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Guide d’investissement touristique au

©2023 Commission économique pour l’Afrique

Bureau sous-régional – Afrique de l’Est


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demande qu’en pareil cas, il soit fait mention de la source et que lui soit communiqué un exemplaire de
l’ouvrage où sera reproduit l’extrait cité. Les désignations employées dans ce rapport et les éléments qui
y sont présentés n’impliquent l’expression d’aucune opinion de la part du Secrétariat de la Commission
économique des Nations Unies pour l’Afrique concernant le statut juridique de tout pays, territoire, ville
ou région ou de ses autorités, ou concernant la délimitation de ses frontières ou limites.

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Guide d’investissement touristique au

RECONNAISSANCE

Ce guide d’investissement touristique est le produit de consultations approfondies des parties prenantes
et d’une évaluation à l’échelle du pays des nombreux sites, installations et attractions touristiques répartis
à travers le Burundi. Outre ces informations primaires, ce guide de l’investissement a bénéficié de nom-
breuses pratiques régionales et internationales en matière de promotion des investissements dans le sec-
teur du tourisme.

L’élaboration du Guide de l’investissement touristique pour la République du Burundi a été rendue possible
grâce à l’assistance technique et financière du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est de la Commission
économique des Nations Unies pour l’Afrique (BSR-EA CEA). Le processus de développement du guide d’in-
vestissement a été dirigé par le professeur Ray Mutinda, sous la supervision directe du Dr Geoffrey Manya-
ra. Nous remercions également Mme Emelang Leteane pour ses conseils et le Dr Mama Keita, Directrice du
BSR-EA DE LA CEA, pour son leadership global dans ce projet.

Des remerciements particuliers vont au Directeur Général du Tourisme, M. Jacques Bigirimana et à son
conseiller, M. George Nikiza, qui a également été le point focal de ce projet, ainsi qu’au personnel du Minis-
tère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme pour leur soutien indéfectible, notamment
à travers le soutien logistique et l’organisation de l’ensemble du projet. Une appréciation similaire est éga-
lement adressée au Conseil de développement du Burundi, à la Chambre burundaise de l’hôtellerie et du
tourisme et à toutes les autres parties prenantes clés à travers le pays pour leur soutien et leur contribution
inestimables au processus d’élaboration de ce Guide d’investissement touristique.
Marie Chantal NIJIMBERE
LE MINISTRE DU COMMERCE, DU TRANSPORT,
DE L’INDUSTRIE ET DU TOURISME
AVANT-PROPOS
Le tourisme est aujourd’hui un secteur économique burundais. C’est le résultat direct des réformes so- Ce guide historique des investissements touris-
important dans la création d’emplois et de recettes cioéconomiques remarquables et de l’engagement tiques pour la République du Burundi cartographie
publiques, attirant des investissements directs na- du Gouvernement à créer un environnement politi- les politiques d’investissement touristique à tra-
tionaux et étrangers (IED) et contribuant générale- quement stable et favorable aux entreprises dans vers le pays. Je suis heureux de constater que ce
ment au produit intérieur brut mondial et national. le pays. document permettra d’améliorer la visibilité du
C’est à cet égard que les pays, développés et en dé- secteur du tourisme au Burundi et les efforts de
veloppement, et les communautés économiques se Saisissant cette occasion, le Ministère du com- l’Autorité burundaise de développement pour pro-
sont tournés vers le secteur pour répondre à leurs merce, des transports, de l’industrie et du tourisme mouvoir le pays en tant que destination privilégiée
priorités de développement socioéconomique. Dans a mis l’accent sur le développement et la gestion des investissements en Afrique.
cette optique, le Gouvernement burundais a dési- d’une industrie touristique compétitive et durable
gné le secteur du tourisme comme l’un des secteurs dans le pays. Avec l’appui technique et financier Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude
prioritaires pour piloter son agenda de développe- du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est de pour l’assistance financière et technique accordée
ment socio-économique tel que mis en évidence la Commission économique des Nations Unies pour au Ministère du commerce, des transports, de l’in-
dans le Plan National de Développement 2018-2027 l’Afrique, le Ministère a récemment lancé un am- dustrie et du tourisme par la Commission écono-
qui articule sa vision de développement et fournit bitieux projet de développement touristique qui mique des Nations Unies pour l’Afrique à travers
le cadre de référence pour la politique économique a inclus la formulation de la Politique du tourisme son Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Est
de l’Etat. En outre, le Burundi cherche à devenir un du Burundi, de la Stratégie de mise en œuvre de la dans la formulation des quatre sous-projets du Pro-
pays à revenu intermédiaire en 2040 et un pays Politique du tourisme, de la Loi sur le tourisme et jet Tourisme Burundi.
développé en 2060, renforçant ainsi la nécessité maintenant de ce Guide de l’investissement tou-
d’embrasser le secteur du tourisme. ristique visant à promouvoir l’investissement dans Enfin, je voudrais également exprimer mes sincères
le secteur. Ce guide d’investissement s’inscrit donc remerciements à toutes les parties prenantes qui,
Il est gratifiant de noter que le Burundi devient dans le prolongement de l’engagement pris par le de diverses manières et de diverses manières, ont
rapidement une destination touristique émer- ministère de garantir que le secteur du tourisme participé à la formation réussie de ce guide d’inves-
gente pour les voyageurs internationaux désireux contribue au programme de développement so- tissement touristique.
de découvrir son abondante richesse culturelle et cio-économique du pays en attirant les investisse-
naturelle et l’hospitalité authentique du peuple ments stratégiques indispensables.
CONTENU
1. VUE D’ENSEMBLE DU PAYS 2
2. POLITIQUES D’INVESTISSEMENT DU GOUVERNEMENT 4
1. Ouverture et restrictions à l’investissement étranger 6
2. Conventions bilatérales d’investissement et de fiscalité 8
3. Régime juridique 9
4. Politiques industrielles 11
5. Protection des droits de propriété 13
6. Secteur financier 15
7. Entreprises d’État 17
8. Conduite responsable des entreprises 18
9. Prévention de la corruption 19
10. Environnement politique et de sécurité 19
11. Politiques et pratiques du travail 20

3. RÉFORMES POLITIQUES, JURIDIQUES ET STRATÉGIQUES DANS LE SECTEUR DU TOURISME 22


4. RAISONS D’INVESTIR AU BURUNDI 24
5. POSSIBILITÉS D’INVESTISSEMENT TOURISTIQUE 27
I. DESTINATIONS URBAINES 28
II. PARCS NATIONAUX ET RÉSERVES 29
III. SITES MARINS 30

6. INCITATIONS POUR LES INVESTISSEURS 32


7. POUR ENREGISTRER VOTRE ENTREPRISE TOURISTIQUE AU BURUNDI 34

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VUE D’ENSEMBLE DU PAYS


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1. VUE D’ENSEMBLE DU PAYS
Le Burundi est un pays enclavé de la région des • Climat: Tropical équatorial, avec des saisons • PIB par habitant, PPA ($ international cou-
Grands Lacs d’Afrique de l’Est. Les pays voisins humides et sèches, la température varie avec rant): 775 $ (2021)
comprennent le Rwanda, la Tanzanie et la Répu- l’altitude. • Population, total: 12 551 213 (2021)
blique démocratique du Congo. Le Burundi est val- • Monnaie: franc burundais (BIF) • IDE Exigence minimale de capital. 1 milliard BIF
lonné et montagneux avec accès au lac Tanganyika. • Langues: Kirundi 29,7 % (officielle), Kirundi et (550 000,00 USD). Dansle secteur de l’énergie
Le système gouvernemental est une république; Le autres langues 9,1 %, français (officiel) et fran- et des mines, 20 milliards de BIF (11 000 000
chef de l’État et chef du gouvernement est le pré- çais et autres langues 0,3 %, swahili et swahili USD).
sident. Le Burundi a un système économique tradi- et autres langues 0,2 % (le long du lac Tanganyi- • Résumé des indicateurs clés de compétitivi-
tionnel dans lequel l’allocation des ressources dis- ka et dans la région de Bujumbura), anglais et té :
ponibles se fait sur la base de méthodes primitives, anglais et autres langues 0,06 %, plus de 2 lan-
et de nombreux citoyens s’engagent dans l’agri- gues 3,7 %, non spécifié 56,9 %
culture de subsistance. Le Burundi est membre du
Marché commun de l’Afrique orientale et australe
(COMESA), de la Communauté de l’Afrique de l’Est
(CAE) et de la Communauté économique des États Mesurer Année Index/Classement
de l’Afrique centrale (CEEAC).
Indice de perception de la corruption TI 2020 165 sur 175

