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RÉPUBLIQUE DU DAHOMEY N° de Convention O.R.S.T.O.M. : 6.

500-270
Origine du financement: Budget nat. dchornéei
Exercice budgétaire concerné : 1963
Date de parution du rapport : Mars 1965

LES SOLS
DE LA ZONE LITTORALE
DU DAHOMEY

ETUDE PRÉLIMINAIRE

Notice explicative
de la carte pédologique de reconnaissance
au 1/50.000 OUIDAH et PORTO-NOVa

OffiCE DE LlRfCtlfRCHJ SClfNlIflQUf nUCHNIQUf OUTRf-MfR


. 1
- OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MEll -

CENTRE DE eOTONOU

LES SOLS DE LA REGION LITrORALE DU DilHOIIlEY


NOTICE EXPLICATIVE DE LA CARTE DE :RECONNAISSANCE AU r/sc.oco
OUI D A H E T P 0 R T 0- NOV 0

B. VOL K 0 F F
Mars I965
COTONOU- RF 390
PRE A M B U L ~

La reconnaissance générale des sols d'une région et la cartographie


à échelle relativenent réduite des principaux types de sols pernet, déjà avec
une certaine précision, d'apprécier les possibilités de mise en voleur de la
région ; elle pernet égo.leoent de choisir les zones les plus intéressantes pour
une culture déteminée.

C'est à quoi tend cette étude de reconnaissance des sols de la ré-


gion littorale du DAHOMEY, étude qui intéresse la zone comprise entre OUIDAH et
la frontière Nigérienne et qui conplète le travail déjà réalisé entTe GUEZIN et
OUIDAH (voir "Etude des sols de la région littorale de GUEZIN-ûUIDAII "_ Centre
O.R.S.T.O.M. de COTONOU 1962).

-0-0-0-0-0-0-
ZONE DU LITTORAL
CARTE DE LOCALISATION

F:7"":T"l t9éJu/n Jed"nentdire ~ .socle c.rÙr-.. "'-n


~
o .béf0l"f recenfJ - dlluv/o- 1",c.t/J1"rt!-J - 1_.!J"I7~"re.J • {/It" rJ Il)(

Echelle ,(/7050'000
-SOM~lAIRE-

Pages

PRElNIERE PARTIE : IE r-ITLIE'U................................. l

l Géologic-Structuro . 2
2 10 climat ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• :;
3 La végétation••••••••••••••••••••••••••••••••••• 4
4 L'occupation humaino •••••••••••••••••••••••••••• 5

DEIlXIEME P.ARTIE : LES SOLS•••••••••••••••••••••••••••••••••• 6

l - Les sols ferrugineux tropicaux.................. 7


Los sols rouge sableux.......................... 8
Les sols jaune sableux.......................... 9
Los sols ocre ja.une à hydromorphio tomporaire de
profondeur•••••••••••••••••••••••••••••••••••••• II

II - Les sols hydromorphe8•••••••••••••••••••••••••• ~ 12


Los sols gris ou ocre à hydromorphie temporaire
de faible profondeur•••••••••••••••••••••••••••• 13
Los sols gris à hydromorphie temporaire de sur-
face ••...•.•..•••.•••.. ".,.. . • • •••••• .••••• •••••• 15
Les sols blanc à tendanoo podzolique............ !6
Les sols des marais •••••••••••••••••••••••••••• ~ 20

III - Les sols pou évolués•••••••••••••••••••••••••••• 20


Les sols du cordon littoral••••••••••••••••••••• 20

CONCLUSION - utilisation des sols............................ 22


, -I-

Premère Partie : LE MILIEU

Le Bas-DAHOMEY est occupé par un ensellble de vastes plateaux qui


doDinent le rivage atlantique, dans leur partie la plus Lloridionale, de quel-
ques Ilètres.

Le Bas-D.AHONEY est en effet recouvert d'un épais manteau sédiœn-


taire argilo-sableux -qui a donné naissance aux "Terres de Barro"- ms en place
à la fin du tertiaire et depuis, fortenent entaillé par tous les fleuves qui
viennent se jeter dans l'Océan.
Entre l' ensemble des platoaux de "Terres do Barro" , issus du dé-
coupago du manteau sédimentaire, et l'Océan, s'étend lm complexe Sllbleux cO-
tier, ininterrOllpu de ia frontière du TOGO à la frontière Nigérienne.

Au niveau de GRAND-POPO, à l'ouest, un Dince liseré do sable isole


la mer de la basse plaino alluviale du MONO, de GUEZIN à PORTO-NOVO, les dépOts
sableux prennent de l' anpleur : ils ont 3 kms de largo à OUIDAH, :ID ki::ls à
PORTO-NOVO. Ils sont là plaqués contre les plateaux et barrent toutes les val-
lées venant do ces plateaux, isolant ainsi des lagunes ct des lacs intérieurs:
lac .AEE:ME, lac TOHO, lac NOKOUE. La plupart de ces lacs correspondent à des
anciennes vallées, actuellement ennoyées Crias), en voie de colmatage par allu-
vionneoent et envasement.

Dans son ensemble tout ce comple:lO sableux appara:tt cornne une


construction littorale faite à partir de sables narins apportés de plus ou
DOins grando distance par les fleuves,' transportés le long de la cOte par la
dérive littorale OWlst-Est sous l'effet du vent dominant de sud-ouest et ao-
C'UI!ItÙés en cordons littoraux par la houJ.e à diverses époques. La construction
caractéristique en cordons n'est toutefois visible ·que pour les parties les
plus récentes, les plus proches de la mer; vers l'intérieur les dispositions
initiales paraissent en effet avoir été forterent perturbées par des actions
ultérieures ( fluviatiles, lagunaires, peu~tre éoliennes) •.
-2-

~STRUCTURE-GEOLOGIE

Dans la zone que nous avons particu1ièreLlent étudiée, le complexe


sableux cOtier comporte schématiquement du Sud au Nord, c'est-à-dire de la zoor
vers les "Torres de Barre" s

ro) la plage et le cordon littoral


2°) un système de lagunes et narais cOtiers
3°) des cordons anciens
4°) un second SystèlID de lagunes et !1arais aux pieds des "Terres de
Barre".

