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Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

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Impact de l'entrepreneuriat vert sur le développement durable : Une analyse

empirique
empirique ex-post
Thomas Neumann a,b
a Université des sciences appliquées de Flensburg, Faculté d'économie, Kanzleistrafie 91-93, 24943, Flensburg, Allemagne
b Europa-Universita¨t Flensburg, Department of Energy and Environmental Management, Auf Dem Campus 1, 24943, Flensburg, Allemagne

A R T I C L E EN F O A B S T R A C T

Rédacteur en chef : Cecilia Maria Villas Boˆas Cet article contribue au récent courant de recherche économétrique sur l'entrepreneuriat en présentant
de Almeida l'orientation environnementale des nouvelles entreprises comme un facteur clé du développement durable. Il
évalue empiriquement s'il existe des relations entre les parts nationales de l'activité entrepreneuriale verte
Mots-clés :
(GEA) et le développement économique, social et environnemental. La théorie et les premières preuves
Entrepreneuriat vert
empiriques suggèrent que, par rapport aux nouvelles entreprises classiques, les nouvelles entreprises vertes
Orientation environnementale
ont un impact économique et social plus positif et sont moins nocives, voire bénéfiques, pour la qualité de
Entrepreneuriat
Démarrage l'environnement. Des régressions MCO ont été estimées pour tester empiriquement l'impact des taux de GEA (part
Analyse d'impact Durabilité de l'activité entrepreneuriale totale) sur le PIB, l'IDH modifié et les émissions de CO2 . À cette fin, les données
du Global Entrepreneurship Monitor concernant 11 909 entrepreneurs en phase de démarrage ont été agrégées au
niveau macroéconomique de 53 pays et fusionnées avec d'autres ensembles de données internationales. Les
résultats ont confirmé que des parts plus élevées de GEA sont positivement liées au développement
économique et social, mais pas au développement environnemental. Des tests supplémentaires ont prouvé la
robustesse des résultats pour différents niveaux de développement économique, des variations de décalage
temporel et différentes mesures des variables dépendantes et indépendantes. L'importance économique et
sociale de l'EGE justifie l'intensification des efforts politiques visant à soutenir la découverte, la création et
l'exploitation d'opportunités commerciales vertes. Les explications potentielles de l'impact environnemental
non significatif et contre-intuitif sont discutées, ce qui ouvre de nouvelles pistes de recherche.

1. Introduction (Dean et McMullen, 2007 ; Hall et al., 2010 ; Shepherd et Patzelt,

Malgré l'augmentation du développement humain et la forte
croissance économique au cours du siècle dernier, les problèmes
sociétaux fondamentaux tels que la dégradation de l'environnement, la
croissance démographique et le changement climatique deviennent de
plus en plus urgents. Il faut donc un développement durable qui crée
simultanément de la valeur économique, sociale et environnementale
et "répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins"
(WCED, 1987, p. 43). Les Nations unies (2015) ont défini 17 objectifs
de développement durable (ODD), qui constituent désormais les
pierres angulaires de leur programme de développement durable, en
tant que plan d'action commun et appel mondial à l'action. Le fait que
l'innovation et l'entrepreneuriat soient explicitement mentionnés dans
quatre de ces ODD souligne leur importance pour le développement
durable. Les entrepreneurs, qui découvrent, créent, innovent et
finalement exploitent les opportunités, sont considérés comme le
moteur de la croissance économique et comme les agents de la
résolution des problèmes environnementaux et humains.
2011). Les données empiriques suggèrent toutefois que les trois piliers
du développement durable ne semblent pas tous bénéficier de l'activité
entrepreneuriale. Si les effets macroéconomiques positifs de
l'entrepreneuriat sont bien prouvés et décrits dans plusieurs revues de
la littérature (par exemple, Neumann, 2021a ; Urbano et al, 2019 ; van
Praag et Versloot, 2007), le récent courant d'études empiriques sur
l e s impacts sociaux et environnementaux de l'entrepreneuriat au
niveau macroéconomique révèle une image plus hétérogène :
l'entrepreneuriat est positivement lié à la réduction de la pauvreté
(Rupasingha et Goetz, 2013) et au développement humain (Dhahri et
Omri, 2018), mais il amplifie les inégalités (Atems et Shand, 2018) et
la dégradation de l'environnement (ben Youssef et al., 2018 ; Dhahri et
Omri, 2018 ; Gu et al., 2020).
Cette divergence entre les attentes théoriques et les preuves
empiriques donne lieu à des hypothèses selon lesquelles (a) le résultat
de l'entrepreneuriat dépend du type d'entrepreneuriat et (b) chaque type
a une relation individuelle avec chacun des trois piliers de l'économie
sociale et solidaire.

Abréviations : SDG, Sustainable Development Goal ; GEM, Global Entrepreneurship Monitor ; GDP, Gross Domestic Product ; MHDI, Modified Human
Development Index ; TEA, Total Entrepreneurial Activity ; GEA, Green Entrepreneurial Activity.
Adresse électronique : thomas.neumann@hs-flensburg.de.

https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2022.134317
Reçu le 20 juillet 2021 ; Reçu sous forme révisée le 18 juin 2022 ; Accepté le 20 septembre 2022
Disponible en ligne le 1er octobre 2022
0959-6526/© 2022 L'auteur. Publié par Elsevier Ltd. Il s'agit d'un article en libre accès sous licence CC BY (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/).
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

