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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

SOMMAIRE

PARTIE 1
PRÉSENTATION .............................................................................................................. 3
1. Introduction .................................................................................................................. 5
2. PDAU – Un instrument pour le développement ......................................................... 7

PARTIE 2
DIAGNOSTIC ................................................................................................................... 8
3. Diagnostic pour l’action – L’Alger d’aujourd’hui ........................................................ 9

PARTIE 3
STRATÉGIE .................................................................................................................... 13
4. Vision et ambitions – L’Alger de demain .................................................................. 15
5. Master Plan – Une vision stratégique à quatre échelles et en quatre étapes ......... 19
6. Les six piliers du Master Plan .................................................................................... 25

PARTIE 4
ORIENTATIONS D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET D'URBANISME ................. 73
7. Contraintes ................................................................................................................. 75
8. Aménagement et usage du sol ................................................................................. 87
9. Transports et accessibilités ..................................................................................... 111
10. Espace public ........................................................................................................ 131
11. Patrimoine culturel ................................................................................................. 139
12. Programmation et exécution ................................................................................. 147

ANNEXES

I. Projets structurants
II. Modèle territorial
III. Système environnemental
IV. Système urbain et de compétitivité
V. Système de transports et mobilité

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Rapport d'orientation

Partie 1
Présentation

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1.
INTRODUCTION

En tant que synthèse du processus développé jusqu’à cette date, le présent


document retrace de manière systématique et concise le chemin parcouru –
de la vision stratégique et la proposition d’organisation et d’intervention
territoriale, prenant corps dans le modèle territorial et les projets structurants,
qui constituent la dimension stratégique du plan, à la concrétisation de
l’instrument règlementaire et du plan d’aménagement.

Avec l’identification des conditions, des options et des principes établis par le
nouvel instrument de gestion territoriale qui doit orienter et structurer le
développement du territoire de la wilaya d’Alger pour les 20 prochaines
années, c’est aussi la rationalité et la cohérence du processus engagé qui
sont mises en évidence.

Le Rapport d’orientation non seulement expose l’importance du PDAU comme


instrument d’aide au développement, mais il offre aussi une lecture du territoire
– l’Alger d’aujourd’hui –, en forme de synthèse de la phase de caractérisation,
de diagnostic et de travail de terrain réalisé avec les autorités locales. Il met en
contexte et explique les ambitions et les priorités des acteurs locaux et
sectoriels de la wilaya d’Alger – l’Alger de demain –, qui fonde aussi bien la
vision stratégique comme les piliers sur lesquels repose la proposition de
Master Plan, et, finalement, il présente les orientations d’aménagement et
d’urbanisme du territoire qui établissent les principes, les objectifs et les
directives de nature normative sous-jacents au Règlement et au Plan
d’aménagement.

Depuis l’Indépendance, Alger est confrontée à une explosion démographique


à laquelle il a fallu réagir à coups d’infrastructures sans souci de cohérence,
de qualité ou de pérennité. Ainsi, des constructions et des quartiers inachevés
sont desservis par des routes qui n’aboutissent nulle part, sans espaces
publics ni services de proximité, cernés par un trafic routier bien trop intense
qui freine le développement et pollue l’environnement.

Pour faire front à cette déroute, les pouvoirs publics algérois ont décidé de
doter Alger, en tant que grande métropole, d’un plan stratégique porteur d’une

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vision d’ensemble qui propose des solutions concrètes. La démarche est


complexe et de longue haleine. Dans l’immédiat, des projets prioritaires au
cœur du dessein d’ensemble ont déjà été entamés. Leur mission est d’être le
moteur du développement tertiaire de l’Algérie.

Les acteurs locaux, les habitants et les investisseurs sont tous engagés sur
des objectifs d’un projet qui a pour ambition de faire d’Alger une ville
emblématique, ouverte sur le monde, une ville agréable, fière de sa situation
exceptionnelle et consciente de son potentiel, une ville à forte mobilité et
proximités, une ville sûre pour ses habitants, une ville compétitive et attractive
aux yeux des agents économiques, et enfin, une ville avec une gouvernance
urbaine.

En tant qu’instrument urbanistique, le PDAU d’Alger, dans sa vision révisée de


2015, apporte un changement majeur de par son caractère intercommunal,
étant donné qu’il couvre la totalité des 57 communes depuis le diagnostic
jusqu’au plan final réglementé. Chaque mètre carré, chaque hectare est pensé
et soumis à la réglementation localement et participe au développement et à
l’harmonie de la globalité du territoire.

Le PDAU d’Alger innove aussi par sa conception en tant que système ouvert et
concentré à l’échelle nationale et mondiale. Il rompt de ce fait avec la
conception en vase clos du territoire.

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2.
PDAU
UN INSTRUMENT POUR LE DÉVELOPPEMENT

L’association de l’aménagement du territoire, de la requalification des centres


urbains, du développement de la compétitivité et de la cohésion sociale confère
une épaisseur territoriale à des opérations d’agglomération d’activités,
d’entreprises et de compétences. En l’occurrence, il s’agit d’un puissant
instrument de développement et de création de richesse.

Le PDAU dans ses dimensions stratégique, réglementaire et opérationnelle est


l’instrument idéal pour arranger et intégrer ces initiatives avec une double
fonction d’organisation et de requalification du territoire et simultanément
d’induction de processus de développement social et économique.

Le PDAU part d’une approche systémique du territoire à forte composante


opérationnelle. Il ‘rompt’ avec la planification fonctionnaliste. Son modèle de
programmation et d’exécution s’appuie sur un ensemble de projets
structurants qui vont créer une nouvelle manière de percevoir et d’organiser le
territoire de la wilaya d’Alger. Il intervient de manière précise dans les zones et
dans les domaines stratégiquement importants, afin de corriger des
dysfonctions et introduire de nouvelles qualifications et des facteurs de
compétitivité.

Ces interventions qui s’étendent sur 20 ans vont rassembler tous les agents
impliqués autour de ce nouveau modèle territorial de construction d’un
territoire plus durable, favorable à la production de richesse et de bien-être.
Grâce à l’effet démonstratif et reproductible des projets structurants, le
territoire subit l’influence d’une intervention continue.

Le PDAU innove par sa vision stratégique de l’avenir d’Alger, par son


pragmatisme opérationnel à travers ces projets structurants et prioritaires par
lesquels il innove aussi par l’obligation de contrôle et de suivi annuel. De cette
façon le PDAU s’impose comme l’instrument de gestion dans le temps autant
que dans l’espace.

Ainsi, entre les mains des acteurs locaux et à tous les niveaux de
responsabilité, le PDAU d’Alger est un instrument de changement et de
développement de la wilaya d’Alger.

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Partie 2
Diagnostic

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3.
DIAGNOSTIC POUR L’ACTION
L’ALGER D’AUJOURD’HUI

Les analyses et les diagnostics essentiels pour la compréhension et


l’aménagement du territoire, dans la mesure où ils donnent accès à une
connaissance actuelle et pointue des problématiques et sources de données
indispensables à la préparation de réponses efficaces, ont été faits dans la
globalité du territoire de la wilaya couvrant les 57 communes en même temps.

Mue par ce souci, une méthode fondée sur un processus continu de


diagnostic, accompagnée d’un intense travail de terrain avec les autorités
locales ainsi que toutes les institutions sectorielles, a été définie. Elle a permis
de connaître le territoire en profondeur dans un contexte de proximité avec les
réalités spécifiques des divers espaces qui le compose et avec les acteurs
locaux qui côtoient ses réalités au quotidien.

Une analyse prospective et intégrée des domaines servant à la


compréhension du territoire a donné origine à un travail exhaustif : (i) de
caractérisation ; (ii) de diagnostic, qui se reflète dans l’identification des forces,
des faiblesses, des opportunités et des menaces selon le domaine d’intérêt ;
(iii) de définition des orientations stratégiques, également par domaine
d’intérêt ; et (iv) de définition des lignes stratégiques de la révision du PDAU.

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Le travail de terrain, réalisé avec l’appui des autorités locales, a permis de


rassembler un maximum d’information, recueillie à divers niveaux : réunions
avec les Assemblées populaires communales (APC) et les Circonscriptions
administratives (CA) ; visites de terrain guidées par les APC ; documents remis
par les APC ; et résultats des entretiens et des enquêtes réalisées auprès des
APC.

L’analyse de tous ces éléments a permis de construire une matrice de


synthèse qui systématise les principaux éléments caractéristiques et
prospectifs de chaque commune, et d’identifier les sujets les plus importants
pour la révision du PDAU dans la perspective des autorités locales.

Ainsi, des phénomènes d’urbanisation diffuse, d’occupation des communes


de la périphérie et d’expansion d’habitat précaire, sans pour autant être reliés
par un bon réseau d’infrastructures, ont conduit à une consommation
excessive des ressources naturelles, à une déqualification du paysage et à
une aggravation des conditions d’habitabilité.

Les zones d’urbanisation spontanée enclavées en milieu rural sont


confrontées à des problèmes aigus de mobilité. Mal desservies par les
transports en commun, aussi bien par le réseau de modes lourds que par le
réseau de modes légers. En outre, elles dénotent un usage massif du
transport privé qui surexploite un réseau routier et autoroutier incapable de
pourvoir aux besoins sans cesse croissants de la circulation en métropole.
Comme ville sous pression urbaine et sociale, Alger voit sa fonctionnalité
rudement mise à l’épreuve par la congestion automobile et par le manque de
places de stationnement.

Pendant ce temps, l’environnement subit un processus de dégradation,


victime de la présence de sources de pollution atmosphérique importantes ;
de la collecte et du traitement inefficace des déchets domestiques et même
industriels ; et de la surexploitation des ressources hydriques, déjà à court de
qualité, en raison des décharges non contrôlées et non aménagées et des
systèmes de traitement des effluents insuffisants. En dernière instance,
l’expansion urbaine désordonnée est responsable de la dévégétalisation, de la
déforestation et de l’occupation irrégulière de zones impropres à la
construction. Parmi les situations aggravées de risques naturels ou
technologiques, on dénombre aussi de grandes densités populationnelles
dans des zones notoirement ou non à risque du territoire, ainsi que des unités
industrielles localisées dans des zones potentiellement dangereuses.

Le secteur de l’économie souffre de faiblesses structurelles, telles que le


manque de diversification et d’intégration dans l’économie mondiale et la
dépendance économique des marchés internationaux (hydrocarbures et

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agricoles) ; la faible qualification des ressources humaines ; le retard de


l’innovation technologique et l’absence d’infrastructures d’appui aux activités
économiques.

Les enjeux du développement durable fondé sur les trois piliers du


développement économique efficace, socialement équitable et
écologiquement soutenable, sont, fruits de diverses pressions, sans cesse
renvoyés à plus tard.

Toutefois, s’élevant sur un site géographique d’excellence, Alger jouit d’un


patrimoine culturel et naturel de premier plan. De plus en plus présents sur la
scène internationale, le pays et sa capitale font l’objet d’un investissement
direct étranger croissant. Fort de sa richesse en ressources naturelles
(énergétiques et minérales) et de sa stabilité économique, Alger dispose d’un
potentiel industriel enviable, secondé par un engouement de l’investissement
public dans les infrastructures de soutien à l’activité économique.

Fort de la jeunesse de sa population, Alger fait montre d’un atout d’avenir et


d’une bonne base de dynamisme économique, à condition d’instruire, de
former et de qualifier cette jeunesse. Toujours dans une optique d’avenir, il est
important de relever le choix éminent sur le plan national de privilégier un
développement durable à travers de nouveaux modèles économiques,
environnementaux et sociaux, stipulés dans les différents schémas national,
régional et sectoriels. Conscients que le développement durable est « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins », les
collectivités et les secteurs doivent se munir de tous les outils nécessaires,
élaborés au plus haut niveau, afin de faire face aux problèmes existants en
matière de sauvegarde des ressources, de l’environnement et de
l’aménagement du territoire.

L’agriculture étant une ressource économique à préserver, voire à développer


de manière soutenable, en vertu des conditions climatiques et de la richesse
des sols, il est important d’introduire des innovations technologiques dans la
production et la transformation de produits agricoles pour améliorer les
conditions de rentabilisation du secteur ainsi que d’utilisation de ses
ressources. Le potentiel d’exportation de produits agricoles ouvre des
perspectives pour ce secteur, notamment pour certaines productions qui
présentent des avantages comparatifs naturels et une demande croissante.
Aussi, il convient de ne pas mettre en risque une dynamique agricole forte,
surtout quand des opérations d’urbanisation éparse gagnent du terrain sur
des zones fertiles du territoire.

En admettant que les réseaux d’équipements sont globalement bien organisés

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en termes quantitatifs et territoriaux, ils doivent néanmoins être restructurés, en


vue d’améliorer la réponse aux besoins sociaux ainsi qu’aux aspirations de la
population et permettre l’émergence d’un système urbain polycentrique.

Le réseau routier et autoroutier, bien maillé sur une bonne partie du territoire de
la wilaya d’Alger, est en plein essor, grâce à un vaste programme de
construction et d’élargissement de voies importantes.

À partir d’un sérieux travail de caractérisation et de diagnostic, six ‘chantiers’


fondamentaux et décisifs pour l’avenir de la wilaya d’Alger se posent. Il s’agit
en l’occurrence : (i) du développement et de la compétitivité économique, (ii)
de l’habitat, (iii) de la mobilité et transports, (iv) de l‘environnement, (v) de
agriculture et (vi) des risques naturels et technologiques.

Ces six questions-clé correspondent à des réalités territoriales spécifiques de


la wilaya d’Alger qui ont guidés la réflexion sur ce territoire et toute la
formulation suggestive dans le cadre de l’élaboration du PDAU.

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Partie 3
Stratégie

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PLAN DIREC
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4.
VISION ET AMBITIONS
L’ALGER DE DEMAIN

La phase de diagn
gnostic a culminé dans la définition d’une vision str
stratégique,
devenant un outpu
tput du travail de référence pour le développement
nt du
d PDAU.
La vision stratégiqu
ique définit une aspiration holistique et positive pour
p Alger.
Elle fixe une directio
ction. Elle canalise les énergies des différents acteurs
urs.

En conformité avec
vec la méthodologie adoptée en vue de la concréti
rétisation du
projet, cette vision
n stratégique
s provient surtout des éléments prospec
ectifs tracés
par la propre Wila
ilaya d’Alger. En effet, il s’agit d’une vision partic
rticulière du
modèle de dévelop
loppement territorial projeté sur 20 ans pour la wilay
ilaya d’Alger,
et qui prend app
ppui sur la concrétisation d’un ensemble de projets
p et
d’opérations d’inter
tervention urbanistique étalés sur des étapes tempo
porelles de
développement et de
d consolidation stratégiques.

La vision pour Alg


Alger est transposée de manière synthétique, selon
s sept
domaines fondame
mentaux. Pour chacun de ces domaines, il est po
possible de
déchiffrer clairemen
ent les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités
opp
qui synthétisent et traduisent
t la vision en ambitions.

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Cette vison de l’aménagement du territoire revêt à la base un dessein


stratégique consolidé par sept ‘ambitions’ pour configurer l’« Alger de
demain » :

> Positionnement :
Alger, « ville emblématique »
> Socio-économie :
Alger, « moteur du développement tertiaire de
l’Algérie »
> Occupation du territoire :
Alger, « ville belle qui maîtrise son étalement »
> Environnement :
Alger, « éco-métropole de la Méditerranée et
ville jardin »
> Mobilité :
Alger, « ville des mobilités et des proximités »
> Risques :
Alger, « ville sûre »
> Gouvernance :
Alger, « ville, empreinte de bonne
gouvernance »

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Quatre étapes séquentielles réparties sur 20 ans vont donner corps aux
‘ambitions’ prédéfinies pour positionner la wilaya d’Alger sur le plan national et
sur la scène méditerranéenne du Maghreb :

> 2015 | 2020 :


Le cinquantenaire de l’Indépendance
l’étape de l’embellissement

> 2020 | 2025 :


Le grand événement international
l’étape de l’aménagement de la baie

> 2025 | 2030 :


L’éco-métropole de la Méditerranée
l’étape de la requalification de la périphérie

> 2030 | 2035 :


Alger, ville monde
l’étape de la consolidation

Le cadre stratégique tracé comprend aussi, dans un premier temps, et ce,


d’ici 2012, la mise en œuvre de 18 « projets prioritaires » qui vont avoir un
« effet de contamination positive » sur toute la wilaya d’Alger. La diffusion d’une
nouvelle approche de l’espace public et la structuration de la maille urbaine, à
travers une série de projets emblématiques de renouvellement et de
régénération urbaine, vont affirmer Alger – lors de la célébration du
cinquantenaire de l’Indépendance –, comme capitale de convergence, à la
pointe du développement du pays, projetant vers l’extérieur l’image de
métropole d’une région et d’un pays ouverts sur le monde et résolument
tournés vers l’avenir.

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5.
MASTER PLAN – UNE VISION STRATÉGIQUE À
QUATRE ÉCHELLES ET EN QUATRE ÉTAPES

« Un autre Alger est possible »

« Un autre Alger est possible ». C’est la phrase qui accompagne, depuis le


début, le projet de révision du PDAU et la réflexion sur ce territoire. Elle porte
un message de confiance dans la transformation des faiblesses qui minent
aujourd’hui le développement d’Alger en facteurs d’opportunité en vue de la
construction d’un territoire plus uni et d’une ville renouvelée.

La réflexion qui fonde le dessein de ce projet peut être résumée comme suit :
faire du territoire un espace d’affirmation et d’opportunités, garant des valeurs
naturelles et identitaires, rempart des communautés et des organisations
sociales, capteur de nouvelles fonctions, de nouveaux investissements et de
nouvelles compétences capables de dynamiser et de développer l’économie,
de maîtriser les foyers de pauvreté et d’exclusion sociale et de promouvoir la
cohésion sociale, grâce à une distribution des ressources plus équitable et
plus solidaire.

Ce nouveau paradigme pour l’avenir du territoire est l’occasion de se


concentrer sur des domaines-clé (économie, habitat, mobilité, environnement,
agriculture et risques), utiles à la lecture du territoire et qui structurent la
réflexion sur un nouveau modèle territoriale.

La vision stratégique pour Alger est une vision conçue à quatre échelles et en
quatre étapes. Les quatre échelles soulignent le rôle d’Alger dans les divers
contextes territoriaux et ils constituent le cadrage des divers niveaux de
réponse en vue de l’organisation et du développement du territoire :

> Ville monde ;

> Ville capitale ;

> Ville polycentrique ;

> Ville de proximité.

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Alger, ville monde

Être une ville ouverte sur l’extérieur devient une ambition de tout premier plan.
Alger s’affirme progressivement sur la scène internationale et globale comme
un pôle urbain important au sein de la Méditerranée, de l’Europe élargie et du
nord de l’Afrique

Pour ce, il faut doter le territoire de nouveaux équipements de niveau


supérieur, d’événements et de nouvelles fonctions d’intermédiation qui exaltent
les valeurs endogènes de ce territoire et qui affirment la ville dans le domaine
de l’économie de la connaissance, lui conférant ainsi une plus grande visibilité
et compétitivité externe.

Alger, ville capitale

Pour être à l’échelle nationale une ville moteur de progrès économique et


cohésion sociale, capable d’introduire des itinéraires de changement et
d’exalter le développement compétitif du pays, il faut doter Alger de fonctions
hautement différenciatrices et qualifiantes dans le contexte national, et
renforcer son rôle de centre représentatif des institutions et des entreprises.

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Alger, ville polycentrique

Un système polycentrique peut être atteint au moyen d’un réseau hiérarchisé


d’agglomérations urbaines qualifiées et denses, bien connectées entre elles et
desservies par des fonctions intermédiaires. Il est souhaitable pour renforcer la
cohésion sociale, surtout dans l’accès aux biens et aux services publics, et
pour assurer la durabilité environnementale et la compétitivité économique de
ce territoire.

Alger, ville de proximité

Dans le cadre de l’organisation des agglomérations urbaines qui doivent


s’appuyer sur un concept d’urbanisme inclusif suscitant des solutions
intégrées, fondées sur le mélange de fonctions, sur la mixité social et sur la
mobilité, une réponse centrée sur les besoins des communautés locales, sur
l’offre de fonctions de proximité fondamentales pour le bien-être des
populations est proposée s’impose.

Les quatre étapes répondent au besoin d’exécution progressive et


programmée des projets structurants et prioritaires qui donnent corps au
modèle territorial et qui contribueront à la transformation et au développement
d’Alger, au cours des prochaines décennies :

> 2015|2020
L’étape de l’embellissement
Le cinquantenaire de l’Indépendance ;

> 2020|2025
L’étape de l’aménagement de la baie
Le grand événement international ;

> 2025|2030
L’étape de la requalification de la périphérie
L’éco-métropole de la Méditerranée ; et

> 2030|2035
L’étape de la consolidation
Alger, ville monde.

La concrétisation des projets structurants au cours de ces quatre périodes


mettra en route un processus de développement urbain puissant et cohérent
et matérialisera les ambitions nourries pour la capitale.

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2015-2020
L’étape de l’embellissement
Le cinquantenaire de l’Indépendance

Pour la première phase d’intervention territoriale qui coïncide avec la


commémoration, en 2012, du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie,
l’embellissement de la ville d’Alger est la priorité immédiate.

Les projets à développer apporteront une réponse à plusieurs axes


d’intervention fondamentaux. Le premier d’entre eux concerne la reconquête
du front de mer. La baie est maintenant et depuis toujours un emblème de
l’histoire de la ville, non seulement sur le plan identitaire et symbolique, mais
aussi sur le plan socio-économique. Il convient donc de récupérer et de
réinventer cette relation.

Le deuxième axe d’intervention est lié à l’axe précédent et a trait au


renouvellement du centre historique. La recomposition de l’âme de la ville
devra faire l’objet d’opérations de renouvellement des espaces publics, ainsi
que d’évaluation et de restauration du patrimoine existant.

Le troisième axe d’intervention se penche sur l’établissement de la structure


verte de la Wilaya. Des projets de natures et d’échelles différentes, mais
complémentaires, seront développés pour améliorer l’image de la Wilaya et
restaurer les équilibres écologiques.

Le quatrième et le cinquième axe d’intervention se consacrent à la périphérie,


notamment au réaménagement et au développement de quelques quartiers.

Enfin, le dernier axe d’intervention est voué au macro-maillage. Pour des


motifs fonctionnels, celui-ci comprend aussi un axe d’intervention structurant.

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2020-2025
L’étape de l’aménagement de la baie
Le grand événement international

Au cours de cette phase, l’aménagement de la baie se poursuit. Des


interventions spécifiques et de grande envergure seront réalisées près de la
baie. Ces projets se dessinent tel un collier de perles, autour de la baie,
devenant ainsi le symbole d’une intervention globale qui permettra à Alger
d’accueillir un événement de dimension internationale.

Ce projet se fera grâce à la construction d’un nouveau port à conteneurs et


industriel et grâce à la reconversion de certaines friches près de la côte. Ces
opérations permettront de libérer des aires importantes en vue de recevoir des
fonctions et des activités plus adaptées aux nouvelles ambitions auxquelles
aspire la ville, notamment en matière de services et d’autres activités d’appui à
la structure économique d’Alger.

Les projets de la baie seront complétés par des interventions (dûment


autorisées par les organismes responsables) dans les zones d’aménagement
des transversales, pour créer une liaison équilibrée entre des zones plus
éloignées et la baie. Le boulevard urbain de la rocade renforcera ce dessein.

La création d’agriparcs démarre dans le cours de cette phase, tandis que se


poursuit la restructuration de la périphérie.

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Rapport d'orientation

2025-2030
L’étape de la requalification de la périphérie
L’éco-métropole de la Méditerranée

Après 2019, débutera la troisième phase de l’intervention stratégique. Au cours


de ces quatre années, le développement de la périphérie de la wilaya guidera
les interventions prévues, notamment à travers la poursuite des travaux
d’extension de la baie d’Alger et l’aménagement des avenues transversales
périphériques. En même temps, aura lieu la mise en œuvre du projet de tram-
train de la rocade, vecteur de rénovation du système de mobilité urbain, et la
consolidation de l’axe logistique de l’autoroute Est-Ouest. Tous deux seront
fondamentaux pour la structuration et pour le renforcement des activités
économiques.

2030-2035
L’étape de la consolidation
Alger, ville monde

La dernière des quatre étapes stratégiques se centrera sur la zone Est de la


ville. C’est une zone pour laquelle on prévoit une croissance démographique
et qui grâce à des règlements d’occupation du sol pourra devenir un secteur
d’extension urbaine de qualité, dotée de toutes les conditions pour accueillir
de manière confortable une population plus jeune et mieux qualifiée, qui
contribuera sans doute au succès socio-économique de la wilaya et à
l’amélioration de son image.

En plus de l’extension de la ville vers l’est, à travers l’élaboration d’un plan


d’urbanisme spécifique, le moment sera venu de conclure l’extension de la
baie, entamée au cours de la première phase, ainsi que le renforcement de
l’axe logistique, commencé lors de la troisième phase.

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6.
LES SIX PILIERS DU MASTER PLAN

Le futur d’Alger, une Alger qui se veut une référence en Méditerranée et dans
le monde, repose sur six piliers du Master Plan du PDAU d’Alger.

Ces piliers se matérialisent en 82 projets structurants qui correspondent à des


propositions concrètes d’intervention et qui ‘donnent corps’ au modèle
territorial préconisé dans le Master Plan.

Une vision à quatre échelles et en quatre étapes stratégiques


Les six piliers du Master Plan

1 Développement 2 3 4
économique | Ouverture de la ville Cohésion territoriale | Environnement |
au Monde | Cohésion sociale | Protection et
Compétitivité |
Emploi Internationalisation Habitat Valorisation

Projets structurants Projets structurants


5
Modèle
territorial

6
Gouvernance

Les six piliers du Master Plan


Source : Parque EXPO, 2010

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Ces projets structurants se détachent de par leur capacité de fonctionner


comme levier du développement harmonieux et durable de ce territoire et de
stimuler un processus effectif de régénération des centres urbains et de
dynamisation et de diversification du tissu économique et social d’Alger. De la
même manière, ils induisent le développement et la concrétisation d’autres
actions et/ou de projets qui émergent de la réplique de leurs effets, selon un
processus de contamination positive.

Du point de vue de la stratégie et de la politique de gestion du territoire, ces


projets revêtent une importance vitale pour la mise en place du modèle
territorial, justifiant de ce fait la mobilisation prioritaire de ressources de
natures diverses.

Projets structurants
Source : Parque EXPO, 2015

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PLAN DIREC
ECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

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Pilier 1
Développement
nt économique | Compétitivité | Emploi

Une ville tournée


e vers la croissance et le développement écono
nomique, la
création d’emplois
lois et de richesse, avec comme acteurs princip
cipaux des
entreprises et dess institutions
in modernes, qualifiées et compétitives.

Liste des projets structurants


str :

> le Port d’Alg


lger – Reconversion et réaménagement ;

> le Couloir log


logistique, d’industrie et de services d’Alger – Rouï
ouïba, Bab
Ezzouar ett B
Birtouta ;

> le Front de
emmer Hussein Dey/Mohammadia – Requalification
n et
e
reconversion
ion ;

> la Nouvelle
le g
gare centrale d’Alger ;

> le Réseau complémentaire


co d’activité industrielle et de service
ices ;

> la Faculté de Médecine ;

> la Faculté de Droit ;

> le Stade de
e Douera
D ;

> la Participati
ation du marché privé à la production résidentielle –
Création de
ecconditions pour les entreprises et pour le secteurr bancaire
b ;

> le Commerc
erce et services de proximité – Dotation de structure
ures et
d’équipemen
ents de base ;

> la Revitalisat
isation et la qualification commerciale d’Alger (comm
mmerce de
détail) ;

> le Noyau urb


urbain des fermes – Programme de revitalisation ;

> l’Activité agr


gricole – Programme de formation pour agriculteurs
urs ;

27 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> le Réseau d’énergie de la Wilaya d’Alger – Programme d’action


territoriale ;

> l’Agence régionale de l’énergie de la Wilaya d’Alger ;

> les Systèmes de communications de la Wilaya d’Alger – Programme


d’action territoriale ;

> l’Agence régionale des systèmes de communication de la Wilaya


d’Alger ;

> la Stratégie e-wilaya d’Alger ;

> la Gestion de l’espace public – Programme de formation pour les


entités publiques ;

> le Port de Tamentfoust ;

> le Port El Djamila ;

> la Relance de l’économie endogène liée à la requalification de


l’espace public ;

> l’Institut supérieur technologique à Rouïba ;

> l’Université de Bouzareah ;

> le Nouveau siège de la Wilaya.

Place des Martyrs et Terrasses du Port


Source : Arte Charpentier/Wilaya d’Alger, 2009

28 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Pilier 2
Ouverture de la ville au monde | Internationalisation

Une ville ouverte propulsée sur la scène internationale, dotée d’équipements


capables de l’affirmer et de la singulariser.

Liste des projets structurants :

> la Ville nouvelle de Sidi Abdellah ;

> la Grande Mosquée d’Alger ;

> le Nouveau complexe sportif international d’Alger – Stade de Barakï ;

> l’Aéroport Houari Boumediane – Extension et refonctionnalisation ;

> les Zones touristiques d’Alger – Programme de valorisation ;

> le Lycée international ;

> la Nouvelle université d’Alger ;

> l’Opéra d’Alger ;

> le Musée de l’Afrique ;

> la Foire internationale d’Alger ;

> les Terrasses du port ;

> la Promenade de l’Indépendance ;

> Mediterraneum – l’Aquarium d’Alger ;

> le Centre international des congrès d’Alger ;

> la Maison d’Alger – Espace de congrès et d’expositions ;

> le Palais des Festivals.

29 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Promenade de l’Indépendance - Projet d’aménagement


Source : Parque EXPO, 2009

La Grande Mosquée d’Alger


Source : Krebs und Kiefer/KSP/Wilaya d’Alger, 2010

30 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Pilier 3
Cohésion territoriale | Cohésion sociale | Habitat

Une ville sûre de sa qualité urbaine, fière de son cœur historique et maître de
son étalement.

Une ville belle, orgueilleuse de son patrimoine et attentive aux conditions


d’habitat et de vie justes.

Une ville forte d’un système de transports cohérent, fonctionnel et fiable,


gardien de la qualité de vie de ceux qui l’habitent, y travaillent ou la visitent.

Liste des projets structurants :

> le Centre d’Alger – Programme de réhabilitation ;

> les Pôles d’habitat intégrés ;

> le Pôle de régénération urbaine El Harrach/Barakï ;

> le Réseau routier fondamental ;

> le Réseau de transport collectif en site propre (TCSP) – Train, métro,


tramway et bus ;

> la Casbah – Sauvegarde et valorisation ;

> les Centralités historico-patrimoniales périphériques – Programme de


valorisation ;

> la Création de pôles d’échanges liés aux gares ferroviaires ;

> le Chemin de fer de banlieue – Renforcement de cet avantage ;

> le Contrôle du trafic routier – Installation d’un système centralisé ;

> la Création de parkings-relais et de couloirs réservés en site propre ;

> le Stationnement payant en voirie – Mise en œuvre d’une zone pilote ;

> les Résidences privées pour cadres qualifiés ;

> les Écoles professionnelles – Programme d’agréation ;

31 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> la Formation de ressources humaines dans les domaines du


logement et de la réhabilitation – Coordination avec les écoles
techniques et les universités ;

> l’Encadrement technique et urbanistique de l’autopromotion


d’habitat ;

> les Organismes régionaux responsables de la production et de la


gestion résidentielle – Programme de réorganisation ;

> l’Observatoire de l’habitat et de la réhabilitation urbaine ;

> le Plan Lumière – Programme de valorisation du paysage urbain


nocturne ;

> les Piscines de Bab El Oued ;

> la Place des Martyrs – Station de métro muséale ;

> la Promenade de la Grande Poste ;

> la Promenade de la Mémoire/Square Port-Saïd ;

> le Nouveau quartier balnéaire et touristique de Bateau Cassé ;

> le Nouveau quartier balnéaire et touristique de Bordj El Kiffan ;

> la Grande Bibliothèque ;

> le Palais des Sports.

