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Chapitre 3 : Dynamique du point matériel (Suite)

9- Moment cinétique d’une particule :

a- Définition :

Soit une particule de masse m repéré par rapport au point O par son vecteur position 𝑟⃗ et se
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
déplaçant à une vitesse𝑣⃗. On appelle moment cinétique par rapport à O, le vecteur 𝐿 /𝑂 donné par :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐿/𝑂 = 𝑟⃗ × 𝓅⃗ ……………………………….(1)

Avec 𝓅⃗ étant la quantité de mouvement de la particule.

𝓅⃗ = 𝑚 𝑣⃗

On trouve alors : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝐿/𝑂 = 𝑚 𝑟⃗ × 𝑣⃗

On peut déduire de cette expression que les Moment cinétique est


un vecteur perpendiculaire aux vecteurs 𝑟⃗ et 𝑣⃗.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
|𝐿 /𝑂 | = 𝑚|𝑟⃗||𝑣
⃗| sin(𝑟,
⃗⃗⃗ 𝑣⃗)

On voit clairement de cette expression que lorsque le mouvement de la particule est rectiligne, le
moment cinétique de cette dernière est nul (𝑟⃗//𝑣⃗).

Pour un mouvement circulaire, on a toujours 𝑟⃗ ⊥ 𝑣⃗, moment cinétique


de la particule s’écrit alors :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
|𝐿 /𝑂 | = 𝑚 𝑅 𝑣

Comme 𝑣 = 𝑅 𝜃̇ = 𝑅𝜔 ; 𝜔 étant la vitesse angulaire, on peut réécrire


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
alors le moment cinétique comme suit : 𝐿 2
/𝑂 = 𝑚 𝑅 𝜔⃗⃗

Pour un mouvement curviligne dans le plan, nous introduirons les


coordonnées polaires tel que :

𝑣⃗ = ⃗⃗⃗⃗
𝑣𝑟 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑣𝜃

En remplaçant dans l’expression du moment cinétique on trouve :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐿/𝑂 = 𝑚 𝑟⃗ × (𝑣
⃗⃗⃗⃗𝑟 + ⃗⃗⃗⃗⃗)
𝑣𝜃 = 𝑚 𝑟⃗ × ⃗⃗⃗⃗
𝑣𝑟 + 𝑚 𝑟⃗ × ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑣𝜃

Comme 𝑟⃗// ⃗⃗⃗⃗,


𝑣𝑟 l’expression du moment cinétique ce réduit alors à :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐿/𝑂 = 𝑚 𝑟⃗ × ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑣𝜃
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 2 ̇ 2
Son module s’écrit alors : |𝐿 /𝑂 | = 𝑚 𝑟 𝜃 = 𝑚 𝑟 𝜔

b- Théorème du moment cinétique :

Calculons la dérivée par rapport au temps du moment cinétique :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐿 /𝑂 𝑑 𝑑𝑟⃗ ⃗⃗
𝑑𝑣 ⃗⃗
𝑑𝑣
𝑑𝑡
= 𝑑𝑡 (𝑚 𝑟⃗ × 𝑣⃗) = 𝑚 𝑑𝑡
× 𝑣⃗ + 𝑚𝑟⃗ × 𝑑𝑡 = 𝑚 𝑣
⃗⃗⃗⃗ × 𝑣⃗ + 𝑟⃗ × 𝑚 𝑑𝑡 = 𝑚 𝑣
⃗⃗⃗⃗ × 𝑣⃗ + 𝑟⃗ × 𝑚𝑎⃗

Le premier terme de cette équation est nul car le produit vectoriel d’un vecteur par lui-même est nul.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐿 /𝑂
On trouve alors : = 𝑟⃗ × 𝑚𝑎⃗
𝑑𝑡

D’après la deuxième loi de Newton 𝐹⃗ = 𝑚𝑎⃗

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐿 /𝑂
= 𝑟⃗ × 𝐹⃗
𝑑𝑡

⃗⃗ × ⃗𝑭⃗ est appelé moment d’une force par rapport à O. Il est noté ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Le produit 𝒓 ℳ/𝑂 = 𝑟⃗ × 𝐹⃗

Enoncé du théorème du moment cinétique : La dérivée par rapport au temps du moment cinétique
est égale à la somme des moments des forces extérieures qui s’applique sur la particule. Ce
théorème est l’équivalent de la deuxième loi de Newton pour le mouvement curviligne.

c- Conservation du moment cinétique – Forces Centrales :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐿
On rappelle le théorème du moment cinétique : /𝑂
= 𝑟⃗ × 𝐹⃗
𝑑𝑡

La dérivée temporelle du moment cinétique s’annule dans deux cas possible :

✓ Lorsque la particule est isolée : en effet, on a vu précédemment qu’une particule isolée ne


subit aucune force ou la somme des forces extérieures est égale à 0. Le moment de cette
force est alors nul.
✓ Si la force à laquelle est soumise la particule est
constamment parallèle à 𝑟⃗. Dans ce cas, le moment des
forces est toujours nul.
Cette force est alors appelée Force Centrale, elle est
toujours dirigée vers le centre O appelé centre des
forces.

Dans les deux cas cités ci-dessus, le moment cinétique de la particule est toujours conservé.

