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DÉONTOLOGIE DES MÉTIERS DE LA BANQUE

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PLAN

Introduction

I- ESSENTIELS SUR LA DÉONTOLOGIE BANCAIRE

A–Importance, objectifs et facteurs influençant la déontologie bancaire

1- Importance et objectifs

2- Facteurs

B– Rapport entre la déontologie bancaire et le droit

II- CADRE D'APPLICATION DE LA DÉONTOLOGIE BANCAIRE

A- Textes régissant la déontologie bancaire

B– Limites de la déontologie bancaire et sanctions prévues en cas de dérogation

1- Limites

2- Sanctions

Conclusion

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INTRODUCTION

La déontologie bancaire est un pilier fondamental du secteur financier, jouant un rôle


essentiel dans la préservation de la confiance du public et la stabilité du système
financier. Au cœur de la déontologie bancaire se trouvent les principes éthiques et les
valeurs qui guident les actions et les décisions des institutions financières, de leurs
employés et de leurs dirigeants. La confiance du public repose sur la conviction que les
banques et les institutions financières agiront de manière intègre, éthique et dans
l'intérêt supérieur de leurs clients.Dans le contexte actuel du monde financier, la
déontologie bancaire est devenue un sujet brûlant. Les scandales et les pratiques
abusives ont mis en évidence la nécessité d'une surveillance et d'une application
rigoureuses des normes éthiques. Il est impératif de comprendre les principes
fondamentaux de la déontologie bancaire, les réglementations qui la gouvernent, les
conséquences des violations de ces normes, ainsi que les mesures mises en place pour
les prévenir et les corriger. Cet exposé se propose d'explorer en profondeur la
déontologie bancaire, en commençant par une définition et une compréhension de ses
principes et valeurs fondamentaux, avant d'examiner les réglementations et les
organismes de contrôle qui régissent ce secteur. Nous explorerons également des cas
d'infractions à la déontologie, les conséquences de ces infractions, ainsi que les
mesures de prévention et d'application de la déontologie dans le monde bancaire. La
déontologie bancaire est un sujet complexe et en constante évolution, qui mérite une
attention constante et une compréhension approfondie. Cet exposé vise à fournir un
aperçu complet de ce domaine critique du secteur financier.

I- ESSENTIELS SUR LA DÉONTOLOGIE BANCAIRE

Étymologiquement le terme " Déontologie" vient du grec "deon-ontos(devoir) et "logos"


qui signifient ensemble « connaissance de ce qui est juste et convenable » et dont on a
tiré l’idée d’une connaissance ou d’une « science des devoirs ». On doit ce terme à
Jérémy Bentham, dans son ouvrage posthume (1834) Déontologie ou science de la
morale..

Dans le sens courant, la déontologie renvoie aux obligations que des personnes sont
tenues de respecter dans leur travail. Il peut s'agir de travailleurs d’une même
profession, comme les enseignants ou les ingénieurs; de gens exerçant des fonctions
professionnelles semblables, comme les élus municipaux; ou encore de travailleurs
d’un même secteur, comme le secteur bancaire. En d'autres termes, la déontologie,
c'est ce que la profession m'impose de faire.Comme les règles de droit, les règles

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déontologiques s'appliquent de manière identique à tous les membres du groupe, dans
toutes les situations de la pratique. Ces règles sont consignées dans un code nommé "
code déontologique" ou " morale professionnelle" .Une autorité est chargée de le faire
respecter et d'imposer des sanctions en cas de dérogation.

Le principe de déontologie correspond à l'ensemble des principes et règles dont leur


respect a pour finalité de protéger les collaborateurs et l'entreprise face aux risques
réglementaire, judiciaire, disciplinaire. Mais c'est aussi, confronter la réputation de
professionnalisme de son établissement et de chacun de ses membres.Les règles de
déontologie s'articulent généralement autour des devoirs du professionnel, des devoirs
envers les patients ou clients, les devoirs envers ses confrères et l'exercice de la
profession.

Le terme «bancaire» , mot adjectival dérivé de " banque "designe donc tout ce qui est
relatif à la banque.

Ainsi la déontologie bancaire est l'ensemble des principes éthiques, des normes de
conduite et des règles professionnelles auxquels les institutions financières et leurs
employés doivent adhérer. Autrement dit , c'est ce qu'imposent les métiers de banque à
tous banquiers ; ce sont les devoirs des banquiers envers la profession. La déontologie
bancaire vise à promouvoir l'intégrité, la transparence, l'éthique et la responsabilité dans
les opérations bancaires. Elle englobe des domaines tels que:

– la confidentialité : Cela consiste en premier lieu au respect des renseignements


personnels des clients –la banque est tenue, par la nature de ses activités dans le
domaine des services financiers, de recueillir, d’utiliser et de conserver des
renseignements personnels sur ses clients et de divulguer ces renseignements à des
tiers lorsque la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé (ci-après « la Loi ») le permet expressément. Elle s’engage à protéger lesdits
renseignements personnels et le droit à la vie privée de ses clients et se conforme pour
ce faire à la Loi. À cet effet, la banque s’est dotée d’une Politique de confidentialité que
tout employé se doit de connaître et de respecter, et qui subsiste même après la
cessation de l’emploi. En vertu de cette politique, tout employé est tenu de protéger la
confidentialité des renseignements personnels auxquels il a accès. En conséquence, il
est interdit à un employé de profiter personnellement de la connaissance qu’il a des
affaires d’un client ou d’informations confidentielles, ou de divulguer des
renseignements personnels pour permettre à un tiers de profiter de telles
connaissances ou pour tout autre motif. De plus, chaque employé signe, au moment de
son embauche, un engagement qui interdit la communication de renseignements
concernant les clients à des personnes non autorisées ,s’engage à protéger lesdits

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renseignements personnels et le droit à la vie privée de ses clients et se conforme pour
ce faire à la Loi.

