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Angélique officinale

(Angelica archangelica)

Petite description

C'est une plante herbacée bisannuelle, voire trisannuelle, très aromatique,


mesurant de un à deux mètres de haut, jusqu'à 2,5 m.

La grosse tige de cette plante est creuse et charnue, avec des grandes feuilles,
poilues sur la face inférieure, à long pétiole, finement divisées et à folioles
fortement découpées, avec le segment terminal trilobé (si ce segment n'est pas
lobé, il s'agit probablement d’Angelica sylvestris dont les feuilles sont par ailleurs
glabres). Les inflorescences sont portées par de longs pétioles et sont de grandes
ombelles composées (ombelles d'ombellules) de fleurs verdâtres (si les fleurs
sont blanches, il s'agit probablement d’Angelica sylvestris). Les graines jaune vert
sont bombées d’un côté, aplaties de l’autre en trois côtés. Toutes les parties de
la plante sont aromatiques.
Originaire de l’Europe du Nord et de Sibérie, elle fleurit la deuxième ou la
troisième année.

Cette plante est protégée dans le Nord-Pas-de-Calais.

L’Angélique vraie, l’Archangélique ou l’Angélique officinale (Angelica


archangelica) est une espèce de plantes de la famille des Apiacées, cultivée
comme plante condimentaire et médicinale pour ses pétioles, tiges et graines très
aromatiques et stimulantes et pour sa racine utilisée en phytothérapie.

On lui prête de multiples vertus : les différentes parties de la plante possèdent en


effet les diverses propriétés médicinales anciennement reconnues. Tonique,
excitante, stomachique, sudorifique, emménagogue, carminative…, l’Herbe aux
anges pourrait concurrencer le Ginseng de Corée.

Si elle fait beaucoup d’effet au jardin, c’est surtout pour ses tiges confites qui
décorent et parfument cakes et gâteaux que l’Angélique est connue.

Qualités principales : Condimentaire, médicinale, hôtesse pour de nombreux


insectes

Niveau de priorité pour jardin de simples: élevé.

Description :

1) Noms communs : Angélique officinale, Angélique vraie, Archangélique

2) Nom latin : Angelica archangelica L.


Autres noms : Angélique des jardins, Angélique des prés, Angélique
vraie, Angélique de Bohème, grande Angélique, Herbe aux
anges, Herbe du Saint-Esprit, Herbe impériale, Racine du
Saint-Esprit.

Noms anglais : garden angelica , holy ghost , wild celery , Norwegian


angelica

3) Ordre : Apiales

4) Famille : Apiaceae : Ombellifères

5) Genre : Angelica

6) Type : Vivace, rustique (résistante au gel)

Il en existe en France deux espèces sauvages : Angelica sylvestris, présente à


peu près partout sauf sur le pourtour méditerranéen, et, sur les flancs du Canigou,
la variété sauvage Angélique de Razouls (Angelica razulii), où les amateurs la
traquent dès le début de l’été, pour la Saint-Jean en particulier. Afin de la
distinguer de la redoutable Ciguë, il suffit de froisser quelques feuilles : l’Angélique
dégage une odeur agréable, alors que la Ciguë empeste.

Angelica sylvestris Angelica razulii

Culture :

1) Hauteur : 1,50 m a plus de 5,00 m


Largeur : 0,60 m à 1,00 m
2) Exposition et sol :

Elle est répartie à l'état spontanée en Europe du Nord (Scandinavie, jusqu’en


Laponie), de l'Est (Russie) et localement en Europe centrale (Allemagne,
Pologne), mais aussi en France (Niort), Islande, au Groenland, en Sibérie et dans
l’Himalaya.

C'est surtout une espèce de climat froid (forêt boréale et toundra). Elle est cultivée
et acclimatée depuis longtemps dans le reste de l'Europe et localement
naturalisée dans les habitats humides.

On la trouve notamment sur les berges de zones humides, dans les


mégaphorbiaies, sur les bords de fossés.

L'Angélique apprécie un sol frais, voire humide, neutre ou légèrement acide ; elle
supporte bien le froid.

3) Semis, plantations et multiplications :

Plantation Floraison
JANVIER FÉVRIER MARS JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT. JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC. OCT. NOV. DÉC.

