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Evaluation du module

Gestion des Ressources


Humaines
Quels sont les enjeux et outils de la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences
(GPEC) en général et pour Radio France en particulier, après avoir analysé le contexte ?

 Question 2 - Gestion de l’organisation des entreprises

Radio France fait face à un conflit social majeur, le plus important de son histoire : une grève qui a duré 28
jours et qui va probablement se prolonger.

Quelle analyse en avez-vous ? (origine, forme, étendue…)


Quel(s) coût(s) pour l’organisation auront ces 28 jours de grève ?

Les conflits sociaux sont récurrents chez Radio France.

Quelles sont vos préconisations pour les prévenir ?

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Annexe 1

Présentation de l’entreprise Radio France

Née en 1975 de l'éclatement de l'établissement public ORTF, Radio France est une société nationale de
radiodiffusion, constituée sous la forme d'une société anonyme à capitaux publics dont l'Etat est l'unique
actionnaire.
Avec ses 2 hectares de superficie, la Maison de la radio est le plus vaste édifice jamais bâti en France. Une
couronne de 500 mètres de circonférence et une tour centrale de 68 mètres élevées en 1963 par Henry Bernard
y ont rassemblé jusqu'en janvier 1975 les services parisiens de l'ancienne ORTF.

Premier groupe radiophonique français, Radio France s'appuie sur sept chaînes complémentaires (France Inter,
France Info, France Culture, France Musique, Fip et Mouv'), ainsi que sur les 44 stations locales composant le
réseau France Bleu.
Les sites Internet des chaînes enrichissent cette offre de programmes, grâce à de nombreux contenus
multimédia et à une offre de podcast en constante progression.

Chiffres-clés

En 2013, Radio France a rassemblé 13,5 millions d’auditeurs sur ses antennes, dont la part d’audience globale
atteint 23,1 %, alors que le nombre de visites uniques en moyenne par mois sur l’ensemble de ses sites s’est
élevé à 3,3 millions en 2013, en augmentation de 22,9 % par rapport à 2012.

Le chiffre d’affaires 2013 s’établit à 640,9 M€, en diminution de 1,4 % par rapport à 2012, soit -9,3 M€. Cette
variation s’explique principalement par la baisse de la ressource publique de 8,7 M€, les versements du compte
de concours financier de la contribution à l’audiovisuel public représentant ainsi 574,4 M€. Cette baisse
s’explique par l’effort demandé à Radio France au titre de la participation de l’entreprise au plan de retour à
l’équilibre des finances publiques, mais également par l’entrée en vigueur du CICE, dont l’impact en termes
de diminution de charges a été compensé par une contribution à hauteur de la contribution de l’État. Pour le
reste, les ressources propres diminuent de 0,6 M€ du fait de la contraction des recettes immobilières liée au
départ de France Médias Monde de la Maison de la radio, cette baisse étant partiellement compensée par la
dynamique des recettes commerciales.

Les recettes publicitaires : le marché publicitaire de la radio connaît en 2013 une stabilité par rapport à 2012.
Dans ce contexte, Radio France a réalisé un chiffre d’affaires de 38,9 millions d’euros, globalement stable par
rapport à 2012. 5.370 plans de campagne, correspondant à 2.200 annonceurs ont été gérés en 2013 sur les
antennes de France Inter, France Info, du Mouv’ et du réseau France Bleu.

Malgré une baisse de ses recettes liée au recul de certains gros annonceurs, France Inter reste la chaîne phare
pour les investissements publicitaires, avec près de 50 % des recettes réalisées, suivie du réseau France Bleu
dans son ensemble (plus de 30 %) et de France Info (plus de 20 %). Le volume moyen quotidien des messages
publicitaires diffusés sur chacune des antennes est resté inférieur à 15 minutes. Les recettes réalisées sur les
supports digitaux se sont établies à 1 million d’euros, en hausse par rapport à 2012.

