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II-Méthodes électriques

Les méthodes électriques par courant continu

Introduction
L’exploration hydrogéologique peut se faire par la caractérisation du sous-sol par la mesure de la
résistivité, qui peut varier:
- de 1 à quelques dizaines d’ohm-m pour les argiles et les marnes
- d’une dizaine à quelques centaines d’ohm-m pour les sables et les grès marneux
- d’une centaine à plusieurs milliers d’ohm-m pour les calcaires et les roches éruptives.

La correspondance entre la résistivité et le faciès géologique est une notion d’une grande
importance pratique. Parfois, certains faciès, des argiles par exemple, gardent pratiquement la même
résistivité sur des centaines de kilomètres; en général, la résistivité d’une formation est moins
constante et peut évoluer progressivement le long d’une même formation spécialement dans les dépôts
quaternaires.
Il faut noter que les résistivités que l’on mesure en prospection sont déjà des moyennes relatives à
de grands volumes de terrain en place, moyenne d’ailleurs d’autant plus large que les terrains sont plus
profonds.
Il résulte de ce qui précède que les mesures de résistivité faites sur échantillons ne sont
comparables à celles des terrains en place que si l’on considère la valeur moyenne d’un grand nombre
d’échantillons.
Souvent, les résistivités des roches dépendent de plus de la direction du courant qui les traverse, on
dit qu’elles sont anisotropes.

Cette anisotropie peut être due à la structure intime de la roche, les terrains sédimentaires sont
généralement plus résistants dans la direction perpendiculaire au plan de stratification par exemple. Il
s’agit alors de micro anisotropie. Mais pour de grands volumes, il peut également s’agir d’une
anisotropie apparente, une succession de couches alternativement résistantes et conductrices donnera
une valeur de résistivité plus élevée normalement aux strates, il s’agit dans ce cas de macro-
anisotropie.

II-1-Principe de mesure - Mise en œuvre

II-1-1- Notion de résistivité électrique

La résistance mesure l'opposition au passage d'un courant électrique, et peut permettre de


caractériser un matériau. La loi d'Ohm stipule que la résistance électrique est donnée par le quotient du
potentiel V appliqué aux bornes d'un matériau par le courant qui circule, soit:

La loi d’OHM nous permet de prévoir le cheminement des filets de courant dans un milieu
homogène isotrope.
Soit un terrain homogène et isotrope de résistivité ρ limité par une surface plane du côté de l’air.
Envoyons un courant continu I à l’aide d’une électrode ponctuelle A. L’écoulement du courant se fera
par filets rectilignes rayonnant autour de A et produira des variations de potentiel dans le sol à cause
de la résistance ohmique de celui-ci. La répartition du potentiel peut être représentée par des demi-
sphères centrées sur A (Figure 1).

1
Figure 1: Représentation des équipotentielles et des filets de courant pour une source unique.

Cependant, en prospection électrique la notion de résistance n'a pas vraiment de signification


puisque si on prend deux échantillons de longueur différente du même matériau, ils n'auront pas la
même résistance, tandis que deux échantillons de matériaux différents peuvent présenter la même
valeur. Puisque la résistance dépend de la géométrie du corps, on doit se baser sur une propriété qui,
tout en caractérisant la facilité laisser passer le courant, est indépendante de la géométrie de
l'échantillon choisi. Cette propriété s'appelle la résistivité électrique et est reliée à la résistance par:

Pour un prisme rectangulaire de longueur L et de section A (figure 2). L'inverse de la résistivité est
appelée la conductivité électrique (= 1/) et ses unités des mho/m ou siemens/m.

Figure 2: Mesure de la résistivité en laboratoire.

Notons que la loi d'Ohm sous la forme exprimée à l'équation (3.1) est une forme simplifiée de la
forme générale qui s'écrit:

2
et

II-1-2-Résistivité des roches et des minéraux


La résistivité électrique est la propriété physique qui montre les plus forts contrastes en
géophysique. Par exemple, l'argent natif présente une résistivité de 1,6 10-8m, alors que celle du
soufre est de 1016 m. On a donc 1024 ordres de grandeur de différence entre les deux.
On distingue trois grandes classes de conducteurs :
-108 -1m: bon conducteurs,
-1-107m : conducteurs intermédiaires,
-107 - m: faibles conducteurs.

Les variations de résistivité pour un minéral particulier sont énormes, et peuvent dépendre des
impuretés et des cristaux. En général, dans les roches ignées, la résistivité apparente est élevée. Si la
roche est saine, peu fracturée, pas poreuses, peu de vide y circule et elle sera très résistantes. Les
fractures diminuent la résistivité.

