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Finance des risques catastrophiques
Le marché américain est en plein bouleversement
Erwann Michel-Kerjan*
Les catastrophes en série survenues depuis 2001 aux États-Unis ont causé
des pertes historiques et obligent à repenser les fondamentaux de la couverture
financière du risque et le rôle des secteurs public et privé en matière d'assurabi
lité des désastres. Dans un marché fortement régulé, aux intérêts économiques
et politiques locaux importants, les grands assureurs se désengagent des États
américains les plus exposés, faute de pouvoir charger le prix qu 'ils estiment néces
saire, faisant place à un mixte d'assurance publique fortement subventionnée et
de financement ex post à travers des programmes fédéraux d'aides aux victimes
non assurées de plus en plus sollicités. Une situation paradoxale dans un pays
souvent considéré en Europe comme l'antre du « tout marché ». Si l'intervention
gouvernementale dans les marchés d'assurance peut être légitime en cas de limite
d'assurabilité afin de bénéficier d'un coût du capital plus faible pour couvrir des
risques véritablement extrêmes, cette situation est intenable à long terme, car elle
soutient un cercle vicieux de prise de risque qui accroît la vulnérabilité. Des propo
sitions alternatives sont actuellement évaluées par le Congrès américain.
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1. Cette question est d'actualité non seulement aux États-Unis mais dans un nombre croissant
de pays. Par exemple, le Forum économique mondial, qui réunit tous les ans à Davos en Suisse plus
de deux mille décideurs de la planète, compte désormais de manière régulière un grand nombre de
sessions portant sur les événements extrêmes.
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Erwann Michel-Kerjan
2. Plusieurs travaux plus macroéconomiques ont également été publiés récemment qui traitent
des catastrophes. Voir, par exemple, Barro [2006], Barro et Ursua [2008], Gourio [2008], Martin
[2008], Hallegatte et Ghil [2008], Hallegatte et Dumas [2009], Gabaix [2011], Strobl [2011],
3. Au cours des cinq dernières années, je me suis beaucoup exprimé sur la nécessité de réformer
en profondeur le système d'assurance inondation aux États-Unis qui couvre plus de 1 200 milliards
de dollars de biens. À l'été 2012, le Congrès américain et le président Obama ont signé une réforme
de fond de ce système, très largement inspirée des propositions faites par notre équipe de recherche
à la Wharton School. Voir Michel-Kerjan [2010], Michel-Kerjan et Kousky [2010], Michel-Keijan
et Kunreuther [2011, 2012a, 2012b], Czajkowski et al. [2012],
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Cela est très différent de l'assurance des catastrophes pour laquelle la prim
à la charge de l'assuré peut être un multiple de cette espérance de pertes, ou
prime pure. Comme je le montre ici à l'aide d'exemples simples, cette diff
rence est très largement induite par le coût du capital que l'assureur doit mob
liser pour démontrer aux régulateurs et aux agences de notation qu'il aura les
réserves nécessaires pom honorer ses engagements au lendemain d'un désastre
affectant une large partie de son portefeuille. Cette immobilisation du capita
est onéreuse.
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Erwann Michel-Kerjan
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(roe) de 15 % pour compenser le risque. L'assureur investit ses fonds dans des
produits peu risqués avec un rendement attendu, r, de 5 %.
Quelle prime % l'assureur doit-il facturer à ses assurés pour les couvrir contre
certains risques et garantir un rendement de 15 % à ses investisseurs ?
Cette prime peut être calculée comme suit :
E(L) + X(1 + r)
K (1 + r) ~ À:(ROE - r)'
6. Depuis le milieu des années 1990, plusieurs outils financiers ont été développés de manière
à transférer de l'exposition au risque de catastrophes, non plus aux assureurs, mais directement aux
investisseurs sur les marchés financiers (de types cat bonds, ilws, cat swaps) (voir wef [2008],
Barrieu et Albertini [2009], oecd [2010]). Plusieurs milliards de dollars d'exposition sont ainsi
couverts contre les catastrophes naturelles, les pandémies et les actes de terrorisme.
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Erwann Michel-Kerjan
Dans les années qui suivirent, l'échelle des montants a changé radicalement.
A lui seul, l'ouragan Andrew de 1992 en Floride coûta plus de 26 milliards de
dollars aux assureurs et réassureurs ; deux ans plus tard, le séisme de Northridge
en Californie engendra 22 milliards de pertes assurées. En d'autres termes, ces
■ Catastrophes industrielles
■ Catastrophes naturelles
□ Attaques terroristes 11 septembre
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7. Au-delà des pertes économiques, les dernières années ont aussi été marquées par des tragédies
humaines en série : 35 000 morts en 2003 lors de la canicule en Europe, 220 000 en décembre 2004
lors du tsunami dans le Sud-Est asiatique, 140 000 en mai 2008 lors de l'ouragan majeur Nargis
(Myanmar), 70 000 le même mois lors du séisme dans la région de Sichuan en Chine, 250 000 lors
de la suite du séisme de 2010 en Haïti, pour ne citer que quelques exemples.