En second lieu le respect de la vie privée et des renseignements personnels des


employés. La banque doit recueillir, utiliser et conserver des renseignements
personnels sur ses employés dans le cours normal de ses activités et doit, lorsque la
Loi l’y autorise ou l’exige, les divulguer à des tiers. Elle s’engage à respecter la Loi pour
protéger l’exactitude, la confidentialité, la sécurité et le caractère privé des
renseignements détenus. Tout employé doit s’assurer de la nécessité d’obtenir des
renseignements personnels de cette nature et doit prendre les mesures nécessaires
pour protéger les intérêts du droit des personnes.

En troisième lieu, le respect des renseignements confidentiels de l’organisation: Tout


employé est tenu à la discrétion sur ce dont il a connaissance dans l’exercice de ses
fonctions et doit respecter, à tout moment, le caractère confidentiel de l’information
ainsi reçue, sauf si la divulgation en est permise par la loi ou exigée par une ordonnance
d’un tribunal. En l’absence d’autorisation spécifique, il doit respecter et préserver
l’information confidentielle. Par conséquent, tout employé signe une clause à cet effet
lors de son embauche, selon laquelle il s’engage à préserver la confidentialité de tout
renseignement qui n’est pas connu du public et qu’il aura obtenu pendant la durée de
son emploi ou en relation avec son emploi. Le devoir de respecter les obligations
mentionnées se poursuit même au-delà de la cessation de l’emploi au sein de la banque.

Pour finir , la préservation de la confidentialité des collaborateurs: La banque s’engage


également à respecter la confidentialité de ses collaborateurs et de l’information
confidentielle obtenue dans le cadre d’un travail conjoint avec ceux-ci. Tout employé
doit recueillir, utiliser et conserver l’information en utilisant la même rigueur et les
mêmes dispositions que pour les renseignements privés liés à la banque. Il a également
la responsabilité de s’assurer que toute transaction avec des travailleurs contractuels,
des consultants ou des fournisseurs respecte des normes aussi élevées que celles en
vigueur au sein de la banque en matière de confidentialité, de façon à préserver
l’information confidentielle et les renseignements personnels qui lui sont transmis.

– L'intégrité : Tout employé doit, dans le cadre de ses activités professionnelles, agir
dans l’intérêt de la banque , ne pas la priver de l’avantage conféré par ses compétences
et capacités, s’abstenir de déclarer tout fait ou propos avec l’intention malveillante de
discréditer l’organisation, porter atteinte à sa crédibilité ou ternir son image ou sa
réputation auprès de sa clientèle, de ses partenaires et du public en général. Il doit éviter
tout comportement incompatible avec les exigences de sa fonction, notamment : en
évitant de prendre part, directement ou indirectement, à des activités pouvant porter

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préjudice aux intérêts, à l’image ou à la réputation de l’organisation;en utilisant le nom,
la marque de commerce et toute autre forme de propriété intellectuelle de la société
exclusivement pour des fins d’affaires et en conformité avec les normes applicables en
cette matière;en signalant, conformément à la politique de dénonciation, tout acte
illégal ou frauduleux ou tout fait, geste, circonstance ou action pouvant porter atteinte
aux intérêts et à la réputation de l’organisation; en collaborant et en ne divulguant pas à
des tiers une implication dans une enquête interne, réglementaire ou judiciaire, relative
aux affaires de l’organisation. La loyauté envers la banque doit régir le comportement
des employés et contribuer à préserver ses biens et actifs. Cette obligation subsiste au-
delà de la cessation de l’emploi au sein de l’organisation.

–la gestion des conflits d'intérêts: Une situation de conflits d'intérêts peut notamment
naître lorsqu'un collaborateur ou l'un de ses proches , a des intérêts directs ou indirects
dans une entreprise cliente de la banque ou lorsqu'il en est mandataire. Ces situations
génératrices de risques , tant pour le collaborateur que pour la banque, doivent être
évitées ou si cela n'est pas possible, signalées à la hiérarchie. Chaque collaborateur
s'abstient d'entretenir avec les clients, partenaires et fournisseurs des relations
personnelles qui contreviendraient à des devoirs professionnels ou le mettraient en
situation de conflit d'intérêt. Le cas échéant, il déclare à sa hiérarchie les conflits
d'intérêts auxquels il pourrait se trouver soumis . Tout collaborateur doit éviter que son
intérêt personnel ou celui de ses proches entre en contradiction avec l'intérêt de la
banque. Tout collaborateur doit éviter toute prise d'intérêt chez un concurrent , un
fournisseur ou un client sauf autorisation préalable et écrite de sa hiérarchie

– la lutte contre le blanchiment d'argent: Le blanchiment de capitaux consiste à donner


une apparence légitime à de l’argent qui, en réalité, provient d’activités illicites (trafic de
stupéfiants, crimes, corruption, proxénétisme, trafic d’armes, etc.). Le blanchiment
d’argent désigne aussi plus largement des fonds en lien avec une infraction pénale
punissable de plus d’un an d’emprisonnement comme par exemple des fonds issus de
la fraude fiscale. La réglementation oblige les banques à avoir une connaissance
actualisée de tous leurs clients y compris des revenus et du patrimoine et à suivre leurs
opérations. Le non-respect de ces obligations les expose à une responsabilité
disciplinaire et pénale.C’est pourquoi, la banque est amenée à vous poser des questions
qui lui permettent de mieux vous connaître, de mieux comprendre vos motivations et de
lever l’éventuel doute sur les conditions dans lesquelles vous réalisez une opération.
Les banques doivent déclarer à un organisme spécialisé ( par exemple FATCA : Foreign
Account Taxe Compliance Act – loi sur la conformité fiscale des comptes gérés à
l'étranger) toute opération ou tentative d’opération susceptible de constituer une
opération de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme.

