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PFT INF 3.2.

01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

MANUEL D’EMPLOI
DU GROUPE D’INFANTERIE

PFT INF 3.2.01/7


PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

AVERTISSEMENT

Ce document a été élaboré par la direction des études et de la prospective de l’école de


l’infanterie (DEP INF).

Cohérent avec les doctrines multinationales et interarmées, il a été conçu et rédigé par un
collège d’officiers et sous-officiers expérimentés. C’est un document de doctrine et non
un acte juridique. Comme tout document de doctrine, son contenu sert de référence pour
l’infanterie à l’entraînement et en opération, mais il n’a pas une portée normative. Son
application permet de concilier les exigences théoriques, la réalité des opérations et les
contraintes de chaque situation.

La doctrine est un guide qui préserve la liberté d’action du chef interarmes responsable
de l’organisation des forces en opération, de la conception, de la conduite et de
l’exécution des missions.

Le document sera régulièrement mis à jour en fonction des évolutions doctrinales


multinationales et interarmées, des progrès de la réflexion tactique, des évolutions en
organisation et équipement des forces terrestres, ainsi que des retours d’expérience
français et étrangers.

Attention : la version de référence est le document électronique mis en ligne sur le site
intradef du CDEC (http://portail-cdec.intradef.gouv.fr/ rubrique « Référentiel doctrinal »).

LA DOCTRINE EST VIVANTE,


ELLE SE NOURRIT EGALEMENT DE VOS REACTIONS ET DE VOS SUGGESTIONS

Utilisateurs de ce document de doctrine, devenez-en acteurs


en contactant directement le rédacteur pour apporter toute précision ou correction.
Contact : chef du Bureau Etudes Générales et Doctrine – RETEX : 864 831 20 24

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RECAPITULATIF DES AMENDEMENTS

1. Ce tableau constitue le recueil de tous les amendements proposés par les lecteurs, quels que
soient leur origine et leur rang, transmis à la direction des études et de la prospective de l’école
de l’infanterie.

2. Les amendements validés par le directeur des études et de la prospective sont inscrits en rouge
dans le tableau ci-dessous dans leur ordre chronologique de prise en compte.

3. Les amendements pris en compte figurent en violet dans la nouvelle version.

4. Le numéro administratif figurant au bas de la première de couverture et de la fausse ouverture


est corrigé (en caractères romains, gras, rouges) par ajout de la mention : « amendé(e) le
jour/mois/année ».

5. La version électronique du texte de référence amendé remplace la version antérieure dans toutes
les bases de données informatiques.

N° Amendement Origine Date de mise à jour


1 INF 37.001 EI 03 juillet 2014
2 PFT INF 3.2.01/7 EI 16 mars 2020
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SI VOUS NE DEVIEZ RETENIR QUE CELA

1. Le fantassin est essentiellement un combattant à pied, mis en place après une manœuvre
embarquée, utilisant une arme individuelle ou servant une arme collective, dont la finalité ultime
est la neutralisation d’un adversaire, soit par la capture, soit par la destruction. Son efficacité
s’obtient en groupe, par la combinaison des différentes armes qu’il met en œuvre.

2. Spécialiste du contrôle du milieu (physique et humain), il se caractérise par son autonomie et sa


capacité d’initiative jusqu’au plus bas échelon, ce qui fait de lui un élément sachant parfaitement
s’adapter aux circonstances.

3. Ses vulnérabilités résident dans l’usure physique, sa faible protection face au feu ennemi et la
nécessité de disposer de délais importants lorsqu’il est débarqué.

4. Le fantassin met en pratique en permanence les 12 actes réflexes, et les combine pour accomplir
3 actes élémentaires : se déplacer (mobilité), se poster (protection) et utiliser ses armes
(puissance de feu).

5. Le fantassin agit d’abord au sein d’une équipe d’infanterie, qui reçoit une mission et met en
œuvre pour cela 3 actes élémentaires : se déplacer, s’arrêter et tomber en garde, utiliser ses
armes. Le chef d’équipe coordonne l’action de chaque combattant sous ses ordres en vue de la
réalisation de la mission de l’équipe.

6. Le groupe d’infanterie est organisé en deux équipes, et dispose d’un véhicule de combat de
l’infanterie. Il peut recevoir un renfort ou être prélevé d’un élément. Le groupe agit au sein de la
section. Le chef de groupe reçoit une mission qu’il décline par la combinaison de missions
successives données à chacun de ses subordonnés (les équipes, le véhicule de combat de
l’infanterie, le tireur de précision et éventuellement d’autres éléments).

7. Le combat du groupe se décompose en une succession de phases embarquées, durant


lesquelles le chef de groupe profite de la vitesse, de la puissance de feu, de la protection et des
liaisons de son véhicule de combat de l’infanterie, et de phases débarquées durant lesquelles il
fait manœuvrer, de manière coordonnée, les entités sous ses ordres.

8. La prise en compte du véhicule de combat de l’infanterie et de son équipage comme pion


tactique à part entière, auquel le chef de groupe donne une mission précise, concomitante aux
missions de ses équipes, participe à la préparation de la transformation SCORPION, et de
l’importance croissante du véhicule d’infanterie dans le combat collaboratif infovalorisé.

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(VIERGE)

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SCHEMA DOCTRINAL

DFT 3.2 Tome 1 DFT 3.2 Tome 1


L’emploi des forces terrestres Les fondamentaux de
dans les opérations interarmées la manœuvre interarmes

DFT INF 3.2


Doctrine d’emploi
Concept général de l’infanterie
de l’infanterie

PFT INF 3.2.01/5 PFT INF 3.2.01/4


Manuel d’emploi Manuel d’emploi
du sous-groupement tactique du groupement tactique
interarmes à dominante infanterie interarmes à dominante infanterie

PFT INF 3.2.01/6 PFT INF 3.2.01/7


Manuel d’emploi Manuel d’emploi
de la section de combat du groupe de combat
de l’infanterie de l’infanterie

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

(VIERGE)

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TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 1 GENERALITES SUR LE FANTASSIN ....................................................................... 11


1.1 Le fantassin ..................................................................................................................................................11
1.2 Atouts du fantassin .....................................................................................................................................11
1.3 Les vulnérabilités du fantassin ..................................................................................................................12
1.4 L’emploi du véhicule de combat de l’infanterie (VCI) ..............................................................................13
1.5 Ennemis et menaces ...................................................................................................................................14

CHAPITRE 2 LE COMBAT DU FANTASSIN .................................................................................. 15


2.1 Généralités ...................................................................................................................................................15
2.1.1 Définitions ..................................................................................................................................15
2.1.2 Formation ..................................................................................................................................15
2.1.3 Capacités...................................................................................................................................16
2.2 Les actes réflexes du fantassin .................................................................................................................16
2.2.1 S’orienter ...................................................................................................................................16
2.2.2 Observer ....................................................................................................................................17
2.2.3 Progresser .................................................................................................................................17
2.2.4 Se protéger ................................................................................................................................18
2.2.5 Se camoufler .............................................................................................................................19
2.2.6 Apprécier une distance ..............................................................................................................19
2.2.7 Désigner un objectif ...................................................................................................................20
2.2.8 Mettre en œuvre son armement ................................................................................................20
2.2.9 Communiquer ............................................................................................................................21
2.2.10 Rendre-compte ..........................................................................................................................21
2.2.11 Garder la liaison ........................................................................................................................21
2.2.12 S’équiper ...................................................................................................................................22
2.2.13 Les actes réflexes de l’équipage ...............................................................................................23
2.3 Les actes élémentaires du fantassin .........................................................................................................23
2.3.1 Se déplacer ...............................................................................................................................23
2.3.2 Se poster ...................................................................................................................................24
2.3.3 Utiliser ses armes ......................................................................................................................25

CHAPITRE 3 LE COMBAT DE L’EQUIPE ...................................................................................... 27


3.1 Généralités ...................................................................................................................................................27
3.1.1 Le trinôme..................................................................................................................................27
3.1.2 La pièce .....................................................................................................................................28
3.1.3 Liste des missions des équipes.................................................................................................28
3.2 Les actes élémentaires de l’équipe ...........................................................................................................29
3.2.1 Se déplacer ...............................................................................................................................29
3.2.2 S’arrêter, tomber en garde ........................................................................................................34
3.2.3 Utiliser ses armes ......................................................................................................................36
3.3 Les missions de l’équipe ............................................................................................................................39
3.3.1 Surveiller (trinôme ou pièce) .....................................................................................................40
3.3.2 Eclairer (trinôme ou pièce) ........................................................................................................42
3.3.3 Appuyer (trinôme ou pièce) .......................................................................................................44
3.3.4 Neutraliser / détruire (trinôme ou pièce) ....................................................................................46
3.3.5 S’emparer de / Reconnaître un point (trinôme uniquement) .....................................................48
3.3.6 Assurer la liaison (trinôme ou pièce) .........................................................................................50
3.3.7 Fouiller (trinôme uniquement) ...................................................................................................52

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3.3.8 Protéger du personnel (trinôme ou pièce) .................................................................................56

CHAPITRE 4 LE COMBAT DU GROUPE ....................................................................................... 57


4.1 Généralités ...................................................................................................................................................57
4.1.1 Organisation des groupes .........................................................................................................57
4.1.2 Le chef de groupe .....................................................................................................................58
4.1.3 Emploi du véhicule de combat de l’infanterie ............................................................................60
4.1.4 Les missions du groupe ............................................................................................................63
4.2 Les actes élémentaires du groupe d’infanterie ........................................................................................64
4.2.1 Se déplacer ...............................................................................................................................64
4.2.2 S’arrêter, tomber en garde ........................................................................................................69
4.2.3 Utiliser ses armes ......................................................................................................................72
4.3 Les missions du groupe d’infanterie .........................................................................................................77
4.3.1 Reconnaître un point ou un axe (groupe de combat uniquement)............................................77
4.3.2 Eclairer (groupe de combat) ......................................................................................................79
4.3.3 Surveiller (groupe de combat et groupe appui) .........................................................................83
4.3.4 S’emparer de (groupe de combat uniquement) ........................................................................85
4.3.5 Neutraliser / Détruire (groupe de combat et groupe appui) ......................................................87
4.3.6 Appuyer (groupe de combat et groupe appui) ..........................................................................89
4.3.7 Couvrir (groupe de combat et groupe appui) ............................................................................91
4.3.8 Protéger (groupe de combat uniquement) ................................................................................93
4.3.9 Défendre un point (groupe de combat et groupe appui) ...........................................................95
4.3.10 Prendre le contact (groupe de combat uniquement) .................................................................97
4.3.11 Intervenir (groupe de combat et groupe appui) .........................................................................98
4.4 Les procédés de combat.............................................................................................................................99
4.4.1 La patrouille (groupe de combat uniquement) ..........................................................................99
4.4.2 L’infiltration – L’exfiltration (groupe de combat et groupe appui) ............................................101
4.4.3 Le guidage (groupe de combat et groupe appui) ....................................................................103
4.4.4 Le point de contrôle (groupe de combat uniquement) ............................................................105
4.4.5 La rupture de contact (groupe de combat et groupe appui) ....................................................107
4.4.6 L’embuscade / le bouchon antichar (groupe de combat et groupe appui) ..............................109
4.4.7 La réaction à l’embuscade (groupe de combat et groupe appui)............................................111
4.4.8 Le poste de combat (groupe de combat et groupe appui) ......................................................112
4.4.9 L’assaut (groupe de combat uniquement)...............................................................................113
4.4.10 L’extraction d’un blessé sous le feu (groupe de combat et groupe appui) .............................115
4.4.11 La capture (groupe de combat uniquement) ...........................................................................118

ANNEXE A : FORMATIONS DU GROUPE ..................................................................................... 119

ANNEXE B : L’ORDRE INITIAL DU CHEF DE GROUPE ................................................................ 121

ANNEXE C : EVALUATION DE LA VULNERABILITE D’UN GROUPE ISOLE ............................... 123

ANNEXE D : L’EMPLOI CYNOTECHNIQUE AU SEIN DU GROUPE D’INFANTERIE ..................... 124

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CHAPITRE 1

GENERALITES SUR LE FANTASSIN

1.1 Le fantassin

Le fantassin est essentiellement un combattant à pied, mis en place après une manœuvre embarquée,
utilisant une arme individuelle ou servant une arme collective, dont la finalité ultime est la neutralisation
d’un adversaire, soit par la capture, soit par la destruction. Au niveau individuel, le combat se résumera
toujours à un duel à remporter.

Il transporte lui-même le matériel lui permettant de survivre et durer de manière autonome dans un
milieu hostile : armement et munitions, effets de protection, nécessaire de vie en campagne,
alimentation, etc.

Le combat du fantassin s’étend dans l’espace compris entre la distance du corps-à-corps jusqu’à la
limite d’observation et de tir (directs ou indirects).

La supériorité du fantassin sur son adversaire résidera principalement sur sa capacité à le surclasser
sur les plans :
 de la force morale ;
 de la condition physique ;
 de la combinaison des systèmes d’armes ;
 des compétences techniques ;
 de la compréhension de la situation tactique ;
 de la prise d’initiative.

Si les qualités individuelles du fantassin sont essentielles, elles n’ont d’efficacité tactique que dans le
cadre d’une action collective commandée et coordonnée des différents combattants combinant, en
appui mutuel, le mouvement et le feu.

En particulier, c’est la combinaison des effets d’armes différentes (fusils d’assaut, fusil-mitrailleur, fusil
de précision, lance-roquette, lance-grenade, missile, mitrailleuse, armement de bord) au sein d’un
même groupe qui en détermine l’efficacité.

Le groupe est donc, d’une certaine manière, le premier échelon de la combinaison des systèmes
d’armes infanterie.

1.2 Atouts du fantassin

Force morale et cohésion :


le fantassin tire sa force morale de sa valeur individuelle, de la cohésion du groupe et de
l’entraînement. La confiance mutuelle, entre le chef et le subordonné comme entre pairs, est un
élément essentiel de cette force morale : elle doit être préparée dès le temps de paix dans les actions
quotidiennes du groupe organique.

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Masse et agilité :
l’infanterie est spécialiste du contrôle du milieu et du terrain dans la durée et dans l’espace, ce qui lui
est permis par le nombre et la mobilité de ses éléments. Elle est l’arme des actions en terrain difficile à
intervisibilité réduite et la mise en place par la 3e dimension. En particulier, l’infanterie aura une
prédilection pour les terrains accidentés ou cloisonnés (forêts, zones montagneuses, zones urbaines,
zones désertiques, zones littorales, etc.).

Insaisissabilité et dispersion :
la faible empreinte physique de chaque combattant et son autonomie rendent le fantassin
particulièrement insaisissable. La dispersion relative des combattants dans l’espace les rend plus
difficiles à acquérir par l’ennemi et permet la survie tactique de l’unité. Elle permet en outre un meilleur
contrôle du terrain ; l’unité d’infanterie peut également être considérée comme un ensemble de
capteurs de renseignement, capables de demander, observer et éventuellement coordonner des feux
de la 3e dimension (tirs indirects, CAS, etc.).

Polyvalence et adaptabilité :
disposant d’un ensemble varié d’armes et de matériels, le groupe d’infanterie peut, en donnant à
chaque combattant le juste niveau d’autonomie et d’initiative, apporter une réponse adaptée à de
nombreuses situations tactiques, allant d’un engagement à faible niveau de violence au sein des
populations, jusqu’à l’assaut brutal d’une position ennemie. La puissance et la précision de certaines de
ses armes lui permet de conserver la maîtrise des effets de destruction, ce qui peut être parfaitement
utile au sein des populations.

Autonomie :
le fantassin disposes d’appuis internes dans les domaines logistique, renseignement, appui feu et
transmission qui lui permettent de faire face, temporairement et de façon autonome, à toutes les
situations.

1.3 Les vulnérabilités du fantassin

Usure :
comme tout système d’arme, le combattant est sensible à l’usure. La fatigue, le poids de l’équipement,
la pression nerveuse du combat, les conditions climatiques, la faim et la soif sont susceptibles de
réduire son efficacité.

Protection limitée :
s’il possède une faible empreinte physique, le combattant débarqué est limité par la capacité d’emport
et la nécessité de conserver une certaine agilité. Le fantassin n’est que peu protégé et donc
relativement vulnérable à tout type de feux.

Lenteur :
s’il peut progresser et combattre dans des zones inaccessibles par d’autres moyens, le fantassin est
limité dans sa vitesse de déplacement à pied.

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1.4 L’emploi du véhicule de combat de l’infanterie (VCI)1

Apport du VCI au fantassin :


 vitesse de déplacement et capacité de franchissement ;
 protection lorsqu’il est embarqué, et éventuellement débarqué s’il s’abrite derrière le véhicule ;
 puissance de feu, selon l’armement de bord ;
 moyens d’observation et de détection J/N ;
 communication : partage de la situation tactique ;
 capacité d’emport logistique.
L’efficacité du véhicule dépend donc de sa mobilité (vitesse et franchissement), de son blindage, de
son armement et de sa capacité d’emport en combattants et en logistique.
La manœuvre du VCI :
le VCI fait partie intégrante de la manœuvre de l’unité d’infanterie. Le fantassin combat à pied et en
véhicule, par une combinaison adéquate de manœuvre (combinaison du mouvement et du feu)
embarquée et débarquée.

Dans le combat d’infanterie, il n’y a pas deux phases distinctes, qui seraient un déplacement embarqué
d’une part, puis un combat débarqué appuyé par le véhicule d’autre part. Au contraire, il doit y avoir
une seule manœuvre combinant l’emploi du véhicule avec le groupe embarqué et l’emploi du véhicule
avec le groupe débarqué.

Places dans un VCI :


pour permettre l’unité du combat d’infanterie (embarqué et débarqué), il faut une cohérence physique
entre pion tactique embarqué et pion tactique débarqué : un groupe de combat ne doit pas être mêlé à
un autre dans les VCI.

Afin de permettre une certaine souplesse tactique dans les articulations, les VCI doivent permettre
d’embarquer un groupe de combat et ses éventuels renforts.

Difficultés inhérentes à l’emploi des VCI :


si le VCI apporte de la protection pour le fantassin, il est également moins discret que le combattant à
pied. Le chef d’élément doit garder à l’esprit qu’un groupe d’infanterie embarqué sera détruit
tactiquement si le véhicule l’est aussi.

De plus, les phases d’embarquement et de débarquement sont des moments de vulnérabilité, car le
véhicule est à l’arrêt (il perd la protection que lui donne la vitesse), et le groupe de combat ne peut
combattre efficacement (fantassins regroupés, donc plus vulnérables). Il s’agit donc de veiller à la
rapidité d’exécution et à la sûreté de ces phases.

Enfin, lorsque les fantassins sont débarqués, il faut maîtriser l’emploi simultané des fantassins à pied
(déplacement lent) et du VCI (déplacement rapide).

1
Le terme de VCI regroupe l’ensemble des engins blindés de l’infanterie : VBCI, GRIFFON, SERVAL, VAB

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1.5 Ennemis et menaces

Combattant débarqué :
L’ennemi le plus naturel du fantassin est le combattant débarqué adverse appuyé par son véhicule de
combat. Le combat face à cet adversaire peut se résumer à un duel d’infanterie, dans lequel les
avantages et les inconvénients des belligérants sont en grande partie nivelés. Mais le combattant
débarqué adverse peut aussi facilement se dissimuler pour neutraliser le VCI en tirant profit de ses
vulnérabilités (embuscade, imbrication au sein de la population, etc.).

Engin blindé :
les véhicules blindés sont des ennemis potentiellement très dangereux, car bénéficiant souvent d’une
grande mobilité, d’une bonne protection, ainsi que d’une allonge de tir et d’une puissance de feu
importantes. Pour pouvoir remporter le combat face à ce type d’adversaire, le fantassin doit d’une part,
pouvoir se camoufler afin de ne pas être pris à partie, d’autre part, bénéficier d’un armement puissant,
embarqué ou débarqué, lui permettant de détruire avant d’être détruit. En localité, l’engin blindé est
l’ennemi principal du fantassin.

Artillerie :
l’artillerie, et tous les tirs indirects en général, sont particulièrement dangereux, car la menace venant
par le haut, le fantassin trouve plus difficilement des écrans pour se protéger. La grande surface battue
par les feux est susceptible de causer une neutralisation très rapide d’un grand nombre de fantassins.

Outre le camouflage permettant de ne pas être décelé, il s’agira :


 soit de rester mobile pour sortir de la zone battue par les feux avant l’efficacité du tir ;
 soit de se protéger par l’usage de tranchées, d’abris et de postes de combat limitant
l’efficacité des tirs ;
 soit de se mettre à l’abri, sous blindage, des éclats d’obus.

Aéronefs :
les aéronefs, habités ou non (avions de chasse, hélicoptères, drones aériens), allient vitesse, allonge
de tir et puissance de feu. Ils seront souvent hors de portée de riposte, voire si éloignés que le
fantassin ne les aura même pas détectés. La protection face à la menace aérienne est donc difficile à
mettre en œuvre.

Seuls le camouflage et une dispersion suffisante permettent au fantassin de limiter l’efficacité des tirs
ennemis.

La coordination des feux anti-aéronefs, incluant l’armement de bord, doit être maîtrisée.

Génie :
les obstacles, minages et piégeages sont des menaces passives. Ils sont théoriquement battus par les
feux adverses (directs ou indirects).

Le fantassin doit veiller à déceler ces dangers le plus tôt possible, ce qui nécessite des moyens de
détections (observation directe, par optique, drone, etc…).

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CHAPITRE 2

LE COMBAT DU FANTASSIN

2.1 Généralités

2.1.1 Définitions
Ces définitions n’ont pas de valeur officielle, elles visent uniquement à faciliter la
compréhension de ce document de doctrine.

Fantassin : toute personne appartenant à l’arme de l’Infanterie, quels qu’en soient le poste et la
fonction.

Fonctions au sein du groupe :


 chef de groupe (CDG) : fantassin commandant un groupe composé de plusieurs équipes ;
 chef d’équipe (CE) : fantassin commandant un ou plusieurs combattants ;
 combattant : fantassin aux ordres d’un chef d’équipe ;
 tireur de précision (TP) : fantassin équipé d’un fusil de précision.
Armement :
 fusil d’assaut : armement de base du fantassin ;
 pistolet semi-automatique : armement de double dotation qui équipe généralement le CDG,
les CE, les tireurs de précision et servants d’armes collectives ;
 fusil-mitrailleur : arme individuelle automatique à tir continu (ex : MINIMI, MAG 58) ;
 arme collective : système d’arme dont la mise en batterie nécessite ordinairement plusieurs
combattants ;
 mitrailleuse lourde : arme collective nécessitant une mise en batterie (ex : MIT50) ;
 arme spécifique : tout type d’arme détenu par un nombre limité de combattant (généralement
lance-grenade, lance-roquette, fusil-mitrailleur, fusil de précision ou armes collectives).
Missions :
les missions des unités d’infanterie sont catégorisées en missions « dynamiques » ou « statiques » :
 mission dynamique : mission impliquant le déplacement de l’unité vers un objectif ; cela
n’exclut pas des arrêts durant la mission ;
 mission statique : mission s’effectuant à partir d’une zone donnée ; cela n’exclut pas les
mouvements au sein de cette zone.

2.1.2 Formation
La formation initiale du fantassin le rend apte, moyennant l’entretien de ses compétences, à tenir le
poste de combattant, équipé d’un fusil d’assaut (FA) ou d’un fusil-mitrailleur (FM) et, éventuellement,
d’un lance-roquette (LR) ou d’un lance-grenade (LG).

A l’issue de cette formation, le combattant d’Infanterie se spécialise sur des fonctions (combat
débarqué, pilote, tireur véhicule de l’infanterie, chef d’équipe, tireur de précision, servant sur arme
collective, etc.) et sur du matériel et des systèmes d’armes différents. Ces nouvelles compétences vont
contribuer à la réalisation de la mission par les échelons supérieurs.

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2.1.3 Capacités
Le fantassin doit pouvoir combattre en tout lieu et en tout temps. Sa formation technique, physique et
psychologique doit lui permettre de faire face à toutes les situations. Il maîtrise parfaitement son
matériel ainsi que celui du groupe. Il doit être en mesure de remplacer ponctuellement son chef en cas
de nécessité.

Le fantassin combat au sein d’une équipe, d’un groupe et d’une section. Pour être en mesure de
remplir une mission, le fantassin doit être capable d’exécuter parfaitement les trois actes
élémentaires suivants :
 se déplacer ;
 se poster ;
 utiliser ses armes.
En appliquant les consignes permanentes :
 de collecte du renseignement ;
 de mise en œuvre des mesures de sûreté et de sauvegarde.
L’exécution correcte des actes élémentaires requiert l’application de 12 actes réflexes.

2.2 Les actes réflexes du fantassin

Au nombre de 12, les actes réflexes sont :


 s’orienter ;
 observer ;
 progresser ;
 se protéger ;
 se camoufler ;
 apprécier une distance ;
 désigner un objectif ;
 mettre en œuvre son armement ;
 communiquer ;
 rendre-compte ;
 garder la liaison ;
 s’équiper.

