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Les champignons telluriques phytopathogènes (fungi ou mycètes) constituent un

groupe d’organismes microscopiques hétérotrophes Ubiquistes, présentant des

structures et des caractéristiques biologiques extrêmement diversifiées. Kirk et al .,

2001). Plusieurs genres de champignons telluriques sont capables d’infecter les racines

de plantes sauvages et cultivées et de causer des dégâts importants. Il s’agit notamment

des Aspergillus, les Penicillium et les Fusarium, Rhizoctonia,cladosporium ; Alternaria, Pythium,

verticilium… L’ensemble de ces microorganismes provoquent des maladies sur diverses

cultures maraîchères, céréales, plantes, (Agrios, 2005).

Cladosporium spp

est un champignon cosmopolite, fréquemment retrouvé sur des plantes sénescentes et sur des
débris organiques en décomposition. Très foncé (olive foncé), noir sur certains substrats, il produit
des spores en chaînes ramifiées, facilement dissociées par le vent. Ses spores sont globulaires,
ovoïdes à cylindriques, septées ou non, avec des cicatrices marquées aux extrémités qui les rendent
tout à fait caractéristiques. Il est donc très facile de les identifier au microscope.

Si de nombreuses espèces de Cladosporium sont parasites, inféodées à des végétaux particuliers, la


plupart du temps, ce sont les espèces saprophytes qui sont isolées. Chez nous, l'air extérieur véhicule
de très grandes quantités de spores de Cladosporium herbarum. Avec un total annuel moyen de
755.070 spores dénombrées, les spores de cette espèce représentent environ 56% du total des
spores fongiques aéroportées.

Cladosporium herbarum est fortement sujet aux fluctuations saisonnières. Les concentrations
journalières de spores dans l’air sont faibles en hiver et au début du printemps (quelques centaines
de spores/m³) mais augmentent progressivement pour atteindre en été des pics parfois très
importants. La valeur de 3000 spores/m³, considérée comme le seuil de concentration déclenchant
des symptômes cliniques d’allergie, est dépassée plusieurs fois au cours de l’année. Des
concentrations voisines de 10.000 spores/m³ ne sont même pas rares en été et peuvent déclencher
des crises d'asthme chez les personnes sensibilisées.

Une autre espèce de Cladosporium (C. sphaerospermum) est souvent présente à l’intérieur, hiver
comme été. C’est la moisissure la plus importante dans les logements humides. Elle peut être
responsable de larges contaminations en différents endroits de la maison, principalement sur les
murs et plafonds, dans la chambre à coucher et dans la salle de bains

https://airallergy.sciensano.be/fr/content/cladosporium-spp
Les plantes qui infectées par le cladosporium sp

Cladosporium infecte de nombreux types de plantes dans diverses parties du monde. Il est considéré
comme l'une des espèces les plus abondantes et les plus répandues. Il se reproduit au niveau des
racines, des tiges, des feuilles et des fruits. Il infecte généralement les légumes et les fruits,
conduisant à leur pourriture, parmi lesquels on trouve des tomates, des aubergines, des oignons, des
pommes de terre, des citrons et bien d’autres.

Sur l’aubergine

Les Cladosporium spp. vivent souvent à l'état de saprophytes sur l'aubergine et dans son
environnement, devenant des pathogènes opportunistes lorsque l'état physiologique des fruits est
modifié (présence de blessures, maturité avancée, etc.).

https://ephytia.inra.fr/fr/C/7482/Aubergine-Cladosporium-spp
Conservation : considérées comme les moisissures les plus communes dans le monde ; elles sont
retrouvées dans le sol, comme sur les hôtes et les substrats les plus divers.

Infection : pénètrent les fruits d'aubergine essentiellement à maturité, peut être directement à
travers la cuticule, plus certainement par l'intermédiaire de microfissures, de diverses blessures telles
que des dégâts liés à des insectes ou des champignons pathogènes, des micro-éclatements
physiologiques, des coups de bec d'oiseau ou des brûlures solaires. Par la suite, le mycélium se
développe de façon très extensive, poussant dans toutes les directions à l'intérieur de la chair qui se
dégrade progressivement.

Sporulation : Les Cladosporium spp. sporulent assez facilement et abondamment à la surface des
fruits, et leurs conidies sont dispersées par le vent, les courants d'air et/ou les éclaboussures d'eau
consécutives aux pluies et irrigations par aspersion.

Dissémination : le vent, mais aussi la pluie, les irrigations par aspersion assurent la dispersion des
spores. Les semences, les travailleurs, notamment via leurs outils, y contribuent également.

