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Financement et acquisition de programmes

Examen d’1h30

France TV est à la croisée des chemins. Périmètre de France TV relativement stabilisé  : 5 chaînes
nationales, 9 chaîne ultra-marines (DOM), chaîne satellite et TNT appelée Viastel, ainsi que plusieurs
chaînes sur le câble. Participation également dans Gulli qui va être vendue.

Objectif de France TV : toucher un maximum de gens, capacité à proposer une offre (quand les
groupes privés réagissent à une demande).

Avenir de France TV dans un univers aussi concurrentiel (25 chaînes gratuites, nouveaux médias
offrant de nouvelles formes de divertissement/information…) ? Le seul univers qui progresse
fortement c’est celui des jeux vidéo.

I. Les spécificités du service public : quelles sont ses contraintes et ses


obligations ?

A. Le poids politique

Le lien entre les politiques et France TV (qui n’existe que depuis 1991) est très fort. En février 1949,
RTF placée sous l’autorité directe du ministre de l’information. Immédiatement, est créée une
redevance (4000 francs, 3000 possesseurs à l’époque). Cela a duré jusqu’en 1964, avec la création de
l’ORTF. Dès 1955, en Angleterre, monopole public sur la TV qui a été cassé. Première véritable
inflexion : J. Chaban Delmas nommé premier ministre, qui a compris qu’il fallait faire évoluer le
contrôle sur la TV => suppression du ministère de l’information pour créer un ministère de la
communication. Mais Pompidou recrée le ministère de l’information et remet le contrôle sur l’ORTF.
31 décembre 1974 : fin de l’ORTF, création de TF1, Antenne 2 et Fr3. Ce n’est qu’en 1981 avec
Mitterrand qu’on commence à réfléchir sur la nomination des présidents de groupes TV par le
président. La télévision est un appareil de pouvoir pour les politiques. Pour Pompidou, c’est par
exemple « la voix de la France » y compris à l’étranger, donc ça ne peut pas être libéré du contrôle de
l’Etat. Giscard puis Fabius avaient déjà compris l’utilisation de la TV et avaient préempté des horaires
pour venir une fois par mois à la TV pour avoir une conversation, passer un message… Audience
garantie (3 chaînes jusqu’en 1986), tout le monde regardait la TV.
Interventionnisme plus ou moins intrusif des hommes politiques pour pouvoir entrer dans la TV
(exemple de France 4 avec Ayrault et Filipetti, ou exemple du président du CSA qui dit que la ligne
éditoriale de France TV n’est pas claire). Fonctionnement de la BBC : BBC garantie pendant 10 ans de
son financement. En Allemagne, article de la Constitution qui garantit l’indépendance de la TV, pacte
budgétaire qui est sécurisé et protégé => Nécessité de faire la même chose en France.

En 1982, Mitterrand s’est penché sur la logique de la TV publique et a créé la Haute Autorité pour
officialiser la rupture entre la TV et le gouvernement. Destinée à nommer le futur président de la TV
publique. En 1986, la droite a éliminé la Haute Autorité et a créé la CNCL, qui a été remplacée en
1989 par le CSA. La CNCL a notamment privatisé TF1. Le CSA a failli mourir en 2009, l’objectif étant de
faire nommer le président de France TV par le président de la République avec le CSA en garde-fou.
Aujourd’hui, celui qui nomme, c’est à nouveau le président du CSA. CSA qui est passé de 9 conseillers
à 6 conseillers, président nommé par le président de la République, 3 conseillers nommés par
l’Assemblée Nationale et 3 nommés par le Sénat. Lorsque les politiques sont au pouvoir, ils ont besoin
de contrôler plus ou moins subtilement la TV. Aujourd’hui, pouvoir dans les mains du président du
CSA qui a un pouvoir de nomination et de contrôle => mise sous tutelle actuellement de la direction
de France TV.

Lien entre France TV et l’Etat sanctuarisé par des documents :


- Le cahier des charges : signé en 2009, remplace le cahier des missions et des charges, définit
les missions générales et spécifiques de France TV.
- Le COM : doit affecter les moyens en fonction des objectifs. Vient d’être renégocié pour
signature d’un avenant. Aujourd’hui, la dotation de l’Etat jusqu’à 2015 est en diminution de
420 millions d’euros. Sur trois ans, on se retrouve à 800 millions d’euros en moins d’ici 2015.
Budget descendu à 2,6 milliards (avant 3 milliards). COM qui fixe les obligations d’heures de
programmes culturels, complémentarité et diversité de l’offre, soutient de la création… Le
COM élargit le cahier des charges en fixant des objectifs.

B. Le financement

Arrivée de la pub à la TV : octobre 1968. Régie de la pub créée en 1969 pour gérer les spots. EN 1971,
2ème chaîne autorisée à faire de la pub avec des recettes limitées à 25% de son budget. En 2008  : 2/3
du budget de France 2 dépend de la pub. Interdiction de la pub vécue comme très violente à France
TV => on ne savait pas comment financer France TV sans pub.

Ressource principale qui est la redevance (contribution à l’audiovisuel public), taxe fiscale depuis
2004, perçue en même temps que la taxe d’habitation. Ressource qui est une contrepartie de ce
qu’on trouve dans le COM (représente 2 milliards d’euros). La redevance coûte 125€ en France et 85€
dans les DOM, une des moins élevées d’Europe. Redevance fondamentale dans le financement de
l’audiovisuel public. Elle a été adossée à la taxe d’habitation car la perception de la redevance coûtait
très cher.

