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N° 1 - Septembre 2008 prix 15 DH

DOSSIER

!
Electronucléaire

UNE OPTION POUR LE Maroc

energie mines

?
Et si l’on passait
Vision unifiée, le secteur minier
action partagée marocain en revue
A propos
Nucléaire civile

A quand le début de l’ère nucléaire ?

Edité par S.A.R.L

Adress : 69, rue Pierre Parent, casablanca


Tél : - 022.45.12.61 - 050.12.80.05
Fax : - 022.45.12.62
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Site : www.energiemines.ma
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Directeur de la Publication
Mohamed Moudarir
mmoudarir@energiemines.ma
Directeur de la Rédaction S.M. le Roi Mohammed VI accueillant Nicolas Sarkozy en octobre 2007
Abdelhamid Dades
adades@energiemines.ma
Lors de sa visite officielle au Maroc, en octobre
Rédaction
Abdellah Najim
2007, alors reçu par Sa Majesté le Roi Mohammed
anajim@energiemines.ma
VI, le président français Nicolas Sarkozy, avait in-
Mustafa Benomar diqué qu’il souhaitait voir le Maroc se doter d’»une
Hassan Bencheikh filière nucléaire civile» en partenariat avec la France.
Amine Bennis «L’énergie du futur n’a pas vocation à être la pos-
Directeur Artistique session exclusive des pays les plus développés dès
Homam Moudarir lors que les conventions internationales sont partout
hmoudarir@energiemines.ma respectées», avait-t-il souligné. Le chef de l’Etat
Commerciaux français s’était même montré beaucoup plus concret
Yacine Senhaj sur le sujet puisqu’il avait annoncé un accord de
ysenhaj@energiemines.ma partenariat entre le Maroc et la France. «Nous avons
Madiha Elkhattaby décidé de lancer un nouveau grand chantier, celui de
Houda Benchakroune l’énergie nucléaire civile. La France sera au rendez-
Ilham Serraj vous de l’ambition marocaine»», a-t-il confirmé
Conseillers à la rédaction assurant le Maroc de son «engagement total» pour
Azza Addi l’aider à «faire le choix du nucléaire civil». Le Ma-
Jamaleddine Kissai roc, déjà engagé dans une coopération scientifique
Mohamed Hmamouchi
dans le nucléaire civil avec la France, serait même,
Said Guemra
aujourd’hui intéressé par la construction d’une cen-
Correction trale nucléaire dans la région de Marrakech. Certes,
Said Lahrichi
le Maroc n’a pas de réserves de gaz ni de pétrole
Chroniques mais possède des phosphates, lesquels renferment de
Tarik Safani
Hassan Aarjane
l’uranium. Denrée rare qui peut faire bien des heu-
reux puis que le nucléaire civile est plein d’avanta-
Impression
ImpriMahd
ges… Une volonté du Maroc à aller de l’avant dans
le domaine énergétique, un bon partenaire et de la
Distribution
matière première… Tous les ingrédients seraient
Sapress
aujourd’hui là pour être au rendez-vous de 2017.
Dp.Lg : En cours - Dossier de press : 29 / 08 N’est-ce pas, Mme. Amina Benkhadra ?
RC : 182713 - Patente : 32190299
IF : 1108789 - CNSS : 7795430 N°1 - Septembre 2008 3
sommaire
Energie 12
EM Stratégie nationale : Les scénarios alternatifs 12
Amina Benkhadra, a présenté, dernièrement , les grandes lignes de la stratégie
énergétique nationale...
EM Entretien: Saïd Guemra : 13
« Nous jetons une première moitié de l’énergie, et nous utilisons très mal la seconde… »
EM Efficacité énergétique : Une action nécessaire 16
EM Pétrole : La politique d’ouverture comme issue 17

Mines 19
EM EXPLOITATION : Le soutènement des ouvrages miniers souterrains 21
Dans tout projet d’exploitation minière, on classe les opérations effectuées pour
l’extraction du minerai en deux grands groupes : les opérations de production di-
rectes et les opérations de production indirectes. Le soutènement minier se classe
dans la deuxième catégorie.
EM EXPORTATIONS : Quand le « Phosphate » va, tout va… s’arranger 20
EM AMST : L’associatif au service des Sciences de la Terre 23

Dossier 25
EM Electronucléaire : Une option pour le Maroc ! 25
Le contexte énergétique requiert aujourd’hui des adaptations indispensables aux nouvel-
les réalités socio-économiques internationales. La croissance de la population mondiale
qui doit passer à près de 10 milliards d’individus à l’horizon 2050, pèsera fortement sur
la demande mondiale en énergie et en électricité...
EM Nucléaire : Prémices d’un éveil marocain 29

Industrie 34
EM Ecoval: Pré-traitement de déchets industriels 34
Holcim Maroc est très sensible aux questions sociales, à la préservation des
ressources naturelles et à l’environnement.
EM Zones économiques : Outils et méthodes de diminution de l’impact énergétique
35
EM Eolien : La France comme nouveau terrain 36

4 Energie & Mines


Qualité 37
EM Consommation : Climatisation, gaz réfrigérant et énergies renouvelables 37
EM Partenariat : Une Solution d’Anticipation du Risque Automobile 38

Environnement 39
EM STRATEGIES : Gérer les risques d’inondations au Maroc 39
La géologie et le climat du Maroc le classe dans la catégorie des pays les plus
vulnérables aux inondations. La stratégie de gestion nécessite de nombreuses
actions comme la prévention, la protection, la préparation, la prévision, la sur-
veillance et l’alerte, l’intervention, le secourisme et la réhabilitation.
EM Huiles végétales : Un substituant possible du diesel 42
EM Développement : Impact du bâtiment sur l’environnement 44

Entreprise 46
EM Afriquia Gaz : Investir dans une vision d’avenir 46
EM Théolia
Mohamed Hebbal : Le métier de l’éolien dans toutes ses dimensions 48

Hightech Payment Systems HPS :


Mohamed Horani : « La confiance installée entre le privé et le public
doit être renforcée par des réalisations communes… » 50

R&D 53
EM La pantonisation : Un principe et une controverse 53
EM Champ électrique pulsé : Pour l’extraction de solutés des produits végétaux 54
Dans l’industrie agroalimentaire on fait appel à des traitements physiques, chimiques
ou biologiques pour modifier les propriétés de la matière première dans le cadre de
différentes chaînes de transformation
EM Soutenance : Valorisation et traitement de rejets miniers 56

Découverte 60
EM Sur la route de l’or : Sites et richesses naturelles du Maroc profond… 62
EM Géologie : Le Souss, une région stratégique 63
EM Pétrole : Le bassin du Souss encore sous-exploré ! 64
Dans les régions de Souss onshore et offshore peu profond, l’ONHYM a entrepris plu-
sieurs études d’évaluation pétrolière qui ont valorisé le potentiel pétrolier de ces zones
au niveau des objectifs jurassiques et triasiques.
EM Géobalade : Quand parlent les minerais du Sud 64

N°1 - Septembre 2008 5


En couverture est l’opérateur de référence du secteur
électrique au Maroc. Établissement public
Energie à caractère industriel et commercial, il a
l’Energie. Celle-ci vise à améliorer la com- pour principales missions de satisfaire la
Le dossier énergétique
pétitivité de ce secteur, à interagir avec les demande en électricité du pays en énergie
national a bien besoin électrique dans les meilleures conditions
évolutions internationales et à répondre
aujourd’hui d’une redéfi- aux besoins du développement économi- de coût et de qualité de service, gérer et
nition des taches, des res- que national. Le Maroc est désormais ap- développer le réseau de transport, plani-
ponsabilités et des obliga- pelé à tenir compte des nouvelles donnes fier, intensifier et généraliser l’extension
qui interviennent à un moment où son éco- de l’électrification rurale, œuvrer pour la
tions. Le « who’s who ? »
nomie fait appel à une demande énergé- promotion et le développement des éner-
est nécessaire pour réussir gies renouvelables et d’une façon géné-
tique de plus en plus croissante en raison
tout plan et toute straté- de la dynamique continue que connaissent rale, gérer la demande globale d’énergie
gie, surtout que le secteur différents secteurs productifs. La stratégie électrique du pays. Avec 8.929 collabora-
se développe aujourd’hui, à gouvernementale porte ainsi, sur cinq axes teurs et plus de 3 580 231 de clients, l’ONE
à savoir l’approvisionnement continu et exerce des activités centrées sur les mé-
l’échelle mondiale, en fonc-
régulier en produits énergétiques, la diver- tiers de l’énergie : Production, Transport
tion de mutations dont il et Distribution. Sa politique ambitieuse de
sification des sources d’énergie, la généra-
est sérieusement affecté, au lisation de l’accès à l’énergie à des coûts développement en fait un acteur majeur du
point de les subir et d’en compétitifs, la maîtrise de la consomma- développement économique et du progrès
sentir les incessantes et sé- tion de l’énergie, la sécurité et le contrôle social du Maroc. Aujourd’hui, fortement
énergétique et la préservation de l’environ- critiqué sur sa situation financière et le re-
rieuses menaces de crise…
nement. D’autres mesures sont prises par tard accusé dans la réalisation de certains

S
’il est nécessaire d’établir une liste le gouvernement et visent essentiellement de ses projets, ainsi que la stratégie adop-
des protagonistes du secteur, il se- le traitement de la problématique de l’éner- tée pour faire face à la demande croissante
rait étonnant de voir qu’ils ne sont gie. Ces mesures portent sur la production en matière d’énergie, l’ONE continue sur
pas nombreux. Il est vrai que le ministère, de l’électricité (création de la centrale Ta- sa lancée, faisant preuve d’une implication

Vision unifiée
représentant attitré de la vision gouverne-
mentale a toujours eu le dernier mot. Du
coup ses stratégies, politiques, visions…
etc., n’ont jamais pu avoir l’efficacité et la
rentabilité escomptées. De plus, l’action a,
de tout temps, été marquée par une absence
totale de cohérence n’étant pas issue d’une
concertation et d’une réelle étude des be-
soins et attentes du secteur.
haddart qui contribue à hauteur de 17% à et d’un sens particulier de la responsabi-
Le ministère comme fer de lance lité. Ainsi, la hausse de la demande en ma-
Aujourd’hui, et face aux mutations mon- la production électrique nationale). Elles
portent aussi sur la mise en place des in- tière d’énergie de 8 à 9%, chaque année, la
diales horriblement menaçantes, ce même lente cadence de réalisation des projets, la
ministère semble avoir pris les choses bien frastructures nécessaires au développe-
ment de l’utilisation du gaz naturel en tant conjoncture mondiale difficile et l’impact
en main, mue par la clairvoyance et la sol- des changements climatiques sont assez
licitude dont Sa Majesté le Roi entoure ce qu’énergie propre, ainsi que sur le domaine
de la prospection pétrolière et gazière. souvent évoqués par les responsables de
secteur. Ainsi, le ministère de l’Energie, des l’ONE. Quant à sa situation financière,
Mines, de l’Eau et D’autre part, et pour faire face aux défis et
aux contraintes du secteur de l’électricité elle connaît, en effet, une régression de-
de l’Environne- puis 2004 en raison des réduc-
ment a fini pendant la période 2008-2012, une série
de mesures ont été prises et une nouvelle tions du prix de l’élec-
par sortir tricité en faveur des
d’un si- stratégie énergétique basée sur une vision
prospective a été adoptée pour relever ces clients. Entre 1998
lence qui et 2002, les clients
devenait défis liés principalement à la dépendance
énergétique. Elles visent également à assu- (moyen- ne tension)
rituel, ont bénéficié
p o u r rer l’équilibre entre l’offre et la demande,
garantir l’approvisionnement en électri- d’une ré-
dévoi- duction
ler la cité à travers la construction d’une centrale
thermique utilisant le charbon et accélérer de 34%
stratégie au mo-
natio- la réorganisation du secteur.
ment
nale de ONE, le promoteur o ù
du développement
L’Office National de l’Electricité (ONE),

6 Energie & Mines


En couverture d’une capacité annuelle de raffinage de traditionnelles et développe de nouveaux
7,50 millions de tonnes et une capacité débouchés. Avec une exigence sans cesse
de stockage de 2 millions de m3, lui per- réaffirmée : améliorer la qualité de ses pro-
mettant de satisfaire 80% des besoins du duits tout en maintenant un niveau élevé
ceux bénéficiant d’une alimentation élec-
Maroc en produits pétroliers. En plus la en matière de sécurité et de protection de
trique «haute tension» et «très haute ten-
Samir détient des participations dans les l’environnement. En matière de dévelop-
sion», ont profité de 20% de réduction.
filiales SALAM-GAZ et SOMAS, opé- pement durable, le Groupe entend réaliser
Durant la même période, l’Office a contri-
rant dans les domaines des GPL, avec un plusieurs projets pour une enveloppe bud-
bué à hauteur de 1,5 milliard de DH au
taux de participation respectivement de gétaire de 300 millions DH. Ces projets
budget de l’Etat.
50% et 38,46%. Aujourd’hui, la Samir est visent l’économie d’eau et la réduction de
L’opération de transfert des Caisses inter-
engagée dans un vaste programme d’in- la consommation de l’énergie via la pro-
nes de retraite (CIR) de l’ONE au régime
vestissement pour la modernisation de son motion des énergies renouvelables, ainsi
collectif d’allocation de retraite (RCAR)
outil de raffinage .Avec un coût global de que la réhabilitation des sites miniers. Il
a coûté, quant à elle, 15 milliards de DH
1 milliard de dollars, ce projet permettra à sera procédé à la création d’une station
en 2007 (coût provisoire). Malgré cela,
la Samir d’introduire les technologies les d’épuration des eaux usées et d’un projet
l’ONE ne ménage aucun effort pour être
plus récentes d ans le domaine du raffi- de recyclage des eaux de lavage (1 million
un réel promoteur du développement du
nage, à même le lui permettre de satisfaire de m3/an).En plus du lancement des tra-
secteur. Bien qu’en difficulté, il gère une
les besoins futurs du marché national en vaux d’exploitation de la mine Benguérir
consommation d’électricité dépassant les
carburants propres, respectueusement de Sud. La mine permettra la production de 3
22 000 GWh évoluant à un rythme de 8%
l’environnement, notamment le gasoil 10 millions de tonnes de phosphates supplé-
par an, notamment en raison de la crois-
ppm et 50 ppm et l’essence sans plomb, mentaires pour répondre aux besoins de
sance économique que connaît le pays,
globalement conformes aux normes euro- l’export en qualités spéciales et le déve-
mais surtout en raison de la généralisation
péennes. Avec la mise en service en début loppement de l’axe Benguérir, Youssoufia,
de l’accès à l’électricité suite au Program-
2009 des nouvelles unités, la Samir confor- Safi. Les réserves totales de la mine Ben-
me d’Electrification Rurale Globale. Le
tera sa position compétitive et maintiendra guérir Sud sont évaluées à 570 millions de
contexte de croissance forte de la demande
son leadership dans son domaine d’activité tonnes, soit une durée d’épuisement de 200
exige en permanence la mise en service
; ce qui lui permettra d’envisager ses pro- ans. De beaux atouts ! Cependant, l’OCP

action partagée
de nouveaux moyens de production, soit
n’est impliqué dans la
stratégie nationale de
l’énergie qu’à travers des
actions touchant plutôt
l’efficacité et l’économie
de l’énergie. Cette impli-
cation pourrait être plus
importante si, en matière
d’énergie, le Maroc opte
jets futurs avec plus de sérénité et de conti- pour le nucléaire. Surtout que d’après
500 à 600 MW par an pendant dix ans et
nuer à jouer son rôle d’acteur déterminant l’Agence Internationale de l’Energie Ato-
10 milliards de dirhams d’investissements
dans la dynamique de développement du mique (AIEA), les phosphates marocains
chaque année. L’objectif, c’est de répon-
Maroc d’autant plus que de nombreux in- recèlent près de 7 millions de tonnes d’ura-
dre aux besoins du pays en produisant une
dices et diverses données montrent que le nium. Important lorsqu’en apprend que le
électricité de qualité, au meilleur coût, et
Maroc dispose bien d’un réel potentiel en cours de l’uranium a été multiplié par onze
en mobilisant pour cela de nouveaux in-
hydrocarbures. Des études sont en cours depuis 2002. D’autre part, la date optimale
vestissements et les technologies les plus
pour élaborer un nouveau système de tari- pour la mise en service de la première uni-
performantes.
fication des produits pétroliers en prenant té de génération d’électricité d’origine nu-
en considération la marge destinée au raffi- cléaire dans le
SAMIR, un acteur déterminant
nage du pétrole qui sera adoptée par la SA- réseau national
La Samir (Société Anonyme Marocaine
MIR dès l’année prochaine. Ce nouveau est fixée en
de l’Industrie du Raffinage)
système mettra l’accent sur la diminution 2017. Soit un
est le principal fournisseur
de la marge bénéficiaire au niveau local. laps de temps
du Maroc en produits
Vu donc la flambée des prix du pétrole, le encore à at-
pétroliers. Avec ses
raffineur national se trouve au centre de tendre,
deux raffi- neries à
toute stratégie, appelé à réfléchir aux ques- avant
Mohamme- dia et
tions et à proposer des solutions à partir de l’entrée
Sidi Kacem,
sa position de leader en scè-
elle dispo-
ne de
s e OCP, l’efficacité en attendant l’OCP
l’uranium en tant qu’intervenant potentiel en matière
Le Groupe OCP poursuit la politique d’énergie et de stratégie énergétique … EM
de consolidation de ses positions A.D

N°1 - Septembre 2008 7


Actualités Ryanair va inclure le Maroc sur la liste de
ses destinations. Dès octobre prochain
une nouvelle ligne sur Agadir en partance
de l’aéroport londonien de Stansted sera
ouverte.

Passage au GMT SNCF


Délocalisation au
Vols RAM avancés d’une heure à partir Maroc…
du 1er septembre
La Société nationale des chemins de
fer français (SNCF) a délocalisé une
Suite au passage annoncé du Maroc, à partir du 1er septembre, à l’horaire GMT,
partie du service de facturation de son
tous les horaires des vols de Royal Air Maroc (RAM) et d’Atlas Blue aux escales
activité fret au Maroc, rapporte mardi
marocaines seront avancés d’une heure au départ et à l’arrivée.
le journal français «L’humanité».
Les clients des deux compagnies, qui ont acheté leurs billets avant le mercredi
La société franco-belge FEDASO, qui
27 août courant, sont invités à avancer d’une heure l’horaire de départ et celui
sous-traite pour le compte de la SNCF
d’arrivée aux escales marocaines affichés sur leurs billets, a indiqué la compa-
la saisie et la numérisation des docu-
gnie nationale. Pour les clients ayant acheté leurs billets à compter du 27 août,
ments et des données, assure depuis
les horaires de départ et d’arrivée de leur vol sont ceux figurant sur leurs billets,
le 1er juillet dernier ce service à partir
cependant, aucun changement n’est à signaler concernant les escales situées hors
de son plateau à Fès, indique la même
du Maroc. EM
source qui cite un bulletin d’informa-
tion interne de la SNCF .La SNCF
avait décidé, en juillet, de rassembler
Maroc – UE une vingtaine de centres de facturation
Ensemble pour la en un seul afin d’atteindre l’objectif
«zéro papier» et avait sous-traité cette
libéralisation du mission à FEDASO. EM

secteur électrique
Une Convention cadre devait lier le
Maroc à l’Union européenne. Un bud-
get de 40 millions d’euros aurait même
été alloué à cet effet, avait déclaré M.
Boutaleb, ex ministre de l’Energie.
Cette convention vise à « accompagner
la libéralisation du secteur électrique »
Centrale
à charbon de Safi
Dix sept candidats
en lice
Pour le projet de centrale à charbon de Safi, l’Office national de l’électricité vient de
dévoiler les résultats de pré-qualification. Au total ce sont 17 candidats qui ont été pré-
sélectionnés suite à une invitation à expression d’intérêt de l’ONE lancé le 16 juin der-
nier. Il s’agit d’AES Corporation, du groupement China Guodian Corporation - China
International Water & Electric Corp, de CMS Generation Co, d’EDF International et
d’EDP. En lice, il y a également le groupement formé par Endesa Europa et Siemens
prévue pour la période 2007- 2009. Pour
Project Ventures GmbH, en plus d’International Power plc, du groupement Malakoff
procéder à cette « libéralisation progres-
Berhad-Xenel Industries Limited et du groupement Marubeni Corporation-Abu Dhabi
sive » du secteur, il est envisagé l’adop-
National Energy Company PJSC. Les autres candidats sont Mitsubishi Corporation,
tion en 2008, d’une loi sur l’électricité
Mitsui & Co. Ltd, Mubadala Development Company, Powertek Berhad, Suez-Tractebel
qui serait en conformité avec la régle-
SA, Sumitomo Corporation, Sorgenia Spa ainsi que Union Fenosa generacion. EM
mentation européenne. Où en est-on ?

8 Energie & Mines


Actualités Trois mémorandums d’entente sur la coopération
entre les centres techniques marocains et tunisiens
ont été signés lors de la 6è réunion du Comite
technique mixte maroco-tunisien. Les secteurs
concernés sont l’agroalimentaire, les industries
mécaniques et électriques, le secteur textile.

Energies Investissements Fiscalités


renouvelables 2007-2012, des Promouvoir les in-
Le plan marocain projets, que des vestissements étran-
Le Maroc envisage d’accroître l’utilisa- projets ! gers dans les ER
tion des énergies renouvelables de 10% Pour le quinquennat 2007-2012, on an-
d’ici 2012 pour répondre à ses besoins Le gouvernement marocain tente de
nonçait des investissements prévus dans promouvoir les investissements étran-
en énergie. Le gouvernement avait pré- le secteur de l’énergie au Maroc estimés
vu des projets énergétiques sur la pério- gers dans le secteur des énergies renou-
à 77 milliards de DH dont 62,5 milliards velables. En effet, le gouvernement
de 2006-2012, qui comprennent deux concernent le secteur de l’énergie et
parcs éoliens actuellement en construc- envisageait une réforme fiscale desti-
14,4 milliards celui des mines. Ils sont née à améliorer le climat des investis-
tion à Essaouira et Tanger, d’une ca- inégalement répartis entre le Budget de
pacité totale de 200 mégawatts, et une sements. Cette réforme vise à réduire
l’Etat, les entreprises publiques et le ou supprimer les taxes à l’importation
autre installation de 100 mégawatts en secteur privé. Revêtant un caractère «
cours d’étude à Taza. EM de systèmes d’énergie renouvelable, y
structurant », les projets programmés, compris une réduction de 20 à 14% de
couvrent pratiquement tous les domai- la TVA sur les chauffe-eau à énergie
nes d’intervention du ministère (élec- solaire. Le développement des énergies
tricité, raffinage, prospection pétrolière, renouvelables est un élément majeur de
terminal gazier, énergies renouvelables, la stratégie énergétique nationale desti-
petite mine, phosphates… etc. Le minis- née à accroître le recours aux sources
tère continu-t-il sur cette voie, ou voit-il d’énergie renouvelable, de 4 à 10% de
aujourd’hui autrement ? EM la consommation nationale à l’horizon
2012. Le potentiel d’énergie renou-
velable que le Maroc pourrait tirer de
l’énergie éolienne était de 6 000 MW
par jour, et que 5 KW supplémentaires
par jour pourraient être produits à par-
tir de l’énergie solaire. EM

Biocarburants
Des espagnols en produiront au Maroc
Plusieurs investisseurs espagnols sont intéressés par un investissement dans des projets
agro-alimentaires au Maroc, destinés à produire des biocarburants à partir de la jatropha --
une plante très robuste originaire d’Amérique du Sud à forte teneur en huile. Les autorités
marocaines seraient disposées à fournir les installations nécessaires pour le succès futur de
ce projet. Les investisseurs espagnols ont mené des études dans plusieurs régions du pays, cherchant un terrain adapté à la culture
de la jatropha, L’Etat marocain était disposé à travailler avec ces investisseurs espagnols pour mettre les terrains nécessaires à leur
disposition, à condition que ces terrains ne soient pas agricoles, soient situés dans des régions semi-arides, et que les investisseurs
s’accordent à utiliser des techniques agricoles économisant l’eau, telles que l’irrigation au compte-gouttes. Les études conduites
par les investisseurs espagnols étaient, d’ailleurs encourageantes, dans la mesure où elles démontrent que les biocarburants per-
mettront de répondre à 2% des besoins en énergie du Maroc d’ici 2012, lorsque les champs de jatropha auront atteint leur maturité
et que la phase de production industrielle de biocarburants à grande échelle aura débuté. EM

N°1 - Septembre 2008 9


Actualités

Point de vue Investissement


Le Maroc exporta- Lubasa pour une
teur des ER cimenterie de 248
Le Maroc a le potentiel de dévelop- millions de dollars
per et d’exploiter ses propres sources Théolia
d’énergie renouvelable. Selon Alexan- L’entreprise espagnole Lubasa
der Karsner, vice Secrétaire améri-
cain pour l’Efficacité Energétique et
L’extension construira une cimenterie de 248 mil-
lions de dollars à côté de Kenitra d’ici
les Energies renouvelables, le Maroc stratégique Maroc 2010. Les capacités de production dé-
pourrait développer les énergies éo- passeraient un million de tonnes par
liennes, hydromotrices, thermiques La société française d’énergies renou- an, avec des revenus estimés à 138
et solaires, pour devenir un acteur velables Theolia a créé sa filiale Theo- millions de dollars d’ici deux ans. Ce
essentiel dans ce secteur. Si le Maroc lia Emerging Markets, qui est basée projet permettra de créer 170 emplois
investissait dans les énergies renouve- à Casablanca. Cette nouvelle filiale directs et 300 emplois indirects. Le
lables, il pourrait en tirer des avantages envisage de développer, de construire Maroc est devenu un important pro-
économiques énormes en exportant de et d’exploiter des centrales solaires ducteur de ciment en Afrique du Nord,
l’électricité vers les pays voisins et en et éoliennes en Inde, au Brésil et en et la demande de ciment dans le pays
Europe. EM Afrique subsaharienne. Le président- est en constante augmentation. Les
directeur général de Theolia, Jean-Ma- autres facteurs ayant favorisé la déci-
rie Santander, a déclaré que sa société sion de Lubasa d’ouvrir une usine au
avait choisi le Maroc au vu de l’intérêt Maroc ont été la situation géographi-
affiché par le gouvernement pour les que stratégique du pays et la qualité
énergies renouvelables. M. Santander de ses matières premières. EM
a souligné que Theolia avait déjà lancé
un projet de désalinisation de l’eau de
mer alimenté par l’énergie éolienne à
Tan Tan, et participait à un appel d’of-
fres pour la construction d’un parc
éolien de 200 mégawatts à Tarfaya.
Centrale Le gouvernement marocain envisage
d’accroître la part des énergies re-
électrique nouvelables dans le bilan énergétique
national à 10% à l’horizon 2012 et à
Vers la création de 20% d’ici 2020. EM

près de 600 em- PRD


plois Un encouragement
Une nouvelle centrale électrique ther- des entreprises
mique à Bir El Har, au sud de Safi, de-
vrait permettre de répondre à 27% des La Provision pour Recherche – Développement (PRD) est un incitatif fiscal des-
besoins en électricité du Maroc. D’un tiné à encourager les entreprises à engager et réaliser des programmes de Recher-
coût estimé de 20 milliards de dirhams, che – Développement et d’Innovation. il s’agit d’une mesure adoptée par la loi de
cette centrale aura une capacité de pro- finances 1998/99 et aménagée par la Loi de finances 1999/2000.Cette mesure fis-
duction de 1 320 MW. 3,5 milliards cale ouvre droit aux entreprises développant des travaux de R&D et d’innovation
de dirhams, soit 18% du coût total du de provisionner une fraction du bénéfice fiscal avant impôt, allant jusqu’à 20%,
projet, avaient été réservés en vue de et dans la limite de 30% de l’investissement de biens d’équipements, matériel et
la réduction des effets néfastes de cette outillages, en vue de son utilisation (Article 7bis publié au Bulletin Officiel N°
centrale sur l’environnement. Ce projet 462bis – 13 Joumada II 1419 (05/10/1998), Page 664 et 665). Loi de finances 1999
devrait permettre de créer 150 emplois – 2000.La mesure cible toutes les entreprises indépendamment de leur niveau d’ac-
directs et 450 emplois indirects. Il de- tivité ou de leur secteur d’intervention. Ces dispositions s’appliquent aux annuités
vrait être achevé d’ici 42 mois. EM de provision pour investissement constituées sur les résultats des exercices. EM

10 Energie & Mines


Editorial

Par Mohamed Moudarir

La voix qui ouvre la voie


L
es secteurs énergétique et minier au Maroc ont toujours eu une place prépondérante
et une importance capitale dans l’économie nationale. Après quelques années de
déclin, dues surtout a une conjoncture internationale liée a des exigences des mar-
chés internationaux pliés aux normes et nouvelles pratiques nées avec la mondialisation,
l’Energie et les Mines ont connu, durant ces dernières années, un essor particulier et ont
commencé à retrouver leur positionnement.
Leurs innovations, grands chantiers et avancées effrénées sont essentiellement dus à la
politique éclairée et la sollicitude dont Sa Majesté le Roi entoure ces secteurs.
Il y a lieu de souligner que la consommation globale d’énergie au Maroc qui est de 11,4
millions de TEP, s’est accrue de 3,3% par an au cours de la période 1999-2003. On pré-
voit que la consommation énergétique passera à 17 millions TEP à l’horizon 2015. La
demande en électricité augmente de 5 à 8% par an et le taux de raccordement des ménages
approche déjà les 100% dans le cadre du Programme d’Electrification Rurale Généralisé
(PERG). L’Office National de l’Electricité (ONE) a lancé un vaste programme d‘investis-
sement qui a permis la réalisation de grands projets notamment la centrale de Tahaddart,
la centrale thermo-solaire de Beni Mathar et les parcs éoliens de Tanger et Essaouira et la
modernisation de la centrale de Mohammedia.
Les Phosphates ont repris du souffle. Les exportations de phosphate représentent 17% des
o exportations marocaines et constituent en cela une importante source de devises pour le
pays. Sur la période 2004-2008, des investissements de 12,8 milliards de dirhams ont été
consentis par l’OCP pour mieux accompagner la marche du développement du pays. A
cela s’ajoutent de gigantesques efforts déployés en matière d’environnement, des énergies
renouvelables et de l’eau qui viennent renforcer cette poussée de développement et de
édit
modernisation.
C’est ainsi dans ce contexte qu’est née l’idée de créer un support d’information a orienta-
tion scientifique avec une vision de vulgarisation qui élargira le cercle des intéressés des
secteurs cibles.
Energie & Mines vient ainsi a point nommé pour offrir une plate forme d’information,
de débat, de concertation et de vulgarisation. Voulu premier mensuel marocain a vocation
professionnelle, la publication compte d’emblée être la voix, entre autres, des profession-
nels, des instutitions, des organismes, des Offices, des industriels, des investisseurs, des
bureaux d’études, des laboratoires et des chercheurs. Sa stratégie informative sera ainsi
axée sur l’Energie, les Mines, l’Environnement, le développement durable, l’industrie et
l’ingénierie, à travers des articles, des reportages, des interviews, des portraits, des dos-
siers spéciaux, des chroniques de professionnels, des sujets d’information et de vulgarisa-
tion, des analyses et des reportages, veillant sur la pertinence, l’accessibilité, la véracité et
la fiabilité de l’information dans l’objectif, à terme, de faire du produit une réelle source
d’information exclusivement dédiée aux secteurs cibles et de créer ainsi, une vraie passe-
relle de communication pour un secteur, longtemps resté peu, sinon pas com
municatif.
Ceci ne saurait, bien entendu se faire sans l’appui et le soutien de l’ensemble des profes-
sionnels, du monde économique et industriel, des services et des departments à charge
de ces secteurs. Un soutien que nous souhaiterons a la hauteur des efforts que nous dé-
ployons pour que vive cette modeste initiative EM

N°1 - Septembre 2008 11


Energie L’efficacité énergétique constituerait un
axe majeur du Plan National d’Actions
Prioritaires mis en place dans le cadre de la
gouvernance spécifique pour la gestion de
l’équilibre offre -demande de l’électricité
Stratégie nationale durant la période 2008-2012

Les scénarios alternatifs ché national et des débouchés à l’export.


