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CHAPITRE I : STRUCTURE ET COMPORTEMENT DES MATERIAUX


I.1. GENERALITES
1.1. Introduction sur les matériaux
Les objets qui nous entourent, que nous manipulons quotidiennement,
sont tous constitués d’une matière choisie pour sa bonne adaptation à la fonction
de l’objet en question et au procédé utilisé pour conférer à l’objet la forme
souhaitée. La notion de matériau est donc rigoureusement indissociable de
l’intérêt que peut présenter la substance en question pour l’obtention d’un objet
fini. Un matériau est une substance quelconque utilisée pour la construction des
objets, machines, bâtiments, etc.
1.2. Etats de la matière
1.2.1. Notions de phase et d’état
Un état de la matière est défini par la manière dont ses composants
obéissent aux grandes lois de la physico-chimie. Il est caractérisé par sa
cohérence. Pour un composé donné, une phase consiste en un domaine
d’existence et de stabilité, dans certaines conditions de température et de
pression. Un milieu donné peut être constitué par plusieurs phases (cas d’un
liquide constitué de deux phases non miscibles).
On distingue trois états courants de la matière : gaz, liquide, solide. Il existe
aussi des états intermédiaires :
- Plasma : un tel état est observé à très haute température. Il est de ce fait
constitué par des ions ou des fragments moléculaires ou ionisés. Cet état
n’est pas observé dans les conditions usuelles de la chimie ;
- Etat mésomorphe : c’est un état organisé intermédiaire entre un solide et
un liquide. On l’appelle souvent cristal liquide.
- Etat supercritique : il est intermédiaire entre un liquide et un gaz.
1.2.1. 1. Etat gazeux
Un gaz est un fluide homogène. Il n’a pas de forme définie, il adopte
celle de son contenant et tend à se disperser spontanément, de faible masse
volumique et compressible. Il est caractérisé par la grande mobilité de ses
composants qui sont généralement des molécules neutres, faiblement liées.
N.B : Le brouillard, constitué de gouttelettes d’eau, n’est pas un gaz, il est
hétérogène, il contient plusieurs phases des molécules gazeuses constituant l’air
et des gouttes liquides.
Chimie 2 ISTA/GM
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1°. Gaz parfait


Un gaz parfait est un gaz dans lequel il n’y a pratiquement pas
d’interaction entre les molécules du gaz et en plus les molécules du gaz sont en
mouvements chaotiques et continus. Ce gaz obéit rigoureusement aux trois lois :
MARIOTTE, GAY-LUSSAC et CHARLES.
a. Loi d’Avogadro : Volume molaire
Enoncé de la loi:
A pression et température données, le volume d’un gaz est
proportionnel au nombre n de moles présentes » ou « Des volumes de gaz égaux
contiennent le même nombre de moles
1mole6,023.1023molécules
(Nombre
d' Avogadro
)
Le volume molaire est défini selon : une mole de gaz parfait, à 273 K, sous une
pression de 1 atm, occupe un volume de 22,4 L (24,436 L à 20 °C).

b. Loi de BOYLE-MARIOTTE

Enoncé de la loi :
A température constante, le produit de la pression d’une masse
gazeuse par son volume est constant.
PV Cte
Pour un gaz parfait, le produit P.V ne dépend que de la température PV f (T).

La relation précédente à température constante peut s’écrire P


Cte, ce qui
V
conduit à un second énoncé de la loi de Boyle-Mariotte.
A température constante, la pression d’une masse gazeuse est
inversement proportionnelle au volume qu’elle occupe. Si on considère deux
états différents d’une même masse gazeuse à la même température avec :
P1 et V1 pression et volume à l’état (1)
P2 et V2 pression et volume à l’état (2), la loi de Boyle-Mariotte peut être écrite
de la manière suivante :
P1V1 P2V2

Chimie 2 ISTA/GM
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c. Loi de GAY-LUSSAC
Enoncé de la loi :
A pression constante, l’augmentation de volume d’un gaz parfait
(dilatation ou détente) est proportionnelle à la température absolue.
V Cte
T
Si on considère deux états différents d’une même masse gazeuse à la même
pression avec :
T1 et V1 température et volume à l’état (1) ;
T2 et V2 température et volume à l’état (2). On a la relation :
V1  V2 ouV1 V2
t1 273 t2 273 T1 T2
La relation précédente peut aussi s’écrire suivant la forme : soit une masse
gazeuse chauffée à pression constante ;
V0 est le volume à 0°C = 273°K
V est le volume à t°c = (273 + t)°K
V  V0 ouV V t 273V 1 t 
On a :  
t 273 273 0
273 0 273
d’où : V V0 1t avec 
1 : coefficient de dilatation du gaz.
273
d. Lois de CHARLES
Enoncé de la loi :
A volume constant, l’augmentation de pression d’un gaz parfait est
proportionnelle à l’élévation de la température. On a :
P Cte
T
Si on considère deux états différents d’une même masse gazeuse dans lesquelles,
elle occupe le même volume. La pression et la température sont :
P1 et T1 pression et température à l’état (1).
P2 et T2 pression et température à l’état (2).

P1  P2
On a la relation :
t1 273 t2 273

Chimie 2 ISTA/GM
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Soit P0 et P, les pressions à 0°c et t°c d’une même masse gazeuse dont le volume
est invariant (constant) on a :
P  P0 P P 1 t  où PP 1t
0 
t 273 273  273 O

Avec   1 coefficient d’augmentation de pression.


273
NB : En combinant les trois dernières lois précédentes, il est maintenant
possible de condenser l’ensemble sous une seule expression : PV=nRT

1.2.1.2. Etat liquide


Un liquide n’a pas de forme propre. Il est très aisément déformable
mais pratiquement incompressible. Il transmet la pression si cette dernière n’est
pas trop élevée. Dans un liquide, les molécules sont liées entre elles par des
liaisons de vander Waals et éventuellement des liaisons hydrogène, selon la
nature des composants. À température fixe, une masse donnée de liquide occupe
un volume déterminé. Un liquide peut contenir des substances variées en
mélange, certaines pouvant être ionisées, comme le mélange eau + HCl. Il est
alors conducteur de l’électricité. Un système à l’état liquide peut contenir
plusieurs phases non miscibles (eau + huile).

1°. La notion de point critique

La courbe P= f (T) définit les domaines d’existence de la phase


gazeuse et de la phase liquide. Pour de très nombreux corps purs, il existe un
point critique au-delà duquel se forme une phase supercritique qui n’est ni un
gaz, ni un liquide, mais un état intermédiaire.

P
phase supercritique

Pc
liquide point critique

gaz
Tc T

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1.2.1.3. Etat solide

Un solide se présente sous une forme rigide, de volume fixe. Ses


composants sont fixés dans l’espace. Il est difficilement déformable et
pratiquement incompressible. Il peut être composé de molécules neutres ou
d’ions. Un solide hétérogène peut également présenter plusieurs phases. Il peut
être conducteur de l’électricité, isolant ou semi-conducteur selon la nature de ses
composants.
L’ordre d’un milieu solide dépend de la manière dont il a été obtenu à
partir de la phase liquide. La trempe, qui consiste à refroidir le liquide très
rapidement, « fige » les composants dans l’état désordonné où ils se trouvent
dans la phase liquide (processus hors équilibre).

Au contraire, une solidification lente permet aux composants de


migrer et d’adopter l’arrangement spatial de moindre énergie (processus
adiabatique, réversible).
1°. La dilatation des solides

Les gaz et les liquides se dilatent avec une élévation de température.


Dans le cas des solides, cette propriété est très importante à cause des
déformations qu’elle entraîne dans les constructions, les rails et l’ensemble des
pièces métalliques.