Missions de Radio France

La radio et la production musicale :


Telles sont les deux missions essentielles de Radio France et, dans les programmes de ses chaînes comme dans
l'activité de ses formations musicales, Radio France s'efforce d'allier exigence culturelle et respect du grand
public, obéissant en cela à sa mission éducative et sociale. Première entreprise culturelle de France, Radio
France est à la fois un relais d'information, un acteur de premier plan et un soutien incontournable aux artistes.

En matière d’information, Radio France programme chaque jour des bulletins et journaux d’information, des
revues de presse, enquêtes, reportages, débats ou chroniques… et réserve une place particulière aux
informations culturelles en France et à l’étranger. Radio France diffuse également des magazines sur la vie
culturelle nationale, mais également des émissions et séries documentaires abordant divers aspects du monde
contemporain.

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Radio France possède un savoir faire qui lui permet d’aborder avec sérieux et rigueur tous les sujets, des sports
à la culture en passant par l’international, la société, l’économie, la politique, les nouvelles technologies ou le
développement durable.

Radio France, c'est également la création. A ce titre, la société promeut les créations musicales à l'occasion de
concerts et de manifestations dont elle assure la production, mais aussi les créations dramatiques, avec des
fictions et des documents de création diffusés notamment sur France Culture et France Inter, mais aussi, à
l'échelon régional, avec les ateliers de création radiophoniques qui produisent des séries documentaires et des
fictions à destination des radios locales de France Bleu et des Radios Francophones Publiques.

S'agissant de la musique, Radio France s'attache par ailleurs à illustrer toutes les formes d'expression de
musique vivante (musique classique, musique contemporaine, musique électronique, jazz, musique
traditionnelle, musique du monde, variété, rock...). La société donne également une place majoritaire à la
chanson française et s'attache à promouvoir les nouveaux talents.

Pour l'accomplissement de toutes ces missions, le cahier des missions et des charges fixé par décret définit,
conformément à l'article 48 de la loi du 30 septembre 1986, les obligations de Radio France, notamment celles
liées à sa mission éducative, culturelle et sociale, à la lutte contre les discriminations par le biais d'une
programmation reflétant la diversité de la société française, ainsi qu'aux impératifs de la défense nationale, de
la sécurité publique et de la communication gouvernementale en temps de crise. Le cahier des charges précise
également les caractéristiques et l'identité des lignes éditoriales de chacune des chaînes de Radio France ainsi
que les modalités de programmation des émissions publicitaires : il prévoit notamment la part maximale de
publicité autorisée.

Parmi les obligations générales figurent notamment l'illustration de la langue française et des langues
régionales. A ce titre, Radio France contribue à promouvoir la francophonie en assurant la programmation et
la diffusion sur ses antennes nationales de plusieurs émissions et chroniques régulières (Des Papous dans la
Tête sur France Culture, La Librairie francophone sur France Inter...). Par ailleurs, la société est
particulièrement attentive à la qualité de la langue française dans ses programmes. Enfin, les langues et parlers
régionaux sont présents sur plusieurs antennes locales du réseau France Bleu.

Concernant le respect du pluralisme sur les antennes, les programmes des chaînes de Radio France sont
suffisamment variés pour que s'y expriment les opinions et les sensibilités les plus diverses. Dans les rendez-
vous d'information, Radio France veille tout particulièrement à ce que les journalistes respectent la neutralité
et le pluralisme qui siéent à un service public de l'information. La plupart des journalistes interviewent les
personnalités politiques ou traitent certains sujets avec un ton qui leur est propre, sans concession, mais sans
jamais déroger à ces règles déontologiques.

Par ailleurs, à travers son implication dans la recherche de nouveaux moyens de diffusion et sur les mutations
technologiques impactant le monde des médias audiovisuels, tels que la radio numérique terrestre (RNT) ou le
podcasting d'une part, et d'autre part, en expérimentant de nouveaux matériels de production et de diffusion,
Radio France cherche sans cesse à accroître sa couverture de diffusion, afin de toucher le plus large public.

