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Article de recherche ISSN : 2833-0307

Endocrinologie, métabolisme et nutrition

L'extrait aqueux d'un mélange de feuilles d'Eremomastax speciosa et de

Cyathula prostrata (ESCP) régularise un cycle œstral bloqué par la
surpopulation, favorise l'implantation et améliore la taille des ovules chez
les rats femelles.
Egbe B. Besong1*, Nchegang B2, A Sognia Nobou D3 et Kamanyi A4

1Laboratoire de zoologie, Département de biologie animale et de

conservation, Faculté des sciences, Université de Buea, P.O. Box 63
Buea, Cameroun.
2Département de gestion des pêches et des écosystèmes aquatiques ;
Institut des pêches et des sciences aquatiques de Yabassi ;
Université de Douala ; Cameroun.
3Département de biologie animale et de physiologie, Faculté des
sciences, Université de Yaoundé 1, P. O. Box 812 Yaoundé,
Cameroun.
*Correspondance :
Egbe B. Besong, Laboratoire de zoologie, Département de
biologie animale et de conservation, Faculté des sciences,
Université de Buea, P. O. Box 63 Buea, Cameroun, Téléphone
(+237) 675790647.
Reçu : 07 août 2023 ; Accepté : 13 Sep 2023 ; Publié : 20 Sep 2023

4Laboratoire de physiologie animale et de phytopharmacologie,

Département de biologie animale, Faculté des sciences, Université
de Dschang, P.O. Box 67 Dschang, Cameroun.

Citation : Egbe B. Besong, Nchegang B Nobou SD, et al. L'extrait aqueux d'un mélange de feuilles d'Eremomastax Speciosa et de
Cyathula Prostrata (Escp) régularise un cycle œstral bloqué par la surpopulation, améliore l'implantation et la taille de l'œuf chez les
rats femelles. Endocrinol Metab Nutr. 2023 ; 2(1) : 1-8.

RÉSUMÉ
Les membres de la tribu Bayang de la division Manyu de la région du Sud-Ouest du Cameroun utilisent les
macérations aqueuses de feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata, soit combinées soit séparées,
pour régulariser les cycles menstruels bloqués ou altérés chez les femmes non ménopausées et résoudre les
complications liées à la grossesse. La présente étude visait à évaluer les effets de l'extrait aqueux d'un mélange
des deux feuilles de plantes (ESCP) sur un cycle anesthésique induit par le surpeuplement, sur l'implantation et
sur la taille du litre chez des rats albinos femelles. Dans la première partie de l'expérience, un total de 32 rats
femelles dont le cycle œstral était bloqué en raison de la surpopulation ont été répartis en 4 groupes de 8 rats
chacun et traités avec de l'eau distillée (10 ml/kg pc), 36, 72 et 144 mg/kg de l'extrait, respectivement, pendant
une période de 21 jours au cours de laquelle des frottis vaginaux ont été examinés quotidiennement pour évaluer
tout changement dans le cycle œstral. Dans la deuxième partie de l'expérience, 32 rats femelles à cycle normal
ont été croisés pendant la nuit avec des mâles à la fertilité prouvée, traités de la même manière que ceux de la
première partie pendant 7 jours, ont subi une laparotomie, puis ont été autorisés à terminer la gestation. L'extrait
débloque le cycle oestral et induit un retour à une cyclicité normale. Le pourcentage de régulation a augmenté de
manière significative (p < 0,001), passant de 0 % au cours de la première semaine de traitement à 62,5 % au
cours de la deuxième semaine chez les animaux recevant les doses de 72 mg et de 144 mg/kg de poids corporel.
Au 21e jour de traitement (st ), les animaux traités avec les doses de 72 mg et de 144 mg/kg de poids corporel ont
enregistré une régulation de 75 %, contre une régulation de 12,5 % dans le groupe témoin. L'extrait aqueux d'un
mélange d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) possède un effet régulateur sur le cycle œstral
des rats anesthésiés par la surpopulation, bien que le mélange puisse avoir des propriétés anti-implantation à des
Endocrinoldoses
Metabplus élevées.
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Mots clés
Surpeuplement, Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata,
Cycle œstral, Implantation, Anesthésie.
Abréviations
DEA : dose équivalente animale, C : Cyathula, E : Eremomastax,
ESCP : Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata, FSH :
hormone folliculo-stimulante, H&E : hématoxyline et éosine,
hMG :