La publicité : 2ème mode de financement de France TV, elle s’arrête à 20h. Confirmation d’une
continuation de la publicité sur ces plages horaires là. Avant l’arrêt de la pub, 800 millions de recettes
par an => d’où tentative de France TV d’obtenir une dotation de 1 milliard pour compenser la perte. 1
milliard car nécessité de fabriquer des interprogrammes pour compenser le temps de pub => refusé.
Après l’arrêt de la pub après 20h, 450 millions d’euros de recettes. Aujourd’hui, avec la concurrence
accrue, France TV est en déficit de 40 millions d’euros. En théorie, France TV n’a pas le droit d’être
déficitaire (car entreprise publique). A projection 2015, plus de déficit car prévision d’économies
faites en interne. Similarité avec le gouvernement qui lui aussi doit faire des économies en interne.
La régie pub vendait les Prime (5-7 millions de personnes) : en journée, ça change beaucoup en
volume (même si pas en PdA). Il manque donc une locomotive pour vendre à haut niveau les écrans
pub.

La dotation publique : ce que l’Etat donne pour combler le manque à gagner. Dotation qui était de
400 millions, aujourd’hui noyée, ne représente quasiment rien.

Aujourd’hui, budget de 2,6 milliards d’euros. Cet argent sert à faire des programmes pour chacune
des chaînes. Budget de programmes pour chacune des chaînes :
- France 2 : 800 millions d’euros pour national
- France 3 : 850 millions d’euros pour national et local
- France 5 : 140 millions d’euros
- France 4 : 50 millions d’euros mais va redescendre vers les 40 millions
- France O : 30 millions d’euros

A comparer avec la concurrence :


- M6 : 350 millions de coût de grille (très économe)
- TF1 : 1,3 milliard d’euros qui va descendre plutôt à 1,1 milliard.

France TV a de grosses obligations de dépenses :

- La création : c’est la fiction, les documentaires, l’animation. Tout ce qui est flux n’est pas de la
création. Cet investissement dans la création est de 400 millions d’euros par an (en
diminution de 20 millions par rapport aux années précédentes). En plus, sur l’animation,
obligation de 50 millions d’euros. 90 millions pour les documentaires et 60 millions d’euros
pour le cinéma. France TV fait vivre les producteurs de fiction, docu et animation. En
animation, France TV principal pourvoyeur. Cela fait aussi vivre les distributeurs
indépendants, qui certes travaillent beaucoup avec les petites chaînes, mais qui dépendent
beaucoup de France TV.

- Les quotas de diffusion : 60% européen dont 40% français. France TV s’est elle-même
imposée 70% d’œuvres européennes.

Pour être concurrentiel sur les programmes phares (émissions de flux identitaires), France TV a moins
d’argent à investir. Moins d’argent à investir sur le sport. Cela pose aussi problème pour acheter des
séries et des blockbusters (secteur où les prix se sont envolés).

C. Le personnel et les syndicats

On reproche à France TV d’avoir trop de salariés. Dans le COM, objectif de 9750 postes en 2015. Vraie
question : trop nombreux pour faire ce qu’il faut faire ? Problème de répartition ?
France 2 : 2000 personnes
France 3 : 5400 personnes (dont environ 200 personnes pour le national)
France 5 : 250 personnes
France 4 : 20-25 personnes
Postes qui travaillent pour tout France TV : 200 personnes
France O : 2000 personnes.
Début janvier : objectif de moins 1000 postes en 2015. Au final : 361 postes qui devraient être
supprimés, mais l’intersyndicale estime que c’est hors de question.
 On n’arrivera jamais à mettre cette suppression de postes en œuvre, alors que les groupes
M6 et TF1 fonctionnent avec beaucoup moins de personnes.

Création d’une université France TV qui veut former les salariés et favoriser la mobilité interne.
R. Pflimlin insiste beaucoup sur la mise en valeur de la diversité et du handicap à l’antenne => inscrite
dans le COM. Vraie volonté du groupe de s’ancrer dans quelque chose de plus large que la TV.
Corporations très puissantes des journalistes et des techniciens qui ont des attaches très fortes avec
l’identité de leurs chaînes. Un journaliste de France 3 n’est pas un journaliste de France 2 dans leur
esprit => Nécessité de changer cet état d’esprit.

D. La contrainte : ratio qualité/audience

La fin de la pub avait pour but de libérer France TV de « la tyrannie de l'audience ». On attend de
France TV qu’elle produise de la qualité. France TV essaye de faire passer de nouveaux concepts.
D’autres indicateurs que l’audience 4+ doivent être pris en compte : les 15-34, les 25-49… Sur France
4 par exemple, on cherche surtout à être efficace sur les 15-34 ans.
2ème aspect (qui ne fonctionne pas bien) : remettre un baromètre qualitatif => demander à un panel
qu’est ce qu’ils ont pensé d’un programme. Pas de valeur quantitative d’une audience, mais
important pour l’image d’une chaîne.
 Aujourd’hui, des audiences 4+ en chute, et une image qui terni pour les chaînes de France TV.

C’est quoi faire de la qualité ? Très subjectif, même si on a des critères qui définissent cette qualité.
Pendant très longtemps, on a dit que les séries américaines c’est nul => plus le cas maintenant
(exemple : les gens assument de regarder Castle sur France 2). La qualité c’est d’arriver à faire en
sorte que tous les publics trouvent ce qu’ils cherchent sur une des chaînes de France TV.

II. Les territoires et les programmes de France Télévisions

A. Les réorganisations

Durée d’un mandat d’un président de France TV : passage de 3 à 5 ans. Les patrons des chaînes et des
programmes changent assez souvent. Directeur de France 4 qui a changé tous les ans.
Regroupement France TV créé en 1991 : transformer France TV en une entreprise unique. Or, France
2 et France 3 avaient déjà une culture d’entreprise propres à leurs chaînes respectives. Demander aux
salariés d’abandonner leur culture d’entreprise au profit d’une autre n’est pas simple et crée des
tensions.