Plan général des interventions dans le centre historique


Source : Parque EXPO, 2009

32 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Pilier 4
Environnement | Protection et valorisation

Une ville au devant des équilibres écologiques, au service du patrimoine


naturel et prodigue en espaces de loisirs et de repos. Une ville préparée pour
affronter les différentes menaces naturelles et technologiques. Une ville
refoulant tout danger et maître de solutions ajustées aux problèmes.

Liste des projets structurants :

> la Délocalisation de la centrale de production d’énergie du port ;

> le Parc métropolitain de Baïnem ;

> le Paysage protégé de Réghaïa – Programme de valorisation ;

> le Parc urbain d’El Harrach ;

> les Agriparcs urbains – Programme et mise en place ;

> les Pôles de traitement de déchets d’Ouled Fayet et de Rouïba –


Requalification et construction ;

> le Parcours urbain des berges d’El Hamiz ;

> le Front littoral de la wilaya d’Alger – Programme de valorisation et de


sauvegarde ;

> la Forêt de protection des versants sud du système montagneux du


Sahel ;

> la Forêt de Zéralda – Extension à l’est ;

> la Zone irriguée d’AinTaya/Heraoua – Programme de modernisation ;

> le Système d’assainissement environnemental – Qualité de l’eau et


valorisation de la récupération et du traitement d’eaux usées ;

> la Nouvelle carte d’aptitude des sols ;

> la Construction du centre intégré de récupération, de valorisation et


d’élimination de déchets.

33 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Parc métropolitain de Baïnem - projet d’aménagement


Source : Parque EXPO, 2009

Agriparcs urbains – projet d’aménagement (Khraïssia)


Source : Parque EXPO, 2009

34 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Pilier 5
Le modèle territorial

Ces quatre premiers piliers se matérialisent à travers des projets structurants


dans le cinquième pilier – le modèle territorial –, un outil d’orientation
stratégique pour la mise en œuvre de la vision et des propres projets
structurants.

Le modèle territorial traduit la vision et les stratégies qui consolideront l’espace


de la wilaya d’Alger. Il reflète les grandes options stratégiques des 20
prochaines années pour l’organisation du territoire. Ces options « tracent »
l’Alger de demain, selon une perspective de changement progressif et
durable, pour l’affirmer comme une métropole avec une structure et une forme
bien adaptées au site, avec une distribution équilibrée et compétitive des
fonctions et des ressources, et ce dans le respect des valeurs naturelles et
patrimoniales.

Le modèle territorial est à l’écoute des caractéristiques intrinsèques du


territoire – le modèle implicite –, et il est en conformité avec la vision
stratégique proposée. À partir d’une approche holistique, il veut redéfinir et
organiser les grands systèmes qui moulent le territoire, à savoir le système
environnemental, le système urbain et de compétitivité et le système de
mobilité et transports.

Modèle territorial
Source : Parque EXPO, 2015

35 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Le modèle territorial propose une lecture synoptique des trois systèmes qui le
composent – allant de pair avec les projets structurants –, et ce, dans le
présent et sa projection dans le futur.

Empreint de constantes et de tendances et options lourdes du territoire, le


modèle territorial est, simultanément, assez flexible pour accueillir des espaces
de correction de trajectoires et offrir des conditions de réponse à d’autres
nouvelles opportunités.

À travers les grandes options établies et les projets structurants qui l’intègrent,
le modèle territorial apporte une solution objective aux principales faiblesses
détectées et une orientation claire pour une Alger plus durable et plus
compétitive.

Le modèle territorial remédie efficacement aux problèmes-clés identifiés par :

> la protection et la valorisation des principales richesses et ressources


naturelles et des zones à risque, grâce à la singularisation d’une
structure écologique fondamentale qui définie et qui délimite les zones
uniques (composées d’espaces naturels et de sites à grande
dangerosité), soumises à un statut de protection spéciale et qui sont
porteuses de projets structurants pour la protection, la valorisation et
l’appropriation par la population ;

> la protection des sols fertiles et le contrôle de l’activité dans les zones
agricoles, grâce à l’identification et à la délimitation d’une réserve
agricole fondamentale. Un ensemble de projets structurants affectés à
la RAF concourront à l’usage actif des parcelles agricoles, en vertu du
principe que l’usage est la meilleure protection de ce patrimoine ;

> la réponse efficace et immédiate aux carences en logement de la


wilaya d’Alger, grâce à l’identification d’espaces plus propices à la
fonction résidentielle et à l’accueil de programmes gouvernementaux de
l’habitat, d’après une philosophie qui articule la politique de l’habitat
avec celle de la ville. Ainsi, les projets structurants propres à ce
domaine sont localisés dans les zones les plus appropriées à leur futur
développement urbain, intégrées dans des agglomérations existantes,
dotées d’équipements et de services et desservies par les nouveaux
axes de mobilité ;

> la création d’un nouveau système de mobilité efficace, substituant le


paradigme actuel de l’utilisation lourde du transport individuel et de la
répartition modale du transport collectif par un modèle de mobilité et de
transports, étayé par un ensemble de projets structurants développant
un nouveau réseau de transports collectifs en site propre (chemin de

36 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

fer, métro, tram-train, tramway et bus) et qui offre de nouveaux pôles


d’intermodalité et d’articulation des transports, le meilleur exemple étant
la nouvelle gare centrale d’Alger ;

> le renforcement du système de compétitivité et d’attractivité de la


wilaya d’Alger, composé d’espaces modernes dotés de toutes les
commodités, à vocation pour la mise en place d’activités dans le
domaine de la production de biens et services, du tourisme, portuaire,
logistique et de l’innovation, de la connaissance et de la recherche,
créant ainsi un réseau solide de pôles de compétitivité et de zones
entrepreneuriales, avec comme exemples le Centre d’affaires de Bab
Ezzouar, la plate-forme logistique de Réghaïa/Rouïba, la plate-forme
agro-alimentaire de Birtouta, le port d’Alger reconverti à triple vocation
(énergétique, commerciale et de tourisme/loisirs) et la nouvelle Foire
internationale d’Alger.

> la création d’un système urbain polycentrique et compétitif composé


de centres urbains bien connectés et de circulation aisée, dotés
d’espaces urbains de haute qualité environnementale. Cette
configuration permettra de capter de nouvelles fonctions et de nouvelles
compétences, tout en valorisant les activités économiques de proximité,
structurantes et à grande échelle qui contribueront à l’affirmation de la
métropole dans les contextes international, national et régional. Cette
option s’appuie sur un ensemble de projets structurants dans le
domaine de la requalification du territoire et de la promotion de la
compétitivité économique comme un levier de développement de la
capitale.

37 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Système environnemental

Le système environnemental est composé de la structure écologique


fondamentale – les systèmes et les zones naturelles à protéger – et de la
réserve agricole – avec les zones de sols fertiles – ainsi que d’autres espaces
d’occupation végétale, surtout ceux inclus dans les espaces urbains et non
couverts par la structure écologique fondamentale, mais qui font partie de la
structure écologique intégrée.

Ce système constitue la base de mise en œuvre d’un modèle de


développement durable, fondé sur la connaissance des contraintes et des
vocations biophysiques du territoire, dans une perspective de création de
richesse dans le respect de la pérennité des ressources endogènes.

La structure écologique fondamentale et la réserve agricole donnent corps à


une stratégie de valorisation et de conservation des richesses endogènes de
la wilaya d’Alger. Son potentiel de développement réside nommément dans la
fertilité du sol et sa capacité d’accroître la productivité agricole, et dans la
qualité écologique des paysages et leur capacité d’attraction touristique.

Système environnemental
Source : Parque EXPO, 2015

38 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

La structure écologique fondamentale est une clé du succès pour une


stratégie de valorisation et de sauvegarde des grands systèmes naturels. Elle
se traduit par la protection du littoral en matière de durabilité du cycle de l’eau,
par la prévention des risques naturels, par la durabilité du couvert arboré et
arbustif, par la protection des espaces spéciaux de conservation (zones
protégées et classées ou sites et paysages singuliers).

La structure écologique fondamentale est composée de trois catégories


d’espaces : (i) les corridors écologiques structurants, supportés par le
système humide et littoral ; (ii) les espaces de portée écologique qui intègrent
les paysages singuliers, les forêts, les bois, les parcs, les réserves et les
agriparcs ; et, (iii) les couloirs verts implantés dans les principaux réseaux
routier et ferroviaire.

Le réseau hydrographique, lui-même constitué des principaux cours d’eau,


des bassins versants, des lacs et des îles, sans oublier les corridors côtiers
sont des zones essentielles pour la protection de l’environnement et pour la
connectivité écologique qui méritent d’être valorisées.

Les corridors côtiers, délimités à l’est et à l’ouest, font l’objet de la définition


d’une stratégie de préservation des espaces libres et de requalification des
zones d’occupation urbaine, en vue de valoriser le potentiel paysager de
grande valeur touristique, mais aussi d’atténuer les problèmes d’érosion.

Pour le paysage protégé de Baïnem, à l’ouest, il est prévu un grand parc


forestier, doté de fonctions récréatives. Quant au Lac Réghaïa, à l’est, il s’agit
de valoriser cette zone humide, grâce à l’élargissement de la zone de
protection et au développement des propriétés associées au tourisme
scientifique et de nature.

Le parc d’El Harrach et le parc d’El Hamiz sont les deux grands espaces
verts de récréation et de loisirs de la couronne urbaine d’Alger. Le premier
définit l’axe structurant du territoire de la Wilaya et il permet aussi d’ouvrir un
nouveau front de valorisation des zones urbaines à l’est et au sud, scellant un
lien avec un site au fort potentiel paysager ; le second veut qualifier le
processus de renouvellement urbain d’une zone dénaturée.

En matière de forêt, il s’agit de valoriser et d’étendre aussi bien les forêts


récréatives, comme, par exemple, la forêt de Zéralda, que la forêt de
protection du versant sud du Sahel, qui occupe un système de versants en
pente, faisant frontière avec la plaine de la Mitidja, et où on peut encore
observer des vestiges de petits bois de protection à consolider. Ces versants
sont affectés par des phénomènes d’occupation urbaine diffuse qu’il s’agirait
de contrôler.

39 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Dans les zones de transition des agglomérations urbaines, les agriparcs


jouent un rôle de contention et de qualification des espaces urbains et de
valorisation des espaces agro-forestiers. Il s’agit d’espaces multifonctionnels
qui visent à promouvoir la qualité de vie de la population et l’intégrité des
ressources et des paysages, comprenant des usages de récréation et de
loisirs, dynamisant les activités économiques de proximité liées à l’agriculture,
à la forêt et à l’élevage pour in fine développer l’économie locale.

Les couloirs verts du réseau de mobilité visent à assurer une intégration


paysagère ajustée des infrastructures lourdes. Ces espaces de continuité
permettent le développement articulé de solutions de mobilité douce comme
les pistes cyclables.

En somme, la structure écologique fondamentale est un puissant instrument


de sauvegarde des ressources naturelles, de valorisation des unités de
paysage, de protection des situations à risque et vulnérables et de promotion
de la qualité de vie des populations rurales et urbaines.

La création d’une réserve agricole a pour objectif central la sauvegarde d’un


sol fertile, fondamental pour le développement des activités agricoles et
forestières. Cette ressource garantit la production de richesse directe et elle
est également, responsable de la production et de la conservation du paysage
méditerranéen.

L’horizon temporel pour la conservation et la valorisation des zones agricoles


va au-delà des 20 prochaines années. Il est prévisible que l’agriculture
acquiert une plus grande dynamique dans le contexte régional, national et
mondial, en particulier en matière d’approvisionnement et de sécurité
alimentaire, jusque-là nettement dépendante des importations.

Les investissements dans l’implantation de nouveaux périmètres d’arrosage,


et la possibilité de changer la structure de la propriété foncière, à travers un
processus de parcellisation, donneront lieu à une croissance graduelle de la
productivité et à un développement agricole territorial.

La réserve agricole établit un réseau de systèmes et des zones de production


et de conservation agricole connectée avec les corridors écologiques
structurants :

> Les zones de production agro-forestière, où l’agriculture et la forêt


sont considérées comme des activités économiques fondamentales,
soit dans une logique d’usage du sol en matière de proximité de la
maille urbaine, privilégiant l’auto-consommation et l’approvisionnement
de marchés locaux, soit dans une logique d’occupation de zones plus
importantes de terres agricoles, dans une optique productive avec une

40 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

orientation de marché qui vise à structurer une chaîne de valeur


endogène d’approvisionnement agro-alimentaire (de produits frais et/ou
transformés) des principaux marchés de destination, intermédiaires et
finaux, de la wilaya d’Alger. Cette occupation sera plus fréquente dans
la plaine fertile de la Mitidja et sur la plate-forme littorale du Sahel.

> Les zones de conservation agro-forestière témoignent d’une


occupation du sol à caractère presque permanent, avec une activité
agricole et forestière de nature extensive, pérenne et notoirement
durable en matière de mobilisation des ressources naturelles
endogènes. Elles auront une fonction complémentaire par rapport aux
zones de production agro-forestière ; aux zones de sensibilité
écologique identifiées dans la structure écologique fondamentale ; et
aussi aux zones interstitielles du tissu urbain, où une occupation active
des sols par le biais d’une agriculture de conservation peut être la clé
d’un développement équilibré et durable de la structure urbaine de la
wilaya d’Alger.

En plus de la sauvegarde et de la valorisation des zones écologiques


fondamentales et des sols fertiles, on préconise un ensemble de solutions et
de projets dans le domaine de l’assainissement environnemental et de la
collecte, du transport, du traitement et du dépôt de déchets solides. En
effet, ils sont indispensables pour la durabilité du système environnemental et
pour la qualité de vie de la population de la wilaya d’Alger.

Au niveau du système d’assainissement environnemental, il faut signaler trois


projets fondamentaux pour la structuration du secteur d’assainissement des
eaux usées (dans certains cas, en étroite articulation avec l’approvisionnement
en eau). Ils visent à doter la wilaya d’Alger d’un ensemble de solutions de
traitement, capables de produire de l’eau de qualité à des fins d’utilisation
secondaire (comme, par exemple : l’irrigation, la réfrigération dans des
installations industrielles, le lavage des chaussées ou l’arrosage des jardins
dans le secteur urbain), et à produire un système de réserve et de distribution
en vue d’un approvisionnement rapide et fiable des principaux secteurs
intéressés en eau d’une qualité inférieure, dont :

> un nouveau système de distribution d’eau pour la réutilisation ;

> la mise en place d’un système de traitement pour les réacteurs


biologiques à membrane (RBM) dans les STEP de Beni Messous,
Barakï et Réghaïa ; et

> la construction d’une nouvelle STEP à Zéralda pour le traitement des


eaux usées et pour la production d’eau d’une qualité inférieure
réutilisable.

41 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

La localisation de la STEP à Zéralda qui servira la future ville nouvelle de Sidi


Abdellah est conditionnée par l’état des travaux relatifs au projet existant. En
effet, le projet existant prévoit l’implantation de la STEP à Zéralda dans une
zone noble et sensible du point de vue environnemental, près de la côte, avec
un potentiel touristique et proche des concentrations urbaines. D’où la
proposition présente de changement vers une zone moins exposée, plus au
sud de la commune, près de l’oued Mazafran. Cette proposition tient compte
des caractéristiques de drainage du terrain, suscitées par la topographie et
par le milieu récepteur le plus adéquat – le Mazafran – et, aussi, du besoin de
préserver les zones à occupation humaine des contraintes produites par cette
infrastructure. Au cas où cette option serait privilégiée, il ne serait plus
nécessaire de construire la STEP de Mahelma, également en projet.

Au niveau des déchets solides urbains, une solution globale et intégrée de


gestion des déchets est proposée, en ayant pour base les bonnes pratiques
adoptées dans ce domaine, qui privilégient, elles, les processus de
réutilisation, de recyclage et d’autres formes de récupération au détriment de
la solution de mise en décharge, qui est l’ultime solution. Les options de
traitement à partir des processus de tri ont été considérées prioritaires, suivies
des technologies de traitement biologique pour la valorisation organique des
flux de déchets biodégradables. La valorisation énergétique constitue une
solution de traitement pour la fraction de déchets inertes à haut pouvoir
calorifique. La solution de mise en décharge constitue une solution de
destination finale pour les déchets non passibles de recyclage et/ou de
valorisation, ainsi que pour les rebuts produits dans le cadre des options
mentionnées plus haut.

Sur la base de ce nouveau système global de gestion des déchets solides


urbains, il y a lieu de proposer la création de deux pôles de traitement : (i) le
pôle d’Ouled Fayet, situé dans le centre d’enfouissement technique existant ;
et, (ii) le pôle de Rouïba, situé dans la zone industrielle de Rouïba/Réghaïa.
Ces deux pôles sont complétés par un centre intégré de récupération,
valorisation et élimination de déchets, dans la cimenterie de Meftah, qui est
une solution pour les déchets dangereux.

Système urbain et de compétitivité

La définition d’un système urbain équilibré et compétitif est un défi, car il s’agit
de concevoir un modèle qui corrige les effets pervers de la croissance urbaine
diffuse, notamment les étalements vers les territoires les plus sensibles, et qui
mette en place les conditions nécessaires au développement d’un système
urbain polycentrique constitué de deux agglomérations régénérées et
suffisamment connectées. Ce système doit aussi renforcer la cohésion
sociale, en garantissant un accès égal aux biens et aux services publics, et il

42 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

doit assurer la durabilité environnementale et la compétitivité économique,


nommément à travers la captation de nouvelles fonctions et compétences.

En plus d’un engagement ferme pour le développement d’un modèle


polycentrique d’organisation du réseau urbain, le système urbain et de
compétitivité proposé définit une politique de la ville avec des priorités d’action
d’ordre urbanistique :

> le renouvellement urbain des centralités historiques est présent dans


trois projets structurants : la sauvegarde et la valorisation de la Casbah,
le programme de renouvellement du centre d’Alger, patrimoine
incontestable (qui intègre un ensemble de projets urbains prioritaires),
et le programme de valorisation des centralités historico-patrimoniales
périphériques. Ces programmes introduiront des progrès substantiels
sur le plan de la qualité de l’espace public et sur le plan du confort des
logements et, en même temps, ils renforceront les valeurs identitaires et
culturelles de ce territoire, consolidant le développement des industries
culturelles et touristiques.

> la reconversion des zones urbaines vétustes et dénaturées, en vue de


créer de nouvelles urbanités grâce à des opérations de renouvellement
et de requalification, d’où sont issus des espaces urbains de référence
et de grande qualité environnementale, capables de capter de
nouvelles fonctions qui stimulent l’économie et la cohésion sociale. Le
projet structurant du pôle de régénération urbaine El Harrach/Barakï en
est le meilleur exemple. En effet, il s’agit d’une intervention
emblématique et à large échelle qui, de par son positionnement et son
programme, jouera un rôle fondamental dans la réorganisation et la
requalification de la ville d’Alger, avec la création d’une nouvelle
centralité urbaine. La requalification du front maritime de la baie d’Alger
est un autre projet d’envergure, qui servira à faire le trait d’union entre la
ville et la baie et à développer un espace urbain de haute qualité
environnementale.

> la définition de zones stratégiques de requalification et de


développement urbain capables de répondre à des lourds besoins en
logement de la wilaya. Ce sont des zones qui s’articulent avec les
agglomérations urbaines existantes – dans une logique de
rationalisation de l’utilisation des infrastructures et des équipements –,
ainsi qu’avec les grands axes de mobilité, surtout les axes de transports
collectifs à grand débit, comme par exemple : le tramway. Le
développement de ces zones est accompagné d’opérations
d’éradication de l’habitat précaire et de reconversion des occupations
provisoires, comme les chalets qui, dans certains cas, se

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

transformeront en de nouveaux espaces urbains. Le projet structurant


‘Pôles d’habitat intégrés’ est une réponse stratégique où la politique de
la ville s’articule avec la politique de logement pour la construction
d’une nouvelle extension urbaine qualifiée.

> la contention, le colmatage et le compactage des agglomérations et


de l’occupation urbaine situés à des endroits sensibles pour l’équilibre
environnemental, nommément dans le Sahel et dans la plaine de la
Mitidja. Les agriparcs apportent une réponse opérationnelle à la
durabilité environnementale et à la préservation des terres fertiles,
représentant un périmètre urbain physique qui, de par son utilisation
active et multifonctionnelle, contribuera à la contention de la croissance
urbaine diffuse.

> la création de pôles de compétitivité, par le biais de la réorganisation


des activités commerciales, industrielles, logistiques et touristiques,
misant, dans ce cas-ci, sur leur concentration et sur le lien entre eux et
entre les centres urbains grâce à un réseau d’accessibilités et de
transports efficient. Ces pôles se trouvent représentés dans : (i) de
nouvelles zones de localisation d’entreprises (Barakï-El Harrach, Bab
Ezzouar et Sidi Abdellah), aptes à accueillir des fonctions
entrepreneuriales qualifiées et fondées sur l’innovation et le
développement ; (ii) le nouveau couloir logistique de la wilaya, un axe
stratégique en articulation avec le port et l’aéroport d’Alger, et qui
intègre la grande plate-forme logistique de Rouïba/Réghaïa, la zone
industrielle d’Oued Smar et la nouvelle plate-forme logistique agro-
alimentaire de Birtouta ; (iii) de nouvelles zones complémentaires
d’activités, dont Douera et Sidi Moussa ; et, (iv) des zones à vocation
touristique (plate-forme littorale ouest et est), pour lesquelles on
propose des initiatives de valorisation de l’espace naturel et de l’espace
public urbain, ainsi que l’introduction de fonctions spécialisées d’appui
à l’activité touristique.

Quant au port d’Alger, l’enjeu est de consolider sa triple vocation (en


fonction des dimensions énergétiques, commerciales et touristiques) et
de contribuer au renforcement de la vocation logistique d’Alger au
niveau international, en améliorant les infrastructures et les systèmes
d’exportation, supporté par un vaste processus de reconversion et de
réaménagement de cet espace, qui culminera avec le croisement des
fonctions portuaires et les nouvelles fonctions urbaines et de loisirs
qualifiés, qui permettront de relier la ville à la baie.

Dans une perspective de renforcement de la compétitivité et de la


cohésion du territoire, le développement d’équipements de niveau

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

supérieur est une priorité. Les projets de la nouvelle gare centrale, de la


Grande Mosquée, du Stade de Barakï, du Stade de Douera, de la
Faculté de Médecine, de la Faculté de Droit et du Lycée international
témoignent de cette option.

Système urbain et de compétitivité


Source : Parque EXPO, 2015

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Rapport d'orientation

Ces priorités d’intervention urbanistique, auxquels les projets structurants


donnent corps, sont encadrés par un système urbain hiérarchisé, tant au
niveau des sous-systèmes comme au niveau des centralités, et qui se traduit
physiquement par une matrice d’occupation urbaine qui définit, elle aussi, les
grandes actions urbanistiques à développer pour l’avenir, et qui est composée
de l’hypercentre, de la couronne urbaine de densification et de requalification
– l’aire urbaine centrale –, du réseau urbain d’agglomérations de contention et
de requalification et des pôles de compétitivité, constitués de zones d’activités
économiques et de zones d’occupation touristique. Ce modèle est renforcé
par les trois principales centralités urbaines, en l’occurrence des espaces de
référence notables de par une forte concentration de fonctions supérieures, de
par l’image différenciée et attrayante et de par leur rôle fondamental dans le
rééquilibrage du système urbain et de compétitivité : (i) l’hypercentre ; (ii) le
pôle de régénération urbaine El Harrach/Barakï ; et, (iii) la nouvelle ville de Sidi
Abdellah.

Pôle de régénération urbaine El Harrach/Barakï - projet d’aménagement


Source : Parque EXPO, 2011

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Rapport d'orientation

La nouvelle structuration et hiérarchisation du système urbain

Avec pour toile de fond, soit les tendances lourdes du développement urbain,
économique et social de la wilaya, soit les orientations de développement et
de gestion territoriale, tout comme les priorités de l’investissement public,
identifiées dans divers secteurs (allant des infrastructures d’accessibilités et de
transports aux équipements collectifs et au développement économique), il y a
lieu de proposer une structuration du système urbain en neuf sous-systèmes,
hiérarchisés en fonction de leur importance démographique et fonctionnelle.

La définition de ces sous-systèmes vise à maximiser les investissements


publics à travers la conception d’une matrice de coopération intercommunale
et de gestion intégrée du territoire, permettant d’améliorer la performance des
politiques publiques. D’autre part, la hiérarchisation est un élément essentiel
de la structuration des systèmes et de l’ajustement des investissements
publics aux dynamiques territoriales et à la demande.

Au vu de l’état de l’occupation et de l’interdépendance du territoire


métropolitain, les sous-systèmes dessinés sont structurés dans une logique
de « couronnes » d’urbanisation à partir d’un centre traditionnel fort. Ils
résultent de l’agrégation de communes (afin de faciliter et d’opérationnaliser
plus facilement la concertation politique et technique), issue du croisement de
la lecture des tendances lourdes du processus d’urbanisation et du
développement des centralités urbaines du territoire de la wilaya avec la vision
prospective de développement territorial associée aux propositions de
dotation d’infrastructures consacrées (notamment dans les domaines de la
mobilité et des transports et de l’expansion urbanistique).

Chacun des neuf sous-systèmes, même s’il possède des potentiels


différenciés de levier du processus d’urbanisation, ce qui justifierait la
hiérarchisation en trois niveaux, réunit un ensemble de centralités urbaines,
avec des potentiels démographiques significatifs et une forte interaction entre
eux. De ce fait, il y a lieu de recommander une programmation stratégique et
intégrée, surtout au niveau des équipements collectifs, exploitant en divers cas
les logiques de spécialisation fonctionnelle et de complémentarité de l’offre.

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Rapport d'orientation

Sous-systèmes urbains de la wilaya d’Alger


Source : Parque EXPO, 2010

Les neuf sous-systèmes urbains sont :

> L’« hypercentre »

Il s’agit du noyau de consolidation le plus précoce, très central et avec


une capacité structurante. Il va de la ville historique jusqu’aux
immédiations de l’oued El Harrach, remontant la mi-pente jusqu’à El
Biar et El Madania (564 mille habitants). En manque de revitalisation
urbanistique, économique et sociale, il devra aussi approfondir son
importance culturelle et civique, afin de mitiger les impacts provoqués
par des délocalisations de certaines fonctions économiques.

> La 1re couronne d’expansion urbaine

Il s’agit d’une zone de ceinture de l’hypercentre, où s’est fait sentir et où


s’est consolidée la première vague du processus de « banlieurisation »
de la capitale algérienne (1 602 205 habitants). Il s’agit aujourd’hui
d’une zone d’un grand dynamisme constructif et d’une vitalité
économique et sociale croissante, en grande interaction et
complémentarité avec l’hypercentre, où tend à émerger un éventail de
centralités urbaines douées d’une force motrice élevée, d’autant plus
que ces dernières années elle a accueillie une concentration
significative de fonctions de niveau supérieur (ministères, universités et
hôpitaux).

Face aux caractéristiques et aux conditions morpho-fonctionnelles de


cette zone, et face au besoin d’une future mise en place de modèles de

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Rapport d'orientation

gestion intégrée (surtout en ce qui concerne la programmation


d’équipements collectifs), il faut considérer la segmentation de la zone
en trois sous-systèmes : i) 1re couronne Ouest (Cheraga, Dely Ibrahim,
Ben Aknoun et Ain Benian) ; ii) 1re couronne Sud (Kouba, El Achour, Bir
Khadem, Guê de Constantine) ; iii) 1re couronne Est (El Harrach, Bordj
El Kiffan, Bab Ezzouar et Dar El Beida).

> La 2e couronne de l’expansion urbaine

Il s’agit d’une vaste zone périphérique, où la même « banlieurisation »


de la capitale (867 217 habitants) s’est récemment intensifiée. Une zone
marquée par des opérations de construction plus dispersées et plus
fragmentaires, où l’affirmation claire du polycentrisme est encore en
devenir, d’une part, parce que la dynamisation de l’occupation
urbanistique est plus récente, d’autre part, parce qu’il existe des
conditionnements physiques au développement urbain et, d’autre part
aussi, parce que dans un pays avec une carence élevé en sols fertiles,
cette zone possède encore une certaine tradition et capacité
compétitive dans le domaine agricole.

Cette zone se segmente en six sous-systèmes urbains, selon une


lecture d’ouest en est : i) Sous-système Douera (une zone avec une
position charnière entre les divers sous-systèmes urbains et dotée de
bonnes infrastructures de transports qui, d’après les prévisions, seront
renforcées) ; ii) Sous-système Birtouta (même si c’est une zone encore
très marquée par la ruralité, elle est aussi l’une des portes d’entrée de la
wilaya ; par ailleurs traversée par des axes routiers et ferroviaires
importants, elle deviendra bientôt le siège de la future grande plate-
forme logistique agro-alimentaire de la wilaya d’Alger) ; iii) Sous-
système de Barakï/Eucalyptus (cette zone, elle aussi, très marquée par
la ruralité, a été sujette à une grande concentration de la population à
Barakï et à Eucalyptus, deux communes qui pourraient émerger comme
des centralités urbaines importantes) ; iv) Sous-système
Rouïba/Réghaïa (situé à l’est, cette zone suscite de grandes attentes
de développement urbanistique et populationnel : non seulement, il se
peut que la plus grande zone logistique de la wilaya soit implantée entre
les agglomérations de Rouïba et de Réghaïa, mais en plus le port
d’Alger sera délocalisé vers la côte Est ; et plus encore, il intègre des
zones côtières avec un certain potentiel touristique) ; v) Sous-système
Zéralda/Sidi Abdellah (une zone avec un dynamisme significatif en
perspective, puisque de grands investissements publics y sont prévus,
associés à la concrétisation de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, en plus
d’un potentiel touristique fort associé à l’activité balnéaire de la bande
littoral Ouest).

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Rapport d'orientation

La hiérarchisation des centralités urbaines

En fonction de la référence de la modélisation territoriale des sous-systèmes


urbains, des tendances lourdes de la concentration populationnelle, du devoir
de clarifier le rôle fonctionnel de chacune des agglomérations urbaines du
système polycentrique de la wilaya et d’orienter l’investissement public en
conformité avec les rôles désirés pour chaque centralité, quatre niveaux
hiérarchiques furent définis :

> « Hypercentre »

La forte intégration de toute la zone urbaine du sous-système fait qu’il


apparaît comme unique centralité, devant relever des défis décisifs pour
la compétitivité d’Alger, spécifiquement au niveau de la rénovation et de
la qualification des fonctions, tout en demeurant le noyau central et
structurant de toute la wilaya, notamment au niveau de la concentration
des fonctions de décision et de prestige.

> Centralités supra-communales

Ce sont des agglomérations urbaines qui jouent un rôle décisif au sein


de chaque sous-système, réunissant des fonctions de niveau
hiérarchique supra-local. À l’exception des sous-systèmes avec un
développement urbain plus modeste, on constate l’existence de plus
d’une centralité supra-communale au sein de chaque sous-système,
d’où la nécessité de partager des équipements et des services
soutenus par un système de mobilité, porteur d’une inter-connectivité
élevée au service de l’accessibilité des services publics.

