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Théories de la croissance économique :

Cours fiché par Yassine ABOUKIR

1. Les classiques : Adam smith, David Ricardo, Robert Malthus

Les classiques ont discuté la durabilité de la croissance économique, Le fondateur de l’économie


libérale moderne Adam Smith montre que la croissance économique peut être durable, pour cette raison, il
cherche à identifier les moyens d’accroître et d’enrichir « la richesse des nations ». Primo, la division du travail
est le facteur principal de l’accroissement de la productivité. Plus une nation est riche, plus elle spécialise les
talents de ses membres et obtient une productivité supérieure. Deuxio, Smith montre ainsi dans sa théorie des
“avantages absolus” que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le produit dans lequel il est le plus avantagé.
Tersio, Smith préconise le libre échange. Or, ces facteurs sont considérés comme éxogènes c’est à dire
indépendants les uns de l’autres parce qu’ils sont déterminés hors du modèle économique.
David Ricardo et Malthus se sont accordé sur le caractère non durable de la croissance et qui conduit à
un état stationnaire. Pour Ricardo, L’augmentation de la population nécessite une augmentation de la production
agricole. Mais les nouvelles terres mises en culture soumises aux rendements décroissants, les prix du blé
augmentent ainsi, par voie de conséquence, les salaires puisque l’achat du blé est nécessaire à la subsistance. Il en
résulte que les entreprises réduisent leur marge et donc les investissements ce qui mène à un état stationnaire
marqué par la situation d’une économie sans croissance. Malthus note également que la croissance semble être
limité par l’accroissement plus rapide de la population que de la production.

