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Introduction
L’exploration hydrogéologique peut se faire par la caractérisation du sous-sol par la mesure de la
résistivité, qui peut varier:
- de 1 à quelques dizaines d’ohm-m pour les argiles et les marnes
- d’une dizaine à quelques centaines d’ohm-m pour les sables et les grès marneux
- d’une centaine à plusieurs milliers d’ohm-m pour les calcaires et les roches éruptives.
La correspondance entre la résistivité et le faciès géologique est une notion d’une grande
importance pratique. Parfois, certains faciès, des argiles par exemple, gardent pratiquement la même
résistivité sur des centaines de kilomètres; en général, la résistivité d’une formation est moins
constante et peut évoluer progressivement le long d’une même formation spécialement dans les dépôts
quaternaires.
Il faut noter que les résistivités que l’on mesure en prospection sont déjà des moyennes relatives à
de grands volumes de terrain en place, moyenne d’ailleurs d’autant plus large que les terrains sont plus
profonds.
Il résulte de ce qui précède que les mesures de résistivité faites sur échantillons ne sont
comparables à celles des terrains en place que si l’on considère la valeur moyenne d’un grand nombre
d’échantillons.
Souvent, les résistivités des roches dépendent de plus de la direction du courant qui les traverse, on
dit qu’elles sont anisotropes.
Cette anisotropie peut être due à la structure intime de la roche, les terrains sédimentaires sont
généralement plus résistants dans la direction perpendiculaire au plan de stratification par exemple. Il
s’agit alors de micro anisotropie. Mais pour de grands volumes, il peut également s’agir d’une
anisotropie apparente, une succession de couches alternativement résistantes et conductrices donnera
une valeur de résistivité plus élevée normalement aux strates, il s’agit dans ce cas de macro-
anisotropie.
La loi d’OHM nous permet de prévoir le cheminement des filets de courant dans un milieu
homogène isotrope.
Soit un terrain homogène et isotrope de résistivité ρ limité par une surface plane du côté de l’air.
Envoyons un courant continu I à l’aide d’une électrode ponctuelle A. L’écoulement du courant se fera
par filets rectilignes rayonnant autour de A et produira des variations de potentiel dans le sol à cause
de la résistance ohmique de celui-ci. La répartition du potentiel peut être représentée par des demi-
sphères centrées sur A (Figure 1).
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Figure 1: Représentation des équipotentielles et des filets de courant pour une source unique.
Pour un prisme rectangulaire de longueur L et de section A (figure 2). L'inverse de la résistivité est
appelée la conductivité électrique (= 1/) et ses unités des mho/m ou siemens/m.
Notons que la loi d'Ohm sous la forme exprimée à l'équation (3.1) est une forme simplifiée de la
forme générale qui s'écrit:
2
et
Les variations de résistivité pour un minéral particulier sont énormes, et peuvent dépendre des
impuretés et des cristaux. En général, dans les roches ignées, la résistivité apparente est élevée. Si la
roche est saine, peu fracturée, pas poreuses, peu de vide y circule et elle sera très résistantes. Les
fractures diminuent la résistivité.
Dans les sédiments et roches sédimentaires, la résistivité est généralement plus faible. Plus ces
roches sont vieilles, tassées et profondes, plus la porosité diminue et la résistivité est élevée. En fait, le
facteur déterminant de la résistivité d'un sol est la teneur en eau. La formule d'Archie relie laa et la
teneur en eau. C'est une relation empirique de la forme.
Où w est la résistivité de l'eau contenue dans les pores, F est le facteur de formation et est égal à
-m et I est l'index de résistivité et vaut S-n. Le terme m est appelé facteur de cimentation, est la
porosité efficace et S est la saturation. Le terme n vaut approximativement 2.
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II-2-Distribution du potentiel électrique dans les sols
II-2-1-Milieu infini, homogène et isotrope
II-2-1-1- Détermination du potentiel V par la loi d’ohm
On injecte le courant par une électrode et on cherche le potentiel V en un point M (x, y, z).
Figure 3: Potentiel généré par l'injection de courant dans un milieu infini, homogène et isotrope.
