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CHAPITRE II
GAZ PARFAITS ET NOTIONS THERMODYNAMIQUES
Plan du cours
I. Les gaz
I.1. Propriétés générales et caractéristiques des gaz
I. 2. Les gaz parfaits
I.2.1. Lois des gaz parfaits
I.2.2. Différentes transformations
I.2.3. Mélange de gaz parfaits
II. Notion de thermodynamique chimique
II.1. Définitions
II.1.1. Système Thermodynamique
II.1.2. Variables d'état
II.1.2.1. Variables intensives
II.1.2.2 Variables extensives
II.1.3. Fonction d'état
III. Thermochimie
III.2. Les différentes formes d'énergie échangée entre le système et le milieu extérieur
IV.1.2. Détermination de la chaleur échangée lors d’une transformation à volume constant (isochore)
IV.1.3. Détermination de la chaleur échangée lors d’une transformation à pression constante (isobare)
I. Les gaz
Les corps purs peuvent se retrouver dans quatre phases, constituants les états de la matière:
l’état solide (ou état condensé), l’état liquide (ou état semi-condensé), le plasma (proche de
l'état gazeux, s'en distingue par sa conduction électrique) et l’état gazeux.
- la température: elle est notée t ou θ si elle est exprimée en degrés Celsius (°C) et T si elle est
exprimée en degrés Kelvin (K) (T et t sont liés par la relation : T = t + 273,15).
Il existe deux types de gaz: les gaz réels et les gaz parfaits. Ce chapitre va s’intéresser à
l’étude des gaz parfaits.
- la distance parcourue par une molécule entre deux collisions est grande devant les
dimensions de la molécule.
NB:
Même dans les conditions les plus favorables (température élevée, pression, masse molaire
moléculaire et polarité faibles), aucun gaz n’a jamais pu vérifier entièrement les hypothèses
ci-dessus. Donc il n’existe pas de gaz réellement parfaits. Toutefois, certains gaz peuvent être
assimilés plus ou moins comme gaz parfaits dans certaines conditions.
P = la pression
T = la température
V = le volume
n = moles de gaz parfaits
R = constante des gaz parfaits.
Détermination de R:
Dans les conditions normales de température et de pression (CNTP), une mole de gaz parfait
occupe un volume V = 22,414 L (soit Vm = 22,414.L.mol-1), sous une pression P0 = 1 atm et à
la température T0 = 273,15 K.
R =PV/nT
AN: R = 1 x 22,414 / 273,15 = 0,082 L.atm.mol-1.K-1.
Si on utilise les unités du système international, on a : 1 atm = 101325 Pa, le volume V est
exprimé en m3 (V=0,022414 m3) et donc :
NB: Tout gaz occupant un volume V, à la pression P, à la température T, est dans un état
quelconque. Cet état ne dépend que de ces paramètres. Si l’on change un de ces paramètres,
l’état initial évolue vers un autre état final on dit alors qu’on a une transformation.
Exercice d’application 1:
Une mole de gaz parfait est à la pression P1 et occupe un volume V1 (état A). On lui fait subir
une série de transformations quasi-statiques:
1- chauffage à pression constante jusqu’à 2V1 (de l’état A vers l’état B);
2- compression isotherme jusqu’à V1 (de l’état B vers l’état C);
3- refroidissement à volume constant jusqu’à l’état initial (de l’état C vers l’état initial A).
a°) Déterminer en fonction de P1 et V1, les paramètres P et V des différents états.
b°) Représenter cette série de transformation dans un diagramme (P, V).
Soit un mélange de gaz parfaits (nombre total de moles = n), dont le volume total est V et la
pression totale P. En admettant que le mélange des gaz parfaits se comporte lui-même comme
un gaz parfaits, on peut lui appliquer la loi générale:
Par ailleurs, chaque constituant i du mélange, occupe un certain volume appelé volume réduit
Vi et peut être caractérisé par sa fraction molaire Xi ou sa pression partielle Pi.