- Le coefficient de dilatation thermique

Dans un domaine limité de température, autour de la température


ambiante, les dilatations d’un milieu isotrope de volume V ou de longueur L sont
de la forme :
V VV0T
L LL0T
V0 est mesuré en mètres cubes, en mètres, T en kelvins,  et  sont les
coefficients de dilatation volumique et linéaire, respectivement, mesurés en K1.
Coefficients de dilatation linéaire de quelques matériaux usuels
Matériau acier laiton quartz verre cuivre aluminium
.10 (K ) 12,0
6 1
18,5 0,5 9,0 16,5 23,1

Chimie 2 ISTA/GM
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2°. La théorie des bandes dans les solides

Cette théorie permet de classer trois types de composées solides : les


métaux, les isolants et les semi-conducteurs. Si les bandes de valence sont
totalement occupées par les électrons ou sont vides, on a des isolantes, qui ne
peuvent participer à la conduction électrique. Par contre, si une bande (de
valence ou de conduction) est partiellement occupée, elle devient conductrice et
le solide a un comportement métallique. Enfin, si la structure de bande
comprend une bande totalement occupée, ou bande de valence, suivie d'une
bande totalement vide, ou bande de conduction, le système est en général
isolant. L'écart énergétique entre ces deux bandes est 1'énergie de saut. C'est
1'énergie nécessaire pour qu'un électron soit expulsé de la bande de valence vers
la bande de conduction, par agitation thermique ou par toute autre source
d'excitation (lumière...). Cet écart énergétique représente la bande interdite. Si
ces deux bandes sont proches énergétiquement (< 2 électronvolts), le composé
est un semi-conducteur.

Semi-conducteur Conducteur
Isolant

Chimie 2 ISTA/GM
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1.2.2. Equilibres entre phases


1°. Les trois phases d’un corps
Un même corps chimique peut exister sous trois phases distinctes, en
fonction de la température et de la pression (le volume est implicite dans la
définition de la pression). La figure ci-dessous résume les principales
caractéristiques de ces phases.
GAZ

Vaporisation
LIQUIDE
Sublimation

Déposition

Liquéfaction

SOLIDE
Fusion

Solidification

2°. L’équilibre liquide/gaz : évaporation, ébullition

L’évaporation se produit à la surface du liquide : des molécules s’en


échappent et y retournent. L’ébullition concerne l’ensemble du corps : les bulles
de gaz se forment en tout point du liquide et non seulement à la surface.

Evaporation Ebullition

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L’évaporation est un phénomène endothermique : le système doit


fournir de la chaleur pour vaporiser des molécules à sa surface. Ce phénomène
est bien connu chez l’homme : la sudation a pour but de rafraîchir la surface de
la peau quand la température extérieure est importante. L’ébullition et la fusion
sont également endothermiques : il faut fournir au système l’enthalpie de fusion
ou de vaporisation (appelée également chaleur latente de fusion et de
vaporisation).
1.3. Composition chimique des matériaux
1.3.1. Classification des éléments chimiques
Les atomes des éléments chimiques diffèrent par leur structure à
l’échelle subatomique, c’est-à-dire le nombre et la nature des particules
élémentaires qui les constituent :
- noyau : protons et éventuellement neutrons;
- cortège électronique gravitant autour du noyau : électrons en nombre
égal aux protons dans un atome à l’équilibre.
Les protons sont chargés positivement et les électrons négativement,
de charges élémentaires égales en valeurs absolues, de sorte que l’atome est
électriquement neutre à l’état d’équilibre. La masse de l’électron est négligeable
devant celle du proton ou du neutron.

Les lignes ou périodes sont les niveaux successifs des couches


électroniques. Les colonnes ou groupes sont le nombre d’électrons dans la
couche externe. À partir du deuxième élément de la quatrième période
(calcium), les couches électroniques internes peuvent recevoir plus de huit
électrons; des éléments supplémentaires s’intercalent donc avant le passage au
groupe suivant. Les propriétés chimiques d’un élément proviennent
essentiellement de ses électrons, et en particulier de ceux de la couche externe,
appelés électrons de valence; ces propriétés sont donc liées au groupe (colonne
du tableau de classification périodique) auquel il appartient.
Isotopes. Éléments possédant le même numéro atomique (donc les mêmes
propriétés électroniques et chimiques), mais des masses atomiques différentes,
en raison d’un nombre différent de neutrons. Dans la nature, certains éléments
chimiques existent sous forme de mélanges d’isotopes; ceci entraîne des valeurs
de masses atomiques moyennes non entières

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Propriétés des groupes. Les éléments du groupe VIII, appelés gaz rares, sont
caractérisés par une couche externe complète; ceci leur confère une stabilité
chimique exceptionnelle. Les éléments du groupe I A ne possèdent qu’un seul
électron sur leurs couches externes : ils ont tendance à s’en défaire pour avoir
une couche extérieure saturée et donner des ions positifs ou cations. Cette
tendance s’étend aussi à tous les éléments de la partie gauche du tableau
périodique, appelés métaux, qui sont tous donneurs d’électrons. Les éléments du
groupe VII A possèdent sept électrons sur leurs couches externes : ils ont
tendance à la compléter en captant un électron disponible dans leur voisinage
pour donner des ions négatifs ou anions. Cette tendance s’étend aussi à certains
éléments de la partie droite du tableau, appelés non-métaux, tous accepteurs
d’électrons. Certains éléments situés à la limite entre ces deux zones présentent
des caractères mixtes, variables selon le champ électrique auquel ils sont soumis
(ils sont semi-conducteurs).
1.3.2. Liaisons chimiques
a. Définition
Une liaison chimique est un lien qui unit deux atomes dans une
molécule, c’est une interaction chimique entre deux atomes.
b. Types
Les interactions entre les atomes peuvent se résumer en 2 types :
- Les liaisons fortes,
- Les liaisons faibles
1°. Liaisons fortes
- Liaison ionique
Elle est assurée par le transfert d’un électron d’un atome à l’autre. Elle apparaît
entre un atome d’un métal et un atome d’un non-métal. Après leur liaison, les
deux atomes deviennent des ions chargés électriquement. La différence
d’électronégativité d’une liaison ionique est ≥ 1,7.
Exemple : Le chlorure de sodium NaCl.

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- Liaison covalente
Elle est assurée par la mise en commun de deux électrons pour compléter la
couche externe de chaque atome. Elle apparaît entre deux atomes de non métaux
(liaison assurée par des électrons de la bande de valence). Elle peut être pure ou
polarisée.
La différence d’électronégativité d’une liaison covalente pure est ≤ 0,5
et celle de la liaison covalente polarisée est comprise : 0,5 ≤ Δx ≤ 1,7.
Exemple : La molécule de dichlore Cl2.
- Liaison métallique
Elle est assurée par la mise en commun d’électrons de la couche périphérique.
Elle apparaît entre les éléments d’un amas d’atomes métalliques (liaison assurée
par les électrons de la bande de conduction). Les électrons de la liaison
métallique sont mobiles et disponibles pour assurer la circulation éventuelle
d’un courant électrique.

Exemple : Cristal de sodium Na.


2°. Liaisons faibles ou liaisons secondaires
Ce sont de simples attractions électrostatiques entre charges
électriques de signes opposés. Elles apparaissent entre les pôles + et – de
molécules à répartitions de charges inhomogènes ou polarisables. Elles agissent
à plus longue distance, mais avec une intensité plus faible que les liaisons fortes.

Exemples
• Liaisons de Van der Waals entre macromolécules dans un polymère.
• Liaisons-hydrogène entre molécules d’eau H2O dans la glace.

I.2. Classification des matériaux


De nombreuses propriétés physico-chimiques et propriétés d’usage des
matériaux sont étroitement liées à la nature des liaisons chimiques entre les
atomes qui les constituent. Les principales classes de matériaux.

- Matériaux métalliques ;
- Matériaux organiques ;

- Matériaux minéraux ;
- Matériaux composites.

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2.1. Matériaux métalliques

Ce sont les métaux purs et leurs mélanges ou alliages, comportant


essentiellement des liaisons métalliques. Les matériaux métalliques sont les plus
employés pour fabriquer des objets. D’une manière générale, les métaux purs
ont des propriétés mécaniques qui ne conviennent pas toujours pour certaines
utilisations. En particulier, on les raye facilement et ils ne reprennent pas leur
forme initiale lorsqu’on les déforme.

