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CHAPITRE III

CONCEPTION DU DESIGN METHDOLOGIQUE DE L’ETUDE SUR LES DEPARTS


VOLONTAIRES

Dans ce chapitre nous nous intéressons au cadre empirique de l’étude et à la démarche


méthodologique qui va nous permettre d’apprécier le rôle du système de rémunération et du
style de management sur les départs volontaires. Dans la section 1, nous mettons l’accent sur
la structure qui nous sert de cadre empirique. Il s’agit de la société WAGLAM. Nous insistons
sur les éléments pertinents de sa création et de son historique, avant de dresser un aperçu
général du secteur de la pâtisserie au Cameroun. Dans la section 2 nous décrivons la
procédure d’échantillonnage, l’opérationnalisation des variables et la technique d’analyse
utilisée.

Section 1 : Vue d’ensemble de l’entreprise WAGLAM


Après avoir présenté le cadre empirique sur lequel ce travail de recherche est endossé, il est
question de proposer un aperçu général de l’environnement concurrentiel au sein duquel la
société WAGLAM évolue.

1.1 Historique et projet d’entreprise

 Historique

La société WAGLAM fut créée en 2009 sous le régime d’une société à responsabilité limitée
(SARL) avec pour objectif de distribuer les produits agroalimentaire dans toute la région
d’Adamaoua.

L’accomplissement visé concerne notamment leur implantation sur le plan du marché national
qui devient de plus en plus compétitif et concurrentiel. Ainsi, dès les premières heures de sa
création, il a été question d’appui multiple ayant pour finalité d’aider les fournisseurs locaux
et internationaux à vendre facilement et rapidement leurs marchandises.

Par ailleurs, il faut également noter que la société accompagne l’Etat dans la réalisation de
certains projets tel que Nestlé qui est une multinationale suisse.

Pour y parvenir, la société possède un certains atouts tels que :

- la maitrise de l’environnent ;
- une grande compétitivité prix ;
- la maitrise des enjeux et déterminants de la politique de commerce ;
- rigueur et objectivité …

 Projet d’entreprise

On peut résumer le projet d’entreprise porté par WAGLAM Sarl comme suit :

- sa forme juridique est depuis 2002, celle d’une société à responsabilité limité (SARL)
avec pour régime d’imposition celle du simplifié ;
- la société emploie 37 personnes ;
- la société justifie d’un capital de 10 000 000 FCFA ;
- En tenant compte de la classification définie par l’Etat (loi de 2015 portant
organisation des petites et moyennes entreprises) qui s’appuie sur le Chiffre
d’Affaires et le nombre d’employés, nous pouvons conclure que la société fait partie
de la catégorie de la PME.

1.2 Les missions et les organes de gestion

 Missions

Chaque organisation existe pour produire quelque chose dans son large environnement. C’est
ce qu’on appelle sa mission, son objectif primaire ou ultime. C’est aussi sa finalité. Faire du
profit est l’une des principales finalités des entreprises mais il ne faut oublier que d’autres
finalités existent aussi.

Au-delà un acteur économique engagé dans la distribution des produits agroalimentaire à


l’effet d’appuyer les entreprises nationales telles que: AZUR, SOSUCAM, CHOCOCAM et
internationaux tel que NESTLE à vendre facilement et rapidement leurs produits.

Parlant de manière plus détaillée des missions, il s’agit :


- De prospecter des fournisseurs locaux et internationaux pour avoir des produits de
qualité à un prix compétitif ;
- Prospecter le client afin d’élargir son portefeuille client ;

 Organes de gestion

On désigne sous ce vocable, l’ensemble des différents postes qui concourent à la gestion
d’une entreprise. Il s’agit en particulier de La Direction général et du service technique.
La direction générale : qui centralise les pôles de décisions et définie les orientations
majeures, les objectifs et le plan d’action qui devrait être mobilisé toutes les compétences de
l’entreprise.

Les services techniques : Il s’agit du personnel permanent directement rattaché à la conduite


quotidienne des activités dans leur domaine de compétence. Nous y retrouvons des agents
commerciaux, des chauffeurs, des magasiniers.