les décideurs politiques qui ne disposent pas de données fiables sur les
le développement durable. Il a déjà été démontré que les différents
impacts environnementaux et sociaux de l'entrepreneuriat risquent de
types d'entrepreneuriat, tels que l'entrepreneuriat axé sur l'innovation,
mener des politiques de développement préjudiciables (Tietenberg et
l'entrepreneuriat axé sur les opportunités et l'entrepreneuriat axé sur la
Lewis, 2016). Cependant, la combinaison du développement durable et
croissance, ont effectivement des impacts uniques sur le
de la recherche sur l'entrepreneuriat devient de plus en plus pertinente
développement durable (Neumann, 2021a). Par exemple, si
dans le monde universitaire et fait déjà l'objet de plusieurs numéros
l'entrepreneuriat axé sur le profit et la croissance stimule la croissance
spéciaux récents publiés dans des revues telles que le Journal of
économique, l'activité économique supplémentaire qui en résulte peut
Business Venturing, Sustainability, ou le Journal of Cleaner Production.
nuire considérablement à l'environnement (Venaˆncio et Pinto, 2020).
Ce document s'inscrit dans cette discussion en développant trois
En revanche, les entrepreneurs dits "écologiques",
"environnementaux" ou "verts", qui se caractérisent par une forte
orientation environnementale (Schaltegger, 2002) et s'attaquent
spécifiquement aux défaillances environnementales du marché (Cohen
et Winn, 2007 ; Dean et McMullen, 2007), sont supposés stimuler à la
fois l'économie et le développement environnemental (par exemple,
Cohen et Winn, 2007 ; Shepherd et Patzelt, 2011). Cette hypothèse est
étayée par des données empiriques récentes montrant que (a) les
nouvelles entreprises vertes se caractérisent par une plus grande
capacité d'innovation (Hoogendoorn et al., 2020 ; Neumann, 2022) et
un meilleur chiffre d'affaires (par exemple, Neumann, 2021b ;
Shrivastava et Tam- vada, 2019), et (b) que l'orientation sociale des
nouvelles entreprises a également un impact positif sur les trois piliers
de la durabilité (M'endez-Picazo et al., 2021). Il est donc raisonnable
de supposer que la relation entre les nouvelles entreprises vertes et le
développement durable diffère effectivement de celle de leurs
homologues conventionnels et que les attentes académiques élevées
pourraient être justifiées. Toutefois, l'auteur n'a connaissance d'aucune
évaluation ou prévision empirique au niveau macroéconomique
permettant de déterminer si l'entrepreneuriat vert crée effectivement de
la croissance économique, améliore le développement humain ou
réduit la dégradation de l'environnement.
Le présent document comble cette lacune en procédant à une
évaluation économétrique ex post de la relation entre l'activité
entrepreneuriale verte et chacun des trois piliers du développement
durable au niveau national. À cette fin, les données microéconomiques
sur l'entrepreneuriat vert de 2009 ont été agrégées au niveau
macroéconomique de 53 pays et fusionnées avec d'autres données
nationales des années suivantes sur le développement
macroéconomique, social et environnemental. Ce document apporte
trois contributions fondamentales à la recherche sur l'entrepreneuriat et
la gestion de l'environnement.
Premièrement, il répond aux appels à davantage d'évaluations de
l'impact de l'entrepreneuriat (vert) sur la durabilité et à davantage de
recherches empiriques à grande échelle sur l'entrepreneuriat vert :
plusieurs revues de la littérature montrent que les recherches sur
l'entrepreneuriat vert et durable appliquant des méthodes empiriques
sont rares et que l'on sait peu de choses sur l'impact sur la durabilité
(par exemple, Anand et al., 2021 ; Gast et al., 2017 ; Mun˜oz et Cohen,
2018 ; Ter'an-Y'epez et al., 2020). Si la rareté des travaux empiriques peut
s'expliquer par la rareté des ensembles de données à grande échelle
(Demirel et al., 2019), l'absence d'évaluations d'impact est le résultat
de liens complexes entre les niveaux micro, méso et macro (Johnson et
Schaltegger, 2020). En outre, les nouvelles entreprises vertes
individuelles ont souvent de faibles impacts directs, mais exercent des
effets indirects forts et multiples sur les entreprises en place et d'autres
acteurs (Hockerts et Wüstenhagen, 2010 ; Schaltegger et al., 2016), ce
qui rend difficile la quantification de l'impact global de
l'entrepreneuriat vert sur la durabilité au niveau microéconomique. Le
numéro spécial transnational à grande échelle sur l'entrepreneuriat
social du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) annuel offre une
occasion unique d'évaluer l'impact de l'entrepreneuriat vert sur la
durabilité à un niveau macro agrégé, en tenant compte des interactions
dynamiques entre les niveaux micro, méso et macro (Johnson et
Schaltegger, 2020).
Deuxièmement, ce document reconnaît que les impacts
macroéconomiques de l'entrepreneuriat sont complexes et vont au-delà
des mesures traditionnelles du développement économique (Gast et al.,
2017 ; Gries et Naud'e, 2011 ; Urbano et al., 2019). C'est important, car
2
T. Neumann encore fait l'objet d'une étude Journal
empirique. Cependant,
of Cleaner il (2022)
Production 377 y a 134317
quatre
modèles économétriques pour estimer de manière indépendante les
raisons pour lesquelles l'impact économique des entrepreneurs
relations entre l'esprit d'entreprise et les trois piliers du
soucieux de l'environnement est susceptible d'être différent.
développement durable en utilisant le produit intérieur brut (PIB),
Premièrement, les nouvelles entreprises vertes qui s'attaquent aux
l'indice de développement humain modifié (IDHM) et les émissions
problèmes environnementaux découvrent des opportunités
de CO2 comme indicateurs.
commerciales durables qui pourraient autrement rester inexploitées. En
Troisièmement, cet article teste la manière dont le niveau de
effet, les recherches démontrent que les imperfections du marché liées
développement économique d'un pays modère la relation entre
à l'environnement offrent d'importantes possibilités d'innovations
l'entrepreneuriat vert et les trois piliers du développement durable. À
radicales en matière de technologie et de modèles commerciaux
ce jour, la plupart des recherches sur l'entrepreneuriat durable ont été
(Cohen et Winn, 2007 ; Dean et McMullen, 2007). En exploitant ces
menées par des auteurs de pays occidentaux (Anand et al., 2021 ;
possibilités, les nouveaux
Sarango-Lalangui et al., 2018) et la recherche économétrique sur
l'entrepreneuriat se concentre principalement sur les pays en
développement (Neumann, 2021a). Toutefois, le nombre croissant
d'études comparant des pays de niveaux de développement
économique différents suggère que l'activité entrepreneuriale, sa
nature et son impact au niveau macroéconomique diffèrent
sensiblement entre les pays développés et les pays en développement
(par exemple, Carree et al., 2007 ; Dhahri et Omri, 2018 ; Ferna'ndez-
La- viada et al., 2020). Ainsi, les résultats obtenus dans les pays
développés peuvent ne pas s'appliquer aux pays en développement
(Anand et al., 2021). Par conséquent, la recherche transnationale sur
l'entrepreneuriat (vert) doit tenir compte des différences potentielles
entre les pays à différents niveaux de développement - d'autant plus
que les pays en développement et les pays BRICS gagnent en
importance.
Le reste du document est présenté comme suit : La section 2 passe
en revue la littérature sur le lien entre l'entrepreneuriat et les trois
piliers du développement durable, puis formule des hypothèses sur la
relation entre l'entrepreneuriat vert et l'impact économique, social et
environnemental. La section 3 explique les ensembles de données, les
variables et les modèles économétriques utilisés pour tester ces
hypothèses. Les résultats estimés sont décrits dans la section 4. La
section 5 examine les résultats et les limites de l'étude et en tire des
implications pratiques et des pistes de recherche futures.

2. Fondements théoriques et hypothèses

2.1. Impact économique

La fonction de production néoclassique de Solow (1957) a été

étendue pour inclure le "capital de connaissances" en tant que
troisième facteur de production après que les économistes (par
exemple, Lucas, 1978 ; Romer, 1986) ont reconnu que la croissance
économique ne pouvait pas être entièrement expliquée par le seul
apport de capital et de main-d'œuvre. Par la suite, la théorie de la
diffusion des connaissances a identifié l'esprit d'entreprise comme un
"canal de diffusion des connaissances", qui transforme le capital de
connaissances en modèles d'entreprise innovants et en croissance
économique (Audretsch et Keilbach, 2004). Avec la prise de
conscience de l'importance économique de l'entrepreneuriat, les
économistes ont commencé à élargir la fonction de production en
testant le capital entrepreneurial comme un quatrième facteur de
production ou un substitut au capital de connaissances (Audretsch et
Keilbach, 2004 ; Urbano et al., 2020 ; Wong et al., 2005). Au cours
des deux dernières décennies, cela a donné lieu à plus d'une centaine
d'études empiriques sur l'impact économique de l'esprit d'entreprise.
Pour comparer l'impact de l'entrepreneuriat entre les pays, l'activité
entrepreneuriale totale en phase de démarrage (TEA), étudiée par le
GEM, est devenue l'indicateur privilégié de l'entrepreneuriat
(Neumann, 2021a). Plusieurs analyses bibliographiques ont passé en
revue ce courant de recherche empirique et ont constaté que
l'entrepreneuriat a généralement un impact positif sur la croissance
économique, mais que cet impact est principalement le fait
d'entrepreneurs innovants et motivés par les opportunités, qui ont de
grandes ambitions de croissance (Neumann, 2021a ; Urbano et al.,
2020 ; van Praag et Versloot, 2007).
En dépit d'une analyse approfondie de l'impact économique de
l'entrepreneuriat, il n'y a pas eu de progrès significatifs dans ce
domaine.
et ses variantes, l'impact économique de l'entrepreneuriat vert n'a pas 3
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