2.1.1. Métaux

Les métaux ne se présentent que très rarement dans la nature à l’état


natif. Ils se rencontrent à l’état de combinaisons connues sous le nom de
minerais. Les principaux minerais des métaux sont les oxydes, les sulfures, les
carbonates… L’ensemble des opérations qui nécessite l’extraction d’un métal de
son minerai constitue la métallurgie.

Extraction d’un métal de son minerai

 Préparation de minerai

C’est le prétraitement des minéraux par des procédés principalement


physiques pour affecter la concentration de minéraux de valeur et pour rendre le
matériau enrichi dans des concentrations physiques les plus appropriées pour des
opérations futures. L’enrichissement d’un minerai peut comprendre :
- La réduction de taille : pour exposer tous les minéraux de valeur ;
- Le triage : pour séparer les particules de minerai de valeur de
minerai de gangue (sans valeur), ou des minerais différents les uns
des autres ;
- L’agglomération : elle peut être effectuée parfois avant une
opération de grillage.

 Traitement chimique
Le traitement chimique extrait le métal de son minerai. Il comprend
les étapes suivantes :
- Le grillage ;
- La réduction ;
- L’affinage

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2.1.2. Alliages

Industriellement, les métaux sont rarement utilisés à l’état pur.


L’addition d’autres éléments, métalliques ou non, donne des alliages ; ces
derniers possèdent une meilleure aptitude de la mise en forme et présentent
souvent des propriétés plus performantes que la matrice à l'état pur. Ainsi, si
nous considérons l'exemple le plus courant de celui du fer:
- Fe + C : alliage (acier ou fonte) plus dur que le fer pur ;
- Fe + Si : alliage plus magnétique que le fer pur;
- Fe + Cr + Ni : alliage plus dur et plus résistant à la corrosion que le fer
pur (aciers inoxydables).

L'élaboration des alliages se fait, en général, à l’état liquide, par le


mélange des différents constituants. La structure du matériau solide est ensuite
obtenue à partir de l’état liquide, par un processus de gémination et de
croissance.
L’état solide obtenu est cristallin et stable, à l'équilibre
thermodynamique. Ses caractéristiques sont bien définies et dépendent de sa
composition et de ses étapes d’élaboration. Les caractéristiques de l'alliage
peuvent être totalement différentes de celles des deux éléments qui le
constituent. Le tableau ci-après reprend la composition et l’utilisation de
quelques alliages usuels.

Alliage Composition Utilisation


Acier fer + carbone (moins de 2%) Poutres, tôles, fils, clous,
ressorts, etc.
Fonte fer + carbone (entre 2 et 6%) Radiateurs,…
Laiton Cuivre + zinc (entre 10 et 40%) matériel électrique
Bronze cuivre + étain (entre 5 et 25%) Poignées
d’ameublement, statues,
cloches, robinetterie
Duralumin Aluminium + cuivre (4%) + Fenêtres, portes, cadres
magnésium (1%) de bicyclette.

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2.2. Matériaux organiques

2.2.1 GÉNÉRALITÉS

Les matériaux organiques tirent leurs propriétés de la coexistence de


deux types de liaisons chimiques: les liaisons covalentes d’une part, fortes et
rigides, qui constituent des macromolécules (polymères) dont le squelette est en
général une chaîne carbonée; les liaisons faibles (pont hydrogène, de Van der
Waals…) d’autre part, à plus longue distance, flexibles et facilement rompues,
qui assurent la cohésion entre chaînes macromoléculaires.

2.2.2. Monomères

Ce sont les composés de base des polymères. Relevant de la chimie


organique, ils associent par des liaisons covalentes des atomes de carbone et des
atomes d’hydrogène, d’oxygène, d’azote, plus éventuellement des atomes de
chlore, de fluor, de soufre, etc. Chaque atome de carbone, tétravalent, est relié
aux atomes voisins par quatre liaisons covalentes, orientés dans l’espace vers les
quatre sommets d’un tétraèdre régulier.

2.2.3. Polymères
a. Définition
Le terme polymère vient de deux mots grecs : « polys » qui signifie «
plusieurs » et « meros » qui signifie « parties ». Un polymère est donc un
composé de haut poids moléculaire composé de centaines ou des milliers de
petites unités identiques de base (monomères) de carbone, d’hydrogène,
d’oxygène ou d’atomes de silicium. Ils sont naturels ou synthétiques.
Les polymères naturels comprennent le caoutchouc, la cellulose, la laine,
l’amidon et des protéines. Les monomères sont liés ensemble par covalence dans
un processus chimique appelé polymérisation.

b. Formation des polymères

- Polymérisation par addition ou polyaddition


La polyaddition est une polymérisation par simples liaisons successives de
monomères, sans apparition de sous-produit
Exemple : la polymérisation du polyéthylène à partir de monomères
d’éthylène.

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- Polymérisation par condensation ou polycondensation


La polycondensation est une réaction entre monomères qui entraîne la
formation du polymère, mais également d’un sous-produit.
Exemple : la polymérisation du polyester à partir de monomères
d’éthylène glycol C2H4(OH)2 et d’acide adipique C6H8(OOH)2 avec
formation d’eau.

c. Classification des polymères

Les polymères peuvent être classifiés en trois types :

- Les polymères linéaires dans lesquels les unités qui se répètent sont
semblables et forment une très longue chaîne. Ils sont appelés
chaînes de polymère. Un exemple est le polyéthylène.
- Les polymères ramifiés dans lesquels certaines des molécules sont
attachées comme des chaînes secondaires aux chaînes linéaires. Les
molécules individuelles sont sous forme discrète.

- Les polymères réticulés tridimensionnels dans lesquels des chaînes


ramifiées sont reliées ensemble par réticulation dans un processus
appelé « cuisson ».

d. Propriétés des polymères


Les polymères ont trois propriétés principales :

Poids moléculaire : le poids moléculaire des polymères n’est pas fixé à cause de
la longueur de chaîne variable.
Cristallinité : en raison de leur haut poids moléculaire et la longueur de chaîne
variable, la plupart des polymères sont amorphes et semi-cristallins. Ceux avec
une haute cristallinité sont plus durs, plus opaques, plus résistants aux solvants,
de densité plus élevée et ont un point de fusion précisément défini.
Température de transition vitreuse : à basse température, même les polymères
amorphes sont durs et fragiles (semblables au verre). Au fur et à mesure que la
température est augmentée, l’énergie cinétique augmente. Cependant, le
mouvement est limité aux vibrations et rotations à courte portée aussi longtemps
que la structure semblable au verre est conservée. À une certaine température,
appelé la température de transition de vitreuse, un polymère perd ses propriétés

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semblables au verre. Il devient plus doux et plus élastomérique, mais il ne fond


pas. Si le chauffage est poursuivi, le polymère perdra des propriétés
élastomériques et fondra en un liquide fluide.

e. Quelques Types de produits de polymères

1°. Plastiques

Un plastique est un matériel qui contient comme ingrédient essentiel une


substance organique d’un grand poids moléculaire, est solide dans son état fini
et, à une certaine étape de sa fabrication ou de son traitement en articles finis,
peut être formé par flux. En pratique, on considère d’habitude un plastique
comme un polymère amorphe ou cristallin qui est dur et fragile aux températures
ordinaires. Si des surfaces cristallines sont présentes, elles sont aléatoirement
orientées.