Dans les sédiments et roches sédimentaires, la résistivité est généralement plus faible. Plus ces
roches sont vieilles, tassées et profondes, plus la porosité diminue et la résistivité est élevée. En fait, le
facteur déterminant de la résistivité d'un sol est la teneur en eau. La formule d'Archie relie laa et la
teneur en eau. C'est une relation empirique de la forme.

Où w est la résistivité de l'eau contenue dans les pores, F est le facteur de formation et est égal à
-m et I est l'index de résistivité et vaut S-n. Le terme m est appelé facteur de cimentation, est la
porosité efficace et S est la saturation. Le terme n vaut approximativement 2.

Tableau 1: Valeurs de a et de m à utiliser avec la formule d'Archie

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II-2-Distribution du potentiel électrique dans les sols
II-2-1-Milieu infini, homogène et isotrope
II-2-1-1- Détermination du potentiel V par la loi d’ohm

a- Le milieu est l’espace entier (surface sphérique 4r2)

On injecte le courant par une électrode et on cherche le potentiel V en un point M (x, y, z).

Figure 3: Potentiel généré par l'injection de courant dans un milieu infini, homogène et isotrope.

Le champ électrique et donné par la loi de Coulomb compte tenu des charges injectées en A. Le
champ en M est:

 Q 1 
E u
40 r 2

Où E est le champ électrique, u est le module unitaire de potentiel et est la densité superficielle
  1 
Rappelons que d’après la loi d’ohm et de Coulomb, j  E  E

et I= jA

I est le courant qui quitte la sphère centré en A et de rayon AM,


1 Q 1  1 Q
I u  4r 2 , par la suite on aura donc I  et Q  I 0 
 40 r 2
 0

Le champ électrique aura la forme suivante :


I 0 1  I 1   dv
E u u , avec u  dérivée du potentiel par rapport à r, u 
40 r 2
4 r 2
dr

Sur le terrain on ne s’intéresse pas au champ électrique mais plutôt au potentiel V qui est obtenu à

partir du champ E  V :
I 1
V B
4 r
Comme V tend vers 0 quand r tend vers  donc B = 0
Et on aura donc
I 1
V
4 r

4
b- Le milieu est un demi-espace (demi-sphère 2r2).

Figure 4: Potentiel généré par l’injection de courant dans un demi-espace

1 Q 1 
I u  2r 2 , avec Q  2 I 0
 40 r 2

I 1 I 1
Par la suite, E  et V 
2 r 2
2 r
I 1
En un point M, placé loin de l’électrode d’injection, VM 
2 r
VM 2r
et la résistivité apparente en M sera a 
I

II-2-1-2-Détermination du potentiel V par l'équation de Laplace.

Soit une source ponctuelle P émettant un courant I et créant ainsi un potentiel V en un point
M(x,y,z) (figure 3). Le potentiel V obéit à l'équation de Laplace.

Notons que l'expression (3.9) découle de la loi d'Ohm exprimée en fonction du champ électrique
  
E et de la densité de courant J (équation (3.3)). Sachant que -  V = E et qu'il n'y a pas
d'accumulation de charge dans le système (  .J = 0), on peut écrire:

Puisque la conductivité est constante dans le médium, le premier terme de l’équation est nul et il
reste  2 V = 0.

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Par ailleurs, pour une conductivité constante (milieu homogène et isotrope), le Laplacien de V est
égal à zéro. Parce que tout le système est symétrique, le potentiel n'est fonction que de r, la distance à
l'électrode. Sous ces conditions, l'équation de Laplace en coordonnées sphériques se simplifie à :

dv
Posons u  , donc
dr

et

En intégrant, on obtient (A est une constante d'intégration).

ln u  2 ln r  ln A
et
u  Ar 2

dV A
Et finalement  2
dr r
A
En intégrant encore, V   B (3.12)
r
Où A et B sont des constantes
Puisque V est nul si r tend vers l'infini, alors B est égal à zéro. Pour trouver A, Il suffit de relier le
potentiel V au courant I, connu par la loi d'Ohm. Le courant suit un chemin radial provenant de
l’électrode. Le courant traversant une surface sphérique (4r2) est donc égal à

I  4r 2  J (3.13)
 dV A
En utilisant (3.3) et E  V    2,
dr r
A A I
On a J   2 et I  4r 2 2 , Ainsi A  
r r 4
I 1
Alors V  (3.14)
4 r
V
ou bien   4r . Les équipotentielles sont donc sphériques puisqu'elles ne dépendent que de r.
I

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- Une seule électrode en surface

