Martin Latulippe Lexceptionnel Pouvoir de Votre Potentiel

L’EXCEPTIONNEL
pouvoir de votre
POTENTIEL
3077 exceptionnel pouvoir.indd 1 09-09-25 09:12

Du même auteur :
L’école du succès, essai,

Lévis, Les Éditions de la Francophonie, 2001.
Gearing Up (Inside & Out) for a Great Life,

À compte d’auteur, Californie, 2003.
Dix aiguilles, biographie,

Lévis, Les Éditions de la Francophonie, 2007.
Ten Needles, biography,

Lévis, Faye Editions, 2007.
Éveiller l’invisible pour réaliser l’impossible, essai,

Lévis, Les Éditions de la Francophonie, 2008

L’EXCEPTIONNEL
pouvoir de votre
POTENTIEL
6 CHOIX
pour acquérir la clé d’une plus grande
prospérité et d’un plus grand bonheur
MARTIN LATULIPPE

Couverture : Info 1000 mots inc.
Mise en pages : Info 1000 mots inc.
Reviseure : Linda Breau
Production : Les Éditions de la Francophonie
55, rue des Cascades
Lévis (Qc) G6V 6T9
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Tél. : 450-621-8167 – Téléc. : 450-621-8289
1-800-361-7379
ISBN 978-2-89627-200-6
Tous droits réservés pour tous pays
© 2009 Martin Latulippe
© 2009 Les Éditions de la Francophonie
Dépôt légal – 4e trimestre 2009

Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Imprimé au Canada
Il est interdit de reproduire cet ouvrage en totalité ou en partie, sous quelque forme
et par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur,
conformément aux dispositions de la Loi sur le droit d’auteur.

À Chantal, Kaël et Maïka,
vous êtes la source ultime
de ma plus grande joie de vivre
et de mes plus grands bonheurs.
Je vous aime HADT !
Au quotidien francophone par excellence

du Nouveau-Brunswick, l’Acadie Nouvelle.
Merci de me donner, chaque semaine,
une voix pour inspirer des milliers de gens
via mes chroniques.

Jardin des matières
Trois mini-préfaces pour vous accompagner

1. Où ai-je compris le véritable sens de la vie ?
D’un marathon sans fin
à quelques millimètres de la mort… . . . . . . 9
2. Où ai-je entrepris la poursuite
de mon rêve ultime ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3. Une image vaut mille mots :
l’exceptionnelle clé de votre potentiel… . . . . 19

8 L’EXCEPTIONNEL pouvoir de votre POTENTIEL
Les six choix pour éveiller l’exceptionnel pouvoir

de votre potentiel.
Choix 1 Maîtrisez l’illusion du succès et du bonheur . . . . 25
Définissez qui vous êtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Clarifiez votre raison d’être . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Soyez le fou ou la folle de votre village . . . . . . . . . 34
Devenez un expert pour remercier la vie . . . . . . . 38
Choix 2 Évitez le paradoxe des passions . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Vivre notre vie avec passion est un choix . . . . . . . 45
Dites oui à la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Soyez enthousiasmes et restez branchés
sur vos passions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Choix 3 Sachez être attentif et à l’écoute
des coïncidences bizarres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Écoutez la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Ayez la foi en la philosophie Kaizen . . . . . . . . . . . . 59
Sachez lire les deux côtés d’une coïncidence . . . . 62
Choix 4 Gérez l’obstacle numéro 1 entre vos intentions
et la réalisation de vos rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Que faites-vous quand votre ego
en prend pour son rhume ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Devenez un expert dans l’art de maîtriser
toutes les facettes de l’ego . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Inspirez-vous de Buddha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Choix 5 Donnez et vous recevrez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Faites une mise au point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Soyez gentils envers la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Croyez-vous encore en la magie du don de soi ? . 88
Choix 6 Aspirez à vivre l’exceptionnel pouvoir
de votre potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Videz l’assiette de votre potentiel . . . . . . . . . . . . . . 94
Rédigez votre testament de l’âme . . . . . . . . . . . . . . 98
Soyez votre propre miracle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Notice biographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

« Ne crains pas que ta vie prenne fin un jour
mais plutôt qu’elle n’ait jamais commencé. »
Cardinal Newman
OÙ AI-JE COMPRIS LE VÉRITABLE SENS DE LA VIE ?

D’UN MARATHON SANS FIN À QUELQUES
MILLIMÈTRES DE LA MORT…
Je n’étais âgé que de 22 ans lorsque mon premier mentor m’a

dit : « Martin, peu importe ce que tu entreprendras dans la vie,
n’oublie jamais une chose : l’entreprise la plus importante que
tu auras à gérer au fil des ans est : ta VIE ! »
À cette époque, je dois avouer que ce conseil avait eu peu
d’effet sur ma personne. Bien que j’aie apprécié ces paroles,
je n’avais pas entièrement savouré la sagesse de cette pensée.
Après tout, qu’est-ce qui pouvait bien m’arriver ?
La « gestion » de ma vie se déroulait à merveille. J’étais
jeune et en santé et plus rien ne pouvait m’arrêter !
Imaginez un peu le portrait : après avoir traversé une
adolescence criblée d’échecs et de mauvais choix d’attitude
où je collectionnais les menaces de suspension en raison de
mauvais comportements ou de mauvais résultats scolaires,
j’étais maintenant devenu un leader qui allait bientôt faire sa
marque.
J’avais blessé et déçu bien des personnes en cours de
route, mais, là, tout semblait se replacer et mes efforts à réin-
venter ma vie commençaient à porter leurs fruits.
À ma deuxième année universitaire, j’étais déjà proprié-
taire d’immeubles locatifs et je conduisais une belle petite
voiture de marque Mercedes. J’étais à la fois capitaine de

l’équipe de hockey universitaire les Aigles Bleus de l’Univer-

sité de Moncton ; directeur- général du journal universitaire ;
étudiant à temps complet à six cours au baccalauréat en infor-
mation-communication et coordonnateur de projet à temps
partiel à la Chambre de commerce du Grand Moncton où
j’étais affecté au VIIe Sommet de la Francophonie internatio-
nale, emploi pour lequel j’avais un salaire de rêve. Comme le
disent les Américains : « Sky was the limit ! »
J’avais réussi à rebâtir ma vie et je me rapprochais du
succès auquel j’avais toujours rêvé, celui dont j’avais tant
entendu parler dans les livres d’inspiration que j’avais lus pour
me rebâtir et me réinventer.
Et à l’extérieur, tout semblait rouler pour le mieux et je faisais
flèche de tout bois vers plusieurs grands accomplissements.
Par contre, force est d’admettre que j’avais souvent l’im-
pression d’être habité par le « syndrome du canard » !
Tel un canard, à la surface, je dégageais un air calme et en
contrôle, flottant de façon élégante d’un endroit à l’autre et d’un
défi à l’autre. Mais comme un canard, en dessous de l’eau la
réalité était tout à faite différente. Comme on dit, « ça pédalait
en tabarouette ! » Question de bien imager mon propos, disons
simplement que mon hamster intellectuel était constamment
en train de courir après des solutions et des stratégies pour
escalader l’échelle du succès.
J’étais psychologiquement engagé dans un marathon
où tout est permis. Les règles du jeu étaient simples : les
plus rapides, les plus astucieux et les plus ambitieux partent
toujours avec une longueur d’avance sur les autres. Le seul
hic, c’est que les organisateurs de ce marathon, « Le marathon
de la vie », avaient omis de mentionner qu’il n’y avait pas de
ligne d’arrivée. Oups !
Les années se sont enchaînées et ma position s’améliorait
constamment parmi les participants de ce grand marathon.
Les défis étaient de plus en plus grands, les responsabilités de
plus en plus grandes et mes contacts de plus en plus nombreux.
Le sommet de tous ces accomplissements est sans doute
survenu lorsque j’ai eu le privilège d’être sélectionné au sein

Martin Latulippe 11
de l’équipe de hockey qui allait représenter le Canada aux

Jeux universitaires mondiaux, les Universiades 2001, qui se
déroulaient à Zakopane, en Pologne.
L’objectif était clair : remporter la médaille d’or ! Le défi
était de taille puisque, depuis 1983, l’équipe de hockey cana-
dienne universitaire n’avait pas remporté plus que la médaille
de bronze lors de cette compétition.
C’était sans aucun doute le plus grand événement et le
plus gros défi de ma vie.
En plus d’être sélectionné au sein de cette formation,
j’avais été sélectionné pour agir à titre de capitaine de l’équipe
et on m’avait même sélectionné pour être co-porte-drapeau
de la délégation canadienne aux cérémonies d’ouverture. Je
récoltais finalement tous les fruits de mes efforts. Ma joie était
tangible… plus rien ne pouvait m’arrêter !
Nous avions remporté nos deux premières parties du
tournoi à la ronde préliminaire et nous nous dirigions faci-
lement vers un troisième gain alors que nous affrontions la
Slovaquie.
Et soudainement, en milieu de deuxième période, je me
retrouvai sur une civière, résultat d’un coup de patin à la
gorge.
Dans un jeu de routine au centre de la patinoire, mon
coéquipier était venu affliger une sévère mise en échec à un
joueur slovaque et l’impact fut si puissant que, dans sa chute
qui l’a déséquilibré, le patin du joueur adverse vint me heurter
et me trancher au cou !
C’était la première fois de ma courte existence que je
revoyais 25 ans de ma vie en si peu de temps. La mort venait
en quelque sorte de cogner à ma porte. J’espérais de tout cœur
que personne n’allait ouvrir cette porte.
Alors que j’étais allongé sur la civière, entouré de
personnes qui parlaient une langue qui m’était complètement
étrangère, des « médecins polonais » qui, sans aucun respect,
fumaient à mes côtés, question d’apaiser… leur panique, je
me retrouvais désormais avec la sensation d’avoir participé à
un marathon où il n’y avait aucun gagnant !

À ce moment bien précis, alors que j’avais la moitié du

visage complètement engourdi, ce qui me donnait une impres-
sion de paralysie, car mes nerfs sensitifs avaient été tranchés,
je réalisai qu’il n’y avait aucun gagnant dans cette « course de
la vie ». En fait, il n’y avait aucune course.
J’avais passé les dernières années à courir après la vie,
après le succès, plutôt que de pleinement vivre qui j’étais et
qui je voulais réellement devenir.
J’étais en train de réussir dans LA vie, plutôt que de
réussir MA vie.
Je tentais de gravir l’échelle du succès, alors qu’elle était
appuyée sur un mur sans fin. Et pire encore, je réalisais que
j’étais le seul responsable du fait qu’il n’y avait aucune ligne
d’arrivée à ce marathon, puisque j’avais moi-même constam-
ment repoussé cette foutue ligne !
Après quelques jours de repos, j’ai pu revenir au jeu pour
la demi-finale et la finale des championnats. Nous sommes
revenus avec la médaille d’argent accrochée au cou, ce qui
représentait tout un exploit en soi. Mais ce n’était pas la plus
grande victoire que je rapportais dans mes valises.
Une fois que le stress de l’accident et de la compétition
fut retombé, disons que les secondes, les heures et les jour-
nées qui suivirent cet incident furent parsemées de profondes
réflexions.
Avais-je vécu pleinement l’essentiel de ma vie ?
Avais-je profondément aimé les gens qui sont importants
pour moi ?
Avais-je eu l’audace de questionner mes véritables rêves
et passions ?
Avais-je aidé et servi mon prochain pour contribuer à
bâtir un monde meilleur ?
Avais-je investi suffisamment de temps à me définir en
tant qu’individu, à définir mon rôle dans la vie et, surtout,
mes valeurs ?
Et étais-je en train de vivre MON plein potentiel ?

Martin Latulippe 13
La réponse à toutes ces questions était malheureusement :

non !
Dans le silence de mes réflexions et l’écho de mon cœur,
la vraie médaille dont je venais d’être décoré était une cicatrice
au cou, qui était venue en quelques secondes donner un sens
à cette phrase que j’avais entendue quelques années aupara-
vant : « l’entreprise la plus importante que tu auras à gérer au
fil des ans est : TA VIE ! »
La VIE, ma vie, notre vie… Cette même vie que nous
tenons trop souvent pour acquis et qui est si fragile.
Depuis ce jour, cette phrase est toujours restée gravée
dans ma mémoire et, encore aujourd’hui, elle résonne en moi
telle une mélodie qui, petit à petit, façonne mon quotidien,
mes décisions, mes rêves et ma destinée.
Oser vivre notre vie. Donner un sens à notre vie. Décou-
vrir notre raison d’être et notre mission personnelle sont
autant de sujets que nous évitons trop souvent par peur de
nous retrouver face à nous-mêmes, à notre véritable potentiel.
À la suite de cet incident, en Pologne, j’ai longuement
réfléchi à la vie. Qu’est-ce que j’étais vraiment venu faire sur
Terre ? Qu’est-ce qu’était le succès selon moi ? Quels legs je
voulais laisser à la fin de ma vie ?
Le constat de mes réflexions fut assez simple : si jamais
un jour la mort venait de nouveau frapper à ma porte, je
serais définitivement en train de poursuivre mes rêves les
plus grands et les plus fous tout en vivant une vie qui est
fondamentalement définie par qui je suis et non par ce que je
fais ou ce que je possède.
Plus simplement, j’allais mourir en vivant l’exceptionnel
pouvoir de mon potentiel et non en poursuivant une image
préfabriquée du succès en participant à un marathon sans fin.
À mon retour de cette compétition, j’ai donc pris la déci-
sion d’accorder une réelle chance au rêve que je caressais
secrètement depuis des années déjà.

OÙ AI-JE ENTREPRIS LA POURSUITE

DE MON RÊVE ULTIME ?
« Plusieurs d’entre nous avons peur d’épouser nos passions

et poursuivre nos plus grands rêves parce que cela nous
expose aux risques et peut-être même à l’échec.
Or, la poursuite de ses passions avec tout son cœur
et toute son âme est une réussite en soi. Le plus grand
échec réside dans le fait de ne jamais rien tenter. »
Robyn A llan
Depuis l’âge de 16 ans, j’avais développé une fascination gran-

dissante pour les livres de motivation, de leadership, de déve-
loppement personnel, de psychologie, de philosophie et autres.
Je me souviens alors que je venais juste d’être retranché
par l’équipe de hockey que je devais représenter au niveau
« Midget AAA », et mes parents m’avaient acheté le livre Le
Secret de la réussite des champions, écrit par le célèbre entraî-
neur de gardiens de but, François Allaire.
Plutôt que de m’enfoncer dans le noir d’avoir été retranché,
je m’étais mis à lire ce livre, qui était venu en très peu de
temps éveiller en moi des notions auxquelles je n’avais jamais
été exposé dans le passé. Un mois et demi après avoir été
retranché par mon équipe, je trouvai le courage d’appeler le
directeur général de l’équipe en question pour lui dire que
j’avais grandi en maturité et que je comprenais ce que cela
prenait pour être un gagnant. À ma grande surprise, j’ai été
rappelé et ce fut le début de ma relation d’amour avec les livres
d’inspiration et de dépassement personnel. À mon avis, ce
livre était directement lié à mon rappel.
À partir de ce jour, tout ce qui touchait au développement
du potentiel humain, je mettais la main dessus. Ma relation
avec ces produits n’a jamais cessé de grandir jusqu’à ce que
j’arrive à la fin de mes études universitaires et que je décide de
me lancer à la poursuite de mon rêve ultime : devenir expert-
conférencier et auteur à succès dans le domaine du potentiel
humain et de la motivation !

Martin Latulippe 15
J’avais toujours eu une admiration sans bornes pour ces

orateurs autodidactes qui avaient décidé de développer une
expertise dans l’art d’inspirer et faire réfléchir les foules.
C’est donc sans un sou en poche, sans crédibilité et sans
expérience que je me suis lancé en affaires dès le premier jour
de ma sortie universitaire.
Comme toutes les bonnes histoires entrepreneuriales,
mes débuts furent marqués par de nombreux échecs. Finan-
cement refusé, appels non retournés, bris techniques, salles
vides, scepticisme des amis et de la famille : autant de raisons
qui auraient pu me faire abandonner.
L’absence d’un salaire durant les 18 premiers mois d’ex-
ploitation aurait pu, à lui seul, constituer un motif d’abandon !
J’étais habité par le syndrome de l’imposteur : pourquoi
moi ? Comment allais-je faire pour vivre de l’art oratoire sans
crédibilité alors que je suis un gars au passé bien ordinaire
et, disons-le, parfois même peu reluisant, qui vient d’un petit
village de 300 habitants ? Ces questions m’ont hanté pendant
plusieurs semaines.
En plus, j’avais une dette de plusieurs dizaines de milliers
de dollars. Tellement, qu’à un certain point, j’avais accumulé
des dizaines de grosses factures impayées (cartes de crédit
suspendues, téléphone et chauffage coupés à trois reprises,
faute de paiements et surtout de fonds).
Je n’avais évidemment plus ma Mercedes et j’étais main-
tenant le fier propriétaire d’un merveilleux Cavalier 87 blanc
tâché de rouille, et j’avais réussi à me créer un dossier de crédit
avec la cote de crédit R9 (pire note de crédit possible qui fait
qu’aucun créditeur ne veut vous prêter de l’argent).
Côté santé, le stress de démarrer une entreprise qui ne
semblait pas être destinée à réussir me pesait tellement sur
l’esprit que j’avais atteint le poids critique de 252 livres, alors
que 12 mois avant, j’en pesais 205 en parfaite santé ! 47 livres
de plus en un an, c’est quand même un exploit peu flatteur.

Disons que c’était ma première réelle expérience avec

l’art de mettre mon ego de côté pour arriver vraiment à me
définir en tant qu’individu. Cette expérience fut difficile, mais
transformatrice.
Dix ans après ces débuts peu convaincants, je regarde en
arrière avec une grande fierté d’avoir découvert l’exceptionnel
pouvoir de mon potentiel.
Je voue ma réussite et mon bonheur à cette découverte
que j’ai faite en cours de route : celle de l’exceptionnel pouvoir
de notre potentiel !
Aujourd’hui, je dirige mon entreprise, qui connaît un
succès international. Je suis invité aux quatre coins du monde
à livrer des conférences et des séminaires d’inspiration sur la
réussite personnelle, professionnelle et entrepreneuriale.
Je siège comme bénévole à titre de président provincial
d’une merveilleuse campagne qui amasse tous les ans plus de
1,5 million de dollars visant à améliorer la qualité de vie et à
offrir des traitements pour les personnes atteintes du cancer.
J’ai la chance d’être l’auteur de cinq livres, dont quatre
sont devenus des best-sellers et, récemment, j’ai eu l’énorme
privilège de me mériter la certification CSP (Certified Speaking
Professional) qui se veut la plus haute désignation profession-
nelle qui peut être méritée à l’échelle internationale dans l’in-
dustrie des conférenciers professionnels. Au moment où j’écris
ce livre, un peu moins de 600 conférenciers professionnels sur
6000 à l’échelle internationale détiennent cette désignation.
J’ai eu l’unique privilège d’accompagner un jeune garçon
de 12 ans en phase terminale d’un cancer dans la réalisa-
tion de son dernier rêve avant de mourir : écrire un livre sur
sa vie ! Ce livre, qui est devenu un best-seller en moins de
trois semaines, a permis d’amasser plus de 130 000 $ pour les
personnes atteintes de cancer.
Je n’aurais jamais un jour pensé faire ces choses et il faut
bien comprendre que je ne mentionne aucun de ces faits pour
me vanter, mais bien pour vous faire comprendre que, malgré

Martin Latulippe 17
les belles réalisations, j’ai aussi eu plusieurs moments dans ma

vie où j’étais dans une situation dans laquelle, pour rien au
monde, je ne voulais être.
Il s’agit de moments de ma vie où je me retrouvais à l’an-
tipode de ce que j’avais un jour rêvé avoir comme vie. J’avais
pourtant des rêves. J’étais pourtant positif face à la vie et à
mes projets, mais rien ne semblait fonctionner à la hauteur de
mes attentes.
Et vous ? Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation
similaire qui est celle d’être à l’opposé de ce que vous aviez
un jour envisagé comme niveau de bonheur via l’aventure de
votre vie ? Moi, je m’y suis souvent retrouvé !
Il y a eu des moments de ma vie où ma visée, comme
je l’avais un jour désirée, était diamétralement opposée à la
misère que je vivais au quotidien, et ce, malgré les efforts
multiples que j’investissais dans la réalisation de mon rêve.
Pourtant, j’avais lu des centaines de livres de développe-
ment personnel, de motivation, de psychologie, et j’avais l’im-
pression de donner mon 100 % dans tout ce que j’entreprenais,
mais malgré cela, ma vie semblait être destinée à aboutir à un
cul-de-sac.
C’est pourquoi aujourd’hui, avec un grand recul sur les
événements, j’ai la ferme conviction que les stratégies qui
se retrouvent dans l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel
peuvent êtes apprises, appliquées par « monsieur et madame
tout le monde » et maîtrisées par les plus audacieux qui aspi-
rent à vivre leur plein potentiel.
J’ai quitté le « marathon sans fin » pour aller marcher dans
des sentiers inconnus : les sentiers de la vie et y découvrir
l’exceptionnel pouvoir de notre potentiel.
Alan Alda a dit : « Un jour ou l’autre vous devrez quitter
la ville de votre confort et vous dirigez vers la nature de vos
intuitions. Ce que vous y découvrirez sera merveilleux. Ce que
vous y découvrirez sera : vous-même ! » C’est cette découverte
que ce livre vous propose de faire.

Aujourd’hui, un pas à la fois, je tente d’apprécier les petits

plaisirs de la vie tout en me rappelant que le plus beau cadeau
que je puisse m’offrir est de me spécialiser à améliorer ma vie
tout en étant au service des autres. J’espère que ce livre vous
rendra un bon service.
« Plusieurs personnes se font de fausses idées sur la vraie

nature du bonheur. Celui-ci n’est pas acquis en satisfaisant
ses besoins personnels mais plutôt en adhérant à une noble
cause. »
H elen K eller

Martin Latulippe 19
UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS :

L’EXCEPTIONNELLE CLÉ DE VOTRE POTENTIEL !
« Les petites choses avec amour… ce n’est pas combien

nous faisons, mais plutôt combien d’amour
nous investissons à le faire. Ce n’est pas combien
nous donnons, mais combien d’amour
investissons-nous en le donnant ! Aux yeux de Dieu,
il n’y a pas de petites choses… »
M ère T hérésa
Une clé !
Nous avons tous déjà tenu entre nos mains cette banale pièce
métallique servant à barrer ou à débarrer une serrure.
Au-delà de son utilité quotidienne pour ouvrir ou fermer
une serrure, nous utilisons souvent l’appellation de la clé
comme une définition se référant à une position stratégique
qui commande un accès, qui permet de comprendre quelque
chose, qui joue un rôle capital, qui est essentiel, qui représente
la solution, la clé d’un mystère… la clé de la réussite, etc. Vous
voyez le topo ?
Comme le démontre cette dernière énumération, la clé se
rattache toujours, ou presque, à des appellations à connotation
positive. Dans la vie de tous les jours, qui n’aimerait pas :
Adopter une position stratégique face à son avenir ?
Avoir accès à ses rêves les plus grands ?
Comprendre certaines situations complexes de la vie ?
Jouer un rôle capital au sein de la société en faisant une
différence ?
Représenter une solution au sein de son organisation, de
sa famille et de sa communauté ?
Résoudre des mystères qui semblent constamment venir
nous hanter ?
Avoir la clé de la réussite, quoi ! ?