Récolte Taille
JANVIER FÉVRIER MARS JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT. JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC. OCT. NOV. DÉC.
- Comment la semer :
Par semis, entre juillet et septembre, dès la récolte des graines.
Comme beaucoup de ses cousines, l'Angélique a une germination
capricieuse. Les graines ne conservent que peu de temps leur faculté
germinative. Il faut impérativement disposer de graines fraîchement
récoltées.
Le semis se réalise en été et au début de l'automne, au moment où la
plante monte à graines. En pépinière, semez en pleine terre en couvrant
peu les graines. Gardez le semis toujours légèrement humide.

- Où la planter :
Plantez l'Angélique au soleil ou à mi-ombre, en sol frais, voire humide, léger,
profond, riche en humus, neutre ou légèrement acide. Elle se plaira dans un
coin du potager ou dans un massif (1/m2)

- Quand semer/planter :
• Par semis, entre juillet et septembre, dès la récolte des graines.
• Par plantation pleine terre, au printemps, entre mars et juin.

- Comment la planter :
Pour plus de sûreté, achetez un plant au printemps, que vous laisserez
monter à graines, pour assurer la pérennité.
• Trempez la motte dans une bassine d'eau.
• Faites un trou de 3 fois le volume de la motte, en prévoyant 1 m de distance
par rapport aux plantes voisines.
• Mettez l'angélique en place.
• Rebouchez avec du compost mélangé à la terre d'origine.
• Tassez, arrosez, paillez.

- Multiplication :
Elle se multiplie par semis, de juillet à septembre.
Si vous désirez la laisser se ressemer à vie, choisissez un endroit à l'écart,
en fond de plate-bande par exemple.

- Entretien :
Arrosez régulièrement, la terre devant rester fraîche, et renouvelez le
paillage. En fin d’automne, coupez les feuilles mortes.
Un pied d’Angélique meurt après la floraison qui a lieu parfois l’année
suivant la plantation, et le plus souvent la troisième année. Si la plante se
plaît, elle va assurer sa descendance par de nombreux semis.
L’Angélique ne nécessite pas de vraie taille, supprimez simplement les
feuilles (feuillage caduc) et les tiges fanées en fin d’automne ou en mars.

4) Maladies, nuisibles et parasites :

Quelques ravageurs sont attirés par l'Angélique, comme les pucerons.

La punaise arlequin (Graphosoma semipunctatum), magnifique spécimen rayé


rouge et noir sur le dos, adore les inflorescences de l'angélique. Ce bel insecte
piqueur-suceur ne pose pas de problème, sauf si vous souhaitez récolter des
graines. Il aspire la sève qui se dirige vers les graines et, au final, celles-ci ne sont
pas bonnes.

Si vous souhaitez vous en débarrasser, ayez recours aux pulvérisations de savon


noir.

5) Conseils écologiques :

L'Angélique attire de nombreux insectes, dont les butineurs. Installez-en près des
légumes ou des fruits et au verger, pour favoriser la pollinisation.

Laissez les tiges fanées pendant l'hiver, et attendez mars pour les supprimer : les
graines nourrissent quantité d'oiseaux et autre petite faune durant la mauvaise
saison.

Faites-la succéder à une culture de fèves, de haricots, de pois ou après un


engrais vert de la famille des Fabacées.

Pour des allées gravillonnées impeccables, ébouillantez les jeunes plantes


indésirables avec une tisane bouillante d'angélique ou avec une décoction, froide,
c'est radical !
Plantes du même type :

Criste marine Origan Persil Stévia

Propriétés médicinales de l'Angélique officinale :

Parties utilisées :

Racines et/ou feuilles et/ou graines séchées,

Formes et préparations :

Racine, poudre, huile essentielle, pommades, décoctions, infusions, tisanes.

Au XIIe siècle elle est utilisée dans les cloîtres d’Europe centrale pour ses
propriétés anti-pesteuse.

Sa racine est un excellent tonique de l'état général, contre la fatigue, l’asthénie.


Elle contient une huile essentielle qui est bénéfique pour tout le système digestif.

L'Angélique se révèle être un bon stimulant de l'appareil digestif (stomachique).


Indiquée en cas de douleurs et spasmes intestinaux, dyspepsies (mauvaises
digestions). L'Angélique évite la formation de gaz intestinaux qui peuvent
provoquer des problèmes de ballonnements et d'aérophagie.