> Centralités communales

Emplies d’un rôle structurant dans le système urbain, elles doivent être
dotées de tous les services de portée communale et avoir une grande
accessibilité aux centralités supra-communales.

> Centralités complémentaires

Dans un contexte communal, les centralités complémentaires sont le


fruit d’un certain nombre de concentrations urbaines de dimensions
importantes qui doivent accueillir des fonctions de niveau local, ajustées
à la dimension populationnelle et fonctionnelle et avoir un accès facile
au siège de la commune.

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Rapport d'orientation

Système urbain et hiérarchique


Source : Parque EXPO, 2010

Le fait d’établir une hiérarchisation des centralités est important, non


seulement pour rationaliser la distribution de l’investissement, mais aussi pour
structurer les réseaux d’équipements et pour définir les degrés de priorité lors
du dessin des réseaux d’accessibilité et de connectivité. La programmation
des équipements collectifs et la stratégie de mobilité et d’accessibilité
constituent les deux instruments fondamentaux pour structurer le système
urbain et concrétiser le modèle polycentrique envisagé pour la wilaya d’Alger.

Dans ce contexte, une approche s’impose qui dépasse la simple


hiérarchisation urbaine et qui tient compte du fonctionnement des sous-
systèmes en réseau, dans une logique d’approfondissement des
complémentarités dynamique et de création de synergies. Les articulations
fonctionnelles, elles aussi hiérarchisées, sont le reflet des liens entre les
agglomérations des centralités.

Système de transports et de mobilité

Le principal objectif du secteur des transports dans la wilaya d’Alger est la


mise en place d’un « système de transports urbains multimodal, fonctionnel,
intégré et performant pour répondre aux besoins de mobilité et d’accessibilité
de tous les Algérois, tout en assurant un développement durable de
l’agglomération algéroise, en contribuant à l’amélioration de la qualité de vie
de ses habitants et de manière respectueuse de son environnement.1»

1
Étude du Plan de Transport Urbain et du Plan de Circulation de la Wilaya d’Alger

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Rapport d'orientation

Dans cette perspective, le système de transports et de mobilité proposé


exploite la vision et l’ambition tracée dans ce domaine en s’appuyant sur trois
lignes de réponse :

> Développer le système de transport en commun de la wilaya d’Alger


pour résoudre les problèmes de mobilité urbaine

Il s’agit d’adopter un nouveau paradigme pour le système de mobilité


de la wilaya d’Alger – le développement durable envisagé pour Alger
sera uniquement achevé, si les transports en commun sont la base du
système de mobilité de la capitale.

Pour atteindre les objectifs envisagés, il faudra développer les


transports collectifs en site propre (TCSP), plus précisément le bus
circulant dans un couloir réservé, épine dorsale du futur système
structurant de transport en commun. C’est le mode le plus efficient et le
moins agressif pour l’environnement.

> Répondre aux besoins d’accessibilité et de mobilité des habitants


d’Alger

Cette réponse passe surtout par l’adoption du schéma du macro-


maillage comme concept base d’aménagement du réseau de
transports en commun – il permet la définition des grands axes de
TCSP pour desservir les zones les plus denses de flux, l’identification
immédiate des pôles d’échange à créer et une hiérarchisation du
réseau de transports en commun de compréhension plus aisée pour
ses usagers.

À noter à ce sujet que quelques projets urbanistiques, importants


générateurs de déplacements proches de l’axe circulaire de la rocade
sont déjà prévus, ce qui accroit l’importance de cet axe dans la logique
du macro-maillage.

> Contribuer au développement économique et social d'Alger

Une meilleure performance du système de mobilité de la wilaya d'Alger


est sans doute la contribution la plus significative du secteur des
transports au développement économique et social d’Alger, à condition
de garantir les couloirs de transports en site propre.

Le modèle de mobilité défendu s’appuie sur l’adoption d’un système qui


assure la structure de mobilité fondamentale de la wilaya d’Alger par rapport à
des axes précis, tout en attribuant un rôle spécifique à chaque mode de
transport. Ainsi, il sera dans la mesure de répondre à l’augmentation des
besoins de mobilité, liée aux scénarios de croissance populationnelle et

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Rapport d'orientation

économique prévus dans le cadre du PDAU. Lors de la conception de ce


système de mobilité, le système urbain a fait l’objet d’une attention particulière,
afin de garantir l’adéquation aux besoins des différents sous-systèmes.

Système de transports et de mobilité


(carte à titre illustratif ; carte à l’échelle 1:25 000, voir Annexe L15-04)
Source : Parque EXPO, 2015

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Rapport d'orientation

La structure de mobilité fondamentale regroupe les composantes suivantes :

> Réseau de transports en commun

Le réseau de transports en commun est le nouveau paradigme de


mobilité dans la wilaya d’Alger. La promotion des transports collectifs
est un axe fondamental du secteur de la mobilité du PDAU d’Alger.
C’est une opportunité de structuration du territoire de la wilaya d’Alger et
une contribution décisive aux changements de comportements en vue
du développement durable de la mobilité et de la ville.

Ce réseau comprend plusieurs modes : tramway, bus à haut niveau de


service (BHNS)/ transports collectifs en site propre (TCSP), métro,
chemin de fer et modes complémentaires – bus, téléphériques et
funiculaires.

> Grands équipements et infrastructures

Les différents modes de transports contribuent à l’objectif commun de


promotion d’une mobilité soutenable. Pour mieux maîtriser le rôle de
chaque mode, il faut créer des points de connexion entre eux, des pôles
d’échange. D’habitude, les points de connexion entre les modes de
transport, spécialement entre les modes structurants, correspondent à
des points de grande accessibilité avec des localisations optimales
pour de grands équipements (générateurs de déplacements).

D’autre part, les grandes infrastructures liées aux transports de


marchandises et aux flux internationaux sont également envisagées.

Le réseau de grands équipements et d’infrastructures intègre : les pôles


d’échanges, les gares intermodales, les gares ferroviaires et routières,
l’aéroport, le port et le réseau logistique.

> Réseau routier

La voiture continue à remplir un rôle important comme mode de


transport.

Le réseau routier fondamental est composé du réseau structurant qui


assure les liaisons inter-wilaya et de traversée de la wilaya ainsi que les
déplacements internes plus étendus, transversaux et longitudinaux
(pénétrantes et rocades), et du réseau complémentaire qui assure la
distribution des flux de trafic interne de la wilaya, bien comme les
parcours moyens et d’accès au réseau structurant.

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Rapport d'orientation

Le réseau routier compte quatre niveaux fonctionnels principaux : (i) les


autoroutes et les voies express – dotées des caractéristiques pour
assurer une mobilité et une sécurité optimales ; (ii) les artères
principales – qui constituent le réseau urbain principal, servant de
complément au 1er niveau. Sur ces artères la circulation est surtout de
passage et la première fonction est la desserte des principaux
générateurs et des pôles de développement de la wilaya ; (iii) les
artères secondaires – elles ont une fonction similaire au niveau
précédent, mais de moindre importance du point de vue
géographique ; et, (iv) les rues collectrices – voies d’importance locale à
l’échelle des communes.

> Système de parking

En complément du réseau de voirie, le système de mobilité envisage un


sous-système de parking à trois niveaux : parkings relais, parking en
voirie (payant et non payant) et parking hors voirie – parkings
d’accompagnement.

> Réseaux de modes doux

Finalement, le système de mobilité tient compte des réseaux de modes


doux, c'est-à-dire le réseau piétonnier et le réseau de voies cyclables.

Le réseau de transports en commun

> Le tramway

Le tramway est, sans doute, le mode de transport privilégié de la ville


d’Alger. En effet, que ce soit pour des raisons de prix –
considérablement inférieurs à celui du métro –, ou pour des raisons de
sécurité – de potentiels actes de violence ou le risque sismique –, le
tramway est plus approprié aux objectifs qu’assumeront, à l’avenir, les
transports collectifs à Alger.

Comme alternative, on peut concevoir le transport routier (bus) en


couloir exclusif (TCSP). Il faut rappeler, à ce propos, le concept de bus à
haut niveau de service, créé il y a quelques années par un groupe de
travail français (dont le CNERTU), « applicable à toute taille
d’agglomération, le bus à haut niveau de service (BHNS) est un concept
de transport collectif routier développé en vue de promouvoir des
projets de bus efficaces et structurants pour le réseau de transport.»

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Rapport d'orientation

Pour la mise en œuvre du tramway comme système structurant pour la


wilaya d’Alger, les propositions suivantes sont avancées : (i) la
transformation de l’actuel axe ferroviaire Hussein Dey-Gare centrale en
ligne de tramway/TCSP ; (ii) la création d’une ligne de tramway sur l’axe
du Frais Vallon ; (iii) la création d’une ligne de tramway entre Chevalley-
Cheraga-rocade Sud ; (iv) la création d’une ligne de tramway sur l’axe
du Ravin de la Femme Sauvage (avenues Mohamed Belkacemi et des
Frères Bouadou) ; (v) la création de deux axes de tramway entre la ligne
de l’Est et la zone de la future gare centrale ; (vi) la création d’un axe de
tramway sur la rocade Sud entre Zéralda et Rouïba ; (vii) la création d’un
axe de tramway entre Zéralda, Sidi-Abdellah, Douera et Khraissia ; et,
(viii) la création d’un axe de tramway entre Rouïba et Bordj el
Bahri/Dergana.

> Le métro

Le métro est considéré comme étant un mode qui favorise le milieu


urbain consolidé, ce pourquoi les extensions du métro en dehors du
cœur d'Alger doivent être évitées. Le métro devra être le moyen
privilégié du sous-système urbain de l'hypercentre.

La proposition est d’étendre la ligne d’Ain Naadja au centre d'Alger, en


couvrant les zones hautes des communes traversées – Birkhadem, Bir
Mourad Raïs, Hydra et El Biar. Avec cette extension, la création d'un
anneau central devient envisageable (rendu possible par la connexion
de cette ligne avec l’extension de la ligne actuelle depuis la place des
Martyrs vers Bab El Oued et Chevalley).

En raison de l’emplacement proposé pour la nouvelle gare centrale


d’Alger, il y a lieu de proposer l’extension du métro jusqu’à la nouvelle
gare centrale et jusqu’à la desserte du futur stade de Barakï.

> Le chemin de fer

Le chemin de fer remplit un rôle plus important dans la structuration des


déplacements vers Alger. L’objectif principal est de promouvoir une
utilisation optimale de la capacité de transport installée – les lourds
investissements pour l’électrification des lignes et l’acquisition de
nouvelles rames l’exigent.

Ces lignes de chemin de fer, dotées de nouvelles rames, sont des très
bonnes liaisons pour le centre d’Alger et pour les liaisons est-ouest et
nord-sud de la wilaya.

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Dans le cadre de la restructuration du secteur du transport routier de


passagers dans la wilaya, il faudra aussi promouvoir la création de
lignes de rabattement routier vers les gares ferroviaires, desservies par
les deux lignes de banlieue.

Le chemin de fer constitue le mode privilégié de liaison du réseau


logistique de la wilaya d’Alger, notamment pour assurer le transport des
conteneurs entre les principaux points du réseau – le port d’Alger, le
nouveau port, les plates-formes logistiques proposées pour Birtouta et
pour Rouïba et l’aéroport.

La localisation de la future gare centrale d’Alger sur la nouvelle liaison


ferroviaire entre les lignes est et ouest, à côté du nouveau Stade de
Barakï est notable. La localisation de la gare centrale en pleine voie (par
rapport à l’actuelle situation de cul-de-sac) entraîne une croissance du
trafic.

La création de la desserte ferroviaire de l’aéroport permettra une pleine


intégration de l’aéroport au réseau structurant de transport en commun
de la wilaya d’Alger. En même temps, on rejoint le principe de
développement intégré des transports et de logistique.

En tant qu’infrastructure stratégique de niveau national, l’aéroport


d’Alger doit être le plus accessible possible à partir de n’importe quel
point du pays.

Dans ce cadre, la liaison à l’aéroport doit se faire en voie déviée au lieu


de l’embranchement ferroviaire prévu, reliant les deux sens de la ligne
existante, ce qui aboutira à une plus grande qualité du service par
rapport à la liaison en branche.

La désaffectation du chemin de fer traditionnel sur le tronçon à l’ouest


d’Hussein Dey et sa transformation en couloir de TCSP est une autre
proposition qui tient compte de la logique de la nouvelle gare centrale et
de renouvellement du centre-ville, notamment par l’élimination de l’effet
de coupure que cet axe ferroviaire lourd impose.

Finalement, il faut signaler la nouvelle ligne vers Zéralda, un


engagement déjà assumé par les autorités des transports, et qui
desservira la nouvelle centralité urbaine de la ville nouvelle de Sidi
Abdellah.

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> Modes complémentaires – bus, téléphériques et funiculaires

Sur le plan des modes complémentaires, c’est surtout le bus qui


remplira un rôle crucial dans la future structure de mobilité de la wilaya
d’Alger (les téléphériques et les funiculaires ont un rôle très localisé).
Les modes complémentaires sont adaptés à deux fonctions
principales :

– Zones les plus élevées d’Alger (hauteurs d’Alger) : les


téléphériques et les funiculaires ont un rôle intégrateur, en reliant
ces zones aux modes structurants de transport, même s’il ne s’agit
pas d’un mode très adapté au transport de masse.

– Zones plus ou moins éloignées des couloirs du macro-maillage et


des axes desservis par le train ou le tramway hors macro-maillage :
le bus sera la « porte d’entrée » du système de transports en
commun, ce pourquoi il mérite un effort particulier de la part des
autorités pour le rendre le plus attractif possible.

La restructuration du secteur doit commencer par une caractérisation


des opérateurs, afin de les associer à des aires géographiques plus
spécifiques. Cet exercice servira, plus tard, à proposer la constitution
d’associations entre opérateurs et à décider des stations-services à
attribuer en concession.

Simultanément, il faudra aussi définir de nouvelles lignes de


rabattement vers les axes structurants de transports en commun, ainsi
que des lignes pour desservir les zones les plus éloignées de ces axes.

Étant donné que le processus d’étude, de projet et de construction des


lignes de tramway et de TCSP/BHNS doit franchir différentes phases,
les liaisons correspondant au réseau structurant seront empruntées,
dans un premier temps, par des bus.

Les grands équipements et infrastructures

> L’aéroport

La capacité de l’aéroport Houari Boumediene, qui dispose de trois


terminaux, est encore loin d’être saturée. Si l’aéroport s’affirmait, à
l’avenir, comme hub, pour desservir un marché algérien croissant et

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pour établir des liaisons entre l’Europe et les destinations vers le sud et
vers l’est, son expansion physique et opérationnelle est inévitable. C’est
pourquoi, il est important d’imposer des mesures qui renforcent les
réserves de servitude, en empêchant, plus particulièrement,
l’occupation urbaine sur toute la ceinture méridionale des infrastructures
aéroportuaires.

Ainsi, il s’agirait de proposer, dans une première étape, la


refonctionnalisation de l’aéroport, afin d’améliorer ses conditions de
fonctionnement actuelles, et garantir ainsi que, par la suite, le processus
d’expansion et d’intensification puisse suivre son cours dans un
contexte de réseau international de transports.

> Pôles d’échanges

L’un des atouts associé à l’adoption d’un macro-maillage de transports


en commun est l’identification immédiate des points d’interconnexion
entre les lignes. Dans cette logique, les points d’intersection des axes
du macro-maillage sont les pôles d’échange naturels du futur réseau de
transports en commun de la wilaya d’Alger.

Les pôles d’échanges renforcent la synergie entre les modes de


transports. Ils doivent être aménagés en conformité pour maximiser le
potentiel du système de transports. En fonction des liaisons proposées
pour le futur système de transports d’Alger, il faudra envisager des
pôles d’échanges entre : (i) BHNS/TCSP et train ; (ii) train et métro ; (iii)
train et tramway ; (iv) métro et tramway ; (v) métro et TCSP/BHNS ; (vi)
tramway et TCSP/BHNS ; et, (vii) transports collectifs et transport
individuel (les parkings relais).

> Réseau logistique

Parmi les grands équipements et infrastructures, on compte l’aéroport –


déjà mentionné –, le port et le réseau logistique.

La principale décision prise pour ce secteur est de maintenir une partie


du trafic de conteneurs dans l’actuel port d’Alger. À ce propos, on
préconise qu’une grande partie des conteneurs puisse entrer et/ou
sortir du port en train. D’où l’idée de créer un port à sec éloigné du port
d’Alger mais relié par train.

La principale recommandation à ce niveau passe par la nécessité


d’adopter une approche intermodale qui inclut la route et le chemin de

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fer, surtout pour le trafic de conteneurs entre le port d’Alger et un futur


port à sec.

Le port à sec se situerait à Rouïba : l’espace disponible est doté


d’infrastructures (du moins en partie) ; il y a des liaisons directes en
train et par autoroute pour le port d’Alger ; l’aéroport est proche ; et il
est bien situé par rapport au futur port d’appui à l’exportation Cap
Djanet.

Cette localisation s’articule avec l’idée de créer une porte logistique à


l’ouest, à Birtouta (directement liée au secteur agro-industriel, avec un
nouveau centre de concentration, de transformation et de distribution de
produits alimentaires). En effet, les deux équipements sont accessibles
accès en train ou par l’autoroute, justifiant l’approche intermodale du
secteur logistique.

Il s’agirait aussi de proposer d’installer, au niveau de la nouvelle rocade


Sud (2e rocade), un « axe logistique ». Cet axe accueillerait des sites
logistiques et quelques activités liées au petit magasinage, plus
indépendants du chemin de fer. Le centre-ville serait, lui, libéré de ce
genre d’activités gênantes, garantissant ainsi une réserve importante de
capacité routière et de facilités d’accès au territoire de la wilaya.

Le réseau routier

Le réseau routier est à la base de la mobilité et des déplacements dans la


wilaya d’Alger, que ce soit en voiture privée ou en transports en commun
routier – l’actuel paradigme du transport à Alger est soutenu par la voirie et par
les voitures privées.

En effet, la wilaya possède déjà un réseau routier relativement bien maillé,


couvrant une bonne partie de son territoire. Après la conclusion des travaux en
cours, notamment ceux de la 2e rocade et de ses bretelles de liaison vers la
rocade Sud, le réseau sera encore plus complet.

Le réseau routier fondamental couvre deux niveaux – le réseau structurant et le


réseau complémentaire. Dans ce cadre, certaines interventions prioritaires
doivent être relevées en vue de la consolidation et de la croissance de
l’efficacité du réseau routier fondamental :

> le parachèvement de la pénétrante du Frais-Vallon, avec l’élargissement


du boulevard Said Touati (Bab El Oued) ;

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> la liaison entre la Place Addis Abeba et Hydra (tunnel Addis Abeba – Val
d’Hydra) ;

> le parachèvement de la pénétrante du Ravin de la ‘femme sauvage’,


avec le prolongement de l’axe des avenues Mohamed Belkacemi et des
Frères Bouadou en direction d’Hydra ;

> le parachèvement de la pénétrante des Annassers Sud, avec le


prolongement de l’axe routier sur le tronçon entre Kouba (Rocade Sud)
et Bir Khadem (RN1 vers Blida) ;

> le parachèvement de la radiale Oued Ouchaiah ;

> le prolongement de la pénétrante de la 2e rocade, avec les liaisons Ain


Taya-Khemis El Khechna (CW 121) et Heraoua-Ouled Moussa (CW
122) ;

> la liaison entre la route du Frais Vallon et la fin de l’autoroute de l’Est ;

> l’aménagement et la mise à 2x2 voies de la liaison Châteauneuf-


Cheraga ;

> l’élargissement de la liaison Présidence-Riadh El Feth ;

> l’élargissement du boulevard du 11 décembre 1960 ;

> la requalification de la liaison Châteauneuf-Rocade Sud ;

> la liaison rue Tripoli-Djamâa El Djazair.

Le système de parking

En complément du réseau routier, le système de mobilité compte un sous-


système de parking à trois niveaux : parkings relais, parking sur voirie – payant
et non payant –, et parking hors voirie.

L’objectif des parkings relais est de guider les utilisateurs de voitures privées
vers des endroits spécialement aménagés, où ils peuvent garer leurs voitures,
moyennant un prix intéressant avec un accès à des liaisons performantes en
transports en commun vers l’hypercentre.

La rocade Sud est la localisation idéale pour ce genre de parking grâce à la


facilité d’accès depuis les grands axes routiers de la wilaya. Dans une
deuxième phase, le réseau de parking relais s’étendra à la 2e rocade.

Quant au stationnement public dans les villes, il vise à répondre aux besoins

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Rapport d'orientation

des clients/usagers du commerce, des services et des institutions, offrant un


service d’une durée limitée, facilitant l’alternance.

Le réseau de mobilités douces

En dernier lieu, le système de mobilité inclut le réseau de mobilités douces : le


réseau piétonnier et le réseau de voies cyclables.

Ces mobilités constituent une alternative pour les déplacements de courte


distance, mais aussi en complément des autres transports, en particulier, des
transports en commun.

Pilier 6
Gouvernance

Le modèle de gouvernance du nouveau PDAU d’Alger – le montage et le


management – correspond à une nouvelle forme de penser la ville d’Alger et à
une nouvelle philosophie de requalification, de valorisation et de gestion du
territoire de la wilaya d’Alger.

L’importance décisive du PDAU comme instrument de gestion territoriale


dépend, essentiellement, de son poids en tant que plan de mobilisation et de
dynamisation : (i) des projets structurants prioritaires qui, à la longue, le
soutiennent ; (ii) du territoire comme référentiel de qualité des espaces et des
équipements publics pour la population ; (iii) des ‘acteurs’ – de l’état et des
agents publics et privés –, qui interagissent en fonction de la réalité pratique ;
(iv) du modèle opérationnel, qui devra être ensuite reproduit lors des
interventions futures ; (v) d’événements et d’initiatives de référence, qui
affirment Alger comme une capitale de poids de l’espace méditerranéen ; et
(vi) d’une vision stratégique pour le pays comme le PDAU, qui, à terme, pourra
mettre la capitale sur la voie d’une ‘nouvelle’ réalité de bien-être et de qualité
de vie pour les Algérois.

L’importance du nouveau PDAU d’Alger

La révision du PDAU de la Wilaya d’Alger est une occasion historique de doter


la ville d’Alger d’un nouvel instrument et modèle de valorisation et de
management territorial. Une occasion qui va permettre de développer,
stratégiquement, une ‘nouvelle ville’ jusqu’en 2029.

La ‘nouvelle’ Alger sera ancrée dans un modèle de planification qui engage

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

plusieurs intervenants – l’état, les agents locaux, les entreprises et les citoyens.
Il ne s’agit pas seulement d’une nouvelle intervention rapide sur une partie du
territoire. C’est un projet global pour la wilaya d’Alger, le reflet d’une vision
d’avenir, où ce territoire en forme d« ’amphithéâtre » se développera de
manière cohérente de la mer vers son intérieur.

Le développement d’un ensemble d’axes structurants de liaison et de


communication entre plusieurs points-clés de la ville permettra de garantir les
interventions prévues jusqu’en 2029.

À l’exécution de plusieurs opérations, il va falloir associer une structure


physique et technique de ressources humaines, financières et logistiques.
Cette structure devra compter sur une connaissance et des compétences
appropriées pour assurer le management intégré et séquentiel de
l’intervention. Son premier défi dans le contexte du PDAU sera le management
d’un ensemble de projets définis comme « projets prioritaires ».

L’importance du territoire

La croissance et le développement de la ville d’Alger requièrent l’adoption d’un


modèle d’aménagement, de planification stratégique et de gestion urbaine, qui
conçoive un réseau d’espaces publics et d’équipements collectifs de qualité –
intégrés et durables – au niveau de l’aide sociale, de l’éducation, de la santé,
de la culture et du sport.

La diversité des équipements existants dans la wilaya d’Alger exige, dans une
perspective d’avenir, la reprogrammation d’un nouveau réseau fondé sur des
principes stratégiques de proximité, d’équité, de rationalité, d’efficacité et de
centralité.

Sur la base de la qualité, il sera possible de construire, de réhabiliter et de


manager, à terme, un ensemble d’espaces publics et d’équipements collectifs
qui répondent de façon positive à l’évolution des dynamiques
démographiques, socio-économiques et culturelles de la ‘nouvelle’ Alger, en
assurant un avenir de bien-être et une qualité de vie aux citoyens.

Parallèlement, la planification et le modèle de management de l’intervention


territoriale pensés pour Alger 2029 envisageront une nouvelle politique pour le
système de transports publics, à un niveau stratégique (objectifs des moyens),
tactique (acquisition et restructuration fonctionnelle des moyens) et
opérationnel (application des moyens).

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Il s’agit d’assurer un développement durable pour le territoire d’Alger, qui


valorise la cohérence et qui aménage tout en ménageant des plages de
flexibilité.

L’importance des acteurs

L’élaboration du PDAU implique la participation de plusieurs acteurs


institutionnels – nationaux, régionaux et locaux –, décisifs pour la définition, la
planification et l’opérationnalité des projets et des actions pensées jusqu’en
2029. Ces acteurs devront œuvrer dans un cadre permanent de travail de
groupe, de contact et d’interaction au moment de la discussion, de la
résolution et de la définition des solutions. À partir d’une vision stratégique
pour le futur d’Alger – représentée par les « ambitions » des acteurs
institutionnels du territoire – et d’un cadre de cohérence, qui caractérisent la
présentation des avant-projets à développer dans le cadre du plan
stratégique, les multiples instruments de montage et de management des
interventions prévues dans le nouveau PDAU seront accompagnés, à un
niveau supérieur, par les organismes dotés de la capacité et du pouvoir de
gestion et d’intervention sur le territoire de la wilaya de Alger, c’est-à-dire
notamment :

> l’État, à travers divers ministères et services délocalisés, pour ce qui est
de la définition des politiques nationales et sectorielles ;

> la Wilaya d’Alger, à travers son organe principal, les circonscriptions


administratives (CA) et les assemblées populaires communales (APC),
pour ce qui est de la définition de la gestion de l’espace territorial et de
la définition des projets partagés ;

> les collectivités locales, pour ce qui est de la participation et de la


dynamisation des interventions qui vont se multiplier et être essaimées
dans la ville ; et

> les experts et les consultants nationaux et internationaux, pour ce qui


est de l’approfondissement technique des propositions du PDAU et de
la participation, du suivi et de la gestion des interventions partagées.

L’importance de l’organisation et de l’opérationnalité

Le modèle intégré « (re)penser le territoire » et le management des actions qui,


par conséquent, structurent ce changement, renvoient, dans le cas du
processus de requalification d’Alger, à une logique d’approche devant

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Rapport d'orientation

nécessairement intégrer une dimension stratégique fondamentale dans les


relations institutionnelles entre les différents acteurs institutionnels. Dans cette
optique, il faudra ajouter au facteur quantité – qui exprime la dimension
physique de l’intervention urbaine – le facteur qualité – exprimé sous la forme
particulière d’un management et d’un suivi de maintenance, tout au long de
cette même intervention.

Il est fondamental de structurer un contexte opérationnel, qui définit


concrètement :

> le modèle organisationnel, en matière institutionnelle, fonctionnelle et


relationnelle ;

> les instruments de support à la mise en place du nouveau PDAU,


fondamentaux pour la concrétisation des objectifs urbanistiques et des
opérations d’intervention urbaine ; et

> le modèle de réalisation des projets prioritaires, qui, dans l’immédiat,


favorise la diffusion d’un effet de « contamination positive » sur le
territoire.

L’adoption d’un modèle articulé pour le management des opérations de


requalification urbaine et environnementale permettra à la Wilaya d’Alger de se
doter des conditions idéales pour maximiser l’efficacité de l’intervention
proposée, en assurant :

> la rigueur du processus de décision et de management des


opérations ;

> la diminution des coûts associés à ce même processus ; et

> l’optimisation des résultats à travers la réduction du temps nécessaire


pour la conclusion des opérations, à la faveur des agents économiques
et des citoyens.

Le PDAU d’Alger constitue un outil stratégique, réglementaire et opérationnel


décisif pour la concrétisation d’une nouvelle politique qui aspire à transformer
Alger en métropole de référence dans le contexte national et international.

Il s’agit d’un plan fondé sur une philosophie qui rompt avec le modèle de
planification traditionnelle et fonctionnaliste qui s’appuyait sur une vision
statique du territoire. Ainsi, il explicite les grandes lignes et les sources de
requalification, de développement et de valorisation d’Alger, soutenues par
une vision stratégique claire et un programme opérationnel spécifique, capital

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

pour la concrétisation du nouveau modèle territorial et de développement.

Dans cette mesure, la définition des structures, des processus et des


pratiques capables d’assurer l’efficacité et la qualité de l’exécution du PDAU
s’impose, tant en ce qui concerne les projets structurants et prioritaires à
caractère stratégique, comme en ce qui concerne les processus de
planification physique et de gestion urbaine courante.

À cet effet, il s’agit de dégager le rôle de la Direction de l’Urbanisme, de


l’Architecture et de la Construction (DUAC) de la Wilaya d’Alger, qui, face au
caractère intercommunal du PDAU, se présente comme la structure qui devra
assurer les compétences de l’accompagnement des processus d’élaboration
des plans d’occupation des sols (POS) émanant du PDAU, ainsi que le
contrôle et le suivi des opérations urbanistiques, dans le cadre réglementaire
institué par le PDAU.

Simultanément, et de manière à accélérer la concrétisation des 82 projets


structurants prévus dans le cadre du modèle territorial du nouveau PDAU, ainsi
que des « projets prioritaires » définis pour la mise en place d’une nouvelle
politique d’intervention urbaine dans le centre d’Alger, un modèle fondé sur la
création d’une structure sociétaire autonome de nature publique pourra être
adopté.

Étant donné la complexité institutionnelle, en matière de compétences et de


processus qui touchent à l’aménagement du territoire et à la gestion
urbanistique, il faudra prévoir une structure consultative permanente d’appui,
où, pourront être représentées les principales institutions qui interviennent sur
le territoire d’Alger (ministères, Wilaya, CA et APC), et dont l’objectif sera
d’assurer la concertation et l’aide au processus décisoire, ainsi que la
présentation des propositions d’amélioration du processus de gestion
urbanistique.

En dernier lieu, en considérant que le territoire d’Alger est sujet à des


phénomènes de transformation importants, qui doivent être efficacement
encadrés par le PDAU, il faudra prévoir la création d’un Observatoire du PDAU
d’Alger, composé de représentants des services avec des responsabilités plus
directes dans l’aménagement du territoire de la Wilaya d’Alger (par exemple :
la DUAC, la Direction de l’Environnement, la Direction du Logement, la
Direction des Transports, etc.), qui aura pour mission d’assurer le suivi et
l’évaluation de l’exécution du PDAU, tout en proposant, le cas échéant, des
ajustements/changements nécessaires afin de préserver la pertinence et
l’efficacité de cet outil.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Proposition du modèle d’organisation opérationnel pour la mise en place du PDAU


Source : Parque EXPO, 2011

Le succès de la mise en place du PDAU, ainsi que de la gestion des


opérations de requalification urbaine et environnementale, dépend, dans une
large mesure, de la conception et de l’utilisation d’un ensemble d’outils qui
viendront optimiser les ressources disponibles. Dans ce sens, il est possible
d’identifier trois domaines essentiels pour l’opérationnalisation du PDAU, et qui
sont associés à des outils spécifiques :

> La communication interne et externe en vue de la diffusion et du


partage de l’information ayant trait au projet urbain.

> L’information géographique comme support de la connaissance du


territoire et comme aide à la prise de décision.

> Les orientations pour l’intervention dans l’espace public.

