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INTRODUCTION
l’exigence de sécurité ;
l’importance des charges de l’ouvrage ;
la portance du sol en place ;
l’ampleur de l’ouvrage (hauteur notamment) ;
le coût ;
la maîtrise technique ;
la rapidité et l’aisance de mise en œuvre ;
les délais.
Quelque soit le type envisagé, l’ingénieur doit s’assurer que la fondation jouera sa fonction de
transmission des charges issues de l’ouvrage sur le sol en toute sécurité et pendant la durée de vie de
cet ouvrage. Une fondation doit résister aux actions auxquelles elle est soumise et son sol d’assise ne
doit ni rompre, ni tasser de façon inconsidérée.
Normalement, toutes les tentatives seraient d’utiliser les fondations superficielles, c’est le
type le moins coûteux et le plus rapide. Pourtant, le concepteur devra surveiller la portance du sol et
les tassements avant d’envisager ce type. Si la capacité portante du sol qui se trouve immédiatement
sous la semelle est suffisante, on devra vérifier les tassements immédiats et finaux. Les radiers sont
des fondations superficielles envisageables pour les charges élevées en présence des mauvais sol, ou
lorsque la surface totale des semelles est supérieure à 50% de la surface totale de l’emprise au sol de
l’ouvrage. Malheureusement, c’est un système de fondations très couteux.
Schématiquement, les différents types de fondations peuvent être représentés comme suit :
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4.1. FONDATIONS SUPERCICIELLES
Les fondations superficielles (D/B < 6) constituent le type le plus courant et le moins coûteux.
Elles sont idéales dans les conditions où le sol immédiatement sous la semelle est résistant (bonne
portance) ; dans le cas contraire, il est recommandé de choisir un autre type de fondations.
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CALCUL DES FONDATIONS SUPERFICIELLES
Calcul de la capacité portante (équation générale pour sols cohésifs et non cohésifs)
Terzaghi démontre que le sol sous la semelle va générer un triangle de contraintes comme
indiqué sur la figure 4.2. Il considère l’angle entre la base de la semelle et le triangle de contraintes
π φ
égal à 4 + 2
La capacité portante est développée sur une semelle du fait des trois propriétés du sol
(cohésion, frottement interne, densité).
La capacité portante ultime d’une fondation qult est la charge maximale au-delà de laquelle la
fondation va rompre en cas d’une quelconque utilisation.
c : cohésion ; Nc, Nɣ, Nq: facteurs de portance de Terzaghi (voir tableau 4.1) ; Sc : facteur de
forme des fondations (voir tableau), q : contrainte effective à la base de la semelle q =ɣD ;
Tableau 4.1 : valeurs des coefficients de portance de Terzghi
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Et les facteurs de forme de la semelle sont tels que indiqués sur le tableau 4.2:
Tableau 4.2 : facteurs de forme de Terzaghi
Le terme de densité représente la résistance du sol due à la densité. Si le sol a une densité
élevée, la capacité portante sera plus élevée. B est la largeur ou la plus petite dimension de la semelle.
En dehors du tableau 4.1 (TERZAGHI), MEYERHOF a donné des formules pour la détermination
des valeurs de Nc, Nɣ, Nq
NC = (Nq-1)/tg φ′
π φ′
Nq= 𝑒 𝜋𝑡𝑔φ′tg²( + )
4 2
Dans le cas où le sol est stratifié, la cohésion à prendre en compte est la valeur équivalente
𝐶1 ℎ1 + 𝐶2 ℎ2
Cequiv. = 𝐻
dans les calculs de la capacité portante.
C1 et C2 sont les valeurs de cohésion des différentes couches du sol ; h1 et h2 les épaisseurs
respectives tel que présenté à la figure 4. 3. H est déterminé par les relations trigonométriques.
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φ1 ℎ1 + φ2 ℎ2
De la même manière, l’angle de frottement interne équivalent est trouvé, φequiv. = 𝐻
Les deux valeurs équivalentes sont donc utilisées dans l’équation de TERZAGHI.
π φ′
Nc,Nq,Nɣ sont les facteurs de MEYERHOF pour la capacité portante tels que Nq= 𝑒 𝜋𝑡𝑔φ′tg²( 4 + 2
),
NC= (Nq-1)/tg(φ′),
On remarque que MEYERHOF a supprimé les facteurs de forme pour les charges inclinées (figure 4.4).
Il est démontré que les charges inclinées réduisent la capacité portante.
