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4.1. Introduction
Un corps pur est constitué d'une espèce chimique
unique et est susceptible d’exister sous trois états
ou phases: solide, liquide et gazeux.
Si les phases gazeuse et liquide sont uniques pour
un corps pur donné, il peut exister plusieurs phases
à l'état solide. Ainsi, à pression atmosphérique, le
fer peut exister à l'état solide sous différentes
formes selon la température :
• Fer ou ferrite, de structure cubique centré, de
0 K à 912°C ;
1
• Fer ou austénite, de structure cubique à faces
centrées, entre 912°C et 1394°C ;
• Fer , de structure cubique centré, entre 1394°C
et la température de fusion 1563°C.
Il est également possible de parler d'autres phases,
car la ferrite est ferromagnétique jusqu'à 769°C et
paramagnétique jusqu'à 912°C.
Ces phases n'existent que pour certaines valeurs de
la pression P, de la température T et du volume V .
Le passage d’un état à un autre est appelé
transition de phase ou changement d’état. Les
paramètres fixant le changement d’état d’un corps
pur sont la pression et la température.
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Figure 1 : Changements d’état d’un corps pur
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4.2. Equilibre liquide – vapeur
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• Pour une pression PS , une première goutte de
liquide apparait: c’est le point de rosée. Si on
enfonce le piston davantage, de plus en plus de
liquide apparait, le volume diminue mais la
pression reste constante et égale à PS pendant
toute la durée de la liquéfaction.
• Une fois tout le corps pur à l’état liquide: on
est au point de bulle. Il faut exercer alors des
pressions élevées pour diminuer son volume(les
liquides sont peu compressibles).
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• Si, à partir de cette phase totalement liquide,
on relâche progressivement le piston, on
observe le phénomène inverse : diminution
rapide de la pression lorsque le cylindre n’est
occupé que par du liquide, apparition de la
première bulle de vapeur au point de bulle,
stabilisation de la pression jusqu’a la disparition
complète du liquide, diminution de la
pression en phase gazeuse.
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4.3. Saturation et point critique
4.3.1. Saturation
Représentons dans le diagramme de Clapeyron (P,
V) les faits expérimentaux décrits précédemment,
pour différentes températures.
• L’ensemble des points de rosée, côté gaz,
forme une courbe appelée courbe de rosée.
• L’ensemble des points de bulle, côté liquide,
forme une courbe appelée courbe d’ébullition.
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Figure 3 : Diagramme de vapeur saturante
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Ces deux courbes se rejoignent au point
critique, où les deux phases gazeuse et liquide
sont identiques. L’isotherme passant par ce
point d’inflexion, appelée isotherme critique,
admet en ce point une tangente horizontale. Les
courbes de rosée et d’ébullition forment la
courbe de saturation.
Ainsi, pour des températures inférieures à la
température critique, on distingue 3 domaines
dans le diagramme de Clapeyron :
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• Région monophasique gazeuse dans laquelle nous
sommes en présence de vapeur sèche. Pour une
vapeur sèche, la pression est fonction de la
température et du volume, (par l’équation des gaz
parfaits).
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• Région monophasique liquide : la pression est fonction
de la température et du volume, via l’équation d’état du
liquide. Si on se place à des températures supérieures à la
température critique, on n’observera pas de changement
de phase au cours de la compression : l’évolution reste
alors monophasique.
L’isotherme critique marque la limite entre les deux types
de comportement. Les isothermes situées au-dessus de
l’isotherme critique présentent un point d’inflexion à
tangente oblique, qui s’estompe lorsque T augmente puis
finit par disparaître pour des températures suffisamment
élevées. Les isothermes deviennent alors des hyperboles.
Le modèle du gaz parfait étudié dans les chapitres
précédents se situe dans ce domaine.
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4.3.2. Point critique
Lorsque la température augmente, les points 2 et 4
se rapprochent l’un de l’autre. Expérimentalement,
on constate qu’il existe une température pour
laquelle les points 2 et 4 sont confondus. Ce point
est appelé point critique et sa température,
température critique TC.
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Au point critique, l’isotherme critique présente:
𝑑𝑃
• Une tangente horizontale: =0
𝑑𝑉 𝑇=𝑇𝐶
𝑑2 𝑃
• Un point d’inflexion : =0
𝑑𝑉 2 𝑇=𝑇𝐶
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4.4. Point triple
Les phénomènes d’équilibre d’un solide et d’un
liquide sont identiques à ceux de l’équilibre
liquide-vapeur. En général, par compression
isotherme, on passe successivement de l’état
gazeux à l’état liquide puis à l’état solide. Le
passage direct de l’état solide à l’état gazeux
(sublimation) se manifeste couramment.
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4.4.1. Diagramme de Clapeyron
Le schéma ci-dessous représente les différents
éléments composant un diagramme de
Clapeyron pour les trois états. Le long de la ligne
triple, le corps est à l’équilibre sous les trois
phases solide, liquide et vapeur.