Afin d’apporter une réponse à cette exigence, il y a lieu de dégager trois outils
de natures diverses : le Bureau virtuel, le Système d’information
géographique et la Charte des espaces publics.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Bureau virtuel

Le Bureau virtuel du PDAU d’Alger est une plate-forme virtuelle d’échange


d’information, qui permet le partage et l’actualisation des informations en ligne
et la divulgation des travaux aux tiers, au moyen d’un site Internet.

Bureau virtuel du PDAU d’Alger – Accueil


Source : Parque EXPO, 2010

Le bureau virtuel dispose de services conçus pour servir de lien entre les
personnes, les informations, les procédures et les systèmes à l’intérieur et à
l’extérieur de l’organisation. Cette plate-forme inclut des applications de
collaboration et de partage de l’information. Divers niveaux d’accès sécurisés
correspondent à différents types d’utilisateurs.

Le bureau virtuel est une plate-forme de communication externe, soit un outil


qui permettra le partage simple et instantané d’information entre
personnes/techniciens/entités intéressés, que ce soient les organismes qui ont
la tutelle de la mise en place du PDAU et de la stratégie préconisée, les
autorités locales ou la population, attachée à suivre le processus et à connaître
les projets de la wilaya d’Alger.

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Rapport d'orientation

Système d’information géographique

Le Système d’information géographique (SIG) du PDAU d’Alger est fondé sur


une plate-forme cartographique et alphanumérique hiérarchisée, capable de
caractériser la wilaya d’Alger et d’inclure toutes les informations relatives au
Plan directeur et aux projets en cours de développement (ou prévus) dans la
wilaya d’Alger.

Ce projet permet la collecte, la gestion, la manipulation, l’analyse, la


modélisation et l’affichage de données de référence spatiale, accessibles par
Internet, avec une gestion d’accès et un module de système d’aide à la
décision. Le SIG recourt à la modularité de l’information spatiale tout en
utilisant les échelles d’information disponibles.

C’est un pilier de l’infrastructure d’aide à la décision, mis à jour et disponible


de manière permanente en fonction d’un système de permissions. La structure
des bases de données garantit la rapidité de l’accès, la consultation, la
maintenance, le croisement et la mise à jour des informations
alphanumériques.

Système d’information géographique du PDAU d’Alger


Source : Parque EXPO, 2010

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

L’inclusion de documents ayant d’autres formats, associés aux registres des


bases de données, notamment des photos, des vidéos, des graphiques, des
textes, entre autres, est également possible.

Il s’agit d’un centre de ressources d’informations géoréférencées sur support


informatique, qui a trait à la caractérisation du territoire de la wilaya et à la
construction d’une base de données qui servira de support à l’élaboration du
PDAU et au management du territoire de la wilaya. En outre, il peut également
devenir un élément important de communication avec les citoyens et les
investisseurs, il suffit de créer les permissions d’accès correspondantes.

Charte des espaces publics

Les concepts stratégiques sont communs à toutes les interventions. Ils


passent par la restauration des bâtiments et par la modernisation des
infrastructures.

À cet effet, une Charte des espaces publics constituera un support et une
garantie de cohérence et de qualité de toutes les interventions urbaines en ce
qui concerne les « projets prioritaires ».

Cette charte vise à engager les acteurs de la ville dans une approche qui
valorise l’architecture d’excellence et la requalification des espaces urbains.
Pour répondre à ce besoin, il existe un cadre typologique d’interventions avec
des indications précises sur la façon d’agir en fonction des différents champs
d’intervention des périmètres : le sous-sol, l’espace extérieur et les bâtiments.

La Charte des espaces publics sera aussi un outil essentiel pour la promotion
des économies locales et l’optimisation de ressources endogènes.

La typification des solutions de construction au niveau du sous-sol, des


espaces publics et des bâtiments permettra de dresser une estimation
détaillée, plus rigoureuse et plus fiable du prix des travaux à exécuter.

Elle donnera des indications précises sur la mise en œuvre de différentes


solutions d’architecture urbaine, d’éclairage public et décoratif, de signalétique
d’orientation et d’information, de mobilier urbain, de structure verte, de
revêtement de sol, d’espaces de rencontre, d’embellissement des grandes
voies, de pistes cyclables, de voies vertes, de rues piétonnes, d’accessibilité
aux handicapés, d’art public et de palettes de couleurs.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Charte des espaces publics – périmètres et champs d’intervention


Source : Parque EXPO, 2010

L’importance du management

Le PDAU fournira les objectifs clairs de requalification intégrale du territoire


d’Alger avec un effet démonstratif pour les organismes locaux et la population.
Parallèlement, la perspective de ‘reproduire’ le modèle de management des
« projets prioritaires » et ses résultats avec d’autres opérations consignées
dans le plan, accompagnées de la mobilisation des agents et des citoyens
pour « faire en sorte que cela se reproduise », est un pas décisif pour la
reconnaissance des organismes externes engagés, et fait état du lien crucial
existant pour l’accomplissement du projet global de requalification. Sans
compter que les organismes externes engagés pourront également devenir de
potentiels partenaires institutionnels des organismes algériens dans une
relation à long terme fondée sur une logique win-to-win.

L’intervention sur le territoire en tant que patrimoine collectif implique,


nécessairement, l’exercice de la citoyenneté à travers la participation active et
responsable des institutions et des citoyens. Au moment de prendre des
décisions, il faut poursuivre la concertation, en stimulant la confiance des
stakeholders, ainsi que leur coresponsabilisation.

En ce sens, l’information représente un élément central de la gestion des


projets de requalification et de transformation urbaine. Dans le cadre d’une
stratégie de marketing territorial, il faut être capable d’utiliser différents outils

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

de communication.

La stratégie pour la requalification et la valorisation d’Alger ne se limite pas à


un ensemble d’interventions physiques sur le territoire. Cet élan stratégique
créera une vraie dynamique de développement dans la wilaya d’Alger.

Les quatre étapes temporelles prévues dans le plan stratégique – 2009-2014,


2015-2019, 2020-2024 et 2025-2029 – signalement, de manière décisive, les
étapes de mobilisation des organismes publics, des acteurs privés et des
citoyens d’Alger. La stratégie d’intervention apportera une solution à la
concrétisation des opérations prévues et elle fera d’Alger un pôle de création
et de dynamisation de grandes interventions et de grands événements
(économiques, sociaux, culturels, sportifs, etc.), remarquables à l’échelle
nationale et internationale.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Partie 4

Orientations
d’aménagement du
territoire et d'urbanisme

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

7.
Contraintes

Le modèle territorial du PDAU repose sur une ambition de développement


durable avec une occupation rationnelle et responsable du territoire, qui doit
observer l’application des servitudes administratives en vigueur, la définition
des conditions de protection des sites et de l’environnement et les besoins de
prévention et de minimisation des risques naturels et technologiques auxquels
il est sujet, et, dans ce sens, il tient compte de la protection des personnes,
des organisations et des biens.

Sur la base du cadre législatif en vigueur, les orientations reprises dans les
dispositions du règlement du PDAU se structurent selon les trois principes
suivants :

Les orientations à proposer, qui doivent tenir compte du cadre légal important
en la matière, se structurent selon les trois principes suivants :

> Application des servitudes administratives en vigueur. Les dispositions


réglementaires identifient les servitudes administratives en vigueur dans
la wilaya d’Alger devant être respectées en matière d’utilisation,
d’occupation et de transformation du sol, inhérente à la catégorie de
secteur et à la sous-catégorie de secteur établi par le PDAU ;

> Définition des conditions de protection des sites et de


l’environnement. Ici aussi, l’un des principes à adopter pour la
définition des orientations doit se fixer sur l’application des règles
d’utilisation du sol établies selon les catégories de secteurs et selon les
sous-catégories de secteurs établies par le PDAU ;

> Classification et prévention des risques naturels et technologiques.


L’un des autres principes fondamentaux pour l’occupation rationnelle et
responsable du territoire da wilaya d’Alger est lié à la concrétisation de
mesures qui peuvent contribuer objectivement à la protection de la
structure bâtie sur cette partie du sol, comme élément fondamental du
développement d’une activité plus sûre : la préservation d’une partie du
sol où l’occupation serait particulièrement dangereuse ; la sécurité des
personnes et des biens et un meilleur aménagement ; l’adoption de

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

mesures préventives de gestion qui assurent la sécurité de l’utilisation


du sol.

Orientations générales
Pour l’application des servitudes administratives en vigueur
Le territoire sur lequel porte le PDAU est soumis à des dispositions légales et
réglementaires qui découlent des servitudes administratives en vigueur et qui
sont observées quand l’échelle du plan le permet. C’est le cas des ressources
naturelles (littoral, réseau hydrographique, réservoirs, champs de captage,
réserves, régime général des forêts, espaces verts, extraction d’inertes), des
ressources culturelles (patrimoine classé), des infrastructures de base (réseau
d’égouts, réseau d’alimentation en eau potable, réseau électrique – haute et
très haute tension –, réseau d’oléoducs et de gazoducs), des infrastructures
de transport (réseau routier, réseau ferroviaire, aéroport et périmètre de
protection, aérodrome, port) et des planifications (zones d’expansion des sites
touristiques).

Plan de contraintes – Servitudes administratives


(carte à titre illustratif ; carte à l’échelle 1:25 000, voir Annexe L15-07)

Source : Parque EXPO, 2011

Dans les zones couvertes par ces servitudes administratives, les régimes
juridiques respectifs en vigueur sont appliqués, prévalent sur la discipline de
l’usage, de l’occupation et de la transformation des sols, inhérente à la
catégorie de secteur et à la sous-catégorie de secteur établi par le PDAU.

Dans ces zones, les actions qui affectent l’utilisation, l’occupation et la


transformation des sols doivent obligatoirement impliquer l’examen des entités
doté de compétences spécifiques prévues par le diplôme qui institue la
servitude administrative en question.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

La Plan de contraintes – Servitudes administratives du PDAU doit être


régulièrement revu et actualisé, de façon à accompagner la production
réglementaire spécifique concernant cette matière. Cette orientation doit se
refléter dans le règlement, qui doit aussi définir la période temporelle à laquelle
la Carte de servitudes administratives doit être soumise pour révision et pour
actualisation.

Orientations générales
Pour la définition des conditions de protection des sites
et de l’environnement

Sur le territoire couvert par le PDAU, les dispositions particulières applicables


au littoral, aux territoires à caractère naturel et culturel et aux terres agricoles à
potentialités élevées ou bonnes sont notamment issues de :

> la Loi nº 90-29 du 1 décembre relative à l’aménagement et l’urbanisme ;

> la Loi nº 02-02 du 5 février relative à la protection et à la valorisation du


littoral ;

> la Loi nº 98-04 du 15 juin relative à la protection du patrimoine culturel ;

> la Loi nº 90-25 du 18 novembre portant sur l’orientation foncière, sont


actuellement observées, en fonction de l’échelle et de la nature
présente.

> et des décrets d’exécution y afférents respectifs.

Ces conditions de protection des zones spécifiques du territoire doivent être


assurées grâce à l’application des règles d’utilisation du sol établies selon les
catégories de secteurs et selon les sous-catégories de secteurs à définir dans
le PDAU, nommément au point suivant (Aménagement et Usage du Sol) et,
plus tard, dans le cadre du Règlement.

Orientations générales
Pour la classification et la prévention des risques naturels
et technologiques

Les orientations présentées visent l’adoption d’actions et de mesures


préventives contre les risques naturels et technologiques, sans préjudice des
dispositions établies par le plan général de prévention et par les plans
particuliers d’intervention prévus dans la Loi nº 04-20 du 25 décembre relative
à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Lors de la mise en œuvre de l’aménagement du territoire, l’attention consacrée


à la prise en compte des risques dans la wilaya d’Alger, comme les risques
naturels (qui résultent des aléas sismiques, des mouvements de terrains et de
chutes de blocs de pierre, d’inondations et de la surexploitation des
ressources hydriques souterraines) et les risques technologiques (qui résultent
d’explosions, d’incendies et de la pollution environnementale), doit être
proportionnelle à la vulnérabilité de la région d’Alger face aux aléas, à leurs
effets, potentiellement défavorables, et au besoin de réduire les risques
mentionnés ci-dessus.

Il faut tenir compte des risques naturels et technologiques dans


l’aménagement du territoire. Le développement de la wilaya d’Alger ne peut
désormais être conçu sans envisager les risques majeurs. Dès lors, il faut
définir les interventions prioritaires, afin ces risques et les impacts soient
minimisés.

Dans ce contexte, les risques naturels et technologiques qui doivent faire


l’objet d’orientations concrètes pour le PDAU sont classés comme suit :
séismes ; mouvements de terrain et chutes de blocs de pierre ; inondations ;
surexploitation des ressources hydriques souterraines ; technologiques.

Les interventions dans les zones à risques doivent appliquer le principe de


précaution et elles doivent vérifier le degré de sécurité existant en conformité
avec les normes de projet, ajustées au type de risque en question, tenant
compte des règlements afférents existants au moment de l’analyse, et de
l’intensité du risque spécifiquement évalué.

Dans les zones à risque, de nouvelles constructions destinées à des hôpitaux,


des écoles, des maisons de pompiers, des installations des forces de sécurité
et des centres d’opérations de secours ne doivent pas être permises, sauf s’il
est vérifiable, moyennant l’élaboration d’une étude technique accompagnée
d’une analyse détaillée, que le risque sur le lieu d’intervention est acceptable.

À chaque type de risque naturel et technologique correspondent des


orientations spécifiques qui doivent être adoptées par le PDAU en vue de la
prévention et la mitigation de ces risques et en vue de réduction de l’impact de
nouveaux phénomènes majeurs.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Plan de contraintes – Risques naturels et technologiques


(carte à titre illustratif ; carte à l’échelle 1:25 000, voir Annexe L15-08)
Source : Parque EXPO, 2015

Risque sismique

Les orientations pour la prévention et la mitigation du risque sismique dans la


wilaya d’Alger ont surtout trait à la vulnérabilité sismique, plus particulièrement
des bâtiments. Au niveau du plan de gestion des catastrophes et de la
modification parasismique des bâtiments, visant à réduire la vulnérabilité et le
risque sismique, des actions concrètes doivent être prévues, en conformité
avec la législation en vigueur, permettant :

> l’adoption de mesures de résistance structurelle antisismique pour les


travaux de construction de bâtiments, d’ouvrages d’art et
d’infrastructures de sous-sol ;

> la rénovation des bâtiments, d’ouvrages d’art et d’infrastructures de


sous-sol de faible résistance aux séismes, par des solutions de
renforcement structurel qui augmentent leur résistance globale aux
forces horizontales, tout en préservant les conditions structurelles
initiales des bâtiments confinant avec l’espace qui fait l’objet de
l’intervention ;

> la restriction de la construction de bâtiments dans des sites proches de


terrains en pente raide ainsi que de structures de protection des
pentes ;

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> le déménagement des équipements du centre-ville ou des habitants ;

> la préparation au mouvement sismique, par exemple, à travers la


sécurisation des fixations inappropriées pour le bénéfice des
infrastructures, des machines et des instruments dans les ateliers, des
fournitures dans les bâtiments, etc. ;

> la multiplication des espaces libres, l’élargissement des routes étroites,


l’augmentation des espaces de stationnement et la diminution des
véhicules stationnés sur les routes étroites ;

> l’amélioration de la connectivité des routes avec le réseau routier


régional (accessibilité).

Dans les zones à risque sismique élevé, des études complémentaires


géologiques, hydrogéologiques, géotechniques, d’évaluation de la capacité
structurelle du bâtiment et/ou de définition de solutions techniques
compatibles avec les caractéristiques de l’espace d’intervention peuvent être
sollicitées et conditionner les ouvrages et les travaux.

Dans les interventions du ressort des plans d’occupation des sols (POS), ce
sont ces instruments qui doivent fixer des règles concrètes au niveau de la
structure des bâtiments, de façon à augmenter la capacité de résistance
globale à l’action des forces horizontales, et aussi des restrictions aux
modifications à l’intérieur des bâtiments et des travées des façades qui
modifient leur résistance structurelle. Il s’agit aussi d’identifier des espaces
publics, des équipements ou des infrastructures adaptables à l’utilisation
temporaire des divers agents de la protection civile, ainsi que de garantir les
conditions d’accessibilité aux opérations de secours.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Risque de mouvements de terrain et de chutes de blocs de pierre

En ce qui concerne les orientations pour la prévention et la mitigation du


risque de mouvements de terrain et de chutes de blocs de pierre, il est
important de mentionner la Loi nº 90.29 du 1er décembre 1990 et la Loi nº 04-
05 du 14 août 2004, qui modifie et qui complète la Loi nº 90.29 relative à
l’aménagement et à l’urbanisme, qui prévoient, par exemple : i) l’identification
des zones urbanisables exposées aux risques ; ii) la définition de mesures de
limitation ou d’interdiction de construire pour les zones exposées aux risques ;
iii) la possibilité de démolition des constructions illicites ou non conformes ; iv)
la fourniture d’une étude de génie civil, qui doit être jointe au projet
architectural, pour les demandes de permis de construire.

Dans ce contexte, les travaux de lotissement et de construction,


d’agrandissement ou de modification de bâtiments et d’infrastructures doivent
être sujets à la présentation d’une étude intégrée, fondée sur des données
géologiques, géotechniques et hydrogéologiques, qui atteste de l’aptitude à
l’urbanisation et à la construction dans des conditions de sécurité totale pour
les personnes et les biens et qui définit la meilleure solution à adopter pour la
stabilité aux risques.

D’un autre côté, les lotissements et les constructions qui présentent un risque
élevé pour leurs habitants et leurs usagers, doivent faire l’objet d’une étude de
faisabilité technique et économique qui prévoit leur démolition et leur
relocalisation. Cette étude doit être réalisée par la Wilaya d’Alger et par les
organismes directement responsables, dans le cadre de leurs compétences.

Finalement, dans les zones exposées à un risque élevé, l’exécution


d’infrastructures publiques et de dispositifs de protection contre les risques
naturels est admissible. Toute autre intervention ou opération urbanistique est
subordonnée à la présentation de l’étude détaillée du risque qui précise les
mesures à adopter en matière de protection contre le risque.

Risque d’inondations

Pour la gestion des risques d’inondations, il faut définir les formes de


développement d’une politique de construction et de gestion urbaine, mais
aussi d’intervention et de gestion de l’espace public, dans le but de limiter ou
d’éliminer les risques pour les habitants, les travailleurs et les passants dans
les zones inondables de la wilaya d’Alger.

Dans ce contexte, toutes les actions (construction, dépotoirs, décharges,


parcs à ferraille ou tout autre dépôt de matériaux, entrepôt ou production de
matières chimiques ou biologiques dangereuses et construction de routes et

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

de voies ferrées) dans les zones présentant des risques d’inondation sont
interdites, nommément quand celles-ci sont susceptibles de constituer une
obstruction au libre passage des eaux.

D’une manière complémentaire, les situations d’exception en matière


d’édification dans les zones à risque d’inondation, situées dans les secteurs
urbanisés, à urbaniser et d’urbanisation future, doivent être identifiées. Ainsi, la
construction, la modification et l’agrandissement du bâti peuvent être
autorisés, mais seulement sous certaines conditions dûment justifiées, et
quand il est effectivement question d’un complément indispensable aux autres
constructions, et aussi à condition qu’il n’existe pas d’alternative viable à leur
localisation. Dans ce cas, les conditions spécifiques pour les opérations
d’urbanisme mentionnées doivent également être définies.

Les surfaces bâties localisées dans les zones à risque d’inondation,


représentant un risque élevé pour leurs habitants et utilisateurs et constituant
un obstacle sérieux à l’écoulement, doivent faire l’objet d’une étude de
faisabilité technique et économique qui prévoit leur démolition et leur
relocalisation. Cette étude doit être réalisée par la Wilaya d’Alger et par les
organismes directement responsables, dans le cadre de leurs compétences.

Les secteurs construits situés dans des zones à risques d'inondation,


comportant un risque modéré pour leurs habitants et utilisateurs et constituant
un obstacle à l'écoulement des cours d'eau, doivent faire l’objet d’une
vérification technique et économique qui prévoit une éventuelle consolidation
de certaines parties de la structure. Cette vérification doit être réalisée par la
Wilaya d'Alger et les organismes directement responsables, de par leurs
pouvoirs.

Les secteurs construits situés dans des zones à risques d'inondation, affichant
un faible risque pour leurs habitants et utilisateurs et ne gênant pas
l'écoulement des eaux, doivent faire l’objet d’une évaluation sommaire de la
nécessité d’études supplémentaires. Cette tâche revient à la Wilaya d’Alger et
aux organismes directement responsables, dans le cadre de leurs
compétences.

Dans les zones à risque d’inondation fluviale ou côtière, il s’agit d’identifier les
règles contraignantes sur les travaux de lotissement et de construction,
d’agrandissement ou de modification des bâtiments et des infrastructures,
ainsi que les solutions techniques compatibles avec la libre circulation des
eaux superficielles et souterraines, posant des conditions pour l’implantation
des constructions et des limites pour la construction de caves.

Pour ce qui est des zones inondables, les limites identifiées dans le Plan de
contraintes – Risques naturels et technologiques doivent faire l’objet d’une

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Rapport d'orientation

révision dans le cadre de l’élaboration des POS, spécialement à travers la


présentation d'une étude technique, ainsi que des données hydrauliques et
hydrogéologiques, justifiant la nouvelle délimitation.

Risque de surexploitation des ressources hydriques souterraines

Pour combattre la surexploitation des systèmes aquifères, les orientations


doivent viser la protection des aires de recharge naturelle des aquifères, en
vue de créer de bonnes conditions pour la recharge. Ainsi, on devra éviter
d’occuper ces aires et protéger les eaux souterraines de la contamination,
grâce à des mesures et des actions visant la réduction et le traitement des
effluents domestiques et industriels.

Pour mener à bien ces orientations, dans les zones présentant un risque de
surexploitation des ressources hydriques souterraines, identifiées dans le Plan
de contraintes – Risques naturels et technologiques, l’occupation urbaine doit
être accompagnée de systèmes généraux d’approvisionnement en eau et
d’assainissement qui limitent l’utilisation des ressources hydriques
souterraines et qui protègent les eaux souterraines de la contamination par
des effluents domestiques et industriels. Toutefois, les constructions isolées
destinées à l’usage résidentiel, industriel et d’entrepôt peuvent recourir, pour
motifs de localisation et d’absence d’infrastructure générale, à des systèmes
autonomes d’approvisionnement en eau et assainissement.

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Rapport d'orientation

Risques technologiques

Comme pour d’autres risques existants dans la wilaya d’Alger, les risques
technologiques devraient également être encadrés par les instruments de
politique d’aménagement du territoire. On identifie les deux types de contexte
suivants :

> Contextes limités aux risques technologiques :

Contexte de prévention, de réduction et/ou de mitigation grâce à des


mesures de modernisation des procédures de fabrication et/ou
fonctionnelles, y compris, par exemple, la croissance de l’offre de
transport public en vue de la réduction du transport privé, et
l’augmentation des distances réglementaires de sécurité pour certaines
activités industrielles ; contexte d’élimination par la délocalisation de la
cause du risque (p.ex. : la cimenterie et les carrières Jaubert et de Raïs
Hamidou).

> Contextes d’interaction avec d’autres éléments de


planification :
Contexte urbanistique et/ou fonctionnel à travers la réorganisation de
l’espace urbain et interurbain (p.ex. : distances d’éloignement et de
dégagement adéquats pour des espaces de grandes concentrations
humaines – lieux de culte, stades sportifs, etc.), des espaces à risque
d’explosion et d’incendie (raffinerie et stockage de combustibles) ;
contexte paysager et/ou de loisirs par la réduction et la délocalisation
progressive des activités incompatibles avec des critères paysagers
(p.ex. : l’activité portuaire « lourde » proche ou dans le champ visuel de
zones historiques telles que la Casbah et le front de mer) ou sanitaires
(les décharges de déchets solides d’Oued Smar, d’Ouled Fayet, de
Staoueli, etc.).

Pour les deux contextes, l’adaptation des cadres législatifs et réglementaires


est possible, soit de ceux se rapportant à la pratique industrielle et à la
localisation en milieu urbain, soit de ceux se rapportant aux pouvoirs de
l’administration en vue de garantir un contrôle efficace et atteindre ainsi l’un
des objectifs du PDAU : le développement durable de la wilaya.

De ce fait, la construction de nouvelles zones résidentielles et touristiques doit


être interdite dans les zones à risque technologique.

De plus, des études spéciales de faisabilité et de calcul des distances


spéciales de sécurité aux alentours des structures et des bâtiments destinés à
des concentrations humaines élevées (comme les lieux de culte, les stades

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Rapport d'orientation

sportifs, les bâtiments publics comme les hôpitaux et les établissements


destinés à l’enseignement, etc.), ainsi que des études sur les parkings
automobiles et toutes les autres structures associées doivent être
obligatoirement incluses dans le projet, quand ceux-ci se trouvent dans le
voisinage de zones à risque technologique.

Pour ces structures, il doit aussi être obligatoire d'inclure dans le projet des
études et des améliorations de l’accessibilité locale, y compris aussi bien
l’évacuation rapide et aisée des personnes et des véhicules privés que l’accès
rapide des moyens de lutte contre les incendies et les explosions.

Les secteurs construits localisés dans les zones à risque technologique


doivent faire l’objet d’une étude de faisabilité technique et économique,
prévoyant leur démolition et aussi des mesures de relogement ou
d'atténuation. Cette étude doit être réalisée par la Wilaya d’Alger et par les
organismes directement responsables, dans le cadre de leurs compétences.

Finalement, la Wilaya d'Alger doit établir un programme de délocalisation


progressive des industries ou des activités les plus dangereuses de l’intérieur
des périmètres urbains vers des zones moins peuplées ou dégagées, d’accès
facile pour les moyens de lutte contre les incendies et les explosions.

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Rapport d'orientation

8.
Aménagement et usage du sol

En vue de concrétiser la vision stratégique de développement territorial, les


orientations pour l’aménagement et pour l’utilisation du sol ici présentées
veulent contribuer au processus de développement et d’aménagement de la
wilaya, structuré en principes de durabilité urbaine, économique, sociale,
environnementale et culturelle.

Ces orientations visent la poursuite d’un modèle d’organisation,


d’aménagement et de développement territorial structuré en cinq principes :

> Qualification et durabilité environnementale

La notion d’« espace non urbanisé » comme une valeur patrimoniale à


préserver, dotée de fonctions significatives (économiques, sociales et
environnementales) pour la durabilité et la compétitivité de la wilaya, et
la valorisation/consolidation d’une structure écologique qui supporte le
système environnemental constituent des vecteurs déterminants du
modèle proposé, avec des conséquences directes sur les formes
d’utilisation, d’occupation et de transformation du territoire ;

> Consolidation des zones bâties et planification appropriée des


zones à urbaniser
La mise en place de mécanismes efficaces et flexibles de gestion du
développement urbain de paire avec la consolidation des zones bâties
et la valorisation des zones interstitielles sont des vecteurs essentiels
pour faire obstacle à l’urbanisation dispersée et déstructurée vérifiée au
cours de la dernière décennie, faisant front à la dégradation de l’habitat,
en évitant l’extension inutile des réseaux et des périmètres urbains, ainsi
que le déséquilibre de l’organisation économique et sociale du territoire,
matérialisant ainsi les priorités de la politique d’aménagement territorial
au niveau national, consignées dans le Schéma national
d’aménagement du territoire (SNAT) 2025 ;

> Récupération et reconversion urbanistique

Le renouvellement et la revitalisation des zones urbaines centrales,

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Rapport d'orientation

nommément de l’hypercentre, renforçant son rôle structurant dans


l’organisation et le fonctionnement du territoire, et la récupération ou
reconversion des aires dégradées ou précaires, ou localisés dans des
zones à risque, sont d’autres lignes prioritaires de l’aménagement
proposé pour la wilaya ;

> Structuration des équipements et des infrastructures

En réponse à la forte croissance populationnelle et spatiale de l’espace


urbanisé et à l’émergence des dysfonctionnements territoriaux
croissants dans la wilaya, la proposition d’aménagement accorde une
grande importance à la structuration territoriale, à partir de la création
d’un système d’accessibilités et de mobilités approprié et au
renforcement des infrastructures environnementales, mais aussi de la
consolidation des équipements du territoire dans une optique de
durabilité, d’équité et de valorisation des réponses de proximité ;

> Structuration de la hiérarchie urbaine

La hiérarchisation des noyaux qui intègrent le réseau urbain, en fonction


de leur aptitude à agir comme éléments polarisateurs du territoire,
constitue aussi un principe déterminant pour l’aménagement territorial
de la wilaya d’Alger.

Orientations générales
Pour la classification et la qualification de l’utilisation du sol

Pour la concrétisation des principes d’aménagement territorial assumés, il est


fondamental d’établir une discipline d’utilisation, d’occupation et de
transformation du sol dans la wilaya, fondée sur la classification correcte des
diverses parcelles du territoire, selon leurs aptitudes et vocations à accueillir le
processus d’urbanisation, en vue du développement d’activités humaines et
de la sauvegarde du fonctionnement des systèmes écologiques.

La proposition de classification de l’utilisation du sol qui tient compte des


formes d’utilisation et d’occupation actuelles, des transformations réalisées sur
le territoire depuis l’entrée en vigueur des actuels PDAU, ainsi que de
l’ambition et de la vision stratégique projetées et décrites antérieurement, est
supportée par deux prémisses :

> la différence fondamentale entre les différentes typologies de sol,


consacrées à l’article 19 de la Loi n° 90-29 du 1er décembre relative à
l’aménagement et à l’urbanisme (JORA n° 52 du 02-12-1990).
Traduisant l’option de la planification territoriale qui détermine la
destination de base des terrains, reposant sur la distinction

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Rapport d'orientation

fondamentale entre les espaces d’urbanisation et les espaces non


urbanisables qui, destinés à l’occupation, l’utilisation et la
transformation du sol, s’organisent selon les types de secteurs
suivants : i. Secteur urbanisé ; ii. Secteur à urbaniser ; iii. Secteur
d’urbanisation future ; iv. Secteur non urbanisable ;

> le présupposé que le PDAU constituera un instrument de gestion


urbaine, prenant en considération non seulement la délimitation
physique territoriale, mais aussi les conséquences de cette délimitation
sur la programmation d’investissements dans le domaine des
infrastructures et des équipements urbains, eu égard aux différentes
classifications et qualifications du territoire et à la hiérarchie des
espaces urbains.

La qualification du sol que l’on propose pour la wilaya d’Alger s’opère,


moyennant la désagrégation des quatre types de secteurs identifiés plus haut
en sous-types de secteurs, établis sur la base de l’utilisation ou de l’ensemble
des utilisations dominantes, auxquels peuvent être associés des utilisations
complémentaires, et aussi, éventuellement, d’autres utilisations qui sont
compatibles avec les premières.

Les utilisations mentionnées constituent dans leur ensemble les utilisations


courantes du sol de chaque sous-type de secteur. Elles sont le reflet du profil
fonctionnel et de l’orientation opérationnelle pour la gestion des actions qui s’y
produisent :

> la proposition de qualification des sols destinés à l’urbanisation,


intégrés dans les secteurs urbanisés, à urbaniser et d’urbanisation
future respecte les desseins du processus d’urbanisation et
d’édification et les principes de multifonctionnalité des périmètres
urbains, de mise à niveau et d’intégration des utilisations, d’équilibre
écologique, de sauvegarde et de valorisation des ressources et des
valeurs naturelles, environnementales, culturelles et paysagères ;

> la proposition de qualification des sols non urbanisables, intégrés dans


le secteur non urbanisable, respecte la vocation de l’espace rural et vise
une exploitation durable fondée sur des fonctions de production
agricole et forestière, d’exploitation des ressources géologiques, de
conservation des ressources naturelles, environnementales, culturelles
et paysagères, et aussi d’autres fonctions indispensables à l’équilibre
de l’espace rural et des populations qui y habitent.