Chargement excentré
A certains moments, les charges ne sont pas appliquées sur la ligne du centre de gravité de la
semelle (figure 4.5). A ce moment, la pression sur le sol n’est pas uniforme, la situation est comme
pour une semelle sans excentricité de largeur B’= B-2e (ou longueur L’=L-2e) suivant le coté excentré.
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Figure 4.5 : charge excentrée sur une semelle
Le chargement excentré implique qu’un coté de la semelle est plus chargé que l’autre ; ce qui
implique la naissance des tensions sous la semelle en certains points ; ceci est observé lorsque
l’excentricité dépasse B/6, i.e que la charge est appliquée hors du tiers central de la largeur.
Lorsque l’excentricité est très accentuée, les contraintes s’annulent su un côté et on observe
des tensions négatives sur l’autre due à la grande excentricité (figure 4.6). Il est prudent dans la
pratique de s’assurer que les tensions négatives ne sont pas développées sous la semelle.
Figure 4.5: répartition des tensions sous la semelle du fait de charge excentrée.
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négligeable (dw>H) ; par contre, si elle est située entre la base de la semelle et H (figure 4.7), alors la
(2H−𝑑𝑤 ) (H−𝑑𝑤 )²
densité équivalente à considérer dans les calculs est ɣe = . dw . ɣ + ɣ’. ; où ɣe est la
H² 𝐻2
densité équivalente, ɣ la densité humide et ɣ’ la densité déjaugée.
Si le niveau de la nappe est au-dessus de H (figure 4.8), alors dw devient nulle, et l’équation de la densité
équivalente permet de voir que ɣe = ɣ’
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Pour les facteurs de forme, on aura:
B′
Sq = 1+ L′ sin φ′ (forme rectangulaire)
Sc = (SqNq-1)/(Nq-1)
B′
Sɣ = 1- 0.3 (L′ ) (forme rectangulaire)
Pour les facteurs d’inclinaison de la semelle, b : bc = bq - (1- bq)/(Nctgφ′) et bq = bɣ = (1- αtg φ′)² (avec
α en radians)
Les facteurs i sont envisagés lorsque la charge est appliquée avec un angle θ :
L′ L′
m=mL= [2+ B′]/[1+B′ ]
m = mθ = mLcos²θ + mBsin²θ
iC= (iqNq-1)/(Nq-1)
Dans le calcul des fondations superficielles, les états limites suivants doivent être considérés :
instabilité d’ensemble ;
défaut de capacité portante (faible capacité), rupture par poinçonnement ;
rupture par glissement ;
rupture combinée dans le terrain et la structure ;
rupture de la structure du fait des mouvements de la fondation ;
tassements excessifs ;
soulèvement excessif sous l’effet du gonflement du sol, du gel ou d’autres causes ;
vibrations inadmissibles.
Plusieurs ingénieurs utilisent les équations de TERZAGHI, HANSEN, MEYERHOF ou VESIC pour
obtenir la capacité portante. Par ailleurs, les méthodes de règle générale ont été utilisées dans le
passé par des ingénieurs.
Les semelles des fondations superficielles peuvent rompre pendant les évènements sismiques. La
diminution de la capacité portante du fait des séismes a été étudiée par Kumar et Mohan Rao
(2002). Ils ont proposé de réduire les coefficients de la capacité portante de Terzaghi (Nc, Nɣ, Nq)
en se basant sur l’accélération horizontale du sol. Les fortes accélérations du sol induiront de
fortes réductions de ces coefficients. Les abaques suivants (figures 4.9 à 4.11) ont été élaborées
par Kumar et Mohan Rao. Ils permettent de déterminer les facteurs de capacité portante en
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fonction du coefficient sismique d’accélération horizontale du sol αh. αh = accélération horizontale
du sol/g (g=9.81m/S²).
On constate que lorsque αh approche de 1.0, les coefficients de la capacité portante approchent
0. Ceci indique une perte de capacité portante sévère pour ce niveau de séismes.
Les valeurs de αh correspondent aussi à des dommages sur les ouvrages, comme indiqué sur le tableau
4.3
Tableau 4.3 : dommages potentiels en fonction des valeurs de αh
αh Dommages potentiels
0.04 Effet ressenti par les hommes
0.25 Dommages modérés sur les bâtiments
0.50 Dommages considérables sur les bâtiments
1.0 Dommages sévères sur les bâtiments
Dans certaines villes (certains pays), les probabilités d’occurrence des évènements sismiques sont
fixées :
Si on dimensionne les fondations d’un hôpital, on devrait prendre une valeur αh de 1.0 ; alors
que si on dimensionne un entrepôt, la valeur de αh de 0.1 ou 0.25 serait suffisante. En effet, en cas
d’incident sismique, le nombre de décès pour un hôpital ne serait pas comparable à celui d’un entrepôt.
