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L’étude de l’électrostatique est l’interaction entre charges électriques stationnaires. Dans ce chapitre
nous introduisons les notions de champ et potentiel électrostatiques pour décrire l’interaction
électrostatique.
I) Notion de champ scalaire et champ de vecteurs :
On a deux types de grandeurs physiques :
- Les grandeurs scalaires qui sont complètement définies par une valeur numérique dans le système
d’unités choisi.
- Les grandeurs vectorielles en plus de leur valeur numérique, il faut préciser une direction et un sens.
Ces grandeurs sont représentées par un vecteur.
Si les grandeurs sont définies dans toute une région de l’espace. On dit alors qu’on a un champ.
Lorsque la grandeur est un scalaire, on parle de champ scalaire. Lorsque la grandeur est un vecteur, on
parle de champ de vecteurs.
II) Le vecteur champ électrostatique :
II-1) Champ d’une charge ponctuelle :
Une charge q placée en tout point P, exerce sur une charge q1 placée à un certain point M de l’espace,
q q PM
une force électrostatique F1 1
4 0 PM 3
Une autre charge q2 située en M à la place de q1 , subit de la part de q une force F2 qui ne serait
q q PM
changé que par la substitution de q1 par q2 : F2 2 3
4 0 PM
q PM
Dans les deux cas, on a un terme vectoriel 3 qui est le même. C’est une grandeur vectorielle
4 0 PM
qui dépend de q et de la distance r PM définie localement en M . Elle représente ce qu’on appelle
vecteur champ électrostatique noté E.
Dans ce cas, on écrit F1 q1 E ( M ) et F2 q2 E ( M )
q PM
E(M ) est le champ électrostatique créé en M par la charge placée en P.
4 0 PM 3
C’est un champ vectoriel défini localement en tout point M de l’espace, il défini la région de l’espace
dans laquelle une charge q placée dans cette région subit une force électrostatique donnée par la loi de
Coulomb : F qE ( M ).
La loi de Coulomb décrivant la force électrostatique est traduite ainsi par la notion de champ
électrostatique qui est l’origine de cette force.
M
M E(M )
E(M )
q0 q0
i 4 0 PM
i
qi PM
Donc le champ électrostatique régnant en M s’écrit : E Ei 3
i
i i 4 0 PM
i
On constate que le champ d’un système de charges ponctuelles est la somme géométrique de tous les
champs créés par chacune des charges.
II- 3) Champ d’une répartition continue de charges :
On détermine d’abord le champ électrostatique élémentaire d E créé en M par une charge élémentaire
dq en point moyen P de la répartition continue de charges (volumique ou surfacique ou linéique),
assimilée à une charge ponctuelle.
dq PM dq u PM
d E (M ) avec u
4 0 PM 3 4 0 r 2 PM
Puis par intégration en tout point de la distribution de charges, on détermine le champ global créé en
1 dq
M : E (M )
4 0 r 2
u
1 d
4 0
Pour une distribution volumique : E 2
u
r
1 dS
4 0
Pour une distribution surfacique : E u
S
r2
1 dl
Pour une distribution linéique : E 2u
4 0 l r
III) Circulation du vecteur champ électrostatique-potentiel électrostatique :
III-1) Potentiel créé par une charge ponctuelle :
A
E
dl M
u
O
q
B
q
OM q u
Une charge q placée en O crée en tout point M, un champ E donné par E ( M )
4 0 OM 3 4 0 r 2
Evaluons la circulation élémentaire de E le long d’un élément de longueur dl d’un contour orienté
AB.
q
d E.dl u.dl
4 0 r 2
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Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 2 LPC1 : 2023/2024
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Dr. Mahmoudi W. F. Chapitre 2 LPC1 : 2023/2024
1 d
Pour une distribution volumique : V
4 0
r
1 dS
Pour une distribution surfacique : V
4 0
S
r
1 dl
Pour une distribution linéique : V
4 0 l
r
Remarque : Si la distribution de charges (continue ou discontinue) s’étend à l’infini, on choisit
l’origine des potentiels à une distance finie.
IV) Relation locale entre le champ et le potentiel électrostatique :
On a : E.dl dV
Dans le système de coordonnées cartésiennes (O, x, y, z ), on a : E.dl Ex dx E y dy E z dz
D’autre part V est une fonction de x, y, z , donc sa différentielle totale s’écrit :
V V V
dV dx dy dz
x y z
V V V
Par identification, on peut écrire : E x , Ey , Ez
x y z
V V V
Soit E ( i j k ) qu’on pose sous forme condensée : E gradV , où gradV désigne
x y z
un opérateur différentiel et vectoriel appelé gradient.
Dans le système de coordonnées cartésiennes, les composantes du gradient d’une fonction scalaire f
f f f
s’écrivent : grad f i j k
x y z
Pour simplifier l’écriture de cet opérateur, on définit un opérateur symbolique noté et qu’on appelle
l’opérateur Nabla. On écrit dans ce cas E gradV V
Dans le système de coordonnées cartésiennes l’opérateur s’écrit : i j k
x y z
C’est une relation locale, reliant E et V en tout point M de l’espace. Elle permet de déterminer E
connaissant V et réciproquement.
