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Climatologie, Chapitre II : Evapotranspiration M.

R MAHJOUB

II - EVAPOTRANSPIRATION

II - 1 - EVAPORATION:

II - 1 - 1 - Définition:

D'une façon générale, l'évaporation d'une surface naturelle représente la quantité d'eau
qui se trouve dissipée dans l'Atmosphère à partir de cette surface, par le processus
d'évaporation, cette quantité est généralement exprimée en mm.
La quantité d'eau évaporée par unité de surface et de temps ( E en g/cm²/s ) multipliée
par la chaleur latente de vaporisation de l'eau ( Lv = 600 cal/g ) donne la densité de flux
d'énergie latente ( LE en cal/cm²/s ).
En se basant sur les lois de diffusion, on peut admettre que l'évaporation à partir d'une
surface donnée est proportionnelle à la différence de concentration de vapeur d'eau au niveau
de la surface et à une hauteur donnée à partir de celle-ci:

E = Kw ( Cs H2O - Ca H2O )

Où E: est l'évaporation ( g/cm² )


Kw: est le coefficient de transfert de la vapeur d'eau
Cs H2O - Ca H2O : sont respectivement la concentration en vapeur d'eau au niveau de
la surface et dans l'air ( g/cm3 )
DALTON, en 1834, a été le premier à montrer que le phénomène de transfert est
conditionné par des différences de pression de vapeur. DALTON a émis les lois de
l'évaporation sous la forme suivante, qui est une relation empérique:

E = a ( ew(ts) - ea ) f (u)

ew(ts) - ea: déficit de tension de vapeur d'eau entre la tension de vapeur saturante ew(ts)
et la tension réelle de la vapeur d'eau ea.
f (u): fonction de la vitesse du vent u
a: constante arbitraire, fonction notamment de la dimension et de la forme du
dispositif expérimental adopté ( bac évaporant ...)

E = K ( ew - e a )

K = a f (u) est le coefficient de transfert, fonction de la vitesse du vent.

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II - 2 - Mesure de l'évaporation:

A- Les évaporomètres:

1 - Principe:

Les évaporomètres sont constitués d'un récipient contenant de l'eau en contact avec
l'Atmosphère. On repère une ou plusieurs fois par jour le niveau de l'eau. La diminution
constatée entre deux observations donne la hauteur de la couche évaporée dans l'intervalle
séparant ces observations. Cette quantité s'exprime en mm et 1/10 de mm.
- Les évaporomètres des abris météo, constitués d'un récipient petit pour que son
emploi soit facile. Ces appareils donnent des nombres plus élevés que l'évaporation réelle
d'une masse d'eau naturelle à cause de la quantité d'eau faible contenue dans le récipient et par
conséquent la grande variation de la température.
- La deuxième type d'évaporomètre est constitué d'un récipient beaucoup plus grand:
Ce sont les différents types de " bacs à évaporation ". Leur emploi est beaucoup plus lourd
que celui des petits évaporomètres.

Déscription:
Il se compose d'une éprouvette de verre graduée dont l'extrémité est formée par un
disque de papier buvard (bb') maintenu à l'aide d'une bouche dee laiton (R). L'éprouvette étant
remplie d'eau, le papier s'imbibé du liquide qui s'évapore et se renouvelle constamment. Le
papier doit être le plus poreux possible et son épaisseur est d'environ 0.5 mm
A

- 0
=
= 1
=
=
=
=2
=
=3
c

c'

Bouche de laiton
R

b b'

Papier buvard

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B- Les bacs à évaporation:

Déscription:
Il y' a deux grands types de bacs selon qu'ils soient enterrés ou non:
- Le bac rond " classe A " des Etats Unis: Il s'agit d'un bac en acier inoxydable
( 1.5 mm d'épaisseur ) ayant les caractéristiques suivantes:

= 1.21 m
5 à 7.5 cm

25.5 cm

Couleur gris métallisé

15 cm

- Le bac enterré dérivé du bac " colorado ":

1m * Surface = 1 m²
1m * Profondeur = 60 cm
60 cm
10 cm
* Enterré à 50 cm
60 cm

* Eau au niveau du sol ( à 10 cm du bord )


50 cm

* couleur gris-bleu

1- Les bacs sur supports (types bac classe A ) donnent une évaporation exagérée du
fait de l'échauffement de leur paroi.
Les bacs enterrés ne subissent pas cet échauffement.
2- Influence du rebord sur le vent: elle est difficile à estimer, mais n'empèche pas
l'évaporation des bacs d'être sensible au vent.
Du fait de ces deux inconvénients, le bac enterré est préférable au bac classe A.
3- Advection ( effet d'oasis ): Ayant une petite surface évaporante, le bac en zone
sêche amplifie l'évaporation d'une grande nappe d'eau. C'est le problème majeur des bacs.

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Formules Empériques
1- Formule de MEYER: lacs peu profonds ( U.S.A )

E (cm/j) = C ( 1 + U8/16 ) ( ews - e8 )

U8: vitesse du vent à 8 m d'Altitude


ews: tension de vapeur saturante à la température de surface de l'eau ( mb )
e8: tension de vapeur à 8 m d'Altitude
- Pour des données journalières d'un bac ordinaire C = 0.35
- Pour un sol humide C = 0.5

2- Formule de ROHWER:

E (cm/j) = 1.958 ( 1.465 - 0.0073 PA ) ( 0.44 + 0.0738 U0 ) ( es - ea )

PA: pression de l'air ( cmHg )


ea: pression de la vapeur d'eau dans l'air

3- Formule de PENMANN:
Pour les petits bassins:

E (cm/j) = 0.89 ( 1 + 0.15 U2 ) ( ews - ea )

II - 2 - EVAPOTRANSPIRATION:

1- Définition:

a- Le transfert d'un vapeur d'eau à partir d'un couverture végétal est appelé
évapotranspiration.
Dans ce cas, la quantité d'eau perdue par la surface est la somme de l'évaporation
physique du sol et de transpiration végétale. Pour un couvert bien développé, la transpiration
végétale est général bien superieure à l'évaporation du sol.

b- Evapotranspiration potentielle des sols: ETP


L'ETP est définie come la somme de l'évaporation et de la transpiration au sein d'une
végétation homogène verte, en phase active de croissance, couvrant une surface assez
importante et se développant sur un sol abondamment pourvu en eau.

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Cette ETP est très différente d'un jour à l'autre pour un même site géographique, car
elle dépend essentiellement des éléments climatiques.

c- Evapotranspiration réelle: ETR

L'ETR est l'évaporation naturelle du sol ou des cultures dans les conditions réelles.
L'ETR est égale à l'ETP, tant que l'approvisionnement en eau ne fait pas défaut.
Elle devient par contre systèmatiquement plus faible:
1- Quand le sol a atteint un certain degré de sêcheresse;
2- Dans le cas d'une culture couvrant incomplètement le sol;
3- Si les conditions d'ETP instantannées sont trop élevées: ETP > ETR

ETR = Kc × ETP

Avec Kc: coefficient cultural.

2- Détermination de l'E.T.P:

Nous allons examiner les différentes méthodes de mesure et de calcul de l'ETP y


compris un certain nombres de formules, en raison de leur emploi fréquent:

1- Mesure directe:
Un évapotranspiromètre est un lysimètre constitué d'un cuve métallique de 4 m² de
superficie et de 70 cm de profondeur rempli de sol et couvert de gazon.

S = 4 m² Gazon

70 cm

. Eau drainée

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l'ETP est déterminée par la différence entre les apports d'eau ( pluie et irrigations quotidiennes
) et le drainage journalier.

E.T.P (mm) = P + I - D

2- Méthodes empériques:
Les formules lesplus couramment employées sont:

a- Formule de TURC ( 1960 ) :

c Si HR > 50 %, l'ETP est égale à :

E.T.P (mm) = a ( Rg + 50 ) ( t /(t + 15 ) )

t: température moyenne de la période ( journalière, décadaire ou mensuelle );


Rg: Radiation globale de la période considérée ( cal/cm²/j )

* Pour un ETP mensuelle:


a = 0.4 pour tous les mois sauf le mois de Février où a = 0.37

* Pour un ETP décadaire:


E.T.P (mm) = 0.13 ( Rg + 50 ) ( t /(t + 25 ) )

d Si HR < 50 % ( période sêche ou dans les zones arides )

E.T.P (mm) = a × ( Rg + 50 ) × ( t /(t + 15 ) ) × ( 1 + (50 - HR)/ 70))

a = 0.4 pour tous les mois sauf le mois de Février


a = 0.37 pour lr mois de Février
a = 0.13 pour une décade

b- Formule de BLANEY ET CRIDDLE ( 1948 ):

Cette formule a été établie et donne des résultats satisfaisants pour les régions arides.
Elle est utilisée souvent pour le calcul des besoins en eau pour les projets d'irrigation: Cette
formule est donnée par:

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E.T.P (mm) = K . p ( 0.5 t + 8 )


Avec:
K: coefficient fonction de la culture et de la zone climatique;
p: pourcentage de la durée mensuelle d'éclairement rapportée à la durée annuelle;
t: température moyenne mensuelle en °C

c- Formule de RIOU:
E.T.P = 0.31 θ*- b

Avec
θ* = ( θxn+ 2θxn+1 ) / 3

θxn est la t° maximale moyenne interannuelle du mois n


θxn+1 est la t° maximale moyenne interannuelle du mois n+1

c Station où le vent est important:

b = 7.1 - 0.1 Φ

Cette formule est appliquée pour les stations maritines et sud Tunisien; soit entre
30° et 45° de latitude.
d Stations abritées: ( stations de l'interieur dans la moitié Nord du pays )

b = 7.3 - 0.1 Φ

Avec Φ est la latitude en ° et 1/10 de °.

d- Formule de PENMANN:

Penmann évalue le volume des échanges d'eau entre une surface évaporante et
l'Atmosphère par le biais du " Bilan énergétique "

RN = K + E (1)

β= K/E = γ × ( Ts - Ta) / ( ew(ts) - e ) (2)

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D'autre part, l'évaporation au dessus d'une surface évaporante est donnée par la
formule de DALTON:
E = a ( ews - e ) f (u) (3)

Penman introduit la notion du " pouvoir évaporant de l'air " Ea qui figure la quantité
d'eau qui serait évaporée par une surface d'eau libre dont la t° superficielle serait égale à celle
de l'air.
E = a ( ew - e ) f (u) (4)

Avec ew est la tension de vapeur saturante de l'air à ta


D'après (3) et (4

⇒ Ea/E = ( ew - e ) / ( ews - e ) = [( ews - ew ) -e + ews] / ( ews - e )

= 1 - ( ews - ew ) / ( ews - e )

Ea/E = 1 - Φ (5)

Avec
Φ = ( ews - ew ) / ( ews - e )
D'après le rapport de BOWN: RN = K + E = ( 1 + β ) E

E = RN / 1 + β = RN / [1+ γ × ( Ts - Ta) / ( ews - e )]

Soit: ( Ts - Ta) / ( ews - e ) = ( ews - ew ) / ( ews - e ) × ( Ts - Ta) / ( ews - ew ) = Φ/∆


Avec ∆ = ( ews - ew ) / ( Ts - Ta)
e w(t)

ews

∆ représente la pente de ew = f (t) ew

tu t s t ( °c )

d'où RN / E = 1 + β = 1 + γ×Φ/∆ (6)

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De (5) et (6) on a:

Ea/E = 1+Φ (5)

RN / E = 1 + γ×Φ/∆ (6)

On élimine et on obtient:

du (5) Φ = 1 - Ea / E

du (6) Φ = ∆ / γ ( RN / E - 1 )

E - Ea = ∆ / γ ( RN - E )
E ( 1 + ∆ / γ ) = ∆ / γ RN + Ea

E = [∆ / (γ ( 1 + ∆ / γ ))] × RN + Ea / ( 1 + ∆ / γ ) ⇒

D'où

E = [ ∆ / ( γ + ∆ ) ]× RN + [ γ / (∆ + γ ) ] Ea
|
---------♦--------| |--------♦-------|
Processus radiatif Processus convectif

Le processus radiatif et convectif sont clairement mis en évidence dans la formule de


PENMANN.

Exercice 1.

Démontrer que la masse volumique de l'air humide ρ est exprimé


par:

M a PA − 0.38e
ρ= .
R* T
avec
PA = pression atmosphérique
e = tension de vapeur
Ma = masse molaire de l'air sec
R* = constante universelle du gaz parfait.

Exercice 2.

Dans un lac, la température de l'eau est de 23,6°c et le


rayonnement net est de 0.60 cal cm-2 min.
Au dessus de la surface du lac, la température de l'air est
de 22.7°c et la pression de vapeur d'eau est de 20 mb.
a) Déterminez l’humidité relative de l’air

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b) Quelle sera la valeur de l'évaporation, en mm/h, en


considérant que la chaleur stockée dans l'eau est négligeable.

Exercice 3.

Une pièce de 20 m3 contient de l’air humide à la pression


atmosphérique de 1000 mb. L’air sec a une masse spécifique de
1.3 g/l. La pression de vapeur d’eau est de 20 mb.
Calculez la masse d’eau totale contenue dans cette pièce.

Exercice 4.

L'énergie solaire absorbée par 1 ha de blé est de 0.40 cal.cm-2 .min-1. On donne:
- albédo = 0.20
- rayonnement diffus = 0.1 cal cm-2 min-1
- angle d'incidence des rayons solaires = 45 c

Quelle est la valeur du rayonnement directe?

Exercice 5.

Supposons que l’humidité relative de l’air est égale à 100% et sa température


enregistrée est à 10°c au lever du soleil. Dans la journée l’air s’est réchauffé à une
température de 16°c à 10 heures et de 20°c à 14 heures, alors que le volume d’eau qu’il
contient est resté le même.
Quels sont alors les déficits de saturation à 10 heures et à 14 heures ?

