Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
com
DepuisNDORHENJISHUMBUSHA AUGUSTIN
introduction
1
Nous tenons à remercier la Chaire de recherche de l'Université catholique
de Bukavu (UCB) sur la performance et la gestion des risques dans les
PME pour leur soutien intellectuel qui a rendu cette recherche possible.
Les auteurs sont seuls responsables des commentaires et opinions
exprimés dans cet article.
1
complexe impliquant la production, la diffusion et la transformation de
connaissances en produits/services nouveaux ou modifiés ou le
développement de nouveaux procédés ou procédés.
Dans leur synthèse sur les facteurs de succès et les façons d'innover
des PME, St-Pierre, Trépanier et Razafindrazaka (2013) soulignent bien
l'importance de cette approche systémique dans l'étude de l'innovation, où
4
des éléments tels que : leadership et vision stratégique doivent être combinés;
ressources financières, humaines et matérielles; pratiques de gestion des
ressources humaines, développement de produits, marketing et ventes,
financement, collaboration interorganisationnelle; équipements et
technologies de production et de communication; etc.
Tout comme il est important d'avoir une vision plus large des
facteurs qui favorisent le succès de l'innovation dans les organisations, il
est tout aussi important d'avoir une approche globale des risques associés à
ces activités. C'est précisément en cela que consiste la gestion des risques,
qui est elle-même source de succès lorsqu'elle est mise en œuvre dans les
entreprises (Andersen, 2008). La gestion des risques consiste à analyser le
contexte de l'entreprise, identifier les risques qui pourraient compromettre
l'atteinte des objectifs, prendre des décisions face à ces risques, faire face
aux risques pour prévenir leur survenance ou en réduire les conséquences.
les résultats et corriger ce qui peut être corrigé.
5
l'anticipation des situations "dangereuses",
La phase d'identification est évidemment une phase clé du processus et
l'une des plus critiques dans les PME puisqu'elle est directement liée aux
compétences, expériences et connaissances présentes dans ces entreprises et
donc à leurs ressources (Verbano et Venturini, 2013).
Quant aux sources de risque pouvant affecter le succès des activités
d'innovation, elles sont nombreuses et de nature différente. Ceux qui sont le
plus souvent cités concernent la technologie utilisée (retard sur les
tendances, connaissance du personnel), le marché (besoins des clients,
comportement des concurrents, évolution des prix), les lois et
réglementations, les pratiques managériales (compétences managériales), le
time-to-market , les compétences du personnel et le financement. Le tableau
1 résume les différentes catégories de risques et leurs sources identifiées
dans les travaux.
6
indésirables », tandis que d'un point de vue social, le risque peut être « une
opportunité pleine de dangers ». Il est convenu que pour que les PME
augmentent le succès de leurs activités d'innovation, le risque doit être
abordé d'un point de vue pragmatique. Ainsi, le risque sera défini ici
comme « toute situation susceptible de compromettre l'atteinte des
objectifs fixés » (St-Pierre, 2004, p. 146).
Cette dernière définition est similaire à celle exprimée par l'ISO qui
considère que le risque correspond à l'effet de l'incertitude sur l'atteinte des
objectifs (ISO31000, 2015). Cette définition, cependant, adopte une
approche sans effet selon laquelle le risque peut être positif (opportunité)
ou négatif (menace). St-Pierre (2004) s'intéresse principalement aux
menaces qui peuvent miner les ressources d'une entreprise et la placer dans
une situation de vulnérabilité financière, objet de cet article.
7
certain contrôle de gestion ; et une catégorie exogène, c'est-à-dire
extérieure à l'entreprise (contexte politique, économique ou juridique par
exemple) et donc difficilement « maîtrisable ».