Création d’un directeur des programmes groupe, d’acquisitions groupe… => organisation transverse
qui n’a pas fonctionné longtemps, et n’a pas fonctionné auprès des salariés et des interlocuteurs
externes qui ont tout de suite employé le terme de guichet unique. Guichet unique : problème d’avoir
un seul interlocuteur sans pouvoir négocier avec France 2 ou France 3 directement. Mise en place
d’une direction générale groupe, avec en parallèle l’affirmation de la puissance des chaînes. Prenant
acte de l’échec d’une direction commune, nouveau changement en février 2013 avec la nomination
de directeurs de programmes par chaînes. Les directeurs antenne des programmes se retrouvent du
coup en première ligne par rapport aux lobbyistes et aux politiques.

Aujourd’hui : directeur général et antenne du groupe, qui a responsabilité des directeurs des
programmes de chaînes. Chaque directeur des programmes dispose d’une unité de programme par
chaîne (l’unité fiction chez France 3 n’est pas celle de chez France 2…).

A quoi servent toutes ces réorganisations ? Marché audiovisuel qui se transforme, service public de
plus en plus attaqué et érodé en termes d’image et d’audience. Il faut donc se mettre en ordre de
bataille pour survivre et progresser. Objectifs des équipes qui sont les mêmes : conserver le public et
l’élargir (le rajeunir), entrer dans l’ère numérique avec les meilleurs atouts, se préparer à lutter contre
une concurrence extrêmement forte. Il faut s’attaquer à suivre ces objectifs pour pérenniser le service
public.

Les programmes sont au cœur du projet : il faut trouver le bon positionnement de chaque chaîne,
utilisation d’outils marketing pour promouvoir les chaînes (c’est nouveau) et créer des lignes
éditoriales claires pour chacune.

B. Le positionnement des antennes

On constate un vieillissement très important des chaînes de France TV. Age moyen des chaînes qui
tournent autour de 60 ans (à l’exception de France 4 qui a 45 ans). Il y a un effet de
déréférencement : une partie du public ne zappe même plus sur les chaînes de France TV. Une partie
de la population n’ira jamais sur France 2 ou France 3. Prise de conscience qui date de 10 ans chez
France TV, mais pas de solutions pour le moment. Aujourd’hui on a une fragmentation de l’audience
(conséquence de la multiplication des chaînes), public de plus en plus volatile qu’on a du mal à
retrouver. Les téléspectateurs fonctionnent sur un cercle concentrique de 5 chaînes qui sont dans son
univers TV. S’il ne trouve pas, il va aller ensuite dans un cercle concentrique de 15 chaînes, grand
maximum, qui sont son second choix.

Quelles sont les solutions que France TV a essayé de trouver pour reconquérir une audience ? La
première est la reconquête numérique, qui est absolument fondamentale et majeure. La seconde,
c’est le repositionnement des antennes pour les mettre en complémentarité et non en concurrence.
La vision de Carolis et Duhamel (2007) : « sur France TV vous avez tous les choix » complémentaire en
termes d’offre et pas de public. Avec E. Guilbart complémentarité de public. Tendance de Fr2 et Fr3
qui est d’aller sur un public plus âgé qui est plus fidèle. Problème : ces chaînes se cannibalisent. Sauf
que les habitudes de conso, c’est compliqué de les changer. Il y a aussi toujours un décalage entre la
réalité d’une ligne éditoriale et sa perception par le public.

France 2 : le choix qui a été fait c’est d’en faire la chaîne de l’événement. Elle a pour vocation d’être la
chaîne leader, de guider le groupe. Elle a un positionnement premium.

France 3 : complémentarité qui se fait sur la proximité avec le public. Depuis 20 ans on parle de
réformer France 3, mais ça bloque notamment au niveau du gouvernement (Filipetti). Idée de faire de
France 3 une chaîne nationale avec des décrochages locaux et de promouvoir la production locale =>
mauvaise idée car cette production est très amateur. Idée de se rapprocher de la PQR, sauf que les
groupes de presse n’ont pas souhaité investir là-dedans, notamment à cause du problème de la
publicité. France 3 doit repenser son réseau et le refonder.

France 4 : quand elle a été lancée le 31 mars 2005, chaîne très vite prise en otage par Marc Tessier
(président de l’époque) qui s’en est servi pour essayer de se faire réélire. Concept de l’époque : faire
une chaîne qui ressemble à un mix de Paris Première et Canal +. Beaucoup de cinéma et des
émissions CSP+. A l’époque, pas de contrainte d’audience, juste d’image. Tessier, pour des raisons
politiques, n’a pas voulu acheter des séries américaines, pas de fiction de TF1, Fr2, Fr3 et M6, pas de
cinéma trop grand public, pas de télé-réalité. On s’est donc retrouvé avec une chaîne grand écart.
Offre service public absolu, qui n’a pas duré. Emission « Culture Club » créée en 2005, France TV a
demandé l’arrêt de l’émission pour promouvoir Ce soir ou jamais sur France 3. On a ensuite demandé
à ce que France 4 soit repositionnée sur les plus jeunes. Bons scores sur les 15-34 pendant
longtemps. Puis aujourd’hui refonte de la chaîne : à partir de 2014 chaîne jeunesse en journée et
nouvelles écritures le soir. On va avoir une chaîne dont la vocation est de toucher le public jeune qui
consomme en priorité sur tablettes, ordis… Logique de se dire : les jeunes consomment une offre
délinéarisée, France 4 veut donc s’adapter.
France 5 : chaîne du savoir, ça ne bouge pas. Besoin d’être renouvelée (selon le prof). La quotidienne
qui a remplacé Les zouzous, bonne idée mais ça ne marche pas.