En résumé, la classification du sol ici présentée découle de la proposition de


nouvelles typologies de classement des sols par rapport aux PDAU en vigueur.
Cet exercice a été développé en prenant en considération :

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Rapport d'orientation

> les dynamiques démographiques du territoire et les tendances de la


croissance populationnelle et des habitations analysées dans le
diagnostic ;

> la dynamique d’urbanisme et l’évaluation de l’exécution des PDAU en


vigueur, fondée sur des indicateurs d’exécution physique de l’édification
et sur la quantification des compromis d’urbanisme efficaces ;

> la nécessité de comprendre des modèles distincts d’occupation


urbaine, en vertu de leurs caractéristiques morphologiques,
biophysiques et infrastructurelles, pour mieux saisir les rapports et les
dynamiques urbaines et pour être prêt à identifier des options et des
mesures différenciées au niveau de leur maintien, de leur
renouvellement, de leur requalification et de leur reconversion urbaine ;
> l’évaluation du degré de bonne utilisation des aires urbaines marquées
par une forte densification et consolidation urbaine, ainsi que des aires
pourvues d’une plus grande liberté, susceptibles de renouvellement, de
rénovation et de restructuration, fondées sur des indicateurs démontrant
la situation, sachant que leur occupation est une priorité pour le surcroît
de sol urbain (consolider et qualifier les aires urbaines existantes, en
privilégiant le remplissage des vides urbains au lieu du choix de
nouvelles aires d’expansion, et contrariant ainsi la dispersion et la
discontinuité des périmètres urbains) ;
> la nécessité de redéfinir la configuration de la délimitation des
agglomérations urbaines en fonction d’une logique de dessin,
compatible avec les caractéristiques physiques et morphologiques du
territoire et avec la cohérence urbanistique de l’agglomération ;

> la nécessité de garantir un phasage de l’occupation urbaine et de la


programmation des espaces urbanisables respectifs, en assurant la
cohérence économique et fonctionnelle du système de mise en place
d’infrastructures ;

> la nécessité de définir des espaces d’activités économiques destinés à


l’établissement et au développement de l’activité industrielle et
logistique ou d’activités tertiaires et aussi destinés au développement
touristique ;

> la nécessité de contribuer à l’amélioration environnementale, en dédiant


des couloirs d’articulation entre l’espace public et le milieu naturel et en
corrigeant des situations d’implantation dans des zones à risque ;

> la concrétisation de l’ambition et de la vision stratégique pour la wilaya


d’Alger ;

> la mise en compatibilité nécessaire avec les options établies par le


Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) 2025, assurant,

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Rapport d'orientation

au niveau local, la traduction de la politique et des orientations


nationales d’aménagement et de développement durable du territoire.

Le schéma suivant systématise la proposition pour une classification et


qualification des sols pour le PDAU.

SECTEUR URBANISÉ SECTEUR À URBANISER


UH Zone Historique AUC Zone Urbaine Centrale
UC Zone Urbaine Centrale AUM Zone Urbaine Multifonctionnelle
UM Zone Urbaine Multifonctionnelle AUE Zone d'Activités Économiques
UPR Zone Urbaine Précaire à reconvertir AUS Zone à Usage Spécial
EU Zone d'Activités Économiques AUT Zone d'Occupation Touristique
US Zone à Usage Spécial AUP Zone Verte de Protection (non aedificandi)
UT Zone d'Occupation Touristique AULP Zone Verte de Loisirs et de Production (non aedificandi)
URE Noyaux Résidentiels Épars SECTEUR NON URBANISABLE
UI Zone d'Industrie Extractive NUN Zone Naturelle
UP Zone Verte de Protection (non aedificandi) NURAF Zone Agricole (Réserve Agricole Fondamentale)
ULP Zone Verte de Loisirs et de Production (non aedificandi) NUAF Zone Agro-Forestière
SECTEUR D'URBANISATION FUTURE NUL Zone Naturelle (Lacs et Réservoirs)
UFM Zone Urbaine Multifonctionnelle NUPE Zone d'Occupation Précaire à Éliminer

Classification et qualification des sols1


Source : Parque EXPO, 2015

En même temps que les types de secteurs mentionnés, on peut identifier des
situations qui, du fait de se superposer aux différentes utilisations considérées
ou de configurer des réserves transitoires ou encore de demander des
caractéristiques qualitatives spécifiques sont communes à la classification
indiquée.

En l’occurrence, cela s’applique à trois typologies d’occupation du sol :

> la Structure écologique dont on propose qu’elle regroupe la Structure


écologique fondamentale et la Structure écologique intégrée ;

> la Réserve agricole ;

> l’Agriparc urbain.

Orientations générales
Pour la définition des types et des sous-types des sols

Face aux caractéristiques du territoire de la wilaya d’Alger, les types et sous-


types proposés pour la qualification du sol sont décrits comme suit :

1
La Zone Couloir de Réserve est également identifiée, en tant que sous-catégorie de secteur
transversale aux quatre secteurs identifiés. Il est proposé que cette zone intègre les zones
affectées aux infrastructures routières, en couvrant les cas suivants : la Zone Couloir de Réserve
correspondant aux voies existantes, auxquelles peut être associée une servitude administrative, la
zone occupée par les infrastructures dotées d’une expression territoriale ; la Zone Couloir issue
d’une option de planification, visant à garantir la réserve de l’espace en vue de la future
implantation des infrastructures routières, même sans l’association d’une servitude.

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Rapport d'orientation

Secteur urbanisé (U)

Le secteur urbanisé, en conformité avec les dispositions de l’article 20 de la


Loi nº 90-29 du 1 décembre relative à l’aménagement et l’urbanisme (JORA nº
52 du 02-12-1990), doit inclure les terrains, même sans être dotés de toutes
les viabilités, occupés par les agglomérations, par leurs espaces de prospect
et par les emprises des équipements et activités même non construits verts,
surfaces libres, parcs et forêts urbains, destinés à la desserte de ces
agglomérations, et qui incluent des zones urbaines assujetties à des
opérations de rénovation, de restauration et de protection :

> Zone historique (UH) :


la zone urbaine compacte consolidée d’intérêt historique et patrimonial,
qualifiée comme tracé urbain d’intérêt historique et patrimonial du
Type I, tracé le plus ancien de la ville d’Alger couvrant la Casbah ;

> Zone urbaine centrale (UC) :


les zones urbaines compactes consolidées et non consolidées de
grande densité, dans certains cas de valeur historique et patrimoniale,
qui accueillent les fonctions urbaines de plus grande centralité et qui
sont caractérisées par la présence harmonieuse de divers usages,
comme, par exemple : l’habitat, le commerce, les services publics et
privés, les équipements publics et les activités artisanales compatibles
avec un bon environnement urbain ;

> Zone urbaine multifonctionnelle (UM) :


une extension des zones urbaines centrales, composée de zones
urbaines compactes et consolidées, non consolidées et discontinues à
structurer, où prédomine l’usage résidentiel avec différentes typologies
et morphologies constructives, révélant une densité moyenne
d’occupation et une vocation à accueillir des usages mixtes comme
l’habitat, le commerce, les services publics et privés, les équipements
publics et les activités artisanales compatibles avec un bon
environnement urbain ;

> Zone urbaine précaire à reconvertir (UPR) :


les aires bâties d’habitat précaire, parfois localisées dans des zones
inappropriées et/ou à risque, caractérisées par une occupation
spontanée et dépourvue ou avec un grand déficit d’infrastructures et
d’équipements, mais aussi d’aires industrielles et d’entrepôts vétustes
ou dotées de problèmes accentués de compatibilité avec le milieu
urbain, ainsi que les anciennes fermes et les lotissements isolés,

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Rapport d'orientation

absorbés par les aires d’expansion urbaine et avec des problèmes


notoires d’intégration urbaine ;

> Noyaux résidentiels épars (URE) :


les agglomérations de dimensions modestes avec des degrés différents
de structuration, à dominante résidentielle, d’origine spontanée,
associées à l’exploitation des espaces agricoles, d’élevage et forestiers
ou au lotissements isolés qui, de par leur dimension réduite, n’intègrent
pas le système urbain de la wilaya d’Alger et qui, de par leurs niveaux
réduits d’infrastructures, de fonctions urbaines et d’accessibilité et
transport, ne possède pas les caractéristiques de périmètre urbain ;

> Zone d’activités économiques (UE) :


les zones existantes et consolidées d’activités économiques avec des
fonctions différentiées du tissu urbain, destinées à la fixation et au
développement de l’activité industrielle et logistique ou d’activités
tertiaires et aussi d’autres usages spéciaux qui, à cause de leurs
caractéristiques, sont incompatibles avec les sous-types restants du
secteur urbanisé ;

> Zone d’industrie extractive (UI) :


les zones de ressources géologiques, existantes ou prévues, destinées
à l’exploitation ou à la réserve de minerais ;

> Zone d’occupation touristique (UT) :


les zones touristiques urbaines occupées par des projets touristiques
ou par des opérations de lotissement urbain pour la fixation et le
développement de projets et d’activités touristiques, les zones
interstitielles devant assurer des fonctions de complémentarité ou de
continuité fonctionnelle ;

> Zone verte :


les zones vertes publiques ou privées existantes, intégrées dans la
structure écologique, qui remplissent une fonction importante de
décompression et d’équilibre du milieu urbain, ainsi que d’encadrement
d’activités de loisirs fondamentales pour le bien-être de la population.
Elle est constituée des sous-types de secteur suivants :

− Zone verte de protection (UP) :


cette zone verte intègre les zones sensibles du point de vue
biophysique ou de l’encadrement paysager, situées à l’intérieur des

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Rapport d'orientation

périmètres urbains ; les zones à risque de mouvements de terrains


et d’inondations ; et les couloirs de protection des infrastructures
routières) ;

− Zone verte de loisirs et de production (UPR) :


cette zone verte intègre les surfaces libres non bâties, perméables et
plantées, qui comportent des activités de récréation, de loisirs et de
production à l’usage de la population et qui peuvent intégrer des
équipements et des structures d’appui à la récréation et aux loisirs) ;

> Zone à usage spécial (US) :


les zones existantes qui accueillent de grands équipements à usage
collectif et des infrastructures destinées à fournir des services
fondamentaux et indispensables à la population, notamment dans le
cadre de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, de la
prévention et de la sécurité et des infrastructures de transport,
portuaires, aéroportuaires, d’assainissement, d’approvisionnement et
d’entrepôt d’hydrocarbures, d’approvisionnement en électricité, eau et
télécommunications, de décharges et de centres d’enfouissement
techniques.

Secteur à urbaniser (AU)

Le secteur à urbaniser, d’après les dispositions de l’article 21 de la Loi n° 90-


29 du 1 décembre relative à l’aménagement et l’urbanisme (JORA n° 52 du 02-
12-1990), doit comprendre les terrains destinés à être urbanisés, à court et à
moyen termes, sur un horizon de dix (10) ans, en vue de satisfaire les besoins
les plus immédiats qui découlent de la dynamique démographique, du
développement économique et social et de la qualification urbanistique :

> Zone urbaine centrale (AUC) :


les nouvelles zones urbaines de grande densité, multifonctionnelles et
dotées d’une accessibilité privilégiée et qualifiée, qui doivent accueillir
les fonctions urbaines hautement différenciatrices et qualifiées dans le
contexte de la métropole d’Alger, tout comme les fonctions
intermédiaires et complémentaires à la zone urbaine centrale d’Alger et
aussi les fonctions de proximité indispensables au cadre de vie
quotidien des résidents, des travailleurs et des visiteurs ;

> Zone urbaine multifonctionnelle (AUM) :


les nouvelles zones urbaines destinées à répondre aux besoins de
logement issus de la croissance de la population en vue de la

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Rapport d'orientation

qualification urbaine des agglomérations où doit prédominer l’usage


résidentiel avec différentes typologies et morphologies constructives et
une vocation à accueillir des usages mixtes comme l’habitat, le
commerce, les services publics et privés, les équipements publics et les
activités artisanales compatibles avec un bon environnement urbain ;

> Zone d’activités économiques (AUE) :


les nouvelles zones destinées à accueillir des activités économiques, en
articulation avec les existantes en vue de contribuer à la qualification de
la base économique et de la compétitivité de la wilaya d’Alger, dans une
aire de haute qualité environnementale, dotée de toutes les conditions
d’infrastructures et des équipements afin de renforcer la performance
des fonctions établies ;

> Zone d’occupation touristique (AUT) :


les nouvelles zones destinées à abriter des projets touristiques et des
agglomérations existantes en vue du développement du secteur du
tourisme de la wilaya d’Alger ;

> Zone verte :


les nouvelles zones vertes, publiques ou privées, intégrées dans la
structure écologique, dont la localisation peut, dès à présent, être
identifiée. Elle assure une fonction importante de décompression et
d’équilibre du milieu urbain et d’encadrement d’activités de loisirs
fondamentales pour le bien-être de la population. Elle est décomposée
dans les sous-types suivants :

− Zone verte de protection (AUP) :


cette zone verte correspond aux zones sensibles d’un point de vue
biophysique ou d’encadrement paysager, situées à l’intérieur des
périmètres urbains, les zones à risque de mouvements de terrains et
d’inondation, ainsi que les zones couloirs de protection des
infrastructures routières) ;

− Zone verte de loisirs et de production (AUPL) :


cette zone verte correspond aux zones libres non bâties, perméables
et plantées, qui accueillent des activités de récréation, de loisirs et
de production destinées à l’usage de la population et qui peuvent
intégrer des équipements et des structures d’appui à la récréation et
aux loisirs) ;

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> Zone à usage spécial (AUS) :


les zones où l’on programme d’installer de grands équipements à
usage collectif et des infrastructures destinées à fournir des services
fondamentaux et indispensables à la population, notamment dans le
cadre de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, de la
prévention et de la sécurité et des infrastructures de transports,
portuaires, aéroportuaires, d’assainissement, d’approvisionnement et
d’entrepôt d’hydrocarbures, d’approvisionnement en électricité, en eau,
en télécommunications, de décharges et de centres d’enfouissement
techniques.

Secteur d’urbanisation future (UF)

Le secteur d’urbanisation future, en conformité avec les dispositions de l’article


22 de la Loi n° 90-29 du 1er décembre relative à l’aménagement et l’urbanisme
(JORA n° 52 du 02-12-1990), doit comprendre la réserve de terrains destinés à
être urbanisés à long terme, sur un horizon de vingt (20) ans, frappée de
servitude temporaire non aedificandi et qualifiée par le sous-type de secteur :
zone urbaine multifonctionnelle (UFM).

Secteur non urbanisable (NU)

Le secteur non urbanisable, en conformité avec les dispositions de l’article 23


de la Loi n° 90-29 du 1er décembre, relative à l’aménagement et l’urbanisme
(JORA n° 52 du 02-12-1990), doit comprendre les terrains destinés à
l’exploitation agricole, l’élevage et l’exploitation forestière ou à des ressources
géologiques, des espaces naturels de protection ou de loisirs ou encore
d’autres types d’occupation humaine qui ne confèrent pas le statut d’espace
urbanisé ou à urbaniser, où les droits de construction sont restreints aux
besoins de l’économie générale de ces territoires :

> Zone naturelle (NUN) :


les zones à haute valeur paysagère et environnementale, où l’on veille à
la sauvegarde des conditions fondamentales pour la conservation de la
nature et de la diversité biologique et paysagère ; c’est le cas pour les
« zones côtières » (qui incluent les plages, les dunes et les falaises) ; les
« zones de protection du réseau hydrique » (qui incluent les cours d’eau,
leurs berges, les zones adjacentes et les zones inondables) ; les
« zones forestières » (qui incluent les forêts et les bois de protection
existants) ;

> Zone agricole (NURAF) :

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

les sols de la wilaya d’Alger dotés les plus aptes à l’exploitation et à la


production agricole et à l’élevage, intégrés dans la réserve agricole,
ayant aussi pour fonction de contribuer au maintien de l’équilibre
écologique et environnemental du territoire ;

> Zone agro-forestière (NUAF) :


les sols à usage agricole non intégrés à la réserve agricole, tout comme
les peuplements forestiers discontinus ou de petite dimension et les
zones avec une pente qui ne convient pas à une bonne pratique
agricole, et avec des risques d’érosion élevés où peuvent être
développés de nouveaux peuplements de forêt de protection ;

> Zone d’occupation précaire à éliminer (NUPE) :


les noyaux bâtis épars et précaires, surtout résidentiels, avec une
occupation spontanée et précaire, en majorité d’origine illégale,
dépourvus ou dotés d’un grand déficit d’infrastructures et
d’équipements, souvent localisés dans des zones inappropriées et/ou à
risque ;

Plan d’aménagement – Qualification de l’usage du sol


(carte à titre illustratif ; carte à l’échelle 1:25 000, voir Annexe L15-01)

Source : Parque EXPO, 2015

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Quantification des types et sous-types de sols

Au vu des types et sous-types proposées pour la qualification des sols, le


tableau suivant en présente la quantification par commune :

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Quantification des sols par type et sous-type de secteurs, par commune


Source : Parque EXPO, 2015

Bir Mourad
COMMUNES CODE Ain Benian Ain Taya Alger Centre Bab El Oued Bab Ezzouar Baba Hassen Bachdjarah Baraki Belouizdad Ben Aknoun Beni Messous Bir Khadem Bir Touta Bologhine Bordj El Bahri Bordj El Kiffan Bourouba Bouzareah
Rais

SECTEUR URBANISÉ U
ZONE HISTORIQUE UH
ZONE URBAINE CENTRALE UC 406237 92841 1143729 388573 770034 174894 429290 603541 1150853 92129 39579 164684 251303 367639 47610 123483 31 324154
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UM 3234150 1879332 662199 283408 3117545 2761583 1399929 6141770 175594 1854636 2135174 5863356 2356584 2835940 1044350 3445648 7594519 1810165 6043285
ZONE URBAINE PRÉCAIRE À RECONVERTIR UPR 1050659 279988 10 318047 29377 462196 824975 20815 398987 468421 105954 329722 238790 677947 1997396 109871 639827
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES UE 123800 17024 835887 94311 237824 836623 89603 48476 992362 698699 114816
ZONE À USAGE SPÉCIAL US 471323 161617 1404014 136695 1896543 142846 365651 2250573 134164 1167817 1792156 327765 256192 121020 37973 775407 393076 550469 876494
ZONE D'OCCUPATION TOURISTIQUE UT 228146
NOYAUX RÉSIDENTIELS ÉPARS URE 76719 60267 81307 44601
ZONE D'INDUSTRIE EXTRACTIVE UI 20175 270362 11396
ZONE VERTE DE PROTECTION UP 286841 63494 40815 32842 478508 357743 127366 675189 96126 111814 1308329 388708 232971 351532 780360 148884 361836 210255 3867216
ZONE VERTE DE LOISIRS ET PRODUCTION ULP 90234 106874 54234 97253 302825 163682 37853 13184 179745 406584
A - Sous-total (m2) 5898050 2554565 3341001 948392 7416565 3831115 3076491 11429925 1859561 3318763 5726775 7177432 3202715 4963186 2469112 5153281 11348754 3202192 11762372

SECTEUR À URBANISER AU
ZONE URBAINE CENTRALE AUC 542251 65006 109566
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE AUM 838021 223343 167290 33037 541501 499708 751034 266595 604227 1211747 61371
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES AUE 166596 309665 3465425 248967
ZONE À USAGE SPÉCIAL AUS 8178 191755 985626 12980 313906 162112
ZONE D'OCCUPATION TOURISQUE AUT 71090 412776 16049 76504
ZONE VERTE DE PROTECTION AUP 165988 14282 151991 307975 43047
ZONE VERTE DE LOISIR E PRODUCTION AULP 230263 57545 50330 153218 13823 123387 12715 197388 1188683
B - Sous-total (m2) 1471957 658578 0 0 191755 224835 83367 2684252 13823 0 580763 996967 0 4366615 0 921166 2811508 0 61371

SECTEUR D’URBANISATION FUTURE UF


ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UFM 629373 601078 348034 228234 42496 165414 523838 97109
C - Sous-total (m2) 629373 601078 0 0 0 348034 0 228234 0 0 42496 165414 0 0 0 523838 97109 0 0

SECTEUR NON URBANISABLE NU


ZONE NATURELLE NUN 2047300 645589 15964 829696 999871 1134030 1689404 42533 167805 954639 229319
ZONE AGRO-FORESTIÈRE NUAF
ZONE AGRICOLE FONDAMENTALE - RAF NURAF 3550420 5189305 56338 2876018 9718972 393654 116353 13866899 603700 5774289
ZONE NATURELLE - LACS ET RÉSERVOIRS NUL
ZONE D'OCCUPATION PRÉCAIRE À ELIMINER NUPE
D - Sous-total (m2) 5597720 5834894 0 15964 56338 3705714 0 10718842 0 0 1527684 116353 0 15556304 42533 771505 6728928 0 229319

E - COULOIR DE RESERVE (m2) 286864 141399 440639 221088 521743 1037591 189815 1651200 325763 397034 390373 463431 1849817 141707 247386 734692 392952 208920

TOTAL = A + B + C + D + E (m2) 13.883.964 9.790.514 3.781.640 1.185.445 8.186.401 9.147.291 3.349.673 26.712.452 2.199.147 3.715.797 7.877.718 8.846.538 3.666.146 26.735.922 2.653.353 7.617.175 21.720.991 3.595.143 12.261.982

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Quantification des sols par type et sous-type de secteurs, par commune


Source : Parque EXPO, 2015

Gue de
COMMUNES CODE Cheraga Dar El Beida Dely Brahim Douera Draria El Achour El Biar El Harrach El Madania El Magharia El Marssa El Mouradia Eucalyptus Hammamet Heuraoua Hussein Dey Hydra Khraissia
Constantine

SECTEUR URBANISÉ U
ZONE HISTORIQUE UH
ZONE URBAINE CENTRALE UC 333212 571346 120072 289902 135068 249177 105787 314799 288968 71090 19760 45262 406180 310468 99801 117208 46770 64556
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UM 6055129 3848003 3085854 6025465 6079898 3365910 3076559 1299587 771821 650924 706685 1685579 8222128 5469866 929559 2669926 775164 2822577 4525260
ZONE URBAINE PRÉCAIRE À RECONVERTIR UPR 1010347 559923 45264 1724803 349288 216919 331709 2053804 61348 221643 63584 913407 859091 62595 327038 1343391 37859 105640
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES UE 520789 347181 149795 43984 716298 81452 7539 961042 61606 47607 81973
ZONE À USAGE SPÉCIAL US 2029624 9563745 2037585 992920 490732 26041 169625 709317 164032 237602 857630 51243 1511882 493798 200703 126033 689935 317113 7798
ZONE D'OCCUPATION TOURISTIQUE UT 1066182 92011
NOYAUX RÉSIDENTIELS ÉPARS URE 65424 223479 95463 22657 298677 25361 186890
ZONE D'INDUSTRIE EXTRACTIVE UI 1
ZONE VERTE DE PROTECTION UP 438632 56819 122674 577512 1921202 361706 133737 1612048 709662 13155 116149 157508 62373 398638 240755 22496 98758 727324 211438
ZONE VERTE DE LOISIRS ET PRODUCTION ULP 27727 100110 31671 587699 135009 9029 132256 29366 2748871
A - Sous-total (m2) 11547066 14947016 5661354 9878066 8976189 5031516 3849088 6577255 1995831 1410875 1887505 1947130 11414646 8625159 1562778 3232460 3024456 6748121 5183555

SECTEUR À URBANISER AU
ZONE URBAINE CENTRALE AUC 53763 1549052
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE AUM 1396790 149889 28417 1844223 1066862 104683 17315 398959 1189176 20727 622842 191144 279030
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES AUE 267720 54004
ZONE À USAGE SPÉCIAL AUS 288771 8559016 268001 227146 139965 4355497 235970 19499 87375
ZONE D'OCCUPATION TOURISQUE AUT 16 588157
ZONE VERTE DE PROTECTION AUP 39666 298148 555329 178794 41242 61079
ZONE VERTE DE LOISIR E PRODUCTION AULP 236133 136343 13568 262399 174177 1279 227985 883980 205365 93872 481437 58783
B - Sous-total (m2) 1961361 9143413 309986 3210581 1241039 104683 0 1867810 0 1279 605472 0 5023684 2073156 462063 770718 500936 191144 486268

SECTEUR D’URBANISATION FUTURE UF


ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UFM 733101 1124542 42195 330174 5117 45527 271029
C - Sous-total (m2) 733101 0 0 1124542 0 0 0 0 0 0 42195 0 330174 0 5117 45527 0 0 271029

SECTEUR NON URBANISABLE NU


ZONE NATURELLE NUN 3240225 509696 1814321 6898251 50533 3407236 455125 572979 637367 6295389 869745 2482039
ZONE AGRO-FORESTIÈRE NUAF 3877900 243083 2041341
ZONE AGRICOLE FONDAMENTALE - RAF NURAF 9467653 4496235 13562167 228813 1719959 692008 14161979 1694128 7210418 3924454
ZONE NATURELLE - LACS ET RÉSERVOIRS NUL 97839 612803
ZONE D'OCCUPATION PRÉCAIRE À ELIMINER NUPE
D - Sous-total (m2) 12707877 5005932 1912160 24951121 279346 5127195 0 0 0 0 1147133 0 14734958 2574579 6295389 8080163 0 0 8447834

E - COULOIR DE RESERVE (m2) 1385534 1394533 531368 2021320 204496 823332 287188 1248745 111123 120539 60336 1853 1488741 1247807 232023 273974 773745 374132 1011704

TOTAL = A + B + C + D + E (m2) 28.334.939 30.490.893 8.414.868 41.185.630 10.701.069 11.086.727 4.136.276 9.693.810 2.106.954 1.532.694 3.742.641 1.948.983 32.992.202 14.520.700 8.557.371 12.402.842 4.299.137 7.313.396 15.400.390

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Quantification des sols par type et sous-type de secteurs, par commune


Source : Parque EXPO, 2015

Tassala El
COMMUNES CODE Kouba La Casbah Mahelma Mohamadia Oued Koriche Oued Smar Ouled Chebel Ouled Fayet Rahmania Rais Hamidou Rouiba Reghaia Saoula Sidi M'hamed Sidi Moussa Souidania Staoueli Zeralda
Merdja

SECTEUR URBANISÉ U
ZONE HISTORIQUE UH 278110
ZONE URBAINE CENTRALE UC 153141 378795 519133 40414 172466 187999 167152 482566 136580 130036 1165779 81272 45389 114742 151647 196687
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UM 5870523 1214364 2475322 549610 1271946 3373611 4894974 225484 1345374 4554155 5357442 5129675 371359 3429953 1663435 1929257 1649658 2023513
ZONE URBAINE PRÉCAIRE À RECONVERTIR UPR 102135 226294 1037952 705219 39029 189821 202997 261350 459433 1176275 766837 229942 10284 352932 111397 173975 142962 211150
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES UE 20440 3483560 410632 3845 6247152 3316957 400253 1858476 152187 403429 170070
ZONE À USAGE SPÉCIAL US 2401845 347262 317632 1527076 27917 790177 621868 38210 307339 1245418 218636 225482 144946 146772 745207 1098593 1213685
ZONE D'OCCUPATION TOURISTIQUE UT 86182 1702551 645577
NOYAUX RÉSIDENTIELS ÉPARS URE 185651 13063 29772 195123 178303 118002 160608 72706 44493 82614
ZONE D'INDUSTRIE EXTRACTIVE UI 20
ZONE VERTE DE PROTECTION UP 633897 156806 451761 311473 1933638 47660 991946 151316 1520796 433241 631706 1630963 294698 158420 209150 58085 134819 792346
ZONE VERTE DE LOISIRS ET PRODUCTION ULP 199010 11377 92679 47561 136277 27451 38545
A - Sous-total (m2) 9380991 1004167 2619880 5589670 1634632 7611028 4194189 6916691 667922 3578546 13532130 11482391 7917807 2067603 6144001 2336751 4948711 3625601 5374187

SECTEUR À URBANISER AU
ZONE URBAINE CENTRALE AUC 832212 124328 551081 76534 661831
ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE AUM 5583821 328879 349996 1114434 684894 69506 469564 717913 1041455 172245 372978 2563614
ZONE D'ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES AUE 50415 541150 23617 2266925 421533 42131 1320190 84288 160971 1452076 613710
ZONE À USAGE SPÉCIAL AUS 1665765 289478 58927 1090718 94132 173741 76393 12575 777294
ZONE D'OCCUPATION TOURISQUE AUT 552306 725732 506993
ZONE VERTE DE PROTECTION AUP 1842004 86273 24967 358714 88735 244500 164796 53713 833747
ZONE VERTE DE LOISIR E PRODUCTION AULP 2696670 444936 796562 33311 360778 101862 421612,424 125654 131619 92235 48035 220059 70414 375078
B - Sous-total (m2) 0 0 12670887 1286720 796562 33311 1015230 1974404 4393016 421612 1326214 243256 2144464 0 926630 1298530 1443803 2025715 6332267

SECTEUR D’URBANISATION FUTURE UF


ZONE URBAINE MULTIFONCTIONNELLE UFM 214459 59478 231188 16530 27001 410797 473284 739111 136408 54260 212490 328672 272384
C - Sous-total (m2) 0 0 214459 59478 0 0 0 231188 16530 27001 410797 473284 739111 0 136408 54260 212490 328672 272384

SECTEUR NON URBANISABLE NU


ZONE NATURELLE NUN 33629 8304724 258571 984219 3283231 791636 804172 984631 2131693 2254325 2329408 4269086 4175673 1788673 9246612
ZONE AGRO-FORESTIÈRE NUAF 586803 221699 2613311 1981966 708343 66598 456246
ZONE AGRICOLE FONDAMENTALE - RAF NURAF 8242912 22744262 5459180 3270 22528275 10459840 3991036 30960130 5221989 9593335 11508913 7306663
ZONE NATURELLE - LACS ET RÉSERVOIRS NUL 5718 1061616 156619
ZONE D'OCCUPATION PRÉCAIRE À ELIMINER NUPE
D - Sous-total (m2) 0 33629 17134439 258571 0 0 23728481 8964110 3413935 804172 23512906 13653149 8227327 0 33289538 10356038 13835605 13297586 17009520

E - COULOIR DE RESERVE (m2) 719785 86175 2257680 713524 125605 388830 596271 817588 609391 162197 2322977 1471585 674927 88839 498044 416810 1299652 1106198 1905814

TOTAL = A + B + C + D + E (m2) 10.100.776 1.123.971 34.897.345 7.907.964 2.556.799 8.033.170 29.534.171 18.903.981 9.100.794 4.993.529 41.105.024 27.323.665 19.703.636 2.156.441 40.994.621 14.462.389 21.740.260 20.383.772 30.894.172

103 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

À partir de l’exercice de quantification développé précédemment, il est


possible de déterminer le pourcentage de la surface affectée aux secteurs qui
constituent l’épine dorsale de la matrice de qualification de l’utilisation du sol,
prenant également en considération le pourcentage de la surface affectée à la
zone couloir de réserve qu’on retrouve dans tous les secteurs identifiés :

Secteurs
U - SECTEUR URBANISÉ 41%
AU - SECTEUR À URBANISER 11%
UF - SECTEUR D’URBANISATION FUTURE 1%
NU - SECTEUR NON URBANISABLE 42%
ZONE COULOIR DE RÉSERVE 5%

5% U - SECTEUR URBANISÉ

41% AU - SECTEUR À
URBANISER
42%
UF - SECTEUR
D’URBANISATION
FUTURE
1% 11% NU - SECTEUR NON
URBANISABLE

ZONE COULOIR DE
RÉSERVE

Grâce à cet exercice, on peut conclure que le modèle territorial proposé


instaure un équilibre entre la zone affectée au secteur de l’urbanisation (53 %)
– composée des secteurs urbanisé, à urbaniser et d’urbanisation future –, et le
secteur non urbanisable (42 %). Sachant qu’il faut considérer que dans les
secteurs U et AU, 5648 hectares non aedificandi concernent les zones vertes
de protection, de loisir et de production, ce qui représente 7% de la superficie
totale de la Wilaya.