2.2. Impact social

Les entreprises vertes élargissent les marchés existants et en créent de
nouveaux (Schal- tegger, 2002), accélérant ainsi la croissance
Si l'esprit d'entreprise est un facteur déterminant du développement
économique. Deuxièmement, l'entrepreneuriat vert est un
économique, les économistes ont longtemps négligé l'impact de l'esprit
transformateur particulièrement efficace de nouvelles connaissances en
d'entreprise sur le développement social au niveau macroéconomique
innovations et en opportunités commerciales : par rapport à d'autres
(Gries et Naud'e, 2011). Dans ce contexte, le développement social ou
technologies émergentes, les technologies "propres" entraînent des
humain fait référence au processus d'élargissement du "choix" des
niveaux plus élevés de retombées de connaissances, qui génèrent
personnes, où les choix les plus critiques sont d'être éduqué, de vivre
également une valeur économique marginale plus élevée
une vie saine et d'avoir accès aux ressources nécessaires à un niveau de
(Dechezleprˆetre et al., 2013). Des recherches récentes ont confirmé ce
vie décent (Rapport des Nations unies sur le développement, 1990). La
constat en démontrant que les nouvelles entreprises vertes sont plus
littérature théorise que l'entrepreneuriat renforce les capacités humaines
susceptibles d'être de meilleure qualité en termes d'innovation, de
telles que la capacité à travailler, à gagner des revenus ou à accumuler
croissance et de degré d'internationalisation (Hoogendoorn et al., 2020
des richesses (Gries et Naud'e, 2011), qu'il aide à résoudre les
; Neumann, 2022). Il est également prouvé que les nouvelles
problèmes de santé actuels et qu'il permet d'améliorer la qualité des
entreprises vertes ont tendance à partager leurs réseaux et leurs idées
soins de santé.
plus ouvertement (Zahraie et al., 2016). Ainsi, les nouvelles entreprises
vertes génèrent non seulement plus d'innovations et des innovations de
plus grande valeur économique, mais accélèrent également leur
diffusion par le biais d'un réseau ouvert, ce qui accroît encore leur
impact positif sur la croissance macroéconomique. Troisièmement,
l'hypothèse de Porter (Porter et van der Linde, 1995) stipule que les
entreprises vertes sont susceptibles de surpasser leurs homologues
conventionnels. Cette hypothèse est cohérente avec le point de vue
fondé sur les ressources naturelles selon lequel les entreprises doivent
intégrer des considérations environnementales dans leurs stratégies
pour survivre et réussir (Hart, 1995). Ambec et al. (2013) ont passé en
revue le courant de recherche empirique analysant la relation entre les
stratégies d'écologisation et les performances de l'entreprise. Ils ont
non seulement trouvé des preuves d'une meilleure performance des
entreprises vertes, mais ont également présenté les mécanismes qui
sous-tendent cette relation positive : les entreprises vertes peuvent
avoir (i) des produits plus différenciés, (ii) une meilleure gestion des
risques, (iii) un meilleur accès à des marchés spécifiques, (iv) de
meilleures relations avec les parties prenantes, et (v) des coûts de
ressources et de main-d'œuvre moins élevés. Des recherches récentes
confirment que les stratégies d'écologisation augmentent la
performance financière de l'entreprise, non seulement pour les
entreprises établies, mais aussi pour les nouvelles entreprises (Leoncini
et al., 2019 ; Neumann, 2021b ; Shrivastava et Tamvada, 2019). En
outre, par rapport à leurs homologues conventionnels, les entreprises
vertes ont tendance à survivre plus longtemps (Serio et al., 2020) et à
créer plus d'emplois (Horbach, 2018), qui sont de meilleure qualité
(Gagliardi et al., 2016). En outre, outre leurs performances supérieures
en matière de finances, de survie et d'emploi, les nouvelles entreprises
vertes renforcent également la résilience des entreprises en place
environnantes (Tessitore et al., 2013). Elles sont donc susceptibles
d'avoir un impact plus fort sur la croissance macroéconomique que
leurs homologues conventionnelles. Quatrièmement, les nouvelles
entreprises vertes sont également confrontées à des obstacles éthiques
et financiers supplémentaires, à des défis en matière de création de
marchés, ainsi qu'à des instabilités législatives et à la bureaucratie dans
leur environnement externe (Linnanen, 2002 ; Melay et al., 2017). Ces
obstacles supplémentaires pourraient limiter la capacité des nouvelles
entreprises vertes à se développer et donc à affaiblir leur valeur
macroéconomique.
Néanmoins, le présent document part du principe que ces obstacles
sont atténués par les mesures suivantes
les caractéristiques bénéfiques discutées des nouvelles entreprises
vertes, à savoir leur capacité à identifier et à exploiter de nouvelles
opportunités commerciales durables, leur plus grande capacité
d'innovation et leurs meilleures performances en matière de survie, de
finances et d'emploi. L'hypothèse émise ici est donc qu'une part plus
importante d'activités entrepreneuriales vertes se traduit par des
résultats macroéconomiques accrus.
Hypothèse 1 : L'activité entrepreneuriale verte a un impact positif sur le
développement économique.

4
T. Neumann En effet, un récent courant Journal
de recherche empirique
of Cleaner Production confirme
377 (2022) 134317la
crises, et améliore la qualité de vie (Itri et al., 2015). L'entrepreneuriat
relation négative entre l'entrepreneuriat et l'environnement. On a
peut donc contribuer au développement humain. Un récent courant de
constaté que l'entrepreneuriat nuisait à la qualité de l'environnement en
littérature a analysé empiriquement cette contri- bution potentielle et a
Chine (Gu et Zheng, 2021), en Afrique (ben Youssef et al., 2018), dans
constaté que le travail indépendant réduisait considérablement la
les pays en développement (Dhahri et Omri, 2018) et dans les pays à
pauvreté (Rupasingha et Goetz, 2013) et l'inégalité des revenus
revenu faible, moyen et élevé (Omri, 2018). En outre, les recherches
(Atems et Shand, 2018). En outre, deux études ont rapproché le
économétriques suggèrent que l'entrepreneuriat fondé sur la nécessité a
développement social de l'indice de développement humain modifié
un impact négatif sur la durabilité environnementale, tandis que
(IDHM). Alors que Dhahri et Omri (2018) ont constaté que
l'entrepreneuriat fondé sur les opportunités a un impact positif (Dhahri
l'entrepreneuriat a un impact social positif, Gu et al. (2020) n'ont pas
et al., 2021 ; He et al., 2020). Enfin, l'entrepreneuriat
trouvé d'impact significatif sur l'IDHM. Dhahri et al. (2021) ont donc
mené une analyse plus détaillée de la relation entre l'entrepreneuriat et
le développement social. En utilisant des concepts basés sur les ODD
pour approximer l'impact social, ils ont constaté que l'activité
entrepreneuriale axée sur les opportunités entraîne un effet de
Granger sur le développement social, mais pas l'entrepreneuriat axé
sur la nécessité (Dhahri et al., 2021).
Il y a trois raisons de penser que l'impact social de
l'entrepreneuriat vert diffère de celui de l'entrepreneuriat
conventionnel. Premièrement, les entreprises vertes sont plus
attentives à la sécurité et à la santé des employés et des clients : en
évitant les matériaux nocifs et en prévenant les émissions dangereuses,
elles créent des environnements de travail plus sûrs (Xie et al., 2016) et des
produits plus sains (Chuang et Yang, 2014), soulageant ainsi les
systèmes de santé. Deuxièmement, la dégradation de l'environnement
et le développement social étant étroitement liés (Grossman et Krueger,
1995), le présent document émet l'hypothèse que les entrepreneurs
verts, qui s'attaquent aux problèmes environnementaux, sont
également susceptibles d'atténuer les problèmes sociaux. Par exemple,
l'amélioration de la qualité de l'air et de l'eau au niveau local (en
fournissant de l'énergie renouvelable, de la mobilité électrique ou des
systèmes de filtrage) est susceptible de favoriser la reconstitution des
stocks de poissons locaux, de réduire les maladies respiratoires et
donc de contribuer indirectement à la réalisation des ODD sociaux
"faim zéro" et "vie saine". Troisièmement, les entrepreneurs verts se
définissent par leur motivation à s'attaquer aux problèmes
environnementaux (Cohen et Winn, 2007 ; Dean et McMullen, 2007 ;
Walley et al., 2002) et leurs nouvelles entreprises vertes sont donc
plus susceptibles d'être motivées par des opportunités (vertes) que par
la pression exercée par des perspectives d'emploi médiocres. La
théorie (Gries et Naud'e, 2011) et les preuves empiriques (Dhahri et
al., 2021 ; Venaˆncio et Pinto, 2020) suggèrent que ces nouvelles
entreprises motivées par les opportunités sont particulièrement
importantes pour le développement social au niveau macro, tandis
que l'entrepreneuriat motivé par la nécessité pourrait même être
nuisible.
Les avantages en termes de sécurité et de santé pour les clients et
les employés, la motivation des opportunités et les effets sociaux
indirects des efforts environnementaux suggèrent que
l'entrepreneuriat vert apporte une contribution significative à la
société. Le présent document affirme donc qu'une part plus
importante des activités entrepreneuriales est bénéfique pour le
développement social.
Hypothèse 2 : L'activité entrepreneuriale verte a un impact positif sur le
développement social.

