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ÉTUDES DE CAS

20 ans d’expérience du
Forum des Jeunes
Entreprises du Congo (FJEC)
■ Entretien
avec Paul Kampakol,
secrétaire général
du FJEC, pour la revue
(septembre 2009).
En octobre prochain, le Forum des Jeunes Entreprises du Congo (FJEC), ancienne-
ment Forum des Jeunes Entreprises de Comafrique, fêtera ses 20 ans d’existence.
L’occasion de présenter cette structure locale d’appui aux entreprises, l’évolution
de vingt ans de services aux entreprises, et de faire un zoom sur l’une des activités
actuellement menées, l’appui aux initiatives paysannes. Le FJEC a organisé à l’automne
2008 des échanges visant à réorienter ses missions, dont les principales conclusions
sont présentées ici.

vices intégrés d’appui aux créateurs


LA GENÈSE ET L’ÉVOLUTION d’entreprise. Les candidats qui se pré-
DU FORUM DES JEUNES sentent à lui, jeunes et moins jeunes,
ENTREPRISES DU CONGO passent d’abord par une séance de for-
(FJEC) mation à l’esprit d’entreprise et au mon-
tage de projet d’entreprise.
Les études de faisabilité pour la réalisa-
tion des projets bancables sont assurées
Le FJEC a été fondé en 1989, à une pé- par une cellule d’appui ayant une sec-
riode où le régime socialiste en place au tion urbaine et une autre rurale. Étant
Site Web du FJEC : www.fjec.org Congo ne favorisait pas l’initiative éco- dans un contexte d’économie centrali-
nomique et associative, par le Révérend sée avec un système financier peu fami-
Père Christian de la Bretesche qui a fait lier du financement des petites entrepri-
adopter cette initiative par la Comafrique ses, le FJEC s’est vu contraint de mettre
(Commission épiscopale pour la ges- en place une institution de microfinance
tion des moyens de communication de spécialisée dans le financement de la
l’Église catholique). petite entreprise : la Caisse de petits prêts
Depuis cette date, sa mission principale aux entreprises débutantes, devenue en
est l’insertion économique des popula- 1996, Caisse de participation à la pro-
tions par l’initiative économique et/ou motion des entreprises et à leur déve-
sociale. C’est une structure d’appui et loppement (CAPPED).
d’encadrement. Très vite (1993-1994), le FJEC s’est aperçu
Ses activités sont orientées vers : la for- que les besoins des petites entreprises
mation et la sensibilisation à l’esprit en suivi étaient de plus en plus orientés
d’entreprise, les services d’appui finan- vers la maîtrise des outils et processus
ciers et non financiers, les services d’a- de production. Un service d’information
nimation et de promotion pour l’ac- sur les technologies appropriées a été
compagnement de « mutations cultu- développé, se rapprochant des parte-
relles ». Ces activités ont été mises en naires et réseaux techniques nationaux
« L’Actualité des services
place progressivement, sans feuille de et internationaux.
aux entreprises » no 18
septembre 2009 route clairement prédéfinie, en répon- Le développement de ce service a donné
dant chaque fois à un besoin des jeunes lieu en 2003 à la création de la Maison
Un produit d’information
financé par la DDC (Suisse) apprentis entrepreneurs. des initiatives économiques et sociales lo-
et l’AFD (France), Entre 1989 et 1991, le FJEC est devenu cales (MIELS) équipée d’un centre de do-
et publié par le Gret l’une des rares structures offrant des ser- cumentation, d’un cyber café et d’une

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20 ans d’expérience du Forum des Jeunes Entreprises du Congo (FJEC) 2