2.2.1 S’orienter
Déterminer une DIRECTION et la CONSERVER, pour situer un objectif, un secteur dangereux ou les
positions amies.
Composantes Exécution
 boussole ;
1. Déterminer une direction et utiliser les
 IHM ;
différents moyens d’orientation dont peut
disposer tout fantassin  soleil (de jour), lune ou étoiles (de nuit) ;
 montre analogique (de jour).
 éloigné de jour ;
2. Matérialiser la direction par un repère
 rapproché de nuit.
3. En cas de déplacement trouver des points
utilisation de mains courantes (surtout de nuit).
de repère intermédiaires

S’orienter, à l’arrêt comme en déplacement, permet au fantassin de connaître les directions


dangereuses et les directions dans lesquelles se trouvent des éléments amis. Il est ainsi capable
d’utiliser ses armes.

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2.2.2 Observer
Rechercher par la VUE et l’ECOUTE des renseignements concernant le TERRAIN et les activités de
l’ENNEMI, des amis et, éventuellement, de la population.
Composantes Exécution
1. Repérer les limites du secteur d’observation : possibilités du champ visuel.

2. Identifier des points de repère.

petites zones ordonnées en profondeur et en


3. Découper le terrain :
largeur.

4. Déterminer les points dangereux : points favorables à l’ennemi.

5. Assurer la permanence de l’observation en vue  continuité et régularité (balayage visuel) ;


de détecter tout indice d’activité ennemie :  du plus loin au plus près.

L’acquisition du renseignement par l’écoute peut précéder celle par l’observation directe.

2.2.3 Progresser en débarqué


Se déplacer en UTILISANT LE TERRAIN pour échapper aux vues et aux coups de l’adversaire en
recherchant les indices de sa présence.

Pour le fantassin, il existe 4 modes de progression :


 la marche : progression continue et durable ;
 la course : progression rapide, mais limitée dans la durée ;
 le ramper : progression lente, en utilisant toutes les aspérités du terrain ;
 le bond : progression rapide sur une courte distance entre 2 positions abritées.

Composantes Exécution
1. Choisir un mode de progression individuel :
 chaque fois que possible ;
 la marche ;
 pour franchir un passage dangereux ;
 la course ;
 pour échapper aux vues et aux coups ;
 le ramper ;
 pour se soustraire aux effets du feu.
 le bond.

2. Garder la liaison à vue : au sein de l’équipe.

3. Conserver des distances : adaptées au terrain.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.4 Se protéger en débarqué


Prendre les mesures adaptées pour être à l’ABRI DES COUPS de l’adversaire.

Composantes Exécution
 si possible proche ;
1. Choisir l’emplacement :
 masque, écran, construction.

 savoir se servir de son outil ;


2. Aménager l’emplacement sans modifier
 à proximité de l’ennemi, travailler sans se faire
l’aspect du terrain. Réaliser l’emplacement
voir ou déceler ;
de combat camouflé :
 s’assurer que l’on peut utiliser ses armes.

3. Couvrir l’abri et revêtir les effets spéciaux


(danger N.R.B.C.) si nécessaire :  se protéger contre et les effets des armes NBC.

Exemple de résistance de matériaux aux effets des armes

Projectiles
Matériaux Armes légères Mitrailleuses Obus
(7,62) – 100 m (12,7) – 200 m (20 mm) – 200 m

Murs :
0,60 m 1,00 m 1,20 m
 bois ;
0,30 m 0,75 m
 maçonnerie en pierre ; 0,45 m 0,60 m 0,75 m
 maçonnerie en brique ; 0,30 m 0,60 m
 béton non armé ; 0,15 m 0,30 m 0,45 m
 béton armé.

Murs en matériaux meubles coffrés :


0,90 m 1,20 m
 terre argileuse (1) ;
0,30 m 0,75 m
 sable sec (1), gravier, pierres.

Sacs remplis de :
0,90 m 1,00 m 1,50 m
 terre argileuse (1), gravier, petites pierres ;
0,50 m 0,70 m 0,75 m
 sable sec (1).

Parapets de :
1,05 m 0,60 m 1,50 m
 terre argileuse (1) ;
0,60 m 0,30 m 1,20 m
 sable sec (1).

(1) humide : doubler les épaisseurs

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.5 Se camoufler
Tout en assurant la mission, SE DISSIMULER AUX VUES de l’ennemi terrestre et aérien, et,
éventuellement, de la population.

Composantes Exécution
 éviter de se détacher sur un Fond (fonds unis, fonds clairs, …)
1. Choisir un emplacement : (F) ;
 chercher les zones d’Ombre (O).

 briser les Formes caractéristiques (F) ;


 supprimer les Eclats et les reflets (E) ;
 éviter le contraste des Couleurs (camouflage du visage, …)
2. S’adapter au terrain : (C) ;
 éviter de laisser des Traces (T) ou les effacer ;
 rechercher les masques contre les moyens adverses de
détection thermique.
 près de l’ennemi, éviter les Mouvements (M) brusques, le Bruit
(B) (en privilégiant le commandement au geste) et éviter, le cas
3. S’adapter à l’ambiance : échéant, les Odeurs (O) (caractéristique du réchaud jetable) ;
 de nuit : veiller au silence absolu, éviter les Lueurs (L), reflets,
Eclats (laser, halos des FIL/FIR).
Le moyen mnémotechnique pour retenir ces composantes est le terme : FFOMECBLOT.

Ne pas être décelé est un élément de la sauvegarde. Le camouflage du VCI comme des combattants
est particulièrement important (utilisation de moyens conçus dans ce but, type ECR, ou alternatif, type
branchage).

2.2.6 Apprécier une distance


EVALUER la distance qui sépare deux points pour effectuer un compte-rendu, se déplacer d’un
point à un autre, ou utiliser ses armes.

Composantes Exécution
à l’aide du guidon du FA, des réticules de lunettes, de
1. Evaluer à vue :
distances connues (terrain de foot …).

2. Evaluer au pas (si possible) : étalonnage.

3. Déterminer si l’objectif est à portée de  vérifier la hausse de l’arme si nécessaire ;


l'arme :  prévoir les corrections de visée.

La bonne appréciation de la distance permet de prendre immédiatement une hausse ou une visée
adaptée.

19
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.7 Désigner un objectif


Localiser RAPIDEMENT et SUREMENT un objectif de façon à le faire OBSERVER.
Composantes Exécution
 fixes et caractéristiques ;
1. Chercher les points de repère (si besoin) :
 proches de l’objectif.

2. Désigner le repère :  dans telle direction (D) ;


3. (ou directement l’objectif, s’il est  à telle distance (D) ;
caractéristique) :  tel repère (R) (ou objectif).

4. Situer l’objectif par rapport au point de  procédé de la main étalonnée ;


repère (direction – distance) :  procédé du cadran horaire.
objectif (O) : nature, forme, couleur, attitude
5. Décrire l’objectif :
(statique, mobile, se déplaçant de... vers…, etc…).
6. S’assurer que l’objectif a bien été vu.

La désignation peut également se faire par tout moyen adapté (pointeur laser, etc…)

2.2.8 Mettre en œuvre son armement


Connaître la TECHNIQUE et le SERVICE de ses armes et de ses munitions en dotation, de façon à en
obtenir à tout instant un emploi efficace, à terre ou à partir du véhicule en déplacement.
Composantes Exécution
 caractéristiques ;
 efficacité ;
 démontage ;
1. Connaître son armement :  remontage ;
 incidents de tir ;
 entretien ;
 munitions.
 le fantassin applique en permanence les 4 règles de
sécurité2 ;
2. Les utiliser :  la technique et le service des armes et des munitions
sont indiqués dans les notices particulières à chaque
 savoir régler son arme ; type d’armement ;
 savoir tirer.
 connaître les contre-visées ;
 respecter les fondamentaux du tir.
Le fantassin doit en outre savoir mettre en œuvre les explosifs et artifices divers qui sont des
compléments indispensables à l’exécution de certaines missions.
IST-C : dans le cas des FA, PA et FM, le fantassin applique les techniques de tir de l’instruction sur le
tir de combat (IST-C).

2
1. Une arme doit toujours être considérée comme chargée ; 2. ne jamais pointer ou laisser pointer le canon d’une arme vers quelque chose
ou quelqu’un qu’on ne veut pas détruire ; 3. maintenir l’index en dehors de la queue de détente tant que les organes de visée ne sont pas sur
l’objectif ; 4. être sûr de son objectif ou de son environnement.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.9 Communiquer
TRANSMETTRE, par un moyen adapté à la situation, un renseignement aux voisins.

Composantes Exécution
 à la voix ;
1. Etre en liaison avec son chef et ses voisins :
 au geste ;
2. Utiliser le moyen de transmission le plus  par radio ;
discret (avant le contact) et/ou le plus rapide
(au cours du combat) :  par code (signaux sonores, visuels, lumineux) ;
 par transmission de données.

2.2.10 Rendre-compte
Exposer à son chef, dans les délais les plus brefs, avec EXACTITUDE et PRECISION, ses
observations concernant l’ennemi, les amis, le milieu (terrain, population).

Composantes Exécution
1. Vérifier la liaison avec le chef : la liaison doit pouvoir être prise en permanence.

répondre aux questions :


 Nature : QUI ou QUOI ? ;
2. Lui exposer ou lui transmettre aussitôt ce qui  Volume : COMBIEN ? ;
a été observé en étant certain de n’avoir rien
oublié :  Attitude : COMMENT, faisant quoi ?) ;
 Position : OU ? PAR OU ? ;
 Délai : QUAND ?

2.2.11 Garder la liaison


Se déplacer dans la direction générale prescrite, ou se poster, en gardant la LIAISON A VUE avec
les autres fantassins de l’équipe, en vue d’assurer leur PROTECTION.

Composantes Exécution
 adapter la distance au terrain et à la visibilité,
1. Garder la liaison à vue en déplacement ou à
afin de ne pas pouvoir être touché par la même
l’arrêt :
rafale, tout en pouvant communiquer.
 le fantassin marchant en tête assure la sûreté
rapprochée (avant et latérale) de l’équipe ;
2. Assurer la sûreté de l’équipe en
déplacement :  le CE répartit les secteurs d’observation au
plus loin (avant et latéral, éventuellement
arrière) entre les autres fantassins.

 le CE répartit les secteurs d’observation face


3. Assurer la sûreté du trinôme à l’arrêt :
aux directions dangereuses.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.12 S’équiper
Préparer l’ensemble de son matériel de combat et de vie en campagne de manière adaptée à la
mission et à la situation, afin de pouvoir combattre dans la durée.
Composantes Exécution
1. Prendre en compte individuellement
vérifier l’intégralité de l’équipement individuel (présence et
son matériel (perception initiale, ou
bon fonctionnement, autonomie initiale).
en cours de mission) :
vérifier la capacité à combattre et durer sur le terrain :
 vêtements ;
 couchage et abri ;
 alimentation et hydratation ;
 matériel d’entretien et de réparation ;
 matériel de combat.
2. Confectionner ses sacs de combat
et de vie en campagne : hiérarchiser :
 sur le fantassin : le nécessaire de combat et de survie
au contact ;
 dans le sac de combat : le nécessaire à la vie pour la
mission (généralement 24h).
dans le sac de vie en campagne (dans le VHL, sur une
base, …) : le nécessaire à la durée sur le TRN (+ de 24h).
revêtir la tenue et les effets de combat; équiper son gilet
3. Revêtir ses équipements : pare-balle du nécessaire
ajuster les équipements (FFOMECBLOT)
Individuellement, installer et contrôler les réglages. Vérifier
4. Vérifier son équipement FELIN : les niveaux de batterie
brancher et vérifier le KIV3
5. Installer les matériels dans le stocker et arrimer le matériel dans la musette et le
véhicule : véhicule.
faire contrôler les communications (radio et TD) par
6. Entrer dans le réseau :
chaque CDG, puis par l’opérateur radio pour la section.
7. Prendre les dispositions de combat : sur ordre.

contrôler les batteries

8. Adapter son équipement à la changer les optiques de tir en fonction de la mission :


situation :  privilégier les optiques de combat rapproché
(EOTECH) pour les missions dynamiques ;
9. (à l’initiative ou sur ordre) :
 privilégier les optiques lourdes (FIL/FIR) pour les
missions statiques.
Le contrôle de bon fonctionnement doit se faire de façon collective, au niveau du groupe puis de la
section. Il comprend en particulier la vérification du matériel de communication et géolocalisation. Le
fantassin, en plus de savoir utiliser son matériel, doit le contrôler régulièrement et être capable de
résoudre les incidents les plus courants.

3
Kit d’Intégration Véhicule

22
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.2.13 Les actes réflexes de l’équipage


Les 12 actes réflexes sont les mêmes pour les membres de l’équipage d’un véhicule de combat de
l’infanterie mais sont adaptés au véhicule :
 s’orienter (déterminer une direction et la conserver) ;
 observer (l’itinéraire et ses abords pour le pilote, au plus loin pour le tireur du véhicule de
l’infanterie) ;
 progresser (en utilisant le terrain pour soustraire le véhicule aux vues / coups de l’ennemi) ;
 se protéger (mettre le véhicule à l’abri des coups) ;
 se camoufler (dissimuler le véhicule) ;
 apprécier une distance (télémètre, …) ;
 désigner un objectif ;
 mettre en œuvre son armement (armement de bord pour le TVI, le véhicule, par analogie,
pour le pilote) ;
 communiquer ;
 rendre-compte ;
 garder la liaison (avec les autres véhicules en particulier) ;
 s’équiper (équiper le véhicule).
Les caractéristiques pratiques du combat du véhicule sont abordées dans le chapitre 4 : le combat du
groupe.

2.3 Les actes élémentaires du fantassin

Ils sont au nombre de trois. Leurs combinaisons dans l’espace et dans le temps, s’appuyant sur la mise
en œuvre des actes réflexes, constituent les principes de base de l’exécution de toute mission.

2.3.1 Se déplacer
Progresser pour rechercher, surprendre ou éviter l’ennemi.

Actes réflexes Observations


OU aller ?
S’ORIENTER
le nouvel emplacement doit permettre d’être posté.
PAR OU aller ?
l’itinéraire à emprunter doit être autant que possible un cheminement, à
l’abri des vues et des coups adverses.
COMMENT ?
le mode de progression est soit fixé par le chef, soit laissé à l’initiative du
PROGRESSER
fantassin et adapté en fonction du terrain et de l’ennemi.
QUAND ?
 sur ordre ou à l’initiative ;
 si la progression est susceptible d’être observée par l’ennemi, choisir
le moment où l’adversaire est soumis au feu ami.
au cours du déplacement, non seulement en avant et sur les côtés, mais
OBSERVER
aussi à ses pieds (mines, pièges) et en l’air (ciel, toits, arbres).
METTRE EN OEUVRE
en cas de surprise, riposter par un mode de tir adapté à la situation.
SON ARMEMENT
COMMUNIQUER avec ses voisins, avec son chef.
RENDRE COMPTE à son chef.

23
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.3.2 Se poster
S’installer en un point du terrain qui permette :
 d’observer V : Voir ;
 sans être vu I : Invisible ;
 d’utiliser son arme T : Tirer ;
 d’être si possible abrité A : Abri ;
 en liaison avec son chef L : Liaison ;
 de prendre une position de rechange R : (Rechange).

Actes réflexes Observations


choix du poste en fonction de la mission d’observation ou de tir
S’ORIENTER :
reçue.

PROGRESSER : se rendre au poste sans être décelé.

SE CAMOUFLER : s’installer sans être vu.

OBSERVER : dans le secteur de surveillance reçu ou bien de sa propre initiative.

 choisir la position de tir la mieux adaptée (debout, à genou,


METTRE EN OEUVRE SON couché) ;
ARMENT :
 si nécessaire, aménager la position de tir.

COMMUNIQUER ET RENDRE
s’assurer de la liaison avec son chef ou ses voisins.
COMPTE :

 aménager l’emplacement de combat, en tenant compte des


possibilités de tir et d'observation ;
SE PROTEGER :
 au sein de l’équipe, les fantassins se répartissent les tâches
(observation, aménagement, repos…).

Le fantassin se poste, soit sur ordre, soit lorsqu’il atteint la limite de bond précisée, soit en cas de
rencontre avec l’ennemi.

24
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

2.3.3 Utiliser ses armes


Mettre en œuvre son armement dans les conditions du combat, en adaptant le genre de tir en
fonction des ordres reçus et de la situation, sur ordre ou à l’initiative.
Actes réflexes Observations
identifier son secteur de tir :
 limites gauche et droite ;
 ligne d’ouverture du feu.
reconnaître les points favorables au tir :
 les endroits où l'ennemi est susceptible d'apparaître ;
 les endroits qui obligeront l’ennemi à ralentir.
OBSERVER :
observer son secteur.

gérer l’énergie :
 alterner les moyens d’observation (JVN, FIL/FIR) ;
 économiser les batteries (mise en veille) ;
 alterner les sources d’énergie (SI/SS).
définir les lignes des 200m, 300m, 600m (selon l'armement), pour
APPRECIER UNE préparer les hausses ou les corrections de visée à apporter.
DISTANCE :
trouver des repères pour matérialiser ces distances.
préparer son arme :
 mettre en œuvre les optiques en fonction des ordres ou à
l’initiative ;
 vérifier ses appuis (stabilité).
déterminer et afficher les éléments de tir :
 évaluer la correction (vent latéral, soleil, dévers, distance…) ;
 régler la hausse (éventuellement) ;
 déterminer la vitesse de l’objectif et la correction nécessaire.
METTRE EN ŒUVRE SON ouvrir le feu :
ARMEMENT ET SES  sur ordre du CDG, du CE ou à l’initiative (quand l’autorisation en a
MUNITIONS : été donnée) ;
 conserver en permanence la maîtrise de la consommation des
munitions.
poursuivre le feu :
 fixer un combattant ennemi pour l’empêcher de bouger ;
 changer d’objectif.

observer le tir.

cesser le feu :
 sur ordre du CDG, du CE ;
GARDER LA LIAISON :
 quand il devient dangereux pour les amis ;
 quand l’ennemi a disparu.
du résultat du tir.
RENDRE COMPTE :
du type et de la quantité de munitions consommées.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

(VIERGE)

26
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

CHAPITRE 3

LE COMBAT DE L’EQUIPE

3.1 Généralités

L’équipe est l’élément de base pour la constitution du groupe. Elle s’articule autour d’un CE
commandant un ou plusieurs combattants.

Agissant au sein d’un groupe, l’équipe reçoit une mission de son chef de groupe. Celui-ci combine et
coordonne les missions de chacune de ses équipes afin d’obtenir un effet tactique. A ce titre, le chef
d’équipe doit se tenir en permanence en liaison avec son chef de groupe, mais également chercher à
conserver la liaison avec l’autre équipe.

Il existe deux types d’équipes :


 le trinôme dans le groupe de combat :
- trinôme Alpha : équipé majoritairement de fusils d’assaut ;
- trinôme Bravo : équipé en particulier d’un FM et d’un lance grenade ;
 la pièce dans le groupe appui.

3.1.1 Le trinôme
Subordonné directement au CDG, le trinôme, commandé par un CE (chef de trinôme), se compose
comme suit :

CE CE
FA FA
M
COMBATTANT COMBATTANT COMBATTANT COMBATTANT
FA / LR FA / LR FA / LG FM

ou
Trinôme Alpha Trinôme Bravo

Il met en œuvre un armement léger, permettant à chaque combattant d’être autonome. Pouvant
combiner de manière très rapide le mouvement et le feu, le trinôme assurera prioritairement des
missions de contrôle du terrain et de mouvement.

27
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.1.2 La pièce
Subordonnée directement au CDG appui, la pièce, commandée par un CE (chef de pièce), se compose
comme suit :

CE
Tireur AC Aide-Tireur AC
Aide tireur FM Tireur FM

Elle met en œuvre un armement lourd nécessitant la coopération des membres de la pièce. Etant
structurellement contrainte dans le service de son armement, la pièce assurera prioritairement des
missions de fourniture de feux.

La même pièce est en mesure de mettre en œuvre, selon la situation, soit un poste missile anti-char
(AC), soit un fusil-mitrailleur.

En version anti-char :
équipée d’un poste de tir missile et de ses munitions, sa mission principale est la destruction des
engins blindés adverses. Elle peut éventuellement détruire des positions aménagées.

Elle est attentive aux obstacles pouvant entraver le tir (missile), et à la vulnérabilité de sa position,
souvent exposée.

Dans la mesure du possible, elle reconnaît des positions de tir qui seront utilisées uniquement pour
faire feu et occupe, avant l’action, des positions d’attente.

En version fusil-mitrailleur :
équipée d’un fusil-mitrailleur, elle fournit des tirs d’appui jusqu’à 600 m et de saturation au-delà.

Mobile sans toutefois pouvoir dans cette version participer directement à la conquête d’un objectif, elle
peut néanmoins suivre les éléments de tête dans leur progression pour les appuyer au plus près.

3.1.3 Liste des missions des équipes


Missions du trinôme : Missions de la pièce :
 surveiller ;
 éclairer ;
 surveiller ;
 appuyer ;
 éclairer ;
 neutraliser / Détruire ;
 appuyer ;
 assurer la liaison ;
 neutraliser / Détruire ;
 s’emparer de / Reconnaître un point ;
 assurer la liaison.
 fouiller ;
 protéger du personnel.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2 Les actes élémentaires de l’équipe

3.2.1 Se déplacer
Le déplacement de l’équipe peut s’effectuer :
 sur ordre direct du CDG ;
 à l’initiative du CE dans le cadre d’une mission donnée par le CDG.
Pour se déplacer, l’équipe combine une formation et un mode de progression.

3.2.1.1 Formations
Les formations du trinôme :

en colonne, en progression
normale
La colonne est un mode
en colonne, CE en retrait lorsque le
de déplacement rapide.
risque est élevé et que la formation
est imposée par le terrain ou le
CDG
Le triangle base en avant
offre une meilleure en triangle base en avant, en tête
sécurité du groupe et à l’approche de
omnidirectionnelle, en l’ennemi, cette formation permet
privilégiant la capacité de une réaction par le feu importante
feu vers l’avant (deux vers l’avant et latéralement
combattants en ligne).
en triangle pointe en avant, en tête
du groupe et à l’approche de
Le triangle pointe en avant
l’ennemi (cette formation permet en
offre une meilleure
ménageant la discrétion (un seul
sécurité
GV en pointe) d’avoir une réaction
omnidirectionnelle, en
par le feu importante vers l’avant et
privilégiant la sûreté (un
latéralement dès le contact ; le CE
seul combattant en tête).
occupe la position la moins
exposée aux feux adverses)

La ligne est une formation


plus lente, mais offrant la en ligne, à l’approche de l’ennemi,
totalité de la puissance de avant d’effectuer un bond ou
feu dans la direction de imposé par le CDG
marche.

Les formations de la pièce :

en colonne, en progression normale

en ligne, à l’approche de l’ennemi, avant d’effectuer un bond ou


imposé par le CDG

29
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.1.2 Modes de progression


Les modes de progression de l’équipe sont :
 la marche normale, cas le plus fréquent ;
 le bond collectif ;
 l’appui mutuel au sein de l’équipe.

La marche normale :
dans une formation donnée, l’équipe se déplace selon un rythme continu et identique pour chaque
fantassin4.

Le bond collectif :
dans une formation donnée, l’équipe effectue le bond d’un seul homme. Chaque combattant se poste à
l’issue, en attendant la reprise de la progression.

L’appui mutuel :
lorsqu’un fantassin est posté en appui face à la direction dangereuse, les autres se déplacent par bond,
pour se poster eux-mêmes en appui du premier.
Le CE cadence les déplacements et fixe les positions successives.
Appui mutuel en tiroir :
le ou les fantassins de tête effectuent un bond vers l’avant, puis se postent en appui. Le ou les
fantassins de queue effectuent alors un bond pour rejoindre les fantassins de tête, et se postent
également en appui.
Le mouvement est répété.
NB : lorsque la formation de l’équipe est la colonne, ce mode de progression est appelé « boule de
billard ».

4
Cela signifie qu’au sein du mode de progression « marche normale » de l’équipe, il est possible d’utiliser un des 3 modes de progression
individuel suivant : marcher, courir ou ramper. L’essentiel est que le rythme soit identique et continu pour tous.

30
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Appui mutuel en perroquet :


le ou les fantassins de queue effectuent un bond pour dépasser le ou les fantassins en appui en tête,
puis se postent également en appui.
Le mouvement est répété.

Dans une progression en appui mutuel, le CE peut alterner les deux méthodes en fonction du terrain et
de l’ennemi.

3.2.1.3 Cadres d’ordres

Ordre de mission : MOICP


Lorsque le CE a reçu une mission « dynamique » de son CDG, il donne un MOICP :
Canevas Explication Observations
Mission : celle reçue par l’équipe (voir §3.1.3) donnée par le CDG
objectif final à atteindre pour la mission (pas donné par le CDG
Objectif :
forcément visible)
Itinéraire : cheminement général (pas forcément visible) donné par le CDG
répartition des secteurs, ouverture du feu, adaptées des consignes du
Consignes :
conduites à tenir, … CDG
Place du chef : places du CDG et du CE

L’essentiel du MOICP correspond à celui donné par le CDG.

31
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Ordre de déplacement : PIF


Pour effectuer un déplacement d’un point à un autre, le CE donne ensuite un PIF :
Canevas Explication Observations
point intermédiaire visible vers
Point à atteindre : description et distance de l’objectif
l’objectif final
itinéraire que le CE désigne
Itinéraire :
visuellement
formation de l’équipe préciser les distances et la répartition
Formation :
mode de progression des secteurs d’observation

Si le CDG donne un ordre de déplacement, le PIF du CE sera décliné à partir de cet ordre.