Thermoplastiques
Un matériel thermoplastique est celui qui peut être ramolli et modelé
par chauffage. Ils sont élastiques et flexibles au-dessus d’une certaine
température de transition de vitreuse. Le nylon est un thermoplastique et il a été
le premier polymère commercial à être utilisé pour remplacer la soie dans la
confection des parachutes, des pneus, des vêtements et beaucoup d’autres
produits. Les utilisations actuelles comprennent : des tissus, des chaussures, des
filets, des tapis… D’autres matériaux de thermoplastique et leurs utilisations
sont donnés dans le tableau suivant :

Thermoplastique Utilisations
Films d’emballage, isolation de câble
Polyéthylène de basse densité (LDPE) et de fils, jouets, bouteilles flexibles,
articles de ménage
Polyéthylène de haute densité (PEHD) Bouteilles, barils, tuyaux, films,
feuilles, isolation de câble et de fils
Automobile et parties d’appareils,
Polypropylène PP meubles, cordage, tapis, films
d’emballage
Construction, tuyaux rigides,
Le chlorure de polyvinyle PVC revêtement de sol, isolation de
câble et de fils, films et feuilles
Emballage (mousse et film), mousse,
Polystyrène
isolation, appareils, articles de ménage
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Plastiques thermodurcissables

Un matériel thermodurcissable est celui qui implique une considérable


réticulation, pour que le plastique fini ne puisse pas être coulé ou fondu. Les
plastiques thermodurcissables sont des matériaux de polymère qui durcissent ou
sont rendus résistants par l’addition d’éléments (par exemple le soufre) ou
l’addition d’énergie sous forme de chaleur (normalement au-dessus de 200oC)
grâce à une réaction chimique. Avant le processus de durcissement (ils sont
d‘habitude sous forme liquide), la poudre ou les formes malléables peuvent être
modelées en une forme finale ou utilisées comme adhésifs. Le processus de
durcissement transforme ces matériaux en plastique ou en caoutchouc par un
processus de liaison transversale.
Les liaisons transversales produisent une structure rigide tridimensionnelle du
matériau avec un grand poids moléculaire et un haut point de fusion. Le réseau
tridimensionnel de liaisons dans les thermodurcissables les rend généralement
beaucoup plus résistants que les thermoplastiques. Cela les rend appropriés pour
des applications à haute température jusqu’à la température de décomposition du
matériel. Un matériel thermodurcissables ne peut pas être fondu et réorganisé
après la formation et le durcissement et ne peut donc pas être réutilisé à la
différence des thermoplastiques. Le tableau ci-dessous donne quelques
principaux plastiques thermodurcissables et leurs utilisations.

Plastique thermodurcissable Utilisations


Équipement électrique et électronique,
pièces d’automobiles,
Phénol-formaldéhyde (PF) ustensiles, poignées, adhésifs de
contre-plaqué, agglomérateur
de panneau de particules
Semblable au PF, traitement du textile,
Urée-formaldéhyde (UF) revêtement
Construction, pièces d’automobiles,
Polyester non saturé (UP)
accessoires maritimes
Revêtement protecteur, adhésifs,
Époxyde électrique et électronique,
revêtement de sol industriel, composés
matériels
Semblable à l’UF, panneaux
Mélamine-formaldéhyde (MF) décoratifs, dessus de table et
comptoir, vaisselle

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NB : Dans la fabrication d’objets en plastique, des additifs tels des colorants, des
remplisseuses, des plastifiants, les lubrifiants et des stabilisateurs sont
généralement ajoutés pour modifier les propriétés physiques et mécaniques du
matériel.

2°. Elastomères

Elastomère (ou un caoutchouc) est un mot qui titre son origine de


deux mots : « élastique », qui signifie la capacité de retourner à la forme
originale quand une force ou un stress est enlevé et « Meros », qui signifie «
parties », impliquant de nombreuses parties ou de nombreux monomères.
Donc, une condition essentielle d’un élastomère est qu’il doit être élastique,
c’est-à-dire qu’il doit s’étirer rapidement sous la tension à plusieurs fois sa
longueur originale avec peu de perte d’énergie comme la chaleur. Les
élastomères industriels ont une grande force de tension et un haut module
d’élasticité. Ils sont des polymères amorphes avec de considérables liaisons
transversales. Les liaisons transversales covalentes permettent à l’élastomère de
retourner à sa structure originale ou forme quand le stress est enlevé. Sans
liaisons transversales ou avec des chaînes courtes, la force appliquée aboutirait à
une déformation permanente. Ils sont d’habitude des thermodurcissables qui
exigent la vulcanisation, mais il y en a certains qui sont des thermoplastiques.
Parmi les élastomères, on trouve :
- caoutchouc nitrile ;
- Butylcaoutchouc ;
- Caoutchouc de silicone ;
- Caoutchouc de polyuréthane ;
- Caoutchouc de polysulfure ;
- Polybutadiène ;
- Styrène-butadiène ;
- Polyisoprène ;
- Tetrafluoroéthylène ;
- Tetrafluoropropylène

3°. Adhésifs
Le pot de colle chauffé qui a traditionnellement contenu des colles
basées sur des produits animaux comme le sabot, la corne et des résidus de
poisson a été remplacé par des adhésifs basés sur des polymères synthétiques. Il
existe maintenant un grand choix d’adhésifs et des mastics convenant à une

Chimie 2 ISTA/GM
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variété de tâches, de l’acétate de polyvinyle (PVA) aux résines d’époxyde à


deux parties en passant par le bois, et les colles à papier et à carton pour
l’adhésion sans rivets de panneaux de métal.

4°. Fibres

Les fibres animales, comme la laine ou la soie, et des fibres végétales,


comme le coton, continuent à être utilisées bien qu’il y ait une grande variété de
fibres synthétiques comme l’acétate de cellulose et le nylon, l’acrylique et le
polyester. Les fibres de carbone pour créer des composés avancés sont produites
par chauffage de polyacrylonitrile et d’autres fibres synthétiques.

2.3. Matériaux minéraux


La cohésion des matériaux minéraux est assurée par des liaisons
fortes, ioniques ou covalentes, comportant dans certains cas un caractère
métallique. La nature des liaisons conditionne en grande partie les propriétés de
ces matériaux, de même que leurs conditions d’élaboration. Les différentes sous-
classes des matériaux minéraux comprennent les verres minéraux, les
céramiques techniques, ioniques ou covalentes, les carbones et graphites, les
céramiques traditionnelles, les ciments et plâtres.

2.4. Matériaux composites


Deux matériaux combinés à l’état dispersé, à une échelle nettement
inférieure à celle de la pièce, ce qui permet de considérer l’ensemble comme un
matériau homogène à propriétés nouvelles. Un tel matériau homogénéisable est
qualifié de matériau composite. Les matériaux composites, au sens le plus
courant du terme, sont un ensemble de matériaux de synthèse conçus et mis en
œuvre essentiellement pour des applications structurales, et où la fonction
mécanique est donc dominante. Ils combinent un matériau de renfort, dispersé
sous forme de particules, fibres courtes ou fibres longues, au sein d’une matrice
qui les enrobe. Le choix des renforts et de la matrice, de leur disposition, de leur
fraction respective, permet à l’élaborateur du matériau de le concevoir
pratiquement « sur mesure », optimisé pour la pièce où il sera utilisé, et même
parfois optimisé localement en fonction de la distribution locale des contraintes
dans la pièce.
Chimie 2 ISTA/GM
19

2.4.1. Renforts
Les rôles des renforts consistent à :
- supporter les efforts appliqués;
- conférer au composite sa rigidité élastique et sa résistance à la
rupture, éventuellement à haute température.
Ils doivent également être compatibles avec la matrice du composite sur le plan
chimique, c’est-à-dire assurer une adhérence interfaciale renfort-matrice
suffisante et stable dans le temps. Les principaux types de renforts se distinguent
par leur géométrie, par leur disposition, par leur nature.
2.4.2. Matrices
La matrice d’un composite a pour rôles :
- d’enrober les renforts, les protégeant ainsi du milieu extérieur;
- d’assurer une répartition spatiale homogène des renforts;
- de transmettre aux renforts les efforts extérieurs et de les répartir;
- de conférer la forme à la pièce de matériau composite

a. Matrices organiques

Les matrices en polymère de synthèse sont les plus courantes dans les
composites de grande diffusion, associées à des fibres de verre, d’aramide
ou de carbone. Elles ont un faible module et une faible résistance à la traction,
mais se prêtent facilement à l’imprégnation des renforts.

