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Théorie - synthèse pour examen

Cours 1 – Les Utopies


• L’architecture
• La ville
• L’idéologie
 Comment l’architecture d’un bâtiment ou d’une ville peut contribuer à installer une
meilleure société ?

Table des matières

1. Thomas More’s Utopia : Le « fondateur » des Utopies


2. Les projets socialistes « utopiques » du 19ième siècle
1. Charles Fourier, les Phalanges et la Phalanstère
2. La Rue Rochehouart 58 et la cité des ouvrières de Mulhouse
3. Jean-Baptiste André Godin et la Familistère de Guise
3. Alt-Erlaa à Vienne : L’utopie réalisé ?
4. Koolhaas, Qu’est-il arrivé à l’urbanisme ?

1. Thomas More’s Utopia : Le « fondateur » des Utopies

A) Introduction

Le mot Utopie trouve son origine dans le texte « Utopia » de Thomas More (1478-1535)
- Titre complet : De optimo reipublicae statu, deque nova insula Utopia
= (De la meilleure forme de communauté politique et de la nouvelle île d’Utopia)
- Publié en 1516, après voyage diplomatique en Flandre
- Thomas More = humaniste anglais, avocat et homme politique actif à la cour d’Henri
8 (1491-1547). Il était en conflit avec le roi et fut tué.
- Livre :
Critique politique de la société contemporaine de l’Angleterre
Description d’une société idéale qui habite sur l’île d’Utopia
Questionne la possibilité d’une société parfaite

C’est la retranscription d’une conversation qu’il a eu avec son ami Pierre Gilles avec
l’explorateur Raphaël Hythlodaeus à Anvers.

B) Lecture dédicatoire à Pierre Gilles

« J’ai quelque honte, très cher Pierre Gilles, à vous envoyer, avec un retard de près d’un an, ce petit livre sur la
République Utopienne que vous attendiez, je n’en doute pas, dans les six semaines, puisque vous saviez bien
qu’étant complètement déchargé de l’effort d’invention et n’ayant pas à réfléchir sur le plan de l’ouvrage, il ne
me restait qu’une chose à faire : répéter ce que vous et moi, ensemble, avions entendu de la bouche de
Raphaël. »
« Il faudra bien, d’ailleurs, que vous le fassiez, en raison d’une autre difficulté qui s’est présentée à nous et dont
j’ignore si la faute incombe à moi ou à vous ou à Raphaël : il ne nous vint pas à l’esprit de demander, et Raphaël
n’a pas songé à nous dire, dans quelle partie de ce Nouveau Monde se trouve située l’Utopie. Pour qu’une telle
omission ne se fût pas produite ou pour qu’on pût la racheter, je donnerais volontiers une belle somme
d’argent. D’abord, j’éprouve quelque honte à ne pas savoir dans quelle mer se trouve une île sur laquelle je
rapporte tant de détails. »

 Il donne l’illusion qu’il a vécu ce qu’il raconte et affirme qu’il n’invente rien
 Thématique centrale
 Contexte : grandes explorations du monde
1492 : Christophe Colomb découvre l’Amérique
1497 : Amérigo Vespucci fait des voyages, dans son équipage Raphaël faisait soi-
disant partie, il le quitta pour aller découvrir Utopia

L’illusion que l’île existe vraiment est maintenue tout le temps cependant on ne peut pas la
retrouver car ils n’ont pas la localisation exacte. De plus les noms propres des lieux et
interlocuteurs indiquent que c’est une invention.
1. Utopia
 eu-topos (bon-lieu)
 ou-topos (non-lieu)
 Le bon lieu qui n’existe pas : ambiguïté
2. Raphaël Hythlodaeus
 Raphaël : référence à l’archange
 Hythlodaeus : Uthlos (bavardages) + daios (expert) = expert de bavardages
3. Amaurote, capitale
 amaurôton (ce qui est rendu obscur, ville-mirage, ville-invisible)
4. Anhydre, fleuve central
 hudôr (eau) + a (négation) = fleuve sans eau

C) Description physique de l’île et ses bâtiments


 relation directe entre :
Idéologie politique instituée par société idéale &
Traduction en structure physique
 Manière et mesure : contribution de l’architecture

« L’île des Utopiens, dans sa partie médiane (c’est sa plus grande largeur), mesure
deux cents milles ; elle n’est guère plus étroite ailleurs ; elle s’amincit
progressivement aux deux extrémités, qui s’incurvent pour dessiner un arc de cercle
de cinq cents milles de circonférence et donner à toute l’île l’aspect d’une lune
renaissante. Les eaux de la mer pénètrent entre les cornes de ce croissant,
distantes de onze milles, plus ou moins, et se répandent dans un immense golfe
entouré, de tous côtés, de collines qui arrêtent les vents ; elles forment une sorte de
grand lac, où le calme est rarement troublé par la tempête et font du sein de cette
terre presque tout entier un port que les navires sillonnent en tous sens, pour le
plus grand profit des habitants.
Le goulet, en raison de hauts-fonds d’un côté et de rochers de l’autre, est
extrêmement dangereux. A peu près au milieu des passes se dresse un rocher isolé
que sa visibilité rend inoffensif et sur lequel est édifiée une tour tenue par une
garnison. Les autres récifs sont cachés et traîtres ; seuls les habitants connaissent
les chenaux ; aussi est-il rare qu’un étranger ose pénétrer dans la rade sans le
secours d’un pilote utopien. Pour les insulaires eux-mêmes, l’entrée ne serait pas
sans danger, si des signaux, depuis le littoral, ne dirigeaient leur course. Il suffirait de les déplacer pour conduire
facilement à sa perte une flotte ennemie, si nombreuse fût- elle. Sur la côte extérieure, les ports ne sont pas
rares ; mais partout les points favorables à un débarquement sont si bien garnis de défenses naturelles ou
artificielles que quelques combattants pourraient repousser de puissantes armées.
Une tradition, d’ailleurs confirmée par la configuration du terrain, indique clairement qu’autrefois ce pays
n’était pas entouré par la mer de tous côtés. Mais Utopus, qui par sa victoire donna son nom à l’île –
antérieurement elle s’appelait Abraxa – et qui éleva une horde grossière et sauvage à ce degré de civilisation et
de culture qui la place aujourd’hui au-dessus de presque tous les autres peuples, ayant remporté la victoire à la
première attaque, fit creuser les quinze milles d’un isthme qui reliait leur pays au continent et amena la mer
tout autour du territoire. Pour exécuter cette entreprise, il n’avait pas seulement réquisitionné les indigènes,
mais, afin d’éviter que ceux-ci ne considèrent ces travaux comme humiliants, leur avait adjoint tous ses soldats ;
la tâche ainsi répartie entre des ouvriers aussi nombreux fut achevée avec une incroyable célérité et les peuples
voisins qui, au début, l’avaient jugée vaine et ridicule, furent par son succès frappés d’admiration et de crainte.
»

o Île crée artificiellement


o Société idéale => séparation des pays voisins par un canal, une fois développée
Elle ne peut qu’exister dans l’isolation

« L’île compte cinquante-quatre Cités, toutes vastes et magnifiques : langue, mœurs, institutions, lois sont
partout identiques ; toutes ont même configuration et partout, dans la mesure où le site le permet, même
apparence. La distance qui sépare les villes les plus proches les unes des autres est de vingt-quatre milles ; mais
aucune n’est tellement isolée qu’on ne puisse s’y rendre en une seule journée de marche.
Chaque année, trois citoyens de chaque ville, hommes d’âge et d’expérience, se réunissent à Amaurote pour
régler les affaires communes de l’île. Cette ville, située pour ainsi dire au nombril de la terre, est la plus
accessible aux délégués de toutes les régions et, pour cette raison, est considérée comme la première et comme
la capitale.
Les terres arables sont réparties entre les Cités d’une manière si judicieuse que d’aucun côté, aucune ville ne
doit posséder moins de douze milles de sol, tandis que, dans une autre direction, cette surface peut être
beaucoup plus grande, si les villes sont séparées par de plus grande distances. Aucune ville n’a l’ambition
d’agrandir ses territoires. Les habitants, en effet, se considèrent plutôt comme des fermiers que comme des
propriétaires. »

