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Table des matières

INTRODUCTION :....................................................................................................................................3
LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1953-1962) :............................................................................................3
A- 1953-1955 : Apaisement des tensions ;......................................................................................3
1) L’évolution politique des deux grands :..................................................................................3
2) Le règlement des conflits asiatiques :.....................................................................................3
3) La poursuite de l’extension des réseaux d’alliance :...............................................................4
4) Des résultats inégaux de la coexistence pacifique en Europe :...............................................4
B- L’année 1956 :............................................................................................................................4
C- L’ère des crises (1947-1962) :.....................................................................................................4
1) Contexte politique :................................................................................................................4
2) En Europe : la 2ème crise de Berlin (1958-1961) :..................................................................5
3) En Amérique latine : les crises cubaines (1961-1962) :...........................................................5
LA DETENTE (1962-1975) :......................................................................................................................5
A- Les raisons de la détente :..........................................................................................................5
1) Evolution politique interne :...................................................................................................5
2) Intérêts communs :.................................................................................................................6
B- La pratique de la détente :..........................................................................................................6
1) La maîtrise des armements nucléaires stratégiques :.............................................................6
2) Un fruit de la détente : les avancées sur le problème allemand :...........................................6
3) La CSCE et les accords d’Helsinki (1973-1975) :......................................................................7
LA FISSURATION DES BLOCS..........................................................................................................7
A- La France gaullienne contre le leadership américain..................................................................7
1) Le refus de la tutelle américaine.............................................................................................7
2) Les limites de la contestation d'une puissance moyenne.........................................................7
B- La construction européenne hors de la sphère atlantique........................................................8
1) Le virage de 1956...................................................................................................................8
2) Echec d'un projet atlantiste et volonté de construire une Europe autonome............................8
LA PERSISTANCE DES CONFLITS PERIPHERIQUES....................................................................9
A- LA GUERRE DU VIETNAM (1964-1979)...........................................................................9
1) L’escalade nord-américaine au Vietnam.................................................................................9
2) La désescalade et le désengagement nord-américain..............................................................9
3) La guerre civile dans l’ancienne Indochine...........................................................................10
B- LE CONFLIT ISRAELO-ARABE.......................................................................................10
1) La Guerre des Six jours en 1967...........................................................................................10
2) La guerre du Kippour...........................................................................................................11
3) Un conflit qui s'enlise...........................................................................................................11
CONCLUSION :......................................................................................................................................12
INTRODUCTION :
Très rapidement, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'alliance entre les
vainqueurs est rompue et les deux blocs militaires et idéologiques se constituent autour
d'une part des États-Unis et d'autre part de l'Union soviétique. Dorénavant, les relations
internationales vont se concevoir dans une logique bipolaire, les autres pays devant choisir
un camp. Paradoxalement, c'est quand les relations entre les deux Grands évoluent vers
moins de tensions que chaque Grand commence à être contesté dans son camp ; mais dans
quelle mesure ces contestations remettent-elles en cause la logique bipolaire née au début
de la guerre froide ? Passe-t-on alors à une logique multipolaire ? Dans une première partie,
nous analyserons la mise en place du monde bipolaire de l'après-guerre, puis nous nous
intéresserons à la contestation de cette logique et, enfin, nous verrons comment le monde
est passé de la bipolarité à l'unipolarité.

LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1953-1962) :


A- 1953-1955 : Apaisement des tensions ;
1) L’évolution politique des deux grands :
En 1953, outre la mort de Staline, l’URSS obtient la bombe H. Elle rétablit le rapport de
force avec les Eu. Les deux puissances vont moins s’affronter, l’équilibre se rétablit.
Au début, Khrouchtchev n’est pas seul à diriger. Il est avec Malenkov. Khrouchtchev
reprend une expression de Lénine, la coexistence pacifique, ce qui est différent de la paix.
L’existence de l’autre doit être acceptée. Du coté américain, c’est l’arrivée de Eisenhower, il
met en place une politique ferme, son secrétaire d’Etat, Fuster Duller, est anticommuniste. Il
parle de roll-back ainsi que de représailles massives. Cette doctrine donne une dimension
dissuasive et permet un gain de finance de part l’inutilité des troupes conventionnelles. Tous
les pays du bloc occidental sont protégés.