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CHAPITRE III

LE BASSIN VERSANT

III-1 - Notion de bassin versant

La surface élémentaire sur laquelle le cycle hydrologique peut être numériquement


exprimé, s'appelle le bassin versant.
Le bassin versant est une section d'un cours d'eau et défini comme la surface drainée
par ce cours d'eau et ses affluants en amont de la section. Tout écoulement prenant naissance
à l'intérieur de cette surface doit donc traverser la section considérée, appelée exutoire, pour
poursuivre son trajet vers l'aval.
Figure 1 affluents

Cours d’eau principal


Exutoire
Fig.II-1: Schéma d'un bassin versant

On peut exprimer quantitativement le cycle hydrologique pour un bassin par ce qu'on


appelle bilan hydrologique.
P=R+E+S
où P est la quantité d'eau (m3) précipitée à la surface du bassin versant,
R est l'écoulement de surface et souterrain,
E est l'évapotranspiration potentielle,
S est la quantité d'eau correspondant à la variation du stockage en surface ou sous la
surface du bassin versant.

III-1-1- Bassin versant topographique

Si le sous-sol est imperméable , le cheminement de l'eau ne sera déterminé que par la


topographie. Le bassin versant sera alors limité par des lignes de crêtes et des lignes de la plus
grande pente comme le montre la figure 4. Le tracé de la limite d’un bassin se fait en
commençant par l’embouchure et en suivant les points les plus élevés jusqu’à la fermeture
complête du circuit.
Figure 2

Lignes en crête

Ligne de plus grande pente

Exutoire

Fig.II-2: Limites d'un bassin versant topographique

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III.1.2- Bassin versant hydrogéologique

Dans le cas d'une région au sous-sol perméable , il se peut qu'une partie des eaux
tombées à l'intérieur du bassin versant topographique s'infiltre puis sorte souterrainement du
bassin versant ou entre souterrainement dans le bassin versant. Dans ce cas, on doit tenir
compte des considérations d'ordre géologique en plus de considérations topographiques pour
déterminer les limites du bassin versant.Il se peut que la limite d’un bassin versant ne soit pas
la migne de crête séparant deux bassins, mais plutôt celle qui est définie par les plus hautes
élévations de la nappe. Cependant, comme cette limite est difficilement réparable, on
considère généralement comme bassin–versant celui qui est déterminé par le drainage
superficiel.
Figure 3

Ligne du bassin
versant topographique

Ligne du bassin
versant phréatique
Nappe phréatique

Fig.II-3: Limites d'un bassin versant

III-2- Caractéristiques physiques d'un bassin versant

Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé de recueillir les


précipitations et de transformer en écoulement à l'exutoire. Cette transformation ne va pas
sans pertes en eau et ces pertes dépendent des conditions climatologiques régnant sur le
bassin versant, mais aussi des caractéristiques physiques de ce dernier. Cependant deux
bassins soumis aux mêmes conditions climatiques peuvent avoir un régime d’écoulement
totalement différent. Cette différence est principalement causée par les diverses
caractéristiques physiques des deux bassins.

Dans cet ordre d'idée, le bassin versant peut être caractérisé par:
- sa morphologie ( forme, relief, densité de drainage),
- la nature du sol,
- le couverture végétal.

III-2-1- Caractéristiques morphométriques

L'utilisation des caractéristiques morphométriques a pour but de condenser en un


certain nombre de paramètres chiffrés la fonction h=f(x,y) à l'intérieur du bassin versant ( h:
altitude, x et y :coordonnées d'un point du bassin versant).
Trois types de paramètres morphométriques vont être utilisés:
III-2-1-1- Caractéristiques de la disposition dans le plan

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a: surface A (km²): est la plus importante des caractéristiques; elle s'obtient par
planimétrage sur une carte topographique après traçage des limites topographiques et
éventuellement hydrogéologiques. La surface permet de controler l’intensité de plusieurs
phénomènes hydrologiques tels que le débit, le volume de précipitations ou d’infiltration, etc.
La suprficie calculée d’après une carte topographique, comporte une erreur due à la pente du
bassin. En réalité cette mesure correspond à la projection orthogonale de la surface réelle dont
la valeur est :

A
As =
cos i

A représente la superficie mesurée sur la carte et i l’angle définissant la pente moyenne du


bassin. Comme cet angle est en réalité assez petit, sauf pour les bassins très montagneux, As et
A sont pratiquement égales.

b: Longueur ( km)
- Périmètre
Différentes caractéristiques de longueur sont utilisées. La plus utilisée est le périmètre
P du bassin versant. Après avoir schématisé les limites du bassin versant sur une carte
topographique , soit par des courbes à grand rayon de courbure, soit par un tracé polygonal,
on procède au curvimétrage pour déterminer le périmètre P du bassin versant.
Figure 4
Figure 5

Fig.II-3 schématisation du périmètre Fig.II-4: Périmètre fictif


d'un bassin versant pour un bassin replié

Dans ce cas particulier tels que celui d'un bassin replié sur lui-même, on pourra être
amené à tracer des contours fictifs qui tiendront compte de chaque cas particulier.

A la suite de ces remarques critiques sur l'utilisation du périmètre comme critère de


longueur, il a fallu définir d'autres caractéristiques et en particulier:

- la longueur du plus grand thalweg: il faut poursuivre le thalweg indiqué sur les cartes
topographiques, vers l'amont jusqu'à la limite du bassin. De même si le cours d'eau aval
présente des méandres, on curvimètre en général tous les méandres. Ce choix peut dépendre
du genre d'études que l'on doit effectuer sur ce bassin.

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- la distance de l'exutoire au centre de gravité du bassin. Ceci paraît être une bonne
caractéristique du longueur, mais elle nécessite l'évaluation de la position du centre de gravité
du bassin.

- la plus grande longueur entre deux points de la frontière: On utilise cette


caractéristique surtout en association avec la plus grande largeur
perpendiculaire avec la plus grande longueur.
Figure 6

lg: distance du centre de gravité à l'exutoire


lt: plus long thalweg
L : plus grande longueur
l : plus grande largeur

Fig.II-6: Différentes caractéristiques de longueur d'un bassin versant

III-2-2- Caractéristiques de forme:

Certain nombre d'indices sont susceptibles de servir de points de repères dans la


classification et de faciliter la comparaison des bassins versants entre eux. La dimension et la
forme d'un bassin versant n'ont pas une influence essentielle sur la moyenne à long terme des
écoulements ( exprimés en mm ou en débit spécifique), mais elles sont très importantes pour
les crues et la répartition des débits au cours de l'année.

a- Dimension: plus le bassin versant est petit , plus le débit de crue par unité de
surface est grand et moins les écoulements sont répartis dans le temps.

b- Forme: plus le B.V est allongé et tourmenté, plus les pointes des crues sont plus
petites; à l'opposé, ce sont les bassins en forme d'éventail qui ont les plus forts débits de
crue ( notion du temps de concentration).

Il est difficile d'exprimer ces influences de forme et de dimension par des paramètres
valables. Un certain nombres d' études par analogie peuvent être établis.

III-2-2-1: Indices de forme:

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- Le coefficient de compacité de Gravelius Kp


L'indice de forme le plus utilisé est le coefficient de compacité de Gravelius Kp .Cet
indice est établi en comparant le périmètre du bassin versant P à celui d'un cercle qui aurait la
même surface A.

Soient Pc et Ac le périmètre et la surface d'un cercle avec:

Pc = 2ΠR
Ac= ΠR2→R= (A/Π)1/2

d'où P = 2 (ΠA)1/2 et Kp = P / 2(Π.A)1/2

Kp = 0,282 P/ A1/2
avec P et A le périmètre et la superficie du bassin versant, mesurés successivement au
planimètre et au curvimètre.
L'indice de compacité est égal à 1 pour un bassin parfaitement circulaire. Il est égal à 1.128
dans le cas d’un bassin carré et croît d'autant plus que la compacité diminue. Il peut atteindre
la valeur 3 pour des bassins très allongés.
La valeur de l’indice de compacité de Gravelius est généralement comprise entre 1 et 1.75
ainsi, il est possible d’établir certaine correspondance entre la forme du bassin et les valeur de
Kp qui lui correspondent (Puglisi, 1986).
Intervalle de Kp Forme du bassin versant

1.00 à 1.25 circulaire à assez allongé


1.25 à 1.50 assez allongé à allongé
1.50 à 1.75 allongé à très allongé

-Le coefficient de forme d est défini par : d = L² / A

-La largeur moyenne du bassin versant est donné par: b=A/L

III-2-2-2: Le Rectangle équivalent

Roche a fait introduire la notion du rectangle équivalent pour pouvoir comparer les
bassins versants entre eux du point de vue de l'influence de leurs caractéristiques sur
l'écoulement.
On définit un rectangle équivalent est le rectangle de longueur L et de largeur l qui a la
même surface, même périmètre, même indice de compacité et même répartition
hypsométrique que le bassin versant.

Soit :

2(L+l) = P
} ⇒ X2 - (P/2) X + A = 0 (1)
L*l =A

P = (Kc.A1/2) / 0,28 (2)


En résolvant l'équation de second degré(1) et en remplaçant P par (2), on obtient:

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⎡ ⎛ 1.128 ⎞ ⎤⎥
2
Kc A ⎢
L= 1 + 1 − ⎜⎜ ⎟
1.128 ⎢ ⎝ K c ⎟⎠ ⎥
⎣ ⎦

⎡ ⎛ 1.128 ⎞ ⎤⎥
2
Kc A ⎢
l= 1 − 1 − ⎜⎜ ⎟⎟
1.128 ⎢ ⎝ c ⎠ ⎥⎦
K

Les courbes de niveau se transforment dans le rectangle équivalent en segments de


droites parallèles à sa largeur l. La représentation de l'hypsométrie du bassin versant dans le
rectangle équivalent est obtenue en calculant la distance qui sépare chaque courbe de niveau à
la cote représentant le point le plus haut du bassin versant. Cette distance est calculée en
multipliant par L les fractions des surfaces cumulées (ai/A):

Figure 7

L
αn α0
α0

xi
Fig.II-7: Rectangle équivalent

a i = xi . l
} ⇒ a i / A = xi / L ainsi xi = (ai / A ) / L
A=L.l
L'inconvénient de cette méthode est que l'on peut rencontrer des bassins plus compacts qu'un
carré, l'équation n'a alors plus de racines réelles.

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III-2-3- Caractéristiques des altitudes ( hypsométrie)

Les variations d’élévation (relief) à l’intérieur d’un bassin ainsi que l’élévation
moyenne sont des données essentielles à l’étude de la température et des précipitations. Le
portrait le plus précis de l’élévation du bassin est donné par sa courbe hypsométrique. Cette
courbe porte en ordonnée la surface du bassin versant qui se trouve au dessus des cotes
d'altitudes portées en abscisse. Pour établir cette courbe, on choisit un certain nombre de cotes
rondes (de 20 en 20m par exemple) divisant le bassin versant en tranches d'altitudes dont on
planimètre pour différentes altitudes les surfaces situées au dessus de la courbe de niveau
correspondante. La surface peut être exprimée en km² ou en % de la surface totale.

Figure 8

Elévation (m) 1400


H5%
1200

1000

800

600

400

200
H95%

0 5 10 20 30 40 50 60 70 80 90 95 100
Pourcentage de suprficie

Fig.II-8: Courbe hypsométrique

Cette méthode est précise mais fastidieuse. Une autre méthode consiste à
échantillonner les altitudes selon un maillage carré.

Bien souvent, on définit la dénivelée D comme étant la différence de cote entre H5%
et H95% :

D = H5% - H95%

II-2-4: Les Indices de Pente

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L'objet de ces indices est de caractériser les pentes par leur valeur moyenne I pondérée
par les surfaces. En effet, l'influence du relief sur la transformation pluie débit se fit sentir par
l'intermédiaire des pentes, toute chose égale d'ailleurs, une pente forte favorise l'abondance le
ruissellement et diminue le temps de concentration tc, d'où un hydrogramme plus pointu que
sur un bassin versant de faible pente.

Les indices de pente se déterminent à partir de la connaissance de la répartition


hypsométrique du bassin versant.

II-2-4-1: Pente moyenne

L'idée première qui vient à l'esprit est de caractériser les pentes par leur valeur
moyenne I pondérée par les surfaces.

Soit D l'équidistance des courbes de niveau, soit dj la largeur moyenne de la bande j


comprise entre les lignes du niveau j et j+1 et soit lj la longueur moyenne de cette bande. La
pente moyenne nj sur cette bande est:
Figure 9

j+1
h
nj = D / d j
_ = D l i / dj l j hj+1 j
= D l i / aj D li

hj j-1
j+1 y
D hj dj
aj dj
j Limites du bassin

j-1

FigII-9: Calcul de la pente moynne

La surface de la bande j est : aj = dj lj


La pente moyenne pondérée par les surfaces est donc:

i = ∑nj. aj / ∑aj = ∑nj. (aj / A )


• i = ∑{D.dj.lj/dj) /{∑dj.lj}
i = ∑{D.lj/aj) (aj / A )

i = (D / A).∑lj

Si L est la longueur totale des courbes de niveau équidistantes de D, la pente


moyenne i a pour expression:
I = D.L/A

8
Cours d'Hydrologie - Chapitre III : Bassin versant- M.R MAHJOUB
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Malgré sa simplicité, cette expression est assez laborieuse puisqu'il faut curvimétrer
toutes les courbes de niveau; ainsi cet indice ne tient pas compte de la courbe
hypsométrique et n'a de sens que pour un bassin versant non hétérogène. Ce qui explique
que cet indice est peu utilisé dans la pratique.