République du Burundi : FAITS MARQUANTS Rapport Doing Business de la Banque mondiale 2020 164 sur 190
• Capitale: Gitega (politique), Bujumbura (écono-
Indice mondial de l’innovation 2019 128 sur 129
mique)
• Autres Cities: Cibitoke, Muyinga, Ngozi, Buban- IDE des États-Unis dans le pays partenaire
za, Gitega, Bururi. 2019 1,0 million USD
($M USD, positions historiques sur les stocks)
• Heure: Heure locale = UTC +2h
• Indicatif téléphonique du pays: +257 RNB par habitant de la Banque mondiale 2019 280 USD
• Superficie: 27 834 km²
• Population: 11,8 millions

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POLITIQUES D’INVESTISSEMENT
DU GOUVERNEMENT
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2. POLITIQUES D’INVESTISSEMENT
DU G­ OUVERNEMENT
Ces dernières années, le gouvernement burundais promet de faciliter l’acquisition, la production, la des documents utilisés à l’étranger pour faciliter
a cherché à attirer davantage d’investissements transformation et la distribution de biens et de ser- la libre circulation des personnes, des biens et des
directs étrangers (IDE) dans les secteurs écono- vices. services. De plus, depuis le 9 mai 2014, le Burundi
miques diversifiés du pays, y compris le tourisme. À est membre de la Convention de New York pour la
cette fin, le gouvernement s’emploie à développer Le Code des investissements contient des dispo- reconnaissance et l’exécution des sentences arbi-
les infrastructures, notamment les centrales pho- sitions relatives à la résolution des conflits entre trales étrangères.
tovoltaïques et hydroélectriques, la construction de les investisseurs et l’État. Le Burundi a ratifié la
routes pour améliorer l’accès dans tout le pays et Convention pour le règlement des différends relatifs Le régime d’investissement du Burundi tient
des projets qui contribueront au commerce régio- aux investissements entre États et ressortissants compte des principes de la nation la plus favorisée
nal, tels que la réhabilitation du port de Bujumbura d’autres États. Un différend avec le Gouvernement et du traitement national. En d’autres termes, le
et la construction d’un chemin de fer reliant le Bu- burundais peut être porté devant le Centre interna- régime n’est pas discriminatoire à l’égard des in-
rundi et la Tanzanie. tional pour le règlement des différends relatifs aux vestisseurs étrangers et il n’y a pas de limites gé-
investissements (CIRDI). L’Agence multilatérale de nérales à la propriété ou au contrôle étrangers des
Un nouveau Code des investissements garantie des investissements (AMGI), également entreprises. Il n’y a pas de discrimination explicite
Le gouvernement du Burundi a entrepris plusieurs membre du Groupe de la Banque mondiale, peut à l’encontre des investisseurs étrangers à quelque
réformes juridiques et a mis en place des institu- également intervenir en cas de différend. En plus stade que ce soit du processus d’investissement,
tions de réglementation dans divers secteurs de d’assurer les investisseurs contre les risques, l’AMGI et il n’existe pas non plus de lois ou de règlements
l’économie afin de créer un environnement propice sert de médiateur dans les différends entre inves- autorisant spécifiquement les entreprises privées à
à l’investissement. L’attitude officielle du gou- tisseurs et gouvernements et s’efforce d’empêcher adopter des statuts ou des associations qui limitent
vernement à l’égard des investissements directs que ces différends ne deviennent disproportionnés. ou interdisent l’investissement, la participation ou
étrangers se reflète dans le nouveau Code des in- le contrôle étrangers. L’économie burundaise a été
vestissements promulgué le 17 juin 2021, qui vise Le Burundi a adhéré, le 9 avril 2014, à la Conven- libéralisée et est ouverte aux investisseurs étran-
ostensiblement à attirer et à rassurer les inves- tion Apostille d’entraide judiciaire et administrative gers.
tisseurs étrangers. Le nouveau Code encourage et internationale afin de simplifier l’authentification

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Création de l’Autorité burundaise de Le tourisme, un secteur économique
promotion des investissements prioritaire
Le Code des investissements a conduit à la création Le gouvernement a fixé des secteurs économiques
de l’Autorité burundaise de promotion des investis- prioritaires pour lesquels les projets d’investisse-
sements (API) qui assure une gestion rationalisée ment peuvent bénéficier d’incitations. Le secteur
et équitable de tous les investisseurs, qu’ils soient agricole, y compris l’agro-industrie, la pêche et l’éle-
locaux ou étrangers. L’Autorité de promotion offre vage, le tourisme, l’énergie et les mines, ainsi que la
un guichet unique (avec cinq guichets à savoir l’Au- transformation et l’industrie manufacturière, sont
torité fiscale du Burundi (OBR), le Tribunal de Com- considérés comme les plus importants pour stimu-
merce (TC), l’Institut National de la Sécurité Sociale ler l’économie.
(INSS), l’Unité d’Inspection du Travail et l’Autorité
Burundaise de Promotion des Investissements Libéralisation économique électronique
(API)) pour l’enregistrement d’une entreprise et la Le Gouvernement burundais a adopté la libérali-
délivrance des documents juridiques requis dans les sation économique dans tous les secteurs et de
24 heures. La promulgation d’un nouveau Code des nombreuses entités gouvernementales ont été pri-
sociétés a réduit les procédures de 11 à 2. Actuelle- vatisées. Ainsi, attirer des investissements privés
ment, pour un coût de 40 000 FBI (25 USD), l’inves- dans des secteurs tels que les télécommunications
tisseur peut obtenir le certificat API en une seule et l’énergie. Le Burundi permet aux investisseurs
journée, selon les statuts de la société; le numéro étrangers de rapatrier les bénéfices réalisés sans
d’identification fiscale (TIN) et l’attestation du re- aucune limitation.
gistre du commerce et la carte de membre de l’INSS
et le bulletin de paiement des frais. Nous présentons ici quelques informations spéci-
fiques importantes aux investisseurs.

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1. Ouverture et restrictions di. API est l’autorité gouvernementale chargée de Limites au contrôle étranger et au droit à
à l’investissement étranger promouvoir l’investissement, d’améliorer le climat la propriété privée et à l’établissement
des affaires et de faciliter l’entrée sur le marché Les entreprises étrangères et nationales ont les
Politiques à l’égard de l’investissement pour les investisseurs au Burundi. API offre une mêmes droits d’établir et de posséder des entre-
étranger direct gamme de services aux investisseurs potentiels, prises dans le pays et de se livrer à toutes les formes
Le Gouvernement burundais est généralement fa- y compris une assistance dans l’acquisition des li- d’activités. Cependant, il existe des restrictions sur
vorable à l’IED et recherche des investissements cences, certificats, approbations, autorisations et les investissements étrangers dans l’armement, les
comme moyen de promouvoir la croissance éco- permis requis par la loi pour créer et exploiter une munitions et toutes sortes d’entreprises militaires
nomique. Cependant, l’application inégale des lois entreprise commerciale au Burundi. L’API a mis en ou paramilitaires. Il n’y a pas d’autres restrictions
et règlements limite la prévisibilité de l’environne- place un « guichet unique » pour faciliter et sim- ni d’autres secteurs dans lesquels les investisseurs
ment pour les investisseurs burundais et étrangers. plifier l’enregistrement des entreprises au Burundi. étrangers se voient refuser le même traitement
Le gouvernement du BdB n’a pas mis en œuvre de Pour l’instant, les investisseurs doivent être phy- que les entreprises nationales. Il n’y a pas de limites
lois, de règlements ou de stratégies économiques siquement présents dans le pays pour s’inscrire générales à la propriété ou au contrôle étranger. Le
ou industrielles qui limitent l’accès aux marchés ou auprès de l’API. API fournit aux investisseurs des Burundi ne dispose pas d’un mécanisme de filtrage
sont discriminatoires à l’égard des investisseurs informations sur l’investissement et la promotion des investissements étrangers entrants.
étrangers. Il y a un investissement étranger initial des exportations, les assiste dans les formalités
minimum de 50 000 $, qui ne s’applique pas aux in- légales, y compris l’obtention des documents re- Autres examens de la politique
vestisseurs nationaux. Un aperçu du cadre juridique quis, et intervient lorsque les lois et règlements d’investissement
de l’investissement étranger peut être consulté à ne sont pas correctement appliqués. API conçoit Aucun examen de la politique d’investissement
l’adresse suivante: également les réformes nécessaires à l’améliora- d’une organisation multilatérale n’a eu lieu au cours
tion et à la facilité de faire des affaires et veille à ce des trois dernières années. L’examen le plus récent
http://www.eatradehub.org/burundi_invest- que l’impact des investissements sur le développe- a été réalisé en 2010 par la CNUCED.
ment_policy_assessment_2018_presentation ment soit bénéfique et durable. Le gouvernement
du Bég entretient un dialogue avec les investis- Facilitation des affaires
Sur la base du Code burundais des investissements seurs nationaux et étrangers afin de promouvoir Outre les avantages fiscaux prévus par le code des
promulgué en 2008, le gouvernement a créé l’investissement. L’API est le point d’entrée initial investissements, le Burundi a mis en œuvre des
l’Agence burundaise de promotion des investisse- et principal pour les investisseurs, mais les minis- réformes, notamment le renforcement des capaci-
ments (API) en 2009. L’Agence créée par décret tères rencontrent régulièrement les investisseurs tés du guichet unique de l’API, la simplification des
présidentiel n° 100/177 du 19 octobre 2009 en tant privés pour discuter des questions réglementaires procédures fiscales pour les petites et moyennes
qu’organisme national chargé du développement et juridiques. entreprises, le lancement d’un guichet unique élec-
et de la promotion des investissements au Burun-