Outre ses vertus carminatives, l'huile essentielle a également des propriétés


sédatives, particulièrement indiquée en cas d'anxiété, de fatigue nerveuse,
d'insomnie et de troubles du sommeil.

Enfin, l'huile essentielle est également citée pour ses propriétés anticoagulantes.
Les propriétés anxiolytiques de la plante seraient liées aux coumarines
(impératorine et isoimpératorine) qu'elle contient.

En Europe, on utilise l'Angélique depuis des siècles pour traiter les infections
respiratoires et les troubles digestifs.
Édité en 1716, un Dictionnaire botanique et pharmaceutique à durable succès
qualifie l’Angélique de « stomacale, cordiale, céphalique, apéritive, sudorifique,
vulnéraire. Elle résiste au venin. On l’emploie pour la peste, pour les fièvres
malignes, pour la morsure du chien enragé, à laquelle on l’applique en
cataplasme. On en avale un dragme contre la peste, qui chasse le venin par la
sueur. ».

L’Angélique pousse à l’état sauvage dans les régions septentrionales et en


Europe centrale. Elle n'est plus guère cultivée pour la confiserie et la liquoristerie
qu'à Niort et dans la plaine de la Limagne, au nord de Clermont-Ferrand.

1) Propriétés de la plante :

- Utilisation interne :
Antispasmodique, cholagogue, tonique, fortifiant, stimulant de l'appareil digestif,
sédatif, anticoagulant, anxiolytique, carminatif.

L'Angélique est aromatique, amère, douce, réchauffante et stimulante. Ceci lui


donne une énergie bien particulière pour tonifier la digestion. Je laisse ici parler
Matthew Wood, qui la décrit comme suit (ref : Wood) :

• Elle arrive à corriger les excès orthosympathiques ou


parasympathiques digestifs.
• Un excès orthosympathique (stress) est caractéristique de la personne fine,
pâle et stressée par la vie moderne: boule à l'estomac, digestion tournant au
ralenti sous l'effet de l'adrénaline, hypoacidité, fermentations et gaz,
dyspepsie.
• Un excès parasympathique se voit beaucoup plus rarement aujourd'hui :
personne de constitution robuste, digestion hyperactive, hyperacidité et
hypersécrétion de sucs le ventre vide.

Dans le cas typique actuel de digestion déficiente, l'Angélique réchauffe la


digestion (particulièrement indiquée lorsque impression de froid au ventre pendant
la digestion), ramène la circulation vers les organes digestifs afin de leur faciliter
leur travail.
Les composants aromatiques sont carminatifs (réduction des ballonnements) et
antispasmodiques, les composants amers stimulent la production de sucs et
tonifie la contraction des muscles lisses digestifs. L'angélique facilite une
meilleure production de bile et de lipases, ce qui améliore la digestion des lipides
(ref : Valnet).
Dans le cas beaucoup plus rare d'excès digestif et de digestion « chaude » (en
termes énergétiques), l'angélique disperse la chaleur par ses effets circulatoires et
équilibre les fonctions corporelles, corrigeant au passage certaines congestions
sanguines caractéristiques de cette constitution.
D'une manière générale, elle semble rétablir l'équilibre gastrique et les irritations
et inflammations causées soit par un trop peu d'acide soit par un trop plein d'acide
– gastrites, reflux gastro-oesophagien, pyrosis, etc.

L'Angélique améliore la fonction nutritive. Elle permet une meilleure digestion et


assimilation des nutriments, et une meilleure distribution (de par ses effets
circulatoires) vers l'ensemble du corps. Weiss la recommande pour la personne
âgée qui voit ses fonctions digestives se dégrader, a du mal à tolérer les aliments
denses d'une manière calorique (protéines et lipides), et rentre donc en période
de dénutrition (ref : Weiss).

Sphère utérine :

De nombreux phytothérapeutes de l'ouest (Wood, Buhner) utilisent l'Angélique


archangélique d'une manière similaire à sa cousine chinoise, le dong-quai / dang-
gui (Angelica sinensis) :

• Plante oestrogénique - donc utile lorsque déséquilibres hormonaux du cycle


ou de la ménopause (dans mon expérience, pas autant que Angelica
sinensis) ;
• Soulage les crampes et congestions de l'utérus (congestion pelvienne) ;
L'Angélique peut en particulier soulager les crampes de l'endométriose (ref :
Kress).
• Emménagogue ; Notez bien : peut parfois provoquer des perturbations de
cycle chez la personne ayant un cycle plutôt court, ou n'ayant pas besoin de
la plante (sensible à cette surstimulation) ;
• Utile pour l'aménorrhée et la dysménorrhée (ref : Chen & Chen) ;
• Utile chez la personne ayant un cycle plutôt long (ref : Moore) ;
• Utile chez la personne d'âge moyen, de forte corpulence, souffrant de
problèmes circulatoires (ref : Wood).