L’autre scénario consiste en des pro-
grammes stratégiques à long terme (2020
-2030) basés sur le maintien de l’option
En juillet dernier, Amina Benkhadra, ministre de l’Ener- électronucléaire, la valorisation des schis-
gie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement a présenté, tes bitumineux avec la construction d’une
à Oujda, les grandes lignes de la stratégie énergétique na- centrale pilote de 100 MW à Tarfaya, sans
tionale, lors d’une cérémonie présidée par Sa Majesté Le oublier le solaire et la biomasse. Ensuite, il
Roi. y aura l’efficacité énergétique qui consti-
tue une quatrième énergie après les éner-
gies fossiles, les énergies renouvelables et
le nucléaire. L’objectif visé par cette al-
ternative est de réaliser une économie de
15% à l’horizon 2020. En effet, l’efficacité
énergétique constituerait un axe majeur du
Plan National d’Actions Prioritaires mis en
place dans le cadre de la gouvernance spé-
cifique pour la gestion de l’équilibre offre
-demande de l’électricité durant la période
2008-2012. Cette efficacité se concrétisera
des actions dans le domaine de l’industrie
par le biais d’audits énergétiques, label-
lisation, normalisation et étiquetage des
appareillages, des actions dans l’habitat
où l’efficacité énergétique devra être inté-
grée dans la conception architecturale et la
construction des bâtiments et des actions
dans le tourisme et la santé via la générali-
sation des chauffes eau solaires et des lam-
pes basse consommation dans les établis-
sements hôteliers et hospitaliers. Viendra
ensuite la promotion à grande échelle des
énergies renouvelables dans les établisse-
ments relevant du Ministère de l’Education

L
es axes majeurs de cette stratégie le recours aux interconnexions sur la base Nationale. Dans le domaine des produits
peuvent se résumer dans la sécurité d’un arbitrage économique et la mobilisa- pétroliers, il s’agira de réduire la part de
d’approvisionnement à travers la di- tion du potentiel national en hydroélectri- ces produits dans le bilan énergétique, ga-
versification des sources et ressources, un cité. rantir les stocks de sécurité et améliorer la
bouquet électrique optimisé et planifica- qualité des carburants. A partir de janvier
tion maîtrisée des capacités, l’accès géné- Alternatives 2009, deux carburants uniquement seront
ralisé à l’énergie à des prix compétitifs, et Cependant, et a fin de faire face aux éven- commercialisés au Maroc qui sont le gasoil
le développement durable et l’intégration tualités et aléas que pourraient imposer les 50 ppm et le supercarburant sans plomb.
régionale et internationale. mutations mondiales dont l’influence n’est Cela permettra de réduire les émissions
Pour ce qui est de l’électricité, la consom- plus à négliger, des scénarios alternatifs atmosphériques de 760 tonnes de plomb/
mation sera, selon la ministre, multipliée ont été retenus dans le cadre la stratégie an et 54.000 tonnes de soufre/an. En fin,
par quatre et la production par 3,5 d’ici à énergétique nationale. Il s’agit d’abord et dans le but d’atténuer la dépendance
2030 dans le scénario de base où la crois- du développement du gaz comme source énergétique, le «Fonds de Développement
sance de la consommation continuerait plus importante en cas d’accès économi- Energétique» doté de 1 milliard de dollars
à croître au rythme actuel de 7 à 8% par que et sécurisé soit à partie du GME, soit (dons du Royaume d’Arabie Saoudite et
an. Ce scénario de base retient le charbon par GNL. Cette dernière option étant tri- des Emirats Arabes Unis pour 800 millions
comme cœur du mix électrique avec une butaire de quatre conditions à savoir, un de dollars et d’une contribution du Fonds
optimisation des ressources en gaz dis- coût d’accès compétitif, la sécurisation de Hassan II pour 200 millions de dollars), est
ponibles, un apport d’appoint de l’éolien, l’accès par un contrat long terme, un mar- en cours de création. EM

12 Energie & Mines


Energie

Ressources énergétiques
Avions-nous une politique énergétique nationale et
étions-nous sur la même longueur d’onde avec les
autres pays opérants dans ce secteur tant en qualité
de producteurs qu’en qualité de transporteurs ? La
crise qui sévit dans le monde affecte-t-elle réellement
le Maroc au point de chercher à trouver les meilleurs
moyens et stratégies pour y faire face ? Et quel est
le degré d’efficacité des mesures d’accompagnement
des politiques et stratégies énergétiques poursui-
vies dans ce sens. Dans l’entretien suivant, M. Said
Guemra, tente de donner des réponses aux questions
relatives à la politique énergétique et à l’efficacité Entretien avec Said Guemra
des mesures d’accompagnement des différentes Expert Conseil en Management
stratégies envisagées. de l’Energie en Temps Réel

« Nous jetons une première moitié de l’énergie, et nous


utilisons très mal la seconde… »
Existait-il une réelle politique énergé- dehors des budgets de l’état, les économies gros problèmes : un grand nombre de nos
tique au Maroc avant la crise actuelle ? d’énergie, la gestion de la demande électri- usines tournent doucement à faible régime,
que, les énergies renouvelables, et surtout avec des records en matière d’arrêts de

L
a politique énergétique du Maroc a les ressources humaines spécialisées dans production, et sous performances diver-
toujours été réduite à sa plus simple l’ensemble de ces domaines, et qui font ses. Ils produisent peu par rapport à la
expression, plus d’offre énergétique cruellement défaut chez nous. concurrence, et ont des ratios énergétiques
pour plus de demande énergétique. L’es- pouvant dépasser les 200 %. De plus, la
sentiel était d’assurer la sécurité d’ap- Quelle est la situation des programmes faible productivité industrielle est à l’ori-
provisionnement aussi bien en carburant d’efficacité énergétique au Maroc ? gine d’un manque de compétitivité dans le
qu’en électricité. Ce mode de gestion sens large, mais également d’une grande
passif, a bien montré ses limites en 1993 En 1989, l’Agence Américaines pour le problématique d’intensité énergétique, et
avec les délestages électriques, et le prix Développement International USAID a ceci indépendamment du prix de l’énergie.
que le contribuable a payé pour sortir de lancé presque simultanément au Maroc (L’exemple du secteur de la plasturgie ou le
cette impasse : un seul producteur d’élec- et en Tunisie deux projets de coopération ratio énergétique par kilogramme extrudé a
tricité JLEC avec plus de 60% en take or dans le domaine de l’efficacité énergétique, dépassé les 200%, le résultat a été que ces
pay (obligation d’achat) de la consomma- le but était de réaliser des audits énergéti- industries ferment actuellement, non seu-
tion électrique du pays, ce qui est un ris- ques dans les secteurs industriel et hôtelier, lement à cause du prix de l’énergie, mais
que énorme. La libéralisation du secteur à charge pour les industriels de réaliser les surtout à cause des quantités d’énergie
qui aurait pu introduire une concurrence recommandations. Ce programme a mis en consommée par unité de production).
saine entre des producteurs privés petits et évidence l’incroyable potentiel d’écono- L’ensemble des recommandations dudit
moyens, est tout simplement impossible. mie d’énergie aussi bien dans l’industrie, projet, devaient servir au Ministère de
L’ONE hérite aujourd’hui d’une avalan- que dans l’hôtellerie,près de 40% du po- l’Energie de l’époque pour lancer des pro-
che de problèmes qui ont plus de vingt ans tentiel préconisé par les recommandations grammes opérationnels sur le terrain, et non
d’existence, et ce sont des erreurs que nous restaient à réaliser par les bénéficiaires de pas des audits énergétiques. La Tunisie qui
allons repayer économiquement pour les ces audits. D’autre part, la faiblesse de la a crée l’Agence de Maîtrise de l’Energie,
trois ou quatre années à venir. Le manage- productivité industrielle, à moins de 15% AME à l’époque qui est l’ANME actuel-
ment de l’énergie d’un pays tiens compte mesurée dans certains entreprises, expli- lement avec plus de 80 sociétés spéciali-
de la planification des nouvelles installa- que en majeure partie, les ratios de pro- sées dans le domaine de l’efficacité éner-
tions de production électriques, des inno- duction anormalement élevés par rapport gétique et énergies renouvelables, un cadre
vations financières qu’il faut introduire en à la concurrence, c’est bien là un de nos institutionnel des plus performants,avec,

N°1 - Septembre 2008 13


Energie mieux que d’investir dans des projets très restent largement insuffisantes. Il est donc
rentables: parfois moins de deux mois de impératif de revoir notre copie en matière
temps retour, on ne se lavera pas le cœur d’énergie en concertation avec les diffé-
rien qu’en se lavant les mains ! rents opérateurs et surtout les utilisateurs
entre autres, comme point d’appui, ce
Pour la tarification de la pointe électrique, de l’énergie.
programme de coopération. Ceci a fait
nous n’avons pas encore rencontré un in- Il faut s’attaquer, aux vrais problèmes de
qu’aujourd’hui, nous nous trouvons très en
dustriel qui a bien voulu arrêter la produc- gaspillage de l’énergie dans l’industrie, les
retard par rapport à ce qui se passe en Tu-
tion à cause d’une énergie plus coûteuse hôtels, les ménages, et les administrations,
nisie en matière d’efficacité énergétique.
en période de pointe soit entre 17h et 22h. et bien d’autres secteurs, très particulière-
Au fil du temps, nous avons dilapidé les
Même si le prix du kWh électrique est ment le transport, avec des programmes
compétences qui ont été formées, le Maroc
quasiment le double de la période 22h- opérationnels sur le terrain et non pas avec
ne compte que 4 ou 5 sociétés spécialisées
07h, et pourtant l’effacement en heures de des rapports d’audits et des études qui,
dans le domaine de la gestion de l’énergie.
pointe est quasi impossible dans un grand souvent, sont restés lettres mortes…
Vingt ans plus tard, nous n’avons toujours
nombre d’industries. Certaines entrepri- Il est vrai que le ratio énergétique par ha-
pas de Loi pour l’efficacité énergétique et
ses travaillent 24h/24 à flux tendu n’arrê- bitant est assez bas, il est de 0,4 Tep/habi-
les énergies renouvelables. Notre brusque
teront pas la production pour faire plaisir tant, mais ce nous oublions de dire de ma-
réveil coïncide ainsi avec un prix du baril
au producteur d’électricité, au risque de se nière très volontariste, c’est qu’il nous faut
dépassant les 130 $ !
compromettre avec leurs clients, ceux qui 1,4 Tep pour 1000 $ de PIB, contre 0,7 Tep
travaillent en deux équipes, ne peuvent en / 1000 $ pour les pays de l’OCDE, globa-
GMT+1, audits énergétiques dans
aucun cas différer, (même pour plus de 1 lement nous jetons une première moitié de
l’industrie, la tarification de la pointe
MDh de gain par an) le fonctionnement de l’énergie, et nous utilisons très mal la se-
électrique, les hôpitaux : quelle
l’équipe 2 celle de 22h-06h pour des rai- cond moitié.
serait encore l’efficacité de toutes ces
sons évidentes de sécurité dans les zones Il faut bien plus que GMT+1 pour résou-
mesures ?
industrielles, et surtout de baisses de la dre cette problématique.
qualité constatée chez les équipes du soir.
Il y’a très longtemps que nous devions
Pour les hôpitaux, il faut savoir que la Auriez-vous d’autres propositions
passer et de manière définitive à GMT+1,
consommation énergétique des 128 hô- pouvant être des alternatives ?
et ce pour harmoniser nos horaires avec
pitaux du Maroc, est équivalente à la
l’Europe qui reste notre principal partenai-
consommation de 4 hôtels de catégorie 4 Il suffit de voir autour de soi. Les pays qui
re commercial, mais de là à affirmer que
ou 5*. Nos hôpitaux sont faiblement équi- ont réussi dans le domaine de la promo-
nous allons réaliser l’économie d’une cen-
pés, et ils sont relativement peu consom- tion de l’efficacité énergétique et les éner-
trale électrique de plusieurs Mégawatts,
mateurs d’énergie par journée d’hospitali- gies renouvelables : France, Allemagne,
elle ne serait pas très grande, et on aime-
sation (JH), cela ne veut pas dire qu’il ne Suède, et bien d’autres pays, ont payé le
rait voir l’impact réel de cette mesure sur
faut rien faire pour nos hôpitaux, mais il prix fort pour que chaque produit fabriqué
la pointe électrique nationale. Dans l’in-
n’y a pas de quoi faire toute une STRA- ne consomme que la quantité utile d’éner-
dustrie, le fait de réaliser un audit énergéti-
TEGIE nationale.Ceci étant, il faut quand gie, à chaque nuitée d’hôtel correspond un
que constitue le début d’un travail très co-
même souligner qu’il s’agit là d’une bat- ratio énergétique normalisé, la consomma-
lossale, pour préparer les financements, la
terie de bonnes mesures, mais, celles-ci tion en litres /100 Km de chaque véhi
réalisation des projets d’économie d’éner-
gie, le suivi et l’évaluation par la mesure,
éventuellement la mise en place des systè-
mes de gestion de l’énergie pour s’assurer
que les gains sont effectivement réalisés,
les résultas sont parfois à la hauteur des ef-
forts, avec des réductions de plus de 30%,
mesures à l’appui.
On ne peut pas dire que nous allons bâtir
une stratégie d’efficacité énergétique en
rédigeant des rapports d’audits qui sont
restés depuis 1990 dans les tiroirs des in-
dustriels. Même que dans le domaine de
l’énergie, nous sommes champions en
matière d’études, mais avec très peu de
réalisations.
A l’image des autres pays, très particuliè-
rement la France, nous devons mettre en
place des programmes opérationnels sur
sites industriels, des projets de démonstra-
tion vivants, des baisses de factures mesu-
rables, c’est là que nous avons la confian-
ce des industriels, qui ne demandent pas

14 Energie & Mines


Energie le terrain.
Cela devra commencer chez nous (même
avec trente ans de retard), par un cadre
institutionnel adéquat, une agence forte,
responsable, à l’image de bien des agences
qui ont réussies des projets d’envergure
chez nous, des programmes très diversi-
fiés avec des thématiques horizontales, et
des évaluations précises des économies
effectivement réalisées, ou des énergies
réellement substituées par du renouvela-
ble, mais avant tout une volonté politique
qui permettra de positionner le secteur de
l’énergie à la place qu’il mérite. L’éner-
gie est un facteur de compétitivité de nos
entreprises industrielles, nos hôtels, et fi-
nalement notre pouvoir d’achat, et notre
stabilité sociale, les potentiels en efficacité
énergétique et énergie renouvelable sont
énormes, très particulièrement l’éolien et
la biomasse à court terme, et le photovol-
taïque à moyen long terme. Comme nous
cule est contrôlée annuellement, même la simple « Hamla » (campagne) d’écono- le constatons par les chiffres, l’énergie res-
consommation des réfrigérateurs, l’éclai- mie d’énergie que nous allons y parvenir, tera le secteur ou les demis mesures, et la
rage des ménages, sont standardisées, et c’est un travail de longue haleine, dans le- politique politicienne sont interdites. EM
pour en arriver là, ce n’est pas avec une quel des pays amis doivent nous aider sur
Propos recueillis par E.E.M

Chiffre

Hausse de plus de 44% des achats de pétrole brut


L
es importations marocaines de pétro-
le brut ont atteint, au terme des sept
premiers mois de l’année en cours,
19,94 milliards de dirhams (MMDH), en-
registrant ainsi une hausse en valeur de
44,1% pour un volume en baisse de 6,6%,
par rapport à la période correspondante en
2007, indique l’Office des changes. Durant
la période janvier-juillet 2008, le Maroc a
importé 3,37 millions de tonnes de pétrole
brut contre 3,6 millions une année aupara-
vant, précise l’Office qui vient de publier
les indicateurs mensuels des échanges ex-
térieurs du Maroc.
L’accroissement de la facture pétrolière
s’explique essentiellement par le renchéris-
sement des cours du pétrole sur le marché
international. Le prix moyen de la tonne
importée s’est apprécié de 54,3%, passant
de 3.836 DH/T à 5.918 DH/T, entre les
deux périodes sous revue.
Par ailleurs, les acquisitions du «gas-oil et
fuel-oil» et du «gaz de pétrole et autres hy-
drocarbures» ont progressé respectivement tations des produits énergétiques en géné- hissant ainsi au premier rang des groupes
de 103,6% et 37,5%, souligne l’Office des ral ont augmenté de 53,3% pour atteindre de produits à l’importation avec 22,2% du
Changes.Suite à cette évolution les impor- quelque 41 MMDH à fin juillet dernier, se total des importations nationales. EM

N°1 - Septembre 2008 15


Energie
Efficacité énergétique

Une action nécessaire


Une importante partie de l’énergie continue à être gas- Les Entreprises de Services Energétiques
pillée au Maroc, que ce soit pour l’utilisation de techno- (ESE) vont aussi avoir un rôle à jouer. Il
logies inefficaces ou par des habitudes de consommation faudrait donc aussi inciter industriels, in-
vestisseurs et consommateurs à intégrer
peu économes. Ce gaspillage se traduit en terme de coûts, dans leur logique de financement l’alter-
que ce soit en terme de production ou de consommation, native de l’efficacité énergétique. Les ac-
une perte énorme de capitaux qui pourraient être utilisés teurs devraient être sensibilisés au bilan
à d’autres fins, y compris au développement de nouveaux coût-bénéfice extrêmement positif et aux
investissements et technologies efficaces d’énergie. délais parfois très courts (moins d’un an)
en matière de retour sur investissements
Par Guillaume KOUANG (*) dans l’efficacité énergétique. Des instru-

L
a consommation d’énergie contribue ments simples pourraient être développés
tique), le manque de formation des techni-
grandement au changement climati- pour l’évaluation des risques des projets
ciens sur la maintenance appropriée et le
que, une préoccupation grandissante comme des manuels d’analyse, des pro-
fait que ces aspects ne sont pas suffisam-
ces dernières années. grammes informatiques et des audits éner-
ment pris en compte par les participants du
Economiser l’énergie signifie pour le Ma- gétiques des investissements.
marché.
roc une moindre dépendance vis-à-vis de De nombreuses sociétés fournissent des
ses importations externes et un plus grand Obstacles financiers solutions d’efficacité énergétique et se
respect de l’environnement. Ce manque de formation et d’information rémunèrent sur les économies d’énergie
Economiser l’énergie a des conséquences sur les dernières technologies et sur leurs réalisées (ESE). Ces sociétés, qui ne sont
non négligeables sur la réduction de la fac- impacts économiques et financiers sur les qu’au début de leur développement, ont
ture énergétique sur le budget des ména- taux de retour sur investissements, associé encore besoin d’être soutenues par une
ges. Une politique d’efficacité énergétique dans certains cas à une aversion du risque assistance à l’extension de leurs activités,
aura donc un impact direct sur la vie quoti- lié à l’adoption des nouvelles technologies par des normes de qualité, et par l’accès
dienne de tous les citoyens marocains. et techniques, peut encourager des inves- au financement. Le développement futur
Agir efficacement pour réduire de manière tisseurs comme les banques à continuer d’une activité ESE pourrait grandement
sensible la consommation énergétique im- à supporter des technologies dépassées contribuer à la mise en place de nombreux
pose une identification des facteurs de gas- même quand elles ne sont pas les plus ef- projets rentables supplémentaires, et peu-
pillage, afin de les maîtriser à l’avenir. ficaces ou n’offrent pas les meilleurs taux vent jouer un rôle important en comblant le
L’obstacle le plus important pour augmen- de retour. Les promoteurs des technologies fossé entre les différents acteurs de l’éner-
ter l’efficacité énergétique reste le manque d’économies d’énergie doivent présenter gie et des technologies d’approvisionne-
d’information (sur les coûts et la disponi- leurs arguments quand ils cherchent le ment d’une part et parmi les consomma-
bilité des nouvelles technologies, sur les support d’investisseurs potentiels comme teurs d’autre part. EM
coûts de sa propre consommation énergé- des banques ou des fonds de capital-risque. (*) Ingénieur Conseil Energie & Environnement

politique
«la carotte et le bâton»
La carotte - Obligation de réaliser des audits énergétiques, d’attein-
Les mesures d’efficacité énergétique ne s’adoptent pas dre une certaine performance énergétique.
d’elles mêmes. Pour amener les citoyens à se jeter sur - Existence de systèmes de qualification, d’accréditation
la voix de l’efficacité énergétique, l’expérience montre et/ou de certification.
la nécessité de l’accompagnement externe d’incitations En vue d’atteindre un niveau élevé de compétence tech-
diverses : Information, formation, subventions… nique, d’objectivité et de fiabilité, l’autorité compétente
devrait garantir, si elle l’estime nécessaire, l’existence
Le bâton de systèmes appropriés de qualification, d’accréditation
Cependant, malgré la fourniture gracieuse des outils in- de fournisseurs des services énergétiques, d’audits éner-
citatifs, il est parfois nécessaire d’y adjoindre des mesu- gétiques et de mesures visant à améliorer l’efficacité
res coercitives : énergétique visée. EM

16 Energie & Mines


Energie
Des mesures
Pétrole d’accompagnement

La politique d’ouverture comme issue L


e secteur pétrolier a connu en
juillet 2002, une réforme en vue
de sa libéralisation dans le res-
pect par le Maroc de ses engagements
sur le plan national et international.
Personne n’ignore l’importance des ressources énergéti- C’est ainsi qu’il a été procédé à la sim-
ques dans le développement économique et social. Selon plification et à la révision de la formule
d’indexation des prix des produits pé-
les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie en troliers, à travers l’actualisation des
2007, les besoins mondiaux en énergie primaire augmente- différentes rubriques de la structure
ront de 55 % entre 2005 et 2030, à un taux annuel moyen des prix et la réduction du coefficient
de 1,8 %. Une des plus importantes ressources demeure, d’adéquation de 6,5 à 2,5%, à l’aug-
sans conteste, le pétrole. Le Maroc, n’étant pas encore mentation des marges de distribution,
au règlement définitif du différend,
producteur, opte pour une politique pétrolière qui prêche qui a opposé les distributeurs aux gé-
l’ouverture et la rationalisation, afin de transiter vers un rants des stations-service, concernant
système énergétique plus sûr et à des tarifs compétitifs. les pertes de référence et à la mise en
place du démantèlement tarifaire des
produits pétroliers. Des mesures ex-

L
a commercialisation de l’énergie pé- portation du gasoil, de l’essence super, de ceptionnelles ont été également mises
trolière au Maroc relevait auparavant l’ordinaire, du fuel et du bitume. Cette dé- en œuvre depuis le 20 décembre 2002.
de la compétence d’un opérateur en cision, qui a encouragé les investissements Il s’agit de la suspension des droits de
situation de monopole : la Société Anony- des distributeurs dans la logistique imports douane pour favoriser l’importation
me Marocaine de l’Industrie du Raffinage et a précipité l’érosion des parts de marché de produits raffinés de diverses origi-
(Samir), qui desservait ainsi presque 90% de la Samir (passage de 82% en 2001 à nes, la réduction et la consolidation à
du territoire national, le reste étant des- 65% en 2007), visait à diversifier les sour- 2,5% des droits d’importation appli-
servi par des entreprises locales de distri- ces énergétiques pour assurer la sécurité qués aux Gaz de Pétrole Liquéfiés et
bution. Cependant un évènement majeur a de l’approvisionnement du marché local. la réduction à 2,5% du droit d’impor-
démontré aux pouvoirs publics la nécessité L’incendie de 2002 a aussi relancé le débat tation du charbon et la suppression de
de diversifier les sources d’importation et sur la libéralisation totale du secteur éner- la TIC applicable au coke de pétrole,
d’approvisionnement en produis pétroliers. gétique. Le résultat est que l’ouverture du au charbon et au fuel oil destinés à la
Les installations de la Samir ont en effet secteur à la concurrence, amorcée en 2002, production de l’énergie électrique.
été ravagées par un incendie en 2002. A sera complétée le 1er janvier 2009, ce qui D’autre part, un projet de code gazier
cette occasion, les pouvoirs publics maro- signifie que tous les distributeurs auront a été élaboré en concertation avec les
cains se sont rendu compte que l’existence la possibilité d’importer et de distribuer le opérateurs concernés, constituant le
d’un seul raffineur constitue un risque me- carburant de leurs choix. Les travaux em- cadre législatif et réglementaire pour le
naçant la sécurité d’approvisionnement du piriques montrent que la libéralisation qui développement des activités gazières
consommateur marocain. se manifeste par la réduction des barrières dans un système libéralisé et ouvert à
Le secteur énergétique marocain s’est tarifaires et non tarifaires a un impact posi- la concurrence. EM
ainsi orienté vers une stratégie d’ouverture tif sur les investissements directs étrangers.
pour son développement. Cette stratégie En effet, la réduction de ces barrières se Schistes bitumineux
d’ouverture avait déjà commencé par la po- traduit par la baisse des coûts de production
Dans le cadre de la diversification des
litique de privatisation qui s’était traduite et permet en conséquence d’améliorer l’at-
ressources énergétiques nationales,
par la cession de 67% du capital de la Sa- tractivité du pays. C’est ainsi que la politi-
diverses actions ont été entreprises en
mir au groupe saoudien Corral Petroleum, que d’ouverture du marché pétrolier semble
2005 pour l’utilisation des schistes bi-
en 1997. être un facteur d’attractivité du Maroc pour
tumineux en tant que source d’énergie
Les détracteurs de la privatisation de la Sa- d’autres compagnies pétrolières. L’ouver-
nationale. Il s’agit principalement de la
mir estimaient que cette mesure avait causé ture du marché énergétique constitue donc
négociation par l’ONHYM d’accords
à court terme la suppression d’emplois et un changement sans précédent dans un sec-
avec des partenaires internationaux
avait amplifié le dumping social, mais cer- teur dominé depuis longtemps par le mo-
pour la réalisation d’études documen-
tains responsables de la Samir déclarent, nopole de la Samir. L’investissement direct
taires et l’examen des données disponi-
que la privatisation a permis de sauver étranger dans le secteur énergétique aura
bles et de l’inscription par l’ONE dans
l’outil de raffinage et a eu des effets po- des effets positifs pour le consommateur
son programme d’équipement d’un
sitifs. Vient ensuite le démantèlement des marocain à travers la réduction des prix de
projet pilote d’une centrale électrique
droits de douanes. Face au sinistre de 2002, consommation, en bénéficiant d’un rapport
utilisant les schistes bitumineux com-
le gouvernement a rapidement décidé de qualité-prix et d’un approvisionnement
supprimer les droits de douane sur l’im- plus sûr. EM me combustible à Tarfaya. EM

N°1 - Septembre 2008 17


Energie Dans un monde où la demande en énergie
devient de plus en plus grande surtout en
Chine et en Inde, une guerre économi-
que et des spéculations dans les marchés
Énergies mondiaux profitent des budgets des pays
renouvelables sans stratégies ni visions énergétiques…

Vers une nouvelle vision stratégique et dynamique


L’heure serait venue pour cadres chercheurs ingénieurs et techniciens diverses et importantes ressources en éner-
que les politiques et pro- nationaux les maîtrisent dans leur globalité gies renouvelables (hydraulique, solaire ,
et spécificité. Allant des simples capteurs éolienne, vague, combustibles naturels, ou
grammes énergétiques du plans classiques (photovoltaïque et thermi- combustibles verts ( éthanol , huiles…).
Maroc deviennes plus effi- que) jusqu’aux installations complexes des Puis, de mettre à contribution les compé-
caces ,surtout que le Budget parcs éoliens et centrales thermosolaires, tences et ressources humaines Marocaines
du pays n’est pas en mesure utilisant les capteurs cylindro-parabolique (cadres scientifiques et techniques, cher-
de suivre les augmentations à concentration solaire , les compétences cheurs , ingénieurs et techniciens, cadres
marocaines s’attèlent à la tache tant ici économiques, entrepreneurs et investis-
phénoménales de la facture qu’ailleurs. Travaillant notamment sur les seurs…). Cette nouvelle vision ferait du
énergétique au fil du temps. centrales à vagues utilisant les mouvement secteur, à notre sens, un catalyseur du déve-
des vagues. Un exercice susceptible, plus loppement socioéco¬nomique et industriel,
tard, de mettre en évidence potentiel éner- et un projet structurant du secteur énergéti-
Par Hassan EL AARJANE (*) gétique du pays du à sa et position géostra- que. Ceci affecterait positivement les coûts
tégique le dotant de deux façades maritimes de l’énergie et ceux de la production indus-
trielle nationale. L’on notera, comme autre
effet de cette
vision stratégique, le passage du Maroc au
statut de concurrent sur la scène mondiale
marquée aujourd’hui par la libéralisation
du marché de l’électricité tant à l’inté-
rieur qu’à l’extérieur. Sans oublier le rôle
leader que peut jouer le Maroc dans une
future connexion électrique entre les pays
du Maghreb voire, entre les pays du bassin
méditerranéen, dans le cadre de l’Union de
la Méditerranée. Certes, depuis quelques
années, le secteur connaît une dynamique
particulière marquée notamment par l’ac-
cueil du Maroc de plusieurs rencontres,
à caractère international, et l’organisa-
tion de plusieurs séminaires, conféren-
ces, salons et forums touchant le secteur,

C
ependant, la position du Maroc, en étendues sur près de 3500 km de littorale en plus de la création d’associations tra-
la matière, reste très enviée par le de Oujda à Lagouira, (Au Nord, les côtes vaillant sur l’énergie et les ER. Mais cela
monde entier. En effet, le Maroc méditerranéennes s’étendent sur 512 kilo- ne peut qu’offrir une plate forme d’action
reçoit des rayonnements moyens annuels mètres. À l’Ouest, la façade maritime de la qui devrait s’appuyer sur le renforcement
très importants comme l’est d’ailleurs aussi côte atlantique représente 2934 kilomètres des structures techniques, comme, à titre
sa moyenne annuelle de jour de ciel claire NDLR ). Pourtant, le Maroc observe un d’exemple, le nouveau projet de transfor-
et dégagé. De plus, sa position sur un long retard en la matière qu’il n’est d’ailleurs mation du Centre de déve¬loppement des
littoral lui procure d’importants éléments possible de rattraper qu’à travers une révi- énergies renouvelables (CDER) en une
de base (vent, vagues, algues…). sion des stratégies énergétiques nationale à Agence nationale et dont le projet de loi
Autant d’éléments en mesure de le placer court, moyen et long terme. Il est vrai que devrait être adopté au cours de cette année.
parmi les pays pouvant devenir une réelle depuis un certain temps tout se fait dans ce Enfin, la politique énergétique ne doit plus
puissance en matière d’énergies renouve- sens du fait que la politique d’augmenter viser que le secteur de la production élec-
lables diversifiés. Autre facteur majeur la part des énergies renouvelables (ER) à trique mais, s’intéresser à d’autres secteurs
de développement du secteur réside en le 10% à l’horizon 2012, ne semble pas, à elle potentiellement productifs. EM
fait qu’aujourd’hui, les technologies ne seule, la solution efficace. Ainsi, n’y a-t-il
sont plus un handicape pour le pays. Les pas lieu de recenser et de mettre à profit les (*) Ingénieur en énergie

18 Energie & Mines


Mines Code minier et renforcement de la pro-
motion sont deux éléments clés qui
contribueraient à valoriser la géologie va-
riée et les richesses minières marocaines,
PROVINCE DE SAFI encore sous-explorées.

Des richesses naturelles issues de Youssoufia


Le Phosphate constitue la principale richesse minière de la province de Safi, ainsi les gisements de
Gantour (Youssoufia et Benguerir) représentent 37% du potentiel national avec 31 milliards de
m3. Outre le phosphate, d’autres substances minières sont exploitées par des sociétés de petites
tailles ; notamment la barytine et le sel.
Enrichissement
La production de la recette VI (Bouchane)
de Benguerir et celle de M’zinda subit un
enrichissement à Youssoufia.
Cet enrichissement se fait actuellement se-
lon trois procédés différents.
   - Séchage : cette unité a une capacité de
4.500.000 T/an, elle livre un produit sec
ayant une granulométrie inférieur à 6 mm
et un taux d’humidité ne dépassant pas 1,5
%.
   - Calcination : cette unité qui était alimen-
tée autrefois par le phosphate noir, a été
convertie à l’enrichissement du phosphate
clair, à la suite de l’arrêt de l’extraction des
chantiers souterrains qui livraient le phos-
phate contenant de la matière organique.
La capacité annuelle de production de cette
unité est de 2.700.000T
   - Flottation : Cette unité est constituée ac-
tuellement de 2 lignes parallèles ayant une
capacité de 1,4 million tonne/an chacune.
L’usine de flottation permet de traiter le mi-
nerai à faible teneur (55 à 60 BPL).
Ecoulement
Les ventes locales sont destinées en totalité
aux industries chimiques de Safi, pour la
production de l’acide phosphorique et des
engrais.Les exportations sont destinées en
grande partie aux pays de l’Europe.

