébullition et ramené au volume primitif. 0,014 0,007 0,011

L'alcalinité am noniacale disparaissait pendant l'évaporation , et en


effet les eaux de condensation des 2 et 3° caisses du triple-effet ren
fermaient une quantité notable d'AzH³ .
L'alcalinité des masses cuites a été par suite faible et beaucoup de
fabricants ont vu apparaitre des mousses plus ou moins abondantes
sur leurs bacs d'empli .
D'après les résultats obtenus dans plusieurs usines situées dans
différentes régions, nous pouvons conclure que la pureté apparente ,
les coefficients salin et organique des masses cuites 1er jet sont infé
rieurs de 2 à 3 p. 100 à ceux de l'année dernière . Les masses cuites
2º jet ont subi forcément le mème sort et sont également moins bonnes
au point de vue de la pureté et des coefficients salin et organique .
En résumé, nous croyons pouvoir dire qu'en général , les fabricants
ont dû travailler pendant la dernière campagne des betteraves non arri
vées à maturité , que les usines ont terminé leur fabrication plus tôt
que l'année dernière et que les rendements pour un certain nombre
d'entr'elles seront inférieurs à ceux de la précédente campagne .

II. - SUCRERIE DE CANNES

LE CONTROLE CHIMIQUE DANS LES SUCRERIES DE CANNES

Par M. J.-T. CRAWLEY, Secrétaire de l'Association des Chimistes


de la Louisiane .

J'ai lu avec intérêt le travail de M. Saillard , inséré dans le numéro


d'octobre , travail qui n'aborde pas cependant toutes les difficultés
qu'éprouve le chimiste chargé du contrôle , et qui , pour la plupart, sont
communes aux sucreries de cannes et de betteraves .
M. Saillard les attribue à une connaissance imparfaite de la chimie
du non- sucre et des réactions chimiques intervenant dans la fabrica
tion ; la plupart disparaîtront par l'adoption de méthodes d'analyses
exactes . Pour cette raison nous portons grand intérêt au Congrès inter
national de chimie de Bruxelles de 1893 où seront réunis nombre de
chimistes distingués qui jetteront un jour nouveau sur ces questions .
Je veux examiner brièvement les difficultés qui rendent impossible un
contrôle chimique complet .
Sucrerie de cannes. 529

1° Matières sèches totales . - On les détermine généralement


avec le densimètre Brix dans le jus des moulins ,diffusion ou défecation ,
ainsi que dans le sirop. Les masses cuites et mélasses sont généra
lement diluées au préalable , mais il a été prouvé que les impuretés
nuisent à la détermination comme le montre le tableau suivant :
[
Jus des moulins Masse cuite Mélasses
Par dessiccation Brix Par dessiccation Brix Par dessiccation Brix

14,0 14,4 87,1 94,1 80,0 84,0


14,8 15,3 89,4 95,1 76,7 80,5
14,3 15 91,1 94,4
14,5 14,9 86.1 83.7
13,5 13,4
13,4 14

P On devra donc effectuer la dessiccation lorsque l'on désirera une


grande exactitude , mais il n'existe pas de méthode suffisante pour
l'effectuer et on ne peut dire au juste à quel moment toute l'eau est
T évaporée . Le résultat est différent suivant que la température est 100
ou 105°, la durée 3 ou 10 heures ; l'auteur a rarement effectué deux
pesées successives du même produit donnant le même résultat . Il est
évident qu'il se produit une décomposition avant que la dessiccation
soit complète .

20 Détermination du sucre . - M. Saillard a appelé l'attention sur


l'emploi du sous-acétate de plomb qui donne un lévulosate soluble .
Cette cause d'erreur a été étudiée par le professeur Ross , et par l'au
teur . Nous avons montré que l'erreur est très forte et ne peut- être
négligée (Louisiana Planter . Vol VIII , nº 25, p . 452) .
De plus le volume du précipité n'est pas négligeable , principale
ment dans les analyses de masse cuite et de bas produits ; la correc
tion est rarement effectuée dans la Louisiane quoique la méthode de
double
d'erreu dilution Scheibler permette de s'affranchir de cette cause
r.

3º Sucres réducteurs . - La détermination des sucres réducteurs


est généralement effectuée non pas dans le but d'évaluer leur influence
sur la cristallisation du sucre mais pour calculer le non- sucre et le
sucre inverti pendant les diverses opérations de la fabrication . Il a été
reconnu que les produits de la canne renferment une quantité consi
dérab'e de sucres réducteurs qui ne possèdent pas les propriétés du su
cre in verti. Le professeur Ross et moi avons trouvé dans les mélasses de
la Louisiane que 1,85 pour 100 de sucres réducteurs sur un total de
18,52 pour 100 sont précipités par le sous-acétate de plomb. Dans beau
coup de sucreries on conserve les jus à l'aide de ce réactif pour n'effec
530 Sucrerie de cannes.

tuer les analyses qu'au bout de 6 ou 12 heures ; on voit que l'erreur


qui en résulte n'est pas négligeable .
En outre, la perte totale due à l'évaporation , à l'entrainement, à
l'inversion , etc. , est évaluée en bloc et non séparément. La différence
entre le sucre entré et le sucre sorti du triple-effet donne le sucre
perdu . On peut avoir une idée du sucre inverti à l'aide de la proportion
de glucose rapportée au sucre ; toutefois il faut se rappeler que de
grandes quantités de glucose sont détruites par une forte addition de
chaux, par suite il peut y avoir une forte destruction de glucose et de
saccharose sans affecter le coefficient glucosique .

4° Méthode Clerget . - La chimie du jus de la canne est si peu


approfondie que l'on ne sait quelles données la méthode Clerget
indique sur la teneur exacte en saccharose . Quantité de chimistes
connus ont étudié le pouvoir rotatoire des sucres réducteurs contenus
dans la canne sans toutefois arriver à la même conclusion . Girard ,
Laborde , Dubrunfant , Müntz, Morin , Gill et Halse ont trouvé que ces
sucres étaient optiquement inactifs , tandis que Meissl et beaucoup
d'autres prétendent qu'ils tournent toujours à gauche . Dans tous le
cas la méthode Clerget donne toujours une augmentation dans la
teneur en saccharose , augmentation d'autant plus grande que les pro
duits sont plus impurs , tels que les mélasses . L'augmentation n'est
pas toujours proportionnelle à la quantité de sucres réducteurs comme
le montre le tableau suivant :
Polarisation directe. Clerget. Glucose.
40,4 42,4 4,97
66,4 70.4 10,99
61,8 68,6 11,97
47.9 52,1 13,70
30,7 33,9 18,20
31,2 37,2 20,32

Il est donc évident que le contrôle chimique nécessite l'entrée en


ligne de compte de la polarisation directe et de l'inversion pour tous.
les produits .

5º Détermination de la fibre . La détermination de la fibre de la


canne ne se fait pas aussi exactement que pour la betterave . En
premier lieu la canne est formée d'une écorce très résistante où la
proportion de matières fibreuses est plus élevée que dans la partie
interne ; il est donc indispensable de préparer un échantillon parfai
tement homogène , résultat très difficile à obtenir à cause du risque de
la dessication.

6° Saccharose dans la canne . - On évalue généralement le sucre


total de la canne indirectement . Les cannes sont passées au moulin ,
Sucrerie de cannes . 531

on analyse le vesou et la fibre , et de ces données on calcule le sucre


perdu dans la bagasse. Mais on sait que le jus resté dans la canne
après le passage au moulin renferme moins de sucre que le vesou
exprimé, cause d'erreur qui montre la nécessité de la détermination
directe du sucre 0/0 de la canne .
Telles sont les difficultés que rencontre le chimiste des sucreries de
la Louisiane ; elles montrent que beaucoup de pertes attribuées à
l'entraînement , l'inversion , etc. doivent en réalité ètre attricuées à des
méthodes d'analyses défectueuses et manquant de concordance.

PROGRES A RÉALISER DANS LES SUCRERIES DE CANNES

PAR LA FILTRATION MÉTHODIQUE DES JUS ET DES SIROPS

Par J. BOUVIER
Directeur de la Sucrerie de Montereau .

Parmi les progrès à réaliser dans la fabrication du sucre de can


nes ,
il en est un qui , sans contredit , doit fixer l'attention de tous ceux
qui s'occupent de cette industrie, c'est une bonne filtration des jus et
des sirops .

Au premier abord , la solution de cette question ne paraît pas pré


senter toute l'importance qu'elle mérite ; elle semble secondaire en
présence de l'application des nouveaux procédés qui ont pour but la
plus grande extraction possible du jus de la canne , soit par le système
de la diffusion , soit par celui de la repression ; or, ces procédés qui
nécessitent la transformation de l'ancien matériel entrainent à des
dépenses très considérables ; tandis que , bien des fabricants pourraient
déjà rémunérer une grande partie des pertes qu'ils subissent si , avant
de chercher à transformer leur matériel , ils s'attachaient d'abord à
tirer de leurs appareils existants tout le rendement possible , par l'ap
plication d'une filtration méthodique sur les jus et les sirops .
La grande question dans les sucreries de cannes , c'est l'épuration
des matières organiques contenues dans les jus et dont il est si diffi
cile de faire la séparation ; ce sont ces matières qui engendrent ces
dépôts visqueux sur les toiles des filtres et qu'on retrouve sur les
tubes et les serpentins des appareils d'évaporation et des cuites mèlės
méla
aux sels
ssigèsous formes de pàte gluante et insoluble ; ce sont ces matières
nes qu i empêchent la cristallisat du sucre et apporte
ion nt
aussi des centres de fermentation dans les mélasses . En se débar
rassant de ces matières , le travail marche tout seul et on obtient en
premier jet la presque totalité du sucre contenu dans le vesou .
Pour débarrasser les jus de ces matières organiques , les procédés
de défecation en usage ne sont pas suffisants ; les agents chimiques
532 Sucrerie de cannes.

employés dans l'épuration des jus s'attaquent plutôt aux sels qu'aux
matières organiques ; aussi dans les filtres actuellement employés,
voit- on , presque dès le début , les tissus filtrant recouverts par des
gommes et toute espèce de substances visqueuses qui empêchent la
circulation des liquides . Ces filtres, quels que soient leurs systèmes , ne
sont donc pas suffisants, parce que le tissu filtrant employé s'obstrue
trop vite et il faut procéder à leur nettoyage .
Jusqu'à ce jour , on a appliqué à la filtration des jus de cannes , les
mêmes appareils qu'on emploie dans les sucreries de betteraves , filtres
mécaniques, filtres -presses , sans s'occuper si les tissus filtrants em
ployés qui conviennent assez bien à la filtration des jus de betteraves
contenant bien moins de substances organiques visqueuses et gom
meuses, étaient aussi convenables pour les jus de cannes . C'est là
qu'a été l'erreur. ――――――――― On a bien essayé les filtres à bagasse, mais on
tend à y renoncer parce que d'abord le résultat n'est pas suffisant , et
aussi parce que la spongiosité de la bagasse est trop grande et occa
sionne une grande perte de liquide , et pourtant ce n'est que par la
filtration qu'on peut arriver à éliminer le glucose , cet ennemi persistant
du jus de cannes ; il faut le poursuivre partout et dès le début des
opérations , après l'extraction au moulin ou à la diffusion , après la
défaction , après l'évaparation et même dans le travail des mélasses.
A chaque opération , il faut en saisir un peu, sans jamais se lasser
et , pour cela, il faut arriver à supprimer d'une manière absolue les
tissus filtrants et se servir d'appareils à grand débit qui n'entravent
pas la marche du travail et dont le principe de filtration repose sur la
séparation des matières en suspension dans les liquides par l'intermé
diaire de matières filtrantes non tissées, ou par voie de décantation
progressive sur des plâteaux décanteurs superposés .
Ces appareils que nous avons essayés pendant la campagne actuelle
à la sucrerie de Montereau , pour la filtration des jus et des sirops , nous
ont donné les meilleurs résultats .
Voici comment nous avons procédé :

1 ° Filtration des jus verts à la sortie de la diffusion . ――――― Nous


commençons par réchauffer les jus jusqu'à 80° centigrades environ
pour coaguler les matières albuminoïdes , et lorsque ce degré de
température est atteint, nous filtrons sur un appareil à deux compar
timents .
Dans le fond du premier compartiment est une simple tôle perforée
destinée à retenir les pulpes folles ou détritus entraînés ; et chose à
noter, ce sont les dépôts ainsi formés qui servent déjà à retenir une
partie des matières albuminoïdes coagulées et cela dans la proportion
de 4. Les jus coulent ensuite dans le deuxième compartiment qui est
simplement un panier en tôle perforé rempli de matières filtrantes,
-
telles que gravier de rivière, coke lavé ou noir en grains . L'épu
Sucrerie de cannes. 533

ration se poursuit encore là dans la proportion de plus de 3,5 %0 par


le gravier de rivière ; de 4,5 % par le coke et de 9 % par le noir en
grains .
Les puretés correspondantes sont pour la filtration sur les pulpes
folles en augmentation de . 3.60 0/0
Sur les graviers de rivière , en augmentation de .. 1.30
Sur le coke lavé, en augmentation de .. • 3.90
Sur le noir en grains , en augmentation de 4.40
On peut de suite remarquer que les matières filtrantes employées
pour cette première filtration des jus verts , faite avant le chaulage ,
se nettoient facilement par un simple lavage , et que notamment pour
le noir en grains , il n'y a pas besoin de le revivifier .
Le premier compartiment qui est à proprement dire un épulpeur, se
renouvelle de trois en trois heures , le deuxième peut fonctionner douze
heures . Un panier de rechange rempli de gravier lavé qu'on met à la
place du panier sale permet de ne pas interrompre le travail.
Les jus en sortant de ce filtre sont alors chaulės , et , comme nous
l'avons fait connaître dans nos précédentes communications , nous em
ployons , pour le chaulage , la poudre de chaux hydratée .

2. Filtration des jus carbonatės . - Le filtre que nous employons


pour cette opération est tout à fait différent des filtres existants à ca
dres et à toiles . Son principe est basé sur la propriété qu'ont les jus
carbonatés , de se clarifier par décantation , en faisant que la sépara
tion des matières en suspension se fasse progressivement sur des pla
teaux décanteurs superposés . Le jus à filtrer arrive par le haut et rem
plit tout le récipient , il s'écoule ensuite par le bas au moyen d'un col
de cygne qui ralentit l'écoulement . Les plateaux décanteurs superposés
dans l'intérieur et recouverts de matière filtrante retiennent les ma
tières en suspension et la filtration s'opère rapidement .
Nous sommes ainsi parvenus à supprimer les toiles et les joints des
plateaux , car la matière filtrante que nous employons pour faciliter
la décantation est tout simplement du crin végétal, ou de la paille de
fer qui ne s'encrasse pas et qu'on nettoie par un simple lavage à l'eau
chaude .

Cet appareil que nous avons fait breveter est d'une grande simplicité
et d'un prix relativement très modique , il fonctionne vingt-quatre heures
sans s'arrêter et il n'y a rien à dire dans le degré de clarté et de pureté
des jus qui en découlent .
Nous obtenons en plus une grande économie de toiles , de lavage
de toiles et de perte de jus par les joints ; le prix de la paille de fer ou
du crin végétal employé est insignifiant , et la mème matière sert
indéfiniment .

Il va sans dire que le même appareil peut être employé soit pour
la filtration des jus sortant des filtres- presses , soit pour la filtration
534 Distillerie.

des jus de la deuxième carbonatation , et , comme il fonctionne sans


pression , les jus n'ayant plus à traverser des toiles serrées , on peut les
placer à toute hauteur .

3° Filtration des sirops . --- C'est surtout dans la filtration des


sirops que l'emploi des toiles doit être supprimé et remplacé par une
matière filtrante qui ne s'oppose pas à la circulation des liquides ren
dus souvent gras et gommeux par leur séjour prolongé dans les
appareils d'évaporation .
Cette matière filtrante est encore le crin végétal ; mais là , comme
il ne s'agit plus d'épuration par décantation, les plateaux décanteurs
sont remplacés par des plateaux séparateurs qui isolent les uns des
autres les couches de crin végétal. Ces couches ainsi formées par des
fibres non tissées opposent plus de facilité à la circulation des liquides
concentrés tout en retenant les matières en suspension . Il est évi
dent que le nombre de couches filtrantes à superposer est en raison
directe de la clarté et de la limpidité des sirops qu'on veut obtenir.
Quant à la forme de l'appareil , elle est la même que pour les jus.
L'épuration se fait ainsi d'un plateau à l'autre progressivement , de
telle sorte que le liquide le plus pur traverse toujours la couche fil
trante la plus propre . Pour prolonger le travail du filtre quand l'écou
lement commence à diminuer , il suffit de changer le premier plateau
qui s'encrasse plus vite et marche ainsi plus de vingt-quatre heures .
Le débit de cet appareil est donc très-grand, et la pureté des sirops
ne laisse rien à désirer.
Eh bien ! ce que nous avons fait dans une sucrerie de betteraves , on
peut le faire avec plus de succès dans une sucrerie de cannes .
Il faut, là aussi , pour obtenir un bon travail , s'appliquer à installer
des filtres partout, et lorsqu'on aura des filtres sans tissus , qui ne
s'encrasseront pas, dès le but du travail , on ne tardera pas à recon
naître les avantages d'une bonne filtration .
Il va sans dire que les mêmes systèmes d'appareil que nous avons
décrits plus haut pour les diverses opérations de la sucrerie de bette
raves s'appliquent tout aussi bien aux opérations correspondantes de
la sucrerie de cannes .

III . - DISTILLERIE

PROCEDE PRATIQUE
D'UTILISATION DES BOUES DE CUVES DE DISTILLERIE
Par Fernand LEFEBVRE.

Dans certaines distilleries , notamment dans les usines qui travail


lent simultanément les mélasses avec des pommes de terre ou des
Distillerie. 535

grains , il se forme, une fois la fermentation industrielle morte , un dépôt


assez considérable au fond des cuves ; si l'on a soin , autour de la prise
de vin dans la cuve de mettre un système quelconque (toujours très
simple) permettant de décanter, on peut éviter d'envoyer cette sorte de
boue à la colonne de distillation , on a ainsi un double avantage :
1° Celui d'éviter d'encrasser la colonne ;
2º Celui de l'utilisation de ces matières sous forme d'engrais .
Plusieurs tentatives ont été faites dans ce sens , voici le moyen qui
nous a donné les meilleurs résultats pratiques :
Les boues étant séparées par décantation sont envoyées par l'inter
médiaire d'un monte -jus dans un appareil à distiller rudimentaire spé
cialement affecté à ce but ; cet appareil est uniquement composé d'un
chaudron dans lequel la matière est portée à l'ébullition à l'aide d'un
barbottage de vapeur ; les vapeurs alcooliques dégagées sont conden
sées dans un serpentin ordinaire autour duquel circule de l'eau froide ,
les liquides alcooliques obtenus jaugés et dirigés dans les bacs à mau
vais goût .

La boue ainsi dépouillée de son alcool est descendue par l'intermé


diaire d'un robinet ou d'une vanne dans un bac où elle est mélangée à
une substance quelconque afin de permettre sa filtration au filtre-presse ,
et la formation d'un tourteau suffisamment consistant pour être pris à
la pelle, chargé en tombereau , et transporté; la boue seule ne formerait
pas de tourteau et son acidité la rendrait d'ailleurs inutilisable dans la
plupart des cas.
C'est précisément dans le choix de la substance permettant la filtra
tion que résidait la difficulté , il s'agissait de trouver une matière à bas
prix remplissant la double fonction 1º de support pour filtration ;
2º de neutralisant (car les boues de cuves sont très acides) pour per
mettre la fabrication d'un engrais pratique. La première matière uti
lisée a été la chaux , il est facile de comprendre l'écueil de son emploi,
le tourteau se formait bien mais il fallait pour celà un grand excès de
chaux , alors il arrivait que l'engrais perdait de suite une partie de son
azote à l'état d'ammoniaque et pour peu qu'il fut conservé en tas avant
son emploi, il perdait presque la totalité : en outre, par les chaleurs de
l'été, l'engrais se desséchait et les morceaux prenaient parfois la dûreté
de cailloux .

J'ai donc du chercher un moyen plus convenable , et, après plusieurs


essais , je me suis arrêté à l'emploi du carbonate de chaux sous forme
d'écumes de sucrerie .

Au début , j'ai rencontré quelques difficultés , d'abord , les défécations


se délayaient assez difficilement, j'ai paré à cette éventualité de deux
façons :

1° Par l'emploi de défécations de deuxième carbonatation au lieu


de celles de premières ;
536 Chimie analytique .
Hi

2º En laissant tremper plusieurs heures avant leur emploi les défé


M
cations dans de l'eau , de préférence chaude , ou de la vinasse ( 1 ) .
Il arrivait aussi que le tourteau ne se formait que lentement , j'y ai
remédié par l'addition d'un peu de chaux .
Les résultats obtenus sont les suivants :
1° L'engrais ne perd que des traces d'azote et peut être conservé en
attendant son emploi ;
2º Il ne durcit pas , et bien que la consistance du tourteau soit suffi
sante, il reste gras et peut ainsi maintenir comme l'humus l'humidité
dans la terre ;
3º Les toiles des filtres - presses dûrent un tiers en plus qu'avec l'em
ploi de la chaux seule ;
4º Les défecations tout en servant de support à la substance la font
bénéficier de leurs matières organiques .
Voici du reste le résultat comparatif que m'ont donné deux échan
tillons après quinze jours de conservation : le premier à la chaux seule
le second par mon procédé à la défécation :
1° Tourteau à la chaux seule :
Azote pour 100 . . 1,8
2º Tourteau à la défécation :
Azote pour 100 . . 3.
L'acide phosphorique était resté constant, les matières organiques
augmentées de celles contenues dans les défécations employées au lieu
de chaux .
Au point de vue des effets obtenus sur les champs , le deuxième
vaut le double du premier .

IV. ―――― CHIMIE ANALYTIQUE

DOSAGE DE LA POTASSE PAR RÉDUCTION


DU CHLOROPLATINATE DE POTASSE AU MOYEN DU ZINC
(OU AUTRES MÉTAUX ), ET APPLICATION DE CETTE RÉACTION

AU DOSAGE GRAVIMÉTRIQUE DU SUCRE INTERVERTI .

Par M. L. EHRMANN .
C° »et
(Fellow-Chemical Society-London) Chimiste de « The Oriental Bank Estates
de « The Mauritius Estates and Anets Co. »
En dehors de la méthode classique du dosage de la potasse par

élimination successive des sulfates, etc. , les méthodes les plus répan
(1) On arrive avec environ 150 kilog . de défécations pour 5 à 600 kilog.

d'engrais.
Chimie analytique . 537

dues sont celle par l'acide perchlorique ( procédé Schlosing) et celle


par le formiate de soude (procédé Corenwinder et G. Contamine) . La
méthode Lindo - Gladding fort employée en Amérique est très exacte .
On opère comme dans le procédé au formiate de soude, c'est- à- dire
que l'on arrive à obtenir un chloroplatinate de potasse plus ou moins
impur. Ce résidu est lavé par une solution de chlorhydrate d'ammo
niaque dans l'eau distillée , laquelle solution a été saturée de chloro
platinate de potasse , qu'elle dissout, du reste , en très petite quantité;
Cette solution étant saturée de chloroplatinate de potasse sert au
lavage du chloroplatinate, qu'elle débarrasse des sels étrangers . On n'a
plus qu'à peser le chloroplatinate purifié , après lavage à l'alcool commə
dans la méthode classique . Ce procédé est très commode et très exact .
c'estun procédé officiel aux États -Unis .
J'ai cherché une méthode encore plus rapide , pour éviter les lava
ges à l'alcool et la dessiccation du chloroplatinate , méthode basée sur
la réduction du platine comme par le formiate de soude , mais qui n'a
pas les inconvénients de cette dernière, c'est-à-dire les ennuis de la
filtration quand le platine pulvérulent s'agglomère mal et rend la fil
tration délicate . J'opère comme dans la méthode au formiate de soude
jusqu'au moment où l'on a sur le filtre un précipité de chloroplatinate
souillé de sels étrangers , de silice , etc. L'entonnoir et le filtre sont
placés sur un verre de Bohême ou une capsule ; avec de l'eau bouil
lante, on dissout le chloroplatinate et on lave le filtre . Dans la solution
chaude, on projette assez de poudre de zinc pour décolorer la liqueur ;
on couvre, l'action est rapide. Il faut éviter d'acidifier la liqueur.
Quand elle est décolorée , on décante , on reprend le précipité par de
l'eau acidulée chaude afin de dissoudre le zinc en excès. Le platine est
bien aggloméré. Il n'y a qu'à le laver et à le peser. Avec un peu
d'adresse, tout peut se faire par décantation , et le précipité est chassé
avec une pissette dans la capsule de platine où se fait la décantation.
sur une lampe à alcool ou à gaz . On chauffe un instant au rouge et
on pèse.
Le fer employé au lieu de zinc ne donne pas de bons résultats.
Avec le cadmium , la réaction semble comme par le fer plus lente et
plus incomplète . Par le mercure, la réduction est aussi incomplète et
la formation d'un amalgame de platine et de mercure rend l'ébullition
brusque et irrégulière . Il y a tendance à projection . Après une longue
ébullition, la liqueur claire filtrée , traitée par le zinc, laisse un dépôt
d'un amalgame grisâtre brillant contenant encore du platine . Je n'ai
pas essayé l'aluminium ; j'ai jugé que le zinc donnait de si bons résul
tats et si rapides qu'il valait mieux s'en tenir à ce métal que tous les
chimistes ont sous la main . Ici j'ai pu essayer le cadmium , grâce à
l'obligeance de mon collègue , M. Maricot, Chimiste de The Mauritius
Engrais chimiques Co. Il arrive souvent aux Chimistes dans les colo
nies, de manquer de produits spéciaux ; j'ai moi-même été dépourvu
538 Chimie analytique .

d'acide perchlorique et de formiate de soude , c'est ce qui m'a fait


employer d'abord la méthode Lindo- Gladding , puis chercher une mé
thode encore plus rapide , celle par le zinc.
Le cuivre fraîchement précipité et l'oxyde de cuivre réduisent aussi
les solutions de chloroplatinate avec une très grande rapidité . Si , après
avoir fait un dosage de glucose par méthode volumétrique , on jette le
précipité de cuivre sur un filtre , qu'on le lave et qu'on ajoute aussitôt ,
après le lavage, quelques gouttes d'une solution concentrée d'un
chloroplatinate de potasse ou de soude , de manière à colorer en jaune
la liqueur sur le filtre , la liqueur filtrée passe incolore et le précipité
rouge du filtre noircit . La réaction se fait donc avec la plus grande
facilité et il en résulte que , de même que dans le dosage de la potasse ,
on peut employer avec avantage l'action du zinc , cuivre ou autres.
métaux pour la précipitation du platine ; on peut, dans le dosage du
sucre interverti , employer l'action des sels de platine , spécialement
les chloroplatinates par le remplacement, équivalent par équivalent, du
cuivre par le platine dans la méthode gravimétrique de dosage du
sucre interverti . Le modus operandi est plus simple que la réduction
du précipité d'oxyde de cuivre par l'hydrogène , et plus exact , en raison
du poids atomique très élevé du platine par rapport à celui du cuivre,
plus que le triple , et de la facilité avec laquelle se calcine et se pèse le
*
platine.
J'aurai l'honneur d'envoyer à l'Association prochainement une note
à ce sujet.

N. B. __________ Il faut éviter d'acidifier la liqueur filtrée de chloroplati


nate. Dans ce cas , le zinc s'attaque avec beaucoup de vivacité , mais il
n'y a pas de réduction immédiate du platine , l'excès d'acide produit un
trop fort dégagement d'hydrogène , la solution platinique est écartée
par les bulles d'hydrogène . Ce n'est que lorsque le dégagement est
devenu moins tumultueux que la précipitation du platine a lieu avec
une très grande rapidité .
Il faut éviter aussi , quand on projette de la poudre de zinc très fine,
qu'elle flotte à la surface (en partie du moins) soutenue par le violent
dégagement d'hydrogène dù à la très grande surface d'attaque du zinc ;
dans ce cas , il peut se produire sur le verre un anneau de platine
métallique brillant et très adhérent , au niveau de la surface du liquide .
Pour éviter la redissolution d'un excès de zinc par l'acide , après la
précipitation du platine , il vaut mieux ne mettre qu'un petit excès
du zinc .
Agriculture. 539

V. - AGRICULTURE

EXPERIENCES DIVERSES SUR LE DEVELOPPEMENT


ET LA COMPOSITION DE LA POMME DE TERRE

Par A. PAGNOUL .

Ces expériences ont eu principalement pour but de rechercher


l'influence de la potasse dans le développement de la plante . Elles
ont été faites dans douze vases en grès imperméable munis d'un
double fond percé de trous et d'une contenance de 25 litres environ .
Les six premiers étaient remplis d'un sable ciliceux bien blanc , les
autres contenaient une terre arable ordinaire . 12 tubercules de la
variété Richter's Imperator ont été choisis sensiblement de même
volume, de même aspect et de même poids et chaque vase a reçu
le 8 avril l'un de ces tubercules . Leur poids moyen était de 120
grammes .
Le sable et la terre des douze vases avaient déjà servi l'année
dernière pour des expériences faites sur le blé et dont les résultats
ont été publiés dans les Annales agronomiques et dans le Bulletin
de la Station. Les résultats obtenus cette année , en opérant sur la
pomme de terre, ont présenté peu d'intérêt avec la terre arable ordi
naire, mais avec le sable les différences ont été très accentuées et
ont pu conduire à quelques conclusions assez précises . Nous expose
rons donc d'abord les expériences faites dans le sable .
Les six vases employés ont été désignés par les lettres A, B, C ,
a, b, c, les trois premiers ayant reçu l'azote à l'état de sulfate d'am
moniaque, les trois autres à l'état de nitrate . Il avait été introduit
dans chacun , l'année dernière , avant de semer le blé, 200 grammes
de sulfate de chaux , et par arrosages , dans le cours de la végétation ,
2 grammes d'azote , à l'état ammoniacal sur A, B, C , à l'état de ni
trate de soude sur a, b, c ; plus 2 grammes d'acide phosphorique à
l'état de superphosphate dans chacun des six vases, 2 grammes de
potasse à l'état de chlorure sur B, C, b , c, et enfin 2 grammes de
magnésie à l'état de sulfate sur B, et b. La magnésie n'avait produit
aucun effet sensible et nous pensons qu'il n'y a pas lieu d'en tenir
compte .

Cette année , les engrais n'ont encore été employés que par arro
sages, au moyen de liqueurs titrées . Chaque arrosage introduisait
1 décigramme d'azote à l'état de sulfate d'ammoniaque sur A, sur B et
sur C et 1 décigramme d'azote à l'état de nitrate de chaux sur a, à
l'état de nitrate de potasse sur b , à l'état de nitrate de soude sur c. En
même temps, A, B et C recevaient des proportions équivalentes de
540 Agriculture.

chaux , de potasse et de soude , à l'état de chlorures et tous 1 déci


gramme d'acide phosphorique à l'état de superphosphate .
27 arrosages ont été effectués du 7 avril au 2 juillet . Il a donc été
introduit dans chacun des vases contenant environ 25 kilos de
sable :
En A, 2 gr. 7 d'acide phosphorique, 2 gr . 7 d'azote ammoniacal et
5 gr . 40 de chaux à l'état de chlorure .
En B, 2 gr . 7 d'acide phosphorique , 2 gr . 7 d'azote ammoniacal et
9 gr. 06 de potasse à l'état de chlorure .
En C, 2 gr . 7 d'acide phosphorique, 2 gr. 7 d'azote ammoniacal et
2 gr. 98 de soude à l'état de chlorure.
Sur a , 2 gr. 7 d'acide phosphorique, 2 gr . 7 d'azote et 5 gr. 40 de
chaux, à l'état de nitrate .
Sur b , 2 gr . 7 d'acide phosphorique, 2 gr . 7 d'azote et 9 gr . 06 de
potasse à l'état de nitrate .
Sur c, 2 gr . 7 d'acide phosphorique , 2 gr. 7 d'azote et 5 gr . 98 de
soude à l'état de nitrate .
Le sable ayant été exposé à la pluie pendant tout le cours de
l'hiver précédent , depuis la récolte du blé jusqu'à la plantation des
pommes de terre , il ne devait plus rester que des traces négligeables
de la potasse qui avait été introduite l'année précédente , et on pouvait
par conséquent considérer C et c comme étant à peu près dépourvus
de cette base.
Le 27 mai , les six plantes étaient bien venues et déjà largement
développées , mais celles qui avaient reçu de la potasse présentaient
déjà une supériorité marquée sur les autres .
Le 13 juin , le rapport moyen entre les plantes à potasse et les
autres était à peu près de 5 à 3. En outre les feuilles de A et de Cà
azote ammoniacal commençaient à jaunir et à se recoquiller . Les
plantes en nitrate se comportaient mieux .
Le 4 juillet, le dessèchement des feuilles de A et de C s'était sensi
blement accru, les plantes à azote nitrique présentaient un meilleur
aspect, et celles qui avaient reçu de la potasse conservaient une
supériorité notable sur les autres .
Le déssèchement des feuilles de A et de C qui commençait à
atteindre aussi a et c ne paraissait pas devoir être attribué à une
maladie cryptogamique , ce qui fut d'ailleurs confirmé au laboratoire
de physiologie végétale de l'Institut agronomique par M. Delacroix qui
eut l'obligeance d'examiner quelques -unes de ces feuilles sur la de
mande de mon collègue M. Maréchal , professeur départemental
d'agriculture . L'absence de la potasse paraissait donc être la principale
cause de cet affaiblissement de la plante .
L'année dernière , les expériences faites sur le blé dans les mêmes
milieux avaient donné une supériorité marquée aux plantes venues
dans le sable sur leurs voisines venues dans la terre arable ordinaire.
Agriculture. 541

Le contraire avait lieu cette année pour la pomme de terre ; les plantes
venues dans la terre , qui s'étaient d'abord développées plus lentement
que les autres , leur étaient devenues, le 4 juillet, sensiblement
supérieures . Cette différence parait devoir être surtout attribuable à
l'humus qui était assez abondant dans la terre et qui faisait complète
ment défaut dans le sable . Le rôle de l'humus dans l'alimentation des
plantes serait alors plus important pour la pomme de terre que pour le
blé.

A B C

DOR

Le 4 juillet, les tiges paraissant avoir atteint le maximum de leur


développement, les plantes furent arrachées . Notre but, en effet , était
surtout de rechercher la composition minérale de la partie aérienne .
pal Or une plus longue attente aurait laissé s'accroître la dessiccation des
feuilles et les résultats n'auraient plus été comparables. Les figures
ci- jointes représentent , d'après les photographies prises à la Station
le group
e
des trois plantes A, B, C à azote ammoniacal et le groupe
LING des trois plantes a , b, c à azote nitrique, A et a avec chaux , B et
avec potasse , C et c avec soude .
542 Agriculture.

Le volume des tubercules, au moment de l'arrachage, variait de


la grosseur d'un pois à celle d'une forte noix . Voici le résultat des
déterminations faites sur ces tubercules et sur l'ensemble des parties
aériennes .

Cloche noire. Cloche Air libre.


transparente.
Nitrate Sulfate Nitrate Sulfate Nitrate Sulfate
de d'ammo- de d'ammo- de d'ammo
potasse niaque potasse niaque potasse niaque
1 2 3 4 5 6

Nombre des tubercules .. 13 9 15 19 40 51


Leur poids total .. 263 gr . 169 1234 956 2240 2410
Fécule pour 100 . 11.7 11.7 13.8 11.5 14.4 15.0
Fécule élaborée par la plante 31 gr. 20 170 110 223 361

L'influence de la potasse est donc manifeste . On voit en effet, en


prenant les moyennes , que la présence de cette base a presque
doublé la partie aérienne et presque triplé le poids des tubercules . La
forme de l'azote a une influence moins marquée ; cependant l'azote
nitrique accroît encore le poids des tubercules dans le rapport de 2
à 3.
Nous avons recherché ensuite ce que deviennent dans la plante
les bases chaux , potasse et soude introduites dans le sable à l'état des
chlorures ou à l'état des nitrates. La partie aérienne a été coupée au
hache-paille , incomplètement séchée, broyée et conservée en flacons
bien bouchés . On en a prélevé 5 gr . pour déterminer l'eau restant
encore et pour obtenir ensuite les cendres . Enfin , dans la dissolution
aqueuse de ces cendres, on a dosé l'alcalinité , le chlore , la chaux et la
potasse . Une autre portion calcinée de mème a été traitée par l'acide
azotique et on y a dosé la chaux totale et l'acide phosphorique . L'azote
de la matière sèche a aussi été déterminé par les procédés ordinaires .
Voici les résultats obtenus .

Avec azote ammoniacal. Avec azote nitrique .

et Cacl. et Kcl. et Nacl. et CaO. et KO . et NaO.


A B a b e

Eau pour 100 88.54 90.94 89.38 87.30 88.21 86,16


Matière sèche .. 11.47 9.06 10.62 12.70 11.79 13.86
100 de matière sèche ont donné :
Chlore exprimé en kcl . 3.92 11.04 3.51 1.32 1.56 1.75
Alcalinité en ko , co² , 0.11 0.30 0.05 0.29 8.85 2.52
Potasse correspondant à ces sels .. 2.55 7.16 2.25 1.01 7 03 2.83
Potasse trouvée directement.. 2.55 7.10 2.22 0.94 6.98 0.97
Chaux à l'état soluble . 0.24 0.42 0 19 0.13 0.11 0.11
Acide phosphorique.. 2.24 1.31 2.08 1.04 0.59 0.90
Chaux totale .. 3.62 1 98 2.85 5.93 2.92 4.09
Azote ... 5.83 3.01 5.38 3.73 2.72 3.65
Potasse totale (tiges et feuilles) . 0.61 2.51 0.56 0.30 3.43 0.19
Agriculture. 543

Ces résultats conduisent aux observations suivantes :


Le chlorure se retrouve abondamment dans les cendres des plantes
de A , de B et de C qui ont reçu de l'azote ammoniacal et des chlorures ;
l'alcalinité de leurs cendres est au contraire à peu près nulle et les
acides n'y produisent aucune effervescence sensible . Dans les plantes
de a, de b et de c, au contraire , qui n'ont pas reçu de chlorures et où
这 l'azote a été introduit à l'état nitrique, on ne trouve plus que des
-D
traces de chlore , toutes trois donnent une vive effervescence par les
acides , et l'alcalinité de la dissolution aqueuse devient très élevée .
mais seulement dans les deux dernières qui ont reçu l'azote à l'état de
nitra te de potasse et de nitrate de soude. Pour la plante de a qui a
reçu l'azote à l'état de nitrate de chaux , les carbonates ne sont plus
dans les cendres à l'état de carbonates alcalins mais bien à l'état de
carbonate de chaux . L'azote paraît donc avoir été absorbé par la plante
en conservant la forme sous laquelle il a été introduit dans le sable et
il semble se comporter d'une manière fort différente selon qu'il pénètre
à l'état ammoniacal ou à l'état nitrique . L'abondance des carbonates
alcalins dans les cendres obtenues sur b et c indique en effet l'existence
dans la plante d'une quantité notable de nitrates ou d'orgonates de
potasse ou de soude qui font défaut dans les quatre autres . Sur a ces
carbonates sont à l'état insoluble, ce qui indique l'absorption directe
du nitrate de chaux .

Le chlore, qu'il ait été introduit à l'état de chlorure de calcium , de


potassium ou de sodium , n'a pénétré dans la plante qu'à l'état de
chlorure de potassium . La potasse totale déterminée directement , est
en effet sensiblement la même que celle qui correspond tout à la fois
au chlore et à l'alcalinité . On comprend donc que le chlore soit beau
coup plus abondant dans les plantes qui ont reçu du chlorure de potas
sium et beaucoup moins dans celles qui n'avaient à leur disposition ,
pour opérer l'échange nécessaire à leur absorption , que des traces de
potasse dont l'existence n'a mème pu être révélée par l'analyse du
sable de A. La plante possède donc pour la potasse une faculté d'ab
sorption qui lui permet de la saisir dans un milieu où elle existe à
peine , en déterminant son union avec le chlore .

Il est difficile d'admettre que la potasse introduite à l'etat de chlo


rure et se maintenant sous cette forme dans la plante, ait pu concourir
à la formation de ses tissus. Cependant la supériorité de la plante
venue sur B est notable . Il faut donc admettre que le chlorure de potas
sium peut agir favorablement par sa seule présence .
Dans la plante qui a reçu du nitrate de chaux , on n'a trouvé qu'une
directement
très faible quantité de potasse , mais le poids de cette base obtenu
est encore à peu près égal à celui que l'on a déduit du

chlore et de l'alcalinité exprimés tous deux en sels de potasse. Dans la


plante qui a reçu du nitrate de potasse, la quantité de potasse atteint
544
Agriculture.

environ 7 pour 100 de la matière sèche , et le poids trouvé directement


ne diffère encore que d'une quantité négligeable de celui qui est déduit
par le calcul du chlore et de l'alcalinité . Enfin la plante de c présente
à cet égard une exception fort importante. La proportion de potasse
déduite du chlore et de l'alcalinité sera de 2,83 , or le dosage direct de
cette base ne donne plus que 0,97, nombre qui correspond seulement
au chlore . Le chlore a donc dù , dans ce dernier cas , pénétrer encore à
l'état de chlorure de potassium, mais l'azote a dû s'introduire à l'état
de nitrate de soude , de même que dans la plante de a il s'était introduit
à l'état de nitrate de chaux .
Dans un mémoire présenté en 1878 à l'Académie, nous avions déjà
signalé pour la pomme de terre , cette facile absorption du chlore à
l'état de chlorure de potassium et son exclusion à l'état de chlorure de
sodium et nous avions cru pouvoir en conclure l'exclusion de la soude
elle-même, comme Péligot l'avait fait pour d'autres plantes . Il faudrait
admettre, d'après ces nouvelles recherches , que la soude peut être
acceptée par la pomme de terre , à l'état de nitrate, au moins dans un
milieu où il n'existe que des traces de potasse . Cependant , d'après les
résultats que nous venons de citer plus haut , l'absorption du nitrate de
potasse resterait toujours plus facile et plus efficace que celle du nitrate
de soude .
Quelques essais ont été également effectués sur les cendres des
tubercules . Voici les résultats obtenus :

Avec azote ammoniacal. Avec azote nitrique.

et Cacl. et Kcl. et Nacl . et CaO. et KO. et NaO.


A B C a b C

Eau pour 100 ... 81.50 79.34 80.94 81.33 81.51 80.26
Matière sèche . 18.50 20.66 19.06 18.67 18.19 19.74
100 de matière séche ont donné :
Chlore exprimé en Kcl ... 1.38 2.08 1.44 0.39 0.53 0.40
Alcalinité en Ko , co².. 0.72 0.77 0.88 0.88 3.31 1.65
Potasse correspondant à ces sels .. 1.36 1.84 1.51 0.83 2.59 1.38
Potasse trouvée directement ... 2.06 2.14 1.83 | 1.83 3.66 1.79

La proportion du chlore est ici beaucoup moins élevée que dans la


partie aérienne , mais elle varie encore à peu près de la même ma
nière ; ainsi elle est maxima dans la plante qui a reçu du chlorure de
potassium , presque nulle dans celles qui n'ont pas reçu de chlorures .
L'alcalinité varie également en sens contraire des chlorures en attei
gnant son maximum dsns la plante de b qui a reçu du nitrate de po
tasse . Mais ici la potasse trouvée est partout sensiblement supérieure
à celle qui est déduite par le calcul, du chlore et de l'alcalinité. Cet
excès de potasse peut s'expliquer par la présence d'une quantité sen
sible d'acide sulfurique et d'une quantité assez notable d'acide phospho
Agriculture . 545

rique qui n'ont pas été dosées mais seulement constatées dans la disso
lution aqueuse .
Nous avons aussi recherché ce qu'étaient devenus les tubercules
qui avaient donné naissance à la plante . Les six tubercules plantés
dans le sable avaient encore conservé le 4 juillet leur aspect primitif,
leur dureté et ils ne présentaient aucune trace d'altération . Le poids
moyen était de 128 grammes à la plantation et malgré la perte de
fécule il s'est trouvé un peu plus fort à la récolte . L'analyse qui en a
été faite n'a pas été assez complète pour expliquer ce résultat. La
fécule déterminée sur des tubercules semblables avait été au moment
de la plantation de 19. 2 pour 100. On a obtenu à la récolte pour les six
tubercules plantés :
A в с a b с
Eau pour 100 • 96.66 91.24 96.96 93.06 91.00 95.50
Fécule . 1 · 0.45 1.75 0.05 1.15 3.45 0.15
Divers 2.80 7.01 2.99 5.79 5.55 4.35

Les six pots contenant de la terre avaient reçu en une seule fois
avant la plantation les mêmes engrais que leur voisins remplis de
sable ; 2 grammes d'azote , à l'état de sulfate d'ammoniaque dans les
trois premiers , à l'état de nitrate de chaux , de potasse et de soude dans
les trois suivants , plus dans les premiers des quantités équivalentes
de chaux , de potasse et de soude à l'état de chlorures , plus enfin dans
chacun 2 grammes d'acide phosphorique à l'état de superphosphate .
La terre employée étant déjà assez riche , l'addition de ces engrais n'a
produit aucun effet bien sensible . Les six plantes ont conservé la même
apparence pendant toute la durée de la végétation et on a obtenu les
résultats suivants à la récolte faite le 22 septembre, pour le poids des
tubercules :
1 2 3 4 5 6
726gr 669 706 665 825 659

Le seul chiffre à signaler est le cinquième qui correspond au nitrate


de potasse et qui est notablement supérieur aux autres . Il confirme
donc les résultats obtenus plus haut relativement à l'efficacité de ce
sol . Nous nous sommes borné à la détermination du poids des tuber
cules, car la partie aérienne était à peu près désséchée au moment de
la récolte ; il aurait été sans intérêt d'en faire l'analyse et surtout
impossible d'en tirer des résultats comparables .
Cette dernière expérience montre surtout combien peuvent être
douteuses les conclusions déduites d'essais effectués sur des terres
riches lorsqu'il s'agit de rechercher le rôle des diffbrents éléments de
l'engrais complet sur une plante donnée . Les influences cherchées qui
se manifestent généralement par des différences bien accentuées dans
un milieu stérile , s'effacent au contraire le plus souvent, dans un
milieu bien pourvu , derrière une foule de circonstances accidentelles
546 Agriculture .

dont on ne se rend pas compte et qui peuvent égarer complètement les


conclusions à déduire . "

Plusieurs expériences nous avaient déjà permis de contester


l'influence de la lumière sur le développement des tubercules de la
pomme de terre ; nous les avons renouvelées , cette année , de la
manière suivante , afin d'opérer dans des conditions bien déterminées
sans trop nous écarter de celles d'une culture ordinaire . Les pots
employés dans les expériences précédentes ont été rémplacés par des
lames de zinc de 30 centimètres de hauteur, formant un cube sans
fond de 4 décimètres de côté et enfouis en terre jusqu'au niveau du sol .
Six espaces ainsi limités sur leur contour et n'ayant de commun que
le sous-sol , ont été remplis d'une bonne terre arable rendue parfaite
ment homogène . Chacun a reçu avant la plantation 10 grammes de
superphosphate, ce qui , pour la surface de 16 décimètres carrés , cor
respondait à 625 kilos à l'hectare . Les nos 1 , 3 et 5 ont en outre reçu
par trois arrosages , dans le cours de la végétation , 1 gr . 8 d'azote à
l'état de nitrate de potasse , et les n° 2, 4 et 6, 1 gr . 8 d'azote à l'état
de sulfate d'ammoniaque .
Six tubercules de même nature , de même aspect et pesant environ
75 grammes, ont été plantés le 9 avril dans ces six carrés et le 24 mai
les six plantes étant également bien levées , on a recouvert d'un châssis
en verres noircis les n°s 1 et 2 , et d'un châssis en verre ordinaire
les n° 3 et 4 ; les nºs 5 et 6 étant laissés à l'air libre . Les châssis étaient
maintenues à quelques décimètres au-dessus de terre de manière à
laisser circuler l'air autour de la plante , et des arrosages convenables
remplaçaient l'eau de pluie que recevaient seuls les deux carrés non
recouverts .
La récolte faite le 11 octobre a donné les résultats suivants :

Avec azote ammoniacal. Avec azote nitrique.


et et et et et et
chaux potasse soude chaux potasse soude
A B C a b C

Partie aérienne Poids . 215 gr . 390 239 252 417 145


Tubercules . Nombre . 5 16 15 14 23 19
Tubercules. Poids total . 60 gr. 314 51 136 272 223
Fécules pour 100 .. 11.45 11.05 11.15 11.35 11.05 13.05

La supériorité considérable des deux plantes laissées à l'air libre


tient à ce que la partie aérienne , qui a pris partout cette année un
développement énorme , s'est trouvée gênée sous les deux châssis
vitrés , mais les quatre plantes 1 , 2, 3, 4 ayant été maintenues dans
les mêmes conditions , la différence qui existe entre le rendement des
deux premières et celui des deux suivantes , ne peut être attribnée
Agriculture . 54

quà l'influence de la lumière . Cette différence est d'ailleurs énorme ,


les deux premières plantes ensemble n'ont produit en effet que 51
grammes de fécule , tandis que les deux autres en ont élaboré 280 ,
c'est-à-dire plus de cinq fois davantage . Il est à noter aussi que les
plantes qui ont reçu du sulfate d'ammoniaque présentent, sous cloches
une infériorité marquée sur celles qui ont reçu du nitrate de potasse ,
tandis que cette infériorité n'existe plus pour les plantes laissées à l'air
libre.
Cette influence de la lumière que démontrent si manifestement les
résultats ci - dessus , pourrait expliquer , au moins en partie, les rende
ments exceptionnels obtenus partout cette année avec la pomme
de terre . La soinme des heures de soleil pendant les mois de mai ,
juin , juillet, août et septembre , a été en effet cette année , à Arras ,
de 1.042 , tandis que cette somme , pour chacune des huit années
précédentes , n'a varié qu'entre les limites de 814 et de 984 , en donnant
une moyenne générale de 914. La dusée de l'insolation , cette année, a
donc été supérieure de 14 p . 100 à la durée moyenne des huit années
qui précèdent, et de 6 p. 100 à celle de l'année la plus éclairée .
Afin d'avoir des termes de comparaison , nous avons aussi cultivé
quelques plantes en terre libre. L'une d'elles a été arrachée le 7 sep
tembre , la tige et les feuilles étant encore bien vertes. On n'a pas
attendu la complète maturité de la plante afin de pouvoir porter l'ana
lyse sur la partie aérienne encore à peu près intacte . L'examen de
cette plante nous a d'ailleurs paru présenter un intérêt particulier à
cause de la vigueur exceptionnelle de sa végétation . Les tiges avaient
en effet une longueur moyenne de 180. Voici les résultats obtenus :

Poids de la partie aérienne . 4250 gr .


.Poids des racines . 102
Poids des tubercules : 10 gros 1112
10 moyens . 318 1519
20 petits. 89
Poids total de la plante 5871

Partie aérienne :
Matière sèche , pour 100 . 12,85
Eau, pour 100 87,15
Densité du jus obtenu par pression 1,0308
Sucre cristallisable par décilitre de jus . • 0,194
Sucres réducteurs . 0,421
Chlorure de potassium, pour 100 de matière sèche 2,38
Alcalinité en carbonate de potasse 7,89
Potasse correspondant à ces sels 6.88
Potasse trouvée directement 7,80
Chaux totale . 3,39
Acide phosphorique . 0,74
548 Agriculture.

Les tubercules ont donné pour 100 :


Les gros : Eau . 80,22
Fécule 12,15
Matières azotées 1,69
Divers 5,94
Les moyens Eau . 79,52
Fécule . 12,00
Matières azotées . 1,88
Divers . 6,60
Les petits : Eau . 82,54
Fécule 9,80
Matières azotées 1,80
Divers . 5,85

Les chiffres qui précèdent nous montrent que la partie aérienne


contenait encore , le 7 septembre, des quantités assez notables de sucre
cristallisable et surtout de sucres réducteurs . On sait que M. Aimé
Girard a le premier signalé dans les feuilles la présence de ces sucres
qui seraient, par leurs migrations et leurs transformations, les agents
constituants des diverses parties du tissu végétal et en particulier de la
matière amylacée des tubercules .
L'analyse des cendres a encore conduit , pour la potasse totale, à un
chiffre supérieur à celui qui correspondait tout à la fois au chlore et à
l'alcalinité . L'exclusion de la soude peut donc encore être admise .
L'essai des tubercules indique une richesse en fécule décroissante
avec la grosseur , tandis que la richesse en matières azotées paraît
aller à peu près en sens contraire . La pomme de terre étant cultivée au
double point de vue de son emploi dans l'alimentation et dans l'indus
trie, il est utile de tenir compte de l'azote qu'elle renferme car si les
féculeries et les distilleries n'ont à se préoccuper que de la fécule dans
l'évaluation des tubercules , les matières azotées remplissent un
rôle qui n'est pas à négliger dans la pomme de terre alimentaire et il
serait intéressant de rechercher si en effet, dans une même plante, les
tubercules les plus petits sont tout à la fois les plus pauvres en fécule
et les plus riches en azote .

SEANCE DU LUNDI 9 JANVIER 1893.


La réunion du Conseil de l'Association qui devait avoir lieu le lundi
2 janvier, est reportée au lundi suivant.
ORDRE DU JOUR : Adoption du procès - verbal de la dernière séance .
- Correspondance . -Présentation de nouveaux membres . - Ecole
de sucrerie et de distillerie . - Actualités de la fabrication du sucre et
de l'alcool . Participation de l'Association à l'Exposition de Chicago .
- Assemblée générale de province au printemps de 1893. -- Travaux
de la Commission des récompenses .
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

No 8. - Tome X. Février 1893.

Ordre du jour de la séance du 6 février 1893 , p . 549. ___ Récompenses accordées


aux auteurs des meilleurs mémoires et travaux insérés dans le Bulletin,
p. 549. Exposition de Chicago , p . 550. - Congrès de l'Association des
chimistes de sucrerie et de distillerie à Laon , en avril 1893 , p. 550. — Assem
blée générale des fabricants de sucre de France , p . 550. Procès-verbal de
la séance du 9 janvier 1893 , p . 552 . - Détermination du rendement d'une
masse cuite, par E. Légier, p . 559. ――― Note critique sur la question de la
quantité de raffinose dans la betterave, par J. Weisberg, p . 561. - Action de
la baryte sur le glucose et sur le lévulose par H. Courtonne , p . 564. —
Action de la chaux plus ou moins diluée .sur le sucre, par Ch. Liesse , p . 566 .
Emploi de l'acide borique pour le dosage de sucre dans les écumes, par
Lachaux, p. 570. Réponses au questionnaire sur la sucrerie de cannes , par
Williams , p . 571 .
I. Sucrerie . - L'épuration des jus verts avant la carbonatation , p . 578.
102 Nouveau procédé de diffusion , p . 579. - Procédé de purification des mélasses,
p. 579. Traitement des masses cuites , p . 579. Composition du sucre
interverti, p . 580. - Précipitation du sucrate de chaux par la baryte et la
1: strontiane, p . 580. - Traitement du jus de betterave par la chaux , p . 580.
A

Action de la chaux sur le jus de betterave , p. 580. ―― Procédé de clairçage


160 du sucre en plaquettes, p . 580. - Préparation du saccharate de baryum au
n's moyen des jus sucrés , p. 581 .
II. Distillerie. Le févier, nouvelle source d'alcool , p. 581. GE Recherche des
alcools supérieurs dans l'alcool vinique , p 582. -Fermentations vitales et
fermentations chimiques , p . 584. ――――――― Que faut-il entendre par levure pure, sui
vant le procédé de Pasteur ? p . 587. La culture des levures pures sur pla
350

ques de gélatine , p . 587. - Fermentation et levures , p . 587. - Bacillus


aethacetosuccinicus sur la mannite et la dulcite , p . 588. — Bacillus aethace
ticus sur la mannite et la dextrose , p. 588. - Richesse en azote de la levure ,
p. 589. - L'acide succinique comme produit de la fermentation alcoolique ,
p. 590.
III. Agriculture. -- Pour et contre les fortes doses d'acide phosphorique dans la
culture de la betterave. Rôle du nitrate de soude , p . 591. Electro-culture,
p. 594. - Conservation des pommes de terre, p. 595. Le sulfate d'ammo
niaque comme engrais , p. 595. - Choix des pommes de terre pour semis , et
sélection des plantes à fort rendement en tubercules reproducteurs, p . 596 .
I V. Chimie analytique . Sur la valeur du coefficient saccharimétrique du
glucose , p . 598. — Le dosage de l'eau dans les sucres bruts en Allemagne,
p. 600. --- Dosage de l'eau dans la masse cuite , p . 602. Détermination du
sucre cristallisé dans la masse cuite en grains , p . 602. Nouveau procédé
d'analyse des porte-graines, p. 603. ― Détermination du sucre interverti par
le réactif de Soldaïni , p . 604. Sur le poids normal saccharimétrique , p . 604.
- Quelques réactions pour reconnaître l'impureté de l'alcool , p . 605 .
Méthode d'essai des alcools employés par la régie suisse, p . 606. - Dosage
de l'azote par le procédé Kjeldahl , p . 607. Dosage de l'acide phosphorique
dans les scories de déphosphoration , p . 607. Méthode de détermination
volumétrique des sulfates dans les eaux potables , p . 608. - Action du formol
sur les vins , p . 609. - Papier réactif pour l'acide sulfureux , p . 611 . ---
Recherche de l'acide salycilique dans la bière , p . 611 . Une méthode pour
obtenir de l'eau exempte d'ammoniaque ,' p . 612. - Notice sur la détermina
tion du degré de pureté de l'eau au moyen de la liqueur hydrotimétrique,
p. 612.
12. V. Divers. - Sur le pouvoir rotatoire des solutions , p . 612 . ―― Procédé d'utili
sation des mélasses pour la préparation du lévulose , p. 615 . - Sur la fucose ,
zale
p. 615.
722 VI. Bibliographie. - Dictionnaire de chimie industrielle , p . 616. Los hornos
de bagazo verde, 617. — Encyclopédie scientifique des aide-mémoire , p . 617 .
- Analyse des vins, p. 618. --- Notions de chimie agricole , p . 619 . - Etude
expérimentale calorimétrique de la machine à vapeur, p . 619 . ――― Thermody
namique à l'usage des ingénieurs , p. 620 .
550 Assemblée générale des fabricants de sucre de France.

ORDRE DU JOUR DE LA SEANCE DU 6 FEVRIER 1893 .

Adoption du procès-verbal de la dernière séance .


Correspondance .
Présentation de nouveaux membres .
École de sucrerie et de distillerie .
Fermentation des mélasses sulfitées .
Programme du Congrès de l'Association à Laon.
Récompenses à décerner pour les réponses aux Questionnaires et les
concours organisés par l'Association .

RÉCOMPENSES ACCORDÉES AUX AUTEURS DES MEILLEURS


MEMOIRES ET TRAVAUX INSERES DANS LE BULLETIN

Nous rappelons à nos collègues que le Conseil de l'Association a


décidé dans sa séance du 2 mai 1892 , d'accorder des récompenses aux
auteurs des meilleurs travaux insérés dans le Bulletin . Ces récom
penses consisteront soit en médailles , soit en argent .
Elles seront décernées chaque année à l'Assemblée générale de
juillet . F. DUPONT .

EXPOSITION DE CHICAGO .

Il est définitivement décidé que notre Association participe à l'Ex


position Universelle de Chicago . M. Vassillière , Inspecteur général de
l'Agriculture , Commissaire spécial du Ministère à cette exposition ,
auprès duquel le bureau de l'Association a fait une démarche , le lundi
16 janvier, a bien voulu nous accorder un emplacement sur la place
réservée au Ministère de l'Agriculture, section de l'enseignement
agricole.
Outre l'Association elle-même, participent à cette exposition col
lective les collègues dont les noms suivent :
MM . Barbet, Bouvier, Defez , Durin , Flourens , Gallois et Dupont ,
H. Pellet et H. Tardieu .
Les objets destinés à l'exposition doivent être prêts à être expédiés
le 14 février , dernier délai.

CONGRÈS DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES DE SUCRERIE ET DE


DISTILLERIE A LAON EN AVRIL 1893.

MM . les Membres de l'Association qui désirent faire des communi


cations au Congrès de Laon , sont priés de vouloir bien se faire inscrire
dès aujourd'hui.
Le programme qui sera élaboré à la séance du 6 février sera défi
nitivement arrêté à celle du 6 mars. F. DUPONT .
Assemblée générale des fabricants de sucre de France. 551

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES FABRICANTS DE SUCRE DE FRANCE

Le Syndicat des fabricants de sucre de France tiendra les 7 , 8


et 9 février prochain , à Paris , une Assemblée générale qui promet
d'ètre tres intéressante .
Voici les questions à l'ordre du jour et les rapporteurs désignés :

SECTION TECHNIQUE

1° Lavage et transport des betteraves , M. Gouvion ;


2º Pesage et transport des betteraves, M. Gouvion ;
3° Diffusion , M. Bouchon ;
4° Séparation de l'albumine des jus verts , M. Dessin ;
5° Traitement chimique des jus et sirops ; filtration , M. Bouchon ;
6º Evaporation, cuite, cristallisation en mouvement, M. Dessin ;
7° Bas produits , M. Delerue ;
8 Turbinages , M. Delerue ;
9° Générateurs , M. Schmidt ;
10° Emploi des vapeurs , M. Dessin ;
11° Grilles de générateurs , M. Schmidt ;
12° Eclairage des usines , M. Viéville ;
13° Emploi de l'anthracite aux fours à chaux , M. Hélot ;
17° Arracheurs , M. Viéville ;
18° Conservation de la betterave , MM . Tétard et Lhote ;
19º Dessiccation des cossettes , M. Dessin ;
20° Lave-sacs , M. Dessin ;

SECTION D'ÉTUDE DES RÈGLEMENTS D'ADMINISTRATION

10 Règlements de la Régie à l'intérieur des usines, M. Mariage ;


2° Analyses ( Régie ) des sucres, M. Eclancher ;
3º Analyses (Régie) des mélasses , M. Eclancher ;
4° Eaux résiduaires , M. Bouchon ;
5° Subventions industrielles , M. Bourez ;
6º Travail des femmes et des enfants , M. Mazuriez ;
7° L'assurance des sucres en fabrique , M. Bazin.

SECTION DES QUESTIONS AGRICOLES , COMMERCIALES ET AUTRES .

1º Marchés des sucres , M. Mariage ;


20 Marchés des mélasses , M. Mariage ;
3º Analyses commerciales , M. Mariage ;
4° Graine de betteraves , M. Bazin ;
5° Culture de betteraves , M. Brabant ;
Co Nématodes et autres insectes , M. Gaillot ;
7° Utilité des sociétés des propriétaires d'appareils à vapeur ,
M. Ragot ;
8° Association des industriels de France contre les accidents du
travail , M. Viéville ;
9° Assurance contre l'incendie , M. Bazin ;
10° Assurance contre les accidents , M. Mariage ;
11° Commission d'arbitrage , M. Tétard .
552 Procès-verbal.

PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 9 JANVIER 1893.

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 9 janvier, à deux


heures et demie de l'après -midi, 10 , rue de Louvois , sous la présidence
de M. Durin, président, assisté de MM . Ch , Gallois, ancien prési
dent ; A Vivien , vice-président ; H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont,
secrétaire général ; H. Robert , secrétaire-adjoint ; E. Aubin , Bride ,
Éclancher, L'Hote , Lindet, E. Feltz, P. Horsin - Déon , Nugues , Sidersky ,
membres du Conseil ; Bouvier , Buat, Lalo , Liesse , Naudet, Silz, mem
bres de l'Association .
S'excusent de ne pouvoir assister à la réunion : MM. Boire et
Delavierre .
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.

Présentation de nouveaux membres.

Sont présentés et admis comme membres de l'Association :


MM. Octavio Pimienta, directeur de la raffinerie San Vidal et de la
distillerie Alava, Cardenas (Ile de Cuba) , présenté par
MM Saillard et Candido Sanchez Cifra.
Adolphe Corsol , chef- mécanicien à la sucrerie centrale de
Meaux (Seine - et-Marne) , présenté par, MM. H. Robert et
F. Dupont .
Félix Cornillet, sous - directeur de la sucrerie d'Antilly , par
Betz (Oise) , présenté par MM . Pasquier et G. Cornillet .
Henri Deblois , chimiste de sucrerie , à Ducy, par Nanteuil -le
Haudouin (Oise) , présenté par MM . Pasquier et G. Cornillet.
Paul Koenig , élève à l'Institut national agronomique, 75, rue
Gay-Lussac , présenté par MM . F. Dupont et H. Tardieu .
Georges Porion, distillateur , membre du Conseil central d'Hy
giène du Nord , à Saint-André lez - Lille ( Nord ) , présenté par
MM . Durin et Dupont.

Changement d'adresse.

M. Albert Pigornet , sucrerie de Cheikh Faddl , par Beni-Mazar


( Haute - Egypte) .

Correspondance. 1

M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de notre collègue


M. Crawley, secrétaire général de la Société des chimistes de la
Louisiane , récemment fondée à la Nouvelle - Orléans , demandant une
Procès-verbal 553

réduction sur le prix de la cotisation de la dite Société qui est mem


bre de notre Association .
Le Conseil décide, à l'unanimité, pour être agréable à nos excellents
collègues de la Louisiane, et pour favoriser les débuts de leur jeune
Société, de lui faire remise entière de la cotisation et de lui faire gra,
tuitement le service du Bulletin .

Congrès international de chimie appliquée .

M. Dupont donne lecture d'une lettre par laquelle notre collègue


M. F. Sachs , secrétaire général de l'Association belge des chimistes .
fait connaitre que l'Association belge a décidé de remettre à l'année
1894 , le Congrès international de chimie appliquée
Cet ajournement a été motivé par le désir de faire coincider le Con
grès avec l'Exposition universelle qui doit avoir lieu , pense- t-on , à
Anvers en 1894. De plus , les démarches préliminaires pour plusieurs
sections de l'Association ne sont pas encore terminées, de sorte qu'il
aurait été difficile de préparer, d'ici à quelques mois, les rapports pour
toutes les sections . En ajournant le Congrès à 1894, on compte obtenir
des résultats plus complets .

Commission des sucres de la Bourse du commerce.

M. Th . Normand , de Guillaucourt, écrit à M. le Président pour


lui signaler les agissements de la commission d'arbitrage des sucres
blancs qui accepte ou refuse , sans rime ni raison , les sucres blancs
numéro 3 sans tenir compte de leur titrage plus ou moins élevé . Il
demande qu'il soit établi des règles fixes pour cet arbitrage , et pense
que l'Association des chimistes doit être représentée au sein de la
commission .

M. Éclancher, sans s'opposer à la demande de M. Normand, ne


voudrait cependant pas que les sucres blancs fussent soumis à l'analyse
comme les roux . L'analyse n'a rien à voir dans les sucres blancs ; c'est
l'aspect , la siccité , la cristallisation , la blancheur, toutes propriétés
extérieures, qui doivent décider de l'acceptation ou du rejet des échan
tillons . Les sucres blancs sont surtout un article de spéculation ; si on
les soumet à l'analyse chimique on éloignera les spéculateurs qui se
retourneront vers les blés , les farines ou toutes autres marchandises ,
au grand préjudice de la sucrerie , car, il ne faut pas l'oublier , c'est la
spéculation qui maintient les cours des sucres blancs . Les fabricants
de sucre ont déjà bien assez d'ennuis avec les sucres roux , pour qu'ils
ne demandent pas à les augmenter en soumettant aussi les sucres blancs
l'analyse qui , d'ailleurs , ne donnerait, en l'espèce , aucun renseigne
ment précis , car il y a des différences parfois insignifiantes entre la
554 Procès-verbal.

composition d'un beau sucre blanc et celle d'un autre sucre qui sera
refusé avec raison .
La solution du conflit réside dans une meilleure composition de la
commission d'arbitrage de laquelle on devrait éléminer les spéculateurs
proprement dits , c'est - à-dire ceux qui , tour à tour, sont engagés soit à
la hausse , soit à la baisse.
M. Vivien . ―――――――― Le commerce des sucres blancs se fait à l'œil et à la
main, absolument comme celui des grains . Quand ils contiennent plus
de 0,10 p. 100 d'humidité , ils s'agglomèrent sous la pression des doigts ;
ils ne doivent pas être refusés , si leur teneur en humidité ne dépasse
pas 0,10 p. 100. Lorsqu'il y a doute sur cette question , je ne vois pas
d'inconvénient à ce que la commission fasse déterminer l'humidité .
M. Éclancher . - Ce serait entrer dans une voie très dangereuse
à cause des raisons que j'ai signalées il y a un instant . Quand un sucre
blanc a été reçu à l'arbitrage , il conserve son numéro quel que soit le
nombre de fois qu'il soit vendu ; la spéculation a là une garantie. Il
n'y a que dans le cas d'altération où il y ait lieu de recourir à l'analyse .
D'ailleurs , l'eau est très difficile à doser dans un sucre .
M. Vivien . ―――――― La détermination de l'humidité des sucres n'est pas
chose si difficile ; pour mon compte , je ne trouve jamais d'écart dans
cette détermination lorsque j'opère en double ou en triple sur un mème
échantillon .
M. Dupont. -- Naturellement , un chimiste soigneux, qui opère
bien , qui surveille son étuve , n'a pas d'écarts dans ses propres analy
ses ; mais il n'en est pas de même si on compare ses chiffres avec ceux
qu'aura trouvés un autre chimiste tout aussi soigneux , mais qui ne
possédera pas une étuve identique , ou ne chauffera pas à la même tem
pérature . Ce sont ces écarts entre chimistes différents qui font dire à
M. Éclancher que la détermination de l'eau dans les sucres est chose
difficile .
On n'arrivera à avoir des résultats concordants que quand tous les
chimistes se serviront d'étuves identiques et feront la dessiccation dans
le vide .
M. le Président. - Il est certain que la dessiccation , si elle est
trop prolongée , ou si elle se fait à une température trop élevée , produit
l'altération ou la décomposition partielle du sucre . Ce phénomène a
surtout lieu pour les sucres impurs contenant de la mélasse .
M. Gallois pense que la question d'arbitrage doit être tranchée
par la commission et le syndicat des fabricants de sucre . Le rôle de
l'Association doit être surtout scientifique . Si les parties intéressées
décident de recourir à l'analyse , l'Association pourra intervenir .
A la suite de cette discussion , on décide d'attendre avant de for
muler une décision .
Procès-verbal. 555

École de sucrerie et de distillerie de Douai.

M. le Président dit qu'il n'a rien de nouveau à signaler à l'Asso


ciation relativement à cette École . Les constructeurs ont reçu confir
mation de leurs commandes et doivent se mettre en mesure pour que
l'École puisse fonctionner en septembre prochain.

Actualités de la fabrication du sucre .

M. le Président donne quelques renseignements sur la cristal


lisation en mouvement dont on se montre satisfait.
M. Bouvier , directeur de la sucrerie de Montereau , nous montre
ensuite des amas de cristaux de carbonate de chaux qu'il a obtenus en
les fixant sur de la paille de fer , et un nouveau filtre à jus et à sirop
décrit dans le dernier numéro du Bulletin .

Cristaux de carbonate de chaux.

L'amas de cristaux de carbonate de chaux fixés sur de la paille de


fer que nous présente M. Bouvier, a été obtenu en trois jours , à la
sucrerie de Montereau , dans le condenseur de la pompe à air du triple
effet . Tous les fils de la paille de fer sont complètement recouverts de
carbonate de chaux , d'une épaisseur de plusieurs millimètres à un
centimètre .
En trois jours, la quantité de carbonate de chaux ainsi fixée est de
plusieurs kilos .
Les pompes à air , qui se tartraient beaucoup les années précédentes
à Montereau, et qu'il fallait nettoyer tous les huit ou dix jours , ne se
sont presque pas salies pendant la dernière campagne et n'ont eu
besoin d'aucun nettoyage . Il suffisait tous les trois ou quatre jours ,
d'enlever les incrustrations produites dans le condenseur sur la paille
de fer, et de les remplacer par un autre amas de paille de fer amorcée .
Cette amorce doit se mettre à l'endroit où l'eau froide de condensation
vient rencontrer la vapeur qu'elle doit condenser . Par suite de l'échauf
fement de l'eau , le bicarbonate de chaux est décomposé et le carbonate
se précipite en se polarisant sur les cristaux qui tapissent la paille de
fer. La couche de carbonate va continuellement en augmentant et
reproduit fidèlement toutes les sinuosités des brindilles. C'est un
phénomène d'incrustation ou de pétrification analogue à celui qui est
" si connu de la fontaine de Saint-Allyre .
M. Lindet pense que ce procédé pourrait être appliqué aux gené
rateurs de vapeur dans l'industrie , notamment aux générateurs à
bouilleurs .
556 Procès-verbal.

M. Bouvier le pense également , mais il ne l'a pas encore essayé.


Il dit que pour réussir il faudra mettre la paille de fer non pas dans
la chaudière ou les bouilleurs, mais à l'endroit du contact de l'eau
froide avec l'eau chaude ou la vapeur, car c'est là qu'a lieu la précipi
tation du carbonate de chaux .
M. le Président demande si on pourrait également appliquer ce
procédé aux condenseurs tubulaires de distillerie .
M. Bouvier croit que la chose est possible en faisant subir à ces
condenseurs quelques modifications de détails pour permettre de loger
convenablement la paille de fer.

Fixation des sels de chaux sur la paille de fer


dans le triple effet.

M. Bouvier dit qu'il a essayé la précipitation des sels calcaires


sur la paille de fer dans le triple - effet . C'est un fait indiscutable que la
fixation de ces sels a lieu ; malheureusement la paille de fer est atta
quée par les vapeurs ammoniacales et se brise .
Il pense arriver à un bon résultat, en employant une matière
autre que le fer, telle que la paille de fer galvanisée , par exemple .

Filtre -décanteur, système Bouvier .

M. Bouvier nous présente un modèle à 1/5 du filtre dont nous


avons donné la description dans le dernier numéro du Bulletin , et qui
est représenté ici par la figure 56.
Il explique ainsi les avantages et le fonctionnement de son appa
reil :
<< Dans les fabriques de sucre, les jus bien carbonatés se clarifient
par décantation . C'est une propriété dont on ne sait pas assez tirer
parti , même pour les jus déjà en partie clarifiés, soit à la sortie des
décanteurs , soit à la sortie des filtres - presses ; et, en persistant à se
servir de tissus très serrés pour la filtration des liquides, on arrive
forcément à voir les mailles de ces tissus s'obstruer très vite et la
circulation est arrêtée , surtout si on a à traiter des jus gras et gom
meux comme dans les sucreries de cannes ; tandis qu'il est bien simple
de diviser en deux l'opération en pratiquant simultanément la décan
ation et la filtration dans le même appareil.
Si nous supposons un courant de jus carbonaté à travers un réci
pient rectangulaire et que la vitesse soit telle que les matières en sus
pension dans ce liquide n'aient pas le temps de se déposer, il est clair
qu'il n'y aura au fond de ce récipient que très peu de dépôts . Si , au
contraire , nous modérons la vitesse de ce courant en interposant dans
le récipient des chicanes ou cloisons verticales , qui, obligeant le liquide
à passer de l'une dans l'autre successivement, retiennent au passage
557
Procès-verbal

dans les fonds les matières en suspension sollicitées par la pesanteur ,


en les forçant ainsi à s'arrêter dans leur course , nous aurons déjà des
dépôts qui se formeront dans le fond de chaque section , et il est clair

que leur épaisseur diminuera graduellement.


Si là
Voi enla mèdécame mpns. que le liquide passe d'une section dans l'autre ,
teio
ntat
us
no l' ob li ge on s à traverser une couche de matière filtrante , nous faci
lite rons encore la décantation par la division des matières en suspen

REUR
I LTN TE
F CA
SY DE
S
UB TEM
OU IE
NT
ER

Fig . 56 .
t ons aussi
sion qui retomberon au fond du récipient et nous obtiendr

n e
une clarificatio progressiv .
Les de ux opérations se feront donc simultanément , les matières

rant
filtVoi esla filtr ation . nt
employées ne s'encrassero pas aussi vite , et le débit de

l'ap pareil seratpl


Maintenan , si au fond de chaque section , nous avons fixé des
us grand .
la vidange des dépôts et que ces robinets communiquent
avec un tuyau collec
robinets teur déversant dans le bac aux écumes , nous pour
rons opérpour
er la vidange en pleine marche , et , si la matière filtrante que
au lieu d'être un tissu serré , comme les toiles ou ser
viettes empl
oyées jusqu'à ce jour , est simplement composé de fibres
nous emploi
non ti sséeserons
, mais serrées les unes contre les autres , comme le crin
558 Procès-verbal .

végétal, par exemple , nous aurons une circulation très libre à travers
une matière qui se nettoiera pour ainsi dire , par l'entraînement du
liquide lui-même qu'il s'agira de filtrer.
Avec cet appareil , on arrive donc à obtenir les avantages sui
vants :
1° Suppression des toiles à tissus serrés qui sont une cause d'arrêt
dans la circulation des liquides à filtrer ; ce qui procure l'économie de
l'achat et du lavage de ces toiles . (Le crin végétal qui les remplace ne
s'use pas, il est très compressible , il ne se ramollit pas sous une tem
pérature de 80 à 85° C. il se lave facilement dans l'eau chaude et il ne
ļ coûte presque rien ;
2º La circulation des liquides à travers la matière filtrante peu
comprimée se faisant librement, il n'y a plus lieu de placer les filtres
sous pression ; ce qui dispense de faire des joints souvent assez com
pliqués ;
3º Les dépôts étant séparés du liquide filtré on peut opérer la
vidange à clair de tout le liquide contenu dans l'appareil ;
4° Le nettoyage est des plus simples , il se fait en pleine marche ,
sans qu'une goutte de liquide soit perdue , et sans avoir à démonter
ni couvercles ni plateaux ni armatures quelconques .
M. le Président se fait l'interprète de l'Association en remer
ciant M. Bouvier de ses très intéressantes communications .

Exposition universelle de Chicago.

M. le Secrétaire général fait connaître les membres de l'Asso


ciation qui ont demandé à exposer à Chicago . Ce sont MM . Barbet,
Defez , Cambray, Silz, Bouvier , Flourens, Pellet , Gallois et
Dupont, soit en tout neuf exposants , auxquels il faut ajouter l'Asso
ciation elle-même.
M. Tardieu demande quelle sera la part contributive de l'Asso
ciation dans les frais de l'Exposition.
Une discussion s'engage pour savoir quelle sera cette part, et fina
lement aucune décision n'est prise .
Sur la proposition de MM . Lindet et Robert on décide que le
bureau a tout pouvoir pour statuer, et que de plus , il se rendra auprès
de M. Vassillière , inspecteur général de l'agriculture, pour lui deman
der si l'Association ne pourrait pas obtenir un emplacement dans celui
qui est réservé au ministère de l'agriculture .

Assemblée générale de province en 1893 .

M. le Président expose que le Congrès de chimie n'ayant pas


lieu cette année à Bruxelles , nous ne pouvons tenir notre réunion dans
cette ville , en vertu de la décision prise à Valenciennes .
Détermination du rendement d'une masse cuite. 559

Après une assez longue discussion au cours de laquelle Reims est


proposé par M. le Président , Compiègne par M. Bride , Amiens par
M. Dubaële , Arras par M. Dupont, Laon par M. Silz, il est décidé que
le Congrès aura lieu au mois d'avril , après Pâques , à Laon , avec
excursion éventuelle à Reims .
Le Conseil nomme commissaires pour organiser le Congrès ceux
de ses membres qui habitent Laon et les environs , notamment :
MM. Gaillot, Bertrand-Bazin , Bazin jeune , Defez , L'Hôte,
Jules Simon-Legrand , Turquin, Lapaque et Objoie .
L'ordre du jour du Congrès sera présenté à la réunion de février et
définitivement adopté à celle de mars.
Le Conseil prie instamment ceux de nos collègues qui désirent faire
des communications de vouloir bien en aviser M. le secrétaire-général .

De la fermentescibilité des mélasses sulfitées .

M. le Président dit que cette question est à l'ordre du jour de


puis plusieurs mois ; il prie ceux de nos collègues qui en ont le loisir
de vouloir bien l'étudier et de faire connaître à l'Association les résul
tats de leurs travaux .
La séance est levée à 5 heures. Le Secrétaire-général,
DUPONT.

DETERMINATION DU RENDEMENT D'UNE MASSE CUITE


Par Emile LÉGIER .

Il est très intéressant, en fabrication , d'évaluer quel sera le ren


dement total que l'on obtiendra en sucre et en mélasse . On sait déjà
ce qu'on a obtenu en 1er jet et l'analyse seule permet avec exactitude ,
lorsque les échantillons que l'on analyse représentent bien exactement
les moyennes, de se rendre compte du rendement final . Nous suppo
serons , dans ce qui va suivre, que nous avons affaire à une masse
cuite de 2º jet et nous nous proposerons d'évaluer quel sera notre ren
dement en 2e et 3e jets et en mélasse . Les mèmes formules s'appli
queront aussi bien à l'évaluation du rendement d'une masse cuite
quelconque , de 3º et de 4º jet .
Les données du problème sont les suivantes :
Composition de la masse cuite Composition du sucre obtenu
ramenée à la quantité R 0/0 de betteraves. 00 betteraves.
Sucre a. Sucre =x
Cendres B. Cendres = a
Quotient salin =m. Quotient salin p
Densité d. Titrage = x - 4a = t.
Masse cuite 0/0 de betteraves = R.
560 Détermination du rendement d'une masse cuite.

Composition de la mélasse
0/0 betteraves.
Sucre y.
Cendres = b.
Quotient salin 4.
Les équation fondamentales qui permettent de calculer x et y,
a et b, sont les suivantes :

818 DIO
x + y = x
p
a + b = 3 a
x + y
= m 1.
a+ b b
Nous nous abstiendrons d'en développer la résolution et nous tire
rons simplement les inconnues :
a p (q - · m) aq (p --- m
x= - p) y =
m (q m \p - q)
α -― q B pß x
a == b=
―――――
m (q -p) p - q.
Le rendement S brut p . 100 betteraves , sera :
100 x
Sbr = " S₁1 est la polarisation du sucre , et le rendement en
S₁
raffiné sera facile à obtenir par le titrage du sucre brut diminué du dé
chet de 1 1/2 p . 100 au raffinage .
Le rendement M en mélasse polarisant S" de sucre p . 100 est
100 y
M p. 100 betteraves
S"

Prenons un exemple . Soit la masse cuite de 2º jet :


Ramenée à la quantité 0 0 de botterases
Pour 100 R = 6 kil.
Sucre = 70 = x x = 4.20
Cendres 7 e B = 0.42
Quot . salin 10 = m m = 10
Densité = 1.480 .

Le sucre turbiné aura pour composition moyenne :


P. 100 sucre. P. 100 betteraves.
Sucre S₁ 91.00 Ꮖ
Cendres a₁ - 1.50 a
Quot, salin p = 62.7 p
Titrage coefficient 4 t - 88° 0
Titrage -- 1 1/2 0/0 = 86.38

et la mélasse sera supposée avoir la composition :


P. 100 mélasse. P. 100 betteraves.
Sucre 44 = S" y
Cendres 11 = b' b
Quot, salin 4 q.
Quantité de raffinose dans la betterave. 561

En effectuant les calculs on a :

X = 4.20 X 62.70 X ( 4 — 10) = 2,69


10 x (462.70)
4.20 X4X (62.70-10)
y 1,51
10 × (62.70 4)
100 X 2,69
S brut = 2,86 p 100
94
2,86 86.36
S raffiné = - 2,47 p. 100 betteraves
100

m 100 X 1,51
= 3,43 p. 100 betteraves.
44

Les équations primitives permettent encore de résoudre le problème


en se donnant pour inconnue l'une quelconque des valeurs. Nous les
donnons ci - après à titre de renseignement :

mqx mq (y -— x) α --- 9 (B + a)
=
bq x
p
a (9 ― m) + mx my - aq a b B'
mpy mp (x - a)
――――― ―――――― a + p (b - B) = x - ap
q
a (p ― m) + my MX ――-ap b B ――― a
apq * apq
m ==
x (q ---·p) + my -
y (p − q) + aq
- p) - 9)
& H mx (q ******** my (p = a ( p― qi + q ? - p ? - — b (p -− q)
p q m) q (p m)
α a (p − q) x + b (p − १) q)
B
զ p
Dans le cas où l'on voudrait évaluer le rendement par rapport à
100 kil. de masse cuite , on ferait dans les formules R100 et on
substituerait x'à x et B'à 3.

NOTE CRITIQUE SUR LA QUESTION DE LA QUANTITÉ


DE RAFFINOSE DANS LA BETTERAVE
Par J. WEIsberg .

Nous trouvons parmi les notes additionnelles qui accompagnent le


tableau du contrôle mutuel des fabriques de sucre russes que publie le
journal Dodatek, une remarque assez intéressante pour ne pas passer
inaperçue, à condition qu'elle soit exacte, ce dont nous doutons fort,
disons -le de suite .
La sucrerie de Mlodzieszyn communique que le laboratoire a trouvé
dans le jus de la 1re carbonatation 0,72 de raffinose pour 100 de Brix !
D'où provient cette raffinose ? Certainement du jus de diffusion et de
la betterave qui l'a produit , puisque la carbonatation ne peut pas donner
naissance à de la raffinose.
562 Quantité de raffinose dans la betterave.

Examinons un peu le chiffre de 0,72 p . 100 de Brix dans le jus car


bonaté . Nous ne commettrons pas une grande erreur en admettant
que le jus de diffusion contient également, dans ce cas, 0,72 de raf
finose pour 100 Brix . La moyenne des densités du jus de diffusion de
l'usine en question est, d'après le tableau , de 12,6 Brix . Si 0,72 raf
finose correspondent à 100 Brix , le jus de diffusion , ayant 12,6 Brix,
doit accuser une teneur en raffinose d'environ 0,09 p . 100 du poids du
jus , et, comme l'usine soutire 115 p. 100 du poids des cossettes , la
quantité de raffinose dans la betterave mème serait donc d'environ 0,1
p. 100 !
Ce chiffre, en admettant que le chimiste du laboratoire ait réelle
ment constaté la présence de la raffinose , est-il exagéré ? Évidemment
oui , d'après ce que nous savons aujourd'hui sur la teneur en raffinose
des produits de sucrerie et même de sucrerie - sucraterie ( sucraterie , où
la mélasse n'a passé qu'une seule fois les jus sous forme de sucrate) .
Les masses cuites , qui résulteraient d'un jus de diffusion contenant
0,09 de raffinose, devraient renfermer, si nous ne tenons pas compte
des pertes en cours de fabrication , environ 0,67 p . 100 de cette ma
tière ( les masses cuites de la sucrerie de Mlodzieszyn contiennent 93,75
p . 100 de matières sèches) et devraient, par conséquent, accuser une
polarisation exagerée de 0,67 x 1,851,23 p . 100 !
Mais en réalité, nous voyons au tableau du contrôle , représentant
trente usines , que la sucrerie de Mlodzieszyn , par la polarisation
directe de sa masse cuite , n'occupe que la seizième place . Quinze
usines , parmi lesquelles se trouvent des fabriques voisines de Mlod
zieszyn , devant travailler, par conséquent , une betterave à peu près
de même nature et qualité, indiquent une polarisation de masse cuite
supérieure à celle de Mlodzieszyn ( les polarisations varient entre
87,30 et 89,18 . Une usine indique une masse cuite d'une composition
moyenne polarisation 91,60 p . 100 , eau 3,90 p . 100 ; pureté 95,30) .
Et pourtant ces usines ne font aucune mention spéciale concernant
cette polarisation . La polarisation de 87 à 89 est la polarisation ordi
naire d'une masse cuite bien serrée provenant d'un bon travail à
l'aide du noir animal ( toutes les trente usines représentées au tableau
en emploient) . De mème, la polarisation directe des égouts de la su
crerie de Mlodzieszyn n'est pas non plus supérieure à celle des autres
usines ; ici , pourtant, la présence de la raffinose devrait bien se faire
sentir, si réellement la masse cuite contenait 0,67 p . 100 de cette
matière polarisante . Il aurait mème été plus raisonnable de rechercher
et de déterminer la raffinose dans ces égouts que d'analyser le jus car
bonaté ( !) et d'en déduire le chiffre de 0,72.
Bien que la présence de la raffinose dans la betterave soit chose
certaine, nous ne pouvons pas admettre un chiffre aussi exagéré que
celui de 0,10 p . 100 du poids de la betterave indiqué par le laboratoire
Quantité de raffinose dans la betterave. 563

de Młodzieszyn . Il serait intéressant de connaître la méthode employée


pour doser la raffinose dans le jus ; est-ce par un dosage direct (?) ou
indirect que ce chiffre a été obtenu , ou bien par une simple supposi
tion ou calcul ? Quoiqu'il en soit , le chiffre de 0,10 p . 100 de raffinose
dans la betterave est, d'après nos connaissances actuelles , un chiffre
plusieurs fois exagéré et , par conséquent , inadmissible .
L'usine en question exerce bien l'osmose . Si l'on faisait la rentrée
des produits osmosés dans les jus de betteraves , la teneur excessive (?)
de ceux - ci en raffinose serait bien vite expliquée , mais comme les
notes qui accompagnent le tableau n'en font aucune mention , nous
devons admettre que ladite rentrée ne se fait pas , et, alors , le chiffre
de 0,72 de raffinose pour 100 Brix dans le jus carbonaté n'est qu'un
chiffre mythique .

Note additionnelle. ―――― Au moment de finir la présente note,

nous recevons un autre numéro du Dodatek , et nous y trouvons une


nouvelle remarque sur la quantité de raffinose . Cette fois , c'est la su
crerie de Rytwiany qui , probablement à l'exemple de la sucrerie de
Mlodzieszyn , annonce avoir trouvé (? ) dans le jus de la 1re carbonata
tion (toujours dans le jus de la 1re carbonatation ! ) 0,67 de raffinose
pour 100 Brix , ainsi à peu près le mème chiffre que la sucrerie sus
mentionnée . Mais ce chiffre est accompagné d'une autre remarque
spéciale digne d'être rapportée .
Cette remarque nous dit que les cossettes , analysées au moyen
d'un mélange composé de 30 parties d'alcool éthylique , 30 parties
d'alcool méthylique ( ! ) et 40 parties d'eau , ont donné une polarisation
de 0,30 inférieure à l'analyse de la même cossette par la digestion
aqueuse.

Et on se base sur de pareilles données analytiques pour en déduire


un chiffre de 0,67 de raffinose pour 100 Brix dans le jus carbonaté ! ...
En employant l'alcool méthylique pour dissoudre le sucre de la
cossatte , c'est une augmentation et non une diminution de la polarisa
tion
que le laboratoire de Rytwiany aurait dù trouver s'il avait rigou
reusement exécuté ses essais comparatifs . Nous savons, en effet , que
pouvoir rotatoire de la saccharose est plus élevé dans une solution
d'alcool méthylique et d'eau que dans une solution aqueuse
pure ( [x ] D = 66,67 en solution aqueuse 10 p. 100 et [ a] D =
68,63 en solution d'alcool méthylique et eau) . De inême , le pou
voir rotatoire de la raffinose est plus grand dans une solution d'alcool mé
thylique que dans une solution aqueuse pure ( [ x ] D = 104,5 en solution
aqueuse 10 p . 100 et 105,5 en solution d'alcool méthylique et eau pour
C18H32 046,5 H20 ).
Pour démontrer l'exactitude de ce que nous disons , nous allons
communiquer une série d'essais comparatifs sur un jus brut de bette
564 Action de la baryte sur le glucose et sur le lévulose.

raves , dans l'analyse duquel nous avons fait intervenir l'alcool méthy
lique :
a) 26.048 grm . de jus + 5 cc . de sous -acétate de plomb complétés
avec de l'eau jusqu'à 110 cc . ont donné :
Sucre p . 100 jus. 14,90
b) 26.048 grm. du même jus + 2 cc . de sous-acétate de plomb
+70 cc. d'alcool éthylique 97 G. L. complétés avec de l'eau jusqu'à
110 ont donné :
Sucre p. 100 jus. 14,90
c) 26.048 grm. du même jus + 2 cc . de sous-acétate de pomb
+30 cc. d'alcool éthylique 97 p . 100 +30 cc . d'alcool méthylique
98 p. 100 complétés avec de l'eau jusqu'à 110 ont donné :
Sucre p. 100 jus .... 15,01
d) 26.048 grm . du même jus + 2 cc . de sous- acétate de plomb
+60 cc . d'alcool méthylique 98 p. 100 complétés avec de l'eau jusqu'à
110 ont donné :
Sucre p . 100 jus . • 15,23
Après cela, nous n'avons plus rien à ajouter.

ACTION DE LA BARYTE SUR LE GLUCOSE ET SUR LE LÉVULOSE ,

par M. H Courtonne .

Il résulte des essais de M. Beaudet ( Bulletin de l'Association ,


décembre 1892 ) que ni le glucose , ni le lévulose ne sont précipités soit
à froid soit à chaud par la baryte , et qu'à chaud ils sont détruits .
D'après M. du Baufret, au contraire, le glucose est partiellement
détruit et partiellement précipité.
Les deux auteurs auraient été sans doute bien près de s'entendre
s'ils avaient fait connaitre l'un et l'autre la concentration des liqueurs
glucosiques ayant servi à leurs expériences .
Quelle que soit cette concentration , le glucose et le lévulose sont
détruits complètement à chaud par la baryte et par la strontiane.
La quantité de baryte et de strontiane employée a une influence
sur la composition et aussi sur la solubilité du glucose et du lévulose
transformés.
La précipitation du produit le plus basique -- et le moins soluble
――――― dépend uniquement de la concentration des liqueurs.

C'est ce qui résulte de nombreux essais dont j'extrais le résumé qui


suit d'un cahier de laboratoire .
Si l'on chauffe graduellement jusqu'à ébullition une solution neutre
et incolore de sucre interverti , à 17 gr . pour 100 c.c. , en présence de un
équivalent de baryte ou de strontiane hydratée, il se forme vers 70° un
Action de la baryte sur le glucose et sur le lévulose . 565

abondant précipité, relativement peu coloré, qui disparait .complète


ment après quelques instants en donnant une liqueur très- colorée , non
précipitable par l'acide carbonique , et ne réduisant pas la liqueur
cuivrique pour peu que l'ébullition ait duré assez longtemps .
Le précipité est plus ou moins abondant suivant la concentration
des liqueurs , mais le résultat final est toujours le même : la redissolu
tion en est complète .
Si l'on chauffe la mème solution , dans les mêmes conditions , avec 3,
2 1/2 ou seulement 2 équivalents d'une quelconque des deux bases indi
quées , le précipité formé brunit de plus en plus et ne se redissout que
partiellement en fournissant une liqueur dont la coloration très- intense
est à peu près la même, que l'opération ait été faite avec 2 ou avec
3 équivalents de base.
Mais dans tous les cas le sucre interverti est détruit complètement ,
transformé en un acide exigeant pour être saturé , 2 équivalent 1/2
environ de base . (Voir Bulletin de l'Association , numéro de mai 1891 ,
page 618).
L'alcalinité joue donc bien là, comme le suppose M. Durin, un rôle
important sur la solubilité des glucosates et lévulosates, ou plutôt de
leurs produits de transformation , mais c'est pour la diminuer et non
pour l'augmenter .
Les essais précédents répétés sur des glucoses commerciaux et sur
des mélasses de raffinerie ont fourni les mèmes résultats .
M. du Baufret peut donc avoir raison de dire , faisant allusion à des
expériences faites sur des mélasses glucosées , que le glucose est
partiellement précipité par la baryte, mais assurément M. Beaudet n'a
pas tort d'affirmer que le glucose et le lévulose sont détruits sous
l'action de la chaleur en présence de la baryte , mais non précipités ,
s'il s'agit d'expériences faites sur des liqueurs contenant très peu de
glucose ou de lévulose , par exemple moins de 1 pour 100 .
En résumé , l'addition de la baryte à un jus de betterave ne peut
avoir pour effet de précipiter la petite quantité de sucres réducteurs
qu'il contient, même anormalement, -- à ce point de vue je suis
--
d'accord avec MM . Nugues et Vivien , et son emploi n'est pas
justifié, la chaux étant parfaitement capable de jouer le mème rôle , qui
consiste à détruire les sucres réducteurs en les transformant en sels
indécomposables par l'acide carbonique.
Ce n'est pas là le remède à un mal qu'il vaut mieux prévenir par des
moyens convenablement choisis.
566 Action de la Chaux.

ACTION DE LA CHAUX PLUS OU MOINS DILUÉE SUR LE SUCRE


Par M. Ch . LIESSE

L'appel de M. Mittelman à MM . les chimistes , provoqué par ses


intéressantes expériences à la sucrerie de Montereau sur la défé
cation des jus par l'emploi de la chaux, soit à l'état anhydre , soit
hydratée, soit enfin sous forme de lait, nous a suggéré la recherche
suivante :

Quelle peut étre l'action de l'eau dans la formation des sucrates de


chaux ?
Ou si l'on aime mieux :
Quelle est l'influence du quantum d'eau dans l'action de la chaux
sur le sucre?
Laissant à MM . les chimistes de sucrerie le soin d'élucider la
question de l'effet de la qualité des différentes pierres à chaux em
ployées dans les fabriques, nous nous bornons ici à étudier l'action
de la chaux pure , plus ou moins diluée , sur le sucre pur ( 1) .
Pour compléter cette recherche , nous y avons ajouté l'influence du
temps et de la température .
Dans ce but, trois séries d'essais ont été entreprises , chaque série
comportant trois divisions de quatre essais chacune.
Les séries ont varié par la quantité de chaux .
Les divisions par la température .
Et les essais par la quantité d'eau .
Les séries ont été successivement, monobasiques , bibasiques et
tribasiques .
Les températures affectées à chaque division , ont été de 100° , 110 °
et 130°, pour un temps respectif de 24 heures , 12 heures et 6 heures .
Quant à la quantité d'eau , voici comment elle varie dans les
4 essais de chaque division . Elle est égale à la moitié du poids du
sucre pour le 1 , elle est de même poids pour le 2º, quadruple pour le
3º et enfin décuple pour le 4° essai .
Ce canevas posé, nous avons donc employé pour la 1 série , une
quantité de chaux et de sucre correspondant à un équivalent de ces
corps ; soit 350 pour la chaux et 2137,5 pour le sucre . Avec les quan
tités d'eau à ajouter aux 4 essais de chaque division , nous arrivons
approximativement à des densités correspondant à 37° Beaumé,

1. Il est évident qu'une chaux grasse s'éteignant rapidement et foisonnant


beaucoup, donnera de meilleurs résultats à la défécation qu'une chaux maigre ;
il est du reste recommandé dans les ouvrages techniques , notamment dans celui
de M. Vivien , d'employer les chaux grasses . Il est dit dans cet ouvrage : « Le
chaulage direct avec la chaux vive plongée dans le jus de diffusion donne de
bons résultats. Mais il faut employer de la chaux de bonne qualité bien
grasse et bien cuite , en outre le jus de diffusion doit être porté à la température
de 85 à 90° avant d'y plonger le panier contenant les morceaux de chaux
vive . Mais les exigences d'un travail économique ne permettent pas toujours
d'employer les matériaux qu'il conviendrait .
Action de la Chaux. 567

28°, 13° et 6° ; soit encore une alcalinité par litre de 132 gr . , 93 gr. ,
37 gr. et 16 gr . de chaux ; et en 0/0 , de 9,75 ; 7,46 ; 3,33 et 1,56.
Nous avons opéré sur 1 /100° d'équivalent ; soit 3 gr. 50 pour la
chaux de 21 gr . 38 pour le sucre .
Mais nous avons voulu que nos douze essais fussent comparables .
Il a donc fallu opérer dans des vases de mème capacité et de
mème forme . (Ces vases étaient des matras d'essayeur) .
Les poids précédents ont donc varié comme il suit : 1er et 2° essais ,
poids normal ; 3° essai , moitié du poids normal et 4° essai , quart du
poids normal. De sorte que nos échantillons à peu près semblables
comme volume total de matière et semblables surtout comme surface
de chauffe, se sont présentés dans des conditions identiques à la tem
pérature de nos différents bains -marie ..
La première division a été faite en vases ouverts et tarės ; le
poids de l'eau étant rétabli de temps en temps .
La deuxième et la troisième divisions ont été faites en vases clos .
Les détails de manipulation ne seront donnés que pour cette série .
L'eau a d'abord été pesée dans les matras ; puis la chaux a été ajoutée ,
et lorsque l'oxyde de calcium fut délité , nous avons fait tomber le sucre
par un tube à entonnoir .
Après que le sucre eut complètement dissous la chaux , c'est-à- dire
que tous les échantillons furent parfaitement incolores et limpides,
nous les avons mis au bain -marie à 100° pour la première division et
au bain d'huile à 110° et à 130°, pour les deuxième et troisième divi
sions.
La somme des temps n'a pas été atteinte en une seule fois , mais
à plusieurs reprises , et les différents aspects qu'ont présentés les su
crates dans ces diverses reprises de chauffage et de refroidissement
ayant peu d'intérêt et nous entraînant à des longueurs , ne seront pas
énumérés . L'aspect final seul figurera au tableau .
En somme l'action continue de la chaleur a coloré tous les échan
tillons .
Les matras soumis à 100° présentaient une teinte légèrement am
brée ; ceux de 110° présentaient une coloration plus forte, et pour ceux
de 130°, la teinte était complètement brune .
Pour l'analyse des produits, nous avons dissous à un litre chaque
échantillon . La chaux a été dosée alcalimétriquement et le sucre après
glucosification sur 50 cc . dans 100 cc.
Toutes les liqueurs essayées au réactif cupro- potassique avant l'in
version n'ont donné aucune réduction.
Dans tous ces essais , une certaine quantité de chaux et de sucre
ont disparu ; un seul fait exception : le n° 2 de la 1re division .
Nous remarquons que les pertes en oxyde de calcium ne corres
Tableau
résumant
les
résultats
de
1re
série
.la
586

Chaux
Sucre Perte
de
EAU CHAUX
SUCRE ASPECT
A
1° 00 15
A
°ASPECT totale
total
ddosée
.. osé Chaux Sucre
en
/ en

Nos d'essai
21638
Sirupeux
a 118
mbré
., 3650 Fortement
gommeux
a
, mbré 30
36 20.96 5.71 1.96
Division
.1re
22 3.50 Mielleux
a
,21.38
mbré a
., mbré
Sirupeux 3.50 21.38 0.00 0.00

62
1000
40 1.75 10.70
Solide
,blanc Peu
sirupeux
.3
faible
paille
aune
.40
,j19.43 2.85
9.12

CO
heures
.24
4 50 0.88 s5,35
Mi lanc
.,b- olide ..
, ncolore
iLiquide 3.20
18.85 8.57
11.83

110
°A
1 11 3.50 21.38
Mielleu
, égèreme
jaune
l... x nt Solide
l
, égèrement
jaune
.... 3.20 20.00 8.57 6.45
Division
.2me
2 22 3.50 21.38
Sirupe
l
brun uxnt
., égèreme Mielleux
l
, égèrement
brun 3.00
14.28 6.45
20.00
1100
3 40 1.75 10.70
Solide
b
, lanc Fluide
, ssez
abrun 20.20
2.80
20.00 5.51
heures
.12
Action de la Chaux.

50 0.88 tFluide
rouble
.,5.35 fluide
brun
,aTrès
ssez 19.70 7.85
>> >>
A

1A300

1 11 3.50 21.38
tMielleux
, rès
.brun Solide
,très
..
brun 3.20 19.60
8.57 832
3me
Divis
. ion
22 3.50 tSirupeux
,21.38
rès
brun ,très
Mielleux
brun 3.30 17.96
5.71
17.54

Q2
130
3 40 1.75 10.70
Solide
brun
t, rès Fluide
,très
brun 3.40 17.39 18.66
2.85
h6. eures

event
50 0.88 ,très
Fluide
brun
..5.35 Fluide
brun
t, rès 3.20 16.66 8.57 22.07
8.57
· Action
de la Chaux . 569

pondent pas aux pertes de sucre ; ce que nous expliquons par la raison
que le sucre altéré n'est pas transformé en glucose , mais en produits
de caramélisation plus ou moins colorés et neutralisables , suivant
les actions mises en présence .
Ainsi, dans une partie de la 1re division , la perte en chaux suit
celle du sucre ; dans la 2º division , la perte d'alcalinité croit rapide
ment, pendant que celle du sucre reste à peu près stationnaire , et dans
la 3º au contraire , elle décroit , tandis que la perte en sucre augmente
rapidement .
Ces pertes progressives , puis décroissantes , suivent donc l'action
des températures atteintes et suivent aussi l'action des quantités d'eau
mises en expérience .
Il est évident que le temps doit aussi faire sentir son action ; car
en supposant que la 3ª division ait été maintenue 24 heures à 130° au
lieu de 6 heures seulement, il est fort probable que nous n'aurions plus
trouvé que des traces de sucre et de chaux , notamment dans le
4° essai . (1).
La perte d'alcalinité serait donc variable suivant ces trois facteurs ;
température , dilution , temps .
Mais si nous écartons l'action de la température extrème de 130°
qui n'est jamais atteint industriellement, nous pouvons dire que :
La perte d'alcalinité est fonction de la température et de la
dilution. (2).
Si nous examinons maintenant les pertes en sucre , nous voyons
qu'elles sont croissantes, suivant le quantum d'eau employė ; le
maximum de perte correspondant au maximum de dilution . Ce fait est
surtout apparent pour la 3° division .
La perte en sucre est aussi plus sensible si la température est plus
élevée ; ainsi la perte moyenne pour une dilution variable à la tem
pérature ,
de 100° est de 5.73
de 110 est de 6.56
de 130 est de 16.75
ce qui nous porte à dire :
1° Qu'à égalité initiale d'alcalinité, à égalité de température dans le
inème espace de temps et pour une dilution variable, la perte en sucre
sera plus forte pour un jus que pour un sirop (jus et sirop étant
supposés purs) ; et 2°, (fait qui est déjà connu , et cité dans de nombreux

(1 ) C'est ce que nous nous réservons de démontrer postérieurement lorsque


nos deux autres séries seront terminées , et si possible déterminer la nature des
produits formés .
(2) Quoique cependant nous remarquions une anomalie dans le numéro 1 ,
première division .
570 Emploi de l'Acide Borique.

travaux, notamment ceux de M. Pellet) que la perte en sucre est


fonction de la température.
Si enfin nous portons notre attention sur les différents aspects que
présentaient les sucrates de la série monobasique , nous remarquons
que le nº 3 de chaque division est solide à chaud , sirupeux ou liquide
à froid , de plus qu'il est encore solide à une dilution plus élevée ( nº 4
1re division ) , propriété qui peut le faire distinguer pour une extraction
de sucre, dans les mélasses , par exemple.
Il est regrettable que cette propriété ne s'applique pas au nº 2 de la
1re division , qui ne nous a donné aucune perte, soit en chaux , soit en
sucre; sa composition serait : C12 H O C a O 20 H O. Mais d'un autre
côté, la densité correspondante à cet essai est un peu forte (28⁰ B)
et conviendrait mal à un travail de sucraterie ; tandis que celle
du nº 3 qui est de 13° Baumé conviendrait mieux , puisque d'ailleurs
c'est celle employée dans la séparation Steffen .
Une propriété inverse à celle du n° 3 est celle du n° 1 , qui , pour
chaque température, parait être liquide, tandis qu'il devient solide à
froid .
L'ensemble de ces faits nous démontre donc que l'eau possède une
action certaine sur la combinaison monobasique sucre , chaux .
Nous espérons que la suite de ce travail nous permettra de déter
miner cette action et de poser des conclusions définitives .
Clichy, 14 janvier 1893 .

EMPLOI DE L'ACIDE BORIQUE


POUR LE DOSAGE DU SUCRE DANS LES ÉCUMES

Par M. LACHAUX .

De toutes les méthodes connues pour le dosage du sucre dans les


écumes, celle indiquée par M. Pellet paraît donner les meilleurs résul
tats . Nous ferons remarquer cependant , que pour être assuré de toute
son exactitude, il est nécessaire d'apporter certaines précautions ;
l'acide acétique employé, attaquant très rapidement le carbonate de
chaux , il faut l'ajouter goutte à goutte en ayant soin de triturer la
masse pendant un certain temps , si l'on veut décomposer entièrement
tout le sucrate de chaux .
Nous recommandons de substituer à l'acide acétique, l'acide borique.
qui n'attaque pas sensiblement le carbonate de chaux à froid et ne
donne pas lieu à la formation d'un sel de chaux soluble pouvant influer
sur le pouvoir rotatoire du sucre .
On opère comme par la méthode Pellet :
Pour le saccharimètre Laurent , on pèse 15 gr. 7 ――――― 31 gr. 4, etc. de
l'échantillon moyen des écumes à essayer, que l'on introduit dans un
Réponses au Questionnaire sur la Sucrerie de canne . 571
¡

vase ad hoc, avec de l'eau . On triture la masse de façon à obtenir une


bouillie claire. On la colore par quelques gouttes de teinture de phé
nolphtalėïne, et on ajoute de l'acide borique en solution saturée , jusqu'à
décoloration .
Un excès d'acide borique assure la décomposition complète du
sucrate de chaux .
La bouillie ainsi traitée , est introduite dans un ballon jaugé, dont
le volume correspond au poids des écumes soumis à l'analyse (15 gr . 7
d'écumes 100 cc . ).
Après clarification par le sous-acétate de plomb, on complète le
volume du ballon jusqu'au trait de jauge , avec de l'eau ; on filtre et on
polarise .
Un grand nombre d'essais comparatifs entre les différentes métho
des de dosage du sucre dans les écumes nous permettent d'affirmer
l'exactitude de ce procédé aussi bien sur des écumes lavées que non
lavées .

RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE SUR LA SUCRERIE DE CANNE


Par M. J. M. S. WILLIAMS , chimiste ,

P. O. box 380, à Honolulu (Iles Hawaï) .

CHAUFFAGE

Questions 1 et 2. -- Séchez - vous votre bagasse avant de la brûler ?


Par quels procédés ?
Réponse. - Si la bagasse provient d'une seule pression dans un
moulin à 3 cylindres , comme on faisait aux iles Hawaï en 1880 , on la
sèche au soleil et on la conserve dans les magasins jusqu'à ce qu'elle
soit employée. Si au contraire elle provient d'un double écrasement
par deux moulins successifs avec ou sans imbibition , comme elle ne con
tient que 50 à 55 0/0 d'humidité , elle est suffisamment sèche quand
elle sort du second moulin et on peut la brûler dans des fours spé
ciaux .
Si la bagasse est produite par la diffusion , on fait passer les cossettes
épuisées entre des cylindres semblables à ceux dont on se sert pour
écraser la canne, et la bagasse contenant 55 à 60 0/0 d'humidité est
brûlée ensuite dans des fours d'une construction spéciale .

Question 3. - Avez-vous un appareil spécial pour brûler la


bagasse ?
Nous employons un four spécial dont la disposition se voit dans les
dessins ci-inclus . Ces fours ont un foyer analogue à ceux que l'on
emploie en Europe pour brûler le tourbe ou le lignite : ils consistent
572 Réponses au Questionnaire sur la Sucrerie de canne.

en une succession de barreaux échelonnés l'un au - dessus de l'autre


Dans le cas de la bagasse de, diffusion on dispose une grille supplémen
taire composée de barreaux creux percés de trous. Dans ces barreaux
creux on envoie du vent forcé, qui , en agitant la couche superposée de
bagassse brûlante, permet un mélange plus parfait de l'oxygène avec
le combustible et par conséquent une combustion plus complète . On
obtient ainsi plus exactement la quantité d'air nécessaire qui eût été
insuffisante si l'on eût compté simplement sur le tirage de la che
minée.

Question 4. - Brûlez-vous la paille de canne ?

Non , les feuilles sèches de cannes laissées sur la terre sont brulées
après la récolte et on enfouit les cendres à l'aide de la charrue .

-- Etes-vous obligé de brûler un combustible étranger


Question 5.-
pour suppléer à la bagasse et à la paille ?

Toutes les fabriques des iles Hawaï sont contraintes d'employer


tôt ou tard pendant la roulaison une certaine quantité de combustible
soit de bois , soit de charbon . Il est impossible de fixer la quantité
moyenne, mais les fabriques nouvelles ayant des chaudières et des
appareils d'évaporation bien construits n'emploient qu'une faible quan
tité de combustible additionnel tandis que les fabriques possédant la
diffusion emploient nécessairement du charbon supplémentaire .

Question 6. Combien brûlez-vous de combustible étranger , 1


N
par 100 kilogs de cannes ?

Un moulin unique à 3 cylindres , sans triple-effet , nécessite environ.


4 kilos de charbon par 100 kilos de canne .
Les moulins à double pression sans macération , mais avec triple
effet, nécessitent environ de 1/2 à 1 kilo de charbon par 100 kilos de
cannes .
Les moulins à double pression avec macération , et triple effet, né
cessitent une quantité de combustible supplémentaire en rapport avec
la quantité d'eau servant à la macération et nous n'avons pas de ren
reignements positifs à ce sujet .
La diffusion avec triple ou quadruple - effet, nécessite quand la dilu
tion du jus n'excède pas 25 kilos d'eau par 100 kilos de vesou , une
quantité de charbon, qui varie de 3 1/4 à 7 de charbon 0/0 de cannes.

Question 7. ―― Que faites-vous des cendres de bagasse et de paille ?

Les cendres sont mélangées au fumier et répandues sur les champs


de cannes en donnant un engrais excellent et peu coûteux .
Réponse au Questionnaire sur la Sucrerie de canne. 573

Les dessins de chaudières et de fours ci - inclus ( 1 ) montrent les pro


grès effectués dans la construction des chaudières à bagasse et des
fours ; les tables qui suivent, donnant pour ces chaudières les rapports
entre la surface de chauffe et la surface de grille et pour les fours les
rapports entre le volume du four et la surface de grille , montrent bien
1 les progrès graduels effectués dans leur construction et plus spéciale
ment pour ce qui concerne les fours .

Bagasse et charbon brûlés pendant la campagne 91-92


à Kealia (Diffusion).

Poids total de cannes travaillées . · 109.564.300 livres


Fibres ligneuses totales à raison de 11 0/0 12.052.073
Poids total de bagasse brûlée renfermant 58 0/0
d'eau . 28.695.412
ger Poids total de charbon usé pendant la campagne 3.454.080
Poids total de sucre commercial obtenu 14.100.000
Durée de la campagne . 3.672 heures
er
Polarisation moyenne du sucre commercial . • 98 0/0
Dilution moyenne du vesou de diffusion (Eau
ajoutée 0/0 de vesou) . . • 98 0/0
Densité moyenne du vesou . 18,5 Brix
Saccharose extrait 0/0 du sucre dans la canne 96 0/0
Charbon par tonne de cannes • 63,05 livres
Charbon par tonne de sucre · 49,01
Sucre fabriqué par heure de travail . 3840
Bagasse brûlée par heure de travail . 7815
Charbon 941
Bagasse brulée par four et par heure . 1953
Charbon ――― 235
Bagasse brûlée par pied carré de surface de
grille et par heure . 43,4
Charbon _ _ _ _ _ _ 5,2 ――――

Essais ayant pour but la détermination de la valeur calorifique de


la bagasse mélangée au charbon ou au pétrole brut.

Essai nº 1. Durée 3 heures 48 minutes .


Chaudière tubulaire, système Galloway, ayant une surface de
chauffe totale de 1694 pieds carrés . Surface de grille 35 pieds . Rapport
de la surface de grille à la surface de chauffe 1 à 48,4 . Dans cet essai

(1 ) M. Williams nous a remis avec son travail, 7 dessins de fours à ba


* gasse; nous reproduisons ici les fours nos 6 et 7 , employés à Kealia et à Ewa ,
usines qui possèdent la diffusion .
✰✰✰
574 Réponse au Questionnaire sur la Sucrerie de canne.

le pétrole brut de Californie était injecté dans le foyer par un alomi


zeur à vapeur, et selon les formules connues, le pouvoir calorifique du
pétrole est fixé à 12 livres d'eau par livre de pétrole .
Eau évaporée dans une heure à 150° F. . • • 6098,6 livres .
Huile usée par heure . 157
Bagasse à 60 0/0 d'eau . 2376
Essai nº 2. Durée 4 heures .
Même chaudière que ci -dessus.
Charbon de Syndey renfermant 85 0/0 de carbone.
Eau évaporée par heure à 150° F 5894,25 livres .
Charbon usé par heure . 228,75
Bagasse à 60 0/0 d'eau . 2375,8
La bagasse était dans ces deux essais chargée mécaniquement et
l'eau mesurée exactement dans un réservoir gradué.

Résultats sommaires.
Pression de vapeur 65 livres par pouce carré .
Essai n° 1. Huile par pied carré de surface de
grille et par heure . 4,48 livres .
Bagasse , 68
Eau à 150° F. évaporée par livre d'huile · 12
-- de bagasse . 1,77
Eau à 212° F. d'huile . . 13,165
de bagasse . 1,939
Température des gaz à la base de la cheminée , 440° F.
Essai nº 2. Charbon par pied carré de surface de
grille et par heure . 6,536 livres .
Bagasse . • 67,88
Eau à 150° F. évaporée par livre de charbon · 8
bagasse · 1,71
Eau à 212° F. charbon . · 8,76
bagasse 1,873
de matière sèche .
____ 3,346
de la bagasse •
Pouvoir calorifique du charbon . • 10,306
― de la bagasse . 6,69

Ces essais ont été faits à l'aide d'un moulin à double pression et
macération , la diffusion étant en montage.
Sept fours en usage aux iles Hawaï sont représentés dans sept
dessins annexés à ce travail ( 1 ) et une table que nous reproduisons ci

(1) Ainsi que nous l'avons dit dans la note précédente , nous ne reproduisons
ici que les dessins des fours des Usines qui possèdent la diffusion , Kealia
et Ewa.
ienne.
ssion .
EWA
Diffusion.

ien
KEALIA
Diffusion.

le preanc
lat
PAAUHAU
Double pression .

HONUAPO
talub
Fours perfectionnés.

NAALEHU
Four perfectionné .
6

Double pression .

HONUAPO
| Fours perfectionnés.

Simple pression.
SPRECKELSVILLE
InsDo

Simple pression.
5
I
cr

Chaudière perfectionnée.
30

Installation ancienne.
I
30

Installation ancienne.
45.5

1
2.8

2
30 2.8

T
I
>> 2.8 4.25 15
)) 3.64 15


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p., ierrdsés e >> >> >> >> 1.4 1.4
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ca 1. 52 >> 45.5 45
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Ch
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sion
576 Réponse au Questionnaire sur la Sucrerie de canne.

3068

88- tubes

15" x48"
8 Galloway tubes

FIG. 57. - Boiler Setting , Kealia Plantation, Hawaïïan Islands , 1890.

J
Boiter 18 x 6'x8 120 3 tubes

00

FIG. 58 . — Furnace and Boiler Setting for the Combustion of Diffusion- Chips
for Ewa Plantation Co , Hawaïïan Islands , 1891.
Réponse au Questionnaire sur la Sucrerie de canne . 577

dessous donne les diverses proportions et cotes relatives à ces fours .


En examinant cette table , on voit que le rapport de la surface de grille
à la surface de chauffe est constant, mais il y a de notables variations
dans le rapport de la surfacé de grille au volume du fond . Il est établi
que pour brûler avantageusement la bagasse sitôt la sortie du moulin ,
le volume du fond doit être suffisamment grand pour que le mélange
intime avec les gaz de la combustion ait lieu avant d'atteindre l'autel ;
l'expérience montre que ce rapport ne doit pas descendre au - dessous
de 1/5 . Il est donc de la plus grande importance que le four soit
entouré d'une matière réfléchissant plutôt qu'absorbant la chaleur .
Ainsi les fours de Honnapo (dessin numéro 1 ) ont un rapport de
surface de grille au volume à peu près correct , mais la surface située
immédiatement au- dessus du foyer est absorbante, les gaz sont donc
refroidis avant que la température du mélange soit atteinte, avec pro
duction d'oxyde de carbone au lieu d'acide carbonique ; il y a là une
5 cause sérieuse de perte d'effet thermique .
A Naalehn , la chose avait été encore exagérée , et tous les généra
teurs construits de cette façon ont dû être transformés et donnent par
suite de très bons résultats.
On peut appliquer aux fours à bagasses les principes admis pour
la construction des générateurs utilisant la houille , pour ce qui con
cerne la quantité de carbone brûlée par pied carré de grille par heure,
toutefois il faut apporter la plus grande attention au volume du four
rapporté à la surface de grille et aux matériaux employés dans la
construction du four , si l'on veut avoir un appareil remplissant les
conditions demandées .
578 Sucrerie .

Revue des Publications techniques , françaises

et étrangères

Par MM . E. LÉGIER , E. SILZ . J. WEISBERG et F. DUPONT.

I. ―――― SUCRERIE

L'Épuration des Jus verts avant la carbonatation.


Journal des Fabricants de sucre, n° du 9 novembre 1892) .
On se souvient que notre savant collègue , M. Bouvier , directeur de
la sucrerie de Montereau , a fait une communication sur ce sujet à
l'Assemblée générale de notre Association de juillet dernier (voir Bul
letin n° 3 , septembre 1892 , p . 192 ) . Nous trouvons la confirmation
des faits avancés par M. Bouvier , dans le numéro du 9 novembre du
Journal des Fabricants de sucre, résumant les essais faits dans la
mème voie, en Hongrie.
On a appliqué dans les sucreries d'Acs et Siegendorf un appareil
dit séparateur d'albumine, de Braunbeck ( construit par F. Wannieck
et C° à Brunn, Moravie ) qui n'est , en somme , qu'un filtre mécanique
à tissu spécial . On a beaucoup cherché, parait- il , avant de trouver un
tissu convenable. Deux filtres de 45 mètres carrés de surface filtrante
ont été installés à Acs ; ils suffisent à un travail de 350.000 kilog . de
betteraves par jour, l'un étant en fonctionnement , l'autre en nettoyage.
D'après le directeur de l'usine , le jus de diffusion réchauffé à 60° R, et
filtré sur ces filtres accuse une augmentation de pureté réelle de 1 1/2
à 4 p. 100 suivant la nature des jus ; de plus , le travail est devenu plus
rapide et a pu être augmenté de 20 à 30.000 kilog . de betteraves par
jour. Les tourteaux d'écumes étaient toujours secs et granuleux . A
Doloplas , on réchauffe les jus verts à 65° R. et on les filtre sur deux
filtres remplis de coke bien lavé . M. Strohmer et Stift ont analysé les
produits . A Acs , les résultats analytiques rapportés à 100 de sucre
dans le jus ont accusé une élimination de 11,1 p . 100 de cendres et de
40,90 p . 100 de matières azotées totales. Les quotients de pureté réels
étaient de 81,52 pour le jus vert avant le traitement, de 84,35 après , de
87,35 pour le sirop et de 88.04 pour la masse cuite . A Siegendorf, sans
le traitement, l'élimination des matières organiques était de 58,95 p. 100,
celle de l'azote de 20,03 et celle de l'albumine 11,23 p . 100 ; avec le
traitement, ces taux ont été portés à 1,51 pour les cendres , 43,95 pour
Sucrerie. 579

les matières organiques, 31,74 pour l'azote et 54,63 pour l'albumine . Il


y a évidemment une épuration très efficace . Au reste , on a analysé le
dépôt formé dans le séparateur d'albumine : la matière était visqueuse ,
d'un gris foncé, et ressemblait assez à du caviar en décomposition . En
séjournant à l'air , elle dégageait une odeur rappelant la trimethyla
mine. On y a dosé 82,60 p . 100 d'eau , 9 p . 100 de sucre et 0,97 p . 100
d'azote dont 0,41 p . 100 à l'état d'azote albuminoïde . Sur 3.600 hect. de
jus passés dans le séparateur, il est resté, à Acs , 273 kilog. de résidu ,
correspondant à 15 kil . 8 d'albumine et 0,7 kilog. d'autres matières
azotées . Comme les matières dosées offrent un terrain propice aux fer
ments et que , sous l'action des alcalis , elles sont la source de non
sucre organique rendant l'épuration ultérieure plus difficile , il est clair
que leur élimination ne peut être que fort avantageuse .

HEUZEL. Nouveau procédé de diffusion , (Chm.- Ztg.


1892 , 100 , 1884) . - Les cossettes fraîches froides , de betteraves ou de
cannes sont, dans le diffuseur, avant d'être mises en contact avec le
jus, c'est-à-dire avant le maîchage , traitées par un courant d'air
chaud d'une température d'environ 80° . Cet air chaud agit sur les ma
tières albuminoïdes et les empêche de passer dans les jus . Les ma
tières albuminoïdes mises à découvert par la section des lamelles sont
coagulées et forment ainsi une sorte de filtre mécanique . Les cossettes
épuisées provenant de ce procédé contiennent donc plus d'albumine
que celles provenant de l'ancien procédé et constituent un aliment plus
riche pour le bétail . ( Brevet allemand , nº 64.326) . E. L.

V. TALAMO . ―― Procédé de purification des mélasses ,


(Scheibler's neue Zeitschrift, XXIX , 18 , 209) . - On ajoute à 100 kil
méiasse 2 litres de pentasulfure de calcium CaS5 à 18° Beaumé, mé
langés à 25-30 litres d'eau suivant la consistance de la mélasse . On
mélange bien et on laisse déposer pendant 6 heures . Le précipité est
séparé et filtré avec du sable . Le liquide filtré est traité par l'hypo
sulfite de soude et l'acide sulfurique .
Certaines mélasses peuvent, avec avantage , être traitées par le
permanganate de potasse et l'acide oxalique .
Les mélasses traitées par ces procédés sont bien décolorées .
E. L.

RUSCHER et BROCKHOFF . -- Traitement des masses cuites


(Stammer's Vereins Zeitschrff. nº 439, p. 667. ――― Dans ce procédé, on
cuit les sirops en grains de telle sorte que la proportion du non - sucre
de la cuite achevée, à la quantité d'eau qu'elle contiendra soit
3
égale à
580 Sucrerie.

La cuite est abandonnée en couches minces de façon que la cris


tallisation se fasse lentement. D'après l'inventeur, le turbinage expulse
seulement la mélasse et la masse cuite donne en une seule opération
tout son pouvoir de cristallisation . (Brevet allemand, n° 62.338 ) .

WIECHMANN . - Composition du sucre interverti . Une


solution de sucre interverti préparée avec le sucre de canne cristallise
complètement en une masse blanche , homogène , qui se liquéfie à 60º
et ne cristallise plus après . L'auteur reconnaît que la solution se com
pose de parties égales de glucose et de lévulose.

Précipitation du sucrate de chaux par la baryte et la


strontiane (Chem . Ztg., 1892 , 60, 1077). - Dans une solution de
sucrate de chaux contenant de la chaux en excès on précipite le
sucrate de chaux par une addition de baryte ou de strontiane soit à
l'état hydraté ou en solution et à froid ou à l'ébullition .
Le procédé peut surtout s'appliquer au sucrate de chaux provenant
du traitement des mélasses et aux eaux de lavage de sucrate de chaux
pour éviter les pertes .
Le sucrate précipité est traité par des solutions sucrées qui dissol
vent le sucrate de chaux et laissent insoluble le sucrate de baryte
qu'on isole par le filtre - presse.
C. BÖGEL (Brevet allemand, nº 62.545) .
On ne sait rien de l'application industrielle de ce procédé ni des
résultats obtenus. E. L.

SIEBECK . -
Traitement du jus de betterave par la chaux
(Chem . Ztg. Rep. , 1892 , 21 , 253). - L'auteur prétend avoir travaillé
avec de très bons rendements par l'addition de faibles quantités de
chaux (1-2 p. 100) , à haute température et sans diminution de la pureté
des jus.
Les résultats sont les mêmes qu'avec un travail avec des doses
plus élevées de chaux et à une température moyenne . Les jus chauds
se distinguaient par un passage très facile aux filtres - presses et don
naient des produits très clairs .

KUTHE . - Action de la chaux sur le jus de betterave


(Chem . Ztg. Rep. , 1892 , 21 , 253) . - L'auteur obtient d'excellents
résultats et des jus de haute pureté en séparant par un chauffage
préalable à 90° les jus privés à cette température de leurs matières
albuminoïdes . Il traite par la chaux à 50° . Ce refroidissement peut se
faire en utilisant dans un réchauffeur la chaleur abandonnée pour
élever la température des jus de diffusion.

CORVIMIS et SELWIG et LANGE. ― ― ― ― ― ― ― Procédé de clairçage du


sucre plaquettes (Scheibler's neue Zeitschrift, 1892 , 29,
Distillerie. 581

206). - Les plaquettes , lingots ou cubes sont claircés dans la turbine


pendant une demi -minute à deux minutes et demie avec de la clairce
et de la vapeur directe privée de gouttelettes .
On économise ainsi de la clairce et on obtient une rapide dessic
cation du sucre. La vapeur ne doit naturellement pas agir d'une façon
dissolvante (sic) . E. L.

Préparation du saccharate de baryum au moyen des


jus sucrés , par le Dr HERMANN ZSCHEYE , à Biendorf et C. MANN, à
Stassfurt. - (Br. allemand Z , 1510. - 1er avril 1892. ―― 29 septem
- Objet du brevet . -
bre 1892. ) ― — Procédé de préparation du saccharate
de baryum consistant à ajouter aux jus sucrés du chlorure de baryum
et un alcali caustique .

Description. - Une des grosses difficultés du désucrage des jus


ou sirops de mélasses par la baryte réside dans la revivification de la
baryte qui exige une température élevée, nécessite une installation .
coûteuse et cause des pertes assez sensibles de baryte .
L'auteur caustifie la baryte par voie humide, en ajoutant simul
tanément à la liqueur sucrée du chlorure de baryum et une quantité
équivalente de soude ou de potasse caustique . Le saccharate barytique
insoluble se précipite , et il reste du chlorure alcalin en dissolution . Le
carbonate de baryte restant après carbonatation est transformé par
l'acide chlorhydrique en chlorure de baryum qui sert à de nouvelles
opérations .

On peut se demander si la baryte caustique ainsi obtenue , con


sommant par chaque équivalent de baryte , l'équivalent d'acide chlo
rhydrique et l'équivalent de soude ne coûte pas plus cher que celle
préparée par la voie ignée ? (Moniteur scientifique janv . 1893 ) .

II . ― DISTILLERIE

HECKEL et SCHLAGDENHAUffen. — Le févier, nouvelle source


d'alcool . (Répertoire de pharmacie, janvier , 1893. ) Les féviers
sont un genre de plante de la famille des légumineuses , tribu des cé
salpinées , série des encésalpinées . Ce sont des arbres de l'Asie et de
l'Afrique tempérées et de l'Amérique du Nord . Depuis une cinquan
taine d'années, on les cultive en France . Le févier à triple épine (Gle
****
582 Distillerie .

ditschia triacanthas . L. Spec . 1509) abonde dans le midi de la France ,


notamment en Provence où les paysans le désignent quelquefois sous
le nom de caroube , en raison de l'état fortement sucré de sa gousse .
Mais on n'utilise pas ses fruits qu'on laisse pourrir sur le sol .
Les Américains du Nord, au contraire , préparent, avec sa gousse ,
une liqueur fermentée, alcoolique et ennivrante .
Les auteurs ont analysé le fruit sec du Gleditschia triacauthas du
midi de la France , qui a une saveur sucrée très prononcée avec un
léger arrière - goût astringent.
L'épuisement de la substance à l'aide des divers véhicules (éther
de pétrole, alcool et eau) , puis l'incinération de la partie restante, a
donné les résultats suivants :

Extrait à l'éther de pétrole . | Cire . 0.625


Extrait à l'alcool . . Glucose et saccharose . 37.650
( Gomme, pectine , tannin • 23.993
Extrait à l'eau .
( Sels . 8.409
Incinération | Sels. 0.596
( Matières albuminoïdes . 8.300
Différences .
Ligneux et cellulose . 20.427
100.000

L'extrait alcoolique n'a révélé la présence ni d'alcaloïde ni de glu


coside .
Les sels sont surtout constitués par des carbonates de chlorures de
potassium et de sodium , et par des sulfates et phosphates de chaux .
Il aurait été intéressant de connaître la composition du fruit mûr,
non desséche . Mais à l'état sec on voit qu'il pourrait donner une forte
proportion d'alcool , soit environ 20 à 22 p . 100.
Il résulte de cette analyse que le fruit du févier est un peu moins
riche en principe sucré que celui du caroubier (ceratonia siliqua L.) .
F. D.

C. BARDY . - Recherches des alcools supérieurs dans


l'alcool vinique . (Comptes-rendus de l'Académie des Sciences,
―――――
23 mai 1892 ) . Le procédé repose sur la séparation des alcools.
supérieurs au moyen d'un liquide dans lequel ils sont plus facile
ment solubles que dans l'alcool vinique , sur l'extraction de ces
alcools du véhicule qui les a dissous , et leur transformation ulté
rieure en éthers acétiques dont on mesure le volume .
Avant tout traitement, on s'assure si l'alcool est riche ou non en
alcools supérieurs ; à cet effet , on introduit dans un tube 10 cc . de
l'alcool à essayer avec 100 cc . d'eau salée saturée , on agite et on laisse
reposer . Deux cas peuvent se présenter : ( a) l'eau salée retient en
dissolution la totalité du liquide primitif ; (b) une couche huileuse se
rassemble à la partie supérieure du tube . La marche des opérations
Distillerie. 583

est la même pour les deux cas , seule la quantité d'alcool sur laquelle
on doit opérer varie.
a. L'eau salée ne sépare pas de couche huileuse . ―――― Prendre 100 cc.
d'alcool, les introduire dans une grande ampoule de verre, bouchée à
l'émeri à sa partie supérieure et possédant à sa partie inférieure un
robinet en verre, ajouter 450 cc . d'eau salée saturée, puis une quantité
d'eau pure suffisante pour redissoudre le chlorure de sodium qui se pré
cipite (environ 50 cc . ) , introduire 60 cc . à 70 cc . de sulfure de carbone
pur et agiter vivement . Laisser déposer pendant quelques minutes et
décanter le sulfure dans une ampoule , semblable à la première , mais
plus petite (300 cc . environ ) . Verser sur le liquide laiteux restant dans
la grande ampoule une nouvelle quantité de sulfure, égale à la pre
mière, agiter, décanter et répéter le traitement une troisième fois en
réunissant dans la petite ampoule tous les sulfures résultant de l'épui
sement. Si le traitement a été convenablement fait , la totalité des
alcools butylique et amylique se trouve entraînée par le sulfure .
Pour séparer ces alcools , ajouter une quantité d'acide sulfurique
concentré (2 cc . environ) telle que la couche colorée en jaune que forme
cet acide soit plus dense que le sulfure et gagne facilement le fond de
l'ampoule. Agiter fortement le mélange , puis laisser l'acide se séparer
en favorisant au besoin la réunion des gouttelettes en imprimant au
vase quelques secousses ou quelques mouvements giratoires ; décanter
l'acide dans un petit ballon de 125 cc . environ . Répéter le traitement
acide deux ou trois fois, en employant chaque fois 1 cc . d'acide con
centré . Réunir les acides de lavage au premier acide recueilli, puis
chauffer le ballon à 50°-60° en faisant passer un léger courant d'air à la
surface du liquide jusqu'à disparition de toute odeur de sulfure de car
bone . Ajouter alors un volume d'acide acétique cristallisable, à peu près
égal au volume de l'acide sulfurique, adapter au col du ballon un tube
droit de 1 faisant fonction de réfrigérant , puis chauffer le ballon au
bain- marie , vers 100°, pendant un quart d'heure . Lorsque l'éthérifi
cation est faite, retirer le ballon du bain -marie et ajouter à son
contenu 100 cc . d'eau salée : si l'alcool à essayer contient des alcools
supérieurs , on voit se former à la surface du liquide une couche
huileuse d'éthers acétiques plus ou moins abondante . Pour apprécier
le volume de ces éthers , introduire la totalité du liquide dans une
ampoule de 150 cc . environ de capacité , terminée à sa partie inférieure
par un tube gradué en dixièmes de centimètre cube et muni lui- même
d'un robinet.
Laisser la couche huileuse se rassembler , décanter le liquide aqueux
à l'aide du robinet de manière à amener les éthers dans la partie
graduée de l'appareil , plonger celle - ci dans l'eau à + 15º , et , lorsque
l'équilibre de température est obtenu, lire le volume de la couche
huileuse. Le nombre lu , multiplié par 0,8, donne la teneur en cen
584 Distillerie.

tièmes des alcools butylique et amylique contenus dans l'alcool à


essayer.
b. L'eau salée sépare une couche huileuse . ―― L'alcool à analyser
renfermant dans ce cas une forte proportion d'alcools supérieurs , il
convient de réduire le volume de la prise d'essai à 25 cc . et de n'ajouter
que 100 cc . d'eau salée et 8 cc à 10 cc . d'eau pure . La quantité de sul
fure de carbone ne doit pas être réduite, et le reste de l'opération
s'achève comme il est dit au paragraphe a .
Le sulfure de carbone n'enlève à l'alcool vinique que les alcools
butylique et amylique ; si donc le mélange contenait de l'alcool pro
pylique (normal ou iso) , il conviendrait de rechercher cet alcool dans
le liquide épuisé par le sulfure de carbone .
A cet effet, on distille le mélange alcoolique salé, après l'avoir
soigneusement filtré sur du papier mouillé, et l'on recueille le produit
de la distillation dans une éprouvette contenant un alcoomètre , jusqu'à
ce que cet alcoomètre accuse 30º . A ce moment la totalité de l'alcool ,
ou des alcools , a passé à la distillation . Pour apprécier la teneur de ce
liquide en alcool propylique , plusieurs moyens peuvent être employés ;
je n'en citerai que deux : l'un empirique , mais très suffisant pour la
majeure partie des cas, consiste à faire usage du procédé de Barbet
(essai au permanganate) , l'autre , très précis , utilise la méthode nou
velle décrite par M. Gossart sous le nom d'homéotropie ( 1) .
La méthode peut encore servir pour déterminer la quantité d'alcool
vinique contenue dans les résidus de distillerie connus sous le nom
d'huiles essentielles . A 500 cc. de ces huiles on ajoute 500 cc . d'eau
salée saturée , on agite vigoureusement et on décante la partie huileuse .
On traite ensuite trois fois l'eau salée par le sulfure de carbone ;
on filtre sur du papier mouillé et on distille. Le titre alcoolique trouvé ,
corrigé s'il y a lieu de l'influence due à l'alcool propylique , et ramené
au volume initia!, donne la teneur alcoolique cherchée.

MAURICE ARTHUS ET ADOlphe Huber. -- Fermentations vitales


et Fermentations chimiques . (Comptes Rendus, 14 novembre
1892) . On sait que les phénomènes connus sous le nom de fermen
tations se groupent en deux catégories : les uns sont la conséquence
du développement d'ètres vivants (fermentations vitales), les autres
peuvent s'accomplir dans des milieux absolumeut stériles (fermen
tations chimiques ) . Le fluorure de sodium , à la dose de 1 pour 100,
arrêtant instantanément et définitivement les fermentations vitales (et
en général toutes les manifestations vitales), sans suspendre les
fermentations chimiques, permet de distinguer les phénomènes de
l'un ou de l'autre groupe .

(1 ) Voir le Bulletin de Mars 1892 , page 677 .


Distillerie . 585

L'addition de 1 pour 100 de fluorure de sodium préserve les matières


organiques de toute putréfaction , même à une température de 40°-45° .
Différentes substances fluorées à 1 pour 100 , lait, sang , transsudats ,
urine , bile, œufs battus, fruits , fragments de tissus animaux , salive,
pencréas , gélatine , etc. , n'ont , après plusieurs mois de séjour à 40° ,
présenté ni l'odeur , ni les altérations caractéristiques du dévelop
pement des microbes. Le sucre dont la disparition dans les milieux
organiques est un des premiers phénomènes microbiens qui s'y accom
plissent, se conserve en totalité dans les liqueurs fluorées. Ce n'est pas
en précipitant les sels de calcium que le fluorure stérilise, car l'oxolate
de sodium à 1 pour 100 ne jouit pas de la même propriété ; il retarde
seulement le début et ralentit la marche de la putréfaction .
Le ferment lactique est détruit par le fluorure de sodium à 1 p. 100 ;
il suffit même généralement d'ajouter au lait ou au lactosérum 0,4 pour
100 de fluorure . Le sucre de lait se conserve en totalité dans les
liqueurs fluorées .
Les ferments ammoniacaux de l'urine sont inactifs en présence du
fluorure à 1 pour 100. Leur résistance à l'action de ce sel , comme aussi
celle du ferment lactique, est moindre que celle des microorganismes
de la putréfaction et que celle des moisissures . La teneur en urée de
l'urine est invariable.
Le fluorure de sodium à la dose de 0,3 pour 100 arrête in tantané
ment la fermentation alcoolique du sucre .
Le fluorure de sodium à la dose de 1 pour 100 empêche donc le
développement des éléments figurés dans les liqueurs et tissus orga
niques . Des doses inférieures à 1 pour 100 sont même parfois suf
fisantes pour stériliser complètement et définitivement ; mais toujours
et, quelque petites que soient les doses employées , on observe un
retard dans l'apparition et une diminution dans l'intensité des fermen
tations vitales .
Les ferments solubles , invertine , trypsine, émulsine , etc. , con
servent en présence du fluorure de sodium leur activité . Les produits
de fermentation sont les mêmes , que la fermentation s'accomplisse en
l'absence du fluorure ou en présence de ce sel . Les sucs digestifs
naturels , salive , suc gastrique , suc pancréatique , ou les sucs digestifs
de macération conservent en présence du fluorure leurs propriétés
morales . Les ferments solubles ne sont pas détruits par le fluorure à
1 pour 100 même à 40° après plusieurs mois .
La fermentation alcoolique de la saccharose présente deux phases :
une interversion du sucre, phénomène chimique, et un dédoublement
du sucre interverti , phénomène vital ; le fluorure de sodium n'empêche
que cette seconde fermentation .
Le sang peut transformer le glycogène en sucre réducteur , grâce à
la diatase qu'il renferme ; le fluorure de sodium n'empêche pas cette
fermentation .
586 Distillerie.

Le foie séparé de l'organisme et débarrassé du sang par lavage


intravasculaire transforme son glycogène en sucre . Cette transfor
mation se fait en présence du fluorure de sodium à 1 pour 100 , c'est- à
dire dans des conditions où la vie des éléments figurés est impossible ;
la glycogène hépatique est donc un phénomène de fermentation chi
mique. D'ailleurs les macérations hépatiques stériles par le fluorure de
sodium conservent le pouvoir de transformer le glycogène en sucre
pendant des semaines et des mois , c'est-à- dire pendant un temps
infiniment plus long que la durée possible des éléments figurés du
foie.
Le sang défibriné ou oxalaté consomme son oxygène et produit du
gaz carbonique . Le fluorure de sodium arrête complètement et défini
tivement ces phénomènes d'oxydation la nature et la proportion des
gaz du sang fluoré demeurent invariables. Les transformations qui
s'accomplissent dans le sang non fluoré sont des phénomènes de res
piration vitale .
Les parties vertes des végétaux perdent par l'action du fluorure de
sodium la propriété de décomposer le gaz carbonique et de dégager de
l'oxygène . La fonction chlorophyllienne est une fonction vitale .
En résumé , le fluorure de sodium à 1 pour 100 tue tous les êtres
vivants, s'oppose au développement des fermentations vitales sans
arrêter les fermentations chimiques . Il permet de déterminer la nature
d'un phénomène ayant pour siège les milieux organiques et de le
rapporter soit à une action vitale, soit à une action diastasique ,
M. A. Gautier , à propos de cette Communication , présente les
remarques suivantes :
Il est peut-être bon de remarquer que l'action nocive de fluorures.
sur la vie des ferments organisés est connue depuis longtemps , qu'elle
est signalée dans des ouvrages classiques , qu'elle a été même utilisée.
en thérapeutique et que, dans ces dernières années, on a appliqué
industriellement l'action des fluorures très étendus à la culture en
grand de la levure de bière pure , qu'on débarrasse ainsi des ferments
étrangers butyrique, lactique , etc.
Quant à la non-influence des fluorures sur les diastases et enzymes ,
c'est une loi à peu près générale que l'activité de ces ferments solubles
n'est pas annihilée par les antiseptiques ou toxiques , quels qu'ils
soient . On sait , en particulier, que la pepsine digère la viande en
présence de l'alcool , de l'acide salicylique , et même , comme je l'ai
montré il y a des années , dans un milieu qui peut contenir jusqu'à
5 pour 100 d'acide cyanhydrique . Il en est de même de l'action de la
myrosine, de l'invertine , de l'émulsine , etc. , dans leurs fermentations
respectives .
Distillerie. 587

HANS
le EN.
Que faut - il enten p L p , suiva
dre ar evure ure nt
Br.P
).rocé de Paste ? (C. R. du labor . de Carlsb , W. für
- d é u r e r g
L'aute e d p q le procéd de M. Pasteu
ur ntreprend e rouver ue é r
pour la sépara des levure en les cultiv dans des milieu acidul
tion s ant x és
par l'acide tartri p é l b e l m ,
que eut liminer es actéries t es oisissures
mais non les levure sauva . I a o p c s
péré our ela ur ne érie e u s d
s ges l
cultur prolon penda un mois chacu s d m d
es gées nt ne ur es élanges e
levure de Carlsb et de Pastor ou d'Elli II . Il a cons
s erg ianus psoide
taté que , dans beauc d c , d l m c us d 1 à
oup e as ans es ilieux ontenant e /20
3,8 pour 100 acide tartri , les levure sauva et princi le
que s ges paleme
Sacch . ellips I r s , l a l mournat ,
oideus I ésistaient eules es utres evures nt
Hanse consid donc la cultur dans des milieu acides bonne
n ère e x
seulem p m e é d petite quanti d l
ent our ettre n vidence e s tés e evure
sauva , et non pour purifi les bonne levure .
ge er s s

HOLM . ―――――――― La culture des Levures pures sur plaques de


Gélatine. (C. R. du labor . de Carlsberg III , 1re liv . W. für Br . , 1892 ,
161 ) . - La méthode qui consiste à considérer comme pure chaque colonie
développée sur une plaque de moût gélatiné n'est pas toujours exacte .
Hansen a déjà montré qu'avec un mélange de Sacch. cerevisiæ et de
Sacch . apicalutus , sur 100 colonies, 98 seulement étaient pures . Holm
a repris en détail ces essais , en employant huit espèces de levures ,
savoir 1° Saccharomices cerevisiæ ; 2° une levure de Bruxelles ;
3º un Sacch. Pastorianus ; 4° Sacch. membranæ faciens ; 5° Sacch .
exiguus ; 6° Mycoderma cerevisiae ; 7° Sacch. apicalutus ; 8° Sacch,
minor .
Sur vingt- trois essais , un seul a donné 100 colonies pures sur 100.
En moyenne , il faut 108 cellules pour donner 100 colonies . D'ail
leurs le nombre de cellules qui ne donnent pas de colonies dépend de
l'état de la levure au début de la fermentation principale ; en moyenne
4,5 pour 100 , ne développent pas de colonies . A la fin de cette fermen
tation, il y a jusqu'à 25 pour 100 de cellules inactives .