Nous aimerions tous posséder cette fameuse clé « passe-

partout » qui nous permettrait d’ouvrir les portes de la vie
plutôt que de constamment nous river le nez sur les mêmes
obstacles. Vrai ou faux ?
Parmi toutes ces définitions, l’appellation la plus commune
est sans doute « la Clé du succès », une expression que nous
entendons de temps à autre et qui peut nous sembler simpliste,
banale, voire clichée à première vue.
Qui n’a jamais eu le type d’oncle qui arrive toujours avec
le conseil prêt-à-porter pendant la période des Fêtes et qui
termine sa morale en vous rabâchant que c’est : « la Clé du
succès, mon homme » ?
Durant une certaine période de notre existence, il est
vrai que cette allusion à cette fameuse « Clé du succès », aux
formules magiques de réussite et de bonheur, peut devenir
plutôt emmerdante, surtout lorsque nous avons l’impression
que les choses n’avancent pas comme nous le voudrions.
Pourtant, vous êtes-vous déjà arrêté pour réfléchir à la
symbolique de cette clé ? Est-ce que quelqu’un, quelque part,
s’est déjà arrêté pour vous expliquer ce que signifie l’image
d’une clé ?
Eh bien ! voici ma version, chers lecteurs électrisés par ce
concept de la clé :
Aspirez à vivre l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel
Donnez et vous recevrez
Gérez l’obstacle numéro 1 entre vos intentions

et la réalisation de vos rêves
Sachez être attentif et à l’écoute des coïncidences
Évitez le paradoxe des passions

Maîtrisez l’illusion du succès et du bonheur
ÉVEILLEZ
L’EXCEPTIONNEL
POUVOIR DE
VOTRE POTENTIEL

Martin Latulippe 21
Voyez-vous, trop souvent, de plus en plus de gens essaient

de nous vendre le concept que :
la vie est sans problèmes ;
qu’il existe une recette ou une pilule magique pour vivre
notre vie sans connaître de creux de vague…
Un peu comme si la vie était une ligne droite, un chemin
sans courbes. Un peu comme le côté droit d’une clé, le côté
sans dents, n’est-ce pas ?
Toutefois, nous savons tous que la route qui mène au
bonheur n’a rien d’un chemin en ligne droite. La « Clé du
succès » réside plutôt dans notre capacité à pouvoir nous
ajuster avec flexibilité et confiance aux différentes courbes et
défis qui se présentent sur le chemin de la vie.
Le temps nous enseigne que c’est surtout comment nous
percevons et gérons nos hauts et nos bas et comment nous y
réagissons qui nous ouvre un monde de possibilités où « vision
et mission » rime avec « concrétisation ». Un auteur inconnu a
dit un jour : « La vie est une aventure et non une destination »,
et nous savons fort bien que cette aventure peut s’avérer très
sinueuse, voire très dentelée.
Quel est le rapport avec la clé ? Eh bien ! vous n’êtes pas
sans savoir que ce sont les dents d’une clé qui font que les
portes s’ouvrent et non le côté droit. C’est donc le côté dentelé
d’une clé (la combinaison des hauts et des bas) qui permet à la
porte de s’ouvrir. Et c’est la même chose dans la vie : ce sont
nos hauts et nos bas, nos victoires et nos échecs, qui nous
mèneront à ouvrir les portes d’une vie équilibrée :
la porte de la réussite ;
la porte de la santé ;
la porte de la famille ;
la porte de l’équilibre ;
la porte d’une carrière passionnante ;
la porte de l’amitié ;
la porte de la liberté financière ;
et la porte du bonheur.

Pourtant, à en juger par les statistiques sociologiques

que nous avons compilées en société au cours des dernières
années, les chances sont peu probables que nous ayons utilisé
la bonne clé…
Que ce soit l’absentéisme au boulot, le manque de moti-
vation, les hauts niveaux de statistiques ne sont pas reluisants
dans aucun de ces domaines. Depuis des années déjà, notre
société véhicule des tendances qui prêchent plus que jamais :
les solutions-minute ;
les résultats rapides ;
le physique parfait en claquant des doigts ;
les diètes miracles ;
la consommation ultrarapide ;
le prêt-à-porter.
C’est le résultat final qui, socialement, importe le plus. Le
contenant et les cotes d’écoute plutôt que le contenu. La popu-
larité immédiate et l’image extérieure plutôt que les victoires
intérieures. Le bonus de performance en fin d’année plutôt
que l’équilibre… et le tout, toujours le plus vite possible !
Publicistes et fabricants d’images de ce monde sont
passés maîtres dans l’art de nous présenter seulement la
pointe du glacier – soit l’apparence, le prestige, le résultat final,
la popularité et bonne année grand nez ! Mettez dans le four
micro-ondes pendant cinq minutes, sortez le tout et voilà ; vous
réussissez votre vie ! Disons que c’est un peu plus compliqué
que cela…
Avons-nous soudainement oublié que ces grosses surfaces
glacées, « les vrais glaciers », n’arrivent à flotter que grâce à
cette grande superficie qui les supporte sous l’eau ? En fait, on
dit même que la pointe de ces grands glaciers ne représente
que 20 % de leur masse, et c’est pourtant cette partie que l’on
nous sert dans la vie de tous les jours. N’oubliez jamais que,
ce qui permet à un grand glacier de flotter si longtemps, c’est
ce qu’il y a sous l’eau, le 80 % que personne ne voit ; cela, c’est
la réalité ! Et c’est cette réalité qui vous accompagne lorsque
vous devez vendre, diriger, travailler, entreprendre, prier,
aimer et vivre votre vie.

Martin Latulippe 23
Ce sont les actions que nous faisons sous l’eau, notre capa-
cité à flotter dans la vie de tous les jours, à travers nos succès
et nos échecs, nos obstacles, les vents et les marées, nos petits
malheurs et nos petits bonheurs, qui font que nous demeu-
rons vrais face à nous-mêmes, nos rêves et nos passions.
C’est cela la réalité sur laquelle les grands glaciers arri-
vent à flotter si longtemps. Au même titre que c’est cette même
réalité qui permet à des gens de mériter et vivre des succès
durables et équilibrés.
L’image de la clé ne consiste donc pas à vous présenter
une solution ou une recette magique. L’image de cette clé
consiste plutôt à vous offrir une illustration simple et connue
servant à vous accompagner. Un point de repère pour vous
orienter visuellement et vous outiller dans votre capacité à
vous ajuster, ou vous réajuster, positivement aux différentes
situations de la vie ; cela dans le but de poursuivre votre quête
personnelle.
Les dents de cette clé, ces hauts et ces bas, se veulent aussi
un humble rappel que le succès est souvent le résultat d’un
dur labeur. À titre de spectateurs aux grandes réalisations de
la vie, rarement avons-nous la chance de quantifier à sa juste
valeur le fait que :
derrière les grands chefs-d’œuvre et les grandes sympho-
nies se cache la passion d’un artiste et son engagement
vis-à-vis une mission qui était claire et précise ;
derrière ces grandes victoires olympiques que nous
applaudissons se cache un athlète qui a investi des milliers
d’heures d’entraînement, de victoires et d’échecs, à croire
que son rêve pourrait un jour devenir réalité ;
derrière chaque famille où le bonheur semble si naturel
se trouvent des parents qui ont choisi l’amour, le respect,
l’écoute, la persévérance et la communication, malgré tous
les défis qu’ils ont affrontés ;
derrière toutes grandes réussites entrepreneuriales, il y a
d’abord eu un visionnaire, qui a brossé une nouvelle façon
de faire, un nouveau produit, un nouveau service et qui
a décidé de plonger à l’aventure malgré tous les risques
que représentait sa destinée.

Et vous ? Que se cache-t-il derrière les résultats que vous

avez accumulés jusqu’à ce jour ? Pensez-y bien ! Posez-vous
sincèrement la question. Quelles sont les réponses et les
émotions que dégage votre cœur face à cette question ? Les
réponses à ce genre de questions vous feront glisser, tel un
songe, dans l’univers d’un voyage à l’intérieur de vous-même.
Voyez-vous, il n’y a pas de chemin qui mène précisément
au succès. Tout comme ce livre ne vous mènera pas néces-
sairement au bonheur. Sachez toutefois que le simple fait de
prendre un chemin vous rapprochera inévitablement de vos
objectifs. Comme le célèbre entraîneur de baseball Yogi Berra
dit un jour : « Lorsque vous arrivez à la croisée des chemins,
prenez une direction ! »
Prendre, reprendre ou maintenir une direction : voilà
mon souhait le plus précieux que j’ai exprimé pour vous dans
ce livre.
Je fais aussi le souhait profond que ce livre puisse vous
inspirer en toute humilité le désir de devenir un peu plus tous
les jours, un pas à la fois. Que ces pages puissent vous donner
la force de refuser totalement de vous attarder aux choses
négatives de la vie, et la sagesse de tirer des expériences posi-
tives dans tout ce que vous entreprenez dans la vie.
Que certaines des histoires qui tapissent ce livre puissent
nourrir votre incroyable capacité à éveiller cet énorme poten-
tiel qui vous habite.
Je vous souhaite d’oser plutôt que d’hésiter, de foncer de
façon bien dosée plutôt que de reculer, de vous lever et de vous
exprimer plutôt que de vous écraser et de vous renfermer.
Cette clé ne réside aucunement en une position, un titre,
une apparence, un salaire, un marathon sans fin ou un statut,
mais bien en la capacité que nous, « distingués êtres humains »,
possédons tous, de vivre passionnément notre plein potentiel,
tous les jours.
Avec toute ma GRATITUDE !

1
C H OI X
Maîtrisez l’illusion
du succès
et du bonheur
« On ne peut vivre dans le monde

qu’avec des illusions ; et dès qu’on a un peu vécu,
toutes les illusions d’envolent. »
Voltaire
Ce n’est pas un secret pour personne que nous

passons une bonne partie de notre existence à vivre
avec une certaine conception de ce que sont le succès
et le bonheur.
Nous ne pouvons pas être contre la vertu :
nous aimerions tous (ou presque) avoir un succès à
la hauteur de nos aspirations et pouvoir vivre d’un
bonheur sain et durable.

Et pourtant, la majorité du temps, cette visée d’un plus

grand succès ou d’un plus grand bonheur est basée sur une
construction mentale et non expérientielle du bonheur : une
illusion.
Une illusion qui nous est vendue à profusion par la société,
les médias, les magazines, nos parents, nos amis, l’école, etc.
Qu’il s’agisse de l’apparence, du prestige, de l’argent, de
la réussite personnelle, professionnelle ou scolaire, de la célé-
brité, des titres que nous accumulons au fil des ans, de la
marque d’automobile que nous conduisons ou de la maison
dans laquelle nous vivons, il faudrait être dupe pour ne pas
admettre que notre société a, depuis toujours, brossé un
portrait de ce à quoi « l’illusion » du succès et du bonheur
devrait ressembler.
Bien que l’allusion à cette illusion soit assez élémentaire et
sans conséquence trop grande au début de notre existence, elle
devient malheureusement trop souvent une croyance et une
réalité dans notre subconscient. Comme le dit si merveilleu-
sement Rémy de Gourmont : « La vérité est une illusion et l’il-
lusion est une vérité. »
Et les nombreuses études sur l’exceptionnel pouvoir de
notre subconscient nous démontrent depuis la nuit des temps
que ce qui y est semé prendra, tôt ou tard, naissance dans
notre conscience, notre réalité, notre vérité.
Et malgré le fait que nous sachions tous que le succès et le
bonheur sont tout à fait relatifs, l’image de cette fausse illusion
persiste tout de même dans nos croyances.
Et là, un jour, surviennent des événements : la mort d’un
proche, une peine d’amour, un divorce, une catastrophe natu-
relle, l’alcoolisme, un congédiement, une faillite, un accident,
une prise de conscience, l’obésité, la maladie, les conflits, la
dépression, etc. Et soudainement, ces épreuves nous font beau-
coup réfléchir sur le sens de la vie et ce qui est véritablement
important pour nous.
C’est à ce moment que nous nous mettons à nous ques-
tionner sur les choses qui contribuent véritablement à notre
bonheur et que nous nous apercevons que plusieurs des

Martin Latulippe 27
choses qui se retrouvaient dans notre illusion ne comptent

pas vraiment pour nous, voire pas du tout.
La grosse maison du voisin, la voiture de l’année, la grosse
promotion, cette fameuse illusion de la définition du succès et
du bonheur que la société a tenté de nous vendre depuis tant
d’années… Vous savez, toutes ces petites choses que nous
pouvons parfois nous surprendre à envier des autres et qui
semblent être une véritable source de bonheur pour eux…
Donc, la gestion de l’illusion est selon moi un passage
obligé, une sorte de prise de conscience de l’idée erronée de
ce que nous nous sommes fait vendre.
La gestion de l’illusion est aussi pour moi la première
étape nécessaire pour clarifier, formuler et éveiller notre plein
potentiel.
Nous savons tous que le succès, c’est à nous de le définir
en fonction de qui nous sommes et non en fonction d’une
quelconque formule spéciale prescrite par la société.
Mais même si nous savons tous que notre succès et notre
bonheur doivent être définis en fonction de qui nous sommes ;
il faut constamment en être conscient et y travailler, car l’il-
lusion, elle, vient constamment réaffirmer et promouvoir que
notre succès et notre bonheur peuvent être définis par ce que
nous avons et faisons. Chamfort, lui, disait : « Le plaisir peut
s’appuyer sur l’illusion, mais le bonheur repose sur la réalité. »
Le passage-clé dans le dernier paragraphe est sans aucun
doute « il faut constamment en être conscient et y travailler »,
car, comme le disait si bien Albert Brie : « Croire ne plus avoir
d’illusion est la plus naïve des illusions. »
Ce processus de gestion de l’illusion nous permet de vivre
plus en paix avec nous-mêmes, car nos choix deviennent direc-
tement liés à des besoins inhérents. Faire nos choix en fonc-
tion de qui nous sommes véritablement, et ce, peu importe la
définition de succès qui a été prescrite par la société, voilà un
premier pas essentiel dans l’éveil de l’exceptionnel pouvoir de
notre potentiel !

Le bonheur, au même titre que notre succès, est bel et

bien un processus sans fin que nous ne pouvons jamais tenir
pour acquis.
Donc, la première clé de l’éveil de notre plein potentiel est,
selon mes observations, l’importance cruciale de maîtriser la
gestion de l’illusion du succès et le bonheur.
Ce n’est pas un processus linéaire et séquentiel, mais bien
quelque chose que nous appliquons sur une base continue, et
ce processus est sans fin.
« Lorsqu’on a perdu toutes ses illusions,

il reste encore à perdre l’illusion suprême
qui est de se croire sans illusion. »
Claude Roy
Voici les quatre meilleures stratégies pour maîtriser

la gestion de votre illusion.
1. DÉFINISSEZ QUI VOUS ÊTES
Un jour, mon mentor portait à mon attention une entrevue

accordée par le célèbre chanteur Français Joe Dassin, au cours
de laquelle ce dernier avait dit : « J’ai réussi dans la vie, mais
j’ai raté ma vie ! »
Comment un homme qui a procuré tant de bonheur et
de plaisir à autant de gens peut-il être si malheureux et y aller
d’une si triste affirmation ?
Dans le cadre de mes recherches et de mes entrevues
auprès de différentes personnalités ayant connu de grands
succès, j’ai d’ailleurs souvent entendu ce commentaire : « J’ai
réussi dans LA vie, mais j’ai échoué MA vie ! »
Shakespeare, lui, avait marqué son époque avec sa célèbre
phrase : « Être ou ne pas être… là est la question. »
Mais de nos jours, avec le nombre de fois où j’entends
des gens affirmer qu’ils ont le sentiment d’avoir réussi dans

Martin Latulippe 29
la vie, mais qu’ils ont échoué leur vie, nous devrions peut-être
actualiser la philosophie de Shakespeare par : LA vie ou MA
vie… là est la question !
Au fil des ans, j’ai observé que ce triste constat comparatif
provenait souvent de gens qui avaient connu d’énormes succès
dits extérieurs.
Des gens qui, extérieurement, semblent avoir tout ce que
le commun des mortels pourrait un jour aspirer à vivre, à
avoir ou à posséder : la reconnaissance, des biens matériels,
l’argent, le luxe, etc.
L’erreur de parcours qui est souvent commise est d’en
arriver à nous définir par ces enveloppes extérieures, qui sont
tellement relatives quand vient le moment de définir notre
succès ou notre bonheur.
Par exemple, nous en venons parfois à nous définir par des
principes tels : « Je suis ce que je fais, je suis ce que je possède,
je suis ce que je conduis, je suis ma position et mon titre »,
et nous en venons à nous définir par ces reconnaissances
extérieures. Cette avenue nous mène souvent à connaître de
grands succès dans « LA vie », mais mène la plupart du temps
à un cul-de-sac sur l’autoroute de « NOTRE » vie.
Remarquez bien qu’il n’y a rien de mal à posséder des
objets de luxe ou même à avoir de la reconnaissance et du
prestige. L’erreur de parcours survient plutôt quand ces arti-
fices deviennent nos unités de mesure pour définir qui nous
sommes.
Thalèse, lui, disait : « Connais-toi toi-même ! »
À mon sens, cette vieille boutade est le premier pas dans
la bonne direction pour quiconque aspire un jour pouvoir
crier haut et fort : « J’ai réussi MA vie ! »
Voilà l’unité de mesure ultime : nous-mêmes.
Ce virage intrinsèque est à mon avis la seule unité de
mesure qui puisse nous diriger vers l’essentiel, cette excep-
tionnelle oasis du « j’ai réussi MA vie ».

Sans le regard des spectateurs, sans les louanges des

partisans, sans les applaudissements des admirateurs ou sans
ces différents titres que nous sommes appelés à jouer au fil de
notre existence : sommes-nous heureux ?
Si oui, c’est parfait ainsi. Tout le reste est de la crème sur
le gâteau qui mérite, certes, d’être apprécié au maximum, sans
pourtant nous donner la possibilité de nous définir à travers
toutes ces sources extérieures.
Arrivons-nous à trouver et à pleinement ressentir un
sentiment de succès sans les artifices de ce monde ?
Voici donc trois « tulipes de réflexion », visant à semer en
vous le goût de réfléchir à votre propre position face à ceci :
LA vie ou MA vie… là est la question…
1 À quoi ressemblent vos racines ? Avez-vous déjà
remarqué que les racines d’un arbre sont très similaires
aux branches qui poussent au bout de son tronc. Plus
les racines sont enracinées solidement dans le sol, plus
l’arbre connaîtra un épanouissement exceptionnel, avec
de grandes branches solides et resplendissantes. J’aime
croire qu’il en est de même dans la vie. Réussir notre
vie commence avec nos propres racines, nos propres
valeurs et notre courage à définir notre propre rôle sur
Terre. Ensuite, si nous avons une famille, les racines
du vrai succès commencent à la maison, avec nos amis
et avec les gens que nous aimons. Posez-vous la ques-
tion suivante : Est-ce que votre arbre à seulement l’air
solide de l’extérieur ou est-ce qu’il est profondément
enraciné dans le sol de vos valeurs ?
2 Maintenez-vous votre potentiel en vie ? Le proli-
fique auteur américain Norman Cousins a dit un jour :
« La pire tragédie au monde n’est pas la mort, mais
plutôt de laisser mourir notre potentiel alors que nous
sommes encore en vie. » Par rapport à la réussite de
NOTRE vie, je remarque que ceux d’entre nous qui y
parviennent sont excellents à maintenir leur potentiel
en vie. Ils ne tiennent jamais un discours du genre :
« c’est trop tard, j’suis trop vieux, c’est impossible, c’est
juste un rêve, etc. » En activant ou en réactivant votre

Martin Latulippe 31
potentiel, vous empruntez, tous les jours, la voie rapide

pour exceller dans l’essentiel, dans le « MA [votre] » vie.
Faites fi des illusions qui vous ont peut-être amené à
laisser votre potentiel se couvrir de poussière au fil des
ans. Réfléchissez à toutes les actions, petites, moyennes
ou grandes, que vous pourriez mettre en branle pour
maintenir votre potentiel en vie et agissez.
3 Soyez au service d’une cause plus grande que
votre propre personne… Les personnes qui réus-
sissent leur vie s’investissent souvent dans une cause
plus grande que leur propre personne. Que ce soit les
enfants malades, les personnes âgées, les personnes
dans le besoin, l’environnement, la jeunesse, etc. Ce
ne sont pas les luttes qui manquent de nos jours. L’im-
portant est de nous investir dans une cause qui s’har-
monise avec nos valeurs fondamentales et d’y apporter
notre contribution pour bâtir un monde meilleur. Donc,
une fois que vos racines sont fortes dans le sol de vos
valeurs, n’oubliez jamais qu’il n’y a pas de meilleur senti-
ment pour réussir notre vie que d’avoir le sentiment de
contribuer à bâtir un monde meilleur, de redonner, un
geste à la fois…
2. CLARIFIEZ VOTRE RAISON D’ÊTRE
« L’arme la plus puissante qui existe sur Terre

est le feu qui brûle dans l’âme des êtres. »
M arshall Foch
À l’intérieur de la merveilleuse fable de Lewis Carroll, Alice au

Pays des merveilles, il y a un moment dans l’histoire où Alice
se promène sur un long chemin. Après une longue période
de marche, elle se retrouve au point où le chemin se divise en
deux devant elle.
Indécise face au côté à prendre, gauche ou droite, elle
demande conseil au gros chat Cheshire qui apparaît soudai-
nement aux abords des arbres.

