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Le mensonge de Macmillan
Après l’attaque israélienne et au moment de l’arrivée des troupes
françaises et anglaises, la situation de la livre empire. Le
gouvernement britannique réunit un cabinet de crise le 6 novembre,
au cours duquel Harold Macmillan, le ministre des Finances, dresse
un tableau catastrophique : la livre connaît des attaques sans
précédent sur le marché de New York, orchestrées par le
gouvernement américain, précise-t-il, et la Banque d’Angleterre a
perdu 100 millions de réserves en une seule semaine. De quoi
sérieusement effrayer ses collègues : les Etats-Unis agissent
maintenant à découvert par l’intermédiaire des marchés financiers
pour fragiliser la devise britannique qui, dans ces conditions, ne peut
que s’effondrer. La seule solution est d’accepter le cessez-le-feu
réclamé par les Nations unies, conclut un Macmillan d’autant plus
crédible qu’il avait été jusque-là un partisan déclaré de l’intervention.
Anthony Eden, le Premier Ministre, se range à ses arguments et
accepte le cessez-le-feu. Il en informe par téléphone Guy Mollet qui, à
regret, ne peut que suivre la position britannique.
" Northwest of Suez : The 1956 Crisis and the IMF ", par James M.
Boughton, IMF Working Paper WP/00/192, décembre 2000.
1956, Suez, par Marc Ferro, éd. Complexe, nouvelle édition revue
et augmentée, 2006.