Les codes locaux orientent normalement sur le choix des valeurs de αh.
FONDATIONS PROFONDES
1. Fondations sur pieux
Les pieux sont utilisés pour transférer les charges sur les couches de sol profondes et plus stables.
Avant l’apparition des pieux, de larges structures étaient construites en Egypte, en Asie et en
Europe. Les ingénieurs de l’époque n’avaient aucun autre choix que de creuser profondément
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jusqu’à la roche mère. La structure Sri lankaise du 2ème siècle appelée « Jethavana » a une
fondation superficielle ancrée à environ 120 m de profondeur (figure 4.12).
De nos jours, sans les pieux, les larges structures seraient économiquement inappropriées. La
première utilisation certaine des pieux date de 148 ap. J.C. en France par des ingénieurs Romains,
lors de la construction du circuit des arènes d’ARLES (Figure 4.13). Les pieux en bois furent utilisés
et battus par un marteau manipulé manuellement.
Tous les types de pieux peuvent être classés en pieux de déplacement et pieux de non
déplacement. Les pieux en bois, en tubes d’aciers bouchés à l’extrémité, en béton précontraint
ou non, déplacent le sol au cours de leur pénétration ; ces pieux sont qualifiés de pieux de
déplacement. Quelques pieux déplacent le sol pendant leur installation à un degré moindre, il
s’agit des pieux en H, en aciers ouverts à l’extrémité, en tubes en béton creux.
Pieux de déplacement
Pieux à large déplacement
Pieux tubes en béton, pieux en H, pieux en aciers ouverts, en béton à coque mince.
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Pieux de non déplacement
Pieux alpha, delta, franki et vibrex (coffre en acier retiré après bétonnage), à forage à
tarière continue et bétonnage avec ou sans ferraillage, à Tarière et bétonnage, avec
introduction de bloc de béton après forage à la tarière.
1.2. Pieux en bois
Les pieux en bois sont peu couteux par rapport à ceux en acier ou en béton ;
Les pieux en bois se dégradent à cause des organismes vivants. Ces organismes ont besoin
de deux nutriments pour leur survie : l’oxygène et l’humidité. Pour que le pieu en bois se
dégrade, les deux nutriments doivent être présents. Au-dessous de la nappe souterraine,
il y a beaucoup d’humidité mais peu d’oxygène ;
Les pieux en bois immergés dans les nappes souterraines ne vont pas se dégrader ;
l’oxygène est nécessaire pour la croissance des champignons. Au-dessous de la nappe, il
n’y a pas assez d’air dans le sol, et donc on aura une très faible dégradation.
Au-dessus de la nappe, il y a beaucoup d’oxygène mais certaines régions (très chaudes)
ont peu d’humidité à ce niveau ; et donc les pieux en bois peuvent aussi tenir là pour
longtemps. Dans d’autres régions où il y a assez d’humidité (pluies, neige), les pieux en
bois se dégradent rapidement sous certaines conditions. Un traitement en créosotage ou
autre est alors indispensable.
Lorsque St Marc a été démoli en 1902 pour des défauts structuraux, les pieux en bois
posés en 900 ap. J.C. étaient encore en bon état et ont été réutilisés pour la nouvelle tour
bâtie à la place de la vielle Eglise.
La ville de VENISE avec une nappe très affleurant avec ses pieux en bois est debout depuis
les siècles.
Les pieux en bois demandent à être installé avec un soin particulier. Ils sont susceptibles d’être
affectés et endommagés. Toute chute de résistance lors de l’enfoncement doit être examinée.
Le jointoiement des pieux en bois doit être évité autant que possible (figure 4.14) ; car,
contrairement aux pieux en acier et en béton, les pieux en bois ne peuvent pas être joints
efficacement.
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Figure 4.15 : pieu en acier en H en place Figure 4.16 : pieux tubés en acier
Les pieux battus sont enfoncés à l’aide d’un marteau de battage (figure 4.17).