V) Propriétés du vecteur champ électrostatique :
V-1) Ligne de champ :
C’est une courbe en tout point de laquelle le champ E lui est tangent. Par convention, le sens de la
ligne de champ E est celui du vecteur champ lui même.
L’équation de cette ligne est E dl 0 E dl ( Cste)
dx dy dz
Dans le système de coordonnées cartésiennes, on obtient :
Ex E y E z
V-2) Surface de niveau-Surface équipotentielle :
Une surface de niveau du champ scalaire est le lieu géométrique constitué par l’ensemble des points
où Cste.
En particulier si représente le potentiel électrostatique V , on parle de surface équipotentielle
(V Cte).
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On considère un dipôle électrostatique constitué de deux particules placées sur l’axe zz ' , l’une de
charge négative q située en N ( z a ) et l’autre de charge q placée en P ( z a ). Le point O,
milieu de NP, sera pris comme origine.
On définit le vecteur moment dipolaire du dipôle électrostatique par : p qNP.
Un point M quelconque de l’espace est repéré par ses coordonnées sphériques (r , , ).
VI-3) Potentiel électrostatique dans le cadre de l’approximation dipolaire :
q 1 1
V (M ) ( ) avec rP PM a et rN NM a
4 0 rP rN
M
rN
rP
r
q q
z
N O P
2a
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De la même manière (il suffit de remplacer par et donc cos par cos ) :
1 1 a
(1 cos )
rN r r
1 2aq
D’où le potentiel V ( M ) cos
4 0 r 2
On définit le vecteur moment dipolaire du dipôle électrostatique (vecteur dirigé de la charge négative
vers la charge positive) : p 2aquz qNP
1 p 1 p.ur r
Ce qui donne V ( M ) cos avec ur et ur .u z cos
4 0 r 2
4 0 r 2
r
VI-4) Champ électrostatique d’un dipôle :
La relation locale E gradV permet de déterminer le champ électrostatique en coordonnées
polaires :
On rappelle l’expression en coordonnées sphériques, de l’opérateur gradient :
V 1 V 1 V
grad V ur u u
r r r sin
V 1 2 p cos
Er (r , ) r 4 r3
0
E (r , ) 1 V 1 p sin
r 4 0 r 3
1 p
E (M ) (2 cos u sin u )
4 0 r 3
r
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q a q a
E r (M ) 4 r 3 1 3 r cos r a cos 4 r 3 (1 3 r cos ) r a cos
0 0
E (M ) q 1 3 a cos a sin q (1 3 a cos ) a sin
4 0 r 3 r 4 0 r 3 r
Finalement :
4qa cos 2 p cos
E r (M ) 4 r 3 4 r 3
0 0
E ( M ) 2qa sin p sin
4 0 r 3 4 0 r 3
VI-5) Topographie du champ d’un dipôle :
Surfaces équipotentiels :
Surface équipotentielle est la surface pour laquelle le potentiel électrostatique est constant.
L’équation de la surface équipotentielle ( 0 ) au potentiel V0 est :
1 p
Pour M ( 0 ) : V ( M ) cos V0
4 0 r 2
Soit l’équation en coordonnées polaires : r 2 A cos ou A est constante.
Lignes de champ :
Les lignes de champs sont des courbes tangentes en chacun de ses points M au champ E en ce même
point. L’équation des lignes de champ est dr E 0
dr drur rd u et E Er ur E u tel que
drE rd Er 0
dr rd
Soit
Er E
dr rd
En remplaçant les coordonnées du champ par leurs expressions, on obtient :
2 cos sin
dr cos d (sin )
2 d 2
r sin sin
On note r r0 pour , alors en intégrant, on obtient l’équation des lignes de champs :
2
r
Log ( ) L og(sin 2 ) r r0 sin 2
r0
VII) Energie potentielle d’origine électrostatique :
Soit une charge électrique plongée dans un champ électrique créé par un système électrique extérieur.
On dira que la charge est en interaction avec un champ électrique extérieur et on montrera que l’on peut
définir une énergie potentielle électrique.
La force électrostatique que subit une charge q plongée dans un champ extérieur E vaut F qE.
Le travail de cette force lorsque la particule va d’un point A vers un point B s’écrit :
B
B
WA B F .dl q E.dl où dl est le vecteur déplacement élémentaire le long de la trajectoire de la
A A
particule.
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Sachant que E.dl dV où V désigne le potentiel électrostatique.
B
WA B q dV qV ( A) qV ( B) E p ( A) E p ( B) E p
A
E p est l’énergie potentielle associée à la force F , elle est fonction des coordonnées de l’espace.
E p ( M ) : Energie potentielle exprimée en Joule (J )
q : Charge électrique exprimée en Coulomb (C )
E p ( M ) qV ( M ) Cste où
V : Potentiel électrostatique exprimé en Volt (V )
Cste : Constante exprimée en Joule
La force électrostatique est une force conservative. Elle dérive d’une énergie potentielle.
Signification physique du potentiel électrostatique :
Evaluons le travail d’un opérateur ramenant en présence de q, placé en O, une charge q0 de l’infini
(où il n ya pas de charges) au point M.
Avec un mouvement très lent, l’opérateur doit fournir un travail WOP tel que
Ec 0 WOP W
F
W
OP WF
él él
M M M
WOP Fél .dl q0 E.dl q0 dV q0 V ( M ) V ( )