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Sciences des milieux naturels

Gestion des Risques et Environnement

10/01/2023

Etude hydrogéologique
Loir DURTAL – Usine de
traitement de l’eau

TD1
PELLETIER Anaëlle ; MARION Raphaël
ISTRIA Quentin ; PINOTEAU Vincent
Table des matières :
I. Localisation géographique, géomorphologie et géologie du site...................2
II. Contexte hydrologique et hydrogéologique...................................................3
A. L’échelle de la zone d’étude :......................................................................4
B. Nappes les plus étendues :..........................................................................5
III. Description détaillée des roches observées................................................5
IV. Description du prélèvement des échantillons de sol..................................6
V. Analyse granulométrique des échantillons récoltés et interprétation des
données.................................................................................................................6
VI. Analyse des échantillons d’eau et leur interprétation................................7
VII. Description de la visite de la station de captage.........................................8
A. Présentation de la structure :......................................................................8
B. Enjeux et objectifs :......................................................................................9
C. Processus de traitement..............................................................................9
1. Captage de l’eau du Loir...........................................................................9
2. Décarbonatation.......................................................................................9
3. Clarification.............................................................................................10
4. Reminéralisation.....................................................................................10
5. Filtration..................................................................................................10
6. Refoulement...........................................................................................11
D. Maintenance, surveillance et prévention des incidents............................11
VIII. Bibliographie..............................................................................................12
IX. Annexe.......................................................................................................12

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Tables des illustrations :
Figure 1 : Itinéraire pour le prélèvement..............................................................3
Figure 2 : Bassin versant du Loir............................................................................4
Figure 3 : Cours d'eau à proximité immédiate de Durtal......................................5
Figure 4: diagramme de texture Durtal 6..............................................................7
Figure 5 : Profil topographique entre le point de départ et le point de
prélèvement........................................................................................................13
Figure 6 : Bassin hydrographique de la Loire......................................................14
Figure 7: Schiste ardoisier...................................................................................14
Figure 8 : Cardium...............................................................................................15
Figure 9 : Ammonite............................................................................................15
Figure 10 : Grès...................................................................................................16
Figure 11 : Rostre de bélemnite..........................................................................16
Figure 12 : Carotte 1............................................................................................17
Figure 13 : Graphique carotte 1..........................................................................17
Figure 14 : Graphique carotte 2..........................................................................18
Figure 15 : Bassin de séchage des boues résiduelles..........................................19
Figure 16 : Filtres membranaires........................................................................20
Figure 17 : Pompes de refoulement....................................................................20

Tableau 1: Donnés carotte 1...............................................................17


Tableau 2: Donnés carotte 2...............................................................17
Tableau 3 : échantillon d'eau 1...........................................................17
Tableau 4 : échantillon d'eau 2...........................................................18
Tableau 5 : échantillon d'eau 3...........................................................18

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I. Localisation géographique, géomorphologie et géologie du site

Le site géographique que nous avons étudié se trouve à Durtal dans le Pays de la Loire. La ville est
traversée par Le Loir, nous avons réalisé les prélèvements sur la rive. Le schéma ci-dessous
représente le chemin emprunté en partant du point de départ (le point rouge) et en allant jusqu’au
point de prélèvement en bleu. Le trajet gris est celui aller et le marron représente le retour.

Figure 1 : Itinéraire pour le prélèvement

Durtal est bâtie sur les rives du Loir qui est une rivière sinueuse avec un seul membre. Lors de la
traversée du Loir par la passerelle de l’Europe nous avons repéré la présence de sédiments sur la rive
gauche et une érosion de la rive droite. On en conclut que le chenal est méandriforme. De plus
l’Argance est un affluant du Loir ce qui crée une diversité géologique. En effet un dépôt de sédiment
donne naissance à des zones colluviales, sur une bonne partie des rives de l’affluant. Nous avons des
bajocien composés de calcaire et de silex, la présence de ces roches atteste du déplacement du lit de
la rivière au cours des années. Ensuite, nous retrouvons sur la moyenne terrasse du sable et du
gravier dans la campagne Nord de Durtal. A l’embouchure entre le Loir et l’Argance nous retrouvons
un apport de sédiments sur la rive droite du Loir. Le calcaire et le silex sont prédominants sur cette
rive droite étant-donné la forme et le courant du Loir. Sur la rive gauche on retrouve la très-basse
terrasse constituée de gravier et de sable.

