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La règle à 24 divisions : planche maçonnique

La règle à 24 divisions : quel symbolisme en franc-maçonnerie ? Comment


interpréter cet outil ? Voici une planche maçonnique sur la règle ou « jauge
de 24 pouces ».

La règle à 24 divisions, autrefois appelée jauge à 24 pouces, est un outil


essentiel au travail de l’apprenti et du compagnon.

Représentée sur le tableau de loge, la règle constitue avec le maillet et le ciseau


l’un des trois outils de l’apprenti. Selon le rituel d’initiation du 1er degré, elle
symbolise « la journée du franc-maçon, dont toutes les heures doivent être
utilement employées ».

On retrouve la règle lors de l’initiation au 2ème degré, précisément au cours du


deuxième voyage du compagnon. Symbole de rectitude, elle est alors associée
au levier, qui représente la force qui a besoin d’être contrôlée, canalisée.

Le symbolisme de la règle à 24 divisions est plus riche qu’il n’y paraît. Il éclaire
l’esprit du travail maçonnique. Il renseigne sur les valeurs humaines qui doivent
nous animer. Il est aussi une invitation à comprendre les lois cosmiques les plus
fondamentales.

Outil tirant sa force de sa simplicité, la règle évoque un idéal qui se fonde sur le
symbolisme de la ligne droite (lire aussi notre article sur la géométrie).

Entrons dans le symbolisme de la règle à 24 divisions.

La règle à 24 divisions et son symbolisme maçonnique.


La règle à 24 divisions peut faire l’objet d’une lecture symbolique à différents
niveaux.

Un outil de vérification.
Dans son travail de taille de la pierre brute (c’est-à-dire de découverte de lui-
même), le franc-maçon utilise le maillet et le ciseau. Mais il a besoin de la
règle pour procéder régulièrement à la vérification de son œuvre.

La règle permet de mesurer, donc de s’assurer que les arêtes sont de longueur
égale ; elle permet aussi de vérifier la linéarité des arêtes : elle est donc outil
de régularité.

La règle est un outil certes passif puisqu’elle n’agit pas directement sur la
matière. Mais elle peut aussi être vue comme un outil de conception, utilisée
pour tracer et élaborer les plans : à ce titre, sa valeur est maximale.

La règle à 24 divisions : un outil de connaissance de soi ?

La règle peut aussi être utilisée comme une jauge, destinée à sonder un contenu.
Le contenu à sonder, c’est le fond de nous-même, autrement dit les recoins les
plus sombres de notre psychisme. Qu’est-ce qui en nous est droit, honnête,
impartial et désintéressé ? Quelle est l’origine de nos passions, de nos illusions,
de nos préjugés, de nos peurs et de notre aversion ?

La rectitude et la loi morale.

La règle à 24 divisions évoque bien sûr la « règle » au sens de loi morale.

La loi morale, ce sont les règles éthiques que nous nous imposons en toute
liberté et en parfaite conscience. C’est le devoir et la discipline que nous nous
fixons.

Car le franc-maçon obéit à sa propre loi, reflet de la Grande Loi :


paradoxalement, c’est en s’y soumettant qu’il devient libre. Concrètement, il
s’oblige au travail, à l’écoute, à la tolérance, à l’ouverture, à la mesure, à la
droiture, à l’humilité, à la constance ou encore à la persévérance.

La règle à 24 divisions : l’égalité, la Justice et la fraternité.

La règle trace une ligne qui relie différents points : on peut y voir l’image de
l’égalité et du lien fraternel qui unit les hommes entre eux. Les distinctions
s’effacent ; c’est ainsi que se révèle ce qu’il y a de plus universel en chacun de
nous.

La règle est indissociable de la ligne droite, qui matérialise la rencontre entre


deux plans. Nous avons-là un chemin de crête, une ligne d’équilibre qui évoque
la Justice et ses deux plateaux.

On peut aussi y avoir la voie droite ou encore le tao du taoïsme. Le tao (la
Grande source, la voie) est équilibre, ordre, juste retour des choses. C’est la
Justice éternelle en même temps que le chemin du bonheur.

La règle et ses graduations : une image du cosmos.

La règle comporte 24 divisions, rappelant les 24 heures de la journée. De fait,


elle réconcilie temps linéaire et temps cyclique. En effet, elle évoque aussi
bien la fuite du temps que l’éternel retour : la nuit succède au jour, et le jour à
la nuit.

Le temps est indissociable de la matière. Précisément, sur le plan matériel, la


règle évoque la dualité puisque la ligne droite naît de l’existence de deux
points, et sépare deux plans.

Mais elle est aussi ce qui permet de réconcilier ce qui semble contradictoire : les
oppositions ne sont-elles pas nécessaires et fécondes ? En ce sens, la règle
rappelle le symbolisme du chiffre 3.

Plus généralement, la « règle » est l’expression de la Grande Règle, celle qui


régit l’ordre universel. Comprendre cette Règle nécessite de renoncer à une
partie de soi-même : celle qui porte l’illusion de la séparation, générant peur
et haine.

La règle à 24 divisions permet donc de rester sur la voie juste, sans jamais
risquer de s’égarer.

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