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mai 2022

Chers(es) amis(es),

L’opinion de la CGL sur l’absence de ministre du logement dans le nouveau gouvernement, la récompense d’une
militante CGL qui reçoit l’ordre national du Mérite, la proposition d’utiliser un premier tract pour lancer la campagne des
élections HLM, le prix du gaz, la hausse des loyers, l’accès au logement, les copropriétés dégradées, voilà les thèmes que
vous trouverez dans cette newsletter de mai que vous recevrez avec un peu de retard. Ces sont des thèmes que vous
pourrez développer durant la campagne des élections HLM. Appuyez-vous sur les outils que nous vous proposons ! Le
tract vert est le premier, d’autres (notamment un 4 pages) vous seront présentés dans les prochaines newsletters. U T I
LISEZ-LES!!!

Pour le reste, la CGL va faire plusieurs propositions concernant le pouvoir d’achat dès que le second tour des élections
législatives sera passé. Je pense qu’il pourrait être utile de vous servir de ces propositions durant la campagne des élec-
tions HLM. Pensez-y et préparez-vous.

Sommaire
Edito P1
Communiqué de presse  P2
Le sens de la vie P3
Élections HLM  P4
Le prix du gaz s’envole P5
Pression inflationniste et loyers P6
Blocage des loyers?
Accès au logement P7
Copropriétés dégradées P9

P. 1
Communiqué de presse
Paris, le 23 mai 2022

- NOUVEAU GOUVERNEMENT -
La CGL s’alarme de l’absence de ministre ou de secrétaire d’Etat
chargé du Logement

La Confédération générale du Logement espérait enfin le retour d’un ministre au


Logement dans ce nouveau gouvernement. Quelle ne fut pas sa surprise de ne même
pas voir nommé un secrétaire d’Etat au Logement ! Et le nouveau gouvernement de
répondre qu’un poste sera sans doute rattaché au ministère de la Transition
écologique et de la Cohésion des territoires d'Amélie de Montchalin après les
législatives.

Michel Fréchet, Président de la Confédération Générale du Logement (CGL), alertait déjà


l’opinion et les institutionnels sur ce point en 2020 : “ Le logement ne plane pas au dessus
de la réalité. C’est l’un des éléments constitutif de la ville, de la cité, du territoire. Rattacher
le Logement au Ministère de la Transition écologique, c’est le voir par le petit bout de la
lorgnette. Il n’est pas question de nier l’importance de l’écologie, de la restauration, de
l’isolation, mais le prisme du Logement est bien plus large que celui de l’écologie, qui
souvent se traduit par des taxes supplémentaires, des restrictions et règlementations, là où
nous avons besoin de crédits supplémentaires pour construire plus ou accélérer le
développement et la réhabilitation du parc existant.”

Et d’ajouter suite à l’annonce du nouveau gouvernement :

“ Sans un poste dédié au Logement dans ce nouveau gouvernement, - nous nous assurons
son exclusion de l’aménagement du territoire, et donc d’éventuelles solutions économiques,
sociales et sociétales. Nous avons notamment un besoin très important de nouveaux
logements dans les agglomérations, et ce défaut de nomination autour des problématiques
de Logement, reléguée post élections législatives, montrent bien combien la politique de
Logement est secondaire aux yeux du nouveau gouvernement, alors que nous touchons
directement aux principales préoccupations des Français. ” déplore-t-il.

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A propos de la Confédération Générale du Logement (CGL)
La CGL est une association de consommateurs reconnue par l’Etat et spécialisée dans le domaine du
logement. Force associative à but non lucratif, indépendante de tout parti politique, de toute
confession religieuse, de toute idéologie, sa structure nationale a pour but d’aider, de regrouper et de
représenter tous ceux qui occupent ou aspirent à un logement partout en France. La mission de
l’association est de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires pour promouvoir, défendre et faire
appliquer le DROIT au LOGEMENT et les DROITS du LOGEMENT.
Pour en savoir plus : https://www.lacgl.fr/

Contact presse : Maëlle Garrido - NASKAS RP - 06.12.70.77.30 - maelle@naskas-rp.com

P. 2
Le sens de la vie,
selon Marie-Noëlle Moucaud
Après cinquante années d’une vie tournée vers les autres, en particulier au sein de la Confédération générale du
logement, l’Auboise Marie-Noëlle Moucaud a été nommée chevalier de l’ordre national du Mérite, au titre de
son engagement associatif. Après la Légion d’honneur, l’ordre national du Mérite est le second ordre national visant à
honorer des citoyens français.