« Qui ne connaîtrait qu’une ville d’Utopie les connaîtrait toutes, car, dans la mesure où la configuration du
terrain ne s’y oppose pas, elles se ressemblent toutes et à tous points de vue. Je n’en décrirai donc qu’une seule,
au hasard, peu importe laquelle... Mais pourquoi pas plutôt Amaurote ? Aucune n’a plus de prestige puisque les
autres lui reconnaissent le privilège d’être le siège du Sénat ; aucune non plus n’est mieux connue à moi, qui ai
vécu dans ses murs cinq années de suite. » (p.457)

Égalité sociale => dans la structure physique de l’île


 Toutes les villes ont une même apparence
 Toutes les villes sont à une même distance entre elles
 Toutes les villes ont leur terres arables nécessaires
 Aucune n’a l’ambition de s’agrandir
 Habitants = fermiers qui labourent et pas des propriétés

Société collaborative
- Tout le monde contribue à la production de nourriture
 Système de roulement : pour deux ans les citoyens quittent la ville et habitent à la
campagne

« Ils ont à la campagne, situées aux endroits les plus favorables au milieu de toutes les terres cultivées, des
habitations pourvues des instruments aratoires. A tour de rôle, les citadins viennent y résider. Aucune famille de
la campagne ne compte moins de quarante membres, hommes et femmes, auxquels s’ajoutent deux «
serviteurs » attachées à la glèbe ; un père et une mère de famille sérieux et mûrs les dirigent ; à la tête de
chaque groupe de trente familles, se trouve un Philarque. Tous les ans, dans chaque famille, vingt personnes,
celles qui ont achevé leur séjour de deux années à la campagne, retournent en ville. A leur place, la ville envoie
un nombre égal de nouvelles recrues pour qu’elles s’instruisent avec ceux qui viennent de passer une année et
qui ont, par conséquent, plus d’expérience de l’agriculture. Elles-mêmes initieront les autres l’année suivante.
On évite ainsi l’arrivée simultanée de travailleurs aussi novices et ignorants les uns que les autres, et dont le
manque d’expérience serait préjudiciable aux récoltes. Bien que ce renouvellement du personnel agricole soit
une règle bien établie, qui permet que nul n’ait à subir trop longtemps et malgré soi un genre de vie plutôt
pénible, nombre de citoyens, qui, par tempérament, trouvent plaisir à se consacrer aux travaux de la campagne,
demandent à y passer plusieurs années. »

Pas de propriété privée


- Production de nourriture : partagé
- Portes des foyers ouverts à tous
- Toutes les maison sont les mêmes
- En plus de l’agriculture : chaque famille un métier
- Édifices spéciales pour rassembler les produits de la production dans chaque quartier

« Les édifices sont loin d’apparaitre sordides, lorsque, sur toute la longueur de la rue, se déploie au regard la
double file ininterrompue des façades. Côté rues, les maisons sont séparées par une voie large de vingt pieds ;
côté cour, sur la même longueur que la rue, les demeures sont bordées par un jardin spacieux, fermé de tous
côtés par la façade intérieure des rangées de constructions. Aucune maison qui n’ait une porte donnant sur la
rue et une autre sur le jardin. Toutes les portes, qui sont à deux battants, cèdent à une légère poussée de la
main et se referment automatiquement. Entre donc qui veut. Ainsi, nulle part on ne trouve la moindre trace de
propriété privée. Quant aux maisons elles-mêmes, on en change tous les dix ans après tirage au sort. Toutes les
villes se divisent en quatre parties égales. Au milieu de chaque quartier, se trouve une place où sont rassemblés
tous les objets. Là, dans des édifices spécialement affectés à cet usage, sont apportés avant d’être répartis par
catégorie dans des magasins, les produits du travail de chaque famille. Tout père de famille y demande ce dont
il a besoin pour lui et les siens et, sans donner d’argent ni fournir aucune autre contrepartie, il emporte ce qu’il
a demandé. Pourquoi, d’ailleurs, refuserait-on quelque chose à quelqu’un ? » (p.484-85)

Ville fruit d’une main créative = Utopus


- Fondateur d’Utopia
- Tracer le plan de base, successeurs font le reste
- Achèvement par ornementation et embellissement : bâtiments contiennent des
marques de richesses.

« C’est en effet Utopus lui-même, dit-on, qui, dès la fondation de la ville, en a tracé tout le plan. Seulement,
prévoyant qu’une vie d’homme tout entière ne suffirait pas à le réaliser, il laissa à ses successeurs le soin de
l’orner et de l’embellir. Leurs annales, transcrites avec un soin religieux, relatent une histoire qui, depuis la
conquête de l’île, embrasse une période de mille sept cent soixante années : elles rapportent qu’au
commencement les constructions étaient basses et ressemblaient à des cases et à des cabanes ; elles étaient
bâties sans plan défini, avec des bois de toutes espèces ; leurs parois étaient enduites d’argile et le toit était
constitué par un faîtage pointu couvert de chaume. Mais, aujourd’hui, on ne voit plus que des maisons de trois
étages ; les murs extérieurs sont construits avec des pierres, des moellons ou des briques cuites, les parois
intérieures sont plâtrées. Les toits ont fait place à des terrasses sur lesquelles on étend une matière broyée, peu
coûteuse, ininflammable et plus résistante aux intempéries que le plomb. Les fenêtres sont garnies de vitres,
dont l’usage est là-bas extrêmement fréquent, pour empêcher le vent d’entrer. On utilise aussi parfois au même
usage un fin linon imprégné d’une huile translucide ou d’ambre gris ; ce procédé offre un double avantage : il
fait rayonner plus de lumière et laisse moins passer le vent. »
D) Conclusion

- Relation directe entre idéologie politique et l’urbanisme/l’architecture (L’égalité)


- La description physique de l’île et de ses bâtiments reflète la constitution idéale sur le
plan social et politique d’Utopia.
- Il y a une relation directe entre la structure spatiale de l’île (sur le plan urbanistique
et architecturale) et la structure sociale et politique de la société qui y habite.
- Cette organisation spatiale est conçue et construite par et pour les Utopiens.
- Par ses jeux de mots, l’œuvre pose la question de la possibilité pour une telle société
d’exister.

 ‘Utopique’ : notion de est-ce que c’est possible ?’


 C’est un idéal, mais est-ce qu’il est possible d’imprimer cet idéal ?
 Livre qui a été inspiration pour les sociétés communistes crées par après.

2. Les projets socialistes « utopiques » du 19ième siècle


A) Contexte

Révolution industrielle
- Impact de celle-ci sur les ville et la manière d’habiter des ouvriers est énorme.
Ils travaillent dans des conditions horribles et conditions de vie et d’hygiène torride
Il y a une grande pauvreté et une misère dans tous ces quartiers.
- Beaucoup d’intellectuels se posent des questions : comment changer cela avec
comme idée centrale : libérer l’individu

B) Charles Fourier, les Phalanges et la Phalanstère

Charles Fourier (1772-1837), philosophe et sociologue, propose de réorganiser la société


en Phalanges
= communautés autarciques de 400 familles ( = 1600 personnes)
= organisation dans des communautés indépendantes et concentrés sur la production
en agriculture
 Sociétés logés dans des Phalanstères
= des palais sociaux

Phalanstères
- Comme le palais de Versailles avec des rues : galeries
couvertes
- Chacun à sa propre chambre
- Individu est soumis à la communauté, on ne vit pas
en famille
- écoles, tout ce que la société à besoin

Cependant Charles Fourier n’essaye jamais de réaliser ses


projets, ses étudiants ont essayé de faire des plans de sa théorie. Il publie :
§ Théorie des quatre mouvements et des buts généraux (publié en 1808)
§ Traité de l'association domestique agricole (1822)
§ Théorie de l'unité universelle (1834)

Vue du Phalanstère. Gravure de Best, Andrew et Leloir d’après un dessin de Victor Considerant pour le
frontispice du premier volume de son ouvrage Destinée sociale (1834). Familistère de Guise, bibliothèque.