Le site a été étudié du point de départ jusqu’au point de prélèvement, dans le profil topographique
(Figure 5 : Profil topographique entre le point de départ et le point de prélèvement) présent en
annexe nous pouvons distinguer le lit mineur et le lit majeur du Loir. Nous pouvons aussi constater
que la ville est bâtie sur le sommet de ce profil topographique afin de prévenir les grosses crues.

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II. Contexte hydrologique et hydrogéologique

La zone étudiée (Le Loir traversant le village de Durtal au sud) fait partie du bassin hydrographique de
la Loire. Le bassin hydrographique de la Loire occupe une superficie de 156 680 km2 et est constitué
de 135 493 km de cours d’eau libre.

A. L’échelle de la zone d’étude :

L’Argance est un affluent du Loir et un sous-affluent de la Sarthe. Cette rivière prend son origine
proche de Vilaines-sur-Malicorne, pour ensuite se jeter 20 km plus loin dans le Loir, à Durtal.

Le Loir est un affluent de la Sarthe. Il s’étend de Saint-Éman à Angers sur un réseau d’écoulement de
318 km de long, selon une orientation globale nord-est/sud-ouest. Sa largeur atteint son maximum
aux alentours de Durtal, à savoir 60m. En annexe (Figure 6 : Bassin hydrographique de la Loire) se
trouve une carte du bassin hydrographique de la Loire.

Le bassin versant du Loir s’étend sur une


superficie de 8 285km2 et inclut 7
départements

(Maine-et-Loire, Sarthe, Indre-et-Loire,


Loir-et-Cher, Loiret, Orne et Eure-et-Loir).

Afin de simplifier l’analyse des cours d’eau


et des aquifères, ainsi que de faciliter leur
corrélation avec la formation géologique,
le bassin versant a été délimité en 6 sous-
bassins versants.

Le sous-bassin versant concerné par la


zone d’étude aux alentours de Durtal est
nommé « Loir Amont », ce réseau
hydrographique s’étale sur 1 606 km2.

Figure 2 : Bassin versant du Loir

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Figure 3 : Cours d'eau à proximité immédiate de Durtal

Le sous-sol du bassin versant « Loir Amont » est constitué de deux grandes nappes : la nappe du
Cénomanien ainsi que la nappe du Séno-Turonien.
Les eaux souterraines du Loir seraient à l’origine du 25% du débit total du Loir.
La grande majorité des aquifères sont composées de roches sédimentaires.

B. Nappes les plus étendues :

La nappe du Cénomanien est un aquifère composé de plusieurs couches, composés de sables et


d’argile. Elle couvre la quasi-totalité du bassin versant du Loir (elle aurait une superficie proche de 25
000 km2. Cette nappe est majoritairement captive mais possède une portion libre aux alentours du
sud-est de la Sarthe.

La nappe du Séno-Turonien est une nappe libre qui recouvre une surface majoritaire du bassin
versant étudier. Elle est globalement imperméable mais son maillage complexe en profondeur
occasionne de nombreuses fissures, favorable à la pollution.

D’autres aquifères sont également présents dans le bassin versant :

· Calcaires du lias, possédant une couche de schistes briovériens et paléozoïque : nappe


captive fortement imperméable
· Sables et graviers de Jumelles : nappe captive complexe située sous la nappe du
Cénomanien, composée d’argile, elle contient énormément d’eau
· Des alluvions anciennes au sud de Durtal, contenant des réserves d’eau importantes mais
étant très fissurées, d’où leur vulnérabilité à la pollution
· Des alluvions plus récentes, composées principalement d’argiles mais qui contiennent peu
d’eau.