Le champ électrique et donné par la loi de Coulomb compte tenu des charges injectées en A. Le
champ en M est:
Q 1
E u
40 r 2
Où E est le champ électrique, u est le module unitaire de potentiel et est la densité superficielle
1
Rappelons que d’après la loi d’ohm et de Coulomb, j E E
et I= jA
Sur le terrain on ne s’intéresse pas au champ électrique mais plutôt au potentiel V qui est obtenu à
partir du champ E V :
I 1
V B
4 r
Comme V tend vers 0 quand r tend vers donc B = 0
Et on aura donc
I 1
V
4 r
4
b- Le milieu est un demi-espace (demi-sphère 2r2).
1 Q 1
I u 2r 2 , avec Q 2 I 0
40 r 2
I 1 I 1
Par la suite, E et V
2 r 2
2 r
I 1
En un point M, placé loin de l’électrode d’injection, VM
2 r
VM 2r
et la résistivité apparente en M sera a
I
Soit une source ponctuelle P émettant un courant I et créant ainsi un potentiel V en un point
M(x,y,z) (figure 3). Le potentiel V obéit à l'équation de Laplace.
Notons que l'expression (3.9) découle de la loi d'Ohm exprimée en fonction du champ électrique
E et de la densité de courant J (équation (3.3)). Sachant que - V = E et qu'il n'y a pas
d'accumulation de charge dans le système ( .J = 0), on peut écrire:
Puisque la conductivité est constante dans le médium, le premier terme de l’équation est nul et il
reste 2 V = 0.
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Par ailleurs, pour une conductivité constante (milieu homogène et isotrope), le Laplacien de V est
égal à zéro. Parce que tout le système est symétrique, le potentiel n'est fonction que de r, la distance à
l'électrode. Sous ces conditions, l'équation de Laplace en coordonnées sphériques se simplifie à :
dv
Posons u , donc
dr
et
ln u 2 ln r ln A
et
u Ar 2
dV A
Et finalement 2
dr r
A
En intégrant encore, V B (3.12)
r
Où A et B sont des constantes
Puisque V est nul si r tend vers l'infini, alors B est égal à zéro. Pour trouver A, Il suffit de relier le
potentiel V au courant I, connu par la loi d'Ohm. Le courant suit un chemin radial provenant de
l’électrode. Le courant traversant une surface sphérique (4r2) est donc égal à
I 4r 2 J (3.13)
dV A
En utilisant (3.3) et E V 2,
dr r
A A I
On a J 2 et I 4r 2 2 , Ainsi A
r r 4
I 1
Alors V (3.14)
4 r
V
ou bien 4r . Les équipotentielles sont donc sphériques puisqu'elles ne dépendent que de r.
I
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- Une seule électrode en surface
Il s'agit du cas du demi-espace homogène (figure 5). Le potentiel est toujours donné par (3.12). On
emploie le même stratagème que précédemment, à la différence que la surface est celle d'une demi-
sphère (2r2), et
I 2r 2 J
A I
Ainsi I 2r 2 d'où A , dans ce cas
r 2
2
I 1
V (3.15)
2 r
V
Où 2r
I
Figure 5: Potentiel généré par l'injection de courant dans un demi-espace homogène et isotrope
Lorsque la distance entre les deux électrodes émettrices du courant est fixe, le potentiel en un point
P1 est la somme des deux potentiels crées par l’électrode C1 et par l’électrode C2 (figure 5).
I 1 I 1
Pour C1, V1 et pour C2, V2
2 r1 2 r2
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Puisque le courant qui sort par une électrode est égal au courant qui entre par l'autre électrode, on
peut écrire que I1 = -I2. Le voltage total à P1 est:
I 1 1
V1 V2
2 r r
2
8
La composante horizontale Jx pour le système à deux électrodes est donc:
La figure 8 montre l’évolution de la densité de courant sur un plan vertical situé à x en fonction de
la profondeur z et de l'écartement L des électrodes d'injection. Le trait continu décrit la densité de
courant en fonction de la profondeur lorsque l'écartement L est constant. On remarque que la densité
diminue très rapidement (moitié de sa valeur en surface à z/L = 0.8). Cette figure montre également
que, pour une profondeur donnée, la densité de courant sera maximale pour un écartement donné (trait
pointillé).