« Quel chemin devrais-je prendre ? » demande Alice au

gros chat.
« Cela dépend en grande partie vers où tu souhaites te
diriger, jeune fille », répond le chat.
« Je ne me préoccupe pas vraiment d’où je vais », répond
Alice.
« Donc, la direction vers laquelle tu te dirigeras importe
peu », conclut le chat.
J’ai toujours aimé cette petite partie de la fable de Lewis
Carroll. Au fil des ans, j’ai d’ailleurs observé que plusieurs
échecs dans la vie de tous les jours résident dans le fait que
nous ne nous préoccupons pas vraiment de la direction vers
laquelle nous nous dirigeons. Un peu comme Alice.
Plusieurs d’entre nous ne se préoccupent aucunement
de la direction dans laquelle ils vont, mais, en retour, ils sont
souvent les premiers à se plaindre de la destination qu’ils
atteignent.
Ironique, n’est-ce pas ?
Aujourd’hui, j’ai simplement envie de partager avec vous
cinq « tulipes de réflexion », qui m’ont permis de donner plus
de direction à ma vie.
Ces réflexions proviennent d’expériences personnelles et
professionnelles ou de gens que j’ai eu la chance d’étudier et
de côtoyer au fil des ans.
Est-ce que ces réflexions signifient que je sais toujours
où je me dirige dans la vie ? Pas du tout. Mais disons que ces
« tulipes de réflexion » m’ont permis de savoir, la plupart du
temps, si je devais me diriger vers la gauche ou vers la droite
sur l’autoroute de ma vie. Et entre vous et moi, ce « la plupart
du temps » est quand même mieux que de ne pas du tout nous
préoccuper de la direction où nous nous dirigeons dans la vie !
1. Voyagez avec une raison d’être. Savoir où nous voulons
nous rendre dans la vie est une chose, mais nous
demander « pourquoi » et « comment » est, d’après moi,
l’élément le plus souvent oublié dans l’équation. Une

Martin Latulippe 33
idée sans raison d’être et sans action est un peu comme

un bateau sans voile ou sans moteur. Le bateau a beau
avoir une destination, il n’a pas de voile et de moteur.
Le savoir représente l’idée, mais n’oubliez jamais que
le pourquoi (la raison d’être) et le comment (l’action)
représentent les voiles et le vent qui vous permettront
de naviguer jusqu’à votre destination.
2. Prenez l’entière responsabilité de tout ce qui vient vers
vous, TOUT. Je me souviens du jour où j’ai eu les deux
pires nouvelles de ma vie. Ne vous inquiétez pas, il
ne s’agissait de rien de dramatique mais disons qu’il
s’agissait de grosses épreuves imprévues. J’aurais
eu beau m’apitoyer sur mon sort, vouloir blâmer les
circonstances de la vie ou autres, à la fin de la journée,
une seule chose importera dorénavant : quelle direction
est-ce que je vais prendre pour la suite des choses ?
Un sage homme a dit un jour : « L’endroit d’où vous
venez importe peu. L’endroit où vous êtes présentement
importe peu. La seule chose qui importe réellement est
où vous vous dirigez ! »
3. En route vers votre destination, ne mesurez pas
toujours votre succès par le progrès, mais surtout par
le travail très bien fait. Nous avons bâti une société qui
n’a que pour unité de mesure le progrès et les résultats.
Et pourtant, ces deux unités de mesure, lorsqu’elles
tardent à venir, sont à la source de beaucoup d’aban-
dons, ou encore d’étiquettes injustement associées à des
personnes qui font un travail pourtant très bien fait.
« La deuxième position représente le premier perdant !
En première, deuxième ou troisième position, vous êtes
bons ! Mais en quatrième, vous êtes un perdant ! » Ces
phrases ne représentent en rien l’essence réelle du mot
« gagner » dans la vie. J’ai toujours cru que le chemin
que nous prenons est un chemin où nous aurons envie
de travailler très fort et avec passion pour parvenir
à notre destination, et ce, peu importe la position à
laquelle nous arrivons à destination. En cours de route,
ne faites pas l’erreur de ne vous concentrer que sur les
progrès et les résultats ; sachez aussi mesurer votre

aventure intérieurement, par le sentiment d’un travail

très bien fait, avec fougue et passion, point à la ligne !
4. Croyez qu’il y a toujours place à l’amélioration. En vivant
avec le mantra qu’il est toujours possible d’améliorer la
situation, il y aura toujours de nouveaux chemins qui se
présenteront à vous. Comme on dit : tous les chemins
mènent à Rome. Eh bien ! en méditant sur le fait que les
choses peuvent et vont toujours s’améliorer, vous vous
assurez que plusieurs chemins pourront vous mener à
votre destination.
5. Soyez fondamentalement bon avec et envers la vie. Il est
difficile d’être contre la vertu et, dans le cas de cette
cinquième tulipe, je pense que nous oublions souvent
d’être bons avec et envers la vie. Une gentille dame m’a
dit un jour : « Il n’y a pas de mauvais temps, seulement
différentes sortes de beaux temps ! » Ceci peut sembler
être une question de perception, mais je crois en effet
qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais moments pour être
bon avec et envers la vie, seulement différentes sortes
de moments. Avec une telle attitude, la vie parsèmera
les chemins que vous emprunterez d’une panoplie de
moments magiques.
Sur ce, j’espère que ces « tulipes de réflexion » vien-
dront semer en vous le goût de donner une direction à cette
merveilleuse aventure qu’est la vie, votre vie.
3. SOYEZ LE FOU OU LA FOLLE DE VOTRE VILLAGE
L’histoire qui suit fut un véritable coup de cœur pour moi. Elle
vient humblement nous rappeler que cette croyance qui veut
que « les gens qui connaissent du succès peuvent tous être mis
dans une belle grosse catégorie commune » n’est qu’illusion
et mensonge.
C’est une histoire qui aurait pu se produire n’importe où.
L’histoire d’une femme qui n’était certainement pas prédes-

Martin Latulippe 35
tinée à avoir du succès, selon l’illusion projetée par notre

société.
C’est l’histoire d’une folle ! Une vraie folle.
Vous savez, cette personne dont tout le monde se moque
dans le village parce qu’elle est différente. Je suis certain qu’il
y a des fous et des folles de cette espèce dans vos villes et
villages aussi.
Cette histoire s’est produite à Eskridge, Kansas, aux États-
Unis, un petit village d’à peine 600 personnes.
C’est l’histoire de Masie DeVore, âgée de 87 ans au moment
d’écrire ces lignes.
Un jour, alors que Masie était dans la cinquantaine, elle
réalisa que les jeunes du village n’avaient qu’un seul endroit
pour s’amuser et s’épanouir : le terrain de balle.
Elle se disait que ce n’était pas tous les jeunes qui aimaient
jouer au baseball et qu’il faudrait bien avoir d’autres attrac-
tions pour les enfants.
Étant une femme très pauvre et sans moyens financiers,
elle décida donc de commencer à amasser par elle-même des
cannettes vides pour, un jour, réussir à avoir les fonds néces-
saires pour acheter une piscine communautaire aux enfants
de Neskridge.
Vous avez bien lu : amasser elle-même des cannettes vides
dans l’espoir d’un jour financer une piscine communautaire
pour les enfants de Neskridge.
Soyez honnêtes, chers lecteurs. Quelle aurait été votre
réaction si une vieille femme de votre quartier avait commencé
à amasser des cannettes vides en criant haut et fort qu’elle
allait un jour financer une piscine communautaire pour les
enfants du village ?
Au début, vous auriez peut-être trouvé le tout honorable,
mais, après quelques mois et quelques années, elle serait
devenue : LA FOLLE DU VILLAGE !
Tous les jours, Masie embarquait dans son vieux camion
« pick up », tout rouillé et tout troué, pour y faire sa tournée

et ramasser les cannettes partout où elle pouvait en trouver.

Aucun endroit n’était épargné : les commerces, les restaurants,
les conteneurs de vidanges industriels, les poubelles, les sites
de spectacle, etc.
La folle se promenait et ramassait des cannettes !
En 2001, à l’âge de 83 ans, après 30 ans à avoir ramassé
des cannettes vides, Masie DeVore avait amassé pour un total
de 73 000 $ en cannettes vides.
Personne n’en croyait ses yeux et ses oreilles… 73 000 $ de
cannettes, c’est de la cannette en tabarouette, ça, mes amis !
L’histoire de Masie inspira tellement de gens que d’autres
personnes décidèrent de contribuer à la mission de Masie
DeVore, ce qui amena la somme amassée à 170 000 $.
Depuis 2001, il y a une piscine de format quasi olympique
dans le petit village de 600 habitants de Neskridge, au Kansas.
30 ans à ramasser des cannettes, une à la fois, une poubelle
à la fois : y avez-vous songé un instant ?
Lorsque j’ai pris connaissance de l’histoire de Masie
DeVore, j’avais en toute honnêteté les larmes qui me coulaient
sur les joues. Des larmes d’espoir. Des larmes d’inspiration.
Nous vivons dans un monde qui devient malheureuse-
ment de plus en plus cynique. Un monde dans lequel plusieurs
personnes abandonnent la lutte pour un monde meilleur où
tout est possible… une cannette à la fois !
Voici donc mes trois « tulipes de réflexion », visant à semer
en vous la recette anti-cynique des gens qui ne cesseront
jamais de bâtir un monde meilleur. Ils ne cesseront jamais
parce qu’ils ont compris que l’illogisme de l’illusion ne l’em-
portera jamais sur la passion d’une vraie réalisation, comme
Masie DeVore l’a démontré.
1. Le succès est une fausse illusion. Tel que mentionné
plus tôt, je suis d’avis que le cynisme prend ses racines
dans la fausse image que nous avons du succès. C’est
la santé financière, la prospérité, l’accumulation de
biens matériels, l’atteinte de nos objectifs à tout prix,
un emploi important, un titre, etc., sinon, nous sommes

Martin Latulippe 37
classés dans la catégorie « échec ». Que vous le vouliez

ou non, c’est l’image que notre société tente de véhi-
culer dans l’inconscient collectif lorsqu’elle traite du
succès. C’est l’image qui est projetée par nos médias.
Et pourtant, ce n’est qu’une illusion. Rien de cela n’im-
porte. RIEN ! Le vrai succès, selon moi, est la diffé-
rence entre où vous êtes aujourd’hui versus le chemin
que vous ferez pour éveiller, développer et vivre votre
plein potentiel. C’est tout. Aucune étiquette ne peut
être attachée à ce cheminement. Ce cheminement est
personnel. Peu importe votre rêve. Que vous vouliez
démarrer une entreprise, voyager, publier un livre, faire
de la politique ou ramasser des cannettes vides, laissez
un peu tomber les étiquettes et foncez. Si vous voulez
changer le monde et faire une différence : commencez
aujourd’hui ! Ça, c’est vivre votre plein potentiel.
2. La grandeur de votre état d’esprit équivaut aux
résultats qui seront accomplis. Croyez-vous encore
que vous pouvez accomplir de belles et grandes choses
avec cette merveilleuse aventure qu’est la vie ? La
vision de Masie était grandiose et généreuse. À quoi
ressemble la vôtre ? Quelle est la grandeur de votre
état d’esprit face aux choses que vous voulez changer ?
Pensez-y bien, car elle sera proportionnelle aux résul-
tats accomplis !
3. Le sablier des rêves ne s’écoulera jamais aussi
rapidement que vous le croyez. Notre société nous
contraint à une boîte absurde du genre : « Il faut avoir
son diplôme à tel âge, il faut avoir un emploi à tel âge,
il faut être marié et avoir des enfants à tel âge, etc. »
Et cette façon de penser dans la boîte, en notion de
temps, se transpose malheureusement par : « Il est trop
tard, t’es trop jeune, t’es trop vieux, tu devrais passer
à d’autres choses, car ça ne fonctionne pas, si tu n’as
pas atteint cette étape à tel âge il est trop tard, etc. »
L’histoire de Masie a réveillé deux ou trois rêves qui
sommeillaient en moi, car je les avais mis en boîte. J’ai
réalisé que le sablier des rêves ne s’écoulait pas aussi
rapidement que la société essaie de nous le faire croire.

Je vous le dirai dans 5, 10, 15, 20 ou 50 ans si cela fonc-

tionne. J’aime mieux tenter ma chance que vivre avec
des regrets. Espérons qu’un jour je serai le fou de mon
village. Et vous, qu’espérez-vous ?
4. DEVENEZ UN EXPERT POUR REMERCIER LA VIE
Cette quatrième et dernière stratégie visant à semer en vous

le goût de cultiver et récolter une meilleure gestion de l’illu-
sion est, à mon avis, une pierre angulaire dans tout succès ou
bonheur durable.
Elle est tellement simple et accessible qu’elle peut parfois
devenir difficile à appliquer en temps opportun.
Dans mon cas, je me souviens encore très bien du jour
où la vie s’est chargée de venir m’enseigner de nouveau ce
principe de bonheur fondamental.
Mais d’abord, voici quelques questions pour vous.
Est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’avoir une drôle de
semaine ? Une semaine qui vous laisse croire que la vie perd
un peu de son sens ? Une semaine où les mauvaises nouvelles
s’enlignent comme des outardes en migration ?
Eh bien ! moi, c’est dans le cadre d’une telle semaine que
la leçon m’a été livrée sur un plateau d’argent.
Ma semaine avait commencé, disons, le samedi soir après
le souper, alors que j’ai reçu un courriel de l’Afrique. Le cour-
riel intitulé UN CAS DE FORCE MAJEURE me disait que le
contrat que je devais livrer du 7 au 11 avril était remis à la fin
mai. Ce n’est rien de dramatique, mais, lorsque vous êtes en
affaires dans mon domaine, perdre une semaine de boulot
en plein mois d’avril représente une grosse perte. C’est une
période très occupée dans la saison d’un conférencier. D’autant
plus que j’avais refusé quatre conférences pour cette semaine
en question, justement parce que mon client d’Afrique avait
réservé ces dates !

Martin Latulippe 39
Après avoir partagé le courriel avec ma femme Chantal,

qui a toujours le mot pour me faire voir le bon côté des choses,
elle me dit : « Je t’aime. » Et elle ajoute : « On va pouvoir passer
du temps ensemble et préparer la venue de notre petite Maïka
avec Kaël. »
Elle se tourne vers Kaël et lui dit : « Il faut dire merci à la
vie parce que papa va être avec nous pour la semaine ! »
Même si ma tête d’homme se concentrait sur l’aspect
rationnel de la perte financière, je trouvais en effet qu’elle
avait mis le doigt sur quelque chose de génial… Merci à la vie !
Notre petit garçon Kaël nous regarde alors et répond avec
un beau : « Méci la vie… » accompagné d’un grand sourire qui
nous donne une vue imprenable de ses deux petites dents
séparées ! Il faut aussi comprendre que ce n’est pas une erreur
de frappe, mais bien que Kaël ne pouvait pas prononcer le « r »
de merci à cette époque.
Le lendemain matin, nous nous sommes rendus à la
piscine de l’hôtel où nous logions pour le Salon du livre d’Ed-
mundston et nous avons profité du moment au maximum.
En après-midi, alors que nous avions pris la route de
retour vers Moncton, je reçois un appel de ma mère. Ma mère,
au bout du fil, qui pleure comme une Madeleine, m’annonce
que le petit garçon de ma cousine Stéphanie est atteint d’un
syndrome très rare. Après avoir été en convulsions inexpli-
cables pendant une période de deux heures, il s’est retrouvé
en choc hémorragique ancéphalogique. Il n’y a qu’un seul
Québécois qui est présentement frappé par ce syndrome, et
c’est lui, le petit Hugo. Et il n’y a que 150 enfants dans le monde
à être atteints de ce syndrome.
Ce syndrome garde le petit Hugo, âgé de seulement
18 mois à l’époque, dans un état comateux. Dès que les
médecins tentent de le réveiller, Hugo entre de nouveau en
convulsions avec de très fortes fièvres. Et les rares fois qu’il
arrive à ouvrir les yeux, il ne peut pas reconnaître personne :
ni sa maman, ni son papa, ni sa doudou ni même son ourson
préféré !

J’avais le cœur brisé, et là, c’était moi qui pleurais comme

une Madeleine. Je pensais à ma cousine Stéphanie et à son mari
Martin. Deux jeunes adultes exceptionnels. Quelle injustice !
Et évidemment, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder
dans mon rétroviseur arrière pendant que ma mère me parlait
au téléphone, pour surveiller mon petit garçon Kaël, qui se
demandait pourquoi papa pleurait.
Une fois l’appel terminé, je m’arrête mettre de l’essence,
pour mettre de l’ordre dans mes idées et, surtout, pour expli-
quer la situation à Kaël. Je tente de lui expliquer qui est Hugo,
qu’il est très important de prier pour lui et « comme par
hasard » je lui explique qu’il est très important de remercier
la vie d’être en santé.
Ne sachant pas quoi dire dans de telles circonstances, je
décide d’emprunter les mots de ma femme.
Évidemment, à deux ans et demi, c’est une leçon assez
difficile à assimiler !
Mais puisque j’avais les yeux pleins d’eau, il me regardait
sans dire un mot. Et d’un air tellement sérieux, comme un
enfant qui avait peur d’avoir une punition, il me dit : « Méci la
vie papa ! »
Le reste de la semaine s’enchaîna avec un lot de mauvaises
nouvelles.
Un dégât d’eau dans un de mes immeubles résidentiels :
Méci la vie ! Il s’adonne que les bassins des laveuses flambant
neuves que nous venions d’acheter étaient craqués : Méci la
vie ! À quatre semaines de la naissance de notre petite Maïka,
nous étions toujours dans un véritable chantier de construc-
tion chez nous en raison d’erreurs qui avaient été commises
lors de la construction. Les marteaux, les scies électriques, les
débris, le va-et-vient : Méci la vie !
Cette fameuse semaine était venue me rappeler que la vie
est une aventure exceptionnelle, mais qui comporte, certes,
son lot d’injustice, et que nous ne pourrons jamais rationaliser
l’épreuve du petit Hugo de ma cousine et les autres injustices
de ce monde.

Martin Latulippe 41
Je pense toutefois qu’une épreuve aussi difficile ne peut

être rien de moins qu’une invitation à nous tous, les témoins
de l’épreuve, à remettre nos propres problèmes en perspective
et à imprégner notre quotidien de reconnaissance.
Et vous ? Lorsque vous regardez autour de vous, y a-t-il
des événements qui devraient vous rappeler l’importance de
dire ces trois mots magiques : Méci la vie ?
Gardez cette boutade à votre esprit en cours de route,
car elle vous accompagnera certainement dans la gestion de
l’illusion, mais elle viendra aussi rappeler l’humilité que nous
devons avoir face aux hauts et au bas de notre clé, notre vie.

2
C H OI X
Évitez le paradoxe
des passions
« Vous devez trouver quelque chose

qui vous passionne à un point tel que vous serez
capables de prendre des risques, bondir par-dessus
les obstacles et pulvériser les murs de briques qui se
dresseront inévitablement devant vous. Si ce n’est pas
ce que vous ressentez dans ce que vous faites, vous
vous arrêterez au premier obstacle important. »
George Lucas
S’il y a bien un paradoxe qui me fascine dans notre

société, et ce, depuis plusieurs décennies déjà, c’est
bien celui des passions.
À l’enfance et à l’adolescence, nous encoura-
geons nos enfants à poursuivre de belles petites
activités, question d’alimenter leur développement.
Que ce soit dans les sports, les arts ou toutes autres
formes de cultures, papa, maman, papi et mamie

s’empilent dans les salles pour applaudir chaleureusement les

performances de leurs petits trésors.
Et là, quand approche le choix de carrière, LA décision
des décisions, si nos jeunes osent même effleurer l’idée de
poursuivre leur passion pour la flûte, la guitare, la piano, le
hockey, la course, les jeux vidéo ou autres, ils ont alors droit à
leur premier contact avec le paradoxe de la réalité.
C’est à ce moment bien précis de leur vie, après avoir
consacré des milliers d’heures à cette passion, qu’ils enten-
dront pour la première fois des phrases comme :
Ah non ! ça, ce n’est pas une carrière ; tu ne peux pas faire
d’argent avec ça ! Ce n’est qu’une passion, un passe-temps.
Qu’est-ce que c’est mignon ; dis-toi que tu pourras toujours
pratiquer ta passion dans tes temps libres, mais mainte-
nant il est temps de choisir une vraie carrière, une où tu
pourras faire de l’argent, etc.
Suis-je le seul à voir ce paradoxe ? Bien sûr que non.
J’avais d’ailleurs eu une excellente discussion avec Yannick
Nézet-Séguin, célèbre chef d’orchestre de l’Orchestre Métro-
politain du Grand Montréal, dans le cadre de la rédaction
de mon premier livre, L’école du succès. J’avais exploré en
profondeur le sujet de la passion et Yannick m’avait confié,
en entrevue, que ce paradoxe est omniprésent dans le milieu
de la culture. « On passe dix ans ou plus à encourager, valo-
riser et soutenir la passion de notre enfant, et quand arrive le
moment du choix de carrière, la raison fait place à la passion. »,
m’avait-il partagé.
Le message que nous envoyons est clair et simple dans
notre société :
À quoi bon nous investir dans une passion puisque, de
toute façon, ce n’est pas cela la vie !
À quoi bon avoir passé des milliers d’heures à pratiquer
un art qui me passionne profondément puisque cela ne fonc-
tionne pas comme cela dans la vraie vie ?
Et malheureusement, plusieurs d’entre nous nous laissons
guider par cette rationalité.

Martin Latulippe 45
Il n’est pas surprenant d’entendre à l’occasion des statisti-

ques alarmantes, comme, par exemple, que près de 80 % des
gens n’aiment pas leur emploi, que l’utilisation d’antidépres-
seurs a augmenté de près de 300 % au cours de deux dernières
décennies et que le taux d’absentéisme est devenu un véritable
fléau dans les organisations.
Les gens ne font pas ce qu’ils aiment, alors s’ensuivent
le stress, l’anxiété, l’obésité, l’utilisation de substituts tels l’al-
cool, la nourriture et le tabac visant à combler un vide qui est
directement lié à leur raison d’être.
Mais heureusement, certaines personnes ne se plieront
jamais cette à cette « rationalité ». C’est le cas de personna-
lités connues telles Guy Laliberté, Anne Marcotte, Francis
Bouillon, Steve Jobs, Alain Choquette, Pierre Lavoie et bien
d’autres. Mais la beauté de la chose, c’est que c’est aussi le cas
de personnalités beaucoup moins connues dont vous n’avez
probablement jamais entendu parler aux bulletins télévisés.
Ces personnes feront plutôt le choix de toujours garder un lien
étroit avec différentes passions et, en retour, leur niveau de
bien-être intérieur se portera beaucoup mieux que celui d’une
personne qui n’aura suivi que la raison toute sa vie.
C’est le cas de Lucy Neatby !
Voici donc les trois meilleures décisions que vous pouvez
prendre pour ne pas tomber dans ce paradoxe des passions et
éveiller l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel. Lucy Neatby
m’a enseigné la première décision à merveille.
1. VIVRE NOTRE VIE AVEC PASSION EST UN CHOIX
Je venais juste de m’asseoir dans l’avion qui allait m’em-

porter en France pour une série de conférences, quand une
dame multicolore s’approche de moi en me disant : « Excuse
me, I think I’m sitting right next to you Sir… » (Excusez-moi,
monsieur, je pense que mon siège est juste à côté du vôtre…)
La dame, qui semblait être au début de la cinquantaine,
avait les cheveux teints dans les coloris de rose, bleu, jaune et

orange. En plus de ses cheveux d’adolescente, elle portait un

gilet de laine tricoté, des boucles d’oreilles tricotées en forme
de petits bas de laine, un pantalon coloré violet qui me parais-
sait, ma foi, tricoté et, une fois à mes côtés, je réalise qu’elle
avait des souliers qui semblaient aussi être confectionnés par
une forme de tricot quelconque.
J’étais un peu nerveux à l’idée de voler à 35 000 pieds dans
le ciel à côté d’une boule de laine !
Elle s’installe alors confortablement à mes côtés, plonge sa
main dans son énorme sac tricoté et en ressort deux broches à
tricot. Je décide donc de prendre mon courage à deux mains
et d’ainsi briser la glace. Son nom était Lucy. Lucy Neatby. Au
fil de nos discussions et entre deux fils de laine de la paire de
pantoufles qu’elle semblait tricoter, je lui demande donc ce
qu’une dame aussi colorée peut bien faire pour gagner sa vie.
Elle me regarde avec le plus grand des sourires et elle me
dit : « I’m a world authority on knitting » (Je suis une sommité
mondiale en tricot). Je n’avais jamais rien entendu d’aussi
invraisemblable. Je ne peux pas vous dire à quel point j’étais
impressionné. La dame réalise des CD, des DVD, des livres,
donne des conférences, des ateliers et, mes amis, des camps
d’entraînement intensifs en tricot !
En fait, elle se rendait en Europe pour y donner une
série d’ateliers. Sans vouloir porter de jugement, je dois vous
avouer que je n’aurais jamais imaginé un instant que nous
pouvions vivre de l’art du tricot, encore moins devenir une
sommité mondiale… Selon elle, la passion donne à la vie son
sens et c’est la seule raison pour laquelle elle s’est lancée dans
le merveilleux monde du tricot. Elle en était fondamentalement
passionnée et aujourd’hui elle se retrouve au sommet de son
art ! J’étais en admiration devant son courage.
Cette rencontre m’a humblement remémoré à quel point
cette philosophie de vie avait influencé mon propre destin. À
l’époque, je ne savais pas réellement ce que je voulais faire,
comme la majorité des étudiants universitaires. La seule chose
qui m’intéressait pendant mes études était les livres de moti-
vation. Comme le disaient mes parents : rien pour payer les
factures. Toutefois, lorsque j’étais à l’université, je suis un

Martin Latulippe 47
jour tombé sur une étude qui démontrait à quel point le fait
de faire ce que nous aimons avait un effet puissant dans la
poursuite de notre destinée. En fait, un auteur du nom de
Srully Blotnik avait demandé à 1500 personnes de révéler les
objectifs de carrière qu’elles s’étaient fixés et qu’elles allaient
tenter d’atteindre au cours des vingt prochaines années. 83 %
d’entre elles avaient l’intention de choisir la carrière qui leur
rapporterait le plus d’argent ; elles espéraient devenir riches
rapidement et faire plus tard quelque chose qu’elles voulaient
vraiment faire.
17 % d’entre elles avaient choisi leur carrière en fonction
de leur passion, en présumant qu’elles se préoccuperaient
de l’argent plus tard. Comme nous entendons souvent, ces
personnes avaient décidé « d’écouter leur cœur ». Au bout de
ces vingt années, le groupe initial de 1500 personnes comp-
tait 101 millionnaires. Tous les millionnaires sauf un, soit
100 sur 101, provenaient des 17 % qui avaient opté pour leur
passion. Assez incroyable n’est-ce pas ?
Les personnes qui voulaient devenir riches rapidement
ont passé vingt ans à toucher des salaires modestes en faisant
quelque chose qu’elles n’aimaient pas particulièrement ou
pas du tout. En outre, qu’ils soient devenus millionnaires ou
pas, presque tous les travailleurs passionnés ont connu une
longue carrière dans un domaine qu’ils ont trouvé « tout à fait
passionnant ».
À mon retour de Pologne après les Championnats
mondiaux universitaires, c’est après avoir lu cette étude que
j’ai intérieurement décidé que j’allais devenir conférencier
professionnel et auteur dans le domaine de la motivation !
Comprenez bien que ce n’était pas du tout une question d’ar-
gent. Au contraire, à l’époque, cette étude représentait mon
seul espoir de réussir dans un domaine aussi farfelu que celui
de devenir conférencier et auteur. Aujourd’hui, je voue une
grande partie de mon épanouissement au fait d’avoir misé sur
ma passion, un peu comme Dame Lucy.
Voici donc trois « tulipes de réflexion » sur ce que la
passion m’a appris au fil des ans.

