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Les propriétés

esthétiques du
nombre d’or: mythe ou
réalité ?

Travail fait pat l’étudiante Nina Dâmaso. disponible sur le web. consulte le 05 octobre 2014

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Les origines du nombre d’or

Depuis des siècles, le nombre d’or, qui est la constante ɸ = (1+√5)/2=1,61803… fait parler de lui.

Il intervient dans la proportion divine, aussi appelée section dorée, à qui l’on prête des

propriétés esthétiques et mathématiques considérées comme mystiques.

Le premier qui s’y intéressa fut Euclide, qui, trois siècles avant notre ère, étudia le partage d’un

segment AB par un point C le coupant « en extrême et moyenne raison », le point C étant défini
par l’équation AB/AC=AC/CB (cf. p.11 a)section dorée). Il s’en servait dans la construction des

pentagones et les formules définissant les propriétés du dodécaèdre (cf. p.14) et de l’icosaèdre.

A la fin du 15ème siècle, un moine franciscain,


Luca Pacioli, publia à Milan en 1498 un ouvrage

nommé De divina proportione traitant du

fameux partage « en extrême et moyenne


raison ». Les premiers soupçons quant aux
propriétés esthétiques probables du nombre
d’or naquirent du fait que le théologien souleva
la présence de ᶲ dans le dodécaèdre qui, selon
Platon, représentait l’univers. Ce fut à Léonard
de Vinci que revint la tâche de dessiner une
soixantaine de polyèdres pour le premier

volume, Compendio de Divina Proportione, de

Luca Pacioli, qu’il compléta par la suite par deux

annexes, l’un concernant l’architecture et l’autre


les proportions du corps humain, dans lesquels
il ne fut aucunement question d’une esthétique
Homme de vitruve
particulière due à la divine proportion.

Plus tard, au XIXème siècle, Adolf Zeising(1810-1876) développa une théorie dans laquelle il tenta
de prouver les propriétés esthétiques du nombre d’or en l’appliquant à la morphologie, aux

temples grecs, aux cathédrales, ou encore aux tableaux de Raphaël. Convaincu de sa véracité, il

encouragea à chercher ɸ même s’il ne paraissait pas présent. C’est ainsi qu’une multitude d’écrits

basés sur la théorie de Zeising furent publiés, leur auteur faisant preuve d’une imagination

débordante quant aux facultés de ɸ . Bien que la partie mathématique fût réelle, les affirmations
concernant certaines œuvres d’art telles que celles de Léonard de Vinci où il serait question d’une

esthétique reposant sur ɸ furent entièrement imaginaires. De plus, les mesures furent

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régulièrement arrondies, ou les monuments adaptés au ɸ . Ce fut le cas pour le Parthénon, si bien
que certains se permirent d’y ajouter une, voire deux marches afin de le faire correspondre au ɸ .

Cependant, le plus haut degré d’interprétation humaine n’était toujours pas atteint, puisqu’en

1940, Neroman publia un ouvrage où il était question d’une comparaison raciale se fondant sur le

nombre d’or. Ainsi, plus la hauteur du nombril coïncidait avec le partage « en extrême et moyenne

raison », plus la « race » était évoluée. L’auteur défendit sa théorie en expliquant que les jambes

trop courtes par rapport au buste étaient caractéristiques à l’adolescent n’ayant pas atteint sa taille
définitive. Il en conclut donc qu’une « race » « mal proportionnée » selon ɸ était une « race »

n’ayant pas encore atteint l’âge de sa maturité.

Par conséquent, on remarque que le nombre d’or fut maintes fois manipulé et truqué dans le but

de rendre les théories les plus farfelues possibles et crédibles.

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Apparitions « supposées »

En art et en architecture :
Afin de prouver les pouvoirs esthétiques du nombre d’or, certains scientifiques se sont penchés
sur sa présence en art, en architecture et en sciences. Ainsi, ils ont découvert qu’il a été utilisé

pour la première fois par les égyptiens vers 2560 av. J.C. lors de la construction de la pyramide

de Kheops. En effet, si l’on divise l’apothème (la hauteur de la face) par sa demi base on obtient

186/ 115 = φ. Sa présence a par la suite aussi été remarquée dans le Parthénon, qui lui fut battit

entre 447 et 438 av. J.C. sur l’acropole d’Athènes.