Quelques réalisations suivant les théories de Charles Fourier

C) La Rue Rochehouart 58 et la cité des ouvrières de Mulhouse

La Rue Rochehouart 58, Paris

- 1848-1851
- Par la Société des Cités Ouvrières de Paris
- 86 logements + services communes (buanderie, salle d'asile, école primaire, soins
gratuits)
- Très luxueux pour des ouvriers à cette époque.
- Rue couverte (comme la rue galerie de Fourier), éclairé au gaz, toilette communes,
eau courante
- Architecte: Marie-Gabriel Veugny

 But : améliorer les conditions de vie

Cité des ouvrières de Mulhouse

- Société Mulhousienne des Cités Ouvrières (SOMCO), fondé en 1853


 capital fourni par une douzaine d'industriels de la ville pour réaliser le projet
- Architecte: Emile Muller
- Pavillons individuels, système location-vente, propriétaire après 15 ans
- En 1853: la construction de la première centaine de maisons a commencé
- En 1895: la société comptait 1240 logements pour 10 000 habitants, soit ca. 10% de
la population de la ville => grand succès

D) Jean-Baptiste André Godin (1817-1888) et la Familistère de Guise

Jean-Baptiste André Godin (1817-1888)

- Fils d’un métallurgiste


- Jeune industriel :
1837 : il crée sa propre usine de poêles et de cuisinière en fonte
1842 : transfert usine à Guise (30 ouvriers à ce moment-là)
1859 : début de la construction de la Familistère = bâtiment où les ouvriers peuvent
habiter.

Familistère

Concept basé sur les théories de Fourrier (les Phalanstères)


- ‘Famille’ : car il veut mettre plus l’accent sur la vie de famille, ce qu’il n’y avait pas chez
Fourier
- aussi un palais car en rassemblant les choses on peut donner accès au services de riches, si
c’est juste des pavillons, c’est plus compliqué.
- Godin, lui-même architecte, concepteur du plan
- Chaque bâtiment est organisé autour d’une cour intérieur, couverte avec de la vitre et les
bâtiments sont également organisés autour d’une cour mais extérieur

• 1859 : Construction de l’aile gauche


• 1861 : 227 personnes vivent dans le
familistère
• 1862-65 : Construction du pavillon central
• 1863 : 350 personnes vivent dans le bosquet
familial
• 1876 : 865 personnes vivent dans la salle
familiale
• 1877-79 : Construction de l'aile droite
• 1882 : Construction du pavillon d'habitation
(Landrecies)
• 1882 : Construction du pavillon d'habitation
(Cambrai)
• 1884 : 1300 habitants
• 1888 : Mort de Godin – le nombre
d’habitants se stabilise avant sa mort vers le 1800
• 1968 : Mort juridique de l’association. L’entreprise de Godin devient usine de
sous-traitance des établissements “le creuset”. Le familistère est rattaché à la
ville de Guise. Il est toujours habité.

 Cela prend plus que 30 ans pour construire tout et 1800 personnes, comme Fourrier
avait mis en avant

- Chaque famille a son appartement qui donne sur une passerelle donnant sur la cour,
organe principal du bâtiment.
- Chaque appartement a deux trois chambres
 Logements de familles: au moins deux pièces (20m2) + cabinet de débarras (+
vestibule)
 Logements pour une personne (personnes seules, visiteurs, malades)
- Toilettes communes pour les deux sexes, de fontaines d'eau et des grandes poubelles
- Hauteurs assez luxueuse, matérialité et ornement
 Hauteurs : RDC 3,15 mètres - +1 : 2,9 mètres - +2 : 2,6 mètres
 Un bâtiment digne à la hauteur des ouvriers
- Godin, y habitait aussi, il vivait avec ses ouvriers
- Il n’obligeait pas les gens à y habiter, mais ce sont les gens qui le voulaient
- Les cours couverts pour la vie en communauté

[Les façades] “sont bâties avec toute l’ornementation qu’un goût parfait peut obtenir des combinaisons
auxquelles se prête la brique: frontons au centre de l’édifice et aux angles; corniche sous la toiture; pilastre
s’élevant de l’entablement du rez-de-chaussée jusqu’au toit; panneaux en saillie à coins échancrés, à demi-
hauteur du bâtiment; cordons horizontaux courant sur la façade au-dessus du rez-de-chaussée et au-dessous du
troisième étage; encadrement des fenêtres et de toutes les portes; et le tout bordé et dessiné par des lignes de
briques violettes traçant sur un fond à teinte rouge. Rien ne surcharge cet ensemble de grâce et d’harmonie ;
tout flatte l’œil, tout inspire le sentiment de la grandeur et de l’élévation.” C. Pellarin, une visite au familistère
de Guise

Projet qui amène à des questions

Vu que c’est le propriétaire de l’usine :


Est-ce que c’est libération ou paternalisme ?
Est-ce que c’est vraiment la libération de la famille ?
 car elle vit là où le père travaille

Ces projets c’est


- soit du pouvoir politique publique : des logements sociaux comme il y en a encore
aujourd’hui
- soit de pouvoir privé : aujourd’hui cela n’existe pas.

E) Conclusion
=> on essaye par l’architecture d’installer un certain type de société (son organisation et
d’améliorer les conditions de vie des ouvriers. Ce sont des projets qui sont le produits de leur
temps.

3. Alt Erlaa à Vienne : L’utopie réalisé ?

A) Introduction et contexte
- Construit entre 1973 et 1986
- Selon le projet de Glück, Hlaweniczka, Requat, Reinthaller
- A l’initiative de GESIBA (Gemeinnützige Siedlungs- und Bauaktiengesellschaft, Société
anonyme d'habitat et de construction d'utilité publique)
- Total 3180 unités de logements (surface moyenne de 75 m2)
- Ca. 9000 habitants
- Dans les ban-lieuses de Vienne

B) GESIBA
- Fondé en 1921 (e.g. Rotes Wien, 1918-1934)
Entre-guerre, à ce moment-là il y avait un gouvernement socialiste qui avait instauré
le projet Vienne, la Rouge ; projet de logements sociaux avec de grands bâtiments et
installations collecrives.
- A l’origine, sa tâche principale était de fournir aux coopératives et aux associations
des matériaux de construction bon marché et de les aider à résoudre des problèmes
de financement à la construction.
- Dans le temps, un rôle plus active dans la construction des logements « sociaux »
- 1970 – construction de grands complexes (ca.10.000 habitants) – seul le Wohnpark
Alt Erlaa existe encore, les gens y habitent encore

C) Alt Erlaa – organisation du projet


- 6 tours résidentiels – 26 étages
o 13 étages inférieurs s’ouvrent vers l’extérieures avec terrasses-balcons
o Au milieu espaces communs: salle de ping-pong, une salle de jeux, une salle de
danse, une salle de bricolage pour les constructeurs d'avions, une salle de théâtre
- Des bâtiments socles qui relient les tours - magasins, une pharmacie, des installations
médicales, un restaurant, un café, des infrastructures sportives, une école, une
crèche et même une église + piscines sur le toit
- Couloir central avec deux appartement orientés est-ouest
- à l’intérieur de la partie plus large, des magasins, pharmacies, cafés,…. Ils n’ont pas
besoin de lumières naturelles.
- Chaque appartement à une terrasse avec bac avec plante, ‘le paysage monte sur les
bâtiments’

Coupe :
- Tour verticale avec escalier qui distribue au total 11 appartements
- Espaces commun : les habitants ont créé des associations qui occupe
ces lieux.
 Lieux de rencontre entre les habitants
 quand même une séparation privé et publique : on y vit seul mais en
communauté.