Ordre d’arrêt : FFH


Au cours d’un déplacement, si l’équipe doit marquer un arrêt momentané, le CE donne un FFH :
Canevas Explication Observations
préciser un élément visible du terrain
Face à : direction générale du dispositif
plutôt qu’un point cardinal
ligne, colonne, triangle base ou pointe préciser la répartition des
Formation :
en avant… combattants (X à droite, Y à gauche)
Halte !

Ordre de bond :
pour franchir rapidement un point dangereux (découvert, axe, etc…), le CE peut faire exécuter un bond
collectif :
Canevas Explication Observations
Pour un bond : de l’équipe, homme par homme
Point à atteindre : limite du bond préciser un élément visible du terrain
Dans l’ordre
X puis Y
(éventuellement) :
Préparez-vous ! les combattants répondent « prêts »
En avant !

32
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.1.4 Composantes
Le CE reçoit une mission et, le cas échéant, un ordre de déplacement de son chef de groupe :

Rôle du CE Exécution
 contrôler les dispositions de combat ;
PREPARER LE DEPLACEMENT :  donner l’ordre de mission (MOICP) ;
 donner le premier ordre de déplacement (PIF).
en déplacement :
 répartir l’observation ;
 déceler pièges et indices de présence ennemie ;
ORGANISER LA SURETE :  veiller aux espacements (une même rafale ne doit pas
pouvoir toucher plus d’un fantassin).
à chaque arrêt : tomber en garde (FFH), observer.
 observer pendant le déplacement (vue et écoute) ;
CONDUIRE L’OBSERVATION :  garder la liaison à vue ;
 rendre compte.
donner des PIF au fur et à mesure que les points à atteindre
CONDUIRE LA PROGRESSION : sont atteints.
 DONNER DES ORDRES ; donner un nouveau PIF en modifiant la formation si
nécessaire :
 ADAPTER LA FORMATION ET  en cas de nouvel ordre du CDG ;
LE MODE DE PROGRESSION.  pour s’adapter au terrain ;
 pour s’adapter à la menace.
 riposter ;
 sur une courte distance : franchir d’un seul bond, en
ligne, appuyée par une autre équipe ou groupe jusqu’à un
REAGIR AU FEU ENNEMI :
point favorable ou jusqu’à l’objectif ;
 sinon franchir par bonds successifs et conduire les appuis
mutuels.
en fin de progression, donner un FFH en adaptant la
TOMBER EN GARDE :
formation au terrain.
nature, volume, attitude et position de l’ennemi.
RENDRE COMPTE :
terrain.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.2 S’arrêter, tomber en garde


Pour tomber en garde, l’équipe jette immédiatement un dispositif sommaire, en vue d’assurer sans
délai sa sauvegarde et sa mission, puis, dès que possible, un dispositif complet.

3.2.2.1 Dispositifs
Dispositif de sauvegarde omnidirectionnel :
le dispositif adopté doit prendre en compte les directions dangereuses. Par défaut, il s’agit de toutes les
directions (sans oublier le danger aérien).

Dispositif de sauvegarde au sein du groupe :


cependant, l’équipe agissant au sein d’un groupe, l’observation se fait face à une direction restreinte,
l’autre secteur étant pris en compte par l’autre équipe.

Dispositif directionnel :
dans certains cas, selon la mission et les circonstances, l’équipe dirigera son observation sur une seule
direction. Le chef d’équipe devra alors veiller :
 au maintien de la liaison avec le reste du groupe ;
 à désigner un combattant qui contrôlera, à intervalle régulier, les zones non observées (sûreté
arrière).

34
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.2.2 Type d’arrêt


Arrêt court :
dans le cadre d’un déplacement, l’équipe doit effectuer un arrêt court (ordre du CDG ou initiative de
CE). Dans ce cas, le CE déploie un dispositif sommaire de sauvegarde et se prépare à poursuivre sa
progression. Dès que possible, le CE améliore son dispositif en replaçant chaque combattant.

Arrêt long (mission) :


lorsque le CDG donne à l’équipe une mission « statique », le CE jette en premier lieu un dispositif
sommaire, de manière à assurer immédiatement la sauvegarde de l’équipe, puis, après observation de
sa zone d’installation, améliore son dispositif en plaçant individuellement chaque combattant.

3.2.2.3 Cadres d’ordres


Lorsqu’il s’agit d’un arrêt court au sein d’un déplacement, le CE donne un FFH (voir §3.2.1)

Ordre d’installation sommaire : ZMS


Lorsque le CE a reçu une mission « statique » de son CDG, il donne rapidement un ZMS, afin que la
mission soit remplie immédiatement par ses combattants :
Canevas Explications Observations
Zone : de l’équipe donnée par le CDG
Mission : celle reçue par l’équipe (voir §3.1.3) donnée par le CDG
Secteur : général d’observation donné par le CDG

Ordre de mission : PMSPCP


Puis, après observation du terrain, il donne un PMSPCP à chaque combattant :
Canevas Explications Observations
définie par le CE,
Place : celle du combattant.
dans la zone donnée par le CDG.
Mission : celle reçue par l’équipe (voir §3.1.3). donnée par le CDG.
secteur d’observation du combattant définis par le CE,
Secteurs :
secteur de tir (ils peuvent être différents). dans le secteur donné par le CDG.
si nécessaire (débouché de piste, zone donnés par le CDG,
Points particuliers :
de vigilance particulière, etc.). complétés par le CE.
Consignes : ouverture du feu, conduites à tenir, repli. adaptées des consignes du CDG.

Place du chef : places du CDG et du CE.

35
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.2.4 Composantes
Rôle du CE Exécution
 donner un ordre d’installation sommaire (ZMS) ;
PREPARER
 observer le terrain ;
L’INSTALLATION :
 donner à chaque combattant un PMSPCP pour l’ensemble de la mission.
veiller à l’imperméabilité du dispositif.

ORGANISER LA organiser la sûreté arrière :


SURETE :  soit un combattant reçoit l’observation du secteur arrière ;
 soit, au minimum, un combattant est désigné pour jeter un coup d’œil à
intervalle régulier sur les arrières de l’équipe.
CONDUIRE  organiser les factions en cas de mission prolongée ;
L’OBSERVATION :  contrôler la vigilance de ses combattants.
ADAPTER LE donner un nouveau PMSPCP en cas de besoin (faille dans le dispositif,
DISPOSITIF : nouvelle situation…).
REAGIR AU  riposter ;
FEU ENNEMI :  changer, éventuellement de position.
 nature, volume, attitude et position de l’ennemi ;
RENDRE COMPTE :
 terrain.

3.2.3 Utiliser ses armes


L’équipe met en œuvre son armement afin d’obtenir un effet de destruction sur l’ennemi à partir d’une
zone fixée. L’IST-C précise toutes les techniques de réaction collective que sont les tubes arrière, avant
et latéral ainsi que l’assaut inopiné à courte distance.

Le chef d’équipe doit garder à l’esprit que le tir dévoile la position de ses combattants. L’ouverture du
feu se fait donc avec mesure, toujours sur un objectif repéré, en gardant à l’esprit l’impératif d’économie
des munitions.

3.2.3.1 Répartition des secteurs de tir en ALI


Secteur commun : chaque fantassin est en mesure d’appliquer des feux sur l’intégralité du secteur de
l’équipe.
 Ce mode d’observation est adapté pour des secteurs
étroits ;
 il augmente le risque de prendre en compte le même
objectif avec plusieurs combattants : le CE veillera à
maîtriser la désignation des objectifs pendant le feu ;
 la neutralisation d’un des combattants par l’adversaire ne
modifie pas la répartition des secteurs.

36
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Secteurs répartis : les fantassins se répartissent le secteur de l’équipe en largeur et en profondeur.


 Ce mode d’observation est adapté à des secteurs
larges ou profonds ;
 les objectifs seront mieux répartis ;
 l’armement spécifique doit être prioritairement
prépositionné face à la direction la plus dangereuse ;
 la neutralisation d’un des combattants impose une
nouvelle répartition des secteurs ;
 la gestion des temps d’observation et de récupération
pour des postes de longue durée est plus complexe.

En fonction du terrain, le CE peut combiner (dans le cas du trinôme) les deux méthodes précédentes
ou croiser les secteurs.
 Le CE ou le combattant équipé d’armement spécifique
observe le secteur global pour pouvoir ponctuellement
appliquer des feux dans l’un ou l’autre des deux
secteurs ;
 la réattribution des secteurs si un combattant est
neutralisé reste simple ;
 cette répartition est particulièrement adaptée lors de la
présence de nombreux masques sur le terrain ;
 la gestion des temps d’observation et de récupération
pour des missions de longue durée est possible sans
augmenter la charge des GV restants.

3.2.3.2 Désignation d’objectifs


Le CE divise son secteur d’observation en zones de façon à
pouvoir facilement désigner un objectif. Ainsi, il découpe celui-ci
en direction et en profondeur. Le choix de l’appellation de ces
différentes zones reste libre mais doit être simple.

Le nombre de zones doit être suffisant pour permettre de


déceler un personnel en quelques secondes. Il variera donc en
fonction des masques du terrain et toutes les zones ne seront
pas forcément égales.

Par exemple des couleurs pour la direction (bleu, blanc, rouge)


et des lettres ou chiffres pour la profondeur (A, B, C). Le
baptême de points caractéristiques peut compléter ce processus
pour faciliter encore la désignation des objectifs futurs.

37
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.2.3.3 Choix des objectifs


Dans le cas où plusieurs objectifs apparaissent dans un même secteur, leur destruction, en particulier
pour les armes spécifiques s’effectue selon l’ordre de priorité suivant :

P1 L’ennemi à la portée de mes armes.


P2 L’ennemi qui nous a décelé ou va nous déceler rapidement.
L’ennemi ayant la capacité de nous détruire (portée et puissance des armes, protection des
P3
amis).
P4 L’ennemi en mesure de tirer (il est posté ou peut tirer en mouvement dans le cas d’un véhicule).
P5 L’ennemi du plus proche au plus éloigné.

3.2.3.4 Répartition des secteurs de tir en ERYX


La pièce ERYX, face à une direction dangereuse, observe un secteur de 30 à 45 degrés.
L’emplacement de tir d’une pièce ERYX doit :
 offrir un champ d’observation permettant l’appréciation de l’ensemble des paramètres de tir :
distance, vitesse de l’objectif, intervisibilité, etc... ;
 offrir un champ de tir dégagé correspondant à la mission donnée et aux conditions d’emploi
de l’arme (distance d’armé du missile de 50 m, obstacles du filoguidage) ;
 être camouflé aux vues terrestres et aériennes ;
 permettre autant que possible le tir en caponnière ;
 être, si possible, aménagé pour protéger des coups directs et indirects (en fonction des
délais).
L’observation doit être permanente et s’appliquer à l’ensemble du secteur imparti. Les repères
permettant de désigner rapidement les objectifs sont fixés par le CDG.
 Le tireur assure l’observation lointaine, la surveillance des axes et des points particuliers en
voie « jour » ou « thermique » ;
 l’aide-tireur assure la surveillance rapprochée et le guet aérien. De nuit, il utilise ses jumelles
de vision nocturne (JVN) ainsi que la lunette Famas Intensification de Lumière (FIL) pour
assurer l’autoprotection de la pièce.

3.2.3.5 Cadres d’ordres


Tir au FA : « COF »
C: consommation (en nombre de chargeurs le plus souvent).
O: objectif (désigné sur le terrain, en précisant si possible les distances).
F: feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative).

Tir au FM: « HCODF »


H: hausse.
C: consommation (en nombre de bande le plus souvent).
O: objectif (désigné sur le terrain, en précisant si possible les distances).
D: débit rafale (de 5 à 10 cartouches).
F: feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative).

Tir au LR : « ODF »
O: objectif (désigné sur le terrain, en précisant si possible les distances).
D: distance (ou hausse).
F: feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative).

38
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Tir au LG : « GDNOF »
G: genre (de tir).
D: distance (précise, le tireur a le choix de l’alidade et de la bague).
N: nombre et type de grenades.
O: objectif (désigné sur le terrain).
F: feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative).

Lancer une grenade à main : « DNOF »


D: distance (précise).
N: nombre et type de grenades.
O: objectif (désigné sur le terrain).
F: feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative).

3.2.3.6 Composantes
Rôle du CE Exécution
 chaque combattant reçoit un secteur de tir adapté à son armement
PREPARER LE TIR (type de munition, portée, optique, …) ;
 le chef d’équipe désigne les objectifs si besoin.

le chef d’équipe applique les ordres du CDG.

il donne les ordres de tir.


il veille à la discipline du tir :
COMMANDER LE FEU  permanence du feu ;
 concentration des tirs ;
 report des tirs.
il contrôle la consommation des munitions.
veiller à la sûreté de l’équipe durant le tir :
ORGANISER LA
 face à la menace de l’ennemi visé ;
SURETE  face à d’éventuels mouvements ennemis de contournement.
 poursuivre l’observation du secteur sans se laisser distraire par les
CONDUIRE
objectifs ennemis ;
L’OBSERVATION  désigner des nouveaux objectifs si besoin.
 résultat des tirs ;
RENDRE COMPTE
 consommation en munitions.

3.3 Les missions de l’équipe


Missions du trinôme : Missions de la pièce :
 surveiller ;
 éclairer ;
 surveiller ;
 appuyer ;
 éclairer ;
 neutraliser / Détruire ;
 appuyer ;
 s’emparer de / Reconnaître un point ;
 neutraliser / Détruire ;
 assurer la liaison ;
 assurer la liaison.
 fouiller ;
 protéger du personnel.

39
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Cas de la pièce :
transportant normalement un matériel encombrant (poste de tir missile, fusil-mitrailleur, munitions,
etc…), la pièce n’est pas dimensionnée pour effectuer certaines missions dévolues au trinôme.

Cependant, il est possible, dans le cadre d’une certaine réversibilité, de lui confier le même type de
missions, à condition de l’alléger un minimum.

3.3.1 Surveiller (trinôme ou pièce)

Surveiller :
La Lettre

mission qui consiste pour une équipe, à partir d’un emplacement choisi ou désigné, à observer un
secteur nettement délimité pour déceler toute activité ou indice d’activité ennemie (terrestre ou
aérienne), dans le but d’alerter et de renseigner son chef, afin d’assurer la sûreté du groupe.
Principe :
L’Esprit

pour remplir sa mission, l’équipe doit être bien postée et à l’écart d’un point caractéristique,
observer en permanence, pouvoir alerter directement son chef.

Exécution :
TOMBER EN GARDE
 faire tomber l’équipe en garde (ZMS) ;
 observer le terrain (zone d’installation et compartiment à surveiller) ;
 choisir les positions d’installation et donner des ordres (PMSPCP), avec les secteurs, les
consignes de guet aérien et les mesures de protection NRBC ;
 les consignes particulières du poste de surveillance sont fixées par le CDG (ESTOMAC), et
précisent :
- les renseignements sur l’Ennemi : nature, direction et distance ;
- les Secteurs de surveillance : limites droite, gauche, courte, longue ;
- les points du Terrain qui doivent être particulièrement surveillés ;
- les conditions d’Ouverture du feu : sur ordre, à l’initiative, lorsque l’ennemi franchit telle
ligne ;
- les Moyens d’alerte ou de reconnaissance : les moyens à utiliser pour prévenir le chef et
les amis ;
- les Amis : emplacements, horaires de sortie et de rentrée des patrouilles, leurs itinéraires ;
- la place du Chef et le cheminement de repli des combattants.
OBSERVER
 déceler l’adversaire ou des indices de sa présence ;
 pour une mission de longue durée :
- un combattant observe tout le secteur tout en disposant, selon la menace, d’une double
dotation d’armement (FA/LG, FA/LR) ;
- le CE et le deuxième combattant, dans le cas du trinôme, assurent la liaison ou sont au
repos dans une zone abritée, prêts à renforcer l’observation.
UTILISER SES ARMES
 éventuellement utiliser ses armes dans une prise à partie et changer de position si besoin ;
 maintenir la surveillance.
RENDRE COMPTE
des observations : indices de présence ennemi, traficabilité, changement de configuration du
terrain.

40
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe surveille

41
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.2 Eclairer (trinôme ou pièce)


La Lettre

Eclairer :
rechercher du renseignement sans engager le combat pour contribuer à la sûreté rapprochée du
chef et de la troupe.

Principe :
 l’équipe se déplace à un rythme adapté au terrain et à la menace, par l’itinéraire fixé par le
CDG, en progressant de point d’observation en point d’observation et en utilisant le terrain ;
 en renseignant sans engager le combat, l’équipe permet au chef de conserver sa liberté
d’action ;
 l’équipe peut passer sur des points particuliers en fonction des ordres donnés par le CDG
L’Esprit

(crêtes, lisières, carrefour, maison, pont, etc…) :


- en les abordant par un cheminement défilé ;
- en étant appuyé par l’autre trinôme et / ou par l’engin du groupe ;
- en adaptant la formation et le mode de progression à la menace et au terrain.
 à chaque arrêt, prévu ou non, le premier éclaireur rend compte (au geste, à la voix ou par
radio) de ses observations sur l’ennemi et le terrain – un renseignement même négatif (rien
à signaler) a de la valeur pour le chef ;
 l’équipe utilise ses armes seulement si elle est surprise à courte distance par l’ennemi.

Exécution :
SE DEPLACER
 donner des ordres (MOICP - PIF) ;
 choisir une formation ou appliquer une formation imposée par le CDG ;
 choisir un mode de progression ou appliquer celui imposé par le CDG ;
 respecter l’itinéraire ;
 s’adapter à l’environnement (PIF).
OBSERVER
 répartir les observations au sein de l’équipe ;
 déceler l’adversaire ou des indices de sa présence.
TOMBER EN GARDE
 se poster et marquer des temps d’observation si nécessaire sur des points caractéristiques ;
 utiliser ses armes seulement en cas de prise à partie à courte distance et s’esquiver.
RENDRE COMPTE
 des observations : indices de présence ennemi, traficabilité, changement de configuration du
terrain ;
 dès arrivée au point à atteindre fixé par le chef ;
 lorsqu’elle décèle l’ennemi sans être repéré.

Cas de la pièce :
la pièce n’est pas organisée pour remplir la mission « éclairer » dans de bonnes conditions.
Néanmoins, dans le cas où le groupe appui effectue un déplacement isolé (mise en place sur une
position d’appui, notamment), l’une des pièces doit nécessairement « éclairer » la progression du
groupe.
Il conviendra alors de s’organiser pour que le binôme qui éclaire soit le moins encombré possible
(déchargement, réarticulation).

42
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe éclaire

Progresser en triangle
pointe en avant

Changer de formation
Progresser en triangle

43
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.3 Appuyer (trinôme ou pièce)

Appuyer :
La Lettre

mission qui consiste, à partir d’une position choisie, à apporter, sur ordre ou de façon spontanée,
une aide à une autre équipe par des feux anti-blindés ou anti-personnel appliqués sur des
objectifs repérés, dans un secteur précisé.
Principe :
l'équipe qui appuie doit :
L’Esprit

 conserver la liaison à vue avec celle appuyée qui en retour doit se soucier d’être localisée ;
 progresser au rythme de l’équipe appuyée lorsque celle-ci est en déplacement ;
 puis, sur ordre ou à l’initiative, se poster dans une zone à partir de laquelle elle peut
appliquer efficacement des feux au profit de l’autre équipe.

Exécution :
SE DEPLACER
 donner des ordres (MOICP - PIF) ;
 choisir une formation ou appliquer une formation imposée par le CDG ;
 choisir un mode de progression ou appliquer celui imposé par le CDG ;
 s’adapter à l’environnement (PIF).
GARDER LA LIAISON
 avec le CDG ;
 avec l’équipe appuyée.
TOMBER EN GARDE
occuper une position permettant :
 d’observer l’objectif et les amis ;
 d’utiliser ses armes ;
 d’être abrité.
DESIGNER LES OBJECTIFS
 répartir les secteurs ;
 placer les armes spécifiques à l’initiative ou en fonction des ordres reçus ;
 préciser les mesures de coordination avec l’élément appuyé (identification,
report de tir).
UTILISER SES ARMES
appliquer des feux :
 sur ordre du CE voire du CDG ;
 sur ordre du CE ou à l’initiative selon la réaction ennemie.
GARDER LA LIAISON
 observer les mouvements amis et rendre compte de toute évolution à son chef ;
 lever le tir et / ou le reporter :
- sur ordre ;
- à l’initiative, en fonction de la progression de l’élément appuyé ;
 guider si possible l’élément appuyé.
RENDRE COMPTE
 des observations sur l’ennemi ;
 des destructions éventuelles.

44
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe appuie

Tomber en garde
Observer dans un secteur donné
Identifier les repères de reports de tirs
Préciser les mesures de coordination avec l’élément
appuyé : ouverture du feu, identification, ordre de
report
Transmettre les mesures de coordination données par
le CDG

45
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.4 Neutraliser / détruire (trinôme ou pièce)


Neutraliser :
mission qui consiste pour l’équipe, à partir d’une position qui lui est fixée, à mettre l’ennemi hors
La Lettre

d’état d’agir efficacement, pendant un temps déterminé, dans un secteur donné.


Détruire :
mission qui consiste pour l’équipe, à partir d’une position qui lui est fixée, à mettre un élément
adverse définitivement hors d’usage ou hors de combat, selon qu’il s’agit de matériels ou de
personnels, dans un secteur donné.
Principe :
L’Esprit

 la neutralisation d’un adversaire n’implique pas nécessairement sa destruction : par


exemple, pour du personnel, il peut suffire de lui faire « baisser la tête » par l’entretien d’un
feu continu ;
 dans les deux cas, l’ennemi ne doit pas pouvoir s’exfiltrer.

Exécution :
TOMBER EN GARDE
 poster l’équipe et chercher à déceler les emplacements ennemis par la vue et par l’écoute (en
gagnant une position plus favorable si nécessaire) ;
 détecté ou pris à partie, déployer l’équipe en appui mutuel dans un dispositif plus favorable aux
tirs.
DESIGNER LES OBJECTIFS
désigner et répartir les objectifs :
 indiquer la nature des tirs à effectuer, les armes à utiliser, les distances ;
 fixer les consommations.
UTILISER SES ARMES
 donner les corrections éventuelles ;
 réattribuer des objectifs ;
 assurer la continuité du feu ;
 faire cesser les tirs.
RENDRE COMPTE
 des bilans des feux ;
 des consommations ;
 d’objectifs qui n’ont pu être détruits.

46
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe neutralise / détruit

Donner des ordres de tir


(sans oublier armement
spécifique)

47
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.5 S’emparer de / Reconnaître un point (trinôme uniquement)


S’emparer de :
mission consistant à s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant, en
La Lettre

capturant ou en chassant l’ennemi qui pourrait l’occuper.


Reconnaitre un point :
mission consistant à aller chercher le renseignement d'ordre tactique ou technique, sur le terrain
ou sur l'ennemi, en un point donné, en engageant éventuellement le combat.
Principe :
 ces deux missions dynamiques nécessitent un rapport de force suffisant (3 contre 1 au
moins) ;
 un rapport de force insuffisant peut être compensé par :
L’Esprit

- l’appui efficace d’une autre équipe qui neutralisera l’ennemi sur la position ;
- la surprise (abordage en discrétion).
 la mission « reconnaître » a un but de renseignement : l’engagement du feu n’a pas d’autre
raison que de donner au chef l’information suffisante sur l’ennemi ;
 la mission « s’emparer de » est à but offensif : il s’agit de prendre pied sur une position
quelle que soit la résistance de l’ennemi.

Exécution :
OBSERVER
 si nécessaire, engager un nouveau chargeur et équilibrer les dotations (au minimum) entre les
combattants ;
 mettre en œuvre les viseurs clairs plutôt que les lunettes ;
 préparer des grenades à main et fumigènes ;
 repérer la position ennemie et l’implantation des combattants sur
l’objectif (« S’emparer de ») ;
 donner des ordres (MOICP – PIF).
SE DEPLACER
progresser en appui mutuel ou par bonds collectifs successifs.
GARDER LA LIAISON
 aux ordres du CDG, progresser au rythme des reports de tirs ;
 renseigné par l’appui, s’approcher à portée de grenade de l’objectif ;
 si nécessaire, demander l’intensification des tirs.
UTILISER SES ARMES
 à portée et à vue, si nécessaire, lancer des grenades sur la position ennemie ;
 demander le report des tirs ;
 tout en progressant par bonds aux ordres du CE ou du CDG :
- détruire le ou les ennemis à vue ;
- capturer le personnel se rendant ou blessé ;
 dépasser l’objectif.
TOMBER EN GARDE
 face à la direction dangereuse ;
 éventuellement, fouiller sommairement la position.
RENDRE COMPTE
 des pertes et des blessés (amis et ennemis) ;
 des captures ;
 du type et des quantités de munitions consommées.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe s’empare de

Progresser en appui mutuel


Neutraliser/détruire l’ennemi
Prendre pied sur l’objectif
Rendre-compte

Déborder

Faire reporter
les tirs

Tomber en garde
Localiser l’objectif
Définir un cheminement

49
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.6 Assurer la liaison (trinôme ou pièce)


La Lettre

Assurer la liaison :
mission qui consiste en terrain couvert, par visibilité limitée, à maintenir la liaison entre son
groupe et un élément ami voisin.