Le ,ÇPrdon actuel est un cordon à crêtes multiples qui serait, du


moins à son origine, famé de "crêtes d'avant cOte émergées" (offshore bars).
Il comprend immédiatement en arrière de la. cr~te de plage (cordon fonctionnel)
une crête un pou plus haute (qui domine la première de l à 2 mètres) et qui
pourrait être la plage "dunkerkienne". Le cordon est ensuite formé de quelques
petites crOtes ou rides parallèles dont l'altitude décrott très progressivement
à mesure que l'on s'éloigne de la mer. Les sables du cordon sont des sables
légèrenent orangés, très bien triés.

Al' ouest de COTONOU, ce cordon se perd très rapidement dans la


lagune et les marais cOtiers. A l'intérieur du marais on retrouve, plus ou
moins disloqués, des 1lots sableux allongée parallèles à la mer qui appartien-
nent à ce cordon.
A l'est de COTONOU le cordon actuel s'appuie et ~t faire suite
à un nouvel ensemble de très nombreuses crêtes parallèles, famées d'un sable
blanc à granulomètrie un peu différente de celle du cordon actuel. Cet ensemble
de sables blanc correspondrait au "poulier" qui a isolé la basse vallée de
l'OUEl>1E de la mer, Il s'appuie au niveau de COTONOU sur un cordon ancien; ses
dernières flèches se sont avancées sensiblement parallèles au rivage actuel
coupant les premières formées dont no subsistent que les extrémités recourbées
des orochets, Ces extréraités de crochets sont très nombreuses tout au long de
la limite nord de ce système en bordure de la lagune et des marais, Ces sables
-3-

blanc sont antérieLU's aux sables orangés récents, ils correspondent à lUl maté-
riau différent, peut-être mis en place au cours de la transgression flandrien-
ne.

Les cordons anciens sont formés d 'lUl matériau apparenté aux sables
blanc (granulomètrie assez semblable) mais légèrement enrichis en éléments fins
(0 à IO %d'argile granulomètrique, 0-2 microns)~ Ils forment un ensemble com-
plexe sensiblement orienté Ouest-Est qui para1t s'appuyer, parfois se raccorder
aux terres de barre. Les cordons seraient très· peu. épais au contact des terres
de barre (entre OUIDAH et GOOOrIillY) et reposeraiont là sur un matériau apparte-
nant au continental terminal. Ils seraient plus épais plus en avant, mais tou-
jours construits à partir de matériaux plus au moins remaniés issus des sédi-
ments sablo-argileux ou argilo-sableux du continental terminal. Les cordons
anciens présentent fréquemment de profondes entailles à versants abruptes face
aux débouchés des fleuves. Certaines de ces entailles traversent entièrement
les cordons, la plupart semblent avoir été remblayées par le Sud, soit par des
actions lagunaires, soit par la mer.
Ces cordons sont certainement de l'Quljien, certains sont peut-Otre
antérieurs, certains ont peut-être été remodelés à des époques plus récentes.

II- LE CLImAT

Le climat de la région littorale du DAH0tEY est caractérisé par


doux saisons des pluies séparées par deux saisons sèches assez nettement mar-
quées. 10 premier mi.ni.mum de pluviomètrie correspond aux mois de Décembre,Jan-
vier, Février, le second au mois d'aoO.t.
Le long du littoral la pluviomètric globale annuelle craU rapide-
ment. Il tombe en effet :

à GRAND-POPO .: 870 mm en 52 jours de pluie


OUIDAH : 944 mm en 55 jours de pluie
COTONOU : I.281 mm en 84 jours de pluie
SEi'.'IE 1 I.468 mm en 73 jours de pluie
PLUVIOMETRIE MOYENNE NENSOELLE ET ANNUELLE

II 'C hauteur de pluie en mm


N : nombre de jours de pluie

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0tJIDAH ,1 moyeIUle sur 39 ans
COTONOU .: moyenne sur 39 ans
SEME : moyenne sur 18 ans
PORro-NOVO :moyenne sur 45 ans
La tenpérature est sensibleDant constante tout au long de l'année;
les m:tnima. oscillent autour de 20°, les maxima sont légèrement supérieurs à 34°.
L'humidité relative subit également peu de variation; elle reste
toujours élevée et voisine de 80.

III- LA VEGETATION

La région littorale comporte un certain nombre de formations vé-


gétales bien tranchées. Leur caractérisation botanique reste toutefois encore
à faire.
Schématiquement, on peut distinguer 1

- une zone à végétation rase ct clairsemée, formée essentiellement d'halo-


pbute(cypérus maritimus •••• ) sur le cordon littoral fonctionnel.

- un bush pré-littoral immédiatement en arrière, relativeDent dense mais


peu large (5Q..IOOm) à SEME, inexistant à OUIDAH.

- une savane pré-littorale sur le cordon actuel (savane à Eragroetie. tre-


nn.ùa•••• ) qui se termine à la lagune cetière bordée de touffes de Rhizophora
dans la région de OUIDAH;.ello Vût place à une savane à Andropogons, savane
issue de la dégradation d'une fo~t littorale, actuellement entièrement dispa-
rue, sur les sables blanc dans la région de SEME.

- une savane plus ou moins marécageuse à Wudetia. et diverses cypéracées


dans les zones basses en arrière du cordon actuel. A l'est de COTONOU, les
zones les plus basses sont occupées par une for~t
.
marécageuse à Raphia gigantea,
Ficus oorJg'C11Sis; ••• bien développée vers la frontière Nigérienne.

- une savane cetière à Andropogons et Lophira alata ou Borassus flabellifer


qui carnotérise les cordons anciens à l'Ouest. A !lest de COTONOU, cette savane
est :l;'emplacée par un bush très dégradé (zones cultivées) souvent transformé en
palmeraie (Elaets guineensis). Les cetes inférieures des cordons ainsi que
leurs bordures sont occupées par un bush relativement dense riche en palmiers.
IV- L'OCCUPATION HUTiAlllE

La zone littorale est relativement peuplée. Cette population est


soit urOOine ( villes de OUIDAH,COTONOU et PORTO-NOVO), soit une population de
p~cheurs ( en lagunes essentielleucnt).