salle de réunion. L’appui technologique d’autre part. Bien qu’autonome, la CAP- 2. Renforcer le volet formation en met-
est aujourd’hui développé au sein des PED est restée une structure de finance- tant en place une vraie ingénierie en
centres de ressources professionnels ment des initiatives économiques et tra- la matière. Au-delà des modules sur
(CRP), tant dans les zones urbaines que vaille en synergie avec les centres de l’esprit d’entreprise, en proposer d’au-
rurales. gestion agréés du FJEC. tres pour accompagner en même
Entre 2002 et 2003, deux événements Les services du Forum sont diversifiés et temps les nouveaux et les anciens en-
majeurs ont donné un autre tournant à la soigneusement articulés. L’ingénierie so- trepreneurs, ainsi que leur personnel.
vie institutionnelle du FJEC : son autono- ciale développée par la CAP pose les ja- 3. Encourager la culture de résultat en
misation vis-à-vis de la commission épis- lons de l’intervention du service tech- passant d’une gestion de type bud-
copale et la séparation de la CAPPED. nique du CGA. gétaire à une gestion fondée sur la lo-
Depuis 2002, le FJEC dispose d’une per- Bien qu’étant sous la responsabilité du gique de résultat. Le rendement est
sonnalité juridique et est devenu une secrétaire général, chaque CGA est doté mis en avant.
association à but non lucratif. C’est une d’un directeur. Ils emploient deux types
structure professionnelle d’appui, re- de conseillers, à savoir les rédacteurs de 2008 a vu la mise en place du service
connue d’utilité publique par le projet et les chargés de suivi. de gestion déléguée. Cette activité per-
Gouvernement et les bailleurs de fonds. met au Centre de gestion agréé d’aider
Il compte 37 salariés répartis dans ses les promoteurs résidant à l’étranger dans
deux antennes, à Brazzaville et à Pointe la gestion de leurs entreprises. La ges-
Noire. tion déléguée ouvre de belles perspec-
LES PRINCIPALES ACTIVITÉS tives grâce à un projet géré en partena-
Dans chaque antenne sont aujourd’hui DU FORUM EN 2008 riat avec le ministère français des Affaires
proposés :
étrangères, qui accompagne l’investis-
➤ les services d’ingénierie de formation sement des migrants au Congo.
et de conseil : études de projets (d’en-
En matière d’appui aux entreprises en Les appuis-conseils dans le domaine
treprises ou d’opportunités) et ac-
2008, le Forum des jeunes entreprises agropastoral ont porté sur un centre de
compagnement en gestion des entre-
du Congo a pu réaliser en zone urbaine formation en élevage à Pointe-Noire
prises, à travers le Centre de gestion
et en zone rurale des activités de : (Djéno) et sur deux entreprises de trans-
agréé (CGA) ;
➤ suivi en comptabilité ; formation de produits agricoles. Une di-
➤ la cellule d’animation et de promo- zaine d’études de faisabilité ont été réa-
➤ conseil en gestion ;
tion (CAP) offrant des compétences lisées pour permettre l’installation de
en ingénierie sociale pour accompa- ➤ étude de faisabilité de projets ;
nouveaux fermiers dans la zone.
gner les organisations de base. Sa mis- ➤ gestion déléguée des entreprises.
Les deux unités de transformation des
sion est de contribuer à l’émergence
En tout, 55 PME ont été suivies à produits agricoles ont bénéficié de sui-
et au développement des acteurs du
Brazzaville et à Pointe-Noire. Parmi les vis hebdomadaires de leurs activités (suivi
secteur privé et de la société civile en
services demandés par ces entreprises, des investissements, suivi de l’activité et
République du Congo par l’ingénie-
le suivi comptable est le plus sollicité. Il conseils, vérification des données de fi-
rie de l’information et de la commu-
permet à l’entrepreneur d’avoir la maî- ches mensuelles d’inventaire et élabo-
nication.
trise de son activité en vue de promou- ration des tableaux de bord).
Par ailleurs, le FJEC a créé des unités de voir sa croissance. En partenariat avec la CAPPED, le CGA a
production, véritables entreprises de ser- À l’automne, des échanges ont eu lieu monté des dossiers de financement afin
vices : une fabrique d’aliments pour bé- afin de réorienter la mission du CPEJ. d’obtenir de cette structure des fonds né-
tail du Congo (Faabco) qui devrait jouer Ceux-ci ont donné lieu aux principales cessaires pour permettre aux maraîchers de
un rôle dans la structuration de la filière décisions suivantes : la zone de Nkounda à Pointe-Noire d’ac-
élevage périurbain ; une entreprise de 1. Fusionner les cellules d’appui diffé- céder à la propriété foncière. À l’issue de
transport qui pourrait jouer un rôle dans renciées (CAU pour l’urbain et CAR cette opération, trois maraîchers sont de-
le désenclavement des zones rurales où pour le rural) pour mettre en place le venus propriétaires de leurs terrains.
intervient le Forum ; un cyber-espace, Centre de gestion et d’appui aux en- En zone rurale, le FJEC a renforcé sa stra-
lieu d’initiation des entrepreneurs à l’ou- treprises. Cette décision doit permet- tégie de partenariat avec les Centres ru-
til informatique, et un service de main- tre de briser le cloisonnement qui raux de ressources professionnelles
tenance. commençait à devenir très fort entre (CRRP) et de lancement de nouveaux
En décembre 2003, après une année de les conseillers en milieu urbain et centres en collaboration avec les orga-
préparation, la CAPPED a été séparée ceux du monde rural. Il est apparu nisations professionnelles. Ceux-ci sont
du FJEC. Deux raisons ont contribué à que l’entreprise, quelle que soit sa mis en place pour promouvoir le déve-
cette décision : l’entrée en vigueur de la zone d’implantation et son secteur loppement communautaire rural. Un
loi sous-régionale sur la microfinance d’activité, a besoin d’appuis multi- appui spécifique a été apporté au CRRP
d’une part et la nécessité de séparer l’ap- formes. Toutes les compétences doi- de Bouazi dans le département du Pool,
pui financier de l’appui non financier vent être disponibles. dans le suivi de sa Caisse villageoise d’é-