II-2-4-2: Indice de pente globale Ig

On peut améliorer l'efficacité e cet indice, en considérant ,au lieu la dénivelée totale D
et la longueur du bassin L, la différence entre les altitudes H5 et H95 et la longueur L
déterminés successivement à partir de la courbe hypsométrique et du rectangle équivalent.
L'indice de pente global Ig est donné par:
Ig =( H5% - H95%) / L
Cet indice est très facile à calculer et le plus utilisé. Il sert de base à une des
classification de l'ORSTOM pour des bassins versants dont la surface est de l'ordre de 25
2
km :

R1: relief très faible Ig<0.002


R2: relief faible 0.002< Ig<0.005
R3: relief assez faible 0.005< Ig<0.01
R4: relief modéré 0.01 < Ig< 0.02
R5: relief assez fort 0.02 < Ig< 0.05
R6: relief fort 0.05 < Ig< 0.1
R7: relief très fort Ig > 0.1

II-2-4-3: Indice de pente Roche Ip


Monsieur Roche a proposé un autre indice de pente plus "artificiel", plus facile à calculer ,
tenant compte de l'influence facteur pente sur le régime hydrologique du bassin versant.
Ip est la moyenne de la racine carrée des pentes mesurées sur le rectangle équivalent , et
pondérée par les surfaces.
Figure 10 Ip = ∑(aj/A)( √nj)
= ∑(aj/A)( √ D / xj )

D l

xj

L
*
h0: cote du ligne de niveau de l'exutoire
hj : cote du ligne de niveau des points culminants du bassin versant
xj: distance qui sépare deux courbes de niveau sur le rectangle équivalent

9
Cours d'Hydrologie - Chapitre III : Bassin versant- M.R MAHJOUB
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La pente moyenne entre deux courbes de niveau hj et hj+1

i = D / xj = (hj+1- hj ) / xj
La surface de la bande a j = xj . l

Soit βj = aj / A
= xj . l / L.l
βj = xj . / L.

L'indice de pente de Roche Ip peut s'écrire:

⎛aj ⎞
I p = ∑ ⎜⎜ ⎟⎟ (h j+1 − h j ) / x j
⎝A⎠
⎛xj ⎞
I p = ∑ ⎜⎜ ⎟⎟ (h j+1 − h j ) / x j
⎝L⎠
I p = ∑ ⎜ ⎟∑ x j (h j+1 − h j ) / x j
⎛1⎞
⎝L⎠
I p = ∑ ⎜ ⎟∑ x j (h j+1 − h j )
⎛1⎞
⎝L⎠
I p = ∑ ⎜ ⎟∑ β j L(h j+1 − h j )
⎛1⎞
⎝L⎠

∑ β j (h j+1 − h j )
1
Ip =
L
On doit noter qu'il existe une étroite corrélation entre l'indice de pente de Roche et
l'indice de pente globale: Ig= 0.8Ip² avec un coefficient de corrélation de l'ordre de 0.93.

III-2-5: Coefficient De Dénivelé Spécifique


Le coefficient de dénivelée spécifique Ds est donné par:
Ds = Ig√A
Les classes de reliefs sont données en fonction du Ds par:

Ds< 10m → R1: relief très faible


10m < Ds< 25m → R2: relief faible
25m< Ds< 50m → R2: relief assez faible
50m< Ds< 100m → R2: relief modéré
100m< Ds< 250m → R2: relief assez fort
250m< Ds< 500m → R2: relief fort
Ds>500m → R2: relief fort

III-3. RESEAU HYDROGRAPHIQUE

III-3-1: Définition

10
Cours d'Hydrologie - Chapitre III : Bassin versant- M.R MAHJOUB
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Le réseau hydrographique est l'ensemble des cours d'eau naturels, permanents ou


temporaires, par où s'écoulent les eaux provenant du ruissellement ou restitués par les nappes
souterraines, soit sous forme de sources, soit par restitution continuelle long du lit du cours
d'eau.

Selon le support cartographique utilisé, on étudiera le réseau avec plus ou moins de


détail: en photographie aérienne, on pourra déceler des thalwegs de très faibles extensions,
tandisqu'on ne verra que les cours d'eau pérennes et importants sur une carte au 1/100000.

L'étude de chevelu hydrographique servant à comparer des bassins entre eux.

Le réseau hydrographique peut se caractériser par trois éléments: sa hiérarchisation,


son développement ( nombres et longueurs des cours d'eau), et son profil en long.

III-3-2: Classification
Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d'eau, affluent, est numéroté
suivant son importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours d'eau diffère selon les
auteurs ( Horton, Schumann, Strahler...). La classification de Strahler est la plus adaptée et
donnée par:

- Tout cours d'eau n'ayant pas d'affluent est dit d'ordre 1;


- au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau résultant est d'ordre
n + 1;
- un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur garde son ordre ce qui résume
par:
n+n=n+1
n+m=m si n> n
n+m= n si n> m

FigII-11: Classification de STRAHLER

III-3-3: La densité de drainage: Dd

Si on désigne par li la longueur d'un affluent d'ordre quelconque ou du cours d'eau


principal:
Dd = ∑ li / A (km-1)

III-3-4 La fréquence des thalwegs d'ordre 1: F1

C'est le rapport du nombre total de thalwegs d'ordre 1 à la surface du bassin versant A:

F1 = N1 / A

III-3-5: Les lois de Horton:

Ces lois empiriques relient le nombre, la longueur moyenne et l'ordre des cours d'eau.

11
Cours d'Hydrologie - Chapitre III : Bassin versant- M.R MAHJOUB
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour un bassin versant homogène, le rapport de confluence Rc, rapport du nombre de


cours d'eau Ni d'ordre i au nombre Ni+1 de cours d'eau d'ordre i+1, est sensiblement constant:

Rc = Ni / Ni+1 = Cte

Il en est de même du rapport des longueurs moyennes R1:

R1 = li / li-1

li est la longueur moyenne des cours d'eau d'ordre i.

III-3-6: La forme des lits:

Le lit est l'espace qui peut être occupé par les eaux de rivière ou des cours d'eau.
On distingue généralement trois types de lits:

- le lit majeur : c'est le lit occupé par les eaux d'inondation; il est généralement très
large. En Tunisie, par exemple, la largeur du lit majeur peut dépasser 1km ( oued Zéroud,
oued el Fessi (Medenine , Ben Guerden ).

- le lit ordinaire ou mieux le lieu apparent: est la dépression bien déterminée entre les
berges et dans laquelle le cours d'eau circule en temps normal.

- le chenal d'étiage: n'occupe qu'une petite partie du lit apparent. IL n'est pas
limité par des berges nettes et sinue généralement à l'intérieur du lit apparent
et va du berge à l'autre.

Figure 11

Lit majeur

Lit ordinaire

chenal d’étiage

Fig II-12: Différents types de lits d'une rivière

III-3-6: Endoréisme

On caractérise par ce terme, les réseaux hydrographiques qui ne se relient à aucun


autre réseau plus important. Les réseau endoréiques sont surtout fréquents dans les zones
arides et en zone karstique. On peut distinguer deux types d'endoréisme:

12
Cours d'Hydrologie - Chapitre III : Bassin versant- M.R MAHJOUB
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

- Un endoréisme total où le réseau hydrographique converge vers une zone centrale (


ou parfois périphérique ) du bassin où apparaît une surface d'eau libre permanente ou non, à
partir de laquelle s'évapore la quasi-totalité des apports;

- Un endoréisme du ruissellement où le réseau de drainage aboutit à une zone où l'eau


s'infiltre et poursuit son écoulement vers l'exutoire du bassin par les nappes.

III-3-3-6: Le couvert végétal:

Le couvert végétal influe beaucoup sur les quantités d'eau disponibles pour
l'écoulement de surface. En effet, l'évapotranspiration par les végétaux est très importante et
elle varie selon la nature des végétaux.

Par ailleurs, la végétation joue un rôle atténuateur important en période de crue: en effet
lorsque la végétation est développée, le ruissellement est retardé et la pointe de crue est
atténuée. L'écoulement étant alors plus long, la part d'eau reprise par l'évapotranspiration
augmente et le volume de crue diminue.

Le couvert végétal est caractérisé par le pourcentage des surfaces occupées par chaque
type de végétation. La détermination de ces surfaces est difficile car les documents
cartographiques qui les mentionnent sont très rares et bien souvent dépassés. La télédétection
satellite trouve ici une application particulièrement efficace.

13
Climatologie Chapitre IV : Rayonnement Solaire M.R.MAHJOUB

CHAPITRE IV

RAYONNEMENT SOLAIRE

Le soleil constitue la source principale d'énergie terrestre.Il chauffe le sol, l'air et la


mer, induisant ainsi par ses effets des différences de température, des mouvements dans les
masses d'air (vent) et des courants dans les océans. Les déplacements de grande amplitude
influent sur la répartition de l'énergie solaire et donc sur la circulation générale de
l'Atmosphère, entrainant les variations spatiales et temporelles des climats. De plus, cette
énergie solaire est un des moteurs de l'activité biologique de l'écosystème végétal.
Le rayonnement solaire est un transfert d'énergie dans l'éspace vide ou dans les
milieux matériels; il se manifeste par ses effets de type:
- mécanique: pression des radiations sur un corps dérivant dans le vide,
- électrique: induction d'un courant dans un conducteur,
- chimique: action sur des sels d'argent (photographie),
- biologique: excitation de l'œil animal de la chlorophille.

I - Définitions:
- radiation: rayon composé des particules énergitiques d'une longueur d'onde
déterminée Eλ,
- rayonnement: ensemble des radiations émises par un corps: R,
-flux énergitique: puissance énergitique émise par une source qui est transmise et
reçue par un corps par unité de temps:

dR/dt = 1 cal/s
= 4.187 j/s

- densité de flux énergitique: puissance énergitique émise et reçue par unité de temps
et mesurée par unité de surface:

dR/dt/ds = 1 cal/cm²/min
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

II - LOIS DE BASE :

II.1 - Théorie ondulatoire:

Le rayonnement est un ensemble de radiations électromagnetiques de nature


ondulatoire. La radiation est caratérisée par une fréquence d'oscillation en relation avec la
longueur d'onde suivant l'équation:

C=λν

λ: longueur d'onde c'est à dire la distance entre les minima dans les champs électriques ou
magnetique,
ν : La fréquence,
λ λ

ν ν

La fréquence ν est le nombre de vibration par unité de temps,


C: vitesse de propagation de la lumière ( C = 3.108m/s ). Cette vitesse est constante quelle que
soit la longueur d’onde considérée.

II.2 - Théorie quantique:

La radiation consiste en un flux d'unités individualisées ou quanta. L'absorption de la


lumière par la chlorophylle est un phénomène quantique.
L'énergie par quantium , Eν , à une fréquence donnée, λ, est proportionnelle à la
fréquence, d'aprés la loi de Planck.

Eν = h ν
= h.C/λ car C = λ.ν
-34 -27
h: constante de Planck = 1.58 10 cal.s = 6.63.10 erg.s
Plus λ est grande, plus le nombre de quanta pour fournir 1 calorie est grand.
Tout corps émet un rayonnement en fonction de sa température et de la nature de sa
surface. Cette émission se fait aux dépens de l'énergie interne du corps qui rayonne, sa
température s'abaissera si aucune absorption d'énergie se fait. Ce rayonnement émis est
caractérisé par une longueur d’onde λ et une puissance E.
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

Un corps qui émet un rayonnement avec un maximum d’intensité pour chaque


longueur d’onde esr considéré comme un corps noir, apte à absorber l’énergie dans
l’ensemble du spectre : c’est un absorbeur et radiateur parfait.

L'émissivité ε d'un corps est définie comme le rapport de la radiation émise pour une longueur
d’onde donnée à la quantité d’énergie radiative absorbée ou captée par la surface pour la
même longueur d’onde.
Eλémise
ε λ= ,
Eλabsorbée ou captée

L'absorption αλ est définie comme le rapport de la radiation émise pour une longueur d’onde
donnée à la quantité d’énergie radiative reçue par la surface pour la même longueur d’onde.
:
Eλabsorbée
αλ = ,
Eλreçue
La reflectivité : rλ
Eλrefléchie
rλ = ,
Eλreçue
La trnsmissivité τλ :
Eλtransmise
τλ = ,
Eλreçue

II.3 - Loi de Kirchoff:

tout corps "gris" recevant de l'énergie, va en absorber, en refléchir et en transmettre


suivant ses propriétés optiques:

α λ + rλ + τ λ = 1

exemple: Un miroir parfaitement refléchissant pour une λ aura ε = 0 et sa température restera


constante en effet αλ = 0 , rλ = 0 et τλ = 1

II.4 - Loi de STEFAN:

La densité du flux énergitique des radiatioins émises par un corps noir est
proportionnelle à la 4 ème puissance de sa température absolue:
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

E = σ T4
T : température en ° K
σ : constante de Stefan - Boltzmann
Si les corps ne sont pas assimilables à un corps noir on aura:
E = εσ T4
avec ε: émissivité du corps.
Tous les corps absorbent de l'énergie radiante. Les processus d'absorption et
d'émission sont très étroitement liés.
Un corps n'emet que dans les λ des radiations qu'il absorbe. Les bons émetteurs sont
des bons absorbants et vice versa.

5 - Loi de déplacement de WIEN:

E
E
T4

T3

T2
700 °K T1
300 °K

0.5 1 10 50 µm µm

Plus la température est élevée, plus la radiation correspondant au maximum d'émission


est courte, le phénomène dont les implications sont entiêrement importantes, est décrit par la
loi de WIEN:
λmax = 2897 / T
λmax: longueur d'onde maximum,
T: température en ° K
Pour le spectre solaire, la λmax pour la plus forte intensité énergitique sera:

2897µm
= 0.480 µm
6000°K
Pour notre corps : t = 37 °c
2897µm
λmax = = 9.340 µm
310 °K

III -LES RAYONNEMENTS DE COURTES LONGUEURS D'ONDE:


( 0.25 - 2.800 µ.m )
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

La quantité d'énergie rayonnante atteignant une surface horizontale située au sol


dépend d'un certain nombre de facteurs:
- intensité du rayonnement émis par le soleil .
- caractéristique astronomique déterminant la position du soleil.
- transparance de l'atmosphère.

III.1 - L'énergie solaire avant son entrée dans l'Atmosphère:

La densité de flux énergitique du rayon solaire au sommet de l'Atmosphère, reçue sur


ne surface exposée perpendiculairement aux rayons et pour une distance moyenne T - S de
150. 106 Km est de 1.94 cal/cm²/min. Ce chiffre correspond à la constante solaire I0.
Si la surface n'est plus exposée perpendiculairement aux rayons solaire, la densité de
flux énergitique dépendra de la hauteur zénithale du soleil qui est fonction de l'heure, de la
latitude et de la saison.
I = Io . cosZ
I = Io . sin h

Z: angle d'incidence ou Zénith, c'est l'angle formé par les rayons solaires et la verticale du
lieu.