S'agissant enfin de la publicité sur ses antennes, Radio France ne diffuse des messages de publicité collective
et d'intérêt général que sur France Inter, France Info et France Bleu. La durée moyenne quotidienne de publicité
autorisée par le cahier des missions et des charges sur ses antennes nationales est de 30 minutes. En 2013,
France Inter a diffusé 12 minutes de messages publicitaires par jour et France Info, 10 minutes.

www.radiofrance.fr

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Annexe 2

Politique des ressources humaines chez Radio France

Prévoir et accompagner le changement

Radio France doit faire évoluer de manière permanente ses méthodes de travail afin de permettre
l’élargissement de son offre de programme et de consolider ses missions de service public. Il s’agit notamment
d’affecter les gains d’efficacité résultant de la numérisation de ses outils de production et de diffusion aux
besoins nouveaux définis par le développement du multimédia et, plus globalement, par l’évolution du paysage
radiophonique.
Ainsi, des groupes de travail rassemblant des professionnels issus de toutes les chaînes et de tous les corps de
métiers ont été sollicités afin de définir les contributions de chacun à la production et la mise en ligne des
contenus multimédia.
Cette concertation est une illustration de la volonté de Radio France d’associer ses collaborateurs à la réflexion
sur le contenu de leur métier et ses évolutions.
4.272 collaborateurs

Gestion de l'emploi

L’analyse des facteurs d’évolution des métiers, croisée avec les données démographiques propres aux salariés
qui les exercent, constitue un outil opérationnel pour la gestion des emplois, l’organisation des mobilités ou
l’élaboration du plan de formation.
Radio France a choisi de permettre l’accès à l’ensemble de ses collaborateurs à la cartographie des métiers
exercés dans l’entreprise. Cette cartographie, qui s’appuie sur le système d’information ressources humaines
de l’entreprise, qui présente le descriptif des principaux métiers, proposera à terme une représentation de leurs
perspectives d’évolution, des passerelles possibles vers d’autres métiers et des moyens d’y accéder. Chaque
salarié peut la consulter depuis son poste de travail.
144 métiers

Développer les compétences

Radio France prépare la mise en place d’une université d’entreprise baptisée « Campus Radio France » qui
regroupera l’intégralité des moyens et actions de formation conçus pour préparer l’avenir et répondre aux
besoins actuels de l’entreprise : développement du management, accompagnement des projets techniques et
organisationnels, accompagnement des actions menées en appui des politiques d’antenne, développement des
compétences métiers et de la sécurité des personnes et des biens.
Il s’agira à la fois d’un centre de formation pour développer les nouvelles compétences liées à l’évolution des
métiers et des pratiques professionnelles, mais aussi d’un lieu de réflexion et d’échanges pour les cadres de
l’entreprise.
Un volume annuel de 9.041 jours consacré à la formation des salariés

Prévention des risques et protection sociale

La protection de l’intégrité physique et morale de ses salariés est la première marque de considération d’une
entreprise envers ses collaborateurs. Au sein de la DRH, le délégué à la politique sécurité et conditions de
travail est chargé d’animer la politique de prévention des risques professionnels en s’appuyant sur le réseau
des animateurs et référents sécurité des différentes entités de Radio France.
Sur le plan de la protection sociale, Radio France a mis en place pour l’ensemble de ses salariés un régime
collectif de prévoyance frais de santé suite à un accord d’entreprise signé avec les organisations syndicales.