France O : résultante de l’explosion de RFO (chaîne nationale France O + 9 chaînes dans les DOM).
Chaîne qui devait reprendre les programmes produit dans les DOM pour les diffuser en métropole.
Très vite, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de public. La chaîne a été mise au départ en chaîne
régionale IDF puis en chaîne TNT. Positionnement de l’ouverture dorénavant. Potentiel très réduit de
son audience, puisqu’elle s’engage à diffuser des programmes d’ouverture sur le monde.

Ce qui porte aujourd’hui France 2, c’est le sport et l’information. Projet Info 2015 : tenir compte de
l’évolution des usages et de la logique de chaque chaîne. L’info ne se consomme plus comme avant,
concurrence en plus des chaînes d’info, il faut faire évoluer la façon dont on transmet l’information.
Projet de fusionner les rédactions de France TV : les journalistes sont très mécontents.

Audience globale de France TV pas mauvaise : en 2012, premier groupe audiovisuel en audience avec
30,3% de PdA. Objectif de 30% respecté (En 2009, 32,7%).

C. L’harmonisation et la circulation des programmes

Harmonisation entre France 2 et France 3 qui date des années 1990. Nécessité d’harmoniser car la
concurrence est dehors et pas dedans. Il faut se rappeler que la concurrence ce n’est pas juste TF1 et
M6 mais aussi la TNT. On va essayer d’harmoniser les identités, et au quotidien il faut harmoniser la
programmation. Pour cela, on a nommé un directeur de l’harmonisation en 2006. Mise en place
d’une réunion hebdomadaire avec France 2 et France 3 puis avec France 4 et France 5 aussi pour
partager les grilles des différentes chaînes et éviter d’être en concurrence frontale. Comment on
harmonise une programmation ? Ne pas diffuser deux films en même temps, ne pas attirer la même
cible ? Aujourd’hui, on estime que c’est un problème de cibles. Logique d’harmonisation de
programmes également : faire attention à ne pas produire une fiction/un documentaire sur le même
sujet.

Les petites chaînes d’un groupe n’ont pas les moyens de produire elles-mêmes leurs programmes. On
assiste donc à une circulation des programmes au sein d’un groupe. Création d’une direction de la
circulation commune à France TV avec 3 intentions :
- Dépoussiérer les étagères : faire en sorte qu’un programme qui est toujours en cours de
droits puisse trouver une destination sur une chaîne du groupe.
- Gérer la stratégie des fenêtres octroyées aux chaînes concurrentes.
- Lorsqu’on a analysé tout le stock non utilisé par les antennes, l’objectif est de revendre ces
droits à la concurrence. Souci, c’est qu’on achète des droits de diffusion, et là on se retrouve
dans la situation commerciale de revendre ses droits. Contractuellement, est-ce que c’est
prévu pour le programme de pouvoir être revendu ? Il faut aussi discuter avec le détenteur
des droits d’origine et le convaincre que ce n’est pas une mauvaise idée de revendre. C’est la
partie la plus difficile. De plus, difficile de vendre puisqu’il suffit pour les autres chaînes
d’attendre la fin des droits, qui est souvent proche.
3 aspects de la circulation qui ne fonctionnent pas si bien que prévu. Tout d’abord parce que les
antennes n’ont pas une logique de groupe, et ne voient pas l’intérêt d’aider leurs « sœurs », et
ensuite parce que chaque antenne a un coût de grille. Ce coût de grille correspond à la valeur de ses
programmes en fonction de l’amortissement appliqué. Un amortissement ça peut être soit du 100%
(première diffusion qui vaut les 100%), ce qui est très rare (ça vaut pour les directs, les flux non
rediffusables), soit du 80% puis du 20% pour la deuxième diffusion, et la 3 ème gratuite. Or, coût de
grille de France 2 qui est de 800 millions. Un programme qui coûte 100 pour France 2, la deuxième lui
coûte 20. France O dans son coût de grille, le programme vaut 1. Comment va-t-il faire pour absorber
un 20 dans une case qui coûte 1 ? Ça passe par des réaffectations budgétaires et surtout par la
création d’un budget circulation qui est une sorte de chaîne fantôme qui va absorber le différentiel
entre le 20 et le 1 pour que France O puisse diffuser un programme qui vaut 20 avec 1.

La protection des marques France TV


Concurrence devenue très agressive, donc France TV a adopté une approche de protection de groupe
plus que de chaînes. France TV est la principale source de financement de programmes français,
logique de groupe qui veut qu’on garde ces programmes au sein des chaînes de France TV.

Armes juridico-contractuelles : accords passés avec les producteurs qui font office de protection =>
droit de préemption qui s’applique sur les contrats signés avant fin 2009. Ce droit permet à France TV
de se protéger des chaînes qui voudraient acheter leurs programmes. Ce droit n’a pas de fin, en
particulier pour le cinéma. France TV a donc un catalogue de droits d’investissement sur les films, ce
qui fait que chaque vente qui concerne ces films est soumise à l’attention de France TV.

Le deuxième mode de protection qui s’applique sur les œuvres audiovisuelles depuis fin 2009 est le
droit de priorité/droit de dernier refus. Quand on préachète une fiction par exemple, on a un certain
nombre de droits de diffusion qui sont cédés en fonction du montant payé. Quand une chaîne de la
TNT demande à avoir un droit court pendant la période de droits, France TV refuse. En revanche, si
France TV a déjà fait ses diffusions, le groupe a un temps limité (1 mois) pour se prononcer ou non
sur un rachat => droit de priorité. Si France TV laisse passer le temps, et que finalement une chaîne
du groupe est intéressée, elle a le droit de dernier refus, c’est-à-dire de renégocier pour l’achat du
programme.

Tant qu’une série est en production, le vendeur ne peut pas vendre les saisons précédentes sans
l’autorisation du diffuseur, mais il doit y avoir compensation financière de la part du diffuseur => règle
qui est en train de changer pour empêcher que les saisons précédentes puissent être diffusées
ailleurs que sur la chaîne d’origine.