Principaux avantages :

- faible masse volumique;


- coût-matière relativement faible;
- insensibilité à de nombreux agents chimiques;
- mise en œuvre aisée et rapide, compatible aussi bien avec du prototypage
qu’avec une production en série.

Principales limitations :

- tenue en température médiocre;


- sensibilité à l’humidité

Chimie 2 ISTA/GM
20

Les plus utilisées sont :


- les résines polyester insaturées, thermodurcissables, imprégnées à
l’état liquide, avant réticulation;
- les résines époxydes, également thermodurcissables, mises en œuvre dans
des conditions similaires; elles sont un peu plus coûteuses que les
précédentes;
- des polymères thermoplastiques (polypropylène, polyamide), qui
permettent un thermoformage d’ébauches planes et autorisent le
recyclage. Parmi eux, certains permettent d’obtenir de relativement
bonnes performances mécaniques (PEEK) ou en température (PI);
- des élastomères (polyuréthanes, silicones) sont également utilisés.

Certains polymères thermoplastiques courants (PE, PS, PVC…) sont


souvent renforcés et rigidifiés par incorporation de fibres courtes, de paillettes
ou de particules peu coûteuses (fibres de verre hachées, mica, talc, silice) pour la
fabrication d’objets de grande diffusion.

b. Matrices métalliques

L’imprégnation de renforts par un alliage liquide étant une opération


techniquement délicate, en pratique seuls les alliages d’aluminium sont utilisés
dans ce type de technique, associés à des fibres ou particules de graphite ou de
céramiques. Ils sont faciles à mettre en œuvre car leur température de fusion est
relativement basse; leur masse volumique est faible et ils sont peu coûteux. Le
compromis obtenu entre la ténacité de la matrice métallique et la rigidité des
renforts donne au composite des caractéristiques mécaniques intéressantes par
rapport à l’alliage seul, surtout au-dessus de 200 °C. Leur coût de mise en
oeuvre élevé réserve les composites à matrice métallique aux applications
aéronautiques et spatiales.

c. Matrices minérales
Des composites à matrices céramiques (C, Al2O3, SiO2, Cr2O3, MgO,
SiC…) peuvent être obtenus par imprégnation de préformes de fibres (métaux,
verres, aramides, carbone, céramique) soit par des suspensions liquides, ensuite
frittées en température sous haute pression, soit par des gaz réactifs permettant
un dépôt entre les fibres (notamment pour les composites carbone-carbone).

Chimie 2 ISTA/GM
21

Principaux avantages :
- faible masse volumique;
- réfractarité;
- bonne résistance à la compression et haute rigidité, même en
température;
- inertie chimique.
Principales limitations :
- sensibilité aux chocs;
- mise en œuvre délicate et coûteuse;
- pour les composites carbone-carbone, sensibilité à l’oxydation dès
400 °C

I.4. Structure cristalline


4.1. Généralités sur les cristaux
4.1.1. Introduction
La science des matériaux englobe l'élaboration, l'utilisation et l'étude
des propriétés des matériaux. De nombreuses propriétés sont intrinsèques, c'est-
à-dire directement liées à la structure du matériau. Ces propriétés sont dues, à la
structure métallique. Le rôle de la liaison métallique est très important : le métal
est constitué d’ions positifs Mn+ (cations). Repartie de façon périodique sur des
sites bien définis entourés d’un nuage électronique (nuage électronique de
Fermi). Ce nuage est formé par la mise en commun des électrons périphériques
de chaque atome.
- La répartition, des cations sur des sites périodiques assure la réflexion de
la lumière, ainsi que la diffraction de RX.
- La mise en commun des électrons assure la rigidité du métal, de même
qu’elle permet la conduction électrique et thermique
Exemple : Cristal de NaCl (ionique): non conducteur et fragile alors que le
métal est généralement bon conducteur et résistant.

Chimie 2 ISTA/GM
22

Ces propriétés intrinsèques peuvent être modifiées :


- Si la structure présente des défauts, qui perturbent la périodicité de
l’arrangement atomique,
- Par l’intervention d’un facteur extérieur, essentiellement et en premier
lieu la température. Il faut remarquer que l’agitation thermique des ions
augmente avec la température, de telle sorte que la cohésion diminue pour
s’annuler complètement à la température de fusion.

4.1.2. Le solide cristallin


Connaissant les trois états de la matière suivant lesquels la matière
peut exister (l’état gazeux, l’état liquide et l’état solide). La forme sous laquelle
se trouve la matière est déterminée par les interactions entre ses particules
constitutives (atomes, molécules ou ions). Les liquides et les gaz sont des
fluides, déformables sous l’action de forces très faibles, ils prennent la forme du
récipient qui les contient.

Les solides ont une forme propre, leur déformation exige des forces importantes.
Les solides peuvent exister sous deux états différents :
- l’état désordonné caractérisé par une structure non ordonnée c’est le cas
des systèmes amorphes, par exemple les verres, les élastomères et les
liquides
- l’état ordonné caractérisé par une structure ordonnée correspond aux
solides cristallins.

Chimie 2 ISTA/GM
23

Un cristal est un solide constitué d’un empilement (un assemblage) périodique


de particules (atomes, ions ou de molécules). Il peut être décrit
microscopiquement par une maille élémentaire, qui par translation dans les trois
directions de l’espace, permet de décrire l’ensemble du cristal. La forme de la
maille élémentaire, ainsi que la nature et la position des entités chimiques qui
constituent ce solide définissent la structure cristalline.

Les solides cristallisés, par opposition aux composés amorphes,


peuvent être regardés comme un ensemble régulièrement ordonné d'atomes. Ces
atomes eux-mêmes sont assimilés à des sphères dures de tailles variables selon
les dimensions de 1'atome considéré, son état de valence et son nombre de
coordination. Les solides cristallisés (cristaux) présentent des formes
géométriques régulières (structure polyédrique) limitées par des faces brillantes
et planes. Le type le plus fréquent est la forme polycristalline constituée par des
cristaux de petite taille (inférieur au millimètre) assemblés de manière compacte
et désordonnée. Malgré cette apparence, la notion de cristal reste valable pour
décrire ces structures puisque chaque petit cristal est composé d’un très grand
nombre d’atomes rangés de manière régulière.

Chimie 2 ISTA/GM
24

 Monocristal

L'échantillon monocristallin est constitué d’un seul cristal. Ce type


d’échantillon est généralement réservé à des utilisations bien spécifiques et
souvent utilisé en laboratoire. Dans l’échantillon monocristallin, l’arrangement
des atomes (des ions) est ordonné, la répartition atomique présente une
périodicité dans l’espace.
 Polycristal

L'échantillon polycristallin est formé d’un agrégat de cristallites ou
grains, c'est-à-dire d’un ensemble de monocristaux. C’est l’échantillon
industriel, celui qui est utilisé dans pratiquement tous les domaines des phases
(voir figure). Dans le polycristal, les différents grains sont délimités par :

- Des joints de grains, si les monocristaux voisins sont de même nature et


de même structure
- Des joints de phases, si les grains voisins sont de nature ou/et de structure
différente.

NB : Dans chaque grain de l'échantillon polycristallin, on retrouve l'arrangement


ordonné du monocristal considéré.

Chimie 2 ISTA/GM
25

4.1.3. Polymorphisme et transformations allotropiques

Un solide cristallin peut se présenter sous une, deux ou plusieurs


formes correspondant à des arrangements différents des atomes molécules ou
ions dans la maille. Ces différentes formes cristallines sont dites variétés
allotropiques. C’est le cas par exemple pour le diamant et le graphite qui sont
deux formes ou variétés allotropiques du carbone. Le phénomène d’allotropie
correspond à un changement de structure cristalline sous l’effet de la
température. La structure cristalline a une importance fondamentale sur le
comportement du matériau. Ses caractéristiques peuvent donc devenir
totalement différentes s'il change de structure.
Le polymorphisme concerne la substitution d’un élément par un autre
dans un composé.
4.1.4. Réseau périodique d'atomes
a. Notion de cristallographie
Un cristal idéal est caractérisé à partir d'un ensemble de points appelé
réseau. Un solide cristallin est constitué par un grand nombre de particules
(ions, atomes, molécules) situés en des points précis de l’espace.
 Le réseau cristallin

Un réseau périodique est constitué par un ensemble de motifs


identiques disposés de façon périodique dans une direction (réseau
monodimensionnel) un plan (réseau bidimensionnel) ou un espace
(tridimensionnel). Un réseau cristallin est constitué par un arrangement
triplement périodique de particules dans trois directions de l’espace.