1.3 La grande distribution au Cameroun : un secteur en pleine croissance et de plus en


plus concurrentiel

 L’espace concurrentiel s’agrandit

La grande distribution au Cameroun s’oriente vers une rude concurrence avec l’arrivée plus
récente sur le marché local du géant français Carrefour, après l’enseigne Super U, dans un
secteur où les nationaux et les Occidentaux s’affrontent dans une lutte commerciale qui sera
certainement bénéfique aux consommateurs camerounais.

Le Cameroun est ainsi devenu un terrain commercial incontournable et un marché privilégié. L’enjeu
repose sur une population à dominante jeune, avec l’émergence d’une classe moyenne croissante dont
les différents opérateurs de la filière de la grande distribution comptent faire l’un des maillons fort et
un vivier de consommateurs cible. Le leader français de la grande surface Carrefour envisage
l’ouverture de six centres commerciaux au Cameroun d’ici 2020, pour un démarrage effectif de ses
activités d’ici fin 2017, avec l’ouverture d’un centre commercial moyen à Douala et à Yaoundé. Ce
qui laisse présager de fortes mutations dans le secteur. Il va sans dire que ce partenariat avec le groupe
CFAO (Compagnie française de l’Afrique occidentale), leader de la distribution spécialisée et de
services sur les marchés en croissance en Afrique, va permettre à Carrefour d’étendre son réseau au
Cameroun en s’appuyant sur son partenaire stratégique.

Si la prochaine arrivée du géant français Carrefour inquiète, fort est de constater que, par son
positionnement élitiste face à ceux qui sont plus axés comme entrée de gamme, elle viendra à
coup sûr booster un secteur déjà fort concurrentiel où on trouve les Indiens de MAHIMA, le
groupe Mercure international avec CASINO du Libano-Sénégalais Adnan Houdrouge et
Super
U, face à quelques nationaux bien implantés localement tels que DOVV, SANTA LUCIA et
d’autres enseignes moins imposantes.

A l’observance, la stratégie des uns et des autres consiste à s’orienter de plus en plus vers un
rapprochement des clients, avec l’ouverture des supermarchés de proximité, parfois ouverts 24h/24h
ou à fermeture tardive. Au demeurant, l’implantation du spécialiste de l’hypermarché Carrefour vient
également mettre au goût du jour l’importance des approvisionnements, la logistique et la nécessité du
développement des centrales d’achats, ce qui aura pour effet de favoriser le business local avec une
incidence sur l’agriculture, l’élevage et la chaîne de froid. La grande distribution a une exigence de
transformation des produits et de chaîne d’approvisionnement, un secteur où les PME camerounaises
et les acteurs locaux devraient tirer leur épingle du jeu, mais aussi une niche d’emplois jeunes.

 Miser sur la proximité avec la clientèle

Il est vrai qu’aujourd’hui, la société WAGLAM évolue dans cet univers de plus en plus concurrentiel
où elle jouit encore d’un atout certain, à savoir sa spécialisation spatiale dans la région de l’Adamaoua.
Il s’agit là d’une proximité avec la clientèle locale à laquelle il est impératif d’associer des axes de
différenciation supplémentaires pour préserver durablement ses parts de marché dans cette région du
territoire national ; surtout quand on voit la vitesse impressionnante avec laquelle les nationaux DOVV
et SANTA LUCIA implantent les points de vente.

En effet, à chaque quartier son supermarché. C’est la devise que semble avoir adoptés les promoteurs
des enseignes de grande distribution camerounaises DOVV et SANTA LUCIA. Il ne se passe
pratiquement plus d’année sans que l’un de ces opérateurs, devenus de véritables identités
remarquables sur le marché de la grande distribution dans le pays, n’ouvre une nouvelle boutique dans
la capitale camerounaise.

Cette stratégie qui consiste à rapprocher les supermarchés de la population fonctionne plutôt
bien, si l’on s’en tient à l’affluence observée dans ces espaces de commerce chaque
soir et les week-ends. Les enseignes SANTA LUCIA et DOVV ciblent principalement les
zones de grande concentration populaire pour installer leurs points de vente : des grands
carrefours reliant souvent plusieurs quartiers, ou encore des encablures des gares-routières dans
lesquelles les voyageurs se succèdent à longueur de journée. L’autre élément capital de la stratégie des
chaînes de supermarchés
L’autre élément capital de la stratégie des chaînes de distribution agroalimentaire SANTA
LUCIA et DOVV semble être la diversification de l’offre. En plus de la distribution des
produits de grande consommation, ces enseignes camerounaises abritent également des
espaces boulangerie, fastfood et autre snack très fréquentés par les clients. L’architecture de
ces enseignes locales, qui tranche avec la simplicité qui caractérisait les enseignes de
distribution en activité au Cameroun jusqu’à une époque récente, semble également constituer
un indéniable élément d’appel en direction de la clientèle. Malheureusement, cet aspect de la
diversification de l’offre n’est pas présent chez WAGLAM, ce qui montre le retard accusé sur la
modernité et fragilise encore sa position surtout si elle a des ambitions de se faire une place dans
d’autres régions du pays.

