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septembre 1870
La proclamation de la République française du
4 septembre 1870 est la proclamation au peuple Proclamation de la République
français par laquelle la République est rétablie, française du 4 septembre 1870
fondant ainsi la Troisième République et
provoquant la déchéance de l'empereur
Napoléon III et la chute du Second Empire. Il s'agit
de la quatrième révolution française, après celles de
1789, 1830 et 1848.
Contexte
Le 8 mai 1870, le Second Empire apparaît plus renforcé que jamais. Les Français approuvent largement par
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plébiscite les réformes libérales entreprises par Napoléon III, avec plus de 7 millions de « oui » . Le
30 juin, Émile Ollivier déclare : « À aucune autre époque le maintien de la paix en Europe n'a été plus
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assuré » . Pour autant, les tensions avec la Prusse sont ravivées quand le prince Léopold de Hohenzollern
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se porte candidat le 21 juin 1870 au trône d'Espagne, vacant depuis deux ans . Connue à Paris le 5 juillet,
la candidature Hohenzollern produit son effet : ce dernier étant le cousin du roi de Prusse, Guillaume Ier, la
France ne peut accepter ce qui s'apparenterait à une situation d'encerclement proche de celle de l'époque de
Charles Quint. Le 6 juillet, depuis la tribune du Corps législatif, le ministre des Affaires étrangères Agénor
de Gramont lance un ultimatum à la Prusse. Les députés, et bientôt la presse et l'opinion publique,
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approuvent sa position. La guerre paraît inévitable .
Le maréchal Bazaine, commandant en chef de l'armée du Rhin, est encerclé dans Metz le 19 août avec la
moitié des troupes françaises. L'empereur songe à se replier sur Paris mais, sous la pression de l'impératrice
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et du ministre de la Guerre qui redoutent qu'une telle décision provoque un soulèvement populaire ,
Napoléon III marche au secours de Bazaine avec l'armée de Châlons commandée par le maréchal Mac
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Mahon . Ses troupes sont elles-mêmes encerclées dans Sedan. Les tentatives de sortie échouent et
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l'empereur capitule le 2 septembre .
Ils avancent alors l'idée d'un gouvernement d'union mandaté par le Corps
législatif, en intégrant cette fois les bonapartistes. L'orléaniste Adolphe Thiers serait la personnalité
dominante de ce gouvernement composé de neuf membres, dont quatre députés républicains et quatre
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députés de la majorité bonapartiste . Les rapports soulignant la détermination de plusieurs groupes massés
autour du palais Bourbon, la nécessité apparaît de réunir le Corps législatif en assemblée pendant la nuit
pour annoncer le transfert du pouvoir exécutif dès le lever du jour aux Parisiens. Cependant qu'une partie
des députés se charge d'obtenir du président Eugène Schneider qu'il convoque immédiatement la séance,
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Léon Gambetta tente de rassurer la foule rassemblée aux grilles du palais Bourbon .
En fin de soirée du 3 septembre, une délégation de 36 députés conduite par Émile de Kératry, officier de
cavalerie orléaniste rallié aux républicains, et par Ernest Dréolle, bonapartiste autoritaire, vient donc exiger
du président Eugène Schneider, qui dîne dans ses appartements de l'hôtel de Lassay, qu'il convoque sans
tarder le Corps législatif. Schneider, « écartelé entre sa fidélité au couple
impérial et ses convictions », finit par céder et annonce la convocation
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d'une séance à minuit .
Journée du 4 septembre
Le Conseil des ministres prévu à 8 h est finalement retardé par les visites à l'impératrice du général Trochu
puis de Ferdinand de Lesseps, cousin éloigné d'Eugénie qui, après avoir consulté son ami Émile de
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Girardin, tente de la convaincre d'opter pour un retrait provisoire, ce qu'elle refuse .
Au Conseil, le ministre de l'Agriculture et du Commerce Clément
Duvernois propose en premier lieu d'utiliser la force en déclarant l'état de
siège pour arrêter les chefs républicains et éteindre ainsi toute tentative de
révolution. Cette proposition est rejetée par l'impératrice qui récuse tout
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recours à la violence . Eugène Schneider défend alors la proposition de
Louis Buffet, ancien ministre des Finances, auteur d'un texte rédigé
pendant la nuit avec le soutien d'autres députés en vue d'assurer le transfert
du pouvoir exécutif dans les mains d'une commission élue par l'Assemblée.
Malgré le soutien du ministre Jules Brame, la proposition n'est pas retenue.
Elle est toutefois reprise en partie : les ministres retiennent l'idée d'un
conseil de régence élu par l'Assemblée, auquel s'ajouterait la désignation
d'un lieutenant général du conseil en la personne du comte Palikao et dans
Clément Duvernois, ministre 28
lequel l'impératrice conserverait sa place .
de l'Agriculture et du
Commerce. Cette proposition est à son tour rejetée par les députés qui accueillent le
ministre de la Guerre peu avant midi au palais Bourbon. Il est alors décidé
qu'un groupe de six députés conduit par Louis Buffet et Napoléon Daru se
rende aussitôt au palais des Tuileries pour tenter d'infléchir la position de l'impératrice. Cette dernière se
montre d'abord inflexible, mais devant l'insistance des députés qui affirment que l'adoption d'un tel texte
provoquerait l'insurrection, elle se résout à se retirer si le ministre Palikao approuve à son tour cette
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décision .
L'urgence est déclarée et les trois propositions sont aussitôt renvoyées à l'examen d'une commission
chargée de rédiger un texte susceptible de recueillir une large majorité. Cette commission approuve à
l'unanimité le texte de Thiers, en le modifiant légèrement, et désigne Louis Martel pour en être le
rapporteur : « Vu les circonstances, la Chambre élit une commission composée de cinq membres choisis par
le Corps législatif. Cette commission nommera les ministres. Dès que les circonstances le permettront, la
nation sera appelée à élire une Assemblée constituante qui se prononcera sur la forme du gouvernement ».
Cependant, alors qu'ils s'apprêtent à rejoindre l'hémicycle, les membres de la commission apprennent que le
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palais est envahi et qu'aucune séance ne peut plus s'y tenir .
Cette déclaration, contraire à la position qu'il défendait quelques minutes plus tôt, apparaît comme le seul
moyen de canaliser la foule et d'endiguer l'insurrection. À son tour, Jules Favre exhorte les manifestants à
ne pas provoquer la guerre civile. Gambetta et lui affirment que ce n'est pas au palais Bourbon qu'il faut
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proclamer la République mais à l'hôtel de ville .