Autres activités

C
oncernant le secteur de l’Energie, on et au sud par la Bahira.           Saline de Zima
note l’existence d’un centre emplis- Le gisement orienté E.W, s’étend sur une Le sel exploité dans le bassin du lac Zima
seur en plus d’un parc important des longueur de 125 km et une largeur de 10 se situe à l’Est de Safi à Chemaia en bor-
appareils à pression de gaz et d’un réseau à 15 km. dure de la route reliant Safi à Marrakech.
de distribution des hydrocarbures constitué L’exploitation de cette substance est as-
de 58 points de vente. Extraction surée par la Société Chérifienne des Sels
Le gisement de phosphate de Youssoufia L’extraction du phosphate est réalisée dans (SCS).
est situé à 80 cm à l’Est de Safi. des unités de production dites recettes. Le lac Zima d’une superficie de 600 hecta-
Il fait partie du bassin du Gantour qui est L’exploitation souterraine a été arrêtée vers res est constitué par une cuvette entourée
limité par les collines de Mouissat, au Nord la fin du 1er semestre 2005, pour ne main- de collines. Il est alimenté en eau salée par
par les Rhamnas, à l’Est par Oued Tassaout tenir que l’exploitation à ciel ouvert. une circulation souterraine à faible profon-

N°1 - Septembre 2008 19


Mines
deur venant de la nappe phréatique de la
plaine de Chemaia.
Après avoir subi une saturation au passage
des amas de sel, ces eaux viennent par la
suite ressurgir au fond de la cuvette. Elles
sont récupérées par pompage pour évapo-
ration dans les bassins.La récolte du sel se
fait entre les mois de Juin et Octobre. Elle
est destinée en totalité au marché local.

Barytine
Les gisements de Barytine connus dans la
province de Safi se situent dans la localité
de Jbel Ighoud au Sud Est de Safi dans les
gîtes filoniens du bassin de Chemaia. Ces
gisements furent exploités par la COMA-
BAR et considérés comme le principal
centre de production de Barytine dans la
province, avec une production annuelle de
50.000 T de produit marchand.
Après la fermeture de la mine en 1990,
une partie du domaine minier est exploi- sont amodiés à la société Morocco Mine- La production de la société Safi-Mines est
tée actuellement par la société Safi-Mines rals Company, et les 2 autres sont institués livrée en totalité à la COMABAR qui la
en vertu d’un contrat d’amodiation. Outre au profit de la même société. Les réserves commercialise soit à l’état de roche, soit
le domaine minier de la COMABAR totales sont estimées à environ 300.000 T après son broyage, concernant celle de
d’autres gisements sont couverts par 4 PR toutes qualités confondues. Morocco Minerals Company. EM

EXPORTATIONS
Quand le « Phosphate » va, tout va… s’arranger
Le phosphate et dérivées seraient venus à la hausse des prix au niveau du marché international. Hausse qui a
rescousse de la balance commerciale défici- fait que les prix à l’export sont passés de 404 à 1089 DH la tonne
pour le phosphate, de 3825 à 10.643 DH la tonne d’acide phos-
taire, lors du premier semestre 2008, selon phorique et de 2661 à 6630 DH la tonne pour les engrais naturels
l’office des Changes… et chimiques. Ainsi, et bien que les quantités exportées n’ont pas
enregistrées de changement lors de ce premier semestre 2008, en
comparaison avec la même période de 2007, les exportations de
phosphate et dérivées ont réalisé une poussée remarquable avec
un passage de 2,7 à 7,6 milliards de DH, pour le phosphate, de
3,8 à 10,6 milliards de DH pour l’acide phosphorique et de 3,1 à
6,5 milliards de DH pour les engrais naturels et chimiques dont
les quantités exportées ont enregistré une régression de près de
17,3%. Si l’on s’en tient aux données et chiffres rapportés par
l’Office des Changes, relatifs aux Exportations, lors du premier
semestre de l’année en cours, l’on soulignera particulièrement que
la balance commerciale n’a enregistré qu’un déficit de 76 milliards
de DH. Celui-ci aurait pu atteindre un seuil critique si les reve-
nus des exportations du phosphate et dérivées n’avaient pas connu
cette augmentation. D’autant plus que les exportations hors phos-
phate et dérivées ont stagné à 53 milliards de DH.Le phosphate est
ainsi venu à la rescousse d’une balance commerciale déficitaire,
En effet, les exportations du phosphate et dérivées auraient en- ce fort appui est malheureusement passé sous silence face un dé-
registrées un saut qualitatif et quantitatif lors de cette période de vouement montant à l’énergie et ses menaces de crises… Et dire
l’année en passant de 9,8 à 24,1 milliards de DH. Des exportations que les mines n’ont pas leur mot à dire dans le développement
qui auraient profité d’une conjoncture bénéfique marquée par la économique ?

20 Energie & Mines


Mines
EXPLOITATION

Le soutènement des ouvrages miniers souterrains


Dans tout projet d’exploitation minière, on classe les opérations effectuées pour l’extraction du minerai en
deux grands groupes : les opérations de production directes et les opérations de production indirectes. Le
soutènement minier se classe dans la deuxième catégorie. Cependant, ce n’est pas une raison pour ne pas lui
accorder suffisamment d’importance. Son impact peut parfois devenir crucial et hypothéquer sinon condam-
ner complètement l’exploitation.Le soutènement est une grande problématique qu’il faut expliquer dans
sa dimension réelle. Aussi, on conçoit de l’expliquer sur cinq parties. Dans cette 1ère partie on se propose
d’expliquer le contexte et les considérations générales qui conditionnent le choix et le dimensionnement du
soutènement.
Par J.E. Kissai et A. Mâatoug (*) distinguer entre quatre groupes de soutè- sieurs paramètres. On peut les classer en
nement selon leur mode d’action. Un sou- deux grandes classes. Des paramètres liés

L
e soutènement dans les ouvrages mi- tènement agissant par l’application d’une au massif et des paramètres liés à l’ouvrage.
niers souterrains a plusieurs objec- pression de confinement à la surface exca- Leur étude permet selon certains auteurs
tifs. Aussi, sert-il à sécuriser le lieu vée (Béton projeté, béton projeté plus les d’arriver à un choix raisonnable du soutè-
du travail contre les chutes locales de blocs cintres métalliques légers), un soutènement nement à mettre en place.
isolés, à préserver l’ouvrage de toute défor- agissant par double action : application Toutefois, le problème réside dans les pos-
mation ou rupture aussi longtemps qu’on d’une pression de confinement et apport sibilités d’amalgame et de prépondérances
en aura besoin (durée de vie de l’ouvrage) d’un renforcement de la surface excavée de ces paramètres dans le choix et le di-
et à protéger la paroi de l’excavation des notamment les boulons à ancrage ponctue, mensionnement du soutènement.
effets de l’atmosphère confinée et agres- les boulons à ancrage réparti ou les tirants. Une première approche consiste à propo-
sive souterraine. Les soutènements utilisés Les boulons (fig. 1) peuvent être à ancrage ser des classifications empiriques se basant
se divisent en deux grandes classes soit le ponctuel, réparti ou à friction. Leur choix et sur quelques paramètres. Ces paramètres
soutènement provisoire. Utilisé dans les leur dimensionnement sont complètement peuvent être prépondérants dans certaines
ouvrages souterrains dont la durée de vie différents. Et un soutènement apportant conditions de massifs mais pas dans tous
ne dépasse pas quelques dizaines d’années une résistance brute de support : les cintres les cas. Leur combinaison se base sur un
(dans les mines et provisoirement dans les (légers à lourds), les revêtements en acier système de notes qui pondère leur influen-
ouvrages d’art). Ou le soutènement perma- ou les voussoirs en béton ou en acier. En ce. Une deuxième approche consiste à la
nent qui est utilisé dans les ouvrages d’art classification des problèmes rencontrées
dont la durée de vie peut être très longue. et à la proposition de solutions analytiques
C’est un soutènement robuste et très oné- adéquates. Cette analyse peut regrouper
reux (les ouvrages d’art). entre l’empirisme et l’analytique afin d’ap-
Certaines techniques, tel que les injections, préhender la problématique du soutène-
viennent donner l’alternative ou le complé- ment. Une troisième approche consiste en
ment dans le cas de terrains spécialement le traitement du problème sur un code de
difficiles. calcul numérique qui permettra une ana-
lyse détaillée et discrète de la problémati-
Classification des soutènements que. Ce sont des méthodes de résolutions
On peut classer le soutènement de plusieurs approximatives qui se basent sur des ca-
manières. D’abord, selon le matériau. Les ractérisations du comportement de la roche
matériaux les plus utilisés sont la roche el- saine au laboratoire. Les paramètres utili-
le-même, le bois, l’acier et le ciment. En sés pour cette approche sont particulière-
plus de leurs conditions de mises en œuvre ment différents et difficiles à déterminer.
différentes, chaque matériau a des particu- accessoire, on peut ajouter les grillages, le Toutes ces approches ont leurs avantages
larités physiques et mécaniques qui font bois de garnissage (Celui-ci permet en plus et inconvénients. L’essentiel est de pouvoir
qu’ils soient parfois alternatifs ou complé- une meilleure répartition des poussées sur utiliser ces approches de manière à choisir
mentaires. Ensuite selon l’appui du sou- le soutènement), les grillages ou les treillis et dimensionner convenablement le soutè-
tènement. Un appui du soutènement peut soudés pour prévenir les chutes des blocs nement.
être ponctuel (cas des boulons et câbles), locales et consolider les structures du sou-
linéaire (cintres et cadres) ou surfacique tènement. Paramètres influençant le choix
(cas du béton projeté et de certaines combi- du soutènement
naisons du grillage ou treillis soudés avec Choix et dimensionnement d’un La résistance du massif. L’action du soutè-
les soutènements ponctuels ou linéaires). type de soutènement nement peut être résumée au fait qu’il vient
Ou encore selon le mode d’action On peut Le choix du soutènement dépend de plu- aider le massif à se soutenir lui-même. Le

N°1 - Septembre 2008 21


Mines Kp Coefficient de poussée ou de confine- • la résistance de pic,
ment • la résistance résiduelle,
σ1, σ3 sont les contraintes principales ma- • l’angle de frottement résiduel φ déter-
jeure et mineure, φ est l’angle de frotte- miné à partir de la courbe T=f(N),
massif dispense déjà une résistance à la ment interne, • la dilatance : le phénomène d’écartement
rupture qu’il faut comprendre et évaluer Rc est la résistance à la compression sim- des lèvres de la fissure lors de leur dépla-
pour pouvoir déterminer le plus qu’il faut ple : cement,
apporter pour améliorer son comporte- C est la cohésion de la roche. • la compression d’une discontinuité.
ment. Pour comprendre le comportement π ϕ On peut utiliser des logiciels performants
du massif, on l’assimile à un assemblage R c = 2C tg +  pour la représentation et l’interprétation de
de blocs (fig. 2), qui sont constitués par un  4 2
cette fracturation :
• Classification en familles (on peut utili-
ser l’ACP ou l’ACM),
• Interprétation géologique des familles,
€ • Analyse en blocométrie pour la déter-
mination des blocs instables dans la cou-
ronne,
• Choix du type et de l’emplacement du
soutènement.
Les conditions hydrogéologiques.
La teneur en eau dans un massif peut mo-
difier très sensiblement son comporte-
ment. La résistance d’une roche saturée en
matériau sain appelé « matrice rocheuse ». dans la classification du massif, la modé- eau peut être parfois égale à la moitié de
Et qui sont délimités par des fissures natu- lisation numérique en milieu continu du la résistance d’un échantillon déshydraté.
relles appelées « discontinuités ». massif ou l’élaboration de tout calcul ana- Cette eau souterraine est déterminée, pour
On peut donc caractériser la résistance de lytique. la plupart des auteurs, par le niveau de la
la matrice rocheuse par des essais au la- La fracturation dans le massif. Les nappe et la perméabilité de la roche. Ce
boratoire (Il faut compléter par l’étape discontinuités existent à toutes les échelles qui donne une idée de la pression effec-
d’identification des échantillons), tel que mais celles dont on prendra compte sont tive exercée par l’eau dans le massif. L’eau
la résistance à la compression, à la traction, celles qui délimitent les blocs instables au peut avoir d’autres effets sur la stabilité
à la compression triaxiale, au cisaillement, voisinage de l’excavation. Pour caracté- des massifs dans les roches gonflantes (la
au fendage... riser cette fracturation on procède au po- dilatation des argiles et la souplesse qu’ils
Dans ces essais au laboratoire on tentera sitionnement du point de mesure dans un acquièrent peut modifier le tenseur de
de déterminer la loi de comportement de espace de coordonnées (O,x,y,z), au repé- contraintes autour de l’excavation). Et aus-
la roche (fig. 3 ), ou courbe (contrainte, rage du plan de fracture par l’azimut et le si dans le cas des roches solubles (le vide
pendage ou la direction du pendage et le créé par la dissolution de la roche perturbe
pendage, à la description de la qualité de l’état de contraintes et peut causer des pro-
la fracture : Rugosité, ondulations, ouver- blèmes d’instabilité par décompression des
ture et persistance de la fracturation et à la terrains). L’eau peut, en plus, empêcher le
densité de la fracturation.On notera aussi bon déroulement des travaux. Aussi il est
certains paramètres d’ordre géologique : recommandé de la soustraire par un réseau
remplissage de la discontinuité et présence d’exhaure. Dans ce cas il faut bien maî-
d’eau.Dans le cas où on juge que les blocs triser la quantité d’eau qui s’infiltre dans
vont bouger les uns par rapport aux autres les galeries par des mesures de débit. Il ne
le long des plans de fractures, une caracté- faut pas oublier aussi la qualité de cette
risation mécanique de la fracturation peut eau qui peut être chimiquement active et
déformation), qui permet de définir la s’avérer nécessaire. Des essais de cisaille- nuire au soutènement prévu.
phase d’élasticité de l’échantillon par (E : ment sont alors effectués pour déterminer
module de Young, ν: coefficient de Pois- Les conditions tectoniques. Les
les paramètres suivants (Fig.4): contraintes dans un massif peuvent être
son), sa limite d’élasticité, sa résistance à
la compression et son comportement poste dues soit à la pesanteur soit aux forces
rupture (phase résiduelle). orogéniques qui s’exercent ou qui se sont
L’on déterminera aussi le critère de rup- exercées. Elles sont mises en évidence sur-
ture (On peut recenser 6 critères de rup- tout par des mesures in-situ. Dans le cas
ture dans la littérature), tel que le critère de où on ne dispose pas de mesures, on peut
Hoek-Brown qui suppose qu’il y a rupture supposer que ces contraintes se décompo-
chaque fois que : sent en une contrainte verticale σv qui est
π ϕ proportionnelle à la profondeur H et repré-
σ1 f R c + K pσ 3 avec K p = 2tg2  +  sente le poids des terrains :
 4 2


22 Energie & Mines
Mines déformation mesuré dans la direction ho- tènement permanent.
rizontale. Dans certaines roches tels les sels de so-
σv = γ H = ρ g H Les dimensions de l’ouvrage. La dium ou de potassium on a affaire à un
ρ est la densité forme et les dimensions d’un ouvrage phénomène particulier qui est le fluage de
g est la gravité peuvent influencer énormément sa stabi- celles-ci en fonction du temps sous l’ac-
et deux contraintes horizontales principa- lité. La forme idéale pour les excavations tion d’une contrainte constante. Ce com-
les supposées égales à σh : souterraine est la forme elliptique. Toute portement est dit élastoviscoplastique et
la zone en traction dans le toit est élimi- nécessite un suivi particulier. Ce compor-
σh = k ρ g H + σh0 = k σv + σh0 née. Dans les terrains stratifiés on ne sait tement peut devenir plus prononcer dans
Le coefficient k est très variable d’un site pas respecter cette règle d’où l’utilisation le cas de grande profondeur.
à un autre. Terzaghi et Richart (1952) sup- de la forme rectangulaire. La dimension La température. La température du
pose que dans le cas où aucune force tec- d’une galerie est fixée surtout par son uti- massif augmente en fonction de la profon-
tonique ne vient perturber le massif à part lisation ultérieure. Un ouvrage doit être deur. L’effet de cette température se fait
son poids, k est indépendante de la profon- suffisamment grand pour son utilisation sentir surtout pour les roches fluentes qui
deur et a une valeur égale à : pas plus. Plusieurs auteurs introduisent la voient leur fluage augmenter.
υ notion de la portée active, ou la plus petite La méthode de creusement. L’uti-
k= dimension dans l’excavation qui reste en
1− υ lisation de l’explosif occasionne une solli-
porte-à-faux. Cette portée est utilisée pour citation beaucoup plus importante du mas-
où est le coefficient de Poisson qui dépend le dimensionnement du soutènement. La
de la nature du massif et de sa qualité. sif. Un développement de la fissuration va
dimension d’une chambre en abattage doit fragiliser encore plus le massif et réduira
être la plus grande possible. La limite sera sa portance.
Mais des études plus récentes (Brown et la stabilité du massif.
Hoek, 1978, Herget, 1988) et (Sheorey, En plus, la surface du profile obtenue est
1994) ont pu montrer que la valeur de k Le temps. Le temps influence le choix irrégulière ce qui va compliquer la pause
dépend et est inversement proportionnelle du soutènement à deux niveaux : du soutènement. Le développement d’une
à la profondeur. Sheorey propose la for- • au cours de l’exécution de surface non linéaire réduit la surface de
mule suivante pour l’estimation de cette l’ouvrage plus on laisse le toit en porte-à- contact avec le soutènement et engendre
faux plus les problèmes du soutènement des concentrations de contraintes qui ré-
grandeur : vont s’aggraver, duit son efficacité. EM
 1
k = 0.25 + 7.E h 0.001+  • la durée de vie de l’ouvrage qui
 H dépend de sa destination oblige le choix (*) Enseignants à l’ENIM
entre un soutènement provisoire et un sou-
où Eh est la valeur moyenne du module de

AMST

L’associatif au service des Sciences de la Terre


Siégeant à Rabat, l’Association roc, de manifestations collectives (sym- privés nationaux et/ou étrangers, les recet-
Marocaine des Sciences de la posiums, conférences, excursions…), la tes faisant suite à des activités scientifiques
Terre (AMST), poursuit, avec contribution à l’élaboration et à la réalisa- (séminaires, colloques et autres). EM
courage et ténacité son chemin de tion, à l’échelle internationale, de manifes-
sensibilisation et d’action dans un tations scientifiques et techniques théma-
domaine peu commun bien qu’il tiques dans le domaine des Sciences de la
touche tout le monde. Terre et la réalisation de cours intensifs et L’exécutif de l’AMST
de toute autre activité permettant de mieux

A
Le bureau exécutif, élu par l’assemblée
vec très peu de moyens, cette as- faire connaître les grandes questions relati- générale pour une durée de quatre ans,
sociation persévère et ne ménage ves aux Sciences de la Terre à la commu- est constitué par
aucun effort pour atteindre les prin- nauté scientifique et à la société civile. Mme Amina BENKHADRA: Présidente
cipaux objectifs qu’elle s’est tracée comme L’AMST se fixe également comme objec- d’honneur
étant d’abord, une entité apolitique et à but tifs d’entreprendre des actions à caractère Abdellah MOUTTAQI : Président
non lucratif. Objectifs visant à promouvoir social en relation avec les Sciences de la Abdelaziz ABARRO, Driss TRAKI, Has-
les Sciences de la Terre et les techniques Terre, de participer aux réflexions et dé- san MOUSSARIA: Membres honoraires
associées à l’exploration du sous sol, à marches relatives à la préservation de l’en- Rachid AZIZI SAMIR: Vice-président
Hassan EL HADI: Secrétaire général
développer les contacts entre chercheurs vironnement en relation avec les Sciences
Mohamed BELBADAOUI: Trésorier
et opérateurs marocains dans ce domaine de la Terre.Les ressources de l’AMST sont Abderrazak EDDEBBI: Trésorier
et de stimuler les échanges dans ce do- constituées par les cotisations des mem- adjoint
maine avec les chercheurs et opérateurs de bres, les dons et les legs, les subventions Nasser ENNIH, Hassan BOUNAJMA,
l’étranger. Une initiative qui se concrétise étatiques des collectivités locales, des éta- Mohamed AISSA et Omar SADDIQI:
à travers notamment l’organisation au Ma- blissements et des organismes publics ou Assesseurs. EM

N°1 - Septembre 2008 23


Chronique

Rationalisation et défi énergétique


L
e Maroc fait, aujourd’hui face à de sérieux défis dans le domaine
de l’énergie. Pour pouvoir passer outre cette délicate situation,

e
l’issue est de s’adapter aux profondes mutations affectant mon-
dialement le secteur. Mutations face auxquelles il faut se montrer sep-
tique et éloigner toute vision versant dans un optimisme chimérique

u
qui laisserait croire qu’elles vont s’apaiser, quand le réalisme laisse
voir qu’elles ne feront que s’aggraver au fil du temps.

qi
Comment faut-il donc agir et quelle politique faut-il adopter pour re-
lever le défi et se mettre à l’abri d’une menace de crise énergétique de
plus en plus persistante ?
La politique à suivre et qui apportera le salut, doit allier la gestion

n
rationnelle des produits énergétiques à l’adoption d’une stratégie ef-
ficiente. Cette dernière doit essentiellement viser la réduction de la

o
consommation de l’énergie, sans porter atteinte à la productivité. Dans
cette démarche, il sera impératif de diversifier les sources d’énergie

rh
tout en veillant à protéger celles dont le pays dispose déjà.
Le choix du Maroc ne doit aujourd’hui porter que sur le renforce-
ment local de la capacité de production d’énergie et l’ouverture de
la voie aux investissements prometteurs en matière d’approvisionne-
ment énergétique. D’autre part, tous les efforts qui visent à faire des

C
énergies alternatives et renouvelables la clé de voûte de la politique
énergétique nationale doivent également être poursuivis de manière
résolue.
Cette vision émane incontestablement de la Volonté et de la détermi-
nation du Souverain qui entoure le secteur de Sa Haute Sollicitude.
En effet, SM le Roi n’a cessé d’appeler à la mise en oeuvre d’une po-
litique énergétique nationale qui, soulignait encore le Souverain dans
son Discours du Trône du 30 juillet 2008, se basera sur «une gestion
rationnelle» des produits énergétiques grâce à une stratégie «visant à
réduire la consommation de l’énergie, sans porter atteinte à la produc-
tivité», et en veillant «à la protection et à la diversification des sources
d’énergie».
La voie est ainsi tracée et les moyens sont là à en juger par la mise en
place d’un Fonds dédié, renforcera cette action et donnera plus de sens
à la stratégie énergétique nationale. Il permettra aussi d’apporter le
soutien nécessaire aux programmes de recherche d’efficacité en ma-
tière d’économie d’énergie, et d’inciter les investisseurs à utiliser les
énergies alternatives et renouvelables.
Ce Fonds spécial a été créé dans un élan de soutien solidaire de l’Ara-
bie Saoudite et des Emirats Arabes Unis sous forme de dons auxquels
s’est ajoutée une contribution du Fonds Hassan II pour le Développe-
ment économique et social. Il servira notamment à assurer le dévelop-
pement en matière énergétique. EM
24 Energie & Mines
Les dossiers « Le français arrive à tout ce qui est
bien, mais il y arrive tard. On commence
chez nous à blâmer ce qui est hardi, et
l’on finit par l’imiter » Voltaire...
Sauf que pour l’option nucléaire la Fran-
ce est partie à temps et bien !

Electronucléaire
UNE OPTION POUR LE Maroc !
Le contexte énergétique requiert aujourd’hui des
adaptations indispensables aux nouvelles réalités so-
cio-économiques internationales. La croissance de la
population mondiale qui doit passer à près de 10 mil-
liards d’individus à l’horizon 2050, pèsera fortement
sur la demande mondiale en énergie et en électricité. La
croissance économique des BRIC (Brésil, Russie, Inde,
chine) et des autres pays qui suivront va compliquer
davantage l’espoir au développement des pays pauvres.

N°1 - Septembre 2008 25


Dossier
Personne ne nie plus désor-
mais que l’électronucléaire
est une option énergétique
à fort potentiel industria-
lisant, mais requiert des
capacités organisationnelles
irréprochables et des en-
gagements multiples à la
fois sur les plans politique
et économique ou encore
sur les aspects scientifique
et technique. Dans cet ar-
ticle, nous allons évoquer
des considérations liées au
contexte général de l’énergie
nucléaire, suivies d’un aper-
çu succinct sur les opportu-
nités qui s’offrent à notre
pays pour le développement
de cette option et enfin des
propositions de portée gé-
nérale.
mes d’équipement en centrales nucléaires tous à pouvoir accéder à une énergie éco-
Par Mohamed Hmamouchi (*) par rapport aux années 70 et 80 du siècle nomique et de l’attention croissante portée
dernier, on continue à observer dans une à la protection de l’environnement depuis
bonne partie de la planète une croissance les conférences universelles sur ce sujet.
de la production de l’énergie nucléaire et L’énergie nucléaire devrait trouver sa place
une volonté d’un certain nombre de pays dans ce rééquilibrage. Tout d’abord, il y a
d’augmenter la puissance de leur parc lieu de signaler que le combustible utilisé
électronucléaire, dont notamment les pays pour la production électrique ne connaît
Le contexte énergétique requiert asiatiques (le Japon, la Chine, la Corée et pas les mêmes contraintes que le pétrole ou
aujourd’hui des adaptations indispensables l’Inde) ayant construit le plus ces dernières le gaz. Ses réserves sont plus importantes
aux nouvelles réalités socio-économiques années de réacteurs nucléaires. (des centaines d’années de consommation
internationales. Si de l’autre côté l’on se permet d’avancer en réserve avec les systèmes d’estimation
que beaucoup de pays notamment occiden- utilisés actuellement et plusieurs milliers
Contexte général taux ont stoppé la construction de nouvel- d’années avec de nouvelles technologies)
La croissance de la population mondiale les centrales pour des raisons écologiques et leur disponibilité n’est pas soumise à des
qui doit passer à près de 10 milliards d’in- saupoudrées de calculs politiques ouvrant aléas géopolitiques susceptibles de les met-
dividus à l’horizon 2050, pèsera fortement la voie à des privilèges économiques, on tre en péril. En outre, il est fondamental de
sur la demande mondiale en énergie et par- n’oublie souvent de préciser qu’ ils n’ont révéler la stabilité des coûts de production
ticulièrement en électricité. La croissance pas pour autant arrêté la production, et de l’énergie nucléaire liée au faible prix de
économique des BRIC (Brésil, Russie, plusieurs d’entre eux envisagent à l’avenir la matière première : le coût du combusti-
Inde, Chine) et des autres pays qui suivront le renouvellement des capacités actuelles, ble nucléaire ne représentant que près de 20
la même voie va compliquer davantage bien que le seuil ultime de développement % du coût de production actualisé (contre
l’espoir au développement des pays pau- recherché ailleurs eut bel et bien été et de- 60 à 70 % pour le gaz naturel, ces chiffres
vres. L’énergie sera de plus en plus au cen- puis longtemps franchi chez eux. devant être revus à la hausse pour des rai-
tre des débats économiques internationaux Ainsi et afin d’éviter le chemin de l’illu- sons évidentes de conjoncture).
et le nucléaire civil reprendra progressi- sion, il faudrait s’attendre à ce que durant En revanche, les coûts d’investissement
vement sa place au niveau de l’échiquier ce 21ème siècle s’opère un rééquilibrage et les délais de réalisation sont beaucoup
industriel. des énergies dans le monde sous l’effet plus importants pour une centrale nucléaire
D’ailleurs, durant les deux dernières décen- combiné de la baisse attendue des réserves que pour une unité conventionnelle fonc-
nies et jusqu’aujourd’hui et quoi que l’on en hydrocarbures et leurs répercussions né- tionnant au charbon ou au gaz naturel.
constate une baisse très nette des program- gatives sur les prix y afférents, du besoin de D’ailleurs, la tendance à rallonger la durée

26 Energie & Mines


Dossier veiller en permanence à ce que les som- la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, et cer-
mes considérables qui lui sont consacrées tains pays latino-américains…) au lieu de
soient utilisées efficacement et que les ré- se cantonner dans des productions moins
de vie des centrales nucléaires existantes sultats obtenus soient à la mesure de l’ef- qualifiées et peut être à faible valeur ajou-
s’explique, dans un contexte de marché li- fort consenti, qu’il s’agisse de la qualité tée (poteaux, câbles, transformateurs,…).
bre de l’électricité, par le fait que certains d’électricité effectivement disponible dans C’est ainsi que le secteur de l’électricité
électriciens préfèrent investir dans cette le pays ou du rendement économique du est appelé désormais plus que jamais à
option que de s’engager dans des investis- capital investi. jouer un rôle de locomotive du développe-
sements à délai de réalisation relativement Il est stratégique aussi par ses multiples ment et de modernisation tant sur le plan
long. effets notamment sur la valorisation des commercial que sur le plan technologique,
Ainsi, la durée de rentabilisation d’un in- ressources énergétiques nationales lors- et il faut être conscient que les exigences
vestissement lourd et les risques impor- que cela s’avère économiquement rentable d’une économie compétitive dans un en-
tants inhérents au projet de développement (eau et vent essentiellement), le dévelop- vironnement mondial en pleine mutation
de l’électronucléaire (risque commercial, pement des activités productives et l’aug- marqué par la tendance de la globalisation
technique, réglementaire ou politique) mentation de la productivité des activités produisant des chocs socio-économiques
sont donc, très élevés pour le nucléaire. industrielles et artisanales, l’implantation imprévisibles va soumettre de plus en plus
L’engagement volontariste en faveur de de petites industries créatrices d’emploi en notre économie à une concurrence accrue.
l’option électronucléaire est dans ce cadre zones rurales et la croissance de la popu- Nous pensons qu’il doit y avoir au moins
un facteur d’appréciation capital. lation agricole, sans oublier l’amélioration trois raisons essentielles pour que les pou-
de la qualité de vie et du bien être des po- voirs publics s’intéressent particulièrement
Des opportunités pour le pays pulations. à l’électronucléaire : l’insuffisance pour le
De prime à bord, il conviendrait de sou- Le secteur électrique est stratégique enfin moment des ressources énergétiques loca-
ligner que le secteur électrique national, par ses effets en amont. Le fait que l’élec- les, les incidences négatives des coûts des
toute activité confondue, se situe au pre- tricité nécessite l’installation continuelle importations énergétiques (pétrole, char-
mier rang des secteurs d’infrastructures, et la maintenance de nombreux équipe- bon et gaz naturel) sur l’économie natio-
qui sont considérés devoir jouer un rôle- ments de production, de transport et de nale et la forte croissance de la demande
clé dans le développement socio-économi- distribution, le secteur électrique, aux d’électricité
que du pays. côtés d’autres secteurs, devrait servir de Il serait judicieux de signaler pour une re-
Le secteur électrique est stratégique levier pour la promotion et le développe- connaissance historique que les pouvoirs
d’abord par les investissements hautement ment d’une industrie locale ou régionale publics avaient réalisé, sous les auspices
capitalistiques qu’il requiert. Il importe de (à l’instar de beaucoup de pays tels que de l’Agence Internationale de l’Energie