2) Le règlement des conflits asiatiques :


Staline était très ferme vis-à-vis de la Corée. Khrouchtchev et Malenkov le sont moins. Le
27 juillet 1953 est signé l’armistice. (820 000 victimes coréennes, 34 000 américains et 200
000 chinois). Les bombardements intensifs ont provoqués de lourds dégâts. Politiquement,
aucun des camps n’a gagné. Pour les EU, la menace est contenue mais pas refluée. La guerre
de Corée met en évidence que l’URSS a fait de gros progrès en char et en aviation surtout. La
Corée a servi d’expérience pour les armes (notamment bactériologique).
C’est la fin de la guerre d’Indochine. L’URSS, en aout 1953, propose une conférence aux
problèmes d’Extrême-Orient. En 1954, la conférence de Genève (Eisenhower, Boulganine,
Macmillan, Faure) entérine la défaite française et met en place un esprit de Genève.
L’Indochine est divisée en 2 au niveau du 17ème parallèle. Des élections libres doivent être
organisées.
Les relations entre Taiwan qui a signé en 1954 un traité de coopération avec les EU) et la
Chine populaire sont tendus. L’Asie orientale, dans les années 1950, est parcourue par une
ceinture idéologique américaine.
3) La poursuite de l’extension des réseaux d’alliance :
Le pacte de Varsovie, le 14 mai 1955, intègre toutes les démocraties populaires d’Europe
sauf en Yougoslavie. La chine s’aligne sur l’URSS. La CED aboutit sur un échec, les
européens créent alors l’UO en 1954 (l’union de l’Europe occidentale). En 1955, la RFA,
entre dans l’OTAN. La RFA obtient le droit de réarmer. Les Eu continuent leur politique de
pactes, surtout en Asie. Les régimes dans ces pays sont autoritaires. L’OTASE est un traité
qui uni les pays d’Asie du sud-est. Le pacte de Bagdad est signé au Moyen-Orient, au moment
ou l’Egypte se rapproche de l’URSS.

4) Des résultats inégaux de la coexistence pacifique en Europe :


L’URSS signe la fin de l’état de guerre avec l’Allemagne.
L’Autriche n’est plus occupée et intègre l’ONU en 1955.
En Allemagne, aucune solution n’émerge à long terme.

B- L’année 1956 :
Dans le contexte de coexistence pacifique, l’URSS et les EU considèrent que c’est à eux
de gérer le monde ensemble. Ils s’interdisent l’ingérence dans la sphère d’influence de l’autre.
Les EU refusent d’intervenir à Budapest le 10 novembre 1956, mise à part une action
diplomatique. Le condominium s’illustre avec la crise de Suez. En juillet 1956, Nasser
s’attaque à un symbole fort en nationalisant le canal de Suez. Le 29 octobre, Israël attaque le
Sinaï, la semaine suivante, les troupes britanniques et françaises lancent les opérations par la
mer et le ciel. Les EU et l’URSS vont faire pression pour le retrait des troupes françaises et
britanniques. Pour ces deux puissances, c’est une défense diplomatique. La France décide
d’assoir son indépendance et lance le programme nucléaire. La crise de Suez a d’autres
effets : elle déclenche un mouvement anti-européen dans les dernières colonies. Le Proche-
Orient échappe à la maîtrise britannique. L’URSS se place en protecteur des petites nations
arabes.