Les plantes agissant sur le cycle féminin doivent être prises sur plusieurs cycles
avant de pouvoir conclure sur leur utilité.
Circulation et sang :

Là encore, nous allons combiner est et ouest pour aborder un aspect largement
discuté en médecine chinoise (Angelica sinensis), mais recoupé par les
thérapeutes de l'ouest (Angelica archangelica).

Peut-on dire que ces deux plantes sont équivalentes ? Absolument pas.
L'Angelica sinensis est non seulement une plante différente, mais elle est aussi
préparée d'une manière spécifique, souvent cuite ou passée à la vapeur, faisant
ressortir des composants qui n'étaient pas présents dans la plante brute (en
d'autres termes, il ne suffit pas de cultiver Angelica sinensis pour obtenir du dong-
quai).

Je dis juste que certaines propriétés se recoupent basé sur l'expérience pratique :
• La vue scientifique : la plante contient des coumarines, anti-inflammatoires
vasculaires, souvent antiagrégants plaquettaires, qui stimulent le drainage
lymphatique (agissent donc aussi bien sur la circulation sanguine que
lymphatique) ;
• La vue de l'ouest : utile lorsque mauvaise circulation périphérique - pâle,
extrémités toujours froides, mains et pieds parfois violets (ref : Wood),
ramène la circulation vers les organes digestifs, vers l'utérus ;
• La vue de l'est : tonifie le sang (périodes de dénutrition, de fatigue extrême,
post-partum, etc) et revigore le sang (améliore la circulation), chasse les
congestions sanguines, dissout le sang coagulé (le dong-quai est utilisé
dans les hôpitaux chinois après un traumatisme).

Fièvre et poumons :

Comme évoqué précédemment, l'angélique peut ramener la circulation vers les


endroits qui manquent de fluides, en particulier la peau ou les muqueuses :
• Elle est diaphorétique, en infusion chaude, et facilite donc l'échange de
chaleur au niveau de la peau lors des infections, aidant notre système à
gérer le processus de fièvre (ref : Grieve) ;
• Elle peut aider les poumons à retrouver des sécrétions normales, en
particulier dans les conditions sèches succédant les infections comme la
bronchite, ou dans les conditions sèches de type asthme (ref : Grieve).
Anxiété et sphère mentale :

Remarquez la chose suivante - lorsqu'une plante rétablit la digestion, elle a


souvent un effet sur l'axe cérébral – mélisse, romarin, etc.
Nous arrivons à bien comprendre cela aujourd'hui, grâce à la découverte
(redécouverte ?) du système nerveux entérique, deuxième cerveau localisé
autour du système digestif. Le système nerveux entérique communique
constamment avec le système nerveux central. La plus grande partie de certains
neurotransmetteurs comme la sérotonine est fabriquée dans le système nerveux
entérique, avec un effet remarquable sur le bien être mental.
Conséquence : lorsque le système nerveux entérique est perturbé, le système
nerveux central en ressent les répercussions.

L'Angélique :
• Est utilisée au Kashmir pour réduire les problèmes d'anxiété ;
• A un effet anxiolytique et anti-dépresseur sur la souris, sous forme d'extrait
alcoolique ou aqueux ;
• A un effet anxiolytique marqué sur la souris, l'extrait de la plante entière
étant plus efficace que les coumarines isolés ;
• Réduit l'agitation, l'agression, l'anxiété et l'irritabilité chez les personnes
souffrant de dégénérescence lobaire fronto-temporale et de démence à
corps de Lewy ;

De plus :
• Sous forme d'huile essentielle, elle a un effet anti-épileptique chez la souris ;
• L'angélique inhibe l'enzyme acétylcholinestérase (pourrait-elle donc aider à
corriger le déficit en acétylcholine observé dans le cerveau des personnes
atteintes de la maladie d'Alzheimer ?).