La base de l' agricul tu:re de la région est le cocotier. La coooteraie


occupe tout la bord de la mer, et une partie des cordons anciens. Sur les COl"-

dons anciens, on pratique également la culture du manioc.

. Nous signalerons enfin 1 t ngriculture de cueillette, celle des noix


do palme, le maratcha.ge qui tond à se développer autour des villes, ainsi que
quelques cultures traditionnelles particulières et très localisées (à rattacher
au jard:i.naga) COI:!Ille celle de la canne à sucre au bord du lac nOKOUE.
LES SOLS

Les sols fOl"Llés sur des matériaux sableux cOtiers appartiennent


à deux types prinoipaux :

- .sols)tvétromorphes si l'évolution pédologique superficielle ou sul>-


superficielle se fait en présence d'un excès d' eau.

- S9ls b;en drainés, qui sont soit des sols riches en b;y'drox;ydes, soit
des sols peu évolués, lorsqu'aucun engorgement par l'eau n'intervient dans lEnU"
formation.

Le matériau originel des sols présente, dans ses grandes lignes,


une parfaite homogénéité. Il est partout sableux, très perméable.

L' h;ydromorphie sera donc liée uniquement à la topographie et sera


sous la dépendance étroite du plan d'eau du système lagune-marais.

Le marais correspond aux sols constaI!llJent engorgés ou constam-


l
Iilent humides. A mesure que l'on gravit les cordons ou les buttes sableuses, ap-
paraissent des sols qui d'abord ne sont que temporairement engorgés en surfa.ce.
ensuite des sols dont une partie du profil, la. plus superficielle au moins, est
soustraite à tout ongorgement m~me temporaire; on rencontre enfin, sur les som-
mets des cordons, les sols bien drainés où la nappe est à grande profondeur. Ces
derniers, suivant le degré de leur évolution, c'est-à-dire suivant l'~ du
matériau, sont à ranger ; soit parmi les sols riches en bydroxydes-sols ferru-
gineux tropica.urr- lorsque le matériau a subi une certaine:. évolution, soit pro-
mi les sola peu évolués lorsque la. pédogénèse a encore peu transforné le ma.té-
riau. Les premiers correspondent aux cordons anciens, les seconds au cordon lit-
toral actuel.

Nous présentons successiveuent : les Bols ferrugineux tropicaux,


les sols lijrdromorphes et les 801s peu évolués.

!
I- LES SOlS l1ERRl1GINEUX TROPICAUX

Ce sont donc les sols des parties hautes des cordons et sables
cetiers les plus internes.
Ils forment une ou plusieurs bandes parallèles itnInédiateIJent au
sud des terres de barre dont ils sont séparés par une dépression marécageuse
ou une lagune (lagune de PORTO-NOVO par exemple).

Ils constituent deux ensembles, l'un entre OUIDAH et COTONOU, l'au-


tre entre KETONOU (village situé au sud du Delta actuel de ItOUEME) et la fron-
tière de la NIGERIA.

Ce sont des sols ferrugineux tropicaux lessivés sans taches ni


concrétions. Ils présentent s

- un horizon humifère gris


- un horizon lessivé beige très clair
- un horizon d'accumulation diffus, plus coloré, contenant des
traces d'argiJ.e.
Ces horizons sunnontent le matériau originel, sableux, généralement légèrement
bariolé en profondeur.
Plusieurs types de profils seraient à. distinguer dans une œrto-
graphie détaillée. Il est possible en effet de distinguer, suivant des critères
de couleur do l' horizon d' acc'UlilU1ation, suivant surtout des caractéristiques
secondaires du matériau originel -couleur de l'horizon d'accumulation et ca.ra.o-
téristiques du matériau originel étant fréquemment liéos-,des séries de sols
ocre, beige OU légèrement rouge, sableux avec traces d'argile, à. sable fin ou
à sable moyen, sableux sans traces d'argile. Il est par ailleurs possible de
localiser chacune de ces séries avec précision.

A l'échelle à. laquelle nous avons travaillé, nous ntavons pu caI'-

tographier que deux séries : une série de sols rouge et une série de sols ocre
et jaune.

. Nous donnerons les ~"~ principaux de chacune d'elles

1
1
1
a) /SOLS ROUGE SABÏËÜX/
Profil type : W.AH l

Situation : Carrière de sable à CoaoTO~IElY

Topographie : Sommet
Matériau originel : sable cetier, très légèrement argileux.
Végétation : savane et jachère à palmiers.
Description : IO-3-64

0- 37 Cl:l : Horizon humifère (peu humifère) gris bron, sableux, particulaire,


légèreœnt huJ:rl.de. Passage assez rapide.
37- 70 cm : Deige légèrenent jaune, sableux, partiCUÙlire, rares mcines, (de
palmier) verticales.· .
7o-rOO ~ : Horizon de transition (enchevêtrement) : zones plus cohérentes,
parfois plus rouges (sortes d'indurations très friables), plus
~oreuses (asseablo.ges) dans un eoballage plus jOlllle, pa.rticulai.re
tcf. l'horizon précédent). Passage très progressif. Quelques ca-
naris.
lOO-2IO Beige-rouge,' sableux avec traces dt argile, oassif, débit plue ou
Cl!I. :
moins polyèdrique, cohésion moyerme, porosité d '~sser::tbla.ges( 1).
Quelques petites racines. Sec. Quelques canaris. Des lignes ~.
siblement parallèles, légèrement festonnées, plus cohérentes,
très bien tJarquées (accu.mula.tion en fer 1). Ce sont elles qui
paraissent se fragmenter à la partie supérieure et dormer les
"canaris". Passage très progressif.
2Iû-4IO cm : Horizon bariolé, sableux avec traces d'argile _ D'abord apparition
d'un bariolage jaun!tre réduit, diffus, devient ensuite plus dé-
veloppé et blanchâtre. Rares lignes rouges à la partie supérieure.
Devient plus rouge à la base (plus humide) avec un bariolage très
net.
Au-delà de 4IO cm : les taches deviennent plus jaune et plus ocre au niveau de
. la nappe (à 430cm).