C- L’ère des crises (1947-1962) :

1) Contexte politique :
En 1957, Khrouchtchev échappe à une tentative de destitution, il parvient à évincer les
anciens staliniens : Malenkov et Molotov. En novembre 1960, Kennedy est élu aux EU.
Un des aspects de la propagande est la course à l’espace. L’URSS a une longueur d’avance.
Les EU craignent cette technologie. Kennedy engage le programme. En 1969, Armstrong
alunit. Les Eu abandonnent les représailles massives pour la doctrine Mac Marmara par la
riposte graduée. Dans ce contexte, les crises reviennent.
2) En Europe : la 2ème crise de Berlin (1958-1961) :
Berlin ouest est la vitrine du monde libre. 3 000 000 d’Allemand de l’est sont passé à
l’ouest. Le mur de Berlin est bâti pour empêcher cet exode massif.

3) En Amérique latine : les crises cubaines (1961-1962) :


Cuba fait parti de la chasse gardée des EU. EN 1959, Batista est renversé par Fidel Castro
qui n’est pas si communiste au départ. Le regard que porte des EU sur Cuba contribue à
rapprocher Cuba et l’URSS qui signent des accords commerciaux en 1960 et se livrent des
armes. Castro va nationaliser les exploitations, les propriétaires américains perdent leurs
biens. Les relations diplomatiques s’arrêtent. En 1961, la CIA prévoit la prise du pouvoir par
des cubains anticastristes qui débarquent à la baie des cochons. C’est un échec américain. Les
EU font pression pour que Cuba soit expulsé de l’OEA. En 1964, comment un embargo. Un
avion espion, en 1962, découvre une installation de rampe de lancement. Le 16 octobre,
Kennedy réagit. LE 22, il fait une intervention télévisée. Il annonce les mesures prises : la
mise en quarantaine de Cuba, une réunion du conseil de sécurité de l’ONU et il demande à
Khrouchtchev le retrait des missiles. Les EU sont convaincus que les soviétiques ont un
avantage stratégique, ce n’est pas le cas. Khrouchtchev a sans doute sous-estimé Kennedy.
Pendant plusieurs jours, les tensions augmentent énormément. Le 26 octobre, Khrouchtchev
propose le démentiellement contre un engagement de ne pas envahir Cuba. Le lendemain, la
DCA cubaine abat un avion américain. Khrouchtchev demande alors le retrait des fusées de
Turquie. Officiellement, Kennedy accepte la 1ère proposition. Khrouchtchev quitte Cuba,
officieusement, les missiles en Turquie sont démantelés.
Quelles conséquences ? Kennedy augmente sont prestige. Sur le plan politique, Khrouchtchev
est affaibli en URSS et dans tout le monde communiste, la Chine se détache de l’URSS. En
1964, Khrouchtchev est démis. Castro voit que l’URSS n’est pas allée jusqu’au bout de son
soutien, ce qui refroidi les relations entre les deux pays.
La crise cubaine met en évidence le mécanisme de la guerre froide : « plus de peur que de mal
». C’est le début des mises en place de mode de résolution des crises. C’est le début de la
détente (+ de rapprochement et de dialogue).

LA DETENTE (1962-1975) :

A- Les raisons de la détente :

1) Evolution politique interne :


En 1963, Kennedy est assassiné, Johnson le remplace (puis Nixon puis Ford). Il est
nécessaire d’aménager les tensions à cause du risque nucléaire. L’Europe de l’Ouest et le
Japon rivalisent économiquement avec les EU. Le duo Nixon-Kissinger impose une vision
plus pragmatique sous la pression des lobbies américains. Ils appliquent la realpolitik. Il faut
discuter avec l’URSS. IL faut manier la carotte et le bâton. Si l’URSS fait des concessions,
elles seront acceptées. Si elle abuse de sa position, elle sera sanctionnée. Le linkage est la
nouvelle façon d’aborder les problèmes.
Plus l’URSS rentre dans un réseau de dialogue, plus les relations internationales seront
stables. Cette politique fait la promotion des modérés du PC russe. Les EU se rapprochent de
la Chine. Apparait un rapport triangulaire. Quand les EU se tournent vers la Chine, l’URSS
réagit : elle veut garder son rôle de superpuissance avec laquelle dialoguent les EU. En 1972,
Nixon est à Pékin, en 1979, les relations sont normalisées entre ces deux pays.
Pourquoi l’URSS accepte-t-elle la détente ? Brejnev arrive au pouvoir : il veut rattraper le
retard économique. Il faut ouvrir les frontières à l’occident. Les tensions perdurent mais
diminuent. Brejnev refuse l’aventurisme à l’envers des américains.
2) Intérêts communs :
En mai 1972, l’URSS et les USA produisent un communiqué commun :
- La reconnaissance des divergences économiques.
- L’évitement de la guerre nucléaire.
- La limite autant que possible des conflits périphériques.
L’URSS et les Eu s’affirment en tant que seuls superpuissances qui gèrent les relations
internationales.