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gonadotrophine ménopausique humaine, HPA : hypothalamo- moins une fois et qu'il n'y a pas eu de grossesse(s) ultérieure(s) [3].
pituitaire-surrénalienne, LH : hormone lutéinisante, POS : En outre, l'infertilité est un état pathologique qui peut entraîner des
syndrome des ovaires polykystiques, SPM : syndrome préjudices psychologiques, physiques, mentaux, spirituels et
prémenstruel, P. O.. : Bureau de poste, PR : pourcentage de médicaux pour le patient. L'une des particularités de cet état
régulation. pathologique est qu'il affecte à la fois le patient et son partenaire au
sein du couple [4].
Introduction
L'environnement, en particulier l'habitat, interfère avec le cycle On estime que l'infertilité touche environ 10 à 25 % (fourchette
oestral. Les rats femelles dont l'e s p a c e est insuffisant sont estimée de 48 à 180 millions) des couples en âge de procréer.
généralement en anœstrus. Lorsque les rats femelles sont exposés D'après un rapport de l'Enquête nationale sur la croissance des
à la surpopulation, ils montrent une baisse d'humeur, un manque familles 2006-2010,
de motivation et expriment de la peur. Par ailleurs, l'exposition
chronique à des conditions stressantes a des effets négatifs sur les
structures cérébrales liées à l'apprentissage et à la mémoire [1].
Cet effet social, également appelé "effet de surpeuplement", est
un effet stressant. Dans ces conditions, l'axe
hypothalamohypophyso-surrénalien (HPA) est stimulé pour
sécréter du cortisol, une hormone stéroïdienne primaire
responsable du contrôle de la réponse au stress de l'organisme.
Cela explique pourquoi le cortisol est souvent associé à la notion
de "combat ou fuite". À des niveaux optimaux, cette hormone
aide à réguler l'humeur, la peur et la motivation. Cette réponse
naturelle permet à l'organisme de concentrer ses ressources pour
surmonter le stress et, une fois que le corps sent que
l'environnement est à nouveau "sûr", les fonctions sont rétablies.
Cependant, lorsque l'individu est exposé à un stress chronique, le
corps ne peut pas traiter la boucle de rétroaction négative
responsable du déclenchement d'une diminution nécessaire des
niveaux de cortisol. L'organisme pense alors qu'il est en
permanence en état de lutte ou de fuite et impose les mêmes
limites aux fonctions non essentielles qu'en cas de menace réelle.
Si tous les récepteurs du cortisol réagissent de manière
appropriée, le taux de cortisol atteindra un pic et les fonctions
non essentielles, telles que la digestion et la reproduction, seront
temporairement interrompues lors d'événements stressants. La
principale modification affectant le cycle sexuel est l'anœstrus,
caractérisé par une absence de chaleur. L'augmentation des
glucocorticoïdes provoque un arrêt de la sécrétion de l'hormone
lutéinisante (LH), ce qui entraîne une anovulation. En général,
chez les femmes, des taux sanguins élevés de cortisol sont
responsables de modifications des règles, d'une baisse du désir
sexuel, d'une diminution de la fertilité ou de difficultés à
concevoir, d'une augmentation des symptômes du syndrome
prémenstruel (SPM), d'une aggravation des symptômes liés au
syndrome des ovaires polykystiques (POS), à l'herpès ou à
d'autres maladies de l'appareil reproducteur. Cela peut nuire à la
fonction de reproduction et entraîner une infertilité.

L'infertilité est une maladie de l'appareil reproducteur masculin

ou féminin définie par l'impossibilité d'établir une grossesse
clinique après 18 mois ou plus de rapports sexuels réguliers et
non protégés.
[2] jusqu'à la naissance d'un enfant vivant [3]. L'infertilité peut
être primaire ou secondaire. On parle d'infertilité primaire
lorsqu'une personne n'a jamais réussi à tomber enceinte et
d'infertilité secondaire lorsqu'une grossesse s'est produite au
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Aux États-Unis, environ 6 % des couples mariés sont infertiles
et 12 % ont une fécondité réduite. En revanche, en Chine, la
prévalence de l'infertilité est d'environ 25 %. En Afrique,
l'infertilité moyenne est de 10,1 % des couples, avec un
pourcentage élevé de 32 % dans certains pays et certaines
tribus ont des taux d'infertilité plus élevés. Alors que
l'infertilité primaire est plus élevée dans d'autres régions du
monde, l'infertilité secondaire est plus fréquente en Afrique. Le
taux d'infertilité est très élevé au Cameroun et varie de 15 à 30
% selon l'âge et le niveau socio-économique des couples [5].
L'infertilité féminine concerne environ 37% des couples
infertiles et les troubles ovulatoires représentent plus de la
moitié des causes d'infertilité [6].
aliments. Les plantes sont utilisées dans la gestion des maladies
depuis des décennies et se sont continuellement développées au
fil du temps en tant que médecine complémentaire, car elles
constituent des alternatives de soins de santé facilement
disponibles et bon marché [7]. De nos jours, l'utilisation d'extraits
bruts et d'échantillons de poudre sèche de plantes médicinales et
aromatiques pour le développement et la préparation de
médicaments traditionnels alternatifs et d'additifs alimentaires
suscite un intérêt croissant. Les médicaments dérivés des plantes
médicinales peuvent avoir un intérêt thérapeutique dans le
traitement de plusieurs maladies comme l'infertilité [8]. Bien qu'il
existe d'autres options