Fermentation et Levures . (Dingler's polytechnisches , d'après


le Moniteur Scientifique, janvier 1891 . ) - Le pouvoir fermentatif carac
téristique des levures a fait l'objet d'une étude intéressante de M.
Irmisch (Wochenschr. für Brauerei, 8 p. 1136) . L'auteur a examiné
37 races différentes de levure au point de vue de l'intensité de la repro
duction et du degré de fermentation qu'elles peuvent produire . Il s'est
attaché plus spécialement à l'étude des deux races extrêmes et il a
reconnu que les modifications les plusdiverses aux conditions de la
fermentation , comme la concentration du moût, la proportion de levure ,
la fermentation de corps indifférents , l'aération , le renouvellement de
l'atmosphère du vase à fermentation et autres analogues , n'exercent
qu'une action négligeable sur le degré final de fermentation . Conservées
588 Distillerie.

dans l'eau sucrée , les deux races de levure n'ont rien perdu de leurs
caractères spécifiques . Seule la diastase a paru exalter un peu le
pouvoir fermentatif de la levure la moins active . Les cultures pures de
ces levures , poursuivies durant un temps assez long, n'ont pas modifié
non plus leurs caractères particuliers .
L'emploi du sulfure de carbone comme antiseptique pour régulariser
la fermentation dans la fabrication des alcools d'industrie a fait l'objet
d'un brevet de B. Goerner, à Lisbonne (Voir Moniteur scientifique),
- Brevets, p. 100) .
Le sulfure de carbone, au dire de l'auteur, empêcherait les fermen
tations accessoires sans nuire à l'activité de la levure . Par 100
hectolitres de moût, on ajoute 1 à 2 grammes de sulfure de carbone ,
soit avant d'ensemencer la levure , soit au cours de la fermentation .
Les quelques essais qui ont été faits d'après ce procédé ont donné des
résultats contradictoires , de telle sorte qu'il n'est pas possible de se
prononcer actuellement sur sa valeur .

FRANKLAND . -―― Bacillus aethacetosuccinicus sur la man


nite et la dulcite (Chemiker Z , 1892. 205 , d'après le Stazioni spe
Ce microorganisme fait fer
rimentali agrarie italiane, nov . 1892) .
menter aussi bien la mannite que la dulcite ; cette dernière avait résisté
jusqu'ici à toutes les bactéries connues. Les produits sont, pour les
deux sucres , alcool éthylique , acide acétique , acide succinique , acide
carbonique et hydrogène . Quand la fermentation a lieu à l'abri de l'air
et sous une légère pression , il se forme encore de l'acide formique en
quantité notable. F. D.

FRANKLAND . - Bacillus aethaceticus sur la mannite et

la dextrose (Chem . Zeitung, 1892 , p . 596, d'après Le Stazioni speri


mentali agrarie italiane, novembre 1892). -Les produits de la fer
mentation sont l'alcool éthylique , l'acide acétique et des traces d'acide
succinique, l'acide carbonique et l'hydrogène . Si la fermentation a lieu
dans un milieu clos , il se forme toujours une quantité notable d'acide
formique ; dans un milieu ouvert , au contraire , il s'en forme tout au
plus des traces .
On observe le mème fait avec le bacillus aethacetosuccinicus ; l'acide
formique est sans doute un produit primaire de la fermentation qui
disparaît ensuite peu à peu pour donner des volumes égaux de CO2 et
de H. Si ces deux produits ne peuvent pas se développer , la décompo
sition de l'acide formique est arrêtée . Les fermentations dans des mi
lieux clos sont toujours moins complètes que dans des milieux ouverts
Pour la mannite, le phénomène a lieu suivant l'équation
3 C6H1406 + H2O = C2H4O2 + 5 C2H6O + CH2O2 + CO2.
Pour le dextrose , les produits se forment dans le rapport :
2,5 C2H6O : 1,5 C2H4O2 :: 3 CH202 ; CO². F. D.
Distillerie. 589

WISSMAN. Richesse en azote de la Levure , ( W. für


――――
Br., 1891 , 1087, d'après le Moniteur Scientifique, janvier
1892. )
On a remarqué que la fermentation ne commence que quelques
heures après l'ensemencement du liquide ; on peut supposer que pen
dant cette période la levure subit des modifications internes . L'expé
rience montre qu'en effet pendant ce temps , au début de la fermenta
tion, la quantité d'azote de la levure augmente fortement ..
On sépare la levure du liquide à l'aide d'un centrifuge ; deux turbi
nages séparés par un lavage à l'eau suffisent pour éliminer entière
ment le liquide . On a ensemencé 10 grammes de levure dans 1 litre de
moût.
Azote primitif de la levure • • 7,09 pour 100.
Après 1 heure . • · 9,90
Après 2 heures 9,6
Après 3 heures 9,55

Une autre levure titrant 7,5 pour 100 au début dose 18,8 pour 100
après deux heures . Ainsi donc la dose d'azote augmente pendant la
période préliminaire et diminue ensuite jusqu'à devenir moindre qu'au
début.
On peut admettre deux hypothèses ou bien l'azote est absorbé et
transformé par le protoplasma , ou bien il y a une simple osmose dans
la première hypothèse , l'absorption d'azote doit être proportionnelle
au pouvoir nutritif de la matière azotée , c'est - à-dire dépendre de la
quantité de l'azote ; dans le deuxième cas , elle ne dépend que du pou
voir osmotique .
On a expérimenté l'asparagine , la peptone et le phosphate acide .
d'ammoniaque . La peptone en solution aqueuse à 0,07 pour 100 ne
produit qu'un accroissement d'azote très faible. Au contraire , l'aspa
ragine , à la dose de 0,25 pour 100 avec un peu de sulfate de potassium ,
en absorbe vigoureusement et avec plus d'énergie encore, quand on
ajoute à la solution 3 pour 100 de saccharose.
Avec 3 pour 100
Asparagine seule. de sucre.
Azote primitif de la levure . 6,88 pour 100 . 6,90 pour 100.
Après 2 heures . 8,10 9,27
Après 3 heures . 7,91 9,24
Après 4 heures . • 7,43 9,55
Après 5 heures . 7,75 9,24

L'asparagine accompagnée de sucre donne lieu à une absorption


considérable ; de plus la levure donnait nettement la réaction violet
brun du glycogène . Elle a donc pu fermenter son propre sucre de
réserve, grâce à l'absorption d'azote . L'action du phosphate acide
590 Distillerie.

d'ammoniaque est encore plus nette . On sait qu'il est l'aliment azoté
préféré de la levure.
On ajoute à 10 grammes de levure une solution contenant 0,25
pour 100 de phosphate, 0,10 pour 100 de sulfate de potasssium , et 3
pour 100 de saccharose ou maltose .
Saccharose. Maltose.
Azote primitif . 6,75 pour 100. 6,75 pour 100 .
Après 1 h . 40 minutes . • 8.40 8,4
Après 10 heures . . . • 8,55 8,67

L'augmentation d'azote est sensiblement la même avec 0,25 pour


100 qu'avec 0,50 pour 100 de phosphate d'ammoniaque .
Le dosage d'acide phosphorique du liquide montre encore que
l'azote a bien été absorbé .
On prend un litre de solution à 0,25 pour 100 de phosphate d'am
moniaque , 0,10 pour 100 de sulfate de potasse , 3 pour 100 de saccha
rose , et on ensemence 30 grammes de levure . Après seize heures , il
y a 33 grammes de levure , donc accroissement insignifiant.
L'azote a varié dans la levure de 7,33 à 8,70 pour 100 , et l'acide
phosphorique du liquide de 2,79 à 4,80 pour 100. Ce pouvoir absorbant
de la levure ne s'exerce pas sur tous les corps . On a vérifié qu'il n'a
lieu ni pour le chlorure ni pour le sulfate de potassium .

RAU. L'acide succinique comme produit de la fermen


tation alcoolique (Chem. centrat, Bl. 1892 , II , 155, d'après Le Sta
zioni sperimentali agrarie italiane, nov. 1892 ) . ――― Suivant Pasteur ,
dans la fermentation alcoolique il doit se former de l'acide succinique
en même temps que de la glycérine dans le rapport de 1 : 5. Suivant
Thighmann et Hilger, les liquides fermentés montrent, suivant les diffé
rentes conditions de fermentation , de notables différences dans leur
teneur en glycérine .
L'auteur a trouvé que la formation d'acide succinique n'est pas di
minuée par une basse température , tandis qu'au contraire la formation
de glycérine diminue . Elle n'augmente pas par l'addition au mout de
solutions nutritives , tandis que la glycérine augmente . La présence ou
l'absence de l'air n'exerce aucune influence .
L'action énergique des cellules de levure a en général donné nais
sance à une augmentation d'acide succinique , lequel se forme indépen
damment de la glycérine, et à cet égard la formule de Pasteur pour la
décomposition du sucre en glycérine, acide succinique et acide carbo
nique , n'est pas tout à fait exacte . F. D.
Agriculture . 591

III. - AGRICULTURE

Pour et contre les fortes doses d'acide phosphorique


dans la culture de la Betterave . Rôle du Nitrate de Soude.
-
(Sucrerie indigène et coloniale, numéros des 22 et 29 novembre et
6 décembre 1892). - Nous résumons d'après la Sucrerie Indigène
une conférence du Docteur Maerker sur l'emploi de l'acide phospho
rique dans la culture de la betterave, conférence publiée dans la Neue
Zeitschrift Rübenzucker Industrie, et la réponse faite au savant pro
fesseur de Halle , par M. le docteur I .. Kuntze , réponse publiée dans
la Zeitschrift de l'Association des fabrtcants de sucre allemands .
M. le docteur Maerker déduit de ses nombreux champs d'expé
riences faits depuis plusieurs années , les conclusions suivantes :
1º Dans les sols suffisamment pourvus d'acide phosphorique , l'em
ploi d'une forte dose de cet élément ne produit pas d'action sensible
sur la quantité ni sur la qualité de la récolte .
L'emploi de cet élément dans les terrains qui en sont relativement
pauvres produit toujours un bon effet ; mais au -delà d'une proportion
déterminée , la partie qu'on peut considérer comme un excédent , n'agit
plus d'une manière appréciable et constitue ainsi un superflu très
coûteux .
2º Il convient donc de donner à la betterave l'acide phosphorique
nécessaire au maximum de rendement ; par suite , il n'y a pas lieu de
conseiller la suppression de cet élément . Mais il est permis de recom
mander qu'on réduise de moitié la dose actuellement employée , de
sorte qu'au lieu d'appliquer 72 à 80 kilogr . à l'hectare, on n'en appli
quera que 36 à 40 kilogr.
3° La fumure phosphorique très abondante a influencé favorable
ment, dans plusieurs essais , la levée et le premier développement de
la betterave ; mais il semble que l'action stimulante de l'acide phos
phorique soluble constatée dans cette période ne soit pas physiolo
gique, mais seulement mécanique et qu'elle se réalise en améliorant
l'état physique de la terre , lequel avait été influencé défavorablement
par une forte fumure en nitrate de soude. - Si les expériences ultė
rieures confirment cette hypothèse que l'acide phosphorique n'agit que
d'une manière physique et mécanique en ameublissant le sol, il y aura
lieu de rechercher s'il n'est pas possible d'atteindre la mème action
.
mécanique par des moyens moins coûteux que l'acide phosphorique .
4º Les composés insolubles de l'acide phosphorique ne paraissent
pas avoir une influence aussi énergique que les composés solubles .
5° Une forte dose de salpètre du Chili appliquée peu avant les
semailles , prédispose la couche arable à former à la surface des crou
592 Agriculture .

tes très nuisibles à la levée des graines et au premier développement


des plants de betteraves .
Il est donc préférable d'employer le nitrate de soude en plusieurs
fois. On peut en employer 600 kilogr. à l'hectare, dont un tiers ou
200 kilogr. au commencement de mars , un tiers avant le premier bi
nage et l'autre tiers avant le deuxième binage.
6 L'emploi des engrais potassiques à haute dose est à conseiller.
On a employé 1.000 à 2.000 kilogr . d'engrais potassiques à l'hectare .
Les résultats obtenus se résument ainsi :
Les betteraves ayant reçu de l'engrais potassique ont dépassé en
poids , au mois d'août , celles qui n'avaient pas reçu cette fumure .
Dans la terre argileuse , l'action de l'engrais potassique sur le rende
ment cultural a été incontestablement très favorable .
Au point de vue de la richesse saccharine , on ne peut pas encore
préciser l'effet de la fumure potassique .
Même si la potasse faisait un peu rétrograder le titre saccharin , il
y aurait encore avantage à l'employer.
Dans les terres légères , sablonneuses , les engrais potassiques ont
donné aussi de bons résultats toutes les fois que ces engrais ont été
ppliqués d'une façon judicieuse . Les terres sablonneuses , vierges au
point de vue betteravier sont très favorables à l'action des engrais po
tassiques ; elles offrent plus d'avantages que les terres glaiseuses .
Il faut éviter avec soin de répandre l'engrais potassique trop
tard ; il doit être appliqué assez longtemps avant les semailles , c'est
à- dire bien avant le mois d'avril . L'engrais potassique agit comme
<«< liant » et comme « déshydratant » et par suite, tout en étant un ex
citant il ralentit la levée et la végétation , s'il n'est pas employé long
temps d'avance.
On fera bien de fractionner de la manière suivante l'emploi de l'en
grais potassique : 1.600 kilogr . de kaïnite à l'hectare, dont 800 kilogr.
sont à mettre sur terre labourée en automne ou avant l'hiver . Lors du
premier binage, on mettra 400 autres kilogr. , et avant le dernier, les
400 derniers kilogr.
La betterave supporte parfaitement une pareille fumure . Il va sans
dire qu'outre les produits potassiques et phosphoriques , le champ doit
contenir ou recevoir les proportions suffisantes d'azote .
7 L'emploi de la chaux a fait des merveilles dans les champs
ayant reçu une forte dose d'engrais potassique . Les betteraves des
champs fortement chaulés avaient pris beaucoup plus de développe
ment que les autres et l'on a constaté qu'elles étaient plus faciles à
arracher que celles des champs non chaulės .
8° Avec l'emploi de la potasse et du nitrate de soude, il faut serrer
les plants. Il faut mettre au moins 120.000 plants à l'hectare, si l'on
veut obtenir un maximum de rendement en même temps que des
racines très sucrées .
Agriculture . 593

M. le docteur L. Kuntze ne partage point l'avis de M. le docteur


Maercker relativement au rôle de l'acide phosphorique dans la culture
de la betterave ; il appuie ses arguments sur les résultats constatés
ers! lors de la récolte des betteraves et sur le dosage de l'acide phospho
eri rique dans les terres à betteraves .
Les cultivateurs du cercle de Bitterfeld- Delitzsch , dit- il , ont suivi
en 1890 les préceptes du Docteur Maercker, c'est-à- dire ont réduit.
beaucoup l'emploi de l'acide phosphorique , plusieurs même l'ont tota
lement supprimé, et ont forcé la dose des engrais azotės .
Or qu'est-il arrivé ?
Dès l'automne de la même année , la sucrerie de Delitzsch a pu
constater les effets nuisibles de ce changement . En août et septembre
1890, il a plu beaucoup ; cette circonstance et les engrais azotės , sans
correctif suffisant par l'acide phosphorique , ont empêché les betteraves
de murir à point ; et pendant toute la campagne la sucrerie en ques
tion avait à lutter contre les difficultés que présentent les betteraves
non mûres et peu sucrées .
$CA La différence était d'autant plus frappante que la fabrique voisine,
tes de Landsberg, a obtenu , malgré les mêmes circonstances météorologi
ques et malgré un sol plus froid, de bonnes betteraves ; et que , par
contre, ses cultivateurs , mettant en pratique les conseils de Maercker ,
ont eux aussi fourni des betteraves peu sucrées et insuffisamment
mûres ils avaient employé peu d'acide phosphorique et beaucoup
c'est d'azote .
CONE Aussi , dès 1891 , est- on revenu à des doses plus grandes d'acide
In ex phosphorique . Dans les quatre premières semaines de végétation , on a
lor constaté de notables différences en faveur des champs qui avaient reçu
beaucoup d'acide phosphorique . La croissance des plants s'opérait
beaucoup plus vite dans les terres ayant reçu de cette substance ; le
démariage pouvait s'effectuer de 8 à 10 jours avant celui des champs
privés d'une dose suffisante d'acide phosphorique . La fabrique de
Landsberg, revenue en 1891 , à de fortes doses d'acide phosphorique,
a vait la plus belle et la plus riche récolte de toutes les fabriques du
rayon .
Tous ces faits ont porté M. Kuntze à analyser les terres des envi
rons en vue d'en déterminer les doses respectives d'acide phosphorique
soluble dans l'acide citrique . Ces recherches ont été faites au prin
temps de cette année . L'opérateur a d'ailleurs suivi les méthodes d'ana
lyse du professeur Maercker lui-même . L'auteur décrit la marche des
opérations et rapporte, dans un grand tableau , les résultats obtenus.
224

Nous passons immédiatement à ses conclusions que voici :


L'analyse des 37 sols démontre que dans aucun cas on ne trouve
la dose suffisante d'acide phosphorique soluble dans l'acide citrique ;
qu'un petit nombre contient à peu près la demi -dose ; qu'un grand
594 Agriculture.

nombre contient de très petites quantités de cet acide, ou de simples


traces non dosables .
Il est donc désirable que les cultivateurs , avant de suivre les con
seils de M. Maercker , fassent analyser leurs terres et continuent , en
attendant à employer, la dose d'acide phosphorique en usage pour la
betterave .
Le maintien de cet emploi est d'autant plus urgent que les produits
venant après la betterave , surtout les nouvelles espèces d'orge , qui
.
consomment beaucoup d'azote pour la formation de la paille , ont besoin
de beaucoup d'acide phosphorique pour la formation des grains.

Electro-culture. - Le but de cet article est l'étude de la possibi


lité de l'application des courants électriques à la production du sucre
dans les végétaux . Depuis longtemps les physiciens ont prouvé que le
courant électrique accélère la végétation , les graines électrisées ger
ment plus vite, les plants électrisės donnent un rendement plus grand,
se développent mieux , les feuilles sont plus longues et la couleur plus
brillante . Des expériences faites ont démontré que la maturation est
plus hâtive , les maladies sont évitées et le rendement augmenté .
Grandeau à montré que les plants électrisés sont plus vigoureux . Ma
cagno a trouvé que dans les ceps de vigne électrisés la proportion de
sucre est plus élevée, par suite d'acidité plus faible.
Au jardin botanique de Kiew on a obtenu des plantes énormes par
l'action des courants électriques .
Les expériences faites au Massachusetts Agricultural college ont
montré que les plants électrisés sont plus vigoureux , plus sains , plus
grands, ont une meilleure couleur et sont moins attaqués par le mil
dew .
La question suivante se pose donc : l'électricité peut- elle être pro
fitable aux plantes sucrières . La distribution semble pouvoir se faire
comme pour l'eau , on peut l'envoyer à grande distance et , la source.
en est inépuisable. Pour irriguer, nous envoyons directement des
courants d'eau sur les champs ; on peut envoyer de même , des cou
rants d'électricité. La terre est un réservoir d'électricité ; c'est un
grand électro-aimant environné de courants électriques .
La boussole est un électrométre qui montre l'existence de courants
électriques en tous points de la terre . La terre est sujette à des orages
électriques dans lesquels la force des courants est plus forte que ceux
utilisés sur les lignes télégraphiques . Les aurores sont des phénomènes
lumineux produits par des courants terrestres . A Londres , le pôle nord
d'un aimant dont la charge est égale à l'unité est attiré par les cou
rants terrestres avec une force peu inférieure à une demi dyne.
L'atmosphère aussi est un réservoir d'électricité , qui est plus cons
tante que l'humidité . Il y a constamment des courants allant de l'air
à la terre , et de la terre à l'air . L'air n'est pas seulement chargé d'élec
Agriculture . 595

tricité durant les orages mais aussi pendant le temps le plus beau .
Thomson et Joule ont trouvé que la terre est chargée d'électricité né
gative tandis que l'atmosphère est positive en tout temps et plus l'on
s'élève et plus le potentiel est élevé . L'électricité de l'atmosphère subit
33

des variations journalières régulières en hiver comme en été .


Il est donc évident que nous avons partout un réservoir inépui
sable.
Et maintenant la question finale peut- on envoyer ces courants
sur les champs de cannes ou de betteraves comme nous y envoyons les
courants d'eau ? C'est possible . Si deux tiges de fer sont placées dans
le sol à peu de distancce et qu'on les réunisse par un fil , un électro
mètre y décélera un courant . Si une feuille de zinc et une feuille de
cuivre réunies par un fil sont enterrées dans le sol nous aurons une
batterie zinc, terre , cuivre . Récemment par un temps beau et sans nuage ,
la fameuse expérience du cerf- volaut de Franklin fut répétée avec le
+9 même résultat .
La terre est, en fait, une vaste bouteille de Leyde où l'uir joue le
rôle de corps non -conducteur entre la terre et les parties supérieures
de l'atmosphère . (Louisiana Planter.) -- E. S.

Conservation des Pommes de terre. ― La Société horti


cole de Magdebourg a fait connaître le moyen de conserver les pom
mes de terre dans la tourbe réduite en poudre ; les tubercules conser
vés ainsi pendant une année ne présentaient aucune trace d'altéra
tion , ni de végétation des bourgeons . Différents autres végétaux ont
pu être conservés de la même manière.
T M. Schribaux , professeur à l'Institut national agronomique de
Paris , a, de son côté, imaginé un autre procédé de conservation des
pommes de terre . Ce procédé consiste à détruire les bourgeons au
moyen de l'eau acidulée par l'acide sulfurique ( 1 , 5 à 2 p. 100 ) .
Il suffit de plonger les tubercules pendant 10 heures dans ce liquide .
Après immersion les tubercules sont égouttės , puis emmagasinés .
De petites dépressions correspondent aux yeux qui ont été détruits . La
peau n'est pas atteinte ; elle reste lisse et saine ; les pommes de terre
ainsi traitées peuvent se conserver pendant plus d'une année . Le
même liquide peut servir indéfiniment .
La Société d'Encouragement a décerné un prix de 2.000 fr.
å M. Schribaux pour cette découverte.
Le procédé Schribaux détruisant les yeux des tubercules ne peut
être employé pour les pommes de terre destinées à être plantées ; le
procédé de Magdebourg au contraire peut être appliqué aux tuber
cules réservés comme semences .

Le sulfate d'ammoniaque comme engrais, par P. Wagner ,


(Chem . Ztg. Rep. , 1892 , 30. 338) . Après des recherches de plusieurs
596 Agriculture .

années sur l'action relative du sulfate d'ammoniaque par rapport a


salpètre du Chili , l'auteur croit enfin pouvoir dire pourquoi , dans
certains cas, l'action du sulfate d'ammoniaque s'est montrée inférieure
à celle du salpètre .
Les résultats de ces expériences peuvent se résumer ainsi :
1° Une action néfaste de l'ammoniaque sur la végétation n'a pu être
constatée, même à hautes doses .
20 L'acide sulfurique du sulfate n'agit pas sur la végétation , aux
doses généralement employées dans la pratique..
3° Lorsqu'on met en présence des plantes , des solutions concentrées
du sel , de façon à ce qu'une influence mauvaise se déclare sur la végé
tation, les mêmes phénomènes se produisent avec les engrais salpêtrés
beaucoup plus tôt .
4° L'action due à l'azote ammoniacal comparée à celle due à l'azote
nitrique est en faveur de celui - ci , lorsque le sol sur lequel l'expérience
est faite présente une teneur insuffisante en carbonate de chaux .
Sur des sols tourbeux ne contenant pas de chaux , l'action de l'azote
ammoniacal d'après les expériences de l'auteur a été trouvée seule
ment égale à 28 p. 100 de celle de l'azote nitrique , tandis que sur des
terrains tourbeux chaulés elle s'élevait à 90 p . 100 de l'action de l'azote
nitrique et dans les mêmes conditions.
5º L'action de l'azote ammoniacal est également inférieure à celle
de l'azote nitrique lorsque le sol ne renferme pas assez de potasse .
La soude du salpėtre du Chili peut , dans les mêmes conditions , remplacer
le manque de potasse du sol d'une manière relative . - Un amende
ment composé de sel marin et de sel de Stassfurt augmente , dans certains
cas, l'action du sel ammoniacal.
6º Lorsque toutes les conditions d'action des deux sels sont rem
plies , le sulfate d'ammoniaque n'a qu'une action égale à 90 p . 100 de
celle du nitrate de soude , lorsque les quantités employées sont corres
pondantes .
7° L'action de l'azote ammoniacal est supérieure à celle de l'azote
nitrique, lorsque des pluies ont entraîné le nitrate dans le sous - sol .
8 L'action de l'azote ammoniacal est aussi supérieure, lorsque le
sol a été amendé à différentes reprises par la kaïnite de manière qu'un
nouvel apport de soude à l'état de nitrate est préjudiciable .
9° L'action de l'azote sous les deux états est la mèine , lorsqu'on
emploie les deux engrais d'une manière rationnelle . E. L.

BRUMMER. - Choix des pommes de terre pour semis,


et sélection des plantes à fort rendement en tubercules
reproducteurs (Dinglr's polytechinsches J. d'après le Moniteur
Scientifique, janvier 1893. ) - Les expériences de Brümmer sur ce sujet
(Zeitsch. für Spiritusind . , 14, p . 317) l'ont conduit aux conclusions sui
vantes :
Agriculture. 597

1° Il ne suffit pas , dans le choix des pommes de terre pour semis,


de les prendre de grosseur moyenne ou forte ; il y a aussi intérêt à
choisir les tubercules des plants á fort rendement, la fécondité de ceux
ci se transmettant à leur descendance ;
2º On procédera, au cours de l'été, à un premier choix d'après la
vigueur des feuilles, et l'on fera le triage définitif au moment de la
récolte ;
3º La transmission héréditaire de la fécondité n'a de résultat très
avantageux que si les conditions du développement de la plante ne
sont entravées par aucune circonstance extérieure , comme la pauvreté
du sol , par exemple . Dans un mauvais terrain , la grande fécondité
peut être nuisible en donnant connaissance à des tubercules , nombreux
il est vrai , mais petits, alors il est préférable d'avoir un moins grand
nombre de tubercules gros ;
4º Il semblerait, de plus , que les semis provenant des plantes les
plus vigoureuses et les plus saines jouissent , dans de bonnes con
ditions culturales , d'une immunité particulière à l'égard de la
maladie .
M. G. Schulze réfute , par de nombreux exemples, l'opinion géné
ralement admise qu'il existe une variété intrinsèquement supérieure à
toutes les autres . Il n'y a pas de sorte de pommes de terre dont la
supériorité se maintienne dans toutes les conditions. Dans chaque
localité , on devra déterminer, par des essais méthodiques , la variété qui
qui donne les meilleurs résultats , en tenant compte aussi de l'emploi
qu'on en veut faire (distillerie, féculerie, alimentation directe, etc. ) . On
abrégera sensiblement la durée de ces essais en se basant sur l'expé
rience acquise en d'autres régions , par des expériences poursuivies
avec soin et pendant un assez grand nombre d'années . Tels sont, par
exemple , ceux que nous devons aux stations agricoles pour la culture
des pommes de terre . Le choix d'une sorte , basé sur tous les autres
éléments d'appréciation que ceux que nous venons d'indiquer (expé
rience directe de plusieurs années et essai des produits à l'usage
spécial ) , n'a aucune valeur .
L'aspersion des champs de pommes de terre avec les solutions de
cuivre pour guérir la maladie a donné de très bons résultats . Ce
remède, appliqué au commencement d'août , à un champ contaminé , a
coupé le mal ausitôt.
598 Chimie analytique .

IV. - CHIMIE ANALYTIQUE

M. L. GRIMBERT. — Sur la valeur du coefficient saccha


rimétrique du Glucose . (Journal de Pharmacie et de Chimie,
15 septembre 1892) . — Quand on procède au dosage optique d'une
matière sucrée , on admet généralement que chaque division saccha
rimétrique du polarimètre correspond à 2 gr . 22 de glucose par litre de
solution .
Ce coefficient est basé ( 1 ) sur ce que le pouvoir rotatoire du glucose
est à celui du saccharose (qui sert de base à l'échelle ) comme 73 est
à 100 .
L'auteur démontre que cette donnée doit être rejetée comme enta
chée derreur.
Le pouvoir rotatoire du saccharose , d'après les dernières détermi
nations de MM . A. Girard et de Luynes , étant de xD + 67º,31 ,
73
celui du glucose devait être 67º,31 X - 49°, 14, en admettant que
100
73
le rapport entre les deux pouvoirs rotatoires est bien de
100'
Cette valeur (49°,14), trop faible si elle se rapporte au glucose
anhydre, est trop forte si elle se rapporte au glucose hydraté .
En effet, le pouvoir rotatoire du glucose a été déterminé avec
beaucoup de soin par Tollens (2), qui lui attribue la valeur sui
vante :
(1 ) x + 52°,50 + 0,018796 P + 0,000517 P2,
dans laquelle p représente le poids du glucose pur et anhydre dissous
dans 100 cc . d'eau . Comme on le voit, ce pouvoir rotatoire est indé
pendant de la température, mais varie avec la concentration du li
quide .
Tollens a également donné une autre formule s'appliquant au
pouvoir rotatoire du glucose hydraté tel qu'on l'obtient par cristalli
sation dans l'eau :
(2) aD= + 47°73 +0,015534 P + 0,0003883 P² .
La première formule doit être seule employée pour le titrage
optique d'une solution sucrée . Car ce qu'il importe de connaître , c'est
la teneur en glucose vrai , et l'état d'hydratation de ce dernier n'a rien
à faire dans la question.

(1) Buignet, Manipulations de physique. ' Laurent, Instructions sur l'usage


du polarimetre.
(2) Tollens, Berichte der neut . Chem . Gesselschaft, 1876 , p . 487 et 1551 .
Chimie analytique. 599

Déduisons maintenant, de ces deux pouvoirs rotatoires, la valeu ,


du degré saccharimétrique .
Pour cela, il faut se rappeler que 1 degré d'arc correspond à 4.6 di
visions saccharimétriques . Il suffira donc de calculer à quel poids de
glucose en solution dans un litre d'eau correspond une déviation à
droite de 1 degré d'arc , et de diviser ce poids par 4.6 , pour avoir la
valeur du degré saccharimétrique .
La formule générale du pouvoir rotatoire d'une substance dissoute
est la suivante :
av
D
lp

dans laquelle a représente la déviation en degré d'arc ; v le volume de


liquide exprimé en centimètres cubes ; la longueur du tube , exprimée
en décimètres ; p le poids de la substance dissoute dans v.
Si , dans cette formule, on fait a1 et v 1000 , létant égal à 2 , on
trouve
av
p = 2X x D

Appliquons ces données à la formule (1 ) :


En supposant trois concentrations différentes ( 1 p. 100; 5 p. 100 et
10 p. 100) , nous aurons les trois pouvoirs rotatoires suivants :
Pour 1 pour 100 [a ] = + 52°, 52,
5 pour 100 = + 52°, 60,
10 pour 100 + 52°,74.

Pour une concentration de 1 p . 100 , soit 10 grammes de glucose


par litre , on aura :
1 X 1000
p= = 9 gr. 52 .
2 X 52°,52
C'est-à-dire que chaque degré d'arc représente une teneur de
9 gr. 52 de glucose par litre.
Or, nous savons que 1 degré d'arc correspond à 4,6 divisions saccha
rimétriques ; en désignant celle - ci par à nous aurons donc :
9,52,
δ 2 gr . 0695.
4,6
En répétant les mèmes calculs pour les autres concentrations , nous
aurons :
Pour 5 p . 100, soit 50 grammes par litre ;
1 X 1080 - 9,50
p 9 gr . 50 ; d'où ♪ = = 2,065 .
2 X52°.60 4.7

Pour une concentration de 10 p . 100 , soit 100 grammes de sucre


par litre , on aùra :
1 X 1000 - 9,48
p 9 gr. 48 ; d'où ô 2,060.
2X 52°,74 4,6
600 Chimie analytique .

Aucun de ces coefficients ne correspond aux 2 gr. 22 qui sont in


diqués partout.
En employant la formule du glucose hydraté (2) , on n'est pas plus
heureux .

Pour les trois concentrations ci - dessus , on a :


Pour 1 pour 100 [ x ] D = 47°, 745,
5 pour 100 + 47°,820,
10 pour 100 = 47°,924.
On en tire :
1 X 1000 10,47
Pour 1 pour 100 , p - 10,47 et 8 = = 2,276 ;
2 X47°,745 4,6
1 X 1000 - 10,45
Pour 5 pour 100 , p 10,45 et 8 = = 2,271 ;
2 X 47°,820 4,6
1 X 1000 10,44
Pour 10 pour 100 , p 10,44 et 8 = = 2,267 .
2 X47° ,924 4,6
Evidemment , ici nous rapprochons des 2 gr . 22 cherchés , sans
toutefois les atteindre , et il est fort probable que ces 2 gr. 22 devaient
s'appliquer à une formule de glucose hydraté .
Mais , aujourd'hui que le pouvoir rotatoire du glucose est bien
connu , ce coefficient de 2,22 doit être rejeté et remplacé par l'un de
ceux qui se rapportent au glucose anhydre. M. Grimbert propose
d'adopter le chiffre de 2,065 , qui correspond à une concentration de
5 p . 100, comme étant celle qui se rencontre le plus souvent dans la
pratique des analyses d'urine ; c'est , d'ailleurs, le chiffre qu'il a déjà
donné, avec M. Bourquelot, dans une note relative au dosage des
matières sucrées (1 ) .

Le dosage de l'eau dans les Sucres bruts en Alle


magne. (Sucrerie belge, 1er novembre 1892) . - Le dosage de
l'eau dans les sucres bruts donne lieu en pratique à des dif
férences notables, suivant la manière de procéder. Aussi voyons
nous avec plaisir que cette importante question figure en tête de l'ordre
du jour du Congrès international des chimistes qui aura lieu , l'année
prochaine, à Bruxelles . En attendant , les fabricants allemands ont pris
les devants , et cherchent à arriver à une entente entre les chimistes de
commerce allemands s'occupant d'analyses de sucre .
Une réunion a eu lieu à Berlin le 23 septembre , sous la présidence
de M. Lingner, fabricant de sucre , assisté de M. le professeur Dr Herz
feld , chef du laboratoire central de l'Association des fabricants de sucre
allemands .

(1) Journal de Pharmacie et de Chimie [ 5 ] , XIX , p . 465.


Chimie analytique. 601

Ont été convoqués les chimistes dont les noms suivent :


MM . le Dr Hugo Schulz , de Magdebourg ;
le Dr Alberti , de Magdebourg ;
le Dr Hempel , de Hambourg ;
le Dr Stoever , de Dantzig ;
le Dr Frühling, de Brunswick ;
le Dr Heyer, de Dessau ;
le Dr Drenckmann , de Halle ;
le Dr Hulwa, de Breslau .

Tous, sauf les deux derniers (empèchés) étaient venus .


La réunion a été inaugurée par M. Herzfeld , qui montrait et expli
quait les différents appareils de dessiccation installés au laboratoire
central de Berlin .
Puis M. le Président fait connaître le but de la réunion .
M. Hugo Schutz réplique . Il a constaté que la détermination de
l'eau dans les sucres n'a été demandée que depuis 1860, mais qu'on a
retiré cette demande plus tard en présence de l'extension du négoce
d'exportation . Il est d'avis qu'il serait fort désirable d'arriver à un
dosage d'eau régulier et uniforme, afin d'éviter ou d'expliquer les diffé
rences qui se présentent . Mais il faut compter aussi avec les difficultés
qu'une telle détermination présente dans un laboratoire qui doit
exécuter souvent 100 à 200 analyses par jour . Toutefois , il est volon
tiers prêt à coopérer à une entente concernant ce sujet .
M. Herzfeld présente ensuite un rapport sur ses études concernant
le dosage de l'eau et caractérise l'effet des différents appareils de des
siccation . Il ne croit pas nécessaire que tous les chimistes adoptent le
mème appareil, mais bien que tous s'engagent à faire la dessiccation à
la même température : 105° C. par exemple .
Après une discussion détaillée , les chimistes présents prennent la
résolution suivante , à l'unanimité des voix :
« Le dosage de l'eau ne se fera qu'à une température de 105 à
« 110° C. On ne se servira , à cet effet , que d'appareils à dessécher qui ,
<< par leur construction , offrent la garantie qu'il y règne réellement la
température accusée par le thermomètre . >>
Les chimistes prennent l'engagement d'accomplir cette décision.
De plus, ils décident , à la demande du président, que les honoraires
pour les analyses de sucre seront les suivants :

Dosage du sucre , de l'eau et des cendres . . . 7 marks ( 8 fr. 75)


Dosage du sucre , de l'eau , des cendres et de
l'incristallisable • 8 (10 »)
Dosage de l'eau seule · 2 - ( 2 50)

Ces décisions ont été communiquées au Comité central de l'Asso


cia tion des fabricants de sucre allemands, lequel a recommandé leur
adoption à tous les chimistes du commerce .
602 Chimie analytique .

HERLES . - Dosage de l'eau dans la masse cuite. (Chem¸


Zig. Rep. , 1892 , 21 , 764) . La dessiccation d'une masse cuite est
singulièrement facilitée lorsqu'on la mélange avec un liquide indiffé
rent facilement volatil et ne dissolvant pas le grain . Il faut néanmoins
que le mélange avec le sable soit bien homogène . L'alcool méthylique
ce prète bien à ce genre de recherches . On prend 4 à 5 grammes masse
suite , 25 à 30 grammes sable, 10 cc . alcool . On chauffe pendant deux
minutes à l'étuve , on mélange soigneusement et on dessèche pendant
une heure à 80°-90° puis on termine à 105°. La méthode donne après
quatre heures des résultats concordants et peut s'appliquer aux sirops
et mélasses . E. L.

EMERIC VERVINS . -- Détermination du Sucre cristallisé


dans la masse cuite en grains . (Bulletin de l'Association belge
des Chimistes). ――― Ou a les méthodes par lavage de la masse cuite
avec des liquides alcooliques saturés de sucre ( Pellet) ; par dosage du
cristallisable dans la masse cuite et l'égoût (F Dupont) ; par dosage
des cendres dans les mêmes produits (Sidersky) .
On peut encore par un procédé expéditif, déterminer l'alcalinité
totale de la masse cuite et de l'égout . Le calcul est le même que par
les cendres .

Essais comparatifs de ces méthodes.

Trois échantillons de masse cuite ont été additionnés de sirop afin


d'obtenir assez d'égout pour les dosages . Ces mélanges ont été réchauffés
et malaxės, une partie réservée pour l'analyse et le reste filtré sous
pression pour avoir l'égout.
Analyses.
A B C
M. cuite Egout M. cuite Egout M. cuite Egout
Sucre p. 100 gr . 79.68 58.97 85.17 64.90 86.90 64.80
Cendres p . 100 gr . • • 2.914 5.446 2.820 6.403 2.221 5.325
Alcalinité totale p . 100 gr . 0.113 0.235 0.095 0.224 0.091 0.225

D'où sucre cristallisé pour 100 grammes de masse cuite :


A B C
( 79.6858.97 ) 100 -
Par le sucre 50.4 57.7 62.7
100-58.97
291.4
Par les cendres . 100 = 46.5 55.9 58.3
5.446
11.3
Par l'alcalinité . 100 51.9 57.5 59.5
0.235

Pour le calcul par la méthode Dupont on a admis polarisation du


sucre cristallisé 100° .
On n'a pas essayé le procédé Pellet par lavage , parce qu'il n'a pas
été publié, croyons -nous , dans tous ses détails.
Chimie analytique. 603

Ces quelques essais montrent que le calcul par les cendres donne
des résultats inférieurs aux méthodes polarimétriques et alcalimé
triques, et que les dosages volumétriques sont plus précis que ceux
par pesée .
Théoriquement, les trois méthodes doivent fournir le même résul
tat. A défaut de turbine de laboratoire , on peut parfaitement se servir
de la filtration sous pression ( 1 ) . L'appareil se compose d'un petit fla
con avec bouchon caoutchouc , muni d'un entonnoir d'environ 200 cc .
et d'un tube en communication avec une trompe , ou mieux , pendant la
campagne, avec le tuyau d'aspiration de la pompe à air.
L'entonnoir contient un petit filtre uni en papier et celui - ci une
corbeille ou cône en toile métallique fine . Le filtre papier sert pour
assurer un contact parfait entre la corbeille et les parois de l'entonnoir.
On remplit l'entonnoir avec la masse cuite réchauffée à 80° environ
et l'on raréfie l'air dans le flacon .
Un essai avec 190-200 grammes de masse cuite normale réchauffée
a donné 20 grammes d'égout en 10 minutes . La trompe n'aspirait qu'un
1/2 litre d'air par minute .
Avec une aspiration plus énergique, on aura rapidement assez
d'égout pur pour plusieurs dosages .
Au besoin, on peut encore faire fonctionner trois ou quatre enton
noirs reliés avec le flacon collecteur .
La détermination de l'alcalinité doit se faire , autant que possible ,
dans les mêmes conditions pour les deux produits (masse cuite et
égout) diluer la matière avec le volume d'eau distillée , chauffer pour
arriver à l'ébullition vers la fin du dosage pour éviter les pertes par
projections, s'arrêter exactement à la même teinte sur le papier de
tournesol sensible et employer un acide faible dont un centimètre cube
−0.001 CaO .

Nouveau procédé d'analyse des porte-graines, par HERLES



(Nevole's Boehmische Zeitschrif, 1892 , 17 , 91 ) . L'auteur emploie
pour la sélection des porte-graines un appareil construit spécialement
qui permet de découper une faible partie de la betterave . On en
exprime le jus (5 cc . ) dont on détermine sa densité .
La densité du jus correspond à la vraie teneur en sucre de la bette
rave , beaucoup plus exactement que la polarisation . Le procédé de
digestion aqueuse à froid de Pellet , donne de grandes différences , car
les résulats sont influencés et faussés notablement par un certain nom
bre de facteurs (finesse de la râpure , température de l'eau , durée, agi
tation , etc.).

(1 ) C'est ce qu'a fait notre distingué collègue , M. Nugues , dans son étude
Contribution à l'Etude des sels mélassigènes .
(Bulletin de l'Association nº de juillet 1892 , p . 22 .
604 . Chimie analytique .

La nouvelle méthode , au contraire, est certaine, économique et


simple ; 1000 à 1200 analyses exactes peuvent être exécutées en une
journée par un surveillant expérimenté et quatre ouvrières .
La fabrique de Svolenoves ( Bohème ) analyse ainsi ses betteraves
mères depuis deux ans et elle obtient par cette méthode environ un
demi pour cent de sucre de plus , dans les betteraves provenant des
graines sélectionnées ainsi que dans celles provenant des graines par
digestion.
(Il est bien entendu que nous laissons à M. Herles la responsabilité
de ses opinions relatives à la digestion aqueuse de Pellet. En ce qui
nous concerne nous ne partageons pas les idées du chimiste tchèque et
les inconvénients qu'il signale peuvent être facilement évités avec
quelques précautions . ) ( Note du traducteur. ) E. L.

Détermination du sucre interverti par le réactif de Sol


―――
daïni (Chem . Ztg. Rep. 1892, 20 , 227) . La séparation de la chaux ,
des sirops et mélasses avant la détermination du sucre interverti est
possible avec la soude ; seulement il faut opérer avec précaution .
Il est même préférable d'employer une solution saturée de bicarbo
nate de soude . Le bicarbonate de potasse attaquerait le sucre interverti .
Le phosphate de soude se recommande pour précipiter à froid la chaux
dans les essais qualitatifs . Dans les essais quantitatifs, l'emploi du
bicarbonate de soude fait quelquefois observer des traces de chaux dans
le précipité d'oxydule .
Il est alors nécessaire de se servir d'une solution de bicarbonate
contenant un oxalate . Cette solution s'obtient en dissolvant dans le
moins d'eau possible 25 grammes acide oxalique , ajoutant de la soude
et ensuite du bicarbonate de soude . On forme 500 cc .
En général , voici comment on opère . On pèse 20 grammes de subs
tance et on fait 140 à 150 cc . On ajoute 10 à 30 cc . de la solution qui
précipitera la chaux .
On chauffe à l'ébullition puis on refroidit, on complète à 200 cc .
On agite avec 1 à 4 grammes de noir et on filtre.
Sur 50 cc . traités par 100 cc . du réactif de Soldaïni on dose le sucre
interverti. Le réactif de Soldaini a pour composition : 150 gr. KHCO3,
101 gr . 4 K2CO3 dissous dans 600 cc . eau à 50° auxquels on ajoute
100 cc . d'une d'une dissolution de 34 gr . 639 CuSO4 dans 500 cc.
eau . On complète à 1000 cc. E. L.

NASINI et WILLAVECCHIA. - Sur le poids normal saechari


métrique. - Les auteurs ont entrepris un très long travail sur la rota
tion spécifique du sucre, dont nous donnons seulement les con
clusions :
1º Le pouvoir rotatoire de la saccharose , tel qu'il résulte des re
cherches de Girard et de Luynes , Arndstein , Calderon , est trop élevé .
Chimie analytique. 605

ueet
URE Le pouvoir réel, tel qu'il résulte d'un grand nombre d'essais. concor
dants de Tollens , Schmitz et des auteurs peu se calculer par l'emploi
d'une des formules suivantes dans lesquelles la rotation dépend de la
concentration c'est - à- dire de la teneur en sucre 0/0 de la solution
P = 4 à 18 0/0 (x) d66,810 — 0,0155553 p ― 0,000052468 p²
2
p18 à 69 0/0 (x) d = 66,386 +0,015035 p - 0,0003986 p2
q = 82 ȧ 96 0/0 (x ) d = 64,730 +0,026045 q- 0,000052462 q²
q = 21 à 82 0/0 ( x ) d = 63,904 +1,0646869 q -0,0003986 q²

Ee (Tollens . Observations faites à 20° . Poids spécifique de la solu


FEC tion à 17º5 rapporté à l'eau à 4º) .
q = 35 à 98 0/0 , (a) a = 64,156 +0,031596 — 0,00028052 q²
-
(Schmitz). Poids spécifique à 20° rapporté à l'eau à 4° . — Pola
risation à 20°) .
Dl
p = 3 ȧ 65 , 0/0 (x) a = 66,438 +0,000312 p -- 0,00035449 q²
p = 97 à 35 , 0/0 (a) a = 63,924 +0,060586 q0,00035449 q²
(Nasini et Villavecchia . ――――――― Poids spécifique à 20° rapporté à l'eau
à 4°. ――――- Polarisation à 20º) .
X
L Pour les concentrations de 20 qui sont surtout employées en sac
RI charimétrie ou admet comme valeur de (a) ? 66,51 et 66,52 .
Par suite des résultats obtenus le poids normal officiel français , tel
qu'il a été établi par Girard et de Luynes, diffère beaucoup du nombre.
donné par les auteurs . Il est trop faible par suite du nombre trop fort
12 attribué au pouvoir rotatoire de la saccharose.
20 Dans les solutions étendues , la rotation suit la relation
(a) D 69,9624,86958 p - 1,86145 p².
3º Comme conclusion , les auteurs proposent les nombres suivants.
pour une température d'observation de 20° , saccharimètre français dans
lequel une plaque de quartz de 1 mill . d'épaisseur dévie de 21 °67 (degrés
d'arc) partagés en 100 degrés saccharimétriques :
16 gr . 298 poids normal pour 100 cc . vrais .
16 gr . 318 poids normal pour 100 gr. eau à 17°5.
Aft
Saccharimètre allemand . ― Cet instrument étant gradué avec une
solution de 26 gr . 048 sucre pour le point 100, représentant à la tem
1 pérature de 17°5 une densité de 1,100 rapportée à la densité de l'eau à
la mème température a pour poids normaux :
26 gr. 048 -- pour 100 gr . eau à 17º5 .
26 gr . 015 pour 100 cc . vrais . E. L.

(Strohmer's Zeitschrift, XXI , I , 58 à 92) .

A. FERRARO . -- Quelques Réactions pour reconnaît


re
l'impureté d'un Alcool. ( Il Selmi , 1892 , p . 201 , d'après Le Sta
zioni sperimentali agrarie italiane, octobre 1892 ) . ――――――――― Pour reconnaî
tre si un alcool est impur , l'auteur conseille la méthode suivante :
606 Chimie analytique .

On verse dans un tube à essai environ 3 cc . de l'alcool à examiner ,


on y ajoute 1/2 gramme environ de soude caustique , on chauffe jusqu'à
l'ébullition et on laisse refroidir en ayant soin d'observer durant le
refroidissement les variations de couleur et d'odeur que présente le
liquide . Les alcools éthylique et amylique purs ne donnent lieu tout
d'abord à aucune coloration et après quelque temps ils ne montrent
qu'un jaunissement très faible . Les alcools impurs du commerce pré
sentent au contraire immédiatement des colorations qui varient du
jaune- paille au brun suivant la quantité et la qualité des impuretés, et
qui répandent une odeur fort désagréable d'acroleine .
L'auteur fait observer que c'est à tort qu'on regarde comme carac
téristique de l'alcool amylique , la coloration rouge-brun qu'il donne
quelquefois avec le nitrate d'argent , parce que , quand il est pur, il ne
la donne pas . L'alcool ethylique, au contraire , parfaitement privé d'al
cool amylique, mais contenant de l'aldéhyde , ou d'autres substances.
réductrices , donne cette coloration très distinctement. L'alcool méthy
lique donne avec le nitrate d'argent seul , une teinte rouge café très
distincte . F. D.

Méthode d'essai des Alcools employés par la régie


suisse. ―――――― (Moniteur Scientifique, janvier 1893. ) - Pour l'essai des
alcools , la régie suisse fait usage des méthodes suivantes :
1º Pour reconnaître la présence d'aldehydes , on additionne 10 cen
timètres cubes de l'alcool à 95 pour 100 de 1 centimètre cube d'une
solution au 1/10 de chlorhydrate de métaphénylenediamine . La colo
ration qui se produit est comparée à des solutions colorées types con
servées dans des tubes à réactifs scellés . Ce moyen décèle encore 0.01
d'aldéhyde en volumes pour 1000 d'alcool ;
2º Pour le furfurol , on se sert de la réaction à l'aniline et acide
chlorhydrique ou à la xylidine et acide acétique ; on ajoute 2 centi
mètres cubes du réactif à 40 centimètres cubes d'alcool et on estime
la coloration par comparaison avec des types ;
3. Pour distinguer les esprits en extra, fins et alcools de vins , on
ajoute à 50 centimètres cubes de l'alcool à 95 pour 100 , 1 centimètre
cube de permanganate à 2 décigrammes par litre et l'on note le temps
employé pour la décoloration . Ce moyen donne des indications assez
bonnes , à la condition que l'alcool n'ait pas été enfermé dans des réci
pients en bois dont il aurait extrait des substances organiques .
Les alcools de vin et les extra ne doivent donner aucune coloration
à l'essai du 2 1. Ils sont tenus pour douteux lorsque la décoloration
dans l'essai 3 se produit avant 30 minutes pour les premiers , avant un
quart d'heure pour les seconds .
Les alcools fins contenant plus de 0.3 volumes pour 1000 d'aldehydes
Chimie analytique . 607

ou qui se décolorent à l'essai au permanganate en moins de 1 minute,


ne doivent pas être livrés à la consommation .
Aucun alcool ne doit contenir de furfurol .

Dosage de l'azote par le procédé Kjeldahl , par C. ARNOLD


et K. WEDEMEYER (Chem . Ztg . Rep. 1892 , 29 , 329) . ― Les auteurs ont
essayé d'étendre le procédé de dosage de l'azote d'après Kjeldahl à tous
les corps organiques, et ils ont trouvé que toutes les combinaisons azo
tées pouvaient être rapidement transformées en ammoniaque en com
binant la méthode Gunning-Arnold avec ce procédé .
On prend 1 gramme de substance, 40 grammes acide sulfurique
concentré, 20 grammes sulfate de potasse , 1 gramme oxyde de mercure
et 1 gramme sulfate de cuivre . En présence des sels de mercure il est
inutile d'employer du sulfure de potassium et dans ce cas , on remplace
les grains de zinc par la poudre de zinc . D'après cette méthode , on
peut doser l'azote de corps qu'on ne pouvait déterminer par toutes les
autres modifications de la méthode de Kjeldahl , spécialement les com
binaisons de l'acridine , de la quinoline et du groupe pyridique , des
combinaisons azoïques. Il faut cependant que le point d'ébullition de
ces corps ne soit pas inférieur à celui de l'acide sulfurique .
On connaît déjà des procédés de dosage de l'azote à l'état d'ammo
niaque dans les nitrates , tels que ceux de Arnold , Iodlbauer, Förster ,
spécialement étudiés en vue du dosage des nitrates de potasse et de
soude, tandis qu'avec d'autres nitrates , par exemple ceux de plomb,
d'argent, de mercure , on constate dans le ballon de dégagement, la
présence d'oxydes d'azote. En outre des .nitrates, d'autres composés
azotés , le nitrate de pyridine , le nitro - prussiate de sodium , les nitrites.
organiques et minéraux, ne sont pas analysables par les méthodes ci
dessus .
Dans ce but on peut employer les acides benzoïque et salicylique
comme suit 3 grammes acide salicylique , 40 grammes H³SO * ,
1 gramme HgO, 1 gramme CuSO4 et 10 - 20 grammes K2SO¹.
L'acide salicylique donne avec le nitrate de pyridine des nombres
un peu inférieurs qui , cependant, concordent avec les nombres théori
ques lorsqu'on remplace l'acide salicylique par l'acide benzoïque . Avec
ce dernier acide on emploie une solution refroidie de 3 grammes acide
benzoïque et 40 grammes H2SO4 qu'on verse sur la substance finement
pulvérisée, on agite avec précaution en évitant les grumeaux et on
chauffe jusqu'à ce qu'il se dégage des vapeurs acides ; ensuite on ajoute
les autres corps . Dans l'emploi du sulfate de potasse , celui- ci n'est in
troduit qu'après ébullition d'un quart d'heure . E. L.

A. F. TOLLES . ―――――――― Dosage de l'acide phosphorique dans


les scories de déphosphoration . (Chem . Ztg. Rep. , 1892 , 37, 337) .
- Lorsqu'on traite avec HCl les scories du procédé Thomas par la
608 Chimie analytique .

méthode recommandée par H. et E. Albert, jusqu'à ce qu'il ne reste


plus que quelques centimètres cubes d'un magma de silice gélati
neuse et qu'on précipite ensuite comme à l'ordinaire par la mixture
magnésienne , on obtient d'après l'auteur des nombres trop élevés en
P2O5 provenant de silice se trouvant dans le précipité de phosphate
ammoniaco-magnésien . Le dosage par l'urane donne moins d'acide.
phosphorique .
L'auteur a aussi modifié le dosage. On pèse 5 grammes de poudre
de scorie et on ajoute quelques gouttes d'eau , puis 40 cc . HCl à 20º B.
et on évapore à sec . Le résidu est chauffé à 120° puis repris après re
froidissement par HCl puis par l'eau . On filtre . De la liqueur filtrée
on fait 500 cc . et on dose sur 50 cc . l'acide phosphorique par la mixture
magnésienne après traitement par la solution de citrate. Les résultats
concordent avec ceux donnés par la méthode molybdique . E. L.

D. VITALI. — Méthode de détermination volumétrique des


Sulfates dans les eaux potables. (Il Selmi, 1892 , numéro 9,
d'après Le Stazioni sperimentali agrarie italiane , septembre 1892 ) .
Cette méthode est fondée sur la propriété qu'ont les sels solubles
de baryum de précipiter totalement l'acide sulfurique et d'être à leur
tour, entièrement précipités par le carbonate de soude , lequel ne don
ne la coloration rouge violette caractéristique, avec la solution
alcoolique de phénolphtaléine , que quand toute la baryte est précipitée .
Pour pratiquer cette méthode , il faut :
1° Préparer deux solutions décinormales, une de Ba Cl2 et l'autre
Na² CO3 se correspondant volume à volume.
2º Chauffer à l'ébullition un demi-litre de l'eau à analyser , y ver
ser la solution de carbonate de soude jusqu'à réaction franchement
alcaline , filtrer , laver le filtre , ajouter les eaux de lavage au filtrat,
réduire le volume par évaporation à 50 cc . environ , et durant l'ébulli
tion , neutraliser exactement avec acide acétique très diluė .
3° Mesurer exactement le volume de la solution neutre et y ajouter
N
25 cc . de la solution de Ba Cl , filtrer , et recueillir une quantité de
10
liquide représentant la moitié du volume du mélange , sans tenir
compte du précipité .
4° Ajouter au liquide filtré quelques gouttes de teinture alcoolique
neutre de phtaléine , porter à l'ébullition , et dans le liquide bouillant
N
faire tomber la solution de Na² CO3, jusqu'à ce qu'apparaisse et se
10
maintienne , même après plusieurs minutes d'ébullition , la coloration
rouge violet de la phénolphtaléine .
Le volume de la solution de carbonate de soude qu'il a fallu em-
ployer pour amener la coloration , représente le volume de la solution
Chimie analytique . 609

N
10 de Ba Cl2 versé en plus pour précipiter les sulfates ; alors , dédui
sant ce volume de la quantité totale de la solution qui a été employée ,
on aura celui qui correspond à l'acide sulfurique qui , à l'état de sul
fates , était contenu dans la moitié de l'eau soumise à l'expérience . Ce
nombre de cc. X 4 et par 0 g . 0049 , quantité d'acide sulfurique corres
pondant à 1 cc . de la solution de Ba Cl2, donnera le poids d'acide sul
furique contenu dans un litre d'eau . F. D.

JABLIN-GONNET et DE RACZKOWSKI . - Action du Formol sur les


- (Moniteur Scientifique, janvier 1893. ) - MM . Trillat , Ja
Vins.
blin-Gonnet et de Raczkowski dans leur étude sur le formol ou for
maldehyde , ont signalé l'action remarquable de ce produit sur les vins.
Ils ont observé que ceux-ci , lorsqu'ils n'étaient pas colorés artificielle
ment, étaient fortement décolorés par l'addition d'une très petite quan
tité de formol.
Nous avons voulu nous rendre compte si cette action pouvait être
de quelque utilité pour l'analyse des vins et nous consignons dans les
expériences suivantes nos observations .
Pour démontrer l'action du formol sur le vin , nous prenons trois
tubes à essais et nous introduisons dans le premier du vin rouge ordi
naire ; dans le second, du même vin additionné d'une solution de for
mol au 1/40 ; enfin dans le troisième tube , ce même vin colorée avec
un dérivé quelconque de l'aniline et additionné d'une solution de formol.
Nous chauffons ces tubes à une température voisine de l'ébullition ,
puis nous laissons refroidir . On peut alors constater que, dans ces
conditions, rien n'est changé dans le premier tube , qu'il y a un volu
mineux dépôt dans le second et un dépôt semblable dans le troisième,
mais la liqueur située au-dessus de ce dernier dépôt est fortement
colorée , et cela quelle que soit la matière colorante ajoutée .
Nous avons opéré avec des vins naturels et avec ces mêmes vins
colorés artificiellement avec les couleurs suivantes : rosaniline et
fuchsines diverses , campêche , phytolacca , sureau, etc.
Voici , en opérant d'après les indications précédentes , les résultats
que nous avons obtenus avec les différents colorants introduits dans
le vin .
Vin naturel. ― Se trouble au bout de quelques heures en donnant
comme précipité une laque foncée de couleur marron , une mousse
blanche la liqueur filtrée est presque décolorée .

COLORANTS ARTIFICIELS

Vin et rosaniline . Se trouble aussi rapidement on observe une


coloration violacée caractéristique, la laque est violet sombre , la mousse
violette, la liqueur filtrée est violette .
610 Chimie analytique .

Vin et orseille . - L'action commence à froid au bout de peu d'ins


tants, il se produit une laque rouge violet, la mousse est rose ; la li
queur filtré prend une teinte rose caractéristique .
Vin et fuchsine. - Précipitation plus longue, laque violet foncé
adhérente au verre , mousse rouge rose . liqueur filtré rouge lilas carac
téristique .

Vin et campeche . Précipitation ordinaire , laque brune, mousse
brune , le dépôt de la laque est plus considérable, la liqueur filtrée
varie suivant la nature du vin (acide ou peu acide ) du rose au jaune
brun.
Vin et phytolacca. _ _ _ _ _ _ Précipitation presque totale, mousse noirâtre ,
liqueur filtrée peu colorée , laque presque noire .
Vin et sureau. —- Précipitation totale, mousse bleuȧtre, laque noir
bleu, liqueur filtrée peu colorée .
Cassis naturel. - Si l'on ajoute au cassis étendu ou non quelques
gouttes d'une solution de formol au 1/40 , on observe la formation d'un
léger précipité à froid, tandis qu'à chaud la précipitation est complète.
La décoloration de la liqueur est dans les deux cas très rapide , sur
tout si l'on a soin d'agiter vigoureusement.
Cassis additionné de dérivés d'aniline . - Un tel cassis donne dans
les mêmes conditions la précipitation de sa matière colorante naturelle
sous forme d'une laque rouge brun , mais on constate qu'après filtra
tion , la liqueur présente la coloration du dérivé d'aniline ajouté que
l'on peut facilement déterminer alors en traitant cette liqueur par
l'alcool amylique et en faisant ensuite sur cet alcool les essais carac
térisant le colorant introduit.
-
Grenadine naturelle . Virage au jaune et formation d'un léger
dépôt à froid, décoloration presque totale avec dépôt rouge sombre si
l'on chauffe la liqueur après l'avoir étendue .
Grenadine et dérivés quelconques. - Mèmes phénomènes que
précédemment . Après filtration, la liqueur possède la coloration du
dérivé ajouté, tandis que le dépôt est rose rouge variable .
Bitter. ――― Légère décoloration à froid . En chauffant, on obtient un
dépôt rouge très foncé et la décoloration presque totale , c'est à peine
si la liqueur garde une teinte rosée à peine sensible .
Bitter et dérivés . - Précipité rouge sombre variable . Après filtra
tion, la liqueur reste fortement colorée , même si le bitter est addi
tionné de campèche , couleur végétale que nous avons précipitée dans
le vin .
Guignolet. Précipitation totale , aussi parfaite que celle du
cassis naturel, à chaud et même à froid au bout de quelques heures .
Précipité rouge sombre, liqueur filtrée à peine colorée.
――――
Guignolet coloré artificiellement. Précipité rouge variable , li
queur filtrée colorée fortement .
A

Chimie analytique. 611

Curaçao. — Précipité jaune brun , liqueur filtrée claire.



Curaçao coloré. Précipité brun rouge variable . La liqueur fil
trée présente encore la coloration du colorant ajouté .
Dans les sirops , la précipitation du colorant semble en général plus
difficile à obtenir, cela tient sans doute à la présence dans le liquide
d'un excès de sucre .
En résumé, les propriétés du formol nous ont permis de modifier
d'une façon convenable l'analyse usuelle des vins. Nous procédons
ainsi : Après avoir dosé l'alcool, on ajoute 1 centimètre cube d'une
solution de formol au 1/40 , on chauffe pendant une heure, puis, après
refroidissement, on filtre sur deux entonnoirs superposés. La liqueur
filtrée étant parfaitement claire , on la divise en trois parties de 100
centimètres cubes chaque, par exemple.
Dans la première partie, on dose le sucre, soit au Fehling, soit au
polarimètre ; on supprime ainsi l'usage du noir animal .
Dans la deuxième partie, on ajoute l'alcool amylique et, après agi
tation , cet alcool doit avoir dissous les colorants dérivés de la houille.
puis on opère comme d'ordinaire .
Pour être plus certain , on reprend le précipité laissé sur le filtre
par l'alcool amylique qui y dissout les traces des colorants étrangers
entraînés dans la précipitation par le formol , traces suffisantes pour
reconnaitre à quelle classe le colorant appartient.
Enfin , dans la troisième partie , la liqueur étant complètement
claire , on dose l'acidité à l'aide du phénol- phtaléine , ou du tour
nesol.
Les auteurs continuent leurs expériences sur les thés, cafés , chi
corées et quelques autres substances alimentaires .

Papier réactif pour l'Acide sulfureux. (American Jour


nal of Pharmacy, d'après le Répertoire de Pharmacie , novembre 1892) .
On prépare un empois liquide avec 2 grammes d'amidon et 200 cc.
d'eau bouillante, et on ajoute une solution de 0 gr . 20 d'iodate de
potasse dans 5 cc . d'eau . On imprègne de ce mélange du papier à fil
trer de bonne qualité ; on le fait sécher ; on le découpe en bandelettes
et on le conserve dans de flacons à l'émeri bien bouchés . Ce papier ,
étant humecté, indique la présence de très petites quantités d'acide
sulfureux libre par la production d'une coloration bleue (l'acide sulfu
reux ayant mis en liberté de l'iode qui réagit sur l'amidon ) . On peut
aussi rechercher les sulfites à l'aide de ce papier, après l'avoir humecté
avec de l'acide chlorhydrique dilué (1 100) .

J. PINETTE. - Recherche de l'acide salicylique dans la


Bière. (Chemicker-Zeitung, 1890, n° 93) . On met dans une
612 Divers.

éprouvette 55 cc , de bière , 5 cc . d'alcool , 5 cc . d'acide sulfurique


au 1/10 et 50 cc . du mélange de Röse (volumes égaux d'é
ther et d'essence de pétrole ) . On agite vivement et à l'aide d'un
entonnoir à robinet on sépare les deux liquides. On distille au bain
marie le liquide éthéré pour recueillir la plus grande partie du dissol
vant ; le résidu fluide resté dans la cornue est additionné d'eau et de
quelques gouttes d'une solution très diluée de perchlorure de fer. On
agite, et s'il y a de l'acide salicylique , l'eau qui se sépare du résidu ,
présente une belle coloration violette. F. D.

D.-B. BISbee. - Une Méthode pour obtenir de l'eau


exempte d'ammoniaque . ( The Chemical News, vol . 64 ; p . 243 ).
Une méthode facile pour obtenir de l'eau exempte d'ammoniaque
consiste à aciduler l'eau avec de l'acide phosphorique, avant de la
distiller . Mème les premières gouttes qui distillent sont exemptes
d'ammoniaque . F. D.

M. G. BUCHNER . - Notice sur la détermination du degré


de dureté de l'eau au moyen de la liqueur hydrotimétrique.
―――――
On sait que pour déterminer le degré hydrotimétrique de l'eau , on
doit ajouter à cette eau assez de liqueur pour qu'il se forme par l'agi
tation une mousse abondante durant environ 5 minutes .
L'auteur a fait l'observation que cette réaction est fort influencée
par la température à laquelle on opère et que ce n'est qu'une tempé
rature de 15° C qui peut donner des résultats exacts . La mousse
abondante , qui reste à la température de 15° C. environ 5 minutes ,
persiste à peine une minute en été pendant un temps fort chaud , même
en présence d'un grand excès de liqueur hydrotimétrique . Une eau qui
a donné à la température de 25° C une mousse qui n'a duré qu'une
minute, a donné avec la même quantité de liqueur hydrotimétrique,
à la température de 15° C , une mousse persistante pendant 8 minutes .
J. W.

V. DIVERS

M. G. WYROUBOFF . -- Sur le pouvoir rotatoire des solu


-
tions . ( Comptes - Rendus , 14 septembre 1892. ) Le pouvoir rotatoire
des corps dont la symétrie cristalline a été détruite par la solution ,
est un des phénomènes les plus curieux et les moins connus de la
physique . Après un demi-siècle de patientes recherches, on en est
au point où l'on en était après les mémorables recherches de Biot ,
qui ont montré que le pouvoir rotatoire des corps dissous était soumis
Divers. 613

aux mêmes lois que le pouvoir rotatoire des corps cristallisés , la dé


viation du plan de polarisation étant proportionnelle à l'épaisseur
et à peu près inversement proportionnelle au carré de la longueur
d'onde .
Malgré un nombre considérable de mesures faites sur les subs
ances les plus diverses et dans les conditions les plus variées , on n'a
pu découvrir aucune loi nouvelle , mème grossièrement approximative,
aucun rapport numétrique d'ordre quelconque , pouvant servir de point
de départ à la recherche des conditions particulières propres au phé
nomène. On sait seulement, d'une façon générale , que le pouvoir rota
toire d'un corps actif varie parfois énormément , lorsque ce corps se
combine avec un autre corps inactif par lui-même ; qu'il varie aussi
avec les liquides inactifs employés, avec, la concentration , enfin , avec
a température. Atoutes ces anomalies si singulières , on n'a trouvé
jusqu'ici aucune explication .
Cette insuffisance de nos connaissances tient à ce que cet ordre
de phénomènes , aussi bien dans les corps cristallisés que dans les
corps dissous , appartient à la physique moléculaire , non à la
chimie.
Pour le pouvoir rotatoire des substances cristallisées , cela n'est
plus douteux , depuis que M. Mallard en a donné la théorie complète
et depuis que j'ai réussi à confirmer expérimentalement cette théorie.
Pour le pouvoir rotatoire des solutions, cela n'est que grandement pro
bable , et j'ai essayé de le démontrer directement .
Nous ne savons , il est vrai , en aucune façon , à quel état les corps ,
se trouvent en solution . Sont -ils à l'état de particules physiques com
plexes et déjà pourvues d'une certaine symétrie ? Sont-ils à l'état de
molécules chimiques ou mème , comme on tend à le croire actuellement,
dissociés en leurs éléments ?
Mais ces questions sont intimement liées à la question du pouvoir
rotatoire et peuvent, comme je vais le montrer, ètre examinées simul
tanément.
Prenons, par exemple , la strychnine qui est fortement lévogyre
avec [x] = 132°. Lorsquelle se combine à l'acide sulfurique , elle
forme un sel neutre dont le pouvoir rotatoire à l'état anhydre n'est plus
que [x] ; = -30°, 5 . La stéréochimie, qui ne peut prévoir cette énor
me diminution de l'activité optique , l'explique après coup d'une façon
très ingénieuse. Elle suppose que dans la molécule de strychnine les
poids des atomes ou groupes d'atomes sont inégalement distribués par
rapport à certain plan de symétrie . La molécule d'acide sulfurique
venant se placer du côté le moins chargé tend à rétablir l'équilibre , et ,
par conséquent, à diminuer l'activité optique .
Si cette explication était exacte , il faudrait que le pouvoir rota
toire diminue lorsque la molécule SO H2 est remplacée par une mo
lécule plus lourde , SeO H2, par exemple .
614 Divers.

Le sulfate et le séléniate de strychnine ont deux hydrates , et


dans les deux , les sels sont isomorphes . Pour les deux hydrates l'ob
servation donne

(1) (C2H22Az202) 2 SO H2, 6H2O : [ x ] j = — 27°, 4,


(2) (C2H22 Az² O2 ) 2 SeO H2, 6H2O : [ x] ; = - 26 ° , 9,
(1 ) (C2H22Az202) 2 SO H2, 5H20 : [ x] j = 15°, 6,
(2 ) (CH22 Az2O2) 2Se O'H2, 5 H2O : [ x] ; — — 17º , 2 .

Le même fait se présente pour la cinchonine appartenant à un


tout autre ordre d'alcaloides , très fortement dextrogyre ( [ z] j = + 234°)
et dont les sulfate et séléniate neutres présentent identiquement les
mèmes propriétés optiques . J'ai trouvé, en dissolvant les deux sels
dans l'alcool , dont ils prennent une molécule en cristallisant,

(1) (C19 H22 Az20) SO H², C2H6O : [ x] ; = + 185° , 0,


(2) (C9H22Az20 ) 2 SeO H2, C2H60 : [ x ] j = + 182° 5.
On trouve une nouvelle confirmation dans l'étude d'une tout autre
⚫ classe de substances isomorphes . L'isomère de la quinine, la quinidine,
considérée comme anhydre , a un pouvoir rotatoire :

Dans l'alcool éthylique ....... [ x] j = + 268 ° , 6


Dans l'alcool méthylique ..... [x] ; = + 257°, 5

Cette différence , produite par des solvants parfaitement inactifs ,


chimiquement et optiquement, était tout à fait inexplicable. La raison
en est pourtant bien simple. La quinidine ne cristallise jamais à l'état
anhydre ; elle prend toujours , comme l'a montré M. Mylius , une mo
lécule des alcools dans lesquels on la dissout, donnant des cristaux
absolument isomorphes entre eux .
plus à
Il faut donc rapporter le pouvoir rotatoire spécifique non
la quinidine anhydre qui n'existe pas dans la solution alcoolique , mais
à la quinidine cristallisée , c'est- à-dire contenant une molécule d'al
cool.
On a ainsi
(1 ) (C20 II 24 Az 20²) , CHO : [ z] j = + 236º , 1 ,
(2) H Az202
(C2012 Az² ) , C²
C2H6O : [ x] j; = + 235º , 3.

L'influence chimiquement inexplicable des dissolvants s'explique


donc aussi simplement que possible .
Tous ces faits particuliers se résument en une formule générale
très simple :
Les corps géométriquement et optiquement isomorphes ont, en
tsolution , des pouvoirs rotatoires spécifiques très sensiblement iden

tiques.
On tire de là deux conclusions très importantes :
1. Le pouvoir rotatoire des corps dissous , comme le pouvoir ro
Divers. 615

tatoire des corps cristallisés , est un phénomène d'ordre réticulaire qui


dépend de la symétrie propre au réseau cristallin .
2. La particule qui se trouve en solution conserve cette symétrie ,
et comme cette symétrie dépend non seulement de la molécule chimi
que, mais encore de l'eau de cristallisation ou de ce qui la remplace ,
il n'y a point dissociation dans la solution , encore moins séparation en
éléments électrolytiques qu'on désigne sous le nom de ions.
Ces conclusions me paraissent établir le terrain solide qui man
quait jusqu'ici à l'étude de cette question .

CHEMISCHE FABRIK AUF AKTIEN « E. SCHERING » . — Procédé d'u


tilisation des mélasses pour la préparation du lévulose.
Berlin. - (Br. allemand C, 4172. — 18 juin 1892. - 10 octobre 1892. )
- Objet du brevet. Procédé d'utilisation des mélasses consistant à
employer celles- ci , sans extraction préalable de saccharose, pour pré
parer par inversion du lévulose que l'on précipite sous forme de
lévulosate de chaux d'où l'on déplace le lévulose par un acide , le
dextrose restant avec les corps non-sucrés et les matières colorantes
de la mélasse dans les eaux- mères calcaires .
Description. — On étend 100 kilogr. de mélasse avec 600 litres.
d'eau , on ' provoque l'inversion du succharose par ébullition avec un
acide , en vases de métal émaillé ou de terre . L'acide le plus commode
à employer est l'acide chlorhydrique dont la proportion doit varier
suivant la teneur en cendres de la mélasse traitée . Dès lors le dédou
blement du saccharose en lévulose et dextrose est achevé , on refroidit
la liqueur jusque vers zéro , soit par addition directe de glace , soit par
circulation dans des tuyaux baignant dans une solution salée refroidie.
On ajoute un lait de chaux , en remuant, jusqu'à ce qu'un échantillon
de liqueur filtrée additionné d'eau de chaux ne donne plus de précipité .
On recueille sur un filtre le lévulosate de chaux qu'on lave à l'eau
glacée et qu'on décompose ensuite par un acide, de préférence par
l'acide carbonique qui précipite du carbonate de chaux et laisse une
solution de lévulose pur.

On peut invertir avec moitié moins d'eau , soit 300 litres pour
100 kilogr . de mélasse ; mais la solution de lévulose obtenue après
carbonatation est, dans ce cas , plus ou moins colorée et impure ; on
la précipite une seconde fois par la chaux pour obtenir un sirop de
lėvulose pur .
(Moniteur Scientifique, janvier 1893. )

A. GUNTHER et B. TOLLENS . — Sur la fucose (Chem . Ztg.


Rep , 1892, 24, 274). — Les auteurs cherchant à isoler les élements du
fucusol préparé par Bieler et Tollens, en furfurol et méthylfurfurol ,
obtinrent un sirop donnant par la phenylhydrazine une hydrazone fon
dant à 173° dont la composition conduit à l'existence dans le sirop
616 Biblographie.

d'un sucre ayant la composition de la rhamnose C6 H12 O15 et duquel le


méthylfurfurol se forme par distillation avec un acide .
C6H42 05 C6 H6 O2 + 3 H2O

Les auteurs sont parvenus à isoler le sucre de son hydrazone, à


l'état de pureté . Ce sont des aiguilles fines ayant pour formule C6 H12 05
solubles dans l'alcool et dans l'eau . Il dévie à gauche de z [ D] - 75°96
ce qui le différencie de la rhamnose . La fucose donne toutes les réac
tions des sucres , réduit la liqueur de Fehling et se colore en jaune
-
avec la soude avec le a Naphtol et l'acide sulfurique il donne une
coloration violette . Avec le thymol et l'acide sulfurique on obtient une
réaction rouge clair . La distillation avec HCI donne naissance au
méthylfurfurol . E. L.

VI. BIBLIOGRAPHIE

Dictionnaire de chimie industrielle, contenant les applica


tions de la chimie à l'industrie, à la métallurgie , à l'agriculture, à la
pharmacie , à la pyrotechnie et aux arts et métiers , par M. A.-M. VIL
LON, ingénieur-chimiste, professeur de technologie-chimique, rédac
teur en chef de la Revue de Chimie industrielle, Bernard- Tignol,
éditeur, 53 bis , quai des Grands -Augustins , Paris .

Dans le dernier numéro du Bulletin nous avons annoncé la publi


cation des trois premiers fascicules de ce très important et très utile
ouvrage . Nous sommes heureux de pouvoir signaler, aujourd'hui, l'ap
parition du quatrième fascicule . Cet ouvrage, qui formera trois beaux
volumes in - 4º , contenant environ 3.000 pages, est une véritable Ency
clopédie dont le but est de réunir, sous une forme facile à consulter,
débarrassée de tous les détails théoriques superflus , l'ensemble de nos
connaissances actuelles sur la chimie industrielle.
Cette œuvre, qui s'adresse à toute personne appelée à s'occuper de
près ou de loin des questions si importantes de la chimie appliquée ,
vient combler une lacune en répondant aux besoins scientifiques et
vulgarisateurs de notre époque .
En effet, le savant , le chimiste, l'ingénieur, l'agriculteur, aussi bien
que le simple curieux , y trouveront chacun facilement les documents
qui peuvent l'intéresser .
L'ouvrage paraitra en 36 fascicules . Prix : 60 francs versés par
anticipation ; 75 francs à terme par versemeuts trimestriels de 15 fr.
Bibliographie. 617

La pratique des essais commerciaux . - Matières organiques ,


par M. G. HALPHEN , chimiste au laboratoire du Ministère du Com
merce. A la librairie J.-B. Baillière et fils , 19, rue Hautefeuille ,
Paris. 1 vol . cartonné in- 16° de 350 pages .

Cet ouvrage, qui fait partie de la Bibliothèque des Connaissances


utiles éditée par la maison Baillière , est le deuxième de M. G. Halphen ,
sous le même titre .
Le premier, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs , traitait
des matières minérales. Celui - ci est consacré aux matières organiques.
Ce second ouvrage , de même que le premier, rendra les plus grands
services aux chimistes , aux hygiénistes, aux médecins , aux pharma- ·
ciens et à tous ceux qui veulent se rendre compte de la valeur des den
rées alimentaires ou des produits industriels . Voici la liste des princi-,
pales matières traitées :
Farines et matières amylacées, poivre , sucres, mélasses méthylènes
et alcools dénaturés , alcools et eaux -de- vie du commerce , kirch , vins ,
bière , vinaigre , éther, lait , beurre, fromage , huiles végétales , suifs ,
savons , glycérine, cires , résines , huiles minérales , huiles industrielles ,
combustibles, huiles de houille, matières colorantes de la houille ,
engrais, urine, papiers , textiles et tissus , cuirs .
On voit, par cette énumération , combien grande est l'importance de
cet ouvrage et quels services il peut rendre aux chimistes .
Nous devons ajouter que toutes ces parties sont fort bien traitées
d'une façon très méthodique . De nombreux exemples rendent la des
cription très claire . L'auteur a souvent recours à l'examen microscopi .
que , surtout pour la détermination des falsifications . Nous voyons
avec plaisir le microscope , cet instrument d'investigation merveilleux ,
entrer dans la pratique courante des laboratoires .

Los Hornos de Bagazo verde , par M. D. Gaston DESCAMPS ,


Ingénieur, fabricant de sucre à La Havane , Establecimento tipografico
de a La Lucka, calle de O'Reilly , 9, à La Havane.
Cette très intéressante brochure de plus de 80 pages contient une
étude complète des différents fours employés pour sécher la bagase
verte et la faire servir comme combustible .
*
Les systèmes de fours passés en revue sont ceux de Thomson ,
Shillman, Gilman , Hager et Allyn, Mitchel , Ransome- Sims, Char
pentier, Jarvis, Rillieux , Marie , Blandin , Bridwell, Cotiard , Mendieta
et Goty, Manlove-Alliott et Cie , Sodal, Godillot , Cook, Broch, Cohen,
Supervielle .

Encyclopédie scientifique des aide-mémoire , publiée sous


la direction de M. LEAUTÉ , membre de l'Institut , comprenant 300 vo
lumes environ, petit in-8, paraissant de mois en mois , broché 2 fr. 50,
618 Bibliographie.

cartonné toile anglaise , 3 fr . le volume . Librairie GAUTHIER-VILLARS ET


fils, 55 , Quai des Grands -Augustin , Paris .
Cette publication , qui se distingue par son caractère pratique , reste
cependant une oeuvre hautement scientifique .
Embrassant le domaine entier des Sciences appliquées, depuis la
Mécanique, l'Électricité , l'Art de l'Ingénieur , la Physique et la Chimie
industrielles , etc., jusqu'à l'Agronomie , la Biologie , la Médecine, la
Chirurgie et l'Hygiène , elle se compose d'environ 300 volumes petit in-8.
Chacun d'eux , signé d'un nom autorisé, donne , sous une forme
condensée, l'état précis de la Science sur la question traitée et toutes
les indications pratiques qui s'y rapportent.
La publication est divisée en deux sections : Section de l'Ingénieur ,
Section du Biologiste, qui paraissent simultanément depuis février
1892 et se continuent avec régularité de mois en mois.
Les ouvrages qui constitueront ces deux Séries permettront à l'In
génieur, au Constructeur, à l'Industriel , d'établir un projet sans re
prendre la théorie ; au Chimiste , au Médecin , à l'Hygiéniste , d'appli
quer la technique d'une préparation , d'un mode d'examen ou d'un
procédé sans avoir à lire tout ce qui a été écrit sur le sujet . Chaque
Volume se termine par une Bibliographie méthodique permettant au
lecteur de pousser plus loin et d'aller aux sources .
Dans le numéro de décembre du Bulletin , nous avons rendu - compte
de la Bière, de notre savant et excellent collègue M. LINDET. Aujour
d'hui nous signalerons quatre nouveaux volumes qui seront de la plus
grande utilité aux ingénieurs et aux chimistes de nos sucreries et
distilleries .

MAGNIER DE LA SOURCE (Dr L. ), Expert chimiste. - Analyse


des vins. Petit in-8° Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire
broché, 2 fr . 50 ; cartonné 3 fr . Librairie GAUTHIER-VILLARS , Paris .
En présence de l'extrème fréquence des fraudes de toute nature que
subit le vin , les chimistes et les négociants sont constamment obligés
de faire des analyses avant d'engager des marchés . Mais les livres.
d'analyse chimique ordinaires , si complets soient-ils , ne consacrent
qu'un paragraphe à ces délicates recherches .
M. Magnier de la Source , qui s'est fait une spécialité de ces ques
tions, expose avec une méthode parfaite les procédés techniques d'a
nalyse des vins. Tout le monde, avec ce guide et une installation ru
dimentaire , pourra faire des mesures certaines . Le livre de M. Ma
gnier de la Source a été réduit à sa plus simple expression pratique :
on y expose les méthodes utiles et appliquées par les experts, et celles
lá seulement, car le lecteur cherche à savoir et non à discuter le mé
rite comparatif des procédés . En outre , l'exposé avec ses détails et ses
calculs de l'analyse d'un vin qui est supposé contenir des colorants , du
plâtre, etc. , permettra aux commerçants de s'exercer à blanc, de voir
les réactions et de prendre conscience de leur savoir.
Bibliographie. 619

SCHLESING fils (Th . ) , Ingénieur des Manufactures de l'État . -Notions


de Chimie agricole. Petit in- 8° . (Encyclopédie scientifique des
Aide-Mémoire . ) Broché 2 fr . 50, cartonné 3 fr. Librairie Gauthier
Villars , Paris .

Sous l'empire d'une pressante nécessité, l'agriculture fait aujour


d'hui un grand effort pour améliorer ses rendements .
Tous les esprits éclairés ont compris qu'elle ne réalisera les progrès
qu'il lui faut accomplir qu'avec l'aide des méthodes scientifiques . De là
le mouvement très marqué du monde agricole vers les sciences .
Bien des sciences, presque toutes , trouvent des applications en
agriculture . Mais au premier rang de celles qui lui sont le plus utile ,
il faut certainement placer la Chimie ; l'expérience de ces cinquante
dernières années l'a surabondamment démontré.
Dans ces circonstances , la collection de l'Encyclopédie ne pouvait
manquer de comprendre un Ouvrage de Chimie agricole .
Les Notions de Chimie agricole qu'elle offre au public présentent
un résumé d'une partie essentielle des connaissances constituant cette
science. Elles traitent de l'étude de la nutrition végétale , de l'atmos
phère et des sols agricoles , c'est- à-dire de l'étude des aliments dont les
plantes ont besoin et des deux milieux où elles se nourrissent . Pour être
complet, l'Ouvrage devrait exposer encore plusieurs autres questions ,
telles que celles des engrais , des assolements , qui rentreraient dans
son cadre naturel ; mais ces questions , très importantes par elles
mêmes et demandant à être tout spécialement développées, sont exa
minées à part en d'autres parties de l'Encyclopédie .
Dans les Notions de Chimie agricole on a cherché, en général , à ne
présenter que des faits simples et certains . On a évité les longues
descriptions , les menus détails , pour mettre surtout en lumière les
principes essentiels pouvant servir de base solide à l'interprétation des
observations des praticiens et aux investigations à venir. Comme il
est dit dans l'avertissement , l'Ouvrage s'adresse particulièrement << aux
personnes qui, possédant déjà certaines connaissances en Chimie,
veulent être mises à même de comprendre les travaux dont la Chimie
agricole a été et est constamment l'objet, soit pour en tirer judicieuse
ment les applications pratiques qui en découlent, soit pour entreprendre
elles-mêmes des recherches sur la matière » .

DWELSHAUVERS -DERY , Ingénieur, Professeur à l'Universite de Liège .


-
Etude expérimentale calorimétrique de la machine
à vapeur. Petit in-8° ; 1892 , broché 2 fr . 50, cartonné 3 fr. Librairie
Gauthier-Villars , Paris .

M. Dwelshauvers -Dery, le savant Professeur de l'Université de


Liège, bien connu par ses beaux travaux sur la machine à vapeur, a
voulu résumer dans un petit Volume, tout ce que les Ingénieurs ou les
620 Bibliographie.

Constructeurs doivent connaître au point de vue de l'étude calorimé


trique de la machine à vapeur ; son Livre s'adresse spécialement aux
ingénieurs et aux Constructeurs . (Encyclopédie scientifique des Aide
Mémoire, publiée par M. H. LEAUTÉ , Membre de l'Institut . )

WITZ (A. ) , Docteur és Sciences, Ingénieur des Arts et Manufactures,


Professeur à la Faculté libre des Sciences de Lille . - Thermo
dynamique à l'usage des Ingénieurs . Petit in-8 . (Encyclo
pédie scientifique des Aide-Mémoire) , broché 2 fr . 50 , cartonné
3 fr. Librairie GAUTHIER-VILLARS , à Paris .
Le Thermodynamique est la Science maitresse de l'Ingénieur , car
ses lois régissent les machines thermiques auxquelles l'industrie em
prunte l'énergie dont elle a besoin et sans lesquelles elle ne saurait plus
exister les théories de l'électricité sont elles mêmes tributaires de la
Thermodynamique . Il ne faut pas la confondre avec la Théorie méca
nique de la chaleur , dont l'objectif est plus spéculatif et qui repose sur
des hypothèses extrêmement probables, il est vrai, mais qui sont
néanmoins encore discutables ; la Thermodynamique est appuyée sur
des bases expérimentales inébranlables . Elle déduit de deux principes
un certain nombre de formules dans lesquelles elle se résume et qui
forment pour ainsi dire un code , qu'il faut posséder pour l'appliquer
aux divers cas qui se présentent dans la pratique . Ce formulaire a été
dressé avec le plus grand soin dans ce livre, que l'Auteur a écrit spé
cialement pour les Ingénieurs et dont il a voulu faire spécialement un
aide- mémoire ; c'est le caractère distinctif de cet Ouvrage , et c'est ce
qui constitue sa nouveauté , s'il est possible d'ètre encore neuf en cette
matière .
L'exposé des principes fondamentaux de Mayer et de Joule est suivi
d'une étude particulière des gaz , des solides , des " liquides et des va
peurs ; un chapitre est consacré à l'écoulement des fluides et un autre
au rendement des cycles . Les applications de la théorie aux machines
thermiques sera faite dans une série de quatre Aide -Mémoire dont
M. Léauté a confié la rédaction au mème Auteur.

ERRATA

Dans l'article de M. PAGNOUL sur la Pomme de terre, inséré


page 539 du dernier bulletin, le premier tableau de la page 512 doit
remplacer celui de la page 546 et réciproquement.
Page 540 , ligne 11 au lieu de 2,98, mettre , 5,98 de soude ; page
546, ligne 3 , au lieu de contester , mettre constater.
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

No 9. = Tome X. Mars 1893.

Congrès de l'Association des Chimistes de sucrerie et de distillerie à Laon les 17 ,


18 et 19 avril 1893 , p . 622. -- Procès-verbal de la séance du 6 février 1893.
p. 624. - Procès-verbal de la séance du 6 mars 1893 , p. 626. — Exposition ,
universelle de Chicago , p . 629. Accidents occasionnés sur le bétail par la
pulpe altérée ou donnée exclusivement et avec exagération , par M. Ch
Cornevin, p . 630. Nouvel extracteur pour le dosage des matières grasses ,
par M. Graftiau , p. 646. ― Sur le rôle de la baryte dans le procédé sodo
barytique , par M. J. Weisberg, p . 650. ― Emploi de l'acide borique pour le
dosage du sucre dans les écumes (méthode de M. Lachaux ) , par M. J. Weis
berg, p . 653. - Nouveau procédé de fabrication par l'électricité de la baryte ,
et sa régénération continuelle et économique de son carbonate , par M. Ch.
Taquet, p . 654. ――― Dosage de l'eau dans les sirops et les masses cuites , par
M. A. Josse, p . 656. ――――――― Dosege de l'amidon dans les levures, par M. E. Silz,
p. 657. ―――― Sur la valeur du coefficient saccharimétrique du glucose, par M.
D. Sidersky, p . 658 . - La mélasse du sucre de canne , par M. Prinsen- Geer
ligs, p. 659. - Culture progressive de la pomme de terre , par M. Fischer
p. 661 .
Revue des publications techniques françaises et étrangères. ―― Perfection
nements dans le raffinage des sucres bruts de betterave et de canne, p . 667.
- Nouvelle méthode d'épuration des jus sucrés evtraits des plantes sacchari
fères, telles que betteraves, canne , sargho , etc. , p . 668. ―――― Perfectionnements
dans la fabrication du sucre sous forme de cubes, et appareils employés à cet
effet, p . 668. - Analyse d'un mélange de saccharose , dextrose et lévulose,
p. 669. - Un magma cristallin de sucre interverti , p . 671. - Sur le saccha
rimètre, p. 677. - Moyen de nettoyer les appareils à cuivre , p . 677 ―――――― Moyen
de réduire les frais d'évaporation des petits jus , p . 678 .
Composition de la betterave à sucre aux différentes épopues de sa végétation.
par M. L. Gaillot , p. 679.
Bibliographie. - Saccharum officinarum , p . 681. -- L'alimentation de l'homme
et des animaux domestiques, p . 682. - Contribution à l'étude des tourteaux
alimentaires , p . 684. - Traité de l'épuration des eaux naturelles et indus
trielles, p . 684. - - Proceedings of the ninth annual convention of the associa
tion of official agricultural chemists held , p . 685. - La betterave, son emploi
en distillerie , p. 686. Agenda Dunod nº 4 : arts et manufactures , chimie ,
p. 686. Analyses des produits secondaires employés en sucrerie, p . 686 .
Bulletin de la station agronomique de l'Aisne, p. 686. ――― Annuaire de la
betterave de 1893 , p . 687. - Notes sur un voyage en Perse, p . 688. -
L'argot parisien , p . 688 .
622 Congrès des Chimistes à Laon.

CONGRÈS DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

De sucrerie et de distillerie à Laon , les lundi , mardi et mercredi


17 18 et 19 avril 1893 .

L'Association tiendra cette année son congrès provincial, à Laon ,


les 17, 18 et 19 avril.
Une commission composée de MM . Jules Bazin, Président ; Lhote,
Vice- Président ; Gaillot , Secrétaire ; Bertrand - Bazin , Jules Simon
Legrand , Turquin , Objois et Defez a bien voulu se charger de l'or
ganiser.
Nous savons, par les procès - verbaux de ses séances, et par le rap
port que M. Jules Bazin a bien voulu nous faire , à la séance du Comité
du 6 mars , que ce Congrès promet d'être très brillant et très intéres
sant. Nous faisons appel à tous nos collègues pour les prier de vouloir
bien y prendre part.
Voici l'ordre du jour tel qu'il a été provisoirement fixé.

Journée du lundi 17 avril.

7 h. 35 , du matin , départ par chemin de fer pour visiter la sucrerie


de Coucy - les - Eppes, gracieusement mise à notre disposition par
M. Delsarte, et dans laquelle est installé le chauffage des jus à effet
multiple.
Retour à Laon à 10 h . 27 pour visiter la sucrerie de MM . Legras et
Midelet et assister aux manipulations de la sélection des betteraves
par le procédé de digestion aqueuse, instantané à froid , de Pellet .
MM . Legras et Midelet, bien que le travail de la sélection soit
terminé, veulent bien se mettre à la disposition de l'association pour
nous montrer leur installation et faire procéder devant nous à des
essais pratiques .
Déjeuner à la gare de Laon à midi.
A midi 37 , départ de Laon pour la gare de Crouy où on arrive à
1 heure 30. Visite des distilleries de M. Beauchamp, à Bucy-le-Long
et à Vauxrot, et de la verrerie de M. de Violaines , à Vauxrot.
Diner à Soissons . Rentrée à Laon par les trains de 7 h . 51 , 8 h . 1
ou 10 h . 55 .
Journée du mardi 18.

A 9 h. du matin , séance publique à l'Hôtel de Ville , salle de la Jus


tice de Paix .
A midi , banquet dans une des salles de l'Hôtel de Ville .
A 2 h . 1/2 , continuation de la séance pour épuiser l'ordre du jour.
Plus loin nous donnons l'ordre du jour provisoire des séances
publiques.
Congrès des Chimistes à Laon. 623

Journée du mercredi 19.


A 7 h. 54, départ de Laon pour Chailvet-Urcel , visiter les cendrières
et les usines de produits chimiques (sulfate de fer, sulfate d'alumine ,
alun) de M. Fischer.
ORDRE DU JOUR DE LA SÉANCE PUBLIQUE .
1º Discours de M. E. Durin , Président.
2º Emploi de la chaux en sucrerie, par M. Aulard .
3° Contrôle continu , automatique et enregistreur de l'alcalinité des
jus , par M. Ch. Cambier .
4° Chaux et poudre de chaux hydratée . Détermination de la quan
tité d'eau nécessaire pour l'extinction des différentes espèces de chaux
vive, par M. B. Mittelman.
50 Nouvelle application de la baryte en sucrerie de betteraves et de
cannes et en raffinerie, par M. G. du Beaufret.
6' Analyse de la pomme de terre industrielle par M. Douillet.
7° Travail de la pomme de terre en distillerie par M. Lindet.
8 Des causes d'erreurs et des perfectionnements à apporter dans
l'analyse commerciale des sucres, par M. L'Hôte.
9º Détermination de la quantité de jus contenu dans les betteraves ,
suivant leur richesse, par MM. Vivien et Pagnoul .
10° Perte en sucre par destruction à l'évaporation et à la cuite , par
MM . Battut et Breton .
11° Sulfitation des jus et des sirops par M. Bouchon.
12° Cristallisation en mouvement par MM . Codron et Aulard .
13° De la couverture des silos :
Régulateur d'arrivée d'eau dans le laveur à gaz carbonique , par
M. Simon .
14° Etant donné que dans telle usine le transport du charbon
revient à tant :
a. A quelle espèce de charbon faut-il donner la préférence ? Charbon
riche ou charbon à bas prix ;
b. Dans un cas et dans l'autre, de quelle surface de chauffe doit- on
disposer par hectolitre de jus travaillé par 24 heures ?
c. Quel type de générateur préférez - vous ?
d. Quel doit être le rapport de la surface de grille à la surface de
chauffe ?

e. Quelle quantité de charbon doit-on brúler par mètre carré de


surface de grille étant donné que l'on dispose de la surface de chauffe
que l'on croit nécessaire ?
f. Quel doit être le rapport de l'air entrant sur la grille à l'air
nécessaire à la combustion , par MM . Beaudet et Cambier.
15° Du meilleur mode de chauffage des emplis , par M. Vivien .
16° Sur les matières insolubles dans les arrière-produits de sucrerie ,
par M. Siderski .
17° Rapport sur les récompenses , par M. H. Robert ,
624 Procès-verbal .

EXPOSITION.

Une exposition d'instruments , appareils et produits se rattachant à


la sucrerie et à la distillerie , aura lieu à Laon, pendant le Congrès.
Nous prions tous ceux qui désirent exposer de vouloir bien adresser
leur demande à M. Gaillot , Directeur de la Station agronomique de
Laon, Secrétaire de la Commission d'organisation du Congrès.

Le Secrétaire général, F. DUPONT .

PROCÈS -VERBAL DE LA SÉANCE DU 6 FEVRIER 1893.

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 6 février , à deux


heures et demie de l'après-midi , 10, rue de Louvois, sous la prési
dence de M. E. Durin, président.
Assistaient à la réunion , MM . Boire , vice - président ; H. Tardieu ,
trésorier ; F. Dupont, secrétaire général ; H. Robert, secrétaire- adjoint ;
Aulard , F. Blin , Bride , J. Delavierre, Lindet , Nugues et Sidersky,
membres du Conseil ; Buat , Corp, du Beaufret, Douillet , Liesse ,
Naudet, Lalo , membres de l'Association.
S'excusent par lettres ou dépèches , de ne pouvoir assister à la
séance MM, Ch . Gallois , A. Vivien , Dubaele , Eclancher, Beaudet et
L'Hote.

Présentation de nouveaux membres.

Sont présentés et admis comme membres de l'Association :

MM . Hélot, fabricant de sucre à Noyelles-sur-Escaut (Nord), pré


senté par MM . Gallois et Dupont.
Olier (André) , directeur de l'usine Bonne-Mère, Crédit foncier
colonial, à la Pointe- à-Pitre ( Guadeloupe) , présenté par
MM. P. Alexandre et H. Robert.
Colson (Léon) , directeur-gérant des établissements du Gol, par
Saint- Louis ( Ile de la Réunion ) , présenté par MM . Gallois et
Dupont.
de Klapka (Ernest) , ingénieur, 25 , rue Guillaume-Tell , Paris,
présenté par MM . A. Edwards et G. Barnard .
Desbieff (Maurice ), administrateur délégué de la raffinerie
Saint-Louis , à Marseille (Bouches- du-Rhône), présenté par
MM . Aulard et Bureau .
Legras, fabricant de sucre et agriculteur à Besny - Loisy
(Aisne), présenté par MM . H. Pellet et F. Dupont.
Procès-verbal. 625

Fermentation des mélasses sulfitées.

M. le Président dit que cette question est depuis longtemps à


l'ordre du jour et qu'il serait utile d'apporter une solution définitive .
M. Boire promet d'envoyer à la commission chargée de cette
étude , des mélasses sulfitées de la sucrerie de Bourdon . Il ajoute qu'il
n'a jamais rien remarqué d'anormal dans la fermentation des mélasses
issues d'un travail à l'acide sulfureux ; qu'au contraire ces mélasses
fermentent mieux que les autres .
M. Aulard confirme l'avis de M. Boire . Il rappelle que l'usine
de MM . Van Volsem a acheté et travaillé des mélasses très décolorées
d'une usine employant l'acide sulfureux , mélasses qui avaient été
refusées par un distillateur ; or , dit- il , ces mélasses ont fermenté d'une
façon admirable et nous ont donné un rendement en alcool supérieur
aux autres .
M. Sidersky dit qu'un distillateur s'est plaint de la difficulté
qu'il avait éprouvée à faire fermenter des mélasses provenant d'un
travail à la baryte .
M. le Président répond que cela lui paraît extraordinaire ,
attendu que les mélasses provenant d'un travail à la baryte ne con
tiennent que des traces insignifiantes de cette base , comme l'a démon
trẻ M. Weisberg .
M. Liesse . - Si d'ailleurs les mélasses contenaient de la baryte,
celle- ci serait précipitée par l'acide sulfurique employé à l'acidification
et ne pourrait, par conséquent, pas nuire .

Récompenses à décerner pour les réponses


au Questionnaire .

Le Comité charge M. H. Robert de faire le rapport sur l'attri


bution des récompenses .

Programme du Congrès de l'Association à Laon .


Ce programme sera définitivement arrêté à la séance de mars , de
concert avec MM. les Commissaires nommés pour l'organisation du
Congrès .
M. du Beauffret se fait inscrire pour la communication sui
vante Nouvelle application de la baryte en sucrerie de betteraves
et de cannes et en raffinerie.
M. Aulard se fait inscrire pour la question suivante : Emploi de
la chaux en sucrerie.

M. F. Douillet pour la question suivante : Analyse de la


pomme de terre.
La séance est levée à cinq heures .
Le Secrétaire général, F. DUPONT.
626 Procès-verbal .

PROCÈS -VERBAL DE LA SÉANCE DU 6 MARS 1893

Le Conseil de l'association s'est réuni le lundi 6 mars , à 2 h . 1/2


de l'après-midi , 10, rue de Louvois , Paris , sous la présidence de
M. E. Durin, président.
Assistaient en outre à la réunion MM . Vivien , vice- président ;
H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont, secrétaire - général ; H. Robert,
secrétaire-adjoint ; Aulard , Beaudet, Bride , J. Delavierre , Dubaele,
Eclancher, Lindet , L'Hôte , Nugues et Sidersky, membres du Conseil ;
Liesse, Jules Bazin et L'Hote d'Aulnois, membres de l'Association ;
ces deux derniers représentant la Commission d'organisation du Con
grès de Laon .
S'excusent de ne pouvoir assister à la réunion MM . Gallois et
Boire.
Correspondance .

M. le Président donne lecture de la lettre suivante qui lui a été


adressée par notre collègue du Conseil , M. Macherez , fabricant de
sucre et député de l'Aisne .
Paris , le 4 mars 1893.
« Monsieur le Président ,
Étant donné mes nombreuses occupations , qui ne m'ont pas
permis jusqu'à présent de pouvoir assister aux séances du Comité et
désirant ne plus prendre la place de quelqu'un qui serait plus à même
que moi de rendre des services à notre Société , je me vois , avec
regret, dans la nécessité de vous prier de recevoir ma démission de
membre du Comité .
« Agréez, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments
les plus distingués et dévoués .
« A. MACHERez . ›

Le Conseil , à l'unanimité , décide de prier M. Macherez de vouloir


bien retirer sa démission .
Il l'excuse de ne pouvoir assister plus souvent à nos réunions, et
il sera heureux chaque fois que les nombreuses occupations lui per
mettront de venir au milieu de nous.

Présentation de nouveaux membres .


a. MEMBRES A VIE

M. Paul Koenig , ingénieur, 50, rue Gay-Lussac, Paris , précédem


ment reçu meinbre titulaire , a versé sa cotisation de 200 fr ,
et est admis membre à vie.
Procès-verbal . 627

b. MEMBRES TITULAIRES

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Asso


ciation :

MM . Rousseau Léon , fabricant de sucre à Laon (Aisne) , présenté


par MM . Jules Bazin et Frédéric Bertrand .
Evaristo-Montalvo , fabricant de sucre à Central San- Lino
Rodas, Cuba, présenté par MM . Ch . Nyssen et Vallet .
Paillard , chef de fabrication de la sucrerie de Chambry (Aisne) ,
présenté par MM . Jules Bazin et Frédéric Bertrand .

Legry, chimiste à la sucrerie de Chambry ( Aisne ) , présenté


par MM . Jules Bazin et Gaillot.

Bouillaut, fabricant de sucre à Brebières ( Pas - de- Calais) ,


présenté par MM . Jules Bazin et F. Dupont .
J. Delsarte, directeur des sucreries de Saint - Erme et Coucy
les -Eppes , à Saint -Erme (Aisne) , présenté par MM . Jules
Bazin et F. Dupont .
Tétard Stanislas , vice - président du Syndicat des fabricants de
sucre, fabricant de sucre à Gonesse (Seine-et - Oise) , boule
vard Magenta, 91 , Paris, présenté par MM. Bernot et Jules
Bazin .

Sébline , sénateur de l'Aisne, 117 , boulevard Malesherbes ,


Paris, présenté par MM. Bernot et Jules Bazin .

Mazurier , président honoraire du Syndicat des fabricants de


sucre , fabricant de sucre à Pouilly ( Aisne), présenté par
MM . Bernot et Jules Bazin .

Landrin, fabricant de sucre à Montrouge (Aisne) , présenté


par MM. Bernot et Jules Bazin .
Wattelier Arthur , chimiste à la sucrerie de Laon (Aisne) , pré
senté par MM. Lhôte et Gaillot .

Beauchamps , distillateur à Soissons-Vauxrot (Aisne) , pré


senté par MM . J. Bazin et Lhôte.
Simon, courtier à Vaux-sous-Laon (Aisne) , présenté par
MM . Victor Viéville et J. Bazin .
Aubineau Alexandre , directeur de la sucrerie-raffinerie de
Liez , par Tergnier (Aisne), présenté par MM . Brunehant et
H. Tardieu .

M. Vivien se fait l'interprète du Comité en remerciant vivement


M. Jules Bazin du zèle qu'il met à recruter des membres à l'Associa_
tion. (Applaudissements ).
M. le Président joint ses félicitations à celles de M. Vivien .
628 Procès-verbal.

M. Jules Bazin dit que l'Association depuis sa fondation a cons


tamment travaillé pour le bien et le progrès de l'industrie sucrière,
1
que par conséquent les fabricants de sucre ne font que lui payer une
dette de reconnaissance en la faisant connaître et en venant grossir
ses rangs. (Très bien .)

Changements d'adresses .

MM. Georges Barnard, 118 , boulevard Saint-Germain , Paris .


Gustave Flourens , ingénieur-chimiste , professeur à l'Institut
industriel du Nord , 4, rue Jean- sans-Peur , à Lille .
1 Lefevbre Fernand , ingénieur sous directeur technique à la
Société des Huileries du Soleil Tunisien , à Sousse , Tunisie.

Congrès de l'Association des chimistes à Laon .

M. Jules Bazin fait connaître au Conseil les travaux de la Com


mission chargée d'organiser le Congrès .
Cette Commission qui se compose de MM . Jules Bazin , Lhôte,
Bertrand- Bazin , Jules Simon- Legrand , Turquin , Objois , Defez et
Gaillot, s'est déjà réunie trois fois, à la Station agronomique de Laon .
Elle a ainsi constitué son bureau :
Président, M. Jules Bazin ; vice président, M. Lhôte ; secrétaire,
M. Gaillot.
Elle a fait les démarches nécessaires auprès des autorités de la
ville qui se sont empressées de mettre salles et locaux à notre dispo
sition.
Elle a fait également des démarches couronnées de succès pour
procurer aux membres du Congrès la visite de plusieurs établissements.
Après discussion, il est décidé que le Congrès aura lieu les lundi,
mardi et mercredi , 17 , 18 et 19 avril.
la 2º au Con
La première journée sera consacrée aux excursions ,
grès proprement dit , et à la 3º à une excursion aux usines de M. Fis
cher, à Chailvet .
Une exposition des appareils, instruments et produits des indus
tries du sucre et de l'alcool, sera organisée pendant le Congrès .
Appel est fait à tous les chimistes , fabricants de sucre, construc
teurs , inventeurs pour que cette exposition soit la plus complète pos
sible.
Des billets à prix réduits seront demandés pour les excursions , aux
Compagnies de chemins de fer du Nord et de l'Est .
L'ordre du jour a été provisoirement arrêté , comme on l'a vu d'autre
part.
Exposition universelle de Chicago. 629

Le n° du Bulletin d'avril le fera connaître d'une façon définitive ;


d'ailleurs une convocation spéciale sera adressée à tous les membres
de l'Association .
M. le Président, en son nom et au nom du Comité, remercie
vivement MM . les Membres de la Commission de tout leur dévouement .
(Très bien !)
La séance est levée à 5 heures.
Le secrétaire-général, F. Dupont.

EXPOSITION UNIVERSELLE DE CHICAGO .

Ainsi que nous l'avons annoncé, l'Association participe à l'Exposi


tion universelle de Chicago . Notre vitrine figurera au Palais de l'Agri
culture avec l'exposition particulière du Ministère de l'Agriculture, et
M. Vassillière a bien voulu se charger d'en diriger l'installation .
Notre exposition comprend les exposants suivants :
1° L'Association elle-même, dont la vitrine renferme les neuf vo
lumes parus de son Bulletin , les différentes publications qu'elle a
faites et les ouvrages de plusieurs de ses membres . De plus , elle expose
une collection d'échantillons de matières premières, de produits fabri
qués et de produits dérivés des industries du sucre et de l'alcool , gra
cieusement offerts par plusieurs de nos collègues ; des moulages de
racines et tubercules de M. de Vilmorin ; sucres bruts et raffinés par
MM . Boire , administrateur de la sucrerie de Bourdon ; Bouchon , fabri
cant de sucre à Nassandres ; Lebaudy frères , raffineurs à Paris ; Mer
cier et Cie, fabricants de sucre à Bresles ; G. Lalouette, à Barbery ;
Palyard , directeur de la sucrerie de Fismes ; Delaune , distillateur à
Seclin ; Flourens , à Lille ; Gustave Claudon, distillateur à Denain ;
Jacquemin , distillateur à Nancy ; Cossé - Duval , candisier à Nantes .
M. G. Claudon, de Denain , nous a envoyé une superbe collection de
différents échantillons de flegmes et d'alcools , de betteraves, mélasse ,
pommes de terre , topinambours , graines , dattes , baies de mourah ,
etc, et de produits dérivés de la fermentation , tels que aldehyde , paral
dehyde , alcool amylique, isobutylique , glycérine , bétaïne, acide
succinique , etc.

La collection de tous ces échantillons formera une leçon de choses


des plus instructives et donnera , nous en sommes convaincus , une
idée favorable du développement et des progrès des industries du sucre
et de l'alcool en France .

Une grande pancarte de 4 mètres sur 2 mètres, résume les statuts


de l'Association, indique le but qu'elle poursuit, les travaux qu'elle a
630 Exposition universelle de Chicago .

faits, ceux qu'elle se propose de faire encore . Un graphique représente


la progression toujours croissante de ses membres tant français.
qu'étrangers.
Un certain nombre de nos collègues ont pris part à l'exposition
collective .
Ce sont :

MM . Barbet : Appareil de laboratoire pour rectification continue


des alcools . Nécessaire pour le dosage des impuretés dans
l'alcool.
Bouvier, un filtre mécanique pour jus et sirops , et un bloc de
carbonate de chaux précipité sur la paille de fer , dans le
i condenseur de la pompe à air du triple -effet.
Cambray , dessins de filtre mécanique et de four à soufre.
Defez , une burette alcalimétrique .
Durin , la collection du journal La Distillerie française.
Flourens G, ouvrages divers et échantillons de glucoses .
Fribourg , Bortrytis tenella et appareils de laboratoire .
Gallois et Dupont, appareils divers pour laboratoires de
sucrerie et de distillerie .
Horsin-Deon, ouvrages .
Nugues , filtre spécial pour la détermination du sucre cristal
lisé dans les masses cuites ; burette Nugues .
Pellet H. Ouvrages divers , instruments et appareils de sélec

tion de la betterave .
Philippe , filtre mécanique , modèle de laboratoire .
Silz E. Ouvrages divers .
Tardieu H. Collection de la Sucrerie Indigène et Coloniale.
Usine de Comines , Baryte caustique .

ACCIDENTS OCCASIONNES SUR LE BÉTAIL PAR LA PULPE ALTE

RÉE OU DONNÉE EXCLUSIVEMENT ET AVEC EXAGERATION .

Par M. Ch . CORNEVIN ,
So
Professeur à l'école vétérinaire de Lyon , Membre correspondant de la
ciété nationale d'agriculture de France ( 1 ) .
Les pulpes sont facilement fermentescible et rapidement envahies
s
par des cryptogames ; il en résulte des altérations ou des modification
s

( 1 ) ,. extrait
suivre M. Cornevin a bien voulu
de son magnifique nous autoriser
ouvrage à publier
: Des résidus le travail
industriels qui va
dans l'alimen
tation du bétail, dont nous avons rendu compte dans le Bulletin de Janvier 1893 ,
et qui est édité par la librairie Firmin Didot et Cie , 56 , rue Jacob , Paris .
Accidents occasionnés sur le bétail. 631

qui font qu'elles ne sont plus consommées sans danger. Elles peuvent
être 1º moisies ; 2° avoir subi la fermentation alcoolique ; 3° être
envahies par des microbes producteurs de la maladie dite de la pulpe ;
4º celles de pomme de terre renferment un alcaloïde vénéneux capable
de produire un exanthème spécial ; 50 données exclusivement ou à peu
près, on les accuse de produire une maladie spéciale du système
osseux, l'ostéomalacie .

1° Pulpes moisies . Les pulpes de sucrerie ensilotées moisissent
latéralement et à la partie supérieure du silo . Elles moisissent aussi
quand, fraiches , elles sont exposées à l'air. Mais cet envahissement
par des moisissures prend fin aussitôt que les liquides qui s'écoulent
de la masse ensilée et qui primitivement étaient neutres, deviennent
acides, ce qui a lieu très rapidement. Les pulpes de distillerie qui sont
acides dès le moment de leur production , ne moisissent pas . En un
mot, l'acidité de la masse constitue un milieu défavorable à la végéta
tion des moisissures (Arloing) .
Une économie mal entendue ne doit pas pousser à distribuer des
pulpes moisies aux animaux ; elles sont d'ailleurs peu appétées et une
grande partie est gaspillée . Si , pressées par la faim, les bêtes les pren
nent, c'est parfois au détriment de leur santé Plusieurs auteurs ,
Wehenkel entre autres , ont rapporté que la distribution de pulpes
ainsi altérées a occasionné de véritables empoisonnements.
Les moississures dont il s'agit n'ont point encore été déterminées
botaniquement ; il n'est donc pas possible d'incriminer une espèce
plutôt qu'une autre . On est également empêché de dire si elles jouent
réellement le rôle de plantes vénéneuses dans cette circonstance ou si,
par les altérations que leur mycelium fait subir à la pulpe, elles prépa
rent seulement le terrain à des cryptogames d'autres sortes , réalisant
ainsi une de ces associations plus communes sans doute qu'on le pense
habituellement, dans la flore cryptogamique .
2º Pulpes ayant subi la fermentation alcoolique . — Avant l'in
troduction et la généralisation du traitement de la betterave par la
diffusion , les pulpes qui avaient subi simplement la pression renfer
maient toujours du jus sucré, resté en quantité d'autant plus grande
que les appareils étaient moins perfectionnés . Si les pulpes n'étaient
point consommées de suite et que les conditions favorables à la fer
mentation se réalisassent, il y avait transformation du sucre en alcool .
Ces pulpes alcoolisées étant distribuées aux animaux , occasionnaient ,
notamment sur les bêtes bovines , de l'ivresse et parfois une véritable
intoxication alcoolique.
Les symptômes de cet état sont généralement plus alarmants que
réellement graves. Sort-on de l'étable les animaux sous le coup de
cette intoxication , ils chancellent et tombent de tout leur long, on les
dirait paralysés ou encore foudroyés par l'apoplexie cérébrale . Mais
632 Accidents occasionné sur le bétail .
s

habituellement ces symptômes alarmants durent peu, les animaux se


relèvent, se secouent et reprennent les attitudes de l'état normal.
Il est pourtant des cas où la terminaison n'est pas aussi favorable ;
les animaux meurent de congestion ou l'intoxication passe à l'état
chronique si rien n'est modifié dans l'alimentation . Dans ce dernier
cas, les allures sont incertaines ; il y a du balancement du train postė
rieur, de l'hébétude , de l'inappétence, les yeux sont enfoncés dans
l'orbite, les muqueuses oculaires tuméfiées. Il ne reste qu'à choisir
entre un changement de régime ou l'abatage immédiat pour la
boucherie .
L'abandon des procédés à la presse hydraulique rend ces intoxica
tions alcooliques par la pulpe de plus en plus rares .
3° Pulpes envahies par des microbes et occasionnant la maladie
dite de la pulpe. -Cette maladie fait des ravages importants dans
les pays de grande culture où l'on s'adonne à la fabrication du sucre
et de l'alcool .
On l'a observée sur les boeufs et les moutons nourris aux pulpes
ensilées . Elle se traduit symptomatologiquement par des troubles gas
tro - intestinaux, avec épanchement séreux dans le péritoine , de la
météorisation avec surcharge , de la diarrhée. L'inflammation de la
caillette est une des lésions les plus constantes, aussi a-t-on commencé
par désigner du nom de maladie de la caillette l'ensemble des troubles
visés ; ce n'est que plus tard qu'on s'est servi , en France , de l'expres
sion de maladie de la pulpe (Rossignol, Butel) , pour la désigner,
expression qui en rappelait l'étiologie . En Allemagne , on l'appelle
Schnitzelkrankeit , maladie des cossettes . Toutefois , en raison de diffé
rences dans les symptômes observés sur le mouton et sur le bœuf, il
s'éleva un différend entre les vétérinaires qui avaient occasion d'ob
server cette maladie , sur le point de savoir s'il s'agissait d'une même.
affection à symptomatologie diverse ou de maladies différentes . Il y
avait lieu également de rechercher si les animaux succombaient sim
plement aux effets d'une alimentation trop aqueuse ou si d'autres
facteurs intervenaient . Bref, une étude méthodique de la maladie de la
pulpe s'imposait . Elle vient d'ètre faite à l'École vétérinaire de Lyon
par M. Arloing ( 1 ) ; nous allons en résumer les résultats principaux :
M. Arloing a d'abord recherché si les pulpes ensilées sont envahies
par des microorganismes ; il ne les en a pas trouvées aussi riches
qu'on pourrait le supposer , ce qui est attribuable 1 ° à la température
assez élevée à laquelle on épuise les cossettes , 2° à l'acidité immédiate
des pulpes de distillerie , 3° à l'acidification qui s'établit dans toutes les
pulpes quelle que soit leur origine. La flore microbienne des pulpes est

(1) . Arloing, Ebauche d'une Étude expérimentale de l'affection des Ruminants


soumis à l'usage des pulpes de betteraves, 1892 .
Accidents occasionnés sur le bétail . 633

composée de bacilles , sauf le cas où ces résidus se laissent envahir par


le Leuconostoc mesenteroides . Ces bacilles sont aérobies-facultatifs .
Ils végétent très bien dans le bouillon de bœuf peptoné , salé et phos
phaté, neutre ou légèrement alcalin . Les cultures aérobies sont plus.
abondantes que les anaérobies, elles marchent avec rapidité de 35° -38° .

En procédant à l'isolement des espèces de bacilles , M. Arloing en


a trouvé trois dans les pulpes de sucreries et quatre dans celles de
distillerie. Provisoirement, il les désigne sous les noms de bacille a,
bacille 3 , bacille y, bacille 8.

‫اگر‬

Fig . 57 . Bacille a.

a ( fig . 57) est formé d'articles de 0 mm , 0010 à 0 mm, 0012


Le bacille %
de largeur, de 0 mm , 0040 à 0 mm, 0050 de longueur, isolés ou réunis
par deux ou par quatre. Les articulations sont tantôt nettes, tantôt
vaguement indiquées, tantôt presque invisibles . Dans ce dernier cas ,
ce bacille semble acquérir 0 mm, 010 de longueur . Ce microorganisme
est le plus abondant dans les pulpes de sucrerie : il existe aussi dans
les pulpes de distillerie .

Le bacille ß (fig . 58) est un gros org trapu , de 0 mm ,003 ȧ


anism e
m de longueu sur 0. Pmm , 0017 à 0 mm, 0020 dse larsigei , à ex
0
mim s , 0o0u5ss
tėm es et arrorndi arfois deux ind ividus ont urntimemtré
soudé bou à bo q es ent
s t ut u'ils paraisse former un bacille de 0 mm , 0060 à
nt
0mm,0062 de long
ueur . Il végète bien dans les cultures anaérobies .

su
O esvepruldpaenss ddeessupcurlepreis .de distillerie , mais on le rencontre
poeuuttdlaentsrolu
nrt
e
634 Accidents occasionnés sur le bétail.

Fig . 58 . ――― Bacille B.

Le bacille y ( fig . 58) est, comme le précédent , fort bien caractérisé


I non tant par la forme et les proportions de ses articles que par le nom
bre sous lequel ces derniers se rapprochent quelquefois bout à bout.
Les articles ont environ 0 mm , 0010 à 0 mm , 0012 de largeur et 0 mm,
0037 à 0 mm , 0040 de longueur. Quelquefois isolés , le plus souvent ils
sont rapprochés par deux , quatre et au-delà . Ce bacille est commun
aux pulpes de distillerie et de sucrerie.

‫را‬
‫ا‬
73
14
TEHVE1EN
OF

//

<

Fig . 59 . - Bacille Y.
Accidents occasionnés sur le bétail. 635

Le bacille ( fig . 60) est un organisme très petit , de 0 mm ,0010 à


0 mm ,0012 de largeur sur 0 mm, 0018 à 0 mm,0025 de longueur ; les
plus petits ne sont donc guère plus longs que larges . Les extrémités
sont légèrement arrondies . Cette espèce n'a été rencontrée par M. Ar
loing que dans les pulpes de distillerie, notamment dans des résidus
ensilés depuis deux mois . Il pense néanmoins qu'elle peut exister dans
certaines pulpes de sucrerie .

Fig . 60. Bacille &

Dans une étude expérimentale serrée , M. Arloing s'est assuré que


les bacilles dont il vient d'être question secrètent des matières toxiques
qui imprègnent les pulpes et qui, introduites avec celles- ci dans l'or
ganisme des bestiaux , occasionnent la maladie de la pulpe . Suivant la
toxicité de ces liquides, la dose ingérée et la susceptibilité des ani
maux , un empoisonnement rapide survient ou de simples troubles
fonctionnels . Ces troubles sont-ils répétés et prolongés, ils peuvent
entraîner la phlogose de la muqueuse digestive , un état paralytique
des vaso-moteurs suivi d'exosmose intestinale et de diarrhée, d'épan
chements dans les séreuses.

Par eux-mêmes , les microbes ne sont pas toxiques , ce sont les pro
duits qu'ils élaborent qui sont dangereux ; leur rôle est donc indirect
dans la production de la maladie de la pulpe, mais l'état pathologique
étant produit par les poisons solubles , ils peuvent consécutivement
déterminer des localisations qui compliquent l'empoisonnement et
håtent le dénouement fatal .
636 Accidents occasionnés sur le bétail.

M. Arloing a séparé les matières toxiques en deux catégories , les


unes sont précipitables par l'alcool , les autres solubles par ce réactif.
Il s'est assuré que les unes et les autres jouissent de propriétés toxiques
et contribuent à produire les troubles de la maladie de la pulpe , mais
leur rôle dans la genèse de l'intoxication n'est pas le même . Elles
altèrent profondément l'innervation cardiaque et l'innervation vaso
motrice , elles amènent l'hypersécrétion intestinale ; la différence la
plus considérable entre elles résulte dans leur action sur le système
nervo -moteur. Les substances solubles dans l'alcool sont convulsi
vantes, et par cela, plus dangereuses que les autres . Si elles s'accu
mulent dans l'économie , elles entrainent promptement la mort . Toute
fois leurs effets ne semblent pas prédominer dans l'affection naturelle ,
vraisemblablement parce que ces substances sont relativement en
petite quantité dans la pulpe ou que la lenteur de l'absorption intesti
nale les empêche de s'accumuler dans le sang.
Enfin M. Arloing s'est assuré que l'ébullition , qui tue un certain
nombre de micropes et dénature plusieurs poisons , diminue la toxicité
des liquides des pulpes . Une ébullition d'un quart d'heure produit déjà
des effets très appréciables .
Cette constatation a une importance pratique indéniable , puisqu'en
soumettant des pulpes nocives à une cuisson suffisante, on les peut
rendre inoffensives . A plus forte raison , si on emploie la dessication .
Enfin les matières toxiques étant particulièrement en solution dans le
liquide de pulpe , l'égouttage est un moyen très simple qui contribue
déjà à diminuer la nocivité des résidus .

4. Production de l'ostéomalacie par les pulpes données seules ,


――――――― Bien qu'il soit contraire à tous les principes de l'alimentation
rationnelle de nourrir les animaux avec la pulpe seule, exclusivement ,
il est pourtant quelques fermes où ce régime est pratiqué ou à peu
de
près, parce qu'il est économique ; on y ajoute seulement un peu
menues pailles ou de paille. Les vaches laitières qui y sont soumises
s'épuisent rapidement et on voit parfois apparaître sur elles une maladie
spéciale, l'ostéomalacie ; les boeufs y sont moins sujets, mais ils n'y
échappent pas complètement .
L'ostéomalacie est le ramollissement des os par résorption des sels
calcaires . Elle ne se traduit objectivement comme suit que quand elle
est arrivée à une période avancée : raideur et douleur dans les mouve
ments, boiteries de débit brusque , tuméfactions articulaires, craque
ment des jointures, sécheresse de la peau, diminution de l'appétit,
puis fèlures et fractures sous l'action de causes légères et sans ten
dance au cal, mort dans la cachexie si les animaux ne sont pas sacri
fiés à temps .
A l'autopsie, on trouve la décalcification et le ramollissement des
Accidents occasionnés sur le bétail. 637

os avec agrandissement de la cavité médullaire ; parfois un liquide


jaunâtre est accumulé dans les articulations . Les lésions de la cachexie
se superposent à celles -là quand elle vient terminer la scène morbide .
Ce n'est point en vertu d'une action propre et parce que les pulpes
contiennent quelque principe spécial que, pendant l'alimentation avec
ces résidus , l'ostéomalacie survient. D'autres causes la produisent et
l'étiologie de ce mal est encore incomplète.
Parmi les théories enfantées pour l'expliquer, celle dite de l'inani
tion compte le plus de partisans. Elle admet que l'insuffisance des sels
calcaires dans les aliments est le facteur principal . Quand à cette
insuffisance se joint une déperdition de ces matières calcaires par la
secrétion mammaire , le mal apparait plus rapidement , ainsi qu'on le
constate sur les vaches laitières .
Quelles que soient l'étiologie ainsi que la nature vraie de l'ostéo
malacie , quand les pulpes entrent dans l'alimentation , il convient de
les mêler à des aliments plus concentrés , de façon à avoir une relation
nutritive convenable : c'est le moyen de n'avoir point à craindre la
maladie en cause . A- t-elle apparu , il faut changer le régime , en subs
tituer un très substantiel et riche en sels calcaires .
5º Production de l'eczéma par les pulpes de pommes de terre .
-- Les pulpes de pommes de terre sont seules en cause ici , celles de

betteraves et de topinambours n'ont point été incriminées .


Quand on donne aux animaux de trop grandes quantités de pulpes
et de vinasses de pommes de terre , et qu'on n'a pas la précaution d'y
ajouter une proportion suffisante d'aliments substantiels et secs , on
voit apparaitre , quinze jours à trois semaines après le début du
régime, un peu plus tôt ou un peu plus tard selon la quantité de résidus
de pomme de terre distribuée , de la rougeur et de la tuméfaction de la
peau . Cette hyperhémie débute généralement par le paturon . « Les
animaux ont quelque peine à reprendre l'attitude debout , les mouve
ments et les membres atteints sont gênés et la démarche est raide . Sur
la peau hyperhémiée , douloureuse , apparaissent des vésicules souvent
confluentes qui bientôt se déchirent ; il se forme ainsi des surfaces
humides où le derme est à vif ; plus tard, ces lésions se dessèchent et
deviennent croûteuses ; les poils sont hérissés , l'extrémité du membre
est engorgée . L'éruption envahit généralement tout le paturon et s'étend
jusqu'au genou ou au jarret ; elle peut même remonter à la face interne
des cuisses, jusqu'aux bourses chez le mâle , jusqu'au pis chez la
femelle. Dans certains cas , elle s'étend au tronc (abdomen , poitrine ,
encolure, dos, etc. ) , qui est parfois couvert de croûtes impétigineuses .
La peau tuméfiée se plisse , se fissure , se crevasse , laisse suinter un
exsudat liquide, purulent, qui se prend en croûtes plus ou moins
épaisses . Avec ces altérations locales , il existe des troubles généraux .
Au début, on observe une fièvre légère , de l'inappétence, un retard de
638 Accidents occasionnés sur le bétail.

la défècation , de l'injection et une hypersécrétion de la conjonctive , de


la salivation . A ces symptômes s'ajoutent une diarrhée rebelle , de
l'affaiblissement et de l'amaigrissement . Lorsque l'affection n'est pas
enrayée, cet état s'aggrave et les animaux meurent d'épuisement, de
septicémie ou de pyohémie . Parfois en pénétrant dans les locaux où
règne l'eczéma , on perçoit une odeur particulière de moisi ( 1 ) » .
Lorsqu'on dépasse 40 litres de pulpes et vinasses par jour, on voit
apparaitre l'eczéma ; si on arrive à 80 litres, on le détermine à coup
sûr.
A- t-on la précaution de modifier le régime, de suspendre l'admi
nistration de la pomme de terre pulpée , d'en réduire la proportion , la
terminaison de l'affection eczémateuse arrive dans la quinzaine ; il y a
desquamation de l'épiderme et chute des poils , la diarrhée s'arrête et
les malades se remettent en état . Si on ne modifie rien à l'alimentation
ou si des causes déprimantes ajoutent leur action à celle de la pulpe ,
étables défectueuses , grande malpropreté , état déjà maladif des sujets ,
la mort peut être la conséquence de la maladie . C'est ainsi qu'en
Galicie, pendant l'année 1885 , Baranski a noté 20 0/0 de pertes . Il y a
d'ailleurs de grandes susceptibilités individuelles parmi les animaux
nourris à la pulpe de pomme de terre .
Il est utile de savoir qu'une première atteinte d'exanthème ne pré
serve point d'attaques ultérieures ; chaque fois qu'on revient au régime
qui le produit, il se montre . On a observé des boeufs qui ont subi six
fois dans une année les atteintes du mal.
Celui- ci n'est guère connu que depuis un demi - siècle , c'est - à- dire
depuis l'installation des féculeries et des distilleries , et l'utilisation des
résidus . Il est plus commun en Allemagne qu'en France, ce qui n'a
rien que ne très naturel puisque la distillation de la pomme de terre s'y
fait beaucoup plus largement que dans notre pays.
Bien des opinions ont été émises sur sa nature ; on a voulu l'iden
tifier à la « maladie du marc , que produit quelquefois l'ingestion de
marc de raisin ou de drèches , au « feu d'herbe ou rafle » occasionné
par les rafles ou feuilles de vigne et aussi par d'autres plantes ; on l'a
rapproché de la fièvre aphteuse , des eaux aux jambes ; enfin on a
voulu y voir une gale symbiotique .
Johne a parlé des sels de potasse renfermés dans la pomme de terre
comme les facteurs de l'exanthème , hypothèse injustifiée . On a incri
miné les acides incorporés aux pulpes directement ou résultant des
fermentations, mais cette hypothèse n'est pas plus soutenable que
celle de Johne, puisque les autres résidus acides n'occasionnent point

(1 ) . Friedberger et Frohner, Pathologie et thérapeutique spéciales des ani


maux domestiques, traduction Cadiot et Ries .
Accidents occasionnés sur le bétail. 639

l'eczéma pas plus que les pulpes de betteraves provenant des distilleries
qui ont été traitées par l'acide sulfurique .
Les alcools inférieurs ont été accusés ; ils ne sont point inoffensifs
assurément , mais on remarquera qu'ils sont en moindre quantité dans
la pulpe et les vinasses de pomme de terre que dans d'autres résidus ,
tels que les drèches de seigle qui produisent l'intoxication alcoolique ,
mais point l'eczéma . D'autre part , Schmitz et Nessler ont étudié la fer
mentation de la glycose de pomme de terre ; ils ont vu que les produits
de cette fermentation , une fois ingérés , occasionnent de la difficulté
dans la respiration , des sueurs froides, des nausées et une violente.
céphalalgie, tous symptômes qui n'ont point de rapports avec ceux de
l'eczéma. Il y a donc un autre principe qu'il faut accuser .
Nous pensons que c'est la solanine . Notre conviction est basée sur
les deux ordres de faits suivants :
Quand on remplace les pulpes et les vinasses par la pomme de
terre elle - même , crue ou cuite , l'eczéma ne s'arrête point, il suit son
cours, tandis que l'amélioration se montre quand on lui substitue un
autre aliment , le maïs par exemple.
Nous avons eu l'occasion de suivre les effets produits sur les bêtes
bovines par l'ingestion de fanes de pommes de terre . Il en est résulté
une affection eczémateuse , avec son cortège de fièvre , de diarrhée ,
-
d'amaigrissement que rien ne différenciait à mon jugement tout au
moins - de l'eczéma de la pulpe.
J'en conclus que le principe nocif qui se trouve dans la tige verte
de la pomme de terre est le mème que celui qu'on retrouve dans les
vinasses et les pulpes de cette solanée , après son passage à l'usine . Je
reconnais que quand on détermine expérimentalement un empoison
nement avec la solanine préparée chimiquement on obtient des phéno
mènes de narcotisme et de paralysie qui ne se montrent pas dans
l'eczéma ; mais une longue expérimentation m'a appris qu'autre chose
est de donner à des sujets d'expérience un alcaloïde chimiquement pur
ou la plante entière qui l'a fourni ou encore le suc de celle- ci . Les
phénomènes sont rarement identiques , soit parce que le toxique est
trop dilué dans l'organisme du végétal , soit parce qu'il y est associé à
des corps qui en modifient l'action .

Nous faisons suivre cette étude magistrale de M. CORNEVIN, des deux


communications que M. ARLOING a faites à l'Académie des Sciences, sur le
même sujet :

Etude sur le pouvoir pathogène des pulpes ensilées de


betteraves par M. ARLOING . - (NOTE DU 14 NOVEMBRE 1892) .

L'usage alimentaire des pulpes de betteraves conservées dans des


silos détermine , chez les animaux ruminants , des accidents variés ,
640 Accidents occasionnés sur le bétail.

parfois mortels , désignés sous les noms symptomatologique de maladie


de la caillette ( Guionnet) , ou étiologique , de maladie de la pulpe
(Rossignol , Butel) .
Les pulpes proviennent des distilleries ou des sucreries . Les résidus
des distilleries sont primitivement acides ; ceux des sucreries sont
neutres . Au bout de quelques semaines d'ensilage, les uns et les autres
prennent nne réaction acide, qui atteint assez rapidement son maxi
mum . Il m'a fallu de 1 gr . 8 à 3 gr . 2 de potasse caustique pour neu
traliser 1 litre de liquide extrait de pulpes fermentées ( 1 gr . 8 pour
des pulpes ensilées depuis deux mois ; 3 gr . 2 pour des pulpes ensilées
depuis huit mois ; 3 grammes pour des pulpes ensilées depuis deux
ans).
J'ai reconnu dans ces liquides la présence des acides acétique ,
lactique et butyrique . L'acidité complexe des pulpes les met à l'abri
des moississures et des agents de la putréfaction vulgaire , de ceux
surtout qui dégagent de l'hydrogène sulfuré .
Outre les acides précités , il se forme , dans les pulpes de betteraves
ensilées, diverses substances solubles , résultant aussi de l'attaque des
matières hydrocarbonées et azotées par des organismes ferments .
Il convient donc d'abord de dire un mot des agents animés de ces
modifications.
La flore microbienne des pulpes fermentées n'est pas si riche en
espèces qu'on pourrait le supposer, étant donnée la manière dont les
I
cossettes de betterave sont manipulées dans les usines , transportées
et entassées dans les silos . Cela tient probablement à la température.
assez élevée à laquelle on épuise les cossettes , à l'acidité immédiate
des pulpes des distilleries , à l'acidification générale consécutive de
toutes les pulpes , et à l'apparition de produits de fermentation jouant
le rôle d'antiseptiques pour certains microbes . Mais elle est très riche
en individus .
Dans les échantillons soumis à mon examen , je n'ai trouvé que des
bacilles, paraissant appartenir à trois espèces dans les pulpes des
sucreries, à quatre dans les pulpes des distilleries . Trois de ces espèces
sont communes aux deux pulpes . J'ai rencontré la quatrième dans les
pulpes des distilleries ; toutefois , je ne serai pas étonné qu'elle existât
aussi dans quelques pulpes de sucreries .
Je ne décrirai pas ici ces quatre espèces de bacilles . Je me bornerai
à dire que je les ai distinguées les unes des autres par des caractères
tirés de leur morphologie , de l'aspect de leurs colonies dans la gélatine
en plaque, et de l'influence de leur végétation sur les caractères phy
siques des milieux nourriciers solides .
Tous ces microbes sont facultativement aérobies ou anaérobies .
Néanmoins , les cultures faites au contact de l'air sont plus riches que
les cultures conduites dans le vide . Une seule espèce , un bacille très
Accidents occasionnés sur le bétail. 641

petit, végète dans le bouillon acidifié par l'acide acétique et en pré


sence de l'air . Je l'ai rencontrée dans le sang d'un boeuf ayant suc
combé a la maladie de la pulpe et porteur de lésions inflammatoires
sur toute l'étendue de l'appareil digestif et dans le poumon . Deux ,
parmi les autres , décolorent la gélatine peptone teintée avec du bleu
de tournesol , à la température de + 14° à + 18° . La troisième com
munique à la gélatine colorée en bleu une teinte violette, mais n'en
change pas la réaction neutre .
Le liquide ou le deliquium qui s'échappe des pulpes de betterave
ensilées renferme donc, en suspension , trois ou quatre espèces de
bacilles et, en solution , des acides et des substances organiques dont
la présence se rattache à la vie microbienne .

Ces divers facteurs interviennent-ils dans l'étiologie de la maladie


de la pulpe .
Pour m'éclairer sur ce sujet , j'ai commencé par injecter ce liquide
complet, simplement filtré à travers le papier, dans le tissu conjonctif
sous-cutané et dans les veines du cobaye , du lapin , du chien , de
l'agneau .
Sous la peau , les effets de l'injection sont insignifiants . Mais , dans
le sang, ce liquide produit d'abord un trouble profond du système cir
culatoire cardio-pulmonaire et du système capillaire général , ainsi que
la paralysie du centre cilio - spinal ; ensuite , une sorte d'ataxie des nerfs
vaso- moteurs dont ils sortent avec peine . Aussi , quand la maladie
provoquée artificiellement de cette manière dure quelque temps, cons
tate - t-on sur l'agneau des hémorragies dans les voies respiratoires et
urinaires . Si le liquide est poussé dans les veines avec plus de célérité ,
le sujet présente tout à coup des convulsions cloniques et toniques , de
l'exorbitisme, puis il succombe rapidement .
Si l'on suspend les injections avant cet état extrême , le sujet ma
nifeste de la parésie du train postérieur ; il se traine sur le sol à l'aide
des membres thoraciques ; sa respiration est haletante . Parfois il
guérit ; souvent il meurt dans les vingt-quatre heures .
La dose toxique varie suivant la provenance du liquide ; elle est , en
général, de 3 cc . à 4 cc. par kilogramme de poids vif.
La novicité est de même nature et se présente aux mêmes degrés
dans les pulpes de sucreries ou de distilleries . Elle s'établit pendant
l'ensilage , met environ deux mois à acquérir toute son intensité , et se
modifie peu ultérieurement .
A la suite de l'intoxication suraiguë , on n'observe pas de lésions
viscérales dignes d'être mentionnées . Quand la survie a été de vingt
quatre heures , les reins , le foie sont congestionnnés et violacés , les
poumons engoués et sous - tendus par de la sérosité sanguinolente ; le
duodénum est vivement injecté ; les cellules hépatiques sont chargées
de granulations graisseuses ; autour d'elles nagent, dans les prépara
642 Accidents occasionnés sur le bétail.

tions microscopiques , un grand nombre de bacilles . Enfin , lorsque la


survie est encore plus longue et que la maladie devient chronique , on
note des signes manifestes de dépérissement ; les sujets maigrissent,
prennent un pelage terne et hérissé et finissent par périr, offrant à
l'autopsie les lésions d'une anémie profonde.
Je me suis convaincu par des inoculations intra - veineuses abon
dantes des microbes isolés que ces derniers jouent dans la production
des accidents mortels un rôle beaucoup moins important que le liquide
où ils sont contenus .
Les troubles relevés dans mes expériences traduisent donc l'évolu
tion et la terminaison d'un empoisonnement par les substances d'ori
gine microbienne dissoutes au sein du liquide qui baigne abondamment
les pulpes de betteraves.
J'ai poursuivi l'ébauche du problème que je m'étais posé, en cher
chant la part qui revient aux principaux groupes de ces substances
dans les phénomènes d'intoxication .
Il faut distinguer le groupe des acides et, parmi les autres subs
tances, celles que nous appellerons , pour plus de simplicité , diastaséi
formes et ptomaïques . Celles - là sont précipitées par l'alcool , celles - ci
restent dissoutes dans ce liquide . Je les ai séparées les unes des autres,
et reprises par l'eau glycérinée à 50 pour 100 .
Les acides jouent un rôle effacé dans l'intoxication . Je m'en suis
assuré directement , faute d'avoir pu supprimer les acides sans altérer
autrement les liquides toxiques ; néanmoins , mes convictions sur ce
point sont assez solidement établies .
Quant aux substances diastaséiformes et ptomaïques , elles sont très
dangereuses . Elles contribuent toutes les deux à déterminer les troubles
que j'ai décrits ; cependant , leur participation à la genèse de ces
phénomènes n'est pas identique . La différence la plus considérable qui
les sépare réside dans leur action sur le système nervo -moteur . Les
substances ptomaïques sont convulsivantes et paralysantes ; les subs
tances diastaséiformes exercent une influence plus persistante sur les
phénomènes vaso -moteurs et hypersécrétoires .
La substance convulsivante, la plus redoutable , existe en quantité
extrêmement minime dans le liquide des pulpes ; elle est énergique
ment retenue par les filtres en porcelaine , et elle se détruit peu à peu
avec le temps dans les solutions glycérinées . Le vieillissement permet
de reconnaitre qu'elle est distincte de la matière paralysante du système
cilio -spinal .
Après avoir déterminé et analysé expérimentalement la toxité des
pulpes de betterave, reste à examiner l'effet qu'elle peut avoir sur la
santé des animaux usant de ces résidus .
Il faut retenir que , dans certaines fermes, les sujets de l'espèce
bovine consomment de 90 à 100 kilogr . de pulpes fermentées par jour,
Accidents occasionnés sur le bétail. 643

et les moutons une quantité proportionnellement plus grande . Ils in


gèrent donc quotidiennement une masse énorme de liquide toxique .
Etant données ses propriétés vaso - paralytiques , hypersécrétoires et
exosmotiques, on conçoit que ce liquide détermine à la longue de
l'irritation intestinale et de la diarrhée . C'est là la forme la plus
bénigme de l'intoxication par les pulpes ; elle se concilie avec la santé
et l'engraissement de l'animal . Mais, que les pulpes deviennent plus
dangeureuses ou qu'elles soient ingérées par des animaux moins résis
tants , aux symptômes précédents s'ajouteront la faiblesse du cœur , la
tristesse , une respiration tout à la fois lente et dyspnéique , les épanche
ments dans les séreuses , et les signes d'une vive inflammation de
l'appareil gastro- intestinal, étendue parfois jusqu'à la bouche . On a
véritablement affaire à la maladie de la pulpe , compliquée dans cer
tains cas de troubles nerveux , parésie ou convulsions . Si ces condi
tions , réciproquement adjuvantes, se présentent au maximum , et si
l'on ne songe pas à diminuer la ration de pulpes ou à la supprimer, on
peut assister à un empoisonnement aigu évoluant en douze ou vingt
quatre heures , comme on en a vu des exemples sur le mouton .
La congestion s'établit surtout sur la partie moyenne de l'appareil
digestif, parce que les effets vaso- paralytiques s'exercent par voie
réflexe sur les régions soumises à l'action irritante directe du toxique.
Il n'est pas absolument rare que la maladie de la pulpe s'accom
pagne de lésions microbiennes des muqueuses ou des parenchymes ,
qu'au moment de la mort le sang soit peuplé de microbes , et que le
cadavre se décompose rapidement . A mon avis, c'est à la faveur de.
l'état général et de l'état de la muqueuse digestive , créés par les
liquides toxiques , que les microbes des pulpes (une espèce notamment)
pénètrent dans les vaisseaux , envahissent l'organisme, se fixent çà
et là , et håtent le dénouement fatal . Dans le cadavre, qui ressemble
plus ou moins à celui d'un sujet surmené , les envahisseurs déterminent
prématurément les phénomènes de la putréfaction .

Des moyens de diminuer le pouvoir pathogène des pulpes


de betteraves ensilées , par M. ARLOING ( Note du 12 DÉCEM
BRE 1892) .

Dans la note précédente , j'ai démontré que le pouvoir pathogène


des pulpes de betteraves ensilées se développe par fermentation durant
l'ensilage . On rendrait donc cet aliment inoffensif si on l'empêchait de
fermenter sous l'influence de plusieurs microbes zymogènes , entre le
moment où il sort des sucreries ou des distilleries et le jour où il est
distribué au bétail.

