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BEKONDE ANDRE AUBIN vendredi, 1 décembre 2023

RODRIGUE

Sujet : nous avons les entreprises médiatiques que nous méritons.


Le média désigne tout moyen de distribution, de diffusion, de communication
interpersonnelle, de masse ou de groupe, d’œuvre, de document ou de message écrit, visuel,
sonore ou audiovisuel. Mais confronté très souvent à des difficultés liées leurs productions,
les médias sont obligés à se former en entreprise médiatique entendu comme la mise à la
disposition des consommateurs des contenus qui font souvent appel à leurs facultés
culturelles, émotionnelles et intellectuelles. Au Cameroun, les entreprises médiatiques
constituent des industries à part entière dès lors qu’elles cherchent à étudier et à comprendre
la nature de la concurrence. Cependant, comment comprendre le fonctionnement des
entreprises médiatiques Camerounais ? Pour répondre à cette problématique revient d’une part
à présenter l’espace médiatique camerounais, ensuite de présenter le caractère économique de
ces entreprises et fonctionnement des entreprises médiatiques camerounaises.

I. PRESENTATION DE L’ESPACE MEDIATIQUE CAMEROUNAIS


Les médias au Cameroun sont représentés par la presse écrite publique et privée, la chaîne de
télévision publique et les chaînes privées, des radios publiques, privées et internationales et
internet. Le Cameroun est doté d’un paysage médiatique parmi les plus riches du continent.
Une estimation récente fait état de 700 organes de presse, dont l’activité est encadrée par la loi
du 19 décembre 1990 sur la liberté de communication sociale.
1/ La presse écrite
Le Cameroon Tribune est un quotidien généraliste bilingue créé par le gouvernement en 1974.
Il demeure l’unique titre couvrant l’ensemble du territoire camerounais.
Plusieurs centaines de titres de presse écrite privés, francophones ou anglophones, sont aussi
recensés, mais seule une quinzaine de journaux parait régulièrement.
Parmi les plus populaires, les quotidiens nationaux Mutations, Le Messager, Le Jour, La
Nouvelle Expression, ou The Guardian Post, et The Post tirent quelques milliers
d’exemplaires. Les principaux journaux régionaux sont L’Œil du Sahel (Septentrion) et Ouest
Echos. Des titres spécialisés paraissent également, comme EcoMatin, centré sur les
informations d’ordre économique, ou Kalara, spécialisé dans les affaires judiciaires.
Au regard notamment du coût élevé du papier et de l’impression, et de l’étroitesse du marché
publicitaire, la plupart des journaux connaissent une situation financière précaire. De
nombreux titres ne paraissent qu’épisodiquement, ou ne sont relayés que sur les réseaux
sociaux ou dans des boucles WhatsApp.
La presse magazine est encore très peu développée, et centrée sur les informations culturelles,
à l’instar de Nyanga, ou C’Koment magazine.
2/ La presse audiovisuelle
Le décret du 3 avril 2000 portant application de la loi de décembre 1990 sur la liberté de
communication sociale a permis l’apparition d’opérateurs télévisuels privés à audience
nationale, et d’une multitude de stations de radio privées généralistes, confessionnelles ou
communautaires.
 Télévision
La Cameroon Radio Television (CRTV), organisme public camerounais de radio-télévision,
dirigé par M. Charles Ndongo depuis 2016, dispose d’une chaîne télévisée nationale bilingue,
et compte deux chaînes thématiques : CRTV News créée le 28 janvier 2018, et CRTV Sports
& Entertainment lancée le 6 juin 2019.
L’audience des chaînes privées croit par ailleurs fortement : Canal 2 International, Equinoxe
TV, Canal 24, Cam 10, ou Vision 4, diffusent également une partie de leurs programmes sur
les réseaux sociaux, et sont suivies par une partie de la diaspora camerounaise dans le monde.
Des chaînes télévisées à vocation régionales se développent également, comme la chaîne
Hausa 7 pour les régions du Nord du Cameroun.
Les chaînes de télévisions étrangères exercent aussi une très forte attraction sur le public
camerounais, dont les chaînes d’information comme France 24.
 Radio
Emettant en FM et en ondes moyennes, la CRTV compte 13 stations de radios, et est la seule
radio à émettre à échelle nationale. L’antenne nationale, radio généraliste installée à Yaoundé,
émet en FM et en OM, à travers tout le Cameroun en langue française (60%) et anglaise
(40%). Les 10 stations régionales installées dans les principales villes du pays produisent des
émissions locales en français, anglais et langues locales, avec des plages horaires communes
avec le poste national.
S’y ajoutent désormais des radios privées, à caractère généraliste (Radio Tiemeni Siantou,
Amplitude FM ou Magic FM à Yaoundé, Radio Balafon ou Radio Equinoxe à Douala),
confessionnel (Christ Radio, Radio Reine) ou communautaire.
Radio France International (RFI Afrique), dont les audiences restent importantes au
Cameroun, émet depuis 6 des principales villes du pays : Yaoundé (105.5 FM), Douala (97.8
FM), Bafoussam (101.1 FM), Maroua (101.6 FM), Garoua (104.8 FM) et Bamenda (105.8
FM).
La BBC World Service émet quant à elle depuis Yaoundé (98.4 FM), Douala (101.3 FM),
Garoua (94.4 FM) et Bamenda (95.7 FM).
3/ Presse en ligne
De nombreux organes de presse en ligne, basés au Cameroun ou à l’étranger, couvrent
l’actualité camerounaise, dont CRTV.cm, CRTVweb, journalducameroun.com,
actucameroun.com, stopblablacam.com, ou 237online.com. Mimi Mefo Info, principalement
présent sur les réseaux sociaux, est le principal site d’information en continu sur la situation
dans les régions anglophones.
De plus, l’actualité politique et économique camerounaise est très régulièrement commentée,
notamment sur leurs versions numériques, par plusieurs médias panafricains, en particulier
Jeune Afrique et Africa Intelligence.