2.3. Impact sur l'environnement

Si l'esprit d'entreprise est bénéfique pour le développement

économique et social, la théorie suggère également que l'activité
entrepreneuriale présente des inconvénients. L'augmentation de
l'activite' e'conomique de'clenche'ee par les nouvelles entreprises
conventionnelles axe'es sur le profit (voir section 2.1) exige des
investissements supple'mentaires dans les installations de production
et les ressources, qui peuvent a` leur tour entraîner une augmentation
de la consommation d'e'nergie, de la pollution et de l'appauvrissement
des ressources (Venaˆncio et Pinto, 2020). Ainsi, l'esprit d'entreprise
conventionnel pourrait amplifier la dégradation de l'environnement à
court terme.
5
T. Neumann
L'impact sur la dégradation de l'environnement semble être moins
important dans les pays à revenu élevé (Omri, 2018).
Malgré les preuves de l'impact négatif de l'entrepreneuriat sur
l'environnement, certains chercheurs (Dean et McMullen, 2007 ; Hall
et al., 2010 ; York et Venkataraman, 2010) affirment que
l'entrepreneuriat innovant et orienté vers l'environnement peut
également être la réponse aux problèmes environnementaux. Ce point
de vue est étayé par trois arguments clés. Premièrement, la littérature
affirme que les entrepreneurs durables ou verts apportent des solutions
aux problèmes environnementaux (Dean et McMullen, 2007 ; York et
Venkataraman, 2010), transforment les processus de production et la
consommation (Belz, 2014 ; Vickers et Lyon, 2014) et servent ainsi de
modèles aux clients, à la communauté et aux entreprises en place (Choi
et Gray, 2008 ; Marsden et Smith, 2005 ; Pastakia, 1998). Par
conséquent, les entrepreneurs verts sont censés avoir le potentiel de
préserver l'écosystème, de lutter contre le changement climatique, de
réduire la dégradation de l'environnement et la déforestation, et
d'améliorer les pratiques agricoles et l'approvisionnement en eau douce
(Cohen et Winn, 2007 ; Shepherd et Patzelt, 2011). Deuxièmement, si
l'on combine l'argument de la nécessité et de l'opportunité présenté à la
section 2.2 et les preuves empiriques présentées dans le paragraphe
précédent, les nouvelles entreprises vertes sont plus susceptibles d'être
motivées par des opportunités (vertes) et peuvent donc avoir un impact
environnemental plus positif. Troisièmement, les premières données
empiriques confirment l'impact positif de l'orientation écologique des
entreprises sur les performances environnementales au niveau
microéconomique (Meirun et al., 2020).
Ainsi, par rapport à l'impact néfaste de l'augmentation de l'entre-
Les nouvelles entreprises vertes ont le potentiel de contribuer à la
qualité de l'environnement. Le présent document affirme donc qu'une
proportion plus élevée de nouvelles entreprises vertes entraîne une
amélioration de l'environnement.
Hypothèse 3 : L'activité entrepreneuriale verte a un impact positif sur le
développement environnemental.
3. Méthodologie
3.1. Sources de données et variables
Pour tester empiriquement les hypothèses 1 à 3, des données
individuelles sur l'orientation environnementale ont été obtenues à
partir du Global Entrepre- neurship Monitor (GEM). Le programme GEM
recueille chaque année des données sur les activités entrepreneuriales
auprès d'échantillons représentatifs d'au moins 2 000 adultes par pays,
ce qui en fait la plus grande collecte internationale de données sur
l'entrepreneuriat. Cette base de données internationale unique est
largement utilisée pour estimer les impacts macroéconomiques de
l'entrepreneuriat (Neumann, 2021a). Bosma et al. (2017) fournissent
un manuel détaillé de la procédure d'échantillonnage, du plan
d'enquête et des éléments de l'enquête GEM. En 2009, le GEM a inclus
une enquête spéciale sur l'entrepreneuriat social, qui est à ce jour la
seule base de données mondiale à grande échelle sur l'entrepreneuriat
vert permettant des analyses économétriques. Elle est fréquemment
utilisée dans la recherche sur l'entrepreneuriat vert (par exemple,
Hechavarría et al., 2017 ; Hoogendoorn et al., 2020 ; Ho¨risch et al.,
2017). L'enquête de 2009 porte sur 180 000 adultes de 53 pays. Pour
les besoins du présent document, les données ont été limitées à 11 909
entrepreneurs, qui ont répondu à toutes les questions pertinentes pour
le présent document
et ont indiqué qu'ils prévoyaient de créer une entreprise (naissante
entrepreneurs) ou ont actuellement possédé ou géré une entreprise plus
jeune que le
3,5 a n s . Ensemble, ces deux groupes définissent le nombre total
d'enfants en phase de démarrage.
l'activité entrepreneuriale d'un pays (TEA).
La principale variable indépendante comprend le nombre de
entrepreneurs en phase de démarrage soucieux de l'environnement en
6
Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
qu'ils ne le font pour des objectifs économiques (valeur
environnementale ≥ valeur économique). Cette définition implique que
l'environnement revêt une importance substantielle pour ces
entrepreneurs. Deuxièmement, ces données individuelles sont agrégées
au niveau national. La part des entrepreneurs en phase de démarrage
identifiés comme étant orientés vers l'environnement est définie
comme l'activité environnementale verte (AET) d'un pays. Cette
définition macroéconomique de la variable indépendante GEA signifie
que chaque pays inclus correspond à une observation, ce qui donne un
échantillon total de 53 observations.1
Pour estimer les résultats sociaux, environnementaux et
économiques de l'EGE, les données du GEM ont été complétées par
des données macroéconomiques compilées par les Indicateurs du
développement mondial (IDM) de la Banque mondiale et le
Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le
tableau 1 présente une description détaillée des variables utilisées ainsi
que des statistiques descriptives pour les années utilisées dans les
modèles de base et les sources de données utilisées.
3.2. Approche empirique
Trois modèles de régression indépendants ont été élaborés pour
tester la relation entre l'EGE et le développement économique, social
et environnemental à l'aide de régressions par les moindres carrés
ordinaires (MCO) couramment utilisées dans des études transnationales
similaires (par exemple, Albulescu et Dra˘ghici, 2016 ; He et al., 2020 ;
M'endez-Picazo et al., 2021). Le premier modèle a été utilisé pour
estimer le développement économique et est basé sur l'approche
d'Urbano et al. (2020). Il s'agit d'une extension de la méthodologie
développée par Audretsch et Keilbach (2004), qui prend en compte les
facteurs institutionnels. Le modèle ressemble au logarithme d'une fonction
de production Cobb-Douglas commune, la GEA étant introduite comme
proxy de la connaissance des facteurs de production :
) )
ln PIBi,t /Li,t = b0 + b1 GEAi,t-1 + b2 ln(Ki,t-1 + b3 GCi,t-1 + b3 Ei,t-1 + ei,t
(1)
où i indique le pays (=1, ..., 50), t indique l'année de base (2010), GDP
représente la production totale mesurée comme le produit intérieur brut
en dollars US constants de 2010, L est le facteur travail mesuré comme
la force de travail totale. PIB/L est la productivité du travail - l'un des
indicateurs les plus courants du développement économique (Urbano
et al., 2020). K est le capital physique mesuré comme la formation
brute de capital domestique en dollars constants de 2010, GC est le
taux de consommation gouvernemental, E est le taux d'exportation, b0
à b5 sont les coefficients d'estimation, et e représente le terme d'erreur
statistique.
Dans le second modèle, le développement social est approximé par
l'indice de développement humain (IDH), qui est calculé chaque année
par le PNUD. L'IDH est la moyenne géométrique des trois indices
standardisés de l'espérance de vie, de l'éducation et du revenu national
brut (RNB). Conformément aux approches de Dhahri et Omri (2018)
et Gu et al. (2020), l'IDH modifié (IDHM) est utilisé pour atténuer
l'effet de multicolinéarité. L'IDHM correspond à l'IDH sans le RNB ou
:
1 1
IDHM = indice d'espérance de vie + indice d'éducation (2)
2 2
Le modèle de régression utilisé pour estimer la relation entre GEA
et le développement social est le suivant :
)
MHDI = b + b GEA + b POP + b ln(PIB +e (3)
pourcentage des phase de souc l'environnement.
de entrepren démarrag ieux
l'ensemble eurs en e de
i,t 0 1
T. Neumann
entrepreneurs en phase de démarrage par pays. Il a été construit en
deux étapes. Tout d'abord, il a été demandé aux entrepreneurs en phase
de démarrage, dans le cadre de l'enquête GEM, d'attribuer 100 points
aux objectifs économiques (par exemple, 50 points), sociaux (par
exemple, 10 points) et de génération de valeur environnementale (par
exemple, 40 points) de l'entreprise, en fonction de l'importance de ces
objectifs pour leurs nouvelles activités. Cet article suit Vuorio (2017)
et définit les entrepreneurs comme orientés vers l'environnement s'ils
attribuent un ou plusieurs points à des objectifs environnementaux
(valeur environnementale ≥ 1), et au moins autant de points.
7
i,t-1 2 i,t-1 3 i,t-1 i,t
Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
où i (=1, ..., 52) indique le pays et t indique l'année de base (2010). La
croissance de la population (POP) et le PIB sont inclus pour contrôler
les effets socio-économiques (Gu et al., 2020 ; Venaˆncio et Pinto,
2020).
Le troisième modèle estime le développement environnemental en
utilisant les émissions de CO2 par habitant (lnCO2 pc) en tonnes
métriques comme indicateur de l'environnement.
1 La disponibilité des données variant selon les pays et les variables
requises, la taille des échantillons pour les analyses individuelles varie de 50
à 52 pays.
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