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–La déclaration de soupçon est un simple constat factuel qui n’entraîne pas de
jugement de la part de la banque. La déclaration doit être faite de bonne foi, le soupçon
doit être étayé et documenté. La banque doit s’assurer que l’opération est cohérente
avec la connaissance qu’elle a de vous et qu’elle :z ne constitue pas une opération de
blanchiment ou de financement du terrorisme ;ne viole pas une mesure d’embargo ; ne
concerne pas une personne faisant l’objet de gel des avoirs.La banque peut ainsi vous
demander de lui fournir : des explications concernant une opération : sa justification
économique, la provenance et la destination des fonds, l’identité de l’émetteur ou du
bénéficiaire de l’opération, l’identité du bénéficiaire réel de l’opération (lorsqu’il apparaît
que l’opération a en fait été réalisée pour le compte d’un tiers) ;z des justificatifs pour
appuyer ces explications : ils dépendent du contexte de l’opération. Il peut s’agir par
exemple d’un contrat de vente d’un bien immobilier, d’un acte de donation, d’un
procèsverbal d’assemblée générale de société actant le versement de dividendes, de
primes, d’une cession de parts sociales…

– la protection des consommateurs, et le respect des lois et réglementations


financières.

– La transparence : La transparence dans la déontologie bancaire consiste à fournir


aux clients des informations claires, complètes et compréhensibles sur les produits
financiers, les services, les frais, les conditions et les risques associés. Cela permet aux
clients de prendre des décisions éclairées en toute connaissance de cause, tout en
renforçant la confiance dans le secteur financier. Elle implique également de divulguer
les éventuels conflits d'intérêts et de respecter les normes réglementaires en matière
de communication et de divulgation d'informations financières.

– Lutte contre la corruption

La déontologie Bancaire vise à garantir que les banques agissent de manière éthique,
dans l'intérêt de leurs clients et dans le respect des normes légales et éthiques. Au
cœur de la déontologie bancaire traditionnelle figure depuis bien longtemps le secret
professionnel, règle commune avec les déontologies classiques de professions
libérales en ce qu'on y retrouve un fondement moral en partie similaire et un besoin très
fort de créer la confiance.

Par ailleurs,l'histoire de la déontologie bancaire est marquée par l'évolution des


pratiques et des réglementations visant à promouvoir l'éthique et la responsabilité dans
le secteur financier. Voici un bref historique de la déontologie bancaire :

– Au 19e siècle : Les premières banques et institutions financières émergeaient sans


règles déontologiques clairement définies. Les activités bancaires étaient souvent

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caractérisées par un manque de transparence et des risques élevés.

– Au début du 20e siècle : Avec la croissance du secteur bancaire, l'importance de la


confiance du public dans les banques a augmenté. Cela a conduit à la mise en place de
premières normes déontologiques informelles, souvent basées sur la réputation et la
confiance.

– En 1933 : Aux États-Unis, la loi Glass-Steagall a été adoptée pour séparer les activités
bancaires commerciales des activités de courtage et d'investissement, dans le but de
protéger les intérêts des déposants. Cette loi peut être considérée comme l'un des
premiers grands efforts réglementaires visant à instaurer une certaine éthique bancaire.

– 1970s-1980s : Des scandales financiers, notamment le scandale du Crédit Lyonnais


en France, ont mis en évidence la nécessité de normes éthiques plus strictes dans le
secteur bancaire. Des codes de conduite déontologiques ont été élaborés par des
organismes professionnels et des associations bancaires pour régir le comportement
des banques.

– Années 2000 : Les débuts du 21e siècle ont été marqués par des crises financières
mondiales, notamment la crise des subprimes de 2008. Ces crises ont souligné la
nécessité d'une réglementation renforcée et de normes éthiques plus strictes pour
prévenir les pratiques irresponsables.

–2010s : Après la crise financière de 2008, de nombreuses juridictions ont renforcé leur
réglementation bancaire et ont imposé des exigences plus strictes en matière de
transparence, de gestion des risques et de conformité.

– De nos jours : La déontologie bancaire continue d'évoluer à mesure que de nouvelles


technologies et pratiques financières émergent. Les autorités de régulation, les
organismes de l'industrie et les institutions financières travaillent pour établir des
normes éthiques plus strictes et des mécanismes de conformité plus solides.

L'histoire de la déontologie bancaire reflète les défis auxquels le secteur financier a été
confronté au fil des décennies et l'importance croissante de l'éthique, de la
responsabilité et de la réglementation pour maintenir la stabilité et la confiance dans le
système financier.

A– Importance, objectifs et facteurs influençant la déontologie bancaire

1- Importance et objectifs

La déontologie revêt une grande importance dans les métiers de la banque pour

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plusieurs raisons essentielles :

– Confiance du public : Les banques gèrent l'argent des clients et jouent un rôle crucial
dans l'économie. La confiance du public est un élément clé de leur succès, et la
déontologie est un moyen de gagner et de maintenir cette confiance.