Leclerc la conseille pour l'anorexie de cause psychique, là encore reliant d'une


manière étroite digestion et problèmes psychologiques (ref : Leclerc).
Fournier en parle comme tonique des nerfs, la rapprochant de la valériane et du
camphre, la recommandant pour les vertiges, le tremblement des membres,
l'hystérie, la neurasthénie et l'épilepsie (ref : Fournier).

- Utilisation externe :
Antirhumatismal.
2) Composition chimique :

- acide angélique ;
- acide malique et malates ;
- amidon ;
- angélicine ;
- gomme ;
- Phytostérols ;
- Lactones macrocycliques ;
- Flavonoïdes ;
- Acides phénoliques ;
- huile volatile : de 0,3% à 1%, en particulier dans les graines (alpha et béta-
phellandrène, alpha-minène, alpha-thujène, limonène, beta-caryophyllene,
linalool, bornéol, acetaldehyde, etc) ;
- résine amorphe ;
- sucre ;
- coumarines (impératorine et isoimpératorine)
- coumarines : simples, furaniques et hydroxy-isopropyldihydrofuraniques ;
Furanocoumarines (angélicine, umbelliférone, psoralène, bergaptène,
impératorène, etc).

Les essences sont essentiellement constituées de terpènes.

Composition de l'huile essentielle :

- phellandrène,
- acides organiques,
- coumarine.

Cet avertissement étant valable pour le Gaillet odorant (ex. Aspérule


odorante), peut-être s’applique-t-il également pour cette plante :

Coumarine (/!\ si la plante est fermentée ou moisie, la coumarine que


contient la plante et qui lui donne sa bonne odeur se transforme alors en
dicoumarol, un anticoagulant utilisé comme... raticide !).
La coumarine fut l'une des premières synthèse aromatiques réalisées
vers la fin du XIXe siècle (1868) par le chimiste anglais William H. Perkin.
Quelques années plus tard, en 1882, Paul Parquet employa cette
molécule de synthèse pour créer Fougère royale, un parfum de la
maison éponyme fondée en 1775 par Jean-François Houbigant
(devenu H pour homme), puis Aimé Guerlain l'utilisa pour Jicky, en
1889. Ces usages marquèrent un tournant dans l’histoire des parfums
et arômes de synthèse.

Elle est depuis peu, réglementée pour des raisons d’hépatoxicité.

Après ingestion, la coumarine est rapidement et complètement absorbée


dans le tube digestif puis massivement métabolisée dans le foie. Elle y
subit principalement une hydroxylation en 7-hydroxycoumarine 7-HC
(pour 84 %) et une ouverture du cycle de la lactone, avant d’être en
grande partie excrétée dans les 24 heures, par voie rénale (voir figure
1). Son temps de demi-vie dans l’organisme humain est d’une heure.

Fig. 1. Les 2 voies principales du métabolisme de la coumarine

Chez l’homme, la voie par la 7-hydroxylation est très largement majo-


ritaire et donne des métabolites peu toxiques : la 7-hydroxycoumarine
et ses conjugués glucuronidés et sulfatés. Par contre, chez le rat et la
souris, aucune 7-HC n’est détectée dans ses urines après une ingestion
de coumarine et l’autre voie produit des composés très toxiques pour le
foie et les reins : voie de la 3,4-époxydation. Il est important de savoir,
que certaines personnes avec une activité du cytochrome P450
(enzyme qui métabolise la coumarine en 7-hydroxycoumarine) peuvent
métaboliser plus majoritairement la coumarine par la voie de la 3,4-
époxydation (voie cytotoxique qui conduit à la o-HPAA), ce qui peut
entraîner une toxicité hépatique et rénale.
3) Propriétés thérapeutiques usuelles et démontrées :

- Traitement des colites, des spasmes intestinaux, des douleurs de l'estomac.


- Favorise la digestion, soigne l'aérophagie et les ballonnements.
- Utile contre la fatigue nerveuse, de l'asthénie, de la grippe, des troubles du
sommeil.

Démontrées :

- Stimulation de l’appétit.
- Vertiges, migraines.

