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Introduction :

La géopolitique de l'Asie centrale est complexe et dynamique. La région est située à la


confluence de plusieurs grandes puissances, notamment la Chine, la Russie, les États-Unis et
l'Inde. L'Asie centrale est également une région importante pour le commerce et l'énergie.

Dans ce contexte, la création de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en 2001 a


été un développement important. L'organisation, qui compte aujourd'hui dix membres, vise à
promouvoir la coopération et la coordination entre ses membres dans les domaines de la
sécurité, de la politique, de l'économie et de la culture.

L'OCS est un forum important pour les grandes puissances de la région, notamment la Chine
et la Russie. L'organisation joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme et
l'extrémisme religieux en Asie centrale. Elle est également un moyen pour les membres de
l'OCS de promouvoir leurs intérêts communs sur la scène mondiale.

L'OCS est une organisation en pleine expansion. L'intérêt croissant des pays du Moyen-Orient
pour rejoindre l'organisation pourrait avoir des implications importantes pour la géopolitique
de la région.

L'OCS est un forum important pour les pays du Moyen-Orient. L'organisation offre des
opportunités économiques et énergétiques importantes, et elle est un moyen pour les pays du
Moyen-Orient de diversifier leurs relations avec les grandes puissances.

L'adhésion des pays du Moyen-Orient à l'OCS pourrait avoir un impact significatif sur la
géopolitique de la région. Elle pourrait contribuer à équilibrer le pouvoir entre les États-Unis,
la Chine et la Russie dans la région. Elle pourrait également conduire à une plus grande
coopération économique et énergétique entre le Moyen-Orient et l'Asie centrale.

Finalement, L'OCS est une organisation importante qui joue un rôle croissant dans la
géopolitique de la région Asie-Pacifique. L'adhésion des pays du Moyen-Orient à l'OCS
pourrait avoir des implications importantes pour la région.

1- Historique et structure de l’organisation de la coopération de Shanghai


Historique et structure de l’organisa

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a


été créée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre
pays d’Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan,
Tadjikistan, Ouzbékistan. L’OCS succède au «
Groupe de Shangaï » (ou traité de Shanghai ») créé
en 1996. Cette organisation s’est progressivement
élargie à l’Inde et au Pakistan en 2016, et, depuis
2021, à l’Iran. La Mongolie, la Biélorussie et
l’Afghanistan sont membres observateurs.

L'OCS participe à la stratégie diplomatique chinoise


qui cherche à donner la priorité depuis le début des
années 1990 à la mise en place de « partenariats
stratégiques » avec tous les pays qui comptent et au
Structure de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) :

L'OCS a une structure organisationnelle comprenant plusieurs organes principaux :

Le Conseil des chefs d'État (CCE) : Il est composé des chefs d'État des États membres et se réunit
régulièrement pour discuter des questions clés et prendre des décisions stratégiques.

Le Conseil des chefs de gouvernement (CCG) : Composé des chefs de gouvernement, ce conseil se
concentre sur les questions économiques et commerciales, ainsi que sur la coordination des
politiques.

Le Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) : Il est chargé des affaires étrangères et de
la coopération internationale entre les membres.

Le Conseil des affaires régionales (CAR) : Axé sur la coopération en matière de sécurité et de lutte
contre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme.

Le Secrétariat de l'OCS : Il est responsable de la coordination des activités et de la mise en œuvre des
décisions prises par les organes principaux.

L'élargissement de l'OCS au fil des ans, en incluant des puissances asiatiques majeures comme l'Inde
et le Pakistan, a renforcé son influence régionale. Cela a également élargi le champ d'action de
l'organisation, couvrant des domaines tels que la sécurité, l'économie, la culture et la recherche
scientifique. L'OCS continue d'évoluer en tant que forum de coopération régionale majeur en Asie,
jouant un rôle important dans la promotion de la stabilité et du développement dans la région.