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Egalité professionnelle et diversité

Radio France s’est engagée dans une politique active de promotion de l’égalité et de lutte contre les
discriminations.
Cette politique se décline en trois volets :
Un premier volet portant sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes a fait l’objet d’un
accord avec l’ensemble des organisations syndicales en 2006.
L’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées qui a également fait
l’objet d’un accord récent avec les organisations syndicales constitue le deuxième volet.
Le troisième volet concerne l’égalité devant l’âge et va faire l’objet de nouvelles négociations dans le
courant de cette année.
Radio France a également pris fait et cause pour la diversité. Depuis plusieurs années, une part significative
de ses recrutements traduit cette volonté dans les faits. La lutte contre les discriminations s’exerce sur
l’ensemble du processus de gestion des ressources humaines : recrutement, formation, évolution de carrière.
42 % femmes 57 % hommes

Entretenir un dialogue social soutenu

Un parallélisme constant a été entrepris depuis 3 années entre d’une part, un développement de l’écoute des
aspirations des salariés par un dialogue social soutenu et, d’autre part, une ouverture de nombreux chantiers
inscrits dans un calendrier social permettant ainsi de répondre aux attentes exprimées Ainsi, en 2008, environ
80 réunions ont été tenues avec les organisations syndicales sur des sujets concernant soit l’ensemble de
l’entreprise soit un métier ou un secteur en forte mutation. Plus de 40 accords d’entreprise ont été signés avec
les organisations syndicales ces trois dernières années.

www.radiofrance.fr

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Annexe 3

21ème jour de grève à Radio France… Pourquoi ?

"En raison d'un appel à la grève lancé par plusieurs organisations syndicales portant sur la défense de l'emploi
à Radio France, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels. Nous
vous prions de nous en excuser." Ce message tourne en boucle sur les stations de Radio France depuis
maintenant 21 jours.

La grève, qui touche les antennes du service public depuis le 19 mars, et qui a encore été reconduite pour 24
heures mardi 7 avril, est l'une des plus longues de l'histoire de la Maison ronde - celle de mai 1968 avait duré
plus d'un mois. Pourquoi ce conflit social s'est-il installé dans la durée ?

Déjà, c'est quoi Radio France ?

Radio France est une entreprise publique qui regroupe toutes les radios de service public : France Info,
France Inter, France Culture, France Musique, Fip et Mouv', les 44 stations locales du réseau France Bleu,
deux orchestres et deux chorales. Elle emploie 4.600 salariés équivalents temps plein. Le groupe, héritier des
radios de l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF), a le statut de société anonyme depuis sa
création en 1975, mais son capital est détenu à 100 % par l'Etat. Son siège est installé dans le 16 ème
arrondissement de Paris, dans un bâtiment baptisé la Maison de la radio, dont la forme lui vaut le surnom de
Maison ronde.

Pourquoi les salariés sont-ils en grève ?

La grève a débuté avant même que le patron de Radio France, Mathieu Gallet, ne présente ses mesures
d'économie pour l'entreprise. Cinq syndicats, la CFDT, la CGT, FO, SUD et l'Unsa, sont à l'origine de cet appel
à cesser le travail. Leurs revendications sont éclectiques. Cela va du maintien des deux orchestres, des effectifs
et des programmes du réseau France Bleu à celui des services d'accueil, de sécurité et de nettoyage, comme
l'explique France Culture.

Les grévistes redoutent aussi que la direction ne délaisse la vocation de service public de Radio France, en
privilégiant, selon eux, des critères de rentabilité. "On ne nous parle que de formats et non de contenus, de
marques et non d'identité d'antennes, d'argent et non de richesses", accusent-ils dans une tribune publiée dans
Le Monde samedi.

Du côté des antennes locales de France Bleu, la colère monte aussi pour une autre raison : elles refusent la
"syndication", prônée par la direction. C'est-à-dire la mutualisation des programmes dans un souci
d'économies. Les grévistes craignent que cette mesure n'entraîne une perte de l'identité locale des stations.

Qui fait grève exactement ?

Environ 7 % des salariés de Radio France sont en grève, selon la direction. Le mouvement est ainsi
reconduit chaque jour à l'unanimité par un vote à main levée lors d'une assemblée générale du personnel, qui
réunit entre 300 et 500 grévistes au siège de l'entreprise. La grève est surtout suivie par les techniciens, affirme
l'AFP.