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tronique pour les transactions commerciales et
l’harmonisation des lois commerciales avec celles de
la Communauté de l’Afrique de l’Est. L’enregistre-
ment des entreprises prend environ quatre heures
et coûte 40 000 francs burundais (environ 21 dol-
lars). Pour plus de détails et d’informations sur les
procédures d’enregistrement, le temps et les coûts,
les investisseurs peuvent visiter le site Web de l’API
à https://www.investburundi.bi/. Il n’existe pas de
mécanisme spécifique pour assurer un traitement
équitable des femmes et des minorités sous-repré-
sentées.

Investissements à l’étranger
Le gouvernement du BdB ne dispose pas de méca-
nismes pour promouvoir ou encourager les inves-
tissements à l’étranger. En outre, le gouvernement
n’empêche pas les investisseurs nationaux d’inves-
tir à l’étranger.

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2. Conventions bilatérales lement signé des TBI mais pas en vigueur avec la commerce et l’investissement (TIFA) avec la Com-
d’investissement et de fiscalité Turquie, les Comores, l’Égypte et les Émirats arabes munauté de l’Afrique de l’Est en 2008 et avec le
unis. Les États-Unis ont suspendu l’éligibilité du Bu- Marché commun de l’Afrique orientale et australe
Le Burundi a signé et ratifié des traités bilatéraux rundi à la Loi sur la croissance et les potentialités (COMESA) en 2001. Le Burundi est membre des
d’investissement (TBI) avec l’Union économique de l’Afrique (AGOA) en 2016. Le Burundi n’a pas de deux organisations régionales.
belgo-luxembourgeoise, l’Allemagne, le Kenya, convention fiscale bilatérale avec les États-Unis.
Maurice, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Il a éga- Les États-Unis ont signé des accords-cadres sur le

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3. Régime juridique judiciaire. Aucune réforme récente du système d’ap- Le pays a accédé à l’OMC le 23 juillet 1995. Selon
plication de la réglementation n’a été apportée. le Ministère du commerce, des transports, de l’in-
Transparence du système de dustrie et du tourisme, le Burundi n’a pas notifié au
réglementation Les informations sur les finances publiques et les Comité des obstacles techniques au commerce de
Bien que certaines parties du gouvernement s’ef- obligations de la dette (y compris les passifs expli- l’OMC tous ses projets de règlements techniques.
forcent de créer des politiques plus transparentes cites et éventuels) sont publiées dans les rapports
pour favoriser la concurrence, le Burundi manque de la Banque centrale du Burundi et sur son site Système juridique et indépendance
beaucoup de cadre réglementaire nécessaire. De Web: https://www.brb.bi/. Cependant, certaines judiciaire
nombreuses politiques en matière d’investisse- publications sur le site Web ne sont pas à jour. Le système juridique du pays est civil (romain),
ment étranger ne sont pas transparentes et les lois
basé sur les codes civils allemand et français. Pour
ou règlements en vigueur sont souvent inefficaces Considérations réglementaires les affaires civiles locales, le droit coutumier s’ap-
ou non appliqués. Les systèmes réglementaires et
internationales plique également. Le système juridique burundais
comptables du Burundi sont généralement trans-
Le Burundi est membre de la Communauté d’Afrique contient des dispositions types garantissant le droit
parents et conformes aux normes internationales
de l’Est (CAE), un bloc économique régional compo- à la propriété privée et l’exécution des contrats. Le
sur le papier, mais le manque de capacités ou de for-
sé de six États membres, des républiques du Bu- pays dispose d’un droit commercial écrit et d’un tri-
mation du personnel et les contraintes politiques
rundi, du Kenya, du Rwanda, du Soudan du Sud, bunal de commerce. Le code des investissements
limitent parfois la régularité et la transparence de
de la Tanzanie et de l’Ouganda. Le processus d’in- offre aux plaignants un recours devant le système
leur mise en œuvre.
tégration de la CAE repose sur quatre piliers : une judiciaire national et à l’arbitrage international.
union douanière, un marché commun, une union
Le Burundi ne dispose pas d’un site en ligne centra-
monétaire et une fédération politique. Chaque État Le système judiciaire n’est pas effectivement in-
lisé où les principales mesures réglementaires sont
membre doit harmoniser son système réglemen- dépendant du pouvoir exécutif. Un manque de ca-
publiées; toutefois, les mesures réglementaires
taire national avec celui de la CAE. pacité nuit à l’efficacité judiciaire et les procédures
sont parfois affichées sur les sites Web des institu-
judiciaires ne sont pas rigoureusement observées.
tions du gouvernement du Burundi (habituellement
La législation et la réglementation burundaises
celui du Bureau du président ou des ministères res-
font référence à plusieurs normes, notamment les Lois et règlements sur l’investissement
pectifs).
normes de l’Afrique de l’Est, les normes du Codex étranger direct
Alimentarius, l’Organisation internationale de nor- Il n’y a pas eu de lois, de règlements ou de décisions
Le Burundi dispose d’organismes de réglementation
malisation (ISO) et les propres normes du Burundi. judiciaires importants concernant l’investissement
sectoriels couvrant les impôts et les recettes, les
L’ISO reste la principale norme de référence. étranger au cours de l’année écoulée. En 2014, API
mines et l’énergie, l’eau et l’agriculture. Les mesures
a créé un mécanisme de suivi pour s’assurer que les
réglementaires peuvent faire l’objet d’un contrôle