1. La passion donne à la vie son sens. La passion est

l’ingrédient qui a donné l’énergie et le courage à des
milliers de personnes de développer leur vrai potentiel.
C’est la PASSION qui a poussé des grands de ce monde
tels Joseph Armand Bombardier, Louis-J. Robichaud,
Guy Laliberté, Barack Obama, Denise Filiatrault, Steve
Jobs, Antonine Maillet, Viola Léger et plusieurs autres
personnes à foncer tête première chaque fois qu’il le
fallait. La passion donne à la vie son sens, comme me
l’a si bien dit Lucy. C’est cet ingrédient, la passion, qui
nous permet de mettre des heures supplémentaires,
de faire les sacrifices nécessaires et de ne jamais aban-
donner lorsque tout le monde pense que nous sommes
fous de continuer contre vents et marées.
2. Vivre passionnément est un choix. La passion,
c’est le genre de chemin où la quête est beaucoup
plus importante que la destination. Et cela m’amène
à soulever le point le plus important à retenir lorsque
vient le temps de parler de passion : ne pas avoir trouvé
notre passion professionnelle ne signifie en rien que
nous ne pouvons pas vivre passionnément. Être un
citoyen passionné, un conjoint, un ami, un parent ou
un bénévole passionné est accessible à tous et à toutes.
En fait, je remarque que Dame Lucy avait fondamen-
talement raison sur un point qu’elle m’a mentionné :
trouver notre passion et la transposer en profession
est une quête de longue haleine et un privilège pour
quiconque arrive à y parvenir, mais vivre avec passion
est un choix que nous pouvons faire tous les jours.
3. Faites confiance à vos instincts. On me pose
souvent la question suivante après mes conférences :
comment reconnaître qu’un domaine me passionne ?
Il est étonnamment simple de commencer à recon-
naître vos passions : commencez par faire confiance
à vos instincts et à remarquer la manière dont votre
esprit et votre corps réagissent à divers sujets. Lorsque
quelque chose nous passionne, nous sommes soudaine-
ment plus alertes et curieux, notre esprit et notre corps
participent, notre adrénaline monte peut-être un peu,

Martin Latulippe 49
mais par-dessus tout, nous avons cette certitude d’être

au bon endroit dans notre vie.
Voyez-vous, je crois fondamentalement que, pour éveiller
l’exceptionnelle puissance de votre potentiel, la passion se
veut un détour indispensable. Prenez le temps d’investiguer
vos passions, de vous harmoniser à ces dernières lors de vos
temps libres et peut-être même de vous lancer dans ce projet
dont vous rêvez depuis des années déjà.
2. DITES OUI À LA VIE
Bruxelles, samedi en début de soirée. C’était mon dernier soir

en sol belge avant de revenir au Canada. J’étais chaleureuse-
ment accueilli chez un organisateur de ma tournée, monsieur
Gothier, de Pierpont, et son épouse.
Après avoir cassé la croûte, ils me disent que je suis libre
de rester paisiblement à la maison ce soir-là ou de les accom-
pagner à l’une de leurs soirées CHISPA, qui se prononce
« chisspa ».
« De quoi s’agit-il ? » fut ma première question.
Ils enchaînent avec enthousiasme en me disant : « C’est
une soirée communautaire où l’on mange des mets végéta-
riens, où les enfants lisent des poèmes alors que d’autres parti-
cipants jouent des compositions musicales et, surtout, où nous
dansons avec passion. »
Ma décision ne fut pas difficile à prendre. Ma femme ayant
un style de vie végétarien, et moi-même ayant déjà assisté à
des soirées de poésies et aimant bien danser avec passion, je
me suis dit to the go : pourquoi pas !
Je dois humblement vous avouer que je suis assez rare-
ment déstabilisé, mais c’est à ma grande surprise que je me
suis retrouvé dans une aventure qui m’a complètement amené
à l’extérieur de ma zone de confort.
Suivez-moi : je vous raconte brièvement les trois heures
qui ont suivi.

J’entre dans le gymnase dans lequel se déroule la soirée.

On accueille tous les participants, jeunes et moins jeunes,
enfants, parents, hommes et femmes, avec une grosse caresse,
des baisers sur les deux joues, on nous met un collier de fleurs
autour du coup et, surtout, on nous dit à chacun à quel point
nous sommes une belle personne intérieurement.
Ma première réaction est de me dire : « tabarouette, c’est
une secte, c’te patente-là ».
J’avance dans le gymnase et j’aperçois des enfants qui
lisent des poèmes sur l’amour, sur la paix dans le monde, alors
que dans un autre coin, des participants jouent d’un instru-
ment de musique autour de quelques bâtonnets d’encens et
de quelques chandelles.
J’étais déjà déstabilisé et je n’étais même pas arrivé au
buffet… ou devrais-je dire les tables de gazon qui servaient
de buffet.
Dans mon schème de référence, le végétarisme comporte
autre chose que du foin, du blé et des jus au gazon qui, par
surcroît, goûtent le gazon.
En fait, le plus bizarre, c’est que je jure qu’une douzaine de
participants avaient des chemises fabriquées avec les mêmes
ingrédients qui semblaient se retrouver sur les tables.
Après avoir passé une heure à me remettre de mes
émotions, le chef de la soirée se rend au micro et annonce
que la danse va bientôt commencer. Je me dis : « Finalement,
au moins un élément de la soirée où je ne me sentirai pas
dépaysé. La danse, je connais. »
Mon Dieu que je me trompais !
Il commence par demander aux gens s’ils connaissent
tous le concept de la danse des cinq rythmes. Moi, je n’ai
aucune idée de ce dont il parle. Je commence à être nerveux.
Et il enchaîne à brûle pour point en disant : « Il s’agit de
danser comme une vague. Nous commencerons avec des
musiques calmes qui représentent l’eau calme. Nous enchaî-
nerons avec des musiques plus rythmées illustrant l’énergie
de la vague qui se forme. Ensuite, des rythmes des plus dyna-

Martin Latulippe 51
miques viendront nous faire vivre la vague en pleine forma-

tion qui nous mènera à des rythmes chaotiques permettant
de ressentir la vague qui s’échoue, puis nous reviendrons au
calme. »
Je n’en crois pas mes oreilles. Je suis dans un gymnase,
entouré de tables gazonnées où jeunes et moins jeunes s’ap-
prêtent à être des vagues pour les deux prochaines heures !
Maman, viens me chercher !
Et comme si ce n’était pas assez, le responsable ajoute :
« Et comme vous le savez tous, il est important, voire primor-
dial, de danser comme si personne ne vous regardait. Essayez
de trouver vos propres rythmes et vos propres gestes. Fermez
les yeux et laissez-vous aller par la vague de la vie. »
Moi, je veux me laisser aller d’une seule façon : prendre
mes jambes à mon cou et m’enfuir.
Bref, la musique commence et, mes chers amis lecteurs,
j’aurais de la difficulté à mettre en mots et à imager ce que j’ai
vu mais, surtout, ce que j’ai ressenti, quand j’ai décidé d’em-
barquer dans la vague, après trente minutes d’observation.
Tous et toutes, les enfants, les parents, les conjoints, les
conjointes, les jeunes et moins jeunes et, bien sûr, les partici-
pants aux chemises de blé formaient un tout énergique, d’une
pureté que je n’avais jamais vue de mon vivant.
Des gestes des plus farfelus les uns les autres, les yeux
fermés ; une harmonie désarmante et où personne ne se
« rentrait dedans ». Du jamais vu, mes amis !
Je vais vous faire une confidence : je suis quelqu’un de
très bien dans ma peau, mais je dois vous avouer que je n’avais
jamais ressenti une telle sensation de bien-être intérieur.
Tout un chacun venait pour la même chose : vivre la
CHISPA, qui signifie « l’étincelle » en espagnol.
Dans un monde de plus en plus conformiste, politique-
ment correct, médiatisé de négativité et de pessimisme, ces
gens sont d’avis qu’il faut s’accorder le droit de lâcher son fou,
de dire oui à la vie, de lâcher prise et d’être soi-même via des

énergies de vie que nous pouvons vivre à travers la danse des

cinq rythmes.
D’ailleurs, j’ai même recherché ce phénomène de la danse
des cinq rythmes sur le moteur de recherche Google et cette
pratique, que l’on dit même thérapeutique, commence à se
propager un peu partout dans le monde.
Voici donc mes trois « tulipes de réflexion » visant à semer
en vous l’idée de vous accorder le droit de dire oui à la vie, de
lâcher prise et d’être vous-même dans un monde qui, avouons-
le, manque parfois de CHISPA… de passion quoi !
1. Avec quelles lunettes regardez-vous les gens ?
Avouons-le, pour plusieurs d’entre nous, des éléments
tels : notre façon de nous vêtir, notre apparence, notre
titre, notre salaire, notre maison ou encore notre moyen
de transport seront les principaux points sur lesquels
nous serons malheureusement jugés afin de déterminer
notre succès. Faites l’effort d’identifier les éléments inté-
rieurs des gens que vous rencontrez et, comme par
magie, ils vous retourneront l’image de ce que vous
cherchez en eux : le vrai et l’authenticité plutôt que le
superficiel et l’éphémère d’un monde sans passion.
2. Dansez comme si personne ne regardait. Je ne
pouvais pas m’empêcher de réfléchir à la beauté de la
non-conformité de cette soirée quand je dansais. Il y a
tellement de choses que nous devrions changer dans
notre façon de vivre. Les enfants étaient les vedettes de
cette soirée, mais la beauté de la chose, c’est que, par la
folie de cette danse, les adultes présents devaient eux
aussi agir comme des enfants et danser comme des
passionnés. Vous auriez dû voir les yeux des enfants
de voir leurs parents être si libres plutôt que stressés
et conformistes comme dans le quotidien. Et vous, si
vous aviez à danser avec passion au quotidien, comme
si personne ne regardait, quelles actions viendraient
épicer votre quotidien ? Quels rêves ou quels projets
tenteriez-vous d’actionner si personne ne regardait ?
3. Vivez comme vous dansez. Dans mon cas, c’était
la danse des cinq rythmes, mais, en fait, toutes les

Martin Latulippe 53
danses revêtent un cachet énergique exceptionnel.

Ce serait génial de vivre dans un monde où les gens,
jeunes et moins jeunes, feraient l’effort d’avoir un peu
plus de rythme, un peu plus d’énergie et de passion
dans la danse de leur quotidien. Et vous, êtes-vous un
danseur blasé ? Avez-vous cessé d’évoluer avec passion
et énergie dans certaines de vos fonctions personnelles
ou professionnelles ? N’oubliez pas une chose : il ne
suffit que d’une étincelle pour allumer la flamme d’une
vie passionnante. Un, deux, trois… cha, cha, cha !
Enfin, j’espère que ces trois « tulipes de réflexion » feront
fleurir en vous le goût de mettre un brin de folie dans votre
vie et, peut-être même, de lâcher prise dans une situation qui
vous empêche de vivre votre vie d’une façon étincelante.
3. SOYEZ ENTHOUSIASMES ET RESTEZ BRANCHÉS

SUR VOS PASSIONS
Voici trois dernières réflexions pour éviter de tomber dans le

paradoxe des passions. Puisse ces points vous faire comprendre
que, plus longtemps on alimente une passion, plus elle sera en
mesure de se transposer en carrière ou, surtout, en bien-être
intérieur, ce qui en soi se voudrait un humble résultat.
1. Offrez-vous la chirurgie plastique la moins dispen-
dieuse sur le marché. J’entendais un collègue confé-
rencier dire cette semaine que le meilleur moyen
d’éviter les chirurgies plastiques et le maquillage était
l’enthousiasme ! Je suis 100 % en accord avec cette
analogie. Mettre de la passion dans notre quotidien
est un remède exceptionnel pour générer de l’enthou-
siasme… et je suis convaincu que c’est moins dispen-
dieux que de se faire remonter n’importe quelle partie
du corps. Souriez, dansez et encouragez les gens qui
ont des passions. Cette attitude est le meilleur antidote
pour ne pas tomber dans le paradoxe des passions et
pour toujours être une personne qui maintient le cap
sur une vie passionnante. N’oubliez jamais une chose :

« Les années rident la peau, mais la perte de l’enthou-

siasme ride l’âme. »
2. Prenez conscience de la règle des 10 000 heures.
Dans son excellent livre Les prodiges, Malcolm
Gladwell expose que les plus grands de ce monde sont
souvent des gens qui ont investi en moyenne près de
10 000 heures dans leur passion avant d’atteindre leur
niveau de performance actuel. Il expose brillamment
la similarité entre Les Beatles, Bill Gates, Steve Jobs et
autres personnalités ou groupes qui se sont démarqués
au fil des ans : ils avaient tous investi, pratiqué ou joué
en moyenne 10 000 heures dans leur domaine d’intérêt.
Alors que certaines personnes prennent la décision de
les mettre sur un piédestal, d’autres, comme Gladwell,
ont compris que ces gens n’ont jamais cessé de garder
un lien avec leur passion.
3. Si ça vous rend heureux, pourquoi arrêter ? Ce
qui est le plus fascinant avec ce paradoxe est sans doute
le fait que plusieurs personnes cesseront complètement
de s’investir dans leur passion lorsqu’ils choisiront le
chemin de la raison. Et pourtant, pourquoi couper ce
lien si cette activité nous rend heureuse ? Croyez-moi, si
vous avez mis certaines de vos passions sur les tablettes
au cours des dernières années, prenez le temps d’aller
rebâtir des ponts avec quelques-unes d’entre elles. Que
ce soit comme entraîneur, professeur, bénévole, parti-
cipant ou autre, il n’y a rien comme se retrouver dans
une ambiance qui nous passionne.
Bonne réflexion et, surtout, bonnes passions !

3
C H OI X
Sachez être attentif et

à l’écoute
des coïncidences
1. ÉCOUTEZ LA VIE
Par un beau mois d’avril, alors que Marc tondait son

gazon, il ressentit une incroyable présence dans son
esprit.
« Je me suis alors rendu compte que l’anniver-
saire du décès de mon ami Denis arrivait à grands
pas : le 3 juin 2008 marquerait le 20e anniversaire de
son décès. Vingt ans déjà ! Que le temps s’envole… »
se dit-il tout en finissant de tondre son gazon.
Aujourd’hui, père de famille de deux petites
filles, Marc s’est alors mis à penser aux parents de
Denis pendant un bref moment. Bien qu’il s’agissait

d’un scénario imaginaire, les sentiments de tristesse que Marc

a ressentis à ce moment-là étaient fort réels. En fait, ce scénario
a bouleversé Marc pendant plusieurs jours.
« Rien ne peut être plus difficile et plus injuste que la
mort de son enfant. Les images de la mère de Denis au salon
funéraire et pendant la cérémonie funèbre resteront à jamais
gravées dans mon esprit », se dit Marc.
Pendant les semaines qui ont suivi cette sensation, Marc
a beaucoup pensé à Denis. Chaque fois que Marc entendait
une chanson du célèbre groupe rock Def Leppard, le groupe
de l’heure à l’époque, elle évoquait un profond souvenir de
leur amitié.
« Un jour, je me promenais en auto quand l’idée m’est
venue d’écrire une lettre et de l’envoyer par la poste à la mère
de Denis, à l’occasion du 20 e anniversaire de son décès. À
cet instant précis, les premiers accords d’une chanson de
Def Leppard (Hysteria, 1988) se sont fait entendre à la radio !
J’en avais les frissons. » me confia-t-il.
Lorsque Marc est rentré chez lui, il s’est installé pour
rédiger la lettre.
« À ce moment précis, un oiseau est venu se percher sur
l’encadrement de la fenêtre de mon bureau. Il regardait à l’in-
térieur et se levait la patte de temps en temps pour égratigner
la vitre. Même quand me je me levais pour l’examiner de plus
près, il restait là à me regarder. Bizarre, n’est-ce pas ? »
Marc a rédigé sa lettre en moins de dix minutes ; après
quoi l’oiseau a pris son envol. Le lendemain, Marc s’est rendu
au bureau de poste pour poster la lettre…
« Pendant de longues minutes, j’hésitais à sortir de la
voiture pour déposer mon enveloppe dans la boîte aux lettres.
Ma lettre bouleverserait-elle la mère de Denis ? Finirait-elle
par faire plus de mal que de bien ? Peut-être ferais-je mieux
de laisser tomber l’idée ? » me raconta Marc.
Mais encore, à cet instant précis, les premiers accords
d’une chanson de Def Leppard se sont fait entendre à la radio.

Martin Latulippe 57
Marc a décidé d’interpréter cela comme un « signe » et il

a finalement déposé son enveloppe dans la boîte aux lettres.
Quelques jours se sont écoulés et Marc a reçu un appel.
« J’avais délibérément omis d’inscrire mes coordonnées,
car mon intention n’était aucunement de recevoir un appel
ou une correspondance de la famille de Denis. Je ne voulais
pas que la lettre devienne à propos de moi… la lettre n’avait
comme but que d’évoquer de bons souvenirs de Denis et de
procurer à la famille un sentiment de mieux-être et d’espoir. »
Au bout du fil, la mère de Denis :
« Allô, Marc ? Est-ce que tu me places ? Je te donne un
indice : c’est une madame que tu as rendue très très heureuse !
À vrai dire, tu m’as fait le plus beau cadeau que j’aie reçu
depuis la mort de Denis ! Depuis que j’ai reçu ta lettre, je suis
aux anges, au septième ciel ! Le jour où ta lettre est arrivée, j’ai
passé ma plus belle journée en 20 ans ! Il y a quelques années,
je suis devenue aveugle… donc j’ai demandé à ma fille de me
relire, et relire, et relire, et relire, ta lettre. Je suis dépassée que
tu aies pris le temps de faire ça pour moi. Je suis convaincue
que Denis t’a choisi pour me donner de ses nouvelles, pour
me donner un signe de son existence. Je ne pourrai jamais
te remercier assez ! J’ai fait parvenir une copie de ta lettre à
toute notre famille et j’ai mis l’original dans un cadre. Je vais
l’afficher au mur. Je t’embrasse. »
« Je n’en revenais tout simplement pas. », ajouta Marc.
« Dix minutes de mon temps pour rédiger une lettre
venait de créer la plus belle journée que la mère de Denis avait
passée en 20 ans ! Trop souvent, nous ignorons le pouvoir que
nous possédons pour faire une différence, changer le cours
d’une vie, changer le cours de notre vie. Ma lettre en était la
preuve ! »
Pendant sa jeunesse, Marc s’était mérité un bon nombre
de prix comme sportif et avait eu la chance de vivre de beaux
moments enrichissants comme chansonnier dans la région de
Dieppe/Moncton pendant une dizaine d’années, mais… « rien
ne peut se comparer au sentiment formidable que j’ai ressenti
en apprenant que mon simple petit geste a été le plus beau

cadeau qu’une mère ayant perdu son enfant ait reçu depuis le
décès de celui-ci. »
Comme dans bien des cas - des petites coïncidences
bizarres -, cette lettre n’a pas terminé son cycle de vie dans
les mains de la mère de Denis. Une lectrice de mes chroniques
hebdomadaires, publiées dans le quotidien francophone du
Nouveau-Brunswick, l’Acadie Nouvelle, qui est enseignante
dans une école secondaire, a lu cette lettre et a eu l’idée d’en
faire un projet.
À partir de cette idée de rédiger une lettre pour « faire
une différence », elle a initié le projet d’inviter ses élèves à
écrire une lettre pour une personne qu’ils affectionnent
particulièrement.
Cette approche pédagogique incite les jeunes participants
à faire une différence dans la vie d’une personne tout en leur
rappelant que, parfois, il ne suffit pas de grand-chose pour
qu’il y ait un impact.
La vie m’a enseigné à plusieurs reprises que les personnes
qui semblent être dans l’état d’esprit de vivre la meilleure
version possible de leur potentiel sont des individus qui
demeurent constamment à l’écoute des petites coïncidences
bizarres.
Dans mon dernier livre, ÉVEILLER l’invisible pour
RÉALISER l’impossible, je raconte à quel point ces petites
coïncidences sont la source de plusieurs succès et moments
magiques dans ma propre vie.
Qualifiez cela de signes de vie, de coïncidences, de chance,
de karma ou autres… Je ne suis pas trop trop préoccupé par
les étiquettes que vous utilisez pour définir ce phénomène.
Mais une chose est certaine : il n’y a pas d’arbre tant et aussi
longtemps que l’acte de la semence n’est pas posé.
Vous voulez vivre des moments magiques dans votre
quête d’éveiller l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel ? Eh
bien ! osez semer l’idée qu’être attentif et à l’écoute des petites
coïncidences bizarres de la vie sera la première étape pour un
jour voir l’arbre de votre plein potentiel !