B- La pratique de la détente :

1) La maîtrise des armements nucléaires stratégiques :


En 1972, Nixon est à Moscou, en 1973n Brejnev à Washington et en 1974, Ford à
Moscou. Les relations commerciales se développent (elles sont multipliées par 10 de 1970 à
1975). La réduction du risque nucléaire est un des principaux soucis. En 1963, le traité de
Moscou interdit les essais atomiques aériens. La Chine et la France refusent. Le 1er juillet
1968, est signé le TNP. Dans le prolongement, a lieu la série de discussion SALT (strategic
arms limitation talks). L’accord SALT1 est signé en 1972. Il entérine le renoncement aux
missiles antibalistiques (missiles défensifs) en plafonnant pour 5 ans la production du nombre
de missiles.

2) Un fruit de la détente : les avancées sur le problème allemand :


Chaque bloc a accepté la souveraineté sur l’ensemble du territoire allemand. Quelles
frontières ? Quel statut pour Berlin ? Réunification ? L’Allemagne de l’Ouest est dans un
politique très ferme. La doctrine Hallstein, réunification de l’Allemagne est le but final : pas
de relation avec les pays qui ont des relations avec la RDA. C’est la politique menée par
Brandt qui fait évoluer la situation avec la reconnaissance mutuelle. Il est nécessaire
d’améliorer les relations entre la RFA et l’URSS, ce qui serait bénéfique à moyen et long
terme. En 1970, des traités sont signés entre la RFA et l’URSS, la Pologne et la
Tchécoslovaquie. L’Allemagne reconnait les frontières de la fin de la WW2. Le 21 décembre
1972, la RFA et la RDA se reconnaissent. Une représentation permanente est créée. Des
accords en 1971 entérinent le statut quo. Les deux Allemagnes sont admises à l’ONU.
3) La CSCE et les accords d’Helsinki (1973-1975) :
CSCE = conférence sur la sécurité et la coopération d’Helsinki (1973-1975) :
L’URSS propose depuis 1954 cette conférence : elle due finalement de 1973 à 1975. Elle
réunit 33 Etats européens (dont la Turquie, les EU, le Canada). Elle débouche sur les accords
d’Helsinki signés le 1er aout 1975. Quatre volets ressortent :
- Entérine le principe d’inviolabilité des frontières des frontières de 1945. La porte n’est pas
fermée à la réunification mais elle doit être faite de façon pacifique. + principe de non-
ingérence.
- Coopération économique et technique entre l’Est et l’Ouest.
- Respect des droits de l’homme avec l’idée de comité de surveillance.
- Coopération en méditerranée.
L’URSS semble bénéficiaire de ces accords d’Helsinki. Sept ans après la prise de Prague, la
situation en Europe est acceptée. Les accords commerciaux favorisent Brejnev. Soljenitsyne
critique ce traité. Carter va renouer avec la tradition wilsonienne. Les droits de l’homme
reprennent de la place.

