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Devoir Maison - Résistance des matériaux II

Email : peter.favreau@univ-tlse3.fr
johanna.senatore@univ-tlse3.fr

6 octobre 2023

Un rapport numérique à rendre par groupe de 3. Tous les exercices


sont à rendre. Pour ceux qui veulent rendre un rapport sous LATEX, un
template peut vous être fourni pour vous aider.

Exercice 1 : Mécanique des câbles


Les câbles sont des éléments structuraux particuliers, néanmoins très utilisées en génie civil. Ils
ont la particularité de ne pouvoir travailler qu’en traction, c’est à dire qu’ils ne peuvent transmettre
des efforts uniquement orientés selon la direction du câble.

Partie 1 : Câble soumis à une seule force ponctuelle


Commençons par un cas relativement simple. On considère un câble de longueur Lt articulée en
A et en en B. Le câble doit franchir une distance L et soutenir une charge F orientée vers le bas et
située à une distance a de l’appui A.

1. Déterminer les réactions d’appuis en A. Que remarquez-vous ?


2. Réalisons une coupure sur la partie de câble [AC], et isolons la partie gauche. A partir de cet
équilibre montrer que l’on a :
YA
tan(α0 ) = −
XA
De plus, quel sera le signe de XA ?
3. A présent, réalisons une coupure sur la partie de câble [CB] et isolons la partie droite. Montrer
que :
YB
tan α1 =
XB
De plus, quel sera le signe de XB ?
On note à présent H (H > 0) la poussée horizontale du câble. Nous avons donc, si on représente
nos actions de liaisons :

1
4. A partir des deux relations précédentes, établir que :

H H
cos α0 = q et cos α1 = q
H 2 + YA2 H 2 + YB2

5. Déterminer la relation liant la longueur totale du câble Lt et les grandeurs a, L, α0 et α1 .


6. A partir des relations précédemment établies, déterminer l’équation permettant de trouver la
réaction d’appui H.
7. Résoudre numériquement l’équation précédente pour trouver H. Vous trouverez sur Moodle un
programme Python à compléter avec votre équation pour la résoudre.
8. Donner la relation donnant la tension dans chacune des parties (notée TAC et TCB ) du câble en
fonction de H, L, a et F .
9. A l’aide du code Python que vous avez complété, tracer les courbes suivantes avec comme para-
mètre F = 2500 [N ] et L = 50 [m] :
— Valeur de la poussée H en fonction de la position de la force F (paramètre a) pour Lt = 55 [m]
— Valeur de la tension TAC et TCB en fonction de la position de la force F pour Lt = 55 [m]
— Valeur de la poussée H en fonction de la longueur du câble Lt pour a = 10 [m]
— Valeur de la tension maximale Tmax en fonction de la longueur du câble Lt , quelle que soit
la position a de la force.
Analysez succinctement ces différents graphes.
10. Dimensionnement de la section du câble :
(a) Quel doit être le diamètre d’un câble en acier de résistance de 235 [M P a] pour pouvoir
supporter une charge de 250 kg que l’on doit pouvoir déplacer le long d’un câble d’une
longueur Lt = 55 [m] au dessus d’une brèche d’une largeur de 50 mètres ?
(b) Même question que précédemment, mais pour une longueur totale de câble Lt = 51 [m].
(c) Calculez la différence de masse entre les deux câbles. Conclure.

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Partie 2 : Câble soumis à une charge répartie uniforme verticale
On considère cette fois-ci un câble de longueur Lt franchissant un obstacle de longueur L, arti-
culée sur deux appuis A et B, soumis à une charge répartie q verticale orientée vers le bas. On a la
schématisation suivante :

1. Écrivons dans un premier temps l’équilibre local du câble : on isole un morceau dx du câble. Nous
avons le schéma ci-dessous. Écrire les équations d’équilibre du morceau de câble et montrer que
l’on a : 
d (T (x) cos (θ(x)))
=0





 dx
d (T (x) sin (θ(x)))

=q

 dx
dy



= tan (θ (x))


dx

2. A partir des équations précédentes, montrer que :




 T (x) cos (θ (x)) = H


T (x) sin (θ(x)) = qx + K1

 dy qx
= + C1


dx H
avec H la valeur de la composante horizontale de la réaction d’appui en A (orientée suivant −→

x)


ou en B (orientée suivant x ).
3. Déterminer la forme du câble y(x) sous une charge uniformément répartie.
4. Montrer que la tension dans le câble se détermine par :
v !2
u
u qx h qL
T (x) = H t1 + + −
H L 2H

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Pour la forme du câble et la tension dans le câble, il nous faut systématiquement la réaction
d’appui H (la poussée du câble). Il nous faut donc une équation supplémentaire. On va supposer
que la longueur totale du câble Lt est connue. On rappelle que la longueur d’une courbe y(x) est
donnée par la relation : s
Z L  2
dy
Lt = 1+ dx
0 dx
5. En effectuant le changement de variable :
H L Hh
x= x̃ + −
q 2 qL
Montrer que l’on a :
Hh p ix̃2
Lt = x̃ 1 + x̃2 + argsh(x̃)
2q x̃1

où [ ] représente les crochets d’intégration et (x̃2 , x̃1 ) les bornes d’intégration après le changement
de variable à déterminer.
6. Résoudre numériquement l’équation précédente pour trouver H. Vous trouverez ci-dessous un
programme Python à compléter avec votre équation pour la résoudre.
7. Représenter graphiquement, pour q = 1000 [N/m], L = 50 [m], Lt = 60 [m], h = 20 [m] :
— la forme du câble y(x)
— la tension le long du câble T (x)
— l’influence de la longueur totale du câble Lt sur la tension maximale le long du câble.