Effet pervers de la circulation des programmes


A trop faire circuler les programmes entre les antennes, on peut avoir le reproche d’une chaîne à
rediffusions, comme France 4 qui rediffuse continuellement Urgences, FBI… Même si à court terme,
ces programmes ont fait monter les audiences, l’image de la chaîne en a souffert. Une des logiques
serait de ne pas faire circuler une marque sur plusieurs antennes si la diffusion d’une marque n’est
pas finie sur l’antenne d’aujourd’hui => comment faire pour s’approprier la communication d’une
série si elle est sur deux antennes ? Quel délai de rediffusion ? Doit-elle être dynamique (rediffusée
très vite)?

III. La diversification
La naissance de France TV, c’est une loi de 1989 qui a créé un groupement Antenne 2 et Fr3 avec un
président qui était Philippe Guilhaume, et le 7 septembre 1992, Antenne 2 et Fr3 regroupée sous
France TV. Création de France TV en réponse à la concurrence avec la création de la Cinq, M6, la
privatisation de TF1 et les débuts du câble.

La première diversification, c’était dans le CabSat. En 1993, l’idée c’était d’occuper le terrain et de
lancer des chaînes. Création de 3 chaînes CabSat par Arte : une consacrée à la science, une autre à
l’histoire, et une dernière aux arts et spectacles. Question pour France TV : lancer des chaînes sur le
câble avec l’argent de la redevance ? 2 projets retenus, une chaîne Festival et une chaîne Histoire (qui
a finalement été rapprochée avec celle d’Arte). Il a fallu trouver des investisseurs privés pour financer
ces deux chaînes. Chez Histoire, Pathé et la Caisse des dépôts ont investi, et pour la chaîne Festival, le
groupe Carlton a investi. Très vite, c’est devenu encore plus politique puisque c’était le moment du
lancement de CanalSat par Canal + avec 6 chaînes au départ. Très vite, gouvernement de l’époque (à
droite en 1993) voulait créer un « bouquet satellite de droite » avec TPS. Deux bouquets qui vont très
vite se cannibaliser. Conséquences : on a interdit à France TV d’aller sur CanalSat, il fallait attendre
d’être sur TPS. Début de la chaîne Festival retardé en 1996. Rapidement, deux autres chaînes
développées avec Mezzo et Régions. France TV avait quand même 4 chaînes CabSat entre 1996 et le
milieu des années 2000. Festival a été remplacée par France 4, Histoire vendue à TF1, Mezzo a
fusionné avec la chaîne classique de Lagardère, et Régions a disparu.

Au final, cette première diversification est clairement un échec qu’on peut attribuer aussi à l’échec du
plan câble. D’autre part, la présidence a changé et la stratégie a changé aussi => vente des parts de
France TV dans TPS à France Telecom. Difficile pour France TV de rester dans TPS qui mettait en avant
les chaînes de TF1 et M6.

Deuxième diversification avec la TNT. Marc Tessier a vraiment voulu développer ce côté TNT. Enorme
attente, énorme envie => 6 nouvelles chaînes gratuites France TV pour la TNT au début des années
2000. Intervention du politique : gouvernement qui change, qui s’entend moins bien avec Marc
Tessier, donc pas d’investissement dans ces chaînes, et du coup ces 6 chaînes se transforment en une
seule chaîne avec France 4. L’ambition de France 4 c’était vraiment d’être un mélange de Canal + et
Paris première, chaîne créant la surprise. Ambition qui a vite évolué comme dit plus haut.

A. Participation dans des chaînes en investisseur minoritaire.

France TV a des investissements dans Gulli (34% qui vont être revendu à Lagardère bientôt) et dans
Mezzo. Partenariat avec les chaînes Planète également : Planète Justice et Planète Thalassa (34%).
Toujours présent dans Euronews à 24%.

B. Présence à l’international de France TV.

Deux chaînes :

- TV5 : France TV contribue à 30% gratuitement aux programmes de TV5. 20 000 heures de
programmes par an. L’objectif c’est de diffuser la langue française. Diffusée sur 8 fuseaux
horaires dans le monde, donc chaîne très difficile à programmer. Lorsqu’on acquiert des
programmes pour TV5, on doit souvent acheter des droits monde. On doit aussi s’adapter à
l’attente des publics sur place et du décalage horaire. Cinéma, fiction, sport, documentaire,
productions originales. Président de France TV qui est devenu président du conseil
d’administration de TV5 pour montrer l’implication du groupe dans cette chaîne, dirigée par
Yves Bigot.

- CFI : banque de programmes, ce n’est donc plus une chaîne. Filiale de France TV (75%) et
d’Arte (25%). But qui est de développer la vente des programmes de France TV dans les pays
émergents => plus précisément la fourniture gratuite d’un certain nombre de programmes
dans ces pays. 103 TV partenaires dans 81 pays. France TV travaille beaucoup avec l’Afrique.
Forte participation à l’aide de fabrication de programmes par les services internationaux de
France TV (par exemple, idée de lancement de chaînes en Palestine).

France TV a lancé France 24 avec TF1 mais n’a pas de participation dans cette chaîne. Ça s’appelle
France 24 puisque Patrick de Carolis souhaitait l’intégrer dans le groupe à l’époque.

C. Présence de filiales importantes.

France TV Distribution
Bras armé commercial de France TV. Créée en 1992, représente aujourd’hui 70 salariés pour une
mission double : commercialiser les programmes de France TV dans le monde entier et l’édition. C’est
dans l’édition qu’on a le chiffre le plus important => exploitation des produits dérivés, des licences.
Travail également sur les programmes jeunesse qui sont facile à doubler, à exporter, et revenus assez
forts sur les jouets.
Le CA de France TV Distribution est de 50 millions d’euros (en baisse depuis plusieurs années). 3 pôles
d’activités commerciales chez France TV :
- Pôle international : ventes de programmes.
- Pôle licence et droits dérivés : jouets etc sur les programmes jeunesse.
- Pôle édition : CD, DVD, livres… (qui fonctionne de moins en moins bien).