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deux « super » catastrophes américaines ont causé, à elles seules, autant de pertes
pour les (ré-)assureurs mondiaux que toutes les catastrophes, origines confon
dues, survenues dans le monde au cours de la décennie précédente.
Et, bien que la tendance semblait revenir à la baisse à la fin des années
1990 comme le montre la figure 1, les attentats du 11 septembre 2001 (alors la
catastrophe la plus coûteuse de l'histoire de l'assurance mondiale, avec plus de
38 milliards de pertes assurées ; prix 2012) et une série d'ouragans et d'inonda
tions sans précédent confirmaient cette tendance vers des désastres extrêmement
coûteux. En 2004, quatre ouragans majeurs dévastaient la Floride en l'espace de
quelques semaines (ouragans Charley, Frances, Ivan, et Jeanne) et engendraient
collectivement des dégâts très lourds et des pertes assurées de 35 milliards de
dollars. Il est à noter ici qu'aucun modèle de quantification du risque de tempêtes
disponible en 2004 n'avait prévu l'éventualité que quatre ouragans puissent
survenir, au même endroit, dans un laps de temps si court.
L'année suivante, trois autres ouragans majeurs touchaient à nouveau les
États-Unis. En août 2005, l'ouragan Katrina, le plus dévastateur, causait près
de 200 milliards de dollars de pertes, dont un quart était couvert par les marchés
d'assurance privés8. Plus de 1 300 personnes perdaient la vie - un triste record
pour une catastrophe naturelle aux États-Unis. En 2008, un autre ouragan de forte
intensité touchait l'État du Texas au sud du pays, causant près de 20 milliards
de pertes assurées. Nous le voyons bien ici, nous sommes loin des montants des
années 1970 ou 1980.
8. Ce montant exclut les pertes assurées dues aux inondations en Louisiane, au Mississipi et
dans l'Alabama, qui ont coûté 17 milliards de dollars au système fédéral américain d'assurance
inondation (National Flood Insurance Program) (Michel-Keijan [2010]).
9. Il faut aussi considérer l'accroissement de la capacité financière des compagnies d'assu
rances basées aux États-Unis (mesurée en policyholders ' surplus) : 100 milliards de dollars en 1987,
300 milliards de dollars en 1997, 520 milliards de dollars en 2007. La récente crise financière a
néanmoins un impact très important sur cette croissance et donc sur la capacité des assureurs à
faire face à de grandes catastrophes dans un avenir proche. Cette capacité était de 550 milliards en
décembre 2011 (Sources : données de Swiss Re, am Best et Insurance Information Institute).
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Milliards de Victimes
dollars Evenements (deces ou Annees Pays principalement touche(s)
(prix 2012) portes disparus)
51,3 Ouragan Katrina ; inondation 1 836 2005 Etats-Unis, golfe du Mexique,
et al.
10. Kunreuther et Michel-Keijan [2011] montrent que quatre facteurs expliquent cette crois
sance très forte du coût économique des catastrophes aux États-Unis : (1) accroissement très signifi
catif de la population dans les zones exposées (par exemple, la population de la Floride a augmenté
de 600 % depuis 1950) ; (2) accroissement des valeurs dans ces mêmes zones à risque (plus de
$15 000 milliards de dollars de valeurs assurées se situent aujourd'hui dans les États côtiers améri
cains allant du Texas au Maine) ; (3) dégradation de l'habitat environnemental qui jadis protégeait
mieux ces zones à risque (Académie des sciences [2011]) ; (4) impact possible d'un changement de
climat sur l'occurrence d'événements naturels plus intenses (de nombreux articles ont été publiés
récemment sur cette question ; voir, par exemple, Charpentier [2008], Kunreuther et al. [2013]).
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300
200
100
89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
* 1989 = 100
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11. Le changement de critères d'assurabilité fut également important après les attentats terro
ristes du 11 septembre 2001. Privés des capacités de réassurance dont ils disposaient avant ces
attaques (les réassureurs mondiaux ayant payé les deux tiers des montants de pertes assurées et
ayant conclu que ce risque n'était plus assurable après le 11 septembre), les assureurs ont exclu le
risque terroriste de leurs polices dans 45 des 50 États américains dès 2002. Ils ont recommencé à
couvrir ce risque seulement après que la loi les y oblige avec la création, fin 2002, d'un programme
de couverture fédéral basé sur un partage de risque entre industrie de l'assurance et gouvernement
fédéral (Terrorism Risk Insurance Act of 2002 ; voir Kunreuther et Michel-Kerjan [2004]).