La dessiccation des cossettes épuisées suffirait à réaliser ce deside


ratum . Elle est préconisée depuis quelques années, non dans un but
644 Accidents occasionnés sur le bétail.

hygiénique , mais avec l'intention de diminuer les qualités encombrantes


des pulpes . On l'opère à l'aide de la chaleur dans les appareils de
Garner ou de Venuleth et Ellenberger, ou de Buttner et Meyer. On
pourrait se servir du vide.
En principe , je n'ai pas d'objections à opposer à la dessiccation , si
ce n'est qu'elle diminue peut - être la digestibilité des pulpes . En fait, il
s'agit de savoir si les frais de cette opération ne sont pas trop élevés ,
eu égard à la valeur réelle de l'aliment .
Dans le cas où la question se résoudrait par l'affirmative , ou bien
en attendant que l'usage de la dessiccation se soit généralisé , il est
intéressant , je crois , de faire connaitre d'autres moyens de diminuer
les dangers offerts par les pulpes ensilées .
Je ne parlerai pas de l'égouttage , car cette opération est incapable
d'atténuer la toxicité des pulpes d'une manière suffisante . Au surplus,
les pulpes abandonnent une plus ou moins grande quantité de parties
: liquides pendant leur transport et leur manipulation , et cela ne les em
I pêche pas de causer des accidents .
Je désire appeler l'attention sur trois autres moyens , qui m'ont été
révélés par l'expérimentation : la neutralisation , le chauffage , l'adjonc
tion du chlorure de sodium :
1° Lorsqu'on verse une solution de soude dans le liquide acide aban
donné par les pulpes ensilées , on constate, à l'instant même où la neu
tralisation est parfaite, un changement de coloration . Celle - ci était
1
jaunâtre , elle devient tout à coup brunȧtre. En même temps, le liquide
est troublé par un léger précipité et son odeur vive et caractéristique
est notablement affaiblie.
On a donc opéré simultanément la neutralisation et , dans une cer
taine mesure, la dénaturation du liquide .
Si, après avoir filtré ce dernier , on l'injecte dans les veines du lapin,
on s'aperçoit qu'à des doses deux et trois fois plus considérables que
la dose toxique du produit naturel , il détermine simplement des troubles
fonctionnels éphémères . J'ai presque désespéré de provoquer avec lui
l'intoxication aiguë . Mais , moyennant une quantité considérable (six
fois plus forte que la dose toxique du liquide intact), j'ai causé une
intoxication lente, accompagnée de troubles nervo -moteurs et hyper ·
sécrétoires graves et entraînant la mort en quatre ou cinq jours .
Avant de décider sur la valeur hygiénique de la neutralisation des
pulpes , il convient d'examiner les qualités du précipité, car ce dépôt
serait fatalement introduit dans l'appareil digestif des animaux .
Dans ce but , j'ai essayé de reprendre par l'eau simple et par l'eau
légèrement alcalinisée le dépôt formé par la neutralisation d'une dose
de liquide capable d'empoisonner 6 à 7 lapins pesant 2 kilog. , et j'ai
injecté la solution entière à un seul animal de cette espèce . Le sujet a
présenté une légère accélération de la respiration et s'est parfaitement
rétabli .
Accidents occasionnés sur le bétail . 645

On peut donc affirmer que la neutralisation diminuerait considéra


blement la toxicité des pulpes , dans le rapport 6/1 ;
2º Le chauffage à la température de l'ébullition , maintenue pen
dant quelques minutes, tue beaucoup de microbes et diminue la toxicité
des substances dissoutes.
Dans une première expérience , un liquide , qui empoisonnait le
lapin à la dose de 3 cc . et par kilogramme de poids vif, ne déterminait
plus la mort à la même dose après avoir subi l'ébullition . Au cours de
l'injection dans les veines on n'observait plus les secousses convulsives
qui caractérisent les effets meurtriers de ce liquide à l'état naturel .
Dans une seconde expérience , un liquide qui tuait le lapin à raison
de 2 cc . par kilogramme de poids vif était bien supporté à la dose de
5 cc. après avoir été chauffé .
Le chauffage à la température de l'ébullition , pendant dix à douze
minutes, altère donc les substances toxiques et particulièrement les
substances convulsivantes , et diminue de plus de la moitié le pouvoir
pathogène des pulpes ensilées ;
3. Etant donnée l'influence que les chlorures métalliques exercent
sur les alcaloïdes des fermentations, je me suis demandé vaguement si
le chlorure de sodium ne modifierait pas heureusement la toxicité des
pulpes . Le résultat a dépassé mon attente , en ce sens que des quantités
très minimes de sel marin annihilent une grande partie des propriétés
toxiques.
L'adjonction du sel marin au liquide exprimé des pulpes ne déter
mine ni précipité, ni changement dans la coloration ou dans l'odeur.
J'ignore théoriquement la nature de son influence ; mais le chlorure de
sodium neutralise manifestement une partie de la toxicité des pulpes .
Je résume dans le tableau suivant le résultat de trois expériences
faites sur le lapin avec des liquides différents . La dose toxique est
calculée par kilogramme de poids vif et exprimée en centimètres
cubes.
Dose Degrés
NOR toxique Dose toxique du liquide salé à : relatifs
Expé- des du liquide de
riences. lapins. non salé. 5 % 1 %%% 6 %%% toxicité .
сс CC CC CC сс сс сс
-- -E -- -E -E -£ -+- -E -E -E -E

3,90 >> >> >> >> >> >>>>


1.
>>> 10,47 >> >>> >> >>> >>
1 3,82 >> >> >> >>> >> >>>
2 >>> >> 12 >> >> >> >>
2.
3 >>> >> >> 21,46 >> >> >>
4 » > >> >> 34,70 >> >>>
1 7,8 >>> >>> >> >> >> >>
2 >> >> 33,21 >>> » >> >>
3. 3 >>> >>> >> 38,49 >> >> >>>
4 >>> >> >>> >> ‫ת‬ 36,48 >>
5 » >> >> » >>
34

28,05
...
646 Accidents occasionnés sur le bétail.

L'examen de ce tableau démontre que l'adjonction du sel marin


affaiblit la toxicité de la partie fluide des pulpes à des degrés variables
et que ces degrés ne sont pas exactement en rapport avec la dose de la
matière modificatrice . C'est autour de la proportion de 1/4 de sel marin
p. 100 de liquide que l'action neutralisante se montre à son maximum
d'intensité ; au- dessus et au-dessous , l'effet antitoxique est moins con
sidérable ; il est sensiblement égal aux doses de 5 p. 100 et de 1/10
p . 100. Dans un cas , l'adjonction de 2 gr . 5 de sel marin par kilo
gramme de pulpe aurait rendu la toxicité neuf fois plus petite .
L'action du sel marin sur la matière toxique des pulpes de bette
raves ensilées peut même s'exercer à l'intérieur des vaisseaux san .
guins . J'ai pu faire tolérer à un lapin une dose toxique de liquide de
pulpes en l'injectant dans les veines alternativement avec 25 cc. d'eau
contenant 1 gr . de chlorure de sodium . A aucun moment de l'expé
rience , l'animal n'a présenté de convulsions ni de dyspnée sérieuse . Au
bout de vingt-quatre heures, il paraissait en bonne santé . Enfin , par
le même procédé, j'ai pu injecter sur un lapin malingre , deux fois la
dose toxique ; au lieu de périr au milieu de convulsions caractéris
tiques, il est mort lentement trois heures après la dernière injection.
On croira peut être , en cette occurence , que le sel marin a protégé
l'organisme en provoquant la sécrétion des reins ; mais le lapin qui est
mort a uriné presque constamment à partir du milieu de l'expérience,
tandis que l'autre n'a uriné qu'une seule fois . Le chlorure de sodium
parait bien avoir neutralisé une partie du pouvoir toxique dans l'inti
mité de l'organisme .
Je dirai donc que le sel marin est actuellement le moyen le plus
simple et le moins coûteux pour diminuer le pouvoir pathogène des
pulpes de betteraves utilisées comme aliment . J'ajouterai même qu'il
constitue un moyen avantageux , puisqu'il développe ses effets à une
dose sous laquelle il est souvent conseillé à titre de condiment.
Si on le mélange à raison de 1/4 p . 100 à 1/5 p . 100 aux pulpes ,
ramenées elles -mêmes à la dose journalière de 50 à 60 kilog. pour le
boeuf, on échappera vraisemblablement aux accidents causés par
l'usage de ces résidus industriels .
Dans le cas où l'on serait en présence de la maladie de la pulpe,
on peut employer logiquement le sel marin comme agent thérapeu
tique .

NOUVEL EXTRACTEUR POUR LE DOSAGE DES MATIÈRES GRASSES

Par M. GRAFTIAU ,
Chefde travaux pratiques à la Station agronomique de Gembloux.

Les appareils d'extraction employés dans les laboratoires , pour le


dosage de la matière grasse , présentent des inconvénients, soit au
Nouvel extracteur. 647

point de vue de la facilité des manipulations , soit à celui de l'exactitude


des résultats analytiques .
Généralement aujourd'hui, on a abandonné l'usage des instruments
primitifs réclamant la présence constante du chimiste , pour se servir
d'appareils à fonctionnement automatique, dont l'extracteur Soxhlet
représente un des types les plus parfaits .
On peut cependant lui reprocher plusieurs défauts :
1° La fermeture à l'aide de bouchons en liège n'est pas hermétique
et les vapeurs d'éther y pénètrent aisément . Une partie s'échappe au
dehors ; l'autre se condense à la surface et dans l'intérieur des bou
chons et retombe dans l'appareil , pouvant ainsi fausser l'analyse en
introduisant dans la matière grasse extraite , d'autres substances pro
venant du liège . En effet, l'épuisement préalable par l'éther que l'on
fait subir aux bouchons n'est pas parfait . Notons encore que, par l'ac
tion répétée de l'éther, les bouchons de liège deviennent friables et que
les fragments qui s'en détachent obligent parfois le chimiste à refiltrer
la matière grasse . Actuellement , on construit des extracteurs Soxhlet
dont les différentes parties s'ajustent par des joints rodés à l'émeri .
Mais il est bien difficile d'obtenir ainsi une fermeture parfaite avec les
dilatations inégales qui se produisent pendant le chauffage .
2º L'extracteur Soxhlet ne permet pas de recueillir l'éther ayant
servi à l'extraction . Pour récupérer celui- ci , on est forcé d'avoir recours
à un second appareil distillatoire .
3° La fiole tarée dans laquelle la matière grasse est recueillie est
en contact avec l'eau du bain -marie, soit directement, soit par la pro
jection de gouttelettes pendant l'ébullition de l'eau , et elle est exposée
de ce chef à des changements de poids . En effet, elle se recouvre d'une
couche d'impuretés très difficile à enlever, et si l'on y parvient , on
peut toujours craindre d'avoir changé le poids constaté au tarage .
Ces considérations m'ont engagé à faire construire un appareil
permettant d'éviter les inconvénients que je viens de signaler .
Description . ―――― C'est un extracteur à écoulement intermittent ,
comme celui de Soxhlet ou celui de Mayer, mais se rapprochant cepen
dant davantage de ce dernier , le digesteur à siphon étant placé dans
une gaine en verre .
Mon extracteur se compose de plusieurs pièces :
1° D'un digesteur à siphon A en verre , où se place la substance à
épuiser. Son bord, largement étalé BB , est échancré C de manière à
pouvoir être fixé dans la partie suivante .
2º Un dôme ou gaine en verre D dans lequel s'engage le digesteur.
Il porte , vers le haut, trois protubérances EE sur lesquelles on fixe le
digesteur. Au dóme est soudé un refrigérant de Liebig F.
3º Un gobelet G en fer émaillé dont le bord supérieur est muni
d'une rigole circulaire H dans laquelle vient s'engager le dôme et où
l'on verse un peu de mercure pour obtenir une fermeture hermétique .
618 Nouvel extracteur .

E
A
J

G I
T

1
wwwww
!

Fig. 61 . - Extracteur Graftiau.


Nouvel extracteur. 649

4º Un petit ballon I récepteur de la matière grasse extraite .


5º Un récipient J , à bord étalé , semblable à celui de l'extracteur ,
destiné , l'opération finie , à recueillir l'éther ayant servi à l'extraction .
Fonctionnement. - 5 à 10 grammes de la matière à analyser sont
séchés et placés dans une cartouche en papier-filtre . On ferme la car
touche afin que, lors de son immersion dans l'éther , aucune particule
solide ne puisse s'en échapper . On introduit la cartouche ainsi pré
parée au fond du digesteur à siphon . La cartouche doit être placée
en dessous du niveau supérieur du siphon , de façon à pouvoir être sub
mergée.
Le digesteur est alors fixé dans le dôme . Le petit ballon séché et
taré, destiné à recevoir la matière grasse extraite , est placé dans le
gobelet en tôle émaillée , puis celui - ci est ajusté au dôme . On verse
dans la rigole quelques centimètres cubes de mercure pour fermer
hermétiquement le joint .
On introduit ensuite par le tube du refrigérant l'éther nécessaire ,
on établit un courant d'eau froide dans la double enveloppe , puis on
chauffe très doucement, au moyen d'une petite flamme régulière , le
gobelet en tôle émaillée . Rien ne s'oppose à ce que l'on chauffe l'appa
reil à l'aide d'un bain- marie , mais je trouve infiniment plus simple de
chauffer directement par une très petite flamme .
L'éther volatilisé par la chaleur se condense dans le réfrigérant ,
tombe dans le digesteur, où il imprègne la matière à épuiser, dissout
les matières grasses , puis , atteignant le trop-plein , se déverse dans le
ballon taré.
Il arrive que l'éther se met en ébullition dans le siphon ; l'écoule
ment est alors continu . Pour le rendre intermittent, il suffit de modérer
la flamme .
Une fois le chauffage bien réglé, l'appareil fonctionne automatique
ment , sans surveillance .

L'épuisement terminé, on éteint la flamme, on refroidit le gobelet


en le plongeant pendant quelques secondes dans l'eau , on ouvre l'appa
reil et enlève le digesteur à siphon qu'on remplace par le récipient
destiné à recueillir l'éther . On referme l'appareil et recommence à
chauffer. L'éther distille et est recueilli ; la graisse reste dans le ballon
tarė : il n'y a plus qu'à la sécher, puis la peser avec les précautions
d'usage .
Cet extracteur se distingue par les avantages suivants :
1º Fermeture unique , au mercure, hermétique et facile ; suppres
sion des bouchons en liège ;

2 La fiole tarée qui reçoit la graisse n'est mise en contact avec


aucune substance capable de modifier son poids . Ces deux qualités ,
qui permettent d'exécuter le dosage de la graisse avec une précision
réellement scientifique , ne se rencontrent dans aucun autre appareil ;
650 Nouvel extracteur.

3º Il possède en outre les avantages réunis des autres extracteurs


connus , c'est-à-dire qu'il permet de recueillir dans l'appareil même ,
l'éther ayant servi à l'épuisement ; son fonctionnement est continu et
ne demande pas de surveillance ; enfin l'épuisement est amené métho
diquement au moyen d'une quantité relativement faible d'éther.

SUR LE ROLE DE LA BARYTE DANS LE PROCÉDÉ


SODO-BARYTIQUE

Par M. J. WEISBERG .

Comme « avant - propos à la note qui va suivre, nous tenons à


déclarer qu'il n'est pas dans notre intention de nous lancer dans une
polémique avec les propagateurs et les partisans du procédé sus
nommé. Nous considérons la question par son côté purement scien
tifique et nous ne tenons pas à imposer nos idées à ceux qui ne
veulent pas les entendre .

A propos de la discussion sur le procédé sodo-barytique et ses pré


tendus avantages en sucrerie, - discussion qui a eu lieu à la dernière
assemblée générale de juillet de l'Association , -- nous avons dit que la
teneur avantageuse des produits de ce procédé en sels calciques (point
principal sur lequel s'appuie le procédé) est due uniquement, selon
notre conviction , à l'intervention de la soude et non à la baryte ; nous
avons ajouté qu'on peut arriver au même résultat sans aucun procédé
spécial avec un travail bien soigné (1 ) . La baryte n'y est pour rien ,
car, avons nous dit, nous ne connaissons pas de matières organiques
qui, étant précipitées par la baryte, ne le seraient pas également par
la chaux.
Nous avons été heureux de voir cette dernière assertion confirmée
par M. le professeur Herzfeld , et voici à quelle occasion .
Au cours d'un travail très intéressant sur les mélassigènes en
sucrerie de canne, l'auteur , M. Prinsen , a écrit ce qui suit : « comme
<< moyen d'abaisser la quantité de mélasses , il est à conseiller d'em
« ployer la baryte, qui forme, avec presque tous les acides dérivés du
sucre inverti , des sels insolubles . »
M. Herzfeld, qui a publié un résumé et une critique de ce travail

(1 ) C'est en travaillant des betteraves mal conservées et altérées que les jus et
et les sirops, malgré tous les soins apportés à la carbonatation , contiennent une
quantité relativement considérable de sels calciques solubles . Mais dans la plu
part des cas , le travail de ces jus peut bien suivre son cours normal sans qu'on
ait besoin de recourir à un procédé spécial (carbonate de soude) pour combattre
ces sels .
Sur le rôle de la baryte. 651

( « Die Deutsche Zuckerindustrie » 1892 , numéro du 11 novembre) , fait


remarquer que, en ce qui concerne l'action de la baryte sur la diminu
tion des principes mélassigènes dans les produits de la canne à sucre ,
l'auteur , M. Prinsen , se trouve dans une déplorable erreur ; son
opinion sur le rôle de la baryte , dit M. de Herzfeld , est à prendre juste
à rebours , puisque tous les acides qui se forment par oxydation du
sucre inverti donnent avec le baryte des sels solubles.
Il suffit, dit M. Herzfeld , de mentionner l'acide gluconique , l'acide
saccharique, mais aussi les acides tartrique , malique et même l'acide
oxalique , qui peuvent se former par oxydation de la glucose en solution
acide . Ils donnent en partie des sels solubles ou , dans les cas les plus
favorables, des sels trop peu difficilement solubles pour être précipités
des jus sucrés , dans la pratique, par la baryte. Le trioxybutyrate de
baryte et de glycolate de baryte qui se forment de la lévulose par
oxydation sont très solubles dans l'eau .
Par contre , certains de ces acides donnent , avec la chaux , des sels
très difficilement solubles ou mème insolubles , et M. Herzfeld conclut ,
en disant qu'on ne peut s'attendre qu'à fort peu de succès par l'emploi
de la baryte à la défécation pour réduire la quantité de mélasses .
Cette opinion du savant chimiste allemand confirme donc ce que
nous avons dit à l'assemblée de juillet 1892 .
Pour corroborer ce que nous venons d'exposer et de citer, nous
communiquons un essai dont les résultats peuvent servir à démontrer
expérimentalement que les matières organiques qui se forment par la
décomposition du sucre inverti (de la glucose et de la lévulose) donnent,
soit avec la chaux , soit avec la baryte, des sels solubles et que , par
conséquent, là où la chaux se montre impuissante pour précipiter ces
matières , la baryte l'est également ( 1 ) .
Nous avons composé une solution sucrée d'environ 13 Brix , conte
nant moitié saccharose et moitié sucre inverti . Nous avons pris de
cette solution deux parties égales et nous en avons fait bouillir une ,
pendant une demi- heure , avec un grand excès de chaux et l'autre.
avec un grand excès de baryte cristallisée .
Les produits obtenus ont été carbonatės jusqu'à neutralisation à la
phtaleïne du phénol (mais le tournesol indiquait encore de l'alcalinité)
et jusqu'à ce que le gaz carbonique ne donnåt plus de précipité, ensuite
traités avec du charbon de sang , pour les décolorer, et filtrés . Les
filtrats obtenus ont été chauffés jusqu'à l'ébullition , de nouveau filtrés ,
refroidis et ramenés tous deux à la mème densité .
Nous avons ainsi obtenu deux jus dont l'un devait contenir les sels
calciques qui se formaient par la décomposition du sucre inverti , et

(1 ) En ce qui concerne la précipitation de la glucose et de la lévulose lelles


quelles par la baryte, nous renvoyons le lecteur aux travaux de MM . Beaudet,
Courtonne et autres .
652 Sur le rôle de la baryte .

qui restent solubles après la carbonatation , et l'autre les sels baryti


ques correspondants , dans le cas où ces derniers seraient solubles .
L'analyse de ces jus nous a donné :
1
a Jus traité à la chaux : Oxyde de calcium (pesé à l'état de Ca O ) ,
à l'état de sels solubles, par litre de jus, grm . 5,56.
b Jus traité à la baryte : Oxyde de baryum ( pesé à l'état de
Ba SO ) , à l'état de sels solubles, par litre de jus, grm . 14,16 .
L'expérience démontre donc à l'évidence que tout ce que nous
avons rapporté plus haut, en ce qui concerne le rôle de la baryte
• comme moyen de précipiter certaines matières organiques des jus , est
scientifiquement exact.
Donc, dans le procédé sodo - barytique, s'il y a certains avantages ,
ces avantages sont dus à l'intervention de la soude qui précipite en
partie les sels calciques solubles dans les jus , mais la baryte n'y est
pour rien.
Ce n'est que le jour où il sera démontré que l'emploi de la baryte
seule (sans carbonate de soude) , en quantité telle qu'elle est préconisée
par les prorogateurs du procédé , fournit des résultats supérieurs à
ceux du travail ordinaire , des avantages notamment en ce qui concerne
la quantité de sels calciques solubles dans les jus , ce n'est qu'alors
que nous nous soumettrons et dirons que la pratique n'est pas d'accord
avec nos connaissances chimiques et que la fabrication industrielle a
devancé la théorie (cela arrive ! ) . Mais jusque là nous dirons que c'est
la soude , et rien que la soude , qui a le pouvoir de faciliter quelque peu
le travail des jus contenant une quantité anormale de sels calciques
nuisibles à la marche de la fabrication .

Et même la soude , si elle peut déjà, bien employée, fournir dans


certains cas certains avantages , ne doit pas être mise en pratique
comme le préconisent les propagateurs du procédé en question , c'est
à-dire à la diffusion pour alcaliniser ( ! ) les jus de leur nature ecdes.
Nous savons en effet depuis longtemps , et MM . Stammer et Vivien.
viennent de le rappeler tout récemment , que ce ne sont pas les jus
alcalins qui diffusent le mieux , comme le veulent les partisans du
procédé sodo -barytique, mais que, bien au contraire , les jus acides
épuisent et circulent mieux à la diffusion que les jus alcalins . Ceci
est tellement vrai que dans l'emploi du procédé de l'osmose on ajoute
aux mélasses trop alcalines de l'acide chlorhydrique pour les rendre
moins alcalines ( 1 ) et favoriser ainsi la marche du travail osmotique.
On connait mème des cas où l'on ajoutait un acide (acide oxalique )
à la diffusion pour favoriser la circulation des jus et l'épuisement des
cossettes.

(1 ) Formation de chlorures !
Sur le rôle de la baryte , 653

L'emploi le plus rationnel du carbonate de soude , en vue de réduire


la quantité de sels calciques, dans le cas où cette réduction s'impose,
consiste à l'ajouter non pas à la diffusion , mais bien à la deuxième , ou ,
dans les fabriques qui l'exercent, à la troisième carbonatation . Nous
en avons déjà parlé, il y a deux ans , dans notre article publié dans le
< Bulletin » tome IX , page 301 , et nous ne croyons pas nécessaire d'y
revenir encore .

EMPLOI DE L'ACIDE BORIQUE POUR DOSAGE DU SUCRE


DANS LES ÉCUMES ( MÉTHODE DE M. LACHAUX).

Par M. J. Weisberg ,

Quand on préconise une nouvelle méthode ou un changement quel


conque à une ancienne méthode généralement en usage , on doit avoir
en vue un perfectionnement , une amélioration dans la marche à suivre.
ou dans l'exactitude des résultats à obtenir ; il faut tendre au progrès .
Or, dans la méthode à l'acide borique, préconisée par M. Lachaud (voir
Bulletin 1893, février) , nous ne pouvons voir un progrès , mais bien le
contraire .
Examinons d'abord le côté pratique de l'analyse des écumes par
l'acide acétique . M. Lachaux dit que l'emploi de l'acide acétique né
cessite certaines précautions (il en faut toujours , et pour toutes les mé
thodes , quand on veut bien faire) : il faut l'ajouter goutte à goutte en
ayant soin de triturer la masse pendant un certain temps , etc.
Nous avouons n'avoir jamais éprouvé aucune difficulté dans l'em
ploi de l'acide acétique . Nous faisons faire journellement des dosages
de sucre dans les écumes par dizaines , et cela par de simples jeunes
gens, selon les instructions que nous leur avons données , et jamais on
n'a eu de difficulté pas plus dans la neutralisation exacte de la masse ,
que pour obtenir un filtrat clair comme de l'eau distillée , ou en ce qui
concerne la véracité des résultats .
L'acide acétique est justement l'acide par exellence pour la décom
position complète et rapide du sucrate contenu dans les écumes . Il peut
arriver qu'en ajoutant parfois et par mégarde quelque peu d'acide en
excès , on ne soit pas en mesure d'obtenir un filtrat clair à polariser,
mais en employant de l'acide acétique dilué (et non cristallisable
comme on en emploie, croyons - nous) un excès éventuel d'une goutte
ne porterait aucun préjudice au succès de l'opération . Des précautions,
il en faudra toujours , aussi bien avec l'acide borique qu'avec l'acide
acétique .
Abordons maintenant le côté scientifique de la méthode à l'acide bo
rique.
654 Emploi de l'acide borique.

De tous les acides dont le pouvoir d'inversion sur le sucre a été


étudié, c'est l'acide acétique qui possède le pouvoir le plus faible.
D'après M. Behr , le pouvoir d'inversion à 15° C de l'acide chlorhydri
que étant 100 , celui de l'acide acétique n'est que de 1,6 . Une ou deux
gouttes d'acide acétique dilué mises parfois en excès dans les écumes
délayées , dont l'analyse ne dure généralement pas plus de 10 minu
tes, ne peuvent donc occasionner aucune inversion dans ce court laps
de temps .
Pour l'acide borique, nous ne connaissons rien ; son pouvoir d'in
version n'a pas encore été étudié, que nous sachions . En supposant
que son pouvoir d'inversion soit aussi faible que celui de l'acide acé
tique, nous ne voyons pas encore où se trouve une amélioration de la
méthode actuellement en usage .
Ensuite, par l'emploi de l'acide acétique pour la décomposition du
sucrate, il se forme un sel soluble d'acétate de chaux , tandis que l'em
ploi de l'acide borique donne naissance à un borate de chaux insoluble
qui vient augmenter, par sa présence dans le ballon , le volume du dé
pôt insoluble (sans compter que le sous-acétate de plomb donnera avec
l'acide borique employé en excès un borate de plomb également inso
luble).
Si l'on éprouve une difficulté , non explicable pour nous, dans l'em
ploi de l'acide acétique dilué, nous croyons que la méthode de M. J.
Ost, consistant dans le traitement des écumes par un excès de nitrate
d'ammoniaque est tout indiquée . Ici aussi, il se forme un nitrate de
chaux soluble, tout en évitant l'emploi d'un acide . Pour nous , nous
préférons l'acide acétique : c'est simple , rapide et exact.
Il est curieux de constater que , pour démontrer l'exactitude de la
méthode à l'acide borique , M. Lachaux l'a comparée avec « les diffé
rentes méthodes connues >> . M. Lachaux considère donc lui- même les
<< différentes méthodes connues » comme exactes et il les prend pour
« modèles » . Il vaut mieux , croyons-nous se servir des « méthodes
modèles , que d'une imitation qui n'apporte aucun progrès .

NOUVEAU PROCÉDE DE FABRICATION PAR L'ÉLECTRICITE DE LA


BARYTE, ET SA REGENERATION CONTINUELLE ET
ÉCONOMIQUE DE SON CARBONATE .
Par Ch . TAQUET .

Au moment où les procédés électrolytiques prennent un dévelop


ment de plus en plus considérable , je crois intéressant d'exposer ici un
nouveau procédé pour l'extraction du sucre des mélasses .
Le procédé à la baryte imaginé par Dubrunfaut, peut être considéré
Emploi de l'acide borique. 655

comme le type de tous les procédés de désucrage . Malheureusement , il


ne péche que par la cherté de la baryte , résultant surtout de la difficile
caustification du carbonate de baryte retrouvé à la fin de l'opération .
J'emploie un moyen détourné , l'électricité , pour fabriquer et régé
nérer, par des réactions simples et faciles, non seulement la baryte ,
mais encore, double avantage , l'acide carbonique du carbonate pré
cipité.
Je vais exposer brièvement les bases de mon procédé ?
Si, dans une cuve , séparée en deux compartiments par un dia
phragme poreux , on électrolyse une solution de chlorure de baryum , en
se servant comme cathode , d'une lame de cuivre, et comme anode ,
d'une lame de fer ; on voit se dégager au pôle négatif, de l'hydrogène,
pendant que la baryte qui prend naissance , se dissout au fur et à me
sure de sa formation ; tandis que le chlore se porte au pôle positif pour
donner du protochlorure de fer, qui servira, comme nous le verrons
plus loin , à régénérer le cholure de baryum .
Après un certain temps de marche , il y aura donc d'un côté une
solution de baryte, et de l'autre, une solution de protochlorure de
fer .
La solution de baryte est employée à séparer le sucre contenu dans
la mélasse au moyen des opérations connues : précipitation du succha
rate , lavages , carbonatation , etc ...
La baryte est donc finalement passée à l'état de carbonate . C'est
donc de ce dernier que nous aurons à la retirer pour cela, il suffit de
porter à l'ébullition la solution de chlorure de fer à laquelle on a
ajouté le carbonate de baryte précipité pour donner naissance :
1º A un dégagement d'acide carbonique pur qui servira à une autre
carbonatation .
2. A du chlorure de baryum .
3º A du protoxyde de fer insoluble.
BaOCO 2 FeCl = BaCl + CO2 + FeO .
Le chlorure de Baryum repasse à l'électrolyse pour donner à nou
veau BaO et Fe Cl.
Le protoxyde de fer, séparé du chlorure de Baryum , par filtration ,
constitue un excellent minerai de fer et peut être vendu comme tel , ou
transformé par la calcination en colcothar ou rouge d'Angleterre ,
duquel on peut également tirer bon parti.
L'emploi d'une anode soluble , dans l'opération électrolytique , a le
grand avantage de donner un sel permettant la régénération du chlo
rure primitivement employé, tout en diminuant considérablement le
travail moteur nécessaire pour actionner les dynamos , de sorte que
les machines ne travaillent, pour ainsi dire , que pour vaincre les
diverses résistances des bains , des conducteurs , etc.
La force électromotrice est très faible , la réaction s'effectuant à
moins d'un volt et demi.
656 Nouveau procédé de fabrication de la baryte.

Les expériences , que je continue avec M. Hippolyte Fontaine'


l'électricien bien connu , que je suis heureux de remercier ici de son
concours précieux et désintéressé, me permettent de compter sur un
rendement minimum de 2 kilogrammes de Baryte , calculée à l'état de
BaO , par cheval de force et par heure . Je crois pouvoir affirmer, ·
qu'avec une bonne utilisation de la force motrice , ce rendement sera
bien dépassé en industrie .
Le sucre extrait de la mélasse par ce procédé reviendrait à très
bon marché, surtout si l'on peut disposer d'une force hydraulique .
Mon procédé permettrait donc d'extraire la presque totalité du
sucre des mélasses , en évitant les opérations dispendieuses et mal
saines de caustification du carbonate de Baryte.
Mes brevets réservent également l'emploi de la strontiane qui
possède les mêmes réactions.

DOSAGE DE L'EAU DANS LES SIROPS ET LES MASSES CUITES

par M. A. Josse.

On s'est déjà beaucoup occupé du dosage exact de l'eau dans cer


tains produits sucrés, tels que les sirops, les masses cuites et les mé
lasses, sans parvenir à joindre la simplicité à une exactitude suffisante.
C'est ainsi que pour tourner la difficulté, on a imaginé de diviser
ces produits avec du sable ou d'autres corps pulvérulents et de les sou
mettre ensuite à la dessiccation dans une étuve à vide , ou même dans
une étuve traversée par un gaz inerte , dans le but d'éviter l'altération
des principes organiques , sous l'influence de l'air ou d'une tempéra
ture trop élevée et trop prolongée .
Ces méthodes sont assurément recommandables , et les résultats
qu'elles donnent sont suffisamment exacts dans la pratique , mais elles
présentent , à notre avis , l'inconvénient d'exiger une installation un
peu compliquée , surtout dans les laboratoires , encore nombreux , où
les ressources dont dispose le chimiste sont très restreintes .
Nous avons pensé qu'on pourrait arriver à un résultat exact et
rapide, en faisant usage de l'étuve à sucre ordinaire , mais en augmen
tant considérablement, en exagérant même pour ainsi dire , la surface
d'évaporation et en opérant comme suit :
On découpe dans des feuilles de papier à filtre blanc , des bandes de
1 à 2 centimètres de large , jusqu'à concurrence d'une longueur totale
de 3 mètres environ . On forme une spirale avec ces bandes , après les
avoir préalablement plissées , pour éviter que les spires ne se collent
entre elles , et on introduit cette spirale dans une capsule métallique à
Nouveau procédé de fabrication de la baryte. 657

fond plat, de 2 centimètres de hauteur et de 7 centimètres de diamètre


environ, munie d'un couvercle fermant bien .
Cette quantité de papier présente une surface d'évaporation de
1,000 c² . et est capable d'absorber 10 c³ . de liquide .
La capsule ainsi garnie, est portée qu elque temps à l'étuve, pour
chasser toute trace d'humidité , on place le couvercle , et on en fait la
tare à la balance de précision . On enlève ensuite le papier et on pèse
dans la capsule même , un poids quelconque de matière , soit 2 gr .
environ , on ajoute 6 ou 8 c³ . d'eau , on chauffe doucement jusqu'à
complète dissolution de la matière sucrée dans l'eau , puis on replace
d'un seul coup la spirale de papier dans la capsule , le liquide monte.
¡mmédiatement par capillarité et humecte tout ou partie du papier,
l'essentiel est qu'il ne reste pas de liquide en excès dans le fond de la
capsule . On porte à l'étuve chauffée à 100-110° , mais sans mettre le
couvercle sur la capsule ; au bout de deux heures la matière a généra
lement perdu toute son humidité ; dans tous les cas , on s'en assure en
pesant une deuxième fois ; quand la matière est sèche le poids reste
bien constant.
Les résultats que l'on obtient sont très concordants , et , quand le
couvercle de la boîte est bien ajusté , la matière ne reprend pas d'eau
pendant le temps que dure la pesée .
Cette manière d'opérer peut également s'appliquer à toutes les subs
tances qui se dessèchent difficilement telles que le glucose, le miel , le
vin , la bière, etc. , et qu'un trop long séjour dans l'étuve finit par
altérer .

DOSAGE DE L'AMIDON DANS LES LEVURES

Par E. SILZ .

La méthode généralement employée pour le dosage de l'amidon dans


la levure par saccharification et dosage à la liqueur de Fehling est
longue, et sa complication est une cause d'erreurs .
Nous avons essayé, sur la proposition de M. Siderski , d'appliquer
le procédé de dosage de l'amidon dans les pommes de terre et les
fécules commerciales indiqué par M. Baudry (V. Bulletin , sept . 91 ) .
Nous avons pesé le poids normal , soit 5 gr . 376 pour le sacchari
mètre Laurent, car le pouvoir rotatoire de l'amidon soluble est 3,011
fois plus grand que celui du sucre de canne.
Ce poids normal est introduit dans un ballon de 200 au moyen d'un
léger filet d'eau jusqu'à concurrence de 80 à 90 cc . On y ajoute ensuite
environ 0 gr. 50 d'acide salicylique cristallisé .
Après avoir fermé le ballon par un bouchon en caoutchouc traversé
658 Dosage de l'eau dans les sirops et les masses cuites .

par un tube en verre (d'une longueur de 50 à 75 centimètres et devant


servir de condenseur) on le place directement à feu nu sur une toile
métallique située au - dessus d'un bec Bunsen ou d'une lampe à pétrole,
soit dans un bain de chlorure de calcium ou mieux au bain de sable.
On doit faire bouillir doucement le liquide du ballon pendant 45 ȧ
50 minutes .
On doit surveiller les premières minutes d'ébullition de manière à
régler le feu pour éviter un bouillonnement un peu tumultueux .
Au bout de ce temps (50) , on retire le ballon du bain de sable ; on
y ajoute de l'eau jusqu'au trait de 200 cc . approximativement et l'on
place ensuite ce ballon dans un réfrigerant contenant de l'eau froide
ordinaire ; il faut environ 15 minutes pour refroidir le ballon à la tem
pérature de 15 à 18° C.
On y ajoute alors environ 1 cc . d'ammoniaque et l'on complète
exactement le volume de 200 cc .
Après avoir jaugé le ballon , on l'agite et on le laisse reposer quel
ques instants pour l'agiter à nouveau et ensuite filtrer .
Le liquide filtré est ensuite examiné au saccharimètre dans un tube
de 400 millimètres .
Le nombre de degrés ou de dixièmes de degré lus sur l'échelle
donne directement la teneur en amidon pour 100 grammes de levure
essayée .
Ce procédé nous a donné d'excellents résultats tant par son exac
titude que par sa rigidité .

SUR LA VALEUR
DU COEFFICIENT SACCHARIMÉTRIQUE DU GLUCOSE

Par D. SIDERSKY .

Le dernier numéro du Bulletin de l'Association des Chimistes


contient (p . 598-600) une note de M. L. Grimbert, portant le titre
ci - dessus, dans laquelle l'auteur examine les chiffres proposés par
quelques chimistes pour la prise d'essai saccharimétrique du glucose.
M. Grimbert examine d'abord le rapport de 73 : 100 indiqué par
M. Laurent comme étant celui de la rotation du glucose au sucre de
canne, qu'il reconnaît comme erronné, et il déduit de la formule
de Tollens le chiffre de 2.060 , comme étant le coefficient saccha
rimétrique du glucose , c'est -à - dire que chaque degré du saccharimètre
Laurent (division de sucre) , indiquera 2 gr. 060 de glucose par litre ,
si la solution en renferme environ 10 p . 100.
Dans notre Traité d'analyses des matières sucrées (Paris 1890) ,
nous avons indiqué plusieurs fois le coefficient de 2.032, déduit du
Dosage de l'amidon dans les levures. 659

pouvoir rotatoire spécifique du glucose [a ] = 53°, chiffre indiqué par


MM . Tollens , Landolt et autres pour la concentration au-dessous de
14 p . 100. Nous avons passé sous silence le fameux rapport 73 : 100 ,
dont nous ignorions alors aussi bien la base que la source .
Ces chiffres s'expliquent cependant par le fait suivant :
Pendant longtemps , on admettait que le pouvoir rotatoire du sucre
était de 73 °8 , d'après Dubrunfaut , e . 73° 2 , d'après Biot , chiffres qui se
rapportent à la teinte sensible [ ] ;, mais pas pour [ a] D. Or, le pouvoir
rotatoire du glucose étant, d'après Dubrunfaut [ x ] ; = 53 °20 , le rapport
de 53.20 à 73.8 est 72.1 : 100 et 53.20 : 73.2 72.7 : 100.
Evidemment, pour le rayon D , tout est changé et si nous nous rap
portons aux valeurs déterminées avec tant de soins par M. Tollens ,
nous avons :
Pour le sucre de canne [ x] . . • 66.5
Pour le glucose (dextrose) [ ] • = 53.1
d'où 53.10 66.5 79.85 : 100.
Si nous choisissons la concentration de 5 p . 100 indiquée par
M. Grimbert, et [ a ] = 52°6 , on aura 52.6 : 66.5 79.1 : 100 , d'où le
16.19
coefficient saccharimétrique du glucose serait évidemment 0.791

20 gr. 48 (1 ).
(1 ) Reste encore à remarquer que le poids normal de 16 gr. 19 , adopté tant
par les laboratoires de l'Etat que par ceux du Commerce, n'est pas basé sur la
valeur [x] 66.5.

LA MELASSE DU SUCRE DE CANNE

Par M. PRinsen - Geerligs

Depuis peu de temps la littérature sucrière coloniale a été enrichie


par un travail très intéressant concernant les matières mélassigènes
dans la fabrication du sucre de canne . M. Prinsen - Geerligs , directeur
de la Station agronomique de Kagok Fegal (Java -Occidental ) , a publié
ses investigations dans une brochure d'une soixantaine de pages .
L'auteur s'est proposé à résoudre les questions suivantes :
1° Combien reste- t- il de saccharose dans la mélasse ?
2º Comment s'opère le dosage de la saccharose de la manière la
plus exacte ?
3º Comment la saccharose se trouve-t- elle dans la mélasse ? à l'état
libre où à l'état combiné . Si elle s'y trouve à l'état combiné, quelles
sont les matières avec lesquelles elle entre en combinaison ?
4. Comment peut on extraire le sucre de la mélasse , et de quelle
manière peut-on empêcher le sucre de s'accumuler dans la mélasse
à l'état incristallisable .
660 Sur la valeur du coefficient saccharimétrique .

L'auteur s'est servi de la polarisation directe combinée avec la


méthode d'inversion selon Clerget. Il n'y a que la forinule de Clerget
qui a été modifiée Au lieu de 144 pour la somme des déviations à droite
et à gauche à 0° C. M. Prinsen - Geerligs admet le chiffre 142,5 qui est
plus conforme aux chiffres établis récemment par M. le docteur Herz
feldt . Partout il a obtenu des résultats supérieurs par la méthode
Clerget.
Ces résultats se sont trouvés confirmés par la méthode cuprique.
L'auteur trouve ensuite que la somme de la saccharose et du sucre
interverti est à peu près constante . La matière sucrée de la mélasse
se compose de saccharose , de dextrose et de lévulose . La saccharose
a la prépondérance, tandis que la dextrose et la lévulose s'y trouvent
dans des quantités beaucoup plus faibles , mais très variables. Il parait
que la mélasse ne contient pas d'autres sucres .
Pour répondre à la deuxième question , l'auteur conseille de se
servir uniquement de la polarisation directe corrigée par la méthode
Clerget.
L'auteur s'occupe en suite du dosage de l'eau et des cendres . Le
dosage de l'eau ne présente aucune particularité . Pour doser les cen
dres , 10 grammes de mélasse ont été incinérés au rouge sombre . Après
lessivage à l'eau , le charbon restant a été brûlé , et les cendres en résul
tant, ajoutées au résidu de l'évaporation de l'eau . Ensuite on a dosé
les matières composant les cendres, chacune à part, tandis que le titre
alcalin de la mélasse carbonisée entièrement, a servi à donner une
mesure pour la quantité d'acides organiques , combinés à la potasse , etc.
Le rapport entre la matière sucrée et les cendres est loin d'être cons
tant. Il varie de 6,5 -- 10,7 . La somme des degrés Brix et de l'eau est
supérieure à 100 , ce qui prouve que le poids spécifique du non- sucre
est supérieur à celui du sucre .
Pour séparer les matières non -sucres, l'auteur a suivi une mé
thode semblable à celle de M. Laugier.
(Commersen et Laugier, Traité d'analyse des matières sucrées).
Une certaine quantité de mélasse est dissoute dans l'eau et préci
pitée par le sous - acétate de plomb. Le précipité est décanté et lavé
à plusieurs reprises et décomposé finalement par le sulfure de sodium
cristallisé. Les matières dont la présence fut prouvée ainsi sont:
Les acides succinique , malique lévogyre, saccharique (la sac
charum same, de Reichardt ) , glucinique et la pectine . Comme acides
volatils nous trouvons énumérés les acides acétique, butirique et
valérique .
Pour diminuer les matières mélassigènes , l'auteur propose l'emploi
de la baryte à la défécation . Il prétend précipiter par ce moyen les
acides que produit l'action de la chaux sur le sucre interverti . Nous
ne croyons pas ce moyen efficace , vu que les sels barytiques des dits
acides sont solubles , pensons - nous .
Culture progressive de la pomme de terre. 661

Voilà en gros traits le travail de M. Prinsen - Geerligs. L'espace


disponible ne nous permet pas d'entrer davantage dans les détails .
L'ouvrage mérite d'être lu et prouve la persévérance avec laquelle
l'auteur a poursuivi ses recherches, qui présentent d'autant plus de
difficultés, qu'elles ont été exécutées dans un laboratoire tropical . A
la fin de l'ouvrage , l'auteur résume ses vues concernant la théorie
mélassigène . Il trouve la solubilité du sucre à 27° C, égale à 68.1 p . 100,
et constate que de petites quantités de sucre interverti d'acétate, de
malate, de succinate et de cannate de potasse , ( l'acide cannique ,
canna same de Winter , est probablement identique avec l'acide saccha
rique) diminuent la solubilité du sucre , tandis que les mêmes sels en
plus forte quantité agissent comme mélassigènes .
En général, ses vues sur le pouvoir mélassigène des non - sucres
est conforme à la théorie de M. le docteur Herzfeldt, publiée dans le
Vereins Zeitschrift , de mars 1892 . BRUNINGS .

CULTURE PROGRESSIVE DE LA POMME DE TERRE

Par M. Fischer

M. Fischer, directeur des usines et cendrières de Chailvet (Aisne),


a communiqué à la société des agriculteurs de France , une étude des
plus intéressantes sur la culture de la pomme de terre . Nous la résu
mons ici.
Voici les titres des divers chapitres faisant l'objet de cette étude
pleine de remarques dont l'importance ne peut manquer d'attirer l'at
tention :
-
A. Considérations générales . Trois espèces : Bleue , Riesen
Géante de Reading , Richeter's Imperator.
B. - Recherche et application de la formule fertilisante complé
mentaire la plus efficace et la plus économique . Tableau comprenant
soixante pesées , chacune avec leur teneur en fécule, permettant de
comparer les effets du fumier, soit seul, soit additionné d'engrais chi
mique classique , ou d'engrais complémentaire , ou de ces deux der
niers en mélange .
C. - Mode d'emploi dans le sol et le sous - sol . Fertilisation du
deuxième . Mélange intime avec l'un et l'autre . Labours successifs de
la couche arable et du sous - sol sans remonter ce dernier à la surface.
D. ― Détermination de la dominante . Mobilisation de la potasse
inerte de la couche arable c'est - à- dire manière de la rendre soluble et
assimilable .
E.
Plantations par tubercules entiers où par segments avec un
662 Culture progressive de la pomme de terre,

seul germe. Comparaison . Avantages et inconvénients des deux sys


tèmes . Amélioration . Maladie de la pomme de terre .
-
F. — Puissance productive de la pomme de terre comparée soit
restée entière , soit partagée par segments ne portant qu'un seul germe
Observation sur la différence de fécule produite dans les deux cas.
-
G. Dosage de la fécule . Deux manières d'opérer les plus sim
ples . Densité de la pomme de terre .
н. Sélection de la pomme de terre , soit par tubercule choisi un
par un, soit par immersion dans des solutions d'une densité déter
minée .
Amélioration des espèces .
I. - Comp
te de culture . Bénéfice à réaliser sur les pommes de
terre à grands rendements .
-
J. Observations au sujet des prochaines plantations .

A. - En se bornant à étudier trois des espèces les plus avanta


geusement connues , M. Fischer expose que son but est d'obtenir le
maximum de rendement et de qualité avec le minimum de dépense .
Les moyens employés par lui avec les résultats observés dans ses
champs d'expériences sont exposés dans son travail et ont pour titres
ceux qui ont été indiqués ci-dessus .
――
B. En plus du fumier de ferme à employer en raison de ce
qu'on a de disponible , M. Fischer est intimement convaincu que , si
l'usage des engrais chimiques classiques ( potasse , azote , acide phos
phorique) est indispensable pour obtenir des rendements élevés , il est
de toute première nécessité, pour produire mieux encore , de compléter
leur action par une addition d'éléments supplémentaires , convenable
ment appropriés aux besoins du sol et de la plante. Sa formule est
composée de plâtre (sulfate de chaux ) , kaïnit (potasse , soude , magné
sie à l'état de chlorures et sulfates) , phosphates fossiles , sulfate de fer ,
cendre pyriteuse soigneusement effleurée .
Les champs d'expériences B et C , organisés depuis trois ans , ont
été partagés en quatre bandes longitudinales , contenant toutes quatre,
mème quantité de fumier de ferme .
La première bande a reçu en plus l'engrais complémentaire seul .
La deuxième bande a reçu en plus rien , c'est le témoin .
La troisième bande a reçu en plus : l'engrais chimique classique et
de plus l'engrais complémentaire .
La quatrième bande a reçu en plus : l'engrais classique seul .
Les résultats en poids et en quantité de fécule de quinze bandes
transversales comprenant chacune quatre carrés , c'est - à- dire en tout
soixante pour les trois espèces désignées, plantées , soit entières , soit
par tronçons, et formant le point de départ de l'ensemble des obser
vations .
Culture progressive de la pomme de terre. 663

Les rendements de la troisième bande , partout supérieurs aux


autres , donnent raison à l'idée première, qui a conçu la disposition
des carrés en observation .
Quand on emploie une forte dose de fumier de ferme , les engrais
chimiques paraissent moins indispensables . Il y a toutefois lieu de tenir.
compte de la période prolongée de sécheresse de l'année 1892 , qui,
comme partout ailleurs , a entravé l'action des agents chimiques .
Les résultats obtenus varient entre 40.000 et 55.000 kilog . à l'hec
tare, suivant les espèces, les modes de plantations et de culture , les
engrais classiques ou complémentaires .
La proportion de fécule , plus élevée dans les numéros 1 et 2, dé
montre que si le fumier, quand il est employé seul et avec excès , est
suffisant à tous égards , l'engrais complémentaire qu'on y ajoute ne
fait pas baisser la densité , tandis qu'elle est affaiblie dans les numéros 4
par l'addition des engrais chimiques classiques et également dans les
numéros 3. Il semble résulter que l'azote ammoniacal ou nitrique en
excès dans les numéros 3 et 4, n'y produisent pas un effet favorable au
point de vue de la production de la fécule . Dans les numéros 3 cepen -
dant , on obtient en compensation un rendement plus élevé en poids .
C. Pour obtenir une dissémination plus régulière dans toute
l'épaisseur de la couche arable, les trois espèces d'engrais chimiques.
et complémentaires des numéros 1 , 3 , 4 , les numéros 2 étant le témoin ,
ont été une première fois semės aussitôt la récolte , puis soigneuse
ment hersés ou binės . Le fumier a été ensuite répandu et enterré à la
manière ordinaire . Enfin en une deuxième fois les engrais pulverulents
ont été semés avant les façons qui précèdent l'ensemencement.
Le labour et la fertilisation du sous-sol sont, dans le potager de
Chaillevois, pratiqués de la manière suivante : lorsqu'après avoir , en
une première fois , semé et hersé l'engrais complémentaire, le fumier a
été épandu sur le sol, on ouvre, sur une ligne à peu près droite, le
sillon sur une largeur de 0-20 à 0m25 et une profondeur de 020 à 0™30 ;
on répand dans le fond de ce sillon ou fossé une deuxième dose d'en
grais complémentaire additionné de calcaire , si le sous - sol est argileux
ou silicieux , de cendre pyriteuse si le sous- sol est calcaire . Le sous
sol est alors labouré au louchet avec le plus de profondeur possible ,
c'est-à-dire 020 à 030 , sans qu'il soit remonté à la surface du terrain ;
alors seulement on recommence un sillon de la même largeur , pour
attaquer ensuite le sous-sol de la mème façon , avec addition de la for-.
mule fertilisante considérée comme la plus efficace . Enfin , lorsque ces
deux labours superposés sont ainsi opérés sur le carré entier, on sème
une troisième dose d'engrais , pour procéder ensuite aux façons d'ense
mencement.
Ce mode de procéder au moyen des engrais complémentaires, appro
piés aux besoins de la terre et de la végétation, mélangés en trois fois
664 Culture progressive de la pomme de terre .

dans la couche arable et dans le sous-sol , constitue une pratique ratio


nelle au dernier point , et assure un mélange aussi intime que possible
avec toute l'épaisseur retournée du sol et du sous-sol . Il en résulte
pour tous légumes une saveur que l'on ne trouve pas dans les potagers
cultivés à la manière ordinaire, et de plus une exubérance de végéta
tion tout à fait exceptionnelle.
Pour obtenir des rendements élevés et de qualité supérieure il est
donc indispensable d'avoir recours à ce double labour, avec fertilisation
du sous-sol ainsi transformé en véritable terre végétale doublant
l'épaisseur ne la couche arable ordinaire .
D. -- Tout le monde sait que la dominante de la vigne comme
aussi de la pomme de terre est la potasse. Il en résulte que toute opé
ration tendant à faire fonctionner celle qui reste inerte dans les cou
ches accessibles aux racines et qui s'y trouve le plus souvent en
quantités considérables , constituera une pratique essentiellement favo
rable à ces deux sortes de culture .
Les expériences de M. Gaillot, directeur de la station agronomique
de l'Aisne , démontrent la réalité de cette réaction au moyen du sulfate
de chaux , des sulfates ferreux et ferriques et du sulfate d'alumine , ces
trois derniers naturellement formés dans la cendre pyriteuse bien
oxydée et donnent une explication naturelle des suppléments de récol
tes obtenues par une addition de ces agents .
E. ― La plantation par segments ne portant qu'un seul germe
très controversée , et même condamnée par des praticiens de premier
ordre, a été faite comparativement avec la plantation par tubercules
entiers pesant 100 à 150 grammes .
La 1 donne 40 à 50 fois la semence ; la 2º 10 à 12 fois .
La 2º a produit à l'hectare en moyenne 5000 kilos de plus que la
première.
Mais dans le premier cas , l'économie de semence étant de 2500 kilos
valant 10 fr . des 100 kilos au moment de la plantation , le supplément de
récolte dans le deuxième cas tout en obligeant à manipuler 5000 kilos
de plus, et alors même qu'on l'estimerait à 5 fr. des 100 kilos , ne donne
donc aucun bénéfice .
Dans tous les dosages comparatifs de fécule il a été constaté 0,80 à
1,30 pour 100 en plus dans les tubercules provenant de plantations par
segments .
La plantation par segments constitue donc une culture essentielle
ment améliorante dont l'une des principales conséquences semble être
de soustraire les tubercules à toute maladie pendant la végétation et
d'assurer une meilleure conservation pendant l'hiver .
F. Il a été consacré plusieurs superficies comparatives de 1"50
soit pour une pomme de terre pesant 150 grammes , soit pour un tuber
cule du même poids partagé en 12 à 15 segments plantés sur une cir
Culture progressive de la pomme de terre. 665

conférence de Om60 de diamètre la moyenne obtenue pour 12 essais a


été dans le premier cas une récolte de 3 kil . 2 et dans la deuxième
5 kil. 6 .
Quant à la proportion de fécule elle est dans le deuxième cas de 3 à
5 p. 100 plus élevée que dans le premier.
Il n'avait été employé qu'une - demi dose de fumier avec engrais
complémentaire .
On trouve donc là , une nouvelle confirmation de l'accroissement de
la fécule provenant de la plantation par segments ne portant qu'un seul
germe . Il n'est pas douteux que les poids récoltés et l'accroissement de
fécule eussent été supérieurs encore , si les germes avaient été espacés
régulièrement sur la superficie de 1m50 qui leur était réservée .
G. -- Le dosage de la fécule a été fait au moyen du féculomètre,
qui permet de constater le volume déplacé par 1 kil . de pommes de
terre et, par suite , en divisant le poids par le volume , d'obtenir la den
sité, laquelle est proportionnelle à la teneur en fécule . Ce procédé ne
donnant que des moyennes, il a été jugé utile , pour une étude appro
fondie, de prendre la densité par tubercule séparé , ce qui a été fait
pour un grand nombre et de plus , ce qui a en même temps permis de
découvrir des faits d'une réelle importance dont les agriculteurs seront
certainement frappés .

Une touffée quelconque , provenant d'un tubercule resté entier, est


composée d'une certaine quantité de pomme de terre dont la teneur en
fécule varie entre 12 et 20 p . 100. Cette différence est moindre dans
toute touffée provenant de segment , laquelle renferme en moyenne
plus de fécule que les premières .
H. - Cette constatation inattendue permet de choisir rapidement,
par une opération facile , les plus riches en fécule et de réaliser un progrès
considérable . Il est clair, qu'en ne plantant que des pommes de terre
très riches , on doit arriver à n'obtenir que des produits également très
riches , et, en choisissant parmi ceux - ci, qui sont au-dessus de l'ordi
naire , on devra progressivement améliorer les espèces, éviter les mala
dies cryptogamiques , que l'on combat avec tant de dépenses souvent
inutiles au moyen d'aspersions extérieures et arrêter la dégénérescence
dont on se plaint à peu près partout.
Pour les grandes exploitations, il paraît pratique d'avoir recours à
un moyen plus expéditif, consistant à préparer une dissolution conte
nant 10 p . 100 de sel marin , de manière à obtenir à l'aréomètre
Beaumé 19°.

La densité du liquide , dans ces conditions , est de 1,15 . En y plon


geant une certaine quantité de tubercules , ceux qui sont d'une densité
inférieure , resteront au- dessus , les plus denses iront au fond.
La densité de 1,15 , correspondant pour la pomme de terre à 19 p . 100
666 Culture progressive de la pomme de terre.

de fécule , on aura ainsi un procédé simple et rapide de ne réserver pour


la plantation que des tubercules contenant une proportion de fécule
supérieure à 19 p. 100.
I. - M. Fischer estime, qu'en suivant son procédé , on peut arriver
à un rendement de 50.000 kilog . qui , à 30 francs les 1.000 kilog, don
nent 1.500 francs .
Il estime les frais de toute nature , location , engrais , labours , etc. ,
à environ 900 francs .
Il en conclut que les cultivateurs , qui voudront bien mettre en
œuvre tous les perfectionnements , pouvant être appliqués à cette cul
ture, travailleront avec la certitude de réaliser de jolis bénéfices .
Il n'est pas besoin d'ajouter que, pour réussir , il est indispensable
de remplir les conditions sine qua non , de donner des sarclages et
buttages aussi répétés que possible .
J. De l'ensemble de ces études , dont nous n'avons donné qu'un
résumé sommaire , ne relatant que les principales indications, M. Fis
cher arrive à la conviction qu'une espèce de pomme de terre étant
donnée , déjà riche en fécule et réunissant les meilleures qualités , il
sera toujours possible de la perfectionner davantage et d'en obtenir de
plus forts rendements , au moyen de sélections judicieusement appli
quées chaque année , d'engrais exactement appropriés, de labours suc
cessifs du sol , de plantations par segments suffisamment serrés et de
binages fréquents.

Revue de chimie analytique, appliquée à l'industrie, à l'agri


culture, à la métallurgie , au commerce , à la pharmacie et aux
sciences médicales , publiée sous les auspices du Syndicat central
des chimistes et essayeurs de France, paraissant le 1er et le 3 jeudi.
de chaque mois. Abonnement, France , 10 fr . par an ; Etranger,
12 fr. 83 bis , rue Lafayette , Paris .
Nous sommes heureux de souhaiter la bienvenue à la Revue de
chimie analytique , l'organe du Syndicat central des chimistes et
essayeurs de France dont nous avons l'honneur de faire partie .
Cette revue comble une lacune , car aucun journal de ce genre em
brassant toute la chimie analytique, ne paraissait en France .
Les quatre premiers numéros parus font bien augurer du succès de
la publication dans laquelle , à côté d'articles originaux d'un réel mérite,
se trouvent des traductions des revues étrangères . Ceux de nos collè
gues qui ne se confinent pas exclusivement dans l'analyse des matières
sucrées , trouveront de précieux renseignements dans cette Revue que
nous leur conseillons vivement.
Revue des publications techniques. 667

Revue des Publications techniques françaises

et étrangères

Perfectionnements dans le raffinage des sucres bruts


de Betterave et de Canne . ( Brevet 223613. ―――― 11 août 1892 ,
Manoury, rep . par Thirion , boul . Beaumarchais , 95 , Paris . -----
Ces perfectionnements varient suivant que l'on doit raffiner :
1º des sucres bruts de betteraves ; 2º des sucres bruts de betteraves et
de canne ; 3° des sucres de canne seuls .
1er Cas. Les sirops provenant de l'affinage des sucres bruts et suf
fisamment appauvris sont divisés en deux parts : la première, la plus
forte, est traitée par la baryte qui précipite le sucre sous forme de
sucrate de baryte qui est ensuite lavé et purifié au degré voulu . La
seconde partie du sirop est traitée par un des sulfates de magnésie,
d'alumine, de zinc , du fer , etc. , en proportion voulue pour précipiter
le maximum possible de sulfate double que forme le sulfate employé
avec la potasse et la soude des sels du sirop . On sépare le précipité de
sulfate double et d'organate qui s'est formé au sein de la masse du
du sirop qui doit encore, après cette séparation , renfermer assez de
sulfates pour que l'acide sulfurique soit en quantité suffisante pour
saturer la baryte du sucrate de baryte précédemment formé.
Le sirop renfermant la baryte est monté dans la chaudière de cla
rification où on verse une portion suffisante, pour précipiter la baryte,
du sirop désalcalisé par le sulfate employé . On clarifie en portant le
tout à l'ébullition , on sépare par filtration le précipité formé et le
sirop clair est envoyé au noir pour y suivre le travail habituellement
usité dans les raffineries .
2º Cas. Les sucres de betteraves seuls subissent l'affinage et on
fait avec les sirops qui s'écoulent des turbines , tels quels ou appauvris
par une cristallisation du sucrate de baryte que l'on ajoute dans la
chaudière de fonte.
Les sirops de fonte ainsi barytés sont élevés dans les chaudières
de clarification où l'on ajoute l'un des sulfates de magnésie , d'alumine,
de zinc, de fer, etc. , choisi ; le sulfate de magnésie sera employé de
préférence .
La quantité de sulfate ajouté doit être telle que la baryte libre soit
toute précipitée à l'état de sulfate . On porte à l'ébullition , et on sépare
par filtration le précipité du liquide clair qui va sur le noir compléter
son épuration et suivre de là les diverses opérations du raffinage .
3e Cas. Les sucres bruts de cannes sont transformés à l'état de
sirop , puis additionnés d'une quantité de baryte en général à peu
près égale au glucose qu'ils renferment.
668 Revue des publications techniques .

Les sirops de fonte ainsi barytés sont élevés dans la chaudière de


clarification où on les additionne en proportion convenable de l'un des
sulfates énumérés plus haut ; on porte à l'ébullition et on sépare par
filtration le précipité du sirop clair qui va se filtrer sur le noir animal
pour de là suivre les opérations habituelles du raffinage .
(Revue Universelle des Inventions nouvelles).

Nouvelle méthode d'Épuration des Jus sucrés extraits


des Plantes saccharifères , telles que Betteraves , canne,
Sorgho, etc. ( Brevet 223646.12 août 1892 , Manoury, rep . par
―――
Thirion , boul. Beaumarchais, 95 , Paris) . Le nouveau procédé de pu
rification et de décoloration des jus sucrés est caractérisé par les points
ci - après :
1° Addition aux jus sucrés , préalablement chaulės au minimum
* possible , d'une quantité de sulfate de magnésie , d'alumine , de zinc , de
fer, etc. , telle que l'alcalinité en chaux réelle est réduite à environ
celle de la première carbonatation , c'est-à -dire un millième . Le
mélange est chauffé de façon à produire une défécation qui rassemble
1
le précipité et facilite la séparation du liquide clair au moyen des
filtres-presses . Le liquide clair est additionné d'une quantité de baryte
suffisante pour précipiter l'acide sulfurique du sulfate de chaux dissous.
et la chaux mise en liberté est- elle - même précipitée par l'acide
carbonique ; après la saturation , on porte à l'ébullition et on filtre une
deuxième fois aux filtres - presses, le liquide clair obtenu est alors
évaporé et cuit comme dans le procédé de la double carbonatation .
2º Utilisation du sulfate employé pour désalcaniser une portion de
la mélasse ou de l'égout produit de façon à faire rentrer cette mélasse
ou cet égout à la première opération pour la saturation de la chaux du
jus sucré à épurer .
3º Utilisation de la baryte, nécessaire à la deuxième opération de
précipitation de l'acide sulfurique dans les jus clairs déféqués , pour
précipiter le sucre de la deuxième portion d'égout ou de mélasse , de
façon à ce qu'il revienne dans le travail en vue de ne produire que du
sucre premier jet, si tout l'égout ou la mélasse des opérations ulté
rieures peut subir l'action épurante des réactifs chimiques employés à
la purification et décoloration des jus bruts de la betterave , de la
canne , etc.
(Revue universelle des Inventions Nouvelles).

Perfectionnements dans la Fabrication du Sucre


sous forme de cubes, et Appareils employés à cet effet.
(Brevet 223765. ―― 18 août 1892 , Hannah et Curtis , rep . par Armen
gaud jeune, boul de Strasbourg, 23, Paris . - L'objet du brevet est de
Revue des publications techniques. 669

réserver à l'inventeur la propriété d'un procédé pour la préparation


directe du sucre en petits morceaux cubiques tels qu'ils sont récla
més par le commerce.
La mise en pratique de cette invention comporte :
1° Une disposition en plusieurs couches des moules ayant la forme
de petits cubes ou autres, les dites couches étant séparées par une
grille perforée . 4
2° Une disposition en plusieurs colonnes des moules ayant la
forme de petits cubes ou autres, ces cubes étant séparés entre eux
par une cloison horizontale qui s'étend partiellement à travers les dites
colonnes .
4° Les moyens et appareils suivants applicables dans la fabrication
du sucre, savoir un cadre muni d'un certain nombre de barres
longitudinales et d'autres transversales , une de ces séries ou toutes
les deux étant amovibles.
4º Les moyens et appareils suivants applicables dans la fabrication
du sucre, savoir : deux ou plusieurs cadres ou plateaux qui, munies
de séparations longitudinales et d'autres transversales, sont disposés
pour rester les uns sur les autres en combinaison avec une plaque
perforée ou grille intercalée entre ces cadres ou plateaux , et des moyens
convenables pour relier les plateaux les uns aux autres de manière à
constituer un moule.
5º Les moyens et appareils suivants, applicables dans la fabrica
tion du sucre, savoir : deux ou plusieurs cadres ou plateaux qui ,
munis de séparations longitudinales et d'autres transversales , sont
disposés pour rester les uns sur les autres en combinaison avec une
plaque perforée ou grille, intercalée entre ces cadres et un boulon
ayant une partie creuse avec un taraudage intérieur et l'autre partie
pleine avec un filtrage extérieur pour relier les plateaux ensemble
tout en pouvant varier leur nombre dans certaines limites .

(Revue Universelle des Inventions Nouvelles) .

F.-G. WIECHMANN , Ph. D. — Analyse d'un Mélange de


saccharose , dextrose et lévulose . - La méthode comporte
deux dosages à la liqueur de Fehling et un essai au saccharimètre.
Préparation de la solution . ________ Si la matière n'est pas dissoute on
en fait une solution de densité quelconque . On détermine exactement
cette densité à l'aide de la balance , et on calcule le poids de cette solu
tion qui renferme 10 grammes de matière sèche de la façon suivante :
Déterminer le degré Brix correspondant au poids spécifique trouvé,
et diviser 1000 par ce degré Brix .
Le poids trouvé est pesé , introduit dans un ballon de 100 cc . que l'on
complète avec de l'eau distillée .
Détermination saccharimétrique. - La solution est examinée di
670 Revue des publications techniques .

rectement à la température de 20° C . La lecture est ramenée à 100 mil


limètres de longueur de tube . En outre les degrés saccharimétriques
sont transformés en degrés circulaires à l'aide du coefficient 0,346 pour
le poids normal 26 gr. 048.
Détermination des sucres réducteurs avant inversion . - Prendre
un poids de solution à 10 p . 100 correspondant à 1 gramme de matière
sèche . Compléter à 150 cc . et prendre 24 cc . 4 équivalant à 0 gr. 1628
de matière sèche .
Prendre 50 cc . de liqueur de Fehling , faire bouillir, ajouter les 24 cc . 4
et porter 3 minutes à l'ébullition .
Ajouter ensuite de l'eau distillée froide , préalablement bouillie , fil
trer sur un filtre d'asbeste , laver d'abord avec de l'eau bouillante , puis
avec de l'alcool absolu , enfin avec de l'éther. Sécher soigneusement et
peser après refroidissement.
Transformer l'oxyde de cuivre en cuivre métallique à l'aide de la
1
table et en déduire la quantité de saccharose correspondante. Ajouter
20
pour transformer en sucre réducteur .
Détermination des sucres réducteurs après inversion . ―――― Prendre
un poids de solution à 10 p . 100 correspondant à 5 grammes de matiè
res sèche ; invertir avec 4 cc . d'HCl concentré ( densité 1,20 ) au bain
marie en maintenant pendant 5 minutes la température de 67° . Puis
refroidir et compléter à 100 cc.
Prendre 20 cc . que l'on neutralise par du carbonate de soude , com
pléter à 150 cc . avec de l'eau distillée ; prendre 24 cc . 4 équivalent à
O gr. 1628 de matière sèche et opérer comme ci- dessus .
Le résultat est le sucre total calculé en saccharose.
Retranchant le résultat ( calculé en saccharose) du dosage avant in
version , on aura la quantité de saccharose existant dans le mélange .
Nous avons donc la polarisation en solution à 10 p . 100 des 3 su
cres mélangés ; les sucres réducteurs et le saccharose .
Dans le cas particulier où la proportion de sucres réducteurs (dex
trose et lévulose) est supérieure à la proportion de saccharose , le dosage
par pesée avant et après inversion devra être fait de préférence à l'aide
de la méthode de Meissl .

Calcul des résultats de l'analyse.


Soit a = proportion de saccharose .
b = sucres réducteurs .
x = dextrose .
y = lévulose .
s = pouvoir rotatoire du saccharose divisé par 100 .
d dextrose
1= - lévulose ---

ppolarisation observée exprimée en degrés d'arc.


Revue des publications techniques. 671

Nous avons :
(as + xd) -
— yl = p ct x + y = b
d'où
pyl - as
x=
d
et en substituant
bd pas
y=
l+ d
Retranchant y de bon aura x, ou bien on peut calculer :
b + p -- - as
x=
1+ d
E. SILZ .

F.-G. WIECHMANN . - Un Magma cristallin de sucre in


terverti. ―――― On sait que les solutions de sucre inverti , exposées à
la lumière, se décomposent ; il se forme un dépôt blanc cristallin
généralement considéré comme étant de la dextrose . L'auteur, en
étudiant l'action de la lumière sur les solutions de sucre inverti, ob
serva un cas de transformation de la totalité du sirop en un magma
cristallin , blanc , solide et parfaitement homogène .
Du sucre granulé de la meilleure qualité , polarisant 99,9 — 100,
avait été dissous dans de l'eau distillée, inverti par HCl chimiquement
pur, environ 0,0265 du poids du sucre, et de densité 1,20 . Le flacon ,
bien bouché était exposé à la lumière diffuse et aux rayons directs du
soleil. La température moyenne 24° C.
La décomposition avait lieu comme d'habitude , le dépôt se formant
sur le fond et les parois du flacon , puis au bout de trois mois le liquide
avait complètement disparu et était remplacé par le magma blanc de
neige.
Le pouvoir réducteur de ce magma a été déterminé par la méthode
de Meissl le poids de cuivre réduit correspond à la composition :
Sucre inverti .. 97,06
Saccharose . · 2,80
pour cent de matière sèche .
Le pouvoir rotatoire [a] D à 20° C est : - 20,027
La densité d'une solution de magma renfermant 10 p. 1C0 de
matière sèche est 1,03853 . Herzfeld donne pour la densité d'une solu
tion de sucre inverti pur à 17,5 C. le chiffre : 1,03901 .
Le point de fusion du magma a aussi été déterminé, la fusion com
mence à 50º et est complète à 60,5 . La liqueur refroidie et exposée à
la lumière diffuse , recristallise au bout de 12 jours .
L'humidité a été déterminée par dessication dans le vide sur l'acide
sulfurique ; le magma a perdu 9,70 p . 100 d'eau en 645 heures .
L'auteur pense que la transformation de la saccharose restante en
sucre inverti n'est qu'une question de tenips , et continue l'étude de ce
produit . -- E. SILZ. (Louisiana Planter . )
672 Revue des publications techniques.

Sur le saccharimètre. ――― L'auteur constate que le sacchari


mètre, qui est un instrument d'une grande précision en Europe , donne
des résultats absolument inexacts sous les tropiques. Les instruments
les mieux partagés sous ce rapport sont les appareils à lumière jaune
de Laurent, de Schmidt et Hoensch et de Harris de Birmingham . Puis
viennent le saccharimètre à pénombre de Schmidt et Hoensch , de
l'appareil Scheibler- Ventzke . Enfin l'erreur due à la température est
maxima avec l'appareil à umière blanche de Laurent et le Soleil - Dublosc .
La première classe n'est sujette qu'à une cause d'erreur : la dimi
nution de pouvoir rotatoire due à l'augmentation de température ; la
différence atteint 1/6 de degré à 30° C.
La deuxième classe , comprenant des instruments à plaque de
quartz compensateur, est sujette à une deuxième cause d'erreur :
l'augmentation du pouvoir rotatoire du quatz avec la température , elle
est peu inférieure à 2/10 de degré dans ces instruments . Un sucre pur
titrera donc 99,60 à 99,65 à la température ordinaire des Indes orien
tales , si l'on emploie cette deuxième classe d'instruments gradués en
Europe à 17,5 C.
Avec le Laurent à lumière blanche, l'erreur atteint 1° .
L'auteur conseille pour éviter ces différences, de modifier le poids.
normal ; il est facile de calculer un nouveau poids normal pour chaque
instrument en effectuant des essais sur du sucre pur à la température
à laquelle le chimiste est obligé de travailler . Il déconseille l'emploi de
plaques de contrôle en quartz à moins que l'on ait déterminé par des
essais leur équivalence en pour cent de sucre .
L'auteur cite encore comme causes d'erreurs : la mauvaise gra
duation des ballons , l'erreur de ce fait peut atteindre 0,1 à 0,5º ; un
trop grand excès de sous - acétate de plomb, l'auteur a trouvé que
0,5 0/0 de la solution sucrée de sous -acétate à 1,20 suffit pour une
masse cuite , et 1,5 à 2,5 pour un sucre roux . Si l'on emploie au con
traire 5 et même 7 0/0 de sous- acétate , le résultat sera entaché d'une
erreur en trop pouvant atteindre 0,5 0/0 dans le cas d'une masse cuite ,
et 2 à 3 0/0 avec un sucre de bas titrage . L'Erreur personnelle qui est
généralement inférieure à 0,3 0/0.
En résumé, un chimiste exercé pourra seul éviter la plupart de ces
causes d'erreurs , et ses résultats ne devront pas être entachés d'une
erreur supérieure à 0,2°.
(The Sugar Journal and Tropical Cultivator) .

M. POCHWALSKY. - Moyen de nettoyer les Appareils à


cuire. Pour le nettoyage complet des appareils à cuire et de leurs.
lunettes après la tombée de la masse cuite, M. Pochwalsky propose
l'installation suivante : On fixe dans l'intérieur de l'appareil un tube en
cuivre ayant un diamètre de 18 à 20 millimètres et muni dans sa partie au
Revue des publications techniques. 673

niveau des lunettes , de petits trous de 3 millimètres distants l'un de


l'autre de 10 à 12 millimètres . On place le tuyau à une distance de 300
millimètres des lunettes et quelque peu à côté de la ligne qui joint les
deux lunettes opposées pour qu'il ne masque pas la petite lampe pla
cée de l'autre côté de l'appareil . Le petit tube en cuivre est relié avec le
tuyau de vapeur et possède une petite soupape fermant hermétique
ment.
Après avoir vidé l'appareil de sa masse cuite, on referme la trappe
de vidange et on ouvre la soupape ; la vapeur qui sort des petits trous,
avec les gouttes d'eau condensée , s'abat d'un jet sur les lunettes et les
nettoie instantanément .
Ce montage a donné de bons résultats dans plusieurs usines russes .
En ce qui concerne les lunettes elles-mèmes , il est à remarquer que ,
pour que l'on puisse suivre la marche de la cuite, elles doivent occuper
les 2/3 de la hauteur de l'appareil . On peut alors observer facile
ment le volume approximatif de la masse en cuisson . - J. W.
(Zapiski , 1892 , 13) .

M. MAZEL . -- Moyen de réduire les frais d'évaparation


des petits Jus. —— Les petits jus provenant du lavage des filtres
presses (oudes filtres à noir) servent dans beaucoup d'usines à la pré
paration du lait de chaux , mais dans celles où cela n'a pas lieu , il faut
les évaporer, ce qui augmente les frais de combustible. L'auteur in
dique un procédé (non infaillible ! J. W. ) destiné à réduire ces frais ,
en ramenant les petits jus à la concentration des jus ordinaires d'une
manière peu onéreuse . Ce procédé consiste dans la rentrée des petits
jus à la diffusion .
En effet, en introduisant les petits jus dans le diffuseur , dont le jus
a une teneur en sucre à peu près égale à celle des petits jus , ces der
niers , prenant part à la diffusion , s'enrichiront peu à peu de sucre et
sortiront enfin sous forme de jus de diffusion . Toutefois , pour que la
pulpe et les petites eaux de diffusion n'accusent pas de plus grandes
pertes en sucre qu'à l'ordinaire , il serait nécessaire d'augmenter un
peu le soutirage de jus , mais certainement dans une proportion beau
coup moindre que la quantité de petits jus introduite à la diffusion .
D'après les calculs de l'auteur , pour une rentrée de 10 hect. de petits
jus , il suffirait de soutirer en plus environ 1/3 wwwww... 3 1/3 hect . et, de cette
manière (si cette conclusion de l'auteur est justifiée par l'expérience) ,
on pourrait ramener un petit jus contenant 3 p . 100 de sucre à une
teneur de 9 p . 100 de sucre sans aucuns frais spéciaux . Dans les usines
qui font beaucoup de petits jus , cela peut occasionner une économie
assez sensible. ―― J. W.
(Zapiski, 1892, 19) .
674 Revue des publications techniques.

COMPOSITION DE LA BETTERAVE A SUCRE AUX DIFFERENTES


ÉPOQUES DE SA VÉGÉTATION

Par M. L. GAILLOT (3° année d'observation) .

Comme les années précédentes , nous avons suivi cette année la


betterave pendant sa végétation : tous les huit jours, des échantillons
prélevés sur une même ligne du champ d'expériences n° 4 de Mon
treuil. La végétation a été remarquable cette année dans ce champ ;
et très supérieure à celles des cultures environnantes .
La variété est d'ailleurs la même que les années précédentes à
savoir la Fouquier d'Hérouël n° 2. Nos arrachages ont commencé le
8 Août et se sont terminés le 17 Novembre .
Pour compenser les quelques différences accidentelles qui auraient
pu exister, comme régularité, entre les prises successives d'échan
tillons, nous avons groupé nos résultats par quinzaine .
Ils sont résumés dans le tableau suivant, avec les conditions
météorologiques , et comparés à ceux de 1890 et 1891 : comme les
années précédentes , nous avons calculé le sucre à l'hectare sur
80.000 pieds .
Ces études sont évidemment encore beaucoup trop récentes pour
que l'on en puisse tirer des conclusions précises ; cependant il paraît
à peu près constant :
1° Que la quantité de sucre produite à l'hectare est en raison de la
quantité de lumière exprimée en degrés actinométriques.
la
2° Que c'est pendant la deuxième quinzaine de Septembre que
betterave acquiert dans notre climat sa plus grande richesse .
Nous ne voulons pas comparer l'intérêt que présente , au point de
vue de l'industrie sucrière, l'arrachage de la betterave vers le 15 Sep
tembre , ou du 15 à la fin d'Octobre ; nos essais sont encore trop peu
nombreux pour cela ; mais nous pensons cependant qu'il y aurait un
certain avantage à arracher de bonne heure, au point de vue cultural
d'abord , puisque la terre étant plus vite libre, les labours et les
semailles de blé peuvent se faire plus tôt et dans de meilleures condi
tions ; au point de vue de l'industrie sucrière ensuite, puisque c'est le
moment où la betterave est le plus riche et qu'il y a avantage à réduire
le plus possible la durée de la fabrication .
Revue des publications techniques. 675

AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE


DÉSIGNATION JUILLET

DES QUANTITÉS 2. 150 2€ 1re 2. 1re 2.


Quinzaine Quinzaine Quinzaine Quinzaine Quinzaine Quinzaine Quinzaine

1892

Poids de la racine ..... » 267 g . 401 g . 489 g . 532 g . 682 g 710 g .


des feuilles >> 376 396 444 391 470 375
Rapport de la racine au
3>

poids total.. > 0.41 0.50 0.52 0.57 0.59 0.65

Densité à 15°.. >> 6° 3 6º 2 6° 5 6° 5 508 6º 2


Sucre au décilitre ... >> 12 g 10 12 g 33 12 g 90 13 g 88 11 g 83 12 g 72
― 0/0 de betterave.. >> 10.82 11.03 11.46 12.37 10.62 11.18
Pureté apparente . >> 73.8 76.6 76.9 81.6 78.5 78.5
Sucre à l'hectare .. >>> 2311 k 3538 k 4483 k 5265 k 5794 k 6350 k
Augmentation pendant la
quinzaine. >> >> 1227 945 782 229 556
A

Pluie en millimètres .. >> 9.2 13.5 28.7 46.4 50 3 54.8


Température moyenne de
l'air ... >> 16° 9 2008 1408 15° 4 908 8° 1
Heures de soleil .. >>> 108 116 71 97.5 43.5 33.5
Degrés actinométriques ... >> 274.3 280.9 204.8 216.5 128.7 116 1

Moyenne des années


1890, 1891 et 1892
Poids de la racine . 129 g . 264 g . 355 g . 446 g . 515 g . 600 g. >>
- des feuilles . 335 441 407 430 405 438 >>
Rapport de la racine au
poids total... 0.28 0.38 0.47 0.51 0.54 0.58 >>

Densité à 15° . 5°2 6º 6°3 6°6 170 6º6 »


Sucre au décilitre ... 9 g 86 12 g 08 13 g 31 14 g 06 15 g 28 14 g 17 >>
0/0 de betterave .. 8.95 10.85 11.90 12.52 13.48 12.62 >>
Pureté apparente .... 73 77.6 80.9 82.3 83.5 82.5 >>
Sucre à l'hectare .. 1937 k 2288 k 3363 k 4446 k 5482 k 5996 k >>
Augmentation pendant la
quinzaine.... >>> 1351 1075 1083 1036 5.4 >>

Pluie en millimètres . 39 28.9 34.5 19.2 43.8 36.8 >>


Température moyenne del
l'air.... 18°4 1706 18° 3 16º 15° 1109 >>>
Heures de soleil . 98.2 97 111 97 81 73 2 >>>
Degrés actinométriques . 326.3 264.8 271,3 246.9 205.6 172.6 >>)
676 Bibliographie .

Bibliographie.

I. Saccharum officinarum ( L.) -


- Formes et couleurs de saccha
rum officinarum L. (canne à sucre) et des espèces voisines, par
F. SOLTWEDEL et F. BENECKE . Chez M. Paul Parey , libraire- éditeur
à Berlin, SW , 10 , Hedemannstrasse . Prix 65 marks .

L'ouvrage dont nous rendons compte ici est pour ainsi dire unique.
en son genre. Il consiste en une brochure écrite en quatre langues
(hollandais, allemand , anglais et français) , donnant la description des
différentes variétés de cannes à sucre cultivées à Java, et en un super
be album de 22 planches en chromolithographie représentant les formes
et les couleurs de ces différentes variétés de cannes . L'exécution de
l'album ne laisse rien à désirer et fait le plus grand honneur à l'édi
teur, M. Paul Parey . La première chromolithographie représente une
touffe de cannes de la variété , au douzième de la grandeur naturelle.
Les autres planches représentent, grandeur naturelle , des portions
de tiges comprenant plusieurs noeuds et entre -noeuds , avec leur cou
leurs et leurs formes .
La planche II représente une canne Teboe Cheribon , atteinte de la
maladie du Sereh et fait voir les déformations que subit la plante sous
l'influence de cette rnaladie .
On a grand plaisir à parcourir cet album très intéressant, et digne
par son luxe et son exécution irréprochable, de figurer dans tous les
salons de ceux qui s'intéressent à l'industrie sucrière .
Cette étude avait été commencée par le Dr Soltwedel , directeur de
la station expérimentale de Midden - Java , qui voulant fixer les carac
tères distinctifs de chaque variété de cannes avait cru les trouver dans
la couleur et la forme de la tige et de ses entre -noeuds . Malheureuse
ment il mourut le 17 décembre 1889, avant d'avoir pu terminer son
travail.
Son successeur , M. le docteur Benecke , continua l'oeuvre entre
prise et c'est à lui que nous devons aujourd'hui la publication des
tableaux dressé par son prédécesseur , et de la brochure explicative en
quatre langues qui les accompagne .
En terminant , nous ne pouvons que recommander chaudement ce
magnifique album et la brochure qui l'accompagne.
Bibliographie. 677

II. L'alimentation de l'homme et des animaux domes


tiques , par L. GRANDEAU, tome I. Bibliothèque de l'Enseignement
agricole, publiée sous la direction de M. A. Müntz. Librairie
Firmin- Didot et Cie , 56, rue Jacob , Paris , 1 vol . in - 8 , de 400 pages .

Cet ouvrage s'adresse aux cultivateurs et aux agronomes ; mais


comme l'alimentation y est expliquée scientifiquement , et que cette
science d'origine éminemment française relève avant tout de la chimie ,
nous en conseillons vivement la lecture à tous nos collègues de su
crerie et de distillerie qui connaissent d'ailleurs quel éminent chimiste
est l'auteur , M. Grandeau.
Comme le dit justement M. Grandeau , dans sa Préface , l'élevage et
l'entretien des animaux domestiques ne font nullement l'objet d'un
enseignement distinct. Il y a là une lacune à combler. On ne saurait
en effet contester l'intérêt considérable qu'auraient nos agriculteurs
à être complètement initiés à cette branche des sciences naturelles . La
science de l'alimentation des êtres vivants n'est-elle pas en réalité le
fondement le plus solide de toutes les études agronomiques . Produire
la viande au meilleur marché possible doit être en effet le but de l'agri
culteur.
L'élevage , qui est une des branches les plus importantes de son
domaine , constitue aujourd'hui un art au progrès duquel le consom
mateur ne saurait non plus rester indifférent, puisque de son exten
sion dépend l'abondance et le bon marché d'un de ses principaux ali
ments , la viande .
A l'heure qu'il est , la France entière ne consomme pas en moyenne
plus de 31 à 32 kilog . de viande par an et par habitant, encore faut- il
remarquer que ce chiffre ne concerne même pas l'alimentation des
cultivateurs , la consommation des villes dépassant de beaucoup celle
des campagnes , le citoyen français est bien loin d'avoir à sa dispo
sition , en moyenne , les 31 kilog . de viande que la statistique
assigne par tête et par an, à la population totale de la France .
Malgré la faiblesse de cette consommation , le mouvement protec
tionniste qui s'est emparé des agriculteurs français, les a portés à ré
clamer des droits élevés à l'entrée des animaux de boucherie et de la
viande abattue . On est même allé , dans certaines régions , jusqu'à
réclamer la fermeture de nos frontières à toute introduction de viande
étrangère . Il y a donc , à tous égards , un intérêt capital pour notre
pays à développer la production de la viande en France, afin d'assurer
dans de meilleures conditions l'alimentation de ses habitants . Le temps
est malheureusement bien loin encore où la production indigène at
teindra une importance telle , que la viande devienne, par son bon
marché, un aliment accessible à tous les citoyens.
678 Bibliographie

Quoiqu'il en soit , l'élève et l'engraissement du bétail forment une


des branches de l'exploitation agricole qui, rationnellement conduite,
peut donner le plus de profits au cultivateur . A tous les points de vue
donc , les questions qui se rattachent à l'alimentation du bétail pré
sentent une importance capitale pour notre pays et pour notre agri
culture en particulier.
L'agriculture est , on le sait, l'art de produire au meilleur marché
possible, sur une surface déterminée, la plus grande somme de pro
duits utiles.
La production du travail , la formation de la laine , celle de la viande,
de la graisse ou du lait exigent des conditions spéciales d'alimentation
d'où dépend le succcès de l'élevage.
Baudement, dont la mort prématurée a été pour la science une
perte si considérable , écrivait en 1852 : « L'alimentation du bétail est
le problème capital de la Zootechnie , le plus important et le plus diffi
cile à résoudre ; c'est, à vrai dire , la Zootechnie tout entière. »>
C'est afin de contribuer à la propagation des vrais principes de l'ali
mentation , que M. Grandeau publie cette étude .
Un coup d'oeil jeté sur la table des matières permettra de se faire
une idée de l'ordre suivi dans ce premier volume :
Historique de la nutrition et sa théorie, depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours Premiers essais d'alimentation rationnelle : Expériences de
Lavoisier, Magendie , Dumas , Boussingault, Liebig, etc.
Origine de la graisse chez les animaux :
Expériences , opinions et théories de Chevreul , Liebig, Boussin
gault , Dumas , Milne- Edwards, Lacaze- Duthiers , Riche , etc.
Glycogénie Découvertes de Claude Bernard.
Composition des corps des animaux de la ferme ; accroissement
engraissement.
Théorie de l'équivalence des fourrages en foin . Expériences à ce
sujet .
On voit, par cette table, que le but de la première partie de cet
ouvrage est d'exposer les faits qui serviront de base à l'établissement
des règles pratiques du rationnement.
Le second volume sera consacré à l'alimentation de l'homme aux
divers âges , et dans les différentes conditions sociales .
Dans le troisième volume , M. Graneau étudiera les rations des ani
maux de la ferine, en les envisageant soit comme producteurs de chair,
ou de graisse, ou de lait , soit comme producteurs de travail.
Bibliographie. 679

III . Contribution à l'étude des tourteaux alimentaires .


Composition. — Valeur alimentaire. -- Emploi prati
que et diagnose, par M. C.-V. GAROLA, professeur départe
mental d'agriculture, directeur de la Station agronomique de
Chartres .

Cet ouvrage de grand mérite scientifique et pratique s'adresse aux


cultivateurs et éleveurs auxquels il fait connaître la valeur des diffé
rents tourteaux employés pour l'alimentation du bétail , et aux chi
mistes analystes pour lesquels il est un précieux guide de recherche
des falsifications .
Les tourteaux étudiés sont , parmi les comestibles : ceux d'arachides ,
de chanvre , de coprah , de coton , de colza , de navette , de lin , de noix ,
d'œillette , de sésame , de cameline , de soleil , etc .; et parmi les dange
reux ceux de ricin , de croton , de pignons d'inde, de faîne , de moutarde ,
d'amandes amères, de belladone , etc.
M. Garola donne la composition de chaque tourteau , et pour les
principaux d'entre eux , il rend compte des expériences comparées d'en
graissement avec d'autres substances , expériences qui prouvent leur
puissance nutritive considérable , au plus bas prix de revient.
Le chapitre consacré au diagnose des tourteaux sera de la plus
haute utilité pour le chimiste chargé souvent d'établir l'identité d'un
tourteau alimentaire et surtout sa pureté, et de rechercher les matières
nuisibles . Pour résoudre ces problèmes complexes et délicats , l'auteur
a recours à l'examen extérieur du tourteau , à son étude chimique qua
litative et quantitative et à son examen microscopique . Chacun de ces
moyens d'investigation est décrit avec soin pour chaque espèce de tour.
teau comestible ou dangereux .
L'étude basée sur l'examen microscopique est grandement facilitée
par l'addition à l'ouvrage, de 30 planches reproduisant des micro- pho
tographies obtenues à la station de Chartres par M. Aufroy, le colla
borateur de Garola.
On voit, par ce rapide exposé, tout le mérite et toute la valeur de
l'ouvrage de notre savant collègue , M. Garola,

IV . Traité de l'épuration des eaux naturelles et indus


trielles , par E. DELHOTEL , 1 volume relié toile fine de 500 pages,
grand in-8, avec 147 figures dans le texte . Librairie polytechnique
Baudry et Cie , 15, rue des Saints -Pères , Paris . Prix 15 fr.

L'épuration des eaux est une question qui depuis longtemps a


attiré l'attention des industriels et qui a surtout fait l'objet de nom
breuses recherches dans ces dernières années .
680 Bibliographie.

Nos collègues savent combien les fabriques de sucre , les distilleries '
les féculeries , les glucoseries sont intéressées à cette question , tant
pour les eaux destinées à leurs usages , que pour les eaux résiduaires
qu'elles rejettent et qui souvent sont pour elles une cause d'ennuis
graves .
Bien des auteurs ont déjà traité ce sujet ; mais l'ouvrage de M. De
lhotel est sans contredit le plus complet que nous connaissions et nous
sommes persuadé qu'il rendra de très grands services aux industriels .
L'auteur commence par passer en revue les propriétés des eaux
naturelles et des substances étrangères qu'elles contiennent . Le cha
pitre II est consacré à l'analyse et aux essais des eaux ; à ce titre il in
téresse spécialement les chimistes .
Chapitre III . ――――――― Inconvénients de l'impureté des eaux pour les usa
ges domestiques et les usages industriels , tels que blanchisseries , tein
tureries , papeteries , tanneries , savonneries, sucreries , raffineries , dis .
tilleries , brasseries , alimentation des générateurs .
Les procédés physiques employés pour l'épuration des eaux , tels
que la filtration, la décantation , le chauffage , la distillation , la congé
lation , sont étudiés dans le chapitre IV.
Les différents systèmes d'épuration chimique avec les formules des
réactions sont décrits et discutés dans le chapitre V.
Les systèmes mixtes , chauffage et emploi d'agents chimiques , élec
trolyse sont étudiés dans le chapitre VI.
La correction des eaux dans les chaudières fait l'objet du chapi
tre VII.
-
Chapitre VIII. Description et examen critique des appareils des
tinés à l'épuration physique des eaux .
-
Chapitre IX. Description et examen critique des appareils em
ployés pour l'épuration chimique .
Chapitre X. --- Appareils pour épuration mixte .
Chapitre XI et XII . Correction de l'eau destinée à l'alimentation
des générateurs .
L'ouvrage se termine par un chapitre consacré à l'épuration des
eaux résiduelles , qui acquiert une grande importance aujourd'hui que
l'administration se montre si difficile et si tracassière envers les indus
triels .

V. Proceedings of the ninth annual convention of the


association of official agricultural chemists held a
the national museum, Washington, August 25, 26 and 27, 1892,
par M. Harvey W. WILEY Secretary of the association .

Cet ouvrage forme le n° 35 du Bulletin de la division de chimie, du


département de l'agriculture des Etats-Unis . Notre distingué collègue
Bibliographie. 681

M. Wiley y rend compte des séances du congrès des chimistes agricoles


et publie à la fin du volume les méthodes officielles d'analyses des en
grais, terres et matières alimentaires , qui doivent être suivies jusqu'au
congrès de 1893.
Nous rendrons compte de ces méthodes dans l'un de nos prochains
numéros .

VI. La Betterave, son emploi en distillerie, par un agricul


teur. Compiègne, imprimerie Poutrel frères .

Cette petite brochure s'adresse surtout aux distillateurs auxquels


elle démontre l'immense avantage qu'ils ont à cultiver et à travailler
la betterave riche, comprise entre 6 et 7 degrés de densité, au lieu de
la betterave pauvre qui épuise le sol et donne des rendements en
alcool insignifiants.

VII . Agenda Dunod . N° 4. Arts et manufactures. - Chi


mie. ―――――――― 1 volume élégamment cartonnée. Prix 1 fr. 50. Madame
V Dunod . Libraire - éditeur , 49, quai des Grands- Augustins ,
Paris .

L'agenda chimique Dunod est trop connu pour qu'il soit nécessaire
d'en faire l'éloge .
L'édition de 1893 est entièrement refondue et se divise en 11 cha
pitres bondés de renseignements intéressants : Physique , chimie mi
nérale , chimie organique , chimie analytique , chimie technologique ,
analyse quantitative . Produits industriels, produits alimentaires, assai
nissement, éclairage au gaz , pharmacie .

VIII. Analyses des produits secondaires employés en


sucrerie, par M. L. BEAUDET.

Cette petite brochure est un tirage à part de l'étude dont notre


excellent collègue, M. Beaudet a donné communication à l'assemblée
générale de l'Association en juillet 1892 , et qui a paru dans le Bulletin
de septembre de la même année .
Nous ne pouvons que le recommander très chaleureusement à tous
nos jeunes collègues .

IX . Bulletin de la Station agronomique de l'Aisne, pour


l'année 1892 , par M. L. GAILLOT, directeur de la Station .

Ce Bulletin de 260 pages contient des renseignements du plus haut


682 Bibliographie.

intérêt et fait le plus grand honneur à l'activité et à la science de notre


distingué collègue , M. Gaillot .
Il se divise en quatre parties :

La première rend compte des résultats obtenus dans plusieurs


champs d'expériences de blé , de betteraves , de pommes de terre , d'en
grais , etc.
La deuxième partie est consacrée à l'étude des terres arables du dé
partement de l'Aisne . Ce travail commencé en 1890 s'appliquera à
toutes les communes du département et demandera par conséquent
assez longtemps . Quand il sera achevé, et étant donné le nombre d'ana
lyses déjà faites , on peut compter qu'il le sera dans quelques années,
il sera possible de classer les résultats par cantons , puis par arrondis
sements et enfin par régions naturelles basées sur la constitution
géologique du sol , et de dresser une carte très profitable pour l'agri
culture locale. C'est là un travail éminemment utile, poursuivi depuis
longtemps déjà dans le Pas -de- Calais par notre éminent collègue ,
M. Pagnoul, et il est à désirer qu'il soit entrepris dans chaque dépar
tement . C'est à cette tâche de même qu'aux champs d'expériences et
de démonstrations que devraient se consacrer surtout les Stations
agronomiques.
La troisième partie contient un certain nombre de recherches et
d'études très intéressantes , notamment les suivantes : Essais d'espa
cements de blé ; sur le ver gris ; désinfection des hannetons ; influence
du sectionnement des tubercules dans la plantation des pommes de
terre ; composition de la betterave à sucre aux différentes époques de
sa végétation ; culture de la betterave en terre nematodée ; étude sur
la maladie du pied noir des céréales ; recherches sur le cryptogame
parasite du ver blanc et du hanneton . ( Botrytis tenella).
La quatrième partie contient des renseignements divers sur le fonc
tionnement de la station .

X. - Annuaire de la Betterave de 1893 , publié sous la direc


tion de M. GEORGES GRAS , ingénieur sucrier , directeur de la revue
technique La Betterave. Un vol . de 500 pages . Prix : 3 fr . aux
bureaux du journal La Betterave, 22 rue la Liberté , à Anzin
les-Valenciennes ( Nord ) .

Ce livre élégant qui sera particulièrement utile aux chimistes en


relation avec les sucreries , les distilleries , les raffineries , les féculeries,
etc. , de France et de Belgique , et qui peut rendre de grands services
aux planteurs de betteraves , aux constructeurs, aux courtiers en
sucre, alcools et fécules , donne de nombreux renseignements sur les
Bibliographie . 689

GA perfectionnements apportés dans les industries dénommées ci -dessus ,


et que tous les intéressés consulteront avec fruit.
Le livre I intéresse directement nos lecteurs Il est consacré
tout entier à la Chimie analytique de la betterave . C'est un
exposé complet des méthodes directes et indirectes, chimiques et
optiques , aqueuses et alcooliques , actuellement adoptés dans les
laboratoires des sucreries, des distilleries et des producteurs de
graines, pour le dosage du sucre dans la betterave.

XI . - Notes sur un voyage en Perse , par M. H. PELLET,


officier du mérite agricole , commandeur de l'ordre du Lion et du
Soleil de Perse . 1 brochure in -8 de 46 pages , à Huy ( Belgique) ,
imprimerie Colin - Houbeau .

Cet ouvrage ne traite ni de chimie , ni de sucrerie , ni de distillerie ;


néanmoins , comme il est dû à la plume d'un de nos plus distingués
collègues, nous prenons plaisir à le signaler aux membres de notre
association .
C'est le récit du voyage que M. Pellet a fait en Perse l'an dernier,
dans le but d'y étudier les ressources du pays au point de vue de
l'importation de certaines industries, notamment de la sucrerie.
De ces industries , de ces études , de ces investigations auquelles il
s'est livré il ne nous dit rien , et nous le regrettons , car nous y aurions
assurément trouvé bien des choses intéressantes . Il se borne à traduire ,
dans un style familier, les impressions que lui ont causées ces
paysages , ces mœurs, cette civilisation si différents des nôtres , à
raconter ce qu'il a vu et observé, et il a beaucoup vu et observé.
Cette petite brochure a l'attrait d'un roman , et on ne la dépose sur
son bureau qu'après l'avoir parcourue sans reprendre haleine .

XII. L'Argot Parisien . - Etude d'étymologie comparée , suivie


d'un vocabulaire, par Adrien TIMMERMANS . 1 vol . in - 8 , de 300 p . ,
librairie Klincksick , 11 , rue de Lille , Paris .

Ce livre, pas plus que le précédent, ne se rattache à la chimie ni à


l'industrie, mais c'est un ouvrage de haute science , absolument origi
nal, rompant en visière avec l'enseignement officiel et dont l'auteur ,
un polyglotte éminent parlant couramment 8 ou 10 langues tant an
ciennes que modernes , a su rendre la lecture absolument attrayante.
La théorie développée est que le langage tel qu'il se présente à
l'étude linguistique , prouve qu'il est la reproduction fidèle de sons
spontanés et que ceux-ci ont reçu un développement dirigé par la
684 Bibliographie .

raison . Tout ce que l'homme éprouve en lui- même se manifeste par


des voix que la nature énonce pour lui . Il les écoute , il sent ce qu'elles
signifient et les emploie comme messages chaque fois qu'il veut rap
peler et renouveler les faits dont elles formaient la partie sonore et
intégrante . Le son rappelle la sensation parce que c'est elle qui le
détermine . Ce sont deux éléments inséparables .
Il résulte de cette théorie que toutes les races prenant les éléments
de leur langage dans la nature, doivent avoir, du moins pour les mots
exprimant les choses de la vie quotidienne de même que les notions
primordiales universelles , une origine commune , les mêmes thèmes
primaires ou racines irréductibles .
Cette théorie l'auteur la développe en comparant les racines pri
maires du sanscrit avec celles du grec , du latin , du français , de l'alle
mand et de l'anglais . Bien plus , il montre pourquoi l'argot , alors qu'il
n'est nullement dirigé dans son travail, crée quelquefois des phone
mes absolument authentiques et neufs, remplissant toutes les condi
tions du mot, et souvent ayant cours ailleurs , sans que l'originateur
s'en doute .
Quand on parcourt ces pages, où l'auteur fait preuve d'une érudition
considérable autant que d'une imagination droite et féconde, on est
étonné de voir combien les langues citées plus haut ont de multiples
liens de parenté .
La philologie , telle que la comprend M. Timmermans n'est point
cette science ennuyeuse et prétentieuse dont Voltaire se moquait si
agréablement en faisant dériver cheval de hippos , en changeant hip en
che et pos en val . C'est, au contraire, une véritable science , pleine de
charmes , et remontant aux sources mêmes du langage, à la nature,
initiatrice des sons . F. DUPONT.
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

N° 10. Tome X. Avril 1893.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DES 17 , 18 ET 19 AVRIL 1893 A LAON (AISNE )

Paris , le 10 avril 1893.

MONSIEUR ET CHER COLLÈGUE,

Nous avons l'honneur de vous informer qu'en vertu de l'ar


ticle 15 des Statuts , et suivant décisions de notre Comité en dates
des 9 janvier, 6 février , 6 mars et 4 avril de cette année , notre
Assemblée générale de province aura lieu les lundi , mardi et
mercredi , 17 , 18 et 19 avril courant, à Laon (Aisne), sous la
présidence d'honneur de M. le Préfet de l'Aisne et de M. le Maire
de Laon .

Une Commission locale, composée de MM. Jules BAZIN , pré


sident ; L'HOTE, vice-président ; GAILLOT, secrétaire ; TURQUIN ,
Frédéric BERTRAND-BAZIN , Jules SIMON-LEGRAND , DEFEZ et OBJOIS ,

membres , a bien voulu se charger de l'organisation matérielle


du Congrès et a apporté tous ses soins pour que le Congrès de
Laon ne le cède en rien aux précédents et soit digne de l'Asso
ciation . Cette tâche lui a d'ailleurs été facilitée par l'accueil
sympathique qu'elle a rencontré auprès de la Municipalité et des
autorités locales .

Nous sommes heureux d'annoncer à nos collègues que l'or


ganisation ne laisse rien à désirer.
Voici les dispositions qui ont été arrêtées :

JOURNÉE DU LUNDI 17 AVRIL

1º A 7 h . 35 du matin, départ de Laon , par chemin de fer ,


pour visiter la Sucrerie de Coucy-les-Eppes, gracieusement mise
à notre disposition par notre collègue , M. Delsarte , et dans
laquelle est installé le chauffage des jus à effet multiple ;
686 Assemblée générale

2º Retour à Laon à 10 h . 27 pour visiter la sucrerie de nos


collègues MM. Legras et Midelet , à Vaux-sous-Laon et assister
aux manipulations de la sélection des betteraves par le procédé de
la digestion aqueuse, instantanée à froid, de Pellet . MM. Legras
et Midelet, bien que le travail de la sélection des betteraves soit
terminé, veulent bien se mettre à la disposition de l'Association
pour nous montrer leur installation et faire procéder devant nous
à des essais pratiques . MM. Pellet et Legry , chimiste de la
sucrerie de Chambry, donneront toutes les explications désirables
aux visiteurs .

Déjeuner à la gare de Laon , à midi ;


3º A midi 37 , départ de Laon pour la gare de Crouy, où on
arrive à 1 h. 30. Visite des distilleries de notre collègue,
M. Beauchamp , à Bucy-le-Long et à Vauxrot , près Soissons ;
4° Après la visite de la distillerie de Vauxrot , visite de la
verrerie de M. Deviolaines , à Vauxrot.
Dîner à Soissons ou à Laon.

Rentrée à Laon par les trains de 7 h . 51 , 8 h . 01 ou 10 h . 55 .


Des voitures seront à la disposition des visiteurs .

JOURNÉE DU MARDI 18

A 9 heures du matin, séance publique à l'Hôtel de Ville ,


salle de la Justice de Paix , sous la présidence de M. DURIN .
A midi , banquet sous la présidence d'honneur de M. le Préfet
de l'Aisne et de M. le Maire de Laon .
A 2 heures et demie, continuation de la séance pour
épuiser l'ordre du jour ci-après :

ORDRE DU JOUR DE LA SÉANCE PUBLIQUE DU MARDI 18

1° Discours de M. E. DURIN, président ;


Distribution des
2º Rapport sur les Récompenses , par M. H. Robert. -
récompenses ;
3° Emploi de la chaux en sucrerie, par M. AULARD ;
4º Contrôle continu , automatique et enregistreur de l'alcalinité des jus ,
par M. CH. CAMBIER ;
5º Chaux et poudre de chaux hydratée. Détermination de la quantité
d'eau nécessaire pour l'extinction des différentes espèces de chaux vive , par
M. B. MITTELMAN ;
Assemblée générale 687

6º Nouvelle application de la baryte en sucrerie de betteraves et de


cannes et en raffinerie , par M. J. DU BEAUFRET ;
7° Analyse de la pomme de terre industrielle, par M. DOUILLET ;
8° Travail de la pomme de terre en distillerie, par M. LINDET ;
9º Des causes d'erreurs et perfectionnements à apporter dans l'ana
lyse commerciale des sucres, par M. L'HÔTE ;
10° Détermination de la quantité de jus contenu dans les betteraves ,
suivant leur richesse , par MM . VIVIEN et PAGNOUL ;
11º Les matières pectiques et leur dosage dans la betterave par les mé
thodes alcooliques et aqueuses, par M. J. WEISBERG ;
12º Perte en sucre par destruction à l'évaporation et à la cuite , par
MM. BATTUT et BRETON ;
13° Sulfitation des jus et des sirops , par M. BOUCHON ;
14° Cristallisation en mouvement, par MM . CODRON et AULARD ;
15° De la couverture des silos, et Régulateur d'arrivée d'eau dans le la
veur à gaz carbonique , par M. SIMON ;
16º Etant donné que dans telle usine le transport du charbon revient à
tant :
a. A quelle espèce de charbon faut-il donner la préférence ? Charbon
riche ou charbon à bas prix.
b. Dans un cas ou dans l'autre, de quelle surface de chauffe doit- on dis
poser par hectolitre de jus travaillé par 24 heures ?
c. Quel type de générateur préférez-vous ?
d. Quel doit être le rapport de la surface de grille à la surface de
chauffe ?
e. Quelle quantité de charbon doit- on brûler par mètre carré de surface
de grille étant donné que l'on dispose de la surface de chauffe que l'on croit
nécessaire ?
f. Quel doit être le rapport de l'air entrant sur la grille à l'air nécessaire
à la combustion, par MM. BEAUDET et CAMBIER ;
17° Du meilleur mode de chauffage des emplis , par M. VIVIEN.
18° Sur les matières insolubles dans les arrière-produits de sucrerie , par
M. SIDERSKI ;
19° Emploi de l'amiante pour la filtration des jus et des sirops , par
M. MAIGNEN ;
20° Perfectionnements aux coupe-racines, par M. A. MAGUIN.

JOURNÉE DU MERCREDI 19

1º A 7 heures 54 du matin. - Départ de Laon , pour

Chailvet-Urcel , pour visiter les cendrières et les usines de pro


duits chimiques (sulfate de fer , sulfate d'alumine , alun ) , de
M. Fischer.
688 Assemblée générale

2º A 11 heures 34. ― Départ pour Laon , déjeuner gare


de Laon .

A 12 heures 43 . ― Départ pour La Fère , arrivée à


1 h . 16 .
Visite des établissements de notre collègue, M. A. Maguin,
à Charmes .
Examen des divers appareils ci- après :

1° Appareils de carbonatation continue (M. Cambier voudra


bien en expliquer le fonctionnement et les résultats à ses collè
gues ) ;
2° Cristallisoirs en mouvement ;

3° Chauleur Koenig, employant la chaux en morceaux tels


qu'ils sortent du four ( suppression du lait de chaux) .
4° Séparateur d'albumine , système Wanneck ( MM . Aulard,
Codron, et plusieurs de nos collègues en décriront l'utilité et le
fonctionnement) ;

5° Appareils appliqués à l'installation du transporteur hydrau


lique, roues, hélices , pompes , clapeis , laveurs , etc. , etc .;
6° Derniers perfectionnements apportés au coupe-racines,
brosseur de couteaux en marche , épierreur enlevant les pierres
et corps étrangers dans le coupe- racines, couteaux Excelsior, etc.
Nos collègues, MM. Maguin et Bureau donneront toutes les
explications .

A 4 h . 12, 4 h . 56 et 4 h . 45 départs dans toutes les


directions peur ceux qui désireront partir.
Pour ceux qui voudront bien rester :

A 6 h. 1/2 du soir : Dîner.


Après diner. Visite d'une installation privée d'un réseau télé
phonique et d'éclairage électrique , d'une force de 30 chevaux,
avec très belle installation d'accumulateurs, lampes à arc et à
incandescence , etc.

A 8 heures, 9 h. 15. 10 h. 35 et 12 h . 40 , départs


à La Fère et à Tergnier dans toutes les directions . Des voitures
seront à la disposition de nos collègnes pour les conduire aux
gares de départ.
Assemblée générale 689

Exposition d'appareils de sucrerie, distillerie ,


féculerie , etc.

Une exposition d'appareils concernant la sucrerie, la distillerie ,


la féculerie , etc. , aura lieu à l'Hôtel de Ville , pendant la durée
du Congrès. Tous les membres de l'Association sont priés de
vouloir bien prendre part à cette exposition qui est absolument
gratuite.
Pour tous renseignements s'adresser à M. GAILLOT, directeur
de la Station agronomique à Laon, chargé de l'organisation de
cette exposition .

Billets d'aller et retour à prix réduits .

Comme les années précédentes , la Compagnie du Chemin de


fer du Nord a bien voulu accorder aux membres de l'Association
le voyage à Laon à prix réduit.
La Compagnie de l'Est veut bien aussi nous accorder l'excur
sion à Coucy-les-Eppes à moitié tarif.
L'autorisation spéciale de voyage à tarif réduit sur le réseau
du Nord, devra être timbrée à la gare de départ, et visée et signée
à Laon , par M. le Président de l'Association
Cette autorisation est valable pour l'aller, du 16 au 19 avril ,
et pour le retour, du 17 au 20 avril.
Veuillez agréer, Monsieur et cher Collègue , l'assurance de nos
meilleurs sentiments .

Le Secrétaire Général, Le Président,

F. DUPONT . E. DURIN .

Avis important. - Les Commissaires d'organisation ont abso


lument besoin de connaître très approximativement le nombre
de convives pour le banquet , et des excursionnistes pour Coucy
les-Eppes , Vaux- sous-Laon , Bucy-le -Long , Vauxrot , Chailvet et
Charmes . Nous prions donc nos collègues qui doivent se rendre
à Laon de vouloir bien adresser à M. le Président de la Commis
sion la carte postale ci-jointe , affranchie d'un timbre de 10 cen
times , en effaçant , soit le banquet, soit les excursions auxquels ils
ne doivent pas prendre part . Ils ne sont d'ailleurs pas tenus à
leur engagement, si au dernier moment, contre leur attente, ils
ne peuvent s'y rendre .
690 Procès-verbal.

Hôtels où il sera réservé des chambres pour MM. les membres


du Congrès.

Buffet de la Gare. ――――― 2 chambres à 3 fr. Déjeuner, 3 fr.


Dîner, 3 fr . 50 .
Hôtel de la Gare. --- 12 chambres à 2 fr . 50. Déjeuner, 3 fr.
Dîner, 3 fr. 50.
- 8 chambres à 2 fr.
Hôtel du Nord, quartier de la Gare .
Déjeuner. 3 fr . Dîner, 3 fr . 50 .
-
Hótel du Commerce, quartier de la Gare . 4 chambres à 2 fr.
Hôtel de Paris, quartier de la Gare . - 6 chambres à 3 fr.

Déjeuner, 1 fr. 75. Diner, 1 fr. 75 .


Hôtel de l'Écu (Ville-Haute) . -20 chambres à 2 fr. Déjeuner,
3 fr. Dîner, 3 fr.
Hôtel de la Hure (Ville-Haute) . - 15 chambres à 2 fr. 50.
Déjeuner et dîner , 3 fr. 50 .
Hôtel de la Bannière (Ville-Haute) . - 20 chambres à 2 fr.

Déjeuner, 3 fr. Dîner, 3 fr. 50.

NOTA . — M. le Président du Cercle de Laon , notre collègue ,


M. Léon Rousseau, met gracieusement les salons du Cercle ,
place de l'Hôtel- de-Ville , à la disposition des membres du Con
grès .

PROCÈS -VERBAL DE LA SÉANCE DU 4 AVRIL

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 4 avril , à deux heu


res et demie de l'après- midi , 10, rue de Louvois , Paris , sous la prési
dence de M. Durin .
Etaient présents :

MM . Tardieu , trésorier, F. Dupont , secrétaire général , H. Robert,


secrétaire-adjoint, Pagnoul , F. Blin , J. Delavierre, Lindet , Sidersky,
membres du Conseil , Jules Bazin , président de la commission d'orga
nisation du Congrès de Laon , H. Pellet, Ch , Bureau , du Beaufret et
Dandeleux , membres de l'Association .
S'excusent par lettres de ne pouvoir assister à la réunion :
MM. Boire , Vivien , Eclancher, Feltz et L. Lefranc .
Procès-verbal . 691

Admission de nouveaux membres .

M. Wladimir Guerrero, ingénieur . fabricant de sucre à Atarfé , par


Grenade ( Espagne) , déjà membre titulaire de l'Association , est
admis membre à vie.

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Associa


tion :

MM . Dauphin, directeur de la Sucrerie de Vend'huille ( Aisne), pré


senté par MM . du Beaufret et F. Dupont.

Ch . Savary, ingénieur-chimiste, 19, rue de La Barre, à Lille


(Nord) , présenté par MM. Bureau et Aulard.

Stepanek Antoine, chimiste de la raffinerie de sucre de Brégnice


(Krasné Brezno) près Usti nad Laben (Bohême) , présenté par
MM . Hugo Jelineck et Ch . Bureau.

John L. Fueling, assistant chemist U. S. Departement of


agriculture à Washington, D. C. , présenté par MM . G.-L.
Spencer et F. Dupont.

Dr H. Claassen , directeur de la Sucrerie à Dormagen , Prusse


Rhénane (Allemagne) , présenté par MM . J. Weisberg et
F. Dupont .

Marissiaux , chef de fabrication à la sucrerie de Mesbrecourt


Montigny (Aisne) , présenté par MM . J. Cotrait et L. Lahe
made.

Dubois Gabriel , chimiste au laboratoire de M. Cotrait , à


Péronne (Somme) , présenté par MM . J. Cotrait et L. Lahe
made .

Lévêque, fabricant de sucre à Blérancourt (Aisne) .

Gentilliez, administrateur de la sucrerie de Marle (Aisne) .

André, rue des Casernes , à Laon .

Lhote-Midelet , à Allemagne par Laon.

Brazier Armand , à Barenton - Cel par Barenton - Bugny (Aisne) .


692 Procès-verbal.

Viéville, à St -Marcel- sous - Laon , (Aisne) .

René d'Hérouel , à Laon (Aisne) .

Magniez père , à Besny - Loisy par Laon (Aisne) .

Ces huit derniers présentés par MM . Jules Bazin, président, et


Lhote, vice-président de la commission d'organisation du
Congrès de Laon .

Gallet, droguiste , 29 bis, rue des Francs-Bourgeois , Paris , pré


senté par MM . Objois et Gaillot.

Henri Martin , fondeur à Saint-Quentin ( Aisne ), présenté par


MM Letac et Vivien .

Louis E. Munoz , chimiste Ingenio « Los Canas » Alfonso XII,


Cuba , présenté par MM . Lezin A. Becnel et F. Dupont .

Maignen , ingénieur , 5 , avenue de l'Opéra, Paris , présenté par


MM . H. Lachaume et F. Dupont.

Listre, ingénieur- administrateur délégué de la sucrerie de


Montcornet (Aisne) . présenté par MM . Bureau et Robert .

Duboc Oscar. directeur des cultures de M. Simon - Legrand , à


Vivaise- sous - Laon ( Aisne ) , présenté par MM . Simon- Legrand
et Jules Bazin .

Sirot jeune, fabricant de sucre à Denain (Nord ) , présenté par


MM. Bureau et Codron .

Becquet, entrepreneur à la Fère (Aisne) , présenté par MM. Bu


reau et F. Dupont .

Louis Wertheimer, chimiste à la distillerie de Sébastopol,


près Ilam ( Somme) , présenté par MM . Nathan-Lévy et F. Du
pont.

M. le Président remercie au nom de l'Association MM. les


Membres de la Commission d'organisation du Congrès du soin et du
dévouement qu'ils apportent à la réussite de ce Congrès , il prie
M. Jules Bazin , son dévoué président , de vouloir bien se faire notre
interprète auprès de ses collègues .
Procès-verbal. 693

Congrès de Laon.

Après discussion, à laquelle prennent part MM . Durin , Robert,


Bureau , Pellet , Sidersky et Jules Bazin , qui rend compte des travaux
de la Commission , l'ordre du jour du Congrès est admis et rédigé tel
qu'il figure en tète du présent numéro du Bulletin .

Récompenses décernées pour les Mémoires envoyés


en réponse aux différents Questionnaires.

M. H. Robert lit son rapport sur ce sujet et les termes en sont


approuvés à l'unanimité .
Il sera donné lecture de ce rapport à la séance publique du Congrès
de Laon .

Local de l'Association .

M. Tardieu annonce que le local où nous tenons nos séances , et


qui nous était gracieusement prêté par la Compagnie Mutuelle d'assu
rances des sucres , dont M. Maxime Louis était le directeur , ne sera
plus libre à partir d'octobre, par suite de la dissolution de la dite Société
d'assurances .

Il propose de louer dans le même immeuble , au premier étage , un


appartement de cinq pièces pour la somme de 3.000 francs dont il
prendrait la moitié à sa charge pour ses bureaux , et dont l'autre moitié
.
serait à la charge de l'Association .
Aprés discussion , il est convenu que les membres du bureau étudie
ront cette question .

Concours ouvert aux industries agricoles par la


Société centrale d'agriculture du Pas - de- Calais .

M. Pagnoul annonce que la Société centrale du Pas -de - Calais


organise un concours des industries agricoles , à Arras , du 3 au 11 juin
de cette année, pendant la durée du Concours régional agricole qui se
tiendra dans cette ville.
Il invite les membres de l'Association à y prendre part .
Le meilleur accueil est fait à cette proposition de notre cher et
excellent collègue , et ancien vice- président . -- Il est décidé que le
programme de ce concours sera inséré dans le Bulletin .
694 Procès-verbal.

Achat des betteraves à la richesse saccharine


en Autriche.

M. le Président donne lecture de la lettre suivante qu'il a reçue


de M. le prince Ferdinand Latkrowitz , président du Conseil d'agri
culture de Bohême :

« Monsieur le Président,

« Le Conseil d'agriculture de Bohème étudie en ce moment la ques


tion des rapports à établir , entre les producteurs de betteraves et les
sucriers , et , en même temps , le mode de vente des betteraves en se
basant sur leur degré de richesse saccharine .
« Ce dernier mode, étant adopté dans différentes contrées de la
France, votre Société disposera certainement de matériaux précieux se
rapportant à cette question .
« Le soussigné, président du Conseil d'agriculture , prend la liberté
de vous demander de vouloir bien lui envoyer les publications relatives
à cette question , ainsi que divers modèles de contrats en usage dans
les sucreries françaises.
a Il acceptera , avec la plus vive reconnaissance, tous les documents.
pouvant servir à élucider et à résoudre la question et à obtenir un
résultat pratique et favorable .
« Agréez , Monsieur le Président , l'assurance de ma haute considé
ration .
« Le Président, Ferdinand prince LATKROWITZ. ›

Prague , 20 mars 1893.

Le Conseil décide de faire bon accueil à cette demande et charge


M. le Secrétaire général d'envoyer les renseignements demandés .
La séance est levée à cinq heures et demie .

Le Secrétaire général, F. DUPONT.


Détermination du sucre dans la betterave. 695

LA DÉTERMINATION DU SUCRE DANS LA BETTERAVE


EN ALLEMAGNE

Par M. H. PELLET

M. le Dr A. Herzfeld , Professeur - Directeur du Laboratoire de


l'Association allemande des fabricants de sucre vient de faire paraître
dans la Korrespondenz - Blatt, des Vereins akademisch gebildeter
zuckertechnicker , de février 1893 , un article ayant pour titre : « Déter
mination du sucre dans la betterave » . Ce travail donne bien l'état de
la question en Allemagne . Mais on va voir par les extraits que nous
allons publier, que M. le D' A. Herzfeld , semble ignorer une foule de
questions qui ont été étudiées depuis plusieurs années par quelques - uns
de nos collègues et si on ne voyait pas la date inscrite sur le journal
cité, on se croirait à une époque très reculée , c'est- à- dire à 1886 ou
1887 , au moment où , en Belgique surtout, les chimistes étaient indécis.
au sujet de la meilleure méthode à adopter pour l'analyse de la bette .
rave. Depuis , cela a changé et bien des partisans , si non tous, des
méthodes alcooliques se sont ralliés aux méthodes aqueuses après
expériences reconnues exactes par un grand nombre de chimistes tant
en France qu'en Belgique , qu'en Hollande , en Autriche et en Alle
magne même , comme nous le démontrerons . Il paraît que toutes les
publications faites à ce sujet n'ont pas été lues par M. le Directeur
Herzfeld ou n'ont pas été approuvées par lui .
Car dans la note qu'il vient de publier , M. le Professeur déclare
nettement :
« Que le dosage direct du sucre dans la betterave par la méthode à
l'eau et à froid , donne dans la plupart des cas des résultats concor
dants avec ceux de l'extraction alcoolique Scheibler- Sickel, mais
qu'elle doit étre employée avec prudence et en contrôlant les résultats
de temps en temps avec la méthode par extraction alcoolique. »>
Quant à la méthode aqueuse à chaud , M. le Dr Herzfeld déclare plus .
nettement encore qu'elle est à rejeter . Elle donne , dit-il, en général , des
résultats trop élevés parce qu'il se forme des pectates de plomb solu
bles et fortement dextrogyres qui ne sont pas précipitables en solution
aqueuse.
Evidemment si l'article au lieu d'être signé Herzfeld avait été signé
d'un nom inconnn , personne n'y aurait fait attention . On aurait conclu
que le chimiste n'était pas au courant de la question et aurait pu luj
appliquer ce que disait J. Weisberg à propos de la réunion de l'Assem
blée annuelle de la section sucrière de la Société industrielle de Var
sovie, en juin 1892 ( 1 ) .

(1) Bulletin de l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie, de France


et des colonies, 7 janvier 1893 .
696 Détermination du sucre dans la betterave .

« M. Dziegelowsky a traité la question de l'analyse de la betterave


par les méthodes aqueuses et alcooliques et comme certains autres de
ses collègues polonais, en retard, il a fait le procès à la méthode
aqueuse MAIS SANS DONNER LA MOINDRE PREUVE SÉRIEUSE CONTRE CETTE
MÉTHODE exception faite ou il se base sur l'opinion bien connue des
partisans plus ou moins autorisés de l'alcool . Non seulement il n'a
fourni aucune donnée valable qui put servir contre l'eau en faveur de
l'alcool, MAIS IL A MONTRÉ AU COURS DE SON RAPPORT UNE COMPLÈTE
IGNORANCE DU SUJET TRAITÉ PAR LUI , et nous nous étonnons de ce qu'il
n'a pas trouvé un seul opposant à ses assertions sur le non sucre pola
risant de la betterave . »>
Plus loin M. J. Weisberg nous donne aussi quelques objections
formulées au rapport de M. Dziegelowsky, qui sont également à repro
duire car la réponse du rapporteur semble indiquer un élève du labo
ratoire ou imbu complètement des idées de M. le Professeur Herzfeld.
Voici les passages auxquels il est fait allusion :
« M. Rutkowsky a ajouté que tous les chimistes qui ont fait des
essais comparatifs entre les méthodes aqueuses et alcooliques on
trouvé dans les deux cas des résultats identiques quand les analyses
ont été faites selon les règles connues . M. Dziegelowsky riposte alors
naïvement que la MÉTHODE AQUEUSE EST APPLICABLE QUAND LA BETTE
RAVE NE CONTIENT PAS DE NON SUCRES POLARISANT SUR LESQUELS LE SOUS
ACÉTATE DE PLOMB , EN SOLUTION AQUEUSE N'A PAS D'ACTION » .
M. J. Weisberg ajoute avec raison :
Ce qui veut dire que la méthode aqueuse ne peut jamais étre
appliquée puisqu'il faudrait s'assurer sur chaque betterave si elle ne
contient pas de non sucres polarisants non précipitables par le sous
acétate aqueux ! » .
Nous ne pourrions pas résumer mieux notre pensée à l'égard de la
note du Docteur allemand .
Ceci dit, examinons l'article de M. le professeur Herzfeld .
Au début l'auteur parle du coefficient 95 , appliqué anciennement
pour passer de l'analyse du jus et celle de la betterave . Il certifie que
ce coefficient est inexact et trop élevé par ce que le marc tel qu'il est
dosé à l'état sec est combiné dans la betterave à de l'eau colloïdale qui
en augmente le poids .
Mais Herzfeld reconnait que parfois aussi la polarisation par le jus
et le coefficient est plus faible que l'analyse directe , et alors vient une
autre explication basée sur la grosseur ou la finesse des cellules , la
pression , la durée du temps écoulé entre le râpage et la pression , etc.
Jusqu'ici la présence de l'eau colloïdale supposée dès 1878 , par
Scheibler n'a pas été vérifiée, et l'explication des coefficients inférieurs
ou supérieurs à 95 , a été donnée à plusieurs reprises . Pourquoi
admettre deux explications .
Détermination du sucre dans la betterave. 697

Nous rappelons seulement qu'au début de son article le Dr Herzfeld


dit que C'EST A TORT QU'ON ATTRIBUAIT les différences entre la polari
sation dujus, et celle des betteraves calculée au moyen du coefficient
95, à des matières autres que le sucre ayant une action optique qui
changeaient la polarisation .
Il y a là une sorte de contradiction avec le restant de l'article ainsi
que nous le ferons voir .
M. le professeur Herzfeld rappelle le procédé Sickel pour la polari
sation alcoolique du jus et dit que c'est encore aujourd'hui la méthode
a plus exacte .
C'est cette méthode que Herzfeld a employé pour l'analyse de jus de
diffusion en 1887 et 1888 , et qui a fourni en général une différence
moyenne de 0,33 de sucre p . 100 cc . en moins que par la méthode
ordinaire avec un minimum de 0,10 et un maximum de 0.54 .
A cette époque MM . Herzfeld et Parcus avaient admis d'après leurs
expériences que la raffinose n'existait pas dans la betterave normale,
mais s'y formait sous des influences particulières et notamment par le
froid.
Nous avons répondu contre cette manière de voir par des expériences
directes et la théorie de ces chimistes ne subsiste plus du reste en pré
sence de ce que l'on connaît de la raffinose et de sa non précipitation
par le plomb dans les liquides alcooliques en présence du sucre . C'est
ce qui résulte des expériences de M. Tollens et d'autres chimistes .
Nous croyons toujours que si les jus de diffusion et autres analysés.
par la méthode alcoolique Sickel, donnent moins que l'analyse ordi
naire, c'est qu'on ajoute une trop grande quantité de sous- acétate de
plomb et que la solution alcoolique est trop concentrée.
Car de nombreuses expériences directes ont démontré que le pou
voir rotatoire d'une solution sucrée pure et additionnée de divers sels ,
diminuait au fur et à mesure qu'on augmentait la richesse de la solu
tion en alcool et la quantité de sous -acétate de plomb ( 1) .
Nous y reviendrons à propos des méthodes alcooliques .
Mais ce qu'il faut signaler c'est que si la méthode alcoolique Sickel
pour la polarisation du jus est encore regardée comme la plus exacte ,
elle parait devoir être inconnue (ou rejetée) au laboratoire de l'Ecole
sucrière de Brunswick. En effet, dans la dernière édition de leur ou
vrage sur l'analyse des matières sucrées parue en 1891 , MM . Frühling
et Schültz , ne soufflent mot de cette méthode . Pourquoi ? Et pas plus
pour les jus bruts que pour les jus de diffusion . Or il est évident que si
l'alcool a une action sur les matières plus-sucre en présence du sous
acétate que l'eau ne possède pas la polarisation alcoolique du jus,

(1) Bulletin de l'Association belge des chimistes , juillet 1890 .


698 Détermination du sucre dans la betterave .

cette méthode s'impose , et il est étonnant de ne pas la voir mentionner


dans un des derniers traités allemands concernant la sucrerie .
D'un autre côté MM . Frühling et Schültz, a propos du dosage du
sucre dans la betterave , ne parlent que de l'alcool . Il y a cependant un
petit entrefilet en note qui dit que Pellet a découvert la digestion
aqueuse à froid, mais que les opinions sont encore si partagées à ce
sujet que la description de ce procédé doit être laissée de côté.
De la digestion aqueuse à chaud pas un mot non plus . Nous pou
vons ajouter que dans les cours de l'Ecole sucrière naturellement il
n'était nullement question des méthodes de Pellet .
Il est vrai que nous avons vu aussi dans un journal d'annonces .
« On demande un chimiste ne sortant pas de l'Ecole sucrière de
Brunswick . »
M. Herzfeld parle des procédés alcooliques par digestion et par
extraction .
Il rappelle ce que nous avons dit à plusieurs reprises, depuis long
temps , en parlant de la digestion alcoolique , qu'il n'y avait aucun
moyen de contrôler l'épuisement complet, qu'il fallait mettre de suite
le volume presque définitif, etc. , et admet le sous- acétate de plomb dès
le début et non après la digestion .
L'auteur, en parlant de la râpure fine exigée pour la méthode
alcoolique à froid de Stammer , dit que cette pulpe est obtenue à l'aide .
de la råpe Keil et Dolle , appelée en France rápe Pellet .
Ceci est une erreur.
Dès 1876, nous avons fait connaitre la ràpe conique rationnelle de
Pellet et Lomont.
Cette rape a été imitée en Allemagne et en Autriche surtout, et la
rape conique de Keil et Dolle n'était donc qu'une imitation , avec appli
cation défectueuse pour le prélèvement de l'échantillon moyen de la
betterave .
La seule différence avec la nôtre , était le mode de division des cel
lules. Avec notre rape conique , la division s'obtenait par des dents de
scie. Dans la rape Keil et Dolle , on obtenait cette division au moyen de
saillies faites directement sur le métal et la surface active du disque
présentait l'aspect d'une lime dite rape à bois .
Nous avons essayé cette taille spéciale et l'avons appliquée à notre
râpe conique . Nous avons alors désigné cet instrument sous le nom
de råpe conique rationnelle Pellet et Lomont à taille Keil .
On ne peut être plus loyal .
M. Herzfeld déclare donc que la méthode alcoolique par extraction
est la seule exacte permettant le contrôle de l'épuisement .
A propos de la méthode aqueuse à froid de M. Pellet, M. le docteur
allemand dit que, par un emploi rationnel du sous -acétate de plomb,
on a découvert aussi un moyen de précipiter la plupart des non- sucres
Détermination du sucre dans la betterave. 699

actifs et que si on ajoute une quantité bien mesurée de ce réactif la


digestion aqueuse à froid donne dans la plupart des cas , des résultats
concordants avec ceux de l'extraction alcoolique Scheibler- Sickel.
Il faudrait s'entendre cependant , comme le disait M. J. Weisberg.
En admettant les théories des alcoolistes , on n'est jamais certain
qu'une betterave à analyser ne contient pas de ces matières non -sucres
polarisant à droite , non précipitées par le sous -acétate de plomb en
solution aqueuse .
La méthode aqueuse à froid devait donc être rejetée ou être con
trôlée chaque fois par l'extraction alcoolique . Ce qui est inutile.
D'après ce que dit M. Herzfeld , de l'emploi du sous-acétate de
plomb, il ne paraît pas connaître non plus tout ce qui a été publié à cet
égard, car il semble faire croire que le sous - acétate de plomb pour les
dosages par l'eau , doit étre bien mesuré, comme pour les opérations
par l'alcool.
Or, tout le monde sait, au contraire , que le sous -acétate de plomb
doit être employé avec très grande précaution et toujours en très petite
quantité, en présence de l'alcool , alors que dans les analyses , par les
méthodes aqueuses , on peut en mettre un excès sans inconvénient, ce
qui est facile à vérifier .
Nous ferons remarquer que M. le Dr Herzfeld a la prudence de ne
citer aucune proportion de sous -acétate de plomb à employer dans les
méthodes alcooliques et qu'il ne parle plus maintenant de ces bette
raves anormales pouvant donner jusqu'à 3 de sucre en moins par
l'alcool que par l'eau .
Il est non moins à remarquer que toutes les conclusions du savant
Dr Herzfeld ne reposent sur aucune expérience , car il n'en cite aucune
à l'appui des opinions erronées et en retard qu'il formule avec tant
d'assurance .

Un petit tableau d'expériences comparatives avec toutes les indica


tions relatives aux conditions d'exécution auraient eu beaucoup plus
d'effet sur les élèves auxquels était destiné l'article du professeur, que
toutes les considérations développées, dont plusieurs sont inexactes, et
dont d'autres ne sont que des répétitions d'articles publiés dans divers
journaux il y a quatre ou cinq ans .
Pour réfuter les assertions de M. le professeur Herzfeld , nous ne
remettrons pas ici les assertions de toutes les expériences compara
tives qui ont été faites à ce sujet dans les principaux pays sucriers , en
dehors des nôtres qui ont cependant été très nombreuses .
Seulement, nous rappellerons que nos essais ont eu lieu dans le
laboratoire des sucreries centrales de Wanze , et que les expériences
ont été exécutées par un grand nombre de chimistes de toute natio
nalité .

Parmi ces chimistes , il s'en trouvait plusieurs qui avaient étudié à


700 Détermination du sucre dans la betterave.

l'école de Brunswick ou dans d'autres laboratoires allemands et qui


naturellement étaient partisans de l'emploi de l'alcool.
Or, tous ceux qui ont passé par le dit laboratoire ou qui y sont en
core actuellement, ont reconnu l'exactitude de nos procédés et peuvent
certifier que nous n'avons rien négligé pour la recherche de la véritė .
Polarisation en double ou triple , expériences faites en double - triple
sur la même pulpe par divers procédés . Essais renouvelés sur toute
qualité de betteraves , etc. etc.
Nous citerons notamment parmi ces chimistes , MM . Tillmann,
Neumeyer, Schubardt, Bracke, Treskow , etc.
Nous dirons aussi que M. le Professeur Herzfeld a vu pour la pre
mière fois l'application de l'analyse aqueuse à froid , en septembre 1890,
lorsque, faisant une visite aux Sucreries centrales de Wauze , il s'est
rendu à la ràperie de Moha , où M. Baudry étant chimiste lui a donné
toutes les indications nécessaires .
Nous nous rappelons que M. le Dr Herzfeld a fait à cette époque
une objection toute théorique . C'est que les betteraves analysées , en
général, en Belgique, étaient d'une richesse moyenne , et que le pro
cédé aqueux pouvait donner des résultats exacts mais que pour des
betteraves plus riches , l'analyse alcoolique pouvait être préférable ,
pour éliminer des substances actives plus sucre, etc.
Nous avons répondu à cette objection par des expériences sur des
betteraves extraites de la ferme de Wanze et qui démontrèrent l'in
exactitude de l'observation de M. Herzfeld .
Nous sommes persuadés que malgré les conclusions du travail que
nous examinons , on ne modifiera pas dans les laboratoires de la Sucre
rie centrale de Wanze, les méthodes aqueuses que nous y avons éta
blies, tant pour l'achat des betteraves, que pour le contrôle de la fabri
cation, malgré que M. le Dr Herzfeld soit aujourd'hui chimiste - conseil
dudit établissement.
Car il existe encore dans cette sucrerie des chimistes désignés plus
haut qui ont assisté à nos essais pendant plus de cinq ans et qui ne
pourraient ainsi renier les expériences et les résultats nombreux aux
quels ils ont participé.
C'est ainsi , par exemple, que par l'analyse alcoolique des jus pen
dant plus d'une campagne, on a fait les essais comparatifs avec la
méthode ordinaire.

Jamais on n'a constaté de différences . Cela faisait partie du


contrôle chimique journalier . et , sur le bulletin , les jus arrivant des
raperies devaient être analysés par la méthode ordinaire , par l'alcool et
après l'action de la chaux , c'était imprimé . C'est dire qu'on ne voulait
pas se contenter de quelques essais en dehors de ceux admis , mais
qu'on voulait vérifier l'exactitude des faits avancés par M. Herzfeld à
Détermination du sucre dans la betterave. 701

propos de ces travaux sur la diffusion et dans lesquels l'alcool semblait


nécessaire pour l'analyse exacte du jus , en dehors , bien entendu , de
l'action d'un excès de sous-acétate de plomb et d'une solution alcooli
que trop chargée d'alcool .
Rappelons , en outre , que chaque auteur d'un procédé alcoolique a
indiqué des quantités variables de sous-acétate de plomb à employer
et un alcool différent .
Voici le résumé des principaux procédés publiés :

approximatif
Extraction alcoolique.

betterave
alcoolique
définitive
définitif
Volume

Degré
liqueur
.employé
e.àmployer
employer

pour
-acétate
l'alcool
matière

à1ucre
-acétate

une
.matière
Quantité

Sous
. ume

Sous

plomb

de
8
plomb
Degrés

15
de

s.%
la
.gr
.
àde

/
De
. er

Vol

de
de
de

pes

gr. CC. CC.


Procédé Scheibler quelques quelques
1878 ¹ ..... 20 à 25 50 25 90-94 gouttes gouttes 35 à 405
Pétermann 18863. 50 100 100 85 2.5 5 60 à 616
1886 50 200 150 85 2.5 5 53 à 546
1886 25 100 50 85 1.25 5 35 à 406
18864. 25 200 150 85 1.25 5 59 à 606
Stockbridge 18874 80 200 140 95 5 6.2 » à 73 5
Graftiau 1887 . 52.096 200 150 85 2 3.8 53 à 556
Frühling et Schult
ze 1891 ..... 52.096 200 a absolu 4 7.7 74 à 755

On voit que les auteurs sont loin d'être d'accord puisqu'on a em


ployé depuis quelques gouttes de sous - acétate de plomb , jusqu'à 7 cc. 7
pour cent grammes de matière , et que la solution alcoolique a pu mar
quer de 35 à 75 degrés alcooliques. Quelles sont les proportions
vraies ?

(1 ) Journal des Fabricants de sucre , 29 janvier 1879 .


(2) Scheibler dit même si l'alcool gène pour la polarisation , on peut l'enlever
par évaporation presque complète. - Scheibler ne se servait de l'alcool que
comme liquide volatil dissolvant le sucre . -―――― Il dit que par la dilution trop
grande de l'alcool, il se forme une écume embarrassante. - Pour lui donc on
peut faire l'extraction alcoolique, et la polarisation aqueuse du liquide après avoir
chassé l'alcool .
(3) Bulletin de la Station agronomique de Gembloux, nº 40 , 1887 .
(4) Revue universelle du progrès de la fabrication du sucre, 1884-87 , 2º année ,
page 527 , parue en 1888 , page 525 .
(5) En complétant le volume avec de l'alcool.
(6) En complétant le volume avec de l'eau.
**
702 Détermination du sucre dans la betterave .

Digestion alcoolique à chaud.

l'alcool
Degrés
Sous-acétate

de
Durée

.
Poids Volume de plomb.
de la
de matière. définitif.
Ajouté 0/0degr.

8-850
digestion. 10 0/0 matière

CC.

18
Sostman, 1884 .... 1 h. 100 250 10 envir. 25
Degener, 1883 .. 15 à 20/ 52.096 200 10 ――― 40
Stockbridge, 1887 . 15 à 20 ' 52.096 200 90 5 à 10 9 à 18
Petermann, 1887 .. 2 h. 25 ou 50 100 ou 200 >> 5
Graftiau , 1887 .... 1 h. 48.24 à 52.096 | 200 >> 3.7a4
Frühling et Schultze
1891 .... 15 à 20, 52.096 200 90 7.71
Rapport Degener¹ 25 à 30 52.096 200 90 1 1.9

On voit que les conditions d'application de la méthode par digestion


alcoolique sont très variables et que l'on a utilisé depuis 1 cc . 9 de sous
acétate de plomb pour 100 grammes de matière jusqu'à 40 cc .
Pour la digestion alcoolique à froid , on a employé :
1º Pour les porte - graines :
Pulpe, 10 grammes.
Volume total, 38 cc. 6 alcool à 90.
Sous-acétate de plomb, 1 cc .
Soit sous-acétate de plomb pour 100 grammes de matière 10 cc .
2º Pour les betteraves ordinaires :
100 grammes de matière .
Alcool à 9 º.
Volume total , 386 cc.
Sous-acétate de plomb, 8 cc.
qu'on peut réduire d'après Stammer à 1 cc . pour 26,048 .
Soit seulement 3 cc . 9 de sous acétate de plomb pour 100 grammes
de matière .
On voit par ce qui précède que dans tous les procédés alcooliques
les doses d'alcool et de sous - acétate de plomb ont considérablement
varié, ainsi que les durées de digestion . Cela ne correspond pas
au désir du professeur Herzfeld qui écrit que dans les méthodes alcoo
liques le volume du sous-acétate de plomb doit être parfaitement réglé,
et que l'on ne peut s'assurer que la digestion est complète , qu'il faut, en
outre , plus de 30 minutes et plus d'une heure pour être certain de
l'épuisement compiet , etc.
Il n'est donc pas étonnant que les expérimentateurs n'aient pas

(1) Méthode dite de Rapp- Degener.


(2) Sucrerie belge, 1er février 1887.
1
Détermination du sucre dans la betterave . 703

été d'accord sur les résultats de ces méthodes comparées aux méthodes
aqueuses.
Quant à l'influence d'un excès de sous- acétate de plomb en présence
de l'alcool, rappelons les essais de Hermann et Tollens , 1885 , celles
de J. Weisberg et les nôtres ; on peut y ajouter celles du D' Claassen ,
comme nous le verrons .
Résumons maintenant les opinions basées sur les expériences
nombreuses de divers chimistes partisans au début des méthodes
alcooliques.
En Belgique :
C'est d'abord le Dr Petermann qui , en 1887 , dans un mémoire
intitulé Analyse de la betterave à sucre par la méthode alcoolique (1 ) ,
qui conclut que la méthode alcoolique par extraction ou par digestion
donne environ 0,2 de sucre en moins que la méthode aqueuse à chaud ,
parce que l'alcool permet d'éliminer le non -sucre polarisant.
En 1888 (2) , M. le Dr Pétermann , après avoir renouvelé un grand
nombre d'essais comparatifs entre les méthodes aqueuses à chaud et à
froid et la méthode par extraction alcoolique publie les résultats sui
vants :

158 essais par digestion aqueuse à chaud moyenne • 12.97


158 par extraction alcoolique moyenne . • 12.88

M. le Dr Pétermann , en comparant l'analyse par extraction alcoo


lique et la méthode à froid , a donné le résulat de 28 essais :

Moyenne par l'extraction alcoolique . · 12.73


par la diffusion aqueuse à froid . • 12.72

Aussi M. le Dr Pétermann a-t- il conclu que la méthode aqueuse à


froid était la méthode la plus simple et la plus économique sous tous
les rapports .
En Belgique encore , M. J. Weisberg était, en 1887 , partisan de
l'emploi des méthodes alcooliques et dans le Bulletin de l'Association
belge (nº 2, avril 1887. )
Digestion alcoolique Différences en plus
Degener-Stockbridge. Digestion par l'eau. par l'eau.
(1) 11.15 11.60 0.45
(2) 11.35 11.70 0.35
(3) 12.90 13.31 0.41

Et ce chimiste ajoutait que , poùr des betteraves plus riches , la


différence serait probablement plus grande .
Mais plus tard , M. J. Weisberg, en étudiant non seulement les mé
thodes alcooliques et aqueuses, mais encore les propriétés des prin

(1 ) Académie royale des Sciences, mai 1887 .


(2) Sucrerie belge, 15 décembre 1888 .
704 Détermination du sucre dans la betterave.

cipes pectiques , etc. , a reconnu franchement que les analyses qu'il


avait publiées en faveur des méthodes alcooliques , avaient dû être
erronnées, probablement par l'action du sous-acétate de plomb.
Et ce savant a publié une série d'expériences démontrant la parfaite
exactitude existant entre les méthodes aqueuses et alcooliques essayées
sur toute sorte de betteraves (1 ) .

Betteraves conservées en silos ( 1888) :


14 essais . Extraction alcoolique . 11.90
14 Digestion aqueuse à chaud . 11.92 (3/4 d'heure).
6 Extraction alcoolique . 11.93
6 Digestion aqueuse à chaud . 11.94 (5/4 d'heure) .

Betteraves mûres :

8 essais. Extraction alcoolique . 12.81


8 -- Digestion aqueuse à chaud . 12.83 (1/2 heure ).

Betteraves jeunes :

8 essais . Extraction alcoolique . . 7.809


8 Digestion aqueuse à chaud . 7.812 ( 1/2 heure) .
4 essais . Extraction alcoolique . 8.53
4 ---
Digestion aqueuse à chaud . 8.54 (une heure) .

Concernant la méthode aqueuse à froid , M. J. Weisberg a publié


le résumé de 20 expériences comparatives qui ont fourni :
Diffusion aqueuse à froid . . • 12.73
Digestion aqueuse à chaud. 12.75
Nous pourrions ajouter à ce tableau des centaines de résultats
semblables , sans compter toutes les expériences faites pour contrôler
nos procédés dans différents laboratoires à l'occasion des concours
qui ont été ouverts en France et en Belgique .
Mais nous avons tenu à citer les expériences de ceux qui , au début
de la discussion, qui a commencé au sein de l'Association belge des
Chimistes en mars 1887 , émettaient les mêmes opinions que M. le
Dr Herzfeld en 1893 , et qui , après un examen plus approfondi de la
question et à l'aide d'expériences multiples et bien conduites , sont
devenus partisans des méthodes aqueuses . Signalons également
M. Aulard , qui admettait au début la méthode alcoolique comme un
progrès et qui l'a bientôt abandonnée pour lui substituer les méthodes
alcooliques . Nous avons dit que, même en Allemagne, notre méthode
aqueuse avait des partisans .
Nous dirons en effet que , lors de nos voyages dans les sucreries de

(1) Sucrerie belge, 1er janvier 1889 .


Détermination du sucre dans la betterave. 705

l'Allemagne , nous avons eu l'occasion d'expérimenter comparative


ment, avec le chimiste de plusieurs établissements, les méthodes
aqueuses et alcooliques . Nos résultats ont été toujours d'accord.
Nous avons appris même que l'on avait répété les essais après
notre départ et qu'on avait remplacé les méthodes alcooliques par la
méthode aqueuse .
Nous avons demandé alors à ces quelques fabricants de citer leurs
résultats dans les réunions provinciales particulières des fabricants de
sucre allemands qui ont lieu une ou plusieurs fois par an.
Ces fabricants nous ont répondu Non et nous ont donné l'explica
tion suivante :
Les méthodes alcooliques n'étant pas encore adoptées officiellement
au contraire, par le laboratoire de notre Société , nous ne voulons pas
nous exposer à une critique plus ou moins sérieuse sans parvenir à
convaincre les partisans de l'acool . Mais comme votre méthode est
simple et rapide, nous continuons à l'employer.
D'autres nous ont fourni une autre explication également très plau
sible.
On a pu voir dans les discussions qui ont eu lieu à propos des mé
thodes alcooliques et aqueuses que , soit par suite d'un excès de plomb,
ou d'un alcool très concentré, ou d'une digestion incomplète à chaud
ou à froid , les résultats obtenus par l'alcool ont été souvent inférieurs ,
à tel point que Degener a eu jusqu'à 3 p . 100 en moins en utilisant un
alcool fort et 40 cc . de sous-acétate de plomb pour 100 grammes de
matière .
Or , en admettant même que l'écart ne puisse atteindre que 0,30 à
0,60, comme dans plusieurs essais , cela est très utile dans l'établisse
ment du compte des portes inconnues qui diminuent ainsi d'autant.
C'est à un tel point que nous certifions avoir vu dans une fabrique de
sucre de la province de Saxe , que le sucre pour 100 grammes de jus
multiplié par le volume soutiré pour 100 grammes de betteraves don
nait plus de sucre déjà que l'analyse de la betterave, sans compter les
pertes à la diffusion .
Plusieurs fabricants de sucre français n'ont- ils pas vu comme nous
que dans plusieurs fabriques en Allemagne , les pertes dites inconnues y
étaient non seulement inconnues mais que les pertes d'extraction à la
diffusion par les écumes étaient couvertes .