Les risques et les sources de risques sont identifiés à partir
d'informations pouvant affecter la performance financière d'une
organisation, considérée comme étant au cœur des priorités des PME
innovantes. On retrouve donc les risques commerciaux,
techniques/technologiques, managériaux et financiers pour les risques
internes, et les risques environnementaux pour les risques externes que
nous décrivons ci-dessous. Différents risques endogènes3 pour
l'organisation auxquels sont confrontés différents auteurs sont présentés
dans le tableau 1, et regroupés selon la terminologie précédente.
8
de coûts de production trop élevés, d'inadéquation technologique avec les
besoins des clients, de défauts des produits, d'obsolescence des stocks, etc.3
Plusieurs auteurs affirment que l'une des causes de l'échec des activités
d'innovation des PME est leur manque d'expérience et d'expertise (Hewitt-
Dundas, 2006 ; Terziovski, 2010). Cela se traduit par des difficultés de
gestion de l'ensemble des activités pouvant ainsi engendrer divers risques
de gestion. Les risques associés sont : un climat de travail défavorable, un
taux de rotation élevé du personnel, le départ de certains employés clés, des
retards dans l'exécution de diverses tâches de gestion, l'échec de diverses
collaborations stratégiques, des erreurs de décision, une utilisation
inefficace des ressources, des gaspillages dans divers niveaux, etc...
3
Dans notre texte sur la gestion des risques, nous ne traiterons que des
risques endogènes plus facilement maîtrisables par les dirigeants de PME.
Rappelons également que le contenu du tableau 1 n'est pas exhaustif et
présente principalement les risques qui seront étudiés dans le cadre de
nos travaux.
9
différents et ne concernent pas toujours le même type d'innovation.
Cependant, cette typologie nous fait prendre conscience de la diversité des
sources de risques qui doivent être prises en compte dans la gestion des
activités d'innovation des PME.
11
l'entreprise le soin de traiter les risques inhérents à son domaine d'activité,
une approche de gestion plus intégrée tend à s'imposer peu à peu (Brmiley
et al ., 2015).
12
performance des PME par une meilleure maîtrise des dangers et des
incertitudes (Neneh et Van Zyl, 2012).
2. Méthodologie
Ces données secondaires sont riches car elles donnent une vue
d'ensemble de l'innovation et permettent de mesurer, comme le souhaitent
divers auteurs, les facteurs d'échec dans une perspective intégrée.
Cependant, ces données présentent certaines limites, notamment le
fait que les variables utilisées peuvent être moins précises qu'on ne le
souhaiterait.
14
(Seens, 2014).
Tableau 2. Informations descriptives de l'échantillon et
des sous-échantillons
*Réalisation perceptive : les répondants doivent indiquer, sur une échelle de 1 (très faible) à 5
(beaucoup plus élevé)comment ils évaluent la performance de leur entreprise par rapport à
d'autres entreprises similaires, selon différents critères.
¥Turbulence dans l'environnement : Les répondants doivent indiquer, sur une échelle de 1
(pas d'accord) à 5 (d'accord), s'ils sont d'accord avec les différentes affirmations
présentées.
15
1.3. Deux sous-échantillons
Pour répondre à notre question de recherche, nous avons constitué deux sous-
échantillons de taille égale en fonction des performances des entreprises en matière
d'innovation. Pour ce faire, nous avons d'abord classé toutes les entreprises ayant répondu au
questionnaire en fonction de leur taux d'innovation, c'est-à-dire le pourcentage de leur
chiffre d'affaires provenant de produits nouveaux ou modifiés, considéré comme une mesure
de performance d'innovation que l'on peut également qualifier de succès. (OCDE, 2005 ;
Becheikh et al., 2006b). Nous avons donc regroupé les entreprises en dessous du 40e centile
dans le premier sous-échantillon (taux d'innovation faible), et les entreprises au-dessus du
60e centile dans le deuxième sous-échantillon (taux d'innovation élevé),
Le tableau 2 montre que les PME les plus innovantes, qui exportent également
davantage, reconnaissent que leur croissance est supérieure à celle d'autres entreprises
comparables à la leur, mais que leur rentabilité est plus faible. Cette appréciation est
inverse pour les PME les moins innovantes, suggérant indirectement que les dirigeants
sont conscients que l'innovation vise à stimuler la croissance mais peut en même temps
altérer leur rentabilité. La turbulence de l'environnement est relativement modeste (pas de
note moyenne supérieure à 4), reflétant le faible niveau technologique des entreprises
ayant participé à l'exercice de diagnostic, ce qui affectera la mise en œuvre de différentes
pratiques commerciales comme nous le verrons plus loin.