« L’actualité des services aux entreprises » n° 18 ● septembre 2009


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pargne et de crédit (CVEC). Il s’est agi Les appuis du FJEC pour répondre à l’en- et éleveurs de Louomo). À Bouazi (dans
essentiellement de l’accompagnement semble de ces besoins se mettent en le district de Loumo), on peut citer : le
des gestionnaires de celle-ci dans le mon- place progressivement, constituant ainsi groupement des maraîchers et arbori-
tage des dossiers de crédit des mem- un package intégré de quatre volets. culteurs, la coopérative familiale Mikissi,
bres. Deux autres caisses sont suivies à Celui-ci comprend : l’animation sociale, le Groupe d’initiatives rurales de Kanga
Makotipoko dans le département de la l’appui-conseil, l’appui à la commer- Dzaka, etc. Dans ces associations, l’in-
Likouala et Djéno à Pointe-Noire. Le cialisation et l’appui financier. L’objectif tervention du FJEC porte sur l’accompa-
Forum poursuit les réflexions avec les principal visé étant l’encadrement des gnement des mutations sociales et cul-
gestionnaires des différentes caisses, no- initiatives économiques rurales à travers turelles et les formations alternatives
tamment sur leur statut et sur leur arri- le renforcement des communautés villa- (rencontres d’échanges d’expériences,
mage à la CAPPED. geoises et la mise en place de véritables ateliers de formation, etc.).
organisations paysannes. De ces échanges avec les groupes de
paysans naissent des besoins d’appuis
L’évolution des services techniques spécifiques. Le FJEC met en
ZOOM SUR UNE ACTIVITÉ DU place la deuxième action qui prend la
FJEC : LES SERVICES D’APPUI forme d’appui-conseil en accompagne-
La première action du FJEC en faveur du
AUX INITIATIVES RURALES ment des activités économiques.
milieu rural consiste en de l’animation
sociale. Celle-ci a pour but d’aider à la
structuration locale et de favoriser la co- Les défis de la promotion
La genèse et l’évolution des habitation entre ruraux et jeunes ex-ci- d’un monde rural entreprenant
services d’appui au monde rural tadins de retour au village. C’est une dé-
marche de responsabilisation des
Il est souvent difficile de faire changer les
populations et d’implication dans la mise
Les années 80 correspondent à une pé- habitudes des paysans qui ont gardé les
en œuvre des projets de développement
riode de crise pour l’État congolais, suite mêmes méthodes de culture et les mêmes
communautaire et local.
à la mise en place des programmes d’a- cultures pendant de nombreuses années.
justement structurel, commandités par L’objectif est de susciter la naissance d’or- Pourtant, avec les conseils techniques du
les institutions financières internationa- ganisations paysannes viables capables FJEC, les paysans de la zone de Loumo
les. La fonction publique, seul employeur de conduire des dynamiques entrepre- ont pu se tourner vers la culture de la ba-
jusque-là, arrête brusquement les recru- neuriales. De ce fait, quelques associa- nane plantain. En effet, à la suite d’une
tements systématiques des jeunes désco- tions et groupements paysans voient le attaque de la mosaïque sur les cultures
larisés. On voit ainsi apparaître dans le jour et sont accompagnés pour devenir de manioc (aliment de base dans la zone),
paysage, et sans préparation aucune, les de vraies organisations paysannes pro- les paysans ont été sensibilisés aux mé-
nouveaux entrepreneurs. fessionnelles. thodes de culture de la banane plantain,
Certains parmi eux décident de s’instal- À Louomo (dans le département du Pool), aliment de substitution du manioc.
ler dans les campagnes où ils disposent l’action de structuration a fait naître Aujourd’hui, plusieurs paysans se sont
de terrains familiaux. La rencontre entre l’ASMAELO (Association des maraîchers complètement reconvertis à cette culture.
ces jeunes citadins et les paysans autoch-
tones fait émerger quelques conflits sur
des sujets tels que : leur place dans la Deux exemples d’appui aux activités économiques rurales
communauté, leurs méthodes de travail
qui supplantent les savoir-faire tradi-
Après la guerre civile de 1997, le FJEC lance dans certains villages une opération
tionnels, etc. À travers les semaines d’a-
dite « coq amélioré », en vue de favoriser la recomposition du cheptel des poulets
nimation sociale baptisées « chantiers
locaux. C’est un programme de métayage en zone rurale. Son objectif est de croiser
ville-campagnes » organisées chaque
une race de coqs étrangers avec des poules locales, afin de produire une race
année par le FJEC, ces problèmes com- améliorée plus résistante. La production d’œufs fécondés issus de ce croisement
mencent à être posés, et les besoins conduit à la production locale des poussins améliorés. Cette opération permet de
d’appui formulés. relancer des cheptels décimés pendant la guerre et d’obtenir une nouvelle race de
Ceux-ci s’orientent vers : poulet plus résistante.