Mais le délégué syndical SUD, Jean-Paul Quennesson, relativise ces calculs. "Les chiffres et la profession des
grévistes sont difficiles à estimer en raison de problèmes de pointage. Il y a des personnes qui font des demi-
journées de grève, d'autres qui sont en grève illimitée", assure-t-il au Monde.

Que veut faire le PDG exactement ?

Le gouvernement souhaite que Radio France, comme les autres entreprises publiques, réalise des économies.
Il a donc demandé à son PDG d'économiser 50 millions d'euros d'ici à 2019. Charge à lui de trouver comment
et où réaliser les coupes budgétaires nécessaires.

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Nommé à la tête de Radio France il y a un peu plus d'un an par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA),
Mathieu Gallet a élaboré un "projet stratégique". Il l'a remis à sa ministre de tutelle, la ministre de la Culture
et de la Communication, Fleur Pellerin. Il doit désormais le présenter aux salariés, lors d'un comité central
d'entreprise (CCE) extraordinaire, mercredi. Les syndicats, qui en ont déjà pris connaissance samedi, ont
dévoilé les principales mesures d'économie.

La masse salariale représentant 60 % du budget du groupe public, le PDG envisage de la réduire, via 300 à 380
départs volontaires, en priorité chez les seniors : 18 à 24 millions d'euros d'économies. La suppression d'un des
deux orchestres, un temps envisagée, est abandonnée. Mais leur taille sera réduite. Le plan prévoit aussi l'arrêt
de la diffusion en ondes courtes et moyennes : 16 millions d'euros d'économies.

France Musique est la radio la plus touchée par ces économies. La chaîne musicale sera réformée, recentrée
sur "le grand répertoire", avec moins d'émissions, et les thématiques pointues basculeraient sur le web, avec la
création notamment d'une "webradio jazz". Un scénario alternatif de fusion de Fip et France Musique semble,
lui, écarté.

La situation financière du groupe est si catastrophique que ça ?

L'argent qui finance Radio France provient à plus de 90 % de la redevance audiovisuelle. Mais cette ressource
financière est passée de 610 à 601 millions d'euros entre 2012 et 2015. Or, le budget global de Radio France
était d'environ 660 millions d'euros en 2014. En 2015, pour la première fois de son histoire, le Conseil
d'administration du groupe a adopté un budget déficitaire. A la fin de l'année, il devrait manquer 21,3 millions
d'euros dans les caisses, rappelle Le Monde.

S'ajoute à cela la facture du chantier de rénovation de la Maison de la radio, qui ne cesse de grimper. Son coût
était estimé à 172 millions d'euros en 2004, lors d'une première évaluation. Dix ans plus tard, il a déjà coûté
584 millions d'euros. Et il n'est toujours par terminé. Débutés en 2009, les travaux doivent s'achever, au plus
tôt, en 2018, pointe BFMTV.

Le PDG a demandé une rallonge d'urgence pour payer la fin du chantier, au moment où Radio France négocie
avec l'Etat son nouveau contrat d'objectifs et de moyens, le COM, qui fixera les ressources du groupe pour
plusieurs années, et qui devrait être bouclé pour la mi-avril. "La trésorerie est à sec, si rien n'est fait, on ne
passera pas l'été", a expliqué Mathieu Gallet sur i-Télé. La ministre de la Culture s'est engagée à lui donner
les fonds nécessaires. Mais pendant ce temps, la grève coûte un million d'euros par semaine au groupe public,
affirme l'AFP.

Il n'y aurait pas aussi un problème avec le PDG ?

Alors que Radio France était déjà enlisée dans ce conflit social, Le Canard enchaîné a fait des révélations sur
les dépenses du jeune et nouveau patron de 38 ans. L'hebdomadaire satirique affirme que, depuis son arrivée
il y a un peu plus d'un an, Mathieu Gallet a dépensé plus de 100.000 euros pour rénover son bureau et a engagé
un spécialiste en communication, Denis Pingaud, pour 90.000 euros par an, le tout sans appel d'offres.