Chimie 2 ISTA/GM
26

 Les nœuds d’un réseau


Les points du réseau où se trouvent les particules sont appelés nœuds du réseau.
 Le motif ou groupement formulaire

Le motif est l’entité chimique de base constituant le cristal: c’est


l’atome, la molécule ou les groupements ioniques occupant les nœuds du réseau
cristallin. Chaque nœud du réseau comprend un groupe d'atomes, appelé motif.
Ces motifs doivent être identiques en composition (ions, atomes ou molécules),
orientation et position des atomes.

 La maille cristalline
On appelle maille la structure géométrique la plus simple qui par
translation dans les trois directions de l’espace, permet de générer le réseau
cristallin dans son ensemble. La maille est généralement un parallélépipède,
définie par les trois longueurs a, b, c et par les trois angles α, β, γ. qui
constituent les paramètres de la maille.

Une maille est dite simple si elle contient un seul nœud. Une maille
est dite multiple si elle contient plusieurs nœuds. La plus petite maille cristalline
permettant de décrire tout le cristal est appelée maille élémentaire. Un
parallélépipède, construit à partir des vecteurs de base a, b et c, est appelé
maille élémentaire. Cette maille correspond au plus petit volume possible d'un
réseau de Bravais.

Chimie 2 ISTA/GM
27

 La coordinence

La coordinence ou nombre de coordination d’une particule donnée


représente le nombre de particules les plus proches environnant cette particule.
 Les sites cristallographiques

Les sites cristallographiques correspondent à des vides interstitiels


entre les atomes. Les plus fréquents sont les sites tétraédriques délimités par 4
atomes et les sites octaédriques délimités par 6 atomes.

 La multiplicité
La multiplicité d’une maille cristalline représente le nombre de motifs
(ou groupements formulaires) appartenant à cette maille.
Les composés solides peuvent se cristalliser sous des formes superbes. Leur
constitution interne est régie par l’agencement ordonné de leurs particules.
L’aspect extérieur dérive de leur structure intérieure, c’est ce qu’on appelle un
système cristallin (appelé aussi système réticulaire). Cette structure dépend de
la composition chimique et de l’arrangement géométrique des particules dans
l’espace. Ces particules forment des « mailles » qui se multiplient indéfiniment
dans les trois directions de l’espace. De nombreux cristaux ont une construction
symétrique. Les faces gauches et droites sont égales soit à celles de devant et de
derrière soit à celles du dessus et du dessous. Un minéral donné reproduira
toujours les mêmes formes régies par ce système.

Chimie 2 ISTA/GM
28

 Les systèmes cristallins

La description d’un cristal se fait en utilisant un système de trois axes


de coordonnées caractérisé par les longueurs a, b, c des vecteurs directeurs des
axes et par les angles α, β, γ que font ces axes entre eux. Ces axes décrivent les
arêtes de la maille. L’origine des axes est prise sur un nœud du réseau.
Selon la symétrie de la maille cristalline, il existe sept systèmes cristallins de
base (les réseaux de Bravais) :
1. Cubique
2. Quadratique
3. Hexagonal
4. Rhomboédrique
5. Orthorhombique ou rhombique
6. Monoclinique
7. Triclinique (les plus rares)

Chimie 2 ISTA/GM
29

Plusieurs types de mailles élémentaires peuvent correspondre à un


même système cristallin. Le système cubique par exemple, donne naissance à
trois réseaux: cubique simple, cubique centré et cubique à faces centrées.
Selon le mode de réseau, les 7 systèmes cristallins précédents donnent naissance
à 14 réseaux de Bravais.

Chimie 2 ISTA/GM
30

4.1.5. Classification des cristaux


Les cristaux peuvent être classés en fonction des liaisons qui lient les
atomes et les molécules entre eux. Cette classification permet de déterminer des
cristaux ioniques, métalliques, covalents et moléculaires.
a. Les cristaux ioniques

Ils sont constitués d’ions c’est-à-dire on a un assemblage ordonné


d’anions et des cations dans le but de respecter la neutralité du cristal. Les
édifices ioniques peuvent être MX ou MX2 où M est le métal donnant le cation
et X est le non‒métal donnant l’anion.
Les ions chlorures, nitrures et oxydes des métaux sont les
groupements de base des matériaux connus comme étant les céramiques, dans
lesquels se trouvent les verres. Ces matériaux sont très stables grâce à leurs très
fortes liaisons ioniques
(Ex : Chlorure de sodium)
Figure montrant la structure cristalline du NaCl, Structure cubique faces
centrées (CFC).

L’ion Na+ est plus petit que l’ion Cl-. Il faut que l’ensemble du cristal reste
électriquement neutre, il y a donc un ion Na+ pour un ion Cl- et le centre de la
maille est occupé par un ion Na+.

Chimie 2 ISTA/GM
31

 Propriétés des cristaux ioniques


Les cristaux ioniques possèdent des caractéristiques communes:
- Mécaniques : ils sont fragiles (ils ne présentent qu’une faible résistance à
la traction) et de dureté variable ;
- Électriques : ils possèdent une très faible conductivité électrique ; les ions
peuvent se déplacer très lentement dans le réseau sous très forte tension.
À l’état fondu ou mis en solution, ils permettent le passage d’un courant ;
- Chimique : ils se solubilisent avec dissociation dans les liquides polaires
comme l’eau ;
- Thermiques : leur dilatation est faible et leur température de fusion en
général élevée.
b. Les cristaux covalents
A l’opposé des cristaux ioniques et métalliques, ici, la liaison est
fortement directionnelle et cette directionnalité provoque de fortes contraintes
sur les arrangements possibles entre les atomes.
Il n’y a que quelques cas dans lesquels les atomes d’un même élément
se lient par liaison covalente pour former un cristal ; Ceux-ci sont le carbone, le
silicium et le germanium. Un autre exemple est le quartz, de formule brute SiO 2,
dans lequel les atomes de silice sont tétraédriques et connectés à quatre atomes
d’oxygène.

Un exemple de cristal à liaison covalente est le diamant, qui est formé de


carbone et est un minéral cubique à faces centrées. Le carbone présente un
arrangement des électrons sur la couche externe tel qu’il nécessite quatre
électrons supplémentaires pour obtenir une configuration similaire au néon.
Dans le cas du diamant, c’est acquis par partage des électrons des atomes de
carbone voisins.

Chimie 2 ISTA/GM
32

Les cristaux covalents constitués d’un seul élément sont très rares. Les
liaisons covalentes sont plus habituellement formées entre des éléments
différents où chacun prend la configuration d’un gaz rare. Lorsque ces éléments
ont réagi pour former ces liaisons, la molécule créée devient hautement non
réactive envers les molécules du même type, et ceci ne produit pas la base pour
la formation d’un réseau tridimensionnel. De ce fait, les éléments liés par
liaison covalente sont des molécules stables, et la plupart de ces éléments sont
des gaz ou des liquides (ex. eau, oxygène, hydrogène). Pour que l’eau solidifie à
0°C, il faut qu’il y ait d’autres liaisons que cette liaison covalente primaire, ce
sont des liaisons secondaires (liaisons hydrogènes).
 Propriétés des cristaux covalents

Les cristaux covalents sont moins fréquents que les cristaux ioniques ou les
cristaux métalliques. Ils se caractérisent par les propriétés suivantes :
- mécanique: ils présentent une grande dureté et une très faible résistance à
la déformation, leur masse volumique est variable :
- électrique: ils possèdent une conductivité électrique très faible (10 -14-10-16
Ω-1.cm-1 pour le diamant), ce sont des isolants, à l’exception du graphite ;
- thermique : ils ont en général une température de fusion élevée
Parmi les non-métaux C, Si, Ge, P, As, Sb, Se, Te conduisent à des cristaux
covalents. Les autres corps simples (H2, dihalogènes, gaz rares….) cristallisent
sous forme de cristaux moléculaires.
c. Les cristaux métalliques
Dans le cas d'un cristal métallique, on observe un arrangement
similaire à celui des solides ioniques. Les atomes ont de faibles
électronégativités et par conséquent, les électrons de valence, qui sont
délocalisés et mis en commun entre tous les atomes du cristal et forme un nuage
électronique. Cela explique les propriétés métalliques comme la conductivité
thermique et électrique car il y a mouvement de particules, et aussi que tous les
métaux sont solides à température ambiante sauf pour le mercure et le gallium
(Tf ± 30 °C). Les métaux ne sont pas constitués d’atomes de l’élément
considéré, mais plutôt d’une sorte de molécule géante constituée d’atomes
identiques.