2. Limites et défis de l’OCS

L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) fait face à plusieurs limites et défis, reflétant la
complexité des enjeux régionaux et des relations entre ses membres. Voici quelques-unes des
principales limites et défis de l'OCS :

Diversité des intérêts et des priorités : Les membres de l'OCS ont des intérêts et des priorités
diversifiés en raison de leurs contextes géopolitiques, économiques et culturels distincts. Cela peut
rendre difficile la prise de décisions consensuelles sur des questions importantes.

Relations bilatérales compliquées : Certains membres de l'OCS, tels que l'Inde et le Pakistan, ont des
relations bilatérales complexes en raison de différends territoriaux et d'autres questions. Bien que
l'OCS soit conçue comme un forum de coopération, ces tensions peuvent influencer la dynamique
interne de l'organisation.
Défis liés à la sécurité : Bien que l'OCS ait été créée pour faire face aux défis de sécurité tels que le
terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, la coordination effective dans ces domaines peut être
entravée par des divergences d'approche et des priorités différentes entre les membres.

Défi de l'expansion : L'expansion de l'OCS, bien qu'elle ait élargi la portée de l'organisation, peut
également introduire des défis en termes de gestion et de coordination. Les nouveaux membres ont
des contextes et des besoins différents, ce qui peut compliquer la formulation de politiques et la
mise en œuvre de projets communs.

Équilibre entre puissances : En tant qu'organisation régionale, l'OCS doit équilibrer les influences de
ses membres clés, en particulier la Chine et la Russie. Les préoccupations concernant une domination
excessive d'une puissance par rapport à l'autre peuvent créer des tensions au sein de l'organisation.

Question de l'efficacité institutionnelle : Comme c'est le cas pour de nombreuses organisations


internationales, l'efficacité de l'OCS peut être remise en question en ce qui concerne la mise en
œuvre concrète de ses décisions et la résolution rapide des problèmes. Les bureaucraties et les
processus décisionnels peuvent parfois entraver une action rapide et efficace.

Question des droits de l'homme : Certains membres de l'OCS ont été critiqués pour leurs politiques
en matière de droits de l'homme. Les préoccupations liées à ces questions peuvent créer des
tensions entre les membres et susciter des préoccupations au sein de la communauté internationale.

Malgré ces défis, l'OCS continue de jouer un rôle important dans la promotion de la stabilité et de la
coopération en Asie centrale et dans la région plus large. La résolution de ces défis nécessite une
diplomatie active, une compréhension mutuelle et une volonté collective de surmonter les
divergences.

3. Élargissement de l’OCS au Proche-Orient :

Les pays du Proche-Orient sont de plus en plus intéressés à rejoindre l'Organisation de


coopération de Shanghai (OCS). Cette évolution pourrait avoir des implications importantes
pour la géopolitique de la région.

Les raisons de cet intérêt sont multiples. Les pays du Proche-Orient cherchent à diversifier
leurs relations avec les grandes puissances, afin de contrebalancer l'influence des États-Unis
et de l'Europe. L'adhésion à l'OCS permettrait aux pays du Proche-Orient de se rapprocher de
la Chine et de la Russie, deux puissances émergentes qui jouent un rôle croissant dans la
région.

Les pays du Proche-Orient sont également intéressés par la perspective de coopération


économique et énergétique. L'OCS est une organisation régionale importante qui offre des
opportunités économiques et énergétiques importantes. L'adhésion à l'OCS permettrait aux
pays du Proche-Orient de développer leurs relations économiques et énergétiques avec l'Asie
centrale, une région riche en ressources naturelles.
Enfin, les pays du Proche-Orient sont intéressés par la lutte contre le terrorisme et
l'extrémisme religieux. L'OCS joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme et
l'extrémisme religieux en Asie centrale. L'adhésion à l'OCS permettrait aux pays du Proche-
Orient de renforcer leur coopération avec les autres membres de l'organisation dans ce
domaine.