–Protection des intérêts des clients : Les banques ont une obligation fiduciaire envers
leurs clients. Les règles déontologiques garantissent que les intérêts des clients sont
placés en premier lieu, notamment en évitant les conflits d'intérêts et en garantissant la
confidentialité des informations personnelles.

–Prévention des abus : La déontologie bancaire contribue à prévenir les abus, les
fraudes, les comportements non éthiques et les pratiques commerciales trompeuses.
Elle protège ainsi les clients contre les pratiques préjudiciables.

–Stabilité financière : Des pratiques déontologiques solides contribuent à la stabilité du


système financier. Les risques excessifs et les comportements irresponsables peuvent
mettre en péril la stabilité financière, d'où l'importance de règles éthiques pour
minimiser ces risques.

–Respect de la réglementation : Les règles déontologiques sont souvent alignées sur


les réglementations gouvernementales. Le respect de ces normes éthiques aide les
banques à se conformer aux lois et à éviter des sanctions légales.

– Réputation et image de marque : Le respect de normes déontologiques renforce la


réputation et l'image de marque des banques. Une réputation positive peut attirer de
nouveaux clients et renforcer la fidélité des clients existants.

–Engagement des employés : Les règles déontologiques fournissent un cadre pour le


comportement des employés de la banque. Cela peut motiver les employés à agir de
manière éthique et à respecter les normes de l'entreprise.

– Responsabilité sociale : Les banques ont un rôle social important, et la déontologie


fait partie de leur responsabilité envers la société. Elle les encourage à adopter des
pratiques durables et socialement responsables.

En résumé, la déontologie est essentielle dans les métiers de la banque pour garantir la
confiance du public, protéger les intérêts des clients, maintenir la stabilité financière et
favoriser des pratiques commerciales éthiques. Elle est cruciale pour le bon
fonctionnement du secteur financier et pour répondre aux attentes de la société en
matière de responsabilité et d'éthique.

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Au nombre des objectifs de la déontologie bancaire , on a :

–Protéger les intérêts des clients : L'objectif principal est d'assurer que les intérêts des
clients sont toujours placés en premier. Cela inclut la protection de leur argent, la
confidentialité de leurs informations personnelles et la fourniture de conseils financiers
éthiques et appropriés.

–Promouvoir l'éthique et la transparence : La déontologie bancaire vise à promouvoir


des pratiques commerciales éthiques, à garantir la transparence des transactions et à
éviter les comportements malhonnêtes ou trompeurs.

– Prévenir les conflits d'intérêts : Les règles déontologiques visent à identifier et à


gérer les conflits d'intérêts potentiels pour s'assurer que les décisions prises par les
banques sont guidées par l'intérêt des clients et non par des intérêts personnels ou
institutionnels.

– Assurer la stabilité du système financier : La déontologie contribue à minimiser les


risques excessifs, les comportements spéculatifs et les pratiques financières
irresponsables qui pourraient mettre en péril la stabilité du système financier.

– Conformité aux réglementations : Les règles déontologiques visent à garantir que les
banques respectent les lois et réglementations financières en vigueur. Cela aide à éviter
des sanctions légales et des conséquences négatives pour l'institution.

–Renforcer la réputation et la confiance : En agissant de manière éthique, les banques


renforcent leur réputation et gagnent la confiance du public. Cela peut attirer de
nouveaux clients et fidéliser les clients existants.

–Encourager la responsabilité sociale : La déontologie bancaire encourage les banques


à adopter des pratiques responsables sur le plan social et environnemental. Cela inclut
des initiatives telles que le financement responsable et le développement durable.

–Prévenir les abus financiers : Les règles déontologiques visent à prévenir les abus
financiers, la fraude et les pratiques commerciales préjudiciables pour les clients et
pour l'ensemble du système financier.

–Favoriser l'éducation financière : La déontologie bancaire peut inclure des initiatives


visant à éduquer les clients sur leurs droits, leurs options et les risques financiers. Cela
contribue à renforcer la littératie financière.

2- Facteurs influençant la déontologie bancaire

La déontologie bancaire est influencée par plusieurs facteurs, à la fois internes et

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externes. Voici quelques-uns des principaux facteurs qui façonnent la déontologie dans
le secteur bancaire :

–Réglementation gouvernementale : Les lois et réglementations émises par les


autorités de régulation financière ont un impact significatif sur les pratiques
déontologiques des banques. Ces réglementations définissent les exigences légales en
matière de conduite éthique et de responsabilité.

– Pression de l'opinion publique : L'opinion publique joue un rôle clé en incitant les
banques à adopter des pratiques éthiques. Les réactions du public face aux scandales
financiers, aux abus bancaires ou à d'autres comportements non éthiques peuvent
influencer les décisions des banques.

–Codes de conduite professionnels : Les associations et organismes professionnels,


tels que les associations bancaires, émettent souvent des codes de conduite
déontologique qui guident le comportement des professionnels de la banque.

– Culture d'entreprise : La culture d'entreprise au sein de chaque banque influence la


déontologie. Une culture d'entreprise axée sur l'éthique, la transparence et la
responsabilité encourage les employés à agir de manière déontologique.

– Leadership et direction : Les dirigeants et les cadres supérieurs des banques jouent
un rôle crucial en fixant l'exemple et en définissant les priorités éthiques. Le leadership
peut influencer la culture déontologique de l'organisation.

– Pression concurrentielle : La concurrence dans le secteur bancaire peut exercer une


pression sur les banques pour maximiser leurs bénéfices, ce qui peut parfois conduire à
des compromis sur les pratiques éthiques. La manière dont les banques gèrent cette
pression peut influencer leur déontologie.