Les traitements de l'infertilité dépendent du type d'infertilité et

de sa (ses) cause(s) possible(s). Parmi les options
thérapeutiques, on trouve des médicaments favorisant la
fertilité, comme le citrate de clomifène : le citrate de
clomifène, pris par voie orale, qui favorise l'ovulation en
amenant l'hypophyse à libérer davantage de FSH et de LH, qui
stimulent la croissance d'un follicule ovarien contenant un
ovule ; Les gonadotrophines, telles que la gonadotrophine
ménopausique humaine ou hMG (Menopur) et la FSH (Gonal-
F, Follistim AQ, Bravelle), injectables, stimulent l'ovaire à
produire plusieurs ovules ; la metformine (Fortamet), utilisée
dans les cas de résistance à l'insuline, aide à améliorer la
résistance à l'insuline, ce qui peut améliorer la probabilité
d'ovulation ; Le létrozole (Femara) appartient à une classe de
médicaments connus sous le nom d'inhibiteurs de l'aromatase
et agit de manière similaire au clomifène ; l'utrogestan, qui
peut être pris par voie orale ; la bromocriptine (Cycloset,
Parlodel), un agoniste de la dopamine, peut être utilisé lorsque
les problèmes d'ovulation sont causés par une production
excessive de prolactine (hyperprolactinémie) par la glande
pituitaire. L'infertilité peut également être résolue par la
chirurgie, y compris la chirurgie laparoscopique ou
hystéroscopique et les chirurgies tubaires, ainsi que par la
conception assistée (insémination intra-utérine, technologie de
reproduction assistée et fécondation in vitro). Ces médicaments
ont de nombreux effets secondaires tels que des ballonnements,
des maux de tête, des remontées gastriques, des sautes
d'humeur et le développement du syndrome d'hyperstimulation
ovarienne. Leur utilisation est en outre entravée par le fait que
ces médicaments tendent à être chers ou introuvables, tandis
que les procédures chirurgicales sont parfois inconfortables et
que certaines régions éloignées ne disposent pas des
installations nécessaires pour effectuer ces opérations ; par
conséquent, de nombreuses femmes souffrant d'infertilité, en
particulier dans les pays en développement, n'ont pas les
moyens et les ressources financières nécessaires pour acquérir
ces traitements. Ces lacunes obligent les individus à réfléchir à
d'autres moyens de résoudre leurs problèmes, ce qui les amène
à recourir aux plantes médicinales.

Les plantes médicinales sont utilisées depuis l'Antiquité pour

leurs vertus thérapeutiques et pour donner de la saveur aux
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de traiter l'infertilité avec des médicaments pro-fécondité comme Détermination des doses administratives
mentionné ci-dessus, les plantes médicinales restent la meilleure Les doses administratives de l'extrait ont été déterminées sur la base
option pour traiter l'infertilité car elles sont relativement bon de l 'usage populaire. Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata
marché et facilement accessibles avec des effets secondaires peuvent ê t r e utilisés séparément ou en combinaison pour
minimes ou nuls. remédier à l'infertilité liée au cycle menstruel chez les femmes.
Traditionnellement, lorsqu'elles sont utilisées en combinaison,
Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata sont des plantes environ 15 feuilles de chaque plante sont macérées ensemble
médicinales utilisées en Afrique tropicale, en Asie et en Australie
pour traiter différentes affections. Il existe des données sur
l'action de ces plantes dans différents modèles expérimentaux [9-
13]. Les membres de la tribu Bayang de la division Manyu de la
région du Sud-Ouest du Cameroun utilisent les macérations
aqueuses des feuilles des deux plantes, soit combinées soit
séparées, pour régulariser les cycles menstruels bloqués ou
altérés chez les femmes non ménopausées, favoriser
l'implantation, prévenir les fausses couches ou sauver les
grossesses à risque et induire des conceptions multiples
(jumeaux, triplés, quadruplés, etc.). Dans une étude précédente,
nous avons rapporté l'activité aphrodisiaque de l'extrait aqueux
d'E. speciosa chez des rats mâles normaux [14]. Cependant,
jusqu'à notre étude, aucune étude n'avait examiné ces
affirmations. La présente étude visait à évaluer les effets de
l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles d'Eremomastax speciosa
et de Cyathula prostrata sur le cycle anesthésique induit par la
surpopulation, l'implantation et la taille des petits chez les rats
albinos femelles.

Matériaux
Matériel végétal
Collecte, identification et préparation de l'extrait aqueux
d'un mélange de feuilles d'Eremomastax speciosa et de
Cyathula prostrata
Les feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata ont
été récoltées à Mamfe, dans le département de la Manyu, dans la
région du Sud-Ouest du Cameroun, au mois de mars 2022. Les
deux plantes ont été identifiées à l'Herbier National de Yaoundé
où un spécimen de chaque plante est placé sous les numéros de
référence N° 6112 /6344 HNC et N° 7002/7724 HNC,
respectivement.

Ils ont été lavés à l'e a u courante, séchés à l'air libre pendant
environ
1 mois, puis réduit en poudre séparément à l'aide d'un mixeur
électrique. Cent grammes de chaque poudre ont été combinés et
macérés dans 1800 ml d'eau distillée et conservés pendant 72
heures sous agitation mécanique. La macération a été suivie d'une
filtration à l'aide du papier filtre Whatman n° 2. Le filtrat obtenu
a été évaporé dans un four (TITANOX S.r.l) à 40°C pendant 4
jours au terme desquels un résidu noir de 26,5g a été obtenu
donnant un pourcentage de 11,3 %. Ce résidu a été conservé à -
20o C jusqu'à son utilisation. Entre temps, ce protocole
d'extraction a été répété séparément pour chaque plante et le
résidu obtenu a été soumis à l'Unité de Chimie Organique du
Département de Chimie de la Faculté des Sciences de l'Université
de Buea pour des analyses phytochimiques.