Émue et souriante, avec humilité et dignité, Marie-Noëlle Moucaud a reçu sa médaille lors d’une touchante cérémonie en toute
simplicité, samedi après-midi, dans la salle paroissiale Sainte-Gisèle à La Chapelle-Saint-Luc, entourée de ses proches.

Sa “marraine“ au sein de l’ordre national du Mérite, Marlène Piubello, a pris la parole pour rendre hommage à “Marie-No“,
en commençant par rappeler son parcours. Issue d’une famille nombreuse, celle-ci, alors jeune fille, rejoint la Jeunesse
ouvrière chrétienne de France, où elle rencontre Jean-Claude, son futur mari.

Dans les pas de l’abbé Pierre


Ensemble, ils donneront naissance à deux enfants, Anne et Paul, et auront plus tard cinq petits-enfants. Marie-Noëlle
Moucaud travaille en usine, à la Seima, s’engage à la CFDT, et entre à la Confédération générale du logement (CGL),
association de locataires fondée en 1954 par l’abbé Pierre.

La CGL formule en 1974 le concept juridique de droit au logement et elle est reconnue comme association de consom-
mateurs représentative en 1982. Avec plus de 70 000 familles adhérentes, la CGL regroupe aujourd’hui plus de 4 600
amicales locales. Elle compte également 800 représentants élus aux conseils d’administration des organismes HLM.
Élus dont a fait partie Marie-Noëlle Moucaud, à Troyes Habitat, pour soutenir les locataires en difficulté et les former afin
qu’ils deviennent des relais. Parallèlement, l’Auboise s’engage pour la catéchèse dans la paroisse chapelaine, en particu-
lier auprès des enfants et dans la chorale Coup d’chœur.

“Du sens à ce que je suis“


“Cette belle reconnaissance est une surprise et je ne cesse de me demander : pourquoi moi ? », a commenté ma-
rie-noëlle moucaud. “Aussi, je souhaite partager de tout cœur cette médaille avec mon mari et tous mes proches,
qui la méritent au moins autant que moi, a-t-elle ajouté . personne ne vient de nulle part. j’ai une pensée affective
pour mes parents, qui nous ont transmis les valeurs du vivre-ensemble, de la justice, la force de porter un regard
positif autour de soi et la volonté d’accompagner les personnes fragiles“.

Marie-noëlle a salué la mémoire de son fils, parti trop tôt, et rappelé les valeurs qui lui ont toujours permis d’avancer : la
famille, les amis, “les rencontres au fil de la vie. J’ai toujours, ainsi, donné du sens à ce que je suis“.

Sources : Libération-Champagne, le 25/04/2022

P. 3
Élections HLM
t q u e n o u s a vo n s im p rimé,
Voici le trac 0 0 e x e mplaires.
ti ra g e, à 1 0 0 0
pour un premier e r en vue
à n o u s le d e m a n d
N’hésitez pas e t D é c embre !
d e N o v e m b re
des scrutins

P. 4
Le prix du gaz
continue de s’envoler
Le bouclier tarifaire ne protège pas
les copropriétaires et locataires d’immeubles
équipés de chauffage collectif.
“Prendre une douche chaude va-t-il devenir un luxe, un privilège?“, s’interroge un associatif, à propos de l’explosion du
prix du gaz dans les immeubles équipés d’une installation collective. Il avance l’exemple des 6 600 locataires d’un
bailleur social dont les provisions mensuelles de charges sont, depuis janvier 2021,- passées, pour une famille de
quatre personnes dans un quatre pièces, de 49 à 80 euros - soit 65 % de hausse -.

Le directeur d’un office public d’aménagement et de construction s’inquiète : “Les prix peuvent s’envoler de 500 %,
entraînant des surcoûts de 800 voire 900 à 1 000 euros par an, selon le type de contrat signé avec les exploitants, chauf-
fagistes et fournisseurs de gaz, notamment s’il est indexé à des indices qui s’envolent. Une telle hausse est intenable
pour nos 12 000 locataires“. 18 000 locataires d’un office HLM du département du Nord, subissent une hausse de
60 % du tarif du gaz. Un office public de l’Aine estime entre 37 et 250 euros par mois le surcoût pour ses locataires.