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est disponible. Il leur est rarement dit qu'en cas de désastre majeur ils ne seront
indemnisés qu'au prorata des réserves et de la capacité d'emprunt de ces pools,
somme toute assez limitées. Sauf à ce que le gouvernement fédéral intervienne.
Le rôle du gouvernement américain ne s'arrête en effet pas à substituer de
l'assurance publique fortement subventionnée à l'assurance de marché. L'État
fédéral est aussi devenu beaucoup plus généreux envers les victimes des derniers
désastres qui n'étaient pas assurées, comme je le montre maintenant.
« Le Congrès a fourni une assistance aux victimes d'un incendie majeur dans le New
Hampshire dès 1803, et les historiens ont compté 128 actes spécifiques du Congrès four
nissant des aides ad hoc pour aider les victimes de diverses catastrophes au cours des
années 1803 à 1947. Néanmoins, l'aide financière en cas de catastrophe n'a pas été géné
ralement considérée comme une responsabilité permanente du gouvernement fédéral aux
États-Unis jusque dans le XXe siècle. » (Moss [2010], p. 152.)
12. Aux États-Unis, le gouverneur d'un État touché par un désastre peut demander au président
de le déclarer comme « catastrophe majeure », ce qui permet alors à cet État de recevoir des aides
fédérales dont le montant est voté par le Congrès.
13. L'élection présidentielle américaine se déroule en novembre tous les quatre ans.
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Une question importante est alors de savoir quand cette intervention gouver
nementale est justifiée, quand elle l'est moins, et comment elle se décline. Cette
question n'est pas nouvelle en soi (voir les travaux de Kunreuther [ 1978]) ; Jaffee
et Russell [1997], Froot [2001] ; Godard et al. [2002] ; von Ungern-Sternberg
[2004]). Ce qui est nouveau, cependant, est la récurrence de catastrophes de
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grande ampleur en l'espace de quelques années, qui ont obligé les assureurs
privés à revoir leurs critères d'assurabilité des catastrophes.
La deuxième section de cet article a montré conceptuellement à quel point le
prix de l'assurance catastrophe est dépendant du coût du capital. L'intervention
gouvernementale peut alors être légitimée du fait que les Etats des économies
les plus développées ont typiquement accès à un capital moins onéreux, surtout
pour les risques véritablement extrêmes, et peuvent financer leur exposition ex
post par la dette. Le gouvernement peut alors proposer un financement des catas
trophes bien meilleur marché que ne peut le faire un assureur ou un réassureur
privé. L'intervention gouvernementale est aussi l'alternative financière de fait si
les assureurs refusent de couvrir un risque dans une région donnée comme nous
l'avons montré en Floride.
Cela est vrai aux États-Unis comme dans un grand nombre de pays de l'OCDE
(voirOECD [2008], [2009]). En France, l'intervention du gouvernement se traduit
par la garantie illimitée de l'État à la Caisse centrale de réassurance, dans le cadre
du système Cat.Nat. établi en 1982 pour les catastrophes naturelles, par exemple.
Cela permet aux assureurs couvrant ces risques de bénéficier de réassurance à
un prix bien inférieur à ce qu'ils devraient payer sur les marchés de réassurance
internationaux, et ainsi d'offrir une assurance plus abordable à leurs assurés et/
ou de meilleurs rendements à leurs actionnaires.
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PROPOSITION ET CONCLUSION
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américaine pour effectuer une étude de faisabilité de cette proposition dont les
résultats seront rendus publics en 2014.
Notons, en conclusion, que la nouvelle ère de catastrophes à grande échelle
dans laquelle le monde semble désormais être entré appelle un nouveau modèle
de gouvernance, dont la composante économique est un pilier essentiel. Cet
article porte essentiellement sur les États-Unis qui ont vu une transformation
importante du rôle et des responsabilités des secteurs public et privé en matière
d'assurance des catastrophes.
Dans ce domaine en plein essor, les enjeux financiers, sociaux et politiques
sont de première importance. Cela est vrai dans les pays de l'OCDE, où l'architec
ture d'assurance joue un rôle central (OECD [2008], [2009], [2010], [2011]), mais
aussi dans les pays pauvres pour lesquels tout événement extrême se transforme
en tragédie humaine, interrompant également toute croissance économique
naissante (World Bank [2010] ; Hallegatte et Przyluski [2010]).
En 2012, le président du Mexique, Felipe Calderón, qui assumait la prési
dence tournante du G20, a porté pour la première fois la question de la gestion
et du financement des catastrophes comme une des priorités à l'agenda officiel
du G20 (Michel-Keijan [2012]). L'économie des catastrophes commence à se
construire comme une discipline à part entière.
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