III. Description détaillée des roches observées

Lors de notre sortie à Durtal nous avons pu observer plusieurs roches. Tout d’abord nous avons vu du
schiste ardoisier (Figure 7: Schiste ardoisier), c’est une roche très présente dans la région et intégré
dans la plupart des toitures. Cette roche est une roche métamorphique avec des minéraux incrustés
comme de la pyrite et du sulfure de fer qui s’oxyde au fil du temps. Nous avons ensuite mis du HCl

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sur la roche afin de savoir si c’était une roche calcaire ou non. La roche n’ayant pas réagi, on en
conclue que cette roche ne contient pas de calcaire.

Nous avons rencontré plusieurs roches poreuses, que nous avons exposé au HCL et qui ce sont avéré
composées de nodules de silice qui sont calcaires. Elles sont plus connues sous le nom de silex, ce
sont des roches d’origine sédimentaire. Elles peuvent contenir des coquillages fossilisés tel que des
Cardium (Figure 8 : Cardium) ou des traces d’ammonite (Figure 9 : Ammonite). On peut aussi les
observer avec une couleur plus orangé dû à l’oxyde de fer plus présent dans ces roches.

Nous avons aussi observé du grès (Figure 10 : Grès), une roche sédimentaire composé de quartz et
de feldspath, elle contient aussi de la silice et donc calcaire. Elle n’est pas poreuse, elle empêche
l’eau de remonter à la surface. Dans certains grès on peut aussi observer des petits grains de sable.

Nous voyons différents fossiles dont un rostre de bélemnite (Figure 11 : Rostre de bélemnite) sur un
bâtiment à côté de l’Argance.

Nous avons aussi observé du vrai tuffeau qui date d’il y a 45 millions d’années. Il y avait des traces de
fossiles comme des ammonites datant de 80 millions d’années. Il y avait aussi des brachiopodes qui
ont en général 2 valves symétriques.

Sur une majorité de bâtiments anciens nous avons constaté des traces d’érosion du calcaire à cause
de la pluie. Ces marques témoignent de l’ancienneté des maisons et permet une datation de celle-ci.

IV. Description du prélèvement des échantillons de sol

On a réalisé un carottage au bord du Loir afin d’étudier la granulométrie en TP (Figure 12 : Carotte 1).
Nous avons pu remarquer que le haut de la carotte était humide et meuble car il avait plu dans la
nuit. Dans la partie haute de la carotte il y avait beaucoup de limon et peu d’argile. L’infiltration d’eau
étant limitée le milieu de la carotte était plus sèche. Par la suite les prélèvements suivants ont gagné
en humidité car on se rapprochait de la nappe alluviale du Loir. Sur les derniers prélèvements il y a
plus d’argile qu’à la surface de la carotte mais le limon était tout autant présent.

Nous avons aussi prélevé de l’eau du Loir afin de l’analyser en laboratoire et de faire une analyse.

V. Analyse granulométrique des échantillons récoltés et interprétation des


données

Lors de notre sortie à Durtal nous avons prélevé 2 carottes constituées de terre aux abords du Loir.
Grâce à une analyse granulométrique nous pouvons en identifier la composition à chaque
profondeur.

Nous pouvons remarquer les différentes étapes de la granulométrie avec les 2 tableaux en annexe
(Tableau 1: Donnés carotte 1 ; Tableau 2: Donnés carotte 2), le poids total correspond au poids
mesuré immédiatement après la sortie de la carotte, ensuite nous laissons sécher le morceau
pendant plusieurs jours. Le but étant d’avoir simplement les minerais, car l’eau peut biaiser nos
calculs car il faudrait adapter dans nos calculs la perméabilité de chaque roche, et il faudrait
également prendre en compte le fait qu’il ait plu ou non avant le prélèvement de la carotte, c’est
donc pour un souci pratique que nous faisons sécher la carotte.

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Nous obtenons donc le poids sec. Par la suite nous prenons un morceau de ce bout de carotte pour
effectuer les analyses, l’idéal étant 50 g, on appelle cela le poids sec lavé. Ensuite nous venons
disposer notre poids sec lavé dans plusieurs tamis à maille laissant s’échapper les minéraux de
différents diamètres. Le premier filtre ceux qui sont supérieur à 2mm ; le second supérieur à 200µm ;
le troisième supérieur à 63µm ; le dernier supérieur à 32µm ; quant au reste cela part dans l’évier.
Cela nous permet donc de distinguer dans l’ordre, les éléments grossiers, le sable grossier, les sables
fin, le limon et l’argile.