La section qui s’achève a proposé un contenu orienté sur la présentation générale du la société
WAGLAM et du secteur de la grande distribution des produits agroalimentaires au Cameroun.
D’une part nous avons insisté sur un bref historique, les missions et l’organisation de
WAGLAM SARL D’autre part, nous avons montré que WAGLAM évolue au sein d’un
environnement concurrentiel qui connait la rivalité des enseignes locales et des
multinationales. Même si l’atout majeur de WAGLAM reste sa spécialisation géographique, il
apparait qu’il est impératif d’entamer le voyage de la modernité et de la diversification pour
défendre ses positions.

Section 2 : Choix méthodologiques liés à l’échantillonnage et aux techniques d’analyse


des données

La modélisation conceptuelle de l’étude consiste à spécifier les différentes variables en


insistant sur les relations qu’elles entretiennent entre-elles. A la suite de cela, nous insistons
sur la façon dont ces variables sont mesurées.

2.1. Procédure d’échantillonnage, collecte des données et opérationnalisation des


variables

Nous avons opté pour une approche non probabiliste, principalement de convenance pour
constituer notre échantillon. Cette technique consiste pour le chercheur à choisir, au sein
d’une population connue, des individus selon le jugement, c’est-à-dire en fonction de leur
accessibilité et de leur disponibilité.

La phase de collecte des données est de loin l’une des étapes les plus critiques d’un travail de
recherche. Elle doit être réalisée en limitant au maximum les erreurs d’enquête susceptibles de
rendre inexploitables les données recueillies. L’enquête a été réalisée pendant deux jours.

Dans cette phase, le principe de base repose sur la non-directivité de l’enquêteur. Elle consiste
à laisser au répondant, la liberté de s’exprimer et de choisir lui-même le cours de son
expression. L’entretien individuel est donc privilégié dans ce cas. Il est fondé essentiellement
sur la communication et l’interaction humaine. Les entretiens individuels sont généralement
classés selon le degré de directivité plus ou moins élevé : les entretiens non directifs, les
entretiens directifs et les entretiens semi-directifs. Nous choisissons l’entretien semi-directif
pour les raisons qui suivent.

L’entretien semi-directif est le plus fréquemment réalisé. Les thèmes abordés sont
déterminés à l’avance et l’enquêteur est libre de décider de leur ordre de présentation et de la
façon de les introduire au cours de l’entretien en fonction de son déroulement. Un guide
d’entretien sert de support d’interview (voir annexe). Ses avantages sont entre autres la
facilitation du recueil des informations approfondies portant sur les valeurs, les faits, les
comportements et même les opinions des personnes interviewées. Il a néanmoins la limite de
tirer difficilement des conclusions générales et nécessite beaucoup de temps et des
compétences particulières pour concevoir, diriger et interpréter un entretien. Les informations
obtenues dépendent des connaissances des personnes interrogées et de leur volonté à bien
vouloir répondre.

Nous avons par ailleurs privilégié des interviews téléphoniques. Au-delà de la dispersion
géographique de la population visée, cette technique est aussi justifiée lorsque qu’il est
effectivement possible de le faire (disponibilité d’un carnet d’adresses et d’un support
numérique approprié). Aussi, la crise sanitaire actuelle (pandémie COVID-19) a fortement
motivé le choix de ce mode d’administration du guide d’entretien. Il offre en outre l’avantage
de permettre un codage rapide des réponses sur papier ou sur ordinateur et celui d’un coût
plus faible. Cependant, il faut noter que certains des répondants la jugent envahissante. De
plus, il arrive souvent que l’interviewer ne puisse garder bien longtemps l’attention du
répondant. A cela, il faut ajouter :

- L’indisponibilité de l’interlocuteur : soit occupé, soit ne peut répondre ;


- Le refus d’accepter l’interview ;
- L’hésitation à répondre ;
- L’interruption de l’interview ;
- Le problème d’instabilité du réseau.