1. la structuration des organisations pay- Pendant la même période (2002-2004), la FAO a recours au FJEC pour accompagner
sannes ; la relance et le développement du maraîchage dans la zone de Louomo (villages
Simouloukouni, Kindamba et Vinza). 2 225 paysans de 75 villages bénéficient de
2. l’amélioration des techniques cultu- semences améliorées. Les appuis portent sur le suivi-encadrement permanent des
rales et d’élevage ; maraîchers, la formation permanente par des sessions modulaires, la fourniture des
3. la commercialisation des produits ; intrants et des services appropriés de traitement phytosanitaire, l’appui à l’organisation
et à l’autostructuration des groupements, etc. Ce programme permet à certains
4. le financement des activités écono-
maraîchers de se spécialiser dans la production d’espèces rentables.
miques ;
5. la santé et l’éducation de base.

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Toutefois, l’appui a été confronté à une terroir des Centres ruraux de ressources Pour le FJEC, l’expérience montre que
résistance des paysans à augmenter leur professionnels (CRRP). les projets de développement en milieu
production, le problème principal étant Un CRRP est un dispositif qui fonctionne rural qui ne donnent pas naissance à des
l’écoulement ou l’évacuation de leur pro- comme une plate-forme sur laquelle on CRRP ayant un caractère pérenne et pre-
duction. En partenariat avec l’ONG trouve : nant appui sur des milieux profession-
luxembourgeoise SOS-Faim, la troisième nels structurés sont sans lendemain.
➤ des formations modulaires ;
action relative à l’appui à la commer- Le FJEC gère actuellement un réseau de
cialisation s’est développée. Un premier ➤ une convergence des compétences
trois CRRP à savoir : Louomo, Bouazi,
camion acquis en 2001 dans le cadre et des problèmes ;
Thébaïde Saint-Jean. C’est au niveau de
du programme d’appui à la relance des ➤ une évolution des solutions, des am- ces centres que se traitent les problèmes
activités des paysans après la guerre, fi- bitions, des opportunités de déve- importants liés au développement des
nancé par la Coopération française, a loppement ; activités dans la zone d’implantation.
été doublé en 2007 d’un autre véhicule ➤ des possibilités de financement grâce
d’une capacité de 20 tonnes. Ici, l’ap- En définitive, pour le FJEC, la stratégie
aux partenariats avec les établisse-
proche d’intervention est fondée sur plu- d’appui en milieu paysan doit trouver
ments financiers et les EMF ;
sieurs volets intégrés : collecte et un ancrage dans la structuration des
➤ des débouchés de commercialisation groupements et associations existants
transport des produits agricoles vers les
des produits de l’ensemble de la pro- en organisations paysannes. Les outils
marchés ; appui à la mini-structuration
fession, etc. nécessaires pour le développement de
des marchés locaux par le biais des co-
mités locaux de marché (organe régula- Ce sont des structures professionnelles ces dernières ne sont efficaces que dans
teur des prix et diffusion des informa- équipées qui permettent à des profes- le cadre des Centres ruraux de ressour-
tions sur la situation des marchés). sionnels de s’engager dans des proces- ces professionnels (CRRP). Ceux-ci doi-
sus de recherche-action (recherche dé- vent donner lieu progressivement à de
Le FJEC a été confronté à une autre dif-
veloppement). Ils sont faits pour les véritables programmes de développe-
ficulté : le financement des activités en