Les pays du Proche-Orient qui ont exprimé leur intérêt pour rejoindre l'OCS sont :

 L'Iran
 Le Qatar
 L'Égypte
 Le Bahrein
 L'Arabie saoudite
 Le Koweït
 Les Émirats arabes unis

L'adhésion des pays du Proche-Orient à l'OCS pourrait avoir les implications suivantes pour
la géopolitique de la région :

 Un renforcement de l'influence de la Chine et de la Russie dans la région.


 Une complexification de la géopolitique régionale.
 Une augmentation des tensions entre les pays du Proche-Orient et les États-Unis.

L'élargissement de l'OCS au Proche-Orient est un développement important qui pourrait avoir


des implications importantes pour la géopolitique de la région. Il reste à voir si les pays du
Proche-Orient seront en mesure de surmonter les obstacles potentiels à leur adhésion à
l'organisation.

4- Impact économique et énergétique et politique de l’OCS

(Opportunités économiques et énergétiques offertes par l’OCS, notamment en termes de


commerce, d’investissements et de projets d’infrastructures (en Asie))

Pour certains observateurs, l’OCS n’est pas une institution viable, en particulier par l’inégalité
flagrante de ses membres. Pour la Russie, qui dispose d’un atout important, celui du legs historique,
l’organisation est un moyen de contrôler et d’encadrer l’influence grandissante de la Chine en Asie
centrale. Moscou n’a pas caché sa volonté de hiérarchiser les membres de l’OCS : Russie et Chine au
niveau supérieur, Kazakhstan et Ouzbékistan au niveau intermédiaire, Kirghizstan et Tadjikistan au
niveau subrégional. Cette hiérarchisation permettrait de confier à Astana et, dans une moindre
mesure, à Tachkent, le maintien de la stabilité intérieure de la région centre-asiatique, tandis que la
Russie et la Chine assureraient la politique stratégique générale de l’OCS et ses relations avec le reste
du monde.

À l’heure actuelle, l’OCS tient formellement une place importante dans la politique étrangère du
Kazakhstan. A l’occasion de sa présidence de l’OCS, le Kazakhstan a organisé, fin février 2005, une
réunion du conseil des ministres des Affaires étrangères consacrée à la stabilité régionale, à l’action
internationale, aux difficultés actuelles de l’organisation et à la mise en œuvre de l’initiative de
Tachkent visant à la création d’un réseau de partenariats multilatéraux dans la région de l’Asie
pacifique.

Début juin 2005, la deuxième réunion des secrétaires des conseils de sécurité des États membres de
l’OCS s’est tenue à Astana sur les questions de sécurité et de stabilité, ainsi que sur les mesures à
prendre pour renforcer la coopération entre les États membres en matière de lutte contre le
terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme.

Fin octobre 2005, une réunion du conseil des chefs de gouvernement de l’OCS a été organisée à
Moscou. Au cours de cette réunion, Pékin a cherché à renforcer la composante économique de
l’organisation. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a ainsi proposé de financer des projets
communs de développement à la hauteur de 900 Millions de dollars. Autrement dit, les Chinois
proposaient de contribuer massivement au financement de l’économie des pays de l’OCS, en
essayant de transformer l’organisation politique en union économique. Le Kazakhstan et la Russie
ont rejeté cette proposition chinoise. Si elle avait été acceptée, l’OCS aurait risqué de se transformer
en une sorte de « protectorat économique » de la Chine. Cette menace est bien réelle en ce qui
concerne la Russie et le Kazakhstan, qui, dans l’optique chinoise, joueraient le rôle de base arrière
énergétique en fournissant hydrocarbures et matières premières.

Depuis quelque temps, certains observateurs économiques et géopolitiques estiment que l’Asie
centrale serait devenue le centre d’un nouvel ordre économique et géopolitique en Eurasie. Ce
processus se caractériserait par l’extension des marchés vers le Sud-Est asiatique, la Chine, la Corée,
l’Inde, la Turquie et la Russie et se développerait parallèlement au ralentissement, voire à la
stagnation, économique en Europe, qui était autrefois le modèle et le pôle d’attraction de la Russie
et des pays de la CEI. Le renforcement du « modèle asiatique » et de l’autonomie économique
eurasiatique (notamment, si les projets d’intégration Russie-Asie centrale se réalisaient) pourrait
avoir des conséquences stratégiques majeures.