Ce type de sol ne se rencontre qu'entre AHOZON et GODOMEY, :î.IrlJ:aédiate-


ment au sud du marais qui marque la li.rn.ite des terres de barre, quelques lam-
beaux (très réduits) paraissent exister également aux pieds Db des "terres
de barre".
b)LsOLS:}A~ SABLEUX!
Profil type • viSE 9

Situation: Près de TOROUE (Sud de PORTO-NOVO)


Topowphie l SOIJDet très peu œrqué
!lTatériau Griginel : sable cOti0r, très légèrement argileux.
Végétation :. Champ de culture, savane arbustive
l?Q.scri;Q,tiop. 1 6-3-64
0---35 cm Gris très légèrement brun, sableux, particu1aire, très légèrement
hUIilide, quelques petites racines. Passage très progressif.
35- 90 cm : Gris très légèrement jaune, sableux, particulaire, assez nom'1:l:t'œ~
ses petites racines horizontales. Passage progressif. .
90-200 cm. s Beige-jaune f sablc.'UXl. traces d'argile, particulairo à. débit légè-
rement polyedrique. roassage tl~ès progressif.
Au-delà de 200cm : Sable jaune, particu1aire, traces d'argile.

Ce type est le plus fréquent. Il se rencontre de la frontière de


la 1TIGERIA à IŒTONOU, de COTONOU à OUIDAH, généralement au Sud des sols rouge
sableux lorsque ceux-ci existent.
La. texture sableuse de ces sols est plus ou moins grossière, les
traces d'argile sont plus ou moins apparentes.
La nappe phréatique est à profondeur variable, mais toujours à
plus do 2 mètres. Dans la région do OUID.AH l'horizon bariolé appa.raj:t à partir
de 2 I:lètres ; dans la. région de PORTO-NOVO, i l ne se rencontre que plus profon-
dément (4-5m). Mais 00 ne sont là que des indications approximatives, la pro-
fondeur de la. nappe étant sous la dépendance é~roite de la topographie, de l'al-
titudo du cordon.

c)Caractéristigues générales des sols ferrupineux tropicaux lesa1ws

.2dtfiê\OO pWgiQ.11Cg
Ce sont des sols très bien drainés où aucun risque d'engorgement
ntest à craindre sur au moins deux mètres d'épaiSSeur.
Ils sont essentiëllcmentsableux à sables fins et sables grossiers
avec prédominance de sables grossiers•. Les horizons superfioiels sont dépourvus
d'argile. En profondeur, dans l'horiflon l'accumulation, entre l et 2 mètres,
-:co-

le taux d'argile est au plus égal à I5 %(pour certains sols rouge sableux),
g'l.5néralel1ent i l est coopris entre 8 et I2 %. Certains sols en bordure des cor-
dons anciens sont encore plus pauvres en argile. Dans tous les cas les teneurs
cn argile du œtériau originel sont inférieures de quelques %à colles de
1 'horizon d'accumulation.

Propriétés chiniqUêS

Les teneurs en matière organique sont toujours faibles (moins de I%)


souvent très faibles. L'horizon d'imprégnation de matière organique est toute-
fois relativenent développé (jusqu'à 4Ocm). Le rapport c/N est voisin de I5.
Les pH sont toujours franchement acides. L'acidité décro1t de l'ouest
vers l'est, c'est-à-dire avec la pluviomètrie. Les horizons superficiels des
sols de OUIDAR-AHOZON ont des pH de 6, ceux de PORTO-NOVO des pH souvent in-
férieurs à 5. Dans un I:l&1e profil,' le pH est relativement constant. En règle
généra.le, i l y a une légère décroissance du pH de l'horizon humifère au m-
tériau ~riginel ; ainsi dans la région de OUIDAH, le pH de 5,5-6 en surface
passe à 5,0 - 5,5 à 2 Elètres. A PORTO-NOVO, les hotizons supérficiels sont
très désnturés : les lO premiers CJ:I. ont des pH compris entre 4,5 et 5, dons le
reste du profil le pH reste sensiblement constant et compris entre 4,8 et 5,2.
La capacité d'échnnge est faible; elle est inférieure ou égale à
2 Lléq. %. Elle peut atteindre 2 à 3 méq. %dans les horizons humifères bien
humifères ou dans les horizons d'accumulation relativement bien pourvus en ar-
gile.
Dans Jos ms Jœ DeUleurs, le complexe adsorbant est saturé à 60 %;
ceci dans les horizons humifères lorsque le, pH est proche de la neutralité.
Plus g6nérolCIJ.ent S/T est inférieur à 50 %; il pout descendre jusqu!à 20 %.
La somrn.e des bases échangeables dépasse rarement l méq. %, elle·
est souvent inférieure à cette valeur. Le potassium échongeable n!o:z:iste qu'à
l'état de traces.
Les teneurs en phosphore total sont toujours très faibles, de l'ordre
de 0tIO 0/00 de P205 total.
...II-

.-.
d) Les Bols ferrugineux tropico:ux lessivés à pseudo-gley profond :
lsoLS OCRE ,JATmE. A HYDROMORPHIE TEMPORAIRE DE PROFONDEUR7

Ce sont les sols intermédiaires entre les sols ferrugineux tropi-


caux et les sols bydromorphes. Dans les sols ferrugineux tropicaux qui vien-
nent d'etre décrits, la zone d'engorgement temporaire apparaissait dans le ma-
téria.u originel toujours au-delà de 2 mètres de profondeur. Da'ls les sols feI'-
rugincux tropicaux lesaivés à pseudo-gley la zone d'engorgement temporaire
(liée à l'action d'une nappe) appa~t à la base ou dans l'horizon d'acC'UII1UJ.&.
tian, toujours à moins de 2 mètres de profondeur. La distinction entre sols
ferrugineux tropicaux de ce type et sols hydromorphes se faisant suivant que
la zone d'engorgement temporaire est à plus ou à moins de l mètre.