Fuite de l'impératrice
Pendant la durée des événements au palais Bourbon, l'impératrice régente
déjeune entourée d'un groupe de fidèles au palais des Tuileries, où aucune
dépêche ne parvient. L'un des convives, Ferdinand de Lesseps, se rend
directement auprès du Corps législatif pour s'enquérir de la situation, tandis
que le chambellan Joseph de Lezay-Marnésia est chargé de ramener le
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préfet de police de Paris Joseph Marie Pietri .
Son exfiltration est organisée à la hâte. Alors qu'une sortie par les Tuileries ou les quais de Seine, au milieu
de la foule, est impossible, Eugénie est conduite à travers la Grande Galerie du Louvre par Charles Étienne
Conti, chef du cabinet de l'empereur, Costantino Nigra, ambassadeur d'Italie, et Richard Klemens von
Metternich, ambassadeur d'Autriche, puis jusqu'à la place Saint-Germain-l'Auxerrois par ces deux derniers.
Accompagnée de sa lectrice, Adélaïde Lebreton, elle monte à bord d'un fiacre et se réfugie finalement chez
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un proche de la famille impériale, le docteur Thomas W. Evans . C'est lui qui, le 5 septembre au matin,
organise la fuite de l'impératrice. Eugénie voyage sous la fausse identité d'une femme malade que son frère,
son infirmière et son médecin emmènent en Angleterre pour se faire soigner. Le petit groupe arrive à
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Deauville le 7 septembre avant d'embarquer le lendemain sur un yacht anglais dans le port de Trouville .
Il est alors décidé que le nouveau gouvernement soit composé de tous les
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députés élus à Paris, en vue d'assurer sa légitimité . Cette proposition
présente un grand avantage pour les chefs républicains : la plupart d'entre
eux (Jules Favre, Jules Ferry, Adolphe Crémieux, Louis-Antoine Garnier-
Pagès, Emmanuel Arago) sont députés de Paris depuis 1869, tandis que
Léon Gambetta, Ernest Picard et Jules Simon ont été élus par les Parisiens
avant d'opter pour une circonscription en province conformément à la loi
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autorisant les candidatures multiples . La présence du polémiste
révolutionnaire Henri Rochefort, lui aussi élu député de Paris l'année
précédente à l'occasion de l'élection partielle consécutive à l'option de
Gambetta pour les Bouches-du-Rhône et qui n'a cessé d'attaquer
Henri Rochefort, peint par
violemment les chefs républicains dans ses articles, n'est pas un frein à cette
Giovanni Boldini en 1882.
proposition, dans la mesure où les républicains modérés y voit un moyen de
neutraliser l'extrême gauche en l'intégrant au gouvernement. Rochefort, qui
vient juste d'être libéré par des militants de la prison Sainte-Pélagie où il
était incarcéré depuis quelques mois, est porté par ses soutiens jusqu'à l'hôtel de ville où il se présente ceint
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d'une écharpe rouge. Un temps hésitant, il finit par accepter une place dans le gouvernement .
Les députés Alexandre Glais-Bizoin et Daniel Wilson sont envoyés au Louvre pour convaincre le général
Trochu de prendre le ministère de la Guerre, un poste où, selon les chefs républicains, il est nécessaire de
placer un militaire à la fois populaire et respecté de l'armée. Ce dernier accepte à condition de prendre la
tête du gouvernement, en raison de la situation militaire dramatique dans lequel se trouve la France
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envahie .
Les décisions se succèdent : Émile de Kératry est nommé préfet de police de Paris et François-Frédéric
Steenackers à la direction des Télégraphes. La proclamation de la République, portée par Antoine-Léonce
Guyot-Montpayroux à l'Imprimerie nationale, où tous les ouvriers sont absents car membres de la
manifestation, est finalement imprimée dans les locaux du journal La Liberté. Elle est également
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télégraphiée dans toutes les régions françaises .
Pendant que la République est proclamée à l'hôtel de ville, les députés restés au palais Bourbon décident de
tenir séance. L'hémicycle étant encore occupé par des insurgés, un peu plus de 200 députés se réunissent
dans la grande salle à manger de l'hôtel de Lassay, la résidence du président Schneider. Ce dernier, meurtri
par les violences qu'il a subies lors de son évacuation du palais, fait savoir qu'il reste alité. La séance est
donc présidée par l'un des vice-présidents de l'Assemblée, le député vendéen Alfred Le Roux. Le
républicain Louis-Antoine Garnier-Pagès exhorte les députés à se rallier au gouvernement provisoire qui
doit se constituer au moment même à l'hôtel de ville, ce qui entraîne de vives protestations. Dans le même
temps, l'Assemblée apprend la fuite de l'impératrice Eugénie. Après lecture du rapport de la commission
Martel, la motion d'Adolphe Thiers, qui prévoit l'élection d'une commission de défense nationale de cinq
membres avant la réunion d'une assemblée constituante, est adoptée à la quasi-unanimité. Le député
bonapartiste Ernest Dréolle suggère alors l'envoi d'une délégation à l'hôtel de ville pour connaître l'avis des
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républicains .
La délégation, conduite par Jules Grévy et Louis-Antoine Garnier-Pagès, est reçue par Jules Favre, alors
que plusieurs membres du nouveau gouvernement ont déjà rejoint des ministères pour s'assurer qu'ils
pourraient en prendre possession une fois tous les portefeuilles répartis. Adolphe Crémieux s'est d'ailleurs
rendu au ministère de la Justice pour y rédiger l'acte de dissolution du Corps législatif, ce que Favre se
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garde bien d'annoncer aux membres de la délégation . De fait, la tentative de conciliation est sans
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espoir . Il leur indique qu'à son tour, une délégation du gouvernement se rendra au palais Bourbon vers
20 h pour faire connaître sa réponse. Garnier-Pagès, élu parisien, apprend à cette occasion qu'il est lui aussi
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nommé ministre, et se détache des autres députés .
Pendant ce temps, plusieurs députés s'étaient dispersés dans les rues de Paris : l'allégresse de la foule
augmentant à mesure que la rumeur de la proclamation de la République se répand, certains comprennent
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qu'il est trop tard pour exercer une quelconque influence sur le cours des choses .