Principe :
 il s’agit, en déplacement, de prévenir l’isolement d’un élément et sa perte sur le terrain ;
L’Esprit

 dans les dispositifs statiques, garder la liaison permet de transmettre des ordres ou
d’assurer la cohérence du dispositif si celle-ci se fait à vue ;
 cette mission est typiquement donnée à l’équipe de tête de groupe, quand le groupe doit en
suivre un autre (pour l’appuyer par exemple).

Exécution :
SE DEPLACER
 faire progresser le combattant chargé de la liaison à vue ou à portée de radio avec l’élément
concerné ;
 de nuit privilégier le phare IR des JVN et/ou du désignateur Laser pour se signaler ;
 anticiper les changements de terrain :
- réduire la distance en terrain fermé ;
- augmenter la distance en terrain ouvert ;
- resserrer lors des changements de compartiment de terrain.
TOMBER EN GARDE
 poster l’équipe à vue ou en liaison RIF ;
 à l’imitation de l’élément qui précède pendant une progression ;
 sur ordre du CDG pour une formation spécifique.
UTILISER SES ARMES
 en cas de prise à partie ;
 sur ordre pour appuyer l’élément concerné.
RENDRE COMPTE
 des possibilités ;
 du bilan des pertes ;
 du type et des quantités de munitions consommées.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe assure la liaison

51
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.7 Fouiller (trinôme uniquement)


La Lettre

Fouiller :
rechercher du matériel ou des informations spécifiques, par une inspection minutieuse, en vue
de renseigner ou d’assurer la sureté de l’échelon supérieur.

Principe :
 il s’agit pour le trinôme, agissant dans le cadre du groupe de combat, de s’assurer de la
L’Esprit

vérification d’un personnel, de rechercher de l’armement, des explosifs ;


 la fouille est systématique sur des prisonniers et des blessés ennemis ;
 en fonction de la mission du groupe, le devenir du personnel fouillé peut varier : libération,
rétention avant transfert, évacuation.

L’équipe ne fouille qu’un seul individu à la fois. Si elle doit en fouiller plusieurs, elle le fait une personne
après l’autre et qui toujours isolée du reste des individus.

Dans tous les cas, l’ensemble des individus fouillés doivent être sortis de leur véhicule. Ils restent sous
la surveillance soit d’une autre équipe, soit d’un soldat du trinôme.

Cas de la fouille sommaire d’un individu :


la fouille s’effectue toujours sous la protection rapprochée d’un homme armé et doit être méthodique.
L’ouverture du feu doit être conforme aux règles d’engagement (ROE) et s’effectuer dans le cadre de la
légitime défense appliquée à soi-même ou à autrui.

Le suspect est placé en position instable, en déséquilibre avant en appui sur un obstacle. Les jambes
et les bras sont écartés et les mains ouvertes.

L’armement du combattant qui fouille n’est pas accessible au suspect (grenades non visible, arme de
poing en holster fermé, arme longue dans le dos). Tout ce qui peut représenter un danger par
retournement contre son utilisateur doit être caché ou enlevé. Pour la fouille, on privilégie un
combattant équipé d’un FA.

Le suspect doit pouvoir être neutralisé simplement, de façon non létale en appliquant des techniques
d’intervention opérationnelle rapprochée (TIOR). Si la situation venait à dégénérer, la fouille pourrait se
terminer au sol en suivant les mêmes techniques, avec ou sans utilisation de matériel spécifique (bâton
de défense télescopique, arme).

La fouille est méthodique, par palpation et par utilisation éventuelle d’un détecteur en commençant par
le haut : bras, cou, aisselles, dos, buste, jambes et chevilles, chaussures.

Si une arme, un objet dangereux ou suspect est trouvé, il est alors placé en arrière pour être examiné
ultérieurement ou inventorié.

A la fin de la fouille, après compte-rendu et en fonction des ordres reçus, la personne récupère tous les
objets non suspects et si possible, vise l’inventaire de ce qui est conservé par la force.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Cas spécifique de la fouille complète d’un suspect :


la fouille complète d’un individu est normalement réalisée par des unités spécialisées. En l’absence de
celles-ci, elle peut être effectuée par l’équipe sur ordre direct du CDS. Avant de procéder à une fouille
complète du suspect, celui-ci doit faire l’objet d’une fouille classique au préalable pour supprimer les
risques immédiats. La fouille complète est effectuée par une personne de même sexe et dans un local
approprié, hors des vues.

Les étapes de la fouille complète sont :


 faire déshabiller complètement la personne ;
 vérifier qu’il ne porte pas d’objets dangereux : inspecter les cheveux, sous les aisselles, entre
les fesses, les faces internes des chevilles et sous les pieds, le creux des reins et derrière les
genoux ;
 passer la personne et ses vêtements au détecteur si l’équipe en est dotée ;
 du haut vers le bas, de l’extérieur vers l’intérieur, vider les poches et les retourner ;
 du haut vers le bas, inspecter soigneusement les doublures, les manches en « cassant »
entre les mains les bords de chaque vêtement.
Tout objet suspect sera isolé et inventorié. La fiche d’inventaire, dans la mesure du possible sera visée
par la personne fouillée.

L’équipe fouille du personnel

53
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Cas de la fouille d’un véhicule :


sans un matériel spécifique (système de radiographie), la fouille d’un véhicule se fait manuellement.
Les manipulations – ouvertures et fermetures – se font par un passager et uniquement lorsque tout le
personnel a quitté le véhicule pour être regroupé. Dans la mesure du possible, les mains ne doivent
jamais être masquées (saisie d’une arme). La fouille se fait sous la protection d’un combattant qui se
place de façon à pouvoir neutraliser le suspect sans risque de tir fratricide. Au cours de la fouille, il
changera donc sa position : les amis ne doivent jamais se trouver entre son arme et le suspect.
La fouille d’un véhicule est méthodique :

1. Actions préliminaires :
 faire arrêter le moteur ;
 faire évacuer le véhicule par ses occupants ;
 procéder à une fouille sommaire des occupants (cette action peut être réalisée par une autre
équipe ou un autre groupe) ;
 faire mettre en œuvre l’autoradio par le conducteur afin de vérifier son fonctionnement5;
 faire retirer les clés de contact du véhicule ;
 de nuit, les feux sont éteints et les éclairages intérieurs allumés pour faciliter la fouille.
2. Extérieur :
 avec un miroir télescopique, inspecter le châssis du véhicule pour déceler d’éventuels
explosifs ;
 si des bagages sont présents sur le toit du véhicule, les faire vider avant de les inspecter.
3. Avant du véhicule :
 faire ouvrir le capot ;
 contrôler l’avant du radiateur, les évidements intérieurs, le filtre à air et tout espace recouvert
d’un cache ;
 si une sonde optique est disponible, ne pas hésiter à observer plus en profondeur dans des
gaines de ventilation ;
 contrôler l’intérieur des ailes en passant la main dans les parties non visibles ;
 contrôler l’intérieur du parechoc s’il est accessible.
4. Habitacle :
 faire ouvrir la boite à gant et les autres rangements ;
 vérifier les évidements sous le tableau de bord, les protections de sol, les garnitures de
portières et sous les sièges ainsi que les dossiers ;
 si une sonde optique est disponible, vérifier les gaines de ventilation et éventuellement sous
les garnitures de porte si c’est faisable ;
 si des bagages sont présents, les faire vider avant de les inspecter.
5. Coffre :
 faire ouvrir le coffre ;
 si nécessaire le faire vider pour contrôler le matériel et le coffre lui-même ;
 contrôler la roue de secours (gonflage, trace de manipulation) ;
 vérifier les garnitures.

5
Pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un dispositif de mise à feu d’engin explosif improvisé.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’équipe fouille un véhicule

Emploi de l’appui cynotechnique dans le cadre d’une fouille :


dans le cas d’une fouille sans équipe spécialisée mais avec équipe cynotechnique (EC), on intègrera la
protection du maître de chien et/ou on adaptera les secteurs d’observation.

L’autorisation d’entrée du chien dans le local ou le véhicule doit être précisée selon les ROE, POP ou
ordres en cours.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

3.3.8 Protéger du personnel (trinôme ou pièce)


La Lettre

Protéger :
mission consistant à prendre des mesures préventives pour empêcher tout protagoniste
d'exercer des menaces ou de compromettre l'intégrité d’individus.

Principe :
 pour l’équipe, il s’agit au sein d’une mission de protection du groupe d’assurer la sauvegarde
L’Esprit

de personnel, à pied ou embarqué dans un véhicule de combat ;


 il s’agit d’éviter tout risque pour les individus protégés, en évitant notamment le contact avec
des éléments hostiles ;
 mission généralement donnée dans le cadre d’évacuation de ressortissants, elle peut
impliquer l’emploi de véhicules de transports supplémentaires.

Exécution :
PREPARER
 récupérer auprès du CDG les consignes spécifiques aux déplacements et les diffuser :
- cas non conformes ;
- ROE .
 équiper le personnel :
- casques et protections balistiques.
 En cas de protection embarquée :
- préparer le véhicule pour embarquer du personnel ;
- consignes particulières au personnel embarqué ;
- charger des bagages ou du matériel spécifique ;
- limiter les accès au véhicule (bloquer les portes de l’intérieur / pour un camion rabattre les
bâches).
PROGRESSER / OBSERVER
 faire appliquer les consignes d’observation ;
 maintenir un guet omnidirectionnel ;
 rechercher des indices d’activités anormales ;
 pour le personnel en sûreté arrière, interdire l’imbrication dans le dispositif de protection : par la
voix et le geste, au besoin par la force non létale, en dernier recours par la force létale ;
 En cas de protection embarquée :
- si le CE est également chef d’engin, suivre l’itinéraire imposé, respecter les consignes
spécifiques : espacement volontairement réduit pour éviter les imbrications… ;
- pour le personnel en sûreté arrière, interdire l’imbrication de véhicule avec le convoi, l’accès de
personnel sur et à l’intérieur du véhicule : par la voix et le geste, au besoin par la force non
létale, en dernier recours par la force létale.
ANTICIPER / UTILISER SES ARMES / DEBARQUER
 en cas de prise à partie ;
 sur ordre du CDG ;
 varianter ou débarquer aux ordres du CDG (§4.3.8 « Protéger du niveau groupe »).
RENDRE COMPTE
 de toute observation anormale ou d’acte hostile ;
 des possibilités ;
 du bilan des pertes ;
 du type et des quantités de munitions consommées.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

CHAPITRE 4

LE COMBAT DU GROUPE

4.1 Généralités

La section d’infanterie est constituée de deux types de groupes : le groupe de combat et le groupe
appui. Aux ordres d’un CDG, ils ont des organisations et des capacités distinctes, ainsi que des rôles
complémentaires.

Le groupe de combat est essentiellement destiné aux engagements à courte distance contre du
fantassin débarqué et à la conquête d’objectifs. Dans un contexte d’engagement majeur, il peut être
amené a pratiquer du Combat Rapproché Anti-Char (CRAC) dans la portée de 0 à 100m.

Le groupe appui est prioritairement engagé dans le combat anti-blindé et l’appui des éléments de
conquête.

4.1.1 Organisation des groupes

4.1.1.1 Le groupe de combat


Le groupe de combat organique est articulé en quatre éléments, aux ordres du CDG : le tireur de
précision (souvent binômé avec le CDG), deux trinômes commandés chacun par un CE, un engin
blindé et son équipage.

Trinôme Alpha Trinôme Bravo

Chef d’équipe Chef d’équipe


Chef de Tireur de Tireur Véhicule Pilote FA FA
groupe précision d’Infanterie M
COMBATTANT COMBATTANT COMBATTANT COMBATTANT
FA / LR FA / LR FM FA / LG

En dehors des armes spécifiques de l’un ou l’autre des trinômes, ceux-ci sont complémentaires et
interchangeables pour l’exécution de toutes les missions du groupe de combat.

La mission principale du groupe de combat est la conquête et le contrôle du terrain.

En fonction de la mission reçue, le groupe peut ponctuellement être renforcé de :


 une équipe cynotechnique ;
 une équipe d’appui à la mobilité (AZUR) ;
 un renfort sanitaire ;
 un élément d’observation ;
 etc.

57
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.1.1.2 Le groupe appui


Le groupe appui organique est articulé en trois éléments, aux ordres du CDG : deux pièces
commandées chacune par un CE, un engin blindé et son équipage.

1ère pièce 2nde pièce

Chef de Tireur Véhicule Pilote Chef de pièce Chef de pièce Aide-tireur AC


groupe d’Infanterie Tireur AC Aide-tireur AC Tireur AC Tireur FM
Aide tireur FM Tireur FM Aide-tireur FM

Chacune des pièces peut servir soit un FM, soit un poste de tir missile AC.

Les deux pièces peuvent être engagées sous deux formes différentes simultanément et sont
capables d’assurer leur sûreté immédiate (FA) ainsi que celle de leur engin.

Il est néanmoins souvent préférable d’armer les pièces du même type d’armement, afin d’en doubler
l’efficacité.

4.1.2 Le chef de groupe


Le CDG connaît ses subordonnés et maîtrise les différentes aptitudes de son groupe. Il comprend
l’esprit de la mission reçue et utilise la marge d’initiative qui lui est donnée. Pour cela, il donne lui-
même des missions à ses équipes, son équipage et son TP, et coordonne leur action.

Il veille à leur maintien en condition en vue du combat, avec le souci permanent de la sureté.

Avant l’action, le CDG :


 reçoit les ordres du CDS ;
 prépare ses ordres (SMEPP – voir annexe B) ;
 précise les consignes d’ouverture du feu et rappelle les ROE, la conduite à tenir avec la
population, les lignes de changement de posture, les consignes pour la gestion des
prisonniers et des médias ;
 précise les conduites à tenir avec les blessés : nids de blessés, procédures, compte-rendu,
autres mesures spécifiques ;
 précise les mesures de protection NBC, les risques technologiques ;
 fait prendre les dispositions nécessaires à son groupe pour réaliser sa mission (munitions,
autonomie alimentaire, EBI, matériel spécifique (J+N), répartition des FIL/FIR et des OVD,
autres matériels particuliers) ;
 intègre au réseau radio les éventuels renforcements.
Plus spécifiquement :
 le CDG de combat donne une mission à chaque chef d’équipe, à son tireur de précision et à
son équipage. Il réorganise son groupe en cas de renforcement ;
 le CDG d’appui définit la configuration de ses pièces (poste missile AC ou FM) et donne ses
ordres à ses chefs de pièce et à son équipage.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

En cours de mission, le CDG veille à :


 maintenir la liaison avec le CDS et les autres groupes ;
 maintenir la liaison au sein de son groupe (en particulier avec le TP et avec son équipage si le
groupe progresse à pied) ;
 coordonner son action avec celles des autres groupes ;
 assurer l’observation permanente de son environnement, dans les trois dimensions, et la
sûreté du groupe ;
 informer son groupe de la situation locale (position des amis, évolution de la menace) ;
 permuter régulièrement l’élément de tête avec une autre équipe ;
 préciser les nids de blessés et les points de regroupement intermédiaires ;
 assurer les changements de posture en fonction des ordres reçus, de l’attitude de la
population et de la menace (port des effets balistiques, position de l’armement, etc.) ;
 limiter le niveau général de violence de son groupe en assurant un retour au calme après une
action violente ;
 faire exécuter régulièrement les CPS6 et contrôle PAM7 ;
 faire un point des munitions et rendre compte par TD ou par phonie des consommations ;
 équilibrer les systèmes d’énergie au sein du groupe entre les différentes fonctions (SI/SS) ;
 faire mettre en place les optiques de nuit ou les moyens thermiques.
Plus spécifiquement, le CDG appui procède au recomplètement en missile de ses pièces.

En fin d’action, le CDG :


 met en place un dispositif de sûreté omnidirectionnel ;
 maintient ses hommes en alerte en les informant des situations ennemie et amie dans son
secteur ;
 rend compte des pertes amies et organise la relève des blessés ;
 rend compte du type et de la quantité de munitions consommées et prépare la demande de
recomplètement pour le SOA ;
 rend compte des pertes ennemies infligées et de la capture éventuelle de prisonniers ;
 rend compte de son aptitude ou non à poursuivre la mission ou une autre mission.
Dans la durée, le CDG est responsable de la conservation du potentiel de son groupe. Attentif à la
fatigue et au stress de ses hommes, il gère leur agressivité dans la durée pour assurer une vigilance
maximale en évitant un stress dépassé8.

4.1.2.1 Le rôle du tireur de précision (groupe de combat)


Articulation :
le tireur de précision est soit :
 attaché au CDG (cas normal) : il évolue alors avec le CDG et utilise son arme aux ordres de
celui-ci ;
 détaché aux ordres d’un CE : il évolue alors avec le CE et utilise son arme aux ordres de
celui-ci ;
 autonome : il est considéré comme un pion tactique autonome, au même titre que les
équipes, et reçoit donc une mission du CDG.
Le TP, élément important du groupe, est inapte au combat de rencontre. Le CDG veille à sa sûreté par
les ordres donnés aux autres éléments du groupe.

6
Contrôle Personnel de Sécurité
7
Personnel Armement Matériel
8
On distingue le « stress normal » (adaptatif), qui est une réaction naturelle de l’organisme à des conditions particulières, du « stress
dépassé », réaction dépassant les limites supportables de l’individu et qui provoque des dommages physiques et/ou psychologiques,
temporaires ou définitifs.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Missions du TP :
attaché au CDG ou détaché auprès d’un CE, il ne reçoit pas de mission particulière : son rôle est de
rechercher en permanence du renseignement au profit de son chef qui peut lui ordonner :
 des tirs de neutralisation (jusqu’à 600 m) sur un combattant ou du matériel spécifique ;
 des tirs de harcèlement au-delà de 600 m dans la limite des capacités d’observation et de tir
de son arme.
Si le CDG, dans son articulation, le considère comme un pion autonome, il peut recevoir comme
mission :
 appuyer une équipe (dynamique ou statique) ;
 détruire des objectifs ;
 surveiller un secteur.
Le TP reçoit dans ce cas un MOICP ou un ZMSPCP, et conserve une certaine autonomie pour sa
mission.

Aptitudes :
le TP se distingue des autres combattants du groupe par son aptitude à engager le tir sur des objectifs :
 avant l’engagement au contact du groupe ;
 bien camouflés ;
 légèrement protégés (munition perforante, précision des tirs) ;
 imbriqués au sein de la population (précision, discrimination) ;
 éloignés (participer à la création d’un climat d’insécurité chez l’adversaire).
Son rôle peut également être dissuasif dans le cas de la maîtrise de la violence face à une foule hostile
ou en appui des négociations entre ses chefs et les acteurs locaux.
Par ordre de priorité, le TP recherche la neutralisation :
P1 Tireurs de précisions adverses et francs-tireurs (snipers)
P2 Chefs
P3 Pièces collectives (FM, mortiers, missiles ou LG)
P4 Observateurs
P5 Opérateurs radio
P6 Conducteurs d’engins ou de véhicules, pilotes d’engins blindés
P7 Autres combattants
Pour remplir sa mission, il maîtrise parfaitement le camouflage. Il est capable d’effectuer des tirs avec
la hausse de combat dans le cas d’objectifs à courte ou moyenne distance, et met en œuvre
efficacement son arme de poing en double dotation pour son autoprotection.

4.1.3 Emploi du véhicule de combat de l’infanterie


Dans une manœuvre de niveau section, deux cas de figure sont possibles :
 le VCI est aux ordres du CDG (cas normal) : ce dernier doit commander la phase de
manœuvre embarquée et, en phase débarquée, veiller à la sauvegarde de son engin et
prendre les mesures adaptées pour conserver la liaison avec son équipage ;
 le CDS précise dans son articulation la nouvelle subordination du VCI (groupe de véhicules
aux ordres du SOA, aux ordres directs du CDS, etc…) : le CDG ne pourra compter sur son
véhicule que dans le cadre des ordres spécifiques du CDS ; mais il devra prévoir, en fonction
des ordres, la récupération de son véhicule (liaison, itinéraires, etc…).
Dans le cas normal, le CDG débarqué doit considérer son véhicule comme un véritable
troisième pion tactique et lui donner une mission (MOICP ou ZMSPCP) au même titre que les
équipes.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Missions du VCI lorsque le groupe est débarqué :


 appuyer une équipe (éventuellement le groupe) : par le feu ou par la protection du blindage ;
 surveiller un secteur ;
 neutraliser ou détruire un objectif ;
 couvrir face à une direction ;
 reconnaître un point.

4.1.3.1 L’équipage
L’équipage est indissociable. Sa mission principale est de servir le véhicule de combat et d’en assurer
la sauvegarde. Lorsque le groupe débarque, l’équipage devient responsable de la sûreté immédiate du
véhicule (fermeture des accès, camouflage, stationnement, autres consignes spécifiques). Il peut pour
cela mettre en œuvre l’armement de bord ou effectuer des tirs en superstructure. La protection
rapprochée est assurée par le groupe, un autre véhicule ou le reste de la section.
Dans certains cas ou sur ordre du CDS, il peut être amené à combattre débarqué.
Dans ce cas l’équipage :
 constitue une équipe supplémentaire au sein du groupe (avec adjonction ou non du TP) ;
 renforce chacune des équipes existantes (structures à deux quadrinômes pour le groupe de
combat, à deux trinômes pour le groupe appui).

4.1.3.2 Le tireur de véhicule d’infanterie (TVI)


Dans le domaine tactique, le TVI participe pleinement à l’exécution des missions du groupe aux ordres
de son CDG. Grâce à SICS, le TVI reçoit les ordres du CDS au même titre que le CDG. Il comprend
plus facilement la manœuvre et peut ainsi agir plus efficacement.

Lorsque le groupe est embarqué :


le CDG est chef d’engin. Le TVI participe à la manœuvre de la section par l’observation (répartition des
secteurs au sein de la section), l’appui-feu et le mouvement. Il participe, au même titre que le pilote, à
l’observation de l’itinéraire et de ses abords pour déceler tout obstacle ou indice de présence ennemie.

Lorsque le groupe est débarqué :


le TVI devient chef d’engin9, et assure l’exécution de la mission reçue du CDG. Au même rang que les
chef d’équipe, il devient chef du 3e pion tactique du groupe qu’il forme avec son pilote et un VCI. Il a le
souci constant de la position de son chef, des amis, ainsi que de l’itinéraire pour les rejoindre si
nécessaire.

D’une façon générale, il est responsable de la participation du VCI au combat du groupe ou de la


section :
 il sert l’armement de bord (canon, mitrailleuse, lance-pot) durant les phases de combat
embarqué, pour la sûreté rapprochée et l’appui de la section et du groupe débarqué ;
 il active ou sert les équipements d’observation ou de protection ;
 il dispose d’une interface SICS permettant une navigation terrestre précise, une coordination
fine des déplacements avec les autres engins blindés de la section comme ceux des unités
voisines. Il peut ainsi assurer un suivi consolidé de la STR10 ;
 il donne des ordres au pilote pour procurer un appui dynamique au groupe ou à la section
débarquée, en restant en liaison avec le chef débarqué ;
 sur ordre du CDG, il tient à jour la STR en y créant les observations ou pistes ennemies et en
effectuant les compte-rendu.
9
Par chef d’engin, on entend la personne embarquée responsable du combat du véhicule : il s’agira du CDS, du SOA ou du CDG lorsqu’ils
sont embarqués.
10
STR : Situation tactique de référence.

61
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Dans le domaine technique, le chef d’engin doit parfaitement connaître :


 le service de l’armement de bord principal et secondaire de l’engin (possibilités de tir de jour
comme de nuit, tir à terre et antiaérien, réglages, résolution des incidents de tir, entretien,
etc.) ;
 les effets des munitions de son engin pour éviter les dommages collatéraux ainsi que les tirs
fratricides ;
 les capacités et contraintes techniques du véhicule afin d’assurer la sécurité des
déplacements (itinéraire, guidage, etc.), ainsi que les opérations d’entretien élémentaires.

La conduite du tir

Observation

Acquisition

Détection

Compte-rendu
Phonie

Localisation
TD

Chef

Identification

Ami ENI

Hors capacité En capacité*

Compte-rendu**
Ordre de tir

Choix de l’arme
Choix de la munition
*possibilité, pour l’engin, de
détruire l’objectif : portée de
l’arme et calibre suffisants.
**CR non obligatoire si tir libre Tir***
***en fonction des consignes : tir
libre, sur ordre, interdit, etc.
Compte-rendu
de tir

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.1.3.3 Le pilote
Dans le domaine tactique, en déplacement comme à l’arrêt, le pilote exécute des actes réflexes
engageant la sauvegarde de son véhicule et du personnel embarqué :
 conduire son véhicule et suivre un itinéraire selon les instructions du chef d’engin (CDG
embarqué ou TVI si le CDG est débarqué) ;
 observer l’itinéraire pour déceler tout obstacle ou indice de présence ennemie sur l’itinéraire et
ses abords ;
 arrêter son véhicule ou au contraire accélérer sous le feu, selon les circonstances, à son
initiative ou aux ordres du chef d’engin ;
 poster son engin à l’abri des vues terrestres et aériennes :
- en dehors de l’axe (en cas d’arrêt long) ou aux abords de l’itinéraire en cas d’arrêt bref ;
- de manière à repartir sans délai ;
- de façon à permettre le tir de l’arme principale.
 réagir face à un tir de missile ou à une attaque aérienne en quittant, si possible, l’axe et en
postant son véhicule ;
 prendre les mesures de sûreté en cas d’épandage chimique ou d’attaque nucléaire en mettant
en œuvre les équipements spécifiques ;
 aux ordres du chef d’engin, participer à la défense immédiate de son véhicule, soit avec son
armement individuel, soit avec l’armement de bord.
Dans le domaine technique, outre conduire son véhicule, le pilote exécute les opérations d’entretien et
les interventions de son niveau prévues par le guide de son engin. Il effectue en permanence les
vérifications courantes (avant le départ, en marche et à l’arrêt) et rend compte de toute anomalie. Si le
véhicule le permet, le pilote doit être capable d’exécuter les mesures préparatoires au franchissement
amphibie.