Les évolutions des dernières années montrent que l’OCS suit le même chemin que les autres
organisations régionales : elle s’institutionnalise et se bureaucratise. Un secrétariat dont le siège se
trouve a Pékin a été créé ; il existe un conseil des chefs de gouvernement et un conseil des ministres
des affaires étrangères ; les secrétaires des conseils de sécurité se réunissent régulièrement et un
comité exécutif de l’agence régionale antiterroriste de l’OCS est installé à Tachkent. La création d’un
fonds du développement et d’un Conseil économique et commercial multilatéral confirme la volonté
des pays membres de renforcer la composante économique de l’OCS.

Cependant, les efforts déployés par les fondateurs de l’OCS pour présenter leur organisation comme
partie intégrante du système multipolaire et nouveau centre de gravité géopolitique laissent
sceptiques bon nombre d’observateurs. Selon eux, l’OCS n’est qu’un « coup de bluff » géopolitique
de taille. La Russie et la Chine, les deux principales « roues du carrosse » pour reprendre l’expression
du président ouzbek Islam Karimov, n’ont cessé au cours de ces dernières années d’utiliser
l’organisation dans le cadre de leurs relations avec les États-Unis et l’Occident en général. Ils se
servent de l’OCS pour « marquer leur territoire » en Asie centrale face à la poussée des Etats-Unis.

La Chine constitue bien évidemment le principal moteur de la réorientation économique de l’OCS, en


quoi elle voit, entre autres, une opportunité pour le développement du « Grand Ouest » et la
conquête de nouveaux marchés.

Dès 2002, Beijing a proposé de faire de l’OCS une zone de libre-échange regroupant 1,5 milliard
d’individus, soit la plus grande du monde. Au sommet de Moscou en 2003, les Premiers ministres ont
approuvé un Accord pour la coopération commerciale et économique multilatérale. En mars 2004,
quatre groupes de travail ont été constitués : le commerce électronique, les douanes, l’inspection
des marchandises et l’unification des Standards, la coopération en matière d’investissements. Le
Premier ministre chinois Wen Jiabao a réitéré sa proposition de zone de libre-échange et, en 2004, a
proposé aux pays d’Asie centrale de financer par des crédits préférentiels des projets communs de
développement à hauteur de 900 millions de dollars afin de donner à cette coopération économique
l’impulsion manquante. L’objectif est d’atténuer le différentiel de développement trop important
entre la Chine et ses partenaires d’Asie centrale et de permettre aux entreprises chinoises de
s’implanter sur un marché centre-asiatique en manque de structures bancaires conséquentes.

Malgré ces accords, les états membres préfèrent agir dans un cadre bilatéral. Les relations Sino-
russes ne sont par exemple que peu en interaction avec les relations sino-centre-asiatiques : elles
sont fondées sur un partenariat propre aux deux puissances, dont les économies sont
complémentaires en matière énergétique et commerciale, sur une alliance géopolitique apparente et
sur le développement de relations régionales spécifiques en Extrême-Orient, comme la zone de libre-
échange de Blagovechtchensk-Heihe. Par ailleurs, l’ambition de faciliter les échanges commerciaux
entre états membres est considérablement entravée par l’absence d’accords de paiement, les
problèmes de transports, la complexité des procédures douanières et frontalières, et le refus de
certains états d’Asie centrale comme l’Ouzbékistan de faciliter la circulation des marchandises. En
outre, pour l’instant, seuls la Chine et le Kirghizstan font partie de l’OMC, tandis que les autres états
sont encore candidats. Cette dynamique chinoise en faveur d’un marché commun, loin de faire
l’unanimité, est perçue comme hégémonique. Tout aussi bien Moscou que les états centre-asiatiques
craignent en effet, au vu du différentiel de développement et de croissance, de passer sous
protectorat économique chinois. Dans un espace postsoviétique où les industries de transformation
ne se sont jamais remises de l’effondrement de l’URSS, celles existantes ne pourraient faire face à la
rentabilité de leurs concurrentes chinoises. Moscou argue donc régulièrement qu’une zone franche
n’est possible qu’entre pays de même niveau économique, par exemple entre ceux d’Asie centrale,
et se contente de proposer des mesures d’assouplissement du commerce.