Profil type : WAH 4

Situat;i.,op : piste de PA.TiOU-COnn: (après le pont)


Topographie : Sommet
Matériau originel : Sable c~tier

védtation 1· Savane herbacée avec bosquets de palmiers, jachère d'environ l an.


Description . ' II-~4

0- IO cm : <h-is-brun clair, q't1elques sables blano, sableux, particulaire,


. épnis chevelu racinaire. Passage assez rapide.
ID- 30 cm : Jl1ême couleur, un ~eu plus clair, sableux, un peu :plus cohérent
. que le précédent l très légère tendance grumeleuse). Passage pro-
gressif.
30- 00 cm : Jaune clair, très .légèrement brun, sableux, particulaire, très
légère tendance nucifome. Assez nombreuses petites racines.Pas-
sage progressif.
8O-IIO CIil Horizon de transitien un peu plus coloré que le précédent. sa-
bleux, particula.iJ:'e. Tendance (débit) polyèdrique très peu déve-
loppé. Passage progressif.
Uo-I50 cm : Horizon jaune, sableux, particulaire (massif). Passage assez ra-
pide.
I5D-2IO CIi1 : Horizon bariolé : couleur d'ensemble ocra-rouille, le fond est
d'une couleur plus claire que celle de l'horizon précédent. Nomr-
breuses tratnées larges, diffuses, OCI'6 av:eo zones plus rouille.
Le fond devient de plus en plus clnir en profondeu.r. Sableux,
particulnire, légèrement humide.
-I2-

Ces sols sont localisés aux cordons anciens. Quand l'altitude du


cordon est faible, ils l'occupent dans sa totalité. Dans le cas contraire, ils
, .
entourent les sols ferrugineux rouge ou jll'Wle ; ils forment alors une r.ince
bande (une dizaine de mètres de largeur) sur le flanc Nord du cordon;car le
cordon plonge brutalement dans le marais de ce cOté ; mais sur le flano Sud, ils
s'étendent parfois en vastes zones. Ils portellt généralement une végétation
spontanée abondante.

Propriétés

Elles sont dans l'ensemble fort semblables à celles des sols fer-
rugineux tropica;ux sans pseudo-gley. Ces sols apparaissent généralement un peu
plus riches en œtière organique, un peu moins lessivés; ils sont susceptibles
d'assurer une meilleure alimentation hydrique aux plantes.

II- LES SOLS HYDRŒ10RPEES

Ce sont; les sols caractérisés par un engorgement temporaire ou


• permanent par l'eau. Cette eau stagnante, plus ou moins riche en matière orga,-
nique provoque la réduction partielle des oxydes de fer. Le fer réduit peut soit
~tre redistribué localement, soit être lessivé.

Suivant que le sol reste humide en permanence ou qu'il s'assèche


périodiquement, le fer reste à l'état réduit (gley) ou tend à se l'éoxyder (pseu-
do-gley).

Le gley est donc lié à une nappe permanente, le pseudo-gley à


un engorgement temporaire.

Sur les matériaux sableux très drainants de la zone cOtière, l' en-
gorgement est d'O. à la présenoe dlune nappe. Suivant donc le degré d'oscillation
de oette nappe, on aura au-dessus du gley un pseudo-gley plus ou moins impor-
tant.

Nous avons adopté pour la classification des sols hydro:r:orpms


le projet de classification proposé à la dernière réunion des pédologues de
1 'O.R.SeT.O.N.
Les sols hydronorphes de la zone cOtière appartiennent ù deux BOUS-

classes des sols hydronorphes ~éraux qui comportent trois séries de sola. et
, , \

a la sous-classe des sols hydromorphes moyennement organiques ou nous avons


rangé les sols du marais.

A- LES SOLS IIYDR0ï-10RPl!ES HlNERAUX

L' engorgenent, s'il est superficiel, n'est que temporaire. Nous


avons distingué, d'une part, les sols à pseudo-gley où la nappe permanente est
toujours à plus de 50 cm. de profondeur et n'atteint pas dans ses oscillations
1 'horizon humifère superficiel : d'autre part, les sols à glay où la nappe
pe:rmanente est à des profondeurs variables nais toujours engorge périodiquement
l'ensenble du profil.

a.- Les sols à pseudo-gley


Ims SOLS GRIS OU OCRE A HYDROMORPHIE TEMPORAIRE DE FAIBLE PROFONDËûB/

Ils font gén~ralement suite au bas des cordons aux sols ferrugi-
neux tropicaux lessivés à pseudo-gley de profondeur (sols à hydromorphie tem-
poraire de profondeur).
Ils sont très fréquents entre OUIDAI! et COTONOU , où ils se ren-
contrent en association avec les sols ferrugineux tropicaux à pseudo-gley sur-
tout da'l1.S les parties sud des cordons anciens, où ceux-ci ont été remaniés et
t:œvoroo:s par les petits fleuves venant des terres de barre. Ils se rencon-
1:œont également sur des levées sableuses au I!1ilieu des marais, en particulier
entre caronou et la frontière NigérieIUle au sud de PORTO-NOVO.
Ils correopondent généralement à une prairie herbeuse parsemée de
quelques trots de bush riche en palmiers spontanés.

Profil type :

0- 20 am : IIorizon gris à gris noir, sableux avec quelques sables blanc,


particulaire.
20- 30 cm: Horizon gris clair légèrement brun, sableux',particu1aire, à la
base apparaissent quelques ségrégations ferrugineuses ocre.
30- 00 on Horizon très légèrement ocre, clair, sableux,particulaire, taches
de plus en plus nombreuses, plus larges et plus diffuses ocre pâle
à jaune : parfois légères marbrures légèrement brune.
8O-IOO cm : Horizon un peu plus foncé, sableux, très légères traces d'argile,
particulaire ou massif à peine plt'!.s cohérent que les horizons su....
perficiels. Très nombreuses ségrégations et taches ocre•
. ' On passe ensuite à un horizon gris à taches peu distinctes qui surmonte le
niveau de la nappe.