4.1.4 Les missions du groupe


Missions du groupe infanterie Missions du groupe appui
 reconnaître un point / un axe ;
 éclairer ;
 surveiller ;
 surveiller ;
 s’emparer de ;
 neutraliser / détruire ;
 neutraliser / détruire ;
 appuyer ;
 appuyer ;
 couvrir ;
 couvrir ;
 défendre un point ;
 protéger ;
 intervenir.
 défendre un point ;
 prendre le contact ;
 intervenir.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2 Les actes élémentaires du groupe d’infanterie

4.2.1 Se déplacer
Le groupe d’infanterie progresse principalement à pied. Il peut être accompagné d’un engin en appui :
son véhicule de combat d’infanterie ou un véhicule blindé de cavalerie (cas du détachement interarmes
– DIA). Au sein de la section, le groupe se déplace suivant un mode de progression et dans une
formation donnée.

4.2.1.1 Les formations du groupe à pied


Le CDG peut soit laisser l’initiative de la formation de ses équipes à ses CE, soit leur imposer. Dans ce
cas, un inventaire détaillé de ces formations est décrit en Annexe A.
Lorsque le CDG n’impose pas la formation au sein de ses équipes, les formations du groupe sont :
 par équipe accolées ;
 par équipe successives.
Ces formations ne sont pas rigides : elles sont adaptées en permanence au terrain et à la situation.

Dans ses ordres, le CDG indique la place des équipes et la sienne dans le dispositif. Il appartient alors
au CE de préciser de la même manière la place de ses combattants. Dans certains cas, le CDG peut
ponctuellement s’intégrer au sein d’une équipe notamment pour accélérer une mise en place et
guider l’élément de tête en cours de déplacement.

La formation par équipe successive :


elle est principalement utilisée pour suivre un cheminement, pour s’infiltrer ou lors d’un déplacement de
nuit (les distances sont réduites en fonction de la visibilité). Tout en évitant les resserrements, la
distance entre les équipes doit permettre le commandement aux gestes et à la voix.

Les équipes seront immédiatement en mesure de s’appuyer face à une direction latérale.

Ne nécessitant qu’un cheminement pour les deux équipes, la progression sera naturellement plus
rapide.

La formation par équipes accolées :


placer les équipes accolées permet au CDG de commander une réaction rapide face à la direction de
marche. Cette formation nécessite au moins deux itinéraires parallèles et peut donc rendre la
progression plus lente. La place et l’espacement respectifs des membres du groupe varient en fonction
de la situation, du terrain et de la mission du groupe.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.1.2 Modes de progression


Les modes de progression sont :
 la marche normale, cas le plus fréquent ;
 le bond collectif ;
 l’appui mutuel entre équipes.

La marche normale :
dans une formation donnée, le groupe se déplace selon un rythme continu et identique pour chaque
équipe. Les CE peuvent, à condition de conserver le rythme imposé par le CDG, adopter un mode de
progression adapté au sein de l’équipe.

Le bond collectif :
dans une formation donnée, le groupe effectue le bond d’un seul homme. Chaque combattant se poste
à l’issue, en attendant la reprise de la progression.

L’appui mutuel :
lorsqu’une équipe est tombée en garde en appui face à la direction dangereuse, l’autre équipe se
déplace (souvent par un bond collectif), pour tomber elle-même en garde, en appui de la première. Le
CDG cadence les déplacements et fixe les positions successives.

Appui mutuel en tiroir :


l’équipe de tête effectue un déplacement vers l’avant, puis tombe en garde en appui. L’équipe de
queue effectue alors un déplacement pour rejoindre l’équipe de tête et tombe également en garde en
appui. Le mouvement est répété.

Appui mutuel en perroquet :


l’équipe de queue dépasse l’équipe en appui, puis tombe également en garde en appui.
Le mouvement est répété.

Dans une progression en appui mutuel, le CDG peut alterner les deux méthodes en fonction du terrain
et de l’ennemi.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.1.3 Cadres d’ordres


Ordre de mission à l’équipe : MOICP
Canevas Explication Observations
Mission : celle reçue par l’équipe (voir §3.1.1)
objectif final à atteindre pour la mission (pas
Objectif :
forcément visible)
cheminement général de l’équipe (pas Peut être différent pour chaque
Itinéraire :
forcément visible) équipe
secteur d’observation, ouverture du feu,
Consignes :
conduites à tenir, …
Place du chef : place du CDG

Ordre de déplacement du groupe : DPIF


Canevas Explication Observations
de l’objectif du groupe en fin de direction générale (point cardinal ou
Direction :
déplacement donnée par le bras)
point intermédiaire visible vers
Point à atteindre : description et distance de l’objectif
l’objectif final
itinéraire que le CDG désigne
Itinéraire : celui que le groupe empruntera
visuellement
formation de l’équipe préciser les distances et la
Formation : répartition des secteurs
mode de progression d’observation

Ordre d’arrêt : FFH


Canevas Explication Observations
préciser un élément visible du
Face à : direction générale du dispositif
terrain plutôt qu’un point cardinal
équipes accolées ou successives, place des préciser la répartition des équipes
Formation :
équipes, … (A à droite, B à gauche)
Halte !

Ordre de bond collectif :


Canevas Explication Observations
Pour un bond : du groupe , équipe par équipe
désigné par un élément visible du
Point à atteindre : limite du bond
terrain
Dans l’ordre
A puis B
(éventuellement) :
Préparez-vous ! les CE répondent « prêts »
En avant !

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.1.4 Composantes
Rôle du CDG Exécution
donner un MOICP à chaque équipe (dans le cadre du
SMEPP), au véhicule (et au TP s’il est autonome)
PREPARER LE DEPLACEMENT contrôler les dispositions de combat
donner un DPIF au début du mouvement
en déplacement :
 répartir l’observation, déceler des pièges ou des
indices de présence ennemie ;
ORGANISER LA SURETE  maintenir la discrétion du déplacement ;
 en mesure de fournir des feux vers l’avant et sur les
flancs.
à chaque arrêt tomber en garde et observer
observer pendant le déplacement
RENSEIGNER garder la liaison avec la section
rendre compte
au sein du groupe ;
 avec la section ;
 au rythme prescrit ;
CONDUIRE LA PROGRESSION  suivant un itinéraire imposé ou non ;
 en gardant la liaison.
 DONNER DES ORDRES donner un nouveau DPIF en modifiant la formation si
nécessaire :
 pour s’adapter au terrain ;
 ADAPTER LA FORMATION ET  pour s’adapter à la menace.
LE MODE DE PROGRESSION
donner un FFH et un ordre de bond pour franchir certains
découverts ou axes

sur une courte distance : franchir d’un seul bond, en ligne,


appuyé par un autre groupe ou la section jusqu’à un point
PROGRESSER SOUS LE FEU VERS UN favorable ou l’objectif
OBJECTIF sinon franchir par bonds successifs et conduire les appuis
mutuels
EN FIN DE PROGRESSION, TOMBER
donner un FFH en adaptant la formation au terrain.
EN GARDE
position et possibilités du groupe
RENDRE COMPTE position, nature, volume et attitude de l’ennemi
terrain

4.2.1.5 En véhicule
Le groupe se déplace embarqué au sein de la section, aux ordres du CDS ; les formations sont donc
développées dans la PFT INF 3.2.01/6.

Lorsque la section est embarquée, le principe de l’appui mutuel entre les véhicules est essentiel.

Le CDG est responsable de la sûreté de son véhicule. L’observation se fait dans les trois dimensions.
Le CDG répartit les secteurs d’observation pour le personnel en superstructure et fixe les consignes de
tir embarqué.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Exemples de répartition possible des secteurs d’observation :

Il s’agit bien, pour le CDG, d’assurer une « bulle » d’observation autour de son engin.

68
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Quel que soit l’engin de combat, le passage d’un mouvement de terrain se fait en utilisant la technique
du défilement d’observation et de tir, et du franchissement latéral. L’objectif de cette technique consiste
à réduire au maximum l’exposition du véhicule, à le dévoiler progressivement aux vues adverses. Ainsi,
il est possible de s’extraire de la ligne de tir adverse rapidement tout en assurant une capacité de tir sur
des objectifs repérés.

4.2.2 S’arrêter, tomber en garde


Pour tomber en garde, le CDG jette immédiatement un dispositif sommaire, en vue d’assurer sans délai
sa sauvegarde et sa mission, puis, dès que possible, un dispositif complet.

4.2.2.1 Type d’arrêt


Arrêt court :
dans le cadre d’un déplacement, le groupe doit effectuer un arrêt court (ordre du CDS ou initiative de
CDG). Dans ce cas, le CDG déploie un dispositif sommaire de sauvegarde et se prépare à poursuivre
sa progression.

Arrêt long :
le CDG déploie un dispositif sommaire, de manière à assurer immédiatement la sauvegarde du groupe
et sa mission. Après observation de sa zone d’installation, le CDG améliore son dispositif en précisant
les ordres à ses équipes et son VCI.

4.2.2.2 Cadres d’ordres


Lorsqu’il s’agit d’un arrêt court au sein d’un déplacement, le CDG donne un FFH (voir §4.2.1).
S’il s’agit d’un arrêt long, le CDG jette un dispositif sommaire en donnant un ZMS à chaque équipe et à
son VCI :

Ordre d’installation sommaire : ZMS


Canevas Explications Observations
Zone d’installation : de l’équipe ou du VCI sommaire
Mission : de l’équipe ou du VCI (voir §3.1.3)
Secteur : général d’observation sommaire
Puis, après observation du terrain, il précise un ZMSPCP à chaque équipe et à son VCI (et à son TP) :

69
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Ordre de mission à une équipe : ZMSPCP


Canevas Explications Observations
Zone d’installation : de l’équipe ou du VCI préciser les limites
Mission : de l’équipe ou du VCI (voir §3.1.3)
secteur d’observation de l’équipe/du VCI
Secteurs : préciser les limites exactes
secteur de tir (ils peuvent être différents)
si nécessaire (débouché de piste, zone de
Point particuliers :
vigilance particulière, etc…)
Consignes : ouverture du feu, conduites à tenir, repli, …
préciser les positions amies
Place du chef : places du CDG et des voisins
proches

4.2.2.3 Composantes
Modalités d’exécution pour le CDG Combat

Rôle du CDG Exécution


 donner un ordre d’installation sommaire (ZMS) aux équipes,
au VCI (et au TP s’il est autonome) ;
 identifier les limites de la zone d’installation, le secteur, et la
position des amis ;
 choisir entre secteurs communs ou complémentaires ;
PREPARER L’INSTALLATION :  préciser les coordinations avec les voisins ;
 OBSERVER  définir les itinéraires de mise en place, de repli, la zone vie,
 DONNER DES ORDRES autres ;
 placer les équipes, le véhicule (ZMSPCP) et le TP ;
 préciser les positions des armes collectives ;
 s’assurer de la cohérence au sein d’un dispositif section ;
 veiller à l’imperméabilité du dispositif ;
 organiser la sûreté arrière.
 faire percevoir du matériel complémentaire pour l’installation
(sac à terre, NBC, autres) ;
PROTEGER
 se camoufler, s’enterrer ;
 camoufler ou embosser le véhicule.
 organiser les factions en cas de mission prolongée ;
 contrôler la vigilance de ses combattants ;
CONDUIRE L’OBSERVATION  mettre en place les moyens nocturnes ;
 alterner dispositif de nuit (resserré) et de jour ;
 recompléter (alimentation, munition, énergie).
 des observations ;
RENDRE COMPTE  des destructions ;
 du potentiel et des possibilités.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Modalités d’exécution pour le CDG appui en version AC

Rôle du CDG Exécution


 identifier sur le terrain les limites de la zone à battre, la position des
amis, éventuellement les objectifs assignés ;
 choisir entre secteurs croisés ou secteur complémentaires pour
l’emploi des pièces (en fonction de l’ennemi, du secteur et de la
durée supposée du poste) ;
PREPARER
 délimiter les secteurs de surveillance et de tir des pièces, choisir un
L’INSTALLATION
point central d'observation ;
 fixer la position de chaque pièce, l’itinéraire d’accès, le mode de
mise en batterie (à terre avec trépied, à l’épaulé ou sur véhicule) ;
 donner un ZMSPCP au VCI ;
 faire rejoindre les pièces.
Opérations à réaliser dans l’ordre :
 1er temps :
 installer la 1ère pièce face au secteur principal au mieux, à son
secteur au minimum ;
 donner un ESMOFP (voir 4.2.3.3) ;
 orienter la 2e pièce vers une position de tir possible.
 2e temps :
SE METTRE EN BATTERIE
 rejoindre la 2e pièce, l’installer face à son secteur ;
 donner un ESMOFP.
 3e temps :
 rejoindre la 1ère pièce et l’installer face à son secteur ;
 préciser par rapport au point central d’observation (PCO) les
secteurs prioritaires d’intervention et les conditions d’ouverture du
feu des 2 pièces.
RENDRE COMPTE des possibilités d’observation et de tir au CDS.
 position des pièces ;
 PCO ;
EXECUTER UN CROQUIS  limites courtes et longues ;
D'INSTALLATION  secteurs prioritaires et secondaires ;
 impossibilités de tir ;
 LD et LG pour chacune des pièces.

71
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.2.4 En véhicule
Les déplacements en véhicules se font aux ordres du CDS. Les conduites à tenir dépendent en premier
lieu des consignes qu’il aura donné. Si les ordres le permettent :

Les arrêts courts :


dans le cas d’un arrêt court (ordre du CDS ou initiative de CDG), le CDG déploie un dispositif sommaire
de sauvegarde et se prépare à poursuivre sa progression.
En fonction de la situation et des délais, le groupe peut :
 assurer sa sûreté depuis le véhicule, voire en superstructure: pas de délais de débarquement
et de rembarquement, mais sûreté moindre ;
 effectuer un débarqué partiel (une équipe en appui en superstructure, une autre assure la
sûreté du groupe à l’extérieur du véhicule) : délais plus importants, meilleure sûreté pour le
groupe.

Les arrêts longs :


dans le cas d’un arrêt long, sur ordre ou à l’initiative du CDG, celui-ci fait poster son véhicule et ses
équipes aux abords de l’engin pour :
 assurer la liaison avec le reste de la section ;
 être en mesure de reprendre rapidement sa progression ;
 assurer la protection (à couvert) du personnel ;
 éviter d’être surpris à courte distance (embuscade) par une observation omnidirectionnelle.

Ordres de débarquement/embarquement d’un véhicule :


en fonction de la situation, le CDG doit être capable de faire débarquer/embarquer son groupe ou une
équipe rapidement, du bon côté du véhicule et face à la bonne direction.
Une équipe qui débarque ou embarque doit être appuyée par l’autre, soit depuis le sol, soit en
superstructure. Dans la foulée, le CDG donne des ZMS(PCP) à ses chefs d’équipe.

L’ordre pour débarquer :


Exemple :
« Dans l’ordre / Alpha / Bravo
Pour Alpha, débarquez à gauche, face 9h.
Débarquez : à droite / gauche / derrière
Pour Bravo, débarquez derrière, face 6h
Face à : direction du cadran horaire. »

L’ordre pour embarquer :


« Dans l’ordre : Alpha, Bravo,
Rembarquez. »

4.2.3 Utiliser ses armes


Le groupe possède :
 l'armement de bord de son VCI ;
 les lance-pots du VCI ;
 les armes spécifiques du groupe :
- groupe appui :missile et/ou FM ;
- groupe de combat : LR, LG, FM et FP ;
 les FA individuels.
Lorsque le CDG donne les missions des équipes et du VCI, avec leurs zone d’installation, il considère
particulièrement ses armes spécifiques dont il peut imposer l’emplacement.

72
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.3.1 Armement de bord des VCI :


Les tirs sont effectués aux ordres du chef de groupe (embarqué ou débarqué), ou à l’initiative du TVI en
fonction de la mission que lui a confié le CDG.

En fonction du mode d’observation et de pointage, le tir peut être :


 direct : tir pour lequel l’objectif peut être visé avec le dispositif de pointage ;
 masqué : tir pour lequel l’objectif ne peut être visé avec le dispositif de pointage de l’engin et
où seul un observateur à proximité (CDG, SOA ou CDS) voit l’objectif et peut conduire le tir ;
 repéré : tir exécuté en pointant un repère avec un angle et une hausse repérés à l’avance
pour chaque objectif. Le tir repéré peut être ainsi exécuté lorsque l’objectif n’est plus visible
(nuit ou brouillard).

Types de tir :
 neutralisation : tir au canon (obus explosif par rafale) ou avec les armes complémentaires
(mitrailleuse/LGA) exécuté sur des couverts ou dans des agglomérations pour empêcher
l’ennemi de servir normalement ses armes ;
 destruction : tir effectué contre des VCI et les blindés légers, constructions et personnels peu
ou pas protégés ;
 semonce : tir d’avertissement effectué à proximité d’objectifs potentiels ou sur des objectifs
vides, afin de dissuader un ennemi d’entreprendre une action offensive.

Déclenchement du tir :
 immédiat sans ordre: tir effectué dès l’acquisition de l’objectif. En fonction de l’urgence, on
distingue :
- le tir « d’urgence » dans lequel la vitesse de réaction prime sur la précision. Dans ce cas, le
tir à la « hausse de combat » ou « à bout portant » est généralement employé et souvent
effectué par le chef d’engin blindé. C'est le cas du combat de rencontre ;
- le tir « de précision » (ou « ajusté »), dans lequel l’équipage utilise toutes les possibilités du
système de conduite de tir, afin d’obtenir le maximum de précision au détriment,
éventuellement, de la rapidité du déclenchement.
 immédiat sur ordre : le cas le plus fréquent, à l’initiative des chefs d’engins ou sur ordre du
CDS ;
 différé : tir déclenché seulement lorsque le CDS estime que les conditions d’ouverture du feu
sont optimales (utilisé principalement en défensive) ;
 au commandement : lorsque les subordonnés ont répondu « PRÊT », le tir est déclenché au
commandement « FEU » précédé d’un compte à rebours de 5 à 0 du cadre qui commande la
base d’appui véhicule (au mieux le SOA, mais il peut aussi s’agir d’un CDG). Ce genre de tir
s’applique aux cas suivants :
- tir de concentration ou de neutralisation effectué avec l’arme principale sur un objectif fixe
ou mobile ;
- recherche de la surprise par le déclenchement brutal du feu contre un objectif fixe ou
mobile.

73
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Cadres d’ordres de tir des véhicules :

Actions
Chef d’engin Tireur
Ralliement
(Spécifique tourelle Annonce « Ralliement »
VBCI) avec CDG
embarqué en chef ou Annonce « Ralliement »
d’engin effectue le ralliement des optiques

CDG, CDS, SOA Tireur

Objectif Désignation de l’objectif Annonce « Vu »

Munition Précise « Type de munition11 » Répète « Type de munition »

Mode de tir Précise « Type de tir12 » Répète « Type de tir »

Avec télémètre en tourelle, demande


« Mesure »
Effectue la mesure et annonce la mesure
Approuve la mesure « Correct » ou fait
Mesure refaire une mesure.

Sans télémètre en tourelle, précise la


hausse ou la distance de l’objectif, les Répète les éléments
corrections.

Tire et annonce le résultat « But » ou


Engagement Donne l’ordre de tir « Feu »
« Non but »

4.2.3.2 Utilisation des lance-pots


Le TVI déclenche les tirs à son initiative en cas de menace immédiate (tir missile, char) ou, sur ordre,
lors d’une procédure de changement de position après un tir.
Le CDG embarqué ou débarqué peut toutefois faire déclencher des tirs lance-pots par son engin grâce
au cadre d’ordre suivant :
Actions
CDG Pilote Tireur
Pivote l’engin à X
Ralliement Annonce « Ralliement » heures
Tourelle ou châssis à X heures » ou Pivote la tourelle à X heures
Précise « Type de munition (FLB,
AP, etc.), plot de départ(avant, Répète « Type de munition, plot
Munition arrière, droit ou gauche de départ »
éventuellement)13»

Engagement Donne l’ordre de tir « Feu » Déclenche les lance-pots

11
En fonction du type d’arme utilisée : armement principal, secondaire et munitions disponibles.
12
En fonction de l’effet à obtenir (neutralisation, destruction, semonce…).
13
Dans le cas d’un déclenchement d’autodéfense, il est souhaitable de déclencher les GALIX de façon symétrique (gauche et droite) pour
plus d’efficacité. Le déclenchement différencié des GALIX répond à un besoin d’entretenir un effet, notamment fumigène. Cela peut être le cas
pour favoriser une évacuation sanitaire, un désengagement.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Actuellement, les différents types de munitions lance-pots sont :


GALIX Fumigène à Large Bande (FLB) – VBCI/GRIFFON :
Projetés jusqu’à 60 m, les GALIX FLB forment en deux secondes un écran visuel qui dure plusieurs
secondes (>30 s) en deux rideaux, IR et non-IR. Il doit être déclenché en avant du groupe et juste
avant le mouvement. La durée du fumigène varie en fonction des conditions météorologiques qui
peuvent favoriser la dispersion de l’écran fumigène.
GALIX Autoprotection (AP) - VBCI
Le GALIX AP est employé en ultime recours et sur ordre du CDG uniquement. Aucune unité
amie ne doit se trouver à découvert dans un rayon de 250 m autour de l’engin et à couvert dans
un rayon de 100 m. Les dommages collatéraux peuvent être très importants, y compris pour le
véhicule. L’utilisation de ce type de munition doit être réservée à un véhicule isolé, tombant dans une
embuscade à courte distance avec le personnel embarqué sous blindage. Il s’agit alors d’une réaction
immédiate avant de débarquer le groupe.
GALIX Désencerclement - VBCI
Le GALIX Désencerclement est une munition assourdissante non létale destinée à disperser une foule
hostile afin de quitter une zone plus facilement. Il est utilisé sur ordre du CDS car il nécessite une
réquisition, sauf en cas de légitime défense. Ses effets sont sonores, visuels et lacrymogènes. Son
efficacité peut varier fortement en fonction du terrain et des conditions météorologiques. Ces GALIX
peuvent équiper le châssis (2x3 GALIX) ou la tourelle (2x4 GALIX). Leur projection est alors orientable.
Dans tous les cas, le déclenchement d’un GALIX masque l’engin mais révèle sa présence à
l’adversaire. Son déclenchement doit donc être parfaitement maîtrisé, notamment dans les
missions défensives.

4.2.3.3 Armes spécifiques débarquées


Les cadres d’ordre pour les tirs avec des armes spécifiques, communs aux chefs d’équipes et aux
chefs de groupes, se trouvent dans le §3.2.3.
Le CDG place les armes spécifiques en fonction de la menace et des capacités de celles-ci (anti-
blindés, longues distances ou indirectes). Elles doivent compléter ou être complétées par les armes de
bord des véhicules et du personnel débarqué.

Dans le cas d’une mission de tir missile : le CDG APPUI donne un ESMOFP à ses pièces :

Ordres Explications :
Emplacement
 point central d’observation (PCO) ;
 limite droite (LD), limite gauche (LG) ;
Secteur à surveiller
 secteur de tir principal ;
 secteur de tir secondaire.
 objectif prioritaire ;
Mission (Détruire)  objectif secondaire ;
 mode de mise en batterie (trépied, épaulé).
Ouverture du feu sur ordre, à l’initiative, à partir de tel moment ou tel ligne.
 arrêt du tir après N coups ;
Fin d’action  esquive et regroupement ;
 changement d’emplacement éventuel.
Place du chef

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.2.3.4 Composantes
Rôle du CDG Exécution
 chaque équipe, le VCI (et le TP) reçoivent un secteur de tir adapté à leur
PREPARER LE armement (type de munition, portée, optique, etc…) ;
TIR  le CDG désigne les objectifs si besoin et précise les conditions d’ouverture du
feu (sur ordre, à l’initiative, …).
il donne les ordres de tir
il veille à la discipline du tir :
COMMANDER LE  permanence du feu ;
FEU  concentration des tirs ;
 report des tirs.
il contrôle la consommation des munitions
RENDRE  résultat des tirs (amis et ennemis) ;
COMPTE  consommation en munitions.

Spécificité des postes de tir missile


Rôle du CDG appui Exécution
 avoir des vues sur la totalité de la zone à observer (qui est plus
large que la zone à battre par les feux) ;
ORGANISER L’OBSERVATION  répartir les secteurs d’observation entre les pièces et leur
préciser les lignes et points dangereux ;
 assurer la permanence de l’observation.
surveiller les itinéraires probables d’accès pour découvrir les
DECELER LES OBJECTIFS blindés ennemis avant qu’ils ne pénètrent dans la zone à battre par
les feux.
 suivre l’ennemi dans sa progression et déterminer sa route
future ;
SUIVRE LES OBJECTIFS ET
 s’assurer que chaque objectif décelé et en déplacement est pris
LA MANOEUVRE AMIE
en compte ;
 pouvoir à tout moment appuyer la manœuvre de la section.
tous les renseignements d’observation doivent être immédiatement
échangés entre :
 les pièces ;
RENSEIGNER ET SE  le groupe et le CDS.
RENSEIGNER guetter l’arrivée des blindés dans les zones à surveiller.
alerter les pièces.
rendre compte au chef direct (CDS ou SOA).
 déclencher des tirs simultanés ou successifs ;
CONDUIRE LE TIR  renouveler les tirs ;
 changer de position de tir.
En fonction des consignes précisées par le CDS :
 donner l’ordre de départ pour le point de regroupement ;
SE REPLIER  veiller à la discrétion des mouvements ;
 s’assurer que tous les éléments ont bien quitté la position ;
 recompléter au plus tôt en munitions14.
RENDRE COMPTE des destructions, de la consommation en missiles.