Aussi pensait - on que cela provenait d'un travail de betteraves plus


élevé en poids que celui pesé à la bascule de la régie. Nous nous
sommes élevé contre cette assertion , et l'excès de sucre provenait ,
d'après nous , uniquement de ce que le dosage du sucre pour 100
grammes pour la betlerave ÉTAIT TROP BAS ___ soit par l'olcool soit
par l'ancienne méthode indirecte au jus provenant de cossettes hachees
Or, nous n'apprendrons rien à personne en disant encore que MM , les
706 Détermination du sucre dans la betterave.

Directeurs de fabrique de sucre en Allemagne, admettent qu'ils ont un


travail excellent lorsqu'ils ont obtenu beaucoup de sucre par rapport
à la richesse de la betterave . - On a donc une tendance à voir par
conséquent, la matière première , moins bonne qu'elle ne l'est en
général .
L'emploi de l'alcool dans ce but est parfait.
Pour terminer, nous rappellerons qu'en Allemagne plusieurs pro
ducteurs de graines de betteraves ont fait des essais comparatifs avec
notre méthode, surtout à froid , et l'ont adoptée après en avoir reconnu
l'exactitude .

Mais ce que nous devons surtout rappeler, ce sont les expériences.


du D' Claassen, directeur de la fabrique de sucre de Dormagen (Pro
vince Rhénane).
Ce chimiste avait d'abord recommandé la méthode par inversion
pour l'analyse des jus , etc. Puis après il fit une série d'expériences sur
l'extraction alcoolique comparée à la digestion aqueuse à chaud pour
le dosage du sucre dans les betteraves ( 1 ) .
Il opérait ainsi :
Double poids normal.
Volume définitif, 200 cc.
Alcool absolu ou à 99º.
Puis il prenait 75 cc . du liquide filtré et ajoutait soit 6 à 8 gouttes
de sous - acétate de plomb , soit 2 à 3 cc .
Il a obtenu : 1
1° Pour 6 essais :
Moyenne de la digestion aqueuse à chaud . • • 14.50
-- de l'extraction alcoolique sans plomb . 14.43
2° Sur 19 essais, il a obtenu de 0,03 à 1,03 en moins par l'addition
de 6 à 8 gouttes de plomb que par la digestion aqueuse à chaud .
(Moyenne 0,46 . )
3º Sur les 36 essais, il a obtenu de 0,10 à 1,13 de sucre en moins
que par la digestion aqueuse à chaud en employant 2 à 3 cc . de plomb .
(Moyenne 0,63 . )
On remarquera qu'il n'y avait aucune raison pour s'arrêter à l'emploi
de 2 à 3 cc. de sous - acétate de plomb, et de l'alcool absolu à l'alcool
ordinaire. Il est certain qu'en opérant ainsi M. le Dr Claassen aurait
constaté des différences encore plus fortes entre l'alcool et l'eau .
Ce qu'il y avait de particulièrement intéressant dans les 36 essais
de M. Claassen c'est que la moyenne par la méthode aqueuse à chaud
était sensiblement la même que celle des essais par l'extraction al
coolique sans plomb.
Or donc, si après l'addition de plus ou moins de sous- acétate de

(1) Deutichezuekerindustrie, 22 décembre 1889 .


Détermination du sucre dans la betterave. 707

plomb, les différences entre les deux méthodes ont varié de 0.03 à 1.13 ,
il faut en conclure un fait qui serait singulier :
C'est que la dose de sucre cristallisable trouvée par l'alcool, addi
tionnée de la polarisation inconnue X par le poids également inconnu
de la substance plus-sucre , correspondrait toujours exactement à la
polarisation aqueuse à chaud.
Mais , depuis les nouvelles expériences publiées, l'explication de
de ces phénomènes est très simple.
L'alcool fort utilisé dans ces conditions a précipité les substances
pectiques , comme l'aurait fait le sous-acétate de plomb, qui devenait
ainsi inutile.
D'autre part l'addition du sous- acétate de plomb , dans des solutions
aussi riches en sucre et en alcool, a provoqué une précipitation par
tielle du sucre en présence des substances étrangères minérales conte
nues dans le jus , ainsi que nous l'avons démontré également .
M. Claassen a renouvelė ses essais dans d'autres conditions et après
un échange d'observations entre nous.
Il a publié ses résultats dans le Zeitschrift, de Stammer, en 1890 .
Les conclusions de son travail sont totalement différentes de celles de
son premier mémoire cité .
M. le Dr Claassen , en effet , y démontre à nouveau l'influence né
faste du sous-acétate de plomb en présence de l'alcool, même parfois
en petite quantité en excés , et il conclut que ce réactif doit étre em
ployé avec beaucoup de précautions.
Pour les solutions sucrées pures ou presque pures , M. le Dr
Claassen conseille même de supprimer complètement l'alcool pour le
dosage du sucre .
Nous avions également conclu de l'examen du nouveau travail de
Claassen que ni dans le jus de diffusion, ni dans les masses cuites, on
trouve un plus sucre précipitable par l'alcool , non précipitable en
solution aqueuse par le sous- acétate de plomb.
On le voit, dès 1890, Claassen confirmait purement et simplement
tout ce qui avait été reconnu exact depuis 1887 , en Belgique , à la suite
des travaux de MM . Chevron et Droixhe , de M. J. Weisberg et des
nôtres .
Il est probable que M. le Dr H. Claassen est également un partisan
de la méthode de digestion aqueuse à chaud , puisque récemment en
core il a publié un article à propos du sucre réducteur dans le jus de
diffusion comparé à celui renfermé dans la betterave, dans lequel il
déclare qu'il a employé la méthode par digestion aqueuse à chaud (1 ) .
Nous devons bien admettre que ce qu'il appelle polarisation de
l'extrait, c'est la polarisation de la liqueur même qui a servi à doser

(1) Deutsche Zuckerindustrie , 24 février 1893 , et Sucrerie indigène du 7 mars


1893 , page 242 .
708 Détermination du sucre dans la betterave.

le sucre interverti , car alors il n'y aurait pas de comparaison possible


s'il avait utilisé d'une part l'alcool pour doser le sucre et d'autre part
l'eau pour extraire et doser le sucre interverti .
Précédemment, le Dr H. Claassen avait aussi comparé la méthode
aqueuse à chaud et à froid , et a donné le 22 décembre 1889, dans le
Deutsche Zuckerindustrie, le résultat de huit essais comparatifs qui ont
fourni ce tableau ci - après que nous devons reproduire , car il est véri
tablement instructif, et bien à l'appui de ce que nous soutenons contre
le Dr Herzfeld .
Digestion aqueuse Digestion aqueuse
à chaud. à froid.
14.0 14.0
16.4 16.4
13.2 13.2
15.3 15.3
15.9 15.9
15.9 15.9
15.6 15.5
15.0 15.0

Moyenne .. 14.91 14.91

Ce ne sont pas lafdes betteraves pauvres.


Nous dirons enfin que M. Sachs , résumant l'article de M. le Dr
Herzfeld, dans la Sucrerie belge du 1er mars 1893 , demande des expé
riences nouvelles .
Nous n'en voyons nullement la nécessité actuellement. Cependant
comme récemment encore à propos de nouvelles attaques dirigées
contre la méthode aqueuse à froid pour l'analyse des portes graines
divers articles ont paru , soit dans le journal des Fabricants de sucre,
soit dans la sucrerie belge , nous pouvons citer un tableau résumant
de nouveaux essais exécutés par M. Leborgne, parus dans le journal
des Fabricants de sucre, du 8 février 1893 , dans lesquels ce chimiste
la comparé la digestion alcoolique et les méthodes aqueuses à chaud et
à froid .
Digestion alcoolique. Digestion aqueuse à chaux. Digestion aqueuse à froid.
13,85 13,90 13,85
13,80 13,80 13,85
15.11 15,10 15,15
15,15 15,20 15,10
10,88 10,90 10,95
10,90 10,85 10,95
12,79 12,75 12,70
12.73 12.70 12,70

Moyennes 13,151 13,150 13,156


Détermination du sucre dans la betterave. 709

L Conclusions.

Les conclusions de notre longue réponse à M. le Professeur


Dr Herzfeld, concernant l'article qu'il vient de faire paraitre dans la
Korrespondenz-Blatt, des Vereins akademisch gebildeter zucker
technicker de février 1893 , sont les suivantes :
1º M. le Dr Herzfeld admet la polarisation alcoolique du jus selon
la méthode de Sickel , alors que ce procédé n'est même pas enseigné
à l'Ecole sucrière de Brunswick et n'est pas décrit dans la dernière
édition de l'ouvrage de MM . Fruhling et Schültze , de 1891 .
2º Cette méthode a été reconnue inexacte à plusieurs reprises ,
par suite de l'influence du sous -acétate de plomb et de l'alcool trop
concentré employé ;
3° Que dans les diverses méthodes d'extraction ou de digestion
alcoolique publiées depuis Scheibler , en 1878 jusqu'à 1891 , on a utilisé
des quantités d'alcool très variables à un degré plus ou moins fort et
en présence de quantités parfois très faibles ou très considérables de
sous-acétate de plomb, expliquant les conclusions contradictoires trou
vées par les expérimentateurs ;
4° Que le Dr Herzfeld pour conclure au rejet de la méthode aqueuse
à chaud ne cite aucune expérience à l'appui de son assertion , et ne se
base que sur des considérations qui ont été refutées depuis plusieurs
années en Belgique , en France et dans divers pays ;
5° Qu'au contraire un grand nombre de chimistes de divers pays
sucriers ont constaté à l'aide de nombreuses expériences comparatives ,
la concordance parfaite qui existait entre les méthodes alcooliques bien
employés et les procédés aqueux à chaud et à froid ;
6° Qu'il y a eu des centaines d'essais exécutés avec des betteraves
mûres et non mûres , fraiches et conservées, pourries , gâtées , gelées , etc . ,
et que les résultats ont toujours été les mêmes ;
7° Que plusieurs partisans des méthodes alcooliques au début de la
discussion commencée en 1887 sur les méthodes directes , malgré des
expériences , ont dù reconnaitre, par de nouveaux essais et plus nom
breux , l'exactitude des méthodes aqueuses à chaud ou à froid compa
rées aux méthodes alcooliques et notamment à l'extraction alcoolique ;
8° Que parmi ces chimistes on doit citer M. le Dr Pétermann et
M. J. Weisberg , un de ceux qui a particulièrement étudié les subs
tances plus sucre contenues dans la betterave . Puis le docteur Claassen ,
en Allemagne qui , de ses essais a conclu au rejet de l'alcool ou à son
emploi qu'avec beaucoup de précautions dans les analyses des produits
de sucrerie ;
9° Que les méthodes aqueuses à chaud et à froid n'ont nullement
été étudiées dans le laboratoire de l'Ecole sucrière de Brunswick et que
710 Détermination du sucre dans la betterave .

MM . Frühling et Schultze dans leur ouvrage de 1891 restent complè


tement muets à l'égard de la méthode à chaud . Il ne décrivent pas la
méthode à froid sous prétexte que les résultats ne sont pas encore
assez certains . Et cela , trois ans après que dans d'autres pays on avait
reconnu l'exactitude des dites méthodes à la suite de discussions mul
tiples au sein de diverses sociétés ou associations . On peut avancer
sans crainte d'être démenti que peut - être pas un seul procédé de dosage
n'a donné lieu à des critiques aussi nombreuses qui ont toujours
abouti à la constatation de l'exactitude de nos méthodes dans tous les
pays et dans les cas ou les expériences ont été exécutées convena
blement et sans parti pris ;

10° Que l'emploi de l'analyse alcoolique d'une façon défectueuse


permet en pratique de réduire les pertes dites inconnues dans le
travail et mème de cacher parfois complètement celles connues à l'ex
traction .
11 ° Que dans plusieurs laboratoires de sucreries ou de producteurs
de graines en Allemagne , on emploie les méthodes aqueuses , mais que
les chimistes évitent de le dire pour ne pas s'attirer des critiques de la
part des chimistes ou docteurs officiels qui n'ont pas encore approuvé
les dites méthodes , au contraire , fautes d'expériences ;
12° Que M. le Dr Herzfeld en parlant au début de son article de
l'ancien procédé au jus dit que c'est à tort qu'on les a attribuées à la
présence des matières polorisantes plus sucre , alors que c'est à l'eau
colloïdale du marc qu'il faut l'attribuer dans le cas où le coefficient
est moins de 95° , tandis qu'il faut admettre l'influence du râpage, de la
pression , etc .. lorsque le coefficient est supérieur à 95º .
13° Que ceci semble être contredit dans le même article ;
14° Qu'il n'est plus question de betteraves anormales contenant
des produits plus sucre en quantité précipitables par l'alcool et le
plomb ;
15° Que le docteur Herzfeld avec le docteur Parcus, ne soutiennent
plus que les betteraves gelées peuvent contenir de la raffinose fournie
par le froid , raffinose qu'on admettait précipitable par l'alcool et le
sous-acétate de plomb dans les jus ordinaires ;
16° Qu'il nous semble inutile de faire de nouvelles expériences
spécialement en vue de répondre aux critiques de M. le docteur Herz
feld jusqu'à ce que celui-ci ait entrepris des essais semblables à ceux
de MM . J. Weisberg , Pétermann, Strohmer et Jesser , Claassen , Clerc ,
Swawing, Mercier, Molinari , Aulard , etc ;
17° Enfin que certainement toutes les communications qui ont
paru dans les diverses publications suivies de France et de Belgique
depuis 1887 , relativement au dosage direct du sucre dans la betterave,
par les diverses méthodes , n'ont pas été lues ou suffisamment étudiées
par M. le Dr Herzfeld , sans cela avec quelques expériences, convena
Dosage de la chaux. 711

blement exécutées , M. le directeur du laboratoire de l'Association des


fabricants de sucre de l'Empire allemand , aurait certainement conclu
tout différemment . Mais nous ne doutons pas que prochainement il
ne vienne confirmer les procédés que nous avons étudiés si complète
ment et que nous avons fait adopter et qui sont encore adoptées
dans les laboratoires de la sucrerie centrale de Wanze dont il est
actuellement le chimiste conseil .

SUR LE DOSAGE DE LA CHAUX PAR PESÉE A L'ÉTAT DE SULFATE

Par M. E. GRAVIER .

Le dosage de la chaux par précipitation à l'état d'oxatate de chaux


est une chose très simple , mais où les chimistes diffèrent dans le mode
d'opérer c'est à la calcination , offrant diverses chances d'erreur sui
vant qu'on pèse à l'état de carbonate , de sulfate ou de chaux caus
tique.
Certes, le résultat est le même en pesant sous un état ou sous l'au
tre en prenant les précautions nécessaires , mais la facilité du travail
fait qu'on adopte la manière de faire semblant la plus facile et la plus
rapide .
Par la pesée à l'état de carbonate de chaux avec addition de car
bonate d'ammoniaque, il suffit de chauffer un peu fort et le résultat est
trop faible, de plus cette façon d'opérer est assez longue .
La pesée à l'état de chaux caustique se fait par calcination au rouge
vif, mais là encore il faut un certain temps . On peut encore additionner
le filtre calciné d'acide nitrique , évaporer et calciner de nouveau , mais
ce mode offre de grandes chances de pertes .
Reste enfin la pesée à l'état de sulfate de chaux . On peut suivant
Schrotter, chauffer le précipité au rouge dans un creuset fermé
avec du sulfate d'ammoniaque pur ; ou suivant Frésénius , dans une
capsule munie d'un couvercle jusqu'à ce qu'il soit en grande partie
caustifié, on ajoute alors un peu d'eau puis assez HCl pour tout dis
soudre, on évapore après addition d'un léger excés de H2SO4 pur , puis
on calcine de nouveau .
Le Dr Muncke conseille de calciner jusqu'à caustification , puis
hydrater la chaux avec un peu d'alcool à 90° (environ) et ajouter alors
un peu du mélange suivant : trois à quatre parties H2SO4 , vingt parties
d'alcool à 90° ; et enflammer le tout dans la capsule .
Nous avons essayé ces différentes manières d'opérer et nous trou
vons que ce que conseille le Dr Muncke est assez pratique , mais
cependant il y a encore des chances de pertes pendant la combustion
de l'alcool .
712 Emploi de l'acide borique .

Nous conseillons donc le mode opératoire suivant, qui n'est à vrai


dire qu'un tour de main , mais qui nous a toujours donné de bons
résultats .

Le filtre contenant le précipité d'oxalate est mis dans la capsule de


platine tarée et l'on place cette dernière au bord du moufle pour dessé
cher le filtre . Avant qu'il soit complètement sec nous y ajoutons quel
ques gouttes d'acide sulfurique pur et nous y plaçons de nouveau la
capsule au bord du moufle . La matière se boursoufle comme lorsqu'on
fait les cendres d'une matière sucrée par l'incinération Scheibler ; nous
n'avons alors qu'à chauffer légèrement pour chasser l'acide en excès
et nous finissons la calcination au rouge .
Ce mode opératoire nous a toujours donné de bons résultats .
On nous objectera que par calcination du sulfate de chaux en pré
sence du charbon , tel qu'il arrive dans cette façon d'opérer, il doit se
former du sulfure de calcium .
Nous avons à différentes reprises recherché HS par le papier au
nitrate d'argent ammoniacal et jamais nous n'en avons constaté .
De plus à maintes reprises après avoir pesé , nous avons ajouté de
nouveau quelques gouttes d'acide pur, évaporé et calciné ; les poids
constaté dans cette seconde opération ont toujours été les mêmes que
lors de la première pesée .

EMPLOI DE L'ACIDE BORIQUE POUR LE DOSAGE DU SUCRE


DANS LES ÉCUMES

Par M. L. LACHAUX . (Réponse à M. Weisberg .)

Dans le dernier numéro du Bulletin ( mars 1893) , M. Weisberg cri


tique notre méthode de dosage du sucre dans les écumes par l'acide
borique .
En indiquant l'emploi de l'acide borique notre prétention n'était pas
d'avoir fait une bien grande innovation ; le procédé indiqué n'étant
qu'une modification à celui actuellement en usage . Nous pensons que
le réactif proposé rend le dosage plus simple, justement parce qu'il
supprime les certaines précautions auxquelles M. Weisberg fait
allusion.
Nous ferons observer à M. Weisberg qu'il n'est pas tout à fait d'ac
cord avec lui- même quand il dit : « des précautions , il en faut tou
jours » ; c'est vrai , mais si les petits détails minutieux nécessités par
une analyse sont simplifiés , n'est - ce pas là un perfectionnement ?
Ayant consulté plusieurs de nos collègues au sujet de la substitution
de l'acide borique pour le dosage du sucre dans les écumes , tous ont
été en faveur de ce dernier , et voici les différentes remarques que nous
avons pu faire sur le procédé à l'acide acétique :
Emploi de l'acide borique . 713

Nous rappellerons la méthode qui consiste à traiter un poids d'écu


mes additionnées de quelques gouttes de teinture de phénolphtaleïne
par de l'acide acétique dilué, et ajouté goutte à goutte jusqu'à déco
loration .
M. Weisberg n'aurait-il pas observé que lorsque cette opération
n'est pas faite avec soin , la phtaléïne se décolore avant que les der
nières molécules de chaux libre ou combinée à l'état de sucrate soient
neutralisées ? Ce qui le prouve , c'est que la masse et le liquide surna
geant du ballon dans lequel on introduit la bouillie se colorent à nou
veau après repos ; et ce fait se constate même après plusieurs additions
successives d'acide acétique.
Il est probable que l'acide acétique attaque le carbonate de chaux
en produisant un dégagement d'acide carbonique qui décolore momen
tanément la phtaléïne . On pourrait le vérifier avec exactitude en fai
sant bouillir la masse afin de chasser les dernières traces d'acide car
bonique qui ont pu se former.
Qui peut faire reparaitre ainsi la coloration rouge de la phtaléïne , si
ce n'est un alcali libre qui n'a pas été neutralisé ?
L'acide borique n'attaquant pas le carbonate de chaud à froid , sup
prime ces petits inconvénients et neutralise complètement la chaux du
sucrate par un simple mélange de la bouillie claire , sans être obligé
comme dans le procédé à l'acide acétique de triturer énergiquement la
masse pendant un certain temps , si l'on veut atteindre les dernières
traces de chaux alcaline .
En attendant qu'une étude consciencieuse nous permette de répon
dre affirmativement sur le pouvoir d'inversion de l'acide borique , nous
nous contenterons de supposer , comme M. Weisberg , qu'il n'est pas
supérieur à celui de l'acide acétique , vu son faible rôle acide à froid .
Quant au petit précipité de borate de chaux considéré par M. Weis
berg comme faussant les résultats dans le procédé à l'acide borique , il
nous semble que c'est aller véritablement loin ( 1 ) . En effet , si nous
considérons 15 gr . 70 d'écumes renfermant 50 p . 100 de jus à 1 gr . 20
CaO par litre maximum ( car sur ces 1 gr. 20 une partie est représentée
par la potasse et la soude), ce jus étant à la densité de 1045 , cent gram
mes contiennent 0 gr . 1148 CaO et 7 gr . 85 renferment 0 gr . 009 mill .
CaO, soit après combinaison à l'acide borique 0 gr. 028 calculé en
2 BOO³Ca0 .

Si nous admettons une densité de 1.65 pour le borate de chaux


formé , le volume occupé par ce précipité serait représenté par
0 cc . 017.
17 millièmes de centimètre cube ! Peut-on raisonnablement les con

(1 ) Nous pourrions faire remarquer que dans le procédé à l'acide acétique ,


si on attaque plus ou moins de carbonate de chaux , on diminue d'autant le vo
lume occupé par les écumes .
714 Revue des publications techniques .

sidérer dans une analyse industrielle comme susceptibles de fournir un


résultat erroné ? Nous ne le croyons pas .
Pour le précipité plombique nous n'en tiendrons pas compte, étant
donné que ci -dessus nous avons pris le cas d'écumes non lavées pou
vant donner un maximum de chaux ; nous estimons qu'il y a compen
sation en négligeant le volume occupé par un précipité de borate de
plomb.
Il demeure entendu que, dans la méthode indiquée , lorsque l'on est
arrivé à neutraliser par la solution d'acide borique , un léger excès est
suffisant pour assurer la décomposition complète du sucrate de chaux .
Nous pensons aussi que pour vérifier une méthode d'analyse , il est
bien permis de la comparer à d'autres connues pour leur exactitude ,
mais peut être plus longues, plus compliquées , telles sont par exemple
celles qui consistent à tra ter les écumes par un courant d'acide carbo
nique, le bicarbonate d'ammoniaque et de soude , le nitrate d'ammo
niaque, etc. , etc.
Toutes concourrent au mème but, avec certaines précautions; c'est
pourquoi nous recommandons l'acide borique pour le dosage du sucre
dans les écumes .

Revue des publications techniques

I. ____ SUCRERIE

Sur le calcul de l'augmentation d'évaporation résul


tant de la dilution des jus sucrés, par T. P. HUTCHINSON .
(Louisiana Planter, déc . 1892) . —- L'auteur définit la dilution de la
façon suivante : la proportion d'eau p . 100 du jus normal ajoutée à ce
"
jus pour l'amener à la concentration du jus de diffusion, c'est donc :
Brix du jus normal X 100 - 100
(1)
Brix du jus de diffusion
Il rejette la définition suivante : la dilution est l'évaporation , p . 100
du jus normal , nécessaire pour amener une solution d'une certaine

densité à une densité plus forte , c'est-à-dire :


Brix du jus normal . Brix du jus de diffusion.
X 100 .
Brix du jus normal
Cette dernière formule donne un chiffre plus faible que la pre
mière .
Cela posé , l'auteur établit la formule donnant l'augmentation de
travail d'évaporation que devra effectuer le triple- effet pour amener a
l'état de sirop de degré Brix donné le jus dilué au lieu du jus normal.
Revue des publications techniques. 715

Soita eau p. 100 du jus normal .


beau ajoutée p. 100 du jus normal donné par la formule (1) .
- ceau restant
dans la quantité de sirop provenant de 100
p. de jus normal donné par la formule suivante :
Brix du jus normal X 100
c= Brix du jus normal .
Brix du sirop
on aura :
(a + bc) 100 100 b
x= 100 =
α -c a с
E. S.

La bagasse de double et de simple pression. (Sugar


---- Admettons que la canne renferme 12,5 p . 100 de
Cane , janvier 93) .
matière ligneuse ; que le jus renferme 16 p . 100 de sucre , que la double
pression donne 72 p . 100 de jus ; la simple pression 65 p . 100 de jus .
Une tonne de cannes donnera :

Double pression .

150 gallons de jus à 1,070 . • 1.605 livres .


5,60 cwts bagasse. 627
2.232 livres .
Simple pression .
136 gallons de jus à 1,070 . ` . 1.455 livres .
7 cwts bagasse . 784 --
2.239 livres .
3,57 tonnes de cannes par la double pression , et 2,86 par la simple
pression donneront une tonne de bagasse.
La composition de cette bagasse sera approximativement :

Double pression . Simple pression.


Fibre . • 12,5 45 12,5 36
Eau .. 13,0 46 19,0 = 54
Sucre. 2,5 9 3,5 10
28,0 = 100 35,0 - 100

La fibre renferme 51 p . 100 de carbone, et le sucre 42,1 p . 100 ; la


bagasse renferme donc :
Fibre. · 45X51 = 22,95 36 X 51 -= 18,36
Sucre. • 9 X 42,1 = 3,79 10 X 42,1 == 4,21
26,74 22,57

3 kil . 74 de bagasse de double pression et 4 kil . 43 de simple pres


sion renferment 1 kil. de carbone .
Théoriquement , 12 kil . d'air sont nécessaires à la combustion de
1 kil. de carbone . Ces 12 kil . d'air occupent un volume de 10 m³ envi
716 Revue des publications techniques.

ron . Or , des expériences effectuées à Windsor Forest ont montré que


L'on obtenait les meilleurs résultats avec 15 m³ d'air par kil . de carbone.
Il faudra donc 4 m³ d'air par kil . de bagasse de double pression et
3 m³ 400 par kil . de bagasse de simple pression .
Ces mêmes essais ont montré que l'on obtenait de bons résultats en
brûlant 50 kil . de bagasse par pied carré de surface de grille et par
heure . Le pied carré vaut 9 dm² 30 .
On peut calculer par tonne de sucre :
Double pression - 10,66 tonnes de cannes 3 tonnes de bagasse.
- 11,76 - 4,2 -
Simple
E. S.

Le Bacterium Sacchari , par G. C. TAYLOR. (Louisiana


Planter, sept. 1892. - M. George C. Taylor a trouvé qu'une des prin
cipales causes de perte dans les sucreries de la Louisiane est due au
Bacterium Sacchari qui transforme la saccharose en une matière
gommeuse analogue à la dextrane de Scheibler dont elle possède toutes
les propriétés L'auteur a réussi à isoler et à cultiver ce microorga
nisme qui , inoculé dans une solution à 10 p . 100 , la détruit à moitié
en 15 jours , entièrement en 4 semaines . Il est analogue au Leuconos
tococcus Mesenteroides de Cienkowski ; toutefois l'auteur n'a pu l'iden
tifier positivement , aussi lui a-t-il donné le nom de Bacterium Sacchari .
E. S.

Sur la valeur calorifique de la mélasse, par J. T. Cra


WLEY. (Louisiana Planter , sept . 1892). Etant donné le bas prix de
la mélasse , et les frais énormes des fùts, courtage , transport , etc. ,
l'auteur recherche quels avantages on peut tirer de la mélasse em
ployée comme combustible .
La composition moyenne est :

Saccharose et glucose 65
Eau .. 24
Cendres . 6
Inconnu . 5
100

Le saccharose et le glucose ayant même pouvoir calorifique , nous cal


culerons sur 65 p. 100 de glucose. Outre le sucre , la mélasse renferine
des sels et des matières gommeuses contenant du carbone, que nous
nous avons
considérons comme équivalent à 5 p. 100 de glucose ;
donc :
Glucose . 70
Eau .. 24
Cendres . 6
100
Société des chimistes de Maurice. 717

La composition du glucose C6H12O6 est :


Carbone.. 40
Hydrogène . 6.67
Oxygène . • 53,33
Ou bien :
Carbone. 40
Eau . 60

Ainsi donc 100 kil. de mélasse renfermeront :


Carbone . 28
Eau. 66
Cendres. 6

c'est-à-dire que , il faut en brûlant 100 kil . de mélasse, évaporer


66 kil . d'eau avant de produire du calorique . Un calcul simple montre
que 1 kil . de mélasse donnera dans ces conditions 6408 unités de
chaleur, tandis que 1 kil . de houille bitumineuse donne , d'après Rau
kine, 29.600 unités ; 1 kil . de houille équivaut donc à 4 kil . 6 de mé
lasse , et une tonne de houille à 4.600 kil.
Il n'y aura pas avantage à employer la mélasse dans un pays où
l'on peut se procurer le charbon à 25 fr. la tonne ; au contraire on la
brûle à Cuba, où le charbon revient à 55 ou 60 fr.
On pourra répandre dans les champs la cendre obtenue qui ren
ferme :
Potasse . 37 p. 100
Acide phosphorique 2,50

Toutefois , l'élément fertilisant le plus important , l'azote, est perdu


par la combustion . E. S. "

SOCIÉTÉ DES CHIMISTES DE MAURICE

Séance du 5 août 1892 , sous la présidence de M. L. EHRMANN .

M. J. Müller présente un travail très important sur des analyses


de cannes diverses faites en 1874.
Il est décidé que ce travail sera annexé au procès- verbal de la
séance de ce jour .
M. C. de Mazérieux lit une note sur l'analyse des terres qui donne
lieu à une discussion à laquelie prennent part MM . Ehrmann , Müller
et Fouquereaux de Froberville .
M. Ehrmann a été assez heureux pour trouver un modus operandi
du dosage de l'humus dans les terres . Il signale aussi le procédé de
dosage de la potasse de Lindo modifié par Gladine et dit qu'il l'a em
ployé à son entière satisfaction . Il ajoute qu'il a essayé la réduction du
718 Société des chimistes de Maurice.

chloroplatinate de potasse par différents métaux et que le zinc entre


autres lui a donné de très bons résultats . Cette fois il se contente
d'effleurer la question et se réserve de communiquer sa méthode à la
Société dans une des prochaines séances ( 1 ).
M. Ehrmann s'est également servi de cette méthode de réduction
du platine pour le dosage du glucose . Il reviendra prochainement sur
ce sprocédés et en indiquera avec détails le modus operandi.

Séance du 2 septembre 1892 , sous la présidence


de M. C. DE BARRAU.

M. Roy a traduit de l'ouvrage de Frühling et Schülz, le procédé


de dosage de l'azote dans les sels ammoniacaux . Il en offre la traduction
à la Société et il est décidé qu'en présence de l'intérêt qu'offre cette
méthode de mesure directe de l'azote après séparation , la traduction
faite par M. Roy sera publiée in extenso dans le procès-verbal de cette
séance .
M. Ehrmann dit qu'il regrette le retard qu'il est obligé d'apporter
dans la communication de son travail sur la filtration des jus sur
bagasse. Le registre des rapports de la Sucrerie où il a expérimenté les
filtres à bagasse n'est pas actuellement entre ses mains . A une pro
chaine séance il reprendra la question et l'étudiera complètement
quand il sera rentré en possession des documents qui lui font en ce
moment défaut.
Il communique à la Société une note lue par le Dr Fressanges en
octobre 1884 à la Société Médicale de l'Ile Maurice , sur les graines de
cannes . Le travail du Dr Fressanges a , pour une raison ou une autre,
passé inaperçu , mais il le juge très intéressant et estime qu'il doit être
sauvé de l'oubli . Il appelle sur lui l'attention de la Société et propose
qu'il soit publié comme annexe au procès-verbal de la séance
(Adopté) .
M. Bonnin a reçu de la Réunion , sans toutefois pouvoir dire qui
l'a adressé à la Société, le rapport de M. Dolabaratz , directeur du
Crédit Foncier de la Réunion , au Directeur du Crédit Foncier de
France, sur des cultures comparées de rejetons de cannes avec des
engrais de composition variable . Les résultats obtenus paraissent si
dignes d'intérêt à M. Bonnin , qu'il pense que le rapport doit rester
dans les archives de la Société . Il demande en conséquence qu'il soit
annexé au procès- verbal de la séance . (Adopté) .
M. Ehrmann, secondé par M. Roy, dit que les chimistes de la
Colonie devraient abandonner l'habitude d'indiquer dans les résultats

(1 ). Nous avons publié la méthode de M. Ehrmann dans le n° de janvier 1893


du Bulletin.
Société des chimistes de Maurice. 719

de leurs analyses le degré Baumé et la densité corrigée, à 15º de tem


pérature , des jus de Sucrerie et se conformer à l'usage généralement
admis de prendre le degré Brix des jus qui offre sur le degré Baumé
l'avantage de fixer les idées .
Il voudrait aussi que les instruments fussent gradués à une tem
pérature qui sera fixée ultérieurement, mais qui serait voisine de 22 à
25° C (température moyenne des jus d'usine ), afin d'éviter par ce
moyen une double cause d'erreur provenant de la correction et de la
prise de densité .
L'Assemblée est généralement d'opinion que les densimètres , ballons
et autres instruments de laboratoire devraient être gradués à une tem
pérature voisine de 25° . Mais ,
M. Bonnin ne pense pas qu'il soit plus avantageux de substituer
le degré Brix au degré Vivien et trouve plus rationnel de rapporter les
données de l'analyse au Volume et non au poids du jus traité. ,
M. Roy. Je trouve au contraire plus logique de tout rapporter au
poids de jus et l'idéal serait de peser le Vesou entrant à l'usine .
M. Bonnin. --- Je vous accorde que la détermination directe du
poids du Vesou entrant en travail serait une donnée précieuse ; mais
nous avons déjà tant de peine à obtenir des bacs jaugeurs dans les
usines que nous n'aurons pas de sitôt des balances pour vesous . Le
mieux serait peut-être de s'en tenir au système actuel .
M. de Barrau rappelle à ce propos qu'il a déjà entretenu la Société
d'une balance automatique permettant de peser les jus . Des difficultés
de construction l'ont empêché jusqu'à présent de la présenter à la
Société .
La discussion continue encore quelque temps et il est décidé que
la question sera portée à l'ordre du jour de la prochaine séance.
M. Bonnin présente un tableau d'analyses de vesous faites pendant
a campag ne 91-92.

Séance du 7 octobre 1892, sous la présidence


de M. C. DE Barrau .

M. Ehrmann fait remarquer qu'à la suite de la communication


faite par le Dr Fressanges , président de la Société Médicale de l'Ile
Maurice, à cette Société , dans sa séance d'octobre 1884 et dont il a
demandé l'insertion dans nos annexes , le Dr Vitry promit à ses col
régues de les entretenir de faits analogues à ceux relatés par le prési
dent et ayant pour but de démontrer que la canne peut pousser de
graines. M. Ehrmann n'a malheureusement pas pu retrouver dans les
procès-verbaux des séances ultérieures de la Société Médicale la com
munication qu'a dù faire le Dr Vitry et il propose que le Secrétaire.
écrive à ce dernier à l'effet d'obtenir des renseignements .
720 Société des chimistes de Maurice .

La motion de M. Ehrmann est adoptée en raison de l'intérêt que


présente cette question.
M. Ehrmann lit ensuite une note , présentée par lui à la Société
Médicale de l'Ile Maurice, le 15 février 1887, sur la préparation de
l'hypobromite de soude pour le dosage de l'urée et propose que comme
suite à la communication faite par M. Roy à la dernière séance , sur le
dosage direct de l'azote dans les sels ammoniacaux , sa note soit pu
bliee dans l'annexe de la séance de ce jour . (Adopté) .

M. Bonnin fait remarquer à ce propos que l'appareil décrit par


M. Roy est l'azotomètre de Knop modifié par Frésénius . La description
en est toute entière dans le Traité d'analyse de Post .
M. Roy pense que du moment que l'appareil dont il a parlé est
décrit dans les livres classiques, il est inutile de publier dans nos
annexes la traduction qu'il a faite du passage de l'ouvrage de Frühling
et Schülz .
Cet avis n'est pas partagé par la Société , qui voit dans les annexes
un recueil que les membres doivent pouvoir consulter à l'occasion et il
est décidé que la note de M. Roy y sera maintenue .
L'ordre du jour appelle une communication de M. de Mazérieux sur
l'analyse des terres. Mais M. de Mazérieux s'excuse de n'avoir pas pu
préparer son travail et demande que toute discussion à ce sujet soit
renvoyée à une date ultérieure , après la campagne sucrière par
exemple, moment où les chimistes de sucrerie seront moins occupés .
La Société se range à cet avis .
M. Ehrmann demande s'il n'y pas eu d'analyses de cannes faites
entre la date de l'ouragan qui s'est abattu sur la Colonie le 29 avril
dernier , et le début de la campagne sucrière .
M. de Mazérieux dit qu'il en a un certain nombre et qu'il les pré
sentera à la Société à la prochaine séance .
M. Ehrmann appelle l'attention de la Société sur la façon défec
tueuse dont la richesse de la canne est généralement déterminée
indirectement par l'analyse du jus de premier moulin . Il fait observer,
d'accord en cela avec M. de Mazérieux , que souvent le premier moulin
presse peu et sert pour ainsi dire de préparateur au second moulin . Il
s'ensuit que le jus à analyser est trop pur et ne représente pas la
moyenne du jus de la canne. Il préférerait voir porter l'analyse sur le
vesou mélangé des deux moulins .
Après un échange de vues il est décidé que la richesse saccharine
de la canne sera déterminée en prenant pour base la composition du
vesou mélangé, exception faite pour quelques cas particuliers, comme
la macération ou l'imbibition de la bagasse entre les deux pressions.
La discussion porte ensuite sur l'opportunité de supprimer le degré
Baumé et de le remplacer par le degré Brix dans l'analyse des jus
sucrés . Après une longue discussion à laquelle prennent part MM.
Chimie analytique. 721

Ehrmann, Roy et Bonnin , la motion faite par M. Ehrmann et secondée


par M. Roy, à la dernière séance, est adoptée.
M. Ehrmann, secondé par M. Roy, propose alors que le secrétaire
écrive au nom de la Société , à un fabricant de Paris, à l'effet d'obtenir
la construction d'un certain nombre de saccharomètres Brix , graduės
à la température de 25° C. (température adoptée après discussion ) ,
et ramenés à la densité de l'eau à 25º C. Quant à l'échelle , elle serait
assez étendue et 10° occuperaient la longueur totale d'une tige de
15 centimètres .
M. Roy voudrait que les saccharomètres fussent gradués compara
tivement à l'eau prise à 4° C, de température .
Mais M. Ehrmann n'est pas de cet avis et propose de les ramener
à la densité de l'eau déterminée à 25° C. ( Adopté ) .
A ce propos , M. Ehrmann rappelle que les instruments construits
par Griffin en Angleterre , sont gradués à 62º F. ( 16°67 C) pour l'Europe
et à 84° F (28°89 C) pour les West Indies .

II . - CHIMIE ANALYTIQUE

Cause d'erreur dans la détermination volumétrique


des chlorures au moyen du nitrate d'argent, par M. W. GA
THORNE-YOUNG. (Chem . Ztg, 1893 , nº 20). - L'auteur a trouvé que la
température et le volume de la solution à titrer exercent une grande
influence sur les résultats à obtenir . On emploie plus de nitrate
d'argent quand le volume de la solution est plus grand et la tempéra
ture plus élevée que dans le cas contraire .
On a prétendu que la quantité de nitrate alcalin en présence exerce
également une certaine influence sur les résultats à obtenir, mais
l'auteur a trouvé que cette dernière influence n'est que très faible rela
tivement à celle des deux facteurs cités plus haut. Ainsi , la détermina
tion des chlorures dans une eau (précédemment concentrée) a donné
-
1,26 grains ( 1 grain = 0,0648 gramme) dans un gallon ( 1 gal .
4,54 litres) , en employant seulement quelques centimètres cubes de
cette eau concentrée , tandis qu'en déterminant les chlorures dans l'eau
non concentrée on a obtenu 1,47 grains à la température ordinaire ,
1,61 grains à la température de 38° C. et mème 1,82 grains à la tempé
rature de 100° C.
L'auteur a déterminé, à cette occasion , la solubilité du chromate
d'argent et il a trouvé que 100.000 parties d'eau peuvent dissoudre
6 parties de ce sel à la température de 15,5° C et 18 parties à la tempé
ature de 100° C. J. W.
722 Chimie analytique .

M. H. BORNTRAGER. ―― Méthode simple pour séparer les


oxydes de fer et d'aluminium. (Fresenius, Zeitschrift. Anal.
Chemie, 1893, nº 2) . - On sait que dans l'analyse les deux oxydes
mentionnés sont toujours précipités ensemble à l'aide de l'ammo
niaque. Par les méthodes jusqu'ici en usage il est assez difficile de les
séparer.
M. Bornträger recommande dans ce but une méthode assez simple
et exacte .
On précipite les deux hydrooxydes ensem be comme à l'ordinaire,
on sèche, calcine et on pèse les deux oxydes . On les redissout ensuite
dans l'acide chlorhydrique , la solution acide est presque neutralisée
avec une solution de potasse caustique et on précipite les deux oxydes
avec du savon liquide et neutre de potasse (ce savon spécial est fabri
qué par les maisons A. Keysser, à Hanovre et A. Gude, à Leipzig) .
La précipitation doit se faire à chaud et on doit éviter un excès de
savon , parce que l'excès redissoudra les oléates précipités . On fait
passer par un filtre précédemment lavé à l'eau chaude, on lave le pré
cipité , qui en présence de fer possède une couleur brun-rouge, à l'eau
chaude jusqu'à disparition du chlorure de potassium et on sèche un
peu le filtre sur le chlorure de calcium .
On traite alors la masse gélatineuse avec du pétrole chaud jusqu'à
ce que le liquide filtré devienne incolore, c'est- à-dire jusqu'à dissolution
complète de l'oleate de fer. On incinère le filtre et on pèse l'aluminə
qui doit être blanche . On peut, pour contrôler l'opération , allumer
dans une capsule de platine le pétrole qui tient en dissolution l'oleate
de fer et incinérer pour peser également l'oxyde de fer.
L'oleate d'alumine n'est que fort peu soluble dans le pétrole .
On peut séparer aussi par la même méthode l'oxydule de fer d'avec
l'alumine , l'oleate de l'oxydule de fer étant également soluble dans le
pétrole. J. W.

Le rougissement de l'acide phénique (Hanko) . (Zeitschirft


fur ang. chemie, d'après le Bolletino chimico -farm) . Le rougisse
ment de l'acide phénique , que tout le monde a observé dans les labora
toires, provient d'une oxydation causée par des métaux ou des combi
naisons ammoniacales au contact de l'air. Le chlorure d'étain empêche
cette coloration, et pour l'éviter il suffit de mettre au fond du récipien
qui doit contenir l'acide phénique, un peu de chlorure d'étain en pou
dre. On empêche également l'acide phénique de rougir , en le conser
vant à l'abri de l'air, dans des vases métalliques étamés .
En lavant plusieurs fois de suite l'acide phénique coloré, avec de
l'eau alcoolisée , on peut isoler la substance colorante sous forme d'une
masse amorphe , résineuse , que l'on peut purifier en la dissolvant plu
sieurs fois dans l'alcool absolu et évaporant . F. D.
Varia. 723

Sur le molybdate d'ammoniaque employé comme réactif


(Torquato Gigli) . (Bolletino chimico farm .) - On sait que la solution
nitro-molybdique s'altère à la longue en laissant déposer de l'acide
molybdique sur les parois des vases . L'auteur propose de préparer et de
conserver ce réactif en deux solutions dans deux vases différents , de
la manière suivante : Il prend 15 gr . de molybdate d'ammoniaque
[ (AzH4)6 Mo7024 + 4H2O] qu'on triture et dissout dans la plus faible
quantité possible d'ammoniaque ; on dilue ensuite avec de l'eau dis
tillée pour faire 100 cc .
On prépare, d'autre part , un acide nitrique dilué (D = 1.185) , con
tenant 30 p . 100 d'acide nitrique pur HAZO³.
On conserve les deux solutions séparément . Au moment de s'en
servir, on verse dans un tube à essais 2 3 cc . d'acide nitrique dilué ,
puis 1 cc. de la solution molybdique . On y verse ensuite la solution
dans laquelle on recherche les phosphates. F. D.

VARIA

P.-B. FRANKLAND . La Synthèse des Sucres .


On sait que M. Emile Fischer n'a pas seulement réussi a obtenir
artificiellement les deux sucres les plus importants : la dextrose et la
lévulose , mais encore a pu fabriquer dans le laboratoire, des sucres
qui n'existent pas dans la nature et n'étaient pas encore connus . La
nature nous montre des sucres du type glucose renfermant au plus
6 atomes de carbone , Fischer en a obtenu qui renferment 7 , 8 et même
9 atomes. Nous allons exposer par quel moyen :
De même que l'alcool , par oxydation , donne de l'aldehyde
C2H6O + 0 = C2 H4O + H20
de même la glycérine par oxydation donne un véritable sucre , ca
pable de fermenter par l'action de la levure, et de réduire la liqueur
de Fehling .
On dissout 10 grammes de glycérine et 35 grammes cristaux de
soude dans 60 grammes d'eau chaude , refroidit à la température am
biante et ajoute 15 grammes de brome . Par l'agitation , le brome se
dissout et la réaction est terminée au bout d'une demi -heure . Toutefois
au bout de deux minutes on peut reconnaître la formation de la glycé
rose : Une portion du liquide , décolorée par l'acide sulfurique et addi
tionnée de soude caustique , réduira la liqueur de Fehling.
Le sucre obtenu ainsi ne renferme que trois atomes de C, on l'a
nommé glycérose C3 H6O3.
Ce sucre se transforme spontanément en un glucose hexatomique
2 C3 H603 C6 H12 06
qui est le point de départ de la préparation artificielle des sucres , on
l'a nommé a-acrose, il est sans action sur la lumière polarisée .
724 Varia.

Fischer utilise la phénylhydrazine comme réactif des divers sucres ,


elle donne avec eux des osazones ayant des propriétés caractéristiques .
Si l'on ajoute, par exemple du chlorhydrate de phénylhydrazine à
une solution de dextrose , puis de l'acétate de soude, que l'on chauffe
au bain-marie , on aura un précipité jaune de glucosazone .
La table suivante permet le diagnostic de ces composés :
Point d'ébullition
degrés C. Pouvoir rotatoire.
Glucosazone . 205 Gauche en solution acétique.
Galactosazone 193 . Inactif
Sorbinosazone . . 164
Lactosazone . 200
Maltosazone . 206
Arabinosazone . 160 en solution alcoolique .
Xylosazone . 160 Gauche
Rhamnosazone • 180
Gulosazone • 156

Traitons ces osazones par l'acide . chlorhydique concentré, par


exemple le glucosazone :
C6 H10 O4 (N2 H.C6H5)2 + 2 H2O = C6 H40 06 + 2 C6 H5 N2 H3
Glucosazone. Eau. Glucose. Phenylhydrazine.

Le glucosone obtenu traité par l'hydrogène à l'état naissant don


nera un sucre du type lévulose :
C6 H10 06 + H2 = C6 H12 06
Glucosone. Hydrogène. Sucre du type
Lévulose .
Les expériences de Fischer nous font saisir la différence chimique
entre la dextrose et la lévulose, déjà expliquée par les formules de Ki
liani :
CH2 OH CHOH CHOH CHOH CHOH CHO
Dextrose.
CH2 OH CHOH CHOH CHOH со CH2 OH
Lévulose.
Elle nous montre aussi que la dextrose possède un véritable isomère
optique le glucose levogyre , de même la lévulose à pour isomère op
tique une lévulose dextrogyre .
Cette lévulose dextrogyre s'obtient, comme le montre le dia
gramme en faisant fermenter la fructose artificielle inactive avec la le
vure de bière dont les cellules agiront de la façon suivante : les molé
cules de lévulose ordinaire sont séparées et décomposées en alcool et
acide carbonique , tandis que les mollécules de lévulose dextrogyre se
ront inattaquées. Nous trouvons là une propriété nouvelle de la levure,
Varia. 725

ainsi que la découverte de l'isomerisme optique dans le groupe des su


cres.
Passons maintenant à la deuxième série de découvertes concernant
la synthèse des sucres d'atomicité supérieure à 6 :
Certains sucres peuvent se combiner à l'acide cyanhydrique pour
former un oxycyanure , de même que l'acétone ou l'aldehyde :

CH3
CH3
+ HCN H - C - (OH)
CHO
CN
Aldehyde. Acide cyanhydrique. Oxycyanure.

CH3 CH3
(OH )
có + HCN い <
CHз ( CN)
CH³
Acétone. Oxycyanure.

Ces oxycyanures traités par les alcalis caustiques donnent les


oxyacides correspondants :

CH3 CH3
(OH)
C -
H -d. он et Į <

CHз ( CO2H)
CO2H

Appliquons ces réactions à un sucre, par exemple le dextrose, nous


aurons la réaction suivante :

CH2 OH CHOH CHOH CHOH CHOH CHO


Dextrose.

+ HCN CH2OH CHOH CHOH CHOH CHOH CH ( OH)


Oxycyanure. (CN )

qui donnera l'oxyacide correspondant :


CH2OH CHOH CHOH CHOH CHOH CHOH CO2 H

qui réduit par l'hydrogène naissant ( amalgame de sodium ) donnera le


sucre correspondant :
CH2 OH CHOH CHOH CHOH CHOH CHOH CHO

renfermant 7 atomes de carbone et que l'on a nommé heptose . De cette


heptose nous pouvons passer par des réactions semblables à un sucre
renfermant 8 atomes de carbone ; l'octose et de celui -ci à un sucre ren
fermant 9 atomes , le nonose .
726 Varia.

Ces composés sont plus intéressants au point de vue physiologique


qu'au point de vue chimique , car la levure de bière a sur eux une action
remarquable les sucres renfermant 3 , 6 ou 9 atomes de C sont fermen
tiscibles tandis que tous les autres , sans exception , sont absolument
réfractaires à la fermentation .
Pour terminer, nous donnons le tableau des sucres que la science
a pu révéler à l'heure présente :

Triose .
C3 H6 03. Glycérose .
Tetrose.
C4 H8 O' . Erythrose.
Pentose.
| *Arabinose.
C5 H10 (5 *Xylose .
* Rhamnose (CH³ . C5 H9 05) .
Hexose .
C6 H12 06 Glucose* d . 1. i .
Mannose d . l . i .
Fructose d . 1. i .
Gulose d . i.
Galactose* d . l . i .
*Sorbinose .
*Formose .
B-Acrose .
Rhamnoheptose (CH3 C6 H 06) .
Heptose .
C7 H14 07 Mannoheptose .
Glucoheptose .
Galaheptose .
Fructoheptose .
Rhamnoheptose ( CH3 C7 H13 07) .
Octose .
C8 H8 016 Mannoctose .
Glucoctose.
Nonose.
C9 H18 09 Mannonose.

Ces 31 sucres, sauf 8 indiqués par un *, sont dus au zèle infatigable


et au génie de M. Emile Fischer. E.SILZ.

Sugar Cane, 1er Nov. 1892 , d'après les Chemical News .


dext
la
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roseion
artifarat
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la
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728 Varia .

ÉCOLE NATIONALE DES INDUSTRIES AGRICOLES DE DOUAI

(Journal officiel du 22 mars 1893).

ARRÉTÉ DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE

Le Ministre de l'agriculture ,
Vu la loi du 23 août 1892 , portant ouverture d'un crédit de 270.000
francs pour la création d'une école des cultures industrielles et des
industries annexes de la ferme , à Douai ( Nord) ;
Vu les délibérations du Conseil municipal de la ville de Douai , du
17 avril 1889 et du 9 septembre 1892 , mettant à la disposition de l'État
l'ancien hotel académique pour la création d'une école des cultures
industrielles ;
Vu l'avis de la cominission chargée de préparer l'organisation et le
programme des cours de cet établissement ;
Sur le rapport du conseiller d'État , directeur de l'agriculture,
Arrète :

TITRE Ior

INSTITUTION. BUT ET RÉGIME DE L'ÉCOLE

Article 1er. ―――――――――― Une école spéciale est créée à Douai ( Nord) , sous le
titre d'École nationale des industries agricoles . Elle est destinée à
répandre l'instruction professionnelle , à préparer et à former pour la
conduite des sucreries , des distilleries , des brasseries et autres industries
annexes de la ferme , des hommes capables de les diriger et des colla
borateurs de tous ordres en état d'aider les chefs de ces diverses indus
tries agricoles .
Elle sert, en outre , d'école d'application aux élèves sortant de
l'Institut agronomique et des écoles nationales de l'Etat . Ces élèves
prennent le titre d'élèves stagiaires .
Elle peut recevoir encore dans les laboratoires les personnes dé
sireuses d'étudier une industrie agricole ou une question spéciale à ces
industries .
Des auditeurs libres peuvent enfin être admis à suivre un ou plu
sieurs cours .

Art . 2. Nul ne peut être admis à l'école, à quelque titre que ce
soit, s'il n'est Français ou naturalisé Français .
Art. 3. - La durée des études est de deux ans . Elle peut toutefois
être réduite à un an pour les élèves stagiaires .
Art. 4 . - Le régime de l'école est l'externat .
Le prix de la rétribution scolaire pour les élèves réguliers et les
élèves stagiaires est fixé à 500 fr . par année d'études ; il est payable
Varia. 729

en deux termes égaux et d'avance . Tout semestre commencé est dû en


entier . Indépendamment du prix de la rétribution scolaire, les élèves
sont tenus de verser, à leur entrée , une somme de 50 fr . pour partici
pation aux frais de manipulation et en garantie du payement des
objets cassés , détériorés ou perdus par leur faute , ou des détériorations
aux locaux , bâtiments et machines provenant de leur fait .
Art. 5. - Les auditeurs libres payent un droit de 150 fr. par cours
suivi et par année scolaire . S'ils prennent part aux exercices pratiques
et aux manipulations , ils versent la même somme que les élèves pour
frais de manipulation et de casse .
Art. 6. - Les élèves qui ont subi avec succès les épreuves de
l'examen d'admission et dont les familles ont justifié de l'insuffisance
de leurs ressources pourront être exonérés de la rétribution scolaire .
Chaque année , deux bourses d'entretien fixées à 1.000 francs et
deux bourses de 500 francs pourront, en outre , ètre accordées aux
élèves qui justifieront de l'impossibilité de s'entretenir à leurs frais , et
qui se trouveront dans le premier quart de la liste des élèves , dressée
par ordre de mérite .
Des bourses de même nature pourront être créées , soit par des
communes ou des départements , soit par des particuliers .
Les bourses sont données pour un an ; elles ne sont maintenues
qu'aux élèves restés dans le premier quart de la liste de classement.
Elles peuvent, en outre, étre retirées par mesure disciplinaire.

TITRE II
MODE ET CONDITION D'ADMISSION DES ÉLÈVES

Art. 7. ――――――――― L'admission en qualité d'élève ne peut avoir lieu que


par voie de concours et conformément aux règles ci- après .
Art. 8. -- Les candidats doivent avoir seize ans au moins dans
l'année de leur admission .
Ils ont à fournir les pièces suivantes :
1° Demande des parents (sur papier timbré) ;
2º Extrait de l'acte de naissance du candidat ;
3° Certificat de vaccine ;
4º Certificat de bonne conduite délivré par le chef de l'établisse
ment dans lequel le candidat a accompli sa dernière année d'études ou ,
à défaut, par le maire de sa dernière résidence.
Les diplômes ou certificats d'études dont les candidats sont posses
seurs doivent être joints à la demande .
Les candidats pour lesquels une bourse est demandée doivent
joindre aux pièces indiquées ci - dessus un extrait du rôle des contri
butions et une délibération du Conseil municipal de la commune où
réside la famille, constatant l'état de ses ressources et de ses charges.
730 Varia.

-
Art. 9. Les pièces mentionnées à l'article précédent sont adres
sées un mois au moins avant la date des examens au directeur de
l'école , à Douai , qui est chargé de convoquer les candidats pour le jour
de l'examen .
Art. 10 . L'examen d'admission a lieu au siège de l'école devant
un jury désigné par le ministre . Il porte sur les matières d'un pro
gramme arrêté par le ministre et publié à l'avance .
Art . 11. - L'admission est prononcée par le jury , sous réserve
de l'approbation du ministre de l'agriculture .
―――
Art. 12. Les élèves stagiaires sont désignés par le ministre
après concours , s'il y a lieu .
Les auditeurs libres sont admis par le directeur de l'école , sous
réserve de la justification de leur qualité de Français.

TITRE III

ENSEIGNEMENT

Art . 13. ―――― Les cours commencent chaque année le 1er septembre
et finissent le 1er juin .
L'enseignement est à la fois théorique et pratique.

I. - Enseignement théorique.
L'enseignement théorique embrasse les cours et matière ci- après :

1º Cours généraux ou préparatoires.


Mathématiques élémentaires et leurs applications.
Mécanique, constructions et dessin idustriel .
Physique et chimie .
Agriculture et zootechnie.
Législation industrielle, économie rurale et comptabilité.

2º Cours techniques.
Cours d'industrie sucrière .
Cours de distillerie .
Cours de brasserie .
Cours d'industries diverses .

II. ――― Enseignement pratique.


L'enseignement pratique comprend l'exécution de tous les travaux
des usines et des ateliers de l'école .
Les travaux pratiques sont effectués sous la direction du directeur
et des professeurs chefs de service et sous la conduite des chefs de

fabrication et des préparateurs - répétiteurs .

I
Varia. 731

L'enseignement pratique est complété au moyen de visites aux


usines et aux cultures industrielles du pays.
Les élèves sont , en outre , exercés aux travaux et aux manipula
tions du laboratoire .
La période des vacances est utilisée par les élèves dans les usines
particulières où ils participent à tous les travaux . Un certificat , délivré
par le chef de l'usine , constate la présence de l'élève , son assiduité ,
sa conduite, son travail et la manière dont il a profité de son séjour à
l'usine .
Art. 14. ――― Les élèves réguliers et les élèves stagiaires qui , à la
suite des examens de sortie , en auront été jugés dignes , recevront ,
d'après leur rang de classement, soit un diplôme , soit un certificat
d'études .
Les diplômes pourront être spécialisés en visant les principales
industries enseignées à l'école.

TITRE IV
PERSONNEL

Art. 15. - Le personnel administratif de l'école se compose de :


Un directeur, dont l'autorité s'étend sur toutes les parties du service ;
Un économe-comptable ;
Un commis-secrétaire ;
Un surveillant et des agents subalternes en nombre suffisant pour
les besoins du service .
Le personnel enseignant comprend :
Des professeurs chefs de service chargés respectivement des cours
de sucrerie , de distillerie , de brasserie et des autres industries agri
coles ; des chefs de fabrication et des préparateurs- répétiteurs placés
sous leurs ordres ;
Cinq professeurs de cours généraux chargés respectivement des
cours de mathématiques élémentaires , de mécanique, constructions et
dessin industriel, de physique et chimie , d'agriculture et zootechnie , de
législation industrielle , économie rurale et comptabilité .
Art. 16. La nomination du personnel appartient au ministre .
Les professeurs , les chefs de travaux et les préparateurs repétiteurs
sont choisis à la suite d'un concours sur titres sur la présentation d'un
jury spécial désigné par le ministre.

TITRE V
DES CONSEILS

Art . 17. -- Deux conseils sont institués près de l'école :


1° Un conseil de l'école ;
2. Un Comité de surveillance et de perfectionnement.
732 Varia .

Art. 18. — Le Conseil de l'école se compose des professeurs tech


niques réunis sous la présidence du directeur . Ce Conseil étudie les
modifications à introduire , dans l'intérêt de l'enseignement , dans les
programmes des cours ou des travaux , dans les conditions d'admission
et dans le mode de classement des élèves à leur sortie .
Il statue sur les peines disciplinaires à infliger aux élèves pour
fautes graves . Il arrête chaque année la liste de classement des élèves,
propose la délivrance des diplômes et des certificats ; il donne son avis
sur toutes les affaires qui lui sont déférées ou que le directeur soumetà
son examen .
Le Conseil de l'école se réunit une fois au moins chaque trimestre,
et toutes les fois que le directeur le juge utile .
--
Art . 19. Le Comité de surveillance et de perfectionnement est
composé de quatorze membres , savoir :
Le préfet du Nord , président ;
Le maire de la ville de Douai ;
Un inspecteur général de l'enseignement agricole ou de l'agri
culture ;
Le directeur de l'école ;
Quatre notabilités industrielles ;
Trois notabilités scientifiques ;
Trois agriculteurs .
Les membres du Comité sont nommés directement par le ministre ,
qui choisit en outre chaque année parmi eux un vice- président .
Art. 20. ―――― Le Comité de surveillance et de perfectionnement est
chargé de donner son avis sur le fonctionnement de l'école , sur les
réformes de nature à compléter et à améliorer l'enseignement et à
étendre les services que l'établissement est appelé à rendre . Il se réunit
au moins une fois par an au siège de l'école , sur la convocation de son
président.
--
Art. 21. Les programmes d'admission, le programme des cours,
celui des exercices pratiques et les épreuves de sortie , ainsi que le
règlement de l'école , sont examinés par le directeur , en conseil de
l'école, puis soumis , s'il y a lieu à revision ou réforme, au Comité de
surveillance et de perfectionnement . Ils sont ensuite présentés à l'ap
probation du ministre.
Art. 22. _ _ _ _ _ _ Les opérations du Conseil de l'école sont constatées
dans des procès - verbaux inscrits sur un registre spécial restant à
l'école et dont chaque page est cotée et paraphée par le directeur .
Une copie dûment certifiée de ces procès -verbaux est envoyée par
le directeur au ministère de l'agriculture .
Art. 23. Le président du Comité de surveillance et de perfection
nement adresse directement son rapport au ministre .
Art. 24. -- Le directeur de l'école est tenu d'envoyer au ministre,
Varia . 733

le 1 avril de chaque année au plus tard, pour l'exercice écoulé , un


compte rendu de l'exploitation sous forme de rapport, ainsi qu'un
compte rendu du fonctionnement de l'école .
Dans les dix premiers jours de chaque mois il transmet également
au ministre un bulletin sommaire relatif au précédent .
Paris, le 20 Mars 1893.
VIGER.

Programme des matières demandées à l'examen d'admission.

L'examen d'admission à l'école nationale des industries agricoles


de Douai comporte des épreuves écrites et des épreuves orales .

ÉPREUVES ÉCRITES

Les épreuves écrites sont les suivantes :


Une composition française ;
Une composition de mathématiques , comprenant la solution d'un
problème d'arithmétique ou d'algèbre et d'un problème de géométrie ;
Une composition de physique et de chimie.

ÉPREUVES ORALES

Les épreuves orales sont au nombre de quatre ; elles portent sur les
mathématiques , la physique, la chimie , les sciences naturelles .
Les questions posées porteront sur le programmes suivant :

Mathématiques.
- Géomé
Arithmétique et système métrique. - Géométrie plane.
trie dans l'espace. - Algèbre (équations du 1er degré à une ou plu
sieurs inconnues ; équations du 2° degré à une seule inconnue) . - Pro
gressions. - Usage des tables de logarithmes.

Physique.
Pesanteur. - Electricité (Programme de l'enseignement primaire
supérieur) . - Chaleur. - Lumière . - Magnétisme.

Chimie.
- Notions de
Corps simples et leurs composés les plus fréquents .
chimie organique .
Sciences naturelles .
Zoologie. - Hygiène . - Botanique et géologie . - Programme de
l'enseignement primaire supérieur .
Les examens d'admission en 1893 auront lieu le jeudi 10 août au
siège de l'école .
734 Varia.

Les épreuves orales auront lieu immédiatement après les composi


tions écrites .
Les candidats devront se faire inscrire au siège de l'école avant le
15 juillet 1893.
Présenté à l'approbation de M. le Ministre .
Paris, le 20 Mars 1893.
Le conseiller d'Etat , directeur de l'agriculture,
E. TISSERAND .
Approuvé :
Le ministre de l'Agriculture,
VIGER.

CONCOURS OUVERT AUX INDUSTRIES AGRICOLES

Par la Société centrale d'Agriculture du Pas- de - Calais .

Ce Concours, organisé à l'occasion du Concours régional qui aura


lieu à Arras , comprendra l'industrie des engrais, la sucrerie , la
distillerie, la féculerie, la brasserie et la laiterie . Sa durée sera la
mème que celle du Concours régional , c'est -à -dire qu'il sera ouvert du
3 au 11 juin 1893. Les exposants appartenant à la région y seront
seuls admis .
Les produits et appareils envoyés au Concours seront répartis de
la manière suivante :

1re Classe. - Industrie des engrais .

Cette classe sera surtout destinée à faire connaître les productions


naturelles de la région et à encourager l'utilisation des résidus indus
triels. Elle comprendra :
1re Section . _______ Les phosphates . Nodules, sables et calcaires phos
phatės, avec indications sur leurs gisements , leurs modes d'extraction ,
leur abondance , leur richesse , les terrains sous -jacents et superposés
Enrichissement des sables par lavage . Procédés de pulvérisation .
Scories phosphatées brutes et pulvérisées .
Superphosphates et phosphates précipités avec indications sur la
matière première employée , sur leur composition et sur le mode de
fabrication . Poudres d'os et noir animal.
― des
2 Section . Sulfate d'ammoniaque . Sa fabrication au moyen
eaux d'épuration du gaz d'éclairage et des matières de vidange.
Utilisation des résidus d'abattoirs et d'ateliers d'équarissage . Sang
et viande desséchés .
Cuir torréfié . Résidus de laine ; procédés employés pour rendre leur
assimilation plus rapide .
Varia. 735

Engrais provenant du traitement par l'acide sulfurique des animaux


morts et des résidus d'abattoir .
Engrais de poissons . Traitements employés pour les enrichir, pour
rendre leur transport plus facile et leur assimilation plus rapide .
3º Section --- Résidus de sucreries et de distilleries . Sels de potasse
provenant des vinasses de distilleries de mélasses .
Matières ou engrais azotės extraits de ces vinasses .
Plans d'irrigations destinées à l'utilisation des eaux de diffusion ,
des vinasses de distilleries de betteraves et des eaux d'égout .
Résidus calcaires provenant des fabriques de potasse . Sulfate de
chaux, résidus de stéarinerie .
4° Section . - Tourteaux du pays provenant de fabriques d'huiles
de la Région .
Touraillons .

5 Section. Distributeurs d'engrais . Des expériences seront faites
avec les instruments présentés .
Tous les produits destinés à la vente devront porter non seulement
leur origine et leur composition , mais aussi leur prix .

2º Classe . Sucrerie
1re Section . --- Betteraves de sucrerie .
Chaque lot devra être accompagné de renseignements aussi com
plets que possible sur le rendement, la richesse et le mode de culture
employé .
2º Section. - Instruments agricoles destinés à la culture de la bet
terave .
Chaque instrument devra porter une inscription faisant connaître
ses usages, son poids et son prix de vente .
3° Section. - Machines, appareils et produits servant à la fabrica
tion du sucre . Appareils de laboratoire destinés à l'analyse des bette
raves et des sucres .
4º Section. ― Produits de la sucrerie .
Sucres raffinés , poudres blanches, sucres roux , mélasses , pulpes ,
pulpes desséchées industriellement .

3º Classe . ― Distillerie
1re Section. Betteraves de distillerie, pommes de terre, topinam
bours et graines employées par la distillerie.
Les échantillons devront toujours être accompagnés de renseigne
ments aussi complets que possible sur leur origine , leur richesse , le
rendement à l'hectare ainsi que le mode de culture et la nature des
terrains employés .
- Instruments
2º Section . agricoles destinés à la culture des plan
tes ci-dessus désignées .
736 Varia.

3 Section. -- Appareils destinés à la fabrication de l'alcool . Appa


reils de laboratoire destinés à l'analyse des matières premières et à
l'essai des produits obtenus .
4° Section. -- Produits obtenus . Alcool .
La matière première employée, les procédés d'extraction , de fer
mentation et de distillation ainsi que le degré et l'arome devront être
indiqués sur chaque échantillon.
Pulpes desséchées .

4° Classe. - Féculerie et Boulangerie


-
1 Section . Pommes de terre et produits agricoles destinés à
l'extraction de la fécule et de l'amidon . Farines .
Les échantillons devront toujours être accompagnés des rensei
gnements destinés à faire connaître leur richesse , leur origine , les
rendements obtenus , le mode de culture et la nature du sol em
ployé .
2º Section. - Appareils destinés à la fabrication du pain , de la fé.
cule et de l'amidon .
3º Section. - Produits obtenus . Fécules , amidons , pains , pains de
gluten .
On devra faire connaitre l'origine , le mode de préparation et les
particularités relatives à chaque échantillon .

5º Classe Brasserie

1re Section . - Orges , Malt, Houblon , Maltose.


2 Section. ― Appareils servant à la préparation du malt et à la fa
brication de la bière .
3 Section . - Produits obtenus. Quelques comptoirs de dégustation
pourront être installés dans l'enceinte du Concours.

6º Classe. - Laiterie

1re Section. ― Du lait . Moyens de transport et procédés de conser.


vation . Modèles d'installation de laiteries et d'étables surtout au point
de vue des conditions d'hygiène et de propreté.
Des échantillons de lait pourront être admis et renouvelés chaque
jour, ils devront faire connaître la ration adoptée pour les vaches , leur
rendement quotidien en litres et la richesse du lait , qui d'ailleurs
Pourra être analysé .
Appareils destinés aux analyses du lait .
--
2 Section . Du beurre . Appareils d'écrémage et de battage.
Appareils de laboratoire pour la recherche des fabrications .
3e Section. -- Fromages .
Varia. 737

L'exposition aura lieu dans une enceinte construite sur le Marché


aux-Chevaux , Quai des Casernes, à côté de l'espace réservé au Con
cours régional . Des tables de deux mètres de largeur, disposées sous
des tentes de trois mètres de profondeur, seront destinées à recevoir
les objets qui ne pourront être laissés à l'air libre. L'emplacement et
les tables seront fournis gratuitement.
La Société coopérera, avec les exposants eux -mêmes, au gardien
nage des objets installés mais sans accepter à cet égard aucune res
ponsabilité .
Les demandes d'admission devront être adressées au Secrétaire de
La Société ¹ , avant le 1er mai, avec indication de la nature des objets et
l'espace réclamé soit sur les tables couvertes , soit à l'air libre .
Les récompenses suivantes seront mises à la disposition du Jury qui
préciera , suivant l'importance du Concours , si toutes doivent recevoir
leur emploi . Ces récompenses seront, pour chacune des six sections :
Une grande médaille d'or de 200 fr.
3 médailles d'or de 100 fr.
5 médailles d'argent de 40 fr .
10 médailles d'argent de 15 fr.
12 médailles de bronze de 10 fr.
Des virements pourront être effectués, afin de proportionner les ré
compenses , accordées aux différentes sections , avec le nombre et l'im
portance des objets admis pour chacune d'elles .
Un Objet d'art de 500 fr . pourra , s'il y a lieu , être accordé à l'ex
posant le plus méritant de tout le Concours .
La Présidence du Concours appartiendra au Président de la So
ciété.
Un Jury de cinq membres sera chargé de l'examen de chaque sec
tion.
Un droit d'entrée de 50 centimes sera prélevé à l'entrée du Con
cours. Les exposants auront une carte d'entrée .
Des conférences relatives aux industries ci-dessus mentionnées
seront organisées pendant la durée du Concours .

Le Président,

DÉMIAUTTE.

1. Adresse du Secrétaire de la Société M Masson , ingénieur des ponts et


chaussées , 16 , rue de l'Arsenal , à Arras .
738 Bibliographie.

Bibliographie.

Handbuch der Landwirthschaftlichen Gewerbe, von pro


fessor Dr C. LINTNER . Berlin , 1893 , Paul Parey, éditeur, 10 , Hede
mannstrasse . 1 beau volume , relié de plus de 560 pages , illustré d'un
grand nombre de gravures , prix : 10 marks .

M. le Dr Litner , professeur de technologie agricole à l'école poly


technique de Munich , bien connu par ses savants travaux dans le
domaine de la brasserie , vient de doter la littérature technologique
allemande d'un nouveau manuel traitant spécialement des industries
agricoles, ainsi nommées parce que la matière première qui sert de
point de départ à la fabrication des produits de ces industries , est four
nie directement par l'agriculture .
L'auteur, en composant son traité, a eu surtout en vue de mettre à
la disposition des étudiants qui suivent le cours de technologie agricole ,
un livre dans lequel il pourront puiser les connaissances nécessaires
sur les principales opérations et les procédés chimiques et mécaniques
qui servent de base aux importantes industrie agricoles .
Le premier chapitre ( 59 pages) est consacré à la description des
appareils et instruments de mesure, (thermomètres enregistreurs ,
compteurs d'eau et de gaz, manomètres etc) , des machines et chau
dières à vapeur et de leurs accessoires, des pompes et des machines
frigorifiques .
Le deuxième chapitre (78 pages) traite de la fabrication de l'amidon
au moyen des différentes matières premières (pommes de terre, blės,
maïs , riz) ainsi que de la fabrication de la dextrine , du sucre d'amidon
(glucose) et de la couleur ( caramel ) :
Dans le troisième chapitre (78 pages ) nous trouvons la technologie
de la fabrication du sucre de betteraves ;
Le quatrième chapitre (30 pages) nous renseigne sur la théorie de
la fermentation et sur l'action des ferments ;
Le cinquième (126 pages) traite de la distillerie et de la fabrication
des levures .
Le sixième chapitre ( 130 pages) de la brasserie et, enfin ,
Le septième chapitre (65 pages) est consacré à la laiterie et à la
fabrication du beurre et du fromage.
Comme il fallait s'y attendre, étant donné l'auteur du livre , c'est sur
tout la brasserie et la distillerie qui sont traitées d'une manière magis
trale et complète , aussi comèplte que cela est nécessaire pour les besoins.
que l'auteur a eu en vue . Cela ne veut pas dire que les autres chapitres
manquent de valeur ; telle n'est nullement notre pensée . Nous aurions
seulement désiré voir le chapitre consacré spécialement à la sucrerie
Bibliographie. 739

un peu plus développé ; nous aurions voulu y trouver notamment une


description plus détaillée des nouveaux procédés industriels pendant
les dernières années. Espérons qu'à la deuxième édition , qui suivra
certainement de près la première , le savant professeur en tiendra
compte et nous donnera un chapitre sur la sucrerie à la hauteur de
son chapitre sur la brasserie.
Le traité de technologie agricole , de M. Lintner , traduit en fran
çais et adapté aux conditions techniques , économiques et législatives
françaises, pourra former sans nul doute un excellent guide pour les
étudiants des sciences agronomiques et spécialement pour les futurs
élèves de l'école nationale des industries agricoles de Douai , dont
l'inauguration ne va pas tarder. J. WEISBERG .
SOMMAIRE

Assemblée générale des 17-18 et 19 avril 1893 , à Laon (Aisne) , p . 685. - - Pro
cès-verbal de la séance du 4 avril, p, 692. ― La détermination du sucre dans
la betterave en Allemagne , par M. H. Pellet, p . 695. - Sur le dosage de
la chaux par pesée à l'état de sulfate , par M. E. Gravier, p . 711. -
— Emploi
de l'acide torique pour le dossage du sucre dans les écumes , par M. L. La
chaux (réponse à M. Weisberg) , p . 712 .

Revue des publications techniques :


I. Sucrerie. ---- Sur le calcul de l'augmentation d'évaporation résultant de la
dilution des jus sucrés , p . 714. ――――― La bagasse de double et de simple pres
sion, p . 715. ――――― Le bactérium Sacchari , p . 716. - Sur la valeur calorifique
de la mélasse, p . 716. ― Société des chimistes de Maurice , p . 717.
II. Chimie analytique. - Cause d'erreur dans la détermination volumétrique des
chlorures au moyen des nitrates d'argent, p . 721 . - Méthode simple pour
séparer les oxydes de fer et d'aluminium, p . 722 ― Le rougissement de
l'acide phénique , p . 722. - Sur le molybdate d'ammoniaque employé
comme réactif, p . 723 .

Varia. - La synthèse des sucres , p . 723,


Ecole nationale des industries agricoles de Douai , p . 728 .
Concours ouvert aux industries agricoles par la Société centrale d'agriculture
du Pas -de- Calais , p . 734 .

Bibliographie p. 738.
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

No 11. - Tome X. Mai 1893.

LE CONGRÈS DE LAON

Nous étions assurés d'avance de la complète réussite du Congrès de


Laon des 17 , 18 et 19 avril , parce que nous connaissions tous le zèle que
mettait à le préparer la commission locale d'organisation composée de
MM . Jules Bazin , Lhote , Gaillot, Turquin , Frédéric Bertrand-Bazin ,
Jules Simon- Legrand , Defez et Objois . Mais le succès a dépassé notre
attente et il est de toute justice d'en faire remonter l'honneur, pour
une grande partie , à la commission d'organisation et son sympathique ,
dévoué et infatigable Président , M. Jules Bazin qui a su communiquer
à ses collègues le feu sacré qui l'animait lui- même.
La composition de l'ordre du jour a contribué naturellement aussi
pour une bonne part à cet éclatant succès . Non seulement les discus
sions promettaient d'être intéressantes, mais les visites annoncées
exerçaient un attrait tout particulier .
On savait qu'elles seraient instructives , et que de plus , l'accueil le plus
cordial nous était partout réservé .
Nous devons des remerciements sincères à la Municipalité de Laon
pour la sympathie qu'elle nous a témoignée en nous recevant officiel
lement et en mettant gracieusement à notre disposition les salles de
l'Hôtel-de -Ville pour nos séances , notre banquet et notre exposition .
Nous remercions aussi tout particulièrement les Compagnies de
chemins de fer du Nord et de l'Est , et les chefs de gare de Laon , Coucy
les -Eppes , Chailvet, Crouy, La Fère et Tergnier , pour la bonne grâce avec
laquelle nous ont été accordés les parcours à prix réduit, et la bonne
volonté et les conciliantes dispositions dont on a fait preuve à notre
égard . Ajoutons que notre collègue M. Objois , qui était notre intermédiaire
auprès de tous les chefs de gare s'est acquitté de sa mission avec la
plus parfaite amabilité .

JOURNÉE DU LUNDI 17 AVRIL

Pendant cette journée les cent cinquante personnes présentes


n'ont pas eu une minute à perdre .
Dans la matinée , visite de la sucrerie de notre collègue , M. Delsarte,
à Coucy-les-Eppes où M. Horsin-Déon nous explique sur place le sys
tème de M. Rillieux , de chauffage et d'évaporation des jus à effets mul
tiples . La conférence qu'il a bien voulu nous faire du haut d'un monte-jus
qu'il avait choisi pour tribune paraitra dans le prochain numéro du Bul
1
742 Congrès de Laon

letin, et nous nous reprocherions de la déflorer en insistant d'avantage


et sur cette visite .
A dix heures et demie nous étions de retour à Laon et nous visitions
immédiatement à la sucrerie de MM. LEGRAS et MIDELET à VAUX- SOUS
LAON, l'installation de la sélection des betteraves par le procédé Pellet de
digestion aqueuse instantanée à froid. Nous avons vu là une installation
modèle faisant journellement 8,000 analyses avec quatre appareils
Hanriot , et nous avons assisté à toutes les opérations que comporte ce
procédé depuis le sondage mécanique de la betterave jusqu'à la polari
sation du jus au moyen du tube continu , opérations faites successive
ment , méthodiquement, sans causes possibles d'erreurs , et ne deman
dent en tout que quelques minutes à peine . M. Pellet a expliqué aux
nombreux assistants qui avaient peine à tenir dans ce vaste laboratoire ,
tous les détails de ce proéédé, dans une brillante conférence que nous
reproduirons dans le prochain numéro du Bulletin.
Après avoir pris le madère servi dans les verres à expériences du
laboratoire et bu à la prospérité de la chimie , nous avons pris congé de
nos aimables hôtes pour aller déjeuner et nous rendre à la gare de
Crouy desservant la distillerie de M. Bauchamps à Bucy-le- Long.
Toute l'après- midi a été consacrée à la visite des deux distilleries de
M. Beauchamps, à Bucy-le- Long et à Vauxrot , et de la verrerie de
M. Deviolaine, également à Vauxrot .
Tous nous avons pris le plus vif plaisir à parcourir ces deux belles et
grandes distilleries travaillant chacune 70 à 80,000 k. de mélasse par
jour et produisant par conséquent journellement plus de 200 hecto
litres d'alcool . Nous laissons à notre collègue M. Cambier , le soin de
décrire ces usines et leur mode de travail pour nous contenter
de remercier notre aimable collègue, M. Beauchamps , de nous avoir
ouvert toutes grandes les portes de ses magnifiques établissements .
Ça a été pour l'Association une véritable bonne fortune, car on sait
combien généralement sont difficiles à forcer les portes des distilleries
industrielles . M. Beauchamps n'a pas eu peur de montrer, même à ses
concurrents , ses procédés de travail ; il n'a rien à craindre , il défie la
concurrence .
Nous laissons aussi à M. Nativelle , qui a bien voulu s'en charger, le
soin de nous dévoiler les secrets de « l'art du verrier » et de nous
décrire la verrerie de M. Deviolaine où nous avons été reçu de la façon
la plus charmante par M. Deviolaine fils et l'ingénieur de l'usine.
Une surprise des plus agréables nous était réservée le soir . Nous
nous disposions à rentrer diner à Laon, lorsque M. Beauchamps nous.
donne rendez -vous au Cercle de Soissons , où il nous fait d'ailleurs con
duire par les voitures qu'il avait mises à notre disposition , et là tout en
Congrès de Laon . 743

nous offrant l'apéritif, il nous déclare ses prisonniers , et force nous est
d'accepter l'excellent diner qu'il nous a fait préparer .
Nous nous laissons faire une douce violence , et le banquet , des
plus gais et des plus animés , compte cent-vingt- sept convives ! Quand
le champagne pétille dans les verres, M. Vivien se lève et en termes
chaleureux , aux applaudissements de tous , remercie M. Beauchamps de
son amabilité et de tout ce qu'il a bien voulu faire pour l'Association .

JOURNÉE DU MARDI 18 AVRIL

La ville de Laon a comme un air de fête . L'Hôtel de Ville est décoré


de nombreux trophées de drapeaux flottant au vent, sous un ruisselle
ment de lumière versé par un soleil radieux . Beaucoup de maisons
particulières sont également pavoisées .
Les rues ordinairement silencieuses de la vieille et fière cité , juchée
comme un nid d'aigle au sommet de la montagne , regorgent de monde :
membres du Congrès se promenant en attendant l'ouverture de la
séance , et visitant les monuments , entr'autres la magnifique cathé
drale ; commerçants et bourgeois de Laon , se rendant à l'Exposition
savamment et habilement organisée par M. Gaillot , sur la place , ainsi
que dans les salles et les galeries de l'Hôtel de Ville .
M. Gaillot rendra compte de cette exposition dans le prochain
numéro .
A 9 heures , ouverture de la séance publique qui dure jusqu'à midi .
La salle de la Justice de Paix ne peut contenir tout le monde . On
compte plus de 200 membres de l'Association présents .
A midi et demi banquet dans la grande salle des fêtes de l'Hotel de Ville .
On avait prévu le banquet pour 120 convives ; nous sommes 167 !
Il faut organiser des tables dans le petit salon.
Cette grande salle des fêtes présentait l'aspect le plus animé et le
plus élégant avec ses deux tables garnies de fleurs .
M. Ermant, maire de Laon , préside .
A ses côtés et en face de lui prennent place : MM . Durin , président
de l'Association ; Ch . Gallois, ancien président ; Vivien , vice - prési
dent ; Tardieu , trésorier ; Balland , secrétaire- général de la Préfecture ;
Sébline , sénateur ; Pasquier, député ; Bernot , président du Syndicat
des fabricants de sucre ; Petit et Lemaire , adjoints au maire ; puis
toujours à la table d'honneur, MM . Mazurier, président honoraire du
syndicat des fabricants de sucre , Hélot , secrétaire général ; Eclancher ;
Maguin ; Mariolle-Pinguet ; Fischer ; Magnier ; Lhote ; Legras ; J. Bazin ;
Frédéric Bertrand- Bazin ; Léon Rousseau ; Garry ; Brunehant ; Lefranc
père et fils ; André ; Mennesson ; Grandin le dessinateur du menu ; Alliez
744 Congrès de Laon .

et Baucheron représentant les Compagnies du Nord et de l'Est , etc. etc.


La plus grande gaité, la plus parfaite cordialité règnent à toutes les
tables .
On admire le menu artistiquement dessiné par M. Grandin , pro
fesseur de dessin , et représentant la Chimie sous les traits d'une fort
belle femme se dévoilant à l'Industrie et à l'Agriculture représentées
également par des femmes armées de leurs attributs respectifs . Les
figures de Lavoisier, Chevreul et Pasteur , cette trinité de grands chi
mistes , complètent la décoration . (Nos collègues trouveront ce menu
encarté dans le présent numéro du Bulletin . )
C'est M. Durin , président de l'Association , qui le premier ouvre la
série des toasts .

Toast de M. DURIN, président de l'Association des Chimistes.

Messieurs ,
Le premier devoir de l'Association , et ce devoir est aujourd'hui un
plaisir, est de remercier vivement M. le Maire de Laon et MM. les
Adjoints, ainsi que M. le Secrétaire général , de l'accueil si bienveillant
qu'ils ont bien voulu nous faire . Nous les remercions aussi d'avoir
honoré notre banquet de leur présence et d'avoir témoigné de tout
l'intérêt que le Gouvernement et la ville de Laon portent à nos tra
vaux .
Nous n'avons eu que le plaisir dans notre excursion à Laon ; nous
avons généreusement abandonné tous les soins et toutes les peines à
la Commission d'organisation du Congrès , à MM . Bazin , Lhote, Objois,
Gaillot , Defez , Turquin , Bertrand-Bazin et Simon , etc. Vous avez pu
juger jusqu'à quel point elle a réussi .
Non seulement elle a organisé notre Congrès à Laon, mais encore
elle nous a ménagé les visites si intéressantes que nous avons faites
chez M. Delsarte à Coucy -lès -Eppes , chez M. Legras , chez M. Beau
champs dont nous avons admiré les magnifiques établissements . Nous
remercions ces Messieurs de leur si cordial accueil et du désintéresse
ment avec lequel ils nous ont fait part de tous les perfectionnements
de leur travail. Demain , MM . Fischer et Maguin nous feront part de leurs
travaux , nous les prions d'agréer à l'avance toute notre recon
naissance .
Nous sommes heureux aussi de voir parmi nous des représentants
de nos pouvoirs publics , sénateurs et députés ; ils nous permettront de
considérer leur présence comme un encouragement à leur demander
leur appui , lorsque les industries agricoles auront à solliciter ou à se
défendre.
Congrès de Laon. 745

Vous savez , Messieurs et chers Collègues , que depuis de longues


années , notre Association a demandé la création des écoles de sucrerie
et de distillerie . La semence que nous avions jetée a germé, ces écoles
ont été reconnues nécessaires , et , sous l'initiative victorieuse de
M. Tranmin, les écoles sont créées . Notre Association , si elle n'a pas
eu à concourir directement à cette création , a la satisfaction de four
nir un contingent important à l'enseignnment des futurs collaborateurs
de l'Industrie . C'est un des membres de notre Comité qui dirigera
l'Ecole de Douai , buvons à la santé de M. Nugues qui vient d'être nom
mé officiellement ( Applaudissements) . Il est probable que le personnel
enseignant sera en grande partie des nôtres et nous aurons ainsi con
couru à former des auxiliaires et des continuateurs .
En terminant , Messieurs et chers Collègues , buvons aussi à la presse
qui a bien voulu nous aider et qui nous aidera encore chaque fois que
nous n'aurons en vue que le progrès et la prospérité du pays . (Applau
dissements.)

M. Ermant, maire de Laon , prend à son tour la parole et nous


sommes heureux de reproduire son spirituel et élégant discours .

Toast de M. ERMANT, Maire de Laon.

Messieurs,
Votre sympathique Président, possède l'art aimable de renverser
les rôles , le voilà qui nous remercie du peu que nous avons pu faire
pour vous , alors que vous avez droit à notre reconnaissance d'être
venus chez nous si nombreux et que je tiens à vous dire , au nom du
Conseil municipal , combien la Ville de Laon a été heureuse de recevoir
votre Congrès .
Notre vieillle cité , Messieurs , n'offre pas les attractions des grandes
villes , mais elle a ses monuments pleins de souvenirs historiques , elle
a aussi ses vastes et variés horizons . Vous pourrez j'espère, vous arra
chant quelques instants à vos travaux, visiter notre Cathédrale , su
perbe édifice du moyen-âge, où les laborieux artisans d'alors - qui
formaient, eux aussi , une association , plus difficile à constituer que
celles d'aujourd'hui - ont écrit en pierre les décrets de leur émanci
pation morale et matérielle . Après votre visite , vous direz avec nous
que ces braves gens -là étaient bien dignes , comme récompense de leur
travail , de leurs luttes et de leur science , d'entendre sonner dans les
sveltes clochers et dans les hauts beffrois , les premières heures de la
Liberté .
Quittant le passé, je reviens au présent et je salue , Messieurs , votre
Association . Encore bien que je sache que cette Association a un peu
746 Congrès de Laon.

un caractère international , je n'offusquerai personne en disant alors


que la lutte pour la vie - aussi bien pour les peuples que pour les
individus devient si àpre, alors que les questions économiques ont
pris une importance si considérable , alors que la protection du travail
national s'impose chaque jour davantage, en ne laissant , Messieurs ,
par vos labeurs incessants , se perdre aucune parcelle de la production
du sol, vous faites œuvre de bons citoyens , vous avez droit à tous les
encouragements, à toutes les sympathies . Ces sympathies ne vous font
pas défaut je vois ici des représentants éminents du monde industriel.
et agricole qui secondent vos efforts et y applaudissent, montrant ainsi
tout le prix qu'ils attachent à votre savante et dévouée collaboration .
En vous groupant, Messieurs, en une Association fraternelle, en
mettant en commun le fruit de vos recherches , pour le plus grand bien
de tous, non seulement vous servez vos propres intérêts, mais encore
vous servez , par une répercussion directe , les intérêts de la France que
je ne sépare pas de la République .
Je termine, Messieurs , en portant au nom de la Ville de Laon, un
toast chaleureux à la prospérité de l'Association des chimistes de
sucreries et distilleries de France ; je bois à la prospérité constante de
ces deux grandes industries . ( Applaudissements . )

M. Vivien se lève ensuite et obtient le plus vif succès dans le dis


cours suivant :

Toast de M. A. VIVIEN, Vice-Président de l'Association.

Messieurs ,
Si le Nord fut le berceau de la fabrication du sucre brut , de la bonne
quatrième comme on disait autrefois , l'Aisne peut être considéré comme
étant le berceau de la fabrication de ces beaux sucres blancs , de ces
extra qui font prime et qu'on consomme directement à l'égal du raffiné .
Le décret impérial du 15 janvier 1812 , conçu en vue de développer
la fabrication du sucre en France , consacra mille hectares de terre à la
culture de la betterave dans le département de l'Aisne .
Les premiers essais de fabrication furent faits en 1812 , chez M. Ar
pin, à Roupy, près Saint -Quentin , et chez M. Brindeau , à Rogny, près
Marle (arrondissement de Vervins) .
L'année suivante on créa six nouvelles fabriques dans l'Aisne , et on
comptait en 1813 .
Arrondissement de Saint- Quentin . - Le Mont Saint -Martin , près le
Câtelet ; Roupy, près Saint- Quentin .
Arrondissement de Vervins . - Rogny, près Marle .
Congrès de Laon . 747

募 Arrondissement
de Laon . --- Mailly, dépendance de Laval ; Saint
Lambert , dépendance de Fourdrain .
Arrondissement de Soissons . ――――――― Soissons ; Vailly.
Arrondissement de Château - Thierry . -Château-Thierry.
Les évènements de 1814 arrêtèrent ce premier essor, mais dès que
le calme reparut , de nouvelles fabriques s'élevèrent et , en 1823 , on
établissait à Marchais, canton de Sissonne, le premier moteur à vapeur.
En 1824 , M. Charles Delvigne créa son usine de Dury, produisant
50.000 kilos de sucre , puis Epenancourt en 1826 , Foreste en 1827 ,
Pithon en 1835 , le Petit Neuville, près Saint -Quentin , en 1836 , et
Tugny en 1837 .
En 1827 , M. Martine créa Aubigny, et M. Mariolle , père de l'hono
rable M. Mariolle -Pringuet , en fut le constructeur . Les sucreries pullu
laient dans ce coin du département .
C'est en 1837 que fut décidé l'impôt . On comptait alors 45 fabriques
dans l'Aisne , produisant ensemble 4.212.029 kilos de sucre , soit la
dixième partie de la production totale de la France , contre seulement
32 fabriques en 1840, ne produisant plus que 2.753.816 kilos , mais
encore la dixième partie de la production totale des 419 fabriques
existantes .
A partir de cette époque , la production du sucre dans l'Aisne alla
en augmentant jusqu'à nos jours, avec arrêt toutefois au moment de
chaque changement de loi.
En 1855 on comptait 48 fabriques produisant 15.488.018 kilog .
1860 56 33.800.000
1865 76 51.900.000
1870 94 62.000.000
1875 91 92.700.000
1879 92 92.100.000
1884 87 89.556.000
1890 78 - raffiné 133.940.000
alors qu'il y avait 377 fabriques au total , en France , produisant ensem
ble 615.242 tonnes .
L'Aisne produisait donc en 1890-91 le cinquième du sucre total .
Lors de l'Exposition de 1855 , M. Périer, fabricant de sucre à Flavy
le-Martel, exposa du sucre blanc obtenu directement de la betterave
par les procédés de MM . Schutzenbach et Rousseau .
Les fondateurs de la fabrication du sucre blanc dans l'Aisne , qui
est peut-être le dernier mot du progrès agricole sucrier, furent, en
dehors de M. Périer, MM . Jacquemin , raffineur à Saint - Quentin , qui
fonda Rouez ; Théry frères , qui établirent en 1832 , à côté de leur
ferme , les sucreries de Grugies et de Seraucourt ; en 1844 ils ajoutèrent
748 Congrès de Laon.

chacun une raffinerie et firent marcher de front, avec succès , ces diffé
rentes exploitations ; mais le premier fabricant qui fit de ces beaux
sucres extra primés, rivalisant avec le raffiné, fut M. Ch . Lemaire .
M. Quéquignon , qui tint toujours la tête du progrès industriel ,
succéda à son beau- père et dirige encore aujourd'hui la ferme et la
sucrerie de Grugies ; l'honorable M. Sébline ici présent, marche sur
les traces de ses aïeux , s'occupant habilement de la gestion de plu
sieurs des usines de la famille .

M. Ternynck -Jacquemin reprit Rouez , créa Chauny en 1850 , Nogent


en 1854, et fit au Comice agricole de Saint-Quentin , à propos de l'Ex
position de 1867 , un rapport remarquable sur l'état de la fabrication du
sucre à ce moment ; j'ai puisé dans ce travail beaucoup des présents
renseignements .
MM . Decroix et Jadas , déjà fabricants de sucre à Quessy, fondèrent
Crépy en 1855 , avec la collaboration de M. Belseur .
M. Bazin fit la sucrerie de Chambry en 1865 .
M. André fonda Aulnois en 1866. Il devint l'instigateur et le promo
teur de Dizy - le - Gros et de plusieurs autres fabriques du Laonnois ,
créées dans des terrains sablonneux où l'on ne récoltait le blé qu'avec
peine . C'est lui , à vrai dire , qui fut le fondateur des sucreries du
Laonnois .
Ces grandes notabilités industrielles méritent d'être signalées . Les
fils de M. Ternynck marchent sur les traces de leur père et ont donné
une extension considérable à leur affaire .

Les fondateurs de Crépy sont morts, mais leurs collaborateurs


MM . Magnier père et fils , cultivateurs émérites, continuent les traditions
de leurs aînés .
La famille de M. Bazin , jouit d'une réputation de cultivateurs et
d'industriels hors ligne .
M. Léon Rousseau s'occupe de la direction des usines du Laonnois
créées par son honorable beau- père ; il les dirige avec une rare habileté,
et toutes ses sucreries sont réputées par la qualité des produits qu'on
y obtient .
Dans cet historique sommaire il faut encore parler de la création de
Pouilly . Des hommes d'initiative : les Gomart , les Viéville , les Decroix
et Jadas créèrent cette usine en 1864. Elle est dirigée depuis plus de
vingt ans par M. Mazuriez , l'un des promoteurs de la loi de 1884.
Si Napoléon Ier sut encourager et pousser à la création de l'indus
trie de la fabrication du sucre en France , M. Mazurier fut l'un de ses
sauveurs . Par ses conférences , par ses écrits , il convainquit les minis
tres et amena le gouvernement de la République, avec le concours
Congrès de Laon . 749

intelligent et puissant de deux vétérans de la sucrerie , MM . Villain et


Fouquet, pour ne citer que ceux de l'Aisne , à crééer la loi de 1884.
J'oublie beaucoup de fabricants renommés et ne puis en quelques
lignes faire l'éloge de cette légion d'industriels comme ils le méritent.
Ils me pardonneront en pensant que je dois me borner pour ne pas
abuser de l'hospitalité qui m'est ici gracieusement offerte .
Buvons aux fabricants de sucre de l'Aisne et à la prospérité de
leur industrie . ( Applaudissements) .

M. Weisberg est très applaudi dans son toast humouristique .

Toast de M. WEISBERG .

« Sur le magnifique menu de notre non moins magnifique banquet


la chimie est représentée comme femme . C'est parfait. La chimie estune
femme, une grande dame, une reine ; c'est la reine des sciences natu
relles du XIXe siècle et des siècles futurs . Je porte un toast à la
majesté impérissable de cette reine qui est représentée sur le même
menu par les images de trois de ses plus nobles ministres plénipoten
tiaires français : à droite , d'immortelle mémoire, Lavoisier, à gauche
Chevreul , le grand auteur de la théorie de la constitution chimique
des corps gras et, plus bas , l'illustre chimiste - microbiologiste , bien
faiteur de l'humanité , Louis Pasteur. » (Applaudissements prolongés) .

Nous regrettons de ne pouvoir reproduire , parce que nous ne le


possédons pas , le texte de la brillante et chaude improvisation de
M. Sébline , qui a provoqué d'unanimes applaudissements .

M. Sébline parlant après M. Weisberg a dit qu'une chose le


frappait dans l'improvisation de ce savant, représentant d'une
nation très amie : c'était l'allusion faite à la très gracieuse , très allé
chante même figure de la chimie que M. Grandin avait reproduite dans
un ensemble, où le souvenir glorieux de Lavoisier est associé à la
gloire actuelle de Pasteur . Or , il y aura cent ans le 8 mai 1894 , que la
tête de Lavoisier tombait sur l'échafaud révolutionnaire ; el c'est là, dit
l'orateur, un des plus grands sinon le plus grand crime de cette tra
gique époque ; c'est une des raisons qui l'empêchera toujours d'ac
cepter, suivant la formule nouvelle , « le bloc » révolutionnaire .
De Lavoisier à Pasteur, c'est donc l'histoire d'un siècle qui se
déroule ; et pendant tout ce siècle la science a permis d'appliquer à
tous les genres d'industries les merveilleuses découvertes dues à la
méthode de Lavoisier . On reste confondu devant l'immensité des résul
750 Congrès de Laon.

tats . Et quelle est la nation qui , à travers tant de tourments a tenu


le flambeau de la science, quelle est celle qui a produit tant de savants
désintéressés ? la France ! D'autres nations ont pu être plus pratiques
dans l'application des découvertes ; mais c'est au génie de la France
que l'honneur de ces découvertes mêmes doit surtout revenir.
En ce qui concerne la sucrerie , M. Sébline rappelle qu'il y a cent
ans elle n'existait pas en France . Ne se souvient-on pas de cette bou
tade prêtée au petit roi de Rome, donnant une betterave à une chèvre
en lui disant : « Tiens, papa prétend que c'est du sucre ― » et cette
gracieuse satyre du temps représentant le roi Georges d'Angleterre
jetant une betterave par - dessus la Manche avec cette légende : « va te
faire sucre .
La légende est ici devenue réalité.
Mais ce n'est pas assez de glorifier ceux qui ont marqué l'avéne
ment des progrès scientifiques de ce siècle ; M. Sébline veut s'adresser
aux jeunes , à ceux qui sont l'espérance de la science , et il leur souhaite
de marquer leur sillon plus profondément encore que leurs devanciers.
Faites plus que nous , leur dit-il, faites mieux que nous . Soyez plus
heureux que nous ; et nous vous bénirons de laisser à vos successeurs
une France plus grande et plus prospère que celle que nous vous
aurons laissée nous- mêmes . (Applaudissements prolongés).

M. Fischer soulève aussi d'unanimes applaudissements .

Toast de M. FISCHER .

Messieurs ,
Je suis un nouveau venu parmi vous et déjà un enfant terrible
ne doutant de rien , j'ai la prétention de n'être pas comme tout le
monde.
Moi aussi je suis fabricant de sucre à ma manière , moi aussi je peux
fournir la matière première de la distillation , je dirai même d'une
distillation hors ligne donnant un produit pouvant valoir 4, 5 et 6 fr. le
litre , et je suis d'autant moins une personnalité négligeable que ma
fabrique est plus petite , même en temps qu'elle devient l'un des plus
à la mode et des plus avantageux dans notre département .
Les propriétaires de ces minuscules fabriques, dont le nombre s'ac
croît de jour en jour m'ont chargé de représenter leurs intérêts . C'est
donc en grand producteur de cire , de miel , d'hydromel, d'eau - de -vie
de miel et enfin de pollen que je me suis présenté à vous et ai demandé
à être admis dans votre respectable famille comme le plus jeune de ses
enfants .
De même que la fabrication et la distillation de l'hydromel com
mencent à attirer l'attention des amateurs de fines liqueurs , de même la
Congrès de Laon. 751

production du pollen , cette substance qui n'était considérée comme


utile que pour les abeilles , et que l'on rejetait avec une sorte de mépris ,
est en train de devenir la base de l'une des fermentations les plus
délicates .
Il y a là pour vous , Messieurs , qui êtes les explorateurs de la science
chimique, tout un monde de réactions à préciser . Je suis convaincu
qu'il suffit de vous le signaler pour que nous ne tardions pas à être
éclairés sur les précieuses propriétés de ces produits sucrés et alcoo
liques dont la finesse , sinon la quantité , est des plus remarquées .
Pardonnez-moi , Messieurs , cette digression dont le sujet est étranger
à votre ordre du jour ; mais qui , dans l'avenir, est appelé à prendre
une importance d'autant plus grande que l'impulsion aura été donnée
par les chimistes toujours en quête de nouveaux progrès .
Messieurs ,
Permettez-moi de vous proposer un toast, qui peut- être vous
paraîtra extraordinaire . Nous m'avez fait beaucoup d'honneur en com
prenant dans votre programme une visite à l'usine de Chailvet .
Je compte vous mettre sous les yeux des faits qui devront vous
intéresser, notamment au sujet des divers systèmes d'assainissement
des eaux sortant, soit des grandes villes , soit des fabriques , eaux dont
on a beaucoup médit et dont, au point de vue de l'application , j'aurai
à démontrer l'action utile et bienfaisante .
C'est une cause qui paraît difficile à défendre ; et pourtant elle n'a
besoin que de deux choses pour être bien comprise et être amenée bien
près d'une solution définitive .
1° Etre simplifiée ;
2º Etre placée sur un terrain d'entente entre les Hygiénistes et les
Agriculteurs .
L'hygiène et l'agriculture , ces deux grandes branches de la science
moderne , bien loin de s'exclure entre elles suivant un fâcheux préjugé
qu'il est temps de mettre de côté, doivent, au contraire , se compléter
l'une par l'autre .
Les Hygiénistes et les Agriculteurs , éclairés par la chimie dont vous
savez , Messieurs , nous dévoiler les secrets (Applaudissements .), sont
appelés à collaborer et s'entendre sur un terrain d'union qui ne peut
manquer de devenir fécond en résultats avantageux .
Permettez - moi de lever mon verre en l'honneur des deux . Aux
Hygiénistes ; aux Agriculteurs ; aux heureux effets de leur collaboration
et de leur entente avec les chimistes . (Applaudissements) .

M. Balland , secrétaire général de la Préfecture de l'Aisne , rem


plaçant le Préfet empêché, a obtenu le plus vif succès en portant la
santé du Président de la République dont le nom a été vivement
acclamé.
752 Congrès de Laon.

Enfin M. Aulard a clos la série de toasts en buvant , au nom des


jeunes dont , dit- il, je ne suis plus (il se calomnie) , à la prospérité de
notre jeune et virile Association .
Il est trois heures quand nous nous levons de table .
La séance publique reprend presque aussitôt après et dure jusqu'à
six heures.
On trouvera plus loin le compte -rendu des deux séances .

JOURNÉE DU MERCREDI 19

C'est par une chaudejournée de printemps que le mercredi nous nous


rendons , dès le matin , au nombre d'une centaine , à Chailvet, où nous
sommes reçus de la façon la plus aimable par M. Fischer qui nous fait
visiter ses vastes établissements et nous initie à tous les détails de la
fabrication du sulfate de fer et de l'alun au moyen des cendres pyri
teuses dites de Picardie . M. Fischer est un travailleur d'une activité
dévorante, doublé d'un savant de premier ordre . Non seulement il
exploite d'immenses carrières de cendres pyriteuses dont il retire une
foule de produits , mais encore il consacre les ressources infinies de son
esprit observateur et fécond aux progrès de l'agriculture , de l'apiculture
et de l'hygiène . Notre visite chez lui n'a été qu'une longue et fort instructive
leçon de choses dont M. Douillet a bien voulu accepter de rendre
compte à nos collègues dans le Bulletin de Juin.
A Chailvet même , M. Simon de Laon , qui est et qui était des nôtres
nous a fait voir chez son constructeur , son système très ingénieux de
couverture des silos de betteraves , consistant en un hangar ou plutôt
en une carcasse de hangar facilement transportable et démontable que
l'on recouvre de bâches d'occasion . Ce hangar , en bois et en fer, est
composé de pièces interchangeables , ce qui le rend très pratique . On
peut le faire aux hauteurs et largeurs demandées par chaque fabricant
ou distillateur . Quant à la longueur elle est indéterminée , les travées
pouvant s'ajouter successivement les unes aux autres .
A 11 heures 1/2 nous étions de retour à Laon et à 1 heure nous en
repartions définitivement pour nous rendre chez M. Maguin à Charmes.
Qu'il nous soit permis de dire aux Laonnois que nous avons emporté
le meilleur souvenir de l'accueil qu'ils ont bien voulu nous faire dans
leur ville et à laquelle notre présence pendant quarante huit heures a
donné une animation inaccoutumée .
A La Fère nous sommes reçus par M. Maguin entouré de tout
son état- major : M. Ch . Bureau , son sympathique et excellent Directeur,
M. Pouck , Sous - Directeur, l'amabilité personnifiée , MM . Giroud et
Allard , ses ingénieurs représentants qui se mettent gracieusement à
Congrès de Laon. 753

notre disposition . Nous franchissons rapidement en voiture la distance


qui sépare La Fère de Charmes .
A notre arrivée à l'usine notre attention est tout d'abord appelée sur
les nouveaux appareils de fabrication du sucre . MM . Cambier et
Aulard nous ont expliqué le fonctionnement du carbonateur continu
de M. Reboux.
M. Pellet nous a décrit le Chauleur Koenig permettant l'emploi de la
chaux en morceaux telle qu'elle est extraite du four , et réalisant par
conséquent la suppression du lait de chaux .
Le fonctionnement du cristalliseur en mouvement, dont deux appa
reils entièrement construits étaient sous nos yeux , nous a été expliqué
par MM . Aulard et Bureau .
Puis M. Maguin nous a fait lui-même une conférence très inté
ressante sur les derniers perfectionnements réalisés dans la confection
des cossettes de diffusion et nous a fait voir ses nouveaux couteaux et
porte-couteaux à grand dégagement.
Nous avons ensuite visité les divers ateliers de chaudronnerie , de
machines-outils, etc. Une superbe installation d'affûtage automatique
des couteaux de diffusion a été beaucoup admirée .
Nous reviendrons dans le prochain numéro du Bulletin , sur toutes
les nouveautés sucrières qu'il nous a été donné de voir dans les ateliers
de M. Maguin .
Après cette visite très intéressante et très instructive, M. Maguin
a bien voulu nous faire les honneurs de sa magnifique propriété et de
son admirable château d'Andelin , situés près de Charmes . Nous y
avons été reçus de la façon la plus charmante et avec une bonne grâce
infinie par la gracieuse Mme Maguin qui a présidé d'une façon exquise
le banquet élégamment servi dans une vaste salle ornée de drapeaux ,
de feuillages , de trophées formés de couteaux de diffusion et de
diverses pièces mécaniques sorties des ateliers de Charmes, banquet
réunissant 105 membres du Congrès .
Au dessert de nombreux toasts ont été prononcés . M. Durin a
remercié Mme et M. Maguin de la généreuse et princière hospitalité.
accordée par eux à l'Association . M. Georges Dureau en buvant à la
prospérité des établissements de Charmes , a fait ressortir l'esprit phi
lantropique de nos hôtes qui ont créé pour leurs 400 ouvriers plusieurs
établissements de bienfaisance .
M. Adolphe Lefranc , au nom des fabricants de sucre présents , a bu
à la santé de Mme et de M. Maguin et à la diminution progressive du
prix des coupe-racines et des couteaux de diffusion (rires et applau
dissements dont nos aimables hôtes sont les premiers à donner le
signal ).

M. Aulard et M. Pilat portent successivement un toast chaleureux


754 Congrès de Laon .

à Madame Maguin , la précieuse collaboratrice de son mari , la femme


d'intelligence et de goût qui a su faire du parc et du château d'An
delin , un modèle d'élégance et de poésie .
M. Dupont dit que le Congrès de Laon a été, du commencement à
la fin , un véritable feu d'artifice dont nous retrouvons le bouquet à
Charmes . Il boit à la santé de ces merveilleux artistes qui ont su et
bien voulu nous l'offrir. Il dit que cette dernière partie de l'ordre du
jour du Congrès a beaucoup contribué au succès du Congrès tout
entier, parce que nous savions tous trouver à Charmes des choses très
intéressantes et fort instructives, et au château d'Andelin l'accueil le
plus sympathique et le plus gracieux .
M. Weisberg boit aux dames françaises .
M. Beaudet, dans un toast plein d'humour et d'esprit , boit à
M. Bureau, le distingué et sympathique directeur des Etablissements
de Charmes .
M. Louis Lefranc boit aux progrès de la sucrerie et à la sup
pression de la mélasse . « Mélasse me lasse , telle est la formule expres
sive et spirituelle par laquelle il termine, aux applaudissements de
tous.
M. Lachaume , toujours spirituel, boit à la continuation de la pros
périté des établissements Maguin , dont il a soin de recommander les
couteaux à MM . les Fabricants de sucre , lorsqu'il ne peut arriver à
leur fournir les siens .
M. Gaillot , dans une improvisation chaleureuse, recommande l'al
liance, l'union de la sucrerie et de la distillerie avec l'agriculture .
Enfin , M. Maguin remercie l'Association et tous les membres pré
sents d'avoir bien voulu visiter ses établissements et accepter son hos
pitalité .
Pendant le dîner, la musique des Etablissements de Charmes nous a
fait entendre les meilleurs morceaux de son répertoire , et c'est debout ,
suivant l'usage nouveau , que nous avons écouté et salué les accents
de l'Hymne russe et de la Marseillaise .
A l'issue du banquet , visite du parc , splendidement illuminé à la
lumière électrique, fontaines lumineuses du plus gracieux effet , rappe
lant les soirées inoubliables de l'Exposition universelle de 1889 , puis ,
au pied du grand escalier d'honneur du château , bal champêtre où
jeunes chimistes, ingénieurs et fabricants , qui sous les fils d'argent de
jeur chevelure ont conservé un cœur chaud , ont valsé avec la jeunesse
de Charmes .
A 11 heures du soir, il a fallu dire adieu à cette féerie , prendre
congé de nos hôtes qui nous ont si gracieusement reçus et songer
epren dre le lendemain le labeur quotidien .
Procès-verbal de la Séance du 1er mai . 755

Le Congrès de Laon laissera dans le souvenir de tous ceux qui y


ont pris part la plus agréable impression . Son succès témoigne de la
virilité et de la force de notre Association , dont tous les membres se
considèrent comme des camarades, comme des amis , sans que jamais
la moindre rivalité, la plus petite pointe de jalousie se fassent jour.
F. DUPONT .

PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 1er MAI 1893 .

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 1er mai , à deux heures


et demie, 10 , rue de Louvois , sous la présidence de M. E. Durin ,
président.
Assistaient en outre à la réunion MM . Ch . Gallois, ancien prési
dent ; A. Vivien , vice -président ; H. Tardieu , trésorier ; F. Dupont ,
secrétaire général ; H. Robert, secrétaire-adjoint; Blin , Dubaële , Feltz,
L'Hôte et Sidersky , membres du Conseil ; du Beaufret, Liesse et Silz ,
membres de l'Association .
S'excusent par lettres ou dépêches de ne pouvoir assister à la séance ,
MM. Boire, Eclancher, Lindet et Beaudet.

Correspondance.

M. le Secrétaire donne lecture de deux lettres de MM. Gaillot et


Objois relatives aux comptes du Congrès de Laon .
Ces comptes sont approuvés à l'unanimité et sur la proposition de
M. Gallois, il est décidé que des remerciements seront adressés par
l'Association à Messieurs les membres de la Commission de Laon et
spécialement à son président M. Jules Bazin , pour le dévouement
qu'ils ont apporté à l'organisation du Congrès dont le succès a dépassé
toutes les espérances .

Reproduction des articles du Bulletin .

M. le Secrétaire général appelle l'attention du Conseil sur la


façon peu scrupuleuse et peu honnête qu'ont certains organes de la
presse technique d'emprunter au Bulletin ses principaux articles . Il cite
le Moniteur industriel qui , dans le courant des mois de novembre , dé
cembre et janvier derniers, a reproduit douze articles du Bulletin , sans
en indiquer l'origine . J'ai adressé une protestation à cette Revue , dit - il ,
mais je n'en ai obtenu aucune réponse .
A ce sujet, laissez -moi vous citer un fait.
756 Procès-verbal de la Séancé du 1er mai.

Le Bulletin a publié une étude de notre collègue , M. Fernand


Lefebvre , sur l'utilisation des boues des cuves de fermentation . Le
Moniteur industriel reproduit cette étude (sans autorisation de l'auteur)
et sans en citer la source . La semaine suivante, le Moniteur vinicole la
reproduit à son tour en la commentant, mais très loyalement il indique
l'avoir empruntée au Moniteur industriel. Huit jours après , je retrouve
ce même article reproduit dans la Distillerie française de notre cher
président , M. Durin , qui très loyalement, déclare à son tour l'avoir
emprunté au Moniteur vinicole d'après le Moniteur industriel, lequel est
censé ainsi l'avoir eu de première main . Sic vos non vobis...
Voilà de quelle façon nos travaux font le tour de la presse technique
au grand avantage du Moniteur industriel qui a trouvé un moyen fort
ingénieux de grossir, sans bourse délier, le nombre de ses collabora
teurs .
Il y a là un abus révoltant et je demande au Conseil de vouloir bien
m'autoriser à stigmaser, comme ils le méritent , de pareils procédés,
indignes d'une presse scientifique qui se respecte .
Après discussion on conclut :
1° Que l'Association verra toujours avec plaisir les journaux techni
ques reproduire tout ou partie des travaux insérés dans son Bulletin , à
la condition d'en indiquer l'origine ;
2º Que l'autorisation de reproduction sera refusée aux journaux qui
oublieront de citer le Bulletin.

Présentation de nouveaux membres.

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Asso


ciation :

MM . Edmond Lateski , producteur de graines de betteraves à sucre,


Gouvernement de Podolie , par Kotinzang ( Chemin de fer Sud
Ouest) , à Chrzamowko ( Russie) , présenté par MM . Gallois et
Dupont.
Emile Reboux , ingénieur, avenue de l'Hippodrome , à Ixelles
Bruxelles, présenté par MM . Aulard et Pellet .
Brunet, ingénieur des Arts et Manufactures , directeur de la
sucrerie << La Bomba » à Grenade , présenté par MM . Francis
Balme et Aulard .

Masson, directeur du laboratoire agricole de l'Etat à Gembloux


(Belgique), présenté par MM . Crispo et Aulard .
Warnage, directeur du laboratoire agricole de l'Etat à Mons
(Belgique), présenté par MM . Hanuise et Aulard .
Procès-verbal de la Séance du 1er mai. 757

MM . Talma Florent, fabricant de sucre à Baudignies (Nord), pré


senté par MM . Caton et Morisse .

Van der Breggen, directeur gérant de la Société anonyme des


sucreries centrales de Wanze (Huy) , Belgique , présenté par
MM . Gallois et Bureau .

Fradiss, chimiste, 8, boulevard Arago , Paris, présenté par


MM. Dubaele et Dupont.

Vermesch, directeur de la sucrerie d'Ailly- sur-Noye (Somme ) ,


présenté par MM . Garry et Codron.

Changements d'adresses .

MM . Fricourt, directeur chef de fabrication à la sucrerie de Coucy


les - Eppes (Aisne ) .

Fernand Faleur, chimiste à la sucrerie de Noyelles-sur- Escaut


(Nord).

A. Nantier, directeur de la Station agronomique à Auxerre


(Yonne).

A. Millaire, raffinerie Frugès , 28, quai Sainte-Croix , Bordeaux


(Gironde) .

Fernand Leborgne, chef de fabrication , sucrerie de Lieusaint


(Seine-et-Marne)

Louis Brevier, chimiste , chez M. Carlier , à Orchies (Nord) .

Congrès de l'Association des chimistes à Paris .

Après discussion , il est décidé que l'Assemblée générale de notre


Association à Paris , aura lieu cette année les 11 , 12 et 13 juillet . Le
Comité nomme pour l'organisation de ce Congrès , une commission
composée de MM . Ch . Gallois , Robert, Dubaële , Tardieu
L'Hôte et Lindet.

M. Gallois est chargé de convoquer ses collègues .


Des demandes de permis de circulation à prix réduit, seront adres
sées à toutes les Compagnies de chemins de fer .
Les membres de l'Association qui désirent traiter des questions à
2
758 Procès-verbal de la Séance du 1er mai.

ce Congrès sont priés de vouloir bien en informer le plus tôt possible


M. le Secrétaire général .
Provisoirement on décide que les questions suivantes seront
traitées :
1° Pertes en sucre au cours de fabrication ;
2º Méthodes d'analyses des charbons ;
3° Emploi du charbon maigre au lieu de coke, dans le four à chaux;
4° Aération des mouts en distillerie ;
5º Des eaux résiduaires de sucrerie , distillerie , féculerie , etc.
Pour l'étude de cette dernière question qui présente une importance.
exceptionnelle , le Comité nomme une Commission ainsi composée :
MM . Eclancher, Bride, L. Lefranc , L'Hôte, A. Vivien , H. Robert , Codron,
du Beaufret, Nativelle et F. Tétard .
M. Robert, secrétaire-adjoint , est chargé de convoquer cette Com
mission .

Voyage à prix réduit pour les Membres de l'Association


se rendant aux séances du Comité à Paris .

M. Dupont dit qu'au Congrès de Laon plusieurs membres du


Comité lui ont demandé si l'Association ne pourrait pas obtenir des
Compagnies de chemins de fer l'autorisation de voyager à prix réduit,
pour ceux de ses membres qui se rendent chaque mois aux séances du
Comité, comme cela se pratique pour la Société des agriculteurs du
Nord.
Il est décidé que la question sera étudiée , et que des démarches
seront faites auprès des Compagnies .

La séance est levée à 5 h . 1/2 .

Le Secrétaire général,

F. DUPONT.
Procès-verbal du Congrès de Laon . 759

PROCÈS -VERBAL DU CONGRÈS DE LAON

Séance du mardi matin, 18 avril .

La séance a lieu à l'Hôtel de Ville, sous la présidence d'honneur de


M. Hermant, maire de Laon , et la présidence effective de M. E. Durin ,
président de l'Association .
Elle a commencé à 9 heures du matin .
Au bureau , aux côtés de M. le Président d'honneur et de M. le
Président de l'Association , avaient pris place :
MM. Balland, secrétaire général de la Préfecture de l'Aisne ;
Bernot, président du Syndicat des Fabricants de sucre.
France ;
Mazurier, président honoraire du même syndicat ;
Ch . Gallois , ancien président de l'Association ;
A. Vivien , vice - président ;
H. Tardieu , trésorier ;
F. Dupont, secrétaire général ;
H. Robert , secrétaire - adjoint ;

M. Durin, président, prononce le discours suivant :

Messieurs et chers Collègues ,

L'année dernière , l'Association avait considéré comme un devoir,


de tenir son Congrès à Valenciennes , dans la ville qui avait été le
berceau de l'industrie et de la science sucrières . Ce sont des motifs du
même ordre qui nous ont conduits cette année à Laon , car, c'est grâce
à l'initiative de la région de Laon , par les efforts énergiques et persé
vérants de M. Mazuriez , que la sucrerie mourante , a reçu une seconde
fois l'existence avec loi de 1884 .
Laon était prédestiné à ce rôle ; on alongtemps appelé le Laonnois ,
la terre promise de la sucrerie ; on attribuait à son sol , qui n'était que
l'instrument , la richesse relative de la betterave . Mais elle était due ,
surtout, aux études de fabricants , les Decroix- Belseur, Jadas , André ,
Legras , Fouquier d'Hérouelles et bien d'autres , qui , les premiers , ont
recherché et récolté la véritable betterave sucrière, et qui , les premiers
aussi , ont établi les usines le plus puissamment outillées et les ont
constamment maintenues à la tête du progrès. Ils ont eu la bonne for
tune d'avoir des continuateurs hautement dignes de leurs devanciers ;
nous ne les nommons pas , car peut- être ils sont présents à notre
760 Procès-verbal du Congrès de Laon.

séance . Mais nous les remercions , comme collègues , du puissant


concours qu'ils donnent à notre Association ; nous pouvons dire que
leur collaboration est l'affirmation la plus absolue que notre Association
put espérer , de la fécondité pour le pays , de l'union de l'industrie , de
l'agriculture et de la science . Partie d'une trentaine de membres il y a
dix ans , l'Association transmet aujourd'hui huit cent Bulletins à ses
adhérents ; elle ne demandait qu'à ètre utile , elle a satisfaction .
La loi de 1884 a ouvert une ère de progrès indéfini ; nous sommes
loin de l'époque où l'expérience pratique du directeur et des ouvriers,
était à peu près le seul guide dans la fabrication . Aujourd'hui, chacune
des opérations, chaque appareil, sont l'objet d'études profondes ; la
réunion de ces études forme déjà des volumes pour chacune de ces
opérations et chacun de ces appareils . Les procédés d'épuration succes
sive des jus et des sirops se multiplient ; si tous ne sont pas complets ,
tous ont néanmoins des points d'un haut intérêt ; de la sélection de ces
points surgiront certainement de nouveaux progrès . C'est grâce à l'union
de tous ces efforts , à la collaboration de la fabrication , de la construc
tion mécanique, de la science , que nous voyons aujourd'hui les deux
grandes industries de la sucrerie et de la distillerie, tenir une place si
prépondérante et honorer notre pays . Les cours des sucres et des
alcools , qui, il y a une dizaine d'années, auraient été considérés comme
désastreux , seraient maintenant au -dessus de toute espérance . Nous
arrivons au desideratum économique , de la matière première agricole
chère et du bon marché à la consommation du produit fabriqué .
Mais si l'élan en avant a été considérable et continu , l'initiative au
progrès reste toujours ouverte et jamais ne s'arrêtera ; tous les jours
de nouveaux problèmes se posent et se résolvent. Après la prépara
tion , aussi parfaite que possible, des jus avant la cuite et l'extraction
finale du sucre , des méthodes spéciales de cristallisation , de séparation
du sucre des sirops mères , ont surgi . Elles nous arrivent des autres
contrées sucrières , et , nous avons à remercier vivement nos collègues
et amis de Belgique , de leur confraternité et de la cordiale ardeur avec
laquelle ils nous les font connaître et apprécier.
A côté du perfectionnement des méthodes techniques , l'économie
dans les dépenses de fabrication n'est pas négligée ; c'est avec un
vif intérêt, que notre Association a vu entreprendre par ses membres
l'étude des combustibles, de leur emploi raisonné et des avantages qui
peuvent en résulter. Il est grandement utile que les fabricants puissent
apporter à nos constructeurs , l'enseignement de leur expérience et
des données spéciales du travail . De plus en plus , les maisons de cons
truction spéciales comprennent la nécessité de connaître, dans leur
plus intimes détails, la fabrication elle - même . Cette connaissance
approfondie est, pour elles, une assurance de prospérité et une garantie
de sécurité et de succès pour le fabricant .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 761

Nous n'aurions pas le tempérament humain, Messieurs et chers


Collègues , si, après avoir applaudi à tout ce qui nous satisfait , nous
ne trouvions pas quelques désirs à exprimer. L'abondance et la valeur
des travaux des chimistes de notre Association prouvent combien est
grand déjà le nombre des fabricants de sucre qui les encouragent aux
recherches . Mais il nous semble que tous trouveraient une certaine
utilité à concourir à la mutualité du progrès ; mutualité qui n'a pas
pour la sucrerie d'empêchements commerciaux . Evidemment , on n'aura
pas toujours à faire connaître des procédés plus parfaits , des amélio
rations importantes ; mais rendre compte des difficultés rencontrées ,
des erreurs même commises , c'est encore travailler au progrès et tracer
la route pour l'avenir .
L'Association serait heureuse de se trouver en communion d'idées
et de travaux avec la sucrerie tout entière ; elle y verrait la reconnais
sance de l'utilité de son rôle , elle pourrait élargir aussi ses moyens
d'action , en raison de l'augmentation de ses ressources .
Nous avons mauvaise grâce , peut - être , à émettre ce vœu à Laon ,
car par l'entremise de M. le Président de la commission d'organisation
de notre Congrés , que nous devons si chaleureusement remercier de
toutes les peines qu'il s'est données et du succès obtenu , nous avons
reçu déjà de nombreuses adhésions nouvelles . Mais notre ambition n'a
pas de limites ; nous espérons que le courant qu'il a créé aura encore
des affluents .
Une question importante préoccupe la fabrication et la science.
agricole ; si dans quelques circonstances particulières ( on se rappelle
que MM. Porion et Dehérain ont obtenu jusqu'à 50.000 kilos de bettera
ves à 8° à l'hectare) dans certaines années exceptionnelles , la culture
a obtenu à la fois fortes récoltes et richesse élevée , il faut reconnaître
que les espérances qu'on avait conçues il y a quelques années, ne se
sont pas, en moyenne, réalisées . Il semble que les espèces communes
s'éloignent des races primitives , elles procurent des récoltes plus abon
dantes , que celles qui sont, pour ainsi dire , contrariées par le perfec
tionnement. Il en est ainsi dans la plupart des produits du sol ; les vi
gnes qui donnent des vins communs sont infiniment plus productives que
les ceps de grands crûs : il en est de même des fruits de luxe comparés
aux fruits ordinaires ; nos fleurs doubles sont infécondes . Quelle est la
raison déterminante de ces différences de rendement ? On l'ignore et
on serait tenté de la croire illogique , si on considère que les espèces.
riches épuisent moins le sol, que le sucre est un produit de la lumière
et de la chaleur . Peut-être la concentration du sucre dans les sucs vé
gétaux entrave - t-elle les réactions chimiques et physiologiques qui
doivent s'opérer dans la plante . On sait que ces réactions sont souvent
successives au lieu d'ètre parrallèles , qu'elles sont momentanément
suspendues, lorsque le produit des réactions s'accumule , et qu'elles
ne reprennent leur cours qu'après le départ pour d'autres fonctions de
762 Procès-verbal du Congrès de Laon.

ce produit. Il serait intéressant que les recherches se dirigeassent de


ce côté, avec une persistance ininterrompue ; peut-être faut-il une pré
dominance particulière de certains engrais .
Quoiqu'il en soit, la moindre fécondité des races riches , crée des
soucis d'approvisionnement, rendus plus nuisibles encore, à la suite
de deux années de récolte déficitaire ; les intérêts de la culture et ceux
de la sucrerie en souffrent, les rapports se tendent . Des récoltes plus
abondantes et conséquemment plus rémunératrices , résoudraient bien
des difficultés . Peut-être y a- t-il des leçons de choses à donner à la
culture ; chaque fabricant pourrait avoir intérêt à instituer avec son
chimiste des champs d'expériences spéciaux , pour rechercher les fortes
récoltes en même temps qu'une richesse élevée .
Peut-être, y a -t - il encore une race à chercher ou une espèce à créer
par des croisements prudents et réitérés , de races à grande richesse
avec des races à fort rendement cultural ? S'il y avait quelqu'étude à
faire dans cette direction , on pourrait compter sur nos producteurs de
graines si expérimentés et si dévoués , qui ont déjà donné à nos indus
tries l'indépendance de l'étranger .
Quoi qu'il en soit , si cette incompatibilité apparente des forts rende
ments et de la grande richesse , se remarque dans un certain nombre
de récoltes ; elle n'existe pas pour la pomme de terre . Les travaux de
notre éminent collègue Aimé Girard, l'ont prouvé surabondamment ;
les variétés qu'il recommande , surtout le mode de culture qu'il pres
crit , procurent des récoltes d'un rendement cultural considérable et
d'une richesse en fécule, supérieure à celle des récoltes bien moins
productives d'autrefois . Nous pouvons dire autrefois, bien que ce passé
soit hier ; M. Aimé Girard a dépensé en deux ans une si prodigieuse
activité, s'est mis si complètement à la disposition de tous les cultiva
teurs de bonne volonté, leur prodiguant ses conseils , leur fournissant
des semences , que partout maintenant ses enseignements ont prévalu .

Les féculeries abandonnées reprennent leur travail , de nouvelles


usines se créent, la distillerie agricole des pommes de terre s'implante,
comme vous le dira tout à l'heure M. Lindet , le collaborateur de
M. Aimė Girard . Par le fait du progrès cultural, la fécule revient dans
la pomme de terre à un prix qui défie toute concurrence étrangère ;

M. Aimé Girard a prouvé une fois de plus que le progrès chez soi, est
encore le meilleur rempart .
La distillerie n'est pas restée en arrière ; l'emploi de la levure pure,
de l'acide fluorhydrique , qui arrête le développement des ferments dan
gereux , pendant l'action de la diastase et pendant la fermentation.
alcoolique , se sont développés avec succès évident .
L'aération des moûts en fermentation s'étudie et se régularise , les
appareils de rectification se perfectionnent et se complètent , les pro
Procès-verbal du Congrès de Laon . 763

cédés de purification des flegmes se multiplient ; la distillerie peut


fabriquer et fournir à la consommation des alcools d'une pureté pour
ainsi dire absolue . Il y a lieu d'espérer que les reproches un peu inex
périmentés , dont la distillerie est comblée , ne lui seront plus adressés .
Nous pensions avec tant d'éminents hygiénistes, que si la pureté de
l'alcool était un facteur important, la quantité d'alcool absorbé n'était
cependant pas négligeable . En un mot, il semblait qu'il était moins
prudent d'éviter l'abus, tout en veillant à la quantité. Une importante
commission de la Chambre des députés est venue en aide à nos per
plexités , elle a décidé que ce n'est pas l'abus de l'alcool , mais son im
pureté, qui cause l'alcoolisme . La consommation de l'alcool pourra
donc désormais se développer sans danger ; c'est une heureuse perspec
tive pour les industries agricoles et pour la gaîté française , dont un de
nos députés avait si vivement regretté la disparition . Cette décision de
la commission du monopole doit nous être particulièrement agréable ;
il est souvent bien embarrassant de trouver la solution des problèmes
industriels ou scientifiques , qui préocupent les chimistes ; ils ont main
tenant à leur disposition , le moyen de les résoudre par le suffrage
universel.
Nous vous demandons pardon , Messieurs et chers collègues , d'avoir
autant retardé les communications plus intéressantes qui vous atten
dent. Mais avant d'écouter les conférences techniques que nos collè
gues nous feront, avec tant de science , nous tenons à présenter aux
autorités du département et de la ville de Laon , toute notre gratitude,
pour l'accueil si bienveillant qu'elles ont bien voulu nous faire . Nous
savons que tout ce qui touche à l'agriculture et aux industries agri
coles , peut compter sur leur concours et leur appui ; notre dévouement
à ces intérêts nous a servi de passeport auprès d'elles . Au nom de toute
notre Association aussi, nous offrons nos plus chaleureux remercie
ments à la commission d'organisation du Congrès et à son sympathi
que président, M. Bazin . (Applaudissements) .

S'excusent par lettres ou dépêches de ne pouvoir assister au


Congrès :

MM . E. Boire, vice - président de l'Association , qu'une douloureuse


circonstance retient à Paris ;
le Préfet de l'Aisne, en tournée de révision dans l'arrondissement
de Château-Thierry ;
Macherez , député , qui a assisté à la première journée du Congrès,
mais qui a dù rentrer à Paris .
le Président du Tribunal civil ;
Gannault, conseiller général ;
Gentillez, président du Comice agricole de l'Aisne ;
764 Procès- verbal du Congrès de Laon.

MM . S. Tétard , vice - président du Syndicat des Fabricants de sucre


et Fernand Tétard , de Gonesse , qui ont assisté à la première
journée du Congrès, mais qui ont dù s'absenter aujourd'hui ;
Quéquignon, président du Comité de St - Quentin ;
Georges, président honoraire du Syndicat des Fabricants de
sucre ;
Mariage, fabricant de sucre à Thiant ;
B. Dureau , directeur du Journal des Fabricants de sucre ;
Deviolaine , manufacturier à Soissons ;
Ch.-H. Gallois, directeur de la sucrerie de Morigny- Etampes ;
Lesur, fabricant de sucre à Rethel ;
Albert Bouchon , fabricant de sucre à Nassandre ;
Pelletier, fabricant de sucre à Maizy ;
L'Hôte, chimiste , directeur de la Garantie, à la Monnaie ;
du Beaufret , chimiste à Paris ;
Nihoul , directeur de l'Ecole sucrière belge ;
Sébline , sénateur de l'Aisne , télégraphie de Saint- Quentin pour
s'excuser de ne pouvoir assister à la séance , mais il promet
d'arriver pour le banquet.

Pendant la séance , M. le Président reçoit la dépèche suivante de


M. le Dr K. Stammer :

Breslau . « Désolé d'être empêché de venir à Laon . Je vous prie


d'être l'interprète de mes remerciements et de mes regrets auprès du
Comité et des membres du Congrès . Veuillez présenter mes vœux de
prospérité à l'Association et mon hommage à la réunion de tant de
collègues distingués . >>

M. le Président remercie M. Stammer de sa délicate attention


et prie M. le Secrétaire général de lui transmettre les remerciements
de l'Association .
Après la séance , M. le Président a reçu une lettre de M. Hanuise,
président de l'Association belge des Chimistes , s'excusant de ne pou
voir assister au Congrès de Laon , retenu qu'il était à Mons , par ses
devoirs dans la garde civique .
Plus de 200 collègues assistent à la réunion . Nous ne pouvons les
citer tous ici , parce que nous n'avons pas l'honneur de les connaitre
tous, et que nous n'avons pas pu nous procurer tous les noms .
Nous citerons au hasard , en dehors des membres du bureau déjà
nommés :
MM . Balland , secrétaire général ; Pasquier , député ; Léon Rousseau ,
Fischer ; Grandin ; Cortilliot : Gallois ; Delsarte ; Beauchamps ; Legras,
Procès verbal du Congrès de Laon . 765

Allier ; Baucheron ; Lemaitre , adjoint au maire de Laon ; Petit , adjoint


au maire de Laon ; Salomon ; Dailly; Maguin ; Brifoteaux ; les rédacteurs
en chef des journaux de Laon et de Soissons .
MM. Bazin à Laon ; Lhote à Laon ; Turquin ; Defez à Laon ;
Bertrand-Bazin à Laon ; Gaillot à Laon ; Ragot à Villenoy ; André à
Laon ; Frissard à Roye ; Viéville à Chevresis- Monceau ; Goursault à
Forest ; Grase à Anzin ; Philippe à Paris ; Hachet , Salomon à Pouilly ;
Baillot à Bucy-les -Pierrepont ; Lefort à Beauvin ; Dumont à Calonne ;
Aubert à Pouilly ; Nativelle à Berneuil ; Codron à Beauchamp ; Feltz
à Arlovetz ; Pequeux à Villers ; Mahot à Ham ; Dherse à Villers ; Caton
à Valenciennes ; Palyart à Fismes ; Palyart fils à Fismes ; Blin à Paris ;
Morisse à Capelle ; Boquet à Pont-Tugny ; Legrand à Seraucourt ;
Quennesson à Ponthény ; Dhennezel à Saint- Quentin ; Moreau à Valen
ciennes ; Nothomb à Denain ; Plichard à Valenciennes ; Maignan à Paris ;
Lachaume à Compiègne ; Bourse à Epernay ; Lachaux à Mattigny ;
Benedic à Château -Thierry ; Duvinage à Paris ; Fackler à Braine ; Eloy
à Amiens ; Lekieffre à Ham ; Duboc à Vivaise ; Gouvion à Saulzoir ;
Francez à Bresles ; Dandeleux à Paris ; Balme à Grenade ; Giroud à
Charmes ; Pouck à Charmes ; Allard à Charmes ; Flipau à Crépy ;
Sauvage à Vaux - Andigny ; Fricourt à Coucy-les -Eppes ; Guidet à Saint
Martin-en-Laert ; Legrand à Pont- à-Vendin ; Doisy à Trosly- Loire ; J.
Delavierre à Souppes ; F. Delavierre à Souppes ; Fontaine à Paris ;
M. Deutsch à Paris ; Mariolle-Pinguet à Saint- Quentin ; Barbarre à
Guignicourt ; Martine à Lille ; Sarot à Compiègne ; Druelle père à Fran
cières ; Druelle fils à Francières ; Duriez à Rivière ; Cronbez à Raismes ;
Legras à Moyencourt ; Boinet à Génermont ; Objois à Aulnois ; Cottrait
à Péronne ; Lahemade à Mesbrecourt ; Pointurier à Pont-à-Vendin ;
M. Delerue à Valenciennes ; J. Delerue à Valenciennes ; Lebugle à
Neuilly-Saint-Front ; Silz à Paris ; Lussigny à Souppes ; Mascret à
Hautes - Rives ; Vilcot à Hautes - Rives ; Weisberg à Pont- d'Ardes ;
Marchand à Beauchamp ; Lavoisier à Hesdin ; Brunehant à Pommiers ;
Bouvier à Montereau ; Mittelmann à Montereau ; Marguerite de la Char
long à Urcel ; Lemaire à Chapon - Seraing ; Lemaire à Flavy-le- Martel ;
Gravier à Ercheu ; Koenig ( de l'Ile Maurice) à Paris ; Douillet à Paris ;
Renée à Soissons ; Bride à Attichy ; Pellet à Bruxelles ; Daniel à Remy ;
Durier à Soissons ; Horsin- Déon à Paris ; Marcq à Paris ; Aulard à
Bruxelles ; Eclancher à Saint- Leu ; Hamelle à Paris ; Desbiefà Marseille ;
Lalo à Laudun ; Gallois à La Boissière ; Orgeur à Tracy-le-Val ; Léon
Huc à Ham ; Garry à Rue ; Armant Hénot à Verberie ; Franken à Orp
e- Grand ; Hébert à Compiègne ; Lindet à Paris ; Flourens à Lille ;
Legry à Chambry ; Bouillon à Paris ; Pinta à Braine ; Racine à Ham ;
Camuset à Escaudœuvre ; Wiart à Clermont- les-Fermes ; Daix à Paris
Leborgne à Provins .
MM . Legrand à Cambrai ; Objois , à Roye ; Helot à Cambrai ; Rousseau à
766 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Froyères ; De Cornois à Vauciennes ; Lefranc Adolphe à Flavy; Lefranc


Louis à Tracy ; Beaudet à Cambrai ; Cambier à Juvigny; Victor Hénot à
Chevresis; Jannettaz à Paris; Maréchal à Ribécourt; Dechy; Moity à Nou
vion ; A. Lang ; A. Marissaux ; E. Legrand ; J. Legrand ; E. Lebugle ;
E. Hachet ; Olivier Lefebvre ; Sauvage ; Cotrait ; etc.

Présentation de nouveaux membres .

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Asso


ciation :

MM. Duchêne, fabricant de sucre à Vic- sur - Aisne (Aisne), présenté


par MM. Vivien et Léon Rousseau .
E. Fischer , industriel à Chailvet, par Urcel (Aisne), présenté
par MM. Gaillot et Vivien .
Ch.-H. Gallois , directeur de la sucrerie de Morigny-Etampes
(Seine - et - Oise) , présenté par MM . Ch . Gallois et H. Tardieu .
Lemaire, chef de râperie aux sucreries centrales de Wanze , à
Chapon - Seraing, par Verlaine ( Belgique) , présenté par MM.
J. Weisberg et J. Legrand.
H. Hamelle, ingénieur , 21 , quai de Valmy, Paris , présenté par
MM . Gallois et Dupont.
Gaston Martine, 1 , place des Bleuets , à Lille ( Nord ) , présenté
par MM. Gras et Nothomb.
Barbare, directeur de la sucrerie de Guignicourt (Aisne ) , pré
senté par MM . Macherez et Bouillon .
Alfred Mottard , ingénieur-sucrier, chimiste à la råperie de
Marlinnes, par Warremme ( Belgique), présenté par MM.
Nihoul et Dupont.
Roger Eugène, chimiste à la phosphaterie Sauvé et Cie , à Tin
court (Somme), présenté par MM . Lahemade et Cotrait.
Pinta, directeur des exploitations agricoles de MM . Macherez ,
Goumant et Cie, à Fismes (Marne) , présenté par MM . Ma
cherez et Bouillon .
Jules Duriez , chimiste à la distillerie de M. Beauchamps , ȧ
Vauxrot, près Soissons (Aisne), présenté par MM. Daniel et
Dupont.
Léon Protais, de la maison Protais et Cie, 194, rue Lafayette,
Paris, présenté par MM . Gallois et A. Hénot .
Albert Van Ingelandt , ingénieur civil à la sucrerie de Froyères,
par Blincourt (Oise) , présenté par MM . Druelle et Rousseau .
Henry Legras, fabricant de sucre et agriculteur à Besny- Loisy,
près Laon (Aisne) , présenté par MM . Legras et Viéville .
Procès- verbal du Congrès de Laon. 767

MM . Thilorier, fabricant de sucre et agriculteur à Cerny, par Crépy


en-Laonnois (Aisne ) , présenté par MM . Legras et Viéville .
Adolphe Leloup , fabricant de sucre à Mareuil ( Pas- de - Calais ) ,
présenté par MM . Pagnoul et Dupont.
Orgeur, ingénieur-chimiste à la sucrerie de Tracy-le-Val ( Oise) ,
présenté par MM . L. Lefranc et Vivien .
Paul Ferté, fabricant de sucre à Pont- Rouge, Margival (Aisne) ,
présenté par MM . Jules Bazin et Bertrand .
Goursaud , fabricant de sucre à Foreste , présenté par MM.
L'Hôte et Objois .
Objois Emile, chef de fábrication à Roye ( Somme) , présenté par
MM . L'Hôte et Objois .
Aubert Eugène , chef de fabrication à Pouilly - sur- Serre (Aisne) ,
présenté par MM . Mazurier et J. Bazin .
Munaut Lucien , fabricant de sucre à Provins (Marne) , présenté
par MM. Victor Viéville et Defez.
Guignard , ingénieur à Juvisy, présenté par MM . Sorel et
Durin .

Questions diverses.

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Mariage


signalant une question qui préoccupe beaucoup la sucrerie en ce
moment et qui se rapporte à l'emploi du charbon maigre dans les fours
à chaux au lieu de coke.
M. Mariage pense que l'Association pourrait l'étudier utilement .
Après discussion , il est convenu que cette question fera l'objet d'un
rapport à l'Assemblée générale de juillet .

M. le Président fait connaître que la presse de Laon , de la Marne


et de la Somme, a demandé à notre Association , quand elle a su que
nous tenions notre Congrès à Laon, de s'occuper de l'épuration des
eaux résiduaires des sucreries el des distilleries . Il fait remarquer que
cette question a déjà été étudiée et par l'Association et par le Syndicat
des Fabricants de sucre , sans l'avoir résolue , il est vrai . Nous ne pou
vons l'aborder aujourd'hui , notre ordre du jour est trop chargé . Nous
la réservons pour l'Assemblée générale de juillet . Il serait peut- être
utile qu'elle fut étudiée par une commission mixte , composée de repré
sentants du Syndicat et de représentants de l'Association . La question
sera étudiée ultérieurement .
768 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Récompenses décernées par l'Association.

M. le Président. Messieurs, nous devons décerner ici , à


Laon , les récompenses accordées aux membres de l'Association qui ont
pris part aux trois concours qu'elle a organisés en 1891 .
Le premier concours a été fait sous forme de Questionnaire relatif
à la sucrerie et à la distillerie .
Les deux autres consistent en deux questions distinctes qui ont été
mises au concours , soit une question de sucrerie , et une de distillerie.

Je donne la parole à M. Robert, qui a été chargé par le Comité,


de faire un rapport sur ces différents concours .

RAPPORT SUR LES RECOMPENSES DECERNEES

PAR L'ASSOCIATION

PAR M. H. ROBERT .

Concours pour le questionnaire .

1° Sucrerie de betteraves. - M. Mittelmann, de Montereau nous


a seul envoyé cette année des réponses au questionnaire .
En 1891 , M. Mittelmann avait déjà répondu à beaucoup de questions
et certains de ses résultats avaient par leur nouveauté , provoqué
une vive discussion à l'Assemblée générale .
Ces réponses lui avaient valu une médaille d'argent .
Le Comité de l'Association accorde , cette année, à M. Mittelmann
une Médaille de vermeil pour l'ensemble de ses réponses .
Il est heureux de pouvoir adresser en même temps ses félicitations
à M. Bouvier, qui a été le collaborateur de M. Mittelmann , en lui lais
sant le champ libre pour ses essais et le temps de les mener à bonn
fin.
la
2° Sucrerie de cannes . - Nous avons reçu deux mémoires pour
sucrerie de cannes .

M. Maronnier , chef de fabrication à Java , nous adresse un travail


sur le mode de contrôle de la fabrication du sucre à Java .

M. Williams, chimiste aux iles Havai, nous a donné des rensei


gnements intéressants sur le chauffage au moyen de la bagasse.
Le Comité leur attribue à chacun une Médaille de bronze .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 769

Concours de distillerie.

L'Association avait mis au concours la question suivante :

<< Etant donné l'équation de la fermentation de Pasteur, rechercher


qualitativement et quantitativement ce que devient le sucre qui échappe
à cette transformation et dont on ne retrouve pas l'équivalent alcoolique
dans le vin pendant la fermentation industrielle . >>

M. Fernand Lefebvre nous a remis sur cette question un


mémoire qui a été reproduit dans le bulletin d'octobre après avoir été
l'objet d'un rapport de M. Lindet à l'Assemblée générale .
L'étude intéressante de M. Lefebvre qui a basé son travail sur les
vices d'une fermentation défectueuse ne répond que d'une façon
incomplète à la question posée .
Le Comité lui accorde une Médaille de bronze en l'encourageant
vivement à continuer ses essais, qui peuvent le conduire au résultat
cherché, en opérant sur des fermentations normales .

Concours de sucrerie .

