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Mise en Contexte

Comme toutes les etres vivants, les plantes ont leurs maladies vasculaires : certains vaisseaux se
bouchent avec des conséquences rapides et parfois graves. Pas de cholestérol chez elles, mais des
champignons microscopiques qui envahissent les vaisseaux, notamment ceux qui conduisent la
sève vers les feuilles. L’obstruction de ces vaisseaux provoque des flétrissements
rapides. Chez les légumes, deux familles de champignons sont en cause : les fusarioses et la
verticilliose.
Pour cette dernière, le coupable est Verticilium Alboratrum et Verticillium dahlia, qui s’en
prend surtout aux solanées : tomates, aubergines et parfois poivrons. La verticilliose peut aussi
s’attaquer aux artichauts et aux melons, à quelques arbres et arbustes … et même aux mauvaises
herbes !
Origine de la contamination

 Par le sol : le microsclérote entre en contact avec les racines d’une plante et germe
pour produire le mycélium qui se propage sur l’ensemble du végétal
 Par des excréments d’animaux qui ont consommé des plantes contaminées.
 Par des restes de plantes contaminées.
 Par la présence de mauvaises herbes hôte comme les amarantes.
 Par les nématodes ou les pucerons.

Symptômes

Les Symptômes peuvent être partout dans la plante.

Feuille : sur les feuilles basales, présence d’un jaunissement débutant à la marge et progressant
entre les nervures. Ces feuilles brunissent puis montrent des zones nécrotiques sur le limbe et à la
marge. Le feuillage flétri et meurs. Les symptômes se manifestent souvent sur une seule tige ou
sur les feuilles d’un des côtés de la tige. La maladie progresse des feuilles basales vers les jeunes
feuilles.

Tige : parfois une seule tige par plant est affectée. Brunissement du système vasculaire.Mortalité
précoce.

Collet : brunissement du système vasculaire.

Racine : brunissement du système vasculaire et noircissement sur les racines. Faible


développement du système racinaire.

Tubercule : dans les cas sévères, brunissement du système vasculaire principalement au talon.
Les tubercules demeurent petits. L’anomalie de coloration ne progresse généralement pas plus
loin que la moitié du tubercule.
Cycle vital
Le champignon hiverne, sous forme de mycélium (V. albo-atrum) ou de microsclérotes (V.
dahliae), dans le sol, sur les débris végétaux, les tubercules de semence infectés et les mauvaises
herbes. Dans l’est du Canada, V. albo-atrum survit moins bien à nos hivers, c’est pourquoi V.
dahliae est observé plus fréquemment. Une fois établi, Verticillium peut survivre dans le sol,
sans hôte, durant de nombreuses années (entre 10 et 25 ans). Au printemps, les microsclérotes
germent par temps frais et en présence d’exsudats racinaires. Le
champignon Verticillium pénètre dans les plants par le système racinaire, principalement par les
poils absorbants, et va se loger à l’intérieur des vaisseaux conducteurs du xylème où il se
multiplie. Il bouche les vaisseaux conducteurs, interférant avec le transport de l’eau et des
éléments minéraux. Sa présence dans le système vasculaire des plants s’exprimera en premier
lieu sur les organes aériens du plant, créant des symptômes qui ressemblent souvent à ceux qui
sont provoqués par une sécheresse. À cause des symptômes aériens, une première observation
peut être réalisée au champ en arrachant quelques plants pour vérifier l’état sanitaire des racines
et du collet. En effectuant une coupe longitudinale ou transversale de ces organes, il faut vérifier
si le système vasculaire des racines et/ou du collet est brun. Au champ, l’agent pathogène peut
être disséminé par le sol, le contact racinaire, le vent, la machinerie agricole et l’eau d’irrigation
contaminée. Verticillium est présent surtout dans les 40 premiers centimètres (16 pouces) de sol.
La maladie est favorisée par des stress (chaleur, sécheresse, carences minérales, dommages par
les insectes). Verticillium dahliae se développe dans des sols dont la température varie entre 22
et 27 °C tandis que le spectre de température est plus large (16 à 27 °C) pour V. albo-atrum.

Moyens de Lutte

Dans les jardins :

 évitez de faire revenir les cultures attaquées au même endroit avant quatre à cinq ans ;
 intercalez des cultures résistantes : haricot, laitue, oignon, ail, poireau, engrais verts, etc. ;
 une fertilisation trop généreuse augmente les risques ;
 évitez d’endommager les racines lors du travail du sol ;
 utilisez des purins ou décoctions de plantes pour renforcer les tissus, en pulvérisations
foliaires comme en arrosage (ortie, consoude, prêle…).
Traitements contre la verticilliose

À ce jour, il n’existe pas de traitement biologique contre ce champignon. Si vous constatez que
vos tomates sont atteintes par cette maladie, il faut alors supprimer les parties attaquées. Une fois
les parties contaminées coupées, brûlez-les ! Ne les mettez surtout pas sur le sol ou dans le
compost. Pour éviter toute propagation, nettoyez bien votre sécateur après utilisation. Également,
pensez à retirer la terre contaminée autour des racines (sauf s’il s’agit d’un arbre).

Pour les tomates, il vous reste en dernier recours la solution de renoncer aux variétés anciennes
et d’utiliser des variétés tolérantes.

Pour les aubergines, l’utilisation de plants greffés sur tomates permet à la fois d’augmenter
vigueur et productivité tout en résistant beaucoup mieux à la verticilliose.

Conclusion
La verticilliose est une maladie économiquement importante aussi de la pomme de terre cultivée
dans les régions chaudes et venteuses et dans des sols légers (sableux). Cette maladie est
fréquente et très sévère, car la propagation systémique du champignon est extrêmement rapide
parce qu’il voyage dans les vaisseaux du xylème. Les premiers symptômes de la maladie
apparaissent au champ habituellement vers le début août. Les plants deviennent sénescents 3 à 4
semaines avant d’atteindre leur maturité. Les plants affectés apparaissent en petits foyers
circulaires. Les pertes de rendement sont importantes lorsque les tubercules demeurent petits.
L’incidence et la gravité du flétrissement verticillien sont augmentées en présence du nématode
des lésions racinaires (Pratylenchus penetrans), de bactéries pathogènes (Pectobacterium spp.) et
de la dartrose (Colletotrichum coccodes).

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