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investisseurs mettent en œuvre des projets pour Règlement des différends sentences arbitrales étrangères. Dans les différends
lesquels ils ont bénéficié d’exonérations fiscales et Convention du CIRDI et Convention de New York : relatifs aux investissements entre parties privées,
d’autres avantages prévus dans le code des inves- Le Burundi est membre à part entière de la Conven- l’arbitrage international est accepté comme moyen
tissements. tion du CIRDI depuis 1969 et est devenu le 150e de règlement à condition que l’une des parties soit
pays à signer la Convention pour la reconnaissance un non-ressortissant. En 2007, le Gouvernement a
En 2018, le Conseil des ministres a examiné un pro- et l’exécution des sentences arbitrales étrangères créé un Centre d’arbitrage et de médiation ­(CEBAC)
jet de loi actualisant le code des investissements, (Convention de New York de 1958). Le droit com- pour traiter ces différends, mais il n’est pas très ac-
puis l’a renvoyé à un comité technique pour examen mercial burundais permet l’exécution des juge- tif. Il n’existe pas d’organisme d’arbitrage commercial
et amélioration; Il s’agit toujours d’un travail en ments rendus par les tribunaux étrangers par les opérationnel dans le pays en dehors du CEBAC. Les
cours. Entre autres modifications, le projet contient tribunaux locaux. sentences arbitrales étrangères sont reconnues, mais
de nouvelles mesures visant à assurer la protection les tribunaux locaux ne sont pas légalement équipés
des biens des investisseurs étrangers et des sanc- Règlement des différends entre investisseurs et pour les exécuter. Aucune entité privée burundaise
tions en cas de malversations commises par des in- États : Le Burundi est signataire du Centre inter- n’a été impliquée dans un arbitrage étranger. Dans le
vestisseurs étrangers. national pour le règlement des différends relatifs passé, un cas enregistré impliquait le gouvernement
aux investissements (CIRDI) et de l’Agence multila- du BdB et une société privée de raffinage de l’or. Le
Droit de la concurrence et lois antitrust térale de garantie des investissements (AMGI), qui gouvernement a perdu l’affaire, mais a appliqué les
Il n’existe pas d’agence burundaise chargée d’exa- reconnaissent l’arbitrage international des diffé- CIRDI contre le gouvernement du Burundi.
miner les transactions pour des raisons liées à la rends relatifs aux investissements. Il y a eu peu de
concurrence. cas d’investisseurs étrangers demandant répara- Règlement sur la faillite
tion au gouvernement pour des allégations de rup- Le Burundi dispose de deux lois régissant ou rela-
Expropriation et indemnisation ture de contrat et de corruption. Dans les affaires tives à la faillite : la loi n°1/07 du 15 mars 2006 sur
La loi burundaise autorise le gouvernement d’ex- impliquant des parties internationales, le gouver- la faillite et la loi n°1/08 du 15 mars 2006 sur le rè-
proprier des biens pour des raisons exceptionnelles nement accepte l’arbitrage international et recon- glement judiciaire des entreprises insolvables. En
et approuvées par l’État, mais le gouvernement naît et exécute les sentences arbitrales étrangères. vertu de la loi burundaise, les créanciers ont le droit
s’engage alors à fournir une indemnisation basée Il n’y a pas d’antécédents d’action extrajudiciaire de déposer une demande de liquidation et le droit
sur la juste valeur marchande avant l’expropriation. contre des investisseurs étrangers. de demander des informations personnelles ou fi-
Il n’y a pas de cas récents d’expropriation d’investis- nancières sur les débiteurs à l’agent légal de faillite.
sements étrangers et aucune entreprise étrangère Arbitrage commercial international et tribunaux Le cadre de la faillite n’exige pas que les créanciers
n’a de plaintes actives en instance concernant une étrangers : Dans de rares cas impliquant des élé- approuvent le choix de l’agent de faillite et ne leur
indemnisation devant les tribunaux burundais. ments internationaux, le gouvernement accepte donne pas le droit de s’opposer aux décisions d’ac-
l’arbitrage international et reconnaît et exécute les ceptation ou de rejet des créances des créanciers.

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4. Politiques industrielles Communauté économique des États de l’Afrique
centrale (CEEAC). En 2020, le gouvernement a
Incitatifs à l’investissement adopté de nouvelles lois pour accélérer son intégra-
Le Code des investissements actuel accorde di- tion dans d’autres blocs commerciaux tels que la
vers avantages fiscaux et douaniers potentiels Zone de libre-échange continentale africaine (ZLE-
aux investisseurs, notamment: trois ans ou plus CA) et la Zone de libre-échange tripartite (ZLETA)
de fonctionnement exonéré d’impôt; exonération entre le COMESA, la CAE et la SADC (Communauté
des charges sur le transfert de propriété; exonéra- de développement de l’Afrique australe). Le gou-
tions de droits sur les matières premières, les biens vernement a également commencé à harmoniser
d’équipement et les véhicules spécialisés; exonéra- ses politiques et son cadre juridique avec ceux des
tions fiscales pour les biens utilisés pour créer de entités régionales afin de faire progresser l’inté-
nouvelles entreprises; exonérations de droits de gration régionale, d’améliorer sa compétitivité et
douane si les biens d’investissement sont fabriqués de mieux tirer parti du potentiel économique exté-
dans le cadre de la CAE ou du COMESA; un taux rieur. Cependant, comme la réglementation d’habi-
d’imposition des sociétés de 30 % avec une réduc- litation n’existe pas encore, le Burundi ne dispose
tion à 28 % si 50 à 200 Burundais sont employés pas encore de zones économiques franches opéra-
et à 25 % si plus de 200 sont employés ; et le libre tionnelles.
transfert d’avoirs et de revenus étrangers après
paiement des impôts dus. En outre, le gouvernement travaille à la création
de sa première zone économique spéciale (ZESB)
Le gouvernement du BdB n’émet pas de garanties, afin de renforcer la croissance et le développement
mais cofinance des projets d’investissement étran- après la rupture de la coopération avec plusieurs
ger direct, bien que généralement en nature, par pays européens. ZESB est toujours en construction
exemple en accordant des terrains pour des instal- sur le site de Warubondo (un emplacement straté-
lations. gique de 5,43 km carrés situé entre le Burundi et
la RDC voisine avec un accès facile à la ville de Bu-
Zones franches/Ports francs/Facilitation jumbura, à l’aéroport international de Bujumbura,
des échanges au port de Bujumbura et au lac Tanganyika). ZESB
Le Burundi fait déjà partie des blocs commerciaux est le résultat d’un partenariat commercial entre le
de la CAE, de la CEPGL (Communauté économique gouvernement et des investisseurs étrangers pri-
des pays des Grands Lacs), du COMESA et de la vés et son objectif principal est de relancer le sec-

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teur industriel et de promouvoir les exportations. de deux ans (renouvelable) coûte 500 USD et ne Il n’y a aucune exigence que les investisseurs
Le modèle économique derrière ce partenariat est peut être délivré qu’après avoir effectué un dépôt achètent auprès de sources locales. Cependant, la
que la zone sera une fenêtre pour les investisseurs remboursable de 1 500 USD dans une banque locale loi minière exige un engagement de l’investisseur à
étrangers, mais tous les produits fabriqués au sein (BANCOBU). Il n’y a pas de conditions imposées par recruter du personnel ou des sous-traitants de na-
de la zone porteront le label « Made in Burundi ». le gouvernement ou l’autorité pour investir, à l’ex- tionalité burundaise comme condition préalable à
ception d’une exigence d’investissement minimum l’octroi d’une licence minière, avec des quotas obli-
Exigences en matière de performances et de 50 000 USD applicable uniquement aux investis- gatoires actuellement en place. Le gouvernement
de localisation des données seurs étrangers. de la BdB n’impose aucune exigence de rendement
La politique gouvernementale actuelle pour les aux investisseurs comme condition à l’établisse-
entreprises nationales et étrangères est l’emploi Les Accords d’Arusha de 2000 pour la paix et la ment, au maintien ou à l’expansion de leurs inves-
obligatoire de travailleurs locaux, sauf s’il n’est pas réconciliation au Burundi et la Constitution recom- tissements ou à l’accès à des incitations fiscales et
possible de trouver un candidat local possédant les mandent des quotas ethniques et de genre pour à l’investissement.
compétences ou l’expertise requises. Le nombre les nouveaux employés (60 % du groupe ethnique
d’employés expatriés est limité à 20% de la main- Hutu, 40 % du groupe ethnique tutsi et 30 % des Aucune loi n’oblige les fournisseurs de TI étran-
d’œuvre totale. Aucune politique n’oblige les entre- femmes) dans les institutions étatiques et de sé- gers à fournir le code source et/ou à donner accès
prises étrangères à nommer du personnel local à la curité. Toutefois, ni la Constitution ni les Accords au chiffrement, à l’exception d’une loi exigeant que
haute direction ou aux conseils d’administration. d’Arusha ne mentionnent de quotas ethniques ou les entreprises partagent les informations des utili-
de sexe pour le secteur privé. En 2017, une loi a été sateurs avec les autorités chargées de l’application
Les exigences en matière de visa burundais ne sont adoptée obligeant les organisations internationales de la loi lors d’enquêtes sur le terrorisme; cette loi
pas excessivement onéreuses et n’entravent géné- non gouvernementales (OING) à recruter du person- s’applique aussi bien aux entreprises burundaises
ralement pas la mobilité des investisseurs étran- nel local tout en respectant les quotas ethniques et qu’aux entreprises étrangères. Aucune loi n’em-
gers et de leurs employés. Depuis 2015, le Burundi a de genre qui s’appliquent aux institutions de l’État. pêche les entreprises de transmettre des données
supprimé la possibilité pour les visiteurs de deman- Entre décembre 2018 et avril 2019, plusieurs OING à l’extérieur du pays.
der un visa à leur arrivée à l’aéroport sauf autori- ont décidé de fermer leurs portes plutôt que de
sation de la PAFE (autorité de l’immigration). Les se soumettre aux exigences, arguant que les pra-
voyageurs au Burundi doivent demander des visas tiques fondées sur l’ethnicité allaient à l’encontre
dans l’une des missions burundaises à l’étranger. de leurs principes et valeurs et que les seuls critères
Un étranger titulaire d’un visa de résidence est au- de recrutement devraient être basés sur les com-
torisé à travailler au Burundi. Un visa de résidence pétences.