En dépit de toutes ces réserves, nous avons interrogé sans difficultés majeures une vingtaine
de personnels techniques, dont la moyenne d’âge est d’environ 26 ans et majoritairement de
sexe masculin.

L’opérationnalisation des variables consiste à identifier, pour un construit dont le sens est
abstrait, un ensemble d’indicateurs concrets, observables, pour lesquels l’on précisera des
modalités de réponse ou échelle de mesure de type nominal, ordinal, métrique ou chaine. La
nature qualitative de notre étude nous autorise à opter pour des modalités de type chaine
(string scales) où nous privilégions les questions ouvertes sur un ensemble de thématiques.
Celles-ci sont retenues à partir du contenu des concepts clé de l’étude passé au crible de la
revue de la littérature et des acceptions d’ordre pratique ou propres à des domaines
spécifiques.

Le guide d’entretien a servi de support de collecte des données (voir annexe). Au-delà des
questions sur le profil sociodémographique, il interpelle les répondants sur les départs
volontaires constatés en entreprise, leur nombre, les raisons des départs, l’intention de rester
en entreprise, les pertes possibles dues aux départs volontaires, les actions de la direction pour
y remédier.

2.2-Techniques d’analyse des données : analyse de contenu automatisé

L’étude que nous réalisons est de type qualitatif. Pour Paillé et Mucchieli (2002), l’analyse
qualitative, qui repose sur le traitement manuel ou informatisé des corpus de nature textuelle
et discursive, peut être réalisée sous trois principales formes : l’analyse thématique, la
théorisation ancrée et l’analyse de contenu. Dans le cadre de ce travail, nous retenons
l’analyse de contenu dans la mesure où celle-ci semble mieux adaptée non seulement à nos
objectifs de recherche et au corpus constitué d’entretiens (Wanlin, 2007), mais aussi à la
tradition de recherche retenue qu’est l’étude de cas multiples (Trudel et Gilbert, 1999)1.

Nous avons par ailleurs privilégié l’informatisation2 du traitement des données pour plusieurs
raisons. Tout d’abord, on peut y avoir recours lorsque le volume des données est important
(Wanlin, 2007 ; Trudel et Gilbert, 1999). Ce volume s’apprécie à deux niveaux, au niveau de
la multiplicité des sources de données et au niveau de l’étendue des données produites par
chaque source. On peut également recourir au traitement automatisé en raison de quelques
facilités parmi lesquelles la réduction de la pénibilité de codage, l’automatisation des analyses
les plus complexes, la rapidité de l’obtention des résultats et des éléments de synthèse sous
forme chiffrée ou à travers des illustrations spécifiques qui favorisent un effet visuel assez
évocateur, telles que des nuages de mots, des tableaux ou des synapsies. Wanlin (2007) fait
observer que l’analyse informatisée « permet de soutenir les moments de codage et de
traitement des données. La vitesse d’analyse est augmentée surtout lorsque l’on est face à un
1
Trudel P. et Gilbert W. (1999), « Compléter la formation des chercheurs sur le logiciel NUD.IST », Recherches
qualitatives, vol.20, pp.87-111.
2
Nous avons utilisé le logiciel Nvivo 10
corpus de données volumineux. Le recours à des éléments statistiques est facilité. Les
traitements et les croisements des données sont simplifiés et n’impliquent pas d’entreprendre
des fouilles du matériel « papier » qui prennent beaucoup de temps et d’énergie » (p.265).

Dans notre cas, une vingtaine d’individus ont été interrogés, ce qui représente un volume
important de données. Le temps de l’entretien variait entre cinq (05 minutes et 08 minutes, ce
qui laisse également penser que les données collectées par individu sont relativement denses
pour justifier un traitement informatisé.