Il s'agit du cas du demi-espace homogène (figure 5). Le potentiel est toujours donné par (3.12). On
emploie le même stratagème que précédemment, à la différence que la surface est celle d'une demi-
sphère (2r2), et
I  2r 2  J
A I
Ainsi I  2r 2 d'où A   , dans ce cas
r 2
2
I 1
V  (3.15)
2 r
V
Où   2r
I

Figure 5: Potentiel généré par l'injection de courant dans un demi-espace homogène et isotrope

- Deux électrodes en surface

Lorsque la distance entre les deux électrodes émettrices du courant est fixe, le potentiel en un point
P1 est la somme des deux potentiels crées par l’électrode C1 et par l’électrode C2 (figure 5).
I 1 I 1
Pour C1, V1  et pour C2, V2  
2 r1 2 r2

Figure 6: Dispositif à quatre électrodes en surface.

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Puisque le courant qui sort par une électrode est égal au courant qui entre par l'autre électrode, on
peut écrire que I1 = -I2. Le voltage total à P1 est:
I  1 1 
V1  V2    
2 r r 
 2 

Ainsi, la différence de potentiel V entre deux électrodes de potentiel sera


V  V1  V2   V3  V4 ,
ou encore

II-2-2-Distribution du courant électrique dans les sols.


Il est intéressant d'examiner comment le courant électrique se distribue dans les sols sous l'effet de
potentiels externes, car cela permet de comprendre une caractéristique importante des méthodes DC: la
profondeur d'investigation.

On a, par la loi d'ohm,

Figure 7: Dispositif d'injection à deux électrodes.

Pour deux électrodes à la surface (figure 7), on a:

avec pour dérivée selon x

8
La composante horizontale Jx pour le système à deux électrodes est donc:

La figure 8 montre l’évolution de la densité de courant sur un plan vertical situé à x en fonction de
la profondeur z et de l'écartement L des électrodes d'injection. Le trait continu décrit la densité de
courant en fonction de la profondeur lorsque l'écartement L est constant. On remarque que la densité
diminue très rapidement (moitié de sa valeur en surface à z/L = 0.8). Cette figure montre également
que, pour une profondeur donnée, la densité de courant sera maximale pour un écartement donné (trait
pointillé).

Figure 8: Densité de courant en fonction de la profondeur et de l'espacement des électrodes (J0 est
Jx à z = 0).

9
La figure 8 montre que presque la moitié du courant injecté se propageant dans la direction x
( Ix / I  0.5 ) se propage à une profondeur inférieure à la moitié de l'écartement (L/z=2). A z =L,
il ne reste guère que 30% du courant à circuler sous z. Ceci a pour incidence première qu'il peut être
très difficile d'aller chercher des données à grande profondeur lorsque les points d'injection du
courant sont en surface.

La figure 9 schématise le patron de propagation du courant dans le cas d'un sol homogène. On
remarque d'abord que les lignes de courant (pointillées) sont de plus en plus éloignées les unes des
autres à mesure qu'on s'éloigne des électrodes (la densité de courant diminue). On remarque
également que les lignes de voltage changent de signe au milieu de la géométrie.

Figure 9: Fraction du courant circulant sous z pour un écartement L.

Figure 10: Lignes de courant et équipotentielles pour deux électrodes d'injection au dessus d'un sol
homogène. a) vue en plan, b) vue en coupe, c) voltage le long de l'axe recoupant C 1 et C2.

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II-2-3-Effet des hétérogénéités dans le sol sur le potentiel électrique
-Distorsion du courant à l'interface d'un plan

On a dit que pour un courant se propageant dans le sol, le potentiel produit obéit à l'équation de
Laplace (10). Il y a deux conditions aux frontières qui doivent être respectées au contact de deux
milieux de conductivités différentes:
1- le potentiel est continu à l'interface,
2- la densité de courant perpendiculaire à l'interface est continue Jn(1) = Jn(2).


Si on a un courant de densité j1 dans un milieu 1 qui rencontre une interface avec un angle à par
rapport à la normale de l'interface (figure 10), on peut trouver la direction du courant dans le milieu 2.

d’où

Figure 11: Distorsion du courant à une interface plane où 1<2.


Ainsi, les lignes de courant sont déviées en traversant une frontière.
-Si 1>2, les lignes sont déviées vers l'interface,
-Si 1<2, les lignes sont déviées vers la normale.

Figure 12: Déviation du courant en fonction de la conductivité des couches traversées.

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C'est pour cette raison qu'il est difficile d'avoir une bonne pénétration. Lorsque la couche inférieure
est conductrice, le courant a tendance à suivre cette couche (figure 12).