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5. Protection des droits de reconnaître les mêmes droits aux Burundais). L’État tés comme garantie par les banques commerciales,
propriété peut donner des biens à des étrangers à des fins mais les documents pour les propriétés situées en
industrielles, commerciales, culturelles et peut les dehors de la capitale Bujumbura sont moins facile-
Biens immobiliers louer, mais la pleine propriété est réservée aux Bu- ment acceptés en raison des multiples conflits et
Les sûretés sur des biens immobiliers et mobiliers rundais. Le système juridique et le code des inves- crimes liés à la terre dans les zones rurales (plus de
sont nominalement reconnues en droit burundais. tissements sont conçus pour protéger et faciliter 80% des litiges devant les cours et tribunaux sont
Le code foncier burundais, adopté en 2011, recon- l’acquisition et la disposition de tous les droits de liés à des conflits fonciers).
naît le droit à la propriété et à la protection des Bu- propriété. L’attribution de titres fonciers au Burundi a tou-
rundais et des étrangers. Les étrangers jouissent jours été un processus long, opaque et centralisé,
des mêmes droits et de la même protection que les Le Service des titres fonciers enregistre les biens bien que le code foncier burundais semble simple.
nationaux, sous réserve du principe de réciprocité immobiliers et les instruments de sûreté, tels que En conséquence, certains demandeurs, en particu-
(ce qui signifie que le pays étranger doit en retour les hypothèques. Les titres de propriété sont accep- lier ceux qui ont des ressources financières ou des

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contacts limités, ne parviennent pas à titrer leurs Les propriétés situées dans les zones urbaines et cement des capacités en matière de droits de pro-
terres, tandis que d’autres, dotés de ressources et rurales doivent être enregistrées. Lorsqu’un bien priété industrielle et de lutte contre le piratage et
de bons contacts, soudoient parfois des agents de immobilier a été acheté légalement, il ne peut être la contrefaçon de la part des partenaires multilaté-
titres fonciers pour accélérer la procédure. Pour ré- légalement confisqué par l’État que lorsqu’il fait raux, mais ces institutions manquent d’outils mo-
soudre ces problèmes, en décembre 2019, le gou- l’objet d’une procédure d’expropriation conformé- dernes pour détecter les contrefaçons. Bien que ces
vernement a mis en œuvre plusieurs initiatives vi- ment aux procédures légales et réglementaires. institutions se soient déjà engagées à mener des
sant à : (1) informer la population sur la procédure réformes dans ce secteur (un comité multisectoriel
d’enregistrement des terres et d’obtention des Droits de propriété intellectuelle chargé de promouvoir les procédures de lutte contre
titres de propriété; 2) établir dans toutes les pro- Le Burundi a adopté l’Accord de 1995 de l’Organisa- la contrefaçon et le piratage et de surveillance a été
vinces du pays un guichet unique où les personnes tion mondiale du commerce (OMC) sur les aspects mis en place), elles doivent encore mettre en place
intéressées à titrer des terres ont accès à tous les des droits de propriété internationale qui touchent une base de données des marques reconnues, dans
bureaux gouvernementaux nécessaires pour effec- au commerce (ADPIC), qui a introduit des normes laquelle toutes les informations sur les marques
tuer l’attribution des titres; (3) combattre, confor- minimales mondiales pour la protection et le res- enregistrées en douane sont compilées et exiger
mément à la loi, toutes les formes de corruption pect de la quasi-totalité des droits de propriété in- que cette procédure soit efficace pour toutes les
liées au processus d’enregistrement du bien. Le tellectuelle (DPI). Le système juridique et le code entreprises ou représentants de multinationales.
gouvernement a été lent à décentraliser l’attribu- des investissements visent à protéger et à faciliter Pour l’instant, le Bureau burundais de normalisa-
tion des titres fonciers pour des raisons financières l’acquisition et la disposition de tous les droits de tion (BBN) est l’autorité étatique chargée de sur-
et il est probable que le gouvernement aura encore propriété, y compris les droits de propriété intellec- veiller la qualité des produits de consommation sur
besoin d’aide pour concrétiser ses initiatives. tuelle DPI. La loi garantit également la protection le marché ; toutefois, ce Bureau n’a pas l’expertise
des brevets, des droits d’auteur et des marques. et les ressources nécessaires pour être efficace. Les
Le système juridique et le Code des investissements Toutefois, il n’existe aucune trace de mesures d’ap- contrefacteurs appréhendés sont condamnés à une
ne font pas de distinction entre les investisseurs plication de la loi concernant les atteintes aux droits amende et leurs produits saisis. Il n’existe pas de
locaux et étrangers en ce qui concerne l’acquisition de propriété intellectuelle. Aucune loi relative aux statistiques sur les saisies de marchandises contre-
ou la location de terres. Cependant, l’acquisition de droits de propriété intellectuelle n’a été promul- faites. Le Burundi ne figure pas dans le rapport
terres est basée sur la réciprocité entre le Burundi guée au cours de l’année écoulée et aucun projet de spécial 301 du représentant américain au commerce
et le pays d’origine de l’investisseur, obligeant un loi n’est en instance. (USTR) ni dans la liste des marchés notoires. Pour
pays étranger à reconnaître aux Burundais dans le Les agents des institutions burundaises en charge plus d’informations sur les législations nationales
pays étranger les mêmes droits que les étrangers de la lutte contre le piratage et la contrefaçon (Of- et les points de contact dans les offices locaux de
de leur pays au Burundi. fice burundais des recettes, ministères du Com- propriété intellectuelle, veuillez consulter les profils
merce et de la Santé publique) ont déjà bénéficié de pays de l’OMPI à l’adresse http://www.wipo.int/
de diverses sources d’appui en termes de renfor- directory/en/.

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6. Secteur financier
Marchés des capitaux et investissements
de portefeuille
Bien qu’il n’y ait pas de restrictions réglementaires
sur les investissements de portefeuille étrangers,
le Burundi ne dispose pas de marchés de capitaux
qui le permettraient. L’allocation des capitaux au
Burundi dépend entièrement des banques commer-
ciales.

Le pays n’a pas son propre marché boursier. Il


n’existe pas de système de réglementation pour
encourager et faciliter les investissements de por-
tefeuille. Les politiques existantes ne facilitent ni
n’entravent activement la libre circulation des res-
sources financières vers les marchés des produits et
des facteurs.

Il n’y a pas de réglementation limitant les tran-


sactions internationales. Dans la pratique, cepen-
dant, le gouvernement restreint les paiements et
les transferts pour les transactions internationales
en raison d’une pénurie de devises étrangères. Le-
sinvestisseurs souverains ont accès à tous les ins-
truments de crédit existants et aux conditions du
marché.

