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Intervieweuse: Maintenant, euh, je voudrais aller dans les années- [rire] passées et
parler de la- l’histoire de les relations entre Google et la Bibliothèque municipale de
Lyon, s’il vous plaît ?
Interviewé: Euh, il faut d’abord parler de la Bibliothèque municipale de Lyon. La
Bibliothèque municipale de Lyon est la plus importante bibliothèque publique en France,
après la BNF ; après la Bibliothèque nationale de France. C’est une bibliothèque qui est
donc dans la deuxième ville de France, après Paris, Lyon.
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: En fait, plus précisément c’est la deuxième agglomération, deuxième, euh-
métropole.
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Parce qu’en France on distingue entre les communes et les métropoles.
Donc, la commune de Lyon est la troisième après Marseille, mais la métropole de Lyon
est la deuxième après Paris ; et la Bibliothèque municipale de Lyon possède entre
autres des collections patrimoniales, des collections de livres anciens très importantes,
les plus importantes en France après la Bibliothèque nationale. Pourquoi ? Parce que
Lyon est une grande ville, et deuxièmement parce que Lyon a été capitale de
l’imprimerie en Europe au 16e siècle, à l’époque où l’imprimerie s’est développée en
Europe. Et les collections, euh, de livres du 16e siècle sont très importantes à Lyon.
Il y a- également des incunables, des incunables sont les premiers livres imprimés entre
1450 et 1500. Il y a plus de 2 000 incunables à la Bibliothèque de Lyon ; ce qui est
beaucoup. Donc ça, c’est pour situer la Bibliothèque municipale. Il se trouve que- j’ai
été directeur de la Bibliothèque municipale de 1992 à 2010, mais dès les années 80-- à
la fin des années 80, je me suis beaucoup intéressé au numérique. J’étais dans le
groupe de travail de la future Bibliothèque nationale de France, hein, lorsque nous
avons conçu en France, la future nouvelle Bibliothèque nationale : la BNF.
[00:02:58] Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Je faisais partie du groupe de travail sur les nouvelles technologies. J’étais
le seul bibliothécaire, d’ailleurs, dans le groupe de réflexion sur les nouvelles
technologies, et sur la numérisation. Et le groupe de travail auquel j’ai participé, qui a
fonctionné de 1989 à 1990-91. Ce groupe de travail a préconisé la numérisation
massive, en mode texte des livres anciens de la BNF.
Donc, je connaissais les problématiques, euh, de la numérisation, et cela m’intéressait.
Je connaissais également internet. À l’époque, dans ce groupe de travail, j’ai défendu,
euh, l’utilisation de l’internet ; je pensais qu’il ne suffisait pas de numériser des livres,
mais qu’il fallait aussi penser l’accès aux livres numérisés à travers internet. Donc,
j’avais déjà une certaine connaissance de-de- de la société de l’information- de la future
société de l’information ; et j’avais une conception très précise.
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Et lorsque je suis devenu directeur de la Bibliothèque nationale de Lyon, en
92, j’ai immédiatement démarré des projets de numérisation à Lyon, mais je n’avais pas
les moyens financiers. Je n’avais pas non plus les moyens en personnel, en staff, pour
numériser massivement les livres. Donc, nous avons numérisé surtout des articles, en
des textes courts, et également des images. Nous avons numérisé les enluminures des
manuscrits, par exemple, sur les peintures des manuscrits. Bon, et puis, au fil du temps,
au fur et à mesure, dans les années 90, dans les années 2000, nous avons mené
plusieurs projets de numérisation.
Euh, j’ai eu un projet de numérisation de livre, cette fois-ci avec, euh, une filiale de
France Télécom. France Télécom, c’est, euh, le grand opérateur téléphonique français.
Alors, c’était pas directement avec France Télécom, c’était avec une filiale de France
Télécom, bon, qui s’appelait Alapage et--
Intervieweuse: Répétez le nom--
Interviewé: Alapage.
Intervieweuse: Alapage.
Interviewé: At the- at the page--
Intervieweuse: Mmm-hmm. Oui, j’ai compris.
Euh, l’objectif de cette filiale de France Télécom, c’était de numériser des livres à la
Bibliothèque de Lyon, et dans deux ou trois autres bibliothèques françaises pour faire
des reprints papier. L’idée c’était pas de faire une base de livres numériques ; l’idée
c’était simplement de faire des reprints papier, print on demand, okay, à partir de livres
numérisés. Moi, j’avais suggéré, euh, à cette entreprise de faire une bibliothèque
numérique, avec nous.
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Parce que ça m’intéressait. C’était bien avant Google Books.
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Okay, c’était dans les années, euh, 2000, 2001-2002, et ça n’intéressait
pas l’opérateur français, d’accord. Donc, l’expérience de numérisation des livres s’est
limitée à quelques centaines, hein, 1 000- 1 000, 1 500 livres qui ont été numérisés.
Donc, je- le principe était que l’entreprise numérisait chez moi, à la bibliothèque, me
donnait un double des fichiers numériques que je gardais ; et l’entreprise avait un fichier
pour faire des reprints, d’accord ?
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Bon. Ensuite, en 2005, 2006, à peu près, Google s’est lancé dans la
numérisation des livres, des bibliothèques américaines. Microsoft également, Microsoft
a passé un accord avec la British Library--
Intervieweuse: Oh, avec le- pas vous-- [diaphonie]
Interviewé: Non
Intervieweuse: -mais juste ? Okay
Interviewé: Et Yahoo voulait se lancer également dans la numérisation des livres. Bon,
finalement Yahoo n’a rien fait dans ce domaine-là, mais Yahoo avait annoncé qu’il
voulait se lancer dans la numérisation. Donc, tous ces évènements m’ont donné l’idée
de lancer un appel d’offres, appel d’offres--
Intervieweuse: Qu’est-ce que c’est ?
Interviewé: Euh, in English, I don’t know, euh--
Intervieweuse: [inintelligible 00:08:39]
Interviewé: Un marché.
Intervieweuse: Le marché.
Interviewé: Euh, oui. Appel à projet- une consultation, consultation, euh, enfin--
Intervieweuse: Je comprends.
Interviewé: Nous n’avons pas passé un accord directement avec Google.
Intervieweuse: Mmm.
Interviewé: Compris ? Nous avons fait un projet avec un cahier des charges--
Intervieweuse: Mmm-hmm.
Interviewé: Et nous avons lancé ce qu’on appelle en français un appel d’offres.
Intervieweuse: Okay, okay, je comprends--
Interviewé: In English, euh--

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