La régie publicitaire
Filiale très importante qui a beaucoup évolué depuis la RFP. On ne parle plus de commercialiser que
les chaînes du groupe, mais de rechercher un large portefeuille de marques en TV mais aussi sur
internet, ainsi que les salles de cinéma. Principe de base : assurer la commercialisation des écrans
pubs et du parrainage (devenu très important depuis l’arrêt de la pub) de toutes les chaînes du
groupe, en région comme en national et en outre-mer. Elle gère aussi les chaînes internationales
comme la Raï. 13ème rue, Discovery, E !, NatGeo, Syfy, Trace, Voyage sont également en régie chez
France TV. Commercialisation importante des sites web, des applis, de TV connectées.

Filiales cinéma  : France 2 cinéma et France 3 cinéma


Les filiales sont indépendantes des antennes. Investissements assez modestes dans les films
(investissement maximum de 1 à 2 millions dans les gros films). Investissement qui se sépare en deux
parties : une part de co-production (assurée par la filiale cinéma) et une part antenne gérée par le
département des acquisitions. 1/3 des films des filiales sont diffusés en prime time. On se retrouve
donc parfois avec des films chers en 2ème ou en 3ème partie de soirée.
L’important c’est la reconnaissance professionnelle : le fait d’avoir des Césars par exemple pour les
films coproduits par ces filiales.

MFP  : Multimedia France Production


MFP produit 300 heures de programmes pour France TV chaque année (fiction, magazine,
documentaire). S’occupe aussi du sous-titrage pour sourds et malentendants, MFP leader sur ce
marché. Ce sous-titrage est complété récemment par le travail sur l’audio-description.

Troisième forme de diversification : le numérique. France TV a pris assez tard le tournant. M6 et TF1
ont pris de l’avance, notamment sur le rattrapage. Dès 2006, premier lancement avec FTVOD, portail
payant. Partenariat payant ensuite pour lancer un portail VoD sur YouTube. Puis, accord exclusif sur
les droits de rattrapage avec Orange. Cet accord a rapporté pas mal d’argent à France TV, seul groupe
à gagner de l’argent avec le rattrapage. En juillet 2010, fin de l’exclusivité, nomination de R. Pflimlin,
et d’un directeur général en charge du développement numérique et de la stratégie (Bruno Patino)
qui est aussi directeur des programmes du groupe. Premières appli qui sont France TV Info, France TV
Sport, France TV Education. Refonte aussi de Culture Box, site culturel de France TV.
2ème étape : France TV Pluzz souvent présenté comme 6 ème chaîne du groupe. Lancé en décembre
2012, stratégie qui repose sur l’ubiquité (être présent partout sur tous les supports). Les programmes
les plus regardés sont Plus belles la vie et Fais pas ci fais pas ça => ces programmes seront regardés
également s’ils ne sont pas sur internet. En chiffres, au mois de novembre 2013, c’est 64 millions de
vidéos vues sur tous supports avec en plus fort la jeunesse et l’information. Le support mobile est
très important avec 14 millions de vues sur les tablettes.
3ème étape : TV Connectée qui est ce sur quoi le numérique maintenant travaille avec un objectif
« quelle que soit la manière dont on est connecté, il faut ajouter de la valeur ajoutée au
programme ».

Les prochaines étapes du numérique : nouvelle version de France TV Info et lancement d’une plate-
forme France TV jeunesse (en concomitance avec France 4). On cherche aussi à intégrer le numérique
au sein des programmes, au cœur même parfois du scénario (exemple de Cut et d’HeroCorp).

IV. Les acquisitions

Vision acheteur

Distinction entre achats, préachats et co-production.


Dans une antenne de TV, quand on parle d'achat de programmes, ce sont des programmes finis, à
l'inverse de pré achat ou de co-prod car ceux-ci portent sur une intervention en amont de la
fabrication du programme. On peut intervenir en achat sur le scénario international, ça ressemble à
du pré achat mais c'est assez rare. Le pré achat et la co prod ont pour différence majeure la remontée
de recette et la détention d'un droit au-delà d'un droit de diffusion. Avec le préachat, on va anticiper
l'achat ce qui va permettre principalement d'être prioritaire face à la concurrence qui attendrait un
achat (produit fini), mais celui-ci vaut plus d'argent que l'achat et n'ouvre pas de droit à recette. La co
prod, on va la partager avec un producteur exécutif et va amener un droit ad vitam eternam.
Quand on parle d'achat de programme chez FT, ça concerne une unité particulière d'acquisitions qui
regroupe depuis 2007 l'ensemble des acheteurs, négociateurs et métiers connexes qui étaient
répartis dans chaque antenne, suite à la réorganisation. Logique : être plus fort face à la concurrence
et donc regrouper les achats - on est plus forts si on achète avec plusieurs chaines. Ce service a pour
mission d'acquérir films, séries, téléfilms et courts métrages. Pour ces derniers ce sont souvent des
préachats. Ce ne sont pas les mêmes personnes qui négocient cinéma et courts. Pour les courts, il y a
un prix à FT, pour encourager des jeunes réalisateurs et producteurs et pourquoi pas les aider à se
faire produire par FT pour du cinéma après.
Pour les documentaires, la jeunesse et les spectacles, ça dépend plutôt des unités de programmes
plutôt que du service commun d'acquisitions. Mais il y a quand même un regroupement, par exemple
pour les documentaires, c'est la responsable de F5 qui est chargé des acquisitions du groupe (mais
quand même après consultation des responsables docu dans les autres chaines).