Monnaie et système bancaire


Le Burundi a une pénétration très limitée des ser-
vices bancaires selon la dernière enquête nationale

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sur l’inclusion financière menée par la banque cen- entrepreneurs. Le marché bancaire est dominé par banque centrale donne la priorité aux entreprises
trale. Dans cette enquête de 2016, la Banque de la les trois plus grandes banques d’importance systé- de secteurs stratégiques spécifiques pour l’accès à
République du Burundi (BRB) a constaté un taux mique : Credit Bank of Bujumbura (BCB), Burundi l’hébergement en devises. Dans la pratique, le franc
de pénétration d’environ 22%. Plusieurs banques Commercial Bank (BANCOBU) et Interbank Burundi burundais (BIF) n’est pas librement convertible au
commerciales locales ont des succursales dans les (IBB). Les banques étrangères peuvent établir des taux officiel du gouvernement.
centres urbains. Les institutions de microfinance opérations dans le pays. Les banques étrangères
desservent principalement les zones rurales. Le gou- opérant dans le pays comprennent ECOBANK (Pan La BRB publie chaque matin le taux de change
vernement burundais est actionnaire minoritaire de African Bank-West Africa), CRDB (Tanzanian Bank), quotidien sur son site Internet. Dans la pratique, le
trois banques. La solidité du secteur bancaire s’est DTB et KCB (deux banques kenyanes). La banque BIF fluctue et le gouvernement a imposé de facto
améliorée, les ratios de capitalisation et de liquidité centrale dirige la politique de réglementation ban- des contrôles de capitaux pour empêcher les mou-
étant supérieurs aux normes réglementaires et les caire, y compris les mesures prudentielles pour le vements brusques du taux de change; Il existe un
indicateurs de rentabilité étant en hausse. Cepen- système bancaire. Les étrangers et les locaux sont écart important entre le taux officiel et un taux
dant, la qualité du portefeuille bancaire reste une soumis aux mêmes conditions lors de l’ouverture flottant parallèle non officiel.
préoccupation, le niveau des prêts non performants d’un compte bancaire; La seule exigence est la pré-
(NPL) atteignant six pour cent alors que cinq pour sentation d’une pièce d’identité. Politiques de versement
cent est le taux de référence parmi les États de la Le gouvernement n’a pas adopté de nouvelles lois
Communauté d’Afrique de l’Est. Le secteur a égale- Devises et envois de fonds concernant un changement des politiques de trans-
ment souffert de pénuries de devises étrangères à Change fert de fonds. Le délai moyen de versement des
la suite de la mise en place par la Banque centrale de Selon la loi, après avoir payé des impôts, il n’y a pas retours sur investissement (une fois que tous les
contrôles de facto des capitaux en 2019. de restrictions sur l’expatriation des fonds associés impôts ont été payés) est de trois mois en raison
à un investissement. Dans la pratique, les investis- de l’inefficacité générale du secteur bancaire et de
En juin 2023,le secteur financier comprenait 14 éta- seurs étrangers ont rencontré des difficultés pour la rareté de telles transactions dans un environne-
blissements de crédit (banques), dont une nouvelle convertir les fonds associés aux investissements en ment où l’investissement étranger direct est très
banque d’investissement pour les jeunes et une devises étrangères en raison des contrôles de capi- faible.
banque agricole, 40 institutions de microfinance, 16 taux de facto mis en œuvre par la BRB en 2019.
compagnies d’assurance, trois institutions de sécu- Fonds souverains
rité sociale et trois institutions de paiement. Une Selon le gouvernement du Burundi, les fonds as- Le Burundi n’a pas de fonds souverain.
banque pour les femmes est également en cours sociés à un investissement peuvent être conver-
de développement. Toutes ces institutions visent tis dans une monnaie librement utilisable au taux
à réduire le chômage en créant des possibilités légal du marché, en fonction de leur disponibilité.
d’emploi, en particulier pour les petits et moyens En raison d’une pénurie de devises étrangères, la

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7. Entreprises d’État tions de 2005, le gouvernement a pris la décision
d’ouvrir plusieurs entreprises d’État dans différents
Il y a cinq entreprises d’État au Burundi détenues à
secteurs de l’économie à l’investissement privé, y
100% par l’État: REGIDESO (entreprise de services
compris l’investissement étranger. Le gouverne-
publics), ONATEL (télécommunications), SOSU-
ment burundais, considérant le café comme un sec-
MO (sucre), OTB (thé), COGERCO (coton) et ODE-
teur stratégique de son économie, a décidé d’opter
CA (café). Aucune statistique sur les actifs n’est
d’abord pour la privatisation du secteur du café
disponible pour ces entreprises, car leurs rapports
dans un effort de modernisation. Cependant, à la
ne sont pas accessibles au public. Les membres du
suite de la crise de 2015, le gouvernement a déci-
conseil d’administration des entreprises d’État sont
dé de suspendre immédiatement le programme de
nommés par le gouvernement du Burundi et re-
privatisation. A cette époque, elle n’avait pas en-
lèvent de ses ministères. Le gouvernement détient
core privatisé d’autres secteurs comme le thé ou le
une participation minoritaire (40 %) dans Brarudi,
sucre. À la fin de 2019, le gouvernement a repris le
une succursale du groupe Heineken, et dans trois
contrôle du secteur du café, invoquant comme jus-
sociétés bancaires.
tification la mauvaise gestion perçue de la part des
entreprises privatisées au cours de la période 2015-
Les entreprises d’État n’ont pas d’avantages fon-
2019. On ne sait pas si et quand le programme de
dés sur le marché et sont en concurrence avec
privatisation se poursuivra.
d’autres investisseurs selon les mêmes modalités
et conditions; toutefois, le Burundi n’adhère pas aux
Le programme de privatisation était ouvert à tous
principes directeurs de l’OCDE sur le gouvernement
les acheteurs potentiels, y compris les étrangers, et
d’entreprise des entreprises publiques.
il n’y avait aucune discrimination explicite à l’égard
des investisseurs étrangers à aucun stade du pro-
Programme de privatisation cessus d’investissement. Les appels d’offres publics
En 2002, le Burundi est entré dans une phase active étaient obligatoires. Le processus est transparent
de stabilisation politique, de réconciliation natio- et non discriminatoire. Lorsque le gouvernement a
nale et de réforme économique. En 2004, il a reçu l’intention de vendre une entreprise ou des actions
du FMI et de la Banque mondiale un programme d’une entreprise, les offres sont publiées dans les
d’urgence post-conflit, ouvrant la voie à l’élabo- journaux locaux.
ration du Cadre stratégique pour la croissance et
l’atténuation de la pauvreté (DSRP). Après les élec-

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8. Conduite responsable des l’application des lois nationales en ce qui concerne raux extraits des mines nationales (étain, tantale
entreprises les droits du travail et de l’emploi, la protection des et tungstène), ainsi qu’aux minerais de conflit qui
consommateurs et la protection de l’environne- peuvent être passés en contrebande depuis la Ré-
Selon le code des investissements, toute nou- ment. En janvier 2019, la BRB a publié un règlement publique démocratique du Congo (RDC) voisine. En
velle entreprise est tenue de prendre en compte relatif à la protection des consommateurs de pro- mai 2014, le Burundi est devenu le troisième pays
les questions environnementales et les droits des duits et services financiers au vu de la complexité de la région des Grands Lacs d’Afrique à mettre en
employés dans son plan d’investissement et d’en- et de la diversité croissante de la gamme des ser- œuvre un système internationalement accepté de
treprise. Le gouvernement n’a pris aucune mesure vices et produits offerts au Burundi. diligence raisonnable et de traçabilité des minéraux.
globale pour mettre en œuvre des politiques ou des Cependant, certaines organisations de la société ci-
normes internationales concernant les pratiques Il n’y a pas de normes de gouvernance d’entreprise, vile signalent un manque notable de transparence
commerciales responsables. Le gouvernement fait de comptabilité ou de rémunération des dirigeants dans le secteur minier burundais (implication de
régulièrement appel aux investisseurs pour inclure en place pour protéger les intérêts des actionnaires. certains hauts responsables du gouvernement dans
les avantages publics et communautaires dans les Il n’y a pas d’organisations qui s’intéressent spécifi- le trafic d’or en provenance de la RDC).
projets d’investissement, mais n’a pas de normes quement aux globules rouges au pays.
clairement définies. Le gouvernement ne participe pas encore à l’ITIE.
En tant que membre de la Conférence internatio- Il n’y a pas de mesures ou de politiques nationales
Il n’y a pas eu de cas très médiatisés ou controver- nale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), le gou- de transparence qui exigent la divulgation des paie-
sés d’impact du secteur privé sur les violations des vernement a adhéré au mécanisme de diligence ments versés au gouvernement.
droits de l’homme dans un passé récent. Aucune in- raisonnable de l’OCDE et au système régional de
formation fiable n’est disponible sur le maintien et certification et de traçabilité de certains miné-

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9. Prévention de la corruption 10. Environnement politique et et le gouvernement a depuis consolidé son pouvoir

Le gouvernement dispose d’une loi anticorruption de sécurité et ses acquis en matière de sécurité. Les tensions
politiques entre le parti au pouvoir et l’opposition
et d’un organisme d’application, la Brigade anticor- Le Burundi a connu des cycles de violence ethnique persistent. La nouvelle administration a fait des
ruption, chargé de faire appliquer cette législation. et politique depuis son indépendance en 1962. Les efforts pour réduire les tensions avec les pays voi-
Les membres du Cabinet, les parlementaires et périodes précédant et suivant les élections natio- sins, y compris le Rwanda, et pour accroître la par-
les fonctionnaires nommés par décret présidentiel nales ont souvent été marquées par la violence ticipation à la coopération régionale en matière de
jouissent de l’immunité de poursuites pour corrup- politique et les troubles civils. Les élections de mai sécurité.
tion, ce qui les soustrait à l’obligation de rendre 2020 se sont déroulées en grande partie pacifiques
des comptes. Les lois conçues pour lutter contre la
corruption ne s’appliquent pas aux membres de la
famille des fonctionnaires ou des partis politiques.