La surface a reçoit I0 cal/cm²/min

La surface b reçoit I cal/cm²/min

I0 × a = I × b ⇒ I = I0 × a / b

Rayons solaires

ha h
b

I = I0 cos Z
I = I0 sin h
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

Pour un endroit quelconque, cosZ peut être déterminer à partir de l'équation suivante:
cosZ = cosL × cosd × cosAH + sinL×sind
où L: latitude de l'endroit en question (>0 dans l’hémisphère Nord)
d: angle de déclinaison solaire (c.à.d. la hauteur angulaire du soleil au dessus du plan
de l’équateur terrestre). Elle varie en fonction des saisons ; d = + 23.5 ° au solstice
d’été (21 juin), 0° le 21 septembre, et le 21 mars; à - 23.5° au solstice d’hiver (21
décembre).

Si j est le n° du jour dans l’année (par exemple j=1 pour le 1er Janvier), j = 32 pour le
1er février, ….. et j = 365 pour le 31 décembre), alors la relation approximative suivante
permet de trouver facilement d (en degrés).

d = 23.45 sin( 2π (j-81)/365)


AH: angle horaire à partir de midi (12 H)

heure - 12
AH = × 360
24

AH = 0, à midi, augmente de 15° chaque heure, du lever au coucher du soleil et il


évolue entre - 90° et + 90°.

NB : En l'absence de l'Atmosphère, le flux de rayonnement solaire reçu par unité de surface


du globe normalement au rayonnement solaire est: Q0 = 0.485 cal/cm²/min.

4 R²
1.94 cal/cm²/min
Terre

Rayons Solaires R
R


0.485 cal/cm²/min

car, comme la surface de la terre est égale à 4 fois sa section efficace, cette énergie, repartie
sur toute la terre, tombe à:

Qs = 1.94/4 cal/cm²/min ≈ 0.5 cal/cm²/min


Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

III.2. DISTRIBUTION SPECTRALE:

Le soleil se comporte comme un radiateur dont la température de surface est de


6000 °K. La distribution spectrale de cette énergie est comprise entre 0.25 µm et 2.8 µm.
L'intensité maximale est émise par la longueur d'onde

2897
λmax = = 0.480 µm
6000

Courbe d'énergie rayonnée par corps noir à 6000°K

2 Courbe de la radiation solaire au sommet de l'atmosphére.


Courbe de la radiation solaire au sol.
Bande d'absorption des gaz H2O, CO2 et O2

0 I I I I I I
0.4 0.7 1 1.4 2 2.8

Fig. Distribution spectrale de l'énergie solaire au sommet


de l'atmosphére et aprés sa traversée au sol

0.1µ 1µ 10µ 100µ


I I I
0.4 0.8
U.V S.V INFRA - ROUGE

0.15 0.3 4

OZONE Radiation solaire


8 13

eau CO2 eau


I I I
0.1µ 1µ 10µ 100µ

0.1µ 0.4µm 0.45µm 0.50µm 0.55µm 0.60µm 0.78µm 2.8µm 100µm


UV violet bleu vert orangé rouge P.I.R I.R
←8%→ Spectre visible 41% 51%
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

IV. Modification quantitative et qualitative de l'Energie lors de sa traversée de


l'Atmosphère:

L'enveloppe gazeuse formant l'Atmosphère terrestre réflechit et absorbe une quantité


importante de l'énergie des rayons solaires. Cette atténuation est fonction des gaz
constituant l'atmosphère réduisant ainsi la quantité d'énergie reçue au sol.
Cette atténuation est décrite par la loi de BEER:

I = I0 e -kl
Avec:
l: longueur de la trajectoire
k: coeffficient d'atténuation ou d'extraction traduit l'effet global des gaz, des
particules solides et liquides en suspension dans l'air sur la transmission des rayons solaires
directes sans distinction entre l'absorption et la diffusion.

a. ABSORPTION:
Se fait par certain gaz constituant l'atmosphère tels que: CO2, O3, O2 et H2O
liée à la structure des atomes constituant les molécules des corps absorbant présents dans
l'atmosphère.
K CO2 + KO3 + KO2 = Ka

Un certain nombre de points doivent être retenus:


1. L'atmosphère absorbe presque tout l' U.V.
2. L'atmosphère est transparante aux radiations situées dans le visible.
3. La vapeur d'eau est responsable de l'essentiel de l'absorption de l' I.R
4. Pas d'absorption d' I.R entre 8 et 13 ( fenêtre )
5. Les constituants majeurs de l'atmosphère, le N2 et l' O2 n'ont pas de rôle significatif
dans l'équilibre énergétique de l'atmosphère.

b- DIFFUSION:

Est un phènomène de reflexion de la trajectoire des photons avec une dispersion dans
toutes les directions de la radiation élémentaire incidente.
Suivant les dimensions des molécules et des particules il faut distinguer.
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

- La diffusion moléculaire:

Ce sont des molécules des gaz formant l'atmosphère et dont les dimensions ( le rayon )
sont évidemment très inférieures à la λ de la radiation considérée qui produisent ce
changement de la trajectoire. Dans ce cas, la quantité d'énergie diffusée est inversement
proportionnelle à λ4. C'est la diffusion de RAYLEIGH.

- Le coefficient d'extinction par diffusion moléculaire est donné par la formule de


RAYLEIGH.

Kr = 0.00879 λ-4.09

- La diffusion de M I E :

La diffusion par les aérosols, cas des noyaux de condensation, étudiée par M I E,
dépend de leur :
- nature
- diamétre
- concentration
Au fur et à mesure que la taille des aérosols augmente, la diffusion est inversement
proportionnelle à une puissance plus petite de la longueur d'ondepassant de λ-4.09 à λ0
Le coefficient de diffusion moyen dû aux aérosols est donné par ANGSTROM;

Km = β λ-α

β: coefficient de trouble d'Angstrom lié à la concentration.


α est petit, si le diamétre du noyau des particules est grand
α est grand si le diamétre du noyau des particules est petit.

c- REFLEXION:

La radiation solaire peut être réfléchie par les nuages ou par la surface de la
terre. La partie réfléchie est exprimée en terme du rapport appelé albédo ( a ) :

réfléchie
a = du flux radiatif
incident
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

La valeur de a × 100, c'est à dire les % réfléchis, sont données dans le tableau suivant:

Tableau : Albédo de quelques surfaces

Surfaces Albédo ( a )
Neige 80 - 95
Sols argileux secs 20 - 35
Sols sableux secs 25 - 45
Plantes cultivées 20 - 30
Forêts 10 - 15

- MASSE ATMOSPHERIQUE:
Au moment du lever du soleil, les rayons solaires directs passent à travers 30 masses
atmsphériques. Avant de nous arriver, le rayonnement solaire est appauvri du bleu ( diffusé
par l'importante masse d'air traversée ). La lumière directe que nous recevons se retrouve
riche en rouge alors que la lumière du ciel est plus bleue. La proportion du rayonnement
direct et diffus reçue est assez variable, elle dépend de l'angle solaire et des conditions
atmosphériques.
A Tunis, en une journée de ciel clair, la diffusion représente à peu près 15 à 20 % du
rayonnement total .
En condition du ciel couvert, toute la radiation est diffuse.

V- EMISSION ET ABSORPTION DU RAYONNEMENT I.R PAR L'ATMOSPHERE


ET LA SURFACE DE LA TERRE :
La quantité d'énergie émise par la surface de la terre est déterminée par sa température
et son émissivité, ε, comme c'est décrit par la loi de STEFAN-BOLTZMAN:

E = ε σ T4

E: flux total d'énergie radiateur en cal/cm²/min


ε: Emissivité, constante physique ~ 1 pour la plupart des surfaces naturelles
σ: Constante de Stephane-Boltzman :
σ = 8.125 10-11 cal/cm²/min
= 1.17 10-7 cal/cm²/K-4/min
T: Température absolue du corps.
Pour le sol t = 15 °C ⇒ T = 273 + 15 = 288 °K
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

⇒E = σ T4 = 8.125 10-11 ( 288 )4 = 0.58 cal/cm²/min , ce qui représente114 % de Io.

Tableau : Quelques valeurs de l'émissivité, ε dans l' I.R

Emissivité ( ε )
Eau 0.92 - 0.96
Neige 0.82 - 0.99
Sol sec 0.90
Sol humide 0.95
Désert 0.90
Forêts 0.90
Luzerne 0.95
Fer galvanisé 0.25
Papier aluminium 0.05
⇒ La plupart des surfaces naturelles ont des ε ~ 0.90
Une partie de l' I.R émise par la surface de la terre se trouve dans les longueurs d'onde
qui ne sont pas absorbées par l'Atmosphère, c'est à dire dans la partie " fenêtre du spectre
( 8 à 13 µm ). Cependant, la majorité de l'énergie émise est absorbée par l'Atmosphère,
principalement par la vapeur d'eau. Cette absorption se fait par les couches proches de la
surface terrestre.
Etant donnée que l'émission doit avoir lieu là où il y a absorption, l'énergie que
l'Atmosphère réemise dans les deux directions ( vers le haut et vers le bas ). Il en résulte que
la surface regagne une partie de l'énergie qui elle a émise dans la direction du ciel. L'énergie
I.R que la couche proche de la surface émet vers le ciel est absorbée par les couches
supérieures de l'Atmosphère est encore réemise dans les deux directions.
ce processus complexe se perpétue jusqu'à ce que la teneur en vapeur d'eau dans
l'Atmosphère devienne très faible - au niveau de la stratosphère - là enfin de compte la
majorité de l'énergie émise vers le haut peut s'échapper vers l'espace extra terrestre.
Des formules empériques sont utilisées pour calculer approximativement l'énergie I.R
reçu par la surface de la terre est en provenance de l'Atmosphère

__
RA↓ = ε σ Ta4 ( a + b √e )

Où :
e: la tension de vapeur d'eau ( en mb )
a ~ 0.605
b ~ 0.048
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

Ta : température de l'air en °K

Une autre formule est donnée par SWIMBANK


RA↓ = 9.35.10-6 ε σ Ta6
RA↓ = 9.35.10-6 ε σ Ta6

Ces deux formules sont variables pour des cieux dégagés uniquement.

Sous ciel couvert, il y a moins d'énergie I.R perdue par la surface, car la présence de
nuages modifie considérablement le bilan de rayonnemnt I.R, à cause de leur capacité
d'émission et d'absorption dans la région " fenêtre " du spectre.

V.1- LE RAYONNEMENT I.R EFFECTIF: Re

Il s'agit du bilan net du rayonnement I.R c'est à dire la différence entre le flux du
rayonneùent I.R émis par la surface de la terre Rs et celui reçu de l'Atmosphère RA↓

Re = RS↑ - RA↓

Re > 0 lorsqu'il s'agit d'un flux net vers l'Atmosphère c'est à dire RS↑ > RA↓

VI- RAYONNEMENT SOLAIRE GLOBAL REÇU AU SOL : Rg

Le rayonnement global Rg ( 0.3 à 2.8 µm ) au sol nous arrive sous deux formes:
- Une fraction directe ( I ) qui n'a pas été modifiée lors de la traversée de
l'Atmosphère,

I = I0 sinh
- Une fraction diffuse ( D ) provenant des constituants présents dans l'Atmosphère;

Rg = Isinh + D

- Le rayonnement global Rg est mesuré par un PYRANOMETRE. Du fait des


difficultés techniques de la mesure de ces rayonnements ( Rg et D ), BLACK a utilisé
une expression empérique:
Rg = Rg0 ( a n/N + b )
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

Avec:
Rg: rayonnement global mesuré au sol; Rg0: rayonnement global au sommet de
Rg0: rayonnement global au sommet de l'Atmosphère; Rg
Rg
n: durée d'isolation enregistrée au sol par 0

l'héliographe Camp bell - Stockes;


N: durée du jour atmosphèrique;
a et b: coefficients determinés statistiquement et qui
varient suivant la durée et la période d'enregistrement
et le lieu de mesure. n
N

VII- BILAN RADIATIF AU SOL:

L'énergie radiatif joue un rôle primordial dans l'établissement d'un équilibre thermique
indispensable pour la plupart des plantes dans le milieu naturel. C'est à dire l'importance qu'il
faut accorder aux différents échanges radiatifs existant au niveau du système sol-atmosphère.
Rayonnement solaire

Io( incident ) R( réfléchie ) Rayonnement terrestre

RS

Nuages, gaz atomsphérique + nuage +


aérosols

RA
Rayonnement du sol absorbé
par l'atmosphére

Rayonnement solaire direct Rayonnement solaire diffus Rayonnement émis par Surface du sol
I D la surface terrestre ( RS )

Rayonnement globale ( Rg ) Domaine de grande


domaine de courte > 2.8 µm
0.25 < < 2.8µm

Schéma : Les échanges radiatifs entre le soleil, l'Atmosphère


et la surface terrestre

le bilan radiatif d'une surface correspondant à la quantité d'énergie disponible peut


s'écrire:

Rn = Io sinh + D - Rr + RA↑ - RS↓


Rn = Rg - a Rg + ε σ Ta4- ε σ Ts6
Climatologie Chapitre III : Rayonnement Solaire M.R. MAHJOUB.

Rn = ( 1- a ) Rg + RA↑ - ε σ Ts4
Exercice1:

Calculer la température d'une barre de fer portée au rouge et qui a son émission
d'énergie maximum λmax= 0.65µm. Calculer le taux d'émission d'énergie à partir de cette
barre.

Exercice 2:

Une plaque d'alluminium est placée en dehors de l'atmosphère, perpendiculaire à la


direction du rayonnement solaire. Les caractéristiques de la plaque sont:
- émissivité = 0.05
- albédo = 0.95
- transmissivité = 0
Quelle est latempérature d'équilibre de cette plaque?

Exercice 3:

Une surface qu'on considère comme un corps noir reçoit une énergie radiative de 0,96
cal/cm²/min. Ses pertes d'énergie sont par convection ( 0.16 cal/cm²/min), par conduction (
0.13 cal/cm²/min) et par rayonnement. Calculer:
1- la température d'équilibre de la plaque
2- la longueur d'onde correspondant au maximum d'émission.