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dans 150-200 ml d'eau du robinet et administré à une femme entre 150 g et 200 g chacun. Ils ont été élevés dans l'animalerie
adulte en âge de procréer souffrant d'un cycle menstruel du département de biologie animale et de conservation de la
irrégulier ou de fausses couches. Sur la base de ces tests et faculté des sciences de l'université de Buea dans des conditions
d'autres tests de dépistage, la dose thérapeutique utilisée pour standard de température (25 ± 1 °C) et d'humidité (50-80 %) avec
traiter ces difficultés a été déterminée. Celle-ci s'élevait à 5,80 un cycle lumière/obscurité de 12/12 h et dans des cages standard,
mg/kg, à partir de laquelle la dose équivalente pour l'animal chaque cage contenant 5 animaux. Ils avaient libre accès à la
(DEA) a été calculée selon la méthode de Nair et Jacob (2016) nourriture et à l'eau.
et s'élevait à 36 mg/kg. Une solution mère d'une concentration
de 3,6 mg/ mL a ensuite été préparée en dissolvant 360 mg du
mélange dans 100 ml d'eau distillée. À partir de cette solution,
1 ml a été administré à chaque rat de 100 g de poids corporel,
ce qui équivaut à une dose de 36 mg/kg ou 3,6 mg/100 g de
poids corporel. Les effets du mélange aux doses de 72 mg/kg
et 144 mg/kg ont été examinés. Des solutions mères de 7,2
mg/ml et 14,4 mg/ml ont été préparées en dissolvant
respectivement 720 mg et 1440 mg dans 100 ml d'eau distillée
et, comme pour la dose thérapeutique, 1 ml de l'une ou l'autre
solution a été administré aux animaux respectifs.

Solutions et réactifs
Trois milligrammes (3 mg) de poudre de bleu de méthylène
(Sigma chemicals, USA) ont été introduits dans une éprouvette
graduée de 1000 ml contenant 300 ml d'eau distillée.
L'éprouvette et s o n contenu ont été homogénéisés par
agitation puis remplis d'eau distillée jusqu'au trait de 1000 ml,
ce qui a donné une solution de bleu de méthylène à 0,3 %
utilisée pour colorer les frottis vaginaux.

Neuf milligrammes (9 mg) de cristaux de chlorure de sodium

(NaCl) (Sigma Chemicals, USA) ont été pesés et introduits
dans une éprouvette graduée de 1000 ml contenant 300 ml
d'eau distillée. L'éprouvette et son contenu ont été
homogénéisés par agitation, puis remplis d'eau distillée jusqu'à
la marque des 1000 ml, ce qui a donné une solution de NaCl à
0,9 % utilisée pour recueillir les sécrétions vaginales.

Un (1) millilitre d'éosine Y (CARLO ERBA Reagents, Milano,

Italie) et 1 mg d'hématoxyline (CARLO ERBA Reagents,
Milano, Italie) ont été mesurés séparément et ajoutés ensemble
dans un cylindre de mesure de 100 ml contenant 30 ml d'eau
distillée. L'éprouvette et son contenu ont été homogénéisés par
agitation, puis remplis d'eau distillée jusqu'au trait de 100 ml,
ce qui a donné une solution d'hématoxyline et d'éosine (H&E)
1:1 à 1 % utilisée pour colorer les frottis vaginaux. La
pénicilline-G a été achetée dans une pharmacie locale et la
préparation de sa solution a consisté à dissoudre 600 mg de
pénicilline-G en poudre 1000000UI dans 2 ml d'eau distillée.
La solution a été correctement agitée puis utilisée sur les
femelles laparotomisées pour prévenir l'infection post-
chirurgicale.

Animaux
Élevage d'animaux
Les animaux utilisés dans cette expérience étaient des rats de la
souche Wistar des deux sexes, âgés de 12 semaines et pesant
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Dépistage des femelles
Au total, soixante-dix (70) rats femelles âgés de 3 mois et Pour évaluer l'effet correcteur de l'extrait aqueux d'un mélange de
provenant de l'animalerie du département de biologie animale et feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata sur les
de conservation de la faculté des sciences de l'université de Buea, rats anesthésiés, 32 rats femelles dont le cycle œstral est bloqué et
au Cameroun, ont été recrutés pour cette expérience. Chaque des rats dont le cycle œstral est bloqué ont été testés.
femelle a été suivie pendant 4 cycles consécutifs (20 jours) au
cours desquels du liquide vaginal a été prélevé, des frottis ont été
préparés et examinés au microscope optique (UNICO 380, USA)
à X100 pour la présence de différents types de globules blancs.
Le liquide vaginal de chaque femelle a été prélevé entre 07h00 et
08h00, heure locale, et cette heure de prélèvement a été respectée
tout au long de l'expérience. La procédure suivante a été utilisée
pour prélever le liquide vaginal : la femelle a été maintenue en
position couchée avec une main et, avec l'autre main, un compte-
gouttes contenant environ 0,5 ml de solution de NaCl à 0,9 % a
été introduit dans le vagin de l'animal, tout en veillant à ce que le
liquide introduit dans le vagin revienne sous l'effet de la pression.
Le liquide a été introduit et retiré environ 4 fois en s'assurant que
la couleur du NaCl 0,9 % dans le compte-gouttes était passée
d'incolore à laiteuse avant que le compte-gouttes ne soit retiré
[15].