À l'heure convenue, Jules Favre et Jules Simon rencontrent Adolphe Thiers à l'hôtel de Lassay. Ce dernier,
en tant que député de Paris, peut lui aussi prétendre à une place au sein du gouvernement, ce qu'il refuse. Il
est désigné pour présider la séance, au cours de laquelle Favre, après avoir salué la démarche de
l'Assemblée, déclare que la formation du gouvernement est un fait accompli, dans le devoir de protéger le
pays. Il sollicite alors la ratification de ce nouveau gouvernement, tout en précisant qu'un refus n'y
changerait rien. Thiers acquiesce, et estime du devoir de tous les députés « de faire des vœux ardents » pour
le succès du nouveau gouvernement. Malgré la plainte de quelques députés, Thiers conclut les débats en
déclarant : « Je proteste contre la violence que nous avons subie aujourd'hui. Mais en présence de l'ennemi
qui sera bientôt devant Paris, je crois que nous n'avons qu'une chose à faire : nous retirer avec dignité ». La
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séance est levée à 22 h, actant la disparition du Corps législatif .
De son côté, le Sénat « avait cessé d'exister dans l'indifférence générale au milieu de l'après-midi », selon
l'expression de Pierre Cornut-Gentille. Son président, Eugène Rouher, avait convoqué les sénateurs pour
qu'ils ne restent pas étrangers aux évènements qui devaient se dérouler. Après avoir appris l'envahissement
du palais Bourbon, les sénateurs craignent d'y être confrontés à leur tour, mais le président Rouher leur
demande de se rendre à l'évidence : « Aucune force ne nous menace ». Pour Pierre Cornut-Gentille, « il y
avait là quelque chose d'humiliant, de presque déshonorant. C'était comme si le Sénat n'avait jamais existé.
Chacun avait conscience de la vanité de ce débat sans enjeux ». Sur la proposition du sénateur Pierre Jules
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Baroche, la séance est levée dès 15 h 30 .
Les membres du nouveau gouvernement se réunissent pour la première fois en Conseil à 22 h 30, sous la
présidence du général Trochu, dans l'ancien bureau du préfet de la Seine à l'hôtel de ville, avec pour
mission de se répartir les ministères. Ernest Picard revendique l'Intérieur, un poste pour lequel Léon
Gambetta s'est autoproclamé dans la soirée en signant déjà plusieurs décrets. Picard se saisit de ce différend
pour demander un vote à bulletin secret, qui confirme Gambetta pour une voix. Il envisage donc de se
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retirer, mais sous la pression des autres ministres, il accepte finalement le ministère des Finances .
Les autres nominations ne souffrent d'aucune contestation : Jules Favre est placé aux Affaires étrangères
avec le titre de vice-président du Conseil, Adolphe Crémieux à la Justice, Jules Simon à l'Instruction
publique. Jules Ferry est nommé secrétaire du gouvernement mais sans attribution ministérielle dans la
mesure où lui sont confiées les tâches auparavant attribuées au préfet de la Seine. Le général Trochu
cumulant déjà la présidence du Conseil avec ses fonctions de
gouverneur militaire de Paris, il choisit de placer au ministère de la
Guerre le général Le Flô qui, bien que non républicain, s'était
opposé au coup d'État du 2 décembre 1851, ce qui lui avait valu
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d'être incarcéré et proscrit . Ne disposant pas des compétences
requises pour tenir les autres ministères, Emmanuel Arago, Louis-
Antoine Garnier-Pagès, Alexandre Glais-Bizoin, Eugène Pelletan
et Henri Rochefort sont nommés ministres sans portefeuille mais
pouvant participer aux délibérations, ce qui permet d'ouvrir la
composition du nouveau gouvernement à des hommes qui ne sont Les membres du Gouvernement de
pas députés de Paris. Le vice-amiral Martin Fourichon est ainsi la Défense nationale, de haut en bas
et de gauche à droite : Favre,
nommé à la Marine et aux Colonies, Joseph Magnin au Commerce
Trochu, Gambetta, Arago, Crémieux,
et à l'Agriculture, et Pierre-Frédéric Dorian aux Travaux publics, à
45 Rochefort, Picard, Glais-Bizoin,
charge également de l'industrie et de l'armement .
Simon, Garnier-Pagès, Ferry et
De ce fait, toutes les Pelletan.
nuances politiques du
centre et de la gauche sont
représentées dans ce gouvernement qui prend le titre de Défense
nationale, à l'exception des bonapartistes libéraux : le conseil des
ministres rassemble des hommes allant de l'extrême-gauche
(Rochefort) à l'orléanisme (Trochu et Le Flô) en passant par les
républicains modérés (Picard, Simon) et les républicains
intransigeants (Gambetta, Ferry, Crémieux), Jules Favre conciliant
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ces deux dernières tendances .
Caricature de l'événement par Alfred
Le Petit dans l'hebdomadaire La La suite de la séance est consacrée à l'adoption des proclamations
Charge. destinées à être publiées, diffusées et affichées dès lendemain, aussi
bien aux citoyens de Paris qu'à la garde nationale et au
gouvernement de l'armée. Le décret de dissolution du Corps
législatif préparé par Adolphe Crémieux est adopté, de même qu'un décret prévoyant l'amnistie des
condamnés pour crimes et délits politiques et un autre garantissant la liberté du commerce des armes.
Plusieurs nominations sont effectuées, notamment celles de Clément Laurier à la direction générale du
personnel et du cabinet du ministère de l'Intérieur et d'André Lavertujon à la direction du Journal officiel.
Avant la séparation du Conseil à 2 h du matin, le nouveau préfet de police Émile de Kératry rend compte
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aux ministres du fait qu'aucun trouble ne s'est produit dans la capitale .
Le 4 septembre en province
Un comité de salut public s'installe également à la préfecture de Marseille dans l'après-midi du 4 septembre,
tandis qu'à Bordeaux, ville républicaine, la population manifeste pacifiquement et le préfet se retire de lui-
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même . À Toulouse, les républicains mettent en place une commission municipale .
À la fin du mois de septembre, des troubles sont signalés aux Antilles après l'annonce de la proclamation de
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la République .
Le gouvernement prévoit alors l'élection d'une Assemblée constituante le 2 ou le 16 octobre, mais il doit y
renoncer : l'occupation de nombreux départements par l'armée prussienne de même que la mobilisation de
nombreux Français rendent impossible la tenue du scrutin. Par ailleurs, les liaisons ferroviaires entre Paris et
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la province sont interrompues le 18 septembre . Pour exclure le risque d'un gouvernement assiégé dans la
capitale, une délégation de ministres est envoyée à Tours, bientôt rejointe par Léon Gambetta qui parvient à
quitter la capitale en ballon le 7 octobre et gagne Tours deux jours plus tard. Gambetta, qui cumule alors les
fonctions de ministre de l'Intérieur et de la Guerre, déploie une grande énergie pour mobiliser, instruire et
équiper de nouvelles troupes, tout en devant réprimer les velléités fédéralistes de certaines villes
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républicaines du sud de la France, comme Lyon .