4) Propriétés cosmétiques :

On se sert de l’huile essentielle d’Angélique en parfumerie et pour la fabrication


de divers produits cosmétiques : savons, shampoings, crèmes et onguents. Bien
qu'elle soit de la même famille que le fenouil, l'anis, le carvi et le cerfeuil,
l’Angélique possède un arôme différent de celui de ses cousins, ce qui l'a rendue
populaire. Elle fait encore aujourd'hui l'objet d'un commerce relativement
important.

5) Utilisations :

Troubles digestifs :

Personne ne s'est donné la peine de mener des études cliniques en bonne et due
forme afin de vérifier l'efficacité thérapeutique de l'Angélique. Cependant, son
utilisation empirique, vieille de plusieurs siècles, ainsi que la composition de la
plante, bien connue grâce aux analyses pharmacologiques, de même que
certains essais positifs sur les animaux ont incité la Commission E allemande à
reconnaître, en 1990, l'efficacité de la racine pour stimuler l'appétit, soulager les
malaises et les spasmes gastro-intestinaux, les ballonnements et les flatulences.

En Europe, les herboristes et les médecins l'utilisent comme tonique amer pour
stimuler l'appétit et traiter les troubles digestifs fonctionnels (dyspepsie). À ce titre,
elle entre dans la composition de plusieurs remèdes destinés à faciliter la
digestion ou à soulager les troubles digestifs. Ainsi, la Commission E d'Allemagne
a approuvé une « tisane pour l'estomac » composée de 20 % de racine
d'angélique, de 40 % de racine de gentiane et de 40 % de graines de carvi.
Une autre préparation (STW5 ou Iberogast ®) utilisée en Allemagne depuis 1961
donne aussi des résultats positifs dans le traitement de la dyspepsie et du
syndrome de l’intestin irritable. Comme le produit en question est un mélange de
8 plantes, il est impossible de déterminer la part relative de l’Angélique dans ses
bienfaits. Toutefois, 2 essais récents sur des animaux démontrent que la plante
seule exerce un effet protecteur sur le foie et l’estomac.

Posologies de la plante :

Dosages :

- En décoction : faire bouillir pendant deux minutes une cuillerée à soupe de


semences dans une tasse d'eau, ou faire bouillir durant cinq minutes une
cuillerée à soupe de racines dans une tasse d'eau.
Pour favoriser la digestion et pour obtenir un effet calmant, en boire 1 tasse
après le repas.

- En tisane : mettre 1,5 g de racine d'angélique en poudre dans 250 ml d'eau


froide. Porter à ébullition et laisser mijoter dix minutes. Filtrer et boire 3 tasses
par jour.

- Racines séchées :
La racine est très difficile à faire sécher entière, elles pourrit vite vu la masse
d'humidité intérieure. Coupez donc la racine en lamelles afin de les faire sécher.
Une racine bien séchée se garde de 2 à 3 ans sans trop de problème.

• Infusion. Infuser pendant 10 à 15 minutes, 1 g à 2 g de racine séchée dans


250 ml d’eau bouillante. Prendre de 1 à 3 tasses par jour.
• Décoction. Mettre 1 g à 2 g de racines finement hachées dans 250 ml d'eau
froide. Amener à ébullition et laisser mijoter 10 minutes. Filtrer. Prendre 1 à
3 tasses par jour. On peut faire cette décoction à l'avance et la conserver au
réfrigérateur, mais il est préférable de la boire tiède.
• Extrait liquide (1:1, g/ml d’éthanol à 25 %) : de 0,5 ml à 2 ml, 3 fois par jour.
• Teinture (1:5 éthanol 50 %) : de 0,5 ml à 2 ml, 3 fois par jour.
• Huile essentielle : de 4 à 7 gouttes, 3 fois par jour.
- Feuilles séchées :
Les côtes des feuilles ont longtemps été utilisées en confiserie, mais n'ont que
peu de propriétés comparées à la racine et la graine.

• Infusion. Infuser pendant une dizaine de minutes de 2 g à 5 g de feuilles


séchées dans 250 ml d’eau bouillante. Boire de 1 à 3 tasses par jour.
• Extrait liquide (1:1 éthanol 25 %) : de 2 ml à 5 ml, 3 fois par jour.
• Teinture (1:5 éthanol 50 %) : de 2 ml à 5 ml, 3 fois par jour.

- Graines séchées :
Elles perdent vite leurs propriétés - le mieux est de les congeler afin de les
préserver le plus longtemps possible. Elles sont dures à trouver fraîchement
séchées dans le commerce. Elles se récoltent lorsqu'elles sont matures sur la
plante.