Certains secteurs semblent toutefois être de plus en plus nettement privilégiés dans le cadre
multilatéral qu’est l’OCS. Moscou et les capitales d’Asie centrale souhaitent en effet mener des
négociations collectives dans le domaine énergétique afin de mieux orienter en leur faveur ces
projets particulièrement coûteux et de disposer d’alternatives en cas de désaccords avec leurs
partenaires occidentaux. Au sommet de Shanghai qui s’est tenu en juin 2006, V. Poutine a proposé
de créer un « club énergétique » de l’OCS qui pourrait concurrencer l’OPEP avec 20 % du pétrole
mondial et 50 % des réserves de gaz. La déclaration finale du sommet annonce ainsi que les priorités
de la coopération économique entre états membres sont l’énergie, l’information technologique et le
transport. Les objectifs fixés semblent cependant loin d’être atteints et il n’est pour l’instant guère
probable que l’OCS emerge comme un cartel énergétique régional : cela supposerait que l’Iran
adhère à l’organisation, que les pays de la région coordonnent leurs contrats d’exportation signés
avec l’Ouest, et que les différends les opposant soient résolus, ce qui est loin d’être le cas.

En septembre 2006, le ministère russe des Affaires étrangères a donné une liste des projets
économiques pour lesquels la Russie souhaitait un élargissement de la coopération avec Beijing :
Mise en place d’un corridor de transport entre la Chine et la mer Caspienne via la Russie et l’Asie
centrale, accords d’exportation de l’énergie électrique, développement de structures pour
coordonner le commerce et le transit des hydrocarbures parmi les membres de l’OCS.

V- La situation de l’Iran

L’entrée de l’Iran dans l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est un véritable succès
diplomatique pour Téhéran. Depuis la fin de la guerre avec l’Irak, ses prises de position idéologiques
contre les États-Unis et Israël l’isolent des relations internationales. Mais les Iraniens ont toujours
tenu à montrer qu’ils n’étaient pas si isolés, et qu’ils possédaient des alliances fortes, que ce soit au
sein de l’Organisation de la coopération islamique, ou du mouvement des non-alignés.

Du point de vue iranien, cette adhésion L'entrée de l'Iran dans l'OCS est perçue comme un succès
diplomatique, offrant des opportunités économiques, commerciales et stratégiques tout en
renforçant sa position en Asie. Cela s'inscrit dans la vision "look East" de l'administration Raïssi,
soulignant l'importance des relations avec les voisins asiatiques.

Quelles relations Téhéran entretient-elle avec chacun des pays membres de l’Organisation ?

Iran-Chine : Les liens entre l'Iran et la Chine se sont renforcés après le retrait des entreprises
européennes suite aux sanctions américains. La Chine est devenue un partenaire commercial crucial,
atténuant les effets des sanctions. L'influence diplomatique chinoise s'est manifestée par la
facilitation de retrouvailles avec l'Arabie saoudite et un soutien au Conseil de sécurité de l'ONU
particulièrement dans les discussions sur le programme nucléaire iranien. La coopération militaire,
renforcée par un pacte sur 25 ans, vise à positionner l'Iran en tant que plaque tournante du
commerce entre l'Europe et l'Asie. Cette alliance vise à positionner l'Iran en tant que plaque
tournante du commerce entre l'Europe et l'Asie, soulignant une évolution majeure des relations
bilatérales dans un contexte de changements géopolitiques.