Maintenant très populaire, les gens y adorent habiter, des longues listes
d’attente pour pouvoir y habité.
Des associations sont copropriétaires de ces bâtiments. Chaque mois un loyer est payé.
On peut changer d’appartement si besoin, suivant l’évolution de la situation familiale.
C’est pas bon marché car 60 000 pour rentrer et 600/mois mais pleins de dispositifs sur
place qui rende la vie agréable.

D) Question qui peut être posée


On n’a plus besoin de sortir, on devient une petite communauté, est-ce que c’est encore
social, en contact avec Vienne ?
Co-housing à grande échelle

4. Qu’est-il arrivé à l’urbanisme, 1994/5, Rem Koolhaas (°1944)

A) Biographie et introduction
- 1968-72: étudiant Architectural Association School (AA), Londres
- Études Cornell University, Institute for Architecture and Urban Studies, NY
- 1975: OMA (Office for Metropolitan Architecture)
- 1978: Delirious New York, a retroactive manifesto
Culture of Congestion: l'énergie libérée et les opportunités créées lorsque de
nombreuses personnes et activités humaines sont réunies sur une petite surface
- 1995: S,M,L,XL: comment faire l’urbanisme à notre époque.
- Fin années 90: OMA, institut de recherche – collaborations avec Harvard Design
School, Massachusetts

B) “Whatever happened to urbanism?” dans S M L XL, Rotterdam: 010, 1995. 961-971


“Qu’est-il arrivé à l’urbanisme?” Criticat 8
S M L XL, 1995
- Rassemble projets, essays, … de OMA de 1975-1995
- “A mammoth compendium of 20 years of OMA's projects, arranged in order of
size, S,M,L,XL gives an insight into the restless, ingenuitive thinking of the office
through an era when architecture became a mere bystander to the explosion of the
market economy and globalization.”

Koolhaas observe qu’au 20ième siècle


- Les villes se sont énormément agrandie
Ex. Lagos : 2- 15 millions d’habitants
Ex. Istanbul : 6-12 millions d’habitants
 Plus grand défi des urbanistes : la gestion de cette quantité
- Le modernisme, tout comme les tentatives ultérieures, a échoué à transformer cette
quantité en qualité.
Ex. Le quartier Nord à Bx, tout a été rasé pour rien d’incroyable.

« La promesse alchimiste du modernisme (transformer la quantité en qualité grâce à l’abstraction et à la


répétition) est un échec, une mystification : la magie n’a pas opéré. Ses idées, son esthétique, ses stratégies ne
valent plus. Ensemble toutes les tentatives pour initier un nouveau départ n’ont fait que discréditer l’idée même
d’un nouveau départ. La honte collective qu’a entraînée ce fiasco a laissé un cratère gigantesque dans notre
compréhension de la modernité et de la modernisation. »

- Les professionnels (architectes et politiciens) sont impuissants


 Ville= objet qui refuse d’être contrôlé/influencé, personne ne peut s’en emparer
 Ville continue à exister par elle-même : ceux qui essayent de l’influencer n’y arrivent
pas : expérience déconcertante et humiliante pour les architectes

«Ce qui rend cette expérience déconcertante et (pour les architectes) humiliante, tient à la persistance insolente
et à la vigueur apparente de la ville, malgré l’échec collectif de tous les agents qui agissent sur elle ou essaient
de l’influencer – sur le plan créatif, logistique ou politique. Les professionnels de la ville sont comme des joueurs
d’échecs qui perdent face aux ordinateurs. Un pilote automatique pervers déjoue constamment toute tentative
de s’emparer de la ville, épuise toute prétention d’en donner une définition, tourne en ridicule les affirmations
les plus passionnées sur son échec présent et son impossibilité future, la pousse implacablement vers sa fuite en
avant. »

Ce constat => nouvelle attitude de manipulation de la ville


- Architecte doit prendre une position d’humilité
 Développement d’un urbanisme ‘léger’ : non pas un contrôle mais tentation de créer
des possibilités, des alignements et des réajustements
 Interventions modestes et partielles
- Parallelisme avec Umberto Ecco : l’architecte n’est pas artisan de l’histoire, il ne doit
pas dicter un nouvel habitat.

« Il est difficile d’abandonner une position de pouvoir pour un statut inférieur d’humilité relative. L’insatisfaction
à l’égard de la cité contemporaine n’a pas mené à l’élaboration d’une alternative crédible ; au contraire, elle n’a
su qu’inspirer des manières plus raffinées de s’exprimer. Une profession persiste dans ses fantasmes, son
idéologie, sa prétention, ses illusions d’engagement et de maîtrise, incapable par conséquent de concevoir une
nouvelle modestie, des interventions partielles, des réajustements stratégiques, des positions de compromis qui
pourraient influencer, réorienter, aboutir en partie, regrouper, voire même recommencer à zéro mais qui ne
rétabliront jamais son contrôle.
[...] S’il doit y avoir un « nouvel urbanisme », il ne reposera pas sur les fantasmes jumeaux d’ordre et
d’omnipotence ; il sera une mise en scène de l’incertitude ; il ne s’occupera plus d’agencer des objets plus ou
moins permanents mais d’irriguer des territoires par du potentiel ; il ne visera plus des configurations stables
mais la création de champs capables d’accueillir des processus qui refusent d’être cristallisées sous forme
définitive ; il ne visera plus à définir précisément, à imposer des limites, mais à élargir des notions en niant les
frontières ; il ne cherchera plus à séparer et à identifier des entités, mais à découvrir des hybrides
innommables ; Il ne sera plus obsédé par la ville mais par la manipulation de l’infrastructure en vue d’une
infinité d’intensifications et de diversifications, de raccourcis et de redistributions : la réinvention de l’espace
psychologique.
Puisque l’urbain est maintenant omniprésent, l’urbanisme ne traitera plus jamais du « nouveau » mais
seulement du « plus » et du « modifié ». Il ne traitera pas du civilisé mais du sous-développement. Puisque
l’urbain est incontrôlable, il est en passe de devenir un vecteur majeur de l’imagination. Redéfini, l’urbanisme ne
sera pas seulement, ou d’abord, une profession mais une mode de pensée, une idéologie : accepter ce qui
existe. Nous construisions de châteaux de sable. Nous nageons maintenant dans la mer qui les a balayés. »
(Koolhaas 82-83)
« L’apparent échec de l’urbain nous offre une opportunité exceptionnelle, prétexte à une frivolité nietzschéenne.
Nous devons imaginer mille et un autres concepts de ville ; nous devons prendre des risques insensés ; nous
devons oser être extrêmement a-critiques ; nous devons déglutir à fond et accorder notre pardon à gauche et à
droite. La certitude de l’échec doit être notre gaz hilarant, notre oxygène; la modernisation, notre drogue la plus
puissante. Faute d’être responsable, nous devons devenir irresponsables [...] Et si nous déclarions simplement
qu’il n’y a pas de crise, si nous redéfinissions notre relation à la ville non pas comme ses créateurs mais comme
ses simples sujets, ses partisans ? Plus que jamais, la ville est tout ce que nous avons. » (Koolhaas: 83)

Cours 2 – Les origines : la cabane primitive


- Motif récurrent des théories
- Prototype depuis idées à propos de l’architecture sont développées : éléments de
base, modèle, comme expression d’état de civilisation, comme système de
communication

Table des matières


• Vitruve, De architectura libri decem, ca.15 avant JC
• Leon Battista Alberti, De re aedificatoria, ca.1455-1485
• Antonio Averlino, Trattato di architettura, ca. 1464
• Marc-Antoine Laugier, Essai sur l’architecture, 1753
• Le Corbusier, Vers une architecture, 1921
1. Marc-Antoine Laugier, Essai sur l’architecture, 1753