Grâce à cette composition détaillée de la carotte nous pouvons à présent la situer dans le diagramme
de texture. Pour cela, il faut calculer le pourcentage d’argile de sable et de limon dans la partie
intéressée.

Prenons en exemple l’échantillon Durtal 6 le poids sec lavé est de 50 g, les sables composés des
élément grossiers du sable grossiers et du sable fin font 0.003+21.37+20.50 = 41.873 g ce qui
représente (41.873/50) x100 = 83.88 %. Le limon pèse 2.19 g soit (2.19/50) x100 = 4.38 %. L’argile,
lui, pèse 5.92 g soit (5.92/50) x100 = 11.84%

Les tableaux et les graphiques pour les deux carottes se trouvent en annexe (Figure 13 : Graphique
carotte 1 ; Figure 14 : Graphique carotte 2). Ces tableaux permettent de réaliser le diagramme de
texture comme pour l’exemple ci-dessous.

Le but est de tracer 3 segments grâce au


pourcentage calculé plus tôt, il suffit de prendre
pour point de départ la valeur en pourcentage de
l’élément concerné et de tracer le segment
parallèle au côté suivant du triangle, exemple, le
segment du sable est parallèle au côté du triangle
représentant le limon. Ainsi avec ces 3 segment
tracés, nous pouvons observer (si le travail a été
bien fait) une intersection ou dans le pire des cas
un petit triangle, c’est l’endroit où se situe notre
partie de carotte, dans notre exemple l’échantillon
Durtal 6 est un sable limoneux.
Figure 4: diagramme de texture Durtal 6

Il est également intéressant de comparer les différents échantillons d’une même carotte car cela
nous donnera des indications sur le comportement du fleuve à différent moment, prenons en
exemple la carotte 1.

Nous pouvons remarquer qu’en fonction de la profondeur de la carotte la composition en sable


limon et argile diffère, cela nous donne une indication sur la courantologie. En effet par cette analyse
la carotte 1 nous montre que lors du dépôt de Durtal 6 beaucoup plus de sable s’est déposé au
détriment du limon et de l’argile. Cela s’explique par le fait qu’au moment du dépôt de Durtal 6, le
fleuve s’écoulait beaucoup plus vite empêchant les sédiments les plus légers de se déposer.  Nous
pouvons démontrer cette hypothèse en observant les crues et inondations. L’eau n’est pas
habituellement bleue mais marron car le fort courant empêche les minéraux de se déposer c’est
donc une eau chargée en terre. Nous pouvons aussi effectuer une observation plus précise, il s’agit
de trouver une rivière ou un fleuve à l’eau claire de prendre une poignée de son fond et de la lâcher
à la surface, nous pouvons remarquer que les plus gros morceaux coulent plus facilement que les

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plus fins, ce qui confirme notre hypothèse. Nous pouvons à présent calculer la perméabilité de cette
partie de la carotte, le calcul est le suivant :

P= ( He )∗KS
Avec P : la perméabilité ; K : le coefficient de Darcy ; S : la surface ; e : hauteur du sable et

H : hauteur sable +eau

L’idée est la suivante on met une certaine quantité de notre matériaux, minerais dans un tube puis
on met de l’eau par-dessus et on attend que ça coule.

VI. Analyse des échantillons d’eau et leur interprétation

Lors du carottage nous avons également réalisé trois échantillonnages de l’eau du Loir. Les tableaux
de données de ses échantillons sont en annexe (Tableau 3 : échantillon d'eau 1 ; Tableau 4 :
échantillon d'eau 2 ; Tableau 5 : échantillon d'eau 3)

Il y a plusieurs données intéressantes à retirer de ces analyses, nous avons remarquer que certaines
valeurs sont sensiblement les mêmes suivant les tableaux comme les températures, le poids des
filtres ou même le PH de l’eau. Concernant les températures et le poids du filtre. Il est normal que
cela concorde car nous travaillons à 20°C et le poids des filtres ne change pas, parlons donc de la
mesure de PH qui a pour moyenne 8.60.