14
Le CDG rend compte régulièrement de sa consommation en missiles. Le ravitaillement devient impératif quand la consommation atteint 50
% de la dotation initiale. Le véhicule est généralement conservé au plus près des pièces, aux ordres du chef d’engin qui l’utilise, pour appuyer
l’action du groupe au moyen de l’armement de bord et pour subvenir au besoin des pièces.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3 Les missions du groupe d’infanterie

Missions du groupe infanterie : Missions du groupe appui :


 reconnaître un point / un axe ;  couvrir ;  surveiller ;
 éclairer ;  protéger ;  neutraliser / Détruire ;
 surveiller ;  défendre un point ;  appuyer ;
 s’emparer de ;  prendre le contact ;  couvrir ;
 neutraliser / Détruire ;  intervenir.  défendre un point ;
 appuyer ;  intervenir.

4.3.1 Reconnaître un point ou un axe (groupe de combat uniquement)


La Lettre

Reconnaître un point ou un axe :


aller chercher le renseignement d’ordre tactique ou technique, sur le terrain ou l’ennemi, sur un
point ou une zone donnée, en engageant éventuellement le combat.

Principe :
deux cas peuvent se présenter :
 le groupe reconnaît seul un point ou un axe de son niveau :
- l’action se décompose alors en deux phases : une progression par infiltration d’un équipe
L’Esprit

jusqu’au plus près de l’objectif appuyée par une autre équipe ;


- elle est suivie de la reconnaissance proprement dite de l’objectif ;
 le groupe reconnaît un point ou un axe dans une action du niveau de la section :
- la reconnaissance est alors effectuée par tout le groupe appuyé par un autre élément : un
groupe ou le reste de la section ;
- le CDS fixe au CDG l’itinéraire et l’objectif.
Exécution :
SE DEPLACER EMBARQUÉ
s’infiltrer en véhicule jusqu’aux abords de l’objectif.
DEBARQUER
faire débarquer à proximité de l’objectif.
S’APPUYER / ETRE APPUYE
 mettre en place un appui interne à portée de l’objectif ;
 et/ou attendre la mise en place d’un appui section.
SE DEPLACER
 s’infiltrer au plus près du point ou de l’axe à reconnaître ;
 faire effectuer les reports de tirs éventuels.
ABORDER/UTILISER SES ARMES
 préciser les secteurs de tirs, coordonner les reports de tirs éventuels ;
 aborder le point ou l’axe ;
 détruire l’ennemi qui pourrait s’y trouver.
TOMBER EN GARDE
tomber en garde au-delà de l’objectif face à la direction dangereuse.
FOUILLER L’OBJECTIF
 rechercher les indices ;
 déceler les pièges et mines.
RENDRE COMPTE - RENSEIGNER
 rendre compte au CDS : des indices trouvés et du renseignement recueilli ;
 se tenir prêt à reprendre la progression.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Missions possibles des équipes :


 équipe de tête : éclairer le groupe, s’emparer de ;
 équipe de queue : appuyer l’équipe de tête, fouiller ;
 VCI : appuyer une équipe, couvrir, surveiller, neutraliser, détruire.

Le groupe reconnaît un point

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.2 Eclairer (groupe de combat)


La Lettre

Eclairer :
rechercher du renseignement sans engager le combat pour contribuer à la sûreté rapprochée du
chef et de la troupe.

Principe :
 progressant généralement en tête de la section, le groupe réalise cette mission différemment
L’Esprit

selon qu’il progresse à pied ou en véhicule.


 Il s’agit d’offrir de la liberté d’action au chef de section :
- en lui donnant du renseignement sur le terrain et l’ennemi ;
- en ne se faisant pas entraîner dans un combat qu’il n’a pas souhaité.

4.3.2.1 Eclairer à pied


SE DEPLACER / OBSERVER
Tout en conservant la direction générale fixée par le CDS et après avoir donné un DPIF :
 observer le prochain point à atteindre et ses abords ;
 rechercher tout indice de présence ennemie, de piège, etc. ;
 progresser avec la plus grande discrétion possible, en espaçant suffisamment les équipes ;
 adapter le mode de progression au terrain : par bonds ou en appui mutuel si nécessaire ;
 marquer des temps d’arrêt à chaque changement de compartiment de terrain ou à l’approche d’un
point caractéristique ;
 utiliser les moyens d’observation pendant les arrêts : jumelles, lunettes, etc…
RIPOSTER
n’engager le combat que si le groupe est pris à partie à courte distance.
RENDRE COMPTE
 de la progression et des observations ;
 des renseignements obtenus.

Missions possibles des équipes :


 Equipe de tête : éclairer le groupe ;
 Equipe de queue : appuyer l’équipe de tête ;
 VCI : appuyer une équipe, couvrir, surveiller.

Le véhicule sera posté à distance (si possible à distance d’appui) afin de maintenir la discrétion.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe éclaire à pied

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.2.2 Eclairer en véhicule


Loin de l’ennemi ou lorsque la situation l’exige (ambiance vitesse), le groupe éclaire en véhicule en
effectuant des bonds de points d’observation en points d’observation. Le groupe éclaire à pied sur les
points de passage obligés et les points suspects.

SE DEPLACER / OBSERVER
Avant d’entamer son mouvement, répartir l’observation à partir du véhicule, puis successivement et à
chaque bond :
 observer le prochain point à atteindre et ses abords ;
 rechercher tout indice de présence ennemie, de piège, etc. ;
 effectuer des bonds avec la plus grande discrétion possible, soit en véhicule, soit à pied ;
 à l’approche de points caractéristiques, faire débarquer si nécessaire et observer, pour découvrir
un indice de présence ennemie ou pour préparer le bond suivant.
RIPOSTER (armement de bord)
n’engager le combat que si le groupe est pris à partie à courte distance.
RENDRE COMPTE
 de la progression ;
 des observations éventuelles sur l’adversaire.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe éclaire en véhicule

Reprendre la progression
jusqu’au point d’observation
suivant

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.3 Surveiller (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Surveiller :
mission ayant pour objet de déceler toute activité de l’ennemi en un point, sur une direction ou
dans une zone, dans le but d’alerter ou de renseigner.
Principe :
le CDS fixe au CDG :
L’Esprit

 la zone d’installation, les secteurs d’observation (ZMSPCP) ;


 les consignes d’observation, de coordination et de tir de chaque groupe ;
 sa place dans le dispositif ;
 la mission de surveillance peut devenir ultérieurement une mission défensive comme
« couvrir » ou « défendre ».

Exécution :
SE DEPLACER
rejoindre la zone de surveillance.
TOMBER EN GARDE
poster l’engin et le groupe face à la direction dangereuse.
RECONNAITRE
 repérer les limites de son secteur de surveillance ;
 rechercher les emplacements pour le tir des armes de bord, les AC, FM, lance-grenades et lance-
roquettes ;
 veiller à la sûreté terrestre et aérienne.
S’INSTALLER
 gagner discrètement les positions d’observation ;
 fixer les consignes d’observation, de tir, les itinéraires et conditions de repli ;
 si les délais le permettent, réaliser des postes de surveillance au moins, de combat au mieux ;
 aménager les emplacements de repos.
OBSERVER
assurer la permanence de l’observation.
ALERTER - RENSEIGNER
rendre compte au CDS des possibilités d’observation du groupe et des activités de l’ennemi.
S’EXFILTRER OU UTILISER SES ARMES
en fonction des ordres reçus.

Missions possibles des équipes :


 équipes : surveiller ;
 VCI : appuyer, couvrir, surveiller.

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe surveille

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PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.4 S’emparer de (groupe de combat uniquement)


La Lettre

S’emparer de :
il s’agit de s’assurer de la possession d’un point précis en détruisant, en capturant ou en
chassant l’ennemi qui peut l’occuper.

Le groupe agit généralement dans le cadre de la section chargée de s’emparer d’un objectif ou
de réduire une résistance.
Principe :
le CDS précise au CDG :
 mission et objectif du groupe ;
 point de débarquement ;
 itinéraire de débordement utilisé pour l’infiltration ;
L’Esprit

 base de départ et /ou d’assaut ;


 couloirs à suivre ;
 limites de la zone à coiffer ;
 position de la base d’appui ;
 mesures de coordination (intensification, report et lever des tirs) ;
 sa place dans le dispositif ;
 attitude à adopter en fin d’action (fouille ou non de l’objectif, tomber en garde face à…,
EMD…).
Le procédé de combat généralement employé pour remplir cette mission
est l’« Assaut » (cf. §4.4.9).

Exécution :
PREPARER
 effectuer le recomplètement en munitions (au mieux) ;
 équilibrer les dotations (au minimum) entre les fantassins ;
 mettre en œuvre les viseurs clairs plutôt que les lunettes ;
 préparer des armements spécifiques :
- grenade à fusil ;
- grenade à main.
OBSERVER/SE DEPLACER
 repérer la position ennemie et l’implantation des combattants sur l’objectif ;
 se déplacer sous le feu ou s’infiltrer, en gardant la liaison avec les éléments d'appui jusqu’à la base
d’assaut précisée par le CDS :
- la plus proche possible de l’objectif ;
- à l’abri des vues et si possible des coups ;
- en appui mutuel ou par bonds collectifs successifs ;
- au rythme des reports de tirs.
DONNER L’ASSAUT
voir le procédé de combat l’« Assaut » (§4.4.9)

Missions possibles des équipes :


 équipe de tête : s’emparer de ;
 équipe de queue : appuyer, s’emparer de, fouiller ;
 VCI : appuyer.

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Le groupe s’empare d’un objectif

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4.3.5 Neutraliser / Détruire (groupe de combat et groupe appui)


Neutraliser :
mission qui consiste pour le groupe, à partir d’une position qui lui est fixée, à mettre l’ennemi
La Lettre

hors d’état d’agir efficacement, pendant un temps déterminé, dans un secteur donné.
Détruire :
mission qui consiste pour le groupe, à partir d’une position qui lui est fixée, à mettre l’ennemi
définitivement hors d’usage ou hors de combat selon qu’il s’agit de matériel ou de personnel.
Principe :
 le groupe peut agir sur :
- un ou deux blindés légers avec un missile ou une roquette AC ;
- un à trois véhicules non blindés avec roquettes AC et armement de bord ;
- un aéronef à basse altitude (LATTA) ;
- du personnel débarqué posté ou non ;
L’Esprit

 plus spécifiquement, le groupe appui peut avec la totalité de ses moyens AC détruire un ou
deux blindés ou un char de bataille ;
 La neutralisation d’un adversaire ne nécessite pas forcément sa destruction : par exemple,
pour du personnel, il peut suffire de lui faire « baisser la tête » par l’entretien d’un feu
continu ;
 La destruction d’une unité adverse est obtenue lorsqu’elle a perdu ses capacités principales
(armement principal) et qu’elle ne peut plus manœuvrer (généralement 2 ennemis hors de
combat sur 3) ;
 Dans les deux cas, l’ennemi ne doit pas pouvoir s’exfiltrer.

Exécution :
SE DEPLACER / OBSERVER
 si le groupe n’est pas décelé :
- poster les équipes et déceler les emplacements ennemis par la vue et par l’écoute ;
- gagner une position permettant d’acquérir l’ascendant sur l’adversaire ;
 si le groupe est décelé :
- le déployer en appui mutuel vers une position garantissant la sauvegarde du personnel ;
- puis, adopter le dispositif le plus adaptées aux tirs en fonction de la situation.
DONNER LES ORDRES DE TIR
 désigner et répartir les objectifs pour le personnel débarqué et l’arme de bord :
 indiquer la nature des tirs à effectuer, les armes à utiliser, les distances, les corrections, les
modalités du tir pour les tireurs AC ;
 fixer les consommations ;
 ouvrir le feu.
CONDUIRE LE FEU
 donner des corrections de tirs ;
 réattribuer des objectifs ;
 assurer la continuité du feu ;
 éventuellement, régler les feux indirects ;
 faire cesser les tirs.
RENDRE COMPTE
 des résultats des feux ;
 du type et des quantités de munitions consommées ;
 des objectifs qui n’ont pu être détruits.
Missions possibles des équipes :
 équipes : neutraliser, détruire ;
 VCI : neutraliser, détruire, appuyer une équipe.

87
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe détruit

Déclencher les tirs


Conduire le feu : corrections,
changement d’objectif

88
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.6 Appuyer (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Appuyer :
mission consistant à apporter une aide à une autre unité, spontanément ou sur ordre, par le
mouvement ou par le feu.

Principe :
L’Esprit

 pour « appuyer », le groupe doit être en mesure d’appliquer des feux précis, avec ses
armes, sur l’ennemi ayant pris à partie un élément ami ou susceptible de le faire ;
 le groupe qui appuie doit, si possible, conserver la liaison à vue avec l’élément appuyé qui,
réciproquement, doit avoir le souci d’être localisé.

Exécution :
TOMBER EN GARDE OU S’INSTALLER
occuper une position permettant :
 d’observer l’objectif et les amis ;
 d’utiliser les armes.
OBSERVER - RENSEIGNER
 sur la nature, le volume et l’attitude ennemis ;
 orienter l’élément ami durant sa progression.
APPLIQUER DES FEUX
 commander et conduire le tir :
 soit spontanément ;
 soit sur ordre ;
 soit en fonction de la réaction ennemie.
 veiller aux distances de sécurité ;
 sur ordre, intensifier les tirs ;
 reporter puis lever le tir :
 sur ordre ;
 à l’initiative (report de tir à vue).
RENDRE COMPTE
 des résultats des feux ;
 du type et des quantités de munitions consommées.

Missions possibles des équipes :


 équipe de tête : assurer la liaison entre le groupe et l’élément appuyé, neutraliser, détruire ;
 équipe de queue : appuyer l’équipe de tête, neutraliser, détruire ;
 VCI : neutraliser, détruire, appuyer une équipe.

89
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe appuie

90
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.7 Couvrir (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Couvrir :
mission qui consiste à s’opposer par le feu ou par le mouvement à une action éventuelle de
l’ennemi pouvant menacer un élément ami ou le déroulement de l’action principale amie.
Principe :
L’Esprit

 Il s’agit, pour le groupe, de protéger l’action principale de la section ;


 Le groupe se positionne de manière à battre par les feux les itinéraires d’approche ennemie ;
 En fonction de la situation (contournement par l’ennemi ou déplacement des amis), le groupe
peut être amené à changer sa position pour poursuivre sa mission.

Exécution :
SE DEPLACER
rejoindre la zone d’installation.
TOMBER EN GARDE
poster l’engin et le groupe face à la direction dangereuse.
RECONNAITRE LA POSITION
 repérer les limites de son secteur d’observation ;
 rechercher des emplacements de tir pour les armes de bord et les armes spécifiques ;
 veiller à la sûreté (terrestre et aérienne).
S’INSTALLER
 gagner discrètement la position d’observation ;
 fixer les consignes d’observation, de tir, les itinéraires et conditions de repli ;
 aménager les positions ;
 en fonction des délais, s’installer en poste de combat.
OBSERVER
 assurer la permanence de l’observation ;
 déceler les indices de l’arrivée de l’ennemi.
ALERTER - RENSEIGNER
Rendre compte au CDS :
 des possibilités d’observation du groupe ;
 des activités de l’ennemi.
UTILISER SES ARMES
Commander et conduire le tir :
 pour bloquer la progression de l’adversaire à la portée optimale des armes ;
 pour l’empêcher de manœuvrer ou de contourner le dispositif ;
 pour le neutraliser éventuellement ;
 éventuellement régler des tirs indirects.
ROMPRE LE CONTACT
Sur ordre du CDS :
 masquer la position : GALIX, LGI, grenades fumigènes ;
 éventuellement régler des tirs d’aveuglement ;
 rompre le contact.

Missions possibles des équipes :


 équipes : surveiller, assurer la liaison, neutraliser, détruire ;
 VCI : surveiller, neutraliser, détruire.

91
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le groupe couvre

Progresser jusqu’aux
abords de la zone
d’installation

92
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.8 Protéger (groupe de combat uniquement)


Protéger :
mission consistant à prendre des mesures préventives pour empêcher tout protagoniste
La Lettre

d'exercer des menaces ou de mettre en cause l'intégrité d'un convoi, de populations ou


d’individus. A cet effet, il s'agit :
 d'assurer la sauvegarde du bénéficiaire de la protection ;
 d’interdire l'accès non autorisé aux installations, aux matériels et aux documents du
personnel concerné.
Principe :
 cette mission peut nécessiter du matériel supplémentaire (engin blindé de transport,
protections balistiques additionnelles, autres) ;
L’Esprit

 l’objectif reste d’éviter le contact pour limiter le risque sur l’élément protégé ;
 dans le cas d’une protection fixe, elle se différencie de la mission « Défendre » parce qu'il
est possible de mettre en œuvre des mesures préventives et que la priorité in fine reste
donnée à la protection du personnel ;
 un groupe de combat peut protéger un foyer dans une habitation
simple (4 à 6 pièces) et lors de son transport avec un véhicule supplémentaire si nécessaire.

Exécution :
PREPARER
 étudier la zone et identifier les points clés du terrain ;
 établir les liaisons avec les voisins ;
 analyser les menaces, les contraintes ;
 définir le contour de la protection (personnel concerné, infrastructures) et
exclure le reste.
DONNER DES ORDRES
 choisir un dispositif et articuler les moyens ;
 donner les consignes spécifiques aux éléments protégés (places, conduites à tenir,
responsabilités) ;
 donner des ordres et préciser les règles d’engagement.
EXECUTER
 dans un dispositif fixe :
- s’installer et vérifier la cohérence du dispositif (zone, limites) dans un dispositif défensif ;
- en fonction des délais et des consignes, valoriser le terrain (poste d'observation et de contrôle) ;
- dans la durée, organiser le ravitaillement et la zone vie ;
- si possible, identifier les acteurs locaux ;
 dans un dispositif mobile :
- au moins, embarquer une équipe avec l’élément à protéger (voir la mission du trinôme :
protéger un élément embarqué) ;
- au mieux, embarquer l’élément à protéger dans l’engin blindé avec
le groupe au complet ;
- définir un itinéraire et des conduites à tenir (obstacles, pannes, actions hostiles) ;
- rendre compte du départ, du franchissement des points de passage, des variantements et de
l’arrivée à destination ;
 d’une façon générale, éviter le contact pour limiter le risque ;
 en cas de contact imminent ou effectif :
- au mieux, varianter ;
- au pire, gagner une position défensive sûre (voire dispositif fixe).

93
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

SE RENSEIGNER, ANTICIPER, UTILISER SES ARMES


 au plus près (observation) ;
 au plus loin (radio, renseignement d’ambiance) ;
 anticiper une action hostile :
- dissuader par la voix et le geste, au besoin par la force non létale ;
- en dernier recours, neutraliser par la force létale ;
 si nécessaire, demander l’engagement d’un élément réservé et coordonner son action ;
 maintenir en permanence la réversibilité de l'action et la proportionnalité ;
 engager le combat uniquement en dernier recours.
RENDRE COMPTE
 de toute évolution de la situation (ami, ennemi) ;
 de la fin de mission (dynamique).

Missions possibles des équipes :


 équipes : éclairer, surveiller, appuyer, assurer la liaison, neutraliser, détruire, protéger ;
 VCI : appuyer, surveiller, neutraliser, détruire.

94
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.9 Défendre un point (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Défendre un point :
mission qui consiste à empêcher l’ennemi de s’emparer d’un point, d’un bâtiment ou d’une
portion de terrain nettement définie.
Principe :
 elle est toujours conduite sans esprit de recul et peut être assortie d’une notion de durée ;
 l’installation d’un groupe en défensive nécessite au minimum l’aménagement sommaire de
positions et donc certains délais ; des délais plus importants doivent être consentis pour la
réalisation de postes de combat au sein d’une position défensive du niveau de la section ;
 le CDS précise au CDG les instructions de coordination suivantes :
- point à tenir et durée éventuelle de la défense à assurer ;
- secteur principal et secteur secondaire à battre par les feux ;
L’Esprit

- plan de feu et conditions d’ouverture du feu ;


- liaisons avec les voisins ;
- itinéraire d’accès ;
- point de regroupement section (blessés, en cas de rupture de contact, etc…) ;
- appuis à recevoir ;
- obstacles prévus au niveau de la compagnie et de la section, ceux à réaliser ;
- mouvements amis dans le secteur observé et identification
de ceux-ci (patrouille, éléments recueillis dans la défense d’un point d’identification et
d’accueil – PIA) ;
- la place du CDS ;
- éventuellement, les patrouilles à effectuer ;
- si les délais le permettent, prévoir des positions de rechange et les aménager.

Exécution :
TOMBER EN GARDE
RECONNAITRE LES POSITIONS
 identifier la zone d’installation et le type de dispositif ;
 articuler les moyens en fonction des renforcements ;
 répartir les zones d’installation et préciser les limites de coordination ;
 s’installer et vérifier la cohérence du dispositif :
- zones d’installation contigües ;
- secteurs de tir complémentaires ;
- zones de destruction ;
- emplacement du véhicule ;
 préciser et déterminer les mesures de coordination complémentaires (LATTA, NBC, liaisons,
baptême terrain, etc.) ;
 transmettre et faire valider le plan de feu.
S’INSTALLER / VALORISER LE TERRAIN
 protection : postes de combat individuels ou collectifs, positions de rechange, embossements
(génie).
 contre mobilité : appuyer le génie et le protéger dans sa mission (plan d’obstacle section).
 installer une zone vie si la mission doit durer.
OBSERVER - RENSEIGNER
 utiliser au maximum les moyens de détection (FIL/FIR, JIM MR, pots éclairants) ;
 participer au recueil éventuel des éléments amis ;
 renseigner en permanence le CDS.

95
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

APPLIQUER DES FEUX


 déclencher les feux de façon centralisée ou non suivant les ordres du CDS ;
 demander des tirs d’appui indirects repérés au CDS, éventuellement les régler ;
 détruire des éléments au contact ;
 prendre des positions de rechange.
RENDRE COMPTE
 rendre compte des destructions ;
 évacuer les blessés ;
 recompléter ;
 remettre en état, adapter le dispositif éventuellement.
Missions possibles des équipes :
 équipes : surveiller, neutraliser, détruire ;
 VCI : surveiller, neutraliser, détruire.

Le groupe défend

96
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.10 Prendre le contact (groupe de combat uniquement)


La Lettre

Prendre le contact :
action qui consiste, pour les éléments de tête, à engager le feu avec l’ennemi.

Principe :
 le CDS demande au CDG de tête de prendre le contact avec l’adversaire afin d’avoir
l’initiative du feu pour la poursuite de sa manœuvre ;
L’Esprit

 il s’agit bien d’engager le combat avec l’ensemble des moyens disponibles, si possible
simultanément, afin de définir au mieux le contour de l’adversaire ;
 le rapport de force n’est pas forcément favorable et l’objectif n’est pas la neutralisation ou la
conquête d’une position ;
 la mission suivante est en général l’appui du reste de la section. L’infanterie reste peu apte
au combat de rencontre.

Exécution :
SE DEPLACER / OBSERVER
identique à la mission « Eclairer » en véhicule ou à pied.
RIPOSTER
identique à la mission « Eclairer » en véhicule ou à pied.
TOMBER EN GARDE
à vue de l’ennemi ou au contact, déployer le groupe et poster l’engin face à l’ennemi.
UTILISER SES ARMES
engager le combat avec l’ennemi avec le maximum d’arme.
RENDRE COMPTE
rendre compte au CDS des observations :
 axes d’approche ;
 formation ;
 possibilités : appui, rupture de contact.

Missions possibles des équipes :


 équipe de tête : éclairer, neutraliser, détruire ;
 équipe de queue : appuyer l’équipe de tête, neutraliser, détruire ;
 VCI : appuyer une équipe, neutraliser, détruire.

97
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.3.11 Intervenir (groupe de combat et groupe appui)


Intervenir :
La Lettre

action qui consiste pour une unité, généralement en réserve dans ce but, à rejoindre rapidement
le lieu d’un incident où il s’agit soit de faire basculer le rapport de force, soit de contrer la
menace.
But :
 cette mission est donnée au groupe maintenu en réserve d’intervention (dans le cadre d’un
contrôle de zone de niveau section par exemple) ;
 le CDG doit donc, avant le déclenchement éventuel de l’intervention, se renseigner sur les
modalités pratiques pour rejoindre chaque groupe (itinéraires, recueil éventuel par un autre
groupe, signaux de reconnaissance, etc...) ;
L’Esprit

 il doit de plus suivre la situation de l’ensemble de la section pour anticiper successivement


les lieux où il pourrait intervenir et préparer son groupe ;
 son rôle consiste à se tenir prêt à agir sur ordre, sous un délai qui lui est défini au préalable,
dès lors que la situation tactique l’exige ;
 le CDS donne, si possible, une orientation sur les missions probables qui seront données en
cas d’intervention ;
 dès lors que le groupe intervient sur une position, celui-ci recevra impérativement un ordre
en cours d’action précisant la mission qu’il devra y remplir et ses modalités d’exécution.