–Éducation et formation : La formation et l'éducation des employés en matière de


déontologie sont importantes pour inculquer des valeurs éthiques et garantir la
compréhension des règles et des normes.

– Environnement économique : Les conditions économiques peuvent influencer les


comportements bancaires. Les pressions pour atteindre des objectifs financiers ou la
gestion des risques dans un environnement économique difficile peuvent influencer les
décisions déontologiques.

– Innovation technologique : L'évolution des technologies financières (fintech) peut


soulever des questions déontologiques concernant la protection des données, la
sécurité des transactions et la responsabilité liée à l'automatisation des processus.

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– Évolutions sociétales : Les évolutions sociales, telles que les préoccupations
environnementales et sociales, influencent la déontologie en encourageant les banques
à prendre en compte des considérations éthiques plus larges dans leurs opérations.

En résumé, la déontologie bancaire est influencée par un ensemble complexe de


facteurs, y compris la réglementation, la culture d'entreprise, la pression de l'opinion
publique, la concurrence, le leadership et d'autres considérations économiques,
technologiques et sociétales. La manière dont les banques répondent à ces facteurs
détermine leur engagement envers des pratiques éthiques et responsables.

B–Rapport entre la déontologie bancaire et le droit

Les règles déontologiques de la banque et les règles juridiques sont deux types de
normes qui régissent le comportement des personnel des banques, mais elles diffèrent
dans leur nature et leur application.

- Règles déontologiques bancaires: Ce sont des normes éthiques et professionnelles


qui sont basées sur des principes moraux, des valeurs et des normes de conduite
acceptées par les banques.. Elles sont généralement énoncées dans le code de
déontologie et visent à promouvoir des comportements éthiques et responsables, mais
elles ne sont pas nécessairement des lois contraignantes.

- Règles juridiques : Ce sont des normes établies par des lois, des règlements, des
arrêtés, etc., qui ont force de loi. Elles sont émises par les gouvernements ou les
autorités compétentes et sont contraignantes. Le non-respect des règles juridiques
peut entraîner des sanctions légales. Par ailleurs, Les règles déontologiques bancaires
peuvent se chevaucher avec les règles juridiques. Parfois, les codes de déontologie
incorporent des exigences légales et vont au-delà pour établir des normes éthiques plus
strictes par exemple la lutte contre la corruption.. En d'autres termes, le respect des
règles déontologiques bancaires est un minimum requis pour tout banquier mais se
conformer aux lois est obligatoire. Les banquiers peuvent être soumis à la fois à des
règles juridiques et déontologiques qui constituent juste un complément aux premières
citées..Le respect des règles déontologiques est généralement une question d'éthique
et de professionnalisme.

De fait, la déontologie peut être analysée à partir du droit.. On pourrait par exemple
considérer qu’il existe des déontologies « fortes » et des déontologies « faibles » en
fonction de la source juridique qui les reconnaît et leur confère autorité. La déontologie
bancaire est une déontologie faible puisque son code de déontologie n'est pas un
décret pris en Conseil d’Etat( gouvernement) mais rédigé par les banques elles mêmes
avec l'approbation d'experts en réglementation financière, des juristes et parfois avec

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l'approbation des autorités de régulation financière( Dans l'espace UEMOA, c'est la
BCEAO) .

II- Cadre d'application de la déontologie bancaire dans l'espace UEMOA

– L'UEMOA émet des réglementations financières communes qui s'appliquent aux huit
pays membres. Ces réglementations comprennent des normes de conduite pour les
institutions financières, des exigences de transparence et de gestion des risques. Elles
jouent un rôle clé dans l'établissement de normes déontologiques au niveau régional..
Elle dispose d'une autorité régionale de régulation, la Commission Bancaire de l'UEMOA
(CB-UEMOA), qui supervise les activités des établissements de crédit et veille au
respect des normes prudentielles et déontologiques. Cette autorité contribue à garantir
la stabilité financière et l'intégrité des institutions bancaires de la région. De plus Les
banques de la région UEMOA sont souvent tenues de se conformer aux normes
internationales telles que les Principes de Bâle, qui fixent des standards mondiaux en
matière de gestion des risques et de capital. Cela contribue à l'harmonisation des
pratiques déontologiques avec des normes internationales.

Aussi les normes déontologiques bancaires dans l'espace UEMOA incluent également
des mesures strictes pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du
terrorisme, conformément aux directives du GAFI (Groupe d'Action Financière).Elles
incluent également des dispositions pour la protection des consommateurs de services
bancaires, notamment des exigences en matière de divulgation d'informations, de
respect des droits des clients et de résolution des litiges. Aussi elles s'adaptent aux
évolutions régionales et internationales. Elles tiennent compte des innovations
technologiques, des besoins du marché financier et des préoccupations sociales.

Par ailleurs il existe une association professionnelle des banques dans les pays de
membres de l'UEMOA ( APBEF-BENIN dans le cas du Bénin ) dont la principale mission
est défendre les intérêts de la profession bancaire dans chaque pays. Au Bénin ,
l'APBEF-BENIN ,par ses avis portant sur les questions relatives aux activités bancaires,
propose à ses membres des lignes de conduite à suivre dans l'intérêt du secteur
bancaire.