16
vision particulière définiepar le directeur est partagé par la partagéepar la direction et
donnée. général. direction de l'entreprise. communiquée à tout le
personnel.
Alors les réponses aux questionselles ont été codées 0 (pas de pratique ou peu de mise
en œuvre de la pratique) et 1 (mise en œuvre complète de la pratique). Dans l'exemple ci-
dessus, les Scénarios 1 à 3 ont été codés 0, et le Scénario 4 a été codé 1, indiquant que
l'entreprise a une vision et qu'elle est diffusée à l'ensemble de ses collaborateurs.
Compte tenu de la question de recherche, nous avons effectué une analyse de
variance (ANOVA) pour déterminer si les deux sous-échantillons diffèrent en termes de
mise en œuvre de pratiques de gestion des risques d'innovation et, le cas échéant, pour
déterminer sur quelles pratiques spécifiques la différence entre les deux est statistiquement
significative.
Selon notre question de recherche eD'après l'analyse documentaire, les PME mettant en
œuvre différentes pratiques de gestion des risques devraient connaître une performance
supérieure en matière d'innovation.
Ces pratiques vous permettent de contrôler les sources de risques et de prévenir
d'éventuelles difficultés. En conséquence, on devrait voir moins d'échec parmi les PME
plus proactives dans la gestion des risques et donc plus performantes en matière
d'innovation.
Les résultats présentés dans le tableau 3 montrent un degré d'utilisation très variable
des différentes pratiques identifiées. Cependant, on note une relation positive entre la mise
en place de différentes pratiques et le taux d'innovation, c'est-à-dire qu'on observe
globalement une proportion plus élevée d'entreprises maîtrisant les différentes sources de
risques identifiées dans les PME les plus innovantes.
Tableau 3. Taux de mise en œuvre des différentes pratiques de gestion des risques des
PME selonleur degré d'innovation
Faible Élevé
NON Degré d'innovation P¥
(n=48) (n=48)
Risques commerciaux
C1 Absence de collecte d'informations lors de foires, salons, salons 37,5 % 47,9 %
pour connaître les tendances dans son domaine
C2 Manque de collecte d'informations externes pour adapter sa 50,0 % 75,0 % ***
stratégie à l'environnement concurrentiel et aux nouveaux
enjeux
17
C3 Absence de collaborations avec les clients pour l'amélioration 81,3 % 83,3 %
des p/s, des processus et des équipements
C4 Absence de collaborations avec les clients pour le 66,7 % 77,1 %
développement de p/s, procédés et équipements
C5 absentdepuis Depuis collaborations avec les fournisseurs 66,7 % 77,1 %
l'amélioration et le développement des procédés et des
équipements
C6 Manque de compétences commerciales et marketing pour 27,1 % 45,8 % *
identifier de nouveaux marchés
C7 Ignorance des actions des concurrents 37,5 % 47,9 %
C8 Pas de soucis pour la protection des innovations et du savoir- 27,1 % 41,7 %
faire
Risques techniques/technologiques/opérationnels
T1 Àaucun investissement Dans LE développement OU 66,7 % 83,3 % *
l'amélioration systématique des équipements, procédés
ou produits (R-D)
Tableau 3. Taux de mise en œuvre des différentes pratiques de gestion des déchets
risques des PME deuxièmeleur degré d'innovation (suite)
Faible Élevé
NON Degré d'innovation P¥
(n=48) (n=48)
T2 Non-mise à jour des équipements et des technologies 72,9 % 79,2 %
T3 Non-planification des activités de formation pour mettre à 18,8 % 25,0 %