Et Le Canard a débusqué un précédent. Lorsque Mathieu Gallet en était le patron, de 2011 à 2014, l'Institut
national de l'audiovisuel (INA) aurait déboursé plus d'un million d'euros en frais de conseils et 125.000 euros
pour rénover les deux bureaux de son PDG.

Mathieu Gallet a dénoncé des "allégations diffamatoires". Il estime être victime d'une "cabale organisée" et
faire les frais d'une "sorte de réseau de l'ombre administratif, politique". Mais une partie des syndicalistes et
des salariés de Radio France jugent que leur patron est désormais "discrédité". Vendredi, en assemblée
générale, ils ont voté une motion de défiance à son encontre et réclamé sa démission. Le soir même, sur i- Télé,
le PDG a exclu de quitter son poste et assuré qu'il irait "jusqu'au bout".

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Si c'est le service public, pourquoi l'Etat ne fait rien ?

Pour sortir de l'impasse, les syndicats en appellent depuis plusieurs jours au gouvernement et réclament un
médiateur. Sans succès, pour l'instant. La ministre de tutelle, Fleur Pellerin, refuse de jouer les arbitres. "Je
n'ai pas à intervenir dans la gestion du dialogue social", martèle-t-elle. Elle se contente donc d'exposer sa
"vision du service public radiophonique" et ses "lignes rouges". Elle somme également Mathieu Gallet de
renouer le dialogue social. Il a "toutes les cartes en main" pour sortir du conflit, assure-t-elle.

Son prédécesseur, Frédéric Mitterrand, qui a apporté son soutien à Mathieu Gallet, ancien membre de son
cabinet, décrypte la situation. L'issue du conflit "se joue dans le bureau de Fleur Pellerin et au CSA. L'Etat est
le principal actionnaire mais les nominations, c'est le CSA, explique-t-il sur i-Télé. Le CSA l'a nommé à
l'unanimité, lui a fait confiance et ne l'a pas lâché. C'est eux qui suivent ce dossier." La ministre peut faire
pression sur le patron de Radio France pour orienter ses décisions. Mais il ne peut être démis que par le CSA
qui l'a nommé.

Pourquoi cette grève dure si longtemps ?

L'appel à la grève a, dès le début, été lancé par l'intersyndicale pour une durée illimitée. Et les syndicats se sont
organisés pour résister à un long bras de fer avec la direction. Au début du mouvement, ils ont déposé quatre
préavis différents. Chacun sur un point spécifique. Un salarié peut ainsi cesser le travail un jour sur une
revendication, puis reprendre le travail avant de se remettre en grève, afin de ne pas perdre trop de journées de
salaire.

Un petit nombre de grévistes qui se relaient suffit ainsi à paralyser les antennes durablement, explique
Télérama. La solidarité entre les salariés permet aussi de tenir : une caisse de grève a déjà recueilli plus de
61.000 euros en seize jours.

Ce conflit social ne finira donc jamais ?

"La perspective, douloureuse, d'une nouvelle semaine de 'silence radio' se profile", prévient la Société des
journalistes (SDJ) de Radio France, dans une tribune publiée sur le site de L'Obs, qui réclame toujours "un
projet, pas une thérapie de choc", "de nature à déstabiliser l'entreprise".

"Nous sommes arrivés à un tournant à cause du plan de suppressions d'emplois", a renchéri Lionel Thompson
pour la CGT, lors d'une nouvelle assemblée générale, mardi. "Nous ne pouvons accepter ce plan", a insisté
Philippe Ballet, de l'Unsa. "Pour sortir de la grève, la médiation est un préalable, a déclaré Jean- Paul
Quennesson, de SUD. Il faut aussi de réelles avancées et connaître le montant de la dotation supplémentaire."
Statu quo donc.