LA FISSURATION DES BLOCS

A- La France gaullienne contre le leadership américain


1) Le refus de la tutelle américaine
Bien que premier dirigeant allié à soutenir Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba
(1962), De Gaulle fait preuve, à l'égard des Etats-Unis, d'une réelle volonté d'autonomie. Le
tournant de la position gaullienne se situe sans doute en 1962 lorsque, débarrassé de la
question algérienne, De Gaulle prend conscience de l'inégalité du partenariat atlantique tel que
le concevaient alors les Etats-Unis dans la perspective de la Détente. Pour eux, le seul
leadership nucléaire occidental possible était celui détenu par les Etats-Unis. Les responsables
américains travaillent donc à l'intégration, par l'intermédiaire de l'OTAN, des forces
nucléaires britannique et française (cette dernière étant encore embryonnaire).
De Gaulle voit dans cette proposition une mise sous tutelle de la défense française et la refuse.
C'est le régime de la double-clé, qui subordonne l'utilisation nucléaire britannique à un accord
préalable des Etats-Unis. Dès lors, De Gaulle considère le Royaume-Uni comme le cheval de
Troie des Etats-Unis et refuse son entrée dans la construction européenne.
2) Les limites de la contestation d'une puissance moyenne
En 1964, pour affirmer le caractère autonome de la diplomatie française, la France reconnaît
officiellement la Chine populaire et échange des ambassadeurs avec elle. Pour les Etats-Unis,
c'est un véritable outrage car ils s'attachaient depuis 1949 à ne reconnaître internationalement
que le régime nationaliste de Taiwan. Par la suite, De Gaulle insiste sur sa vision de l'Europe
« de l'Atlantique à l'Oural » et entreprend de resserrer ses liens avec les pays communistes
d'Europe centrale. Il dénonce également l'engagement militaire américain au Viêt-nam.
Mais ces différentes positions relèvent plus de la gesticulation, hormis le départ de la France
de l'OTAN en 1966.
La France constitue désormais une puissance moyenne, peu capable d'infléchir le cours des
relations internationales à son avantage. Tout au plus les positions gaulliennes montrent-elles
l'absence d'unité du bloc occidental. Elles font aussi de la France un partenaire dont les Etats-
Unis doivent à la fois se méfier et qu'il faut ménager.
B- La construction européenne hors de la sphère atlantique
1) Le virage de 1956
Jusqu'à 1956, la construction européenne s'était faite dans une perspective résolument
atlantiste, c'est-à-dire profondément insérée dans le bloc occidental dominé par les Etats-Unis.
Mais la crise de Suez et ses conséquences changent la perspective en la matière. Royaume-
Uni et France prennent subitement conscience de leur nouveau statut de puissances moyennes.
Ils se situent loin derrière les deux superpuissances, n'étant que des supplétifs privés
d'autonomie dès lors que celle-ci risquait de perturber le jeu des Grands.
Pour la France, la prise de conscience est d'autant plus difficile qu'elle suit de deux années
l'abandon, sous la pression américaine, de l'Indochine (1954). Une page se tourne ainsi : pour
la France, il s'agit maintenant d'abandonner le rêve de rayonnement international par l'Empire
colonial pour tenter de rayonner à travers autre chose. Cette autre chose est la construction
européenne.

2) Echec d'un projet atlantiste et volonté de construire une Europe autonome


Après l'échec du projet de Communauté européenne de défense (CED), en 1954, suite
aux refus français et italien, le Benelux avait tenté de relancer le processus de construction
européenne alors interrompu, par un projet d'union douanière, à l'exemple de ce que les trois
pays (Belgique, Pays-bas, Luxembourg) avaient eux-mêmes créé entre eux au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale. Le projet avait été froidement reçu par les Italiens et encore plus
par les Allemands et les Français. Après Suez, les responsables français relancent ce projet et
obtiennent l'accord de leurs cinq partenaires. En mars 1957, le traité de Rome portant création
de la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté atomique
européenne (Euratom) est signé.
Un espace de libre circulation des marchandises et des hommes est créé entre les six
pays signataires, ceux-ci gardant une barrière douanière à l'égard de l'extérieur. En apparence,
la suppression – relative – des barrières douanières entre ces six pays pourrait être rapprochée
de la démarche libre-échangiste américaine mais dans les faits, il s'agit plutôt de constituer un
espace économique intégré, ou en cours d'intégration, qui conserve à l'égard des autres
espaces économiques les mêmes entraves qu'auparavant. Et surtout, l'Euratom, communauté
exclusivement civile (elle n'est pas destinée à produire des armes nucléaires mais à développer
le nucléaire civil), entend mettre fin au monopole américain dans le domaine de la production
d'uranium.