Conditions favorisant son développement : se développent à des plages de températures assez


larges, favorisés par les conditions humides. Ce sont plutôt des agents pathogènes des fruits récoltés
tardivement et stockés.

les framboises

Mises à part quelques espèces, les Cladosporium causent de rares maladies chez les cultures de

sorte que les études publiées concernent rarement l’infection des plantes. Nous retrouvons

plutôt des études portant sur l’écologie des Cladosporium, spécialement sur les conditions

propices à la sporulation et à la dissémination de leurs spores. À titre d’exemple, Rodriguez-Rajo

et coll. (2005) ont constaté que les journées où l’on enregistrait la présence la plus élevées de

spores dans l’air étaient celles où les températures se situaient entre 23˚C et 29˚C et 80%

d’humidité relative; journées suivies et précédées de pluie

Depuis quelques années aux États-Unis et au Canada, ce champignon a cependant été associé à

des dommages sur les framboises produites en champs et en tunnels. Toutes les parties

reproductives du framboisier, des boutons floraux jusqu’aux fruits murissants, sont sensibles au
champignon. Les boutons floraux infectés et leurs pédicelles brunissent et se dessèchent. Sur les

jeunes fruits verts, les sépales portent des brûlures à leurs bases. Progressivement ce sont le

calice, le pédicelle puis tout le fruit vert qui brunit et se momifie. Puis, les fruits mûrs ou en

murissement pourrissent. Finalement, les infections se recouvrent d’une fine sporulation brunolive
assez typique des Cladosporium Le feuillage n’est pas affecté.

Les chercheurs ont aussi démontré que ces Cladosporium étaient capables d’infecter les

framboises sans qu’elles soient blessées. Ils ont aussi constaté que le taux d’infection pouvait

doubler si les framboises avaient été endommagées par la drosophile à ailes tachetées (DAT).

Leurs travaux ont aussi constaté que les larves de DAT renfermaient des Cladosporium capables

d’infecter des framboises saines; que les framboises situées sur les grappes hautes extérieures

étaient moins infectées que celles sur les grappes basses extérieures des rangs

PHOTOS 1. Séquences de dommages causés par Cladosporium


sur les framboises dès

l’apparition des premiers boutons floraux. Source : Gérard Gilbert, François Demers

la tomate

Symptômes :

Taches vert clair à jaune pâle, aux contours diffus, circulaires à angulaires, situées plutôt sur les
folioles des feuilles basses). À terme, les tissus situés au centre des taches brunissent, se nécrosent)
et se dessèchent tandis que les feuilles s'enroulent.

La maladie gagne par la suite les parties hautes des plantes tandis que les vieilles feuilles entières
finissent par se dessécher entièrement et tomber parfois.

Tiges parfois affectée.

Fleurs rarement attaquées mais lorsqu'elles le sont, elles meurent avant la nouaison.

Sporulation olivâtre sur les sépales et nécroses de ses derniers. Lésions irrégulières de temps à autre
sur fruits verts ou matures : de teinte noire, pourvues d'une bordure diffuse, elles donnent lieu à une
pourriture pédonculaire.

Signes : un duvet d'abord blanchâtre, puis violacé à brun olivâtre, couvre progressivement les taches
à la face inférieure du limbe.En conditions très favorables, P. fulva sporule également sur la face
supérieure du limbe qu'il recouvre plus ou moins (D Blancard (INRAe 2021 )
https://ephytia.inra.fr/fr/C/23073/Tropileg-Cladosporiose-de-la-tomate-Passalora-fulva

Quelques solutions qui permettent de limiter la propagation du Cladosporium ;

Choisir une densité de plantation assurant une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage
après les pluies ou les irrigations par aspersion.

Eviter tout stress aux plantes, et leur assurer une fumure équilibrée, notamment en azote.

Pailler le sol pour constituer une barrière mécanique réduisant les contaminations

Préférer l'irrigation au goutte à goutte plutôt que par aspersion.

Améliorer au maximum l'aération de la végétation afin d'en diminuer l'humidité.

Récolter avant maturité avancée des fruits


.

Eliminer assez rapidement les débris végétaux et notamment les fruits pourris en cours et en fin de
culture. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.

Il existe des variétés résistantes, des races sont peuvent-être capables de contourner les gènes de
résistance utilisés.

Désinfecter les graines si nécessaire si besoin.

Utiliser des plants sains.

Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.

Effeuiller les parties basses des plantes afin d'éliminer les premières feuilles affectées et améliorer
l'aération du couvert végétal.

Sous abris, aérer au maximum.

Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.

Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy). D Blancard
(INRAe 2021

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