N°1 - Septembre 2008 27


Dossier Des propositions
Pour la réalisation des objectifs recherchés
par l’utilisation de la technologie nucléaire
à des fins pacifiques, il est proposé ce qui
suit:
- Parachèvement et promulgation de l’enca-
drement juridique et réglementaire devant
définir et préciser les obligations indispen-
sables à imposer en matière de sûreté nu-
cléaire ;
- Mise en place d’un Organisme de Sûreté
jouissant des moyens humains et financiers
adéquats et d’une autonomie de fonctionne-
ment suffisante pour lui permettre l’accom-
plissement de sa mission dans de bonnes
conditions, indépendamment des structures
existantes;
- Définition avec davantage de pertinence et
de précision de la politique de coordination
devrant présider aux contacts des différents
acteurs impliqués dans le nucléaire ;
- Mise en œuvre d’une politique nationale
en matière du développement nucléaire
sur le long terme (25 à 30 ans, au mini-
mum) ; car les investissements à réaliser
sont lourds de conséquence et leur prise
en charge devrait être envisagée avec un
maximum de recul nécessaire qu’imposent
la rigueur d’une politique budgétaire de
l’Etat et la limitation des ressources d’un
Etablissement Public;
- Mise en place d’un forum permanent de
réflexion animé par le biais d’un organe de
consultations et de propositions auquel re-
viendra en particulier la charge de veiller à
orienter et à pérenniser les efforts de l’Etat
Atomique (AIEA), au milieu des années haut que l’option électronucléaire reste dans sa politique nucléaire et de suivre les
80, des études de faisabilité pour l’intro- confrontée à un certain nombre de défis débats qui se développent sur cette ques-
duction d’une première centrale nucléaire. d’ordre juridique, scientifique et technique, tion au niveau de la scène internationale;
Ces études avaient permis de choisir un site financier, écologique ou géographique ; - Mise à contribution de l’expertise natio-
pour abriter la première centrale électronu- mais nous considérons que notre pays dis- nale dans la conception, le suivi et l’ac-
cléaire du pays. pose de capacités et d’atouts qui pourraient complissement des projets nucléaires.
L’adéquation du site au plan de la sûreté jouer en faveur de l’introduction de cette Tels sont quelques limbes éléments liés à la
nucléaire avait par la suite été confirmée. option dans de conditions satisfaisantes, à problématique de développement de l’op-
Par ailleurs, les études de faisabilité avaient savoir: tion nucléaire qui, espérons-le, seront enri-
conclu, à l’époque, que, pour des raisons de - un potentiel scientifique, technique et ad- chis par d’autres contributions plus spécifi-
limitation d’insertion dans le réseau natio- ministratif spécialisé dans divers secteurs ques et plus recherchés pouvant accrocher
nal, la date la plus proche d’introduction d’activités nucléaires; un débat sérieux sur le sujet. Peut-être, plus
d’une première unité de 900 MW, dans le - la capitalisation d’études de faisabilité et d’un débat… des actions !
cadre d’un programme d’équipement vo- de préfaisabilité, et l’existence d’un site C’est une question de temps, comme l’avait
lontariste favorisant l’introduction de l’op- déjà qualifié par l’AIEA ; dit si bien Voltaire pour les français : « le
tion nucléaire, devrait intervenir à l’horizon - la mise en service du Centre d’Etudes Nu- français arrive à tout ce qui est bien, mais
2015. Soit !L’actualisation de cette étude a cléaires de la Maâmora devant constituer il y arrive tard.
été dernièrement entreprise et des éléments un environnement favorable à la consoli- On commence chez nous à blâmer ce qui
d’appréciation permettant de confirmer le dation des compétences nationales dans les est hardi, et l’on finit par l’imiter ».Sauf
choix évident de la nécessité de mise en activités liées au nucléaire ; que pour l’option nucléaire, la France est
place d’un programme électronucléaire - un cadre législatif et réglementaire en partie… à temps et… bien ! A suivre… EM
pour la production d’électricité devraient pleine évolution;
être disponibles. - L’ouverture du secteur électrique à des (*) Ingénieur-consultant et
Il est aussi évident comme signalé plus partenaires nationaux et internationaux… assistant à maitre d’ouvrage

28 Energie & Mines


Dossier Ce réacteur de deux mégawatts est dédié à
la recherche et l’expérimentation. Son uti-
lité est capitale pour des secteurs comme
Nucléaire la médecine, l’eau, l’agriculture et la re-
cherche scientifique. L’intérêt principal de

Prémices d’un éveil marocain ce réacteur réside selon le Maroc dans la


constitution d’un patrimoine scientifique
important, tant en équipements ultra high-
Si elle a perdu un important contrat en Chine, Areva n’est tech qu’en savoir-faire technologique. La
recherche scientifique en bénéficiera lar-
pas restée les bras croisés dans le domaine. A travers elle, la gement. Le réacteur de recherche est ainsi
France s’est tournée vers le Maroc pour proposer sa tech- une sorte de porte d’entrée du Maroc dans
nologie dans le nucléaire civil. Il y a lieu de souligner ici ce domaine.
que la Russie n’a pas caché son intention de construire une Il existe actuellement 35 réacteurs Triga
centrale nucléaire au Maroc. La future mise en service du aux Etats-Unis et autant en dehors du terri-
toire américain (Japon, Italie, Brésil, Iran,
premier réacteur nucléaire de recherche marocain devrait Mexique). Fruit de la politique d’Atoms
déclencher bien des convoitises. for Peace (le Nucléaire pour la Paix) de
l’ancien président américain, Eisenhower,
C’est à Paris que le Maroc avait émis pour L’expérience de Bouknadel cette technologie avait comme but de faci-
la première fois, le désir de développer un La mise en service du premier réacteur nu- liter l’accès au nucléaire pour les pays en
programme nucléaire pour la production de cléaire de recherche marocain, devrait se voie de développement.
l’énergie électrique, «dans le respect des faire, selon des responsables du Centre na-
engagements marocains sur le plan inter- tional de l’énergie, des sciences et des tech-
national». Le choix de Sidi Boulbra
niques nucléaires (CNESTEN), dans les
Les différents éléments du projet devait en- En décembre 2005, l’Agence internatio-
prochains jours. Tous les préalables tech-
suite faire l’objet d’une mission composée nale de l’énergie atomique a indiqué que le
niques et réglementaires ont été remplis.
des représentants des diverses instances site de Sidi Boulbra était adapté à recevoir
Installé à 25 km de Rabat, le site relève du
françaises compétentes. Cette coopéra- la première centrale nucléaire marocaine
CNESTEN. De technologie américaine, ce
tion devait notamment s’appuyer sur une pour la production d’électricité. Cette cen-
réacteur a été acquis par le Maroc auprès
analyse des enjeux de nature politique (y trale aura une puissance estimée de 700 à 1
de General Atomics pour la somme de 5
compris de non prolifération), économi- 000 mégawatts.
millions de dollars.
que, et de sûreté et de sécurité inhérents au Dans le cadre de sa politique de diversifica-
A ce montant s’ajoutent les frais d’installa-
développement d’un programme nucléaire tion des ressources énergétiques primaires
tion et d’équipement du centre qui l’abrite,
civil. Et c’est dans ce sens que le PDG et du développement de ses capacités de
fruit d’un financement français sous forme
d’AREVA avait été approché, dans le ca- production électrique, le Maroc a conduit
de crédit concessionnel (un tiers accordé
dre de discussion autour de l’adoption de des enquêtes de site et de faisabilité pour
sous forme de dons). Ce centre s’étend sur
l’énergie nucléaire au Maroc. sa première centrale nucléaire, en tenant
4.000 m2 et comprend, outre le réacteur,
Au même moment, la Russie montrait compte de la réalité économique actuelle
des laboratoires d’application. Le réacteur
beaucoup d’intérêt à construire une centra- et de la nécessité de développer une tech-
verra l’implication de quelque 220 per-
le nucléaire au Maroc. L’Agence atomique nologie de réacteur nucléaire compatible
sonnes (docteurs, ingénieurs, techniciens,
locale (ROSATOM) a manifesté son grand avec la taille du réseau national d’ici 2016
agents…).
intérêt pour participer à l’appel d’offres in- ou 2017.
ternational qui devait être lancé à cet effet
par les autorités marocaines. Younès Maa-
mar, directeur de l’ONE) aurait même fait
le déplacement, à Moscou, pour rencon-
trer à la fois les responsables de l’Agence
atomique russe (ROSATOM), du groupe
TVEL et de la holding Rosenergoatom.
Cette dernière compte à son actif la
construction de cinq centrales nucléaires,
notamment en Iran, en Chine et en Inde.
Elle est connue pour son savoir-faire. Un
avantage qui pourrait pencher en sa faveur
au moment de la proclamation des résultats
de l’appel d’offres. Selon certaines prévi-
sions, la centrale nucléaire serait opéra-
tionnelle en l’an 2017.Le recours à l’éner-
gie nucléaire semble ainsi être de plus en
plus une nécessité pour le Maroc.
N°1 - Septembre 2008 29
Dossier l’AIEA. les semis par manque d’engrais... Les ex-
Ce projet nécessitera un investissement perts s’inquiètent maintenant de la rareté
de quelque 15 milliards de dirhams. La du phosphate qui, contrairement au pé-
Ces études de faisabilité ont été réalisées société américaine General Atomics Cor- trole, est irremplaçable. Il peut seulement
en partenariat étroit avec l’AIEA. Elles poration supervisera la fourniture des être recyclé, mais il faut pour cela retraiter
ont pris en compte les aspects techniques réacteurs nucléaires à des fins pacifiques et les excréments animaux et humains pour
et économiques du projet, ainsi que la sé- scientifiques. Le personnel, les techniciens en nourrir les sols... Le physicien Isaac
curité, la protection de l’environnement, et les ingénieurs nucléaires marocains qui Asimov a démontré que le phosphate est
la participation de l’industrie nationale travailleront dans cette centrale nucléaire un élément minéral unique, parce que sa
et l’information publique. Les principa- ont reçu une formation aux Etats-Unis, en concentration moyenne dans les organis-
les conclusions ont été publiées dans un France et en Malaisie. Alors que le dossier mes vivants est huit fois plus élevée que
rapport final rédigé par des experts de technique du site est bouclé, la décision sa concentration dans les sols. Asimov lui
l’AIEA. Le site de Sidi Boulbra se trouve politique se fait encore attendre. Les consi- a même décerné le titre enviable de «life’s
sur la côte atlantique, à mi-chemin entre dérations réglementaires restent à finaliser. bottleneck» (goulot d’étranglement de la
les villes de Safi et d’Essaouira, sur la rive Le gouvernement prépare les textes juridi- vie). Comment expliquer alors l’atonie des
nord de l’embouchure du fleuve Mzar. ques appropriés nécessaires pour couvrir cours du phosphate brut de 1989 à 2003?
L’AIEA n’a émis aucune objection quant le rôle, la mission et le cadre opérationnel Ce prix est avant tout déterminé par les
à la qualification de ce site. L’agence est des réacteurs nucléaires. anticipations des acteurs en présence : une
favorable à ce que des réacteurs technique- alliance entre l’Office Chérifien des Phos-
ment avérés et commercialement disponi- Le pic du phosphate phates (qui contrôle 47% du marché de
bles soient inclus dans le projet de centrale Si la dernière goutte de pétrole sera extrai- l’acide phosphorique et 22% des engrais
nucléaire marocaine. La date optimale te en 2150 dans l’Est de d’Arabie Saoudi- phosphatés) et un consortium de huit en-
pour la mise en service de la première uni- te, le dernier gramme de phosphate le sera treprises américaines baptisé PhosRock
té de génération d’électricité d’origine vraisemblablement à Khouribga au Maroc concentrerait plus de 60% des réserves
nucléaire, d’une puissance de 700 à 1 000 dans moins de 90 ans. Le physicien Patrick mondiales ; cette possibilité d’une entente
mégawatts, dans le réseau national sera Déry a appliqué la technique de linéarisa- maroco-américaine a un effet dissuasif qui
d’ici à 2017. tion de Hubbert (qui a formulé le concept prive les autres pays producteurs du pou-
La comparaison économique avec la tech- de «pic du pétrole») aux données fournies voir de piloter les prix. Par ailleurs, les in-
nologie du charbon montre que l’option par le United States Geological Survey, ré- vestissements dans le secteur phosphatier
nucléaire est plus avantageuse pour une sultat : le pic du phosphate aurait eu lieu en ont été gelés ces dernières années par l’an-
mise en service à compter de cette date. Le 1989! Il est passé inaperçu à cause de l’ef- nonce de l’exploitation à partir de 2010
processus de recherche et de sélection du fondrement du bloc soviétique (traduit par d’un gisement géant dans le nord de l’Ara-
site de Sidi Boulbra et les études détaillées une baisse drastique de la demande entre bie Saoudite (qui pourrait fournir jusqu’à
auxquelles il a été soumis ont été conduits 1990 et 1993). Aujourd’hui, les premières 8% de l’offre mondiale). Or en 2020, la
par la société française SOFRATOME tensions apparaissent (enfin) sur le marché production agricole mondiale - poussée par
avec la participation de plusieurs organi- ; certains agriculteurs australiens et brési- la démographie et les biocarburants - aura
sations marocaines et sous la houlette de liens ont été obligés cette année de retarder bondi de 33%, entraînant dans son sillage
la consommation d’engrais. Si le phospha-
te a longtemps été la matière première la
moins attrayante de la planète malgré son
importance, la situation semble en passe
de changer. Pour le Maroc, dont le sous-
sol renferme plus de 40% des réserves
mondiales, un trend haussier durable sur
le phosphate brut est une bonne nouvelle.
Cela devrait aider l’OCP à se réformer. En
maintenant un programme d’investisse-
ment de 4 milliards de dollars d’ici 2015,
l’OCP ambitionne de faire du port de Jorf
Lasfar une technopole mondiale du phos-
phate, une plateforme industrielle dans
laquelle les investisseurs étrangers pour-
raient exploiter des unités de productions
livrées clef en main (500 ha dédiés à l’in-
dustrie lourde). Sans oublier que d’après
l’Agence Internationale de l’Energie Ato-
mique, les phosphates marocains recèlent
près de 7 millions de tonnes d’uranium. Le
cours de l’uranium a été multiplié par onze
depuis 2002. EM
A.D
30 Energie & Mines
Affaire Le CNESTEN est devenu centre régional
de l’AIEA en matière de formation en sé-
curité radiologique. Quoi de plus comme
reconnaissance des compétences nationales
Coopération

France, le partenaire historiquement stratégique


La relation franco-marocaine dans le domaine de l’énergie développement propre.
est toujours aussi dense et que le dossier de l’avenir éner- Afin de bâtir un système national de veille
économique et stratégique sur l’énergie, un
gétique est désormais ancré au centre du débat public au
accord de coopération énergétique, signé
Maroc. Le partenariat franco-marocain dans le domaine en 2007 par le Ministre délégué à l’Indus-
de l’énergie est ainsi, à la fois ancien, multi forme et d’une trie et le Ministre de l’Energie et des Mi-
actualité toujours aussi riche. nes, renforce la coopération existante entre

C
la Direction de l’Observation et de la Pro-
ette coopération s’est traduite par de l’interconnexion électrique entre le Ma-
grammation et l’Observatoire de l’Energie,
la mobilisation des outils de finan- roc et l’Espagne et au renforcement de celle
en fixant une feuille de route assortie d’un
cements français, notamment des entre le Maroc et l’Algérie. Elle appuie la
calendrier d’actions. L’Agence de l’Envi-
protocoles financiers pour la réalisation politique marocaine volontariste de déve-
ronnement et de la Maitrise de l’Energie
d’infrastructures dans les années 90, du loppement des énergies renouvelables.
(ADEME) est elle aussi très impliquée au
Fonds d’Etude et d’Aide au Secteur Privé L’AFD assure également le secrétariat et
Maroc. Dans le cadre d’un accord de coo-
(FASEP) pour le financement d’études de la gestion des projets financés par le Fonds
pération avec le Centre de Développement
faisabilité sur l’électrification rurale ou les Français pour l’Environnement Mondial
des Energies Renouvelables (CDER), de
centrales à cycle combiné. (FFEM). Cinq projets sont actuellement
nombreux projets d’énergie renouvelable,
Pour sa part, l’Agence Française de Dé- en cours d’exécution dans le domaine de
en milieu rural en particulier, ont été mis
veloppement (AFD) a accompagné l’Of- l’énergie tel que le projet de mise à niveau
en œuvre, ainsi que les actions d’accom-
fice National de l’Electricité (ONE) depuis énergétique et environnementale des in-
pagnement telles que l’information et la
l’origine du Programme d’Electrification dustries de la zone industrielle de Sidi Ber-
formation, qui en conditionnent l’effica-
Rural Global (PERG) dont elle est le prin- noussi-Zenata. Le parc éolien de la cimen-
cité. C’est à la suite des enseignements du
cipal bailleur de fonds. Par ailleurs, l’AFD terie Lafarge de Tétouan a été financé par
Programme Pilote d’Electrification Rurale
a participé au financement du doublement ce Fonds dans le cadre des Mécanismes de
(PPER), auquel
l’ADEME a contri-
bué, que l’ONE
s’est engagé dans
une électrification
rurale à grande
échelle, le PERG.
Dans le tourisme,
qui constitue l’un
des moteurs du dé-
veloppement éco-
nomique du Maroc,
l’ADEME apporte
son expertise d’ac-
teur du dévelop-
pement durable
en développant la
filière solaire ther-
mique aussi bien
dans le tourisme
de masse, avec le
Club Méditerra-
née ou le groupe
ACCOR, que dans
le tourisme rural.
L’ADEME n’est

N°1 - Septembre 2008 31


Affaire
pas en reste dans l’efficacité énergétique
qui est désormais un volet à part entière de
la stratégie énergétique du Maroc. Dans le
cadre de la coopération décentralisée avec
la région PACA, l’ADEME en partenariat
avec la Direction Générale des Collectivi-
tés locales et l’ONE a lancé un programme
d’actions dans les provinces de Tétouan et
Tanger ayant pour objectif de réduire les
consommations des collectivités locales.
Les sociétés françaises sont ainsi en pre-
mière ligne pour participer au développe-
ment du secteur et ce dans la distribution
pétrolière ou gazière avec Total ou Vito-
gaz, en tant que fournisseur d’infrastructu-
res, de centrales, de matériels, de technolo-
gie, de savoir faire avec Alstom, Cegelec,
Clemessy, EDF, ou Temasol, en tant que groupe Théolia qui a repris récemment la électronucléaire est aussi le fruit des ac-
concessionnaire de distribution d’électrici- part d’EDF dans la Compagnie Eolienne tions entreprises et des efforts engagés de-
té avec Suez à Casablanca et avec Véolia à du Détroit (CED). puis des années par le Maroc pour se pré-
Rabat, Tanger et Tétouan, ou encore en tant parer à l’énergie nucléaire civile, en pleine
que producteur d’électricité en concession Quelles perspectives ? coopération avec l’Agence Internationale
comme le parc de Koudia El Baida de la Les perspectives de ce partenariat se ré- de l’Energie Atomique. Avec le Centre
Compagnie Eolienne du Detroit, qui fut le sument bien dans les propos du Président National de l’Energie, des Sciences et des
premier parc éolien du Maroc, ou bien en français, Nicolas Sarkozy, lors sa récente Techniques Nucléaires (CNESTEN), créé
auto production comme le parc éolien du visite d’Etat qui « souhaite que le Maroc en 1986, et le Centre d’Etudes Nucléaires
site de Lafarge à Tétouan. fasse le choix du nucléaire civil français » de la Maamora, le Maroc a développé un
L’attractivité du Maroc, ses besoins en soulignant que « la France accompagnera solide socle d’expertises.
infrastructures énergétiques, son volonta- le Maroc sur cette route ». La France y a d’ailleurs apporté son
risme dans les énergies renouvelables at- Ce message de confiance dans la capacité concours actif grâce à une coopération
tirent de nouveaux opérateurs comme le du Maroc à mettre en œuvre une filière de longue date entre le Commissariat à
l’Energie Atomique (CEA) et le CNES-
TEN, sans oublier l’apport de l’Institut
français de Radioprotection et de Sureté
Nucléaire (IRSN). Les compétences ma-
rocaines se voient reconnues puisque le
CNESTEN est devenu centre régional de
l’Agence Internationale de l’Energie Ato-
mique (AIEA) en matière de formation en
sécurité radiologique.
En valorisant l’uranium présent dans les
phosphates, dont le Maroc est le troisième
producteur mondial, le pays détient dans
son sous sol une part importante de son in-
dépendance énergétique.
Une première étape a été franchie en ce
sens. Durant la visite d’Etat du Président
de la République, AREVA et l’OCP ont si-
gné un protocole d’accord relatif à la mise
en place d’une coopération dans le do-
maine de l’extraction de l’uranium à partir
de l’acide phosphorique. Le Maroc a déjà
accompli de grandes avancées pour assu-
rer son avenir énergétique, faisant preuve
d’exemplarité dans le développement des
énergies renouvelables. EM
E.E.M

32 Energie & Mines


Industrie L’infrastructure productive de Holcim
- Maroc s.a, groupe cimentier national
filiale de Holcim Ltd a été renforcée
depuis l’inauguration, en juin dernier
de la nouvelle cimenterie de Settat…
Ecoval

Pré-traitement de déchets industriels


Collecte et transport
Ecoval propose au client toute une gamme
de solution intégrale en termes de logisti-
que et collecte 100% sécuritaires (confor-
me ADR).

Suivi des déchets industriels


Ecoval délivre au client un bordereau de
suivi des déchets industriels afin d’assurer
la traçabilité des déchets dangereux et l’éli-
mination de ceux-ci dans les règles envi-
ronnementales.
Les procès verbaux d’élimination par co-
incinération délivrés par Holcim Maroc
donnent ainsi à nos clients l’opportunité de
démontrer leur engagement pour le Déve-
loppement Durable en ayant utilisé une fi-
lière d’élimination sure et reconnue comme
écologique.

Recyclage et valorisation matière


Ecoval s’engage à respecter les principes
de la hiérarchisation des déchets en offrant
aux clients des solutions conformes au res-
pect environnemental pour le recyclage ou
valorisation matière des déchets via des fi-
lières agréées. EM
EEM

Holcim Maroc est très sensi- marocain la meilleure alternative pour la cimenterie
gestion intégrée des déchets en ligne avec
ble aux questions sociales, à
la préservation des ressour-
le concept du Développement Durable. Léger tassement
L’assistance chez le client Ecoval offre aux
ces naturelles et à l’environ- clients une assistance et un support techni- Pour Febelcem, la fédération du
nement. que pour la gestion adéquate de leurs dé- secteur cimentier belge, l’année
chets et pour la mise à niveau environne- 2007 aura été celle de la stabilité.

D
ans cette optique, la plateforme mentale de leurs industries. Pourtant, l’industrie cimentière a
Ecoval a été créée pour devenir la connu une petite baisse de 1,4% de
première unité de regroupement et la consommation de ciment gris à
de pré-traitement de déchets industriels au Analyses et évaluation des déchets 5.954.000 tonnes. La consomma-
Maroc. Ecoval propose un service spécia- Comptant sur un laboratoire spécialisé tion belge s’est élevée à 577 kilos
lisé, professionnel et écologique pour la équipé avec les dernières technologies pour par habitant en 2007, en recul
destruction des déchets en fours de cimen- l’identification et la caractérisation des dé- de 8 kilos par rapport à 2006.
teries, garantissant une élimination sûre, chets, ainsi qu’un personnel ayant toutes Ce chiffre reste néanmoins plus
strictement contrôlée et sans aucun impact les qualifications techniques et humaines, élevé que la moyenne européenne
sur l’environnement. Ecoval analyse avec précision les déchets qui est de 536 kilos, soit 7,5% de
Actuellement, Ecoval fournit au marché selon les critères normatifs (EU). moins qu’en Belgique. EM

34 Energie & Mines


Industrie
Delattre Levivier Maroc

La reconnaissance des cimentiers


Avec un effectif de 1100 personnes, Delattre Levivier Maroc, cotée à la bourse de Ca-
sablanca, est leader dans la construction métallique lourde. Située à Casablanca DLM
intervient sur les marchés des Mines et chimie, des infrastructures et grands travaux, du
ciment, du Pétrole et Gaz, de l’énergie, du pétrole offshore et de l’éolien. Ces trois sites
de production au Maroc sont situés à Ain Sbaa, Tit Mellil et Jorf Lasfar.

E
n conformité avec son statut de lea- d’ensachage et d’expédition, la deuxième nouvelle unité devrait démarrer fin 2009.
der, Delattre Levivier Maroc (DLM) concerne l’atelier de cuisson. DLM assure- Compte tenu de son positionnement straté-
vient de remporter un contrat d’en- ra le montage des charpentes métalliques et gique DLM profite pleinement du potentiel
viron 207 millions de Dirahms attribué aussi le montage de l’ensemble des équipe- de ce marché de référence qui représente
par la compagnie Polysius SAS France (fi- ments : concassage, broyeur cru, silo d’ho- 34% du volume du carnet de commandes
liale du groupe ThyssenKrupp). Ce contrat mogénéisation, tour de préchauffage, four, de la société pour l’année 2008. « Nous
consiste en la réalisation des travaux de refroidisseur, transporteur clinker, broyeur nous réjouissons de l’obtention de ce
montage des équipements mécaniques et ciment et ensachage. Ce contrat confirme contrat, cela signifie que notre expertise
des charpentes métalliques de la future une nouvelle fois la position de DLM com- technique et nos compétences en gestion de
cimenterie de Beni Mellal des « Ciments me partenaire des grands cimentiers. Il fait projets sont reconnues dans le secteur de la
de l’Atlas - CIMAT » du groupe Sefrioui, suite à la réalisation des grands projets de construction de cimenterie » déclare Eric
ainsi que pour la fabrication d’éléments 2008 comme, le doublement de la capacité Cecconello, Directeur Général de DLM. Et
techniques pour les deux projets de cimen- Clinker de la ligne de Tétouan 3 de Lafarge d’ajouter « De plus ce contrat nous donne
teries de CIMAT de Beni Mellal et Ben Maroc, avec une capacité de 1 million de une grande visibilité sur notre charge en
Ahmed. La cimenterie de Beni Mellal sera tonnes par an et aussi, la nouvelle ligne de montage pour les exercices 2009 et 2010 ».
ainsi dotée d’une capacité de production de production de Ciment du Maroc à Agadir. L’effectif de DLM sur ce chantier devrait
1,6 million de tonnes par an. Le projet de Il s’agit de la construction d’une nouvelle atteindre 300 personnes, Le Volume en ton-
construction de l’unité s’étalera sur 30 mois usine complète avec une ligne de cuisson à ne des travaux de montage est de 18.600
avec deux étapes principales. La première voie sèche capacité de production annuelle tonnes plus 2.800 tonnes de réfractaire et
est la construction d’un atelier de broyage, de 1,6 million de tonnes de clinker. Cette 400.000 m2 de peinture. EM

Zones économiques

Outils et méthodes de diminution de l’impact énergétique


L
es zones d’activité économique sont le lieu de convergence prise en compte des objectifs énergétiques sur la zone. De même,
de pôles commerciaux, industriels ou encore artisanaux et une concertation définissant les critères et les objectifs de déve-
permettent de concentrer sur un territoire plus ou moins loppement durable, parmi lesquels ceux de l’énergie, engagera
grand des activités connexes ou interdépendantes. Dans le cadre plus facilement les entreprises dans une démarche volontariste
de leurs activités, les entreprises concernées œuvrent dans des en matière de maîtrise de l’énergie et de production décentrali-
secteurs fortement consommateurs d’énergie et émetteurs de gaz sée d’énergie. Ensuite, la définition de critères d’urbanisme mais
à effet de serre. Il est donc important d’agir sur ces zones d’acti- également de construction plus ou moins contraignants témoigne
vités afin de diminuer leurs impacts énergétiques au travers des d’une volonté réelle de la collectivité qui aménage et qui urba-
actions de maîtrise de l’énergie (MDE) et de production décen- nise dans le domaine du développement durable et des énergies
tralisée de l’énergie (PDE) par le biais notamment des énergies renouvelables. Enfin, l’aide à la valorisation solaire des toitures
renouvelables (EnR). Plusieurs méthodes d’actions sont envisa- des ensembles de bâtiments sur ces zones souvent étendues reste
geables, mais il importe au préalable de bien identifier les acti- une action primordiale qui permet de démultiplier les efforts de
vités qui sont susceptibles de générer des pollutions et de fortes La Réunion en terme de production d’électricité à partir de l’éner-
consommations d’énergie. En d’autres termes, une démarche glo- gie solaire. Les solutions d’accompagnement et de gestion de ce
bale doit accompagner tout le processus de conception de la zone type de projet existent et s’adaptent au contexte local réunion-
économique en ayant une focale sur la question de l’énergie. Il nais. L’enjeu est important puisque les zones d’activités de l’île
est ensuite possible de mettre en œuvre plusieurs axes d’actions ne sont pas infinies mais elles comportent un potentiel de MDE et
sur des zones économiques de plus ou moins grandes ampleurs. de PDE qui est considérable. Ce potentiel doit servir d’exemples
Tout d’abord, la recherche d’implantation d’activités ou d’entre- à l’ensemble de la population réunionnaise pour démontrer de la
prises déjà engagées dans une démarche de qualité environne- conciliation possible entre développement économique et protec-
mentale ou de management environnemental devrait faciliter la tion de l’environnement. EM

N°1 - Septembre 2008 35


Industrie
Eolien
La France comme nouveau terrain
La France reste à la traîne européenne de produire 22% d’énergies
par rapport à ses voisins renouvelables, la France a décidé de dé-
velopper ses installations éoliennes. Avec
européens, mais ses régions son littoral exceptionnel, l’hexagone dis-
côtières constituent un pose d’atouts. Les régions côtières comme
atout majeur dans ce marché le Languedoc, la Bretagne disposent déjà
prometteur… d’un beau parc. La Picardie et le Pas-de-
Calais offrent des possibilités importan-

S
tes. Pour l’heure, le plus grand parc éolien
i, en Allemagne, l’énergie éolienne
français est en construction depuis 2008
s’est développée depuis de nom-
dans le Pas-de-Calais. Ce projet d’enver-
breuses années, en France le dé-
gure de 34 éoliennes a été confié à l’Al-
veloppement beaucoup plus récent de
lemand Ostwind. Si la coopération avec
l’industrie implique un parc plus restreint
la communauté de communes se déroule vent être attractifs.
mais des aérogénérateurs plus puissants.
dans de bonnes conditions, en revanche En 2001, l’Etat a mis en place un prix de
Avec 340 parcs d’éoliennes, la capacité de
les opposants au projet ne manquent pas. rachat par EDF. Il est de 8,2 c/KWh pen-
l’éolien français est de 2,48 GW. Soit pres-
Deux ans sont passés entre l’obtention des dant 10 ans puis entre 2,8 et 8,2c pendant 5
que 10 fois moins que celle de l’Allema-
permis en 2003 et l’accord du tribunal de ans pour l’éolien terrestre et de 13c/KWh
gne. Le pays est encore un petit poucet de
Douai en 2005. Il aura au total fallu 8 ans pour le offshore. Contrairement à l’Alle-
l’éolien, mais, depuis 2005, la croissance
pour que le parc voit le jour. magne, le marché français de l’éolien fut
est exponentielle. En 2010, 3500 éolien-
nes devraient couvrir le territoire. Actuel- longtemps morcelé.
Une expansion rapide Les petites entreprises étaient très nom-
lement, seules 2000 éoliennes produisent
Depuis 2004, la France accroit ses efforts breuses sur un marché encore peu impor-
de l’électricité. Si la France a un tel retard
dans le domaine de la production d’éner- tant et demandant de lourds investisse-
par rapport à l’Espagne, l’Allemagne ou
gie éolienne : de 393 MW en 2004, la pro- ments. Depuis les petits acteurs ont fait
le Danemark, c’est parce que jusque là la
duction est de 2 GW actuellement. l’objet de prises de participation et/ou de
politique énergétique de la France restait
Cette expansion rapide permet à l’éolien contrôle.
essentiellement tournée vers le nucléaire,
de couvrir 0,4% des besoins en électricité La Compagnie du Vent a ainsi été rachetée
l’hydroélectricité et les sources fossiles et
en 2006. En 2010, l’éolien doit produire par Suez, tandis que General Electric a pris
polluantes comme le pétrole.
10% de l’énergie. une participation d’importance au sein de
Un énorme potentiel Afin de rentabiliser les investissements et Theolia.EM
Avec le protocole de Kyoto et l’obligation accélérer l’éolien, les tarifs de revente doi-
Synth.E.E.M

Solaire

Un leader entre en lice


C
arbone Lorraine vient de remporter deux im- de 700 millions de chiffre d’affaires réalisés par le
portants contrats dans l’industrie solaire. Le groupe en 2007), ces partenariats avec deux acteurs
premier porte sur les besoins en graphite isos- majeurs de la filière renforcent Carbone Lorraine
tatique d’un producteur de polysilicium, la princi- sur le marché de l’industrie solaire, aujourd’hui en
pale matière première utilisée pour la fabrication de très forte croissance.
panneaux solaires. Son montant atteint 60 millions En effet, Carbone Lorraine occupe des positions de
de dollars (42,5 millions d’euros) répartis sur 4 ans. leader dans des industries d’avenir. Ces positions
Le second contrat, d’un montant de 25 millions de reposent sur une double expertise : Le graphite et
dollars (17,8 millions d’euros) sur 13 mois, a été d’autres matériaux de haute technologie d’une part,
conclu avec un fabricant d’équipements pour l’in- l’efficacité énergétique d’autre part. . Ces deux ex-
dustrie solaire pour la fourniture de systèmes en pertises, seules ou associées, sont à la base du succès
graphite. Si le montant cumulé de ces deux contrats du Groupe dans ses trois métiers : Systèmes et maté-
peut sembler modeste (un peu plus de 60 millions riaux avancés ; Applications électriques ; Protection
d’euros répartis sur quatre ans à comparer aux près électrique. EM

36 Energie & Mines


L’UE a imposé le confi¬nement et le recyclage des
Qualité gaz réfrigérant, ainsi que la progressive réduction
de leur utilisation. Cependant il est encore peu
envisagé de réduire vraiment leur consommation,
et on cherche davantage à augmenter leur effica-
Consommation cité et à réduire leur propagation dans l’air.