LA PERSISTANCE DES CONFLITS PERIPHERIQUES


A- LA GUERRE DU VIETNAM (1964-1979)
1) L’escalade nord-américaine au Vietnam
Après la signature des accords de Genève en 1954, les EU prennent très vite le relais
des Français dans leur soutien au Sud-Vietnam du très autoritaire et catholique Diem. De son
côté, le Nord Vietnam d'Ho Chi Minh ne renonce pas à l’idée d’une réunification du pays et
encourage la formation d’un front de libération nationale au Sud Vietnam : le Vietcong.
En 1961, devant le succès de la guérilla Vietcong, Kennedy décide d’augmenter le
nombre de conseillers militaires au Sud-Vietnam (les GI’s). 1963 : Coup d’Etat militaire au
Sud-Vietnam. Diem est renversé par les généraux Thieu et Ky. Au moment de l’assassinat de
Kennedy, il y a environ 16 000 conseillers militaires au Sud-Vietnam. La guérilla vietcong se
poursuit. 1964 : Le Congrès décide l’intervention massive : 85 000 GI’s sont au Vietnam.
1965 : Johnson décide le bombardement massif du Nord-Vietnam et de la piste Ho Chi Minh
par laquelle passait le ravitaillement des armées vietcongs. Mais Le Nord-Vietnam et le
Vietcong, soutenus par Moscou et Pékin, redoublent de détermination. Les EU s’enlisent face
à un ennemi insaisissable soutenu aussi par les populations locales. 1968 : 31 janvier (nouvel
an vietnamien) - offensive du Têt - Le Vietcong attaque simultanément plus de 100 villes et
bases militaires américaines et réussit à les tenir pendant plusieurs heures. Il y a, à ce
moment-là, 540 000 soldats américains au Sud-Vietnam. Les EU en sont réduits à une guerre
d’usure. L’opinion publique nord-américaine est de plus en plus hostile à cette "sale guerre"
(coût, inflation, morts).

2) La désescalade et le désengagement nord-américain


1968 : Johnson ordonne l’arrêt partiel des bombardements. Le Nord-Vietnam accepte alors
l’ouverture de négociations à Paris.
1969 : Nixon veut une "Paix dans l’honneur" qui consiste à "vietnamiser le conflit" d’où le
retrait progressif des Américains. Le Sud-Vietnam doit démontrer sa combativité pour
sauvegarder l’indépendance du pays. De son côté, le Vietcong se transforme en
Gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP).
1971 : 325 000 GI’s / 1972 : ils ne sont plus que 69 000.
1973 : 28 janvier, les pourparlers entre Le Duc Tho et Kissinger aboutissent à la signature
d’un accord de cessez-le-feu (ceci après deux voyages de Nixon en février 72 en Chine, en
mai 72 à Moscou).
Les Accords de Paris : Retrait total de toutes les troupes étrangères du SudVietnam,
formation d’un conseil national de réconciliation comprenant des membres du GRP,
prochaines élections libres.
Mais la lutte entre Sud-Vietnam d’un côté, et Nord-Vietnam et GRP de l’autre,
continue après les Accords de Paris. En 1973, la guerre civile se développe au Sud-Vietnam.
Une situation similaire se développe dans les deux pays voisins, le Laos et le Cambodge.

3) La guerre civile dans l’ancienne Indochine


Vietnam : 1975 - Prise de Saigon par le GRP et les nord-vietnamiens. Réunification du
Vietnam.
Laos : 1975 - Victoire du Pathet Lao communiste sur les royalistes.
Cambodge : 1970 - Coup d’Etat du Général Lon Nol contre le prince Norodom Sihanouk.
Régime très anti-communiste d’où développement d’une guérilla Khmer Rouge.
1975 - Prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Régime communiste prochinois de Pol
Pot. Régime de terreur - Génocide : 1⁄4 de la population est massacré (Unité S21).
1979 - Invasion par le Vietnam. Pol Pot est renversé et mise en place d’un nouveau régime
communiste favorable au Vietnam.
Après le départ des EU, la péninsule indochinoise devient l’objet d’un conflit latent entre les
deux puissances communistes = URSS et Chine.
Il est à noter enfin qu’à aucun moment depuis 1945 le conflit vietnamien n’a remis en cause la
paix mondiale.