La question posée était celle- ci :


« Déterminer les pertes en sucre par entraînement et par destruc
tion à l'évaporation et à lacuite ; indiquer les circonstances dans lesquelles
elles se produisent . Moyens employés pour les constater, les déter
miner et les éviter. »
Les réponses sont au nombre de quatre .
Monsieur Joseph Delavierre nous en a rendu compte à l'Assemblée
générale de juillet , et les mémoires ont été publiés dans le Bulletin du
mois d'août 1892 .
M. Lalo nous a renouvelé la description de l'appareil ingénieux
qu'il a combiné pour étudier les pertes à l'évaporation et à la cuite.
M. Horsin- Déon ne s'est occupé que des pertes par entraînement,
laissant de côté les pertes chimiques .
La question posée lui a permis de développer un chapitre fort inté
ressant de ses remarquables travaux sur la conduite rationnelle des
appareils d'évaporation et de cuite .
M. Breton a étudié spécialement les pertes de sucre par destruc
tion.
Il a eu recours à une méthode indirecte en faisant une série d'ana
lyses de jus, de sirops et de mases cuites , puis en comparant les coef
ficients salins et le rapport sucre de ces différents produits .
potasse
770 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Son étude fort intéressante et très consciencieuse l'a conduit à con


clure que la perte en sucre par destruction à l'évaporation est absolu
ment négligeable au point de vue industriel, quand l'évaporation se
fait dans de bonnes conditions de rapidité et qu'à la cuite , au contraire,
il y a une destruction certaine de sucre qu'il évalue à 0,55 p . 100 du
sucre total contenu dans la masse cuite .
Le mémoire de M. Battut est un travail d'ensemble traitant la ques
tion d'une façon à peu près complète.
L'auteur étudie d'abord les pertes par fermentations diverses dans
le triple-effet et nous représente par une série de courbes les diminu
tions d'alcalinité que subit le jus pendant son séjour dans l'appareil
d'évaporation .
Il passe ensuite aux pertes par destruction sous l'influence de la
chaleur qu'il étudie au moyen d'un élégant appareil de laboratoire.
Les pertes par entrainement sont déterminées par des dosages
répétés du sucre dans les eaux de condensation du triple-effet et des
appareils à cuire .
M. Battut a vérifié l'exactitude des chiffres trouvés au laboratoire
en les comparant aux pertes inconnues de l'usine pendant plusieurs
campagnes . Voici les moyennes trouvées par lui , rapportées à 100
de betteraves :

PERTES CHIMIQUES
Pour 100 kilos de
betteraves.
1° Pertes par fermentations diverses dans le
triple-effet, en admettant une diminution.
moyenne de l'alcalinité de 0,050 . . 31 gr. 20
2º Pertes par destruction du sucre
au cours de l'évaporation . 92 40
au cours de la cuite de 1º jet . 286 >>>
2. jet . · 41 40
3 jet . 23 50

Soit pour l'ensemble des pertes chimiques 474 gr. 50

PERTES MÉCANIQUES

Entraînement au triple-effet . · 89 gr.


à la cuite 1 jet. 10 D
2 et 3° jet. . 7 50

Soit pour l'ensemble des pertes mécaniques. 106 gr. 50

Et pour le total des pertes 581 gr. >


Procès-verbal du Congrès de Laon . 771

D'après ces chiffres , la perte par destruction pendant l'évaporation


tout en étant trois fois moindre que dans le cours de la cuite de pre
mier jet ne serait pas négligeable comme l'a indiqué M. Breton .
Si les conclusions de M. Breton sont en contradiction avec celles
de M. Battut et ce qui est généralement admis , elles sont conformes à
celles tirées par M. Weisberg d'une série d'essais concernant l'influence
de l'ébullition sur les solutions aqueuses de sucre , dont il a rendu
compte dans le Bulletin de mai 1892.
Aussi le Comité ne considère- t-il pas la question comme entièrement.
résolue, et en accordant une Médaille de vermeil à M. Battut
et une Médaille d'argent à M. Breton , il les encourage vivement
à continuer leurs études et à nous apporter de nouveaux résul¹ats .
(Applaudissements) .

M. le Président remet ensuite les médailles et les diplômes à


MM . Battut et Mittelman, qui sont présents .
M. Brunehant veut bien se charger de la médaille décernée à son
chimiste, M. Breton .
MM . Fernand Lefebvre , Maronnier et Williams , résidant
hors de France , recevront leurs médailles et diplômes par la poste .

EMPLOI DE LA CHAUX EN SUCRERIE

PAR M. A. AULARD.

M. Aulard . _________ Messieurs , durant ces dernières années la sucre


rie a fait au point de vue mécanique et chimique d'importantes dé
couvertes , découvertes qui sont , hélas très lentes , à entrer dans la
pratique courante de l'industrie puissante à laquelle notre jeune et
virile Association s'efforce de rendre service .
Aujourd'hui , Messieurs, de même que l'an dernier, de même que les
années précédentes , j'apporte ma quote part aux travaux de tous et si ,
pour certains d'entre vous , j'enfonce une porte ouverte , pour beaucoup
d'autres mes essais et expériences contribueront, j'espère , à modifier
l'idée qu'ils se sont faite de la chaux et du rôle admirable qu'elle est
appelée à jouer encore en sucrerie.
Pour vous bien faire comprendre ce rôle et tout le parti que nous
devons tirer de ce produit si connu et si mal employé jusqu'à ce jour,
je dois m'arrêter au choix judicieux du calcaire convenant à l'indus
trie sucrière .
De toutes les substances minérales les calcaires sont les plus com
muns sur la terre ; on les trouve mêlés en toute proportion à d'autres
772 Procès-verbal du Congrès de Laon .

matières , surtout à l'argile , ce qui constitue la marne , calcaire em


ployé dans nombres de sucreries françaises et présentant à l'analyse
chimique des différences considérables et partant des rendements très
différents en acide carbonique et en chaux de diverses natures ...
Analyses de trois marnes françaises employées en sucrerie .
M A X
Carbonate de chaux 90.34 87.08 86 46
Carbonate ne magnésie 0.30 2.59 D
Alumine et peroxyde de fer 6.19 >>> 3.90
Silice et insoluble 3.01 >>> 5.85
Argile D 10.33 >>
Corps indosés et pertes 0.13 4.79

On emploie, certes , de meilleures marnes que celles ci-dessus.


Le calcaire spathique, carbonate de chaux cristallisé , et le calcaire
saccharoïde à cristaux grenus sont généralement employés en Bel
gique et en Allemagne . - Ces calcaires offrent plus de ressemblance
chimique entre eux que les calcaires marneux et cependant la chaux
qui en provient présente très souvent des propriétés physiques très
différentes .
Les analyses assez nombreuses qui composent le tableau I , se
rapportant toutes à des calcaires belges , vous feront mieux comprendre
l'intérêt qui s'attache à l'étude de ce qui constitue pour nous , Messieurs
les fabricants de sucre , l'agent épurant par excellence . - Il est le
moins coûteux , le moins dangereux à employer et le plus admirable
ment complet qui se puisse être . - Judicieusement choisi et employé,
il accomplira de nouvelles merveilles qui le rajeunira dans votre cœur
en passant par votre bourse .
Il ressort des analyses ci -jointes que la richesse du gaz en CO2 n'est
pas toujours en rapport avec la richesse en carbonate de calcium des
calcaires employés , la proportion de coke 0/0 de pierre restant la
même et l'introduction d'air dans le four à foyers n'étant pas
modifiée .
Ce fait se comprend aisément, la dureté et le poids spécifique des
calcaires variant beaucoup ; la résistance de la pierre à la cuisson
varie également et plus sa dissociation est lente, moins grande est
(toutes conditions secondaires égales) la richesse du gaz en CO², ȧ
richesse pareille en carbonate calcique des pierres employées .
Il résulte des nombreux essais de calcaires , essais tant chimiques
que manufacturiers, faits à la sucrerie - sucraterie de MM. Van
Volsem frères à Jenappe, qu'un bon calcaire ne doit pas contenir moins
de 96 0/0 de carbonate de chaux ; il ne peut renfermer plus d'un et
demi 0/0 de silice et doit être le moins alumineux possible, 1 0/0 La
silice et l'alumine naturalisent trois à quatre fois leurs poids de chaux ,
Procès-verbal du Congrès de Laon . 773

c'est-à-dire que ces corps diminuent la solubilité de la chaux caus


tique dans les dissolutions sucrées (jus) .
Les meilleurs calcaires belges sont ceux de Feluy ( carrière Van
dendorre) des Ecaussines et des environs de Namur. --- Celui de
Feluy que nous employons à Jenappe donne une chaux grisâtre , il est
vrai, mais très friable, douce et grasse au toucher, présentant au plus
haut point la faculté de s'hydrater rapidement. Elle convient tout
particulièrement au travail de la séparation que nous faisons et c'est
ȧ elle que j'attribue une bonne part du succès remporté à Jenappe de
puis l'installation de ce procédé admirable par sa simplicité et ses
effets.
J'espérais pouvoir vous décrire les deux fours à chaux qui se
disputent en Belgique la prépondérance en sucrerie , mais comme nos
instants sont comptés je me réserve de préparer cette étude pour
l'assemblée générale du mois de juillet et j'arrive à l'objet de ma con
férence. « La chaux en sucrerie. »
De même que les calcaires à peu près pareils, chimiquement par
lant, offrent de grandes dissemblances entre eux, la chaux présente de
non moins grands écarts dans son affinité pour l'eau , affinité presque
toujours en rapport avec sa porosité et sa gravité spécifique très
variable, vu qu'elle est comprise entre 2,25 et 3,8 . Une bonne chaux
cuite à point, ayant un poids spécifique de 2,3 n'exige que 31 à 33 0/0
de son poids en eau pour s'hydrater en développant une température
de 250 degrés ! Elle forme alors une combinaison définie CaH2O2 qui
se présente sous forme de poudre blanche et douce , susceptible d'aban
donner son eau à la chaleur rouge et de se convertir à nouveau en
protoxyde de calcium .
Des poids égaux de chaux furent imbibés de volumes égaux d'eau ;
vous trouverez dans le tableau I annexé : 1º Le temps nécessaire à
l'hydratation des chaux provenant des calcaires essayés industriel
lement . 2º La quantité d'eau nécessaire à leur hydratation complète ,
certaines chaux demandant plus d'eau que d'autres .
Plus une chaux s'hydrate vite, moins d'eau il faut pour que l'hydra
tation soit complète et plus cette chaux convient à l'industrie sucrière .
En juin 1890 , lors d'un débat au sein de la section sucrière de l'As
sociation belge des chimistes, je m'exprimais ainsi au sujet de la
chaux en sucrerie :
C'est au chimiste attaché, ou s'occupant de la sucrerie de M. X ..., à
rechercher et à déterminer les proportions de chaux convenant le mieux
aux jus provenant des betteraves de la région où est située son usine
et non à nous formuler des règles qui ne peuvent être générales et
encore moins fixes , la matière première variant à l'infini , le quotient
de pureté étant compris entre 75 et 88°.
3
TABLEAU
I. 1 Analyses
calaires
divers
de
belges
supposés
tels
.,o u

1 2 3 4 5 7 6 8 9 10
Carbonate
chaux
de 96.508
97.359
95.795
92.273
92.727
95.450 94.898
96.943
95.466
98.630
774

magnés
de
. ie Traces
0.103 Traces
Traces >> 0.285 0.135
Silice
insoluble
et 0.985
2.000
1.297
2.500
3.550
3.500 1.315
0.675
1.316
1.040
Carbon
azoté
et
matière
organiqesues 0.875
0.520 0.083 1.298
0.475 1.090 1.615
0.416
0.948
0.230
Alumin
et
de e
peroxyde
fer 0.316
0.158 2.076 3.038 2.978 >> >> 1.215
0.386
0.218
Eau 0.164 >> >> >> >> >> >> 00.15
. .100
Dive
pert
et esrs 0.820
0.210
0.046
0.951
0.835 >> 0.722
1.430
1.767
0.100
100.000
100.040
100.000
Richesse
CO2
en
du
produit
.gaz 30
29
26
2
24
3
à
28
27
25 9
0
128
37
comparatif
.de
vue
point
au
moyenne 30
1/2
30 27
1/2 28 26 29
31
1/2
29 29 26
gr
165'eau
hiffre
,cde
humectés
e
.dchaux
500
,se
hydratation
leur
pour
nécessaire
théoriquement
(CnaH2O2
en
croqués
sont
.)e "
0'14 "
0'39 '48
0"1'01 "
0'59 "
0'47 "
1'04 "
0'52
àl'hydratation
nécessaire
d'eau
.Quantité
gr
500
de
chaux
de 170 170 215 185 190 285 168 230 180 315

11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Carbonate
chaux
de 97.415
97.170
97.185
184
91
96.854
75.123
97,610
94.818
94.090
95.580
magnés
de
. ie >> 0.152
0.350
0.180
0.400 0.216
0.186
0.213
0.354
insoluble
et
Silice 1.004
0.816
1.914
3.684
0.634
1.418
1.012
7.854
1.000
1.195
Carbon
azoté
matière
et
organiqesues 1.015
0.478
0.401
1.145 0.745 >> 1.234
1.013
0.813 0.148
Alumine
peroxyde
et
de
fer 0.315
2.984
1.840
2.315 0.343 4.750
0.261
1.825
0.316 0.317
Eau >> 0.400
>> >> 3.200
0.215
0.514
Dive
et rs
pertes 0.684 0.450
0.122
0.136 1.421
0.500
9.073
0.577 0.900
100.000
100.026 100.000 100.000
Richess
Procès-verbal du Congrès de Laon .

en
CO2
du
gaz
produit
. e 2749
28
24
2
26
3
à
?320
6 à
30
3?2 ? à1
330
comparatif
.vue
de
point
au
moyenne 28 29 25 27
1/2 33 ? 31 ? १ 30
1/3
1
500 e
chumectés
. hiffre
.dchaux
gr
165
,de
'eau
pour
nécessaire
théoriquement
,se
hydratation
leur
croqués
sont
C en
(.)enaH2O2 "
1'01 "
0'36 >> ? "
0'16 ? "
0'44 "
1'48 ? "
0'39
Quantité
d'eau
nécessaire
de
grà'hydratation
l.500
chaux
de ? 180 245 164 180 १ 175
Namur
)31.
5;4,(P
6W
IV
CMEEcaussines
SF;,P --l98e7R
2.1e0toignies 1Aeluy
caussines
erbes
hâteau
AB.CD
T
C
F1H 12
d
.;PC
.D
blanche
D16 ,V.
,L,très;1.de
1;4riable
dure
;2H iège
hilig
375eluy
iamantée
,dVnoire
blanc
89ang
0einée
ure
al
carbonatati
.de
E
poudre
en
CaO
Emploi
.ssais
II
TABLEAU on
-

DÉSIGNATION
PRODUITS
DES
.
1890
15
décembre
Chaux totale
Gain en pureté

p. 100 de sucre.
p. 100 de sucre.

Coefficient salin.

Quotient de pureté.
Sels p . 100 de sucre.
Matières organiques

Coefficient organique.
sur le jus de diffusion.

17
aux
pris
diffusion
de
jus
du
Moyenne
..
- essous
ci
essais
ddes
chaudières 12.80
0.52
10.53 1.75 >> ]
16.619
4.938
6.017
20.250
82.266>>> >>>
>>
3
,:1dehaudières
6du
jus
cMoyenne
A.
habituel
Travail
ed°/:111.
,9
,7
5te4
0.50
10.15 0.95 08994
9.359
4.926
87.500
05101
0.112 50
10.684 234
20.300
.,3°B
hlait2ectolitres
à
chaux
de 3aumé 11.60
(M
).aux
ppris
B. .resses
filtres
-Même
jus 11.55 0.51
10.15 0.89 1.083
8.768
5.024
11.404
19.302
87.878
0.110
0.118 5.612
a
,:24
cC. 6vec
e3thaudières
Moyenne
en
c
calcium
(de
d. 'oxyde
kilogr
30 haux
11.90
0.48
10.55 0.87 6.389
0.825
8.246
4.549
12.126
21.961
88.655
0.087
0.092
)
poudre
a12
et
,:8
cD. vec
0
13haudières
Moyenne
11.85
0.50
10.52 0.83 6.511
0.840
7.889
4.752
12.675
21.040
88.777
0.088
0.093
40
kilogr
.
,et
17 5
3haudières
:3Moyenne
1cE.
2
°à
chaux
de
lait
d
。12
avec 3e
11.65
0.50 0.95
10.20 5.287
0.831
9.313
4.902
10.737
20.400
87.553
0.084
0.081
Procès-verbal du Congrès de Laon .

.
Baumé
,a
16
:1
cF.etvec
4
2haudières
Moyenne
..
CaO
d 11.80
0.51
10.50 0.79 6.717
0.785
7.523
4.857
13.291
20.588
88.983
0.082
0.091
.e
kilogr
60
.d
kilogr
0e
chaudières
:310
G. Moyenne
filtres
sur
iltration
.poudre
Fen
CaO
11.80 1.208
4.004
14.315
5.482
6.985
18.241
83.474
0.394.4
.carbonatation
avant
difficile
très
presses 0.54
9.85 1.41 >>>
8 .491
|0.858
5.295
4.888
18.887
20.458
90.757
0.073
,carbonaté
dci essus
-que
Mème
H.jus 0.52
0.48
9.82
10.82 0.084
.
OBSERVATIO NS 2calcium
pchaux
lessais
entre
moyennede
D.):1°,CF
(eD
E
,B
A
desaO
rotoxyde
t08
pureté
laifférence
-ait
- préalable
3°2):H
l'essai
(fde
essais
moyenne
entre E
l,Biltration
t04
echaux
ait
des
pureté
la
Différence
775
TABLEAU
III
E
poudre
en
.CaO
carbonatation
de
ssais
mploi
776

DÉSIGNATION
DES
PRODUITS
1890.
décembre
19

Sels

Sucre
en CaO.

Alcalinité

défaleation
défalcation

Extrait sec
Chaux totale
Chaux totale

de la chaux .
de la chaux .
Gain en pureté

p. 100 de sucre.
p . 100 de sucre.

Coefficient salin.

par polarisation.
Quotient de pureté.

exprimée en CaO.

Chaux neutralisée.
Sels p. 100 de sucre .

Matières organiques.
Coefficient organique .
Matières organiques
sur le jus de diffusion.

Moyenne
17
aux
pris
diffusion
de
jus
du
chaudières
-d
ci
essais
des essous 8.93 7.28 0.41 1.24 >> >> 17.12
80.412 5.40 5.84
18.51 >>> >
cjus
:1,3de
I. haudières
6Moyenne
du
°。d
10
habituel
Travail
12.
5,79ete
chaux
de
lait
1
h
°B
2g
à425
8l,5
.k 5 7.61 0.58
0.37
6.66 11.482
87.516
18.00
0.103
05087 7.104
8.708
18307
5.555
.Maême 7.58
lII
à
jus
carbonateurs
des
vidange 0.57
0.38
6.63 0.086 1.037
7.055
8.461
5.731
87.467
11.631
17.447
0.069
a °2,III
kilogr
C.d30 n vec
ehaudière
chaux
poudre
C
( aO
)en 8.23 0.40
7.30 0.53 0.879
8.286
7.260
5.479
88.698
13.774
18.250
0.074
0.064
nos 6eIV
4
kilogr
30
C.8,a thaudières
vec
calcium
de
d'oxyde
)c
poudre
en
( haux 8.32 0.41
7.39 0.52 8.410
1.054
18.024
7.033
5.547
14.211
0.085
88.822
0.078
habituel
Travail
11.

Chaudière
V.
°:1 2
chaux
lait
,2de
à4
6°B
1.h 0 6.601
5.821
0.958
9.014
10.983
17.179
0.39
7.70
6.70 0.61 0.088
87.013
0.064
15
a . haudières
VI
,nos
16
et
kilogr
C40 vec
de
en
poudre
..chaux 0.41
7.32
8.25 0.52 8.315
0.976
7.104
5.601
14.076
88.727
17.853
0.086
0.071
VII
nos
17
et
14
,a
kilogr
C.50 haudières
vec
Procès - verbal du Congrès de Laon .

chaux
de
poudre
en
.. 8.16
7.24 0.53
0.39 8.313
0.808
7.320
5.385
725
13.660
18.563
0.079
88
0.058
nosVIII
13
et
10
kilogr
,a
C.60 haudières
vec
chaux
de
en
.poudre 8.20
7.27 0.52
0.41 8.241
1.009
7.152
13.981
5.639
88.653
17.732
0.090
0.073
seconde
de
Jus
carbonatation
correspondant
chaux
de
essais
aux
approximativement
poudre
.en 0.033
0.51
9.04
0.41
8.12 9.411
0.038
6.281
5.049
15,921
19.801
89.823
0.003
OBSERVATIO
. NS Différence
Iºait
essais
des
pureté
la
entre
lmoyenne
eV
chaux
I
(pVIII
VIII
et
,C
calcium
.)1de
393
ItII
rotoxyde
IVaO
W .
carbonnatation
avant
énergique
calcique
Ebullition
Procès- verbal du Congrès de Laon . 777

Depuis l'invention de la carbonatation trouble d'Hugo - Jelineck


le 7 mai 1863 , aucun ingénieur - constructeur (ces messieurs craignent
la nouveauté et le changement ! ) n'a songé à modifier ce travail et
le matériel primitif qui le caractérise , matériel amélioré de nos jours
par le délayeur Wackernie et le préparateur hydrateur -tamiseur
E. Lacouture .

Aucun fabricant n'a réfléchi qu'en introduisant la chaux sous


forme de lait de chaux à 20 ou 22 ou 25° Baumé,
1° Il délayait ses jus sans aucune utilité et diminuait la puissance
de son usine de 12 , 15 0/0 ( un peu moins s'il reprend les petits jus pour
étendre son lait de chaux) .
Pour trois mille hectolitres de jus soutirés à la diffusion , il faut au
minimum 10 0/0 de lait de chaux à 25° Baumé à la première et 2 0/0 ȧ
la seconde soit 360 hectolitres à évaporer en plus.
2011 ne sait au juste la proportion de chaux réelle qu'il introduit
dans les jus , sous sa forme la moins efficace, hydrate de calcium
fortement dilué .
Enfin 3 il ne résulte pas de ce qu'une chose s'est faite pendant un
tiers de siècle, pour prétendre qu'elle est imperfectible , la seule pratique
et la seule rationnelle .
Je conseillais alors , Messieurs , d'ajouter aux jus de diffusion la
chaux en poudre impalpable ; de se servir à cet effet d'appareils ad - hoc
et d'un mesureur- compteur, tel que cela se pratique dans le travail
des mélasses à la séparation Steffen ; de filtrer ensuite le magma
après complète hydratation de la chaux dans le milieu qu'elle a mission
d'épurer, pour en extraire, avant carbonatation , les matières organiques
combinées à la chaux , les principes colorés des betteraves et la chaux
en excès .

A l'appui de mon argumentation , je citais un grand nombre d'essais


faits au laboratoire de Jenappe , sur la carbonatation trouble et sur la
carbonatation après addition au jus , de chaux en poudre ; puis une
filtration à 80º C, température nécessaire , la filtration ne s'opérant que
difficilement à un degré moindre et le résidu renfermant quelque peu
de sucrate .

La différence minimum entre la pureté des jus provenant de la car


bonatation trouble et la pureté des jus chaulés et filtrés , ne contenant
conséquemment en dissolution avant carbonatation que le maximum
de chaux , que des liquides sucrés , de densités variables et de tempéra
tures diverses peuvent contenir , fut de 1.48 ; le gain maximum en
pureté fut de 3.60 , soit de 88 à 91.60 ! La moyenne obtenue sur
18 essais fut de 2,10, de 88,30 à 90,70.
Les sels p . c . de sucre furent dans de plus faibles proportions dans
le travail que je conseillais à cette époque , que dans celui qui se fait
778 Procès-verbal du Congrès de Laon .

encore généralement en France . Enfin les jus étaient beaucoup plus.


décolorés, presque blancs !
J'exprimais en juin 1890 mon espérance de pouvoir présenter à
l'Association , non des résultats de laboratoire , auxquels beaucoup
d'entre vous croient moins, mais des résultats industriels .
Ce sont ces derniers que je vous présente aujourd'hui , avec les
réflexions et conseils qu'ils me suggèrent. Durant le rigoureux hiver
de 1890-31 par suite d'un bris de machine, l'usine de Jenappe dut inter
rompre ses travaux du dix au vingt-un décembre . Je mis ce facheux
contre-temps à profit et je fis expédier à l'usine de Hal , trois mille
kilogrammes de chaux en poudre , telle qu'on l'emploie à la séparation,
c'est-à - dire ayant passé au tamis numéro 110 .
Le premier essai industriel de carbonatation avec emploi de pro
toxyde de calcium me fit abandonner l'idée de filtrer le jus chaulé
avant sa carbonatation , pour les motifs suivants :
1° La filtration n'était ni pratique , ni possible encore ; je dus sus
pendre ce travail et faire mettre toutes toiles neuves aux filtres pres
ses , la couche d'albuminate , d'ulmalte et autres organates calciques
quoique très mince, à peine 2 , ne laissant plus , au bout d'une heure,
passer un atôme de jus .
2º La perte en sucre dans l'écume visqueuse obtenue était relative
ment considérable ; je n'avais aucun moyen pratique de l'amoindrir
et de récupérer environ 670 gr. de sucre , combiné à la chaux par hec
tolitres de jus mis en œuvre .
Quoiqu'il en soit , les essais C et H du tableau II confirment mes
expériences de laboratoire , c'est - à - dire qu'un jus de diffusion chaulė
et chauffé à 80°, puis filtré ensuite, donne un jus carbonaté de
pureté plus forte, vu que dans les essais industriels relatės ci-dessus
l'écart de pureté entre E et H est de 3°204 , tandis qu'il n'est que de
1º155 entre A et C.
La filtration préalable avant carbonatation est donc une chose dési
rable ; peut être se fera - t - elle un jour, mais en l'état actuel de l'ou
tillage même, je la crois impraticable .
Le second essai industriel que vous trouverez consigné dans le
tableau III annexé fut fait , contrairement au premier, sur des jus de
diffusion peu denses et provenant de betteraves fortement gelées (19 dé
cembre 1890 ) . Il confirme le premier quant aux avantages très sérieux
que les fabricants de sucre ont à employer le protoxyde de calcium ,
soit sous forme de poudre , soit en morceaux , ce qui est beaucoup plus
facile et moins onéreux .
Lors de la seconde expérience , nous soutirions 129 litres de jus
pour 100 kilogrammes de betteraves, en nous basant sur la richesse
en chaux du lait à 24° Baumé ; nous mettions 54 k . 825 de chaux
apparente par chaudière, ce qui revient à dire 2 kilog. 920 par 100
Procès- verbal du Congrès de Laon . 779

kilogrammes de betteraves ; en employant la chaux en poudre , je


mettais, tout en obtenant une pureté plus forte de 1º244, 1 kilo
gramme 600 gr . de CaO par 100 kilogrammes de racines ; c'est-à -dire ,
que pour un travail journalier de trois cent mille kilogrammes de
betteraves, l'économie en chaux s'élèverait certainement à environ
4000 kilogrammes , d'où production beaucoup moindre d'écumes et
partant, pertes moins grandes en sucre dans celles- ci .
En examinant les résultats analytiques des essais III et IV faits
avec 30 kilogrammes de chaux , VI ou la dose fut portée à 40 k. , VII
et VIII qui reçurent respectivement 50 et 60 kilogrammes , on est
frappé de la concordance dans la pureté des divers jus obtenus , 88,698
et 88,822 avec 30 kilog . , contre 88,727 avec 40 kilog. , 88,725 avec 50
kilog. et 80,653 avec 60 kilog.
Je puis vous certifier avec assurance, les essais C. D. et F. de la
première expérience ayant été ainsi confirmés que 1 kilogrammes 600
de chaux en poudre ( chaux à 96.40 de CaO (protoxyde de calcium )
combinable, four à foyers extérieurs) sont largement suffisants
pour épurer en première carbonatation le jus provenant de 100 kilo
grammes de betteraves quelle que soit sa densité et sa pureté . Dans le
premier cas la pureté du jus de diffusion fut de 82,266 et dans le second
de 80,412 pour aboutir à une pureté finale sensiblement la même.
(L'épuration qui s'opère dans les diffuseurs en soutirant les jus à
densité élevé, amoindrit en apparence l'épuration calcique , celle- ci
n'ayant plus lieu de se produire . )
Je me résume, Messieurs . Il résulte de l'ensemble des faits précis
qui précèdent et de nouvelles et nombreuses expérienses de labora
toire faites en 1891 et 1892 , sur la chaux en poudre et la chaux en mor
ceaux , que vous ne devez pas hésiter un moment à rompre avec une
vieille coutume qui eût son temps de gloire . L'emploi de l'oxyde de
calcium s'impose impérieusement non seulement pour l'économie no
table et indiscutable qu'il produit , comparativement à l'emploi du lait
de chaux , mais encore parce que les jus sont sensiblement améliorés
et fortement décolorés .
C'est ainsi que m'étant rendu cette année à la sucrerie d'Embre
sin ȧ MM . Jilain frères , j'ai pu y constater outre la pureté élevée des
jus (les betteraves étant loin d'ètre bonnes cependant) une déco
loration telle , que j'ai pu me méprendre au point de croire que du jus
soutiré à la deuxième caisse du triple effet à 12º à 14° Baumé était du
jus très beau de 2º carbonatation à 4 1/2 de densité !
Cette sucrerie emploie depuis l'année dernière la chaux en poudre ,
ayant à sa disposition l'outillage nécessaire.
Comme la presque totalité des sucreries n'est pas dans le même
cas, je vous conseille l'emploi de la chaux en morceaux , aujourd'hui
780 Procès-verbal du Congrès de Laon .

que la mécanique est venue une fois de plus apporter son précieux ,
mais très souvent tardif concours , à la chimie et à la logique .
Vous pouvez le faire sans crainte , vu que de plus hardis que vous
ont, en Belgique et en Allemagne, adopté le procédé et qu'il leur donne
satisfaction absolue . Tels sont en Belgique les sucreries centrales de
Wanze et celle de MM. Wittouck frères (1892) ; pour la campagne.
MM . Van Volsem frères, Hougaerde , Houppertingen , etc. , etc. , Point
n'est besoin , comme le conseillait un de nos collègues , d'éteindre la
chaux pour l'employer à l'état d'hydrate en poudre ( Ca H2O2) , renfermant
conséquemment un minimum d'eau , mais en renfermant toujous . A
quoi bon s'arrêter à mi - chemin dans la voie du progrès , aujourd'hui
que l'altération d'une certaine quantité de sucre et que la coloration
qui provenait d'une surelévation démesurée de température (de 150° à
180°) en un point fixe du jus , ne sont plus à redouter, grâce à l'appareil
Koenig, ou tout autre similaire.

Les appareils hydrateurs que j'ai vus sont simples et très efficaces,
vous pourrez en voir fonctionner dans la campagne prochaine à la
sucrerie de Hal , chez MM . Van Volsem , frères , car comme j'ai eu
l'honneur de le dire à beaucoup d'entre vous, à Jenappe mème, il n'y a
rien , de ce que j'ai dit et publié, qui ne soit pas exécuté industrielle
ment.
Le mélangeur hydrateur, réservoir cylindrique à fond conique
est muni d'un arbre vertical portant à sa partie supérieure , à environ
deux centimètres en dessous du niveau du jus , une nochère circulaire.
en tôle perforée de trous d'environ un centimétre . En dessous de cette
couronne, à 200 % , et ensuite de 400 en 400 , sont des palettes agi
tatrices dont l'inclinaison est telle , qu'elles impriment au jus un mou
vement ascensionnel .

Par suite du mouvement de rotation de la nochère perforée fixée à


l'arbre , la chaux est répartie sur la surface du jus sans cesse renouvelée ,
Ce dernier étant continuellement tenu en mouvement giratoire et
ascensionnel par les palettes , ne peut se surchauffer au contact de la
chaux qui, dissoute rapidement , se mélange intimement avec lui .
De cet appareil, les jus présentant avec la chaux un mélange bien
homogène , passent par le carbonateur continu de notre collègue.
M. Horsin- Déon , appareil qui, secondé parfaitement par les mélangeurs
qui lui manquaient durant ces deux dernières campagnes , verra , je l'es
père, son exhumation.
Nous assisterons avec la plus grande impartialité à la lutte cour
toise et définitive que les carbonateurs continus de MM . Reboux et
Horsin - Déon se livreront en Belgique , la prochaine campagne ; celui de
M. Reboux semble avoir résisté victorieusement aux essais multiples
auquel il a donné lieu ; je ne puis malheureusement en dire autant de
Procès-verbal du Congrès de Laon . 781

celui de M. Horsin - Déon qui attend la fabrication prochaine pour


prendre sa revanche .
Je termine , Messieurs , en faisant des voeux pour que le vieux rôle
rajeuni et admirable de la chaux en sucrerie se continue longtemps
encore. Outre ses propriétés épurantes , elle forme la base la plus simple ,
la plus répandue dans la nature , et partant, la moins coûteuse qui se
puisse être.
Bien et judicieusement employée , elle participe pour une part très
large dans la récupération intégrale du sucre des arrières-produits et
mélasses Séparation Steffen » .
Et qui sait , Messieurs , si le jour n'est pas prochain où elle per
mettra de ne plus faire qu'un produit de sucrerie , et de retirer à peu de
chose près et à peu de frais , tout le sucre emmagasiné avec tant de
peine dans la betterave par la nature , sucre dont on ne récupère actuel
lement que les 80 p. 100 environ . (Applaudissements . )

CONTROLE CONTINU , AUTOMATIQUE ET ENREGISTREUR

DE L'ALCALINITÉ DES JUS

PAR M. TH . CAMBIER .

M. Cambier. - Messieurs et chers Collègues ,

Dans une réunion générale de Juillet dernier , j'ai attiré votre atten
tion sur l'emploi des appareils enregistreurs et sur les services qu'ils
peuvent rendre dans le contrôle de la production de la vapeur . Con
vaincu de la valeur de ce genre d'appareils dont l'application devrait,
à mon avis , s'étendre , dans toutes les industries , à chacune des opé
rations de la fabrication , je me suis efforcé de trouver une méthode et
un dispositif permettant de doser d'une façon continue et automatique.
la chaux contenue dans les jus de la première carbonatation et d'enre
gistrer en même temps les résultats obtenus . Je n'ai nullement la pré
ention d'avoir produit , à priori , un appareil parfait ; je pense cepen
dant avoir ouvert une voie dans cet ordre d'idées , et , comme on le sait ,
il n'y a que le premier pas qui coûte .
J'avais espéré pouvoir vous présenter dans cette réunion un appa
réil terminé ; certaines circonstances ont empêché de réaliser entière
ment cet appareil tel qu'il a été conçu en dernier lieu . Je me bornerai
donc à vous exposer la théorie de son fonctionnement et à vous décrire
succinctement les parties principales de l'appareil .
Comme je vous l'ai dit , Messieurs , j'ai pour objectif : 1º de doser
d'une façon continue l'alcalinité contenue à tous moments dans une
782 Procès-verbal du Congrès de Laon.

dissolution quelconque , d'alcalinité régulière ou variable ; 20 d'enre


gistrer automatiquement les résultats de ce dosage.
J'utilise dans ce but le principe suivant : Si une quantité quelcon
que, mais toujours égale à elle-même , d'un liquide alcalin est mise en
présence d'une quantité déterminée de gaz acide carbonique pur ( quan
tité invariable dans l'unité de temps ) , le volume de gaz acide carbo
nique absorbé sera d'autant plus considérable que la quantité d'alcali
contenue dans le liquide sera plus grande.
Ceci étant donné , si je fais arriver d'une façon continue dans un
vase quelconque , que j'appellerai l'analyseur, vase disposé de manière
à obtenir une division et un contact suffisants des deux fluides , liquide
et gazeux , un volume de liquide alcalin toujours identique à lui-même,
et d'autre part un poids déterminé d'acide carbonique pur, le volume
d'acide carbonique laissé en liberté sera en raison inverse de l'alcali
nité du liquide . En déterminant continuellement le volume d'acide car
bonique laissé libre, il me sera facile d'en déduire l'alcalinité du liquide
analysé . Cette détermination s'effectue en mesurant la tension
qu'exerce l'excédant de gaz acide carbonique sur les parois du réci
pient dans lequel il se dégage .
Dans ce but , le récipient est mis en communication avec un mano
mètre enregistreur d'une grande sensibilité, pouvant apprécier des
différences de pression de cent millièmes d'atmosphère. Ce mano
mètre, au lieu d'ètre gradué en fractions d'atmosphère, l'est en 0/0
d'alcalinité ; en chaux , s'il s'agit de doser de la chaux ; en soude , si
c'est de la soude que l'on veut doser , et de mème pour d'autres alcalis .
Voici maintenant en quoi consiste le dernier dispositif adopté.
La partie de l'appareil que j'appelle l'analyseur se compose d'un
tube de très petit diamètre (fig . 62) , plusieurs fois replié sur lui - même ,
disposé enfin comme l'a fait M. Reboux dans le carbonateur continu que
vous connaissez tous . Ce tube se replie en V V et remonte verticalement
d'une part ; d'autre part il s'épanouit en une cloche C sur laquelle est
greffé le siphon S S. Au- dessus de la cloche sont soudés deux autres
tubes, l'un U est un tube dont la partie supérieure s'épanouit en enton
noir et est fermé par une plaque de métal très mince dont nous verrons
le rôle tout- à-l'heure ; l'autre tube I met la cloche en communication
avec le manomètre enregistreur . En G G se trouve le tuyau amenant
l'acide carbonique dans le jus à analyser. Enfin , tout ce système est
plongé dans une cuvette de forme parallélipipédique pleine d'eau .
Le jus à analyser arrive dans l'entonnoir E en quantité constante,
ce qui est facilement obtenu en le faisant s'écouler sous une pression
constante ; ce jus emplit tout l'analyseur et vient déborder d'une façon
continue par le siphon S S. Puis nous faisons arriver par G G de
l'acide carbonique en quantité également constante . Admettons que le
maximum d'alcalinité du liquide à analyser soit représenté par 20 gr.
Procès-verbal du Congrès de Laon. 783

de chaux par litre. Comme il faut qu'il n'arrive en C que du jus com
plètement neutralisé, la quantité d'acide carbonique à faire arriver
par G G doit être fonction de la quantité maximum de chaux ; dans le

!
CO ?

6
Jus
e

S
S

Fig. 62 .

cas envisagé elle sera de 15 gr. 71 à la minute , si on admet qu'il passe


un litre de jus par minute dans l'appareil . Donc, quand le jus contient
20 gr.
de chaux par litre , si on fait arriver 15 gr. 71 de CO en GG,
tout ce CO est absorbé et la pression dans la cloche C reste invariable .
784 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Mais à mesure que le jus qui coule en E est moins alcalin , le CO qui
vient par G G en quantité invariable est de plus en plus en excès et
comme il s'élève et se répand en C , la pression monte dans cette cloche
et c'est cette pression qui , enregistrée par le manomètre M , donne à
tout instant la teneur en chaux du jus entrant dans l'appareil .
Voici maintenant comment s'opère le tarage de l'appareil. Adme.
tons que l'on veuille doser la chaux dans un liquide devant contenir
au maximum 20 gr . de chaux par litre et au minimum 2 gr . A l'aide
d'une pression constante , on règle dans l'appareil le débit d'un liquide
contenant 20 gr. de chaux par litre, ce débit étant de 1 litre à la minute,
par exemple . Puis on fait arriver dans le même temps un poids de
gaz acide carbonique suffisant pour saturer exactement les 20 gr . de
de chaux . A ce moment, tout l'acide carbonique est absorbé et la pres
sion reste égale à la pression atmosphérique dans le récipient ct
L'aiguille de l'enregistreur marque alors sur l'ordonnée correspon
dante le point équivalant à 20 gr. de CaO par litre . On recommence
ensuite la même opération avec un liquide ne contenant plus de 2 gr .
de CaO par litre, mais toujours en introduisant une quantité d'acide
carbonique suffisante pour saturer 20 gr. de chaux . Comme il y a un
excès d'acide carbonique pour saturer la chaux , cet acide monte dans
la cloche C et y exerce une tension déterminée ; l'aiguille de l'enregis
treur, sous l'influence de cette tension , s'élève d'une certaine hauteur
qui reste constante tant d'un liquide de même alcalinité et qu'une
même quantité d'acide carbonique arrivent dans l'analyseur . Gráce à
un stratagème , cette pression reste constante, car l'acide carbonique.
s'accumule dans la cloche et la pression y monterait indéfininiment
si la plaque métallique fixée en U n'était percée d'un trou très petit
destiné à maintenir une pression qui ne saurait être dépassée tant que
le débit de CO est constant.
Ce second essai permet de déterminer sur l'ordonnée de l'enre
gistreur le point équivalant à une richesse de 2 gr . de chaux . Le reste
de la graduation est établi par la division en parties égales de l'espace
compris entre les points extrêmes .
Pour que les indications de l'appareil soient exactes, il faut
que la température du gaz soit invariable . C'est pourquoi l'ana
lyseur et la cloche C sont plongés dans une cuvette pieine d'eau à
100 degrés . Cette température est employée afin d'éviter la formation
de bi - carbonate de chaux dans l'analyseur, formation qui fausserait les
résultats .
J'espère , Messieurs , que ce rapide exposé vous permettra de vous
faire une idée suffisante du système . Je n'insisterai pas ici sur les
précautions que j'ai prises, ni sur les dispositions que j'ai adoptées
pour assurer l'écoulement régulier du jus et la production constante
Procès-verbal du Congrès de Laon . 785

d'acide carbonique . Ces détails feront l'objet d'une étude que je ferai
insérer plus tard dans le Bulletin .
Je pense que l'adoption des procédés de carbonatation continue.
nécessite l'emploi d'un appareil de ce genre , et c'est surtout en vue des
applications de la carbonatation continue que j'ai étudié ce système
d'analyse , qui peut d'ailleurs s'appliquer parfaitement à la carbona
tation intermittente .
L'appareil que je viens de vous décrire doit vous paraître d'un
fonctionnement complexe , comme il me l'a d'ailleurs paru à moi
mème . Mais vous le savez , Messieurs , l'histoire des inventions nous
montre que les choses les plus simples sont nées généralement des
choses les plus compliquées ; il en est de même du procédé d'analyse
dont je vous ai entretenu . L'appareil que j'avais imaginé primitivement
était beaucoup plus compliqué que celui que je vous ai décrit et je ne
désespére pas de le simplifier encore .
Avant de terminer, je tiens à vous dire que Monsieur Vivien ,
notre savant et sympathique vice -président, m'a donné des conseils
qui m'ont été très utiles pour la réalisation de ce procédé, et que
Messieurs Richard Frères , les habiles constructeurs d'instruments de
précision ont bien voulu se charger de la partie enregistrante de l'ap
pareil .
Si j'ai le regret, Messieurs, de ne pouvoir vous montrer aujour
d'hui un appareil construit, j'espère pouvoir vous inviter à en voir
fonctionner un , au commencement de la campagne prochaine . --

(Applaudissements) .

CHAUX ET POUDRE DE CHAUX HYDRATÉE

Détermination de la quantité d'eau nécessaire pour l'extinction

des différentes espèces de chaux vive .

PAR M. B. MITTELMAN .

M. Mittelman. - Messieurs , depuis la mise en pratique à la


sucrerie de Montereau de notre procédé de chaulage des jus avec
la poudre de chaux hydratée, en remplacement du lait de chaux .
procédé qui nous a réussi au -delà de toute espérance , nombre de
nos collègues et de fabricants de sucre nous ont demandé des
renseignements sur notre façon d'opérer et comment il faut cal
786 Procès -verbal du Congrès de Laon .

culer les proportions d'eau et de chaux pour obtenir une poudre


maniable.
Cette question du chaulage des jus par la poudre de chaux hydratée ,
que nous préconisons , n'a sans doute rien de nouveau par elle -même ;
d'ailleurs, il n'a jamais été dans notre pensée de nous poser en inno
vateurs , ne serait- ce que par scrupules pour cet adage Il n'y a rien
de nouveau sous le soleil.
Toutefois on nous permettra bien de faire remarquer que, malgré
toutes les tentatives, soit que ce procédé ait été mal compris , soit
qu'on n'ait pas été assez persévérant pour le poursuivre , l'emploi de la
chaux hydratée en poudre n'a jusqu'ici pour ainsi dire pas reçu d'ap
plication pratique .
En Allemagne, où , bien avant nous , on s'est pénétré de cette vérité
qu'en sucrerie il faut travailler d'une façon essentiellement écono
mique, plusieurs fabriques traitent depuis longtemps les jus à la chaux
hydratée aussi bien qu'à la chaux anhydre ; nous dirons même avec
beaucoup de succès . Néanmoins le procédé ne s'est pas plus généralisé
lå que chez nous .
Pourtant chacun sent qu'il y a la matière à étude , améliorations à
apporter, et, si nous en jugeons par la correspondance suivie et les
visites dont nous ont honorés beaucoup de fábricants de sucre ces der
niers temps , on voit combien est vive l'aspiration vers la solution de ce
problème emploi pratique de la chaux en sucrerie , problème posé
depuis l'introduction de la chaux dans la fabrication du sucre.
C'est pourquoi , devant l'évidence des avantages que notre mode de
travail réalise , nous pouvons dire que vouloir persister quand même à
se servir du lait de chaux et à subir les conséquences d'un travail cer
tainement inférieur et peu économique, c'est aller à l'encontre du
progrès , c'est vouloir étre aveugle .
Nous avons déjà démontré par d'autres publications la valeur épu
rante supérieure de la poudre de chaux et le côté rationnel de ce pro
cédé ; nous n'y reviendrons donc pas . Ajoutons seulement que cer
taines modifications ayant été apportées à nos appareils de chaulage,
l'application de ce procédé est rendue plus pratique encore et désor
mais le doute n'est plus permis .
On a bien cherché à introduire en sucrerie d'autres matières , la
baryte, par exemple , devant aider à l'augmentation du rendement en
sucre des masses cuites et à supprimer partiellement la chaux . Notre
opinion à ce sujet est depuis longtemps fixée , et , d'après les plus
récents travaux de nos collègues , MM . Weisberg, Baudet, Courtonne,
et tout dernièrement au Congrès du Syndicat des fabricants de sucre,
par M. Dufay , il résulte que la baryte n'a pas de propriétés spéciales
pour agir plus énergiquement et plus complètement sur les matières.
Procès-verbal du Congrès de Laon . 787

autres que le sucre dans un jus de betteraves . En outre , son prix de


revient n'a rien d'égal à celui de la chaux , et la toxicité de cette ma
tière a son danger qu'il est bon de ne pas oublier, malgré tout ce qui
a pu être dit sur son élimination . Admettons à la rigueur cette dernière
complète et la manipulation de la baryte sans danger pour les ouvriers ,
il ne lui reste donc que la propriété qu'on lui attribue d'activer let
travail.
Eh bien avec la poudre de chaux hydratée on arrive au mème
résultat, par le fait même de la suppression de l'eau nécessaire à la
fabrication du lait de chaux , et conséquemment, par la production de
la quantité de jus correspondante en plus ; ensuite , et surtout , par
l'action plus énergique de la poudre d'hydrate fraiche sur le jus de
betteraves .
Une raison de prime abord plausible , qui empêche beaucoup de
fabricants de sucre à remplacer le lait de chaux par de la poudre ,
est la production d'une quantité plus ou moins grande de petits jus
provenant du lavage des filtres - presses , lesquelles servent à délayer la
pate de chaux pour en faire du lait .
Si la production de ces petits jus était réellement inévitable pour le
bon épuisement des écumes , ou si on ne savait donner une autre direc
tion ou un autre emploi à ces petits jus , nous comprendrions qu'ils
seraient, en effet , un obstacle sérieux à la suppression du lait . Mais
tel n'est pas le cas , attendu que par une disposition spéciale peu
coûteuse à apporter aux filtres-presses, on peut supprimer les deux
tiers de ces petits jus et faire servir le troisième au refoulement des
jus forts de la presse suivante . De cette façon on ne produit que des
jus forts rentrant dans le travail ordinaire , tandis que les petits jus ne
servent que de moyen mécanique , de piston , si l'on veut , pour déplacer
ces jus forts .
C'est le procédé Martin , imaginé par M. Bouvier, lequel fonctionnel
à Montereau depuis 4 ans à notre entière satisfaction .
Toute l'installation se résume en deux petites pompes ou encore
deux petits monte-jus d'une contenance donnée , qui, placés à l'atelier
des filtres - presses sont reliés à un robinet à 2 voies fixé en tète de
chaque filtre presse . Les réservoirs des pompes ou les deux monte
jus , suivant le cas , ― devant se trouver toujours pleins, l'un de petits
jus , l'autre d'eau , admettons , pour expliquer le fonctionnement , qu'il
faille procéder au lavage d'un filtre-presse venant d'ètre rempli
d'écumes .
On ouvre le côté du robinet à deux voies communiquant avec le
réservoir à petits jus et on fait fonctionner la pompe . Sous l'action de
la pression égale , le jus fort restant dans le filtre presse se trouvera
chassé en même temps que le petit jus augmentera de richesse par
contact. Le réservoir étant vidé et le jus fort rentré dans le travail on
788 Procès-verbal du Congrès de Laon .

manœuvre le robinet à deux voies de façon à mettre le filtre -presse en


communication avec la pompe à eau pure , et on fait fonctionner. L'eau
faisant le même travail que le petit jus , c'est-à-dire chassant le dernier
jus resté et s'emparant du sucre encore adhérent aux écumes , est
ramenée dans le réservoir à petit jus qui sert au lavage de la presse
suivante, tandis que le réservoir à eau qui vient de se vider, est rempli
à nouveau avec de l'eau, et ainsi de suite . Ce qui reste finalement
dans le filtre- presse n'est que de l'eau très sale qu'on laisse se perdre ,
cette eau étant absolument dépourvue de sucre .
Ce sont donc des eaux de cette nature qui dans les autres systèmes
de lavage contiennent encore un peu de sucre qu'on emploie généralement
au délayage de la chaux ; elles ne font principalement que diminuer la
valeur du lait de chaux , alors qu'il est excessivement simple d'en
éviter la production . Outre cela , la carbonatation répétée de ces petits
jus, chargés d'impuretés et rentrés dans le travail amène , forcément
une redissolution partielle des matières organiques déjà éliminées et
devant rester dans les écumes .
D'autres objections nous ont encore été faites au sujet de l'applica
tion de notre procédé de chaulage et du réchauffage des jus verts dans
les raperies .
Ici, encore, les objections ne sont qu'illusoires .
D'abord, en ce qui concerne le rechauffage des jus verts en vue de
précipiter les matières albuminoïdes et de les séparer, nous ne voyons
pas de difficultés sérieuses . Chaque råperie possède bien un bac mesu
reur . On installe donc dans celui-ci un serpentin dont la surface de
chauffe est suffisamment grande pour porter en trois minutes , la tem
pérature du jus de 30° à 80°. En passant, faisons remarquer que , sous
l'action de la chaleur et de l'air , le serpentin à l'inconvénient de se
couvrir d'une couche de matières gommeuses aussitôt le départ du jus
soutiré, ce qui , pour ne pas empêcher la transmission de la chaleur,
nécessite la précaution d'un lavage sommaire de la surface métallique
au moyen d'un chiffon mouillé fixé à un baton.
Sans doute, c'est rapidement fait ; toutefois au bac à serpentin ,
nous préférons de beaucoup l'ancienne chaudière à déféquer à double
fond , dans lequel circule la vapeur . Chacun peut en apprécier les avan
tages .
La température de 80° étant atteinte, on procédé à la filtration des
jus.
Cette opération est faite au moyen d'un filtre à désalbuminer, sys
tème Bouvier, dans les détails duquel nous n'entrerons pas, M. Bou
vier devant lui-même dans quelques instants vous faire la descrip
tion et vous exposer le fonctionnement d'un appareil appelé à rendre
de réels services à l'industrie sucrière , ainsi qu'à ses annexes .
Le jus étant filtré et recueilli dans la citerne , on procéde alors au
chaulage .
Procès-verbal du Congrès de Laon. 789

Un panier en tôle perforée, de forme rectangulaire , est fixé au bord


de la citerne à une hauteur telle que la surface du jus à chauler vienne
baigner le fond du panier dans lequel on a préalablement versé la
quantité voulue de poudre de chaux hydratée .
Un ouvrier armé d'un mouvron la délaye en moins d'une minute .
Si par hasard il se trouve des incuits ou autres matières qui auraient
pu être entraînées avec la chaux , elles restent au fond du panier d'ou
on les enlève avec une pelle à main .
Pour compléter l'opération et rendre le mélange intime , un arbre
malaxeur actionné par une transmission quelconque , tient constam
ment la masse en mouvement.
C'est là, Messieurs , toute l'installation . Elle est simple, peu coù
teuse et facilement applicable dans n'importe qu'elle råperie.
Si nous nous sommes un peu écartés du sujet que nous avions à
traiter, c'est afin de bien prouver qu'il n'y a pas d'obstacle sérieux
à opposer à l'emploi de la poudre de chaux hydratée et , qu'au contraire ,
tout parle en sa faveur .
Nous allons donc rentrer dans le cadre de notre sujet et traiter les
diverses questions qui nous ont été adressées .
Disons de suite qu'étant donnée la diversité du calcaire que possède
chaque fabrique , d'où changement de conditions, nos réponses ne peu
vent pas s'appliquer d'une manière précise à tous les cas. Nous don
nerons donc simplement les indications générales permettant , après
quelques essais , d'obtenir avec n'importe qu'elle espèce de chaux vive ,
fut-elle grasse, moyenne ou maigre , la poudre qu'on désire .

Les expériences qui vont suivre ont été faites avec de la chaux de
différentes provenances que nous avons demandée à nos collègues de
plusieurs départements . Avant d'aborder la préparation de la poudre de
chaux hydratée et les chiffres qui s'y rattachent, nous allons succin
tement dire quelques mots sur la provenance et les propriétés de la
chaux elle -même , cette auxiliaire indispensable en sucrerie .
La chaux vive est le résultat de la combinaison d'un métal , le cal
cium , avec l'oxygène : elle porte le nom de protoxyde de calcium . L'é
quivalent de ce corps est 28 et le poids de cet équivalent 350 .
La chaux , qui est presqu'insoluble dans l'eau , est plus facilement
soluble dans l'eau sucrée .
Une liqueur contenant 400 grammes de sucre peut dissoudre jus
qu'à 34 grammes de chaux pour donner naissance à du saccharate de
chaux soluble . Cependant, la solubilité est moindre si l'eau sucrée
contient d'autres corps en solution , comme la potasse , la soude , etc...
Cette propriété de la chaux de se combiner au sucre et de donner
naissance à des sucrates solubles, a été le point de départ de l'emploi
de la chaux en sucrerie. Tout ce qu'on a pu faire pour l'en déplacer
4
790 Procès-verbal du Congrès de Laon.

n'a, jusqu'à présent, pas réussi ; et nous présumons que, pour un long
avenir encore, la chaux restera le corps épurant par excellence, facile
à trouver partout et ... d'un prix minime.
Mais combien de choix ! ...
Pour beaucoup , la chaux, la première venue, celle qui se trouve à
proximité de l'usine , sans qu'on s'occupe d'avantage de sa composition
u de sa pureté , est généralement considérée comme étant bonne .
Voilà une insoucience contre laquelle on ne saurait trop s'élever,
Et ils sont plus nombreux qu'on ne saurait le croire , ceux qui n'atta
chent pas à la qualité de la chaux toute l'importance qu'elle peut avoir
sur l'épuration des jus , suivant qu'elle est relativement pure ou chargée
de silice , de magnésie , etc ...
Aussi , que de déceptions , surtout là où la routine préside , là où la
science ne pénètre que temporairement ! Il faut bien reconnaître que
ce n'est que par des observations suivies, par l'étude , qu'on arrive à
tirer au clair toutes ces choses inexplicables , généralement attribuées
à d'autres raisons qu'aux véritables, et qui semblent mystères, alors
qu'il n'y en a pas en sucrerie.
Dans ce qui va suivre , nous allons traiter cette question de la chaux .
Les détails n'en sont pas neufs , à coup sûr, mais peut - être y a-t-il
quelque mérite à rappeler , en passant , de vieilles choses , qui peuvent
paraitre surannées pour beaucoup et dont malheureusement on ne
s'occupe, pour ainsi dire , qu'accidentellement, bien qu'elles aient une
influence considérable sur le travail et le résultat de la fabrication du
sucre .
Des diverses espèces de chaux . ―――― Les matières calcaires
dont il faut extraire le protoxyde de calcium , puisqu'il ne se trouve
pas comme tel dans la nature , existent en grand nombre .
Le sel de chaux le plus répandu et le plus abondant, est le carbo
nate de chaux plus ou moins pur ; c'est lui , à l'exclusion de tout autre,
qui nous fournit la chaux par simple calcination à haute température .
L'acide carbonique étant chassé , il reste la chaux anhydre , dite
chaux vive ou caustique. Suivant la nature des pierres soumises à la
calcination , on obtient des qualités différentes de chaux . Les carbo
nates purs , comme la craie , le marbre , etc ..., ne contenant que très
peu de matières étrangères , donnent de la chaux pure qui foisonne con
sidérablement avec l'eau et triple de volume .
La température qui se développe pendant l'extinction peut attein
dre jusqu'à 300° . On l'appelle chaux grasse , d'abord à cause de sa
pureté, et ensuite parce qu'elle fournit , avec un excès d'eau , une pâte
liante et grasse au toucher.
Les calcaires contenant en plus ou moins grande quantité des
matières étrangères , comme de la silice, de la magnésie, du fer, de
l'alumine, de la soude, de la potasse , etc ..., donnent, avec de l'eau en
Procès-verbal du Congrès de Laon . 791

excès, des pâtes plus ou moins granuleuses, peu ou pas liantes et foi
sonnent à peine : ce sont des chaux maigres . Elles ne développent que
très peu de chaleur pendant l'extinction et sont de beaucoup moins
avantageuses pour l'épuration des jus, que les chaux grasses .
Enfin, une troisième espèce de chaux est celle qui contient, à côté
des matières étrangères citées ci- dessus, de l'argile en notable quan
tité : ce sont les chaux hydrauliques . Elles son maigres aussi , et , si la
quantité d'argile dépasse 5 p . 100 , ces chaux ne sont plus utilisables
en sucrerie. Ces diverses espèces de calcaires naturels, si différents
dans leur composition chimique , ne se distinguent cependant à pre
mière vue par aucun caractère physique de texure , de coloration , de
dureté, etc..., de sorte que , sans avoir recours à l'analyse préalable ,
on ne saurait dire devant qu'elle espèce de calcaire on est en présence .
C'est pourquoi aucun achat de cette matière ne devrait être fait avant
qu'on ne se soit assuré de sa composition et de sa valeur .
Nous ne décrirons pas les nouvelles méthodes en usage pour l'ana
lyse du calcaire , tout le monde les connait . Nous indiquerons simple
ment le procédé pour juger de suite de son espèce et la manière prati
que de se rendre compte rapidement de sa qualité .
Dans un grand creuset en terre , on chauffe au rouge vif, pendant
une heure au moins , plusieurs morceaux de calcaires , après quoi on
laisse refroidir à l'abri de l'air . La chaux ainsi obtenue est traitée par
l'eau , et , d'après la façon dont elle se comporte par son foisonnement ,
par la chaleur dégagée , on reconnaît aisément si on a affaire à une
chaux grasse où maigre.
Quant à sa qualité, il suffit de prendre sur un échantillon de 150 à
200 grammes de calcaire finement pulvérisé 1 à 2 gr. qu'on attaque
par l'acide chlorhydrique étendu de son poids d'eau . Si le calcaire est
pur, il n'y pas de dépôt ; s'il y a un dépôt, c'est de la silice ou de l'ar
gile . On filtre ; dans la liqueur filtrée on verse de l'ammoniaque qui
précipite le fer et l'alumine . On filtre de nouveau , et on précipite dans
le filtrat la chaux par une solution d'oxalate d'ammoniaque à l'état
d'oxalate de chaux . Après un repos de vingt-quatre heures, le préci
pité est filtré, lavé , séché et calciné ; on le pèse ensuite à l'état de car
bonate de chaux .
Enfin , la liqueur étant débarrassée de l'oxalate de chaux , on l'ad
ditionne d'un peu d'ammoniaque et de phosphate de soude . La magné
sie ainsi précipitée, il n'y a plus qu'à filtrer, à sécher et à peser après
calcination , à l'état de pyrophosphate de magnésie . On calcule en car
bonate.
Cuisson de la chaux . La cuisson du calcaire a pour but de
chasser, par l'action de la chaleur, l'acide carbonique et de transformer
le carbonate de chaux en protoxyde de calcium .
Cette opération se pratique dans toutes les sucreries ; elle est très
792 Procès- verbal du Congrès de Laon.

délicate et exige une surveillance continuelle de la part du chef de


l'usine , car on doit régler la marche du four suivant la qualité du
calcaire.
Si on possède un calcaire pur, la température à laquelle se fait la
cuisson importe peu . Un excès de chaleur ne diminuera pas la qualité
de la chaux vive qui en résultera , et, étant donné sa pureté, il n'y a
pas d'accident à craindre dans le four.
Toute autre est la conséquence si on a affaire à de la chaux moyenne,
à un calcaire qui contient des impuretés en quantité notable .
En effet , dans ce cas un excès de chaleur est d'abord pernicieux
pour la chaux , en ce sens qu'elle se brûle et que l'extinction en est
considérablement retardée , de plus cet excès de chaleur provoque la
fusion des autres matières en présence , d'où « collage du four » , in
convénient que chacun est à même d'apprécier.
Quand à la marche mème du four, elle est particulière à chaque
usine ; aussi ne donnerons nous pas de règle à suivre à ce sujet . Nous
mentionnerons seulement les signes apparents d'une bonne cuisson
de la chaux .
On reconnaît que la chaux vive a été cuite au degré convenable
lorsqu'en présence de l'eau elle fuse rapidement et complètement . Elle
doit- être légère , d'une consistance crayeuse et dépourvue de tout
biscuit.
Généralement après calcination le calcaire a perdu environ 45
p. 100 de son poids et 15 à 20 p. 100 de son volume . Ces chiffres va
rient avec la nature des pierres . Théoriquement on doit obtenir 56 de
chaux vive pour 100 de carbonate de chaux , ce dernier étant composé,
d'après les équivalents chimiques , de 350 de chaux et de 275 d'acide
carbonique.
La chaux qui met un certain temps pour s'éteindre , où qui ne
s'éteint qu'incomplètement, a été trop calcinée ; elle est lourde , com
pacte et souvent légèrement vitrifiée .
Quand la chaux , en s'éteignant, laisse des biscuits , c'est que la
cuisson a été incomplète .
Extinction de la chaux. -- Si on jette de l'eau en faible quan
tité sur de la chaux caustique , cette eau est vivement absorbée et se
combine énergiquement avec la chaux .
Il se développe alors une grande chaleur et le volume du mélange
augmente du double , même quelquefois du triple.
Pendant cette combinaison la chaux fait entendre un bruit sem
blable à celui que produit un fer rouge plongé dans l'eau ; elle crépite,
on dit qu'elle fuse .
Suivant la nature de la chaux , la température développée pendant
l'hydratation varie de 100 à 300° ; elle atteint son maximum calorique
si l'eau ajoutée représente la moitié du poids de la chaux . Une partie ,
Procès-verbal du Congrès de Laon . 793

plus ou moins grande de l'eau d'imbibition se vaporise , et le produit de


l'hydratation est une poudre blanche, très fine, douce au toucher.
C'est un monohydrate de chaux dont l'équivalent est de 37 et le
poids 462.5 .
La chaux vive , pour qu'elle conserve ses précieuses qualités ne
doit pas être exposée à l'air pas plus qu'à l'humidité , car, étant très
hygrométrique , elle attire rapidement l'eau , ainsi que l'acide carbonique
de l'atmosphère , ce qui la fait se déliter en gonflant.
Une chaux délitée a naturellement subi un commencement d'hydra
tation ; aussi en la mouillant elle ne développe plus de chaleur et le
produit de sa décomposition au lieu d'ètre un monohydrate, n'est plus
qu'un composé de carbonate et d'hydrate de chaux ,
La transformation en carbonate devient mème complète , quand on
n'a pas la précaution de protéger la chaux vive contre les influences
atmosphériques .
Il est évident qu'une telle chaux n'est plus utilisable en sucrerie .
Les procédés par lesquels on peut opérer l'extinction de la chaux
varient suivant les qualités .
La méthode, la plus ordinairement employée, est l'extinction par
fusion .
Cette méthode consiste à mélanger dans un bac une quantité de
chaux déterminée avec un certain volume d'eau . Comme nous le disons
plus haut, il se développe une haute température ; la chaux se décré
pite , se boursouffle et finit par tomber en poudre .
Ces phénomènes d'hydratation sont subordonnés à la qualité de la
chaux et il y a quelques précautions à prendre pour que l'extinction
soit bien uniforme. Les parties trop cuites , comme celles, insuffisam
ment cuites , sont toujours lentes à prendre l'eau pour s'éteindre ; de
même si l'eau ne vient pas mouiller d'une façon complète la chaux ,
celle-ci décrépite à sec, s'hydrate imparfaitement, et la poudre qu'on
obtient est alors d'une nature poussiéreuse qui rend sa manipulation
gènante pour l'ouvrier.
Il faut donc mouiller dès le début toutes les parties uniformement,
car une nouvelle quantité d'eau ajoutée après l'extinction produit mau
vais effet, la chaux faisant påte et se divisant mal .
Par l'extinction la chaux foisonne , avons nous dit : la chaux grasse
éteinte donne trois et même quatre volumes pour un , la chaux
moyenne un ou deux pour un et la chaux maigre, un volume 1/4
pour un .
Un autre procédé d'extinction est celui par immersion.
La chaux placée dans un panier en osier où en tôle perforée , est
trempée dans l'eau jusqu'à ce qu'il se produise un commencement de
bouillonnement à la surface . Retirée aussitôt, elle est déversée sur un
794 Procès-verbal du Congrès de Laon.

sol imperméable, où , abandonnée à elle -même , elle finit par tomber en


poudre.
Ce procédé peut- être bon pour une chaux très tendre ; mais il a
l'inconvénient de fournir une poudre un peu trop sèche.
Nous lui préférons de beaucoup le procédé par « aspersion » , at
tendu qu'il est le meilleur pour toutes espèces de chaux , en particulier
pour la chaux tendre , dite craie, qui s'éteint immédiatement :
Dans une fosse cimentée , la chaux est disposée en une couche
d'égale épaisseur de 0 m. 25 à 0 m. 30 centimètres . Au - dessus est ins
tallé un petit bac de 5 à 6 hectolitres au fond duquel est fixé un robinet
reliant un tube en caoutchouc armé d'une pomme d'arrosoir. Bien en
tendu , les quantités respectives d'eau et de chaux sont déterminées
une fois pour toutes . On n'a qu'à ouvrir le robinet et projeter l'eau d'une
façon bien proportionnée sur la surface de chaux , pour obtenir un
arrosage convenable .
L'extinction terminée, il est nécessaire d'attendre le refroidisse
ment complet de la masse , afin d'ètre assuré de sa parfaite hydra
tation .

Calcul de la quantité d'eau nécessaire pour obtenir une


poudre d'hydrate de chaux maniable. — Comme on l'a vu par
ce qui précède , les différents procédés de fabrication de la poudre de
chaux hydratée varient suivant les espèces de chaux traitées . Il en est
de même des chiffres qui entrent dans le calcul de cette fabrication ,
attendu que , selon sa nature , la chaux retient, après sa combinaison
chimique, une quantité variable d'eau et en évapore un poids égale
ment variable , suivant le degré de chaleur développé .
Pour faire de la poudre , il faut donc , au préalable , connaître exacte
ment sa chaux et opérer en conséquence en partant de donnés pré
cises .
Après deux ou trois essais au plus , chacun peut arriver, sans dif
ficulté, à fabriquer le produit qui lui convient.
Afin de faciliter les recherches de ceux de nos collègues qui ont
bien voulu nous adresser un échantillon de leur chaux , nous avons
annexé à cette communication un tableau où ils trouveront les quan
tités respectives d'eau et de chaux à mélanger pour obtenir une bonne
poudre.
Ils trouveront également des chiffres qui se rattachent aux phéno
mènes de l'hydratation de la chaux tels que : température développée ,
eau totale retenue , cau évaporée , eau absorbée ou humidité , humidité
dosée , eau évaporée pour 100 d'eau totale ajoutée , volume de la poudre,
qualité de la chaux et durée de l'extinction .
En principe , le calcul de la quantité d'eau nécessaire pour obtenir
une poudre d'hydrate de chaux doit être basé sur ce fait :
Par la dissociation du carbonate de chaux , dont le poids est de
vive
Chaux
l
. 'Hydratation
la
de
rattachant
se
à
Indications
des
Tableau
donnant

Quantités Eau
Température Eau Eau Volume Qualité Durée
DÉSIGNATION dechaux Eau développée Eau absorbée Humidité évaporée
totale d%'eau de
la la
de de
chaux
.la
de 2
par . à
nécessaire évaporée Ou .dosée le
tot
équivalents .
l'extinction retenue
. .
humidité .
ajoutée poudre
. chaux
. l'extinction

N
Neuvilly
() ord 700kg
.562.5 C
°
100 430 132.5 22.16 19.96 %riple
T.23 .
Grasse .
minut
30

N 450 95 370 80 15.66 14.32 18 /2


1.v3ol .
Grasse '
30
B eaumont700
(-).] ord
Inchy
Bauvin
N
)( ord 700 562.5 100 420 142
5 21.08 20.50 25 Triple
. Grasse
. 201

Rivière
).-Cd
(Palais
eas 700 562.5 130 460 102.5 25.40 19.52 18 .h eure
Moyenne
/2
11v2ol

Sucrerie
X.
.d
-C
(P.e 700 450 150 370 80 15.66 14.76 18 Moyenne
.12vol
/2 '
45

.)...e
(-dPC
Fouquière 700 400 100 380 70 16.76 14.80 15 Double
. Moyenne
. /
25

.Ham omme
)(S... 700 675 100 585 90 38.89 35.40 13.5 .v2ol 1/2
Moyenne
.1h

).Francières
(Oise 700 562.5 100 480 82.5 27
56 24.80 14 Triple
. Grasse
. /
15

SM arne 700
(-e)teine
Provins 450 100 350 100 13.51 14.29 22 vol
1
Moyenne
2.1h/2

Lieusaint
-M
.).e(S..
t. 700 562.5 150 480 82.5 27.56 25.56 14 Trip
. le .
Grasse .
instant

M
-) et
S-s.(S
Bray eine 700 450 80 370 80 15.66 15.16 18 2heures
Double
.M oyenne
Procès-verbal du Congrés de Laon .

Montereau
.).e(S.t.
-M 700 618 260 410 208 20.00 18.75 33 Triple
. Grasse
.2
heures
Nassandre
.
)…(E…ure 700 450 90 410 40 20.20 18.10 9 .
Triple 1h/4
.Grasse.3

|).-dAiserey
(C700 ...
'Or
ôte 562.5 100 450 112.5 24.32 23.00 19 /2
1v.2ol .
Grasse insta
. nt

(Y.onne
).Brienon 700 562.5 100 465 97.5
26.00 24.30 17 1vol
.2/2 Grasse
. instant
.
Bruxelles
B
()..elgique 700 450 120 370 80 15.67 16.35 18 Triple
. .
Grasse .
instant
795
796 Procès-verbal du Congrès de Laon .

625, il y a séparation de l'acide carbonique , représenté par 275 ;


reste la chaux vive , soit 350, qui est le poids de son équivalent . Pour
s'hydrater cette chaux prend un équivalent d'eau du poids de 112.5 ,
d'où il résulte le produit d'un équivalent d'hydrate qui pèse 462.5
Ils ressort donc clairement qu'en présence de deux poids respectifs
invariables d'eau et de chaux , on arrive à produire une poudre d'hy
drate. Toutefois cette poudre étant, à proprement parler, le produit
d'une combinaison chimique et non celui d'un mélange, elle est très
fine, très légère , absolument sèche , ce qui la rend d'une manipulation.
impossible.
Pour obvier à cet inconvénient , c'est-à-dire pour avoir un produit
maniable, il suffit d'ajouter un ou deux équivalents d'eau en plus par
unité de chaux , ce qui constitue l'excès .
De cet excès d'eau une partie sera vaporisée ( 10 à 25 p. 100 suivant
les espèces) , et l'autre, rétenue mécaniquement comme humidité , don
nera à la poudre cette consistance granuleuse qui caractérise la pou
dre que nous préconisons .
Pour terminer, disons que, d'après ces données , chacun est à
mème de faire au laboratoire la petite expérience suivante :
A 350 grammes de chaux , ou un multiple , on commence par ajou
ter deux équivalents d'eau , soit 225 grammes ou un multiple , et on
attend l'extinction et le refroidissement complet . Si la poudre obtenue
est trop volatile c'est qu'il n'y a pas assez d'eau . On recommence
l'essai en opérant avec un demi où un équivalent d'eau en plus .
Les proportions cherchées étant trouvées , il ne reste qu'à les appli
quer pratiquement en substituant des kilogrammes aux poids dé
cimes .
C'est là tout le secret.
Voilà, Messieurs, en grandes lignes , cette question si importante ,
si discutée , de l'emploi de la poudre de chaux hydratée en sucrerie.
La présente communication n'est que le complément des articles.
que nous avons déjà publiés à ce sujet : peut- être la chose serait- elle
plus persuasive si elle eût été traitée par une voix plus autorisée que
la nôtre.
Quoiqu'il en soit , nous croyons avoir donné un aperçu suffisant des
avantages réalisés par un mode de travail , nous ne saurions trop le
répéter, très pratique . C'est après expériences concluantes , indéniables ,
que nous nous en faisons les champions et souhaitons sincèrement de
le voir se généraliser , pénétrés que nous sommes de son efficacité et
du progrès qu'il est fatalement appelé à apporter dans notre belle in
dustrie sucrière . ( Applaudissements ).
Procès-verbal du Congrès de Laon. 797

M. Aulard. — J'ai été très étonné d'entendre M. Mittelman nous


parler de petites eaux. Les petites eaux n'existent plus en sucrerie
depuis qu'on emploie les filtres à déplacement, car les jus résultant du
lavage des tourteaux sont exclusivement des jus forts à peine inférieurs ,
comme richesse en sucre , au jus de diffusion , à tel point que dans nos
usines le jus entrant au triple-effet contient 9,85 p . 100 de sucre , alors
que le jus de la diffusion en contient 10 0/0.
M. Mittelman.- En France , la plupart des fabriques de sucre
produisent des petits jus en assez forte proportion .
M. Pellet. —— Il est certain que , dans le cours de l'épuration , qu'on
lui fait subir , le jus de la diffusion se dilue considérablement , et quand
il arrive au triple- effet, son volume a beaucoup augmenté . Il n'est pas
rare de voir des usines tirer à la diffusion 115 ou 120 litres de jus par
100 kilog. de betteraves et en entrer 150 ou 180 litres au triple - effet .
Aussi est- il de la plus grande utilité de déterminer la teneur en sucre
du jus de diffusion et du jus saturé pour se rendre compte de la dilu
tion ; et si cette détermination était répétée souvent, on s'ingénierait
probablement pour introduire moins d'eau dans le jus .
M. Aulard . ―― Je ne puis que maintenir ce que j'ai dit . Quand
nous avons 10 p . 100 de sucre dans le jus de diffusion , nous en avons
9,85 dans le jus allant au triple- effet .
M. Durin. - Messieurs, il me semble que la question s'égare ,
Les fabricants qui ont des petits jus les emploieront comme ils pour
ront, ils tàcheront même de ne plus en avoir , si cela est possible ; quand
à ceux qui n'en ont pas, ils n'ont pas à s'en inquiéter . (Rires et applau
dissements .)

SÉPARATION DE L'ALBUMINE

PAR M. BOUVIER .

M. Bouvier . - Messieurs , au dernier Congrès du syndicat des


fabricants de sucre , au milieu de la discussion qui s'est élevée à la
suite de la lecture d'un rapport que nous avons eu l'occasion de pré
senter sur les avantages du désalbuminage des jus verts , nous nous
sommes engagés à fournir ultérieurement et par écrit des chiffres et
des résultats pratiques devant venir corroborer nos affirmations.
Comme cette question très importante est encore pour beaucoup
d'entre nous à l'état d'études, que , même en Allemagne , elle a ses
partisans et ses contradicteurs , et qu'elle mérite un examen approfondi
et le contrôle de talents plus autorisés que les nôtres , nous avons cru
devoir prendre la liberté de vous associer à nos engagements en vous
798 Procès-verbal du Congrès de Laon.

soumettant d'abord les premiers résultats que nous avons obtenus et


en vous demandant ensuite de les discuter ensemble .
Comme vous le savez tous , l'albumine étant une matière organique
azotée, sa présence dans les jus de betteraves donne lieu , sous l'action
des alcalis , à la formation d'un non sucre qui entrave la cristalli
sation ultérieure des masses cuites, de plus, l'albumine ainsi que
toutes les substances azotées offre une cause essentiellement favorable
au développement des ferments, sous des influences diverses ; ces
deux réactions sont indiscutables . On nous objectera que le traitement
des jus par la chaux a pour effet l'élimination de la majeure partie de
ces matières azotées . Evidemment , oui , mais c'est au détriment de la
quantité de chaux employée et de l'énergie de la réaction calcique sur
les autres substances .
Pourquoi donc alors compliquer l'action de la carbonatation ? Pour
quoi ne pas chercher par tous les moyens possibles à diminuer la
quantité de chaux nécessaire , si en procédant par élimination , on
arrive mécaniquement , sans application d'agent chimique nouveau à
une épuration préalable
Quand on pense que dans certaines fabriques la dépense en chaux
est quelquefois supérieure à 4 0/0 du poids des betteraves et que chez
nos voieins d'Allemagne elle n'atteint pas 2 0/0, on se demande pour
quoi nous ne pouvons pas en faire autant. Notre avis est que c'est
dans le perfectionnement du travail que se trouve la solution .
M. Mittelman dans son rapport nous a indiqué que le remplace
ment du lait de chaux par la poudre de chaux hydratée apportait déjà
une diminution considérable dans l'emploi de cette base , nous ajoute
rons que l'épuration préalable des jus avant le chaulage vient encore
diminuer cette quantité ; mais comment pratiquer cette épuration ?
C'est plutôt dans la solution de cette question qu'a été le point
difficile , et faute de trouver un appareil convenable pour la séparation
des matières albuminoïdes coagulées par la chaleur, on a transigé
avec la solution en se disant que , somme toute , l'albumine pouvait être
nécessaire dans la carbonatation pour faciliter la séparation de cer
taines matières organiques réfractaires et que la filtration spéciale
compliquait non - seulement le travail , mais pouvait aussi être un centre
de fermentation occasionné par les dépôts ; et on a continué à travailler
comme avant .
Transiger sur une solution , n'est pas la résoudre .
Ces objections doivent naturellement tomber si on parvient à
démontrer que l'épuration des jus par la coagulation des matières
albuminoïdes est réellement nécessaire et profitable , et que la sépara
tion de ces matières est possible par simple filtration sans laisser de
dépôts contaminants .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 799

Ce sont ces deux solutions que nous allons chercher ensemble et


nous poserons ainsi la question :
Quel est le degré d'épuration auquel on parvient en coagulant par
la chaleur les matières albuminoïdes contenues dans les jus verts et
en séparant ensuite ces coagulations par la filtration ?
Pour notre part, nous répondrons que cette épuration peut varier
de 2 à 4 0/0 suivant la méthode employée et surtout suivant la qualité
de la matière filtrante dont on se sert .
Voici comment nous procédons .
Les jus verts soutirés de la diffusion , avant de pénétrer dans les
bacs mesureurs , traversent un épulpeur placé entre les deux bacs , il
se fait dans ce simple appareil une première séparation des détritus et
des pulpes folles entraînés , nous éliminons ainsi une grande quantité
de matières organiques , et les jus en entrant alternativement dans
chacun des bacs mesureurs , ont déjà subi une première épuration
mécanique très peu coûteuse.
Les bacs mesureurs sont munis de serpentins de vapeur dont la
surface de chauffe est calculée capable de porter rapidement la tempé
rature des jus contre 85 et 90° C. Pour notre cas , et pour un soutirage
de 13 à 14 hectolitres , une surface de chauffe de 7 mq. avec de la
vapeur directe, suffit pour atteindre ce degré en moins de trois minutes.,
Ces bacs sont hermétiquement clos afin d'empêcher l'introduction de
l'air et par suite l'oxydation des jus . Le niveau du liquide se reconnaît
à l'examen d'un tube de niveau gradué en hectolitres et placé sur les
côtés , un thermomètre à cadran indique le degré de la température .
Dès que le niveau du jus est obtenu , on chauffe ; ce réchauffage a
pour but de coaguler les matières albuminoïdes . Ces coagula ainsi
formés sont en suspension dans le liquide et , si on remplit une éprou
vette de ce jus ainsi réchauffé , on ne tarde pas à voir se former un
précipité dans le fond. Ce précipité après décantation accuse un poids.
de 10 à 15 gr. par litre et a l'apparence visqueuse et brunâtre de tous
les dépôts albumineux . C'est cette viscosité qui rend très difficile la
filtration des jus , surtout si on emploie des tissus ; il se forme , en effet ,
comme un savon gras sur la surface filtrante qui arrète bien vite la
circulation des liquides .
En Allemagne où la filtration des jus verts est déjà assez répandue
on est parvenu à vaincre une partie de cette difficulté et à augmenter
le débit des filtres en employant des tissus pelucheux dont la bourre
oppose une certaine résistance à l'adhérence immédiate des matières
coagulées ; mais il faut toujours arriver à des changements fréquents
de sacs, ce qui occasionne une main d'œuvre assez importante et des
pertes de jus par imbibition dans les tissus .
Il résulte des expériences que nous avons faites à Montereau que
1
800 Procès- verbal du Congrès de Laon .

les appareils qui conviennent le mieux pour ce genre de filtration sont


ceux qui excluent les tissus comme matière filtrante. Ainsi, nous avons
employé alternativement du gravier de rivière , du coke lavé et du
noir en grains , les coagula se fixaient très bien sur ces matières , les
jus passaient bien, et quand on arrêtait pour nettoyer, on était étonné
de la quantité considérable de dépôts visqueux ainsi retenus .
Nous avons calculé que l'augmentation de la pureté réelle dans les
jus ainsi filtrés était avec l'emploi du :
Gravier de rivière de 1.20 à 1.80.
Avec le coke lavé de 2 à 3.70 .
Avec le noir en grains de 3 à 4 0/0.
suivant la nature des jus .
La couleur des jus aprés le réchauffage n'était pas rembrunie ;
après la filtration , il y avait augmentation de clarté ; et , au chaulage
nous avons constaté moins de mousse.
Ces premiers résultats tout satisfaisants qu'ils paraissaient être ne
nous donnèrent pas encore complète satisfaction ; le nettoyage de la
matière filtrante qu'il fallait sortir au dehors du filtre pour la laver,
entraînait trop d'arrêt dans le travail ; ce n'est qu'à la fin de la cam
pagne, avec l'emploi du crin végétal dans notre filtre décanteur que
nous avons obtenu une satisfaction à p u près complète. L'augmenta
tion du quotient de pureté a alors dépassé 4 0/0 et nous sommes par
venus à pouvoir nettoyer l'appareil, en pleine marche.
De plus, pour éviter toute cause de fermentation pendant que l'ap
pareil était en vidange , nous avons eu l'idée d'introduire dans l'inté
rieur un peu de gaz carbonique par un simple petit tuyau de 20 mm . ,
il est arrivé que sous l'action de ce gaz les principes fermentescibles
n'ont pas pris naissance ; leur vie a pour ainsi dire été arrêtée sous
cette influence délétère , et nous n'avons pas reconnu de traces d'alté
rations dans les dépôts, même après un arrêt de 2 heures .
Ce résultat est très important et nous appelons sur lui toute votre
attention , car si, comme nous , vous le reconnaissez exact, il n'y plus
lieu de craindre que l'emploi des filtres des albumineurs soit, par
suite des dépôts qu'il fournit une cause de fermentation et d'altération
pour les jus.
Nous voici amenés , Messieurs , à vous faire une nouvelle descrip
tion de notre appareil employé déjà utilement pour les jus et les sirops,
mais modifié un peu pour son application à la filtration des jus verts.
Vous savez que le principe de cet appareil repose sur la décanta
tion et la filtration simultanée des liquides troublés par des matières
en suspension . La marche que suit le liquide, obligé pour traverser
les différentes sections filtrantes , de se décanter plusieurs fois , amène
son épuration méthodique et progressive .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 801

La matière filtrante employée et qui est simplement du crin


végétal est composée de fibres très résistantes, très souples et qu'on
peut comprimer comme un feutre perméable , sans crainte de cassure ;
de plus , elle ne se ramollit pas à la chaleur et elle est inattaquable par
les sels de chaux .
Le grillage métallique à grandes mailles dans lequel elle est enfer
mée, laisse complétement à découvert la totalité des surfaces d'entrée
et de sortie et ces surfaces se trouvant multipliées par l'épaisseur de
la couche et le nombre des sections, il en résulte une surface filtrante
énorme en même temps qu'une filtration multipie, de plus, et c'est là
le point important , les pointes des fibres et les boucles formées en
quantité innombrables qui font saillie en dehors du grillage comme
une sorte de bourre pelucheuse et résistante, arrêtent d'abord comme
dans un filet une grande partie des coagula albumineux entraînés par
le liquide et les empêchent de pénétrer dans la masse de la matière
filtrante .

Ensuite , ces coagula s'amassent les uns sur les autres par attrac
tion moléculaire et comme les fibres qui les retiennent sont très lisses
et en porte à faux sur le plan vertical , ils finissent, entraînés par leur
poids , à tomber au fond des chambres de décantation .
Ajoutons que la masse de crin végétal repose sur une tóle perforée
qui l'isole de ces fonds , ce qui en facilite le nettoyage.
Ce nettoyage se fait simplement par l'introduction d'une lance à eau
sous pression à travers les mailles du grillage et dans le sens opposé
à la circulation . On n'a donc pas besoin de retirer le crin végétal pour
le laver, si ce n'est lorsqu'on veut vider l'appareil à fond et le nettoyer ;
le crin se nettoie alors très facilement en le trempant dans l'eau et en
le rinçant. Dans le fond des chambres de décantation , il y a des robi
nets qui permettent l'évacuation des dépôts , et comme le fond de la
section filtrante est plus bas que celui de la chambre de décantation ,
on arrive à ne pas perdre une goutte de liquide , l'introduction se fai
sant par le haut et la sortie par le bas, le fonctionnement de l'appareil
se fait sans pression , et la vidange à clair est complète sans qu'il
reste aucune goutte de liquide .
Enfin , pendant que l'appareil est au repos, et pour éviter toute
oxydation des dépôts , deux petits robinets placés derrière les chambres
de décantation permettent l'introduction de CO2.
Tel est Messieurs l'appareil que nous croyons devoir vous signaler
comme répondant à la question relative à la filtration des jus verts et
nous permettant d'obtenir en même temps qu'un débit très rapide un
degré d'épuration dépassant 4 0/0.
Maintenant, ces précipités qui se déposent dans nos chambres de
décantation sont-ils uniquement composés d'albumine ; nous ne le
croyons pas, non plus ; nous n'avons pas poussé nos analyses au-delà,
802 Procès-verbal du Congrès de Laon.

nous avons seulement vérifié le degré d'augmentation de pureté entre


les jus au sortir de la diffusion et après la filtration, c'est donc à vos
lumières que nous allons avoir recours pour fixer la solution , persuadés
que cette question étant d'un grand intérêt, vous voudrez bien nous.
aider à l'élucider.
C'est aussi dans cette pensée de solidarité entre nous pour toutes
les questions qui ont rapport au progrès de notre belle industrie du
sucre que nous prions notre cher Président de vouloir bien ouvrir la
discussion sur les points qui peuvent paraitre obscurs .
(Applaudissements)

M. Durin . ·— Il y a un premier point à élucider. Nous avons vu


hier, à Coucy - les - Eppes , que les jus sont chauffés après avoir reçu le
lait de chaux ; M. Bouvier prétend , au contraire , qu'il faut faire la
coagulation de l'albumine avant l'addition de la chaux .
M. P. Horsin- Déon . - Nous connaissons parfaitement la com
position et la manière de se comporter du jus de diffusion et du jus des
presses . Mais si on désalbumine ce jus , avant de le chauler et de le
carbonater , nous ne savons plus comment il se comportera . Toutefois ,
je crois que la filtration ne peut être une mauvaise opération , et qu'il
y a intérêt à la faire , bien qu'il soit impossible dans les conditions où
opère M. Bouvier, d'éliminer toute l'albumine . Mais reste toujours le
problème de savoir s'il faut chauffer avec ou sans chaux .
M. Bouvier. - La désalbumination telle que nous la pratiquons ,
augmente la pureté de 4 degrés .
―――
M. H. Pellet. M. Bouvier pourrait- il nous dire quelle est,
après la 2 carbonatation , la pureté du jus désalbuminė ? en d'autres
termes , le jus qui a été désalbuminé est-il plus pur après la 2e carbona
tation que le même jus qui ne l'aurait pas été ?
M. Durin . -- J'ai eu l'occasion autrefois de faire des essais sur
du jus de cannes . En traitant ce jus par le sous-acétate de plomb,
j'avais une épuration que je représenterai par 100, si vous le voulez.
En chauffant jusqu'à coagulation , ce jus brut , sans addition d'aucun
réactif, j'obtenais une épuration qui serait représentée par 16 .
Le même jus traité à froid par la chaux , puis coagulé par la cha
leur subissait une épuration représentée par 22 .
16
Le chauffage seul produirait ainsi les de l'épuration due à la cha
22
leur et à la chaux . Je dois faire remarquer que l'on n'ajoute aux jus
de cannes que la quantité strictement nécessaire de chaux pour les
rendre neutres ou légèrement alcalins .
M. P. Horsin- Déon , ―――― L'addition de lait de chaux sur les mou
lins et la filtration consécutive produisent une épuration très appré
ciable du vesou .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 803

M. Bouvier. ______ Un des grands avantages de la désalbumination


des jus , c'est la suppression des mousses à la carbonatation .
M. Durin . Cette question est fort intéressante, je prie nos col-.
lègues de vouloir bien l'étudier.
M. P. Horsin- Déon. - Nous pourrions dresser un question
naire que M. Bouvier pourrait remplir au cours de la prochaine cam
pagne.
M. Bouvier . ― Le meilleur accueil sera réservé à ceux de nos
collègues qui voudront bien venir étudier le procédé à Montereau .
(Très bien).
M. le Président. - La parole est à M. du Beaufret.
M. du Beaufret n'ayant pu venir à la séance , nous reproduisons ici
la communication qu'il devait faire.

EMPLOI DE LA BARYTE EN SUCRERIE

PAR MAURICE DU BEAUFRET

Dès son origine la sucrerie a employé la chaux pour la clarification


de ses produits et c'est sur ce thème dicté par Achard que depuis un
siècle s'est exercée , et s'exerce encore , l'intelligence des chimistes pour
en donner la meilleure traduction .
En 1849 , Emile Rousseau supprima l'acide sulfurique et le remplaça
par l'acide carbonique ; plus tard , en 1859 , Périer et Possoz introdui
sirent la double carbonation et depuis on a seulement modifié les appa
reils et le mode d'addition de la chaux. Tout en s'inspirant des études.
des maîtres et en respectant leurs théories je crois qu'il est du devoir
des jeunes de notre association de sortir de la vieille ornière et de
donner à la sucrerie des méthodes d'épuration plus en rapport avec les
progrès de la science et procurant dès résultats industriels plus rapides
et plus certains .
Quel que soit l'intérêt que nous puissions attacher à des études de
laboratoire, seule l'application industrielle d'un procédé le rend vrai
ment utile et peut y fixer l'attention ; voilà pourquoi je n'ai cru devoir
vous causer de cette épuration nouvelle qu'après expérience acquise en
raffinerie et sucrerie .
Ce travail est basé sur l'emploi du sulfate de fer et de la baryte.
Les matières organiques contenues dans les sucres bruts et les pro
duits saccharifères sont de nature très variable et très complexe ; la
culture, le sol et les conditions climatériques jouent un rôle important.
dans le développement de la betterave et de la canne et font varier à
l'infini les rapports et proportions des matières organiques entre elles .
Mais d'une manière générale ce sont des acides (acétique , oxali
804 Procès-verbal du Congrès de Laon .

que, malique , tartrique etc. ) , des alcaloïdes (asparagine , bétaine,


vanilline) , des corps neutres ( albumines, caseine, légumine, matières
pectiques et grasses , matières colorantes , cellulose , etc. )
Beaucoup de ces matières organiques, asparagine , albumine, albu
minoïdes, acides malique , aspartique , tartriques et dérivés pectiques
jouissent du pouvoir rotatoire .
La betterave renferme en outre des sels fixes minéraux , à acides or
ganiques et inorganiques ( chlorures, phosphates, silicates, carbonates ,
azotates , sulfates , acétates , oxalates , citrates , tartrates , malates . )
Les bases qui constituent ces sels sont surtout la potasse , la soude ,
la chaux , la magnésie, et l'oxyde de fer .
En présence de cette multitude de corps et afin de pouvoir les étudier
dans toutes leurs réactions et de prévoir également leurs produits de
substitution et d'addition nous avons voulu les classer d'une façon
rationnelle et démontrée , nous promettant de les rapporter tous à la
formule initiale des composés organiques qui est pour nous le radical
méthane CII³ + n dont ils dérivent ; estimant que le principal était de
connaître un corps dès son origine de le suivre dans toutes ses trans
formations afin de pouvoir déduire des règles générales applicables aux
corps d'une mème série .
Nous nous baserons enfin sur cette méthode pour expliquer com
ment nous comprenons l'action épurante et décolorante des oxydes de
fer et de baryum sur les produits sucrés .
Laissant de côté les réactions secondaires nous n'envisagerons dans
cette étude que les grandes lignes de la théorie et ne nous appesanti
rons que sur les points qui se rapportent directement à notre procédé
comme l'action des bases , des réducteurs et des oxydants .
SÉRIE DES ALCOOLS
Alcools monoatomiques (CH3) + n .
Méthylamines .
CH³
Triméthylamine Az; -CH3
CH3
existant dans les plantes
CH3
Diméthylamine Azt CH3
En traitant les chlorhydrates de ces corps par la chaleur on a :
*
2 Az (CH3)3 HCl AzH2 - CH3 + Az ( CH3) 3 + 2 (CH³ — CI ) .
rure de Méthyle.
Chlorbydrate de triméthylamine . Méthylamine-Triméthylamine Chlo
La méthylamine est un ammoniaque composé dont la constitution
H
1
H- C AzH2
I
H
nous ramène au radical méthane CH3 + n .
Procès verbal du Congrès de Laon . 805

Alcools triatomiques

Glycérine et ses éthers .


CH2- OH
CH - OH
CH2 - OH
Glycérine
Traitée par la chaleur et les déshydratants on a :
C3H803 2 H2O + C3H4O
Glycerine Acroléine.
Les oxydants donnent :
C3H80302 H2O + C3H60
Glycérine Acide glycérique
La glycérine appartient au groupe propane .
CH3CH2 ―――― – CH3
Le propane dérive du méthane par les réactions suivantes :
CH2 CI CH3.

CH₂ .
+ CH³ Cl + na² = 2 na Cl + CH2
1
CH³ CH3 .
Chlorure d'éthyle . Chlorure de méthyle. Propane.
C'est donc du méthane dont 2 atomes d'hydrogène sont remplacés
par le groupe CH3.

Alcools hexatomiques.

Glucosides C6 H8 (OH)6

Le type de cette famille est le glucose , ce sucre n'existe pas dans la


betterave normale il prend naissance sous l'influence de certains fer
ments (ptyalinne, diastase ) au détriment de la saccharose qui est son
anhydride et dont il est , par conséquent, le produit d'hydratation . Il se
produit avec l'altération de la betterave .
C12H22O11 + H2O = 2 C6H12O6
Saccharose. Glucose.
(C6 H10 05)" + n II2O = C6H12O6
Amidon. Glucose.
Traité par l'hydrogène , le glucose donne la mannite :
C6H12O6 + H2 = C6H14O6
Glucose. Mannite .
Les oxydants le transforment en acide gluconique .
C6H12O6 +0 = CH2OH (CH.OH ) _ COH
Glucose. Acide gluconique.
D'où la formule de constitution du glucose sera :
CH2OH --A CH - CHOH CHOH - CHO
OH -
– CHO
Les acides le convertissent en dextrine :
2 C6H12O6 = 2 H2O + C¹2H20040
5
806 Procès- verbal du Congrès de Laon .

Le glucose se comporte avec les bases comme les éthylates, ses


combinaisons sont instables et donnent en se décomposant des pro
duits bruns , acides glucique , glucosique et mélassique.
C6H10O6Ca H2O et C6H1006Ba
Glucosate de chaux. Glucosate de baryte.
Avec les chlorures on a :
2 (C6H12O6 na Cl) H2O .
Le glucose est un aldhéhyde et par suite un réducteur puissant
surtout en solution alcaline , il ramène les sels ferriques en sels
ferreux .
Les allhéhydes prennent naissance par déshydrogénation des
alcools dont ils dérivent . Les aldhéhydes alcools peuvent renfermer un
01 plusieurs groupes alcooliques et le type le plus parfait de ces corps.
est constitué par les glucoses qui renferment cinq groupes alcooliques
et un groupe aldhéhydique ce que démontre leur transformation en
en mannite sous l'action de l'hydrogène naissant.
(CHOH ) _ CHO + H2 – CH® (OH )6
Glucose. Manrite.
Les glucoses se comportent donc à la fois comme aldhéides et alcools
pentaatomiques .
La réaction suivante :
C6H1406 ― H2C6H12O6
Mannite. Glucose.
nous ramène en groupe hexane :
CH3
CH2
CH2
CH2
CH2
CH3
qui dérive du méthane comme il suit :
En traitant l'iodure de propyle par :
Na2
on obtient :
2 NaI + C3H7

C³H7
ce qui nous ramène au radical propane .
Or, nous avons indiqué en traitant les alcools triatomiques, com
ment le propane se rattachait au groupe méthane .
A la classe des glucosides nous rattachons les corps suivants : la
lévulose
C6H12O6
qui diffère du glucose parce qu'elle ne donne pas l'acide gluconique par
le brôme et l'eau et se dédouble en brómoforme acide oxalique et glu
colique ; elle se produit par l'hydratation de la saccharose .
C12H22O11 + H2O = C6H12O6 + C6H12O6
Procès-verbal du Congrès de Laon. 807

La raffinose
C12H22O11 , 3 H2O
produit d'hydratation de la saccharose.
La saccharose C12 H22 Oª¸
La saccharose fait partie des polysaccharydes ; elle diffère des corps.
précédents en ce qu'elle ne brunit pas par les alcalis qu'elle forme avec
eux des composés stables connus sous le nom de sucrates tels que les
sucrates de baryte et de strontiane .
C12H22O11 BaO et C12H22O12SrO
Sucrate de baryte Sucrate de strontiane .
Le sucre de cannes s'oxyde difficilement il ne réduit pas les sels
ferriques en sels ferreux ni les liqueurs cupropotassiques .
Il résulte de ce qui précède que la saccharose est un anhydride du
glucose et du lévulose qui sont alcools pentaatomiques et aldhéhydes
et quelle dérive comme ces derniers du radical méthane .
Tous les corps appartenant à cette série sont doués du pouvoir
rotatoire, et ce pouvoir est soumis aux lois que nous allons signaler en
traitant de l'acide tartrique et de ses dérivés .

Acides monoatomiques .

Acide acétique CH³ COOH.


L'acide acétique existe dans la betterave altérée ; comme produit
secondaire dérivant des alcools .
C2H6 0 + 0 = H2O + C2H4O
Alcool éthylique Aldehyde.
C²H¹0 + 0 = C2H40²
Aldehyde Acide acétique .
Il forme avec les bases des sels solubles où il joue le rôle d'acide
monobasique .
L'acide acétique donne une coloration rouge intense avec les sels
ferriques qui disparait en présence des sels ferreux .
On peut envisager l'acide acétique comme l'anhydride d'un alcool
triatomique.
OH

OH C - OH- H2O CO OH
T
CH3 CH3
dérivant de l'éthane par substitution de trois atomes d'hydrogène par
trois oxydriles .
Enfin en traitant l'acétate de sodium par un excès d'alcali on pro
duit le méthane .
C2H3O2Na + NaOH = CO³na² + CH¹
808 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Acides diatomiques .

Acide oxalique CO - OH
CO - OH
Cet acide se produit par des réactions complexes dans presque
toutes les oxydations des substances organiques. Les sucres , les alca
loïdes fournissent de l'acide oxalique par l'action des divers réactifs
oxydants .
CH2 OH CO2 H
CH2 OH + 202 = 2 H2O + |
CO2 H
Glycol Acide oxalique .
C6 H10 056 NaOH + H2O = 3 C2 04 Na² + 9 H²
Cellulose Oxalate de sodium.
Traité par la potasse et la baryte il dégage de l'hydrogène .
C2O4H2 + 4KOH = 2CO3K2 + 2H2O + H²
Les déshydratants énergiques le décomposent en donnant de l'acide
formique C204H2 = CO2H2 + CO2
Acide oxalique Acide formique.
Ces diverses réactions nous montrent que l'acide oxalique donne
facilement naissance à des corps réducteurs ( acide formique, oxyde de
carbone, hydrogène) aussi est- il lui -même un réducteur puissant .
Les oxalates sont peu solubles .
On connaît deux classes d'oxalates : les oxalates neutres et les oxa
lates acides .
COOK COOK
H20
COOKH20 COOH
Oxalate neutre Oxalate acide.
L'oxalate ferreux C2 O Fe se décompose à la chaleur en donnant du
fer métallique C2 O Fe2 CO2 + Fe .
C'est un réducteur fréquemment utilisé .
Quoique l'acide oxalique et tous les composés qui s'y rattachent
ne conservent plus aucun des atomes d'hydrogène de l'éthane primitif
et qu'ils soient des composés substitués , et comme d'autre
sont obtenus par l'oxydation du glycol CH2 - OH
CH2 OH
type des alcools diatomiques, nous nous baserons sur cette réaction
CH2 - OH CO2 H
+202 2H2O + |
CH2 OH CO2 H
pour montrer qu'ils dérivent du radical méthane .
En traitant le bromure d'éthylène par l'acétate d'argent
CH2Br CH2 - C2 H³ 02.
+ 2C2 H3 02 Ag = 2Ag Br + 1
CH2Br Acétated'argent. Bromure d'argent. CH2 — C2 H3 O².
Bromure d'éthylène. Diacétate d'éthylène.
809
Procès-verbal du Congrès de Laon .

CH2OH
CH2 - C2 H3 02
+ Ba02H2 = 2 (C2H3O2 ) Ba + CH2OH
CH2 - C2 H3 ( 2 Oxyde de Baryum Acétate de baryte
Diacétat e d'ét
thy lènnee se produit par la décomposition de l'éthane
hylè
Or l'é
C2H6 := H² + C2H4
qui lui-même dérive du méthane par la réaction suivante :
CH3
! Zn +2 CH³I = ZnI + 2 (CH3 )
CH3
A l'acide oxalique nous rattacherons l'acide lactique.
CH3 – CHOH – COOH
qui, comme lui , forme avec les bases des sels bien définis et qui finale

ment se transforme en acide butyrique


CH3CH2CH2COOH

Acides tetraatomiques .
CH2OH CHOH - – CHOH – - CHOH
-
Le groupe amidogène AzH2 peut remplacer un oxydrile ; le com
posé formé sera un amide si c'est un oxydrile acide qui a été substitué ,

un acide ainidé si c'est un groupe alcoolique .


со - AzH2
L'asparagine CH - AzH2
2
CH2H
CO est à la fois amide et amine .

Traitée par la baryte elle donne l'acide aspartique


CO2Ba
CO - AzH2 + 2BaO2 H2 = CHAzH² + Az H3 + 2H2O
CH
CH2 Oxyde de Baryum CH2
CO2Ba
CO2 H Aspartate de Baryte . e
qu 'u n oxy
Asparagine dan t , l'a cid e azo teu x par exempl , convertit à son tour en

acide malique . CO2H


CO
CHA 2HZH2 + Az02H H2O + Az² + CH OH
=
CH2
CH2 CO2H
CO2H Acide malique.
Au groAcide
upe deaspartiq
l'aciduee aspartique se rattache l'acide glycérique

CH2OH — CHOH – COOH


produit par l'oxydation de la glycérine dont nous avons montré la

constitution .
Enfin nous placerons ici la bétaïne qui a pour formule
(CH3)3

Az
CH2

- CO
produit retiré des mélasses des betteraves etqui se rattache à la série

de amines alcooliques .
810 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Composés butyliques.

Acide tartrique C¹H606


Il préexiste dans les plantes combiné à la potasse et il se forme
dans ces dernières par l'oxydation des sucres.
Il s'obtient par l'oxydation de l'érythrite .
CH2OH CO2H
CHOH + 202 2H2O + CHOH
CHOH CHOH
CH2OH CO2H
Erythrite Acide tartrique
L'acide tartrique à 4 isomères ayant pour constitution :
CO2H
CHOH
CHOH
CO2H
Ces acides présentent une légère différence dans la solubilité de
leurs sels , mais leur caractère distinctif est leur pouvoir rotatoire . Les
travaux de Biot , de Lafosse et Pasteur, ont montré que le pouvoir
rotatoire des cristaux tient à la dissymétrie de la forme cristalline .
Cette explication ne pouvant s'appliquer aux substances liquides
Lebel et Van t'hoff ont supposé que la dissymétrie existait dans le
groupement des atomes lui- même.
Les composés substitués du méthane présenteront un plan de symė
trie chaque fois que les 4 atomicités du carbone ne seront pas occupées
par des groupes différents .
Or, il est à remarquer que tous les composés doués du pouvoir rota
toire présentent au moins un atome de carbone asymétrique c'est - à
dire occupé par des corps différents , tel est le cas de l'acide tartrique
qui présente un et mème deux atomes de carbone asymétrique .
H

CO2H ―― C - CHOH — CO²H

он
Au contraire l'acide succinique dont il dérive
HH
11
CO2H -– C− C – CO2H
HH
ne présente pas d'atome de carbone asymétrique ni de pouvoir rota
toire.
Cette théorie nous permet donc de prévoir le pouvoir rotatoire d'un
corps quelconque en lui appliquant les principes que nous venons de
poser.
L'acide tartrique forme , avec la potasse et la soude, des tartrates
solubles C4H4O6K
Procès- verbal du Congrès de Laon . 811

Avec la chaux un tartrate également soluble :


C'H O6Ca
Avec la baryte un tartrate insoluble :
C4H4O6Ba
Par oxydation l'acide tartrique se décompose en acides carbonique ,
formique et acétique .
Par hydrogenation , il se transforme en acide malique et succi
nique .
Il se prépare en décomposant le tartrate de calcium par un acide ,
on a :
C4H4O6Ca + SO¹H² = SO Ca + C4H6O6
Tartrate de calcium. Acide tartrique .
On peut préparer les acides alcools au moyen des acides monoatomi
ques en utilisant les divers procédés qui permettent de produire les
alcools en partant des hydrocarbures . On peut encore partir des alcools
polyatomiques et les soumettre à une oxydation ménagée ; mais il est
un autre moyen intéressant à cause des nombreuses synthèses qu'il
a permis de réaliser.
Il consiste à traiter une aldehyde par l'acide cyanhydrique et l'a
cide chlorydrique concentré .
La réaction se passe en deux il se forme d'abord un nitrile .
CAz
CHO CH.OH
+ 2 CAz H =
CHO CH.OH

CAZ
Glyoxal. Tartronitrile .
qui est saponifié par l'eau et par l'acide chlorhydrique .
CAZ CO2H
CH.OH + 4 [ 120 + 2 HC ] = 2 AzH¹CI + CHOH
CH.OH CHOH
CAZ CO2H
Tartronitrile. Acide tartrique.
Or, le glyoxal type des composés tétra substitués symétrique de
l'éthane est une dialdéïde provenant de l'oxydation du glycol .
D'après la réaction :
CH2OH CHO
+022 H2O +
CH2OH CHO
Glycol Glyoxal.
Et le glycol est le type des alcools diatomiques que l'on obtient en
traitant le bromure d'éthylène par l'acétate d'argent .
CH2Br CH - C2H3O2
+2 C2H302Ag = 3 2 Ag Br + 1
CH2Br CH2CH302
Bromure d'éthylène Acétate d'argent Diacétate d'éthylène .
et décomposant l'éther diacét ique par la baryte .
CH2 ―――― C2H3O2 CH2OH
+ BaOH (C2H3O22 Ba +
CH2-- C2H3O2 CH2OH
Diacétate d'éthylène. Acétate de baryum. Glycol.
812 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Or, l'éthylène se produit par la décomposition directe de l'éthane


on a :
C³H6 H² + C²H¹
Ethane. Ethylene.
et nous savons comment l'éthane dérive du methane .
A cette classe se rattache l'acide saccharique .
COOH – ( CHOH) COOH
masse amorphe deliquescente soluble dans l'eau.
La solution dévie à droite le plan de la lumière polarisée .
Elle s'altère par la chaleur , les oxydants le transforment en acide
tartrique, les bases en acides oxaliques et acétiques .
L'acide mucique
-
COOH — (CHOH – COOH
obtenu par l'action des oxydants sur la gomme arabique .
Enfin l'acide citrique.
CH2COOH
COOH - COH:
CH2COOH

Gommes .

On désigne sous le nom de gommes et de mucilages des substances


amorphes solubles dans l'eau ou susceptibles de se gonfler dans l'eau
et donnant l'acide mucique par oxydation .
Il se produit en même temps de l'acide oxalique de l'acide tartrique
et de l'acide saccharique .
Les gommes proviennent d'espèces botaniques fort diverses , légu
mineuses, rosacées et leur composition chimique n'est pas compa
rable .
Nous allons donc appliquer à ces diverses gommes les réactions gé
nérales qui caractérisent cette série organique .
Les gommes sont des mélanges de gommates, métagommates al
calins, de calcium , magnésium . Leur formule est.
C12H22O11
Traitées par un déshydratant elles donnent l'arabinose .
C12H22O11 + H2O2 (C6H12O6)
Gomme. Arabinose.
Les mucilages ne différent des gommes que parce qu'ils ne se dis
solvent pas dans l'eau , même par une ébulition prolongée.
Les oxydants les convertissent en acide mucique .
L'acide sulfurique les transforme en glucose fermentescible .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 813

Composés pectiques .

Les composés pectiques dérivent de la pectose .


C64H40056 8 H2O
Ils existent dans les gommes , constituent la partie gélatineuse des
des fruits, de la betterave , des navets dont on les extrait .
En présence de la pectose qui agit comme ferment, la pectine se
transforme en deux acides gélatineux : acide pectique et pectosique ;
avec les bases alcalino - terreuses on a des sels insolubles ; chauffés
en présence des caustiques ils donnent des méta- pectates colorés en
jaune .
Matières albuminoïdes .

Les matières albuminoïdes appartiennent au règne animal ou au


règne végétal . Ce sont des corps amorphes inodores non volatils , mais
facilement altérables par les réactifs les plus faibles, quelques - unes
sont solubles dans l'eau pure ou acidulée .
Les jus de betteraves acides se colorent en rouge en présence des
matières albuminoïdes . Cette coloration est surtout sensible dans les
jus de cannes .
Elles sont facilement fermentescibles au contact de l'air.
Les oxydants les transforment en acides gras volatils : acides ben
zoïques, hydrure de benzoile ;
L'ébullition avec les alcalis et les acides étendus les dédouble en les
déshydratant en leucine et tyrosine et substances colloïdales .
Chauffées avec une solution d'hydrate de baryte elles se scindent en :
ammoniaque ,
acide carbonique ,
acide oxalique ,
acide acétique ,
provenant de l'hydratation de certains groupements engagés dans la
molécule de la substance albuminoïde et en un résidu fixe constitué par
des composés amidės qui suivant l'action plus ou moins énergique de
l'eau de baryte sont un mélange des composés homologues dont les
formules sont les suivantes :
Les acides amidés de la série .
Cn H2n + 1Az02
Leucines.
CnH2n + 1Az0
Ac.de aspartique.
Les leuceïnes .
Ca Han - 2 Az O¹
Les glucoprotéines .
Ca H2 . Az 20¹
814 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Les glucoprotéines sont incolores, solubles dans l'eau, peu solubles


dans l'alcool , leur saveur est sucrée .
Les leuceines sont des homologues de la leucine et cristallisent.
Les leucines sont cristallisables et sont les acides amidés de la
série acrylique dont le type est l'acide acrylique
CO2H
C2 H3
obtenu par l'oxydation de l'acroleine en présence de l'oxyde d'argent
d'après la réaction suivante :
CHO COAg
2 | +3 Ag20 = H2O + 2 Ag² + 2 I
C2H3 C2H3
Acroléine. Oxyde d'argent. Acrylate d'argent.
Traitées par :
H'S AgS + 2 CO2H + H.
| C2H3
Or , l'acroleine est un produit de déshydratation de la glycérine.
C3H803- 2H2O C3H4O
Glycérine. Acroléine.
Et nous savons comment la glycérine dérive du méthane et par lå
même la relation qui fait que le groupe
CH3 + n

est le premier terme de la série des albuminoides .


Quelque compliquée que puisse être la molécule de l'albumine on
peut en se fondant sur les produits de dédoublement que nous venons
d'étudier, indiquer pour l'albumine une première formule de constitu
tion qui si elle doit être modifiée dans ses détails représentera cependant
la structure générale de la molécule de l'albumine et correspondra aux
divers produits de dédoublement de ce corps . Ainsi, Schutzenberger a
proposé la formule suivante :
COC5H10AzHC2H4AzHC2H COOH
Az <
COC4H8AzHCH²AzC²H¹CO
C202
\ Az <COCH3
AzHCH2AzH COOH
COC7H¹² <' C4H6
AzHCH AzH COOH = C60H100AZ1602)

CO
Az <H poids moléculaire
Η
CO 1.364
COC3H6AzHC2H+AzC2H4CO
Az
COC4H8AzHCH AzHCH COOH
THÉORIE DU PROCÉDÉ
Notre procédé veut atteindre un double but ; l'épuration organique
des produits sucrés et leur décoloration .
Lorsque l'on ajoute dans un liquide sucré additionné d'une base.
alcalino-terreuse, la baryte, par exemple , et porté à une température
Procès-verbal du congrès de Laon . 815

voisine de l'ébullition , une solution concentrée de sulfate de protoxyde


de fer neutre, il se forme successivement un protoxyde, un péroxyde
et de nouveau du protoxyde de fer.
BaH2028H2O + Fe So¹ + 7H20 FeH2O2 + Ba SO4 + 15 H2O
Hydrate de baryte. Sulfate de protoxyde de fer. Sulfate de baryte.
2 FeH2O2 + 20 - Fe2O3 + 2H2O
Protoxyde de fer Péroxyde de fer.
Fe2O3 + 2H20 = 2 (FeO + H2O ) ou 2 FeH2O2
Protoxyde de fer.
Le phénomène d'oxydation est provoqué par l'ébullition au contact
de l'air et la réduction par les matières organiques.
Si dans ce même liquide sucré contenant les corps dont nous venons
de nous occuper, soit à l'état de solution soit à l'état de combinaison ,
nous introduisons un caustique et nous mettons dans des conditions
favorables, nous provoquons les réactions que nous avons signalées
dans notre étude en modifiant leur constitution et si , au même moment ,
nous les soumettons à l'action d'un oxydant nous provoquons dans ces
mèmes produits la formation des acides dérivés .
Or ces acides se combinent avec les bases potasse , soude , magnésie ,
baryte, préexistantes ou ajoutées au jus , et nous n'avons donc plus dans
ce liquide jadis complexe que des sels fixes et connus . De ces sels les
ans sont solubles les autres insolubles , ces derniers sont élimi
nés par filtration et les autres n'entravent plus la cristallisation . Cecil
s'applique aux acides organiques .
Quant aux acides minéraux combinés avec la potasse et la soude à
l'état soluble tels que les sulfates les silicates les carbonates les phos
phates et les chlorures ils se dédoublent pour former avec la baryte.
des composés insolubles .
Enfin la précipitation à l'état de sulfate , de la baryte, et la forma
tion de protoxyde de fer gélatineux opèrent en se précipitant au milieu
du liquide sucré une clarification analogue à celle de la carbonatation à
la chaux , mais beaucoup plus complète .
D'autre part le dégagement d'oxygène nous donne la décoloration .
L'oxygène exerce sur les matières colorantes comme sur les ma
tières organiques d'origine végétale une action toujours prononcée et
variable suivant leur état d'oxydation d'isolement ou de mélange , l'état
de l'oxygène lui -même exerce une influence variable car l'action est
lente avec l'oxygène libre active au contraire avec l'oxygène à l'état
naissant. Les travaux de Chevreul et de Fourcroy ont démontré que
l'oxygène en combinaison avec les substances végétales en change la
couleur, que les modifications apportées aux dites couleurs varient
avec les proportions d'oxygène absorbé, que généralement les nuances
les plus foncées deviennent claires , et que l'extrème de celles - ci se
trouve être la décoloration la plus complète ; que non seulement les
matières végétales changent de couleur suivant les proportions de ce
principe mais qu'elies changent aussi de nature .
816 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Enfin une étude appronfondie des matières colorantes nous a per


mis de constater que les oxydes de baryum ,strontium , calcium , magné
sium , les protoxydes de fer et l'alumine s'emparent des matières colo
rantes en formant des précipités insolubles connus sous le nom génė
rique de laques , d'où nous concluons que dans notre procédé les causes.
ci -dessus signalées concourent à nous assurer une décoloration par
faite et durable.
Il importait que le liquide épuré ne renfermåt ,ni fer ni baryte, nous
allons donc démontrer qu'aucun de ces 2 oxydes ne peut exister.
Le protoxyde de fer ,
FeH2O2
est un précipité blanc- verdâtre très-oxydable à l'air insoluble dans l'eau.
alcalinisée par une base alcalino terreuse et soluble seulement dans
6
les proportions de dans 100 parties d'eau distillée .
10.000
Le protoxyde de fer forme bien avec les sucres un composé rouge
brun dont la formule est
C12H21011 FeO
connu sous le nom de sucrate de fer mais ce composé est instable , se
dédouble en péréoxyde de fer et en sucre et enfin ne se forme pas en
présence des bases.
Le péroxyde de fer est complètement insoluble dans l'eau et nous
avons du reste démontré qu'il ne peut exister au milieu d'un liquide
sucré où il se transforme en protoxyde par réduction .
Nous connaissons également un composé sucro - ferrique ammo
niacal d'une belle couleur rouge, mais qui n'existe pas en présence
des alcalino-terreux .
Enfin , il ne peut rester de sulfate de fer en solution dans le liquide
parce qu'en employant la baryte nous précipitons complètement l'acide
sulfurique à l'état insoluble, mettons en liberté tout le protoxyde de
fer, ce que nous n'avons pu obtenir avec aucune autre base.
Nous laissons également pour la filtration et en application des
principes ci-dessus énoncés une légère alcalinité barytique qui élimine
tout le fer et dont nous nous débarrassons avant d'envoyer les sirops à
l'évaporation .
MARCHE A SUIVRE EN SUCRERIE
Sucrerie de betteraves . - Les jus sortant de la diffusion sont addi
tionnés d'une solution de baryte et mieux d'un sucrate de baryte.
formé avec les égouts de turbinage des sous-produits .
Ces jus sont dirigés dans les anciennes chaudières à carbonater et
portés à la température de 80° pour faciliter les réactions barytiques .
On y ajoute alors une solution concentrée de sulfate de protoxyde de
fer neutre en quantité calculée pour précipiter la presque totalité de la
baryte ; et le mélange est malaxé intimement , la température est main
Procès-verbal du Congrès de Laon . 817

'enue à 80º, et quand la réaction est terminée on envoie les jus aux
filtres-presses . On doit s'assurer que ces jus renferment une alcalinité
barytique et aucune trace de sels de fer .
Les écumes provenant de la filtration sont lavées et éliminées
comme par le passé, mais le mieux serait de les régénérer pour en
extraire la baryte .
On obtient environ 3 p . 100 d'écumes du poids de la betterave .
Les jus obtenus ont sensiblement la même densité qu'à leur sortie
de la diffusion , attendu que les solutions de baryte et de sulfate de fer
ne les diluent que faiblement .
Avant d'être envoyés au triple - effet, les jus repassent dans les an ·
ciennes chaudières à saturer où l'on fait disparaitre les traces de
baryte . Nous obtenons ainsi des produits limpides décolorés dépourvus
de principes incrustants comme la chaux et la magnésie s'évaporant
rapidement et régulièrement.
La cuite et les sous - produits se comportant comme dans la fabri
cation ordinaire avec cette différence que supprimant les troisièmes
jets, on extrait en premier et second jets la totalité du sucre contenu
dans la betterave .

ÉPURATION DES JUS DE BETTERAVES PAR LE SULFATE DE FER


ET LA BARYTE
ANALYSE DU 15 JANVIER 1893 .
Analyse Analyse du jus de Analyse du jus de
sur betteraves ayant servi betteraves traité
100 grammes de jus . aux opérations . par le procédé .
Densité à 15 gr. • 6,20 5,10
Sucre 13,36 11,94
Glucose . 0,40 0,05
Cendres . 0,63 0,44
Eau à 110° . 83,60 86,60
Matières organiques 2,41 1,02
Pureté réelle . 81,40 89,10
Coefficient salin . 21,20 27.30
Alcalinité (Potasse et Soude). » 0,200

MARCHE A SUIVRE EN SUCRERIE DE CANNES

En sucrerie de cannes comme en sucrerie de betteraves , la chaux


est complètement supprimée .
On arrose les moulins avec une solution barytique pendant l'extrac
tion des jus , ou bien si l'on dispose de la diffusion on ajoute cette
solution dans le diffuseur qui s'emplit de cossettes fraiches .
Les jus soutirés sont dirigés dans des chaudières à clarifier on
ajoute une solution de sulfate de fer neutre pour précipiter la baryte en
totalité.
818 Procès-verbal du Congrès de Laon .

A ce moment seulement les jus sont portés à l'ébullition puis


filtrés .
Envoyés au triple effet ils sont évaporés et cuits comme autrefois .
On peut également dans l'industrie de la canne remplacer avantə
geusement la solution barytique par du sucrate de baryte qui permet
la rentrée , dans le travail , d'une quantité importante de mélasse .

MARCHE A SUIVRE EN RAFFINERIE

Dans le raffinage des sucres de betteraves et de cannes le travail


au sulfate de fer et à la baryte se divise en deux phases distinctes :
La clarification .
L'épuration et décoloration .
La première opération porte sur la fonte des sucres bruts . Ces
sucres sont additionnés de sulfate de fer et de baryte en petites pro
portions dans le but unique de remplacer le sang et le noir fin . Le
sirop est ensuite dirigé sur les filtres à noir pour constituer la masse
cuite de pain .
Les sous-produits de raffinage sont généralement fortement colorés.
et chargés de toutes les matières organiques provenant des sucres
bruts . On doit donc leur faire subir une épuration et une décoloration .
On les additionne d'une quantité de baryte en solution ou de sucrate
de baryte proportionnelle à la décoloration et à l'épuration cherchées .
Puis on porte le mélange à l'ébullition pour éliminer le glucose et
les corps analogues.
On ajoute à ce moment une solution de sulfate de protoxyde de fer
pour précipiter la baryte et le mélange est porté à l'ébullition une
deuxième fois , on dirige dans des filtres-presses spéciaux et ces pro
duits cuits et turbinés donnent des sucres très blancs pouvant être
convertis en pains directement .
Il y a lieu dans ces opérations successives de tenir compte de la den
sité des produits traités .

ÉCONOMIE DU PROCÉDÉ

L'application du procédé au sulfate de fer et à la baryte n'exige


aucune installation spéciale .
On utilisera pour l'addition de baryte l'ancien mode de chaulage et
le traitement au sulfate de fer sera effectué dans les anciennes chau
dières à carbonater munies pour le malaxage soit d'un mélangeur
mécanique soit d'un injecteur d'air comprimé.
Les jus seront envoyés dans les filtres-presses existants, reviendront
par le chemin habituel dans les chaudières à saturer où a lieu la fixa
tion de l'alcalinité définitive .
De là , ils seront dirigés au triple effet.
Un des grands avantages du procédé est de permettre de faire , en
Procès-verbal du Congrès de Laon . 819

un même laps de temps et avec le mème matériel , le double du travail


d'autrefois .
Ce qui s'explique naturellement par la suppression de la chaux et
de la carbonatation , opération toujours longue et variable , et son rempla
cement par la sulfatation qui se fait quasi instantanément.
Les jus de diffusion ne sont pas dilués ils sont privés de tout prin
cipe incrustant ce qui permet aux appareils d'évaporation d'avoir une
marche continue et de donner leur maximum de rendement.
Il diminuera la durée de l'ensilotage réduira les pertes de sucre
provenant des écumes et eaux de lavages de même que l'introduction
à l'état de sucrate de baryte des égouts dans le travail fera extraire en
premier et deuxième jets c'est - à- dire en sucre d'une valeur commer
ciale élevée la presque totalité renfermée dans la betterave .
Enfin , les usines nouvelles n'auront plus à faire les frais de fours à
chaux et du matériel de la carbonatation .

PRIX DE REVIENT

L'application du procédé que nous préconisons est d'un prix de


revient généralement inférieur à ceux employés jusqu'ici tant en su
crerie de betteraves et de cannes qu'en raffinerie et l'avantage de
pouvoir rentrer les mélasses à l'état de sucrate, c'est-à-dire à l'état de
sucre pur permettra d'atteindre le maximum de rendement en sucre
fixé par la loi et d'en obtenir ainsi tous les avantages ; de mème que
l'augmentation de pureté et de coefficient salin que cette entrée de
sucrate apportera aux jus assurerait une cristallisation rapide et un
rendement supérieur .

CONCLUSION

Le but de ce rapport , Messieurs , est de vous démontrer que l'on peut


parfaitement extraire le sucre de la betterave en dehors de l'emploi de
la chaux et de la carbonatation ; il était tout naturel que l'on fût resté
dans cette conviction jusqu'à présent, attendu qu'aucun procédé
basé sur des données scientifiques précises n'était venu détruire ce
préjugé .
J'espère que je serai soutenu dans cette voie nouvelle par les mem
bres de notre association , que désormais nous dirigerons nos recherches
dans la voie que j'ai indiquée et que nous tous qui savons que la solu
tion des problèmes scientifiques n'est pas dans l'étude des choses
vécues, mais bien dans celles du présent, nous opérerons désormais
en nous basant sur des observations précises et des théories chimiques
rigoureuses.
820 Procès- verbal du Congrès de Laon .

ANALYSE DE LA POMME DE TERRE INDUSTRIELLE

PAR M. F. DOUILLET

M. Douillet. - Messieurs , je ne retiendrai pas longtemps votre


attention ; vous êtes , je pense , désireux d'entendre l'intéressante confé
rence de M. Lindet sur le travail de la pomme de terre en distillerie , et
vous ne m'en voudrez certainement pas de lui céder bientôt la parole .
Toutefois, je me flatte que les quelques observations que j'ai à vous
présenter , ne puissent que gagner de l'intérêt à être rapprochées d'une
étude comme celle qui va suivre , puisque nous verrons ainsi la pomme
de terre dans l'industrie après l'avoir vue au laboratoire . A mon
avis, ces deux questions ne doivent pas ètre séparées : l'analyse de la
pomme de terre ne doit pas être considérée comme une pure étude
théorique ; elle est appelée à franchir les murs du laboratoire , et à
entrer dans la pratique courante . Ne pensez -vous pas , Messieurs , que
nous devons dès maintenant tendre à ce que l'analyse serve de base
et d'élément d'appréciation , dans les marchés à passer entre le culti
vateur et le fabricant ? Les essais entrepris de tous côtés depuis plu
sieurs années nous ont trop bien montré dans quelles limites étendues
peut varier la richesse de la pomme de terre , non-seulement suivant
l'espèce considérée, mais encore suivant les conditions particulières de
sol , de culture , de saison , etc. , pour que le cultivateur puisse continuer
à vendre et l'industriel à acheter les récoltes , sans que l'un et l'autre
aient en main un moyen d'apprécier d'une façon pratique et certaine
la valeur de la marchandise proposée . Etablir le prix d'achat d'après
la richesse en fécule , c'est incontestablement pousser le producteur à
cultiver de préférence les variétés riches et de grand rendement ; c'est
augmenter, par conséquent, la quantité de matière utile produite par
une surface donnée du territoire , et faire faire à l'agriculture un pro
grés comparable à celui qu'à fait réaliser la loi sucrière de 1881 , en
forçant, pour ainsi dire, le cultivateur à produire la betterave riche.
La Société des Agriculteurs de France a si bien compris l'intérêt de
cette question de vente à la richesse , que , dans une de ses séances , la
section des industries agricoles a récemment nommé une commission
chargée d'étudier les procédés les plus simples pour la détermination
pratique de la richesse . Je crois , Messieurs , que notre Association
pourrait exercer dans ce sens une action très utile, et aider beaucoup
à la solution de ce problème dont je n'ai, pour aujourd'hui, d'autre
ambition que de préciser un peu les conditions .
Les procédés dont nous disposons pour évaluer la richesse en
Procès-verbal du Congrès de Laon . 821

fécule , se rangent en deux catégories distinctes : les procédés chimiques


proprement dits, et les procédés physiques reposant sur la prise de
densité .
Parmi les premiers, la transformation de l'amidon en glucose et le
dosage par la liqueur cuivrique, le dosage à l'état d'iodure d'amidon
(dû à M. A. Girard), enfin le procédé si élégant de M. A. Baudry, par
polarisation de l'amidon soluble , sont autant de moyens précieux pour
le chimiste de doser exactement la fécule ; mais il ne faut pas songer
à faire adopter ces procédés par le cultivateur. Seul , l'industriel , s'il
possède un laboratoire , pourra entreprendre l'analyse par ces méthodes
exactes ; mais , à moins que le vendeur s'en rapporte entièrement à la
loyauté de l'acheteur , il faut qu'il puisse de son côté procéder à un
essai de la richesse , et le moyen le plus simple auquel il aura recours ,
sera certainement la prise de densité . La détermination ainsi faite,
sera approximative , sans doute ; mais est-il besoin de faire remarquer
que même eût-on recours au procédé le plus scientifiquement exact ,
dès qu'il s'agit d'apprécier la valeur d'un lot important, on n'en aurait
pas moins à craindre quelques erreurs ? car, en somme, l'analyse ne
peut jamais être faite que sur un échantillon , et la prise d'échantillon
par elle-même expose à des inexactitudes que la perfection de l'analyse
ne saurait racheter.

Pour la prise de densité, les appareils ne manquent pas, depuis la


simple balance hydrostatique que chacun peut construire , jusqu'au
féculomètre Fleurant et Girard , et à la carafe si ingénieusement com
binée par notre collègue M. Dupont. Mais , voilà le point sur lequel je
veux insister : c'est dans l'évaluation de la richesse correspondant à
une densitée déterminée que se trouve la difficulté . Il existe bien des
tables de correspondance, entr'autres la table de Maerker et celle de
Heidepriem, mais les chiffres que l'on trouve dans chacune de ces
tables pour une même densité sont très différents : les chiffres de
Maerker dépassent généralement de 2,5 ceux que l'on trouve dans la
table d'Heidepriem ; la densité 1.100 , par exemple , correspond d'après
la première à une richesse de 18,2, d'après la seconde à une richesse
de 15,7.
J'ai eu cet hiver l'occasion de faire de nombreuses expériences sur
les pommes de terre pour comparer , comme les années précédentes ,
au point de vue de la richesse , environ cinquante variétés signalées
comme à grand rendement et étudiées à ce point de vue dans les cul
tures de MM . Vilmorin -Andrieux , à Verrières . Toutes les analyses ont
été faites par la méthode de M. Baudry et les résultats en sont consi
gnés sur le tableau que nous avons exposé . En regard des chiffres
fournis par l'analyse , figurent ceux qui correspondent à la densité
d'après la table de Maerker ; on y peut constater pour certaines
6
822 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Résultats des Expériences faites à Verrières en 1892-93


sur les Pommes de terre industrielles .

NOMS DES VARIÉTÉS

484246
14001201
Kilog. Gram. Kilog.
1 Blaue riesen .. 56,050 3700 21 180 1095 17.1 17.4 9750
2 Imperator . 43.025 2.870 7 410 1098 17.7 18.7 8050
3 Amor .. 35.500 2.370 20 116 1112 20.7 20.7 7350
4 Cœesar . 37.850 2.520 17 150 1107 19.7 19.5 7250
5 Preciosa . 38.400 2.560 30 82 1105 19.2 18.9 7250
6 Omega. 36.750 2.450 15 165 1111 20.5 19.4 7150
7 Bismark 29.600 1.970 16 123 1136 25.9 23.2 6850
8 Mont- Blanc . 35.700 2.510 25 100 1111 20.6 19.0 6800
9 MajorWissmann 34.150 2.280 15 152 1096 17.3 19.1 6550
10 Fortuna .. 33.150 2.210 19 166 1117 21.6 19.2 6464
11 La Meilleure de Bellevue 30.900 2.060 | 16 128 1112 20.7 20.9 6450
12 Helios ... 35.500 2.370 16 160 1102 18.6 18.0 6400
13 Sirius... 34.900 2.560 32 80 1114 21.1 18.3 6380
14 Géante s . pareille 37.250 2.380 10 238 1095 17.1 16.6 6200
15 Canada . 33.500 2.230 6 371 1091 16.2 17.1 5750
16 Phoebus.. 30.450 2.030 . 21 97 1111 20.5 18.7 5700
17 Frigga... 26.100 1.740 12 145 1125 23.5 21.1 5500
18 Magnum bonum . 31.750 2.120 10 212 1093 17.3 17.2 5460
19 Frühe Melhball . 31.300 2.090 18 116 1099 17.9 17.4 5450
20 Reading géant .. 34.300 2.290 15 152 1090 16.0 15.8 5420
21 Aurora.. 32.250 2.150 ] 15 371 1092 16.4 16.6 5880
22 Juno 30.800 2.050. 11 186 1105 19.2 17.3 5350
23 Semis Champion 27.850 1.840 25 73 1105 19.2 19.2 5350
24 Dr Marker.... 30.900 2.390 27 88 1112 20.7 17.2 5300
25 Hébé .. 25.300 1.690 17 100 1104 19.0 19.9 5050
26 Cleopatra . 25.800 1,720] 14 122 1102 18.6 18.2 4700
27 Kaiserin Augusta 27.200 1.680 13 130 1106 19.5 19.8 4989
28 Aspasie .... 24.000 1.600 12 133 1111 20.5 19.5 4800
29 Merveille d'Amérique ... 30.600 2.100 | 12 175 1095 17.1 15.6 4750
30 Rosalie... 28.700 1.900 21 90 1097 17.5 15.9 4550
31 Institut de Beauvais .. 27.750 1.850 16 115 1088 15.6 14.5 4020
32 Rothauge . 21.800 1.450 18 80 1111 20.5 18.3 4000
33 Farineuse rouge. [ 23.150 1.540 192 1093 16.6 16.7 3850
34 Yung Baldur 19.850 1.320 12 110 1105 19.2 18.0 3650
35 Hertha... 22.950 1.530 | 21 72 1097 17.9 15.8 3600
36 White Elephant . 21.450 1.430 7 204 1093 16.6 16. 3560
37 Jeancé .... 20.750 1.375 172 1096 17.3 16.5 3400
PH378

38 Roussette . 18.400 1.230 10 123 1099 17.9 18.4 3380


39 Fiftyfold 16.730 1.110 16 69 1109 20.1 20.2 3350
40 Simson 18.050 1.200 23 52 1098 20.5 18.0 3250
41 Globus. 17.250 1.150 165 1105 19.2 17.9 3100
42 Saxonia . 15.600 1.040 18 57 1105 19.2 16.9 2550
43 Chardon . 17.350 1.160 ] 9 128 1088 15.6 14.8 2550

variétés des écarts appréciables . Or, en faisant la moyenne des


richesses fournies par l'analyse pour 57 variétés, j'ai trouvé fécule
18 0/0 ; la moyenne des richesses calculées d'après la densité sur la
table de Maerker est de 19 0/0 ; enfin la moyenne des richesses calcu
lées d'après la densité sur la table d'Heidepriem est de 16,5 0/0.
Procès-verbal du Congrès de Laon . 823

On peut donc dire, qu'en général , dans nos expériences , et pour


les variétés que nous avons essayées , la table de Maerker a donné des
chiffres plus rapprochés des résultats de l'analyse que la table d'Hei
depriem. Cependant, elle a donné dans certains cas des résultats
manifestement trop élevés, et dans ces quelques cas les chiffres de
l'autre table eussent concordé sensiblement avec ceux de l'analyse.
Il ressort de ces observations qu'il y aurait sans doute lieu d'établir
plusieurs tables de concordances , dont chacune serait applicable seu
lement à un certain nombre de variétés ; et le nombre des tables né
cessaires serait encore assez restreint pour qu'il n'y ait pas là un desi
deratum impossible à atteindre . Je crois donc que pour faire entrer
dans la pratique la vente à la richesse , il s'agit beaucoup moins de dis
cuter des appareils que de dresser des tables où de déterminer exacte
ment dans quels cas et pour quelles variétés l'on peut s'en rapporter à
celles dont nous disposons actuellement .
Puisque j'ai été amené , Messieurs , à vous parler d'expériences
faites à Verrières, je me permettrai de vous signaler en passant deux
résultats qui m'ont paru assez intéressants au point de vue de la cul
ture le premier est relatif à l'écartement des plantes , le second à
l'époque du semis .
Dans une expérience où nous avions , pour une même variété de
pommes de terre , planté 4 lots , à des écartements différents correspon
dant à 1000, 2000 , 3000 et 4000 poquets à l'hectare , nous avons obtenu
un rendement en poids augmentant constamment avec le rapproche
ment des plants ; mais contrairement à ce qui se passe pour la bette
rave, le rapprochement des plants a occasionné une diminution pro
gressive de la richesse . Toutefois quand nous avons exagéré l'écarte
ment jusqu'à donner 1 mètre carré à chaque touffe , nous avons con
tinué à diminuer le rendement sans augmenter la richesse ; par consé
quent même au seul point de vue de la teneur en fécule , il n'y aurait
pas avantage à descendre au-dessous de 15000 à 20000 poquets à
l'hectare.

Quant à l'époque du semis , en semant à un mois d'intervalle plu


sieurs variétés dont nous avons fait ensuite la récolte à la même époque
nous avons remarqué que pour les variétés relativement hâtives , telles
que Eléphant blanc de Beauvais, etc. , cette différence d'un mois dans
l'époque du semis influait peu sur le rendement et sur la teneur en
fécule ; tandis qu'au contraire , le semis tardif apportait un préjudice
considérable tant pour le poids que pour la richesse , aux variétés fran
chement tardives telles que Blanc- Riesen , Imperator , etc.
Messieurs, avant de terminer et pour en revenir à l'analyse , je crois
devoir ajouter quelques mots sur une question qui a été discutée l'année
dernière au congrès de Valenciennes , sur laquelle peu d'expériences
avaient encore été faites , et qui a trait à la sélection individuelle de la
824 Procès-verbal du Congrès de Laon.

pomme de terre. Je ne veux pas parler en ce moment des bons effets


que l'on peut attendre de la sélection , et de la plantation des tubercules
choisis. A ce point de vue , j'avoue que les résultats des cultures de
cette année ne sont pas suffisamment nets pour me permettre de for
muler une opinion personnelle à ce sujet ; mais je veux parler du pro
cédé d'analyse de tubercules individuels au moyens d'échantillons
prélevés par soudage . Les études de l'année dernière nous avaient , si
vous vous en souvenez , Messieurs, conduit à connaître ce fait que j'ai
eu l'honneur de vous signaler, pour la première fois , que la fécule iné
galement répartie dans la masse du tubercule, est particulièrement
abondante à la périphérie dans toute la partie comprise entre les fais
ceaux fibro-vasculaires et l'épiderme , tandis que dans toute la partie
centrale , notamment au voisinage du grand axe les cellules contien
nent moins d'amidon . Nous en avions conclu que si le soudage pouvait
être appliqué à l'analyse de la pomme de terre, il faudrait en tout cas
ne jamais le faire dans le sens du grand axe, mais bien perpendicu
lairement à celui-ci pour traverser sûrement les différentes zones . De
très nombreuses expériences faites cette année dans le but de recher
cher en quel point de la longeur il serait préférable de faire le soudage,
m'ont prouvé que même dans le sens indiqué , il est bien douteux que
l'on arrive à prendre un échantillon qui représente avec quelque sin
cérité la constitution du tubercule soudés chacun en trois points , per.
pendiculairement à l'axe , une fois près du point d'attache , une fois
vers le milieu , une fois du côté des germes, ont accusé des richesses
trop variables d'un point à l'autre (et dans des sens différents) pour que
l'on puisse dire qu'aucun de ces points fournisse en général , un échan
tillon moyen ; et la cause en est très facile à saisir par le simple
examen d'un tubercule coupé en deux : la zône périphérique riche est
en effet très inégale dans son épaisseur suivant les points : elle s'an
nule vis- àvis de chaque genre , de sorte que , suivant le point où le
soudage sera fait il traversera des proportions très inégales de cette
zône , et l'on ne sera jamais sûr d'avoir une représentation exacte du
tubercule entier .
Ici encore , c'est peut- être à la densité qu'il sera le plus pratique de
recourir ; et dans un lot, dont on connait par l'analyse la teneur
moyenne , le choix des tubercules d'une richesse supérieure, peut se
faire très rapidement au moyen de bains salés d'une densité corres
pondant à la richesse moyenne . On y plonge tout le lot et l'on ne con
serve que les tubercules d'une densité supérieure à celle du bain, et qui,
pour cette raison , tombent au fond.
Comme conclusion , je pense donc Messieurs, que l'analyse chi
mique doit être recommandée et seule employée pour toutes les expé
riences de Laboratoire , tant pour l'étude des variétés que pour la
richesse des conditions favorables ou contraires à la richesse en fécule,
Procès- verbal du Congrès de Laon . 825

parce qu'on ne saurait apporter dans ces études trop de soin et d'exac
titude ; et qu'il faut , au contraire , se contenter du procédé approximatif
et rapide de la densité toutes les fois qu'il s'agit d'apprécier des lots
pour le commerce, ou de faire un choix pour mettre à part les tuber
cules d'une richesse supérieure à la moyenne qu'on veut réserver
comme en vue de l'amélioration des races. (Applaudissements)

TRAVAIL DE LA POMME DE TERRE EN DISTILLERIE

PAR M. LINDET

M. Lindet. - Messieurs et chers collègues ,


Les travaux de M. Aimé Girard , qui sont si connus du monde
agricole , qu'il est aujourd'hui presque banal de les citer, ont déter
miné en faveur de la culture intensive de la pomme de terre un mou
vement considérable . Les cultivateurs , appréhendant d'aborder une nou
velle industrie, confiants dans la protection que leur assurait la loi de
douane du 11 janvier 1892 , ont préféré jeter leurs pommes de terre
sous la râpe de la féculerie, plutôt que de les livrer aux appareils
distillatoires . Aujourd'hui les féculeries sont pleines , le prix de la
fécule, loin de monter , baisse contre toute attente ; il est nécessaire
que les cultivateurs tournent leurs regards du côté de la distillerie.
Déjà , en 1889 , M. Maquet et M. Michon installaient, l'un dans sa
distillerie de La - Fère Champenoise (Marne) , l'autre dans sa ferme de
Saint-Germain près de Crépy-en -Valois (Oise) , les appareils Wenuleth
et Ellenberger employés en Allemagne pour le travail de la pomme
de terre. Pourquoi leur exemple ne fut-il pas immédiatement suivi ,
malgré le succès qu'ils avaient rencontré, malgré les encouragements
que M. Aimé Girard donnait par ses publications aux distillateurs de
pommes de terre ? La recherche des causes qui ont amené cette situa
tion serait peut-être longue et délicate à faire , et je crois préférable de
dire qu'après deux ou trois ans d'hésitation , nos cultivateurs et nos
distillateurs se sont enhardis , et que l'on a pu compter cette année
une dizaine d'établissements , transformant la fécule de la pomme de
terre en alcool.
Nous avons assisté à une année d'essais ; tous nos distillateurs
n'ont pas appliqué les procédés classiques , usités en Allemagne , et
quelques-uns ont conduit leur travail sur des quantités de pommes de
terre beaucoup plus considérables que celles employées dans ce pays .
M. Aimé Girard a répété plusieurs fois que la distillation de la
pomme de terre doit s'établir en France dans les conditions où elle
fonctionne en Allemagne . Elle doit être agricole , c'est-à- dire se pour
suivre à la ferme, sur les pommes de terre récoltées par le cultivateur
826 Procès- verbal du Congrès de Laon .

lui-même, et donner naissance à des drèches liquides , à des vinasses ,


qui doivent être délivrées aux animaux de cette ferme . La pomme de
terre ne peut en effet supporter de gros frais de charroi ; la vinasse ne
peut que difficilement se transporter, elle ne se conserve pas, et doit
être consommée fraîche . La quantité qu'en fournissent 1,000 kilog . de
pommes de terre , représente environ 15 hectolitres , c'est - à- dire la
nourriture de 30 à 35 bœufs ou vaches ; il s'en suit que le nombre de
gros animaux, qui ne saurait guère, à la ferme , dépasser 120 à 140,
limite à 4,000 , 4,500 kilog. de pommes de terre , le travail d'une
journée de distillation .

L'obligation où l'on se trouve de faire consommer la vinasse par


les animaux , si l'on veut profiter des avantages que le travail de la
pomme de terre offre au distillateur, entraîne la nécessité de saccha
rifier la fécule non pas au moyen de l'acide , mais au moyen de la
diastase , contenue dans les céréales germées , c'est-à-dire dans le malt.
C'est en s'inspirant de ces idées que se sont établies les distilleries
de M. Maquet et de M. Michon, et que vient de s'installer à la ferme
d'Olizy, près de Savigny (Ardennes ) , appartenant à l'un des anciens
éléves de l'Institut national agronomique , M. Marc de la Pérelle , une
petite distillerie , construite par la maison Savalle , et qui, distillant
par jour 4,000 kilog . de pommes de terre, en délivre la vinasse à une
centaine de vaches laitières et à des porcs .
Plusieurs distillateurs ont travaillé cette année en s'écartant de
ces conditions modestes, que nous venons de signaler ; certains d'entre
eux comme M. Gall , à Villers- Saint- Sépulcre (Oise) , ont trouvé à
vendre au dehors leurs drèches ; certains d'entre eux , comme M. Col
lette à Seclin (Nord ) , ont utilisé au travail de la pomme de terre les
appareils qu'ils avaient installés pour le travail des maïs saccharifiés
au malt vert, appareils , qui sont d'ailleurs identiques à ceux qu'ils
eussent montés , s'ils avaient voulu s'adresser à la pomme de terre
seule
Quelques distillateurs enfin , établis pour saccharifier le maïs par
l'acide chlorhydrique , ont mélangé à leur mais une certaine quantité
de pommes de terre . Les résidus de ces pommes de terre, mélangés
alors aux résidus du maïs , ont été vendus comme engrais .
Nous sommes loin des procédés employés en Allemagne , et dont
nous avons préconisé l'emploi en France.

Ces procédés sont connus et tous ceux d'entre vous qui possèdent
l'ouvrage du Dr Moerker, peuvent les y trouver exposés . Mais un livre
pour être livre, a besoin d'ètre complet et d'exposer tous les faits rela
tifs à la question qu'il traite ; le lecteur, malgré lui , met tous ces faits
au mème plan , et a quelque peine à dégager l'essentiel du superflu ;
et c'est pour exécuter cette besogne que le comité de notre Association
Procès-verbal du Congrès de Laon . 827

a bien voulu demander mon concours . Mon rôle est simple et consiste
à me transporter avec vous à la distillerie de M. Michon , à la distil
lerie de M. Marc de la Pérelle , à l'une des distilleries enfin dont j'ai
parlé tout à l'heure . Ce qui est essentiel , c'est ce qui a reçu la sanction
de la pratique industrielle , et c'est cette pratique que je vais, pour
chacune des opérations qu'elle comporte, suivre avec vous .
Nous supposerons que le travail a lieu sur une quantité de tuber
cules qui n'excède pas 4.000 à 4.500 kilogs .