Nous savons que l’eau douce a normalement un PH entre 6 et 8 ce qui rend notre eau plus basique
que la normale. La basicité de cette eau s’explique par le déversement de produits chimique dans le
fleuve ainsi que les roches et sols environnants, la présence de calcaire par exemple est un bon
moyen de basifier l’eau. D’autres facteurs peuvent être les excréments d’animaux aquatique, ou
certaines matières organique en décomposition. En outre même si à première vue l’eau peut paraitre
trop basique il n’y a pas de quoi s’alarmer, car il n’y a pas un écart suffisant pour constater des
changements.

Comme énoncé précédemment il est possible que l‘eau devienne plus basique avec le sol et les
roches présentent, la plupart du temps elle viennent se déposer dans l’eau lors de temps de pluie.
Mais il est également possible que ce soient les sédiments qui se décollent du lit du fleuve. Ces
particules déposées sont appelées MES, molécules en suspension. Nous avons réussi à calculer le
poids de ces particules en filtrant notre échantillon d’eau.

La DBO5 est la demande biologique en oxygène pour 5 jour, elle permet de vérifier la conformité de
l’eau rejeté par les stations d’épuration et mesure la pollution organique de l’eau, pour en déduire sa
quantité. Moins il y a d’oxygène, plus l’eau est polluée, car la pollution crée de la suractivité, ce qui a
pour effets de réduire l’oxygène. Prenons le prélèvement numéro 2, on voit que l’échantillon 1 est
passé de 58 à 5.2 mg/l ce qui nous montre que la demande biologique en oxygène est de 55.8 mg/l
ce qui est relativement élevé, du moins comparé à d’autres prélèvements tel que le prélèvement 3
qui passe de 11.7 à 4.4 mg/l ayant donc une DBO5 de 6.6 mg/l. Nous pouvons donc en conclure que
l’échantillon 1 était une partie de l’eau plus polluée que l’échantillon 3. Grace a cela nous pouvons
également observer l’efficacité d’une station d’épuration.

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Pour finir la DCO (demande chimique en oxygène) c’est la quantité d’oxygène nécessaire pour
dégrader les matières organiques ou par oxydation. Cela nous permet d’avoir de plus amples
informations au sujet de la pollution de l’eau, car là où la DBO5 ne relevait que la pollution
organique, biodégradable, la DCO permet de traiter l’aspect biologique et non biodégradable.

Nous pouvons noter que grâce au calcul DCO/DBO5 nous pouvons étudier la biodégradabilité d’un
affluent, si le résultat est inférieur à 2 il est facilement biodégradable s’il est compris entre 2 et 4 il
l’est moyennement et s’il est supérieur à 4 il l’est difficilement.

VII. Description de la visite de la station de captage


A. Présentation de la structure :

L'installation appartient au Syndicat des Eaux de l’Anjou (SIAEP). Son activité principale est le
traitement des eaux fluviales. Cette eau est captée depuis le Loir, est rendue potable puis est
expédiée vers les châteaux d’eau en vue de la distribution aux usagers. L’installation permet de
desservir 6 729 habitants en eau, au prix de 2,80€/m3 (chiffres 2020, services.eaufrance).

Les communes desservies sont Montigné-lès-Rairies, Les Rairies, Huillé-Lézigné, Durtal, Baugé-en-
Anjou et Baracé

B. Enjeux et objectifs :

Le Loir est un affluent de la Sarthe et un sous-affluent de la Loire. Il naît à Saint-Eman en Eure-et-Loir


et se jette dans la Sarthe, 318km plus loin. Son débit moyen relevé est de 32,2 m 3/s (mesure à
Durtal).

Cette eau est dure (entre 20 et 30 °F) car l’eau du Loir est naturellement riche en carbonates
(Potassium, Magnésium et Calcium principalement). Cela conduit à un détériorèrent rapide par
accumulation de calcaires sur les équipements, le nettoyage des lignes de pompage étant difficile.