Quand on achète : on achète pour une case. On distingue les fonds de grille et les achats pour prime.
Fonds de grille : remplissage à un cout maitrisé de programmes de journée (en général avant access
vers 18h, mais M6 fait démarrer son access vers 16h30, F2 n'a pas vraiment de fonds de grille). Ce
seront surtout des séries et des téléfilms. Ces derniers perdent un peu de leur intérêt car ce sont des
unitaires et donc il faut en trouver un tous les jours et ça ne créer pas de fidélisation, à l'inverse des
séries qui permettent de créer un rdv quotidien. Une bonne programmation de fond de grille est
horizontale : on la retrouve chaque jour avec parfois (mais de plus en plus rare) un changement le
mercredi.
F3 est bloqué pour le parlementaire entre 15h et 16h30 trois fois par semaine donc ne peut pas créer
ce rdv série quotidien. Beaucoup regardé par les provinciaux. Ils ont négocié pour l'enlever, et ça va
peut-être passer en janvier 2014.
Ils aiment bien les séries qui ont été beaucoup diffusées, le cout du doublage aura déjà été amorti.
Dans le cas d'une série déjà connue, les inédits sont plus forts.
F2 est souvent coincé : quand il n'y a pas de sport le samedi après-midi, ils sont obligés de combler
mais ils le font avec des séries inédites inconnues qui ne vont pas trouver leur public (3/4% de PDA)
puisque ce n'est pas régulier.
Deux aspects fondamentaux : c'est (les séries) un produit à cout maitrisé et qui présente le meilleur
ratio cout-audience qui est un indicateur de performance très important, c'est comme ça que M6
avait construit sa grille : une fois que c'est diffusé et amorti, on rediffuse à cout nul. Et c'est un bon
moyen pour les nouvelles chaines pour se faire connaître : exemple de Direct 8 avec Starsky et Hutch.

Le cinéma : c'est rare en fond de grille. Il y a eu à une époque une case cinéma patrimonial sur F3 qui
permettait à un public relativement captif de retrouver du fernandel, bourvil, des westerns ... Ce que
la télévision publique ne diffusait plus en prime ou deuxième partie de soirée. Case supprimée parce
que l'accroissement du nombre des chaines TNT a conduit à augmenter les prix des films de cinéma,
y compris sur ceux-là par ricochet, à cause des logiques d'acquisition.
On retrouve le cinéma en journée pendant les vacances. Mais c'est plus pour une logique
évènementielle ou une logique de contre programmation.

Deuxième aspect : sur le prime. La série reste le programme le plus attractif, surtout avec les séries
américaines, comme Urgences au début. Même intérêt qu'en journée mais avec un gros plus pour
l'inédit qui marche bien mieux en soirée : effet "mode". Aujourd'hui, on s'intéresse autant à la vie de
Simon Baker qu'à celle d'un héros français. Mais c'est un phénomène qui n'a que 10-12 ans. Et les
séries anglaises / américaines plaisent beaucoup aux plus jeunes.
Différence de programmation US / France : en prime en France : programmation verticale et
enchainement de plusieurs épisodes d'une même série pour garde le tv spectateur le plus longtemps
possible : jusqu'à 6 épisodes pour M6. A l'inverse, aux USA, un par semaine.

Le ciné en prime : sur TF1 et F2 : 52 semaines par an le dimanche soir, offre complémentaire. M6 fait
très peu de ciné car est plus rentable avec les séries. En termes d'achats, FT achète surtout des
étrangers car souvent les français sont produits par des filiales FT ou autres chaines. Mais parfois
problème de quotas.
La TNT investi beaucoup en ciné, est bien moins prête à investir dans un inédit série.

Ou sinon en prime aussi : les téléfilms unitaires. En général, la fiction est pré-achetée. Ils sont à
l'initiative des téléfilms. Mais il peut parfois arriver que FT rachète un programme. Mais plus la chaine
est puissante, moins elle va sur le téléfilm. On considère un film comme étant "de cinéma" s'il sort en
salles dans son pays d'origine ou dans son pays d'accueil.

Le processus d'acquisition  :
On distingue inédit de rediffusion. En tant qu'acheteur, quand on achète un inédit on a l'impression
de faire une découverte. Inédit très différent si on parle de ciné ou de série puisque le ciné sera déjà
sorti en salle.
Critères d'acquisition :
o Notre avis personnel et l'adéquation avec notre ligne éditoriale.
o Les études. Par exemple, sur le film inédit, on regarde le coefficient de profondeur : rapport
du nombre d'entrées province / paris puisque plus il y a d'entrées en province, plus le film marchera à
la TV. C'est très vrai sur F3.
o Le nombre d'entrées. Un film qui fait moins de 100 000 a peu de chances de se retrouver en
prime.

Pour les séries inédites, a priori personne ne les a vues, sauf dans un autre pays. Mais les études
n'indiquent pas grand-chose à ce moment-là puisqu'il y a beaucoup de différences d'un pays à un
autre. On saura à peu près la tranche d'âge : Vampire Diaries ce n’est pas pour les quinqua.

Les rediffusions : le ciné se rediffuse mieux que la série.


Cinéma : les études sont très importantes. Et un film diffusé une fois en prime peut être rediffusé en
journée, on n’est pas obligé de le remettre en prime.
Si la dernière diffusion fait un score très haut ou un score très bas : c'est souvent dû à la concurrence,
genre si on est face aux enfoirés (50/53%)
Faire attention aux taux d'usure : plus un film est diffusé plus il s'use. Il y aura toujours une perte mais
est-ce que la perte sera tellement importante qu'il ne faut pas le rediffuser en prime ou au contraire
on peut ?
Le film sera souvent d'abord diffusé en prime sur une historique, puis en aprem, puis en TNT, puis en
cable satellite. Parfois, les groupes achètent pour faire tourner le film au sein de leurs différentes
chaines, si le vendeur accepte. Parfois au contraire : TF1 a acheté Harry Potter que pour TF1 et pas
pour NT1 sinon pas très bon pour l'image.