Figure 8: Densité de courant en fonction de la profondeur et de l'espacement des électrodes (J0 est
Jx à z = 0).
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La figure 8 montre que presque la moitié du courant injecté se propageant dans la direction x
( Ix / I 0.5 ) se propage à une profondeur inférieure à la moitié de l'écartement (L/z=2). A z =L,
il ne reste guère que 30% du courant à circuler sous z. Ceci a pour incidence première qu'il peut être
très difficile d'aller chercher des données à grande profondeur lorsque les points d'injection du
courant sont en surface.
La figure 9 schématise le patron de propagation du courant dans le cas d'un sol homogène. On
remarque d'abord que les lignes de courant (pointillées) sont de plus en plus éloignées les unes des
autres à mesure qu'on s'éloigne des électrodes (la densité de courant diminue). On remarque
également que les lignes de voltage changent de signe au milieu de la géométrie.
Figure 10: Lignes de courant et équipotentielles pour deux électrodes d'injection au dessus d'un sol
homogène. a) vue en plan, b) vue en coupe, c) voltage le long de l'axe recoupant C 1 et C2.
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II-2-3-Effet des hétérogénéités dans le sol sur le potentiel électrique
-Distorsion du courant à l'interface d'un plan
On a dit que pour un courant se propageant dans le sol, le potentiel produit obéit à l'équation de
Laplace (10). Il y a deux conditions aux frontières qui doivent être respectées au contact de deux
milieux de conductivités différentes:
1- le potentiel est continu à l'interface,
2- la densité de courant perpendiculaire à l'interface est continue Jn(1) = Jn(2).
Si on a un courant de densité j1 dans un milieu 1 qui rencontre une interface avec un angle à par
rapport à la normale de l'interface (figure 10), on peut trouver la direction du courant dans le milieu 2.
d’où
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C'est pour cette raison qu'il est difficile d'avoir une bonne pénétration. Lorsque la couche inférieure
est conductrice, le courant a tendance à suivre cette couche (figure 12).
La résistance transversale d’un terrain est le produit de son épaisseur h par sa résistivité .
T h
La conductance longitudinale est le rapport de son épaisseur par sa résistivité.
h , d’où h TS et T
S
S
En une série de couches on les considère comme une série de résistances parallèles,
Certaines couches présentent une variation verticale dans leurs formations qu’on appelle
anisotropie verticale, elle liée à leur histoire de sédimentation. Cette anisotropie provoque une
déviation dans la trajectoire du courant, qui se traduit par une résistivité transversale plus grande que la
résistivité longitudinale.
t = résistivité transversale
S = résistivité longitudinale
On définit alors le coefficient d’anisotropie apparent a t
s
et la résistivité moyenne apparente am t s
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II-3-L'exploration verticale du sol: les sondages électriques
L’exploration verticale du sous-sol se fait par le sondage électrique. Pour un quadripôle AMNB
placé en ligne et dans le cas d’un sous-sol homogène et isotrope, la résistivité électrique est calculée
selon l’expression suivante:
Du fait que le terrain prospecté n’est pas toujours homogène, le but de la prospection verticale est
donc de différencier la résistivité mesurée sur des structures hétérogènes.
Ainsi, trois points essentiels à prendre en considération lors d’une prospection verticale:
-les différentes formations qui constituent le sol se distinguent le plus souvent par leurs résistivités
électriques,
-une bonne partie du courant, émis par des électrodes en surface, pénètre en profondeur,
-les résistivités mesurées sur des formations hétérogènes sont qualifiées de résistivités apparentes.
La résistivité apparente (a) est donnée par:
V
a K
I
Si on pose L AB et l MN , K devient K ( L l )
2 2
2 2 2l
II-3-1-Types des sondages électriques
Il s’effectue à partir d’un quadripôle AMNB placé en surface du sol et en faisant augmenter
progressivement la longueur AB, en gardant fixe le pont O (centre de MN). On peut alors tracer la
courbe représentative de a en fonction de L/2=AB/2 sur papier bilogarithmique (Ex: figure 16).