Martin Latulippe 59
2. AYEZ LA FOI EN LA PHILOSOPHIE KAIZEN
Le mot et le concept philosophique japonais Kaizen signi-

fient un engagement absolu à s’améliorer de façon graduelle
et continue. Le « Kai » signifie « changer », et « Zen » signifie
« la sagesse de devenir bon ». C’est avec cette philosophie
que de grandes entreprises japonaises telles Toyota et Canon
ont connu d’énormes succès sur la scène internationale, en
raison de leur application de cette philosophie de vie auprès
de leurs employés et de leurs dirigeants. Chaque employé est
personnellement engagé à améliorer sa performance de façon
graduelle et continue.
Imaginez une telle attitude dans un plan personnel où
votre objectif numéro un est d’éveiller l’exceptionnel pouvoir
de votre potentiel.
Cette philosophie est, à mon avis, la meilleure stratégie
de vie pour affronter nos obstacles, nos objectifs ou encore
nos plus grands rêves. Si vous vous engagez dès aujourd’hui à
implanter la philosophie de vie Kaizen à toutes les sphères de
votre vie, vous ne pouvez faire autrement que vous améliorer
et vous rapprocher de votre destinée. La démarche japonaise
repose sur des petites améliorations faites jour après jour,
constamment. C’est une démarche graduelle et douce.
C’est donc, à mon avis, la meilleure philosophie pour
commencer à être attentif et à l’écoute des petites coïncidences
bizarres de la vie. Au début, il ne sera peut-être pas évident
de percevoir des coïncidences entre vos actions, mais avec
le désir d’améliorer votre performance de façon graduelle et
continue, vous deviendrez meilleur.
La magie de la philosophie est qu’elle peut s’appliquer à
toutes les sauces.
Réfléchissez-y un instant. Imaginez que vous ayez des
peurs face à une action, ou encore que vous perceviez l’un
de vos objectifs tellement hors de votre portée, et imaginez
ensuite que vous commenciez, dès aujourd’hui, à vous engager
à vous améliorer de façon constante et graduelle, jour après
jour.

Faire le « choix » de croire en un tel concept est, à mon

avis, le choix de croire en nos chances, de continuer notre
chemin malgré les obstacles, de nous relever après être
tombés, de prendre des risques calculés et de surmonter nos
craintes, de vivre le moment présent, d’apprécier le fait d’être
unique… Wow ! Avoir le « choix » : un pouvoir exceptionnel si
puissant, que nous délaissons malheureusement trop souvent
pour suivre le troupeau au nom de la conformité, ce que j’ap-
pelle le « troupeau du Nouvel An », des nouvelles tendances,
des victoires extérieures et des nouvelles modes.
Accepter de faire le choix Kaizen, qui est celui de s’amé-
liorer tous les jours en tant qu’individu est, à mon avis, l’un
des choix les plus humbles et les plus importants qui soient
pour l’être humain. Certains n’y croient plus et présument
que leur malheur découle de la société, des politiciens, de leur
entourage et des circonstances de la vie en général.
La question des questions est : Est-ce que cette attitude
envers la vie n’est qu’une coïncidence ? Comme nous l’avons
vu avec l’histoire de la lettre, je ne crois pas qu’il y ait de coïn-
cidences dans la vie ; il n’y a que des rendez-vous. L’auteur de
la lettre, Marc, avait un rendez-vous avec la vie et il a décidé
de s’y présenter.
Je crois que les gens qui cessent de croire à cette magie
ont littéralement abandonné la bataille pour le respect d’eux-
mêmes et ils ont fait des compromis sur ce que représentait
leur potentiel le plus grand.
D’autres, comme vous, prennent la décision de se regarder
dans le miroir et d’y voir au-delà de l’image extérieure. Ils y
perçoivent encore leur plus grand potentiel, leurs rêves, leurs
passions et surtout l’espoir : cette flamme qui a peut-être
diminué au fil des ans, mais qui ne s’est jamais éteinte.
En général, les gens qui font un tel choix d’attitude ne
perdent jamais de vue le concept qu’ils peuvent toujours
améliorer leur situation… un pas à la fois, jour après jour.
L’auteur Christian Hohmann, expert en implantation de
philosophie Kaizen, explique que cette attitude d’origine japo-
naise n’est pas une méthode ni un outil de gestion, mais bien

Martin Latulippe 61
un mode de pensée qui ne se satisfait jamais d’une situation

donnée. Cette démarche cherche constamment à améliorer ou
à remettre en cause le processus pour en améliorer le résultat.
Voici donc trois « tulipes de réflexion » visant à
semer en vous le goût de tester ou même d’implanter
une telle philosophie de vie dans la poursuite d’un
projet qui vous est précieux.
1. Évaluez le processus versus le résultat final. Très
souvent, l’erreur qui nous décourage le plus est de
n’évaluer que le résultat final. Nous oublions qu’il nous
sera possible, en évaluant aussi le processus qui nous
a menés à un tel résultat, d’améliorer le résultat d’une
prochaine tentative. Évaluez votre processus et posez-
vous le type de questions suivantes : Qu’est-ce que je
peux améliorer dans mon processus ? Est-ce que je
peux changer une habitude, une action ou une attitude
qui me permettrait de me rapprocher d’un meilleur
résultat ou d’une meilleure maîtrise de qui je suis et de
qui je désire être ?
2. Investissez dans la magie de la suggestion. L’en-
couragement à proposer de nouvelles suggestions est
l’essence même des entreprises qui implantent une atti-
tude Kaizen ; c’est le concept de la boîte à idées. Les
employés et dirigeants sont encouragés à constam-
ment proposer des améliorations. Imaginez pendant un
instant que vous commenciez à investir dans certaines
des meilleures suggestions que vous avez reçues au fil
de votre vie ; qu’il s’agisse d’une suggestion lue dans
un livre, entendue dans une conférence ou encore qu’il
s’agisse du simple conseil d’un ami proche. Les grandes
entreprises le font. Elles recherchent et prennent les
meilleures suggestions pour ensuite les implanter,
un pas à la fois. Soyez curieux, posez des questions,
« soyez attentif et à l’écoute » et interrogez-vous sur les
meilleures stratégies pour parvenir à un potentiel qui
vous ressemble.
3. Escaladez la montagne d’un projet qui vous
passionne. Les alpinistes sont sans doute les athlètes

qui appliquent le plus l’attitude Kaizen dans la poursuite

d’un idéal. Plus le terrain est incertain, plus les pas sont
petits et assurés. Même lorsque le terrain est solide,
seulement de petits pas peuvent permettre à l’alpiniste
de continuer à progresser. Sa motivation n’est mesurée
que par des progrès constants, un pas à la fois, même
s’il est entouré de son équipe. Et vous ? Quel projet
représentant une montagne aimeriez-vous escalader
avec une telle attitude ? Une chose est certaine : si vous
vous lancez avec une telle attitude, vous développerez
en cours de route un réflexe incroyable à porter une
attention particulière aux petites coïncidences bizarres
de la vie et, surtout, vous ne cesserez de vous améliorer,
en route vers le sommet de votre potentiel.
Bonne réflexion, mais, surtout, n’oubliez pas qu’il n’y a
rien qui vous empêche de commencer aujourd’hui ! Rome ne
s’est pas bâtie en une journée, mais nous oublions trop souvent
qu’il a fallu, qu’un jour, les travaux commencent !
3. SACHEZ LIRE LES DEUX CÔTÉS

D’UNE COÏNCIDENCE
Lui, c’est Roland. Elle, c’est Léola.

J’ai rencontré Roland par un heureux hasard, alors que je
me rendais me chercher un café avant une conférence.
Allô, Martin, comment ça va ? On s’est rencontrés l’an
passé dans le cadre de l’Arbre de l’espoir. Nous vous avions
apporté un chèque avec la classe du cours de vente au
Collège communautaire de Dieppe.
Je lui réponds donc un grand merci d’avoir appuyé cette
campagne que je préside pour les personnes atteintes du
cancer, tout en lui avouant que je ne me souviens malheu-
reusement pas de lui en raison des milliers de visages que je
croise en une année, mais j’enchaîne en lui disant :
Ça fait longtemps que vous enseignez le cours de vente
au Collège de Dieppe, Roland ?

Martin Latulippe 63
Ah ! Non, non, Martin, je suis un élève de ce cours. Je ne

suis pas l’enseignant !
Je lui pose donc la question qui me brûle les lèvres.
Excuse-moi, Roland, mais, quel âge as-tu ?
J’ai 51 ans, mon ami.
Et il enchaîne généreusement avec son récit.
J’ai perdu mon emploi chez Bowater, à Dalhousie au
Nouveau-Brunswick, l’an passé. Disons que j’ai rapidement
dû me réorienter. J’avais le choix de m’apitoyer sur mon
sort ou de trouver une solution et de regarder en avant.
On a fait une réunion de famille avec les enfants, et la
meilleure solution semblait être celle de se retrousser les
manches et de voir cette malchance comme une oppor-
tunité de grandir !
C’est certain que ce n’est pas facile après 31 ans chez le
même employeur. J’avais un excellent salaire, une excel-
lente pension, une sécurité d’emploi et, du jour au lende-
main, j’apprends que je n’avais plus rien… ce n’est pas
évident.
Je suis complètement captivé par l’excellente attitude de
cet homme, alors je lui demande s’il était fâché de la situation
qu’il a dû traverser.
Il me regarde droit dans les yeux et me dit : C’est la plus
belle chose qui me soit arrivée de ma vie !
J’ai réalisé que j’étais dans une routine et que je laissais
dormir tellement de mon potentiel avec mon ancien emploi.
Aujourd’hui, il n’y a pas une journée où je ne me découvre
pas de nouvelles habiletés, de nouvelles opportunités et de
nouvelles amitiés. C’est une nouvelle vie pour moi.
J’étais si fier de le voir sourire devant moi. Je me disais
qu’il est si souvent facile de parler des fermetures d’usines. Les
médias sont tapissés de ces nouvelles. Mais comme d’habi-
tude, on oublie malheureusement trop souvent de nous parler
de la vraie nouvelle : ceux qui se relèvent, ceux qui « continuent
à continuer », comme Roland.

Il était évident que Ronald avait su lire les deux côtés de

l’équation de ce qui aurait pu s’avérer être une coïncidence
fort malheureuse dans sa vie. Il avait choisi de voir le bon côté
des choses et de ne pas laisser son potentiel se recouvrir d’une
poussière de cynisme ou encore de la désillusion d’avoir, un
jour, à nouveau droit à des jours meilleurs.
Comme si ce n’était pas assez, Roland me dit : « Laisse-moi
te présenter Léola. Elle, elle est âgée de 61 ans. Elle va obtenir
son diplôme en même temps que moi ! »
WHAT ? « Que fais-tu ici à 61 ans, Léola ? » lui demandai-je.
J’avais le choix de rester et mourir ou de quitter et vivre.
J’ai été propriétaire de mon propre commerce pendant
20 ans avant d’être victime d’un épuisement professionnel.
Ensuite, j’ai réorienté ma carrière dans la restauration,
sans vraiment aimer ce domaine. J’étais rendue au point
où, si je continuais à faire ce que je détestais, j’allais mourir
intérieurement. J’ai donc décidé de quitter mon emploi et
de vivre. Aujourd’hui, je suis ici parce que, en réalité, j’ai
toujours aimé le côté de la vente, et vivre sa vie, ça n’a
pas d’âge !
Wow !
Ceux qui sont des habitués à lire mes livres, mes chro-
niques ou mon blogue, vous êtes en mesure de comprendre
à quel point j’étais fier de ces deux individus, ces champions
de la vie. Ceux qui sont moins familiers avec mes écrits, voici,
en trois « tulipes de réflexion », ce qui m’impressionne le plus
dans cette histoire merveilleuse, qui se veut un humble rappel
que l’éveil de l’exceptionnel pouvoir de notre potentiel n’a pas
d’âge.
1. Ce n’est jamais la fin « du » monde, mais plutôt
la fin « d’un » monde. J’adore cette phrase. Elle vient
de mon nouvel ami, Roland. Au fil de nos discussions,
je lui avais dit : « Ça a dû être la fin du monde, toute
cette aventure, mon Roland ? », et à cette boutade il
m’avait répondu : « Ce n’est jamais la fin « du » monde,
mais plutôt la fin « d’un » monde ! » Superbe réflexion
sur laquelle nous pouvons tous méditer par rapport à

Martin Latulippe 65
nos défis, nos problèmes et, surtout, nos coïncidences

bizarres.
2. Rester et mourir ou quitter et vivre. La phrase de
Léola est tout aussi puissante. Êtes-vous déjà resté dans
des situations qui vous tuaient à petit feu ? Un emploi,
une relation, un comité, etc. ? Être attentif et à l’écoute
des coïncidences bizarres impose surtout de savoir lire
les deux côtés de l’équation. Léola a eu le courage d’être
à l’écoute de ses émotions, ce qui la mena à quitter son
emploi, et elle est la première à dire que sa décision
lui a permis de vivre. Ce qui est ironique, c’est que
nous pensons souvent, à tort, que prendre la décision
de quitter sera « la fin du monde » ! Et vous connaissez
maintenant la réponse à cette réflexion grâce à notre
ami Roland n’est-ce pas ? Il s’agit seulement de la fin
« d’un » monde et il n’en revient qu’à vous de bâtir votre
nouveau monde.
3. Il y a toujours deux côtés à une médaille. Pour-
quoi ne pas accorder autant d’attention médiatique aux
Roland et aux Léola de ce monde qu’à l’annonce de
la fermeture d’une usine ? Je suis certain que Roland
n’est pas le seul à s’être retroussé les manches après la
fin « d’un » monde à Bowater. Pourquoi ? Pourquoi ne
pas traiter la nouvelle avec espoir, avec les victoires de
monsieur et madame Tout-le-Monde ? Pourquoi ne pas
parler davantage de ces champions de la vie ?
Si vous voulez mon humble avis, la réponse est simple.
C’est parce que, en tant que société, il nous est plus facile de
nous enliser dans le cynisme. De cette façon, nous pouvons
continuer à critiquer avec notre petit café à la main. Mais
d’un autre côté, si nous commencions à tapisser nos médias
d’histoires positives et de gens qui se retroussent les manches,
comme Roland et Léola, nous devrions un jour ou l’autre cesser
de chialer et nous regarder dans le miroir. Et ça, mes amis, ce
serait toute une nouvelle à couvrir !

4
C H OI X
Gérer l’obstacle
numéro un
entre vos intentions
et la réalisation
de vos rêves
« C’est leur ego qui empêche

les hommes d’être égaux. »
Claude Frisoni

1. QUE FAITES-VOUS QUAND VOTRE EGO

EN PREND POUR SON RHUME ?
C’était une belle journée de juin, jour du lancement de mon

premier livre « L’école du succès » au Club Med World, rue
Sainte-Catherine, à Montréal.
C’était au départ un projet assez audacieux, pour deux
raisons. Premièrement, un lancement de livre n’est jamais
vraiment très couvert à Montréal comparativement aux
centaines d’autres événements artistiques qui doivent être
couverts dans cette ville et, deuxièmement, Martin Latulippe
était et demeure toujours à ce jour un pur inconnu des médias
montréalais !
Mais comme le dit si bien Elvis Gratton : « Think Big ! »
Je m’étais donc dit que le fait d’avoir interrogé des vedettes
pour mon livre, comme Julie Snyder, Marc Gagnon, Sébas-
tien Benoit, Yannick Nézet-Séguin, Alain Choquette et autres,
me permettrait sans doute d’attirer quelques journalistes à
l’événement. Le grand jour arriva et Le Journal de Montréal,
Musique Plus et d’autres médias avaient répondu à l’appel. De
plus, certaines vedettes, dont Sébastien Benoit, Marc Gagnon,
Réjean Claveau (Musique Plus et Canal V) et Érik de Poko-
mandy (agent sportif) avaient accepté d’assister à la conférence
de presse.
Le concept était simple. Plutôt que d’expliquer la raison
d’être de mon livre, nous allions illustrer le concept du livre
avec une petite compétition amusante. La compétition consis-
tait à ce que l’olympien Marc Gagnon, et moi, escaladions
le mur d’escalade du Club Med World (environ 70 pieds de
hauteur)… Nous voulions illustrer l’image « d’escalader vers
son succès », « de monter vers ses rêves et de s’accrocher sans
jamais abandonner » ! L’image était géniale. Le seul problème
était que je n’avais jamais fait d’escalade et que je n’avais jamais
pensé que ça pouvait être aussi difficile. Disons simplement
que l’image du résultat final fut plutôt humiliante lorsque le
maître de cérémonie de la conférence de presse a dit Go !
Ma famille, mes amis, des clients potentiels, les vedettes
et journalistes présents ont été témoins d’un Marc Gagnon qui

Martin Latulippe 69
escalada le mur à la vitesse de l’éclair et d’un Martin Latulippe

qui demeura échoué au bas du mur tel un béluga…OUCH !
L’ego venait d’en prendre pour son rhume !
Toujours dans le cadre de ce livre, j’avais laissé un
message téléphonique de deux grandes minutes à un agent
d’artiste en lui mentionnant que ce serait un honneur et un
privilège de faire une entrevue avec sa cliente Julie Snyder. Il
n’y avait pas un compliment que je n’avais pas fait au sujet de
Julie Snyder et de ses accomplissements. Le seul hic, c’était
que je m’étais trompé de numéro en signalant ! J’avais laissé
un message à l’agent du magicien Alain Choquette qui, en
passant, n’avait aucun lien avec Julie Snyder… Disons que
l’agent d’Alain Choquette s’est bien moqué de moi lorsqu’il
m’a rappelé… OUCH ! J’ai tout de même obtenu une entrevue
avec Alain Choquette et Julie Snyder.
Je me souviendrai aussi toujours de cette conférence où
j’ai omis de vérifier l’état de la salle dans laquelle j’allais parler
et l’équipement qui allait être à ma disposition, une pratique
que je fais religieusement d’habitude. De plus, pour une raison
ou une autre, cette journée-là, j’avais décidé d’inviter plusieurs
de mes amis intimes à voir ma conférence, car ils n’avaient
jamais eu la chance d’y assister. Puisque j’étais dans la région
de Montréal, j’en avais aussi profité pour inviter une agente
qui me représentait pour mes conférences au sein des entre-
prises. Du fait même, elle avait invité trois clients potentiels
de grandes compagnies à me voir en action. Dans ma tête,
ça allait être un grand jour dans la poursuite de mon rêve…
Cependant, le cauchemar débuta dès mon entrée dans
l’institution. On m’annonce d’entrée de jeu que la conférence
va avoir lieu dans l’ancien fumoir C-101 ! Avant de paniquer
avec le mot fumoir, je décide d’attendre de voir cette fameuse
salle. Malheureusement, la salle ressemble vraiment à un
fumoir, avec des allures de cafétéria des années 1970 ayant
toutes les odeurs qui peuvent s’y rattacher. Dans le fond de
la salle, où je dois parler, il y a un grand rideau noir percé
de trous, qui ressemble à un torchon géant. Les chaises,
mes amis, ressemblent aux premières chaises qui furent
« gossées » par nos ancêtres québécois. Pour ajouter à mon
enthousiasme… j’apprends quelques minutes plus tard que

les affiches de promotion pour la conférence n’ont pas été

distribuées. Je demande donc aux organisateurs s’ils savent
combien de participants ils attendent pour l’événement, tout
en leur demandant poliment s’il est possible d’avoir une autre
salle.
Ils attendent « peut-être » 25 personnes, alors que cette
conférence attire entre 100 et 250 personnes en général, et
NON il n’est pas possible d’avoir une autre salle. OUCH !
Puisque j’ai omis de faire la vérification technique, évidem-
ment je n’ai aucun micro, aucun écran de projection et aucun
projecteur multimédia à ma disposition. Je demande donc à
un organisateur de m’apporter un tableau à feuilles mobiles
« flip chart » et des crayons-feutres, question de quand même
offrir un aspect visuel aux participants. Il revient quelques
minutes plus tard avec la version 1950 des « flip chart », en
bois décoré de graffitis. Picasso lui-même avait dû peindre sur
ce chevalet ! Comme on dit, ça faisait « broche à foin », mon
affaire…Je voulais fondre de honte sur le plancher à l’idée que
tous ces invités devaient assister à ma conférence dans ces
conditions, et ce, par ma faute.
Les participants finissent par arriver et, tel que prévu
par l’organisateur, ils sont 25 ! Ces brillants cégépiens partici-
pants sont accompagnés d’une enseignante qui leur demande
d’être attentifs à ma présentation, car ils devront remettre
un résumé de 10 pages, en anglais, qui comptera pour 50 %
de la note finale… C’est un comble. OUCH ! Les participants
venaient d’apprendre la nouvelle en même temps que moi.
Croyez-vous qu’ils l’aimaient, le conférencier ?… I don’t think
so ! C’est un peu comme si je vous demandais de prendre des
notes pendant un spectacle d’humour… disons que vous allez
beaucoup moins l’apprécier, n’est-ce pas ?
Bref, ce fut l’une des pires conférences de ma vie. J’aurais
tellement aimé que mes amis et ces clients présents aient la
chance de voir ma performance dans des « circonstances
normales », où les mots et les histoires coulent telle une rivière
qui vient rafraîchir les participants. Je ne vous apprends rien
en vous disant que je n’ai pas décroché de contrat avec les trois
clients potentiels. Toutefois, cet obstacle m’a permis de redé-
couvrir pourquoi mes amis étaient mes amis et pourquoi cette

Martin Latulippe 71
agente croyait tellement en moi. Ils m’ont tous offert des criti-
ques constructives et sincères, ce qui a eu pour effet d’amé-
liorer ma conférence de façon considérable. Disons que cette
conférence fut un autre de ces obstacles déguisés en cadeau.
Merci à Érik de Pokomandy, Marc Gagnon, Éric Quentin,
Marie Brouillet pour leur amitié, et surtout aux organisateurs
de cet événement, qui étaient remplis de bonnes intentions.
Encore une fois, mon ego en avait pris pour son rhume.
Je pourrais vous raconter une série de moments où la vie est
venue me défier dans la poursuite de mon rêve.
Et je suis convaincu que vous avez aussi votre propre liste
de OUCH ! où la vie est humblement venue vous apprendre
de belles leçons. Dans mon cas, croyez-moi la liste est longue.
Mais à chaque occasion, ces événements sont venus renforcer
en moi la croyance que l’ego peut-être l’obstacle numéro un
entre vos plus grandes intentions et vos rêves.
Et pourtant, je n’échangerais pas ces expériences pour rien
au monde puisqu’elles m’ont permis de solidifier la fondation
de ma vision. Comme mon mentor me dit souvent : « Utilise
toujours les briques que la vie te lance pour bâtir les murs de
la fondation de tes prochains succès. »
Traverser un obstacle qui interpelle notre ego est toujours
une occasion de cultiver la plus grande victoire qu’il soit.
Comme l’a si bien dit Platon : « La victoire sur soi est la plus
grande des victoires. »
Je rencontre des gens tous les jours qui baissent malheu-
reusement les bras face à un obstacle qui est venu blesser leur
ego. Il faut avoir la force de ne pas personnaliser ces épreuves,
mais plutôt de les voir comme un passage obligé, une occasion
de grandir et d’être plus fort.
Ayez la force de mettre votre ego de côté et de faire fi de
ces petites phrases assassines :
Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ?
Qu’est-ce que les gens vont dire à mon sujet ?
Et si jamais j’échouais ?
Et si jamais les gens n’aimaient pas ?

Et si j’avais l’air fou en tentant ma chance ?