Un autre enjeu de l’usine est de corriger les autres paramètres physiques de l’eau : sa coloration, sa
turbidité mais aussi la présence résiduelle de pesticides, de traces de métaux et des présences de
micro-organismes (bactéries, virus, algues).

Actuellement, l’usine est capable de traiter 4 000m 3 d’eau/jour.

C. Processus de traitement
1. Captage de l’eau du Loir

La réglementation limite le débit de prélèvement sur cours d’eau à 230m3/h par jour.
Une crépine d’aspiration est mise en place à une dizaine de mètres de la berge. Un système de
répulsion par air comprimé permet d’éviter les plus gros débris. La crépine est également équipe de
filtres, permettant une première filtration, bien que grossière. L’aspiration est effectuée à l’aide de
deux pompes.

L’eau est ensuite acheminée jusqu’à une cuve équipée de capteurs (notamment d’un débitmètre).

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2. Décarbonatation

Durant cette étape, l’eau à traiter va passer dans 4 types de cuves différentes.

En premier l’eau, va passer dans une cuve d’adoucissement. Il s’agit là de la première mesure prise
pour diminuer grandement la dureté de l’eau. Dans cette cuve, il est ajouté du lait de chaux (cou
chaud éteinte, réactif de décarbonation). Il en résulte une eau plus alcaline. La dureté est abaissée
aux environs de 12 °F. Le pouvoir tampon de l’eau est maitrisé, ce qui va permettre des ajustages de
pH par la suite.

La cuve suivante est la cuve de coagulation. La coagulation est le phénomène de rapprochement des
matières en suspension (MES). Pour provoquer ce phénomène, du chlorure ferrique est ajouté. Ce
coagulant possède une charge électrostatique opposée aux particules en suspension, ce qui va
permettre de limiter le phénomène naturel de répulsion des matières de même charge.

Une agitation mécanique permet au coagulant de faire son effet. L’eau est ensuite dirigée vers une
troisième cuve : la cuve de floculation.

L’agitation ici est plus lente et des polymères agglomérés sont ajoutés (adjuvants de floculation).
L’objectif est de regroupe les MES en blocs, afin de faciliter leur retrait lors du passage en
décantation.

La dernière étape de la décarbonatation consiste en la double décantation. Des racloirs et des pâles
favorisent la séparation des différentes phases dans l’eau. Les boues de décantation retiennent une
bonne partie des résidus de fer et de magnésium.

A la fin de cette étape, les boues carbonatées sont récupérées pour un second passage dans le cycle
de décarbonatation.

3. Clarification

Après la décarbonation, on obtient une eau décantée, mais pour l’instant, la présence de nombreux
pesticides, de molécules de matières organique ou encore de micro-organismes. Il est encore
nécessaire de lui donner du goût, d’ajuster son pH encore trop basique.

De l’acide sulfurique est donc ajouté afin de faire redescendre son pH.

C’est à cette étape que l’on injecte un élément clé afin de piéger la plupart des polluants : le charbon
actif en poudre. Il va servir à traiter une partie des matières organiques, une partie des algues et la
plupart des pesticides. Le charbon actif va également servir à donner du goût à l’eau.

Après une maturation et une agitation, des polymères sont de nouveau utilisés afin de retirer plus
finement les polluants par décantation.

L’eau est ensuite passée dans un hydrocyclone, qui va permettre de séparer les composés lourds de
l’eau claire, par effet centrifuge. Le charbon actif est ainsi récupéré pour être réutilisé de nouveau
dans la première cuve de clarification.

Les boues sont récupérées et séchées, afin qu’elles puissent être utilisées par des agriculteurs locaux
afin de fertiliser leurs terres (Figure 15 : Bassin de séchage des boues résiduelles)

10
4. Reminéralisation

L’eau clarifiée est ainsi reminéralisée au CO2 et le pH est ajusté de nouveau à l’aide de la soude. Le
pH passe donc de 5,5-6,5 aux alentours de 7,5.

Il y a peu, on ajoutait de l’ozone sous forme de fines bulles. Cela servait à traiter les micro-
organismes présents dans l’eau ainsi qu’à rendre l’eau plus limpide, mais ce traitement a été
abandonné au profit d’un traitement à l’eau de javel en sortie du cycle de filtration.