• Prendre 1 g à 2 g, 1 à 3 fois par jour.

- En extrait liquide : prendre de 0,5 à 2 ml trois fois par jour.

- En huile essentielle : la posologie est de 4 à 7 gouttes trois fois par jour.

- En usage externe :

Aucune référence.

Divers :

• La consommation de tisane d'angélique modifie temporairement le goût de


l'alcool et du tabac - l'angélique peut donc être utilisée pour le sevrage de
ces deux substances (ref : Wood) ;
• Les furocoumarines, le psoralène en particulier, en font une plante
intéressante pour stimuler les mélanocytes à la repigmentation dans le
vitiligo (accompagné d'exposition au soleil - et moins intéressante que
l'ammi visnaga, elle aussi ombellifère).

Contre-indication et effets indésirables :

L’Angélique peut avoir une action abortive et elle est donc contre-indiquée durant
la grossesse.
Précautions d'emploi de l'Angélique officinale :

- La plante peut parfois perturber le cycle chez la femme.


- La présence de furocoumarines (substances pigmentantes et
photosensibilisantes) peut favoriser des réactions lors de bains de soleil ou
d'exposition intensive aux rayons UV.

Contre-indications :

- L'Angélique officinale est contre-indiquée aux femmes enceintes. En cas de


doute, consulter votre médecin. Elle peut avoir une action abortive et elle est
donc contre-indiquée durant la grossesse.
- L'Angélique n'est pas déconseillée aux femmes qui allaitent. D'autant plus que
les pédiatres allemands l'emploient régulièrement contre les troubles gastro-
intestinaux infantiles.

Effets indésirables :

La présence de furocoumarines (substances pigmentantes et


photosensibilisantes) peut favoriser des réactions lors de bains de soleil ou
d'exposition intensive aux rayons UV.

Interactions avec des plantes médicinales ou des compléments :

Théoriquement, ses effets pourraient s'ajouter à ceux d'autres plantes ou


suppléments photosensibilisants (millepertuis, par exemple).

Interactions avec des médicaments :

- Ne pas utiliser l'Angélique en même temps que des anticoagulants.


- Théoriquement, ses effets pourraient s'ajouter à ceux des médicaments
photosensibilisants.

L'Angélique officinale n’est pas tinctoriale :

---
Préparations et recettes culinaires :

Les feuilles tendres peuvent servir de condiment pour aromatiser salades et


potages.

Les pétioles des feuilles confits sont employés en pâtisserie.

Pétioles et tiges sont aujourd'hui utilisées en pâtisserie et confiserie sous forme


de fruits confits, l’Angélique.

Les jeunes feuilles peuvent aromatiser, comme le persil, certains plats

Graines et tiges servent à la préparation de liqueurs universellement célébrées,


comme la Bénédictine et la Chartreuse. Elle entre dans la fabrication de certains
gins, vermouths et, dit-on (puisque, dans ce cas, il s'agirait d'un ingrédient secret),
de certains vins de type muscat produits dans la vallée du Rhin...

La racine donne une huile qui stimule l'appareil digestif.

Très jeune, la tige est aussi consommable ; après, elle devient fibreuse et dure.

Récolte et conservation :

- Quand et comment récolter :

- les jeunes pousses se ramassent au fil des besoins, dès que la plante est
assez forte ;
- les pétioles de feuilles, l’année d’après le semis.
Coupez les tiges et les pétioles avant que la plante ne monte à graines :
très jeune, la tige est consommable, après, elle devient fibreuse et dure.
Prélevez les feuilles et les jeunes tiges quelques mois après la plantation
et jusqu’à 2 ans après.
- les racines, le premier automne ;
- les graines, l’année suivante (la troisième année), lesquelles perdent
rapidement leur pouvoir germinatif et doivent être semées peu de temps
après leur récolte.
Ensuite, la plante meurt.
- Conservation :

Maintenez les graines bien sèches dans des boites ou bocaux hermétiques,
au frais et au sec.

Les feuilles et les pétioles sont à consommer le jour même.


En revanche, vous pouvez les congeler : épluchez-les, ébouillantez-les
1min, laissez-les refroidir et placez-les, bien à plat, dans des boites
hermétiques, au congélateur.