- Abbé bénédictin, critique et théoricien de l’architecture


- Défenseur de l’architecture néoclassique et opposé aux abus de l’architecture
baroque et ornementation rococo
(Comme Blondel et Voltaire l’étaient aussi)
- Contexte : siècle des Lumières => la rasion domine
- Essai sur l’architecture : réformer l’architecture de ses abus et la reconduire selon les
voies de la Raison et aux principes de la nature.
 La base : observation et imitation de la nature
- Dans sa préface : selon lui, Vitruve est un constructeur et ses traités ne
correspondent pas à l’époque par rapport à laquelle il écrit, il parlent du chemin
pratique ce qui nous égare du but.
- Son souhait : architectes sauvent l’architecture par des lois fixes et immuables =>
plutôt des PRINCIPES

« Chapitre premier.
Principes généraux de l’Architecture
Il en est de l’Architecture comme de tous les autres arts : ses principes sont fondés sur la simple nature, & dans
les procédés de celle-ci se trouvent clairement marquées les règles de celle-là. Considérons l’homme dans sa
première origine sans autre secours, sans autre guide que l’instinct naturel de ses besoins. Il lui faut un lieu de
repos. Au bord d’un tranquille ruisseau, il aperçoit un gazon ; sa verdure naissante plaît à ses yeux, son tendre
duvet l’invite, il vient, & mollement étendu sur ce tapis émaillé, il ne songe qu’à jouir en paix des dons de la
nature : rien ne lui manque, il ne désire rien. Mais bientôt l’ardeur du Soleil qui le brûle, l’oblige à chercher un
abri. Il aperçoit une forêt qui lui offre la fraîcheur de ses ombres ; il court se cacher dans son épaisseur, & le
voilà content. Cependant mille vapeurs élevées au hasard se rencontrent & se rassemblent, d’épais nuages
couvrent les airs, une pluie effroyable se précipite comme un torrent sur cette forêt délicieuse. L’homme mal
couvert à l’abri de ses feuilles, ne sait plus comment se défendre d’une humidité incommode qui le pénètre de
toute part. Une caverne se présente, il s’y glisse, & se trouvant à sec, il s’applaudit de la découverte. Mais de
nouveaux désagréments le dégoûtent encore de ce séjour. Il s’y voit dans les ténèbres, il y respire un air mal
sain, il en sort résolu de suppléer, par son industrie, aux inattentions & aux négligence de la nature.

 Volonté de retourner à l’essentiel de l’architecture après la période baroque

L’homme veut se faire un logement qui le couvre sans l’ensevelir. Quelques branches abattues dans la forêt sont
les matériaux propres à son dessein. Il en choisit quatre des plus fortes qu’il élève perpendiculairement, & qu’il
dispose en carré. Au-dessus il en met quatre autres en travers ; & sur celles-ci il en
élève qui s’inclinent, & qui se réunissent en pointe de deux côtés. Cette espèce de toit
est couvert de feuilles assez serrées pour que ni le soleil, ni la pluie ne puissent y
pénétrer ; & voilà l’homme logé. Il est vrai que le froid & le chaud lui feront sentir leur
incommodité dans sa maison ouverte de toute part ; mais alors il remplira l’entre-
deux des piliers, & se trouvera garanti.
Telle est la marche de la simple nature ; c’est à l’imitation de ses procédés que l’art
doit sa naissance. La petite cabane rustique que je viens de décrire, est le modèle sur
lequel on a imaginé toutes les magnificences de l’Architecture, c’est en se
rapprochant dans l’exécution de la simplicité de ce premier modèle, que l’on évite les
défauts essentiels, que l’on saisit les perfections véritables. Les pièces de bois élevées
perpendiculairement nous ont donné l’idée des colonnes. Les pièces horizontales qui
les surmontent, nous ont donné l’idée des entablements. Enfin les pièces inclinées qui
forment le toit, nous ont donné l’idée des frontons : voilà ce que tous les Maîtres de
l’Art ont reconnu. Jamais principe ne fut plus fécond en conséquences. Il est facile
désormais de distinguer les parties qui entrent essentiellement dans la composition
d’un ordre d’Architecture, d’avec celles qui ne s’y sont introduites que par besoin, ou qui n’y ont été ajoutées
que par caprice.

Éléments premiers de la cabane primitive : branches et des feuilles


1. 4 Branches verticales en plan carré
2. Branches horizontales qui forment la base du toit
3. Branches obliques qui fabriquent la forme du toit bien connue
 C’est LE MODELE ABSOLU de l’architecture : à partir de celui-ci les autres sujets
peuvent être discutés, par exemple sa codification des ordres.
Ex. Gravure : femme personnification de l’architecture qui montre du doigt la cabane
primitive, le modèle sur lequel toute architecture doit se baser.

C’est dans les parties essentielles que consistent toutes les beautés. Dans les parties introduites par besoin
consistent toutes les licences. Dans les parties ajoutées par caprice consistent tous les défauts : ceci demande
des éclaircissements. Je vais tâcher d’y répandre tout le jour possible.
Ne perdons point de vue notre petite cabane rustique. Je n’y vois pas que des colonnes, un plancher ou
entablement, un toit pointu dont les deux extrémités forment chacune ce que nous nommons un fronton.
Jusqu’ici point de voûte, encore moins d’arcade, point de piédestal, point d’attique, point de porte même, point
de fenêtre. Je conclus & je dis : Dans tout ordre d’Architecture, il n’y a que la colonne, l’entablement et le
fronton qui puissent entrer essentiellement dans sa composition. Si chacune de ces trois parties se trouve placée
dans la situation & avec la forme qui lui convient, il n’y aura rien à ajouter pour que l’ouvrage soit parfait. Il
nous reste en France un très beau monument des Anciens, c’est ce qu’on appel à Nîmes la Maison Carrée.
Connaisseurs ou non connaisseurs, tout le monde admire la beauté de cet édifice. Pourquoi ? parce que tout y
est selon les vrais principes de l’Architecture. Un carré long où trente colonnes supportent un entablement & un
toit terminé aux deux extrémités par un fronton, voilà tout ce dont il s’agit : cet
assemblage a une simplicité & une noblesse qui frappe tous les yeux. Entrons dans
le détail des parties essentiels à un ordre d’Architecture. »

De ces éléments premiers dérivent les éléments de base de


l’architecture
1. La colonne (branches verticales)
2. L’entablement (branches horizontales)
3. Le fronton (branches obliques)
 On ajoute aux parties essentielles soit par besoin (toutes les licences), soit par caprice
(défauts)
 Ces éléments peuvent être ornementés.
 Vision très radicale, essentialiste et va influencer la suite de la production
architecturale : au plus on se rapproche de ses éléments de base au plus on arrive au
beau dans l’architecture

2. Vitruve, De architectura libri decem, ca.15 avant JC

- Traite également ce motif mais pas le même rapport, le but :


o théoriser architecture comme art de bâtir
o origine à profession de l’architecture
o mettre en évidence relation entre architecture et état de civilisation.
- Se situe dans le deuxième livre qui traite des matériaux de construction