Partie 3 : Câble soumis à son poids propre


On considère cette fois-ci un câble soumis à son poids propre. On a donc la représentation suivante :

1. Nous allons chercher dans un premier temps à transformer la charge répartie uniforme p0 le long
du câble de longueur Lt en une charge répartie sur la longueur L que l’on notera q(x). A l’aide
du schéma ci-dessous, montrer que :
v !2
u
u dy
q(x) = p0 t1 +
dx

2. Montrer à partir des équations d’équilibre local du câble de la partie 2 que l’on a l’équation
différentielle suivante sur la forme du câble y(x) :
v !2
d2 y(x)
u
p0 u dy
= t1 +
dx2 H dx

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dy
3. A l’aide du changement de variable u = , résoudre l’équation différentielle précédente.
dx
4. Montrer que la tension dans le câble vaut :
!
p0 x
T (x) = H cosh
H

Pour la forme du câble et la tension dans le câble, il nous faut systématiquement la réaction
d’appui H (la poussée du câble). Il nous faut donc une équation supplémentaire (appelée équation
de fermeture). On va supposer que la longueur totale du câble Lt est connue. On rappelle que la
longueur d’une courbe y(x) est donnée par la relation :
s
Z L/2 2
dy

Lt = 1+ dx
−L/2 dx

5. Établir l’équation de fermeture pour H en fonction de la longueur du câble Lt .


6. Résoudre numériquement l’équation précédente pour trouver H. Vous trouverez ci-dessous un
programme Python (cf Moodle) à compléter avec votre équation pour la résoudre.
7. Représenter graphiquement, pour p0 = 1000 [N/m], L = 50 [m], Lt = 55 [m] :
— la forme du câble y(x)
— la tension le long du câble T (x)
— l’influence de la longueur totale du câble Lt sur la tension maximale le long du câble.
8. Relever le ratio Lt /L optimal pour minimiser la tension maximale dans le câble soumis à son poids
propre (vérifier pour plusieurs longueurs L).

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Exercice 2 : Étude des poutres continues
On considère une poutre continue constituée de n travées reposant sur n + 1 appuis. Toutes les
travées ont une section de moment quadratique I et de module d’Young E.

1. Déterminer le degré d’hyperstatisme h de la structure.

Partie 1 : Théorème des 3 moments


On rend la structure isostatique en introduisant une articulation au niveau de chaque appui. Il
faut donc rajouter un moment sur appui, qui sera l’inconnue hyperstatique à déterminer.

Explication de l’introduction des moments : considérons l’appui A1 . On a bien le moment


de la travée 2 sur la travée 1, que l’on note M1 et le moment de la travée 2 sur la travée 1, qui sera
égal et opposé à M1 . Donc M1 représente bien un effort interne qui a été libéré par introduction de
l’articulation. Ainsi, nous avons n travées isostatiques avec un moment inconnue à déterminer sur
appui.
L’objet de la partie suivante va être de déterminer une relation simple permettant de déterminer
les moments sur appuis. Considérons pour cela les travées {i} et {i + 1} (cf figure 1a).

(a) Isolement travée {i} et {i + 1}


(b) Notations des rotations

Figure 1 – Notations pour le théorème des 3 moments

Notations supplémentaires : on note les rotations sur appuis dues uniquement au chargement
p(x) comme indiqué sur la figure 1b. Par exemple, θi0g représente la rotation à gauche de l’appui i dû
au chargement p(x) sur la travée isostatique associée.
1. Considérons dans un premier temps la travée {i}. On a donc la schématisation de la figure 2a.
Déterminer la rotation en Ai , que l’on notera θi− .
2. Considérons à présent la travée {i + 1}. On a donc la schématisation de la figure 2b. Déterminer
la rotation en Ai , que l’on notera θi+ .
3. Comment traduire mathématiquement le fait que la poutre est continue en Ai ? Montrer à l’aide
de cette condition que l’on a la relation suivante, également appelée théorème des 3 moments :

6EI  0d 
Mi−1 + 4Mi + Mi+1 = θi − θi0g
L

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(a) Travée {i} (b) Travée {i + 1}

Figure 2 – Isolement des travées pour le théorème des 3 moments

Partie 2 : Application à un cas concret - Poutre sur 4 appuis


Considérons une poutre continue sur 4 appuis soumise à une charge répartie uniforme le long de
la poutre. C’est typiquement l’exemple d’une poutre de bâtiment, que l’on peut illustrer ci-dessous :

On modélise cette poutre comme sur la figure 3a.

(a) Modélisation de la poutre sur 4 appuis (b) Modèle calculs préliminaires

Figure 3 – Application à une poutre sur 4 appuis.

Le but de cette partie est de déterminer les sollicitations dans la poutre, les répartitions des
contraintes sur appuis et à mi travée ainsi que les déformées.
1. Calculs préliminaires : déterminer la déformée ainsi que les rotations sur appuis dans le cas
suivant présenté sur la figure 3b.
2. A l’aide du théorème des 3 moments, déterminer les moments sur appuis. On adoptera les notations
et la méthode de la partie 1.
3. En utilisant vos résultats précédent et la méthode de superposition, déterminer les réactions
d’appuis et les efforts internes (notamment les moments fléchissants).
4. Déterminer la répartition de contrainte dans une section rectangulaire homogène de largeur b et de
hauteur h au milieu de la travée [A1 A2 ] ainsi qu’au droit de l’appui A2 . Comparer ces répartitions
aux répartitions de contraintes obtenues dans le cas de travées discontinues (cas où la poutre n’est
pas continue).
5. Déterminer la déformée de la poutre continue ainsi que le maximum de déformation. Comparer
cette valeur au maximum de déformée obtenue dans le cas de travées discontinues.
6. Conclure sur l’intérêt de prendre en compte le caractère continue des poutres.

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