Et la valse de l’ego pourrait continuer ainsi pendant des
heures. Je vous le dis, l’ego peut-être votre pire ennemi face
à l’éveil de votre plein potentiel. Vous avez été congédié, vous
avez échoué, vous avez eu l’air fou, vous avez perdu de l’argent
ou autre : RIEN DE CELA NE REPRÉSENTE LA PERSONNE
QUE VOUS ÊTES !
Vous pouvez faire le choix aujourd’hui de mettre cette
épreuve de côté et d’éliminer cet obstacle qui se retrouve entre
vos intentions et votre plus grand potentiel.
Voici donc trois « tulipes de réflexion » visant à semer en
vous le goût de tirer profit de vos propres OUCH ! ces précieux
moments de vie où votre ego sera mis à l’épreuve.
1. Quand une porte se ferme, il y en a toujours une
autre qui ouvrira. Je me souviens du jour où j’avais
été approché pour que mon livre L’École du succès
soit évalué par une série de conseillers en orienta-
tion à travers une vingtaine d’écoles secondaires de la
province de Québec. Les résultats avaient été moyens et
représentaient des pertes potentielles pour moi. Un des
questionnaires était même revenu avec le commentaire
suivant : « L’école du succès est un livre très décevant, il
ne représente pas la réalité et il incite les gens à rêver
en couleur et à croire aux rêves. Le livre est totalement
à déconseiller ». OUCH ! Disons que j’ai eu une petite
pensée pour une dame présente une journée où j’avais
vendu 3500 exemplaires au Mouvement des caisses
Desjardins du Québec, dame qui était d’avis que c’était
le meilleur des livres pour inspirer les jeunes à faire un
choix de carrière passionnant. Une porte se ferme, une
autre s’ouvre… surtout si vous décidez de mettre votre
ego de côté !
2. Ce n’est pas le résultat du OUCH ! qui compte,
mais bien la leçon apprise. À 25 ans, durant ma
première année comme conférencier, j’ai envoyé un
total de 450 vidéos promotionnelles de ma conférence
dans différentes institutions scolaires et entreprises à
travers le Canada, et je n’ai obtenu de cette initiative

Martin Latulippe 73
que quatre réponses positives ! OUCH !… Les mois qui

suivirent furent très difficiles, mais neuf ans plus tard,
et après plus de 1000 conférences, j’ai appris qu’il n’y
a rien de plus efficace que le bouche-à-oreille comme
moyen de promotion, quand les gens apprécient notre
produit ou nos services bien sûr.
3. N’oubliez jamais Iowa ! Lorsque nous sommes en plein
milieu de notre OUCH, il est facile d’oublier que même
les plus grands de ce monde ont leurs propres moments
de OUCH. Au moment d’écrire ces lignes, je regarde la
visite du président Barak Obama à Ottawa. Il vient de
faire un merveilleux OUCH ! Monsieur Barak Obama
vient juste de se taper un petit « It’s great to be in Iowa »
OUCH alors qu’il était dans le Parlement d’Ottawa. Et
sa réaction a été remarquable. Il a continué comme si
de rien n’était, en se reprenant. Voilà un bel exemple à
suivre et un humble rappel que l’erreur est humaine…
même pour le nouveau Sauveur Saint-Obama.
2. DEVENEZ UN EXPERT DANS L’ART DE MAÎTRISER

TOUTES LES FACETTES DE L’EGO
Dans la vie de tous les jours, cette émotion de l’ego est souvent
interpellée à travers le jugement que les autres portent sur ce
que nous faisons, sur ce que nous avons et, à l’occasion, sur
qui nous sommes.
Pour bien illustrer mes propos, permettez-moi de vous
raconter l’histoire de cette gentille dame que j’ai un jour
rencontrée dans l’avion qui m’amenait à Montréal pour une
conférence. Au fil de nos discussions, elle m’avait partagé avoir
déjà lu mes chroniques d’inspiration, alors je lui demandai si
elle avait une suggestion pour un sujet de chronique.
Elle enchaîna donc en me partageant une expérience
professionnelle qu’elle avait dû traverser avec la critique.
Dentiste de profession, elle commence à me parler d’un site
internet où les patients peuvent aller noter leur médecin selon
le service qu’ils ont reçu.

Un jour, elle décida d’aller visiter ce fameux site par pure

curiosité, question de voir ce que les patients disaient de sa
pratique. À sa grande surprise, elle y trouva des critiques un
peu déplacées et, voire même, injustes à son égard. Elle me
lança donc : « Tu devrais écrire sur la façon de gérer la critique
puisque souvent, mérité ou non, ça peut s’avérer très difficile
à gérer. »
Cette chère dame avait bel et bien raison sur ce point : ça
peut souvent s’avérer difficile de gérer les critiques. Mais en
réalité, une telle situation fait plutôt appel à la gestion de notre
ego qu’à la critique en question.
Comme le dit si bien Erik Satie : « Il y a trois sortes de
critiques : celles qui ont de l’influence, celles qui en ont moins
et celles qui n’en ont pas du tout. Les deux dernières n’exis-
tent pas. Toutes les critiques ont de l’influence. » Et toutes les
critiques ont le potentiel de venir affecter notre ego.
En fait, ce sujet tombait à point dans ma vie puisque j’avais
personnellement eu à essuyer quelques critiques publiques au
cours des dernières semaines et plusieurs personnes m’en
parlaient pendant la période des Fêtes.
Quelques semaines avant de rencontrer cette dame, à titre
de président de l’Arbre de l’espoir, j’avais signé à l’intérieur
des pages du journal l’Acadie Nouvelle une lettre d’opinion
en réponse à une étude un peu louche sur la générosité des
Néo-Brunswickois ainsi qu’à des propos qui avait été tenus
au sujet de la division des sommes amassées par la campagne
provinciale de l’Arbre de l’espoir.
À l’intérieur des pages de l’Acadie Nouvelle, une réponse
avait habilement été rédigée au sujet de ma lettre et, à mon avis,
c’était la fin de cette histoire. J’étais content d’avoir exprimé
mes propos au nom de la famille de l’Arbre de l’espoir et des
patients qui luttent contre le cancer. Et pourtant, plusieurs
personnes que je rencontrais pendant la période des Fêtes
me demandaient si j’allais répondre de nouveau ou, encore, si
j’étais blessé par la réponse.
Parallèlement à ce devoir de président de l’Arbre de l’es-
poir, je m’étais affairé, comme à l’habitude, à rédiger mes

Martin Latulippe 75
chroniques hebdomadaires, dont une qui mentionnait, entre

autres, que notre premier ministre du Nouveau-Brunswick,
Shawn Graham, éprouvait certaines difficultés à livrer un
message clair et précis devant son public. J’avais eu l’occasion
de le voir en action à quelques reprises et j’étais simplement
déçu de sa performance, rien de plus.
Bien que l’article ne portait pas du tout sur les capacités
d’orateur de monsieur Graham, c’est ce paragraphe qui en
était majoritairement et malheureusement ressorti.
Une pluie de courriels, de critiques et de commentaires
s’en est suivie.
De nouveau, plusieurs personnes que je croisais pendant
la période des Fêtes me demandaient si j’étais blessé…
Certes, comme l’a dit Satie : « Toutes les critiques ont de
l’influence », mais j’aime encore mieux les mots de Jean-Yves
Soucy, qui nous rappelle que c’est avec un œil critique qu’il
faut lire les critiques.
Voici donc trois « tulipes de réflexion » visant à semer en
vous certaines stratégies sur l’art de gérer la critique… et
l’ego !
1. Ne jamais personnaliser : il y a ce que nous faisons
et il y a qui nous sommes ! Peu importe notre métier,
je pense qu’il est essentiel de nous rappeler qu’il y aura
toujours deux éléments distincts à considérer quand
il est question de gérer la critique, voire notre ego :
Il y a ce que nous faisons et il y a qui nous sommes !
La majorité du temps, les critiques s’adressent à notre
enveloppe extérieure : notre titre, notre position, notre
poste, notre métier et nos rôles professionnels et
communautaires. Ces critiques visent souvent ce que
nous faisons et ainsi soit-il. Très peu de gens peuvent
critiquer qui nous sommes : le père, la mère, l’époux,
l’épouse, le confident et autres rôles intimes qui repré-
sentent fondamentalement qui nous sommes. Si la
critique s’adresse à l’enveloppe extérieure de qui vous
êtes, ne perdez pas trop de nuits de sommeil là-dessus.
Vous pouvez laissez votre ego dormir dans les bras

de Morphée. Si les points qui sont faits s’adressent à

qui vous êtes, cela veut dire que les critiques viennent
probablement de gens qui vous aiment, alors portez
attention sans pour autant le prendre trop personnel-
lement. Comme on dit : prenez le tout avec un grain de
sel… constructif.
2. Comptez-vous chanceux. Une chose est certaine au
sujet de la critique et je crois que c’st la douce moitié du
président Nicolas Sarkozi, Carla Bruni, qui a le mieux
résumé cette certitude : « Il y a une chose pire que
de ne pas être critiqué, c’est de ne pas s’exposer à la
critique. » Nous vivons dans un pays où nous pouvons
exprimer nos opinions librement. Souvent, si vous êtes
critiqué, c’est au moins parce que vous faites le pari
de vous exposer à la critique. Tout le monde y passe,
personne n’est immunisé. Comptez-vous chanceux
d’être critiqué, cela signifie que vous tentez peut-être
humblement d’améliorer les choses, que vous proposez
des changements, des réflexions ou des solutions. Dites-
vous bien que cette attitude vient parfois avec un brin
de critique et que c’est bien comme ça. Ça nous permet
de constamment nous remettre en question, ce qui se
veut une véritable chance dans la gestion de notre ego.
3. Quel est le cadeau ? En réalité, ces critiques m’ont
permis de réaliser que mes dernières chroniques
faisaient dans la complaisance. Bien que les sujets que
je traitais me tenaient fondamentalement à cœur, je
m’égarais dans des propos dilués. J’ai tenté de cher-
cher le cadeau derrière ces prises de position et, à la
fin de la journée, mes textes auraient pu être beaucoup
plus travaillés, question de présenter mon propos à la
hauteur de mes intentions. Du moins, c’est le cadeau
que j’en ai retiré. Disciplinez-vous toujours à chercher
le cadeau d’une critique qui vient affecter votre ego
et, ensuite, efforcez-vous de grandir de cette situation.
Votre succès sera automatiquement quintuplé !
Enfin, je vous souhaite une excellente réflexion sur les
critiques qui viennent parfois éveiller le mauvais visage de
notre ego, et j’espère que ces trois « tulipes » vous permettront

Martin Latulippe 77
de faire fleurir une meilleure gestion de ces moments qui sont

parfois difficiles à gérer dans notre quête à vivre notre plein
potentiel.
3. INSPIREZ-VOUS DE BUDDHA
Un jour, un voyageur lointain se rendit dans le village de

Buddha pour lui adresser la parole. Le voyageur était en désac-
cord avec plusieurs des réflexions et des écrits de Buddha.
Une fois arrivé sur place, le voyageur se dirigea direc-
tement à l’endroit où Buddha pratiquait sa méditation quoti-
dienne et il commença à lui lancer une panoplie d’insultes.
Le voyageur présentait sa perception des choses par rapport
aux écrits et aux réflexions de Buddha et le traita de tous les
noms imaginables. « La vie n’est pas faite ainsi, vous avez tort,
vous n’êtes qu’un pauvre idiot, etc.… », allant même jusqu’à
le ridiculiser, et reprocher à Buddha des propos qu’il n’avait
même jamais dits ou écrits.
Buddha ne réagissait pas. Il était de glace. Une fois que
l’homme eut fini son envolée de frustration, Buddha le regarda
et lui demanda : « Si une personne vous offre un cadeau et que
vous refusez ce dernier, à qui appartient le cadeau ? »
Le voyageur, perplexe, et frustré de la question, se lança
de nouveau dans une lancée d’insultes. Une fois terminé,
Buddha revint de nouveau avec la même question : « Si une
personne vous offre un cadeau et que vous refusez ce dernier,
à qui appartient le cadeau ? »
Le voyageur, un peu embêté et tanné du calme de Buddha
face à ses propos, tenta une réponse en disant « … Il appartient
de nouveau à la personne qui l’offre. »
Buddha regarda le voyageur et lui dit poliment : « Merci
pour le cadeau de tes critiques et de tes insultes, mais je le
refuse, tu peux le garder, il t’appartient. »
Quelle belle leçon ! Voyez-vous, au fil de nos vies, une
multitude de personnes nous offriront des cadeaux que nous

avons le choix d’accepter ou de refuser. Il est essentiel de

comprendre que, dans de tels moments, nous avons toujours
un choix à faire : accepter ou refuser… le cadeau qui nous est
offert. L’ego peut-être notre pire ennemi quand vient le temps
de faire ce choix.
Dès leur jeune âge, les jeunes moines bouddhistes appren-
nent à percevoir les cadeaux de la vie non désirés comme une
opportunité de faire un choix et de grandir intérieurement.
Et vous, vous arrive-t-il parfois de vous faire offrir ce
genre de « cadeaux » non désirés dans différentes situations
de votre vie ?
Voici donc mes trois « tulipes de réflexion » visant à semer
en vous la force de comprendre que nous avons toujours le
choix d’accepter ou de refuser différentes situations de notre
quotidien. Cette prise de conscience est essentielle, voire même
cruciale, dans la mise en œuvre d’une gestion saine de l’ego.
Faites ce choix. Inspirez-vous de Buddha et libérez-vous de
différentes situations que vous ne voulez pas ou plus endurer.
1. Est-ce que ce que vous défendez est en concor-
dance avec vos valeurs fondamentales ? Si oui, il n’y
a aucun mal à refuser un cadeau que vous ne voulez
pas recevoir. Par exemple, un jour, dans une chronique,
je défendais, entre autres, le choix de la gratitude et de
la reconnaissance à tout prix face aux moments diffi-
ciles que la vie met à l’occasion sur l’autoroute de notre
quotidien. Je parlais aussi du pouvoir du RÉ : avoir
l’audace de réinventer, réimaginer ou réorganiser nos
vies dans des passages qui s’annoncent parfois diffi-
ciles. Aussi, je dénonçais surtout le rôle trop souvent
négatif qui est joué par les médias dans des situations
de crises comme celle que nous traversions avec l’éco-
nomie récemment. Ces trois points sont en concor-
dance avec plusieurs de mes valeurs fondamentales. Je
peux donc mourir en paix à savoir que notre fils, Kaël,
et notre petite fille Maïka, liront un jour cet écrit de leur
papa. Ils comprendront que j’étais un défenseur de la
magie de la gratitude face à l’adversité, et un éternel
optimiste sur la nécessité d’avoir l’audace de réinventer

Martin Latulippe 79
nos vies en moments de crises. Mais surtout, espérons

qu’ils comprendront mon invitation à être sélectif dans
la nourriture de leur âme et de leur esprit. Avec le
temps, ils auront la chance de comprendre le cadeau de
constamment se méfier de l’impact négatif des sombres
nouvelles dont nos médias sont trop souvent tapissés au
quotidien. Lorsque ce que vous défendez est en concor-
dance avec vos valeurs fondamentales, accordez-vous
le choix d’être en paix avec vos propos et mettez votre
ego de côté si quelqu’un s’insurge de vos propos. Soyez
en paix avec vous-mêmes.
2. N’oubliez jamais d’où vous venez. Un jour, un de mes
bons amis m’appelle et me dit : « Savais-tu qu’il y a un
numéro sur toi dans la Revue Acadienne ? », revue qui
est le penchant du Bye Bye au Québec. N’ayant pas vu
le spectacle, je n’étais pas au courant. Je le questionne
donc sur l’essence du texte et sur la qualité du numéro. Il
me dit : « C’est certain que ce n’est pas un numéro pour
te faire bien paraître. Le comédien se moque pas mal
de toi, mais te rends-tu compte que tu déranges assez
pour « avoir fait » la Revue Acadienne ? » Sa remarque
m’a fait sourire. Pourquoi m’attrister d’être dans un tel
spectacle ? Pourquoi laisser mon ego prendre le dessus
et me faire croire que ma petite personne était blessée
de ce geste ? La remarque de mon ami m’a immédiate-
ment aidé à me remémorer le chemin parcouru. Dès ma
sortie de l’université, j’ai pris le risque énorme de me
lancer en affaires, sans un sou en poche et sans crédibi-
lité, avec le rêve de devenir conférencier professionnel
et auteur dans le merveilleux monde du dépassement
de soi. Neuf ans plus tard, j’ai la chance et le privilège
exceptionnel de voyager partout à travers le monde
pour y vivre de mon art et, en plus, je me retrouve
dans un spectacle d’humour où l’on se paye ma tête.
Malgré les milliers d’autres sujets d’actualité qui exis-
tent dans le monde et la province, j’ai quand même
fait la « cut ». Quel honneur ! Comme ma grand-mère
disait : « Quand on ne vaut pas une risée, on ne vaut pas
grand-chose ! » Alors, lorsque l’emballage du cadeau
peut sembler blessant, rappelez-vous toujours d’où vous

venez. Cette vision viendra nourrir votre vraie identité

sur le chemin de votre destinée.
3. Apprenez cette bonne vieille prière de la sérénité !
Lorsque vous n’avez pas la force de préciser votre choix
pour vous libérer d’une situation quelconque et que
vous sentez que votre ego est sur le bord de prendre
le dessus, n’hésitez jamais à vous en remettre à cette
bonne vieille prière de la sérénité, qui est porteuse
d’une si grande sagesse. Mon Dieu, donnez-moi l’hu-
milité d’accepter ce qui ne peut être changé, le
courage de changer ce qui peut l’être, et la sagesse
de distinguer l’un de l’autre.

5
C H OI X
Donnez
et vous recevrez
« Vous ne donnez que peu lorsque

vous donnez vos biens. C’est lorsque vous donnez
de vous-mêmes que vous donnez réellement. »
K halil Gibran
1. FAITES UNE MISE AU POINT
Depuis quelques années, mon industrie (le monde

du développement personnel et professionnel) est
frappée par une montée fulgurante de popularité des
publications qui prônent, un tant soit peu, la pensée
magique pour arriver à nos fins.
Le « demandez et vous recevrez » est très à la
mode et je crois qu’il s’agit d’une importante erreur
de parcours.

Je sais que vous n’êtes pas dupe au point de vous laisser

bercer d’illusion par ces concepts, mais, quand même, je me
dois quand même d’adresser le point pour le bienfait des gens
qui veulent réellement se lancer à la quête ultime d’éveiller
l’exceptionnel pouvoir de leur potentiel.
Par exemple, il y a quelques années, le livre et le film Le
Secret ont littéralement frappé l’imaginaire des lecteurs et des
auditeurs du monde entier.
Cette œuvre stipulait, à raison, que nous devenons ce à
quoi nous pensons et que nous pouvons obtenir tout ce que
nous voulons par le biais de nos intentions et de nos pensées.
Cette philosophie est certainement une partie importante
dans la réalisation de qui nous sommes, comme nous l’avons
vu dans le chapitre de la gestion de l’illusion du succès et du
bonheur : il est essentiel de définir qui nous sommes et de
clarifier ce que nous voulons réellement dans la vie.
Toutefois, deux points fort importants furent grossière-
ment passés sous silence, et j’ai nommé : LE TRAVAIL et LE
DON DE SOI !
Une des scènes du film donne l’exemple que la pensée,
c’est un peu comme frotter une lampe magique et avoir la
chance de faire des vœux sans limites à un génie, comme le
relate le conte d’Aladin et la lampe magique.
S’il vous plaît ! Non, mais, peut-on se moquer davantage
des gens ? Mes amis, oui à la pensée positive, oui au pouvoir
des intentions, oui à la magie des affirmations positives, à la
fixation d’objectif, à la responsabilisation et autres ! Mais que
s’est-il passé avec des concepts aussi simples que l’effort, le
sacrifice, les heures et les heures d’investissement de soi, la
prise de risques et le don de soi ?
Mais non. Il est bien plus facile d’acheter une stratégie
farfelue comme celle de la lampe et du génie ; comme ça, si ça
ne fonctionne pas, nous pouvons mettre ça sur le dos du gros
génie, qui n’a jamais existé de toute façon.
Millionnaire en trois jours, millionnaire en deux semaines
en vendant de l’immobilier, millionnaire automatique, million-
naire instantané et j’en passe… ce sont des artifices avec

Martin Latulippe 83
lesquels on tente de désillusionner des gens honnêtes comme

vous et moi, qui méritent une vraie chance d’atteindre leur
rêve.
Mais où est donc passée la formule magique qui disait :
Arrête de te plaindre, lève tes fesses et tente de devenir
la meilleure personne que TOI tu peux devenir. Arrête de
demander que tout te soit servi sur un plateau d’argent et
commence à donner le meilleur de toi même à la vie.
Je pensais à cela il y a quelques semaines, quand je
voyais mon ami Pierre Pelletier, président et cofondateur de
la Savonnerie Olivier, poser fièrement en première page du
journal l’Acadie Nouvelle devant sa nouvelle boutique de New
York. Des milliers et des milliers d’heures de sacrifices, de
gros risques, de passion, de vision et de persévérance. S’il ne
s’était basé que sur les concepts de la lampe magique et de
demander pour recevoir, je crois que Pierre se serait réelle-
ment fait passer un savon ! C’est un très grand travaillant et
Dieu sait qu’il mérite tout ce qui se produit présentement.
Je pensais aussi à cela quand l’École secondaire Népisiguit
de Bathurst a annoncé qu’elle avait amassé plus de 300 000 $
en moins d’un an pour fournir des autobus sécuritaires à ses
élèves à la suite de la tragédie de Bathurst High School, dans
laquelle sept personnes, dont six adolescents, avaient perdu
la vie. QUEL EXPLOIT précédé d’heures et d’heures d’inves-
tissement de la communauté et des entreprises qui voulaient
d’abord et avant tout : DONNER « À LEUR PROCHAIN » !
Si c’était si facile, pourquoi ces deux groupes n’auraient-
ils pas simplement acheté le livre Millionnaire en une minute
ou encore une lampe magique pour tenter d’obtenir ce qu’ils
voulaient ? Pourquoi ne pas simplement avoir demandé et
ensuite avoir attendu de recevoir ?
Parce que ce sont des artifices qui ont, certes, l’intention
d’ouvrir nos esprits pour nous faire voir un nouveau monde
de possibilités. Toutefois, il ne faut pas négliger l’impact de la
puissance de ces messages marketing dans votre subcons-
cient. Ces messages deviennent lentement, mais sûrement des
illusions que vous devrez tôt ou tard apprendre à gérer !