Cette description correspond à l'état du profir en saison sèche.

Les variations que l ton peut observer autour de ce profil type


interviennent sur s

- l'importance de l'horizon hu.mif'ère qui peut ~tre bien développé et bien


humifère sous végétation dense, dans les petits tlots de bush.

- la profondeur de la nappe, qui certes varie au cours de l'année, mais dont


la zone de stagnation correspond sensiblement à la base de l'horizon légèrement
consolidé, situé entre 80 et lOO OlT •

- la nature du matériau. Deux séries ou deux familles devraient en effet


~tre distinguées, l'une sur sables apparentés à ceux des cordons anciens qui
donnent des sols jaune-ocre tachetés, llautre sur des sables plus récents qui
paraissent avoir été plus lessivés et qui donnent des sols gris à taches.
Les sols gris se trouvent sur les levées sableuses dans le ID.&-
1
l
rais ou en bordure du marais, les sols ocre-jaune se trouvent en association
J avec les sols fe!TUgÏ.neux tropicaux à pseudo-gley de profondeur.

Propriétés

Propriétés physiques : Ce sont des sols engorgés temporairement jusqu. là


la base de l'horizon humifère et où la nappe permanente descend rarement à moins
de l mètre de profondeur.

Propriétés chimiques : Sous prairie le taux de matière organique est tou-


jours inférieur à l %, i l est compris entre l et 2 %sous bush. La matière
organique est peu. évoluée (c/N voisin de 17).
Le .Pl!. en surface est compris entre 5,5 et 6, i l décro!t progre&-
sivement en profondeur. Il atteint 5 au niveau. de la nappe.
Dans tout le profil la désaturation du cOIilplexe adsorbant est
forte, S/T est presque toujours inférieur à 40 %.
La somme des bases échangeables est voisine de l méq. %(ou lé-
gèrement supérieure) dans l'horizon humifère, souvent inférieure à l méq. %
en profondeur. Le potassium échangeable est rarement dosable par les méthodes
1mbituelles.
Les teneurs en phosphore total sont très faibles.

D'tme façon générale les sols ocre-jaune auraient des propriétés


chimiques un peu supérieures à celles des sols gris, ceux-ci étant particuliè-
rement pauvres.

1>- LES SOLS A GLEY


•••••••••••••••

Ce sont les sols où l'engorgement se manifeste jusqu'en surface


soit parce que la nappe pennanente se trouve à faible profondeur, soit parce
que celle-ei,bien que profonde, présente des oscillations périodiques qui peu-
vent atteindre la surface du sol. Le premier type correspond au sous-groupe des
sols à gley de profondeur, le second au sous-groupe des sols hydromorphes à
gley, lessivés ( à lessivage de nappe).

TO) Les sols à. gley de profondeur


lIES SOLS GRIS A HYDROMORPHIE TEMPORAIRE DE sum'ACE/

Ils présentent un profil très semblable au profil des sols précé-


dents, (sols à pseudo-gley). L'horizon humifère est généralement un peu plus
humifère (ce qui n'est d'ailleurs pas une règle absolue), on observe de peti-
tes tratnées rouille dès la surface.Le niveau légèrement consolidé se trouve
entre 40-50 oms de profondeur et la nappe permanente immédiatement en dessous.
Les taches sont rouille à la partie supérieure, ocre plus profon-
dément. Au niveau de la nappe le matériau est gris!tre.
Ces sols so rencontrent en bordure des marais, autour des levées
sableusos ou sur les zones d'étalement des cordons. Ils sont souvent associés
aux sols hydrooorphes à pseud~ley sur les cordons anciens, ils occupent là.
do petites dépressions ou des anciens chenaux. l i arrive que dans de telles
positions; ils soient très légèrement concrétionnés.
Ils correspondent eux aussi, généralement, à une prairie herbeuse.

Pro:Eriétés

Propriétés physiques: Ils sont engorgés temporairement jusqu'en surface,


ln. n.o.ppe permanente se trouve à 50 CTa de profondeur.

Leurs propriétés chimiques sont onalogues à celles des sols précé-


dents. Ils sont un peu plus riches en matière organique, mais cette matière aI'-
ganique est moins bien décomposée (C/N voisin de 20) et généralement plus acide.
En bordure des lngunes (lac NOKOUE, lagune cOtière), ils peuvent
contenir. des quo.ntités non négligenbles de chlorure de Sodium.

2 0 ) Les sols hydromorphes lessivés


lIES SOLS BLANC A TENDANCE PODZOLIÇ),UE!

Il:;. 00 trouvent le long de 10. route de COTONOU à SEi.fE. jusqu'à la


frontière de 10. NIGERIA. Ils occupent nussi de larges zones, en bandes plaquées
nu sUd des cordons llllciens entre COTONOU et OUIDAH.
Ils semblent correspondre à un mntérinu sableux plus pauvre que le
sable jaune des cordons anciens.
Ces sols blanc sont caroctérisés par une hydromorphie qui intéresse
la totll1ité du profil; la mntière organique est mal décomposée ; i l Y a blan-
chiment important du sable des horizons superficiels.

Profil type ;

Nous donnons lo. description de deux profils typot l'un situé près
de ln frontière de 10. NIGERIA, au Sud de KRAKE, 1 t autre entre COTONOU et OUIDAH,
au sud de Pmou.
-rT-

VISE 6
Situation : entre les parcelles expérimentales de l'I.R.H.O. et le marais au
sud de KR.AIŒ.
Position :. Sur 'lme très légère crête sableuse parallèle à la mer.
Végétation ISavane peu fournie à Andropogons, champ de manioo.
Description le 3-3-64

0- 5 cm : Sable blanc pulvérlÜent et fragments de matière organique. Passa-


ge brutal.
5- 20 cm. Sable gris clair avec fra.gfu.ents de matière organique, particulai-
re, fin chovelu racinaire. Passage progressif.
20- 65 cm Horizon gris très clair, sableux, particulaire. Passage progres-
sif.
65-135 cm : Gris encore plus clair, sableux, parliculaira. Traces brun-ocre.
. Passage très progressif.
135-220 cm .: Gris très clair, sableux, particulaire, humide. Passage rapide.
220-240 cm : Horizon brun, sableux, particulaire, très humide. Passage pro-
gressif.
24Q-260 cm Légèrement jaune. Nappe à 240 cm.