Le frottis a été préparé en plaçant une goutte du liquide sur une

lame de microscope propre et en l'étalant à l'aide du compte-
gouttes. On l'a laissé sécher pendant environ 30 minutes, puis on
l'a fixé avec du méthanol pendant 15 minutes et on l'a coloré avec
du bleu de méthylène à 0,3 % pendant 10 minutes. Le frottis a
ensuite été examiné au microscope optique (UNICO 380, USA)
au grossissement X100 pour visualiser et identifier la phase du
cycle en fonction des leucocytes présents. Des
photomicrographies des frottis ont été réalisées et enregistrées.
Cet exercice visait à vérifier la régularité de leur cycle oestral
avant l'expérience [16]. Seules les femelles présentant des cycles
réguliers comprenant chronologiquement le pro-œstrus, l'œstrus,
le méta-œstrus et le diœstrus ont été retenues et utilisées pour
l'étape suivante de l'expérience.

Induction de l'anœstrus
À la fin de cette période de sélection, 56 femelles ayant un cycle
œstral régulier ont été regroupées au hasard dans 4 cages de 14
rats chacune. Chaque cage mesurait 30 cm x 20 cm x 18 cm et
son sol était recouvert de copeaux de bois propres et exempts de
contaminants. Les rats ont été laissés ensemble pendant 50 jours
au cours desquels des frottis vaginaux ont été préparés et
examinés comme expliqué précédemment à des intervalles de 5
jours. L'objectif principal de ce regroupement était d'induire le
blocage du cycle sexuel en utilisant le facteur de surpopulation et
de stress. Dans ces conditions, le blocage du cycle sexuel a été
confirmé par la non-apparition des phases caractéristiques
standard du cycle sexuel, notamment le pro-œstrus-œstrus-
métœstrus-diœstrus, dans cette chronologie.

Groupement et traitement des animaux

"Évaluation des effets de l'extrait aqueux d'un mélange de
feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata
(ESCP) sur l'anesthésie"
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obtenus lors de la phase précédente de l'expérience ont été répartis
au hasard en 4 groupes de 8 rats chacun et traités comme suit :
- Groupe 1 : Rats recevant de l'eau distillée (DW, 10 ml/kg
p.c.) et considérés comme le contrôle.
- Groupe 2 : Rats recevant la dose de 36 mg/kg p.c. (ESCP, 36
mg/kg) du mélange de plantes ;
- Groupe 3 : Rats recevant la dose de 72 mg/kg p.c. (ESCP, 72
mg/kg) du mélange de plantes ;
- Groupe 4 : Rats recevant la dose de 144 mg/kg p.c. (ESCP,
144 mg/kg) du mélange de plantes.
Le dixième jour suivant le début du traitement, les femelles ont
subi une laparotomie. Elles ont reçu des injections
intrapéritonéales de diazépam (10mg/kg p.c.) suivies de celles de
kétamine (50 mg/ kg p.c.) cinq minutes après la première
injection. Suite à la perte des mouvements réflexes de l'animal, la
fourrure de la région abdominale

L'eau distillée et l'extrait végétal ont été administrés par voie

orale à l'aide d'une canule de gavage endogastrique une fois
par jour pendant une période de 21 jours consécutifs. Des
frottis vaginaux ont été préparés et examinés quotidiennement
afin d'évaluer tout changement dans le cycle oestral. À la fin
du traitement de 21 jours, le nombre de femelles dont les
cycles étaient revenus à la normale a été identifié et le
pourcentage de réussite appelé pourcentage de régulation (PR)
par groupe a été calculé à partir de la formule :
Pourcentage de régulation (PR) = [Nombre de femelles avec
régulation
cycles /Numéro initial] X 100

Le 22e jour suivant le début du traitement, les animaux ont été

sacrifiés par dislocation cervicale. Le sang a été prélevé dans
des éprouvettes sans anticoagulant. Des organes sélectionnés,
dont les ovaires, l'utérus, le foie et les reins, ont été isolés,
débarrassés de tout tissu conjonctif, rincés à l'eau distillée,
épongés et pesés à l'aide d'une balance électronique (NVT
1601/1, OHAUS, USA). Un homogénat de 15 % des ovaires a
été préparé. Après centrifugation à 3000rpm pendant 15
minutes, le surnageant et le sérum ont été recueillis, conservés
à -20o C et utilisés pour doser les protéines totales et le
cholestérol total.

Évaluation des effets de l'extrait aqueux d'un mélange de

feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata
(ESCP) sur l'implantation et la taille des litres