C’est la pression (fictive) qu’aurait le gaz i s’il occupait seul le volume total (V) du mélange, à la
même température. Si ni est le nombre de moles de i, on peut appliquer à ce gaz la loi des gaz
parfaits : PiV = ni RT (1)
• Loi de Dalton
La pression d’un mélange de gaz parfaits est la somme des pressions partielles des différents
gaz constituant ce mélange :
Ainsi, la densité d’un gaz par rapport à l’air, représente le rapport entre la masse volumique
de ce gaz et celle de l’air, dans les mêmes conditions de température et de pression:
II.1 Définitions
II.1.1 Système Thermodynamique
C’est l’ensemble des substances contenus à l’intérieur d’une surface fermée réelle ou non.
W
Système Milieu extérieur
On distingue:
Système ouvert : échange de chaleur et de matière entre le système et le milieu extérieur.
Système fermé ou clos: uniquement échange de chaleur avec le milieu extérieur, pas
d’échange de matière.
Système isolé: aucun échange, ni chaleur, ni de matière entre le système et le milieu
extérieur.
II.1.2. Variables d'état
L’état d’un système est définit par un certain nombre de grandeurs comme: la pression, la
température, le volume, le nombre de mole, la densité, les compositions (molaire, massique,
équivalente).
Ces grandeurs, qui changent selon l’état du système, sont appelées Variables d’états.
On distingue deux types de variables d’états:
I.1.2.1.Variables intensives
Une variable est dite intensive lorsque sa valeur ne dépend pas de la quantité de matière mise
en jeu.
Exemple: la température, la pression, la densité, la masse volumique
Une variable intensive garde la valeur en tout point du système
I.1.2.2.Variables extensives
Une variable est dite extensive lorsque sa valeur dépend de la quantité de matière mise en jeu.
III. Thermochimie
La thermochimie est la partie de la chimie qui étudie les phénomènes thermiques échangés
entre un système et le milieu extérieur ou accompagnant les réactions chimiques.
Chaque substance, du fait de sa structure et de son état physique, emmagasine une certaine
énergie. Cette énergie est déterminée par la chaleur massique (ou molaire) ou la capacité
calorifique.
La capacité thermique ou calorifique est l'énergie qu'il faut apporter à un corps pour
augmenter sa température d'un degré.
Elle est notée Cp ou Cv et s'exprime en joule par kelvin (J/K) ou KJ/K.
C'est une grandeur extensive: plus la quantité de matière est importante plus la capacité
thermique est grande. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus la capacité thermique d'un
corps est grande, plus grande sera la quantité d'énergie échangée au cours d'une
transformation s'accompagnant d'une variation de la température de ce corps.
A pression constante: Q = Cp.ΔT
A volume constant: Q = Cv.ΔT
En calorimétrie, la masse en eau (ou valeur en eau ou encore équivalent en eau) d'un corps
est la masse d'eau fictive μ qui a la même capacité thermique que le corps.
Soit
• = capacité thermique du corps exprimée en J.K-1
• = chaleur massique de l'eau, soit 4185 J.K-1.kg-1
Ainsi une chaleur latente de changement de phase (LF, Lv…) est la quantité de chaleur
nécessaire pour transformer l’unité de masse ou de mole d’un corps d’un état à un autre.
A l’équilibre les deux corps gardent la même température Teq et le système n’évolue plus, on
dit alors que le système est en équilibre. T2 < Teq < T1
Au cours de cet échange on peut considérer que:
►le corps A cède la quantité de chaleur Q1 et passe de la température T1 à Teq (avec Teq < T1)
alors : Q1 = m1Cp1ΔT = m1Cp1(Teq – T1) < 0
►le corps B reçoit la quantité de chaleur Q2 et passe de la température T2 à Teq (avec Teq >
T2) alors : Q2 = m2Cp2ΔT = m2Cp2(Teq –T2) > 0
► à l’équilibre (système adiabatique) le bilan thermique est nul alors: Q1 + Q2 = 0
m1Cp1(Teq –T1) + m2Cp2(Teq –T2) = 0 donne:
Exercice d’application 2
Un calorimètre de valeur en eau μ=20g, contient 300g d’eau est à la température finale de
15°C.