Dans le même temps, la situation militaire de la France se dégrade et le pays est isolé : la tournée
européenne entreprise par Adolphe Thiers à Londres, Vienne, Florence et Saint-Pétersbourg pour y trouver
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un appui militaire s'avère infructueuse . La population de Paris, qui doit affronter le chômage, la hausse
des prix des denrées de première nécessité, puis le froid et la famine au cœur de l'hiver, fait preuve d'une
grande résistance mais s'épuise, d'autant plus que l'armée
prussienne bombarde la capitale à partir du 5 janvier 1871. Jules
Favre entame les pourparlers d'un armistice dont la convention est
signée le 26 janvier, révélant des tensions au sein des
gouvernements car Gambetta s'y oppose et démissionne le
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6 février .
Portrait officiel d'Adolphe L'annonce de l'armistice et le succès des monarchistes aux élections conduit
Thiers en 1871. à la proclamation de plusieurs communes insurrectionnelles dans toute la
France. À Paris, la situation dégénère rapidement en une guerre civile entre
les partisans du gouvernement de Versailles et les communards qui refusent
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de reconnaître son autorité . Dans le même temps, les protagonistes du 4 septembre sont mis en cause par
la nouvelle Assemblée élue, dans le cadre d'une Enquête parlementaire sur les actes du gouvernement de la
Défense nationale. Pour la majorité monarchiste, qui cherche à délégitimer la République, il s'agit de
vérifier si les membres de ce gouvernement ont ou non participé à un complot contre le Corps législatif et se
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sont ainsi rendus complices des futurs communards .
De ce fait, les élections législatives de 1871, en donnant la majorité aux députés monarchistes et
conservateurs, consacrent la victoire de la province sur Paris, la capitale ayant élu des républicains de
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gauche .
Regards contemporains
Comme le souligne Éléonore Reverzy, professeur de littérature du xixe siècle, c'est l'image d'une journée de
liesse qui ressort majoritairement des témoignages des contemporains du 4 septembre 1870 dans la mesure
où il s'agit d'une « révolution joyeuse sans barricades ni sang versé ». Au lendemain de l'annonce de la
défaite humiliante de l'empereur à Sedan, le peuple dans sa grande majorité salue la chute d'un Empire dont
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les insignes sont arrachés et détruits sur les bâtiments publics .
C'est d'ailleurs vers l'Empereur que se tournent les récriminations du peuple dès les premières
manifestations spontanées, comme le rapporte l'écrivaine Juliette Adam :
« Au-dessus de toutes les têtes se dresse le spectre du Deux-
Décembre. On revoit les morts sanglants de ce jour néfaste mêlés à
l'hécatombe de Sedan. La haine, la violence, débordent de tous les
cœurs ; les menaces, les injures, les récriminations s'amoncellent sur
Bonaparte. Traître ! lâche ! ces deux mots répétés par des milliers de
voix forment une sorte d'accompagnement sourd, mal rythmé,
irritant, plein d'orage, aux paroles aiguës et vibrantes qui jaillissent de
toutes parts. »
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— Juliette Adam, Mes illusions et nos souffrances, 3 septembre 1870 .
Un jeune fourrier d'un bataillon de la garde nationale, Émile Maury, est lui
aussi témoin des actes iconoclastes perpétrés contre les symboles
impériaux :
Témoin de l'événement,
« Le matin du 4 septembre on avait appris que l'Empereur était
l'écrivaine Juliette Adam
prisonnier. J'allai avec mon père voir ce spectacle grandiose, que
rapporte ses souvenirs. celui de tout un peuple acclamant la République devant le palais du
Corps législatif. Quoique peu démonstratif de ma nature, j'y allai de
mes acclamations et de mes poignées de main aux municipaux qui en
étaient tout interloqués de ce grand mouvement. Toutes les enseignes rappelant l'Empire,
les aigles, les blasons, furent arrachés et jetés à l'eau. »
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— Émile Maury, Mes souvenirs sur les événements des années 1870-1871
La ferveur qui se dégage de cette journée révolutionnaire fait oublier au peuple les malheurs de la guerre et
la menace que représente l'invasion prussienne, comme le décrit sans détour le journaliste et critique
dramatique Francisque Sarcey dans Le Siège de Paris, en 1871 : « On avait donné congé aux inquiétudes
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et aux craintes. À demain les affaires sérieuses » . Lui aussi témoin des événements, l'écrivain Jules
Barbey d'Aurevilly en fait une relation précise dès le lendemain. Il insiste sur le sentiment d'allégresse
partagé par l'ensemble des manifestants, tout en attestant de la retenue montrée par certains élus
républicains :
« Je n'ai quitté le boulevard qu'à une heure et demie du matin. Quel spectacle ! Quelle
légèreté de la tête française ! On aurait dû y pleurer de rage en pensant à nos pauvres
soldats égorgés et dont les fleuves roulent, en ce moment les cadavres. Eh bien, on ne
pleurait pas, on n'avait pas de colère, on était dans le délire de la joie ! Ce n'étaient que cris
de vive la république ! On ne disait plus même, vive la France ! J'ai vu des républicains
(que je connais et qui ont plus de sens que les autres) affectés et presque honteux de cette
joie indécente, au milieu des malheurs publics oubliés par le fait seul de la déchéance de
l'Empire et de la proclamation de la République, et c'est en regardant cela, que l'idée que
nous sommes perdus pouvait venir. »
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— Jules Barbey d'Aurevilly, Lettre à Madame de Bouglon, 5 septembre 1870 .
Un autre écrivain, Edmond de Goncourt, fait ce même constat d'effacement de la menace prussienne, et le
témoignage qu'il rédige le jour même dans son journal laisse apparaître qu'il ne partage pas l'enthousiasme
de la foule :
« Trottoirs, chaussée, tout est couvert, tout est plein d'hommes et de femmes, qui semblent
s'être répandus de leur chez soi sur le pavé, un jour de fête de la grande ville ; un million
d'êtres qui ont oublié que les Prussiens sont à trois ou quatre marches de Paris et, dans la
journée chaude et grisante, vont à l'aventure, poussés par la curiosité fiévreuse du grand
drame historique qui se joue. »
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— Edmond de Goncourt, Le Journal des Goncourt, 4 septembre 1870 .
La ferveur populaire se poursuit le 5 septembre avec le retour d'exil de
Victor Hugo, l'un des principaux opposants au régime impérial qui, en gare
du Nord, est « accueilli comme le Messie par une foule en délire », selon
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l'expression de l'historien Alain Gouttman . L'ingénieur Maxime
Vuillaume, présent parmi la foule, en garde un souvenir ému qu'il relate
quelques années plus tard dans son œuvre-témoignage Mes cahiers
67
rouges .