Ces valeurs illustrent la consolidation de la vocation urbaine de la wilaya


d’Alger en tant que territoire qui s’inscrit dans un espace métropolitain, qui
abrite la capitale du pays et donc un espace à forte concentration de
population et d’activités. Simultanément, elles reflètent l’existence d’une aire
significative de zones libres, en majorité intégrées dans la structure écologique
fondamentale et dans la réserve agricole, qui constituent un actif important
pour l’équilibre écologique de ce territoire et pour le maintien de l’activité
agricole.

Orientations générales
Pour la définition des classements transversaux

La structuration du territoire de la wilaya d’Alger inclut de plus trois typologies


d’occupation des sols.

105 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

La structure écologique de la wilaya d’Alger doit assurer la continuité et la


complémentarité des systèmes naturels, la durabilité écologique et physique
du milieu naturel, les fonctions des systèmes biologiques, la biodiversité, la
valorisation du patrimoine paysager, le confort bioclimatique et la sauvegarde
des zones à risque. D’où la proposition que la structure écologique de la
wilaya d’Alger soit formé par la structure écologique fondamentale et par la
structure écologique intégrée :

> la Structure écologique fondamentale doit avoir pour objectif d’assurer


la protection du littoral, la durabilité du cycle de l’eau, la prévention des
risques naturels et la protection de la forêt et des paysages protégés et
singuliers, au moyen de systèmes de couloirs entre zones
fondamentales et de mobilité douce, capables de garantir la continuité
et l’articulation entre les systèmes naturels fondamentaux de la wilaya
d’Alger et avec les wilayas voisines ;

> la Structure écologique intégrée doit s’articuler avec la structure


écologique fondamentale, en fixant pour objectif d’assurer le lien entre
les systèmes naturels et culturels et le milieu urbain.

Plan d’aménagement – Structure écologique


Source : Parque EXPO, 2015

La Réserve agricole doit correspondre à l’ensemble des zones qui en matière


agro-climatique, géomorphologique et pédologique témoignent d’une plus
grande aptitude pour l’activité agricole, en vue de : la protection du sol en tant
qu’élément fondamental pour le développement de l’activité agricole ; la

106 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

préservation d’une ressource nationale de première importance pour les


générations futures ; le développement et la compétitivité de l’espace rural ; la
préservation des ressources naturelles et pour un meilleur aménagement du
territoire ; la constitution d’une structure écologique cohérente et efficace ; et
l’adoption de mesures de gestion de précaution, garantes de la pérennité de
la ressource sol.

Plan d’aménagement – Réserve agricole


Source : Parque EXPO, 2015

L’Agriparc urbain correspond à un espace libre, aménagé et avec une gestion


propre, localisé dans une zone d’interface entre agglomérations et zones
naturelles, agricoles et agro-forestières, en vue de procurer un cadre de vie de
qualité à la communauté locale ; d’assurer l’équilibre écologique et paysager ;
de valoriser le potentiel agro-sylvicole ; et de lutter contre l’étalement urbain à
travers l’utilisation durable et permanente de ces espaces. Il doit devenir un
élément fondamental de la structuration du territoire de la wilaya d’Alger (c’est
un espace d’articulation entre la structure écologique, la réserve agricole et les
agglomérations).

107 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Orientations générales
Pour la structuration de la hiérarchie du réseau urbain

En articulation avec la classification et la qualification de l’utilisation des sols,


la hiérarchisation des agglomérations qui structurent la wilaya et qui sont
intégrées dans le réseau urbain en fonction de leurs poids démographiques,
de leurs vocations, de leurs fonctions et de leurs aptitudes à agir comme
éléments de polarisation du territoire constitue l’un des principaux instruments
de réalisation du modèle territorial proposé.

Le système urbain de la wilaya d’Alger est composé de la totalité des


agglomérations, organisées suivant une structure territoriale établie par un
système hiérarchisé de centralités, en vue d’orienter le développement urbain,
l’implantation spatiale des équipements collectifs et des activités
économiques, la référence étant la réalisation d’un modèle urbain
polycentrique, réducteur d’inégalités territoriales en matière d’accès aux biens
et aux services et promoteur d’un développement durable du territoire.

Ainsi, le système de centralités correspond à l’ensemble des agglomérations


dotées d’une dimension démographique, économique et de services collectifs
importants, pour lesquelles un périmètre urbain a été établi.

Le modèle contemple quatre niveaux hiérarchiques de centralités. Le premier


niveau comporte l’aire urbaine centrale d’Alger. Cet espace est composé de
continuum urbain structuré par l’hypercentre et par la première couronne
d’urbanisation, qui constitue l’agglomération principale – l’aire urbaine centrale
– et la plus dynamique de la wilaya. Cet espace concentre non seulement les
principales activités publiques issues des fonctions de capitale, comme les
principaux espaces d’activités économiques. C’est aussi l’espace pour lequel
sont configurés d’importants projets urbains d’intérêt stratégique pour le
développement territorial d’Alger.

Au deuxième niveau se trouvent les principaux sièges communaux qui


concentrent des fonctions de portée supra-communale. La consolidation
fonctionnelle de ces centralités est décisive pour la réalisation du modèle
polycentrique. Le troisième niveau comporte la totalité des sièges des
communes restantes. Finalement, au quatrième niveau figurent toutes les
agglomérations qui, bien qu’elles ne remplissent pas des fonctions de siège
communal, possèdent un niveau fonctionnel ou démographique important et,
de ce fait, leurs fonctions publiques de proximité devront être renforcées, en
vue d’assurer la construction d’un cadre de vie qualifié.

108 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

HIÉRARCHIE CENTRALITÉ AGGLOMÉRATIONS

NIVEAU 1 AIRE URBAINE Aire urbaine centrale (continuum urbain


CENTRALE structuré, dans sa totalité ou en partie,
composé des communes de : Bab El Oued,
La Casbah, Alger Centre, Sidi M’Hamed,
Belouizdad, Hussein Dey, El Madania, Rais
Hamidou, Bologhine, Bouzareah, Oued
Koriche, El Biar, El Mouradia, El Magharia,
Bachdjarah, Bourouba, Dely Brahim, Ben
Aknoun, Hydra, Bir Mourad Rais, Bir
Khadem, Kouba, El Harrach, Mohammadia,
Bab Ezzouar, Beni Messous, Cheraga, Ouled
Fayet, El Achour, Draria, Saoula, Gue de
Constantine, Oued Smar, Dar El Beida et
Bordj El Kiffan)

NIVEAU 2 CENTRALITÉ SUPRA- Ain Benian, Zéralda, Mahelma, Rahmania


COMMUNALE (ville nouvelle de Sidi Abdellah), Douera,
Birtouta, Barakï, Eucalyptus, Bordj El Bahri,
Rouïba et Réghaïa

NIVEAU 3 CENTRALITÉ Hammamet, Staoueli, Souidania, Baba


COMMUNALE Hassen, Khraissia, Tassala el Merdja, Ouled
Chebel, Sidi Moussa, El Marsa, Ain Taya et
Heuraoua

NIVEAU 4 CENTRALITÉ Haiuch Rouïba, Ouled Benchouben, Oued


COMPLÉMENTAIRE Sbaat, Sonachet, Mat Enasr, El Kerrouche, El
Bey, Cheb Cheb, Djaafri, Cité Saïd Gherbi,
Cité Si Lakhdar, Ouled Maamar, Ain Kahla,
Ain Braidia, Hai Ouled Larbi, Diar El Gherb,
Surcouf, Hai El Chouhada, Tamenfoust,
Dergana, Haouch El Djoumhouria, Kourifa,
Cité Mnassria, Bentalha, Cité Rais, Oulel Allel,
Dhamlet, El Haoraoura, Cité Houaoura,
Chaibia, M’Hamdia, Sidi Abad, Ali Bouhadja,
Sidi M’Hamed, Douar Baba Ali, Zouine Ali,
Baba Ali Zouine, Meridja, Oulde Belhadj,
Baba Ali, Sidi-Boukhris, Oued Sidi Slimane,
Cherchali, Hai Abdi, Haouch Gazouz,
Dkakna, Ksairia, Ramdania, Ouled Mendil,
Zaartia, Sidi Abdellah, Sidi Menif, Djelloulia, El
Qarya, Khaiti Ahmed, Bendada, Hai Rochai
Boualem, Sebala, Kadous, Sidi Youcef, Cité
Remedri, Sidi Hassen et Bouchaoui.

Hiérarchie urbaine et système de centralités de la wilaya


Source : Parque EXPO, 2012

109 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

9.
Transports et accessibilités

Dans un futur proche, fortement marqué par des investissements élevés dans
de grands projets structurants, la stratégie de la mobilité devra, non seulement
être capable d’intégrer ces projets, mais encore composer avec des contextes
plus restreints – pour le centre-ville d’Alger et pour les diverses communes de
la wilaya.

L’adoption de quelques principes stratégiques d’ordre général s’impose pour


guider la gestion de la mobilité :

> soutenir et promouvoir le développement économique de la wilaya


d’Alger, à partir d’un réseau de transports en commun performant et
une bonne gestion du réseau routier et du trafic, en vue de la réduction
des coûts associés à la congestion routière ;

> contribuer à la lutte contre les changements climatiques et à


l’amélioration de l’environnement urbain, soit en réduisant les émissions
de CO2 et, par conséquent, en améliorant la qualité de l’air, soit en
réduisant le bruit associé aux transports et, par conséquent, en
qualifiant l’environnement urbain ;

> renforcer l’inclusion sociale en garantissant que les transports soient


accessibles et sûrs pour tous ;

> augmenter la sécurité des déplacements, soit réduisant la sinistralité


routière, soit en garantissant la sûreté dans les espaces publics et dans
les réseaux de transports.

De nombreuses aires d’intervention coexistent à l’échelle de la wilaya. Face à


la complexité des sous-types, un certain nombre de principes d’orientation
globale s’imposent :

> la mobilité est un droit essentiel des citoyens, car elle est nécessaire
pour l'accès au travail, aux loisirs et au lien social ;

111 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> la gestion du système de transports et de mobilité doit donner la priorité


à la ville et aux citoyens et non pas à un quelconque mode de transport
en particulier – la gestion de la mobilité urbaine doit s’appliquer à tous
les modes de transport ;

> l’aménagement et la gestion de la mobilité doivent être établis en


fonction de la hiérarchie des divers réseaux ;

> les solutions spécifiques de transports et de mobilité pour chaque zone


doivent être établies grâce aux divers modes de transport et en fonction
de la pression de la demande existante et prévue (issue des utilisations
du sol), des ressources publiques (espace routier et offre de TC) et
privées (voitures) disponibles ;

> les objectifs du système de mobilité doivent être fixés pour guider la
stratégie d’intervention ;

> l’évolution du système de mobilité doit faire l’objet d’un suivi régulier
pour permettre l’adoption de mesures de correction, le cas échéant.
L’information réunie par ce système de suivi doit faire l’objet d’une
divulgation publique régulière, servant d’instrument de
responsabilisation des services et des entreprises et de promotion
d’une conscience civique de la part des citoyens.

Plan d’aménagement – Transports et accessibilités


Source : Parque EXPO, 2015

112 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Orientations générales
Pour promouvoir une plus grande utilisation
des transports en commun

L’organisation du système de transports en commun devra être l’une des


pièces fondamentales de la stratégie de mobilité de la wilaya et de la ville.
D’où les principes d’orientation suivants :

> renforcer la hiérarchie du réseau de transports en commun afin d’en


faciliter la lecture par les utilisateurs et pour mettre à la disposition des
différents services des conditions différenciées d’opérer ;

> promouvoir l’intermodalité pour que les pôles d’échange soient perçus
comme des nœuds fondamentaux pour la structuration des réseaux de
transport ;

> promouvoir l’amélioration des conditions de circulation des modes de


transports en commun de surface, en garantissant des niveaux de
vitesse, de fréquence et de fiabilité de plus en plus élevés. D’où la
nécessité d’un engagement sérieux pour :

− supprimer les situations de stationnement en double file ou là ou ça


gêne la circulation des bus ;

− créer des couloirs bus, surtout là où cela peut contribuer à réduire


les encombrements ;

− opter pour la priorité bus aux feux de circulation quand c’est fondé.

> favoriser l’accessibilité universelle des services de transports en


commun, à travers :

− le remplacement progressif des véhicules ;

− une conception plus juste des infrastructures de transport en


commun du futur (gares, pôles d’échange, gares routières, arrêts de
bus, …) ;

− la requalification progressive des infrastructures de transport en


commun existantes ;

> réduction des émissions polluantes et du bruit produits par les


transports en commun, à travers le remplacement progressif des flottes
de véhicules et l’adoption de mesures de conduite « plus amies de
l’environnement » ;

113 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> déclencher le processus de révision et l’intégration tarifaire pour tous les


types de titres de transport (réguliers et occasionnels), en tant
qu’instrument crucial pour augmenter la qualité des services et
l’attractivité des transports en commun ;

> privilégier les axes du macro-maillage dans et autour du centre-ville


pour introduire le BHNS/TCSP ;

> évaluer, dans une première phase, la pertinence de la mise en place


rapide de schémas de parking relais, accompagné de la création de
couloirs réservés au transport en commun sur les axes d’accès au
centre-ville ;

> le métro devra être considéré comme le mode qui favorise


prioritairement le milieu urbain plus consolidé de la ville d’Alger et il
devra, par conséquent, être le moyen privilégié du sous-système urbain
de l'hypercentre ;

> les extensions du métro en dehors du cœur d'Alger devront être évitées,
à moins d’être dûment justifiées ; pour lors, la priorité est donnée à
l’extension du service à d'autres zones de l'hypercentre.

En pratique, il faudra, entre autres, accomplir les actions suivantes :

> prendre en considération le réseau de tramway proposé ;

> adopter le principe de redondance des parcours pour la conception


détaillée du réseau de tramway, spécialement pour le dessin des
liaisons du couloir de la Rocade Sud aux axes transversaux – sans
croisement de véhicules venant en sens inverse ;

> créer l’axe de tramway de la Rocade Sud, avec un minimum de 30


services par heure et par sens (un service toutes les deux minutes) ;

> attacher une attention particulière à l’aménagement des liaisons


piétonnes vers/depuis les arrêts de tramway sur la Rocade Sud ;

> évaluer, tronçon par tronçon, la pertinence d’aménager les axes de


tramway de manière à accueillir le TCSP/BHNS et d’augmenter ainsi le
potentiel de ce type de services ;

> accélérer les processus d’extension de la ligne de métro vers la place


des Martyrs et vers El Harrach pour maximiser leurs rôles de pôles
d’échanges ;

114 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> lancer les études d’extension du métro jusqu’à la nouvelle gare centrale
et le centre d'Alger, avec desserte des zones hautes des communes de
Birkhadem, Bir Mourad Raïs, Hydra et El Biar ;

> encourager et/ou conclure les études de réorganisation des opérateurs


de transport routier ;

> encourager et/ou conclure les études de restructuration du réseau bus ;

> encourager et/ou conclure les études de restructuration du système


tarifaire unifié pour la wilaya d’Alger ;

> lancer les études nécessaires pour la création des pôles d’échanges
dans les gares ferroviaires desservies par les nouvelles rames,
notamment au niveau de la restructuration des réseaux de bus locaux et
de la création des conditions de parcours sans heurts (« seamless »).

Orientations générales
Pour développer un urbanisme favorable
aux modes de transport plus durables

Dans un contexte de révision du PDAU de la Wilaya d’Alger, il serait bon


d’assurer l’articulation entre la stratégie de développement urbain et l’évolution
de l’offre de transports en commun. Ceci étant, la définition de quelques
principes d’orientation générale s’avère indispensable :

> consolidation du modèle polycentrique d’équipements, de services et


d’emploi avec un choix judicieux des centres secondaires en fonction
de leur accessibilité actuelle et de la capacité de transports en commun
et de transport individuel ;

> incitation au retour de la fonction d’habitat dans les parties de la ville les
mieux desservies par les transports en commun, en privilégiant la
reconstruction de la ville le long des principaux axes de transport en
commun (c’est-à-dire du macro-maillage) ;

> incitation à un mélange d’usages urbains pour atteindre un plus grand


équilibre entre la demande des systèmes de transport (individuel et
collectif) et le stationnement tout au long de la journée ;

> densification autour des principaux pôles d’échange et des stations et


incitation au mélange de diverses fonctions urbaines dans le voisinage
des pôles d’échange et des stations pour contribuer : i) à créer une plus
grande homogénéité de génération/attraction des déplacements tout au

115 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

long de la journée, ii) à augmenter les déplacements de proximité en


modes non motorisés ;

> développement d’une stratégie de promotion d’un modèle


d’accessibilité aux transports en commun dans tous les grands pôles
générateurs (existants ou à créer) ;

> gestion efficace de l’offre de stationnement dans les nouveaux projets


urbains, mais aussi dans les zones consolidées.

Concrètement, il s’agira, entre autres, d’accomplir les actions suivantes :

> Initier le processus de programmation de la nouvelle gare centrale en


même temps que l’aménagement urbain de ses alentours et en tenant
compte de l’ensemble des modes en présence.

> Conclure les études de réorganisation institutionnelle du secteur des


transports en vue de la création d’une autorité unique des transports,
capable de centraliser toutes les questions liées à l’aménagement, à la
provision et à la gestion du transport.

> Adopté des mesures préventives de sauvegarde des terrains attenants


des axes du macro-maillage.

> Instituer des paramètres urbains afin d’encourager l’utilisation des


transports en commun et de rentabiliser les lourds investissements
publics à faire (voir règlement).

> Dans le cadre de toutes les opérations d’urbanisme (projets de


dimension importante, de lotissements, d’urbanisations, d’équipements
générateurs de flux importants, etc.), considérer la mobilité comme
matière d’étude des projets (obligation de : typifier les impacts,
proposer les mesures nécessaires de mitigation et les mettre en place
dans les cas les plus complexes).

116 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Orientations générales
Pour améliorer la gestion des flux routiers dans la ville

Face aux options adoptées dans le cadre de la révision du PDAU de la Wilaya


d’Alger, le choix stratégique de doter ce territoire d’un réseau de transports en
commun performant, de qualité et en site propre, va contribuer à une
réduction considérable de la capacité routière d’importants axes routiers du
macro-maillage. Dans un cadre de référence marqué par une croissance du
parc automobile, il est clair qu’il faudra adopter des mesures qui visent un
contrôle plus efficace du trafic routier et plus particulièrement des entrées du
centre-ville.

Pour une meilleure gestion des flux routiers dans la wilaya d’Alger et de ses
accès, il faudra :

> restreindre les flux routiers sur les axes d’entrée d’Alger et en centre-
ville ;

> approfondir la hiérarchie fonctionnelle du réseau pour optimiser sa


performance. Dans ce contexte, les interventions doivent porter leur
attention sur :

− la cohérence au réseau ;

− la suppression des goulots d’étranglement ponctuels ;

− l’achèvement du réseau maillé ;

− réduction à un minimum du trafic de transit à l’intérieur des


quartiers ;

− l’augmentation de la sécurité routière et piétonne.

> réduire les impacts environnementaux de la circulation routière, eu


égard aux impacts atmosphériques, du bruit et de la qualification de
l’environnement urbain ;

> réduire la sinistralité routière et plus particulièrement les accidents avec


les piétons ;

> soutenir le développement de solutions innovantes de mobilité


complémentaires aux modes de transports classiques.

En pratique, il s’agira, entre autres, de mener à bien les actions suivantes :

117 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> déclencher l’introduction d’un système centralisé de gestion du trafic


routier dans le centre-ville au moyen de feux tricolores ;

> lancer les études détaillées des couloirs du macro-maillage, qui, lors de
la première étape du calendrier, feront l’objet d’interventions au niveau
de la circulation automobile, des transports en commun, des piétons et
des livraisons ;

> lancer les études d’analyse des impacts associés à l’introduction des
couloirs réservés aux transports en commun sur ces axes et de
définition des mesures nécessaires de mitigation ;

> donner la priorité aux interventions identifiées.

Orientations générales
Pour gérer le stationnement comme un instrument de contrôle de
la répartition modale

La gestion du stationnement peut être utilisée comme outil de contrôle de la


demande de transport privé. Plusieurs variables sont en cause (la quantité, le
prix, la durée du séjour). De plus, les politiques de stationnement doivent tenir
compte des spécificités des besoins des utilisateurs (résidents, employés et
visiteurs), sans perdre de vue la perspective globale de la ville.

Dans ce sens, il y a lieu de proposer l’adoption des principes d’orientation


suivants :

> recherche d’un plus grand équilibre entre la capacité des systèmes de
circulation et l’offre de stationnement de chaque zone de la ville ;

> contenir l’utilisation du stationnement de longue durée sur la voie


publique dans le centre-ville (associé aux déplacements pendulaires
des employés du commerce et des services), en vue de garantir
l’existence d’un stationnement rotatif pour les visiteurs. Pour ce, il faut
tenir compte des principes d’orientation suivants :

− adopter l’universalité du stationnement payant sur la voie publique


dans le centre-ville, d’abord dans les zones commerciales ayant une
forte concentration de services ou d’autres pôles générateurs de
trafic. En effet, le prix est un instrument de contrôle de l’occupation et
de la rotation. Associé à ce principe, il faudra mettre en place un

118 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

système efficace de contrôle et de recouvrement du produit du


stationnement payant sur la voie publique ;

− remplacer progressivement le stationnement sur la chaussée par le


parc de stationnement, en favorisant l’élimination du stationnement
sur les routes de hiérarchie supérieure, dans les zones déficitaires de
capacité de circulation et dans les zones requérant une
requalification de l’espace public ;

> en fonction des enjeux de la mobilité en transports en commun dans


chaque zone, il faudra adapter les indices de construction de
stationnement privé à la qualité du service offert par le réseau de
transports en commun, moyennant la possibilité d’y apporter des
corrections en cas de fort déficit d’offre de stationnement public. À cet
effet, il y a lieu de proposer :

− dans les zones résidentielles consolidées sans offre de


stationnement à l’intérieur des lots (déficit de stationnement), la
construction de surfaces de stationnement dans les bâtiments à
reconstruire ou dans les espaces disponibles ;

− dans les zones très bien desservies par les transports en commun
dans le centre-ville, l’obligation de réserver des places de
stationnement devra avoir un plafond supérieur et non seulement
inférieur, comme c’est souvent le cas.

En pratique, on devra exécuter les actions suivantes :

− choisir les carrefours du macro-maillage situés loin du centre (sur la


Rocade Sud) pour créer des parkings relais de rabattement sur le
réseau structurant ;

− lancer les études nécessaires en vue de : l’identification des


localisations potentielles des futurs parkings relais sur la Rocade
Sud ; la définition des schémas d’accès à partir du réseau routier
principal ; la définition des normes à adopter dans les parkings relais
– surveillance, lumière, parcours piétonniers, services
complémentaires (abris-bus, vente de titres de transport, etc.) ;
établir le système de suivi de la performance ;

− lancer les études nécessaires en vue de : la caractérisation du


stationnement dans le centre-ville d’Alger, sur toute la zone entre les
transversales du Frais Vallon et Bordj El Kiffan – Aéroport au nord de
la Rocade ; la définition des aires homogènes possibles pour la mise

119 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

en œuvre de la politique de stationnement en centre-ville du Master


Plan ;

− planifier tout le système de paiement et de surveillance du


stationnement payant sur voirie – encadrement juridique,
équipement de paiement et système de surveillance.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Orientations générales
Pour augmenter l’utilisation des modes de transports
de proximité

Les réseaux piétonnier et cyclable sont souvent négligés, par manque de


compréhension de leur utilité dans un contexte de mobilité urbaine, par
manque de « visibilité politique » ou par manque de moyens de surveillance et
de manutention.

À l’heure actuelle, les sujets d’environnement et de santé publique sont une


source de préoccupation. On sait aujourd’hui que les modes doux sont une
alternative aux déplacements de proximité, quand bien même associés à
d’autres modes. Dans le cas d’Alger, l’option piétonne représente une part très
significative des déplacements. C’est pourquoi il faut la préserver et même
l’encourager, notamment à travers :

> la qualification du réseau piétonnier structurant, en le dotant de


meilleures conditions de confort, surtout sur les parcours les plus
encombrés ou les plus problématiques. Le réseau structurant devra
ainsi inclure :

− les zones de grande densité commerciale et de services, bien


comme les plus grandes zones piétonnes ;

− les zones riveraines des principaux pôles de génération de


déplacements (soit publics ou privés) et des pôles d’échange ou
d’arrêts de transports en commun qui les desservent ;

− les liaisons piétonnes entre les pôles d’échange et les zones


riveraines ;

− la qualification des espaces de circulation piétonne et la pénalisation


des conditions de circulation routière de passage (en évitant les
parcours en ligne droite) dans les zones résidentielles.

> la qualité de l’espace piéton devra être assurée en permanence et pas


uniquement en phase de projet et de travaux à travers un
accompagnement approprié des conditions et des méthodes de
manutention :

− l’amélioration de la sécurité piétonne, notamment à travers la


correction du dessin urbain et des situations propices aux
accidents ;

121 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

− la diffusion des avantages des modes doux et l’organisation de


campagnes de sensibilisation, tournées, entre autres, vers la
population scolaire.

Dans un contexte international, où de plus en plus de grandes villes


investissent dans les réseaux de pistes cyclables, recueillant parfois une
approbation très forte du public, il faut profiter de la circonstance de la révision
du PDAU pour introduire la promotion de l’usage du vélo dans la wilaya
d’Alger, notamment à travers de :

> la création de conditions favorables à l’utilisation du vélo pour les


déplacements de proximité ;

> la mise en place d’équipements et d’infrastructures de support à


l’utilisation et au stationnement des vélos ;

> la sensibilisation et la formation du public à l’utilisation de ce mode doux


de déplacement.

En pratique, cela reviendra à :

> Lancer des études d’identification et caractérisation des lieux


d’intervention (écoles, marchés, etc.), en vue d’augmenter l’espace
réservé aux piétons, de garantir un cadre plus sûr pour les
déplacements de proximité, mais aussi de dessiner les parcours
piétonniers et cyclables vers ces lieux.

> Envisager d’inclure des pistes cyclables dans les grands projets
d’aménagement paysager – Rocade Sud et autoroute de l’Est –, ou
encore, dans les espaces verts existants ou proposés pour la ville.

> Lancer une étude de définition d’un vrai réseau piétonnier dans le
centre-ville historique d’Alger.

Orientations générales
Pour la promotion d’une logistique urbaine plus efficace

Le transport de marchandises pour l’approvisionnement de la ville est aussi


important que le transport de personnes. D’où la nécessité d’adopter des
principes d’orientation, tels que :

> la garantie que la distribution des marchandises procède de façon


efficace, en vertu de l’existence d’un réseau routier hiérarchisé avec des

122 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

niveaux de fluidité très élevés et la capacité d’assurer la performance de


la branche d’activité ;

> la reconnaissance de l’importance de la livraison de marchandises en


ville, sans pour autant gêner son fonctionnement normal.

En pratique, cela reviendra à :

> Lancer une étude de caractérisation de l’activité, pour mieux connaître


le secteur et les points les plus sensibles de livraison dans la wilaya
d’Alger.

> Lancer une étude de conception d’un règlement des activités de


livraison.

> Créer des espaces réservés aux livraisons dans les localisations
notoirement problématiques.

Orientations générales
Pour l’établissement d’une cadre réglementaire

La proposition d’un modèle de mobilité (transports et accessibilités) dans le


cadre de ce PDAU, illustrée au Plan d’aménagement – Transports et
accessibilités, vise à apporter les réponses nécessaires à une mobilité plus
respectueuse de l’environnement et à préparer la wilaya pour les défis futurs,
dans un cadre d’augmentation de l’efficience de la mobilité.

Les réseaux de transports publics sont un élément-clé de la stratégie de


mobilité recommandée pour la wilaya d’Alger. Le PDAU est une opportunité
pour adopter un modèle d'organisation et un système d'exploitation des
réseaux de transports publics capable d’intégrer tous les modes de transport.

Hiérarchie du réseau de transports en commun

Le réseau de transports en commun (TC) doit être hiérarchisé en fonction du


rôle spécifique joué par chacune de ses composantes. Cette hiérarchie
dépend de la mise en place d'un concept du propre réseau (c’est-à-dire
l'ensemble des services), mais aussi des nœuds d'accès au système (pôles
d’échanges), en tant que éléments cruciaux de la construction d'un réseau
compétitif et efficace. À travers la hiérarchie des transports en commun, on
envisage comme objectifs :

> la maximisation des synergies entre le réseau TC structurant existant et


le réseau TC structurant prévu ;

123 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> la réponse aux besoins de mobilité des principaux quartiers et couloirs,


existants et prévus par le PDAU, en tenant compte de la localisation des
principaux générateurs de déplacements (universités, hôpitaux, centres
commerciaux, etc.) ;

> la mise en place d’un réseau où les liens entre les différents couloirs
sont multiples en de nombreux points de la wilaya ;

> la facilitation de la lisibilité de l’offre des transports en commun par les


utilisateurs.

Le réseau de transport en commun obéit à la hiérarchie suivante :

> « Réseau structurant » – il inclut les axes de chemin de fer de Thenia et


d’El Affroun, le futur réseau de métro d’Alger, ainsi que les futurs
réseaux de tramway et de bus à haut niveau de service (BHNS) ou de
TCSP, et il doit assurer :

− la mobilité des grands déplacements quotidiens dans la wilaya


d’Alger ;

− les nécessités de mobilité créées par les équipements publics de


hiérarchie supérieure, avec plus de 5.000 usagers/visiteurs par jour.

> « Réseau complémentaire » – il inclut les lignes de bus, ainsi que les
diverses lignes de téléphériques et funiculaires, et il doit assurer :

− la connexion entre les lignes du réseau structurant ;

− l’accès aux grands ensembles urbains non directement desservis


par le réseau structurant.

Hiérarchie des pôles d’échange

Les pôles d'échange sont différents des arrêts ou des stations de TC, parce
qu’ils permettent l’organisation de la connexion entre différents modes de
transports (collectifs et individuels) disponibles. La hiérarchie des interfaces
proposée est déterminée par :

> le volume et la diversité des modes de transports qui convergent vers


un pôle d’échange donné, et le degré d’offre qui y est associé ; et

> l'importance du pôle d’échange par rapport aux flux de passagers.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Dans la définition des attributs des différents niveaux hiérarchiques de pôles


d’échange, il est également crucial de prendre en considération les
interactions avec le réseau routier et le stationnement.

Hiérarchie du réseau routier

En matière de réseau routier, l'un des principaux changements de ce PDAU se


traduira par un changement de paradigme de la planification du réseau routier.
Pour faire face à la pression croissante du trafic, on préfère choisir la
structuration du réseau routier plutôt que d'offrir de nouvelles infrastructures.
L’intention étant de ne pas dépasser les limites considérées appropriées de
trafic et de garantir ainsi une qualité urbaine et environnementale supérieure,
avec une réduction des impacts environnementaux à la clef.