Chimie 2 ISTA/GM
33

Les trois structures les plus fréquentes dans les métaux sont les
structures cubiques centrées (CC), cubiques à faces centrées (CFC) et
hexagonales compactes (HC)
D’après les chercheurs Angel et Brewer, la structure des métaux est entièrement
déterminée par le nombre d’électrons que comporte les couches externes s et p
en suivant la règle empirique suivante, le minéral sera :
- De structure cubique I, quand le nombre d’électrons externes s ou p est
inférieur à 1,5 ;
- De structure hexagonale, quand le nombre d’électrons externes s ou p est
compris entre à 1,7 et 2,1 ;
- De structure cubique F, quand le nombre d’électrons externes s ou p est
compris entre à 2,5 et 3,0
Dans le cas des métaux de transition, on a la situation suivante :
- Cubique F, quand on a: d0s2, d7s2, d8s2et d9s2
- Hexagonale, quand on a : d1s2, d5s2, d6s2et d10s2
- Cubique I, quand on a : d3s2, d4s2

 Propriétés des cristaux métalliques

- Mécanique : les métaux sont ductiles (aptitude au filage), malléables


(aptitude à la déformation sans rupture) et tenaces (aptitude à résister
mécaniquement aux déformations), leur masse volumique est comprise
entre 0,53.103 kg.m-3 (lithium) et 22,6.103 kg.m-3 (osmium) mais
fréquemment élevée : 80 % des métaux ont une masse volumique
supérieure à 5.103 kg.m-3, les moins denses étant les métaux alcalins et
alcalino-terreux.
- Optique: les métaux sont des composés opaques au rayonnement
électromagnétique visible et possèdent donc un grand pouvoir réflecteur
(« éclat métallique ») ;
- Électrique : les métaux présentent une grande conductivité électrique,
thermique (voir tableau) et sont capables d’émettre des électrons par effet
photoélectrique et thermoélectrique;
- Chimique : les métaux sont des espèces possédant une énergie de
première ionisation faible (inférieure en général à 5 eV), ce sont des
réducteurs, donnant aisément des cations.

Chimie 2 ISTA/GM
34

d. Les cristaux moléculaires


 Propriétés des cristaux moléculaires
- Mécaniques : ils sont souvent fragiles et de faible dureté, leur masse
volumique est généralement faible;
- Electriques : ce sont des isolants électriques, cette propriété n’évolue pas
avec la fusion, à la différence des cristaux ioniques ;
- Thermiques : leur coefficient de dilatation est élevé, leur température de
fusion et leur enthalpie de fusion (grandeur thermodynamique
correspondant à l’énergie à fournir pour fondre une mole de solide) est
généralement faible ;
- Enfin les cristaux moléculaires possèdent souvent un motif cristallin qui
se modifie assez facilement et ils donnent lieu au phénomène d’allotropie.

4.1.6. Expression de concentration


Lors de la synthèse des composés solides, il y a deux façons
d’exprimer la concentration, soit en % en masse ou soit en atome %. On sait
qu’un alliage est constitué d’un ou plusieurs constituants, il est donc possible de
calculer la masse relative d’un élément de l’alliage par rapport à la masse totale
de l’alliage. Pour un alliage binaire, constitué de deux atomes 1 et 2 de masses
respectives dans l’alliage m1 et m2, on peut écrire, la concentration Ci de
l’atome 1 et de l’atome 2 en % en masse comme :
een

C1  m1 x 100% et C1  m2 x 100%
m1 m2 m1 m2
Les formules de conversion entre la concentration Ci en masse et la
concentration Ci' en atome %

Chimie 2 ISTA/GM
35

4.2. Défauts cristallins dans les solides réels


4.1. Introduction et définitions des concepts

Les cristaux sont comme les humains et ce sont leurs défauts qui les
rendent intéressants. Un cristal comporte des défauts (défauts de réseau) même
s’ils sont peu nombreux. Ces défauts ont une importance considérable puisqu’ils
déterminent un grand nombre de propriétés importantes des solides cristallins,
telles que les propriétés plastiques, électrique, mécanique ...
Tout écart à 1'arrangement parfaitement ordonné du cristal peut être considère
comme un défaut.
Les défauts créés dans un solide supposé idéalement pur au point de
vue chimique sont appelés intrinsèques. Par contre, un élément étranger
apparaissant comme impureté dans la matrice d'un constituant majoritaire sera
un défaut extrinsèque. Lorsque le désordre apparait localement sur des sites
repartis au hasard dans le cristal, on dit que les défauts sont ponctuels, par
opposition aux défauts ordonnés formant des défauts étendus
Cette notion de défaut est fondamentale pour expliquer les différents
comportements des matériaux. Ainsi, la diffusion chimique et la conduction
ionique ne peuvent s'expliquer que par la présence de défauts intrinsèques,
tandis que la conductivité électronique peut varier dans de larges mesures en
fonction des défauts extrinsèques créés par dopage.
Traditionnellement, les défauts sont répartis en quatre catégories
suivant leur dimensionnalité. Les défauts peuvent être sans dimension (0D :
défauts ponctuels), à une dimension ou défauts linéaires (1D : dislocations), à
deux dimensions ou défauts planaires (2D : joints de grains, macles) ou à trois
dimensions ou défauts volumiques (3D : précipités). II existe d'autres types de
défauts
NB : Associations phonon + électron appelées polarons, qui assurent la
conductivité électrique de la plupart des composés ioniques, en particulier des
oxydes.

Chimie 2 ISTA/GM
36

4.2. Défauts Chimiques


4.2.1. Défauts ponctuels

Un défaut ponctuel entraîne un défaut autour d’un point, mais les


voisins sont également perturbés. Introduire un atome, c’est introduire une force.
Ces défauts ponctuels entraînent donc des défauts autour d’un point. Ce sont des
défauts sans dimension qui ont une taille de l’ordre de la distance interatomique
(de 200 à 600 pm). La présence de défauts ponctuels entraine une distorsion
locale du réseau cristallin et engendre un champ de contrainte dans un volume
du cristal supérieur à celui du défaut lui-même.
4.2.1.1. Classification des défauts ponctuels
Il existe trois types de défauts ponctuels : les lacunes, les défauts
interstitiels et les atomes en substitution.

 Les lacunes correspondent à un site atomique inoccupé dans la structure


du réseau c’est-à-dire à un vide laissé dans la structure sur un site
normalement occupé par un atome ou l’absence d’un atome d’un nœud du
réseau.