« Les hommes primitifs naissaient, comme les animaux sauvages, dans les forêts, dans les grottes, dans les bois
et n'avaient d'autre nourriture pour vivre que les aliments offerts par la nature. Il arriva quelque part que des
arbres, en masse serrée, battus à coups redoublés par les vents des tempêtes, frottant leurs branches les uns
aux autres, firent jaillir le feu : terrifiés par cette flamme violente, ceux qui étaient près de cet endroit
s'enfuirent. Puis, quand le phénomène s'apaisa, ils s'approchèrent et, constatant le grand bien-être que donnait
à leur corps la tiédeur du feu, ils l'entretinrent en y ajoutant du bois, firent s'approcher d'autres hommes et, le
leur indiquant par des signes, ils leur firent comprendre quelle pouvait en être l'utilité. Les hommes qui, ainsi
rassemblés, émettaient des sons formés par leur souffle, fixèrent des mots, tels qu'ils les avaient produits dans
leur pratique quotidienne, et il advint ensuite, comme conséquence, qu'en désignant de manière répétée les
choses d'usage courant, ils commencèrent à parler et créèrent ainsi un langage commun. »
« La découverte du feu ayant donc été à l'origine des premiers groupements humains, des relations entre
individus et d'une vie commune, et les hommes qui se rassemblaient en un même lieu ayant, par rapport aux
autre êtres animés, le privilège aussi d'utiliser leurs mains et leurs doigts pour réaliser facilement toutes sortes
de choses, certains des hommes ainsi réunis entreprirent de faire des abris avec des feuillages, d'autres de
creuser des grottes au creux des montagnes, quelques-uns, imitant la manière dont les hirondelles bâtissent
leurs nids, de se faire un refuge avec de la boue et des branchages. Puis observant les abris des autres et
apportant du nouveau à ce qu'ils avaient eux-mêmes imaginé, ils amélioraient de jour en jour leurs types de
cabanes. Comme ces hommes étaient portés, par nature, à imiter et à s'instruire, fiers de ce qu'ils avaient
trouvé, ils se montraient chaque jour les uns aux autres ce qu'ils avaient réussi à bâtir et, stimulant par
l'émulation leur ingéniosité, ils devenaient de jour en jour plus avisés. »

- Origine société humaine : découverte du feu


 Initiation au rassemblement
 Domestication du feu = les humains vont l’approcher, se rassembler autour, le feu va
leur permettre de vivre en communauté ainsi que le langage, d’abord avec les mains.
Autour du feu on observer, on échange.
- Il rejoint l’idée d’un élément de la nature

Ensuite phase découvertes outils et construction :


- Habitats primitifs variés (grottes, abris de feuillage)
 Collaboration et échange : développement des constructions et améliorer

Comparaison avec Laugier

Laugier Vitruve
Seulement une cabane rustique comme Premières expériences de constructions
modèle multiples
Homme seul => pas collaboratif Création architecture : projet collaboratif

Idées importantes dans le mythe de Vitruve

I. Connexion entre architecture comme expression de civilisation


= architecture miroir de la société : au plus une société est développée, au plus l’architecture
le sera et vice versa.

II. L’architecture est un art = art de bâtir


Art= activité qui tente d’imiter/améliorer les productions de la nature et adapter aux besoins
 Le mythe de Vitruve trouve ses modèles dans la nature
 Bonne utilisation des ressources disponibles

III. Faire architecture= expression de l’être humain

IV. Fondement de la profession de l’architecte


 Développement des arts, des métiers à partir des premières expériences => par
talent et pratique il y en a certains qui vont devenir architecte.

« La conclusion que nous pouvons donc tirer de ces exemples est que tels furent bien, dans les temps anciens,
les modes d'invention de l'art de bâtir. En développant chaque jour davantage leur habilité manuelle comme
constructeurs et en stimulant leur ingéniosité d'esprit, ces hommes acquirent à l'usage la maîtrise de leur art.
Comme il s'ajoutait à cela qu'ils mettaient aussi beaucoup de cœur à l'ouvrage, le résultat fut que ceux qui
étaient les plus actifs dans ces travaux purent se présenter comme des hommes du métier. Telle ayant donc été
cette histoire originelle et la nature, non seulement ayant doté la race humaine de sens, comme les autres êtres
animés, mais lui ayant donné aussi les armes de la pensée et de la réflexion, et ayant soumis à son pouvoir les
autres êtres animés, les hommes s'élevèrent, par étapes, de la construction d'habitations jusqu'aux autres arts
et sciences, assurant le passage, d'une vie sauvage et rude, à l'état de la civilisation. »

« Enrichissant alors leur esprit et développant des projets de conception plus complexe - fruit de la diversité des
arts - ils entreprirent de réaliser, non des cabanes, mais des maisons sur fondations, construites avec des murs
de brique ou de pierre et couvertes d'une charpente et de tuiles. Les observations tirées de leurs activités les
amenèrent ensuite, de critères flottants et vagues, à des principes nets d'harmonie relationnelle. Quand ils
eurent remarqué que la nature produisait des matériaux en quantité et qu'elle offrait d'abondantes ressources
pour construire, ils les exploitèrent, assurant ainsi une vie de qualité, belle et séduisante, rendue meilleure
encore grâce aux arts. »

 Connaissance sur matériaux mais aussi les harmonies relationnelles.


 Architecte est née dans la combinaison de firmitas, utilitas et venustas
3 termes de la triade
- solidité: structure
- Commodité: confort, bien être
- Velustas= beauté intrinsèque et celle en voyant une œuvre d’art.
 C’est la diversité qui est importante de ces termes.

Conclusion

Origine de l’architecture : le feu, source d’énergie naturelle.


à Prémisse de la vie en société : a permis aux hommes de se rassembler en
petite communautés.
à Développement du langage : d’abord par des signes et sons simples (pratique
quotidienne, désignation répétée…).
à Fabrication d’outils : depuis l’utilisation simple des mains et doigts, jusqu’à la
« maîtrise de leur art ».
à Construction de l’habitat : d’abord imitation de la nature (abri simple, grotte,
nid…), puis amélioration par observation et émulation commune, ouvrage de
plus en plus complexe, développement de l’art de bâtir qui trouve ses
modèles dans la nature (// imitatio, licencia, inventio).
à Fondement de la profession d’architecte (homme de métier) basée sur la
connaissances des materiaux, de leur mise en œuvre, mais également sur les
harmonies naturelles (// soliditas – utilitas – venustas)
à Variation culturelle : l’architecture comme expression de l’état de civilisation.
(Architecture romaine mieux que celles de barbares)

3. Leon Battista Alberti, De re aedificatoria, ca.1455-1485

- Assez brève passage sur les mythes


- Critique sans nommer vitruve

Critique ‘subtile’ de Vitruve dans le prologue


« Certains ont prétendu que l’eau ou le feu furent à l’origine du développement des sociétés humaines. Pour ma
part, considérant l’utilité et la nécessité du toit et du mur, je me persuaderai qu’ils ont joué un rôle bien plus
important pour rapprocher les hommes les uns des autres et les maintenir unis. Cependant, nous ne devons pas
seulement à l’architecte les refuges sûrs et agréables qu’elle nous a procurés contre les ardeurs du soleil et les
frimas de l’hiver (même si ces bienfaits ne sont pas minces), mais aussi, dans les domaines public et privé,
d’innombrables inventions sans conteste fort utiles et toujours parfaitement adaptées aux usages de la vie. »

o C’est l’architecture (les bâtiments), non le feu, qui a rassemblé les hommes
 Expression et fondatrice-même de la société
o Cabane rustique pour théoriser l’architecture comme origine de la société.