Climatisation, gaz réfrigérant et énergies


renouvelables
Depuis la canicule de l’été 2003, le marché français de la climatisation a connu une très
forte croissance. Mais les climatiseurs sont une calamité pour l’atmosphère car ils rejet-
tent des gaz à effet de serre. Aujourd’hui, une nouvelle solution écologique et économi-
que pour le marché français de la réfrigération et de la climatisation arrive en France

L
es gaz réfrigérants sont des produits
de consommation courante, tant au
niveau domestique qu’industriel, qui
participent grandement au réchauffement
climatique. Ils sont utilisés pour la produc-
tion de froid des réfrigérateurs, congélateurs
et climatiseurs et sont donc d’une grande
importance pour de nombreux foyers et en-
treprises. Dans les années 80, les CFC (ou
chlorofluorocarbures) étaient utilisés dans
plusieurs secteurs industriels : l’industrie
du froid, l’industrie des nettoyants indus-
triels, l’industrie des propulseurs, l’indus-
trie des mousses isolantes, etc... Or, depuis
le 1er janvier 2001, les CFC sont interdits
en raison de leur effet destructeur sur la
couche d’ozone et de leur contribution à
l’effet de serre. Les HCFC (hydrochlo-
rofluorocarbures) les ont progressivement
remplacé. Ils devront être remplacés à leur
tour, leur usage étant limité par le proto-
cole de Kyoto sur la diminution des gaz à
effet de serre. Aujourd’hui donc, ces gazs
réfrigérants sont en majorité remplacés par
les gaz HFC (hydrofluorocarbone), sans
chlore, qui sont souvent présentés comme
« écologiques « car ils ne nuisent pas à la
couche d’ozone. Cependant, le fluor qu’ils
contiennent contribue grandement au ré-
chauffement climatique, jusqu’à représen-
ter 2% des émissions de gaz à effet de serre
de l’Union Européenne. Les émissions de
HFC sont aujourd’hui contrôlées et jugées pouvoir de réchauffement 1.300 fois plus en décharge.
indésirables pour l’environnement, mais élevé que celui du C02. L’Union Européenne avec son règlement
ces gaz, à défaut d’alternative aussi intéres- Il consomme aussi beaucoup d’énergie. (CE) N°842/2006 a déjà imposé le confi-
sante du point de vue économique, seront Pour exemple, la climatisation d’une auto- nement et le recyclage de ces gaz, ainsi que
sans doute encore utilisés dans l’industrie mobile, qui équipe trois véhicules neufs sur la progressive réduction de leur utilisation.
du froid. quatre vendus en France, consomme 25% à Cependant il est encore peu envisagé de
35% de carburant en plus en ville et 10% à réduire vraiment la consommation de ces
Les dangers de la climatisation 20% en plus sur route. gaz, et on cherche davantage à augmenter
Le climatiseur fonctionne avec des fluides L’appareil étant rarement recyclé, le fluide leur efficacité et à réduire leur propagation
frigorigènes à base d’HFC, substances à frigorigènes à base d’HFC finit dans l’air. EM
N°1 - Septembre 2008 37
Qualité
Partenariat

Une Solution d’Anticipation du Risque Automobile


Le Groupe Traqueur, leader français de l’après-vol et acteur majeur de l’intelligence em-
barquée, et Codes Rousseau, leader en édition de savoir, de méthodes, d’outils pédago-
giques en matière de sécurité routière, signent un partenariat stratégique, en réponse à la
problématique du risque routier auquel sont confrontées les entreprises.
Issue d’une réflexion commune, l’offre 3. Conduire moins vite, c’est moins cher. contribuent pleinement à l’amélioration
S.A.R.A. Eco-Fleet s’inscrit parfaitement Pour le milieu professionnel : la conduite du comportement sur la route ; au-delà du
dans une logique actuelle de management doit être un acte citoyen, la première cause fonctionnement inhérent à l’entreprise, les
: réduire la sinistralité et les coûts directs/ de décès au travail restant l’accident de la conducteurs profitent d’une pédagogie qui
indirects de la flotte, par la mise en place route, le gisement de sécurité routière porte leur sert aussi à titre personnel (anticipa-
d’une prestation innovante de prévention ici sur 22 000 000 de personnes, les orien- tion du risque d’accidents, économie de
du risque routier visant l’adoption d’une tations : carburant…). L’éco-comportement prend
conduite éco-comportementale durable - favoriser l’éco comportement, une dimension personnelle dans la mesure
dans l’entreprise. - la conduite est un acte de travail dont où il responsabilise l’individu au quotidien
l’outil est la voiture, et lui apporte sérénité et sécurité.
Une conduite éco-responsable - amélioration pour les entreprises de l’ima- Favorable à la réduction drastique du ris-
Réduction des risques, de la consommation ge, de l’absentéisme, de la cotisation AT que routier, l’éco-conduite l’est aussi à la
de carburant et des coûts... L’éco-conduite (accident du travail), réduction des coûts réalisation d’économies importantes sur
est un comportement de conduite citoyen de gestion des véhicules, de la consomma- le coût des flottes, avec en particulier une
permettant de réduire le risque d’accidents tion de carburant. baisse des coûts d’entretien de véhicules de
de la route (de 10 à 15 %), de réduire sa La mise en place du plan de prévention du l’ordre de 5% par an, des primes d’assu-
consommation de carburant (jusqu’à 15% risque routier, se traduit cependant, par la rance dommage de 10%, de consommation
d’économie) et de limiter les émissions de réduction des coûts directs et indirects de en carburant de 8 à 12% ainsi que de la si-
gaz à effet de serre, responsables du ré- la flotte de véhicules et aussi par l’accom- nistralité de 10% et une baisse des cotisa-
chauffement climatique. pagnement de l’entreprise dans l’adoption tions CRAM AT. Dans le cadre de la mise
Pour en informer l’on présente trois d’une conduite éco-comportementale et en œuvre du coach S.A.R.A. Eco-Fleet sur
conseils forts pour ancrer le réflexe « éco- responsable durable. une flotte de 200 véhicules, Groupe Tra-
conduite » : queur et Codes Rousseau Prévention esti-
1. Conduire moins vite, c’est moins d’ac- Dimension humaine et maîtrise ment un retour sur investissement en moins
cidents. des coûts d’un an, puis une économie annuelle de
2. Conduire moins vite, c’est moins de Les plans d’actions personnalisés et sur- près de 143 000 euros en fin de programme
CO2. mesure dispensés par S.A.R.A. Eco-Fleet de prestation. EM

Gaz hydrocarbures (HC) naturels, une nouvelle solution


L a solution aux impacts environnementaux des gaz réfrigérants passerait dont par un gaz qui ne contient
ni chlore ni fluor et ne rejette aucune émission de CO2 dans l’atmosphère, bref un gaz écologique !
Il semble que la solution ait été trouvé dans le gaz Ecofreeze, qui se trouve être une alternative suffisam-
ment intéressante pour qu’on s’y arrête deux minutes.
D’une part, par sa toxicité réduite en comparaison aux gaz chimiques, le gaz Ecofreez permettrait une plus
grande durée de vie des appareils ce qui éviterait de les remplacer fréquemment. D’autre part, il ferait preuve
d’une plus grande efficacité sur les appareils de consommation courante ce qui permettrait jusqu’à 30% d’éco-
nomie d’électricité. Cela signifie que l’investissement dans l’achat de ce gaz serait rentable parfois en seule-
ment une année. Enfin, il serait le seul des gaz hydrocarbures aujourd’hui commercialisés qui s’adapterait aux
appareils de réfrigération et climatisation déjà existants. En conséquence il n’est pas nécessaire d’acheter ou de
produire de nouveaux équipements ni de produire plus de déchets en jetant les anciens appareils pour pouvoir
l’utiliser. Le gaz Ecofreeze équipe pour l’heure au Mexique des clients tels que Whirlpool (réfrigérateurs do-
mestiques), Hussmann (réfrigérateurs industriels), ... Il équipe aussi déjà 50 000 centrales réfrigérantes Coca
Cola. Les gaz réfrigérants sont utilisés pour la production de froid des réfrigérateurs, congélateurs et clima-
tiseurs. Puisque le citoyen n’est pas forcément écolo, c’est donc aujourd’hui à l’industrie qu’incombe de faire
l’effort écologique, en apportant des solutions propres qui répondront aux problèmes environnementaux, sans
enrayer le fonctionnement de l’économie et révolutionner notre petit confort quotidien... EM

38 Energie & Mines


Environnement
La gestion des risques naturels devient
une nécessité des autorités pour garantir
un meilleur développement durable.
STRATEGIES

Gérer les risques d’inondations au Maroc (*)


La géologie et le climat
du Maroc le classe dans la
catégorie des pays les plus
vulnérables aux inonda-
tions. La gestion de ce ris-
que naturel devient donc
une nécessité des autorités
compétentes pour garantir
un meilleur développement
durable. La stratégie de
gestion nécessite de nom-
breuses actions comme la
prévention, la protection, la
préparation, la prévision, la
surveillance et l’alerte, l’in-
tervention, le secourisme et
la réhabilitation.
on peut citer, entre autres, les glissements mesures de précaution à prendre pour se
Par G. ZAHOUR & H. OUAFIK (**) de terrain dus à des sols saturés, les pertes défendre contre les agressions de cette ca-
en vies humaines dues à la noyade, la pol- tastrophe. La sensibilisation des décideurs
lution des réserves d’eau et les épidémies à la problématique des risques et leurs im-
en relation avec la contamination éven- pacts sur l’environnement est une action à

L
es inondations représentent un risque tuelle des puits et des nappes phréatiques, envisager notamment par les spécialistes
naturel qui peut causer des pertes la perte de la culture, des réserves alimen- de la communauté scientifique.
en vies humaines, des dégâts maté- taires et des animaux et l’effondrement des La connaissance et l’éducation aux risques
riels et la dégradation de l’environnement. maisons. Face à cela, les stratégies de lutte font appel à plusieurs moyens: Medias
Dans la triste liste noire des victimes, et à contre les risques d’inondation au Maroc (Radio, TV, Presse écrite), Ecole, Internet,
l’échelle du bassin méditerranéen, les ris- correspondent à un programme d’action Orateurs des Mosquées, Parents, Cinéma…
ques d’inondation viennent en deuxième qu’il faut mener pour contenir ou réduire le etc.
rang derrière les risques sismiques, mais ils risque, et ce à travers plusieurs actions no- La prévision est la connaissance anticipée
occupent en revanche le premier rang sur tamment la prévention, la sensibilisation de la date et du lieu de la catastrophe. Pour
le plan de fréquences d’occurrences (Vil- aux risques, la protection contre les risques, réduire le risque, il faut la mise en place
levieille, 1997). Le Maroc n’échappe pas la préparation, la prévision, la surveillance de système de prévision de surveillance et
à cette règle. Les catastrophes les plus fré- et l’alerte, l’intervention, le secourisme et d’alerte.
quentes et les plus meurtrières pour ce pays la réhabilitation, la contribution des Orga- Longtemps, «le bouche à oreille» était le
sont la récurrence terrible des inondations. nisations Non Gouvernementales «ONG» seul moyen d’avertir les populations d’un
Les inondations de l’Oued Ourika de 1995, et la collaboration internationale. danger quelconque. Les systèmes d’alerte
et celles de l’Oued Maleh de 2002 restent La prévention consistera en une action actuels reposent sur des instruments de
gravées dans les mémoires des marocains. d’information, de communication et de mesure sophistiqués et sur des moyens de
sensibilisation aux risques d’inondations. communication modernes.
Effets déplorables et gestion Il s’agira ainsi d’informer le citoyen et les Ainsi les centrales nucléaires et les usines
des risques différentes communautés et groupements à haut risque sont équipées de systèmes
Les inondations ont des Impact sur l’ordre sociaux sur les causes du risque, ses consé- d’alerte. La capacité à prévenir un événe-
social et sur l’écosystème. En effet, parmi quences et ses impacts à court et à moyen ment exige que l’on dispose d’appareils de
les conséquences néfastes des inondations, terme et enfin sur les moyens de lutte et les surveillance

N°1 - Septembre 2008 39


Environnement les saisons estivales. Il est recommandé media contre les risques d’inondations,
de doter ces campings d’une liaison radio plusieurs mesures de précaution ont été
avec un centre de sécurité civile. Des pan- prises (Jouhari, 2003), il a été procédé à
adéquats et opérationnels, pour que l’on neaux de signalisation devraient recom- la mise en place de 5 postes d’annonce de
puisse transmettre l’information avant le mander les campeurs des sites inondables crues (alerte) permettant de porter le dé-
déclenchement du risque. Les prévisions à gagner les points de haute altitude pour lais d’alerte à 14 heures au lieu de 6 heures
météorologiques sur 24 et 48 heures, illus- échapper sur alerte diffusée, pour échapper auparavant. En plus de la réalisation de 4
trent bien l’efficacité des systèmes d’alerte aux risques de crues. digues à Mohammédia au niveau du bou-
anticipée. D’une façon générale, la stratégie opéra- levard Sidi Mohammed Ben Abdellah, de
La surveillance est la continuité de l’obser- tionnelle de secourisme, d’urgence et de Douar El Haja, du boulevard Chefchaouni
vation dans l’espace et dans le temps. Les réhabilitation comprend, la création d’une et de la zone basse de la SAMIR. Les in-
moyens de surveillance sont variés. L’on cellule de gestion de crise spécifique en cas vestissements de la société de Lydec ont
citera ainsi les réseaux sol (postes d’obser- de désastre pilotée par les hautes autorités été menées sur le canal de délestage de
vation et d’alerte tenus par des opérateurs compétentes et qui comprend tous les ser- l’Oued Maleh qui permettra de protéger
humains et déclenchés par divers moyens vices concernés: représentants de la pro- la ville basse de Mohammedia contre les
de télécommunications), les radars et sa- tection civile et sapeurs pompiers, crois- crues pouvant atteindre 140 m3/s (El Mis-
tellites qui sont des systèmes assurant sant rouge, représentants du ministère de bahi, 2006).Dans le cadre de sa stratégie
l’observation de surfaces très étendues. Le la santé, de l’environnement, de l’habitat, de lutte contre les débordements en cas de
cercle d’acquisition du radar est de l’ordre de l’équipement, les ONG..., la définition fortes pluies, la société Lydec réalise à Ca-
de 100ène de Km. Alors que celui du satel- du rôle et des responsabilités de chaque in- sablanca des grands travaux structurants
lite dépasse le millier de Km. tervenant pendant la crise, la création de sur le réseau d’assainissement de la ville
Les satellites, par exemple, apportent des procédures d’urgence et de secours immé- avec un vaste programme préventif portant
informations et des indications essentielles diats (corps médical, sauveteurs spécialis- sur les campagnes de curage et de débou-
pour la prévision météorologique. C’est le tes comme les sapeurs pompiers pour éva- chage du réseau (El Misbahi, 2006). Selon
cas des prévisions météorologiques qui re- cuer les blessés graves et les populations le même auteur, la société Lydec entre-
présente un bon exemple de système de menacées et aider à la survie (fournitures prend plusieurs travaux ponctuels pouvant
prévision et d’alerte anticipée des risques de couvertures, eau, relogement même connaître des débordements importants en
d’inondations. En effet, Il existe de sta- précaire…), la constitution d’un «fond cas de fortes pluies, pour réduire l’ampleur
tions terrestres et marines qui recueillent d’urgence catastrophe” pour répondre aux du débordement et surtout le nombre de
en permanence des images et des données, besoins de la population et en fin lors de points sensibles sur le réseau
diffusés par des satellites météorologiques, la réhabilitation,
et qui portent des précisions sur les élé- il faut évaluer
ments météorologiques (température, hu- les coûts induits
midité, orientation et vitesse des vents….). par la catastro-
Les données et images météorologiques phe, et mettre en
permettent d’être informé à l’avance des place un système
d’assurance pour • Bureau d'études techniques
fortes perturbations climatiques qui ris-
quent de provoquer une catastrophe. couvrir les in- • Assistance technique à maîtrise d'ouvrage
Cependant, ces dispositifs manquent par- demnisations des
sinistrés. • Maîtrise des normes Marocaines, Françaises et Américaines
fois de précisions ou sont mal interprétés
en temps utile. De nombreux exemples L’implication de • Etude financière et montage de financement de projet
récents montrent que c’est surtout le man- la composante
sociale (associa- • Diagnostic, bilan et audit énergétique. Simulation thermique
que d’organisation dans les secours et le
défaut dans l’appréciation d’un danger qui tions) basée sur
• Etude des opportunités en énergies propres et énergie renouvelable
sont responsables du bilan catastrophique le bénévolat, qui
de certains évènements hydrométéorologi- conjuguée avec • Efficacité énergétique, et optimisation des installations
ques. Les cas du cyclone Katarina (USA, l’organisation industrielles et tertiaires
2005) est un exemple significatif à cet administrative • Analyse des besoins en systèmes d'information
égard. traditionnelle, et télécommunication
L’annonce de crue et l’alerte du risque peut être parti-
• Actions de formation
d’inondation sont déclenchées sur prévi- culièrement effi-
sion météorologique. La transmission de cace en matière
cette alerte aux populations en danger, par de réduction de
l’intermédiaire de moyens de communica- l’impact de la
tions efficace en temps réel (réseau télé- catastrophe.
phonique par exemple), est le devoir des
corps techniques appropriés. Mais le pro- Actions en-
blème auquel se confrontent les gestionnai- treprises
res de crises est la possibilité de joindre les Pour protéger la
campeurs le long des cours d’eau pendant ville de Moham-
Adresse : N° 69 Rue Pierre Parent, Casablanca
40 Energie & Mines Tél. : +212 – (0)22-45-12-61 Fax : +212 – (0)22-45-12-62
E-mail : info@sourcetechnologie.ma Site Web : www.sourcetechnologie.ma
Environnement (2003), a déclaré selon les responsables pour réduire les dégâts.
que le projet, d’un coût global de 30 mil- L’analyse de l’état actuel de la gestion de
lions DH et réalisé en collaboration avec ces risques au Maroc montre des lacunes
(52 zones sensibles en 1997 contre 15 zo- l’Agence japonaise pour la Coopération au niveau (Founty, 2006) de la prise en
nes sensibles en 2006). Internationale, vise la prévention contre compte des risques naturels dans les plans
Dans la ville de Berrechid, la première les risques d’inondations que connaît la ré- d’aménagement, au niveau de la cartogra-
action urgente concerne la protection de gion, particulièrement en période d’été, et phie des zones à haut risque et au niveau
la zone industrielle contre les crues. Elle qui touchent quelque 3.500 km2 sur la rive de la définition d’une stratégie globale
consiste en la réalisation d’une digue et gauche de l’Oued Tensift. Les appareils de et coordonnée de prévention et de lutte
d’un canal. pointe, dont ce projet est doté, permettent contre les risques d’inondations.
Pour la protection de la ville de Settat de réunir les données de 5 stations se trou- Notons enfin que selon la stratégie de
contre les crues, plusieurs actions ont eu vant dans la zone de l’Ourika avant de les Kobe 2005-2015 : «Chaque État a la res-
lieu, entre autres, les travaux de double- traiter et les examiner au centre d’informa- ponsabilité de prendre des mesures effi-
ment du canal de l’oued. tique sis au siège de l’agence du bassin hy- caces pour réduire les risques et protéger
De même des systèmes d’alerte et des drolique de la région de Marrakech-Ten- ses populations, ses infrastructures et son
seuils mécaniques ont été mis en place sift-Al Haouz. patrimoine national des conséquences des
pour lutter contre les inondations au niveau Ce système permet de recueillir, de ma- catastrophes».
de la vallée d’Ourika. Pour ce dernier cas, nière automatique, les données sur les hau- La gestion des risques d’inondations dé-
Il s’agit en fait des corrections mécaniques teurs des pluies et le niveau d’eau, lesquel- passe le cadre de compétence d’une com-
des ravins avec des constructions de seuils les serviront à déterminer la gravité de la mune et des autorités locales compétentes,
en pierres sèches et gabions et maçonne- situation et d’éviter les dégâts, notamment elle rentre plutôt dans la politique de l’état
rie ou cimentées avec un double objectif : humains, pouvant résulter d’éventuelles en matière de gestion des ressources en
maîtriser et limiter l’écoulement des débris inondations. eau et d’aménagement des bassins ver-
dans l’oued et casser l’énergie de l’eau en sants hydrologiques. EM
retenant les gros blocs via ces sortes de La compréhension à la base
petits barrages en béton tout au long des La gestion des risques naturels est une
(*)Ce travail rentre dans le cadre de la préparation
ravins (Berrissoule, 2004). composante du développement durable. d’un doctorat national que prépare encore Mlle Ha-
Un projet-pilote, relatif à la mise en pla- Les stratégies de lutte contre les risques nane Oufik sous le thème : Education à la gestion
ce d’un système de prévention contre les d’inondations passent incontestablement des risques naturels au Maroc, sous l’encadrement
inondations dans la zone du bassin d’Ouri- par la compréhension scientifique de la du Professeur Ghalem Zahour, enseignant chercheur
à la Faculté des Sciences de Ben M’Sik, Casablanca.
ka a vu le jour après les inondations de cause du risque, de son impact sur l’ordre
1995 et s’inscrit dans la cadre de la coopé- social, économique et environnemental, (**) Département de Géologie, Faculté des Sciences
ration entre le Maroc et le Japon. La MAP et par les mesures à prendre ou «parades» II, Ben M’Sik - Casablanca

Des mesures efficaces de protection


Il s’agit d’un ensemble d’actions et de mesures visant «Il est interdit d’anticiper de quelque manière que ce soit, notamment
à assurer un certain niveau de protection des vies, et par des constructions, sur les limites des francs-bords des cours d’eau
temporaires ou permanents, des séguias, des lacs, des sources ainsi que
des biens individuels ou collectifs (habitats et ouvrages sur les limites d’emprises des aqueducs, des conduites d’eau, des ca-
d’arts comme les ponts, barrages…, les réseaux de té- naux de navigation, d’irrigation ou d’assainissement faisant partie du
lécommunications, d’électrification, d’eau potable … ), domaine public hydraulique», et 20 qui précise que :
notamment en villes car les villes sont très sensibles et «Il est créé, au niveau de chaque bassin hydraulique ou ensemble de
vulnérables aux risques d’inondations en raison de l’ac- bassins hydrauliques, sous la dénomination de “agence de bassin”, un
établissement public, doté de la personnalité morale et de l’autonomie
cumulation d’habitat à usage individuel ou collectif, de financière. L’agence de bassin est chargée, entre autre, de réaliser les
la densité de la population urbaine et de la concentra- infrastructures nécessaires à la prévention et à la lutte contre les inon-
tion d’activités à caractère industriel, commercial, cultu- dations «.
rel, artisanal, sportif… La protection contre les risques Il faudra aussi veiller à la création de bassins réservoirs,
d’inondations au Maroc exige, à notre avis, un ensemble des barrages et des digues pour limiter les débits liquides
de solutions techniques, entre autres, la cartographie des et capter les débits solides en amont des agglomérations,
zones à hauts risques et l’identification des zones sensi- lutter contre l’imperméabilité des bassins versants. Cette
bles dont il faudra tenir compte dans les plans d’amé- imperméabilité a pour effet d’accroître les écoulements
nagement urbain (zones potentielles de débordements des eaux et par conséquent d’augmenter les débits reçus
des eaux de ruissellement sur les voies publiques…). En en aval. En villes, la création d’espaces verts est de nature
effet, la géométrie urbaine doit être mieux conçue pour à augmenter l’infiltration des eaux, et à l’opposé, ils ré-
faciliter l’écoulement des eaux. Vient, ensuite le renfor- duisent les débits de ruissellements.
cement du cadre juridique et institutionnel à travers la Et puis, organiser, de manière régulière, des compagnes
mise en application de la loi 10/95 sur l’eau en particu- de curage et d’entretien des réseaux d’évacuation en mi-
lier les articles 12 qui stipule que : lieu urbain. EM

N°1 - Septembre 2008 41


Environnement énergétivore, puisque ne nécessitant pas
de raffinage.

huiles végétales Ce n’est pas que des avantages


En plus des avantages économiques liés à

Un substituant possible du diesel l’utilisation des huiles végétales, celle-ci


présente un avantage écologique considé-
rable par rapport à l’utilisation du diesel
d’origine fossile. En effet, la combustion
Appelées huiles végétales - Huile de tournesol des huiles végétales ne dégage pas de sou-
carburant (HVC), huiles vé- - Huile de colza fre, principal point faible du gazole. Ce-
- Huile de maïs pendant, elle présente aussi des inconvé-
gétales pures (HVP) ou hui-
- Huile d’olive nients dont :
les végétales brutes (HVB), - Huile de microalgues - Température d’auto-inflammation élevée
les huiles végétales peuvent Bien entendu, chaque région du monde
constituer un carburant de est caractérisée par une culture adaptée à
substitution aux carburants son climat, d’où l’utilisation d’une huile
est dictée par des avantages économiques
diesels.
différents d’une région à l’autre, d’un pays
à l’autre. Aussi, est il nécessaire de signa-

E
lles sont utilisées soit directement ler l’importance de la culture de quelques
en mélange avec du gazole, ou in- espèces de microalgues, vu d’abord, leur
directement par réchauffement, ou vitesse de croissance, mais encore leur
par estérification pour la fabrication des richesse en huile. Avec ses 3500 km de
biodiesels. cotes, le Maroc semble disposer d’une
L’utilisation de cette solution pour palier source potentielle importante de carburant
à l’accroissement des coûts de fonction- d’origine végétale. : Ce qui cause des problèmes de démar-
nement des systèmes énergétiques dépend rage.
donc essentiellement de la disponibilité de Procédés de fabrication - Température de solidification élevée :
cette ressource, son prix ainsi que sa faci- L’un des avantages importants des huiles Ce qui cause des problèmes dans les pays
lité d’approvisionnement. végétales est leur procédé de fabrication froids.
relativement simple. En effet, il suffit d’un - Oxydation : Ce qui cause des problèmes
Les variétés des huiles végétales pressage à froid par une machine adéqua- de stockage
Il existe plusieurs huiles végétales différen- te, d’une décantation et d’un filtrage pour - La contamination résiduelle : Ce qui
tes les unes des autres suivant leur prove- qu’elles soient directement utilisables. cause le colmatage des filtres et accélère
nance. Ainsi on trouve par exemple : En plus, ce procédés offre l’avantage, par l’usure des systèmes d’injection. Bien
- Huile de palm rapport aux procédés usuels, d’être moins que ces problèmes existent, il n’est ce-
pendant pas difficile de les surmonter. Les
expériences effectuées en Allemagne, par
exemple, démontrent que la plupart des
avaries constatées, proviennent de l’utili-
SID GROUP
sation des huiles végétales à froid.
Etudes & Conseils L’utilisation de ces carburants nécessite
donc un effort de changement de compor-
tement, qui doit être renforcé par la forma-
> Economie d'énergie tion du personnel. La montée croissante
> Energies renouvelables du prix du pétrole, impose aux pays non
énergétiques, comme le Maroc, de cher-
> Audit énergétique
cher des combustibles de substitution dis-
> Formation à la gestion ponibles et bon marché. Or, les conditions
rationnelle de l'énergie météorologiques au Maroc, caractérisées
par la faible pluviométrie, la non autosuffi-
sance alimentaire et la flambée des prix de
produits alimentaires dont les huiles végé-
tales, poussent les entreprises marocaines
à se pencher d’avantage sur les huiles de
microalgues.
Ce choix est d’autant plus justifié que la
Maroc dispose de ressources côtières im-
portantes. EM
Tel fixe : 037630669
GSM : 012108826
Résidence Atlantique, immeuble N, Appart 42 CYM Rabat
Environnement
Développement
Le concept d’un développement acceptable a figuré sur l’agenda politi-
Durabilité que de la plupart des pays industrialisés depuis la conférence de l’ONU
et responsabilité sur l’environnement et le développement à Rio en 1992. Lors de cette
sociale conférence, un contrat a été signé par les pays du globe appelé l’Agenda
21. Ce document est issu d’un processus démocratique au niveau local
Les crises pétrolières et les où tous les humains de notre planète joignent leurs efforts dans la direc-
changements climatiques
causés par la pollution ont tion d’un développement acceptable.

L
contraint l’homme
a Commission Mondiale pour l’Environne- grande partie est utilisée dans leur chauffage. Une
à penser au problème
environnemental. Cette ment et le Développement (WCED, 1987, grande partie de l’utilisation des matériaux par la
prise de conscience même Notre Futur Commun) a défini le concept de société ainsi que la production de déchets provient
tardive selon des experts développement acceptable en insistant qu’une so- d’activités liées au bâtiment, ainsi qu’au trans-
va faire naître de nou- ciété supportable devrait être capable d’entretenir ports. D’autres facteurs d’impact importants des
veaux concepts comme le les systèmes à la fois écologiques, économiques bâtiments sur l’environnement proviennent du fait
développement durable, et sociaux- culturels. Ce concept de base tripartite que plus de 85% de l’énergie utilisée l’est durant
l’entreprise citoyenne, pour un développement acceptable est fondé sur leurs phase d’utilisation. Cette phase d’utilisation
l’écologie industrielle, l’égalité entre nations, générations et individus. représente une part relativement importante de
l’éco-efficacité, et l’em- Selon la définition du WCDE, un développement l’impact des constructions sur l’environnement.
preinte écologique. acceptable signifie et affirme le droit pour tous les Ce qui signifie que les habitudes des utilisateurs
L’objectif final est la êtres humains actuels et futurs de satisfaire leurs ainsi que le management des constructions sont
préservation de l’écosys- besoins de base. d’une très grande importance.
tème et sa durabilité afin
de garantir les besoins Un développement acceptable construire de meilleurs bâtiments ?
des futures générations. La définition du WCED est plutôt vague et permet La première question à se poser est de savoir si un
De ce fait, les ressources plusieurs interprétations. La mise en oeuvre d’un nouveau bâtiment est nécessaire ou si un ancien
naturelles deviennent un tel concept nécessite de développer plus avant sa bâtiment pourrait être utilisé et modifié de façon à

Impact du bâtiment
Capital à sauvegarder et
définition. En Europe
à exploiter avec modéra-
tion, changeant de facto le club Facteur 10 a
les théories classique de la été formé sur l’initia-
macroéconomie. Comme tive de l’Institut alle-
la durabilité se base sur mand de Wuppertal.
les 3 piliers : économique, Le Facteur 10 est ac-
environnemental, et social, cepté comme concept
l’entreprise devra repenser d’un développement acceptable par plusieurs pays satisfaire les demandes nouvelles.
sa manière de gouvernance européens, y compris la Suède. L’idée de base Si un nouveau bâtiment est la seule solution pos-
et sa politique de gestion est que les pays industrialisés devraient diminuer sible il faut penser à deux facteurs : le temps et les
et adapter ces procédés d’un facteur 10 dans les 30 - 50 ans à venir leur ressources.
de production. Aussi consommation de ressources ainsi que leur impact Le temps est un facteur important qui doit être
les individus devront sur le milieu naturel, ceci tout en maintenant ou en considéré. Nous prenons des décisions concernant
changer leurs habitu- augmentant leurs niveaux de vie actuels. une maison aujourd’hui, mais cette maison va res-
des de consommation et D’autres modèles de mesure d’un développement ter de 30 à 300 ans! Il faut mieux y penser au dé-
utiliser plus d’énergies acceptable sont par exemple les Empreintes Éco- part! Des parties différentes d’une maison ont des
propres et renouvelables, logiques, un modèle développé par Matthias Wac- durées de vie différentes. Il faut rendre possible les
dans l’optique de réduire kernagel et William Rees. Une «empreinte» est la changements des systèmes différents de la maison
l’utilisation des énergies
surface de terre et d’eau nécessaire à entretenir sans pour autant déranger tout le reste. Un modèle
fossile et réduire aussi les
émissions de gaz à effet de une nation à partir de ressources renouvelables. utile des différentes couches dans une maison a
serre. Le dilemme restera été développé par les architectes Frank Duffy et
entre responsabilité sociale Impact sur l’environnement Stewart Brand. Le site est éternel. Une maison
et profits, entre richesses Les bâtiments sont des éléments importants dans est en fait sa structure qui doit résister un temps
produites et ressources nos vies. Nous passons en effet la plupart de notre long et être de bonne qualité. Dépenser de l’ar-
naturelles. Pour atteindre temps à l’intérieur, si nous vivons dans des climats gent là en vaut la peine. Le revêtement, la façade
l’équilibre entre profits et froids. De même les bâtiments représentent une sera à changer tous les 20 à 30 ans, et les services
durabilité, l’homme doit partie importante de notre héritage culturel. même plus souvent. Souvent la partie la plus mo-
utiliser les ressources qui Les bâtiments et le secteur des bâtiments contri- bile d’une maison, tel le mobilier et la décoration,
permettent d’avoir un buent dans une grande part au poids de la société changera rapidement.
retour sur investissement sur l’environnement, par l’utilisation de ressour- Il faut garder à l’esprit de construire selon une
plus élevé à la place des ces, créent des impacts sur l’écologie et sur la san- certaine flexibilité! La flexibilité est importante, et
autres ressources conven- té humaine. En Europe environ 40% de l’énergie comme est l’énergie à l’entropie, elle est un poten-
tionnelles. utilisée va dans le secteur des bâtiments, dont la tiel de libre changement.