Figure 13: Pénétration du courant électrique dans un sol tabulaire.

II-2-4- relation entre résistivité et résistance transversale-conductance longitudinale


II-2-4-1-Cas d’un terrain homogène et isotrope

La résistance transversale d’un terrain est le produit de son épaisseur h par sa résistivité .
T  h 
La conductance longitudinale est le rapport de son épaisseur par sa résistivité.
h , d’où h  TS et T
S   
 S
En une série de couches on les considère comme une série de résistances parallèles,

Figure 14: Représentation schématique de la résistance transversale et de la conductance longitudinale.

II-2-4-2-Cas d’un terrain homogène et anisotrope


-Ex. d’un calcaire fracturé

Certaines couches présentent une variation verticale dans leurs formations qu’on appelle
anisotropie verticale, elle liée à leur histoire de sédimentation. Cette anisotropie provoque une
déviation dans la trajectoire du courant, qui se traduit par une résistivité transversale plus grande que la
résistivité longitudinale.

 t = résistivité transversale
 S = résistivité longitudinale
On définit alors le coefficient d’anisotropie apparent a   t
s
et la résistivité moyenne apparente  am  t   s

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II-3-L'exploration verticale du sol: les sondages électriques

L’exploration verticale du sous-sol se fait par le sondage électrique. Pour un quadripôle AMNB
placé en ligne et dans le cas d’un sous-sol homogène et isotrope, la résistivité électrique est calculée
selon l’expression suivante:

Où K est un facteur géométrique du dispositif d’électrode et où les unités sont:


-I en mA,
-V en mV,
-en ohm-m,
-distances = m.

Du fait que le terrain prospecté n’est pas toujours homogène, le but de la prospection verticale est
donc de différencier la résistivité mesurée sur des structures hétérogènes.
Ainsi, trois points essentiels à prendre en considération lors d’une prospection verticale:
-les différentes formations qui constituent le sol se distinguent le plus souvent par leurs résistivités
électriques,
-une bonne partie du courant, émis par des électrodes en surface, pénètre en profondeur,
-les résistivités mesurées sur des formations hétérogènes sont qualifiées de résistivités apparentes.
La résistivité apparente (a) est donnée par:
V
a  K
I
Si on pose L  AB et l  MN , K devient K    ( L  l )
2 2

2 2 2l
II-3-1-Types des sondages électriques

-Sondage électrique direct (Type Schlumberger)

Il s’effectue à partir d’un quadripôle AMNB placé en surface du sol et en faisant augmenter
progressivement la longueur AB, en gardant fixe le pont O (centre de MN). On peut alors tracer la
courbe représentative de a en fonction de L/2=AB/2 sur papier bilogarithmique (Ex: figure 16).

Figure 15: Disposition de la mesure en quadripôle AMNB type schlumberger.

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Figure 16: Sondage électrique réalisé au Piedmont du Causse d’EL Hajeb.

-Sondage électrique inverse


Le sondage électrique peut être exécuté d’une manière inverse, il s’agit de fixer les électrodes d’émission AB
au milieu et d’écarter progressivement les électrodes de réception MN.

Théoriquement et expérimentalement, ce sondage ne preste aucune différence par rapport à celui classique
(direct), puisque les valeurs de K et les résultats sont identiques, c’est la raison pour laquelle on ne l’utilise pas
couramment.

II-3-2- Interprétation des sondages électriques


(voir manuel des travaux pratiques)

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II-4-Prospection horizontale.

Elle consiste en l’exploration du sous-sol par des dispositifs de dimensions constantes, en effet, la
distance entre les électrodes est fixe et le pas de déplacement est constant. Le but est de mettre en
évidence les différentes hétérogénéités du terrain sur une épaisseur définie.

II-4-1-Les dispositifs couramment utilisés.

►Trainé Wenner.
La distance entre les électrodes est identique. Le dipôle de mesure est au milieu. Il est sollicité pour
étudier les structures horizontales.

►Trainé Wenner-Schlumberger.
Il souvent utiliser pour étudier à la fois des structures verticales et horizontales, la profondeur
d’investigation est supérieure (10%) à celle atteinte par le dispositif de Wenner.

► Dispositif Dipôle-dipôle.
Le plus souvent recommandé pour l’étude des structures verticales. La profondeur d’investigation
est supérieure à celle atteinte par le Wenner et le Wenner-Schlumberger.

► Dispositif Pôle-Pôle.