jour les compétences du personnel technique
T4 Absence de collaborations avec des institutions de recherche 33,3 % 41,7 %
pour l'amélioration des p/s, des procédés et des équipements
18
M8 Mauvaise circulation des informations au sein de l'organisation 20,8 % 14,6 %
relatives aux besoins des clients
M9 Faible circulation des informations au sein de l'organisation 12,5 % 12,5 %
concernant les menaces et les stratégies des concurrents
M10 Absence d'une approche « organisée » de l'innovation 43,8 % 50,0 %
(formelle ou informelle)
M11 Manque de relations avec les associations de l'industrie ou les 29,2 % 39,6 %
hommes d'affaires
risques financiers
F1 Absence de processusévaluation et sélection des 64,6 % 72,9 %
opportunités offertes par le marché
F2 Absence de procédure d'évaluation de la viabilité/viabilité 79,2 % 93,8 % **
financière avant le démarrage d'un projet d'innovation
F3 Absence de procédure d'évaluation des risques pour les 39,6 % 43,8 %
nouveauxnouveaux projets avant leur mise en œuvre
Tableau 3. Taux de mise en œuvre des différentes pratiques de gestion des déchets
risques des PME deuxièmeleur degré d'innovation (suite)
Faible Élevé
NON Degré d'innovation P¥
(n=48) (n=48)
F4 Absence d'analyse des projets d'innovation lorsqu'ils sont 12,5 % 33,3 % ***
terminés, abandonnés ou se soldent par un échec
F5 Manque de responsabilité dans l'évaluation de la viabilité 64,6 % 77,1 %
financière des activités d'innovation
F6 Absence d'expertise pour les questions de financement 41,7 % 47,9 %
(platinenégociation et négociation)
F7 Absence de coussin de sécurité financière 52,1 % 70,8 % *
F8 Méconnaissance du prix de revient p/s 68,8 % 70,8 %
¥
Seuil de signification des différences selon le test Anova : *** p < 1 % ; **p<5% ; *p<10%.
Remarque : Les données présentées dans le tableau indiquent le pourcentage d'entreprises qui ont mis en place des actions pour contrôler les sources de
risques indiquées dans la deuxième colonne.
Parmi les risques commerciaux où les écarts sont plus importants, on observe que les
PME les plus innovantes sont plus proactives (+25%) dans la collecte d'informations
externes pour ajuster leur stratégie à l'environnement concurrentiel (C2) ainsi que (+10%)
dans 'observer les actions des concurrents (C7). Le fait que les PME moins innovantes
contrôlent moins ces activités pourrait les amener à introduire sur le marché des
produits/services plus susceptibles d'être en deçà de la demande, ainsi qu'à risquer d'être
rapidement évincées du marché par des entreprises plus agressives et mieux informées.
concurrents.
19
La présence de compétences dans les activitést-shirts de marketing et de ventec'est une autre
mesure de maîtrise du risque qui distingue significativement les PME les plus innovantes
des autres (27,1% vs 45,8%). Ce résultat est cohérent avec ceux trouvés dans d'autres
échantillons, où nous reconnaissons des ressources humaines limitées dans les PME, y
compris un faible niveau de spécialisation et de différenciation fonctionnelle (Becheikh,
Landry, & Amara, 2006a). Cependant, les experts reconnaissent également que
l'innovation nécessite une diversité de compétences (managériales, techniques,
commerciales, financières) pour augmenter les chances de succès de ses projets (Tidd et
al., 2006), ce qui peut contribuer au moindre taux d'innovation des entreprises. premier
groupe.