44 Energie & Mines


Environnement constructions en briques. Évitez les matériaux vons non bio-dégradables.
composites et n’utilisez pas de matériaux pour
lesquels vous ne disposez pas de données fia- Minimum d’énergie et d’eau propre
Penser à la qualité de l’architecture; construi- bles. Ceci pourrait créer des problèmes en offrant des équipements qui épargnent
re des chambres dans lesquelles il est agréa- environnementaux dans le futur! Lorsque l’énergie et l’électricité. Pourquoi pas un
ble de séjourner. Ce sont les maisons qui du- vous choisissez des matériaux considérez fourneau à bois pour cuire! Utilisez les cou-
reront longtemps! également les questions de maintenance et de vercles pour finir la cuisson du riz, en profi-
Limiter les ressources utilisées telles que nettoyage. Un matériau peut avoir un impact tant de la chaleur qui se trouve déjà dans la
l’énergie, l’eau et les matériaux en suivant modeste sur l’environnement en lui-même, casserole. Par l’emploi de têtes de douche,
la stratégie bâtie ainsi : en ai-je besoin? Si mais peut réclamer des procédures de net- de robinets et de toilettes qui ne prennent
oui, en utiliser le minimum et utiliser des toyage lourdes utilisant des produits chimi- pas beaucoup d’eau. Utilisez l’eau de pluie
alternatives qui respectent l’environnement ques, ou demander une maintenance lourde, ou l’eau mi-sale (des douches ou de la vais-
comme celles provenant de ressources renou- ou avoir une durée de vie courte, etc. selle) pour les toilettes. L’eau de pluie peut
velables. également être utilisée pour laver le linge,
Un exemple: d’après cette stratégie vous de- Design et respect de l’environnement comme cette eau est plus douce elle utilisera
vriez d’abord vous demander si votre mai- et un style de vie convenable: une grande par- moins de détergent! Au jardin, faites en sorte
son a besoin d’un système de chauffage et tie de l’impact sur l’environnement provient de maximiser l’eau de pluie s’écoulant dans
de l’électricité. Si oui, (même en Suède des de la phase d’utilisation, et un bon design la terre. Cette eau est utilisée directement!
maisons bien isolées sont construites sans peut aider les habitants à mener une vie «éco- Évitez l’asphalte et d’autres surfaces non-
système de chauffage!) essayez de minimiser logique». Un style de vie écologique devrait perméables. Utilisez un tonneau pour sauver
l’énergie par une bonne isolation, des fenê- inclure de boucler les éco-cycles naturels, par l’eau de pluie pour arroser votre jardin. Un
tres avec une bonne valeur U, etc. (Si vous exemple en nourrissant la terre avec le com- autre élément d’une vie écologique pourrait
isolez votre maison, n’oubliez pas le système post des déchets biologiques, en utilisant des être de faire pousser vous-même vos légumes
de ventilation!) Utilisez des matériaux re- toilettes à compost ou un système de toilettes et de les garder dans une cave au sol fait de
nouvelables, qui respectent l’environnement, comportant des fonctions bio-dégradables. terre battue. Toutes ces fonctions devraient
par exemple, il existe des matériaux isolants Le compost peut être utilisé comme fertili- faire partie d’un bon design. Il devrait y avoir
tels de la paille, du bois et du papier recyclé. sant des cultures ou des arbres ( à la condition suffisamment d’espace pour la séparation
Utilisez des matériaux qui sont produits avec qu’il ne s’y trouve pas beaucoup d’hormones des déchets et pour des caisses à compost. Il
peu d’énergie! Et peut-être le plus important, ou de métaux lourds). L’eau des douches, de devrait y avoir des endroits pour faire sécher
utilisez une source d’énergie renouvelable la vaisselle et des toilettes peut être nettoyée la lessive, pour ranger les vélos, pour ranger
telle que l’énergie solaire ou éolienne, et la

sur l’environnement
dans la ter- les pull-overs en laine et les chaussettes dont
re ou dans vous aurez besoin en hiver, etc. Pour des rai-
l’eau. De sons d’hygiène, n’utilisez pas des matériaux à
plus, les l’intérieur qui donnent des émissions pouvant
habitants causer des réactions allergiques. Utilisez des
devraient matériaux «naturels» qui créent également
s’assurer une atmosphère agréable, selon vos goûts,
bio-masse. (pensez à la productions de CO2 de ne pas utiliser de produits violents tels que comme le bois et les tuiles. EM
et au réchauffement de la planète!) le chlore, ou des poudres à lessive et des sa- M.M
Un maximum d’énergie «gratuite»
telle que la chaleur humaine, la chaleur des
lampes, etc. et tirez profit de l’énergie solaire
L’empreinte écologique ?

L
passive par une bonne position de la maison ’empreinte écologique représente la surface biologiquement productive (la
par rapport au soleil. La répartition de la tem- surface biologiquement productive est constituée des sols fertiles, c’est à
pérature dans une maison vous fera placer les dire permettant aux plantes de se développer, et des eaux permettant aux
pièces peu utilisées au nord et celles que vous animaux marins de se développer) nécessaire au maintien durable de la popula-
utilisez couramment pendant la journée du tion à son niveau de vie actuel. C’est la surface nécessaire pour : produire toute
côté du soleil. Une forme appropriée d’une l’énergie et les matières premières consommées par cette population, éliminer
maison utilisera au mieux l’énergie solaire tous les déchets qu’elle rejette. Elle s’exprime en unité de surface : l’hectare
passive et minimisera l’effet du vent et de la (100m x 100m). Quelle surface de Terre est donc disponible pour la production
pluie. Les maisons peuvent être construites de ressources et d’énergie ? La Terre a une surface de 51 milliards d’hectares,
partiellement sous terre par exemple. Elles dont 14,5 milliards de terres émergées. Seuls 12,78 milliards d’hectares sont
peuvent avoir de petites fenêtres au nord et biologiquement productifs : les terres arables (1,4 milliards d’ha), les pâturages
de grandes baies au sud, etc. Chaque maison (3,36 milliards d’ha), les forêts (5,12 milliards d’ha) et les mers productives
doit être adaptée au climat spécifique du site. (2,9 milliards d’ha). 12,78 milliards d’hectares à partager entre les 6 milliards
C’est important! d’habitants de la Terre, cela représente 2 hectares par personne. Ce calcul de
l’empreinte écologique équitable est très optimiste car il ne laisse pas de place
La fin de la maison dès son design! pour des zones vierges non perturbées par l’homme. D’où l’empreinte écologi-
Utilisez un design qui rende possible son que est-elle un indicateur de durabilité ? L’empreinte écologique d’un européen
démantèlement et l’utilisation de matériaux est de 4,97ha. Or l’empreinte écologique équitable est de 2ha. Si les 6 milliards
qui peuvent être recyclés. Utilisez des vis à d’êtres humains actuels vivaient et consommaient comme les européens, il nous
la place de clous et de colle. Utilisez du ci- faudrait presque 3 Terres… EM
ment à la chaux à la place de ciment dans les
N°1 - Septembre 2008 45
Le marché national de GPL est passé en 2007,
Entreprise à 1.701.000 TM. L’on prévoyait 1.820.000
TM en 2008, et presque le double en 2012 avec
2.386.000TM, Ces données s’inscrivent dans la logi-
que de la stratégie d’action d’ Afriquia Gaz qui va de
Afriquia Gaz pair avec la stratégie énergétique natio¬nale.

Investir dans une vision d’avenir


L
’évolution du marché national en progressive. Ainsi, et à l’instar d’autres ché et en accompagnant la demande crois-
matière d’Energie appelle l’élabora- entités socio-économiques d’importance, sante des GPL (Gaz de Pétroles Liquéfiés).
tion d’une stratégie d’envergure qui Akwa Group s’impliquait dans la mise en L’objectif étant de participer activement au
prend en considération plusieurs éléments œuvre de projets structurants qui prennent maintien du niveau d’autonomie national
notamment la nécessité d’une sécurisation efficacement part dans le développement de stockage au moins jusqu’en 2015.
de l’approvisionnement et la diversifica- du pays. Lorsqu’on sait que le marché na-
tion des formes et sources. A cela s’ajoute tional de GPL qui était de 1.590.000 TM L’avenir commence aujourd’hui
la généralisation de l’accès à l’énergie au est passé à 1.701.000 TM en 2007 avec Mais cet accompagnement ne pouvait se
meilleur coût, la préservation de l’Environ- une prévision de progression,en 2008, à faire sans des investissements de taille.
nement et la maîtrise de la consommation. 1.820.000 TM et à presque le double en C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’intervient
Après le rachat de Tissir Primagaz par Afri- 2012 avec 2.386.000TM, il y a lieu de met- la mise en chantier du site de stockage de
quia Gaz en 2005 et sa fusion-absorption tre ces données dans la logique de cette Jorf Lasfar.
réussie l’année suivante, on assistait à la stratégie pour que l’action du distributeur, La réalisation de ce projet, objet d’un ac-
naissance d’une entreprise leader dans la en l’occurrence Afriquia Gaz, puisse aller cord entre Afriquia Gaz et le Gouverne-
distribution des gaz de pétroles liquéfiés de pair avec la stratégie énergétique natio- ment, est estimée à 300 MDH, se fera en
(GPL) puisque ce nouvel ensemble pèse nale. deux phases. La première, dont l’investis-
aujourd’hui pas moins de 3 milliards de Aussi, l’action d’Afriquia Gaz se situe-t- sement global consiste en la construction
dirhams de chiffre d’affaires. Afriquia Gaz elle dans la continuité de la mobilisation de deux sphères (sous talus) de Propane
anticipait ainsi les mutations du secteur d’Akwa Group, en apportant la réponse de 2780 m3 chacune. Ces réalisations por-
énergétique au Maroc et sa libéralisation adéquate aux besoins grandissants du mar- teront la capacité de stockage du terminal

Les dimensions d’une entreprise citoyenne


C
’est bien en phase avec la straté-
gie volontariste du Maroc, qu’Afri-
quia Gaz mène son action et entre-
prend des chantiers dont le plus important,
aujourd’hui, est celui de tripler sa capacité
de stockage GPL à Jorf Lasfar; et ce, en
vue de couvrir les besoins industriels du
programme Emergence et les attentes des
consommateurs à l’horizon 2015.
Une situation tout bénéfice tant pour le
groupe que pour le pays et l’Industrie de
manière générale. Ainsi, pour Afriquia Gaz,
il s’agira de maximiser les importations en
réussissant une économie d’échelle ; pour le
gouvernement, l’impact serait considérable
puisqu’il permettra d’économiser sur le fret
et de réduire le coût du transport toujours
subventionné par l’Etat; pour l’Industrie,
c’est surtout la disponibilité en propane qui
fera la différence. Toutes les actions menées
par l’entreprise vise à consolider sa position

46 Energie & Mines


Entreprise dustrielle qui devra dépasser, à terme, le
volume de Casablanca.

d’Afriquia Gaz qui est de 2700m3 actuel- La disponibilité fait la force


lement, à 8260m3. Aussi, la société ne ménage-t-elle aucun
Afriquia Gaz, assurera en parallèle, lors effort quant à l’entretien, régulier et ri-
de la seconde phase, la construction d’un goureux de toutes les bouteilles et à la
ouvrage de stockage aérien Butane à consolidation de la notoriété des marques
proximité du port d’une capacité totale Afriquia Gaz et Tissir Gaz de sorte que,
de 28000 m3. Une grande ambition que dans l’esprit du consommateur, chacune
peuvent mieux traduire des chiffres ex- soit bien associée à sa couleur. Rouge pour
pressifs en matière d’anticipation sur les la première, bleu pour la seconde.
besoins futurs. La capacité de stockage Il y a aussi lieu de noter ce souci de nourrir
passerait de 10.400m3 à 40.000 m3. l’image des marques d’attributs suscepti-
L’objectif étant de parvenir à faire de Jorf bles de faire la différence avec la concur-
Lasfar une plate-forme d’approvisionne- rence à travers l’exploitation d’axes per-
ment pour tous les centres emplisseurs de tinents tels que la garantie d’une sécurité
la Région de Doukkala- Abda, Tensift, et optimale, la disponibilité durant les pério-
Kasbah Tadla Azilal qui n’auront plus à des difficiles (Ramadan, Aïds…) et l’éla-
venir jusqu’à Mohammédia. Cette situa- boration de promotions. Ceci émane aussi
tion permettra un saut quantitatif en capa- du fait que sur le marché, pratiquement
cité de stockage de Propane qui passera de une bouteille sur deux appartient à Afri-
2400m3 à 7200m3 soit un volume annuel quia Gaz. C’est une part de marché d’en- Gaz prend en considération les exigences
de 180.000 m3 au lieu de 60.000m3 ac- viron 43% avec un parc de 18 millions de des utilisateurs Vrac auxquels il est assuré
tuellement. En ce qui concerne le stockage bouteilles portant les sigles d’Afriquia Gaz un respect des délais de livraison, un en-
du Butane, la capacité passera de 9200m3 et Tissir Gaz sur un parc national de 32 tretien garanti et un contrôle régulier des
à 32.000m3, avec une progression en ter- millions d’unités. Les besoins du marché installations sans compter l’apport d’une
me de réception annuelle, à 1.200.000m3 seront, ainsi, toujours satisfaits, donc avec formation-Conseil sur les dispositifs liés
au lieu de 360.000m3. Celle-ci va, en effet, une disponibilité sans faille. Parallèle- aux aspects sécuritaires de l’utilisation du
permettre de desservir la nouvelle zone in- ment, la politique commerciale d’Afriquia gaz. EM

de leader des GPL au Maroc, sa stratégie des ressources humaines.


étant de toujours investir avec une vision L’autre dimension de solidarité et de ci-
d’avenir et d’atteindre des objectifs élevés toyenneté se traduit par l’implication
dans la satisfaction des clients industriels d’Afriquia Gaz dans le programme de l’as-
et particuliers. sociation SOS Village. Une action qui reflè-
En effet, être au service et à l’écoute du te bien son esprit soucieux de colorer la vie
consommateur, Afriquia Gaz en fait une des enfants en apportant dans leurs foyers
obligation et une règle infaillible de com- la chaleur de son énergie. Elle est aussi
portement. Savoir ce que recherchent tous marquée par la solidarité des collabora-
les types d’usagers et adopter des stratégies teurs d’Afriquia Gaz à l’égard des enfants
visant à mieux les satisfaire sont donc des de SOS Village d’Aït Ourir ayant contribué
constantes dans l’action d’Afriquia Gaz en à leur épanouissement par des dons, pour
vue de conforter sa position de leader. ne citer que cet exemple émanant de valeurs
Pour le groupe, l’ambition est la valeur qui sûres.
génère la performance, la volonté de s’éle- Lesquelles valeurs qui sont, à l’origine du
ver et de progresser. développement de cette entité et de son
Elle se traduit par la recherche perma- rayonnement. Il s’agit en fait, et en plus
nente de rester en position de leader et de de la Solidarité qui anime l’entraide dans
conquérir d’autres marchés en montrant le travail pour atteindre les objectifs et se
l’exemple. Ceci nécessite une mobilisation développer dans l’harmonie, de l’Inté-
des efforts pour défendre les intérêts tout grité comprenant l’honnêteté, la loyauté,
en gardant la fibre de l’investissement res- le respect des réglementations et l’équité
ponsable qu’Afriquia Gaz entend réaliser pour tous. Des valeurs qui fondent l’image
tant sur le plan économique que sur celui d’Afriquia Gaz. EM

N°1 - Septembre 2008 47


Entreprise
Théolia
La société française d’énergies renouvelables Théolia a créé
sa filiale Théolia Emerging Markets, qui est basée à Ca-
sablanca. Cette nouvelle filiale envisage de développer, de
construire et d’exploiter des centrales solaires et éoliennes
en Inde, au Brésil et en Afrique et d’en assurer le pilotage à
partir du Maroc. De cette nouvelle entité, ses projets et sa vi-
sion future nous parle ici, M. Mohamed Habbal.

Entretien avec M. Mohamed Hebbal


Vice Président Exécutif de Théolia-Emerging Markets

Le métier de l’éolien dans toutes ses dimensions me génération. En plus, dans TEM, il y a
une filiale qui est spécialisée dans le tra-
ding des crédits Carbone, qui est aussi un
autre métier très jeune et prometteur avec
des caractéristiques spécifiques.
Voilà donc pour l’organisation, il y a une
équipe qui est constituée pour le Maroc re-
groupant des ingénieurs, des développeurs,
des responsables… etc. Pour le Maroc, il y
a Théolia – Maroc, comme filiale de Theo-
lia Emerging Markets, puis en dessous
de Théolia Maroc il y a la ferme du Nord
CED, il y aurait Tarfaya incha Allah…et
toutes les autres fermes éventuelles… Mais
le Maroc est aussi l’incubateur des projets
dans l’Afrique du Nord et le Moyen Orient
en attendant la constitution de filiales dé-
diées. Le Maroc est une tête de ponte…

Et quelle est aujourd’hui sa rela-


tion avec CED Compagnie éo-
lienne du Détroit ?
CED est une filiale de Theolia à 100%
qu’on gère directement, totalement au Ma-
Parlez-nous d’abord de Théolia et en Inde et en Europe de l’Est. Ensuite elle roc mais il s’agit d’une entité autonome,
Théolia Maroc. Comment présen- acheté la ferme éolienne du Maroc et en une structure à part. En Fait, dans l’éolien
tez-vous l’entreprise ? 2007, Theolia a décidé de regrouper tous chaque ferme éolienne est une structure ju-
Théolia est une entreprise spécialisée dans les pays émergents dans une sous holding ridique à part…
les énergies renouvelables, elle a démarré qui s’appelle « Théolia Emerging Markets
il y a près de six ans mais de manière gé- » qui est localisée à Casablanca. Celle-ci Avec la loi des 10 ou 20 Mé-
nérale, tous les groupes et les sociétés des est vouée à avoir une autonomie financière gawatt, ça permettra donc de
ER ont un âge relativement jeune. Theolia et humaine assez rapidement pour gérer ses court-circuiter les contraintes ?
a démarré en France pour prendre, ensuite filiales dans les pays émergents. CED est une concession qui ne rentre pas
le contrôle d’une grosse filiale Allemande, D’ailleurs, autant dans les pays européens, dans le cadre des 10, 20 ou 50 Mégawatt, du
puis elle a commencé à se développer en Theolia est essentiellement dans l’éolien, programme énergiepro. C’est une conces-
Espagne, en Italie, en Grèce et en Belgique autant dans les pays émergents elle est dans sion et toute l’énergie est vendue à l’ONE
où elle par ailleurs regroupé toute l’activité l’éolien bien sûr, parce que c’est le secteur qui, dans tous les cas, reste l’acheteur uni-
non-éolienne. le plus mature, mais elle s’intéresse aussi que du marché. Sur CED nous sommes en
Théolia avait aussi des filiales au Brésil, au solaire et aux biocarburants de deuxiè- train de travailler sur l’extension du parc

48 Energie & Mines


Entreprise son contrat d’achat d’électricité, et qu’on sence de priorité, et de vision commune
a bien étudié l’investissement, c’est sûr et unifiée, la diversité des intervenants et
qu’on peut s’attendre à une valeur ajou- la divergence des points de vue… Pour ce
pour la valorisation du gisement dans le- tée substantielle… Après, bien sûr, dans la qui nous concerne, nous persévérons dans
quel se trouve CED. maintenance, dans l’exploitation selon les nos efforts au Maroc et essayons d’œuvrer
choix qu’on a fait, il faut aussi assurer une au mieux pour les intérêts de notre société
Comment se situe le Maroc, pour grande disponibilité des machines. Sur ça, et de notre pays.
Théolia en matière de production Theolia a beaucoup d’expérience dans ce
d’énergie éolienne ? domaine notamment à travers sa filiale en En terme de développement de la
Pour Theolia, le Maroc est une position France ou en Allemagne… Les Allemands filiale Energies renouvelables et
stratégique très importante. Nous tra- ont d’ailleurs beaucoup d’avance sur les vu les potentialités du Maroc en
vaillons sur CED pour développer ce parc autres pays européens … matière d’éolien, solaire et bio-
de 50 à 500 Mégawatt en exploitation et carburants, quelle est la vision de
nous travaillons sur Tarfaya pour une Entre temps, entretenez-vous des Théolia ?
capacité de 300 Mégawatt. C’est quel- contacts, cherchez-vous à élar- La vision de Théolia, si ça ne tenait qu’à
que 800 Mégawatt. C’est énorme ! 800 gir votre réseau clientèle face au elle, est que le Maroc dispose d’énormes
Mégawatt pour un investissement de 1,6 sursaut énergétique qui marque potentialités qui ne demandent qu’à être
millions d’Euros le Mégawatt ! Le coût cette période, notamment avec les exploitées, les investisseurs sont prêts à
global avoisinera un milliard 280 millions cimentiers ? prendre le risque de l’exploitation. Je pen-
d’Euros, est très important comme inves- Il y a des contacts et nous sommes même se donc qu’il faudrait investir pour lever
tissement et comme impact. très avancés avec quelques uns. Par exem- les contraintes d’infrastructures en vue de
ple, sur le projet des 500 Mégawatt, nous permettre à cette richesse d’émerger et de
Qu’entendez-vous par conces- ne pensons pas avoir de problèmes de dé- se concrétiser. Il s’agit d’un choix straté-
sion, s’agit-il de simple gestion et bouchées insurmontables, ni de problèmes gique du pays de dire oui on y croit et on
exploitation ou ça implique-t-il de clients parce que nous pensons aussi fonce tout en laissant le privé agir au lieu
aussi l’investissement ? que l’export est possible. Il y a des diffi- de vouloir tout réaliser… C’est dire qu’il
En effet, le terme concession dans ces cas cultés dans l’export mais il demeure très faut une vision globale partagée et une
recouvre autant la gestion, l’exploitation possible … réelle conviction et une grande foi dans les
et la maintenance que l’investissement. Si, ER. EM
par exemple, pour CED nous avons acheté Et quels moyens faut-il exploi- Entretien réaliser par A.Dades et M.Moudarir
une ferme qui existait déjà, pour Tarfaya, ter pour rentabiliser d’avantage

Des fermes
il va falloir concevoir et réaliser l’investis- les ressources énergétiques et en
sement. Le métier de Theolia, c’est d’être bénéficier ?
opérateur et producteur d’énergie électri-
que d’origine éolienne et de réaliser les
En énergie, il ne faut pas oublier que les
pics d’énergie ne sont pas tous les mêmes existantes et autres…
investissements y afférents. Dans le métier au Maroc, en Europe ou ailleurs… Ce Au Maroc il y a la ferme de «
de l’éolien il y a trois dimensions impor- qu’il faut comprendre, pour le Maroc est Koudia El Beida » de la CED,
tantes. La première est technique et tech- que cette source d’énergie est éphémère… une ferme de 50,4 Mégawatt,
nologique. Elle consiste en le dimension- Le vent est là puis il passe. Donc soit on et qui appartient aujourd’hui à
nement du site, le choix des éoliennes, leur l’a capté pour en faire une énergie, soit il Théolia, il y a une ferme de 10
positionnement, les mesures du vent… part… Si on l’a capté qu’on en a fait une mégawatt qui appartient à La-
etc. La deuxième est le financement. Vu énergie qu’on a exporté et qu’on a amené farge, il y a aussi une ferme de
l’importance capitalistique de l’investisse- des Devises, c’est qu’il a été valorisé. Si 60 mégawatt de l’ONE, à Es-
ment, le financement est quelque chose de par contre, on l’a laissé passer pour une saouira qui a déjà démarré et
primordial. Chaque investissement/parc raison ou une autre c’est qu’il n’a pas été qui est en train d’atteindre sa vi-
est un cas particulier, donc il faut mon- exploité à bon escient… Au fait, ici il ya tesse de production de croisière.
ter une ingénierie financière qui est assez deux choses éphémères en ce qui est des Voilà pour ce qui est des fermes
poussée et qu’il faudrait adapter à chaque énergies renouvelables : le vent et l’inté- existantes et opérationnelles. A
cas. La troisième, et dernière dimension rêt de l’investisseur. Pourquoi l’intérêt de celles-ci s’ajouteront des pro-
est la partie réseau et relationnel. C’est la l’investisseur ? Il est sur que le Maroc est jets tels celui de 140 mégawatt
phase des contacts avec les responsables, stratégiquement très important, sa situa- de l’ONE et qui est en cours de
les autorités, les banques ... Là aussi, c’est tion est très intéressante pour les investis- construction à Tanger et Lafar-
très important parce que c’est ce qui per- seurs… Sa proximité de l’Europe… Mais ge qui lance un autre parc de 10
met d’aller vite et permet aussi de nouer un investisseur qui rencontre des difficul- mégawatt. Pour le reste, il n’y a
une relation de confiance avec les parte- tés et que ça dure des années, finit par plier pas encore beaucoup de concret
naires… L’essentiel de la valeur ajoutée bagage et aller vers d’autres marchés où il dans les différents projets propo-
est créé dès le début dans la conception y a moins de difficultés… Ces difficultés sés par différents intervenants,
du projet et son montage financier. C’est à qui sont de différentes natures : la lenteur des études de faisabilité en cours
partir de là que soit on gagne de l’argent, administrative, la situation de l’infrastruc- leur permettront de valider ou
soit on en perd… Lorsqu’on a bien négocié ture du réseau électrique marocain, l’ab- non leur choix d’investir… EM

N°1 - Septembre 2008 49


Entreprise

Hightech Payment Systems HPS


HPS, (Hightech Payment Systems), spécialiste du
paiement électronique sécurisé s’est dernièrement
introduit en bourse pour répondre à certains impéra-
tifs que lui impose sa taille, sa spécialité et son posi-
tionnement sur un marché assez controversé.
C’est aussi pour répondre à plusieurs ambitions entre
autres l’institutionnalisation de l’entreprise et son ca-
pital et le renforcement de la logique de performance
et de transparence dans laquelle s’inscrit l’entreprise
depuis sa création en se soumettant au jugement du
marché, permettre une liquidité des titres du capital
de la société et par là même garantir sa pérennité…
Aujourd’hui, nous faisons le point avec M. Moha-
med Horani président de HPS. Entretien.

« La confiance installée entre le privé et le public doit


être renforcée par des réalisations communes… »
Vous évoluez dans un marché d’une qui a déclaré récemment son dépassement des consommateurs, notamment dans les
très forte potentialité (solutions du seuil de 5%. pays émergents, associé à l’extension des
de paiement électronique etc… réseaux d’acceptation grâce au paiement
Vous dites que partout dans le
Aujourd’hui vous vous êtes introduit sur le net et sur le mobile, favorisent consi-
monde et à tout moment, les moyens
en bourse pour répondre à plusieurs dérablement la croissance du marché.
de paiement électronique sont utilisés
ambitions. Comment se situent vos - Les cartes de débit sont en train de rattra-
« naturellement » par les consomma-
actions ? per leur retard et ne tarderont pas à dépasser
teurs. Qu’entendez-vous vraiment
les cartes de crédit. Les cartes prépayées,
par ce « naturellement » ?
qui s’adressent à une population plus large,
Notre introduction en bourse en décembre Le paiement électronique est en train de
vont certainement à leur tour et plus rapi-
2006 a été un moment fort de l’histoire de remplacer progressivement les moyens de
dement qu’on le croit, dépasser les cartes
HPS. C’est la reconnaissance publique de paiement classiques ( le cash et les chè-
de débit. Je suis profondément convaincu
nos performances. Les actionnaires de HPS ques). L’année 2006 restera gavée dans la
que la carte prépayée sans contact constitue
sont désormais plusieurs milliers. Ce succès mémoire des spécialistes. En effet, le paie-
le pire ennemi du cash.
est un honneur pour nous, mais aussi une ment électronique aux Etats-Unis a dépas-
- Les cartes entreprises sont en train de
grande responsabilité vis-à-vis des action- sé pour la première fois de l’histoire tous
rattraper leur retard et deviennent progres-
naires qui ont fait confiance au titre HPS. les autres moyens classiques de paiement
sivement une priorité dans la stratégie de
De toutes les récompenses et prix que nous confondus. Ces tendances devraient conti-
tous les émetteurs. Elles permettent aux
avons eus jusqu’à présent, entre contrats et nuer sous l’effet de plusieurs facteurs :
entreprises de maîtriser leurs dépenses et
trophées, rien ne vaut cette intronisation - La mondialisation avance et les regroupe-
de mieux gérer leur trésorerie. Elles s’avè-
publique. Disons que nous avions toujours ments régionaux s’installent progressive-
rent donc indispensables pour améliorer la
joué à huis clos, aujourd’hui nous sommes ment. L’Union Européenne a lancé le pro-
compétitivité des entreprises qui se prépa-
encouragés par plusieurs milliers de sup- gramme SEPA en 2006. Le CTMI a été mis
rent avec acharnement à la mondialisation
porters, et sommes conscients qu’ils sont en place avec succès en Afrique de l’Ouest
et aux accords de libre échange.
capables aussi de nous huer. Nous sommes et assurera l’interopérabilité du paiement - La profitabilité des systèmes de paiement
décidés de tout mettre en œuvre pour ne pas dans les huit pays de la région. L’Afrique est au cœur de toutes les stratégies. Après
les décevoir. Bien que la valeur de notre ti- centrale est sur la dernière ligne droite pour MasterCard qui s’est introduite à la bourse
tre ne reflète pas les fondamentaux de notre lancer l’interopérabilité dans les 6 pays de de New York en mai 2006, Visa vient de
entreprise, l’action HPS est une des plus la région. Les pays du Golfe ont été précur- se transformer d’une association à but non
liquides sur le marché et s’avère très prisée seurs dans ce domaine, et ce depuis quel- lucratif en société publique, en réalisant
par les investisseurs étrangers à l’image du ques années déjà. la plus grande opération d’introduction de
fonds sud africain Standard Africa Equity - L’amélioration relative du pouvoir d’achat toute l’histoire des Etats Unis.