À Paris, la Régie immobilière de la Ville (RIVP) avait, en 2020, pour ses 15 000 locataires souscrit un contrat à prix fixe,
qui devait garantir le maintien des tarifs pendant deux ans. Le contrat a été dénoncé par le fournisseur : “Après un
appel d’offres dans les règles de l’art, nous avions choisi une société agréée, E-Pango, qui, en novembre 2021, a rompu
unilatéralement le contrat faute de pouvoir assumer la hausse du prix de l’énergie contre laquelle elle ne s’était pas cou-
verte“, nous apprend l’adjoint à la mairie, président de la RIVP. “C’est un comportement de voyou, qui montre qu’il ne
faut pas laisser ce marché sans régulation“. La régie a été contrainte de souscrire un nouveau contrat qui représente
un surcoût de 40 euros par mois et par locataire, qu’elle compte étaler sur deux ans. Elle a provisionné 50 000 euros
sur le fonds de solidarité logement destiné à venir au secours des locataires qui ne peuvent pas faire face à ces
augmentations.

Les bailleurs sociaux se trouvent directement impactés par le prix de l’énergie ; 70 % des bâtiments sont
chauffés au gaz, 2 millions de logements ont un chauffage collectif, et près de 900 000 ont un chauffage urbain
incluant le gaz dans le mix énergétique. “Dès les années 1990, on nous a beaucoup incités à choisir le gaz car il fallait
supprimer le chauffage électrique, trop onéreux“, rappelle le président de la Fédération des offices publics HLM. À ce
jour, on estime à 3 millions les logements en copropriété touchés par cette crise énergétique.

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La pression inflationniste
entraîne la hausse des loyers
La hausse des prix de l’énergie a fait bondir le niveau des charges. Dans le même temps, l’indice de référence
des loyers, qui sert de base à la révision annuelle, a augmenté de 2,49 % au premier trimestre. Une première
depuis la crise de 2008.

La hausse des prix de l’énergie pèse depuis 2021 sur le pouvoir d’achat des locataires malgré la mise en place par le
premier ministre Jean Castex, dès le mois d’octobre, du “bouclier tarifaire“, un blocage des prix à leur niveau du 1er
octobre 2021 jusqu’au 1er juin 2022, afin de soulager les 11 millions d’usagers individuels abonnés au tarif réglementé.

Pour les 5 millions de ménages chauffés au moyen d’une installation collective, en HLM ou en copropriété, ils n’ont
bénéficié de son extension qu’à partir du 1er février. Avant le 1er octobre 2021, les tarifs du gaz avaient déjà augmenté
de 45 % en un an. Pour le prix de l’électricité, sa hausse est aussi, à partir du 1er février, plafonnée à 4 % par rapport aux
tarifs d’octobre 2021. Dans tous les cas, seuls les abonnés aux tarifs dits “réglementés“ bénéficient de ces mesures. En
sont exclus les clients des fournisseurs alternatifs.

C’est le cas, par exemple, des 15 000 locataires de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Leur bailleur qui avait opté
pour le fournisseur E-Pango défaillant aujourd’hui, avait rompu ce contrat en décembre 2021, obligeant ainsi la RIVP à
trouver un remplaçant qui applique les prix de marché. Les charges des locataires vont ainsi augmenter en moyenne de
40 euros par mois, une hausse que la RIVP va lisser sur deux ans pour la rendre plus supportable. “Beaucoup de bailleurs
sociaux ont déjà relevé les provisions pour charges, afin d’éviter une régularisation trop douloureuse en fin d’année“, note
un président d’association de locataires. Le gouvernement prévoyait un retour à la normale des tarifs pour l’automne ;
c’était sans compter sur les conséquences de la guerre en Ukraine.

Les locataires doivent, de plus, s’attendre à une autre mauvaise nouvelle à l’occasion de la révision annuelle des loyers.
Les contrats en cours dans le parc privé comme social sont indexés sur l’indice de référence des loyers (IRL), dont la
dernière valeur, celle du premier trimestre 2022, publiée le 18 avril par l’Insee, se monte à 2,49 %.

Et ce n’est qu’une étape, puisque l’IRL est composé à 100 % de l’indice des prix à la consommation, hors tabac et hors
loyers, sur la moyenne des douze derniers mois. Cet indice a augmenté de 4,5 % en mars. l’IRL n’est donc pas près de
décroitre même si les bailleurs peuvent atténuer ses effets en ne le répercutant pas dans sa totalité.

Le gouvernement se penche
sur le blocage des loyers
Les associations demandent le gel de l’indice de référence des loyers indexé sur la courbe de l’inflation.
Une mesure peu coûteuse, pour l’Etat qui favorise le pouvoir d’achat.