I. Préparation du malt. - Le distillateur a besoin d'employer du


malt à deux moments de sa fabrication . Il lui faut du malt pour sac
charifier la fécule , contenue dans la pomme de terre qu'il a dù cuire , il
lui en faut encore pour préparer le pied de cuve qui va déterminer tout
à l'heure la fermentation du moût.
L'usage général est d'employer, surtout pour la première opération,
du malt non touraillé , du malt vert ; ce malt représente soit de l'orge ,
soit du seigle germé . Cette manière de faire oblige le distillateur à
ne préparer le malt qu'au fur et à mesure des exigences de sa fabri
cation .
La quantité d'orge et de seigle qu'il doit mettre chaque jour en
germination , est d'environ 5 0/0 du poids de pommes de terre qu'il
compte travailler dans les vingt-quatre heures ; 3 0/0 seront destinés
à la saccharification ; 2 0/0 à la fabrication du pied de cuve.
Le malt vert représente environ 150 à 160 0/0 de la graine non
germée , et l'on voit qu'il faudra employer à la saccharification 4,5 0/0
de malt vert, et 3 0/0 à la fabrication du pied .
Les règles qui président à la germination sont naturellement celles
que l'on suit dans la distillerie de grains , ou dans la brasserie ; la
graine est trempée pendant soixante heures, et est ensuite abandonnée
pendant huit à dix jours à la germination .
Quand la graine est suffisamment germée , et au moment de la faire
entrer en fabrication , on l'écrase entre deux cylindres d'un appareil
spécial ( l'écraseur de malt vert) . Nous allons retrouver tout à l'heure
ce malt écrasé ; car il nous faut maintenant laver et cuire la pomme
de terre avant de lui faire subir la saccharification .

II. Lavage et épierrage de la pomme de terre . Je ne crois


pas devoir insister sur cette opération , trop connue de ceux qui me font
l'honneur de m'écouter. Les laveurs à fiches ou à bras sont bien suffi
sants pour exécuter un travail qui n'a pas besoin d'atteindre le degré
de perfection qu'on lui impose en sucrerie .
III. Cuisson de la pomme de terre. - Les cuiseurs à l'air
libre ont été abandonnés et ont été remplacées par les autoclaves
Henze , où la pomme de terre est cuite sous une pression de trois
atmosphères . Ils sont en tôle ; leur forme est tantôt celle d'un cylindre
828 Procès-verbal du Congrès de Laon.

terminé par un cône (modèles Warein et Defrance , Fontaine , etc.),


tantôt celle d'un cône (modèle Savalle) . Ils sont munis d'un trou
d'homme à la partie supérieure, d'un manomètre, d'une soupape de
sûreté ; à la partie inférieure est une grille , qui soutient les pommes
de terre ; au-desus et au-dessous de cette grille sont des prises de
vapeur ouverte . L'appareil est terminé par un tuyau de sortie, que
ferme une vanne et qui se recourbe sous forme de col de cygne . Le
cuiseur peut tenir de 600 à 1,500 kilogs de pommes de terre.
Les pommes de terre sont introduites par le trou d'homme ; on lance
la vapeur, et on laisse soit ce trou d'homme , soit un toyau spécial ,
ouvert , de façon à chasser l'air du cuiseur . Puis on ferme toute issue , et
on monte à la pression de 2,5 à 3 atmosphères que l'on maintient pen
dant 1 heure 1/2 ou 2 heures . La soupape est équilibrée à cette pression
et l'excès de vapeur s'en échappe régulièrement. C'est ce qu'on appelle
travailler à soupape soufflante. On n'ajoute pas d'eau ; la pomme de
de terre en contient suffisamment pour que la fécule qu'elle renferme
se transforme en empois et même en fécule soluble . La pomme de
terre se présente alors sous forme d'une pâte épaisse , onctueuse ,
de couleur gris- marron .
IV. Refroidissement à 50-60° et saccharificaiion . -
— La saccharifi
cation de la pâte de pommes de terre , au moyen du malt vert, doit être
faite entre 50 et 60° C. De là, la nécessité de refroidir le contenu du
cuiseur avant de le faire tomber dans la cuve - matière , où il doit être
mis en contact avec la diastase. Ce refroidissement s'obtient en établis
sant au-dessus de la cuve- matière une cheminée , à la partie supérieure
de laquelle on introduit un injecteur de vapeur ; cet injecteur déter
mine à l'intérieur de la cheminée , un courant d'air ascendant . Le tuyau
qui termine le cuiseur, et qui sert à l'évacuation de la pâte, débouche
dans cette cheminée au-dessous de l'injecteur ; la pâte alors en tom
bant dans la cuve -matière, rencontre ce courant d'air. Quelquefois
pour retarder sa marche et activer le refroidissement, on dispose à
l'intérieur de la cheminée des obstacles sur lesquels elle est obligée de
cascader. L'habileté de l'ouvrier qui est chargé du travail de la saccha
rification , est d'ouvrir la vanne du cuiseur peu à peu , de façon à ne
jamais délivrer à la cuve-matière une quantité excessive de påte , que
le courant d'air serait impuissant à refroidir. La vidange du cuiseur
doit être progressive et continuellement subordonnée à la température
qui s'établit dans la cuve -matière .
La cuve-matière est en tôle, de forme cylindrique , et capable de
contenir le moût produit par les pommes de terre d'un seul cuiseur.
Elle renferme tout d'abord un serpentin généralement circulaire , qui
nous servira plus tard à refroidir le moût saccharifié , puis manœuvrant
entre les spires de ce serpentin , un agitateur puissant .
Quelquefois , la cuve - matière est mise en relation avec une pompe
Procès-verbal du Congrès de Laon . 829

rotative, munie d'une petite meule métallique, qui prenant à la partie


inférieure de la cuve le moût en saccharification , l'affine et le rejette à
la partie supérieure . Cette pompe rotative, qui porte le nom de dépe
leur, peut aussi communiquer avec un bassin , appelé préparateur de
lait de malt, et dans lequel on délaie le malt écrasé dans l'eau froide.
Le malt est tout d'abord, soit dans le préparateur, soit dans la cuve
même, mis en suspension dans l'ean . Le volume de cette eau repré
sente de 12 à 15 p. 100 du poids de la pomme de terre (70 à 75 litres
pour un cuiseur de 600 kilog , 2 hectol , pour un cuiseur de 1.500 kilog . )
Cette opération de la mise en lait du malt est indispensable pour dis
soudre la diastase, qui ne se dissoudrait que difficilement au milieu du
magma pateux qu'on va lui présenter.
L'ouvrier alors ouvre la vanne du cuiseur et il fait arriver dans la
cuve - matière au contact du lait de malt une quantité de pâte suffisante
pour atteindre rapidement la température de 50° C. et éviter ainsi
d'exposer le moût à celle de 35-40° , si favorable au développement des
ferments lactiques et butyriques. Puis , à partir de ce moment, il
modère l'arrivée de la pâte chaude de façon à monter la température
du moût progressivement de 50 à 60-62° C. Quand le contenu du cui
seur est passé dans la cuve-matière , il maintient les agitateurs en mou
vement et poursuit la saccharification pendant une demi heure.
La découverte faite par M. le Dr Effront, des avantages que pré
sente l'addition d'acide fluorhydrique aux moûts de distillerie , a trouvé
son application dans le travail de la pomme de terre . La majeure partie
de l'acide fluorhydrique que l'on désire faire entrer en jeu , est introduit
dans le moût au moment de la saccharification ; le reste sert à acidi
fier le pied de cuve .
La quantité d'acide fluorhydrique , que l'on ajoute pendant la sac
charification représente 15 grammes pour 100 kilog. de pommes de
terre (0,015 p . 100) : cet acide est d'ordinaire employé à l'état de solu
tion contenant 2 kilog. pour 100 litres . On verse en général cet acide
fluorhydrique au commencement de la saccharification , avant que le
mélange de malt et de pommes de terre n'atteigne la température où
les ferments lactiques et butyriques se développent . Quelquefois on en
fait deux parts égales : l'une est versée au début, l'autre au milieu de
l'opération .

V. Refroidissement du moût saccharifié. - Lorsque la saccharifi


cation est terminée , l'ouvrier s'occupe de refroidir le moût . Il lance
dans le serpentin de la cuve-matière de l'eau froide, laisse les agita
teurs en mouvement de façon à renouveler les surfaces de refroidisse
ment, et ne les arrête que quand la masse atteint la température de
16 à 18º C. , température à laquelle le moût est prêt à mettre en fermen
tation .
830 Procès-verbal du Congrès de Laon .

VI. Travail des pieds de cuve et fermentation . - Les cuves de


fermentation sont en général d'une capacité telle qu'elles puissent con
tenirtous les moûts fabriqués dans une seule journée . Nous avons supposé
que la distillerie travaillait par jour de 4.000 à 4.500 kilog. de pommes
terre, et qu'elle possédait un cuiseur, pouvant cuire à la fois , une cuve
matière pouvant saccharifier à la fois , de 600 à 1.500 kilog. de tuber
cules ; nous avons supposé , par conséquent , que l'on fait de trois à
sept opérations par journée de 24 heures ; or , la quantité de moût
obtenu à la saccharification , représente 1 hectol . 500 par 100 kilog. de
pommes de terre , soit pour le travail d'une journée 60 à 68 hectol . A
cette quantité il convient d'ajouter le volume du levain qui sera pour
cette quantité de 3 à 4 hectol .; la cuve de fermentation , aura donc une
capacité de 70 à 80 hectolitres.

Le pied de cuve ou levain qui servira tout à l'heure à ensemencer


cette cuve de 70 à 80 hectol . , peut être préparé de deux façons diffé
rentes , suivant que l'on se propose , comme cela a lieu dans les fabri
ques de levure, de laisser se développer le ferment lactique , suivant
que l'on veuille , au contraire, l'étouffer par l'addition d'acide fluorhy
drique .
Supposons le premier cas et faisons en sorte que le moût du pied de
cuve, une fois fabriqué , et avant d'ètre ensemencé de levure, puisse se
trouver envahi par la fermentation lactique .
On pèse une quantité de malt vert ou de malt sec , qui , à l'état de
grains non germés , représenterait 2 p. 100 des pommes de terre trai
tées ( soit pour un travail de 4.000 à 4.500 kilog. de 80 à 90 kilog . , de
grains , ou de 120 à 130 kilog . de malt vert ou de 60 à 70 kilog. de
malt sec) ; on broie le malt et on le brasse dans un cuvier avec une
quantité d'eau chaude qui représente environ trois fois le poids du
grain non germé (240 à 270 litres) ; puis quand la saccharification est
terminée , on ajoute un peu de moût de pommes de terre ( 10 à 15 litres)
et on abandonne le moût à lui-même, à la température de 50° . La fer
mentation lactique se déclare , et au bout de 18 heures environ , on l'ar
rète, en refroidissant le moût, au moyen d'un serpentin mobile que l'on
descend dans le cuvier et à travers lequel circule un courant d'eau
froide . On ajoute alors , ce que l'on nomme la levure mère, qui n'est
autre qu'une portion du levain ( 40 litres) préparé la veille, et que l'on
a eu soin de conserver jusque - là , dans un vase entouré d'eau froide .
La fermentation alcoolique se développe, et quand le moût qui mar
quait 20° saccharométriques est tombé à 10° S, on prélève les 40 litres
de levain, qui serviront le lendemain de levure mère, et on introduit le
pied de cuve dans la grande cuve de fermentation .
Supposons maintenant que l'on veuille préparer un levain , qui soit
au contraire garanti du ferment lactique par la présence de l'acide
Procès-verbal du Congrès de Laon . 831

fluorhydrique. On ajoute dans l'eau chaude , au moyen de laquelle on


va brasser le malt vert, 5 grammes d'acide fluorhydrique par 1.000 kil.
de pommes de terre (soit dans le cas actuel 20 à 25 grammes) ; on
ajoute le malt vert, dans les mêmes proportions que tout à l'heure, et
on brasse ; quand le grain est saccharifié , ce qui demande environ
une demi-heure, on refroidit à 17-18° C .; on ajoute un peu de moût de
pommes de terre, on ensemence avec de la levure mère prélevée la
veille, et quand le degré saccharométrique a diminué de moitié , on
dirige le pied de cuve dans la grande cuve de fermentation .
C'est dans cette grande cuve que l'on fait arriver, au fur et à
mesure de leur fabrication les moûts saccharifiés et refroidis . A la fin
de la journée, la cuve est pleine , et on l'abandonne à la fermentation .
Cette fermentation dure de deux jours 1/2 à 3 jours. Le moût que l'on
a entonné à 18-20° C, s'échauffe jusqu'à marquer 28 et même 30 , puis
se refroidit. La cuve est prête à être distillée .
VII . Distillation . ――――― La distillation d'une matière aussi pâteuse
que le moût de pommes de terre présente d'assez grosses difficultés , et
c'est précisément pour éviter les écueils qu'offrent souvent les colonnes
à plateaux horizontaux que M. Sorel , directeur technique de la maison
Savalle, a, dans ces derniers temps , imaginé un appareil distillatoire
horizontal, à plateaux verticaux , dans lequel le barbotage est supprimé ,
et où les échanges de température , nécessaires pour la volatilisation
et l'enrichissement de l'alcool , se font par un simple contact de surface .
Cette colonne , que nous ne saurions décrire ici sans dépasser les
limites de notre cadre, a fonctionné pendant toute la campagne der
nière, et avec un plein succès , dans la distillerie d'Olizy .
VIII. Rendements et valeur du flegme et de la vinasse. Quand
on calcule le rendement en alcool que fournit à la distillation le moût
de pommes de terre , il faut faire le départ de la quantité d'alcool pro
duit par le malt dont on fait usage pour la saccharification et pour la
préparation du pied de cuve . Nous avons dit que l'orge ou le seigle
représentait 5 p. 100 du poids des pommes de terre mises en œuvre ;
or, ces graines fournissent après avoir été germées , pour 100 kilog. ,
22 litres d'alcool . Si donc nous cherchons le rendement de 100 kilog.
de pommes de terre, il nous faut déduire des résultats 1 lit. 100 d'al
cool.
M. Aimé Girard a , le 24 novembre 1890, entretenu l'Académie des
Sciences des résultats obtenus par MM . Maquet et Michon sous son
contrôle ; il a déduit du rendement brut, le chiffre que nous avons
indiqué plus haut et a annoncé que le rendement d'alcool , dû à la
pomme de terre seule a été , pour 100 kilog. de tubercules à 16 p. 100
de fécule , de 11 lit. 216 d'alcool pur , et pour 100 kilog . de tubercules
à 20,9, de 14 lit. 330.
832 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Ce flegme est d'excellente qualité ; j'ai montré autrefois qu'au


point de vue de la pureté, il était supérieur à la plupart des autres
flegmes. Il contient cependant plus d'alcool amylique que le flegme de
betteraves ; mais cet alcool amylique est plus facile à séparer de
l'alcool que dans tout autre flegme . Ce fait , que j'ai vérifié par l'expé
rience , est connu des rectificateurs , qui considèrent l'alcool rectifié de
pommes de terre , comme le plus neutre des alcools . Chose curieuse,
c'est un reproche qu'on lui fait et qui l'éloigne un peu de la fabrication
des eaux-de- vie artificielles . Il est trop sec , et on lui préfère souvent
l'alccol de betteraves, qui , possédant déjà un parfum déterminé , pré
sente plus de moelleux , et est plus facile à travailler. Il est en tout cas,
très recherché pour la préparation des produits de la parfumerie .
La quantité de vinasses que l'on obtient, et que l'on peut calculer
en ajoutant au volume du moût ( 15 hectol . par 1000 kilog .) , le volume
du pied de cuve , le volume de l'eau condensée dans la colonne , etc. , et
en retranchant le volume de l'alcool distillé , représente environ
15 hectol . par 100 kilog . de pommes de terre.
Sa valeur alimentaire est évidemment faible, comme le montre ce
tableau que j'ai établi d'après les analyses publiées par M. Aimé
Girard.
Matières azotées .. 7gr.8 par litre .
Matières organiques autres . . 38 8
Matières minérales . 4 7
Total . . 51 gr. 3
Pour élever cette valeur alimentaire , il est d'usage en Allemagne,
d'associer au travail de la pomme de terre le travail du maïs , qui peut,
au moyen des mêmes procédés et des mêmes appareils être cuit et
saccharifié . M. Aimé Girard a montré le parti que l'on pouvait tirer
de cette manière de faire .
Tels sont, Messieurs , les procédés que l'on suit actuellement dans
nos distilleries de pommes de terre , qui ont adopté le travail allemand .
Ils sont évidemment moins simples que ceux de la distillerie de bette
raves, et leur complication relative paraît un obstacle à leur adoption.
Mais ce n'est pas au moment où l'agriculture devient scientifique , fait
appel aux savants et aux chimistes , et qu'elle doit reculer devant la
réalisation d'un progrès . (Applaudissements)

夔 ANALYSE COMMERCIALE DES SUCRES

M. Durin . - Cette question devait être traitée par M. L'Hôte


qu'une circonstance imprévue empèche malheureusement d'assister au
Congrès. Il ne faut pas se dissimuler qu'elle est fort difficile et fort
délicate .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 833

L'analyse commerciale doit être exécutée suivant les conventions


des parties , que le chimiste n'a pas à discuter . Or, en l'espèce, les con
ventions sont claires et nettes, les dosages à exécuter doivent l'être
suivant certaines prescriptions bien déterminées ; on ne voit donc pas
pourquoi il y a des erreurs dans ces analyses, des écarts autres que
ceux qu'il est matériellement impossible d'éviter. Ainsi les erreurs dans
la détermination de l'eau doivent être forcément faibles , si on opère
avec soin , car les résultats de la dessiccation sont les mêmes soit
qu'on opère dans le vide au voisinage de 95-100° , soit qu'on opère à air
libre à 105-106°.
Il est inutile d'insister sur la possibilité d'avoir des polarisations
concordantes à 1 dixième près.
On peut donc dire que dans l'analyse des sucres, il n'existe pas, il
ne doit pas exister de causes d'erreurs . En supposant que toutes les
petites erreurs de détails soient toutes du même sens et s'additionnent,
on ne devrait pas arriver à un écart maximum de plus de 0.50 sur le
titrage.
Quant aux autres causes d'erreurs , s'il en existe, nous ne pouvons
nous en occuper, nous devons les ignorer.
La question de l'analyse des sucres doit être étudiée par le Congrès
international de chimie qui aura lieu à Bruxelles l'année prochaine .
Jusques-là disons qu'il n'y a pas , qu'il ne doit pas y avoir de causes
d'erreurs dans l'analyse des sucres . ( Très bien).

DÉTERMINATION DE LA QUANTITÉ DE JUS


DANS LA BETTERAVE

PAR M. A. VIVIEN

M. A. Vivien . - Messieurs, je devais avoir l'honneur de traiter


cette question de concert avec M. Pagnoul ; mais il n'a pu s'en occuper,
de sorte que je vous présente un travail personnel bien que M. Pa
gnoul à qui je l'ai communiqué , l'ait approuvé dans ses grandes lignes .
Messieurs , on s'est souvent préoccupé de la quantité de jus con
tenu dans la betterave et l'opinion admise par la majorité des fabri
cants , pour ne pas dire la totalité , c'est qu'il y a des betteraves juteuses
et des betteraves non juteuses , suivant leur nature et l'année.
Pour déterminer la quantité de jus, on connaît plusieurs pro
cédés :
1º Le dosage direct du sucre de la betterave et du sucre du jus ;
2º Le dosage de l'eau de la betterave et de l'eau du jus ;
3º Enfin l'épuisement par l'eau d'un poids connu de betteraves et
pesée de l'insoluble.
834 Procès- verbal du Congrès de Laon.

Le dosage direct du sucre de la betterave se fait par l'une des nom


breuses méthodes donnant le sucre au saccharimètre ou par la mé
thode de l'interversion préconisée par M. Violette , donnant le sucre
par la liqueur Fehling .
Ces méthodes de détermination de la quantité des jus sont sujettes
à erreurs, surtout les deux premières, car le jus extrait par pression,
d'après plusieurs auteurs , paraît ne pas avoir la même composition
que celui contenu dans la betterave et le dosage direct du sucre de la
betterave demande beaucoup de précautions pour être fait avec exac
titude .
Examinons successivement chacune des méthodes indiquées pour
la détermination de la teneur en jus .
Première méthode. -- Quand on veut doser le sucre directement de
la betterave par digestion aqueuse à froid ou à chaud , il faut opérer
sur le pressin ou râpure et en prendre un poids assez considé
rable .
Quand on se sert d'un saccharimètre Wentzke ou d'un Schmidt et
Haensch, on prend 26 gr. 048 de pressin et on jauge , dans la méthode
de M. Pellet, à 200 cc . 7 pour tenir compte du volume du marc des
26 gr . 048, ou a 201 cc . 35 si on veut tenir compte tout à la fois du
volume du marc et du volume du précipité plombique , puis on fait la
lecture polarimétrique avec un tube de 40 centimètres pour avoir
directement le sucre de la betterave .
Pour avoir des analyses très soigneusement faites, il faut observer
les conditions suivantes : finesse du pressin , température de l'eau ,
durée de digestion , agitation suffisante pour avoir homogénéité, em
ploi d'une proportion convenable de sous- acétate de plomb et jaugeage
rigoureux au volume indiqué . Toutes ces conditions étant obtenues il
subsistera encore deux causes d'erreur : l'une , la principale, due à la
prise d'échantillon , l'autre à la lecture saccharimétrique ; et entre plu
sieurs analyses successives faites sur différentes prises d'échantillons
d'un mème pressin , les écarts pourront s'élever à quatre dixièmes de
l'échelle du saccharimètre .
J'ai opéré sur des betteraves dont le jus à la densité de 7°40 conte
nait 16 kil . 40 de sucre par hectolitre et les lectures de 26 gr. 048 á
201 cc. 35 ont donné une teneur moyenne en sucre de 14 kil . 43 pour
trois essais successifs ayant donné :
14.2
14.5
14.6
correspondant aux quantités de jus suivantes pour les deux cas
extrêmes .
Jus en volume. Jus en poids.
16.40 100 14.2 : x = 86 lit. 585 Ou 92 kil. 99
16.40 100 14.6 x = 89 024 95 61
Procès-verbal du Congrès de Laon. 835

soit une différence de :


2 lit. 439 sur le volume de jus ,
ou de 2 kil . 62 sur le poids du jus.
Une erreur de 0,4 p. 100 sur la teneur en sucre de la betterave fait
donc une grande différence sur la quantité de jus et une différence en
sucre de 0 kil . 1 p . 100 seulement constitue encore un écart de 0 lit. 61
de jus par 100 kilos de betteraves. C'est important .
Pour diminuer le plus possible cette cause d'erreur , il faut opérer
sur un poids aussi fort que possible de pressin . Aussi au lieu de
26 gr. 048 je prends soixante grammes , j'ajoute environ 280 cc . d'eau ,
mélange, puis 10 cc . sous-acétate de plomb, chauffe trois quarts
d'heure à 80° au bain - marie , refroidis et jauge à 302 cc.; mais avant
d'affleurer et de refroidir j'ajoute quelques gouttes d'éther pour éteindre
la mousse.
Trois essais successifs faits sur le même pressin que celui ayant
servi dans l'expérience précédente ont donné au saccharimètre décimal
de mon système , les lectures suivantes :
28°60 soit sucre p. 100 kil . de betteraves . 14 k. 30
28°80 14 50
29.00 --- 14 50
moyenne 28°80 ou 14 kil . 40 de sucre , correspondant , pour les cas
extrêmes, aux quantités de jus suivantes :
Jus en volume. Jus en poids.
16.40 100 :: 14.30 : x ********** 87 lit. 195 ou 93 kil . 65
16.40 : 100 14.50 : x = 88 414 94 95
soit une différence de 1 lit. 219 sur le volume de jus ou 1 kil . 30 sur le
poids , c'est-à-dire que l'écart est réduit à la moitié de celui obtenu
avec la première méthode .
Plus on opère sur un poids important moins il y a d'erreur prove
nant de la prise d'échantillon ; en outre , les erreurs provenant de la
· lecture saccharimétrique sont divisées par un nombre plus considé
rable ; on a plus de précision .
Les échantillons prélevés à la sonde sont souvent cause de graves
erreurs parce que le sucre n'est pas réparti uniformément dans la
betterave. D'après un travail que j'ai publié en 1876 ( t . I , 2º livraison
de mon traité de la fabrication du sucre , p . 177) , la richesse en sucre
par 100 kilos varie, suivant les parties considérées de la betterave , de
10,42 à 11,43 pour une betterave à 5°8 environ de densité .
En 1888, puis en 1891 , M Baudry a indiqué dans le Bulletin de
l'Association des chimistes , t. V, p . 490, et dans le journal La Betterave
des variations plus grandes encore , allant de 9.60 à 13.20 pour des
betteraves à 6º6 environ de densité , et la richesse maximum se trouve
vers la partie voisine du plus grand diamètre , c'est-à -dire environ au
premier tiers de sa longueur, là où on prélève ordinairement l'échan
tillon à la sonde .
836 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Cette observation a son importance pour la sélection des betteraves ,


elle montre qu'on doit apporter beaucoup de soin dans le maniement de
la sonde et qu'il est difficile d'avoir un échantillon moyen avec ce
système .
Deuxième méthode. - La méthode basée sur les teneurs en eau
de la betterave et du jus est sujette à moins d'erreur pour la détermi
nation de la proportion de jus , que celle que je viens de décrire , mais
elle est plus longue et demande beaucoup de soin . Elle est peu prati
quée .
Troisième méthode. ――― La méthode basée sur l'épuisement à l'eau
et la pesée de l'insoluble permet d'opérer sur une grand poids de
pressin, soit cent grammes ; c'est la plus précise et celle que l'on doit
employer de préférence .
Je pratique l'épuisement avec de l'eau d'abord à basse température ,
puis de plus en plus chaude jusque environ 80°, dans une capsule et
par décantation sur un filtre taré . Cette méthode donne par pesée
directe le poids de l'insoluble , il n'y a aucun coefficient à appliquer et
les erreurs ne sont pas multipliées . En outre le jus extrait a une com
position analogue à celui qu'on a par diffusion et l'insoluble correspond
à celui qu'on obtient par le travail industriel .
En opérant le dosage du jus par cette dernière méthode , depuis
plusieurs années, j'ai établi le tableau suivant qui représente la
moyenne de nombreuses analyses :
La teneur en jus évaluée en poids varie dans une faible limite
avec la densité puisqu'on trouve 95 k . 30 de jus dans 100 kilos de bet
teraves à 6° contre 93 k . 15 dans 100 kilos de betteraves à 10 ; le
volume du jus étant fonction de la densité varie de 89 lit. 90 à 84 lit. 68.
Depuis que j'ai établi ces tableaux , j'ai eu souvent occasion de les
vérifier .
Dernièrement, M. Baudry a publié dans la Sucrerie Indigène du
13 décembre 1892 , un travail très intéressant sur la diffusion ; on y
relève les proportions de jus suivantes que j'indique en mettant en regard
celles que je viens de donner .
Les écarts ne sont pas importants sauf pour les betteraves à 16 et
surtout à 17 p . 100 de sucre .
On peut conclure qu'il y a presque toujours accord entre la densité
et la teneur en jus pour des betteraves normales et de pureté corres
pondante , mettant de côté les cas particuliers tels que betteraves mon
tées à graines , etc. Les écarts possibles sont minimes et l'expérience
démontrera ce fait, que la proportion de jus évaluée en poids varie
dans de très faibles proportions pour une betterave de densité déter
terminée . Ainsi une betterave à 7° contiendra généralement 94 k. 90
de jus par 100 kilos et une betterave à 7°5 en contiendra 94k . 60 .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 837

Table des concordances moyennes de sucre par hectolitre


de jus et par 100 kilos de betteraves

Par A. VIVIEN

JUS PUR DE LA BETTERAVE PAR 100 Kilos de bETTERAVES

Degré Sucre Eau Sucre Eau


par par Pureté Poids Volume par 100 kil. par 100 kil.
régie hectolitre hectolitre de de
Vivien du jus du jus
du jus de jus de jus betteraves betteraves

6°0 12k540 90k323 79.97 95k30 89190 11k270 8120


6.1 12.810 90.159 80.35 95.26 89.78 11.500 80.95
6.2 13.088 89.998 80.78 95.22 89.66 11.730 80.69
6.3 13.369 89.837 81.21 95.18 89.54 11.970 80.44
6.4 13.651 89.676 81.62 95.14 89.42 12.200 80.18
6.5 13.936 89.515 82.05 95.10 89.30 12.445 79.93
6.6 14.216 89.354 82.31 95.06 89.18 12.678 79.68
6.7 14.499 89.192 82.57 95.02 89.05 12.911 79.43
6.8 14.790 89.030 82.83 94.98 88.93 13.153 79.17
6.9 15.077 88.868 83.09 94.94 88.81 13.390 78.92
7.0 15.372 88.700 83.35 94.90 88.69 13.633 78.67
7.1 15.620 88.538 83.61 94.84 88.55 13.832 78.40
7.2 15.883 88.376 83.87 94.78 88.41 14.042 78.14
7.3 16.148 88.214 84.13 94.72 88.27 14.254 77.87
7.4 16.413 88.051 84.40 94.66 88.13 14.465 77.61
7.5 16.680 87.844 84.66 94.60 88.00 14.678 77.30
7.6 16.948 87.682 84.93 94.52 87.84 14.887 77.02
7.7 17.217 87.520 85.20 94.44 87.68 15.096 76.74
7.8 17.488 87.358 85.46 94.36 87.53 15.307 76.47
7.9 17.759 87.195 85.72 94.28 87.37 15.516 76.19
8.0 18.032 87.032 85.99 94.20 87.22 15.728 75.91
8.1 18.311 86.870 86.25 94.13 87.07 15.945 75.64
8.2 18.606 86.708 86.57 94.06 86.93 16.175 75.38
8.3 18.891 86.546 86.84 93.97 86.76 16.390 75.09
8.4 19.177 86.383 87.10 93.90 86.62 16.611 74.83
8.5 19.474 86.220 87.40 93.84 86.48 16.841 74.57
8.6 19.763 86.057 87.67 93.78 86.35 17.065 74.31
8.7 20.062 85.894 87.97 93.72 86.21 17.295 74.06
8.8 20.363 85.731 88.26 93.67 86.09 17.530 73.81
8.9 20.666 85.568 88.57 93.62 85.96 17.764 73.56
9.0 20.970 85.405 88.87 93.57 85.84 18.000 73.31
9.1 21.276 85.241 89.17 93.52 85.71 18.235 73.07
9.2 21.583 85.077 89.47 93.47 85.59 18.472 72.82
9.3 21.892 84.914 89.81 93.42 85.47 18.711 72.58
9.4 22.203 84.750 90.07 93.38 85.35 18.950 72.34
9.5 22.515 84.586 90.37 93.34 85.24 19.192 72.10
9.6 22.829 84.420 90.66 93.30 85.13 19.434 71.86
9.7 23.154 84.255 91.00 93.26 85.01 19.683 71.63
9.8 23.481 84.089 91.32 93.22 84.89 19.933 71.39
9.9 23.810 83.923 91.65 93.18 84.79 20.188 71.15
10.0 24.140 83.756 91.91 93.15 84.68 20.442 70.93

7
838 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Litres de jus contenus dans 100 kilos de betteraves suivant


la richesse et la pureté.

SUCRE D'APRÈS M. BAUDRY D'APRÈS M. VIVIEN


par 100 kil.
de
betteraves Litres de jus Pureté du jus Litres de jus Pureté du jus
2345

12 89.36 82.00 89.54 81.22


13 88.89 82.00 89.00 82.70
14 88.63 84.00 88.40 83.85
15 88.12 84.00 87.65 85.20
16 87.82 86.00 87.00 86.40
17 87.55 88.00 86.35 87.67

On peut dès lors , en prenant les chiffres du tableau ci - dessus , ne


faire que le sucre du jus et en déduire le sucre de la betterave. Les
erreurs possibles par ce procédé seront souvent moins grandes que
celles qu'on pourra faire par le dosage direct surtout quand on est
obligé d'opérer rapidement comme c'est le cas en industrie et qu'on ne
peut faire un second dosage sur le même échantillon à titre de con
trôle. (Applaudissements . )

M. Brunehant. - Malgré la haute autorité de M. Vivien , je ne


suis pas d'accord avec lui . Il me semble qu'il veut nous faire faire un

pas en arrière . Pour ma part je ne renoncerai pas facilement à la


méthode directe . Je sais depuis longtemps que la teneur en jus de la
betterave est théoriquement d'environ 95 p. 100. Mais en pratique , il
n'en est point de même. Le mode d'extraction est tellement irrégulier
d'une usine à l'autre que les jus sont très variables . Il faudrait , pour
avoir des résultats , non pas même exacts , mais simplement compara
bles , que les appareils fussent absolument identiques comme denture
et vitesse pour les råpes , comme énergie et durée pour la pression.
Il faudrait donc que M. Vivien eût la puissance de forcer chacun de
nous à nous servir des mêmes râpes et des mêmes presses , et cela , de
la même façon .
M. Pellet. Je partage absolument l'avis de M. Brunehant . En
Belgique, on paye 4 fr . le degré de sucre et une erreur de 0,50 entrai
nerait une augmentation ou une diminution de prix de 2 fr . par tonne
de betteraves. Aux usines de Wanze , travaillant 250 millions de kilog. ,
la perte aurait pu être de ce chef de 500.000 fr. par an .
Si M. Vivien voulait bien me donner rendez- vous à son laboratoire ,
nous pourrions faire des expériences comparatives et je me charge de
le convaincre .
Procès- verbal du Congrès de Laon . 839

M. Vivien . - Je serais très désireux de faire ces expériences com


paratives . Ma conviction est qu'il est fort difficile d'obtenir des résul
tats concordants. Quand, en effet , on fait l'analyse à la sonde ...
M. Pellet. - Nous parlons du même pressin et non d'échantillons
différents .

M. Aulard . - Les stations agronomiques belges ont fait de nom


breux essais et ont toujours trouvé des résultats identiques . Pour moi ,
je ne renoncerai jamais à la méthode directe .
M. Durin. ―― A l'appui des paroles prononcées , il y a un instant,
par M. Brunehant , permettez-moi de citer un fait:
Un cultivateur se plaignait de nombreux écarts existant entre la
densité des betteraves déterminée chez lui, et celle qui était déterminée
à l'usine . Il trouvait constamment 3 à 4 dixièmes de plus que le chi
miste de la sucrerie . Je fus appelé comme expert .
Nous déterminâmes à l'usine la densité des betteraves livrées par
ce cultivateur , et nous trouvâmes 6°8 . Le cultivateur emporta les moi
tiés de betteraves qui n'avaient pas été utilisées , et trouva chez lui 7°2.
Je me suis fait envoyer chez moi les instruments avec lesquels opé
rait le cultivateur et je me suis aperçu qu'effectivement ils donnaient
un jus toujours plus dense que celui produit par les appareils ordinai
res. J'ai fait manoeuvrer ces instruments alternativement par des
hommes et par des femmes , et les résultats obtenus étaient différents .
Le jus obtenu par les femmes était plus dense.
J'ai conclu de tous ces essais que la râpe du cultivatenr moins puis
sante que celle du fabricant, donnant une pulpe plus grossière, était la
cause des différences obtenues ; le jus produit par sa râpure , mal pressée
d'autre part, était plus riche et plus dense que le jus normal .
Il résulte de ce fait : 1 ° que la densité est peu digne de confiance ;
2º si l'on veut atténuer les erreurs , il importe de se servir de râpes et
de presses puissantes manoeuvrées par des ouvriers robustes .
M. Brunehant. ――――― Assurément l'achat à la densité donne lieu
souvent à des écarts et il serait préférable de faire comme nos voisins
de Belgique et d'acheter la betterave à la richesse saccharine . J'ai eu
avec l'un de nos voisins , l'idée de faire des essais avec 8 ou 10 råpes
différentes que nous avons installées sur la même transmission . Les
essais ont duré pendant trois jours . Les écarts ont été parfois considé
rables d'une råpe à l'autre et toujours dans le même sens .
L'écart maximum a atteint cinq dixièmes de densité . Depuis ce
temps, je suis toujours resté sceptique sur les méthodes indirectes de
détermination du sucre . ( Applaudissements . )
M. le Président. - Il est midi ; le banquet nous attend , je vous
convie à lui faire le plus grand honneur . (Applaudissements) .
La séance est levée à midi .

Le secrétaire général ; F. DUPONT.


840 Procès- verbal du Congrès de Laon.

Séance de l'après-midi.

La séance est ouverte à 3 h . 45.

M. le président. - Je donne la parole à M. Weisberg.

LES MATIÈRES PECTIQUES ET LE DOSAGE DU SUCRE


DANS LA BETTERAVE PAR LES MÉTHODES ALCOOLIQUES
ET AQUEUSES

PAR M. J. WEISBERG .

M. Weisberg . - Messieurs, aucune question de la chimie su


crière n'a fait couler tant d'encre et donné lieu à tant de discussions
que celle du dosage du sucre dans la betterave . C'est surtout durant
les dernières années , depuis 1887 , que la question a été particulière
ment étudiée par un certain nombre de chimistes des différents pays
sucriers . Après les longues études et les nombreuses discussions qui
se sont produites , et, notamment, après les travaux que nous avons
consacrés , conjointement avec M. Pellet et certains autres collègues ,
à l'analyse de la betterave, nous nous étions flatté de voir admettre
comme un fait nettement établi l'exactitude des méthodes aqueuses en
comparaison avec les méthodes alcooliques ; nous avions donc cru
que , pour un certain temps , nous ne serions plus obligé de repren
dre la plume pour défendre nos idées sur ce sujet . Nous avons été
trompé dans notre attente, car voici que la question revient sur le
tapis , et ce , par suite d'une récente publication , dont l'auteur, M. le
professeur A. Herzfeld , compte parmi les chimistes sucriers les plus
distingués .
Nous nous sommes toujours étonné que, pendant tout le temps qu'a
duré la longue polémique sur la question du dosage du sucre dans la
betterave , M. Herzfeld qui , en sa qualité de directeur du laboratoire
des fabricants de sucre allemands , plus que tout autre devait prendre
parti dans la question , n'ait jamais fait connaître ses opinions sur les
différentes méthodes en usage. Aussi, est-ce avec un véritable plaisir
que nous avons eu tout dernièrement la bonne aubaine de lire un
article sorti de la plume de ce chimiste, article ( 1 ) dans lequel il
expose ses opinions sur les méthodes proposées pour le dosage du
sucre dans la betterave . Cet article prêtant fort a discussion , nous
jugeons nécessaire d'examiner, aussi brièvement que possible , le pro et
le contra des opinions émises par lui.

(1) Korrespondenzblatt d . Ver. Akad . geb. Zuckertechniker, février, 1893.


Procès-verbal du Congrès de Laon . 841

Nous ne commencerons pas par la méthode du dosage indirect du


sucre dans la betterave par l'analyse de son jus et l'emploi des coeffi
cients 95 ou 94. C'est une méthode condamnée par tous les chimistes
de tous les pays . Nous examinerons les opinions de M. Herzfeld sur
les méthodes directes actuellement connues et en usage dans les labo
ratoires sucriers .
Ces méthodes sont , comme on le sait :
a. L'extraction alcoolique ;
b. La digestion alcoolique à chaud et à froid ;
c. La digestion aqueuse à chaud et à froid .
M. Herzfeld considère l'extraction alcoolique comme la méthode
la plus parfaite, à condition que l'on examine si l'action de l'alcool a
été complète . Nous sommes absolument du même avis . Dans l'état
actuel de la chimie analytique, cette méthode est scientifiquement la
plus exacte et la plus élégante ; c'est la méthode modèle, qui doit
servir à juger les autres ; aussi , a-t-elle été employée dans un nombre
incalculable de cas , pour statuer sur la valeur des diverses méthodes ,
plus simples et plus rapides dans leur exécution pratique, introduites
dans les laboratoires durant les six dernières années .
La digestion alcoolique à chaud, dont l'initiative appartient à
MM . Rapp et Degener, donne également, d'après M. Herzfeld , des
résultats très exacts . Ce n'est qu'avec réserve que nous pouvons
accepter cette opinion , car , d'après nos propres expériences, fort nom
breuses , nous devons déclarer que , s'il existe une méthode alcoolique
ayant la tendance de fournir des résultats inférieurs à ceux des autres
méthodes, y compris l'extraction alcoolique , c'est précisément la diges
tion alcoolique à chaud . Dans beaucoup de cas où l'extraction alcoo
lique nous a donné des résultats d'une concordance parfaite avec ceux
des méthodes aqueuses, la digestion alcoolique à chaud nous a fourni
des chiffres différents et toujours inférieurs à la vérité . La digestion
alcoolique à chaud demande plus de surveillance et de précautions que
l'extraction alcoolique elle- même pour arriver à un épuisement complet
de la pulpe. Et c'est pour cela que , quant à nous , nous ne pouvons
nullement recommander cette méthode pour l'usage journalier dans
les laboratoires : pendant la campagne , en effet, le nombre des dosages
pour le contrôle de la quantité de sucre entré sous forme de betteraves ,
est généralement fort grand , et, par conséquent, le moindre manque de
surveillance peut donner, et donne lieu , avec cette méthode , à des ré
sultats inexacts et toujours en dessous de la vérité.
Aux chimistes qui , malgré tout ce qui a été publié dans les der
nières années , persisteraient à donner la préférence à l'alcool, mais
qui voudraient se servir d'une méthode plus simple et plus rapide que
l'extraction alcoolique , nous recommanderions , d'accord en cela avec
M. Herzfeld , la digestion alcoolique à froid de M. Stammer, qui donne
842 Procès-verbal du Congrès de Laon .

des résultats vrais quand la cossette , passée par le moulin Suckow,


est transformée en une véritable crème , que l'alcool employé n'est pas
trop fort (85° G. L. suffit) et qu'on laisse digérer un certain temps ,
reconnu expérimentalement suffisant, avant de filtrer et de pola
riser.
Passons maintenant aux méthodes aqueuses .
En ce qui concerne la digestion aqueuse à froid due à l'initiative de
M. Pellet, M. Herzfeld dit que cette méthode donne avec de la râpure
trés fine (condition sine qua non !) et en ajoutant le sous - acétate de
plomb en quantité mesurée (en quantité suffisante et en excès , dirons
nous) à la ràpure et non au filtrat (on n'a jamais recommandé d'ajouter
le sous- acétate de plomb au filtrat) des résultats qui concordent sou
vent avec ceux de l'extraction alcoolique . Toutefois, ajoute M. Herzfeld ,
on devrait employer cette méthode avec précautions et en contrôlant
les résultats de temps en temps par l'extraction alcoolique .
Nous croyons qu'en employant l'expression « souvent pour carac
tériser la valeur de la digestion aqueuse à froid , notre savant collègue
de Berlin a plutôt condamné cette méthode qu'il ne l'a recommandée
(et pourtant il la recommande ! ) , car , pour notre part, nous ne vou
drions jamais conseiller une méthode dont les résultats ne seraient pas
toujours en concordance avec ceux de la méthode universellement
reconnue comme la méthode modèle , c'est-à-dire, l'extraction alcoo
lique.
Contrairement à M. Herzfeld , nous n'hésitons pas à dire que , quand
toutes les conditions d'exécution sont exactement remplies et , notam
ment, quand la pulpe fournie par l'appareil en usage est aussi fine
que nécessaire , la digestion aqueuse à froid donne des résultats qui
concordent toujours avec ceux de l'extraction alcoolique . Néanmoins ,
et en cela nous sommes d'accord avec M. Herzfeld , nous conseillons
aussi d'en contrôler les résultats le plus souvent possible, mais par la
digestion aqueuse à chaud et non , comme le demande M. Herzfeld ,
par l'extraction alcoolique . Cela suffit pour nous . Car si M. Herzfeld
demande le contrôle pour vérifier les résultats de la digestion aqueuse
à froid , c'est parce qu'il n'a pas pleine confiance dans la méthode elle
même, tandis que nous demandons ce contrôle dans un autre but, qui
est de vérifier la marche de l'appareil servant à débiter la pulpe indis
pensable au bon fonctionnement de la méthode . Les appareils, et c'est
là un grand point, s'usent plus ou moins vite, et il arrive un moment
où ils ne donnent plus une pulpe assez fine pour fournir des résultats
vrais à froid ; c'est dans le but de se rendre continuellement compte de
leur fonctionnement que nous recommandons de contrôler sur une
pulpe bien mélangée les résultats de la digestion aqueuse à froid par
ceux de la digestion aqueuse à chaud . Si les deux résultats sont
d'accord, on a une preuve que la pulpe fournie par l'appareil est irré
Procès-verbal du Congrès de Laon . 843

prochable ; dans le cas contraire, et quand toutes les autres condi


tions sont bien remplies ( 1 ) , il faut prendre des mesures pour améliorer
la marche de l'appareil , si l'on veut continuer à s'en servir .
Il nous reste maintenant à examiner l'opinion de M. Herzfeld sur
la digestion aqueuse à chaud , c'est-à -dire sur la méthode qui est
actuellement la plus répandue dans les laboratoires sucriers de tous
les pays .
Voici ce que dit M. Herzfeld de cette méthode :
La digestion aqueuse à chaud fournit ordinairement des résultats
trop élevés , parce qu'elle donne lieu à la formation de combinaisons
solubles entre les matières pectiques de la betterave et le plomb, com
binaisons qui tournent fortement à droite et dont la précipitation par
le sous-acétate de plomb ne réussit pas , en règle générale . Les polari
sations sont, dans ces conditions , ordinairement trop élevées , et la
méthode doit être rejetée . »
L'opinion de M. Herzfeld est donc ici plus catégorique que pour
la méthode aqueuse à froid ; il conclut purement et simplement au
rejet de la méthode à chaud , parce qu'elle donne lieu à la formation
de combinaisons solubles et dextrogyres entre les matières pectiques
et le plomb .
Nous devons donc revenir encore une fois sur les matières pecti
ques et examiner les opinions de M. Herzfeld sur cette question . Peut
être réussirons-nous à réhabiliter la digestion aqueuse à chaud et à la
faire rentrer dans la famille des méthodes reconnues comme exactes
pour le dosage du sucre dans la betterave .
Nous ne nous arrêterons pas aux multiples essais comparatifs exé
cutés par un grand nombre de chimistes de tous les pays sucriers ,
essais qui ont établi péremptoirement la bonne concordance qui existe
entre les résultats de la digestion aqueuse à chaud et ceux de l'extrac
tion alcoolique, quand toutes les instructions sont rigoureusement
suivies .
Nous parlerons des matières pectiques, puisque ce sont elles qui
sont mises ici en cause. Mais avant de donner quelques nouvelles
preuves à l'appui de notre opinion , qui est diamétralement opposée à
celle de notre collègue allemand, nous sommes obligé de revenir sur
nos recherches de 1888 concernant cette question , et nous citons une
partie des conclusions d'un de nos articles d'alors qui traite de ces
matières.¹
1º Les matières polarisantes qui restent dans la pulpe épuisée précé

(1 ) Nous ne croyons pas nécessaire d'entrer ici dans les détails ; ils doivent
être bien connus par les nombreuses publications sur ce sujet. Notre but ici
n'est que l'examen des opinions émises par M. Herzfeld .
844 Procès-verbal du Congrès de Laon .

demment par l'alcool et qui entrent en dissoluti


on en chauffant cette
pulpe avec de l'eau au bain -marie sont des matières pectiques .
2º Les matières pectiques, telles qu'elles entrent en solution aqueuse,
en chauffant la pulpe épuisée avec de l'eau au bain-marie (ou en chauf
fant la râpure fraiche dans la digestion aqueuse à chaud se composent
de pectine et de parapectine .
3º En chauffant à haute température et pendant un temps assez
long la solution aqueuse de ces deux matières , la réaction , neutre au
début, devient acide à mesure qu'on chauffe et cette réaction acide pro
vient de la transformation de la pectine et de la parapectine en acide
métapectique qui tourne le plan de polarisation à gauche .
4° La pectine et la parapectine dans l'analyse de la betterave par
l'extraction alcoolique restent dans la pulpe , puisqu'elles sont insolu
bles dans l'alcool . D'un autre côté , dans l'analyse de la betterave par
la méthode aqueuse à chaud , ces matières , bien que devenues solubles ,
ne doivent pas exercer d'influence sur la polarisation , puisque le sous
acétate de plomb les précipite complètement et que dans l'excès de ce
réactif elles ne sont pas solubles . En d'autres termes , le sous-acétate
de plomb de la méthode aqueuse peut remplacer l'alcool de l'extrac
tion alcoolique , d'où il serait permis de conclure que la méthode
aqueuse employée convenablement doit donner les mêmes résultats
que les méthodes alcooliques .
La pratique de l'analyse , c'est -à-dire la comparaison rigoureuse
entre la digestion aqueuse à chaud et l'extraction alcoolique , a complè
tement justifié cette dernière conclusion .
Les matières pectiques qui entrent en dissolution , soit en traitant
par l'eau chaude la pulpe épuisée de son sucre , soit en faisant digérer
dans l'eau la pulpe fraiche au bain-marie à la température de 75 à 80°C
durant une heure , ces matières pectiques ne sont autre chose qu'un
mélange variable de pectine et de parapectine . Ces deux matières en
solution aqueuse possèdent une réaction neutre et polarisent fortement
à droite, mais elles sont complètement précipitées par le sous -acétate
de plomb en excès , sans que cet excès ait le pouvoir de les redis
soudre, et le liquide filtré n'accuse plus de polarisation . Dans les con
ditions ordinaires de la digestion aqueuse à chaud les matières pec
tiques qui entrent en dissolution ne donnent jamais lieu , contraire
ment à l'avis de M. Herzfeld , à la formation de combinaisons plom
biques solubles . Mais ce n'est pas tout. Il ne nous suffisait plus de
maintenir formellement nos recherches antérieures , nous avons voulu
donner quelques nouvelles preuves à l'appui et à la défense de la
méthode mise en accusation par M. Herzfeld .

Nous avons donc voulu exécuter quelques nouveaux essais avec


les matières pectiques de la betterave et, dans ce but, nous avons
utilisé une substance que nous tenions en réserve depuis un an ; cette
Procès-verbal du Congrès de Laon . 845

substance pectique n'avait pas été préparée par la voie ordinaire , c'est
à-dire par la digestion au bain - marie , avec de l'eau pure , de la pulpe
épuisée, mais bien par la digestion au bain- marie avec de l'eau légè
rement acidulée d'acide chlorhydrique ( 1 p . 100 acide chlorydrique de
2º B. )2 Dans ce cas, la substance qui entre en dissolution n'est plus
comme dans la digestion aqueuse à chaud , un mélange de pectine et
de parapectine, dont la précipitation par le sous- acétate de plomb est
un fait parfaitement démontré. La substance que nous avons obtenue
par digestion de la pulpe avec de l'eau acidulée et précipitation de la
solution concentrée par l'alcool , etc. , (et qui contenait encore beaucoup
de cendres , sa préparation à l'état pur étant fort difficile) possédait une
réaction acide ; c'était donc déjà un derivé de la pectine et de la para
pectine , la substance ainsi préparée contient probablement de l'acide
parapectique¹ .
Et c'est avec cette substance que nous avons exécuté quelques
essais pour étudier la propriété de ses combinaisons plombiques , ainsi
que sa transformation par suite d'un long chauffage à haute tem
pérature.
1º 2 grammes de cette matière ont été dissous dans l'eau et à la
solution qui polarisait fortement à droite , nous avons ajouté à froid
de sous-acétate de plomb en excès . Le filtrat séparé du dépôt plombi
que ne polarisait plus .
2º Le dépôt plombique obtenu a été digéré avec de l'eau froide et
filtré . Le filtrat n'accusait aucune polarisation.
3º Le même dépôt plombique a été bouilli ( c'est-à - dire soumis à
une température qui ne doit jamais être employée à l'analyse par la
digestion aqueuse à chaud) une demi-heure dans un ballon avec de
l'eau ; le dépôt a pris une coloration jaune - brunâtre . Après refroidis
sement et filtration le liquide jaunâtre a été concentré autant que pos
sible de façon que sa coloration n'empêche pas de faire une observa
tion polarimétrique . Ce filtrat donnait une faible réaction sur plomb,
mais sa polarisation n'était que ± 0,0 . Cela démontre que si , dans cette
opération , il se redissout une faible quantité de la combinaison plom
bique, cette quantité est tellement minime que l'observation faite dans
un tube de 400 % , avec un polarimètre Schmidt-Haensch à double com
pensation , n'accuse aucune déviation .
4° 2 grammes de matière ont été bouillis avec de l'eau durant
4 heures dans un ballon muni d'un refrigérant. Après refroidissement ,

1. Peut-être aussi de la métapectine qui possède une réaction acide. En


chauffant la pectine avec des acides dilués ont obtient de la métapectine. (Beils
tein, Chimie organique, tome I) .
846 Procès- verbal du Congrès de Laon.

on a ajouté un excès de sous-acétate de plomb, complété jusqu'au


trait dans un ballon de 100 cc . et filtré. Le filtrat acidulé d'une goutte
d'acide acétique donnait une polarisation à gauche de - 0,5 dans le
tube de 400 mm .
Voilà à quel point commence la transformation , dangereuse pour
l'analyse , de la matière pectique ; c'est la formation de l'acide métapec
tique qui commence , acide qui polarise à gauche et qui n'est plus ou
n'est que fort peu précipitable par le sous - acétate de plomb. Ainsi donc,
pour donner naissance à des dérivés pectiques non précipitables par le
sous-acétate de plomb ou dont les combinaisons plombiques soient so
lubles dans l'eau , il faut se mettre dans des conditions tout à fait anor
males conditions dans lesquelles la digestion aqueuse à chaud ne
doit jamais se faire . Ce n'est que par un chauffage de plusieurs heures
et à la température d'ébullition qu'on arrive à obtenir des matières
pectiques pouvant être nuisibles aux résultats de l'analyse . Nous n'a
vons donc rien à retrancher aux conclusions de notre article publié en
1888 et cité plus haut et nous pouvons dire comme alors :
Dans les conditions ordinaires de la digestion aqueuse à chaud , les
matières pectiques qui entrent en dissolution sont un mélange neutre
de pectine et de parapectine complètement précipitable par le sous- acė
tate de plomb en excès ; par conséquent, les matières pectiques ne
peuvent nullement, dans ce cas, fausser les résultats de la méthode
aqueuse à chaud , laquelle , exécutée avec toutes les précautions néces
saires , donne toujours des résultats concordants avec ceux de l'extrac
tion alcoolique .
Avant de finir, et pour corroborer tout ce que nous venons de rap
porter, nous communiquons l'analyse comparative suivante exécutée
sur la pulpe bien homogène d'une betterave avec tous les soins néces
saires, par les méthodes suivantes :
1° Extraction alcoolique ;
20 Digestion aqueuse à chaud ordinaire ;
30 Digestion aqueuse à chaud , mais avec addition de 20 cc. d'une
solution concentrée de pectine et de parapectine fraichement préparée
avec de la pulpe épuisée et emploi d'une quantité de sous-acétate de
plomb suffisante pour avoir un excès de réactif (20 autres cc . de cette
solution pectique mis dans un ballon de 200 cc . et complétés jusqu'au
trait avec de l'eau , polarisaient dans le tube de 400 mm . 4 degrés à
droite. Comme dans la digestion aqueuse les degrés de polarisation
indiquent directement le p . 100 de sucre de la betterave, l'analyse n° 3
devrait donc , si la précipitation par le sous - acétate de plomb ne venait
en aide , indiquer une teneur en sucre exagérée de 4 p . 100. )
Extraction alcoolique - — jusqu'à épuisement complet de la pulpe.
Digestion aqueuse à chaud - chauffage 1 heure à la température
de 75°C .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 847

Voici la moyenne des polarisations obtenues dans cette analyse


comparative :
Moyenne p. 100 de sucre
de plusieurs observations
Analyse par polarimétriqnes.
Digestion aqueuse à chaud ordinaire . 14,42
Extraction alcoolique . 14,40
Digestion aqueuse à chaud avec addition.
de matières pectiques 14,35

La concordance , dans ce cas aussi , est donc parfaite et ne fait que


confirmer tout ce que nous avons publié antérieurement sur ce sujet .
Notre conclusion sera donc . contrairement à l'opinion de M. Herz
feld, que la digestion aqueuse à chaud , exécutée avec toutes les pré
cautions nécessaires et selon les instructions consignées dans plusieurs
articles publiés par M. Pellet et par nous , donne des chiffres exacts ,
aussi exacts que ceux fournis par l'extraction alcoolique . Et ce n'est
que le jour où il sera reconnu que l'extraction alcoolique elle- même,
qui nous sert actuellement comme base pour l'appréciation des autres
méthodes , ne correspond plus à la vérité rigoureuse (ce jour , nous
l'attendons et il viendra avec les progrès de la science) , ce n'est qu'a
lors que nous serons obligé de reconnaître que les résultats fournis par
les méthodes aqueuses ne correspondent plus aux progrès de l'époque .
(Applaudissements. )

M. le Président . - L'ordre du jour appelle la discussion sur les


pertes en sucre par entrainement et destruction à l'évaporation et à la
cuite par MM . Battut et Breton .
Ces messieurs ne pouvant assister à la séance nous allons passer à
la question suivante.

M. Brunehant. — M. Breton, que je croyais voir ici , n'aura sans


doute pas pu venir . J'ai son mémoire dont je puis vous donner lecture .

M. le Président . - Puisque M. Battut a été forcé de nous quitter


et que la discussion contradictoire ne pourra avoir lieu , je crois qu'il
vaut mieux ne pas s'attarder . Nos collègues trouveront les mémoires
de ces Messieurs dans le Bulletin .
Nous donnons d'abord le travail de M. Battut que nous faisons sui
vre de celui de M. Breton.
848 Procès-verbal du Congrès de Laon .

DES PERTES EN SUCRE A L'ÉVAPORATION ET A LA CUITE

PAR M. BATTUT.

Messieurs , Les divers travaux publiés , en réponse à la question


posée par notre Association au sujet de la « perte en sucre à l'éva
poration et à la cuite » ont eu pour résultat immédiat d'attirer l'at
tention des industriels sur l'importance considérable , assez peu connue
jusqu'alors, en général , de la quantité de sucre entraîné ou détruit au
cours des évaporations successives nécessaires pour amener les li
quides sucrés au point de cristallisation .
Sans vouloir leur donner un caractère par trop définitif, les métho
des analytiques proposées , comme les chiffres qu'elles ont permis de
présenter, peuvent être considérés comme des repères, dont nous
souhaitons que chacun fasse son profit.
Il ne faut pas oublier, ainsi que l'a fait observer notre rapporteur,
M. Delavierre , qu'une telle étude d'ensemble , étant donnés le nombre
et la nature des déterminations expérimentales qu'elle demande, sur
tout à une époque où le temps est si précieux , présente les plus grande ,
difficultés il ne faut donc pas s'étonner que les travaux soumis à
notre Commission aient peut - être manqué d'homogénéité dans leur en
semble, et d'unanimité dans leurs conclusions.
Le fait de la perte chimique fort élevée » est en somme, re
connu . Nous avons pu dire que certains soins de fabrication permet
taient de la réduire ; aucun appareil , en tous cas , ne saurait l'éviter.
La « perte mécanique >> au contraire, dont nous avons essayé de
donner la mesure , dans notre précédente étude, plus tangible , bien
qu'à notre avis elle doive être peu importante dans une installation
convenablement faite, a donné lieu , en dehors des « vases de sû
reté » ordinaires, à la création d'appareils spéciaux dont le type initial,
le « ralentisseur Hodeck » a été très soigneusement étudié par M. Hor
sin-Déou lors de notre dernier Congrès .
Notre éminent collègue a fait ressortir l'avantage de l'emploi de ce
ralentisseur ; il a montré en même temps le défaut l'énorme perte de
charge produite par la multiplicité des diaphragmes perforés, dont
théoriquement, suivant lui , la présence est inutile . ( Nous savons qu'en
pratique, on a quelquefois supprimé la majeure partie, sinon la totalité
des diaphragmes . ) Mais la théorie de M. Horsin - Déon a été discutée,
pour partie, par M. Vivien, qui a fait observer que , si la vitesse de la
vapeur traversant le ralentisseur, peut descendre à zéro, aux périphé
Procès-verbal du Congrès de Laon. 849

ries, elle demeure très grande au centre : la récupération du sucre en


ce point, est donc insuffisante.
N'ayant pas fait de déterminations particulières , je m'abstiendrai
de prendre parti ; permettez-moi , toutefois, Messieurs , de signaler à
votre bienveillante attention , un dispositif spécial , très bien compris à
mon sens, dû à notre collègue . M. G. Dorzèe , et qui me paraît réunir
toutes les qualités du ralentisseur ordinaire recommandé par M. Horsin
Déon , sans présenter le défaut signalé par M. Vivien .

Fig . 63.

Il se compose (fig . 63) de trois anneaux identiques , dont toutes les


parties sont venues de fonte, sauf les écrous E, E' , E", qui sont rap
portés .
Les cloisons inclinées D font corps , par leurs extrémités latérales ,
avec le cylindre.
Les compartiments F, F', F" , où le sirop ou le jus retenu se réunit
et où il est à l'abri du courant de vapeur, sont isolés l'un de l'autre ,
afin d'éviter l'entraînement vers l'extrémité de l'appareil, et par con
séquent l'orifice de sortie .
Vous remarquerez que la rupture des vésicules sucrés est obtenue
sans laminage de la vapeur, c'est-à-dire avec le minimum de perte de
charge , malgré le triple changement de direction du courant.
De plus, un petit appareil de déplacement annexe permet de re
cueillir et de jauger les liquides sucrés récupérés .
M. Dorzée, étudiant ce ralentisseur depuis la campagne 1890-1891 ,
a constaté une récupération moyenne de 3 p . 100 du jus chargé dans
le triple -effet, celui-ci étant de construction ordinaire et muni des vases
de sûreté courants .
Cet appareil est donc suceptible de rendre de bons services à la
sucrerie française : c'est ce qui m'a fait prendre, Messieurs, au risque
d'abuser de vos instants , la liberté de vous en entretenir.
850 Procès- verbal du Congrès de Laon .

ÉTUDE SUR LES PERTES MÉCANIQUES DE SUCRE

PENDANT L'ÉVAPORATION DES JUS ET LA CUITE DE 1er JET

PAR M. BRETON .

J'ai essayé pendant la dernière fabrication de déterminer l'impor


tance des pertes mécaniques de sucre pendant ces deux opérations de
la fabrication du sucre, et bien que le travail que je vous présente ici
contienne encore bien des lacunes, je ne voudrais pas passer sous
silence les chiffres que j'ai obtenus, ni ne pas essayer d'un tirer quel
ques conclusions .
Voici le moyen, fort imparfait d'ailleurs , dont je me suis servi pour
déterminer ces pertes : j'ai prélevé le plus régulièrement qu'il m'a été
possible des échantillons d'eau de condensation des diverses caisses
du triple- effet ou eaux ammoniacales , de l'eau sortant de la bâche de
la machine du triple-effet, et enfin , de l'eau sortant de la bâche de la
machine de la cuite. Ces eaux contenant fort peu de sucre ne pouvaient
naturellement être analysées directement au saccharimètre, ni même
par la liqueur de Fehling ; je les ai donc concentrées au 1/10° de leur
volume primitif, après avoir interverti le sucre par un fragment d'acide
tartrique quelques minutes avant la fin de l'évaporation , puis dosé le
sucre par la liqueur de Fehling.
I. Pertes mécaniques à l'évaporation . -
— Je n'ai jamais constaté la
présence d'une quantité notable de sucre dans les eaux ammoniacales
ou de retour, il est donc probable que les enlèvements ou entraine
ments qui pourraient se produire dans les premières caisses sont arrêtés
dans les vases de sûreté , il n'y a donc pas à se préoccuper de faire aux
vases de sûreté un perfectionnement, puisque les pertes n'existent
pour ainsi dire pas, lorsque le triple-effet fonctionne bien .
Lorsqu'on trouve du sucre dans les eaux ammoniacales , c'est sur
tout aux moments des arrêts dans l'évaporation , lorsqu'il y a des tubes
qui perdent ; la vapeur de la caisse se condensant, produit un vide
relatif plus grand que celui de la caisse elle -même, et le jus de celle-ci ,
par sapression relative , pénètre dans la chambre de vapeur et se mé
lange aux eaux ammoniacales . Ceci n'est qu'un accident qui , quoique
assez fréquent, est facile à éviter .
Une autre perte extrêmement sérieuse , celle-là , est celle qui résulte
des entrainements de la caisse à sirop vers l'injecteur lorsqu'on a, à la
suite de celle -là , un vase de sûreté insuffisant . Cela a été précisément
Procès-verbal du Congrès de Laon . 851

notre cas l'année dernière à l'usine de Pommiers, où , pour certaines


raisons, on avait supprimé le condenseur -réchauffeur faisant suite à
la caisse à sirop , et on avait seulement laissé un petit vase de sûreté
surmontant la dernière caisse , et cet appareil était absolument insuf
fisant, car la perte inconnue a été considérable pendant les pre
mières semaines de notre fabrication . L'examen des eaux de la bâche
de la machine nous a indiqué que la plus grande partie de cette perte
inconnue provenait de l'insuffisance du vase de sûreté . On a trouvé
dans les eaux de l'injecteur des quantités de sucre variant entre 160 et
400 grammes par mètre cube d'eau , en moyenne environ 300 grammes
en chiffres ronds . Si l'on rapproche les chiffres trouvés des degrés
Baumé du sirop sortant de la dernière caisse , on trouve qu'en général ,
les plus fortes quantités de sucre dans les eaux correspondent aux
degrés Baumé les plus élevés . Il doit y avoir là autre chose qu'une
simple coïncidence, et cette coïncidence se verrait peut-être encore plus
nettement si l'on était toujours certain d'avoir un débit d'eau absoln
ment constant par la pompe à air, et si d'autre part on n'avait jamais
d'enlèvements brusques s'ajoutant à l'entraînement permanent ; il y a
plus , la quantité de sucre dans les eaux semble augmenter, non d'une
façon proportionnelle , mais d'une façon progressive avec l'état de con
centration du sirop . Cela tendrait à prouver que pour qu'il y ait entrai
nement considérable de sucre , c'est -à-dire production de beaucoup de
vésicules sucrées, le sirop doit être dans un certain état physique ou
deviscosité, que favorise la concentration ; au fur et à mesure que
celle-ci avance , les vésicules sont de plus en plus nombreuses, en
même temps que plus sucrées, ce qui explique la progression de la
perte . Ce qui tend à confirmer cette interprétation , c'est l'absence.
à peu près complète de sucre dans les eaux ammoniacales dans une
bonne marche normale . Evidemment, les vésicules entrainées étaient ,
dans les premières caisses du triple- effet, non-seulement moins sucrées
que celles émanées de la caisse à sirop, mais encore en quantité si
faible qu'on n'a pu trouver de sucre dans ces eaux , le jus en ébullition
dans les premières caisses n'était donc pas arrivé à un degré de con
centration favorable à l'émission des vésicules . Lorsque le jus arrive
à une certaine concentration , l'entraînement permanent doit commencer •
et s'accélérer sous la double influence d'une concentration plus grande
et d'un vide plus considérable .
La perte moyenne de 300 grammes de sucre par mètre cube était
trop importante ――― (à raison de 2000 mètres cubes d'eau qui passent
en 24 heures par la pompe à air, cela faisait environ , pour un travail
journalier de 200 tonnes , 600 kilog . de sucre , soit environ Ok. 30 0/0
de la betterave, ce qui était énorme), - cette perte était trop considé
rable , dis-je, pour qu'on laissât les choses en l'état et M. Brunehant ,
852 Procès -verbal du Congrès de Laon .

patron de l'usine, eût l'ingénieuse idée de disposer à l'intérieur de la


caisse à sirop, près du dôme, un diaphragme composé de trois claies.
formées de lattes en bois disposées en chicane ainsi que le montre le
schéma ci-contre , de façon à contrarier la marche de la vapeur tout
en ne produisant aucune perte de charge sensible , le passage libre
entre les lattes étant de beaucoup supérieur à la section du tuyau de
vapeur allant à l'injecteur Ce dispositif qui est , en somme, un vase de
sûreté perfectionné, fut d'une grande efficacité . La quantité de sucre
qu'on trouva dans les eaux de la pompe à air tomba le lendemain à
38 grammes par mètre cube d'eau , et depuis , cette perte a été en
moyenne de 79 grammes par mètre cube en oscillant entre les limites
de 26 grammes au minimum et de 158 grammes au maximum .
Une seule fois , nous avons trouvé 428 grammes , mais il fut reconnu
que le diaphragme s'était déplacé et laissait circuler la vapeur libre
ment. La moyenne de 79 grammes , quoique moins forte que celle de
300 correspond encore à 0.08 0/0 de la betterave, et malgré ce sérieux
progrès , il est probable que M. Brunehaut ajoutera un appareil Hodeck
pour réduire cette perte au minimum . J'engagerai tous les fabricants
de sucre à en faire autant, car je crois qu'il en est parmi eux quelques
uns qui ne soupçonnent peut -être pas l'importance d'une telle perte
qui passe assez souvent inaperçue , je dirai plus loin pourquoi .
II. Pertes mécaniques à la cuite. - Dès le début de la dernière
campagne, j'avais pensé que la perte mécanique à la cuite entrait pour
une part dans notre perte inconnue , et j'ai été absolument surpris de
ne trouver que des quantités insignifiantes de sucre dans les eaux de
la pompe à air de l'appareil à cuire, lequel n'est muni que d'un vase
de sûreté sans ralentisseur Hodeck .
Désirant savoir à quelle phase de la cuite la perte est surtout sen
sible, j'ai prélevé des échantillons d'eau en trois fois séparément :
d'abord pendant l'évaporation du sirop jusqu'au point de cuite , puis
vers le milieu de la cuite, et ensuite vers la fin ; et j'ai analysé séparé
ment ces trois échantillons .
Ces analyses ont été exécutées sur un assez grand nombre de cuites
et voici les chiffres que j'ai obtenus :
Début de la cuite. Milieu. Fin.
Sucre perdu en moyenne (p . mèt. cube) 32 gr. traces traces
Limite la plus élevée . 60 gr.
Limite la moins élevée . 22 gr.
Comme on le voit , c'est au début seulement de la cuite qu'on
observe une déperdition sensible de sucre , tandis que vers le milieu et
vers la fin , on n'observe dans les eaux de la pompe à air que des traces
indosables .
Ce-résultat inattendu , absolument en désaccord avec les déductions
Procès-verbal du Congrès de Laon . 853

que notre honorable collègue, M. Vivien , a tirées d'expériences exécu


tées par lui en 1891 à la sucrerie de Bucy-les - Pierrepont, (je dirai plus
loin quelle doit être selon moi la cause de ce désaccord ) , semble être
l'inverse de ce qui se passe pour le triple-effet ; en réalité , c'est une
nouvelle confirmation de l'idée que j'ai émise précédemment , que la
production d'un grand nombre de vésicules sucrées doit surtout dépen
dre de l'état physique particulier du sirop . Or , dans l'appareil à cuire ,
l'état physique du sirop , favorable à la formation des vésicules sucrées
pendant l'ébullition , change aussitôt qu'il est grainé , il n'a plus la même
homogénéité ni la même vicosité . S'il se produit des enlèvements , ce
ne sont plus des vésicules , mais des plaques de masse cuite qui sont
projetées et qui sont trop lourdes pour être entraînées bien loin , une
partie retombe dans l'appareil ou bien se colle au dôme pour retomber
plus tard , une infime partie passe dans le vase de sûreté et est facile
ment retenue par celui- ci .
Beaucoup seront néanmoins étonnés , et je l'ai été moi- même, que
même à la première phase de la cuite , la perte ne soit pas plus consi
dérable ; mais si l'on veut bien réfléchir que l'appareil à cuire qui éva
pore en moyenne 27 k . 5 d'eau à la minute avec un vide moyen de 18
pouces (soit une pression de 27 cm . de mercure) a un diamètre intérieur
de 2 m. 50, on trouve pour la vitesse moyenne approximative de la
vapeur dans ledit appareil :

V = 1,689 X 76 X 27,5 26,6 mètres par minute.


2
27 X (2,5) X 0.785
1,689 étant le volume en m. cubes occupé par 1 kilog. de vapeur à
760, tandis que dans la caisse à sirop du triple-effet , qui a un diamètre
de 1 m. 50 et évapore 29 kilog . d'eau à la minute avec un vide moyen
de 23 pouces (ou une pression de 14 cm . de mercure) , la vitesse de la
vapeur atteint approximativement :

V = 1,689 × 76 X 29 172,3 mètres .


14 X(1,5)2 X 0.785
La vitesse de la vapeur à l'intérieur de l'appareil à cuire est donc
environ 6 fois moindre que dans la caisse à sirop du triple-effet ; si
l'on considère en outre que la calandre est beaucoup plus haute dans
l'appareil à cuire , ce qui favorise la rechute des gouttelettes, il n'y a
rien d'étonnant à ce que la perte en sucre à la cuite soit aussi faible
comparativement à celle des appareils d'évaporation .
En résumé , la perte physique due à l'évaporation , a été , chez nous ,
voisine de 0 k. 08 0/0 de betteraves , et à la cuite environ 0 k. 01 0/0,
ce qui fait un total de 0 k. 09 0/0 de betteraves.
Ces chiffres concordent d'une façon remarquable avec ceux qu'a
publiés l'an dernier M. Battut . Mais il est probable que ces chiffres
n'ont rien d'absolu et que chaque usine doit avoir une moyenne parti
8
854 Procès-verbal du Congrès de Laon .

culière suivant la perfection plus ou moins grande du matériel et du


montage.
J'ai dit précédemment qu'avec un matériel insuffisant, la perte phy
sique peut devenir considérable à l'évaporation , ce qui nous est arrivé
à la dernière campagne ; j'ai ajouté que quelques fabricants n'en soup
çonnaient peut- être pas l'importance , et en voici la raison : c'est que
les fabricants qui ont un rafraichissoir pour refroidir les eaux des
pompes à air du triple-effet et de l'appareil à cuire, font exécuter sou
vent l'analyse de ces eaux prises dans le bassin même, or l'analyse de
ces eaux ne décèle presque jamais la présence de sucre ; celui- ci est
pour ainsi dire détruit au fur et à mesure qu'il arrive, par les micro
organismes qui doivent pulluler dans ces eaux . C'est probablement là
qu'il faut chercher , selon moi , la source de la contradiction qui existe
entre mes résultats et ceux que M. Vivien nous a communiqués l'année
dernière . Les prises d'échantillons d'eaux doivent être faites à la bâche
de la pompe à air et jamais ailleurs .

M. le Président. - Nous devrions avoir maintenant une com


munication de M. Bouchon sur la sulfitation des jus et des sirops .
M. Bouchon nous ayant écrit qu'il était retenu à Nassandres
par suite de la maladie de son chef de culture , nous n'aurons pas le
plaisir de l'entendre .
M. le Président. - La parole est à MM . Aulard et Codron
sur la cristallisation en mouvement.

LA CRISTALLISATION EN MOUVEMENT

PAR M. A. AULARD

Messieurs , l'an dernier à pareille époque , je m'efforçais d'entrainer


le plus grand nombre de fabricants de sucre dans le mouvement que
j'entrevoyais devoir être irrésistible .
En Allemagne , en Belgique même, les fabricants de sucre ont mar
ché à pas de géant et ici on en est encore aux objections , aux discus
sions , voire même aux suspicions .
Deux cristallisoirs ont fonctionné l'an dernier pour toute la France !
Avouez, Messieurs, que c'est peu et loin d'être brillant. Je n'ai de
renseignements positifs que sur la marche d'un seul et je puis vous
assurer que les gens intelligents qui sont à la tête de la sucrerie où les
essais furent faits, ne me démentiront pas lorsque je vous dirai
qu'ils sont non-seulement édifiés sur la valeur de l'appareil , mais
encore, qu'ayant fait une étude attentive et sérieuse de la méthode, ils
Procès-verbal du congrès de Laon. 855

ont été définitivement conquis à cette réforme qui s'imposera à vous


malgré vos résistances .
Fin mars de l'année dernière , je divisai en deux parties l'étude que
j'eus l'honneur de vous présenter au Congrès de Valenciennes , étude
sur la réfrigération des masses cuites de 1er jet et la cristallisation en
mouvement ; deux choses absolument distinctes ; je ne croyais pas si
bien faire et être appelé un jour à accentuer encore la différence consi
dérable que vous devez établir entre la réfrigération d'une masse cuite
et sa cristallisation en mouvement complémentaire.
La réfrigération des masses cuites de 1er jet est une bonne chose
pour les motifs secondaires suffisamment décrits déjà et sur lesquels
j'aurais tort de revenir aujourd'hui , ne voulant abuser de vos instants
que pour vous entretenir du phénomène de la cristallisation en mou
vement.
Cette découverte bien personnelle et des plus importantes , due ,
comme je le disais dans mes précédents articles , au Dr Wulff, s'appuie
sur l'étude sérieuse des phénomènes que présente la cristallisation du
sucre .
Si, dans un milieu saturé de sucre , à une température déterminée ,
vous introduisiez un cristal de sucre et qu'au moyen d'une loupe vous
arrriviez à en suivre le développement, vous observeriez qu'il opère
une véritable attraction moléculaire sur toute la couche sucrée envi.
ronnante ; puis , sa croissance subit un temps d'arrêt en rapport avec
l'immobilité qu'il garde au sein de la couche désaturée . Déplacez- le et
aussitôt sa fonction attractive recommence ; c'est ce qui se passe et
explique , qu'en raffinerie et même en sucrerie avec des jus très purs ,
on peut obtenir dans l'appareil à cuire des cristaux très gros en arêtes
vives et à formes de parallelogrammes . Ces cristaux toujours en mou
vement dans un milieu sans cesse sursaturé ( par suite de l'évaporation
produite dans le vide) , sont alimentés successivement par l'introduc
tion de sirops nouveaux et peu denses, qui à leur tour viennent au
point de saturation à une température déterminée et abandonnent le
sucre qu'ils renferment en excès , au fur et à mesure des besoins des
cristaux existants .
Tout l'art du cuiseur consiste à ne pas introduire trop de sirop à la
fois dans la cuite, afin que le sucre qu'il renferme puisse ètre absorbé
moléculairement par les cristaux formés, sans quoi il s'en créerait de
nouveaux .
Partant d'un principe existant, parfaitement et logiquement étudié
par M. le Dr Wulff, auquel MM . les Drs Stammer et Bock apporteront
dans la suite le concours de leurs observations personnelles et de leurs
découvertes , ces apôtres de la cristallisation du sucre créèrent, grâce
aux appareiles en mouvement existants (Bocquin et Lipezynski) , la
cristallisation en mouvement et NON la réfrigération en mouvement.
856 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Ils doivent s'ètre dit qu'en introduisant dans une masse cuite de
2º jet (réchauffée préalablement pour lui donner plus de fluidité ) , des
cristaux de sucre comme amorce , ces cristaux en mouvement dans la
masse seraient des points permanents d'attraction moléculaire .
Là , n'ont pas du se borner leurs patientes recherches , car ils ont dù
régler industriellement la chute de température de la masse cuite en
mouvement de telle façon , que l'abandon par sursaturation successive
du sucre y contenu , puisse correspondre à son absorption complète par
les cristaux -amorces et non à sa précipitation parallèle .
Le problème posé, il n'était pas aussi facile à résoudre que vous
pourriez le croire , car divers autres facteurs entrèrent également en jeu ;
tels sont la pureté de la masse cuite et son degré de viscosité .
Vous saviez tous , Messieurs , que la solubilité du sucre dans l'eau
est d'autant plus forte que la température y est plus élevée ; vous savez
également que si l'on refroidit une solution saturée à 80° de tempéra
ture par exemple , la précipitation du sucre sera en rapport avec le
degré de refroidissement méthodique et raisonné de la température ;
celui- ci bien réglé et appliqué judicieusement avec le mouvement indis
pensable aux cristaux pour les sortir de l'égout mère désaturé qui les
entoure, déterminera la cristallisation la plus nourrie et la plus par
faite .
La première fois que je vis la cristallisation en mouvement en dé
cembre 1890 , je me contentais d'en constater les effets et de faire les
analyses devant me renseigner sur l'appauvrissement des égouts
mères.
La deuxième fois (ce qui dura toute une campagne) , je fis de nom
breuses expériences et essais comparatifs , souvent à côté de la ques
tion ; je croyais bien comprendre et saisir l'importance de ce merveil
leux phénomène , parce que je constatais des rendements en sucre supé
rieurs aux années précédentes .
La campagne dernière seulement, j'ai compris enfin la genèse de
cette découverte importante dont on peut tirer et dont on tire de magni
fiques résultats .
Vous citer à nouveau toute une série d'analyses me semble superflu,
C'est un convaincu désirant convaincre qui vous parle . A quoi bon
vous entretenir encore de chutes de quotient de pureté et de coefficient
salin dans des tableaux interminables que n'aiment pas MM . les im
primeurs ; je l'ai fait d'une façon très complète l'an dernier et je ne
pourrais que me répéter aujourd'hui avec d'autres chiffres .
Pour terminer, Messieurs , j'ajouterai cependant que le désucrage
des égouts de 2º jet suit une courbe très caractéristique, faisant passer
successivement et en suivant en cela la chute de température , le quo
tient de pureté de 74.00 à 60,80 en passant par toutes les puretés inter
médiaires et le coefficient salin de 7.80 à 4.45 .
Procès- verbal du Congrès de Laon . 857

On pourrait encore descendre en dessous du coefficient 4.45 , mais


pour cela il faudrait donner à l'égout mère , insursaturable encore ( si je
puis me servir de cette expression ) , un nouveau point de concentra
tion .
La durée de cristallisation des seconds jets exige en sucrerie ordi
naire (non séparatiste comme à Jenappe) 72 heures ; passé ce délai ,
en prélevant de 2 en 2 heures des échantillons , des égouts mères , et
qui baignaient les cristaux formés , j'observais plutôt une redissolution
du sucre , qu'une précipitation nouvelle , quoiqu'abaissant à l'extrême
minimum la température de la masse en réfrigération . Je ne m'ex
plique ce fait que par l'usure des cristaux dans un milieu absolument
désaturé, devenu conséquemment plus fluide , et par l'impossibilité où
se trouve alors cette poudre de sucre à l'état impalpable de se recom
biner aux cristaux formés .
Certains d'entre vous , Messieurs , se sont étonnés de ce que le
coefficient salin ne descendait pas de beaucoup en dessous de celui que
vous obtenez habituellement dans vos égouts de 2º jets .
Ils sont partis delà pour dire qu'ils ne comprenaient pas bien toute
l'économie du procédé.
Ce qui précède et ce que je leur dis du point de concentration des
ėgouts mères , leur expliquera le pourquoi de l'impossibilité où la
masse se trouve d'abandonner plus de sucre que son degré de concen
tration à 30° centigrades le lui permet.

L'économie considérable du procédé réside dans ce que le sucre


intégralement précipitable dans un milieu déterminé, sera cristallisé
en moins de cristaux et en trois jours au plus ; tandis que dans les
bacs d'emplis il lui faudra au minimum trois à quatre semaines . Le
sucre obtenu après trois jours sera avantageusement refondu dans les
jus ( non filtrés mécaniquement) de 2º carbonatation qu'ils enrichiront.
Vous ne produirez de la sorte dans vos usines que des cristallisés
et un minimum de 3º jet que vous conserverez pour refondre la cam
pagne suivante.
Je n'ai pas besoin de vous décrire . Messieurs , les économies nota
bles qu'un pareil travail entraîne à sa suite et la tranquillité d'esprit
dont vous jouirez au sujet de l'analyse de vos sucres tant par la Régie
que par les chimistes des acheteurs .
Quelques mots encore pour répondre à une objection qui me fut
faite :

Deux des plus actifs organisateurs de ce brillant Congrès ,


MM . Bazin et Lhote, m'ont fait l'objection , que réemployant les
égouts de 1er jet dans la cuite , ils arrvaient à peu de chose près aux
rendements de fabrication que je leur communiquai à Paris , en séance
du comité et que vous trouverez reproduits ci - dessous . Je me permets de
858 Procès-verbal du Congrès de Laon .

faire observer à ces Messieurs qu'ils perdent de vue que , si l'égout de


1er jet est restitué dans une masse cuite de 1er jet à une température de
80-85° centigrades , la fameuse attraction moléculaire des cristaux en
mouvement, s'exercera en partie dans l'appareil à cuire et complimen
tairement dans un cristallisoir ad hoc durant toute la durée de la réfri
gération , vu que la solubilité du sucre va en décroissant de 85° centi
grades à 30° . La durée de la cristallisation en mouvement étant de
16 heures environ plus ou moins , selon les produits auxquels on a
affaire, le rendement en 1er jet se trouvera forcément et sensiblement
sccru sans frais d'aucune sorte ou à peu près , par le fait que je viens
a'énoncer et par le fait secondaire qui a également son importance , de la
dimplicité et de la propreté avec lesquelles le turbinage se fera.
J'espère que les considérations ci-dessus vous convaincront enfin
de l'efficacité de la cristallisation en mouvement qui constitue un
véritable procédé nouveau , appelé à prendre un essor énorme , car
je viens d'apprendre que , appliquée aux produits de la canne , elle
aurait donné des résultats surprenants , qui lui assurent un succès
aussi grand dans les sucreries coloniales que dans nos usines
européennes .
La sucrerie de B ... où se trouve la cristallisation en mouvement
sur les 1er jets seulement ( 3 cristallisoirs ) , obtint des betteraves n'ayant
comme densité moyenne que 5,9, exactement 11.790 de sucre p. 100
de betteraves, 8 lit. 440 de masse cuite pure de 1er jet ( sans l'égout de
1er ajouté à la cuite et dans les cristallisoirs) . Masse cuite initiale
ayant donné un rendement en cristallisé à 99º05 de quatre - vingt- seize
(96 ) kilogrammes à l'hectolitre (fabrication de 3.500 sacs environ ) et
en sucre roux à 96° , un rendement à l'hectolitre de 109 kilogrammes !
La quantité de masse cuite 2º jet pour toute la campagne 1892-1893,
s'est élevée à 2 litres 436 par 100 kilogrammes de betteraves , soit
3 kil. 630, desquels 0 kil . 772 furent extraits sous forme de sucre 2º jet
à 91 °94.
La masse cuite de 3° jet , encore en cristallisation , a comme quo
tient de pureté moyen 60,7 et comme coefficient salin 4,54 . Le rende
ment en sucre 3° jet de ce produit sera de 10 à 12 p. 100 à 90-91 de
polarisation ; il restera finalement 2 kil . 530 de mélasse à 42°
Baumé pour 100 kilogrammes de betteraves .
Si l'on tient compte de la mauvaise qualité des betteraves, il faut
avouer que les rendements obtenus , tant en sucres blancs qu'en roux
1er jet, sont excessivement élevés et partant très rémunérateurs .
Il n'est pas douteux que c'est à la cristallisation en mouvement,
conduite avec savoir par l'habile directeur de B ..., qu'on doit attribuer
les résultats ci-dessus , permettant l'obtention d'un extrême minimum
de masse cuite de 2º jet.
Procès-verbal du Congrès de Laon . 859

Dire qu'avec la cristallisation en mouvement sur les masses cuites


1erjet et de 2º jet on fait beaucoup moins de mélasse , serait amplifier
la vérité, car ce produit final est dépendant des sels et matières orga
niques totaux renfermés dans les jus épurés et non du plus ou moins
grand avantage qui résulte de cristallisations successives mouve
mentées et bien conduites .
Ce que la cristallisation en mouvement donne, je le redis encore ,
c'est plus de sucre en première opération , moins d'hectolitres de 2º jet,
proportionnellement beaucoup plus de sucre 2° jet, si la cristallisation
en mouvement est appliquée à ces produits ; sucre mieux cristallisé,
plus pur et obtenu en trois jours , ce qui permet la suppression des
emplis de 2º jet .
Enfin moins de masses cuites de 3° jet, très peu de sucre de ces
produits et sensiblement la même quantité de mélasse . (Applaudisse
ments.)

M. Durin. Nous connaissons depuis longtemps le principe de la


cristallisation en mouvement . M. Vivien a fait autrefois des expérien
ces au sujet de la circulation du sirop sur des cristaux immobiles . Il a
constaté que le grain se nourrissait et augmentait de volume en ap
pauvrisant la mélasse qui l'entourait .
M. Aulard. ― C'est ce que fait le procédé Steffen , que nous
allons monter à Genappe cette année et qui donne en 1er jet 105
à 106 kilos de sucre blanc par hectolitre de masse cuite .
M. Vivien. - Les conditions de vente en Belgique et en France
sont différentes .
Nous avons eu autrefois en France la fabrique de M. Ménard , ȧ
Solesmes , qui ne faisait, pour ainsi dire, pas de mélasse , celle - ci se
trouvait englobée dans le sucre .
C'est ce que vous faites en Belgique où le sucre se vend à la nuance ,
où on ne tient pas compte de l'inconnu .
M. Aulard. -- C'est là une erreur manifeste . En Belgique , comme
en France , le sucre se vend à l'analyse , avec certaines différences
telles que le coefficient 5 pour les cendres au lieu du coefficient 4 et je
vous citerai la sucrerie de Wanze qui ne fait que du sucre blanc .
Donc nous n'avons pas plus d'intérêt que vous à faire du roux .
M. Vivien. - Vous nous annoncez 2 kil . 500 de mélasse par
100 kil. de betteraves, tandis qu'en France on a au minimum 3 kil . 500 .
Vous avec donc dans le sucre des impuretés qui ont moins d'impor
tance que chez nous, parce que l'inconnu n'y joue aucun rôle .
M. Aulard. - Avec le procédé Steffen , je me fais fort de retirer
très économiquent 45 p. 100 de sucre d'une mélasse qui en contient 48.
On n'extraie ordinairement que 80 p. 100 du sucre contenu dans la bet
860 Procès-verbal du Congrès de Laon .

terave , et je suis persuadé que l'on pourrait en extraire 95 ou 96 p.100.


-
M. Vivien. — Le plus grand avantage du procédé Steffen est la
supression des emplis .
M. Beaudet. - Avec le procédé Steffen , l'osmose ou la sépara
tion est nécessaire .
M. Aulard. Parfaitement . L'osmose bien conduite est écono
mique , mais il faut osmoser en fabrication pour pouvoir réintégrer les
produits dans le travail.
M. Lhote. ―――― Les résultats que vous nous avez annoncés se rap
portent- ils à une fabrication de blancs ou de roux .
M. Aulard. ――― L'usine en question a fait des blancs et des roux
sans faire de comptes séparés .
On a eu pour 100 kil . de betteraves un mélange de :
1 kil . 231 en blanc et 7 kil . 800 en roux .
M. Jules Bazin. ――――― Vous n'avez pas l'inconnu comme en France.
M. Aulard. Ces sucres roux titrant 96 au coefficient 5 , pola
risaient 98,20 et contenaient, par conséquent , peu d'inconnu .
M. le Président. L'ordre du jour appelle une communication
de M. Simon sur la couverture des silos et sur un régulateur d'arrivée
d'eau dans le laveur à gaz .
M. Simon, ne voulant pas abuser de nos instants, se contente de
dire que nous avons pu voir son régulateur à la sucrerie de Coucy - les
Eppes , et que nous pourrons voir demain à Chailvet son mode de cou
verture des silos .
La description de ces appareils sera faite dans le Bulletin .
Nous continuons l'ordre du jour.
La parole est à MM. Cambier et Beaudet .

M. Beaudet . -- Le mémoire que je vais avoir l'honneur de vous


présenter a été fait en commun par M. Cambier et moi.

Messieurs , Nous venons ici vous parler , de quelques questions im


portantes au plus haut point à notre avis, pour le fabricant de sucre ;
la plupart de ces questions nous paraissent assez difficiles à résoudre,
nous voulons cependant en dire quelques mots, dans l'espoir qu'un
grand nombre de membres de notre association voudront bien étudier
à leur tour ce problème : « Produire de la vapeur au meilleur marché
possible.
Si on arrivait à le résoudre ainsi que celui - ci : « Dépenser le moins
de vapeur possible » on serait amené à produire du sucre à bien meil
leur compte que cela n'a lieu dans la plupart des usines .
Avant de chercher à voir ce qui doit être fait, nous allons , par un
certain nombre de renseignements que nous possédons , essayer de nous
Procès-verbal du Congrès de Laon . 861

rendre à peu près compte de ce qui existe, c'est-à-dire que nous allons
envisager l'état actuel de la question.
En examinant le tableau ci -annexé qui se rapporte au travail de 26
fabriques françaises pendant une des quatre dernières campagnes
nous constatons les chiffres suivants :
Pour la surface de chauffe par 100.000 kilog . de betteraves tra
vaillées en 24 heures : 249m2, surface maximum 422 et surface mini
mum 155.
Pour la surface de chauffe par 1000 litres de jus dans les mêmes
conditions moyenne 2m266, maximum 3262 minimum 1m281 .
Pour la surface de grille par m² de surface de chauffe moyenne
Om20173, maximum 0m2018 , minimum 0m2015 .
Pour le charbon brûlé par m² de surface de chauffe et par heure
moyenne 164, maximum 184, minimum 1 *29 .
Pour le charbon brûlé par 1000 kilog. de betteraves moyenne
133 , maximum 156*8 , minimum 115 .
Pour le charbon brûlé par 1000 litres de jus : moyenne 108*8 , maxi
mum 137*6, minimum 91 *9.
Un renseignement qui serait intéressant, mais que nous ne possé
dons pas , est le suivant : quantité de vapeur nécessaire au travail de
1000 kilog. de betteraves dans chaque usine ; il permettrait, en effet , de
se rendre compte de la marche des générateurs , car la production de
la vapeur n'est pas le seul facteur qui influence la quantité de charbon
brûlé par 1000 kilog. de betteraves, il y encore l'emploi de la vapeur
qui est à considérer ; nous voyons cependant que l'usine nº 18 qui brûle
136 kilog. par m² de surface de grille , brûle aussi 137k2 par tonne de
betteraves ; l'usine qui brûle 155*8 par tonne de betteraves et seule
ment 98*7 par m² de surface de grille doit utiliser sa vapeur d'une ma
nière fâcheuse.
Passons maintenant à l'étude des questions énoncées :
Etant donné que dans telle usine le transport du charbon revient
à x:
1° Faut-il brûler du charbon riche ou pauvre en matières vola
tiles ou un charbon maigre , sale et à bas prix?
Dans le choix du charbon fait par l'industriel, le prix du transport
n'intervient pas seul , il doit encore tenir compte des nécessités que lui
impose sa surface de chauffe : s'il est faible en surface de chauffe , il
sera obligé de brûler du charbon riche et de grande valeur en laissant
de côté la considération de prix , puisque ce ne sera que grâce à une
vaporisation abondante par m² de surface de chauffe qu'il pourra
obtenir assez de vapeur.
Si, au contraire , la surface est largement suffisante, il pourra cher
cher s'il a avantage à brûler un charbon ou un autre .
862 Procès- verbal du Congrès de Laon .

Surfaces de chauffe , surfaces de grille , consommations de charbons


dans différentes usines pendant une des 4 dernières campagnes.

SURFACE DE CHAUFFE CHARBON BRULÉ


USINES

Surface
Par de grille
100,000 kg. par m.
de de Par m. de Par m. del Par Par
betteraves Par 1.000 1. surface surface surface 1,000 kg. 1,000 L
travaillées de jus. d e de chauffe de grille de de
par 24 heurs chauffe . et par heure et par heure betteraves . jus.
(Travail
moyen).
Mètres car. Mètres car. Kilog. Kilog. Kilog. Kilog.
1234567

290 2.59 0.015 1.73 111 115.0 102.0


252 D >>> >>> >>> >>> D
204 >>> >> >>> >> >> >>>
176 D >> >>> >> >> >>
5 253 >>> >> >> >> >>>
422 >> >> >>> >> >> >>
265 >> >> >> >>> D D
8 233 >>> >> » >>> >> D
9 276 >>> >> >> >> >> D
10 155 >> >> » >> >>> >>
11 255 >> >> >> >>> >>
12 270 >>>> >> >>> >> >>
13 243 >>> >>> >> >> >>> >>
14 328 >>> >> >> >> » >>

3

15 276 D >>> >> >>> >>> >>


16 290 >>> >> >>> >>> >>> >>>
17 272 2.31 0.017 1.84 108 128.3 108.1
18 224 1.81 0.017 2.37 136 137.2 109.7
19 333 3.11 0.018 1.50 82.5 125.1 112.0
20 362 2.74 0.018 1.74 96.3 137.8 110.7
21 365 2.87 0.017 1.29 77.8 130.0 102.9
22 271 2.10 0.015 1.78 117 123.0 95.9
23 358 2.91 0.018 1.42 79.6 134.0 106.6
24 352 2.67 0.017 1.72 98.7 155.8 119.2
25 412 - 3.62 0.020 1.40 127 156.8 137.6
26 344 2.57 0.018 1.38 74.6 120.8 91.9
Moy 249 2.66 0.173 1.64 100 8 133.0 108.8

Mais nous allons d'abord envisager le cas d'une installation à faire,


c'est-à-dire que l'on sera maître de sa surface de chauffe et nous négli
gerons pour le moment la question d'amortissement du matériel quitte
à y revenir plus loin .
Cherchons dans ces conditions à établir le prix de revient du kilog .
de l'unité de produit combustible rendu à pied d'oeuvre dans les diffé
rentes espèces de houille que l'on veut comparer .
Admettons que l'on représente par p le prix d'achat de 100 kil . de
houille, part le transport de 100 kil . de matières calorifiques , par c la
quantité de cendres , eau , azote et autres matières non combustibles ,
P étant la proportion de matières calorifiques (carbone et hydrogène) .
Représentant par x le prix de l'unité calorifique on aura :
Procès-verbal du Congrès de Laon . 863

tc
p+ t +
100
x
P

Admettons pour un premier charbon p = 12 P = 88 et que le trans


port de ce charbon revienne à 5 fr . on aura :
5 X 100
t= 5 fr. 68
88
/5,68 X 12
12+ 5, Є8 + X 12)
100
et x = 0 fr. 208
88

c'est-à-dire que chaque kilog . de combustible C et H coûte 0 fr. 208.


Si, d'autre part , nous avons pour une deuxième houille p7 fr .
c = 23 P = 77 et que le transport revienne encore à 5 fr. on aura :

5X 100 -
t= 6 fr. 49
77
6,49 X 7
7 +6,49 +
100
et x = = 0 fr . 189
77

Le prix de l'unité calorique serait donc inférieur dans le second cas ,


mais il faudrait être pourvu d'une installation permettant de brûler
des charbons pauvres .
On pourra objecter à ce que nous venons de dire que P est difficile
à déterminer dans un laboratoire de sucrerie , que les chimistes de ces
établissements ne dosent généralement que les cendres , l'eau , les ma
tières volatiles et le soufre ; aussi donnons- nous ci - contre des tableaux
qui permettent, étant donné la provenance d'une houille et les cendres ,
de déterminer approximativement P ; de plus le calorimètre Malher se
répandra peut- être dans les sucreries ; le syndicat des fabricants de su
cres a déjà fait l'acquisition d'un de ces appareils .
Il y aurait d'autre part à tenir compte de l'amortissement du maté
riel dans le cas de l'emploi d'un charbon à bas prix et dans le cas d'un
charbon plus coûteux ; on devra donc s'occuper de la valeur du dit
matériel, valeur qui sera variable , et calculer combien il faudrait de
campagnes pour que la différence de valeur de l'unité calorifique per
mette d'équilibrer l'amortissement du matériel dans les deux installa
tions. On pourra, dans l'emploi d'un charbon pauvre produisant moins
de vapeur par m² de surface de chauffe amortir le matériel dans un
temps plus long que dans le cas de l'emploi d'un charbon riche produi
sant plus de vapeur par m² de surface de chauffe , car dans le dernier
cas l'usure du matériel sera moins grande que dans le premier .
Nous calculerons plus loin l'amortissement d'un matériel à propos
de la surface de chauffe à adopter.
Houilles
maigres
864

COMPOSITION
DE
HOUILLE
LA
PURE
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
DES
FOSSES la
de
calorifiques
BASSINS Carbo ne Houille
HOUILLÈRES .
Veines
ou Hydro
Oxyg
Azote gène
ène pure
total H
+
C₁
C₁ H Az 0

CENDRES %
Pas
-Cdalais
e Bruay No
P
2
. almyre 1.40 91.50
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Valenciennes ,
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et
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.
Nord 2.40 93.28 3.50 0.45 2.77 8743.19
Désirée 2.80 89.19 4.68 0.40 5.73 8819.37
..
Midi
Du 3 >> 93.62 3.27 0.37 2.74 8691.41
Moye
. nne 2.73 92.03 3.81 0.41 3.75 8751>>
Anzin
Valenciennes .. Masse 0.50 91.55 3.70 0.29 4.46 8672.33
Douze
P
- annes 1.50 92.06
3.65 0.27 4.02 8696.31
L'Ecail
. le 3.10 91.90 3.75 0.35 4» 8717.84
P
Neuf
- annes
.. 1.80 93.47 3.58 0.25 2.70 8786.12
Saint
J
.- oseph 16
>>> 45
93 3.50 0.28 2.77 8756.93
Moyenne
. 4.58 92.49 3.64 0.29 3.59 87261
.
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M
..
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.
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Grande 3.60 92.76 3.53 0.16 3.55 8711"
.
Piéraire 4.20 93.87 2.88 0.18 3.17 8577
>>>
Moyenne
. 2.70 3.28
93.40 0.19 3.15 8677
>>>
Procès-verbal du Congrès de Laon .

dalais
.-CPas
e Annezin
. .Annezin >> 98.11 1.03 0.30 0.56 8282
>>>
.
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93.74 0.39 2.83 8622"
.Moyenne 2.03
95.92 0.35 1.70 8452>>
Valenciennes Aniche
. Archevêque
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1/2 96.61 1.41 0.44 1.54 8292 >>
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-demi les
rasse s

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LA
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CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
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pure
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C
H
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..
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.
2 89.12 4.64 0.52 5.72 8800>>
Valenciennes
.. Anzin .- arck
M
Sainte
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>> 88.87 5.04 0.47 5.62 8917.58
>> 90.25 2.30 0.32 7.13 8084.83
>>> 92.42 4.44 0.36 2.78 8997.65
>>> 91.08 4.48 0.35 4.09 8903.16
Moyenne
. >> 90.44 4.17 0.35 5.04 8744
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-Cdalais
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Moyenne
. 5.07 89.93 4.95 0.29 4.83 8973p

7332
e
.--dalais
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Procès-verbal du Congrès de Laon .

Pucelle
Grande 4.16 88.55 4.62 0.32 6.51 8746.98
Havy 7>> 89.42 4.59 0.33 5.66 9006.82
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Grainge 5.70 88.58
5.07 0.32 6.03 8904.48
Javenne 6 >>> 89.08
4.63 0.29 6» 8793.25
Moyenne
. 7.46 88.27 5.31 0.31 6.11 8995>>
865
Houilles
demi
g
- rasses
866

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LA
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CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
FOSSES
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BASSINS Carbone
Hydrogène
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pure
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C
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..
-Veine
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. 3.96 4.77
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Grande
.
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. e 5.54 88.28 4.88 0.32 6.53 >
»
8817
.
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dalais
-CPas
e .
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No
.. 3 >>> 88.78 5.21 0.38 5.63 8968.89
No
3Nord
.. 1.70 64
89 4.75 0.37 5.24 8879.85
Moyenn
. e 2.35 89.21 4.98 0.38 5.43 »
8924
.
Valenciennes Anzin ..
1Nord
No 2.60 90.06 4.62 0.30 5.02 8868.99
Nord
°2
.N 1.80 91.14 4.30 0.32 4.24 8845.97
..
No
3Nord 4>>> 89.175» 0.33 5.50 8928.04
Moyenne
. 2.80 90.12 4.64 0.32 4.92 8881
»
.
Valenciennes Anzin Georges
. 2.40 93.15 3.74 0.28 8
23 8815.40
Decadi
. 1.94 90.01 4.70 0.29 5» 8892.52
..
Veine
Dure 3 >> 88.09 4.41 0.41 7.09 8637.44
..
Pensée
Grande 2.70 88.98 4.26 0.35 6.41 8657.66
8874.48
Procès-verbal du Congrès de Laon .

Grande
Veine
. 2.60 90
. 4.65 0.33 5.02
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. 2.60 4.6
89.17
8 0.35 5.50 8817.76
Meunière
. 1.20 89.32
4.77 0.30 61
4 8860.90
Filonière 4.40 89.20 4.52 0.33 5.95 8765.04
Moyenne 2.60 89.74 4.47 0.33 5.30 8790>>
Houil
g les
rasse
-demi s

COMPOSITIO
HOUILLE
LA
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PURE N
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
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C
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C H Az 0

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.
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Bottes
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8639
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3.31 0.18 3.27 8593.68
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. 1.10 93.69 3.17 0.18 2.96 8662.59
Maréchaux 5 >> 91.15 5.49 0.22 3.14 9256.88
Moyenn
. e 3.54 92.89 3.62 0.20 3.13 8752
»
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.
2 2.50 90.10 4.20 0.51 5.19 8727.48
.
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>> 5.55 0.33 6.12 9023.04
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. e 3.35 89.94 4.67 0.39 4.99 8879
»
Valenciennes .
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..
Marie 1.70 89.55 4.75 0.37 5.33 8872.58
Grande
Veine
. 1.30 89.48 4.77 0.40 5.35 8873.82
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.Du 2 >> 4.80
89.26 0.32 5.62 8866.39
Procès verbal du Congrès de Laon .

Moyenn
. e 2.25 89.17 4.76 0.38 5.69 8846
»
Charleroi
. Charleroi
.. Bellevue 4.82
89.05 0.21 5.92 8856.31
Bellevue 4.66
86.89 0.10 8.35 8626.14
Moyenne
. 4.74
87.97 0.15 6.14 8741
>>>
༤༤༤
867
Hou
graill
ssees
s
868

COMPOSITION
DE
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HOUILLE
LA
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
FOSSES
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ou Carbone
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+
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'
C H Az 0

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-Cdalais
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»
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.-CPas
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..
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Moyenne
. 3.13 83.68 5.45 0.60 10.26 8641
»
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-Cdalais
e Bruay -Louis
Saint 9.40 82.61 5.66 0.41 11.32 8625.44
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.-Jules 1.60 92.28 3.52 0.25 3.95 8669.28
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- line 4 » 82.14 5.70 0.38 11.78 8601
24
-Pauline
.Sainte 4.20 84.73 5.82 0.40 9.05 8851.87
Sainte
M
- arie 14
>>> 84.62 5.86 0.58 8.94 8856.77
..
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No
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1. almyre 8>>> 89.13 5.12 0.35 5.40 8966.15
Moyenn
. e 6.45 85.95 5.31 0.43 8.31 8774
»
Valenciennes
. Douchy .
Louise 10 87.48 5.50 0.41 6.61 8963.79
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Adélaïde 1.70 87.50 5.30 0.85 6.85 8896.49
Procès-verbal du Congrès de Laon .

Sophie
. 3.20 87.60
5.31 0.39 6.70 8908.01
Jumelles 3.40 87.83 5.27 0.37 6.52 8912.81
Solferino 4.60 85.81 5.50 0.39 8.30 8828.86
Magenta 3.60 85.62 5.37 0.46 8.55 8768.71
Puebla
. 8.70 84.87 5.84 0.45 8.84 8870.08
Moyenne 4.76 86.64 5.47 0.40 7.48 8887
>>>
Houilles
grass es

PURE
COMPOSITION
HOUILLE
LA
DE
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
DES
FOSSES la
de
calorifiques
BASSINS Carbone
Oxygèn
Hydrogèn
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pure
HOUILLÈRES .
Veine
ou s
total +
H
C
H Az 0

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e
-dalais
CPas .
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0 65
9 8493.87
Constance 2 >>> 84.09 5.87 0.28 9.76 8817.39
Alexis 2.60 85.23 5.83 0.39 8.55 8897.33

རྩྲི ༤Ê༦
°3
N 2 >> 85.10 6.18 0.32 8.40 9005.83
N
°4 4 >>> 82.94 6.10 0.31 10.65 8803.73
No
.5 2.20 85.49 5.63 0.33 8.55 8847.80

Fosse N° 1
°6
N 3 >> 79.81 5.90 0.29 14
>>> 8481.91
e
.-dalais
CPas Béthune °1
N 1.10 87.70 5.75 0.30 2
65 9067.72
:
°
N 1.20 87.32 5.25 0.33 710 8864.71
°3
N 2.40 85.70 5.73 0.30 8.27 8899.23
°
N
4 >>
12 77.87 6.72 0.38 15.03 8607.74
No
.
5 3.60 85.89 5.83 0.38 7.90 8949.04
°6.
N 2 >> 85.40 5.75 0.30 8.55 8881.88
°8.
N 1.60 83.28 6.» 0.40 10.32 8796.74

Fosse Nº 2
.
terme
Long 1.60 85.44 5.87 0.36 8.33 8926.47
Procès verbal du Congrès de Laon .

Pas
.-Cdalais
e Béthune .
Marie 1.32 85.82 6.02 0.39 7.77 9008.87
Désiré 1.20 83.20
5.92 0.33 10.55 8762.71
Ignace
. 2 >> 84.83 6.45 0.35 8.37 9077.06
84.64 5.84 0.33 9.19 8853>>

F. N° 3
Moyenn
. e 2.85
869
Hou
graill
ssees
s
870

COMPOSITION
HOUILLE
LA
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PURE
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
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H Az 0

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°
N 3.60 88.12 4.84 0.34 6.70 8788.06
.
°8
N 2.80 87.26 5.40 0.32 7.02 8911.56
L'Allier »
3 79.43 5.73 0.29 14.55 8392.61
Le
Françoi s 2.40 88.31 5.17 0.30 6.22 8917.13
Wavrechain 1.90 88.44 4.77 0.27 6.52 8789.79
Bernico
. urt 2 >>> 87.10 5.57 0.33 7>>> 8957.21
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.
Bernard 3.30 88.04 5.32 0.41 6.23 8947.01
Aglaé
... 3
>> 88.53
4.73 0.35 6.39 8783.27
Clémence 4 >> 89.29 4.87 0.40 5.51 8892.93
Moyenn
. e 2.98 87.29 5.26 0.35 7.10 8867
»
Valenciennes
. Anzin Édouard 3 >>> 88
>> 5.03 0.47 6.50 8843.84
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Zoė
.. » 89 30 5.02 0.46 5.52 8921.20
Procès-verbal du Congrès de Laon .

Renard >>> 88.20 5.50 0.40 5.90 9021.97


Président
. 3.20 88.28 5.48 0.39 5.85 9021.54
Marck 2 >> 88.38 5.02 0.48 6.12 8871.09
Octavie 4>>> 87.46 5.10 0.43 7.02 8824.33
Joséphine 2 >> 89.30 4.72 0.45 5.53 8842.05
Marie
-Louise 2.30 88.48 5.30 0.52 5.70 8975.67
Moyenne
. 2.72 88.33
5.21 0.43 6.03 8934
»
Hou
graill
ssees
s

HOUILLE
LA
DE
COMPOSITION
PURE
CAPACITÉS
SOCIÉTÉS DÉSIGNATION
DES
FOSSES
BASSINS calorifiques
la
de
HOUILLÈRES .
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ou Carbone
Hydrogène
Oxygène
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pure
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'+
C
H Az O

CENDRES %
..
Valenciennes .
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Veine
.. 2.40 89.24 4.61 0.41 5.74 8799.29
Veine
Moyenne 1.60 89.05 4.88 0.37 5.70 8876.98
Carachaux >> 87.62 5.08 0.42 6.88 8830.37
Hyacinthe >> 86.31 5.58 0.48 7.63 8896.83

on is co
Taffin
.. 5.60 90.22 4.57 0.42 4.79 8864.69
Moyenn
. e 3.72 88.49 4.94 0.42 6.15 8854>>
Vieille
-Montagne
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.. 7 >> 88.11 5.22 0.42 6.25 8918.21
Castagnette
. 5>>> 88.46 4.88 0.39 6.27 8829.31
Malgarnie
. 1.70 87.64 5.97 0.29 6.10 9138.69
.
Veine
Grande 4 >>> 88.12 5.25 0.42 6.21 8929.35
Dure
Veine 3.40 88.56 4.95 0.29 6.20 8861.52
Houlleux 1.18 87.34 5.51 0.40 6.75 8955.93
Moulin 18
>> 84.85 6.28 0.47 8.40 9020.09
.
Cor 10
>> 86.02 5.81 0.39 7.78 8952.66
Moye
. nne 6.28 87.39 5.48 0.38 6.76 895
» 0
Vieille
-Montagne
Deux
..
du
Midi
.laies 22.55 87.64 5.52 0.13 6.71 8983>>
.Hardie 2.50 88.73 4.63 0.25
Procès-verbal du Congrès de Laon .

6.39 8765>>>
Herbotte 7.50 88.36 5>>> 0.32 6.32 8862>>>
Richenoule
Grande
. 4.42 88.37 4.95 0.27 6.41 8846
>>
Moyenn
. e 9.24 88.27 5.02 0.24 6.47 8864
>>>
Vieille
M
Grande
Veine
-...ontagne 2.40 88.19 5.30 0.25 6.26 8952
.
Mur
du
Veine 88.93
1.90 4.48 0.26 6.33 8729
>>
Charnaprie
.. 3.14
89.96 4.83 0.24 4.97 8933
>>>>
Moy
. enne 2.48 89.03 4.87 0.25 5.86 8871
>>
871
872 Procès-verbal du Congrès de Laon.

2º Dans l'un et l'autre cas , de quelle surface de chauffe doit- on


disposer par hectolitre de jus travaillé par 24 heures ?
Pour répondre à cette question il y a lieu de tenir compte de plu
sieurs facteurs et les principaux sont ceux qui influent sur la dépense
par hectolitre de jus . Ainsi il est évident qu'il faudra moins de vapeur
si on dispose d'un quadruple effet que si l'on emploie un triple-effet ;
il en faudra moins encore si les chauffages se font à effets multiples ;
nous chercherons donc à résoudre la question de la manière suivante :
Dans l'un et dans l'autre cas, de quelle surface de chauffe doit- on
disposer pour produire la même quantité de vapeur ?
Néanmoins , comme il est préférable de donner une idée générale
et tangible se rapportant à chaque cas particulier, nous admettrons que
les quantités de vapeur à employer par hectolitre de jus sont les
suivantes :
Avec triple- effet : 70 kilog . par hectolitre .
Avec quadruple-effet : 60 kilog. par hectolitre .
Avec quadruple - effet et chauffage à effets multiples : 54 kilog.
Voyons maintenant quelles sont les surfaces de chauffe à adopter :

Partant de ce fait qu'une chaudière vaporise facilement 15 kilog.


d'eau par m² de surface de chauffe en employant des houilles contenant
18 0/0 de matières volatiles et 5 0/0 de cendres , nous devrons conclure
qu'avec une houille de cette nature et un triple- effet il faudra disposer
70
de 4 m. 66 par hectolitre de jus . Mais ce chiffre de 15 kilog. par
15
heure et par m³ qu'il serait bon d'admettre si on ne considère que la
vapeur produite et le charbon brûlé , et non l'amortissement du maté
riel, peut , pensons nous , être porté à 20 et 22 kilog.

On a remarqué qu'une teneur en cendres de plus en plus impor


tante ralentissait la vitesse de combustion dans la proportion approxi
mative et moyenne de 3 0/0 pour 100 de cendres . C'est-à-dire que si
sur une même grille on brûle d'abord de la houille à 5 0/0 de cendres ,
on arrivera à brûler 77 kilog . par M2 et si on brûle ensuite dans les
mêmes conditions de tirage et d'épaisseur de couche de la houille de
mème richesse et en matières volatiles ( cette richesse étant exprimée sur
le charbon pur) , le ralentissement sera de 3 0/0 par chaque 0/0 de cen
dres en plus . Ainsi la houille à 10 0/0 de cendres ralentirait de 15 0/0
la vitesse de la combustion , relativement à celle de 5 0/0 . La houille à
15 0/0 ralentirait la combustion dans la même proportion de 30 0/0 et
ainsi de suite . Ces chiffres ne sont peut-être pas absolus, mais peuvent
être considérés comme approximatifs .
Si donc nous partons de houille dont la richesse absolue (considérée
comme houille pure) est la même , et si nous prenons comme point de
départ la houille à 5 0/0 de cendres , notre surface de chauffe devra
Procès-verbal du Congrès de Laon . 873

augmenter de 3 0/0 par chaque p. 100 de cendres contenues en plus


dans la houille que nous désirons employer.
La teneur en cendres n'est pas seule à influer sur la rapidité de la
vaporisation ; la teneur de la houille en matières volatiles est encore
un facteur important . Les houilles riches en matières volatiles
ne sont pas d'un pouvoir calorifique plus considérable que celles
qui sont pauvres sous ce rapport ; seulement leur combustion est
plus rapide , elles cèdent plus de calorique dans l'unité de temps et
vaporisent davantage , par conséquent , dans le même temps par M² de
surface de chauffe .

La moyenne de 11 essais sur des générateurs tubulaires avec enve


loppe en maçonnerie nous ont donné :
Combustion par M² de surface de grille à l'heure . 123K 8
Vaporisation par M² de surface de chauffe . 17 79
Eau vaporisée par kilog. de charbon . 855

De même sur 5 essais effectués sur des générateurs type locomotive ,


les moyennes obtenues ont été :
Combustion par M² de grille à l'heure . . 130k 8
Vaporisation par M² de surface de chauffe . 18 31
Eau vaporisée par kilog . de charbon . . 9 35

Les essais ont été faits dans les deux cas avec des charbons dont
la teneur en matières volatiles variait de 15 à 25 et celle en cendres de
8 à 12. La température de l'eau d'alimentation était de 85 à 90° .
D'autres essais effectués dans d'autres conditions dans lesquelles
on a brûlé du tout venant à 18 0/0 de matières volatiles et 4 à 5 0/0
de cendres ont donné une vaporisation de 15 à 18 kilog . par M² et par
heure . Dans ces conditions la transmission du calorique par le métal
est d'environ 27 à 30 calories par seconde .
Nous allons maintenant chercher quelle économie il faut réaliser
sur le charbon pour pouvoir doubler ou tripler la surface de chauffe
que l'on possède étant donné l'amortissement du matériel.
Supposons une usine qui possède 5200 M² de surface de chauffe et
admettons 800000 fr . pour le coût de cette installation , en doublant
admettons une dépense de 1.600000 fr. et en triplant de 2.400000 fr.
Amortissons dans le premier cas en 20 ans , dans le deuxième en
30 ans et dans le troisième en 40 ans.
Nous ne tiendrons compte que de l'amortissement et de la main
d'œuvre .
Dans le premier cas l'amortissement par an sera . • • 64.194 fr.
Dans le deuxième 107.093
Dans le troisième 139.868
874 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Main d'œuvre dans le premier cas :


24 chauffeurs à 4 fr . 50. . 108 fr.
2 maîtres chauffeurs à 5 fr . 10
16 aides à 1 fr. 50. . . 24
3 aides à 3 fr. 30 • environ 10

Total par jour . • 152 fr.

Main d'œuvre dans le deuxième cas :


32 chauffeurs à 4 fr . 50 .. 144 fr.
2 maîtres chauffeurs • · 10
16 aides à 1 fr. 50 . • 24
6 aides à 3 fr. 30 • · environ 20
Total par jour . • 198 fr.

Main d'œuvre dans le troisième cas :


36 chauffeurs à 4 fr. 50 .. 162 fr .
2 maîtres chauffeurs • • 10
16 aides à 1 fr. 50 . . · 24
9 aides à 3 fr. 30 · • environ 30
Total par jour. · 226 fr .

Dans le premier cas la main d'œuvre p . 90 j . de fabrication 13.680 fr.


Dans le deuxième 17.820
Dans le troisième 20.340
Dans le premier cas, amortissement plus main d'œuvre 77.874
Dans le deuxième 124.913
Dans le troisième 160.208

Dans le deuxième cas il faudra réaliser une économie de 124.913


fr.77.874 fr. sur le combustible , soit 47.039 tr.
Dans le troisième cas il faudra réaliser une économie de 160.208 fr .
-77.874 fr . sur le combustible, soit 82.344 fr.
Supposant le charbon rendu à pied d'oeuvre à 16 fr. , il faudrait
brûler en moins dans le deuxième cas 2939 tonnes .
Dans le troisième cas 5146 tonnes.
Ayant brûlé dans le premier cas 19278 tonnes en 90 jours , il faudra
réaliser dans le deuxième cas une économie de combustible de 15,20
0/0, dans le troisième cas une économie de 26,70 0/0.
Admettant que l'on brûle dans le premier cas 100 kg. de houille par
100 kg . de betteraves il faudrait brûler dans le deuxième cas 84 kg. et
dans le troisième 72k . 3 .
Il est évident que le calcul ne serait pas le même pour une usine
qui au lieu de travailler trois mois comme une sucrerie travaillerait
toute l'année .
Procès-verbal du Congrès de Laon . 875

3° Quels types de générateurs préférez-vous ?


A notre avis le meilleur générateur est le type locomotive, mais il
demande à être très bien conduit , à être alimenté par des eaux très
pures et qui plus est à être exécuté par une maison très sérieuse
offrant toutes les garanties possibles de bonne construction ; ce type
de générateurs est en effet délica et dans le cas où on ne serait pas
sûr de remplir les conditions sus énoncées , on ferait mieux , pensons
nous , d'adopter le type semi-tubulaire à bouilleurs . Nou pensons , en
outre, qu'il faut avec le type locomotive admettre le principe du retour
de flammes.
Entre autres avantages le type locomotive présente sur les géné
rateurs à enveloppes en briques celui de ne pas occasionner la perte de
calorique produite par de grandes masses de maçonnerie .
On fera bien d'exiger pour ce genre de générateurs que les parois
des parties basses du foyer soient en cuivre afin d'éviter la détério
ration rapide du fer par la combustion de charbons sulfureux .
En résumé les générateurs à choisir sont ceux dans lesquels l'eau
se trouve dans un grand état de division , ceux dans lesquels les sur
faces sont peu épaisses . Ces deux conditions permettent une production
élevée par m² et une transmission plus rapide et plus facile du calo
rique ; les chaudières multitubulaires en général remplissent au plus
haut point ces deux conditions et sous le rapport de la moins grande
surface du rayonnement possible les chaudières type locomotives sont
idéales , mais il y a certaines précautions à prendre dans la disposition
du foyer pour éviter la combustion incomplète du fait des gaz qui
s'éteindraient à leur entrée dans les tubes ; il arrive , en effet, parfois et
souvent même, que la combustion de ces gaz est inachevée dans la
boite à feu , les tubes pouvant abaisser dans une grande proportion la
température des dits gaz brùlés et ne permettant pas la combustion de
ceux qui se seraient échappés du foyer incomplètement brulés .
Les chaudières multitubulaires présentent de nombreuses dis
positions de coustruction , toutes sont loin d'être bonnes et de présenter
les mêmes conditions de sécurité . Avant d'adopter un type il est néces
saire de s'assurer de sa valeur au point de vue de la fermeture des
tubes et des dispositions prises pour éviter les entrainements d'eau .
Les multitubulaires sont , à notre avis, inférieurs aux « type loco
motive » en ce qu'ils offrent généralement un volume d'eau et de vapeur
insuffisant .
Les générateurs semi - tubulaires ne remplissent pas d'une manière
absolue les conditions théoriques que l'on peut exiger d'un bon géné
rateur. C'est ainsi qu'une partie de la surface de chauffe , la surface de
chauffe directe surtout, présente une épaisseur de métal relativement
considérable ; puis les surfaces de rayonnement sont relativement plus
876 Procès-verbal du Congrès de Laon.

importantes que dans les générateurs multitubulaires et « type loco


motive » , mais le volume des carneaux dans lesquels s'opère le
mélange des gaz et leur brassage est assez important pour que la
combustion y soit toujours complète ; de plus , c'est un type de géné
rateur robuste et de production assez grande , qui, plus que les multi
tubulaires, peut être confié à des mains inexpérimentées , et à ce titre
doit être préféré dans certaines installations particulières .
4° Quel doit-étre le rapport de la surface de grille à la surface
de chauffe?
Ce rapport dépend d'abord de la limite de vaporisation que l'on
s'impose par m² de surface de chauffe .
Si on admet 18 kilogs comme maximum et si d'un autre côté on
peut espérer vaporiser 9 kilogs d'eau par kilog . de houille , on devra
dépenser 2 kilog . de combustible par heure et m² de surface de
chauffe .
On peut vaporiser dans de bonnes conditions en adoptant 75 à
100 kil . de houille brûlé, par heure et par m² de grille , soit 1 kil . par
décimètre carré de grille . Dans le cas envisagé la surface de grille
devrait donc être de 2 décimètres par m² de surface de chauffe.
Soit S la surface cherchée de la grille par m² de surface de
chauffe .
p le combustible brûlé par heure et m² de grille .
P le poids d'eau vaporisée par kil . de houille .
N la limite de vaporisation que l'on s'impose par m² de surface de
chauffe ; - La surface de la grille sera :
N
P
S=
100

Ou dans le cas envisagé ci-dessus :


18
9
S 0 m³, 02
100

On peut encore rapporter la surface de grille au pouvoir calorifique


du charbon, car le moyen ci-dessus est empirique en ce sens que l'on
ignore dans une étude d'installation , combien on vaporisera d'eau
par kil. de houille . On peut d'ailleurs également ignorer la puissance
calorifique de la houille qui sera employée et ignorer plus encore le
rendement industriel qu'elle fournira.
Dans certains cas la surface de grille a de l'importance au point de
vue de la sécurité et de la conservation des générateurs en effet, avec
des générateurs à bouilleurs, il est nécessaire d'avoir une surface de
grille suffisante afin d'augmenter la surface de chauffe directe et d'em
pêcher l'accumulation de vapeur dans certains endroits de la partie
Procès-verbal du congrès de Laon . 877

supérieure des bouilleurs ce qui a occasionné , dans certains cas , la


détérioration de ces parties, et des explosions.

5º Quelle quantité de charbon doit -on brûler par m² de surface


de grille étant donné que l'on dispose de la surface de chauffe
que l'on croit nécessaire ?

Cette question a déjà été , en partie , traitée par ce que nous avons dit
jusqu'ici il est évident, si on ne s'occupe pas de l'amortissement du
matériel et de la main d'œuvre , que l'on devra brûler peu de charbon
par m² de surface de grille pour arriver à produire de la vapeur
économiquement ; si , d'un autre côté, on considère l'amortissement du
matériel le point de vue ne sera plus le même pour une usine qui ,
comme une sucrerie , travaille trois mois ou pour une qui travaille
douze mois , car l'amortissement ne devra pas dans les deux cas se
faire de la même façon ; de plus en brûlant dans une sucrerie 45 à
50 kil . par m² de surface de grille comme le pratiquent quelques indus
triels, les générateurs seront encore capables de fonctionner au bout
de 40 à 50 ans , époque à laquelle les perfectionnements apportés à ces
sortes d'appareils amèneront l'industriel à en monter de nouveaux .
Quoi qu'il en soit, nous considérons que 75 à 100 kg . par m² de sur
face de grille constituent une bonne marche . Si par exemple on a besoin
de 140 kg . de vapeur à la minute et que l'on s'est imposé une produc
tion maximum de 15 kg . de vapeur par heure et m² de surface de
140 X 60
chauffe, celle- ci devra être. = 560 m²
15
Suivant les données qui précèdent on pourra rechercher la surface
de grille nécessaire .
Avec tirage naturel la consommation peut varier de 0 k . 500 à
1k.500 par décimètre de surface de grille ; ce dernier chiffre ne peut
s'obtenir qu'avec un tirage important ; avec tirage forcé la consom
mation peut atteindre 2 k à 2 k . 500 par décimètre carré ; d'ailleurs
comme le dit Gromelle, la surface de la grille n'a pas autant d'impor
tance qu'on le croit généralement ; on peut arriver à brûler d'assez
grandes quantités de houille par m² de grille sans rien modifier aux
résultats . Si l'on réduit la grille , le courant d'air sollicité par le même
appel de la cheminée prendra une vitesse presque double et en dé
finitive il passera toujours la même quantité d'air (l'épaisseur de la
couche étant la même dans tous les cas) .
Si, au contraire , on augmente la surface de grille , si on la double
par exemple, toutes les autres conditions restant égales , l'air passera
avec une vitesse deux fois moindre , la combustion sera plus lente , mais
il y aura pendant le même temps à peu près la même quantité de houille
brûlée que dans l'autre cas.
Générateu
de
gaz
.des
Analyses rs
878

2Vide
:5
totalité totalité
Vide 25
de
Epaisseur de
Epaisseur
Vide
:31otalité
ttotalité
55 31 Vide
totalité
31 combustible
0,15 0,15
combustible
de
Epaisseur Epaisseur
de Wackernie
Grille Wackernie
Grille
= 0,30
combustible
0,15
combustible combustible
0,15
ouvert
Registre ouvert
Registre carneau
sans carneau
avec
ÉPOQUE
GAZ
PRISE
LA
DE . fond
,de de
fond
,
.
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au .maximum
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registre ouvert
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Ꭱ T R T R T R T R T R T

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320 1.70 280
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1minute
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33

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1.72 1.16 >>> 1.70 >>> 1.52 325 2.75 305

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..
succe
chargement
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Procès-verbal du Congrès de Laon.

Pendant
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Ringardage
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après
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Avant
chargement
le 2 310 1.35 >> >>> >> >> >>> 2.76 >>> 2.52 275
>>

Moyenne
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311 308
1.77 1.41 1.64 1.71 303 2.25 280
>>>
R. nécessaire
introduit
l'air
.àlde
Rapport
'air T. - Température
.
gaz
des
Procès-verbal du Congrès de Laon . 879

Ce que dit Gromelle à ce sujet sans être absolument exact , a beau


coup de vrai, nous l'avons constaté dans plusieurs essais .
Air nécessaire à la combustion.
La quantité d'air nécessaire est fraction de la composition des houil
les . Chaque kilog . de carbone exige 2 k. 667 d'oxygène pour sa com
bustion soit 8m33 d'air. Suivant la composition des houilles on pourra
calculer la quantité théorique nécessaire . Pratiquement, nous pensons
que cette quantité doit être augmentée d'environ 1/4 à 1/5 .
Cette question nous amène à parler des grilles et du rapport de la
surface des vides à la surface totale .
Les facteurs qui influent sur l'excès plus ou moins grand d'air
(étant donnée la mème quantité de houille brûlée par mètre² de surface
de grille) sont le tirage, l'épaisseur de la couche de charbon et le dit
• rapport de la surface des vides à la surface totale ; celui - ci devra donc
varier avec les deux autres facteurs . A notre avis il est bon d'avoir
vide
un rapport 30 à 35 p . 100 , une épaisseur de charbon de 15
totalité
à 20 centimètres et un tirage tel que le rapport de l'air total à l'air né
cessaire soit de 1.20 à 1.30 . Ce rapport sera obtenu par la moyenne des
analyses effectuées pendant les chargements et entre les chargements
dans les conditions indiquées par le tableau ci - annexé :
Dans les essais que résume ce tableau , le vide manométrique dans
le foyer a varié de 9 m à 18 m de 14 à 18 après le chargement ; l'usine
qui a pratiqué ces essais possède donc un grand tirage ce qui explique
vide
la supériorité de marche avec un rapport minime et avec une
totalité
assez forte épaisseur de charbon , nous ajouterons même que le tirage.
en question est trop fort ; on a l'intention de le diminuer à volonté par
un registre qui serait placé sur la cheminée ; de cette manière le tirage
serait réglé pour tous les générateurs de la même façon, sans avoir
besoin de compter pour cela sur les chauffeurs .
Nous voyons , en outre , que l'excés d'air est considérable pendant le
chargement des portes, qu'il est moindre entre deux chargements et que
c'est une minute après le chargement qu'il est le moins élevé , pendant
le ringardage et avant le chargement il est naturellement considérable .
Nous terminerons , Messieurs , en disant que nous espérons que
cette étude , incomplète nous le savons , du sujet traité , sera le prélude
d'une série de travaux que vous voudrez bien publier, d'une suite de
discussions, desquelles , souhaitons -le , jaillira la lumière sur une ques
tion intéressant au plus haut point le fabricant de sucre , car nous pou
vons bien la qualifier de « question de pièces de cent sous » et ce ne
sont pas toujours celles - là les moins intéressantes . ( Applaudissements).
880 Procès-verbal du Congrès de Laon .

M. Durin. Pourriez -vous nous donner des chiffres sur la quan


tité d'eau entraînée par la vapeur .
M. Cambier . - Nous n'avons pas fait d'essais sur ce sujet, mais
je puis vous citer des expériences qui ont été exécutées sur des généra
teurs multitubulaires .
Il s'agissait d'une machine qui dépensait plus de vapeur que la
quantité garantie par le constructeur.
On a opéré par deux méthodes : 1° par la méthode de Hirn basée
sur la différence de chaleur latente ; et, 2° en employant un séparateur
d'eau .
On a trouvé environ 14 p . 100 d'eau entraînée : il s'agissait de géné
rateurs multitubulaires qu'on a reconnus défectueux .
M. Durin. ――― Il serait intéressant de déterminer la quantité d'eau
entraînée en fonction de la hauteur d'eau dans la chaudière .
M. Cambier. - Le problème me paraît difficile à résoudre .
M. Durin . - Il y a la méthode indiquée par M. Schmidt qui
consiste à introduire dans l'eau une quantité donnée de chlorure de
sodium , et à déterminer ensuite la proportion de chlorure dans le mé
lange des eaux entraînées et condensées .
M. Cambier. - La méthode paraît fort élégante, mais elle n'a
que l'apparence de la vérité , car la salure de l'eau provoque des en
traînements .
M. Durin. ―― Oui, mais on aurait tout au moins le maximum
d'eau susceptible d'ètre entraînée .
M. Vivien. ―――― Il faudrait savoir si en mettant du sel marin dans
le générateur , l'ébullition ne devient pas tumultueuse au lieu de rester
superficielle .
Divers . ―――
Mais l'ébullition est toujours tumultueuse.
M. Vivien. -- Si la pression reste constante, l'ébullition n'a lieu
généralement qu'à la surface . Si elle varie, il se produit des soubre
sauts ; il faudrait purger en permanence .
M. Cambier. - La nature des eaux a une grande influence sur
les entraînements . Le carbonate de soude les favorise tandis que la
chaux les atténue .
M. Durin. Si la surface est tranquille et qu'on ouvre la sou
pape, il y a un mouvement considérable à la place du dôme , et ascen
sion d'une colonne de liquide .
M. Cambier . -- C'est un phénomène de détente .
M. Durin . C'est à cela que l'on attribue les explosions qui se
sont produites au moment de la mise en route, ainsi que les coups
d'eau que l'on observe dans les machines en marche.
M. Beaudet. -- Il est nécessaire d'avoir de grands réservoirs de
vapeur.
Procès-verbal du Congrès de Laon . 881

M. Cambier. - Il faut diminuer le plus possible la vitesse de la


vapeur à la sortie du générateur .
M. Vivien. - Ce qui m'a frappé dans votre travail c'est la faible.
quantité d'air en excès que vous signalez .
La quantité d'air théorique est de 8 mètres cubes et en pratique on
admet 15 métres , c'est - à -dire presque le double alors que vous considérez
1 1
ou ――― en plus comme suffisants .
5
M. Baudet. ―――――――― Vous trouverez dans les tableaux annexés à notre
1
mémoire des chiffres compris entre 144 et en plus .
5
M. Cambier. - La perte de calorique est plus grande si la quan
tité d'air est plus considérable .
M. le Président. - La parole est M. Vivien .

DU MEILLEUR MODE DE CHAUFFAGE DES EMPLIS

PAR M. VIVIEN .

Le manuscrit de M. Vivien ne nous étant pas parvenu , nous re


mettons sa publication et son travail au prochain numéro) .

M. le Président. - M. Sidersky n'ayant pu assister au Con


grès, je donne la parole à M. Maignen .

EMPLOI DE L'AMIANTE POUR LA FILTRATION DES JUS

ET DES SIROPS

PAR M. P. A. MAIGNEN

Messieurs , nous avons à vous entretenir de l'emploi du tissu


d'amiante comme matière filtrante en sucrerie .
Voici plus de douze années que nous nous servons de cette subs
tance , pour la filtration des eaux , et trois années pour la clarification
des vins .

Notre système de filtrage des eaux vous est déjà sans doute connu .
Pour obtenir une purification physico -chimique , nous entourons le
tissu d'amiante de noir en poudre et de noir en grain de la grosseur
dite mignonnette .
Pour la clarification des vins , nous avons remplacé le noir par la
pulpe d'amiante.
982 Procès- verbal du Congrès de Laon .

Dans le filtrage mécanique des jus et des sirops , tel qu'il est main
tenant compris , on ne recherche pas la purification physico chimique
que l'on demandait autrefois au noir, ce n'est que la clarification pure
et simple ; c'est pourquoi nous n'employons que le tissu d'amiante
seul ou avec pulpe d'amiante .
Cependant s'il y avait encore des partisans du filtrage au noir, on
trouverait, dans le dispositif que nous employons pour l'eau, une
manière économique de s'en servir avec avantage .
Nous revendiquons pour le filtrage à l'amiante deux avantages
spéciaux , que vous saurez sans doute apprécier à leur juste valeur .
C'est en premier lieu l'obtention d'une clarification parfaite, ce qu'on
n'obtient pas avec les tissus organiques.
Ce qui nous a le plus frappé depuis deux ans que nous opérons en
sucrerie, c'est qu'avec les filtres mécaniques employés jusqu'ici , les
jus ou sirops , qui sortent troubles des filtres au début de l'opération,
se trouvent mélangés avec les jus ou sirops clairs, qui passent plus
tard , lorsque les dépôts ont formé sur les tissus une membrane fil
trante effective .
L'ensemble de l'opération est donc nécessairement imparfait.
Dans les laboratoires et dans le filtrage des vins, les premiers
liquides qui passent à travers les filtres, sont remontés dans les appa
reils une seconde et même une troisième fois , jusqu'à ce que le résultat
soit parfait.
Ce procédé de montage de filtre n'est pas pratique en sucrerie . Il
faut que les filtres soient assez parfaits pour donner du clair tout de
suite . C'est ce que nous obtenons avec l'amiante .
Voici pourquoi :
D'abord les fibres d'amiante sont cent fois plus fines que les fibres
de coton , de chanvre ou de laine ; il y a donc dans une même unité de
surface un nombre cent fois plus grand de fibres et par conséquent des
interstices cent fois plus ténues . D'autre part les fibres d'amiante ne
sont pas creuses comme les fibres organiques , ce sont plutôt des
aiguilles flexibles microscopiques qui sont entrelacées par le cardage ;
le fil est très peu tordu .
La filtration n'a pas lieu par tamisage à travers les mailles du
tissu , mais par capillarité autour de chaque fibre . De plus , par mesure
de simple précaution , nous ajoutons dans le filtre au commencement
de l'opération un peu de pulpe d'amiante, qui va , par gravitation ,
obstruer ou masquer les pores du tissu qui pourraient être accidentel
lement agrandis .
De cette façon nous avons une surface filtrante tout à fait homogène ,
et les jus ou sirops sortent absolument limpides dès le début de l'opé
ration . On a donc le maximum de qualité en même temps que le
maximum de débit.
Procès- verbal du Congrès de Laon. 883

Le second avantage principal du filtre en amiante est celui-ci :


Lorsque les tissus sont encrassés par la chaux ou autres dépots
plus ou moins durs on peut les décrasser à l'aide de l'acide chlorhy
drique qui dissout la chaux et laisse l'amiante intact.
De même lorsque les dépots sont de nature visqueuse , on peut
nettoyer l'amiante à la soude caustique.
L'amiante est un minéral ( principalement silicate de magnésie) qui
résiste aux acides et aux alcalis les plus forts .
Voici un très beau spécimen d'amiante brut . Il a l'aspect d'une
pierre très dure . Cette pierre est composée exclusivement de fibres ou
cristaux flexibles microscopiques d'une extrême ténuité et divisibles à
l'infini.
Elles ne sont pas creuses comme celles du coton . On comprendra
donc pourquoi leur nettoyage est plus facile . La chaleur n'entrave pas
la filtration ; au contraire en rendant les liquides plus fluides elle les
pousse à couler autour des fibres d'amiante avec plus de vitesse .
Dans le cas des sirops le débit continue à être très bon pendant
longtemps , et on pourrait continuer l'opération pendant un grand
nombre d'heures ; mais certaines autorités nous assurent qu'il n'est
pas avantageux de laisser filtrer un appareil quelconque pendant plus
de cinq heures , parce que les dépôts , qui s'accumulent dans le filtre ,
auraient la propriété de diminuer graduellement l'alcalinité des sirops
filtrés et on estime à 3 heures la période qui convient le mieux entre
deux nettoyages .

Cela nous amène à la seconde partie de notre sujet , c'est-à -dire à la


description du dispositif que nous avons adopté pour l'emploi avan
tageux du tissu d'amiante en sucrerie.
On peut dire n'est - ce pas , Messieurs , que l' « Art de Filtrer » , c'est
l' « Art de Nettoyer les surfaces filtrantes ». Car on peut obtenir des
résultats avec toutes les matières poreuses , mais toutes ne se prêtent
pas au même degré à l'opération . De plus , il faudrait que l'on ne con
sidère pas un filtre comme une roue qui tourne toujours , mais plutôt
comme un estomac qui digère ou une giberne qu'il faut vider quand
elle est pleine .
Le tissu d'amiante a été essayé dans quelques raffineries et sucre
ries , mais on n'a pas obtenu , que nous sachions , de bons résultats .
Nous allons tâcher d'en expliquer la raison .
Nous avons vu que les fibres d'amiante n'ont ni bosses ni arrêtes .
Cette particularité qui en a rendu le tissage difficile , qui donne au
point de vue de la filtration un résultat si parfait , s'oppose à son usage
avec les Filtres- Presses ou avec les Filtres à Raquettes . En effet , fai
sons avec un crayon ou instrument rond un trou dans le tissu d'a
miante . Il n'y a pas déchirure , il y a simplement écartement des fils .
884 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Tirons un peu entre les doigts le tissu en haut et en bas autour du


trou, immédiatement le trou disparait, les fils reprennent leur place.
primitive.
Nous avons dans le tissu d'amiante beaucoup plus un feutre qu'un
tissu rigide . Or , lorsqu'on presse le tissu d'amiante entre deux cadres
en fer ou en bois (surtout si le tissu est mouillé) , on applatit complè
tement le tissu et il se produit sur toute la longueur du tissu , qui borde
les cadres , des ouvertures qui ressemblent à des fentes, mais qui ne
sont en réalité que des écartements des fils .
L'effet produit au point de vue du filtrage est le même ; il n'y a pas
de clarification possible.
Quand le tissu d'amiante est mouillé il s'agrandit ou s'allonge de
5 à 10 p. 100. Si on en faisait des poches pour le filtrage de l'intérieur
à l'extérieur, l'écartement dont nous avons parlé se produirait, tout le
liquide passerait à travers les pores qui offriraient le moins de résis
tance à la pression .
Si on voulait en faire des capuches pour couvrir les filtres à ra
quettes, si largement employés actuellement , l'histoire du pot de fer et
du pot de terre se répèterait à chaque instant ; les arrêtes brusques des
raquettes écarteraient les fils d'amiante comme les cadres des filtres
presses et on aurait constamment des déboires .
Il nous a fallu bien des années pour obtenir la qualité du tissu
d'amiante voulue, et encore plus longtemps pour apprendre à nous en
servir comme il faut .

Aujourd'hui ce que nous vous présentons est parfait la qualité du


tissu et son mode d'emploi.
Nous avons réuni les deux principales conditions de succès dans la
même invention , c'est -à-dire , nous avons une surface active très con
sidérable sous un volume très rest reint , avec une disposition permet
dant d'obtenir tous les effets utiles de l'amiante , sans l'exposer à aucun
des accidents dont nous venons de parler .
Nous avons constitué notre organe filtrant sous la forme d'accor
déon , soufflet ou lanterne japonaise . Nous avons fait un sac d'amiante ;
au fond intérieur, nous mettons un disque (muni d'une tubulure de
sortie) destiné à isoler les deux faces du tissu ; nous glissons extérieure
ment un anneau de petite dimension qui resserre le sac ; nous ajou
tons un autre disque à l'intérieur , un autre anneau à l'extérieur et
ainsi de suite tant que la longueur du sac le permet .
Les disques que nous employons en sucrerie sont en rotin ; le
pourtour est garni d'une bordure en amiante . Ces isolateurs sont plus
légers que le tissu , il n'y a donc aucun danger d'écartement des fils
dont nous avons parlé .
Procès-verbal du Congrès de Laon. 885

Le travail du nettoyage en est également beaucoup plus facile et


moins pénible .
Le filtrage se fait du dehors au dedans de l'organe filtrant. Les
dépôts restent donc à l'extérieur, pour les enlever, un simple jet d'eau
suffit . On peut augmenter , si on veut, un peu la pression ou aspiration
jusqu'à concurrence de deux ou trois mètres sans danger, parce que
l'organe filtrant se trouvant noyé dans le liquide à filtrer , celui - ci
presse tout autour et il y a une tendance plutôt à rapetisser les pas
sages filtrants qu'à les agrandir .
On pourrait mettre nos organes filtrants dans tous les sens dans
le sens vertical , oblique ou horizontal . L'expérience , nous a guidé à
choisir la position horizontale en sucrerie, parce que de cette façon ,
les organes filtrants prennent moins de hauteur , ils peuvent être net
toyés sans être sortis du récipient filtrant qui les contient, et pour
plusieurs autres raisons qu'il serait trop long d'énumérer .
Nous avons adopté pour la sucrerie trois types d'organes :
Type A. - Organe de 24 centimètres de diamètre développant 2m2
de surface filtrante et allant dans un espace de 26 centimètre de dia
mètre sur 64 de long.
Type B. - Organe de 24 centimètres de diamètre développant 3m2
de surface filtrante et allant dans un espace de 26 centimètre sur 90
centimètres de long .
Type C. ――― Organe de 40 centimètre de diamètre développant 6m2
de surface filtrante et allant dans un espace de 42 centimètres sur 70
de long .
On peut donc mettre le nombre d'organes filtrants que l'on veut
dans un même récipient filtrant ; nous préférons le type A parce que
les organes sont très légers et peuvent être maniés facilement par un
seul homme .

Nous avons deux sortes de tissus , plus ou moins ouverts : le plus


serré pour les sirops et jus déjà décantés ou imparfaitement filtrés , le
plus léger pour les jus verts ou les écumes . Dans le cas des jus verts ,
nous ajoutons de la pulpe d'amiante , qui fait acte de membrane fil
trante effective et qui empêche le tissu lui- même d'être jamais sali ; le
nettoyage est excessivement facile, la pulpe qui a servi à retenir les
dépôts se détache facilement ; elle peut être recueillie et traitée par les
acides ou les alcalis pour servir à nouveau .
: Dans le cas des écumes , les écumes elles-mêmes suffisent pour
former une membrane filtrante, sans qu'il soit utile d'employer la
pulpe d'amiante .
Pendant les études que nous avons faites en sucrerie depuis deux
ans , il nous a été donné de démontrer un point très important : c'est
10
886 Procès-verbal du Congrès de Laon .

qu'il est possible avec notre système de filtration d'arriver à clarifier


les jus verts à la sortie des diffuseurs, avant même qu'ils aient reçu
l'addition de la chaux .

En effet, par la complaisance de quelques fabricants , nous avons


pu cet hiver dernier opérer sur des jus verts, pendant plusieurs se
maines. Et nous avons le plaisir de vous montrer des échantillons de
jus, qui ne sont jamais devenus noirs . Ces échantillons ont été pris à
la sortie des filtres , à l'air , les bouteilles ont été ouvertes dix fois ; il
s'est produit des fermentations alcooliques, mais jamais de fermenta
tions lactiques et cela , sans l'aide d'aucun antiseptique .