Tablea
u1
Statistiques descriptives, description des variables et sources de données.
Variables Moyenne ÉCART-TYPE Min. Max. Description
Source d'information

Variables dépendantes
lnPIB/L 10.24 0.96 7.73 12.01 Bien-être économique : productivité du travail mesurée par le produit intérieur brut (PIB) en dollars WDI 2010 a,
constants de 2010.
divisé par la force de travail totale (L) ; exprimé en logarithme naturel. 2011, 2012
MHDI 0.79 0.10 0.51 0.93 Bien-être social : Indice de développement humain modifié. PNUD 2010 a,
2011, 2012
lnCO2pc 1.50 0.94 -2.11 2.94 Bien-être environnemental : Dégradation de l'environnement mesurée par les émissions moyennes de CO2 en WDI 2010 a,
tonnes métriques par an.
par habitant ; exprimé en logarithme naturel. 2011, 2012
lnTGGEpc 1.94 0.68 0.35 3.14 Alternative à lnCO2pc : Bien-être/dégradation de l'environnement mesuré en tant qu'émissions totales de WDI 2010 a,
gaz à effet de serre
en kilotonnes d'équivalent CO2 par habitant. 2011, 2012
Variables indépendantes et de contrôle
GEA 0.134 0.086 0.000 0.400 Activité entrepreneuriale verte représentant la part des entrepreneurs en phase de démarrage par pays, GEM 2009*
qui
sont orientés vers l'environnement.
GEArelative 0.211 0.085 0.020 0.380 Alternative à GEA : Activité entrepreneuriale verte représentant la moyenne nationale de la part des points. GEM 2009a
alloués à la valeur environnementale par rapport à l'ensemble des points alloués à la valeur
environnementale et économique
(les points attribués à la valeur sociale sont exclus).
GEA25 0.246 0.125 0.000 0.490 Alternatives au GEA : Part des entrepreneurs en phase de démarrage par pays, qui ont alloué au moins 25, GEM 2009a
50 ou 75
GEA50 0.042 0.030 0.000 0.120 souligne la valeur environnementale.
GEA75 0.008 0.009 0.000 0.040
L'économie Variable composée de trois groupes : économie axée sur les facteurs (=1), économie axée sur l'efficacité GEM 2009
(=2), économie axée sur l'innovation (=2).
économie dirigée (=3).
lnK 24.6 1.8 21.4 28.6 Le capital physique est mesuré comme la formation intérieure brute de capital en dollars constants de WDI 2009 a,
2010 ; il est exprimé en
logarithme naturel. 2010, 2011
GC 17.86 5.22 6.61 28.97 Dépenses de consommation finale des administrations publiques en pourcentage du PIB. WDI 2009 a,
2010, 2011
E 37.7 27.1 10.9 178.1 Exportations de biens et services en pourcentage du PIB WDI 2009 a,
2010, 2011
POP 1.14 1.76 -1.65 11.04 Croissance de la population en pourcentage. WDI 2009 a,
2010, 2011
lnPIB 25.95 1.97 19.71 30.31 Produit intérieur brut en dollars constants de 2010. WDI 2009 a,
2010, 2011
MHDI 0.79 0.92 0.51 0.92 Indice de développement humain modifié. WDI 2009 a,
2010, 2011

a Année de référence pour les statistiques descriptives utilisées dans les modèles de base ; GEM : Global Entrepreneurship Monitor
https://www.gemconsortium.org/data/sets ; PNUD : Programme des Nations unies pour le développement http://hdr.undp.org/en/data ; WDI : World Development
Indicators by World Bank http://databank.worldbank.org/data/home. aspx.

dégradation. Les émissions de CO2 par habitant sont la variable de 4. Analyse empirique
substitution la plus courante pour la qualité de l'environnement dans
les analyses transnationales (par exemple, Dhahri et Omri, 2018 ; He et 4.1. Analyse de corrélation et de multicolinéarité
al., 2020 ; Omri, 2018), car elles sont disponibles pour la plupart des
pays et ne limitent donc pas indûment le nombre d'observations (ben Le tableau 2 présente les corrélations de Pearson entre toutes les
Youssef et al., 2018). Le modèle de régression utilisé pour estimer la variables analysées. 3L'AGE présente une corrélation positive
relation entre l'EGE et le développement environnemental est le significative avec les trois variables de l'analyse.
i,t-1 i,t-1 i,t
suivant :
) ) variables dépendantes, ce qui suggère que l'activité entrepreneuriale
ln CO2pci,t = b +0 b GEA i,t-1 + b ln(PIB + b MHDI +e (4)
1 verte
pourrait non seulement accroître le développement économique et
2 3
social, mais aussi
Wong et al., 2005), les logarithmes naturels sont utilisés pour toutes les
où i (=1, ..., 52) indique le pays et t indique l'année de base (2010).
variables avec des valeurs absolues.
Conformément aux approches des recherches précédentes (ben
Youssef et al., 2018 ; Dhahri et Omri, 2018 ; Omri, 2018), le PIB et
l'IDHM sont inclus comme variables de contrôle.
Étant donné que l'entrepreneuriat vert peut prendre un certain
temps pour affecter le développement durable et pour réduire l'impact
potentiel de l'endogénéité (Valliere et Peterson, 2009), les variables
dépendantes dans les équations (1), (3) et (4) sont décalées d'un an.
2Cette approche de décalage temporel modélise la causalité entre l'activité

entrepreneuriale verte au cours d'une période (2009) et le développement

économique, social et environnemental au cours de la période suivante
(2010). L'effet de causalité inverse a été réduit dans la section 4.3 en
augmentant les décalages temporels (t-2 et t-3) en utilisant des données
pour les variables dépendantes de 2011 à 2012. En outre, pour éviter
de grandes différences entre les pays (He et al., 2020) et pour faire
apparaître les trois fonctions (Acs et al., 2012 ; Urbano et al., 2020 ;
8
T. Neumann
contribuent à la dégradation de l'environnement. Toutefois, cette
relation négative contre-intuitive entre GEA2009 et lnCO2pc2010 peut
Tablea
s'expliquer par la corrélation significative entre lnGDP /L20102010 et
u1
lnCO2pc2010 . l'exception de E2009 , toutes les variables de contrôle
sont significativement corrélées avec leurs variables dépendantes
respectives. Hormis une corrélation minimale entre GEA2009 et
MHDI2009 , aucune corrélation pertinente n'a été trouvée entre les
variables indépendantes. Les calculs supplémentaires du facteur
d'inflation de la variance (VIF) sont nettement inférieurs à 10 (VIFmax
= 3,66), ce qui confirme que la multicollinéarité n'est un problème
dans aucun des modèles inclus dans ce document.
2 Les décalages temporels sont représentés par l'indice t-1 à côté des
variables indépendantes et de contrôle.
9
Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
4.2. Analyse de régression
Les colonnes (1), (3) et (5) du tableau 3 présentent les résultats de
la régression par les MCO pour les équations (1), (3) et (4). Les trois
colonnes restantes présentent les résultats des équations ajustées
incluant la variable muette pour le niveau de développement et le terme
d'interaction avec l'AGE. Les six modèles sont statistiquement significatifs
(p < .001) et expliquent des parts importantes de la variance des
variables dépendantes (0,364 ≤ R2 ≤ 0,754). À l'exception de
3 Veuillez noter que toutes les variables comparées ici ne sont pas incluses dans
tous les modèles. Les variables utilisées dans les différents modèles sont
présentées dans les tableaux de régression et dans les équations (1), (3) et (4).
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

Tablea
u2
Corrélations.