Exécution :
TOMBER EN GARDE
 sur la zone indiquée, installer un dispositif de sûreté ;
 reconnaître les itinéraires, ou au moins leur premier tronçon, vers les zones possibles
d’intervention.
GARDER LA LIAISON
 connaître les signaux de reconnaissance avec les unités potentiellement appuyées ;
 suivre la situation de la section au fur et à mesure ;
 selon les ordres, adapter éventuellement sa zone d’installation pour se tenir prêt à intervenir en
tout lieu.
RENDRE COMPTE
rendre compte au CDS :
 de l’installation ;
 des reconnaissances d’itinéraire effectuées.
possibilités de réaction : appui, neutralisation, etc…
SE DEPLACER
 sur ordre du CDS, débuter la progression vers la zone d’intervention ;
 prendre liaison, le cas échéant, avec le groupe à appuyer.

Missions possibles des équipes :


 avant l’intervention : surveiller, garder la liaison ;
 au déclenchement de l’intervention (à pied) : éclairer, appuyer.

98
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4 Les procédés de combat

Certaines des actions de combat du groupe, menées pour remplir une mission déterminée, impliquent
l’utilisation de procédés combinant d’une manière spécifique les actes élémentaires et les missions des
équipes.

Au nombre de 13, les procédés d’exécution du groupe sont les suivants :


 la patrouille ;  la réaction à l’embuscade ;
 l’infiltration – l’exfiltration ;  le poste de combat ;
 le guidage ;  l’assaut ;
 le point de contrôle ;  l’extraction d’un blessé sous le feu ;
 la rupture de contact ;  la capture.
 l’embuscade - le bouchon antichar ;

4.4.1 La patrouille (groupe de combat uniquement)


Patrouille :
La Lettre

procédé de combat consistant pour une petite unité à se porter dans une zone donnée, à y
combiner des temps d’observation et des recherches discrètes pour renforcer la sûreté des amis
et renseigner le chef.
Principe :
L’Esprit

il s’agit de rejoindre isolément et en sûreté une zone délimitée en vue d’exécuter une mission
(recherche de contact, reconnaissance, observation, liaison), puis de regagner son point de
départ et rendre compte

Exécution :
PREPARER
 étudier la mission et l’ennemi : QUOI ? CONTRE QUI ? ;
 donner un ordre préparatoire : PATRACDR (Personnel, Armement, Tenue, Radio, Alimentation,
Camouflage, Divers, Rassemblement) ;
 étudier le terrain :
- OU? PAR OU ? ;
- itinéraires aller et retour ;
- points de repères, limites de bond ;
 choisir une solution : QUAND? COMMENT ? ;
 donner des ordres.
EXECUTER
 déplacement aller :
- approche lointaine : en bloc et en sûreté, de point d’observation en point d’observation ;
- approche immédiate : par bonds courts et coups de sonde ;
 à l’arrivée sur l’objectif :
- exécuter la mission reçue ;
- rendre compte de son exécution ;
 déplacement retour (dès mission exécutée) :
- si possible par un itinéraire différent de celui de l’aller et avec les mêmes précautions ;
- se faire reconnaître en abordant les positions amies (mot de passe, signal, etc.).
RENDRE COMPTE
en fin d’action : rédiger un compte-rendu de patrouille précisant notamment les renseignements
obtenus sur l’ennemi et le terrain.

99
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Ce procédé peut être donné dans le cadre d’une mission du groupe :


 éclairer ;
 reconnaître ;
 surveiller ;
 couvrir ;
 défendre ;
 intervenir.

La patrouille

100
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.2 L’infiltration – L’exfiltration (groupe de combat et groupe appui)


Infiltration :
introduire, si possible en secret, au sein du dispositif ennemi un certain volume de forces en vue
La Lettre

d’une action déterminée.


Exfiltration :
action consistant pour des éléments infiltrés ou dépassés par l’ennemi à rejoindre le dispositif
ami.
Principe :
 il s’agit pour le groupe, isolé du reste de la section dans un but de discrétion, de se déplacer
seul vers un point particulier afin de remplir une mission ;
 l’infiltration est un mouvement vers l’ennemi, l’exfiltration vers l’ami ;
 réalisée principalement à pied, en zone d’insécurité, l’infiltration (l’exfiltration) implique une
grande discrétion dans le déplacement ainsi qu’une étude terrain fine pour utiliser un
L’Esprit

itinéraire à l’abri des vues ;


 le CDG est autonome durant l’infiltration (l’exfiltration) et parfois sans liaison avec son chef
pendant une partie du déplacement (discrétion, élongation) ;
 pour une infiltration, le CDG reçoit au minimum un croquis d’itinéraire de son chef de section
mais est préférentiellement équipé d’une carte pour faciliter la réalisation de la mission
(variantement en cours d’action) ;
 son cheminement est inclus dans un fuseau et dans un cadre espace-temps précis pour ne
pas interagir avec d’autres groupes en infiltration.

Exécution :
PREPARER
 préparer l’itinéraire :
- définir les limites de bonds en fonction des ordres reçus ;
- identifier des points d’éclatement et de regroupement de la section ;
 fixer les missions des subordonnés ;
 préciser les mesures de coordinations : identification, mot code, autres.
EXECUTER
 débuter la progression sur ordre ou à l’initiative selon les ordres reçus ;
 se renseigner :
- l’élément de tête éclaire la progression et rend compte de son déplacement ;
- observe à chaque fin de bond ;
- maintient les liaisons au sein du groupe ou de la section ;
 maintenir le rythme prescrit ;
 se poster pour observer entre chaque bond ;
 fixer des points de regroupement pour le groupe ;
 en cas de rencontre avec l'ennemi et en fonction des ordres reçus :
- soit esquiver et contourner la position ennemie pour poursuivre la mission ;
- soit se désengager en cas de prise à partie (en fonction des ordres reçus, abandonner la
mission).
RENDRE COMPTE
 de la progression :
- atteinte des lignes de coordination ;
- indices de présence ennemie ;
- variantements ;
 en cas de prise à partie.
L’infiltration ou l’exfiltration précèdent la réalisation d’une mission pour le groupe.
Le CDS annonce : « après infiltration/exfiltration jusqu’à tel objectif, [mission du groupe] ».

101
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

L’infiltration

102
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.3 Le guidage (groupe de combat et groupe appui)

Guidage :
La Lettre

procédé de combat utilisé pour diriger une unité amie, afin de lui éviter toute erreur d’itinéraire,
ou de destination, et lui assurer la sûreté du déplacement, tout en accélérant sa mise en place
sur une ligne de débouché.
Principe :
 il s’agit de permettre à une unité amie une mise en place rapide sur sa zone de déploiement,
sans les contraintes de topographie et en évitant tout itinéraire complexe qui pourrait lui faire
L’Esprit

perdre des délais ; ce mouvement peut se faire en zone d’insécurité ;


 les délais de préparation du guidage sont importants mais permettent d’accélérer nettement
la mise en place de l’unité guidée ;
 un balisage peut être mis en œuvre sur certaines portions du guidage ;
 le guidage d’une unité demande une préparation et une coordination rigoureuses. Il est vital
d’éviter l’arrêt et la concentration des unités guidées sur une même zone.
Ce procédé peut être donné dans le cadre d’une mission du groupe :
 appuyer.

Exécution :
PREPARER
définir les mesures de coordination : identification, conduite à tenir.
S’INFILTRER
en section et par groupes.
METTRE EN PLACE LE GUIDAGE
 désigner et échelonner les hommes par points de passage successifs ;
 s’assurer de la capacité d’un l’élément désigné à guider l’unité jusqu’à un point à partir du
précédent ;
 échelonner les sonnettes le long des itinéraires ;
 baliser certaines zones pour économiser du personnel.
EXECUTER
 identifier les éléments amis sur chaque point de passage ;
 guider l’unité de point en point en regroupant les éléments de guidage au fur et à mesure ;
 rompre le contact en cas de prise à partie.
RENDRE COMPTE
 de l’arrivée des éléments amis ;
 de la fin du guidage.

103
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Le guidage

LIA : Ligne d’Identification et d’Accueil


4.4.4
PIA : Point d’Identification et d’Accueil
LD : Ligne de Débouché

104
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.4 Le point de contrôle (groupe de combat uniquement)

Point de contrôle :
La Lettre

en opérations, emplacement sûr, parfois aménagé, où la Force effectue le contrôle des


mouvements (routiers en particulier) militaires ou civils de manière permanente ou ponctuelle,
planifiée ou inopinée.
Principe :
 le point de contrôle de niveau groupe doit permettre de contrôler un véhicule, ses passagers
ou uniquement des piétons empruntant un axe ;
 il ne permet pas de contrôler un itinéraire dans les deux sens, bien qu’il régule les
mouvements à travers en son sein, et nécessite peu de matériel spécifique dans sa forme la
plus simple : herse, panneaux de signalisation et durée d’installation de quelques minutes ;
L’Esprit

 il doit permettre de vérifier l’identité du personnel et d’empêcher certains flux : armements,


explosifs, drogues, trafics divers ;
 en fonction des ordres reçus, le contrôle n’est pas systématique sur tous les véhicules ou
tout le personnel ;
 le trafic ne doit pas systématiquement être interrompu lors d’une fouille, les conditions
d’engagement et la nature des contrôles définissent le niveau de filtrage des véhicules
entrants ;
 le point de contrôle se fait en coopération avec les forces de police locales si elles sont
présentes.
Ce procédé peut être donné dans le cadre d’une mission du groupe :
 couvrir ;
 protéger ;
 surveiller.

Exécution :
PREPARER
 choisir un emplacement spécifique :
- limitant les vues ;
- facilitant la surprise ;
- limitant les possibilités de demi-tour ou de contournement.
 installer un dispositif :
- de signalisation ;
- d’arrêt ;
- permettant d’isoler, d’identifier un véhicule ou du personnel en vue de la fouille.
EXECUTER
 faire arrêter et filtrer les véhicules à contrôler : par le geste et la voix, au besoin par la force non
létale, en dernier recours par l’emploi de la force létale ;
 contrôler un véhicule ou du personnel :
- arrêter le véhicule avant le point de contrôle ;
- prendre contact avec le conducteur ;
- identifier la nature du véhicule et de ses passagers ;
- rendre compte et, en fonction des ordres, annoncer au conducteur du contrôle ou bien laisser le
véhicule traverser le dispositif (police, corps consulaire, autres) ;
- faire engager le véhicule jusqu’à la zone de fouille ;
- faire débarquer le personnel ;
- fouiller le personnel puis le véhicule (cf. § 3.3.7).
 isoler le matériel saisi et le personnel retenu suivant les critères de réalisation du point de contrôle ;
 laisser partir ou non le personnel en fonction du résultat des fouilles.

105
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

RENDRE COMPTE
 rendre compte immédiatement de tout véhicule ou personnel suspect ou tentant d’esquiver le point
de contrôle ;
 tenir à jour :
- un registre des contrôles effectués ;
- un inventaire du matériel saisi et le faire émarger si possible par leurs propriétaires.
 transmettre immédiatement toute information susceptible d’intéresser les échelons supérieurs ;
 remettre le personnel retenu aux autorités compétentes ou à l’échelon supérieur.

Le point de contrôle

106
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.5 La rupture de contact (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Rupture de contact :
se dérober soi-même au contact de l’ennemi.

Principe :
 sur ordre ou à l’initiative si la mission l’exige, le groupe se désengage rapidement avant
toute manœuvre ennemie pour éviter d’être fixé ou de le rester ;
L’Esprit

 il s’agit bien initialement d’une manœuvre des feux, durant laquelle les équipes s’appuient
mutuellement, dans un mouvement de recul, jusqu’à ce qu’elles ne subissent plus la
pression de l’adversaire et peuvent alors s’exfiltrer si nécessaire ;
 elle peut se faire dans un premier temps sous forme de « tube » arrière ou latéral (prise à
partie à courte distance) si le terrain l’impose, bien que l’on cherchera préférentiellement un
retrait par équipe complète (après une action défensive).

Si ce procédé de combat est effectué sur ordre, il précède une mission future.
Le CDS annonce : « après rupture de contact jusqu’à tel point, [mission du groupe] ».

Exécution :
REAGIR PAR LE FEU
 ouvrir le feu avec les éléments de tête ;
 faire engager l’ennemi par la deuxième équipe si nécessaire.
POURSUIVRE (éventuellement) le combat par le feu.
 engager un mouvement de recul en appui mutuel au sein du groupe ;
 utilisation de fumigènes pour masquer le mouvement ;
 renouveler l’opération jusqu’à perdre le contact avec l’adversaire ;
 en fonction des ordres reçus :
- s’exfiltrer au plus loin dans une direction transverse ;
- appuyer un autre groupe de la section.
RENDRE COMPTE
 position, nature, volume, attitude de l’ennemi ;
 pertes subies et infligées ;
 stabiliser et évacuer les blessés.

107
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

La rupture de contact

108
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.6 L’embuscade / le bouchon antichar (groupe de combat et groupe appui)


Embuscade :
procédé de combat de niveau groupe ayant pour but la destruction ou la capture par surprise
La Lettre

d’un ennemi en mouvement.


Bouchon antichar :
dispositif consistant à barrer un point de passage obligé des chars ou blindés ennemis, en
s’appuyant sur un obstacle, en général à base de mines AC.
Principe :
 qu’il s’agisse de l’embuscade ou du bouchon anti-char, l’installation du groupe se fait dans
une zone offrant à l’adversaire des vues limitées, sur un point de passage obligé qui rend
difficile le débordement de la position ;
 le bouchon antichar constitue une action visant à arrêter le blindé de tête pour faciliter la
destruction des véhicules suivants par des embuscades du niveau groupe ou section ;
 il peut également s’agir d’une action isolée visant à gagner des délais ou harceler
l’adversaire ;
L’Esprit

 dans tous les cas, le dispositif sera constitué au minimum :


- d’un élément de guet et d’alerte ;
- d’un élément de destruction disposant d’un point d’arrêt (mine AC, abattis, grenade à
main, LR) et de positions permettant de battre l’objectif par des feux directs et AC.
 dans la mesure du possible, la position doit surplomber l’objectif afin d’empêcher l’adversaire
de monter à l’assaut ou de rompre le contact facilement ;
 l’installation du groupe doit se faire dans la plus grande discrétion afin de préserver au
maximum l’effet de surprise, garant du succès de l’action ;
 la destruction d’un véhicule peut être assurée à la fois par le point d’arrêt et par un tir à l’affût
de l’engin (cf. le groupe utilise ses armes).
Ce procédé peut s’appliquer dans le cadre de la mission du groupe : détruire.
Exécution:
PREPARER / SE DEPLACER
 en fonction de l’ennemi à détruire, organiser le groupe et ses moyens ;
 s’infiltrer jusqu’à la zone fixée par le CDS ;
 mettre en place l’élément de guet et d’alerte ;
 reconnaître le terrain et trouver la position la plus favorable à la destruction ;
 jeter un dispositif provisoire ;
 prévoir point de regroupement et itinéraire d’exfiltration ;
 donner les mesures de coordination (ouverture du feu, rupture de contact, signal de repli etc.).
OBSERVER / S'INSTALLER
 se renseigner, suivre le déplacement de l’ennemi ;
 mettre en place un obstacle préliminaire ou de manœuvre selon les ordres reçus (mines, abattis) ;
 poster son groupe selon le dispositif arrêté pendant la reconnaissance, puis son engin ;
 préciser les secteurs de surveillance et de tir.
UTILISER SES ARMES
 fermer l’obstacle de manœuvre en fonction des ordres reçus ;
 au mieux détruire, au moins arrêter l’élément de tête ;
 simultanément, ouvrir le feu avec tous les moyens disponibles pour détruire le reste de
l’adversaire, les éléments débarqués ou tentant de manœuvrer ;
 si la mission le prévoit, achever les destructions par un assaut, capturer des prisonniers, récupérer
du matériel et des documents ;
 rompre le contact jusqu’au point de regroupement puis s’exfiltrer.

109
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

RENDRE COMPTE
 des destructions ;
 des pertes amies et ennemies évaluées ;
 du type et des quantités de munitions consommées ;
 des objectifs qui n’ont pu être détruits.

L’embuscade

110
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.7 La réaction à l’embuscade (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Réaction à l’embuscade :
action ayant pour but de soustraire les véhicules et le personnel du groupe aux tirs directs de
l’ennemi, puis de manœuvrer à courte portée pour échapper à la destruction.

Principe :
L’Esprit

 il s’agit de s’extraire au plus vite des feux ennemis et de la zone ;


 si l’embuscade est bien préparée, celle-ci ne laisse que peu de temps et de solutions pour
réagir : ce procédé de combat doit donc être parfaitement maîtrisé.

Ce procédé de combat est accompli automatiquement, sans ordre.

Exécution :
Faire ouvrir le feu instantanément avec l’armement de bord et le personnel en superstructure
REAGIR EN VEHICULE
 dans tous les cas, ne déclencher les dispositifs d’autodéfense que si le véhicule est isolé et le
personnel embarqué (risque de dommages collatéraux) ;
 cas d’une embuscade non bloquante :
- utiliser des dispositifs fumigènes (uniquement si le véhicule est isolé pour ne pas masquer le
désengagement des autres) ;
- accélérer et tenter de quitter la zone dangereuse vers l’avant si aucun obstacle n’est visible, ou
bien en latéral ou par l’arrière en fonction de la réaction des autres engins ;
- sortir au plus tôt de la zone d’embuscade ;
 cas d’une embuscade bloquante (itinéraire obstrué, miné ou groupe précédent bloqué) :
- utiliser les dispositifs fumigènes, pour masquer les mouvements des combattants ;
- poster le véhicule si possible ;
- faire débarquer le groupe et gagner une zone couverte (au moins protégé par un côté du
véhicule, au mieux par un obstacle naturel) ;
- poster le groupe et riposter.
REAGIR A PIED
soit :
 rompre le contact jusqu’à une position suffisamment abritée ;
 prendre d’assaut la position en fonction de la nature, du volume de l’ennemi,
des capacités restantes du groupe.
Dans tous les cas, appuyer et renseigner la réaction de la section.
RENDRE COMPTE
 rendre compte des positions, de la nature, du volume et de l’attitude de l’ennemi ;
 rendre compte de sa capacité à agir au profit de la section ;
 rendre compte des pertes subies et infligées (matériel et personnel) et de sa capacité à poursuivre
ou non la mission initiale ;
 rendre compte du type et de la quantité de munitions consommées.

111
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.8 Le poste de combat (groupe de combat et groupe appui)


La Lettre

Poste de combat :
emplacement valorisé permettant au groupe de bénéficier d'une protection accrue pour remplir
sa mission.
Principe :
 le poste de combat est mis en œuvre, dès que les délais le permettent, dans toutes les
missions défensives du groupe ;
 il peut être sommaire, sous la forme d’un trou de combat individuel muni ou non d’un muret
en sac à terre, ou évolué sous la forme d’un poste de combat du niveau équipe ou groupe
L’Esprit

avec une protection contre les tirs indirects aménagée par le génie ; d’une façon générale,
plus le poste de combat est aménagé et important, plus son camouflage devient difficile à
réaliser ;
 la position du poste de combat est choisi de façon à :
- prendre appui si possible sur un obstacle naturel du terrain ;
- offrir des vues, des possibilités de tir ;
- être peu accessible aux engins blindés et à l’abordage par des combattants ennemis ;
- être si possible camouflé aux vues aériennes et terrestres.

Exécution :
EXECUTION
 confirmer le dispositif en fonction de la mission (surveiller, défendre) et de la configuration du
terrain avec l’échelon supérieur : emplacement des équipes, des GV, de certaines armes
collectives ;
 évaluer la menace : tirs directs et indirects ;
 identifier les capacités :
- matériel spécifique : concertina, sacs à terre, mines ;
- moyens en renforcement : MPG, EBG ;
 en fonction des délais, préciser :
- le type de poste (individuel ou collectif, sommaire ou aménagé) ;
- la protection à réaliser (emploi du matériel spécifique) ;
- le volume de personnel consacré à la réalisation du poste ;
 donner les ordres d’installation et la répartition des tâches (continuité de la mission) ;
 rendre compte de l’avancée et de l’achèvement de l’installation.

Emplacements pouvant être réalisés par le groupe avec ses propres moyens
Réalisation d’un emplacement individuel Réalisation d’un emplacement collectif
Sol meuble Sol meuble

Immédiat 1.50 0.50 1.50


0.70
1 heure 0.60
3 heures 1.20

0.50 1.00 0.50 1.00 0.50

3 heures

112
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.9 L’assaut (groupe de combat uniquement)


La Lettre

Assaut :
bond final de l’attaque ayant pour but l’irruption dans la position ennemie et l’abordage au corps
à corps.

Principe :
 profitant de l’appui d’un autre élément de la section, il s’agit, sur une courte distance (de
l’ordre de 50 mètres), de mener une action à vive allure, sans marquer d’arrêt, en dominant
l’ennemi par le feu et le choc, en vue de le détruire ou de le chasser d’une position ;
L’Esprit

 l’assaut du groupe ne peut s’effectuer que dans le cadre d’une manœuvre de la section au
cours de laquelle un élément (ex : groupe appui et véhicules aux ordres du SOA) appuie
l’action de l’élément principal (2 à 3 groupes de voltige aux ordres du CDS) ;
 le CDG donne l’assaut :
- sur ordre, dans un cadre section, notamment lors de la mission « S’emparer de » ;
- de sa propre initiative (réaction à une prise à partie à courte distance).

Exécution :
PREPARER
parvenu sur la base d’assaut :
 observer l’objectif ;
 organiser le groupe (choix de l’armement et des munitions, changement de chargeur) ;
 prendre la formation en ligne ;
 préciser la direction, la ligne à atteindre et l’objectif de chaque équipe ;
 rendre compte de sa mise en place.
DECLENCHER L’ASSAUT
 se placer au centre de son groupe ;
 demander l’intensification puis le report des tirs (radio, fumigènes, etc.) ;
 déboucher en fonction du terrain et de l’ennemi en ligne ou en appui mutuel :
- progression selon le principe du bond de 5 secondes15 ;
- utilisation du tir fumigène pour masquer la progression ou le franchissement d’un point de
passage ;
- tir de saturation sur objectif suspect / tir à tuer sur objectif repéré ;
- permanence du feu au niveau du groupe.
 aborder et traverser la position en détruisant au passage les postes ennemis ;
 dépasser l’objectif.
TOMBER EN GARDE / FOUILLER

prêt à faire face à une réaction adverse (au-delà de l’objectif) ;

répartir les objectifs entre les trinômes, tout en assurant, si besoin, la sûreté du dispositif ;

appuyer la fouille de l’objectif par un autre élément de la section ;

si l’objectif est de petite taille ou si la sûreté n’est pas assurée, la fouille s’effectue avec un seul
trinôme, l’autre restant en garde
REORGANISER
 rassembler les prisonniers, les armes, les documents ;
 donner les premiers soins aux blessés.

15
Il faut plus de 5 secondes pour qu’un tireur localise et identifie un objectif mobile, prépare un « tir à l’affût » ou un « tir suivi » et ouvre le feu.

113
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

RENDRE COMPTE
 de l’action menée, des pertes infligées et subies ;
 du dispositif en fin d‘action et des consommations en munitions.

L’assaut

114
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.10 L’extraction d’un blessé sous le feu (groupe de combat et groupe appui)
La Lettre

Extraction d’un blessé sous le feu :


au contact de l’ennemi, soustraire rapidement un personnel blessé d’une position battue par les
feux afin de pouvoir assurer sa protection et lui prodiguer les premiers soins.

Principe :
 le groupe, avant de protéger son blessé dans le cadre d’une évacuation ordonnée par le
L’Esprit

CDS, va l’extraire du feu adverse pour le stabiliser, il est consommé par cette action ;
 l’appui des autres groupes va lui permettre de s’esquiver ;
 en fonction de l’état du blessé (conscience, mobilité…), le reste de son équipe peut être
mobilisé pour le transporter ;
 le reste du groupe applique alors des feux permanents sur l’ennemi.
L’extraction du blessé peut se faire à l’initiative du chef de groupe si sa mission le permet, ou sur
ordre du CDS qui annonce : « après relève du blessé jusqu’à tel point, [nouvelle mission du groupe] ».

Exécution :

L’extraction d’un blessé sous le feu

Le reste du groupe effectue un


bond arrière en appui mutuel
Il masque éventuellement sa
progression avec des fumigènes

115
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Processus de l’extraction sous le feu :

Contact

Un blessé au
sein du groupe

L’action ne peut pas être L’action peut être


interrompue interrompue
Le blessé doit attendre seul
Arrêt anticipé
Conscient Inconscient de l’action en
cours
Peut s’extraire Ne peut pas
seul s’extraire seul

Mise à l’abri1

Peut se Ne peut pas se


stabiliser seul stabiliser seul

Stabilisation2

Fin de l’action
en cours
1
: Le fantassin peut lui-même s’extraire de la
zone dangereuse et se mettre à couvert ;
2
: le fantassin est capable de se stabiliser avec
sa TIC et des savoir-faire du sauvetage de
1. CR
combat ;
3 2. Extraction
: l’extraction est commandée par le chef de
par le groupe ou la
groupe ou le chef de section suivant la
section3
situation ;
la mise en place d’appuis, le rapprochement de
véhicule ou la protection du personnel par un Stabilisation4
blindé peuvent être mis en œuvre dans ce
cadre ;
4
: la stabilisation se fait par un autre
combattant ou par un auxiliaire sanitaire au
niveau de la section en vue de l’évacuation du
blessé. Evacuation

116
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Soins tactiques sur le terrain (extrait du Guide d’Instruction Collective des unités d’infanterie
édition 2012)
Désarmer les blessés qui doivent l'être (hors d'état de combattre, troubles de la conscience).