Historiographie et mémoire
Après la Seconde Guerre mondiale, l'événement n'est que rarement évoqué. En 1952, Joseph Calmette en
fait une date importante de l'histoire républicaine, dans une « vision évolutive du progrès historique », mais
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sans en faire le récit détaillé ni s'interroger sur sa valeur supposée : « Le 4 septembre s'inscrit comme
l'une des plus remarquables de nos dates historiques. Il a sonné le glas de l'ordre monarchique et du pouvoir
personnel. Ni royauté ni Empire ne reparaîtront plus dans l'alternance de nos régimes. Une période est bel
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et bien close. C'est sous la forme républicaine que la France sera dorénavant gouvernée » . Un premier
article important lui est consacré par Rémy Gossez en 1952, à l'occasion du 77e congrès des sociétés
79, 81
savantes qui se tient à Grenoble . Cet article étudie la préparation du renversement de l'Empire en
montrant la part active qu'y prend la garde nationale et rejette l'accusation de complot à l'égard des députés
79
républicains .
Dans les dernières années du xxe siècle, des historiens comme Maurice Agulhon, Stéphane Audoin-
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Rouzeau ou Éric Anceau regrettent que cet événement fondateur soit tombé dans l'oubli . Ce dernier en
désigne d'ailleurs les responsables selon lui : « Les journées de février 1848 et le 4 septembre 1870 […]
sont des dates-clés de notre histoire contemporaine puisque chacune d'elle correspond à une révolution et
qu'elles marquent la renaissance puis l'ancrage dans notre pays de la république, régime qui n'a plus été
remis en cause depuis, sauf de 1940 à 1944. Pourtant, elles ne représentent au mieux, pour l'immense
majorité des Français, que de vagues souvenirs scolaires ou de manifestations de curiosité. […] À cela, il
n'y a rien d'étonnant. Il suffit de consulter les programmes de collèges et des lycées ainsi que le détail des
enseignements dispensés dans les universités pour se rendre compte de la part négligeable qu'occupent ces
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vingt-trois années » . Seul l'ouvrage de Jean-Yves Mollier et Jocelyne George, La plus longue des
Républiques, paru en 1994, n'aborde pas la thématique de l'oubli, et propose une analyse de l'événement
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qui intègre les faits qui se sont déroulés en province ce jour-là . En 2017, l'avocat et essayiste Pierre
Cornut-Gentille entend combattre cet oubli et redonner une place au 4 septembre dans l'histoire de France
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en livrant un récit détaillé des événements de cette journée, heure par heure .
En 2015, dans son étude sur la défaite française de la guerre de 1870, l'historien Alain Gouttman se montre
particulièrement virulent à l'égard des révolutionnaires du 4 septembre, évoquant à ce titre une
« imposture ». Il accuse directement le général Trochu d'avoir favorisé les desseins républicains en ayant
volontairement abandonné la défense du Corps législatif et du palais des Tuileries, et reproche aux
républicains groupés autour de Léon Gambetta d'avoir agi par opportunisme et soif du pouvoir contre
l'intérêt du pays : « le fait de tout sacrifier à l'idéologie dans des circonstances aussi tragiques, de renverser
un gouvernement légitime en présence de l'ennemi et après que les armées françaises eurent mis un genou à
terre, c'était une forme de trahison envers les vrais intérêts de la nation, c'était donner la priorité aux raisons
de la guerre civile plutôt qu'à celles de la guerre étrangère ». Alain Gouttman parle du 4 septembre comme
70
d'un « jour funeste » à partir duquel « le pays sombra dans le chaos » .
L'essayiste Pierre Cornut-Gentille remarque qu'avant 1870, « jamais protagonistes d'une révolution n'ont à
ce point eu le souci de se ménager mutuellement. Jamais coup d'État ne s'est accompli avec autant de
prévenance. Non seulement il n'y eut aucun coup de feu, aucune barricade, pas la moindre goutte de sang
versé, mais ceux qui s'emparaient du pouvoir s'en excusaient presque, cependant que ceux qui en étaient
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écartés ne semblaient protester que pour la forme » . Depuis des années, la doctrine des républicains
modérés de l'Assemblée consistait à rassurer la population afin de s'emparer du pouvoir
18
démocratiquement . Cet attachement au légalisme est d'ailleurs exposé par l'un des chefs de file des
républicains, Léon Gambetta, lors du procès de l'affaire Baudin en 1868, quand ce dernier oppose dans sa
plaidoirie ce qu'il nomme la « barricade du Droit » à celle qui naît de la violence de la rue : « qu'on examine
96
ce que nous écrivons, on ne trouvera pas, une ligne, une seule ligne qui ne soit pas selon le Droit » .
Pour les républicains, une révolution n'aurait d'autres conséquences que de discréditer le nouveau régime et
97
d'assurer, à terme, sa disparition . Mais le déroulé des événements de la journée du 4 septembre les
32
conduit finalement à s'en saisir d'une manière contraire à leurs principes . Pour les historiens René
Rémond et Jérôme Grévy, la République ne naît donc pas d'un complot mais de la vacance du pouvoir, du
42
42
« vide créé par la défaite » . Selon Pierre Cornut-Gentille, les républicains ont avant tout « subi les
événements, mais ils ont aussi, d'heure en heure, saisi les opportunités successives qui, à leurs yeux, leur
permettaient de sauver l'essentiel : que le parti républicain et la république ne soient pas associés à un coup
de force puis, dès lors que la majorité et Thiers lui-même se dérobaient et qu'il était physiquement
32
impossible de résister à la foule des manifestants, proclamer la république en évitant la guerre civile » .
Quand Jules Favre et Léon Gambetta prennent la tête du cortège qui se dirige vers l'hôtel de ville pour y
proclamer la République, ils cherchent donc à devancer les meneurs d'extrême gauche qui pourraient
profiter des circonstances pour renverser l'ordre social, parmi lesquels Auguste Blanqui, Jean-Baptiste
Millière, Charles Delescluze ou Gustave Flourens. Sans en être les déclencheurs, les députés républicains
98
choisissent donc de prendre la tête du mouvement révolutionnaire pour tenter de l'endiguer .
L'historien Jacques Julliard affirme que le renforcement du pouvoir parlementaire voulu par Napoléon III
dans un régime plus libéral a fini par servir les intérêts républicains. Selon lui, « le Second Empire a été
pour la république une phase préparatoire, analogue à celle que la Restauration fut pour le régime
représentatif et parlementaire. Dans les deux cas, ces régimes s'acheminaient comme malgré eux vers une
99
formation des esprits qui allait rendre leur survie impossible » . Pour de nombreux historiens, l'avènement
de la République est donc avant tout la conséquence de l'effondrement du régime impérial, un effondrement
100
qui ne doit rien aux républicains mais bien aux circonstances du conflit contre la Prusse .