Iran-Russie : Le partenariat Iran-Russie est principalement stratégique, basé sur un antiaméricanisme


partagé. La coopération militaire s'est intensifiée, notamment en Syrie pour soutenir le régime de
Bachar Al-Assad, et aurait été renforcée pendant la guerre en Ukraine. Bien que la Russie ne soit pas
un partenaire commercial équivalent à la Chine, elle demeure un allié important dans les
négociations sur le programme nucléaire iranien.

Iran-Afghanistan : Malgré le non-reconnaissance officielle du régime taliban, l'Iran maintien des


relations avec l'Afghanistan, marquées par des défis tels que les conflits sur l'eau et le trafic de
drogue. L'Iran, pragmatique, discute avec les talibans pour résoudre ces problèmes. Sur le plan
économique, l'Afghanistan est devenu un partenaire économique non négligeable pour l'Iran, en
particulier en ce qui concerne les échanges non pétroliers.

L’adhésion de l'Iran à l'OCS a notamment ses limites. Les liens économiques de l'Iran avec les
membres de l'OCS ont principalement évolué en dehors du cadre de l'organisation, suscitant des
débats sur les avantages économiques réels, notamment dans le contexte des sanctions
internationales. Les défis tels que l'absence d'infrastructures modernes et les difficultés de
financement pour des rénovations importantes, ainsi que l'incertitude entourant les investissements
de la Chine et de l'Inde, sont soulignés. Malgré ces obstacles, le statut de membre permanent
confère un prestige politique important à l'Iran, contribuant à atténuer son isolement international,
un objectif central de sa politique étrangère sous l'administration Raïssi.

6- Attractivité de l’Organisation de Coopération de Shangaï pour les pays du


Golfe : Un axe Géopolitique à explorer

L’Organisation de Coopération de Shangaï est devenue un acteur majeur sur la scène géopolitique
mondiale, attirant l’attention de nombreux pays, y compris ceux du Golfe.

Cette relation émergente entre l’OCS et les nations du Golfe soulève des questions cruciales sur les
intérêts partagés, les synergies potentielles et les implications géopolitiques.

Afin de comprendre l’attraction actuelle, il est essentiel de retracer l’évolution des relations entre
l’OCS et les pays du Golfe. Initialement, centrée sur la sécurité régionale, l’OCS a élargi son champ
d’action afin d’inclure des dimensions économiques, politiques et culturelles au fil des ans. L’OCS,
composée de la Chine, de la Russie et de plusieurs pays d’Asie Centrale, offre une alternative à
l’influence occidentale, ce qui peut être particulièrement attrayant pour les pays du Golfe cherchant
à élargir leur éventail de partenaires. En effet, ces derniers, dotés de ressources énergétiques
considérables, ont été des partenaires naturels dans cette expansion.

Un pilier majeur de cette attraction réside dans la coopération économique croissante entre l’OCS
et les pays du Golfe. En effet, l’OCS met l’accent sur la coopération économique, ce qui représente un
facteur attractif pour les pays du Golfe. Avec la Chine et la Russie comme membres influents, l’OCS
offre aux nations du Golfe des opportunités d’investissement, de commerce et de développement
économique. Les pays du Golfe, cherchant à diversifier leurs économies au-delà du pétrole,
pourraient bénéficier de cette coopération économique. D’ailleurs, l’initiative de la Ceinture et la
Route, promue par la chine, crée des synergies évidentes avec les ambitions économiques des États
du Golfe.
La stabilité régionale est une préoccupation partagée entre l’OCS et les pays du Golfe. En effet, la
région du Golfe est souvent sujette à des tensions géopolitiques et à des conflits. La menace du
terrorisme et les conflits armés renforcent la nécessité d’une coopération étroite.

L’OCS, en tant qu’organisation axée sur la sécurité et la stabilité régionales, offre une plateforme
pour la coopération en matière de sécurité. Les pays du Golfe pourraient voir cette collaboration un
moyen de renforcer leur propre sécurité et de contribuer à la résolution des conflits régionaux. Aussi,
l’OCS offre une plateforme pour des dialogues stratégiques, des exercices militaires conjoints et une
coordination accrue en matière de sécurité.