B- LE CONFLIT ISRAELO-ARABE
1) La Guerre des Six jours en 1967
Le 28 mai 1964 est créée l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) dirigée
par Yasser Arafat. En octobre, l’OLP est reconnue par l’ONU. Le 18 mai 1967, Nasser
demande à l’ONU le retrait des Casques bleus mis en place en 1956, ce qui lui est accordé dès
le 21 mai. Le 22, Nasser bloque l’entrée du Golfe d’Aqaba (ou Akaba) à tout navire israélien
et à tout navire transportant des produits stratégiques à destination d’Israël. Se sentant à
nouveau menacé, Israël décide une guerre préventive. Le 5 juin, l’aviation égyptienne est
détruite au sol ; Israël s’empare du Sinaï, de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et du plateau du
Golan syrien. Le 8 juin, l’Egypte accepte le cessez-le-feu, suivie le 10 juin par la Syrie. La
guerre a duré 6 jours. L’Etat d’Israël passe de 20 800 Km2 à 102 400 Km2. Le 23 juin, le
Parlement israélien vote l’annexion de Jérusalem Est. Malgré les protestations de l’ONU et
des grandes puissances, Israël refuse d’exécuter la résolution 242 de l’ONU (nov. 67) lui
ordonnant d’évacuer les territoires occupés. La Guerre de Six jours augmente la résistance
palestinienne depuis leurs bases du Liban, de Syrie et de Jordanie. Chaque agression contre
l’Etat d’Israël se solde par de violentes ripostes israéliennes. En Jordanie et au Liban, les
résistants palestiniens se comportent comme un Etat dans l’Etat d’où des accrochages avec
l’armée libanaise, mais surtout avec l’armée jordanienne qui en écrase un certain nombre en
1970 (d’où naissance d’un mouvement terroriste : Septembre Noir). Les Palestiniens, pour
que le monde n’oublie pas leur cause, se lancent alors dans le terrorisme à grande échelle
(piraterie aérienne et prise d’otages).

2) La guerre du Kippour
En 1970, mort de Nasser et prise de pouvoir d’Anouar El Sadate qui annonce
régulièrement la revanche sur le désastre de 1967. Le 6 octobre 1973, en plein Ramadan et le
jour du jeûne juif du Yom Kippour, l’Egypte attaque brusquement Israël. L’armée égyptienne
pénètre dans le désert du Sinaï et bouscule l’armée israélienne. De son côté, l’armée syrienne
pénètre sur le plateau du Golan.
Le 15, percée de l’armée israélienne qui franchit le canal de Suez. Le 22, face à une
situation redevenue critique, Sadate accepte le cessez-le-feu, voté par le Conseil de sécurité.
L’ONU, sous la pression des EU, met en place une nouvelle force d’interposition. En
réaction, les pays arabes décident d’utiliser l’arme pétrolière, et dès le 16 octobre, le baril de
pétrole passe de 3 à 5 dollars, menaçant d’embargo tous les amis d’Israël. En décembre le
baril de pétrole atteint 12 dollars. La guerre du Kippour a démontré la combativité des Arabes,
le fait que l’armée israélienne n’est pas invincible. Mais le problème palestinien demeure
entier.