Après la défaite de l'empereur, le parti républicain apparaît comme le plus apte à défendre l'intégrité du
territoire et l'unité de la nation, ce qui permet en définitive à ses dirigeants « d'arracher la République à ses
partisans, et même d'en expulser l'esprit de parti, afin de l'identifier à la nation elle-même » selon
99
l'expression de l'historien .
Dès 1930, l'historien Daniel Halévy utilise l'expression de « temps obscurs » pour évoquer la période
101
fondatrice de la Troisième République . Alors que les protagonistes de l'événement n'ont jamais cherché
90
à le commémorer, les livres d'histoire lui réservent pour la plupart une place infime . Dans la grande
Histoire de France contemporaine en douze volumes dirigée par Ernest Lavisse, « l'instituteur de la
102
République » dont les ouvrages ont contribué largement à la construction du récit national , la journée du
4 septembre est évoquée dans un court paragraphe de dix-huit lignes, dont seulement cinq pour résumer les
faits et treize pour énumérer les membres du gouvernement de la Défense nationale. Ce court passage
figure à l'intérieur d'une section intitulée « L'armée de la Loire » dans un chapitre consacré à la guerre de
90
1870, comme s'il n'en était qu'un événement mineur .
Il en est de même dans des ouvrages plus récents, la relation de l'événement dépassant rarement quelques
lignes comme dans le neuvième volume de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine d'Alain
103 104
Plessis, paru en 1979 ou dans La France du xixe siècle de Francis Démier, paru en 2000 . L'essayiste
Pierre Cornut-Gentille, qui publie un récit détaillé de cette journée révolutionnaire en 2017, relève
cependant deux exceptions, avec l'ouvrage Jean-Yves Mollier et Jocelyne George, La plus longue des
105 106, 90
Républiques, paru en 1994 , et L'année terrible de Pierre Milza, paru en 2009 .
L'événement est donc le plus souvent déplacé voire éludé, comme dans Histoire de la fondation de la
Troisième République de Gabriel Hanotaux, dont le premier volume, réédité en 1925, s'intitule Le
gouvernement de M. Thiers alors qu'il couvre la période de 1870 à 1873. Il anticipe ainsi l'accession au
107
pouvoir de ce dernier en escamotant l'épisode révolutionnaire .
De la même manière, les différents gouvernements républicains n'ont que rarement célébré l'événement. En
1880, lors du choix de la date de la fête nationale, c'est le 14 juillet qui est désigné par les fondateurs de la
Troisième République, une date qui ne commémore pas seulement la prise de la Bastille mais également la
fête de la Fédération organisée un an plus tard pour célébrer l'unité de la nation autour du roi. Cet argument
est d'ailleurs avancé pour convaincre les députés monarchistes qui s'opposent au projet de loi. La date du
108
4 septembre n'est d'ailleurs jamais évoquée lors des débats parlementaires précédant ce choix . Si les
dirigeants de la Troisième République ne célèbrent donc pas son événement fondateur, celui-ci l'est plus
fréquemment en province, en particulier dans les régions où le vote républicain est le plus important et où
56
de nombreuses rues y sont dédiées .
À Paris, peu de lieux gardent la mémoire de l'événement. La rue du Quatre-Septembre est d'ailleurs
baptisée le jour-même par les manifestants en lieu et place de la « rue du Dix-Décembre » qui célébrait le
90
jour de l'élection du prince Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République en 1848 . De
même, la proclamation de la République figure parmi les douze hauts-reliefs du sculpteur Léopold Morice
71
qui ornent le piédestal du Monument à la République, situé place de la République .
Ce relatif effacement du 4 septembre dans la mémoire collective peut s'expliquer de différentes manières.
Pour les contemporains, le souvenir de cet acte fondateur est écrasé par les événements tragiques qui le
106
précèdent et le suivent : le 4 septembre est comme pris en étau dans une « année terrible » qui, de
l'invasion du pays à l'armistice en passant par le siège de la capitale et les événements de la Commune,
110
évoque avant tout la souffrance et l'humiliation du peuple . En 1874, dans une lettre, Léon Gambetta
décrit d'ailleurs la tristesse qui l'envahit ce jour-là lors de son trajet en calèche vers l'hôtel de ville : « Le
111
retour de ce douloureux et tragique anniversaire me met toujours comme un crêpe noir sur l'esprit » . Par
ailleurs, l'une des images retenues de la période dans la mémoire collective est celle de Gambetta quittant
Paris assiégé en ballon, un événement spectaculaire et symbolique qui incarne la résistance et le courage du
100
gouvernement républicain , ce que ne peut être la proclamation du 4 septembre dans la mesure où, selon
l'historien Francis Démier, « la République s'est imposée d'abord comme l'acte de décès du Second Empire,
104
victime d'une guerre perdue et non d'une révolution » .
Notes et références
1. Pierre Milza, Napoléon III, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 159), 2007, 852 p., poche
(ISBN 978-2-262-02607-3), p. 689.
2. Cornut-Gentille 2020, p. 25-26.
3. Jean-Claude Yon, Le Second Empire : politique, société, culture, Armand Colin, 2009, p. 99.
4. Cornut-Gentille 2020, p. 28-32.
5. Louis Girard, Napoléon III, Paris, Fayard, 1986, 550 p. (ISBN 2-213-01820-0), p. 463-467.
6. Xavier Boniface, chap. 1 « De la guerre franco-allemande à la Commune 1870-1871 », dans
Hervé Drévillon (dir.) et Olivier Wieviorka (dir.), Histoire militaire de la France, t. II : De 1870 à
nos jours, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 870), 2022, 958 p. (ISBN 978-2-262-09993-0),
p. 17-63.
7. Jean-Michel Gaillard, « Sedan, 1870 : l'effondrement d'un rêve européen », L'Histoire, no 211
« Faut-il réhabiliter Napoléon III ? »,juin 1997.
8. Cornut-Gentille 2020, p. 34-36.
9. Grévy 1998, p. 9-10.
10. Maurice Moissonnier, La Première Internationale et la Commune à Lyon : 1865-1871,
spontanéisme, complots et luttes réelles, Paris, Éditions sociales, 1972, 402 p.
(BNF 35319360 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35319360n.public)), p. 212.
11. Daniel Hochedez, « La guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1871) »,
Horizons d'Argonne, no 87,juin 2010.