L’article 60 de la loi d’avril 2016 portant mesures


pour la prévention et la répression de la corruption
et des infractions connexes réglemente les conflits
d’intérêts, y compris dans l’attribution des marchés
publics. La législation burundaise criminalise la cor-
ruption d’agents publics, mais les entreprises pri-
vées ne sont pas spécifiquement tenues d’établir
des codes de conduite internes.

Le Burundi est signataire de la Convention des Na-


tions Unies contre la corruption et de la Convention
de l’OCDE sur la lutte contre la corruption. Le Bu-
rundi est également membre de l’Autorité de lutte
contre la corruption de l’Afrique de l’Est depuis son
adhésion à la CAE en 2007. Le pays n’offre pas de
protection aux ONG impliquées dans les enquêtes
sur la corruption.

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11. Politiques et pratiques du projets d’investissement, mais il n’a pas de normes ments qui interdisent le travail des enfants et le
travail clairement définies. travail forcé et toute forme de discrimination. Dans
la pratique, le travail des enfants existe et certaines
La main-d’œuvre locale non qualifiée est largement Aucune information fiable n’est disponible sur le activités syndicales sont restreintes. Le Burundi a
disponible, alors qu’il y a des pénuries de travailleurs maintien et l’application des lois nationales en ce ratifié toutes les conventions fondamentales de
qualifiés dans certains secteurs; Aucune statistique qui concerne les droits du travail et de l’emploi, la l’OIT protégeant les droits des travailleurs; Cepen-
n’est disponible sur la pénurie de main-d’œuvre protection des consommateurs et la protection de dant, la protection des droits fondamentaux du
spécialisée. Selon la politique gouvernementale, l’environnement. Il n’y a pas d’exemples connus de travail reste insuffisante. Dans le secteur privé, les
l’embauche de nationaux devrait être prioritaire, dérogation aux lois du travail afin d’attirer ou de re- relations patronales-syndicales sont généralement
sauf dans les cas où aucune expertise locale n’est tenir les investissements. menées conformément aux normes internationales
disponible. L’emploi dans le secteur formel est limi- qui permettent la négociation collective. L’Inspec-
té et les chiffres officiels du chômage ne sont pas Le code du travail permet aux employeurs de réagir tion du travail du Burundi a le pouvoir de régler les
fiables. Le chômage des jeunes est estimé à environ aux fluctuations du marché par des licenciements différends entre travailleurs et employeurs, qui
65 pour cent. de travailleurs. Les lois du travail ne font pas de peuvent également être gérés par le biais de pro-
distinction entre les licenciements et les licencie- cédures judiciaires civiles. Aucune grève posant un
Selon le code des investissements, toute nou- ments pour cause de départ. Le gouvernement a un risque d’investissement ne s’est produite au cours
velle entreprise est tenue de prendre en compte programme d’assurance sociale qui offre une cou- de la dernière année. Depuis novembre 2020, un
les questions environnementales et les droits des verture limitée aux travailleurs mis à pied pour des nouveau code du travail destiné à remplacer le code
employés dans son plan d’investissement et d’en- raisons économiques. de 1993 a été adopté avec pour objectif principal de
treprise. Le gouvernement n’a pris aucune mesure se conformer aux différentes conventions que le
globale pour mettre en œuvre des politiques ou des Le Burundi est membre de l’Organisation interna- pays a ratifiées depuis, et surtout de répondre à des
normes internationales concernant les pratiques tionale du travail (OIT) et son droit du travail na- critères d’intégration régionale et internationale. Ce
commerciales responsables. Le gouvernement fait tional est conforme aux normes internationales nouveau code comprend des protections pour les
régulièrement appel aux investisseurs pour inclure du travail. Les syndicats de travailleurs sont léga- employés et plus de souplesse et de cautionnement
les avantages publics et communautaires dans les lement autorisés, et il existe des lois et des règle- des contrats.

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RÉFORMES POLITIQUES,
­JURIDIQUES ET STRATÉGIQUES
DANS LE SECTEUR DU TOURISME
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3. RÉFORMES POLITIQUES, JURIDIQUES ET
­STRATÉGIQUES DANS LE SECTEUR DU TOURISME
Le Burundi possède d’énormes atouts touristiques attractivité et apporter des revenus supplémen-
et un potentiel couvrant la faune, les paysages na- taires et des devises étrangères et, d’autre part,
turels, la culture et les environnements marins. La faire progresser le rayonnement du pays à l’échelle
performance du secteur du tourisme reste toute- internationale.
fois faible. Cela se reflète dans la mauvaise quali-
té des infrastructures de base et des équipements Avec l’amélioration envisagée du secteur du tou-
touristiques, la faible structuration du produit tou- risme, le Burundi servira de destination touristique
ristique, le manque de qualification professionnelle complémentaire pour les pays de la Communauté
du personnel de la chaîne touristique, l’absence de de l’Afrique de l’Est en raison de sa position géogra-
mesures d’incitation spécifiques à l’investissement phique lui offrant des avantages par rapport au bloc
dans l’industrie touristique ainsi que l’absence de économique de la sous-région.
cadre juridique et le cadre institutionnel inadapté.
La croissance économique du secteur dépendra
En 2018, le Burundi a adopté un Plan national de essentiellement de l’augmentation des investis-
développement 2018-2027 qui constitue le cadre sements, permettant ainsi la mise en œuvre de la
de référence de la politique économique de l’État. vision et des orientations énoncées dans le présent
Ancré sur ce Plan, le Pays a élaboré une Politique PNTB à tous les niveaux. À cet égard, outre la poli-
Nationale du Tourisme du Burundi (PNTB) basée sur tique nationale du tourisme qui définit la structure
les orientations contenues dans le Document du organisationnelle appropriée du secteur, le gouver-
Plan National de Développement 2018-2027 et la vi- nement a formulé le cadre juridique et institution-
sion « Burundi 2025 ». L’exploitation des ressources nel et une stratégie touristique visant tous à doter
touristiques dans le Plan National de Développe- le secteur du cadre politique, législatif et straté-
ment 2018-2027 Burundi donne une orientation gique nécessaire pour stimuler la croissance.
pour permettre, d’une part, l’augmentation de son