2. Schumpeter :
Il a développé la première théorie de la croissance sur une longue période. Il considère que l’innovation
portée par les entrepreneurs constitue la force motrice de la croissance. Pour lui, les innovations apparaissent par
des grappes, ce qui explique la cyclicité de la croissance économique. En effet, c’est Schumpeter qui a bâti la
théorie des cycles dans « les cycles des affaires » il remarque que différents types de cycles se superposent.
 Les cycles longs d’ordre 40 à 60 ans sont appelés « cycles Kondratieff » par Schumpeter. Ce
cycle économique présente deux phases distinctes : une phase ascendante (Phase A) et une phase descendante
(Phase B). Selon Nikolai Kondratiev, la phase ascendante s’accompagne d’un excès d’investissement qui
provoque une hausse des prix et ensuite des taux d’intérêts qui augmentent face à la forte demande de monnaie. Il
s’ensuit donc un déclin de l’activité économique durant laquelle les prix baisse suite à un excès de l’offre sur la
demande, donc la baisse de la consommation et des investissements, ce qui prépare le terrain pour une nouvelle
phase de croissance.
Joseph Schumpeter propose une autre explication de l’alternance des phases A et B à travers l’apparition de
nouvelles innovations majeures qui entraînent une augmentation de la demande, donc de la production et assure
la croissance économique. La saturation conduit à une baisse de la demande, alors retournement du cycle et
l’entrée dans la phase B. Les entreprise préparent une nouvelle vague d’innovations. C’est ce que Schumpeter
appelle « Destrution créatrice ». Bref, Les phases A correspondent à des périodes de progrès technique important,
alors que les phases B correspondent à des périodes de faible progrès technique.
 Les cycles intermédiaires sont aussi appelés cycles Juglar ou cycles majeurs dont la durée est de
6 à 10 ans. Ils sont composés de deux phases et deux retournements : Expansion  Crise  Dépression 
Reprise
 Les cycles mineurs ou « Cycle Kitchen » est un cycle court d’une durée approximative de 40
mois. Ce cycle a une faible amplitude : On ne remarque ni de vraies crises ni d’expansions fortes, mais
seuelement des accélérations économiques et des décélérations.
3. La croissance « sur le fil du rasoir » : Roy Forbes Harrod et Evsey Domar
Le modèle Harrod-Domar est le premier modèle économique formalisé de la croissance. Le modèle Harrod-
Domar vise à étendre sur la longue période la Théorie générale de Keynes, qui ne portait que sur le court terme et en
reprennent certaines idées avec une principale conclusion : le système laissé à lui seul ne peut pas assurer la croissance avec
le plein emploi et cela en raison de la mauvaise coordination des décisions de ceux qui, d’un côté, épargnent et de ceux qui,
de l’autre investissent. Ainsi, l’Etat doit intervenir pour corriger le mieux possible ces defaults de coordination des décisions
individuelles des agents économiques. La théorie néo-keynésienne montre que la croissance est liée à l’investissement en
capital des entreprises, lui même lié à l’épargne des ménages. En conséquence, L’Etat peut agir sur le niveau de croissance
en favorisant l’épargne, soit par la politique des revenus (directs ou transerts) soit par la politique fiscale et budgétaire.
4. Le modèle de Solow :
C’est un modèle néoclassique qui constitue un des principaux modèles de la théorie de la croissance
économique et qui est contruit à partir d’une réflexion critique sur le modèle Harrod-Domar.
Ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte
donc exclusivement de la mise en combinaison d’une certaine quantité de capital et de travail. Or, ces facteurs de
production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire une augmentation de ceux-ci dans une certaine
proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Le modèle déduit trois
prédictions :
 L’augmentation de la quantité de capital augmente la croissance : avec un capital plus important, la main-
d’œuvre augmente sa productivité.
 Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation
du capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches.
 En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point ou
toute augmentation des facteurs de production n’engendrera plus d’augmentation de la production. Ce point
correspond à l’état stationnaire. Cependant, cette troisième pridiction est irréaliste du fait que les économies
n’atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.
Pour Solow, il fallait ajouter un troisième facteur de production : le facteur résiduel. Il introduit ce facteur
résiduel sous la forme du facteur temps dans la fonction de production qui devient Q=f(L, K, t) ce facteur
temps représente le progrès technique qui est essentiellement un facteur exogène résultant de données
extérieures à la croissance économique (les connaissance scientifiques par exemple). Ainsi en France, le taux
de croissance annuel moyen de la production est de 5% entre 1951 et 1969 ; or l’accroissement du volume
des facteurs n’explique que 2.6% sur les 5%. Autrement dit, sur le long terme, la croissance provient du
progrès technique qui est exogène au modèle « une manne tombée du ciel ».
5. Les théories de la croissance endogène :
Ces modèle ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer,
Robert Lucas, Robert Barro. Ils se fondent sur l’hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n’y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès
technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès
technique n’a donc plus de limite : A travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui
s’auto-entretient.
La théorie de la croissance endogène a identifiée quatres facteurs principaux de croissance :
♦ Le progrès technique :l’originalité de ces théories est d’endogénéiser le progrès technique. Ce
facteur serait en réalité une conséquence de la croissance elle-même. Cette analyse se trouvait déjà chez
schumpeter lorsqu’il affirmait que les innovations progressives résultent de l’amélioration des innovations
précédentes et comme l’innovateur est rapidement imité, il doit mettre en œuvre de nouvelles innovations s’il
veut conserver sa rente de monopole. Schumpeter affirme que cette quête de surprofit explique la course au
progrès technique qui elle-même explique la croissance économique.
♦ Le capital humain : est un concept que l’on doit à Gary Becker dans sa théorie du capital humain,
qui présentait l’éducation et la formation professionnelle comme des investissements qui vont optimiser la
productivité.Lucas considère que le stock des connaissance est un facteur endogène de croissance.
♦ L’accumulation des connaissances : Romer considère que l’accumulation des connaissances est un
facteur endogène de la croissance. Il reprend en partie la théorie du « learning by doing » déjà formulée par
Arrow. Romer affirme que c’est en produisant qu’une économie accumule spontanément les expériences et
donc les connaissances.
♦ L’action publique : Barro démontre que la dépense publique est directement productive et doit
donc être considérée comme un des facteurs de la production. La contribution du secteur public à la croissance
comprend les dépenses d’éducation et de recherche-développement mais aussi celles des infrastrucutres. Ces
dépenses permettent d’augmenter la croissance.

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