Trente-deux (32) rats femelles à cycle normal et à ovaires

intacts ont été croisés pendant la nuit avec des mâles dont la
fertilité était prouvée. Le liquide vaginal a été prélevé le
lendemain selon la procédure décrite précédemment. Une
goutte du liquide a été placée sur une lame de microscope
propre, colorée à l'hématoxyline et à l'éosine (H&E) pour
déterminer les femelles dont les frottis contenaient des
spermatozoïdes, considérés comme des frottis positifs La
présence de spermatozoïdes dans les frottis vaginaux indiquait
une copulation et une fécondation effectives. Par conséquent,
ce jour a été considéré comme le premier jour de la gestation.
À la fin des observations microscopiques, toutes les femelles
ont été réparties en 4 groupes de 8 rats chacun et traitées
comme dans l'expérience précédente. Cependant, le traitement
a duré ici 7 jours selon les instructions du guérisseur
traditionnel.
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ont été rasés et la peau exposée a été préparée pour une chirurgie
aseptique (lingette imbibée d'alcool à 97 %). Tous les
instruments chirurgicaux et le fil de couture ont été conservés
dans de l'éthanol à 90 % lorsqu'ils n'étaient pas utilisés. Une
incision d'environ 4 cm de long a été pratiquée sur la peau le long
de la ligne médiane de la région abdominale et une seconde sur le
péritoine. Les cornes utérines ont été retirées à l'aide de pinces,
les sites d'implantation ont été comptés et enregistrés, puis les
incisions ont été refermées par une suture au fil. Le péritoine et la
peau ont ensuite été suturés, puis une injection intramusculaire de
pénicilline G (2000 UI/kg pc/jour) a été réalisée pendant 3 jours
pour prévenir toute infection post-chirurgicale [17,18]. A la fin
de la laparatomie, les animaux ont été suivis jusqu'à
l'accouchement à partir duquel les paramètres suivants ont été
enregistrés : nombre de femelles gestantes, nombre de sites
d'implantation et taille des litres.
Analyses statistiques
Les valeurs ont été exprimées en moyenne±SEM. Les valeurs
moyennes ont été calculées pour chaque animal et les
comparaisons quantitatives entre les groupes ont été établies à
partir de ces moyennes. L'analyse de la variance (ANOVA)
suivie du test de Duncan a été utilisée dans le logiciel SPSS pour
Windows version 20.0. Les niveaux significatifs ont été testés à
p<0,05.
Résultats
Résultats des tests phytochimiques
Les analyses phytochimiques de chaque plante ont révélé la
présence de phytoconstituants d'importance pharmacologique.
Les résultats sont présentés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Phytocomposition des extraits aqueux de feuilles
d'Eremomastax speciose et de Cyathula prostrata.
Phytoconstituant Plante
o Eremomastax speciosa Cyathula prostrata
u Phytocomposé
Phénols + +
+
Triterpènes -
Stérols + -
Alcaloïdes + -
Sucres + +
Saponines + +
Effets régulateurs de l'extrait aqueux d'un mélange de
feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata
(ESCP) sur le cycle oestral bloqué par la surpopulation.
L'administration de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles
d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata aux doses de
36, 72 et 144 mg/ kg pc à des femelles anesthésiées pendant une
période de 21 jours a permis de constater un retour à un cycle
régulier normal chez les animaux traités par l'extrait, par rapport
au groupe traité par de l'eau distillée (tableau 2).
Au cours de la première semaine de traitement, aucune femelle
n'a vu son cycle régulé. Cependant, à partir de la deuxième
semaine de traitement, un retour aux événements cycliques
normaux du cycle oestral a été constaté chez toutes les femelles
traitées à l'extrait, avec 50 % enregistrés pour la dose de 36
mg/kg et 62,5 % pour les doses de 72 mg/kg et 144 mg/kg. Au
cours de la troisième semaine, le pourcentage de régulation a
augmenté par rapport à la deuxième semaine de traitement, les
groupes recevant l'extrait à 72 et 144 mg/kg atteignant une
régulation de 75 %, tandis que le groupe témoin négatif a
enregistré une régulation de 12,5 % (tableau 2).
Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles
d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur le
poids relatif des ovaires, des utérus et du foie de rats femelles
anesthésiés.
Par rapport au groupe témoin, le traitement de rats femelles
anesthésiés par l'ESCP aux doses de 36, 72 et 144 mg/kg sans
interruption pendant 21 jours n'a pas eu d'effet significatif (p >
0,05) sur le poids relatif de certains organes sélectionnés (tableau
3).
Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles
d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur la
concentration en protéines sériques, ovariennes, utérines et
hépatiques de rats femelles anesthésiés.
Le tableau 4 résume les données obtenues concernant le niveau de
protéines dans le sérum, l'ovaire, l'utérus et le foie. Selon le
tableau, il y a eu une augmentation significative (p < 0,001) de
la concentration de protéines utérines dans le groupe qui a reçu la
dose de 144mg/kg.

Tableau 2 : Résumé des effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur le cycle oestral
bloqué par le surpeuplement chez les rats Wistar femelles.
Durée du traitement (jours) Traitement Nombre initial de femelles Nombre avec cycle réglementé Pourcentage de réglementation

Eau distillée (10ml/kg)

8 0 0%
0-7 ESCP, 36mg/kg 8 0 0%
ESCP, 72mg/kg 8 0 0%
ESCP, 144mg/kg 8 0 0%
DW(10ml/kg) 8 0 0%
ESCP, 36mg/kg 8 4 50%
8-14
ESCP, 72mg/kg 8 5 62.5%
ESCP, 144mg/kg 8 5 62.5%

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 DW (10ml/kg) 8 1 12.5%
ESCP, 36mg/kg 8 5 62.5%
15-21
ESCP, 72mg/kg 8 6 75%
ESCP, 144mg/kg 8 6 75%
Valeurs présentées comme M±SEM ; DW : eau distillée ; ESCP : Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata.

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(6,78 ± 0,33 µg/mg) et la dose de 72 mg/kg (p < 0,05) (6,04 ± Valeurs présentées comme M±SEM ; DW : eau distillée ; ESCP :
0,39 µg/mg), par rapport au groupe témoin (5,05 ± 0,38 µg/mg). Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata.
De même, une augmentation significative (p < 0,05) du niveau
des protéines hépatiques a été enregistrée chez les animaux ayant
reçu la dose de 36 mg/kg (92,77 ± 0,99 mg/kg), par rapport au
groupe témoin qui a enregistré une concentration de 76,22 ± 1,24
mg/g en protéines hépatiques. En outre, une augmentation
significative (p
< 0,05) a été enregistrée dans le groupe traité par l'extrait de 72
mg/ kg (56,28 ± 1,15 mg/ml), par rapport au groupe témoin
(44,51 ± 1,38 mg/ml).