5. Filtration

L’eau clarifiée et reminéralisée est ensuite passée en filtration, en 2 grandes étapes.

Tout d’abord, l’eau est passée à travers 3 filtres bicouche composés de sable fin et de Mangagran.
L’objectif principal est de finir de diminuer la turbidité, mais aussi de traiter le manganèse.

L’eau est ensuite traitée par ultrafiltration. On fait passer l’eau dans des membranes. Chaque
membrane a un diamètre inférieur à 0,8mm. L’eau en sort par des pores d’un diamètre de 0,02 à
0,03 µm. Cette ultrafiltration permet d’éliminer les protozoaires et les très fines particules, qui
restent à l’intérieur des membranes (Figure 16 : Filtres membranaires).

Une chloration à l’eau de javel permet de purifier l’eau et finaliser le traitement.

6. Refoulement

L’ultime étape consiste au refoulement de l’eau, vers les châteaux d’eaux. L’eau traitée est stockée
dans des bâches de 600m3 puis refoulée à l’aide de pompes (Figure 17 : Pompes de refoulement).
L’eau sera directement dirigée vers chaque foyer en circuit fermé, la pression étant créée en utilisant
le principe des vases communicants (c’est la raison pour laquelle les châteaux d’eau sont érigés en
hauteur).

D. Maintenance, surveillance et prévention des incidents

L’activité est soumise à des contrôles réguliers de la part de l’Agence Régionale de la Santé.

Des contrôles sont effectués par l’analyse de la conformité microbiologique et physico-physique par
échantillonnage au sein de l’usine, mais aussi au robinet. Une surveillance de la protection du cours
d’eau aux abords du point de captage est aussi effectuée. Des contrôles de concentrations des rejets
sont aussi effectués.

Chaque cuve ou composant électronique est asservi à des capteurs afin de veiller aux bons
fonctionnements des organes. En cas de défaillance ou d’écarts anormal, des alarmes peuvent être
déclenchées.

Les alertes sont classées en fonction de la priorité de l’action, sachant que des disfonctionnements
peuvent faire l’objet d’une maintenance ultérieure (détection d’usure) ou d’une maintenance
immédiate (incident nécessitant l’arrêt de l’activité).

Une rotation d’équipe et une astreinte sont assurées afin d’assurer la prise en charge d’un incident
en toute circonstance.

11
Le tableau de bord central permet de visualiser toutes les variables liées au processus, mais aussi de
visualiser les sections en panne. De plus, ces informations sont informatisées et chaque technicien
peut les consulter depuis chez eux, grâce à la récente mise en réseau.

Dans tous les cas, des pièces et du matériel de maintenance sont stockés afin de limiter la durée de la
panne, l’usine devant fonctionner en permanence pour répondre à la demande.

12
VIII. Bibliographie

(2008, octobre). SAGE Loir.


https://sage-loir.fr/wp-content/uploads/2014/08/Rapport_Etat_des_Lieux_SAGE_Loir_VF.pdf

TALBO H. (1971) — Étude hydrogéologique du bassin de l'Authion et des alluvions de la Loire en aval
d'Angers

LOUAIL, J., BROSSÉ, R. & LAUGERY, J. (1978). Carte géologique Baugé 424.

IX. Annexe

Figure 5 : Profil topographique entre le point de départ et le point de prélèvement

Figure 6 : Bassin hydrographique de la Loire

13
Figure 7: Schiste ardoisier

Figure 8 : Cardium

14
Figure 9 : Ammonite

Figure 10 : Grès

15
Figure 11 : Rostre de bélemnite

Figure 12 : Carotte 1

16
Figure 13 : Graphique carotte 1

Figure 14 : Graphique carotte 2

Tableau 1: Donnés carotte 1

17
Tableau 2: Donnés carotte 2

Tableau 3 : échantillon d'eau 1

18
Tableau 4 : échantillon d'eau 2

Tableau 5 : échantillon d'eau 3

Figure 15 : Bassin de séchage des boues résiduelles

19
Figure 16 : Filtres membranaires

Figure 17 : Pompes de refoulement

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