Pourquoi on achète ? Pour correspondre à une case, à une logique éditoriale : on répond à un besoin
à un moment précis. L'acheteur va essayer de répondre à la demande du directeur des programmes :
par exemple je veux un film qui fasse 14/15 tous les dimanche aprem et j'ai tant de budget?

L'acheteur va essayer de répondre à 3 critères pour déterminer quel programme, qui sont à un
équilibre différent selon SP, chaine historique ou TNT ... :
- La puissance
- La cible
- L'image qu'on veut en retirer, la perception qualitative.
TF1 par exemple va mettre 80% d'importance à la puissance. F3 va cibler plus les vieux. TF1 a une
courbe de cible assez plate : ils visent tout le monde. M6 veut y arriver aussi. FT va assumer ne pas
être puissant si c'est bon pour leur image. Les programmateurs raisonnent plus en puissance en
général, ils veulent des résultats.

Concept important : la contribution : part de chaque programme dans l'audience de la journée. Le


prime chez FT est très fort en contribution, c'est plus équilibré chez TF1.

Process de choix :
Il faut être informé de ce qui existe, et de la disponibilité de ce qui existe. Plusieurs moyens : contacts
réguliers, soutenus avec les D. il faut être tjs à l’affut de ce que peut proposer un D. Si on a un
changement de grille, qu’il nous manque quelque chose etc il faut lui demander (il fait son travail). Ce
n’est pas qu’un vendeur, il peut aussi chercher des programmes pour son acheteur. Le relationnel est
donc important. Il faut créer un réseau important, surtout ds le domaine de l’audiovisuel.

Occasion de se rencontrer : les marchés. Comme le MIP, deux fois par an. Et des occasions de
visionner : festivals, rdv professionnels, screenings .... Les LA screenings au mois de mai sont
organsiés par les studios qui présentent les pilotes des nouvelles séries.

Quand le dir de prog valide l'achat, on passe à la négocaition.

Négociation :

Elle passe par des points obligés : commerciale et juridique. Dans les grandes chaines, c'est séparé.
On parle que de la commerciale ici.
On achète un droit de diffusion du programme pendant une période déterminée. Points à disctuter :
- En premier : le prix.
- Nombre de diffusions ou de multi diffusion. Si on décide qu'une fois : on prend pas trop de risques.
Si plusieurs fois, on pense qu'il continuera à marcher plusieurs fois mais il faut bien appréhender le
taux d'usure. C'est très difficile d'obtenir deux passages en prime time car souvent le premier amorti
les couts et donc le suivant est gratuit donc les vendeurs n'aiment pas trop.
- Type de droits qu'on demande. Ca dépend du mode de diffusion. Analogique / Numérique / Cable
Sat / Web / rattrapage / Wifi / 3G .... ? Ca coute cher de tout prendre.
- Exclusivité ou non ?
- Sur quel territoire ?
- Quelle version ? VO / VF / VM
- TYpe de matériel : 16/9 ou 4/3, le cout du passage de l'un à l'autre est non négligeable.

Dans les acheteurs : on a responsable artistique et négociateur. Le pb quand on a que un responsable


artistique, il risque d'être aveuglé par ce qu'il veut et donc se faire embobiner par le vendeur qui va le
faire payer cher, d'où la présence d'un négociateur.

Le marché des achats : on est passé d'un marché de cherry picking à un marché d'output deal. Car il y
a beaucoup plus d'acheteurs aujourd'hui. Avant, il n'y avait pas beaucoup de compétition entre les
différents acheteurs. Mais l'arrivée du CabSat a perturbé tout ça : le pouvoir est passé de l'acheteur
au vendeur.
Avant, l'acheteur pouvait être sélectif : cherry picking.
Maintenant, il faut acheter des produits pas encore finalisés. Ou on s'engage à prendre tant de
produits sur 5 ans auprès d'un studio par exemple.
Volume deal : on s'engage à prendre tous les films qui sortent entre telle et telle date de tel studio.

V. Intervention d'un distributeur

Evolution assez forte du métier de distributeur depuis les années 1980 => concentration des droits
dans plusieurs gros groupes (métier plus compliqué pour le distributeur), plus de chaînes créées qui
veulent toutes les mêmes programmes (donc rapport inversé entre acheteur et distributeur).
Intervention du directeur de la société 10 Francs
Un distributeur commercialise des programmes auprès des diffuseurs et auprès des personnes
intéressées tout court. 10 Francs a un catalogue très large de documentaires.
Le métier au quotidien, c’est comprendre et regarder les films. Le distributeur lit en premier la durée
du film (important car en TV il faut remplir une case horaire précise). Ensuite, il essaie de savoir de
quoi le film parle (sujet, genre…). Puis, il commence à regarder le film (en sachant qui a produit, qui a
réalisé), est-ce que le sujet est bien exposé ? Bonne identification des personnages ? On avance
ensuite le film par quart d’heure, afin de savoir si on comprend toujours le film en ratant un quart
d’heure. Faire attention ensuite au générique qui contient beaucoup d’informations.
Après ça, on arrive à la partie contrat avec l’ayant droit. Le distributeur va essayer d’avoir la plus
grosse part possible, tandis que l’ayant droit va essayer de réduire l’amplitude de l’action du
distributeur. On en arrive après à la question de la commission.
Ensuite c’est la 2ème partie du boulot : comment je marquète le film ? Comment j’informe les gens qui
pourront être intéressés par le film ? Définir ensuite dans quelle case pourrait se trouver le film…

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