“Monsieur le président de la République, bloquez les loyers“, c’est la carte postal qu’une association propose à ses adhérents
d’envoyer à l’Élysée. D’autres, réclament la même mesure pour tous les locataires, du parc privé et social.

Sans intervention de l’État, l’inflation galopante, risque par ruissellement de faire exploser le prix les loyers dont l’in-
dice de référence (IRL), appliqué une fois l’an, repose sur celui des prix à la consommation, qu’il répercute a posteriori.

P. 6
L’IRL du premier trimestre 2022, paru le 15 avril, a déjà augmenté de 2,48 %, et celui du deuxième trimestre, à venir en juil-
let, et celui d’octobre culmineront à 5 %, si la tendance actuelle de hausse des prix se maintient.

Le loyer moyen mensuel de 600 euros, verra une hausse de 5 % qui correspond à un surcoût de 30 euros, soit 360 euros
par an, qui s’additionnent à l’inflation des autres charges de la vie courante comme l’énergie : “Jusqu’ici, les impayés n’ont
pas augmenté, car les locataires font passer le loyer en priorité dans leurs dépenses, quitte à se priver sur d’autres postes, mais
pour combien de temps ?“, interroge un associatif.

“La mesure ne coûte rien à l’État “


Les charges de logement représentent, à elles seules, 32 % des dépenses dites “pré-engagées“ ou contraintes, des mé-
nages locataires du parc privé comme du public ; elles ne dépassaient pas 27 % en 2001. Pour les 20 % des ménages les
plus modestes, cette proportion atteint 40 % des locataires du parc privé et 36 % de ceux du parc HLM.

Le ministre de l’économie, a reçu, avant le changement de gouvernement, des représentants d’associations de consom-
mateurs pour envisager les mesures de soutien au pouvoir d’achat. “Le ministre a tendu une oreille attentive à notre propo-
sition de geler les loyers pendant un an, à partir du 1er juillet 2022. La mesure ne coûte rien à l’Etat et est assez simple à mettre
en œuvre par le biais d’une loi de finances rectificative ou d’une ordonnance, dès l’installation du nouveau Parlement. Elle
demande certes un effort aux propriétaires, mais il est compensé par la forte valorisation, ces dernières années, de leurs biens.
Beaucoup d’entre eux ont, en outre, profité d’avantages fiscaux“.

D’autres voix proposent des solutions comme le blocage des loyers. D’abord, augmenter l’offre de logement, en
relançant la construction, le meilleur régulateur des prix. Et obtenir des sociétés de HLM qu’elles favorisent la rotation
de leurs locataires, afin que ceux qui voient leurs revenus augmenter, quittent leur logement social pour le parc pri-
vé. La cour des comptes relevait récemment que le taux de rotation des HLM était tombé de 10% en 2011 à moins de
8 % en 2020.

L’état des lieux


des discriminations
dans l’accès au logement
Un propriétaire ne peut pas refuser un locataire en raison de son origine ethnique, de son âge, de son sexe, de
son orientation sexuelle ou de l’un des autres critères prohibés par le droit.

“Il s’agit d’une atteinte à sa dignité, contraire au principe d’égalité“. Les discriminations sont réprimées par l’article 225-2 du
code pénal. Malgré cet encadrement, les enquêtes du Défenseur des Droits montrent que le logement demeure un lieu
où s’exerce la discrimination, après l’emploi et les contrôles au faciès.

Les études qui abordent le domaine de l’accès au logement sont rares et se focalisent sur le parc locatif privé mais per-
mettent de faire l’état des lieux de la situation. Ces études usent de la méthode du test par correspondance qui consiste
à comparer les chances de succès de deux candidats fictifs semblables en tous points, à l’exception du critère de discrimi-
nation testé. Les chercheurs envoient, pour chaque offre de logement, deux candidatures qui diffèrent par la consonance
des noms et prénoms des candidats.

29 études ont utilisé cette méthode dans 15 pays différents. Les candidats qui indiquent leur origine par un nom de
famille à consonance étrangère ont en moyenne deux fois moins de chances que les candidats issus de la population
majoritaire d’être invités à visiter un logement.

P. 7
En France métropolitaine, quatre études de portée scientifique ont mesuré les discriminations sur le marché immobilier
locatif. Les deux premières concluent à l’existence de fortes discriminations dans l’accès au logement sans pour autant
en définir les causes.