Exercice 4:

Pour un sol nu d'émissivité égale à 0.94, on dispose des données suivantes:

- rayonnement global = 1.00 cal/cm²/min


- rayonnement net = 0.55 cal/cm²/min
- rayonnement effectif = 0.25 cal/cm²/min
- rayonnement atmosphérique = 0.45 cal/cm²/min

a) Calculer l'albédo du sol;


b) Calculer la température du sol à l'état d'équilibre.

Exercice 5:

La valeur du rayonnement global d'un sol nu est de 1.86 cal/cm²/min la valeur du


rayonnement diffus est de 0.3 cal/cm²/min.
a) Quelle est la hauteur du soleil?
b) calculer l'albédo de ce sol sachant que la valeur du rayonnement réfléchi est de 0.37
cal/cm²/min
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

CHAPITRE V
VAPEUR D'EAU ET EVAPORATION

I - LA VAPEUR D'EAU:

1) Les changements d'état:

L'eau existe dans l'Atmosphère sous forme solide, liquide et gazeuse. A l'état gazeux,
l'eau est invisible c'est la vapeur d'eau.
Tous les passages de l'eau d'un état à l'autre se produisent dans la nature. Les passages
sont les suivants:

SUBLIMATION

FUSION EVAPORATION

SOLIDE LIQUIDE GAZ

GONGELATION CONDENSATION

SOLIDIFICATION

La fusion ⎤
L'évaporation ⎬ ⇒ Absorbent de la chaleur
La sublimation ⎦

La solidification ⎤
La condensation ⎬ ⇒ Libérent de la chaleur
La congélation ⎦

2) Vaporisation et Saturation:
a- Vaporisation:
Pour faire passer l'eau de l'état liquide à l'état vapeur, il faut donc fournir de la chaleur;
c'est ce qu'on appelle la chaleur latente de vaporisation de l'eau Lv.
A 25 °C et sous la pression atmosphérique normale Lv = 600 cal/g.
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

Ainsi toute évaporation d'eau liquide dans l'Atmoisphère, que ce soit à la surface d'une
nappe d'eau ( mer, lac ... ) ou au niveau du couvert végétal, nécessite une absorption de
chaleur.

b- Saturation:
Lorsque l'eau est vaporisée dans le vide ou dans un autre gaz, l'air sec par exemple, la
pression de vapeur augmente progressivement jusqu' à un seuil où apparaissent des fines
gouttelettes et où toute nouvelle quantité d'eau introduite ne se vaporise plus. La pression de
la vapeur d'eau reste alors constante et la vapeur qui est en équilibre avec l'eau liquide est dite
saturante. La pression correspondante s'appelle pression de vapeur saturante ou pression
maximale de la vapeur d'eau
ew = emax

L'expérience montre que cette pression ew ne dépend que de la température dont elle
est fonction croissante.
La formule la plus utilisée dont la t° varie entre 0 °C et 40 °C est celle de TETENS

ew(t) (mb)
ew(t) = 611 exp ( 17.25 / 273.3 + t )

t ( °c )

3 - L'équation d'Etat des gaz et la loi de DALTON:

a- Equation d'Etat des gaz:

l'air atmosphérique se comporte comme un gaz parfait qui obéit à un certain nombre
des lois et vérifie en particulier l'équation d'Etat qui est donnée par:

PV = (m/M) . R*. T

En divisant par le volume V les deux termes, nous obtenons une expression de la
masse volumique ρ:
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

ρ = m/V = M. P / R* .T

Pour l'air sec, à 27 °C et sous P = 1 atm ( 105 Pa ), la masse volumiqueρa = 1.16 kg/m3 .

b- Loi de DALTON:

La pression totale d'un mélange de gaz occupant un volume V à une température t est
la somme des pressions partielles des gaz constituant ce mélange.
Ainsi la pression de l'air atmosphérique ( PA ) est la somme des pressions partielles de
l'air sec ( Pa ) et de la vapeur d'eau ( e ).

PA = Pa + e
Pa = ρaRa T

e = ρvRv T

4 - L'air humide:

Le mélange de l'air sec et de la vapeur d'eau non saturante s'appelle l'air humide. Il n'y
a pas donc équilibre entre les phases gazeuse et liquide, et toute présence d'eau liquide dans
une particule d'air humide donnera lieu à un phénomène d'évaporation.
⇒ l'air humide est donc encore capable d'absorber de la vapeur d'eau.

a- Rapport de mélange r:

Considérant un volume V d'air humide, à la température T, sous la pression


atmosphérique PA . Ce volume d'air, de masse m, est constitué par le mélange:

m = ma + mv
ma: masse d'air sec
mv: masse de vapeur d'eau
On appelle rapport de mélange de cet air humide, le rapport:
r = mv / ma ( g/g )

D'après l'équation d'Etat, nous pouvons écrire:


mv = ρv V = e.V / Rv T ⎤
⎬ ⇒ r = mv / ma = (Ra/Rv) e/Pa
ma = ρa V = Pa.V / Ra T ⎦

Or Ra/Rv = 287/461.5 = 0.622 ⎤


⎬ ⇒ r = 0.622 e / (PA - e )
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

PA = Pa + e ⇒ Pa = PA - e ⎦
b- L'Humidité relative:

L'humidité relative est définie comme le raport exprimé en % de la pression partielle


de vapeur d'eau e, à la pression nominale de vapeur d'eau à la température t de l'air ew (t)

H% = 100 e/ew (t)

Si l'air est sec ⇒ e = 0 ⇒H=0%


Si l'air est saturée à t° ⇒ e = ew (t) ⇒ H = 100 %
On peut également caractériser l'humidité de l'air en donnant sa température du point
de rosée. C'est la température Td à laquelle il faut refroidir l'air humide, à P constante, pour
provoquer l'apparaition de rosée, c'est à dire pour atteindre l'équilibre:

ew(Td) = e

c- Evaluation de la tension de vapeur d’eau dans l’air


L'appareil le plus couramment utilisé pour déterminer l'humidité de l'air est le
PSYCHROMETRE. Cet appareil est constitué par deux thermomètres à enveloppe de verre.
L'un, dit thermomètre mouillé, a son réservoir entouré d'une mousseline imbibée
constamment par de l'eau; du fait de l'évaporation et de l'absorption de chaleur que cela
nécessite, donne une température t °C inférieure à celle de l'autre thermomètre, dit
thermomètre sec, qui indique la température normale de l'air.
Thermomètre humide (ts)

Thermomètre sec (ta)


=
= =
=
=
= =
=
=
= =
=
= =
=
= Réservoir d'eau

Mousseline imbibée d'eau

Fig : Psychromètre non ventillé


* Formule psychromètrique:
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

Soit une petite masse d'air m qui se déplace d'un thermomètre sec, à la
température ta, au thermomètre humide à la température ts. Au contact du thermomètre
humide la masse d'air vient se saturer en vapeur d'eau.
Par suite de l'évaporation la température ts < ta.
Si mv et mvs représente respectivement la masse de vapeur d'eau contenue dans le petit
volume d'air avant et après saturation, la quantité de chaleur nécessaire à l'évaporation.

Q = Lv ( mvs - mv )

L étant la chaleur latente de vaporisation de l'eau à la température ts égale à 600 cal/g.


Au contact du thermomètre humide, plus froid, la masse d'air céde de la chaleur qui est
utilisée par l'évaporation. L'équation traduisant ce transfert calorifique s'écrit:

( ma Cp + mv Cpv ) ( ta - ts ) = Lv (mvs - mv )

Cp: chaleur massique de l'air sec;


Cpv: chaleur massique de la vapeur d'eau
Divisons les deux termes de l'équation par ma afin de faire apparaître le rapport de
mélange r:
( Cp + r Cpv ) (ta - ts ) = L ( rs - r )

Or Cpv << Cp ⇒ Cp ( ta - ts ) = L ( rs - r )
Or
rs = 0.622 ew(ts)/Pa

r = 0.622 e/Pa

⇒ Cp ( ta - ts ) = 0.622 L/Pa ( ew(ts) - e )

= L ε/Pa ( ew(ts) - e )

⇒ ew(ts) - e = ( Cp Pa / L ε ) ( ta - ts )
Soit γ = Cp Pa / L ε ⇒ ew(ts) - e = γ ( ta - ts )

γ = 0.5 : constante psychromètrique


γ = 0. 5 : constante lorsque t en °C et P en mm Hg
γ = 0.66 lorsque t en °C et P en mb

⇒ e = ew(ts) + γ ( t s- ta )
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

d- Rapport de Bowen (1926)

C.L.O G.L.O
5 ----------| |----------|
|

↓↓↓ D Ô I RA Non radiatif

Ô ↓ | ----------|
Rs = I σTs4 K E
RN = ( 1 - a ) Rg + RA↓ - RS↓ Ï Ï Ï
U U U U U U U U U U U U U Sol

Ft ←__ G ←___ Fi
Flux énergétique sortant Chaleur stockée par conduction Flux énergétique entrant
par la paroi latérale dans le système par la paroi latérale

K: chaleur sensible ( transferts convectifs concernant la chaleur échangée avec l'Atmosphère


)
E: chaleur latente.
Fig : termes du bilan d'énergie

G = RN - K - E + ( Fi - Ft ) (2)

Par covention, le flux est compté positivement si l'énergie est gagnée par le système :

RN = G + K + E + ∆F

∆F est négligeable pour le sol et en agronomie, ⇒

RN = G + K + E (3)

Les équations du bilan (2) et (3) sont valables à toute échelle de temps et d'espace.
Dans le cas du sol, sur 24 heures ou plusieurs jours, le terme du flux de chaleur G
stockée est négligeable. L'énergie accumulée pendant la journée se trouvant restituer la nuit,
on a donc:
RN = K + E
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB

En agronomie, le bilan peut s'appliquer à l'échelle de la feuille, de la plante isolée, de


la parcelle, comme de la région.
La chaleur sensible: K = CH ( Ts - Ta )
La chaleur latente: LE = LCE ( ew(ts) - ea )
Avec CH et CE : coefficient de transfert turbulant de chaleur et de vapeur d'eau.
Ta : température de l'air

Rapport de BOWN:
Les transferts de chaleur sensible par convection (K) et de vapeur (E) ayant lieu tous
deux par diffusion convective:

K C t s − ta
β= = H
E LC E ew (t s ) − e

t s − ta
β =γ
ew (t s ) − e

Ainsi RN = K + E
β = K/E ⇒ RN = ( 1 + β ) E

β: rapport de BOWN
γ = 0.5 constante lorsque t est exprimé en °C et PA en mmHg
γ = 0.66 constante lorsque t est exprimé en °C et PA en mb.
Climatologie, Chapitre V : Vapeur d’eau et Evaporation M.R MAHJOUB
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

CHAPITRE VI

LES PRECIPITATIONS

Les précipitations englobent toutes les eaux météoriques qui tombent sur la terre, tant
sous forme liquide que solide : neige, grésil, grêle. La mesure se fera en équivalent en eau.

A côté des précipitations en tant que telles, l’agronome doit tenir compte du
phénomène de rosée, c’est à dire que la vapeur de l’air peut se condenser sur les végétaux.
Certains auteurs parlent de précipitations occultes ”. Cette appellation indique à suffisance la
difficulté de la mesure. Certains auteurs parlent de 10 à 50 %, voir plus, du total des
précipitations. Ces chiffres sont fort controversés.

1. Formation des précipitations

Un nuage est formé de gouttelettes d’eau d’un diamètre de 10 à 30 3m. L’espace


entre gouttelettes est d’environ 1 mm soit 1 000 par cm3 ou 106 par dm3. La masse d’eau y est
de 0.5 à 1gr par m3. Dans l’air saturé à T°C et pression ambiante on a 10 à 20 gr/m3.
Les gouttes de pluie ont un diamètre de 0.5 à 2 mm, soit 0.1 à 1 goutte par dm3. Leur
volume est donc 106 fois plus grand que celui de l’aérosol qui constitue le nuage.

Les gouttelettes d’un nuage ont une vitesse de chute de l’ordre du cm/sec. Cette
vitesse est facilement équilibrée par des mouvements d’air ascendant. Pour qu’il y ait
précipitations il faut que les gouttelettes grossissent de 106 fois.

Comment expliquer le mécanisme de fusion des gouttelettes ?.


Les explications suivantes ont été données :
a) A l’attraction électrostatique des gouttelettes du nuage chargées électriquement
b) Aux effets d’induction provoqués par le déplacement des gouttes dans le champ
magnétique terrestre
Tableau 1 : Vitesse limite de chute des éléments de précipitations
Pluie
Diamètre des gouttes Vitesse (1) de mise Vitesse (2) limite de type vitesse Limite air
(en mm) en suspension (en chute en air calme calme (en m/sec)
m/sec) (en m/sec)
a) Neige
0,5 2,3 - Cristaux en étoile 0,41
1,0 4,2 4,4 Plaques hexagonales 0,54-0,56
2,0 6,6 5,9 Cristaux en étoile 1,00
3,0 8,0 7,0 agglomérés
4,0 8,9 7,7 b) grêle
5,0 9,2 7,9 Grêlons d’un
5,5 (+) 9,3 8,0 moyen
de 10 mm 12
20 mm 16
76 mm 52

Légendes
1) d’après Lenard ; 2) d’après Law ; 3) d’après Scaefer ; 4) d’après Humphrey.
(+) Les gouttes de diamètre supérieur sont déformées, puis brisées en gouttes plus
fines, par la résistance de l’air avant d’atteindre leur vitesse limite.

1
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

(1) Un calcul simple montre que ce processus apporte au nuage un débit d’eau considérable. Un courant
ascendant de 2 m/s de vitesse moyenne transportant de l’air saturé à 20° C au niveau de la mer à une altitude de
4 000 m (où la température est de 0° avec un gradient de 0,5°C par 100 m) produit une condensation suffisante
pour alimenter une averse torrentielle donnant environ 72 mm d’eau par heure sur toute la surface intéressée par
ledit courant.