Ce profil comporte en fai t trois horizons 1

- un horizon humifère (peu humifère) superficiel de 20 cm


- un horizon lessivé très clair (blanc) bien développé (2 mètres
d'épaiSSeur.
- un horizon dtaccumulation organique (de 20 cm. dt épaisseur) au
toit de la nappe.

WAR 5

Situation: Sur la piste de P.AHOU-CODJI


Position : Pente faible à moyenne (r,5 %) entre le sommet du cordon et le
marais.
Végétation :Savane arbustive (pa.lmiers), cultures de manioc et tomates
Description : le II-3-64

En surface, pellicule pulvérulente de sable blanc.


0- I5 CD Gris noir, noc.breux sables bla.."1c et fragœnts organiques, sableux
particulaire. Passage rapide.
I5- 45 en Gris clair presque blanc, avec petits fragœnts noir.; organiques.
Sableux, particulaire. Quelques petites racines ; à la base ,non-
breusos racines de Palmer horizontales. Passage progressif.
45-I05 aD Horizon gris-brun clair, sableux, particulaire nais un peu plus
cohérent que le précédent. Assez nODbrcuses racines noires de
palmer. il.. la base, apparition de narbrurcs très diffuses un peu
plus brunes que le fond. Passage assez rapide.
I05-I20 CD : Horizon brun noir. Les narbrures sont devenues brun noir et ont
envahi tout 1 'horizon. Le fond clair donne ici des œrbrures clai-
res assez nettes et peu nonbrcuses. Passage progressif.
I2C-I30 CD : Horizon un peu plus clair, plus brun (tendance chocolat) ; de ~
en plus cla.ir vers la base. Les narbrures blanches deviennent e%:-
tr~wonent diffuses. Paeooge progressif sur I5 00.
Ï3~;r70 CIl Horizon gris clair, lnmide, sableux.
"
humifère
Conne le précédent ~,:;prl:lfil conporte un horizon superficiel, ml

horizon lessivé, très éclairci et un horizon dlaccunuJ.ation organiquo profond


au contact de la zone d'engorgenent peruanent. L'horizon lessivé ost ici ne'b-
tenent noins développé.

D'une façon génér?,le, le prenior type est ca.:roctéristiquo des


sols fomés sur les sables rclativeI.lent récents déposés entre oorJ.'QNOU et la
:NIGERIA, et qui foment de potits cordons en rides parallèles entre le lao
NOKOUE et les sables los plus récents du bord de la ner.
Le second type est caractéristique des sols forI:Jés sur des sables
plus ou noins ronaniés par des actions lagu.naires surtout, ou fluviatiles en
bordure des narais.

L'horizon d 1 accuou1ation organique profond est d'autant plus net


que la végétation est plus abondante. Il est d'autant plus narquG quo partant de
do l!Ouest on va vers l'Est, c'est-à-dire vers des pluvionètries plus élevées.

Ces sols podzoliques se foment sur un natériau pauvre, s~

l'influence d'une nappe qui en saison des pluies atteint la sm-face du sol.
Les fluctuations de la nappe provoquent un entratncne:nt en profondeur de la
-I9-

Datière organique formée superficiellement, ainsi qu'un lessivage prononcé des


oxydes de fer de tout le profil. Ces phénomènes jouent dans presque tous les
sols hydromorphes de la région : i l y a toujours un léger lessivage du fer
dans les sols à pseudo-gley et une très légère accumulation au toit de la nappe;
de " e , i l y a toujours un léger lessivage du fer et une très lé~re diffusion de
de la œtière organique en profondeur par la nappe dans les sols à gley profond.
Toutefois le blanchitlent des horizons lessivés n'est jaI!la.is aussi poussé, ni
l'horizon d'accumulation organique aussi bien différencié, que dans les sols
podzoliques ..

Prol{riétés

Les sols blanc à tendance podzolique sont périodiquement engorgés


jusqu'en surface, la nappe permanente est toujours relativement profonde.
Ce sont des sols où Pargile est pratiquement inexistante : absence
d'argile dans le profil, quelques traces seulement au niveau de la nappe, donc
à grande profondeur.
La matière organique formée dans un matériau pauvre et temporaire-
ment engorgé est peu abondante, mal évoluée et acide. Les pH des horizons de
surface sont compris entre 5 et 5,5, les plus bas étant observés à Pest de
COTONOU•.
Le pH rEllilL'mt& quelque peu (sans dépasser pH 6) juste avant lIho-
rizon d'accumulation organique ; dans Phorizon organique et en dessous,il
est toujours voisin de 5.
Ces sols sont d tune très grande pauvreté chimique. Ils ne contien-
nent qu tune fraction de méq. %dè bases échangeable s formées pour la plus
grande partie de magnésium. échangeable.
-ao-
",

1 B- U;S SOLS IIYD.RC»iORPHES MOYENNFJMENl' ogGANIQUES -LŒS SOLS DE FJ!JW.S/

Ce sont des sols évoluant sous' 'II influenoo' d ItUle nappe stagnante
très superficielle, durant presque toute l'année. Ils sont caractérlsés par
une légère aCCUI1lÙation organique en surface.
Ils correspondent aux zones plus ou noins oa.récageuses de box-
dure des cordons ct surtout aux zones périodiqueoent inondées au voisinage des
lagunes.
Le profil est extrêlJ.coent réduit. I l conporte tUl horizon orga-
nique noir d 'tUle_ vingtaine de CD d'épaisseur, sableux, parfois légèrenent enri-
chi en élénents fins (argile ou linon), à structure plus ou noins fibreuse, à
nonbreuses taches rouille. Cet horizon organique repose sur un IJatériau sableux
gris verdâtre toujours hunide.
Ces sols contiennent de 5 à IO %de œtière organiqua, natière
organique très nal évoluée et généralenent très acide (ph in1'érieu:t', à 5).