12. Cornut-Gentille 2020, p. 19-20.
13. Cornut-Gentille 2020, p. 48.
14. Cornut-Gentille 2020, p. 57-60.
15. Louis Jules Trochu, Œuvres posthumes, t. 1 : Le siège de Paris, Tours, Alfred Mame et fils,
1896, p. 177.
16. Cornut-Gentille 2020, p. 37-38.
17. Cornut-Gentille 2020, p. 44-45.
18. Cornut-Gentille 2020, p. 65-67.
19. Cornut-Gentille 2020, p. 74-75.
20. Simon 1874, p. 362 [lire en ligne (https://books.google.com/books?id=9o9fAAAAcAAJ&pg=P
A362)].
21. Cornut-Gentille 2020, p. 84-86.
22. Cornut-Gentille 2020, p. 87-94.
23. Grévy 1998, p. 10.
24. Cornut-Gentille 2020, p. 94-97.
25. Pierre Miquel, La Troisième République, Paris, Fayard, 1989, 739 p. (ISBN 2-213-02361-1),
p. 27-29.
26. Cornut-Gentille 2020, p. 101-103.
27. Ghislain de Diesbach, Ferdinand de Lesseps, Paris, Perrin, 1998, 453 p.
(ISBN 978-2-262-02997-5), p. 275-276.
28. Cornut-Gentille 2020, p. 103-109.
29. Cornut-Gentille 2020, p. 99.
30. Cornut-Gentille 2020, p. 111-112.
31. Cornut-Gentille 2020, p. 113-116.
32. Cornut-Gentille 2020, p. 116-129.
33. Vincent Duclert et Henry Rousso (dir.), 1870-1914 : La République imaginée, Paris,
Gallimard, coll. « Folio / Histoire » (no 307), 2021, 1103 p. (ISBN 978-2-07-279943-3), p. 48-
52.
34. Cornut-Gentille 2020, p. 133-135.
35. Cornut-Gentille 2020, p. 135-138.
36. Cornut-Gentille 2020, p. 144-145.
37. Cornut-Gentille 2020, p. 145-149.
38. Cornut-Gentille 2020, p. 149-150.
39. Cornut-Gentille 2020, p. 151-154.
40. Cornut-Gentille 2020, p. 159-161.
41. Cornut-Gentille 2020, p. 155-156.
42. Grévy 1998, p. 11.
43. Cornut-Gentille 2020, p. 161-166.
44. Cornut-Gentille 2020, p. 166-168.
45. Cornut-Gentille 2020, p. 175-182.
46. Cornut-Gentille 2020, p. 185-189.
47. Bonhomme 2000, p. 323-351.
48. Bonhomme 2000, p. 354-359.
49. Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France : de la guerre de Cent Ans à nos jours,
Marseille, Agone, coll. « Mémoires sociales », 2018, 829 p. (ISBN 978-2-7489-0301-0,
OCLC 1057326362 (https://worldcat.org/fr/title/1057326362)), p. 368.
50. Cornut-Gentille 2020, p. 192-194.
51. Cornut-Gentille 2020, p. 191.
52. Cornut-Gentille 2020, p. 194-199.
53. Cornut-Gentille 2020, p. 199-205.
54. Cornut-Gentille 2020, p. 205-206.
55. Jean-Jacques Chevallier (préf. Jean-Marie Mayeur), Histoire des institutions et des régimes
politiques de la France de 1789 à 1958, Paris, Armand Colin, coll. « Classic », 2001, 9e éd.,
748 p. (ISBN 2-247-08206-8), p. 293.
56. Le Trocquer 2006, paragraphe 4.
57. Laurent Leprévost, « Le bonapartisme après Sedan », dans Jean Tulard (dir.), Pourquoi
réhabiliter le Second Empire ? (actes du colloque organisé par le Souvenir napoléonien,
Palais des Congrès de Paris, 21 octobre 1995), Paris, Bernard Giovanangeli, 1998, 240 p.
(ISBN 2-909034-10-0), p. 191, citant Bernard Ménager, La vie politique dans le département
du Nord sous le Second Empire et les débuts de la Troisième République (1851-1877)
(thèse d'histoire, Paris-IV, 1979), Lille et Dunkerque, ANRT-Lille-III et Éditions des Beffrois,
1983 (ISBN 2-903077-82-7).
58. Odile Rudelle, chap. I « 1870-1875 : La république du provisoire », dans La république
absolue : 1870-1889, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Publications de la Sorbonne /
France xixe – xxe siècle » (no 14), 1982, 327 p. (ISBN 2-85944-045-3 et 979-10-351-0509-9,
DOI 10.4000/books.psorbonne.71562 (https://dx.doi.org/10.4000/books.psorbonne.71562),
lire en ligne (https://books.openedition.org/psorbonne/71607?lang=fr)), p. 13-39.
59. Bonhomme 2000, p. 337-350.
60. Bonhomme 2000, p. 362.
61. Bonhomme 2000, p. 373-375.
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63. Jacques Bouveresse, chap. I « L'installation des républicains au pouvoir (1870-1879) »,
dans Histoire des institutions de la vie politique et de la société françaises de 1789 à 1945,
Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Cours : histoire du
droit / Publications des Universités de Rouen et du Havre », 2012, 330 p.
(ISBN 978-2-87775-549-8 et 9791024011370,
DOI 10.4000/books.purh.5856 (https://dx.doi.org/10.4000/books.purh.5856), lire en ligne (http
s://books.openedition.org/purh/5856?lang=fr)), II, p. 181-198.
64. Pierre Bodineau et Michel Verpeaux, chap. IV « La démocratie parlementaire : la IIIe et la
IVe République (1870-1958) », dans Histoire constitutionnelle de la France, Paris, Presses
universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 3547), 2020, 128 p.
(ISBN 978-2-7154-0320-8), p. 77-121.
65. Christine de Buzon, Henri V, comte de Chambord, ou le « Fier Suicide » de la royauté, Paris,
Albin Michel, 1987, 242 p. (ISBN 2-226-03183-9), chap. VI (« Le « fier suicide » politique
(1871-1873) »), p. 186-9.
66. Arnaud-Dominique Houte, chap. I « Sept ans de fondations (1871-1878) », dans Histoire de
la France contemporaine, vol. 4 : Le triomphe de la République. 1871-1914, Paris, Seuil,
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67. Éléonore Reverzy, « La chute des aigles », dans Témoigner pour Paris : Récits du Siège et
de la Commune (1870-1871) Anthologie, Paris, Éditions Kimé, coll. « Détours littéraires »,
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68. Stéphane Audoin-Rouzeau, 1870 : La France dans la guerre, Paris, Armand Colin, 1989,
420 p. (ISBN 2-200-37165-9), p. 148.