Par ailleurs, les résultats sont favorables et comparables entre les deux groupes de
PME en termes de partenariats clients, quel que soit le type d'innovation (C3, C4). Ainsi, les
résultats montrent que plus de 80 % des PME impliquent leurs clients dans des projets
d'amélioration et plus de 67 % dans des projets de conception nouvelle. Ces résultats sont
tout à fait cohérents avec ceux des études de performance où les PME affirment clairement
que pour être efficaces, elles doivent d'abord satisfaire les besoins de leurs clients (St-Pierre
et Cadieux, 2011), tandis que Bertrand (2012) affirme, suite à une analyse de la littérature ,
que l'orientation client est au premier rang des facteurs clés de succès de l'innovation depuis
plus de quarante ans.
20
1.6. risques managériaux
Les risques de gestion sont nombreux, comme le suggère le tableau 1, en plus d'être
très diversifiés. Globalement, on voit dans le tableau 3 que ce sont les risques qui
apparaissent les moins maîtrisés par les PME, quel que soit leur degré d'innovation.
Les PME les plus innovantes se distinguent des autres par un pourcentage plus élevé
d'entre elles ayant développé une vision de ce qu'elles veulent faire dans les trois
prochaines années (M3) et un pourcentage plus élevé encourageant leur personnel à lancer
de nouvelles idées pour stimuler l'innovation (M7) . Le faible pourcentage d'entreprises qui
mettent en place des pratiques de gestion spécifiques pour créer un sentiment
d'appartenance et inciter le personnel à contribuer à la réussite des projets et à leur
renouvellement est un indicateur du manque de formalisation des activités et des processus
d'innovation (M10) généralement présents dans les PME (Bertrando, 2012).
Ce constat rejoint les travaux de Soken et Barnes (2014) qui ont mis en évidence le
caractère souvent informel et peu structuré des processus d'innovation dans les PME.
Cependant, l'absence d'une vision soutenue par des objectifs stratégiques définis et partagés
ainsi que le fait de ne pas reconnaître explicitement l'influence des personnels sur leur
capacité à stimuler l'innovation entraînent des risques de démobilisation lorsqu'ils opèrent
dans des contextes incertains. Les PME plus innovantes sont plus proactives dans la
réduction de ces risques.
Enfin, peu de PME sont enclines à diffuser des informations concernant les besoins de
leurs clients et les menaces et stratégies de leurs concurrents. Ce faible degré d'ouverture
au partage d'informations avec le personnel (M8 et M9), ainsi que le manque
d'encouragement à proposer de nouvelles idées (M7), sont des sources de risque car le
personnel ignore les orientations de l'entreprise et comprend probablement pourquoi il doit
changer sa façon de travailler ou l'urgence de le faire de temps en temps. Il en résulte un
manque de flexibilité et de capacité à s'adapter rapidement aux évolutions de
l'environnement, contre lesquelles les PME les plus innovantes sont mieux protégées.
21
soutenir l'innovation.
En bref, les résultats présentés sup-faire avancer l'idée que les PME les plus innovantes
peuvent bénéficier des pratiques de gestion des risques. Ces pratiques permettent aux
managers d'anticiper les éventuelles difficultés, de sélectionner les ressources les plus
pertinentes pour leurs projets et de les affecter plus efficacement aux différentes activités.
De plus, d'un point de vue global, on constate que les sources de risques sont dispersées dans
l'ensemble de l'organisation, nécessitant un large éventail d'actions pour en assurer le
contrôle.
Conclusion
Mieux comprendre les façons de faire des PME en matière d'innovation est un
objectif de recherche affiché depuis plus de vingt ans par différents chercheurs (Teece,
1996, in Madrid-Guijarro, Garcia et Van Auken, 2012). Les barrières sont nombreuses, les
métiers sont complexes et les PME présentent certaines lacunes, notamment au niveau des
ressources dont elles disposent et auxquelles elles ont accès. Compte tenu des limites de
leurs ressources, les PME ne peuvent se permettre de s'engager de manière significative
dans des activités où les risques d'échec sont réels et pourraient leur être fatals.