Les autres études ont testé des hypothèses qui permettent de déterminer l’origine des discriminations ; l’une a mesuré
la portée de la discrimination dans l’accès au logement de candidats d’origine d’Afrique du Nord à Paris en 2016. Quatre
messages sollicitant la visite d’un logement ont été envoyés en réponse à 504 annonces immobilières de particuliers ou
d’agences immobilières, soit un envoi de 2 016 demandes de visite.
L’étude conclut que les discriminations à l’encontre de ces postulants sont fortes dans l’accès au logement parisien et
qu’elles ne sont pas liées à la fragilité financière supposée de ces personnes. Le candidat d’origine française a un taux de
réponse de 18,7 % à ses demandes. Le candidat d’origine maghrébine, obtient un taux de 12,9 %, soit un tiers de chances
en moins de recevoir une réponse favorable à sa demande. Quand ce dernier indique qu’il est fonctionnaire, son taux
de réponse est de 15,5 %, ce qui reste quand même inférieur au candidat d’origine française qui ne fait pas mention de
sa situation professionnelle. Quand le candidat d’origine française précise qu’il est également fonctionnaire, son taux de
réponse atteint les 42,9 %. Ce signal de stabilité professionnelle et financière ne favorise que les candidats d’origine fran-
çaise. On peut donc conclure à une discrimination certaine liée aux préférences des particuliers ou des agences
pour les candidats d’origine française.

L’étude des économistes Julie Le Gallo, Yannick L’Horty, Loïc du Parquet et Pascale Petit use d’un test à l’échelle nationale
dans les 50 plus grandes aires urbaines de France métropolitaine, pour cinq motifs de discrimination : l’âge, l’origine, le
lieu de résidence et leurs combinaisons.

Cinq candidatures fictives ont été envoyées en réponse à une sélection de 5 000 annonces de locations dans le parc
privé soit 100 annonces par aire urbaine ou encore 25 000 réponses à des annonces immobilières. Les résultats ne
mettent pas en évidence de discriminations en raison de l’âge ou du lieu de résidence, mais illustrent d’importantes
discriminations selon l’origine des candidats signalées par leurs noms et prénoms, une origine maghrébine ou
une origine d’Afrique subsaharienne. Si on compare ces données avec celle d’un candidat de référence présumé
d’origine française, un candidat au nom et prénom maghrébins a 26,7 % de chances en moins de voir ses démarches
d’accès au logement aboutir.
Les auteurs trouvent aussi que les discriminations diffèrent suivant les territoires. Elles sont manifestes dans un petit
nombre d’aires urbaines comme Perpignan, Limoges, Avignon et Nancy qui sont en tête des classements établis à partir
de divers indicateurs. Les dix villes où le niveau des discriminations est le plus fort, sont des villes moyennes, dispersées
sur tout le territoire, proches de la médiane des grandes aires urbaines.
P. 8
Les résultats de ces travaux s’accordent sur plusieurs points : les discriminations sont élevées dans tous les ter-
ritoires testés. Elles sont plus fortes lorsque l’offre de location émane d’un particulier. Elles sont peu sensibles
au degré local de tension sur le marché immobilier. Elles ne sont que faiblement atténuées lorsque le candidat
précise qu’il est fonctionnaire.

De telles discriminations produisent des conséquences durables ; les personnes discriminées subissent des coûts de re-
cherche élevés et sont limitées dans leur choix de localisation. Ces contraintes alimentent les processus de ségrégation
urbaine, limite la mixité sociale des quartiers et pénalise en retour l’accès à l’emploi et à la formation.

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La Cour des comptes appelle à


“mieux répondre à l’urgence“
des copropriétés dégradées
La Cour des comptes vient de rendre public un rapport sur les copropriétés dégradées et les politiques mises
en œuvre pour les réhabiliter. Le rapport insiste sur le plan “Initiative copropriétés“, lancé en 2018 qui a bé-
néficié de moyens qui ont été doublés en 2021 par le biais de crédits de France Relance. La Cour relève que
les premiers résultats du plan apparaissent mitigés, 14% des crédits de l’enveloppe initiale de 2,74 milliards
d’euros sur dix ans ont été engagés. Le rapport indique que le faible taux d’engagement des crédits s’entend
par la complexité et la lourdeur des opérations.