69. Émile Maury et Alain Dalotel (dir.), Souvenirs sur les événements des années 1870-1871,
Paris, La Boutique de l'histoire, 1999, 107 p. (ISBN 2-910828-17-4), première partie, II.
70. Alain Gouttman, La grande défaite. 1870-1871, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », 2015,
414 p. (ISBN 978-2-262-03245-6), p. 261-268.
71. Le Trocquer 2006, paragraphe 5.
72. Samuel Denis, Histoire contemporaine, t. I, Paris, Plon, 1897, p. 161-162.
73. Le Trocquer 2006, paragraphe 6.
74. Raymond Recouly, Le Quatre Septembre, Hachette, coll. « Récits d'autrefois », 1930.
75. Léo Larguier, Le 4 septembre, Éditions de France, coll. « Marianne », 1931.
76. Jacques Bainville, La troisième République, Paris, Plon, 1936.
77. Alexandre Zévaès, Histoire de la troisième République, Paris, Éditions de la Nouvelle revue
critique, 1938.
78. Le Trocquer 2006, paragraphe 16.
79. Le Trocquer 2006, paragraphe 7.
80. Joseph Calmette, Les révolutions : Trilogie de l'histoire de France, vol. III, Paris, Fayard,
1952, p. 733.
81. Rémy Gossez, « Le 4 septembre, initiatives et spontanéité », Actes du 77e congrès des
sociétés savantes, Grenoble,1952, p. 505-534 (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/b
pt6k64176955/f514.item)).
82. Le Trocquer 2006, paragraphe 8.
83. Henri Guillemin, « Le 4 septembre ou la République des Jules », dans Cette curieuse guerre
de 70, Thiers-Trochu-Bazaine, Paris, Gallimard, coll. « La suite des temps », 1956, p. 100-
176.
84. Henri Lefebvre, La proclamation de la Commune, 26 mars 1871, Paris, Gallimard,
coll. « Trente journées qui ont fait la France », 1965.
85. Jean-Pierre Azéma et Michel Winock, La Troisième République (1870-1940), Paris,
Calmann-Lévy, 1970.
86. Le Trocquer 2006, paragraphes 9-10.
87. Éric Anceau, La France de 1848 à 1870, entre ordre et mouvement, Paris, Le Livre de poche,
coll. « Références / Histoire » (no 592), 2002, 256 p. (ISBN 2-253-90592-5), préface.
88. Le Trocquer 2006, paragraphe 12.
89. Jacques de Saint Victor, « Le 4 septembre 1870, l'invention de la République, de Pierre
Cornut-Gentille », Le Figaro,21 juin 2018 (lire en ligne (https://www.lefigaro.fr/livres/2018/06/
21/03005-20180621ARTFIG00021--le-4-septembre-1870-l-invention-de-larepublique-de-pie
rre-cornut-gentille.php)).
90. Cornut-Gentille 2020, p. 11-17.
91. François Furet, La Révolution : 1770-1880, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », p. 406.
92. Le Trocquer 1998, p. 31-32.
93. Alain Rey, « Révolution », Histoire d’un mot, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des
histoires », 1989, 376 p. (ISBN 2-07-071741-0), p. 220-221.
94. Le Trocquer 1998, p. 33.
95. Cornut-Gentille 2020, p. 159.
96. Nathalie Bayon, « Jeunesse et genèse d'un groupe politique : le « groupe gambettiste » »,
Revue d'histoire du xixe siècle, nos 20-21,2000 (lire en ligne (https://journals.openedition.org/
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97. Gérard Unger, Gambetta, Paris, Perrin, coll. « Biographies », 2022, 414 p.
(ISBN 978-2-262-07991-8), p. 71-76.
98. Unger 2022, p. 73-76.
99. Jacques Julliard, Les Gauches français, Paris, Flammarion, 2012, 942 p.
(ISBN 978-2-08-122317-2), p. 355, 404.
100. Cornut-Gentille 2020, p. 211-213.
101. Daniel Halévy, La Fin des notables, Grasset, 1930, p. 5-15.
102. Pierre Nora, « Lavisse instituteur national », dans Pierre Nora (dir.), Les Lieux de mémoire,
t. I, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997 (ISBN 2-07-074902-9), p. 239.
103. Alain Plessis, De la fête impériale au mur des Fédérés, 1852-1871, Paris, Seuil,
coll. « Nouvelle Histoire de la France contemporaine » (no 9), 1979, p. 223.
104. Francis Démier, La France du xixe siècle, Paris, Seuil, coll. « Points / Histoire » (no 278),
2000, 602 p. (ISBN 2-02-040647-0), p. 286-289.
105. Jean-Yves Mollier et Jocelyne George, La plus longue des Républiques : 1870-1940,
Fayard, 1994, 874 p. (ISBN 2-213-02968-7).
106. Pierre Milza, L'année terrible : La guerre franco-prussienne, septembre 1870-mars 1871,
Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », 2009, 460 p. (ISBN 978-2-262-02498-7).
107. Gabriel Hanotaux, Histoire de la fondation de la Troisième République, vol. I : Le
gouvernement de M. Thiers, Paris, Plon, 1925.
108. Cornut-Gentille 2020, p. 207-208.
109. Serge Cimino, Patricia Issa de Grandi et Laure Bignalet, « Emmanuel Macron célèbre les
150 ans de la République (https://www.francetvinfo.fr/societe/debats/pantheon/emmanuel-m
acron-celebre-les-150-ans-de-la-republique_4095011.html) », 12/13, sur francetvinfo.fr,
France 3, 4 septembre 2020 (consulté le 5 novembre 2023).
110. Cornut-Gentille 2020, p. 208-209.
111. Lettres de Gambetta 1868-1882, Grasset, 1938, lettre no 205.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Proclamation de la République française
du 4 septembre 1870 (https://commons.wi
kimedia.org/wiki/Category:Proclamation_
of_the_French_Third_Republic?uselang
=fr), sur Wikimedia Commons
Articles connexes
Troisième République (France)
Gouvernement de la Défense nationale
Siège de Paris (1870-1871)
Bibliographie
Témoignages politiques :
[Simon 1874] Jules Simon, Souvenirs du Quatre Septembre : Origine et chute du Second
Empire, Paris, Michel Lévy, 1874, 436 p. (lire en ligne (https://books.google.com/books?id=9o9fAAAA
cAAJ&printsec=frontcover)) [édition illustrée (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k24328j)].
Ernest Dréolle, La journée du 4 septembre au Corps Législatif : Avec notes sur les
journées du 3 et du 5 septembre, souvenirs politiques, Paris, Amyot, 1871, 138 p. (lire en
ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3749052)).
Liens externes
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