6 éléments de base de l’architecture


« Au commencement, les hommes se mirent en quête de lieux propices au repos dans quelque région sûre ; et,
ayant découvert une aire commode et agréable pour leurs besoins, ils s’y arrêtèrent et prirent possession du
site, avec la volonté que toutes les activités domestiques et privées ne se déroulent pas dans le même lieu mais
qu’il y ait des endroits différents pour dormir, pour faire le feu et pour les autres occupations ; là-dessus, ils
commencèrent par réfléchir à la façon de poser des toits pour s’abriter du soleil et de la pluie ; à cette fin, ils
ajoutèrent des murs, en guise de flancs, pour supporter les toits, réalisant qu’ils seraient ainsi plus sûrement
protégés contre les saisons froides et les vents glacés ; enfin, ils ouvrirent dans les murs, de bas en haut, des
portes et des fenêtres, non seulement pour accéder à l’édifice et s’y rassembler, mais aussi pour capter la
lumière et la brise aux saisons propices, ainsi que pour chasser l’humidité et les vapeurs qui auraient pu se
former dans la demeure. […] Dans ces conditions, il est clair que la question de l’édification se divise tout entière
en six parties : la région, l’aire, la partition, le mur, le toit, l’ouverture. Une fois ces principes parfaitement
acquis, ce que nous allons dire deviendra plus aisément intelligible. »
« Nous les définirons donc comme il suit. Région (regio) signifiera pour nous l’étendue et la physionomie de la
contrée environnant le lieu où l’on doit édifier ; l’aire (area) en sera une partie. L’aire sera un espace précis et
délimité du lieu, qui devra être entouré par un mur pour l’utilité de son usage. Mais ce terme d’aire viendra
aussi à signifier, en quelque endroit de l’édifice qu’il se trouve, l’espace que nous foulons sous nos pieds lorsque
nous marchons. La partition (partitio) divise l’aire de l’édifice entier en aires plus petites, d’où il résulte que tout
le corps de l’édifice est rempli d’édifices plus petits, tels des membres assemblés et ajustés en un seul corps.
Nous appelons mur (paries) toute construction qui s’élèvera depuis le sol pour porter la charge des toits ou qui
sera montée pour enclore les espaces intérieurs de l’édifice. Nous appelons toit (tectum) non seulement la
partie supérieure et extérieure de l’édifice, qui intercepte les pluies, mais aussi, à juste titre, ce qui s’étend en
largeur et en longueur au-dessus de la tête de ceux qui marchent : plafonds à solives, voûtes, coupoles, etc.
Nous nommons ouverture (apertio) ce qui sert, partout dans l’édifice, à l’entrée ou à la sortie des hommes et
des choses. »
« Pour examiner la nature du mur, on devra commencer par ses parties les plus nobles. Nous sommes donc
conduits ici à parler des colonnes et de ce qui s'y rapporte, puisque aussi bien une rangée de colonnes n'est rien
d'autre qu'un mur percé et ouvert en de nombreux endroits. Davantage, puisqu'il convient de définir la colonne
elle-même il ne sera sans doute pas absurde de dire qu'elle est une partie de mur, solide et ininterrompue,
élevée depuis le sol pour soutenir le toit. »

Mythe d’origine définit les 6 éléments de base de l’architecture


1) La région
2) L’aire : une partie de la région
 Homme choisit un site
3) La partition
 Division selon ses activités
4) Le mur (les parois)
5) Le toit
6) L’ouverture
 Pour accéder aux espaces, avoir de la lumière et faire circuler l’air.

Il part d’un élément et nomme déjà des dérivations, il ne restreint pas les choses à une
forme.
Ex. Pour lui la colonne (un élément en plus) est une partie du mur et la colonnade est un
mur ouvert.

Les éléments – la “boîte à outil” de l’architecte

• Marc-Antoine Laugier, 1753 :


Seulement trois éléments de base : la colonne, l’entablement, le fronton.
Alberti en considère six et, avec la région (regio), tient compte du contexte (territoire,
paysage, ville, environnement…) dans lequel un édifice s’intègre, s’implante.
• Rem Koolhaas, 2014 :
Le plafond, la porte, la cheminée, le mur, la pente, le balcon, la toilette, l’ascenseur,
l’escalateur, le couloir, le sol, le toit, la fenêtre, l’escalier, la façade.

Comparaison avec Laugier

Laugier Alberti
Se limite qu’au bâtiment même Ne se limite pas aux composant du
bâtiment même
 Parle du contexte, implantation
 Architecture doit former lineamenti
du territoire

4. Antonio Averlino (Filarete), Trattato di architettura, ca. 1464

- Mythe d’origine pour parler de la colonne comme


élément central de l’architecture
- Architecte de Lombardie
- Traité sur les jardins et édifices de la noblesse

Trattato di architectura

• Sous forme de dialogue, entre l’architecte, le seigneur et


son fils (Filarete veut lui enseigner l’architecture)
• Rédigé en italien
• Publié sous forme manuscrite.
• Illustré de dessins à la main.
• But : éduquer et plaire au publique
• Homme de son temps : théorie sous un jour chrétien

“Now we [must] look at the origin of the building, the need it was first invented to fulfill, then in what way these
measures are used in its construction. Therefore, we will relate, as I have told you, first of all whence derive the
first origins of the building and how building was discovered – this according to my opinion, the opinion of
others, probability, and the sayings of skillful men. In the proper place I shall state them in such a way that you
will understand them to be true.
There is no doubt that architecture was invented by man, but we cannot be certain who was the first man to
build houses and habitations. It is to be believed that when Adam was driven out of Paradise, it was raining.
Since he had nothing else at hand to cover [himself], he put his hands over his head to protect himself from the
rain. Since he was constrained by necessity to [find his] living, both food and shelter, he had to protect himself
from bad weather and rain. Some say that before the Flood there was no rain. I incline to the affirmative, [for,]
if the earth was to produce its fruits, it had to rain. Since both food and shelter are necessary to the life of man,
it is to be believed for this reason that after Adam had made a roof of his hands and had considered the need
for his sustenance, he thought and contrived to make some sort of habitation to protect himself from the rain
and also from the heat of the sun. When he recognized and understood his need, we can believe that he made
some sort of shelter of branches, or a hut, or perhaps some cave where he could flee when he needed. If such
were the case, it is probable that Adam was the first.
You could say, but how could he make this shelter since he did not yet have iron? I would reply to this with two
arguments, that is, just as he did his best to survive through the grace that God gave him, or by his own acts, so
did he strive to construct a shelter. Just as he instinctively put his hands over his head, so was he able to break
branches and in the same way cut them in pieces bit by bit and then stick them into the earth and make a
shelter. Either he did it this way or he did not. According to my opinion, it seems to me that he was the first to
invent habitation, that is, either a house or, if you prefer, a hut. It is true that Vitruvius says that the first to
invent habitations were those first men who lived in the forests and made themselves huts and grottoes as best
they could. However it was, I believe that Adam was the first for the reasons named above. Whoever it was, it is
certain that the first origins derived from the necessity for survival.” (Filarete 1965, book I, f.4v)

Trois idées clés, déduites de ce mythe d’origine

I. Premier à construire des habitations = Adam


 Monde chrétien, une fois exclu du Jardin d’Eden il a dû faire face au monde hostile et
donc trouver un abri
II. La nature de la première construction pas certaine
 Filarete dit qu’il s’agit d’une cabane
III. Architecture trouve son origine dans une nécessité de survie
 C’est un abris

Origine des colonnes


“My lord, the origin of columns [is from the time] when the first habitations were made. Necessity taught
[man], when he first made a hut or arbor or whatever it was, to cut off a piece of wood that had two branches
growing opposite each other. He trimmed off all the others and the two left made a fork. When four were made
in this form and driven into the earth, he put four other pieces of wood across them as you can see here in this
drawing. In this way the column began. This is my own opinion on the origin of the column. As time went on,
they became more polished and perfected. Measure, form, proportion, name and derivations were given to
these supports.”

- Élément verticaux pour supporter le toit => donner forme aux colonnes
- Avec le temps forme évolué suite à l’observation du corps humain
 Mesure, forme et proportion
 Propre corps comme référence : le corps le plus parfait (Adam, le plus bel homme
crée par dieu) comme modèle : ce sont des proportions divine
- Que le dorique, ionique et corinthien sont ok.