50 Energie & Mines


Entreprise systèmes internationaux tels que VISA et Qu’en est-il de l’avenir du Power-
MasterCard, le routage on-line des tran- CARD ?
sactions et des demandes d’autorisation Consciente de l’importance de l’innova-
Depuis plusieurs années déjà, la carte entre les banques d’un pays ou d’une ré- tion dans le domaine du paiement électro-
s’est avérée comme un moyen pratique et gion, etc.) au Back Office (gestion des nique, HPS investit chaque année 10% de
sécurisé pour le paiement. Quoi de plus cartes et des commerçants, compensation son chiffre d’affaires dans la recherche et
naturel que de sortir sa carte de sa poche nationale, régionale et internationale, inté- le développement afin de préserver l’avan-
pour payer un commerçant ? Au Maroc, gration comptable, etc.). cée technologique de son produit. C’est
selon les statistiques publiées par le CMI HPS fournit également une gamme com- pourquoi nos experts travaillent en étroite
(Centre Monétique Interbancaire), pour le plète de services autour de son produit collaboration avec nos clients afin de ré-
seul premier trimestre 2008, les porteurs PowerCARD, à savoir l’implémentation pondre parfaitement à leurs attentes et leur
marocains ont sorti leurs cartes 3 284 536 du système et sa maintenance, la forma- fournir des solutions sur mesure et clé en
fois pour payer chez les commerçants des tion, le consulting, l’audit et l’assistance main.
achats dont la valeur totale s’élève à 1 977 permanente à l’exploitation du progiciel, L’évolution de PowerCARD est gérée dans
326 735 Dhs. La croissance du paiement hotline, etc. Nous avons lancé en 2007 le cadre d’une feuille de route préparée par
par carte au Maroc par rapport à la même HPS Academy, une école de formation sur HPS et validée par le club des utilisateurs
période en 2007 est de l’ordre de 25%. le paiement électronique destinée à notre du produit. Cette feuille de route est ani-
Je dois souligner cependant que la popu- personnel, nos clients et nos partenaires. mée par trois facteurs clés qui déterminent
lation marocaine reste encore à tradition Destiné à l’origine aux banques et aux l’évolution du produit :
cash puisque le nombre de retraits sur les organismes de crédit, le logiciel Power- - L’évolution du marché (nouveaux pro-
guichets automatiques pour le premier se- CARD répond aujourd’hui aux besoins duits cartes, nouveaux services, nouveaux
mestre 2008 était de 52 811 963 pour un d’une nouvelle cible de clientèle, à savoir segments de marchés, etc.)
montant total de 42 826 760 375 Dhs. les opérateurs télécoms, les pétroliers, les - Les technologies (Systèmes de gestion
compagnies d’assurance, la grande distri- des bases de données, systèmes d’exploi-
Votre société a été créée en 1995 bution, les gouvernements électroniques, tation, cartes à puce, avènement de nou-
par un groupe de consultants et etc. veaux réseaux de communication etc.)
d´experts, dans le but de concevoir Utilisé par plus de 300 institutions finan- - Les règlementations de l’industrie (Mas-
et de fournir des solutions complè- cières dans plus de 50 pays, PowerCARD terCard, Visa, Banques centrales etc.).
tes, modulaires et intégrées dans le est certifié par les principaux organismes
domaine du paiement électronique. internationaux de paiement tels que Visa, Vous êtes spécialistes du paiement
Parlez-nous de ces solutions ? MasterCard, American Express, Diners électronique sécurisé, et leader
Spécialisée dans les systèmes de paiement Club et Japan Credit Bureau (JCB). au Maroc et en Afrique, avec une
électronique, Hightech Payment Systems présence très active en Europe et au
propose, à travers son logiciel Power- Le PowerCARD est, selon vous, Moyen-Orient. Comment expliquez-
CARD, une solution complète, couvrant le fruit d´une centaine d´années vous que l’Etat marocain ne vous est
toute la chaîne de traitement : du Front Of- cumulées d´expérience, utilisé par pas engagé pour sécuriser la nouvelle
fice (pilotage des terminaux de paiement plus de 80 institutions à travers une Carte d’Identité Nationale ?
électronique et des guichets automatiques, trentaine de pays. Aussi, permettant Il est vrai que nous avons les compétences
gestion du paiement en ligne sur Internet aux clients de réduire les coûts des et le savoir-faire pour réaliser un tel projet.
et sur le mobile, interfaces on-line avec les transactions, d´éliminer la fraude … Il faut savoir aussi que la dimension tech-
nique n’est pas la plus importante dans des
projets de cette envergure. D’autres fac-
teurs stratégiques tels que les accords de
coopération entre états peuvent être plus
déterminants dans le choix des partenaires.
J’espère de tout mon cœur que la confiance
qui s’est installée ces dernières années en-
tre le secteur privé et les pouvoirs publics
soit renforcée davantage par des réalisa-
tions communes au service de notre pays.
J’espère également qu’il en sera de même
pour les grands donneurs d’ordre privés.
La décision des banques marocaines de
confier à HPS la réalisation d’un projet de
dimension nationale tel que le Centre Na-
tional Monétique géré par le CMI est un
excellent exemple à suivre. EM

Propos recueillis par A. Dades


& A. Najim

N°1 - Septembre 2008 51


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R&D Au niveau mondial, les investissements
en TIC représentent 2,5% du PIB, une
part qui est appelée à atteindre 2,8 %
en 2011 et qui varie selon les pays et
LA PANTONISATION les régions (de 0,5 % à 3,6%).

Un principe et une controverse té des gaz d’admission permet d’atteindre


facilement le point de rosée.
Ceci permet de limiter la vaporisation, et
Selon Paul Pantone, l’inventeur du système de Pantonisation, le donc la perte d’énergie sous forme de cha-
principe repose sur la création d’une chambre à vide, qui favo- leur latente de vaporisation. En plus, le
riserait la dissociation des molécules du carburant en changeant passage des gaz d’échappement dans l’eau
réellement leur structure dans une réaction plasmatique pour permet de récupérer quelques particules de
produire un mélange très fin de particules de gaz combustible combustible imbrûlées.
Ce qui améliore le rendement de la combus-
comprenant de l’hydrogène, de l’azote et de l’oxygène. tion.En conclusion, et bien que plusieurs

E
n effet, cette dissociation est rendue d’admission, de réduire la consommation expérimentateurs affirment que la Pantoni-
possible par la pression négative des carburants par l’ajout d’eau, de réduire sation permet de réduire la consommation
créée par le vide, permettant ainsi l’émission de polluants ainsi que la possi- des moteurs a combustion, celle-ci n’a pas
de réorganiser la structure des atomes pour bilité d’utiliser des carburant alternatifs. encore été validée à l’échelle industrielle.
donner lieu à des produits plus légers com- D’autres analystes expliquent la réduction Et même si cette technologie présente
me le méthanol ou l’hydrogène. La réac- de la consommation, résultant de la panto- l’avantage de réduire la consommation en
tion plasmatique se produit dans un tube nisation, par une technologie déjà connue combustibles conventionnels, ses répercus-
où loge une tige métallique sensée être ac- dans le domaine de la combustion indus- sions sur les différentes parties du moteur
cordée sur une fréquence de résonance qui trielle. peuvent s’avérer dangereuses, surtout que
provoque la réaction de fracture.Partant Il s’agit de la combustion en milieu humi- l’augmentation de l’humidité augmente le
de cette analyse, le système pantone per- de. Le principe de cette technologie repose risque de corrosion et par voie de consé-
mettrait d’augmenter la volatilité des gaz sur le fait que l’augmentation de l’humidi- quence, les coûts de la maintenance. EM

N°1 - Septembre 2008 53


R&D
Champ électrique pulsé

Pour l’extraction de solutés des produits végétaux


Dans l’industrie agroalimentaire on fait appel à des traite-
ments physiques, chimiques ou biologiques pour modifier
les propriétés de la matière première dans le cadre de dif-
férentes chaînes de transformation. Ce travail bibliogra-
phique traite du développement d’un procédé d’extraction
aqueuse de solutés des produits végétaux, assistée par
champ électrique pulsé (CEP). Il vise à améliorer le rende-
ment en solutés et la cinétique de leur extraction à tempé-
rature ambiante avec une faible consommation énergétique
et sans dénaturation des autres constituants cellulaires. Ce
traitement permet de faciliter l’extraction et de préserver
la qualité de l’extrait obtenu ce qui simplifie les étapes de
purification ultérieures souvent indispensables après une
perméabilisassions thermique à haute température.
Par Amine Moubarik & Kamal El-Belghiti (*)

L
e monde végétal constitue la source une pureté raisonnable, ce qui complique Traitement par champ
d’un nombre important de bio-subs- le procédé d’extraction (Jemai, 1997). électrique pulsé
tances, souvent sous forme de solu- Outre ce problème qualitatif, le traitement Le domaine d’application du CEP en indus-
tés, utilisées, directement ou après transfor- thermique met en jeu une quantité d’éner- trie agroalimentaire reste actuellement étroit
mation, par l’homme. Quand la séparation gie très élevée, ce qui augmente le coût de : il s’agit essentiellement de la destruction
de ces solutés contenus dans les tissus production (Jemai, 1997). des micro-organismes à basse température
végétaux (solides) se fait par de l’eau, on Pour remédier à ces problèmes, des métho- en utilisant des CEP de hautes intensités
parle d’extraction aqueuse, largement uti- des de traitement chimique et enzymatique (champ électrique pulsé à haut voltage,
lisée en industrie alimentaire. La présence ont été proposées comme moyens permet- CEPH, 20-30 kV/cm) (Heinz et al., 2001 ;
des membranes cellulaires semi-perméa- tant d’atteindre la perméabilisation cellu- Knorr et al., 2001), déshydratation osmo-
bles dans la structure cellulaire vivante laire à température ambiante sans apport de tique (Ade-Omowaye et al., 2001) et de
rend l’extraction directe, sans passer par chaleur et avec une faible consommation l’extraction de constituants cellulaires des
un prétraitement, difficile et parfois même énergétique. Cependant, le déclenchement végétaux en utilisant des CEP de moyennes
impossible (Aguilera et Stanley, 1999). des réactions secondaires indésirables et intensités (champ électrique pulsé modéré
Dans la pratique, on est toujours amené la durée du traitement qui est relativement : CEPM, 0,1-1,5 kV/cm) (Bazhal, 2001
à procéder à une réduction de la taille des longue (1-24 h), réduisent le champ d’uti- ; Bouzrara, 2001 ; Bouzrara et Vorobiev,
solides (découpage, broyage). Ensuite, les lisation de ce type de traitements (Shah et 2001 ; 2003 ; Jemai et Vorobiev, 2003 ; Le-
solides subissent un prétraitement permet- al., 2005). bovka et al., 2004 ; El Belghiti et Vorobiev
tant d’augmenter la perméabilité des mem- Récemment, il a été démontré que la per- 2004). Que ce soit dans le cas des micro-
branes cellulaires pour faciliter la libéra- méabilisation cellulaire peut être atteinte organismes ou celui des tissus végétaux, la
tion des solutés pendant l’extraction. Un à température ambiante (perméabilisation théorie de base de l’electroporation est la
traitement thermique est très souvent uti- non thermique), contre une faible consom- même. Ce sont les membranes cellulaires
lisé, il garantit une extraction satisfaisante mation énergétique, grâce aux techniques qui sont visées par l’effet du CEP et qui
en matière de rendement puisqu’il conduit émergentes de traitement par champ élec- perdent leur perméabilité sélective après
à la perméabilisation totale des membra- trique pulsé modéré (CEPM, 100-1500 V/ traitement. Mécanisme d’électroperméabi-
nes cellulaires. Néanmoins, d’un point de cm). lisation Plusieurs modèles décrivant
vue qualitatif, le traitement thermique ne Ce dernier est notamment utilisé pour la le mécanisme de création des pores au ni-
paraît pas être un traitement approprié à débactérisation et la stérilisation froide des veau des membranes cellulaires, sous l’ef-
cause de la thermo-sensibilité de certains aliments. Depuis quelques années, le trai- fet d’un champ électrique, ont été proposés.
constituants cellulaires qui se dénaturent tement par CEPM des tissus biologiques Citons tout d’abord l’approche stochastique
sous l’effet de la chaleur et passent dans le dans le but d’extraire le liquide cellulaire qui propose que la formation des pores est
jus d’extraction, ce qui dégrade sa qualité. suscite un intérêt majeur de la part des in- basée sur la théorie de l’état métastable
De ce fait, des étapes de purification ulté- dustriels et de plusieurs équipes de recher- des membranes (Weaver et Chizmadzhev,
rieures sont toujours utilisées pour obtenir ches en génie des procédés. 1996). Puis le

54 Energie & Mines


R&D
tion irréversible de la membrane cellulaire endommager les parois ou d’autres com-
(figure I.d).Visualisation de la permeabili- posants cellulaires.La durée très courte du
modèle électroréologique qui modélise les sation membranaireLors d’une étude sur la traitement ne permet pas le réchauffement
pores par la mise en parallèle d’un ressort perméabilisation cellulaire, Fincan (2003) du tissu. Par conséquent, la qualité du jus
(caractérisant l’élasticité de la membrane), a réussi à obtenir la photographie des cel- extrait est nettement supérieure à celle du
d’un amortisseur (caractérisant la viscosité lules végétales, perméabilisées par CEP (fi- jus extrait par des méthodes traditionnelles
du liquide dans les pores) et d’un patin gure II). La visualisation sous microscope nécessitant un préchauffage. EM
(Pawlowski et al., 1998) et enfin le modèle électronique des cellules traitées confirme
proposé par Zimmermann (1986) le plus que le CEP perméabilise les membranes
utilisé dans les travaux appliqués en agro- cellulaires et n’influence presque pas les (*) A, Moubarik & K, El-Belghiti sont membres
de l’Equipe Technologies Agro-Industrielles –
industrie. Barbosa-Canovas et al., (1999) parois cellulaires. UMR 6067 Unité Génie des Procédés Industriels
affirment que lorsque la cellule est placée D’autres études notamment sur un tissu – Département Génie Chimique – Université de
dans un milieu extérieur où la constante de pomme, effectuées par Bazhal et al., Technologie de Compiègne – Centre de Recherche
diélectrique est élevée, il se produit une (2001) ont montré un changement signifi- de Royallieu – France
présence de charges de signes opposés de catif de la structure après une perméabili-
part et d’autre de la membrane (figure I.a). sation électrique combinée au pressage. La
L’application d’un champ électrique (E) figure III montre un tissu de pomme a) in-
engendre l’accumulation de charges sur
lexique technique
tact ; b) après un pressage à 3 bars et c) un
les surfaces membranaires (figure I.b), et traitement combiné par pressage à 3 bars et Les explications ci-dessous per-
l’augmentation du potentiel transmembra- un CEP de 500 V/cm. On voit qu’après le
naire de la membrane cellulaire (Um, en
mettront de mieux saisir les sens
pressage simple une grande partie de cellu-
V). Lorsque le champ électrique appliqué les restent intactes (Figure III.b).
de l’article. Question d’initier nos
amis lecteurs au langage, pas si
compliqué que ça, de nos amis
chercheurs. Le lexique.

Champ électrique pulsé : C’est une


technique qui permet d’atteindre la
perméabilisation cellulaire grâce à un
effet purement électrique.

Déshydratation osmotique : C’est un


dépasse une valeur critique (E>Ecr), la for- La perméabilisation de la membrane cel- procédé basé sur la mise en contact de
ce électrocompressive devient supérieure à lulaire permet l’expulsion de jus cellulaire fruits entiers ou découpés en morceaux,
la force élastique, on assiste à l’apparition aboutissant à un compactage des cellules. avec des solutions fortement concen-
de pores et/ou élargissement de ceux exis- En conclusion, cette revue bibliographique trées. Ceci donne lieu essentiellement
tant au niveau de la membrane (figure I.c); a montré que l’application du CEP à tem- à deux transferts de matière simultanés
l’électroporation est supposée être encore pérature ambiante permet de perméabiliser à contre courant : un important départ
réversible. Une augmentation de l’amplitu- les membranes cellulaires et augmente d’eau, du fruit vers la solution et un
transfert de soluté, de la solution vers
le fruit.

Electroporation : C’est l’application


d’impulsions électriques contrôlées sur
des cellules vivantes afin de perméabi-
liser la membrane cellulaire.

Extraction : Dans le lexique de la phy-


sique et de la chimie, l’extraction signi-
fie la séparation d’une substance quel-
conque du composé dont elle fait partie.
Appelée aussi séparation solide liquide,
elle consiste à séparer une phase liquide
contenue dans une autre solide.

Potentiel transmembranaire : Re-


de du champ électrique et/ou de la durée de essentiellement la quantité du jus extrait. présente la tension de la membrane
son application provoque une intensifica- Grâce à une sélectivité du traitement, le lorsqu’elle est soumise à un champ
tion de la perméabilisation et une destruc- CEP ne s’attaque qu’aux membranes, sans électrique extérieur. EM

N°1 - Septembre 2008 55


R&D
Soutenance
Valorisation et traitement de rejets miniers
Une Thèse de Doctorat portant sur le traitement des déchets miniers a été préparée au
département Mines et Minéralurgies de l’Ecole Nationale de l’Industrie Minérale par M.
Yassine Darmane sous l’encadrement de M. Saïd Kitane. Ce travail portant le titre « Va-
lorisation et traitement de rejets miniers : Cas de la mine d’Imini et la mine de Jerada » a
été soutenu publiquement le 17 juillet 2008 à la Faculté des Sciences de Kénitra devant
un jury présidé par le Professeur Saïd Belcadi, directeur du Centre National pour la Re-
cherche Scientifique et Technique.

Par Saïd Kitani (*)

L
e développement socio-économique
et industriel que connaît le Maroc
s’est accompagné par un accrois-
sement de la quantité de déchets solides
générés essentiellement par les activités
industriels et ménagères. En effet, les ton-
nages les plus importants sont issus es-
sentiellement de l’industrie minière et des
activités similaires (traitement de métaux,
etc...). Cette évolution a eu pour consé-
quence la profusion et l’accentuation des
effets négatifs sur l’environnement. gisement de pyrolusite (β-MnO2) prove- 97%. Par ailleurs, les terrils abandonnés
Afin de contribuer au processus de déve- nant de la mine d’Imini (sud du Maroc) de l’ancienne mine de charbon de Jerada
loppement durable, de nombreux travaux où un échantillon représentatif contenant ont fortement évolué, en particulier la py-
portant sur le traitement des déchets ont été 55% en MnO2 a été lixivié (conservé) rite contenue s’est oxydée. Dans certains
réalisés à l’ENIM. Ces travaux s’étaient en milieu acide chlorhydrique 6,36M. côtés, il ne reste que des oxydes de fer qui
intéressés à la fabrication des émaux co- Cette opération s’est déroulée à une tem- se concentrent dans les fines particules du
lorés sans plomb, au traitement des mar- pérature de 70°C avec un rapport solide/ terril. Les opérations suivantes de traite-
gines issus des unités de production de liquide de 90g/l et un temps de contact ment des minerais : criblage, élutriation et
l’huile d’olive, au recyclage des déchets d’une heure. Ces conditions ont permis flottation ont permis d’obtenir un produit
d’équipements électriques et électroniques d’atteindre un taux de lixiviation de 98% marchand qui titre 35% en oxyde de fer (
(DEEE) et à la valorisation des argiles et en Mn(II). La solution est conditionnée Fe2O3) utilisable en peinture, émaillage et
des ocres de différentes couleurs.Le travail à un pH 5 avant d’ajouter l’hypochlorite bio-construction.Cette valorisation permet
présenté s’est intéressé au secteur minier et de sodium qui oxyde le Mn(II) en diffé- à la fois de répondre à des besoins locaux,
plus particulièrement à la valorisation des rentes phases d’oxydes (Mn2O3, MnO2). de relancer une activité économique et de
rejets d’exploitation et ceux générés par Ces oxydes ont subi une dismutation par traiter un déchet minier. EM
les anciennes mines ou qui sont en cours l’acide nitrique pour aboutir enfin à la va-
d’exploitation: Gisement d’Imini et celui riété α-MnO2, nH2O avec une pureté de (*) Professeur à l’ENIM
de Jerada, ce choix est justifié d’une part,
par les intérêts économiques et environne-
mentaux et d’autre part, par la disponibi- EN PRATIQUE
lité de logistiques et d’équipements néces-
saires pour les opérations de préparation, Les résultats de ces travaux de recherche appliquée ont fait l’objet d’un article
de traitement et d’analyse de minerais. Ce publié sur « Hydrometallurgy » n° 92 – 2008, pages 73 à 78 « Science direct »
travail porte, en effet, sur la valorisation et et ont fait l’objet d’un projet incubé au centre d’incubation et d’accueil d’en-
le traitement de déchets miniers provenant treprises innovante de l’ENIM financé par le réseau marocain d’incubation et
de deux gisements de natures et de régions d’essaimage (RMIE). Les deux mines étudiées dans ce travail ont été les axes de
différentes: gisement de pyrolusite d’Imini deux projets. La première partie concernant la mine d’Imini ou la mine d’oxyde
et les terrils des charbonnages de Jerada. de manganèse a été réalisée suite à une convention signée entre l’ENIM et la So-
Lors de cette étude, différentes techniques ciété Anonyme Chérifienne des Etudes Minières (SACEM). La deuxième partie
et procédés de traitement minéralurgi- a été réalisée dans le cadre des projets incubés au sein de l’ENIM et portant sur
que ont été utilisées. L’hydrométallurgie
la valorisation des déchets de charbonnage. EM
est la première technique appliquée au

56 Energie & Mines


Cours Le pétrole n’arrête donc pas ! En chute
de près de 35 $ depuis son pic à 147
$, il a rebondi à 122 $ avant de revenir
à 113 $... Il cotait en suite 119 $. La
chute va-t-elle se poursuivre
Matières premières

Les Montagnes russes $ sur le Nymex. Et le Brent 117,13 $ sur


l’ICE, même échéance.

L
ors de la pause estivale, les matières que du dollar à la hausse. Métaux précieux, l’or résiste
premières n’ont pas chômé. C’est le Tout ceci arrive durant la trêve estivale, L’or a lui aussi profité de l’affaiblissement
moins que l’on puisse dire... Le ta- comme toujours. Peu d’intervenants, du dollar. Le rachat de positions short
bleau ci-dessous, en donne des ordres de moins de liquidité... forcément, les mou- venant ajouter à l’ampleur du rebond de
grandeur, On y trouve les cours des matiè- vements sont exacerbés. Les métaux pré- l’or. L’or a touché un point bas le 15 août
res lors la dernière semaine de juillet, et cieux étant le plus fortement corrélés au dernier (786 $), rebondissant sur son sup-
leur cours au 15 août, c’est-à-dire le creux dollar et au brut, ils ont logiquement souf- port qui s’est avéré pour l’instant solide. Il
de la vague des mouvements, à aujourd’hui fert davantage. revenait, ensuite jusqu’à 838,44 $ l’once.
La demande d’or physique de la part des
Du baume au cœur ... investisseurs reste forte, beaucoup d’entre
La troisième semaine d’août remettait un eux ayant utilisé le repli de l’or pour se
peu de baume au cœur avec un léger re- positionner à bon compte ou pour se ren-
bond et des variations encourageantes forcer. La demande est si forte que dans
certains cas des «goulots d’étranglement»
apparaissent ! C’est le cas de l’Institut
américain d’émission des pièces d’or. La
demande pour les fameux American Eagle
(pièce d’or américaine) est telle que l’Ins-
titut d’émission n’arrive plus à suivre...
est surprenant. Très forte demande également des bijou-
C’est, en fait, ne conjonction de faisceaux tiers, notamment en Inde !
de concordants qui aurait déclenché ce
coup de blues avec deux facteurs primor-
diaux. Le premier facteur clé est le recul
du brut entamé mi-juillet, celui-ci revenant Energie, le rebond
de 147 $ à 112 $. D’une façon générale, Le rebond du baril de brut de 113 $ à plus
les matières sont corrélées positivement de 120 $ a redynamisé le secteur des ma-
au cours du brut, à commencer par l’or. Le tières premières lors de cette troisième se-
second facteur, c’est le rebond, au même maine du mois d’août. Toutefois, le fran-
moment, des marchés actions, qui a drainé chissement de la résistance des 120 $ n’a
une bonne partie des capitaux des matières été que temporaire, le cours revenant, très
vers les actions. Effet d’aubaine oblige. vite, à 118 $ puis à 113 $. Jusqu’à présent, Cours de l’or en US$ l’once à trois mois
Ces deux premiers facteurs ont été à l’ori- le support des 110 $ a tenu et semble soli-
gine d’une certaine morosité sur la classe de. Cela ne m’étonnerait pas de voir le brut Métaux de base, spectaculaire !
d’actifs des matières. Mais le déclic qui a fluctuer entre ce seuil et les 125 $ pendant Du beau temps pour les métaux ! Pas de
mis le feu aux poudres est incontestable- quelques temps.Qu’est ce qui a déclenché doute, ils ont été tirés par l’affaiblissement
ment le rebond aussi soudain que violent ce rebond soudain ? Le dollar encore et du dollar et le rebond du brut. Autres forts
du dollar. Or, les matières sont inverse- toujours... facteurs de hausse : les coupes dans la pro-
ment corrélées au dollar. Elles n’ont donc Le dollar suracheté (de 1,60 à 1,47 !!) avait duction des minières et le rachat massif de
pas du tout apprécié ce mouvement brus- touché les 1,4675 contre l’euro avant de positions short.
revenir en un éclair à 1,49 contre l’euro. Le cuivre a bien rebondi, soutenu par une
Et puis il y a en toile de fond la poudrière spéculation autour de la hausse de la de-
géorgienne, la baisse des stocks US de brut mande chinoise de cuivre.
et de produits distillés, et enfin (et surtout), Quant au nickel, le parcours est époustou-
l’OPEP qui est en train de se dire que ce flant. C’est le grand gagnant. Il a atteint
serait peut-être une bonne idée de baisser son point bas en août à 17 485 $ la tonne
ses quotas de production, la demande flé- et il est revenu jusqu’à 21 500 $. 23% de
chissant... Pour finir, le coup de blues des hausse en 15 jours ! Dommage qu’il n’y
marchés actions attise le rebond des matiè- ait pas de turbo sur le nickel...
res. Le WTI affichait dernièrement 118,35 Le nickel avait reculé si fortement ces
N°1 - Septembre 2008 57
Cours
dernières semaines, que de nombreuses Il ne faut pas oublier que les céréales sont sur une pente ascendante, tendance raide
mines, devenues insuffisamment renta- corrélées au brut car on en fait de «l’es- ! Pour 2008/2009, l’USDA s’attend à une
bles (les coûts de sont très élevés), ont ar- sence verte». demande en hausse de 24 millions de ton-
rêté leur production. Du moins, de manière Le cours du maïs (qui avait plongé à la mi- nes, principalement tirée par l’activité
temporaire. août jusque vers les 5 $ le boisseau) a été bioéthanol qui a explosé cette année déjà
C’est le cas par exemple du Suisse Xstrata soutenu par la météo. Il pleut un peu sur la aux Etats-Unis.
qui a annoncé avoir fermé pour quatre mois Corn Belt américaine, mais pas suffisam-
sa mine de nickel Falcondo. Le marché du ment.
zinc est dans la même situation, si bien que Du coup, les rumeurs ressurgissent. Pour
certaines mines sont aussi fermées. Toute- certains, le taux de pluviosité ne serait pas
fois, il semblerait que la demande d’acier suffisant pour assurer une croissance op-
inoxydable s’affaisse. timale de la plante. On est actuellement
Le Chinois Shanxi Taigang Stainless Steel dans la phase de formation de l’épi de
dit avoir réduit sa production de nickel maïs. Plus d’eau permettrait un meilleur
de 50% face à la morosité de la demande développement de l’épi. Ce n’est pas le cas
d’acier... Ce qui est en contradiction avec pour l’instant.
la hausse constatée des cours. Manipula- Ce qui pourrait réduire (un peu) les rende- Cours du maïs sur le Cbot en US cents le boisseau

tion ? Spéculation ? Tout ceci n’est pas ments escomptés. Le cours du blé est lui soutenu par les ex-
bien logique... D’autres spécialistes craignent que les ra- portations américaines.
Concernant l’étain, le gouvernement indo- cines du maïs soient insuffisamment déve- L’USDA a annoncé que les Etats-Unis
nésien persiste et signe. Il veut limiter sa loppées ! L’insuffisance en pluie prenant auraient vendu 690 000 tonnes de blé d’hi-
production d’étain, (mais aussi de cuivre, du coup un caractère d’autant plus en- ver à l’Iran.
d’or, de nickel...). Objectif : allonger la du- nuyeux... Pour mémoire, on s’attend à une récolte
rée de vie des mines et soutenir les cours. Il est à rappeler qu’aux Etats-Unis (gros exceptionnelle de blé cette année. En ligne
Concernant l’étain, le quota maximum est exportateur de maïs), l’on s’attend à une de mire, une production mondiale de 664
fixé à 90 000 tonnes l’an. Ce qui réduit belle récolte de maïs. millions de tonnes. Sur les cinq dernières
considérablement le potentiel côté offre. Il D’ailleurs, le dernier rapport de l’USDA, saisons, la production oscillait entre 608 et
semblerait, même que la demande chinoise le ministère de l’agriculture américain, a 620 millions de tonnes. Le blé cotait vers
d’étain soit en train de faiblir... revu encore à la hausse la production amé- fin août 8,94 $ le boisseau.
Les céréales se reprennent ricaine de 15 millions de tonnes pour la Le soja est lui aussi largement soutenu par
Des beaux jours aussi pour les céréales, saison en cours. la météo et la remontée des matières pre-
soutenues à la fois par l’essoufflement du MAIS, en parallèle -- et c’est important de mières. Il terminait le mois à 13,20 $ le
dollar et le rebond du brut. ne pas l’oublier --, la demande de maïs est boisseau à Chicago. EM

Coté prix

L’or noir n’a pas eu de vacance


A
près avoir atteint les prix record de 148.18 nancier américain, avait fait monter les cours des
dollars à New York le 14 juillet, le pétrole matières premières, le brut texan enregistrant sa
s’est écroulé, jusqu’à frôler 110 dollars le plus forte progression en séance depuis trois mois.
baril, au vu d’une prolifération alarmante de si- Les observateurs sont divisés quant aux conclu-
gnes de baisse de la demande pétrolière. En effet, sions à tirer de cette flambée de 5% environ.
les réserves américaines ne cessent de s’afficher Certains pensent qu’il s’agit d’une hausse passa-
en baisse contre toute attente. A cela s’ajoute les gère, tandis que d’autres, tels que Goldman Sachs,
tensions géopolitiques qu’ont connues certaines estiment que les fondamentaux du marché favo-
régions du monde, notamment la Georgie ainsi que risent un rebond plus durable. Effectivement, et
la fermeture de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan après une dégringolade le lendemain, les cours du
(BTC) suite à une explosion revendiquée par les pétrole ont brièvement rebondi lundi, mais le mar-
séparatistes kurdes du PKK le 5 août . Jeudi 21 ché, toujours très volatil, a effacé ses gains à New
août, une chute marquée du billet vert, liée aux York sur des ajustements de positions accentués
inquiétudes persistantes sur la santé du système fi- par un tassement du dollar. EM

58 Energie & Mines


Cours
Avis de pro

Amplification de la baisse des marchandises


et des métaux précieux
Décidemment, ce mois d’Août aura été le deuxième mois consé- ningstar n’a gagné que 1,3 %. Les fonds
cutif de pertes pour les fonds de placement investissant principa- axés sur les actions américaines ont eu de
forts rendements malgré le ralentissement
lement dans les sociétés productrices de marchandises et de mé- des dépenses de consommation.
taux précieux, selon les données sur les rendements préliminaires La devise a aidé à stimuler les rendements,
publiées aujourd’hui par Morningstar Canada. L’Indice Actions le billet vert ayant gagné environ 2 % pour
de métaux précieux Morningstar a perdu 11 % en août, ce qui a le mois par rapport au huard. Les fonds
été de loin le pire rendement des 42 indices de fonds Mornings- d’actions étrangères investissant à l’ex-
térieur de l’Amérique du Nord se sont à
tar Canada et a marqué le deuxième mois consécutif où l’indice a peine maintenus ou ont perdu de l’argent
subi des pertes à deux chiffres. le mois dernier. L’Indice Actions interna-
tionales Morningstar a perdu 0,4 %, alors
Par Jordan Benincasa (*) que l’Indice Actions européennes a grap-

Q
uant à l’Indice Actions de ressour- technologie et les soins de la santé, ont pillé un gain de 0,1 %. Les fonds inves-
ces naturelles Morningstar, il a produit des résultats solides en août. tissant principalement en Asie et dans les
baissé de 4,4 %, troisième pire ren- L’Indice Actions de science et technologie marchés émergents ont connu une baisse
dement après l’Indice Actions de PME en Morningstar a connu un rendement de 4 : 4 % pour l’Indice Actions des marchés
majorité canadiennes, en chute de 4,5 %. %, soit un peu supérieur à l’Indice Actions émergents Morningstar, 3,9 % pour l’In-
La chute des cours de l’or - environ 8 % des soins de la santé, qui a enregistré 3,9 dice Asie-Pacifique excluant le Japon. Les
dans le mois - a contribué aux pertes dans %. Les indices qui pistent les catégories six indices pistant les catégories à revenu
la catégorie des métaux précieux. Il faut Actions fixe ont toutes affiché un rendement posi-
s’attendre à ce type de rendement irrégulier de l’immobilier et Actions de services fi- tif, à commencer par 1,1 % pour L’Indice
pour des catégories de fonds qui comptent nanciers ont grimpé respectivement de 2,4 Revenu fixe Monde Mornigstar, poussé par
traditionnellement parmi les plus volatiles. % et 1,5 %. la devise américaine. Le traînard du groupe
Dans la catégorie des ressources naturelles Parmi les catégories d’actions diversifiées a été l’Indice Revenu fixe canadien à long
qui penche fortement vers l’énergie, les ac- dans plusieurs industries, les fonds inves- terme Morningstar, avec 0,3 %.
tions de pétrole et de gaz naturel ont connu tissant aux Etats-Unis sont ceux qui se sont Dans les catégories équilibrées, l’indice qui
une défaillance dans le sillage de la chute le mieux comportés. Les indices de fonds a connu le meilleur rendement a été l’In-
des cours pétroliers et dans l’attente d’un Morningstar pistant les catégories Actions dice Equilibrés canadiens d’actions avec 2
ralentissement de l’économie mondiale. américaines, Actions de PME américaines %, suivi par l’Indice Equilibrés mondiaux
Malgré une baisse des ressources naturel- et Actions nord-américaines ont connu d’actions avec 1,5 %. EM
les qui va en s’amplifiant, l’Indice Fidu- chacun un rendement de 4,3 %. En compa-
*) Analyste de fonds, Morningstar Canada
cies de revenu canadiennes s’est bien com- raison, l’Indice Actions canadiennes Mor-
porté, gagnant 5 % d’après les données
préliminaires. «Les fiducies de placement Qui est Morningstar ?
immobilier (FPI)
et autres fiducies du secteur de l’industrie
Morningstar, Inc., dont Morningstar Canada est une filiale,
font plus que compenser la baisse des fi-
ducies de pétrole et de gaz naturel qui est une société située à Chicago. Chef de file de la recherche
constituent une grande partie des avoirs indépendante sur le placement, Morningstar offre une gamme
des fonds figurant dans la catégorie des complète de produits sur Internet, de logiciels et de produits
fiducies. imprimés destinés aux particuliers, aux conseillers financiers et
Des gains solides enregistrés par certai- aux institutions. Morningstar fournit des données sur plus de
nes fiducies très communes des catégories 280 000 placements à l’échelle mondiale, y compris les actions,
non associées aux ressources naturelles fonds communs de placement et autres véhicules comparables.
ont aussi contribué à garder cette catégo- La société a des implantations dans 18 pays et des positions
rie profitable. Les fonds spécialisés dans
minoritaires dans des sociétés de trois autres pays. EM
plusieurs autres industries, notamment la

N°1 - Septembre 2008 59


Découverte L’espace géologique marocain est un
haut lieu des sciences de la vie et de la
terre et un véritable musée qui garde en
mémoire plus de deux milliards d’années
de l’histoire de la planète…

Par Addi Azza (*)

Et si l’on passait le secteur minier marocain en revue ?