3) Un conflit qui s'enlise


Le conflit connaît une évolution imprévue après la Guerre du Kippour, suite à des initiatives
égyptiennes. Sadate se rapproche des EU, et surtout en 1977, il entreprend une spectaculaire
initiative de paix en se rendant à Jérusalem, prélude à la signature, en 1978, des accords de
Camp David. Ces accords, conclus aux EU en présence du Président Carter, rétablissent la
paix entre Israël et l’Egypte et prévoient l’évacuation par Israël du Désert du Sinaï. Par contre,
le problème palestinien piétine. Les autres pays arabes n’acceptent pas cette initiative séparée
de la part de l’Egypte qui constitue une rupture dans la solidarité islamique. Sadate est
assassiné en octobre 1981. Le problème est d’autant moins résolu, qu’Israël, dirigé par
Menahen Begin entre 1977 et 1983, mène une politique intransigeante et expansionniste.
Begin s’emploie à créer un "Grand Israël" qui inclue les territoires encore occupés : Jérusalem
devient la capitale du pays en 1980, le Golan syrien est officiellement annexé, la colonisation
juive est encouragée en Cisjordanie. Le but est clair : empêcher la création d’un Etat
palestinien qui serait formé, selon Israël par les "terroristes de l’OLP" et assurer la sécurité
d’Israël en délogeant l’OLP du Sud-Liban qui est à son tour envahi et occupé. Le départ de
Begin en 1983 n’a nullement débloqué la situation. Et ce d’autant moins que de nouveaux
troubles perturbent la région.
Après la guerre du Kippour, le Liban est la grande victime de la question
palestinienne. La guerre civile y oppose les chrétiens au camp palestino-progressiste ce qui a
pour conséquence une intervention de plus en plus marquée des pays voisins, la Syrie et
Israël, qui contrôlent en fait le pays. Dans les territoires occupés, Israël encourage la
colonisation juive, ce qui débouche sur un nouveau type de guerre très original, l’Intifada ou
"guerre de pierres" bien que les armes à feu soient aussi de plus en plus employées.
Le problème palestinien se complique encore plus du fait de l’influence des
mouvements intégristes qui menacent de supplanter l’OLP. Face à une situation de plus en
plus critique, Arafat décide en 1988 de fonder un "Etat Palestinien" avec un gouvernement en
exil, et proclame le renoncement au terrorisme et reconnaît l’Etat d’Israël. Les EU acceptent
alors de dialoguer avec l’OLP. En 1991, s’ouvrent les négociations de Madrid qui débouchent
finalement le 13 septembre 1993 sur la signature par Y. Arafat, I. Rabin et B. Clinton de la
déclaration de Washington qui organise l’autonomie des territoires occupés (Bande de Gaza et
Jéricho). Mais l’assassinat de Rabin en 1995 et l’intransigeance de la nouvelle administration
israélienne au sujet des colonies juives de Cisjordanie démontrent que la paix n’est pas encore
pour demain dans cette région du monde.
L'escalade de la violence se poursuit. L'intransigeance du gouvernement d'Ariel
Sharon (après celle du gouvernement Netanayou) et le déclenchement de la seconde Intifada
ont encore envenimé les choses : En 1998, lors de la signature de l'accord de Wye Plantation
(EU), Israël promet de se retirer d'une partie de la Cisjordanie qui passe sous contrôle de
l'Autorité palestinienne, en échange d'un engagement à réprimer les mouvements terroristes
comme le Hamas ou le Djihad. En juillet 2000, le sommet israélo-palestinien de Camp David
échoue. Le 28/09, la visite d'A. Sharon, alors leader de l'opposition de droite, sur l'esplanade
des Mosquées (Jérusalem) provoque de violents affrontements qui embrasent la Cisjordanie et
la bande de Gaza. Cela marque le début de la 2nde Intifada.

CONCLUSION :
L’apogée, le symbole de cette détente est les accords d’Helsinki. Et en même temps, à partir
de 1973, une nouvelle période de l’économie mondiale débute : elle est plus instable. Les
problèmes du système monétaire et la question énergétique se posent. On constate un retrait
des Etats sur leurs intérêts nationaux. La période de la Détente est aussi celle où les deux
blocs, soviétique et américain, sont agités de soubresauts internes. Le leadership américain
est par exemple remis en cause par la politique gaullienne et plus largement par la volonté
de construire une Europe autonome.

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