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Figure 4 : Diagramme de phase coordonnées de Clapeyron
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Figure 5 : Diagramme de phase
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4.4.2. le diagramme de phase
En adoptant la même démarche que dans le cas
de l’équilibre liquide-vapeur, on définit les
courbes d’équilibre solide-liquide et solide-
vapeur, qui donnent la variation de la pression
d’équilibre (paliers de changement d’état) en
fonction de la température (voir figure). Ces
trois courbes de saturation (courbe de
vaporisation, de fusion et de sublimation) se
coupent au point triple dans la représentation
(P, T)
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Ce diagramme d’équilibre (ou diagramme de
phase) indique ainsi dans quel état se trouve le
corps pur pour un couple de pression et de
température donné.
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Figure 6 : Diagramme de phase d’un corps pur en
coordonnées (P, T)
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Un point M1 situé sur la courbe de sublimation
correspondra ainsi à un point du palier de
sublimation pour lequel le système est
diphasique, à l’équilibre solide-vapeur.
De même, un point M2 situé sur la courbe de
fusion correspondra à un point du palier de
fusion pour lequel le système est diphasique, à
l’équilibre solide-liquide.
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Remarque:
On constate que la courbe d’équilibre solide-
liquide est limitée vers le bas par le point triple,
mais elle n’est pas limitée vers le haut,
contrairement à la courbe d’équilibre liquide-
vapeur limitée par le point critique. Ceci indique
que le changement d’état solide-liquide
nécessite l’existence d’un état diphasique solide-
liquide et qu’il ne peut donc se produire que de
façon discontinue par des variations brutales
des propriétés thermo physiques.
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4.4.3. le diagramme 3 dimensions (P, V, T)
Figure 8: Réseau
d’isothermes du
diagramme
de Clapeyron pour
un fluide réel. En
pointillé, la
courbe de
saturation
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La représentation de Clapeyron permet de
distinguer plusieurs comportements d’un gaz réel
selon la valeur de sa température T (figure) :
• Si la température est supérieure à une
température critique Tc, la pression du gaz croît
sans singularité.
• Si la température est inférieure à Tc, on observe le
phénomène de liquéfaction : en dessous d’une
valeur Vg du volume, le gaz se liquéfie. La
proportion de liquide augmente à mesure que le
volume se rapproche d’une valeur Vℓ, en dessous
de laquelle il n’y a plus que du liquide. La pression
demeure constante de Vg à Vℓ sur le palier de
liquéfaction
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• La température critique Tc constitue un cas
limite. Cette isotherme présente sur le diagramme
de Clapeyron un point d’inflexion à tangente
horizontale : le point critique. Les coordonnées (Vc,
Pc) de ce point sont le volume et la pression
critiques.
La valeur de Tc dépend du gaz considéré. Par
exemple, on a Tc = 152 °C pour le butane. Il est donc
possible de liquéfier du butane à température
ambiante en le comprimant : le butane en bouteille
est liquide. Par contre, Tc = −147 °C pour l’azote. Les
bouteilles d’azote comprimé contiennent donc du
gaz
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Figure 9: Isothermes du CO2 obtenues expérimentalement
Figure 10: Isothermes d’un gaz parfait
Les courbes se ressemblent quand la pression
est basse et la température élevée. Mais les
différences sont importantes à des températures
inférieures à 50°C et pressions supérieures à 1
atmosphère.
4.5.2. Diagramme de compressibilité - Principe
des états correspondants
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Figure 12: Facteur
de compressibilité
réduite Zr de
divers fluides en
fonction de la
pression réduite Pr
pour plusieurs
valeurs de la
température
réduite Tr
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Le diagramme de compressibilité est utile pour
calculer rapidement les propriétés approchées
des gaz réels.
Par exemple, on peut l’utiliser pour calculer le
volume massique v du dioxyde de carbone CO2 à
T = 37 °C sous 55 atm. Pour ce gaz, on a Pc = 72,
9 atm et Tc = 304, 2 K.
On en déduit : Tr = 1,02 et Pr = 0,755.
Le diagramme de compressibilité donne Z ≈ 0, 7
d’où l’on tire :
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Par rapport au modèle du gaz parfait avec lequel
on aurait eu v = RT/PM = 10, 64 10−3 m3/kg.
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4.5.3. Variables réduites
L’isotherme critique au point critique présente
un point d’inflexion. On a alors:
P
0
V T
2P
RTC
a
2 0 avec P (1)
VC b VC
C 2
V T
P RTC a (2)
0 3
V T (VC b) VC
2
P
2
2RTC 6a
2 0 4 (3)
V T (VC b) VC
3
2
On déduit alors: b = VC /3 ; a = 3PC V C
8PC VC
R=
3TC
Posons : Pr = P/Pc, Vr = V/Vc et Tr = T/Tc; Pr, Vr et Tr
sont appelées les variables réduites.
L’équation précédente devient:
3
Pr 2 3Vr 1 8Tr
Vr
L’équation réduite est la même pour tous les
gaz.
Deux fluides sont dits dans des états
correspondants si leurs variables réduites sont
les mêmes.