Au vu de ces changements, l'adoption d'un modèle fondé sur un macro-


maillage répond mieux aux besoins des populations tout en étant mieux
adapté au modèle d'expansion du développement urbain à venir. Grâce à ce
modèle, les itinéraires sont optimisés, moins longs, avec plusieurs alternatives
de chemin (redondants) et le centre historique est soulagé. Qui plus est, ce
modèle facilite la connexion de tous les quartiers de la ville, et pas seulement
de l'hypercentre.

Pour mener à bien ce macro-maillage, il est nécessaire de créer quelques


petites liaisons pour la fermeture de mailles du réseau, et d’adopter un
nouveau modèle de gestion centralisée du trafic avec un système de
régulation des feux de circulation.

Le réseau routier de la wilaya d’Alger proposé est hiérarchisé selon les


fonctions et les caractéristiques des voies et il inclut les niveaux suivants :

> « 1er niveau – autoroutes et voies express » : il assure les liaisons


nationales, régionales et métropolitaines, tout comme les déplacements
plus longs à l’intérieur de la wilaya d’Alger ; et il est doté de
caractéristiques capables d’assurer une mobilité et une sécurité
optimales ;

> « 2e niveau – artères principales » : il est le réseau urbain principal ; il


assure la distribution des plus grands flux de déplacement interne de la
wilaya d’Alger ; il est complémentaire au 1er niveau ; la circulation y est
surtout de passage ; il a une fonction déterminante de desserte des
principaux générateurs et pôles de développement de la wilaya d’Alger ;
et il est en articulation avec le réseau de transports en commun ;

125 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> « 3e niveau – artères secondaires » : il assure la distribution des


déplacements internes de la wilaya d’Alger ; il s’articule avec les voies
du 2e niveau ; il est chargé de la distribution de proximité ; et il garantit le
fonctionnement équilibré entre la circulation de passage et les
déplacements locaux ;

> « 4e niveau – rues collectrices » : il est composé de voies importantes à


l’échelle des communes ; sa principale fonction est d’assurer
l’accessibilité locale, en intégrant la mobilité douce, la circulation
piétonnière, les aires de stationnement et les chargements et
déchargements.

Ce réseau routier est complété par le réseau routier local, pour lequel on
définit des critères spécifiques de dimensionnement.

Stationnement

Le stationnement (y compris les variables quantité, prix, durée) est un


instrument important de gestion et de contrôle de la demande de transport
privé. La politique de stationnement doit prendre en considération les besoins
des différents utilisateurs (résidents, employés et visiteurs), sans pour autant
négliger la perspective globale de ce qui est prévu pour la ville.

Trouver facilement une place de stationnement à proximité de la destination


finale est un facteur qui influence le choix modal des citoyens. C’est pourquoi
la quantité et le type d’offre de stationnement devraient être des outils
d’incitation à l’utilisation des transports en commun.

En outre, dans les zones ayant une forte concentration commerciale et de


services, où l'offre de places est clairement inférieure à la demande, le type de
stationnement est un élément indispensable pour garantir une rotation
équitable des places disponibles. En effet, on doit éviter qu'elles soient
occupées toute la journée par le même utilisateur.

Le stationnement des résidents ne doit pas non plus être négligé. En effet,
pour des segments de la demande, l’existence de stationnement est un
facteur déterminant dans la prise de décision d'acheter ou de louer un
logement.

Stationnement privé

L’offre de stationnement privé ne peut pas être perçue comme une variable
indépendante, contrôlée exclusivement par l'initiative privée. D’où la nécessité
de prendre en considération certains aspects lorsqu’il est question de

126 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

dimensionnement :

> l’offre de places de stationnement devrait être inversement


proportionnelle à l'offre de transports en commun desservant la zone ;

> on doit garantir les conditions qui favorisent le renouvellement du


centre-ville, et l'offre de stationnement devra contribuer à atteindre cet
objectif ;

> il est prouvé que plus l'offre de stationnement est garantie sur le lieu de
travail et plus il y a tendance à renforcer la motorisation et, donc,
l'utilisation des voitures.

Après examen de ces trois composantes, la proposition est que la dotation de


stationnement d’accès privé s’établisse en fonction de l'offre de transports
publics.

Stationnement public

L'offre de stationnement d'accès public intégré sur voirie, mais aussi de


parkings hors voirie, doit être générée de manière intégrée, afin que le
système de stationnement contribue à la réalisation des objectifs de mobilité
et de transport. Pour le dimensionnement de l'offre et de la définition des
règles de fixation des tarifs de stationnement d'accès public, il est proposé :

> de gérer l'offre de stationnement en tenant compte de l’offre de


transports en commun, en réglant soit la durée maximale, soit le prix ;

> d’utiliser le tarif de stationnement comme un outil de gestion de la


demande, afin d'obtenir dans chaque zone les niveaux de saturation et
les taux de rotation proches de ceux souhaités (ce qui peut comporter
des variations périodiques de prix dans chaque zone) ;

> de gérer les initiatives ou les permis de construction de parkings


d'accès public, en même temps que l’offre de stationnement sur la voie
publique, en contrôlant la somme des deux offres (à travers les
capacités et conditions tarifaires), dans le but d'influencer la répartition
modale et d’assurer la compatibilité des déplacements qu'ils génèrent
avec la capacité de circulation dans la zone ;

> que le stationnement sur voirie soit plus coûteux et plus restrictif en
matière de durée que le stationnement dans les parkings hors voirie.

Sur la base de ces critères, le dimensionnement de l’offre de stationnement


d’accès public et privé dans la wilaya d’Alger est établi en fonction d’un

127 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

zonage défini comme suit :

> « Zone A » – correspond à des zones dans l’aire d’influence directe des
gares et des arrêts du réseau structurant de transport en commun. Ces
zones sont délimitées par un cercle de 250 mètres de rayon, centré sur
chaque gare ou arrêt (y compris les pôles d’échange) ;

> « Zone B » – correspond à des zones dans la deuxième couronne de


l’aire d’influence des gares et des arrêts du réseau structurant de
transports en commun. Ces zones sont délimitées par une couronne de
250 mètres de rayon interne et 450 mètres de rayon externe, centrée sur
chaque gare ou arrêt (y compris les pôles d’échange) ;

> « Zone C » – correspond à une zone urbaine centrale de la ville d’Alger


qui, malgré une localisation en dehors de l’aire d’influence directe des
gares et des arrêts du réseau structurant de transports en commun,
pour des motifs de restrictions d’espace disponible pour la création
d’aires de stationnement, doit présenter des niveaux moindres d’offre
de stationnement ;

> « Zone D » – correspond à des aires de stationnement standard et au


territoire de la wilaya d’Alger non couvert par les zones A, B et C.

Réseaux de mobilités douces

Les mobilités douces sont une alternative efficace pour les trajets courts ou un
complément indispensable aux autres modes de déplacement en même
temps qu’ils contribuent à la qualité de l'environnement et de la santé
publique, et ce, surtout à Alger. Dans le but de renforcer l’utilisation de ces
mobilités, le PDAU porte un intérêt particulier à la promotion de la qualification
de ces réseaux, au moyen de :

> l’adoption des principes d’aménagement des réseaux de mobilités


douces et de la définition de couloirs piétonniers structurants, afin
d’augmenter leur attractivité ;

> la définition de zones de limitation à la circulation automobile pour :

− protéger les quartiers de la circulation de passage indésirable ;

− réduire la pollution environnementale et sonore associée à la


circulation automobile ;

− assurer la sécurité routière des usagers, en particulier des non-


motorisés (piétons et cyclistes) ;

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

− réduire la fréquence et la gravité des accidents.

> la valorisation piétonne des zones historiques, à travers la qualification


des espaces piétonniers et de l’environnement urbain dans les quartiers
plus traditionnels, et par le biais de l'utilisation de leur espace public.

Au niveau du réseau cyclable, il ne faut surtout pas oublier qu’une partie très
importante de la wilaya d’Alger est plate et donc très adaptée à l’usage du
vélo.

129 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

10.
Espace public

La ville est un système dynamique en transformation continue qui met à


contribution l’espace public. Projeter l’avenir des villes, c’est développer une
politique urbaine viable et durable, en fonction d’une approche créative,
participative et équilibrée, et en attribuant un rôle essentiel à un espace public
pourvoyeur de la qualité de vie et du bien-être des citoyens.

Les villes attractives et agréables à vivre sont plus compétitives. Les habitants
veulent profiter de leurs équipements, ‘sentir et vivre’ l’espace et s’y fixer ; les
étudiants souhaitent étudier dans leurs universités, trouver un emploi et s’y
établir ; les investisseurs confiants prennent plus de risques ; les entreprises
opèrent plus efficacement ; les visiteurs y séjournent plus longtemps, ils
dépensent plus d’argent et ils souhaitent y revenir.

L’espace public est, par conséquent, le pilier fondamental de la structure des


villes et le point de confluence de l’ensemble de ses différentes fonctions.

L’espace public, territoire cohérent et reconnaissable, peut assumer le rôle de


« véhicule » privilégié de la ville à l’échelle nationale et internationale.

Une bonne conception, une construction robuste et une implantation


appropriée de l’espace public sont essentielles, non seulement pour le bien-
être général, la durabilité et la préservation du patrimoine, mais aussi pour
assurer l’attractivité physique, la fonctionnalité, la sécurité de villes
compétitives du point de vue économique et socioculturel.

La qualité de l’espace public est mesurable de par la nature : des revêtements


de sol, des espaces verts, de l’éclairage public, des lieux couverts, de la
signalétique, du mobilier urbain ; et de par la façon comme il est vécu et utilisé
par les habitants et par les visiteurs. En somme, la valeur de l’espace public
dépend de la qualité et de la variété de ces usages.

L’espace public met en scène, non seulement la ville quotidienne, mais aussi
les activités civiques – sociales, culturelles, sportives et de loisirs – plus
formelles. Il peut être enrichi par des projets conçus pour accueillir différents
publics et différents événements, au moyen d’une gestion stimulante, avide de

131 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

créativité et d’interactivité entre les ‘constructeurs/rénovateurs’ de l’espace


public et ses usagers.

Le PDAU de la Wilaya d’Alger met l’accent sur l’importance de l’espace public


pour la ville dans ses différentes dimensions. L’espace public doit remplir une
fonction d’affirmation de la ville comme moteur du développement régional et
national à l’échelle mondiale.

Dans le cadre du processus de révision du PDAU, il faut doter les pouvoirs


publics et les organismes chargés de la gestion de ce territoire d’un
instrument opérationnel d’intervention territoriale permettant d’accomplir un
objectif stratégique, commun à Alger et au cadre politico-institutionnel de ses
ambitions futures : « Alger, ville monde ».

Grâce à l’élaboration d’une Charte des Espaces Publics (CEP) – qui n’est
encore qu’un premier pas vers la construction d’un modèle d’action
opérationnelle sur l’espace public, dans ses différentes dimensions, concerté
et en lien avec le nouveau PDAU d’Alger pour la période 2009|2029 – la
Wilaya d’Alger dispose d’un outil direct d’appui à la mise en œuvre d’une
politique de la ville, qui devrait mettre les personnes et leurs besoins de
déplacement, d’usage et d’utilisation des biens et services publics, au centre
de toute intervention dont l’objectif, à terme, est d’améliorer la qualité de vie et
le bien-être commun de celui qui habite, qui utilise, qui visite et qui vit en
somme ce territoire.

Nul doute que ce document (CEP) fait partie d’un nouveau cadre stratégique.
La construction de la ville, de tout ce que l’on appelle la ‘ville’, qui ne se
confine pas uniquement au centre d’Alger, passe par la préservation et le
renouvellement du patrimoine bâti existant1, ainsi que par l’adoption d’un
modèle de construction et de réédification respectant pour l’essentiel la
matrice choisie pour une lecture de l’espace de la wilaya d’Alger qui valorise la
continuité et l’intégrité de l’espace urbain et des territoires contigus, afin de
projeter les valeurs et l’essence de l’Histoire dans la recherche de la réalisation
et de l’affirmation des ambitions futures d’Alger.

Le PDAU met en relief le besoin d’orienter et de règlementer toute intervention


dans l’espace public, dégageant comme grands objectifs et prémisses : (i)
l’exaltation de l’identité locale ; (ii) la garantie de la préservation de l’image
urbaine, que ce soit à l’échelle locale ou à l’échelle de la ville via son skyline ;
(iii) la stimulation de l’appropriation de l’espace extérieur en tant que droit
collectif ; (iv) la suppression d’éléments urbains dissonants préexistants et ; (v)
le contrôle des agents de contamination de l’image de la ville.

1
Parque EXPO/Wilaya d’Alger, Stratégie et Schéma d’Aménagement des Espaces Publics et
Emplacements Réservés – Patrimoine Construit (Livrable 12B), octobre 2009.

132 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Orientations générales
Pour l’intervention dans l’espace public – les principes

Les interventions dans l’espace public, que ce soit sur l’existant ou sur le
proposé, doivent promouvoir l’excellence du dessin et des solutions
techniques innovantes et adaptées à la spécificité urbaine de la wilaya d’Alger,
assurant une approche systémique et interdisciplinaire, en ayant toujours
présente l’identité du lieu, la continuité et la perméabilité, la qualité, la mobilité,
la lisibilité, la résilience, la diversité, le confort et l’ergonomie, la sécurité, la
durabilité, l’inclusion sociale et la conservation de l’espace public.

Le lieu public doit être une priorité pour la construction de la ville et de la


citoyenneté. Il doit servir ce pourquoi il a été conçu, mais également à
accommoder plusieurs usages, susciter la sympathie et l’intérêt collectif, attirer
les mémoires, projeter un impact visuel et motiver l’interaction sociale.

La fonction « lieu » de l’espace public peut être aussi importante, voire même
plus importante que la fonction « mouvement » – les rues, les places, les
avenues ou les autres lieux considérés comme espaces publics urbains (et
pas uniquement comme des voies de circulation) seront plus utiles à toute la
population.

On peut établir trois principes d’orientation fondamentaux des interventions sur


l’espace public :

> L’approche d’intervention en réseau

L’espace public doit être compris comme un ensemble d’espaces qui


s’enchaînent en continu pour créer un système d’interconnexions de
lieux et permettre que divers espaces ne soient pas ‘fermés’ sur eux-
mêmes, ni enfermés, renforçant ainsi les axes de vie qualifiée.

> L’approche intégrée et durable

Il faut toujours considérer l’effet que les différentes options de projet


d’espace public peuvent directement avoir sur tous les usagers de
l’espace urbain, aussi bien au niveau local et supra-local, qu’au
niveau de leur contexte socioculturel.

> L’intervention interdisciplinaire

Par la multiplicité et la disparité de ‘maturité’ des variables qu’elle


comprend (composants et éléments), l’articulation entre tous les
intervenants du projet de travaux et de gestion post-travaux est
fondamentale pour l’intervention dans l’espace public.

133 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Les principales orientations de l’intervention dans l’espace public se traduisent


concrètement par des paramètres de structuration envisagés in loco par ceux
qui font usage de ces espaces. Ces orientations peuvent être systématisées et
réduites à douze points-clés :

> Caractère du lieu | Identité

L’espace public urbain doit être un lieu doté d’une identité propre, qui
réunit des aspects biophysiques et culturels.

Toute intervention dans l’espace public doit contribuer à promouvoir le


caractère du lieu, à répondre à toutes ses particularités et à renforcer
les standards socioculturels, paysagers et de développement local.

> Continuité | Perméabilité

Il doit s’agir d’un lieu ‘perméable’, doté de cohérence formelle et


fonctionnelle, afin de créer/consolider un maillage urbain homogène,
où les différents systèmes d’infrastructures et d’équipements
fonctionnent sans entraves ni discontinuités.

> Qualité

L’espace public doit être un lieu attractif, confortable et sûr pour tous,
y compris pour les personnes âgées et à mobilité réduite, et il doit
encourager l’exercice de multiples activités et fonctions pour
lesquelles il a été conçu.

Il faut porter une attention particulière aux problèmes d’ombrage, de


ventilation et d’abri des vents – caractéristiques microclimatiques
spécifiques.

> Mobilité | Accessibilité – « conception pour tous »

Cela doit être un lieu facile d’accès, où tous les usagers peuvent se
déplacer librement sans aucune difficulté. Toute intervention doit
donner la priorité au mouvement piétonnier et le concilier au trafic
automobile, afin de donner à la ville une expérience complémentaire.

Les espaces et les équipements doivent pouvoir être utilisés par


l’ensemble des citoyens.

> Lisibilité

Le lieu public doit posséder une image claire, facilement lisible et


compréhensible à tous, à chaque instant.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> Adaptabilité | Flexibilité

Ce doit être un espace voué au changement et à la reconfiguration,


faciles et rapides. Toute intervention doit promouvoir la capacité de
réponse des espaces aux changements des conditions sociales,
technologiques et économiques.

> Diversité

Il doit offrir une variété de choix et desservir une population


hétérogène. Les interventions doivent promouvoir la capacité de
réponse des espaces aux besoins et aux attentes locales.

> Ergonomie | Confort

Les espaces et les objets qui l’habitent doivent répondre au confort et


à l’échelle des usagers et permettre que tous puissent exécuter leurs
fonctions en toute facilité et confort.

> Sécurité

L’espace public doit permettre à ses usagers de l’utiliser et de


l’admirer en toute sécurité, dans de bonnes conditions d’éclairage. Il
ne doit comporter aucune zone cachée pouvant constituer une
entrave à sa pleine utilisation et une incitation à des épisodes
d’insécurité.

> Durabilité

Les options de projet doivent contribuer à faire de l’économie des


ressources et à lutter contre les changements climatiques, afin de
protéger et d’améliorer l’environnement local ainsi que mettre à profit
les ressources et l’économie locale.

> Inclusion | Cohésion sociale

L’espace public, lieu d’affluence et de confluence, doit pouvoir être


utilisé par tous les individus, quels que soient leur sexe, leur classe
d’âge, leur classe sociale, leur nationalité, leur race, leur ethnie, leur
conviction politique ou religieuse.

> Conservation

Les questions portant sur la durabilité des matériaux et des


équipements utilisés dans l’espace public sont essentielles, afin de
choisir ce qui doit être acheté et dessiné pour chaque espace.

135 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Il faut donc considérer leurs fonctions, leurs usagers, l’intensité de


l’utilisation prévisible à laquelle ils seront soumis, leur durée de vie
utile, leur coût d’acquisition et, surtout, les frais d’entretien associés.

Orientations générales
Pour l’intervention dans l’espace public – les orientations et les
normes

Le PDAU définit concrètement une méthodologie d’intervention dans les


espaces publics de la wilaya, elle établit un ensemble d’orientations
d’intervention dans ce territoire et elle présente, comme résultat opérationnel
de ses propositions, un ensemble de règles transposées dans le cadre
règlementaire respectif.

Concrètement et d’un point de vue opératif, il y a lieu d’appliquer une


méthodologie qui promeut le développement d’une typologie d’interventions
dans les espaces publics d’Alger par la systématisation et l’explication d’un
ensemble clair et réalisable d’indications précises sur la façon d’intervenir
dans ces mêmes espaces. À cet effet, elle est reliée, par la suite, à une série
de projets prioritaires en cours, qui, par un effet démonstratif de
« contamination positive », peuvent devenir le moteur qui engagera une
transformation positive à Alger.

136 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Il s’agit également d’identifier et de présenter pour chaque niveau


d’intervention et pour chaque composante analysée les principes de base
d’intervention, les matériaux préférentiels, les couleurs et les types d’objets en
lien avec les ressources des lieux eux-mêmes et selon une vision d’ensemble
des éléments des composants de (i) l’espace extérieur, (ii) du sous-sol et (iii)
du bâti, en vue de la (re)qualification et de la (re)valorisation de l’espace public
d’Alger.

Dans ce sens, le PDAU établit comme principale directive pour toute


intervention que ce qu’il faut comprendre par « espace public », c’est un
ensemble de tous les espaces qui, indépendamment de leur configuration
physique, des caractéristiques et des éléments structurels et de leur valeur
patrimoniale, intègrent les dimensions suivantes :

> l’espace extérieur libre d’accès et à usage collectif ;

> le sous-sol comme matrice qui renferme les infrastructures et les


réseaux d’alimentation de la ville ;

> les façades du bâti comme partie à part entière de l’image urbaine.

À chacune des ces dimensions correspond, en premier lieu, un ensemble


d’orientations spécifiques (présentées dans la CEP) et un ensemble de
normes présentées dans le règlement du PDAU.

Pour chacune d’entre elles, l’espace libre extérieur – qui intègre l’ensemble
des espaces libres extérieurs et leurs éléments, mobiles ou immobiles,
assurant les fonctions à usage collectif, à caractère formel ou informel, et se
constituant comme un lieu approprié pour la permanence ou la rencontre,
pour la circulation piétonnière ou routière, pour le culte et le recueillement, et
comme un lieu de communication et d’interaction, d’interface culturelle et de
diversité sociale – doit être entendu dans la double perspective de sa
fonctionnalité et de sa matérialité.

Dans ce sens, il faudra comprendre, en ce qui concerne son composant


fonctionnel, comme espace d’accès et de mobilité, et en ce qui concerne le
composant matériel, comme territoire physique d’accueil d’une structure
principale fixe – les revêtements de sol, l’arborisation et l’éclairage public –,
d’une structure principale mobile – mobilier urbain et signalétique –, du
système de déchets solides urbains et d’autres éléments qui intègrent
l’espace extérieur, comme les éléments d’art dans l’espace urbain ou les
équipements de récréation et de loisirs.

137 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Dans le cas des infrastructures et des systèmes de sous-sol – dimension


essentielle à la structuration de l’espace extérieur, car elle abrite l’ensemble
des infrastructures ‘alimentant’ la ville et ses abords – il faut tenir compte de
deux éléments : (i) les réseaux qui correspondent à l’ensemble des
infrastructures de base destinées à assurer le fonctionnement des activités
socio-économiques et la qualité de vie des populations (notamment, les
réseaux d’approvisionnement en eau potable, d’incendie complémentaire,
électrique, gaz, assainissement, télécommunications et déchets solides
urbains) et ; (ii) d’autres systèmes souterrains qui, dans une logique
d’interaction avec l’espace public, doivent être considérés dans ce contexte,
tels que les accès au métro et les systèmes de ventilation.

Pour ce qui est de la dimension du bâti – qui intègre l’ensemble des façades
et les éléments qui constituent la partie visible de la masse bâtie et qui
déterminent l’image de la ville, en tant que paysage urbain –, à des fins de
mise en place des orientations spécifiques exposées dans la CEP et établies
dans le cadre règlementaire, il faudra considérer trois éléments principaux : les
toitures, les façades et les devantures commerciales.

Les interventions dans cette dimension ont fondamentalement trait à des


actions d’enlèvement d’éléments dissonants qui, au cours du temps (et avec
l’introduction et l’évolution de nouvelles technologies en milieu urbain),
promeuvent la distorsion du panorama urbain original comme les
équipements télécoms et de climatisation, les antennes paraboliques, les
descentes d’eau de pluie, les étendoirs et autres.

D’autre part, et toujours dans le même domaine, il s’agit de régulariser les


interventions au niveau des revêtements, des ouvertures, des garde-corps et
balcons, des entrées, des éléments décoratifs, des vitrines, des grilles de
protection, des dispositifs et supports publicitaires, de l’éclairage extérieur des
commerces et d’autres structures fixes.

138 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

11.
Patrimoine culturel

Suivant la vision stratégique adoptée et le modèle territorial préconisé, les


orientations relatives à la composante patrimoniale veulent contribuer au
processus de développement de la wilaya d’Alger, s’intégrant dans le cadre de
la durabilité urbanistique, économique, sociale, environnementale et culturelle.

Ces orientations visent la poursuite d’un modèle d’organisation,


d’aménagement et de développement territorial dont la composante
patrimoniale se structure selon quatre principes :

> reconnaissance de l’importance de la composante patrimoniale pour la


promotion d’Alger comme ville mondiale de la culture ;

> établissement d’un champ d’action patrimonial élargi, rendant


indissociables les dimensions historique, architectonique et
urbanistique ;

> intégration des politiques de sauvegarde du patrimoine culturel dans le


cadre du développement socio-économique et urbanistique de la wilaya
d’Alger ;

> respect de la Convention pour la protection du patrimoine mondial,


culturel et naturel dans le contexte de l’opérationnalisation de la
sauvegarde de la Casbah comme patrimoine mondial de l’humanité.

Dans la synthèse de l’analyse effectuée, on pourra conclure que dans la


formation urbaine d’Alger, et aussi du territoire qui la soutient, on reconnaît
différents stades d’évolution selon les tissus urbains de nature, de
morphologie et de typologie distincte, depuis la formation initiale de la médina
et de ses tissus traditionnels à l’expansion des périodes coloniales et leur tissu
moderne, et à la période de la postindépendance qui est à l’origine d’une série
d’éléments, d’ensembles ou de tissus urbains de valeur historico- patrimoniale
reconnue.

139 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Même en considérant la mosaïque typologique et la dispersion urbaine


caractéristique d’Alger, il est important de dire que la structure d’assise et
l’expression typologique de ses tissus, entre la « vieille ville » et la « nouvelle
ville », persistent, ses caractéristiques physiques et morphologiques étant
préservées de manière générale.

Alger s’est étendue, à partir d’un noyau délimité (la Casbah) pour devenir un
conglomérat composé de tissus urbains qui multiplient la dimension de la ville
et en viennent à accompagner les espaces riverains de la baie, en s’étendant
vers le sud et le sud-est dans un processus qui, en moins de deux siècles, a
élevé une médina de taille moyenne au niveau d’une métropole
méditerranéenne.

Indépendamment des discontinuités et même des contrastes provenant du


processus historique de sa formation, la structure d’assise et les matrices
urbanistiques d’Alger, et même d’autres centres urbains localisés dans des
communes intégrées dans la wilaya, demeurent identifiables et expressifs en
termes patrimoniaux et urbanistiques, prévalant comme ressource identitaire.

Plan d’aménagement – Patrimoine culturel


Source : Parque EXPO, 2015

140 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Dans les grandes options du modèle territorial proposé et dans le domaine de


la sauvegarde et de l’action patrimoniale, apparaissent les objectifs généraux
suivants :

> reconnaissance de la richesse patrimoniale en vue de la promotion


d’Alger comme ville mondiale de la culture ;

> préservation des principaux biens et des ressources patrimoniales à


travers l’identification d’éléments singuliers, d’ensembles ou de tissus
passibles d’être sujets à un régime de protection dans la cadre la loi du
patrimoine culturel et qui, de ce fait, font l’objet d’actions de valorisation
ou d’autres actions qui visent leur pleine intégrité, utilisation et usufruit ;

> protection des tissus urbains avec des caractéristiques homogènes et


d’intérêt historico-patrimonial reconnu, et délimitation d’espaces ou de
secteurs à associer à un programme de mesures et d’instruments
efficaces en vue d’un encadrement légal qui assure cette protection ;

> revitalisation fonctionnelle à partir de l’identification du potentiel et des


opportunités que les ressources patrimoniales existantes représentent ;

> consolidation d’un système en réseau, polycentrique et ample,


composé de centralités fondées sur des tissus, des éléments ou des
ensembles d’intérêt patrimonial, permettant l’association des
ressources existantes à de nouvelles fonctionnalités et activités
économiques structurantes qui sont, à l’échelle du territoire, un moteur
de développement social et économique.

Parmi l’ensemble d’actions à mettre en œuvre, il est important de dégager le


renouvellement urbain, non seulement au niveau des tissus centraux d’Alger,
mais aussi au niveau des autres centralités que l’on peut signaler en matière
de valeur patrimoniale, architecturale et urbanistique.

La réhabilitation d’espaces et de composantes urbaines structurantes sera


menée selon un ordre de priorités pour l’application progressive des
mécanismes et des instruments adéquats à cet effet, assurant la cohésion des
composantes patrimoniales urbaines, à savoir des systèmes, des tissus, des
éléments, des ensembles d’éléments, ou des structures existantes.

Les opérations de renouvellement urbain seront indissociables de la


composante de l’habitat, étant donné que les éléments ou les ensembles de
valeur patrimoniale existants constituent eux-mêmes une ressource importante
pour le colmatage des lacunes de ce secteur.

La gestion rationnelle de la richesse patrimoniale est surtout fondamentale

141 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

pour la stratégie de consolidation territoriale et comme garantie d’ajustement


du modèle de développement social et économique, dicté par le PDAU, à la
réalité physique.

Les objectifs tracés dans le domaine de l’action patrimoniale, prennent


spécialement en considération l’importance de la qualification de l’espace
public et de composantes fondamentales comme la morphologie urbaine et
les typologies, les vues et la structure écologique. Leur sauvegarde étant
garantie, moyennant l’application de prescriptions réglementaires et
normatives.

Orientations générales

Le patrimoine culturel de la wilaya d’Alger est constitué de la totalité des


espaces, des ensembles, des édifices ou d’éléments ponctuels d’une valeur
historique ou archéologique importante, ou de ceux qui, de par leurs
caractéristiques morphologiques, naturelles ou architecturales, doivent être
préservés, au nom de l’intérêt public, parce qu’ils contribuent à la
connaissance de l’évolution sociale, culturelle ou économique, de la région ou
du pays, ou parce qu’ils sont des témoins importants de l’identité culturelle.

Les organismes et les services compétents de la Wilaya d’Alger doivent veiller


à la préservation des éléments fondamentaux constitutifs de l’image ou des
caractéristiques générales ou typologiques des ensembles, des bâtiments,
des espaces ou des sites à valeur patrimoniale, historique architecturale ou
archéologique.

Les interventions sur les biens de la structure patrimoniale de la wilaya d‘Alger


doivent privilégier leur conservation et leur valorisation à long terme de façon à
assurer leur identité et à éviter leur destruction, leur dénaturalisation ou leur
détérioration.

La structure patrimoniale de la wilaya d’Alger est identifiée sur le Plan


d’aménagement – Patrimoine culturel. Elle comprend les biens culturels
immobiliers protégés au titre de la loi du patrimoine culturel (loi 98-04 du 15
juin 1998) et d’autres biens culturels immobiliers dont l’intérêt historique,
architectural, urbanistique ou autre justifie qu’ils soient préservés.

Les biens culturels immobiliers existants protégés au titre de la loi du


patrimoine culturel sont soumis à l’un des régimes de protection suivants,
conformément à la loi :

> l’inscription sur l’inventaire supplémentaire ;

142 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> le classement ;

> la création en « secteurs sauvegardés ».

Les biens culturels immobiliers existants non protégés au titre de la loi du


patrimoine culturel, intitulés patrimoine culturel remarquable aux fins
d’interprétation et d’application du présent règlement, sont rassemblés dans
les catégories suivantes :

> zones de concentration patrimoniale potentielle ;

> zones archéologiques de valeur patrimoniale ou scientifique


potentielle ;

> espaces publics à valeur patrimoniale.

Dans le contexte de la valorisation du patrimoine culturel de la wilaya, des


dispositions de protection de l’image d’ensemble de la ville sont établis,
notamment à travers un système de vues.

Les interventions à réaliser sur les immeubles et ensembles classés ou en


instance de classement observeront les prescriptions de la législation en
vigueur, nommément la Loi nº98-04 du 5 juin, relative à la protection du
patrimoine culturel et les décrets y afférents.

L’adaptation du patrimoine culturel aux nouvelles fonctionnalités devra


répondre à la signification historique de l’immeuble ou de l’ensemble, à l’étude
structurelle du bâti, à la compatibilité des matériaux et à l’utilisation d’un
langage architectural qui promeut son harmonisation avec les alentours.

Le tissu urbain préservé et classé patrimoine national de la Casbah d’Alger,


inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992, devient
secteur sauvegardé dénommé « la Casbah d’Alger », en vertu du décret
exécutif nº 05-173 portant création et délimitation du secteur sauvegardé « la
Casbah d’Alger », en application des dispositions de l’article 42 de la loi nº 98-
04 du 15 juin 1998. Le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du
secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger a été approuvé par délibération de
l’Assemblée populaire de wilaya le 26 avril 2011 et il devra être considéré
comme un POS spécifique sur le plan réglementaire.