Histoire de la plante et anecdotes :

La légende dit qu'un ange – d'où le nom de la plante – aurait indiqué aux hommes
que l'Angélique était un remède contre la peste.

Originaire de Scandinavie, l’Angélique est importée en France via les Ardennes


au XIIe siècle. À cette époque, elle est utilisée dans les cloîtres d’Europe centrale
pour ses propriétés anti-pesteuse.

Pétioles et tiges sont aujourd'hui utilisées en pâtisserie et confiserie sous forme


de fruits confits, l’Angélique, ou comme liqueur. C'est une spécialité de la ville de
Niort depuis le XVIIIe siècle. L'Angélique était aussi d'un usage traditionnel en
Auvergne, où on en récoltait encore 250 tonnes par an au milieu du XXe siècle.

L’Angélique, dite encore « Herbe aux anges », doit son nom à ses prétendues
vertus magiques et à l'odeur aromatique suave et musquée qu'elle répand. Cette
ombellifère géante passait en effet pour conjurer les envoûtements et les sorciers
ne résistaient pas à sa bonne odeur. Accrochée au cou des enfants, elle les
protégerait en particulier des maléfices de toute nature. Mais elle pouvait
également servir d’amulette aux adultes.

Les médecins de la Renaissance la surnommaient « Racine du Saint-Esprit », à


cause de ses « grandes et diverses propriétés contre de très-graves maladies ».
Sa popularité en tant que remède aux propriétés multiples était déjà bien établie
dans la plupart des pays européens dès le XVe siècle. On l'a longtemps
considérée comme une panacée en matière de prévention des infections et de
toutes sortes de maladies.
Ainsi Paracelse (1490-1541) rapporte-t-il que, lors des grandes épidémies de
peste de 1510, de nombreux Milanais furent sauvés grâce à ses prescriptions : de
l'Angélique en poudre dissoute dans du vin. Selon Olivier de Serres (1539-1619),
la précieuse plante « sert à tenir la personne joyeusement ». Elle était utilisée
pour lutter contre des maladies très graves et passait pour un élixir de longue vie.

En 1716 parait un ouvrage qui met l’Angélique en premier plan : elle est
« stomacale, cordiale, céphalique, apéritive, sudorifique, vulnéraire. On l’emploie
contre la peste, les fièvres malignes, la morsure du chien enragé et celles des
serpents ».

Elle a même servi à aromatiser des cigarettes...

Actuellement, elle est toujours cultivée dans la région de Niort -c’est une spécialité
de la ville depuis le XVIIIe siècle- et près de Clermont-Ferrand, pour la confiserie
et la liquoristerie.

« Si cette plante avait le mérite d'être étrangère, elle serait aussi précieuse pour
nous que le Ginseng l'est chez les Chinois ; elle se vendrait au poids de l'or. »
Docteur Bodard, 1810

Plante Ours :

Matthew Wood la classe, dans la tradition amérindienne, comme « plante ours »


(chez les amérindiens, chaque plante est associée à un animal). Elle est donc
capable de réveiller l'ours qui sommeille en nous. L'ours représente la force
physique, l'énergie stable et constante, l'ancrage dans le présent, le calme, le
mouvement lent mais puissant.
En termes ayurvédiques, c'est donc une plante qui amène un peu de Kapha chez
la personne trop Vata. La personne Vata est fine, aérienne, très active dans son
mental au point où elle se déconnecte du physique. Nous avons tous des excès
Vata aujourd'hui car la vie moderne et les moyens de communications nous
éloignent de nos sensations corporelles, des personnes vraies pour nous pousser
dans notre mental, dans des relations virtuelles.
L'angélique, plante ours, peut donc nous aider à retrouver notre corps, notre force
physique, notre moment présent.
Notes - références :

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≫, Plantes medicinales, Plantes medicinales
L’Angélique officinale
Montage texte Patricia Greenforest
Photos Diverses sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ang%C3%A9lique_officinale
https://fr.wikipedia.org/wiki/Coumarine
https://jardinage.ooreka.fr/plante/voir/223/angelique
http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/angelique.htm
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?
doc=angelique_ps
https://www.rustica.fr/articles-jardin/bien-etre-naturel-angelique-
officinale,4609.html
https://www.altheaprovence.com/blog/angelique-angelica-archangelica/

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