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RAISONS D’INVESTIR
AU BURUNDI
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4. RAISONS D’INVESTIR AU BURUNDI
1. Stabilité politique et sécuritaire. 8. Code des investissements non discriminatoire au développement du tourisme de découverte.
et attractif assurant la protection des investis- Le premier d’entre eux est le lac Tanganyika, le
2. Une situation géographique stratégique per- seurs et des investissements. « Grand lac africain » présenté comme le deu-
mettant un accès direct à plusieurs pays voi- 9. Guichet unique qui permet de démarrer une en- xième plus ancien lac d’eau douce du monde, le
sins. treprise en une journée pour 40 000 BIF (envi- deuxième plus grand en volume et le deuxième
ron 25 $). plus profond, dans tous les cas après le lac Baï-
3. Un environnement des affaires en constante kal en Sibérie. C’est le plus long lac d’eau douce
amélioration (Doing Business Report 2015 Bu- 10. Trois autres guichets uniques opérationnels: un du monde. Le lac est partagé entre quatre pays:
rundi a été classé 18ème sur l’enregistrement pour l’obtention d’un permis de construire, un la Tanzanie, la République démocratique du
de l’indicateur d’affaires). autre pour le transfert de propriété et un gui- Congo (RDC), le Burundi et la Zambie. Ajoutez
chet unique pour le raccordement à l’électricité. à cela les vastes ressources naturelles et fau-
4. Liberté d’établissement et d’investissement. niques et les principaux habitats naturels de la
Les atouts stratégiques du Burundi en faune dans les parcs, les lacs et les forêts du
5. Le Burundi est membre du Marché commun de matière de tourisme pays.
la CAE et de la Zone de libre-échange du COME- Outre les avantages généraux ci-dessus pour inves-
SA. tir au Burundi, la République du Burundi possède • Un patrimoine culturel varié surmonté par les
un certain nombre d’avantages qui la positionnent tambours burundais, connus localement sous le
6. Main-d’œuvre relativement bon marché par comme une destination stratégique d’investisse- nom d’Abatimbo. La danse rituelle du tambour
rapport aux pays de la sous-région. ment touristique. burundais a été inscrite au patrimoine culturel
immatériel de l’UNESCO en 2014 ;
7. Le Burundi est éligible au « Tout sauf les armes » • Le Burundi est une destination encore vierge,
de l’Union européenne et à l’AGOA (African exotique et méconnue pour attirer les tou- • La position géographique du pays au centre des
Growth Opportunity Act). ristes ; grands groupes économiques régionaux tels
que la CAE, la SADC, le COMESA et la CEEAC est
• L’existence d’un grand nombre d’attraits à tra- un atout pour le développement du tourisme
vers le pays et d’une nature variée, favorable burundais ;

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• Une population amicale et hospitalière;

• Le Burundi dispose d’un aéroport international


à Bujumbura avec des liaisons aériennes di-
rectes vers les pays d’origine touristique;

• Le trilinguisme (français, anglais et swahili) des


Burundais ;

• Un réseau de téléphonie mobile solide et Inter-


net haute vitesse;

• La proximité de divers attraits touristiques per-


mettant ainsi des circuits touristiques intégrés;

• Le développement du réseau financier, y com-


pris les banques qui acceptent les principales
cartes de crédit et de débit, le marché mobile y
compris ECOCASH, LUMICASH et e-noti.

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OPPORTUNITÉS
­D’INVESTISSEMENT
­TOURISTIQUE
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5. OPPORTUNITÉS
D’INVESTISSEMENT
TOURISTIQUE
Carte de référence
(Source : https://www.geographicguide.com/afri-
ca-maps/burundi.htm)

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I. DESTINATIONS URBAINES

1. Bujumbura
• Unparc de loisirs multigénérationnel
• Centre de congrès (une proposition a déjà été soumise au Ministère des finances pour
l’examen d’un partenariat public-privé)
• Institutions de formation en tourisme et hôtellerie
• Hôtels

Musée et zoo de Bujumbura:


• Un musée et un centre culturel
• Restaurant

2. Gitega
• Hôtel/centre de congrès
• Restaurant
• Parcrécréatif s

3. Ville de Bugarama
• Parc récréatif
• Téléphérique pour le Lk Tanganyika
• Musée du patrimoine ou centre culturel - la vallée de Vyerwa est considérée comme la
résidence des rois du Burundi

4. Ville de Ngozi
(siège de la province de Ngozi)
• Parc récréatif

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II. PARCS NATIONAUX ET PARCS ET RÉSERVES

1. Forêt et réserve naturelle de Bururi


• Eco-lodge
• Camping

2. Parc national de Ruzizi:


• Eco-lodge
• Embarcation à moteur

3. Parc national de Ruvumbu,


• Un lodge / resort dans les collines surplombant le delta de la rivière Ruvumbu
• Bail du lodge inachevé existant (avec 5 chalets, salle de conférence et restaurant.
Pompe à eau solaire déjà installée)

4. La faute de l’Allemagne
• Installations/activités d’aventure, par exemple saut à l’élastique
• Camping
• Loger

5. Chutes de Karera
• Lodges de luxe et milieu de gamme

6. Source du Nil à Rutana


• Loger

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II. SITES MARINS

1. Lac tanganyika
• Sports nautiques
• Floatel
• Mini-croisière régionale de luxe (couvrant la Tanzanie, le Burundi, la RDC et la Zambie)

2. Lac Cyohoha et lac Rweru


• Aventure et loisirs aquatiques
• Une station touristique sur l’île du lac Cyohoha
• Bateaux de luxe dans les deux lacs

Remarque: Une route murram est en cours de construction jusqu’au lac Cyohoha, la
construction d’un hôtel-boutique est en cours, un camp militaire existe autour du lac et
une piste d’atterrissage est proposée pour être développée autour du lac.

La zone peut être envisagée pour une zone économique touristique spéciale en raison de
la proximité des deux lacs avec l’aéroport international Kagera proposé du côté du Rwan-
da: Cela pourrait ouvrir des investissements clés tels que
• Terrain de golf
• Hôtels pour congrès avec centres d’exposition

3. Kaboga (région du lac Nyanza)


à la frontière de la Tanzanie - Un projet touristique à plusieurs volets de la Banque mon-
diale avait été proposé ici, mais abandonné en raison des troubles civils de 2015. Le projet
comprenait : le tourisme balnéaire, le tourisme animalier, le golf, des hôtels et un aéro-
port. Le projet peut être revisité

4. Sources thermales de Mugera près de Rumonge


• Station thermale.

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INCITATIONS POUR
LES ­INVESTISSEURS
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6. INCITATIONS POUR LES INVESTISSEURS


Le Gouvernement burundais a défini diverses incitations fiscales et non fiscales 3. Aucun droit de douane n’est perçu si les biens d’investissement sont fabri-
offertes aux investisseurs dans le pays. Voici les incitations fiscales et non fis- qués dans la CAE ou le COMESA
cales offertes aux investisseurs au Burundi :
4. Taux d’imposition des sociétés : 30 %. Il est réduit de 2 % si 50 à 200 Bu-
1. Exonération des frais de transfert de propriété (taxe de mutation) rundais sont employés; elle est réduite de 5 % si plus de 200 ressortissants
burundais sont employés.
2. Aucun droit sur les matières premières, les biens d’équipement et les véhi-
cules spécialisés 5. Libre rapatriement des bénéfices après paiement de l’impôt

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POUR ENREGISTRER VOTRE


­ENTREPRISE TOURISTIQUE AU
BURUNDI
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7. POUR ENREGISTRER VOTRE ENTREPRISE
­TOURISTIQUE AU BURUNDI
Au Burundi, les types de sociétés qui peuvent être enregistrées sont : Société certifiée conforme à l’original de la carte d’identité / passeport est un must,
à propriétaire unique (SU), Société à responsabilité limitée (SPRL), Société à y compris une procuration notariée).
responsabilité limitée (SA), Coopérative à responsabilité limitée (Coopérative) :
• Frais : 40 000 BIF = 25 USD
1 propriétaire unique (SU) • Formulaires à remplir.
• Présence physique de la Société Actionnaire unique.
• 2 photographies format passeport. 4 Coopérative à responsabilité limitée
• Copie d’identité (pour les nationaux) / 1 copie de passeport (pour les étran- • La présence du président du conseil d’administration.
gers). • Copie d’identité (pour les nationaux) / 1 copie de passeport (pour les étran-
• Frais : 40 000 BIF = 25 USD. gers) (au cas où l’on ne le pourrait pas, une copie certifiée conforme à l’origi-
• Formulaires à remplir. nal de la carte d’identité / passeport est un must, y compris un proxy nota-
rié).
2 Société à responsabilité limitée (SPRL) : ­minimum 2 actionnaires • Procès-verbal notarié qui le nommait avec la liste des membres de la coopé-
rative.
3 Société à Responsabilité Limitée (SA) : minimum 3 actionnaires
Dans les deux cas, aucune photographie n’est requise et les procédures sont À la fin de la procédure qui dure moins de 8 heures, vous recevrez les docu-
identiques. ments suivants:
• Un registre du commerce.
• La présence physique de tous les actionnaires ou d’une procuration de cha- • Les statuts de votre entreprise.
cun d’eux vous désignant comme leur représentant (ou tout autre action- • Numéro d’identification fiscale (TIN).
naire).

• Copie d’identité (pour les nationaux) / 1 copie de passeport (pour les étran- Pour plus d’informations
gers) de tous les actionnaires (au cas où l’on ne le pourrait pas, une copie visitez: www.easybusiness.bi ou www.investburundi.bi

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Guide d’investissement touristique au

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