Il existe des sols senblables, très légèreoent salés, en bordure


du lac NOKOUE et en bordure de la lagune c~tière au niveau da OU'IDAlI.

III- LES SOLS PEU EVOLUES -lIES SOLS ID COROON LI'l'roiWJ

Ce sont des sols à profil AC. Ils conportent 'lm horizon hun:tfère
li qui repose sur le œtériau originel C qui est un sable réoent légèreœnt
o~.
Ils foment une bande de quelques centaines de nètres de large
sur l'ensenble du front de Der; et correspondent au cordon littoral aotuel. Ce
cordon est nettenent isolé à 11 ouest de COTONOU entre la Der et la lagune c~

tière. il 11 est de COTONOU où i l est plus large, i l recouv:œ progressivanent


les sables blanc. De plus, toujours à l'Est de COTONOU, le cordon qui est un
cordon à c~tes nul tiples présente des interrides souvent forteDont engorgées

, en saison des pluies. ws sole peu évolués sont là en association avec des sols
à gley et surtout des sols à pseudo-gleYe
- --
"=éï'

Profil type f WSE l

Situation .: à I50 oètres de la oer au niveau de SEME.


Position : sensibleœnt sOlJ!.let de cordon (en arrière du cordon fonctionnel).
Végétation: Déf'richo de filao
Des,oription 1 le 3-3-64

· En surface sable légèrenont gris~tre.

0- lO CIl f Horizon légèrenent 00189. sableux, (oélange de sable blanc et sa-


bla très légèrenent cioloré). Quelques gruneaux ot fragoants orga,.-
niques, fin chevelu racinaire (filao). Particulaire. Passage pro-
· gressif.
Io-I50 Œl : Sable un peu plus jaune, hunide à partir de'40 OD. Parliculaire.
Rares petites racines réparties dans tout l'horizon t les petites
racinefl 1.aissent des er.::;preintes noirâtres : tratl1ées ou taches
· grisas cti.ffuse: .xmvant atteindre IO en).
I50-200 CD 1 Apparition de zones un peu plus claires, très peu apparontes et
. très diffusas, partieulaire. Toujours quelques petites raoines
de filao.

Propriétés : Le œtériau originel est un sable grossier sans argile ni linou~

Il est bien drainé jusqu'à deux Dètres.


La différenciation d'horizon pédologique est à peine connencée.
Elle se traduit par la foroation d'un horizon hUDifère, peu huD:ifèrc, et par
un certain lessivage superficiel en Mees. Le natériau en profondeur a un pH
voisin de 6, très légèreIient supérieur à 6. ~ cmrface, dans 1 thorizon huDifèra.
:U est très légèreoent inférieur à 6, sous l'horizon huoifère i l est IJin:iJ::IuI!l et
coopria entre 5.5 et 6.
La capacité d'échange et la SOI::Ele des bases échangeables sont
très faibles, :U y a.urait par contre quelques réserves ninérales nais oelles-ci
ne sont pas iDnédiateoent utilisables par +es plantes.

,
::22-

CON C LUS ION S - UTILISATION DES SOLS

Une grande proportion des de la région littorale est tor-


8016

née ie sols bydroJjlorphes, exagérément lxvdromorphes. Tous sont aussi d l1me très
grande pauvreté chimique. De plus,' ils sont placés dans de telles conditions
qu'aucune amélioration rentable ne peut ~tre envisagée.
De nombreux sols ne pourront Otre utilisés pour l' agricu1"ture
car trop hydromorphes et trop pauvres. Ceux 'lui pouvent 11 être ne seront capa-
bles do portor que dos espèces rustiques, peu exigentes.

Les sols hydromorphes n' ont #N.~ de valeur agrononique, ceci


à oouse de leur texture trop sableuse et de leur très grande pauvreté chimique.

Aucune utilisation des sols de marais, consta.I!lTIent engorgés,


nlest concevable dans les cirocnstances actuelles.
Les sols gris à. hydromorphie temporaire de surface sont géné-
ralement trop pauvres pour ~tre utilisés à. "contre-saison".
Les sols blanc à tendance podzolique sont eux aussi part:i.cu..
lièrem.ent pauvres. Ils ne ponaettent la croissance 'lue dlespèces très rust:i.ques
et capables de résister pendant un certain tenps à 11 engorgement.
Les sols gris et ocre à hydromorphie tetlporaire de faible pro-
fondeur sont pauvres et difficiles à. utilisor. Souls les sols ocre, malheureu-
sement les moins représentés, peuvent convenir dans tme certaine mesure à des
cultures vivrières peu exigeantes.

Les sols fetTUgineux tropicau.x sont les sols à. réserver au


cocotier. Co sont des sols pauvres IilB.is moins pauvres 'lue la plupart des sols
hydromorphes ; ils sont bien drainés sur au moins l mètre et jamais emgéré-
Dent secs pour une telle culture (nappe à 4-6 mètres de profondeur au plus en
saison sèêho). Ils sont trop pauvres pour le palmier à. huile, pauvres et sau-
vent trop secs pour la plupart des cultures vivrières. Seuls les solsfeU"\l8in(J~I
tropicaux à pseudo-gley (sols à hydromorphio temporaire de profondeur) qui por-
tont généra10ment une végétation spontonée abondante, qui sont donc légèrement
enrichis suporficiellement,poUITOnt être (ils 10 sont d t ail1eurs fréqucnnnent)
utilisés pour les cultures vivrières: œnioc, éventuellement l.!B!s. Ces meil-
leurs sols sant également les meilleurs sols à cocotier.

):Jos sols ROU évolués , les sols du cordon littoral, ne peuvent


convenir qu'au cocotier.
O. R. S. T. O. M.

Direction générale
24, rue Bayard, PARIS-S'
Service Central de Documentation :
70-74, route d'Aulnay, BONDY (Seine)
Centre G.R.S.T.G.M. de Cotonou:
B. P. 390 - COTONOU (Dahomey)

G_1U<œ bo_naa lE Ih HOM'''''N'

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