professionnels (jeunes ou moins jeunes). ment local. ■
milieu rural. Toutes les institutions fi-
nancières et de microfinance étant ins-
tallées dans les zones urbaines et semi
urbaines, le FJEC travaille avec les paysans Zoom sur le CRRP de Bouazi
pour la création de caisses villageoises
d’épargne et de crédit (CVEC). Ces cais-
Créé en 1996, le Centre rural de ressources professionnel de Bouazi, dans le district
ses autogérées, qui ne demandent pas de
de Loumo, rayonne sur 45 kilomètres et couvre 43 villages répartis en 13 comités de
mesures de sécurité spécifiques, per-
village. Géré par un comité de gestion autonome, le centre a pour activités principales :
mettent de financer directement les acti-
la formation modulaire, l’animation du milieu, la recherche/expérimentation/action,
vités (agricoles ou commerciales). Le FJEC la fourniture d’intrants, la veille vétérinaire et phytosanitaire, l’évacuation/positionnement
intervient dans la structuration et la des produits agricoles, l’appui à la commercialisation, l’animation des filières, la mise
réalisation des études de faisabilité. en place des systèmes d’épargne et de crédit rural.
La problématique du financement se Réhabilité grâce à un financement du PNUD (programme post-conflit), le centre de
complique encore lorsqu’il s’agit de l’ac- formation à la couture et au métier agricole de Bouazi met à la disposition des
quisition des terrains d’exploitation par apprenants des formations suivantes : couture, maraîchage, arboriculture fruitière,
les paysans. Grâce au partenariat de la élevage avicole. Ce centre a une capacité d’accueil de 100 apprenants. Il compte 17
CAPPED avec COFIDES, qui a mis à la machines à coudre, 26 parcelles de maraîchage, 1 porcherie, 1 poulailler (capacité :
300 pondeuses), 4 hectares d’arbres fruitiers.
disposition de cette structure un fonds
de garantie, le FJEC aide des maraîchers En vue de financer leurs diverses activités (agropastorales ou commerciales), les
de la zone de Nkounda à Pointe-Noire bénéficiaires de Bouazi ont mis en place une caisse d’épargne et de crédit dénommée
« Caisse villageoise d’épargne et de crédit » (CVEC) qui bénéficie de l’appui technique
à devenir propriétaires de leurs terrains.
de la Caisse de participation à la promotion des entreprises et à leur développement
Trois d’entre eux ont acquis leurs titres
(CAPPED).
fonciers grâce à un crédit spécifique oc-
Avec ses 174 membres (individus et groupements des producteurs) et une épargne
troyé par la CAPPED.
globale de 3 516 000 FCFA, la CVEC est une des principales réalisations du CRRP.
Nombre de crédits accordés : 17
Pour une offre d’appui intégré Le CRRP de Bouazi regroupe 56 groupements. Chaque groupement dans son domaine
aux initiatives rurales : d’action présente des projets au centre qui recherche d’éventuels bailleurs. Des projets
les Centres ruraux de ressources de grande envergure ont ainsi vu le jour. On peut citer :
professionnels (CRRP) ➤ la construction d’une digue pour un étang de barrage par le groupement Moukongo
au village Ngoudianza (financement PURAC) ;
Toutes les interventions du FJEC en mi- ➤ la réalisation de 40 étangs de pisciculture, l’élevage porcin par le groupement
lieu rural s’inscrivent dans la stratégie Kimpagri du village Kimpalala (financement PURAC).
d’appui ou de mise en place terroir par

« L’actualité des services aux entreprises » n° 18 ● septembre 2009


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