MARCHE
Massive bleeding control
M
Vérifier l’efficacité du garrot, pansement compressif, Quickclot®
Airway
A Obstruction des voies aériennes ? => Libération des voies aériennes
(Position ½ assis penché en avant, nettoyage manuel)
Respiration
R Respiration rapide / difficile ? => Position demi-assise
Plaie soufflante ? => Pansement à 3 côtés, valve d’Asherman
Circulation
C Pas de pouls radial, peau pâle et froide : état de choc
=> Position allongée jambes surélevées
Head (conscience)
H Alert ? Verbal ? Pain ? Unresponsive ?
=> Position latérale de sécurité
Exposition
Palpation rapide (hémorragies, fractures, plaies…)
E
Immobilisation des fractures, emballage des plaies
Couverture du blessé

Compte rendu immédiat : « 4-lines » :


 nombre de blessés ;
 cause des blessures ;
 localisation des blessures ;
 gravité des blessures (Légères, Graves, Très Graves).

Traiter la douleur avec une syrette de morphine.

117
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

4.4.11 La capture (groupe de combat uniquement)


La Lettre

Capture :
appréhender du personnel, s’emparer de matériel ou prendre des informations spécifiques
appartenant à l’ennemi.

Principe :
 le groupe peut capturer du personnel tentant de s’exfiltrer d’un dispositif ami (dans le cadre
d’une mission d’interception du niveau de la section) mais également des combattants
L’Esprit

adverses se rendant à la force ;


 il peut s’agir également de la récupération de matériel spécifique ;
 les ROE applicables pour la réalisation de la mission sont particulières (problématique liée à
la légitime défense pour la capture de matériel) et la présence de forces de police ou de
gendarmerie est souhaitable.
La capture peut être une opportunité lors de n’importe quelle mission. Elle peut être également
demandée par le CDS dans le cadre des missions reconnaître et s’emparer de.

Exécution :
PREPARER
 préciser les mesures de coordination :
- méthode d’identification des objectifs (photos, bio-datas, autres) ;
- les consignes d’ouverture du feu.
 évaluer les menaces représentées par la cible (protection individuelle,
rapprochée, etc.) et son environnement (installations, population, etc.) ;
 choisir le procédé de capture :
- par interpellation (personnel) ou saisie (matériel) ;
- lors d’un contrôle (cf. « Point de contrôle » et « Fouiller »).
 se coordonner avec l’élément en appui ou en réserve d’intervention ;
 définir les modalités :
- de fouille, de rétention, de recensement et de transport du personnel ;
- d’inventaire, de stockage ou de neutralisation du matériel (armes).
 répartir les missions (« Fouiller », « Appuyer », « Neutraliser ») ;
 se déplacer :
- jusqu’à la zone favorable pour attendre l’objectif si celui-ci est mobile ;
- jusqu’à l’objectif si celui-ci est fixe.
 identifier l’objectif désigné par le CDS.
APPREHENDER
 s’assurer d’un appui interne ou externe (autre groupe) ;
 en fonction des ordres :
- neutraliser les menaces par la force létale si nécessaire ;
- écarter le personnel et le matériel inutile.
 capturer la cible par la force si nécessaire ;
 au besoin, demander l’engagement de l’élément d’appui ou de réserve ;
 isoler, fouiller (trinôme, équipe cynophile), conditionner la cible (entraver, etc.).
RENDRE COMPTE
 rendre compte de la capture de l’objectif et du matériel saisi durant l’action ;
 transmettre immédiatement toute information susceptible d’intéresser les échelons supérieurs ;
 remettre le personnel ou le matériel retenu aux autorités compétentes ou à l’échelon supérieur.

118
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

ANNEXE A : FORMATIONS DU GROUPE

Les croquis ci-dessous présentent l’ensemble des formations possibles avec les appellations
correspondantes pour le groupe de combat d’infanterie. Ces formations sont bien évidemment à
adapter au terrain et au contexte. Ainsi, la formation en colonne est adaptée à des infiltrations alors que
la formation en double chevron permet de progresser en sous-bois avec des capacités de tir
importantes dans toutes les directions. Le CDG peut faire varier ces formations dans un même
déplacement.

119
PFT INF 3.2.01/7 – Manuel d’emploi du groupe d’infanterie

Exemple 1 : Groupe progressant en premier Exemple 2 : Groupe progressant en deuxième


échelon avec pour mission d’éclairer la échelon avec pour mission de reconnaître la
progression de la section. piste.
D : …. D : ….
P : …. P : ….
I : « Par les lisières le long de la piste » I : « Par la piste »
F : « En colonne simple, Rouge en tête côté F : « En double chevron, Rouge en tête, bleu en
gauche, bleu en deuxième échelon côté droit, je deuxième échelon, je suis entre rouge et bleu »
suis avec rouge »

120
ANNEXE B : L’ORDRE INITIAL DU CHEF DE GROUPE

L’ordre initial (le SMEPP) :


S SITUATION
ENI immédiat rapporté au niveau du groupe, ENI que va rencontrer le groupe en premier
NVAPD
- Nature : QUI ou QUOI ?
- Volume : COMBIEN ?
ENI
- Attitude : COMMENT, faisant quoi ?
- Position : OU, PAR OU ?
- Délai : QUAND ?
Cet ENI pourrait : H1/H2
Mission de la section
AMI Mission et position des autres groupes et renforts (CYNO / Peloton ABC / GEN / ART)
Population - météo - médias - terrain : conséquences tactiques
M MISSION DU GROUPE
Mission Mission du groupe (ce qui a été donné par le CDS à la lettre)
E EXECUTION
Articulation Organique ou non organique, renforts éventuels (équipe GEN, CYNO, etc.)
M° Mission des trinômes - TP - VHL
Conduites à tenir, mesures particulières (horaires, ouverture du feu, cas non conformes,
CàT
LATTA, LAD, NBC, etc.), logistique (CR consommation, EVASAN, recomplètement, etc.)
Liaisons Liaisons radio : régime / fréquences / bascule / indicatifs
P PLACE DU GROUPE
Place du groupe dans le dispositif section
- le groupe est "au centre du dispositif" ou "en 2e échelon"
- position du CDS
P PLACE DU CHEF
Place du chef de groupe
Remplaçant
L’ordre de conduite :
Lorsque la mission du groupe est modifiée, ou (et) lorsque la situation l’exige, le CDG est amené à
donner un ordre de conduite. Le cadre de cet ordre est celui de l’ordre initial, allégé de tous les
paragraphes qui n’ont pas subi de modifications.
Cadres d’ordres pour les équipes et le tireur de précision :
Groupe de combat (trinômes) Tireur de précision VCI
Z = Zone P = Place Z ou P = Zone ou Place
M = Mission M = Mission M = Mission
S = Secteurs de tir S = Secteur de tir S = Secteur (tir)
P = Points particuliers P = Points particuliers P = Points particuliers
C = Conduite à tenir C = Conduite à tenir C = Conduite à tenir
Z = Zone P = Place Z ou P = Zone ou Place
NB : lorsque le CDG donne un SMEPP complet, la place du chef de groupe n’est donnée qu’une fois, à
la fin.

121
S SITUATION
Globalement face au groupe :
Nature
Volume
Attitude
Position
ENI
Délai
Cet ENI pourrait H1 :
H2 :
Menaces complémentaires
ART // MINES - IED // 3D // NBC // OMI // GE
M° Section:

M°/Position G…:
M°/Position G…:
AMI M°/Position G…:
M°/Position renfort 1 :
M°/Position renfort 2 :
Population - terrain - météo - médias

M MISSION DU GROUPE
M°du groupe
Mission

E EXECUTION
Organique ou non organique,
Articulation
Renforts
M° Alpha :

M° Bravo :

M° TP :

M° VHL :

Conduite à tenir, mesures particulières


CàT

Liaisons radios
Liaisons

P PLACE DU GROUPE
Place du groupe dans le dispositif section
Position du CDS
P PLACE DU CHEF
Place du chef de groupe
Remplaçant

122
ANNEXE C : EVALUATION DE LA VULNERABILITE

D’UN GROUPE ISOLE SUR UN POSTE

Tout chef doit évaluer la vulnérabilité du détachement qu’il commande et c’est particulièrement vrai pour
le CDG qui agit, isolé de sa section, en poste de combat.

Le questionnaire suivant précise quelques critères devant être pris en compte dans les activités
courantes. Plus il y a de réponse positives à ces questions, plus la vulnérabilité augmente.

1. La population est-elle hostile ou peu favorable à la présence de la force ?

2. Une faction est-elle hostile à la présence de la force ?

3. Les médias locaux ou internationaux sont-ils hostiles à la force ?

4. L’approvisionnement en vivre se fait-il sur les marchés locaux ?

5. L’approvisionnement en eau se fait-il sur le réseau local ?

6. L’approvisionnement en électricité se fait-il sur le réseau local ?

7. L’unité est-elle en place depuis longtemps ?

8. L’unité maîtrise-t-elle les coutumes locales ?

9. Les autorités civiles et militaires sont-elles connues de tous ?

10. Les consignes générales (alerte, ROE, éléments de langage, autres consignes spécifiques)
sont-elles connues de tous ?
11. Les consignes générales sont-elles connues du CDS et des autres groupes (relève,
renforcement de dispositif) ?
12. Le groupe connaît-il des problèmes de moral (prolongement de la mission, attaques
récurrentes, etc.) ?

13. La menace de trafic existe-t-elle (drogue, alcool, prostitution, trafic divers) ?

14. Les activités du poste ont-elles lieu à heure fixe (couleurs, sport, ravitaillement, relève, autres
activités) ?

15. Y a-t-il déjà eu des précédents d’agression sur les activités ?

16. Existe-t-il des contraintes quant au report des activités du poste ?

17. Les activités font-elle l’objet d’un rendez-vous avec un intervenant extérieur à la force (autorité
locale, interprète, commerçant, etc.) ?
18. A cette occasion, le groupe est-il isolé, avec une protection réduite, avec des liaisons
dégradées ?

123
(VIERGE)

124
ANNEXE D : L’EMPLOI CYNOTECHNIQUE AU SEIN

DU GROUPE D’INFANTERIE16

1. L’équipe cynotechnique

L’équipe cynotechnique (un homme et un chien) possède une capacité de détection par l’odorat et l’ouïe
bien supérieure à l’homme. Le chien est capable de neutraliser de façon non létale un adversaire par
percussion ou morsure. Il reste sous le contrôle de son maître tout au long de l'action. Il possède un
effet sécurisant pour l’unité renforcée et permet de graduer la riposte en fonction de la menace
(dissuasion, frappe muselée, interception mordante). Très efficace dans les zones aveugles et peu
sensible, grâce à son entraînement, aux contraintes environnementales, il doit néanmoins rester au
contact du maître (voix, gestes, sifflet haute fréquence).

La cynotechnie est articulée autour de trois composantes :


 l’aide à la détection et neutralisation humaine (ADNH) ;
 l’aide à la recherche et à la détection d’explosif (ARDE) ;
 l’aide à la recherche et à la détection de stupéfiants (ARDS).
Les équipes cynotechniques interviennent aussi bien dans le cadre de la protection des installations que
de l’appui au combat débarqué.

2. Cadre d’emploi

2.1. Principe d’emploi


Le plus petit élément détachable au niveau du groupe d’infanterie est l’équipe cynotechnique (EC). Elle
est employée en avant du dispositif en longe17 ou en liberté en fonction de la configuration du terrain et
en tenant compte, si possible, du sens du vent. En fonction de sa spécialisation ou spécialité, l'EC sera
amenée à détecter et localiser soit des individus (EC-ADNH) soit des IED, explosifs et armements (EC-
ARDE). Discriminant difficilement un objectif spécifique parmi d’autres, l’utilisation du chien en
interception est laissée à l’initiative du maître de chien. Quelle que soit la mission, l’emploi du chien
autonome est formellement interdit.

L’efficacité de l’animal peut être limitée dans le temps en fonction de la mission et des conditions
climatiques. Comme l’homme, il a besoin de phases de récupération. Celles-ci sont déterminées par le
maître de chien ou le chef du groupe cynotechnique (CDG CYNO).

2.2. Subordination
Les moyens cynotechniques sont placés sous le contrôle opérationnel de la formation renforcée.
Toutefois, le CDG CYNO ou le maître de chien reste le conseiller du commandement en matière
d'emploi.

16
Référence : PFT INF 3.2.51 – manuel d’emploi et de mise en œuvre des groupes et équipes cynotechniques de l’armée de terre.
17
ce qui implique que les capacités du chien seront restreintes.

125
2.3. Capacité
L’EC est complémentaire de l’action du groupe d’infanterie dans les fonctions renseignement, dissuasion
et agression. Plus spécifiquement son emploi permet une gradation et une réversibilité de la riposte. Par
sa capacité olfactive et auditive, elle peut apporter une réponse adaptée aux difficultés d’observation à
courte et moyenne distance sur un terrain compartimenté ou en combat ZURB. Généralement engagé
en avant de l’élément d’infanterie débarquée, l’EC pourra aussi participer à l’investigation d’un objectif
ou à la sécurisation et à la protection du stationnement ou des installations.

Evoluant de jour comme de nuit, l’équipe cynotechnique évite d’exposer les combattants et permet de
limiter les risques :
 dans les milieux exigus, où l’utilisation des armes est limitée et/ou les déplacements sont
difficiles (combat en zone urbaine, grottes, tunnels, canalisation, forêts denses) ;
 dans les milieux ouverts ou semi-ouverts, en détectant et/ou en neutralisant des individus
hostiles (ADNH) ou en décelant la présence d’explosifs-armement-munitions (ARDE).
Equipe spécialisée, l’EC ARDE est appropriée dans la recherche d’armement et d’engins explosifs. Elle
peut être employée en liaison avec un élément du génie combat.

2.4. Limites
 Détachée auprès d’un groupe d’infanterie, la sûreté rapprochée des moyens cynotechniques
incombe à l’unité renforcée ;
 l’emploi du chien pourra être moins performant dans les zones saturées en odeurs artificielles
comme les zones industrielles. Certains produits chimiques pouvant perturber son sens olfactif.

2.5. Contraintes
 Au retour d’opération, la remise en condition opérationnelle du chien incombe au CDG CYNO ;
 tout comme l'être humain, le chien peut nécessiter une période d'acclimatation en fonction du
théâtre d’opérations ;
 il faudra prendre en compte le ravitaillement de l’EC en même temps que celle du groupe
d’infanterie ;
 la place requise pour l’équipe cynotechnique dans le véhicule tactique du groupe doit être
anticipée.

3. Les missions de l’équipe cynotechnique

3.1. Généralités

Comme tout système d’arme, l’appropriation de l’EC au sein du groupe impose le respect d’un certain
nombre de mesures de sécurité. En présence de l’EC, les personnels doivent :
 attendre que le maître de chien les invite à le rejoindre ;
 ne jamais essayer de surprendre le chien ;
 ne jamais essayer de le caresser ;
 si le chien évolue en liberté, ne pas l’appeler.
Si le chien revient vers le groupe :
 ne pas le fixer du regard ;
 se laisser flairer ;
 ne pas essayer de le caresser

126
Le maître de chien doit préciser l’attitude qu’aura le groupe vis-à-vis de son chien s’il était neutralisé.
Dans la mesure du possible le chien devra être préservé mais la vie d’un maître de chien blessé passera
toujours avant celle de son animal (cf. Annexe F - § 4).

S’il était neutralisé, le maître doit préciser l’attitude à avoir vis-à-vis du chien

3.2. Les missions du chien militaire

Investigation Offensive Protection Spécialisée


statique
Investigation :
 mission du chien qui consiste à détecter et localiser une présence humaine ou de produits ;
 quand elle est effectuée en laisse ou en longe, le chien est dit en détection ;
 quand elle est effectuée en liberté sous le contrôle du maître, le chien est dit en fouille.

Offensive :
la mission est dite offensive lorsque le chien, sur ordre ou de sa propre initiative, intervient par une
action de frappe muselée ou mordante sur un individu. Ces actions sont non létales et peuvent en
fonction du dressage de l’animal être réversibles. Lorsque l’individu est neutralisé, le maître fait cesser
l’action du chien et sur ordre, renforce le personnel chargé de la conduite du prisonnier ou reprend sa
mission.

Protection statique :
 mission de garde qui consiste pour le chien, à partir d’un point ou d’une zone donnée, à
détecter un ou plusieurs individus en mesure :
 d’intercepter sur ordre ou de sa propre initiative ;
 de partir en détection, fouille ou piste en fonction de la mission reçue.
Pour la mission « Interdire », le chien sera mis en garde soit au piquet, au trolley ou dans une zone
close pour avertir par ses aboiements son maître de toute présence d’individu.
Dans la mission « Surveiller », le chien sera en guet avec son maître. Celui-ci interprétera l’attitude de
son chien (halètement, mouvement d’oreilles, etc…) pour détecter et localiser des individus.

127
Spécialisée :
la mission des chiens est dite spécialisée quand elle implique un animal ayant reçu un dressage
particulier. Elles sont de 3 ordres :
 pistage : à partir de traces ou d’indices olfactifs, l’animal relèvera le passage d’un ou plusieurs
individus en mesure d’indiquer une direction de fuite afin de mettre en place un bouclage ou un
ratissage ;
 aide à la recherche et détection d’explosifs et d’armement (ARDE) : le chien qualifié ARDE est
en mesure de détecter et localiser la présence d’IED, d’explosifs, d’armements, de munitions. Il
indique l’emplacement en prenant une position de marquage passif (assis ou couché) ;
 aide à la recherche et détection de stupéfiants (ARDS) : le chien qualifié ARDS est en mesure
de détecter et localiser la présence de produits stupéfiants. Il indique l’emplacement par un
marquage actif (grattage).

3.3. Les missions de l’équipe cynotechnique.

Equipe Cynotechnique ADNH


Missions : Procédés d’exécution :
 patrouille ;
 fouille de zone / d’axe ;
 dissuader / défendre / tenir en respect ;
 poste d’observation ;
 détecter ;
 point de contrôle ;
 neutraliser.
 pistage ;
 poste de protection statique.

Equipe Cynotechnique ARDE


Missions :
 ouverture d’itinéraire / reconnaissance d’axe, de point, de zone ;
 fouille sur véhicules ;
 fouille sur personnes ciblées ;
 fouille d’infrastructures.

128
3.4. Les effets de l’équipe cynotechnique

Missions Action de l’EC


Effets cyno à réaliser
interarmes ADNH : ARDE/ARDS :
Neutralisation d’un  frappe muselé
individu  interception mordante
pendant l’assaut : pendant l’assaut :
 frappe muselée ; détection d’IED sur la base
 interception mordante. de départ
Participation à la
conquête d’un objectif après l’assaut : après l’assaut : détection
 détection de présence d’IED, d’armements, de
Missions humaine ; munitions sur et autour de
offensives  protection de l’objectif. l’objectif
 détection de présence
Ratissage, nettoyage
humaine ;
d’une zone
 neutralisation. détection d’explosifs,
Participation à la  détection de présence d’armements, de munitions,
reconnaissance d’un humaine ; de stupéfiants.
axe, d’un point  frappe muselée ;
particulier, d’un bâtiment  interception mordante.
Participation à la
surveillance, à la détection d’IED, d’explosifs,
détection de présence
sécurisation d’un d’armements, de munitions,
humaine.
déplacement ou d’un de stupéfiants.
stationnement
 détection de présence
humaine ; détection d’explosifs,
Missions Participation à un
 dissuasion ; d’armements, de munitions,
défensives contrôle de zone
 frappe muselé ; de stupéfiants.
 interception mordante.
 détection de présence
Interdiction d’un axe, humaine ;
d’une zone ou d’un point  dissuasion ;
particulier  frappe muselé ; Interception
mordante.
Dissuasion présence de l’EC.
Missions  détection de présence détection d’IED, d’explosifs,
de sureté Reconnaissance d’un
humaine ; d’armements, de munitions,
site confiné souterrain
 interception mordante. de stupéfiants.

129
Missions Action de l’EC
Effets cyno à réaliser
interarmes ADNH : ARDE/ARDS :
Recherche d’individus à  détection de présence
partir d’indices ou de humaine ;
trace (pistage)  interception mordante.
 dissuader ; détection d’IED, d’explosifs,
Participation à un point
de contrôle
 frappe muselé ; d’armements, de munitions,
 interception mordante. de stupéfiants.
 détection de présence
humaine ;
Missions
particulières
Escorte d’une autorité  dissuader ; détection d’IED.
 frappe muselé ;
 interception mordante.
 dissuader ;
Garde de prisonniers  frappe muselé ;
 interception mordante.
 détection de présence
Observation statique humaine ;
 interception mordante.
détection d’IED, d’explosifs,
En bâtiment d’armements, de munitions,
de stupéfiants.
Rechercher détection d’IED, d’explosifs,
des engins Sur véhicules d’armement, de munitions,
explosifs, de de stupéfiants.
l’armement, En reconnaissance d’axe détection d’IED.
des
munitions,  détection de présence
En reconnaissance d’un détection d’IED, de
des humaine ;
point particulier stupéfiants.
stupéfiants  interception mordante.
 dissuader ; détection d’IED, d’explosifs,
Sur un point de contrôle  frappe muselé ; d’armement, de munitions,
 interception mordante. de stupéfiants.

130
3.5. Exemple d’utilisation de l’équipe cynotechnique dans le cadre de la
mission du groupe d’infanterie « surveiller »

Placée face au vent en sonnette gauche du dispositif, l’EC surveille les couverts. Cette disposition
permet au chien d’utiliser ses sens dans leur ordre d’importance :

1. l’odorat : disposant de 200 millions de cellule olfactives, le chien va détecter le moindre effluve humain
portée par le vent ;

2. l’ouïe : possédant une ouïe omnidirectionnelle et sélective, le chien est en mesure de renseigner son
maître, par la position de ses oreilles, de l’arrivée d’une menace ;

3. la vue : le chien distingue surtout le mouvement, même de nuit ;

4. le toucher : des vibrisses placées entre les coussinets lui permettent de ressentir les vibrations du sol.

131
Grille de décision en cas de blessure du maître de chien

Etat du maître Action sur


Etat du chien Action à mener par le groupe d’infanterie
de chien le chien
 Prévenir le CDG CYNO ;
 rassurer le chien18 (parole, caresses) ;
chien sociable
 laisser le chien auprès du maître s’il ne gêne
pas les soins sinon l’isoler.
arrive à  Prévenir le CDG CYNO ;
museler son  rassurer le chien (parole, caresses) ;
chien désorienté
chien mais sociable  ramener le chien à son maître ;
 laisser le chien auprès du maître s’il ne gêne
Maître pas les soins sinon l’isoler.
conscient
 Prévenir le CDG CYNO ;
chien agressif
 isoler le chien19.
 Prévenir le CDG CYNO ;
chien sociable
 rassurer le chien (parole, nourriture,
n’arrive pas
chien désorienté caresse) ;
à museler
mais sociable  isoler le chien.
son chien
 Tuer le chien ;
chien agressif
 prévenir le chef de groupe cyno.

chien sociable  Prévenir le CDG CYNO ;


 rassurer le chien (parole, nourriture,
Maître chien désorienté caresses) ;
inconscient mais sociable  isoler le chien.

 Tuer le chien ;
chien agressif
 prévenir le chef de groupe cyno.

18
Rassurer le chien : lui parler, lui donner de la nourriture et s’il n’est pas méfiant le caresser.
19
Isoler le chien : mettre le chien dans un endroit où il ne pourra pas occasionner de gêne aux équipes de secours tout en restant à proximité
du groupe (par exemple : l’attacher à un arbre ou l’enfermer dans une pièce. L’idéal étant de le mettre dans sa cage de transport si celle-ci est
dans un véhicule à proximité.)

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Directeur de la publication : général Rémy CADAPEAUD – commandant l’école de l’infanterie.
Adresse : EMD – EI – Quartier Bonaparte – BP 400, 83007 DRAGUIGNAN CEDEX.
Rédacteur en chef : colonel DABAS – directeur des études et de la prospective de l’infanterie.
Téléphone : 04 83 08 20 10.
Auteurs : lieutenant-colonel DUTAILLY, capitaine DUMAIN, capitaine ANDRE, lieutenant CHESTA–
bureau études générales, doctrine.
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Crédits photo (couverture) : Kenny.S©1RTIR.
Maquettage : DEP INF.
Infographie : DEP INF.
Impression – Routage : EDIACA – 76 rue de la Talaudière – BP 80 508 – 42007 SAINT ETIENNE
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Diffusion : CDEC/DAD/PUB. Téléphone : 01 44 42 43 18.
Dépôt légal : juin 2019.
La version électronique de ce document est en ligne sur le site intradef du référentiel doctrinal du
CDEC à l’adresse
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ECOLE DE L’INFANTERIE

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83007 DRAGUIGNAN CEDEX

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