Sa mise en œuvre permet d’obtenir le plus grand nombre de points d’acquisition, il est donc très
utile pour la réalisation des études en 3D. Le déplacement ne concerne que deux électrodes, les deux
autres sont portées à l’infini.

Figure17

15
Figure 18: Principe d’un sondage électrique avec le dispositif Wenner Alpha

Figure 19 : Sensibilité des dispositifs.

16
Le dispositif carré est destiné à mettre en évidence des phénomènes d’anisotropie. Les électrodes
sont arrangées selon un carré et les mesures se font de la façon suivante:

Figure 20: dispositif carré

La résistivité est donnée par:

II-4-2-Effet de certains contacts latéraux.

-Effet d'un contact vertical


La figure 21 présente le profil de résistivité apparente que l'on obtiendrait perpendiculairement à un
contact vertical entre deux terrains de résistivité différente avec un AB très grand et un MN infiniment
petit. Dans la pratique, les dimensions de AB et MN sont finies et l'allure de la courbe des résistivités
apparentes se complique par des variations brusques que l'on appelle des à-coups de prise.

Figure 21: Profil de résistivité sur un contact vertical, avec à-coups-de-prise (KUNETZ, 1966).

-Effet d'une couche mince


La figure 22 présente l'effet des couches minces dépendant du pendage. L'effet d'une couche mince
conductrice est maximum si elle est horizontale, presque nul si cette couche est verticale (fracture
conductrice). C'est l'inverse pour les couches minces résistantes, l'effet est alors maximum quand elles
sont verticales.

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Figure 22:Profil de résistivité sur une couche vertical, avec à-coups-de-prise

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II-5- La tomographie électrique

La tomographie électrique de surface permet d'obtenir une coupe de résistivité (image électrique du
sous-sol) en fonction de la profondeur en mesurant le profil de résistivité pour différentes
combinaisons d’électrodes de courant et de potentiel.

La Procédure consiste en l’utilisation d’un panneau électrique se basant sur un système


d’acquisition (fig. 23) qui se charge de contrôler les mesures, relié à un résistivimètre (ABEM par ex)
qui mesure la résistivité apparente du milieu au moyen d’un jeu de 64 électrodes en acier inoxydable et
4 câbles pour relier les électrodes au système d’acquisition. Grâce à une batterie de 12 V, cet appareil
injecte le courant électrique entre les électrodes A et B et mesure le potentiel électrique entre les
électrodes M et N. La centrale d’acquisition nous permet de choisir parmi les dispositifs suivant
(Schlumberger, Wenner, dipôle – dipôle…).

Figure 23: Investigation par l’appareil de Tomographie et principe de construction d'une pseudo-
section.

Figure 24: Schéma de disposition des câbles d’injection et de mesure pour l’acquisition des tomographies de
résistivité et chargeabilité.

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Figure 25: Exemple de panneau électrique interprété incluant la batymétrie (espacement inter-électrodes
2,5m. Extrait de ENS Lyon, 2011).

-Le modèle d'inversion.

Toutes les méthodes d'inversion tentent essentiellement de déterminer un modèle de sub-surface qui se
rapproche au mieux des mesures. Un modèle est une représentation mathématique attribuée à la réponse aux
terrains rencontrés. Il existe une application mathématique: la méthode des éléments finis ou des différences
finies qui permet de passer de l'espace des mesures: la résistivité apparente à l'espace des paramètres physiques
du modèle à estimer (fig. 26): la valeur de la résistivité en chaque point de la section. Le logiciel res2dinv permet
obtenir des modèles à partir des données de terrain (la pseudo-section). Le programme d'inversion peut être
utilisé pour différentes configurations (Wenner, Schlumberger, Dipôle-Dipôle) choisies selon structures
géologiques que l'on cherche à mettre en évidence.

Figure 26: Résultat de l’inversion obtenue à BarjLakdim (Tadighoust, région d’Errachidia). La pseudosection
recoupe l’anomalie principale (Profil de Wenner, c.L: X= 585,323, Y= 584,747 et Z= 1337m, direction NW-SE).

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II-6 Avantage et limite de la méthode de prospection électrique

Avantages de la méthode

- la résistivité présente une grande gamme de variations,


- maîtrise de la résolution latérale et verticale (profondeur d’investigation),
- rapide (faibles coûts),
- ne nécessite pas couplage en présence des forages.
- interprétation plus détaillée en tomographie électrique

Limite de la méthode

- nécessité d’un contact électrique avec le sol,


- difficultés de mise en œuvre en milieu urbain,
- fiabilité et précision diminue en période de sècheresse,
- différenciation difficile en profondeur pour les terrains aux conductivités relativement similaires

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