Tableau 2: Caractéristiques des gouttes de pluie pour différents types d’averse


Gouttes Nombre de gouttes par m² et par seconde
Diamètre Volume A B C D E F G H
en mm en m 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0,5 0,055 1,000 1,600 129 60 0 100 514 679 7
1,0 0,524 200 120 100 280 50 1,300 423 524 233
1,5 1,77 140 60 73 160 50 500 359 347 113
2,0 4,19 140 200 100 20 150 200 138 295 46
2,5 8,18 0 0 29 20 0 0 156 205 7
3,0 14,1 0 0 57 0 200 0 138 81 0
3,5 22,4 0 0 0 0 0 0 0 28 32
4,0 33,5 0 0 0 0 50 0 0 20 39
4,5 47,7 0 0 0 0 0 200 101 0 0
5,0 65,4 0 0 0 0 0 0 0 0 25
Total : 1,480 1,980 488 540 500 2,300 1,829 2,179 502
Intensité de la pluie
en mm par minute 0,06 0,07 0,10 0,04 0,31 0,72 0,57 0,38 0,25
en mm par heure 3,3 4,2 6,00 2,40 18,6 43,2 34,2 22,8 15,00
Légendes
A = Pluies “paraissant très ordinaires ”.
B = Pluie avec interruptions durant lesquelles le soleil brille.
C = Commencement d’une courte averse.
D = Pluie soudaine provenait d’un petit nuage.
E = Pluie violente analogue à “un grain ” avec un peu de grêle
F = Période la plus intense d’une averse
G = Période moins intense d’une averse.
H = Période finale d’une pluie continue.

c) A l’attraction hydrodynamique entre deux gouttes rapprochées et en mouvement relatif par


rapport à l’air environnant (Bjerknes).
d) A la microturbulence qui engendrerait des collisions analogues à celles q’impliquent la
théorie cinétique des gaz.
e) Au “balayage” des fines gouttelettes par de grosses gouttes tombant à travers le nuage.

Ces explications se sont révélées insuffisantes pour expliquer la rapidité du


phénomène.

Tor Bergeron-Findensen a montré que si un nuage contient à la fois des cristaux de


glace et de l’eau surfondue, cette eau surfondue suivant le principe de la paroi froide va se
vaporiser au profit des cristaux de glace, devenus centre de condensation. En effet, la tension
de vapeur de la glace est plus petite que celle de l’eau surfondue. La différence peut atteindre
20 % à une température égale à - 20° C. Tor Bergeron-Findensen a pu montrer que toute l’eau
d’un nuage pouvait se réunir sur les cristaux de glace en moins de 20 minutes si la
concentration en cristaux est de 1/cm3.

La fusion des cristaux ainsi alourdis au cours de leur descente donne des gouttes de
0,1 mm au maximum, ayant une vitesse de chute de 0,25 m/sec. Ces gouttes peuvent grossir
par coalescence directe. Au bout d’un trajet de 2 000 m elles atteignent un de 0,5 mm. Si la
chute se fait dans des courants ascendants, le temps de chute est beaucoup plus long. Le
diamètre peut ainsi atteindre de 1 à 4 mm.

2
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

La théorie de Tor Bergeron-Findensen n’est pas applicable aux nuages tropicaux à


température positive. Dans ce cas, on explique par une théorie semblable avec des gouttelettes
plus chaudes et plus froides. Une autre explication est la présence de cristaux de NaCl venant
de l’eau de mer ; l’eau salée ayant une tension de vapeur plus faible (Loi de Raoult)

- Entretien des précipitations

Un nuage contient au maximum 3 gr d’eau liquide ou solide /m3 (souvent 0,5 à 1


gr/m3), c-à-d que la condensation complète d’un nuage de 4 000 m d’épaisseur - rare - ne
donnerait que 12.000 gr/m², soit une hauteur de pluie de 12 mm. Comment expliquer des
pluies de 1 à 2 mm/h pendant 50 à 60 h ? Cet apport constant d’eau ne peut venir que de l’eau
vapeur de l’air qui se condense par abaissement de température grâce au courant ascendant.

2. - Déclenchement artificiel des précipitations

A partir de la théorie de Tor Bergeron (1933), les laboratoires de la General Electric


Co., Spécialement Langmuir et Schaeffer ont développé les essais suivants.

En introduisant quelques particules de neige carbonique dans une chambre remplie


d’un brouillard composé de fines gouttelettes d’eau surfondue, on produit la précipitation de
très petits cristaux de glace, c.-à-d. que la neige carbonique a provoqué la rupture de la
surfusion. En 1947, ils ont provoqué des chutes de neige en dispersant par avion des petits
grains de glace carbonique.

Schaeffer a ensuite cherché le germe idéal. Dans une chambre froide, un aérosol d’eau
surfondue se transforme entièrement en cristaux de glace à - 39°C + 0,5°C. La présence de
poussières, grains de sable, etc.. provoquent la précipitation de cristaux vers -20°C à 30°C.
Par contre, l’iodure d’argent qui cristallise dans le même système que la glace provoque la
nucléation à partir de - 4°C et le maximum à -10°C.

Or, en pratique, on peut par sublimation obtenir 1015particules par gramme d’AgI.

En pratique, plusieurs méthodes sont à notre disposition :


- Disséminer dans le nuage des particules très froides, par exemple : anhydride carbonique
solide qui se sublime à - 80°C.
- Insémination à l’iodure d’argent.
- Pour les nuages chauds (à température positive) des essais au NaCl pulvérisé et
soigneusement desséché sont en cours.

Les points le plus délicat de la formation de pluie artificielle est son contrôle. Diverses
méthodes de contrôle, basées sur des tests statistiques compliqués, ont été étudiées et
expérimentées. A ce jour, beaucoup de scientifiques estiment qu’aucune d’entre elles n’a
encore administré la preuve que les opérations de pluies artificielles étaient industriellement
efficaces. On peut dire que les résultats sont encourageants mais non encore significatifs.

On estime que des essais en cours sur des régions comme la Haute-Volta doivent se
poursuivre pendant 10 ans pour espérer mettre en évidence une modification de la pluviosité.

3. Mesure des précipitations

3
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

La hauteur des précipitations est définie comme l’épaisseur de la lame d’eau tombée
sur une surface verticale.
La mesure correcte est loin d’être aussi simple. Citons Réméniéras :
1) Quel que soit son type, le pluviomètre crée une perturbation aérodynamique qui
modifie plus ou moins le “champs ” des précipitations en créant, dans son voisinage
immédiat, des “survitesses ” et des tourbillons qui affectent la quantité de pluie et surtout de
neige captée
2) Il existe peu de sites à la fois suffisamment abrités pour réduire au minimum l’effet
aérodynamique ci-dessus et pourtant assez dégagés pour fournir un échantillon typique
valable de la région, quelle que soit la direction du vent et de la perturbation pluvieuse.
3) Une mesure de pluie ne peut jamais être “répétée” et rarement (et toujours
approximativement) “doublée”.
4) “ L’échantillon ” relevé par le pluviomètre est toujours extraordinairement petit par
rapport à l’ensemble de la pluie qu’il est supposé déterminer sur une zone toujours trop
étendue ; il est d’autant moins représentatif que l’hétérogénéité spatiale de la pluie sur la zone
considérée est importante.

3.1. Pluviomètres

En principe, n’importe quel récipient ouvert pourrait servir de pluviomètre. Il s’agit


cependant de tenir compte des points suivants
a) L’ouverture doit être parfaitement horizontale. On estime à 1 % l’erreur par degré
d’inclinaison.
b) Grandeur de la surface collectrice.
Beaucoup peut être dit concernant la dimension du collecteur.
Il paraîtrait normal de donner au réceptacle la dimension la plus grande possible.
Remarquons toutefois, que la construction et l’implantation d’un grand réceptacle
n’est pas évidente, qu’il faut mesurer la quantité d’eau collectée et enfin que d’autres facteurs
interviennent pour troubler la mesure.
Citons à titre d’information le tableau suivant :

Tableau 3 : Variation du coefficient de captation avec le diamètre de l’aire de réception du


pluviomètre (d’après Wild)
Diamètre du pluviomètre en pouces (2,54 cm)
Stations 1 2 4 5 6 8 12 24
Coefficient de captation en %

CALNE (4 ans ½
d’observation) 91,4 95,6 99,7 99,6 102,6 103,6 100,0 100,0

STRATHFIELD 91,6 97,8 100,2 97,8 100,9 99,1 100,0 101,3


TURGESS (2 ans)

C) Hauteur du réceptacle par rapport au sol.


L’idéal est de le mettre au niveau du sol. Les inconvénients sont la difficulté
d’implantation et le problème de la neige.

D) Influence du vent.
Le pluviomètre cause des perturbations qui fausse la mesure. Certains préconisent
l’installation de cônes de Nipher (Fig1).

4
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

Conclusion
Beaucoup peut être dit sur ce sujet. Retenons qu’à ce jour, les spécialistes de la
pluviométrie défendent chacun leur pluviomètre dont les réceptables ont des surfaces de 1
dm² à 20 dm². Après examen de ce qui a été publié sur ce sujet, l’important est de situer le
pluviomètre correctement. L’idéal est de le mettre dans un endroit abrité du vent entre des
petits arbres par exemple. Il faut cependant retenir que tout pluviomètre doit être situé à une
distance égale à deux fois la hauteur de l’obstacle le plus proche fig.2).

h
D > 2h

Fig.2. Emplacement d’un pluviomètre ou d’un pluviographe


3.2. Pluviographe

3.2.1. Pluviographe à syphon

Basé sur le principe de vases communicants, ce type de pluviographe est constitué d’un cylindre
recevant les eaux de la surface réceptrice par l’intermédiaire d’un tuyau relié à l’entonnoir du pluviographe. Un
flotteur à l’intérieur du cylindre se déplace au fur et à mesure que le niveau d’eau s’élève dans le cylindre,
entraînant avec lui un support de plume se déplaçant devant un diagramme tournant ou roulant, dès que le
niveau de l’eau arrive à un niveau déterminé ; et du fait que le grand cylindre est lié à un autre plus petit
comportant un système de syphonage, il se produit un vidange automatique par un système entraînant avec elle
le flotteur à sa position initiale et le cycle recommence (fig. 1)
Ce type de pluviographe est quasi abandonné vu la difficulté de réglage (début et fin
de siphonnage) et au dépouillement mal aisé.

3.2.2. Pluviographe à augets basculeurs


Les réseaux pluviographiques sont actuellement équipés de ce type d’appareil.
a) Principe
L’auget tel que dessiné à la figure (fig3) est articulé autour d’un axe situé en
dessous du centre de gravité de l’auget vide.

1
5
2

4
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

Fig.3. Exemple d’augets basculeurs.


1 : Couple de rotation provoqué par le poids de l’auget vide ; 2 : Couple de rotation provoqué par le poids de
l’eau dans l’auget ; 3 : vis de butée ; 4 : axe de rotation

Le tube venant de la surface réceptrice se vide dans un des compartiments. Ceci


déplace le centre de gravité de l’ensemble vers le compartiment qui se remplit. Lorsque le
centre de gravité atteint le point de rotation l’auget bascule. Aussitôt l’autre compartiment
commence à se remplir.

Il existe encore une fois autant d’augets que de constructeurs. Chacun a ses qualités spécifiques.

b) Calibration (Citons OBERLIN et alii (1980)).

- Erreurs liées au fonctionnement d’un pluviographe à augets

On ne parlera pas ici des erreurs sur le temps qui sont liées au fonctionnement de
l’horloge et du système d’enregistrement. Notons simplement qu’il s’agit souvent de retard ou
de décalages qui peuvent être globalement corrigés si des repères de temps exact (visite de
contrôle de l’observateur) sont notés. Ces corrections sont particulièrement aisées en calcul
automatique.

- Erreurs liées aux aspects hydrauliques (voir figure ci-après)

Evaporation ou évacuation par le vent des précipitations stockées sur les parois
intérieures (b) de l’entonnoir récepteur (a)
Mise en charge de l’eau de pluie dans l’entonnoir : dans ce cas, l’eau de pluie
peut ne pas être perdue et être totalement enregistrée, mais l’intensité mesurée sera celle du
débit sortant de l’entonnoir et non celle de la pluie tombée ; cet incident, fréquent, résulte
d’une obturation du conduit (c + d + e) évacuant l’eau de l’entonnoir vers les augets ou d’un
diamètre trop petit d’une partie de ce conduit, généralement de l’ajutage de vidange de
l’entonnoir © ; la partie sub-horizontale du tuyau-raccord (d) peut se colmater si elle n’est pas
assez en pente ou si elle est en contre pente ; un tuyau trop souple peut également s’écraser au
droit d’un des deux coudes (d) part temps trop chaud (souplesse croissant avec la
température).

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Fig. 4. Localisation des principales erreurs

Perte d’eau entre l’entonnoir et les augets : outre les cas de débranchements
accidentels du tuyau-raccord (d), les pertes sont souvent dues à une étanchéité insuffisante
aux branchements © et (e) lorsqu’il y a mise en charge de l’eau de l’eau suite à un bouchon
de détritus © ou de glace en (e) ; certains cas d’intensité anormalement élevée (débouchage
brutal du conduit en amont de (e), conduisent à un débit tellement fort et turbulent à la sortie
(e) qu’une certaine quantité d’eau tombe à côté des augets ou en sort par rejaillissement.
Mauvais basculement des augets (f) ; ils peuvent être bloqués : vis palier trop serrées
ou faussées, auget coincé contre la paroi, bloqué par la glace ou un objet introduit par le haut
(cale oubliée après transport), auget inférieur ne se vidangeant pas car l’eau est gelée,... ; ils
peuvent être notablement freinés dans leur basculement ce qui exige des doses d’eau très
supérieures à 20 g : mêmes causes que ci-dessus ; ils peuvent aussi être mécaniquement en
bon état de basculement mais être mal réglés : butées trop basses ou hautes.

Erreur de surremplissage : même sans incident technique ni déréglage, la durée non


nulle du basculement introduit une erreur de surremplissage : quand l’eau de l’auget a atteint
le poids nominal, l’auget quitte sa position en butée pour pivoter autour de ses deux vis d’axe,
mais ce mouvement n’est pas instantané et la ligne de partage des eaux entre les deux augets
ne passe sous le jet qu’au bout de quelques dixièmes de seconde ; Pendant ce temps l’auget
continue donc à se remplir et évacue finalement une dose d’eau supérieure à la nominale ; ce
supplément est d’autant plus élevé que le débit du jet, et donc de l’intensité de la pluie, est
plus forte.
L’eau ayant quitté les augets n’a plus d’influence sur l’enregistrement et les erreurs
suivantes ne concernent que l’éventuelle mesure de contrôle au seau.