Il ne faut pas oublier que l’OCS agit souvent comme un contrepoids aux influences occidentales
dans les affaires internationales. Pour les pays du Golfe, qui ont parfois ressenti une dépendance
excessive à l’égard des puissances occidentales, s’engager avec l’OCS pourrait être une stratégie pour
diversifier leurs alliances et renforcer leur position sur la scène mondiale.

Bien que l’attraction soit palpable, des défis subsistent. Les divergences d’approche entre les
membres de l’OCS et les pays du Golfe sur certaines questions, telles que la Syrie ou l’Iran, peuvent
entraver une coopération ininterrompue. Néanmoins, ces différences offrent également des
opportunités pour des négociations bilatérales et une diplomatie active.

Cependant, il est aussi important de noter que cette adhésion à l’OCS peut compromettre les
relations existantes entre certains pays du Golfe et d’autres pays, en particulier les États-Unis.

Nous pouvons dire que l’attraction croissante entre l’OCS et les pays du Golfe est un phénomène
complexe, mêlant des éléments économiques, politiques et sécuritaires. Cette relation prometteuse
ouvre la voie à de nouvelles dynamiques géopolitiques et à des opportunités de collaboration
mutuellement bénéfiques. Cependant, ces avantages potentiels doivent être évalués attentivement
par les pays du Golfe en fonction de leurs propres intérêts nationaux et des défis associés à une telle
coopération. Il appartient, donc, aux acteurs impliqués de naviguer habilement à travers ces eaux
pour assurer un avenir stable et prospère.

7- Rôle des États-Unis

La Chine renforce sa présence dans la région du Golfe au moment où les relations entre les États-Unis
et les États du CCG (Conseil de coopération du Golfe) se tendent, principalement en raison de la
diminution des garanties de sécurité américaines et des décisions de l'OPEP+ (Organisation des pays
exportateurs de pétrole) liées à la guerre en Ukraine. Les pays du Proche-Orient cherchent à établir
un équilibre stratégique entre les grandes puissances, mais l'impact politique de l'OCS (Organisation
de coopération de Shanghai) reste limité. Bien que les pays du Golfe participent à des forums
multilatéraux dirigés par des puissances non alignées sur Washington, les États-Unis restent le
principal fournisseur de sécurité pour ces pays. Les défis tels que le faible niveau
d'institutionnalisation de l'OCS et les intérêts divergents entre ses membres ajoutent des complexités
au consensus au sein de l'organisation. L'élargissement de l'OCS pourrait introduire des problèmes
bilatéraux non résolus et des rivalités entre ses membres. En fin de compte, l'OCS offre un cadre pour
étendre les relations bilatérales, mais en raison de ses divisions internes, il ne représente pas une
menace significative pour Washington.

Conclusion :

Conclusion

L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est une organisation régionale importante


qui joue un rôle croissant dans la géopolitique de la région Asie-Pacifique. L'organisation a un
impact significatif sur l'économie et l'énergie de la région, et elle joue également un rôle
important dans la promotion de la stabilité et de la sécurité.

L'OCS a réalisé des progrès significatifs au cours de ses deux décennies d'existence.
L'organisation a facilité la coopération économique entre ses membres, notamment dans les
domaines du commerce, des investissements et des infrastructures. L'OCS a également joué
un rôle important dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux.

Cependant, l'OCS est confrontée à certains défis. L'un des principaux défis est la diversité des
intérêts et des priorités des membres. Les membres de l'OCS ont des économies à différents
stades de développement et des besoins différents. Cela peut rendre difficile la coordination
des politiques économiques et l'investissement dans des projets communs.

Un autre défi est la bureaucratie et les processus décisionnels complexes de l'OCS. Cela peut
ralentir la mise en œuvre des projets et des initiatives économiques.

Malgré ces défis, l'OCS est un acteur important de la géopolitique de la région Asie-Pacifique.
L'organisation a le potentiel de jouer un rôle encore plus important dans la promotion de la
croissance économique, de la stabilité et de la sécurité dans la région.

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