Par contre , les dépôts qui étaient sur l'amiante , et qui se déta
chaient facilement si on ne leur laissait pas le temps de sécher , deve
vaient en quelques instants noirs , visqueux et durs, au point d'être
très difficiles à détacher, si les organes filtrants étaient exposés à l'air
(sans nettoyage).
Il nous semble qu'il y a là une indication importante ; les matières
qui font tourner les jus noirs ne seraient pas en solution mais en sus
pension.
Ce sont sans doute des déchets de betterave , de la terre et des
ferments organiques qui sont éliminables par une filtration parfaite.
On jugera de l'importance qu'une telle constatation peut avoir , quand
on considère les causes d'altération des jus .
Il nous semble que si on opérait cette épuration mécanique, on
éviterait beaucoup d'inconnus qui donnent tant de fil à retordre aux
chimistes . On éteindrait l'incendie à la première flamme , on attein
drait le mal dans son germe .
Nous devons noter en passant un autre fait assez intéressant : c'est
que le goût du jus vert filtré est tout différent de celui du jus vert non
filtré ; le premier n'a que le goût de betterave et de sucre , tandis que
le second a un goût tout à fait amer et dur ; différence qu'on pourrait
comparer au jus d'orange broyée avec ou sans l'écorce .
Nous avons également fait des expériences intéressantes avec des
jus chaulés à la râperie . Ces jus se sont bien mieux conservés après
avoir été filtrés que les mêmes non filtrés .
Nous nous sommes beaucoup étendus sur la question des jus verts
parce qu'elle semble présenter plus de difficultés que toutes les autres ,
mais vous comprendrez que qui peut plus peut moins et que notre
système de filtrage est applicable à toutes les opérations de la sucrerie :
à la filtration des jus à la sortie des filtres- presses, au jus de première
et seconde carbonatation , aux sirops, etc .... On peut toujours compter
obtenir avec le tissu d'amiante , un débit au moins égal à celui donné
par d'autres tissus avec une clarification plus parfaite.
Procès- verbal du Congrès de Laon .

avec notre système de filtration d'arriver à care


sortie des diffuseurs, avant même qu'ilsaient
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complaisance de quelques fabricants, nous a
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qui sont éliminables par une filtration parfail
886 Procès- verbal du Congrès de Laon .

qu'il est possible avec notre système de filtration d'arriver à clarifier


les jus verts à la sortie des diffuseurs, avant même qu'ils aient reçu
l'addition de la chaux .

En effet , par la complaisance de quelques fabricants , nous avons


pu cet hiver dernier opérer sur des jus verts , pendant plusieurs se
maines . Et nous avons le plaisir de vous montrer des échantillons de
jus , qui ne sont jamais devenus noirs . Ces échantillons ont été pris à
la sortie des filtres , à l'air, les bouteilles ont été ouvertes dix fois ; il
s'est produit des fermentations alcooliques, mais jamais de fermenta
tions lactiques et cela, sans l'aide d'aucun antiseptique .

Par contre , les dépôts qui étaient sur l'amiante, et qui se déta
chaient facilement si on ne leur laissait pas le temps de sécher, deve
vaient en quelques instants noirs , visqueux et durs, au point d'être
très difficiles à détacher, si les organes filtrants étaient exposés à l'air
(sans nettoyage) .
Il nous semble qu'il y a là une indication importante ; les matières
qui font tourner les jus noirs ne seraient pas en solution mais en sus
pension.
Ce sont sans doute des déchets de betterave , de la terre et des
ferments organiques qui sont éliminables par une filtration parfaite .
On jugera de l'importance qu'une telle constatation peut avoir , quand
on considère les causes d'altération des jus .
Il nous semble que si on opérait cette épuration mécanique, on
éviterait beaucoup d'inconnus qui donnent tant de fil à retordre aux
chimistes. On éteindrait l'incendie à la première flamme , on attein
drait le mal dans son germe.
Nous devons noter en passant un autre fait assez intéressant : c'est
que le goût du jus vert filtré est tout différent de celui du jus vert non
filtré ; le premier n'a que le goût de betterave et de sucre , tandis que
le second a un goût tout à fait amer et dur ; différence qu'on pourrait
comparer au jus d'orange broyée avec ou sans l'écorce .
Nous avons également fait des expériences intéressantes avec des
jus chaulés à la râperie . Ces jus se sont bien mieux conservés après
avoir été filtrés que les mêmes non filtrés .
Nous nous sommes beaucoup étendus sur la question des jus verts
parce qu'elle semble présenter plus de difficultés que toutes les autres,
mais vous comprendrez que qui peut plus peut moins et que notre
système de filtrage est applicable à toutes les opérations de la sucrerie :
à la filtration des jus à la sortie des filtres- presses, au jus de première
et seconde carbonatation , aux sirops , etc .... On peut toujours compter
obtenir avec le tissu d'amiante , un débit au moins égal à celui donné
par d'autres tissus avec une clarification plus parfaite .
Maignen
vete S.G.D.G
Tourillons creux

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Type X: 8 ooodu

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Profil

Légende
Aa Arrivée des
B L'ea
d: de u
с di de la vapeur
D Sortie des petit's jus
E. Sortie des Jus filtrés.

P. A. Maignen H. Lachaune .
ad Directein Ingénieur Conseil
Je lo pear Sucreries a Pistilleries
·
Docieté du Filtre Manýnen “་་་ད་་་ ད་ ཕ

che II . - FIG. 65.


Procès-verbal du Congrès de Laon . 887

Nous terminerons en vous indiquant les différents modes de cons


truction qui conviennent à nos organes filtrants :
1° Construction économique ( Planche I- Fig . 64).
On a de simples cuves ou réservoirs rectangulaires dans lesquels
il suffit de percer des trous sur le côté pour la sortie des tubulures de
sortie des liquides filtrés . Les cuves étant remplies de jus ou sirops , ces
liquides traversent l'amiante de l'extérieur à l'intérieur pour sortir
filtrés par les susdites tubulures qui peuvent déboucher dans une
nochère ou être raccordées à une tubulure collectrice que l'on peut
même prolonger à un niveau inférieur .
De cette façon, en augmentant la différence de niveau , l'effet de la
!
gravitation donne un débit plus considérable . Cette construction ,
comme on le voit , est excessivement simple et à la portée de tous les
constructeurs ;
2º Type nº 3. - Contruction automatique . ( Planche II - Fig . 65).
La caisse filtrante se ferme hermétiquement . Elle est supportée sur
des tourillons creux par lesquels on peut introduire à volonté les jus
ou sirops , l'eau et la vapeur , ces derniers non seulement dans le sens
ordinaire de la filtration du dehors au dedans des organes , mais aussi
de l'intérieur à l'extérieur des organes . On peut tourner la caisse
filtrante en partie pour faire écouler le sirop jusqu'à la dernière goutte .
Quand on veut vider le filtre complètement, par exemple lorsqu'il est
plein de dépôts d'écumes desséchées par la vapeur, on le renverse
sens dessus dessous comme les anciens macérateurs .
Avec ces filtres, on peut opérer le désucrage méthodique et s'assurer
que toutes les parties des écumes sont également désucrées , ce qui
n'est pas possible avec les filtres - presses ;
3° Type mixte . ( Planche III — Fig . 66) .
Cette construction est celle employée pour le filtrage des vins ; les
caisses filtrantes sont sur tourillons solides , les jus ou sirops et les
eaux de désucrage peuvent être introduits dans le filtre à volonté au
moyen de tuyaux de caoutchoux flexibles et raccords métalliques.
Nous pourrions nous étendre davantage sur cette question impor
tante du filtrage au moyen du tissu d'amiante en sucrerie , mais l'ordre
du jour est encore tellement chargé , que nous nous arrêtons et nous
nous mettons à la disposition des membres de notre Association pour
leur fournir tous les renseignements qu'ils pourraient désirer . (Applau
dissements).

En terminant la communication , M. Maignen offre gracieusement


aux membres du Congrès quelques petits filtres domestiques et de la
boratoire, pour ceux qui désireraient en faire l'essai.
888 Procès- verbal du Congrès de Laon .

M. Hamelle. ―――――― J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Assemblée


sur un nouveau filtre en amiante qui figure dans l'exposition de l'As
sociation .
J'engage Messieurs les membres du Congrès a vouloir bien l'exa
miner après la séance .
M. le Président. ----- Je donne la parole à M. Maguin pour sa
conférence sur les perfectionnements apportés aux coupe-racines et
aux couteaux de diffusion .
M. Maguin. -Messieurs , en présence de l'heure tardive , et pour
vous permettre de visiter en détail l'Exposition vraiment remarquable
organisée par l'Association , je n'abuserai pas de vos instants.
Je vous donne rendez -vous à tous, demain à Charmes où je pourrai
vous donner toutes les explications nécessaires sur place, en présence
des appareils eux-mêmes . (Applaudissements . )
La communication suivante de M. Fischer n'a pu avoir lieu , à
cause de l'heure tardive ; nous la reproduisons in- extenso.

ASSAINISSEMENT DES EAUX RÉSIDUAIRES DE FABRIQUES

OU D'ÉGOUTS

Utilisation de ces eaux en irrigations agricoles .

PAR M. FISCHER

Messieurs ,
L'assainissement des eaux résiduaires constitue un problème, dont
il nous paraît inutile de faire un nouvel historique , qui , jusqu'ici , a paru
fort compliqué , mais qui cependant serait facile à résoudre si on se
contentait de le circonscrire dans le strict indispensable consacré par
l'expérience acquise.
L'hygiène et l'agriculture, ces deux grandes branches de la science
moderne et pratique , s'y enchainent d'une manière intime et, quoiqu'il
paraisse extraordinaire qu'elles aient à se compléter l'une par l'autre ,
elles fournissent ensemble diverses solutions avantageuses pour l'une
comme pour l'autre .
Si on considère les choses qu'il ne sera jamais possible de modifier,
il faudra admettre que finalement les eaux rejetées de n'importe où
doivent nécessairement arriver à la rivière ; mais il faut bien recon
naître aussi que l'on peut exiger qu'elles ne portent préjudice à
personne .
Les conseils d'hygiène ont fait ressortir les dangers graves de faire
écouler ces eaux dans des puits absorbants et de s'exposer ainsi à
Procès-verbal du Congrès de Laon . 889

empoisonner la nappe d'eau inférieure avec toutes les conséquences


pouvant en résulter pour la santé publique . Et cependant la plupart
des eaux usées contiennent des quantités importantes de matières
fertilisantes , dont il serait praticable de tirer les meilleurs effets et qui
se trouvent rejetées en pure perte au grand détriment de l'hygiène
comme de l'agriculture.
Les arrêtés préfectoraux pris dans certains départements en vue
d'interdire complètement le rejet des eaux usinaires , ne sont pas appli
cables et resteront à l'état de lettre morte , en ce sens qu'il ne viendra à
l'idée de qui que ce soit de faire exécuter cette mesure qui équivau
drait à un arrêt de mort pour tant d'industries qui font la richesse du
pays.
D'autres arrêtés prescrivent l'obligation de les rendre inoffensives ,
imputrescibles , clarifiées et neutralisées avant leur arrivée dans les
cours d'eau .
Il y a certainement là un moyen de respecter les situations acquises
depuis longtemps et de donner satisfaction à tout le monde , c'est
à-dire d'éviter qu'il soit porté des préjudices par l'écoulement de ces
eaux insalubres ; il y a là un moyen d'entente pouvant, comme dans le
département du Pas - de - Calais , fournir un modus vivendi que je me pro
pose d'examiner.
Après tout ce qui a été dit et écrit sur la question , essayons de la
ramener à sa plus simple expression , ce qui nous amène à faire inter
venir à la fois l'hygiène et l'agriculture sans lesquelles toute solution
pratique nous paraît impossible .
Pour toutes villes , comme pour toutes industries , ayant à rejeter
des eaux usées ou malsaines , incommodes ou nuisibles aux riverains ,
il se présente invariablement trois situations.
La 1 , lorsqu'il existe , près des conduites de fuite , des terrains
filtrants , perméables , en culture , et pouvant être organisés en irriga
tions méthodiques .
La 2º , lorsque les terrains voisins , composés de terres argileuses et
compactes (comme dans les Flandres et à Roubaix tout particulière
ment) , ne peuvent pas être traversés dans leur épaisseur par l'eau
répandue sur la surface .
La 3º enfin, lorsqu'il n'existe, près du canal de fuite aucun terrain
disponible ni de la première ni de la seconde catégorie .
Notre exposé comprendra trois cas correspondant à ces trois situa
tions :
1° Irrigations ou épuration par filtration au travers du sol ;
2° Système mixte et combiné de l'épuration chimique et des irriga
tions ;
3º Epuration chimique.
890 Procès- verbal du Congrès de Laon .

Irrigations. - Pour le 1er cas , il nous paraît inutile de décrire tous


les avantages que l'on retire des irrigations , dont l'éminent ingénieur
hygiéniste , le regretté Durand-Claye , a été le véritable et ardent pro
moteur et auxquelles il est toujours une faute de n'avoir pas recours
chaque fois que l'installation en est praticable sur des terrains per
méables situés en pente à portée des bouches de sortie .
On trouvera au volume du conseil d'hygiène de l'Aisne de 1891 , un
remarquable travail de M. Baudemant sur cette importante question.
Bien que la méthode des irrigations soit généralement mise en
première ligne , on pourrait cependant citer divers cas de contami
nation de la nappe d'eau inférieure ; ces exceptions démontrent que
le système des irrigations doit être appliqué d'une manière judicieuse ,
raisonnée et exclusivement sur des terrains dont on a d'avance bien
déterminé les propriétés perméables et filtrantes .
Dans le cas où on aurait organisé le système sur un sous- sol cal
caire et obtenu des mécomptes , en place d'une réussite complète , pro
venant des fissures livrant des passages directs entre la surface et la
nappe d'eau souterraine, il faudra bien avoir recours au second
moyen , le système mixte , dont nous parlons plus loin ; on pourra ainsi
tirer le meilleur parti des frais d'aménagement du système des irri
gations .
Du reste, nous n'avons pas à insister autrement sur les avantages
réels des irrigations ni sur les inconvénients graves pouvant résulter
de leur application lorsqu'elle est mal comprise.
Au point de vue de l'hygiène , une filtration convenablement
aménagée sur des terrains favorables épure l'eau d'une manière com
plète .
Au point de vue de l'agriculture , toutes les substances fertilisantes
sont utilisées sans aucune exception .

Epuration chimique. ― Nous devons maintenant examiner le troi


sième cas , et le moyen d'y apporter une solution , laquelle , dans une
mesure plus sa tisfaisante encore, sera également applicable au deu
xième cas.

L'eau résiduaire rejetée , infecte , malsaine , trouble , faisant mourir


le poisson , incommodant les riverains , peut, à très peu de frais, être
désinfectée , assainie , clarifiée , neutralisée , débarrassée de toutes les
matières en suspension , de même que d'une grande partie de celles en
dissolution et finalement , sinon être épurée d'une manière absolue , du
moins être rendue inoffensive et mise dans l'impossibilité de nuire à
personne .
Un lait de chaux convenablement mélangé produit bien dans une
large mesure l'effet désiré , mais nécessairement celui- ci reste incom
plet en ce sens que l'eau rendue alcaline conserve en dissolution une
Procès-verbal du Congrès de Laon . 891

notable proportion des substances, organiques ou minérales ,malsaines ,


pouvant continuer d'être nuisible aux poissons .
Ce fait se trouve absolument démontré lorsque cette même eau ,
clarifiée après addition du lait de chaux , est additionnée de quelques
millièmes ( ou même de fractions de millième suivant le degré d'impu
reté) de sulfates à réaction acide de fer et d'alumine , lesquels rendent
l'eau neutralisée et par conséquent mieux assainie en produisant un
second précipité composé de substances qui y seraient restées en dis
solution sans cette 2º partie de l'opération .
Pour un examen plus approfondi nous ne saurions trop engager

les intéressés à consulter le travail présenté par M. Vivien au Conseil


départemental d'hygiène ; on y trouvera toutes indications sur la
manière de procéder au moyen de réservoirs successifs , pouvant être
isolés lorsqu'ils ont été remplis par le dépôt et laissant échapper par
trop -plein des eaux absolument neutres , limpides et inoffensives . Les
dépôts des réservoirs , qui sont précipités par l'action successive des
sulfates de fer et d'alumine , puis un peu plus loin de la chaux , consti
tuent une excellente matière fertilisante venant diminuer d'autant le
prix de l'opération . On le voit donc , pour les usines situées au milieu
des centres de populations importantes ou ne pouvant pour une cause
quelconque remonter leurs eaux sur des champs d'épuration par irré
gations méthodiques , il existe des moyens de ne rejeter aux rivières
que des eaux assainies et ne présentant aucun danger pour la santé
publique .
La solution proposée pour le 3 cas est pratique ; elle dépend des
réactifs les plus économiques et à la fois les plus efficaces ; elle s'impose
parce qu'elle n'est pas coûteuse et parce qu'elle est la seule possible s
on ne veut pas arrêter certaines industries qui , en somme , sont la
richesse du pays et font vivre tant de personnes de la classe
ouvrière .

Grâce à l'obligeant concours de M. Gaillot, directeur de la Station


agronomique, nous avons pu exposer, à l'occasion du Congrès des chi
mistes réunis à Laon divers bocaux contenant :

1º de l'eau d'égout de l'hospice départemental de Montreuil, forte


ment chargée de matières usées et impures . Nous avons dû avoir
recours à cette sorte d'eau malsaine , ne pouvant plus à cette saison
nous procurer des eaux de sucreries ;
2º l'eau épurante alumino-ferrique concentrée à 41 ° ;
3º l'eau d'égout traitée par 2 millièmes eau almino - ferrique ;
4º l'eau d'égout traitée par 2 millièmes de chaux ;
5º l'eau d'égout traitée par 2 millièmes eau alumino-ferrique : puis
par 2 millièmes de chaux .
892 Procès-verbal du Congrès de Laon.

Ces divers spécimens ont dû être préparés quelques jours à


l'avance ; pour avoir une idée bien nette des réactions , il faudrait se
reporter à ce qu'elles ont été pendant les premières heures qui ont
suivi le moment où les opérations ont été faites.
Peut-être nous objectera-t-on que l'épuration n'est pas absolument
complète nous répondrons par le fait maintenant acquis, que ce pro
cédé de réactions successives de l'eau alumino-ferrique , puis de la
chaux , produisent des résultats qui donnent satisfaction aux riverains
les plus difficiles et créent un modus vivendi ne portant préjudice à qui
que ce soit.
―――
Système mixte des irrigations et de l'épuration chimique . Nous avons
maintenant à revenir au 2° cas, celui où les industriels , de même que
les villes , ne peuvent disposer que de terrains compacts et imper
méables , c'est-à-dire ne permettant pas la filtration .
Ici la question se trouve singulièrement simplifiée , si on veut bien
combiner le système de l'épuration chimique avec celui des irrigations .
On peut même retirer un avantage sérieux de cette double application ;
et en effet une réaction , opérée par l'emploi successif des 2 substances
épurantes, donne lieu à un dépôt léger , qui , s'il n'est pas arrêté par
des obstacles entravant au moyen de chicanes l'écoulement de l'eau , se
trouve véhiculé , sans frais de transports , jusqu'à destination agricole ,
c'est-à-dire dans des champs d'irrigations , qui , par ce moyen se trou
vent approvisionnés tout à la fois et sans frais , d'eau et d'engrais , l'une
portant l'autre.
On peut affirmer que l'eau qui n'entrera pas dans le sol et aura
suivi des rigoles d'irrigations suffisamment longues , sera complètement
aérée et épurée lorsqu'elle arrivera à la rivière . Quant au colmatage
produit tout le long du parcours des rigoles , il donnera à la terre
ainsi traitée une fertilité extraordinaire , que l'on sera bien loin d'ob
tenir si on n'opère pas méthodiquement.
L'avenir démontrera , nous en avons la profonde conviction , en
raison des excellents effets produits par le système mixte, qu'il y a lieu
de l'appliquer également dans le 1er cas (celui des irrigations simples)
afin de faire arriver sans frais de transports , sur les terrains filtrants ,
la chaux et les substances fertilisantes dont ils peuvent avoir besoin .
Ce côté tout spécial de la question devra être étudié pratiquement
et être appliqué suivant les exigences des récoltes et la composition
chimique des terrains d'irrigation .
Conclusion . - Après le travail si complet et si exempt de tout parti
pris de M. H. Robert , cette note toute sommaire ne peut avoir qu'une
prétention , celle de préciser et bien poser une question , que jusqu'ici
on a eu le grand tort de vouloir résoudre exclusivement par le 1er ou
le 3° procédé , c'est-à-dire par les irrigations et filtration par le sol, ou
Procès-verbal du Congrès de Laon . 893

par l'épuration chimique , sans tenir compte de ce qu'il est possible de


les combiner et de prendre , dans chacun des trois systèmes, des ma
nières d'opérer tout à fait avantageuses mais dépendant des situations .
Nous pensons qu'elle sera suffisante pour attirer l'attention collec
tive des hygiénistes et des agriculteurs , entre lesquels nous déplorons
de ne constater aucun travail élaboré d'un commun accord, et qui
pourtant, au moyen d'une cordiale et fructueuse entente sur le terrain :
1º Des irrigations , de l'arrosage et de l'enrichissement du sol ;
2º De l'assainissement de tant de substances perdues utiles et indis
pensables pour la végétation ;
3º Et enfin de la nécessité absolue de ne rejeter que des eaux ne
pouvant nuire à personne , rendrait un service énorme à tous deux
ainsi qu'à ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre .
On a souvent dit qu'il n'est pas possible de faire de l'hygiène sans
qu'il en coûte et souvent fort cher ; contrairement à l'opinion générale
ment accréditée, les divers procédés que nous venons de passer en
revue , applicables chacun suivant les circonstances, fournissent au
point de vue agricole une compensation , qui ne peut manquer de cons
tituer une opération financièrement avantageuse .

M. Durin . - Avant de lever la séance , je vous demande la per


mission de réparer un oubli .
C'est d'adresser nos plus chaleureuses félicitations à M. Gaillot , le
sympathique secrétaire de la Commission de Laon qui a été spéciale
ment chargé de l'organisation de l'Exposition . (Bravos . — Applaudisse
ments prolongés .)

La séance est levée à six heures moins un quart.

Le Secrétaire adjoint, H. ROBERT .


894 Procès-verbal du Congrès de Laon .

Bibliographie.

Cultivo de la remolacha pobre y cultivo de la remo


lacha rica . La remolacha industrial. - Como si
obtiene y se utiliza la re molacha azucarera , par
M. Wladimir GUERRERO . (Typographie Hospital de Santa Ana à
Grenade .

Notre collègue et ami , M. Wladimir Guerrero , fabricant de sucre


en Espagne, vient de publier, sous les titres ci -dessus , trois intéres
sants opuscules dans lesquels il étudie successivement la culture de la
betterave pauvre et de la betterave riche , ce que doit être la betterave
industrielle , et comment on doit cultiver la betterave en vue de la fabri
cation du sucre . Il démontre par des calculs et des exemples combien
les cultivateurs de la Véga de Grenade ont eu tort d'abandonner la
betterave riche pour la betterave pauvre, et combien également ont
tort les fabricants de sucre de ne pas réagir contre cette fàcheuse ten
dance .
Tout ce que l'on peut dire en faveur de la production de la betterave
riche , sur ses avantages incontestables tant au point de vue du culti
vateur que de l'industriel , M. Guerrero le dit en fort bons termes . Il
pousse un cri d'alarme et signale le danger que court la sucrerie de
betteraves en Espagne si elle ne se résout pas à ne travailler que de la
betterave riche .

Annuaire de la pomme de terre industrielle de 1893 , par


M. G. GRAS, avec la collaboration de M. BAUDRY. Prix 3 fr. , par
la poste 3 fr. 25 aux Bureaux du journal la Pomme de terre, à
Anzin-les-Valenciennes (Nord) .

Cet annuaire comble une lacune , car on n'en possédait pas encore
donnant de sérieux renseignements sur les usines mettant en œuvre la
pomme de terre . Il donne la liste de toutes les féculeries , glucoseries ,
amidonneries et distilleries de pommes de terre françaises et belges . Il
contient en outre un traité de chimie appliquée à la féculerie , à la glu
coserie et aux industries dérivées . C'est dire qu'il sera d'une grande
utilité autant pour les industriels qui travaillent la pomme de terre que
pour les personnes qui sont en relations avec eux .
Procès-verbal du Congrès de Laon. 895

Bulletin de l'année 1892 (22° année ) de la Station agronomique


du Pas-de-Calais , par M. Pagnoul .

Les Bulletins de la Station agronomique du Pas-de-Calais sont


toujours fort intéressants . Celui de cette année ne le cède en rien aux
précédents . Outre une note relative aux méthodes colorimétriques et
une autre concernant des expériences sur la pomme de terre, dont notre
Bulletin a eu la primeur, il contient différentes études sur les argiles
ocreuses, sur les tourteaux de coton , la poudre de viande , sur la came
line , sur le foin de prairie, sur la pulpe desséchée et sur la culture
du blé .
Au cours de l'année 1892 , M. Pagnoul a été secondé dans ses
travaux par deux jeunes chimistes adjoints , MM . Delattre et Guibal .

Foods and Food adulterants, par M. G.-L. SPENCER , chimiste


au laboratoire de l'agriculture , à Washington .

Dans cet ouvrage de plus de 250 pages , notre collègue et ami ,


M. Spencer étudie le thé, le café et le cacao .
Pour chaque matière, l'auteur fait connaître la statistique, les pro
cédés de récolte ou de fabrication , les méthodes d'analyse , la compo
sition et principalement les falsifications auxquelles elle est soumise.
L'ouvrage se termine par une bibliographie très complète et par
un grand nombre de figures représentant les falsifications telles qu'on
les aperçoit dans le champ du microscope . C'est une étude très com
plète et très consciencieuse que nous recommandons vivement à ceux
que la question intéresse .
SOMMAIRE

Le Congrès de Laon. — Journée du lundi 17 avril, p . 742 ; jour


née du mardi 18 avril , p . 743. - Toast de M. Durin , président de
l'Assoéiation , p . 744 ; toast de M. Ermant, maire de Laon , p. 745 ;
toast de M. Vivien , vice-président de l'Association , p . 746 ; toast
de M. Weisberg , p . 749 ; toast de M. Ficher, p . 750. - Journée du
mercredi 19 avril , p . 752.

Procès-verbal de la séance du 1 " mai , p . 755 .

Procès-verbal du Congrès de Laon :


Discours de M. DURIN, président , p . 759 ;
Rapport sur les récompenses décernées par l'Association , par
M. H. ROBERT , P, 768 ;
Emploi de la chaux en sucrerie , par M. AULARD , p . 771 ;
Contrôle continu , automatique et enregistreur de l'alcalinité des
jus , par M. Th . CAMBIER, p . 781 ;
Chaîne et poudre de chaux hydratée . Détermination de la quantité
d'eau nécessaire pour l'extinction des différentes espèces de
chaux vive, par M. B. MITTELMan , p . 785 ;
Séparation de l'albumine, par M. BOUVIER, p . 797 ;
Emploi de la baryte en sucrerie , par M. Maurice de BEAUFRET ,
p. 803 ;
Analyse de la pomme de terre industrielle, par M. P. DOUILLET,
p. 820 ;
Travail de la pomme de terre en distillerie , par M. LINDET , p . 825 ;
Détermination de la quantité de jus dans la betterrave , par M. A.
VIVIEN, p . 833 ;
Les matières pectiques et le dosage du sucre dans la betterave par
les méthodes alcooliques et aqueuses, par M. J. WEISBERG,
p. 840 ;
Des pertes en sucre à l'évaporation et à la cuite , par M. BATTUT ,
p. 848 ;
Etude sur les pertes mécaniques de sucre pendant l'évaporation des
jus et la cuite de 1er jet, par M. BRETON , p . 850 ;
La cristallisation en mouvement, par M. A. AULARD , p . 854 ;
Emploi de l'amiante pour la filtration des jus et des sirops, par
M. P.-A. MAIGNEN , p . 881 .
Assainissement des eaux résiduaires de fabriques ou d'égouts .
Utilisation de ces eaux en irrigations agricoles , par M. FISCHER ,
p . 880 ;

Bibliographie . — P. 894 .
BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

No 12 . - Tome X. Juin 1893.

SOMMAIRE

Congrès de l'Association des chimistes à Paris , p. 898. ― Procès-verbal de la


séance du 5 juin 1893 , p . 898.- - Visite de l'Association à la sucrerie de
Coucy-les-Eppes, p . 901. _____ L'analyse des betteraves-mères, par M. H. Pellet ,
p. 905 . - Visite de l'Association aux usines de Bucy-le- Long et de Vauxrot ,
par M. Th. Cambier , p . 928 ― Visite de l'Association aux cendrières et
usines de produits chimiques de M. Fischer à Chailvet, par M. F. Douillet ,
p. 934. -- Chauffage des emplis, par M. A. Vivien , p . 940. - Exposition du
Congrès de l'Association des chimistes à Laon , par M. Gaillot , p . 945 . -
Détermination de la quantité du jus contenu dans la betterave , par
M. H. Pellet, p . 948. ―――――――― Inversions, pertes et rendements en sucrerie de
canne, par M. E. Riffard , p . 953. - Sur une réaction des sulfates solubles
dans le sol , par M. E, Fischer, p . 970. — Assemblée annuelle de l'Association
russe à Kiew, par M. J. Weisberg, p. 963. ――― Du sucre inverti en sucrerie de
canne, p . 972. - Sur le dosage des matières sèches, par M. J.-T. Crawley ,
p. 972. -- Sur la méthode d'inversion , par M. Toronsend , p . 673. Sur le
dosage des sucres réducteurs, par M. B.-B. Ross , p . 975. - Bibliographie,
p . 977. Table des matières , p . 981 . -- Table des auteurs , p . 991. — Table
des figures , p. 997.

AVIS IMPORTANT

Le présent numéro du Bulletin termine le tome X. Il contient


la Table des Matières, et une couverture imprimée pour la reliure
du volume .

Nous publierons avec le nº de juillet , la Liste générale de tous


les Membres de l'Association . Nous prions donc ceux de nos
collègues dont l'adresse serait inexacte , de vouloir bien nous faire
connaître, dans le plus bref délai, les rectifications à y apporter.
F. DUPONT .
898 Congrès de l'Association des Chimistes.

CONGRÈS DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

à Paris , les 11 , 12 et 13 juillet 1893 .

L'Association tiendra cette année son Congrès général de Paris, les


11, 12 et 13 juillet .
Une commission composée de MM. Ch . Gallois, H. Robert,
H. Tardieu, Dubaele , L'Hôte et Lindet est chargée de l'orga
niser.
Des permis de circulation à prix réduits seront demandées à toutes
les compagnies de chemin de fer.
Deux journées seront consacrées aux excursions et une aux confé
rences et communications.
Un banquet par souscription aura lieu le soir de l'Assemblée géné
rale. MM. Viger, Ministre de l'Agriculture , et Terrier, Ministre du
Commerce, de l'Industrie et des Colonies, ont bien voulu nous pro
mettre d'y assister .
Nous prions les membres de l'Association qui ont des communica
tions à faire à la séance publique , de vouloir bien en informer, de suite
M. le secrétaire général .

PROCÈS -VERBAL DE LA SÉANCE DU 5 JUIN 1893

Le Conseil de l'Association s'est réuni le lundi 5 juin , à deux heures


et demie de l'après - midi , 10, rue de Louvois, Paris , sous la présidence
de M. G. Durin , président.
Etaient en outre présents à la réunion :
MM . Gallois, ancien président, A. Vivien , vice-président, H. Tar
dieu , trésorier, F. Dupont , secrétaire général , H. Robert, secrétaire
adjoint, L. Beaudet, A. Bride, J. Delavierre, Eclancher, L. Lefranc,
L'Hôte, P. Horsin- Déon , membres du conseil, A. Beaudry, F. Douillet,
Nativelle et F. Tétard, membres de l'Association .
S'excusent de ne pouvoir assister à la séance :
MM. Boire, Aulard , Dubaele et Lindet .

Adoption du procès- verbal.


Le procès-verbal de la dernière séance est adopté sans observation.

Correspondance .
M. le secrétaire donne lecture :
1º Des lettres des collègues cités plus haut qui s'excusent de ne
pouvoir assister à la séance .
Procès-verbal. 899

2º D'une lettre de M. Riffard annonçant son prochain retour en


France , et l'envoi d'une note sur le contrôle du travail en sucrerie de
cannes , que l'on trouvera dans le numéro de juin du bulletin .
3º D'une note annonçant une Exposition internationale des boissons
fermentées organisée pour le mois de juillet à Bruxelles par l'Associa
tion pour le progrès de l'hygiène.
Cette exposition sera divisée en cinq sections : 1° Vins de toutes
provenances . -2° Bières indigènes et étrangères . ―― 3° Spiritueux en
général. --- 4º Eaux gazeuses, limonades , sirops . ― 5° Industries
accessoires .
4º Une lettre de M. F. Sachs , secrétaire général de l'Association
belge des chimistes, annonçant que le premier Congrès international
de chimie aurait lieu en 1894 à Bruxelles, le 4 août et jours suivants ,
et qu'il coïncidera ainsi avec l'Exposition internationale d'Anvers .
Le prix de la cotisation pour les membres du Congrès sera de 5 fr.
et donnera droit au compte rendu des travaux et des séances .
M. Sachs prie notre Association de vouloir bien désigner les ques
tions qu'elle désire voir mettre à l'ordre du jour . (Cette question sera
traitée à la séance de juillet) .

Présentation et admission de nouveaux membres .

Sont présentés et admis comme membres titulaires de l'Association .

MM . Jules-Emile Bocquin , ingénieur des arts et manufactures , 6 bis,


rue de la Terrasse, à Paris , présenté par MM. Gallois et
Dupont.
Schmidt, ingénieur , directeur de l'Association des propriétaires
d'appareils à vapeur de la Somme, Aisne et Oise, à Amiens
(Somme) , présenté par MM. Durin et Bernot.
Ramon Fernandez , fils , 9, rue Gounod , à Paris , présenté par
MM. Durin et Tardieu .
Hénot Louis , élève chimiste à la station agronomique , à Laon
(Aisne ), présenté par MM . Victor et Armand Hénot .
Gagneux-Génot , constructeur, rue de Vesle, 156, à Reims ,
présenté par MM. Victor Viéville et Armand Hénot .
Meurens -Gérard , chef mécanicien à la sucrerie de Pont
d'Ardres ( Pas - de- Calais) , présenté par MM . Pellet et Weisberg.
J. Cl . Van Deunt, Suikerfabrick , Ngelom , Djombang , à Java ,
présenté par MM . Gallois et Dupont.
Lemoigne, Libraire - éditeur, 12 , rue Bonaparte , Paris , présenté
par MM . Durin et Tardieu .
Boslelas Rudnicki , ingénieur, 15 , rue Krestschatik, à Kiew,
Russie Méridionale , présenté par MM . Zdislas Dombrowsky et
H. Tardieu
900 Procès-verbal .

Organisation du Congrès de Paris .

Ce Congrès est décidé pour les 11 , 12 et 13 juillet .


Deux journées seront consacrées aux excursions et une journée
aux conférences en séance publique .
L'ordre du jour de la séance publique sera publié dans le numéro
dejuillet du Bulletin.
Une circulaire sera adressée en temps utile à tous les membres de
l'Association pour leur faire connaître tous les détails du Congrès .
Un banquet aura lieu le soir de la journée consacrée à la séance
publique.
MM. Viger, ministre de l'Agriculture, et Terrier, ministre du
Commerce , de l'Industrie et des Colonies ont bien voulu nous laisser
espérer qu'ils y assisteraient .
Des permis de circulation à prix réduits seront demandés à toutes
les compagnies de chemin de fer.
Une commission composée de MM. Ch. Gallois, H. Robert,
H. Tardieu , Dubaele, L'Hôte et Lindet est chargée de l'or
ganisation de ce Congrès.

Rapport de la Commission d'Etude des Eaux résiduaires.

La commission d'études chargée de cette question , et composée de


MM. Eclancher, Bride L. Lefranc, L'Hote, A. Vivien
H. Robert, Codron, du Baufret, Nativelle et F. Tétard ,
s'est réunie avant la séance . M. Robert a été prié de présenter à la
prochaine séance un rapport sur les travaux de cette commission .

Nomination d'une Commission chargée d'examiner les


meilleurs travaux parus dans le Bulletin pendant
l'année 1892-1893 et de proposer des récompenses
pour leurs auteurs .

Cette commission est ainsi composée : MM . Durin , Ch. Gallois ,


Eclancher L'Hote et F. Dupont.
Elle se réunira le lundi 19 courant chez M. Durin .

Contrôle technique entre fabriques de sucre .

Sur la proposition de M. Beaudet, il a été décidé qu'on publiera


dans le Bulletin , un résumé des résultats consignés dans les tableaux
de contrôle entre les fabriques de sucre .

L
Visite à la Sucrerie de Coucy- les-Eppes. 901

Monographie des progrès accomplis pendant l'année dans


les différentes phases de la fabrication du sucre .

Sur la proposition de M. Dupont, appuyée par MM. Durin et 1


Beaudet, on décide de publier chaque année dans le Bullet in une
série de monographies des progrès accomplis dans les différentes
phases de la fabrication du sucre et de l'alccol , telles que la conser
vation des betteraves ; la diffusion ; l'épuration des jus ; l'évaporation ;
la cuite ; le turbinage ; le raffinage en fabrique etc. Différents membres
de l'Association seront priés de vouloir bien traiter , chacun , une partie
de ce programme.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à cinq heures .

Le secrétaire générale F. Dupont .

VISITE DE L'ASSOCIATION

à la Sucrerie de Coucy - les- Eppes

Conférence de M. P. HORSIN- DÉON .

4 Messieurs ,
ชื่
L'appareil que vous avez sous les yeux a été construit par la Mai
son Mariolle - Pinguet de Saint-Quentin , qui a bien voulu prendre mes
conseils pour son exécution .
C'est un quadruple-effet dont les caisses ont des dimensions pro
portionnelles au travail qu'elles ont à effectuer, car, outre l'évaporation
des jus , ces caisses ont la mission de réchauffer tous les liquides de
l'usine .
Comme forme extérieure , l'appareil ne diffère pas des triple- effets
ordinaires .
Les vases de sûreté que vous voyez à la partie supérieure de chaque
caisse sont des ralentisseurs . Il n'y a à l'intérieur ni tuyau central , ni
chicane, ce sont de simples ballons placés verticalement sur le sommet
des calandres .

Ce dispositif est très bon. En effet , d'après la théorie que j'ai eu


l'honneur de présenter à la Société, l'effet primordial du ralentisseur
se fait sentir immédiatement au point de pénétration de la veine ga
zeuse dans le cylindre . Ici, ce point de pénétration est en bas , en sorte
902 Visite à la Sucrerie de Coucy - les-Eppes .

que les attractions sont à la partie inférieure du cylindre, et que les


gouttelettes régénérées profitent, pour se précipiter dans le centre de
réaction de la veine , de l'effet de la pesanteur, raccourcissant d'autant
la trajectoire parabolique qui se forme dans les ralentisseurs hori
zontaux .
Le quadruple- effet est composé de quatre caisses ayant respecti
vement 260, 190 , 130 , 130 mètres carrés de surface de chauffe . Ces
proportions sont calculées pour pouvoir faire tous les chauffages au
moyen de la première et de la deuxième caisse . C'est ainsi que la dif
sion , dont les calorisateurs ont 6 mètres carrés de surface tubulaire,
est chauffée par la première caisse .
Les jus de la diffusion , au sortir du mesureur, sont chaulés et
chauffés à 75 ou 80° au moyen des vapeurs du deuxième corps . Le
chaulage préalable a l'avantage d'éviter l'encrassement rapide des
tubes des réchauffeurs . Les jus non chaulés , en effet, laissent dans les
tubes un dépôt d'albumine coagulée tel, que ceux- ci sont très rapide
ment bouchés ; tandis que la coagulation de l'albumine en présence de
la chaux forme un produit moins gras , moins volumineux qui circule
dans les tubes sans s'y attacher. Il se fait dans les réchauffeurs une
défécation préalable qui est très salutaire au travail des jus par la
carbonatation .
Autrefois, quand on avait affaire à des jus de presse, un pareil
travail aurait été déplorable . Mais avec les jus de diffusion qui ont été
déjà chauffés à une température élevée dans les calorisateurs , le chauf
fage calcique est une méthode excellente , employée depuis de longues
années en Autriche et en Allemagne , et qui donne les plus heureux ré
sultats ; tellement que dans ces pays, lorsqu'on ne chauffe pas au
moyen des vapeurs de l'appareil , on n'en installe pas moins des ré
chauffeurs à cet usage, dans lesquels on fait circuler de la vapeur
directe ou de retour.
Les jus chauffés arrivent à 70 ou 75 ° dans les chaudières de carbo
natation . Après l'opération ils tombent à 60° environ , et cette tempė
rature est suffisante pour assurer le bon fonctionnement des filtres
presses . Il n'existe donc aucun serpentin de vapeur dans les chaudières
de carbonatation .
Au sortir des filtres- presses , les jus sont réchauffés de nouveau à
100° dans des réchauffeurs au moyen de la vapeur du premier corps ,
et passent de suite à la seconde carbonatation .
Les jus filtrés sont envoyés au moyen d'une pompe dans de nou
veaux réchauffeurs chauffés par la première caisse , et, de là , entrent
directement dans l'appareil pour y être évaporės .
Tout ce service des réchauffeurs se fait au moyen de pompes , et ne
demande aucune surveillance , les surfaces étant calculées pour que les
températures soient obtenues sans aucun réglage .
Visite à la Sucrerie de Coucy- les- Eppes. 903

Les réchauffeurs, construits d'après mes plans , sont à quadruple


circulation . La section des tubes correspond, dans chaque segment,
sensiblement à la section du tuyau d'arrivée de jus , de telle sorte que
le liquide ait dans les tubes la même vitesse que dans la tuyauterie .
Il en résulte une circulation rapide, point capital pour obtenir un bon
chauffage avec le minimum de surface . Aussi nos réchauffeurs ont- ils
une surface de chauffe bien moindre que ceux employés en Autriche,
dans lesquels ces précautions ne sont pas prises . Il en résulte un prix
de revient moins élevé dans le montage et un emplacement moins
grand pour loger ces réchauffeurs . D'ailleurs, leur petite dimension
les rend maniables et faciles à caser dans toutes les usines où l'on
monte le procédé Rillieux .
Le premier corps chauffe également les sirops au sortir de la der
nière caisse avant leur filtration.
Il chauffe enfin la chaudière à cuire .
Pour pouvoir faire la cuite avec les vapeurs du premier corps, il
faut que la masse ne soit pas trop élevée au -dessus des serpentins , et
que la surface de chauffe des serpentins soit beaucoup plus grande que
dans les chaudières à vapeur directe.
C'est ce que l'on rencontre dans la cuite que vous voyez ici, qui
correspond à une capacité de 200 hectolitres , et comporte 6 serpentins
dont le dernier est très élevé dans la calandre . La surface de chauffe
totale est de 100 mètres carrés .
L'économie que procure le système de chauffage à effets multiples
que je viens de vous d'écrire , et qui constitue le procédé Rillieux , est
considérable, et d'autant plus considérable que le nombre des chauf
fages est plus grand .
En effet, que se passe-t-il dans toute cette organisation de réchauf
fage au moyen des vapeurs de jus ? C'est que la vapeur que l'on intro
duit dans le bas de la première caisse , produit sensiblement la même
quantité de vapeurs de jus , et c'est cette vapeur de jus qui fait les
chauffages .
Si l'on avait introduit la vapeur des générateurs directement dans
les serpentins des chaudières de carbonatation , de la cuite et des calo
risateurs, on aurait obtenu les mêmes chauffages , mais on n'aurait pas
évaporé de jus . Cette évaporation du jus est donc obtenue pour ainsi
dire gratuitement, abstraction faite de la part des quelques calories
qui correspondent au travail mécanique de l'évaporation . C'est cette
évaporation gratuite qui constitue tout l'économie de combustible que
procure le système , et l'on conçoit que plus on fera de chauffages plus
grand sera cette économie .
Vous voyez, en effet , que la troisième et la quatrième caisse sont
très petites , que par conséquent très peu de vapeur du quatrième corps
se perd au condenseur, et quand je dis se perd c'est le mot propre, car
904 Visite à la Sucrerie de Coucy - les- Eppes.

toutes les calories qui vont au condenseurs sont perdues pour l'usine.
L'idéal serait la suppression du condenseur et l'emploi dans l'usine de
toute la vapeur du jus . Alors l'évaporation serait faite d'une façon
absolument gratuite , et l'économie arriverait à son maximum. Mais
nous n'en sommes pas encore là, car les quantités de jus à évaporer
sont beaucoup plus grandes que les besoins en vapeur de l'usine .

Nous devons donc , dans le premier corps introduire beaucoup de


vapeur directe, car la vapeur de retour est insuffisante .
L'admission de vapeur directe se fait au moyen de la soupape équi.
librée que vous voyez auprès de la grosse soupape des retours. Cette
soupape imaginée par M. Rillieux , a été construite par M. Dulac , d'a
près mes indications .

La soupape Dulac est fort intéressante, parce qu'elle se soulėve


proportionnellement au débit de vapeur qu'elle procure , tandis que les
soupapes ordinaires ne permettent l'échappement de la vapeur que
par un espace annulaire très faible et toujours le même.
Le but de cette soupape équilibrée est celui-ci :

Il faut que l'évaporeur puisse prendre sur les générateurs autant


de vapeur que les besoins de l'évaporation le comporte . Mais il ne faut
pas qu'il en prenne assez pour établir dans les retours une contre
pression telle qu'il arrête les machines de l'usine . La soupape est
équilibrée de telle sorte qu'elle se ferme aussitôt que la pression dans
le bas de la caisse arrive au maximum désiré.

Aussitôt ce maximum atteint, la soupape se ferme d'elle-mème. En


général la soupape est réglée pour une demi atmosphère de pression
pour une marche normale des générateurs .

On conçoit d'ailleurs que cette pression est variable avec celle


existant dans les générateurs .
Si les chauffeurs baissent en pression , la soupape se ferme avant
que l'on ait atteint la demi atmosphère ; elle dépasse cette pression
au contraire si les générateurs marchent à une pression plus élevée
que la normale.

Nous avons ainsi passé en revue tous les organes essentiels de cet
appareil . Il ne me reste plus qu'à attirer votre attention sur le montage
en général dont l'aspect grandiose , le fini des détails , et le bon fonc
tionnement pendant la campagne font le plus grand honneur au cons
tructeur et au directeur-gérant qui en a adopté les plans .
Il est à souhaiter qu'après la campagne de mise au point de cette
usine, complètement neuve , que l'on vient de passer , on arrive à y
atteindre à l'économie désirée , et que l'on obtient dans tous les établis
L'analyse des betteraves-mères . 905

sements bien conduits et bien équilibrés. On ne doit pas , en effet , dans


des conditions analogues d'établissement, dépasser la consommation
de 80 kil . de charbon par tonne de betterave que nous obtenons déjà
dans maintes usines , et qui descend même au- dessous de ce chiffre
dans quelques sucreries Autrichiennes.
J'espère vous annoncer cette bonne nouvelle après la campagne
prochaine. (Applaudissements).

L'ANALYSE DES BETTERAVES-MÈRES

CONFÉRENCE FAITE PAR M. H. PELLET

En présence de l'Association des Chimistes de Sucrerie et de Distillerie ,


à la Sucrerie de Vaux-sous-Laon.

Messieurs ,
Avant de vous donner la description des méthodes employées
aujourd'hui pour l'analyse des porte - graines et spécialement de celle
qui est en usage dans le laboratoire où vous vous trouvez et qui est
celui de la sucrerie de MM . Legras- Middelet et Cie, que vous venez de
visiter, permettez-moi de vous poser une question.
Y-a-t-il encore parmi vous , Messieurs , des collègues ayant quelques
doutes sur la valeur et l'exactitude des méthodes aqueuses pour le
dosage direct du sucre dans la betterave ? Beaucoup d'entre vous ont
eu l'occasion de faire un certain nombre d'essais et je crois que tous
vous êtes d'accord avec moi Cependant si quelques personnes avaient
des objections à formuler, il serait préférable de les soumettre de suite.
à la réunion et de les discuter. C'est l'occasion ou jamais d'en terminer,
car il ne faut pas que le principe même de la méthode que je vais avoir
l'honneur de vous décrire puisse être mis en doute.
Puisque personne ne prend la parole et qu'au contraire les membres
présents de l'Association des Chimistes semblent unanimes pour
accepter comme exacts nos procédés d'analyses des betteraves , nous
passons immédiatement à la description des appareils et de la méthode
d'analyse des porte-graines .
Analyses de porte-graines. - Il y a deux méthodes appli
quées aujourd'hui pour l'analyse des porte-graines au moyen de la
digestion aqueuse à froid et instantanée . Elles ne différent du reste que
par le mode employé pour prélever l'échantillon de la betterave et la
manière d'obtenir la pulpe convenable.
906 L'analyse des betteraves-mères.

Le premier procédé employé est celui dans lequel on utilise le forêt


râpe de Keil et Dolle et qui exige la pesée de la pulpe. C'est celui qui
est utilisé dans plusieurs laboratoires , notamment chez MM . Lhôte et
Cie à la sucrerie d'Aulnois- sous - Laon . Dans le deuxième procédé on
utilise la sonde et l'appareil Hanriot et c'est le cylindre pesé qui est
râpé complètement. Dans quelques laboratoires on opère ainsi , mais
on peut, comme cela se pratique ici chez MM . Legras et Cie depuis
deux campagnes, supprimer la pesée du cylindre et la remplacer par
un couteau à deux lames parallèles que nous avons fait construire
spécialement, lequel permet de couper les cylindres de betteraves de
telle sorte que la variation de poids est assez faible pour ne pas
influencer le résultat d'une manière sensible pour le genre d'analyses.

PREMIER PROCÉDÉ

Par le foret-râpe de Keil et Dolle. — Ce foret (fig . 67) est


taillé comme la råpe conique pour la division de la betterave devant
ètre analysée à froid.

1152

FIG. 67.

Il est animé d'un mouvement de rotation à l'aide d'une poulie com


mandée par un moteur à vapeur.
Il fait 2000 tours environ à la minute . Sa construction est telle que
la pulpe produite pénètre dans le cylindre sur lequel la pointe conique
est montée à baïonnette .
Le cône porte au centre une tige de quelques centimètres de long
à l'extrémité de laquelle on a soudé un disque mince qui a sensible
ment le diamètre de l'intérieur du cylindre .
Lorsqu'une perforation est terminée, on tourne le cône qu'on retire
L'analyse des betteraves-mères . 907

du cylindre . Le disque ramène toute la pulpe . Celle-ci généralement


reste attachée à la tige ( 1 ) .
On la détache par un léger coup donné contre une soucoupe ou un
petit réservoir en métal ou en verre destiné à recevoir la pulpe . On
utilise même cette disposition de la pulpe pour séparer facilement le
peu de pulpe qui aurait pu rester de l'opération précédente et qui se
trouve toujours à l'extrémité de la masse de pulpe . On pose donc le
tout contre le bord de la soucoupe de telle sorte que les 4/5 de la pulpe
tombent dedans , et le 1/5 représentant même plus que la matière de
l'opération précédente , tombe en dehors.
On pèse alors après mélange le 1/4 du poids normal qu'on passe
dans un ballon de 50 cc . , comme s'il s'agissait d'un essai ordinaire .
On emploie 1 cc . de sous-acétate de plomb , qu'on met avec une mesure
ordinaire pour aller plus vite , ou bien qui est déjà contenu dans l'eau
qui sert à ces opérations .
On agite, on filtre , etc.
On polarise au tube de 400 mm . et on a la richesse immédiate de
la racine porte- graines .
Un foret-rape mu par la machine peut faire jusqu'à 3000 perfora
tions en dix heures .
On prend quelques précautions lorsqu'on perfore les racines pour ne
pas faire éclater la betterave lorsque le foret commence à percer du
côté opposé à son entrée .
On n'a qu'à ralentir la pression donnée avec la main.
Foret- râpe à la main. -- Pour certains cas on n'a pas besoin
d'avoir un foret mû par la vapeur, surtout si on veut se contenter par
fois de quelques centaines d'analyses de betteraves mères , ou même de
2 à 3000, pendant quelques jours si on a de la main-d'œuvre . _ _ _ _ _ _ _ On
remplace aisément la vapeur par des bras d'hommes qui actionnent un
appareil construit spécialement à cet effet et qui permet d'avoir un
foret tournant également à 2000 tours par minute .
Cet instrument est dû à MM . Gallois et Dupont qui construisent
d'ailleurs tous les appareils nécessaires à mon procédé ( 2 ) . Il est appelé
à rendre des services . On s'en sert absolument comme du foret ràpe Keil
et Dolle. ― Il a été employé avec succès cette année à faire la sélec
tion chez M. Cesbron , grainetier à Angers .
Ce qu'il faut surtout , c'est s'assurer que pendant la perforation avec
a force de pénétration et la résistance, le nombre de tours de 1800 à
2000 existe bien pendant le travail et non pas seulement à vide, car
une marche trop lente donne une pulpe trop grossière .

(1 ) La figure 1 représente un appareil Keil et Dolle disposé pour recevoir


dans la capsule la pulpe d'un grand nombre de betteraves, et servir à la récep
tion, ou à la détermination du sucre entré dans l'Usine .
(2) Ayant accordé la concession de mes procédés , à MM . Gallois et Dupont ,
37, rue de Dunkerque , Paris , je ne puis garantir le bon fonctionnement que des
appareils qui proviennent de cette Maison.
908 L'analyse des betteraves-mères .

DEUXIÈME PROCÉDÉ AVEC OU SANS PESÉES

Sonde, couteau à lames parallèles et appareil Hanriot.


-
L'appareil Hanriot (fig. 68) est un instrument qui permet la division
d'un petit morceau de betterave découpé sur un cylindre , extrait par la
sonde, d'une betterave mère .

A
P
R

50%

LG

FIG. 68.

On perce les porte-graines à l'aide d'une sonde mue à la main (fig. 69)
ou mécaniquement .
On en retire un cylindre découpé d'une façon irréprochable .
La sonde, en descendant pour perforer la betterave , est animée d'un
léger mouvement de rotation autour de son axe , ce qui contribue puis
samment à la régularité et à la netteté du découpage .
C'est encore à MM . Gallois et Dupont, qu'est dù ce perfectionnement .
On pèse alors , de ce cylindre de betterave , seulement le quart du
poids normal, en coupant plus ou moins le cylindre brut.
Une fois le poids obtenu on passe l'échantillon dans une
tubulure placée sur le côté de l'appareil Hanriot. Un poussoir presse
L'analyse des betteraves- mères. 909

ce cylindre contre le cône taillé en râpe, tournant avec une vitesse de


2000 tours à la minute.
Lorsque le cylindre est râpé on fait manoeuvrer une soupape qui
amène de l'eau . On rince ainsi l'appareil et toute la pulpe et l'eau sont
reçues dans le ballon D de 50 ou de 100 cc.

FIG. 69.

On continue l'arrivée de l'eau jusqu'à obtenir un volume d'environ


80 à 85 cc .
On passe le ballon au remplisseur , mesureur et additionneur de
plomb. On agite, on filtre, on polarise au tube continu et on multiplie
le résultat par deux , puisqu'on a fait 100 cc, au lieu de 50 cc.
910 L'analyse des betteraves -mères .

Ou bien, ce qui est préférable, on change l'échelle au saccharimètre,


en remplaçant l'ordinaire par une échelle donnant de suite un résultat
double sans calcul.
Pour éviter la pesée du cylindre , on se sert du couteau à deux lames
parallèles et réglables , (de Pellet) . Après quelques essais préalables
on voit à quel point il faut s'arrêter pour avoir le quart du poids nor
mal et on remplace ainsi la pesée par un simple découpage .
Un couteau peut découper 15 à 18000 cylindres par 10 heures.
L'appareil Hanriot peut råper 2200 à 2500 cylindres et près de 3000
par jour avec l'habitude .
Les installations comportant ces divers appareils fonctionnent de
puis plusieurs années en France et à l'Etranger.
Le système avec foret råpe a été adopté depuis quelques années
chez plusieurs fabricants de sucre et producteurs de graines .
Le système avec l'appareil Hanriot et le couteau de Pellet pour
opérer sans pesées a été installé chez MM . Legras et Cie , à la sucrerie
de Vaux - sous -Laon où on a fait jusqu'à 8500 analyses en un jour avec
une sonde, un couteau et quatre appareils Hanriot dont trois en marche .
Le tout avec 34 personnes depuis les silos jusqu'à la mise en place des
racines essayées et une dépense d'environ 2 centimes et demie par
analyse . Ce procédé est également employé chez M. Brunehant à
Pommiers, qui fait 2.800 analyses par jour avec un seul appareil .
Je vous engage maintenant, Messieurs , à voir successivement toutes
les opérations qui vont être repétées sous vos yeux et grâce à l'obli
geance de MM . Legras , Middelet et Cie , qui ont bien voulu non- seule
ment remettre tout le matériel en ordre et le faire fonctionner spécia
lement pour les membres de l'Association , mais encore conserver des
betteraves mères afin que vous puissiez bien vous rendre compte de
chacune d'elles .
Vous remarquerez , en outre , que toutes ces opérations ne présentent
aucune difficulté en pratique et que les aides des ouvriers ont rapide
ment appris la besogne qu'ils doivent exécuter .
Enfin , qu'on arrive à produire une grande quantité d'analyses par
jour par suite de la division du travail et de l'installation faite égale
ment en vue d'éviter les erreurs de toute nature .
Vous voudrez bien , pour terminer , jeter un coup d'œil sur le fonc
tionnement du tube continu et j'espère que vous apprécierez beaucoup
mieux ainsi les services que cet instrument peut rendre dans les labo
ratoires de fabriques de sucre .
En terminant, Messieurs , il nous reste à remercier MM. Legras
et Cie , de l'accueil qu'il nous ont réservé, et d'avoir bien voulu nous
permettre, pour ainsi dire , de voir en pleine marche, un laboratoire.
d'analyse de porte-graines qui peut terminer plus de 8500 opérations
par jour. (Applaudissements).
L'analyse des betteraves-mères. 911

Comme complément de notre causerie nous ajoutons quelques


explications :
1° Dispositions générales du matériel. - Pour l'application
de notre procédé à l'analyse des portes graines MM . Legras et Cie ont
installé dans ce laboratoire tous les appareils nécessaires et disposé le
matériel en conséquence .
Pour suivre l'ordre dans lequel les analyses sont exécutées disons
que, pour faire 7 à 8000 analyses par jour, le tout se compose de :

2 casiers de 300 cases chacun , séries A et B ;


1 sonde mue mécaniquement donnant 70 coups à la minute mais ne
perforant que 20 à 25 racines par minute .
1 couteau à lames parallèles réglables .
7 casiers de 20 cylindres pour chaque série , et 5 casiers sont tou
jours en service , soit 100 essais .
4 appareils Hanriot dont 3 en service , 1 de rechange .
7 boites de 20 cases numérotées pour chaque série de ballons .
320 ballons en service (de 100 cc.)
240 entonnoirs en deux rangées opposées et en deux rangées en
hauteur ;
320 verres en service ;
400 numéros à pinces en cuivre en quatre séries marquées de 1
à 100.
6 paniers de 20 cases numérotées pour porter les verres au saccha
rimètre ;
2 saccharimètres ;
1 petite machine à vapeur de la force de 3 chevaux ;
4 planches pour classer les numéros à pinces après la polarisation ;

Toutes les boites à cylindres , à ballons , ou paniers à verres , portent


des numéros de la série A ou B et des numéros d'ordre 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , etc. ,
afin qu'il y ait toujours un ordre parfait et on évite ainsi toutes les
erreurs possibles.
On a enfin des feuilles d'inscription contenant cinq colonnes de
vingt lignes, soit 100 essais et aussitôt qu'une série de 100 est terminée
soit de A ou de B, la classification est faite et les casiers vidés .
Les feuilles portent des numéros d'ordre et la marque de la série A
ou B.
Ces feuilles détachées sont reliées ensuite . On n'a qu'à inscrire
une fois directement au polarimètre .
On a remarqué aussi que tout avait été parfaitement étudié pour
éviter les pertes de temps et également rendre les erreurs à peu près
impossibles.
Les numéros à pinces en cuivre sont numérotés des deux côtés ,
912 L'analyse des betteraves -mères.

SUCRERIE DE LAON

Sélection des porte - graines


Série N°
189...... Casier N°
22222

Nos Richesse No. Richesse No Richesse Nos Richesse Nos Richesse


123456789

21 41 61 81
42 62 82
23 43 63 83
24 44 64 84
25 45 65 85
26 46 66 86
27 47 67 87
28 48 68 88
29 49 69 89
10 30 50 70 90
11 31 51 71 91
12 32 52 72 92
13 33 53 73 93
14 34 54 74 94
CROFRR8

15 35 55 75 95
16 36 56 76 96
17 37 57 77 97
18 38 58 78 98
19 39 59 79 99
20 40 60 80 100

Récapitulation :

Nombre Total
Total Total général.
de de la présente
Betteraves. feuille. des feuilles précédentes.

à rejeter
12
13
14
15
16
17
18
2225

19
20
21
L'analyse des betteraves- mères. 913

à l'endroit et à l'envers pour éviter de chercher . Ensuite les pinces


vont du ballon au verre . Une fois la liqueur polarisée le verre est
remplacé dans le panier après en avoir vidé le contenu . On ne lave.
pas les verres ni les entonnoirs . Seuls les ballons sont rincés rapide
ment.
Les numéros ȧ pinces étant enlevés pour éviter une confusion on a
des planches à clous , dans lesquels on met les pinces au fur et à
mesure qu'on retire les verres et cela par unité . De cette façon les
pinces-numéros sont rangées au fur et à mesure et servent de suite
pour le numérotage des ballons .
On pourrait avoir des séries par 10 en ayant soin de commencer par
le numéro le plus élevé afin qu'il soit à la partie inférieure de la
colonne .
Il a été fait en 1890-92 et 1892-93 environ 150,000 analyses chaque
campagne et cela très rapidement, ce qui est un très grand avantage
pour la comparaison des résultats obtenus dans un court délai . Autre
ment si on doit terminer 150,000 essais en trois mois, les résultats du
1er janvier ou du 1er décembre ne correspondent plus à ceux de mars ou
avril . On ne sait plus établir une relation ne sachant pas quelle perte la
betterave a pu subir.
Naturellement comme avec tous les procédés d'analyses de bette
raves , il y a une sélection physique des racines avant de les mettre
dans les casiers .
II. --
Généralités sur les méthodes d'analyses aqueuses
à froid et à chaud pour le dosage direct du sucre dans la
-
betterave. Le procédé désigné sous le nom de Digestion aqueuse
à chaud de Pellet, fut étudié principalement en 1887 , et appliqué dès
la campagne 1887-1888 à l'achat des betteraves à la richesse réelle et
ce pour une quantité de betteraves représentant plus de 100.000.000
(cent millions de kilogr. ) . A l'aide du deuxième procédé à froid en
1889 il en a été reçu plus de deux cent quarante millions aux usines
centrales de Wanze , où il est du reste toujours appliqué ainsi que
dans un grand nombre de sucreries en Belgique .
Ce procédé repose sur les principes suivants :
Tout le sucre renfermé dans un poids donné de pulpe plus ou moins
grossière est entièrement soluble dans l'eau chauffée à 70-80 degrés,
et en maintenant la digestion pendant un temps qui varie avec le
degré de division de la pulpe depuis un quart d'heure jusqu'à une
heure .
Un excès de digestion et de température n'a pas d'influence sur le
résultat .
Le liquide qui en résulte refroidi et complété à un volume déter
miné en tenant compte du volume occupé par le marc insoluble et le
2
914 L'analyse des betteraves-mères .

précipité plombique formé par le sous- acétate de plomb qu'on ajoute


avec l'eau avant la digestion.
Le sous-acétate de plomb précipite une grande partie des matières
étrangères et notamment tous les composés pectiques qui possèdent
comme l'ont démontré MM . Chevron et Droixhe, un pouvoir pola
risant à droite de 3,75 , le sucre étant 1 .
La méthode aqueuse à chaud a été étudiée par divers chimistes
qui en ont reconnu l'exactitude, et en même temps la simplicité comme
procédé d'analyse.
Parmi les chimistes qui se sont principalement occupés de cette
questions, nous citerons :
MM . le docteur Pétermann , Aulard , Sachs, en Belgique.
MM . J. Weisberg , Pagnoul , Leborgne , en France.
M. le docteur Swawing, en Hollande .
MM . le docteur H. Claassen , Clerc, en Allemagne.
MM . Strohmer et Jasser, en Autriche, pour ne citer que les prin
cipaux ,
Et sans entrer dans plus de détails nous dirons que c'est mainte
nant un fait bien acquis , que la méthode aqueuse à chaud donne
absolument les mêmes résultats que le procédé par extraction
alcoolique considéré comme type, mais à la condition que dans l'ap
plication de ce dernier on s'assure de l'épuisement de la pulpe par des
essais successifs et que le sous - acétate de plomb soit employé en
quantité très faible pour éviter une diminution dans la polarisation .
Quant à la méthode que nous avons appelée Diffusion aqueuse
instantanée et à froid elle a été étudiée en 1888, et dès la campagne
1888-1889 elle a été substituée à la méthode aqueuse à chaud dans les
usines de Wanze et adoptée dans un grand nombre de sucreries .
Cette méthode est fondée sur les principes suivants :
Lorsqu'une pulpe de betterave présente un certain degré de finesse ,
tout le sucre qu'elle renferme se diffuse instantanément à froid dans
l'eau en quantité suffisante par rapport au poids de pulpe employé et
en présence du sous-acétate de plomb .
1
Il suffisait donc de connaître le degré de finesse voulu , et de faire
construire les appareils nécessaires pour obtenir la pulpe désirée .
Jusqu'à une certaine époque on ne connaissait que la rape conique
à taille spéciale pour l'analyse des betteraves entières . Depuis on a
construit des appareils permettant la division des cossettes fraiches et
des morceaux de betteraves en pulpe fine . On a également construit
des appareils pour réduire des cylindres prélevés sur des betteraves
porte-graines ou produire en même temps que la perforation la pulpe
convenable .
De telle sorte que maintenant, la méthode aqueuse de diffusion
instantanée et à froid peut s'appliquer à tous les cas .
L'analyse des betteraves-mères. 915

III . — Appareils employés pour la division des bettera


ves, cossettes ou morceaux de betteraves, devant être
analysés par la méthode de digestion aqueuse à chaud .

Betteraves entières . Nous admettrons un nombre quelconque


de betteraves entières représentant un échantillon moyen d'un lot.
Ces betteraves peuvent être passées à la râpe conique de Pellet et
Lomont, munie de lames à dents de scie (fig . 71 ) . Par suite de la dis
position de la râpe on prélève ainsi sur chaque betterave un échan
tillon proportionnel .

FIG. 71 .

Toutes les racines étant ainsi passées à la râpe mue à la main ou


par la vapeur, on obtient un certain poids de pulpe .
On procède à un mélange aussi parfait que possible de la masse
placée dans une terrine , et on prélève sur l'ensemble une poignée de
matière qu'on met dans un bol ou une jatte en porcelaine ou en faïence
qu'on recouvre d'une plaque de verre. Naturellement on peut utiliser
toutes les råpes ordinaires pour la division de la betterave, soit entière
soit après avoir coupé les racines en deux ou quatre parties afin de ne
passer qu'une partie des betteraves .
916 L'analyse des betteraves- mères.

Cossettes fraîches de betteraves . — Les cossettes fraiches de


betteraves prises au coupe-racines sont passées à un hache-viande . Il
y en a de plusieurs constructions . Nous donnons la préférence au
hache-viande coupant (fig. 72) de MM . Gallois et Dupont. Pour la pra

F
O

L.CUICUET

FIG. 72.

tique il est préférable d'employer un hache- viande d'une certaine capa


cité pour éviter une perte de temps et pour faciliter le travail . On a ainsi
de la hachure plus ou moins grossière . On opère un mélange de la
pulpe provenant de l'échantillon de cossettes mis à part (généralement
un kilo pris sur un tas déjà bien mélangé) ; sur la hachure on en prend
encore une poignée qu'on place dans un bol ou une jatte et qu'on
recouvre d'une plaque de verre .
Morceaux de betteraves . - Les morceaux de betteraves peuvent
être découpés d'abord et passés ensuite dans le hache-viande ou bien
ils sont râpés par une råpe ordinaire cylindrique à lames à dents de
scie, donnant une pulpe plus ou moins grossière .
Enfin quelle que soit la râpe employée il y a des semelles qu'on doit
passer au hache - viande pour les diviser. Le plus souvent on ne se
donne pas la peine de les écarter de la masse. On passe toute la pulpe
dans le hache- viande.
L'analyse des betteraves -mères . 917

――
Analyse de la pulpe ou de la hâchure . Quel que soit le mode
de division adopté, on pèse de la pulpe ou de la håchure .
26 gr. 048 pour le saccharimètre allemand .
16 gr . 190 pour le saccharimètre français .
On se sert d'une capsule en nickel ayant une tare . On fait passer la
pulpe dans un ballon de forme spéciale ( Ballon Pellet) , contenant
200 cc . à l'aide d'un jet d'eau qu'on règle par une pince de Mohr ser
rant un caoutchouc portant une pointe effilée . Après le rinçage de la
capsule et de l'entonnoir ou ajoute 6 à 7 cc . de sous - acétate de plomb
à 30° Baumé . On place un numéro à pince sur le col du ballon et l'on
met au bain-marie après avoir mis de l'eau autant que possible dans le
ballon . Le bain - marie peut être à 2 cases , 4 , 10 ou 12 pour pouvoir
chauffer plusieurs essais à la fois . Les ballons doivent être en verre
spécial afin de pouvoir les placer dans l'eau chaude et les porter ensuite
dans l'eau froide sans crainte de rupture .
C'est ce qui a lieu avec le verre marqué V. P. S.
Le bain - marie est chauffé à 80-85° . On laisse digérer environ 1/2
heure pour les pulpes, et une heure pour les hâchures .
On observe la mousse . On agite de temps en temps pendant le
chauffage et au besoin on ajoute de l'eau bouillante pour remplacer la
mousse qui disparaît par l'agitation , afin que, l'opération terminée , on
ait dans le ballon un volume aussi approché que possible de 200 cc .
On refroidit, et on complète le volume de 200 cc . 8 ou 201 cc . 35 après
avoir fait usage de quelques gouttes d'éther si besoin est .
On agite, on filtre, on polarise au tube de 400 % . et de suite on à la
richesse directe de la pulpe pour cent grammes de matière .
Pour un grand nombre d'essais on utilise le tube continu dont nous
parlerons dans une note spéciale .
Naturellement les liquides filtrés doivent être limpides , générale
ment on met dans chaque verre une ou deux gouttes d'acide acétique
cristallisable .
Le numéro à pinces passe du ballon sur le pied du verre qui reçoit
le liquide filtré. Des dispositions bien connues permettent de filtrer un
grand nombre d'essais sur un espace restreint .
Pour le service du tube continu on emploi des paniers à cases con
tenant 12 ou 20 verres qui sont portés en une fois près du saccha
rimètre .
Pour éviter de faire 200cc , 80 ou 201cc , 35 avec le poids de 16 g. 19
ou 26.048, on modifie maintenant le poids normal pour ne faire que
200cc. On pèse alors 16 g. 09 ou 25 gr . 87. Cela est plus simple . Nous
donnerons à la fin un tableau général à ce sujet.
Pour passer la pulpe de la capsule en métal dans le ballon à large
ouverture on se sert d'un entonnoir en nickel ou en zinc à large ouver
ture à la douille .
918 L'analyse des betteraves - mères .

Intérieurement cet entonnoir doit être très uni pour ne pas nuire au
lavage de la pulpe . Avec l'habitude on parvient à supprimer cet en
tonnoir. Mais lorsqu'on s'en sert, et pour faciliter le départ de l'air, on
ajoute sur la douille de l'entonnoir une rondelle formée par un tube de
caoutchouc de 10 à 12 millimètres d'épaisseur et découpé en deux ou
trois points .
Cela adoucit encore le choc qui a lieu lorsqu'on passe l'entonnoir
d'un ballon à un autre et on évite la casse du goulot.
On peut peser le double du poids normal de pulpe grossière , mais
si même sans atteindre la finesse voulue pour l'analyse à froid , la
pulpe était déjà d'une certaine finesse et chargée d'air, il y aurait
avantage et même intérêt à ne peser que le poids normal .
En opérant convenablement le mélange de la pulpe et en suivant
les précautions indiquées , les résultats sont très concordants si l'on
répète deux ou trois essais sur la même pulpe et si le saccharimètre a
la sensibilité voulue pour qu'on ne trouve pas des écarts de plus de 0.1
entre deux ou trois observations dont on prend la moyenne.

IV. ― Application de la méthode d'analyse aqueuse ins


tantanée .. et à froid pour analyse des betteraves en
tières , des cossettes fraîches , des morceaux de bette
raves et des porte-graines .

Betteraves entières . - La râpe est absolument la même que


pour l'analyse à chaud (fig. 71 ) , mais le cône armé de lames à dents
de scie est remplacé par un cône en acier taillé absolument comme
les limes à bois connues sous le nom de råpes .
La pulpe qui en provient n'est pas à l'état de crème , mais est suffi
samment divisée et fine sans semelle pour être analysée à froid et ins
tantanément.
On s'assure que cet instrument et tous les autres qui vont suivre
donnent la pulpe convenable , en procédant à deux essais, un à froid
l'autre à chaud . Les deux résultats doivent être semblables .
Il est important de faire remarquer qu'à froid la diffusion ne se
continue pas, c'est-à- dire que si 90 ou 92 p . 100 du sucre renfermé
dans la pulpe sont solubles ou diffusibles plutôt instantanément, la
proportion sera sensiblement la même si on laisse le tout en contact en
agitant ou sans agiter , mème, pendant plusieurs heures .
On ne doit pas admettre par conséquent si une pulpe à froid ne
donne que 90 à 93 p. 100 de son sucre instantanément qu'elle en don
nera 100 p. 100 ou le tout, en laissant en contact la pulpe et l'eau
durant 10 , 15 ou 20 minutes.
L'analyse des betteraves-mères . 919

Cela résulte de nouvelles expériences dont voici un tableau ré


sumé :
1 2 3
Pulpe de râpe cy
Morceaux cubiques . Hachures . lindrique à dents
de scie.
1° Sucre % gr. à chaud .. 14.85 11.90 12.70
2º Sucre % gr. à froid
instantané... 1.50 7.05 11.25
Soit sucre diffusible
instantanément et à froid .. 10.10 59.24 88.58

sans en sans en sans en


agiter. agitant. agiter. agitant. agiter. agitant.
On a trouvé :
Après 1/2 heure . 12.12 12.79 59.24 63.02 92.12 92.12
1 heure .. 12.79 12.79 63.86 63.86 92.91 92.91
2 heures . 12.79 12.79 63.02 63.86 92.91 92.91
--- 3 heures . 12.79 12.79 63.02 63.86 92.91 92.91

On peut encore obtenir la pulpe nécessaire à l'essai , soit avec le


foret Keil tel que le représente la figure 1 , soit avec le foret Gallois et
Dupont .
Une fois la pulpe obtenue bien mélangée , on opère absolument de
la même façon que pour l'analyse à chaud.
Seulement on ne pèse jamais plus que le poids normal (36 gr . 048
ou 16 gr . 19) et non le double poids normal, ce qui donne souvent de
grandes difficultés pour abattre la mousse , c'est-à- dire l'air emprisonné .
Puis on emploie le même volume de plomb , qu'on réduit à 4 ou 5cc
pour le poids normal de 16 gr . 19. Enfin on emploie plus d'éther pour
l'abattage de la mousse.
L'éther (comme du reste l'acide acétique) , est placé dans un flacon
compte-gouttes et on en ajoute une quantité suffisante à plusieurs re
prises et après avoir agité la masse .
Le reste de l'opération se continue comme pour l'analyse å
chaud.
Un grand point à observer pour le prélèvement de l'échantillon
moyen de la racine par la râpe conique est que l'entaille soit bien faite
sur toute la longueur de la racine et jusqu'au centre . Sinon on a ten
dance à avoir un résultat trop élevé.
De même si on a plusieurs racines à passer à la râpe conique on
doit bien faire attention à présenter l'une suivant le gros diamètre
l'autre après suivant le petit diamètre . Sans cela , on arrive insensi
blement à saisir toutes les racines par le petit diamètre et à råper les
betteraves suivant leur plus gros diamètre. Ce qui peut amener des
différences en plus allant jusqu'à 0.5 p . 100.
Des essais , en effet, on démontré qu'en général la ràpure prélevée
sur le petit diamètre était moins riche en sucre que la pulpe prove
nant de l'autre côté .
920 L'analyse des betteraves-mères.

Et si on n'a pas rápé la betterave jusqu'à l'axe et dans toute la


longueur on peut avoir encore 0.2 à 0.3 de sucre en plus que la moyen
ne car les extrémités collets et pointes sont moins riches que le reste
de la racine. De même la partie centrale est moins riche que la partie
s'éloignant de l'axe.
Cossettes fraîches de betteraves. — La division des cossettes
fraîches pour l'analyse par la diffusion aqueuse instantanée et à froid
a été essayée par Pellet dès 1888 sur un appareil Digeon , analogue à
celui utilisé par M. Aimé Girard pour l'analyse des feuilles de bette
raves.
Cet instrument était presque parfait mais n'a pas été modifié en
conséquence pour le but que nous nous proposions .
L'appareil connu aujourd'hui qui remplit les conditions voulues est
l'appareil de R. Kiehle de Leipzig (fig . 73) , que l'on trouve, comme
d'ailleurs tous les appareils pour notre procédé, chez MM . Gallois et
Dupont .

DRP.59432

FIG. 73.
En voici la description :
Cet appareil permet de réduire en trois minutes à l'état de pulpe
fine et homogène , les cossettes fraiches de manière à faire l'analyse par
la digestion aqueuse à froid de Pellet.
L'analyse des betteraves- mères. 921

Le travail se fait en vase- clos . On évite les pertes de matière et


l'introduction de substances étrangères . La poulie motrice B a 320 mm .
de diamètre , 60 mm . de largeur et doit faire 200 tours à la minute.
Le moulin se compose d'un cylindre A dans lequel se trouve une
meule 1 dont le mouvement rotatif circulaire est engendré par la
poulie B et par un mouvement excentrique spécial . Les cannelures à
emboitement dont sont munies les pièces A et 1 produisent une division
très rapide de la matière introduite .
Le cylindre est fermé à sa partie postérieure par une sorte de boîte
et à sa partie antérieure par l'obturateur à charnières 2. Cet obtura
teur est pourvu des dispositions servant au chargement et à la vidange
de l'appareil , c'est-à-dire un entonnoir avec tube de refoulement 3,
muni d'un piston à ressort et d'un robinet 5 pour la sortie de la pulpe
qui présente l'aspect de la crème . Sous ce dernier une tablette porte
un récipient dans lequel on reçoit la pulpe .
Le fonctionnement de l'appareil est très simple :
On ferme l'obturateur 2. On met en marche la poulie B. On intro
duit 1 litre de cossettes environ par l'entonnoir 2, on manoeuvre le tube
à refoulement 3 , jusqu'à ce que toutes les cossettes soient refoulées
dans l'appareil . On laisse tourner encore l'appareil durant quelques
minutes (2 ou 3) . On ouvre le robinet 5 et on examine si la pulpe est
suffisamment divisée . Ce qui est le cas général même avec les bette
raves les plus ligneuses après le temps indiqué . On laisse continuer le
mouvement pour vider l'appareil pendant qu'on reçoit la pulpe dans le
récipient spécial . Le nettoyage de l'appareil est très simple . On intro
duit de l'eau en quantité suffisante pour que tout l'intérieur soit bien
nettoyé en laissant ouvert le robinet 5 et l'appareil étant en marche.
On doit graisser régulièrement. Du reste il y a des graisseurs auto
matiques aux endroits qui réclament un graissage continu .
Essais des morceaux de betteraves . - C'est encore un appareil
du même genre construit par M R. Kiehle et dont voici la description
(fig. 74) .
La figure ci - dessus montre bien la disposition de cette machine qui
réduit les morceaux de betteraves en pulpe destinée à être analysée
par la méthode aqueuse à froid .
Le disque diviseur intérieur fait 600 à 800 tours par minute et la
trémie est plus large , permettant de recevoir les morceaux de bette
raves d'une certaine dimension . Le résultat final est le même .
Des essais de ces appareils ont été faits par M. J. Weisberg qui a
reconnu que la pulpe , en effet , se prêtait parfaitement à l'analyse à
froid, tant pour les cossettes que pour les morceaux de betteraves .
Relativement à l'analyse des porte-graines nous renvoyons le lec
teur à la description que nous avons faite des procédés suivis , à l'oc
casion de la visite de la sucrerie et du laboratoire de Vaux-sous- Laon ,
chez MM . Legras , Middelet et Cie.
922 L'analyse des betteraves - mères.

Des poids à employer ou des volumes à faire pour tenir compte


du volume du marc et du précipité plombique dans les analyses
aqueuses à chaud et à froid.
Les quatres propor- Avec 16 gr . 19 il faut faire 200 cc . 80 Seulement pour la
diffusion aqueuse à
tions peuvent être em 26 048 201 35 froid et instantanée.
ployées avec de la pulpe 60
grossière pour l'ana 32 38 201
lyse aqueuse à chaux. 52 096 202 70

Ou bien on pèse :
Pour le poids normal du saccharimètre Laurent 16g. 09
- — Schmidt et Hoensch 25 87
double poids normal - Laurent 32 15
— - — Schmidt et Hoensch 51 40
Et l'on fait 200 cc . seulement .

FIG. 74.

Alors on a des ballons de 200 cc . de la forme spéciale évasée à la


partie supérieure et à un seul trait . Ou bien on marque un second trait
à 205 cc. pour le cas où le volume de 200 cc . serait dépassé . Il n'y
aurait qu'à en tenir compte.

V. — Tube continu simple et à double enveloppe.

Ce tube est destiné à la polarisation successive d'un grand nombre


de solutions et d'une manière continue, sans avoir besoin de nettoyer
le tube.
L'analyse des betteraves-mères. 923

Il est formé d'un tube ordinaire de saccharimètre muni à chaque


extrémité d'une tubulure ; l'une sert d'entrée , l'autre de sortie au
liquide.
On adapte sur chacune de ces tubulures un tube en caoutchouc ;
l'un, plus court , plonge dans la solution à polariser ; l'autre , plus
long, et muni d'une pince de Mohr, sert de sortie au liquide . Ainsi
monté, le tube continu constitue un véritable siphon .
On conçoit de suite la marche du tube continu . On commence par
le remplir d'eau . On s'assure qu'il n'y a pas de fuites, ni de rentrée
d'air, on le place alors dans le saccharimètre , et on fait le zéro.
Cela fait , on plonge l'extrémité du petit tube de caoutchouc dans la
solution sucrée , et on ouvre la pince de Mohr de l'autre tube ; le siphon
marche et le liquide est aspiré dans le tube.
On fait durer le siphonnage jusqu'à ce que l'on puisse faire l'obser
vation au saccharimètre , c'est - à- dire jusqu'à ce que le liquide qui d'a
bord s'était troublé, so it devenu clair. A ce moment, tout le liquide
primitif a été chassé par le suivant .
Pour un tube de 400 mm . de long et 5 mm . de diamètre , il suffit de
20 à 25 cc . de liquide pour chasser tout le liquide précédent et
pouvoir polariser.
Le tube continu permet de faire un grand nombre de polarisations ȧ
a minute, de 1,000 à 6,000 suivant le degré de précision que l'on veut
obtenir.
On a également employé le tube continu à l'analyse des liquides
invertis , et il a donné d'excellents résultats . En adoptant ce tube
continu avec la double enveloppe de Landolt, on maintient la tempé
rature régulière du liquide à polariser.

VI . - Dispositif électrique appliqué au saccharimètre


pour l'analyse des betteraves mères.

MM . Gallois et Dupont ont imaginé, sur les conseils de M. Han


riot, un dispositif électrique s'appliquant à tous les saccharimètres
pour l'analyse des betteraves mères, permettant, sans faire la lecture
fatigante des degrés , de partager les betteraves en trois lots :
celles dont la richesse est inférieure , par exemple, à 15 0/0 de
sucre ; celles dont la richesse est supérieure à 15 0/0, et inférieure , par
exemple, à 17 ou 18 0/0, et enfin celles dont la richesse est supérieure
à 17 ou 18 0/0 . Deux sonneries de timbres différents, l'un grave ,
l'autre aigu, indiquent la catégorie où doivent se classer les betteraves
polarisées. Quand le timbre grave se fait entendre , la polarisation est
inférieure à 15 ; quand c'est le timbre aigu au contraire qui sonne , la
polarisation est supérieure à 17 ou 18 ; et quand aucune sonnerie ne
marche , la polarisation est comprise entre 15 et 17 ou 18.
924 L'analyse des betteraves-mères,

VII. - Dosage direct du sucre dans la canne .

Le procédé Pellet est applicable au dosage direct du sucre de la


canne .
Pour cela il suffit de diviser les cannes au moyen de tambours mė
talliques taillés comme les rapes dites à taille Keil .
La matière recueillie bien mélangée est analysée au moyen de la
digestion aqueuse .
Mais comme le volume occupé par le ligneux est plus considérable
que dans la betterave il faut, après la digestion , faire un volume plus
considérable pour en tenir compte , ou bien prélever un poids moindre
de pulpe de cannes pour terminer à 200 cc .
Soit donc le poids normal français ou allemand mis avec 5 à 6 cc de
sous- acétate de plomb . On chauffe une demi - heure au bain - marie bouil
lant, on refroidit, on complète le volume définitif, on agite et on filtre.
On polarise au tube de 400 pour avoir la richesse directe de la canne
en sucre cristallisable .
Si on admet 89 p . 100 de jus , soit 11 p . 100 de ligneux , on
calcule que ces 11 p. 100 de résidu , occupent un volume approximatif
de 10 cc.
Par conséquent si l'on pèse 16 gr. 20 de matières il faudra faire
201 cc 6 après la digestion terminée .
Si on emploie le poids de 26 gr . 048 , ce sera sensiblement 202 cc 6 .
Enfin si on ne veut utiliser que des ballons de 200 cc , on réduira
le poids normal du
Saccharimètre français à 16.07.
Saccharimètre allemand à 25.71.
On peut aussi peser 3 fois 16 gr. 20 soit 48 gr . 60 et les introduire
dans un ballon de 304 cc 8 ; ou bien peser 3 fois 16 gr . 07 soit
48 gr . 21 et les introduire dans un ballon jaugé à 300 cc.
Il y aurait lieu de voir même si la diffusion à froid ne pourrait pas
être appliquée soit avec la taille actuelle de Keil , soit en utilisant des
tambours taillés encore plus finement que ceux qui suffisent à diviser
la betterave .

VIII. - Dosage du marc dans les betteraves , et par suite


de la quantité de jus contenu dans cent grammes de
betteraves.

Depuis quelques années seulement on est convaincu que la betterave


ne peut pas renfermer seulement des proportions très faibles de jus et
ne contenir que 86, 88 ou 93 0/0 de jus normal.
L'analyse des betteraves- mères. 925

Si on a cité des chiffres de ce genre, cela tient à ce que l'on a cru


que le jus obtenu par un moyen quelconque de râpage et de pression
était toujours de composition égale. En outre les procédés de dosage
direct du sucre dans les racines n'avaient pas atteint le degré de per
fection qu'ils ont actuellement, de telle sorte qu'en établissant une
proportion entre la richesse saccharine du jus et celle de la betterave
trouvée directement on obtenait , surtout avec les procédés à l'alcool ,
des résultats faisant croire à une pauvreté parfois considérable en jus ,
de certaines racines .
En admettant cependant l'exactitude des résultats de l'analyse
directe, ( celle du jus ne pouvant donner avec certitude la richesse
moyenne du jus moyen) , on n'obtenait en résumé par le calcul opé
ré, que le chiffre par lequel il fallait multiplier la richesse directe
du jus recueilli dans les conditions où l'on était placé, pour avoir la
richesse de la racine pour cent grammes.
Nous avons donné nous- même des chiffres à ce sujet .
Mais lorsque dans des betteraves pour lesquelles le coefficient à
appliquer pour passer du jus à la racine, était de 90 ou inférieur, si on
dosait la proportion de jus ou plutôt de résidu insoluble on trouvait
toujours de 4 à 6 de marc .
Comme on sait aujourd'hui que la richesse du jus peut varier avec
le mode ràpage et le mode de pression dans des conditions assez
grandes, ainsi que beaucoup de chimistes l'ont constaté et comme l'a
encore affirmé avec beaucoup de netteté M. Brunehant, au Congrès
des Chimistes de sucreries et de distilleries , tenu à Laon en 1893, d'après
un grand nombre d'essais comparatifs , il s'en suit que la détermination
du jus dans la betterave ne doit plus se faire par la proportion entre le
sucre 0/0 grammes de jus et celui de l'analyse directe de la racine.
Le plus simple est donc d'avoir recours au dosage direct du marc
donnant par différence la quantité de jus, c'est- à-dire comprenant
toutes les parties solubles de la betterave .
Mais solubles dans quoi . Evidemment dans l'eau . Faut-il em
ployer l'eau chaude ou l'eau froide ?
Il résulte d'expériences diverses que l'eau chaude donne moins de
marc que le traitement à l'eau froide. D'autre part, du marc, parfaite
ment épuisé à l'eau froide par des lavages suffisamment prolongés
appliqués à une pulpe fine , analysable à froid par la diffusion aqueuse
instantanée , cède des matières à l'eau chaude surtout lorsque la tem
pérature dépasse 60 à 65º .
Dans ces conditions il nous semble que le dissolvant à employer est
l'eau froide.
On a essayé le traitement à l'alcool, mais on a reconnu que ce
véhicule donnait un poids de marc plus considérable en général que
l'eau froide et surtout qu'une eau plus ou moins chauffée, certaines
926 L'analyse des betteraves- mères.

matières étant insolubles ou moins solubles dans l'alcool que dans


l'eau .
Il a été reconnu , enfin , que l'alcool concentré , dit absolu , naturelle
ment donnait encore plus de marc que l'alcool ordinaire .
Il y a donc un moyen très simple de doser le marc dans la bette
rave, c'est de diviser les racines au moyen d'une râpe conique ration
nelle Pellet et Lomont à taille Keil, ou de perforer les dites bette
raves à l'aide du foret råpe Keil et Dolle , ou du foret à double vitesse
de Gallois et Dupont , ou enfin de passer les morceaux , ou les cossettes
dans les appareils R. Kheile afin d'avoir en un mot un échantillon
moyen de pulpe et dans un état de division suffisant pour être analysée
par la méthode aqueuse à froid et instantanée . Avec cette pulpe le do
sage du marc peut se faire très rapidement avec le petit appareil
que nous avons fait construire.
Cet appareil est formé d'un cylindre pouvant contenir 25 ou 50 gr.
de pulpe fine , et est fabriqué avec de la tôle de cuivre perforée (ou des
toiles de turbine) ; autour on dispose une enveloppe en cuivre plein en
trant à frottement léger.
Le tout est supporté par trois pieds .
A l'intérieur un disque en cuivre mince et plein entrant également
à frottement doux dans le cylindre en tôle perforé, est armé d'une
tige.
On se sert de cet appareil de la manière suivante :
On pèse 25 ou 50 gr . de la pulpe et on la passe dans le cylindre ;
l'enveloppe extérieure étant baissée jusqu'aux arrêts formés par les
trois pieds .
L'appareil est placé dans un entonnoir , et celui- ci sur un flacon de
deux ou trois litres . On lave à l'eau froide. L'eau traverse la pulpe et
sort plus ou moins chargée de sucre .
On peut disposer un écoulement réglé de telle sorte que le niveau
reste à peu près constant dans l'intérieur du cylindre .
Les 25 gr . de pulpe sont lessivés totalement avec un volume d'eau
de 500 cc , mettant environ 10 à 12 minutes à s'écouler . Mais comme
le volume à faire passer n'a pas d'influence il est préférable de laisser
couler le liquide pour avoir un volume de 1.500 à 2.000 cc. Après quoi
on presse la pulpe à l'aide du disque central . On peut ensuite diviser
la matière , à l'aide de la tige portant le disque afin de lui faire occuper
un volume plus grand . On enlève l'enveloppe extérieure et on met à
l'étuve jusqu'à dessiccation complète .
Il est évident que si on a pesé le tout avant et après , la différence
donne le poids du marc.
Pour accélérer l'opération il est facile de terminer le lavage de la
pulpe par de l'alcool avant de porter à l'étuve .
L'analyse des betteraves-mères. 927

Si au début il passe un peu de pulpe à travers les trous du cy


lindre perforé, il faut naturellement de remettre le tout dans le cy
lindre, la couche de pulpe servant de matière filtrante .
Il est évident qu'on peut remplacer cet appareil par un entonnoir
en tôle finement perforée, ou comme on l'a indiqué aussi , en rece
vant cette pulpe sur deux filtres tarės et percés de trous d'épingle .
Après épuisement par l'eau on peut également faire passer l'alcool
pour chasser l'eau et sécher le tout jusqu'à poids constant . Mais la
dessiccation est encore longue par suite du volume du liquide retenu par
la pulpe. Tandis que dans le dispositif que nous indiquons la matière
épuisée est débarrassée très rapidement par la pression de la plus grande
quantité de liquide retenu , ce qui hâte considérablement l'opération .
Nous ajouterons que le même appareil est utilisé utilisé pour le
dosage direct par lessivage méthodique au moyen de plusieurs solu
tions alcooliques saturées de sucre et de plus en plus chargées en
alcool, des cristaux renfermés dans les masses cuites . On opère sur
50 gr. de masse cuite ou sur 100 gr . avec un plus gros appareil .
Au point de vue du dosage du marc dans la betterave, nous dirons
donc en forme de conclusion que l'on peut utiliser plusieurs dispositifs
pour obtenir le lessivage de la pulpe mais qu'il est indispensable selon
nous pour ce dosage de ne lessiver que de la pulpe analysable
à froid par la méthode aqueuse et de n'employer que de l'eau froide
pour la lévigation.
Le même appareil peut enfin servir pour le dosage du ligneux ren
fermé dans la canne . Jusqu'ici le dosage du ligneux dans la canne , et
par conséquent celui du jus , ont été généralement obtenus par voie
indirecte, ou par des procédés d'épuisement plus ou moins défectueux .
En divisant la canne au moyen d'une râpe ayant la taille Keil , on
obtient une matière suffisamment divisée pour être épuisée de sucre par
un lavage à l'eau froide .
On pèse donc 10 ou 20 gr . de matière, qu'on lave absolument
comme s'il s'agissait de pulpe de betteraves, qu'on dessèche ensuite .
Il est en effet très important de connaître dans certains cas la propor
tion de ligneux que contient la canne, ce qui permet d'en déduire
exactement la proportion de jus .
928 Visite aux Usines de Bucy-le- Long et de Vauxrot.

VISITE DE L'ASSOCIATION

aux Usines de Bucy-le-Long et de Vauxrot .

Par M. Th. CAMBIER .

La Commission d'organisation du Congrès avait compris dans son


programme, pour le lundi après -midi, une visite aux distilleries de
M. Beauchamps à Bucy- le - Long et à Vauxrot . Les excursionnistes ,
partis de Laon à midi 37 , arrivèrent à la gare de Crouy à 1 h . 30.
M. Beauchamps nous attendait à cette gare , et après nous avoir
souhaité la bienvenue, il nous fit prendre place dans les nombreuses
voitures qu'il avait bien voulu mettre à notre disposition . Nous par
times de suite pour l'usine de Bucy ; à notre arrivée , M. Beauchamps
se mit à notre tète et avec une bienveillance , j'ajouterai, avec une
générosité peu commune, il nous expliqua le fonctionnement et l'orga
nisation de son usine dans tous ses détails .

La distillerie de Bucy met en œuvre environ 75.000 kilogrammes


de mélasse en 24 heures et fabrique plus de 200 hectolitres d'alcool
pur . On est frappé tout d'abord de l'énorme production de cette usine,
production , qu'à priori , la vue du matériel ne saurait faire pressentir.
Elle est due à l'excellente organisation des moindres détails . M. Beau
champs , en commerçant et en industriel consommé, a compris que
l'abaissement du prix de revient réside surtout dans l'utilisation la plus
complète possible d'un matériel déterminé, et il a admirablement mis
en pratique ce principe d'économie industrielle.
L'usine est située le long de la rivière de l'Aisne et à 800 mètres de
la gare de Crouy ; les arrivages de mélasse et de charbon , les expédi
tions de salins se font, en grande partie, par eau ; l'alcool est presque
exclusivement expédié par chemin de fer. Le chargement et le déchar
gement des produits est facilité par une grue électrique très ingénieu
sement combinée , dont nous reparlerons plus loin .
La mélasse amenée à l'usine soit par bateaux, soit par wagons
citernes , est emmagasinée dans six grands réservoirs en tôle pouvant
contenir au total 8.500.000 kilogrammes , et de là elle est élevée dans
l'usine à l'aide de chaînes Tesse . On la soumet d'abord à l'ébullition
sulfurique qui a pour but de décomposer les nitrites que pourrait con
tenir la mélasse et de les transformer en sulfates . Cette opération est
faite dans des chaudières en fonte . On ne les remplit qu'aux deux
tiers afin qu'il reste la place voulue pour laisser se produire l'ébullition
tumultueuse . La masse gonfle en effet considérablement à cause du
dégagement des gaz et de l'injection d'air, insufflé à l'aide d'un com
Visite aux Usines de Bucy- le-Long et de Vauxrot. 929

presseur pour favoriser le mélange intime de l'acide et de la


mėlasse .
Quand ce mélange est chose faite, on envoie par un barboteur
placé dans le bas des chaudières un courant de vapeur qui porte la
mélasse à l'ébullition et facilite la réaction . Cette première opération a
une grande importance car, ainsi qu'on le sait, la levure alcoolique ,
trės avide d'oxygène , décompose certains corps afin de s'assimiler
l'oxygène qu'ils contiennent , et c'est même sur cette propriété physio
logique de la levûre que repose la décomposition du sucre et sa trans
formation en alcool. S'il se trouve en dissolution dans les moûts , à
côté du sucre, des corps riches en oxygène et moins stables que lui , la
jevůre décompose ces corps de préférence au sucre lui-même . C'est ce
qui se passe pour les nitrites . La levùre s'empare d'une partie de
l'oxygène qu'ils contiennent, mais elle met en même temps en liberté
dans le moût des produits nitreux , nocifs au plus haut point pour la
levûre, et qui arrêtent net son action fermentative.
Quand cette première opération est terminée et que l'on a, par con
séquent, écarté toute chance d'action de la levûre sur les nitrites , les
mélasses bouillantes sont refroidies sur de puissants réfrigérants . Ces
derniers se composent d'abord de trois faisceaux tubulaires dans le
genre de ceux d'un triple-effet ; la mélasse ayant traversé le premier
faisceau de tubes , passe ensuite dans le second et de là dans le troi
sième, pour s'écouler en dernier lieu sur un réfrigérant Lawrence .
L'eau circule méthodiquement et traverse d'abord le Lawrence , puis
les tubulaires en sens inverse de la marche de la mélasse . Cet en
semble permet de refroidir rapidement la mélasse au degré voulu pour
les opérations ultérieures . M. Beauchamps s'attache à mettre ses
moûts en fermentation à aussi basse température que possible ; il pré
tend , et en cela nous sommes de son avis , que les excellents rende
ments qu'il obtient et qu'il a bien voulu nous indiquer, sont dus en
partie à cette pratique si recommandable ; c'est pourquoi il a muni son
usine de réfrigérants d'une puissance exceptionnelle qui lui permetten
de préparer les moûts à telle température qu'il le désire .
Une fois refroidie, la mélasse est remontée dans un bac d'attente
où elle est prise pour la préparation du moût . Comme on le sait , ce
dernier s'obtient en diluant suffisamment la mélasse afin d'arriver à
ce que la dissolution pèse environ 1.075 au densimètre, la température
étant 17 à 20 degrés centigrades suivant l'état de la température am
biante.
A Bucy, la cuverie se compose d'abord de 7 cuves dans lesquelles
sont préparés ce que l'on appelle les pieds ; puis , de 10 cuves de 500
hectolitres dans lesquelles s'achève la fermentation . Voici d'ailleurs
comment on procède :
१.
930 Visite aux Usines de Bucy- le-Long et de Vauxrot.

Une cuve - mère ayant été emplie de moût, on l'additionne de 150


kilogrammes de levûre, quantité nécessaire à la fermentation de 500
hectolitres . Quand la fermentation est en pleine activité dans la cuve
mère, le contenu de cette dernière est coulé dans une grande cuve de
500 hectolitres , et on achève de la remplir sans interruption avec du
moût à la densité de 1.075 et à la température de 17 à 20 degrés centi
grades , puis on laisse la fermentation s'achever, ce qui est fait trente
heures après l'emplissage de la cuve .
Nous avons remarqué à Bucy la belle tenue de la cuverie qui est
bien éclairée et parfaitemenl aérée. Tout est compris pour que le ser
vice y soit facile . L'acide est élevé dans un réservoir à l'aide d'une
pompe, et de là envoyé dans un bac de jauge d'où il coule dans les
chaudières d'ébullition sulfurique . L'air comprimé sert partout à pro
voquer l'agitation des mélanges . Ce procédé est bien supérieur à celui
qui consiste à employer des agitateurs mécaniques , car, outre qu'il a
l'avantage d'ètre simple, ce système dissout dans le moût une certaine
quantité d'oxygène qui favorise l'action de la levûre et développe son
activité .
Les vins produits par la fermentation sont distillés dans deux
colonnes chauffées par un réchauffeur tubulaire commun aux deux
colonnes . Ce réchauffeur reçoit la vapeur d'échappement d'une ma
chine horrizontale de 50 chevaux ; mais comme la vapeur d'échappe -
ment de cette machine est insuffisante pour le service des colonnes , le
réchauffeur reçoit un supplément de vapeur vierge qui est distribué
automatiquement suivant les besoins, au moyen d'un régulateur. Les
flegmes coulent à l'éprouvette à 60 degrés Gay- Lussac . Dans le bac où
on les emmagasine, ils sont additionnés d'une certaine quantité de
soude caustique destinée à neutraliser exactement les acides organi
ques volatils formés pendant la fermentation et qui ont accompagné
l'alcool pendant la distillation .
Un agitateur placé dans les bacs facilite le mélange des flegmes
avec la soude caustique . Les flegmes neutralisés sont ensuite rectifiés
dans des appareils système Savalle . Les rectificateurs sont au nombre
de quatre . Trois d'entre eux sont à colonne de 0,800 , le quatrième
est muni d'une colonne de 1 m. 100. Ce genre d'appareils est trop
connu pour que nous en fassions ici la moindre description . Cependant
nous avons remarqué que les rectificateurs de Bucy sont pourvus de
tuyaux d'emplissage et de vidange de dimensions considérables , et que
par cela même la perte de temps résultant généralement de ces deux
opérations est fortement diminuée.
L'usine de Bucy traite les vinasses provenant de la distillation à
l'aide de fours à réverbères munis d'évaporateurs genre Porion . Ces
derniers se composent comme on le sait de grandes gargouilles en
Visite aux Usines de Bucy- le- Long et de Vauxrot . 931

briques réfractaires , dans lesquelles tournent assez rapidement un ou


plusieurs arbres munis de palettes en fonte qui projettent le liquide en
pluie à travers le courant de gaz chauds qui proviennent des fours à
réverbères et se rendent à la cheminée . La division extrême du liquide
dans la masse gazeuse provoque une évaporation rapide et écono
mique .
Les foyers des fours à réverbères sont alimentés par un courant
d'air forcé fourni par un ventilateur Perrigault.
Les générateurs de vapeur de Bucy sont au nombre de quatre . Ils
sont du système dit « semi -tubulaire » , et présentent une surface totale
de 360 mètres carrés . Cette installation est particulièrement bien et
nous a paru en tous points remarquable . La tuyauterie de vapeur , celle
d'alimentation , ont été établies avec des pentes régulières afin d'éviter
la stagnation de l'eau en n'importe quel point des conduites . Afin
d'éviter la déformation des tuyaux , ces derniers sont supportés, non
de place en place comme on le fait habituellement, mais sur toute leur
longueur. L'alimentation est faite avec les eaux de retour de tous les
appareils à distiller et à rectifier .
Après avoir dégusté les excellents produits qui coulaient à l'éprou
vette et visité de fond en comble la distillerie de Bucy-le-Long , nous
remontȧmes en voiture et partimes pour Vauxrot, seulement éloigné
de Bucy de 2 à 3 kilomètres .
La distillerie de Vauxrot est exploitée depuis beaucoup plus long
temps que Bucy par MM . Blanjot et Beauchamps . Comme à Bucy,
on y travaille de la mélasse durant l'été ; mais pendant l'hiver l'usine
traite des betteraves et elle est munie d'une råperie pouvant extraire.
journellement le jus de 250.000 kilogrammes de racines .
L'usine est également située sur la rivière de l'Aisne . Le déchar
gement des bâteaux de betteraves se fait à l'aide de deux grues élec
triques . Les bennes après avoir été emplies dans les bateaux sont po
sées directement sur des trucs et l'ensemble constituant un wagonnet
est roulé sur un Decauville qui passe devant le lavoir. Les bennes sont
vidées dans ce dernier et les wagonnets continuent leur route vers la
grue, qui enlève à nouveau la benne , pour la replacer ensuite sur le
truc et ainsi de suite . Chaque grue peut décharger journellement 250
tonnes de betteraves .
Le lavage des betteraves se fait avec beaucoup de soins. Les la
veurs sont alimentés avec toute l'eau chaude provenant des conden
seurs et des réfrigérants . Il passe ainsi dans les laveurs une quantité
d'eau énorme . Puis un hélice élève les betteraves dans une râpe à
sabots, tout à fait semblable à celles que l'on employait précédemment
dans les sucreries . Un courant de jus faible acidulé coule sur la râpe
afin de dégager cette dernière , et surtout afin d'empêcher l'altération
932 Visite aux Usines de Bucy- le- Long et de Vauxrot.

du pressin par des ferments butyriques ou lactiques . Le pressin obtenu


est passé dans une première série de presses continues , système Col
lette ; les pulpes tombent dans un malaxeur où elles sont additionnées
d'une certaine quantité d'eau acidulée, puis repressées dans une seconde
série de presses du même système. Il y a cinq presses de première
pression et quatre de seconde . Le jus obtenu par les deux pressions
est mélangé, puis passé dans un tamiseur qui retient les pulpes folles ,
et est enfin coulé dans les cuves de fermentation par différence de ni
veau, sans l'aide des pompes .
La fermentation du jus de betteraves s'opère avec une grande rapi
dité , aussi les cuves sont elles à mème d'être distillées trois heures
après leur emplissage définitif.
Le matériel de distillation et de rectification de la distillerie de
Vauxrot est semblable à celui de Bucy, et la production d'alcool est la
même, soit 200 hectolitres en 24 heures quand on y travaille la mé
lasse.
Nous avons remarqué que les usines de Vauxrot et de Bucy possè
dent un matériel complet pour le traitement du maïs . Ce dernier, on le
sait, était employé dans les distilleries de mélasse , en même temps que
cette dernière , dans le but de faciliter la fermentation par la grande
quantité de levûre qu'il engendre en fermentant lui -même. Cela per
mettait de diminuer la quantité de levùre que l'on doit ajouter au moût.
Ce travail est complètement abandonné depuis le vote de l'impôt sur
les maïs .
Comme à Bucy, nous avons trouvé à Vaux rot une installation de
générateurs bien comprise. Le travail de la cuverie, sauf l'aération
des moûts, se fait également comme à Bucy ; la réfrigération , les fours
à potasse, tout cela est monté et conduit de la même façon dans les
deux usines .
Nous ajouterons que nous avons remarqué à la distillerie de Vauxrot
un magasin à alcool parfaitement agencé. Il se compose d'un ensem
ble de huit réservoirs de chacun 100.000 litres de capacité . Ce magasin
est situé contre un quai que longe une ligne de chemin de fer à voie
normale qui , d'ici quelques mois, doit raccorder les deux distilleries
de Bucy et de Vauxrot à la gare de Crouy. Des bacs jaugeurs placés
à une certaine hauteur au- dessus du quai serviront à emplir directe
ment les wagons citernes qui seront amenés sous le hall élevé au
dessus du quai et de la cuve .
Nous croyons devoir mentionner spécialement les grues électriques
de Bucy et de Vauxrot qui rendent des services immenses dans ces
deux usines . Les conditions économiques de marche de ces appareils
sont absolument remarquables . Chaque grue est pourvue d'une dynamo
génératrice spéciale qui est placée dans l'usine et fournit le courant à
Visite aux Usines de Bucy-le-Long et de Vauxrot. 923

chacune des réceptrices placées sur les grues . Le courant est transmis
à l'aide de cables aériens . Les génératrices et les réceptrices des grues
de Vauxrot sont du type créé primitivement par Gramme pour les
moteurs de moyenne et de faible puissance , et dont la construction a
été abandonnée depuis . Nous devons dire ici que l'installation des grues
électriques de l'usine de Vauxrot date de 1882 , c'est donc une des pre
mières applications vraiment pratiques faites en France , du transport de
la force par l'électricité . A Bucy, la génératrice et la réceptrice sont
du type dit «type Gramme supérieur » . Ce genre de machines est
ainsi dénommé parce que l'induit se trouve au -desus des électro
aimants , à la partie supérieure de l'appareil . Les grues proprement
dites ne présentent rien de particulier . La réceptrice est placée à l'ar
rière de la grue et elle contribue, avec un contre- poids, à contre
balancer l'effort de la flèche et de la charge . Elle est fixée sur un axe
qui pivote , de sorte qu'à l'aide d'un levier on peut facilement éloigner
ou rapprocher l'axe de la dynamo , qui est munie d'une poulie de
friction , d'une autre poulie du même genre qui actionne le treuil .
La prise de courant de la réceptrice est faite par une pièce placée
à la partie supérieure de la grue , à la mème hauteur que les poteaux
sur lesquels reposent les cables d'arrivée du courant.
Cette pièce se compose d'un cylindre en bois fixé à l'extrémité de
deux armatures en fer ; cet ensemble participe à tous les mouvements
de la grue et tourne avec elle . Sur ce cylindre sont fixées circulaire
ment des lames de cuivre qui servent de collecteur et sont reliées au
balai de la réceptrice . Au - dessus du cylindre en bois se trouve un
axe sur lequel pivote une autre pièce qui lui est concentrique et sur
laquelle sont attachés les cables en même temps que deux frotteurs qui
restent constamment en contact avec les lames de cuivre fixées sur le
cylindre en bois. La pièce supérieure ne peut tourner car elle est
retenue par les deux câbles d'arrivée du courant. Cet appareil de prise
de courant est très ingénieusement combiné et fonctionne régulière
ment.
La chaîne Tesse qui sert à l'élévation des mélasses à Vauxrot est
également actionnée à l'aide d'un moteur électrique semblable à ceux
des grues .
Après une visite au laboratoire de l'usine , bien outillé pour tout ce
qui est du ressort de la fabrication de l'alcool , nous avons été visiter
l'importante verrerie à bouteilles de M. De violaine . Notre collègue ,
Monsieur Nativelle , s'est chargé de décrire les choses très inté
ressantes que nous y avons vues . De là nous sommes retournés à
Soissons où M. Beauchamps nous avait donné rendez - vous .
L'aimable industriel , qui pendant toute l'après-midi nous avait
servi de cicerone dans ses vastes établissements, avait voulu être
encore notre amphytrion . A six heures 1/2, il nous réunissait
934 Visite chez M. Fischer.

autour d'une table excellente , servie par l'Hôtel du Lyon Rouge . Un


certain nombre d'excursionnistes avaient été rappelés de bonne heure.
ȧ Laon ; malgré cela plus de 125 de nos membres étaient restés les
hôtes de notre collègue, Monsieur Beauchamps .
Au dessert, Monsieur Vivien a remercié Monsieur Beauchamps au
nom de tous, de son accueil si large et si cordial . En quelques mots,
M. Beauchamps a répondu à M. Vivien qu'il avait éprouvé un tel
plaisir de notre visite , qu'il estimait comme étant bien peu de choses
la réception qu'il avait pu nous faire et que par conséquent il se
considérait comme étant encore notre débiteur .
Il était impossible d'ètre en même temps plus hospitalier et plus
gracieux . Aussi ne terminerons - nous pas ce compte rendu sans remer
cier une dernière fois M. Beauchamps de la réception qu'il nous a
faite, et j'ajouterai de l'enseignement qu'il nous a donné en nous
initiant sans restriction à sa fabrication qui peut être considérée
comme très remarquable. Th . CAMBIER.

VISITE DE L'ASSOCIATION

aux Cendrières et Usines de Produits chimiques


de M. Fischer à Chailvet .

Par M. F. DOUILLET, ingénieur des arts et manufactures .

Le troisième jour du Congrès est consacré à de nouvelles excur


sions. Fidèles à notre programme , nous nous retrouvons à 7 heures 50
à la gare de Laon pour prendre le train qui nous conduit en quelques
minutes à Chailvet . Les établissements de Chailvet sont à peu de dis
tance ; en arrivant nous sommes reçus par M. Fischer qui , dès l'en
trée , va nous faire remarquer des choses intéressantes à divers
points de vue ici , une culture de blé sur terrain fumé aux engrais chi
miques avec addition de cendres pyriteuses , là, une écurie où la tourbe
est utilisée comme litière permanente , ailleurs , une expérience sur la
segmentation des tubercules de pommes de terre ; mais passons pour
arriver immédiatement à la partie essentielle de notre visite , c'est- à
dire l'exploitation des cendrières et le traitement du minerai d'où l'on
extrait l'alun et le sulfate de fer.
Le chantier actuel de l'exploitation se trouve à 1 kilomètre environ
de l'usine ; nous empruntons pour nous y rendre un petit chemin d
fer de mines qui traverse les terrains anciennement exploités , aujour
d'hui verdoyants , convertis en bois tout tapissés de pervenches et de
muguet.
L'exploitation se fait à ciel ouvert le banc de lignite pyriteux que
Visite chez M. Fischer. 935

constitue le minerai a deux mètres d'épaisseur ; il s'étend sur des mil


liers d'hectares dans tout le département de l'Aisne à une profondeur
variable qui atteint jusqu'à huit et dix mètres par endroits.
Pour l'exploiter il faut commencer par déblayer la surface , car le
terrain ne se prête à l'établissement d'aucune galerie souterraine .
12000 mètres cubes de minerai étant nécessaires à la fabrication
annuelle, la découverte se fait sur environ un demi-hectare de super
ficie c'est la partie la plus onéreuse de l'exploitation , parce qu'elle ne
rapporte de produit direct que quelques calcaires coquilliers employés
dans les allées des jardins ou des sables de peu de valeur . Le minerai
se compose de couches superposées d'argile et de lignite pyritèux où le
bisulfure de fer est intimement uni au charbon et disséminé dans la
masse . Ce lignite a pu être utilisé comme combustible dans certains
foyers .
Le lignite et l'argile donnent à l'analyse , les compositions suivantes :
Analyse du lignite pyriteux (moyenne) :

Sulfure de fer FeS2 . 26


Humidité (au sortir de l'extraction ) . 23
Matières organiques très carbonées . 47
Silice, corps non dosés.. 4

100
Analyse de l'argile mélangée :

Silice et silicates inattaquables . 52


Alumine . 21
Oxyde de fer . 5
Humidité. 18
Matières organiques, corps non dosés . 4

100 .

Aussitôt extrait le minerai est chargé dans les wagonnets et monté


par un plan incliné au niveau du sol de l'usine : les wagonnets sont
déchargés sur le terrain avoisinant .
Avant d'ètre traité industriellement , le minerai doit être abandonné
pendant 12 à 15 mois aux réactions qui se produisent entre ses divers
éléments et l'air atmosphérique . La pyrite de fer s'oxyde énergique
ment et se transforme peu à peu en sulfate de protoxyde de fer dont
une partie se peroxyde en donnant du sulfate de sexquioxyde de fer .
En même temps il se forme de l'acide sulfurique cet acide réagit
sur l'argile pour former du sulfate d'alumine. L'effet de l'exposition à
l'air, pendant laquelle on dit que les cendres s'effleurissent » , est
donc de produire le sulfate d'alumine et les sulfates de protoxyde et de
sexquioxyde de fer . Il arrive aussi que le sulfate de sexquioxyde cède
936 Visite chez M. Fischer.

lui-même une partie de son acide au silicate d'alumine et se transformer


en sous-sulfate de sexquioxyde insoluble . Il faut éviter d'avoir en excès
ce dernier produit :
Pour aider l'oxydation des cendres , il est nécessaire de retourner à
la pelle , trois et même quatre fois , les tas disposés sur le plateau , puis
après quelque temps d'exposition , on réunit les petits tas en un seul de
5 à 6000 mètres cubes ; les réactions qui continuent à se produire dans
la masse, dégagent une quantité de chaleur considérable .
A l'usine de Chailvet , on évite que la température s'élève au point
de faire brûler la cendre , ce qui aurait pour effet de détruire la majeure
partie du sulfate ferreux ; si un tas commence à brûler on éteint de
suite la combustion en jetant de l'eau .
L'aspect des cendres effleuries est bien différent suivant que le sul
fate de protoxyde domine ou au contraire le sous- sulfate de sex
quioxyde :
On appelle cendres rouges les cendres qui ont brulé et qui ne con
tiennent que du sulfate de péroxyde de fer et du sulfate d'alumine . On
peut utiliser les cendres rouges à la fabrication de l'alun, à la condi
tion de réduire le sulfate ferrique, de façon à le ramener à l'état de sul
fate ferreux , comme cela se fait, du reste , avec les cendres noires , or
dinairement employées .
La composition des cendres noires après l'effleurissage est la sui
vante :

Matières organiques 20.2


Sulfate de protoxyde de fer 15,1
Sulfate de sexquioxydede fer. · 6,3 soit 26 à 27 0/0, soluble.
Sulfate d'alumine anhydre . • 5.32
Les 5.32 sulfate d'alumine correspondent à 14 0/0 d'alun .
Azote · • 0,47

On sait que le principe de la fabrication consiste à lessiver les


cendres pour obtenir une eau -mère riche en sulfate d'alumine et sul
fate de fer.
On se débarrasse du sulfate de fer par une première concentration.
suivie d'un refroidissement pendant lequel se fait la cristallisation ;
puis on ajoute le sulfate d'ammoniaque ou de potasse dans les eaux
mères réchauffées et on obtient par un nouveau refroidissement les
cristaux d'alun qu'il reste à épurer .
Parcourons rapidement ces diverses phases de la fabrication . Le
lessivage se fait dans de grands bassins en maçonnerie , rectangulaires ,
communiquant entr'eux de manière à établir une circulation méthodi
que de l'eau la solution déjà enrichie passant sur les cendres vierges,
et l'eau pure complétant l'épuisement des cendres déjà appauvries en
Visite chez M. Fischer . 937

matières solubles. L'eau -mère que l'on recueille titre environ 30 ° B.


Un métre cube de cendre noire fournit en moyenne 600 litres d'eau
neuve à 30° Beaumé qui donneront 140 kilogs d'alun et le double en
sulfate de fer . L'eau neuve contient : sulfate de protoxyde fer, sulfate de
sesquioxyde , sulfate d'alumine et les impuretés , (matières humiques
et sulfate de chaux ) .
Il est indispensable (pour que l'alun ne soit pas mélangé d'alun de
fer), d'opérer le verdissage , c'est-à-dire la réduction du sulfate de
péroxyde en sulfate de protoxyde.
Le sulfate de protoxyde peut, en effet, ètre séparé du sulfate d'alu
mine par voie de cristallisation , tandis que le sulfate de péroxyde n'est
pas séparable. Le verdissage s'opère à part dans des bassins nommés
préparateurs, dont l'un peut être légèrement chauffé vers 40° ; le chauf
fage facilite la réaction.
On opère la réduction du sesquioxyde par l'hydrogène naissant,
en faisant réagir l'acide sulfurique sur des paquets de ferrailles qu'on
jette dans le liquide au sortir des bassins de lessivage.
La concentration des eaux -mères se fait dans quatre chaudières
en plomb de 24 mètres carrés de surface et de 15 millimètres d'épais
seur chauffées à feu nu et modèrement ; les cuves sont à l'air libre
surmontées seulement de hottes pour l'enlèvement des vapeurs . La
concentration dure 24 heures.
Les eaux concentrées à 38° B s'écoulent dans les refroidisseurs :
ce sont des cuves maçonnées creusées dans le sol d'un vaste hall ; le
sulfate de fer s'accroche en amas cristallin le long des parois . Aprés 20
à 25 jours de dépôt , le liquide repris par une pompe , est envoyé à un
nouvel appareil de refroidissement où il abandonne encore une certaine
quantité de fer c'est une charpente en bois en forme de tour rectangu
laire avec des sortes d'auvents disposés obliquement comme les
abat-sons d'un clocher. Le liquide est monté au faite dans des bennes ,
et étalé en nappe au sommet ; il s'écoule en surface très mince d'un
auvent à l'autre et en achevant de se refroidir il abandonne le sulfate
qui se prend en stalactites derrière son passage.
Le sulfate de fer qui sort des bassins de cristallisation , ou celui
qu'on retire du bâtiment de graduation est impur ; il contient
un peu de sulfate d'alumine, 2 à 8 p. 100 , un peu de sulfate de chaux et
est très humide ; mais après un égouttage un peu prolongé , il est livré
tel quel au commerce ( épuration du gaz, agriculture, fabriques de
papiers, etc. ) . On ne refond le sulfate de fer que pour des usages spé
ciaux (teintureries) ; il porte alors le nom de couperose refonte et se
présente en gros cristaux ; mais cette fabrication est très réduite , et ne
représente guère que 1/30 ou 1/25 de la fabrication totale de la coupe
rose .
Suivons maintenant le liquide à l'issue des refroidisseurs . Il est
938 Visite chez M. Fischer.

tout d'abord réchauffé , presque à l'ébullition , puis additionné de sulfate


d'ammoniaque ou de potasse suivant que l'on veut obtenir l'alun ammo
niacal ou l'alun de potasse . C'est simplement sur le trajet de la chau
dière au bac de cristallisation qu'on ajoute le cristalliseur. Cette opéra
tion s'appelle le brevetage.
Le cristalliseur se dissout immédiatement dans le liquide chaud, et
le refroidissement s'opère dans des bassins analogues à ceux qui ser
vent au dépôt de la couperose . Il dure 10 ou 12 jours.
Chaque brevetage donne 9 à 10.000 kilog. d'alun . On opère
sur 25 à 30 mètres d'eau- mère .
On obtient ainsi d'une part l'alun brut , d'une couleur verdåtre due
aux traces de sels de fer , et d'autre part une eau-mère qui contient
encore un tiers du sulfate d'alumine.

Cette eau est remise dans le travail primitif et mêlée avec celle qui
sort des bassins de lessivage après l'addition des ferrailles . L'alun brut
est d'abord lavé à l'eau froide , qui en dissout peu , puis refondu par un
jet de vapeur qui se condense en le dissolvant . La solution à 45ºB ainsi
obtenue est coulée dans des moules en bois , doublés de plomb intérieu
rement en forme de cônes tronqués reposant sur la plus large base , et
pouvant s'ouvrir en deux moitiés , quand le pain d'alun est pris en
masse . Les blocs cristallisés sont creux au centre et les cristaux bai
gnent dans une petite quantité de liquide épuisé . Ces blocs concassés
fournissent l'alun ordinaire. Une nouvelle épuration , peut être faite
pour obtenir l'alun de première qualité par refusion et cristallisation
dans des douves de même forme . C'est l'alun épuré du commerce . L'u
sine produit en moyenne 1.300 à 1.400 tonnes d'alun , et le double en
sulfate de fer.
Outre ces deux objets principaux de la fabrication , alun et sulfate
de protoxyde de fer , l'usine de Chailvet produit spécialement pour la
teinturerie le sulfate de peroxyde de fer, cela en oxydant le protoxyde
par l'action de l'acide nitrique et de l'acide sulfurique ; l'acide nitrique
qui a cédé son oxygène se réoxyde à l'air, et l'on récupère à la sortie
dans des bonbonnes disposées en série 60 p . 100 de l'acide employé .
En dehors même de la visite des cendrières et de l'usine , on peut
dire qu'un des principaux attraits de notre excursion à Chailvet a
été pour nous , d'entendre les intéressantes observations de M. Fischer
sur les applications si variées auxquelles se prêtent la matière pre
mière ou les produits dérivés de son industrie . Tant au point de vue
industriel qu'au point de vue agricole, les recherches de M. Fischer
sont des plus intéressantes car elles montrent quel parti le départe
ment de l'Aisne pourrait tirer d'une matière si abondante dans son sol,
et qui, employée avec discernement, peut rendre de très grands ser
vices dans une foule de cas que nous ne pouvons que signaler ici.
Visite chez M. Fischer . 939

On sait, en effet, que les cendres noires et les cendres rouges ainsi
que les cendres lessivées sont fréquemment employées avec succès par
l'agriculture, particulièrement dans la région Nord et sur les terrains.
calcaires .
Les cendres noires contiennent ainsi que nous l'avons vu , 27 à 28
p. 100 de sels solubles . Les cendres rouges en contiennent environ
16 p . 100, et les cendres le lessivées une proportion voisine de 5 p . 100,
mais variable suivant que lessivage a été plus ou moins complet et
qu'elles ont subi ensuite une plus ou moins longue exposition à l'air.
L'action que les cendres exercent sur le terrain est imputable d'une
part à leur structure sablonneuse , à leur couleur qui modifie la teinte
trop claire des terres calcaires , aux 20 p . 100 de matières organiques et
à l'azote qu'elles contiennent , d'autre part à leur teneur en sulfate et
sans doute au fer lui- même .

Le cadre de cette note ne nous permet pas d'insister sur les applica
tions culturales de cette matière , mais nous pouvons tout au moins en
indiquer le mode d'action au contact du calcaire du sol, les sulfates
solubles se décomposent et donnent du sulfate de chaux avec un dépôt
ocreux de sulfate de fer . Les sulfates de chaux , d'alumine, de protoxyde
et de peroxyde de fer réagissent sur les silicates de potasse que presque
tous les sols arables contiennent en quantités importantes , et livrent
` ainsi aux récoltes la potasse sous une forme soluble et assimiblable .
Nous n'avons pas à rechercher ici l'influence du soufre ou du fer en
eux -mêmes sur la végétation , mais on sait que les expériences entre
prises par M. Griffiths en Angleterre, et par M. Gaillot, directeur de
la Station agronomique de l'Aisne, sont très en faveur de l'action qu'ils
exercent . Mais disons bien que les cendres pyriteuses et le sulfate de
fer ne doivent pas être considérées comme des engrais à employer
isolément et dans tous les terrains , mais comme des fumures complé
mentaires à joindre aux engrais chimiques dans des proportions.
variables suivant la constitution du sol et d'autant plus élevées que les
terrains sont plus calcaires . Ce qu'on doit attendre de leur emploi , c'est
moins une action directe des produits qu'elles renferment qu'une réac
tion sur les substances utiles contenues dans le sol ou dans les en
grais , réaction qui exalte l'assimilabilité de ces substances en les pré
sentant aux plantes sous une forme plus soluble . Nous devons ajouter
enfin que la condition indispensable pour obtenir des cendres pyriteuses
une action efficace , est qu'elles soient effleurées par un séjour d'au
moins six mois à l'air, sinon le fer ne s'y trouve pas au maximum
d'oxydation et l'on a des mécomptes dans leur emploi .
M. Fischer propose également une solution au problème si intéres
sant de l'épuration des eaux résiduaires et industrielles. Il emploie
comme réactif précipitant l'eau alumino - ferrique concentrée à 41 ° .
940 Chauffage des emplis.

M. Fischer ayant développé lui-même cette importante question


qui intéresse de près l'industrie , l'agriculture et l'hygiène dans un pré
cédent mémoire, nous nous contenterons de dire que ces eaux désin
fectées, clarifiées et neutralisées par le réactif alumino-ferrique et la
chaux peuvent suivant les cas, être rejetées directement dans les ri
vières sans danger pour le poisson , ou employées en irrigations .
Dans ce dernier cas le dépôt est entraîné par l'eau même dans les
rigoles d'irrigations et y produit un colmatage fertilisant .
Disons enfin que le sulfate de fer trouve un emploi fort utile
comme coagulant pour rendre le sang imputrescible en le transfor
mant en matière solide , facile à sécher et à pulvériser . On se sert
pour cela de sulfate très acide de protoxyde de fer qu'on fabrique dans
les mêmes appareils que la rouille destinée à la teinture en noir et
dont il a été parlé . Il n'en diffère que par la proportion plus forte d'acide
sulfurique .
Nous ne pouvons quitter Chailvet sans jeter un coup- d'oeil sur
les ruches admirablement aménagées que M. Fischer appelle sa petite
fabrique de sucre.
Peu de personnes aujourd'hui connaissent l'hydromel , l'antique
boisson des Dieux que l'on obtient par la fermentation du miel en pre
nant comme ferment le pollen même qui se trouve déposé dans les
rayons . La distillation de l'hydromel produit un alcool d'excellente
qualité.
On voit que dans ses moindres détails la visite des établissements
de Chailvet nous a offert d'intéressantes observations , et nous devons
exprimer ici toute notre gratitude à M. Fischer qui non seulement nous
a ouvert les portes de son usine , mais encore s'est constamment mis à
notre disposition ainsi que son ingénieur, M. Bernier, pour nous fournir
les explications les plus détaillées sur toutes les questions touchant à
son industrie proprement dite ou aux nombreuses applications des pro
duits dérivés.

CHAUFFAGE DES EMPLIS

PAR M. A. VIVIEN ( 1 ) .

Le compte de charbon consommé pour la fabrication du sucre est


variable d'une fabrique à une autre , et les chiffres de comparaison
sont assez difficiles à établir .
Les fabriques les mieux outillées usent pendant la période de fabri

(1 ). Mémoire communiqué au Congrès de Laon.


Chauffage des emplis . 941

cation proprement dite 80 kilos de charbon par 1,000 kilos de betteraves


et terminent l'année avec une consommation de 120 kilos tout compté
y compris le charbon pour l'éclairage et le chauffage des employés .
La quantité de combustible consommée après la période de fabrica
tion proprement dite est considérable et le chauffage des emplis joue
un rôle important, car à lui seul il en prend une grande quantité.
Différentes manières de chauffer sont employées :

1° Chauffage avec les générateurs.

Pour chauffer à 45° un cube total de deux mille mètres cubes logeant
neuf mille hectolitres de sirop en cristallisation , il faut allumer un
générateur de 160 m² et on dépense par jour :

1.800 kilos de charbon à 20 fr . 36 fr. D


Un chauffeur 3 50

Par jour . 39 fr. 50


et pour 200 jours , 7,900 francs
ou 0 fr. 88 par hectolitre de sirop.

On peut réduire cette dépense à 0 fr. 70 en brûlant un mélange de


fines agglomérées avec du goudron au lieu et place de charbon , en
supprimant la moitié des fenètres et se servant de celles enlevées pour
doubler les fenêtres restantes .
On supprime ainsi une des grandes causes de refroidissement et on
devrait toujours mettre des doubles fenêtres aux étuves en les disposant
de façon qu'on puisse facilement remplacer les carreaux cassés , c'est
à-dire les uns du dedans , les autres du dehors .

2° Chauffage par braseros.

Pour porter et maintenir à 45° un cube de 2,000 m³ , d'air comme pré


cé demment, il faut huit braseros brûlant chacun 120 kilos de coke ȧ
25 fr. les 1,000 kilos et un homme pour les entretenir.
La dépense est de :

960 kilos de coke à 25 fr · 24 fr . >>>


Main d'œuvre . 3 >>>

Dépense . 27 fr . >>>
soit 5,400 fr . pour 200 jours ,
5400
ou * 0 fr. 60 par hectolitre de sirop .
9000

Ce mode de chauffage donne beaucoup de poussières qui se déposant


sur les bacs donnent des cendres et abaissent le titre commercial des
942 Chauffage des emplis.

sucres ; en outre il occasionne uu surcroît de dépense pour l'assurance


contre l'incendie puisqu'on compte 2 fr . par 1.000 fr . assurés ,
contre 1 fr. 25 quand on chauffe avec poêles ou calorifères à foyers
extérieurs des salles d'emplis , et 1 fr. pour le chauffage entièrement à
la vapeur le tout compté pour des emplis voûtés .
Ce mode de chauffage doit être abandonné , comme on le voit :

3° Chauffage par calorifère.

Pour chauffer un empli, comme les précédents, il faut deux calori


fères dépensant ensemble par 24 heures :
1,000 kilos de charbon à 20 fr.. • 20 fr. »
Ouvrier pour entretien des feux . 3 D

Dépense .. 23fr . »
ou pour 200 jours , 4,600 fr.
4600
soit O fr . 51 par hectolitre .
9000

4° Chauffage par calorifères à combustion lente et à étages


Type Perret.

Il faut deux calorifères , système Perret, ayant chacun , en surface


supérieure, 2 m² 25 de dalle , et brûlant par 24 heures en moyenne :

700 kilog. poussier de coke ou de charbon


maigre à 6 fr. 50. . . 4 fr. 55
Entretien des calorifères . 1 45
6 fr. »
ou pour 200 jours, 1,200 fr .
1200
soit O fr. 13
9000

Ce système de chauffage est donc le plus économique.


Vous connaissez tous le four à dalles, système Michel Perret, il est
construit comme les fours à pyrites employés dans les fabriques de
produits chimiques .
Cette année, un nouveau four a été imaginé et construit par M. H.
Martin, fondeur à Saint- Quentin . Il repose comme le Perret, sur le
principe de la combustion lente par couches minces, mais il en differe
considérablement par la construction .
La chute du combustible d'un étage à l'autre s'opère automatique
ment et méthodiquement au fur et à mesure de la combustion . Il n'y
a pas comme dans le Perret à pousser et à faire tomber le combustible
d'un étage à l'autre , la marche des gaz est normale , la main d'œuvre
Chauffage des emplis. 943

est simplifiée en même temps que la combustion complète reste


assurée. En outre, chaque calorifère se composant d'éléments di-tincts
et indépendants , on peut modérer son allure à volonté et la réduire du
quart, du tiers ou de la moitié.
Le calorifère à chute libre Martin se compose ( fig. 75) de bandes.
en terre réfractaire m. n. n. n. p . disposées en étages et présentant
une perte suffisante pour que le combustible tombe de l'un sur l'autre
Ces bandes occupent toute la longueur du foyer soit 1 m . 40 sauf un

6
gr
MARTIN

Tubiz
S

Fig. 75.

espace de 0 m. 10 qui sert de passage à l'air et aux produits de la com


bustion .

L'air pénètre par une réglette ménagée dans la porte du bas b , suit
le carneau A sur toute sa longueur et arrive à l'extrémité , monte dans
le carneau B, va du fond à l'avant, passe en C, puis en D, en E et
sort en F pour venir trouver l'une des cheminées de départ G placée
en avant du foyer en léchant toute la couche de combustible disposée
sur les dalles supérieures et qu'on introduit par la porte f.
Des tampons ou regards aa sont ménagés en face chaque créneau
et servent pour les cas ou la marche du foyer serait dérangée .
Les blocs réfractaires rougissent tous ainsi que la voûte supérieure .
944 Chauffage des emplis .

Toutes les 24 heures ou plus souvent s'il y a lieu on procède au char


gement du calorifère .
On ouvre successivement chacune des portes b, on retire à l'aide
d'une raclette les cendres accumulées en A de chaque élément . Le
combustible descend d'étage en étage instantanément , celui de B déjà
presque entièrement brûlé tombe en A, celui de C tombe en B, etc. etc. ,
et quand on a terminé l'évacuation des cendres pour tous les comparti
ments A du bas, on charge par la porte f.
Ce calorifère peut marcher deux jours sans être chargé et on peut
faire brûler plus ou moins fort tel ou tel compartiment suivant la
quantité de chaleur dont on a besoin en modérant l'entrée d'air et vidant
moins souvent les éléments dont on veut ralentir la marche.
Le poussier de coke contenant :

Carbone . 80 k . 20
Carbures volatils 2 36
Cendres . 14 80
Humidité . 2 64
100 k . >>>

et possédant une puissance calorifique de 6763 calories au kilo , donne


4500 calories soit un rendement de 66 p . 100.
Le charbon maigre contenant :

Carbone . • 75 k. 24
Carbures volatils . 10 66
Cendres . . 10 56
Humidité . 3 54
100 k. »

et possédant une puissance calorifique de 7360 calories , donne 5500


calories utilisables soit un rendement de 75 p . 100.
En chauffant avec un générateur on utilise seulement 20 p. 100 de
la chaleur totale du charbon .
Les produits de la combustion d'un calorifère Martin contiennent
en moyenne :
Oxygène . • 8k .
Acide carbonique . • . · 11
Oxyde de carbone • • >>> >>>
Azote et autres gaz. • 81 >>
100 k.
et un tirage de 1 m/m 5 à 2 d'eau suffit .
Le calorifère Martin permet comme le Perret de brûler toute espèce
de combustible en poussière et notamment les criblures des escar
billes, mélangées à 20 p . 100 de fines maigres .
Exposition du Congrès des Chimistes à Laon . 945

C'est un système très économique et permettant, on le voit, de


réaliser une économie de charbon .
Pour un empli pouvant contenir 9.000 hectolitres de sirop corres
pondant à un travail de 20.000.000 kilos de betteraves , on use 360.000
kilos de charbon soit 18 kilos de charbon par 1.000 kilos de bette
raves , si on chauffe les emplis avec la vapeur; tandis qu'en trans
formant la dépense de combustible , des calorifères à combustion lente
et à poussier, en valeur de charbon analogue à celui employé pour les
générateurs , on emploie 2 k. 75 de charbon par 1.000 kilos de bette
raves pour le chauffage à 45° pendant une période de 200 jours.
L'économie réalisée justifie pleinement la substitution des calori
fères à combustion lente au mode de chauffage actuellement em
ployé .
Tous les chiffres que nous venons d'indiquer ont été obtenus en
fabrique ; ils proviennent de constatations et non de calculs .
Il y a encore une autre manière de chauffer c'est celle par ther
mosyphon mais nous n'avons pu obtenir de renseignements sur ce
système, et ne connaissons aucune fabrique l'employant .

EXPOSITION DU CONGRÈS DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES


A LAON

Notes de rédaction.

Par M. GAILLOT

A l'occasion de son Congrès de province à Laon, les 17, 18


et 19 avril 1893 , l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie
de France avait, comme les années précédentes, organisé une exposi
tion d'appareils qui présentait un réel intérêt , tant en raison du nombre
des exposants que de la nouveauté des instruments .
Cette exhibition était installée dans le grand vestibule de l'Hôtel de
Ville, gracieusement mis à la disposition de l'Association par M. le
Maire de Laon certains appareils trop volumineux ou trop lourds
avaient été placés de chaque côté de l'entrée principale de l'Hôtel de
Ville .
Nous nous contenterons de donner les noms des exposants , par
ordre alphabétique, car on comprendra que nous ne puissions risquer
une appréciation personnelle sur les nombreux appareils exposés :
MM.
Bernard, éditeur, 53 ter, quai des Grands- Augustins , Paris ;
Collection du journal l'Alcool et le Sucre, M. Barbet, rédacteur
en chef.
4
946 Exposition du Congrès des Chimistes à Laon .

Collection du journal la Bière et les boissons fermentées, M. Fern


bach, rédacteur en chef.
Bontemps, ingénieur à Saint - Quentin :
Plan de son appareil d'évaporation par ruissellement.
Bouvier, directeur de la sucrerie de Montereau :
Un filtre décanteur de son système pour jus et sirops .
Chimistes et Essayeurs de France ( Syndicat) , 83 bis, rue
Lafayette , Paris :
Collection de la Revue de Chimie analytique appliquée.
Cocu, mécanicien à La Fère :
Types de couteaux et de contre-lames cannelées , avec ou sans
épierreur .
Machines à affuter les couteaux .
Demoncy, à Château- Thierry :
Boucles-attaches pour courroies.
L. Defez, chimiste , rue des Ecoles , à Laon :
Une série d'appareils gradués à jaugeage automatique pour l'ana
lyse des jus, sirops et autres produits de sucrerie, savoir :
Une burette calcimétrique
hydrotimétrique .
alcalimétrique .
1
acidimétrique .
Denis-Lefebvre et Cie, constructeurs à Saint-Quentin :
Une presse d'essai pour l'analyse des betteraves -mères .
Une råpe à forèt, système V. Viéville .
Une brosse en baleine pour le transporteur-essuyeur de bette
raves .
Une hélice en fonte émaillée pour le transport de la masse cuite .
Un cône en carton pour turbines .
Dolignon , constructeur à Saint-Quentin :
Un filtre mécanique.
Un appareil à niveau constant et automatique pour les caisses
d'évaporation .
Un appareil pour le réglage automatique de l'entrée des vapeurs
directes et d'échappement aux appareils d'évaporation .
Dorzée, à Boussus ( Belgique) :
Un plan de son appareil récupérateur au triple- effet .
Dubaële, 83 bis , rue Lafayette, Paris .
Collection du journal le Bulletin agricole.
P. Duvinage, 84. rue Lafayette , Paris :
Plusieurs échantillons de maltine pour nourriture des animaux
domestiques.
Exposition du Congrès des Chimistes à Laon . 947

Fischer, à Chailvet (Aisne) :


Echantillons d'eau alumino-ferrique pour l'épuration des eaux
industrielles et d'eaux traitées par divers réactifs .
Fribourg, rue des Ecoles , Paris :
Une notice sur le Botrytis tenella :
Garez, à la Neuville-Roy (Oise) :
Un dessin de son transporteur - égoutteur de betteraves .
G. Gras, 22, rue de la Liberté, à Anzin :
Une collection de la revue la Betterave .
Une collection de la revue la Pomme de terre.
L'Annuaire de la Betterave,
L'Annuaire de la Pomme de terre.
Echantillons de sucres en plaquettes et candis de fabriques de la
région du Nord.
Hamelle, 21 , Quai de Valmy, Paris , representé par M. Lachaume,
ingénieur à Compiègne (Oise) :
Un dessin de filtre mécanique.
Messian-Legrand , de Cambrai :
Un dessin de son appareil de sulfitation .
Maignen, 5, avenue de l'Opéra , Paris :
Nombreux types de filtres en amiante .
Moreau frères , constructeurs à Valenciennes :
Une machine à affûter les couteaux de diffusion .
Une machine à dresser les couteaux de diffusion .
Un porte-couteaux autrichien .
Fraises en acier chrômé, limes de différents types.
Maguin, à Charmes :
Un brosseur-débourbeur de couteaux en marche.
Un bras épierreur .
Couteaux et porte - couteaux divers .
Machines à affûter et à dresser les couteaux ,
Fraises et limes de différents modèles .
Dessins d'installations diverses : transporteur hydraulique , laveur ,
élévateurs , secoueurs , chauleur Koenig, séparateur d'albumine,
appareils de carbonatation continue et de cristallisation en
mouvement, etc.
Nothomb (Anciens établissements) , à Denain :
Types de caniveaux et de tuyaux pour transporteurs hydrauliques
pièces diverses en pierres blanches spéciales .
Philippe, constructeur , 124 , boulevard Magenta , à Paris :
Filtres mécaniques de son système pour jus et sirops ; Modèle de
laboratoire .
Syderski , 74, rue J.-J. Rousseau, à Paris :
Traité d'analyse des matières sucrées.
948 Quantité de jus dans la betterave.

DETERMINATION DE LA QUANTITÉ DE JUS CONTENU

DANS LA BETTERAVE

Par H. PELLET.

(Observations au mémoire présenté par M. A. Vivien , à l'Assemblée


générale des chimistes de sucrerie et de distillerie tenue à Laon
dans la séance du mardi 18 avril 1893) .

M. A. Vivien a présenté à l'Assemblée générale des chimistes,


dans la séance tenue à Laon le mardi 18 avril 1893 une note relative
au dosage du jus contenu dans la betterave .
L'auteur après avoir passé en revue les différents procédés employés
pour cette détermination , adopte la méthode par lessivage directe de la
råpure.
C'est ce que nous avons indiqué depuis longtemps et nous avons
décrit un petit appareil très simple permettant d'effectuer ce dosage,
très rapidement .
Nous avons signalé que la meilleure manière de préparer la pulpe
était l'emploi de la rape conique Pellet et Lomont à taille Keil , afin
d'avoir une pulpe régulière et se lessivant parfaitement à froid, pour
avoir le poids exact et normal du marc .
Si au contraire comme l'indique M. Vivien on utilise l'eau chaude
même jusqu'à 80° C. on enlève des principes pectiques en plus ou
moins grande quantité, et le dosage du marc peut varier suivant la
durée du lavage et du volume d'eau employé à l'épuisement.
On doit donc, selon nous , doser le marc normal par un lessivage
complet à froid sur la pulpe que fournissent les appareils connus pour
l'analyse aqueuse par diffusion instantanée et à froid .
Si l'on veut ensuite connaître le poids de marc sec en dehors du
sucre laissé par la diffusion , on peut alors opérer des traitements suc
cessifs à l'eau chaude .
Le Dr Von Lippmann a montré en effet qu'il y avait des différences
dans le poids du marc suivant les véhicules employés et il a expéri
menté également l'alcool à divers degrés de concentration . Quoi qu'il en
soit les résultats de M. Vivien confirment ceux sur lesquels nous avons
basé notre procédé d'analyse directe des betteraves, et d'après lesquels
le poids du marc variant peu , le volume du résidu insoluble ne pouvait
pas influencer les résultats de l'analyse quelle que soit la richesse de la
betterave .
Le second point sur lequel nous devons présenter quelques obser
vations se rapporte aux écarts signalés par M. Vivien dans les ana
lyses directes exécutées sur un même échantillon de pulpe .
Quantité de jus dans la betterave. 949

M. A. Vivien a dit que sur une même pulpe on pouvait trouver de


14 à 14.5 de sucre par les procédés directs, ce qui amenait une diffé
rence de près de 3 p . 100 sur le calcul de la proportion de jus dans la
racine .
Or depuis 1887 un grand nombre d'essais ont été exécutés à cet
effet et jamais d'écarts semblables n'ont été observés bien entendu sur
un même échantillon de pulpe . Car si des différences de cette impor
tance avaient été constatées à plusieurs reprises cela aurait suffi à
faire rejeter le procédé . Il faut rappeler que le degré du sucre peut va
loir jusqu'à 4 francs et qu'une différence de 0,5 amènerait un écart de
2 francs dans la valeur des 1000 kilog . de betteraves .
Nous devons donc rappeler tout en les résumant les essais qui ont
été faits à ce sujet .
C'est d'abord M. le Dr Pétermann qui essayant les procédés directs
d'analyses de la betterave a étudié la question de l'échantillonnage de
la pulpe .
Voici ce que nous extrayons des conclusions de son mémoire de
1886, paru en 1887, dans le Bulletin de mai (Académie royale des
Sciences) .
4° La pulpe obtenue par une bonne råpe forme après un mélange
rapide une masse assez homogène pour qu'une prise d'essai de 25 à
50 grammes puisse être considérée comme en représentant la compo
sition moyenne » .

Voici quelques résultats à l'appui :

Extraction acoolique
Râpe à tambour sur la même pulpe. Résultats.
Essais nos 1 pris 50 gr. Sucre p. 100 gr. 11.86
2 25 11.86
25 11.83
4 25 11.83
- 5 25 11.86

Essais nos 1 pris 50 gr. Sucre p. 100 gr. 8.75


50 8.81
22

- 3 25 8.81
50 8.78
5 - 50 8.85
-- 6 25 8.78

Râpe à main.
Essais nos 1 pris 50 gr. Sucre p. 100 gr. 11.82
――― 2 - 50 -- 11.86
50 11.89
- --- 50 11.82
950 Quantité de jus dans la betterave.

Résumé d'autres essais :

Râpe à tambour. 5 6 7
Richesse moyenne . 10.53 11.50 11.74 10.62
Ecart maximum . : 0.12 0.12 0.08 0.19
Ecart en moins sur la moyenne . 0.06 0.04 0.04 0.09
Ecart en plus sur la moyenne . . 0.06 0.08 0.04 0.10
Nombre d'essais. 5 5 5 5

Râpe à main. 8 9
Richesse moyenne . 10.72 10.90
Ecart maximum . 0.13 0.11
Ecart en moins sur la moyenne . 0.06 0.05
Ecart en plus de la moyenne . 0.07 0.06
Nombre d'essais. 5 3

D'autre part M. Pétermann a mélangé des betteraves à 5.18 p . 100


de sucre avec des racines à 12 p . 100 .