II. LE CARACTERE ECONOMIQUE DES ENTREPRISES MEDIATIQUES


La nature de la concurrence que se livrent les firmes médiatiques sont caractérisés par une
économie des produits médiatiques qui sont : les coûts de production des médias, le mode
financement et le caractère public des produits médiatiques. Les mutations technologiques ont
accentué l’aspect industriel des produits médiatiques, et celui de l’organisation des filières de
production. En l’espace de cinq ans, le paysage économique du secteur des médias
camerounais a connu des bouleversements importants. Dans le secteur de la presse écrite, ces
derniers se sont traduits par l’entrée des hommes d’affaires dans le capital, voir le rachat des
entreprise médiatiques. C’est le cas de l’homme d’affaire Jean Pierre AMOUGOU BELINGA
Président Directeur Général du Groupe l’Anecdote, Emanuel CHATUE…
Dans le secteur de l’audiovisuel, les bouleversements sont également nombreux :
multiplication du nombre de chaînes de télévision, notamment avec l’arrivée de la télévision
numérique terrestre (TNT) en mars 2005, concurrence entre les réseaux de diffusion (hertzien,
câble, satellite), entrée de l’internet et de la télévision par ADSL, et très récemment, la
télévision sur mobile. Ces modifications technologiques et structurelles constituent des
transformations radicales, entraînant des mouvements d’intégration verticale et de
concentration qui ne peuvent être sans conséquences sur le pluralisme politique et culturel.
L’enjeu ici est de créer des contenus qui vont permettre de gagner l’audience pour mieux les
vendre aux annonceurs publicitaires.
La publicité est la principale source de financement des médias. En 2004, les annonceurs ont
investi près de 11 milliards d’euros de dépenses de communication dans les médias (presse,
télévision, radio, cinéma et affichage) (Source : Institut de recherches et d’études
publicitaires, 2005). La publicité revêt différentes formes : lancement d’objets dans les
émissions, participation de collectivité locale à la fabrication d’une fiction, transformation de
maillots portés par des sportifs en panneaux publicitaires, etc. De manière générale, si l’offre
des médias s’est étendue, le poids de la publicité a suivi : augmentation du nombre de
périodiques, multiplication du nombre de radios libres, accroissement du nombre de chaînes
et des produits proposés.
III. FONCTIONNEMENT DES ENTREPRISES MEDIATIQUES CAMEROUNAISES
Pour produire et vendre les contenus médiatiques, les journalistes s’appuient sur les faits de
son espace géographique. Le contenu médiatique est un instrument potentiel du
développement culturel : culture politique, culture d’information générale ou encore culture
de divertissement offerts par l’ensemble des médias. À ce titre, la nature et la diversité des
produits médiatiques sont susceptibles d’exercer une influence non négligeable sur la
formation du système des valeurs de la communauté concernée par la consommation de ces
produits. Ce rôle de véhicule de l’information et de la culture dans les sociétés modernes
dérive de la nécessité d’atteindre des objectifs de cohésion sociale, de démocratie, de liberté
d’expression ou encore de diversité culturelle. Afin de préserver cet espace public, l’État aide
les entreprises ou fixe des missions de « service public » afin d’assurer son rôle de garant de
l’accessibilité pour tous et de la diversité, du pluralisme.
Cependant, les médias audiovisuels, pour la plupart, fonctionnent sous le principe de la
tolérance administrative. Cette dernière consiste, pour le pouvoir en place, à laisser
fonctionner les médias audiovisuels dans l'illégalité et en marge de la législation en la matière.
Souvent présentée comme une bienveillance du pouvoir, la tolérance administrative peut
rapidement être évacuée surtout lorsqu’un média se montre trop critique à l'égard du système
politique. Il s’en sert pour des enjeux de paix, de stabilité sociale et de contrôle des organes
médiatiques. De façon régulière, le pouvoir interfère dans les lignes éditoriales des médias,
procède à la vérification de la qualité et la quantité d’information qui circulent dans le pays.
Malgré le foisonnement des médias, l’exercice de la liberté d’expression, dans certains cas et
circonstances socio-politiques, peut présenter un risque. Ainsi, le pays ne bénéficie pas d’un
rang honorable en matière de liberté de la presse. En 2023, dans le classement mondial de la
liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, le Cameroun occupe la 138e place sur
180 pays.
En plus du contrôle des contenus par l’état, les hommes politiques et hommes d’affaires
contrôlent et orientent les publications et des lignes éditoriales des médias par leur
financement.

En somme, il était question pour nous de parler des entreprises médiatiques que nous
méritons. Pour ce faire, nous avons commencé par présenter l’espace médiatique
camerounais, par la suite nous avons caractère économique des entreprises médiatiques et
enfin le fonctionnement des entreprises médiatiques camerounais. Après étude de ce fait,
nous pouvons affirmer que nous méritons nos entreprises médiatiques, car l’état du Cameroun
pour une bonne marche de sa politique sociale et une cohésion sociale doit contrôler les
informations que diffusent les médias. Outre l’état, les hommes politiques et hommes
d’affaire ont aussi leurs mains mises dans le contrôle des productions médiatiques.

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