Selon Wanlin (2007)3, l’analyse de contenu peut être définie comme un ensemble d’outils
méthodologiques assez sophistiqués que l’on applique à des corpus de type discours.
Aujourd’hui, ce panel d’instruments méthodologiques est de plus en plus diversifié et
particulièrement axé sur la déduction et l’inférence. L’analyse de contenu repose donc sur
deux éléments indispensables : la déduction et l’inférence. Il s’agit en réalité d’un « effort
d’interprétation » (p.249) qui doit concilier à la fois rigueur de l’objectivité d’une part, et
productivité de la subjectivité d’autre part (Bardin, 1977 ; cité par Wanlin, 2007).

La démarche relative à ce type précis d’analyse s’articule autour de trois étapes


chronologiques fondamentales. Dans la première étape, nous effectuons la pré-analyse. La
deuxième étape est dédiée à l’exploitation des matériaux. La troisième étape enfin est
consacrée au traitement, à l’interprétation et à l’inférence (Wanlin, 2007).

 Pré-analyse

La pré-analyse est une phase préliminaire qui consiste à organiser les idées de départ afin de
parvenir à un schéma ou plan d’analyse. Cette phase se traduit en trois principales actions :
l’identification des documents ou du corpus à soumettre à l’analyse, la formulation des
objectifs et des propositions de recherche, et la précision des indicateurs sur lesquels
l’interprétation définitive sera réalisée. Il faut noter que dans ce travail, toutes ces actions ne
se suivent pas obligatoirement dans l’ordre cité, même si elles demeurent très liées les unes
aux autres.

- L’identification des documents : dans cette activité nous prenons contact avec les
sources de données disponibles pour retenir celles qui sont susceptibles de mieux
répondre à nos attentes en termes d’informations. Cette action se fait concomitamment

3
Wanlin P. (2007), « L’analyse de contenu comme méthode d’analyse qualitative d’entretiens : une
comparaison entre les traitements manuels et l’utilisation de logiciels », Recherches Qualitatives, Hors série,
n°3, pp.243-272
à ce que Robert et Bouillaguet (1997, cités par Wanlin, 2007) appellent une lecture
flottante, dans le but d’en saisir les orientations et les messages apparents. C’est
également dans cette phase préliminaire de l’analyse que l’on procède à l’épuration
des données recueillies (Gagnon, 2012)4. Il faut s’assurer de la pertinence des données
par rapport à l’objet de la recherche, vérifier qu’elles sont éventuellement dans un
format approprié à la codification et que les différences sources ainsi que leur mode de
sélection sont bien connues. Nous avons ainsi éliminés certains passages du corpus
pour manque de pertinence.
- La formulation des objectifs et des propositions de recherche est rendue possible grâce
à l’examen des thèmes émergeants des sources de données lues et leurs sens. Cette
action puise également son contenu de l’analyse d’un cadre théorique ou empirique
préalable. Gagnon (2012) insiste sur le caractère itératif de cette démarche qui veut
que la richesse et le caractère évolutif des données qualitatives nourrissent les objectifs
et les propositions de recherche.
- La construction des indicateurs destinés à l’interprétation finale est réalisée en
choisissant des indices construits à partir des éléments présents dans le corpus
conformément aux objectifs et propositions formulés. Dans notre cas, les indicateurs
sont multiples. En plus des verbatim, nous avons recours à quelques représentations
visuelles telles que des graphiques (pour illustrer l’évolution d’un phénomène sur
plusieurs périodes), les nuages de mots (pour rendre compte de la fréquence des mots
utilisés), des diagrammes de visualisation (pour représenter des portions de texte par
source de données ou intervenant), des synapsies (pour visualiser l’emploi d’un ou de
plusieurs mots). Parallèlement à cette action, nous procédons à la préparation du
corpus qui consiste à le découper en unités d’analyse et à le catégoriser sous forme de
thématiques. C’est une opération de « décontextualisation » et de
« recontextualisation » (figure 1) qui suppose que des portions de textes ou
d’entrevues « soient physiquement détachées de leur tout originel et regroupées par
thèmes » (Wanlin, 2007 : p.250). Dans notre étude, nous avons privilégié des
expressions et des phrases plus ou moins complètes comme unités d’analyse. Suivant
leur sens, celles-ci sont encodées sous des catégories.