Tableau 3 : Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles

d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur le poids
relatif des ovaires, des utérus et du foie de rats femelles anesthésiés.
Poids relatif des organes (mg/100g pc)
Traitement
Uteri Ovaires Foie
DW (10ml/kg) 240.28 ± 2.03 50.42 ± 0.93 3351.85 ± 4.08
ESCP, 36mg/kg 240.57 ±1.80 45.71 ± 1.00 3177.71 ± 4.37
ESCP, 72mg/kg 222.28 ± 1.81 52.42 ± 1.17 3186.85 ± 4.29
ESCP, 144mg/kg 224.71 ±2.10 44.43 ± 0.77 3193.71 ± 4.95
Valeurs présentées comme M±SEM ; DW : eau distillée ; ESCP :
Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata.

Tableau 4 : Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles

d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur la
concentration en protéines sériques, ovariennes, utérines et hépatiques
de rats femelles anesthésiés.
Protéines totales
Traitement Sérum (mg/ Ovaires (µg/
Utérus Foie (mg/g)
ml) mg)
(µg/mg)
DW (10ml/kg) 44.51±1.38 16.18 ± 1.15 5.05 ± 0.38 76.22 ±1.24
ESCP, 36mg/kg 53.76 ±1.08 23.08 ±0.93 4.95 ± 0.42 92.77 ± 0.99*
ESCP, 72mg/kg 56.28±1.15 18.80 ± 0.73 6.04 ± 0.9** 84.80 ± 1.13
ESCP, 144mg/
45.93±0.89 16.42 ± 0.82 6.78 ±0.3*** 84.77 ± 0.93
kg

Valeurs présentées en M±SEM ; DW : eau distillée ; ESCP :

Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata ; *p<0,05 par rapport
au contrôle ; **p<0,01 par rapport au contrôle ; ***p<0,001 par
rapport au contrôle.

Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles

d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur le
cholestérol total chez des rats femelles anesthésiés.
D'après le tableau 5, aucune différence significative (p > 0,05)
dans le cholestérol sérique total et le cholestérol ovarien n'a été
observée entre les rats traités à l'extrait et le groupe témoin.

Tableau 5 : Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles

d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur le
cholestérol total dans le sérum et les ovaires de rats femelles anesthésiés.
Cholestérol total (mg/ml ou µg/mg)
Traitement
Sérum (x10‾2) (mg/ml) Ovaires (µg/mg)
DW (10ml/kg) 38.17 ± 1.75 15.54 ± 0.92
ESCP, 36 mg/kg 34.37 ± 1.25 17.34 ± 0.98
ESCP, 72 mg/kg 38.52 ± 1.95 14.69 ± 0.71
ESCP, 144 mg/kg 40.63 ± 1.26 13.22 ± 0.69
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Effets de l'extrait aqueux d'un mélange de feuilles l'hormone folliculo-stimulante (FSH) stimule le développement et
d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur la maturation des follicules entraînant la production d'œstrogènes,
l'implantation et la taille du litre. responsables de la manifestation de la réceptivité (chaleurs). Ces
Le tableau 6 montre l'influence de l'extrait aqueux d'un œstrogènes exercent un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de
mélange d 'ESCP sur l'implantation. Comme on peut le LH. Simultanément, un rétrocontrôle positif des œstrogènes
constater, il n'y a pas de différence significative (p > 0,05) stimule la libération de LH par l'hypophyse et c'est le pic de LH
dans le nombre de femelles gestantes entre les animaux traités qui déclenche l'ovulation.
à l'extrait et les animaux témoins. De même, les animaux
traités avec la dose de 144mg/kg de l'extrait ont enregistré une
diminution non significative (p > 0.05) du nombre de sites
d'implantation et de la taille de la portée, par rapport à ceux
traités avec l'extrait à des doses plus faibles (36 mg/kg et 72
mg/kg).

Tableau 6 : Résumé des effets de l'extrait aqueux d'un mélange de

feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata (ESCP) sur
l'implantation.
Paramètres
Nombre
Traitement Nombre de Implantation Taille
de
femelles moyenne moyenne
femmes
croisées de la
enceintes
portée
DW (10ml/kg) 8 8 5.14 ±0.49 5.86 ± 0.43
ESCP, 36 mg/kg 8 8 7.00 ± 0.40 7.00 ± 0.40
ESCP, 72 mg/kg 8 8 7.28 ± 0.43 7.28 ± 0.43
ESCP, 144 mg/kg 8 8 6.71 ± 0.36 6.71 ± 0.36
Valeurs présentées comme M±SEM ; DW : eau distillée ; ESCP :
Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata.