5. Le Corbusier, Vers une architecture, 1921


Collection d’essais, publié en 1921 dans la revue L’Esprit Nouveau

I. Esthétique de l’ingénieur. Architecture


II. Trois rappels à MM. les Architectes : Le volume, La surface, Le plan.
III. Les tracés régulateurs [C mythe d’origine]
IV. Des yeux qui ne voient pas… Les paquebots, Les avions, Les autos
III. Architecture : La leçon de Rome, L’illusion des plans, Pure création de l’esprit
III. Maison en série
IV. Architecture ou révolution

Le Corbusier (1887-1965)

• Villa Fallet, Suisse, 1905


• Villa Jeanneret-Perret, 1912
les tracés régulateurs, 1921
• Maison Ozenfant et Studio, Paris, 1922
• Villa Weissenhofsiedlung, Stuttgart 1927
• Villa Savoye, Poissy, 1928
• Pavillon Suisse, Paris, 1930
• Unité d’habitation, Marseille, 1947-52
• Chappelle de Ronchamp, 1950-54
• Chandigarh, India, 1952-59
• …

Les tracés régulateurs

= principes qui permettent d’établir le dessin d’un projet.


= théories de conception, basée sur les mesures et l’utilisation des formes géométrie simples
 Efficace
 Pas tout le monde était d’accord avec lui
 Moyen et pas une recette.

 En utilisant mesures, prises par corps humain, et tracé régulateur qu’on crée des
bâtiments en harmonie avec les humains et qui les émeuvent.

« L’homme primitif a arrêté son chariot, il décide qu’ici sera son sol. Il choisit une clairière, il abat les arbres trop
proches, il aplanit le terrain alentour ; il ouvre le chemin qui le reliera à la rivière ou à ceux de sa tribu qu’il vient
de quitter ; il fonce les piquets qui retiendront sa tente. Il entoure celle-ci d’une palissade dans laquelle il
ménage une porte. Le chemin est aussi rectiligne que le lui permettent ses outils, ses bras et son temps. Les
piquets de sa tente décrivent un carré, un hexagone ou un octogone. La palissade forme un rectangle dont les
quatre angles sont égaux, sont droits. La porte de la hutte ouvre dans l’axe de l’enclos et la porte de l’enclos fait
face à la porte de la hutte. »

 >< Laugier : l’homme primitif ne s’inspire pas de la nature, il la cultive et la


transforme et met en forme son habitat par es figures géométriques simples

« Les hommes de la tribu ont décidé d’abriter leur dieu. Ils le disposent en un endroit d’un espace proprement
aménagé ; ils le mettent à l’abri sous une hutte solide et ils foncent les piquets de la hutte, en carré, en
hexagone, en octogone. Ils protègent la hutte par une palissade solide et foncent les piquets où viendront se
haubaner les cordes des hauts poteaux de la clôture. Ils déterminent l’espace qui sera réservé aux prêtres et
installent l’autel et les vases du sacrifice. Ils ouvrent un portail dans la palissade et le mettent dans l’axe de la
porte du sanctuaire. »
« Voyez, dans le livre de l’archéologue, le graphique de cette hutte, le graphique de ce sanctuaire : c’est le plan
d’une maison, c’est le plan d’un temple. C’est le même esprit qu’on retrouve dans la maison de Pompéi. C’est
l’esprit même du temple de Louqsor. Il n’y a pas d’homme primitif ; il y a des moyens primitifs. L’idée est
constante, en puissance dès le début. »

 Il n’y a pas de différence entre construction d’une maison et d’un temple, pas de
différence entre la manière de faire de l’homme ou de l’homme primitif.
 Les mythes d’origine sont pour lui une manière de critiquer ses contemporains qui
font n’importe quoi. (Wagner peut-être aussi)
 Architecture est basée sur des besoins constants : un acte humain constant.

« Remarquez sur ces plans, qu’une mathématique primaire les régit. Il y a des mesures. Pour construire bien,
pour bien répartir les efforts, pour la solidité et l’utilité de l’ouvrage, des mesures conditionnent le tout. Le
constructeur a pris pour mesure ce qui lui était le plus facile, le plus constant, l’outil qu’il pouvait perdre le
moins : son pas, son pied, son coude, son doigt.
Pour construire bien et pour répartir ses efforts, pour la solidité et l’utilité de l’ouvrage, il a pris des mesures, il a
admis un module, il a réglé son travail, il a apporté l’ordre. Car, autour de lui, la forêt est en désordre avec ses
lianes, ses ronces, ses troncs qui le gênent et paralysent ses efforts.
Il a mis de l’ordre en mesurant. Pour mesurer il a pris son pas, son pied, son coude ou son doigt. En imposant
l’ordre de son pied ou de son bras, il a créé un module qui règle tout l’ouvrage ; et cet ouvrage est à son échelle,
à sa convenance, à ses aises, à sa mesure. Il est à l’échelle humaine. Il s’harmonise avec lui : c’est le principal. »

Filarete vs le Corbusier
Filarete (Renaissance) Corbusier (Modernisme)
Ordre et proportion : corps humain Pas de promotion divine
 Mesures prise par l’homme
/ Question de construire à l’échelle humaine
et en harmonie avec l’humain
 A l’aide du Modulor

« Mais en décidant de la forme de l’enclos, de la forme de la hutte, de la situation de l’autel et de ses


accessoires, il a été d’instinct aux angles droits, aux axes, au carré, au cercle. Car il ne pouvait pas créer quelque
chose autrement, qui lui donnât l’impression qu’il créait. Car les axes, les cercles, les angles droits, ce sont les
vérités de la géométrie et ce sont des effets que notre œil mesure et reconnaît ; alors qu’autrement ce serait
hasard, anomalie, arbitraire. La géométrie est le langage de l’homme.
Mais en déterminant les distances respectives des objets, il a inventé des rythmes, des rythmes sensibles à l’œil,
clairs dans leurs rapports. Et ces rythmes sont à la naissance des agissements humains. Ils sonnent en l’homme
par une fatalité organique, la même fatalité qui fait tracer la section d’or à des enfants, à des vieillards, à des
sauvages, à des lettrés.
Un module mesure et unifie ; un tracé régulateur construit et satisfait. »

 Il utilise par instinct les figures géométriques les plus simples et claires
Géométrie= langage de l’homme
 Dès le moment ou on taille des choses, ce n’est plus le désordre de la nature, on
commence à faire de qu’architecture
 Mesures : œuvres unificatrices
 Tracés régulateurs : œuvres satisfont l’esprit
"La construction est pour faire tenir ; l’architecture, c’est pour émouvoir"
Question qu’on peut se poser :
Est-ce qu’on peut toujours trouver des rapports, alignements ?

6. Synthèse
Vitruve, De architectura libri decem, ca.15 avant JC.
 L’architecture et la société
 Le développement d’un art de bâtir.

Leon Battista Alberti, De re aedificatoria, ca.1455-1485.


 L’architecture et la société.
 Les éléments de l’architecture.
 L’édifice et son contexte.

Antonio Averlino, Trattato di architettura, ca. 1464.

 Les proportions en architecture.

Marc-Antoine Laugier, Essai sur l’architecture, 1753.


 Le modèle de l’architecture.
 Les éléments (essentiels) de l’architecture.

Le Corbusier, Vers une architecture, 1921.

 Les principes de base de l’architecture (tracés régulateurs).

Umberto Eco, La struttura assente, 1968.

 L’architecture comme système de communication. Cf. prochain cours


Ce n’est pas las vegas, mais la théorie qui résulte de cette analyse sur Las Vegas, c’est une
théorie sur l’architecture comme symbolisme
Ils mettent l’accent sur l’image, projeté sur le bâtiment.
Relation entre la forme, image, structure et programme
Canard= quand les programmes sont submergés par la forme trop symbolique le bâtiment.
Le bâtiment= le symbole
Hangar décoré= abris conventionnel sur lequel les symbole sont appliquées. Ornementation,
symbolique est appliqué à la forme
Ils font référence au pop art, même époque, on prend des objets du quotidient qu’on
déforme et cela devient de l’art,
même chose avec la fenêtre
‘guillotine’ : on utilise des choses
conventionnel de manière
inconventionnelle.
Ce qui se trouve à l’extérieur ne répond pas spécialement à ce que y a l’intérieur
=> associations implicites.
Symbolisme dépend de la dimension physionomique.

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