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Figure 16: Sondage électrique réalisé au Piedmont du Causse d’EL Hajeb.
Théoriquement et expérimentalement, ce sondage ne preste aucune différence par rapport à celui classique
(direct), puisque les valeurs de K et les résultats sont identiques, c’est la raison pour laquelle on ne l’utilise pas
couramment.
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II-4-Prospection horizontale.
Elle consiste en l’exploration du sous-sol par des dispositifs de dimensions constantes, en effet, la
distance entre les électrodes est fixe et le pas de déplacement est constant. Le but est de mettre en
évidence les différentes hétérogénéités du terrain sur une épaisseur définie.
►Trainé Wenner.
La distance entre les électrodes est identique. Le dipôle de mesure est au milieu. Il est sollicité pour
étudier les structures horizontales.
►Trainé Wenner-Schlumberger.
Il souvent utiliser pour étudier à la fois des structures verticales et horizontales, la profondeur
d’investigation est supérieure (10%) à celle atteinte par le dispositif de Wenner.
► Dispositif Dipôle-dipôle.
Le plus souvent recommandé pour l’étude des structures verticales. La profondeur d’investigation
est supérieure à celle atteinte par le Wenner et le Wenner-Schlumberger.
► Dispositif Pôle-Pôle.
Sa mise en œuvre permet d’obtenir le plus grand nombre de points d’acquisition, il est donc très
utile pour la réalisation des études en 3D. Le déplacement ne concerne que deux électrodes, les deux
autres sont portées à l’infini.
Figure17
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Figure 18: Principe d’un sondage électrique avec le dispositif Wenner Alpha
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Le dispositif carré est destiné à mettre en évidence des phénomènes d’anisotropie. Les électrodes
sont arrangées selon un carré et les mesures se font de la façon suivante:
Figure 21: Profil de résistivité sur un contact vertical, avec à-coups-de-prise (KUNETZ, 1966).
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Figure 22:Profil de résistivité sur une couche vertical, avec à-coups-de-prise
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II-5- La tomographie électrique
La tomographie électrique de surface permet d'obtenir une coupe de résistivité (image électrique du
sous-sol) en fonction de la profondeur en mesurant le profil de résistivité pour différentes
combinaisons d’électrodes de courant et de potentiel.
Figure 23: Investigation par l’appareil de Tomographie et principe de construction d'une pseudo-
section.
Figure 24: Schéma de disposition des câbles d’injection et de mesure pour l’acquisition des tomographies de
résistivité et chargeabilité.
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Figure 25: Exemple de panneau électrique interprété incluant la batymétrie (espacement inter-électrodes
2,5m. Extrait de ENS Lyon, 2011).
Toutes les méthodes d'inversion tentent essentiellement de déterminer un modèle de sub-surface qui se
rapproche au mieux des mesures. Un modèle est une représentation mathématique attribuée à la réponse aux
terrains rencontrés. Il existe une application mathématique: la méthode des éléments finis ou des différences
finies qui permet de passer de l'espace des mesures: la résistivité apparente à l'espace des paramètres physiques
du modèle à estimer (fig. 26): la valeur de la résistivité en chaque point de la section. Le logiciel res2dinv permet
obtenir des modèles à partir des données de terrain (la pseudo-section). Le programme d'inversion peut être
utilisé pour différentes configurations (Wenner, Schlumberger, Dipôle-Dipôle) choisies selon structures
géologiques que l'on cherche à mettre en évidence.
Figure 26: Résultat de l’inversion obtenue à BarjLakdim (Tadighoust, région d’Errachidia). La pseudosection
recoupe l’anomalie principale (Profil de Wenner, c.L: X= 585,323, Y= 584,747 et Z= 1337m, direction NW-SE).
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II-6 Avantage et limite de la méthode de prospection électrique
Avantages de la méthode
Limite de la méthode
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