Chimie 2 ISTA/GM
37

Dans tous les solides, on trouve les lacunes, dans les Solide métallique ou
covalent, la présence des lacunes permet la mobilité des atomes et diffusion
des atomes à l'état solide.
La présence de lacunes induit des charges non compensées dans le cristal
avec augmentation de l'énergie du cristal
 Les défauts interstitiels, ici on a des atomes en excès entre les sites
cristallins du réseau et ce sont ces atomes qui s’insèrent dans les espaces
vides du réseau cristallin. Si l’atome en insertion est lui-même un atome
du réseau cristallin, on parle de défaut auto-interstitiel et on observe une
distorsion très forte du réseau mais souvent rare. L'atome en insertion ou
interstitiel: c'est un atome étranger (ou éléments d'addition dans alliages
ou impuretés) qui se met sur une position en dehors des sites du réseau de
la matrice M, il occupe un site interstitiel et on parle de défaut
hétérointersticiel. Le diamètre de l'atome doit être petit pour pouvoir
s'insérer (H, C, O, N, B) dans le réseau cristallin afin d’obtenir une
solution solide d’insertion.
Ces deux types de défauts sont communément appelés des impuretés.
Les défauts interstitiels jouent un grand rôle dans la constitution des alliages.
 Les atomes en substitution : c’est un atome étranger de nature chimique
différente qui se place à un nœud du réseau cristallin, on parle d’impureté
substitutionnelle. Ce type de défauts joue également un rôle important
dans la constitution des alliages. On peut observer une légère distorsion
du réseau provoqué par la dimension différente des atomes lors de la
formation de solution solide de substitution

Chimie 2 ISTA/GM
38

Dans la substitution, il y a un atome de nature chimique étrangère à la place d'un


atome du départ. S’il y a beaucoup de défauts, on parle de Solution solide de
substitution.

La présence de défauts peut modifier cette propriété.


Exemple: la densité du matériau sera plus faible s'il contient des lacunes: elle
sera plus élevée s'il contient des atomes étrangers en insertion. Si les atomes
étrangers sont en substitution, la densité sera plus élevée ou plus faible, selon
que les atomes étrangers sont plus lourds ou plus légers.

Chimie 2 ISTA/GM
39

CHAP. II. PROPRIETES DES MATERIAUX

Introduction
De nombreuses propriétés physico-chimiques et propriétés d’usage
des matériaux sont étroitement liées à la nature des liaisons chimiques entre les
atomes qui les constituent. Le concepteur ne recherche pas un matériau en tant
que tel, mais une combinaison de caractéristiques, un profil de propriétés. Le
nom du matériau n’est qu’une façon d’identifier un profil de propriétés
particulier.
II.1. Propriétés mécaniques
Une propriété mécanique est une propriété caractéristique d’un
matériau qui décrit son comportement lorsqu’il est soumis à une ou plusieurs
contraintes mécaniques. La connaissance des propriétés mécaniques des
matériaux est essentielle à la conception et à la fabrication d’objets techniques.
Les principales propriétés mécaniques des matériaux sont :
1. La ductilité
La ductilité est la capacité d’un matériau de s’étirer sans rompre et de
conserver sa nouvelle forme.
La plupart des métaux et alliages possèdent une excellente ductilité.
C’est pourquoi ces métaux sont fréquemment sélectionnés pour la fabrication de
fils ou de câbles. (ex : le cuivre, l’or…)
2. La dureté
La dureté est la capacité d’un matériau à résister à la pénétration et au
rayement. Les céramiques, plusieurs métaux et leurs alliages, ainsi que certaines
matières plastiques, ont une bonne dureté. On retrouve ces matériaux en
abondance dans le domaine de la construction comme matériaux de finition, car
leur surface reste intacte au fil du temps. La dureté des matériaux permet
également de choisir l’outil approprié afin de réaliser une entaille ou un
découpage.

Chimie 2 ISTA/GM
40

3. L’élasticité
L’élasticité est la capacité d’un matériau à se déformer, puis à
reprendre sa forme initiale après avoir subi une déformation. Plusieurs matières
plastiques et certains matériaux composites ont une bonne élasticité.
Après une déformation, il est possible de redonner sa forme initiale à
certains matériaux à condition d’appliquer une contrainte. Toute fois, puisqu’il
ne s’agit pas d’une réponse spontanée de ces matériaux, ces derniers ne sont pas
considérés comme élastiques.
4. La fragilité
La fragilité est la capacité d’un matériau à se casser lorsqu’il est soumis à des
contraintes. Les céramiques telles que le verre ou la porcelaine sont des
matériaux qui ont une bonne fragilité. Lorsqu’un matériau est soumis à des
contraintes répétitives, cela peut augmenter sa fragilité. Plus la force des
contraintes est élevée, moins le matériau peut en supporter les répétitions. Dans
ce cas, on parle de fatigue mécanique.
5. La malléabilité
La malléabilité est la capacité d’un matériau à se déformer sans se
rompre et à conserver sa nouvelle forme. Ainsi, il peut être aplati, courbé ou
plié. La plupart des métaux et alliages possèdent une bonne malléabilité. C’est
pour quoi ces métaux sont fréquemment sélectionnés pour les emballages
alimentaires et la joaillerie. La malléabilité de l’aluminium permet de la laminer
en feuilles pour obtenir des contenants alimentaires. L’or peut être laminé pour
obtenir des contenants alimentaires. L’or peut être laminé pour obtenir des
boucles d’oreille.
NB : - Pour être malléable, le matériau doit conserver la nouvelle forme qu’on
lui a donnée.
- Généralement, les matériaux qui sont malléables sont aussi ductiles.

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6. La résilience
La résilience est la capacité d’un matériau à résister aux contraintes
intenses et brusques. Les matériaux plastiques et certains matériaux composites
ont une grande résilience. Ces matériaux ont tendance à absorber l’énergie sans
se déformer ou très peu. (ex : la résilience de la fibre de verre en fait un bon
pour un casque de moto).
NB : Les matériaux qui ont une bonne résilience ne sont pas fragiles.
7. La rigidité
La rigidité est la capacité d’un matériau à résister à la déformation
lorsqu’il est soumis à des contraintes. Ces matériaux conservent leur forme c.à.d
qu’ils ne plient pas, ne s’étirent pas et ne se courbent pas (bois, plastiques,
composites…).
NB : Généralement, les matériaux qui sont rigides ne sont ni ductiles ni
malléables, mais ils peuvent être fragiles.
II.2. Les propriétés non mécaniques des matériaux
Lors de la conception d’un objet technique, il faut considérer la
fonction globale de l’objet, mais aussi les facteurs qui risquent de le dégrader au
fil du temps. Connaître les propriétés non mécaniques des matériaux permet
d’en faire une sélection appropriée. Ces propriétés non mécaniques peuvent être
chimiques ou physiques.
1. La conductibilité électrique
La conductibilité électrique est la capacité d’un matériau de laisser
passer le courant électrique. Les métaux et alliages sont généralement
d’excellents conducteurs d’électricité. Les matériaux ayant une faible
conductibilité électrique sont dits isolants électriques.
2. La conductibilité thermique
La conductibilité thermique est la capacité d’un matériau de conduire
la chaleur. Les métaux et les alliages ont une excellente conductibilité
thermique, car ils conduisent facilement la chaleur. C’est par conduction que le
transfert de chaleur s’effectue à travers un matériau, la propagation de la
chaleur, jusqu’à l’autre extrémité dépend de la conductibilité thermique. Plus
celle-ci est élevée, plus le matériau propage rapidement et efficacement l’énergie
thermique initialement fournie.

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Les céramiques ont une conductibilité thermique faible puisqu’elles


transmettent difficilement la chaleur. Ce sont des isolants thermiques.
3. La légèreté
La légèreté est une caractéristique d’un matériau dont la masse
volumique (densité) est faible. Les matières plastiques et plusieurs matériaux
composites sont légers (faible densité).
4. La résistance à la corrosion
La résistance à la corrosion est la capacité de résister à l’action de
substances qui provoquent la corrosion.
L’oxygène, les sels et la fumée sont des substances qui peuvent
entrainer la corrosion d’un matériau. La présence de corrosion est indésirable
puisque lorsqu’elle se forme, elle dégrade le matériau et diminue ses propriétés.
Avec le temps, elle peut l’effriter et le percer. La présence d’eau ou d’humidité
accélère la corrosion d’un matériau. L’utilisation de matières plastiques, de
matériaux composites ou de certains alliages qui ont une bonne résistance à la
corrosion s’avère judicieuse pour éviter la dégradation des objets.

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