Je peux personnellement vous dire que, à l’époque, j’aurais

volontiers échangé une lampe magique contre les milliers
d’heures de sacrifices que j’ai dû investir à ma sortie de l’uni-
versité pour me lancer en affaires. Les centaines de rejets et
d’échecs, les mauvaises conférences, les déceptions, les salles
vides et les risques que j’ai dû traverser pour me rendre là où
j’en suis aujourd’hui sont presque difficilement quantifiables.
Les mots-clés dans mon dernier paragraphe sont : à
l’époque. Aujourd’hui, je n’échangerais pas ces temps difficiles
pour rien au monde, car je comprends que c’est un passage
obligé pour accéder à un prochain niveau de réussite person-
nelle et professionnelle, et ce, peu importe l’industrie dans
laquelle nous évoluons.
En fait, il y a et il y aura toujours un prix à payer pour
accéder au succès. La question qui tue est la suivante : Êtes-
vous prêt à payer le prix ?
La beauté de la chose avec cette question, c’est qu’il n’y a
pas de réponse parfaite. Vous n’êtes pas meilleur si vous dites
oui et vous n’êtes pas moins bon si vous dites non. La question
est simple : Êtes-vous prêt à payer le prix ?
Êtes-vous prêt à donner et à vous investir à fond dans ce
qui est important pour vous dans la vie ?
Mes multiples implications bénévoles m’ont appris qu’il
n’y a rien comme donner le meilleur de qui nous sommes
dans la vie et ne rien attendre en retour. Et ironiquement,
c’est lorsque nous agissons de la sorte que la vie commence à
nous retourner l’ascenseur de nos désirs et de nos intentions
les plus grandes.
« La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne. »

P ierre Corneille

Martin Latulippe 85
2. SOYEZ GENTILS ENVERS LA VIE
Un jour, lors d’une conférence internationale, j’ai eu la chance

de partager la scène avec un type assez unique, du nom de
Michael J. Chase. Ayant à livrer des conférences sur le même
programme que lui, j’ai eu la chance de faire un bon brin de
jasette avec lui avant sa performance et d’en apprendre davan-
tage sur son histoire. Et, mes amis, quelle histoire inspirante !
Il y a quelques années, ce jeune homme a pris une déci-
sion des plus audacieuses. Il a fermé l’entreprise de produc-
tion photographique qu’il avait bâtie avec son épouse, pour
poursuivre ce qu’il le rendait le plus heureux au monde. Il était
photographe professionnel depuis 16 ans et il gagnait très bien
sa vie grâce à cette passion.
Toutefois, il n’était pas entièrement satisfait quant à son
bien-être intérieur. Michael avait remarqué que ce qu’il le
rendait le plus heureux au monde était lorsqu’il était gentil
avec les autres, lorsqu’il rendait des services aux autres sans
rien attendre en retour.
Vous avez bien lu. Il décida donc de fermer son entreprise
pour poursuivre son rêve : créer le Kindness Center, au Maine.
Ce centre allait enseigner, véhiculer et inspirer les gens à être
plus gentils tout en bâtissant un monde meilleur.
Il est clair que Michael avait fait le choix de donner ! Et la
raison pour laquelle j’aborde cette stratégie « de donner pour
recevoir » en parallèle avec la gentillesse de Michael est que je
crois que les liens sont apparents entre l’art d’être gentil dans
la vie et celui de donner pour recevoir dans la vie.
Afin d’attirer l’attention envers sa mission, il se lança donc
le défi personnel des 24 heures de gentillesse. Il s’en alla donc
dans les rues de sa ville et passa les 24 prochaines heures à
aider des purs inconnus. Il aida des gens à traverser la rue,
ouvrit la porte aux gens au centre commercial, offrit des cafés
aux sans-abri, parla avec eux, donna des fleurs à des dames.
Pendant tout ce temps, il souriait aux gens, leur souhaitait une
merveilleuse journée, etc.

Aux dires de Michael, ce fut la plus belle journée de sa

vie. Cette journée venait de confirmer encore plus que ce qu’il
le rendait le plus heureux au monde était d’être gentil avec
les autres et de rendre service aux gens, sans rien attendre
en retour.
Ça fait maintenant plusieurs années que Michael gagne
sa vie à être gentil et à enseigner aux autres ces vertus, comme
étant des clés essentielles de l’épanouissement. Incroyable,
n’est-ce pas ?
Voici donc cinq « tulipes de réflexion » sur le gros du
message que Michael partage avec ses audiences pour créer
un peu plus de gentillesse dans votre quotidien et dans le
monde.
1. Soyez conscient de l’impact de votre investisse-
ment envers la vie. Michael est convaincu que la vie
nous renvoie exactement ce que nous y investissons,
ce que nous lui donnons. Plus vous vous investissez
dans la vie et dans le bonheur des autres, plus cette
attitude aura un impact grandiose dans votre vie. Il
en est de même avec le succès et le bonheur. Plus vous
vous investissez pour aider les autres, pour avoir du
succès et pour être heureux dans la vie, plus la vie vous
retournera du succès et du bonheur.
2. Posez-vous toujours la question qui fait la diffé-
rence. Suis-je gentil et est-ce que je donne le meilleur
de qui je suis ? La prochaine fois que vous voulez vous
plaindre, critiquer, juger ou rabaisser qui ou quoi que
ce soit, posez-vous cette puissante question : Suis-je
gentil et est-ce que cette attitude représente le meilleur
de qui je veux être ? Votre réponse déterminera majori-
tairement le retour que vous recevrez de cette situation,
et ce, tel un miroir.
3. Adoptez cette habitude de vie. Selon Michael, il y
a trois endroits où on doit user de la gentillesse avec
constance. D’abord, avec soi-même. Il est essentiel de
traiter qui nous sommes, nos talents et nos valeurs
avec gentillesse. Ensuite, il va de soi d’être gentil avec
les autres et, enfin, avec la planète, l’environnement.

Martin Latulippe 87
Je crois qu’un énorme parallèle peut être brossé ici

avec l’art de donner pour recevoir. Je suis convaincu
que nous devons aspirer à donner le meilleur de qui
nous sommes dans ces trois sphères, soit : envers nous-
mêmes, envers les autres et, enfin, envers la planète et
la vie !
4. Appliquez-vous et suivez les neuf étapes pour une
gentillesse maximale. Selon ce jeune homme hype-
roriginal, il y a neuf éléments nécessaires pour vivre
avec un cœur gentil. D’abord, nous devons avoir un
cœur attentif, reconnaître les besoins chez les autres.
Ensuite, nous devons poser nos gestes de façon chari-
table, authentique, enthousiaste et courageuse. Nous
devons toujours démontrer de la compassion, de la
reconnaissance et de la patience dans nos actions. Il y
a beaucoup de vérité dans ces qualificatifs. Pensez par
exemple au courage. Pensez au courage que ça prend
pour souhaiter une merveilleuse journée à un pur
inconnu avec un large sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Et pourtant, les résultats sont toujours magiques. Soyez
courageux et ne vous questionnez jamais sur ce que les
gens penseront de votre excès de gentillesse. Voyez-
vous à nouveau les similarités entre la gentillesse et
l’art de donner pour recevoir ? Relisez cette « tulipe de
réflexion » en voyant les neuf éléments sous la loupe
des neuf éléments pour vivre avec un cœur qui donne.
Chacun des éléments s’applique à merveille au don de
soi !
5. Agissez en tout temps et soyez spontané. La portion
la plus difficile est sans doute d’agir, de performer et de
livrer nos actes de gentillesse (ou de donner) de façon
constante et spontanée. Ouvrir la porte à des inconnus
et leur souhaiter la plus merveilleuse des journées, aider
des personnes âgées à traverser la rue, acheter un café
à un pur inconnu en ligne derrière vous, dire sincère-
ment merci à toutes les personnes qui vous serviront
et qui vous aideront en cours de journée, etc.
Sur ces points de réflexion, j’ajouterais qu’une grande
partie du succès et du bonheur consiste aussi à « accepter » la

gentillesse tout comme il est essentiel d’accepter de donner. Par

exemple, il m’arrive souvent de complimenter une personne
pour, disons, ses vêtements, et la réponse typique est du
genre : « Ah ! cette vieille chemise, ça fait des années que je
l’ai. Ah ! j’me trouve grosse, là-dedans, etc. » Une grande clé
dans la magie de générer la prospérité intérieure est d’ap-
prendre à accepter le bon qui vient vers nous et, pourtant,
beaucoup de gens font l’erreur de bloquer la bonté par des
petits commentaires réducteurs à l’égard de la gentillesse
qu’ils se font offrir. La réponse adéquate en tout temps est
simple et précise : MERCI. Il en est de même quand les gens
veulent vous donner quelque chose. Sachez avoir la sagesse
d’accepter.
3. CROYEZ-VOUS ENCORE EN LA MAGIE

DU DON DE SOI ?
Depuis quelques années, j’occupe le poste, à titre bénévole, de

président de la campagne provinciale de l’Arbre de l’espoir, au
Nouveau-Brunswick, Canada, une campagne qui vient en aide
à l’amélioration des soins et de la qualité de vie des personnes
atteintes du cancer depuis 1989. Quelle aventure exception-
nelle et quel privilège que celui d’être témoin, à travers mes
fonctions, du plus beau geste qu’il soit et que j’ai nommé : le
don de soi, au nom de la vie !
Chaque année, la campagne de l’Arbre de l’espoir va
bon train et les activités se multiplient aux quatre coins de la
province du Nouveau-Brunswick dans un élan de générosité
fort impressionnant. Chaque fois que j’ai le privilège d’in-
tervenir dans le cadre d’une activité de souscription, je suis
sincèrement touché par la pureté, l’accessibilité et la rapidité
avec laquelle le don de soi vient en un clin d’œil aider à bâtir
un monde meilleur.
Certaines personnes ont de l’argent et elles donnent de
l’argent. D’autres personnes ont moins d’argent, alors elles
donnent de leur temps. Certaines personnes ont de grands
talents, alors elles donnent de leur talent. La clé : elles donnent !

Martin Latulippe 89
Et leur geste a un impact grandiose pour les gens envers qui

le don est dirigé, et ce, peu importe la cause.
J’ai été témoin de ce que j’avance un jour alors que
j’étais de passage dans la Péninsule acadienne pour rencon-
trer les bénévoles et les donateurs qui appuient la cause de
l’Arbre de l’espoir dans cette région. Entre autres, nous avons
rencontré une dame exceptionnelle, Jacinthe, à qui nous avons
raconté en deux petites minutes une initiative provinciale
« tête rasée pour l’Arbre de l’espoir », qui allait être lancée
sous peu par le groupe de bénévoles de l’Arbre de l’espoir du
Madawaska, toujours au Nouveau-Brunswick.
Elle n’a pas posé de question, elle ne faisait qu’écouter. À
la suite de notre rencontre, je dirais 30 minutes après, nous
recevions un appel de Jacinthe, la dame en question, qui avait
déjà amassé plus de 1000 $ pour se faire raser la tête et parti-
ciper au concours qui serait lancé.
« J’ai déjà appelé des amis pour leur demander combien
ils me donnaient si je me faisais raser les cheveux pour l’Arbre
de l’espoir. J’arrive déjà au-dessus de 1000 $. En plus, mon
conjoint va probablement en faire autant dans son entreprise »,
me raconte Jacinthe avec une passion si contagieuse.
Quelques plus jours tard, elle était rendue à plus de 3000 $.
J’étais sidéré par la rapidité avec laquelle elle venait de
faire le don de soi. Elle avait utilisé sa passion et son réseau
d’amis pour amasser, en un clin d’œil… et quelques cheveux
en moins, j’en conviens, une somme considérable, au nom de
la vie.
La chose qui me touche le plus dans cette histoire est de
constater la générosité exceptionnelle de l’être humain et ce,
peu importe les épreuves ou les situations qu’il traverse.
Pensez-y un instant ; plus que jamais, toutes les raisons
sont bonnes pour ne pas donner. L’économie, la récession,
les pertes d’emploi, le taux de chômage, le manque de temps,
etc. Et malgré toutes ces raisons et ces temps difficiles, je
rencontre des centaines de personnes à travers le monde qui
font le choix du don de soi : en argent, en temps ou en talent.

Vous n’avez pas d’argent, de temps ou de talent particu-

lier ? Cette pensée est absurde et impossible. Êtes-vous capable
de sourire, d’ouvrir la porte aux gens qui vous suivent avant
d’entrer dans un magasin, de dire merci aux gens qui vous
aident ou qui vous ont aidé, de dire je t’aime, etc. ?
Ces petites actions sont toutes des semences du don de
soi. Lorsque mises en application, elles ont un impact immé-
diat sur les gens envers qui le don est dirigé et, surtout, elles
ont un impact grandiose sur l’exceptionnelle puissance de
votre potentiel.
La vérité, c’est que le don de soi est l’une des habitudes de
vie les plus importantes que pratiquent les gens qui connais-
sent un bonheur équilibré et une vie épanouie. Oubliez un
peu le concept marketing de « Demandez et vous recevrez » et
faites un retour aux sources en « donnant » d’abord et avant
tout sans rien attendre en retour.
Voici donc trois « tulipes de réflexion » et d’action visant à
semer en vous le goût du don de soi comme habitude de vie.
1. Faites circuler la générosité. L’eau la plus pure qui
serait mise dans un bocal et qui ne circulerait plus
deviendrait rapidement stagnante et embrouillée avec
le temps. L’eau qui circule demeure vivante, fraîche
et, surtout, pourra tôt ou tard venir apaiser notre soif.
Il en est de même avec la générosité. Il est essentiel
de faire circuler le don de soi sous toutes ses formes
(temps, argent, talent, écoute, compassion, prières, etc.)
et, en retour, la vie viendra combler notre soif de voir
un monde meilleur prendre forme. La beauté de la
chose, c’est que vous serez témoin de ces mouvements
de générosité et, en plus, vous y prendrez part. Il en est
de même avec vos intentions les plus profondes : plus
vous donnez un peu de vous en aidant les gens de votre
entourage à avoir du succès et du bonheur, plus la vie
fera circuler de nouveau cette générosité envers votre
vie.

Martin Latulippe 91
2. Essayez le don-surprise. La prochaine fois que vous

vous présentez au café près de chez vous, laissez une
petite somme additionnelle pour payer le café du client
suivant. Remarquez bien la réaction de la serveuse.
Expliquez simplement que vous voulez laisser ce 1,50 $
en extra pour offrir un cadeau-surprise au prochain
client qui viendra. Premièrement, vous ferez rire cette
personne et, deuxièmement, vous viendrez de semer le
goût du don de soi chez la personne qui recevra votre
café en cadeau, croyez-moi. Vous pouvez pratiquer
cette stratégie à l’épicerie, au cinéma, dans un poste
à péage, au bureau de poste pour des timbres en ne
laissant qu’une petite somme qui couvrira une partie
du coût du client suivant. Soyez créatif ! Je pose souvent
ce geste, surtout quand j’ai des journées plus difficiles
et, comme par magie, ce petit rituel vient ensoleiller ma
journée et rappeler aux gens qui reçoivent mes dons
qu’il est facile de faire une différence et qu’ils peuvent
en faire autant.
3. Ah, ce vieux cliché : c’est le geste qui compte !
Comme pour la majorité d’entre vous, la vie a été très
généreuse à mon égard, mais je dois dire que deux
moments bien précis ont marqué mon échelle d’appré-
ciation pour ce vieux cliché qui dit que « c’est le geste
qui compte ». En mai 2007, lorsque j’ai rencontré Sean
Collins pour la première fois, ce jeune garçon atteint
du cancer pour qui j’ai écrit le livre Dix aiguilles, il
m’a donné une roche pour me porter bonheur et me
remercier pour ce que j’allais faire pour lui. Encore
aujourd’hui, ce petit geste résonne dans mon cœur.
Le deuxième geste s’est produit lors du dernier Radio-
thon de l’Arbre de l’espoir. Un jeune homme de six ans
environ est venu porter une somme d’environ 8,25 $
en don, dans un petit sac ziplock. Il avait vendu des
bouteilles pour être capable de venir faire un don.
J’en avais les frissons ! Et vous, quels gestes avez-vous
envie d’entreprendre aujourd’hui pour embellir votre
monde ? Faites-le d’abord et il vous reviendra tôt ou
tard, tel un cadeau de la vie.

Enfin, j’espère que ces trois « tulipes de réflexion » vous

permettront de semer le don de soi dans votre quotidien et,
comme le dit le vieux dicton : « Semez le bonheur dans le
jardin du voisin et vous serez surpris de constater ce que le
vent rapportera dans le vôtre.

6
C H OI X
Aspirez à vivre
l’exceptionnel
pouvoir de votre
potentiel
« Regarde au-dedans de toi,

c’est là qu’est la source de tout bien. »
M arc-Aurèle

1. VIDEZ L’ASSIETTE DE VOTRE POTENTIEL
Avez-vous déjà songé à la signification du mot « potentiel » ?

Que ce soit la mesure de votre potentiel, celui qui vous habite,
celui que vous exploitez ou encore celui que vous laissez
sommeiller en vous, etc.
Au cours des derniers mois, j’ai développé une véritable
fascination pour ce mot dans le cadre de la rédaction de ce
livre que vous tenez entre vos mains.
Alors que nous vivons dans une société qui est tellement
obsédée par le succès, je dois avouer que le mot potentiel a
toujours été un terme qui m’interpellait beaucoup plus que
celui du succès. Le succès n’est, à mon avis, qu’une consé-
quence ou un sous-produit d’une prise de décision : celle
d’aspirer à vivre l’exceptionnel pouvoir de notre potentiel.
Le mot « potentiel » pour moi fait toujours appel à une
exceptionnelle possibilité de croissance, une merveilleuse
quête que nous avons le choix d’entreprendre ou non.
Ceux qui décident d’entreprendre cette aventure sont
des personnes qui font le choix de vivre leurs rêves éveillés,
d’explorer de nouveaux horizons, de ne pas se contenter des
miettes de la vie et de constamment repousser les limites de
leur confort, question de découvrir de quoi ils sont réellement
capables.
D’un autre côté, le mot « potentiel » est malheureusement
souvent utilisé avec connotation négative.
Combien de fois ai-je entendu des phrases telles :
Ce gars-là a tellement de potentiel, mais…
Ce type avait tout le potentiel au monde pour réussir, mais
il lui manquait quelque chose !
C’est un beau potentiel gaspillé !
Il s’est malheureusement assis sur son potentiel, etc.
Cette focalisation sur l’aspect négatif du mot potentiel
nous amène trop souvent à oublier son sens ultime, nous porte

Martin Latulippe 95
à oublier de vivre l’exceptionnel pouvoir de notre potentiel. À

mon humble avis, aspirer à vivre l’exceptionnel pouvoir
de notre potentiel n’est rien de moins que d’acquérir
l’incroyable sentiment de liberté d’être soi-même !
Et ce n’est pas une fois rendu à la fin de notre vie qu’il
faudra faire ce choix et vider l’assiette de notre potentiel. C’est
maintenant où jamais, et le choix d’entreprendre cette quête
est perpétuel ! Il n’y a pas d’âge pour entreprendre cette quête.
C’est pour cette raison que l’acronyme qui définirait le
mieux le mot potentiel devrait être :
Perpétuellement
Oser
Tout
Entreprendre
Nous
Tient
Innovateur
Eveillé et
Libre d’être soi-même
Avec un tel état d’esprit, fortes sont les chances que vous
ne laisserez jamais rien dans l’assiette de votre potentiel.
Qu’allez-vous oser entreprendre à la suite de ce livre ? Peu
importe ce que vous entreprendrez, assurez-vous que votre
tentative soit perpétuelle. C’est la meilleure décision pour
semer en vous l’innovation, l’éveil et, surtout, ce merveilleux
sentiment de liberté d’être vous-mêmes.
Voici donc cinq tulipes de réflexion pour semer en vous
l’ardent désir de vivre votre plein potentiel et d’accéder à cette
merveilleuse finalité qui est celle d’acquérir l’incroyable senti-
ment de liberté en étant vous-mêmes.
1. Êtes-vous du genre à finir votre assiette ? Le mot
potentiel contient en fait deux volets qui ne mentent pas.
Le premier se rattache au merveilleux monde de possi-
bilités qui nous entourent et qui nous habitent. L’autre
volet, quant à lui, est directement lié à ce que nous

laissons dormir à l’intérieur de nous. Et vous, laissez-

vous beaucoup de votre potentiel dans votre assiette ?
Les restants dans notre assiette, nous pouvons les jeter
ou les mettre au frigo pour plus tard. Cette entreprise
que vous voulez démarrer, ce voyage de rêve que vous
remettez depuis des années, ce livre que vous voulez
écrire, cette mise en candidature pour un parti poli-
tique, cette implication dans la cause de votre choix,
etc. Ne laissez rien dans l’assiette de votre potentiel,
croquez dans la vie jusqu’à la dernière bouchée. Osez
démarrer ou réanimer un projet qui vous tient à cœur,
votre potentiel croîtra et vous en sera grandement
reconnaissant.
2. Arrêtez de vous mentir. Le célèbre auteur améri-
cain Norman Cousins a dit un jour : La pire tragédie au
monde n’est pas la mort, mais plutôt de laisser mourir
notre potentiel alors que nous sommes encore en vie.
J’adore cette phrase pour plusieurs raisons, mais prin-
cipalement pour l’effet miroir qu’elle peut provoquer
chez l’individu. Ce que je veux dire, c’est que nous
aurions beau parler de toutes les tragédies du monde,
les mauvaises nouvelles, les déceptions, les tristesses,
les injustices et autres, mais, à la fin de la journée, une
seule question nous sera posée pour mesurer notre vrai
potentiel : Qu’as-tu fais de ta vie ?
3. Votre potentiel est comme un dynamo. Je me
souviens lorsque mes parents m’ont acheté un dynamo
pour mettre sur ma belle bicyclette. J’étais fasciné du
fait que, le plus que je pédalais, plus la lumière éclairait
le chemin devant ma bicyclette bleue au siège banane.
Je trouvais cette invention exceptionnelle. Lorsque j’ar-
rivais à destination et que je cessais de pédaler, j’étais
toujours un peu triste de voir la lumière s’éteindre. Je
crois humblement que notre potentiel est à l’image de ce
dynamo. Si vous pédalez, la vie mettra en lumière votre
plus grand potentiel, et, si vous cessez d’y croire, votre
potentiel cessera d’éclairer. Que ferez-vous aujourd’hui
pour animer cette lumière qui vous habite ?

Martin Latulippe 97
4. Un potentiel qui est pleinement exploité est un

potentiel qui est entretenu. L’auteur américain Zig
Ziglar disait un jour : « La motivation, c’est comme
prendre une douche, il ne suffit pas de se laver une
fois pour être propre pour le reste de sa vie. » La moti-
vation ainsi que notre potentiel sont deux ressources
naturelles que nous devons entretenir et conserver
précieusement toute notre vie. Il ne suffit pas d’assister
à une conférence, d’embaucher un coach ou de lire un
livre pour demeurer motivé pour le reste de notre vie.
Si jamais vous venez chez moi, vous y trouverez des
centaines de livres d’inspiration et de psychologie de
toutes sortes. Chaque jour, je prends une douche de
motivation puisque je sais qu’il n’y a pas de meilleur
rafraîchissement pour mon potentiel. Et dans ma
voiture, je suis toujours en train d’écouter des bandes
audio de mes idoles du monde de l’inspiration. Bref,
peu importe votre style, investissez dans l’entretien de
votre potentiel, vous serez la première personne à en
bénéficier.
5. Et si jamais j’y arrivais ! Quand je me mets à songer
à mes plus grands rêves et ceux que nous avons en
famille, une seule et unique réflexion vient stimuler
mon envie de tenter ma chance : et si jamais j’y arri-
vais ! Sérieusement, qui sommes-nous pour prédire un
échec ? Ou pire encore, qui a réussi à vous convaincre
que c’était impossible ? Nous vivons de plus en plus
dans une société où tout est possible.
Cela m’amène à la plus belle facette du concept de ce
merveilleux monde du potentiel dans lequel je suis plongé
depuis des mois. À mon avis, il n’y a rien de plus intrinsèque
comme sensation que celle d’exploiter l’exceptionnel pouvoir
de notre potentiel. C’est nous contre nous-mêmes, point final.
Lorsque vous allez plus loin que vous vous y attendiez,
vous êtes la première personne à le savoir. C’est une sensation
merveilleuse, c’est une victoire intérieure, la plus belle des
victoires. C’est cette victoire qui n’a pas besoin de médailles
ou de quelconques reconnaissances externes. Vous le savez
que vous êtes gagnants, et c’est tout ce qui importe.