Par application à ce principe de conservation du moment cinétique, considérons une planète en


mouvement au tour du soleil. La planète est soumise à la seule force gravitationnelle exercée par le
soleil sur cette planète. La force gravitationnelle est une force centrale ; constamment dirigée vers le
soleil, qui sera considéré comme centre des forces. Il en découle alors, que le moment cinétique de
la planète est conservée.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐿/𝑂 = 𝑚 𝑟⃗ × 𝑣⃗ = 𝑐𝑡𝑒

La surface dS (voir figure ci-contre) balayé dans l’intervalle de


temps dt est donnée par :

Rappel :

La surface du parallélogramme délimité par les deux vecteur 𝐴⃗ 𝑒𝑡 𝐵


⃗⃗ , est

égale au module du produit vectoriel de ces deux vecteurs.

1
On trouve alors : 𝑑𝑆 = |𝑟⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗|
× 𝑑𝑟
2

𝑑𝑆 1 𝑑𝑟 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1 1 1
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
→ 𝑑𝑡 = 2 |𝑟⃗ × 𝑑𝑡 | = 2 |𝑟⃗ × 𝑣⃗| = 2𝑚 |𝑚𝑟⃗ × 𝑣⃗| = 2𝑚 |𝐿 /𝑂 | = 𝑐𝑡𝑒 = 𝐶

Intégrons maintenant dS entre les instants t1 et t2 :

𝑡2 2 𝑡
∫𝑡 𝑑𝑆 = ∫𝑡 𝐶 𝑑𝑡 →𝑆12 = 𝐶(𝑡2 − 𝑡1 )
1 1

On voit clairement de cette expression que:

➢ La surface balayée entre les instants t1 et t2 est proportionnelle à l’intervalle de temps


(t2 – t1).
➢ Comme 𝐿 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
/𝑂 = 𝑚 𝑟⃗ × 𝑣 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗, les vecteurs ⃗⃗⃗
⃗ = 𝑐𝑡𝑒 𝑟 et 𝑣⃗ sont à tous moment contenus dans le
même plan. Il en découle alors que la trajectoire de la planète est plane.

8- Pseudo-force ou Force d’inertie :

Nous avons précédemment montré que les lois de Newton sont valables dans tout repère galiléen.
Intéressons-nous dans ce qui suit au mouvement d’une particule dans un repère non-galiléen.

• Cas d’un mouvement Circulaire :

Soit une balle de masse m, attachée par un fil inextensible et de


masse négligeable à l’axe d’un plateau tournant avec une vitesse de
rotation constante.
❖ Pour un observateur lié au sol (repère galiléen), la particule est en mouvement circulaire
uniforme.
Par application du principe fondamental de la dynamique : ∑ 𝐹⃗ = 𝑚𝑎⃗
On trouve : 𝑃⃗⃗ + 𝑅⃗⃗ + 𝑇 ⃗⃗
⃗⃗ = 𝑚𝑎⃗, avec 𝑃⃗⃗ + 𝑅⃗⃗ = 0
On déduit donc que 𝑇⃗⃗ = 𝑚𝑎⃗ → |𝑇
⃗⃗| = 𝑚𝑎
Vu que le mouvement est circulaire uniforme, l’accélération de la
particule est purement normale.
𝑣2
D’où : 𝑇 = 𝑚 𝑅 , R étant la longueur du fil et qui correspond à distance entre la balle et le
centre O.
❖ Pour un observateur lié au plateau (repère non galiléen car
mouvement circulaire uniforme), la particule est en
⃗⃗
équilibre ; ∑ 𝐹⃗ = 0
On voit clairement qu’il doit exister une force d’inertie qui
⃗⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
s’oppose à la force de tension tel que : 𝑇 𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒 = 0 ⃗⃗
2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒 = −𝑇 ⃗⃗ = −𝑚𝑎⃗ →𝐹𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒 = 𝑚 𝑣
𝑅
✓ Cette force permet d’expliquer la sortie d’un
véhicule de sa trajectoire dans un virage. En effet,
plus la vitesse est importante cette force devient
plus intense et plus le rayon de courbure est grand, plus cette force est moins
intense. C’est Pour cela, dans un virage, il faut réduire sa vitesse et augmenter le
rayon de courbure de la trajectoire.
✓ Cette force est appelée force centrifuge.

• Cas d’un mouvement rectiligne :

Considérons un pendule simple, composé d’une masse m attaché


par un fil inextensible et de masse négligeable au plafond d’un
véhicule en mouvement rectiligne uniformément accéléré.

❖ Pour un observateur lié au sol (repère galiléen), on a :


∑ ⃗𝑭⃗ = 𝒎𝒂
⃗⃗
⃗𝑷
⃗⃗ + ⃗𝑻⃗ = 𝒎 𝒂
⃗⃗

❖ Pour un observateur non galiléen (lié au véhicule), la masse m est


en équilibre : ∑ 𝐹⃗ = ⃗0⃗ → ⃗𝑷 𝑭𝒊𝒏𝒆𝒓𝒕𝒊𝒆 = ⃗𝟎⃗
⃗⃗ + ⃗𝑻⃗ + ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
→𝑭⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ ⃗⃗
𝒊𝒏𝒆𝒓𝒕𝒊𝒆 = −(𝑷 + 𝑻) = −𝒎𝒂 ⃗⃗
Cette force d’inertie permet d’expliquer pourquoi
lorsque le véhicule accélère ou décélère, les corps sont
propulsés vers l’arrière ou vers l’avant respectivement.

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