A chaque fois que le secteur minier marocain est invoqué, les gens pensent immédia-
tement aux phosphates (et aux hydrocarbures). Dans la mesure où le Maroc recèle des
ressources en phosphates estimées à plusieurs millions (pour ne pas dire milliards) de ton-
nes, permettant ainsi au pays, d’une part, d’occuper une place de leader à l’échelle mon-
diale et d’autre part, constituer une industrie créatrice de richesse et d’emplois.

C
eci étant, il y a lieu de signaler que core, certaines mines ont fait la richesse du roc. Ce que certains historiens retiendront,
le Maroc exploite aussi d’autres pays et on même permis le développement c’est l’impact que ces richesses avaient
substances minérales et occupe des de dynasties. C’est le cas par exemple du sur la stabilité politique du pays. En effet,
positions honorables sur l’échiquier inter- Todgha (Tineghir, actuellement) qui était détenir des mines permettait d’équiper et
national. Est-ce à dire que le Maroc est un connue pour mes minéralisations argenti- d’entretenir une armée et donc donnait des
pays minier ? Personnellement, je préfère fères et, d’ailleurs, les vestiges des anciens ambitions de conquête. De plus, le plomb,
parler d’un pays à vocation minière. La travaux sont encore visibles sur le site. Il en le cuivre et l’étain étaient utilisés pour la
nuance est un peu subtile dans la mesure où est de même à Jbel Aouam (actuel Tighza, fabrication des armes et des munitions.
il est préférable de réserver la dénomina- près de Khénifra) et dans le Tafilalet où l’on Nous n’avons aucune idée des méthodes
tion de pays minier à un pays où ce secteur exploitait du plomb argentifère. Le sel aus- d’exploration qui étaient utilisées lors
intervient pour une grande part au niveau si jouait un rôle important dans l’économie de la recherche minière. Peut être l’éclat
du PIB national, ce qui n’est pas le cas du nationale et dans le commerce extérieur et métallique était il un guide ? Mais était il
Maroc où l’industrie minérale intervient, vu que les mines de sel ne manquaient pas, seul, surtout quand on sait que des filons
bon an mal an, pour 6 à 7% au niveau de le Maroc a pu glaner des richesses qui ont à teneurs « normales » étaient exploités. Il
notre PIB. Si l’exploitation des phosphates fait la réputation des circuits caravaniers fallait donc qu’une industrie métallurgique
remonte au siècle dernier, les mines mé- qui commercialisaient le sel en échange soit développée, ce qui est d’ailleurs attesté
talliques étaient connues et exploitées au avec l’or. Il faut dire qu’à l’époque, peu par les scories que l’on trouve par ci et par
Maroc depuis la nuit des temps. Plus en- de mines aurifères étaient connues au Ma- là (Tazalaght, près de Tafraout ; Tagount,

60 Energie & Mines


Découverte
Des exploitations
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous dressons ci-après les principales
près de Rissani ;…). Des alluvions étaient minéralisations exploitées au Maroc :
aussi exploitées (cas d’Al Karit à Oulmès
pour l’étain). 1. Les gisements Plombo-cupro-zincifères : Ils constituent le groupe le plus im-
On voit donc que la tradition minière du
portant en quantité de gîtes connus. On les trouve dans pratiquement tous les
contextes géodynamiques du pays. Les plus importants sont Touissit-Bédiane
Maroc n’est pas un qualificatif gratuit.
dans la région d’Oujda, Tighza (près de M’rirt), Hajar (près de Marrakech), Tafi-
Les temps ont évolué et avec eux les
lalet, Bleida (près de Zagora), Aouli-Mibladen-Zaida (près de Midelt).
technologies et les besoins de l’industrie. 2. Les gisements phosphatés : quatre districts sont connus : Khouribga, Bengrir,
L’avènement de l’ère industrielle allait Youssoufia et Boucra. D’autres indices sont connus ailleurs (Meskala, Chichaoua)
consacrer des méthodes d’approche dites et sont en cours de reconnaissance.
« scientifiques » quoique basées sur l’ob- 3. Les gisements stanno-wolframières : On signalera dans ce cadre les gîtes d’Oul-
servation et le cumul de l’expérience. mès, et d’Azegour (molybdène). Les travaux entrepris dans la région d’Achema-
A mon avis, le développement minier de che (Maroc Central) et Taourirt Tamellalt (Saghro) ont mis en évidence des occur-
tout pays dépend de trois principaux fac- rences en cours de développement.
teurs : la géologie, la réglementation, la 4. Les gisements cobalto-nickélifères : Si des indices de nickel sont connus en
promotion minière. association avec des roches basiques du Rif et Haut Atlas Central, il n’en reste pas
Tous les manuels décrivent le Maroc com- moins que le seul gisement exploité est celui de Bou Azzer (Région de Taznakt).
me étant un pays à géologie favorable. Sa Ce district aurait été découvert quand les autochtones avaient noté les capacités
position géographico-géologique et son raticides d’un arséniure de cobalt (érythrine) et ayant fini par être l’un des plus
histoire en font un pays à fort potentiel. En beaux minéraux recherchés par les collectionneurs de minéraux de par le monde.
effet, pratiquement, tous les terrains sont 5. Les gisements manganésifères : La région de Ouarzazate constitue l’une des
présents au Maroc tant du point de vue na- provinces métallogéniques les plus riches en indices de cet élément. A signaler
ture pétrographique que du point de vue que c’est dans cette région qu’un minéral, dénommé Marokite, avait été découvert
âge. Deux exceptions de taille doivent être
au début des années 60. Actuellement, seul le gisement d’Imini est en cours d’ex-
ploitation. D’autres districts sont connus et avaient fait l’objet d’une exploitation.
signalées à ce niveau : les roches réputées
On citera en particulier le gisement de Bou Arfa.
diamantifères (kimberlites) et aluminifè-
6. Les gisements ferrifères : Plusieurs gisements sont connus mais on se limitera
res (bauxites) n’ont jamais été décrites au à citer les principaux. D’abord, Kettara qui avait été exploité pour la pyrrhotine
Maroc. (pour la production de l’acide sulfurique). Ensuite le district de Ouixane, dans la
De même, les roches ultrabasiques région de Nador et enfin les nombreux gîtes et gisements de Tafilalet (dont Imi
connues dans certains massifs marocains n’Tourza) et d’Ait Amar.
n’ont pas permis de découvrir de gisement 7. les gisements argentifères : S’il existe un gisement qui mérite une mention
de platinoïdes. spéciale, ce serait le gisement d’Imiter. Il avait fait le bonheur des tribus locales et
Du point de vue évolution et géodyna- la richesse de plusieurs dynasties dont les Almoravides. L’ampleur des travaux et
mique, le Maroc a connu une histoire très des vestiges des « anciens » montrent si besoin est à quel point l’industrie minière
riche dans la mesure où sa partie sud ren- était développée dans la région. De plus, c’De plus, c’est l’un des rares gisements
ferme des terrains très anciens du bouclier de par le monde à être exploité pour l’argent en tant que minéral principal et avec
ouest africain, l’Anti-Atlas, le haut atlas une association minéral essentiellement argentifère. Signalons dans ce cadre la
occidental et les mésetas ont été formées découverte en 1983 d’un nouveau minéral qui avait été dénommé « Imiterite » en
(pour une bonne partie) dans des contex- référence à ce gisement. Un autre district, Zgounder, est connu dans le Siroua et
tes favorables à l’accumulation de sulfu- avait fait aussi l’objet d’exploitation par les anciens.
res métalliques. 8. Les gisements aurifères : Le Maroc n’a pas la réputation d’être un pays aurifère
Les chaînes atlasiques, au sens large, ren- au même titre que certains autres pays africains. Toutefois, plusieurs indices et
ferment des terrains aptes à encaisser de
gîtes sont connus et exploités. On signalera d’abord le gisement d’Iourirn, dans
la région d’Akka qui est en cours d’exploitation mais on signalera aussi l’ancien
gros gisements plombo-zincifères.
gisement de Tiouit, dans le Saghro, qui était exploité pendant la deuxième moitié
C’est d’ailleurs dans ces formations qu’a
du siècle dernier. Un gisement de cuivre aurifère est en cours d’exploitation dans
été découvert Touissit-Boubeker, l’un des la région de Seksaoua (région d’Imi n’Tanout). Un autre gîte (Jbel Haouanite)
principaux gisements de par le monde. est en cours d’exploitation dans la région de Bou Arfa. Ceci étant, plusieurs oc-
Dans le Nord du Maroc, la jeunesse des currences sont connues ici et là aussi bien dans le Rif que dans le Haut Atlas ou
terrains (hormis les Beni Bousera) en fait l’Anti-Atlas.
une zone de prédilection pour la recher- 9. Les gisements antimonifères : Plusieurs gisements ont été exploités dans le
che tant des roches et minéraux industriels Maroc Central et dans le Rif.
que des minéralisations associées au vol- 10. Les gisements fluo-barytiques : Le Maroc est l’un des principaux producteurs
canisme récent. mondiaux de barytine. Plusieurs districts sont connus. On citera en particulier
Dans ces zones, les minéralisations s’ac- Jbel Ighoud, Seksaoua et Tafilalet. Mais le plus grand gisement reste celui de
cumulent dans plusieurs endroits consti- Zelmou, dans la région de Bou Arfa. Concernant la fluorine, le seul gisement en
tuant des districts miniers. EM cours d’exploitation est celui d’El Hamam, dans la région de Khémisset. D’autres
gisements avaient été exploités dans la région de Taourirt (Jbel Tiremmi) et dans
(*)Ingénieur Général des Mines le Maroc Central (Zrahina). EM

N°1 - Septembre 2008 61


Découverte
Sur la route de l’or

Sites et richesses naturelles du Maroc profond…


Selon les historiens, le Maroc a jouit très tôt de la réputa- Haut, Moyen et Anti-Atlas et du Rif), aux
plateaux environnants et aux vastes plaines.
tion d’entretenir des relations avec l’Afrique sub-saharienne.
L’espace géologique marocain demeure un
Si ses rapports remontent à des temps immémoriaux, ce haut lieu des sciences de la vie et de la terre
n’est qu’entre le VIIème et le XIème siècle que vont se pré- qui constitue un véritable musée qui garde
ciser les tracés des axes de liaisons régulières sous l’impul- en mémoire plus de deux milliards d’an-
sion d’une économie méditerranéenne demandeuse d’or et nées de l’histoire de la planète…
celle du Sahel saharien méridionale consommatrice de sel.
Le patrimoine géologique
Le Maroc est connu par sa richesse en gran-
de variété de fossiles : des invertébrés aux
vertébrés et des fossiles microscopiques
aux dinosaures. Il est également riche en
ressources minérales : des métaux précieux
comme l’or et l’argent jusqu’aux grands
bassins de phosphates. Il est à signaler
que les richesses minérales du Maroc sont
connues depuis l’antiquité et ont permis, à
travers les échanges structurés autour du
métal, de s’ouvrir sur l’Europe. Cet espace
socio-économique a vu l’émergence de
plusieurs cités qui ont marqué la civilisa-
tion marocaine dans les régions de Tafilalt,
de Souss, Saquia El hamra, Oued Eddahab.
Le Maroc, paradis des géologues, est aussi
connu depuis longtemps par sa richesse
en ressources naturelles (eau, faune, flore,
paysages, etc.) et par sa diversité géologi-
que (paléontologique, minière, archéologi-
que ; etc.). La région Souss-Massa-Draa est

L
a première tête de ligne des routes d’échange était les barres de sel échangées connue par sa richesse minière, avec plus
vers le sud fut Sijilmassa qui va s’af- contre l’or. de la moitié des ressources minérales du
firmer comme une célèbre métropole Il y avait aussi d’autres produits de troc pays.
commerciale qui anime et contrôle une comme les denrées communes très solli- Elle est connue par ces gisements d’Or à
grande partie du trafic caravanier entre Bi- citées par les communautés du désert no- Akka près d’Agadir, d’Argent à Imiter
lad el Soudan (actuels pays du Sahel), le tamment les métaux (barres de fer, laiton, près de Ouarzazate, de Cobalt et de Nickel
Maghreb, l’Orient et l’Europe. Les sour- étain), les ustensiles de cuivre, les chevaux à Bou-Azzer et par Ces beaux marbres et
ces historiques révèlent ainsi, trois grands et selles, les cotonnades, le papier à écrire, pierres ornementales de Lakhssass et les
axes de commerce à savoir l’axe reliant la verrerie, la céramique, maroquinerie et granites roses de Sidi Ifni.
Sijilmassa au Ghana à travers Tamdoult, autres articles utiles. En contre partie les
Tindouf, Zemour et Waddan. Cette route a importations marocaines comprenaient Pas de ruée vers l’or
particulièrement été utilisée entre le IXème l’or, les plantes médicinales, les plumes En effet, à 280 km d’Agadir, dans une ré-
et le Xème siècle, l’axe reliant Sijilmassa d’autruche, la corne de gazelle, le bois gion désertique située sur l’ancienne route
au Soudan sub-saharien en passant par les d’ébène et l’ambre… de l’or, le gisement d’Akka fait partie de
salines de Taghza et Tombouctou. Celle-ci Au fil des temps, cette route, plus assez zones d’exploitation abandonnées au XVIe
a été utilisée entre le XIème et le XVème animée comme jadis, tomba dans l’oubli. siècle, après la découverte de gisements au
siècle, et, en fin, l’axe reliant Sijilmassa à Oubli qui en fera disparaître les traces, Nouveau Monde.
Gao via Tademakka. mais, la multitude et la diversité des pay- En 1930, suite aux repérages de points
sages du Rif au nord jusqu’aux confins du d’or dans des filons de quartz de la région
Un sel qui valait de l’or Sahara au sud, regorgent de richesses na- d’Akka, le Bureau de Recherches et de Par-
Les sources historiques précisent aussi que turelles qui rappellent et rappelleront à ja- ticipations Minières (BRPM) prospecte sur
le commerce avec le soudan historique se mais ces pages d’histoire, voire d’histoires tout l’Anti-Atlas occidental. Dans les an-
basait sur le troc. La principale monnaie rattachées aux chaines montagneuses du nées 90, le BRPM confie l’exploitation du

62 Energie & Mines


Découverte
Géologie
site à MANAGEM, à la suite d’un appel
d’offres international.
En 1996, AKKA GOLD MINING, filiale
détenue à 70 % par MANAGEM et à 30 %
Le Souss, une région stratégique
par le BRPM, démarre l’exploitation d’une

L
mine qui produira plus de 30 tonnes d’or a présence de l’ONHYM dans le
métal. Deux ans plus tard, les premiers lin- Souss-Massa-Drâa ne date pas
gots produits expérimentalement sont ex- d’aujourd’hui. La géologie diver-
pédiés vers la Suisse et, l’année suivante, sifiée de la région s’avère intéressante
les installations de la mine sont construi- pour les activités de prospection. En
tes. effet, par sa géologie très diversifiée, la
La mine est totalement opérationnelle de- région de Souss-Massa-Drâa a toujours
puis 2001. Bel exemple de contribution au constitué une zone très favorable pour le
développement régional, la mine d’Akka développement minier, notamment pour
a permis de désenclaver la région, en la les métaux précieux (or et argent), les mé-
dotant de routes, de réseaux d’électricité, taux de base (cuivre, plomb, cobalt…) et
d’eau et de structures de télécommunica- les roches et minéraux industriels (man-
tions. ganèse, feldspath, barytine…). L’acti-
vité minière dans cette région remonte
Mais d’où vient cet or ? au Moyen Age comme en témoignent
Les terrains d’âge Protérozoïques Inférieur les vestiges miniers autour de gisements
de la Tagragra d’AKKA (Anti-Atlas, Ma- toujours en exploitation comme celui
roc) ont subi une évolution polycyclique d’Imiter ou ceux récemment mis à l’ar-
caractérisée par quatre épisodes de schis- rêt Bleida (cuivre) et Zgounder (argent).
tosité. Durant la période récente (depuis les années 70) jusqu’à nos jours, cette région a fait
Les veines de quartz aurifère, dévelop- l’objet d’un important volume de travaux de recherche et de développement minier.
pées dans des décrochements, ont subi ces A l’échelle du territoire national et avec une proportion de 38% sur l’ensemble du
épisodes, qui alternent avec des phases de portefeuille de permis miniers de l’ONHYM, cette région occupe la première place.
déformation fragile. L’or est introduit tar- Les travaux de recherche de l’ONHYM sont réalisés soit par fonds propres, soit en
divement, avec hématite+phengite, à la partenariat avec des sociétés nationales et étrangères. Aujourd’hui, ces travaux cou-
faveur de déformations cassantes de la fin vrent les secteurs les plus favorables de Tagragra d’ Akka, Kerdous, Ighrem, Sirwa et
du Panafricain. Les fluides précoces appar- d’Ouarzazate. La prospection englobe différents domaines dont les métaux précieux.
tiennent au système C-O-H-N et montrent Lancés en 1984, les travaux d’exploration pour l’or ont abouti à la découverte d’en-
des phénomènes de mélange; ils sont d’ori- viron une cinquantaine de gîtes et indices d’or, dont les plus importants sont en cours
gine métamorphique. d’exploitation et/ou de développement dans le cadre de partenariats. Sur le reste de la
Ils ont été piégés au cours d’une remon- région de Souss-Massa-Drâa, les travaux de recherches menés sur le secteur d’Ouar-
tée (à caractère cyclique) depuis une pro- zazate ont permis de délimiter des zones favorables, notamment les zones d’Eç Çour
fondeur correspondant à 0,5 GPa (5 kb) et Talkhoumt. Dans le massif de Kerdous, plusieurs prospects en or sont identifiés à
jusqu’à 0.25 GPa (2.5 kb), à des tempéra- Imjgaguen, Tiyyout, Tahala, Assif M’Kkorn et Igli. Concernant les métaux de base,
tures de 350°-400°C. c’est surtout la province de Taroudant qui concentre l’intérêt de la recherche. Aussi
A la fin du processus, une forte chute de les travaux d’exploration et de développement pour le cuivre entrepris depuis le dé-
pression (transition litho- à hydrostatique) but des années 70 par l’ONHYM ont permis de découvrir plusieurs gisements dont
est corrélée à des changements dans le certains ont été mis en exploitation, comme Talat n’Ouamane, Iminirfi et Assif Imider
régime thermique et dans l’évolution des et ce jusqu’au début des années 80. Des gîtes ont également été découverts durant cet-
fluides (ébullition). te période, il s’agit de Tizert et de Tiferki. Aujourd’hui, les travaux de recherche ont
Un fluide du système H2O-NaCl-CaCl2- repris sur l’ensemble de ce secteur dans le cadre d’une convention de partenariat entre
FeCl3-CO2-(N2) subit une démixion, l’ONHYM et la société canadienne Odyssey. Dans ce cadre, en plus des gisements
d’abord à 300-350°C et environ 50 MPa et des gîtes cités ci-dessus, les travaux se concentrent surtout sur le gîte d’Alous,
(500 bar), puis, après refroidissement découvert par l’ONHYM en 1963, et où les ressources totales sont réévaluées dans
jusqu’à 200°C, à environ 20 MPa (200 bar) le cadre de cette convention à 8.000.000 tonnes à 0,8 % Cu. Pour la recherche du
et de nouveau 300°-350°C (réchauffement plomb, elle a permis de circonscrire le projet de Tighoula (province de Taroudant)
induit par des intrusions tardives de doléri- où les teneurs atteignent 4%. Ce projet est aujourd’hui en promotionLa région de
tes), ce qui induit le dépôt de l’or, contrôlé Souss-Massa-Drâa constitue toujours une cible favorable pour la recherche minière
par les variations de température et de pH. en raison de sa géologie très diversifiée et productive. En plus du développement des
La basse activité du soufre est caractéris- projets en cours aussi bien pour l’or à Had Imawn que pour le cuivre autour du gîte
tique et explique peut-être la pauvreté des d’Alous, les travaux concerneront la mise en évidence de cibles économiques dans le
indices d’or. EM massif de Kerdous, de Sirwa et la région d’Ouarzazate. EM

N°1 - Septembre 2008 63


Découverte
Pétrole
Dans les régions de Souss
onshore et offshore peu
profond, l’ONHYM a en-
trepris plusieurs études
d’évaluation pétrolière qui
ont valorisé le potentiel
pétrolier de ces zones au
niveau des objectifs jurassi-
ques et triasiques.

U
n effort de promotion s’en est suivi
auprès des sociétés pétrolières in-
ternationales au Maroc et à l’étran-
ger et qui a été couronné par la signature,
en janvier 2007, de deux accords pétroliers
entre l’ONHYM et la société GBP: Le pre-
mier accord porte sur deux permis offshore
Agadir maritime I et II.
Le deuxième accord est une zone de re-
connaissance dénommée «Ouest Souss

Le bassin du Souss
onshore».
En plus des travaux entrepris dans les bas-
sins de Souss, l’ONHYM et ses partenaires
mènent des activités d’exploration dans les
zones profondes au large d’Agadir et sur
l’ensemble des bassins du Sud du Maroc.

Géobalade

A
u départ de Marrakech en direction Tizi’n Tichka, Ait Haman. Au point de vue minéralogique, les gisements
col perçant le haut Atlas, est passage obligé pour de Bou Azzer sont composés de filons de skuttérudite,
Ouarzazate, des vendeurs de minéraux proposent, safflorite et lollingite (sulfo arséniates de cobalt, nickel et
tout au long de la route, azurites, vanadinites, géodes de fer). Les caisses de filons sont généralement carbonatées
quartz et d’améthystes, goétites… Des échantillons des ri- (calcite), les autres éléments métalliques pouvant être de la
chesses dont regorge la région. En effet, sur le versant sud chalcopyrite, de l’argent natif, de l’or et plus rarement de la
du col se trouvent de grandes formations de basaltes altérés molybdenite. Bien évidemment, on y retrouve de l’Eryth-
du Trias (10 à 30 km). Ces basaltes ont subi divers types rite, roselite et cobaltocalcite. A Bou Skour près de la Ke-
d’altération (hydrothermales, métamorphique, altérations laa de M’Gouna (Ouarzazate), le gisement cuprifère est un

Quand parlent les


actuelles). Ces phénomènes, dus au carac-
tère très vacuolaire de certaines coulées,
ont donné des zones riches en agates, et
géodes de quartz. On y trouve également
des zéolites en filonnets (prehnite, natro-
lite,..). Vers Tazenacht, plaine constituée
de micaschistes du précambrien recoupés
par deux massifs granitiques : granite
d’Azguemerzi et granite de Tazenacht. Ce dernier a donné filon N/S de 9 km de long dans les granites du précambrien.
de nombreuses pegmatites dans sa bordure Nord/ Ouest, on Le filon se décompose en deux secteurs : le filon nord dans
peut encore trouver beryl, muscovites et tourmalines noires. les granites et la « patte d’oie » dans les roches vertes. Le
La découverte peut continuer du coté de Bou Azzer. Bou filon nord est composé de quartz avec un peu de dolomie et
Azzer est une zone minière de 30km de long, au contact de des chlorites. On y trouve de l’azurite en petite gerbes et de
serpentines dans la boutonnière de Bou Agraara. Les tra- la malachite en grandes plaques de velours vert. Le minerai
vaux miniers vont d’Ouest en Est de Bou Offroh, vers Bou de la patte d’oie est plus chloriteux avec de grosses boules
Azzer centre, Bou Azzer est, Arhbar, Tamdrost, Irthem et de dolomie et de calcite. Les minéraux y sont plus diversi-

64 Energie & Mines


Découverte Les partenaires de l’ONHYM actifs dans reconnaissance respectifs.
les bassins du Sud sont pour la zone ons- Des synthèses géologiques et géophysiques
hore : Petro Canada (zone de reconnaissan- basées sur des données disponibles et sur
ce de Bas Dra) et l’acquisition de nouvelles données sismi-
Sanleon / Island Oil ques, gravimétriques et magnétométriques
& Gas / GB Oil and sont en cours de réalisation.
Gas dans la zone de Un programme de travail est planifié par
reconnaissance bas- la société GBP et consiste en la réalisation
sin de Zag. d’études géologique, géophysique et pétro-
Sur l’offshore, les lière, d’acquisitions et retraitements sismi-
acteurs ont pour ques et le forage d’un puits d’exploration.
nom Kosmos dans Il faut dire que le bassin de Souss onsho-
le permis de Bou- re, comme le reste des bassins marocains,
jdour offshore, reste très peu exploré puisque seulement 8
Mearsk Oil dans le puits ont été forés sur une superficie de 7
permis de recherche 500 km2, ce qui donne une densité très fai-
Tarfaya Shallow et ble de 0,1 puits par 100 km2 comparée à la
Genting Oil dans le densité moyenne internationale de 10 puits
permis de recherche /100 km2.
Ras Juby offshore. S’agissant de la sismique réflexion qui
Ces partenaires en- est l’outil géophysique le plus utilisé en
treprennent d’ambi- exploration pétrolière, le bassin de Souss
tieux programmes n’a été couvert que par 900 km de lignes
d’exploration pé- sismiques dont les plus récentes datent de
trolière dans leurs 1985. L’ONHYM a programmé un certain

encore sous-exploré !
permis ou zones de nombre de campagnes de promotion pour
attirer davantage d’investisseurs
de l’industrie pétrolière interna-
tionale et intensifier encore plus
l’exploration des potentialités de
cette région. EM

fiés (arséniates de cuivre et plomb, carbonates de cuivre ; delt, la mythique mine


molybdenite, argent natif,…). Même si la mine est fermée de Mibladen, dont le
depuis 1979, on peut encore y décrocher des azurites en gisement est stratiforme
petites gerbes de la paroi… Pour tomber sur de l’argent, il dans un niveau de pou-
faut chercher du coté de la mine d’argent d’Imiter. La mine dingues céromaniens,
est exploitée, depuis 1969, par la société SMI (Société Mé- est une zone minérali-
tallurgique d’Imiter). Son processus de production de haute sée qui a une extension
technicité, lui permet d’obtenir des lingots d’argent d’une d’environ 15km. La mi-
pureté évaluée à 99,6%. Sa production annuelle est de 300 néralisation est liée à la

minerais du Sud
faille Amo-
rou : les
minéralisa-
tions sont
concen-
trées dans
des fissures
teriaires de
tonnes métal, destinées à l’export. A Taouz, la région re- cette faille. La couche
gorge de vanadinite sur goetite. La zone de Taouz/ Mefis, est composée d’alternances de calcaires dolomitiques et
contient en effet, de nombreux filons le long de l’oued « lithographiques. La minéralisation imprègne les dolomies
Ziz ». Le minerai non altéré est composé de sidérite, chal- et les marnes se trouvant entre les deux niveaux calcaires.
copyrite, galéne et blende. La zone oxydée, quant à elle, Le minéral dominant est la barytine blanche à rosée : les
est composée d’hématite, goethite et barytine. Les filons pièces classiques sont crêtées, avec des cristaux de céru-
sont particulièrement géodiques avec pyromorphite, vana- site, anglésite, wulfénite et vanadinite. La mine est fermée
dinite, anglésite, malachite, gypse et calcite. Près de Mi- depuis les années 80. EM EM

N°1 - Septembre 2008 65


Epilogue

Au-delà du nom, la personne


Par Abdelhamid Dades

E nergie et Mines ! Drôle de nom ! C’est ainsi que beaucoup de gens ont réagi,
face au nom du mensuel…Trop spécialisé pour vous attirer les foules… Fou-
les de lecteurs bien entendu. Et puis, pourquoi au kiosque, j’achèterai votre
« Canard » et pas un autre ? Titres d’ordre général, grands dossiers, voire scanda-
les à la une ! Voilà ce que veut le public aujourd’hui… Connaissant bien nos objec-
tifs, on répondait chaque fois : et qui vous dit qu’on n’est pas généralistes ? C’est
juste une question de terminologie et de sens des mots… Oui, mais comment ?
Voilà, et sans trop entrer dans des détails et des explications puisés dans des dic-
tionnaires, résumons ainsi le sens dans lequel on entend les « Energie » et « Mines
». L’énergie est cette capacité chez un humain de pouvoir agir « énergiquement »

e
ou « énergétiquement » et, de puiser dans sa mine de connaissances, d’aptitudes
et de compétences pour mettre une information, un service ou un produit entre

u
les mains des autres. Et puisqu’on est dans un métier où l’information est « reine
», pourquoi ne pas en être une vraie mine ?
Vient ensuite les secteurs énergétique et minier. Tous deux en plein expansion et

g
connaissant un essor sans précédent et donc méritant bien un support pour ac-
compagner leur développement dans une optique généraliste qui saurait réussir la

ol
vulgarisation de sujets longtemps restés trop spécialisés et donc compliqués pour
le plus commun des lecteurs… La tache ne s’avère pas aisée puisque les buts et ob-
jectifs attendus d’un tel travail sont multiples et consistent d’abord à concilier les

i
exigences du développement et la mise en valeur des secteurs cibles d’une part et
à sensibiliser le public aux problèmes de la sauvegarde des ressources énergétiques

p
et minières de l’autre. A cela s’ajoute, la protection et la valorisation du patrimoi-
ne géologique et de l’environnement en général. En fin, il y a lieu de contribuer

E
à la vulgarisation de la culture industrielle et entrepreneuriale auprès d’un large
public. Le fait de souligner qu’il s’agit d’un mensuel de l’Energie, des Mines, de
l’Industrie, de l’Environnement et du développement durable n’est cependant
pas gratuit. Il connote la vocation du mensuel et précise ses différents champs
d’action et centres d’intérêt. Ces secteurs se trouvent, d’ailleurs, largement repré-
sentés à travers des rubriques dédiées, des articles, des reportages, des enquêtes et
des travaux de recherches dont l’objectif premier est de mettre, entre les mains
du lecteur une matière assez riche et assez consistante en mesure d’enrichir son
potentiel « savoir » et sa culture générale.Les rubriques répondent aussi à une
logique qui implique la vocation du mensuel comme instrument « d’information
» (actualités et informations générales), de «formation», (volet purement scientifi-
que dédié à la recherche proprement dite et aux travaux universitaires et laboran-
tins) et de «vulgarisation», (sensibilisation du grand public aux grandes questions
des secteurs énergétique et minier)… Le Professeur Jean Dercourt, disait que « Le
Maroc est une vitrine de la géologie où ses différentes facettes sont magnifique-
ment exposées »… Oui, mais le sont-elles assez ? Un instrument ou un outil qui
contribuerait à faire montre de cette variété et cette richesse naturelle n’est-il pas
nécessaire est utile… ? Et pourquoi pas un mensuel ? Et c’est ainsi qu’est née l’idée
puis le mensuel « Energie & Mines ». Cependant, « Energie & Mines » ne pourra
exister en l’absence de l’appui et du soutien de tous les opérateurs et intervenants
du secteur, professionnels, industriels, officiels, ONG, société civile, autorités,
administration territoriale… dont déjà, nombreux ont été ceux qui, dès le départ,
nous ont appuyé et encourager stimulant ainsi les efforts que nous avons déployé
et déploierons encore pour la vie et la pérennité de ce produit auquel nous som-
mes nombreux aujourd’hui à y croire et nous serons davantage plus nombreux dès
cette première sortie… In Cha’Allah !

66 Energie & Mines

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