Pour le représentant de la CFDT, Renaud Dalmar, "le blocage semble définitif à la direction" et "nous ne
pourrons aboutir qu'avec la nomination d'un médiateur". La réunion de samedi s'est d'ailleurs déroulée sans
le PDG Mathieu Gallet, même s'il a été tenu étroitement informé des négociations, selon la direction. "Il n'y a
pas d'espoir de sortir de la grève tout de suite, le malaise est profond", a commenté un représentant syndical.

Publié le 07/04/2015 par Benoît Zagdoun – FranceTVinfo.fr

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Annexe 4

Radio France : la grève ne devrait pas coûter trop cher aux grévistes

Sur les 28 jours qu’a duré le conflit de Radio France, les grévistes ne s’en verront retirer qu’une poignée de
leur paye. Explications.
Jeudi à 13h s’est achevée la plus longue grève de l’histoire de la Maison ronde. Peu d’entreprises dans le pays
ont d’ailleurs connu des conflits d’une telle durée. Mais au-delà de la motivation des personnels, cette longévité
a une explication plus bassement matérielle : les grévistes ne perdaient pas grand chose à la poursuivre puisque
les retenues sur salaire y sont dérisoires. C’est ce que montre un extrait passé inaperçu du dernier rapport de la
Cour des comptes sur Radio France.

Les limiers de la Rue Cambon ont épluché l’historique des conflits sociaux au sein du groupe public de 2008
à 2013. En 2013, par exemple, Radio France a connu 9 jours de grève, notamment six d’affilée en janvier chez
les techniciens de France Inter. Au total, 228 salariés ont participé aux différents mouvements. Mais la Cour
relève que seulement 302 jours ont été retenus au total sur leur paye. En moyenne, les grévistes n’ont donc
perdu que 1,32 jour de salaire. Et c’est chaque année la même chose. En 2010, malgré 52 jours d'arrêt, chaque
gréviste n’a été privé que de 0,92 jours de salaire. C’était 0,96 en 2008, 0,89 en 2009, 0,95 en 2011, 0,94 en
2012. Interrogée par Capital, la direction de Radio France n’a pas pu préciser ce qu’il en serait en 2015. Mais
on voit mal pourquoi cette tendance changerait.

Comment expliquer cet étrange phénomène ?


D’abord, il y a une tradition de grève tournante à Radio France : sachant qu’un petit nombre de grévistes suffit
à bloquer la diffusion d’un programme, les salariés se relaient. Ils posent un jour de grève, se remettent au
travail, puis reposent un autre jour de grève. Normalement, il n’est pas possible de débrayer deux fois sur le
même préavis après avoir repris le service entre temps. Mais les syndicats ont trouvé la parade. Lors du dernier
conflit, ils ont déposé quatre préavis voisins sur le fond, mais différents dans la forme, permettant à chacun
d’alterner. “Ce n’était ni une grève tournante ni une grève perlée puisque c’est interdit” peut ainsi se défendre
Bertrand Durand, élu CGT.
Au bout du compte, selon le syndicaliste, les grévistes auraient en moyenne déposé une douzaine de jours de
grève durant le dernier conflit. “Cela fait quand même un tiers du salaire en moins. Pour les smicards de la
maison, c’est énorme !” Certes, mais on est loin des 28 jours de retenue.
D’autant moins que la direction devrait passer l’éponge sur une bonne partie de cette “douzaine de jours”.
“Nous avons constaté ces dernières années qu’elle omettait sciemment de décompter certains grévistes pour
minimiser le mouvement”, poursuit Bertrand Durand. L’intersyndicale a d’ailleurs demandé à la direction de
ne pas tenir compte des jours de grève posés durant la médiation (du 9 avril au 12 avril), estimant que celle- ci
ne lui était pas imputable.
Enfin, pour les quelques jours qui seraient finalement retenus, la caisse mise en place par les syndicats viendra
compenser une partie de la baisse de salaire. Vendredi soir, elle atteignait 133.000 euros, dont près de 30.000
euros collectés par internet. “Et nous continuons de recevoir des chèques tous les jours” se réjouit- on à la
CGT.

20/04/15 Gilles Tanguy © Capital.fr

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