Une notion qui demeure floue


Les copropriétés regroupent 11 millions de logements, répartis sur plus de 564 000 ensembles immobiliers privés sur tout
le territoire. Les copropriétés dégradées qui ne représentent qu’un faible nombre d’entre elles, sont difficiles à recenser,

P. 9
car leur définition demeure assez floue. Le rapport indique que, sur plus de 75 000 logements en copropriété suivis
par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), le traitement de l’habitat indigne ne représenterait que 19% des cas, soit un
peu plus de 14 500 biens. La notion de copropriété dégradée “elève, elle, d’un faisceau d’indices plus diffus.“ La loi définit
comme “en difficulté“ les copropriétés dans lesquelles le taux d’impayé des charges communes dépasse le seuil de
15% pour les ensembles de plus de 200 lots et de 25% en deçà de ce seuil. La Cour des comptes estime de son côté
que ce critère reste insuffisant, dans la mesure où d’autres indices peuvent également relever aussi de graves diffi-
cultés : paupérisation et forte rotation des copropriétaires, non soutenabilité des charges, dégradation des abords,
déqualification de l’environnement urbain... La loi Alur du 24 mars 2014 (pour l’accès au logement et un urbanisme
rénové) a créé une obligation d’immatriculation au registre national des copropriétés. Même si “le niveau d’enregistre-
ment dans ce fichier s’améliore régulièrement“, il ne donne pas une image fiable de la réalité et la nature des données
enregistrées est assez inégale.

Des opérations lourdes à monter


Les difficultés des copropriétés dégradées sont réèlles. Le plan Initiative copropriétés (PIC), financé à 80-20 par l’Anah et
l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), constitue un atout indéniable, même s’il s’agit que d’une réorienta-
tion de crédits existants. Il a également permis de mobiliser de nouveaux acteurs qui se sont investis dans la réhabilita-
tion des copropriétés dégradées comme CDC Habitat, des bailleurs sociaux, la Banque des Territoires et le réseau Procivis.

Pour la Cour des comptes, les premiers résultats du plan Initiative copropriétés sont discutables. Les acteurs concernés
s’accordent pour considérer ce plan comme un “accélérateur de l’action publique“ mais “seuls 14% des crédits de l’enveloppe
initiale ont été engagés depuis 2018 et les premiers résultats demeurent difficiles à identifier“. L’Anah indique “accompagner“
plus de 75 000 logements sur les 80 000 visés, mais “aucun bilan consolidé de ses interventions sur les communs ou de son
aide au redressement n’existe, alors que la moitié des 684 copropriétés en difficulté intégrées au PIC sont aujourd’hui inscrites
dans un dispositif d’accompagnement“. Si on a tendance à observer en priorité les très grandes copropriétés en difficulté
comme celle de Grigny 2 (Essonne) qui compte 104 immeubles et 5 000 logements, 32% des copropriétés sur lesquelles
l’Anah a travaillé, comptent en réalité moins de dix logements. Le rapport reconnaît dans le même temps que le faible
taux d’engagement des crédits s’explique par la complexité et la lourdeur des opérations engagées. La durée moyenne
de préparation d’une opération se porte à 24 mois et, pour des copropriétés comme celle de Grigny 2, Clichy-sous-Bois
ou Bondy, on projette l’achèvement des opérations à dix ou vingt ans.

“Une mobilisation des opérateurs“


Aucun bilan du plan Initiative copropriétés n’est envisagé à court terme. Pourtant, “il apparaît dès à présent que l’impulsion
donnée entraîne une mobilisation des opérateurs“, même si “des incertitudes demeurent - quant à la capacité des bailleurs so-
ciaux à s’impliquer dans le redressement ou dans la transformation de copropriétés“ - les bailleurs sociaux peuvant intervenir
comme porteurs de lots en vue du redressement ou de la transformation des copropriétés. La Cour des comptes estime
qu’“au-delà des dispositifs d’aide publique, le traitement des copropriétés en difficulté ou dégradées pourrait être rendu plus
efficient par une implication massive des professionnels de la gestion immobilière privée et par une attention plus soutenue de
la part des collectivités territoriales“.

Le rapport établie cinq recommandations : le développement d’un outil de suivi de la situation sociale des coproprié-
tés ou l’actualisation de la convention entre l’Anah et l’Anru, en vue d’“intégrer le cadre d’intervention respectif de chaque
agence dans les copropriétés“. L’Anah confirme que “l’Anah et l’Anru ont préparé une nouvelle convention de partenariat, afin
de mieux structurer les interventions de chacune des agences en territoires NPNRU“. Cette nouvelle convention a été présen-
tée au conseil d’administration de l’Anah le 16 mars 2022.

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