Il a eu :

Moyenne . 8.80
Ecart maximum 0.10
Ecart en moins sur la moyenne. 0.05
Ecart en plus sur la moyenne . 0.05

Lors de l'étude de nos procédés aqueux à froid et à chaud, nous


avons fait un grand nombre d'analyses de cette nature en étudiant les
variations provoquées non seulement par les pesées différentes d'une
même pulpe mais encore par l'influence possible du chimiste à la lec
ture au saccharimètre et aussi par suite de la plus ou moins grande
sensibilité du saccharimètre en usage . Nous n'avons jamais constaté
les écarts de 0.5 signalés par M. A. Vivien .
Ainsi nous avons fait des essais sur une pulpe ordinaire exempte
de semelles en pesant depuis 13.024 jusqu'à 104.192 , c'est-à - dire depuis
le demo - poids normal du saccharimètre allemand jusqu'à 4 fois , et les
résultats ont été les suivants :

Poids employés Alcool. Moyennes.


13 gr. 024 13.80 )
13.80
13 024 13.80
52 096 13.75 )
13.77
52 096 13.80 )
104 192 13.65
13.70
104 192 13.75
Quantité de jus dans la betterave . 951

Avec l'eau on a eu (autre pulpe) : Eau.


13g024 13.00 13 .
13.024 13.00
26.048 13.00
13.05
26.048 13.00
104.192 13.05
13.05
104.192 13.05

Nous avons fait enfin des expériences qui ont démontré que sur
5.21 gr. ou sur 52.096, les résultats étaient parfaitement concordants ,
avec des saccharimètres tels que ceux que nous avions et qui étaient
très sensibles. A tel point qu'on pouvait y adopter un vernier au
1 1
au lieu du
20 10
Voici encore deux essais récents :
Eau.
16.20 >> 10.92
26.048 14.11 11.06
32.40 >> 11.02
52.10 14.07 11.00

Nous avons fait essayer la même pulpe par 3 chimistes , et qui ont
exécuté 3 essais chacun . On a eu :

Betterave n° 1 Résultats Moyennes partielles Moyennes générales .


1 11.30
Chimiste nº 1. . . . .. 2 11.30 11.28
{ 3. 11.25

1. 11.25
Chimiste n° 2 .... 11.30 11.26 11.266
3. 11.25

11.30
Chimiste n° 3. 2 11.25 11.26
3. 11.25

Betterave n° 2.
Chimiste nº 4 ..... 1. 12.70
2 12.72
{ 12.75

Chimiste nº 5 ... 1 .... 12.60 12.60 12.69


12.60

Chimiste nº 6 ...... 12.75


12.77
{ 2. 12.80

Betterave n° 3.
Chimiste nº 7 ...... ( 1.. 14.10
2 14.10 14.10
14.095
Chimiste nº 8 ..... 14.05 14.09
{ 2. 14.13
952 Quantité de jus dans la betterave.

M. Pagnoul et M. Gossart ont pu du reste se convaincre eux


mêmes expérimentalement des faits que nous avançons et que tous
ceux qui ont manipulé et quelque peu étudié nos procédés, ont con
firmé depuis plus de 5 ans .
Nous devons bien ajouter encore comme confirmation de ce que
nons avançons que, même en employant des procédés différents, on a
obtenu sur la même pulpe des chiffres aussi rapprochés qu'en utilisant
le même procédé , ce qui indique bien l'homogénéité de la pulpe , car si
un seul et unique procédé appliqué à l'analyse directe de la betterave
pouvait donner lieu à des écarts de 0,5 p . 100, il serait impossible de
comparer des procédés différents .
Pour ne pas abuser des tableaux , nous rappellerons que
M. J. Weisberg , en analysant une même pulpe par l'extraction alcoo
lique, la digestion aqueuse à chaud avec ou sans addition de prin
cipes pectiques a donné, dans la même séance du mardi 18 avril , à
Laon , des résultats ne variant que de 14.35 à 14.42 .
Cela démontre bien que non seulement les procédés sont d'accord ,
mais que la pulpe est bien homogène , qu'il n'y a donc pas nécessité de
prendre de forts poids de pulpe , soit pour doser le sucre, soit pour
doser le marc ou la proportion de jus contenue dans la bette
rave.
Cela sera d'autant moins nécessaire que la pulpe sera fine et pourra
être analysée par notre méthode aqueuse à froid.
Le troisième point sur lequel nous devons faire encore quelques
observations est celui qui se rapporte à une opinion émise par
M. Vivien à propos de la note qu'il présentait. Notre collègue, en effet ,
a exprimé un avis que l'Assemblée n'a pas paru admettre , en disant
que l'analyse indirecte par le jus pouvait être sujette à moins de cause
d'erreurs que l'analyse directe.
M. Brunehant a réfuté très nettement cette conclusion et nous
n'aurions pas mieux défendu les procédés directs . Ce qu'a dit
M. Brunehant suffirait. Mais si nous en reparlons c'est que M. Vivien
a lui-même condamné la méthode indirecte au jus .
Ce chimiste a en effet présenté un travail relatif à l'analyse de la
betterave par diffusion , à l'aide d'appareils spéciaux . M. Vivien , au
début de sa note explicative et pour démontrer la nécessité d'un dosage
direct écrit ce qui suit (1 ) :
« Le contrôle chimique est difficile à établir en sucrerie lorsqu'on
ne dispose pas d'appareils permettant de doser rapidement et directe
ment le sucre par 100 kil. de betteraves mise en œuvre » .

(1 ) Appareils Vivien, pour essai des betteraves , lamelles, etc. St- Quentin,
juin 1889 , page 7.
Inversion, pertes et rendements en sucrerie de cannes. 953

« L'analyse de la betterave déduite de l'analyse du jus conduit à de


grandes erreurs et cette méthode blamée par tous les chimistes doit
étre abandonnée . »
Or M. Vivien n'a fait, croyons-nous , aucun essai nouveau sérieux
depuis cette époque lui permettant d'abandonner les méthodes directes
qu'il admettait exactes en 1889 et qui aujourd'hui laisseraient à
désirer .
Il faut bien faire remarquer en terminant que nous ne parlons que
de l'exactitude des résultats trouvés sur une même pulpe et non sur
un échantillon différent prélevé sur la même betterave . Cela est une
autre question .
Comme conclusion , d'accord avec M. le Dr Pétermann , nous répé
terons ce que nous disions en 1888.
La pulpe régulière et fine fournit rapidement un échantillon homo
gène par un simple mélange à la main . Il n'est donc pas nécessaire de
prendre un fort poids de pulpe pour en faire l'analyse .
Une quantité représentant le poids normal des saccharimètres en
usage ( 16 gr. 20 à 26 gr . 048 ) suffit toujours . Ce n'est que dans des
cas spéciaux où la pulpe est par trop grossière que l'on doit peser le
double poids normal , dans ce cas pour assurer l'exactitude du résultat ,
l'analyse doit être faite en double ou triple .
H. PELLET

INVERSION, PERTES ET RENDEMENTS EN SUCRERIE

DE CANNES

Par M. Edmond RIFFARD .

Propriétaire-Industriel, Agent consulaire de France ( Républiqu ? Argentine).

I. ---- La formation du sucre incristallisable, comme de tout produit


de la série glucosique ou ulmique, constitue un danger considérable
dans la fabrication du sucre de la canne ; et le fabricant doit rechercher
tous les moyens de l'éviter.
Nous avons voulu nous rendre compte de la somme d'inversion
produite dans les diverses phases du travail normal d'une usine opé
rant par le moulin et repression des bagasses après imbibition d'eau
chaude .
Les résultats que nous indiquons comme exemple dans cette note
sont déduits d'analyses nombreuses exécutées par nous-même pendant
la roulaison et les rendements ont été ceux que nous avons aussi
constatés .
954 Inversion, pertes et rendements en sucrerie de cannes .

Nous ne prétendons pas imposer aux déductions qui se dégagent de


nos chiffres analytiques , le caractère d'une vérité absolue , car il faut
tenir compte dans ces évaluations, des diverses causes qui peuvent in
fluencer la moyenne, et par suite, les résultats du calcul opéré sur des
fractions aussi réduites . Nous croyons cependant, qu'en raison des
soins dont nous nous sommes entouré dans ces déterminations , il peut
en ressortir un enseignement utile, à la fois technique et pratique ; et
le but de cette étude est moins de présenter des chiffres mathématiques.
ment incontestables , que d'indiquer la voie à suivre et en même temp
déduire de ces faits pratiques , un acheminement vers l'amélioration du
travail dont nous constaterons la débilité ou l'imperfection en suivant
analytiquement les diverses phases de l'élaboration industrielle .

II. - Le composition moyenne du jus de la canne a été pour toute


la roulaison.
Jus normal. Jus brut,
Densité à 25° 1.065 1.057
Sucre cristallisable par hectolitre . 15.76 13.46
Coefficient densimétrique . 2.406 2.365
Cristallisable p. 100 kilog . de jus . 14.80 12.74
- de cannes 13.320
Incristallisable p. 100 kilog. de jus .. 0.92 0.80
- de cannes . 0.828
Quotient glucose . · 6.217 6.278
Volume de jus brut extrait p . 100 kilog. de can
nes 80.70
Poids de jus brut extrait p. 100 kilog . de can
nes · 73 » 84.72

L'analyse nous démontre donc qu'il y a eu léger accroissement de


glucose de la première pression du moulin de la défécation ; en effet ,
l'action de la répression exposant la bagasse à l'air et à l'acidification,
doit évidemment favoriser cette production d'incristallisable .
Le rapport qui était 6,217 pour le jus normal est de 6,278 pour le
jus brut. L'augmentation , 0,061 correspond à 9,80 p . 100 du rapport
initial.
Le rapport centésimal des sucres représenté par :
Jus normal. Jus brut.
Cristallisable . 94.14 94.09
Incristallisable . 5.86 5.91
100 100 D

dénote dans le jus brut une augmentation de 0,05 qui correspond


0,05 X 100
à: = 0,85 p. 100 .
5,86
Inversion , pertes et rendements en sucrerie de cannes. 955

En somme , il est entré à la défécation par 100 kilog . de cannes :


Pour 100.
84,72 × 12,74
Cristallisable .. = 10.800 94.15
100
84,72 X 0,80 = 0.670 5.85
Glucose ·
100 11.47 100 >>>
0,670 × 100
soit les nouveaux 1apports de : = 6,203 et 5,85 dont nous
10.80
suivrons les modifications dans les opérations de l'usine jusqu'à la
cuite du 1er jet inclusivement .

III. - Le rendement
en masse cuite 1er jet a été , par 100 kilog . de
cannes , de . · 12.02
et la teneur en sucres de
Pour 100.
Cristallisable . 83.38 93.44
Incristallisable . 5.85 6.56
Total des sucres . 89.23 100 D

Nous nous trouvons donc en présence des quantités respectives


suivantes de sucre obtenu du jus par 100 kilog . de cannes sous forme
de masse cuite :
Pour 100.
Cristallisable : 12,02 X 83,38 p. 100 10.020 93.44
Incristallisa ble : 12,02 X 5,85 - = 0.701 6.56

10.721 100 >>>


Deux faits se dégagent de ces chiffres :
1º La valeur des pertes en sucre , de la défécation à la cuite inclusi
vement ;

2º La valeur de l'inversion dans les mêmes phases du travail .


La première indication résulte de la différence entre la quantité de
sucre constatée à l'entrée en chaudière, soit . • 10.80
Et celle existant dans la masse cuite , soit . . 10.02

Soit, pertes . 0.78

Par rapport aux sucres totaux entrés à la défécation . 11.470


Par rapport aux sucres totaux reconnus à la masse cuite 10.721

La différence ou perte est. 0.749


qui, répartie entre les deux éléments, donne :
Cristallisable . Glucose.
Entré . 10.800 0.670
Reconnu . 10.020 0.701
――- 0.780 + 0.031
soit un excès d'incristallisable .
956 Inversion , pertes et rendements en sucrerie de cannes .

La perte totale, soit en nature , soit par inversion , est surtout sen
sible pour le sucre cristallisable, puisqu'elle atteint 0,780 p. 100 de
cannes .
La quantité d'incristallisable, au contraire , a augmenté, indiquant
une inversion certaine , d'une fraction plus grande que celle 0,031 qui
représente l'excès sur la somme totale des pertes en tous sucres.
A cet égard, l'esprit ne peut avoir de doutes.; il a été réellement
perdu 0,780 de cristallisable ; mais une fraction supérieure à 0,031 ,
correspondant aux compositions chimiques des deux sucres, s'est trans
formée en produits glucosiques .
Nous voyons donc , que de la défécation à la production de la masse
cuite inclusivement, l'inversion opérée est exprimée par la différence
entre la teneur du jus brut p . 100 de cannes . 0.670
et la teneur de la masse cuite p . 100 de cannes . 0.701

Soit. 0.031
0.031 X 100
Calculant les rapports , nous trouvons : 4.60
0.670
de la teneur initiale à la défecation .
7.01 ――― 6.203 X 100
6.203 = 13 p. 100

du rapport initial du jus brut .


6.56 —— 5.91 X 100
et = 11 p. 100
5.91

du rapport centésimal des sucres .

IV. - Nous arrivons maintenant à la troisième phase ; celle du


turbinage et de la cuite des bas produits.
Nous venons de constater que la masse cuite 1er jet apporte pour
100 kilog . de cannes .
Cristallisable . • • 10.02
Glucose 0.701

Examinons l'utilisation de ces produits :


Le turbinage des masses cuites a fourni des sucres bruts dont les
rendements pour 100 de cannes , la teneur en cristallisable et glucose
pour 100 de sucre, exprimés ci-dessous , indiquent la sortie des deux
sucres .

Établissant la balance , nous obtenons pour 100 kilog. de cannes :


Cristallisable. Glucose. Total.
Entré par la masse cuite . 10.020 0.701 10.721
Extrait au turbinage . • 8.658 0.054 8.712

Différence 1.362 0.647 2.009


Inversion, pertes et rendements en sucrerie de cannes. 957

Ces différences ou manquants devraient, s'il n'y a point eu de pertes


ou inversion , se retrouver dans la mélasse .
Or, le rendement de la mélasse a été de 2.76 pour 100 kilog . de
cannes et sa teneur p . 100 en sucres :
Pour 100.
Cristallisable • 30.55 52.91
Glucose . 27.15 47.06

100.00
ce qui correspond à une existence p. 100 de cannes de :
Cristallisable . • 0.840
Glucose . 0.749

Sucre totaux . · 1.589

Ces valeurs retranchées des chiffres ci -dessus laissent, comme


expression de la perte en sucres dans les opérations du turbinage,
clairçage, recuite des égouts , inversion et production des matières
ulmiques ou autres, les quantités suivantes :

Cristallisable ――――― 0.522 p. 100 de cannes.


Glucose . · + 0.102

Sucres totaux · - 0.420

Nous trouvons encore ici , comme dans la deuxième phase , en pré


sence d'un excès de glucose qui provient de l'inversion cristallisable ,
principalement dans les opérations successives de cuite des égouts.
L'inversion ou formation glucosique a été surtout fort notable dans
cette dernière phase du travail des masses cuites ;
En effet, la masse cuite originelle de premier jet contenait pour 0/0
de cannes , glucose :. . . . 0.67000
Les sucres extraits ont enlevé . • • 0.05402
Et la mélasse retient encore . . 0.74934
Soit : 0.80336
non compris les pertes , la différence atteint . · 0.13336

qui représenterait la formation de glucose dans les actes divers prépa


ratoires et effectifs de la cuite des égoûts .
Sur ces bases , nous établirons le rapport d'inversion .
Cristallisable. Glucose.
Extrait par les sucres bruts · 8.658 0.05402
Retenu par la mélasse . · 0.840 0.74924
9.498 0.80336
Le rapport centésimal est donc :
Cristallisable • • 92.22
Glucose . 7.78
100
958 Inversion, pertes et rendements en sucrerie de cannes.

Or, nous avons reconnu que le rapport dans la masse cuite premier
jet était 6.56 . La différence 1.21 , non compris les pertes, indique la
1.21 X 100
somme d'inversion qui correspond à 18.40 de rapport
6.56
centésimal.

-
V. La composition de la mélasse de cannes renfermant moyen
nement :
0/0 de mélasse. 0/0 des sucres .
Cristallisable . · 30.05 52.94
Incristallisable . 27.15 47.06

57.70 100

permet de reconnaitre l'erreur , maintenue par la raffinerie et acceptée


contre les faits pratiques , que le coefficient 2 comme valeur du pouvoir
immobilisateur du glucose est exagéré.
En effet, le rapport des deux sucres est sensiblement identique dans
la mélasse, et , si la proportion de glucose devait immobiliser deux fois
son poids de cristallisable , il y aurait lieu de déclarer qu'à partir du
turbinage des 2e jets , il n'y a plus rien à espérer des égoûts puisque la
composition moyenne de la masse cuite 3° jet est : cristallisable : 47 ;
glucose : 20 ; et cependant on en a extrait de 15 à 20 p. 100 de sucre
cristallisable.

VI. ― Résumant ces données numériques, nous trouvons que l'in


version glucosique s'accroit de l'extraction du jus à la défecation
de . • 0.85 p . 100
de la défécation au coulage de la masse cuite 1er jet de . 11. » p . 100
du turbinage et cuite des égoûts à la mélasse de . 18.40 p. 100
de la quantité originelle du glucose préexistant dans les produits en
travail.
De 13.32 de sucre cristallisable contenus dans la canne , nous avons
extrait par le moulin et la répression 10.80
perdant dans la bagasse . . 2.52
Soit p . 100 du sucre apporté par la canne : 18,90 p . 100 ; et l'inver
sion glucosique a été 0,85 p. 100 du glucose préexistant p . 100 de
0.85 0.828
cannes, soit donc : = 0.007038 , soit p. 100 du sucre de la
100
canne : 0,0528 .
De la défécation au coulage de la masse sucrée 1er jet nons trou
vons que l'entrée en chaudière de 10.80 de sucre cristallisable, se ré
duit à 10.02 de sucre cristallisable dans la masse cuite . La perte 0.78
p. 100 de cannes correspond ainsi à 5.85 p , 100 du sucre contenu dans
la canne.
Mais à cette perte s'ajoute une inversion de 11 0/0 de glucose
Inversion, pertes et rendements en sucrerie de cannes . 959

11 X 0.67
préexistant dans le jus brut 0/0 de cannes , soit : = 0.737
100
de sucre cristallisable .
Au turbinage et à la recuite des égoûts , nous constatons que l'en
trée par la masse cuite , de 10.02 cristallisable, donne en sucres 8.658
soit 0/0 du sucre de la canne : 65 0/0 ; et que nous perdons dans ces
opérations 0.522 de sucre cristailisable 0/0 de cannes et qu'il s'est
inverti 18.40 0/0 du glucose préexistant dans la masse cuite , 0/0 de
18.40 X 0.701
cannes , soit donc : = 0.12698 .
100
Dans la mélasse , il reste : 0.840 soit 0/0 de la canne : 6.30 .
Récapitulant nous obtenons :

A. ― Pertes de sucre cristallisable en nature.

0/0 de cannes. 0,0 du sucre cristallisable


de la canne.
Extraction par le moulin et répression . · 2.520 18.92
Epuration , filtration , évaporation cuite
des premiers jets . 0.780 5.85
Cuite des bas produits 0.522 3.92
Mélasse .. 0.840 6.31
4.662 35 >>>
Sucres extraits . 8.658 65 >>>

Teneur originelle de la canne . 13.320 100 D

B. - Inversion.

0/0 de cannes . 0/0 du sucre cristalisable


de la canne
Extraction . 0.007038 0.0528
Epuration , etc. 0.073700 0.5530
Cuite des bas produits 0.126980 0.9530
0.207718 1.5588
Mélasse . 0.749340 5.6200
Glucose total. • 0.957058 7.1788
Préexistant . . · 0.828000 6.2100
Glucose formé . . 0.129058 0.9688

La dénonciation des phases où cette inversion s'opère sera l'objet des


analyses et études du chimiste de l'usine ; et, à cet effet, il devra com
parer méthodiquement la composition des jus et sirops , pour découvrir
l'origine et les causes de cette destruction du sucre cristallisable qui,
altérant les produits, diminuant les rendements, occasionnent des
960 Réaction des sulfates solubles dans le sol .

pertes d'argent fort notables et bien peu appréciées par la majorité des
industriels, surtout si la direction technique de la sucrerie est livrée à
la routine .
Le rôle de notre Association des chimistes étant d'éclairer l'usinier
dans les travaux délicats de la fabrication du sucre , nous nous
estimerons satisfait si cette étude sommaire peut contribuer à son
progrès .
Campo Gabriela , Chaco , 15 Avril 1893.

SUR UNE RÉACTION DES SULFATES SOLUBLES DANS LE SOL

par M. E. FISCHER .

Depuis bien longtemps déjà les cultivateurs ont fait usage pour sti
muler la végétation de certaines matières que l'on ne doit considérer
comme aliment des plantes que dans des cas particuliers ; nous voulons
parler du plâtre, de la cendre noire et du sulfate de fer .
Il est inutile de rappeler l'expérience que Franklin fit avec le plåtre
sur les légumineuses , et qui , depuis , a été reproduite avec plein succès
par un grand nombre d'autres observateurs, mais il faut reconnaître.
que jusqu'à ce jour , la théorie du plåtrage est restée fort incomplète.
Certains agronomes admettent que le plâtre apporte à la plante
l'élément soufré que peu de terres renferment en quantité appréciable :
ce point mérite véritablement d'attirer l'attention des agriculteurs , car
le soufre est un élément indispensable aux plantes , surtout pour cer
taines d'entre elles , comme les crucifères : colza , chou , navet , etc. et
les légumineuses : luzerne , trèfle, pois , etc.
D'autres estiment que le plâtre agit surtout comme engrais calcaire
en apportant aux plantes de la chaux sous une forme soluble ; cette
raison est certainement encore très juste .
Pour l'une ou l'autre de ces raisons , l'usage du plâtre doit donc
donner des résultats quand la terre manque de l'un ou de l'autre de ses
éléments ; et l'habitude qu'ont un grand nombre de cultivateurs de mé
langer leurs engrais avec du plâtre , pour en faciliter l'épandage, trouve
là une explication rationnelle , d'autant plus que ce produit est très bon
marché .
Dans le sud du département de l'Aisne, le plâtré existe à l'état na
turel ; dans le centre, on trouve des dépôts de l'époque tertiaire, lignites
plus ou moins mélangés d'argile plastique , désignés par les géologues
sous le nom de lignites du Soissonnais ; communément on les appelle
cendres noires ou cendres pyriteuses, car ces lignites renferment, en

8
Réaction des sulfates solubles dans le sol. 961

mélange intime , de la pyrite ou bi - sulfure de fer , qui , au contact de


l'air, s'oxyde énergiquement en donnant du sulfate de protoxyde de fer ,
dont une partie se peroxyde en formant du sulfate de sesquioxyde de
fer; en même temps il se forme de l'acide sulfurique qui , attaquant l'ar
gile de la roche, forme du sulfate d'alumine .
Après une exposition à l'air , dont la durée doit être d'un an au
moins, la cendre noire renferme donc des sulfates de protoxyde de fer ,
de peroxyde de fer et d'alumine telle était celle dont nous avons
donné l'analyse à propos du champ d'expériences n° 3 de Montreuil.
C'est de ce minerai que l'on extrait , dans ce pays , du sulfate de pro
toxyde de fer.
Depuis longtemps , on avait remarqué que la cendre noire produit
sur certaines récoltes, notamment sur les légumineuses , un effet com
parable à celui du plâtre , et plus récemment , pour faciliter le transport ,
on a remplacé la cendre noire par le sulfate de fer dans les pays assez
éloignés des lieux de production .
Il est, en effet, facile de comprendre qu'au contact du calcaire du
sol , les sulfates solubles se décomposent et donnent du sulfate de chaux
ou plâtre . avec un dépôt ocreux d'oxyde de fer .
Nous n'avons à examiner ici ni le rôle de cet oxyde , ni celui de la
matière organique de la cendre noire ; et nous ne sommes entrés dans
ces détails que pour montrer toute l'analogie qu'il doit y avoir entre
l'action du plâtre et celle de la cendre noire et du sulfate de fer,
actions que nous pouvons provisoirement résumer en une seule propo .
sition :
Mise à la disposition des plantes de soufre et de chaux sous une
forme très soluble .
Mais à côté de ce rôle , nous en entrevoyons un autre qui nous a
été suggéré par cette observation que ces produits ont la réputation
d'agir plus particulièrement sur les légumineuses , considérées comme
avides de chaux , mais aussi de potasse .
Reprenant la théorie de M. Déhérain , à savoir que le plâtre agit
surtout en favorisant l'assimilation de la potasse , nous avons entrepris
une série de recherches dans ce sens , en suivant une méthode imaginée
par Wolker.
Pour cela, nous avons successivement mis un kilogramme de terre
en contact :
1° avec 1 litre d'eau distillée .
20 avec 1 litre d'eau additionnée de 10 grammes d'acide sulfurique .
3º avec 1 litre d'eau distillée , additionnée d'un poids déterminé des
réact ifs suivants , renfermant en combinaison une quantité d'acide sul
furique correspondant exactement à 10 grammes :
Sulfate de chaux ou plâtre ,
Sulfate de protoxyde de fer,
5
962 Réaction des sulfates solubles dans le sol .

Sulfate de sesquioxyde de fer,


Et sulfate d'alumine.
Ces produits étaient à l'état de pureté et exempts de toute trace de
potasse .
La terre sur laquelle nous avons opéré est un excellent limon ; elle
renfermait :
1,4 p. 100 de carbonate de chaux .
0,228 p. 100 de potasse .
Et une trace impondérable de sulfates .
Nous avons d'abord remarqué que la bouillie terreuse , qui est
restée trouble dans l'eau pure s'est rapidement éclaircie avec tous les
autres réactifs ceux- ci exerçaient donc une action coagulante sur
l'argile .
Après deux jours de contact nous avons dosé la potasse dans les
liquides filtrés ;
Les moyennes d'un grand nombre d'essais sont consignées dans le
tableau suivant :
Quantités de potasse
en dissolution.
Eau . 0 008
Acide sulfurique 0 gr. 015
Sulfate de chaux . 0 014
――――― protoxyde de fer . • • 0 024
sesquioxyde de fer . 0 034
- d'alumine . 0 023

On voit d'abord que l'eau dissout moins bien de la potasse du sol


que tous les autres réactifs .
L'acide sulfurique et le platre ont une action égale , et cela se com
prend puisque notre terre d'expérience renfermait 14 grammes de cal
caire, c'est-à - dire une quantité plus que suffisante pour absorber les
10 grammes d'acide en formant du plâtre.
Les sulfates de protoyxde de fer et d'alumine ont une action supé
rieure aux deux réactifs précédents , vraisemblablement, parce qu'une
partie englobe immédiatement les particules de calcaire par une couche
d'oxyde, qui les préserve du contact du liquide , qui alors continue l'at
taque des particules argileuses.
Quant au sulfate de peroxyde de fer, sa réaction franchement
acide, rend compte de la supériorité de son action sur celle des autres
corps.
On doit considérer le plåtre, ainsi que les sulfates de fer et d'alu
mine, comme mettant à la disposition des plantes du soufre et de la
chaux sous une forme soluble ; et ces expériences nous démontrent
qu'il en est de même pour la potasse.
Association sucrière russe. 963

Quel parti la pratique peut-elle tirer de ces indications ?


C'est là un point qu'il est important d'examiner et sur lequel les
essais de laboratoire ne peuvent guère nous renseigner , c'est à l'expé
rience culturale à trancher la question .
De ce que la chaux et la potasse sont rendues plus solubles , en ré
sulte- t-il que les plantes en absorberont davantage ?
N'y a-t-il pas à craindre leur enlèvement par les eaux de drainage.
et, par conséquent, un appauvrissement du sol en ces éléments ?
Les expériences que nous avons entreprises nous donneront certai
nement un renseignement utile sur ces points.

ASSEMBLÉE ANNUELLE DE L'ASSOCIATION SUCRIÈRE RUSSE

A KIEW

Par M. J. WEISBERG .

A l'assemblée annuelle de l'association sucrière qui a eu lieu ,


comme d'habitude , en février à Kiew, plusieurs membres ont fait des
communications concernant notre industrie . Nous choisissons parmi
ces rapports ceux qui peuvent intéresser le plus les lecteurs de notre
Bulletin (1).

I. S De la cristallisation en mouvement des deuxièmes


jets, par M. L. Piatakow. - M. Piatakow communique dans
un long article les résultats qu'il a obtenus pendant la dernière cam
pagne avec la cristallisation en mouvement des deuxièmes jets . Il a
installé. comme essai , un cristallisoir d'une capacité de 1.200 pouds de
masse cuite (diamètre intérieur 193, longueur 540, contenance 159
hectolitres ) . Les essais et observations ont été faits dans le but de
déterminer :

1º Le rendement en sucre jaune obtenu par le mouvement compa


rativement avec le procédé ordinaire ;
2º L'influence de la pureté de la masse cuite sur le rendement ;
3º L'infiuence du temps de cristallisation sur le rendement ;
4º L'influence de la quantité de sucre ajouté au cristallisoir comme
amorce sur la durée de la cristallisation et sur le rendement ;
5º L'influence de la température sur la durée de la cristallisation et
sur le rendement , ainsi que sur la qualité et la grosseur des cristaux
obtenus .

(1) Zapiski, 1893, nos 5 , 6 et 7.


964 Association sucrière russe.

6º L'influence de la vitesse des agitateurs sur la durée de la cris


tallisation , le rendement , la qualité et la grosseur des cristaux et aussi
la rapidité du turbinage ;
7° La qualité du sucre et des égouts obtenus ;
8° Les pertes mécaniques et chimiques ;
9º L'influence sur la cristallisation des malaxeurs fermés ou ou
verts.
Le tableau de la page suivante donne les principaux résultats
obtenus avec la cristallisation en mouvement des deuxièmes jets
dans différentes conditions .
La masse cuite a été turbinée dans neuf petites turbines de Fives
Lille , avec commande au- dessous . Le tout a été pesé bien exactement.
La durée de la cristallisation a été comptée du moment où le cris
tallisoir a été empli jusqu'au commencement du turbinage . Les agi .
tateurs faisaient 1 1/2 tour à la minute , excepté dans l'essai nº 9 où ils
ont fait 4 tours par minute .
Les essais 1 et 2 ont eu une marche irrégulière : la masse ayant été
trop vite refroidie . Les cristaux obtenus ayant été trop petits et, par
suite , le turbinage trop lent .
Dans le troisième essai , quand la masse cuite fraiche a été coulée
dans le cristallisoir , celui - ci contenait encore 200 pouds de masse
cristallisée d'une opération précédente , et on y a ajouté, en outre, 12
pouds de sucre jaune . La température était au commencement de 75°C
et à la fin de 40°C ; la masse s'est refroidie lentement et graduellement .
Après 48 heures de cristallisation on a obtenu 28,5 p . 100 de sucre
jaune, après 72 heures , 35 p . 100 et après 85 1/2 heures 36,25 p . 100 .
On a turbiné les 3/4 de la quantité totale du cristallisoir et on a laissé
un quart pour l'essai suivant .

Dans le quatrième essai la masse cuite a été coulée avec une teneur
en eau de 9,6 p . 100 seulement. Aussitôt après la coulée dans le cris
tallisoir, il s'est formé beaucoup de petits cristaux farineux .
Après trois jours , la masse , qui contenait une grande quantité de
ces petits cristaux , était très épaisse et ne pouvait pas être turbinée .
Après addition de 9 p. 100 de sirop d'égouts et un nouveau malaxage
de 2 jours on l'a enfin turbinée . Le turbinage a marché lentement : il a
duré 13 1/2 heures au lieu de 8. Le sucre obtenu se composait de petits
cristaux et contenait beaucoup de grumeaux renfermant de la mélasse .
Le contenu du cristallisoire a été travaillé entièrement .

Dans le cinquième essai , on a fait des essais parallèles avec la cris


tallisation en mouvement et la cristallisation en repos sur la même
masse cuite. Dans le premier cas le turbinage a été fait après 3 1/2 jours
et dans le second cas , après 12 jours . La rapidité du turbinage a été
dans les deux cas presque la même . Le rendement en sucre jaune a
COMPOSITION
PRODUITS
DES

cuite
Masse Sucr
jaune 3jet
.Egouts
2.
jet
. jet
2.
.

NUMÉROS

Durée

Pouds :
Pouds :

Pouds :
Heures :

Heures :
Minutes :
en degrés C.
Température

Sucre jaune ajouté.

Sucre jaune obtenu .


Pour chaque turbine.

% Eau.

% Eau.
% Eau .

Sucre / masse cuite.


Pureté.

Pureté.
Pureté.

% Sucre.
% Sucre.
% Sucre.

Masse cuite 2º jet turbinée.


Durée de la cristallisation.
du turbinage sur 9 turbines.
au commencement du turbinage

Essai
1er 74.6
64.8
13.2
27.1
173
637 >>> >>> >> >>> >>> 91 1
5 /2 > 44.0

3
0 912
30.2
275 73.9
>> >>> >>> >> >> 55.4 65.9 85 1/2
9 6.9 46.0

3 933
338 36.25
11.0 68.2
76.6
2.40 95.9
93.6 17.0 54.7 65.8 85 1
5 /2 6.9
12
46.0
1184 414 9.6
35.1 74.1
67.0
2.57 91.2
93.4 16.0 53.2 63.3 120 13
1/2 20.25 45.0
༤༠༦༤


5
.
mouvement
En 12.8
342
31.4
1092 2.40
73.6
64.4
92.4 94.7 51.2
19.5 63.6 87 8 8.10 12
41.0
rep
.En os 949
>> 30.5
>> >> >> >> 90.0 93.8 >> >> 64
6 1
7/2 >> >>>

Essai 13.8
64.2
336
30.1
74.4
1114
3.80 90.2 93.8
52.6
18.0 64.4 122 8 12.15 42.5
བ ང

76 90.6
30.1
12.6
63.4
2.60
74.1
64.8
16.1
93.0
1105
333
53.2 72 9.10
25 47.5
- 67.2
76.5
12.2
3.80
375
1092
91.8
16.8
94.8
64.4
8e 34.3
53.6 80 9 30
10.15 50.0
ge 718
67.6
92.0
262
11.6
36.5
16.2
76.4
88.1
4.30
64.5
54.1 84 8 12.15 >> >>
Oe 37.3
728
63.0
275
76.7
67.7
11.6
93.5
90.2
14.8
3.39
53.7 >>> >>
110 67.6
12.4
34.4
77.1
94.3
15.1
91.4
738
869
63.2
3.10
54.2 9.12 45.0
120 67.6
12.0
76.9
65.5
31.4
752
253
2.70
95.9
93.3
16.4
54.8 12 >>
130 64.3
16.0
74.7
13.2
30.5
63.8
95.4
2.10
53.6
93.4 >>>
140 31.3 65.9
64.0
75.8
95.4
14.8
96.5
1.20
54.6 >>
︽ ︽ ︽

༦༤༤༤༦

ལྤ རྞ ཨྠ རྞ ཁྱ ཎྜ ླ བ
Si se ≈ ∞∞∞∞∞

Moyennes
.. 11000 33.1
3645 66.1
12.25 75.3
2.86 91.8 94.5 16
4 53.7 64.2 >>>> >> >> 45
C


966 Association sucrière russe .

été de 0,9 p . 100 plus grand par le mouvement (31,4 p. 100 en mouve
ment 30,5 p . 100 en repos) . La polarisation du sucre issudu mouvement
92,4 ; celle du sucre obtenue en repos 90 p. 100 ; la pureté des égouts
63,3 (mouvement) et 64,6 (repos) .
Le rendement moyen en sucre deuxième jet pour toute la cam
pagne a été pour la cristallisation ordinaire dans les bacs 31 p.
100, pour la cristallisation en mouvement 33,1 p . 100.
Dans le sixième essai , la masse a été malaxée dans le cristallisoir
durant 5 jours ; après trois jours , le rendement était de 30 p . 100 ; aprés
cinq jours , de 30,1 p. 100. Par conséquent, tout le sucre cristallisable
avait cristallisé en 3 jours . La masse cuite contenait 13,8 p . 100 d'eau
et avait une pureté de 74,4.
Pour déterminer l'influence de la durée de malaxage sur la cristal
lisation plus ou moins complète du sucre de deuxième jet, on a turbinė
dans les essais 7, 8, 11 et 12 une certaine quantité de masse-cuite après
des différents intervalles et l'on a pesé le sucre obtenu . Les chiffres
exprimant l'augmentation graduelle du rendement et l'abaissement
graduel de la pureté des égouts en leurs relations avec la durée de la
cristallisation sont consignés dans le tableau qui suit :
ESSAIS

S heures 18 heures 24 heures 30 heures 48 heures 60 heures 72 heures 84 heures


No.

C
A B A B A B A B A B A B A B A B
67
7819
11

16 >> >> D 21.5 66.9 >> >> 26.9 64.5 >>> >> 30.163.6 >> >> 74.1
817.8 » >>> >> 21.169.3 >> >>> 28.0 65.8 >> 11 31.8 65.0 34,364.4 76.5
11 >> >> 27 66.8 >>> >> 32.5 >> 33.0 63.5 34.8 63.2 >> >>> >> D 77.1
12 >> >> 25 >> >> >> 29.1 >>> 31.2 « 131.5 >>> >> >> > D 177.0

A p. 100 sucre jaune obtenu de la masse .


B ** Pureté des égouts .
C Pureté de la masse cuite de deuxième jet .
Comme la pureté des égouts n'a pu être abaissée au -dessous de
63 0/0, même après une cristalisation de 5 jours , et comme une pureté
de 63 à 63,5 était atteinte après trois jours , on a dans les autres essais
et pendant toute la campagne, interrompu le mouvement après 2 1/2 à
3 1/2 jours.
Un mouvement trop rapide des agitateurs n'est pas favorable à la
cristallisation , c'est ce qui est démontré par l'essai 9 dans lequel l'agi
tateur tournait avec une vitesse de quatre tours à la minute . Il se forme
en ce cas dans toute la masse, d'après M. Piatacow, une mousse qui
ralentit le turbinage ( 15 minutes pour chaque turbine au lieu de 8) et le
sucre obtenu est d'une quaité inférieure ( polarisation 88,1 0/0) .
Dans les essais 10, 11 , 12 , 13 , 14 on a turbiné seulement les 2/3 de
Association sucrière russe. 967

la masse contenue dans le cristallisoir et on a laissé le dernier 1/3


comme amorce pour l'opération suivante au lieu d'ajouter du sucre
jaune . Chaque fois les cristaux ont été plus gros, mais, après la
quatorzième fois , les cristaux sont devenus très irréguliers , ce qui a
occasionné des difficultés au turbinage.
Pour déterminer l'influence sur la cristallisation des cristallisoirs
fermés ou ouverts, on a laissé, dans l'essai 11 , l'ouverture supérieure
non ferméé , mais la température nécessaire a été maintenue comme
dans les essais précédents par injection de vapeur dans la double
enveloppe .
Dans les essais 12 et 13, la cristallisation de la masse, coulée avec
une température de 90° C , s'est faite dans le cristallisoir à ouverture
non fermée et sans rechauffage ni refroidissement , c'est-à -dire comme
dans un malaxeur ordinaire sans double parois . Les chiffres des essais
10, 11 , 12 et 13 montrent que les résultats ont été les mêmes avec des
cristallisoirs ouverts et fermés ainsi qu'avec un malaxeur simple . Il
s'ensuit , dit M. Piatacow, qu'il n'est pas nécessaire de faire cristalliser
les arrière-produits dans des malaxeurs fermés et qu'on peut aisément
remplacer ces derniers par des malaxeurs ouverts à doubles parois
(refroidisseurs ) de Lipczynski , de Marky - Bromowsky etc.; ceux - ci ,
d'après M. Piatacow, présentent cet avantage que le malaxage de la
masse cuite amorcée avec du du sucre peut être mieux surveillé. A
l'appui de ses dires , M. Piatakow cite les essais exécutés dans la
sucrerie de Mesenowka sur la cristallisation en mouvement des
deuxièmes jets . Dans cette usine, la masse cuite de deuxième jet a été
coulée à la température de 90° C dans un refroidisseur Lipczynsk
dont les parois avaient été préalablement réchauffées et l'on a ajouté
ensuite 100 pouds de sucre jaune . La masse cuite, ayant une pureté
72,3, a donné après une cristallisation de cinq jours des égouts de
60,6 de pureté .
En ce qui concerne les pertes durant le travail, les pertes mécani
niques disparaissent presque complètement. M. Piatacow a voulu voir
également s'il n'y a pas de pertes chimiques, c'est - à-dire s'il ne se pro
duit pas d'inversion de sucre pendant la cristallisation . Les essais ont
démontré (comme il fallait s'y attendre ――――――― nous ne comprenons pas
pourquoi la cristallisation en mouvement donnerait lieu à une inver
sion de sucre, du moment que le produit coulé dans le cristallisoir est
sain et de composition normale) qu'aucune formation de sucre
inverti ne se produit.
En se basant sur ses essais et observations , M. Piatakow conclut
que la cristallisation en mouvement présente les avantages suivants
sur les procédés ordinaires de cristalisation dans les bacs .
1º La cristallisation des deuxièmes jets se fait en quatre fois moins
968 Association sucrière russe.

de temps , c'est-à-dire , pour des produits d'une pureté de 74 à 76, elle


dure 2 1/2 à trois jours au lieu de 12 à 14 par les anciens procédés .
2º Le rendement est supérieur soit en poids, soit en qualité, c'est
à-dire que, à qualité égale , le rendement pondéral est plus élevé , et
que, pour un même rendement , le sucre obtenu est plus pur .
3º La pureté des égouts troisième jet est moindre , c'est ce qui
permet aux usines qui ont la « séparation » de travailler immédiate
ment les troisièmes jets par ce procédé.
4º Le temps de chauffage des emplis après la fabrication sera de
beaucoup abrégé par suite des avantages mentionnés sous 1 et 3.
Le travail des bas produits est supprimé, puisque , à la fin de la
fabrication , tout le sucre est extrait , à l'exception de 7000 pouds
(114100 kilogr. ) d'égouts troisième jet ( dans une fabrique qui travaille
400,000 kilogr. de betteraves par jour) qui seront travaillés par la
séparation pendant la campagne prochaine .
5º Les emplis ne demandent que fort peu de place .
6º Les frais de main- d'œuvre sont réduits notablement .
7° Le travail des emplis qui , au point de vue hygiénique, a une
influence nuisible pour les ouvriers (maladies de la peau) disparait
complètement.
8° Il y a avantage au point de vue de la propreté et du meilleur
contrôle du travail ainsi que sous rapport de pertes .
Tous ces avantages ont décidé M. Piatakow à installer dans son
usine pour la prochaine campagne huit cristallisoirs d'une contenance
de 1,500 pouds ( 1 poud = 16,3 kilogr . ) chacun . Comme l'usine travail
lera les égouts troisième jet à la séparation , les emplis et les bacs
seront complètement mis hors d'usage .
M. Piatakow promet de compléter ultérieurement ses renseigne
ments en publiant après la campagne prochaine les résultats qu'il aura
obtenus .

II . -- Le travail de la turbine continu


e de MM . Scze
niswsky et Piontko ―――――― M. Po
wsky . us ty nsky fait un rapport sur
a
le travail de cette turbine dans la sucrerie de Novo - Tavolchank . En
a
présence des résultats obtenus , il ne peut se déclarer partisan de cette
turbine . Ainsi , au lieu de 50 pouds à l'heure garantis par les cons
tructeurs , la turbine n'a produit que 35 pouds à l'heure en sucre jaune .
Pour la production du sucre blanc , les résultats ont été chez lui encore
plus mauvais , et le sucre obtenu a été inférieure en qualité à celui des
turbines ordinaires . Ensuite , dit le rapporteur, le régulateur de la tur
bine , dont le rôle est de régler la qualité et la quantité du sucre sorti ,
ne fonctionnait pas du tout dans ce sens ; on à dù le mettre hors d'usage .
La surveillance de la turbine n'est pas aussi simple que le prétendent
les inventeurs , et l'appareil présente plus de danger pour les ouvriers
Association sucrière russe . 969

que les turbines ordinaires . La quantité d'huile à graisser (oléonaphte)


a été très grande. Durant toute la campagne , on a dépensé pour douze
turbines Cail et la machine motrice douze pouds d'oléonaphte , tandis
que la turbine continue seule en a dépensé 19 1/2 pouds . En trois mois
de travail deux courroies en poils de chameau ont été détériorées . Le
tamis, au lieu de deux années , n'a servi que deux mois , au bout des
quels il s'est brisé avec explosion , et ce n'est que grâce à un hasard
heureux qu'il n'y a pas eu d'accident de personne.
Le rapporteur demande enfin que l'association nomme une nouvelle
commission pour examiner le travail de la turbine (voir Bulletin , 1892 ,
octobre).
Le rapport de M. Poustynsky a donné lieu à une vive discussion .
M. Wolsky dit que la turbine a travaillé chez lui d'une manière
régulière et n'a exigé, de toute la campagne , aucune réparation . Il n'a
dépensé que 2 1/2 livres d'oléonaphte par jour . La turbine a déjà tra
vaillé deux ans et la courroie ne s'est pas encore usée . - M. Horowitz
affirme également que la machine a travaillé d'une manière irrépro
chable dans la sucrerie de Makharinzy . ·- Sur une interpellation des
inventeurs , demandant à M. Poustynsky s'il avait installé un mécanisme
spécial pour l'arrivée régulière et constante de la masse cuite dans la
turbine, celui - ci répond négativement . C'est justement là , répliquent
les inventeurs , la principale cause des mauvais résultats obtenus par
M. Poustynsky .
M. Sczeniowsky , l'un des inventeurs , ajoute encore que son usine
a produit pendant la dernière campagne 127.000 pouds de sucre blanc
au moyen des turbines continues et que ce sucre a été accepté sans
aucune réclamation par les raffineurs et les négociants aussi bien que
les sucres des autres usines .
Les inventeurs ont enfin demandé au Comité de l'Association de
nommer une nouvelle commission pour étudier pendant la prochaine
campagne la marche de la turbine continue .
Ajoutons que dans la dernière Assemblée générale des fabricants
de sucre de la Bohère centrale , qui a eu lieu le 29 février ( 1 ) , M. le
directeur Hyros a également parlé de la turbine continue ; d'après les ré
sultats qu'il a obtenus , et que divers de ses collègues ont pu constater
chez lui, il croit que le problème d'un turbinage continu est heureuse -
ment résolu par l'appareil des ingénieurs russes .
Les avantages de cette turbine , d'après M. Hyros , sont les suivants :
1º La puissance productive d'une turbine continue est égale à celle
de 7 turbines ordinaires ;
2° La force nécessaire pour faire actionner la turbine est constante
et peu considérable ;

(1) Zeitschrift f. Zuckerindustrie in Boehmen , 1893 , nº 5 .


970 Association sucrière russe.

3º Comme la vidange se fait automatiquement, il suffit d'un homme


par poste pour assurer tout le service ;
4° Il y a économie d'huile, de courroies, de place et de main
d'œuvre ;
5º Les frais d'installation sont peu élevés eu égard la grande puis
sance de production .

III. - De l'utilisation de la vapeur en sucrerie. -


Dans la première partie de son rapport sur cette question M. Gouba
now détermine la dépense minima de vapeur dans une sucrerie tra
vaillant à la diffusion . Cette dépense , d'après le rapporteur, ne doit pas
dépasser 50 p . 100 du poids des betteraves travaillées dans le cas d'une
utilisation complète des vapeurs des jus et des vapeurs de retour des
machines, ainsi que dans le cas où l'on emploie un moteur hydrau
lique pour les appareils mécaniques de l'usine.
Le rapporteur examine ensuite les moyens pratiqués pour l'utilisa
tion des vapeurs . Il s'ensuit de cet examen que les stations d'évapora
tion d'après Rillieux ne dépensent pas moins de 80 à 70 p . 100 de
vapeur du poids des betteraves travaillées (triple et quadruple effet) et
qu'il n'y a aucune raison d'installer des appareils évaporatoires de plus
de 4 corps . Le principal motif ici c'est la difficulté d'obtenir une diffé
rence constante de températures entre les deux caisses voisines , diffé
rence qui assure la régularité du travail ; cette difficulté augmente avec
le nombre de caisses . Puis, dans son examen de l'évaporation d'après
Rillieux , le rapporteur mentionne la proposition qu'on a faite d'éva
porer dans la première caisse sous une pression telle que les vapeurs
puissent servir pour les machines de l'usine . Quoique cette manière de
travailler, dit le rapporteur, doive procurer une certaine économie , elle
ne peut pas être considérée comme rationnelle, attendu qu'elle conduit
à une caramélisation du sucre , c'est- à - dire à une coloration foncée des
jus et sirops .
Dans la seconde partie de son rapport M. Goubanow parle du pro
cédé d'évaporation Weibel- Picard . On sait que dans ce procédé l'utili
sation des vapeurs d'évaporation des jus se fait au moyen de leur com
pression. Le rapporteur démontre , en citant plusieurs modes d'installa
tions , que, dans le cas d'emploi d'un compresseur , toutes les autres
conditions restant égales , l'endroit où il est placé importe peu, c'est
à- dire qu'il est indifférent de le combiner avec telle ou telle caisse ;
que la dépense de vapeur ne dépend pas non plus du nombre de
caisses ; il y a par suite moyen de simplifier la station d'évaporation et
d'augmenter sa puissance . L'économie de vapeur n'est pas moindre
que dans les installations ordinaires Rillieux et , dans le cas où l'on
fait usage d'un moteur hydraulique (ce qui est possible dans beaucoup
Association sucrière russe . 971

d'usines) cette économie peut atteindre le maximum , c'est-à- dire une


dépense de vapeur de 50 p . 100 du poids de la betterave travaillée . Le
rapporteur recommande , pour finir, d'étudier ce mode d'utilisation des
vapeurs des jus , le procédé pouvant donner des avantages réels .

IV . L'infl d l s d c
uence e a urface e hauffe sur les ren
demen des sirop en sucre . - On se rappel
ts s le que nous avons
publié l'an dernie un tablea de M. Tolpy
r u guine ( voir Bulletin 1892 ,
octobr démont q l a d
e rant ue es ppareils 'évaporatio d'une surface de
n
chauff trop grande relati
e vement à la quantité de betteraves travaillées ,
sont la cause d'une diminu d
tion e rendement en sucre . Les chiffres du
tablea mentio i n des rendem r s
u nné diquai
ent ents elativement i faibles.
que nous avons expri q d s l
mé uelques outes ur 'authentici des rense
i

gnemen recueil et publiés par l'ingé r u s s e . C e t t e fois encore
ts l is nieur
M. Tolpyg c
uine ommunique , dans son rapport annuel sur la production.
et l'outil d e s fabrique de sucre russes , entre autres choses , les
lage s
résulta de cinq usines et les rende
ts ments en sucre blanc obtenus par
l'agra d e l e u r s s t a d
tions 'évapora compar à ceux de
ndisse tion és
m nt
l'ancie inse
tallati . M . T o lpygui a j oute s p éciale q u 'il ne cite
nne on ne ment
que des usines dont les chiffre lui parais e .
s sent xacts
Les résultats comparatifs de ces cinq usines sont consignés dans le
tableau qui suit :
Rendement

Rendement
Rendement

Rendement

nt
tenus
betteraves
betteraves

betteraves

betteraves
betteraves

betterave
betterave

betterave

Rendeme
e

betterave

LOKOLODETZ KOCHANKA MOGUILNA


BIELOKOLODETZ
contenu

LOSNY
betterav

TOURBOW
contenu
.contenu

contenu
pouds

pouds

pouds

pouds
pouds
blanc

blanc

blanc
sucre

sucre
sucre
sucre

blanc
sucre
blanc
pour

pour
pour

pour
pour
Surface
Surface

dans
dans

Surface
Surface
chauffe

dans
chauffe

chauffe

dans
sucre

chauffe
poids
ans

sucre
sucre
poids

poids
sprod

sucre
en

en

en
en
en

de
de
de

de

de
c'aSurfa
10
10

10
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10
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la
la
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du

carrés
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pieds
.pieds
pieds
de

e
de

/
de

de
.en
en
en
en
en

.
.

CAMPAGNE
np%

1889-90 5.76 70 90 3.90 77.32 3.91 73.31 3.79 73.00 4.28 74.32
1890-91 7.78 63.59 4.28 73 64 5.57 69.29 4.77 71.60 6.24 69 71
1891-92 7.04 67.46 4.22175.00 4.75 76.96 5.72 67.89 5.76 69.53

Ici encore, nous nous permettrons d'exprimer quelques doutes , car


les rendements précités nous paraissent en général trop faibles , et trop
fortes les pertes , c'est- à - dire la proportion de sucre entré dans la mé
lasse, plus les pertes ordinaires de fabrication , et nous ne pouvons.
nullement attribuer la cause de ces faibles rendements à la scule évapo
ration . Nous devons admettre , étant donné l'exactitude des chiffres ci
tés , que le travail de ces usines est en général mauvais. Et pourtant,
972 Sucre interverti en sucrerie de canne.

nous connaissons une des usines ommées et nous savons que son tra
vail peut être considéré comme bon . C'est ce qui nous donne lieu de
mettre en doute les résultats du tableau ou certains chiffres qui ont
servi comme base pour établir ces résultats . Néanmoins , les chiffres du
tableau démontrent à l'évidence que l'augmentatlon de la surface de
chauffe, outre mesure , relativement à la quantité de betteraves travail
lées , est une des causes d'une diminution des rendements en sucre.

DU SUCRE INVERTI EN SUCRERIE DE CANNE

M. Saillard commentant un article de J.-F. Crawley sur cette ques


tion , dit que parmi les chimistes de sucrerie de canne, MM . Biard ,
Hubert-Edson , Towsend et Crawley sont à peu près les seuls qui
aient bien vu le peu de nocivité du sucre inverti en tant que mélassi
gène.
L'auteur a décoloré par du fluosilicate de plomb, une mélasse de 4º
jet de sucrerie de canne qui accuse la composition suivante :
Pureté , 28 .
Sucres réducteurs p . 100 de saccharose , 101 !!!
Cette mélasse évaporée dans le vide donna en peu de temps , par
refroidissement, une abondante cristallisation de sucre.
Tenant en compte le peu de nocivité des sucres réducteurs , M. Sail
lard donne aux planteurs le conseil de travailler de façon à ne pas
détruire ces sucres ; il faudrait toujours déféquer neutre ou pour le
moins avec une quantité de chaux inférieure à celle employée généra
lement par les contre-maitres Cubains .
Selon l'auteur , le sucre réducteur du jus de canne est un mélange
de dextrose et lévulose en proportion telle qu'ils se neutralisent , opti
quement parlant . Dans les bas- produits , la proportion n'est plus la
même, probablement parceque l'un des composants du sucre réducteur
s'est altéré sous l'influence du travail alcalin .
(Revista de agricultura, 23 avril 1893.

SUR LE DOSAGE DES MATIÈRES SÈCHES

par J.-T. CRAWLEY

Si l'on emploie le saccharomètre Brix , on établira une table de


correction, ou plutôt de concordance ; à cet effet 277 dosages ont été
effectués au laboratoire de la station d'expériences sucrières de la
Méthode d'inversion . 973

Louisiane ; et la moyenne de ces dosages est 6 0/0 inférieure au chiffre


donné par le Brix .
Toutefois, on ne peut guère corriger un degré lu de 6 0/0, car la
correction varie avec la nature du produit : sirops , masse cuite ou mé
lasse ; elle varie aussi avec la composition du non- sucre , qui dépend
essentiellement des méthodes de clarification , filtration , etc. , de sorte
que l'on ne peut donner une formule unique .
L'auteur recommande les méthodes d'analyses suivantes :
DESSICATION . ――― 1º Jus. 5 grammes sont pesés dans une capsule à

fond plat et désséchés à l'étuve pendant 3 heures à 100-105°.


2º Sirops. 3 grammes sont traités comme ci -dessus .
3º Masses cuites et mélasses . 2-3 gr . sont versés dans une capsule
tarée à fond plat, mélangés avec du sable calciné à l'aide d'un petit
agitateur. On déssèche 3 heures à 100-105º .
DENSIMÈTRE. -1 ° Jus . On pèse et corrige la température .
2º Masse cuite et mélasse . - 100 ou 200 gr. sont dissous dans
l'eau et dilués à 500 cc . On détermine le brix et calcule le degré vrai
par la formule :
x = DX BX V
1 W

où D densité à la température de l'essai .


V = volume de la solution .
B = degré Brix observé et corrigé.
X = degré Brix vrai. (Louisiana Planter.)
E. S.

SUR LA MÉTHODE D'INVERSION

Par M. Clinton TORONSEND .

Une mélasse soumise à l'analyse a donné les résultats suivants :


Brix . 47.54
Eau . · 54.86, par suite ,
M. solides totales . 45.14 ou 94,95 p . 100 du degré Brix .

Rotation directe : Saccharose 26.70, poids normal .


- 13.37, 1/2 poids normal.

Inversion 50cc + 5cc HCl concentré furent chauffés au bain- marie


ȧ 69° pendant 15 minutes et donnèrent la polarisation suivante :
30.49 30.42 30.44 30.44

La solution 1/2 normale donna au saccharimètre après calcul :


30.56 30.56
974 Méthode d'inversion.

La même solution 1/2 normale invertie et traitée par la liqueur de


Fehling donna :
Sucre inverti . • 45.52

Glucose Méthode volumétrique 10.87


――――――――― par pesée . . 10.92

La liqueur de Fehling a donné un chiffre élevé dù à la présence.


d'inuline ou de matières analogues qui, à l'inversion donnent de la
lévulose .

Le non-sucre varie fortement selon le mode de calcul :


D'après le Brix et la polarisation directe • · • 9.92
Brix inverse 6.06
matières solides 3.66

Le précipité organique fourni par l'acétate de plomb normal est de


1,18 p. 100 ; par l'acétate basique 1,78 dans le filtrat du précédent ; le
le nouveau filtrat obtenu , quoique coloré , ne donnait pas de précipité
par l'alcool ni par le réactif de Meyer. Le total de ces deux chiffres
2,96 semble montrer que 3,66 ne serait pas la valeur exacte , pour le
non sucre , qui serait donc entaché d'une forte erreur.
Le chiffre 30,56 , résultat de l'inversion , semble exact, car le coeffi
cient (1 ) est ici 0.35 au lieu de 0.34 (Wiechmann) . En 1890 , nous
avions obtenu le coefficient moyen 0,242 :

Sirop 0.203
Masse cuite 1er jet . • 0.223
- 2º 0.249
--- 32
0.260
Mélasses commerciales de 2º jet • 0.253
3º jet • · 0.265

Pendant la campagne dernière la moyenne a été 0.234 :


Jus • 0.225
Sirop • 0.228
Masse cuite 1er jet . 0.267
2e 0.242
Mélasses commerciales 0.212

Les moyennes semblent concorder, mais les analyses individuelles


différent souvent beaucoup, il en est de même dans une mème fabrique

(1) L'auteur semble appeler coefficient le rapport :


30.56 ― 26.70 3.86
= = 0.35.
10.92 10.92
Dosage des sucres réducteurs. 975

et cela à tel point que l'on ne peut attribuer ces variations à des erreurs
d'analyses .
L'auteur reconnaît que la méthode d'inversion n'a pas donné de
bons résultats cette année . Il a pesé toutes les masses cuites de pre
mier et de deuxième jet et a trouvé une perte, entre les deux jets ,
beaucoup plus élevée que le chiffre donné par la polarisation directe ,
supérieure même à celui calculé par la méthode d'inversion qui donne
aussi des résultats trop faibles .
(Louisiana Planter. ) E. S.

SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS

Par le Professeur B.-B. ROSS .

La liqueur proposée par Ost (Chem . Ztg . 1890-330) est la suivante :

Sulfate de cuivre . · 23,5


Carbonate de potasse. 250
Bicarbonate de potasse . 100
que l'on complète à 1 litre.
Le temps nécessaire à la réduction du cuivre rend cette liqueur
impropre à un dosage volumétrique exact , mais elle donne d'excellents
résultats par pesée , la durée de l'ébullition influant moins le résultat
que dans les autres méthodes .
De plus, la saccharose est sans influence ; elle se conserve long
temps ; la proportion de cuivre réduit est plus grande qu'avec la liqueur
de Fehling, par suite les coefficients correspondant aux divers sucres
réducteurs sont plus différents ; enfin il est reconnu qu'en général la
liqueur au carbonate est préférable à la liqueur au tartrate .
Schmoeger a vérifié ces assertions , il trouva que le sous oxyde de
cuivre précipité peut être mélangé d'oxyde de cuivre qui fausse les
résultats .
Striegler a opéré sur des bas produits, il recommande de filtrer la
solution sur du sang desséché qui retient les matières réductrices
autres que les sucres. Il modifie la liqueur de Soldaini, dans laquelle
il remplace une partie du bicarbonate par du carbonate de potasse ; il
fait la solution à une température peu élevée , pour éviter une perte
d'acide carbonique .
Alessandri recommande l'emploi de l'acétate de cuivre ammonia
cal. Un volume donné d'acétate de cuivre est partiellement réduit par
la solution sucrée , on sépare le sous-oxyde par filtration . Le filtrat est
traité par l'ammoniaque et par une solution sulfurique normale ; si l'on
976 Dosage des sucres réducteurs.

a au préalable déterminé l'équivalent en acide sulfurique de la solution


d'acétate de cuivre , on pourra calculer facilement le résultat .
Ehrmann ( Bull . Assoc . Chim. Janvier 1893) recommande de traiter
le précipité de cuivre par une solution de chloroplatinate de potasse ou
de soude . Le cuivre est remplacé , équivalent par équivalent , par le
platine . Le modus operandi est simple et exact, en raison du poids
atomique très élevé du platine et de la facilité avec laquelle se calcine
et se pèse le précipité .
Baumann (Zeit . f . R. I. 1892 ) a étudié la méthode d'Herzfeld et a
construit des tables pour calculer le sucre inverti en présence de la
saccharose.
Borntraeger employant la méthode de Fehling- Soxhlet a étudié
l'influence de l'acétate de plomb, normal ou basique : il trouva des dif
férences sensibles même avec une minime quantité de plomb ; avec
une forte proportion l'erreur devient considérable . Il trouva aussi que
la réaction est changée .
Pour éliminer le plomb, le sulfate de soude est préférable au carbo
nate qui donne des résultats trop élevés .
On a essayé aussi le dosage électrolytique du cuivre : Formanek
jette le précipité d'oxyde de cuivre sur un filtre suédois , lave soigneu
sement, et le dissout dans 20 cc. d'acide nitrique à 1,20 de densité, puis
lave de nouveau . On obtient ainsi 150 à 180 cc . qui sont soumis à l'é
lectrolyse dans un vase en platine . Cette méthode est assez longue et
il est préférable d'opérer ainsi :
La précipitation de l'oxyde de cuivre est effectuée dans un becher
glass, on verse sur un filtre d'amiante contenu dans un entonnoir ordi
naire ; on lave à l'eau chaude . Il est inutile de verser tout le précipité
sur le filtre . On met le filtre avec son contenu dans le becherglass . L'en
tonnoir est rincé avec une solution nitrique renfermant 4 cc. d'acide à
1,42 de densité pour 100 cc . L'acide dilué est versé jusqu'à concurrence
d'environ 200 cc . et on électrolyse avec un courant équivalent à 0,5 à
0,7 cc. de gaz par minute . L'anode employée est une spirale plate de
platine de Luckow . Il est inutile de dissoudre l'oxyde avant de faire
passer le courant, la dissolution et la précipitation ayant lieu simulta
nément.
Les dosages faits par ce dernier procédé ont donné des résultats
identiques à ceux obtenus par la méthode volumétrique .
L'auteur a , d'autre part, examiné les matières réductrices autres
que les sucres , renfermées dans les produits de la sucrerie : 4 dosages
ont été effectués :
1° Solution aqueuse.
2º 50 cc . de cette solution + sous-acétate - excès de carbonate de
soude , complétés à 100 cc . et filtrés .
Bibliographie. 977

3º 50 cc. de solution + acétate neutre , neutralisés par l'acide acé


tique, complétés à 100 cc . et filtrés .
4º La solution n° 3+ excès de carbonate de soude, puis filtrée à
nouveau.
Le quatrième dosage a invariablement donné une proportion de
sucres réducteurs inférieure aux trois premiers ; il y a done des ma
tières réductrices éliminables par l'acétate neutre .
Des mélasses ont été dissoutes dans l'alcool qui élimine une forte
projection de matières gommeuses , ou traitées par le noir animal qui
enlève les matières colorantes ; la proportion des sucres réducteurs n'a
pas été sensiblement diminuée .
Une plus grande proportion de mélasse filtrée sur plusieurs couches
de noir a été entièrement décolorée , additionnée d'un excès d'acétate ,
et le précipité après repos , recueilli sur un filtre et lavé. Il fut mis en
suspension dans l'eau , et traité par H2S pour précipiter le plomb . Après
filtration , H2S fut chassé par ébullition ; la liqueur concentrée avait
une réaction fortement acide, polarisait à gauche et réduisait la liqueur
de Fehling : 1 gramme de mélasse réduisait 4,12 cc . de liqueur cuivri
que. Il y avait de l'acide malique en quantité appréciable . L'acidité rap
portée à 1 gramme de mélasse et calculée en acide malique était de
0 gr. 0252.
On ne peut donc obtenir de résultats exacts en solution aqueuse
pour l'évaluation des matières réductrices de certains produits ; d'autre
part il n'a pas été reconnu à propos de modifier les méthodes actuelle
ment en vigueur .
L'auteur recommande la formule suivante :
SO Cu + 5H2O . • 34,639
Soude caustique . · 50
Sel de Seignette · 173
pour 1 litre ; c'est la liqueur de Soxhlet .
(Louisiana Planter) E. S.

BIBLIOGRAPHIE
1
Aide -mémoire d'essais et de dosages des médicaments , des
produits alimentaires , des produits physiologiques, pathologiques ,
agricoles et industriels , par Ludovic JAMMES , pharmacien de 1
classe , inspecteur des pharmacies . 1 vol . in -18 de 309 pages avec
figures , cartonné . Prix 3 fr . Librairie J.-B. BAillière et fils , 19 , rue
Hautefeuille ( près du boulevard Saint - Germain ) , à Paris .
Un guide est indispensable à l'étudiant en pharmacie pour mener à
bonne fin les études si complexes qu'il doit faire .
6
978 Bibliographie .

L'accueil si bienveillant qu'a reçu le Manuel de l'étudiant en phar


macie de M. L. JAMMES prouve qu'il a atteint son but , qui consistait à
rendre les études pharmaceutiques moins laborieuses.
Mais les programmes ont été transformés et un régime nouveau est
entré en vigueur , obligatoirement pour tous, depuis le 1er novembre
1892. Ces programmes nouveaux exigeaient un livre nouveau , mettant
l'élève au courant de ses obligations scolaires .
C'est ce livre que M. JAMMES vient de faire .
Sous le titre d'Aide - mémoire, il a publié dix volumes de 300 pages
chacun, illustrés de plus de 1000 figures.
Voici les titres des dix volumes : Analyse chimique et Toxicologie ;
Botanique, Hydrologie , Minéralogie et Géologie ; - Physique ; — Chimie ;
- Micrographie et Zoologie ; -- Matière médicale ; - Pharmacie chimi
-
que ; Pharmacie galénique ; - Essais et dosages.
La science y est présentée sous une forme claire , concise, débar
rassée de tout détail superflu .
Le programme tout entier est passé successivement en revue dans
ces aide-mémoire et les idées professées par les maîtres de nos Ecoles
soigneusement consignées .
Le dernier aide-mémoire qui vient de paraître et qui complète la
série est consacré aux essais et aux dosages des médicaments , des pro
duits alimentaires , des produits physiologiques et pathologiques, des
produits agricoles et industriels . Ces matières font depuis peu partie
des programmes . Elles ont été décrites avec soin et en s'inspirant des
découvertes les plus récentes .
Le pharmacien lui -même trouvera dans ce dernier Aide-mémoire
tout ce qui lui est nécessaire de savoir pour bien conduire des analyses
qui lui sont journellement confiées .
Ainsi présentée , cette œuvre rendra de véritables services aux étu
diants de nos Ecoles et elle leur servira amplement pour se préparer
à entendre les leçons du cours , se familiariser avec les travaux prati
ques auxquels ils doivent se livrer, et surtout pour passer avec succès
les examens qu'ils doivent subir.

Encyclopédie chimique de M. Frémy. - Chimie des liqui


des et des tissus de l'organisme, par les D" GARNIER , pro
fesseur à la Faculté de médecine de Nancy ; LAMBLING , professeur
à la Faculté de médecine de Lille, et SCHLAGDENHAUFFEN , directeur
de l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy ; 2e fassicule, 1 vol .
15 fr. , chez Mme veuve DUNOD, 49, Quai des Grands-Augustins,
Paris.
Ce volume est le deuxième que les auteurs ont publié sur la même
matière . Nous avons rendu compte du premier volume dans le n° de
Mars 1892 du Bulletin , page 714 .
Bibliographie. 979

Il est consacré à l'étude des divers tissus et organes de l'homme et


des animaux . Cette étude est faite d'une façon distincte pour chacun
de ces tissus, qui , par comparaison , peuvent être envisagés comme les
organes élémentaires de la machine animale. Chaque tissu est formé
de l'assemblage d'un nombre variable et souvent considérable de prin
cipes immédiats, très différents pour chacun d'eux . Les auteurs indi
quent les méthodes pour les reconnaître , les isoler, les séparer.
Voici l'ordre qui a été adopté dans ce livre :
1º Tissus conjontif et dérivés ;
2º Tissu adipeux ;
3º Tissu musculaire ;
4° Tissu nerveux ;
5º Tissu osseux ;
6° Tissu dentaire ;
7° Tissu cartilagineux ;
80 Tissus et milieux de l'oeil ;
9. Tissus épithiliaux ;
10° Organes glandulaires .
On le voit, c'est une nouvelle et importante contribution à l'étude
des liquides et des tissus de l'organisme .
Espérons que la fin de ce remarquable travail ne se fera pas trop
longtemps attendre .

Le Matériel agricole moderne , tome Ier , Instruments d'exté


rieur de ferme par M. A. TRESCA, ingénieur des Arts- et- Manufac
tures, professeur à l'école centrale et à l'institut national agrono
mique. Librairie FIRMIN- DIDOT, 56, rue Jacob, Paris .
Ce nouvel ouvrage , qui fait partie de l'excellente collection de la
bibliothèque de l'Enseignement agricole , publiée sous la direction de
M. Müntz , sera accueilli avec faveur par tous les agriculteurs et les
cultivateurs , auxquels il est appelé à rendre les plus grands services .
Il passe en revue les différentes machines composant actuellement
le matériel agricole moderne , en exposant pour chacun des groupes,
les résultats des essais auxquels ils ont donné lieu .
Cet examen est fait en suivant l'ordre naturel des opérations sur le
terrain . C'est ainsi qu'il passe successivement en revue, en ce qui
concerne le matériel extérieur de la ferme , les opérations de labour,
les soins à donner à la terre pour en préparer convenablement la sur
face, les travaux d'ensemencement , les soins à donner aux plants
depuis le moment de la germination de la graine jusqu'à la récolte ;
enfin les appareils de récolte du foin , des céréales et des racines , et
les procédés de transport. F. D.
TABLE DES MATIÈRES

DU TOME X ( 1892-1893 )

DU BULLETIN DE L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE

Alumine. Méthode simple pour sé


parer les oxydes de fer et d'alu
mine , par Borutrager • • 722
Accidents occasionnés sur le bétail
par la pulpe altérée ou donnée Amiante . Filtres en amiante de MAI
GNAN • • . • . 881
exclusivement et avec exagéra
tion 630 Amidon (dosage de l' ) dans les
levures , par E. SILZ . 657
Acétate de plomb ( sous) (voir Sous
Analyse (méthodes d ') . Modification
acétate) au dosage du sucre dans la bet
Acide phénique (sur le rougissement
722 terave par la méthode aqueuse ,
de l') . par J. WEISBERG .. 472
-·phosphorique (dosage de l') dans
――― Analyse des betteraves par les
les scories de déphosphoration , méthodes aqueuses et alcooli
par TOLLES • 607
- salicylique ( recherche de l'acide) ques , par DZIEGELOWSKY 515
Analyse de la betterave par la mé
dans la bière, par PIRETTE .. 611
- succinique comme produit de la thode aqueuse , par H. PELLET, 519 905
fermentation alcoolique , parRAU 590 Dosage de la potasse par réduc
―― sulfureux (papier réactif pour l') 611 tion du chloroplatinate au moyen
du zinc, par EHRMANN 536
Emploi de l'acide sulfureux en
501 - Détermination du rendement
sucrerie, par L. LACHAUX . .
- Par B. MITTELMAN . 186 d'une masse cuite , par E. LÉGIER 559
Admission de nouveaux membres , 71 , Emploi de l'acide borique pour
le dosage du sucre dans les écu
97, 345, 393, 493 , 552 , 624 , 626 , 570
691 , 756 , 766 , 899 mes , par L. LACHAUX .
- Analyse des produits secondai
Albumine (séparation de l ') dans les res employés en sucrerie , par
jus verts de sucrerie, par Bou 250
VIER . 797 BEAUDET
Analyse du miel , par E. SILZ . 363
Alcalinité des jus (contrôle continu , - Analyse des produits sucrés
automatique et enregistreur de
l'alcalipité des jus) , par Th . (note relative à l') , par D. SI
781 DERSKY 435
CAMBIER .
Indicateur pour déterminer l'al ―――――――― Sur la valeur du coefficient sac
calinité des jus et sirops, par L. charimétrique du glucose, par
475 GRIMBERT • 598
LACHAUX
Alcool. Recherche des alcools supé - Par D. SIDERSKY .
―― Dosage de l'eau dans les sucres
rieurs dans l'alcool vinique , par 600
Ch. BARDY 582 bruts en Allemagne .
- Dosage de l'eau dans la masse
Quelques réactions pour recon 602
naître l'impureté d'un alcool, par cuite , par HErles .
605 - Détermination du sucre cristal
FERRARO .
- Méthode d'essai des alcools em lisé dans la masse cuite en grains ,
606 par VERVINS . 602
ployée par la régie Suisse .
- Nouveau procédé d'analyse des
Aldehyde formique (action de l') sur 603
les vins , par A. TRILLAT. 42 porte-graines , par HERLES
- Par JABLIN- GONNET et de BACZ - Détermination du sucre inter
609 verti par le réactif de Soldaïni . 604
KOWSKI
982 Table des matières.

Analyse sur le poids normal sac Analyse. Dosage du marc et de la


charimétrique , par NASINI et quantité de jus dans la betterave,
VILLAVECCHIA 604 par H PELLET . . . . 924
- Quelques réactions pour recon Sur le dosage des matières
naître l'impureté de l'alcool , par sèches, par CRAWLEY. . . . . 972
FERRARO .. 605 Sur la méthode d'inversion ,
- Méthode d'essai des alcools , Clinton Toronsend . . . . . . 973
employée par la régie Suisse. 606 - Sur le dosage des sucres réduc
-- Dosage de l'azote par le procédé teurs, par Ross . . 975
Kjeldahl, par WEDEMEYER . 607 Appareil pour la détermination de
- Dosage de l'acide phosphorique la perte en sucre à l'évaporation
dans les scories de déphospho et à la cuite, par A. LALO . . . 128
risation, par TOLLES 607 - Par L. BATTUT. · 148
Méthode de détermination volu - Appareil Savalle , Fourcy et
métrique des sulfates dans les Sorel pour la distillation des
eaux potables , par VITALI ... 608 mouts épais, par F. DUPONT . . 298
Action du formol sur les vins , Appareil O. Perrier pour l'épu
par JABLIN- GONNET et RACZ ration automatique et continu
KOWSKI .. 609 des alcools , par F. DUPONT . . 301
Papier réactif pour l'acide sul - Egrot pour la distillation et la
fureux. . 611 rectification des alcools , par
- Recherche de l'acide salicylique F. DUPONT. • 311
dans la bière , par J. PINETTE , 611 - Deroy, pour la distillation et la
- Méthode pour obtenir de l'eau rectification des alcools , par
exempte d'ammoniaque , par F. DUPONT.... • 321
BISBEE 612 -- A cuire (moyen de nettoyer les )
Notice sur la détermination du par POCHWÓLSCKY 672
degré de dureté de l'eau au Assemblée générale annuelle de
moyen de la liqueur hydrotimé l'Association. 175
trique, par BUCHNER 612 _ _ _ _ _ _ Générale annuelle de la section
Cause d'erreur dans la détermi sucrière de la Société indust.
nation des chlorures au moyen de Varsovie , par J. WEISBERG. 512
du nitrate d'argent, par GA ――――――― Annuelle de la Société sucrière
THORNE-YOUNG . 721 russe à Kiew, par J. WEISBERG . 963
-- Méthode simple pour séparer les ― Générale des fabricants de sucre
oxydes de fer et d'aluminium , de France . 551
par BORNTRAGER .. 722 Azote . Dosage de l'azote par le
Le rougissement de l'acide phé procédé Kjeldahl, par ARNOLD
nique . 722 et VEMEMEYER 607
- Sur le molybdate d'ammoniaque
employé comme réactif, par TOR B
QUATO - GIGLI. 723
Emploi de l'acide borique pour Bacillus aethacetosuccinicus (action
le dosage du sucre dans les écu du) , sur la mannite et la dul
mes , par L. LACHAUX • 570, 712 cite, par FRANKLAND . 588
-- Par J. WEISBERG . 653 Aethaceticus (action du ) , sur la
Dosage de l'eau dans les sirops mannite et la dextrose , par
et les masses cuites , par A. Josse. 656 FRAKLAND . . 588
- Analyse d'un mélange de sac Bacterium sacchari, par TAYLOR . . 716
charose, dextrose et lévulose , Bagasse. Emploi de la bagasse
par WIECHMANN . 669 comme combustible , par M. LE
Analyse des betteraves par la ZIN A. BECNEL . · • 386
digestion aqueuse à froid et à - Par M. WILLIAMS 571
chaud, par H. Pellet 905 De double et simple pression . 715
Sur le dosage de la chaux par Buryle. La baryte en sucrerie,
pesée à l'état de sulfate, par E. par M. du BEAUFRET .. 346, 803
GRAVIER 711 ―――― Critique du procédé sodo -baryti
―――― Analyse de la pomme de terre que par J. Weisberg, Daix, etc. 251
industrielle, par F. DOUILLET . 820 Nouveau procédé de fabrication
Les matières pectiques et le do par l'électricité, de la baryte, et
sage du sucre dans la betterave la régénération continuelle et
par les méthodes alcooliques et économique de son carbonate,
aqueuses , par J. WEISBERG . . 840 par Ch TAQUET . ' . 654
Table des matières . 983

Baryte . Sur la précipitation des Bibliographie. Traité de chimie


sucres réducteurs par la baryte, agricole , par P.-P. DEHÉRAIN . 390
par M. du BEAUFRET ... 500 - Résumé d'analyse minérale , par
Action de la baryte sur le glucose METZNER (Encyclopédie chimi
et le lévulose , par BEAUDET .. 509 que de Frémy) . 481
Par H. COURTONNE . 564 L'or , par CUMENGE et FUCHS ( En
Sur le rôle de la baryte dans le cyclopédie chimique de Frémy) . 481
procédé sodo barytique par - Le plomb et ses composés , par
J. WEISBERG . 651 PARMENTIER ( Encycl . chim. de
Betteraves. La conservation des Frémy) .. 481
betteraves en silos , par M. MIT Conservation des substances ali
TELMANN . 165 mentaires, par URBAIN (Encycl .
- Poids du jus contenu dans la chim . de Frémy) . . 482
betterave , par M. MITTELMANN 168 Chimie analytique des matières
Lavage des betteraves , par M. grasses, par FERDINAND - JEAN . 483
MITTELMANN .. • 170 - Dictionnaire de chimie indus
- Glucose, sels de chaux et ma trielle , par VILLON . 484, 616
tières organiques dans la bet ― Méthodes de travail pour les
terave, par F. DUPONT . . . 398 laboratoires de chimie organi
Essais sur l'obtention des grai que , par LASSAR COHN . 485
nes de betteraves , par la mé - La Bière , par LINDET . 486
thode insexuée , par BERTIN . 430 Les résidus industriels dans l'ali
Modification au dosage du su mentation du bétail , CORNEVIN . 487
cre dans la betterave par la mé - Le régime des eaux à Lille ,
thode aqueuse , par J. WEISBERG 472 par A. DESCAMPS 489
- Pouvoir germinatif des graines - Rapports sur les champs d'ex
de betteraves. 512 périences et de démonstration
- Analyse des betteraves par les d'Eure-et-Loir, par GAROLA . 489
méthodes aqueuses et alcoɔli Guide pratique de l'amateur
ques , par DZIEGELOWSKY 515 électricien pour la construction
- Analyse de la betterave par la mé - de tous les appareils électri
thode aqueuse, parH . PELLET , 519 905 ques , par KEIGNART 491
- Quantité de raffinose dans la L'électricité à la portée des gens
betterave , par J. WEISBERG . . 561 du monde, par P. VIBERT . . . 491
― Pour et contre les fortes doses --- Carnet du photographe ama
d'acide phosphorique dans la teur, par Ch . JACOB 492
culture de la betterave, rôle du La pratique des essais commer
nitrate de soude, par MERCKER 591 ciaux ..
Nouveau procédé d'analyse des - Matières organiques , par G.
porte-graines, par HERLES . 603 HALPHEN 617
- Composition de la betterave à Les matières minérales par G.
sucre aux différentes époques HALPHEN
de sa végétation , par GAILLOT , 674 - Los Hornos de bagozo verde ,
Achat des betteraves à la ri par Gaston DESCAMPS 617
chesse saccharine en Autriche . 694 Encyclopédie scientifique des
- Détermination du sucre de la aide-mémoire 617
betterave en Allemagne , par - Analyse des vins , par MAGNIER
M. H. PELET . 695 DE LA SOURCE 618
Détermination de la quantité de Notions de chimie agricole , par
jus dans la betterave , par A. VI Th . SCHLESING fils . 619
VIEN 833 - Etude expérimentale calorimé
Par BRUNEHANT 838 trique de la machine à vapeur,
Par H. PELLET , 948 par DWELSHAUVERS - DERY . . . 619
- Les matières peetiques et le do - Thermo dynamique à l'usage
sage du sucre dans la betterave des ingénieurs , par H. SIANTÉ . 620
par les méthodes alcooliques et Saccharum officinarum , par
aqueuses , par J. WEISBERG . · 840 SOLTWEDEL et BENECKE . 676
Dosage du marc dans les bette - - L'alimentation de l'homme et des
raves , et par suite de la quan . animaux domest . , par GRANDEAU. 677
tité de jus contenu dans 100 gr. - Contribution à l'étude des tour
de betteraves , par H. PELLET , 921 teaux alimentaires , composition ,
Analyse des betteraves-mères , valeur alimentaire, emploi prati
par H. PELLET 905 que et diagnose , par GAROLA .. 679
984 Table des matières.

Bibliographie. Traité de l'épuration Canne à sucre. Par FOUQUEREAUX


des eaux naturelles et industriel DE FROBERVILLE • 448
les , par G. DElhotel .. 679 par MARICOT. • · 449
Proceedings of the ninth annual ―――― par MAZÉRIEUX . 450
convention of the association of - Dosage direct du sucre dans la
official agricultural chemists canne, par H. PELLET .. 924
held, par HARVEY W. WILEY . 680 Voir Sucrerie de cannes et Société
La betterave , son emploi en dis des Chimistes de Maurice..
tillerie. 681 Carbonatation des jus denses , par
- Agenda Dunod. Chimie 681 MITTELMAN 181
- Analyse des produits secondaires Cendres. Incinération des produits
employés en sucrerie, par L. sucrés, par H. COURTONNE
BEAUDET 681 Céruse (analyse de la) , par BEAUDET 266
Bulletin de la Station agronomi Charbon (analyse du ) , par BEAUDET 255
que de l'Aisne, par L. GAILLOT . 681 Emploi économique du charbon en
- Annuaire de la Betterave de 1893 , sucrerie, par BEAUDET et CAM
par G. GRAS . . . 682 BIER • 860
――― Notes surunvoyage en Perse , par Chauffage des emplis , par A. VI
H PELLET . 683 VIEN 940
- L'Argot parisien , par TIMMER Quelle doit être la surface de chauffe
MANS 683 des générateurs, par hectolitre
Handbuch der Landwirthschaftli de jus travaillé , par BEAUDET et
chen Gowerbe , par LINTNER .. 738 CAMBIER. 860 872
―― Cultivo de la remolacha pobre e Chaux. Epuration des jus par la
cultivo de la remolacha rica. La poudre de chaux hydratée , par
remolacha industrial. Como si B. MITTELMAN . 473, 525 785
obtiene y se utiliza la remolacha wp - c par H. PELLET , 523
azucarera, par W. GUERRERO . 894 Action de la chaux plus ou moins
-- Annuaire de la pomme de terre in diluée sur le sucre, par Ch .
trielle , par G. GRAS . 894 LIESSE. 566
Bulletin de l'année 1892 de la Sta Traitement des jus de betteraves
tion agronomique du Pas - de par la chaux , par SIEBECK . 580
Calais , par PAGNOUL . . 895 Action de la chaux sur le jus de
――――― Foods and Food adulterants . betteraves , par KUTHE . 580
Café , Thé et Chocolat , par G.-L. Sur le dosage de la chaux par pesée
SPENCER. 895 à l'état de sulfate, par GRAVIER 711
Bière . Recherche de l'acide sali Emploi de la chaux en sucrerie ,
cylique dans la bière, par PINETTE 611 par AULARD . 771
- Aide - mémoire d'essais et de do Chaux et poudre de chaux hydratée ;
sage des médicaments , produits détermination de la quantité
alimentaires , etc. , par L. JAM d'eau nécessaire pour l'extinc
MES . 977 tion des différentes espèces de
- Chimie des liquides et des tissus chaux vive, par B. MITTELMAN , 785
de l'organisme ( Encyclopédie chi Chlorures . Causes d'erreur dans la
mique de Freing) par GARNIER , détermination volumétrique des
LAMBLING et SCHLAGDENHAUFFEN 978 chlorures au moyen du nitrate
Le Matériel agricole moderne d'argent, par GATHORNE-YOUNG 721
(instruments d'extérieur de fer Clairçage. Procédé de clairçage du
me), par A. TRESCA . 979 sucre en plaquettes, par SELWIG
-- Bisulfite de chaux en sucrerie et LANGE . 580
(emploi du) , par L. LACHAUX . . 501 Commission . Commission des sucres
―― Boues de cuves de distillerie . Uti à la Bourse du Commerce . 553
lisation pratique des boues de pour étudier les procédés nou
cuves de distillerie , par Fernand veaux . • 402
LEFEBVRE · .. 354 Combustibles . Analyse des combus
C tibles, par L BEAUDET . . . 255
――― Emploide la bagasse comme com
Calcaires. Analyse des calcaires , bustible, par L.-A. BECNEL . 386
par L. BEAUDET 268 - Sur la valeur calorifique de la mé
Canne à sucre. Relation entre la lasse, par CRAWLEY. 716
densité du vesou du premier - Emploi économique du combus
moulin et la richesse de la tible en sucrerie, par BEAUDET et
canne, par CLARENC . . . 442 447 CAMBIER. 860
Table des matières. 985

Compte-rendu financier, par M. H. la maltose et la dextrine, par


TARDIEU . 92 J. A. WILSON • 373
- par M. ECLANCHER 94 Dextrose. Analyse d'un mélange de
Contrôle. Contrôle mutu 1 des fa dextrose , saccharose et lévu
briques de sucre . 73 , 190, 346 lose, par WIECHMANN . .... 669
-- Contrôle chimique en sucrerie de Diffusion (Procédé de) , par M. MIT
cannes , par SAILLARD · · 354 TELMAN • 170
par CRAWLEY • 528 Installation d'une diffusion. · 170
Contrôle de la fabrication du Chauffage de la diffusion , par
sucre de cannes, par MARONNIER 476 MITTELMAN • 171
par Riffard 953 Agents épurants employés à la
Contrôle continu , automatique diffusion 172
et enregistreur de l'alcalinité des Table pour calculer la capacité
jus, par Ch. CAMBIER . 781 des diffuseurs pour un charge
Concours. Concours organisés par ment de 50 k . par hectol . , par
l'Association sur des questions G. FRITSCH ... 374
de sucrerie et de distillerie , 102 , - Sur la diffusion de la canne , par
103 , 109 , 120 , 128, 135 , 355, 497 RAIMBERT . • · • 456
Réponse de M. Lefebvre sur les con - Conduite de la diffusion . par
cours de distillerie . · 355, 497 A. VIVIEN . 496
Concour des industri agricole à - Limites de l'épuisement à la
Arras s . es s
693, 734 516
diffusion , par BUTKOWSKY. . .
Condenseur à chocs , par H. COUR ― Nouveau procédé de diffusion,
TONNE . 228 par HEUZEL . 579
Conférence sur la sélection des Discours de M. DURIN au Congrès
betteraves, par H. PELLET. . . 905 de Paris . • • 88
Congélation des solutions sucrées , au Congrès de Laon · 759
par TRAUBE . 385 Distillation des mélanges de deux
Congrès de l'Association à Paris, liquides solubles l'un dans l'au
1 , 75 , 79 , 86 , 88 , 166 , 757, 898 tre , un nouvel appareil à distil
de l'Association à Laon , 550 , ler, par SOREL . · 80
558 , 622 , 628 , 685 , 693 , 741 , 759 Distillerie. Visite à l'exposition
――――― Congrès international de chimie internationale de l'alcool , par F.
à Bruxelles 98, 369, 394, 553 DUPONT . 297
Conseil d'administration de l'Asso - Procédé d'utilisation pratique
ciation . 69,71 88 des boues de cuves de distille
Contribution à l'étude des sels rie , par F. Lefebvre . 534
mélassigènes et de leur influen Travail de la pomme de terre
22/2

ce sur la cristallisation du su en distillerie, par M. LINDET . 825


cre, par A. NUGUES. • • • - Visite aux distilleries de M.
Cossettes (appareil à dessécher les) . 37 Beauchamps , à Bucy- le- Long
Cristallisation en mouvement, par et à Vauxrot, par Th . CAMBIER. 928
AULARD . · 854
— Cristallisation en mouvement E
2 jets, par PIATAKOW 963
Cristaux de carbonate de chaux , Eau distillée. Méthode pour obte
par BOUVIER . • 555 nir de l'eau exempte d'ammo
Cuile (degré de serrage de la) . • · 187 niaque , par M. BISBEE 612
Eau potable. Détermination volu
D métrique des sulfates dans les
Densité. Relation entre la den eaux potables , par VITALI . . . 608
sité du vesou du 1er moulin et -- Sur la détermination du de
la richesse de la canne, par gré de dureté de l'eau au
CLARENCE ... 442 447 moyen de la liqueur hydrotimé
-par FOUQUEREAUX de FROBERVILLE 448 trique , par BUCHNER 612
par MARICOT • 449 Eau industrielle . Epuration des
par MAZÉRIEUX. · • 450 eaux dans le condenseur de la
Dextrine . Action du cyanure sur pompe à air du triple effet, par
la dextrine . . 373 amorce de carbonate de chaux
Fermentation de la dextrine , par sur paille de fer, par BOUVIER . 555
MÉDICUS et IMMERIIAUSER 389 Eaux résiduaires . Epuration des
Dextrose. Action du cyanure de eaux résiduaires de sucrerie ,
mercure alcalin sur la dextrose par A. VIVIEN
986 Table des matières.

Eaux résiduaires. Epuration des plantes saccharifères , telles que


eaux résiduaires de sucrerie , état betteraves , cannes , sorgho , par
actuel de la question, par H. MANOURY . 668
ROBERT ... 403 Etudes diverses sur la perte en
Assainissement des eaux rési sucre à l'évaporation et à la
duaires de fabriques ou d'é cuite , par L BATTUT .. 135
gouts utilisation de ces eaux Evaporation . Appareil d'évapo
en irrigations agricoles , par ration Compound à ruisselle
FISCHER . 888 ment et à alimentation automa
- Commission · pour l'étude des tique, par BoUVIER . 203
eaux résiduaires . 900 1 Appareil d'évaporation à ruis
Ecole de sucrerie et de distillerie, sellement, par F. DUPONT . . .
74, 346 , 392 , 494, 555. 728 - Influence de la surface de
Elections pour le renouvellement du chauffe des appareils d'évapora
Conseil. 2 86 tion sur les rendements des sirops
- Pour le renouvellement du en sucre, par TOLPYGUINE 376 , 971
Bureau . 71 - Par WEISBERG , 376, 971
Ecumes. Emploi de l'acide barique ―― Relation entre la couleur des
pour le dosage du sucre dans sucres bruts et le mode d'évapo
les écumes, par L. LACHAUX , ration , parJ. WEISBERG , 380 , 469 , 518
570 . 712 Par P. HORSIN - DÉON . 465 , 471
Par J. WEISberg . 653 Moyens de réduire les frais
Electroculture . 574 d'évaporation des petits jus , par
Emplis. ( Chauffage des), par A. MAZEL .. 673
VIVIEN . . 940 - Sur le calcul de l'augmentation
Engrais. Le sulfate d'ammoniaque d'évaporation résultant de la di
comme engrais , par WAGNER 595 lution des jus sucrés, par HUT
Entrainements ( des) du sucre dans CHINSON . 714
les appareils d'évaporation , par Excursion à Noisiel, à la fabrique
P. HORSIN-DÉON . 109 de chocolat de MM . Ménier,
Par BATTUT . 848 par H, ROBERT, 3
―――― Par BRETON . 850 Exposition internationale de l'alcool
Epuisements. Limite de l'épuisement à Paris, par F. DUPONT . 297, 455
à la diffusion , aux filtres-presses, Exposition de Chicago , 402 ,
par BUTTкOWSKY . 516 492 , 499 , 550 , 558, 728
Epuration . Epuration automatique - Exposition du Congrès de Laon,
et continu des alcool , par les par GAILLOT . . . • 945
appareils PERRIER, par F. Du Extracteur pour le dosage des ma
PONI . 301 tières grasses , par GRAFTIAU . 646
Epuration des eaux résiduaires , F
par A. VIVIEN 6
--- Par H. ROBERT 403 Féculomètre Dupont . . 241
- Epuration des jus , par MITTEL Fer Méthode simple pour sé
MAN et divers . 174 parer les oxydes de fer et d'alu
- Epuration saline produite par minium, par BORNTRAGER , 722
la diffusion et la carbonatation , Fermentation. Fermentation des
par B. MITTELMAN et divers . 182 bas-produits , dans les emplis . 189
- Epuration méthodique des jus - Mémoire sur l'équation de la
et sirops , par A. BOUVIER . 192 fermentation de Pasteur, par
--- Epuration des jus par la poudre F. LEFEVRE . • 355
de chaux hydratée, par MIT Fermentation de la dextrine,
TELMAN 473 525 par MEDICUS et IMMERHAUSER , 389
- Par H. PELLET . 523 --- Influence des levures sur les ca
- Epuration des jus dans 28 su ractères du liquide fermenté ,
creries russes . par les différen par WINDISCH . . . 389
tes méthodes de carbonatation, Fermentations vitales et fermen
par PIASECKY 513 tations chimiques , par ARTHUS
- Epuration des jus verts avant et HUBER .. 584
la carbonatation . 578 Fermentations et levures , par
Séparation de l'albumine des IRMISCH . 587
jus verts, par BOUVIER . 797 ―― L'acide succinique comme pro
Nouvelle méthode d'épuration duit de la fermentation alcoo
des jus sucrés extraits des lique , par RAU. . . . 590
Table des matières. 987

Fermentation . Fermentation des mé Indicateur pour essai de l'alcalinité


lasses sulfitées . 625 des jus et sirops en sucrerie,
Févier (le); nouvelle source d'al par L. LACHAÛX`. ` . 475
cool, par HECKEL et SCHLAGDEN Influence dés nitrates alcalins sur
HAUFFEN . 587 la polarisation des liquides su
Filtres. Filtre Philippe . · • 326 crés, par E. GRAVIER. • 351
Filtre Bolikowski 327 Inversion, pertes et rendements en
-- Filtres à bagasse , 438 , 440 , sucrerie de cannes, par Ed .
443 , 451 , 452 RIFFARD . 953
Filtre mécanique pour les jus ―――――――― Sur la méthode d'inversion , par
verts, par SKORINA 514 CLINTON TORONSEND 973
- Filtre décanteur système Bou
vier ... 531 , 556 J
- Filtre en amiante , système Mai
gnan 881
Jus. Epuration des jus , par MIT
Filtration méthodique des jus et des TELMAN, VIVIEN et divers 174
sirops de cannes, par BOUVIER . - Carbonatation des jus denses ,
531 , 556 181
par MITTELMAN
Formaldehyde ou Formol (voir
Aldehyde formique) . • (Voir Epuration.)
Formule pour calculer le quo
tient de rendement à l'embal L
lage, étant donné le quotient
de pureté du mélange acidifié Laboratoire de sucrerie ( installation
entrant à la défécation et le d'un) par CRAWLEY . 387
pouvoir mélassigène de 1 de Lévulose. Transformation du glu
non- sucre, par KŒNIG 446 cose et du lévulose en présence
Frai de grenouille dans les jus et des alcalis , par L. BEAUDet .. 509
sirops , par B. MITTELMAN et A. - Action de la baryte sur le glu
VIVIEN • · • 190 cose et le lévulose , par H. COUR
Fucose (sur la) , par GUNTHER et. TONNE. 564
TOLLENS 615 ― Procédé d'utilisation des mé
lasses pour la préparation du
G lévulose , par E SCHERING ... 615
Analyse d'un mélange de sac
Générateurs de vapeur. Charbon à charose , dextrose et lévulose ,
employer, surface de chauffe, par WIECHMANN . . .. 669
types de chaudières , rapport de Levure . Influence de la levure
la surface de grille à la surface sur les caractères du liquide fer
de chauffe , par CAMBIER et menté . • 389
BEAUDET 860 ―――― Levures pures , par HANSEN . • 587
Glucose . Transformation du glucose Par HOLM . • 587
et du lévulose en présence des Par HIRMISCH 587
alcalis, par L. BEAUDET . 509 - Richesse en azote de la levure,
- Action de la baryte sur le glu par WISSMANN . 589
cose et le lévulose , par Н. Dosage de l'amidon dans les
COURTONNE 564 levures . par E. SILZ . 657
Sur la valeur du coefficient sac Liste des membres de l'Association ,
charimétrique de glucose, par 46 , 391 , 392
GRIMBERT . 598
Par SIDERSKY 658 M

H Magnésie (la) et les sels de chaux


dans les produits de la sucrerie ,
Huiles et gaisses (analyse des) , par par J. WEISBERG . 231
L. BEAUDET 270 Maltose. Action du cyanure de
mercure alcalin sur la maltose ,
la dextrose et la dextrine , par
J -A. WILSON 373
Incinération des produits sucrés au Masse cuite . Détermination de la
moyen du sesquioxyde de fer, quantité de cristaux dans une
par H. COURTONNE . 223 masse cuite , par POCHWALSKY, 375
- Par A. VIVIEN . 225 -- Par VERVINS . 602
988 Table des matières.

Masse cuile. Dosage de l'eau dans Nouvelles de la fabrication , par


les sirops et les masses cuites , DECKER . 397
par A. JOSSE . 656 - Par BEAUDET 397
- Par HERLES . 602 Par F. DUPONT 398
--- Détermination du rendement Par DU BEAUFRET . 400
d'une masse cuite , par E. Lg Par A. VIVIEN et divers . 494
GIER . 559 Par A. QUENNESSON • 526
- Traitement des masses cuites ,
579 P
par RUSCHER et BROCKOFF . . .
Matières grasses. Nouvel extrac Papier réactif pour l'acide sulfu
teur pour le dosage des matières reux 611
grasses, par GRAFTIAU . . . . 646 Particularités de la fabrication du
Sur le dosage des matières sucre pendant la campagne
sèches, par CRAWLEY. 972 1892-1893 , 397, 398 , 400 , 494 , 526
Mélasses . Analyses de mélasses Pertes en sucre . A l'évaporation et
de diverses raffineries de Bel à la cuite, par P. HORSIN-DÉON . 109
gique, par A. Aulard . 18 Par BRETON . 120, 850
― Contribution à l'étude des sels Par L LALO . 128
mélassigènes et de leur in Par BATTUT . 135, 848
fluence sur la cristallisation du - Pertes en sucre par inversion
sucre, par A. NUGUES . 22 en sucrerie de cannes , par
Essai des mélasses au point de E. RIFFARD . 953
vue de leur qualité loyale et Influence de la température sur
marchande. . 70 la coloration et les pertes en
- Fermentescibilité des mélasses ; sucre des sirops , à l'évapora
influence des sulfites . 349 625 tion , par J. WEISBERG . 469
- Procédé Barwig d'extraction du Par P. HORSIN - DÉON . 471
sucre des mélasses . 372 Pommes de terre . Expériences di
-- Procédé de purification des mé verses sur le développement et
lasses, par TALAMO . 579 la composition de la pomme de
- Procédé d'utilisation des mé terre , par A. PAGNOUL . 539
lasses pour la préparation du Conservation des pommes de
lévulose, par E. SCHEING ... 615 terre ... 595
- Fermentation des mélasses sul - Choix de pommes de terre pour
fitées 349 , 625 semis et sélection des plants à
- La mélasse du sucre de cannes , forts rendements en tubercules
par PRINSEN- GEERLIGS et BRU reproducteurs , par BRUMMER. . 596
NINGS . 659 - Culture progressive de la pomme
- Sur la valeur calorifique de la de terre , par E. FISCHER 661
mélasse , par CRAWLEY , 716 - Analyse de la pomme de terre
Membres de l'Association reçus de industrielle , par F. DOUILLET , 820
juillet 1892 à juillet 1893 , 71 , - Travail de la pomme de terre
97, 345, 393 , 493 , 552 , 624 , 626 , en distillerie , par L. LINDET ... 825
691 , 756 , 766, 899 Polasse . Dosage de la potassc
Miel. -- Sur les méthodes d'ana parréduction du chloroplatinate
lyse du miel employées au labo au moyen du zinc, par EHRMANN 536
ratoire du département de l'agri Pouvoir rotatoire . Influence des
culture aux Etats -Unis , par nitrates alcalins sur la polari
E. SILZ . 363 sation des liquides sucrés par
Minium (analyse du) , par BEAU E. GRAVIER .. 351
DET . 263 - Influence du sous - acétate de
Molybdate d'ammoniaque employé plomb sur le pouvoir rotatoire
comme réactif, par TORQUATO du sucre inverti et sur les sucres
GIGLI . 723 réducteurs par Ross . 386
Mousse des emplis ( sur la) . 189 Sur le pouvoir rotatoire des so
lutions sucrées , par WIROUBOFF 612
N Procédé sodo-barytique, par M. du
BEAUFRET . 346, 803
Nécrologies. M. Frédéric JACQMARD. 43 par A. VIVIEN 495
- M. Edouard DEBREU . 392 par J, WEISBERG . 651
Noir animal. Présence du fer dans (Voir baryte .)
le noir animal, par BRUNO - Procédé Drost et Schultz, par
TERME.. 386 LEBKOWSKY , 517
Table des matières . 989

Procès -verbaux des séances du Co Raffinose . Quelques considérations


pour mieux faire connaître la
mité , 70 , 345 , 373 , 493 , 624, raffinose et ce qu'elle devient
626 , 690 , 755 , 898
dans les produits de sucrerie ,
- Procès -verbaux des séances du sucraterie , raffinerie et distille
Congrès 79 , 86, 88 , 166 , 898 rie par M. AUlard . 10
Produits secondaires employés en - Note critique sur la question
sucre rie (analyse des ) , par de la quantité de raffinose dans
254
BEAUDET • • la betterave , par J. WEISBERG . 561
Progrès réalisés et à réaliser dans Rapports . Rapport sur le concours
la fabrication du sucre de can
239 de la distillerie , par M. LINDET 102
nes , par H. MANOURY - Rapport sur le concours de la
Pulpe . Accidents occasionnés sur
sucrerie , par M. J. DELAVIERRE 103
le bétail par la pulpe altérée ou -- Rapport sur les récompenses
donnée exclusivement et avec
630 décernées par l'Association au
exagération , par Ch . CORNEVIN
Congrès de Laon , par H. Ro
- Etude sur le pouvoir pathogène BERT . · · ... 768
des pulpes ensilées de betteraves , Ralentisseur de M. Dozzée, par L.
par ARLOING . 639
BATTUT . . • 849
- Des moyens de diminuer le pou Récompenses décernées aux répon
voir pathogène des pulpes ensi
lées de betteraves , par ARLOING 643 ses aux questionnaires . 625 ,
693 , 758 , 768
Récompenses obtenues par l'As
sociation et les membres de
l'Association à l'Exposition in
Questionnaires ( réponse aux) sur le ternationale de l'alcool en 1892
contrôle du travail en sucrerie à Paris ... • 455
de betterave . 165 - Récompenses à décerner aux
En sucrerie de cannes . 476, 571 auteurs des meilleurs mémoires
- Réponse de B. MITTELMAN au insérés dans le Bulletin . 550
questionnaire de la sucrerie de Réponses au questionnaire de la
165 sucrerie de betteraves, par B.
betterave,. 165
Rapport de M. VIVIEN , Sur ce MITTELMANN . ·
questionnaire • ⋅
165 ― Réponses au questionnaire de
Réponses au questionnaire de la sucreric de cannes , par MA
la sucrerie de cannes , par M. RONNIER 476
• 476 par Williams 571
MARONNIER
par M. WILLIAMS 571 Rétrogradation des superphosphates
- Récompenses pour les réponses dans la terre arable , par L. Le
aux questionnaires . 625, 768 FRANC . 361
- Rapport de M. ROBERT sur ces Revue des publications techniques,
récompenses , 768 par E. LÉGIER , E. SILZ, S. DE
― ― ― ― ― ― Questionnaire des chimistes de JONGHE, J. WEISBERG ,F. DUPONT
Maurice .. 439 372, 578 , 667 , 714
Ruissellement. Appareils d'évapo
R ration par ruissellement, sys
tème Bouvier 203
- Système Bontemps . . 331
Perfectionnement au
Raffinage.
procédé MATHÉE - SCHEIBLER et
SAEUGER 373
- Procédé de clairçage du sucre
en plaquettes , par SELWIG et Saccharimètre . Sur le poids normal
580 saccharimétrique , par NASINI
LANGE 604
Perfectionnements dans le raf et WILLAVECCHIA.
finage des sucres bruts de bet - Sur le saccharimètre .
Saccharose. Analyse d'un mélange
teraves et de cannes , par H. de saccharose , dextrose et lévu
MANOURY . . . 667
lose , par Wiechmann . 669
Perfectionnements dans la fabri
cation du sucre sous forme de (Voir Sucre.
Saccharosate et raffinosate de plomb,
cubes et appareils employés à par J. WEISBERG , 434
effet ... 669
--- Sélection des betteraves par, H.
Raffinosate et saccharosate de plomb 905
par J. WEISBERG . .' 434 PELLET .
990 Table des matières .

Sels. Incinération des produits su cation du sucre de cannes, par


crés au moyen du sesquioxyde H. MANOURY. • 239
de fer, par H. COURTONNE 223 Sucrerie de cannes. Contrôle chimi
par A. VIVIEN .. 225 que en sucrerie de cannes , par
- Contribution à l'étude des sels H. SAILLARD 354
mélassigènes et de leur influence Par CRAWLEY 528
sur la cristallisation du sucre , Par E. RIFFARD 953
par A. NUGUES 22 Procès-verbaux des séances de
Sels de chaux dans les produits de la Société des Chimistes de
sucrerie, par J. WEISBERG 231 - Maurice , 438 , 439 , 443 , 451 ,
- Pendant la campagne 1892
1893 . 717, 718 , 719
- Contrôle de la fabrication du
Société des chimistes de Maurice sucre de cannes, par MARON
(travaux de la) , 438 , 439 , 443 , NIER . 476
451 , 717 , 718, 719 Progrès à réaliser dans la su
Sous-acétate de plomb. Définitions crerie de cannes , par la filtra
diverses du sous-acétate de tion des jus et des sirops , par
plomp. Tableau donnnant la BOUVIER. 531
richesse des solutions d'acétate Du sucre inverti en sucrerie de
sesquibasique ou sous - acétate , cannes, par SAILLARD. 972
suivant la densité . Procédé Sulfates, Sur une réaction des sul
d'analyse des acétates basiques fates solubles dans le sol , par
solides ou dissous . Préparation E. FISCHER 960
nouvelle du sous- acétate de Sulfite de chaux (bi) . (Voir Bisul
plomb, par H. COURTONNE 457 file).
Sucrate de chaux en sucrerie (sta
bilité du), par J. WEISBERG . 432 T
Précipitation du sucrate de
chaux par la baryte et la stron Tableau mutuel de contrôle entre
tiane . 580 les fabriques de sucre , 73 , 190 , 346
Sucrate de baryte. Préparation du Toasts portés au Congrès de Paris,
sucrate de baryte au moyen des par E. DURIN 77
jus sucrés, par Hermann Zscheye 581 Par A. VIVIEN . 78

0 00 00 00
Sucre. La synthèse des sucres , par - Par D. SIDERSKY . 78
FRANCKLAND . 723 Par J. WEISBERG . 78
- Dosage de l'eau dans les sucres - Par F. DUPONT 78
bruts en Allemagne . 600 ―――― Par H. MANOURY. 78
Sucre inverti. Détermination du ― Par H. TARDIEU 89 R
sucre inverti par le réactif de Toasts portés au banquet du Con
Soldaïni . . . 604 grès de Laon , par E. DURIN . 744
Un magma cristallin de sucre --- Par ERMANT, maire. 745
inverti , par WIECHMANN 671 - Par A. VIVIFN . 746
Du sucre inverti en sucrerie de Par J. WEISBERG . 749
cannes , par SAILLARD 972 Par SEBLINE, sénateur 749
Composition du sucre inverti , Par E. FISCHER 750
par WIECHMANN . · 580 Tube continu de H. PELlet . 922
- Du rôle du sucre inverti dans Tubes Ehrmann pour le chaulage
les produits de la sucrerie, par des vesous . 454
SZYFER . 517 Turbinage. Procédé de clairçage
Sur la méthode d'inversion , par du sucre en plaquettes , par
CLINTON TORENSEND 973 SELWIG et LANGE. 580
(Voir sucres réducteurs). Turbine continue Observations sur
- Sur le dosage des sucres réduc le travail des turbines continues,
teurs , par Ross . 975 système Sczenioowsky et Piout
Sucres réducteurs . Sur la précipita kowsky, par J. WEISBERG , 381
tion des sucres réducteurs , par ------ Par PIONTKOWSKY 968
du BEAUFRET . • 500
― Transformation du glucose et V
du lévúlose en présence des
alcalis, par L. BEAUDET . 509 Vapeur. Utilisation rationnelle de
(Voir sucre inverti). la vapeur en sucrerie, par Th.
Sucrerie de cannes. Progrès réa CAMBIER. 208
lisés et à réaliser dans la fabri -- Par GOUBANOW 970
Table des matières. 991

Vins Action de l'aldéhyde for Visite à la sucrerie de MM. Legras et


mique sur les vins , par TRILLAT. 42 Middelet, à Laon , par F. Du
――― Par JOBLIN- GONNET et de RACZ PONT • 742
KOWSKY .. 609 - Par M. PEllet . 905
Visite de l'Association à la fabrique - Aux distilleries de M. Beau
de chocolat de MM . Ménier, à champs . à Bucy- le- Long et à
Noisiel, par H. ROBERT . 278 • 742
- A l'usine électrique Edison , de Vauxrot, par F. DUPONT .
Par Th . CAMBIER. 928
l'avenue Trudaine , Paris, par
Gaston LAMBOI. . 274 A l'usine de M. Fischer, à Chail
- A l'Exposition internationale de vet, par F. DUPONT. 752
294 - Par F. DOUILLET . 934
l'alcool , par F. DUPONT .
-- A la sucrerie de Coucy- les Chez M. Maguin, à Charmes,
Eppes, par P. HORSIN-DÉON . . 901 par F. DUPONT. 752
1

1
TABLE ALPHABÉTIQUE

Par Noms d'Auteurs .

Bisbee. -- Méthode pour obtenir de


Arloing. --- Etude sur le pouvoir l'eau exempte d'ammoniaque . . 612
Blin F. Moyens de contrôler la
pathogène des pulpes ensilées conservation des betteraves en
de betteraves . 639
silos 429
Des moyens de diminuer le pou Bogel. ― Précipitation du sucrate
voir pathogène des pulpes de
betteraves ensilées . 643 de chaux par la baryte et la
Arnold et Wedemeyer. - Dosage strontiane . 580
Borntrager. Méthode simple
de l'azote par le procédé Kjel
dahl . . 607 pour séparer les oxydes de fer
Arthus et Huber. ------ Fermentations et d'aluminium. 722
vitales et fermentations chimi Bouvier. - Epuration méthodique
584 des jus et sirops . .. 192
ques • - Appareil d'évaporation Com
Aulard. Quelques considérations
pouvant aider à mieux faire con pound à ruissellement et à ali
mentation automatique . 203
naître la raffinose et ce qu'elle
devient dans les produits de Progrès à réaliser dans la su
sucrerie, sucraterie , raffinerie crerie de cannes par la filtra
10 tion méthodique des jus et
et distillerie .
771 sirops . • 531
Emploi de la chaux en sucrerie. - Cristaux de carbonate de chaux
- La cristallisation en mouve
ment . . 854 par amorce sur paille de fer .. 555
---- Filtre décanteur, système Bou
B vier. 556
- Séparation de l'albumine des
Bardy. Recherche des alcools jus verts 797
supérieurs dans l'alcool vinique 582 Breton. - Mémoire sur les pertes
Barwig. Procédé d'extraction
. . 372 en sucre à l'évaporation et à la
du sucre des mélasses . cuite . 120, 850
Ballut. - Etudes diverses sur la Brummer. Choix de pommes
perte en sucre à l'évaporation de terre pour semis , et sélection
et à la cuite . 135, 848 des plants à fort rendement en
Beaudet L. Analyse des produits tubercules reproducteurs · 596
secondaires employés en su Brunehant. - Sur la quantité de
crerie . 254 838
397 jus dans la betterave .
Nouvelles de la fabrication Brunnings. - La mélasse du sucre
Des transformations du glucose de canne , d'après Prinsen-Geer
et du lévulose en présence des ligs. 659
alcalis 509 Bruno- Terne. - Sur la présence
- Emploi de la vapeur en su du fer dans le noir animal . . . 386
crerie . • 803 Buchuer. Sur la détermination
Beaufret (du). - La baryte en su du degré de dureté de l'eau au
crerie . • 246
400 moyen de la liqueur hydrotimé
Nouvelles de la fabrication trique . . . 612
- De la précipitation des sucres
réducteurs par la baryte. . . 500 C
Emploi de la baryte en sucrerie. 803
Becnel (Lezin A.) . - De l'emploi Cambier Th. - Utilisation ration.
de la bagasse comme combus nelle de la vapeur en sucrerie .
tible 386 208, 860
Bertin. - Essais sur l'obtention de Contrôle continu automatique
graines de betteraves par la mé et enregistreur de l'alcalinité
thode insexuée . 430 des jus .. 781
7
994 Table des auteurs.

Cambier Th. - Visite de l'Associa Dupont F. - Visite à l'Exposition


tion aux distilleries de Bucy-le internationale de l'alcool 297
Long et de Vauxrot . 928 Bibliographie . 481 , 581 , 598,
Clarenc. Procès-verbaux de la
721 , 441 , 924
Société des chimistes de Mau Nouvelles de la fabrication . 398
rice . . 438 , 439, 443 Durin E. -· Discours prononcé au
--- Relation entre la densité du Congrès de Paris . 88

vesou et la richesse de la canne . 447 Durin E. ― - Discours prononcé au
Cornevin. Accidents occasionnés Congrès de Laon . 759
sur le bétail par la pulpe altérée ― Toast au banquet de Laon . 744
ou donnée exclusivement et
avec exagération . . 630 E
Corvimis et Selwig et Lange . Eclancher. - Rapport sur les
Procédé de clairçage du sucre comptes et sur la situation fi
en plaquettes 680 nancière de l'année 1891-1892 . 94
Courtonne H. Incinération des - Sur l'analyse des sucres blancs
. 553
produits sucrés au moyen du Ehrmann. Filtration sur la ba
sesquioxyde de fer . 223 gasse . 452
- Sur un condenseur à chocs . 228 - Tubes Ehrmann . 454
Définitions diverses du sous Dosage de la potasse par ré
acétate de plomb . Tableau don duction du chloroplatinate de 1
nant la richesse des solutions potasse au moyen du zinc et ap
d'acétate sesquibasique ou sous plication de cette réaction au
acétate , suivant la densité . Pro dosage gravimétrique du sucre
cédé d'analyse des acétates ba inverti 536
siques solides ou dissous . Pré Ermant. - Toast au banquet de
paration nouvelle du sous -acé - Laon 745
tate de plomb . . 457
Action de la baryte sur le glu F
cose et le lévulose 564 Felcmann. -- Relation existant en
Crawley. Installation d'un labo tre la couleur des sucres bruts
ratoire de sucrerie . . . 387 et le mode d'évaporation . . . . 380
Le contrôle chimique dans les Ferraro . Quelques réactions
sucreries de cannes . 528
――― Sur la valeur calorifique de la pour reconnaître l'impureté d'un
alcool. 605
mélasse . 716 Fischer. Culture progressive de
Dosage des matières sèches . 972 la pomme de terre . 661
- Toast au banquet de Laon . 750
D Assainissement des eaux rési
Dair. - La baryte en sucrerie . . 252 duaires ou d'égouts ; utilisation
Decker. _____ Nouvelles de la fabrica de ces eaux en irrigations agri
tion. • 396 coles . 888
Dejonghe. - Revue des publica ---- Sur une réaction des sulfates
tions techniques . 372 solubles dans le sol. • 960
Delavierre J. ― Rapport sur les Fouquereau de Froberville . — Rela
Mémoires présentés au con tion entre la densité du vesou et
cours sur les pertes en sucre à la richesse de la canne . . . 448
l'évaporation et à la cuite . 103 Frankland. Bacillus aethacéto
Douillet F. - Analyse de la pomme succinicus sur la mannite et la
de terre industrielle . 820 dulcite · 588
- Visite de l'Association aux cen - Bacillus aethacéticus sur la
drières et usines de produits chi mannite et la dextrose • 588
miques de M. Fischer , à Chail - La synthèse des sucres . 723
vet 934 Fritsch J. ―――――― Table pour la détermi
Dupont F. Procès-verbaux des nation de la capacité des bat
séances du Comité , 70 , 345 , 393 , teries de diffusion pour un
493 , 624, 626 , 690 , 755 , 898 chargement de 50 p. 100 en vo
Procès-verbaux des séances des lume 374
Congrès . 79 , 86 , 88 , 166 , 759
- Le Congrès de l'Association à G
Paris . 75 Gaillot L..- Composition de la bet
――― Le Congrès de l'Association à terave à sucre aux différentes
Laon . . 741 époques de sa végétation ... 674
Table des auteurs. 995

Gaillot L. - L'Exposition de l'Asso K


ciation au Congrès de Laon . . 945
Gathorne-Young - Causes d'erreurs Kænig. ――――― Sur la filtration du vesou 440
- Formule pour calculer le quotient
dans la détermination volumé
trique des chlorures au moyen de rendement à l'emballage, étant
du nitrate d'argent . . • 721 donné le quotient de pureté du
Gigli-Torquato. -Sur le molybdate mélange acidifié entrant à la
d'ammoniaque employé comme défécation et le pouvoir mélas
réactif 723 sigène de 1 de non-sucre . . . 446
Goubanow . - Utilisation de la va Kuthe. - Action de la chaux sur le
peur en sucrerie . 970 jus de betteraves . 580
Graftiau. - Nouvel extracteur
- pour le dosage des matières
grasses . 646 Lachaux. Préparation d'un indi
Gravier. - Influence des nitrates cateur pour essais de l'alcalinité
alcalins sur la polarisation des des jus et des sirops en sucrerie. 475
liquides sucrés. 351 - Essais sur l'emploi du bisulfite
Sur le dosage de la chaux par de chaux en sucrerie 501
pesée à l'état de sulfate . . 711 - Emploi de l'acide borique pour
Grimbert. -· Sur la valeur du coef le dosage du sucre dans les
ficient saccharimétrique du glu écumes . 570, 712
cose 598 Lalo. ――― Appareil pour la détermi
Gunter et Tollens. ― Sur la fucose . 615
nation des pertes en sucre à l'é
vaporation et à la cuite .. 128
H Lamboi G. ― Visite à la station
électrique de l'avenue Trudaine,
Hansen. - Que faut il entendre par à Paris . 274
levure pure , suivant le procédé Lathkrowitz (prince de) . — Achat des
Pasteur . 587 betteraves à la richesse saccha
Heckel et Schlagdenhauffen. rine en Autriche 694
Herles. Dosage de l'eau dans la Lefranc L. -- Note sur la rétrogra
masse cuite . 602
- Nouveau procédé d'analyse des dation du superphosphate de
chaux dans la terre arable .. 361
betteraves porte-graines . 603 - Etude sur l'équation
Lefebvre F.-
Heuzel. __________ Nouveau procédé de dif de la fermentation de Pasteur . 355
fusion . 579 - Procédé pratique pour l'utilisa
Holm . - La culture des levures tion des boues des cuves en dis
pures sur plaque de gélatine . . 587 tillerie. 534
Horsin-Déon P. ― Des entraîne
ments de sucre dans les appa Légier E. - Revue des publications
techniques . 372, 578, 598
reils d'évaporation . . 109
- Influence de la surface de chauffe Détermination du rendement
d'une masse cuite. . 559
des appareils d'évaporation sur Liesse. - Action de la chaux plus
la couleur des sirops . . 465 , 471 ou moins diluée sur le sucre . 566
Visite de l'Association à la Su Lindel. Rapport sur les mémoi
crerie de Coucy-les - Eppes . . . 901
res présentés au Concours de
Htchinson . Sur le calcul de distillerie . . . 102
l'augmentation d'évaporation ré ――― Travail de la pomme de terre en
sultant de la dilution des jus distillerie . 825
sucrés • 714
Lippmann (de) - Appréciation sur
le traité de chimie agricole de
I M. P.-P. Dehérain . 390
Immerhauser et Médicus . - Fermen M
tation de la dextrine . 389
Irmisch . ― Fermentations et levures 587 Mackensen. - Appareil à dessécher
les cossettes . 372
J Maignen. ―――― Emploi de l'amiante
pour la filtration des jus et des
Jablin-Gonne et Raczkowski. sirops . 881
Action du formol sur les vins . 609 Manoury. Progrès réalisés et à
Josse. Dosage de l'eau dans les réaliser dans la fabrication du
sirops et les masses cuites . . 656 sucre de cannes 239
996 Table des auteurs.

Manoury. Perfectionnements Pinette. Recherche de l'acide sa


dans le raffinage des sucres bruts licylique dans la bière . . . . . 611
de betteraves et de cannes . . . 667 Piontkowsky. -- Turhine continu
-- Nouvelle méthode d'épuration Sczeniswsky et Piontkowsky . 948
des jus sucrés extraits de la bet Pochwalsky. -- Détermination de la
terave, de la canne , du sorgho . 668 quantité de cristaux dans la
Marek Relation existant entre masse cuite .. 375
la couleur des sucres bruts et le - Moyens de nettoyer les appareils
mode d'évaporation . . 381 à cuire 675
Maricot. Relation entre le degré Prinsen-Geerligs. - La mélasse de
Baumé du vesou. la richesse de cannes 659
la canne correspondante et l'ex
traction par moulins à double Q
pression . 449 Quennesson . ― Particularité de la
Maronnier. Contrôle de la fabri fabrication du sucre pendant la
cation du sucre de cannes à Java 476 campagne 1892-1893 . 526
Mazel. ― Moyens de réduire les
R
frais d'évaporation des petits jus 673
Mazérieur (C. de). Relation entre Raimbert. La diffusion de la
la densité du vesou et la richesse canne à sucre . 456
de la canne 450 Rau. - L'acide succinique comme
Medicus et Immerhauser. Fer produit de la fermentation alcoo
mentation de la dextrine. • 389 lique 590
Mittelmann B - Réponses au Ques Riffard Ed. Inversion, pertes et
tionre de sucrerie de la betterave. 165 rendements en sucrerie de
Epuration des jus par la poudre cannes 958
de chaux hydratée 473 Robert H. Visite de l'Associa
-- Chaux et poudre de chaux hydra tion à la fabrique de chocolat de
tée. Détermination de la quan MM. Ménier frères , à Noisiel . 278
tité d'eau nécessaire pour l'ex Les eaux résiduaires de la su
tinction des différentes espèces crerie ; état actuel de la ques
de chaux vives . 785 tion. . . . 403
N - Rapport sur les récompenses
Nasini et Villavecchia. Sur le décernées par l'Association . . 768
Ross. - De l'influence du sous
poids normal saccharimétrique . 604
Normand Th. Commission des acétate de plomb sur le pouvoir
rotatoire du sucre inverti et sur
sucres de la Bourse du Commerce 553 386
Nugues A. - Contribution à l'étude les sucres réducteurs . . .
Dosage des sucres réducteurs . 975
des sels mélassigènes et de leur Ruscher et Brockhoff. - - Traite
influence sur la cristallisation du 579
sucre . 22 ment des masses cuites . . .
P S
Pagnoul. Expériences diverses Sachs F. Congrès international
sur le développement et la com de Bruxelles . 99
position de la pomme de terre . 539 Saillard. Contrôle chimique en
Pellet H. - L'analyse de la bette sucrerie de cannes 354
rave par la méthode aqueuse . 519 ――― Du sucre inverti en sucrerie de
Epuration des jus par la poudre cannes 972
de chaux hydratée • 523 Sébline. - Toast au banquet de
La détermination du sucre dans Laon. 749
la betterave en Allemagne . . . 695 Sidersky D.- Note relative à l'ana
Visite à la sucrerie de Vaux- sous lyse des produits de sucrerie 435
Laon sélection des betteraves Sur la valeur du coefficient sac
par la diffusion aqueuse instan charimétrique du glucose . 658
tanée à froid . 905 Siebeck Traitement du jus de
Dosage du marc et du jus dans betteraves par la chaux . 580
la betterave 924 Silz E. Sur les méthodes d'ana
- Détermination de la quantité de lyse du miel employées au labo
jus contenu dans la betterave ratoire du département de l'agri
(réponse à M. A. Vivien) • 918 culture aux Etats - Unis . 363
Piatakow, Cristallisation en Dosage de l'amidon dans les
mouvement des deuxièmes jets . 963 levures . 657
1

Table des auteurs. 997

Silz E. -- Revues des publications Weisberg J. - La magnésie et les


techniques , 372 , 667 , 714 , 723 , 972 sels de chaux dans les produits
Sorel. - Distillation de mélanges de la sucrerie 231
de deux liquides solubles l'un - La baryte en sucrerie . 251
dans l'autre. Appareil horizontal Weisberg J. - Revue des publica
à distiller les mouts épais . . . 80 tions techniques , 372 , 612 , 667 ,
721 , 963
T Sur la stabilité du sucrate de
Talamo. -- Procédé de purification chaux en fabrique . 432
des mélasses. 579 Saccharosate et raffinosate de
Taquet. - Nouveau procédé de fa plomb . .
- Influence de la température sur
434
brication par l'électricité , de la
baryte, et sa régénération conti la coloration et les pertes en
nuelle et économique de son car sucre des sirops à l'évaporation
bonate • 654 469, 518
Tardieu H. - Compte rendu finan Modification au dosage direct
cier de l'année 1891-1892 91 du sucre dans la betterave, par
Nécrologie. M. Frédéric Jac la méthode aqueuse 472
quemart. 43 Assemblée annuelle de la section
Taylor. - Sur le bactérium sac sucrière de la Société industrielle
chari . 716 de Varsovie . 512
Tollens et Gunter. - Sur la fu ―――― Note critique sur la question de
cose 615 la quantité de raffinose dans la
Tolles. - Dosage de l'acide phos betterave . . . 561
phorique dans les scories de dé - Sur le rôle de la baryte dans le
phosphoration . . . 607 procédé sodo -barytique . 650
Tolpyguine. Influence de la sur ― Emploi de l'acide borique pour
face de chauffe sur les rende le dosage du sucre dans les
ments des sirops en sucre, 376 , 971 écumes 653
Toronsend. - Méthode d'inversion 973 Toast au Congrès de Laon 749
Traube. - Points de congélation ―――――― Les matières pectiques et le do
des solutions sucrées . 385 sage du sucre dans la betterave
Trillat A. -- Action de l'aldehyde par les méthodes alcooliques et
formique sur les vins . 42 aqueuses 840
―― Assemblée annuelle de l'Asso
V ciation sucrière russe à Kiew • 963
Vervins . Détermination du sucre Wiechmann . - Composition du su
cristallisé dans la masse cuite cre inverti . . · 580
en grains 602 Analyse d'un mélange de dex
Vitali. ――― Méthode de détermina trose, saccharose et lévulose . . 669
- Un magma cristallin de sucre
tion volumétrique des sulfates inverti 671
dans les eaux potables . . . 608 Williams . - Réponses au Ques
Vivien A. - Epuration des eaux
résiduaires . tionnaire de la sucrerie de can
6
― Des entraînements de sucre à nes . Etude sur le chauffage des
l'évaporation. . 117 générateurs en sucrerie de
- Rapport sur les Réponses au cannes 571
Wilson J.-A. Action du cyanure
Questionnaire de la sucrerie de
betteraves . 165 de mercure alcalin sur la mal
- Incinération des produits sucrés tose , la dextrose et la dextrine . 373
Windisch. Influence de la levure
au moyen du sesqui - oxyde de
fer . 225 sur les caractères du liquide fer
Nouvelles de la fabrication du menté . . 389
sucre . Wismann. - Richesse en azote de
425 la levure .
746 • 589
Toast au banquet de Laon
- Détermination de la quantité de Wyrouboff. — Sur le pouvoir rota
toire des solutions 612
jus dans la betterave • 833
Chauffage des emplis . 940
Z
W
Zscheye. -- Préparation du sac
Wagner. -- Le sulfate d'ammonia charate de baryum au moyen
que comme engrais 595 des jus sucrés . 581
1
B
LISTE DES FIGURES

Contenues dans le Tome X

Fig. 1. Plan d'une série de bas Fig. 28. Appareil à distillation


sins isolés et indépendants pour continue , système Deroy. 322
l'épuration des eaux rési Fig. 29. Filtre Philippe . 326
duaires , par A. Vivien 9 Fig. 30. Filtre Bolikowski 328
Fig. 2. Filtre pour la séparation Fig. 31 , 32. Râpe à main Beaudet. 332
des cristaux de sucre de leur Fig. 33 , 34, 35. Tubes de l'appa
sirop d'égout, par A. Nugues . 30 reil à ruissellement système
Fig. 3. Appareil Lalo pour déter Bontemps 332
miner la perte en sucre par des Fig. 36. Plan général de l'installa
truction à l'évaporation et à la tion du système Bontemps, d'éva
cuite . 131 poration par ruissellement. . 324
Fig. 4, 5 , 6, 7 , 8 , 9, 10 , 11 , 12 , Fig. 37. Four Cambray à acide sul
13. Graphiques représentant fureux .. 335
les fermentations et altérations Fig . 38. Fourneau à incinérer, sys
du sucre qui se produisent pen tème Courlonne . 335
dant l'évaporation dans le triple Fig. 39. Autre fourneau à inciné
effet, par L. Battut, 139 , 140 , nérer, système Courtonne . · 336
141 , 142 , 143 Fig . 40. Râpe à tambour pour
Fig . 14. Appareil Battut pour betteraves . 337
l'étude des pertes en sucre à Fig . 41. Foret-râpe à main pour
l'évaporation et à la cuite .. · 148 betteraves . 337
Fig. 15. Système de filtration et Fig. 42. Foret Keil et Dolle . 338
de réchauffage des jus verts , Fig. 43. Presse à double vis . 338
par Bouvier . 194 339
Fig. 44. Microscope.
Fig . 16. Tube à ruissellement,
système Bouvier. 204 Fig. 45 , 46. Burettes automatiques
Gallois et Dupont. 340
Fig. 17. Système d'alimentation 341
Fig . 47. Féculomètre Dupont .
automatique du triple-effet, par 343
Bouvier . 205 Fig . 48. Etuve Vivien ..
Fig. 18. Condenseur à chocs , par Fig . 49 , 50 , 51. Appareil Poch
H. Courtonne. 229 walsky pour déterminer la quan
tité de cristaux dans la masse
Fig. 19. Appareil système Perrier, 375
pour la production des alcools cuite en grains .
rectifiés en 1re distillation . . . 308 Fig . 52. Plan d'un laboratoire de
sucrerie, par Crawley . 387
Fig. 20. Appareil Perrier pour la
distillation directe des esprits Fig. 53 , 54. Coupes de terrains
obtenus avec les boissons fer montrant les couches perméables
mentées . 311 et imperméables . . 425
Fig . 21. Appareil à distillation Fig. 55. Groupe de 6 figures re
continu, système Egrot . 313 présentant des touffes de pom
Fig. 22. Plan et coupe d'un pla mes de terre, par M. Pagnoul . 541
teau de l'appareil précédent . 313 Fig. 56. Filtre Bouvier . 557
Fig. 23. Appareil de distillation Fig. 57 , 58. Fours de sucreries de
continue, système Egrot . . . . 317 cannes Kealia et Ewa possédant
Fig. 24. Appareil de distillation la diffusion , par Williams . 576
continue, système Egrot, monté Fig. 57 , 58 , 59 , 60. Figures repré
sur roues . 317 sentant les bacilles de la pulpe
Fig . 25. Alambic basculant , sys de betteraves altérée , 633 , 634, 635
tème Egrot. 318 Fig. 61. Extracteur Graftiau . 648
Fig . 26. Alambic brûleur monté Fig. 62. Appareil Cambier pour le
sur roues, système Egrot. 320 contrôle continu automatique et
Fig. 27. Appareil Houdart pour enregistreur de l'alcalinité des
la pasteurisation des vins . . . 320 jus . 781
1000 Liste des figures .

Fig. 63. Ralentisseur Dorzée ... 849 Fig. 71. Hâche-cossettes à lames
Fig . 64 , 65 , 66. Filtres en amiante, mobiles . 916
système Maignen . 887, 888 Fig . 72. Appareil Kiehle pour le
Fig. 67. Foret-râpe Keil et Dolle . 906 broyage des cossettes de diffu
Fig. 68. Appareil Hanriot 908 sion 920
Fig. 69. Sonde mécanique à main , Fig. 73. Appareil Kiehle pour le
à betteraves , à pommes de broyage des morceaux de bet
terre . · 909 teraves 922
Fig. 70. Râpe conique Pellet et Fig. 74. Four Martin pour le chau
Lomont . 915 lage des emplis 943

Compiègne. - Imprimerie HENRY LEFEBVRE, rue de Solferino, 31.


BULLETIN DE L'ASSOCIATION

10191090 DES abianone 34

CHIMISTES

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE

DE FRANCE && COLONIES


DES
021AME
FONDÉE LE 1er JUILLET 1882 .
10.1
PARAISSANT LE 1er DE CHAQUE MOIS

Exposition universelle . PARIS 1889. Médaille d'argent.

VERSEL
LE
10° ANNÉE - N° 12 JUIN 1893

1892-1893 1880
BERT

Rédacteur en chef : M. F. DUPONT , Secrétaire général .

37, RUE DE DUNKERQUE , PARIS .

SIEGE SOCIAL : 10 , RUE DE LOUVOIS , 10


17081
PARIS 7111

1517

Pour tout ce qui concerne la Rédaction du Bulletin, s'adresser au


Secrétaire général, M. F. DUPONT, 37, rue de Dunkerque , Paris.
Pour ce qui concerne les Payements des cotisations et autres et l'Envoi
du Bulletin ( réclamations, changements d'adresse, etc. ) , s'adresser à
M. TARDIEU, Trésorier , 10 , rue de Louvois , Paris .
Pour ce qui concerne les Demandes et Offres d'Emplois , s'adresser à
M. DURIN, Président, 67, rue Richelieu , Paris , ou au Secrétariat général .
Pour ce qui concerne les Annonces , s'adresser à M HENRY LEFEBVRE,
imprimeur, régisseur exclusif de la publicité des annonces , 31 , rue Solferino ,
à Compiègne.

Compiègne. Imprimerie HENRY LEFEBVRE, rue Solferino, 31


CONSEIL D'ADMINISTRATION
DE

L'ASSOCIATION DES CHIMISTES

DE SUCRERIE ET DE DISTILLERIE

DE FRANCE ET DES COLONIES FRANÇAISES

POUR L'ANNÉE 1892-1893

BUREAU :
Président d'Honneur :
M. P.-P. DEHERAIN O , Membre de l'Institut , Paris .
Ancien Président :
M. CH. GALLOIS , Ingénieur des Arts et Manufactures , Paris .
Président :
M. E. DURIN , Ingénieur- Chimiste, Paris.
Vice-Présidents :
MM . A. VIVIEN , Chimiste, à Saint- Quentin ( Aisne) .
E. BOIRE , Ingénieur fabricant de sucre , Paris.
Secrétaire Général :
M. F. DUPONT, Chimiste, à Paris.
Secrétaire Adjoint :
M. H. ROBERT, Chimiste à la Sucrerie de Meaux (S. et M )
Trésorier :
M. H. TARDIEU, Ingénieur des Arts et Manufactures , Directeur-Gérant de
la Sucrerie Indigène et Coloniale , Paris .
Membres du Conseil :
MM . AUBIN E. , Directeur du Laboratoire des Agriculteurs de France ,
Paris.
AULARD A. , Chimiste, à Bruxelles.
BEAUDET, Chimiste, à la Sucrerie de Cambrai.
BLIN, Ingénieur des Arts et Manufactures , Paris.
BRIDE, Fabricant de sucre, à Attichy (Oise).
DELAVIERRE JOSEPH , Ingénieur- Chimiste à la Sucrerie de Souppe
(Seine-et-Marne).
A. DUBAELE , Ingénieur-Chimiste, publiciste , Paris.
DUROT , Chimiste à Saint- Quentin (Aisne).
ÉCLANCHER, Fabricant de sucre à Saint- Leu- d'Esserent (Oise).
FELTZ, Ingénieur- Chimiste, Fabricant de sucre , Paris .
GÉRARD P.. Chimiste, Paris.
HORSIN-DEON PAUL, Ingénieur- Chimiste, Paris .
JOULIE , Pharmacien - Chimiste , Paris .
LEFRANC L. fabricant de sucre à Tracy-le- Val (Oise).
L'HOTE , Chimiste, à Paris.
LINDET , Docteur ès-sciences, prof. à l'Institut agronomique, Paris .
LOISEAU, Ingénieur- Chimiste, Paris .
MACHEREZ , Fabricant de sucre, Député de l'Aisne, Paris.
MANOURY, Ingénieur-Chimiste , Paris.
NUGUES , Chimiste, à Paris.
PAGNOUL , Directeur de la Station Agronomique d'Arras (P. de C. )
SIDERSKY, Chimiste, Paris.
HENRI DE VILMORIN O , Agronome, Paris.
WOUSSEN, Chimiste, à Rouen.
STATUTS DE L'ASSOCIATION

Article premier. - Une Association est formée entre tous les Chimistes , et
en général toutes les personnes françaises ou étrangères qui s'occupent à quel que
titre que ce soit : ingénieurs , industriels , constructeurs , etc.. etc., des industries
du sucre et de l'alcool ou de celles qui s'y rattachent .
Art. 2. - L'Association prend le nom d'Association des Chimistes de sucrerie ,
et de distillerie de France et des colonies.
Art. 3. - Son siège est à Paris.
Art. 4. - L'Association se propose d'établir entre ses Membres des relations
suivies et d'utiliser ces rapports ainsi créés tant au profit des Membres qu'à celui
des industries précitées, et de concourir, par tous les moyens que l'expérience
indiquera, au progrès et au développement de ces industries.
Art. 5. -- L'Association se compose de ;
Membres titulaires, titulaires à vie, fondateurs , donateurs, honoraires.
Sont Membres titulaires, ceux qui versent une cotisation annuelle de 20 francs.
Membres à vie, les Membres titulaires qui se libèrent de leur cotisation annuelle
en versant la somme de 200 francs , une fois payée . Membres fondateurs, les Mem
'res titulaires dont le versement est de 500 francs . Membres donateurs, les Mem
bres titulaires dont le versement dépasse 500 francs . Membres honoraires, les
notabilités auxquelles le conseil confère ce titre. Le nombre de ces divers Mem
bres est illimité ; tous jouissent des mêmes droits .
Art. 6. - L'Association est administrée gratuitement par un Conseil de 30
Membres, élus au scrutin secret, à la pluralité des suffrages, en Assemblée géné
rale et sans distinction de Membres , pour une durée de trois ans. A l'expiration de
ce mandat, le Conseil est renouvelable et les Me nbres rééligibles. Par exception
transitoire, les Membres du Conseil de la première année de fondation ne sont élus
que pour un an.
Art. 7. -- Le Conseil élit, dans son sein, le bureau, qui se compose de :
Un président, deux vice-présidents, un secrétaire-général , un secrétaire
adjoint, un trésorier.
Le président, les vice-présidents, le secrétaire-adjoint et le trésorier sont élus
pour un an. Le secrétaire-général pour trois ans.
Nul ne peut être élu Président plus de deux années consécutives.
Les anciens Présidents restent à perpétuité Membres du Bureau .
Art. 8. - Le Conseil se réunit toutes les fois qu'il est nécessaire et au moins
deux fois par an . Toute communication à présenter doit être portée à l'ordre du
jour.
Art. 9. — Le Conseil délibère valablement à la majorité des Membres pré .
sents. Le vote par correspondance n'est dmis que dans les élections .
Art. 10. - Le Conseil règle l'organisation et le fonctionnement de l'Asso
ciation, reçoit les nouveaux Membres, encaisse tous les fonds, en détermine
l'emploi, et soumet à la première Assemblée générale le rapport annuel des recettes
ǝt des dépenses.
Art. 11 ..- Le fonds social se compose : 1° d'une réserve à laquelle sont
affectés les dons et versements des Membres à vie, fondateurs . donateurs ; les
dons faits à la Société, à moins d'affectation déterminée par les donateurs . Les
sommes constituées en fonds de réserve sont placées en immeubles ou en rentes
Eur l'État ; 2º des ressources annuelles comprenant les cotisations simples, les
intérêts de la réserve et des dons spéciaux visés ci-dessus.
Art. 12. — De quelque époque de l'année que date leur inscription ou la
déclaration de leur démission , les Membres de l'Association doivent la cotisation
de l'année commencée. L'année sociale commence le 1er juillet.
Art. 13. - Le secrétaire-trésorier ne peut effectuer de paiement que sur le
visa du président, et, à défaut, d'un des vice- présidents .
Art. 14. — Le secrétaire-général est chargé de la correspondance française et
trangère ; des publications de la Société avec un Conseil de rédaction de deux
Membres ; de la centralisation de tous les travaux, documents , affaires concernant
l'Association , des convocations et des rédactions des procès-verbaux . Il siège avec voix
délibérative dans toutes commissions et tous comités. Il présente annuellement un
rapport à l'assemblée générale, sur les opérations de la Société depuis la dernière
assemblée. Les frais faits par le secrétaire-général et le trésorier leur sont rem
boursés
Art 15. - L'assemblée générale se réunit statutairement deux fois par an ;
ses réunions auront lieu l'une à Paris et l'autre en province . Les avis et dates de
convocation seront donnés en temps opportun par le secrétariat .
Art. 16. Les Membres absents aux assemblées générales peuvent voter par
correspondance pour l'élection des Membres du Conseil, motivée soit par vacance,
soit par renouvellem ent général ; le buletin sera inséré sans annotation quelconque,
sous do ble enveloppe, la première adressée à M. le président Tous les Membres
sont apptelés à participer aux élections .
Art. 17. — Nul ne peut se faire représenter aux assemblées générales .
Art . 18. - L'Association s'interdit la discussion de toute matière étrangère à
son but.
Art. 19. L'Association n'est pas responsable des opinions émises par ses
Membres.
Art, 20. - Toute demande de modification dans les présents statuts doit être
signée par dix Membres et adressée au président six semaines avant l'Assemblée
générale .
Art. 21 . 1 Le Conseil reste juge de l'opportunité de l'insertion dans le
Bulletin de l'Association des travaux qui lui sont présentés . Ce recueil est servi
gratuitement à tous les Membres .
Art. 22. Le bureau tiendra note des positions vacantes ou à ouvrir qui peu
vent intéresser les Membres de l'Association.

DEMANDES ET OFFRES D'EMPLOIS

NOTA . — Les Demandes et Offres d'emplois sont gratuites pour les Membres
de l'Association.

Jeune CHIMISTE, 21 ans, bachelier, ayant travaillé 2 ans dans un labora


toire, demande emploi dans laboratoire industriel quelconque. Exempt du ser
vice militaire . Sérieuses références . G. L. H.
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Un DIRECTEUR DE SUCRERIE , pouvant fournir les meilleures références ,


demande direction ou gérance en France ou à l'Étranger .
[42]
CHIMISTE sérieux , au courant de la fabrication , demande un emploi .

[43]
On demande DIRECTEUR très capable pour une distillerie à l'Étranger.
S'adresser à MM . Gallois et Dupont , 37, rue de Dunkerque , Paris .
[44]

S'adresser à M. F. Dupont, secrétaire général de l'Association , 37 , rue


de Dunkerque , Paris .
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Ingénieurs-Conseils de Sucrerie et de Distillerie
81 , Rue de Maubeuge, et 37 , Rue de Dunkerque.
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ENCYCLOPÉDIE CHIMIQUE

Publiée sous la direction de M. FRÉMY


Membre de l'Institut, Professeur à l'Ecole polytechnique, Directeur du Muséum,
Membre du Conseil supérieur de l'Instruction publique.

Par une reunion d'anciens lèves de l'Ecole polytechnique, de Professeurs et d'Industriels .

ÉTAT D'AVANCEMENT DE LA PUBLICATION

Tome Ier. - (Complet) Connaissances physiques applicables à la


chimie, 2 volumes grands in-8 avec vignettes et
atlas 761 ·
II. 1 (Complet) Métalloïdes . 155 9
III. Métaux . (Ce qu'il y a de paru ... 213 75
IV . - 46 25
Analyse chimique . ( Ce qu'il y a de paru) ..
V. - Applications de chimie inorganique. ( Ce qu'il y a
de paru ..... 217 50
VI . — Chimie organique proprement dite . (Complet) ...... 90 »
VII. - (Ce qu'il y a de paru) 105 D
VIII. — - (Ce qu'il y a de paru) 123 75
IX . - Chimie physiologique et biologique . ( Ce qu'il y a de
paru ) ... 64 «
X. - Applications de chimie organique (Ce qu'ily a de paru) 67 J

Total .. 159 .

Les souscripteurs à l'ouvrage complet, qui s'engagent à prendre toutes les


parties dès l'apparition , obtiendront un rabais de 200/0 sur le prix de ces parties
séparées Notamment le prix des parties parues actuellement 1159 fr. est réduit
pour les souscripteurs à 927 fr. 20.
Quel que soit le développement définitif, nous acceptons dès maintenant des
souscriptions au prix ferme , à forfait de 1000 francs , payables 150 francs de
suite et 50 francs tous les 3 mois.
On peut se procurer séparément tous les volumes, à l'exception des diverses
parties de l'introduction (Tome I ) dont les suivantes seules se vendent sépa
rément :

Discours préliminaire sur le développement et les progrès récents


de la chimie, par M. Frémy ....... 10 >>
Exposé de quelques propriétés genérales des Corps, par M. Ditte .. 15 B
Essais sur les équilibres chimiques , par M. G. Lemoine .... 9 "
Les Laboratoires de chimie , etc , etc. , par MM. Frémy, Carnot,
Terreil Henrivaux, Biver, Gérard et Pett .. 2.50
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UNIVERSITY OF MICHIGAN
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