Bouchage de la vidange (k) de la chambre des augets (h) : il est possible après une
période de gel (bouchon de glace en (i) ; si l’eau déborde des récepteurs d’augets (g) elle est
alors perdue car elle s’écoule par les aérations ou les joints (étanchéité à la poussière non à
l’eau) de la chambre à augets (h).

Fuite entre la chambre des augets (h) et le seau (1) : elle est causée par un
débranchement ou une déchirure du tuyau de raccord inférieur (j) ; cet incident n’est pas
rarissime à cause des manipulations périodiques dont ce tuyau fait l’objet (couvercle du seau
enlevé à chaque mesure au seau).

Seau percé (1) : il n’est pas si facile de déceler des fuites de ce seau à cause de la
quasi-permanence de l’humidité dans un abri de pluviographe, du moins en période de saison
froide.

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Erreur de mesure du seau : ce sont les erreurs habituelles de toute mesure


volumétrique, aggravées par l’incommodité du terrain : mauvaise lecture des graduations,
éprouvettes inadéquates, erreur sur le nombre d’éprouvettes, eau versée à côté, etc... elles sont
très proches de celles des mesures de pluviomètres.

- Erreurs liées aux aspects mécaniques

Voici quelques défauts classiques constatés sur les enregistreurs à table ou à tambour
commandés mécaniquement par les augets :
- toucheaux de la canne en cœur non appliqués sur elle (frottements, ressorts non
tendus) : une certaine partie de la pluie n’est pas enregistrée.
- mauvaise amplitude des enregistrements : stylets trop longs ou trop courts, système de
retournement défaillant, etc.
- augets bloqués : frottement anormal dans la timonerie extérieure.
- mauvais fonctionnement de l’échappement : l’ancre n’a pas assez d’énergie pour
faire tourner la roue à rochets de l’angle adéquat ; ce dernier cas est malheureusement le
principal défaut des appareils du type MN.R5. 3.2 et il n’est résolu que dans les nouveaux
appareils à contact de mercure où l’échappement n’existe plus.

Des défauts différents affectent les enregistreurs à distance, distincts du capteur à


augets ; en particulier il n’y a plus les erreurs dues à la timonerie et l’échappement.

Conclusion :

L’auget basculeur est un instrument qui au départ semble peu précis pour la mesure de
la pluie, surtout en fonction de l’intensité. La connaissance des courbes d’étalonnage permet
cependant de rectifier les erreurs.

4. Homogénéité d’une série pluviométrique

4.1. Définition

Une série de données est dite homogène si elle est d’une population simple et unique ; c’est à
dire que toutes les valeurs parviennent d’une même situation mère.
Si une série n’est pas homogène, il faut lui apporter des retouches pour que les
estimations statistiques qu’on en tirera soient des estimations valables des paramètres de la
population ( correction des erreurs..) ou qu’elles correspondent aux estimations tirées d’une
série homogène hypothétique comprenant comme éléments les données les plus récentes.

4.2. Méthode des doubles cumules ou double masses

4.2.1. Principes

On sélectionne comme station de base, une station dont les observations sont fiables et dont la
longueur et la région climatique sont approximativement les mêmes que celles de la station à
contrôler.

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Pour chacune de ces deux stations, on fait le cumul des précipitations annuelles. Les
valeurs correspondantes aux mêmes périodes sont potées en coordonnées rectangulaires.
Ainsi, on obtient une courbe de double masse (ou double cumuls).
- Si les données de la station contrôlée B sont homogènes par rapport à celle de base A, on obtient
alors une courbe voisine d’une droite qui passe par l’origine.
- Si elle présente une cassure à partir d’un point, les observations de la station en
question sont fausse, et donc hétérogènes.
- Cette méthode s’applique à la mise au point des données sur des périodes plus
sûres. La correction à appliquer se calcule comme suit :

∑yi B

yz

α αo yzo
∑ym

α
A : station de base
0 ∑xm ∑xi

y yz
tan gα = =
x xo
tan gα
Hz = .H o
yo tan gα o
tan gα o =
xo

tangα représente le rpport des pluies interannuelles moyennes


Hz est la précipitation corrigée (annuelle, saisonnière, mensuelle)
Ho est la précipitation observée

Si tangα/ tangαo =1.27 ou 0.78, il s’agit d’une erreur due à la non utilisation de l’éprouvette adéquate.

Quelques tendances pour l’avenir :


Des techniques nouvelles pour la mesure des précipitations se développent et sont lus ou
moins expérimentales.
-Pour s’affranchir des perturbations du vent, on a établi des capteurs pluviométriques
dont les bagues sont situées au niveau du sol.
- Le stockage des informations issues de pluviographes se doit être compatible avec un
ordinateur. Différents prototypes ont été construits stockant les informations sur ruban
perforé, sur ruban imprimé (lecture optique) sur bande magnétique ( cassette). Ce dernier type
d’appareil semble déjà devoir s’imposer pour le renouvellement des pluviographes anciens.
- Les radars et la télédétection satellite sont actuellement exploités pour l’évaluation
quantitative et qualitative des pluies dans l’espace en temps réel

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- L’exploitation en temps réel des réseaux pluviographiques et hydrométriques a


connu des progrés. Les transmissions se font d’une façon opérationnelles, par radio ou par
téléphone et ou par satellite ARGOS.

5. Définitions et formules de base

Soit Xj la quantité de pluie tombée journalièrement en un site donné.

- Module pluviométrique mensuel Pm : hauteur d’eau tombée mensuellement en


mm.

i=n
Pm = ∑ X i [mm]
i =1
avec n = 28 ; 29 ; 30 ou 31

- Module pluviométrique annuel PA : hauteur d’eau tombée annuellement en mm.


i=n
Pm = ∑ X i [mm]
i =1
avec n = 365 ou 366

- Fraction pluviométrique mensuelle : rapport entre le module annuel et les


modules mensuels en %

PA
Fm = .1000
Pm

Cette valeur nous permet, d’une part de comparer entre elles plusieurs stations, et
d’autre part de mieux définir les régimes pluviométriques locaux.

Toutefois le degré de dépendance entre différentes stations d’observation sera


déterminé de manière plus précise en analysant les corrélations que l’on peut trouver entre ces
stations.

- Courbes isohyètes

Courbes d’égale pluviosité (annuelle, mensuelle, averse, etc.) reportées sur une carte
géographique.

6. Présentation et analyse des données pluviométriques relatives à une station

6.1. Modes d’analyse statistique d’une série d’observations

Le recueil des hauteurs de précipitations d’une station sous forme horaire,


journalière, mensuelle ou annuelle forme une vaste série de données peu maniables.
La statistique fournit des outils qui permettent de donner des valeurs particulières.

6.1.1. Valeur centrale ou dominante

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Le but est de caractériser l’ensemble par une “ valeur type ”, par exemple le
“ module pluviométrique annuel moyen ”⎯Xest défini comme étant la moyenne arithmétique
des hauteurs de précipitations annuelles sur une série d’années n aussi longues que possible :

∑X i
X = i =1

6.1.2. Dispersion

L’ingénieur ne peut se contenter d’une valeur moyenne tant pour l’agriculture


que pour l’hydrologie de surface. Plusieurs concepts peuvent être utilisés :

- intervalle de variation w = x max - xmin


avec xmax l’année la plus humide et xmin la moins humide.
- courbe de distribution des fréquences, rattachée à la courbe des “précipitations
classées ” (voir figure)
- écart absolu moyen (moyenne arithmétique des valeurs absolues des écarts par
rapport à la moyenne ⎯X) :
1
ea = ∑ X i − X
n

Ecart type 9 = racine carrée de la moyenne des carrés des écarts des modules annuels successifs xi ou
module pluviométrique annuel moyen ⎯ X

∑ (X )2
−X
σ = i

N.B. : En toute rigueur il faudrait remplacer au dénominateur n par (n – 1), mais dès que
n > 30 cette correction est négligeable.
- Fluctuation ou variance : σ²
- Coefficient de variation
σ
V =
X
- Loi théorique de répartition des fréquences.
Pour les régimes océaniques, les modules pluviométriques moyens se répartissent pour
une longue série d’observations suivant une loi de Gauss.
6.2. Module pluviométrique annuel

6.2.1. Moyenne

Pratiquement, on prend la moyenne arithmétique pour l’établir.


Binnie a étudié l’influence de la période d’observations pour 53 stations réparties dans
le globe. Le tableau suivant en donne la synthèse.

Tableau 4 : arts observés entre les modules pluviométriques moyens calculés, suivant

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Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

la longueur de la période de référence utilisée :

Nombre d’années utilisées Ecart en % de la moyenne considérée par rapport à


pour le calcul du module la moyenne sur une longue période
moyen
+ -
01 51,00 40,00
02 35,00 31,00
03 27,00 25,00
05 15,00 15,00
10 08,22 08,22
20 03,24 03,24
30 02,26 02,26

6.3. Analyse statistique des données relatives à une station

Les hauteurs pluviométriques journalières observées sur un certain nombre d’années à


une station fixe constituent un fichier de mesures assez considérable. Le traitement global de
cette information s’avère particulièrement fastidieux et coûteux. Il serait souhaitable de
condenser un peu cette information et de la remplacer par quelques caractéristiques bien
choisies, à condition, toutefois, que ces dernières représentent la série chronologique de
manière quasi exhaustive.

La statistique descriptive s’adapte parfaitement à ce type de problème. Elle définit


certains paramètres types, analysant fidèlement le phénomène à étudier. Ainsi une série
d’observations peut être décrite statistiquement par trois types de caractéristiques :
- la valeur centrale ou dominante (Moyenne, Médiane, Mode) ;
- La dispersion ou fluctuation autour de la valeur centrale (écart-type, variance,
moments centrés,quantiles) ;
- Les caractéristiques de forme de courbes de fréquence des observations.
(Coefficients de yule, Fischer, Pearson).

L’application de ces différents paramètres aux données pluviométriques est


immédiate. Leur utilisation, par contre, dépend de l’étude entreprise : la moyenne et l’écart-
type sont d’une utilisation très fréquente (climatologie, étude de ressources d’eau, etc.) alors
que les autres paramètres ne sont utiles que lors de certaines études de prévision (ajustement
de données par une loi théorique de répartition des fréquences).

Pour la moyenne, qui s’applique aussi bien aux pluies mensuelles, saisonnières,
qu’annuelles, on parle de “ module pluviométrique ” mensuel ou annuel ; ils définissent la
moyenne arithmétique des hauteurs de pluies mensuelles ou annuelles sur une série d’années
aussi longue que possible. Si la série est supérieure ou égale à 30 ans, on désigne cette
moyenne sous le terme de “normale pluviométrique ”.

6.4. Précipitation moyenne sur un bassin versant

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Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

Connaissant les hauteurs pluviométriques observées à différentes stations d’un bassin


versant, on désire connaître la hauteur moyenne de précipitations sur ce bassin. Nous
présentons ici les trois méthodes les plus couramment utilisées.

6.4.1 Moyenne arithmétique

Le moyen le plus simple de calculer la précipitation moyenne sur un bassin est de


prendre la moyenne arithmétique des valeurs observées aux différentes stations. Dans
beaucoup de cas, ce procédé est suffisamment précis, en particulier si le réseau de
pluviomètres n’est pas très dense. De plus, les erreurs d’échantillonnage et de captation sont
beaucoup plus à craindre que les erreurs dues à la méthode.
n

∑P i
Pm = i =1

avec Pm = précipitation moyenne sur le bassin


Pi = précipitation mesurée à la station i
n = nombre de stations d’observation

6.4.2 Méthode des polygones de Thiessen

Quand le réseau n’est pas homogène spatialement (pluviomètres distribués


irrégulièrement), on peut utiliser la méthode des polygones de Thiessen.
Cette méthode attache un facteur de pondération à chaque pluviomètre. Les stations
sont pointées sur une carte et jointes entre elles par une ligne droite. Les médiatrices des
segments déterminent un polygone autour de chaque station. Les côtés des polygones et la
ligne de partage des eaux représentent les limites de l’aire (et du poids) accordée à chaque
station. L’aire de chaque polygone Ai est déterminée par planimétrie (on peut l’exprimer en
pourcentage de l’aire totale). La précipitation moyenne pondérée Pm pour le bassin, se calcule
en effectuant la somme des précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur coefficent
de pondération (aire Aj) ; on divise alors la somme par la surface totale A du bassin :
n

∑AP i i
Pm = i =1

Si Aj est exprimé en pourcentage de l’aire du bassin, l’équation devient :


n

∑AP i i
Pm = i =1

100
5.4.3 Méthode isohyétale

La méthode la plus précise pour le calcul de la pluie moyenne sur un bassin versant est
la méthode isohyétale. Après report du réseau des stations locales et voisines sur une carte, on
trace l’ensemble des isohyètes. La précipitation moyenne du bassin est calculée en pondérant
la précipitation moyenne entre isohyètes successives par la surface comprise entre ces
isohyètes, en totalisant ces produits et en divisant par la surface totale du bassin.

13
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

∑AP i i
Pm = i =1

Avec Pm = précipitation moyenne sur le bassin


Pi = précipitation moyenne entre deux isohyètes successives (moyenne des
valeurs des isohyètes)
Ai = Coefficient de pondération = surface comprise entre deux isohyètes
successives.
K = nombre d’isohyètes -1

Cette méthode permet l’interprétation de différents types de données (averses, pluies


mensuelles, annuelles etc.) et offre la possibilité de discuter et d’analyser les phénomènes. En
traçant le réseau des isohyètes, l’analyste fait usage de ses connaissances en matière d’effets
orographiques et la carte qu’il dresse représente un modèle de précipitation plus réaliste que
tout autre obtenu à partir des observations isolées. La précision de la méthode dépend
fortement de l’habilité de l’analyste ; de ce fait, une mauvaise interprétation peut être la
source de sérieuses erreurs.

L’exemple ci-dessous illustre ces trois méthodes dans le cas d’un bassin versant de
62.6 km². Le réseau d’observation est formé de 11 stations, dont 6 sont situées dans le bassin
lui-même.