La Casbah d’Alger étant inscrite sur la Liste du patrimoine mondial, toute


modification unilatérale ou convenue de ce plan doit être portée à la
connaissance du Comité du patrimoine mondial pour être étudiée et adoptée
par celui-ci, avant toute approbation par l’État algérien, nommément à travers
l’agence nationale des secteurs sauvegardés, sous la tutelle du ministre

143 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

chargé de la culture, qui est chargée de donner un avis technique conforme


sur les interventions dans le secteur sauvegardé, à la demande des autorités
concernées.

L’élaboration de l’Inventaire supplémentaire est, en vertu du décret exécutif nº


05-488 du 22 décembre 2005, de la compétence de la Commission des biens
culturels de la wilaya.

Pour sauvegarder les valeurs archéologiques, toute action à développer dans


les Zones archéologiques à valeur patrimoniale ou scientifique potentielle
devra être précédée de d’études préalables ou de fouilles archéologiques
sous la supervision de techniciens agréés et de l’identification et du registre
d’éventuels éléments découverts et de leur respective instruction de procédure
de classement dans les termes de la législation en vigueur.

Comme c’est le cas pour le Plan permanent de sauvegarde et de mise en


valeur du secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger, le Plan de protection et de
mise en valeur du site archéologique de Rusguniae à Tamenfoust, en
application du décret exécutif nº 03-323 du 5 octobre 2003 portant modalités
d’établissement des plans de protection et de mise en valeur des sites
archéologiques et de leur zone de protection, prescrit par délibération de
l’Assemblée Populaire de la Wilaya d’Alger en juin 2010, doit être considéré
comme un POS spécifique du point de vue règlementaire.

L’espace public à valeur patrimoniale est constitué de la matrice du système


urbain avec ses espaces de loisirs, d’utilisation publique et ses espaces de
récréation ou de production, dont les caractéristiques typologiques,
culturelles, historiques et du paysage singulières leur confèrent une valeur
patrimoniale et environnementale, justifiant leur préservation en vue de la
conservation de l’identité culturelle et historique de la ville et de la qualité de
vie des populations.

Les interventions à programmer dans l’espace public à valeur patrimoniale


doivent privilégier la spatialité des monuments historiques d’origine. Ainsi, les
projets d’espaces extérieurs, dotés d’une capacité de réversibilité, doivent
respecter les champs de visibilité présents tout en tenant compte de la
réversibilité.

Les actions à réaliser dans les axes et boulevards historiques, devront l’être
moyennant des projets d’intervention urbaine.

C’est parce que la stratégie de valorisation de la matrice historique et


patrimoniale de la wilaya d’Alger est l’un des piliers du nouveau modèle
territorial, que les tracés urbains d’intérêt historique et patrimonial sont
identifiés dans le Plan d’aménagement – Qualification de l’usage du sol. Ces

144 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

tracés doivent être préservés, car ils caractérisent les zones urbaines
compactes consolidées d’intérêt historique et patrimonial, de par la singularité
des matrices et la typologie de l’occupation urbaine, les caractéristiques
morphologiques environnementales et paysagères et les éléments bâtis les
plus importants.

> « Type I » – correspond aux tracés urbains de genèse historique et


traditionnelle, jusqu’au XIXe siècle, caractérisés par un tissu urbain
compact et fermé, organisé autour d’éléments remarquables, avec des
caractéristiques morphologiques particulières, compromettant le bâti et
les tissus au sein d’un système d’assise topographique, sans dissocier
la cellule et le système du tissu qui en résulte ;

> « Type II » – correspond à des tracés en îlot, couvrant les tissus urbains
centraux, bâtis à des époques variées, depuis le XIXe siècle jusqu’à
l’actualité, majoritairement caractérisables par l’usage de plans de tracé
orthogonal, dont sont issus des axes réguliers et perpendiculaires,
adaptables entre eux, au niveau de l’implantation, à la morphologie du
terrain ou aux préexistences ;

> « Type III » – correspond à des tracés mixtes, couvrant les tissus
urbains centraux ou périphériques avec une assise ajustée aux
conditions et à la topographie du terrain et où la régularité de tracés se
dilue en fonction de l’adaptation topographique ou des préexistences
respectives ;

> « Type IV » – correspond à des tracés de maisons, couvrant des tissus


urbains essentiellement construits dans la première moitié du XXe siècle,
à caractère résidentiel et de typologie majoritairement unifamiliale,
isolée ou regroupée.

> « Type V » – correspond à des tracés d’implantation autonome,


couvrant des tissus urbains bâtis depuis la seconde moitié du XXe
siècle, caractérisables par l’implantation des bâtiments ou des
ensembles isolés, de façon disperse ou concentrée, et des espaces
extérieurs alentours respectifs.

L’intervention dans ces zones, à l’exception des travaux de conservation, de


changement, d’agrandissement, d’amélioration ou de construction sur le
lotissement, doit être précédée d’un POS, d’un plan de sauvegarde ou de
projets d’intervention urbaine, qui assurent, dans une perspective intégrée, la
sauvegarde des valeurs présentes, sous réserve de l’observation des
prescriptions établies dans la législation en vigueur.

145 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

12.
Programmation et exécution

Le PDAU est l’instrument de planification et de gestion urbaine, conformément


à la loi nº 90-29, du 1er décembre 1990, relative à l’Aménagement et
l’Urbanisme qui fixe les orientations fondamentales de l’aménagement du
territoire, des communes concernées, en tenant compte des principes et des
objectifs de la politique nationale d'aménagement du territoire et des schémas
d'aménagement et des plans de développement.

Objectivement, le PDAU détermine :

> la destination générale des sols (secteurs urbanisés, à urbaniser,


d'urbanisation future et non urbanisables) ;

> l'extension urbaine, la localisation des services et des activités, la nature


et l'implantation des grands équipements et des infrastructures ;

> les zones d'intervention sur les tissus urbains existants et les zones à
protéger.

Le PDAU s’appuie sur une analyse exhaustive du territoire, transposée dans le


diagnostic prospectif (l'analyse de la situation existante et les principales
perspectives de son développement, compte tenu de l'évolution économique,
démographique, sociale et culturelle du territoire de la wilaya), en intégrant
formellement un règlement accompagné de documents graphiques de
référence et d'un rapport d'orientation.

Le règlement du PDAU fixe les règles applicables pour chaque zone comprise
dans les secteurs urbanisés, à urbaniser, d'urbanisation future et non
urbanisables, en déterminant :

> l'affectation dominante des sols et la nature des activités qui peuvent
être interdites ou soumises à des conditions particulières ;

> les paramètres d’occupation des sols, notamment la densité générale


exprimée par le coefficient d'occupation des sols ;

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

> les contraintes, notamment les servitudes à maintenir, à modifier ou à


créer ;

> les périmètres d’intervention des projets structurants ;

> la localisation et la nature des grands équipements, des infrastructures,


des services et des activités.

Les pièces graphiques du règlement du PDAU révisé, comprennent


notamment:

> le Plan d’aménagement, constitué des plans suivants :

I. Qualification de l’usage du sol ;


II. Structure écologique ;
III. Réserve agricole ;
IV. Transports et accessibilités ;
V. Patrimoine culturel ;
VI. Projets structurants.

> le Plan de contraintes, constitué des plans suivants :

I. Servitudes ;
II. Risques naturels et technologiques.

> Autres Plans :

I. Plan de l’état de fait ;


II. Plan d’équipements.

Programmation stratégique et suivi du PDAU de la wilaya d'Alger

En plus d’établir la discipline d’utilisation, d’occupation et de transformation du


sol et de prévoir les mécanismes tendant à une gestion intégrée du territoire, le
PDAU d’Alger est également un instrument d’urbanisme opérationnel
prévoyant la réalisation de 82 projets structurants et prioritaires qui ont pour
objectif de structurer le territoire, au moyen d’opérations fondamentales pour
la concrétisation du modèle territorial.

Le PDAU d’Alger est ainsi un instrument stratégique d’aménagement et de


développement territorial, à long terme (20 ans), définissant un modèle de
développement intercommunal pour la totalité des 57 communes qui
composent la wilaya d’Alger.

En tant qu’instrument principal de planification et de gestion du territoire à


l’échelle de la wilaya d’Alger, le PDAU présente une vision de futur pour ce

148 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

territoire et il établit les principaux objectifs de développement stratégique de


ce territoire jusqu’en 2029, menant à la matérialisation du scénario de
développement adopté. Le dessin des objectifs stratégiques est, dans un
premier temps, le résultat d’une analyse articulée entre les faiblesses et les
potentialités du territoire et, dans un deuxième temps, entre les forces et les
opportunités à concrétiser et à renforcer.

La programmation stratégique du PDAU est établie par la Wilaya d’Alger dans


le contexte du « Contrat de métropole », porteur des objectifs et des lignes
stratégiques du développement environnemental, social, économique et
territorial de la Wilaya jusqu’en 2029, selon quatre étapes d’exécution
progressive et programmée de projets structurants et prioritaires incarnant le
modèle territorial en vue de la transformation et du développement d’Alger au
cours des prochaines décennies.

Vu son importance pour l’accomplissement des politiques publiques dans le


territoire de la wilaya, la programmation stratégique du PDAU devra faire l’objet
d’évaluations régulières, à la fin de la conclusion de chacune des trois
première étapes de la mise en place, en l’occurrence en 2014, en 2019 et en
2024 : ces exercices devront permettre d’évaluer les progrès en matière de
développement durable et de concrétisation du modèle d’aménagement
proposé, de degré de concrétisation des projets structurants, de degré de
consolidation du modèle territorial, et les changements conjoncturels
(économiques, sociales et environnementales) survenus.

La mise en place du PDAU devra encore faire l’objet d’un contrôle


systématique afin de connaître et de contrôler les effets de l’application et de
l’exécution du Plan et des POS respectifs, permettant d’identifier à temps les
disfonctionnements concernant l’utilisation, l’occupation des sols et le
fonctionnement des différents systèmes, et de corriger d’éventuels effets
négatifs et d’éventuels déphasages par rapport aux dynamiques territoriales
existantes ou émergentes.

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PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Plan d’aménagement – Projets structurants (carte à titre illustratif ; carte à l’échelle


1:25 000, voir Annexe L15-06)
Source : Parque EXPO, 2015

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une pratique systématique, le suivi et l’évaluation


des instruments de planification et de gestion du territoire sont de la plus
grande importance, dans la mesure où ils contribuent à garantir la tangibilité
des objectifs tracés pour le modèle d’aménagement et de développement.

Parmi les potentialités du suivi et d’évaluation, il faut souligner le relevé


permanent d’éventuels disfonctionnements auxquels l’opérationnalisation de la
PDAU est confrontée, et l’adoption conséquente de réponses efficaces et en
temps utile, sans que les objectifs stratégiques établis par le Plan ne soient
compromis.

L’accomplissement d’un système de suivi et d’évaluation du PDAU contemple


différents éléments, avec, dès le départ, l’établissement d’un vaste ensemble
d’indicateurs pour chacun des secteurs. Ces indicateurs devront être définis
par l’entité responsable de l’élaboration du PDAU, à qui il revient
simultanément d’assurer toute la gestion du suivi et de l’évaluation du Plan.

Pour chacun de ces indicateurs, l’entité responsable doit établir des objectifs
quantifiés annuellement, pour la période d’application du PDAU en vigueur,
afin d’accompagner sa dynamique évolutive, liant ainsi les entités

150 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

responsables à l’exécution du PDAU.

Toute l’information doit être enregistrée dans une application informatique


facilement consultable, permettant le chargement d’informations
supplémentaires relatives à l’état évolutif des indicateurs, ainsi que l’extraction
de résultats et la production de rapports de synthèse. S’agissant d’un
instrument de référence pour l’adoption d’éventuels mécanismes de
réajustement des politiques et des actions adoptées, les rapports permettront
d’évaluer, notamment lors des moments critiques de l’opérationnalisation du
Plan, le niveau d’exécution.

Exécution programmée

La programmation de l’exécution du PDAU devra s’appuyer sur une utilisation


articulée d’instruments de gestion du territoire qui établissent de manière
détaillée les formes d’occupation et de transformation du sol. Les plans
urbanistiques d’ensemble – les plans de structure – sont le premier de ces
instruments. La nécessité de programmer l’utilisation et la transformation du
sol dans les périmètres urbains de niveau 2, 3 et 4, exige qu’avant toute
opération urbanistique, un plan de structure soit effectué, soutenu par la
respective Assemblée populaire communale qui, dans le respect du
programme de projets structurants et de la discipline des usages et de
l’aménagement prévu par le règlement, établit les espaces prioritaires
d’intervention et de développement, trace la structure de voirie et des
infrastructures principales et explicite les sous-unités d’exécution qui serviront
de base au développement de POS, des opérations de lotissement ou de
projets d’intervention urbaine.

Ces plans de structure visent à généraliser la pratique de planification urbaine


dans toutes les communes, en dotant les autorités communales d’instruments
de gestion, de programmation et de négociation urbaine en vue d’un
développement rationnel et intégré des secteurs urbanisés et à urbaniser.

En ayant ces objectifs opérationnels en arrière-plan et en insistant sur la


nécessité d’assurer une intégration et une valorisation des espaces des
agglomérations urbaines adéquates, les plans de structure devront assurer
que, dans les processus de transformation du sol, la priorité sera donnée aux
zones immédiatement contiguës aux espaces déjà construits et dotés
d’infrastructures, mais aussi la programmation et la structuration des
infrastructures, des zones résidentielles, de services, de commerces et
d’industries, les espaces verts et les équipements collectifs devront favoriser
les situations de continuité urbaine. De la même façon, une intégration
appropriée des divers systèmes de mobilité et d’accessibilité devra être
prévue, s’assurant de la perméabilité et de la fluidité des territoires.

151 | 160
PLAN DIRECTEUR D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA WILAYA D’ALGER

Rapport d'orientation

Ces études sont aussi décisives pour assurer que les espaces affectés à la
structure écologique et aux équipements, ainsi que les tronçons de voies
soient harmonieusement intégrés, mais aussi que les cours d’eau et les
situations de potentiel paysager et environnemental soient intégrées de
manière adéquate, en les valorisant en tant qu’éléments de la structure
écologique.

Les POS sont un autre instrument décisif pour le processus d’exécution, étant
donc aussi un instrument décisif pour la concrétisation du PDAU. Le POS est
un instrument urbanistique établi qui respecte et qui suit le PDAU et,
conformément à la Loi nº 90-29, qui fixe l'occupation des sols et les droits de
construire de façon détaillée. Le POS correspond à un ou plusieurs projets qui
s'insèrent dans l'image projetée de la ville et qui contribuent à sa réalisation. Le
POS est constitué d'un règlement et de documents graphiques, complétés par
une carte des contraintes géotechniques et le rapport géotechnique respectif.

Le Règlement des POS comprend une note de présentation et des règles. La


note de présentation expose la justification du plan d’occupation des sols par
rapport au plan directeur d'aménagement et d'urbanisme et le programme
retenu. Les règles doivent être fixées pour chaque zone homogène en tenant
compte des dispositions particulières, propres à certaines parties du territoire
d'étude (terres agricoles, sites historiques et culturels, littoral….). Pour chaque
parcelle, les prescriptions spécifiques seront indiquées (type de construction
autorisée, implantation autorisée ou surface constructible,…).

Les documents graphiques sont constitués d'un plan de situation au 1/2000e


ou au 1/5000e, d'une ou de plusieurs perspectives ou axonométrie, illustrant
les formes urbaines et architecturales souhaitées, et d'une série de plans au
1/500e et 1/1000e parmi lesquels : le plan topographique ; la carte des
contraintes géotechniques ; le plan de l'état de fait faisant ressortir le bâti, la
voirie, les réseaux divers et les servitudes existantes ; le plan d'aménagement
général (précisant : la délimitation des zones réglementaires homogènes ; les
équipements et ouvrages d'intérêt général et d'utilité publique ; la voirie et les
réseaux divers à la charge de l'État ; des collectivités locales ; les espaces à
préserver, à protéger) ; et le plan de composition urbaine contenant toutes les
prescriptions réglementaires.

Les opérations de lotissement sont constituées d’actions qui ont pour objectif
la constitution d’un ou de plusieurs terrains lotis destinés à l’édification urbaine
et issus de la division d’un ou de plusieurs immeubles ou d’un nouveau
parcellement. Pour procéder à leur concrétisation, il est nécessaire de
présenter un projet de lotissement avec l’identification des infrastructures
existantes et de celles qu’il s’agira peut-être encore de réaliser. Les zones à
céder au domaine public, destinés à des espaces verts et d’utilisation

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collective, à des infrastructures et des équipements, devront aussi, si


nécessaire, être indiquées.

Finalement, les projets d’intervention urbaine sont des initiatives publiques de


qualification de l’espace public, de création ou de requalification
d’équipements ou d’infrastructures, devant toujours s’appuyer sur des projets
d’exécution qui contemplent tous les matériaux, les détails d’application et les
éléments nécessaires.

La coordination et la programmation de l’exécution des POS et des projets


d’intervention urbaine devront être définies de manière concertée entre la
Wilaya d’Alger et les Assemblées populaires communales, en fonction des
priorités de concrétisation des objectifs généraux du plan.

Mécanismes de cessions de terrains

L’exécution de la stratégie de développement territorial établie, ainsi que la


promotion de la durabilité de l’espace urbain, de la qualité de vie des
populations et d’un aménagement du territoire correct exige que le processus
d’occupation, d’utilisation et de transformation du sol à des fins urbanistiques
contemple les nécessités des populations jugées essentielles dans les
sociétés modernes.

Dans ce contexte, il est actuellement fondamental que dans les instruments de


gestion du territoire soit garantie l’existence et la disponibilité d’espaces
affectés à des fonctions déterminées, nommément, des espaces destinés à
des équipements sociaux à usage collectif (de santé, d’action sociale,
d’éducation et de formation, de sport et de culture), des zones pour
l’implantation de voies de circulation et de stationnement, tout comme des
espaces verts, de loisirs et de récréation, et qui contribuent à l’équilibre de
l’écosystème urbain.

Le mécanisme des cessions de terrains au domaine public en vue d’accueillir


les fonctions urbaines référées, se constitue ainsi comme un mécanisme
juridique au service des politiques publiques du domaine de la gestion
urbanistique et de l’aménagement du territoire. En effet, le règlement du PDAU
doit utiliser ce mécanisme de manière à instituer le fait que les propriétaires et
les autres titulaires de droits réels sur les parcelles soumises aux opérations
de lotissement dans la wilaya devront céder intégralement et gratuitement les
parcelles destinées à l’implantation d’espaces verts publics, d’équipements
d’utilisation collective et d’infrastructures qui doivent intégrer le domaine
public, de façon à doter l’espace urbain de conditions pour la promotion de la
durabilité urbaine et de la qualité de vie, dans un cadre d’aménagement du
territoire.

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En vue d’encadrer la conception du mécanisme de cession de terrains au


domaine public (et l’éventuelle application de mécanismes de compensation
pour les propriétaires et titulaires), il importe de présenter un ensemble
d’orientations de référence qui devront être transposées dans le règlement du
PDAU sous la forme de dispositions, de façon à ce qu’elles soient
contraignantes.

Dès lors, il est de la plus grande importance d’établir des paramètres de


dimensionnement des zones de cession pour chacune des fonctions urbaines
(zones d’implantation d’équipements collectifs, de voies de circulation et de
stationnement ainsi que d’espaces verts, de loisirs et de récréation) dans des
zones qui ne sont pas inclues dans les instruments de gestion territoriale de
niveau hiérarchique inférieur au PDAU.

Étant donné que l’aménagement et l’utilisation des sols sont amplement


marqués par la classification de l’utilisation des sols établie dans le PDAU, il
est important d’assurer l’établissement de dispositions spécifiques pour les
différents secteurs d’urbanisation, nommément le secteur urbanisé, le secteur
à urbaniser et le secteur d’urbanisation future.

Sur les parcelles de terrain qui font l’objet de cession au domaine public, où
est en vigueur un instrument de gestion territoriale de niveau inférieur, ce qui,
selon la loi algérienne, renvoie exclusivement à la figure des POS, ses
dispositions prévalent sur celles qui sont établies par le PDAU. Dans ce
contexte, ce sont les paramètres de dimensionnement établis dans le POS
pour les différentes fonctions urbaines qui doivent être appliqués. Cependant,
dans le cas où ces instruments de gestion territoriale concernant les
paramètres à adopter seraient omis, il faut recourir aux espaces de cession
définis dans le PDAU, les mêmes instruments de planification et de gestion du
territoire devant se rapporter à celui-ci.

Néanmoins, il s’agit encore de noter que l’adoption de ce mécanisme dans les


instruments de gestion territoriale ne rend pas non viable la possibilité de se
passer de celui-ci, quand les conditions urbanistiques du lieu ne le justifient
pas, et cela, sans nuire à la qualité de vie et à l’aménagement correct du
territoire.

Instruments de programmation d’urbanisme opérationnel

Dans le contexte des révisions et des changement les plus récents des
contenus matériels des instruments de gestion territoriale du type du PDAU, en
vue de les ajustés aux nouvelles nécessités et au cadre de vie des
populations, réglé actuellement par des niveaux d’exigence et de qualités plus
élevés, deux instruments de politique urbaine ont acquis une notoriété
particulière. Il s’agit des programmes dans la zone résidentielle et des

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préoccupations en matière de programmation d’équipements collectifs dans le


contexte social.

Inclus dans différents documents internationaux, dont le Pacte international sur


les droits économiques, sociaux et culturels (1966) est un exemple, en
déterminant le droit à l’habitation comme étant un droit donné à toute
personne dans son article nº 11, ces instruments représentent une double
importance dans le contexte du PDAU. Cette double importance découle du
fait que ces instruments sont simultanément essentiels pour la promotion d’un
développement social, mais aussi pour la promotion d’un aménagement du
territoire approprié, étant donné que les programmes d’habitation et les
équipements collectifs constituent l’un comme l’autre des éléments de
structuration urbaine.

Programmation des équipements collectifs

La situation de développement de n’importe quel territoire, ainsi que ses


perspectives de stratégies de développement, est étroitement liée aux niveaux
d’accès de la population aux équipements collectifs, c’est-à-dire aux
structures physiques à travers lesquels la population d’un territoire donné
accède aux biens et aux services nécessaires.

Les équipements sont des éléments essentiels de la structuration du territoire


et de la promotion de la qualité de vie des populations, ainsi que de la
promotion du développement social, étant donné leur rôle central dans la
satisfaction d’un vaste ensemble de besoins essentiels au bien-être social et à
la croissance économique.

À la lumière de ces principes, la PDAU en tant qu’instrument de gestion


territoriale de la wilaya d’Alger doit envisager un vaste exercice de
programmation d’équipements collectifs, visant essentiellement deux
objectifs : i) promouvoir le développement d’un réseau d’équipements
collectifs qui contribue au bien-être et à la qualification des cadres de vie de la
population de la wilaya d’Alger, qui assure une bonne équité dans les accès
aux services offerts, de façon à approfondir la cohésion sociale et qui valorise
la notion de ville de proximité, encourageant ainsi l’identification de la
population avec le lieu où elle vit ; ii) promouvoir l’aménagement du territoire
en ajustant mieux la hiérarchie de l’offre d’équipements collectifs à créer à la
hiérarchie urbaine proposée, en s’appuyant sur des principes de rationalité
territoriale, en tenant compte d’un cadre croissant de limitation de ressources
et, donc, d’une inévitabilité d’approfondissement de complémentarités, et
l’équité concernant l’accès, en s’assurant que des individus étant dans une
situation identique bénéficient du même accès aux équipements collectifs.

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Malgré la portée élevée qui caractérise les équipements collectifs, pour le


PDAU, la programmation d’équipements devra s’astreindre aux équipements
de type social, cinq typologies fonctionnelles étant distinguées, notamment :

> Équipements scolaires, d’enseignement supérieur


et de formation professionnelle :
équipements qui assurent des activités destinées à la formation civique
et intellectuelle des individus, à leur acquisition de compétences pour la
réalisation d’activités professionnelles, en vue de leur pleine insertion
professionnelle dans la société ;

> Équipements de santé :

équipements qui assurent des activités destinées à la promotion de la


santé et à la prévention de la maladie, mais aussi à la prestation de
soins de santé, ces activités pouvant être fournies en régime
ambulatoire ou en hospitalisation ;

> Équipements d’action sociale :

équipements qui assurent les activités destinées à promouvoir le bien-


être et le développement des individus, des familles et de la
communauté, en intervenant dans des espaces spécifiques et en
promouvant des réponses sociales envers des publics-cible aussi
spécifiques, généralement plus vulnérables ou en risque d’exclusion
sociale ;

> Équipements sportifs :

équipements qui assurent des activités destinées à la diffusion et à la


pratique, formelle et informelle, de l’activité physique et sportive sous
différentes formes ;

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> Équipements culturels :

équipements qui assurent la production, la diffusion et la conservation


de connaissances, de valeurs et d’activités culturelles.

En vue d’une structuration adéquate du réseau d’équipements collectifs,


reposant sur des principes de rationalité de l’offre sans que cela ne
compromette les objectifs d’équité de l’accès des individus, la programmation
d’équipements collectifs dans la wilaya doit distinguer quatre niveaux
possibles d’équipement :

> Équipements de ville monde :

équipements ayant un rayonnement international qui contribue au


renforcement de sa compétitivité et à son affirmation internationale,
surtout dans le contexte du monde islamique et du cercle
méditerranéen ;

> Équipements de ville capitale :

équipements ayant un rayonnement national, très différenciateurs et qui


répondent à une demande plus spécifique, et qui sont aussi essentiels
pour l’affirmation et le maintien de la capitalité de la ville d’Alger ;

> Équipements de ville polycentrique :

équipements fondamentaux pour conformer et appuyer un système


urbain polycentrique hiérarchisé et équilibré, où il existe un réseau de
lieux centraux qui sont dotés, comme il se doit, de l’offre d’équipements
collectifs. Vu que la ville polycentrique a la nécessité de considérer
différents niveaux de centralité urbaine, il faut aussi procéder à des
ajustements au niveau des réseaux d’équipements ;

> Équipements de ville proximité :

Équipements ayant un rayonnement local, qui ont une importance


fondamentale dans le cadre de vie quotidien de la population et qui
devront donc être le plus près possible de leurs utilisateurs, grâce à la
création d’une couverture territoriale effective.

La programmation d’équipements collectifs en matière de distribution de l’offre


sur le territoire devra se faire en étroite articulation avec la hiérarchisation des
centralités urbaines, devant simultanément être structurée en sous-systèmes
(déjà explicités à la partie 3 – Stratégie), en vue d’une approche qui privilégie
l’approfondissement de complémentarités et de synergies.

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Quoi que le processus de programmation d’équipements d’utilisation


collective ne doive être doté d’une attitude critique en ce qui concerne la
formulation des nécessités de chaque typologie d’équipements, étant donné
que celles-ci sont en évolution permanente, le plan devra établir un ensemble
de dispositions de localisation et d’insertion urbanistique, transversales aux
différentes typologies d’équipements, bien qu’il définisse aussi des critères
spécifiques selon la typologie et le type d’équipement collectif en cause.
Simultanément, le règlement du plan devra établir des normes de
programmation d’équipements collectifs orientant les investissements et le
modèle d’organisation de l’offre, promouvant un ajustement à la demande et
au modèle de développement urbain souhaité pour la wilaya. Ainsi, il devra
définir des seuils minimums de population pour l’implantation des
équipements, ainsi que des critères de dimensionnement de ceux-ci, c’est-à-
dire, l’espace nécessaire (en m2) pour l’édification de chaque type
d’équipement.

Ces critères de programmation d’équipements collectifs, en plus de devoir


être établis en fonction des principales références internationales, vu l’ambition
de développement social et d’aménagement du territoire pour la wilaya
d’Alger, ils devront être repris dans le règlement du plan, de manière à mettre
sous application tout exercice de programmation d’équipements et à assurer
ainsi la rentabilisation des investissements effectués, en les rendant adéquats
aux objectifs de développement stratégique établis par le plan.

Programme d’habitat

En considérant que le domaine du logement est l’un des principaux facteurs


de transformation du territoire et, en particulier, du sol urbain, tout instrument
de gestion territoriale doit nécessairement s’occuper de cette question. En
effet, il constitue un instrument de politique urbaine dans le contexte du PDAU
en qualité d’instrument de gestion territoriale de référence pour la wilaya
d’Alger.

Grâce au diagnostic sectoriel développé, les principaux manques et


contraintes dans ce domaine sont connus. Le plan doit ainsi établir les
principaux mécanismes à adopter et les actions à réaliser en vue d’assurer un
droit internationalement reconnu, le droit au logement pour tous les individus
résidant dans la wilaya.

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En tant qu’instrument de politique urbaine, le programme d’habitat doit utiliser


une approche holistique, cela signifie qu’il doit promouvoir un programme
d’actions établies fondé sur les contraintes primordiales qui affectent l’habitat
de la wilaya d’Alger et qui sont de sérieux obstacles au développement urbain
et à la qualification du cadre de vie de ses habitants. Par conséquent, les
actions à adopter devront inévitablement envisager des préoccupations
stratégiques, comme le parc de logements dévolu/inhabité, les nouvelles
constructions, les opérations de requalification du bâti, l’adoption de mesures
correctives en vue de l’amélioration de l’achèvement du parc de logements,
entre autres.

Sur la base de ces présupposés, le Programme d’habitat pour la wilaya


d’Alger poursuit les objectifs suivants :

> augmenter l’offre de logements à des coûts accessibles, en insistant


sur le rôle fondamental de l’État, tout en encourageant une intervention
croissante des partenaires privés (entreprises et familles) dans la
production, l’accès et l’entretien des logements ;

> renforcer l’intervention du marché privé et social dans la production de


logements ;

> articuler la politique du logement et la politique de la ville, et qualifier


l’offre ;

> améliorer la gestion du parc résidentiel existant ;

> considérer l’habitat comme un secteur stratégique pour l’emploi, la


formation et l'occupation de la main-d'œuvre ;

> clarifier les compétences et les articulations des différents intervenants


et augmenter la capacité de la gestion régionale.

Le Programme d’habitat est concrétisé par le biais du renouvellement du parc


résidentiel et par le biais de la création de nouveaux logements, et, dans ce
dernier cas, ils devront s’intégrer à des pôles d’habitat intégrés, qui se
constituent comme de nouveaux espaces urbains multifonctionnels, passibles
d’encadrer, à terme, les nouveaux programmes résidentiels.

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Modèle théorique
pour le développement des nouvelles polarités urbaines (inclut les pôles d’habitat intégrés)
Source : Parque EXPO, 2010

Les pôles d’habitat intégrés sont des espaces d’importance stratégique et de


développement prioritaire pour la mise en œuvre d’un nouveau modèle
territorial de la wilaya d’Alger, permettant de satisfaire les besoins lourds en
logements de la wilaya d’Alger pour les 20 années à venir. Leur localisation
tient à une stratégie qui privilégie le développement intégré et harmonieux des
concentrations urbaines existantes, en étroite articulation avec le nouveau
système de mobilité.

Les pôles d’habitat sont concentrés dans des espaces stratégiques pour le
développement urbain, intégrés dans des zones urbaines multifonctionnelles,
définies dans le Plan d’aménagement – Qualification de l’usage du sol, en
réponse aux dynamiques tendancielles de croissance des concentrations
urbaines, en lien avec le système de mobilité et avec les facteurs qui
interférent avec ce processus.

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