Une fois que l’option des pieux est retenue par le géotechnicien, il reste la question du choix optimal
du type de pieux à utiliser. Les pieux en bois sont peu couteux mais difficiles à utiliser sur des sols
durs ; les pieux en aciers ne sont pas recommandés en zone marine en raison des problèmes de
corrosion. Analysons quelques situations :
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Situation 1 (figure 4.18)
Les pieux en bois ne sont pas adaptés ici du fait de la présence d’une couche dure dans la partie
supérieure. Le choix optimal serait de déposer les pieux sur la roche, les pieux pourraient alors être
dimensionnés comme portant en pointe uniquement : dans ce cas, les pieux en H sont parfaits,
parceque, contrairement aux pieux en bois et en tubes, les pieux en H traversent la couche
rocheuse.
De l’autre côté, la roche pourrait être très loin pour y envoyer les pieux ; dans ce cas, on peut
examiner un certain nombre d’alternatives :
Les pieux ne peuvent être placés sur l’argile légère ; il est possible d’utiliser l’argile moyennement
raide. Dans cette situation, les pieux doivent être dimensionnés pour travailler en friction.
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Situation 3 (figure 4.20)
Les pieux tubes peuvent être utilisés ici. Ils coûtent plus cher que les pieux en bois, mais l’un des
avantages de ces pieux sur les pieux en bois est qu’ils peuvent être battus fortement.
Les pieux en H sont idéaux pour le travail en pointe, or ici les pieux doivent travailler plus en friction ;
donc les pieux en H ne sont pas indiqués ici.
Pult = σ’t Nq A + K σ’v tgδ Ap (terme de portance en pointe + terme de portance en friction)
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Les angles de friction à considérer varient suivant les types de pieux et sont fonction de l’angle de
frottement interne du sol (voir tableau 4.5)
Tableau 4.5 : valeurs de l’angle de friction en fonction des types de pieux
Les points de calcul des contraintes doivent être jouxtant aux pieux, et les valeurs de k sont
déterminées comme sur la figure 4.21.
Figure 4.21: Coefficients de poussée latérale . (a) K0 (sol au repos). (b) Ka (état de poussée ou
actif). (c) Kp (état de butée ou passif). (d) K (sur le pieu).
(b) Ka est le coefficient actif ; dans ce cas, le sol exerce une contrainte effective horizontale minimale,
Ka est toujours inférieur à K0.
(c) Kp est le coefficient passif, dans ce cas, le sol exerce une contrainte effective horizontale maximale,
Kp est toujours supérieur à K0 et à Ka.
(d) K est le coefficient près du pieu ; le sol près d’un pieu battu va se comprimé. Le sol exerce donc
une plus importante poussée horizontale qu’au repos. Puisque kp est le coefficient le plus élevé, on a
alors Ka < K0 < K( condition de pieu) < Kp
q = σ’t Nq
σ’t = contrainte effective en pointe (maximum autorisé pour les calculs est 240 kPa)
Les consistances (meuble, mi- dense et dense) du sol sont définies dans le tableau 4.6.
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Tableau 4.6 : consistances des sols pulvérulents
Profondeur (m) Sol meuble saturé Sol meuble sec Sol dense saturé Sol dense sec
(MN/m²) (MN/m²) (MN/m²) (MN/m²)
6.1 0.95 4.8 5.7 13.4
12.2 2.4 5.7 10.5 19.2
18.3 3.8 6.7 15.3 23.9
24.4 4.8 8.6 19.2 28.7
30.5 5.3 10.5 22.0 35.4
Sources : Kulhawy (1984).
Q = C.N (MN/m²)
Les valeurs de Nq sont fonction de l’angle de frottement interne et la méthode de pose des pieux (voir
tableau 4.7).
Tableau 4.7 : valeurs de Nq en fonction du frottement interne
𝛗 26 28 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
Nq 10 15 21 24 29 35 42 50 62 77 86 122 145
(pieux
battus)
Nq 5 8 10 12 14 17 21 25 30 38 43 60 72
(pieux
forés)
Sources : NAVFAC DM 7.2 (1984).
S = β σ’v As
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Kraft and Lyons (1974)
S = β σ’v As
S = K σ’v tgδ Ap
C: cohésion
As = section longitudinale
qult = 9 Cu
qult = C N (MN/m²)
qult = αCu
qult = α Cu AS
qult = αCu
α est choisi pour être 7 fois la valeur utilisé pour les pieux battus.
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CALCUL DES FONDATIONS PROFONDES
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