22
Notre étude, comme celle de Brustbauer (2016), aide à démontrer que ces risques
peuvent être gérés avec des actions appropriées qui sont relativement gourmandes en
ressources. Les PME les plus investies dans ces valeurs en voient les bénéfices sur leurs
performances d'innovation.
Par ailleurs, des pratiques de gestion des risques qui différencient significativement
les PME moins innovantes des PME plus innovantes se retrouvent dans les quatre
catégories de risques (commercial, technologique, managérial et financier), suggérant
qu'aucune catégorie de risque ne doit être négligée. Ceci est conforme à la gestion intégrée
des risques qui, comme le suggèrent Bromiley et al. (2015), doit devenir une stratégie de
gestion plus cohérente et efficace que la gestion des risques fonctionnels. Cependant, pour
atteindre cet objectif, une meilleure compréhension des sources de risque et de leurs
interactions ainsi que de l'efficacité des diverses pratiques de gestion des risques suggérées
est nécessaire.
En ce qui concerne les autres pratiques pour lesquelles les différences entre les deux
groupes de PME ne sont pas statistiquement significatives, on note qu'elles sont, presque
toutes, plus présentes dans les PME les plus innovantes, ce qui conforte notre conclusion.
les pratiques de gestion des risques favorisent l'activité d'innovation.
Les résultats obtenus dans cette recherche exploratoire ont des implications managériales
importantes pour les chefs d'entreprise et les différents organismes de conseil et
d'accompagnement. Ils soutiennent l'idée que l'innovation est sensible aux immatériels
dans les PME, qui sont immatériels dans les PME, qui sont souvent les moins gérées.
Contrairement aux aspects technologiques pour lesquels les PME ont habituellement des
compétences techniques, la gestion du personnel, la culture, les collaborations internes, le
partage d'informations, l'élaboration d'une vision, d'objectifs et leur diffusion en contact
étroit avec le personnel, sont autant d'éléments à l'origine du risque d'échec. qui ne sont
pas exactement sous la loupe du gestionnaire. Néanmoins,
BIENBien que nos résultats soient originaux, notre preuve reste modeste et des
travaux supplémentaires sont nécessaires qui nécessiteraient la même approche globale
pour identifier ces différentes sources de risque immatériel, mais aussi leurs interactions
avec d'autres sources de risque plus facilement observables. Des définitions plus précises
des sources de risque sont également nécessaires pour mieux comprendre ce qui peut faire
23
échouer les efforts d'innovation des PME. Parallèlement, ces sources de risque doivent être
contextualisées en prenant en compte les formes d'innovation et leur intensité dans les
entreprises.
BIBLIOGRAPHIE
Althaus, CE Une perspective disciplinaire sur l'état épistémologique du risque. Analyse
de risque.
2005, vol. 25, n.3, p. 567-588.
Becheikh, N., R. Landri et N. Amaro. Leçons tirées des études empiriques sur l'innovation dans
le secteur manufacturier. Une revue systématique du cas-annulation de 1993 à 2003.
Technologique. 2006b, vol. 26, nos. 5-6, p. 644-664.
Bertrand, J. Renforcement des capacités d'évaluation des risques dans les projets de
développementdéveloppement de nouveaux produits dans les PME. Thèse de doctorat :
Université du Québec à Trois-Rivières, 2012, 344 p.
Bertrand, J. et J. St-Pierre. Innovation produit dans les PME : quelles capacités identifiertifier les
risques ?ISTE, 2017. Chapitre 8, Gestion des risques. Un levier de développement et de
création de valeur partenariale pour les PME.
24
Billiardi, B. L'effetde l'innovation sur la performance financière : une étude de recherche
impliquant des PME. Innovation : gestion, politique et pratique.
2013, vol. 15, n.2, p. 245-255.