Hors de l'Afrique , en Belgique, l'Association professionnelle des banques de Belgique a


fait un pas supplémentaire dans le << phénomène déontologique >. En juillet 1997, elle
proposait la charte relative à un service bancaire de base à laquelle les membres sont
invités à souscrire. Cette charte a pour objet de lutter contre l'exclusion sociale bancaire.
Elle a aujourd'hui élaboré un<< code de bonne conduite > qui est entré en vigueur en
septembre 1998. Ce code a pour objet de définir les règles de conduite que les

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banques d'épargne entendent respecter dans leurs relations avec les particuliers. Ce
code se veut définir l'état d'esprit, l'attitude correcte que les banques veulent adopter à
l'égard de leurs clients. Il constitue une norme minimale pour toutes les banques;
chacune d'elles peut en outre prévoir des normes de qualité plus concrètes ou plus
précises pour sa clientèle propre. Il définit, en premier lieu, les sept principes de base
d'une bonne conduite du banquier, à savoir :

• un esprit d'ouverture et de clarté de l'information

• le dialogue

• la discrétion et la confidentialité

• compétence et savoir-faire

• la sécurité et la fiabilité

• l'intégrité du système bancaire

• la résolution des problèmes

Ces principes sont suivis de dispositions concernant les paiements, l'épargne et les
placements, les crédits, les assurances et la banque à distance. Ce code de bonne
conduite offre l'intérêt non seulement de formuler d'une manière structurée et
accessible à tous les engagements des banques à l'égard de leurs clients particuliers
mais aussi de rappeler à ceux-ci les règles de conduite à suivre notamment en matière
d'informations à fournir ou de précautions à prendre quant à la conservation des
moyens de paiement.

Sur la base des normes déontologiques établies par les autorités de régulation, chaque
banque a l'obligation d'établir un code déontologique. L'application de ce dernier est
surveillée par un organe spécial de la banque nommé : LA CONFORMITÉ. La fonction de
contrôle de la conformité est apparue dans le secteur financier à la fin des années 80
dans les pays anglo saxons. La fréquence des affaires imputables pour une grande
partie à un non-respect ou à une maîtrise insuffisante de la législation ou de la
réglementation ainsi que les coûts externes financiers et de réputation de ces
événements imposent aux banques et aux régulateurs de réfléchir aux moyens de
renforcement des politiques mises en place pour la maîtrise des risques.La survenance
au cours des dernières années de plusieurs scandales financiers, d’une grande ampleur,
a été derrière une volonté ferme des régulateurs de renforcer leurs exigences afin de
garantir autant que possible l’intégrité du système financier.C’est ainsi qu’a vu le jour
officiellement la fonction de contrôle de la conformité dans le cadre des

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recommandations du Comité de Bâle en octobre 2003 suite à une réflexion engagée au
niveau international par ce dernier dans le but de mieux appréhender les risques de
crédit et de marché dans le calcul des exigences de fonds propres et de formuler des
propositions spécifiques quant aux modalités de contrôle du risque de non-conformité

Agir en conformité consiste à connaître les règles émises par les régulateurs et à les
respecter. Pour que tous les collaborateurs de la banque puissent agir en conformité,
les règles doivent être exprimées de façon claire et simple et chacun doit être
sensibilisé et formé.Les règles visent à assurer la transparence de la relation de la
banque vis-à-vis de ses clients et de ses superviseurs, ainsi que son intégrité. La
conformité est donc le socle de la confiance entre la banque et ses parties.

Elle veille et participe à la mise en conformité avec la réglementation des politiques,


procédures et règlements internes, dans le cadre de la politique d’intégrité qui couvre
notamment les domaines suivants :

- La déontologie professionnelle

- La gouvernance d’entreprise

- La prévention des conflits d’intérêts

- La prévention de la fraude

- La prévention du délit d’initié

- La sécurité financière

- La prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme

- La protection des données personnelles

- Le respect des normes prudentielles

- La veille au respect des valeurs et règles de bonne conduite prévues par le code de
d’éthique.

L’action de la conformité s’inscrit au cœur du métier de banquier responsable.

Il existe certains risques de non conformité. Il s'agit :

– Du KYC (Connaissance client – Know your customer):

Le Know Your Customer (KYC) correspond à l'ensemble des obligations portées par les
organismes financiers concernant la connaissance qu'ils doivent avoir de leurs clients.

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Le KYC s'articule autour de l'identification proprement dite du client, de la connaissance
globale de ses caractéristiques (activité, origine des fonds, etc.), de l'actualisation de
ces informations et de la mise en œuvre d'une vigilance adaptée à ces éléments.

–Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme:

La Direction de la Conformité a pour mission de prévenir le risque opérationnel lié au


blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Elle coordonne la lutte contre
ces risques et assure la formation continue de l'ensemble des collaborateurs de la
banque

–Embargos - Sanctions internationales

Le respect des sanctions est un sujet dont l'importance et la complexité ne cessent de


croître, pouvant générer des risques opérationnels conséquents, et nécessitant une
approche internationale. Les embargos commerciaux et les sanctions économiques
doivent être respectés de façon très stricte par les collaborateurs en banque.

– Intégrité des marchés

La Direction de la conformité veille à éviter deux catégories de conflits d’intérêts


potentiels : ceux pouvant survenir entre la banque et ses clients (ou entre clients) et
ceux entre la banque et ses collaborateurs. Une attention particulière doit être portée à
l’évolution des outils de détection et d’analyse, ainsi qu’à la formation des
collaborateurs, afin de détecter, identifier et cartographier les situations potentielles de
conflits d’intérêts.