Discussion
Nos résultats démontrent que l'extrait aqueux d'un mélange de
feuilles d'Eremomastax speciosa et de Cyathula prostrata
(ESCP) possède un potentiel régulateur sur l'anesthésie induite
par la surpopulation chez les rats Wistar femelles. Chez la
plupart des mammifères femelles, le cycle sexuel est suivi
d'une phase d'anesthésie caractérisée par un arrêt temporaire
ou permanent de l'activité ovarienne [17]. L'anœstrus est une
conséquence du stress sur la physiologie de l'ovaire [18]. Dans
notre étude, le stress induit par la surpopulation a pu
provoquer une activation du complexe
hypothalamohypophysaire en augmentant l a concentration
plasmatique de cortisol. L'augmentation du taux de cortisol est
responsable de l'inhibition de la sécrétion de l'hormone
lutéinisante (LH) dont les effets pro-ovulatoires ont été
démontrés [19]. La régulation du cycle sexuel de l'anœstrus
induit par le surpeuplement suite à l'administration de l'extrait
aqueux d'un mélange de feuilles d'ESCP suggère que le
mélange possède le potentiel de débloquer un cycle œstral
bloqué. Le potentiel de déblocage du cycle oestral pourrait être
attribué à l'action de certains phytoconstituants présents dans
le mélange.

Le cycle sexuel féminin est contrôlé par la sécrétion

d'hormones stéroïdiennes, en particulier les œstrogènes. La
sécrétion de ces hormones n'est pas uniforme, mais varie en
fonction du stade ou de la phase du cycle. La libération de
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L'augmentation des protéines utérines et ovariennes observée [25]. En outre, Vasudeva et Sharma [26] puis Ryan et al.
chez les animaux traités avec les doses les plus élevées de [27] ont prouvé qu'un équilibre exact entre les œstrogènes et la
l'extrait renforce l'hypothèse d'une action pro-œstrogénique des progestérone est essentiel pour l'implantation.
plantes étudiées. Ces effets pourraient être attribués à certains
phytocomposés. En effet, les analyses phytochimiques des deux Conclusion
plantes ont révélé la présence d'alcaloïdes dans l'extrait aqueux On peut conclure que l'extrait aqueux d'un mélange de
de feuilles d'Eremomastax speciosa. Il est connu que les Eremomastax speciosa et Cyathula prostrata possède un pouvoir
alcaloïdes sont des inhibiteurs d'enzymes ayant des effets d'absorption de l'eau.
similaires à ceux des hormones endogènes. Les alcaloïdes se
fixent sur les récepteurs œstrogéniques et régulent les activités
des enzymes clés et leur métabolisme [20]. Ces composés
agissent directement sur les récepteurs œstrogéniques,
provoquant une augmentation des protéines. L'effet régulateur du
mélange d'ESCP sur le cycle bloqué constaté dans cette étude
serait dû à la présence d'alcaloïdes dans l'Eremomastax speciosa.

Compte tenu de l'implication obligatoire du cholestérol dans la

synthèse des hormones stéroïdes, y compris les œstrogènes,
l'absence de changement dans le taux de cholestérol ovarien chez
les animaux traités à l'extrait et chez les animaux témoins est une
indication supplémentaire que l'extrait n'a pas agi par le biais de
la biosynthèse des œstrogènes lorsqu'il a débloqué le cycle
anesthésique induit par la surpopulation. Nous pourrions
également émettre l'hypothèse que les substances bioactives
contenues dans les deux plantes imitent les actions des
œstrogènes sur les cellules cibles de ces hormones, ce qui a pour
conséquence d'augmenter les niveaux de protéines, comme nous
l'avons vu plus haut.

Afin de mieux évaluer les effets que le mélange de plantes

pourrait avoir sur l'activité ovarienne des rats femelles
anesthésiés, nous avons évalué l'effet de l'extrait sur
l'implantation. L'implantation est un phénomène crucial au cours
duquel l'œuf fécondé se fixe à la muqueuse utérine. Elle suit
généralement une série de phénomènes biochimiques,
biophysiques et hormonaux. Des études ont montré que la
morphologie de l'endomètre est importante pour l'implantation du
blastocyste [21]. Ainsi, les œstrogènes interviennent pendant la
phase folliculaire en favorisant l'épaississement de l'endomètre,
nécessaire à l'implantation. Cependant, une fois le blastocyste
fixé, une augmentation des œstrogènes inhibe la nidation. La
progestérone favorise l'implantation [22]. Par rapport au contrôle,
l'extrait n'a pas eu d'effet sur le nombre de sites d'implantation.
Néanmoins, une diminution non significative du nombre de sites
d'implantation et de la taille des litres a été enregistrée chez les
animaux traités avec la plus forte dose d'extrait.

Le criblage phytochimique a également révélé la présence de

saponines et de stérols. Selon Stranbury [23], ces composés ont
une action œstrogénique, ce qui explique l'activité pro-
œstrogénique observée. Auparavant, Mosani et al [24] ont
montré que seule une petite quantité d'œstrogènes suffit à induire
l'implantation. L'effet des œstrogènes sur l'implantation est
associé à la capacité de former des catéchol-estrogènes qui sont
des substances actives produites par l'hydroxylation du carbone
en positions 2 et 4, dans la mesure où les œstrogènes ayant un
faible potentiel de liaison ne peuvent pas induire l'implantation

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Le mélange n'a pas d'effet régulateur sur le cycle œstral des 12. Samuel O. Onoja, Chinemerem Eke, Emmanuel Ejiofor, et
rats anesthésiés par la surpopulation. Cependant, le mélange a al. Antioxidant, anti-inflammatory and anti-nociceptive
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2023 Egbe B. Besong, et al. Cet article est distribué selon les termes de la licence internationale Creative Commons Attribution 4.0.

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