Variables 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 lnPIB2010/L2010 1
2 MHDI2010 .887** ,a 1
3 lnCO2pc2010 .759** ,a .679** ,a 1
4 GEA2009 .596** .525** .497** 1
5 lnK2009 .503** .344* ,a .558** ,a .255 1
6 CG2009 .461** .537** ,a .339* ,a .255 .088 1
7 E2009 .267 .265a .256a .187 -.137 -.164 1
8 POP2009 -.116a -.288* -.052a -.268 -.059a -.273a .154a 1
9 lnPIB2009 .562** ,a .399** .598** .350* .990** ,a .082a -.041a -.079 1
10 MHDI2009 .878** ,a .998** ,a .672** .523** .320* ,a .528** ,a .266a —.291* ,a .382** 1

*p < .05 ; **p < .01.

a Les corrélations ne sont pas pertinentes, car les variables ne sont pas utilisées ensemble dans un modèle de régression.

Tableau 3
Résultats de la régression MCO.
lnPIB2010/L2010 MHDI2010 lnCO2pc2010

(1) (2) (3) (4) (5) (6)

Variables indépendantes :
GEA2009 .325** .136 .398** -.010 .095 .156
(.001) (.163) (.002) (.926) (.398) (.203)
centGEAxEconomie .065 .010 -.147
(.427) (.905) (.135)
L'économie2009 .451** .817** -.092
(<.001) (<.001) (.609)
lnK2009 .430** .253**
(<.001) (.008)
CG2009 .368** .263**
(<.001) (.004)
E2009 .303** .188*
(.001) (.027)
POP2009 -.174 -.238**
(.149) (.007)
lnPIB2009 .264* -.044 .356** .371**
(.035) (.647) (.001) (.002)
MHDI2009 .486** .521**
(<.001) (.002)
Statistiques :
Durbin-Watson 1.98 2.12 .182 2.04 1.72 1.59
R2 .667 .754 .364 .702 .575 .596
Statistique F 22.5** 22.0*** 9.16** 21.7** 21.6** 13.6**
VIF max. 1.20 2.32 1.18 2.01 1.48 3.66
Observations 50 50 52 52 52 52

*p < .05 ; **p < .01. Les niveaux de signification exacts sont indiqués entre parenthèses.

cent indique que le terme d'interaction est centré sur la moyenne afin
POP2009 (p = .174), toutes les variables de contrôle contribuent de
d'éviter la multicollinéarité. Le terme d'interaction non significatif
manière significative aux trois régressions principales.
Les hypothèses 1, 2 et 3 soutiennent que l'activité entrepreneuriale
verte est positivement liée au développement économique, social et
environnemental. Les coefficients standardisés pour l'AGE2009
présentés dans les colonnes (1) et
(3) du tableau 3 sont à la fois significatives (p < .001) et positives. Les
hypothèses 1 et 2 sont donc confirmées. Cependant, les résultats
présentés dans la colonne (5) ne fournissent aucune preuve d'une
relation statistiquement significative entre GEA2009 et lnCO2pc2010 .
Bien que ce résultat confirme que la relation positive entre le
développement économique et la dégradation de l'environnement
explique la corrélation positive entre GEA2009 et lnCO2pc2009 (voir
tableau 2), l'hypothèse 3 est rejetée.

4.3. Tests de robustesse et analyses complémentaires

Quatre analyses supplémentaires ont été effectuées pour tester la

robustesse des résultats de la régression. Premièrement, l'impact
modérateur du niveau de développement économique d'un pays a été
étudié en incluant la variable ordinale à trois niveaux Économie (voir
tableau 1) et le terme d'interaction cen- tGEAxÉconomie. Le préfixe
10
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
Les coefficients des termes d'interaction dans les colonnes (2), (4) et
(6) du tableau 3 suggèrent que la relation entre l'AGE et les trois
Tablea
piliers
u2 du développement durable ne diffère pas entre les niveaux de
développement économique des pays. Deuxièmement, les trois
modèles présentés dans les équations (1), (3) et (4) ont été estimés
avec quatre structures alternatives de l'activité entrepreneuriale verte,
à savoir GEArelative, GEA25, GEA50 et GEA75 (voir tableau 1). Les
résultats de ces douze régressions supplémentaires sont présentés
dans le tableau 4. Les coefficients significatifs des colonnes (1) à (8)
et les coefficients non significatifs des colonnes (9) à
(12) confirment les résultats initiaux. Troisièmement, les impacts de
décalages temporels plus longs (t-2 et t-3) sont analysés en utilisant
des données de 2011 à 2012 pour les variables dépendantes afin
d'évaluer les problèmes potentiels d'endogénéité. Le tableau 5 montre
que les coefficients restent significatifs lorsque deux ou trois années
de décalage sont appliquées, ce qui indique que les résultats ne
souffrent pas de causalité inverse. Quatrièmement, les émissions
totales de gaz à effet de serre (lnTGGEpc2010 ) ont été introduites
comme une alternative plus complète à lnCO2pc2010 . Cependant, les
données relatives à cette mesure ne sont pas disponibles pour tous les
pays, ce qui réduit la taille de l'échantillon à n = 48. Une fois encore,
aucune relation significative n'a été trouvée entre GEA2009 et le
développement environnemental (p = .713).

11
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

Tableau 4
Tests de robustesse avec les variations du GEA.
lnPIB2010/L2010 MHDI2010 lnCO2pc2010

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12)

Variables
indépendantes :
GEArelative2009 .258*** .248* .124
(.007) (.055) (.221)
GEA252009 .304*** .256** .049
(.001) (.048) (.634)
GEA502009 .269*** .294** .152
(.005) (.025) (.144)
GEA752009 .222** .247* .057
(.031) (.065) (.580)
lnK2009 .445*** .469*** .469*** .479
(<.001) (<.001) (<.001) (<.001)
CG2009 .454*** .437*** .416*** .404
(<.001) (<.001) (<.001) (<.001)
E2009 .298*** .328*** .308*** .348
(.002) (<.001) (.001) (<.001)
POP2009 -.232* -.227* -.199 -.204
(.065) (.072) (.115) (.114)
lnPIB2009 .334** .329** .318** .327** .358*** .364*** .355*** .362***
(.010) (.011) (.013) (.013) (<.001) (<.001) (<.001) (.001)
MHDI2009 0.491*** .515*** .472*** .512***
(<.001) (<.001) (<.001) (<.001)
Statistiques :
Durbin-Watson 2.06 1.97 1.76 1.97 1.76 1.79 1.65 1.66 1.69 1.69 1.78 1.77
R2 .642 .668 .647 .621 .288 .291 .307 .284 .582 .570 .587 .571
Statistique F 20.2*** 22.7*** 20.6*** 18.4*** 6.45*** 6.67*** 7.10*** 6.34*** 22.2*** 21.2*** 22.8***
VIF max. 1.08 1.04 1.07 1.12 1.07 1.08 1.13 1.14 1.29 1.30 1.35 1.30
Observations 50 50 50 50 52 52 52 52 52 52 52 52

*p < .10 ; **p < .05 ; ***p < .01. Les niveaux de signification exacts sont indiqués entre parenthèses.