– Lutte contre la corruption

La Conformité des banques doit veiller à ce que les principes inscrits dans le code de
conduite afin de lutter contre la corruption sont respectés

A– Textes régissant la déontologie bancaire

– Le Traité de l'UEMOA en date du 10 janvier 1994 Ce texte énonce les principes


éthiques et les règles de conduite qui s'appliquent aux banques opérant dans l'UEMOA.
Il traite de sujets tels que la transparence, la confidentialité des informations bancaires,
la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, ainsi que la
protection des clients.

–. Les directives de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) : La


BCEAO est l'institution centrale chargée de la politique monétaire des pays de l'UEMOA.
Elle émet des directives concernant l'organisation, le fonctionnement et la déontologie

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des établissements de crédit dans la région ( Confère Section 9 , Art 30 sur le cadre
institutionnel de la BCEAO)

–Les lois nationales : Chaque pays membre de l'UEMOA dispose de ses propres lois
régissant le secteur bancaire, qui peuvent compléter les textes réglementaires de
l'UEMOA. Ces lois font également partie des références en matière de déontologie
bancaire dans l'espace UEMOA. Au Bénin c'est la loi nº2012-24 du 24 juillet 2012
portant règlementation bancaire ( L'article 30 parle du secret professionnel)

– CIRCULAIRE N°01-2017/CB/C RELATIVE A LA GOUVERNANCE DES


ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET DES COMPAGNIES FINANCIERES DE L’UMOA

– AVIS N° 004/08/2016 DU 23 AOUT 2016 RELATIF AU DISPOSITIF PRUDENTIEL


APPLICABLE AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET AUX COMPAGNIES FINANCIERES
DE L’UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE (UMOA)

– DECISION N° 26/CM/UMOA DU 02 JUILLET 2015 PORTANT ADOPTION DU PROJET


DE LOI UNIFORME RELATIVE A LA LUTTE CONTRE LE BLAN-CHIMENT DE CAPITAUX
ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UNION
MONETAIRE OUEST AFRICAINE (UMOA)–DIRECTIVE N° 02/2015/CM/UEMOA DU 2
JUILLET 2015 RELATIVE A LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET LE
FINANCEMENT DU TERRORISME DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UNION ECONO-
MIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE (UEMOA) –LOI UNIFORME DU 20 MARS
2003 RELATIVE A LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX DANS LES
ETATS MEMBRES DE L’UNION MONETAIRE OUEST AFRICAINE

–LOI UNIFORME DU 28 MARS 2008 RELATIVE A LA LUTTE CONTRE LE FINANCEMENT


DU TERRORISME DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UNION MONETAIRE OUEST
AFRICAINE (UMOA)

–LOI N° 2011-20 DU 12 OCTOBRE 2011 portant lutte contre la corruption et


autresinfractions connexes en République du Bénin

En outre, certains textes internationaux ont un impact considérable sur la déontologie


bancaire. Il s'agit :

–des accords du comité de Bâle dont Bâle I , Bâle 2 et Bâle 3 . Les accords de Bâle I ont
été introduits en 1988 et ont établi des exigences minimales en matière de fonds
propres que les banques doivent détenir en fonction des risques associés à leurs
actifs.Les accords de Bâle II, publiés en 2004, ont introduit des normes plus détaillées
pour l'évaluation des risques bancaires, notamment le risque de crédit, le risque

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opérationnel et le risque de marché.Les accords de Bâle III, publiés en 2010, ont
renforcé les exigences de fonds propres des banques, introduisent un coussin de
conservation de capital, des normes de liquidité plus strictes et un cadre pour gérer le
risque systémique

– Convention de L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques


(OCDE) qui joue un rôle majeur dans les efforts engagés par les grands pays
exportateurs pour lutter contre le fléau de la corruption dans les transactions
commerciales internationales. Cette convention fut adoptée le 21 novembre 1997. La
Convention anti-corruption de l’OCDE est un véritable traité, un accord international
juridiquement contraignant; les pays qui y adhèrent s’engagent à faire de la corruption
d’agents publics étrangers une infraction pénale dans leur droit interne, et à mettre en
œuvre des politiques efficaces visant à prévenir, détecter, enquêter et punir cette forme
particulière de corruption.C’est aussi historiquement le premier et encore aujourd’hui
l’unique instrument international spécialisé dans la lutte contre la corruption qui se
concentre sur « l’offre » (c’est-à-dire la personne ou l’entité qui offre, promet ou octroie
un pot-de-vin). Cette orientation a permis à l’OCDE de devenir l’autorité mondiale à la
pointe de la lutte contre la corruption dans les transactions commerciales
internationales. À ce jour, 44 pays ont signé et ratifié la Convention. Ce texte influence
de nos jours non seulement les règles déontologiques des banques des états membres
mais aussi celles de leurs alliés non-membres.

Aussi l'OCDE encourage la transparence en matière bancaire en travaillant sur des


normes internationales visant à lutter contre l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent et
d'autres pratiques financières illicites. Cela implique des échanges automatiques
d'informations fiscales entre les pays membres pour garantir que les revenus générés à
l'étranger par les contribuables soient correctement déclarés.L'OCDE a mis en place des
normes telles que le Common Reporting Standard (CRS) qui oblige les institutions
financières à collecter et à partager des informations sur les comptes financiers
détenus par des non-résidents. Ces mesures visent à accroître la transparence et à
renforcer la coopération internationale pour lutter contre la fraude fiscale et d'autres
infractions financières.