Mais l’envers de la médaille est tout aussi génial, si vous

vous mentez et que vous êtes du style à laisser du potentiel
dans votre assiette, vous serez ultimement la seule personne
à pouvoir répondre à cette question : qu’as-tu fais de ta vie ?
2. RÉDIGEZ VOTRE TESTAMENT DE L’ÂME
Est-ce que les six choix pour développer une plus grande pros-
périté et un plus grand bonheur présentés à l’intérieur de ce
livre sont les seuls éléments nécessaires pour éveiller l’excep-
tionnel pouvoir de votre potentiel ?
Non, mais je crois toutefois que ce sont de grandes pistes
de réflexion dont nous n’entendons pas assez souvent parler
dans ce merveilleux monde du dépassement de soi.
Développer la sagesse de maîtriser l’illusion du succès et
du bonheur est un must. Avoir la force d’éviter le paradoxe des
passions et être à l’écoute des coïncidences sont deux choix qui
vous permettront d’accélérer la croissance de votre potentiel.
Votre capacité à venir gérer l’obstacle numéro un entre
vos intentions et vos plus grandes réalisations sera souvent
l’élément qui déterminera si votre prospérité et votre bonheur
seront durables.
Et que dire du choix numéro cinq ! Dans une société où
tout le monde demande à recevoir, vous serez très surpris de la
puissance de ce choix si vous commencez à donner plutôt que
de toujours demander. Ce choix représente le carburant ultime
pour nourrir votre potentiel. Plus vous aiderez les autres à
développer leur prospérité et leur bonheur, plus la vie vous
retournera le fruit de vos investissements.
Et ce dernier choix, qui consiste à aspirer à vivre l’ex-
ceptionnel pouvoir de votre potentiel, il ne pourrait pas être
complet sans toucher certaines des qualités indispensables
pour se démarquer au fil de notre vie.

Martin Latulippe 99
J’ai dressé cette liste de qualités lors de la naissance de

notre deuxième enfant, une petite princesse que nous avons
nommée Maïka.
Dès ses premiers jours sur Terre, c’est fou à quel point
j’avais des choses à lui dire. Parfois, je lui disais tout ce qu’il
me passait par la tête alors que, d’autres fois, je me disais que
j’aurai amplement de temps pour lui transmettre toutes mes
valeurs et mes réflexions.
Mais en même temps, cette réflexion m’a fait songer à
toutes ces choses que j’aimerais dire à mes enfants et que je
n’aurai peut-être pas la chance de leur dire. On prend souvent
le temps de faire un testament afin de léguer nos biens, mais
je me disais qu’il était plutôt rare de voir des gens prendre le
temps de rédiger un testament de l’âme.
J’ai donc pensé tenter la chose en partageant avec vous
un petit « sommaire » de six tulipes de réflexion que moi et
mon épouse aimerions un jour partager avec nos enfants. Je
vous encourage aussi à tenter l’exercice. Je suis convaincu que
vous la trouverez très difficile, mais surtout très enrichissante.
Votre liste pourra facilement s’ajouter aux six choix présentés
à l’intérieur de ce livre. Les éléments qui se retrouveront sur
votre liste sont les qualités indispensables que vous devrez
développer pour finaliser la mise en œuvre de l’exceptionnel
pouvoir de votre potentiel.
1. La gratitude. Chaque journée sur Terre est un cadeau.
Ne vous abandonnez jamais à vous apitoyer sur votre
sort. Le chemin vers l’enlisement et le cynisme est
si facile à emprunter, mais ne vous mènera jamais
ailleurs que dans un cul-de-sac. Soyez reconnaissants
pour chaque moment sur Terre, comptez-vous toujours
chanceux de pouvoir tenter votre chance au jeu de la
vie et, surtout, n’hésitez jamais à remercier la vie pour
les petits plaisirs que nous prenons trop souvent pour
acquis.
2. L’amour. L’amour de soi et d’autrui est une quête
sans fin. Au fil des ans, apprenez à maîtriser cette
merveilleuse émotion qu’est l’amour. Certaines jour-
nées seront meilleures que d’autres, alors que d’autres

journées vous sembleront interminables. Certains indi-

vidus vous sembleront aimables, alors que d’autres
vous sembleront peut-être plus difficiles à aimer. Ayez
l’audace d’éprouver de l’amour pour les deux types de
journées et pour les deux types d’individus. Comme le
vieux dicton le dit : La vie est comme un arc-en-ciel, ça
prend du soleil…et de la pluie, pour en voir les couleurs.
L’amour de soi et d’autrui est comme cet arc-en-ciel, vos
hauts et vos bas viendront donner de la couleur et de
la saveur à cette merveilleuse émotion qu’est l’amour.
3. La responsabilité. Développez le réflexe de prendre
100 % de vos responsabilités. Ne blâmez jamais les
autres pour vos insuccès, vos résultats ou votre situa-
tion. Un vieil adage dit que lorsque l’on pointe du doigt
les circonstances extérieures et que nous les tenons
responsables de nos malheurs, il y a toujours trois
doigts qui reviennent en notre direction. Cette vieille
image existe depuis des siècles et, devinez quoi, elle
existera encore durant des siècles encore. Ne soyez pas
des spectateurs de la vie. Soyez plutôt des artisans de
votre réalité et ayez toujours l’humilité d’être de ceux
qui se regardent dans le miroir de la vie une fois de
temps en temps.
4. L’attitude. Votre attitude dans la vie est votre legs
ultime. Vous aurez beau accumuler tous les biens
matériels que vous voulez ou encore réaliser de grands
projets, mais, à la fin de cette belle aventure qu’est la
vie, votre attitude, qui vous êtes, sera le seul véritable
cadeau que vous laisserez derrière vous. L’auteur James
Allen a dit un jour : « Dans la vie, on ne devient pas
toujours ce que l’on veut, mais l’on devient toujours qui
nous sommes. »
5. L’effort. Il n’y a rien de gratuit dans la vie. Si vous
aspirez à de grandes choses, sachez que tout est
possible si vous êtes prêt à y mettre l’effort. Est-ce que
cela signifie que, si vous y mettez l’effort, vous pourrez
accomplir tout ce que vous voulez ? Non, pas toujours.
Mais je peux vous promettre que, la plupart du temps,
vous irez certainement beaucoup plus loin que ce que

Martin Latulippe 101
vous pensiez possible au départ. Ça, c’est aspirer à vivre

l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel ! N’accordez
jamais trop d’importance à l’atteinte ou à la non-atteinte
de vos objectifs, mais ayez plutôt la sagesse de décou-
vrir la personne que vous devenez en cours de route. Et
cette découverte, elle ne se réalise qu’à travers l’effort
et la persévérance.
6. La passion. Votre plus grand devoir dans la vie sera
de découvrir vos passions. Au début, il vous sera peut-
être plus facile de découvrir des choses que vous aimez
faire. La raison est simple, c’est parce que, au début,
ce sera un jeu, une véritable passion. Ensuite, il vous
faudra du courage, de l’effort et de la persévérance
pour avoir l’audace d’en faire une carrière. Mais c’est
possible. Je vous souhaite de faire ce choix. Plusieurs
personnes vous diront peut-être que c’est impossible
et que l’important est de trouver un emploi pour payer
les factures. N’écoutez jamais ces mi-aveugles de la vie
et ayez la foi d’explorer jusqu’au bout qui vous pouvez
devenir à travers vos passions, et ce, peu importe le
domaine.
Cette liste pourrait continuer ainsi encore longtemps. Et
je n’ai même pas encore eu la chance de vous parler de la
famille, du plaisir, du respect, de la santé, de l’amitié, de la
générosité et de l’importance de danser comme des fous une
fois de temps en temps…
Mais en même temps, la vie est un peu à l’image de cette
situation. Parfois, on manque de temps ou d’espace alors que,
d’autre fois, on ne trouve tout simplement pas les mots. C’est
peut-être la raison principale qui fait que nous devons vivre
chaque journée de notre vie comme si c’était notre dernière,
qui sait ? Je vous laisse réfléchir à cette question. Et vous,
qu’auriez-vous à dire aux gens que vous aimez pendant que
vous en avez encore la chance ?

3. SOYEZ VOTRE PROPRE MIRACLE
Au-delà de la définition du potentiel qui vise ultimement à être

vous-mêmes, qui vous êtes réellement, je ne vous souhaiterais
qu’une seule autre chose au seuil de ce dernier chapitre : être
qui vous êtes dans le plus de moments et le plus d’occasions
possible au cours des années qui viennent, car « qui » vous
êtes est un véritable miracle.
Les gens ont souvent tendance à oublier que ceux qu’ils
sont proviennent d’un véritable miracle. La conception, la nais-
sance, le développement humain et les innombrables possi-
bilités qui nous entourent tiennent tous du miracle. Quelle
chance d’être en vie !
Et pourtant, nous vivons dans une société où les gens ont
plutôt tendance à passer leur vie à attendre après un miracle,
alors que d’autres personnes prennent simplement la décision
d’être leur propre miracle. Je vous souhaite de prendre cette
décision d’être votre propre miracle.
Les dernières années nous ont démontré plus que jamais
que tout est possible et que des milliers de personnes pren-
nent la décision d’être leur propre miracle.
Prenez par exemple les histoires de Susan Boyle ou Paul
Potts, tous deux ayant participé à la célèbre émission Britain’s
Got Talent. Ces deux individus ont repoussé les limites de leur
potentiel.
À prime à bord, les deux n’avaient rien de « l’illusion
du succès et du bonheur » qui est projetée par la société
d’aujourd’hui. Les deux avaient une apparence physique et
des goûts vestimentaires qui attiraient les moqueries des gens
depuis des années, et, dès le moment où ils sont respective-
ment entrés sur scène, les juges et la foule avaient des préjugés
défavorables envers ces deux personnes.
Le reste appartient à l’histoire. Lorsqu’ils se sont mis à
chanter, ils ont su soulever la foule et se rendre jusqu’à la
grande finale de cette prestigieuse émission de télévision.
Autant Susan Boyle que Paul Potts sont devenus de véritables

inspirations à travers le monde en incitant des dizaines de

millions de visiteurs à visionner leur performance sur le site
YouTube.
Pensez-y un instant ; passer d’une vie de vieille fille céli-
bataire de 48 ans qui chante dans son salon jusqu’à l’émission
d’Oprah Winfrey en quelques mois se veut tout un exploit.
Susan Boyle aurait pu rester chez elle et ne jamais tenter sa
chance, mais elle en a décidé autrement, et il en est de même
pour Paul Potts. Ils ont décidé d’être leur propre miracle !
Si vous ne savez pas de quoi je parle, visitez immédiate-
ment le site YouTube et inscrivez-y les noms de Susan et Paul.
Et que dire de Bernard Lachance, ce chanteur québécois
à qui personne n’avait jamais accordé une réelle chance de
réussir à titre de chanteur. Il décida un jour de commencer à
louer de grandes salles et à vendre les billets par lui-même.
Bernard eut l’idée d’imprimer le plan de la salle sur le devant
d’un chandail, et c’est en se promenant sur le trottoir qu’il
invitait les gens à choisir leur place et acheter leur billet. Les
gens pouvaient écouter sa musique à l’aide d’un baladeur iPod
que Bernard avait avec lui, sélectionner leur place avec un
surligneur sur le devant du chandail de Bernard et payer leur
billet à Bernard sur-le-champ.
Son audace à vivre l’exceptionnel pouvoir de son potentiel
l’amena à vendre un peu plus de 5 000 billets pour le théâtre du
Centre Bell, où il présenta son spectacle. Une paire de billets
à la fois, avec le plan de la salle sur son chandail ! Incroyable,
mes amis.
Il repoussa ensuite les limites en louant le prestigieux
Théâtre de Chicago pour y présenter un spectacle avec la
même technique de vente et invita personnellement Oprah
Winfrey à participer à son spectacle. Oprah n’a pas participé
à son spectacle, mais elle fut tellement impressionnée par son
audace et son histoire qu’elle l’invita à son émission.
Bernard Lachance, un pur inconnu pour des millions de
personnes, devint ainsi le deuxième québécois après Céline
Dion à être invité à l’émission d’Oprah Winfrey. Personne
avant Bernard n’avait loué de grandes salles pour lui-même

pour y vendre les billets un à un en laissant les gens sélec-

tionner leur place sur le devant d’un chandail. Bernard aurait
pu rester chez lui et se dire que personne ne lui avait jamais
accordé la chance qu’il méritait. Il en décida autrement et le
reste appartient à l’histoire.
Il y a quelques années, un ami et collègue conférencier du
nom de Scott Ginsberg décida de poursuivre une vision des
plus banales, à première vue. Dans la cadre d’un projet univer-
sitaire, Scott avait eu l’idée de porter une étiquette d’identifi-
cation avec son nom, « un nametag », pour voir s’il était plus
facile de rencontrer des gens lorsque nous nous identifions.
Il trouvait l’expérience tellement intéressante qu’il décida
de continuer à porter son étiquette « Hello, my name is Scott »
24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Au moment d’écrire ces lignes, Scott a porté son étiquette
d’identification pour 3 247 jours de suite. Il attira tellement
l’attention avec sa démarche qu’il passa sur les chaînes et
médias spécialisés tels CNN, FOX, ABC, USA Today, The Wall
Street Journal, Fast Company et bien d’autres pour expliquer
sa démarche qu’il transforma rapidement en entreprise des
plus lucratives.
Aujourd’hui, Scott est l’un des conférenciers les plus en
demande au monde sur le domaine des relations humaines
et interpersonnelles. Il est l’auteur d’une douzaine de livre
sur l’art de se démarquer dans nos relations, et tout cela a
démarré avec un projet universitaire et une petite étiquette
d’identification !
Et les exemples sont aussi nombreux du côté communau-
taire mes amis. Il y a quelques années, le petit village de Plaster
Rock, au Nouveau-Brunswick, sombrait dans les fermetures
d’usines et l’exode des jeunes. Deux frères décidèrent alors
d’utiliser le merveilleux lac qui est dans le village pour orga-
niser ce qui allait être le premier Championnat mondial de
hockey sur étang. Les gens croyaient qu’ils étaient fous à lier.
Aujourd’hui, l’événement a créé une liste d’attente de plus
de 300 équipes, qui proviennent de tous les pays du monde.
L’événement fut officiellement baptisé le Championnat mondial

de hockey sur étang et a attiré des médias tels : New York

Times, Fox, CNN, CBC, TSN, ESPN, Globe and Mail, La Presse
et bien d’autres.
L’impact que cet événement à lui seul peut avoir sur l’éco-
nomie de la région est exceptionnel. Ces deux frères auraient
pu rester chez eux et se plaindre de la situation économique
difficile, mais ils en ont décidé autrement !
Et la liste d’exemples pourrait continuer encore long-
temps. Que ce soit celui de Barack Obama pour avoir repoussé
les limites du possible, d’Usane Bolt en athlétisme, de Guy
Laliberté en affaires, de Daniel Germain dans le domaine
humanitaire ou de Pierre Lavoie dans l’art de faire une diffé-
rence et de changer le monde par des exploits grandioses,
notre société regorge de personnalités qui font le choix de
vivre l’exceptionnel pouvoir de leur potentiel. Nous avons tous
le choix de nous concentrer sur les cyniques de ce monde
ou, encore, sur ces personnalités dynamiques qui tentent de
ne rien laisser dans l’assiette de leur potentiel. Ils ont tous
décidé de devenir leur propre miracle ou, comme Gandhi l’a
si bien dit : « Vous devez d’abord devenir le changement que
vous voulez voir prendre place. » Ces gens ont cessé d’attendre
après les circonstances de la vie et ils sont devenus leur propre
changement, leur propre miracle.
Je souhaite sincèrement que vous entamiez une réflexion
en ce sens pour que vous puissiez vous aussi vivre l’excep-
tionnel pouvoir de votre potentiel.
Tentez votre chance, allez-y et n’oubliez jamais qu’oser
c’est grandir.
Et ne perdez pas de vue que votre démarche ne sera
jamais mesurée par l’atteinte de ces projets ou ces rêves que
vous caressez, mais bien par une seule question qui vous sera
posée à la fin de votre vie : Qu’as-tu fais de ta vie ?
Puisse la réponse à cette question être une mosaïque de
merveilleux moments d’audace, de passion et de joie qui vous
permettront d’avoir le profond sentiment d’avoir été vous-
même dans le plus de moments possible tout en vivant l’ex-
ceptionnel pouvoir de votre potentiel.

Miraculeusement vôtre,
Martin Latulippe, CSP

Notice biographique
Martin Latulippe CSP est l’auteur de quatre

livres best-seller et il est un conférencier-expert de
renommée internationale dans le domaine du poten-
tiel humain et du leadership d’inspiration.
C’est après avoir frôlé la mort de quelques milli-
mètres en recevant un coup de patin à la gorge lors
des Universiades 2001, en Pologne, que cet ancien
capitaine de l’Équipe canadienne de hockey universi-
taire décida de s’investir dans la poursuite d’un rêve,
que plusieurs personnes considéraient inatteignable
et impossible.
Après avoir surmonté des débuts difficiles,
relevé plusieurs obstacles et essuyé plusieurs revers,
Martin Latulippe CSP s’est rapidement forgé la répu-
tation d’être l’un des conférenciers-experts les plus
électrisants de sa génération.
Il livre maintenant des conférences et des sémi-
naires d’inspiration sur le potentiel humain partout
à travers le monde.

Sa liste de clients comprend des organisations telles :

Association internationale des professionnels en management
(IPMA), Fidelity Investment, Banque Nationale du Canada,
VISA, REMAX, Fédération des caisses Desjardins, Banque
Scotia, Beirsdorf Canada, Carlson Wgon Lit, Gouvernement
du Canada, Agence du revenu du Canada, Statistiques Canada,
Patrimoine Canada, Loblaws, Sun Life et plusieurs autres.
Martin est coauteur de deux livres best-seller, L’École du
succès et Gearing Up From Inside and Out.
Il est aussi l’auteur du best-seller Dix aiguilles, qui
raconte l’histoire du jeune Sean Collins, ce jeune garçon de
13 ans atteint du cancer qui voulait réaliser un dernier rêve
avant de mourir, soit celui de publier un livre sur sa vie.
Martin accompagna bénévolement ce jeune dans la réali-
sation de son rêve dans l’objectif de donner 100 % des fonds
aux personnes atteintes du cancer.
À ce jour, le livre Dix aiguilles s’est vendu à plus de 15
000 exemplaires et il a permis d’amassser plus de 130 000 $
pour les enfants et les personnes atteintes du cancer. Cette
histoire des plus inspirantes fut couverte en première page
de yahoo.ca, à l’émission nationale Sounds like Canada de
CBC, RDI Atlantique et National et à l’émission Entertainment
Canada (ET).
Doté d’une grande conscience sociale, Martin Latulippe
est beaucoup plus qu’un conférencier-expert. Depuis avril
2008, Martin agit à titre de Président de la campagne de
l’Arbre de l’espoir, au Nouveau-Brunswick, qui amasse plus 1,5
million de dollars annuellement pour les personnes atteintes
du cancer.
Le 19 juillet 2009, à Phoenix, en Arizona, Martin Latu-
lippe a reçu son titre de CSP (Certified Speaking Professional)
qui se veut la plus haute désignation qui peut être méritée
dans l’industrie des conférenciers professionnels à l’échelle
internationale. Cette certification représente une excellente
mesure de l’expérience et des habiletés d’un conférencier. Le
CSP est reconnu par la National Speakers Association (NSA) et
la Fédération internationale des conférenciers professionnels.

En date du 19 juillet 2009, seulement 54 conférenciers au

Canada détenaient cette certification et Martin Latulippe n’est
que le 3e Québécois à obtenir cette désignation et le premier
résident du Nouveau-Brunswick à obtenir cette certification.
Dans la vie de tous les jours, Martin et son épouse Chantal
sont les heureux parents d’un petit garçon qui se nomme Kaël
et d’une petite princesse qui se nomme Maïka.
Pour vérifier les disponibilités de Martin pour

une conférence ou un séminaire d’inspiration :
www.martinlatulippe.ca
506.387.5WOW (5969)
506.874.5WOW (5969)
martin@martinlatulippe.ca
Vous pouvez aussi suivre Martin

sur les médias sociaux tels :
FACEBOOK, TWITTER ou Linked


Martin Latulippe Lexceptionnel Pouvoir de Votre Potentiel

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L’EXCEPTIONNEL

3077 exceptionnel pouvoir.indd 1 09-09-25 09:12

L’école du succès, essai,

Gearing Up (Inside & Out) for a Great Life,

Dix aiguilles, biographie,

Ten Needles, biography,

Éveiller l’invisible pour réaliser l’impossible, essai,

3077 exceptionnel pouvoir.indd 2 09-09-25 09:12

3077 exceptionnel pouvoir.indd 3 09-09-25 09:12

Dépôt légal – 4e trimestre 2009

3077 exceptionnel pouvoir.indd 4 09-09-25 09:12

Au quotidien francophone par excellence

3077 exceptionnel pouvoir.indd 5 09-09-25 09:12

Trois mini-préfaces pour vous accompagner

3077 exceptionnel pouvoir.indd 7 09-09-25 09:12

Les six choix pour éveiller l’exceptionnel pouvoir

3077 exceptionnel pouvoir.indd 8 09-09-25 09:12

OÙ AI-JE COMPRIS LE VÉRITABLE SENS DE LA VIE ?

Je n’étais âgé que de 22 ans lorsque mon premier mentor m’a

3077 exceptionnel pouvoir.indd 9 09-09-25 09:12

l’équipe de hockey universitaire les Aigles Bleus de l’Univer-

3077 exceptionnel pouvoir.indd 10 09-09-25 09:12

de l’équipe de hockey qui allait représenter le Canada aux

3077 exceptionnel pouvoir.indd 11 09-09-25 09:12

À ce moment bien précis, alors que j’avais la moitié du

3077 exceptionnel pouvoir.indd 12 09-09-25 09:12

La réponse à toutes ces questions était malheureusement :

3077 exceptionnel pouvoir.indd 13 09-09-25 09:12

OÙ AI-JE ENTREPRIS LA POURSUITE

« Plusieurs d’entre nous avons peur d’épouser nos passions

Depuis l’âge de 16 ans, j’avais développé une fascination gran-

3077 exceptionnel pouvoir.indd 14 09-09-25 09:12

J’avais toujours eu une admiration sans bornes pour ces

3077 exceptionnel pouvoir.indd 15 09-09-25 09:12

Disons que c’était ma première réelle expérience avec

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les belles réalisations, j’ai aussi eu plusieurs moments dans ma

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Aujourd’hui, un pas à la fois, je tente d’apprécier les petits

« Plusieurs personnes se font de fausses idées sur la vraie

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UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS :

« Les petites choses avec amour… ce n’est pas combien

3077 exceptionnel pouvoir.indd 19 09-09-25 09:12

Nous aimerions tous posséder cette fameuse clé « passe-

Aspirez à vivre l’exceptionnel pouvoir de votre potentiel

Donnez et vous recevrez

Gérez l’obstacle numéro 1 entre vos intentions

Évitez le paradoxe des passions

3077 exceptionnel pouvoir.indd 20 09-09-25 09:12

Voyez-vous, trop souvent, de plus en plus de gens essaient

3077 exceptionnel pouvoir.indd 21 09-09-25 09:12

Pourtant, à en juger par les statistiques sociologiques

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Et vous ? Que se cache-t-il derrière les résultats que vous

3077 exceptionnel pouvoir.indd 24 09-09-25 09:12

« On ne peut vivre dans le monde

Ce n’est pas un secret pour personne que nous

3077 exceptionnel pouvoir.indd 25 09-09-25 09:12

Et pourtant, la majorité du temps, cette visée d’un plus

3077 exceptionnel pouvoir.indd 26 09-09-25 09:12

choses qui se retrouvaient dans notre illusion ne comptent