Tableau 5
Tests d'endogénéité avec deux (2011) et trois (2012) années de décalage.
lnPIB /Ltt MHDIt lnCO2pct

t = 2011 (1) t = 2012 (2) t = 2011 (3) t = 2012 (4) t = 2011 (5) t = 2012 (6)

Variables indépendantes :
GEA2009 .280*** .360*** .107
(.007) (.007) (.347)
GEA2009 .341*** .349*** .084
(.001) (.008) (.459)
lnK2009 .412*** .450***
(<.001) (<.001)
lnGC2009 .409*** .286***
(<.001) (.004)
lnE2009 .290*** .339***
(.003) (<.001)
POP2009 -.232* -.252**
(.061) (.043)
lnPIB2009 .271** .267** .350*** .353***
(.028) (.028) (.002) (.002)
MHDI2009 .474*** .483***
(<.001) (<.001)
Statistiques :
Durbin-Watson 1.88 1.80 1.82 1.87 1.77 1.76
R2 .647 .640 .380 .394 .565 .561
Statistique F 21.5*** 20.0*** 9.78*** 10.4*** 20.8*** 20.5***
VIF max. 1.29 1.21 1.24 1.27 1.50 1.50
Observations 52 50 52 52 52 52

*p < .10 ; **p < .05 ; ***p < .01. Les niveaux de signification exacts sont indiqués entre parenthèses.

l'hypothèse que des proportions plus élevées d'entreprises de type "

5. Discussion et conclusion
entrepreneurial " peuvent avoir des effets négatifs sur l'environnement.
Si les premières preuves empiriques du lien entre l'esprit
d'entreprise et le développement durable sont apparues ces dernières
années, elles ont également soulevé de nouvelles questions. Ce
document affirme que cette relation dépend du type d'entrepreneuriat
et qu'elle diffère selon qu'il s'agit de développement économique,
social ou environnemental. Alors que des recherches antérieures ont
montré que l'entrepreneuriat conventionnel augmente la croissance
économique et nuit à l'environnement, le présent document émet
12
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
de l'activité entrepreneuriale verte sont positivement liés aux trois
piliers du développement durable. Sur la base de données agrégées
provenant de 53 pays, des régressions MCO ont été utilisées pour
étudier la relation entre l'activité entrepreneuriale verte et le PIB,
l'IDHM et les émissions de CO2 , ainsi que l'effet modérateur des
niveaux de développement nationaux.
Les résultats confirment les hypothèses selon lesquelles la relation
entre l'esprit d'entreprise et le développement durable diffère selon
l'orientation environnementale des entrepreneurs et entre les trois
piliers du développement durable : des proportions plus élevées
d'entreprises vertes et de PME sont observées.

13
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

phénomène constant (Fritsch et Wyrwich, 2017, 2018), et il a également

L'activité entrepreneuriale verte est liée de manière positive et
été démontré que les impacts de l'entrepreneuriat au niveau
significative au PIB et à l'IDHM, mais pas aux émissions de CO2 . Des
macroéconomique sont robustes dans le temps (del Monte et al., 2022).
analyses supplémentaires montrent que les résultats sont robustes pour
Néanmoins, l'environnement entrepreneurial et juridique a
différents niveaux de développement économique, pour différentes
considérablement changé depuis 2009, ce qui a quatre implications pour
mesures de l'activité entrepreneuriale verte (par exemple, différents
les hypothèses soulevées dans la section 2 et donc pour l'applicabilité
niveaux d'orientation environnementale), pour différentes mesures du
des résultats au présent. Premièrement, le nombre de fonds publics et de
développement environnemental et pour des variations dans le temps.
sociétés de capital-risque axés sur les investissements durables a
Cette relation positive au niveau macroéconomique est cohérente avec
augmenté au cours de la dernière décennie, ce qui a amélioré l'accès au
la littérature suggérant que les entrepreneurs verts découvrent, créent et
financement pour les nouvelles entreprises vertes (Bocken, 2015 ; Lin,
exploitent de nouvelles opportunités durables (Cohen et Winn, 2007 ;
2022). Des données empiriques récentes confirment cette tendance en
Dean et McMullen, 2007 ; Schaltegger, 2002) et obtiennent ainsi de
montrant que les nouvelles entreprises vertes n'ont pas besoin d'être
meilleurs résultats que leurs homologues conventionnels (Leoncini et
financées par des fonds publics.
al., 2019 ; Neumann, 2021b ; Shrivastava et Tamvada, 2019). La
relation positive avec l'IDHM montre que les efforts sociaux plus
importants des nouvelles entreprises vertes (par exemple, Chuang et
Yang, 2014 ; Xie et al., 2016) sont positivement liés au développement
social au niveau macroéconomique, comme nous l'avons supposé dans
la section 2.2. Toutefois, les résultats non significatifs pour les
émissions de CO2 et les émissions totales de gaz à effet de serre
contredisent la relation positive attendue entre l'activité
entrepreneuriale verte et le développement environnemental. Cela
pourrait signifier que le stimulus économique plus élevé de
l'entrepreneuriat vert compense les avantages environnementaux
escomptés. Toutefois, ce résultat contre-intuitif pourrait également
s'expliquer par la petite taille de l'échantillon et les lacunes
économétriques qui en résultent, décrites dans le dernier paragraphe de
cette section. À cet égard, les trois problèmes suivants pourraient
expliquer l'absence d'impact environnemental. Premièrement, à l'instar
de l'impact environnemental de l'entrepreneuriat (Omri, 2018), l'impact
de l'entrepreneuriat vert peut également dépendre du niveau de
développement économique des pays analysés. Une approche courante
pour tenir compte de cet effet modérateur dans la conception de la
recherche consiste à diviser l'échantillon en sous-échantillons plus
petits, basés sur les niveaux de revenu national. Toutefois, cette
réduction supplémentaire de la taille de l'échantillon n'était pas
possible dans le cas présent. Deuxièmement, si l'activité
entrepreneuriale verte a un impact direct sur le développement
économique et social, le changement climatique et d'autres problèmes
environnementaux urgents sont des phénomènes à long terme. En
conséquence, les actions environnementales, surtout si elles impliquent
des innovations technologiques, prennent du temps pour affecter
l'environnement et le climat. Ceci est cohérent avec les résultats
empiriques sur la structure temporelle de l'impact économique de
l'entreprenariat innovant : Le processus de "destruction créatrice" de
Schumpeter (1942) déclenché par l'activité entrepreneuriale innovante
prend cinq à dix ans avant que les ajustements du marché et les effets
d'éviction n'aboutissent à une économie plus efficace (Fritsch et
Mueller, 2004). Toutefois, les décalages temporels choisis (un, deux et
trois ans) ne tiennent pas compte de ces effets à long terme, et les
résultats présentés risquent donc de sous-estimer l'impact
environnemental de l'entrepreneuriat vert. Troisièmement, les
émissions de CO2 ne sont pas seulement un problème national mais
aussi un problème mondial, c'est pourquoi les solutions technologiques
développées par les entrepreneurs s'attaquent souvent aux inefficacités
du marché mondial (Neumann, 2022). Toutefois, la mesure des
émissions de CO2 au niveau national néglige les développements
environnementaux déclenchés dans des pays autres que le pays
d'origine de l'entrepreneur. Il est donc probable que les résultats actuels
sous-estiment la véritable importance environnementale de
l'entrepreneuriat vert. Malgré le manque de preuves d'un impact
environnemental positif de l'entrepreneuriat vert, on peut résumer que
des proportions plus élevées d'activités entrepreneuriales vertes
favorisent le développement durable en créant une situation
économique et sociale gagnant-gagnant.
Toutefois, lors de l'interprétation des résultats, il faut tenir compte
de l'âge avancé des données.
doivent être prises en compte. L'entrepreneuriat est connu pour être un
14
T. Neumann variables de contrôle aux niveaux micro
Journal et macro,
of Cleaner Productionce
377qui réduirait
(2022) 134317
sont confrontées à des défis financiers plus importants (Bergset,
l'inconvénient actuel du biais des variables omises ; (c) l'utilisation de
2018), mais bénéficient même de meilleures perspectives pour attirer
modèles médiateurs ou modérateurs et donc des enquêtes sur les
le capital-risque (Mrkajic et al., 2019). Deuxièmement, des données
impacts complexes indirects et au niveau méso de l'entrepreneuriat vert
empiriques suggèrent que la sensibilisation croissante à
(par exemple, ben Youssef et al., 2018 ; Dhahri et Omri, 2018 ;
l'environnement au niveau mondial a un impact positif sur le
Johnson et Schaltegger, 2020). Deuxièmement, ce document
comportement des clients (Zhang et al., 2015), ce qui atténue les défis
n'applique que les mesures les plus courantes du développement
commerciaux précédemment associés à l'entrepreneuriat vert
économique (PIB), social (IDHM) et environnemental (émissions de
(Linnanen, 2002 ; Pinkse et Groot, 2015). Troisièmement,
CO2 ; émissions totales de gaz à effet de serre) pour estimer le
l'infrastructure de soutien à l'entrepreneuriat est de p l u s en plus
développement durable. Bien que cette approche soit cohérente avec
axée sur la durabilité, en particulier dans les universités (Fichter et al.,
les recherches connexes (Dhahri et Omri, 2018 ; Gu et al., 2020 ;
2016). Il a été constaté que ces améliorations de l'infrastructure
Omri, 2020), l'examen d'autres mesures du développement durable est
facilitent les résultats économiques, sociaux et environnementaux
nécessaire.
positifs de l'entrepreunariat vert (Wagner et al., 2021).
Quatrièmement, la juridiction sociale et environnementale est
devenue plus stricte ces dernières années, de sorte que même les
nouvelles entreprises conventionnelles sont obligées de se conformer
à des normes sociales et environnementales avancées. Cette pression
politique pourrait conduire à une convergence de l'impact de
l'entrepreneuriat vert et de l'entrepreneuriat conventionnel sur le
développement social et environnemental. Bien que cette
convergence puisse atténuer les développements positifs évoqués
précédemment, il est raisonnable de supposer que les impacts
supposés dans la section 2 et mesurés à l'aide des données de 2009
sont toujours valables aujourd'hui.
Trois implications pour la politique et la gestion peuvent être tirées
de ce qui suit
ces résultats. Premièrement, le double avantage social et économique
fait de l'entrepreneuriat vert un outil précieux pour les gouvernements
afin de parvenir à un développement durable. Pour exploiter ce
potentiel, les futures in- terventions politiques devraient soutenir les
entrepreneurs qui prévoient de lancer ou qui gèrent actuellement de
nouvelles entreprises vertes. Par conséquent, les politiques devraient
s'attaquer aux obstacles supplémentaires auxquels sont confrontés les
entrepreneurs verts (voir section 2.1), par exemple en leur apportant
une aide financière, une formation commerciale et des possibilités de
mise en réseau (Hoogendoorn et al., 2019 ; Pinkse et Groot, 2015).
Deuxièmement, les décideurs politiques devraient non seulement
soutenir les nouvelles entreprises vertes, mais aussi inciter à la
découverte et à la création de nouvelles opportunités commerciales
vertes et encourager leur exploitation. Cela peut se faire (a) en
stimulant la recherche appliquée pour des produits et services
innovants répondant aux défis environnementaux et climatiques, (b)
en subventionnant et en encourageant des projets dans les secteurs des
technologies vertes et propres, et (c) en promouvant l'esprit
d'entreprise parmi tous les acteurs de ces secteurs comme moyen de
transformer les innovations vertes qui en résultent en projets
entrepreneuriaux (Dhahri et Omri, 2018 ; Kuckertz et al., 2020).
Troisièmement, d'un point de vue managérial, les nouvelles
entreprises devraient prendre en compte non seulement les impacts
environnementaux de leurs produits et services, mais aussi ceux des
intrants de leurs activités : des processus de fabrication efficaces en
termes de ressources et neutres sur le plan climatique sont nécessaires
pour éviter que l'activité économique supplémentaire des nouvelles
entreprises en croissance ne nuise à l'environnement et ne compense
les avantages environnementaux escomptés. Ce n'est que lorsque la
dégradation de l'environnement est réduite au minimum, tant au
niveau des intrants que des extrants, que l'activité entrepreneuriale
verte conduit à un développement véritablement durable sur
l'ensemble des trois piliers.
Ce document n'est pas sans limites, qui soulignent la nécessité de
des recherches futures. Premièrement, à l'instar de recherches
économétriques récentes similaires (par exemple, He et al., 2020 ;
Kasseeah, 2016 ; M'endez-Picazo et al., 2021), elle souffre du petit
nombre d'observations disponibles dans l'enquête spéciale du GEM
sur l'entrepreneuriat social. Un ensemble de données élargi couvrant
davantage de pays et d'années améliorerait considérablement la
puissance et la fiabilité statistiques et permettrait les extensions
suivantes, qui n'ont pas été possibles dans le présent document : (a)
des comparaisons entre pays, par exemple en les regroupant en
fonction de leur niveau de revenu ; (b) l'incorporation d'autres 15
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317