4
Gagnon Y.-C. (2012), L’étude de cas comme méthode de recherche, Québec : Presses de l’Université du
Québec.
Figure 1 : Représentation graphique de la démarche de decontextualisation et de
recontextualisation du corpus

Source : Wanlin (2007)

 Exploitation des sources de données

Il est question dans cette phase cruciale d’appliquer des traitements informatisés en accord
avec la problématique traitée et les objectifs poursuivis sans toutefois dénaturer le contenu
initial du corpus de données (Robert et Bouillaguet, 1997 ; cités par Wanlin, 2007). Les
traitements informatisés sont précédés des opérations d’encodage que nous avons évoquées
plus haut. L’exploitation des matériaux comporte deux étapes-clés, souvent réalisées en
parallèle :

- La catégorisation des données, qui débouche sur l’élaboration d’une grille d’encodage
ou de catégories (voir annexe), c’est-à-dire un ensemble de rubriques fédérant des
éléments ayant des caractéristiques communes figurant sous un titre générique, et en la
classification des données du corpus dans celles-ci (Bardin, 1977 ; cité par Wanlin,
2007). Il s’agit donc de la classification d’éléments constitutifs d’un ensemble par
différenciation puis regroupement par genre (analogie) d’après des critères définis
afin de fournir, par condensation, une représentation simplifiée des données
brutes (Bardin, 1977 ; cité par Wanlin, 2007).
- Le codage ou comptage des unités d’analyse : cette étape consiste à ranger le corpus
ou des parties du corpus dans des catégories. Concrètement, il s’agit de renseigner la
grille d’analyse ou de codification préalablement conçue selon, d’une part, l’unité de
sens retenue5 et, d’autre part, l’unité de numération6.

 Traitement, interprétation et inférence

Au cours de cette dernière phase, les données brutes sont traitées afin d’en extraire un sens
significatif et valide. C’est à ce niveau que nous produisons les indicateurs nécessaires à
l’interprétation que nous avons présentés plus haut.

Nous effectuons les interprétations conformément aux objectifs définis et aux propositions de
recherche formulées. Elles peuvent par ailleurs être effectuées suivant la découverte
d’éléments imprévus dans le corpus de données. Pour Robert et Bouillaguet (1997, cités par
Wanlin, 2007), interpréter les résultats d’une analyse de contenu consiste à « prendre appui
sur les éléments mis au jour par la catégorisation pour fonder une lecture à la fois originale et
objective du corpus étudié » (p.251). C’est donc à ce niveau que l’analyse de contenu que l’on
peut apprécier toute la richesse du dispositif et la pertinence des propositions de recherche.

L’inférence quant à elle est une forme d’interprétation plus modérée qui consiste à justifier la
validité de ce qu’on avance relativement à l’objet étudié. L’analyste doit en effet exposer les
raisons justifiant son raisonnement. Un retour au cadre théorique est souvent nécessaire.

Dans cette section, nous nous sommes d’abord intéressez à la procédure d’échantillonnage et
au déroulement de l’enquête. Nous avons retenu l’échantillonnage probabiliste par
convenance ou au jugement pour sélectionner les employés en entreprise. Nous avons ensuite
terminé ce chapitre par la présentation et la justification de la technique d’analyse de contenu
automatisée pour comprendre les facteurs à l’origine des départs volontaires à WAGLAM, en
insistant sur les principales étapes de cette démarche d’analyse qualitative.

5
Segment ou portion du corpus que le chercheur retient pour l’intégrer à la grille d’analyse (Robert &
Bouillaguet, 1997 ; cités par Wanlin, 2007),
6
Correspond à ce que l’analyste compte lorsqu’il a recourt à la quantification (Robert & Bouillaguet, 1997 ;
cités par Wanlin, 2007)
Ce chapitre nous a permis d’expliciter la méthodologie qui a encadré la réalisation de la
présente étude. Nous avons fait une présentation du cadre empirique au sein duquel la
présente recherche s‘est déroulée. Dans une première section, nous avons fait une présentation
de la société WAGLAM en insistant sur son historique et son organisation. Une analyse du
secteur de la grande distrribution au Cameroun a été réalisée pour mieux cerner les enjeux,
les opportunités et les contraintes de ce métier. La deuxième section décrit la méthodologie de
l’enquête de terrain et de l’analyse des données collectées. Après avoir précisé la procédure
d’échantillonnage et le déroulement de l’enquête, nous avons décrit le contenu du support de
collecte des données. Nous avons par ailleurs précisé la procédure relative à l’analyse de
contenu, dont les résultats sont présentés et discutés dans le chapitre qui suit.

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