B– LIMITES DE LA DÉONTOLOGIE BANCAIRE ET SANCTIONS PRÉVUES EN CAS DE


DÉROGATION

1- Limites

La déontologie bancaire, bien qu'essentielle pour promouvoir des pratiques éthiques


dans le secteur financier, présente certaines limites et défis :

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– Autorégulation : Les codes de conduite déontologique sont souvent élaborés par
l'industrie bancaire elle-même. Cela peut conduire à des conflits d'intérêts potentiels,
car les banques peuvent être réticentes à adopter des normes déontologiques strictes
qui pourraient limiter leurs bénéfices.

– Non-conformité : Malgré les normes déontologiques, certaines banques peuvent ne


pas se conformer pleinement à ces règles, en particulier lorsqu'elles cherchent à
maximiser leurs profits. Les conséquences de la non-conformité peuvent être limitées
en raison de la complexité de l'application des normes déontologiques.

– Sanctions légères : Les sanctions pour non-respect des règles déontologiques


peuvent être relativement légères par rapport aux gains financiers potentiels. Cela peut
ne pas suffire pour dissuader les pratiques non éthiques.

–Conflits d'intérêts : Les banques peuvent être confrontées à des conflits d'intérêts
entre les intérêts de leurs clients et les objectifs commerciaux. La gestion de ces
conflits est un défi constant dans le respect de la déontologie.

– Complexité financière : Les activités financières sont de plus en plus complexes, ce


qui rend difficile la surveillance et l'application des normes déontologiques. Les
innovations financières, comme les produits dérivés, peuvent échapper à la
compréhension de nombreux régulateurs et consommateurs.

–Variation internationale : Les normes déontologiques peuvent varier d'un pays à l'autre,
ce qui peut rendre difficile la comparaison et l'évaluation des pratiques des banques
dans un contexte mondial.

–Évolution des risques : Les risques financiers évoluent constamment, ce qui nécessite
des mises à jour fréquentes des normes déontologiques pour s'adapter à ces nouveaux
défis.

–Innovation technologique : Les nouvelles technologies financières (fintech) posent


des défis déontologiques, notamment en ce qui concerne la protection des données, la
cybersécurité et la responsabilité en cas de défaillance des technologies.

– Application incohérente : L'application des normes déontologiques peut varier en


fonction des organismes de régulation et des juridictions, ce qui peut entraîner des
incohérences dans l'application des règles.

–Culture d'entreprise : La culture d'entreprise dans une banque peut influencer la


conformité aux normes déontologiques. Une culture d'entreprise qui valorise les
bénéfices à court terme au détriment de l'éthique peut compromettre le respect des

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règles.

Malgré ces limites, la déontologie bancaire reste cruciale pour promouvoir l'intégrité, la
confiance du public et la stabilité du système financier. Les régulateurs, les banques et
les organismes de régulation cherchent constamment à renforcer les normes
déontologiques pour relever ces défis.

2-LES SANCTIONS PRÉVUES EN CAS DE NON RESPECT DE LA DÉONTOLOGIE


BANCAIRE

Les sanctions prévues en cas de non-respect de la déontologie bancaire peuvent varier


en fonction de la juridiction, des régulateurs, des lois en vigueur et des infractions
spécifiques. Voici quelques exemples courants de sanctions qui peuvent être imposées
en cas de non-respect de la déontologie bancaire :

–Avertissement ou réprimande : Les régulateurs peuvent émettre un avertissement


écrit ou une réprimande à une banque ou à un professionnel de la banque en cas
d'infraction mineure à la déontologie. Il s'agit d'une mesure corrective sans
conséquences financières directes.

– Amendes : Les amendes financières sont couramment utilisées pour punir les
banques ou les individus qui contreviennent aux règles déontologiques. Les amendes
peuvent varier en fonction de la gravité de l'infraction et peuvent être substantielles.

– Suspension ou révocation de licence : Les régulateurs ont le pouvoir de suspendre


temporairement ou de révoquer complètement la licence d'une banque ou d'un
professionnel de la banque en cas d'infractions graves à la déontologie. Cela peut
entraîner la fermeture de la banque ou l'interdiction d'exercer pour l'individu.

– Mesures disciplinaires internes : Les banques elles-mêmes peuvent prendre des


mesures disciplinaires internes contre leurs employés en cas de non-respect des règles
déontologiques. Cela peut inclure des avertissements, des suspensions temporaires,
des réductions de salaire ou même des licenciements.

–Restitution des gains illégaux : En cas de gain financier résultant d'une infraction
déontologique, les régulateurs peuvent exiger la restitution des gains illégaux obtenus
par la banque ou l'individu.

–Publication des violations : Certains régulateurs publient les violations des règles
déontologiques afin d'informer le public et de dissuader d'autres violations.

– Poursuites judiciaires : Dans les cas graves d'infractions déontologiques, des

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poursuites judiciaires peuvent être engagées. Les individus ou les institutions peuvent
être traduits en justice pour des infractions pénales ou civiles, ce qui peut entraîner des
peines de prison ou des dommages-intérêts financiers importants.

–Réputation et confiance perdues : Le non-respect de la déontologie bancaire peut


entraîner des conséquences à long terme pour la réputation de la banque ou de
l'individu, avec une perte de confiance du public et des clients.

CONCLUSION

En conclusion, la déontologie bancaire joue un rôle crucial dans la préservation de la


confiance des clients et la stabilité du système financier. En respectant les normes
éthiques strictes, les banques peuvent contribuer à une relation de long terme avec
leurs clients, tout en favorisant la transparence, l'intégrité et la responsabilité. Cela est
essentiel pour assurer un fonctionnement sain et éthique du secteur bancaire, en
bénéficiant à l'ensemble de la société.

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