DC/DE = ϕ

GF/GI =ϕ

Pyramide de Kheops Parthénon

On a également pu constater que, durant la Renaissance, plusieurs artistes


avaient délibérément
égal à 1/ϕ. C’est le caschoisi un châssis
d’œuvres dont« le
telles que Le coefficient
repas chezdeLevi
forme
» deest
Véronèse, « la résurrection » de Tintoret, ou encore « La Joconde » de de

Vinci. D’autres peintres comme Piero dela Francesca ou Albert Dürer s’y

intéressèrent à la même époque. On notera que sa présence se limite aux

dimensions des cadres utilisés, mais qu’il n’en est point question dans la

peinture elle-même.
« La Joconde » de de Vinci

Plus tard, au XXème siècle, ce fut au tour de Paul Sérusier, de

Maurice Denis, Juan Gris et Dali entre autres de tenir compte du

nombre d’or dans leurs tableaux. Ce dernier intégra même dans

« Sacrement de la dernière Cène » un dodécaèdre. Preuve que

l’utilisation du nombre d’or était bel et bien volontaire et que Dali

« sacrement de la dernière cène » de Dali croyait en ses propriétés esthétiques.

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Le Corbusier, architecte suisse du XXème, eu
également recours au nombre d’or dans ses
constructions. Il s’inspira des idées de Vitruve,

architecte romain ayant vécu un siècle av. J.C.,

qui donnait aux bâtiments les dimensions du


corps humain. En 1950, Le Corbusier publia le

Modulor, ouvrage dans lequel il explique de


quelle manière il cherche à normaliser
l’urbanisme à l’aide du nombre d’or dans un but

d’harmonie et d’esthétique. Ce système est

présent dans « la cité radieuse » à Marseille, et

« la chapelle Notre-Dame-du-Haut » de

Ronchamps.

En sciences :
Il s’est avéré que le nombre d’or est présent dans la nature. Par exemple, on retrouve la spirale

logarithmique dans les ammonites et les coquilles d’escargots. Le nombre de pétales des fleurs
serait lui très étroitement lié avec la suite de Fibonacci. En effet, rares sont les espèces n’ayant

aucun rapport avec elle. Il se pourrait d’ailleurs que ceci explique la rareté des trèfles à quatre.

Spirale logarithmique Nautile

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Concernant la Phyllotaxie, domaine traitant

de la disposition des feuilles sur une tige, on

constate que chez les tournesols ou encore

les pâquerettes, les parasitiques

s’entrecroisent, trente-quatre tournent dans le

sens des aiguilles d’une montre, et vingt-et-


une dans le sens inverse. Or, 34/21=

1.61905… Il existe encore beaucoup d’autres

exemples de ce type. Ainsi, on s’aperçoit que

la suite de Fibonacci apparaît fréquemment

Parasitiques d’une pâquerette


dans la structure des végétaux.

Apparemment, le corps humain serait lui aussi régit par les proportions divines. Effectivement, la
hauteur totale d’une personne divisée par la hauteur de son nombril est égale au nombre d’or. Il

en est de même pour la hauteur du nombril divisée par la distance nombril-genou, ou encore la
distance coude-main divisée par celle du coude au poignet. Certains dentistes se sont même

rendus compte que le rapport entre la largeur des premières incisives et celles des deuxièmes
correspondait au nombre d’or, et que le résultat était identique si l’on divisait la largeur des

petites incisives par celle des canines. Evidemment, ces règles sont basées sur des observations

statistiques et ne correspondent pas à chaque individu.

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Les rectangles préférés des hommes

Des études ont été effectuées dans le but de prouver les propriétés esthétiques de la section
dorée. Cependant, les résultats de George Markowski
par exemple, professeur de mathématiques dans les

années 1970 dans les prestigieuses universités

américaines de Harvard et Columbia, se sont montrés

décevants, il a présenté à un jury quarante-huit

Rectangle 1/1.83
rectangles et lui a demandé de les classifier du plus
beau au plus moche selon leur avis. Il est arrivé à la conclusion que le préféré était celui de 1.83/1.

Néanmoins, en 1876, un philosophe allemand nommé Gustav Fechner avait réalisé une

expérience plus ou moins identique, et pourtant les

rectangles favoris étaient très proches du nombre d’or. Le

test fut répété à plusieurs reprises, mais force est de


constater que vu la variabilité des résultats, il est impossible

d’affirmer que le rectangle d’or est le plus plaisant.

Rectangle d’or

Si l’on se contente d’observer les rectangles de la vie quotidienne, on s’aperçoit qu’aucune


dimension n’est plus commune qu’une autre. Le format A4

par exemple, correspond à la proportion /1, qui est la

seule qui, coupée en deux parties égales, ne change pas.

Quant aux écrans de télévisions ou de cinémas, ils ne

coïncident guère avec le nombre d’or. Les cartes de crédit

s’en avoisinent, mais elles restent une exception


Carte de crédit

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