Bhuiyan, N. Un cadre pour un développement réussi de nouveaux produits. Journal de
génie industriel et de gestion . 2011, vol. 4, n°4, p. 746-770.
Brustbauer, J. Gestion des risques d'entreprise dans les PME : vers un modèle structurel. Revue
internationale des petites entreprises. 2016, vol. 34, non. 1, p.
70-85.
25
antécédents. Examen de la gestion et de l'organisation. 2012, vol. 8, n° 2, p. 423-454.
Franco, M. et H. Haase. Facteurs d'échec dans les petites et moyennes entreprises : une
étude qualitative dans une perspective attributive. Journal international de
l'entrepreneuriat et de la gestion. 2010, vol. 6, n°4, p. 503-521.
26
ISO31000. Gestion des risques : un guide pratique pour les PME. Genève : ISO2015,
2015, 133 p.
Lasagni, A. Comment les relations extérieures peuvent-elles favoriser l'innovation dans les
PME ? Nouveaux procès pour l'Europe. Journal de gestion des petites entreprises. 2012,
vol. 50, n.2, p. 310-339.
Madrid-Guijarro, A., D. Garci et H. Van Auken. Obstacles à l'innovation parmi les PME
manufacturières espagnoles. Journal de gestion des petites entreprises. 2009, vol. 47, n.4,
p. 465-488.
Miller, KD Un cadre pour la gestion intégrée des risques dans les affaires internationales.
Journal d'études commerciales internationales. 1992, vol. 23,
n° 2, p. 311-331.
27
70.
Neneh, N.B. et J.H. Van Zyl. Atteindre des performances commerciales optimales grâce à
des pratiques commerciales : preuves de PMI dans des régions sélectionnées en Afrique
du Sud. Revue des affaires de l'Afrique australe. 2012, vol. 16, n.3, p. 118-144.
Qian, G. et L. Li. Rentabilité des petites et moyennes entreprises dans les industries de
haute technologie : le cas de l'industrie biotechnologique. Magazine de gestion
stratégique. 2003, vol. 24, n° 9, p.
881-887.
28
recherche et de l'analyse, 2014, 20 p.
Soken, NH et BK Barnes. Qu'est-ce qui tue l'innovation ? Votre rôle de leader dans le
maintien d'une culture d'innovation. Formation industrielle et commerciale. 2014, vol. 46,
n.1, p. 7-15.
St-Pierre, J. Gestion des risques : comment améliorer le financement des PME et faciliter leur
développementdéveloppement. Québec : Presses de l'Université du Québec, 2004, 257 p.
St-Pierre, J. et L. Cadieux. Performance design : ce qui est lié au profil entrepreneurial des
propriétaires-dirigeants de PME.
2011, Revue de l'entrepreneuriat, Vol. 11, non. 1,
pp 33-52.
Wycoff, J. The "Big 10" Innovation Killers : Comment maintenir votre système
29
d'innovation en vie et en bonne santé. Le magazine de la qualité et de la participation.
2003, vol. 26, n.2, p. 17-21.
points de vente (PME) dans le secteur manufacturier : une vision basée sur les ressources.
Journée Management Stratégique-FIN. 2010, vol. 31, n.8, p. 892-902.
Van der Panne, G., C. Van Beers et A. Kleinknecht. Succès et échec de l'innovation : une
revue de la littérature. Revue internationale de management de l'innovation. 2003, vol. 7,
n° 3, p.
309-338.
Verbano C. et K. Venturini. La gestion des risques dans les PME : une revue de la
littérature et un programme de recherche. Journal de la gestion de la technologie et de
l'innovation. 2013, vol. 8, n.3, p. 186-197.
Wycoff, J. The "Big 10" Innovation Killers : Comment maintenir votre système
d'innovation en vie et en bonne santé. Le magazine de la qualité et de la participation.
2003, vol. 26, n.2, p. 17-21.
30