On introduit un bloc de glace à -10°C et pesant 50g dans l’eau du calorimètre .Calculer la
température finale du calorimètre et donner la composition finale du système, supposé
adiabatique.
Données : chaleur latente de fusion de la glace à 0°C : Lf=334 J.g-1, chaleur spécifique de
l’eau entre 0 et 100°C: Cp=4180 J.kg.-1.k-1, Cp (H2O (l)) = 76 J /mol.K; Cp (glace) = 38
III.2. Les différentes formes d'énergie échangée entre le système et le milieu extérieur
On peut distinguer deux formes d’échanges d’énergie entre un système et le milieu extérieur:
- la chaleur (Q), énergie calorifique échangée (1 cal = 4,18 J);
- le travail (W): énergie mécanique, électrique, chimique, etc.
Remarques:
1- Expérience de Joule
L’expérience de Joule permet de mettre en évidence le principe de l’équivalence chaleur-
travail
D’après l’expérience, une certaine quantité d’énergie mécanique est transformée en énergie
thermique ce qui provoque une augmentation de la température de l’eau.
L’égalité entre W et Q montre que le travail et la chaleur sont deux formes d’énergie
équivalentes.
On introduit une nouvelle fonction H appelée enthalpie du système, définie par H = U + PV.
Sa variation dH = dU + d(PV) = dU + RTdn à température constante
Remarques:
Les enthalpies dépendent:
- de l’état physique des réactifs et produits (solide, liquide et gaz),
- de la température
- de la pression.
Exercices d’application 3:
Calculer les variations d’enthalpie et d’énergie interne d’une mole d’iode qui passe de 300 K
à 500 K sous 1 atm.
Données : Cp(I2) (solide) =5,4 Cal/mol.K, Cp(I2) (liquide) =19,5 Cal/mol.K, Cp(I2) (gazeux)
= 9,0 Cal/mol.K, ΔH°vap (à 475 K) = 6,1 KCal/mol et ΔH°fusion (à 387 K)= 3,74 KCal/mol
Une transformation est une évolution du système au cours de laquelle il n’y a pas de
changement d’état physique mais les grandeurs thermodynamiques peuvent évoluer. Ainsi, on
distingue plusieurs lois, caractéristiques de cette transformation, parmi lesquelles on peut citer
le premier principe de la thermodynamique.
Le premier principe exprime que l’énergie ne peut être créée ou détruite spontanément, elle se
conserve.
Enoncé du premier principe ou principe de l’équivalence: L’énergie d’un système isolé est
une constante.
Cette énergie, notée U, est la somme des énergies de translation, de rotation, de vibration des
molécules, etc. Elle est caractéristique d’un état donné: c’est une fonction d’état.
L’accroissement d’énergie (énergie échangée pour passer d’un état initial à un état final) est
exprimé par la relation mathématique: ΔU = UF – UI
- Principe d’équivalence:
Tout échange d’énergie entre le système et le milieu extérieur s’effectue soit sous forme de
travail (W), soit sous forme de chaleur (Q), soit sous les deux formes à la fois: ΔU = W + Q
Si plusieurs chemins sont disponibles pour passer d’un état initial I à un état final F, la
variation d’énergie interne est indépendante du chemin suivi; elle ne dépend que de l’état
initial et de l’état final.
Remarques:
3- Cas particulier
dU = δQ + δW = δQ – PdV
ΔU = ∫dU = ∫δQ − ∫PdV
P = cte: ⇒ Qp = (UF + PVF) - (UF + PVI)