6.4..4. Affaiblissement de la pluie en fonction de la distance


On part de l’hypothèse que la pluie extrême connue en un point de mesure correspond à l’épicentre de l’averse.
Horton propose la relation suivante pour calculer l’affaiblissement de la pluie avec la
n
Pm = P0 .e − k .S
distance.
Avec Pm : pluie moyenne sur la surface
Po : précitations mesurées au centre de l’averse
S : surface considérée
K, n : constantes pour une averse considérée
Cela donne des courbes de type suivant :
- Pour de petits bassins versants , FRUHLING propose :

(
Pm = Po . 1 − 0.14.S 1 / 4 )
Avec une limite de validité pour S voisine de 5 km².
- WOOLHISER et SCHWALEN proposent

Pm = Po − 0.14..S 3 / 5
Pm = Po − b..S 3 / 2
- HUFF-STANT propose :
Avec b varie de 0.025 à 0.07ou encore de 0.03PM à 0.06PM

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Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

- Coefficient d’abattement k (pluie décennale)


Jaton propose les coefficients d’abattement suivants :

Surface en km² Coefficient d’abattement k


0 < S < 25 1
25 < S < 50 0.95
50 < S < 100 0.90
100 < S < 150 0.85
150 < S < 200 0.80

7. Analyse des Averses et de leurs intensité : Courbes “ INTENSITE- DUREE -


FREQUENCE ”

7.1. Définition de l’Averse

Une averse peut être définie comme un épisode pluvieux continu. Deux averses sont
considérées comme distinctes si la précipitation tombant durant l’intervalle de temps qui les
sépare est inférieure à un certain seuil et si cet intervalle est lui-même supérieur à une certaine
valeur définie compte tenu du type de problème étudié. Ainsi dans le cas d’écoulements de
surface sur des parcelles de quelques hectares, on pourra considérer comme deux averses
distinctes les “ corps ” d’une pluie séparés par 30 minutes au cours desquelles la pluie a été
inférieure ou égale à 0,2 mm par exemple. Cette même pluie pourrait au contraire être
considérée comme un épisode pluvieux continu - donc n’être qu’une seule averse- si l’on
s’intéresse aux écoulements à l’exutoire de grands bassins versants.

En représentant les averses sous forme de hyétogrammes, c-à-d d’histogrammes des


intensités de pluie en fonction du temps, la question de la séparation des averses se résume
comme suit (cf. fig. 5) :

∆T
I (mm/h)

15
2
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

0
4 6 8
t (h)

Fig. 5 Conditions pour la distinction de deux averses consécutives :


a) H durant T < seuil (par exemple : 1 mm)
B) T > durée choisie en fonction du problème (par exemple :1 heure)
La notion d’averse est très importante en hydrologie agricole et urbaine dans la mesure où le
dimensionnement rationnel des ouvrages d’assainissement nécessite leur connaissance en
général et celle des relations liant l’intensité maximum d’une pluie à sa durée en particulier.

L’Ingénieur doit connaître les averses types caractérisées par leur durée et leur probabilité. Il
choisira l’averse de projet en fonction d’un calcul actuariel lié au risque acceptable par la
dégradation de l’ouvrage qu’il construit. En hydraulique agricole, on dimensionnera un pont
sur base d’un risque décennal, par contre, les grands barrages seront dimensionnés sur base
millénale voire déca millénale (exemple : Barrage Sidi Salem T= 104 ans)

7.2. Intensité des Averses


L’intensité moyenne d’une averse de durée t est définie comme le rapport de la hauteur de
pluie observée à la durée t de l’averse.

im = h [mm / h , mm/min ou 1/s . ha]


t
avec : im = intensité moyenne en mm/h , mm/min ou 1/s.ha
h = hauteur de pluie de l’averse en mm
t = durée de l’averse en heures ou minutes.
Plutôt que de considérer l’averse entière et son intensité moyenne, on peut s’intéresser aux
intensités observées sur des intervalles de temps t au cours desquels on aura enregistré la
plus grande hauteur de pluie ; le rapport de cette hauteur h à la durée t considérée est
l’intensité maximum de durée t de l’averse :

∆h
I max = [mm / h, m / min ou l / s.ha]
∆t

avec : i max = intensité moyenne maximum sur l’intervalle de temps t


∆t = intervalle de temps de référence, cet intervalle est fonction de la taille du
bassin versant étudié.
∆ h = hauteur de pluie tombée durant l’intervalle de temps ∆ t
Sur un graphique de pluie cumulée en fonction du temps, l’intensité de la pluie est donnée par
la pente de la courbe en tout point. L’intensité maximum se lit à l’endroit où la pente est
maximum (cf. fig. 6).

16
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

Hauteur de pluie cumulée (mm)

20

Imax pente max

10

0
10 20 30 40 50
Fig.6. Courbe de pluie cumulée et intensité

7.3. ENREGISTREMENT DES AVERSES

L’enregistrement des pluies en général, et des averses en particulier, se fait au moyen de


pluviographes (enregistrement mécano-graphique) ou de pluviomètres à compteur
d’impulsions (enregistrement sur cassette, listage, etc.).
Dans le cas où l’enregistrement se ferait graphiquement, la précision sur les intensités
des averses dépend directement de la vitesse de déroulement du papier (support de
l’information). Alors que pour les pluies d’hiver une vitesse de 5 à 10 mm/h suffit, un
déroulement plus rapide est nécessaire pour les orages d’été (20 mm/h ou plus). Il est donc
utile de disposer de bandes papier (durée 1 mois par exemple), plutôt que de feuilles
journalières ou hebdomadaires à placer sur tambour.
Dans le cas d’enregistrement digital (compteur d’impulsions par exemple), il est
intéressant que le pas de temps d’acquisition de l’information soit court (5, 10 ou 15 minutes
dans les problèmes d’hydrologie urbaine ; 10, 15, 30 minutes ou plus pour les petits bassins
versants ruraux).

7.3.1 Exemple d’analyse d’une averse


Les intensités sont calculées à partir de diagrammes de pluviographes ou
d’enregistrements automatiques des précipitations si l’intervalle de temps entre deux mesures
est suffisamment petit (5 à 15 min maximum).
Considérons une averse enregistrée à la station météorologique de Monastir , le 31 octobre
1977 au moyen d’un pluviographe à siphon (cf. fig. 1 .9).

22 23 24 1 2 3 4 5
10 9.8 9.5

17
Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

L’analyse de l’enregistrement nous permet de tirer les renseignements suivants :

- début de la pluie : 21h00 le 31 . 10 . 1977


- fin de la pluie : 05h20 le 01 . 11 . 1977
- durée de la pluie : 08h20 = 500 min
- hauteur totale de la pluie : 9 . 8 + 9 . 5 + 1 . 8 = 21 . 1 mm

Il est naturellement possible de calculer l’intensité moyenne de cette pluie (im = 21 / 500 =
0.042 mm/ min). Cependant cette valeur n’a pas grand intérêt en ce sens que la pluie est
interrompue durant 1 heure (de 22 à 23 h.) le 31.10 et durant plus de 20 min. (dès 04h 10)
le 1 . 11 . 1977 . Il y a en fait plusieurs averses distinctes, dont une seule mérite l’analyse. Les
deux petites averses (21h à 22 h et 4h00 à 5h10) ne présentent pas un intérêt suffisant en
raison de la faible hauteur précipitée (respectivement 0.5 et 0 . 9 mm) et d’une intensité peu
importante.

Analyse de l’averse principale :


- début de l’averse : 23h00 le 31. 10 . 1977
- fin de l’averse : 04h10 le 1 . 11 . 1977
- durée de l’averse : 5h10 = 310 min.
- hauteur de pluie : 9.0 + 9.5 + 0.9 = 19 . 4 mm
- intensité moyenne de l’averse : im = 19 . 4 = 0.063 mm / min
310 = 3.75 mm/h.

Calcul des intensités maximum :

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Cours d’hydrologie Chapitre VI : LES PRECIPITATIONS M.R. MAHJOUB

Prenons les différentes durées de référence suivantes : 6; 12; 20; 30; 60; 90 et 120 min et
cherchons pour chacune d’elles l’apport pluviométrique maximum. Les résultats sont les
suivants ( cf. tableau 5) :

Tableau 5 : Analyse d’une averse


Durée de Début - Fin Hauteur de pluie Intensité max.
référence de l’intervalle de h (mm)
t (min) référence
(mm/min) (mm/h)
6 1h27 min 1h33 min 1.6 .267 16.0
12 1h23 min 1h35 min 2.6 .217 13.0
20 1h18 min 1h38 min 3.9 .195 11.7
30 1h12min 1h42 min 4.3 .143 8.6
60 0h55 min 1h55 min 6.6 .110 6.6
90 0h55 min 2h25 min 8.1 .090 5.4
120 1h15 min 3h15 min 10.5 .088 5.3

On constate que plus la durée de l’intervalle de référence croit, plus l’intensité diminue.

8. Relations “ durée - intensité - période de -retour ” des averses


En procédant à l’analyse systématique de toutes les averses (ou de celles supérieures à un
certain seuil) survenues au cours d’une période de plusieurs années à une station, il est
possible de dresser un tableau donnant les intensités observées en fonction de la durée de
référence t et de la période de retour T. Le tableau 6 donne les résultats obtenus pour la
région de Sousse (Tunisie).
Tableau 6 : Relations “ durée - intensité - période de -retour ” des averses de Sousse
Durée de Période de retour T(années)
référence ∆t
(min)
0,5 1 2 3 6
5-6 67 92 108 120 120
15 33 54 80 93 120
30 25 36 57 70 70
45 18 26 39 49 67
60 13 20 33 40 55

Ces résultats figurent souvent sous la forme de courbes donnant i = f(T) pour
différentes durées de référence ou encore i = f (t) pour différentes périodes de retour T.

Ces résultats peuvent également être mis sous la forme de relations qui prennent
généralement l’une des formes suivantes :

i= a (Talbot) i= a (Talbot généralisé)


b+t (b + t)c

i = at –b (Formule de Montana)

i = aTb t-c (Formule américaine)

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où i = intensité maximale en m/h ou mm/ min


t = intervalle de référence en minutes
T = intervalle de récurrence en mois
a, b, c, = paramètre locaux

Remarques

Les termes suivants sont synonymes :


période de retour, temps de retour, période de récurrence, temps de récurrence.

L’allure générale de la variation de l’intensité avec la durée de la pluie (prise autour du


maximum d’intensité), est donnée à la figure 4. De telles courbes, valables pour une
fréquence ou un temps de retour donné, sont appelées courbes “ intensité - durée -
fréquence ”. Par la suite, ces courbes seront notées “ I-D-F ”.

Fig. 7. Représentation graphique de courbes “ I-D-F ”

8. ETABLISSEMENT DES COURBES “ I-D-F ”

Les courbes “ I-D-F ” sont établies sur la base de l’analyse de toutes les averses enregistrées à
une station au cours d’un longue période (pour les normes VSS, période de 10 ans au
minimum).

La méthode peut être schématisée comme suit :

1°) Choisir différentes durées de référence t comprises entre 5 minutes et quelques heures

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2°) Pour chacune des n averses enregistrées au cours de la période, rechercher les intensités
maxima pour les différentes durées t

3°) Dresser un tableau identique au tableau 6, qui donne le nombre d’averses ayant une
intensité maximum supérieure ou égale à I* pour une valeur ∆t donnée.

Tableau 7 :

100 80 70 60 50 40 30 20 15 10 5 2 1 0
∆t (min)
5 / /// // ///// /////// …………..

10 / / // ///// ………….

15 / / / // ……………
:
:
4°) Dresser un
:
tableau identique (tableau 3), mais cumulant le nombre des averses ayant
atteint ou dépassé le seuil I*.

Tableau 8 :
I* (mm/h)

100 80 70 60 50 40 30 20 15 10 5 2 1 0
∆t (min)

5 1 4 6 11 18 …………

10 1 2 4 9 ………….

15 1 2 3 5 ……………
:
:
:

5°) De ce dernier tableau, déduire les intensités atteintes ou dépassées toutes les z années en
moyenne, et ceci pour les différentes durées de référence.
Il est alors possible de :
- dessiner les courbes “ I-D-F ”
- calculer les paramètres d’ajustement et donner les relations analytiques.
Remarquons que différentes représentations graphiques sont possibles, en particulier :
a) dessin des courbes donnant l’intensité en fonction de t, pour différentes périodes de
retour (ou fréquences). Ces courbes peuvent être tracées en coordonnées linéaires
(traditionnel) ou en coordonnées log-log (cf. exemple à la fig. 7.).
b) dessin des courbes donnant l’intensité en fonction du temps de retour T, pour
différentes durées de référence t (cf. fig.8).

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Cette dernière représentation présente l’avantage de permettre une extrapolation plus aisée en cas de
recherche des intensités de fréquence rare.

Reférences
Chow, Ven T., 1950. Hand book of applied hydrology. McGraw-Hill Book Co., New York.
Dubreuil P., 1974. Initiation à l’analyse hydrologique. Chapitre X : L’aspect quantitatif de
l’étude physique et morphométrique d’un bassin versant. Edit. Masson & Cie et
O.R.S.T.O.M., Paris.
Gravelius, H., 1914. Flusskunde. Berlin-Leipzig..
Jaton J.F., 1982. Contribution à l’étude des relations pluies-débits dans les petits bassins
versants ruraux. Thèse de Docteur ès.Sciences Techniques E.P.F.L.Lausanne, Suisse.
Linsley, J.R., Kohler, M.A., Paulhus, J.L.H.,1982. Hydrology for Engineers. Third Edition.
McGraw-Hill Book Co., New York.

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Matalas, N.C, 1963. Statitics of runoff-precipitation relation. U.S. Geological Survey.


Professional paper 434 D.
Mutreja K.N., 1990. Applied Hydrology. Publ. By Tata McGraw-Hill.
Roche M., 1963. Hydrologie de Surface. O.R.S.T.O.M. Edit. Gauthier-Villars. Paris.
Sing V.P, 19 . Hydrologic systems. Rainfall-Runoff Modeling. Prentice Hall., Englewood
Cliffs, New Jersey 07632.

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