Les mesures de développement telles que la pauvreté, le bien-être,

l'épuisement des ressources, la pollution, ou les mesures holistiques Remerciements
telles que l'épargne nette ajustée (par exemple, ben Youssef et al.,
2018) ou les approches basées sur les ODD (par exemple, Dhahri et Je remercie les éditeurs invités de ce numéro spécial pour leur
al., 2021) pourraient faire l'objet de recherches futures. Troisièmement, engagement, ainsi que les intervenants et les participants à l'atelier de
étant donné que le présent document repose sur des données développement des articles du numéro spécial (avril 2021), au cours
secondaires, la mesure de l'entrepreneuriat vert dépendait des éléments duquel des versions antérieures de ce document ont été discutées. Dirk
d'enquête disponibles. Bien que des recherches récentes aient confirmé Ludewig et Olav Hohmeyer pour leur supervision et leur soutien continus.
le lien positif entre l'orientation entrepreneuriale verte et la Cette recherche n'a bénéficié d'aucune subvention spécifique de la part
performance environnementale des nouvelles entreprises vertes d'organismes de financement publics, commerciaux ou à but non
(Meirun et al., 2020), des recherches antérieures soulignent que les lucratif.
bonnes intentions ne conduisent pas nécessairement à des
améliorations environnementales, et que différentes techniques de
gestion environnementale ont un impact différent sur l'environnement
(par exemple, Ho¨risch et al., 2015 ; Schaltegger et Synnestvedt,
2002). Les recherches futures devraient donc intégrer des mesures plus
sophistiquées de l'entrepreneuriat vert (Roomi et al., 2021), qui ont une
valeur explicative plus élevée et tiennent compte de la diversité des
définitions (Gast et al., 2017) et des types (Bergset et Fichter, 2015)
d'entrepreneuriat vert. Quatrièmement, bien que des recherches
antérieures montrent que la relation entre l'entrepreneuriat et le
développement économique peut être décrite par une structure
caractéristique de décalage temporel (par exemple, Fritsch et Mueller,
2004), il n'était pas possible ici d'analyser si l'impact sur le
développement durable changeait au fil du temps. Cinquièmement,
l'activité entrepreneuriale verte peut également être affectée par le
niveau local de développement durable et l'interprétation des résultats
est donc compliquée par des problèmes potentiels d'endogénéité et de
causalité inverse. Toutefois, la sélection de variables de contrôle
spécifiques et les résultats robustes des estimations supplémentaires
avec des décalages temporels de deux ou trois ans atténuent la gravité
de ces problèmes. Les impacts estimés pourraient toujours représenter
des relations réciproques, de sorte que les inférences causales doivent
être traitées avec prudence. Sixièmement, comme les données du GEM
utilisées datent de 2009, il convient d'être prudent lors de l'application
des résultats au présent. Néanmoins, des études empiriques récentes
justifient l'utilisation continue de l'ensemble de données en raison de
son caractère unique et de sa valeur particulière pour la recherche sur
l'entrepreneuriat. Les effets possibles du décalage temporel ont été pris
en compte de manière critique dans la discussion afin de garantir
l'applicabilité des résultats dans le présent. Les six limites énumérées
sont largement imputables à la rareté des données de panel à grande
échelle et transnationales sur l'entrepreneuriat vert. La résolution de
ces lacunes justifie d'autres recherches empiriques utilisant des
variables et des modèles de recherche plus sophistiqués (par exemple,
l'analyse des données de panel, la modélisation des équations
simultanées, les tests de causalité de Granger) au fur et à mesure que
les données appropriées deviennent disponibles.

Déclaration de contribution des auteurs du CRediT

Thomas Neumann : Conceptualisation, Conservation des données,

Analyse formelle, Investigation, Visualisation, Rédaction - version
originale, Révision et édition de la rédaction, Méthodologie,
Validation, Ressources, Acquisition de fonds, Supervision, Logiciel,
Administration du projet, toutes les contributions.

Déclaration d'intérêts concurrents

Les auteurs déclarent qu'ils n'ont pas d'intérêts financiers

concurrents connus ou de relations personnelles qui auraient pu
sembler influencer le travail présenté dans cet article.

Disponibilité des données

Les bases de données utilisées sont accessibles au public et citées en

conséquence.
16
T. Neumann Journal of Cleaner Production 377 (2022) 134317
secteurs. Enfin, je tiens à remercier la Gesellschaft für Energie und
Klimaschutz Schleswig-Holstein GmbH et l'Université des sciences
appliquées de Flensburg pour leur soutien à la publication en libre accès.

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